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La théorie des cycles dans la controverse entre Keynes et Hayek

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par Ousmane Thiané DIOP
Paul Cezanne Aix en Provence - Master II Philosophie Economique 2007
  

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CHAPITRE II

LES CONCEPTS DE BASE

Ce chapitre aura pour objet de discuter les concepts essentiels chez Keynes et chez Hayek qui permettront de mieux appréhender leurs théories des cycles. Pour Keynes ils seront la notion d'investissement et ses relations avec l'épargne et le taux d'intérêt tandis que pour Hayek ils tourneront autour de la théorie autrichienne du capital et du mécanisme des prix qu'il considère comme l'unique réponse viable au problème des cycles. Cependant, nous ne manquerons pas de donner autant que possible la pensée-réplique de l'autre auteur pour mieux nous inscrire dans la controverse. Hayek nous permet de justifier en partie le choix des concepts de base chez Keynes. Il dit dans ses reflexions sur la théorie du capital de Keynes : « The new approach, which Mr Keynes has adopted, which makes the rate of interest and its relation to saving and investing the central problem of monetary theory, is an enormous advance.»

Section I : Investissement et épargne chez Keynes

A- Investissement

« Un acte d'investissement est celui par lequel un agent économique utilise aujourd'hui des ressources (renonce à les consommer) en vue d'en produire d'autres dans le futur (qu'il pourra consommer) ; ces ressources (qui peuvent être monétaires ou réelles) constituent le capital investi ».

Cette définition du Professeur Bornier dans son chapitre introductif de « Investissement et Intérêt » correspond au lien que Hayek décèle entre épargne, comme consommation différée, et investissement, comme usage de ces ressources préalablement constituées.

L'investissement est perçu par Keynes comme un phénomène monétaire en ce qu'il est financé par le système bancaire alors que l'épargne, en tant que renonciation à la consommation, est un phénomène réel : « Saving is the act of the individual consumer and consist in the negative act of refraining from spending the whole of his current income on consumption. »

Keynes considère l'épargne et l'investissement comme deux entités relevant de sphères totalement autonomes même s'il peut exister une certaine articulation entre eux. A son sens, l'acte d'épargner, propre aux ménages, a surtout un caractère stable et donc ne joue en général pas de rôle moteur dans le déclenchement des fluctuations. L'investissement par contre est irrégulier et assujetti à aucune logique imprevisible: « Investment in fixed capital, on the other hand, has been accustomed to proceed irregularly and by fits and starts. » p.252

En cas de desequilibre entre ces deux notions, la cause reléve souvent de l'investissement: « when there is a disequilibrium between savings and investment, this is much more often due to fluctuations in the rate of investment than in the rate of saving which is of a fairly steady character » p.85

Il ajoutera: « investment47(*) is the act of the entrepreneur whose function is to make the decision which determine the amount of the non available out put, and consist in the positive act of starting or maintaining some process of production or of withholding liquid goods». Keynes l'associe à un acte de bravoure d'une très haute qualité sociale. Selon les perspectives de profit, l'entrepreneur adapte son niveau d'acquisition en capital fixe:« enterpreneurs are induced to embarck on the production of fixed capital or deterred from doing so by their expectations of the profit to be made. » p 85,vol II

Il ne se mesure pas en unité monétaires mais comme il le dira lui même : «  Investment relates to units of goods. » et se mesure en y soustrayant les amortissements : «  It is measured by the net addition to wealth in form of liquid capital, working capital or fixed capital. » Il apparaît ainsi dans l'économie sous forme liquide, fixe ou circulant; ce dernier occupant une place importante chez Keynes: « the stock of real capital or material wealth existing at any time is embodied in one or other of three form: we shall call goods in use fixed capital, goods in process working capital and goods in stock liquid capital » tome 1 p 115, 116

* 47 Hayek suppose qu'une augmentation de l'investissement se traduit par un allongement du processus de production aboutissant à une hausse différé de la production et non à une hausse directe des unités de production comme si l'investissement était orienté vers l'usage de résultats (méthode et technique) de la recherche développement tandis que Keynes conçoit une hausse de l'investissement en termes d'augmentation des unités de production à technologie constante ou variable.

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