Selon le Fonds d'équipement des Nations Unies
(FENU) et que nous avons vérifié sur le terrain, les entreprises
du secteur artisanal emploient rarement plus de dix personnes, dont
l'identité est généralement fonction des liens ethniques
ou de parenté. Ces entreprises ont un matériel médiocre
et une existence précaire et elles emploient une main-d'oeuvre dont la
formation scolaire est très faible, comme nous l'avions signalé
plus haut. Selon la CEA, elles n'emploient d'ordinaire pas plus de cinq
à dix personnes, à savoir le patron, des membres de sa famille
et/ou quelques apprentis. Le capital de démarrage est normalement de
l'ordre de 100 dollars E.-U., et atteint rarement un montant de l'ordre de
5.000 dollars E.-U.
Le secteur artisanal est une source capitale de mise en
valeur des ressources humaines et donne à des travailleurs non
qualifiés, à bas prix, les aptitudes qui leur sont
nécessaires. Les jeunes auront une chance d'apprendre un métier
comme apprentis. Le secteur contribue sensiblement à développer,
outre la formation, l'esprit d'entreprise. Les chefs d'entreprise riches de
potentiel peuvent agrandir leurs micro-entreprise et accéder à
des opérations de faible ou moyenne ampleur.
Ø Traits
saillants
L'industrie du secteur structuré
bénéficie de la baisse du coût des intrants, et le secteur
artisanal de l'élargissement du marché et de l'accroissement de
la demande. Si les liens nécessaires étaient établis, le
secteur artisanal pourrait vendre aux secteur structuré des produits qui
lui serviraient d'intrants. Ceux-ci lui coûteraient probablement moins
cher que ceux acquis sur les marchés du secteur structuré et
pourraient comporter en outre l'avantage d'être produits sur place . De
plus, si les coûts de production sont sensiblement abaissés dans
le secteur structuré, le coût des produits pourrait diminuer dans
la même proportion. En conséquence, le secteur structuré
pourrait attirer un groupe de consommateurs plus nombreux grâce au
coût moindre de ses produits, compte tenu du faible revenu de la
population.
Le secteur artisanal n'a presque pas d'accès au
crédit institutionnel parce qu'il est passe pour risqué et
coûteux de prêter aux chefs de petites entreprises, et aussi en
raison des restrictions imposées par le système bancaire
structuré et par les institutions gouvernementales. En donnant la
préférence aux entreprises du secteur structuré, les
banques contribuent à accroître l'écart entre l'aptitude
respective des deux secteurs à investir.
Ø Liens avec le secteur structuré
Dans le secteur artisanal, le potentiel de croissance
dépend de la force des liens entre les secteurs structurés et
artisanal. En théorie, c'est grâce à ces liens que des
mesures de politique générale permettront d'intégrer le
secteur artisanal au secteur structuré. On distingue cinq
catégories de liens entre les deux secteurs : liens en aval, liens
en amont, liens technologiques, liens avec la consommation et liens
fondés sur le financement de crédits.
L'expression `'liens en aval'' renvoie à
l'utilisation de produits du secteur artisanal comme intrants par le secteur
structuré, ainsi qu'à la vente aux secteur structuré de
produits finis et services du secteur artisanal. Le secteur artisanal produit
des marchandises qui sont en fait utIlisées par des entreprises du
secteur structuré.
L'expression `'liens en amont'' renvoie à la
fourniture de matériaux et d'équipement au secteur artisanal par
le secteur structuré. On peut en citer pour exemple celle de marteaux,
des houes, qui sont produits par des établissements industriels.
Le secteur artisanal entretient de
très importants liens de ce type avec les secteurs agricole et
manufacturier, dont il perçoit l'alimentation, des produits de
consommation diverses, etc ...
Des études ont établi que le secteur
artisanal consacrait environ 25 % de son fonds de roulement à acheter
des intrants en provenance du secteur structuré. A Djibouti, par
exemple, le secteur artisanal consomme 28 % de la production
d'électricité.
Une source de la demande des produits de la petite industrie
réside dans ses liens en amont et en aval avec d'autres secteurs de
l'économie. Ces liens apparaissent plus faibles en Afrique que dans les
autres parties du monde. Les liens en amont avec l'agriculture sont plus
marqués en Asie, en premier lieu parce que la mécanisation et
l'irrigation y sont plus poussées. Les liens de production en aval,
toutefois, peuvent être importants dans certaines régions de
l'Afrique, comme c'est le cas pour le traitement du riz et de l'huile de palme
en Afrique de l'Ouest. Les commandes de la grande industrie n'entraînent
qu'une faible demande des produits des petites entreprises. On ne constate que
de très rares relations de sous-traitance entre les grandes et les
petites sociétés industrielles.
L'expression `'liens technologiques'' renvoie au transfert
de technologie et de savoir-faire entre les deux secteurs, ils peuvent se
vérifier, indépendamment du mouvement des marchandises, par les
biais des déplacements d'ouvriers spécialisés et d'autres
formes d'échange de connaissances. On peut en citer pour exemples le
transfert de savoir-faire ou d'équipement avancés du secteur
structuré au secteur artisanal, ou bien la création d'une
entreprise du secteur artisanal par un employé du secteur
structuré. Ce processus contribue notablement à améliorer
le niveau des savoir-faire et des modes de production du secteur artisanal et
il aide ainsi à combler l'écart technologique entre les deux
secteurs.
L'expression `'liens avec la consommation'' renvoie aux
liens directs avec les consommateurs finals, comme les ménages, les
exploitations agricoles et les entreprises du secteur public. Par exemple,
à Kampala (Ouganda), la principale source fournissant des citernes, des
vilebrequins et des outils agricoles est l'entreprise Katwe, centre nerveux du
secteur industriel artisanal de la ville.
L'expression `'liens fondés sur le financement de
crédits'', qui sont considérés comme une forme
particulière de liens en amont, renvoie aux transferts de fonds du
secteur structuré à des fins d'investissement et de
développement n'a pas accès au crédit, ce qui limite
considérablement son expansion, soit il obtient des crédits par
l'intermédiaire du secteur structuré, ce qui peut comporter de
taux d'intérêt exorbitants dont la croissance de l'entreprise
subit le contrecoup.
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