UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
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ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE
VETERINAIRES
(E.I.S.M.V.)
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev1.png)
ANNEE: 2006 N° 20
EVALUATION DES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES DES BOVINS
DE RACE BORGOU EN SELECTION A LA FERME D' ELEVAGE DE L'OKPARA
-BENIN-
THESE Présentée et soutenue
publiquement le 26 Juillet 2006 devant la Faculté de
Médecine, de Pharmacie et d'Odonto-Stomatologie de Dakar pour obtenir
le grade de
DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (Diplôme
d'Etat)
Par
Paul Franck Adéyissimi ADJOU MOUMOUNI
Né le 14 Juin 1982 à Cotonou (République du
Bénin)
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev2.png)
JURY
Président : M. Seydina Issa Laye SEYE
Professeur à la Faculté de Médecine, de
Pharmacie et d'Odonto - Stomatologie de Dakar
Directeur et Rapporteur de Thèse : M. Ayao
MISSOHOU
Maître de Conférences Agrégé à
l'E.I.S.M.V. de Dakar
Membres : M. Louis Joseph PANGUI
Professeur à l'E.I.S.M.V. de Dakar
M. Yalacé Yamba KABORET Professeur
à l'E.I.S.M.V. de Dakar M. Germain Jérôme SAWADOGO
Professeur à l'E.I.S.M.V. de Dakar
Ce travail est dédié :
A Dieu tout puissant, le chemin, la
vérité et la vie
Tu es toujours à mes côtés; quand je souffre,
tu me portes, tu es ma force et mon réconfort. Béni soit ton
saint nom!
A mon cher pays, le Bénin,
Tu as vite compris que la vraie richesse d'un pays c'est la
qualité de ses fils. Vois en ce modeste travail ma contribution à
ton développement.
A mon père, ADJOU MOUMOUNI
Mathias,
Tu es pour moi un modèle, par ta rigueur, ta droiture
et ton amour du travail bien fait. Ma passion pour la médecine
vétérinaire n'est que le fruit de ton acharnement à guider
tes enfants sur le chemin de la réussite. Reçois ici le
témoignage de mon admiration et de ma gratitude.
A ma mère, ADJOU MOUMOUNI
Agnès,
Tu es mon amie, ma conseillère et ma confidente. Tu as
toujours été à mes côtés dans les moments
difficiles. Tes encouragements, tes prières et tes sacrifices commencent
à porter leurs fruits. Je suis fier d'être ton fils. Que Dieu te
bénisse.
A mon frère, feu Pierre Francklin
Adékoulègni,
Nous étions deux dans le ventre de maman et nous avons
partagé le même placenta. J'aurais tant aimé t'avoir mieux
connu, malheureusement tu m'as quitté trop tôt. Je le sais, tu es
toujours là, à mes côtés et tu veilles sur moi,
merci à toi.
A mon frère Marc Emmanuel et à mes
s.eurs Ginette et Sandra,
Votre affection, votre gentillesse et votre sollicitude
à mon égard m'ont toujours touché. Même si je ne
vous le dis pas souvent, je tiens énormément à vous. Ce
travail est aussi le vôtre.
A tous mes professeurs du Collège Catholique
Monseigneur STEINMETZ, de Bohicon, Bénin,
Vous m'avez appris que « vouloir, c'est pouvoir et que
pouvoir c'est devoir ». Soyez en remerciés.
A tous ceux qui me sont chers,
A tous ceux qui croient au développement de
l'Afrique, A la Terranga hôte
A nos maîtres et juges
Au Professeur Seydina Issa Laye SEYE
Vous avez accepté, malgré vos multiples
occupations, de présider notre jury de thèse. Nous en sommes
très honoré et vous assurons de notre sincère
gratitude.
A notre Maître, Directeur et Rapporteur de thèse,
Professeur Agrégé
Ayao MISSOHOU
Vous nous avez encadré avec rigueur et
compétence dans l'élaboration de ce travail de thèse.
Travailler avec vous a été, pour nous un réel plaisir et
une occasion de nous instruire. En accompagnant notre promotion, vous nous avez
donné l'occasion de découvrir outre vos qualités
scientifiques, votre simplicité et votre grande disponibilité.
Trouvez ici le témoignage de notre reconnaissance et de notre profond
respect.
A notre Maître et Co-Directeur de thèse, Docteur
Benoît
KOUTINHOUIN, Chef département Production
Animale à l'Ecole Polytechnique d'Abomey Calavi (Bénin)
Votre simplicité, votre constante disponibilité
à nous assister, à nous écouter, votre amour pour le
travail bien fait et la rigueur de votre démarche scientifique, nous ont
touchés. Nous ne saurions vous remercier assez.
Au Professeur Louis Joseph PANGUI
En acceptant de siéger dans notre jury de thèse,
malgré les nombreuses occupations qui sont les vôtres, vous en
rajouter à la grande estime et à l'admiration que nous portons
à votre personne. Nous vous en savons gré.
Au Professeur Yalacé Yamba KABORET
Votre rigueur et la clarté de votre enseignement nous
ont toujours fascinés. C'est un grand honneur pour nous que vous jugiez
notre travail. Trouvez ici l'expression de notre profonde gratitude.
Au Professeur Germain Jérôme
SAWADOGO
Vous avez accepté avec plaisir et
spontanéité de faire partie de notre jury de thèse. Votre
simplicité et vos qualités humaines ont forcé notre
admiration. Hommages respectueux.
REMERCIEMENTS
A l'EPAC pour avoir accepté de financer
ce travail de recherche;
A M. Marc T. KPODEKON, Directeur de l'E.P.A.C. ;
pour ses précieux conseils,
Au Dr Guillaume Hounssou vê ;
Directeur de l'Elevage ;
Au Dr Christophe MONSIA, Directeur du PDEIII,
pour avoir permis la réalisation de cette étude;
A M. Aimé TCHOBO, Chef Service
Recherche-Développement du PDE, pour ses conseils et son aide
précieuse ;
A M. Sirajou AGUEMON, Chef Service
Administratif et Financier du PDE ;
Au Dr Emile TOIGBE de la Direction de l'Elevage
; pour son aide et ses conseils
Au Dr Zakari TOURE, Directeur de la
Ferme de l'Okpara (FEO),
Au Dr AHISSOU et à tout le personnel, en
particulier aux Bouviers de la FEO ;
A M. François DADIDJE, pour son
amitié et son aide précieuse ;
A mon compère Henri AGNANDJO, pour les
bons moments passés ensemble à la FEO ;
A M. Sébastien AGBO et à sa
famille, pour m'avoir logé durant mes travaux de thèse
;
Au Dr. Issaka YOUSSAO, Enseignant à
l'E.P.A.C., pour les analyses statistiques et ses précieux conseils
A tous les enseignants de l'E.I.S.M.V. de DAKAR
pour la formation de qualité qu'ils ont su nous donner ;
A Mme Salymata N'DIAYE et à sa famille,
pour toute leur sollicitude à notre endroit ;
A M. Raphaël DOSSOU et sa famille pour
toute l'aide apportée durant notre séjour à Dakar ;
Aux Drs Brice LAFIA, Lynette KINDJI, à Bilkiss
ASSANI, pour leur soutien fraternel ;
Aux Compatriotes Béninois de DAKAR ainsi
qu'aux Etudiants Vétérinaires de DAKAR pour leur soutien ;
Aux Compatriotes Béninois de la
33è Promotion de l'E.I.S.M.V. pour leur
fraternité et pour leur assistance tout au long de nos travaux ;
Aux amis de la 33ème promotion de l'E.I.S.M.V.,
Promotion Oumy Khaïry Gueye SECK, pour les bons moments
passés ensemble ;
A toute la Grande Famille ROTARIENNE de DAKAR,
et surtout à Pamela, Judith, Simbala, Adizath, et Fabienne,
pour leur amitié
A Isabelle, Nadia, Nadine, Mikaella, Djamila, Pamela,
Elsa, Marjolie, Maryse, Prisca, pour leur amitié et les bons
moments passés ensemble;
A Aristophane, Claude, Eric,
pour leur amitié et la disponibilité dont ils font preuve
à notre égard ;
A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué
à la réalisation de ce document.
« Par délibération, la faculté et
l'école ont
décidé que les opinions émises dans les
dissertations qui leur sont présentées doivent
être considérées comme propres à
leurs
auteurs et qu'elles n'entendent leur donner
aucune approbation, ni improbation »
Sommaire
Pages
Introduction 1
· PREMIERE PARTIE : Synthèse
bibliographique sur l'élevage bovin au Bénin, la race Borgou et
la sélection 2
· Chapitre I : Données de bases sur le Bénin
3
1.1- Présentation de la République du BENIN 3
1.1.1. Administration 3
1.1.2. Situation géographique 3
1.1.3 Le climat 5
1.1.4 Le relief 5
1.1.5 Ressources en eaux 6
1.1.6 La végétation 6
1.1.7 L'économie 6
1.2-Elevage Bovin au Bénin 8
1.2.1 Présentation 8
1.2.2 Races bovines 9
1.2.2.1 Les taurins 9
1.2.2.2 Les zébus 12
1.2.2.3 Les autres races bovines 14
1.2.3 Mode d'élevage 16
1.2.3.1 Système d'élevage 16
1.2.3.2 Mode de conduite 17
1.2.4 Atouts et faiblesses de l'élevage bovin au
Bénin 19
1.2.4.1 Atouts 19
1.2.4.2 faiblesses 20
· Chapitre II : Race Borgou et la sélection 22
2.1- Présentation de la race Borgou 22
2.1.1 Origine 22
2.1.2 Berceau et aire géographique 22
2.1.3 Caractéristiques de la race 23
2.1.3.1 Caractéristiques physiques 23
2.1.3.2 Ethnologie de la race 24
2.1.3.3 Caractéristiques génétiques 25
2.1.4 Adaptabilité et conditions sanitaires du
bétail de race Borgou 26
2.1.4.1 Trypanosomose et trypanotolérance 26
2.1.4.2 Taux de mortalité 27
2.2- Performances de la race Borgou 29
2.2.1 Paramètres de reproduction 29
2.2.1.1 Chez la femelle Borgou 29
2.2.1.2 Chez le taureau Borgou 30
2.2.2 Paramètres de production 30
2.2.2.1 Production laitière 30
2.2.2.2 Performances de croissance 31
2.2.2.3 Autres performances de production 33
2.3- Sélection : Méthode d'amélioration
génétique 35
2.3.1 Définition 35
2.3.2 Principes de la sélection 36
2.3.3 Différentes étapes de la sélection
36
· DEUXIEME PARTIE : Etude
expérimentale 40
· Chapitre I: Matériel et méthodes 41
1.1- Matériels 41
1.1.1. Cadre d'étude : Ferme d'Elevage de l'Okpara (FEO)
41
1.1.1.1 Situation géographique 41
1.1.1.2 Climat, relief, sol végétation et
population du milieu d'étude 41
1.1.1.3 Objectifs 44
1.1.1.4-Conduite du troupeau 52
1.1.2 Matériel de mesures 56
1.1.3 Autres matériels 56
1.2- Méthodes 57
1.2.1 Collecte de données 57
1.2.2Traitement des données 59
· Chapitre II : Résultats, discussion et
recommandations 61
2.1- Résultats 61
2.1.1 Paramètres de reproduction 61
2.1.1.1 Age à la première mise -bas 61
2.1.1.2 Intervalle entre mise - bas 61
2.1.1.3 Effet du rang de mise-bas de la vache sur le poids
à la naissance du produit 62
2.1.1.4 Relation entre l'intervalle de vêlage, l'âge
de la vache,
et le rang de vêlage 63
2.1.1.5 Taux de fécondité 63
2.1.1.6 Taux de mortalité 64
2.1.2 Paramètres de production 65
2.1.2.1 Effet de la sélection sur les performances
pondérales et
les mesures corporelles 65
2.1.2.2 Relations entre les performances pondérales et les
mesures
corporelles 77
2.2- Discussion 80
2.2.1 Paramètres de reproduction 80
2.2.1.1 Age au premier vêlage 80
2.2.1.2 Intervalle entre vêlage 80
2.2.1.3 Effet du rang de mise bas sur l'intervalle de
vêlage suivant 82
2.2.1.4 Taux de fécondité 82
2.2.1.5 Taux de mortalité 83
2.2.2 Performances pondérales et mesures corporelles 83
2.2.2.1 Corrélations entre poids et mesures
barymétriques 83
2.2.2.2 Facteurs de variations des performances de croissances
enregistrées 83
2.3- Recommandations 87
2.3.1 Amélioration des résultats obtenus à
la FEO 87
2.3.1.1 Pour une pérennisation des résultats
obtenus 87
2.3.1.2 Pour une bonne évaluation génétique
des candidats à la sélection 87
2.3.2 Augmentation du disponible en protéines animales
88
2.3.2.1 Valorisation de la race Borgou 88
2.3.2.2 Intensification de la recherche sur l'amélioration
génétique par le
croisement 89
2.3.2.3 Amélioration de l'alimentation et de la conduite
du bétail 89
Conclusion 90
Bibliographie 92
Annexes
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
al : Abréviation de « Collaborateurs » en
latin
BAD : Banque Africaine de Développement
CIRDES : Centre International de Recherche-Développement
sur l'Elevage
en zone Subhumide
Cia-Csr : Centre d'insémination artificielle et du
Contrôle sanitaire des
reproducteurs
CRZ : Centre de Recherche Zootechnique
DE : Direction de l'Elevage
E.I.S.M.V. : Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine
Vétérinaire
E.P.A.C : Ecole Polytechnique d'Abomey
F.C.F.A. : Franc de la Communauté Francophone d'Afrique
FEO : Ferme d'Elevage de l'Okpara
GMQ : Gain Moyen Quotidien
IA : Insémination Artificielle
INRAB : Institut National des Recherches Agricoles du
Bénin,
INSAE : Institut National de Statistiques et d'Analyse
économique
appliquées à l'Economie
IV : Intervalle entre vêlages
LAMS : Lycée Agricole Médji de Sékou
MAEP : Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la
Pèche
MDR : Ministère du Développement Rural
MP : Ministère du Plan
PDPA : Projet de Développement de la Production Animale
PDEIII : Projet de Développement de l'Elevage phase III
PIB : Produit Intérieur Brut
PPCB : Pleuropneumonie contagieuse bovine
SAS :Statistical Analysis System
Spz : spermatozoïdes
TF : Taux de fécondité
TMIE : Taux de mortalité infantile endogène
LISTE DES FIGURES
Pages
Figure 1 : Carte d'Afrique situant le Bénin et Carte
administrative du Bénin 4 Figure 2 : Bovins de race N'Dama 9
Figure 3 : Bovins de race Lagunaire 10
Figure 4 : Bovins de race Somba 11
Figure 5 : Zébu Fulani blanc 13
Figure 6 : Zébu Mbororo rouge 13
Figure 7 : Vache zébu Peulh 13
Figure 8 : Taureau zébu Goudali 13
Figure 9: Vache zébu Goudali 13
Figure 10: Vache zébu azawak 13
Figure 11: Vache de race Borgou et son veau 15
Figure 12: Métis Borgou x Girolando 16
Figure 13: Métis Borgou x Gir 16
Figure 14: Jeune Borgou de robe pie noire 23
Figure 15: Taureau Borgou-zébu 24
Figure 16: Localisation de la ferme d'élevage de l'Okpara
au Bénin 42
Figure 17: Carte de la Ferme d'Elevage de l'Okpara (FEO) 43
Figure 18: Veau « Borgou conforme >> 45
Figure 19: Veau « Borgou-rebut>> 45
Figure 20: Pyramide de la sélection des Borgou sur la
ferme Okpara 47
Figure 21: Schéma de sélection de la race Borgou
bovine à la ferme Okpara 51
Figure 22: Balance pèse bétail 56
Figure 23: Bovins dans le couloir de contention 56
Figure 24: Illustration des mensurations 58
Figure 25: Distribution des intervalles entre vêlages (en
jours) chez la vache
Borgou dans la Ferme d'Elevage de l'Okpara au Bénin. 62
Figure 26: Vache Borgou primipare 64
Figure 27: Evolution pondérale du poids des bovins Borgou
de
la naissance à 24 mois. 65
Figure 28: Evolution pondérale de la hauteur au garrot des
bovins Borgou
de la naissance à 24 mois. 66 Figure 29: Evolution
pondérale du périmètre thoracique des bovins Borgou
de la naissance à 24 mois 67 Figure 30: Evolution
pondérale de la longueur scapulo-ischiale
des bovins Borgou de la naissance à 24 mois 67
Figure 31: Veau Borgou nouveau-né 68
Figure 32: Veau Borgou de 1 mois 68
Figure 33: Veau Borgou de 2 mois d'âge 68
Figure 34: Veau Borgou de 3 mois 68
Figure 35: Taurillon Borgou de 4 mois 68
Figure 36: Veau de 5 mois 68
Figure 37: Veau Borgou de 12 mois 69
Figure 38: Taurillons de 24 mois 69
Figure 39: génisse Borgou 69
LISTE DES TABLEAUX
Pages
Tableau I: Evolution du cheptel bovin Béninois de 2000
à 2004 8
Tableau II: Caractéristiques ethnologiques et aire de vie
de la N'dama 10
Tableau III: Caractéristiques ethnologiques et aire de vie
de la Lagunaire 11
Tableau IV: Caractéristiques ethnologiques et aire de vie
du Somba 12
Tableau V: Caractéristiques ethnologiques et aire de vie
du zébu Mbororo 14
Tableau VI: Caractéristiques ethnologiques et aire de vie
du zébu Peuhl
Nigérien 14 Tableau VII: Caractéristiques
ethnologiques et aire de vie du zébu Azawak 14 Tableau VII:
Durées et distances de pâturage en fonction des saisons dans le
Nord du Bénin (départements du Borgou et des
Collines) 18
Tableau IX: Groupes sanguins et leurs fréquences chez la
race Borgou 25
Tableau X: Principales maladies affectant les bovins Borgou 28
Tableau XI: Poids à âges types des bovins Borgou
31
Tableau XII: Mensurations corporelles des bovins Borgou en
fonction
du milieu, de l'âge et du sexe 32 Tableau XIII:
Différentes équations du poids (y) en fonction de la hauteur
au
garrot (x1) et du périmètre thoracique (x2).
33 Tableau XIVa: Moyennes de la puissance et de la vitesse exprimées
par
les bovins Borgou en fonction de la charge attelée
34 Tableau XIVb: Moyennes de la puissance exprimée par les bovins
Borgou en
fonction de la charge attelées et de l'âge.
34 Tableau XV: Avantages et inconvénients des différentes
méthodes de
sélection 39 Tableau XVI: Critères de
sélection de chaque catégorie d'animaux
appliqués à la Ferme de l'Okpara 45
Tableau XVII: Critères d'évaluation des
caractères retenus pour la sélection 46 Tableau XVIII: Moyenne de
l'âge, du poids, de la largeur du bassin et de la
hauteur au garrot des animaux sélectionnés à
la ferme Okpara. 48 Tableau XIX: Calcul du progrès
génétique issu de la mise en place du
noyau 49
Tableau XX: Calendrier sanitaire des veaux à la ferme de
l'Okpara 55
Tableau XXI: Catégories d'animaux étudiés
57
Tableau XXII: Effet du rang de mise bas sur la durée de
l'intervalle entre
vêlages suivant 62 Tableau XXIII: Effet du rang de mise
bas sur le poids du veau à la naissance 63 Tableau XXIV:
Corrélation entre âge de la vache, intervalle entre
vêlages,
et rang de vêlage de la vache 63 Tableau XXV: Taux de
fécondité obtenus à la station OKPARA en 2003,
2004, 2005. 64
Tableau XXVI: Taux de mortalité obtenus a la station
Okpara en 2003,
2004 et 2005. 64 Tableau XXVIa: Moyenne des moindres
carrés et erreur standard du poids
et de la hauteur au garrot a la naissance. 70 Tableau XXVIb:
Moyenne des moindres carrés et erreur standard du
périmètre
thoracique et de la longueur scapulo-ischiale a la naissance. 71
Tableau XXVIIa: Moyenne des moindres carrés et erreur standard
du poids et de la hauteur au garrot a douze mois. 73
Tableau XXVIIb: Moyenne des moindres carrés et erreur
standard du périmètre
thoracique et de la longueur scapulo-ischiale a douze mois 74
Tableau XXVIIIa: Moyenne des moindres carrés et erreur standard du
poids
et de la hauteur au garrot a vingt quatre mois. 75 Tableau
XXVIIIb: Moyenne des moindres carrés et erreur standard du
périmètre
thoracique et de la longueur scapulo-ischiale a vingt quatre
mois. 76 Tableau XXIXa: Corrélations entre l'âge, le rang de
vêlage, le poids a la
naissance et les mesures corporelles a 12 mois des animaux
sélectionnés 77 Tableau XXIXb: Corrélations entre
l'âge, le rang de vêlage, le poids a la
naissance et les mesures corporelles a 24 mois des animaux
sélectionnés 78 Tableau XXXa: Corrélations entre
l'âge, le rang de vêlage, le poids a la naissance et les mesures
corporelles a 12 mois des animaux non sélectionnés 79 Tableau
XXXb: Corrélations entre l'âge, le rang de vêlage, le poids
a la naissance et les mesures corporelles a 24 mois des animaux non
sélectionnés 79 Tableau XXXI: Comparaison des âges au
premier vêlage des vaches Borgou en
fonction du milieu 80 Tableau XXXII: Comparaison des
intervalles entre vêlages de certains métis
zébu x taurin d'Afrique de l'ouest. 81 Tableau XXXIII:
Comparaison entre les poids des Bovins Borgou en élevage
traditionnel et a la FEO 85
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Schéma de gestion des troupeaux bovins à
la ferme de l'Okpara
Annexe 2 : Fiche de suivi veaux /velles
Annexe 3. : Fiche de suivi
taurillons/génisses
Annexe 4. : Fiche de suivi vaches
Annexe 5 : Evolution pondérale du poids et des mesures
corporelles des bovins Borgou de la naissance à 24 mois.
Introduction
En Afrique, l'élevage bovin, caractérisé
par un cheptel important, varié, mais de faible productivité est
l'une des principales sources de protéines animales pour les
populations. Mais face à une croissance démographique galopante,
on assiste à un déficit en protéines animales.
Au moment où l'aide au développement
apportée aux pays africains ne cesse de diminuer, où la
dévaluation du franc CFA a rendu très coûteuses les
importations, il devient indispensable pour les pays africains de trouver des
solutions locales au déficit en protéines animales. Face à
ce défi, l'amélioration génétique du bétail
trypanotolérant constitue une alternative sérieuse.
En effet, de vastes zones d'Afrique de l'ouest et d'Afrique
centrale (approximativement 7 millions de km2) sont plus ou moins
infestées de glossines, vecteurs de la trypanosomose (Janke et
al., 1987). Cette maladie affecte les performances du bétail.
Les pertes occasionnées sont d'autant plus importantes (500 millions de
dollars US chaque année ; Ehui et al., 2003), que la
lutte est difficile du fait de la solidité du triptyque pathogène
- vecteur - hôte (Dempfle, 1993).
Le bétail trypanotolérant apparaît donc
comme une alternative stratégique pour la mise en valeur des vastes
zones de savanes humides infestées de glossines. Ces taurins rustiques
ont, cependant un faible potentiel génétique, ce qui se traduit
par de faibles productions de lait, de viande, qui nécessitent la mise
en ieuvre de programmes d'amélioration génétique
appropriés.
Ainsi, dans le but de répondre aux besoins alimentaires
d'une population en constante augmentation, le Bénin a initié un
programme d'amélioration génétique des bovins Borgou.
Cette étude se propose, dans un souci de réorientation et de
consolidation des acquis, d'analyser les premiers résultats du programme
de sélection à travers l'évaluation des performances de
croissance et de reproduction des animaux issus du programme.
Cette thèse s'articule autour de deux grandes parties :
- La première partie comporte deux chapitres : le
premier traite des données de base sur le Bénin et
particulièrement de l'élevage bovin tandis que le second
présente les données bibliographiques relatives à la race
Borgou et à la notion de sélection.
- La deuxième partie présente l'étude
expérimentale et est également divisée en deux chapitres,
le premier présentant les matériels et méthodes et le
second les résultats, la discussion et les recommandations.
PREMIERE PARTIE : Synthèse
bibliographique sur l'élevage bovin au Bénin, la race Borgou et
la sélection
Cette partie comprend :
Chapitre I : Données de base sur le Bénin
Chapitre II : Race Borgou et principes généraux de
la sélection
CHAPITRE I : DONNEES DE BASE SUR LE BENIN
1.1-PRESENTATION DE LA REPUBLIQUE DU
BENIN
Pays d'Afrique Sub-saharienne, la République du
Bénin est située sur la côte occidentale du continent
africain. De forme allongée en latitude, ce pays du Golfe de
Guinée couvre une superficie de 114 763 km2
et compte 6 769 914 habitants (Bénin/MP/INSAEE,
2002).
1.1.1. ADMINISTRATION
Le Bénin a pour capitale administrative Porto-Novo et est
divisé en douze (12) départements administrés par six (6)
préfets.
Il s'agit des départements :
- Alibori et Borgou au Nord -Est,
- Atacora et Donga au Nord-Ouest,
- Collines et Zou au Centre,
- Plateau et Ouémé au Sud-est,
- Mono et Couffo au Sud-ouest,
- Atlantique et Littoral au Sud Centre.
Chaque département est subdivisé en communes,
dirigées chacune par un maire. Chaque commune est subdivisée en
arrondissement dirigé par un chef d'arrondissement. Les arrondissements
regroupent les villages ou quartiers de villes dirigés chacun par des
chefs de village ou de quartier.
1.1.2 SITUATION GEOGRAPHIQUE
La République du Bénin est entièrement
située en zone intertropicale, entre 6°30' et 12°30' de
latitude Nord, d'une part, et 1° et 3°40' de longitude Est, d'autre
part.
Le pays s'étend sur un axe Nord-Sud d'environ 700 km.
Sa largeur varie de 125 km le long de la côte à 325 km au nord,
à la latitude de Tanguiéta. Il est limité au Nord par le
fleuve Niger, au Nord-ouest par le Burkina-faso, à l'Est par le Nigeria,
à l'Ouest par le Togo et au Sud par la façade atlantique (Figure
1).
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev3.png)
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev4.png)
Figure 1. Carte d'Afrique situant le Bénin et Carte
administrative du BENIN
Source : Accès Internet : http//
www.gov.bj
1.1.3 LE CLIMAT
Sur le plan climatique, le Bénin est divisé en
trois zones définies par le rythme des précipitations. On
distingue, en allant du Sud vers le Nord :
le domaine guinéen (de 6°20 à 7°30
de latitude nord) dont le climat est de type subéquatorial
caractérisé par deux saisons humides (une grande saison des
pluies d'avril à juillet et une petite saison des pluies d'octobre
à novembre) intercalées par deux saisons sèches (une
petite saison sèche d'août à septembre et une grande saison
sèche de décembre à mars). Ce domaine climatique a une
pluviométrie annuelle qui varie de 1100 à 1300 mm.
le domaine soudano-guinéen (de 7°30 à
9°30 de latitude nord) dont le climat est de transition, est
caractérisé par la disparition progressive des petites saisons au
fur et à mesure que l'on monte vers la zone soudanienne au Nord. La
saison pluvieuse s'étend d'avril à octobre avec une
pluviométrie moyenne annuelle de l'ordre de 1100 à 1200 mm.
le domaine soudanien (de 9°30 à 12°30 de
latitude Nord) dont le climat est caractérisé par un
régime pluviométrique uni-modal fait d'une saison pluvieuse
allant de mai à octobre et d'une saison sèche de novembre
à avril a une moyenne pluviométrique annuelle qui varie de 900
à 1100 mm.
1.1.4 LE RELIEF
Le relief du Sud Bénin est constitué d'une
plaine côtière, de cordons littoraux et de plateaux de terre de
barre. Le substratum géologique du centre et du nord est de deux types:
le plateau avec des formations argilo-sableuses du crétacé et une
pénéplaine cristalline de précambrien formée de
roches très anciennes comme les gneiss, les quartzites, les micaschistes
et les granites cristallins avec une altitude moyenne de 200 à 300 m.
Le relief du Bénin est donc peu accidenté. Il
présente du Sud au Nord, cinq (5) régions géographiques
:
- la plaine côtière : elle est rectiligne,
sablonneuse et basse; son altitude n'excède guère 10 m.
Constituée d'un complexe de cordons littoraux séparés par
les bas-fonds marécageux et des lagunes (Porto-Novo, Ouidah), elle
emprisonne au contact des plateaux, les lacs Ahémé et
Nokoué ;
- les plateaux de terre de barre : c'est la zone dite
intermédiaire, son altitude varie entre 20 et 200 m et elle
présente une dépression marécageuse appelée
dépression de la Lama;
- la pénéplaine cristalline : elle occupe la
plus grande partie du territoire national avec de nombreuses collines dont
l'attitude varie entre 250 et 300 m;
- la chaîne de l'Atacora : elle est localisée
dans le Nord Ouest avec une altitude allant de 400 à 700 m. Le point le
plus élevé est le mont Sagbarao,
- les plaines silico-argileuses : elles descendent vers le fleuve
Niger avec une altitude moyenne de 250 m.
1.1.5 RESSOURCES EN EAU
Le réseau hydrographique du Bénin est basé
essentiellement sur deux systèmes de bassins versants :
- le bassin du Nord constitué du fleuve Niger et ses
affluents le Mékrou (410 km), l'Alibori (338 km) et la Sota (250 km)
alimentent la zone soudanienne.
- le bassin du Sud dont les eaux convergent vers le Golfe du
Bénin dans l'Océan Atlantique, comprend le fleuve
Ouémé (510 km) et ses affluents l'Okpara (200 km) et le Zou (150
km), le Couffo (125 km) et le Mono (100 km). A ce bassin du Sud, s'ajoutent de
nombreux lacs et lagunes dont les principaux sont : les lagunes de Porto-Novo,
de Ouidah et de Grand-Popo, les lacs Nokoué, Ahémé et
Towo.
Ce réseau hydrographique offre à la population
béninoise des possibilités de pêche maritime et
continentale, mais également des possibilités d'abreuvement du
bétail.
Le Bénin dispose aussi d'un réseau
hydrogéologique caractérisé par d'importantes eaux
souterraines de profondeur plus ou moins variable. L'exploitation des eaux
souterraines se fait grâce à l'installation de forage puits et de
forages profonds.
1.1.6 LA VEGETATION
Du fait de son climat assez variable selon la région, le
Bénin offre 3 variétés de végétation :
- la forêt au Sud et au Moyen Bénin ;
- la savane au Centre avec des essences comme l'Acajou, l'Iroko ;
- la savane arborée dans les régions soudanaises du Nord.
Cette végétation permet aux éleveurs de
disposer de vastes prairies pour leurs troupeaux.
1.1.7 L'ECONOMIE
L'économie béninoise est tributaire de deux
secteurs principaux: l'agriculture et le commerce. Le rôle de
l'industrie, de l'artisanat et du tourisme est insignifiant dans la formation
de la richesse. La part prépondérante de l'agriculture est le
résultat de la bonne répartition des formations
pédologiques et de la faible évolution de la population
composée de ruraux à environ 70 % (Bénin/MAEP/DE,
2000).
Le pays tire plus de 40% de son Produit Intérieur Brut
(PIB) du secteur rural (Bénin/MP/INSAEE, 1994).
L'agriculture reste avec ces 60% des recettes d'exportation la principale
source de revenus du pays avec un secteur cotonnier important dont la
contribution au budget de l'Etat s'établit en moyenne à plus de
30 milliards de FCFA par an (Ayissiwèdé, 2004).
L'agriculture joue donc un rôle central dans l'économie
béninoise. Il s'agit d'une agriculture très peu
mécanisée et qui produit, entre autres, du mais,
du sorgho, du mil, du fonio, du riz, des tubercules (manioc, ignames, taro,
patate douce, etc..), des fruits, des légumes (haricot, voandzou) et des
produits maraîchers.
Il existe également des filières industrielles
telles que le coton (principale source de devise à l'export),
l'arachide, l'ananas, le tabac, la noix d'anacarde (également
exportée) et la canne à sucre. Tout cela témoigne de
l'importance de ce secteur et de sa vitalité.
L'élevage par contre semble un peu
négligé, bien que ce secteur soit assez fourni en sources de
richesses. Il ne participe que pour 6,2% du PIB national
(Bénin/MDR/DE, 1994), ce qui contraste avec la
diversité des spéculations animales existant dans le pays. En
2004, selon une estimation de la Direction de l'Elevage, le Bénin
comptait :
- 1 717 900 bovins,
- 707 400 ovins,
- 1 345 200 caprins,
- 290 800 porcins,
- 110 500 lapins,
- 13 200 000 volailles (qui représentent donc, la
spéculation la plus importante).
Outre ces espèces conventionnelles, on note l'existence
d'espèces dites non conventionnelles qui participent à
l'approvisionnement en protéines animales des populations
béninoises, il s'agit principalement des escargots et des aulacodes.
Toutes ces sources de protéines ne suffisent pas
à satisfaire la demande, puisque le Bénin importe de la viande
(83 991 tonnes en 2003), du lait et des produits laitiers (5527,2 tonnes en
2004) et des teufs (109,22 tonnes en 2004) (Bénin/MP/INSAEE,
2004; Bénin/MAEP/DE, 2005).
Le Bénin importe aussi du bétail sur pied : 39
450 bovins et 48 157 ovins en 2003 qui viennent des pays limitrophes, ce qui
n'empêche pas les éleveurs d'exporter une partie du bétail
vers le Burkina Faso, le Niger et le Nigeria (51 285 en 2003)
(Bénin/MP/INSAEE, 2004). Cette exportation a
néanmoins connu une baisse de 40,9% en 2004
(Bénin/MAEP/DE, 2005).
La situation précédemment décrite
démontre assez bien le gap existant entre besoins et offre en
protéines animales et les fuites de devises engendrées par
l'import. Le cheptel béninois n'étant pas négligeable, il
urge alors de trouver des solutions afin d'augmenter sa productivité
pour permettre d'arrêter l'hémorragie financière due
à l'importation et par la même occasion, à long terme, en
faire une source de devises étrangères.
L'accroissement de la compétitivité du secteur
de l'élevage passe forcément par une approche pluridisciplinaire
puisque chaque spéculation a ses particularités. Si nous prenons
par exemple l'élevage bovin, qui est l'objet de cette étude, nous
pouvons remarquer que sans étude approfondie de la spéculation
(son mode d'organisation, ses intervenants, ses atouts et faiblesses etc)
aucune solution durable pour l'amélioration de la filière ne
pourra être trouvée.
1.2-L'ELEVAGE BOVIN AU BENIN
1.2.1 PRESENTATION
Selon un rapport de la Direction de l'Elevage (DE) le
Bénin, en 2004 comptait environ 1 717 900 têtes de bovins. Le
cheptel bovin béninois a été évalué à
environ 116 milliards de francs CFA. Il est cependant inégalement
réparti sur l'ensemble du territoire national, la majeure partie (85%)
(Bénin/MP/INSAE, 2004) étant localisée
dans les régions septentrionales : Borgou-Alibori (1 142 000 têtes
de bovins en 2004) et Atacora-Donga (405 500 têtes de bovins en 2004).
L'élevage de bovins est une activité qui est en
progression à en croire l'évolution des effectifs au cours de ces
dernières années (Tableau I).
Tableau I. Evolution du cheptel bovin Béninois de
2000 à 2004
Année
|
2000
|
|
2001
|
|
2002
|
|
2003
|
|
2004
|
|
Effectifs
|
1 487
|
157
|
1 594
|
352
|
1 635
|
056
|
1 684
|
108
|
1 717
|
900
|
Source : Bénin/MAEP/DE (2005)
Cette croissance est cependant faible (3% en moyenne par an de
2000 à 2003) (Bénin/MP/INSAE, 2004) et ne permet
pas la couverture des besoins en protéines animales, en
témoignent les grandes quantités de viande et de lait
importées par le Bénin.
L'élevage bovin au Bénin a donc un besoin urgent
d'améliorer ses performances.
Le bétail présent en terre béninoise est
assez diversifié. En fonction de l'aire géographique on rencontre
différentes races. Il existe ainsi deux grands groupes de bovins :
taurins (Bos taurus) et zébus (Bos indicus).
Afin de coller à la description faite par Rege
et al. (1994a) des races bovines africaines, nous ajouterons dans
notre classification première deux autres groupes nés des
croisements entre les deux premiers, il s'agit, du groupe des produits «
zébu x taurin » et de celui des produits du croisement zébu
x (zébu x taurin).
1.2.2 RACES BOVINES
1.2.2.1 Les taurins
On rencontre au Bénin deux types de taurins, ceux à
courtes cornes (B. taurus brachyceros) et ceux à longues cornes
(B. taurus longifrons) :
- Les taurins à longues cornes : ce type est
représenté au Bénin par la race N'dama
(Figure 2). Elle se retrouve dans le Borgou, dans une ferme d'Etat
(Ferme d'Elevage de l'Okpara (FEO)) où elle a été
introduite pour la première fois vers 1952.
En 1993, ce noyau primaire a été renforcé
par de nouvelles introductions dans le cadre de l'amélioration des races
locales. Les caractéristiques de cette race sont consignées dans
le Tableau II.
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev5.png)
Figure 2. Bovins de race N'Dama (Ferme d' Elevage de
l'Okpara)
Origine
|
Taurin d'Afrique de l'Ouest ; importé du Fouta Djallon
|
Origine génétique
|
Bos taurus d'Asie orientale (Choquel,
1969)
|
Localisation dans le pays
|
Département du Borgou
|
Couleur de la robe
|
Fauve essentiellement (Coulomb,
1980)
Parfois pie (Pagot, 1985)
|
Autres caractères visibles
|
cornes en forme de lyre
|
Taille au garrot
|
120 cm (rarement plus)
|
Poids moyen
|
275 à 350 kg
|
Aptitude laitière
|
2 kg de lait par jour (Pagot, 1985)
|
Aptitude bouchère
|
Rendement d'abattage :41-53%
(Gueye et al., 1981)
|
Trypanotolérance
|
Marquée
|
- Les taurins à courtes cornes : ce type est
représenté par les races Lagunaire, Pabli et Somba.
a) La race Lagunaire
Principal bétail du Sud du Bénin, cette race
encore appelée Lagune (Figure 3 ) vit le long du système
lagunaire du golfe de Guinée, dans les régions maritimes de la
Côte d'Ivoire, du Ghana et du Bas Congo (Domingo, 1976;
Belemsaga, 2000). Le département de l'Ouémé est
considéré comme étant son berceau au Bénin. D'une
manière générale, le nom Lagunaire est utilisé pour
les bovins nains des régions côtières d'Afrique de l'Ouest
et d'Afrique Centrale. Les caractéristiques de cette race sont
consignées dans le Tableau III.
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev6.png)
Figure 3. Bovins de race Lagunaire (Dehoux et
Hounssou-vè cités par Rege et al., 1994a)
Aire géographique de
concentration
|
Bas Bénin : Mono Couffo Atlantique Littoral
Ouémé Plateau
|
Aire d'extension secondaire
|
Zou
|
Conformation générale
|
Conformation petite (pattes courtes)
|
Couleur de la robe
|
Noire, blanche, pie-noire, parfois
fauve ou même pie-roux ;
|
Autres caractères visibles
|
Cornes très courtes et effilées, parfois
absentes
|
Taille au garrot
|
80 à 100 cm
|
Poids moyen
|
200 kg chez le mâle 160 kg chez la femelle
|
Aptitude laitière
|
Très faible ; 125 à 200 kg par lactation (180
jours)
|
Aptitude bouchère
|
Rendement d'abattage :50 %
|
Trypanotolérance
|
Bonne
|
Sources : FAO (DAD-IS); Bénin
/MAEP/PDPA.
b) La race Somba (Figure 4)
Il s'agit d'un taurin du Nord Bénin encore appelé
«Atacora» et dont les caractéristiques sont
présentées dans le Tableau IV.
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev7.png)
Figure 4. Bovins de race Somba (Dehoux et Hounssou
vê, cités par Rege et al., 1994a)
Tableau IV. Caractéristiques ethnologiques et aire
de vie du Somba
Aire géographique de
concentration
|
-Atacora -Donga
|
Berceau
|
Pays Otammari (Bénin) et pays
Tamberma (Togo)
|
Couleur de la robe
|
Pie-noire ou pie-fauve
|
Conformation générale
|
Corps petit, trapu, sans bosse
|
Taille au garrot
|
100 à 120 cm
|
Poids moyen
|
160 à 200 kg
|
Aptitude laitière
|
Faible, 300 kg de lait par lactation (200 jours)
|
Aptitude bouchère
|
Rendement d'abattage : 43-45 %
|
Trypanotolérance
|
Assez bonne
|
Sources : FAO (DAD-IS) ; Rapport final du projet INCO
SOMBA
c) La Pabli
La Pabli est une race qui est de plus en plus rare. Elle a
tellement subi de métissage qu'elle est de nos jours un taurin en voie
d'extinction. Elle serait selon certains auteurs, issue du croisement de la
race Borgou avec le taurin Somba, d'autres pensent qu'elle est très
proche de la N'dama. Elle est rencontrée dans le Nord, dans la haute
vallée du fleuve Pendjari, à l'Est de l'Atacora. Ses
caractéristiques sont très proches de celles de la N'dama.
1.2.2.2 Les zébus
Si les Zébus sont moins nombreux que les taurins, il
n'en demeure pas moins qu'il en existe au Bénin et plusieurs races
représentent ce groupe de bovins. Ainsi on rencontre les races White
Fulani (Figure 5), Mbororo (Figure 6), Peuhl Nigérien (Figure 7),
Goudali (Figures 8 et 9) et Azawak (Figure10). Ce sont, en
général, des animaux de grande taille (115-150 cm au garrot), de
robe blanc-uni parfois pie-rouge (zébus Peulh Nigérien) ou
brun-rouge à noire (Mbororo). Ils ont une production de lait plus
marquée que celle des taurins (Tableaux V à VII).
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev8.png)
Figure 5. Zébu Fulani blanc Figure 6.
Zébu Mbororo rouge
Source : Felius (1985)
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev9.png)
Figure 7. Vache zébu Peulh Figure 8. Taureau
zébu Goudali
Source : Boly et Leroy (2001)
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev10.png)
Figure 9. Vache zébu Goudali Figure 10.
Vache zébu azawak
Source: Boly et Leroy (1999)
Source : Accès Internet
http://www.ulg.ac.be/fmv/ivt/burkina.htm,
Tableau V. Caractéristiques ethnologiques et aire
de vie du zébu Mbororo
Aire géographique de
concentration
|
Borgou (Parakou) et Alibori
(Malanville, Karimama, Kompa)
|
Aire d'extension secondaire
|
Atacora
|
Couleur de la robe
|
Brun-rouge à noire ou fauve
|
Autres caractéristiques
|
Haut sur pattes; cornes très longues et en lyre
|
Taille au garrot
|
140 à 150 cm
|
Poids moyen
|
400 kg chez le mâle
250 à 300 kg chez la femelle
|
Aptitude laitière
|
1,5-2 litres par jour
|
Aptitude bouchère
|
Rendement d'abattage : 50%
|
Tableau VI. Caractéristiques ethnologiques et aire
de vie du zébu Peuhl Nigérien
Aire géographique de
concentration
|
Alibori
|
Couleur de la robe
|
Blanc uni essentiellement, parfois pie-rouge
|
Taille au garrot
|
115 à 125 cm
|
Poids moyen
|
400 kg
|
Aptitude laitière
|
2-3 litres par jour
|
Aptitude bouchère
|
Rendement d'abattage : 50%
|
Tableau VII. : Caractéristiques ethnologiques et
aire de vie du zébu Azawak
Aire géographique de
concentration
|
Alibori
|
Couleur de la robe
|
Fauve
|
Taille au garrot
|
145 cm
|
Poids moyen
|
300 à 500 kg
|
Aptitude laitière
|
3-6 litres par jour
|
Aptitude bouchère
|
Rendement d'abattage : 55-60 %
|
1.2.2.3 Les autres races bovines
La recherche de meilleurs gabarits pouvant conduire à
une augmentation de revenus a amené les éleveurs à
utiliser des reproducteurs zébus dans leur troupeau de taurins. Ainsi,
on rencontre dans les troupeaux de nombreux produits de ces croisements. Afin
de présenter au mieux le bétail béninois, ces
animaux, classés dans le groupe des taurins du fait de
leur conformation, ont été décrits en dehors de ce groupe.
On distingue :
métis « zébu x taurin »
Dans ce groupe on peut classer les métis suivants :
- Mafiidji (en fufuldé) : c'est un métis issu du
croisement d'un zébu (White Fulani, Goudali ou Mbororo) avec une vache
lagunaire. Ces bovins se retrouvent dans les régions du centre
(Bétécoucou, Samiondji).
- Zébu (White Fulani) x Somba : rencontrés dans le
Borgou ;
- Borgou (Figure 11) : il s'agit aussi d'un métis
stabilisé issu de croisement entre le zébu White Fulani et le
taurin à courtes cornes. C'est le type de bovins le plus important en
nombre dans le cheptel national, étant l'objet de la présente
étude il sera plus amplement décrit dans le chapitre suivant.
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev11.png)
Figure 11. Vache de race Borgou et son veau
Métis «zébu x (zébu x taurin)» ou
Rimtamiji (en fufuldé)
Il s'agit d'un type de bovin de plus en plus fréquent
dans les élevages et issu du croisement des animaux de race Borgou avec
des zébus White Fulani ou Goudali. Ces métis très
prisés par les éleveurs font que, de nos jours, il est difficile
de distinguer les Borgou « purs » de ce type de métis. La race
Borgou se trouve donc menacée par ce nouveau type de métis.
Outre les races précédemment citées et
dites races locales, il existe sur le territoire béninois des races
exotiques. Ces races doivent leur présence à un programme
d'amélioration de la production laitière des races locales par
métissage. On rencontre ainsi à la ferme de Kpinnou (Sud
Bénin) des bovins de races Gir et Girolando (importées du
Brésil) et sur la ferme de l'Opkara des métis Borgou x Girlando
(Figure 12), Borgou x Gir (Figure 13) et Borgou x Holstein.
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev12.png)
Figure 12. Métis Borgou x Girolando Figure
13. Métis Borgou x Gir
Les différentes races ainsi présentées font
l'objet de modes d'exploitation variés.
1.2.3 MODE D'ELEVAGE
1.2.3.1 Systèmes d'élevage
Le système d'élevage pratiqué
dépend de nombreux facteurs dont le plus important est le régime
des précipitations. Ainsi, en fonction de la disponibilité en eau
et en fourrage, on note un type particulier d'élevage. Au Bénin,
on distingue 3 principaux types de système d'élevage bovin :
sédentaire, semi transhumant et transhumant.
a) Système d'élevage
sédentaire
Dans ce type d'élevage, le cheptel reste fixe toute
l'année sur une aire restreinte. Ce mode d'élevage se rencontre
surtout dans les zones plus ou moins humides et où élevage et
agriculture sont couplés. Il concerne surtout les Lagunaire, Borgou et,
de plus en plus, les métis zébu x Borgou et zébu x
Lagunaire. Les troupeaux, de faible taille, ont en moyenne un effectif variant
entre 10 à 80 têtes. Ce type est encore appelé «
système d'agro élevage sédentaire ».
b) Système d'élevage
sémi-transhumant
Les troupeaux ont une taille variant de 40 à 100
têtes. Les éleveurs pratiquant ce système vivent en
général dans des zones où durant certaines périodes
de l'année, l'eau et le fourrage manquent. L'éleveur dispose d'un
point d'ancrage fixe mais une fois la saison sèche venue, il
procède à une partition du troupeau. Une partie restant au
campement principal, l'autre se déplace sans retour quotidien vers des
zones plus riches en pâturages. Les déplacements effectués
peuvent atteindre 10 à 30 km, parfois plus de 30 à 50 km. Une
fois la période de soudure passée, le troupeau est réuni
au campement d'origine. Les
races exploitées sous ce mode sont le Borgou, le
métis zébu x Borgou et quelques zébus et rarement les
Lagunaire.
c) Système d'élevage
transhumant
Ce système est caractérisé par un
déplacement saisonnier cyclique, synchrone du régime des pluies
des troupeaux. Il est essentiellement pratiqué par les éleveurs
de zébus et très rarement par ceux possédant des
métis zébu x Borgou. Ce déplacement mu par la recherche de
meilleurs pâturages et breuvages durant la saison sèche se fait
sur des distances allant de 200 à 300 km (avec parfois des mouvements
transfrontaliers).
Pendant ce déplacement pouvant durer 5 à 6 mois
(selon la durée de la période de soudure), un troupeau
très réduit est laissé au campement principal. Les
troupeaux, dans ce système sont de grande taille : 100 à 300
têtes.
1.2.3.2 Mode de conduite
Les animaux sont conduits le plus souvent selon le mode
extensif traditionnel. Ce mode de conduite est très prisé et
s'explique par les grands espaces verts qui caractérisent le pays. Il
existe quand même des fermes le plus souvent privées
(Monastère de Kokoubou) ou étatiques (Ferme d'Elevage Okpara,
Fermes de Samiondji, Bétécoucou, etc. ...) qui conduisent leur
bétail sur un mode semi intensif ou amélioré alliant
pâturages et complémentation. Le mode intensif, s'il existe, est
très peu représenté et est surtout l'apanage de
privés qui ne sont pas toujours identifiés.
a) Mode de faire valoir et
d'exploitation
Le mode de faire valoir présente le statut de
propriété du troupeau par rapport à l'éleveur
(bouvier).
L'élevage de bovins est aux mains de l'ethnie Peulh
pour laquelle cette activité, plus qu'un gagne-pain, constitue un style
de vie, une culture. On remarque quand même dans certaines zones du pays
la présence de bouviers d'ethnie Fon ou Mahi ; ethnies qui
traditionnellement sont portées sur les travaux champêtres. Le
bétail est donc presque toujours, sous la responsabilité d'un
Peulh qui en assure le suivi et est couramment appelé bouvier. Si le
bouvier est l'éleveur, il n'est pas toujours propriétaire des
animaux dont il s'occupe ; il existe trois types de faire valoir :
- la propriété directe où l'éleveur
est le propriétaire du troupeau et est seul responsable de sa
gestion,
- le «confiage» où l'éleveur est
propriétaire d'une partie du troupeau, le reste lui étant
confié. Cette pratique s'effectue entre éleveurs Peulh et serait
une manière de préserver une partie de leur cheptel contre
d'éventuelles épidémies,
- le gardiennage où l'éleveur est simplement le
gardien d'un troupeau qui est sous sa responsabilité. Le ou les
propriétaires sont souvent agriculteurs,
fonctionnaires retraités ou en activité,
commerçants et ne s'y connaissent pas en élevage de bovins. La
rémunération est variable en fonction du contrat et peut aller du
simple salaire à l'utilisation du lait de vache ou sous forme de don des
produits issus des vaches confiées. Ce mode de faire valoir se retrouve
uniquement dans le système sédentaire.
Cette structuration de la propriété des bovins
demande qu'on s'y attarde avant toute action sur le bétail, afin de ne
pas se tromper de personnes cibles.
Le type d'exploitation quant à lui varie en fonction de
la race de bovin et de la zone. Les bovins sont utilisés pour le lait,
la viande ou plus rarement la traction animale. Les Lagunaire ne sont pas
utilisés pour la traction animale ; les Borgou par contre le sont. Selon
les zones géographiques, l'exploitation du lait prime sur celle de la
viande, dans d'autres c'est le contraire. Il en découle que toute action
d'amélioration de la production, pour être efficace, doit tenir
compte du produit exploité par les éleveurs dans la zone
ciblée.
b) Alimentation et gestion de la
reproduction
L'élevage étant le plus souvent extensif,
l'alimentation du bétail est surtout basée sur le pâturage
naturel. L'abondance d'aliment est ainsi soumise au rythme des pluies. Les
saisons sèches sont caractérisées par une baisse des
espèces fourragères et une exploitation des résidus de
récoltes, des repousses situées le long des cours d'eau
permanents et l'émondage d'arbres fourragers. Le pâturage est
surtout pratiqué le jour mais on note en période de soudure la
pratique du pâturage de l'aube. La durée et les distances
parcourues durant la pâture varient avec les saisons (Tableau VIII). La
complémentation minérale est très utilisée (sel
mélangé avec l'écorce de Kaya senegalensis).
Tableau VIII. Durées et distances de pâturage
en fonction des saisons dans le Nord du Bénin (départements du
Borgou et des Collines)
Saisons Paramètres
|
Saison pluvieuse (de mai à octobre)
|
Saison sèche (de novembre à avril)
|
Temps de pâturage
|
5 à 7 heures
|
9 à 11 heures
|
Distance parcourue
|
1 à 3 km
|
5 à 10 km
|
Source : PDE III /GERAM conseils, (2002)
L'abreuvement est essentiellement basé sur les cours
d'eaux et leurs affluents auxquels s'ajoutent les eaux de pluies. L'eau comme
le pâturage est rare en période sèche d'où les longs
déplacements de troupeau en direction des points d'eau permanents.
Sur le plan de la reproduction, la monte naturelle est la
méthode la plus utilisée. Dans la majorité des cas, le
taureau est constamment dans le troupeau ce qui entraîne une inexistence
de période de monte et des naissances étalées dans
l'année. Dans le mode extensif amélioré, la monte est
organisée; il y a des périodes de reproduction et des
périodes de naissances. L'insémination artificielle est parfois
utilisée.
L'analyse de la situation de l'élevage bovin permet de
dégager une série d'atouts mais aussi des contraintes à
son développement.
1.2.4 ATOUTS ET FAIBLESSES DE L'ELEVAGE BOVIN AU
BENIN
1.2.4.1 Atouts
- La présence d'un cheptel national diversifié
(taurins, zébus, métis zébu x taurin) et composé en
majorité d'animaux rustiques bien adaptés aux systèmes de
production et aux différents écosystèmes ;
- L'existence de grandes étendues de pâturages
naturels (7,5 millions d'ha) permettant encore la pratique de la transhumance
et d'un climat favorable à l'élevage ;
- L'intégration progressive de l'élevage et de
l'agriculture avec l'émergence, de plus en plus, d'agro-éleveurs
et l'exploitation de quelques complémentarités entre
l'élevage et l'agriculture comme la traction animale et la fumure
animale ;
- Le développement de l'élevage bovin dans les
zones de grandes productions cotonnières et d'implantation des usines
d'égrenage de coton ;
- la disponibilité en divers sous-produits
agro-industriels riches en énergie et /ou en protéines
digestibles ;
- L'existence d'un réseau de marchés à
bétail autogérés et la proximité d'un grand
marché extérieur constitué par le Nigeria pour
l'écoulement des produits animaux béninois ;
- L'existence sur le terrain de professionnels
qualifiés et rompus aux méthodes de gestion et
d'amélioration des performances de l'élevage :
vétérinaires, agronomes, agents d'élevage,
éleveurs, organisations paysannes ;
- L'existence de structures de recherche sur l'élevage
(Institut National des Recherches Agricoles du Bénin, Faculté des
Sciences Agronomiques, Ecole Polytechnique d'Abomey-Calavi (EPAC)); et
d'écoles de formation de cadres intermédiaires de
l'élevage (Lycée Agricole Médji de Sékou (LAMS),
EPAC etc ...) ;
- Les expériences acquises en matière d'hydraulique
pastorale et de développement des plantes fourragères à
haut rendement ;
- L'existence d'un réseau national de surveillance
épidémiologique des animaux domestiques et de la faune sauvage
impliquant les laboratoires de diagnostic vétérinaire, les
groupements d'éleveurs, les agents d'élevage du secteur public et
du secteur privé et les agents forestiers.
1.2.4.2 Faiblesses ou contraintes
Nombreuses sont ces questions qui si elles étaient
réglées, pourraient permettre à l'élevage bovin de
jouer un rôle important dans l'économie béninoise. Au
nombre de ses contraintes au développement de l'élevage, on peut
citer :
- l'inexistence de politiques et de stratégies de
développement à long terme de ce sous-secteur (cela se traduit,
entre autres, par l'insuffisance des fonds alloués par l'Etat, l'absence
de crédit adapté au financement des activités
d'élevage),
- les insuffisances du système de collecte de
données statistiques sur le bétail,
- le faible potentiel génétique des races
bovines locales et la menace de disparition qui pèse sur certaines races
du fait des croisements anarchiques réalisés par les
éleveurs,
- la persistance de certaines maladies animales (PPCB,
Fièvre Aphteuse) et l'émergence de nouvelles (Dermatose Nodulaire
Contagieuse Bovine),
- le faible niveau d'intensification et de diversification des
productions animales,
- les difficultés d'alimentation et d'abreuvement en
saison sèche dues, notamment à la non maîtrise des
techniques et méthodes de production et stockage du fourrage par les
éleveurs et à une insuffisance de points d'eau,
- la faible valorisation des résidus de récolte et
la sous utilisation des sousproduits agro-industriels,
- l'insuffisance quantitative et qualitative de l'encadrement des
éleveurs suite à une restructuration des services agricoles
intervenue en 1992;
- le faible niveau de recherche en productions animales et de
recherchedéveloppement en élevage, mais aussi le manque de
coopération entre les unités de recherche (Université,
INRAB etc ....),
- la mauvaise gestion des ressources du terroir marquée
par la réduction de l'espace pastoral, les insuffisances dans la gestion
de la transhumance, la non maîtrise des feux de brousse comme outil de
gestion des parcours, la mauvaise gestion des points d'eau,
- le faible niveau d'organisation, de professionnalisation des
acteurs et l'analphabétisme des éleveurs,
- le faible niveau d'intégration de l'agriculture et de
l'élevage.
Aussi nombreuses soient elles, ces barrières au
développement de l'élevage bovin ne sont pas insurmontables.
Le Bénin est un pays à vocation agricole
où l'élevage présente un certain nombre d'atouts qui sont
contrebalancés par des contraintes majeures auxquelles la
sélection des races locales peut constituer un début de
solution.
CHAPITRE II : LA RACE BORGOU ET LA SELECTION
2.1-PRESENTATION DE LA RACE BORGOU
2.1.1 ORIGINE
Les écrits les plus anciens tels que,
Doutressoulle (1947) et Flamigni (1951)
désignent sous le vocable de Borgou, toutes les formes de bovins issues
de croisements zébu x taurin vivant en Afrique Occidentale et Centrale.
Doutressoulle (1947) pense que « ces mêmes animaux
sont rencontrés dans des régions voisines telles que le Togo, le
Nigeria et la Côte d'Ivoire (Méré-Lobi), avec de petites
différences dues à l'environnement et à la
sélection ». Selon lui, le « Borgu » serait connu dans
ces régions sous diverses appellations à savoir : Borgowa,
Kettije, Ketaku, Keteku, Ketari et Kaiama.
Epstein (1971) quant à lui pense que
la conformation générale du corps, de même que la
présence quelques fois de cornes relativement longues chez le Borgou
indiquerait une influence du zébu White Fulani et peut-être de
sang N'dama. Cette race selon lui, est identique au Kéteku de l'Ouest
nigérian et serait comme cette dernière, issue du croisement
Dwarf Muturu du Sud Nigeriazébu du Nord Nigeria.
Doutressoulle (1947) décrit le Borgou
comme un sous type de N'dama, adapté à un milieu différent
et métissé de la race des lagunes, tandis que Faulkner et
Epstein (1957) pensent que le Borgou serait un croisement entre un
produit Dwarf Shorthorn (Muturu)-N'dama et le zébu White Fulani.
Pour Domingo (1976), la deuxième
hypothèse semble la plus probable. Il décrit comme ILCA
(1979a) et Feluis (1985), le Borgou du Bénin
comme étant un produit du croisement d'un zébu (principalement
White Fulani) avec des taurins de l'Afrique de l'Ouest (Lagunaire ou Somba),
car il émet une réserve sur la présence de sang N'dama
chez le bovin Borgou.
ILCA (1979b) fait remarquer qu'au Togo, il
est difficile d'identifier un type standard de bovin Borgou, car tout le
bétail intermédiaire entre zébu et taurin est
regroupé sous ce vocable.
L'origine proposée par Domingo (1976) et
ILCA (1979a) semble la plus accréditée et nous
la retiendrons donc comme telle pour cette étude.
2.1.2 BERCEAU ET AIRE GEOGRAPHIQUE
Le département du Borgou dans le septentrion
béninois, est reconnu comme étant le berceau de la race du
même nom.
L'aire de peuplement de la race Borgou s'étend au
Nigeria (province d'Illorin dans l'état du Centre Ouest) où elle
est appelée Kétaku ou Keteku (nom utilisé aussi pour les
métis N'dama-Muturu), au Togo (Nord Togo) et au Burkina Faso
(Belemsaga, 2000) où elle est appelée
Méré (nom regroupant les métis zébu- taurin y
compris la N'dama) (FAO, 1980).
Au Bénin, ces bovins se retrouvent dans les
départements du Borgou, de l'Alibori, de l'Atacora (tous dans le
septentrion) et celui des Collines (centre du Bénin). Cette race est
d'autant plus importante dans ce pays qu'elle fait à elle seule 34% du
cheptel bovin national.
2.1.3 CARACTERISTIQUES DE LA RACE
2.1.3.1 Caractéristiques physiques
D'après Domingo (1976) et un rapport
du PDEIII (2000), on regroupe au Bénin sous le terme
Borgou, une population peu homogène qui, sur le plan physique peut
être classée en deux catégories :
- une première catégorie nommée
«Lagunaire grand format>> ou « Vrai Borgou >>,
rencontrée dans les régions du centre (départements du Zou
et des Collines) ou côtières (par exemple dans les
départements de l'Atlantique et du Littoral). Ce sont des animaux hauts
sur pattes, la hauteur au garrot varie entre 1 m à 1,10 m et peut
atteindre 1,15 m chez les femelles et 1,26 m chez les mâles. La robe est
blanche ou mouchetée, généralement pie-noire (Figure 14)
et parfois noire. Le poids varie entre 200 et 250 kg à l'âge
adulte.
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev13.png)
Figure 14. Jeune Borgou de robe pie noire
- une deuxième catégorie appelée «
Borgou-Zébu >>, issue selon Domingo (1976) du
croisement Borgou-zébu et qui présenterait de ce fait une
proportion de sang zébu plus importante que le groupe
précédant. Ces animaux peuvent atteindre à l'âge
adulte 1,22 m chez la femelle et 1,26 m chez le mâle. Ils sont lourds,
pesant rarement moins de 250 kg à l'âge adulte. Ils ont une
conformation plus proche du zébu que du taurin. La robe dominante est
blanche, mais les robes mouchetées, pie-noires et noires existent aussi.
Ces animaux se rencontrent dans le Nord Bénin. Notre étude a
été effectuée dans le septentrion béninois, ce qui
nous laisse penser que c'est sur des spécimens de cette catégorie
que nous avons eu à travailler.
Afin de coller aux définitions retenues sur le terrain
par les techniciens et les éleveurs, nous avons considéré
ces deux catégories sous le vocable général de Borgou.
2.1.3.2 Ethnologie de la race
Nous présenterons ici chacun des deux types de Borgou du
Bénin :
- les Borgou de la première catégorie sont des
animaux bien proportionnés et rectilignes, ayant un tronc rectangulaire
et une poitrine étroite. Les côtes et les cuisses sont plates. La
tête, quant à elle, est longue avec un front plat, des cornes de
diamètre plus grand que celui des Lagunaire, s'écartant
latéralement en demi croissant d'un chignon droit. Elles sont peu
sombres à la base mais noires aux extrémités et souvent
lisses.
Le cou est court, épais et présente à son
attache avec le tronc un renflement musculaire. La ligne du dessus est droite
mais légèrement inclinée vers l'avant. Le dos est long,
étroit, la croupe courte, légèrement inclinée vers
l'arrière. Les membres sont plus longs et plus solides que chez les
Lagunaire et les mamelles plus développées.
- les Borgou de la deuxième catégorie (Figure
15), quant à eux, ont une tête plus épaisse, le front
légèrement convexe. Le chanfrein est rectiligne à convexe,
les cornes sont solidement implantées, bien rondes à la base et
de longueur moyenne de 30 cm. Elles sont dirigées en croissant vers le
haut la pointe noire légèrement tournée vers
l'extérieur. Le corps est court, robuste et marqué d'une
ébauche de bosse plus ou moins visible. Le dos est court, concave, la
poitrine plus solide et le fanon assez bien développé commence au
menton et finit au poitrail.
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev14.png)
Figure 15. Taureau Borgou-zébu
2.1.3.3 Caractéristiques
génétiques
Domingo (1976), après analyse du sang
de bovin Borgou (précisément ceux de la première
catégorie), établit la fréquence des groupes sanguins dans
la race (Tableau IX), des allèles d'hémoglobine (HbA : 0,90 ; HbB
: 0,10) et de transferrine (Tf A : 0,61 et Tf B : 0,39). De l'analyse des
systèmes complexes B, C et S, il déduit que les races Borgou,
Lagunaire et Somba sont bien différentes et constate que les Borgou sont
plus proches phénotypiquement des Lagunaire que des Somba. Cette
parenté Borgou-Lagunaire est également observée au plan
génotypique pour le système FV et au niveau du système de
l'hémoglobine.
Tableau IX. Groupes sanguins et leurs fréquences
chez la race Borgou
Gs
|
A
|
Z
|
S
|
T '
|
J
|
L
|
F-
|
C
|
-V
|
B
|
FV
|
R'
|
Fr
(%)
|
96,7
|
87
|
87
|
82,2
|
62,9
|
59,6
|
57,4
|
45,1
|
23,3
|
22,6
|
19,3
|
12,9
|
Légende : Gs : groupes sanguins ; Fr :
fréquence Source : Domingo (1976)
Récemment, une étude portant sur la
caractérisation génétique des espèces bovines
présentes au Bénin a été réalisée par
le CIRDES (Centre International de Recherche-Développement sur l'Elevage
en zone Subhumide) pour le compte du PDEIII (Projet de Développement de
l'Elevage phase III) (Rapport, PDE III, 2003). La description
du polymorphisme des hémoglobines, des albumines et des groupes sanguins
réalisée a permis :
- la démonstration du caractère « métis
» du Borgou, par la mise en évidence d'un pourcentage dominant
(67,4%) d'allèles taurins au niveau de cette race,
- la mise en évidence de la différence entre les
Borgou des régions septentrionales (par exemple Okpara) et ceux des
régions du Sud (par exemple Bétécoucou), par un
pourcentage plus élevé d'allèles zébu chez les
premiers,
- la détermination de fréquence des
allèles de l'hémoglobine (HbA : 77,20 et HbB : 22,80) et de
l'albumine (Alb F : 59,20 ; Alb S : 40,80) au sein de la race Borgou.
L'association albumine x hémoglobine a montré
que seulement 27,49% des Borgou ont 50% d'allèles taurins et 50%
d'allèles zébus et sont donc proches du Borgou «
stabilisé»; 63,21 % ont un génotype semblable à celui
des taurins et 9,30% sont plus proches des zébus en terme
génotypique seulement au locus albumine et hémoglobine. Ce qui
amène à conclure que le «Borgou, métis
stabilisé » est peu représenté dans l'effectif Borgou
et est donc menacé de disparition.
L'analyse cytogénétique réalisée
par le CIRDES révèle que 92,30 % des taureaux Borgou
étudiés ont un chromosome Y acrocentrique (type zébu), les
autres possédant un chromosome de type taurin. Cette analyse a permis de
déceler la présence de la translocation 1/29 dans les populations
bovines Borgou (16,81% de l'effectif total analysé en étaient
porteurs). Cette anomalie chromosomique n'affecte aucunement le
phénotype des animaux, la seule conséquence certaine
déjà soulignée par Popescu (1977) est la
réduction de la fertilité observée chez les porteurs
hétérozygotes. En effet, ces derniers produisent trois types de
gamètes : les uns sont normaux et les autres sont porteurs de la
translocation soit à l'état équilibré (sans perte
ni gain de matériel chromosomique) soit à l'état
déséquilibré. C'est le type
déséquilibré qui transmet l'anomalie d'une
génération à l'autre.
2.1.4 ADAPTABILITE ET SITUATION SANITAIRE DU BETAIL DE
RACE BORGOU
Les éleveurs décrivent le Borgou comme
étant un animal assez résistant aux dures conditions climatiques
de son milieu de vie. Il supporte assez bien les longues marches
(sémi-transhumance, pâturages très éloignés
des campements). Il serait docile et facile à manier, ce qui justifie la
traite facile et le dressage de certains spécimens pour la traction
animale dans les champs. Une enquête réalisée par
Agossou (1985) sur la traction animale au Bénin
révèle que dans le département du Borgou (berceau de la
race), chaque ménage possède en moyenne 2 paires de bovins
utilisés pour les travaux champêtres.
2.1.4.1 Trypanosome et trypanotolérance de la race
Borgou
Le milieu de vie de cette race est doté d'un paysage
caractérisé par un ensemble varié de forêts claires
aux différents types de savanes entrecoupées de galeries
forestières. Celles-ci sont faiblement infestées par Glossina
tachinoides, G. palpalis gambiensis et G. morsitans
submorsitans (Dehoux et Hounsou vê, 1993).
Le bovin Borgou serait d'après Adeniji (1985)
adapté à la vie en milieu infesté de glossines.
Selon Lazic (cité par Murray et al.,
1983), le taux annuel de mortalité provoquée par la
trypanosomose parmi les vaches est de 12,2 % pour la race Borgou et de 5,4 %
pour la race Lagunaire, pourtant plus exposée. Par ailleurs, la
croissance des animaux Borgou est sérieusement affectée, alors
qu'il n'en est rien pour la race des lagunes. Il en conclut que la race Borgou
est nettement plus sensible à la trypanosomose que la race des lagunes
et parle en accord avec Codjia (1981) de
semi-trypanotolérance pour la première.
En travaillant sur un échantillon de 69 Borgou,
Doko (1991) a réalisé la détection des
anticorps trypanosomiens à l'aide du test d'immunofluorescence indirecte
(88,4 % de positifs); de Testryp-Catt (75,4 % de positifs) et de la trypanolyse
(2,9 % de positifs). Les résultats du test d'immunofluorescence
révèlent que 86,8 % des animaux
présentent des anticorps mixtes contre les deux ou trois
variétés de trypanosomes. Les animaux porteurs de Trypanosoma
vivax seul atteignent 10,4 %, contre 2,8 % pour T. congolense, et
0% pour T. brucei.
Les travaux de Doko (1991) nous apportent de
précieuses indications quant au degré de trypanotolérance
de la race. Il conclut, après inoculation expérimentale de T.
brucei brucei et en suivant différents paramètres (signes
cliniques, hématocrite, parasitémie, taux d'anticorps
trypanolytiques et agglutinants, taux du complément), que la race Borgou
présente des caractéristiques semblables à la race
Lagunaire et à la race N'dama (des Borgou se seraient même
révélés trypanorésistants), mais que le
degré de variation de la trypanotolérance est plus important.
La trypanotolérance de la race est également
confirmée par le CIRDES, car l'association albumine, hémoglobine
et du système Ag Az' montre que le Borgou, comme les Lagunaire
possède en proportion élevée les allèles (HbA ,
AlbF) supposés supports de la trypanotolérance (ces
allèles sont faiblement représentés chez les races
trypanosensibles, en occurrence, les zébus). Toutefois, la race Borgou
serait particulièrement sensible à Trypanosoma brucei
brucei (Doko et al., 1996).
2.1.4.2 Taux de mortalité
Le taux de mortalité global de la race Borgou, en
station (FEO, 1994- 1997), a été de 1,24 #177; 0,46 % ; ceux des
adultes et des veaux ont respectivement été de 0,56 #177; 0,04 %
et de 2,51 #177; 0,24% (Youssao et al., 2001). En
élevage traditionnel, le taux de mortalité global est en moyenne
de 7,5 #177; 3,2 % dont 5,7% dans les troupeaux transhumants et 9 % dans les
troupeaux sédentaires (Dehoux et Hounsou-Vê,
1993). En outre, dans ce type d'élevage, 23,1#177;10,3 % des
veaux meurent avant l'âge d'un an, particulièrement pendant les
premières semaines de vie (55 % des mortalités) et lors du
sevrage (30 % des mortalités) (Dehoux, 1993). Signalons
également que selon Dehoux et Hounsou-Vê (1993),
le taux de mortalité des adultes est de 3,1 #177; 1,2 % en
élevage traditionnel ce qui est relativement satisfaisant et indique une
bonne adaptation de ces animaux à leur milieu. Les principales
affections responsables des mortalités sont présentées
dans le tableau X.
Tableau X. Principales maladies affectant les bovins
Borgou
Germes
|
Maladies
|
|
Bactéries
|
-Brucellose bovine : 34,2% des troupeaux
villageois (n=184) a ; 25,7% en station i -Streptothricose
(fréquence élevée) b -Tuberculose bovine : 0,4% (n=1650) b
-Charbon symptomatique : fréquent c
-Charbon bactéridien : fréquent c
-Pasteurelose : épizooties annuelles b
-Péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) : fréquent b
|
Virus
|
-Fièvre aphteuse : épizooties annuelles d
-Dermatose nodulaire contagieuse (4,57%) e
|
bovine
|
Parasites
|
-Parasitoses gastro-intestinales à :
? Haemoncus, ostertagia (83,6%) f
?Strongiloides papilosus (29,9) f
? Toxocara vitulorum (1,7%) f ? coccidies (22%) f
? Fasciola gigantica gj
-Parasitoses externes (tiques) h : Amblyoma,
Hyalomma,Boophylus -Parasitoses sanguines :
? Babésioseh
?Thélériose h
'Anaplasmose h
|
|
Sources :
a : Dehoux (1992b) ; b : Dehoux et
Hounsou-vê (1993) ; c : Saka et al. (1991) ; d
: Dehoux et Hounsou-vê (1991) ; e : Youssao et
al. (2001); f : Ladikpo (1981);
g : Youssao (1996); h : Codjia
(1989); i : Koutinhouin et al. (2003); j :
Assogba et Youssao (2001)
2.2-PERFORMANCES DE LA RACE
BORGOU
2.2.1 PARAMETRES DE REPRODUCTION
2.2.1.1 Chez la femelle Borgou
a) Taux de fécondité
Le taux de fécondité de la race Borgou en
milieu traditionnel varie de 40 à 65% avec une moyenne de 64,4% et 66,9
%, respectivement dans les troupeaux sédentaires et transhumants ; la
différence entre ces deux systèmes n'est cependant pas
significative (Dehoux, 1993). Ce taux est meilleur en station
(Ferme Elevage de l'Okpara) où on obtient une valeur moyenne de
78,0#177;8,4 % (Youssao et al., 2000a). En élevage
traditionnel où la monte est libre, 40% des naissances de l'année
s'observent de mars à mai et 25 % d'août à novembre
(Dehoux et Hounsou-vê, 1993).
b) Age à la première mise
bas
D'après Ogodja et al, cités
par Cia-Csr (1996), cet âge serait de 38 mois au Sud du
département du Borgou et de 47,3#177;12 mois en milieu villageois selon
Chabi Macco (1992). Selon Dehoux (1993),
Dehoux et Hounsou-vê (1993), l'âge à la
première mise bas dans cette race varie en milieu traditionnel entre
42,1 mois dans les troupeaux sédentaires à 44,9 mois dans les
systèmes transhumants.
En station, cet âge est de 42,1#177;5 mois
(Youssao et al., 2000a). Cette dernière valeur est
proche de celle obtenue au Centre d'insémination artificielle et du
Contrôle sanitaire des reproducteurs (Cia-Csr) où un âge de
41,3#177;6 mois a été observé au premier vêlage
à la ferme de Bétécoucou au centre du Bénin
(CiaCsr, 1996). Dans une ferme privée (élevage
sémi-amélioré), Adamou-N'diaye et al. (2002a)
obtiennent comme âge au premier vêlage une valeur de
37,4#177;7,9 mois.
c) Intervalle entre mise bas
En milieu traditionnel, il est en moyenne de 458#177;102
jours, soit 15 mois (Dehoux et Hounssou-vê, 1993). Cette
valeur est assez proche de celle obtenue à la FEO, qui est de 441#177;75
jours (Youssao et al., 2000a). A la ferme de
Bétécoucou, qui est également une station de recherche, il
est de 526#177;145 jours pour la même race (Cia-Csr,
1996) et Ogodja et al. (1990) rapportent une moyenne
de 455#177;5 jours dans les troupeaux du Sud Borgou. D'après
Chabi Macco (1992), cet intervalle est de 454#177;35 jours en
milieu amélioré et de 494#177;120 jours en milieu villageois. A
la ferme du monastère de Kokoubou (département du Borgou),
Adamou-N'diaye et al. (2002a) obtiennent pour le même
intervalle une valeur de 450#177;132 jours.
d) Taux d'avortement
Dehoux et Hounsou-vê (1993) rapportent
en milieu villageois un taux moyen annuel de 4#177;10,6 %, Lazlic (cité
par Murray et al. 1983) quant à lui observe en station
un taux de 4,6 %.
2.2.1.2 Chez le taureau Borgou
Les caractéristiques de l'éjaculat des taureaux
Borgou (Adamou N'diaye et al., 2000a) sont les suivantes :
- Volume : 3,1 #177; 0,6 ml,
- Motilité massale : 4,3 #177; 0,3,
- Pourcentage de spermatozoïdes (spz) vivants : 89,7 #177;
3,9 %,
- Concentration (x 106 spz) : 742,4 #177; 150,9.
De plus, les mêmes auteurs (Adamou-N'diaye et
al., 2002b) trouvent que la semence de race Borgou destinée
à être utilisée dans les trois jours au plus après
la récolte, peut être refroidie en 30 minutes, 60 minutes ou 120
minutes de +32 °C (température de dilution) à + 5°C,
sans que les caractéristiques ultérieures de la semence ne soient
modifiées. En outre, la durée de refroidissement de 60 minutes a
permis d'obtenir le pourcentage de spermatozoïdes vivants le plus
élevé, après décongélation et incubation
(Adamou N'diaye et al., 2003). Ils observent que la
concentration en spermatozoïdes vivants des semences varie en sens inverse
par rapport à la durée de l'incubation (à 38° C)
après décongélation. Plus la durée de l'incubation
est élevée et plus le nombre de semence contenant de
spermatozoïdes morts augmente. Aucun spermatozoïde n'a survécu
pour des durées d'incubation de 4 à 5 heures.
2.2.2. PARAMETRES DE PRODUCTION
2.2.2.1 Production laitière
Concernant l'aptitude laitière de la race,
Domingo (1976) enregistre des productions atteignant souvent
1,5 litres par traite tandis que Chabi Macco (1992) obtient
une production journalière moyenne de 2,8 litres (fin juillet et
début octobre) pour des vaches ayant des veaux de 0 à 6 mois dans
les fermes privées de Parakou (Kokoubou et Monastère de
l'étoile) et dans la ferme de l'Okpara. Ogodja (1988)
trouve quant à lui une production laitière moyenne
journalière des vaches Borgou comprise entre 1,1 et 1,68 litres durant
la période de juillet à aôut.
En milieu traditionnel, Dehoux (1993) obtient
en saison de pluies (juillet à août) une production
journalière de 840#177;75 ml. Dehoux et
Hounsou-vê (1993) rapportent une production
laitière estimée à 2,5 litres en milieu traditionnel,
calculée sur une période de lactation de 250 jours, soit une
production totale de
530 kg. En milieu villageois, 60% de la production est
destinée au veau et le sevrage est progressif.
2.2.2.2 Croissance des bovins Borgou
a) Poids à âge type
De nombreux auteurs ont étudié
l'évolution pondérale des animaux de race Borgou, certains en
milieu traditionnel, d'autres en station. La compilation de ses
différents résultats permet à Rege et al. (1994b)
d'établir l'amplitude du poids vif moyen de cette race par sexe
(Tableau XI).
Tableau XI. Poids à âges types des bovins
Borgou
Paramètres
|
Mâle
|
Femelle
|
Poids à la naissance (kg)
|
16-17
|
15-16
|
Poids à 6 mois (kg)
|
86-91
|
66-72
|
Poids à 12 mois (kg)
|
79-130
|
79-117
|
Poids à 18 mois (kg)
|
164
|
152
|
Poids à 24 mois (kg)
|
200
|
207
|
Poids à 36 mois (kg)
|
226
|
157-226
|
Poids à 48 mois (kg)
|
265
|
227
|
Poids à l'âge adulte (kg)
|
193-330
|
181-295
|
|
Source : Striffling et al. (1975) ;
Lazic (1978); ILCA (1979b); Auer
(1984) ; Adeniji (1985); Chabi Macco
(1992) ; Dehoux et Hounsou-Vê (1993)
Les études les plus récentes (Youssao et
al. 2000a) donnent en station les valeurs moyennes suivantes :
Poids à la naissance : 19,23 kg chez le mâle et
18,4 chez la femelle,
Poids à trois mois : 40,92 kg chez le mâle et 41,31
chez la femelle,
Poids à 12 mois : 104,96 kg chez le mâle et 99,22
chez la femelle.
b) Mesures barymétriques et
caractéristiques de carcasse
Le tableau XII permet d'avoir une idée sur la conformation
de cette race à travers ses mesures barymétriques.
Certains auteurs ont proposé des formules pour
déterminer le poids du bovin Borgou à partir de ses mesures
barymétriques. Le tableau XIII présente les différentes
équations qui ont été proposées.
Tableau XII Mensurations corporelles des bovins Borgou en
fonction du milieu, de l'âge et du sexe
|
Stations1
|
Milieu villageois2
|
Ferme de Bétécoucou Borgou (adulte)
|
Ferme Opkara Borgou (adulte)
|
Taurins Borgou (adulte)
|
Caractères
|
Mâle (101)
|
Femelles (622)
|
Mâles (130)
|
Femelles (463)
|
Poids (kg)
|
198,55#177;68,22
|
207,15#177;43,18
|
251,32#177;60,86
|
238,90#177;38,29
|
|
Hauteur au garrot (cm)
|
107,91#177;8,54
|
109,95#177;7,24
|
116,19#177;10,28
|
114,49#177;8,94
|
106,6
|
Périmètre thoracique (cm)
|
135#177;13,14
|
138,42#177;15,28
|
150,36#177;11,13
|
149,43#177;8,27
|
145,3
|
Longueur scapulo ischiale (cm)
|
126,58#177;12,57
|
132,31#177;10,22
|
119,52#177;19,58
|
129,56#177;9,72
|
128,4
|
Longueur de la croupe (cm)
|
35,11#177;3,99
|
36,57#177;2,94
|
41,61#177;2,95
|
40,30#177;3,18
|
43,3
|
Largeur de la hanche (cm)
|
39,55#177;4,07
|
42,26#177;5,42
|
38,63#177;4,58
|
39,48#177;3,5
|
39,3
|
Hauteur du passage de la sangle (cm)
|
52,22#177;6,97
|
53,73#177;3,83
|
56,47#177;4,58
|
56,21#177;3,55
|
53,2
|
Longueur de la tête (cm)
|
41,47#177;2,59
|
42,41#177;2,71
|
40,89#177;2,30
|
39,5#177;2,53
|
47,9
|
Largeur de la tête (cm)
|
19,96#177;1,55
|
19,41#177;1,39
|
19,38#177;1,87
|
17,69#177;1,81
|
27,3
|
Sources : 1: Chrysostôme et Senou (2000)
; 2: Domingo (1976)
Tableau XIII. Différentes équations du poids
(y) en fonction de la hauteur au garrot (x1) et du périmètre
thoracique (x2).
Auteurs
|
Sexe
|
Equations
|
R2
|
Dehoux et Hounsou vê (1993)
|
Mâle et femelle
|
Lny= -8,081+ 2,712lnx2
|
0,98
|
Symoens et Hounsou vê(1991)
|
Mâle et femelle
|
2,712
y= 0,0003 x2
|
0,98
|
Crevat cité par Chabi Macco (1992)
|
Mâle et femelle
|
y= k x23 (k=83)
|
|
Auer (1984)
|
Mâle et femelle
|
y= -301+3,63x2
|
0,88
|
Youssao et al.
(2000a)
|
Mâle
|
y= -129,242 +2,313x1
|
0,7
|
Femelle
|
y= -134,502 + 2,370x1
|
0,58
|
Mâle
|
y= -98,109 +1,763 x2
|
0,89
|
Femelle
|
y= -144,495 +1,899 x2
|
0,73
|
Légende : y est exprimée en kg, x1 et x2 sont
exprimés en cm.
Les équations de Dehoux et Hounsou vê
(1993), Auer (1984), Symoens et Hounsou
vê (1991) et de Youssao et al. (2000a) ont
été obtenues à partir de mensurations
réalisées sur la race Borgou, tandis que celle de Crevat a
été adaptée à la race par Chabi Macco
(1992) et Monsia, cités par Symoens et Hounsou vê
(1991).
Concernant les caractéristiques de la carcasse de bovin
Borgou, Viaut (1966) rapporte un rendement de carcasse de 52 %
tandis que Domingo (1976) rapporte un rendement de carcasse de
45 à 50 %.
2.2.2.3 Autres performances de production
Le taurin Borgou est un animal très utilisé dans
son aire de vie comme source de force de travail. Aussi, on rencontre dans
certaines régions de nombreux bovins en train de tirer des charrettes ou
attachés à des charrues dans les champs. Une étude
réalisée par l'INRAB (Institut National des Recherches Agricoles
du Bénin) donne une idée de la force de traction de la race
(Tableau XIVa et XIVb). Ils sont également une source d'engrais
organique, les paysans connaissent si bien la valeur du fumier de ces
bêtes qu'ils s'entendent souvent avec les éleveurs pour faire
paître les bovins sur leurs champs après la récolte.
Tableau XIVa. Moyennes de la puissance et de la vitesse
exprimées par les bovins Borgou en fonction de la charge
attelée
|
Charges (kg)
|
1200
|
1500
|
Vitesse (m/s)
|
Puissance (w)
|
Vitesse (m/s)
|
Puissance (w)
|
Poids (kg)
|
1,32 1,45
|
527
541
|
1,1 1,11
|
439 414
|
Vrai Borgou Borgou-zébu
|
285 266,33
|
Tableau XIVb Moyennes de la puissance exprimée par
les bovins Borgou en fonction de la charge attelées et de
l'âge.
|
|
Charges (kg)
|
|
|
1200
|
1500
|
|
Age (années)
|
2,5-3
|
3,5-4
|
4,5-5
|
Vrai Borgou
|
|
237 w
|
269 w
|
439 w
|
Borgou-zébu
|
|
250 w
|
274 w
|
414 w
|
Source : Bénin/MAEP/INRAB (2003)
Toutes ces performances montrent que la race Borgou est un
bétail adapté à son milieu, doté de performances
acceptables lorsqu'on les rapporte à son milieu de vie, à son
patrimoine génétique et au mode de conduite pratiqué.
Toutefois, c'est un animal de petite taille à faible productivité
et dont les faibles performances zootechniques peuvent être
améliorées par la sélection.
2.3-SELECTION: METHODE D'AMELIORATION GENETIQUE
2.3.1 DEFINITION
La performance d'un individu pour un caractère
donné est déterminée par l'expression de son
génotype, l'influence du milieu dans lequel il évolue et par
l'interaction entre ces deux éléments (Falconer et
Mackay, 1996). L'amélioration d'un caractère dans une
population donnée peut, dès lors être
réalisée en favorisant l'apparition dans cette population de
gènes à effets favorables ou bien en adaptant le milieu pour une
expression optimale du génotype. L'amélioration
génétique permet d'augmenter les performances zootechniques des
races en modifiant des aptitudes génétiques des animaux
vis-à-vis des critères préalablement choisis. Ces
critères s'expriment à travers les performances des individus
pour le caractère à améliorer et sont fonction de
l'objectif de l'amélioration. Les principales voies
d'amélioration génétique sont la sélection et le
croisement. Le croisement utilise l'introduction de nouveaux gènes au
sein de la population pour assurer l'amélioration
génétique de cette population, tandis que la sélection
repose sur une amélioration de la population sans apport de sang
nouveau.
La sélection est la force qui provoque la contribution
différente et non aléatoire de chaque génotype à la
génération qui suit. Elle favorise donc un ou des
génotypes qui laissent alors, relativement aux autres, plus de
descendance.
La sélection peut être naturelle,
c'est-à-dire, hors du contrôle de l'homme, ou artificielle,
c'est-à-dire, imposée par l'homme dans le but souhaité.
L'homme peut donc, dans le souci d'améliorer son bétail dans un
sens défini (par exemple, augmentation de la production de lait),
choisir de retenir comme reproducteurs uniquement les bêtes qui ont les
meilleurs potentiels pour le caractère à améliorer; ces
dernières auront donc plus de descendance que les autres. Ce faisant, il
opère un choix, une sélection car seuls les meilleurs seront
retenus.
L'amélioration génétique porte sur des
populations et non sur les individus. En effet, l'individu en soi
n'intéresse pas le généticien, ce qui l'intéresse
c'est plutôt l'écart de l'individu par rapport à la moyenne
de la population pour le caractère ciblé, ce plus qui fait qu'il
est meilleur et dont le support doit être son génome et non
l'environnement.
En sélection, on opère donc le choix des
reproducteurs en fonction de critères et ceci dans le but que la
génération à suivre (et obtenue grâce aux animaux
sélectionnés) soit meilleure à la précédente
puisque les animaux choisis sont supposés transmettre dans une certaine
mesure leurs bonnes performances à leur descendance.
La sélection est un travail long qui est basé sur
de nombreux principes et qui demande le respect d'une certaine
méthodologie.
2.3.2 PRINCIPES DE LA SELECTION
Selon Minvielle (1990) la sélection se
fonde sur un certain nombre de principes clés qui sont :
- l'existence d'une variabilité génétique
à exploiter,
- la définition d'objectifs clairs à atteindre et
des résultats précis à obtenir, - la définition des
caractères à améliorer et leurs critères
d'évaluation,
- l'élaboration d'un schéma d'amélioration
génétique qui intègre les
différentes unités fonctionnelles du programme,
les liens entre celles-ci et une
planification temporelle de conduite des activités,
- la définition d'un protocole de collecte, traitement,
analyse, capitalisation et de diffusion de l'information
génétique,
- le choix de sujets aptes à se reproduire avec
efficacité afin de maximiser les paramètres de reproduction.
2.3.3 LES DIFFERENTES ETAPES DE LA SELECTION
La réalisation d'un programme de sélection passe
par quatre grandes étapes :
a) Choix des objectifs
C'est la première étape et la plus
décisive car conditionne tout le reste du processus
(Minvielle, 1990). Elle consiste à
fixer la finalité de l'amélioration. Elle aboutit à la
définition d'un objectif général, qui est l'orientation
globale que l'on veut donner à la population. Comme exemple d'objectif
général, on peut citer : la production de viande ou la production
laitière. Ainsi, dans le premier cas, on veut faire une
amélioration de la production de viande de la race objet de la
sélection et dans le second cas c'est le lait qu'on veut
améliorer.
L'objectif général choisi, on définit
également les objectifs spécifiques découlant du ou des
caractères à améliorer pour atteindre l'objectif global.
Dans le cas de la production de viande, les objectifs spécifiques
peuvent être : amélioration de la croissance, de la
fertilité etc ...Il faut ensuite définir des critères de
sélection, qui servent de base au choix de tel reproducteur plutôt
qu'un autre (Bonnes et al., 1995).
Ces critères, fonction des objectifs spécifiques
sont des paramètres mesurables permettant de donner la valeur d'un
candidat à la sélection. Ainsi, pour la croissance, le GMQ (gain
moyen quotidien) et le poids à âge type seront des critères
de sélection. Les candidats qui présenteront les meilleures
valeurs pour ces critères pourront donc être retenus comme
reproducteurs pour améliorer la croissance. Les critères servent
donc de base pour tester la valeur des candidats à la sélection,
afin de faire des choix raisonnés.
Cette première étape demande de la
précision dans la définition des objectifs qui doivent tenir
compte des considérations économiques, politiques et affectives
et être en phase avec les attentes des acteurs de l'élevage.
b) Description de la population
Elle consiste, en se servant des liens de parenté dans
la population cible et des résultats du contrôle de performances
à déterminer les paramètres génétiques
(héritabilité, répétabilité et
corrélation génétique). Ces coefficients techniques sont
utilisés pour choisir les meilleurs reproducteurs et la méthode
de sélection, voire d'amélioration génétique. Ils
ont donc un rôle de premier plan dans la mise en ceuvre de
stratégies d'amélioration génétique.
c) Evaluation génétique des
reproducteurs
Cette étape permet de déterminer la valeur
génétique des candidats à la sélection en
écart à la moyenne de la population et de les classer suivant
leur mérite. Elle se fonde sur le fait établi suivant lequel
chaque reproducteur transmet à sa descendance, en moyenne, la
moitié de sa valeur génétique (Falconer et Mackay,
1996). Elle aboutit à un classement des candidats à la
sélection en fonction de leur potentiel.
d) Choix de la stratégie de
sélection
Cette étape consiste à calculer
l'espérance mathématique du gain ou progrès
génétique du caractère à améliorer pour les
différentes méthodes de sélection. C'est un moyen
d'optimisation des programmes de sélection à travers le choix de
la méthode qui donne le gain génétique le plus
élevé. Il existe 4 méthodes de sélections
(Falconer et Mackay, 1996) :
la sélection massale ou sélection individuelle :
elle consiste à choisir des reproducteurs d'après leurs propres
qualités parmi une masse d'animaux donnés. En fonction des
objectifs, ces qualités varient, elles peuvent être par exemple
l'aspect (conformation, caractères raciaux etc ...), ou leurs
performances (croissance, travail, production laitière). Le candidat est
donc l'objet de l'évaluation génétique dont le
résultat permet de le retenir ou non comme reproducteur.
la sélection sur l'ascendance ou sur pedigree : elle
consiste à choisir des reproducteurs d'après les performances de
leurs parents ; par exemple choisir un taureau dont la mère a une plus
forte production, dans l'espoir que cette dernière transmettra cette
qualité à sa descendance. Ici, ce sont donc les performances des
parents qui servent de base à l'évaluation
génétique du candidat.
la sélection sur descendance ou testage ou progeny-test
: il s'agit de choisir un reproducteur d'après les performances de ses
descendants. Dans ce cas, c'est donc les performances de la progéniture
qui seront testées et permettront de donner une estimation de la valeur
génétique additive du candidat à la sélection.
la sélection sur les collatéraux : c'est le
choix d'un reproducteur d'après les performances de ses sceurs,
demi-steurs, frères, demifrères. Elle s'applique surtout aux
espèces dont la taille de portée est élevée
(volailles, porcs, lapins).
Le choix de la méthode de sélection à
utiliser dépend de nombreux facteurs, mais le facteur le plus
décisif est le progrès ou gain génétique
généré par la méthode. L'objectif de la
sélection est l'amélioration génétique de la
population, le progrès génétique est le fruit de cette
amélioration et se définit comme la différence entre les
valeurs génétiques moyennes (pour un caractère
donné) de deux générations successives.
Le progrès génétique est variable en
fonction de la méthode de sélection. Le calcul du gain
génétique nécessite la connaissance de l'intensité
de sélection (mesure standard du degré de
sévérité du choix des reproducteurs), la précision
de la sélection (permet d'apprécier l'erreur entachée
à l'évaluation génétique) et l'intervalle de
génération (durée qui sépare deux
générations dans une population).
En général, une combinaison des méthodes
est souvent utile pour des progrès rapides. Le tableau XV
présente les avantages et inconvénients des différentes
méthodes de sélection.
Tableau XV. Avantages et inconvénients des
différentes méthodes de sélection
|
Sélection sur ascendance
|
Sélection massale
|
Sélection sur descendance
|
Aspect pratique et économique
|
-Simple à réaliser
à condition d'un enregistrement rigoureux des
filiations.
-Peu coûteuse
|
-Simple à réaliser si le contrôle des
performances est possible
-Peu coûteuse
|
-Réalisation complexe, entreprise collective,
nécessite l'IA -Investissements et coûts
élevés -Fort utile quand la sélection massale est
impossible
|
Intensité de sélection (i)
|
Peut être forte ou très forte
|
Peut être forte ou très forte
|
Ne peut pas être forte, moyenne le plus souvent
|
Précision de la sélection (rIA)
|
Au mieux médiocre pour les caractères à
forte h2, faible ou très faible dans les autres cas
|
Bonne pour les caractères à forte h2,
faible à médiocre dans les autres cas
|
Elevée ou très élevée, si le nombre
de candidats est important, et intéressant surtout pour les
caractères à faible h2
|
Intervalle de génération (T)
|
Minimum
|
Faible en général, minimum pour les
caractères mesurables avant la mise à la reproduction
|
Toujours long ou très long
|
Source : Bonnes et al. (1995)
Au total, le Bénin bien que possédant un
contexte favorable à l'élevage, la contribution de ce dernier
à la production de richesses est faible. Les Borgou, l'une des
nombreuses races rencontrées dans ce pays peut contribuer à
améliorer la sécurité alimentaire si des mesures idoines
d'amélioration de sa productivité sont mises en ieuvre.
DEUXIEME PARTIE : Etude
expérimentale
Cette partie comprend :
Chapitre I : Matériel et méthodes
Chapitre II : Résultats, discussion et recommandations
CHAPITRE I : MATERIELS ET METHODES
1.1-MATERIELS
1.1.1 CADRE D'ETUDE : FERME D'ELEVAGE DE L'OKPARA (FEO)
1.1.1.1 Situation géographique
La ferme de l'Okpara est située à 15 km
de Parakou, dans le Nord Est du Bénin (Figure 16). Elle a
été créée en 1952 et couvre 33 000 ha dont à
peine 5000 sont exploités. Elle est limitée au Nord par la ferme
polyculture de l'Okpara, le fleuve Okpara, les villages de Kika 1, Kika 2 et
Kokobè, au Sud par Wona, à l'Est par la rivière Sui et le
village Kpari ; à l'Ouest par le marigot Monou et au Nord-Est par la
piste de desserte Parakou-Okpara (Figure 17). Cette ferme est une antenne du
Projet de Développement de l'Elevage phase III (PDE III).
1.1.1.2 Climat, relief, sol, végétation et
population du milieu d'étude
Le climat est de type soudanien avec en alternance une
saison pluvieuse (mai à octobre) et une saison sèche (novembre
à avril) où l'harmattan peut souffler entre décembre et
février. La pluviométrie moyenne annuelle est de 1200 mn, avec
une hauteur maximale des pluies en juillet-août. Les moyennes de
températures annuelles varient entre 26°C et 28°C avec les
maxima qui oxcillent entre 35°C et 38° C (mars à avril) et les
minima entre 18° et 20°C (décembre-janvier).
Le relief est constitué d'une
pénéplaine cristalline de précambrien, formée de
roches très anciennes comme les gneiss, quartzites, micaschistes et les
granites cristallins. On y observe également des collines à
roches dures, de grandes dépressions qui permettent la mobilisation des
eaux de pluies vers le fleuve Okpara et son affluent la Dama. La ferme dispose
de deux retenues d'eau alimentées par les eaux de pluies.
Le sol est de texture sableuse, sablo-argileuse ou
limoneuse par endroit. Il supporte une végétation herbacée
composée de graminées annuelles et vivaces, avec en dominance
Adropogon gayanus et quelques légumineuses ligneuses. Cette
végétation est chaque année sujette à des feux de
brousse non controlés.
Les principaux groupes ethniques qui cohabitent dans
le domaine de la ferme Okpara sont les Batombu, les Dendi, les Peulhs et les
Nago. Si les Peulhs sont éleveurs de coutumes et de facto,
détiennent de grands effectifs d'animaux, les autres ethnies sont des
agro-éleveurs qui utilisent leurs animaux pour augmenter leur
production.
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev15.png)
Figure 16. Localisation de la ferme d'élevage de
l'Okpara au Bénin Source : IGN-Bénin
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev16.png)
Figure 17. Carte de la Ferme d'Elevage de l'Okpara
(FEO)
1.1.1.3 Objectifs de la FEO
Depuis sa création, la FEO a servi de cadre à
l'exécution de nombreux programmes visant tous une augmentation du
disponible national en productions animales. Depuis 1990, elle est sous la
tutelle du Projet de Développement de la Production Animale (PDPA). Ce
dernier est actuellement à sa troisième phase,
dénommée Projet de Développement de l'Elevage phase III
(PDEIII). Le PDE III est un projet du Ministère de l'Agriculture, de
l'Elevage et de la Pèche (MAEP), sur financement de la Banque Africaine
de Développement (BAD). Il vise la contribution à
l'amélioration des conditions de vie des populations, par le
développement des systèmes de production dans le domaine
agropastoral. Ses taches sont organisées autour de six composantes dont
la recherche-développement. L'un des principaux volets de cette
dernière est la sélection bovine.
La sélection bovine mise en place par le PDE vise une
meilleure connaissance des performances des races locales et la maîtrise
du métissage incontrôlé dont ces races sont victimes, ceci
par la valorisation et l'amélioration des performances des races
locales. C'est dans ce cadre que la FEO s'est vu assignée la mission de
préserver et de faire des expérimentations sur les bovins de race
Borgou.
a) Historique du programme de sélection
animale
Le programme de sélection de la race Borgou proprement
dit a commencé en 2002 et fait suite à des
présélections réalisées durant les phases
antérieures du projet (PDPA I et PDPA II).
Etape 1 : Repeuplement des fermes en bovins
Le PDPA a orienté ses efforts vers l'approche de
conservation de la race Borgou en procédant au repeuplement de la ferme
Okpara par l'achat de bovins supposés être de cette race. A la fin
de cette phase, la FEO disposait d'un imposant troupeau de bovins qui a servi
de noyau d'expérimentation aux autres phases du projet.
Etape 2 : La présélection
En 1994, avec l'avènement du PDPAII, la ferme entame
une sélection initiale de la race Borgou basée sur des
critères phénotypiques. Il s'agit d'un travail de
présélection, basé sur les performances individuelles des
futurs reproducteurs. Cette étape a connu deux phases successives et
complémentaires :
- La purification de la race : elle a consisté en un
tri sévère des animaux sur la base de critères raciaux
phénotypiques issus d'études commanditées par le projet.
Les bovins ont été classés en deux catégories que
sont, les « Borgou conforme » (Figure 18) et les «Borgou
non-conforme ou rebuts » (Figure 19). Les critères retenus comme
étant ceux du Borgou typique sont le format moyen, la robe blanche
à grise, les extrémités (mufle, creux de l'oreille,
sourcil, pis, sabots, cornes,
vulves, scrotum) noires, la bosse absente ou
légère, les cornes courtes à moyennes et fortes à
la base et le fanon peu développé.
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev17.png)
Figure 18. Veau « Borgou conforme >> Figure
19. Veau « Borgou-rebut>>
- La présélection sur performances de croissance
: au cours de cette phase, en plus des critères raciaux, la croissance
pondérale intervient comme critère dans le choix des animaux.
Seuls les meilleurs sujets sont retenus pour constituer les troupeaux. Cette
opération se fonde surtout sur les pesées et concerne les veaux
au sevrage, les génisses, les vaches et les taureaux. Le tableau XVI
présente les critères de choix utilisés pour chaque
catégorie.
Tableau XVI. Critères de sélection de chaque
catégorie d'animaux appliqués à la Ferme de l'Okpara
Age
|
Catégorie
|
Performances (kg)
|
Destination
|
Au sevrage
|
veaux
|
Poids > 100
|
Taurillons type1
|
18 à 24 mois
|
Taurillons type 1
|
Poids > 180
|
Taurillons type 2 (reproducteurs)
|
160 < Poids < 180
|
Culture attelée
|
Poids < 160
|
Castré pour la boucherie
|
24 à 36 mois
|
Taurillons type 2
|
-meilleure performance pondérale -bonne
conformation
|
Géniteurs
|
Au sevrage
|
Velles
|
Poids > 100
|
Génisse type 1
|
12 à 24 mois
|
Génisses type 1
|
Poids > 160
|
Génisse type 2 (reproducteurs)
|
Poids < 160
|
Réforme
|
Source : Rapport PDE/GERAMconseils, 2004
La principale faiblesse de ce programme de choix des
reproducteurs se situe au niveau des seuils de sélection fixés.
Ces derniers ne tiennent pas compte de la variation des conditions
d'élevage infligée par les aléas climatiques et
pathologiques. Il en découle que si le phénotype des animaux
choisis est bien connu, leur génotype est faiblement
caractérisé.
La race Borgou étant en danger d'extinction, le PDEIII
pour la protéger a entrepris d'en fixer les caractères. Ainsi,
cette phase du projet peaufine la sélection en y ajoutant un aspect
génétique, afin de s'assurer que les caractères de la race
se transmettent aux futures générations.
Etape 3 : Programme d'amélioration
génétique
En 2001, le PDEIII confie le programme de sélection
à un bureau d'études (GERAMconseils). Ce dernier, après un
diagnostic rapide de la ferme et de son environnement, met en place un
programme qui utilise les méthodes de sélection massale, sur
ascendance et sur descendance. La conception du programme s'est tissée
principalement autour de caractères quantitatifs (croissance
pondérale, production laitière) et qualitatif (conformité
raciale). Le tableau XVII présente les critères
d'évaluation retenus par caractère. Après une
présélection au sevrage, la sélection définitive
sera basée sur un classement par indice de sélection à
déterminer.
Tableau XVII. Critères d'évaluation des
caractères retenus pour la sélection
Caractères
|
Critères ou variables d'évaluation
|
Production laitière
|
Quantité moyenne journalière de lait traite par
vache (durant une période de lactation fixée à 240
jours)
|
Croissance pondérale
|
- le poids vif à 24 mois - le GMQ à 24 mois
|
Conformité raciale
|
- robe blanche et extrémités noires
|
Source : Rapport PDE/GERAMconseils, 2002
Le schéma de sélection retenu présente
une structure pyramidale à noyau ouvert comportant trois niveaux : le
noyau, les multiplicateurs et les producteurs (Figure 20).
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev18.png)
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev19.png)
Multiplicateurs
Producteurs
Noyau
Légende : Sélection Renouvellement
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev20.png)
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev21.png)
Source : GERAMConseils (2002)
Figure 20. Pyramide de la sélection des Borgou sur
la ferme Okpara
b) Mise en .euvre du programme de sélection de
la race Borgou
La mise en ceuvre du programme de sélection s'articule
autour des opérations suivantes :
Constitution du noyau de sélection et allottement
Le noyau est le point de départ du programme. Pour le
constituer, le bureau d'études a sélectionné des vaches et
des taureaux, après une étude statistique portant sur les
performances (poids au moment de la pesée, hauteur au garrot et largeur
du bassin) de ces animaux. La méthode choisie est celle de niveaux de
rejets indépendants, consistant à garder un candidat seulement si
ses performances dépassent toutes les valeurs seuils
préalablement choisies pour les caractères à
sélectionner. Il s'agit d'une méthode basée sur
l'utilisation de la courbe de Gauss, avec détermination d'un point de
troncature visant à créer un
différentiel de sélection pour le
paramètre considéré. Les critères qualitatifs (robe
blanche avec les extrémités noires, fanon et bosse peu
développés, état sanitaire) sont aussi pris en compte. La
méthode de classement est celle de la plus forte différence entre
le point de troncature ou seuil de sélection et la performance
réelle de l'animal pour le critère considéré.
Pour les femelles (qui vont constituer le noyau de
sélection), le seuil de sélection choisi se situe au niveau de la
performance moyenne de l'ensemble des individus de la catégorie
considérée. Pour les géniteurs mâles, la pression a
été plus sévère et le seuil de sélection
choisi se situe au niveau de la performance moyenne de l'ensemble des individus
plus la moitié de l'écart type.
Ainsi, les vaches ayant un poids et une largeur du bassin
supérieurs à la moyenne ont été
sélectionnées, de même que les taureaux dont le poids et la
hauteur au garrot sont supérieurs à la moyenne plus la
moitié de la déviation standard (Tableau XVIII). Au total, 142
vaches ont été sélectionnées sur un total de 253 et
11 taureaux ont été sélectionnés sur 52 soit un
taux ou pression de sélection de 56,12 % chez des vaches et 21,15 % chez
les taureaux.
Des lots de matrices ont été constitués
en fonction des âges et des numéros de vêlage des vaches. Le
noyau s'est composé de 5 matrices, M0 composée de génisses
de 2 ans d'âge, M1 composée de génisses de presque 3 ans,
M2 de génisses de plus de 3 ans, M3 de vaches Borgou primipares et M4
celles ayant vêlé trois fois déjà. A ces lots ont
été affecté des taureaux sélectionnés et
pour lesquels il a été établi par le CIRDES qu'ils sont
très proches génétiquement du Borgou.
Tableau XVIII. Moyenne de l'âge, du poids, de la
largeur du bassin et de la hauteur au garrot des animaux
sélectionnés à la ferme Okpara.
Catégorie
|
Effectif
|
Age (ans)
|
Largeur bassin (cm)
|
Poids (kg)
|
Hauteur au garrot (cm)
|
M0
|
30
|
2,03
|
32,16
|
203,33
|
-
|
M1
|
28
|
2,89
|
33,78
|
193,1
|
-
|
M2
|
26
|
3,38
|
34,15
|
223
|
-
|
M3
|
31
|
4,38
|
40,06
|
246,7
|
-
|
M4
|
27
|
5,74
|
40,59
|
260,8
|
-
|
Taureaux
|
11
|
3,72
|
-
|
284,27
|
121,72
|
Légende : M0 :
génisses de 2 ans d'âge ; M1 : de génisses de presque 3 ans
; M2 : génisses de plus de 3 ans ; M3 : vaches Borgou primipares, M4 :
vaches ayant vêlées trois fois déjà.
Les produits issus de ces matrices constituent la population de
base sur laquelle est appliquée la sélection proprement dite sur
la base des objectifs du
programme. La méthode utilisée pour constituer
le noyau devrait permettre d'obtenir une population meilleure à celles
qui ne sont pas issus de ce noyau. En effet, les individus
sélectionnés pour constituer le noyau ont présenté
une supériorité (phénotypique) par rapport au reste de la
population. Cette supériorité étant supposée
d'origine génétique leurs descendants présenteront donc
aussi des performances meilleures à celles des descendants des individus
non sélectionnés. La constitution du noyau devrait donc apporter
une première amélioration des performances. Leroy et al.
(2001) soulignent qu'en choisissant les animaux les plus performants
comme parents de la génération suivante, l'importance du
progrès génétique obtenu est fonction de deux
éléments : le pourcentage d'individus sélectionnés
et la variance (génétique) du caractère
étudié.
Lorsque les parents choisis ont une supériorité
phénotypique moyenne AP, alors le changement moyen (AG) attendu est :
AG = h2 AP avec AP = i ýp
ýp: déviation standard phénotypique, i :
différentielle de sélection, h2 :
héritabilité du caractère.
L'estimation du gain génétique obtenu lors de la
formation du noyau est de 9,84 kg (tableau XIX). Ce qui veut dire que la
sélection effectuée pour constituer le noyau permettra d'avoir
des produits qui auront en moyenne 9,84 kg de plus que la
génération d'avant sélection.
Tableau XIX. Calcul du progrès
génétique issu de la mise en place du noyau
Variables
|
Taureaux
|
Vaches
|
Différentielle de sélection (i)
|
1,368
|
0,704
|
Déviation standard phénotypique
(np)
|
35,204
|
24,723
|
Supériorité phénotypique moyenne (LIP)
(kg)
|
48,16
|
17,41
|
Moyenne des deux LIP (kg)
|
32,785
|
Héritabilité (h2)
|
0,3
|
Gain génétique (AG) (kg)
|
9,84
|
Source : Hounkpèvi (2005)
La descendance du noyau est l'objet d'un contrôle de
performances sur la base d'un protocole préalablement défini dans
le programme. Les performances
de ces animaux sont enregistrées, analysées et
permettent de définir des critères d'identification des meilleurs
spécimens. Ces derniers sont ensuite testés en milieu villageois
pour être éprouvés.
Testage en milieu paysan et diffusion des meilleurs individus
Cette étape vise l'amélioration des productions animales en
milieu paysan. Elle permet aussi la détection des reproducteurs
exceptionnels par l'analyse des performances de leur descendance.
Constitution de banques de semences
Les meilleurs reproducteurs détectés, leurs
semences sont collectées et une banque de semences est constituée
afin de les pérenniser, de diffuser les génotypes performants et
d'assurer la préservation de la race Borgou.
La Figure 21 présente le schéma de sélection
appliqué.
Ce programme de sélection n'a malheureusement connu que
deux ans d'application effective, sous la direction du bureau d'études.
Le programme s'est arrêté à la constitution du noyau.
Néanmoins les techniciens de la ferme poursuivent le travail, en
assurant le suivi des produits des matrices de sélection. La
sélection des matrices a pris fin en 2002 et les premiers produits sont
donc nés en 2003. Les animaux qui ont constitué notre
échantillon d'étude sont les premiers produits du noyau de la
sélection.
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev22.png)
NOYAU
Géniteur c'
X
Géniteur ?
Descendances du Noyau
Pool, Géniteurs c' à tester
Géniteurs ?
Troupeaux Multiplicateurs
Descendances Multiplicateurs
' Elites
' et ? performants à diffuser
PRODUCTEURS
Agro-élevages sédentaires
Agro-élevages modernes
? et ? exceptionnels
T
E R R A
I
N
S. M An 0
S.M + A
An 3
S.D
+ M
An 6
An 7
S
T A T I
O N
F E R M E
Figure 21. Schéma de sélection de la race
Borgou bovine à la
Légendes :
S.M : Sélection massale
S.M+A : Sélection massale combinée à la
sélection sur ascendance S.D+M : Sélection sur descendance
combinée à une sélection massale
1.1.1.4 Conduite du troupeau
Le mode d'élevage sur la ferme est de type
sémi-amélioré (Youssao et al., 2000). Les
troupeaux sont constitués suivant des critères de sexe et
d'âges, mais également en fonction des activités de
recherches en cours. Ainsi, d'une manière générale, le
cheptel de la FEO est réparti en 6 catégories fonctionnelles de
troupeaux :
- les troupeaux naisseurs (vaches et veaux),
- les troupeaux de génisses premier âge
(génisses âgées de 1 à 2 ans),
- les troupeaux de génisses deuxième âge
(génisses âgées de 2 ans à 3 ans), - les troupeaux
de taurillons premier âge (taurillons âgés de 1 à 2
ans),
- les troupeaux de taurillons deuxième âge
(taurillons âgés de 2 à 3 ans), - les troupeaux de
taureaux.
A la date du 31 Décembre 2005, la FEO comptait 1178
bovins de race Borgou, 1261 bovins de race N'dama et 120 métis (Gir x
Borgou, Girolando x Borgou et Holstein x Borgou). Ces bovins étaient
répartis dans 21 parcs répartis comme suit :
- 1 parc pour les animaux malades,
- 1 parc pour les taureaux Borgou,
- 1 parc pour les animaux de race N'dama,
- 7 parcs pour les vaches Borgou et leurs veaux,
- 3 parcs pour les génisses Borgou,
- 4 parcs pour les taurillons Borgou,
- 2 parcs pour les vaches utilisées dans le cadre de
l'insémination artificielle,
- 2 parcs pour les produits de l'insémination
artificielle.
Les parcs sont construits avec des poteaux en bois ou en
béton, sont entourés de fils de fer barbelés et ont une
superficie d'environ 2500 m2. Ils sont tous munis d'abreuvoirs, de
mangeoires, quelques fois d'abris pour veaux et sont chacun sous la
responsabilité d'un bouvier qui en assure la propreté.
a) Alimentation
Les animaux sont conduits par les bouviers sur le pâturage
naturel durant toute la journée (de 9 h à 17 h) et la nuit ils
sont dans leurs parcs respectifs. Pendant la pâture, les veaux de moins
de 4 mois sont gardés dans les parcs. Durant la saison pluvieuse, la
majeure partie de la phytomasse ingérée est constituée par
les graminées de la végétation naturelle. Les parcours
naturels repoussent et le pâturage est alors abondant. La strate
herbacée est dominée par les graminées dont les
espèces sont consommées à des stades de
développement et à des degrés divers ; il s'agit de
Andropogon, Hyparrhenia, Pennisetum et
Setaria. Cette saison constitue, par conséquent, une
période de croissance pour les animaux, ce qui fait que la fin de la
période de croissance des animaux
coïncide le plus souvent avec le début de la saison
sèche et l'avènement des feux de brousse annuels.
La composition et l'évolution de la valeur nutritive
des pâturages variant avec la pluviosité (Sinsin et al.,
1989), les sources d'alimentation du bétail changent avec la
saison.
En saison sèche, les pâturages naturels restent
nus pendant les quatre premiers mois de l'année et le bétail se
nourrit alors essentiellement de fourrages ligneux. Seuls les bas fonds et les
abords de cours d'eaux de la FEO offrent encore des graminées vertes.
Les résidus de récoltes issus des champs de cultures (tiges de
mais, mil, sorgho, coton) et les prairies artificielles de Brachiaria
ruziziensis, de Stylosanthes sp, d'Andropogon gayanus
participent à l'alimentation du bétail. Ces
végétaux utilisés sous forme d'ensilage ou de foin servent
de complémentation et sont souvent associés à
l'émondage des arbres fourragers (Afzelia africana, Kaya
senegalensis, Pterocarpus erinaceus...). Les graines ou tourteaux de
coton, les pierres à lécher et le sel de cuisine participent
aussi à l'alimentation en cette période de soudure.
L'abreuvement des bovins de la FEO est, d'une part,
assurée par les deux retenues d'eau de la ferme (l'une de
capacité 35000 m3 et l'autre de 25000 m3) et,
d'autre part, par les cours d'eaux naturels que sont la rivière Okpara
et ses affluents.
b) Gestion sanitaire
Les animaux de la ferme Okpara sont l'objet de deux types de
soins, les traitements de masses et les traitements particuliers. Le traitement
particulier englobe ceux spécifiques contre les maladies occasionnelles
tandis que le traitement de masse est généralement
préventif.
Le traitement de masse regroupe le sauvetage des veaux qui a
lieu durant leur premier mois de vie (Tableau XX ), le déstockage des
vaches brucelliques, le déparasitage interne et celui externe, la
trypanoprévention, la vitaminoprévention et les vaccinations
contre la pasteurelose et la péripneumonie contagieuse bovine. Le
déparasitage externe réalisé deux à trois fois par
mois en fonction de la pression parasitaire est effectué soit par
pulvérisation soit par bain dans « un deeping tank ».
Ce suivi sanitaire permet de réduire de façon
considérable les taux de mortalité obtenus sur la ferme.
Néanmoins on rencontre encore quelques pathologies récurrentes
dont les plus courantes sont la trypanosomose, la fièvre aphteuse
(présente de façon saisonnière), la
kératoconjonctivite et la diarrhée. Le programme national de
prophylaxie contre les grandes épizooties est également
rigoureusement suivi.
d) Gestion de la reproduction
La reproduction est surtout basée sur la monte
naturelle. Elle suit un programme de gestion de la reproduction conçu et
appliqué depuis Octobre 1994.
On observe un regroupement des naissances ; les taureaux sont
envoyés dans les troupeaux naisseurs 2 fois par an :
janvier-février et août-octobre. Ces périodes correspondent
donc à celles de monte, les naissances connaissent ainsi deux pics :
octobre-novembre et juin-juillet. Ces pics de naissance correspondent aux
périodes d'abondance alimentaire et, de facto, à de meilleures
chances de survie des veaux. Le ratio dans les parcs naisseurs en saison de
reproduction est de 1 mâle pour 30 femelles.
Les femelles sont mises à la reproduction dès
l'âge de 30 mois et lorsqu'elles ont un poids minimum d'environ 165
à 170 kg. Les taurillons quant à eux sont utilisés en
reproduction dès l'âge de deux ans et ceci sur
sélection.
Il est à noter que dans la ferme, il y a un petit noyau
de vaches utilisées pour l'insémination artificielle, ceci dans
le cadre d'un programme d'amélioration génétique de la
race Borgou par métissage. Ce noyau ne faisait pas partie des animaux
étudiés.
Tableau XX. Calendrier sanitaire des veaux à la
ferme de l'Okpara
Interventions
|
Age en mois
|
1
|
3
|
6
|
9
|
12
|
Vermifugation Vitamino-prévention
Oligo-éléments Trypano-prévention
|
|
|
|
|
|
Vermifugation Trypano-prévention Traitement
anticoccidien
Vitamino-prévention Oligo-éléments
|
|
|
|
|
|
Vermifugation Trypano-prévention
Oligo-éléments Vaccination : Pasteurellose, PPCB, Charbon
|
|
|
|
|
|
Vermifugation Traitement anticoccidien
Oligo-éléments
|
|
|
|
|
|
Vermification Trypano-prévention Vaccination
|
|
|
|
|
|
Source : Rapport d'activités Okpara
(2002)
d) Suivi zootechnique des animaux
Une fiche est établie pour le suivi de chaque animal et
comporte le numéro du parc, le numéro du veau, le numéro
de la mère, la date et l'année de naissance, l'âge de la
mère au vêlage, le sexe, le poids à la naissance et le
poids à des âges types. A la naissance, tous les veaux sont
pesés, puis, en fonction de la charge de travail du personnel, un
échantillon de 10 à 20 veaux est choisi sur la base de la
conformation phénotypique de la race Borgou et est pesé
mensuellement. Ces fiches de suivi servent de base à la
réalisation du schéma de gestion des troupeaux de la ferme
(Annexe 1).
Les animaux faisant partie du programme de sélection
forment des troupeaux à part. Les troupeaux «sélection
» sont suivis de façon particulière, tous les animaux sont
pesés à la naissance et à des âges types. A chaque
fois, en plus du poids, certaines mesures barymétriques (hauteur au
garrot et périmètre
thoracique) sont prises. Ces informations entrent dans la
constitution de leur fiche individuelle qui porte de fait, plus d'informations
que celle de l'animal non sélectionné. Les animaux du programme
d'IA (Insémination Artificielle) font eux aussi, l'objet de mesures
barymétriques particulières.
La localisation de la ferme, son mode d'organisation et les
programmes de recherches qui s'y déroulent sont autant de raisons qui
ont motivé le choix de ce site comme lieu d'expérimentation.
1.1.2 MATERIEL DE MESURE
Le matériel utilisé est constitué de :
- une balance pése-bétail (Figure 22) pour
déterminer le poids des animaux de 12 et 24 mois,
- deux pesons dynamométriques : l'un de portée 50
kg et l'autre de 100 kg, qui ont servi à la détermination du
poids des veaux étudiés,
- des cordes pour la contention lors des mesures,
- un couloir de contention (Figure 23),
- une canne toise pour la mesure de la hauteur au garrot,
- un mètre ruban gradué pour la mesure du
périmètre thoracique et de la longueur scapulo-ischiale.
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev23.png)
Figure 22. Balance pèse bétail Figure
23. Bovins dans le couloir de contention
1.1.3 AUTRES MATERIELS
L'échantillon d'expérimentation a
été constitué à partir des troupeaux de bovin
Borgou élevés en race pure sur la ferme. Le tableau XXI
présente les catégories d'animaux mesurés.
Tableau XXI. Catégories d'animaux
étudiés
Catégorie
|
Veaux et velles de 0 à 6 mois
|
Taurillons et génisses de 12 mois
|
Taurillons et génisses de 24 mois
|
Vaches
|
Effectif
|
116
|
61
|
113
|
200
|
Les archives de la ferme, le registre de naissances et les
cahiers de suivi sont les documents qui nous ont permis d'obtenir les
informations utilisées durant notre étude.
1.2-METHODES
1.2.1 COLLECTE DES DONNEES
L'étude s'est déroulée durant la
période s'étalant entre octobre 2005 et mars 2006. Le mois
d'octobre correspond à la période de sevrage (deux sevrages par
an, un en juillet et l'autre en octobre) et au second pic de naissance
(octobrenovembre). Ce mois est également marqué par les
dernières pluies et le début de la saison sèche.
D'octobre à novembre, l'échantillon
d'étude a été constitué et les premières
mesures réalisées. Deux échantillons ont été
constitués, l'un pour les performances de croissance et le second pour
les performances de reproduction.
L'échantillon << performances de croissance
>> est composé des veaux nés durant la période
Août-Novembre et des taurillons et génisses ayant un an ou deux
ans.
L'échantillon << performances de reproduction
>> est composé des vaches dont les veaux ont été
retenus dans le premier échantillon.
Durant l'étude, les veaux et velles ont
été pesés et mesurés tous les mois, tandis que les
taurillons et génisses de 12 et 24 mois l'ont été de
manière ponctuelle.
Nous avons mesuré pour l'étude de la croissance
: le poids, la hauteur au garrot, le périmètre thoracique, et la
longueur scapulo-ischiale. La figure 24 illustre les mensurations
effectuées.
L'étude des caractères de reproduction s'est
basée sur le recensement des différents vêlages des vaches
constituant l'échantillon << performances de reproduction
>>.
Les documents de la ferme nous ont permis de détecter
les vaches Borgou ayant été retenues comme reproductrices (M0,
M1, M2, M3, M4)) par première phase du programme de
sélection. Leurs produits ont été regroupés en une
catégorie << S >> dite << sélection >> et
les produits des autres vaches sont dans la catégorie <<T >>
dite << non sélectionnés >> ou << témoin
>>.
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev24.png)
Figure 24 Illustration des mensurations
Légende :
1 : Hauteur au garrot : la mesure est réalisée
en tenant la canne toise verticalement à côté d'un membre
antérieur de l'animal, et en la situant sur le garrot de l'animal, juste
en arrière de la bosse (si elle est présente).
2 : Périmètre thoracique : pris avec le
mètre ruban en arrière des épaules et juste
derrière la pointe du coude sur l'animal en expiration.
3 : Longueur scapulo-ischiale: la mesure a été
faite de la pointe de l'épaule à la tubérosité
ischiaque, l'animal étant immobilisé.
Afin de faciliter l'analyse des données, des fiches de
suivi ont été confectionnées. Elles portent sur des
informations concernant l'animal mesuré. Trois types de fiches ont
été utilisés, il s'agit des fiches « Veaux/velles
» (Annexe 2), « Taurillons/génisses » (Annexe 3) et
« Vaches » (Annexe 4)
L'âge des animaux, les différentes dates de
vêlage des vaches et les numéros de parcs, ont été
obtenus grâce au registre de naissance, aux fiches de naissances et les
listes de parcs de la ferme.
Les informations collectées par mesures ont
été complétées par des panels et discussions avec
des agents du PDEIII et d'autres professionnels de l'élevage bovin.
1.2.2 TRAITEMENT DES DONNEES
Pour les paramètres de reproduction :
- Le taux de fécondité (TF) a été
calculé par la formule :
TF= Nombre de naissances _x 100
Nombre de vaches mises à la reproduction
- Le taux de mortalité infantile endogène (TMIE),
représentant la proportion des veaux morts avant l'âge d'un an, a
été calculé par la formule :
TMIE = Nombre de morts x 100
Nombre de naissances
La comparaison de ces différents taux en fonction de
l'année a été faite par le test de chi 2 en utilisant le
logiciel Statistica. Les moyennes générales de ces
différents taux ont été calculées avec le tableur
Excel 2003.
La procédure Proc means a été
utilisée pour calculer les moyennes de l'âge à la
première mise bas et des intervalles entre vêlages.
Les corrélations entre l'âge de la vache,
l'intervalle entre vêlage et le rang de vêlage ont
été calculées en utilisant la procédure Proc corr
du SAS (Statistical Analysis System, 1989). La
procédure des modèles linéaires
généralisés (Proc GLM) a été utilisée
pour déterminer l'effet du rang de vêlage sur l'intervalle entre
vêlage, l'effet du rang de vêlage sur le poids du produit à
la naissance. Les moyennes ont été estimées et
comparées par le test de t.
Le graphique présentant les différentes
observations par classes d'âge, pour l'intervalle entre vêlage, a
été réalisé grâce au tableur Excel 2003.
Pour les performances pondérales et les mesures
corporelles, un modèle linéaire a été
ajusté aux données. Les sources de variations
considérées dans le modèle
ont été la catégorie
(sélectionné et non sélectionné) et le sexe
(mâle et femelle). L'interaction entre les catégories et le sexe a
été significative et prise en compte dans le modèle.
yijkl = u + si + catj + s*cat ij + eijk
u = moyenne générale,
s = sexe i (mâle, femelle),
cat = catégorie j (deux classes :
sélectionnés, non sélectionnés), s*cat =
interaction sexe et catégorie,
e = effet résiduel.
La procédure des modèles
généralisés du SAS (1989) a
été utilisée pour l'analyse des variances. Les moyennes
des moindres carrés ont été estimées et
comparées par le test de t.
Les corrélations entre l'âge de l'animal,
l'âge de la mère au vêlage, le rang de vêlage, le
poids et les mesures corporelles des animaux sélectionnés et non
sélectionnés ont été calculées par la
procédure Proc corr du SAS (1989).
Les graphiques présentant l'évolution du poids et
des mesures corporelles de la naissance à 24 mois ont été
réalisés avec le tableur Excel 2003.
CHAPITREII : RESULTATS, DISCUSSION
et RECOMMANDATIONS
2.1- RESULTATS
2.1.1 PARAMETRES DE REPRODUCTION
Les paramètres de reproduction déterminés
sont le taux de fécondité, le taux de mortalité,
l'âge à la première mise-bas et l'intervalle entre
mise-bas.
2.1.1.1 Age à la première mise
bas
Dans les conditions d'élevage de la Ferme Okpara,
l'âge moyen au premier vêlage a été de 1407,51 #177;
233,78 jours, soit 3,8 ans. Cette moyenne a été calculée
à partir d'un effectif de 95 vaches. L'âge minimum au premier
vêlage a été de 835 jours et l'âge maximum de 2156
jours.
2.1.1.2 Intervalle entre mise bas
a) Moyenne de l'intervalle entre
vêlages
Calculé à partir de 356 observations,
l'intervalle moyen entre deux mises bas a été de 467,26 #177;
113,93 jours. La valeur minimale pour cet intervalle a été de 263
jours et celle maximale de 720 jours. Les intervalles de vêlage
très longs n'ont pas été pris en compte dans le calcul de
la moyenne pour diverses raisons faisant suite à des essais
effectués par la cellule de recherche et d'accompagnement du PDPA.
b) Distribution des intervalles entre
vêlages
Les intervalles inférieurs à 547 jours (1,5 an)
ont représenté près de 67% des valeurs observées.
Les intervalles compris entre 366 et 547 jours font presque 50% des
observations (Figure 25).
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev25.png)
Observations (%)
40
60
50
30
20
10
0
»365 366-547 548-730 731-912 ï912
Intervalle entre vêlages (jours)
Figure 25. Distribution des intervalles entre
vêlages (en jours) chez la vache Borgou dans la Ferme d'Elevage de
l'Okpara au Bénin (n=405).
c) Effet du rang de mise bas sur l'intervalle entre
vêlages suivant
Le rang de vêlage a eu un effet significatif (au seuil
de 5%) sur la durée de l'intervalle entre vêlage suivant. Le
premier intervalle entre vêlage est le plus long et il est suivi d'une
diminution de l'intervalle au fur et à mesure que le rang de
vêlage de la vache s'élève. Le tableau XXII présente
les moyennes des moindres carrés de l'intervalle entre vêlages
suivant, en fonction du rang de vêlage de la vache.
Tableau XXII. Effet du rang de mise bas sur la
durée de l'intervalle entre vêlages suivant
Rang de vêlage
|
Intervalle entre vêlages (jours)
|
Effectif
|
Moyenne
|
Erreur standard
|
1
2
3
|
145 126 85
|
498,61 a 462,03 b 421,52 c
|
9,14 9,81
11,94
|
a, b, c : les valeurs avec la même lettre ne sont pas
significativement différentes au seuil de 5%.
2.1.1.3 Effet du rang de mise bas sur le poids du veau
à la naissance
Le rang de vêlage n'a pas eu d'effet significatif sur le
poids du veau (ou velle) à la naissance ; néanmoins, on note une
augmentation de ce poids entre le premier (18,11 kg) et le second vêlage
(18,13 kg), puis une diminution au troisième
vêlage (17,76 kg). Le tableau XXIII présente les
moyennes des moindres carrés du poids à la naissance du veau en
fonction du rang de vêlage de la mère.
Tableau XXIII. Effet du rang de mise bas sur le poids du
veau à la naissance.
Rang de vêlage
|
Poids à la naissance du produit (kg)
|
Effectif
|
Moyenne
|
Erreur standard
|
1
2
3
|
144 114 80
|
18,11 a
18,13 a 17,76 a
|
0,14 0,16 0,19
|
a: les valeurs avec la même lettre ne sont pas
significativement différentes au seuil de 5%.
2.1.1.4 Relation entre l'intervalle entre vêlages,
l'âge de la vache et le rang de vêlage
Les corrélations observées entre le rang de
vêlage et l'intervalle entre vêlages, le rang de vêlage et
l'âge de la vache et entre l'intervalle de vêlage et l'âge de
la vache ont été significatives (au seuil de 1%o). Elles sont
présentées dans le tableau XXIV.
Tableau XXIV. Corrélation entre âge de la
vache, intervalle entre vêlages, et rang de vêlage de la vache
Variables
|
IV
|
Age
|
RV IV
|
-0,264***
|
0,711*** -0,201***
|
RV : Rang de vêlage ; IV : intervalle entre
vêlages, *** : significatif au seuil de 1%o.
2.1.1.5 Taux de fécondité
Les taux de fécondité obtenus depuis les
premières naissances du noyau de sélection jusqu'au moment de
l'étude ont été calculés. Le taux moyen de
fécondité a été de 81,55 #177; 2,85%. Le meilleur
taux a été de 84,04% obtenu en 2003 et le plus faible est celui
de 2004, 78,43 % (Tableau XXV). Aucune différence significative n'a
été observée entre les différentes années au
seuil de 5%.
Tableau XXV. Taux de fécondité obtenus
à la station Okpara en 2003, 2004, 2005.
Année
|
Effectif
|
Naissance
|
Taux de fécondité (%)
|
2003
|
391
|
329
|
84,04 a
|
2004
|
317
|
249
|
78,43 a
|
2005
|
284
|
233
|
82,18 a
|
Effectif : effectif des vaches Borgou ; Naissance : nombre
de veaux nés vivants ; a : les valeurs avec la même lettre ne sont
pas significativement différentes au seuil de 5%.
2.1.1.6 Taux de mortalité
Le taux de mortalité obtenu sur les trois
dernières années a été calculé. Le taux
moyen de mortalité a été de 2,04#177;1,23%. Le taux le
plus faible a été de 1,14%, obtenu en 2003 et le plus
élevé, celui de 2004, 1,54 % (tableau XXVI) .Aucune
différence significative n'a été observée entre les
différentes années au seuil de 5%.
Tableau XXVI. Taux de mortalité obtenus à la
station Okpara en 2003, 2004, 2005.
Année
|
Naissance
|
Morts
|
TMIE (%)
|
2003
|
329
|
4
|
1,14 a
|
2004
|
249
|
4
|
1,54 a
|
2005
|
233
|
8
|
3,45 a
|
Naissance : nombre de veaux nés vivants, Morts :
nombre de veaux morts avant l'âge de 1 an, TMIE : Taux de
mortalité endogène infantile ; a : les valeurs avec la même
lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de 5%.
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev26.png)
Figure 26 Vache Borgou primipare
2.1.2 PARAMETRES DE PRODUCTION
2.1.2.1 Effet de la sélection sur les performances
pondérales et les mesures corporelles
a) Impact de la sélection sur
l'évolution pondérale du poids et des mesures
barymétriques
Les mesures faites au niveau du poids, de la hauteur au
garrot, du périmètre thoracique et de la longueur
scaplulo-ischiale (Annexe 5) ont permis de présenter l'évolution
pondérale de chacun de ces paramètres de croissance.
Poids
La figure 27 présente les courbes de croissance des bovins
Borgou des lots sélection et témoin.
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev27.png)
Poids (kg)
170
150
130
110
90
70
50
30
10
0 1 mois 2 mois 3mois 4mois 12 mois 24 mois
cat T cat S Ensemble
Age (mois)
Figure 27. Evolution pondérale du poids des bovins
Borgou de la naissance à 24 mois.
Légende : cat T : animaux non
sélectionnés ; cat S : animaux sélectionnés,
Ensemble : tous les animaux mesurés.
De la naissance à un mois d'âge, les animaux des
deux lots ont presque le même poids. Entre deux mois et quatre mois
d'âge les animaux du lot témoin ont présenté les
meilleurs poids. A partir de l'âge d'un an et jusqu'à deux ans,
les animaux du lot sélection ont présenté un meilleur
poids. La différence de poids entre les deux catégories
était de 15,61 kg à 24 mois.
Hauteur au garrot
La figure 28 présente l'évolution de la hauteur au
garrot chez les bovins mesurés. Les animaux du lot «
sélection » présentent les meilleures
performances entre la naissance et le premier mois de vie, et
entre 12 mois et 24 mois.
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev28.png)
Hauteur au garrot(cm)
110
105
100
95
90
85
80
75
70
65
60
0 1 mois 2 mois 3mois 4mois 12
mois
cat T cat S Ensemble
Age (mois)
24 mois
Figure 28. Evolution pondérale de la hauteur au
garrot des bovins Borgou de la naissance à 24 mois.
Légende : cat T : animaux non
sélectionnés ; cat S : animaux sélectionnés ;
Ensemble : tous les animaux mesurés.
Périmètre thoracique
Aucune différence n'est observée entre les
performances des lots témoin et sélection jusqu'à
l'âge de 12 mois, en témoigne les courbes présentant
l'évolution pondérale du périmètre thoracique
(Figure 29). A 24 mois d'âge, on observe une différence de 5,17cm
entre le périmètre thoracique des animaux du lot «
sélection » et celui du lot témoin.
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev29.png)
Perimetre thoracique (cm)
140
130
120
110
100
60
90
80
70
0 1 mois 2 mois 3mois 4mois 12
mois
cat T cat S Ensemble
Age(mois)
mois
24
Figure 29. Evolution pondérale du
périmètre thoracique des bovins Borgou de la naissance à
24 mois
Légende : cat T : animaux non
sélectionnés ; cat S : animaux sélectionnés ;
Ensemble : tous les animaux mesurés.
Longeur scapulo-ischiale
Durant le premier mois de vie, les veaux du lot
sélection ont présenté les meilleures longueurs
scapulo-ischiales (Figure 30). A 12 et 24 mois, la longueur scapulo-ischiale
est, respectivement de 96,15 cm et 113,82 cm chez les animaux du lot «
sélection » et de 96,13 cm et 108,42 cm chez les animaux du lot
témoin.
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev30.png)
Longueur scapulo-ischiale(cm)
120
110
100
90
80
70
60
50
0 1 mois 2 mois 3mois 4mois 12 mois 24 mois
cat T cat S Ensemble
Age(mois)
Figure 30. : Evolution pondérale de la longueur
scapulo-ischiale des bovins Borgou de la naissance à 24 mois
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev31.png)
Figure 31. Veau Borgou nouveau-né Figure 32.
Veau Borgou de 1 mois
Figure 33. Veau Borgou de 2 mois d'âge Figure
34. Veau Borgou de 3 mois
Figure 35. Veau Borgou de 4 mois Figure 36. Veau de
5 mois
Les figures 31 à 39 présentent quelques
spécimens des bovins mesurés.
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev32.png)
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev33.png)
Figure 37. Veau Borgou de 12 mois Figure 38.
Taurillons de 24 mois
Figure 39. génisse Borgou
b) Impact de la sélection sur les performances
à âges types A la naissance
Les tableaux XXVIa et XXVIb présentent les moyennes et
erreurs standard du poids et des mesures barymétriques à la
naissance.
Au niveau du poids à la naissance, les animaux
sélectionnés ont présenté un poids de 6,4 % plus
élevé que celui du second lot (p<0,05). Les femelles
sélectionnées (19,91 kg) ont présenté une
performance meilleure à celle du lot témoin (18 kg) (p<0,05).
Aucune différence significative n'a été observée au
niveau de la hauteur au garrot et du périmètre thoracique. Au
niveau de la longueur scapulo-ischiale, une différence significative (au
seuil de 1%o) a été observée entre animaux
sélectionnés (56,98 cm) et non sélectionnés (52,26
cm). Les mâles sélectionnés et non
sélectionnés, sont significativement différents
(p<0,05) ; il en est de même entre femelles
sélectionnées et non sélectionnées (p<0,01).
Tableau XXVI : Moyenne des moindres carrés et
erreur standard du poids et des mesures corporelles à la
naissance. Tableau XXVI a.
Sources de variations
|
Poids à la naissance (kg)
|
Hauteur au garrot à la naissance (cm)
|
Effectif
|
Moyenne
|
ES
|
Signification
|
Effectif
|
Moyenne
|
ES
|
Signification
|
|
Mâle
|
72
|
19,42
|
0,31
|
|
67
|
62,65
|
0,43
|
|
Sexe
|
Femelle
|
44
|
18,95
|
0,4
|
NS
|
38
|
62,47
|
0,58
|
NS
|
|
S
|
42
|
19,82
|
0,41
|
|
39
|
63,02
|
0,57
|
|
Catégorie
|
T
|
74
|
18,55
|
0,3
|
*
|
66
|
62,11
|
0,44
|
NS
|
|
MS
|
27
|
19,74
|
0,49
|
|
25
|
63,04
|
0,69
|
|
|
MT
|
45
|
19,1
|
0,38
|
NS
|
42
|
62,26
|
0,53
|
NS
|
|
FS
|
15
|
19,91
|
0,66
|
|
14
|
63
|
0,92
|
|
Sexe x Catégorie
|
FT
|
29
|
18
|
0,47
|
*
|
24
|
61,95
|
0,7
|
NS
|
S : sélectionné ; T : non
sélectionné ; MS : mâle sélectionné ; FS :
femelle sélectionnée ; MT : mâle non
sélectionné ; FT : femelle non sélectionnée ; ES :
erreur standard ; NS : non significatif ; * : significatif au seuil de
5%.
Tableau XXVI b.
Sources de variations
|
Périmètre thoracique à la naissance
(cm)
|
Longueur scapulo-ischiale à la naissance (cm)
|
Effectif
|
Moyenne
|
ES
|
Signification
|
Effectif
|
Moyenne
|
ES
|
Signification
|
|
Mâle
|
67
|
61,05
|
0,5
|
|
67
|
55,93
|
0,43
|
|
Sexe
|
Femelle
|
38
|
61,58
|
0,67
|
NS
|
38
|
55,31
|
0,58
|
NS
|
|
S
|
39
|
61,68
|
0,67
|
|
39
|
56,98
|
0,57
|
|
Catégorie
|
T
|
66
|
60,95
|
0,51
|
NS
|
66
|
54,26
|
0,44
|
***
|
|
MS
|
25
|
61,16
|
0,8
|
|
25
|
56,96
|
0,69
|
|
|
MT
|
42
|
60,95
|
0,61
|
NS
|
42
|
54,9
|
0,53
|
*
|
|
FS
|
14
|
62,21
|
1,07
|
|
14
|
57
|
0,92
|
|
Sexe x Catégorie
|
FT
|
24
|
60,95
|
0,81
|
NS
|
24
|
53,62
|
0,7
|
**
|
S : sélectionné ; T : non
sélectionné ; MS : mâle sélectionné ; FS :
femelle sélectionnée ; MT : mâle non
sélectionné ; FT : femelle non sélectionnée ; ES :
erreur standard ; NS : non significatif ; * : significatif au seuil de 5% ; **
: significatif au seuil de 1% ; *** : significatif au seuil de 1%o.
A douze mois
Les taurillons (106,11 kg) sont plus lourds que les
génisses (95,85 kg) au même âge (p<0,01). Pour la hauteur
au garrot, une seule différence significative (p<0,01) a
été observée, il s'agit de celle entre les femelles
sélectionnées et non sélectionnées. La longueur
scapulo-ischiale des taurillons (99,62 cm) est différente (p<0,001)
de celle des génisses (92,65 cm). Aucune différence significative
n'a été observée au niveau du périmètre
thoracique. Les tableaux XXVIIa et XXVIIb présentent les moyennes et
erreurs standard des paramètres mesurés.
A vingt quatre mois
Chez les bovins de deux ans, les animaux
sélectionnés ont présenté un poids de 9,68 % plus
élevé que celui du lot témoin (p<0,001). Les
génisses sélectionnées ont pesé 22,69 kg de plus
que celles du lot témoin (p<0,001).
Au niveau de la hauteur au garrot, des différences
significatives ont été observées entre taurillons et
génisses, entre animaux du lot sélection et ceux du lot
témoin et entre génisses sélectionnées et non
sélectionnées.
Le périmètre thoracique des animaux des parcs de
sélection (128,33 cm) est significativement différent de celui
des animaux du lot témoin (123,16 cm). Une différence
significative a été également observée, entre
taurillons sélectionnés et ceux du lot témoin (p<0,05),
et entre génisses du lot sélection et celles du lot témoin
(p<0,001).
Au niveau de la longueur scapulo-ischiale, une
différence significative a été observée entre les
deux lots, d'une part, et entre génisses sélectionnées
(114,7 cm) et génisses du lot témoin (106,28 cm), d'autre part
(Tableaux XXVIIIa et XXVIIIb).
Tableau XXVII. : Moyenne des moindres carrés et
erreurs standard du poids et des mesures corporelles à douze
mois Tableau XXVII a
Sources de variations
|
Poids à douze mois (kg)
|
Hauteur au garrot à douze mois (cm)
|
Effectif
|
Moyenne
|
ES
|
Signification
|
Effectif
|
Moyenne
|
ES
|
Signification
|
|
Mâle
|
29
|
106,11
|
2,15
|
|
29
|
95,03
|
0,78
|
|
Sexe
|
Femelle
|
32
|
95,85
|
2,05
|
**
|
32
|
93,75
|
0,74
|
NS
|
|
S
|
23
|
103,32
|
2,34
|
|
23
|
95,36
|
0,85
|
|
Catégorie
|
T
|
38
|
98,65
|
1,82
|
NS
|
38
|
93,41
|
0,66
|
NS
|
|
MS
|
11
|
108,72
|
3,38
|
|
11
|
94,72
|
1,23
|
|
|
MT
|
18
|
103,5
|
2,64
|
NS
|
18
|
95,33
|
0,96
|
NS
|
|
FS
|
12
|
97,91
|
3,24
|
|
12
|
96
|
1,18
|
|
Sexe x catégorie
|
FT
|
20
|
93,8
|
2,51
|
NS
|
20
|
91,5
|
0,91
|
**
|
S : sélectionné ; T : non
sélectionné ; MS : mâle sélectionné ; FS :
femelle sélectionnée ; MT : mâle non
sélectionné ; FT : femelle non sélectionnée ; ES :
erreur standard ; NS : non significatif ; ** : significatif au seuil de
1%.
Sources de variations
|
Périmètre thoracique à douze mois (cm)
|
Longueur scapulo ischiale à douze mois (cm)
|
Effectif
|
Moyenne
|
ES
|
Signification
|
Effectif
|
Moyenne
|
ES
|
Signification
|
|
Mâle
|
29
|
110,6
|
0,89
|
|
29
|
99,62
|
1,01
|
|
Sexe
|
Femelle
|
32
|
108,33
|
0,85
|
NS
|
32
|
92,65
|
0,96
|
***
|
|
S
|
23
|
110,48
|
0,97
|
|
23
|
96,15
|
1,1
|
|
Catégorie
|
T
|
38
|
108,45
|
0,76
|
NS
|
38
|
96,13
|
0,86
|
NS
|
|
MS
|
11
|
111,54
|
1,41
|
|
11
|
99,63
|
1,59
|
|
|
MT
|
18
|
109,66
|
1,1
|
NS
|
18
|
99,61
|
1,24
|
NS
|
|
FS
|
12
|
109,41
|
1,35
|
|
12
|
92,66
|
1,52
|
|
Sexe x catégorie
|
FT
|
20
|
107,25
|
1,04
|
NS
|
20
|
92,65
|
1,18
|
NS
|
S : sélectionné ; T : non
sélectionné ; MS : mâle sélectionné ; FS :
femelle sélectionnée ; MT : mâle non
sélectionné ; FT : femelle non sélectionnée ; ES :
erreur standard ; NS : non significatif ; *** : significatif au seuil de
1%o.
Tableau XXVIII : Moyennes des moindres carrés et
erreurs standard du poids et des mesures corporelles à vingt quatre
mois
Tableau XXVIIIa
Sources de variations
|
Poids à vingt quatre mois (kg)
|
Hauteur au garrot à vingt quatre mois (cm)
|
Effectif
|
Moyenne
|
ES
|
Signification
|
Effectif
|
Moyenne
|
ES
|
Signification
|
Mâle
|
66
|
153,82
|
2,43
|
|
75
|
104,57
|
0,5
|
|
Sexe
|
Femelle
|
38
|
153
|
3,17
|
NS
|
38
|
101,84
|
0,7
|
**
|
|
S
|
56
|
161,22
|
2,83
|
|
57
|
104,28
|
0,62
|
|
Catégorie
|
T
|
48
|
145,61
|
2,83
|
***
|
56
|
102,13
|
0,59
|
*
|
|
MS
|
39
|
158,1
|
3,11
|
|
40
|
104,97
|
0,68
|
|
|
MT
|
27
|
149,55
|
3,74
|
NS
|
35
|
104,17
|
0,73
|
NS
|
|
FS
|
17
|
164,35
|
4,72
|
|
17
|
103,58
|
1,04
|
|
Sexe x Catégorie
|
FT
|
21
|
141,66
|
4,25
|
***
|
21
|
100,09
|
0,94
|
*
|
S : sélectionné ; T : non
sélectionné ; MS : mâle sélectionné ; FS :
femelle sélectionnée ; MT : mâle non
sélectionné ; FT : femelle non sélectionnée ; ES :
erreur standard ; NS : non significatif ; * : significatif au seuil de 5% ; **
: significatif au seuil de 1% ; *** : significatif au seuil de 1%o.
Sources de variations
|
Périmètre thoracique à vingt quatre
mois (cm)
|
Longueur scapulo ischiale à vingt quatre mois (cm)
|
Effectif
|
Moyenne
|
ES
|
Signification
|
Effectif
|
Moyenne
|
ES
|
Signification
|
|
Mâle
|
75
|
125,6
|
0,66
|
|
75
|
111,76
|
0,7
|
|
Sexe
|
Femelle
|
38
|
125,89
|
0,93
|
NS
|
38
|
110,49
|
0,99
|
NS
|
|
S
|
57
|
128,33
|
0,83
|
|
57
|
113,82
|
0,88
|
|
Catégorie
|
T
|
56
|
123,16
|
0,79
|
**
|
56
|
108,42
|
0,84
|
**
|
|
MS
|
40
|
127,5
|
0,9
|
|
40
|
112,95
|
0,96
|
|
|
MT
|
35
|
123,71
|
0,96
|
**
|
35
|
110,57
|
1,02
|
NS
|
|
FS
|
17
|
129,17
|
1,39
|
|
17
|
114,7
|
1,47
|
|
Sexe x Catégorie
|
FT
|
21
|
122,61
|
1,25
|
***
|
21
|
106,28
|
1,32
|
**
|
S : sélectionné ; T : non
sélectionné ; MS : mâle sélectionné ; FS :
femelle sélectionnée ; MT : mâle non
sélectionné ; FT : femelle non sélectionnée ; ES :
erreur standard ; NS : non significatif ; ** : significatif au seuil de 1% ;
*** : significatif au seuil de 1%o
2.1.2.2 Relations entre les performances
pondérales et les mesures corporelles
a) Animaux
sélectionnés
Les corrélations entre l'âge de l'animal,
l'âge de sa mère à sa naissance, son poids à la
naissance, son poids et ses mesures corporelles sont présentés
aux tableaux XXIXa (pour les bovins de un an) et XXIXb (pour les bovins de deux
ans).
La correlation entre l'âge de la mère au
vêlage et la hauteur au garrot à un an a été de
-0,42 (p<0,05). Les corrélations entre les mensurations (poids, et
mesures barymétriques) à un an sont positives et significatives
(p<0,01) (Tableau XXIXa).
Tableau XXIXa. : Corrélations entre l'âge, le
rang de vêlage, le poids à la naissance et les mesures corporelles
à 12 mois des animaux sélectionnés.
Variables
|
AMV
|
RV
|
P0
|
P12
|
HG12
|
PT12
|
LSI12
|
Age
AMV RV
P0
P12
HG12 PT12
|
-0,29
|
-0,103
0,775***
|
-0,054 -0,177 -0,219
|
0,472* -0,319 -0,239 -0,135
|
0,309
-0,423*
-0,296
0 ,00
0,588**
|
0,504* -0,216 -0,003 -0,266 0,68*** 0,463*
|
0,367*
0,026
0,006
-0,274
0,68***
0,401*
0,549**
|
Age : âge de l'animal ; AMV : âge de la
mère au vêlage ; RV : rang de vêlage, P0 : poids à la
naissance ; P12 : poids à douze mois ; HG12 : hauteur au garrot à
douze mois ; PT12 : périmètre thoracique à douze mois ;
LSI12 : longueur scapulo ischiale à douze mois ; * : significatif au
seuil de 5% ; ** : significatif au seuil de 1% ; *** : significatif au seuil de
1%o.
Chez les bovins sélectionnés, le poids à
la naissance et celui à deux ans présentent une correlation de
-0,257, significative au seuil de 5%. Les corrélations entre les
mensurations (poids et mesures barymétriques) à deux ans sont
positives et significatives (p<0,001) (Tableau XXIXb).
Tableau XXIXb. : Corrélations entre l'âge, le
rang de vêlage, le poids à la naissance et les mesures corporelles
à 24 mois des animaux sélectionnés
Variables
|
AMV
|
RV
|
P0
|
P24
|
HG24
|
PT24
|
LSI24
|
Age
AMV RV
P0
P24
HG24 PT24
|
-0,307*
|
-0,263
0,893***
|
0,019 0,167 0,121
|
0,051 -0,059 0,009 -0,257*
|
0,072
0,056
0,167
0,1
0,371**
|
0,097
-0,26*
-0,197
-0,073
0,528***
0,218
|
-0,022 -0,155 -0,086 -0,092 0,44*** 0,378** 0,292*
|
Age : âge de l'animal ; AMV : âge de la
mère au vêlage ; RV : rang de vêlage, P0 : poids à la
naissance ; P24 : poids à vingt quatre mois ; HG24 : hauteur au garrot
à vingt quatre mois ; PT 24 : périmètre thoracique
à vingt quatre mois ; LSI 24 : longueur scapulo-ischiale à vingt
quatre mois ; * : significatif au seuil de 5% ; ** : significatif au seuil de
1% ; *** : significatif au seuil de 1%o.
b) Animaux non
sélectionnés
Les tableaux XXXa (pour les bovins de un an) et XXXb (pour les
bovins de deux ans) présentent les valeurs obtenues chez les animaux du
lot témoin pour les corrélations entre l'âge de l'animal,
l'âge de sa mère à sa naissance, son poids à la
naissance, son poids et ses mesures corporelles. Les corrélations entre
les mensurations (poids et mesures barymétriques) à un an et
à deux ans sont positives et significatives (p<0,01).
Le poids à la naissance est positivement
corrélé à la hauteur au garrot à 12 mois (Tableau
XXXa).
Tableau XXXa. : Corrélations entre l'âge, le
rang de vêlage, le poids à la naissance et les mesures corporelles
à 12 mois des animaux non sélectionnés
Variables
|
AMV
|
RV
|
P0
|
P12
|
HG12
|
PT12
|
LSI12
|
Age
AMV RV
P0
P12
HG12 PT12
|
-0,092
|
0,036
0,822***
|
-0,077 0,151 0,087
|
-0,165 -0,07 -0,011 0,295
|
-0,046
0,032
-0,019
0,595***
0,576***
|
-0,045 -0,062 -0,066 0,224 0,73*** 0,568
|
-0,051
-0,001
0,174
0,385
0,644***
0,417
0,466**
|
Age : âge de l'animal ; AMV : âge de la
mère au vêlage ; RV : rang de vêlage, P0 : poids à la
naissance ; P12 : poids à douze mois ; HG12 : hauteur au garrot à
douze mois ; PT12 : périmètre thoracique à douze mois ;
LSI12 : longueur scapulo-ischiale à douze mois ; ** : significatif au
seuil de 1% ; *** : significatif au seuil de 1%o.
Tableau XXXb. : Corrélations entre l'âge, le
rang de vêlage, le poids à la naissance et les mesures corporelles
à 24 mois des animaux non sélectionnés
Variables
|
AMV
|
RV
|
P0
|
P24
|
HG24
|
PT24
|
LSI24
|
Age
AMV RV
P0
P24
HG24 PT24
|
0,233
|
0,0834
0,796***
|
0,07
-0,038
-0,137
|
0,267 0,117 -0,03 0,138
|
0,111 -0,076 -0,06 0,141 0,511***
|
0,075
0,111
-0,021
0,229
0,518***
0,339*
|
0,129
0,105
-0,03
0,029
0,624*** 0,36
0,391**
|
Age : âge de l'animal ; AMV : âge de la
mère au vêlage ; RV : rang de vêlage, P0 : poids à la
naissance ; P24 : poids à vingt quatre mois ; HG24 : hauteur au garrot
à vingt quatre mois ; PT 24 : périmètre thoracique
à vingt quatre mois ; LSI 24 : longueur scapulo ischiale à vingt
quatre mois ; * : significatif au seuil de 5% ; ** : significatif au seuil de
1% ; *** : significatif au seuil de 1%o.
2.2-DISCUSSION
2.2.1 PARAMETRES DE REPRODUCTION
2.2.1.1 Age au premier vêlage
L'âge au premier vêlage permet de prévoir
la carrière reproductrice d'une vache. Les vaches les plus
précoces sont celles qui montrent une longue et bonne carrière
reproductrice.
Les résultats de cette étude indiquent que
l'âge au premier vêlage a été de 46,27#177;7,7 mois.
Cette valeur est proche de celle rapportée par Chabi Macco
(1992) et est légèrement supérieure à
celles obtenues par Adamou-N'diaye et al. (2002a),
Ogodja et al. (1990), Cia-Csr (1996),
Youssao et al. (2000a) et Dehoux et Hounssou vê
(1993), (Tableau XXXI). Elle correspond à l'âge moyen des
vaches au premier vêlage sous les tropiques (3-4 ans selon Dehoux
et Hounssou vê, 1993).
Tableau XXXI. Comparaison des âges au premier
vêlage des vaches Borgou en fonction du milieu
Source
|
Milieu
|
Age moyen au premier vêlage (mois)
|
Youssao et al. (2000a)
|
Station (Okpara)
|
42,1#177;5
|
Cia-Csr (1996)
|
Station (Bétécoucou)
|
41,3#177;6
|
Ogodja et al. (1990)
|
Villageois
|
38
|
Chabi Macco (1992)
|
Villageois
|
47,3#177;12
|
Dehoux et Hounssou vê (1993)
|
Villageois
|
43,5
|
Adamou-N'diaye et al. (2002a)
|
Ferme privée
|
37,4#177;7,9
|
Nos résultats
|
Station (Okpara)
|
46,27#177;7,7
|
Selon Valet (1988), la variation de l'âge
au premier vêlage serait d'ordre physiologique, pathologique ou
lié à la conduite de la mise à la reproduction.
2.2.1.2 Intervalle entre vêlages
L'intervalle moyen entre vêlages de la vache Borgou
obtenu a été de 467,26#177;113,93 jours. Cette valeur est assez
proche de celle obtenue sur la même ferme par Youssao et al.,
2000a (441#177;75 jours). En milieu villageois, cet intervalle serait
de 458#177;102 jours (Dehoux et Hounssou vê, 1993), et
de 455#177;5 jours dans les troupeaux du Sud Borgou (Ogodja et
al.,1990). Chabi Macco (1992) rapporte un intervalle
de 454#177;35 jours (en milieu amèlioré) et 494#177;120
jours (en milieu villageois). Adamou-N'diaye et al.
(2002a), quant à eux, obtiennent un intervalle entre
vêlages de 450#177;132 jours.
Seule la valeur obtenue à la ferme de
Bétécoucou (526#177;145 jours) (Cia-Csr, 1996)
semble assez éloignée de celle de notre étude.
Des intervalles entre vêlages inférieurs à
365 jours, indicateurs de bonne performance, ont été
observés chez 17% des vaches étudiées. Les intervalles de
plus de 2 ans obtenus peuvent s'expliquer par le mode de conduite des troupeaux
(avortements non enregistrés car ayant lieu durant la pâture, mode
de gestion de la reproduction).
L'intervalle entre vêlages observé chez la race
Borgou est bien meilleur à celui observé chez d'autres
métis zébu x taurin (Tableau XXXII).
Tableau XXXII. Comparaison des intervalles entre
vêlages de certains métis zébu x taurin d'Afrique de
l'ouest.
Race
|
Intervalle entre vêlage (jours)
|
Milieu
|
Pays
|
Source
|
Méré
|
540-730
|
Villageois
|
Burkina Faso
|
Mordan et Lebrun (1969)
|
N'Damax keteku
|
548
|
Ranch
|
Nigéria
|
Olutogun (1976)
|
Keteku
|
480-570
|
Ranch
|
Nigéria
|
Olutogun, (1976)
|
Borgou
|
467,26#177;114
|
Station (Okpara)
|
Bénin
|
Nos résultats
|
La race, la région et le mode d'élevage sont
donc des facteurs qui ont une influence sur la longueur de l'intervalle entre
vêlages. La variation observée pour ce paramètre pourrait
également être due au mois de naissance des produits
(Adamou-Nd'iaye et al., 2000b), à l'année de
naissance de la vache (Dhilon et al., 1970), au sexe du veau
(Hanzen et al., 1996), au poids du veau (Denis,
1971) et à la présence prolongée du taureau dans
le troupeau de vaches (Denis, 1971). La production
laitière, les affections de l'appareil génital femelle
(Hanzen et al., 1996) et le déséquilibre
nutritionnel (Drame et al., 1999) ont également une
influence sur la longueur de l'intervalle entre vêlages. Les
résultats de notre étude nous ont permis de mettre en
évidence l'effet du rang de vêlage sur l'intervalle entre
vêlages.
Les moyennes de l'intervalle entre mise bas en fonction du
rang de vêlage ont présenté une différence
significative. Ainsi, au fur et à mesure que le rang de vêlage
augmente, l'intervalle entre mise bas se réduit. Cet effet du rang
de vêlage sur la longueur de l'intervalle entre
vêlages est corroboré par la corrélation (-0,264)
significative (p<0,001) observée entre ces deux variables.
Zamba (1989) rapporte le même effet du rang de
vêlage sur l'intervalle de vêlage. Adamou-N'diaye et al.
(2000b) et Denis (1971), respectivement, chez les
vaches Borgou et Gobra, décrivent le même phénomène
à travers l'effet du numéro de lactation sur l'intervalle entre
vêlages. Wilson (1988) cité par Zamba
(1989) abonde dans le même sens et précise que les
intervalles entre vêlages diminuent avec le rang de vêlage et
augmentent ensuite quand la vache atteint un âge avancé. Cet
âge avancé serait accompagné d'une hausse brutale de
l'intervalle entre vêlages.
2.2.1.3 Effet du rang de vêlage sur le poids
à la naissance
Le rang de vêlage n'a pas eu d'effet significatif sur le
poids du produit à la naissance. Cependant, les moyennes du poids
à la naissance du produit en fonction du rang de vêlage de la
vache présente une légère différence. Zamba
(1989) fait les mêmes observations sur les vaches Wakwa et
Goudali. Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus par
Cartwright et al. (1964). Ils précisent que même
si le rang de vêlage n'a pas d'effet significatif sur le poids à
la naissance, on remarque néanmoins que le poids à la naissance
du veau augmente avec le rang de vêlage jusqu'à l'âge de 6-7
ans (pour la vache) et diminue ensuite quand l'âge de la vache
augmente.
2.2.1.4 Taux de fécondité
Le taux moyen de fécondité a été
de 81,55#177;2,85 % de 2003 à 2005. Le taux le plus élevé
a été observé en 2003 (84,04 %) et pourrait s'expliquer
par le fait que cette période correspond à la mise à la
reproduction des matrices du noyau de sélection et sans nul doute
à un meilleur suivi des animaux.
Le taux moyen de fécondité obtenu est meilleur
à celui de la période 1994-1997 pendant laquelle la ferme a
enregistré un taux moyen de 78#177;8,4 % (Youssao et al.,
2000a). Dans les élevages traditionnels, Dehoux et
Honssou vê (1993) rapportent un taux de fécondité
de 64,4 et 66,9 %, respectivement, dans les systèmes transhumants et
sédentaires. Les faibles taux de fécondité obtenus en
milieu traditionnel seraient dus à la sous-alimentation (syndrome
collectif de vaches maigres; carence en vitamines, minéraux et
oligoéléments), à l'utilisation de reproducteurs trop
jeunes, peu nombreux et surexploités (environ 45 % des troupeaux n'ont
qu'un taurillon comme géniteur) et aux maladies infectieuses
(trypanosomose et brucellose en particulier) (Dehoux et Hounssou
vê, 1993).
2.2.1.5 Taux de mortalité
Sur les trois années étudiées, le taux
moyen de mortalité des veaux a été de 2,04#177;1,23%. Le
taux le plus élevé a été celui de 2005 (3,45 %). Ce
taux élevé s'explique par les difficultés
financières vécues par le projet qui ont entraîné
une indisponibilité prolongée de stocks de produits
vétérinaires de première nécessité
(vermifuges, trypanocides et antibiotiques) et de compléments
alimentaires (Bénin/MAEP/DE/PDEIII/Okpara, 2006).
Le taux moyen de mortalité obtenu a été
meilleur à celui de la période 1994- 1997 (2,5#177;0,2 %)
(Youssao et al., 2001). Cette amélioration
témoigne de l'efficacité du calendrier sanitaire des veaux mis en
place sur la ferme.
Si en station la mortalité des veaux Borgou a
été réduite par le regroupement des naissances, une bonne
alimentation, un bon sevrage et un suivi sanitaire constant, il n'en est pas de
même en élevage traditionnel où l'on enregistre 23,1 #177;
10,3 % de veaux morts avant l'âge de un an (Dehoux et Hounssou
vê, 1993). Ces mortalités seraient surtout
enregistrées pendant les premières semaines de vie (55% des
mortalités) et lors du sevrage (30% des mortalités)
(Dehoux, 1993).
Les principales causes de mortalités sont pratiquement
les mêmes pour tous les systèmes d'élevage dans le
département du Borgou. Les veaux meurent surtout de diarrhées
d'origines diverses (pendant ou après le sevrage), de trypanosomose et
de misère physiologique.
2.2.2 PERFORMANCES PONDERALES ET MESURES
CORPORELLES
2.2.2.1 Corrélations phénotypique entre
poids et mesures barymètriques
L'analyse des relations entre les différents
paramètres mesurés met en évidence une corrélation
significative entre le poids à la naissance et la hauteur au garrot
à 12 mois chez les animaux du lot témoin (0,595). Les
corrélations entre le poids, la hauteur au garrot, le
périmètre thoracique et la longueur scapulo-ischiale ont
été positives et de valeurs variables en fonction de l'âge
de l'animal et de sa catégorie. Ces corrélations ont
été toutes significatives, ce qui laisse penser qu'elles
pourraient être utilisées dans l'établissement
d'équations de régression susceptibles de faciliter
l'évaluation de performances en milieu paysan ou en station.
Domingo (1976) et Kone (1993) abondent dans
le même sens et établissent respectivement pour les races Borgou
et N'dama des formules pour l'estimation du poids à partir de mesures
barymétriques.
2.2.2.2 Facteurs de variation des performances de
croissance enregistrées a) Facteurs
non-génétiques
Une influence du sexe a été observée sur le
poids à douze mois, et sur la hauteur au garrot à vingt quatre
mois. Youssao et al. (2000b) rapportent une
influence du sexe sur le poids à la naissance et sur le
poids à 12 mois. Nos résultats se rapprochent aussi de ceux de
Ogodja cité par Chabi Macco(1992), qui observe que dans
le Sud Borgou, les mâles de race Borgou sont plus lourds que les femelles
de même âge.
Les performances pondérales obtenues durant notre
étude sont assez proches de celles déjà obtenues sur la
ferme et meilleures à celles obtenues en élevage traditionnel
(Tableau XXXIII)
Tableau XXXIII. Comparaison entre les poids des Bovins
Borgou en élevage traditionnel et à la FEO
Sources de variations
|
Hors FEO1
|
FEO 1994- 19982
|
FEO 1998- 20013
|
FEO 2003-2005
|
Lot T
|
Lot S
|
Paramètres
|
Sexe
|
Moyenne
|
Moyenne
|
E T
|
Moyenne
|
E T
|
Moyenne
|
E T
|
Moyenne
|
E T
|
|
Mâle
|
16-17
|
19,23
|
1,99
|
17,6
|
2,1
|
19,1
|
2,49
|
19,74
|
3,11
|
P0 (kg)
|
Femelle
|
15-16
|
18,48
|
1,65
|
17,8
|
1,9
|
18
|
2,42
|
19,91
|
1,95
|
|
Mâle
|
|
40,92
|
9,25
|
|
|
38,17
|
6,13
|
37
|
5,3
|
P3 (kg)
|
Femelle
|
30,6
|
41,31
|
7,9
|
|
|
37,24
|
4,45
|
37,48
|
3,97
|
|
Mâle
|
79-130
|
104,96
|
22,98
|
113,14
|
9,05
|
103,5
|
12,7
|
108,72
|
15,06
|
P12 (kg)
|
Femelle
|
79-117
|
99,22
|
23,56
|
108,75
|
15
|
93,8
|
9,25
|
97,91
|
7,12
|
|
Mâle
|
200
|
|
|
|
|
149,55
|
14,59
|
158,1
|
21,78
|
P24 (kg)
|
Femelle
|
207
|
|
|
|
|
141,66
|
23,6
|
164,35
|
14,24
|
Légende :
P0 : poids à la naissance ; P3 : poids à 3 mois
; P12 : poids à 12 mois ; P24 : poids à 24 mois ; ET :
écart type, T : non sélectionné ; S :
sélectionné ;
Sources:
1 : Striffling et al. (1975);
Lazic (1978); ILCA (1979); Auer
(1984); Adeniji(1985) ; Dehoux et
Hounsou-vê ( 1993) ; Chabi Macco (1992) ; 2 :
Youssao et al. (2000a) ; 3 : Rapport Okpara
(1998 à 2001).
Les faibles performances pondérales des veaux en
élevage traditionnel pourraient être dues aux parasitoses
gastro-intestinales et à la sous alimentation. En effet, les taux
d'infestation par les strongles digestifs de bovins dans les troupeaux du Nord
et du Sud Borgou seraient, respectivement, de 32,3 et de 30,2 %
(Youssao et al., 1996). Pendant que la fréquence des
traites est d'une fois par jour à la FEO, en milieu villageois, elle est
de 2 fois par jour (pour l'alimentation humaine), ce qui réduit le
disponible en lait pour le veau et de ce fait ralentit la croissance de ce
dernier. Selon Youssao et al. (2000b) et Zamba (1989),
la croissance des bovins serait variable suivant la saison de
naissance de l'animal, son année de naissance et l'âge de la
mère au vêlage.
La moyenne générale obtenue pour la hauteur au
garrot à 12 mois (94,09#177;4,41 cm) est meilleure à celle
obtenue pour la même race par Domingo (1976) à
l'âge de 15-18 mois (91cm).
b) Impact de la sélection
La différence assez marquée (15,62 kg) de poids
à 24 mois d'âge entre animaux sélectionnés et non
sélectionnés traduit un effet positif de la sélection sur
ce paramètre. Elle traduit la transmission d'une partie de la
supériorité phénotypique des parents à leurs
descendants.
Le progrès génétique ainsi
créé est cohérent avec l'héritabilité
moyenne à élevée du poids à 2 ans chez les bovins
(0,3-0,5) (Bonnes et al., 1991).
Ces valeurs de l'héritabilité montrent que le
phénotype est un bon reflet du génotype et qu'en choisissant les
reproducteurs sur le premier, on opère un choix indirect sur le
second.
L'existence de ce progrès génétique dans
cette étude diffère des résultats obtenus dans d'autres
programmes de sélection. En effet, chez les bovins de race N'dama
(Diop et al., 1993), zébu Azawak (Drabo et al.,
1993), ou chez les caprins (Drabo et al., 1993, Naba,
2001), les actions de sélection n'ont pas permis d'obtenir de
différence significative entre les animaux sélectionnés et
les animaux tout venant. Il faut, cependant, préciser que bien
prometteur, nos résultats ne concernent que le noyau de sélection
et pourraient se diluer lorsqu'ils sont rapportés à la base de
sélection.
Il est donc important d'évaluer l'effet de la
sélection en milieu réel afin d'apprécier son impact sur
l'amélioration globale de la productivité et, in fine, de la
sécurité alimentaire. Une meilleure prise en compte des facteurs
environnementaux lors du choix des reproducteurs à travers
l'élaboration de coefficients correctifs pourrait contribuer à un
meilleur progrès génétique.
L'absence de différence significative entre animaux
sélectionnés et non sélectionnés pour les autres
poids à âge type (naissance, 1an) et la morphologie
(périmètre thoracique, longueur scapulo-ischiale) pourraient
découler des corrélations phénotypiques faibles voir
négatives que nous avons observé entre
la plupart des caractères. Kone (1993)
observe aussi une corrélation négative entre croissance
pré sevrage (de la naissance à 1an) et celle post sevrage.
Les performances zootechniques obtenues à la Ferme
Okpara se sont révélées bien meilleures à celles
obtenues en milieu paysan. Cependant les nombreux atouts (localisation en zone
d'élevage, 33 000 ha, personnel qualifié) dont dispose cette
ferme nous laissent penser que ses résultats peuvent être
meilleurs si certaines mesures étaient prises.
2.3-RECOMMANDATIONS
2.3.1 AMELIORATION DES RESULTATS OBTENUS A LA
FEO
2.3.1.1 Pour une pérennisation des
résultats obtenus Nous recommandons :
a) Une définition claire du statut de la
ferme : Station de recherche ou ferme de production. La FEO
gagnerait à être un Centre de Recherche, comme on en rencontre au
Sénégal (CRZ de Kolda), axé sur l'étude et
l'amélioration de la race Borgou. Elle disposerait alors d'un budget
autonome et de subventions qui la mettraient à l'abri des
difficultés financières liées aux fins de projet. Les
projets en effet, ont une durée limitée : 4 à 5 ans
parfois plus. Ce court délai fait qu'en attente du renouvellement du
financement, même s'il advenait, il est rare que les acquis soient
sauvegardés. Un centre de recherche a plus de facilité à
entreprendre des activités de recherches qui, comme chez les bovins
demandent plusieurs années et un suivi continu.
b) Le renforcement de la coopération
entre la FEO et les structures recherches animales nationales
(Universités, EPAC, INRAB) et sous régionales (EISMV, CIRDES),
permettra à la FEO de vulgariser ses résultats, de disposer de
conseils et des résultats des recherches déjà
réalisées sur les taurins trypanotolérants.
2.3.1.2 Pour une bonne évaluation
génétique des candidats à la sélection
Nous recommandons :
a) L'utilisation des reproducteurs
sélectionnés en milieu villageois afin
d'apprécier l'impact du projet sur l'amélioration en milieu
réel de la productivité et une meilleure prise en compte des
facteurs du milieu dans l'évaluation des reproducteurs à travers
l'établissement des coefficients correctifs des performances
étudiées,
b) La définition de critères de
sélection complémentaires tels que :
Les performances de reproduction : les résultats
obtenus sur la ferme (17 % des vaches ont un intervalle entre vêlages de
moins d'un an), nous laissent penser qu'il serait possible
d'accélérer le progrès génétique en incluant
les performances de reproduction dans le choix des vaches à
sélectionner,
la trypanotolérance : Les Borgou étant
trypanotolérants, la sélection sur ce caractère permettra
en même temps de s'assurer du potentiel de croissance du candidat
à la sélection et d'exploiter la variation de la
trypanotolérance rapportée par la littérature.
c) l'analyse de variance des mesures
obtenues sur les troupeaux suivis, afin de déterminer
l'héritabilité des caractères à améliorer et
les effets de différents facteurs du milieu sur les performances des
bovins Borgou.
2.3.2 AUGMENTATION DU DISPONIBLE EN PROTEINES
ANIMALES
L'amélioration de la productivité de
l'élevage béninois semble la solution la moins coûteuse
pour satisfaire le besoin en protéines animales des populations
béninoises.
Pour une amélioration des performances de l'élevage
bovin nous recommandons :
2.3.2.1 La valorisation de la race Borgou
Par ses qualités d'adaptation à son milieu
naturel, la race Borgou est un animal d'élevage extensif
supérieur au zébu et aux métis zébu x Borgou dans
son aire de vie. Le développement des productions animales ne peut se
faire sans la prise en compte de cette race qui, a elle seule,
représente 34 % du cheptel national. Il urge donc de prendre des mesures
idoines pour la protéger des métissages et améliorer ses
performances.
2.3.2.2 L'intensification de la recherche sur
l'amélioration génétique par croisement par la
création de bassins laitiers
Si la sélection permet de protéger la race
Borgou, il n'en demeure pas moins que ce processus est long. Aussi, pour
réduire les pertes de devises en importation de lait, nous pensons que
des métissages contrôlés peuvent être fort utiles.
2.3.2.3 L'amélioration de l'alimentation et de la
conduite du bétail
L'amélioration du potentiel génétique des
races béninoises ne servira à rien si celles du milieu de vie du
bétail (bonne gestion des pâturages, lutte contre les maladies,
création de points d'eau) et de la conduite des troupeaux (formation des
éleveurs) ne suivent pas.
En somme, seule une meilleure prise en compte de
l'élevage dans les programmes de développement à travers
l'augmentation des fonds alloués à ce secteur, permettra
l'amélioration de la compétitivité de ce secteur qui peut,
si il est dynamisé, satisfaire les besoins en protéines du pays
et même constituer une source de devises étrangères.
Conclusion
Le Bénin est un pays d'Afrique de l'Ouest
entièrement situé dans la zone inter-tropicale. Sa situation lui
confère un climat et une végétation favorables à
l'élevage bovin, en témoigne la diversité de races bovines
rencontrées sur le territoire béninois.
Néanmoins les productions animales des races bovines
béninoises sont faibles et ne permettent pas au pays d'atteindre une
autosuffisance alimentaire en protéines animales. Les faibles
performances de l'élevage sont principalement dues au faible potentiel
génétique des races locales et aux maladies notamment la
trypanosomose. Ses vastes zones de savanes humides infestées de
glossines font du Bénin un pays où la trypanosomose est une
enzootie. Face aux nombreuses pertes occasionnées par cette maladie,
l'exploitation de taurins trypanotolérants est souvent proposée
comme une alternative stratégique pour la mise en valeur des
régions infestées de glossines (IEMVT, 1977). Le
bétail trypanotolérant étant de faible potentiel
génétique, l'augmentation des productions animales pour couvrir
les déficits en protéines passe forcément par une
augmentation de son potentiel génétique (Coulomb et al.,
1973 cités par Thiombiano ,1993).
La présente étude réalisée dans le
département du Borgou, berceau de la race Borgou, avait pour objectif de
quantifier à travers l'évaluation des performances zootechniques
des bovins Borgou élevés à la Ferme de l'Okpara
(Bénin) l'impact du programme de sélection de la dite race sur sa
productivité.
Les données recueillies concernent, d'une part, le
poids et les mesures barymétriques à âge type de 116 veaux,
de 61 bovins d'un an et de 113 bovins de 2 ans et, d'autre part, les
performances de reproduction de 200 vaches.
Ces données ont été analysées avec le
tableur Excel 2003, les logiciels SAS et Statistica.
Deux séries d'analyses ont été
réalisées, la première consistait à analyser les
paramètres zootechniques obtenus sur la ferme et la seconde à
étudier l'impact de la sélection sur la croissance des bovins
Borgou.
Les moyennes des performances de reproduction sur la ferme sont
de : - âge à la première mise bas : 46,27#177;7,7 mois
- intervalle entre-vêlages (IV) : 467,26 #177; 113,93 jours
(67 % des IV sont inférieurs à 1,5an)
- taux de fécondité : 81,55 #177; 2,85%,
- taux de mortalité des veaux : 2,04 #177; 1,23%.
L'intervalle vêlage-vêlage varie en fonction du
rang de vêlage, les meilleurs intervalles étant obtenus chez les
vaches dont les rangs de vêlage sont les plus élevés. La
corrélation entre rang de vêlage et intervalle entre vêlages
est
négative (-0,264) et est significative au seuil de 1%o. Le
rang de vêlage n'a aucun effet sur le poids du produit à la
naissance.
Les moyennes des performances de croissance à la FEO
varient de 19,08 kg à la naissance à 153,58 kg à 24 mois
d'âge alors que la hauteur au garrot et le périmètre
thoracique passent, respectivement de 62,47 cm et 61,17 cm à 103,61 cm
et 125,67 cm.
Les performances de croissance ont varié en fonction du
sexe et du lot, les animaux issus du programme de sélection
présentant à l'âge adulte des performances meilleures
à celles des animaux n'appartenant pas au programme. Les performances
obtenues à la ferme sont bien meilleures à celles obtenues en
milieu paysan sur la même race.
Le progrès génétique observé
à deux ans n'a pas affecté les autres poids à âge
type. Ceci pourrait être la conséquence des faibles
corrélations observées, en général, entre poids
à âge type.
Au regard de ces résultats, les recommandations suivantes
peuvent être émises :
- la mise à la disposition de la FEO des moyens financiers
lui permettant d'être plus efficace,
- le testage des reproducteurs sélectionnés, en
milieu villageois,
- la définition de nouveaux objectifs de sélection
tels que la
trypanotolérance et les paramètres de reproduction
ainsi que de nouveaux
critères d'évaluation des performances de
croissance,
- une meilleure caractérisation de la race Borgou par une
multiplication des activités de recherche sur celle-ci,
- l'intensification des recherches sur l'amélioration de
la race Borgou par le croisement et sur les techniques d'alimentation du
bétail,
- l'amélioration de la capacité technique et de
conceptualisation des techniciens et des éleveurs,
- la mise en place à l'échelle nationale de
politiques cohérentes d'amélioration génétique et
de conservation des races locales.
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67-Okpara, 2003. Rapport annuel
d'activités 2002.-Cotonou :
MAEP/DE/PDE/FEO.-61p
68-Okpara, 2002. Rapport annuel
d'activités 2001.-Cotonou :
MAEP/DE/PDE/FEO.-50p
69-Okpara, 2001. Rapport annuel
d'activités 2000.-Cotonou :
MAEP/DE/PDE/FEO.-45p
70-Okpara, 2000. Rapport annuel
d'activités 1999.-Cotonou :
MAEP/DE/PDE/FEO.-58p
71-Okpara, 1999. Rapport annuel
d'activité 1998.-Cotonou :
MAEP/DE/PDE/FEO.-52p
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79-Sinsin B. ; Oloutant S. ;
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Vét. Pays trop., 53 (1) : 67-74.
85-Youssao A.K.I. ; Ahissou A. ;
Michaux C. ; Farnir F. ; Touré Z. ;
Idrissou N.D. et Leroy P.L., 2000b. Facteurs
non génétiques influençant le poids et la croissance de
veaux de race Borgou à la ferme d'élevage de l'Okpara au
Bénin. Revue Elev. Méd. Vét. Pays trop., 53
(3) : 285-292.
86-Youssao A.K.I. ; Ahissou
A. ; Idrissou N.D. ; Michaux C. ;
Touré Z. et Leroy P.L., 2001. Viabilité
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Bénin. Tropicultura, 19 (2) : 65-69.
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2002. Prévalence de la fasciolose bovine dans la vallée
du fleuve Niger au Bénin. Revue Elev. Méd. Vét. Pays
trop., 55 (2) : 105-108.
88-Youssao A.K.I., 1996. Contribution à
l'étude épidémiologique de la fasciolose bovine
à fasciola gigantica dans le département du Borgou :
période
d'octobre 1995 à mars 1996. Mémoire :
Ingénieur des Travaux des productions animales : Université
nationale du Bénin/Cpu : Cotonou
89-Zamba P., 1989. Performances de
reproduction, poids à la naissance et au sevrage des zébus
Goudali et Wakwa de la station zootechnique de Wakwa (Cameroun). Thèse :
Méd.Vét : Dakar, 41
ANNEXES
Annexe 1 Schéma de gestion des troupeaux bovins
à la ferme de l'Okpara
TROUPEAUX NAISSEURS
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev34.png)
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev35.png)
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev36.png)
REFORME Agés de + 10ans et/ou autres
tares (robe, race, conformation, etc....)
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev37.png)
SEVRAGE
SEVRAGE
VEAUX
9-12 mois 9-12mois
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev38.png)
< 100Kg + CRETINS
> 100 kg
Poids < 100kg et crétins
= 160Kg + RACE « BORGOU »
18-24 mois 24-28mois
Poids = 160Kg + TARES
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev39.png)
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev40.png)
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev41.png)
Castration
Castration
EMBOUCHE- BOUCHERIE
VENTE POUR CULTURE. ATTELLE
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev42.png)
> 180 Kg + RACE
?BORGOU?
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev43.png)
REPRODUCTION - DIFFUSION
SAILLIE et/ou DIFFUSION
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev44.png)
NOUVEAUX. TROUPEAUX- NAISSEURS
Annexe 2 : Fiche de suivi veaux /velles Fiche de
suivi veaux /velles
- Numéro du sujet :
- parc : - sexe : - robe : - date de naissance :
- numéro et nom de la mère :
- numéro du père :
- âge de la mère au vêlage :
- rang de vêlage occupé par l'animal :
- poids et mensurations corporelles de la naissance à 6
mois :
Annexe 3. : Fiche de suivi
taurillons/génisses :
Fiche de suivi taurillons/génisses
- Numéro du sujet :
- parc : - robe : - date de naissance :
- numéro et nom de la mère :
- numéro du père :
- rang de vêlage occupé par l'animal :
- poids à la naissance :
- poids et mensurations corporelles à 12 ou 24 mois :
Annexe 4. : Fiche de suivi vaches Fiche de suivi
vaches
- Numéro de l'animal :
- parc de l'animal :
- date de naissance :
- âge à la première mise bas : - âge
à la deuxième mise bas : - âge aux autre mises bas :
Annexe 5 : Evolution pondérale du poids et des mesures
corporelles des bovins Borgou de la naissance à 24 mois.
Sources de variations
|
|
T
|
|
|
S
|
|
|
|
ENSEMBLE
|
|
Paramètres
|
Age(mois)
|
Effectif
|
Moyenne
|
ET
|
Effectif
|
Moyenne
|
ET
|
Effectif
|
Moyenne
|
ET
|
Minimum
|
Maximum
|
|
0
|
74
|
18,67
|
2,51
|
42
|
19,8
|
2,73
|
116
|
19,08
|
2,63
|
13,5
|
26
|
|
1
|
66
|
26,94
|
3,82
|
42
|
27,43
|
4,46
|
108
|
27,13
|
4,07
|
14
|
36,5
|
|
2
|
70
|
32,89
|
4,84
|
41
|
31,75
|
4,76
|
111
|
32,47
|
4,82
|
17,5
|
44,5
|
|
3
|
71
|
37,8
|
5,51
|
40
|
37,17
|
4,83
|
111
|
37,57
|
5,26
|
23
|
50,5
|
|
4
|
29
|
44,42
|
6,98
|
17
|
40,59
|
6,43
|
46
|
43
|
6,97
|
25,5
|
61
|
|
12
|
38
|
98,39
|
11,92
|
23
|
103,08
|
12,61
|
61
|
100,1
|
12,3
|
84
|
132
|
Poids (kg)
|
24
|
48
|
146,1
|
19,24
|
56
|
160
|
19,88
|
104
|
153,58
|
20,7
|
109
|
220
|
|
0
|
66
|
62,15
|
3,52
|
39
|
63,02
|
3,24
|
105
|
62,47
|
3,43
|
54
|
69
|
|
1
|
66
|
67,4
|
3,007
|
42
|
68,13
|
3,62
|
108
|
67,68
|
3,26
|
56
|
76
|
|
2
|
70
|
71,65
|
2,77
|
41
|
71,21
|
3,68
|
111
|
71,49
|
3,13
|
56
|
78
|
|
3
|
71
|
74,35
|
3,32
|
40
|
75,07
|
3,3
|
111
|
74,61
|
3,32
|
65,5
|
82
|
|
4
|
29
|
78,12
|
3,53
|
17
|
77,55
|
2,99
|
46
|
77,91
|
3,32
|
70
|
84
|
|
12
|
38
|
93,31
|
4,34
|
23
|
95,39
|
4,31
|
61
|
94,09
|
4,41
|
85
|
106
|
H G (cm)
|
24
|
56
|
102,64
|
4,42
|
57
|
104,56
|
4,63
|
113
|
103,61
|
4,61
|
91
|
115
|
|
0
|
66
|
60,95
|
4,06
|
39
|
61,53
|
3,85
|
105
|
61,17
|
3,97
|
52
|
72
|
|
1
|
66
|
69,52
|
4,17
|
42
|
69,01
|
3,92
|
108
|
69,32
|
4,06
|
57
|
77
|
|
2
|
70
|
74,2
|
4,01
|
41
|
73,43
|
4,47
|
111
|
73,91
|
4,18
|
61
|
82
|
|
3
|
71
|
77,55
|
4,7
|
40
|
77,02
|
3,9
|
111
|
77,36
|
4,42
|
60
|
87
|
|
4
|
29
|
81,94
|
5,28
|
17
|
79,11
|
3,84
|
46
|
80,9
|
4,95
|
67
|
91
|
|
12
|
38
|
108,39
|
4,9
|
23
|
110,43
|
4,48
|
61
|
109,16
|
4,81
|
100
|
122
|
P T (cm)
|
24
|
56
|
123,3
|
6,87
|
57
|
128
|
4,3
|
113
|
125,67
|
6,16
|
108
|
143
|
|
0
|
66
|
54,43
|
3,5
|
39
|
56,97
|
3,39
|
105
|
55,38
|
3,66
|
47
|
63
|
|
1
|
66
|
63,22
|
3,81
|
42
|
64,11
|
4,31
|
108
|
63,57
|
4,02
|
51
|
74
|
|
2
|
70
|
67,47
|
3,43
|
41
|
68,04
|
3,77
|
111
|
67,68
|
3,55
|
57
|
76
|
|
3
|
71
|
71,69
|
4,13
|
40
|
71,82
|
3,96
|
111
|
71,73
|
4,05
|
61
|
83
|
|
4
|
29
|
74,37
|
4,12
|
17
|
73,58
|
4,09
|
46
|
74,08
|
4,08
|
64
|
81
|
|
12
|
38
|
95,94
|
5,48
|
23
|
96
|
7,45
|
61
|
95,96
|
6,23
|
84
|
115
|
LSI (cm)
|
24
|
56
|
108,96
|
6,66
|
57
|
113,47
|
5,78
|
113
|
111,23
|
6,6
|
96
|
126
|
Légende . HG . Hauteur au garrot ; PT .
périmètre thoracique ; LSI . Longueur scapulo ischiale ; T . non
sélectionné ; S . sélectionné ; ET . écart
type
![](Evaluation-des-performances-zootechniques-des-bovins-de-race-Borgou-en-selection-a-la-ferme-delev45.png)
SERMENT DES VETERINAIRES
DIPLOMES DE DAKAR
Fidèlement attaché aux directives de Claude
Bourgelat, fondateur de l·Enseignement Vétérinaire dans le
monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés
:
i·avoir en tout moment et en tout lieu le souci de la
dignité et de l·honneur de la profession
vétérinaire ;
d'observer en toutes circonstances les principes de
correction et de droiture fixés par le code de
déontologie de mon pays ;
de prouver par ma conduite, ma conviction, que la
fortune consiste moins dans le bien que l·on a, que dans
celui que l·on peut faire ;
de ne point mettre à trop haut prix le savoir
que je dois à la générosité de ma
patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m'ont permis de
réaliser ma vocation.
Que toute confiance me soit retirer
s·il advient que je me parjure.
EVALUATION DES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES DES BOVINS
DE RACE BORGOU EN SELECTION A LA FERME D' ELEVAGE DE L'OKPARA
-BENIN-
RESUME
Face à une augmentation rapide de la population
africaine, la sélection des races bovines locales, rustiques mais de
faible potentiel génétique, apparaît comme étant la
solution la moins coûteuse pour augmenter les productions de
l'élevage bovin, source par excellence de protéines animales.
Ainsi, au Bénin, un programme d'amélioration
génétique par la sélection de la race Borgou a
été mis en place. La présente étude fait un bilan
à mi-parcours de la dite sélection.
Les performances zootechniques des bovins Borgou en
sélection à la ferme de l'Okpara ont été
évaluées d'Octobre 2005 à Mars 2006. Les données
recueillies concernent, d'une part, le poids et les mesures
barymétriques à âge type de 116 veaux, de 61 bovins d'un an
et de 113 bovins de 2 ans et, d'autre part, les performances de reproduction de
200 vaches.
Deux séries d'analyses ont été
réalisées, la première consistait à analyser les
paramètres zootechniques obtenus à la ferme et la seconde
à étudier l'impact de la sélection sur la croissance des
bovins Borgou.
Les paramètres de reproduction étaient
caractérisés par un âge à la première mise
bas de 46,27#177;7,7 mois ; un intervalle entre-vêlages de 467,26 #177;
113,93 jours, un taux de fécondité de 81,55 #177; 2,85%, et un
taux de mortalité des veaux de 2,04 #177; 1,23%. Les moyennes des
performances de croissance à la FEO ont varié de 19,08 kg
à la naissance à 153,58 kg à 24 mois d'âge alors que
la hauteur au garrot et le périmètre thoracique sont
passés, respectivement, de 62,47 cm et 61,17 cm à 103,61 cm et
125,67 cm.
Les performances obtenues sur la ferme ont été
meilleures à celles du milieu villageois, l'influence du sexe et un
impact positif de la sélection ont été observés.
Toutefois, le progrès génétique observé à
deux ans n'a pas affecté les autres poids à âge type. Ceci
pourrait être la conséquence des faibles corrélations
observées, en général, entre poids à âge
type. Au vu des résultats des recommandations été faites
pour une amélioration des résultats du programme de
sélection.
Mots clés : Bovins-Race Borgou
-Performances zootechniques- Sélection Auteur : Paul
Franck Adéyissimi ADJOU MOUMOUNI
Adresse : 03 BP 1288 Cotonou /Bénin
Courriel : chakirou82@yahoo.fr/
pfranck14@hotmail.com
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