IDENTIFICATION DU JURY
PRESIDENT :
VICE-PRESIDENT :
MEMBRE :
L'ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION ET DE
MAGISTRATURE (ENAM) N'ENTEND DONNER
AUCUNE APPROBATION NI IMPROBATION AUX
OPINIONS EMISES DANS CE MEMOIRE. CES
OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES
COMME PROPRES A LEUR AUTEUR.
iii
DEDICACE
A ma mère Flore HOUNTONDJI et à
son époux Eugène AHIMAKIN pour tout
l'intérêt qu'ils ont porté à mes études ;
A mon père John GODONOU DOSSOU qui m'a
enseigné la rigueur en tout et donné le goût des
études ;
A mes soeurs et frères ;
A tous mes amis.
GODONOU DOSSOU Horace Madjer
REMERCIEMENTS
Que cette page nous offre l'occasion de remercier tous ceux,
familles et amis, qui ont pu nous aider, par leur soutien, leur
disponibilité et par l'intérêt qu'ils ont porté
à ce travail, à oublier un instant que dans l'étude des
relations internationales, l'oeuvre a déjà vieilli alors qu'elle
vient d'être écrite.
Nous tenons tout particulièrement à souligner la
patience et l'attention dont ont fait preuve, le directeur de mémoire le
professeur ADELOUI Arsène-Joel, et Monsieur
SOGLOHOUN Prudent. Qu'ils en soient remerciés, tout
comme le professeur GODONOU DOSSOU John pour la vigilance et
le soin apportés à la recherche dans le cadre de ce travail. Nous
tenons aussi à remercier tous les cadres de la DICODAH.
Enfin, que tous ceux qui ont participé, de près ou
de loin, dans l'élaboration de ce travail, veuillent bien accepter
l'expression de notre profonde gratitude.
SIGLES ET ABREVIATIONS
APD Aide Publique au Développement
CAD Comité d'Aide au Développement
de l'OCDE
CCA Commun Country Assessment (Bilan commun de
pays)
CDEEP Comité Départemental de
suivi de l'Exécution et d'Evaluation des Projets et
Programmes
CNEEP Comité Départemental de
suivi de l'Exécution et d'Evaluation des Projets et
Programmes
CNPC Comité National pour la Protection
Civile
CNR Commission Nationale chargée des
Réfugiés
CNRRR Comité Nationale pour la
Reconstruction, le Rétablissement et la
Réhabilitation
CNS Conseil National de la Statistique
CRS Catholic Relief Services
DICODAH Direction de la Coopération
Décentralisée et de l'Action Humanitaire
DOI Direction des Organisations
Internationales
DPP Direction de la Programmation et de la
Prospective
DPPC Direction de la Prévention et de la
Protection Civile
DSCRP Document de Stratégie de Croissance
pour la Réduction de la Pauvreté
DSRP Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté
EMICOV Enquête Modulaire
Intégrée sur les Conditions de vie des ménages
ENAM Ecole Nationale d'Administration et de
Magistrature
FAO Food and Agriculture Organisation
(Organisation des NU pour l'Alimentation
et l'Agriculture)
FCFA Franc de la Communauté
Financière Africaine
FMI Fonds Monétaire International
GCAH Groupe de Coordination de l'Assistance
Humanitaire
GTZ Gesellschaft für Technische
Zusammenarbeit (Coopération financière
allemande)
HCR Haut Commissariat des NU aux
Réfugiés
IDH Indice de Développement Humain
MAE Ministère des Affaires
Etrangères
MAECI Ministère des Affaires
Etrangères et du Commerce International
MAEIAFBE Ministère des Affaires
Etrangères de l'Intégration Africaine de la Francophonie et des
Béninois de l'Extérieur
MECCAG Ministère d'Etat Chargé
de la Coordination de l'Action Gouvernementale, du
PDPE Plan du Développement et de la
Promotion de l'Emploi
MDEF Ministère du Développement,
de l'Economie et des Finances
MEF Ministère de l'Economie et des
Finances
MFE Ministère de la Famille et de
l'Enfant
MISP Ministère de l'Intérieur et
de la Sécurité Publique
MPPD Ministère du Plan de la Prospective
et du Développement
MS Ministère de la Santé
NTIC Nouvelles Technologies de l'Information et
de la Communication
OCDE Organisation de Coopération et de
Développement Economique
OCHA UN Office for the Coordination of
Humanitarian Affairs (Bureau de
coordination des affaires humanitaires)
OCS Observatoire du Changement Social
OING Organisation Internationale Non
Gouvernementale
OMD Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONG Organisation non gouvernementale
ONU Organisation des Nations Unies
OSD Orientations Stratégiques de
Développement
OXFAM Oxford famine relief committee (ONG
anglaise)
PDD Perspectives Décennales du
Développement
PIB Produit Intérieur Brut
PMA Pays les Moins Avancés
PNUD Programme des Nations Unies pour le
Développement
QUIBB Questionnaires des Indicateurs de Base du
Bien-être
RGPH Recensement Général de la
Population et de l'Habitation
SAH Service Action Humanitaire
SNU Système des Nations Unies
SRP Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
UNFPA United Nations Population Funds (Fonds des
Nations Unies pour la
Population)
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
USAID United States Agency for International
Development (Agence des Etats-Unis
pour le développement international)
VIH/SIDA Virus de l'Immunodéficience
Humaine / Syndrome d'Immunodéficience Acquise
LISTE DES TABLEAUX
Pages
Tableau de bord de l'étude 16
Tableau de synthèse de l'étude 67
GLOSSAIRE
Action sociale Système organisé
d'institutions et de services conçu pour aider les individus
et les groupes à atteindre un niveau de vie, de
santé et de relations personnelles et sociales assez satisfaisant pour
leur permettre de développer pleinement leurs capacités et de
parvenir à un bien-être s'accordant avec les besoins de leur
famille et de la communauté.
Aide au Une action volontaire par un acteur
extérieur pour impulser le
développement développement d'un
pays tiers (Pays en développement). Les conceptions du
développement sont nombreuses, les formes de l'aide le
sont tout autant. L'aide publique au développement (APD), est la forme
la plus connue de l'aide au développement. Mais l'aide au
développement est aussi le fait d'ONG, de fondations...
Aide humanitaire Une forme de solidarité
ou de charité, généralement destinée aux
populations pauvres, sinistrées ou prises dans une guerre.
Assistance aux Action de répondre aux
besoins matériels essentiels d'une personne
personnes vulnérable et de lui apporter
réconfort et/ou soutien psychologique.
Bénéficiaires Terme
spécifique désignant les populations locales auxquelles les
humanitaires viennent en aide, les relations avec elles ne se
situant pas dans une logique marchande.
Catastrophe Situation dans laquelle les
individus et les communautés sont exposés à un
danger tel qu'il menace directement leur vie, ou dans laquelle
les structures économiques et sociales ont été
endommagées à tel point que la capacité de survie
des individus et des communautés est amoindrie.
Développement Terme intégrant un
processus par lequel les communautés, les familles et les
individus deviennent plus forts, peuvent mener des vies plus
pleines et plus productives et devenir moins vulnérables.
L'humanitaire Le monde de l'humanitaire et de la
solidarité internationale est en mutation
depuis une quinzaine d'années, elle se structure et se
professionnalise de plus en plus et la seule bonne volonté ne suffit
plus. L'humanitaire est un secteur d'activités regroupant des
métiers de plus en plus divers. Ainsi l'humanitaire n'est plus seulement
médical mais s'ouvre maintenant à des domaines variés
comme l'éducation, la formation professionnelle, l'économie,
l'eau, l'agronomie, le développement durable.
Intervention en cas Ensemble d'activités
coordonnées visant à répondre aux besoins des de
catastrophe personnes victimes d'une catastrophe.
Mission But général d'une
institution, définissant les valeurs qu'elle défend et ce
qu'elle entend réaliser.
Mission exploratoire Mission au cours de
laquelle une équipe découvre la situation d'un pays ou d'une
région en butte à une urgence humanitaire et tente de cerner les
besoins de la population.
Organisation non gouvernementale
ou ONG
Une ONG est une personne morale qui, bien que
n'étant pas un Gouvernement, intervient dans le champ international. Les
relations juridiques internationales sont en effet traditionnellement des
relations uniquement entre États (ou entre Gouvernements). On
considère parfois le Comité international de la Croix-Rouge comme
l'ancêtre des ONG, bien qu'ayant un statut hybride spécifique
vis-à-vis des États.
Orientations stratégiques
Personnes déplacées à
l'intérieur de leur pays
Ensemble de priorités définies au sein d'une
stratégie globale d'un Gouvernement afin de permettre à celui-ci
de progresser dans l'accomplissement de sa mission.
Personnes forcées ou contraintes de quitter leur foyer
ou leur lieu de résidence habituel en raison de facteurs
extérieurs (violences ou catastrophe, par exemple), et qui n'ont pas
franchi les frontières internationalement reconnues d'un État.
Juridiquement, la responsabilité de protéger les personnes
déplacées à l'intérieur de leur pays incombe au
gouvernement de ce pays (voir <<réfugiés>>).
Portails humanitaires
Outils interactifs de communication basés sur
l'échange et le réseau entre différentes entités
associatives - entre les différents acteurs de la solidarité.
Nés de l'expansion d'Internet et de la volonté de communiquer de
plus en plus ouvertement sur les différentes << missions >>
humanitaires, les portails sont devenus au fil de leur croissance des
instruments de sensibilisation quant aux problématiques du monde, de
recrutement et de recherche de fonds. Amélioration des relations
Nord-Sud, lutte contre la pauvreté et les inégalités,
renforcement des Droits de l'homme, militance en faveur de l'environnement,
aide en cas de catastrophes naturelles ou de conflits armés sont autant
de thèmes largement abordés sur les portails humanitaires.
A titre d'exemple, on peut citer des portails comme : le
portail
Humanitaire.ws, regroupant 12 ONGs
centrales (Médecins sans frontières, Reporters sans
frontières, Urbanistes sans frontières, Ballons du Monde, Enfants
du Monde, Tourism for help, Terre des Hommes Suisse, E-changer, Peace Brigade
International Suisse, ACTED, Ingénieurs du Monde et la
Fédération Genevoise de Coopération).
Réfugié(e) Personne qui, craignant
avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa
religion, de sa nationalité, de son appartenance
à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors
de son pays d'origine et ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut pas se
réclamer de la protection de ce pays ni retourner dans ledit pays.
Renforcement des capacités
|
Expression intégrant deux concepts distincts mais
liés entre eux :
- accroître l'aptitude et la capacité des
Structures nationales à créer de nouvelles ressources et à
tirer le meilleur parti de ces dernières ainsi que des ressources
existantes afin de réaliser de façon durable les objectifs
humanitaires;
- accroître l'aptitude et la capacité des
communautés, des familles et des individus à devenir moins
vulnérables et à vivre une vie plus pleine et plus productive.
|
Sensibilisation Action de mobiliser du soutien
pour une personne, une cause ou une
politique ou de plaider ou parler en sa faveur.
Société civile Vaste ensemble
formé par les groupes non gouvernementaux à caractère
non
commercial et plus ou moins structurés qui ont recours,
de façon organisée, à l'expression collective pour
s'efforcer d'atteindre tout un éventail d'objectifs culturels,
humanitaires et autres.
Stratégie Moyens et méthodes
permettant à une organisation, administration, structure
d'accomplir sa mission aux différents niveaux.
Vulnérable Personne exposée
à des situations qui menacent sa survie.
(personne)
xi
RESUME
Cette étude sur l'aide humanitaire intitulée
«Etude prospective du renforcement de la coordination de l'action
humanitaire du MAEIAFBE» vise à combler un déficit dans le
domaine de la recherche académique constaté dans les centres de
documentation à notre portée.
En analysant l'action humanitaire des ONG
étrangères installées au Bénin, nous voulons, d'une
part, mettre en lumière les potentialités, les avantages, les
incidences que peut avoir l'assistance au développement des organismes
mentionnés de la coopération humanitaire sur le
développement social au Bénin eu égard aux Objectifs du
Millénaire pour le Développement et Orientations
Stratégiques de Développement du Bénin 2006-2011, Document
de Stratégie de Croissance pour la Réduction de la
Pauvreté (DSCRP 2007-2009) à la Vision Bénin 2025
Alafia.
Nous présenterons la problématique, le cadre
physique et méthodologique de notre étude. Cela se fera à
travers les atouts de la coordination de l'action humanitaire de la DICODAH, la
présentation des problèmes spécifiques à la
coordination, puis le ciblage et la résolution de la
problématique grâce à des objectifs spécifiques et
une méthodologie à volet empirique et théorique.
Ensuite, nous analyserons les données et
vérifierons les hypothèses par rapport aux données
collectées et présentées.
Enfin, dans les approches de solutions et conditions de mise
en oeuvre, nous proposerons des mesures, pour une mobilisation de l'assistance
humanitaire et le renforcement des capacités du personnel de la DICODAH,
appuyées par la cohérence des politiques humanitaires et la
promotion de l'efficacité des acteurs humanitaires. Pour ce qui est des
conditions de mise en oeuvre des solutions, nous proposons l'élaboration
d'une stratégie de prise en compte des besoins humanitaires et de
renforcement des capacités du personnel de la DICODAH, puis un cadre
institutionnel et relationnel du renforcement de la coordination de l'action
humanitaire.
Le travail présente les difficultés liées
à la mise en oeuvre de la coordination de l'action humanitaire au
Bénin, difficultés dues à la diversité des
approches d'harmonisation de l'aide humanitaire. Un tableau de synthèse
de cette étude peut être consulté en annexe N°2.
xii
SOMMAIRE
Pages
INTRODUCTION GENERALE 01
Chapitre préliminaire : Cadre
théorique de l'étude 05
Section 1 : Restitution des observations de stage et
ciblage de la 06
problématique
Paragraphe 1 : Ministère des Affaires
Etrangères, de 06
l'Intégration Africaine, de la Francophonie et
des Béninois de l'Extérieur
Paragraphe 2 : Ciblage et vision globale de
résolution de la 09
problématique
Section 2 : Des objectifs de l'étude à la
méthodologie adoptée 14
Paragraphe 1 : Objectifs, hypothèses, tableau de
bord et 14
revue de la littérature
Paragraphe 2 : Méthodologie de l'étude 18
Chapitre premier : De la présentation des
données à la vérification 20
des hypothèses
Section 1 : De la restitution des résultats aux
limites des données 21
Paragraphe 1 : Préparation et réalisation de
la collecte 21
Paragraphe 2 : Présentation et limites des
données 23
Section 2 : Vérification des hypothèses et
établissement 29
du diagnostic
Paragraphe 1 : Analyse des données et
vérification des hypothèses 30
Paragraphe 2 : Etablissement et limites du diagnostic
33
Chapitre deuxième : Conditions d'un
renforcement de la coordination de 36
l'action humanitaire
Section 1 : Solutions envisagées aux
problèmes majeurs 37
Paragraphe 1 : Mesure pour une mobilisation de
l'assistance 37
humanitaire et le renforcement des capacités
du personnel
Paragraphe 2 : Orientation stratégique de la
coordination de 40
l'action humanitaire
Section 2 : Conditions de mise en oeuvre des solutions
42
Paragraphe 1 : Elaboration d'une stratégie de prise
en 42
compte des besoins humanitaires et le
renforcement des capacités du personnel de
la DICODAH
Paragraphe 2 : Cadre institutionnel et relationnel du
46
renforcement de la coordination de l'action
humanitaire
CONCLUSION GENERALE 52
BIBLIOGRAPHIE 54
ANNEXES 57
TABLE DES MATIERES 69
INTRODUCTION GENERALE
La question de l'efficacité globale de l'aide est
apparue dans les années 80, alors qu'on prenait conscience de la
difficulté des pays bénéficiaires à connaître
un véritable développement. Au cours des années 90,
période souvent qualifiée de la « crise de
l'aide1 », les fondements de l'aide et ses justifications
économiques ont été largement remis en cause par la
publication d'études très critiques sur la réalité
de son impact économique, ses effets pervers et les coûts sociaux
des programmes d'ajustement structurels. Les travaux ont alors collectivement
conclu, à l'inefficacité globale de l'aide sur la croissance.
Les travaux de Burnside et Dollar2, en 2000, ont
marqué un tournant dans cette mise en évidence de
l'inefficacité de l'aide en prouvant une efficacité
différenciée selon certains paramètres comme la
qualité des politiques et des institutions des pays
bénéficiaires.
D'autres paramètres ont ensuite été
étudiés comme le rôle des chocs extérieurs (chocs
climatiques ou chocs des prix à l'exportation) sur l'efficacité
de l'aide.
Comme Dollar, certains chercheurs ont même tenté
de déterminer l'allocation optimale de l'aide permettant de maximiser la
réduction de la pauvreté, en calculant l'effet marginal de l'aide
(le nombre de personnes pouvant sortir de la pauvreté grâce
à un dollar d'aide supplémentaire). Ceci a renforcé le
débat sur l'utilisation de critères de performance pour allouer
l'aide en priorité aux pays qui en font l'utilisation la plus efficace
en terme de lutte contre la pauvreté, au détriment d'autres
critères comme leur niveau de développement ou les besoins de
leurs populations.
L'Aide Publique au Développement (APD) reste une
politique mal évaluée, parce qu'elle est partiellement
évaluée, laissant donc une large place aux discours
idéologiques sur son utilité et ses résultats. L'objet de
ce mémoire n'est pas de trancher ce débat sur l'efficacité
de l'aide humanitaire, débat bien trop vaste et complexe.
Néanmoins, il se bornera à déterminer les conditions de
renforcement de la coordination de l'aide humanitaire. En effet,
l'émergence d'un consensus sur la nécessité de renforcer
la coordination de l'aide humanitaire et son appropriation par les pays
bénéficiaires trouve ses racines dans ce paradigme de
l'efficacité de l'aide apparu à la fin des années 90.
1 La part de l'aide des pays donateurs est
passé de 0, 33% de leur Revenu National Brut en 1990 à 0,22% en
2000, pour remonter lentement depuis jusqu'à 0,25% en moyenne en 2005.
Source: CAD de l'OCDE.
2 BURNSIDE C., DOLLAR D., «Aid, Policies and
Growth», American Economic Review 90, 2000, p.847-868. commenté
dans la revue du FMI « Finances& Développement» septembre
2005, p. 19.
Le contexte de notre objet d'étude est donc fortement
marqué par la question de l'efficacité de l'aide. Mais l'autre
grand paradigme qui marque son contexte d'émergence est celui des
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Alors que le
premier débat sur l'efficacité de l'aide trouvait ces racines
dans des recherches académiques, les Objectifs du Millénaire pour
le Développement trouvent leur origine dans une démarche
politique. Ces objectifs ont été adoptés par l'
Assemblée générale des Nations Unies en 2000, en partie
pour remédier à la crise de l'aide. Ces objectifs, au nombre de
huit (8), sont les suivants : faire disparaître l'extrême
pauvreté et la faim, garantir à tous une éducation
primaire, promouvoir l'égalité des sexes et une plus grande
autonomie des femmes, réduire la mortalité infantile,
améliorer la santé maternelle, lutter contre le VIH/Sida, le
paludisme et autres maladies, assurer la durabilité des ressources
environnementales, mettre en place un partenariat mondial pour le
développement.
Ils ont ainsi permis de renouveler la problématique de
l'aide publique au développement en la focalisant sur la lutte contre la
pauvreté extrême au travers d'indicateurs clairs et mesurables que
l'ensemble de la communauté internationale s'est engagé à
réaliser.
C'est dans ce nouveau contexte général,
où certains voient que l'aide doit être marquée par la
priorité accordée aux OMD et à l'efficacité, qu'est
apparue la question de l'harmonisation de l'aide.
On a trop souvent vu des priorités qui n'étaient
pas alignées sur les besoins locaux, une mauvaise orientation des
efforts, des systèmes et des programmes qui manquent de
cohérence, des doubles emplois auraient pu être
évités. Les coûts importants de gestion de cette aide
(procédures,rapports, visites) en terme financier et humain ont
également trop souvent grevé les capacités des pays
bénéficiaires de l'aide. Une des raisons de l'absence
d'efficacité de l'aide repose donc à la fois sur le manque de
coordination dont nous avons choisi spécifiquement le volet humanitaire.
Ici, c'est l'analyse des acteurs humanitaires (de leurs procédures et
des modalités de leurs interventions) et le manque d'appropriation des
stratégies de développement par les pays
bénéficiaires de l'aide qui nous intéressent.
Le concept d'harmonisation de l'aide, tel que défini dans
les différents fora3 de haut niveau qui lui ont
été consacrés depuis quelques années, se veut une
réponse à ces deux sources
3 Ce sont les fora de haut niveau, qui se sont tenu
à Rome et à Paris qui se sont successivement achevé par la
Déclaration de Rome sur l'harmonisation en février 2003 et la
Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide au
développement de mars 2005.
d'inefficacité des flux d'aides.
Des travaux de recherche ont été
réalisés sur la diplomatie gouvernementale. Dans une large
mesure, ces travaux4 ont tendance à montrer le rôle des
ONG dans le débat public et la négociation internationale et font
une analyse sur l'action des ONG face à la gouvernance et la diplomatie,
et enfin font ressortir les enjeux d'une collaboration plus efficace dans la
lutte pour le développement du tiers monde. Ces analyses sont faites par
les acteurs comme d'Orfeuil, Maradeix et autres.
La coopération humanitaire nous incite à mener
nos investigations dans ce champ qui reste à explorer. Il s'agit de
proposer des stratégies d'harmonisation de l'action humanitaire pour que
cette dernière participe effectivement à la réduction de
la pauvreté au Bénin.
En étudiant les potentialités des ONG
étrangères installées au Bénin, nous croyons
étendre notre champ de connaissances sur ces organismes très
dynamiques et incontournables qui sont de grands pourvoyeurs de l'aide au
développement social au Bénin.
Notre intérêt à l'aide humanitaire
provient des arguments avancés en sa faveur et au regard des critiques
formulées contre l'aide en général. Il est unanimement
admis que l'action internationale pour le développement exige
d'importants apports fournis par les pays développés aux pays en
développement. Mais la conception que l'on s'est faite de ces apports a
considérablement évolué dans le temps. A l'origine, on a
cru que le développement se ferait au moyen de l'aide que les pays
développés et la Communauté Internationale apporteraient
aux pays en développement: assistance technique, aide
financière,etc.
Dans cet ordre d'idées, nous aborderons dans un premier
temps, la présentation préliminaire de l'étude qui est
consacrée à la présentation de la problématique, au
cadre physique et méthodologique de notre étude (chapitre
préliminaire). Ensuite, pour procéder à la
résolution de la problématique de notre étude, nous avons
fait une recherche des données qui y sont relatives, et mis en
présence les réalités auxquelles sont confrontées
les structures concernées par l'action humanitaire, pour en tester
l'efficacité (chapitre premier). Enfin, nous présenterons les
solutions envisagées aux problèmes ciblés et les
conditions de mise en oeuvre de ces solutions envisagées (chapitre
deuxième).
4 Henri Rouillé d'Orfeuil, << La
diplomatie non gouvernementale, les ONG peuvent-elles changer le
monde ? >> ; Marie Stéphane Maradeix, << Les
ONG américaines en Afrique, activités et perspectives de 30
organisations non gouvernementales. >>.
Cadre théorique de l'étude
Chapitre préliminaire
Ce chapitre préparatif de l'étude consacré
à la présentation de la problématique, du
cadre physique et méthodologique de notre étude
permettra successivement de faire la restitution des observations de stage, de
cibler la problématique (section 1), puis de présenter les
objectifs de l'étude et la méthodologie adoptée (section
2). Il s'agira d'aborder également l'état des lieux de base puis
de cibler et de spécifier la vision globale de résolution de la
problématique.
Ces différentes sections permettront d'amorcer les
objectifs et les hypothèses à travers une revue de la
littérature. Ainsi l'intégration de ces parties permettra de
retenir une méthodologie précise pour la réalisation de
cette étude.
Section 1 Restitution des observations de stage et
ciblage de la problématique
Cette section permettra de faire l'état des lieux du
Service «Action Humanitaire» (SAH) de la Direction de la
Coopération Décentralisée et de l'Action Humanitaire
(DICODAH) du Ministère des Affaires Etrangères, de
l'Intégration Africaine, de la Francophonie et des Béninois de
l'Extérieur (MAEIAFBE) (paragraphe 1). Aussi allons- nous cibler la
problématique à travers les problèmes majeurs liés
à la coordination de l'action humanitaire de la DICODAH (paragraphe
2).
Paragraphe 1 Ministère des Affaires
Etrangères, de l'Intégration Africaine, de la Francophonie et des
Béninois de l'Extérieur (MAEIAFBE)
Il s'agira de présenter la structure du lieu de stage,
plus précisément la DICODAH qui est le département du
MAEIAFBE concerné par notre étude (A). Ensuite, nous allons
relever les faiblesses du système de coordination de l'action
humanitaire au Bénin (B).
Notre stage s'est déroulé au Ministère
des Affaires Etrangères, de l'Intégration Africaine, de la
Francophonie et des Béninois de l'Extérieur (MAEIAFBE) dont le
département concerné par l'action humanitaire est la Direction de
la Coopération Décentralisée et de l'Action Humanitaire
(DICODAH).
Le Ministère des Affaires Etrangères de
l'Intégration Africaine, de la Francophonie et des Béninois de
l'Extérieur (MAEIAFBE), a créé la Direction de la
Coopération Décentralisée et de l'Action Humanitaire
(DICODAH) pour assurer la coordination de la mobilisation5 des
ressources extérieures humanitaires, de l'assistance et de l'aide
humanitaire destinées aux populations nécessiteuses,
sinistrées, personnes déplacées et aux
réfugiés. Conformément à ses attributions, la
Direction de la Coopération Décentralisée et de l'Action
Humanitaire (DICODAH) est responsable de l'élaboration et de la mise en
oeuvre de la politique de coopération de l'Etat béninois avec les
organisations, les institutions, les structures non gouvernementales
internationales de solidarité internationale. A cet effet, la Direction
de la Coopération Décentralisée et de l'Action Humanitaire
(DICODAH) représente conjointement avec la Direction des Organisations
Internationales (DOI), le MAEIAFBE à la Commission Nationale6
chargée des Réfugiés (CNAR). Elle représente
également le MAEIAFBE au Comité National7 pour la
Protection Civile (CNPC).
Avec l'institution d'un département chargé de la
coordination de l'action humanitaire, de nombreuses améliorations ont
été apportées dans le domaine de l'assistance humanitaire.
Il convient de retenir comme points forts du système de coordination de
l'action humanitaire de la DICODAH :
- l'existence d'un service consacré à l'action
humanitaire dénommé Service Action Humanitaire8, avec
les divisions ci-après :
· Division Développement Social (DDS)
chargée du suivi des activités de l'assistance sociale et
humanitaire, des programmes de développement durable en faveur des
populations défavorisées ou en difficulté.
5 Les attributions de la Direction de la
Coopération Décentralisée et de l'Action Humanitaire
(DICODAH) dans le Décret n°2006-748 du 31 décembre 2006.
6 Créée par Décret n° 97-647
du 31 décembre 1997.
7 Créée par Décret n°85-112
du 5 avril 1985 relatif au Comité National pour la Protection Civile
8 Voir Arrêté n° 008/MAE du 20
février 2007 portant attributions, organisation et fonctionnement de la
DICODAH.
· Division Action Humanitaire, chargée : du suivi
des dossiers de prévention et de gestion des risques de catastrophes
naturelles et humaines, et de la participation à la gestion des
situations d'urgence et mise en oeuvre du système d'alerte
précoce.
- l'existence d'unités secondaires d'activités dans
les divisions, ce qui assure une
rationalité dans le travail administratif.
- la multiplicité d'acteurs humanitaires avec lesquels
la DICODAH collabore. Ces acteurs pourraient augmenter considérablement
la quantité de l'aide humanitaire au profit des populations pauvres.
- l'institution du Comité de Direction9
(CODIR) de la DICODAH, qui est une sphère d'échange entre les
structures de la DICODAH, permet la prise en compte de l'avis de tous les
cadres pour le choix des décisions.
Toutefois, le système de coordination de l'action
humanitaire de la DICODAH est
aussi caractérisé par des points faibles.
B. Problèmes liés à la coordination de
l'action humanitaire
La coordination de l'action humanitaire est malgré tout
confrontée à des problèmes qu'il convient d'identifier. De
manière générale, le Service Action Humanitaire (SAH) de
la DICODAH est confronté aux difficultés de mise en oeuvre de la
coordination de l'action humanitaire.
D'une part, il y a lieu de relever le problème
lié au manque d'état des lieux sur les réels besoins
humanitaires des Ministères techniques et des structures sous tutelle.
En effet, le manque de synergie entre les différents Ministères
concernés par l'aide humanitaire avec la DICODAH ne permet pas une
harmonisation des priorités. Il faut souligner à ce niveau
l'absence d'un mécanisme de centralisation des données relatives
à l'action humanitaire.
D'autre part, il faut s'intéresser aux problèmes
de l'efficacité des activités du SAH. Les activités du SAH
sont marquées par la capacité limitée d'initiative du
personnel. Aussi, existe-il une faiblesse en ce qui concerne la
compétence du personnel du SAH en matière de coordination de
l'action humanitaire. L'insuffisance de formations spécialisées
continues destinées au personnel du SAH ne facilite pas les
activités de coordination attribuées à la DICODAH.
9 Voir Arrêté n° 008/MAE du 20
février 2007 portant attributions, organisation et fonctionnement de la
DICODAH.
Il faut noter que la difficulté de la coordination, du
suivi et du contrôle des activités des acteurs humanitaires
internationaux est un problème majeur qui ne permet pas un suivi
efficace de la coopération humanitaire. En effet, l'ineffectivité
du mécanisme de concertation et de suivi évaluation ne permet pas
de suivre les activités des organisations humanitaires, d'évaluer
l'impact de leurs actions dans les stratégies de réduction des
populations vulnérables.
Paragraphe 2 Ciblage et vision globale de
résolution de la problématique
Pour mieux coordonner l'action humanitaire, il est important de
relever les insuffisances constatées (A) et de veiller au renforcement
de la coordination de l'action humanitaire (B).
A. Amélioration de la coordination de l'action
humanitaire
Dans le but de réduire le nombre très important
de cibles vulnérables et de participer à l'effort de construction
d'une solidarité internationale, le MAEIAFBE a créé la
DICODAH pour coordonner la mobilisation de l'aide humanitaire ou de
l'assistance humanitaire.
En créant la DICODAH, l'Etat béninois s'est
engagé à contribuer à la réduction de la proportion
de la population défavorisée, inverser la tendance de la
dispersion des ressources extérieures humanitaires. Ces objectifs ne
seront atteints que si la DICODAH oriente les stratégies et assure la
cohérence des initiatives. Si la DICODAH exerce une coordination de
l'action humanitaire, qui a un impact positif au niveau général,
il faut noter également l'existence d'insuffisances. En effet, la mise
en oeuvre de la coordination par la DICODAH n'est pas sans
difficultés.
Niveau d'analyse
|
Problématique
|
|
|
|
(Problème général)
|
|
Niveau Général
|
La difficulté de la mise en oeuvre de la coordination de
l'action humanitaire par la DICODAH
|
Niveaux Spécifiques
|
1
|
Problème spécifique 1 :
|
Le manque d'état des lieux sur les réels besoins
humanitaires des Ministères techniques et des structures sous tutelle
|
2
|
Problème spécifique 2 :
|
Le problème de la faible promotion des actions de
solidarité internationale et d'action humanitaire
|
3
|
Problème spécifique 3 :
|
L'insuffisance de formations spécialisées
destinées au
personnel
|
4
|
Problème spécifique 4 :
|
La difficulté de la coordination, du suivi et du
contrôle des activités des acteurs10 humanitaires
internationaux
|
Ces problèmes mis en exergue ci-dessus méritent
de faire l'objet d'analyse approfondie. A présent nous allons libeller
la problématique centrale de notre étude comme suit :
l'amélioration de la coordination de l'action humanitaire de la DICODAH.
Elle découle du problème général qui est « la
difficulté de la mise oeuvre de la coordination de l'action humanitaire
par la DICODAH ». Le choix de cette problématique nous conduit
à retenir comme thème d'étude : étude prospective
du renforcement de la coordination de l'action humanitaire du MAEIAFBE.
B. Renforcement de la coordination de l'action humanitaire
de la
DICODAH
10 Agences humanitaires, Organismes donateurs,
Organisations Internationales Non Gouvernementales étrangères.
Nos observations de stage nous ont permis de découvrir
quelques problèmes au SAH de la DICODAH. Ces derniers constituent autant
de contraintes majeures à résoudre en vue d'optimiser la
coordination de ce service. Ainsi, la mise en oeuvre de nos connaissances
théoriques acquises et notre souhait de voir se renforcer la
coordination du SAH de la DICODAH justifient le choix de notre sujet. Pour ce
faire, un certain nombre de problèmes retiennent notre attention et
prennent en compte nos objectifs.
Au nombre de ceux-ci, nous dénombrons :
? Manque d'état des lieux sur les réels besoins
humanitaires des Ministères techniques et des structures sous tutelle
(problème spécifique n°1)
? Faible promotion des actions de solidarité
internationale et
d'action humanitaire (problème spécifique
n°2)
? Insuffisance de formations spécialisées
destinées au personnel (problème
spécifique n°3)
? Difficulté de la coordination, du suivi et du
contrôle des acteurs humanitaires
internationaux (problème spécifique n°4)
Par ailleurs, le SAH est la section de la DICODAH qui est
chargée de la coordination, du contrôle et du suivi de toutes les
activités des acteurs humanitaires au Bénin. De même, cette
section met en oeuvre et suit les actions relatives à la politique
d'action humanitaire de la diplomatie béninoise. A ce sujet, la DICODAH
doit garantir l'efficacité de la coordination de l'action humanitaire.
Cela permettra sans doute de mieux participer à la politique de
réduction de la pauvreté. C'est la raison pour laquelle nous
pensons axer nos réflexions sur le renforcement de la mise en oeuvre de
la coordination de l'action humanitaire par la DICODAH à travers :
? la mobilisation de l'assistance humanitaire en faveur des
populations
défavorisées ;
? une stratégie de promotion des actions de
solidarité internationale et
d'action humanitaire;
? le renforcement des capacités du personnel ;
? la mise en place des stratégies et procédures
pour faciliter la coordination, le suivi et le contrôle des
activités des acteurs humanitaires internationaux.
Le problème général est la
difficulté de la mise en oeuvre de la coordination de l'action
humanitaire par la DICODAH. Alors, pour tenter de résoudre cette
difficulté, la DICODAH doit dynamiser son système de coordination
de l'action humanitaire.
Le premier problème spécifique est le manque
d'état des lieux sur les réels besoins humanitaires des
Ministères techniques et des structures sous tutelle. La connaissance
des besoins humanitaires par la DICODAH permettra d'éviter la dispersion
des interventions humanitaires dans les départements du Bénin, et
l'orientation de ces dernières vers les poches de pauvreté. La
résolution de ce problème spécifique passe par la
détermination des conditions de mobilisation de l'assistance humanitaire
en faveur des populations défavorisées. Pour ce faire, nous
essaierons de mettre en place un système de mobilisation en nous fondant
sur les idées développées dans la Déclaration de
Paris sur l'efficacité de l'aide au développement de
200511.
Le deuxième problème spécifique est la
faible promotion des actions de solidarité internationale et d'action
humanitaire. La création d'un fonds spécial pour les actions de
solidarité internationale serait un atout considérable dans les
stratégies de coordination de l'action humanitaire. Nous allons proposer
des stratégies pour renforcer la promotion des actions de
solidarité internationale et humanitaire en nous fondant sur les
approches développées sur << Humanitarian Reform » de
la Cellule chargée de la reforme humanitaire de OCHA.12
Le troisième problème spécifique est
l'insuffisance de formations spécialisées destinées au
personnel de la DICODAH.
La formation se définit selon l'encyclopédie
universelle13 comme l'action de former quelqu'un intellectuellement
ou moralement ; c'est l'instruction, l'éducation. Pour pallier ce
problème, nous essaierons de voir comment définir les conditions
de renforcement des capacités du personnel dans le domaine de la
coordination humanitaire, puisque la qualité de leur prestation en
dépend beaucoup.
Le quatrième problème spécifique est la
difficulté de la coordination, du suivi et du contrôle des
activités des acteurs humanitaires internationaux. La
coordination14 se définit en général comme
l'accord de différentes réglementations, éventuellement
contradictoires, afin de prévenir les incohérences sur le
terrain, une présence internationale importante mais
désordonnée pourrait créer des confusions. Selon les
principes15 directeurs du PNUD, l'évaluation est l'analyse
rétrospective des conséquences réelles des projets. Pour
proposer des stratégies et
11 La Déclaration de Paris,
entérinée le 2 mars 2005, est un accord international auquel une
centaine de ministres, de responsables d'organismes d'aide et d'autres hauts
fonctionnaires ont adhéré et engagé leurs pays et
organismes à continuer à augmenter les efforts d'harmonisation,
alignement et gestion axés sur les résultats avec des actions et
indicateurs à suivre.
12 UN Office for the coordination of humanitarian
affairs.
13 Encyclopédie Larousse 1999.
14 Cette définition est tirée de
l'Encyclopédie Wikipeadia, disponible sur :
http://fr.wikipedia.org/wiki/.
15 OCHA, Humanitarian Reform Support Unit, <<
Humanitarian Reform ».
procédures pour faciliter la coordination, le suivi et le
contrôle des activités des acteurs humanitaires internationaux,
nous allons partir des théories de Marie Stéphane
Maradeix16, dans son ouvrage << Les ONG américaines en
Afrique, Activités et perspectives de 30 organisations non
gouvernementales », nos recherches sur Internet viendront appuyer ces
théories.
La finalité de cette étude est de contribuer au
renforcement de la mise en oeuvre de la coordination de l'action humanitaire
par la DICODAH. Au regard des considérations relatives à
l'intérêt ou tendant à circonscrire l'objet de cette
étude, on peut établir la problématique. Le
problème essentiel est de savoir comment renforcer la mise en oeuvre de
la coordination de l'action humanitaire de la DICODAH ?
Si ce problème se pose, c'est parce que les acteurs
humanitaires internationaux exercent leurs activités sans un cadre
institutionnel et relationnel d'action humanitaire. C'est également
parce qu'il n'existe pas une synergie entre la DICODAH et les structures
sectorielles pour la centralisation des besoins humanitaires des populations
défavorisées qui sont bénéficiaires de l'action
humanitaire. En se demandant pourquoi il en est ainsi, on sera amené
à évoquer : comment déterminer les conditions de
mobilisation de l'action humanitaire en faveur des populations
défavorisées pour l'atténuation de leur souffrance ? Quels
sont les domaines dans lesquels interviennent les acteurs humanitaires au
Bénin ? Quel est l'impact de leurs actions sur le développement
durable au Bénin au regard des critiques portées contre la
diplomatie des ONG ? Quelles pourraient être les stratégies et
procédures pour faciliter la coordination, le suivi et le contrôle
des activités des acteurs humanitaires internationaux ?
Section 2 Des objectifs de l'étude à la
méthodologie
adoptée
Cette partie nous permettra de présenter les objectifs
retenus, de formuler les hypothèses relatives aux problèmes
identifiés et d'en déduire ensuite le choix de la
méthodologie adoptée.
Paragraphe 1 Objectifs, hypothèses, tableau de
bord et revue de la
littérature
Pour mener une étude cohérente nous avons retenu
des objectifs, formulé des hypothèses relatives aux
problèmes identifiés (A) et choisi un plan de travail
appuyé par une revue de la littérature (B).
A. Objectifs et hypothèses de l'étude
Nous retenons un objectif général et des objectifs
spécifiques.
L'objectif général que nous poursuivons à
travers la présente étude est de contribuer au renforcement de la
mise en oeuvre de la coordination de l'action humanitaire par la DICODAH. En
vue d'atteindre cet objectif, nous nous sommes fixé des objectifs
spécifiques suivants :
a- Déterminer les conditions de mobilisation de
l'assistance humanitaire en faveur des populations défavorisées
;
b- Proposer une stratégie de promotion des actions de
solidarité internationale et d'action humanitaire ;
c- Définir les conditions de renforcement des
capacités du personnel de la DICODAH ;
d- Proposer des stratégies et procédures pour
faciliter la coordination, le suivi et le contrôle des acteurs
humanitaires internationaux.
Ensuite, notre réflexion s'articule autour de quatre
grandes hypothèses. Ce choix est tributaire des problèmes
spécifiques identifiés et des objectifs fixés. Pour
résoudre ces problèmes, nous avons essayé d'isoler la
cause la plus plausible à leur existence parmi toutes celles qui
pourraient en être la base.
Nos hypothèses sont les suivantes :
La difficulté de la mise en oeuvre de la coordination de
l'action humanitaire par la DICODAH aurait pour cause le manque de
volonté politique.
1- Une parfaite synergie entre la DICODAH et les structures
sectorielles pourrait faciliter la mobilisation de l'assistance humanitaire en
faveur des populations défavorisées.
2- L'élaboration et l'adoption d'une politique nationale
d'action humanitaire et de solidarité internationale pourrait davantage
assurer la promotion des actions de solidarité internationale et
d'action humanitaire.
3- L'élaboration et l'adoption d'un plan de
carrière du personnel du MAEIAFBE
pourraient permettre d'organiser des formations
spécialisées au profit du personnel du SAH de
la DICODAH.
4- L'ineffectivité du mécanisme de concertation et
de suivi évaluation explique
les problèmes de coordination, de suivi et de
contrôle des activités des acteurs humanitaires internationaux.
B. Tableau de bord et revue de la littérature
Pour mener notre étude de façon ordonnée et
garantir une cohérence dans nos idées, nous nous sommes
proposé de réaliser un tableau de bord.
Il présente une synthèse des préoccupations
de notre étude et se schématise comme suit :
Niveau d'analyse
|
Problématique
|
Objectifs
|
Causes (supposées être
à la base des problèmes)
|
Hypothèses
|
Niveau Général
|
Problème général
|
Objectif général
|
Cause générale
|
Hypothèse générale
|
La difficulté de la
mise en oeuvre de la
coordination de
l'action humanitaire
par la DICODAH
|
Contribuer au
renforcement de la mise en oeuvre de la
coordination de
l'action humanitaire
par la DICODAH
|
Le manque de volonté politique
|
La difficulté de la mise en
oeuvre de la coordination
l'action humanitaire par la DICODAH aurait pour cause le
manque de volonté politique
|
|
1
|
Problème
|
Objectif spécifique 1
|
Cause spécifique 1
|
Hypothèse spécifique 1
|
spécifique 1
|
Déterminer les
conditions de
mobilisation de
l'assistance
humanitaire en faveur
|
Le manque de
synergie entre la
DICODAH et les structures sectorielles
|
Le manque de synergie entre la DICODAH et les structures
sectorielles se trouve à la base de l'ineffectivité de
l'état des
lieux sur les réels besoins
|
Le manque d'état
des lieux sur les
réels besoins
humanitaires des
|
Niveaux Spécifiques
|
|
Ministères
techniques et des
structures sous tutelle
|
des populations
défavorisées
|
|
humanitaires
|
2
|
Problème
|
Objectif spécifique 2
|
Cause spécifique 2
|
Hypothèse spécifique 2
|
spécifique 2
|
Proposer une
stratégie de
promotion des actions
de solidarité
internationale et
d'action humanitaire
|
L'insuffisance des
initiatives de la DICODAH
|
L'insuffisance des initiatives de la DICODAH est la base de
la faible promotion des actions
de solidarité internationale et d'action humanitaire
|
Le problème de la
faible promotion des actions de solidarité
internationale et d'action humanitaire
|
3
|
Problème
|
Objectif spécifique 3
|
Cause spécifique 3
|
Hypothèse spécifique 3
|
spécifique 3
|
Définir les conditions de renforcement des
capacités du personnel
|
Le manque de plan
stratégique de suivi de carrière du personnel du
MAEIAFBE
|
L'ineffectivité d'un plan
stratégique de suivi de carrière du personnel du
MAEIAFBE se trouve à la base de
l'insuffisance de formations
spécialisées destinées au
personnel de la DICODAH
|
L'insuffisance de
formations spécialisées
destinées au
personnel
|
4
|
Problème
|
Objectif spécifique 4
|
Cause spécifique 4
|
Hypothèse spécifique 4
|
spécifique 4
|
Proposer des
stratégies et
procédures pour
faciliter la
coordination, le suivi
et le contrôle des activités des acteurs
humanitaires internationaux
|
Le manque de
mécanisme de
concertation et de suivi évaluation
|
L'ineffectivité du mécanisme
de concertation et de suivi évaluation est la cause des
problèmes de coordination, de suivi et de contrôle des
activités des acteurs humanitaires internationaux
|
La difficulté de la
coordination, du suivi et du contrôle des
activités des acteurs17
humanitaires internationaux
|
En ce qui concerne la revue de la littérature, il faudrait
retenir que la restitution de l'état des connaissances est relative
à la question de la coordination de l'action humanitaire.
En effet, nous avons procédé à la lecture de
nombreux documents. Dans le cadre de la réalisation de ce travail,
l'accent est focalisé entre autres, sur les travaux de :
- Henri ROUILLE D'ORFEUIL, << La diplomatie non
gouvernementale, les ONG
peuvent-elles changer le monde ? ». Cet ouvrage
s'interroge sur la participation des ONG au défit du millénaire.
Il s'intéresse entre autres aux rôles des ONG dans le débat
public et la négociation internationale et fait une analyse sur l'action
des ONG face à la gouvernance et la diplomatie.
- Marie Stéphane MARADEIX, << Les ONG
américaines en Afrique, activités et
perspectives de 30 organisations non gouvernementales ».
Ici, cet auteur fait l'étude de ces organisations et de leurs pratiques
dans une région, l'Afrique. Il apporte un éclairage original
17 Agences humanitaires, Organismes donateurs,
Organisations Internationales Non Gouvernementales étrangères.
dans la difficile recherche d'une coopération au
développement plus juste et plus efficace. Ce document fait ressortir
les enjeux d'une collaboration plus efficace dans la lutte pour le
développement du tiers monde ;
- OCHA, Humanitarian Reform support unit, <<
Humanitarian Reform ». Ce document met l'accent sur la mise en oeuvre de
l'approche de responsabilité sectorielle pour renforcer l'action
humanitaire. Ainsi, pour une assistance humanitaire plus efficace, il faudrait
édifier un système d'action humanitaire plus fort et
prévisible.
- Soubédath DJINADOU, << Protection internationale
des enfants réfugiés au
Bénin ; Mémoire cycle I ENAM, 2006 ; l'auteur
recommande la prospection et la promotion de partenariats avec les ONG de
bienfaisance et ou de solidarité internationale installées au
Bénin, pour un renforcement des moyens d'action du gouvernement
béninois, indépendamment de l'appui très
appréciable des organes du SNU18 et de la communauté
internationale.
- La Déclaration de Paris sur l'efficacité de
l'aide au développement, Paris, 2005
- La Déclaration de Rome sur l'harmonisation, Rome,
200319.
Paragraphe 2 Méthodologie de l'étude
La méthodologie consiste en la démarche qui a
abouti à la réalisation du diagnostic de la présente
étude. Pour vérifier les différentes hypothèses
formulées, nous avons opté pour une méthodologie inductive
et déductive, renforcée par une double approche théorique
et empirique. Le diagnostic réalisé servira de base pour la
résolution de la problématique.
A. Approche théorique
Du point de vue théorique, nous nous sommes attelé
à faire une revue documentaire sur la coordination de l'aide
humanitaire, de l'efficacité de l'aide. Tout ceci nous a permis de
18 Au Bénin, c'est le PNUD, PAM, FAO, UNICEF et
autres.
19 Cette déclaration s'inscrit dans le
contexte d'un important effort international dont le but est d'harmoniser les
politiques, procédures et pratiques opérationnelles de nos
institutions avec celles en vigueur dans les pays partenaires en vue
d'améliorer l'efficacité de l'aide au développement, et de
contribuer de cette façon à atteindre les objectifs de
développement pour le Millénaire.
faire le point des idées développées par les
auteurs qui ont mené des réflexions sur la question et de
confronter nos hypothèses à leurs développements.
Notre approche est une combinaison de méthode des
sciences sociales, juridiques, statistiques etc. Elle est autant descriptive
qu'analytique. Tout au long de la recherche, nous allons emprunter les
recommandations de Madeleine Grawitz20. Il sera question d'une
approche pluridisciplinaire qui mettra l'accent sur les aspects politiques,
juridiques et socio-économiques. La méthode descriptive nous
permettra de présenter les acteurs des relations internationales
humanitaires au Bénin. La méthode analytique sera mise à
profit pour l'exploitation des résultats (succès, échec,
difficultés) des acteurs engagés dans l'action humanitaire au
Bénin.
B. Méthodes empiriques retenues
Nos méthodes empiriques utilisées dans la
réalisation de cette étude sont : les observations sur le
terrain, les investigations dans les institutions concernées par
l'action humanitaire au Bénin, les entretiens avec les cadres des
ministères techniques concernés par l'action humanitaire.
A travers les enquêtes, les entretiens, les
investigations dans les structures concernées par la coordination de
l'action humanitaire, la Protection Civile, la Protection Sanitaire, l'action
humanitaire à la découverte des réalités auxquelles
ils sont confrontés dans leurs différentes activités.
Après avoir recueilli leurs réponses et des informations, nous
avons constitué une base de données primaires dont l'analyse et
l'exploitation nous ont permis de vérifier nos hypothèses de
départ. Très utiles les entretiens réalisés
auprès des cadres du MAEIAFBE et plus spécifiquement à la
DICODAH nous ont permis de confirmer ou d'infirmer les constats
effectués sur le terrain.
20 Madeleine Grawitz, Méthodes des sciences
sociales, Paris, Dalloz, 9ème édition, 1993.
Pour procéder à la résolution de la
problématique de notre étude, nous avons fait une recherche des
données qui y sont relatives. Ensuite, nous les avons mises en
présence des réalités auxquelles sont confrontées
les structures concernées par l'action humanitaire pour en tester
l'efficacité.
Nous ferons en section 1 la restitution de la collecte des
données et leur présentation, puis en section 2 nous
procèderons à la vérification des hypothèses et
à l'établissement du diagnostic qui constituent la seconde partie
de ce chapitre.
Section 1 De la restitution des résultats aux
limites
des données
Il s'agit de procéder d'abord à la
présentation du processus de préparation et de
réalisation de la collecte (paragraphe 1) puis, de
présenter les données recueillies tout en relevant leurs limites
(paragraphe 2).
Paragraphe 1 Préparation et réalisation
de la collecte
Une préparation préalable de la collecte a dû
être faite et nous l'exposons d'abord (A) avant de parler de la
réalisation proprement dite (B).
A. Préparation de la collecte
On conviendra qu'une préparation matérielle de
la collecte et un choix des outils appropriés pour la réaliser
étaient nécessaires. A cet effet, un fond documentaire a
été mobilisé et exploré.
De façon spécifique, nous avons pris connaissance
du contenu des documents suivants :
+ Arrêté n°008/MAE du 20 février 2007
portant attribution, organisation et fonctionnement de la Direction de la
Coopération Décentralisée et de l'Action Humanitaire
(DICODAH) ;
+ Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide
au développement, Paris, mars 2005 ; + Déclaration de Rome sur
l'harmonisation, Rome, février 2003 ;
+ Henri ROUILLE D'ORFEUIL, << La diplomatie non
gouvernementale, les ONG peuventelles changer le monde ? >>
Édition La collection << Enjeux Planète. >> 2006 ;
+ Marie Stéphane MARADEIX, << Les ONG
américaines en Afrique, activités et perspectives de 30
organisations non gouvernementales. >> Collection Atelier du
développement, décembre 1990 ;
+ OCHA, Humanitarian Reform support unit, << Humanitarian
reform >> ;
+ Le Comité Sénatorial permanant des Affaires
Etrangères et du Commerce International, << Surmonter 40 ans
d'échec : Nouvelle feuille de route pour l'Afrique subsaharienne,
février 2007, (Report) ;
+ Soubédath DJINADOU, << Protection internationale
des enfants réfugiés au Bénin ; Mémoire cycle I
ENAM, 2006 ;
+ Les OING dans l'action Humanitaire et la solidarité
internationale :
http://www.msf.fr;
+Les OING dans l'action humanitaire et la solidarité
internationale :
http://www.medecinsdumonde
.org ;
+ OING et action humanitaire :
http://www.croix-rouge.fr;
+ L'action des OING dans le concert international :
http://www.acf-fr.org + L'action des
OING :
http:// www.oxfam.qc.ca;
+ Les thématiques de l'humanitaire :
http://www.wikipedia.org/wiki.
Après cette mobilisation, nous avons
élaboré un guide d'entretien dans l'intention de le soumettre
à l'attention des acteurs de la coordination de l'action humanitaire.
Principalement nous l'avons soumis à l'attention des cadres du SAH de la
DICODAH.
B. Réalisation de la collecte
Les divers documents énumérés ci-dessus ont
été mobilisés grâce à une recherche qui nous
a porté vers des structures et centres de documentation. Les plus
importants sont :
1- le Centre de documentation de l'UNICEF Bénin ;
2- la Bibliothèque Patrick Vieira de l'ENAM,
Université d'Abomey-Calavi ;
3- la Bibliothèque du PNUD Bénin ;
4- le Centre de documentation de la DPP21 du
Ministère de la Santé ;
5- le Centre de documentation de l'Institut National de
Statistique et d'Economie. Une fois les documents identifiés, nous avons
procédé à leur lecture attentive pour essayer d'en tirer
des informations relatives au thème de notre réflexion.
Nous avons ensuite procédé à l'interview
avec le questionnaire initialement établi pour servir de guide
d'entretien aux personnes ressources préalablement identifiées.
Après avoir pris connaissance des réponses qu'elles ont
apportées à nos préoccupations, nous avons fait la
synthèse des informations recueillies.
Paragraphe 2 Présentation et limites des
données
Nous avons d'une part restitué les résultats
collectés au cours de notre recherche documentaire et les
différents entretiens que nous avons eus, sur la base du questionnaire
élaboré (A). D'autre part, nous essayons de relever leurs limites
(B).
A. Présentation des résultats de la
collecte
21 La Direction de la Programmation et de la
Prospective.
Les structures nationales et les OING22
concernées par l'action humanitaire au Bénin dans lesquelles nous
avons mené nos entretiens sont : la DPPC, la DPP/MS, Plan International
Bénin, Terre des Hommes Bénin et Oxfam-Québec
Bénin.
- DPPC
La Direction de la Prévention et de la Protection
civile (DPPC). C'est une direction technique du Ministère de
l'Intérieur et de la Sécurité Publique. La DPPC assure le
fonctionnement du secrétariat permanent de la Commission Nationale
chargée des Réfugiés (CNAR)
La DPPC est chargée de mettre en oeuvre une
prévention des sinistres et d'alerter à temps les
autorités et les populations concernées sur toute
l'étendue du territoire national. A cet effet, elle élabore des
plans de sauvegarde et de protection des populations en cas de sinistres et en
cas de catastrophes naturelles.
La DPPC, est aussi chargée d'évaluer les besoins
des populations sinistrées. Elle assure au sein du Ministère de
l'Intérieur et de la Sécurité Publique le
Secrétariat Permanent du Comité National pour la protection
civile (CNPC). Elle assure également le Secrétariat Permanent de
la Commission Nationale chargée des Réfugiés (CNAR).
Pour ce qui est de la collaboration et de la concertation avec
la DICODAH, il faut reconnaître que le MAEIAFBE est membre du CNPC et de
la CNAR où il est représenté par la DICODAH et/ou la
DOI.
- (DPP) /MS
La Direction de la Programmation et de la Prospective (DPP)
est l'organe de conception et de coordination du processus de planification, de
programmation, de budgétisation et de suivi des programmes du secteur de
la santé. A ce titre, elle a les attributions suivantes :
o coordonner l'exécution du processus de planification
stratégique et opérationnelle et préparer les plans de
développement assortis de budgets d'investissement ;
22 Organisations Internationales Non
Gouvernementales.
o établir un plan de collecte des données
sanitaires et coordonner la collecte de données en collaboration avec le
personnel des structures décentralisées;
o agréger les données, les analyser et faire la
retro-information ;
o apporter l'appui nécessaire à la conception
générale, au suivi et à l'évaluation des programmes
du secteur;
o participer aux activités de mise en oeuvre des
projets/programmes du Ministère ; o participer aux négociations
avec les Gouvernements Etrangers relatives aux différents accords et au
suivi des diverses missions ;
o rédiger les protocoles d'accord avec les Gouvernements
Etrangers et les partenaires au développement ;
o coordonner les activités de recherche
opérationnelle en collaboration avec les Directions Techniques ;
o coordonner l'élaboration et le suivi des
différentes politiques du secteur en collaboration avec les autres
Directions ;
o assurer le secrétariat du Comité National de
suivi de l'Exécution et d'Evaluation des Projets et Programmes (CNEEP)
;
o organiser les sessions du CNEEP ;
o coordonner les activités des Comités
Départementaux de suivi de l'Exécution et d'Evaluation des
Projets et Programmes (CDEEP).
De façon globale, la DPP/MS, se charge de
l'élaboration des documents de politique et de stratégie
nationales de développement du secteur de la santé qui
s'étendent sur une certaine période.
Il existe une implication des acteurs des différents
niveaux de la pyramide sanitaire. La DPP/MS retient les grandes orientations du
secteur et définit les principales actions à mener durant une
période donnée qui peut varier de trois (03) à cinq (05)
ans.
Notons que l'adoption du document de Politique et
Stratégies Nationales de Développement du secteur santé
pour la période 2007-2011 est en cours.
- Plan International Bénin
Cette OING est basée dans le département du Mono.
Le Mono23 est caractérisé par une densité
considérable de la population, la pauvreté, les maladies et
l'accès difficile à l'eau potable. Plan International
Bénin travaille à assurer la promotion de l'éducation, la
santé et la formation agricole.
La mission et les interventions de Plan International
Bénin ont pour base la Convention Internationale des droits de l'enfant
du 20 novembre 1989. L'article 28 de cette Convention stipule que tout enfant a
le droit à l'enseignement primaire gratuit et obligatoire. C'est
pourquoi Plan International Bénin s'engage dans la réalisation de
programme sur l'accessibilité et une meilleure qualité de
l'enseignement. Une attention toute particulière est portée
à l'enseignement maternelle et primaire.
- Terre des Hommes Bénin
Terre des Hommes Bénin (Tdh) a démarré
son intervention au Bénin en 1974. Pendant 10 ans, à partir de
1996 à 2006, la Délégation a été binationale
coiffant à la fois le Bénin et le Togo. Les activités
humanitaires de Terre des Hommes Bénin sont concentrées dans deux
domaines prioritaires : la protection de l'enfance et la santé. Elles
sont principalement mises en oeuvre dans la ville de Cotonou et dans les
départements du Zou24 et des Collines25
Dans le domaine de la protection de l'enfance, le Projet
Vivê26 développe ses efforts contre l'exploitation, le
trafic et la maltraitance. Le trafic d'enfants reste au Bénin un
phénomène visible et massif : en effet des milliers d'enfants
sont exploités au vue de tous.
Dans le domaine de la santé, plusieurs projets sont
menés de front. S'agissant de la santé materno-infantile, un
programme de sensibilisation communautaire est mené dans les villages,
ainsi qu'un appui matériel aux centres de santé pour
améliorer la qualité des soins.
Terre des Hommes Bénin dispose d'une unité
d'appui comme le Centre Oasis de Cotonou et le Centre pédiatrique
créé en 1990, qui accueille temporairement des enfants victimes
d'exploitation, de trafic et de maltraitance. Le Centre hospitalier est devenu
en 2000 une unité du Centre Hospitalier Départemental du Zou.
23 Un des douze départements du
Bénin.
24 Un des douze départements du
Bénin.
25 Idem.
26 Résultats Terre des Hommes Bénin
2006, disponible sur :
http:// www.tdh.ch.
Enfin, Terre des Hommes Bénin a des partenaires
stratégiques comme le Ministère de la Santé, le
Ministère de la Famille et de l'Enfant, les institutions sanitaires,
UNICEF, CRS27 et World Vision.
- Oxfam-Québec
Oxfam-Québec est membre d'Oxfam- International, une
confédération de 13 organisations qui travaillent ensemble dans
plus de 10028 pays pour trouver des solutions durables à la
pauvreté et l'injustice. Oxfam-Québec a pour mission d'appuyer
les populations défavorisées des pays en développement qui
luttent pour leur survie, pour leur progrès, pour la justice sociale et
pour le respect des droits humains, de mobiliser la population du Québec
et de faciliter l'expression de sa solidarité pour un monde plus
équitable.
La famille Oxfam fonde l'ensemble de ses actions sur une
approche intégrée du développement, basée sur les
droits fondamentaux de chaque individu : droit à des moyens de
subsistance durables, à des services sociaux de base, à la vie et
à la sécurité, d'être entendu, à une
identité. Dès 1985, Oxfam-Québec s'est engagée
auprès de la population du Bénin dans différents projets
de développement.
Au Bénin, Oxfam-Québec, a exécuté
plusieurs projets29dont Dynamisation de l'agriculture ; Appui
technique aux producteurs, Alphabétisation des femmes de Cotonou.
En 2005-2006, selon le Rapport annuel d'Oxfam-Québec,
le Bénin a bénéficié au titre des projets de
développement durable et d'aide humanitaire d'un montant de 1.556.689
dollars us. Les Secteurs d'interventions d'Oxfam-Québec sont
:
· Environnement
· Alphabétisation / éducation de base
· Protection des enfants et d'autres populations en
situation précaire
· Droits de la personne
· Égalité entre les sexes
· Renforcement organisationnel
27 Catholic Relief Services.
28 Cette donnée est tirée du
document« Unis contre la pauvreté Exiger la justice Plan
Stratégique 2007- 2012 d'Oxfam-Québec » p. 20.
29 13Projets ont été
exécutés entre 2005 et 2006 selon le Rapport annuel 2005-2006
d'Oxfam-Québec, p. 18.
· Sécurité alimentaire / agriculture
· Sécurité du revenu / femmes et
activités économiques / développement communautaire /
secteur privé et activités économiques /.
Comme Projets en cours nous avons :
· Gestion des déchets solides et ménagers
· Défense des droits des enfants et lutte contre la
violence basée sur le genre
· Alphabétisation des femmes
· Campagne de lutte contre les violences basées sur
le genre
· Renforcement de l'agriculture équitable à
travers le pays (riz)
· Dynamisation de l'agriculture auprès de petits
producteurs dans le département du Borgou (anacarde)
· Négociations commerciales pour un accord de
partenariat économique
· Renforcement d'un journal radiophonique communautaire
animé par des jeunes dans la zone du lac Nokoué.
Aussi, en 200730, les Récupératrices
ont participé au Projet de Gestion des Déchets solides
Ménagers d'Oxfam-Québec. Ce projet vise la réhabilitation
environnementale dans les villes de Cotonou, Ouidah et Porto-Novo.
Ainsi, Oxfam-Québec, grâce à ses projets
de développement durable et d'aide humanitaire au Bénin contribue
directement à la lutte contre la pauvreté. Elle joue un
rôle moteur auprès des femmes, des jeunes, des personnes
réfugiées au Bénin.
B. Limites des données
Les résultats exposés ci-dessus comportent des
limites qui méritent d'être présentées. D'abord,
concernant la mobilisation des documents, nous avons rencontré des
difficultés dans le cadre de la recherche documentaire. Les documents
traitant spécifiquement du thème de notre réflexion ne
sont pas suffisamment disponibles.
30 Cette information est tirée du « Guide
de mise en oeuvre de la gestion des déchets solides ménagers
(GDSM) » Oxfam-Québec, mai 2007, p. 1.
Ensuite, les entretiens menés avec les différentes
personnes ressources interrogées, sur la base du guide d'entretien
élaboré n'ont pas permis de trouver toutes les réponses
souhaitées et attendues.
Toutefois, les données collectées nous
permettent de présenter les insuffisances du cadre institutionnel et
relationnel global. En effet, les différentes structures qui ont fait
l'objet de notre présentation des données n'ont pas une
collaboration suffisante avec la DICODAH.
En ce qui concerne la DPPC, elle ne met pas en oeuvre une
réelle action dynamique dans la prévention et la protection
civile. L'évaluation par la DPPC des besoins des populations
sinistrées ne bénéficie pas encore d'une large
vulgarisation, qui pourrait permettre à la DICODAH de mobiliser
efficacement l'assistance humanitaire en faveur des populations
défavorisées. En effet, les populations
défavorisées ne bénéficient pas pleinement de la
diplomatie humanitaire de la DICODAH. Les secours aux sinistrés sont
opérés grâce aux crédits du budget de l'Etat et aux
aides non gouvernementales, qui sont toujours insuffisantes. Or une action
diplomatique envers les ONG étrangères pourrait permettre de
couvrir entièrement les besoins humanitaires de la DPPC.
Quant à la DPP/MS, sa collaboration avec la DICODAH, en
matière d'orientation stratégique dans le secteur sanitaire n'est
pas effective. Si la DPP/MS réussit à associer les
différents acteurs de la pyramide sanitaire, sa concertation avec la
DICODAH n'est pas dynamique. Cet état de choses, ne permet pas à
la DICODAH de connaître les orientations stratégiques dans le
domaine de la santé et d'en informer les acteurs humanitaires.
Enfin, pour ce qui concerne les OING, on se rend compte que le
contenu des relations de coopération humanitaire avec la DICODAH est
axé sur l'information des activités mises en oeuvre sur le
terrain. Il n'existe pas de concertation avant la mise en oeuvre des programmes
ou projets d'assistance humanitaire. Ce qui ne favorise pas l'efficacité
de l'action humanitaire.
Il existe un réel effort pour développer une
nouvelle stratégie de prévention communautaire et l'implication
des structures nationales dans la mise en oeuvre de l'action humanitaire, mais
les partenaires privilégiés de ces ONG sont les Ministères
techniques comme le Ministère de la Santé et le
Ministère de la Famille et de l'Enfant (MFE).
Cet état de choses réduit l'approche de
coordination de la DICODAH qui dans le cadre
d'une action humanitaire efficace doit organiser une concertation
avec les OING sur les nouveaux secteurs prioritaires de la coopération
humanitaire.
Section 2 Vérification des hypothèses et
établissement du
diagnostic
Cette sous partie est consacrée à la
vérification des hypothèses formulées en vue de
répondre aux préoccupations de la problématique.
Après l'analyse des données collectées et la
vérification des hypothèses (paragraphe 1), le diagnostic
établi constituera notre contribution au renforcement de la coordination
de l'action humanitaire du MAEIAFBE (paragraphe 2).
Paragraphe 1 Analyse des données et
vérification des hypothèses
Nous présentons une analyse des différentes
données collectées. De cette analyse, nous dégageons les
éléments de réponses nécessaires à la
vérification des hypothèses formulées (A). Cette
vérification est suivie d'un diagnostic qui permet de confirmer ou
d'infirmer les hypothèses formulées (B).
A. Analyse des données
A l'analyse, l'action humanitaire ne bénéficie
pas encore d'un mécanisme de coordination très dynamique. En
effet, les autorités politiques béninoises n'ont pas encore
perçu les enjeux des actions de développement social liées
à l'action humanitaire.
Si nous faisons une analyse de l'effectivité du cadre
institutionnel et relationnel de la coordination actuelle de l'action
humanitaire, nous nous rendons compte et nous pouvons affirmer que les
défis liés à la coordination de l'action humanitaire au
Bénin sont très importants.
De manière globale, aucune des structures ayant fait
l'objet de notre présentation des données n'a une collaboration
régulière avec la DICODAH, ce qui serait pourtant
bénéfique pour l'efficacité de l'action humanitaire, qui
est un moyen de réduction de la pauvreté au Bénin. Les
relations des OING au Bénin sont de plus en plus effectives avec le MS,
le MFE, le MISP et d'autres ministères techniques. Ces relations
interviennent surtout au cours de l'exécution des projets, des
programmes de ces OING.
Dans ce cas, les actions humanitaires ne seraient pas
régulièrement alignées sur les priorités des
bénéficiaires, bien que ces OING partent des constats
significatifs de la pauvreté des populations. Il faudrait
reconnaître que les priorités retenues par les OING ne sont pas
contraires à ceux faisant l'objet d'orientations stratégiques par
l'Etat béninois. Mais, comme leurs actions ne bénéficient
pas d'un suivi des activités de l'assistance sociale et humanitaire, des
programmes de développement durable en faveur des populations
béninoises défavorisées et d'un suivi des
mécanismes de réduction de la pauvreté, nous ne saurions
affirmer qu'elles sont pleinement bénéfiques pour le
Bénin.
Ainsi, il conviendrait de rendre plus palpables, leurs actions
et de coordonner leur déploiement stratégique sur le territoire
en vue de permettre aux principaux bénéficiaires de tirer le
maximum de profits des activités de ces OING.
En ce qui concerne les structures nationales, l'état
actuel de leur collaboration avec la DICODAH n'est pas encore empreint du
dynamisme et de la synergie nécessaire.
En effet, la concertation recommandée par les
dispositions31portant attribution, organisation et fonctionnement du
MAEIAFBE est difficile à réaliser.
Notre remarque à l'endroit de ces structures techniques
est qu'elles privilégient la concertation avec les partenaires
extérieurs, ce qui est nécessaire, mais une concertation avec la
DICODAH aiderait cette dernière à mieux coordonner l'action
humanitaire. Donc une harmonisation des efforts nationaux et extérieurs
de développement, de réduction de la pauvreté est
nécessaire.
B. Vérification des hypothèses
Avant d'établir le diagnostic et de montrer ses limites
qui font partie de notre démarche méthodologique, on peut
retenir, par hypothèse générale que la difficulté
de la mise en oeuvre de la coordination de l'action humanitaire par la DICODAH
aurait pour cause le manque de volonté politique.
D'abord la première des hypothèses que nous
avions formulées considérait que le manque de synergie entre la
DICODAH et les structures sectorielles se trouve à la base de
l'ineffectivité de l'état des lieux sur les réels besoins
humanitaires. Il ressort des données collectées et
analysées que les structures techniques à savoir la DPPC et la
DPP/MS n'entretiennent pas une concertation régulière avec la
DICODAH. Le niveau de collaboration de ces structures nationales avec la
DICODAH n'est pas à un niveau élevé. Par exemple, en ce
qui concerne la prévention et la protection civile, la DICODAH ne
dispose pas d'une synthèse des besoins des populations
sinistrées.
Donc, une synergie entre la DPPC et la DICODAH
améliorerait la mobilisation de l'assistance humanitaire en faveur des
populations défavorisées. Quant à la DPP/MS, sa
collaboration avec la DICODAH n'est pas dans la perspective de mettre à
disposition de cette dernière les orientations stratégiques
retenues pour le secteur de la santé alors la DICODAH ne saurait faire
un plaidoyer de l'action humanitaire sur les besoins humanitaires des
populations défavorisées.
De ces développements, nous pouvons confirmer que le
manque de synergie entre la DICODAH et les structures sectorielles ne favorise
pas la mobilisation de l'aide humanitaire en faveur des populations
défavorisées. Alors la première hypothèse est
vérifiée.
Notre deuxième hypothèse affirmait que
l'insuffisance des d'initiatives du personnel de la DICODAH serait à la
base de la faible promotion des actions de la solidarité internationale
et d'action humanitaire. En effet, l'ineffectivité d'une
stratégie de promotion ne permet pas la promotion des actions de
solidarité internationale et d'action humanitaire ; c'est ce qui ressort
des constats faits.
Ainsi, l'élaboration et l'adoption d'une
stratégie de promotion des actions de solidarité internationale
et d'action humanitaire pourraient faciliter la promotion des actions de
solidarité internationale et d'action humanitaire dans le cadre de la
coordination de l'action humanitaire. Ainsi, notre deuxième
hypothèse formulée est vérifiée.
La troisième hypothèse quant à elle
estimait que l'insuffisance de formations spécialisées
destinées au personnel aurait pour cause le manque de plan
stratégique de suivi de carrière du personnel du MAEIAFBE, ce qui
ne permet pas d'organiser des formations spécialisées au profit
du personnel. Il nous semble important de relativiser cette
hypothèse.
En effet, l'organisation de formations
spécialisées n'implique pas automatiquement le renforcement des
capacités du personnel. Après la participation à une
formation, il peut ne pas y avoir une appropriation ou internalisation des
enseignements reçus. Nous pouvons alors considérer que notre
troisième hypothèse n'est vérifiée qu'en partie.
Enfin, la quatrième hypothèse formulée
considérait que l'ineffectivité du mécanisme de
concertation, de suivi évaluation est la cause des problèmes de
coordination, de suivi et de contrôle des activités des acteurs
humanitaires internationaux.
Des données collectées et analysées, il
ressort que les principaux acteurs humanitaires conçoivent l'action
humanitaire d'une façon très fragmentée et
dispersée. Cela ne favorise pas une coordination optimale de l'action
humanitaire et une efficacité de l'aide humanitaire. Des
stratégies de suivi et de contrôle des activités des
acteurs humanitaires internationaux pourraient réduire les risques de
chevauchement et de fragmentation. Si la mise en oeuvre de l'action humanitaire
n'est pas harmonisée, c'est la preuve de l'inefficacité du
mécanisme de concertation et de suivi évaluation des
activités des acteurs humanitaires internationaux. Tout ceci induit
l'établissement d'un diagnostic pour notre étude.
Paragraphe 2 Etablissement et limites du diagnostic
L'analyse des différents résultats de nos
recherches nous révèle que la mise en oeuvre de la coordination
de l'action humanitaire est confrontée à certaines
difficultés. Les différentes hypothèses que nous avions
formulées sont vérifiées pour l'essentiel. Nous pouvons
alors établir un diagnostic (A) en déterminant aussi les limites
(B).
A. Etablissement du diagnostic
Ce diagnostic est établi à partir des
éléments suivants :
Elément de diagnostic n°1 :
le manque de synergie entre les structures sectorielles des Ministères
techniques et la DICODAH ne permet pas à cette dernière de
s'approprier les réels besoins humanitaires.
Elément de diagnostic n°2 :
la faible promotion des actions de solidarité internationale et d'action
humanitaire résulte de l'insuffisance des initiatives du personnel de la
DICODAH.
Elément de diagnostic n°3
: l'ineffectivité d'un plan stratégique de suivi de
carrière du personnel du MAEIAFBE ne favorise pas le renforcement des
capacités intellectuelles des agents du SAH/DICODAH par des formations
spécialisées.
Elément de diagnostic n°4
: la difficulté de la coordination, du suivi et du contrôle des
activités des acteurs humanitaires internationaux découle du
manque de mécanisme de concertation et de suivi évaluation.
L'analyse de la coordination actuelle de l'action humanitaire
par la DICODAH nous permet de constater qu'il faut une mobilisation efficiente
de l'assistance humanitaire en faveur des populations
défavorisées. Au regard des nombreuses insuffisances qui existent
dans la coordination de l'action humanitaire au Bénin, on aurait pu
estimer que le manque de synergie entre la DICODAH et les structures
sectorielles n'est pas de nature à rendre performante la coordination
actuelle.
Ensuite, il faut retenir que la capacité de suivi et
d'influence de la DICODAH vis-à-vis des acteurs humanitaires est
insuffisante, de même que sa perception des enjeux stratégiques de
l'action humanitaire.
L'existence de plusieurs structures sectorielles reposant sur
des textes différents, mais concernées par l'action humanitaire,
n'est pas de nature à favoriser l'harmonisation des besoins humanitaires
destinés aux populations défavorisées. On ne
négligera pas non plus la qualité des initiatives de la DICODAH
qui limite la promotion des actions de solidarité internationale et
d'action humanitaire.
Il ressort du développement fait que si les
difficultés liées à la mise en oeuvre de la coordination
de l'action humanitaire étaient aplanies, il s'en suivrait une
amélioration considérable de la coordination de l'action
humanitaire de la DICODAH. Il importe donc de
retenir que l'éradication des divers problèmes
liés à l'action humanitaire est certainement nécessaire.
Elle peut effectivement contribuer au renforcement de la mise en oeuvre de la
coordination de l'action humanitaire par la DICODAH. Ce diagnostic n'est pas
sans limites.
B. Limites du diagnostic
Si le manque de synergie entre la DICODAH et les structures
sectorielles se trouve à la base de l'ineffectivité de
l'état des lieux sur les réels besoins humanitaires, il y a tout
de même lieu de s'interroger sur l'organisation de chaque structure
sectorielle des ministères techniques.
En effet, ces structures sont autonomes et fonctionnent avec
des contraintes d'ordre administrative, financière, organisationnelle
que nous ne connaissons pas. Ces différentes réalités
apparaissent comme de véritables freins à la constitution d'une
synergie d'action. Dans le même ordre d'idées,
l'ineffectivité du mécanisme de concertation et de suivi
évaluation est la cause des problèmes de coordination, de suivi
et de contrôle des activités des acteurs humanitaires
internationaux.
Si l'existence d'un mécanisme clair de concertation et
de suivi évaluation pourrait faciliter la coordination des
activités des acteurs humanitaires internationaux, il n'en demeure pas
moins que les aspects financiers et matériels ne soient disponibles. Les
différentes analyses présentées ci-dessus méritent
tout de même d'être approfondies, compte tenu du fait que nous ne
détenions pas tous les éléments d'appréciation sur
certaines affirmations ou certaines considérations. De même, il
n'est pas évident que la prise de mesures visant à corriger les
nombreuses insuffisances identifiées entraînera
immédiatement et impérativement leur résorption.
Chapitre deuxième
Conditions d'un renforcement de la
coordination de l'action humanitaire
Ici, il s'agira de présenter les solutions
envisagées aux problèmes ciblés et ce dans une
première partie. La seconde partie fera ressortir les conditions de mise
en oeuvre de ces solutions envisagées. Parmi ces approches de solution,
il sera proposé des mesures pour une mobilisation de l'assistance
humanitaire et le renforcement des capacités du personnel, puis une
orientation stratégique de la coordination de l'action humanitaire
(section 1). Ce chapitre sera également consacré à
l'élaboration d'une stratégie de prise en compte des besoins
humanitaires et de renforcement des capacités du personnel de la DICODAH
(section 2).
Section 1 Solutions envisagées aux
problèmes identifiés
Leur présentation est faite sur la base des
problèmes dont elles pourraient permettre la résolution. Ainsi,
nous exposons d'abord les approches de solution aux problèmes relatifs
à la mobilisation de l'assistance humanitaire en faveur des populations
défavorisées et aux capacités intellectuelles du personnel
du SAH de la DICODAH (paragraphe 1), puis les approches de solution pour le
problème de suivi et de contrôle des activités des acteurs
humanitaires internationaux (paragraphe 2).
Paragraphe 1 Mesures pour une mobilisation de
l'assistance humanitaire et le renforcement des capacités du
personnel
Nous préconisons pour une mobilisation de l'assistance
humanitaire la centralisation des besoins humanitaires par la DICODAH (A) et le
renforcement des capacités du personnel de la DICODAH (B).
A. Centralisation des besoins humanitaires par la
DICODAH
Le suivi de l'action humanitaire exige que soient
centralisés et harmonisés les besoins humanitaires des
populations défavorisées recensés sur l'ensemble du
territoire du Bénin. Cette centralisation va permettre la
répartition efficiente des interventions des partenaires au
développement sur les différents secteurs et départements
du pays pour un développement plus équilibré. Ainsi, les
besoins humanitaires concernant l'éducation pour tous, la santé,
l'extrême pauvreté et la faim, l'approvisionnement en eau potable
seront harmonisés par la DICODAH et vont permettre la réalisation
d'un plan d'action national pour l'harmonisation de l'action humanitaire. Ce
document, assorti de propositions claires et mesurables servira à
coordonner les efforts d'aide humanitaire des ONG étrangères.
La DICODAH a tout intérêt à centraliser
les besoins humanitaires. En effet, étant donné l'importance
politique qu'a pris la question de l'harmonisation32de l'aide
à l'échelle internationale, un investissement important sur cette
question, dans le cadre de sa politique humanitaire, devrait constituer pour la
DICODAH un espoir de voir augmenter l'aide fournie par les ONG
étrangères au Bénin. La poursuite de cet agenda de la
centralisation devrait constituer également pour la DICODAH un moyen de
pression sur les acteurs humanitaires. En effet, la logique de centralisation
aurait pour corollaire une perte d'autonomie et de liberté dans les
initiatives d'intervention directe des acteurs humanitaires. Le rapport de
forces qu'elle instituera avec les acteurs humanitaires lui permettrait
également de concentrer son attention sur ceux qui sont les plus actifs
dans ce secteur. Mais, c'est également un moyen pour le MAEIAFBE par le
biais de la DICODAH de renforcer son influence en matière de
coordination d'action humanitaire au Bénin. Une augmentation de l'aide,
consécutive à une meilleure harmonisation de celle existante,
serait sans doute portée à son crédit.
Toutefois, il faut ajouter que le haut niveau d'engagement du
MAEIAFBE sur toutes ces questions de coordination de l'aide ne trouve que peu
d'écho dans les autres Ministères33. Le travail
transversal interministériel a de grosses difficultés à se
mettre en place.
Ainsi, la centralisation des besoins humanitaires et la
rédaction d'un document stratégique seraient un
élément important de l'harmonisation de l'action humanitaire. Il
en est le point de départ indispensable.
B. Renforcement des capacités du personnel de la
DICODAH
Le renforcement des capacités du personnel du SAH de la
DICODAH se décline en renforcement des capacités professionnelles
et en proposition de stratégie de promotion d'actions de
solidarité internationale et humanitaire. Pour ce qui est des
capacités professionnelles, il faut prioritairement oeuvrer à la
qualification professionnelle des agents du SAH de la DICODAH. Pour cela, il
faudra recruter des agents ayant un certain nombre d'aptitudes professionnelles
et morales. Ensuite, il faudra leur assurer une formation appropriée et
spécialisée qui ait un rapport direct avec les tâches
auxquelles ils seront confrontés.
Aussi, le renforcement des capacités professionnelles
des agents du SAH de la DICODAH est très important. On imagine mal un
réel développement social sans que les hommes et les institutions
chargés de concevoir des politiques de les mettre en oeuvre soient
appuyés par des formations spécialisées et
opérationnels. Cela permettra d'approuver la conformité des
objectifs généraux des orientations34
stratégiques de développement des stratégies de
réduction de la pauvreté aux projets/programmes de l'action
humanitaire.
Aussi, l'appui à la professionnalisation devra oeuvrer
à renforcer les compétences en développement social des
cadres ayant en charge la direction de la DICODAH, engagés dans le cadre
des stratégies de réduction de la pauvreté. Ainsi, ces
cadres pourront apprécier les résultats obtenus à l'aune
des objectifs spécifiques dégagés.
En ce qui concerne le renforcement de promotion des actions de
solidarité internationale et d'action humanitaire, il faudrait retenir
que ce renforcement se décline en une stratégie de
33 C'est le constat fait lors de nos collectes de
données et entretiens dans les structures nationales concernées
par l'action humanitaire.
34 Ce sont les différents objectifs retenus
dans le cadre des stratégies de développement, voir « Bilan
commun de pays (CCA)-Bénin » p. 1.
promotion des actions de solidarité internationale et
d'action humanitaire. Les ONG étrangères sont des instruments
privilégiés pour oeuvrer au renforcement des actions de
développement social.
Cette promotion servira de base aux consultations
périodiques avec les organisations humanitaires et tous les autres
partenaires de la solidarité internationale et de l'action humanitaire,
en ce qu'elle viendrait encourager les ONG étrangères aux actions
de développement social, montrer l'importance de leur aide aux
populations bénéficiaires de leur action. Ajoutons que la DICODAH
devra renforcer la promotion des actions de solidarité internationale et
humanitaire pour une mobilisation accrue de l'aide humanitaire. Cette promotion
doit montrer la volonté de l'Etat de favoriser les interventions
humanitaires en faveur des populations défavorisées.
Dans un cadre propice au développement social, la
DICODAH devra apporter un soutien particulier aux ONG étrangères
de solidarité internationale et de l'action humanitaire. Elle pourrait
choisir d'accompagner les ONG étrangères qui interviennent dans
les domaines ciblés par les documents d'orientation de
développement du Bénin : l'éducation, la santé,
l'eau et promouvoir ainsi l'action humanitaire.
Dans cette même optique de promotion des actions de
solidarité internationale et de l'action humanitaire, la DICODAH devra
centrer son intervention sur certains acteurs humanitaires avec lesquels elle
souhaiterait développer des relations privilégiées. Mais,
les autres acteurs humanitaires devraient aussi bénéficier de
promotion.
Paragraphe 2 Orientations stratégiques de
la coordination de l'action humanitaire
Au vue des difficultés liées à la
coordination, au suivi et au contrôle des activités des acteurs
humanitaires, il faudrait envisager une priorité dans l'action
humanitaire (A) et promouvoir l'efficacité des acteurs de l'aide
humanitaire (B).
A. Cohérence des politiques humanitaires
d'intervention des acteurs humanitaires. A supposer que les
acteurs humanitaires coordonnent mieux leurs interventions : les structures
nationales chargées de leur coordination feraient des économies
de temps et d'efforts. Cela améliorerait grandement les
choses35.
D'abord, les ONG étrangères doivent penser
à une stratégie plus efficace de leurs programmes d'aide,
c'est-à-dire qu'elles doivent explorer de nouvelles méthodes
d'exécution de leurs programmes, car nous estimons que cela augmenterait
les effets de l'aide humanitaire sur la réduction de la pauvreté
et même l'accélération des avancées vers les
Objectifs du Millénaire pour le Développement.
L'amélioration de l'efficacité de l'aide est
nécessaire quelles que soient les modalités de l'aide
humanitaire. Et il faudrait faire en sorte que l'aide humanitaire soit fournie
selon les modalités propres à rationaliser la dispersion des
activités des acteurs humanitaires menées aux niveaux local et
sectoriel. Les acteurs humanitaires devraient oeuvrer ensemble à
réduire le nombre de missions sur le terrain et d'études de
diagnostic susceptibles de faire double emploi.
Ensuite, les ONG étrangères pourraient agir
ensemble à l'harmonisation des procédures, plus
précisément l'élaboration de cadre de résultats.
Ainsi, des interventions seraient élaborées plus
stratégiquement. Le nombre d'ONG internationales ayant signé un
accord de siège au Bénin intervenant dans le domaine de
l'humanitaire étant important,36 exige une meilleur
harmonisation entre acteurs humanitaires qui devraient harmoniser leurs actions
et cela entraînerait probablement une grande synergie, en
conformité aux orientations de gouvernance du Bénin.
B. Promotion de l'efficacité des acteurs de l'aide
humanitaire
Dans le cadre de l'action humanitaire, le Bénin
bénéficie de l'assistance humanitaire des organisations,
institutions et structures non gouvernementales étrangères de
solidarité et/ou de bienfaisance. Parmi les stratégies de
renforcement de la coordination de l'action humanitaire, la DICODAH pourrait
favoriser le développement de l'action humanitaire. A cet effet, un
cadre de concertation et d'échange entre les différentes
organisations humanitaires en vue de créer la synergie nécessaire
entre les acteurs humanitaires est très important. Ce cadre de
concertation et
35 Le Comité Sénatorial permanent des
affaires étrangères et du Commerce international du Canada,
<< Surmonter 40 ans d'échec : Nouvelle feuille de route pour
l'Afrique subsaharienne >>p. 72.
36 Plus de 150 ONG selon les données de
<< Information du Rapport d'activité 2003 de la Direction des
Affaires Juridiques et des Droits de l'Homme du MAEIAFBE >>.
d'échange permettra aux acteurs humanitaires de
communiquer davantage ouvertement sur les différents projets, programmes
humanitaires mis en oeuvre au Bénin.
Ainsi, par le biais de ce cadre de concertation, la DICODAH
pourra regrouper la plupart des organisations d'aide humanitaire et de
coopération au développement et fédérer les
différents protagonistes qui luttent pour des valeurs communes. Tout
cela, afin d'encourager le développement des ONG et leurs
activités de coopération, facteur d'amélioration et
d'élargissement de l'aide humanitaire.
Il faut reconnaître que l'action des ONG reste
globalement bénéfique pour les populations auxquelles elles
s'adressent. Quoi qu'il en soit, les échanges sur les pratiques et leurs
actions au Bénin est un point capital de la coordination de l'aide
humanitaire et de l'assistance humanitaire qui devrait être pris comme un
véritable défi, compte tenu du nombre d'acteurs humanitaires
impliqués, ainsi que des conditions de vie locales (politiques et
sociales).
Toutes ces actions, si elles sont mises en oeuvre, auront pour
conséquence directe une grande visibilité des ONG
étrangères au Bénin, une grande valorisation politique de
l'action humanitaire, ainsi qu'une large représentation et
présence dans les fora nationaux et même sous régionaux.
Qu'en est-il à présent des mesures à
prendre pour une mise en oeuvre effective des différentes approches de
solutions préconisées ci-dessus pour résoudre les
problèmes de la mise en oeuvre de la coordination de l'action
humanitaire par la DICODAH ?
Section II Conditions de mise en oeuvre des
solutions
Les approches de solution suggérées ci-dessus ne
seraient d'aucune utilité si les conditions adéquates de leur
mise en oeuvre n'étaient proposées. Ces conditions vont de
l'élaboration d'une stratégie de prise en compte des besoins
humanitaires et de renforcement des capacités du personnel de la DICODAH
(paragraphe 1) au cadre institutionnel et relationnel du renforcement de la
coordination de l'action humanitaire (paragraphe 2).
Paragraphe 1 Elaboration d'une stratégie de
prise en compte des besoins humanitaires et de renforcement des
capacités du personnel de la DICODAH
Le renforcement proposé ne sera effectif que si des
mesures courageuses sont prises. Elles devront prendre en compte aussi bien
l'alignement des priorités pour une viabilité sectorielle (A) que
la stratégie de renforcement des capacités du personnel de la
DICODAH (B).
A. Alignement des priorités pour une
viabilité sectorielle
Les activités des organisations humanitaires au
Bénin sont fortement orientées dans la logique de lutte contre la
pauvreté. Elles visent les régions les plus sensibles sur ce
sujet et pas forcément les plus vulnérables en terme de
pauvreté.
Alors, pour que l'aide humanitaire soit efficace, il faudrait
que la DICODAH joue un rôle pilote en définissant les
priorités sectorielles dans le cadre du développement social.
C'est cette appropriation qui permettra ensuite d'articuler l'apport des
différents acteurs humanitaires de manière coordonnée
autour de ces priorités. Cette appropriation pourrait prendre la forme
d'un document de planification qui servira à la fois de
déclaration de priorités sectorielles du Bénin et d'outil
d'évaluation des résultats obtenus.
Ce document devra être pour les acteurs humanitaires
l'outil de base pour amorcer le processus d'alignement. Ainsi, ce document
élaboré par la DICODAH indiquera les grandes orientations
stratégiques des priorités au Bénin dans le domaine du
développement social.
L'idéal serait que la rédaction du document
stratégique de l'action humanitaire donne lieu à une consultation
avec les ONG étrangères. La rédaction de ce document
stratégique est un élément important de l'harmonisation de
l'aide humanitaire. Il en sera le point de départ indispensable.
De la question de l'appropriation dépend celle de
l'alignement. En effet, pour que les acteurs humanitaires puissent s'aligner
sur les politiques retenues par la DICODAH, encore faudrait-il qu'elles soient
clairement énoncées et qu'une volonté politique soutienne
leur mise en oeuvre. L'utilisation des systèmes nationaux37
par les ONG étrangères serait donc un élément clef
de l'alignement de l'aide humanitaire dans sa dimension technique. Elle devra
faire intervenir la
43 plupart des déterminants de l'efficacité de
l'aide humanitaire : l'appropriation, le renforcement
des capacités, l'alignement et l'harmonisation. Aussi,
l'élaboration du document stratégique devra se faire dans la
perspective d'un accroissement de l'aide humanitaire, il serait d'une grande
utilité s'il se penchait sur les problèmes
stratégiques38à long terme.
La DICODAH devrait, dans l'élaboration de la
stratégie de prise en compte des besoins humanitaires, examiner comment
l'aide humanitaire pourrait contribuer encore plus efficacement à la
croissance et au développement.
Tout ce processus doit donc se concrétiser par une
modification des pratiques à travers : l'élaboration d'une
stratégie nationale de coordination de l'action humanitaire par la
DICODAH sur laquelle les ONG étrangères s'aligneraient.
Cette modification peut se schématiser par la pyramide
ci-après :
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Appropriation
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Alignement
Harmonisation
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* par procédures, il faut généralement
entendre, des dispositifs et procédures en vigueur à
l'échelon national en matière de passation de marchés,
d'évaluation de cadres de résultats et de suivi.
L'alignement des priorités a pour objectif un cercle
vertueux où l'action humanitaire apporte un soutien aux capacités
du Bénin, qui doit encourager et contribuer à une utilisation
plus intégrée et plus efficace de l'aide. La question de
l'alignement de l'aide sur les priorités
38 A savoir l'éducation, la santé,
l'approvisionnement en eau potable.
nationales semble être inséparable de celle de
l'harmonisation des modalités de l'aide entre ONG
étrangères.
B. Stratégie de renforcement des capacités du
personnel de la DICODAH
Le renforcement de l'effectif du personnel du MAEIAFBE en
nombre et en qualité pourrait favoriser une très grande
rationalité dans la mise en oeuvre des services publics de la DICODAH.
En effet, la non identification des besoins du Ministère expose la
DICODAH à des risques.
Pour mener à bien le renforcement
préconisé, il faudrait assurer le recrutement et la formation de
nouveaux agents ; la formation et le recyclage des anciens agents aux
NTIC39 ; l'organisation des voyages d'études et de formation
à l'étranger et le suivi de la gestion de la carrière des
agents. Le recrutement et la formation de nouveaux agents consisteront en
l'identification des besoins du MAEIAFBE, la formation des agents par des
Directeurs et anciens Ambassadeurs, et enfin une répartition devra
être faite dans les directions.
Ensuite, la formation et le recyclage des anciens agents aux
NTIC pourrait se réaliser par l'identification du lieu de formation, la
sélection des agents concernés, toutes ces actions auront comme
référentiel un programme pour le suivi de la formation
préalablement établi.
En ce qui concerne l'organisation des voyages d'études
et de formation à l'étranger, il faut retenir que cela sera rendu
possible par des actions concrètes à savoir : la sélection
des agents, une prospection des bourses d'études et de formation
à l'étranger, la formation du personnel de la DICODAH, plus
particulièrement à la gestion et au suivi évaluation des
projets humanitaires. La rationalisation de tout ceci devra s'opérer
grâce à l'établissement d'une programmation et une
planification des formations.
Enfin, le suivi de la gestion de la carrière des agents
qui sera conditionné par l'établissement et l'adoption d'un plan
de carrière du personnel du MAEIAFBE. Aussi, allons nous proposer la
création d'un fonds central de la coordination humanitaire. Ce fonds
pourrait
39 Nouvelles techniques de l'information et de la
communication.
être alimenté par des canaux divers dont :
subventions, dons, assistance technique, envoi d'expert. Ce fonds40
pourrait être une alternative aux limites des capacités des agents
de la DICODAH qui pourrait permettre de garantir des financements convenables
et souples pour avoir une réponse rapide et pour des situations
d'urgence sous financées.
Au total, le renforcement des capacités du personnel du
MAEIAFBE permettra, tout en consolidant les politiques menées
jusqu'à présent, d'engager les
réformes41nécessaires et de contribuer au renforcement
de la coordination de la DICODAH. Il confortera l'ambition et l'exigence de la
politique humanitaire du MAEIAFBE.
Le contexte sociointernational est de plus en plus
évolutif, la situation42économique et sociale change
profondément au gré des conjonctures. Les enjeux d'hier ne sont
plus forcement ceux d'aujourd'hui. La politique de coordination de l'action
humanitaire doit être adaptée par rapport à
l'environnement. La DICODAH doit anticiper les enjeux de demain.
Paragraphe 2 Cadre institutionnel et relationnel
du renforcement de la coordination de l'action humanitaire
Le renforcement de la coordination de l'action humanitaire de
la DICODAH pourrait se réaliser à travers la mise en place d'un
cadre institutionnel et relationnel dont l'harmonisation de l'action
humanitaire dans le contexte du Bénin (A) et les mécanismes
d'appropriation locale par les acteurs humanitaires (B).
A. Harmonisation de l'action humanitaire dans le contexte
du Bénin
Le point de départ de cette approche de solution
consiste à partir d'une étude43 de cas sur la crise de
la Sierra Leone de 1993 et déboucher sur un contrat de partenariat pour
l'harmonisation de l'action humanitaire au Bénin.
En ce qui concerne l'étude de cas sur la crise de la
Sierra Leone (voir Annexe n°1 pour l'intégralité de la
fiche), elle a consisté à examiner les relations entre les
agences humanitaires. Selon l'étude de cas, les responsables des agences
d'aide humanitaire ont tendance, en
40 C'est inspiré de « Humanitarian Reform
>> OCHA, Humanitarian Reform support unit.
41 Nos suggestions et approches de solutions
évoquées dans notre étude.
42 Le PIB par habitant était de 261000 F CFA en
1999, qui a remonté légèrement en 2005 à 278000 F
CFA, selon le « Bilan Commun de Pays (CCA)-Bénin 2007 >>p.
4.
43 L'étude de cas est tirée du document
« Extrait du Document hors série n°40 La dynamique de la
coordination >> de l'Institut d'Etudes Internationales, Thomas J.Watson
JR, du Centre Pearson pour le Maintien de la Paix.
particulier, dans les situations d'urgence, à confondre
coordination et productivité des relations interpersonnelles,
c'est-à-dire à confondre la question de la coordination et la
question de savoir si les responsables des différentes agences
s'entendent entre eux ou pas. Leur raisonnement est que, si les relations sont
bonnes, alors la coordination pourra se développer ; si elles ne le sont
pas, alors on fera du surplace. Les relations entre les représentants
des agences ne constituent cependant qu'un élément parmi d'autres
de la coordination, même s'il s'agit d'un élément
particulièrement important. Les conflits entre les mandats des
différentes organisations et les lectures variables qui sont faites du
contexte politique sont eux aussi des facteurs qui influencent les relations
entre les institutions. Le problème majeur est le caractère
contradictoire des approches concernant la façon dont les acteurs
humanitaires et nationaux devraient travailler ensemble.
La Commission Nationale pour la Reconstruction, le
Rétablissement et la Réhabilitation (CNRRR) était
censée recevoir les résultats des travaux de tous les groupes de
coordination et conseiller le Comité interministériel du
gouvernement sur les questions de politique humanitaire. En
réalité, cependant, son rôle de coordination était
moins clair et ses relations avec les autres acteurs gouvernementaux
étaient souvent tendues. Un responsable de l'ONU notait ainsi que,
même si la CNRRR avait son propre budget de fonds à distribuer aux
ministères d'exécution, ces ministères s'opposaient
à son rôle de principal coordinateur du travail du gouvernement
dans le domaine humanitaire. Le résultat en était que le
Comité interministériel présidé par la CNRRR ne se
réunissait que rarement. Ce même responsable de l'ONU expliquait
que << la CNRRR avait besoin de soutien pour mettre en marche le
Comité interministériel » et ajoutait que le PNUD
était l'un des obstacles, parce qu'il << concentrait son travail
sur [les ministères d'exécution] afin de les soutenir dans leur
opposition à la CNRRR ». Ce dernier commentaire illustre bien
à la fois la complexité de la participation du gouvernement et le
fait que son rôle était de nature principalement <<
réactive ».Le fait que le PNUD s'était apparemment
rangé du côté des ministères d'exécution
contrastait avec les relations qu'entretenait le Groupe de Coordination de
l'Assistance Humanitaire (GCAH) avec le CNRRR. Dans le même temps, de
nombreuses ONG internationales et de nombreux organismes donateurs gardaient
leur distance par rapport à toutes les figures principales du
gouvernement, à quelques exceptions près. Et le GCAH semblait
certes en mesure de maintenir des relations avec un plus grand nombre d'acteurs
de l'aide humanitaire que toute autre agence ce qui constituait une force
notable et importante - mais, comme le notait un Sierra Léonais qui
avait une certaine expérience de travail tant avec l'ONU qu'avec le
gouvernement du pays, dans son explication convaincante de la
supériorité du GCAH, le GCAH avait surtout pris la tête de
la coordination aux dépens de la CNRRR en raison de sa
« plus grande influence >> et de ses biens meilleurs
relations avec les ONG puissantes bien organisées et bien
financées.
Les responsables de la CNRRR réservaient une bonne part de
leurs critiques aux ONG. Selon eux, les ONG empiétaient sur leur
autorité et leur souveraineté gouvernementale.
Comme le notait un de ces responsables, « les ONG
internationales vont là où elles veulent [et] nous ne pouvons pas
les coordonner. Il s'agit d'un problème grave pour nous. Parfois, les
ONG mettent en place des centres médicaux ou creusent un puits et nous
sommes mis devant le fait accompli. Certaines ONG nous envoient un rapport tous
les mois, mais elle ne nous disent pas combien d'argent il leur reste. Nous ne
connaissons pas leurs plans pour l'avenir. La base de tout le problème
est cependant que les ONG s'adressent aux interlocuteurs qui les arrangent au
sein du gouvernement. Elles font ce qu'elles veulent >>.
La leçon que nous pouvons tirer de cette étude
de cas, quand nous la rapprochons du modus operandi des ONG
étrangères au Bénin, est qu'il faille établir une
convention d'intervention entre la DICODAH et les acteurs humanitaires. Cette
recommandation formulée, s'intègre dans un contexte de
concurrence, de quête d'image, de diversité d'approches
opérationnelles.
Pour ce qui est des activités d'action humanitaire, les
ONG devraient s'aligner sur les priorités du pays dans lequel elles
interviennent. Cette obligation pourrait être précisée dans
un Memorandum of Understanding (MoU) ou un accord signé avec les
autorités du pays d'intervention. Ce MoU pourrait être
élaboré sous la forme d'un contrat cadre de partenariat entre la
DICODAH et les organisations humanitaires. Il aspirera à simplifier les
procédures administratives et à optimiser la mise en oeuvre et
les résultats des projets d'aide humanitaire. Il établira le
rôle, les droits et les obligations des partenaires humanitaires. L'objet
du contrat cadre sera de définir les principes communs qui vont
régir la relation de partenariat entre la DICODAH et les ONG, ainsi que
d'établir les procédures et les règles d'exécution
applicables aux activités humanitaires.
De plus, le contrat cadre de partenariat permettra
d'établir des relations de coopération à long terme entre
la DICODAH et les ONG afin d'assurer la rapidité, l'effectivité
et l'efficacité de l'aide.
Les objectifs principaux du contrat cadre de partenariat serait
de :
? optimiser la mise en oeuvre et les résultats des
activités d'aide humanitaire
avec des principes d'économie et d'efficacité ainsi
que des objectifs bien définis et des indicateurs de performance ;
? simplifier les procédures et clarifier les règles
;
? promouvoir le concept de partenariat de qualité à
travers des partenariats
soigneusement sélectionnés et avec un engagement
d'amélioration.
La qualité du partenariat devra se concrétiser
lors de la mise en oeuvre des projets humanitaires. Cette qualité doit
être basée sur la transparence, la formulation de
stratégies et le développement d'initiatives en quête de
l'efficacité.
Ainsi, la prise en main du processus d'harmonisation de l'action
humanitaire devra devenir une nécessité.
B. Mécanismes d'appropriation locale par les acteurs
humanitaires
Les mécanismes d'appropriation locale par les acteurs
humanitaires concernent l'utilisation de dispositifs communs et
l'amélioration du partage de l'information entre acteurs humanitaires.
L'harmonisation entre acteurs humanitaires pourrait apporter des progrès
importants et devrait être imposée comme un des objectifs majeurs
du renforcement de la coordination de l'action humanitaire.
Le contexte national est assez favorable à
l'harmonisation de l'aide humanitaire. En effet, le nombre d'acteurs
humanitaires est important. En 2003 les ONG et associations
étrangères ayant signé un accord de siège au
Bénin étaient plus de 150.44A ces ONG s'ajoutent les
Agences45 des Nations Unies. Cela induit que les approches communes
seraient plus faciles à réaliser avec ce nombre élargi de
partenaires humanitaires. Il faut noter que les acteurs humanitaires pourraient
chercher à concentrer leurs activités sur les secteurs
ciblés par les documents46stratégiques de
développement du Bénin.
Aussi, les acteurs humanitaires devraient chercher des
complémentarités et constituer des groupes plus restreints de
partenaires humanitaires clefs dans un secteur, pouvoir travailler à
44 Information du Rapport d'activités 2003 de
la Direction des Affaires Juridiques des Droits de l'Homme du MAEIAFBE.
45 A savoir la FAO, le PNUD, l'UNFPA, le HCR,
l'UNICEF, le PAM, l'OMS.
46 Ce sont les objectifs retenus dans les documents
d'Orientations Stratégiques pour développer le Bénin.
l'harmonisation des pratiques et politiques. Ce qui pourrait
rendre plus aisé l'alignement des pratiques harmonisées sur
celles du Bénin.
En ce qui concerne les dispositifs communs,
évoqués plus haut, il faut retenir qu'il s'agit des analyses
conjointes. Ces dernières consisteraient à essayer d'aboutir
à des réflexions conjointes sur la situation
socioéconomique du Bénin, et à s'inspirer de la même
base pour définir sa stratégie. Par exemple, une mission
d'experts pourrait être constituée pour faire une analyse
exhaustive des secteurs potentiels d'intervention dans le domaine de
l'éducation, de la santé, de l'eau. Cette mission devrait faire
l'objet d'une publicité importante auprès des autres acteurs
humanitaires afin de partager les analyses qui en seront tirées. Mais
une analyse commune ne signifie pas qu'on en tire la même conclusion sur
les politiques à adopter pour y faire face.
Quant au partage de l'information, il va consister à
promouvoir la concertation et la collaboration entre acteurs humanitaires.
Plusieurs enceintes de coordination devraient être crées. Une
instance pourrait réunir sur une base semestrielle l'ensemble des
acteurs humanitaires au sein d'un forum où seront évoqués
les progrès en matière d'harmonisation, les nouvelles initiatives
et l'actualité des problématiques de développement que
rencontre le Bénin. Ces fora seront conjointement présidés
par les directions techniques telles que la DICODAH pour le MAEIAFBE et la DPPC
pour le MISP. Ces fora seront un espace d'échanges tout à faire
nécessaire. Le partage d'information sera développé
à travers un Forum National de l'Humanitaire. Ce forum national va
constituer un cadre de concertation, d'échanges entre les
différentes organisations humanitaires en vue de créer une
synergie nécessaire entre les organisations humanitaires.
Enfin, la réalisation d'un Portail humanitaire, qui est
un outil interactif de communication basé sur l'échange et le
réseau entre les différentes entités associatives entre
les différents acteurs de la solidarité internationale serait un
atout majeur dans les actions de renforcement de l'action humanitaire. En
effet, ce Portail humanitaire comportera un annuaire répertoriant les
ONG humanitaires intervenant au Bénin. Il comportera aussi un flux
d'information sur l'humanitaire au Bénin, des liens47utiles
pour l'humanitaire par thème, par secteur et par région
d'intervention.
Les consultations entre acteurs humanitaires permettront de
dégager les orientations et objectifs suivants :
47 Ce sont les adresses électroniques des
OING.
4 la formulation de programmes conjoints ;
4 l'opérationnalisation des groupes
thématiques48 ;
4 la mobilisation et la coordination de l'aide humanitaire ;
4 le renforcement de la visibilité du système de
coordination de l'action humanitaire ;
4 le suivi des orientations de stratégie nationale ;
4 l'évaluation du mécanisme de coordination.
Cette démarche effectuée annuellement permettra de
baliser le programme de mise en oeuvre de l'action humanitaire sur une
période donnée.
48 Comme groupes thématiques nous avons :
l'éducation, l'eau, la santé, l'alphabétisation et les
autres secteurs ciblés par les Orientations Stratégiques.
CONCLUSION GENERALE
L'harmonisation de l'aide au Bénin n'est pas encore
dotée d'un processus spécifique et défini. Elle comporte
encore de sérieuses limites liées à la faiblesse des
stratégies et des institutions du Bénin qui rendent difficile
l'alignement de ses priorités et ses systèmes nationaux.
Mais, ces limites sont également fortement liées au
manque de volonté des acteurs humanitaires de s'inscrire dans une
dynamique d'harmonisation de l'aide humanitaire. L'harmonisation des
procédures demande également une importante volonté
politique.
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement,
en fournissant un cadre commun largement accepté par les donateurs et le
gouvernement, permettent, lorsqu'ils sont bien appropriés par le
gouvernement, comme dans le secteur de l'éducation, de faire des
progrès efficaces et de fédérer les diverses initiatives
du secteur au sein d'une stratégie sectorielle cohérente. Cet
exemple prouve que l'harmonisation peut contribuer à rendre l'aide
humanitaire allouée plus efficace.
Mais, il ne faudrait pas que la question de l'harmonisation de
l'aide finisse par se substituer au débat plus général sur
l'efficacité de l'aide. Les Organismes donateurs peuvent
améliorer la délivrance de leur aide, gagner en
efficacité, réduire les coûts de transaction,
améliorer leurs procédures et ainsi rendre leur aide plus
efficace. La réflexion doit être menée sur les moyens de
faire de l'aide humanitaire un catalyseur efficace du développement
social au Bénin.
Pour améliorer l'efficacité de l'aide humanitaire,
les acteurs humanitaires se doivent de contribuer à la réflexion
sur les dynamiques politiques de développement qui pourraient aider le
Bénin à amorcer le développement social au regard de leur
intervention.
De la même manière, les acteurs humanitaires ne
peuvent se contenter uniquement d'harmoniser et coordonner leur aide entre eux
et de l'aligner sur les priorités du Bénin pour la rendre plus
efficace. Une augmentation des actions de terrain au profit des populations
défavorisées serait très bénéfique.
L'harmonisation recherchée ne doit donc pas se limiter
à une harmonisation entre les différents acteurs humanitaires. Le
gouvernement béninois doit également chercher à harmoniser
ses déclarations d'intentions et les objectifs affichés de ses
politiques de coopération avec l'ensemble de ses politiques.
Après le défi de l'harmonisation, il reste celui de la
cohérence, tout aussi nécessaire, mais sans doute encore plus
difficile à atteindre.
BIBLIOGRAPHIE
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l'Afrique subsaharienne >>, Mimographe, MAECI Canada.
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>> Cotonou, MDEF BENIN.
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Développement du Bénin 2006-2011 Le Bénin émergent
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REVUE
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septembre 2005 » Washington, FMI.
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enfants réfugiés au Bénin. » Mémoire cycle I,
ENAM, 81 p.
II- TEXTES, LOIS ET DECLARATIONS
Arrêté n°008-c du Ministère des
affaires, étrangères portant attribution, organisation et
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http://www.oecd.org/dataoecd/53/38/34579826.pdf.
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III- PRINCIPAUX SITES INTERNET CONSULTES
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www.oxfam.org
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www.un.org
Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) :
www.undp.org/french/
Gouvernement du Bénin :
www.gouv.bj/index.php
Oxfam-Québec :
www.oxfam.qc.ca
Ministère des Relations internationales du gouvernement du
Québec (MRI) :
www.mri.gouv.qc.ca
Ministère des Affaires étrangères et du
Commerce international du Canada (MAECI) :
www.dfait-maeci.gc.ca
Agence canadienne de développement international (ACDI) :
www.acdi-
cida.gc.ca/index.htm
Banque Mondiale (http: //
www.banquemondiale.org)
OCDE (
http:// www.ocde.org)
France diplomatie (http: //
www.diplomatie.gouv.fr)
GTZ (
http:// www.gtz.de)
USAID (
http:// www.usaid.gov)
Aid harmonisation (
http://
www.aidharmonization.org)
Actualité et Droit international (
http:// www.ridi.org/adi)
Terre des homes (
http:// www.tdh.ch)
Plan Bénin (
http://www.plan-international.org/wherewework/westafrica/benin/)
Médecins du monde (
http://
www.medecinsdumonde.org)
Croix- Rouge (
http:// www.croix-rouge.fr)
ANNEXES
ANNEXE N°1
Extrait du Document hors série n°40 La
dynamique de la coordination » de l'Institut d'Etudes Internationales
Thomas J.Watson JR.
Le problème de la coordination des activités
humanitaires en Sierra Léone montre combien les conflits de
personnalité entre acteurs importants peuvent masquer des
difficultés structurales
sous-jacentes et démotiver les intervenants qui
essayent de faire preuve d'originalité et d'innovation. Vers la fin
1998, alors que nous effectuions des recherches sur le terrain en Sierra Leone
dans le cadre de la présente étude, la responsable du PNUD dans
ce pays, Elizabeth Lwanga, était devenue à elle seule le symbole
de ce qui allait bien ou n'allait pas bien dans la coordination humanitaire en
Sierra Leone - selon le point de vue de la personne à qui on
s'adressait. La controverse autour de cette personne indiquait, de façon
générale, une faiblesse dans le schéma global de
coordination et, en particulier, trois problèmes structuraux bien
précis.
Ces problèmes étaient les suivants : la passion
intrinsèquement problématique du PNUD en tant que coordinateur de
l'action humanitaire, la situation d'impasse au sommet de la hiérarchie
de la coordination des Nation Unies et enfin le caractère contradictoire
des approches concernant la façon dont les acteurs internationaux
devraient travailler ensemble.
Le mandat du PNUD
Si le rôle du gouvernement, en tant que responsable en
titre de la coordination, n'était pas négligeable c'était
l'ONU qui avait le pouvoir et la capacité d'orchestrer la coordination
des interventions humanitaires de la communauté internationale. Bon
nombre de participants internationaux pensaient également qu'il n'aurait
pas été approprié pour le gouvernement du pays de
coordonner l'action humanitaire, parce que ce gouvernement n'était pas
neutre dans la guerre civile qui avait entraîné la situation
d'urgence. Au-delà de ce débat de principes, cependant, il y
avait d'autres problèmes pour le gouvernement de la Sierra Leone. La
guerre menaçait sa souveraineté, affaiblissait sa base de
ressources économique et politiques au plan intérieur et
continuait de faire ses relations avec les pays donateurs de processus de
négociation. Les autorités du pays n'avaient d'autre choix
d'accepter l'hégémonie de l'ONU. Ainsi, lorsque le FRU et le CFRA
ont envahi Freetown à deux reprises, les autorités locales se
sont préoccupées davantage (et c'est compréhensible de
leur propre survie que de la coordination des secours.
A mesure que le FRU s'est lentement infiltré dans les
forêts de régions de l'est et du nord de la Sierra Leone, lors des
premières phases de la guerre, la réaction de la
communauté internationale face aux changements dans le pays a
varié. Certaines divisions sont apparues en 1993, lorsque bon nombre
d'agences non liées aux Nations -Unies, qui étaient
présentes depuis longtemps dans le pays, comme l'Agence
américaine pour le développement international (USAID) et les
Catholic Relief Services (CRS), ont commencé à passer de leurs
travail de développement à un travail d'intervention d'urgence.
Dans le même temps, le représentant résident (RR), qui
remplissait également les fonctions de coordonnateur résident
(CR) de toutes les activités des Nations Unies dans le pays faisait
preuve de réticence à l'idée de décrire la
situation comme étant une situation d'urgence sur le plan humanitaire.
Comme l'a admis un représentant du PNUD dans ses déclarations en
1998, « l'urgence a commencé avant qu'on se décide à
l'appeler urgence ». Ce représentant a aussi indiqué que les
attaques des rebelles contre Kabbah en novembre 1994 avaient constitué
« le signal pour l'intervention d'urgence » des Nations Unies a lors
attribué au RR du PNUD un seconde titre ; celui de coordinateur des
affaires humanitaires (CAH). C'est cette décision qui est à
l'origine des divisions et des conflits qui ont suivi.
Le PNUD est une agence de développement comportant une
Divisions des interventions d'urgence (DIU). A la différence de la
plupart des agences d'aide, il adopte une approche axée sur le
développement même pendant les conflits et dans les régions
en guerre. « Toute notre Coordination tourne autour du renforcement de la
Sierra Leone », expliquait Mme Lwanga en octobre 1998. La guerre n'a pas
perturbé les politiques de PNUD, qui avaient été
élaborées en temps de paix. « La seule matière de
traiter avec (le gouvernement), c'est de travailler avec lui »,
continuait-elle, ajoutant aussi que, en tant que RR, son rôle « est
d'harmoniser ce que toutes les agences de l'ONU font sur le plan
opérationnel » et de faciliter leur coopération avec les
autorités politiques du pays d'accueil. Le fait que le PNUD assume le
rôle de coordinateur des affaires humanitaires était
approprié, d'après elle, tout simplement parce que, dans son rang
de responsable de l'aide de l'ONU sur
le terrain, « le coordinateur résident devrait
être le coordinateur des affaires humanitaires ».
Si ce type de déclarations a pu s'attirer des critiques
de la part des autres de l'aide en Sierra Leone, la position de Mme Lwanga
était parfaitement conforme à la mission et aux buts de son
agence. L'un des dirigeants de la DIU au siège social du PNUD à
New York expliquait ainsi le raisonnement consistant à demander au RR du
PNUD dans un pays en guerre de remplir à la fois les fonctions de CR et
celles de CAH dans le pays : « Ces deux [titres] sont combinés dans
une seule et même personne afin un pont entre travail humanitaire et le
travail de développement ». Le fait d'assumer ce double rôle
est important parce que « les agences humanitaires ne prennent pas
l'engagement d'établir des liens avec [les agences] travaillant sur le
plan du développement ». Ce dirigeant ne voyait donc aucune
contradiction et pensait que les deux postes étaient
complémentaires.
Du point de vue du PNUD, la guerre et les situations d'urgence
humanitaire ne détruisent pas les activités de
développement ; elles ne font que les supplanter. Si l'on met en danger
les processus de développement pendant les situations d'urgence, alors
il convient que le PNUD apporte sons soutien à des initiatives de
développement de nature « curative ». Comme l'explique un
document du PNUD, « le souci principal du PNUD a été
s'assurer, au fil du déroulement du conflit, que l'on établisse
des ponts entre les opérations humanitaires et les mesures à
venir en matière d'aide au développement humain ».
Alors que le PNUD se considère comme étant un
défenseur des activités de développement et un organe de
soutien et de facilitation vis-à-vis des institutions gouvernementales,
son énoncé de
mission explique aussi que l'agence est « politiquement
neutre » et « impartiale ». Etant donnée que le
gouvernement de la Sierra Leone était directement impliqué dans
la guerre civile, contradictoires, si ce n'est symptomatiques d'une certaine
schizophrénie. Mais les responsables du PNUD considéraient que
leur approche de guerre et de paix en Sierra Leone était à la
fois cohérente et appropriée. Que ce soit en période de
guerre civile ou en période de paix, comme le notait un responsable du
PNUD en Sierra Leone, « les travailleurs des organismes humanitaires ont
à traiter avec les autorités [gouvernementales] locales pour
pouvoir offrir leurs services à la population ». L'offre
humanitaire exige qu'on ait des relations étroites avec le gouvernement
et qu'on maintienne prudemment une certaine distance vis-à-vis des
groupes d'opposition, poursuivit ce responsable, parce qu'on ne peut
négocier avec [les rebelles du FRU] et s'aliéner ainsi la bonne
volonté du gouvernement ».
Quasiment aucune autre agence
internationale en Sierra Leone n'était en accord avec
l'approche du PNUD. Ainsi, un responsable d'une autre agence de l'ONU à
Freetown faisait une critique qu'on retrouvait un peu partout : « Le PNUD
a pour mandat d'aider le gouvernement pour ce qui est de ses objectifs en
matière de développement. Il incombe par conséquent au
PNUD de se ranger aux côtés du gouvernement.» Si d'autres
agences de l'ONU comme « le Fonds des Nations Unies pour l'enfance
(UNICEF) et le programme alimentaire (PAM) savent offrir l'aide humanitaire
sans prendre parti » dans les conflits civils, le mandat du PNUD, en
revanche, « l'empêche de faire de même ». La
neutralité de l'UNICEF, du PAM et d'autres organismes des Nations Unis
au niveau des opérations d'aide est sans aucun doute discutable.
Mais ce responsable soutenait que, contrairement à bon
nombre d'agences de l'ONU qui ont une expérience considérable en
matière humanitaires, le PNUD « est un parfait débutant
». Le rôle de coordinateur des affaires humanitaires rempli par le
PNUD a constitué, par conséquent, « le plus grand obstacle
à la prise en charge des crises par l'ONU » en tant que
système.
Le PNUD n'a pas pris de telles critiques sans broncher. «
Certaines agences [internationales] s'en fichent complètement de la
Sierra Leone », déclarait un dirigeant du PNUD dans le pays parce
qu'elles se contentent de distribuer de la nourriture, sans se soucier des
aspects politiques de la crise ». A bien des égards, les efforts
humanitaires en Sierra Leone ont grandement souffert de confrontations ouvertes
entre des figures clés de la coordination dans le pays. On a eu ainsi,
un épisode controversé dans la Guinée voisine, qui a
parfaitement illustré la gravité de ces divisions et que
décrirons un peu plus loin.
L'impasse de l'ONU.
Les responsabilités de l'ONU en matière de
coordinateur en Sierra Leone se sont progressivement réparties entre
trois organismes distincts. Au début de la situation d'urgence, c'est le
PNUD qui a dirigé les efforts de coordination. En 1996, une
deuxième agence est arrivée : le Groupe de l'assistance
humanitaire (GCAH), représentant local du Bureau de la coordination des
affaire humanitaires (BCAH) de l'ONU, connu avant janvier 1998 sous le nom de
Département des affaires humanitaires (DAH). L'arrivée du GCAH a
entraîné une répartition des activités de
coordination de l'ONU sur deux niveaux. Mme Lwanga a continué de remplir
les fonctions de coordinateur des affaires humanitaires de l'ONU, tandis que le
GCAH est devenu, de façon informelle, l'organisme facilitant la
coordination de l'intervention humanitaire, dont les participants allaient bien
au-delà de la famille des agences faisant partie de l'ONU.
On s'entendait de la façon générale sur
le fait que le GCAH coordonnerait les activités sous la direction du
PNUD, mais les relations entre ces deux agences étaient perçues
de façon différente de part et d'autre. Les responsables du PNUD
envisageaient leurs relations avec les autres agences humanitaires selon un
point de vue hiérarchique. Ainsi, en évoquant sa vision du PNUD
comme étant l'agence international chargée de la coordinateur des
affaires humanitaires, Mme Lwanga expliquait que « le GCAH est l'organisme
exécutif qui met en oeuvre la coordinateur », sous la supervision
du PNUD, en tant que coordinateur des affaires humanitaire. Le rôle du
GCAH était en recherche décrit par un de ses responsables de
façon non hiérarchisée, à savoir comme étant
le maintien d'un « équilibre entre les agences de l'ONU et les
autres ». Par comparaison au principal centre d'intérêt du
PNUD, à savoir la coordination entre le gouvernement du pays d'accueil
et les agences de l'ONU, il considère la mission du GCAH comme
étant beaucoup plus vaste et incluant d'autres intervenants. Pour le
GCAH, les « acteurs de la coordination » comprenaient non seulement
l'ONU et les agences du gouvernement du pays d'accueil, mais aussi les «
autres parties concernées par le conflits : les ONG locales et
internationales, les organisations communautaires comme les groupes
d'agricultures et les groupes de femmes, les leaders, les leaders des tribus et
autres leaders traditionnels et les leaders religieux ».
Le fait que le PNUD déléguait la
responsabilité de la coordination des affaires humanitaires au GCAH,
mais mettait aussi en oeuvre ses propres activités de
développement est tout particulièrement symbolique du conflit
entre les différentes conceptions de la coordination.
Ainsi, un responsable du GCAH à qui on demandait
pourquoi le travail de développement du PNUD n'était pas
coordonné avec les activités humanitaires répondait, avec
une grande frustration, que c'était « parce que le PNUD fait du
développement » et que le GCAH n'en fait pas. Ce qui était
sous-entendu, c'est que le PNUD considérait que son double rôle
sur le plan du développement et sur le plan humanitaire n'était
pas contradictoire. Les activités de développement du PNUD
sapaient cependant sa crédibilité en tant que coordinateur des
affaires humanitaires. Son travail sur le plan du développement et sur
le plan humanitaire était peut être par le PNUD comme étant
une bonne combinaison de « développement de nature curative »
et d'action humanitaire, mais, pour de nombreux autres acteurs de la
communauté internationale, cette approche semblait chercher
délibérément à créer la division. A leurs
yeux, en effet, le travail de développement du PNUD, axé sur le
gouvernement du pays, était directement en désaccord avec ses
responsabilités sur le plan de la
coordination des affaires humanitaire, qui auraient dû
s'inspirer du principe d'impartialité. Le style de leadership
adopté par Mme Lwanga en tant que CAH et l'approche distincte
adoptée par le PNUD en matière d'intervention humanitaire ont
ainsi contribué à les isoler, elle et son agence, de bon nombre
sinon de la plupart des autres responsables internationaux et des ONG en
particulier, tout en leur permettant de maintenir des relations étroites
avec les autorités de la Sierra Leone.
L'émergence d'une troisième entité
onusienne au sommet de la structure de coordination, à
savoir la Mission d'observation des Nations Unies en Sierra Leone (MONUSIL), a
encore compliqué davantage la situation. Cette mission, établie
par le Conseil de sécurité de l'ONU le 13 juillet 1998, de
situait, non pas avec le PNUD et GCAH dans les locaux de l'ONU au centre-ville
de Freetown, mais sur une colline avec vue sur la ville. Pour de nombreux
intervenants internationaux, cette localisation symbolisait la position
séparée assumée par cette nouvelle instance de l'ONU dans
la structure de coordination.
La MONUSIL était dirigée, à l'origine,
par Francis Okello, le représentant spécial du Secrétaire
général (SRSG) pour la Sierra Leone. Son personnel avait une
grande composante militaire, mais comprenait également des observateurs
des droits de l'homme du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits des
l'homme (HCDH-ONU). Le MONUSIL avait pour responsabilité de surveiller
la situation sur le plan militaire et sur celui de la sécurité et
de rendre compte des violations des droits de l'homme, mais son rôle en
matière de coordination était moins clair. Un des dirigeants de
la MONUSIL expliquait que l'arrivée de la mission en Sierra Leone ne
perturbait pas la structure de coordination existante ; elle prenait simplement
la tête des opérations. « Une fois qu'un SRSG de l'ONU
arrive, expliquait-il, il prend automatiquement la tête de la famille des
agences de l'ONU. Il coordonne leurs activités sans enfreindre le mandat
des autres agences de l'ONU. » Le rôle du SRSG à la
tête de la famille était considéré comme venant
compléter les activités existantes de l'ONU et non comme une
source d'interférence, parce que « le SRSG ne s'implique pas dans
les questions d'ordre local »
A l'automne 1998, cependant, les relations entre le PNUD et la
MONUSIL étaient devenues difficiles. Les lignes défissent
l'autorité de chacun étaient floues. Un responsable de l'ONU en
Sierra Leone expliquait qu'il fallait s'y attendre, puisque les deux groupes
tiraient leur autorité de départements différents de
l'ONU. « Le SRSG relève du Conseil de sécurité de
l'ONU, disait ce responsable, tandis qui le RR du PNUD relève de
l'Assemblée générale des Nations Unies ». Il
expliquait également que la politique de l'ONU était d'attribuer
la plus haute
responsabilité au SRSG, tandis que le RR/CAH avait pour
responsabilité de mettre en oeuvre des tâches spécifiques
de coordination, en consultation avec le SRSG.
Selon bon nombre d'ONG, le conflit entre le PNUD et la MONUSIL
devenait de moins en moins important. Comme le disait un responsable d'ONG de
longue date, (( les structurales coordination se sont développées
en dépit du RR/CAH et, lorsque la MONUSIL est arrivée, la
structure de coordination était déjà en place ». Le
CAH de la PNUD, ajoutait-il, (( avait essayé d'empêcher les ONG de
participer à la coordination » et avait échoué.
Plusieurs ONG ont en effet noté qu'elles avaient, au bout du compte,
simplement ignoré le PNUD et travaillé en collaboration avec le
GCAH en vue de créer une stratégie de coordination plus globale,
alors même que le PNUD et la MONUSIL, qu'elles percevaient comme
étant favorables au gouvernement et détachés de la
scène plus globale de l'aide humanitaire, suivant une voie
séparée.
En somme, la présence de trois acteurs institutionnels
relevant de l'ONU, qui se considéraient tous trois comme étant
des leaders en matière de coordination, mais qui étaient
perçu différemment par les autres acteurs de l'aide humanitaire,
a compliqué l'exercice de la coordination sur le terrain, mais ne l'a
pas entièrement miné. En 1998, les responsables de la plupart des
ONG et du comité international de la Croix-rouge (CICR) semblaient
considérer le PNUD, la MONUSIL et le gouvernement de la Sierra Leone
comme étant essentiellement la même unité. Une telle
alliance, qu'elle ait été réelle ou perçu sapait de
toute évidence la crédibilité de la MONUSIL et du PNUD en
tant qu'agents de coordination. Les opinions concernant le GCAH étaient
divisées, mais même ceux qui étaient méfiants
à l'égard de son rôle de coordination trouvaient que ses
responsables étaient accessibles. Le GCAH n'a peut-être jamais
été le leader de la coordination consacré par l'ONU, mais
ce sont ses responsables qui étaient les coordinateurs les plus
efficaces. Le GCAH se situait peut-être au bas de la hiérarchie de
l'ONU, mais il a collaboré avec un vaste éventail d'acteurs de
l'aide humanitaire et du point de vue de la plupart des observateurs, a
généralement réussi dans son rôle. Le
rôle du gouvernement du pays
En Sierra Leone, les structure de
coordination incorporaient souvent en leur sein le
représentant officiel avec qui les responsables des agences
internationales préféraient traiter, au lieu de la personne de
range du ministère du gouvernement approprié. Les responsables
des gouvernementaux étaient souvent soit incompétents, soit
corrompus, soit les deux. Le fait d'ignorer ainsi les relations formelles de
coordination avec le gouvernement en vue de trouver des solutions aux crises
urgentes
risque cependant d'avoir crée de nouveau problèmes
durables.
(( Les `'bonnes» personnes [au sein du gouvernement] sont
repérées comme étant des points d'entrée,
déclarait ainsi un responsable d'une ONG. Tout le monde s'adresse alors
à [elles] pour tout et bien vite, elles deviennent incapables de faire
quoi que ce soit de façon appropriée.
C'est un cercle potentiellement vicieux et leurs
collègues [au gouvernement] finissent [bientôt] par appeler de
telles personnes les `'mignons des donateurs» et par considérer
qu'elles sont à la solde d'intérêts étrangers [et]
ne sont pas de vrai patriotes ». En choisissant les représentants
gouvernementaux avec lesquels elles veules travailler, les agences
internationales envoyaient un message clair aux autorités de Freetown
concernant les rapports de pouvoir. Ces agences se défendaient en disant
que cela permettait d'accélérer les choses, qu'elles ne faisaient
cela que pour aller vite et sauver des vies. Du point de vue du gouvernement,
cependant, le message était perçu différemment :
c'était les agences internationales, et non le gouvernement, qui avaient
le pouvoir dans le pays.
Que rôle en matière de coordination devait jouer
le gouvernement dans un pays qui est en guerre et déchiré par les
situations d'urgence humanitaire ? On n'a jamais trouvé réponse
à cette question en Sierre Leone. A la différence d'états
en situation d'échec, comme la Somalie au début des années
1990, le conflit civil en Sierra Leone a affaibli l'Etat sans jamais le
détruire. Même lorsque le CFRA et le FRU ont envahi Freetown et
entraîné l'exil du président Kabbah, son gouvernement a
continué de bénéficier de la reconnaissance de la
communauté internationale et à jouer un rôle dans les
affaires intérieures du pays. Pour bon nombre d'ONG internationales et
d'organismes donateurs en Sierra Leone, le problème de la tension entre
le maintien du savoir de neutralité (afin de permettre à toutes
les victimes du conflit d'avoir accès à l'aide internationale) et
la mise en place d'une sorte de relation de travail avec le gouvernement s'est
avéré difficile à résoudre. Cette tension est
devenue un thème récurrent dans la politique de la coordination
dans ce pays. Elle minait les efforts en vue de trouver une approche commune
pour les actions dans le pays et soulignait la nécessité d'agir
de façon concertée.
Les agences internationales qui étaient
attachées plus fermement aux principes de la neutralité et de
l'impartialité percevaient ce qui faisait la force principale du PNUD
pendant les années de crise à savoir le maintien de bonnes
relations avec le gouvernement de la Sierra Leone comme une faiblesse. Cette
perception était tout particulièrement prononcée chez les
ONG, car bon nombre d'entre elles étaient en opposition avec la
commission
centrale du gouvernement pour la coordination de l'aide
humanitaire, c'est-à-dire la Commission nationale pour la
reconstruction, le rétablissement et la réhabilitation (CNRRR).
Cette commission, créée spécialement par le gouvernement
pour coordonner l'aide apportée aux ministères d'exécution
(comme le ministère de la Santé et le ministère de
l'Education), cherchait à renforcer la mainmise sur la structure de
coordination internationale, en se positionnant comme l'homologue du GCAH.
La CNRRR était censée recevoir les
résultats des travaux de tous les groupes de coordination et conseiller
le Comité interministériel du gouvernement sur les questions de
politique humanitaire. En réalité, cependant, son rôle de
coordination était moins claire et ses relations avec les autres acteurs
gouvernementaux étaient souvent tendues. Un responsable de l'ONU notait
ainsi que, même si la CNRRR avait son propre budget de fonds à
distribuer aux ministères d'exécution, ces ministères
s'opposaient à son rôle de principal coordinateur du travail du
gouvernement dans le domaine humanitaire. Le résultat en état que
le Comité interministériel présidé par la CNRRR ne
se réunissait que rarement. Ce même responsable de l'ONU
expliquait que « la CNRRR avait besoin de soutien pour mettre en marche le
Comité interministériel » et ajoutait que le PNUD
était l'un des obstacles, parce qu'il « concentrait son travail sur
[les ministères d'exécution] afin de les soutenir dans leur
opposition à la CNRRR », apparemment rangé du
côté des ministères d'exécution contrastait avec les
relations qu'entretenait le GCAH avec le CNRRR. Dans le même temps, de
nombreuses ONG internationales et de nombreux organisme donateurs gardaient
leurs distances par rapport à toutes les figures principales du
gouvernement, à quelques exceptions près. Et le GCAH semblait
certes en mesure de maintenir des relations avec un plus grand nombre d'acteurs
de l'aide humanitaire que toute autre agence ce qui constituait une notable et
importante mais, comme le notait un Sierra Léonais qui avait une
certaine expérience de travail tant avec l'ONU qu'avec le gouvernement
du pays, dans son explication convaincante de la supériorité du
GCAH avait surtout pris la t^te de la coordination aux dépens de la
CNRRR en raison de sa « plus influence » et de ses bien meilleurs
relations avec les ONG puissantes bien organisées et bien
financées.
Les responsables de la CNRRR réservaient une bonne part
de leurs critiques aux ONG. Selon eux, les ONG empiétaient sur leur
autorité et leur souveraineté gouvernementale.
Comme le notait un de ces responsables, « les ONG
internationales vont là où elles veulent [et] nous ne pouvons pas
les coordonner. Il s'agit d'un problème grave pour nous. Parfois, les
ONG mettent en place des centre médicaux ou creusent un puits et nous
sommes mis devant le fait accompli. Certaines ONG nous envoient un rapport tous
les mois, mais elle ne nous disent pas combien d'argent il leur reste. Nous ne
connaissons pas leurs plans pour l'avenir. La base de tout le problème
est cependant que les ONG s'adressent aux interlocuteurs qui les arrangent au
sein du gouvernement. Elles font ce qu'elles veulent. »
D'autres responsables du gouvernent considéraient
également les ONG comme une menace pour leur souveraineté. Ils
avaient du mépris pour elles parce qu'elles oeuvraient en dehors du
gouvernement et se concentraient sur des activités de nature humanitaire
au lieur de s `attaquer à ce qui était, selon les termes d'un
responsable de la CNRRR à la fin 1998, « nécessaire
aujourd'hui, c'està-dire le travail en développement ». Dans
une interview avec un responsable du gouvernement, sa conclusion était
que « peut-être il faudrait que nous faisions comme les Rwandais ou
les Ethiopiens » c'est-à-dire qu'ils expulsent certaines ONG du
pays. Il est ainsi à noter que, même si les organismes donateurs
comme l'Office d'aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO) et
l'office of Foreign Disaster Assistance (OFDA) de USAIS gardaient leurs
distances vis-à-vis des responsables du gouvernement, ils ne subissaient
pas les critiques adressées aux ONG, peut-être parce que le
gouvernement continuait à essayer d'avoir accès à leurs
fonds.
Les relations entre les responsables internationaux et les
responsables nationaux illustraient bien l'impact du caractère
sélectif des action sur la coordination. Le fait que les ONG mettaient l
`accent sur l'efficacité de l'offre des services mettaient en
colère bon nombre de responsables du gouvernement, alors que les
organismes donateurs, quant à eux, finançaient de tels groupes en
raison de leur capacité d'obtenir des résultats ». Comme
l'expliquaient des responsables d'ECHO et de l'OFDA, « nous
finançons [ensemble] les ONG directement » parce que ce sont les
acteurs principaux, des « professionnels ». Il est possible que cette
attitude des organismes donateur ait contribué à susciter
à rancoeur du gouvernement du pays. Par comparaison, le gouvernement et
les ONG locales ont reçu relativement peu de financement de
l'extérieur pendant les années de guerre.
Le message collectif des agences internationales était
qu'elles avaient la maîtrise du jeu de la coordination et qu'elles
accordaient une plus grande priorité à la réponse aux
besoins des populations qu'au respect de la souveraineté. Cette approche
fait, bien entendu, partie intégrante de l'action humanitaire dans les
situations de guerre civile. Mais la question de savoir si les agences
étaient en mesure de conserver la maîtrise du jeu de la
coordination allait faire surface par la suite à Ngara.
Là aussi, les aspects réussis de la coordination
de l'aide humanitaire ont fini par entrer en conflit avec certains aspects de
la souveraineté nationale.
Un événement décisif
L'application de sanctions et l'aide en provenance de
l'extérieur du pays lors des guerres civiles prennent souvent une
dimension politique et la Sierra Leone n'a pas fait exception cet égard.
Après la fuite en exil du gouvernement du président Kabbah suite
à l'attaque des rebelles à Freetown en mai 1997, la
communauté de l'aide humanitaire s'est divisée en deux groupes.
Toutes les agences de l'ONU et bon nombre d'ONG ont établi leurs bases
opérationnelles à Conakry, en Guinée, comme l'avait fait
l'administration de Kabbah en exil. Le CICR et plusieurs ONG
européennes, en revanche, ont maintenu la base de leurs
opérations humanitaires, on a observé un effort en vue de
coordonner les activités des groupes. L'histoire du travail de ce
comité illustre bien les difficultés qu'il y a à maintenir
une structure de coordination unifiée lorsque les principaux acteurs
sont profondément divisés.
La division au sein de la communauté de l'aide
humanitaire s'est révélée lors d'un conflit entre un
groupe de premier plan, composé de la CAH Mme Lwanga, du SRSG M. Okello,
du président Kabbah et Peter Penfold, Haut-commissaire de la
Grande-Bretagne pour la Sierra Leone, d'un côté, et le groupe
formé par le CICR et les ONG européennes, de l'autre. La
réalité des opérations était plus complexe,
cependant. Un certain nombre d'ONG américaines, comme World Vision et
Catholic Relief Services (CRS), avaient établi leur base à
Conakry tout en continuant à gérer leurs opérations
à l'intérieur de la Sierra Leone, avec du personnel local et
certains employés qui finissaient par faire le trajet de Conakry
à Freetown pour aller au travail.
Les agents d'ECHO sur le terrain faisaient
régulièrement des visites en Sierra Leone, alors que leurs
homologues de l'OFDA et tous les autres membres du personnel du gouvernement
américain restaient en Guinée. Même certaines agences de
l'ONU comme UNICEF réussissaient à maintenir un certain niveau
d'activité opérationnelle en Sierra Leone, alors que le personnel
international était interdit de séjour dans le pays. Les membres
de ce groupe « intermédiaire, qui comprenait la majorité de
la communauté de l'aide internationale, étaient tiraillés
entre les deux pôles de plus éloignés que formaient les
deux principaux groupes.
Dès le départ, les membres de ces deux
principaux groupes ont perçu de façon radicalement
différente le problème fondamental du danger pour les
opérations humanitaires. Les membres du contingent du CICR et des ONG
européennes basées en Sierra Leone soulignaient l'excellent
niveau de sécurité dans les régions rurales et disaient
que leur capacité d'apporter de l'aide humanitaire dans les zones
extérieures à la capitale était meilleure qu'elle l'avait
jamais été depuis le début du conflit en 1993-1994. Ils
disaient que c'était dû au déplacement des forces du FRU
vers la capitale, alors que, auparavant, elles faisaient leurs patrouilles dans
les forêts de l'intérieur des terres. Le personnel international
des ONG basées à Conakry qui se déplaçait en Sierra
Leone était, de façon générale, en accord avec ce
point de vue.
Bon nombre d'organismes établis à Conakry,
cependant, avaient un point de vue différent. Les responsables des
agences de l »'ONU, certains articles dans la presse, le gouvernement en
exil, les responsables de la communauté économique des Etats de
l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de son groupe de contrôle (ECOMOG),
ainsi que d'autres encore soutenaient que la Sierra Leone était trop
dangereuse pour les opérations de secours. Ils concentraient leur
attention non pas sur les régions rurales, mais sur Freetown, où
la junte était basée. Bon nombre d'entre eux soutenaient
également les sanctions imposées aux dirigeants de la junte par
la communauté internationale.
Au bout du compte, le président en exil et ses
défenseurs sont devenus hostiles aux ONG européennes et au CICR,
qui n'étaient jamais partis de la Sierra Leone. De leur point de vue,
l'offre de service d'aide à l'intérieur du pays soutenait la
junte. Pourtant, Kabbah et ses défenseurs ne condamnaient pas toutes les
agences offrant de l'aide à l'intérieur de la Sierra Leone. Ils
ne dénonçaient que celles qui avaient maintenu leurs quartiers
généraux en Sierra Leone ( c'est- dire le CICR et les ONG
européennes), qui étaient pour eux les « ONG de la junte
». Les ONG comme les CRS, World Vision et Care ne faisaient pas l'objet de
telles critiques.
La politique a pris le pas sur l'humanitaire à Conakry.
Après la signature des accords de Conakry par les dirigeants du FRU et
du CFRA et par le gouvernement de Kabbah à l'automne 1997, la CEDEAO
étaient censée superviser un plan de paix par étapes de
six mois. Même si la CEDEAO avait invoqué des sanctions à
l'encontre de la junte pendant cette période (avec le soutien de l'ONU),
ce plan de paix exigeait également un mécanisme visant à
faciliter l'offre de l'aide humanitaire » en Sierra Leone. Ce
mécanisme a vu le jour sous la forme du Comité des exemptions
humanitaires.
Ce comité comprenait des représentants des
agences de l'ONU et des ONG internationales, ainsi que des observateurs de la
CEDEAO et des gouvernements de la Guinée et de la Sierra Leone. Sa
tâche consistait à étudier les demandes d'exemption de
certains services humanitaires par rapport aux sanctions imposées par la
CEDEAO et de faciliter l'offre de ces services en Sierra Leone. La CEDEAO, le
GCAH et SRSG étaient considérés comme étant les
principaux acteurs au sein de ce
comité, ainsi que Mme Lwanga a indiqué, par la
suite, que le comité avait approuvé toutes les quatre demandes
d'exemption qu'il avait reçues et ce fait est généralement
accepté par tous. Le conflit qui a fait surface portait sur ceux qui
empêchaient les secours humanitaires de traverser la frontière et
d'entrer en Sierra Leone.
Certains responsables de l'ONU ont accusé la CEDEAO.
Elle aurait empêché la livraison des services, selon l'un d'entre
eux. (( La CEDEAO plaçait des contrôleurs a, la frontière,
qui étaient chargés de donner l'autorisation d'importer les biens
expédiées - mais elle avait peu de personnel pour remplir cette
tâche. » Les efforts faits par le GCAH pour payer les salaires des
contrôleurs, afin d'accélérer les procédures de
contrôle a la frontière, n'ont jamais pu passer la
frontière et entrer en Sierra Leone. Pour ses nombreux
détracteurs, l'échec du Comité des exemptions humanitaires
en matière de coordination des secours était
délibéré et avait des motivations politiques. De leur
point de vue, le fait des bloquer l'arrivée de l'aide dans le pays, qui
était alors sous la domination du FRU et du CFRA, venait a l'appui de
l'opinion du président Kabbah, selon qui on utilisait le riz en Sierra
Leone comme ` arme de guerre' ». La livraison de la nourriture
était censée attendre le retour de Kabbah, même si cela
voulait dire qu'il y aurait des civils qui mourraient de faim en attendant - ce
qui semble effectivement avoir été le cas pour des milliers de
Sierra Léonais.
L'échec du comité a eu un impact prolongé
sur les efforts de coordination. Vers la fin 1998, a Freetown, un an
après la formation du Comité des exemptions humanitaires, la
simple mention de ce comité suffisait encore a susciter des
débats virulents sur ce qui était arrivé et sur
l'identité des responsables. L'un des nombreux responsables de l'aide
humanitaire sévèrement critiques a l'égard de la position
adoptée collectivement par le SRSG, le président Kabbah et Mme
Lwanga sur cette question s'exprimait ainsi : (( Leur stratégie a
marché : le fait d'empêcher l'aide humanitaire d'entrer dans le
pays a contribué a ramener Kabbah en Sierra Leone. » Ce processus a
fait beaucoup de tort, cependant, l'ONU sur le plan de sa
crédibilité en tant que leader au sein du Comité des
exemptions humanitaires. Les Nations Unies se sont ainsi mises dans une
position où elles (( bloquait leurs propres opérations
[humanitaires et] empêchaient l'aide humanitaire de franchir la
frontière ». Mme Lwanga et d'autres ont certes contestés
cette version des évènements, mais le soutien apporté par
le PNUD et le SRSG au régime de Kabbah, tant a Conakry qu'après
le retour de Kabbah a Freetown au début 1998, a confirmé les
soupçons concernant, le poids plus important accordé aux
objectifs politiques qu'aux buts de l'aide humanitaire.
A l'opposé de la confrontation, on trouvait le CICR et
les nombreuses ONG qui considéraient que leur but ultime était
d'offrir une assistance humanitaire a tous les civils affectés par la
guerre. (( Nous essayons non pas tant d'être neutres, déclarait un
responsable d'ONG, que d'être impartiaux. Comment faire pour atteindre
les gens qui se trouvent dans le camp adverse ? Il faut être aussi
impartial que possible. » Un responsable du CICR déclarait quant
lui que son organisation cherchait a adopter une position neutre, qu'il
définissait comme étant une (( position de soutien a ceux qui
souffrent. ». Même si soutenir ceux qui souffraient derrière
les lignes de combat du FRU était devenu quasiment impossible une fois
que la guerre avait repris en 1998, ce responsable du CICR soutenait, de
concert avec les responsables des ONG européennes, que (( si un des
groupes [humanitaires] est perçu comme ayant pris parti pour le
gouvernement, alors on n'a aucune chance d'arriver a aider les gens qui
souffrent dans les territoires détenus par les rebelles. ». De leur
point de vue, les politiques favorables au gouvernement du PNUD et des autres
agences de la même mouvance donnaient l'impression que toute forme d'aide
humanitaire avait des motivations politiques et était contre le FRU - et
cela avait pour conséquence de bloquer les efforts faits en vue d'aider
les civils du côté des rebelles.
Alors que le CICR et certaines ONG s'efforçaient
d'être perçus comme étant neutres ou impartiaux, ce
n'était pas le cas des autres agences humanitaires. Le principal
objectif de ce deuxième groupe était de soutenir un gouvernement
démocratiquement élu contre le FRU, qui avait commis des
atrocités en matière de droits de l'homme. Comme l'observait le
responsable d'une ONG, la question était (( simple comme noir et blanc.
Certains [soldats du FRU] commettent des violations des droits de l'homme et
les [soldats de la CEDEAO et du gouvernement] n'en commettent pas. Il s'agit
d'une opposition entre un gouvernement démocratiquement élu et
les auteurs de violations des droits de l'homme. » Un responsable de l'ONU
est même allé plus loin, en exprimant le point des vue que (( le
refus [des autres acteurs de l'aide humanitaire] de prendre parti, de
reconnaître qui a raison et qui a tort, va perpétuer la crise
». Les responsables du CICR et des ONG européennes ont
répondu a cela en disant que certains soldats du gouvernement avaient
eux aussi commis des atrocités, même si c'était a un
degré nettement moins élevé que le cas du FRU. Leur point
de vue, leur fidélité au principe humanitaire de base qu'est la
neutralité a été interprétée, a tort, comme
une certaine sympathie pour la cause du FRU, parce que l'offre de l'aide
humanitaire était devenu extrêmement politisée.
Ce phénomène de politisation est quelque chose
qu'on retrouve souvent lors de la mise en application de sanctions et de
l'offre d'une aide internationale au cours des guerres civiles. Dans cette
opposition, cependant, les deux côtés avaient une conviction en
commun : ils étaient convaincus que leurs opposants rendaient leur
travail beaucoup plus difficile. L'imbroglio du Comité des exemptions
humanitaires avait exposé à ciel ouvert le débat entre
démocratie et impartialité/neutralité et endommagé
de façon irréversible les relations entre les agences.
Malgré cela, cependant, les agences humanitaires les plus
politisées -- c'est-à-dire le PNU et la MONUSIL --
n'étaient généralement pas impliquées directement
dans les activités au niveau des différents secteurs et l'aide
aux civils derrière la ligne de front est restée plus un but
qu'une réalité. Ceci a eu pour conséquence que les
différences d'ordre philosophique, si prononcées qu'elles soient,
sont restées limites à la communauté de l'aide humanitaire
et que le travail d'aide aux civils s'est quand même poursuivi.
Le point de vue des organismes donateurs
En dépit de tous ces désaccords marqués
faisant intervenir quasiment toute la communauté de l'aide humanitaire
internationale en Sierra Leone, les deux principaux organismes donateurs -
c'est-à-dire l'OFDA et ECHO - ont réussi à continuer de
coordonner la plupart de leurs activités l'un avec l'autre. Cette
réussite était liée à un certain nombre
d'éléments importants. Tout d'abord, les deux organismes
étaient de l'opinion qu'ils < obtiendrai [en]t de meilleurs
résultats des deux côtés s[`ils] coordonnai[en]t bien
[leur] travail ». La coordination entre l'OFDA et ECHO était une
réussite, d'après eux, < parce qu[`ils faisaient] en sorte
qu'elle marche ». Deuxièmement, leur choix de préserver le
caractère informel des liens de coordination entre l'OFDA et ECHOP a
aidé. Comme le disait un responsable de l'OFDA, < la coordination,
ça marche [en Sierra Leone] parce que personne n'en fait une montagne
».
Le troisième facteur était l'expérience.
Les représentants de l'OFDA et ECHO sur le terrain étaient
arrivés à leur poste avec une certaine expérience
professionnelle dans la région et entretenaient de bonnes relations avec
leurs supérieurs dans leurs agences respectives. Quatrièmement,
ils ont effectué, en collaboration avec leurs collègues des
délégations des gouvernements de l'Union européenne et des
Etats-Unis résidant en Afrique de l'Ouest, des études sur le
terrain qui ont souvent débouché sur un financement conjoint pour
certaines ONG. Cinquièmement, les représentants d'ECHO et de
l'OFDA mettaient régulièrement en commun leurs informations sur
les ONG et sur la situation générale en Sierra Leone, afin
d'éviter de faire double emploi et de renforcer leurs connaissances
concernant l'efficacité des
opérations et du programme des ONG. Cette collaboration
réussie entre l'OFDA et ECHO a également été
aidée par le fait que leurs gouvernements donateurs respectifs avaient
des politiques globalement compatibles vis-à-vis de la Sierra Leone, qui
était, selon les termes d'un responsable d'ECHO, < un petit endroit
oublié » où les représentants de l'OFDA et d'ECHO
pouvaient < faire ce qu'[ils] voulai[en]t » sans trop
d'interférence de la part de leurs instances dirigeantes.
Le fait que les deux plus grands organismes donateurs de
l'aide humanitaire puissent travailler en collaboration harmonieuse dans un tel
contexte de discorde était remarquable. Les responsables d'OFDA et
d'ECHO étaient, de façon générale,
compréhensifs vis-à-vis des principes des droits de l'homme et de
l'aide humanitaire qui divisaient la communauté et parvenaient à
maintenir d'assez bonnes relations avez presque tous les acteurs de l'aide
humanitaire. Dans le même temps, leur évaluation des
capacités de gestion du gouvernement du pays était
généralement très négative et le soutien fort
qu'ils apportaient aux ONG exacerbait le conflit entre les ONG et les
autorités de la Sierra Leone. Les deux organismes étaient tout
particulièrement critiques vis-à-vis de ce qu'ils
considéraient comme l'échec de l'ONU sur le plan de la
coordinations, dont ils rejetaient la responsabilité sur la MONUSIL et
le PNUD. L'OFDA et ECHO différaient, cependant, sur le plan de leur
appui aux agences de l'ONU. ECHO était réticent à
l'idée de les financer et était parfois extrêmement
critique vis-à-vis de leurs opérations, tandis que l'OFDA
finançait certaines des agences de l'ONU et en particulier le GCAH, tout
en évitant d'autres.
Est-ce qu'il aurait fallu considérer la guerre civile
en Sierra Leone comme un conflit une démocratie en émergence et
une opposition impopulaire coupable de grave violations des droits de l'homme ?
S'il y a une leçon à tirer du cas de la Sierra Leone, c'est que
même si les principes de neutralité et d'impartialité de
l'aide humanitaire ont souffert en raison de la politisation de la situation,
les activités humanitaires se sont malgré tout poursuivies.
L'urgence qu'il y avait à apporter des secours a
régulièrement pris le dessus sur le soutien à la
démocratie. Les organismes donateurs occidentaux faisaient partie de
ceux qui étaient réticents à l'idée de faire au
gouvernement, même s'il s'agissait d'un gouvernement élu
démocratiquement dont on avait l'impression qu'il luttait contre une
racaille de sadiques.
Comme le disait le responsable d'un organisme donateur, la
raison de l'intervention n'avait rien à voir avec des principes.
Le problème central était un problème
pratique : le temps. < Le développement, c'est un
investissement pour l'avenir, expliquait-il. L'idée
humanitaire, c'est fait pour sauver des vies aujourd'hui. » Pour conclure,
il ajoutait : « soutenir le développement pour l'avenir, ça
n'a pas de sens quand il y a des gens qui sont en train de mourir. »
ANNEXE N°2
Tableau de synthèse de l'étude
Niveau d'analyse
|
Problématique
|
Objectifs
|
Causes (supposées être à la base
des problèmes)
|
Diagnostic
|
Solutions
|
|
(Problème général)
|
(Objectif général)
|
(Cause générale)
|
-
|
-
|
Niveau Général
|
La difficulté de la mise en oeuvre de la coordination de
l'action humanitaire par la DICODAH
|
Contribuer au renforcement de la mise en oeuvre de la
coordination de l'action humanitaire par la DICODAH
|
Le manque de volonté politique
|
-
|
-
|
Niveaux Spécifiqu es
|
1
|
(Problème spécifique 1) Le manque d'état des
lieux sur les réels
besoins humanitaires des Ministères
techniques et des structures sous tutelle
|
(Objectif spécifique 1) Déterminer les
conditions de mobilisation de l'assistance humanitaire en faveur des
populations défavorisées
|
(Cause spécifique 1) Le manque de
synergie entre la DICODAH et les structures sectorielles
|
Elément de diagnostic n°1 : le manque de synergie
entre les structures sectorielles des Ministères techniques et la
DICODAH ne permet pas à cette dernière de s'approprier les
réels besoins humanitaires.
|
Elaborer d'une stratégie de prise en compte des
besoins humanitaires par :
-L'appropriation des priorités par la DICODAH
-l'alignement sur les objectifs fixés par la DICODAH
et l'utilisation des systèmes du Bénin
- l'harmonisation entre acteurs qui comprend :la mise en place
de dispositifs communs, la simplification des procédures et le partage
de l'information
|
2
|
(Problème spécifique 2) Le problème de la
faible promotion des actions de solidarité internationale et d'action
humanitaire
|
(Objectif spécifique 2) Proposer une stratégie
de promotion des actions de solidarité internationale et d'action
humanitaire
|
(Cause spécifique 2) L'insuffisance des initiatives de la
DICODAH
|
Eléments de diagnostic n°2 : la faible promotion
des actions de solidarité internationale et d'action humanitaire
résulte de l'insuffisance des initiatives du personnel de la DICODAH.
|
Instituer la création d'un fonds central de la
coordination humanitaire. Ce fonds pourrait être alimenté par des
canaux divers dont : subventions, dons, assistance technique, envoi
d'expert.
|
3
|
(Problème spécifique 3) L'insuffisance de
formations spécialisées destinées au personnel
|
(Objectif spécifique 3)
Définir les conditions de renforcement des
capacités du personnel
|
(Cause spécifique 3)
Le manque de plan stratégique de suivi de
carrière du
personnel du MAEIAFBE
|
Elément de diagnostic n°3 : l'ineffectivité
d'un plan stratégique de suivi de carrière du personnel du
MAEIAFBE ne favorise pas le renforcement des capacités intellectuelles
des agents du SAH/DICODAH par des formations spécialisées.
|
Elaborer une stratégie de renforcement des
capacités du personnel de la DICODAH pour assurer :
-le recrutement et la formation de nouveaux
agents ;
-la formation et le recyclage des anciens agents aux NTIC;
-l'organisation des voyages d'études et de
formation à l'étranger
-le suivi de la gestion de la carrière des agents.
|
4
|
(Problème spécifique 4) La difficulté de la
coordination, du suivi et du contrôle des activités des acteurs
humanitaires internationaux
|
(Objectif spécifique 4) Proposer des stratégies et
procédures pour faciliter la coordination, le suivi et le contrôle
des activités des acteurs humanitaires internationaux
|
(Cause spécifique 4) Le manque de mécanisme de
concertation et de suivi évaluation
|
Elément de diagnostic n°4 : la difficulté de
la coordination, du suivi et du contrôle des activités des acteurs
humanitaires internationaux découle du manque de mécanisme de
concertation et de suivi évaluation.
|
Instituer un cadre institutionnel et relationnel du renforcement
de la coordination de l'action humanitaire
|
TABLE DES MATIERES
Pages
Identification du jury i
Déclaration d'engagement du chercheur ii
Dédicace iii
Remerciements iv
Listes des sigles et abréviations v
Listes des tableaux vii
Glossaire de l'étude viii
Résumé xi
Sommaire xii
Introduction générale 01
Chapitre préliminaire : Cadre théorique de
l'étude 05
Section 1 : Restitution des observations de stage et
ciblage de la 06
Problématique
Paragraphe 1 : Ministère des Affaires
Etrangères, de l'Intégration 06
Africaine, de la Francophonie et des Béninois de
l'Extérieur
A- Atouts de la coordination de l'action humanitaire de la
DICODAH 07
B- Problèmes liés à la coordination de
l'action humanitaire de la 08 DICODAH
Paragraphe 2 : Ciblage et vision globale de
résolution 09
de la problématique
A- Amélioration de la coordination de l'action
humanitaire 09
B- Renforcement de la coordination de l'action humanitaire par
la 11 DICODAH
Section 2 : Des objectifs de l'étude à la
méthodologie adoptée 14
Paragraphe 1 : Objectifs, hypothèses, tableau de
bord et revue de la 14
littérature
A- Objectifs et hypothèses de l'étude 14
B- Tableau de bord et revue de la littérature 15
Paragraphe 2 : Méthodologie de l'étude 18
A- Approche théorique 18
B- Méthodes empiriques retenues 18
Chapitre premier : De la présentation des
données à la vérification 20
des hypothèses
Section 1 : De la restitution des résultats aux
limites des données 21
Paragraphe 1 : Préparation et réalisation de
la collecte 21
A- Préparation de la collecte 21
B- Réalisation de la collecte 22
Paragraphe 2 : Présentation et limites des
données 23
A- Présentation des résultats de la collecte 23
B- Limites des données 28
Section 2 : Vérification des hypothèses et
établissement du diagnostic 29
Paragraphe 1 : Analyse des données et
vérification des hypothèses 30
A- Analyse des données 30
B- Vérification des hypothèses 31
Paragraphe 2 : Etablissement et limites du diagnostic
33
A- Etablissement du diagnostic 33
B- Limites du diagnostic 34
ii
Chapitre deuxième : Conditions d'un renforcement de
la coordination de 36 l'action humanitaire
Section 1 : Solutions envisagées aux
problèmes majeurs 37
Paragraphe 1 : Mesure pour une mobilisation de
l'assistance 37
humanitaire et le renforcement des capacités du
personnel
A- Centralisation des besoins humanitaires par la DICODAH 37
B- Renforcement des capacités du personnel de la DICODAH
38
Paragraphe 2 : Orientation stratégique de la
coordination de l'action 40
Humanitaire
A- Cohérence des politiques humanitaires 40
B- Promouvoir l'efficacité des acteurs de l'aide
humanitaire 41
Section 2 : Conditions de mise en oeuvre des solutions 42
Paragraphe 1 : Elaboration d'une stratégie de prise
en compte des 42
besoins humanitaires et le renforcement des
capacités du personnel de la DICODAH
A- Alignement des priorités pour une viabilité
sectorielle 42
B- Stratégie de renforcement des capacités du
personnel de la DICODAH 45
Paragraphe 2 : Cadre institutionnel et relationnel du
renforcement de 46
la coordination de l'action humanitaire
A- Harmonisation de l'action humanitaire dans le contexte du
Bénin 46
B- Mécanismes d'appropriation locale par les acteurs
humanitaires 49
Conclusion générale 52
Bibliographie 54
Annexes 57
Annexe 1- Extrait du Document hors série n°40 La
dynamique de la 58
coordination,
de l'Institut d'Etudes Internationales Thomas Watson JR du
Centre
Pearson pour le Maintien de la Paix.
Annexe 2- Tableau de synthèse de l'étude 67
|