CHAPITRE II : PRÉSENTATION DU
KATANGA
A) ASPECTS
GÉNÉRAUX :
1. Localisation et division administrative
Située essentiellement entre le cinquième et
le quatrième degré de latitude Sud et entre le
vingt-troisième et trentième degré de longitude Est, la
Province du KATANGA est située entièrement dans
l'hémisphère Sud.
Elle est bornée au Nord et Nord-Ouest par les
Provinces du KIVU et les deux KASAI (Oriental et Occidental), à l'Ouest
et au Sud-Ouest par l'ANGOLA et la ZAMBIE, tandis qu'au Nord-Est par la
TANZANIE et la partie Nord-Est de la ZAMBIE.
Géographiquement et géologiquement,
d'après les études des spécialistes la Province du KATANGA
se subdivise en deux parties, à savoir :
· La partie méridionale qui est dominés
principalement par des activités extractives et minières,
facteurs générateurs des villes telles que : LUBUMBASHI
(Elisabethville), LIKASI (Jodotville), KOLWEZI, KIPUSHI et MUSOSHI.
· La partie septentrionale, quant à elle est
à vocation agro-pastorale.
Du point de vue administratif, cette Province a subi beaucoup
de modifications dans sa gestion et son découpage territorial. Nous vous
donnons ci-bas la configuration administrative à fin 1995.
La Province du KATANGA comprend trois villes et quatre
districts ruraux, à savoir :
· Pour les villes : la ville de
LUBUMBASHI, la ville de KOLWEZI et la ville
de LIKASI.
· En ce qui concerne les districts ruraux, nous pouvons
retenir le district du HAUT-KATANGA, avec comme chef-lieu
KIPUSHI, le district du LUALABA, avec comme
chef-lieu KASAJI, le district du HAUT-LOMAMI,
avec comme chef-lieu, KAMINA et enfin le district du
TANGANIKA, avec comme chef-lieu, KALEMIE.
2. Le cadre géophysique de la Province
a). Le climat
Située dans la zone à climat tropical, la
Province connaît deux saisons, à savoir : la saison des
pluies et la saison sèche ayant une durée oscillant entre six
à neuf mois selon les périodes de l'histoire.
La pluviosité moyenne varie autour de 1.750 mm par an
et des températures avoisinant le 27°C en période chaude et
5°C en période froide, surtout dans les hauts plateaux de la
BIANO et les MARUNGU.
B). LA VÉGÉTATION
La Province du KATANGA est couverte principalement par trois
types de végétation, à savoir : la savane herbeuse,
la forêt claire, la steppe sur les hauts plateaux.
c). LES SOLS
L'interdépendance
« climat-végétation », détermine les
types de sols de la Province. C'est ainsi que l'ensemble de la superficie du
KATANGA est caractérisée par des sols à faible teneur en
humus, pauvres en éléments de base et en éléments
nutritifs.
3. Le cadre humain et structure de la population du
KATANGA
Sans vouloir faire une étude évolutive par type
de populations de la Province du KATANGA, domaine qui accuse du reste un manque
criant de statistiques fiables, nous pouvons souligner, néanmoins que,
la population du KATANGA se répartissait en 1995 de la manière
suivante :
Tableau n° 1. Evolution de la population
du KATANGA de 1984 à 1995 (par sexe)
Désignation : année
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
1984
|
1.978.000
|
2.007.000
|
3.985.000
|
1985
|
2.043.000
|
2.070.000
|
4.113.000
|
1986
|
2.113.000
|
2.147.000
|
4.260.000
|
1987
|
2.186.000
|
2.227.000
|
4.413.000
|
1988
|
2.262.000
|
2.310.000
|
4.572.000
|
1989
|
2.338.000
|
2.334.000
|
4.672.000
|
1990
|
2.415.000
|
2.475.000
|
4.890.000
|
1991
|
1.498.000
|
2.564.000
|
5.062.000
|
1992
|
2.584.000
|
2.657.000
|
5.241.000
|
1993
|
2.672.000
|
2.751.000
|
5.423.000
|
1994
|
2.758.000
|
2.844.000
|
5.602.000*
|
1995
|
2.847.000
|
2.942.000
|
5.789.000*
|
1996
|
2.856.000
|
2.962.000
|
5.818.000*
|
1997
|
2.956.000
|
2.975.000
|
5.931.000*
|
1998
|
2.985.000
|
2.988.000
|
5.973.000*
|
1999
|
3.002.000
|
2.995.000
|
5.990.000*
|
2000
|
3.054.000
|
3.000.000
|
6.054.000*
|
2001
|
3.069.000
|
3.001.000
|
6.070.000*
|
2002
|
3.122.000
|
3.012.000
|
6.134.000*
|
2003
|
3.156.000
|
3.058.000
|
6.214.000*
|
Source : NGONDO, De Saint MOULIN et TAMBASHE,
Perspective Démographique du CONGO, 1984-1999, CEPAS, Kinshasa,
1992. * = Prévision
Il découle de ce tableau que le taux de croissance
annuel de la population est de #177;3,5 %. En ce qui concerne le taux de
croissance par sexe, nous constatons que les femmes ont un taux de croissance
de 3,2 % par a tandis que les hommes représentent un taux de croissance
de 3,1 % par an. Ce qui démontre à suffisance que le taux de
croissance entre les deux sexes sont stables et suive une progression
arithmétique normale.
Tableau n° 2. Répartition de la
population en 2004
ANNEE DESIGNATION
|
HOMMES
15-65 ANS
|
FEMMES
15-65 ANS
|
ENFANTS
0-15 ANS
|
TOTAL
|
2004
|
1.285.282
|
1.506.103
|
2.870.656
|
5.662.041
|
Source : Division de l'Administration du Territoire
2004.
4. Le cadre économique
1°. L'Agriculture
Les cultures au KATANGA se répartissent selon les
districts et villes. C'est ainsi que nous pouvons regrouper les cultures de la
manière suivante :
- Le district du HAUT-LOMAMI, on y retrouve les cultures
ci-après :
a) les céréales tels que le riz, le mil, le
sorgho et le maïs ;
b) les légumineuses tel que le haricot ;
c) les plantes et tubercules tels que la pomme de terre, le
manioc, la patate douce, l'igname, l'oignon, la cocasse et la tabac.
- le district du TANGANIKA, on y retrouve les cultures
ci-après : le coton, la canne à sucre, le poivron,
l'arachide et le palmier à huile.
- Dans le territoire de MOBA, on y cultive le blé.
- Le district du LUALABA, on y retrouve les cultures
ci-après : le maïs, le riz, le manioc, la patate douce,
l'arachide, etc ...
- Les territoires de MITWABA et PWETO produisent le maïs,
le manioc, le riz, le haricot, l'arachide, la pomme de terre et constituant le
principal grenier du HAUT-KATANGA.
Le KATANGA, outre les grandes cultures
mécanisées du Sud, pratique aussi des cultures
maraîchères telles que la courge, la tomate, les
différents légumes et certains fruits tels que les citrons, les
oranges, la pamplemousse et la mandarine.
Après l'assassinat du
Président Mzèe
Laurent-désiré Kabila, la R.D.C. fit un virage
à 180° pour adopter les desiderata de l'accord de LUSAKA,
d'importants progrès ont été réalisés sur
plusieurs fronts à savoir :
- la mise en oeuvre de l'Accord de Lusaka,
- le cessé le feu fut respecté,
- les troupes de l'ONU furent déployées dans le
cadre de la résolution 1341 du Conseil de Sécurité,
- le dialogue inter-congolais fut organisé et l'espace
politique fut aussi libéralisé,
- les différentes rencontres des congolais en Afrique
du Sud ; à savoir : les accords de Sun City et de Pretoria
etc.
Dans le domaine
économique, la mise en place d'un gouvernement des technocrates permis
une pré-réforme et ce dernier mis sur pieds toute une
série de mesures d'ajustement à longue portée et
défini un programme intérimaire d'urgence dans le cadre du FMI
(Staff Monitored Program). Ce programme intérimaire comprenait à
la fois des réformes structurales et des mesures
macro-économiques, il visait à arrêter l'hyper-inflation
(au moyen de politiques budgétaires et monétaires restrictives),
à stabiliser la situation économique et à établir
les bases d'un retour de la croissance économique.
Ce programme était
basé sur l'exécution stricte du budget de l'Etat sur base des
encaissements et des décaissements ; la centralisation des
dépenses et l'élimination de toutes dépenses
extra-budgètaires. Le dépôt de tous les revenus dans la
caisse du Trésor Public, auprès de la Banque Centrale ; la
mise au point d'une liste des projets prioritaires pour l'année 2001. La
libéralisation des taux de change pour les rendre flottant.
Cette libéralisation
devrait entraîner automatiquement une libéralisation des prix des
denrées alimentaires et surtout des produits pétroliers. Le
Katanga a une population qui avoisine les 6,2 millions d'habitants et a comme
principale activité les minerais et dans une moindre proportion
l'élevage et l'agriculture. Au 31 août 2002, le Katanga
était occupé de la moitié par les rebelles du
R.C.D/GOMA.
La population du Katanga se
réparti dans sa grande partie dans l'hinterland minier sur une longueur
de plus de 350 kms. Cette population se subdivise en trois grandes
catégories; à savoir : la population dite ouvrière,
principalement concentrée dans la partie Sud-est de la Province, la
population paysanne, principalement agricole, éleveur et une population
riveraine du fleuve, qui est principalement pécheur.
Les grands centres de
consommation restent les grandes villes tels que Lubumbashi - Likasi - Kolwezi
- Kamina - Luena - Lubudi - Kipushi, Kalémie, etc. Les
approvisionnements en produits de première nécessité
proviennent des importations des pays limitrophes tels que la Zambie et autres
de la l'Afrique Australe etc. Le Katanga qui fut, il y a une dizaine
d'année, parmi les greniers du Pays est devenu demandeur de tous les
produits alimentaires. Les maladies dues à la carence en vitamines et
autres protéines ont refait surface, telles que le crétinisme, le
rachitisme, le goitre, le kwashiorkor, la malnutrition etc.
B) LE KATANGA
MINIER :
Le Katanga, dans sa
morphologie géologique, renferme deux types de physionomies naturelles;
à savoir : Les roches et les minerais. De
ce fait, il y a lieu de distinguer trois types de roches ; à
savoir :
- Les Roches Sédimentaires qui résultent de
l'accumulation et de la compression de couches successives de débris de
roches existantes. Elles présentent souvent un aspect lité ou
stratifié et renferment parfois des restes organiques.
- Les Roches Ignées qui résultent de la
cristallisation de magma soit à la surface du globe (roches extrusives),
soit en profondeur (roches intrusives) ; dans ce dernier cas, les
minéraux composant les roches ignées sont entièrement
cristallisées, bien que les cristaux ne soient pas visibles à
l'oeil nu.
- Les Roches Métamorphiques résultant de la
transformation des roches existantes sous l'influence de pressions et
températures élevées.
En ce qui concerne les minerais,
ceux-ci sont regroupés en fonction de leur dureté. De ce fait, la
dureté d'un minéral se définit par sa résistance
à l'éraflure et se mesure en référence à
l'échelle de « Mohs ». Les dix minéraux -
types de cette échelle sont classés du plus tendre au plus dur,
chacun pouvant rayer celui qui précède et être
rayé par le suivant.
En outre, un autre
critère de spécification d'un minéral, se trouve
être sa densité. En effet, on entend par densité ou poids
spécifique, le poids d'un corps par rapport au poids d'un même
volume d'eau (P.S. de l'eau =
1). La densité moyenne de tous minéraux connus
est de 2,7. Les minéraux dont le P.S. est compris entre 1,5 et 2,9
paraissent légers quand on les soupèse.
Dans la panoplie des roches et des
minéraux on peut distinguer :
Ø Les Roches Sédimentaires
- Les Roches Argileuses ; qui se présentent
souvent sous les couleurs grises, brunes, rougeâtres, jaunes ou vert
foncé selon leur teneur en oxydes de fer et/ou matières
organiques. On retrouve dans ces roches un peu de quartz, feldspath et du mica.
Une grande partie du Katanga est argileux.
- Les Calcaires ; blancs, gris ou ocre-jaune, parfois
tacheté de noir, brun ou rouille renferme des oxydes de fer du quartz et
de l'argile. Il se retrouve dans le sud-est du Katanga ou il sert dans la
fabrication des ciments pour la construction.
- Les Charbons ; de couleur brune, brun chocolat
(lignite) noire (charbon bitumeux, anthracite). Dans le Katanga, le charbon se
retrouve dans la région de Kalémie plus précisément
dans la contrée de Makala et dans le district du Haut-Lomami,
principalement dans les contrées de Luena. Il est utilisé comme
combustible domestiques, dans les locomotives à vapeur jusqu'en 1980 et
actuellement dans les usines de fonderies du cuivre et dans l'industrie du
ciment.
Ø Les Roches Ignées
- Les Pegmatites ; de couleur claire mais variable en
raison de la distribution irrégulière de ses composantes, ces
minéraux est similaire au quartz, feldspaths, mica, titane, hornblende,
tourmaline, topaze, apatite, spodumène et autres. Ces produits de
retrouve dans tout le Katanga d'une manière indistincte.
- Les Granites ; blancs, gris ou rosâtre selon
l'importance des feldspaths par rapport aux minéraux sombres, ces
granites sont composées principalement des minéraux accessoires
tels que : le mica, hornblende, apatite, topaze, grenat, hématite,
zircon et magnétite.
- La Syénite et Diorite, de couleur grise et même
rougeâtre, ces minerais sont utilisés comme pierre de
construction et décorative d'une grande durabilité mais peu
utilisée en raison des couleurs terne.
- Les Basaltes, de couleur grise-foncé ou noir,
aisément reconnaissable à sa couleur sombre, le basalte sert
à l'empierrement des routes, des voies ferrées et des
pavements.
Ø Les Roches Métamorphiques
- Le Marbre ; exploité à grande
échelle comme pierre de construction et ornementale, comme
revêtement de sols et murs en dalles polies, le marbre est souvent blanc,
parfois teinté de noir, vert, jaune ou brun. Le marbre contient de la
dolomite, de l'hématite, de la serpentine, du talc, de l'épidote,
de la diopside et est très dur.
- Les Méta quartzites et Cornéennes ; sont
des roches les plus dures et plus résistantes. Elles sont
utilisées comme revêtement des sols et murs, dans l'industrie du
verre et de la céramique, pour les voies ferrées comme gravier de
jardin.
Ø Les Minéraux
Le Katanga
renferme une grande gamme de minéraux que l'on ne peut pas quantifier au
risque d'en oublier d'autres non des moindres. Dans cette partie, il est
nécessaire qu'on les liste en fonction de leur dureté et de leur
densité.
- Pour une dureté variant entre 1 et 3, il faut retenir
les minéraux suivants : Le graphite, l'orpiment et le
réalgar, le souffre, la stibine, le gypse, le cinabre, la glauconite, la
prousite, l'Argentine-acanthite, la kaolinite, le borax, la torbernite,
l'autunite, la chrysocolle, la galène etc.
- Pour une dureté variant entre 3 et 5, il faut
retenir : L'argent natif, l'or natif, la chalcosine, l'angésite, la
crocoïte, la jamesonite, la bournonite, la bornite, le vanadinite, le
cérusite la calcite, la tenantite, la celestine etc.
- Pour une dureté supérieure à 5, il faut
retenir les minéraux suivants : le zincite, le wollastonite, la
magnanite, le wolframite, la smithsonite, les zéolites, la scheelite, la
turquoise, le dioptase, l'opale, le sphène /titane, le chromite, le
kupfernickel, la rhodonite etc. C'est dans cette catégorie que l'on
situe l'hétérogénite.
L'hétérogénite renferme une grande gamme de minerais
composée essentiellement de Cobalt variant entre 3 et 15 % pour une
tonne de minerais, Aluminium #177; 4%, Cuivre variant entre 20 et 50%, le fer
#177; 5%, le Titane #177; 0,3% le manganèse #177; 1,5%, le
Magnésium #177; 5% et beaucoup d'autres produits dans des
quantités négligeables. Dans ce produit
hétérogénite l'on vise principalement le cobalt qui
constitue la demande la plus forte pour l'industrie.
c) Le Katanga : Organisation des
Opérateurs Miniers :
Le Katanga renferme sur sa
superficie et dans le cadre des activités de
« l'hétérogénite » des
opérateurs miniers oeuvrant dans l'espace de la province minière,
surtout dans les carrières abandonnées. Il convient de signaler
qu'une carrière est constituée de tout gisement des substances
minérales classées en carrières exploitable à ciel
ouvert et /ou toute usine de traitement de produits de cette exploitation se
trouvant dans le périmètre de carrière pour
réaliser leur transformation en produits marchands, y compris les
installations et les matériels mobiliers et immobiliers affectés
à l'exploitation. Ces personnes sont répartis en trois
catégories; à savoir : les creuseurs, les artisans et les
négociants ;
q L'Exploitation Artisanale des Mines :
a) L'institution d'une zone d'exploitation artisanale
Selon les dispositions du Nouveau Code
Minier : Loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 en son article 109 :
une exploitation est réputée artisanale, lorsque les facteurs
techniques et économiques qui caractérisent certains gîtes
d'or, de diamant ou toute autre substance minérale ne permettent pas
d'en assurer une exploitation industrielle, mais permettent une exploitation
artisanale, de tels gîtes sont érigés, dans les limites
d'une aire géographique déterminée, en zone d'exploitation
artisanale.
L'institution d'une zone d'exploitation artisanale est
notifiée au Cadastre Minier qui la porte sur les cartes de
retombées minières. Tant qu'une zone d'exploitation artisanale
existe, aucun titre minier ne peut y être octroyé à
l'exception d'un permis de recherche demandé par un groupement des
exploitants artisanaux qui travaillent dans la zone.
b) L'autorisation d'exploitation artisanale
Dans les zones d'exploitation
artisanale, seuls les détenteurs des cartes d'exploitants artisanal en
cours de validité pour la zone concernée sont autorisés
à exploiter l'or, le diamant ou toute autre substance minérale
qui est exploitable artisanalement. La durée de la carte d'exploitant
artisanal est d'un an, renouvelable pour la même durée sans
limitation.
c) les obligations du détenteur de la carte
d'exploitant artisanal
Le détenteur d'une carte
d'exploitant artisanal doit respecter les normes en matière de
sécurité d'hygiène, d'utilisation de l'eau et de
protection de l'environnement qui s'appliquent à son exploitation
conformément à la réglementation en vigueur. Il doit
indemniser les exploitants agricoles pour tout dommage engendré par son
activité.
q Les Creuseurs :
Ils se recrutent parmi la
population située entre la fourchette de 15 à 45 ans la majeure
partie est constituée d'hommes valides et de quelques femmes. Ils sont
regroupés en de petits hameaux d'une centaine de personnes où
l'on rencontre toutes les activités de la vie mondaine ; à
savoir : les coiffeurs, les restaurateurs, les bistrots (pour la
bière et les alcools indigènes, communément appelé
Lutuku), les cordonniers, les ferronniers, couturiers, les réparateurs
de vélos etc. La prostitution bat son plein dans ces milieux et la
drogue ( chanvre indiense vend comme de petits pains pour rendre les hommes
plus valides et vigoureux.
L'agriculture n'est pas connue dans ces
milieux, car toutes les denrées alimentaires proviennent de la ville, du
centre commercial le plus proche ou encore des petits marchés
s'organisent sur les sites d'exploitation avec des commerçants
ambulants qui font la navette entre les différents centres de
production. Les seuls outils acceptés dans ces mieux est la pelle, la
bêche, la houe, les barres à mines, les marteaux, les sceaux, les
bâches pour les intempéries ou aires de stockage de fortune et les
sacs en polypropylène. Par contre, la technique utilisée est
« le Hand Picking », soit le ramassage à la main des
pierres et autres graviers.
Aucun équipement de
sécurité n'est utilisé dans ces centres d'exploitation,
les creuseurs travail avec les mains nues (pas de gants ou autres protections)
et les pieds nus. La tenue vestimentaire est très rudimentaire ;
une culotte dans la plus part des temps et une vieille chemise souvent
déchirée sur les épaules. L'esprit d'entreprise qui anime
ces creuseurs n'est ni une « science » ni « un
art » mais une pratique. C'est l'action qui consiste à ouvrir
de nouvelles possibilités aux ressources pour des richesses. Celle-ci se
fonde naturellement sur un corpus de connaissance pratique.
Toutes ces personnes qui grouillent
dans ces carrières abandonnées de la Gécamines ont un
niveau d'instruction souvent inférieur à la moyenne ; soit
six années primaires et ont un regard avisé en ce qui concerne la
distinction des minerais et autres sols contenant l'une ou l'autre substance
minérale.
Le niveau d'études étant
très bas, entraîne des initiatives aussi très
limitées. Le plus souvent leurs revenus, issus de cette activité,
servent à la consommation effrénée de boissons
alcoolisées et à s'habiller comme ils le peuvent quant ils
rentrent dans les grands centres urbains. Les vieux habits de seconde main
(friperie) font bon ménage dans ces milieux. Le phénomène
« hétérogénite » provoque des
migrations des populations vers les carrières et les vielles mines de la
Gécamines, entraînant ainsi un délaissement et un abandon,
de la part des ces populations, des activités champêtres et
d'élevage. l'Ecosystème est très perturbé et
dégradé parce que les normes d'exploitation des carrières
ne sont pas respectées.
On dénombrait, au 31
décembre 2003, plus de 140.000 creuseurs répartie sur l'axe
Kasumbalesa (carrières de Kimpe et Kisenda) - Lubumbashi (mine de
l'Etoile- Kalukuluku- luishishi ) Likasi ( luishia) - Fungurume - Lualaba et
Kolwezi.
Q LES ARTISANS :
Ils
sont constitués des personnes ayant un minimum d'information
sur la métallurgie du cuivre et des métaux associés. Ces
artisans sont composés généralement des anciens agents de
la Gécamines et autres techniciens provenant des établissements
d'enseignements secondaires et supérieurs de la Province qui ont une
petite expérience dans la métallurgie du cuivre.
Ces artisans sont régit par
la Loi minière 007 du 11 juillet 2002 portant Code Minier. Cette Loi
comprend :
- Les droits miniers ;
- Les droits de carrières ;
- L'exploitation artisanale ;
- Les régimes fiscal, douanier et de change applicable
au secteur minier.
Ces derniers doivent avoir une carte
d'exploitant artisanal délivrée par le chef de Division
Provinciale des Mines du ressort et est délivrée aux seules
personnes physiques majeures de nationalités congolaises. La carte
d'exploitant artisanal ne confère pas à son détenteur le
droit de transformer sans autorisation préalable les produits de
l'exploitation artisanale. La durée de validité de cette carte
est d'une année renouvelable pour la même période sans
limitation.
Ils possèdent des hauts
fourneaux de petites dimensions fabriquées à base de la ferraille
issue du cimetière des locomotives de la Société des
Chemins de fer du Congo (SNCC). Ces derniers utilisent la partie de la
chaudière de ces locomotives à vapeur utilisées jusqu'en
1980. La valeur d'une installation clés sur portes en provenance de
l'Afrique du Sud s'évaluerait à 250.000 US dollars, pour une
capacité de 100 tonnes par mois de métal blanc ou rouge.
Ces fours utilisent
l'énergie électrique moyenne et basse tension de la
Société Nationale d'Electricité (SNEL) avec toutes les
conséquences et perturbations que cela comporte, parce que non
prévus dans le plan d'électrification de ces villes. Toutes ces
installations sont concentrées dans les entrepôts
abandonnés des quartiers industriels de chaque ville du Katanga.
La production varie entre une et
dix tonnes de métal brut par mois. La technologie est encore
rudimentaire qui consiste dans le broyage des minerais dans des broyeurs
artisanaux selon une granulométrie variant entre cinq millimètres
et un millimètre, parfois moins.
Le minerai ainsi broyé est
porté à une température variant entre 600°C et
l.800°C, le liquide est récupéré par saigné
dans des moules en terre, pour en fabriquer des lingots ou toute autre forme
demandée par les acheteurs. Le métal ainsi obtenu renferme entre
50% à 70% de cuivre et les autres métaux associés.
Les artisans travaillent souvent en
fonction des commandes que les négociants amènent. Le carnet de
commande est très fourni, compte tenu de l'engouement que le
phénomène
« Hétérogénite » a
déclenché dans le milieu Katangais. Il faut noter que tout au
tour de cette activité vient se greffer toute une organisation
composée des transporteurs routiers avec des gros camions tracteurs
variant entre 20 et 40 tonnes.
La lenteur, les nombreuses
formalités et les tracasseries administratives font que le chemin de fer
n'est pas très utilisé, au détriment des infrastructures
routières déjà dans un état de dégradation
très avancé. Le chemin de fer par
contre est utilisé par les grandes sociétés
minières de la place compte tenu des gros tonnages à
évacuer vers les sites de traitement. Ces centres sont soit Likasi
-Kipushi - Kambove - Kakanda et même la Sodimico, à la
frontière avec la Zambie.
Selon les sources de la division
des mines et hydrocarbure du Katanga, l'on peut dénombrer plus de cent
cinquante artisans de différentes tailles. Ils sont constitués en
une corporation très solide tout en réglementant leur profession.
Les impératifs de production sont de mises.
Et des équipes des
inspecteurs sont à pieds d'oeuvre pour ne pas créer l'anarchie
dans le secteur. Une tarification est régulièrement
négociée en fonction des variations du marché des
métaux. La référence est souvent les prix pratiqués
par le London Métal Exchange ( L.M.E.).
q Les Négociants :
Les négociants :
appelés vulgairement commerçants, sont des intermédiaires
entre toutes les couches ci-haut précitées et les vrais acheteurs
situés généralement en dehors du pays. Ces
opérateurs économiques maîtrisent correctement tous les
contours des produits ; à savoir : la qualité, la
teneur des différents métaux que constituent
l'hétérogénite. Ils maîtrisent aussi tous les
circuits de vente aussi bien localement qu'à l'exportation. Les
marchés frontaliers et européens ne leurs sont pas
étrangers.
|