L'engagement des jeunes étudiants en politique( Télécharger le fichier original )par Lyes DRIS Université Robert Shuman - Master 1 Sciences politiques et sociales 2008 |
Le rapport des jeunes à la politique « traditionnelle »Nous allons ici nous attarder aux comportements des jeunes face à des enjeux politiques dits classiques. Nous allons tout d'abord voir quel est le rapport des jeunes à la politique. Le rapport des jeunes à la politique La conversation politique dans les discutions des jeunes : En 1999, 45% des jeunes de 18 à 29 ans déclarent ne jamais parler de politique, et 56 % de ces jeunes qui ne parlent jamais de politique ont arrêté leurs études avant 17 ans. Ce taux se réduit à 37 % pour ceux qui ont arrêtés leurs études après 21 ans. Le niveau d'étude serait donc d'après Pierre Bréchon4(*), un facteur de l'intérêt à la politique. Bien entendu le fait de ne pas parler de politique n'a pas de lien de causalité évident avec le fait de ne pas être politisé. Il est donc intéressant de voir quel rapport au vote entretiennent ces jeunes. Les jeunes et leur rapport au vote Le 21 avril 2002, 34 % des 18/25 ans ne sont pas allés voter lors du premier tour des élections présidentielles (la moyenne nationale étant de 30%). Le 9 juin, lors du premier tour des élections législative, ils sont 51 % à s'abstenir (la moyenne nationale étant de 36 %). Même si les jeunes ne se déplacent plus en masse dans les urnes, ils ne sont pas pour autant dépolitisés. Les autres formes de politisations « traditionnelles » On peut remarquer que les grèves sauvages ou les occupations de locaux, des 18/29 ans sont beaucoup plus rares que dans les années 80. Ces formes violentes sont plutôt moins pratiquées d'après Pierre Bréchon. Ils sont également majoritairement contre la dégradation des édifices publics et les grèves de la faim. Selon Annick Percheron, dans « la socialisation politique »5(*), 27 % des 15 / 18 ans et 30 % des 18/ 24 ans seraient prêts à adhérer à un syndicat ou une organisation professionnelle. Et ils sont environs 10 % des 15 / 24 ans à être prêts à faire partie d'un parti politique. Il semble que les jeunes ne participent pas autant que leurs aînés aux formes politiques « traditionnelles ». Il serait donc intéressant à présent d'en voir les raisons. Les raisons de cette moindre participation Anne Muxel dans « les jeunes et la politique : entre héritage et renouvellement »6(*) dit : « Cette crise de la représentation, le brouillage des clivages idéologiques, cette défiance à l'égard des gouvernants a des effets démultipliés chez des jeunes qui rentrent en politique et qui ne peuvent mobiliser ni les références, ni l'expérience d'un monde politique plus lisible qu'ont pu connaître leurs parents. » Toujours selon A. Muxel, dans « La participation politique des jeunes : soubresaut, fractures et ajustement »7(*), différentes raisons expliquent l'abstention des jeunes lors des élections. Ni la campagne de l'élection présidentielle de 2002, ni ces enjeux ne paraissaient beaucoup retenir l'attention des jeunes. De plus 76·% des 18 / 25 ans pensent que les hommes politiques sont corrompus. Et seul 24 % de cette tranche d'âge suivaient quotidiennement les élections. Selon elle les hésitations des jeunes se porteraient d'avantage sur les contenus et les enjeux programmatiques que sur l'offre pourtant diversifiée des candidats. Pour P. Bourdieu cette dépolitisation met en cause le système scolaire dans son ensemble. Pourtant malgré les apparences, les jeunes ne sont pas dépolitisés, ils ont juste un rapport différent a la politique que les générations précédentes. * 4 « Les valeurs des jeunes-tendances en France depuis 20 an »s, dirigé par : Olivier Galland, Bernard Roudet, mention principale : P. Bréchon, Y. Lambert, E. Schweisguth, J.-F. Tchernia. L'Harmattan , Paris ; collection Débats jeunesses Parution : janvier 2002 * 5 Annick Percheron, « la socialisation politique », Editeur : Armand Colin (1 décembre 997) Collection : Collection U * 6 Anne Muxel, « les jeunes et la politique : entre héritage et renouvellement », EMPAN, n° 50 * 7 Anne Muxel, 2002, « la participation politique des jeunes : soubresauts, fractures et ajustements », Revue française de science politique, vol. 52, n°5-6, pp. 521-544. |
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