La maltraitance des enfants et ses conséquences dans la mort du petit cheval d'Hervé Bazin( Télécharger le fichier original )par Erick MASHAKO Manishimwe Université de Lubumbashi (UNILU) - Gradué en Lettres et Civilisation françaises 2008 |
0.2. PROBLEMATIQUEDans un contexte mondial des guerres interétatiques et internes, avec toute la caravane de misères qu'elles entraînent, dans ce contexte mondial où la crise économico-financière bat son plein, jetant au chômage une multitude des personnes et entraînant des conditions de vie très précaires dans moult familles, il nous a paru impérieux de collaborer à l'avènement des hommes nouveaux. Des hommes rompus aux valeurs d'amour, de paix et de réconciliation. Des hommes libérés de la pesanteur de leur affreux passé familial. « La plus belle fille du monde ne donne que ce qu'elle a », dit-on. Est-il possible d'engendrer l'amour, la paix et la joie autour de soi quand toute son enfance n'a été que haine, méchanceté et tristesse ? Est-il possible de connaître le bonheur et l'épanouissement quand toute sa vie n'a été que brimades, injustices et malheurs ? Comment s'y prendre ? Comment se libérer des conséquences de la maltraitance subie ? Ce questionnement mérite qu'on s'y penche et qu'une réponse adéquate y soit donnée. Mais auparavant, un diagnostic sévère s'impose. Quelles sont les causes de la maltraitance des enfants ? En quoi consiste cette maltraitance ? Quelles en sont les conséquences ? Là est la problématique du présent travail. 0.3. ETAT DE LA QUESTIONNos recherches en bibliothèque nous ont renseignés sur les travaux de nos prédécesseurs. Toutefois, il sied de signaler qu'il s'agit en fait des travaux encore présents à l'appel. Car il y a eu un vent de pillages qui a soufflé sur la ville de Lubumbashi, en général, et notre bibliothèque, en particulier. Ainsi, un seul des travaux qui se trouvent présentement dans la bibliothèque de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l'UNILU partage notre passion pour Hervé BAZIN. Il s'agit du travail de fin de cycle de DJONGE Colette. Celui-ci porte sur Vipère au poing. Mais aucun de ces travaux n'a abordé ni la thématique ni l'ouvrage qui sont nôtres. Vipère au poing, La Mort du petit cheval et Cri d'une chouette forment une trilogie où l'auteur aborde respectivement les questions de l'enfance, de l'adolescence et de la vie adulte. Dans Vipère au poing, Hervé Bazin traite de la famille Rezeau. L'histoire se passe en France. Jacques Rezeau et Paule Pluvignec décide de s'unir pour le meilleur et pour le pire. De leur union naissent Ferdinand et Jean Rezeau. Mais une mutation oblige le couple Rezeau de partir de la France pour la Chine. Jacques et Paule Rezeau trouve mieux de laisser leurs deux fils, écoliers, aux bons soins de leur grand-mère paternelle. Chez leur grand-mère paternelle, Ferdinand et Jean Rezeau passeront quelques années d'enfance heureuses tandis que leurs parents et leur plus jeune frère, né en Chine, y séjournaient. Jacques enseignait le droit international dans une université chinoise. Cependant, lorsque Jean a huit ans, sa grand-mère meurt d'une maladie des reins. Le couple Rezeau est alors obligé de retourner en France. Les deux frères ont hâte de revoir leurs parents et de découvrir ce petit frère, Marcel, qu'ils ne connaissent pas. Malheureusement, la vie avec leurs parents ne sera pas un paradis. Très vite, Ferdinand et Jean regretteront le temps passé aux côtés de la grand-mère. De retour à La Belle Angerie, leur domicile familial, Ferdinand est maltraité par leur nouveau précepteur, l'abbé Traquet, qu'ils surnomment BVII. Mécontent, Jean parvient à brouiller ce méchant précepteur avec Paule Rezeau. Mais, devenu le principal souffre douleur de leur mère, qui multiplie les humiliations et lui les représailles, Jean finit par fuir le toit familial après avoir attenté à deux reprises à la vie de leur mère. Réfugié à Paris chez ses grands-parents maternels, Jean Rezeau est finalement ramené à domicile par son père, Jacques Rezeau. L'ambiance est plutôt à l'indifférence. Surtout que, devenu adolescent, sa corpulence, ses initiatives, son assurance et ses provocations impressionnent sa mère. Jean prend alors l'habitude de se réfugier sur la plus haute branche d'un arbre de la propriété pour bien analyser la nouvelle situation. Jean et Paule Rezeau se ménagent quelque peu. Toutefois, les travaux recommencent à La Belle Angerie : il faut désherber les allées du parc, cirer les parquets du salon... Pourtant un anniversaire va modifier le quotidien, celui du jubilé d'argent de René Rezeau comme membre de l'Académie française. Le jour de la fête, il faut écouter un discours assommant de trois heures. Dès lors, la haine que Jean éprouvait pour ses proches s'étend maintenant à toute sa famille et à toute la bourgeoisie. En fin de compte, les trois enfants Rezeau sont envoyés comme internes chez les Jésuites au Mans. Reste une haine définitive entre Folcoche1(*) et Jean. Ce dernier quitte La Belle Angerie « une vipère au poing ». Dans La Mort du petit cheval, comme nous le voyons ici plus loin, dans le résumé de l'ouvrage, Jean est aux études secondaires toujours persécuté par sa mère. A la fin de celles-ci, ses parents lui imposent des études universitaires de Droit. Mais la rupture de sa relation avec une de ses conquêtes, Michelle Ladourd, rupture provoquée par sa mère, le poussera à la fugue. A Paris, où il s'est inscrit à la Sorbonne en Journalisme, comme il l'a toujours souhaité, Jean fait la connaissance de Monique Arbin, une secrétaire dans une étude parisienne. Celle-ci sera sa future épouse avec qui il aura un fils, appelé Jean. A vingt ans, Jean parvient à fonder un foyer heureux à la grande déception de sa mère et au grand étonnement de ses frères. Dans Cri de la chouette, Jean Rezeau a maintenant quarante-cinq ans. Veuf, il s'est remarié avec Bertille dont il élève la fille, Salomé, parmi ses propres enfants. Et voilà que Madame Mère2(*), jamais revue, fait irruption chez lui. Trahie, dépouillée par Marcel, son fils préféré, elle vient offrir la paix. Elle propose même à Jean de racheter la maison familiale, La Belle Angerie. Jean, qui avait exorcisé les fantômes de sa jeunesse, hésite. Puis, il accepte d'oublier le passé sur l'insistance de sa femme et de ses enfants qui croient pouvoir convertir leur redoutable aïeule. Folcoche pourtant reste toujours Folcoche. Elle sème aussitôt méfiance et discorde. En même temps, une étonnante métamorphose la fait accéder soudain à la passion. Elle se met à adorer, à pourrir Salomé. Habituée, hélas ! aux moyens de la haine, elle ne sait ni aimer ni se faire aimer. Salomé accepte ses dons et ne songe qu'à son amant, Gonzague ; elle s'enfuira avec lui. Paule Rezeau abandonne alors La Belle Angerie, en jette les clefs à son fils pour poursuivre la jeune fille...Mais elle tombe, foudroyée par une thrombose, et meurt, seule en face de Jean, présent du moins à son dernier soupir comme elle l'avait été, elle, à son premier. « Quand on m'enterrera, il y aura peut-être des joues humides, s'il pleut ! » Sans doute se trompait-elle, la vieille chouette, en poussant ce cri désespéré. * 1 Surnom donné à Paule Rezeau, par Ferdinand et Jean, et qui signifie « Folle et Cochonne ». * 2 Surnom donné à Paule Rezeau par ses fils, Ferdinand et Jean. |
|