3.5.1 Instruments de mesure
Il y a eu deux (2) sortes d'instruments dans cette
étude, à savoir : les échelles et questionnaire d'une
part, puis les enquêteurs qui les ont utilisés d'autre part.
a. Outils de collecte des données
Selon les types de variables à l'étude,
différents questionnaire et échelles ont été
utilisés. Ces instruments ont été administrés aux
répondants après avoir signé le formulaire de consentement
éclairé (voir Appendice A). Le SSE a été
mesuré à l'aide du questionnaire des données
sociodémographiques des parents (voir Appendice B1 & 2)
élaboré sur base des réalités locales, mais en
référence aux indicateurs socioéconomiques de santé
de l'OMS (2002).
La variable de résilience est mesurée à
l'aide de l'échelle dénommée : Questionnaire du COPE,
version française (voir Appendice C1 & 2), plusieurs fois
utilisée à l'Université Laval (Desbiens, 2006). Enfin, la
variable de l'estime de soi est mesurée à l'aide de
l'échelle appelée : Self-esteem evaluating scale, version
traduite de l'anglais en français (voir Appendice D1 & 2) ;
Cette échelle est utilisée en ligne par Anxiety Centre of Canada
et est accréditée par les experts de santé mentale (CMHA,
2004). Cette échelle est traduite pour des raisons de
nécessité et soumise à l'appréciation des
traducteurs spécialisés. Les lignes qui suivent donnent une
brève description de ces outils de collecte des données.
- Questionnaire des données
sociodémographiques (QDSD)
Ce QDSD permet d'étudier l'exposition, il est
subdivisé en deux parties. La première est consacrée
à l'identification du participant. Les sept questions qui la composent
sont relatives aux caractéristiques sociodémographiques de ce
dernier, tels que : l'âge, le sexe, le niveau d'instruction, la
religion, la province d'origine... Ces variables permettent d'obtenir le
portrait des caractéristiques de l'échantillon.
La deuxième partie est consacrée à
l'étude du profil socioéconomique des parents du
participant ; qui est considéré comme l'exposition (SSE
bas/élevé). Elle comporte dix questions réparties en trois
rubriques : la scolarité des parents, surtout le
parent-tuteur ; la profession (emploi) du tuteur et enfin, le revenu
familial versus besoins du ménage, particulièrement des enfants.
Cette partie comporte des questions dichotomiques de type Oui/Non et celles
à choix multiples auxquelles le participant fait un choix parmi tant de
réponses proposées. Ces questions sont fermées parce que
certaines d'entre elles portent sur le secret des ménages.
Cet outil permet de classer les participants comme
exposés si le niveau d'instruction du tuteur est inférieur
à la licence, si ce tuteur est au chômage ou exerce un travail
non/mal rémunéré et si le revenu familial est
inférieur ou égal à 600 $ US, ne permettant pas aux
parents de couvrir les besoins essentiels des enfants ; sinon de les
classer comme non-exposés au cas où ils vivent dans des
conditions contraires de celles sus-posées.
Pour la partie qui traite du SSE, chaque question vaut 1
point. Les éléments de réponses sont classés en
variables dichotomiques : bas et élevé. Les variables
quantitatives ont été discrétisées en vue d'obtenir
deux classes (bas et élevé). La variable bas vaut zéro (0)
point et la variable élevé vaut 1 point ; et le score global
équivaut à 10 points. A titre d'exemple, chaque Non = 0, chaque
Oui = 1 ; pour le niveau d'études, inférieur ou égal
au graduat (bas) = 0, licence et plus (élevé) = 1 ; pour la
profession, cadre d'entreprise et homme d'affaires (élevé) = 1 et
les autres catégories (bas) = 0 ; concernant la personne qui
travaille dans le ménage, personne ne travaille (bas) = 0, d'autres
réponses (élevé) = 1 ; pour la dépense
alimentaire journalière, inférieur à 5 000 Francs
congolais/jour (bas) = 0 et supérieur ou égal à 5000
Francs congolais/jour (élevé) = 1.
Lors de l'interprétation de ce questionnaire, seuls les
parents ayant obtenus 6 points sur 10 ont été
considérés comme ayant un SSE élevé,
c'est-à-dire le seuil d'acceptabilité pour la non-exposition a
été fixé à 60%. Tous les adolescents dont le score
de SSE parental a été inférieur à 60 pour 100 ont
été considérés comme étant
exposés.
- Questionnaire du COPE
Ce questionnaire permet d'étudier la
« maladie » : bonne/mauvaise résilience. C'est
une échelle de réactivités (traits psychologiques)
utilisées par l'individu face à une situation
difficile/stressante. La version utilisée dans ce travail ne comporte
que 10 énoncés à gauche et 4 chiffres à
droite ; chaque chiffre correspondant à un ancrage
(catégorie) qui définit le degré de
réactivité. Ces énoncés et ancrages sont
précédés d'une vignette (petit texte narratif) qui
introduit le répondant au processus de réflexion.
Les quatre (4) catégories expriment, selon l'ordre
croissant, le mode de réponse à une adversité familiale.
Les chiffres 1 indique l'inaction, 2 indique l'action déficiente, 3
indique une bonne action avec réticence et 4 indique une bonne action
soutenue. Chaque chiffre équivaut à 0,25 point ;
c'est-à-dire 1 = 0,25 ; 2 = 0,50 ; 3 = 0,75 et 4 = 1
point. Le score global étant de 10, soit 1 point du niveau 4 à
multiplier par 10 énoncés.
L'interprétation des résultats de cette
échelle dans cette étude se rapporte à l'échelle
avec différenciation sémantique ou échelle bipolaire
où toutes les assertions à 3 et 4 ont été
classées « bon ou absence de maladie » et celles
à 1 et 2 ont été classées « mauvais
ou présence de maladie ». Ce qui veut dire qu'on est devant une
variable bipolaire (maladie : non/oui), 1 signifiant absence de maladie
(bon) et 2 signifiant présence de maladie (mauvais) à l'encodage
des données. En fin, les points obtenus des réponses ont
été additionnés pour obtenir le score global du
participant exprimé à pour 100. Le seuil d'acceptabilité
à cette échelle a été fixé à 75%,
c'est-à-dire tous les adolescents en deçà de ce seuil ont
été considérés comme présentant une mauvaise
résilience.
- Self-esteem evaluating scale (SEES)
Cette échelle permet également d'étudier
la « maladie » : la bonne/mauvaise estime de soi.
C'est une échelle d'attitudes que l'individu adopte face à une
adversité. La version utilisée comporte 10 énoncés
précédés par une vignette qui introduit le
répondant, comme pour la précédente échelle, au
processus de réflexion.
Les 4 ancrages à droite correspondent à chaque
énoncé à gauche, ces énoncés
décrivent les types d'attitudes et les chiffres correspondants expriment
les niveaux de réponse sentimentale qu'on réserve à
l'adversité. Les chiffres 1 indique l'absence de réponse, 2
indique une réponse déficiente, 3 indique une bonne
réponse et 4 indique une réponse désirée. Comme
pour l'échelle sus-décrite, chaque chiffre vaut 0,25 point, donc
1 = 0,25 et 4 = 1 point. Le score global étant aussi de 10 points soit
le niveau 4 = 1 à multiplier par 10 énoncés.
L'interprétation des résultats de cette
échelle est la même que pour la précédente. Les
assertions à 3 et 4 ont été classées
« bon » celles à 1 et 2 ont été
classées « mauvais » ; cette variable est binaire, 1
signifiant absence de maladie (bon) et 2 signifiant présence de maladie
(mauvais). Le reste de la démarche étant le même que pour
le questionnaire du COPE.
A l'analyse des seuils, pour le présent travail, le
seuil d'acceptabilité est fixé à 75% ; ainsi,
à chaque énoncé, la réponse en dessous de 7,5 (75%)
est reconnue comme problème et le score global inférieur à
75% permet de classer le répondant comme étant
« malade » pour l'estime de soi comme cela est le cas en ce
qui concerne la résilience.
Le choix porté sur ces instruments est motivé
par la clarté et la concision dans la formulation des items qui les
composent, leur simplicité et surtout pour le fait qu'ils ont fait
l'objet d'amendements de différents spécialistes. Tous ces
instruments (élaboré et importés), pour s'assurer de leurs
fidélité et validité interne, ont fait l'objet d'un
pré-test lors d'une enquête pilote conduite auprès d'un
échantillon constitué de dix (10) adolescents des communes de
Limete résidentielle et de Kasa-Vubu du 15 au 16 septembre 2009. Ceci
pour déceler leurs défauts en vue d'apporter d'éventuelles
corrections.
Etant donné que ces instruments ont été
importés, traduits en différentes langues (de l'anglais en
français pour l'échelle d'évaluation de l'estime de soi,
puis de français en lingala pour tous les instruments) et
utilisés précédemment auprès des populations pour
qui ils ont été conçus, de culture et de profil
socioéconomique différents des adolescents congolais, il
s'était avéré très nécessaire de les tester.
Pour ce faire, les indices de fidélité et de validité ont
été générés. Pour tester la
fidélité, nous avons recouru à la technique de
stabilité (test - re test) auprès d'une même population et
le coefficient de fidélité (k) a été
généré (k = 0,75) et les instruments ont été
jugés « bons » pour cette étude. Pour tester
la validité, le recours à la méthode des groupes
contrastes, en comparant les scores obtenus des populations de
caractéristiques différentes a été l'approche
suivie, le coefficient de concordance (cc) a été calculé
(cc = 80) et les instruments ont été jugés
« assez pertinents » pour être utilisés.
Les instruments importés comportaient plusieurs
items ; pour diminuer la fatigue auprès des participants à
cette étude et rester dans les limites de cette dernière, les
items ont été réduits. C'est ainsi qu'il est
mentionné le terme de version réduite.
b. Enquêteurs
Afin de récolter les données sur terrain, deux
enquêteurs du sexe féminin ont été retenus. Ce sont
des infirmières neuro-psychiatres A1, toutes les deux vivent
respectivement dans la ville de Kinshasa. Elles sont choisies pour les bases
solides qu'elles ont en matière de psychiatrie et santé
mentale.
Une formation de six (6) heures a été
organisée à leur intention, à raison de deux heures par
jour. Cela pour leur permettre de maîtriser les instruments de mesure
qu'elles devraient à leur tour administrer aux répondants ainsi
que les techniques d'enquête. Il sied de signaler que ces
infirmières spécialistes ont été
récompensées par le programme national de santé mentale
(PNSM) qui a encouragé la poursuite de cette recherche. Seuls les frais
de déplacement (transport) ont été supportés sur le
fonds propre. L'enquête pilote réalisée en dates
susmentionnées avait permis aux chercheurs de corriger quelques
imperfections signalées.
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