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MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT 1 Section 1
REPUBLIQUE DE COTE D IVOIRE
SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
******* SCIENTIFIQUE
*******
ECOLE NATIONALE SUPERIEURE
DE STATISTIQUE ET D'ECONOMIE
APPLIQUEE
Mémoire d'Economie Appliquée
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LES DETERMINANTS DES INVESTISSEMENTS
DIRECTS ETRANGERS EN AFRIQUE
SU BSAHARIENNE
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Realise par
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FOTIE II Hermann
Eldve Ingénieur Statisticien
Economiste
Enseignant
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Dr. GRANGER Wilfrid
Enseignant chercheur a l'ENSEA
Juin 2003
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SOMMAIRE
EQUATION CHAPTER 1 SECTION 1 0
SOMMAIRE I
LISTE DES GRAPHIQUES II
LISTE DES TABLEAUX II
SYNTHESIS NOTE IV
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES ET IMPACTS DES IDE 3
1.1 - Définitions des concepts 3
1.2 - Avantages et inconvénients des flux d'IDE
4
CHAPITRE II : REVUE DES TRAVAUX THEORIQUE ET EMPIRIQUE SUR LES
IDE 6
2.1 - Un aperçu des développements relatifs aux
déterminants des flux de capitaux 6
2.2 - Limites des précédentes études
13
CHAPITRE III : DONNEES, VARIABLES ET METHODES 14
3.1 - Données et variables 14
3.2 - Méthodes d'analyse 16
CHAPITRE IV : RESULTATS ET COMMENTAIRES 20
4.1 - Description des flux d'IDE en Afrique subsaharienne
20
4.2 - Choix du modèle 26
4.3 - Test de stationnarité des variables 27
4.4 - Construction du modèle à correction
d'erreur 30
4.5 - Discussion des résultats 33
CONCLUSION ET LIMITES DE L'ETUDE 34
BIBLIOGRAPHIE 35
ANNEXES I
A.1 - Résultats de l'AFC sur le tableau des flux d'IDE
I
A.2 - Résultats de l'AFC sur le tableau des flux d'IDE
en pourcentage du PIB I
A.3 - Fonction linéaire discriminante de la
première analyse II
A.4 - Fonction linéaire discriminante de la
deuxième analyse II
A.5 - Choix de modèle III
TABLE DES MATIERES IV
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Evolution de la valeur des IDE reçus par les
pays étudiés 20
Graphique 2 : Répartition du total des IDE reçus
par les 23 pays sur la période 1970-1998 21
Graphique 3 : Premier plan factoriel des profils temporels de la
destination des flux d'IDE 21
Graphique 4 : Premier plan factoriel des profils temporels de la
destination des flux d'IDE en % du PIB 22
Graphique 5 : Evolution des flux d'IDE et de l'indice risque
politique pour le Nigeria 23
Graphique 6 : Evolution comparée des flux d'IDE et de
l'indice risque politique en l'Afrique du Sud 23
Graphique 7 : Evolution comparée des flux d'IDE et de
l'indice risque politique en la Côte d'Ivoire 24
Graphique 8 : Evolution comparée du ratio
d'investissements directs et de l'indice risque politique au Swaziland
24
Graphique 9 : Evolution comparée du ratio
d'investissements directs et de l'indice risque politique au Nigeria 25
Graphique 10 : Evolution comparée du ratio
d'investissements directs et de l'indice risque politique au Botswana
25
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Synthèse des résultats d'études
récentes du choix de localisation. 7
Tableau 2 : Les variables identifiées par Hernandez L. et
al. et leurs signes attendus. 11
Tableau 3 : Les variables d'étude de Agénor L. -R.
et leurs signes attendus. 12
Tableau 4 : Les variables d'étude 16
Tableau 5 : Les neuf déciles de la distribution de IDE/PIB
17
Tableau 6 : Classement de la première Analyse Factorielle
Discriminante 26
Tableau 7 : Classement de la deuxième Analyse Factorielle
Discriminante 26
Tableau 8 : Résultats du test de Pedroni P. (1999) 30
Tableau 9 : coefficients estimés de la rélation de
long terme 31
Tableau 10 : Test de stationnarité des résidus de
long terme 31
Tableau 11 : Test de nullité de la moyenne des
résidus moyens de long terme 31
Tableau 12 : Résultats d'estimation de la relation de
court terme 32
Tableau 13 : Test de stationnarité des résidus de
court terme 32
Tableau 14 : Test de nullité de la moyenne des
résidus moyens de court terme 32
NOTE DE SYNTHESE
Entre 1970 et 1998, deux périodes se dégagent en
terme d'évolution des flux d'IDE reçus par les pays d'Afrique
subsaharienne. La première période est la décennie 1970 au
cours de laquelle le niveau d'IDE est resté relativement constant et
globalement inférieur à 1 milliards de $ US. Mais, après
1980, les flux d'IDE reçus ont connu une tendance croissante jusqu'en
1997. Cette deuxième période peut être aussi
subdivisée en deux sous-périodes à savoir la
décennie 1980 et la décennie 1990. Au cours de la décennie
1980, il y a eu une légère hausse des flux d'IDE, que l'on peut
attribuer dans une certaine mesure à la mise en oeuvre quoique graduelle
du programme des privatisations des entreprises publiques. La
souspériode la plus importante est la décennie 1990,
marquée par la démocratisation dans plusieurs pays, durant
laquelle les flux d'IDE à destination de l'Afrique subsaharienne ont
connu une croissance exponentielle, atteignant un pic en 1997.
L'analyse descriptive révèle que les pays qui
ont reçus plus d'IDE au cours de la période 1970-1998 sont le
Nigeria (43,9%), l'Afrique du Sud (19,5%) et la Côte d'Ivoire (6,7%).
L'Analyse Factorielle des Correspondances (AFC) montre que le Nigeria a
été la destination la plus privilégiée de 1991
à 1994 tandis que l'Afrique du Sud a reçu plus d'IDE que les
autres pays en 1974, 1984 et 1997. Par ailleurs, le Kenya et le Congo Kinshasa
sont les destinations les plus importantes en 1979. Le Cameroun s'est
illustré en 1983 et en 1985. Cependant, lorsqu'on rapporte les IDE
reçus au PIB, le Swaziland (17,4%), le Nigeria (11,3%) et le Botswana
(9,6%) sont les trois pays qui ont reçu plus d'IDE durant toute la
période 1970-1998. Le Togo a été la destination la plus
privilégiée en 1978. Le Cameroun s'est illustré en 1983 et
en 1985, le Nigeria en 1985. Le Bénin et le Mali se sont
distingués respectivement en 1991 et en 1995, probablement à
cause du changement politique induit par le renouveau démocratique.
L'Analyse Factorielle Discriminante (AFD) a permis de postuler
comme potentielles facteurs déterminants de l'évolution du ratio
d'IDE, l'IDE en pourcentage du PIB avec un retard d'ordre 1, le taux
d'intérêt français, le degré d'ouverture de
l'économie avec un retard d'ordre 1, et les variables retardées
d'ordre 2 que sont le taux d'investissement, le volume des exportations de
pétrole et du taux de croissance de la population comme de potentiels
déterminants des IDE en pourcentage du PIB. Ce sont donc ces variables
qui ont été spécifiées dans le modèle
économétrique. L'analyse économétrique a
montré que, parmi ces facteurs, le taux d'ouverture de
l'économie, le taux d'investissement, la croissance démographique
et le taux d'intérêt international (seul le taux
d'intérêt français est significatif) déterminent
à long terme les flux d'IDE reçus en pourcentage du PIB. La
dynamique de court terme révèle l'importance des variables comme
l'IDE en pourcentage du PIB décalée d'une période, le
degré d'ouverture de l'économie et le taux d'intérêt
international. Mais, les variables taux d'investissement et exportation de
pétrole ne sont pas significatives dans le modèle de court
terme.
SYNTHESIS NOTE
Between 1970 and 1998 there have been two periods in the
evolution of foreign direct investment (FDI) received by sub-Sahara African
countries. The first period is 1970's decade during which the level of FDI
remained approximately stable and lower than $ 1 billion. But after 1980, the
level of FDI increased sharply before reached a peak in 1997. This second
period can be divided in two sub-periods which are 1980's decade and 1990's
decade. During 1980's, there is a slight growth of FDI, probably due to
Structural Adjustment Programs, in particular privatization of public company.
The 1990's have been the period during which the level of FDI received is the
highest.
Descriptive analysis also reveals that countries which mostly
received FDI during the period 1970-1998 are Nigeria (43.9%), South Africa
(19.5%) and Côte d'Ivoire (6.7%). Correspondence Analysis shows that
Nigeria was a priority destination of FDI from 1991 to 1994 while South Africa
received more FDI comparatively to other countries in 1974, 1984 and 1997.
Moreover, Kenya and Congo Kinshasa are important destinations in 1979 and
Cameroon illustrated itself in 1983 and 1985. However, when we consider FDI in
percentage of GDP, Swaziland (17.4%), Nigeria (11.3%) and Botswana (9.6%) are
the three first countries which received more FDI during the period 1970-1998.
Correspondence Analysis realized with those data reveals that Swaziland and
Botswana received more FDI than other countries in 1970 and 1971. Moreover,
Togo was the priority destination in 1978, Cameroon received more FDI than
other countries in 1983 and 1985, and Nigeria illustrated itself in 1985. Benin
and Mali were important destinations of FDI in percentage of GDP respectively
in 1991 and 1995, probably due to performances realized in political
environment.
We use Discriminant Analysis to choose variables which can
explain significantly FDI in percentage of GDP. That variables are FDI in
percentage of GDP with one lag, French interest rate, opening of economy with 1
lag and 2 lag variables like investment rate, export of petrol and demographic
growth. It's those variables that are specified in panel econometric model with
common effect. The results of model's estimation show that in the long-run,
opening of economy, investment rate, demographic growth and French interest
rate are determinant in the reception of FDI in the related countries. But in
short term dynamic, FDI in percentage of GDP with 1 lag, opening of economy
with 1 lag and French interest rate explain significantly the reception of FDI.
In the short term model, investment rate and export of petrol are not
significant.
INTRODUCTION
L'Afrique subsaharienne a d'énormes besoins
d'investissements que le niveau de l'épargne domestique ne peut
permettre de financer. Au lendemain des indépendances, des politiques
budgétaires d'inspiration keynésienne ont été mises
en oeuvre dans les Etats pour créer des infrastructures et des
industries capables de produire pour la satisfaction de la demande locale. Ces
politiques ont pour la plupart échoué entraînant un
endettement massif des pays africains et une paupérisation de leurs
populations. Face à l'échec généralisé des
politiques interventionnistes, d'autres mesures ont été
proposées aux Etats. Parmi ces mesures nous pouvons citer les programmes
d'ajustement structurel préconisés par le FMI et la Banque
Mondiale à partir des années 1980 et le Nouveau Partenariat pour
le Développement de l'Afrique (NEPAD) qui est une initiative
récente née de la fusion de plusieurs programmes à
paternité africaine.
Le NEPAD serait aujourd'hui la nouvelle donne
c'est-à-dire la nouvelle voie pour un développement harmonieux et
équilibré du continent africain. A ce titre, l'un de ces
objectifs est l'attraction des investissements directs étrangers (IDE)
pour pallier à la faiblesse de l'investissement domestique. L'IDE,
contrairement à d'autres types de capitaux internationaux,
présente l'avantage de ne pas être un endettement pour le pays
bénéficiaire dans la mesure où il n'existe aucune
obligation juridique qui puisse contraindre le pays d'accueil à
rembourser sa valeur. De plus, les IDE induisent d'énormes avantages
sociaux (Mishra D. et al., 2001) pour le pays d'accueil : la création de
nouveaux emplois et la distribution de revenus qui en résulte pourraient
permettre d'améliorer le bien-être d'une partie de la
population.
Le rapport de la CNUCED de 1997 sur l'investissement dans le
monde indique que l'Afrique a bénéficié d'une part
marginale des flux d'IDE à destination des régions en
développement. La part de l'Afrique n'a été que de 5% du
total des flux évalués à 470 milliards $ pour la
période 1990-1997. Pour l'ensemble de l'Afrique, les flux d'IDE ont
atteint 5,3 milliards $. Ce montant est inférieur à celui de 1994
(5,8 milliards $), mais il constitue une amélioration par rapport
à la moyenne des flux annuels de la fin des années 80 (2,8
milliards $). L'Afrique subsaharienne a attiré 3,6 milliards $ dont
près de la moitié (1,7 milliards $) était destinée
au Nigeria. L'Afrique du Sud, l'Angola et le Ghana ont reçu
respectivement 330 millions $, 290 millions $ et 255 millions $. Depuis 1991,
on observe une inégale répartition des flux d'IDE en Afrique
puisque seule 10 pays ont attiré 88% du total de tels flux et en plus,
la majeure partie de ces capitaux était orientée vers les
secteurs d'hydrocarbures et de mines.
Les nouveaux investissements sont plus productifs dans les
pays dotés d'une main d'oeuvre qualifiée et d'une infrastructure
suffisamment développée (Mishra D. et al., 2001). C'est pourquoi,
les nouveaux flux de capitaux ont tendance à se diriger vers les pays
qui en ont largement bénéficié dans le passé.
Ainsi, les investisseurs recherchent un climat d'affaires favorable pour leurs
investissements. La qualité de l'environnement d'investissements serait
donc déterminante dans le choix des pays bénéficiaires.
Cependant, l'Afrique subsaharienne a connu de nombreux conflits sociaux qui
accroissent le risque d'y investir.
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
Il apparaît donc clairement que pour
bénéficier de plus de flux d'IDE, les pays d'Afrique
subsaharienne devront faire plus d'efforts afin d'être plus attractifs. A
cet effet, ils devront créer des conditions propices pour que leurs
environnements d'investissements soient les plus attrayants possibles. Cela
pourrait permettre au continent de devenir une destination
privilégiée pour des IDE dans un horizon de moyen à long
terme. Mais pour que les politiques en matière d'investissements soient
mieux formulées, il faudra au préalable identifier les variables
économiques et sociales qui expliquent les flux d'IDE en Afrique et par
conséquent sur lesquelles il faudrait agir.
Il existe très peu d'études sur les
déterminants des flux d'IDE en Afrique, et en Afrique subsaharienne en
particulier. La présente étude, qui vise à
déterminer les facteurs explicatifs des flux d'IDE en Afrique
subsaharienne, constituera donc un apport majeur pouvant éclairer les
décideurs africains. Les résultats qui en découleront nous
permettrons de formuler des recommandations idoines qui pourraient servir de
base aux politiques de promotion d'IDE à mettre en oeuvre en Afrique
subsaharienne.
La présente étude est structurée en 4
chapitres. Le premier chapitre donne la définition des différents
concepts. Il décrit aussi les avantages et les inconvénients des
flux d'IDE pour le pays bénéficiaire. Le deuxième chapitre
présente les facteurs explicatifs des flux d'IDE qui ressortent de la
revue de la littérature tant théorique qu'empirique. Le
troisième chapitre fournit une analyse descriptive des IDE en Afrique
subsaharienne qui s'appuie sur les méthodes d'analyse de données.
L'approche factorielle a permis de sélectionner, parmi les variables
suggérées par la théorie économique, celles qui
sont susceptibles d'expliquer de façon significative les flux d'IDE en
Afrique subsaharienne. Le quatrième et dernier chapitre présente
une analyse économétrique des variables économiques et
sociales qui expliquent de façon significative les flux d'IDE en Afrique
subsaharienne à travers une étude en données de panel.
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES ET IMPACTS DES IDE
1.1 - Définitions des concepts
1.1.1 - Les investissements directs étrangers
D'après le cinquième Manuel de la Balance des
Paiements du FMI, « l'investissement direct étranger est
effectué dans le but d'acquérir un intérêt durable
dans une entreprise exerçant ses activités sur le territoire
d'une économie autre que celui de l'investisseur direct. Le but de ce
dernier étant d'avoir un pouvoir effectif dans la gestion de
l'entreprise étrangère. »
Selon l'OCDE, « l'investissement direct étranger
est effectué en vue d'établir des liens économiques
durables avec des entreprises... ». A titre d'exemple de lien
économique, nous avons les investissements qui donnent la
possibilité d'exercer une influence sur la gestion de ladite entreprise
au moyen : -(i) de la création d'une entreprise ou d'une succursale -
(ii) de l'acquisition intégrale d'une entreprise existante - (iii) d'une
participation majoritaire à une entreprise nouvelle ou existante - (iv)
d'un prêt à long terme (5 ans et plus).
L'investissement direct étranger n'est pas seulement un
apport de capital. Il est aussi un apport en capacité de gestion et un
transfert de technologie. La différence entre investissement direct et
investissement de portefeuille réside dans l'ampleur de la prise de
participation dans l'entreprise étrangère. Selon l'OCDE, on
parlera d'investissement direct, si l'investisseur direct détient au
moins 10% des actions ordinaires ou des droits de vote d'une entreprise. En
dessous de ce pourcentage, la prise de participation est
considérée comme un investissement de portefeuille. Les
bénéfices réinvestis ou les prêts à long
terme entre maison-mère et filiales sont des investissements directs
étrangers. L'investisseur direct peut être une personne physique,
une entreprise publique ou privée dotée ou non d'une
personnalité morale distincte, un groupe de personnes physiques ou
d'entreprises qui sont associées, un gouvernement ou un organisme
officiel.
1.1.2 - L'entreprise d'investissements directs
L'entreprise d'investissement direct est une entreprise
dotée ou non de la personnalité morale, dans laquelle un
investisseur direct qui est résident d'une autre économie
détient au moins 10% des actions ordinaires ou des droits de vote (dans
le cas d'une entreprise non dotée d'une personnalité morale
distincte). Les entreprises d'investissement direct comprennent les
entités qui sont identifiées comme suit :
· La filiale
Une société A est considérée
comme filiale d'une autre société B si la société B
a le droit de désigner ou de révoquer la majorité des
membres du conseil d'administration de la société A ou bien si
elle possède plus de la moitié des droits de vote des
actionnaires. La société B est qualifiée de
société-mère ou de maison-mère.
· La société
affiliée
Une société A est une société
affiliée d'une société B si cette dernière
détient au moins 50% des droits de vote des actionnaires de la
société A et participe activement à sa gestion.
· La succursale
Une société A est considérée
comme une succursale d'une autre société B si la
société B détient 100% de ses droits de vote. La
succursale est dotée d'une certaine autonomie de gestion par rapport
à la société-mère.
1.1.3 - Définition et typologie des firmes
multinationales
Les firmes multinationales (FMN) sont des entreprises
d'investissements directs. Elles sont implantées dans plusieurs pays et
jouent un rôle croissant dans les échanges internationaux, dans
les exportations des pays du Tiers Monde, aussi bien de produits primaires que
de produits manufacturés. Elles constituent le principal vecteur
d'IDE.
Dunning (1993)1 considère dans ses travaux
cinq types de firmes multinationales selon leur comportement productif :
Les « Ressources Seekers » : Elles s'implantent
dans une économie dans le but d'acquérir des ressources
particulières, main-d'oeuvre par exemple, à moindre coût ou
des ressources indisponibles dans son lieu de résidence.
Les « Market Seekers » : Elles recherchent la
rentabilité de l'approvisionnement sur le marché local.
Généralement, elles tiennent compte de la taille du marché
dans l'arbitrage entre exporter vers une économie à
l'étranger ou s'y implanter.
Les « Efficiency Seekers »: Elles recherchent
l'efficacité de l'économie d'échelle et de la
diversification des risques en s'implantant à l'étranger.
Les « Strategy Asset ou capability Seekers » : Ce
sont des firmes qui achètent des actions à l'étranger dans
le but de promouvoir leurs objectifs de long terme. Elles sont motivées
par le renforcement de leur compétitivité ou par la baisse de
compétitivité de leurs concurrents.
Le dernier type regroupe les firmes qui adoptent des
stratégies d'investissement pour échapper à des
restrictions afin de soutenir l'activité d'autres filiales ou tout
simplement des investissements passifs dans le but d'accroître le
capital.
1.2 - Avantages et inconvénients des flux d'IDE
Loungani P. et Razin A. (2001) notent que les flux d'IDE
peuvent procurer différents types de gains aux pays
bénéficiaires. L'IDE favorise le transfert de technologie, en
particulier sous forme de nouveaux types d'intrants de capital fixe, que les
investissements financiers ou le commerce de biens et services ne peuvent
assurer. L'IDE peut aussi promouvoir la concurrence sur le marché
intérieur des intrants. L'IDE s'accompagne de programmes de formation du
personnel des nouvelles entreprises, ce qui contribue au développement
des ressources humaines du pays d'accueil. Les bénéfices
engendrés par l'IDE ont des effets positifs sur les recettes fiscales du
pays hôte. Les flux d'IDE sont des capitaux à long terme et ne
peuvent donc pas quitter le pays aussi facilement aux premiers signes de
difficultés. L'IDE devrait donc, contribuer à l'investissement et
à la croissance dans les pays récepteurs. Contrairement aux
capitaux à court terme, ces investissements sont
considérés comme étant du « bon cholestérol
» en raison de ses avantages.
1 Dunning (1993) tel que rapporté par Romalahy
M. I. (2003).
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
Selon Fontagné L. et Pajot M., (1999), les IDE peuvent
accroître la compétitivité des firmes installées sur
le marché d'accueil. Au plan macroéconomique, ils ont des effets
d'entraînement sur les exportations du pays bénéficiaire.
Les retombées positives des IDE en matière technologique
augmentent le rendement du capital dans l'économie d'accueil et y
favorisent l'investissement. Des externalités positives peuvent exister
entre les entreprises, provenant, par exemple, d'effets de retombées
technologiques, de partage d'un marché du travail local et/ou de
marché de produits intermédiaires et de sous-traitance (Mayer T.,
Mucchielli J. -L., 1999).
Même si les machines sont solidement installées,
donc difficiles à sortir, les transactions financières peuvent
favoriser des rapatriements d'IDE. La filiale étrangère peut
emprunter sur le marché intérieur contre sa garantie et
prêter cet argent à la maison-mère. Du fait qu'une part
importante d'IDE représente une dette interne de la
société, la maison-mère peut exiger son remboursement
à bref délai (Loungani P. et Razin A., 2001). Par ailleurs, les
entrées d'IDE peuvent évincer l'investissement domestique dans la
mesure où les firmes étrangères bénéficient
d'un avantage initial tant sur le marché des biens et services, que sur
le marché des facteurs (accès aux capitaux et à la
main-d'oeuvre qualifiée).
CHAPITRE II : REVUE DES TRAVAUX THEORIQUE ET EMPIRIQUE SUR LES IDE
|
|
Nous envisageons dans ce chapitre de procéder à
une revue assez large des différents travaux, aussi récents que
possible, concernant les déterminants des IDE. Nous présenterons
les différents résultats théoriques et empiriques en nous
étendant aux déterminants des flux de capitaux.
2.1 - Un aperçu des développements relatifs
aux déterminants des flux de capitaux
L'étude des facteurs explicatifs des IDE date de
plusieurs décennies déjà. C'est à partir de 1970
que les chercheurs se sont intéressés à l'évolution
croissante et contrastée des flux d'IDE dans le monde. L'un des premiers
à proposer une explication économique des flux d'IDE est
Dunning.
Sur la base des résultats d'enquête menée
auprès des entrepreneurs engagés dans la production
internationale, Dunning (1973) propose trois types de facteurs explicatifs. Il
s'agit des facteurs de marché tels que la taille et la croissance
mesurés par le PNB du pays récepteur ; les facteurs de
coûts tels que l'abondance de la main d'oeuvre, la faiblesse des
coûts de production et l'inflation ; les facteurs liés à
l'environnement d'investissement tels que le degré d'endettement
extérieur du pays et l'état de la balance des paiements.
L'environnement d'investissement dépend essentiellement de la
stabilité politique.
Dunning va plus loin en 1977 en s'appuyant sur la
théorie de l'organisation industrielle et développe l' «
approche éclectique » axée sur le « paradigme d'OLI
». Cette approche montre que les investisseurs recherchent trois types
d'avantages à travers la décision d'implantation d'une firme. Il
s'agit des avantages liés aux dotations spécifiques induites
(détention d'un brevet exclusif pour bénéficier d'une
situation de monopole sur le marché) par la concurrence imparfaite
(Ownership advantages), des avantages liés à la localisation des
entreprises (Localization advantages) et, enfin, des avantages liés
à la faiblesse des coûts de production (Internalization
advantages). Il ressort de ce qui précède que la théorie
développée par Dunning analyse l'importance des flux d'IDE selon
les intérêts des investisseurs. Son approche semble ici plus micro
que macroéconomique.
Dans une optique microéconomique, Mayer T. et
Mucchielli J. -L. (1999) ont étudié la décision de
localisation à l'étranger des firmes multinationales. Il en
ressort de leur étude quatre principaux facteurs de choix. Le premier
facteur est la demande du marché des biens que l'entreprise
peut espérer exploiter pour chaque localisation. Le deuxième
facteur est le coût des facteurs de production. Le
troisième facteur est le nombre d'entreprises locales et
étrangères déjà installées sur place.
L'autre facteur est une synthèse des différentes politiques
d'attraction menées par les autorités locales du pays
d'accueil (subvention à la création d'emploi, exemption
temporaire de la fiscalité locale, faiblesse de l'imposition sur les
bénéfices, etc.). Les entreprises cherchent à se localiser
là où la demande est importante et là où les
coûts de production sont faibles.
Les deux auteurs précédents proposent un
modèle théorique simple qui explique la profitabilité
(ð ) de chaque localisation possible à partir des quatre
facteurs mentionnés.
Le modèle se présente comme suit :
ð = âdemande + â
coûts + â nombre de firmes + â
4 mesure s in citatives 1 2 3 (+) (-) (-
ou +) (+)
â3 peut être négatif
ou positif selon l'ampleur relative des effets de concurrence et des effets
d'agglomération. En effet, le nombre d'entreprises augmente le
degré de concurrence locale et réduit l'attractivité du
territoire alors que l'agglomération géographique des firmes peut
avoir des retombées positives en matière technologique et de
partage du marché local (marché du travail, marché des
produits intermédiaires).
Les déterminants répertoriés par Mayer
T. et Mucchielli J. -L. (1999) n'influent pas tous de façon égale
sur la profitabilité pour chaque niveau de région. Le tableau 1
ci-dessous réalisé par l'INSEE synthétise les
résultats empiriques de quelques études récentes des choix
de localisation. Il donne le pays d'origine des investisseurs, la zone
d'implantation considérée et les principaux résultats
(signe de la variable quand celle-ci est significative) des quatre principaux
déterminants : la taille du marché d'accueil (demande), les
coûts du travail, l'impact du nombre de firmes sur place (concentration
géographique) et l'influence des mesures incitatives.
Tableau 1 : Synthèse des
résultats d'études récentes du choix de localisation.
Référence bibliographique
|
Pays d'origine
|
Zone et période d'accueil
|
Demande
|
Coûts du travail
|
Concentration géographique
|
Politiques incitatives
|
Wheeler et Moody (1992)
|
Etats-Unis
|
42 pays allant du Pérou à la Suisse
|
+
|
-
|
+
|
n.s.
|
Mayer et Mucchielli (1998)
|
Japon
|
Royaume-Uni, France, Allemagne, Espagne,
Italie (1984-1993)
|
+
|
-
|
+
|
+
|
Head et al. (1999)
|
Japon
|
Etats américains (1980-1992)
|
+
|
-
|
+
|
+
|
Head et Ries
(1996)
|
Etats-Unis, Japon, Europe, Australie, Canada
|
Villes chinoises (1984-1991)
|
Non testée
|
n.s.
|
+
|
+
|
Ferrer (1998)
|
France
|
Régions européennes
(1994)
|
Non testée
|
n.s.
|
+
|
-
|
Devereux et Griffith (1998)
|
Etats-Unis
|
Royaume-Uni, France, Allemagne
(1980-1994)
|
+
|
n.s.
|
+
|
+
|
n.s. = variable non significative
|
|
Source : INSEE, Economie et Statistique
N°326-327.
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
Schneider F. et Frey B. S. (1985) ont combiné les
variables politiques et économiques pour estimer à partir de
trois spécifications les flux d'IDE dans les 80 pays les moins
avancés du monde. Un premier modèle qui explique les flux d'IDE
uniquement à partir des variables économiques. Un deuxième
modèle qui explique les flux d'IDE à partir des variables
politiques. Un troisième modèle qui explique les flux d'IDE
à partir de toutes les variables, politiques et économiques. Ce
dernier s'étant révélé meilleur, ils ont
réalisé une régression simple suivie d'une
régression normée. Les résultats de la régression
normée ont montré que le PNB par habitant, le taux de croissance
du PNB influent positivement sur les flux d'IDE alors que le taux d'inflation,
le déficit de la balance des paiements, les coûts des facteurs de
production et l'instabilité politique influent négativement sur
les flux d'IDE. Schneider et Frey concluent qu'un « bon »
modèle pour estimer les flux d'IDE dans les pays en développement
doit prendre en compte à la fois les variables économiques et les
variables politiques du pays récepteur de l'IDE.
Fernández-Arias E. et Montiel P. J. (1996)2
ont proposé un cadre théorique qui a servi de
référence à plusieurs études récentes sur
les déterminants des flux de capitaux privés. Leur objectif
était d'arriver à trouver la valeur d'équilibre des flux
de capitaux découlant de la confrontation d'un certain nombre de
facteurs externes (situation financière des pays créditeurs) et
les facteurs internes (environnement économique et financier des pays
bénéficiaires). Leur modèle théorique s'inscrit
dans le cadre de l'école « pull-push » selon laquelle ce sont
les facteurs internes et externes qui expliquent les flux d'IDE.
L'encadré 1 cidessous présente ce modèle
théorique.
Encadré 1 : Le modèle
théorique de Fernández-Arias E. et Montiel P. J.
(1996)
On suppose que les flux de capitaux peuvent avoir lieu
dans le cadre de n différents actifs indexés par u, u = 1,....,
n. Le rendement de chaque type d'actifs peut être décomposé
en rendement attendu au niveau des projets (Gu) et en un facteur
d'ajustement reflétant la crédibilité du pays
(Cu).
Le rendement attendu s'écrit :
Gu = Gu(g, F) (1)
Où F est l'ensemble des flux de capitaux en direction
de tous les types de projet ;
g est un facteur reflétant l'environnement
intérieur du pays.
La crédibilité du pays Cu est
supposée dépendre d'un vecteur de stocks de dettes (S) en fin de
période pour tous les types d'actifs :
Cu = Cu(c, S) = Cu(c,
S-1 + F) (2)
Où c est un facteur mesurant la
crédibilité du pays ;
S-1 représente les stocks de dettes en début
de période.
Etant donné que les investisseurs étrangers
tendent à diversifier leur portefeuille, le coût
d'opportunité du type d'actif u noté Vu est une
fonction de S :
Vu = Vu(v, S-1 + F)
(3)
Où v traduit les conditions financières des
pays créditeurs.
Fernández-Arias E. et Montiel P. J. (1996)
établissent sur cette base, la condition d'équilibre suivante :
Gu(g, F) * Cu(c, S-1 + F) = Vu(v,
S-1 + F) (4)
On fait l'hypothèse que les fonctions
Gu,Cu, Vu sont croissantes en chacun des
paramètres g, c, v. L'équation (4) définit implicitement
la valeur d'équilibre du vecteur F. Cette valeur d'équilibre
s'écrit comme suit :
F* = F*(g, c, v, S-1) (5)
F*
crédibilité du pays
bénéficiaire (c), du facteur reflétant les conditions
financières du pays créditeur (v) et les stocks de dettes en
début de période (S-1). F* croît avec g et c,
mais décroît avec v et S-1. Cela traduit le fait que
l'amélioration du cadre macroéconomique ou une plus grande
confiance dans la capacité du pays à honorer ses engagements se
traduisent par des entrées de capitaux. Par contre,
l'amélioration des conditions financières dans les pays
créditeurs incitera les investisseurs étrangers à investir
chez eux plutôt qu'ailleurs. Concernant les stocks de dettes en
début de période, plus il est élevé plus les
chances du pays hôte d'être solvable diminuent. Ce qui peut freiner
les entrées de capitaux.
En supposant S-1 constant et en
différenciant l'équation (5), on obtient le modèle de
court terme qui met en relation les différences premières
:
est donc une fonction du facteur reflétant
l'environnement intérieur du pays (g), du facteur mesurant la
2 Tel que rapporté par Taylor M. P. et Sarno L.
(1997), Batana Y. M. (1999)
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
Ä = Ä + Ä + Ä (6)
F F g g F c c F v v
* * * *
Taylor M. P. et Sarno L. (1997) ont introduit dans le
modèle l'hypothèse d'imperfection du marché,
d'asymétrie de l'information et l'existence de coût pour les
marchés financiers émergents qui induisent des coûts
auxquels font face les investisseurs étrangers dans l'ajustement de leur
portefeuille. Ces coûts sont supposés croître en fonction de
la grandeur de l'ajustement. Les investisseurs vont chercher à minimiser
la différence entre les valeur effective et désirée des
flux de capitaux. Soit L la fonction de perte quadratique des investisseurs
:
*
L = 1
( F F )' M ( F F ) ( F F
1 )' M 2 ( F F 1 )
- + - -
*
- - (7)
-
Où M1 et M2 sont des matrices de pondération
définies positives. La condition du premier ordre pour la minimisation
de L donne :
1
Ä = +
F ( M 1 M 2 )
M 1 ( F F 1 )
- * - (8)
-
Posons F F 1 F
* = - + Ä et utilisons l'équation (6). On
obtient un Modèle à Correction d'Erreur :
* *
Ä =
F A 0 ( F F ) 1 A
1 g A 2 c A 3 v
* - + Ä + Ä + Ä (9)
-
Où 1
A 0 ( M 1 M
2 ) M 1
-
= + et 1
A M M M F i
i ( 1
= + 2 ) 1
- * (avec i=1,2,3) ;
Les iF* sont des
dérivées partielles correspondantes.
L'équation (9) traduit le fait que les variations
dans les valeurs courantes des flux de capitaux sont déterminées
partiellement par l'erreur commise à la date précédente et
en partie par les chocs sur les variables déterminant l'équilibre
à long terme.
|
|
Batana Y. M. (1999) a recherché à partir d'un
modèle à correction d'erreur les variables explicatives des flux
de capitaux internationaux au Togo, en se basant sur le modèle
théorique de Fernández-Arias E. et Montiel P. J. (1996). Les
résultats de son étude portant sur la période 1965-1992
ont montré que le taux d'investissement est un facteur pertinent dans
l'explication des flux de capitaux privés internationaux à court
terme au Togo, avec un signe positif. De même, les dépenses
publiques (infrastructures de base et services publics) exercent un effet
positif avec un décalage de deux ans. Le degré d'ouverture de
l'économie togolaise présente un coefficient négatif, mais
non significatif. Le taux d'intérêt et le ratio de
solvabilité du Togo ne sont pas significatifs.
Kouadio Y. M. (2003) a étudié les
déterminants des flux de capitaux dans les pays de l'UEMOA sur la base
du modèle théorique de Fernández-Arias E. et Montiel P. J.
(1996). Son étude a pris en compte la période 1973-2000. Il a
retenu au seuil de 10% un modèle de données de panel à
effets fixes. Les résultats de ce modèle montrent que ce sont les
facteurs internes (pull factors) qui déterminent les flux de capitaux
dans les pays de l'UEMOA aussi bien à court terme qu'à long
terme. Mais la qualité de ce modèle l'a amené à
réaliser une étude pays par pays. Les résultats de cette
étude ont confirmé les premiers résultats à savoir
que les facteurs internes sont les plus déterminants dans l'explication
des flux de capitaux aussi bien à court terme qu'à long terme.
Par ailleurs, ils lui ont aussi permis de tirer la conclusion selon laquelle
l'après crise de la dette des années 1980 a été
catastrophique pour la plupart de ces pays dans l'attrait de capitaux
privés.
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
Bhattacharya A. et al. (1997) montrent que l'Afrique
subsaharienne n'a pas bénéficié des flux de capitaux
internationaux privés à cause du risque élevé que
présentent les investissements en Afrique. En se basant en partie sur
les résultats d'enquête menée auprès de banquiers
travaillant dans les banques commerciales et d'investissement ainsi que les
directeurs des fonds mutuels à New York et à Londres, ils. ont
identifié les facteurs économiques et politiques susceptibles
d'expliquer la faiblesse des flux d'IDE vers Afrique. Ces facteurs sont les
conflits civils, l'instabilité macroéconomique, la faible
croissance économique et les marchés intérieurs exigus,
l'économie axée sur l'intérieur et la lourdeur de la
réglementation, la lenteur de la privatisation, la
médiocrité des infrastructures, le niveau élevé des
salaires et des coûts de production.
Pour vérifier empiriquement ces résultats
théoriques, Bhattacharya A. et al. (1997) ont effectué une
estimation à partir des données. Ils ont inclus dans la
spécification du modèle des variables indicatrices qui captent
les effets communs à tous les pays, mais spécifiques pour chaque
année. Leur étude a porté sur 31 pays d'Afrique
subsaharienne3 pour la période 1980- 1995 afin de
vérifier empiriquement les effets des facteurs internes et externes sur
les flux d'IDE. Les résultats de leurs estimations ont montré que
ce sont la croissance économique, l'ouverture de l'économie sur
l'extérieur et le coefficient de variabilité du taux de change
effectif réel ont un impact positif sur les flux d'IDE. De plus, le
modèle est autorégressif d'ordre 1 c'est-à-dire que les
flux d'IDE de l'année t-1 influencent positivement les flux d'IDE de
l'année t.
Wilhelms S. K. S. et Witter S. M. D. (1998) ont
développé le concept d'« adaptation institutionnelle
à l'IDE ». Ce concept s'identifie dans la tradition de
l'école de l'intégration. Le modèle explicatif
spécifié par ces deux auteurs stipule que les flux d'IDE
s'expliquent par l'adaptation du gouvernement à l'IDE (G), le
marché (M), l'éducation (E) et la réalité
socioculturelle (S) du pays qui reçoit l'IDE. La spécification du
modèle se présente comme suit : IDE =
â0 + â1 G +
â2 M + â3 E +
â4 S. L'adaptation institutionnelle du
gouvernement
constitue selon les auteurs la capacité du pays
à créer un environnement attractif et propice aux flux d'IDE.
Dans le modèle G, M, E et S sont des vecteurs.
Ils ont procédé à des
vérifications empiriques de leur intuition théorique à
partir des données de panel relatives à 67 pays en
développement et couvrant la période 1978-1995. Ils retiennent
les variables suivantes comme explicatives : le PNB\habitant, le commerce
extérieur, les recettes fiscales, les crédits bancaires à
l'économie, l'utilisation commerciale de l'énergie, l'indice
risque pays, le facteur capital humain (nombre d'inscription à
l'école primaire). Les résultats de leurs estimations montrent
que les variables suivantes ont des effets positifs sur les flux d'IDE : le
commerce extérieur, le crédit local, la consommation
d'énergie. Par contre, les variables telles que les recettes fiscales,
l'indice risque pays, le PNB/habitant ont des effets négatifs. Les
variables reflétant le niveau d'éducation et la situation
socioculturelle sont apparues non significatives.
3 Ces pays sont le Bénin, le Botswana, le
Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Tchad, le Congo, la
Côte d'Ivoire, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la Guinée, l'Ile
Maurice, le Kenya, le Lesotho, la Madagascar, le Malawi, le Mali, la
Mauritanie, la Mozambique, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la
Sierra Leone, le Swaziland, la Tanzanie, le Togo, l'Uganda, la Zambie et le
Zimbabwe.
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
Hernandez L. et al. (2001) ont étudié les
déterminants des flux de capitaux privés de la décennie
1970 à la décennie 1990 pour les pays d'Asie de l'Est et
d'Amérique Latine dans le cadre de l'identification des canaux de
transmission des effets de contagion entre pays bénéficiaires de
capitaux privés. Les résultats théoriques relatifs
à leurs travaux montrent que deux types de facteurs déterminent
les flux de capitaux privés et les flux d'IDE en particulier. Il s'agit
des facteurs internes qualifiés de pull factors et les facteurs
externes qualifiés de push factors. Leur étude s'inscrit
donc dans la pensée de l'école « pull-push ».
Le modèle théorique proposé par Hernandez
L. et al. est le suivant :
= á + Ø - â + Ù
÷ + M ID E ? + å
'
ID E j t
, j j t
, 1 t t i , t j , t
Où,
IDE j , t est l'IDE reçu par le pays j
à l'année t.
Ø j , t - 1 est le vecteur des facteurs
internes prédéterminés du pays d'accueil.
Ùt est le vecteur des facteurs externes
exogènes déterminés.
IDE i , t est le vecteur des IDE reçus
par les autres pays i (i ? j ) à l'année t.
Mt est le vecteur poids des pays. Il est
utilisé pour tester les effets de contagion régionale. On donne
un poids positif aux pays de même région que le pays j et un poids
nul aux autres pays.
áj , ? sont des coefficients à
estimer.
â , ÷ sont des vecteurs de
coefficients à estimer. å j , t est le terme
d'erreur.
Dans ce modèle, tout se passe comme si les
investisseurs potentiels observent les indicateurs macroéconomiques du
pays d'accueil à l'année t-1 et décident en fonction de
l'environnement économique international et/ou régional en
relation avec le pays d'accueil de l'année courante. Le tableau
ci-après présente les variables internes et externes
identifiées par Hernandez L. et al. ainsi que les signes attendus de ces
variables sur les flux d'IDE.
Tableau 2 : Les variables
identifiées par Hernandez L. et al. et leurs signes attendus.
Variables
|
Signes attendus
|
Variables externes
|
Taux d'intérêt international réel
(ex-post)
|
-
|
Le total des flux d'IDE à destination des autres pays
en développement en % du total des PIB des grands pays industriels
|
+
|
Le niveau d'activité dans les pays industriels (PIB)
|
-
|
Variables internes
|
Le taux de croissance réel
|
+
|
Le solde de la balance des paiements en % du PIB
|
+
|
Les investissements en % du PIB
|
+
|
Les exportations en % du PIB
|
+
|
Le service de la dette extérieure en % du PIB
|
-
|
La croissance des crédits bancaires à
l'économie
|
-
|
|
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
-
Le taux d'appréciation du taux de change
Agenor P.
-R. et al. (2000) ont travaillé sur
les régions du Moyen-orient4 et de l'Afrique du
Nord5. A partir des données couvrant la période
1989-1998, ils ont utilisé la technique d'estimation par la variable
instrumentale sur des données de panel. Ce qui leur a permis de corriger
le probable caractère aléatoire de certaines variables parmi les
dix retenus à priori (voir tableau 3). A cet effet, ils ont
utilisé les variables taux de croissance réel, taux
d'investissement, taux d'ouverture de l'économie, le service de la dette
en % du PIB comme variables instrumentales. Le modèle est
spécifié avec effet fixes signifiant que les différences
entre pays sont appréhendées à travers les termes
constants de chaque pays dans les régressions. Les résultats des
estimations ont montré que les variables significatives ayant les signes
attendus sont le taux d'investissement, le taux d'ouverture de
l'économie, le service de la dette en % du PIB, le taux
d'intérêt international, l'indice risque politique et la variation
du taux d'inflation.
Tableau 3 : Les variables d'étude
de Agénor L. -R. et leurs signes attendus.
Variables
|
Signes attendus
|
IDE (-1)
|
+
|
Taux de croissance réel
|
+
|
Investissement en % du PIB
|
+
|
Degré d'ouverture de l'économie (base 100 en
1990)
|
+
|
PIB réel par habitant
|
n.i
|
Service de la dette en % du PIB
|
-
|
Taux d'intérêt réel international
(London Inter-Bank Offer Rate : LIBOR)
|
-
|
Variation du taux d'inflation
|
-
|
Variation du taux de change effectif réel
|
-
|
Indice risque politique
(Un indice élevé traduit un niveau de risque
faible)
|
+
|
|
Morisset J. et Neso O. (2002) à partir de
l'expérience internationale récente montrent que les
procédures administratives complexes, nécessaires à
l'établissement et au fonctionnement des affaires, découragent
l'entrée des flux d'IDE. Les coûts des procédures
administratives varient significativement selon les pays. Ils sont positivement
corrélés au niveau estimé de la corruption, à la
puissance gouvernementale et au degré de protection de
l'économie. La qualité de l'environnement d'investissement joue
un rôle important dans les prises de décisions de nombreux
investisseurs. Cela est une reconnaissance croissante de ce que les
procédures administratives peuvent significativement influencer le lieu
d'implantation des firmes multinationales.
4 Les pays du Moyen-Orient sont Bahreïn, les
Emirats Arabes Unis, l'Iran, la Jordanie, le Koweït, le Liban, Oman, le
Qatar, l'Arabie Saoudite, la Syrie, Turquie et le Yémen.
5 Les pays d'Afrique du Nord sont l'Algérie,
l'Egypte, le Maroc et la Tunisie.
2.2 - Limites des précédentes
études
Les études qui ont fait l'objet de notre revue de
littérature portent pour la plupart sur pays d'Europe de l'Est, les pays
d'Amérique latine et d'Asie orientale. Seules les travaux
réalisés par Battacharya (1997) et Kouadio Y. M. (2003) ont
porté exclusivement sur des pays d'Afrique subsaharienne. Mais ces
études n'ont pas intégré, à l'instar de celle
d'Agenor P.
-R. et al. (2000), l'indice risque politique
parmi les facteurs internes susceptibles d'expliquer les flux d'IDE en Afrique.
En même temps, ceci soulève la complexité d'une telle
étude dans la mesure où de nombreuses variables comme celle
reflétant par exemple les procédures administratives pour
l'installation d'une filiale d'entreprise étrangère sont
difficiles à mesurer. Nous essayerons dans la suite de prendre en compte
la variable reflétant la situation politique.
Une autre limite de ces études réside dans la
taille de l'échantillon d'étude. En effet, la plupart de ces
études sont très souvent réalisées à partir
d'échantillon de taille faible Iiconvient de rappeler que
lorsque l'échantillon est de grande taille, les résultats sont
plus
précis et on a la possibilité de réaliser
des tests asymptotiques (à distance infinie) lorsque les
hypothèses formulées ne marchent plus à distance finie.
CHAPITRE III : DONNEES, VARIABLES ET METHODES
|
|
Dans ce chapitre nous procèderons à la
recherche factorielle des déterminants des flux d'IDE en Afrique
subsaharienne. L'avantage d'une telle approche réside dans sa
capacité à révéler, parmi les variables
suggérées par la théorie économique et compte tenu
de la qualité des données disponibles, celles qui pourraient
expliquer de façon significative le phénomène
étudié.
Pour y parvenir, nous adopterons une démarche
progressive qui consistera dans un premier temps à décrire
l'évolution des flux d'IDE ainsi que leurs destinations. Enfin, nous
sélectionnerons les variables explicatives grâce à
l'Analyse Factorielle Discriminante (AFD).
3.1 - Données et variables 3.1.1 - Les
données
L'analyse que nous effectuons s'appuie sur des données
de 23 pays d'Afrique subsaharienne et couvrant la période 1970-1998. Il
faut dire que les pays ont été choisis en fonction de la
disponibilité des informations statistiques sur les investissements
directs étrangers sur toute la période et les variables
susceptibles de les expliquer. La liste de l'échantillon des 23 pays
avec les symboles utilisés par la banque mondiale est la suivante : le
Bénin (BEN), le Burkina Faso (BFA), le Botswana (BWA), la
République Centrafricaine (CAF), la Côte d'Ivoire (CIV), le
Cameroun (CMR), le Ghana (GHA), la Gambie (GMB), le Kenya (KEN), le Madagascar
(MDG), le Malawi (MWI), le Mali (MLI), l'Ile Maurice (MUS), le Niger (NER), le
Nigeria (NGA), le Sénégal (SEN), le Swaziland (SWZ), le Tchad
(TCD), le Togo (TGO), l'Afrique du sud (ZAF), la République
démocratique du Congo (ZAF), la Zambie (ZMB) et le Zimbabwe (ZWE).
Les données de l'étude proviennent de
différentes sources ainsi qu'on le voit à travers le tableau 4.
Elles ont été compilées sous Excel avant leurs transferts
vers d'autres logiciels pour analyse.
3.1.2 - Les variables et leurs mesures
Les variables économiques ont été
choisies en rapport avec la théorie et les travaux antérieurs
concernant les déterminants des IDE et tenant compte de la contrainte
qu'impose la disponibilité des statistiques. On peut distinguer les
variables externes et internes. Les variables internes ne varient que selon les
années tandis que les variables externes sont fonction du pays et de
l'année. Les variables valeur ajoutée industrielle et agricole
sont exprimées en millions de $ US constant 1995 tandis que la variable
exportation de pétrole est exprimée en milliers de tonnes.
Concernant les variables politiques, nous en avons retenu une
seule en fonction de la disponibilité des données, à
savoir l'indice risque politique. L'indice risque politique est celui
élaboré par l'ONG Freedom House. Il s'agit d'un indice composite
qui permet d'établir un classement de pays selon leurs degrés de
liberté.
Encadré 2 : L'indice de risque politique
élaboré par Freedom House1
Freedom House est une Organisation non gouvernementale
américaine dont le siège est à Washington. Elle fût
créée il y a 60 ans par Eleanor Roosevelt, Wendell Willkie et
d'autres américains dans le but d'oeuvrer pour la paix et la
démocratie dans le monde.
Leur indice de risque politique tient compte de :
· La nature des élections politiques
(démocratique ou non) ;
· La liberté de la presse ;
· La liberté d'association ;
· La liberté du système judiciaire
;
· La liberté d'entreprise ;
· etc.
Lorsque la valeur de l'indice est comprise entre :
- 1,0 et 2,5, il y a liberté dans le pays ;
- 3,0 et 5,5, il y a liberté en partie dans le pays
;
- 5,5 et 7,5, on considère qu'il n'y pas de
liberté dans le pays.
|
|
Pour que l'investissement étranger soit rentable dans
le pays bénéficiaire, il faut qu'il y ait des travailleurs
qualifiés au niveau des entreprises. La variable qui peut traduire le
niveau du capital humain est le taux d'alphabétisation des adultes (15
ans et plus). C'est pourquoi nous l'avons retenue parmi les variables
d'étude. Concernant le traitement des valeurs manquantes, nous avons
utilisé la méthode de l'imputation déterministe.
Cette méthode consiste à attribuer à la valeur manquante
la moyenne des valeurs disponibles. Le tableau 4 présente les variables,
les signes attendus et les sources.
Le niveau d'investissement direct sera par moment
normalisé en le divisant par le PIB. Ceci nous permet d'ajuster le
niveau d'investissement à la dimension de l'économie du pays
capturée par le produit intérieur. Cette transformation se
justifie par au moins deux raisons :
· Elle permet de meilleures comparaisons entre les pays.
Par exemple, comparer simplement le niveau d'IDE du Nigeria à celui du
Swaziland n'est pas correcte parce qu'il existe une extrême
différence dans les dimensions des deux économies.
· Deuxièmement, le niveau du PIB d'un pays est
probablement pertinent par rapport au montant d'IDE qu'il peut recevoir. A
l'inverse, une grande dimension de l'économie implique plus
d'opportunités d'investissement. Si le PIB est inclus comme une variable
indépendante, on aura des problèmes statistiques sur la
qualité des estimateurs.
Tableau 4 : Les variables
d'étude
Variables
|
Définitions
|
Signes attendus
|
Source
|
Variable expliquée
|
|
|
|
Investissements directs étrangers en % du PIB
|
|
Cnuced
|
Variables explicatives
|
|
|
|
PIBIND
|
Taux de croissance du PIB réel des pays
industrialisés
|
-
|
Statistiques financières internationales, FMI
|
TIF
|
Taux d'intérêt du marché monétaire
français
|
-
|
|
Taux d'intérêt du marché monétaire
britannique
|
-
|
Yearbook, United Nation
|
VARIABLES INTERNES
|
T_PIB
|
Taux de croissance économique
|
+
|
World Bank Africa Database 2000 CD ROM
|
T_DEMO
|
Taux de croissance démographique
|
+
|
|
Taux d'investissement
|
+
|
|
Crédit local fournit au secteur privé en % du
crédit total
|
+
|
|
Balance des opérations courantes en % du PNB
|
+
|
|
Taux d'ouverture de l'économie
|
+
|
|
Valeur ajoutée industrielle
|
+
|
|
Valeur ajoutée agricole
|
+
|
|
Exportations de pétrole
|
+
|
|
Taux d'alphabétisation des adultes (15 ans et plus)
|
+
|
|
Service de la dette en % des exportations
|
-
|
|
Taux d'inflation
|
-
|
|
Indice de risque politique
|
-
|
Freedom house
|
|
3.2 - Méthodes d'analyse
Nous présentons ici la méthode de travail que nous
avons utilisé. On présentera tour à tour les
méthodologies d'analyse exploratoire et économétrique.
3.2.1 - Analyse exploratoire
Pour connaître les plus importantes destinations de ces
flux, nous aurons recours à l'Analyse Factorielle des Correspondances
(AFC). Concrètement, l'AFC permettra de déterminer, en fonction
des années, les pays qui ont reçu plus de flux d'IDE. Une
deuxième AFC sur les données en considérant les flux
d'investissements en pourcentage du PIB permettra de savoir en fonction des
années les pays qui ont les ratios IDE/PIB les plus
élevés.
Encadré 3 : Principe de l'Analyse
Factorielle des Correspondances :
L'AFC s'effectue sur un tableau croisant deux
caractères (variables) et dont la somme en ligne et en colonne a un
sens. L'objectif de cette analyse est de résumer les éventuelles
liaisons qui existent entre les variables. Si l'une des variables est le temps,
elle permet de décrire l'évolution du profil
présenté par la seconde variable en fonction du temps. L'AFC
projette sur un plan factoriel, plan où le nuage des modalités
des variables est le plus étalé, les dates et sur un autre le
second caractère et elle juxtapose les deux plans. Une date est
attirée par les modalités de l'autre caractère qui
prédominent dans son profil, de même une modalité du second
caractère est attirée par les dates prédominantes du
profil temporel.
|
|
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
L'étape la plus importante de l'approche descriptive
sera la recherche factorielle des déterminants des flux d'IDE en Afrique
subsaharienne. Il s'agira de détecter parmi les variables
suggérées par la théorie économique, et grâce
à l'Analyse Factorielle Discriminante, les variables qui sont le plus
corrélées aux ratios IDE/PIB. Ce sont ces variables que nous
spécifierons comme variables explicatives dans le modèle
économétrique. Le modèle théorique de Hernandez L.
et al. (2001) suggère que les variables internes soient retardées
d'ordre 1. Pour cette étude, nous irons plus loin en intégrant
les variables internes retardées d'ordre 1 et d'ordre 2. Les
résultats de l'analyse des données proviendront principalement du
logiciel WINSPAD 4.
Encadré 4 : Principe de l'Analyse
Factorielle Discriminante
L'AFD cherche à décrire une variable
qualitative Y à k modalités grâce à p variables
explicatives quantitatives X1, X2, ..., Xp. Pour cela on dispose
d'un échantillon de n individus pour les quels on connaît
simultanément les valeurs de (Y, X1, X2, ..., Xp). Dans
l'espace des variables explicatives, l'AFD cherche le sous espace sur lequel la
projection des n individus sépare le mieux possibles les k classes
définies par les modalités de la variable Y. Les
coordonnées des individus sur les axes de ce sous-espace sont des
combinaisons linéaires des variables explicatives appelées
facteurs discriminants.
Le programme de l'AFD :
Où '
u Bu est l'inertie du nuage des k centres de gravité
;
B est la variance interclasse, V la variance totale et u est
le vecteur directeur de l'axe qui discrimine le mieux les classes.
Ainsi l'AFD est équivalente à l'Analyse en
Composantes Principales sur le nuage des centres de gravité mais avec la
métrique V-1
3.2.2 - Recherche factorielle des déterminants des
flux d'IDE
La théorie économique consacrée aux IDE
suggère des variables susceptibles d'expliquer ceux-ci dans les faits,
il est difficile de disposer des données sur tous les facteurs
évoqués c'est donc sous réserve de l'absence de certains
de ces variables que nous postulerons un modèle explicatifs bien avant,
il conviendrait de rechercher au moyen de la méthode factorielle
discriminante (AFD) celles qui sont les plus corrélées aux flux
d'IDE en pourcentage du PIB.
Cette approche consiste à créer une variable
dichotomique (DUM) à partir des IDE cumulés des pays retenus pour
toute la période couverte par l'étude et de définir un
seuil z à partir des déciles de la distribution
du taux d'IDE. Concrètement la création de cette variable repose
sur l'hypothèse qu'au cours de la période 1970-1998 un pays
donné peut passer d'une situation où il a un taux relativement
faible ( IDE / PIB < z ) à une situation
où le taux est
élevé ( IDE / PIB = z
). Le tableau 5 présente les 9 déciles de la distribution du
taux d'investissement direct. L'écart entre le 9è
décile et le 8è décile étant le plus
élevé nous considérons que les observations dont les
valeurs sont les plus élevées sont celles qui sont audelà
du 8è décile. De la sorte, le seuil z se situe
à 1,66%.
Tableau 5 : Les neuf déciles de la
distribution de IDE/PIB
Décile
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
Valeur (%)
|
-0,07
|
0,05
|
0,14
|
0,3
|
0,48
|
0,72
|
1,11
|
1,66
|
3,14
|
|
Source : Nos calculs
la variable dichotomique DUM est définie comme suit :
DUM =
|
1" Moins d IDE si IDE PIB
' " / < 1,66%
0 " Plus d IDE si IDE PIB
' " / = 1,66%
|
|
L'AFD permettra de différencier ces deux groupes
grâce aux variables explicatives suggérées par la
théorie économique. Elle révèlera donc celles qui
sont les plus significatives pour expliquer le fait qu'au cours de la
période 1970-1998 un pays ait un taux d'investissement direct
élevé ou non.
3.2.3 - Analyse économétrique
Compte tenu du nombre de pays que prend en compte notre
étude et de la période (1970-1998), nous adopterons une
étude économétrique des données de panel. Les
modèles économétriques linéaires en données
de panel déclinent sous plusieurs formes de spécifications. Les
plus utilisées sont les suivantes :
Le modèle à effets communs (constante
unique)
y it = á + â x
it + å it t = 1, 2, ...T ; i =1, 2, K
'
E ( å it ) = 0 ? i ,
t
Où y it est la valeur de la
variable à expliquer de l'individu i à la date t et
xit est le vecteur des réalisations des K variables
explicatives de l'individu i à la date t. xit est
indépendant de åit .
Ce modèle suppose qu'il n'y a pas d'effets
spécifiques par pays. La constante est donc unique pour tous les pays et
le coefficient d'une variable explicative quelconque du modèle est le
même pour tous les pays.
· Le modèle à effets
fixes
y it = á i + â x
it + å it
'
Ce modèle suppose que chaque pays a un effet
spécifique. La constante n'est donc pas la même pour les pays,
mais le coefficient d'une variable explicative quelconque du modèle est
le même pour tous les pays.
· Le modèle à effets
aléatoires/à erreurs composées
y it = á + â x
it + ì i + å it
'
E (å it å i ' t
' ) = ? ii 'ó ì + ? ii ' ? tt
' ó å où 2
2 2 óì et
2
óå sont les variances
respectives des deux éléments ìi
et åit de la perturbation.
Ce modèle suppose l'existence d'une perturbation
aléatoire propre à chaque pays. Cette perturbation est constante
dans le temps. Par ailleurs, le coefficient d'une variable explicative
quelconque du modèle est le même pour tous les pays.
Pour connaître le modèle adapté à nos
données, parmi ces trois types de modèles, nous
procèderons à des tests économétriques. En effet,
il y a deux types de tests :
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
+ Test d'existence de l'effet spécifique (test de
Fisher) permet de décider entre
le modèle à effets fixes et le modèle
à effets communs lequel permet la meilleure représentation des
données.
Encadré 5 : Principe du test de Fisher
d'existence d'effet spécifique
Il teste la significativité de l'effet de groupe
(pays pour cette étude) ou effet spécifique c'est-à-dire
qu'il teste l'hypothèse selon laquelle le terme constant est le
même pour tous les groupes. Les hypothèses du test sont :
H0 : Les effets spécifiques sont les mêmes. H1 :
Présence d'effets spécifiques.
( R R
2 2
- ) /( 1)
N -
u p
La statistique du test est la suivante : F N
( 1,
- N T N K
- - ) =
(1 ) /(
2
- R N T N K
- - )
u
N est le nombre d'individus (pays) et T le nombre
d'années ; ; K est le nombre de variables explicatives ;
NT est le nombre total d'observations ;
Ru est le coefficient de détermination du
modèle à effets fixes ;
2
Rp est le coefficient de détermination du
modèle à effets communs.
2
|
Si le test conclut à l'inexistence d'effets
spécifiques alors la procédure s'arrête et le modèle
approprié est le modèle à effets communs. Dans le cas
contraire (existence d'effets spécifiques) il faudra chercher à
savoir, grâce au test de Hausman ou de Breusch-Pagan, si ces effets ne
sont pas en fait des effets aléatoires.
+ Test d'existence d'effets aléatoires (test de
Hausman) permet de choisir entre le modèle à effets
fixes et le modèle à effets aléatoires.
Encadré 6 : Le test de Hausman
(1978)
Ce test permet de tester de la validité de la
spécification en termes de modèles à effets
aléatoires. Il repose sur la différence entre les estimateurs du
modèles à effets fixes et du modèles à effets
aléatoires. Les hypothèses du test sont :
H0 : Pas de différence systématique entre les
coefficients des deux modèles. H1 : Présence d'effets
aléatoires.
La statistique du test est donnée par :
|
W ( â f â r ) ( V
f V r ) ( â f â r )
' - 1
= - - -
|
âf est le vecteur des coefficients du
modèle à effets fixes ;
âr est le vecteur des coefficients du
modèle à effets aléatoires ; Vf est la variance
de âf ;
Vr est la variance de âr
.
Sous l'hypothèse nulle, W suit une loi du Khi-Deux
à K degrés de liberté. K désigne le nombre de
paramètres estimés hormis la constante.
Il est aussi possible d'utiliser le test du Multiplicateur de
Lagrange de Breusch-Pagan (1980) pour tester la présence d'effets
aléatoires dans un modèle.
CHAPITRE IV : RESULTATS ET COMMENTAIRES
Dans ce chapitre, nous abordons la construction d'un
modèle explicatif sur la base des résultats obtenus dans le
chapitre précédent. Les résultats issus de l'analyse
seront comparés à ceux fournis par la littérature
consacrée aux déterminants des IDE, évoquée dans le
chapitre I. Une hypothèse forte dans cette partie suppose que toutes les
variables explicatives sont exogènes. Aussi nous avions
procédé à diverses estimations presque toutes s'appuyant
sur la technique des données de panel. Les résultats sont obtenus
sous trois logiciels statistiques à savoir STATA 7.0, EVIEWS 3.1 et RATS
4.30. Au préalable, nous avons choisi le type de modèle
approprié aux données disponibles. L'analyse de la
stationnarité des séries de données est ensuite
effectuée. Ce qui a permis de déboucher finalement sur la
construction d'un modèle à correction d'erreur.
4.1 - Description des flux d'IDE en Afrique
subsaharienne
4.1.1 - La tendance des IDE
Le graphique 1 donne un aperçu global de
l'évolution des flux d'IDE en direction des 23 pays
étudiés. On note dans l'ensemble une tendance croissante avec un
montant record en 1997, approchant les 7 milliards de $ US, marquant ainsi un
bond considérable par rapport à 1990. En effet, sa valeur s'est
multipliée par sept entre les deux dates. Les flux d'IDE en direction de
l'Afrique du Sud (3,8 milliards de $ US), du Nigeria (1,5 milliards de $ US) et
la Côte d'Ivoire (0,5 milliards de $ US) expliquent en grande partie le
niveau observé en 1997.
Graphique 1 : Evolution de la valeur des IDE
reçus par les pays étudiés
Source: World Bank Africa Database 2000
En 1995, alors que l'IDE dans les pays en voie de
développement avait dépassé les 95 milliards de dollars US
et 38 pour cent de l'IDE global dans le monde, les 23 pays
étudiés n'attiraient qu'un montant de 3,4 milliards de dollars
US. La tendance observée semble traduire les efforts (révision
des codes des investissements par exemple) qu'on fait certains pays pour
attirer les investissements. Les différences d'attractivité des
IDE entre pays feront l'objet d'un point dans la suite. D'ores et
déjà, on remarquera que le Nigeria qui possède des
ressources pétrolières attirent énormément en terme
relatif beaucoup d'IDE tandis que le Congo Kinshasa doté de nombreuses
ressources naturelles aurait des difficultés à convaincre les
investisseurs étrangers. On peut à ce niveau dire que la
disposition des ressources naturelles ne constitue pas un gage d'attrait des
investissements étrangers.
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
4.1.2 - La destination des flux d'IDE
Au cours de la période 1970-1998, et d'après les
données, les pays d'Afrique subsaharienne qui ont reçu plus d'IDE
sont le Nigeria (43,9% du total de la période), l'Afrique du Sud
(19,5%), la Côte d'Ivoire (6,7%), la Zambie (4,2%), le Cameroun (2,9%),
le Ghana (2,6%), le Botswana (2,5%), le Swaziland (2,4%), le Zimbabwe (2,4%),
le Kenya (2,0%) et le Congo Kinshasa (1,4%). Le graphique 2 présente les
destinations les plus importantes des flux d'IDE en Afrique subsaharienne.
Graphique 2 : Répartition du total des IDE
reçus par les 23 pays sur la période 1970-1998
Source: World Bank Africa Database 2000
L'analyse factorielle révèle les
particularités en terme de destination des flux d'IDE au cours de la
période (graphique 3). Ainsi, le premier facteur met en opposition le
Nigeria (côté négatif) et l'Afrique du Sud
(côté positif). Il montre que le Nigeria a été une
destination privilégiée des flux d'IDE de 1991 à 1994
alors que l'Afrique du Sud a reçu plus d'IDE au cours des années
1974, 1984 et 1997.
Par ailleurs, le deuxième facteur oppose le Cameroun,
le Kenya et le Congo Kinshasa (côté négatif) au Zimbabwe
(côté positif). Par rapport aux autres pays le Cameroun a
reçu plus d'IDE en 1983 et 1985 alors que le Kenya et le Congo Kinshasa
ont reçu plus d'IDE en 1979.
Graphique 3 : Premier plan factoriel des profils
temporels de la destination des flux d'IDE
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
Dépassons à présent le cadre de
description à partir des IDE en termes nominaux en considérant le
ratio IDE/PIB qui se prête mieux aux comparaisons. Le plan factoriel (2,
4) que donne le graphique 4 permet d'avoir une idée des pays pour
lesquels ce ratio est le plus élevé. Il s'agit principalement des
pays comme le Swaziland, le Nigeria et le Botswana.
Le deuxième facteur montre que le Swaziland et le
Botswana ont reçu plus d'IDE en pourcentage du PIB en 1970 et 1971 avec
respectivement un pourcentage de 9,2% et 6,5% pour la dernière
année citée. Il révèle également que le
Bénin (7,1% en 1991) et le Mali (5,0% en 1995) ont reçu plus
d'IDE en pourcentage du PIB. Le quatrième facteur quant à lui
montre que le Cameroun (ratio de 2,5% en 1983 et 3,2% en 1985) et le Nigeria
(2,0% en 1983 et 2,5% en 1985) ont un ratio élevé d'IDE en 1983
et 1985. Il dévoile aussi que le Togo (8,5% en 1978) a reçu plus
d'IDE en pourcentage du PIB en 1978.
Graphique 4 : Premier plan factoriel des profils
temporels de la destination des flux d'IDE en % du PIB
Il ressort donc que le Nigeria, l'Afrique du Sud et la
Côte d'Ivoire sont les trois premiers pays en terme de flux d'IDE
reçus. Cependant, en considérant le ratio d'investissement direct
de flux d'IDE en pourcentage du PIB, le Swaziland, le Nigeria et le Botswana
sont les trois pays qui ont les ratios les plus élevés au cours
de la période 1970- 1998.
De nombreux auteurs ont cité dans leurs travaux
l'indice risque politique comme l'un des principaux déterminants des
flux d'investissement direct. Nous allons procéder ci-après,
à l'étude de la liaison entre les flux d'IDE d'une part et le
ratio IDE/PIB d'autre part et le risque politique.
4.1.3 - flux d'IDE et risque politique, quelle liaison
?
L'analyse porte ici uniquement sur les pays qui ont
bénéficié de plus d'IDE en cumul sur la période.
Elle se fera à partir des graphiques l'échelle des IDE est
exprimée en millions de dollars US.
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
Le graphique 5 montre que pour la période 1978-1984
où l'indice risque s'est légèrement amélioré
pour le Nigeria, c'est-à-dire que ce pays était relativement un
« risk lovers », les flux d'IDE ont en moyenne baissé. Par
ailleurs, après 1984 où l'indice est resté relativement
élevé, ses flux d'IDE ont fluctué à la hausse. Il
est donc difficile d'établir une relation causale entre les deux
variables. C'est d'ailleurs ce que confirma la forme du nuage de points.
Graphique 5 : Evolution des flux d'IDE et de
l'indice risque politique pour le Nigeria
|
|
Source: World Bank, Africa Database 2000
|
|
Contrairement au Nigeria, l'indice risque politique semble
être déterminant dans la décision des investisseurs
étrangers en Afrique du Sud (graphique 6). En effet, au cours de la
période 1977-1993 où l'indice est demeuré quasi-constant,
les flux d'IDE dont l'Afrique du Sud a bénéficié sont
restés pratiquement constants. Mais après 1993, qui est pour ce
pays la période post-apartheid et de grands changements politique
(élection multipartite, amélioration du degré de
cohésion sociale...), l'indice a connu une baisse traduisant ainsi une
amélioration du degré de liberté économique et
politique dans ce pays. Cette amélioration de l'indice s'est
accompagnée d'un afflux important d'IDE jusqu'à une certaine date
qui peut correspondre à celle où les possibilités pour les
entreprises étrangères sont relativement moindres en relation
à la concurrence des entreprises nationales. La forme hyperbolique du
nuage de points confirme qu'il pourrait bien exister une relation entre flux
d'IDE et indice de risque politique pour l'Afrique du Sud.
Source: World Bank Africa Database 2000
23
Graphique 6 : Evolution comparée des flux
d'IDE et de l'indice risque politique en l'Afrique du Sud
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
Pour ce qui est de la Côte d'Ivoire l'indice risque
politique a connu une tendance presque constante, restant au dessus de 6 durant
toute la période 1970-1998 ainsi que le montre le graphique 7. Cette
évolution ne semble pas avoir eu directement de répercussions sur
les flux d'IDE dans la mesure où il y a eu un afflux important d'IDE en
Côte d'ivoire après 1990. Cela se confirme par la forme du nuage
de points. Ce nuage de points ne laisse pas transparaître une relation
évidente entre flux d'IDE et risque politique de la Côte d'Ivoire
avant 1998. L'importance des IDE au cours de la décennie quatre vingt
dix peut trouver sa justification dans les politiques de privatisation et de
l'ouverture du marché.
Graphique 7 : Evolution comparée des flux
d'IDE et de l'indice risque politique en la Côte d'Ivoire
Source : World Bank Africa Database 2000
Considérons à présent l'analyse à
partir des IDE en pourcentage du PIB. Pour le Swaziland, le graphique montre
qu'au cours de la période 1979-1989 où l'indice s'est
légèrement amélioré, le ratio IDE/PIB a
baissé, atteignant même une valeur négative en 1982 (pour
cette les flux sortants ont été plus important que ceux
entrants). Après 1989 où l'indice est resté constant
au-dessus de 6, le ratio est resté très instable. Cette situation
ne saurait justifier l'existence d'une quelconque relation entre le ratio
considéré et risque politique. Cela se voit aussi à
travers la forme du nuage de points ci-après.
Graphique 8 : Evolution comparée du ratio
d'IDE et de l'indice risque politique au Swaziland
|
|
Source: World Bank Africa Database 2000
|
|
|
|
|
Au cours de la période 1970-1982 où l'indice
risque politique a baissé traduisant une légère
amélioration des conditions socio-politiques au Nigeria, le ratio
d'investissements directs a suivi une tendance à la baisse. L'indice
risque politique a ensuite eu une évolution quasi-parallèle
à celle du ratio et marqué par un important saut en 1984. Il
ressort donc qu'il n'existe pas une relation directe évidente entre flux
d'IDE en pourcentage du PIB et indice de risque politique pour le Nigeria comme
le montre le nuage de points (graphique 9).
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
Graphique 9 : Evolution comparée du ratio
d'investissements directs et de l'indice risque politique
au Nigeria
|
|
Source: World Bank Africa Database 2000
|
|
|
|
|
Concernant le Botswana, le graphique 10 montre que la
situation de partielle liberté économique de la période
1973-1998 (où l'indice risque politique est resté très
proche de 2,3) a coïncidé avec une évolution fluctuante du
ratio. Ce qui laisse pensé qu'il n'y a pas eu de relation entre flux
d'IDE en pourcentage du PIB et le risque politique au Botswana. La forme du
nuage de points confirme bien l'inexistence de relation évidente entre
ces deux indicateurs.
Graphique 10 : Evolution comparée du
ratio d'investissements directs et de l'indice risque politique
au Botswana
|
|
Source: World Bank Africa Database 2000
|
|
Il ressort donc de cette analyse qu'il n'existerait pas
une relation évidente entre flux d'IDE et l'indice risque politique
d'une part et le ratio d'investissements directs et l'indice de risque
politique d'autre part. La non liaison évidente entre les deux variable
peut se comprendre par le fait (i) qu'il existe de relations
privilégiées entre certains investisseurs et les dirigeants au
pouvoir dans certains pays qui rendrait alors l'indice de risque politique
indépendant de leur décision d'investissement et/ou (ii) que
certains investisseurs sont souvent parmi les acteurs cachés des crises
socio-politiques que vivent certains pays (cas du Congo Brazzaville) de sorte
qu'il pourrait toujours investir.
Une première AFD réalisée sur toutes les
variables a donné un taux de bon classement de 88,6%. Les
résultats détaillés, présentés dans le
tableau 6, montrent que sur 534 observations appartenant au groupe « Moins
d'IDE » il y a 504 observations bien classées et 30 observations
mal classées. De même sur 133 observations appartenant au groupe
« Plus d'IDE » il y a 87 observations bien classées et 46
observations mal classées.
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
Tableau 6 : Classement de la première
Analyse Factorielle Discriminante
|
Groupe d'affectation
|
Moins d'IDE
|
Plus d'IDE
|
Total
|
Groupe d'origine
|
Moins d'IDE
|
504 (94,4%)
|
30 (5,6%)
|
534 (100%)
|
Plus d'IDE
|
46 (34,6%)
|
87 (65,4%)
|
133 (100%)
|
Total
|
550
|
117
|
667
|
Source : Résultats de WINSPAD 4
Nous avons retenu les variables significatives au seuil de 40%
dans la fonction linéaire discriminante (cf. annexe
A.3) pour une deuxième analyse discriminante. Cette
deuxième analyse discriminante a donné un taux de bon classement
de l'ordre de 88,3%. Le classement des observations dans les groupes est
présenté dans le tableau 7.
Tableau 7 : Classement de la deuxième
Analyse Factorielle Discriminante
|
Groupe d'affectation
|
Moins d'IDE
|
Plus d'IDE
|
Total
|
Groupe d'origine
|
Moins d'IDE
|
501 (93,8%)
|
33 (6,2%)
|
534 (100%)
|
Plus d'IDE
|
45 (33,8%)
|
88 (66,2%)
|
133 (100%)
|
Total
|
546
|
121
|
667
|
Source : Résultats de WINSPAD 4
Dans la fonction linéaire discriminante de cette
deuxième analyse (cf. annexe A.4), les variables qui sont significatives
à 5% sont :
- les flux d'IDE en pourcentage du PIB avec un retard d'ordre
1 ; - le taux d'intérêt du marché monétaire
français ;
- le taux d'ouverture de l'économie avec un retard
d'ordre 1 ; - le taux d'investissement avec un retard d'ordre 2 ;
- le taux de croissance démographique avec un retard
d'ordre 2 ; - la variable exportation de pétrole avec un retard d'ordre
2.
On notera de ces résultats que la variable taux
d'investissement a un signe négatif contraire au signe attendu. Ce qui
signifierait que lorsque le taux d'investissement augmente, les flux d'IDE
reçus en pourcentage du PIB diminuent avec un décalage de deux
ans. On pourrait comprendre cette relation négative par le fait qu'un
taux d'investissement domestique élevé est signe d'un dynamisme
des opérateurs économiques locaux qui constituent de fait des
concurrents sérieux face aux investisseurs étrangers quant
à ce qui concerne les projet d'investissements. Dans ce cas, on peut
penser qu'il y ait alors moins d'opportunités d'investissements
susceptibles d'attirer des investisseurs étrangers.
4.2 - Choix du modèle
En s'appuyant sur les résultats issu de l'Analyse
Factorielle Discriminante (AFD), nous pouvons postuler la formulation
linéaire suivante:
IDE/PIB = f [ IDE/PIB(-1), TIF, T_OUV(-1), T_INVEST(-2),
T_DEMO(-2), PETROLE(-2) ]
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
Il convient à présent de mettre en oeuvre la
procédure décrite dans la méthode d'analyse pour choisir
le modèle de panel approprié aux données disponibles. Le
test de Fisher effectué a fourni une probabilité de
dépassement de la Fisher empirique6 de l'ordre de 20%. Ce qui
est suffisamment élevé pour que l'on puisse rejeter
l'hypothèse nulle. Donc, il n'existe pas d'effets spécifiques
entre individus. Le modèle retenu est donc celui à effets
communs. Par conséquent, la procédure de choix s'arrête
à cette étape. Les résultats des régressions qui
ont permis de faire le test sont présentés en annexe
(A.5).
Compte tenu de ce résultat, nous pouvons écrire
:
IDE/PIBit = â0
+ â1 IDE/PIBit-1 +
â2 TIFit
+ â3 T_OUVit-1 +
â4 T_INVESTit-2 +
â5 T_DEMOit-2 +
â6
PETROLEit-2 + åit
4.3 - Test de stationnarité des
variables
Les données de l'étude ayant une dimension
temporelle, Il convent avant toute estimation d'étudier leurs
caractéristiques stochastiques afin de savoir si elles sont
stationnaires (moyennes et variances constantes dans le temps) ou pas. Les
applications de ce procédé ne sont pas rependues sur les
données en panel comme sur les données uniquement chronologiques.
Im, Pesaran et Shin (1997) ont proposé une démarche largement
utilisée permettant d'effectuer le test de racine unitaire sur
données de panel (IPS) que nous présentons ci-après.
Encadré 7 : Test de racine unitaire sur
données de panel proposé par Im, Pesaran et Shin
(1997)1
Im, Pesaran et Shin (1997) proposent un test de racine
unitaire pour données de panel (i = 1, ..., N ; t = 1, ..., T). Le test
est basé sur la moyenne t des statistiques tñ de
Dickey-Fuller Amélioré (ADF) calculés
i
statistique du test ADF sur données individuelles (H0
: ñi = 1 ).
Les hypothèses du test de Im, Pesaran et Shin (1997)
sont : H0 : ñi = 1 pour tout i contre H1 :
ñi < 1 pour au moins un i.
Pour T ? 8 et N ? 8 et sous
l'hypothèse nulle le théorème central limite de
Lindeberg-Lévy
assure que la statistique tIPS de Im, Pesaran et
Shin suit une loi normale centrée réduite.
Weiner. Im, Pesaran et Shin (1997) assure que les
tiT sont indépendantes et identiquement distribuées de
moyenne et de variance finies.
Où 10
t=
W iz d W i z
0
212
W
iz
et W ( r )dr est l'intégrale
de
iT
V a r
1
N
( t - 1 E t
[ | ñ = 1])
N i = 1 iT i
[ |
t ñ = 1]
iT i
1
N
t IP S = N
N i
=
N ( 0 , 1)
pi
'
y it = E + zitã
+åit
j
t = 1 E t
N ñ
i=1
N
sur données individuelles :
i
1
, ñ est la
t
La mise en oeuvre de ce test à partir des
données disponibles montre que (i) le taux d'investissement (IDE/PIB),
IDE/PIB(-1) et exportation de pétrole retardée d'ordre 2 sont
stationnaires. Le taux d'ouverture retardée d'ordre 1 et les variables
retardées d'ordre 2 que sont le taux d'investissement et le taux de
croissance démographique sont des marches aléatoires avec
dérive. Ce qui signifie qu'elles sont toutes intégrées
d'ordre 1. les résultats complets sont présentés dans le
tableau 8.
6 La statistique du test de Fisher vaut F
(22, 569) = 1, 24
VARIABLES
|
EN NIVEAU
|
EN DIFFERENCE
|
CONCLUS ION
|
Valeurs du test
|
Valeurs critiques
|
Nombre de retards
|
Avec constante
|
Valeurs du test
|
Valeurs critiques
|
Nombre de retards
|
Avec constante
|
|
|
-1,940
|
|
|
|
|
|
|
|
IDE/PIB
|
-2,019
|
-1,820
|
2
|
Oui
|
|
|
|
|
I(0)
|
|
|
-1,750
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-1,940
|
|
|
|
|
|
|
|
IDE/PIB(-1)
|
-2,210
|
-1,820
|
2
|
Oui
|
|
|
|
|
I(0)
|
|
|
-1,750
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-1,940
|
|
|
|
-1,940
|
|
|
|
T_OUV(-1)
|
-1,716
|
-1,820
|
2
|
Oui
|
-3,145
|
-1,820
|
2
|
Oui
|
I(1)
|
|
|
-1,750
|
|
|
|
-1,750
|
|
|
|
|
|
-1,940
|
|
|
|
-1,940
|
|
|
|
T_INVEST(-2)
|
-1,818
|
-1,820
|
2
|
Oui
|
-3,137
|
-1,820
|
2
|
Oui
|
I(1)
|
|
|
-1,750
|
|
|
|
-1,750
|
|
|
|
|
|
-1,940
|
|
|
|
-1,940
|
|
|
|
T_DEMO(-2)
|
-1,527
|
-1,820
|
2
|
Oui
|
-2,148
|
-1,820
|
2
|
Oui
|
I(1)
|
|
|
-1,750
|
|
|
|
-1,750
|
|
|
|
|
|
-1,940
|
|
|
|
|
|
|
|
PETROLE(-2)
|
-2,096
|
-1,820
|
2
|
Oui
|
|
|
|
|
I(0)
|
|
|
-1,750
|
|
|
|
|
|
|
|
TIF
|
|
-2,652
|
|
|
|
-2,656
|
|
|
|
|
-0,902
|
-1,954
|
1
|
Non
|
-4,455
|
-1,955
|
1
|
Non
|
I(1)
|
|
|
-1,622
|
|
|
|
-1,623
|
|
|
|
NB : Les valeurs critiques
|
sont rangées par ordre croissant des seuils (1%, 5%,
10%).
|
I(p) signifie que
|
la variable est intégrée d'ordre p.
|
Les valeurs de la variable TIF sont les mêmes pour tous
les 23 pays. Donc, nous avons effectué un test Dickey-Fuller
Amélioré
|
(ADF) sur cette variable.
|
La valeur du test pour IDE/PIB est inférieure aux
différentes valeurs critiques (aux différents seuil), donc cette
variable est I(0)
|
Source : Résultats de STATA 7.0
Les résultats (existence de variables
intégrées) autorise à postuler le risque de
cointégration des variables. Pour se fixer les idées, il convient
d'effectuer le test de cointégration sur données de panel
proposé par Pedroni P.(1999). Les résultats de ce test seront
comparés à ceux du test en deux étapes de Engle et Granger
(1987). Pedroni conclut dans son article que les résultats de son test
ne sont qu'une extension de la méthode de Engle et Granger aux panels
hétérogènes. Ce qui impliquerait que son test suppose
l'unicité du vecteur de cointégration. En Toute rigueur, l'on
devrait déterminer le nombre de vecteurs de cointégration puisque
le nombre de variables non stationnaires est supérieur à 2.
Les résultats du test de Pedroni P. (1999) sont obtenus
à partir du logiciel RATS. Les statistiques centrées
réduites ont été calculées grâce à la
table de moyennes et variances simulées par Pedroni P. (1999) en
fonction du nombre de régresseurs. Au seuil de 5%, ces statistiques en
valeur absolue sont supérieures à 1,96 sauf le panel
t-statistique nonparamétrique (tableau 9). Ce qui nous amène
à rejeter l'hypothèse nulle H0 « les variables ne sont pas
cointégrées » et donc les variables sont
cointégrées. On va de ce fait procéder à
l'estimation du modèle à correction d'erreur (MCE).
à
Ùi
Encadré 8 : Test de cointégration
pour panel hétérogène proposé Pedroni P.
(1999)1
Pedroni P. (1999) propose une série de statistiques
basées sur la variance du panel pour tester la
cointégration. Considérons l'équation de
long terme
13 +'zyit =
xitiitã+eit ; ; it est le résidu estimé
ete
l'estimateur robuste (comme l'estimateur de Newey-West
(1987)) de la matrice de variance-covariance
Ùi de
eit . Soit
|
à
Li la matrice triangulaire inférieure issue
de la décomposition de Cholesky de
|
Ù à i (
|
L iL i = Ù i ).
2
à à ' à L à i
11 11
|
- 1 '
E
qui est le premier élément de la diagonale
s'écrit 2
à 1 -
= Ù ? Ù Ù Ù . Soit 2
à 2 2
à à à
L i L ó
ó ~ = à à
11 11 i 21 22 21
i i i N T
, N 11 i i
|
et et
|
i=1= 1
ëài = 1
(c'Ne ) où - i est la
variance empirique et 2
sài est la variance
empirique corrigée des résidus
uàit de
2
l'autocorrélation eEnfin, la version
paramétrique des t-statistiques repose sur les
i , t -1 + t
statistiques de Dickey-Fuller Amélioré (ADF).
*
s ài est la variance
corrigée estimée des résidus de ADF et
N
~ =
* 2 1 s à * 2
s .Les statistiques de Pedroni P. (1999) sont :
N T
, N i
i1
=
1
· Panelív --- Statistique :
1- N NT T11 N
T2 2 - 2
etet T 2N 31í N , T ,T --
0 N =
(0,0ö('1'1)y(1)ö(1))).
· Panel ñ - pStatistique :
T NZ
ñ
N
= T N L e
à à
- à ( à
L e Ä -
e à ë à )
, 1
T - 11 , 1
i i t - 11 i i t
, 1
- i t
N T
2 3 / 2 2 3 / 2
T N Z í L e
- 2 2
= T N à à
N T
, 11 , 1
i i t i
= 1
=
t=1 =
-
et T N Z ñ ZN , T ,- 1---
È 2 È 1N N0,ö ( 2
(2)( 2 ) ö( 2 )2) · Panel t t Statistique
(non paramétrique) :
-
N
T -1/ 21N T T
Z t Z2 2 E EN , T,N
, T,i , t
1-
EE11 -2 i ( ,(Ä
eàAt - ëi)ii = 1
=t=1== 1
=
=
t =1
et Z N T ? È 2 ( È 1
®(1 (+ È 3)) )1 / 2/N N (
0,0ö('(3 3)(3) ö(3 )))
· Panel t t Statistique e aramétrique)
:
N
T 1 / 2N 2T
Z N , T,s N , T,T E
E E11 2 i (ii , i,Ä
eài ,t,
2
t
i = 1 =t =1 =1 i = 1
=t=1=
Cette statistique est de même loi asymptotique que la t
t Statistique non paramétrique.e
- N
T 1 T
· Groupe ñ p Statistique :
|
TN - 1/ 2 Z2N , T,- 1--1
--
TN -1/ 12 2E
eà2i 2.
(eà(Ä eàAt -
ëi2) t = 1 , t=1=
|
et TN -1 / 2 Z ñ ZN N T ---
È1 N N(
0,ø1)i)
,
· Groupe t t Statistique (non paramétrique)
:
N - 1/ 2 Z t ZN , T,= N
-1/ 2 12E 2.2eà 2i
2.
(eà(Ä eà,
t-r-- i)t
i= 1 =t = 1 =t=1=
Et N -1 / 2 1Z t N , T,2 N NN
( 0,ø 2)2 · Groupe t t Statistique
(paramétrique) :
1/ 2/N T
N - 1/ 2 Z * 7N -1/ 2 /2E
Isi *2 e`à a*2
*Ä , t- 1-i = 1 =1 It = 1
=t=1= t
Cette statistique est de même loi asymptotique que la
-t -- Statistique non paramétrique de groupe
2929
Où ø( j ), j
= 1, 2, 3 est le jième élément de la
matrice de covariance ø et öj ( ) , j=1, 2, 3 se
réfèrent aux
vecteurs
|
' - 2
ö(1) = -È , ö ' (2) ( 1 - , 2
1 - )
= ? È È È et le
1 2
1
|
' 1/ 2 1/ 2 1 3/ 2 1/ 2 1 1/ 2
vecteur ö ( - (1 ) - , 3/ 2
= ? È + È ? È È - (1 ) - , 2
+ È ? È È - (1 ) - )
+ È
(3) 1 3 2 2 1 3 2 1 3
Les « groupe statistique » sont calculés
à partir du panel formulé en terme de moyenne de groupes (voir
Greene W. H. (2003)).
Pedroni P. (1999) a simulé les moments ( È
i et øij i,j = 1, ...,3 ;
Èá etøá
á =1,2). Ce qui lui a permis de tabuler les moyennes et variances de
la loi de ses statistiques selon le nombre de régresseurs (variables
explicatives non stationnaires) dans la relation de long terme.
Tableau 8 : Résultats du test de Pedroni P.
(1999)
Source : Résultats de RATS 4.30
4.4 - Construction du modèle à correction
d'erreur
Nous allons mettre en oeuvre l'estimation en deux
étapes de Engle et Granger (1987). Tout d'abord la relation de long
terme sera estimée par la méthode des moindres carrés
ordinaires (MCO) sur la base des variables non stationnaires. Si les
résidus de la relation de long terme, que nous nommons ECM, sont
stationnaires, alors l'hypothèse de cointégration admise
précédemment est confirmée.
4.4.1 - Estimation de la relation de long terme
Le modèle pour l'estimation des coefficients de la
relation de long terme s'écrit comme
suit :
IDE/PIBit = â0
+ â2 TIFit +
â3 T_OUVit-1 +
â4 T_INVESTit-2 +
â5 T_DEMOit-2 +
åit
Les coefficients estimés ainsi que d'autres
caractéristiques de la régression à partir du logiciel
STATA sont présentés dans le tableau 10. La valeur de la
statistique F de Fisher rassure de la significativité globale du
modèle. Toutes les variables explicatives ont des coefficients
significatifs au seuil de 5%, ce qui confirme le résultat
déjà obtenu à travers l'Analyse discriminante. Mais,
celles-ci n'expliquent qu'à hauteur de 22,4% le ratio d'investissement
direct.
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
Tableau 9 : coefficients estimés de la
rélation de long terme
Source : Résultats de STATA 7.0
Les résidus ECM sont stationnaires au seuil de 5% dans
la mesure où la statistique Psi[tbar] est supérieure à
1,96, valeur du fractile d'ordre 5% de la loi normale centrée
réduite. Le même résultat s'obtient en comparant la
statistique empirique t-bar en valeur absolue aux différentes valeurs
critiques à 10% (cv10) et 5% (cv5) mentionnées dans le tableau
11. On remarque qu'à 5%, on rejette l'hypothèse nulle de non
stationnarité de la variable ECM.
Tableau 10 : Test de stationnarité des
résidus de long terme
Source : Résultats de STATA 7.0
Nous avons ensuite testé la nullité du
résidu moyen de long terme sur l'ensemble des observations. Le
résultat obtenu figure dans le tableau 12 et indique qu'en moyenne le
résidu est nul avec une probabilité égale à
l'unité.
Tableau 11 : Test de nullité de la moyenne
des résidus moyens de long terme
Test of Hypothesis: Mean = 0
Sample Mean = -5.28E-14 Sample Std. Dev. = 0.350886
Method Value Probability
t-statistic -7.67E-13 1.0000
|
Source : Résultats de EVIEWS 3.1
De plus, les résidus sont normaux avec le test de
Jarque-Bera puisque le degré de crédibilité de
l'hypothèse nulle de normalité est très
élevé comme l'atteste la probabilité égale à
0,97. Ce dernier résultat et les précédents permettent de
conclure que le modèle est de bonne qualité.
4.4.2 - Estimation de la relation de court terme
La dynamique de court terme se présente de la
manière suivante :
Ä IDE/PIBit =
â0 +
â1 Ä
IDE/PIBit-1 +
â2 Ä
TIFit +
â3 Ä
T_OUVit-1 +
â4 Ä T_INVESTit-2
+ â5
ÄT_DEMOit-2 +
â6
ÄPETROLEit-2 +
â7 ECMit-1 +
åit
Où â 7 est la force de rappel
vers l'équilibre de long de terme compris entre -1 et 0.
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
Les résultats de l'estimation de l'équation de
court terme sont présentés dans le tableau 13 ci-après. Le
modèle est globalement bon ainsi que le montre la statistique de Fisher.
Toutes les variables explicatives en différences premières sont
significatives à l'exception de la variable pétrole. Le
résidu obtenu à partir de la relation de long terme est aussi
significatif et a le signe attendu. Ce qui dénote d'une bonne
spécification du modèle. Le pouvoir explicatif du modèle
est de 29%.
Tableau 12 : Résultats d'estimation de la
relation de court terme
Source : Résultats de STATA 7.0
Pour vérifier la validité du modèle MCE,
nous allons analyser les résidus. Les résultats du test de
stationnarité montrent que les résidus du modèle MCE sont
stationnaires. En effet, la probabilité d'accepter l'hypothèse de
non stationnarité est nulle et confirme la stationnarité des
résidus de l'équation de court terme (Tableau 14).
Tableau 13 : Test de stationnarité des
résidus de court terme
Source : Résultats de STATA 7.0
Par ailleurs, pour effectuer le test de nullité de la
moyenne des résidus, nous avons considéré les
résidus moyens par année, calculés sur l'ensemble des
pays. Ce qui paraît normal dans la mesure où il s'agit d'un
modèle à effets communs. Les résultats montrent que les
résidus sont en moyenne nulle puisque la probabilité de rejeter
l'hypothèse nulle est quasinulle (tableau 15). De plus, l'analyse du
corrélogramme des résidus conduit à l'absence du risque
d'autocorrélation des erreurs. Le processus défini par les
résidus est donc un bruit blanc. Celui-ci est de plus gaussien (cf.
annexe A.6) dans la mesure où la probabilité de rejeter
l'hypothèse de normalité n'est pas suffisamment petite.
Tableau 14 : Test de nullité de la moyenne
des résidus moyens de court terme
Sample: 1970 1998 Included observations: 25
|
Test of Hypothesis: Mean = 0
Sample Mean = 4.00E-09 Sample Std. Dev. = 0.301998
Method Value Probability
t-statistic 6.62E-08 1.0000
|
Source : Résultats de EVIEWS 3.1
4.5 - Discussion des résultats
Les estimations économétriques,
réalisées sur la base des variables retenues à partir de
l'analyse discriminante, ont permis d'identifier celles qui sont les plus
déterminantes dans l'explication des flux d'IDE reçus en
pourcentage du PIB.
Le taux d'ouverture de l'économie apparaît avec
un coefficient positif aussi bien dans un horizon de long terme qu'à
celui du court terme. Ce qui montre qu'au fur et à mesure qu'une
économie s'ouvre, plus on peut s'attendre, toute chose égale par
ailleurs, à un accroissement du volume des IDE en direction de cette
économie. Ce signe obtenu est compatible avec celui qui était
attendu et rejoint les résultats de Bhattacharya A. et al. (1997) pour
les données de 31 pays d'Afrique subsaharienne ainsi que ceux de Agenor
P.- R. et al. (2000) sur les données des pays du Moyen-Orient et
d'Afrique du Nord.
Le taux de croissance de la population se révèle
être un facteur pertinent dans l'explication des flux d'IDE dans le long
terme. Le signe de son coefficient (0,43) positif confirme l'hypothèse
de départ et se comprendrait plus dans le sens d'une augmentation de la
taille de marché, et donc de la demande des biens et services que
l'investisseur pourrait mettre sur le marché.
Les autres variables, notamment le taux d'intérêt
français et le taux d'investissement apparaissent avec des coefficients
significatifs dans la relation de long terme. Le signe du coefficient du taux
d'intérêt français est conforme au signe attendu aussi bien
à court terme qu'à long terme. Ce résultat est compatible
avec celui d' d'Agenor P.- R. et al. (2000) qui a utilisé le
LIBOR (London Inter-Bank Offer Rate) comme taux d'intérêt
international. Le taux d'intérêt français a donc un effet
négatif sur les IDE de l'Afrique subsaharienne. Cette variable
étant indépendante de la politique économique des pays,
une éventuelle politique d'attraction des IDE devra être
axée sur d'autres variables.
L'effet négatif du taux d'investissement sur les IDE
obtenu via son coefficient (-0,02) tranche avec bon nombre de travaux
antérieurs. Son signe n'est pas celui attendu. Ce résultat est
toutefois à prendre avec beaucoup de prudence dans la mesure où
le modèle élaboré n'a pas un pouvoir explicatif
suffisamment élevé. En effet, le coefficient de
détermination de l'ordre de 22% dans la relation de long terme ne permet
de dire que moins du quart de la variabilité du ratio IDE_PIB des pays
considérés s'explique par celles des variables retenues.
Le coefficient significatif de l'ECM obtenu dans l'estimation
de la relation de court terme avec le signe attendu confirme bien la relation
de cointégration entre les variables explicatives
intégrées d'ordre 1 et justifie pleinement notre modèle
à correction d'erreur.
CONCLUSION ET LIMITES DE L'ETUDE
La nécessité des IDE dans les économies
justifie les différentes politiques mise en oeuvre dans bon nombre de
pays pour attirer les investisseurs étrangers. Pour que ces politiques
soient efficaces, il apparaît nécessaire d'identifier les
différents facteurs déterminants sur lesquels il faudrait agir,
dans la mesure du possible, pour attirer davantage d'IDE. Nous avons
tenté de le faire pour 23 pays d'Afrique subsaharienne à partir
des données disponibles. Les résultats obtenus ont permis de
tirer plusieurs conclusions.
Après 1980, les flux d'IDE reçus par les pays
d'Afrique subsaharienne ont connu une tendance croissante jusqu'en 1997.
L'analyse descriptive montre aussi que les pays qui ont reçus plus d'IDE
au cours de la période 1970-1998 sont le Nigeria (43,9%), l'Afrique du
Sud (19,5%) et la Côte d'Ivoire (6,7%). L'élimination de l'effet
taille de l'économie a permis de constater que le Swaziland (17,4%), le
Nigeria (11,3%) et le Botswana (9,6%) sont les trois pays qui ont reçu
plus d'IDE au cours de la période.
Sur la base du seuil fixé à partir des
déciles des IDE en pourcentage du PIB, nous avons effectué une
analyse factorielle discriminante à partir de l'ensemble des variables
explicatives. Ce qui a permis de retenir les variables explicatives qui
discriminent de façon significative les observations en deux groupes. Au
total six variables ont été retenues pour l'analyse
économétrique. Il s'agit du taux d'investissement avec un retard
d'ordre 1, le taux d'intérêt français, le degré
d'ouverture de l'économie avec un retard d'ordre 1, et les variables
retardées d'ordre 2 que sont le taux d'investissement, le volume des
exportations de pétrole et du taux de croissance de la population.
L'analyse économétrique a montré que des
facteurs comme le taux d'ouverture de l'économie, le taux
d'investissement, la croissance démographique et le taux
d'intérêt international (seul le taux d'intérêt
français est significatif) déterminent à long terme les
flux d'IDE reçus en pourcentage du PIB dans la mesure où il
existe une relation de cointégration entre ces variables. Cette analyse
ne confirme pas pour autant pleinement les travaux antérieurs puisque le
taux d'investissement influe négativement sur les IDE. La dynamique de
court terme révèle l'importance du ratio IDE_PIB
décalé d'une période, du degré d'ouverture de
l'économie et du taux d'intérêt international. Mais, les
variables taux d'investissement et exportation de pétrole ne sont pas
significatives.
Les tests statistiques ont conclu, dans l'ensemble, à
une assez bonne qualité de l'équation de long terme et du
modèle à correction d'erreur. Cependant, l'impossibilité
d'inclure un ensemble plus large de variables constitue l'une des principales
limites de cette étude. Ce qui explique certainement le faible pouvoir
explicatif des modèles. Ces variables traduisant les aspects
socio-politiques et culturels, le niveau d'infrastructures, le degré de
corruption, la lenteur dans l'attribution des autorisations d'installation aux
investisseurs, l'appartenance à une zone économique ou
monétaire, etc. pourraient permettre, assurément,
d'améliorer ce travail. C'est pourquoi, il serait important de
poursuivre les investigations dans le sens de l'obtention de résultats
plus robustes, en s'inspirant bien sûr sur les techniques d'analyse
développées dans ce document.
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http://www.eargerproject.com/discussion9f.shtml
ANNEXES
A.1 - Résultats de l'AFC sur le tableau des flux
d'IDE
A.2 - Résultats de l'AFC sur le tableau des flux
d'IDE en pourcentage du PIB
A.3 - Fonction linéaire discriminante de la
première analyse
Source : Résultats de WINSPAD 4
A.4 - Fonction linéaire discriminante de la
deuxième analyse
Source : Résultats de WINSPAD 4
A.5 - Choix de modèle Modèle
à effets communs
Source : Résultats de STATA 7.0
Modèle à effets
fixes
Source : Résultats de STATA 7.0
Source : Résultats de STATA 7.0
Modèles à effets
aléatoires
TABLE DES MATIERES
EQUATION CHAPTER 1 SECTION 1 0
SOMMAIRE I
LISTE DES GRAPHIQUES II
LISTE DES TABLEAUX II
SYNTHESIS NOTE IV
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES ET IMPACTS DES IDE 3
1.1 - Définitions des concepts 3
1.1.1 - Les investissements directs étrangers 3
1.1.2 - L'entreprise d'investissements directs 3
1.1.3 - Définition et typologie des firmes multinationales
4
1.2 - Avantages et inconvénients des flux d'IDE
4
CHAPITRE II : REVUE DES TRAVAUX THEORIQUE ET EMPIRIQUE SUR LES
IDE 6
2.1 - un aperçu des développements relatifs aux
déterminants des flux de capitaux 6
2.2 - Limites des précédentes études
13
CHAPITRE III : DONNEES, VARIABLES ET METHODES 14
3.1 - Données et variables 14
3.1.1 - Les données 14
3.1.2 - Les variables et leurs mesures 14
3.2 - Méthodes d'analyse 16
3.2.1 - Analyse exploratoire 16
3.2.2 - Recherche factorielle des déterminants des flux
d'IDE 17
3.2.3 - Analyse économétrique 18
CHAPITRE IV : RESULTATS ET COMMENTAIRES 20
4.1 - Description des flux d'IDE en Afrique subsaharienne
20
4.1.1 - La tendance des IDE 20
4.1.2 - La destination des flux d'IDE 21
4.1.3 - flux d'IDE et risque politique, quelle liaison ? 22
4.2 - Choix du modèle 26
4.3 - Test de stationnarité des variables 27
4.4 - Construction du modèle à correction
d'erreur 30
4.4.1 - Estimation de la relation de long terme 30
4.4.2 - Estimation de la relation de court terme 31
4.5 - Discussion des résultats 33
CONCLUSION ET LIMITES DE L'ETUDE 34
BIBLIOGRAPHIE 35
ANNEXES I
A.1 - Résultats de l'AFC sur le tableau des flux d'IDE
I
A.2 - Résultats de l'AFC sur le tableau des flux d'IDE
en pourcentage du PIB I
A.3 - Fonction linéaire discriminante de la
première analyse II
A.4 - Fonction linéaire discriminante de la
deuxième analyse II
A.5 - Choix de modèle III
Les déterminants des investissements directs
étrangers en Afrique subsaharienne
TABLE DES MATIERES IV
Mots clés : Investissement
Direct Etranger, Afrique Subsaharienne, Analyse factorielle des
Correspondances, Analyse Factorielle Discriminante, Données de panel,
Test de stationnarité de Im, Pesaran and Shin (1997), Test de
cointégration de Pedroni P. (1999), Modèle à Correction
d'Erreur.
Key words: Foreign Direct
Investment, sub-Saharan Africa, Correspondence Analysis, Discriminant Analysis,
Panel Data, Panel Unit Root Test of Im, Pesaran and Shin (1997), Panel
Cointegration test of Pedroni P. (1999), Error Correction Model.
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