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L'engagement des jeunes étudiants en politique

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par Lyes DRIS
Université Robert Shuman - Master 1 Sciences politiques et sociales 2008
  

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C. L'effet des diplômes

Selon Pierre Bréchon, dans le chapitre 3 « moins politisés, mais plus protestataire » du livre « Les valeurs des jeunes tendances en France depuis 20 ans »34(*), il y a une forte diversité selon l'âge de l'arrêt des études.

Ainsi, il remarque qu'en 1999, sur 100 jeunes de 18 à 29 ans, 56 % de ceux qui ont arrêté leurs études avant 17 ans ne parlent jamais de politique contre 37 % de ceux qui ont arrêté leurs études après 21 ans.

Pourtant en 1981, le taux était encore plus manifeste, puisque 52 % de ceux qui ont arrêté leurs études avant 17 ans ne parlaient jamais de politique contre 15 % de ceux qui ont arrêté leurs études après 21 ans.

Il remarque également que plus on arrête ses études tard, plus on a de chance d'avoir un indice de politisation élevé. Ainsi, en 1999, seul 15 % des 18/29 ans ayant arrêté leurs études avant 17 ans possèdent un indice de politisation élevé, alors qu'ils sont 45% chez ceux qui ont arrêté leurs études après 21 ans.

Donc l'âge de l'arrêt de la scolarité  à également un impact sur la politisation, ainsi que sur la politisation future. En effet, toujours selon Pierre Bréchon, en 1999 ; 38 % des 60 ans et plus qui ont arrêté leurs études avant 17 ans sont fortement politisés, alors qu'ils sont 68 % à avoir un indice de politisation élevé lorsqu'ils arrêtent leurs études après 21 ans.

Les étudiants ont donc plus de chance d'être fortement politisés que les jeunes actifs, et cela variablement selon l'âge où on quitte le système éducatif.

Enfin, avant de conclure, je trouve intéressant de noter que les jeunes que nous avons interrogés pensent qu'il est nécessaire de parler de politique à l'école. Ainsi Recham répondra à cette question «  Moi je pense que le fait de ne pas parler politique à l'école, comme c'est le cas maintenant quand vous allez a un prof et vous lui demander de parler politique. Il vous dira non on à pas le droit de parler politique à l'école. Moi je trouve non ce n'est pas normal. Après tout les élèves et les profs doivent pouvoir échanger des idées, des discussions sur la politique. Ils sont, les profs comme les élèves sont dirigés par les mêmes personnes. Donc après moi je trouve totalement normal de pouvoir parler politique a l'école comme religion ».

Marie-Cécile ; dira « Faudrait qu'il y ait des cours en fait de politique. Dans les classes, dans les petites classes.

Pas des cours qui te diraient quoi voter, mais qui t'expliquerai comment ça marche. Parce que les gens, voilà c'est terrible ».

Enfin, Eve, doctorante en droit, âgé de 30 ans répondra quand on lui demande s'il faut donner une éducation de citoyenneté dans les écoles : « Ca dépend de ce que vous entendez par « apprendre la politique ». (...) Savoir prendre la parole en public. Préparer une réunion, savoir lire un texte, savoir dégager une position dans un groupe de discussion. Ca ouai ça s'apprend. On ne l'apprend pas du jour en lendemain. Il y aussi la formation des idées politiques, c'est l'école qui l'enseigne. Ca dépend, ça peut tourner à la propagande aussi ». Elle dira même qu'en France, on ne «  va pas former des gens justement en mesure de contester le pouvoir ». Pour elle il serait intéressant de crée un programme scolaire pour les futurs citoyens, « Ca serait un moyen d'éviter les comportements ... Mais ça n'a jamais été introduit à l'école publique par ce que au lieu d'avoir des consommateurs, on aurait des citoyens. Je pense que c'est dû à un choix politique ».

Les jeunes semblent donc conscient des enjeux politiques, et du fait qu'en parler dans le système éducatif peut être très positif, voir même nécessaire.

* 34 « Les valeurs des jeunes-tendances en France depuis 20 ans », dirigé par : Olivier Galland, Bernard Roudet, mention principale : P. Bréchon, Y. Lambert, E. Schweisguth, J.-F. Tchernia. L'Harmattan , Paris ; collection Débats jeunesses

Parution : janvier 2002

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