Année Académique 2007-2008
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
UNIVESITE DE KINSHASA
FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE
L'EDUCATION
Département de Gestion des Entreprise et Organisation du
Travail
B.P 131 KINSHASA XI
Mémoire de Licence
INTEGRATION DE L'INTELLIGENCE
ECONOMIQUE DANS LES PRATIQUES
MANAGERIALES DES ENTREPRISES
CONGOLAISES
LUBOYA KASONGO Donatien
(Tél. 00243811880022;
e-mail: dolkydonat@yahoo.fr
)
Mémoire présenté et défendu en
vue de l'obtention du titre de licencié en Gestion des entreprises et
organisation du Travail.
Option : Entrepreneuriat et Gestion
des PME Promoteur : Professeur MAKINDU MASSAMBA
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REFLEXIONS
« Il n'y a point de vent favorable pour celui qui ne
sait où aller » (SENEQUE)
« Se faire battre est tolérable, se faire
surprendre est impardonnable » (NAPOLEON)
« Ceux qui n'ont pas compris leur passé
seront condamnés à le revivre » (GOETHE)
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Dédicace
Au Docteur LUBOYA KASONGO-MUTEBA, mon
père
AMaman KITENGIE NTAMBWE, ma
mère
AMaman NZAMBOLI MBOMA Rose,
ANJIMA NTAMBWE Fabien,
ABAYILU Pétronie,
AKITENGIE Christian,
AMIANDA Gertrude,
et Spécialement à NZUZI MBANZULU
Monique
Atous, je vous dédie ce travail !
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REMERCIEMENTS
La réalisation d'une étude de telle envergure ne
pouvant se concevoir sans multiples sacrifices et collaborations de tous ordres
allant de l'élaboration du projet de recherche, en passant par le
travail de terrain, la comparaison des données, sans oublier les
critiques du manuscrit, la rédaction et la saisie du texte final ;
l'honneur nous échoit à exprimer de tout coeur nos vibrants
hommages à tous ceux qui, de près ou de loin, n'ont pas
hésité de sacrifier leurs charges et leur temps pour concourir
à la réalisation de cet ouvrage souvent dans des conditions
difficiles.
Avant toute chose, nous commençons d'abord par
témoigner toute notre reconnaissance à l'Eternel notre Dieu,
maître de temps et des circonstances, lui qui est la source de toute
intelligence et sagesse ne cesse de nous renouveler chaque jour le souffle de
vie et de nous combler de ses bienfaits. Il a disposé à notre
faveur le vouloir et le pouvoir préalables à la rédaction
de ce travail. Que ses merveilles et bénédictions abondent
à jamais notre vie. C'est notre prière !
Ainsi, nous ressortons tout le poids de notre gratitude pour
le professeur MAKINDU MASSAMBA qui a une fois de plus prouvé son sens du
devoir et son entière disponibilité à assumer la direction
de ce travail. A cette marque de reconnaissance, nous associons toutes les
autorités de la Faculté de Psychologie et des Sciences de
l'Education, et par ricochet, tous les membres du personnel académique,
scientifique et administratif qui ont donné le meilleur
d'eux-mêmes pour nous donner une formation de qualité durant tout
notre cursus universitaire. Qu'ils trouvent dans ces lignes, l'expression de
nos sentiments les plus déférents.
Nous avons bénéficié d'un cadre de
travail exceptionnellement favorable, à la fois amical et enrichissant
à la MARSAVCO, à la SOFIDE, à la BRALIMA et à la
COHYDRO. Nous leurs sommes très reconnaissant pour l'aimable
hospitalité et la sollicitude qu'ils nous ont témoignée
à maintes reprises.
Que tous nos lecteurs potentiels reçoivent aussi nos
sincères remerciements pour l'attention qu'ils auront à accorder
à cet ouvrage bien que nous ayons la ferme conviction de n'avoir pas
fait oeuvre parfaite. Nous sommes ouvert à leurs observations et
critiques constructives en vue de nous améliorer dans nos prochaines
publications.
DOLKY
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Liste des Abréviations et
Sigles
- AFDIE : Association Française des Professionnels du
Domaine de l'Intelligence économique
- AFNOR: Association Française de Normalisation
- COPEMECO : Confédération des petites et Moyennes
Entreprises du Congo - COPIREP : Comité de Pilotage de la Reforme des
Entreprises Publiques
- DOLKY: Donat LUBOYA KASONGO
- FEC : Fédération des Entreprises Congolaises
- FPI : Fonds de Promotion Industrielle
- IE : Intelligence Economique
- ISO: International Standardisation Organization
- NTIC: Nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication - MS : Management Stratégique
- OAIE : Organisation Africaine de l'Intelligence Economique
- PME : Petite et Moyenne entreprise
- PMI : petite et moyenne industrie
- RDC : République Démocratique du Congo
- SCIP : Society of Competitive Intelligence Professionnals
- SI : Système d'Information
- USA : United States of America
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Liste des Tableaux et Figures
A. Tableaux
Tableau No.1 : Economie évolutive
Tableau No.2 : Information et management, quelques
tendances d'évolution Tableau N°4: Quelques auteurs en MS
Tableau N°3 : Axes de surveillance selon les
différentes types de veille.
Tableau N°5 : Répartition des leaders
interviewés par sexe Tableau N°6 : répartition des leaders
par tranche d'âge
Tableau N°7 : répartition par nationalité
Tableau N°8 Répartition des cas sous étude
selon leur secteur d'activité Tableau No 9 :
Présentation synthétique des résultats de la Recherche
Tableau N°10. Repérage des manifestations de l'intelligence
d'entreprise Tableau No 11 : position des hypothèses par rapport aux
résultats
B. Figures
Fig.1 : Apparition de l'IE aux USA et en France Fig. 2. L'arbre
généalogique de l'IE.
Fig. 3Ó cycle de renseignement.
Fig.4 : les trois processus fondamentaux de l'IE
Fig.5 : Système d'information
Fig. 6Ó processus de management stratégique.
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Introduction generale
1- Problématique
Durant les deux derniers siècles, le
développement économique a été plus
conditionné par le progrès technique et technologique,
lui-même entretenu par les profits de ce développement.
L'accélération des mutations industrielles, des changements
technologiques et leur diffusion à l'ensemble de la sphère des
activités des pays développés ont eu pour effet la
transformation progressive, puis rapidement, tant de la nature et de la
qualité des produits et des services que leurs systèmes de
production, de distribution et d'exploitation (BUCUR, 2003, p.4).
Cependant, depuis la fin de la guerre froide et bien avant
1991, on assiste à une globalisation des marchés et à
l'émergence d'une situation d'affrontements économiques mondiaux
dont les protagonistes sont à la fois les blocs économiques
supranationaux, les Etats et les entreprises. Il en résulte un
durcissement de la concurrence alors même que la création de la
valeur des entreprises repose de plus en plus sur la conquête des
marchés au-delà de leurs frontières. A une économie
de production a succédé une économie des marchés.
Dans le même temps, les NTIC ont révolutionné
l'accès à l'information dans tous les secteurs de vie des
entreprises modernes, envahissent et envahiront encore avec plus de virulence
la configuration des relations humaines et le cadre conceptuel du travail
(MWEZE, 1997, p.13) pour répondre aux besoins des entreprises.
Dans ce nouveau contexte, l'information est devenue une valeur
stratégique, une source de pouvoir pour les entreprises qui se trouvent
de plus en plus confrontées à une évolution exponentielle
de leur environnement économique caractérisé par quelques
grands traits ci-dessous soulignés :
· La vitesse des développements technologiques et
commerciaux ;
· La contraction du temps et de l'espace ;
· Le développement hyperbolique des alliances et
fusions entre firmes ;
· L'offre supérieure à la demande, guerre de
prix, globalisation des échanges ;
· Nouvelles techniques et normes de conception et de
production ;
· Nouvelles approches mercatiques ;
· Création des réseaux complexes
d'interrelation, d'interdépendance, de coopération -
compétition (compétition) et autres manoeuvres entrepreneuriales
de grande envergure.
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Cette évolution influence le processus d'acquisition
d'informations et, conséquemment, leur mécanisme
décisionnel. De ce fait, le développement des entreprises, leur
existence, leur compétitivité, et donc leur
pérennité, passent par une véritable maîtrise de
l'information et deviennent plus dépendante de la capacité
d'adaptation et de la vitesse de réaction dans cet environnement
complexe. Il faut connaître l'essentiel puis réagir à point
nommé. L'environnement devient une variable en permanente
reconfiguration et sur laquelle l'entreprise doit agir voire même
contribuer à façonner.
Cette nouvelle donne économique, la mondialisation pour
ne pas la citer, s'amène avec son cortège de nouveaux
comportements et styles managériaux imposant une véritable
maîtrise de l'information pour savoir et surtout agir à temps.
Ainsi, à une vision passive de circulation et d'utilisation de
l'information, on est passé à une vision active qui, de
manière volontaire, met sous tension l'ensemble des acteurs de
l'entreprise pour générer un nouvel avantage concurrentiel qui
réside dans la capacité et la rapidité d'obtention de
l'information critique pour le développement de l'entreprise. Il
faut coûte que coûte être le novateur, le premier à
avoir découvert un procédé, une combinatoire, une
matière et parfois même un slogan (BAUMARD, 1991, p.6).
Il faudra comprendre par là que l'information est
maintenant considérée comme une nouvelle matière, une
nouvelle énergie et un atout concurrentiel majeur favorisant le
succès commercial et renforçant la rentabilité et la
sécurité économique de l'entreprise. Aucune entreprise
n'est épargnée par l'incertitude et les risques qui gagnent
toutes les formes d'organisation, de plus petites aux plus grandes dans ce
nouveau contexte économique où la compétition devient de
plus en plus sauvage, où l'atmosphère économique
s'envenime au jour le jour.
C'est ainsi que, selon Philip BAUMARD, les firmes ont
ressenti le besoin d'une approche de l'information, orientée vers
l'accomplissement d'objectifs stratégiques pour leur
développement. Il faut concevoir différemment ses rapports avec
son environnement en quittant les schémas classiques. Il faut lier sa
capacité d'appréhender une rationalité limitée. Il
faut bâtir, hors des chantiers battus, une dynamique nouvelle de la
compétition (BAUMARD, 1991, p.6).
C'est dan la convergence de toutes ces situations nouvelles
sur le plan mondial et l'explosion de nouvelles technologies que va
émerger l'intelligence économique, par la suite
notée IE, un concept mieux un dispositif
managérial usant les méthodes actives de gestion de flux
informationnels. C'est une approche qui met en relief la recherche de
l'information stratégique, les connaissances, les compétences et
les relations de la firme avec son environnement. Elle met les entreprises dans
l'obligation de repenser leurs modes de management pour adapter leurs actions
aux exigences de l'heure. Selon Jérôme DUPRE, l'IE se
présente comme une vertu et une pratique managériale
sensée permettre aux organisations de s'aventurer stratégiquement
dans l'ambigu, l'aléatoire et l'incertain, à la recherche des
signaux
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faibles sans se laisser duper par les habitudes, craintes
et souhaits subjectifs...l'IE est une démarche collective ayant pour
objet la recherche offensive et le partage de l'information dans le cadre d'un
mode transversal de management. Elle s'inscrit dans le nouveau paradigme de
guerre économique (DUPRE, 2002).
En effet, l'IE s'applique à deux catégories
d'entreprises : celles qui n'ont pas encore intégré les
stratégies informationnelles dans leurs projets de développement
et celles dont les combinatoires technologiques et les réseaux de
compétence sont prêts à agir dès que le besoin s'en
ressent. Dans le premier cas, on imagine une entreprise en profonde
léthargie et dans le second cas, on doit voir une entreprise cherchant
à bénéficier de son expérience en
déléguant une autorité à des unités
combatives, tactiquement placées aux connexions du marché et
à la production, dans l'ingénierie, l'intermédiation
scientifique, le lobbying...pour s'adapter au nouveau contexte.
Cependant, en Afrique, et plus particulièrement en
République Démocratique du Congo, les entreprises se trouvent
dans le premier cas. Elles n'ont pas des connexions et n'ont pas encore la
perception des potentialités offertes par leur environnement. Par
conséquent, elles ne peuvent malheureusement pas profiter de l'aspect
dynamique des changements intéressants ou pouvant intéresser
leurs activités économiques. Elles ne peuvent saisir les
opportunités, ni prévoir les risques et laissent ainsi
s'éroder leurs bases techniques et technico-économiques, leur
marché et enfin, ne peuvent plus rivaliser avec tous les grands de ce
monde.
Si, globalement, les multinationales et la majeure partie de
grandes entreprises de l'hémisphère nord tirent
déjà leur épingle du jeu en axant leur management sur
l'IE, en l'adoptant comme instrument d'aide à la décision et lui
consacrant d'énormes investissements dans l'optique de définir et
planifier des stratégies et politiques responsables pouvant leur
permettre de maintenir le cap et rester en phase avec leur environnement ; dans
nos entreprises par contre c'est encore la navigation à vue. Certes,
l'accès à l'information ou la fracture numérique constitue
aussi un handicap majeur, mais non insurmontable, qui ne peut à lui seul
expliquer ce fossé qui existe entre les entreprises locales et celles de
l'hémisphère nord par rapport à l'IE. Hormis quelques pays
de l'Afrique de Maghreb, en occurrence l'Algérie, le Maroc et la Tunisie
ainsi que le Sénégal où les réflexions sur la
gestion des entreprises avec l'IE sont très poussées, et le cas
de l'Afrique du Sud, dont le développement économique est loin
supérieur à celui de l'ensemble du continent, dans tout le reste
des pays y compris le nôtre, l'IE reste encore un concept immature, sinon
méconnu des entreprises et du grand public.
Par ailleurs, un rapport de la Commission Economique d'Afrique
portant sur la compétitivité des entreprises africaines à
l'heure de la libéralisation et de la mondialisation des marchés
souligne que les entreprises africaines sont butées à deux
sérieux problèmes : celui d'accès à
l'infrastructure numérique et l'autre de modernisation de leur outil et
méthodes de gestion de plus en plus inadaptés au contexte de
l'heure (CEA, 2000, p.2). A ce constat général, il sied de
signaler ici le poids de certaines pesanteurs socioculturelles relevées
ça et là dans les entreprises
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congolaises où les dirigeants sont pour la plupart
réfractaires aux progrès techniques et nouvelles méthodes
de gestion préférant s'obstiner à maintenir le «
statu quo ».
Devant ce constat, et convaincu que la relance, le
développement, et conséquemment la pérennité des
entreprises congolaises dans ce contexte mondialisé
caractérisé par un climat d'instabilité, d'incertitude et
des fortes concurrences, ne peut reposer que sur l'adoption des méthodes
et des démarches proactives de gestion stratégique des flux
informationnels pour faire évoluer les cultures organisationnelles , les
moderniser et rendre ainsi plus compétitives lesdites entreprises sur le
plan local et international, nous trouvons loisible de nous poser les questions
suivantes dans le cadre de cette recherche:
1. Comment les entreprises congolaises peuvent elles
intégrer le dispositif d'IE dans leurs cultures managériales,
c'est-à-dire l'implanter et l'adopter dans leur organisation en vue de
répondre aux exigences informationnelles de l'heure ?
2. Comment les dirigeants de ces entreprises
perçoivent-ils l'IE ?
Notre questionnement, en apparence large et ambitieux, est
centré sur la recherche d'une solution technique de management moderne
capable de résoudre l'épineux problème de déficit
informationnel et de manque de dynamisme qui se pose avec tant d'acuité
au sein des entreprises congolaises.
2- (ypothèses de
l'étude
Eu égard à tout ce qui précède, et
considérant le monde congolais des entreprises comme un microcosme
économique de la société congolaise globale dont il
hérite des pratiques et logiques de faire, d'être et d'agir, nous
pouvons directement avancer, sans peur d'être contredit, que le monde
congolais des entreprises et le pays lui-même constituent un ensemble
homogène. Ils accusent tous un sérieux retard en matière
de développement, d'innovation, et voire de l'imagination pour passer de
la traditionnalité à la modernité en vue de faire
évoluer les pratiques managériales et arrimer les entreprises
congolaises sur la logique d'efficacité compétitive basée
sur la valeur stratégique de l'information capable de leur procurer un
avantage concurrentiel. Notre propos se fonde les hypothèses suivantes
:
1) Telles qu'elles fonctionnent, se structurent et
s'organisent présentement, les entreprises congolaises ne parviennent
pas encore à s'adapter à la dynamique changeante de leur
environnement par manque de stratégie de compétitivité et
d'instrument efficace de gestion de l'information pouvant leurs permettre de
créer des valeurs additionnelles et un avantage concurrentiel par
rapport à leur concurrents. Chaque entreprise et chaque secteur
d'activités économiques faisant face à ses propres
réalités et logiques de terrain, réfléchir sur
l'intégration de l'IE impliquerait un remodelage des schémas de
pensées et une requalification des cultures et comportements
managériaux pour les distancer des tares traditionnelles qui les
caractérisent.
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
2) Les dirigeants de toutes ces entreprises n'ont pas une
parfaite connaissance du concept d'IE et ne maîtrisent pas ses enjeux en
terme de compétitivité et de sa capacité de surprendre les
concurrents.
3- Objectifs visés
Les objectifs visés dans le cadre de cette recherche sont
de deux ordres :
> D'une manière générale, nous nous
objectivons à inciter tout dirigeant d'entreprise, les politiques, les
managers, les cadres, les étudiants, les chercheurs et tous les lecteurs
de cette étude à l'appropriation du concept d'IE, à sa
mise en application et à sa large diffusion dans les entreprises
locales. Ce qui nous impose une définition claire de l'objet et des
enjeux de l'IE afin de la positionner comme outil indispensable et un
facteur-clé de la compétitivité.
> Vu sous cet angle, les objectifs spécifiques se
présentent manière suivante :
a. Mettre en exergue l'IE dans les entreprises congolaises.
C'est-à-dire faire de l'IE une solution technique pouvant aider à
moderniser les entreprises congolaises ainsi que leur management en vue
d'insuffler une nouvelle culture informationnelle articulée sur l'usage
des technologies informatiques ainsi que des moyens et techniques de
surveillance et de recueil des renseignements à caractère
économique ;
b. Il s'agira aussi de partir d'un diagnostic des situations,
des faits et des besoins à identifier au sein de quelques entreprises
ciblées pour le compte de cette étude afin de sonder et situer le
rôle de l'information stratégique dans leur processus
décisionnel ;
c. Il nous reviendra, de surcroît, de mobiliser les
entreprises et leurs dirigeants à la pratique de cette démarche
collective dans tous ses aspects stratégiques, tactiques et
opérationnels. Bref, créer un habitat de l'IE dans les
entreprises sous étude.
d. Enfin, il sera aussi question de proposer un cadre logique
de référence pouvant orienter toute entreprise désireuse
de mettre en place une démarche d'IE.
4- Choix et intérêt du
sujet
L'un des intérêts de cette étude est,
comme bien d'autres, de contribuer à la résolution d'un
problème particulier. Dans ce cas de figure, le problème qui nous
intéresse, comme nous le verrons dans les chapitres qui vont suivre,
concerne le soutien que l'on peut apporter à l'émergence d'une
culture informationnelle dans le management des entreprises congolaises. La
particularité de cette étude est de traiter de l'intelligence
économique, un concept mal connu et non maîtrisé par
l'intelligentsia congolaise. L'idée est d'en faire une culture
managériale et une optique stratégique
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
incontournable. C'est la raison pour laquelle cette
étude s'inscrit dans la droite ligne des recherches oeuvrant pour la
promotion de l'IE et du management stratégique où le manager
n'est pas seulement un preneur de décisions mais plus un stratège
et un planificateur des méthodes selon que le contexte environnemental
l'exige.
L'intérêt particulier est que les
résultats issus de cette étude nous servent dans la formulation
de notre projet personnel visant à fonder un cabinet-conseil ou une
société des services aux entreprises spécialisé(e)
en Intelligence Economique et Management Stratégique (M.S). Ce sont
là les principales motivations qui justifient le choix et
l'intérêt de ce sujet.
5- Délimitation du sujet
Notre recherche est circonscrite dans des limites temporelles et
spatiales.
+ Dans le temps, le projet de recherche tel que conçu
allait du début jusqu'à la fin du deuxième semestre de
l'an 2008, c'est-à-dire, du 01Juin au 30 Décembre 2008.
+ Dans l'espace, nous avions jugé utile de porter cette
recherche sur quatre entreprises toutes basées à Kinshasa, la
capitale de la RDC.
6- J4pproche méthodologique de la
recherche
Notre problématique appelle nécessairement une
méthodologie poursuivant trois objectifs convergents :
o Un objectif de validité pour répondre à la
complexité et à la l'abstraction du phénomène
étudié ;
o Un objectif pédagogique pour faire comprendre le bien
fondé du phénomène étudié dans son contexte
socio-économique, et
o Un objectif d'identification des éléments sociaux
explicatifs.
Tous ces objectifs donnent une orientation qualitative
à cette recherche car se basant sur des données empiriques. C'est
une étude des cas qui empreinte une méthode scientifique bien
adaptée au sujet sous étude. Il s'agit de la Méthode de
Définition des Systèmes d'Information en Intelligence Economique,
MEDESIIE en sigle. L'opérationnalisation de cette démarche est
rendue possible par trois techniques parmi les plus en vue dans les recherches
qualitatives. Nous citons: l'interview des leaders, l'observation participante
et la technique documentaire qui nous servi pour la collecte des
données.
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
6- Subdivision de l'étude
Hormis la partie introductive et celle concluante, notre
étude comporte deux grandes parties :
· La première partie intitulée
considérations générales et théoriques, contient
deux chapitres Le premier a trait au cadre conceptuel et le second porte sur
les fondements théoriques et stratégiques de l'IE.
· La deuxième partie, dite démarche
pratique, s'éclate aussi en deux chapitres qui font office de chapitre
troisième et quatrième dont le premier décrit le cadre
méthodologique de la recherche et le dernier s'étale sur les
résultats et discussions.
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
PREMIERE
PARTIE :
Considérations Générales
et
Théoriques
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CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL
Le présent chapitre s'évertue à scruter
les questions relatives aux généralités conceptuelles et
à la clarification des postulats théoriques cernant la
problématique d'une proposition d'intégration de l'intelligence
économique dans l'approche managériale congolaise. Etant
donné que l'axe central de ce travail s'articule autour de
l'intelligence économique, nous allons nous efforcer de clarifier tous
les concepts-clés ayant trait à ce champ scientifique pris ici
comme des prismes donnant une vision spécifique de la
réalité et de l'influence de l'IE dans le management des
organisations modernes avant d'élucider toutes les variables. Nous osons
croire, en effet, que la saisie de toutes ces acceptions et paradigmes
épargnerait au lecteur toute ambiguïté sur leurs
caractères polysémiques afin de mieux comprendre les grandes
questions abordées plus loin.
Section I : Clarification des mots-clés
Ce sont des concepts qui édifient et explicitent le
concept central autour duquel gravite l'essentiel de cette recherche. Nous en
relevons cinq concepts- clé :
I.1.1. Information
Le concept d'information est un terme générique.
Il recouvre en fait de diverses conceptions correspondant à des
objectifs et utilisations variées selon que l'on soit dans telle ou
telle autre discipline scientifique. Eu égard à la
problématique ainsi qu'à l'objet du présent travail, il
nous a semblé impératif d'avoir une idée sur tout ce qui
se fait, sort et entre dans l'entreprise sous l'appellation information.
De nos jours, le concept information est employé d'une
manière trop vaste et diversifiée. Son influence est très
prépondérante dans certaines disciplines qui tentent de lui
donner une acception assimilable au caractère de leur objet et de leur
substance. Mais, en général, le concept lui-même
désigne le contenu d'un échange (le quoi) entre émetteur
et un récepteur (le qui). C'est un substantif dérivé du
verbe informer, lui-même issu du latin ` informare' qui se traduit par
donner une forme, d'où, son sens de mise au courant dans le Dictionnaire
Universel (2002).
L'information est définie comme étant l'action
de donner une connaissance d'un fait, tandis que dans le Littre, un autre
dictionnaire de langue française, on trouve au mot information, parmi
tant d'autres définitions, la signification suivante : information,
terme de philosophie, action d'informer, de donner la forme... de ces deux
définitions, il s `en dégage deux notions distinctes, bien
qu'étroitement imbriquées :
1. Une notion de renseignement qui se rapporte à la
substance implicite de l'information et à son contenu sémantique
;
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2. Une notion de forme, au sens d'apparence extérieure,
qui est la présentation explicite de l'information.
Ces deux notions fondent la base de toute définition
technique de ce concept. Elles sous-tendent l'existence de la notion de
renseignement, et d'une explication implicite de sa nature sémantique,
d'une part, et d'autre, une expression de la forme qui la présente pour
qu'elle se manifeste. Ce qui fait dire à Eric RAGUENES que
l'information est un renseignement susceptible d'être exploité
par l'entreprise (RAGUENES, 1998).
Vu le contexte et les impératifs de cette étude,
nous considérons le mot information comme une matière
première dont la qualité doit conditionner celle de la
décision et de la communication de l'entreprise par sa vertu et sa
capacité à augmenter la connaissance et diminuer l'incertitude
dans les mécanismes décisionnels.
Nous ajouterons qu'elle est, de surcroît, une valeur
stratégique devant servir l'action et la décision. Elle ne peut
être utile dans une entreprise que quand elle est exprimée comme
une donnée factuelle tel qu'un message (vocal, écrit,
gestuel...), un signal, une image (animée, fixe...), un symbole, un
texte, un son... définis par un langage ou portée sur un support
(physique, visuel, phonique...) capable d'agir sur son destinataire. Toute
information doit posséder certaines propriétés telles que
: l'origine, l'itinéraire, la vitesse de circulation, la durée de
vie, etc.
Dans une entreprise, son utilité est dictée par
sa pertinence par rapport à un niveau décisionnel donné
qui doit juger son intérêt, son origine, son accès, sa
disponibilité, sa forme jusqu'à son coût ou même sa
rentabilité. Dans l'IE, l'information nourrit le cycle de renseignement,
d'influence et de sécurité. Elle se diffère d'un bruit car
elle a une valeur et que le bruit n'est qu'une redondance.
L'idée que l'information soit devenue une denrée
capitale a fait ses marques dans la littérature. L'ère de
l'information est rentrée très largement dans la
littérature d'application voire même de vulgarisation (DRUCKER,
1995; STEWART, 1997) et est devenu un de recherche par excellence en Management
et en Stratégie.
Ainsi, en IE, on distingue trois catégories
d'informations, plus ou moins confidentielles :
+ Les informations « blanches » : qui sont ouvertes
et publiques. On les trouve dans les médias, les réunions
publiques, les bases de données, ou auprès des organismes
publiques. Disponibles et facilement accessibles, elles sont émises par
des sources dites « ouvertes », formelles, et sont l'objet des
démarches classiques de veille (cf. point II.1.2.1.a).
+ Les informations « grises » : sont plus sensibles
; recueillies auprès du personnel d'une entreprise, dans une
documentation réservée aux collaborateurs internes, ou
auprès des fournisseurs ou même des concurrents, ces
données se sont pas publiques mais néanmoins obtenues de
manière légale et indirecte.
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+ Les informations << noires >> : qui sont
réellement réservées à des personnes, et y
accéder relève d'un acte illégal. De ce fait, elles ne
sont pas intégrées à une démarche d'Intelligence
Economique, car elles renvoient à des pratiques d'espionnage
condamnées par la loi.
Le poids de ce concept dans la vision actuelle du monde, nous
impose de jeter un regard sur la notion de société
d'information. Bien que l'emploi du terme ce soit
généralisé tout récemment. Le concept de
société de l'information est né de la vision de Norbert
Wiener qui diagnostique en 1948 la force structurante de l'information et
prédit qu'elle transformera la société à
l'ère de l'informatique naissante. Il faut toute fois attendre quelques
années avant que ce rêve <<cybernétique >> ne
se concrétise. Années durant lesquelles l'information est
à la fois un enjeu stratégique et un instrument du pouvoir, en
particulier dans le contexte de la guerre froide caractérisé par
l'affrontement Est - ouest et la menace d'une guerre nucléaire qui
justifiait à elle seule la culture du secret, du complot et de la
subversion. (BULINGE, 2002).
Cependant, la société de l'information
apparaît comme l'expression d'un idéal de paix, de savoir,
d'ambitions et de transparence que l'on retrouve dans le discours du vice
président américain Al gore (1994) lorsqu'il formule pour la
première fois l'idée des << autoroutes de l'information
>>. Il annonce un mot d'humaniste fondé sur les technologies de
l'information et de la communication : en quelques millièmes de
secondes, un individu peut faire le tour du monde et plonger librement dans
<<un océan de savoir >>.
Ces autoroutes de l'information, ou plus
précisément, ces réseaux d'intelligence répartis -
nous permettront de partager l'information, de nous connecter et de communiquer
comme une communauté globale. De ces connections nous retirerons des
progrès économiques solides et durables, des démocraties
fortes, de meilleures solutions pour les défis globaux ou locaux, de
meilleurs soins de santé et, enfin de compte, un plus grand sens de la
gestion de notre petite planète (AL GORE, 1994). Depuis lors, la
date du 17 mai de chaque année a été dédiée
à ce qu'on appelle dorénavant, la journée mondiale de la
société de l'information.
I.1.2 Connaissance
La connaissance est le fait de connaître une chose,
le fait de savoir qu'elle existe, d'après le dictionnaire universel
(2002), qui ajoute que c'est aussi une idée exacte d'une
réalité, de sa situation, de son sens, de ses caractères,
de son fonctionnement. Quand il est usité au pluriel, il prend le
sens de <<notions acquises >> selon le même dictionnaire.
Selon les réflexions de Jean-Yves PRAX, la
connaissance est une combinaison d'informations, de leur interprétation
par les hommes qui puisent dans leur expérience personnelle et/ou
collective, et des modèles, théories ou croyances qui donnent
leur sens à ces informations (PRAX,
ww.wilkipédia.org). Le
concept de
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connaissance fait donc appel aux questions de sens portées
notamment par les notions telles que le langage, la sémantique, les
croyances, la conscience...
Par ces définitions, nous comprenons que l'information,
qui est factuelle, peut facilement être capitalisée et
transportée sur un support, sous forme explicite alors que la
connaissance « stricto sensu », est un item plus humain, subjectif et
souvent tacite. La modélisation des connaissances est liée aux
sciences cognitives, et à l'ontologie, qui impacte la théorie de
l'information et a des applications importantes dans les technologies de
l'information.
Dans les approches constructivistes, la connaissance est un
construit social dont la valeur de vérité dépend du
naturel provient d'une démonstration irréfutable contenue dans
des axiomes et théorèmes universaux de tout genre. Mais les
apports de la psychologie cognitive distinguent deux sortes de connaissances,
à savoir :
- Les connaissances tacites qui sont des connaissances
appartenant au monde des objets mentaux, des représentions mentales.
Elles regroupent les compétences innées ou acquises, le
savoir-faire et l'expérience de l'individu. Elles sont
généralement difficiles à formaliser.
- Les connaissances explicites qui sont des connaissances
clairement articulées au niveau d'un document écrit ou d'un
système informatique. Ces connaissances apparaissent sous une forme
tangible. Elles sont plus «collectivisables » que les connaissances
tacites qui restent individuelles.
De notre propos, nous soutenons l'idée que la
connaissance est à la fois mémoire et processus de construction
d'une représentation, d'où la distinction entre la connaissance
comme stock et comme flux. Par ailleurs, il existe une traditionnelle
dichotomie de la connaissance, selon sa forme (tacite ou explicite) et selon sa
dimension ontologique (individuelle ou collective) (NONAKA et TAKEUCHI,
1995).
Dans ce travail, l'action est fondée sur la
connaissance de l'environnement. Elle consiste en la combinaison des ressources
pour constituer des compétences essentielles. Le passage de
l'information à la connaissance et la transformation de la connaissance
en action s'opèrent grâce à un processus cognitif dont le
résultat est une construction personnelle soumise aux influences de
l'environnement. Ce processus requiert des capacités d'absorption
qui permettent de valoriser une nouvelle information, de l'assimiler et de
l'appliquer à un but précis (COHEN et al, 1990).
I.1.3. Stratégie
Le thème de stratégie est central en
organisation et gestion des entreprises. D'une part, et sur le plan pratique,
les entreprises se posent en permanence des questions de positionnement
externe, de réaction face aux concurrents, de choix entre faire ou faire
faire. D'autre part, et sur le plan théorique, depuis plus d'un
demi-siècle, de nombreux auteurs ont proposé des perspectives
théoriques variées de la stratégie, qui devient une
discipline centrale en gestion. C'est un domaine qui englobe
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l'ensemble des décisions et des actions qui mettent en jeu
les grandes orientations de l'activité et des structures même de
l'entreprise.
Elaborer une stratégie revient à choisir les
domaines d'activité dans lesquels l'entreprise entend être
présente et allouer des ressources de façon à ce qu'elle
s'y maintienne et s'y développe (définition du groupe
stratégor,
www.strategor.fr). Comme
l'intelligence, le terme stratégie est un concept importé du
domaine militaire au monde des affaires. Elle a été
popularisée par des auteurs tels que DRUCKER (1954), ANSOFF et ANDREWS
(1971). Elle est plus à concevoir comme un itinéraire à
suivre sur une carte. Elle ne fonctionne que si :
- On sait où on est ;
- On cherche à savoir où on veut être dans un
avenir proche ou lointain ; - Et surtout ou utilise tous la même
carte.
La stratégie est une dimension essentielle à la
réussite des organisations et un élément principal de la
prise de décision. Elle est liée à la
pérennité de l'entreprise et leur permet d'agir et de faire face
aux changements et aléas conjoncturels. Dans le monde des entreprises,
la stratégie s'emploie dans des situations, problèmes où
un ensemble d'actions coordonnées et de manoeuvres est
déployé en vue de la réalisation des objectifs. Elle
désigne en même temps un processus et des moyens. De nos jours,
elle est plus associée au concept de planification dans le but de
prédire et prévoir l'avenir en apprenant à raisonner dans
un environnement incertain où rien n'est sûr et/ou tout le monde
peut bien faire.
C'est ainsi qu'on parlera de la stratégie globale de
l'entreprise qui nécessite un travail de recherche d'informations sur
l'évolution de l'environnement et l'analyse des différents
secteurs. Cette analyse permet à l'entreprise de gérer au mieux
ses intérêts, son portefeuille d'activités, en
décidant de se stabiliser ou d'investir dans tel secteur ou de se
retirer de tel autre.
La formulation de la stratégie, pour les
théoriciens rationalistes, doit commencer par une analyse exhaustive des
possibilités offertes par l'environnement (opportunités et
menaces) et du potentiel de l'entreprise (forces et faiblesses) (PORTER,
1990). Après cette analyse, la direction adopte une série de
décisions successives relatives aux objectifs à poursuivre et
précise donc les procédures et les moyens à mettre en
oeuvre.
Avec le durcissement du jeu concurrentiel, la stratégie
impose tout à la fois d'étudier finement les marchés et de
porter un regard de plus en plus global sur un environnement en
perpétuelle évolution. Dans un horizon stratégique
rétréci, l'entreprise doit faire émerger une approche
méthodique des marchés, largement accessible, pragmatique, en
continuité avec ses pratiques. C'est un véritable outil au
service de la performance qui porte les décisions importantes prises par
les responsables des entreprises, décisions qui ont des effets à
long terme et qui
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impliquent d'importantes ressources matérielles,
humaines etc. (PILCHAULT et NIZET, 2000).
Par ailleurs, la recherche en stratégie met en
exergue le rôle central des connaissances, capacités et
compétences, intelligence et information (KOGUT et ZANDER, 1992),
(NONAKA, 1994), (PROHALAD et HAMEL, 1990), (RUMELT, 1984), (TEECEET, 1997),
souvent tacites, pour favoriser l'innovation et conforter un avantage
concurrentiel, qui seraient autant des vecteurs potentiels d'une
création de valeur durable.
I.1.3. Intelligence
La polysémie de ce concept nous conduit à bien
fixer les esprits sur son usage dans le cadre de ce travail. Dans l'histoire de
la science, le terme intelligence a fait l'objet de plusieurs
définitions. Au début du vingtième siècle, BINET et
SIMON (1905), cités par TINGU YABA NZOLAMESO, qualifiaient
d'intelligent, un individu qui juge bien, raisonne bien, et dont le bon
sens et l'esprit d'initiative permettent de s'adapter aux circonstances
nouvelles.
Le professeur TINGU YABA NZALAMESO, à la page 12 de ces
notes de cours destinées aux apprenants en première année
de Sciences Pharmaceutiques de l'Université de Kinshasa, dit de
l'intelligence que c'est :
- La capacité globale d'agir de façon
réfléchie ; - De penser rationnellement ;
- Bref, c'est la capacité de se mesurer au monde.
De toutes ces acceptions, il souligne que :
La vitesse de réaction aux stimulations de
l'environnement ;
L'adaptation aux circonstances de la vie, et
La capacité de l'individu de comprendre et de s'adapter
à des situations nouvelles.
Ce qui nous permet de signaler que l'intelligence dont il est
question dans cette étude est de consonance anglo-saxonne et a une
connotation au sens de renseignement car issu du monde militaire et des
services secrets anglo-saxons. Comme l'explique bien la définition
d'Edgar MORIN qui soutient que l'intelligence est l'aptitude à
s'aventurer stratégiquement dans l'incertain, l'ambigu,
l'aléatoire en recherchant et utilisant le maximum de certitudes, de
précisions, d'informations. Elle est la vertu d'un sujet qui ne se
laisse pas duper par les habitudes, craintes et souhaite subjectifs. C'est la
vertu qui se développe dans la lutte permanente et multiforme contre
l'illusion et l'erreur (MORIN et al ,1999).
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Mais c'est plus LARIVET (2002), citant les travaux de SIMON
(1960) qui place le concept d'intelligence dans le contexte de cette
étude, en la qualifiant de phase d'exploration de l'environnement
dans un but d'identification des situations appelant décision ; ces
travaux sont très inspirés de la terminologie militaire et de
celle des services secrets ou de renseignements anglo-saxons. Les
opérations d'intelligence ne sont pas à confondre à celles
d'espionnage qui sont illégales dans le cadre des entreprises.
D'une manière générale, l'intelligence se
définit comme l'ensemble des fonctions ayant pour objet la connaissance
conceptuelle et rationnelle. C'est aussi l'aptitude d'un individu à
s'adapter à des situations nouvelles et à découvrir des
solutions aux difficultés qui se présentent. Dans le cadre de
cette analyse, l'intelligence se présente comme le lien itératif
entre information, connaissance et action en vue de détecter de nouveaux
problèmes et de les résoudre.
Dans un premier temps, l'intelligence remplit la fonction de
production de l'information pour décrire une situation perçue
comme complexe. Il s'agit de l'aptitude à établir des
rapports signifiants entre des signes (BARTOLI et LEMOIGNE). Dans ce
même ordre d'idées, FELDMAN et MARCH (1991) considèrent
l'intelligence d'une organisation comme la capacité de se procurer,
d'analyser et de retrouver les bonnes informations en temps voulu.
L'intelligence d'une organisation est un processus qui fournit l'information
stratégique à l'organisation. Il modifie durablement sa
conception du monde, ses interactions avec l'environnement et conduit à
la réorganisation de ses intentions stratégiques afin de
réduire la différence entre l'environnement perçu dans la
stratégie (BAUMARD, 1991). Dans un second temps, l'intelligence
remplit la fonction de production de la connaissance. En traitant
l'intelligence organisationnelle, WILENSKY (1967) met l'accent sur connaissance
et pose deux grandes problématiques :
> Les stratégies collectives et la
coopération entre gouvernements et entreprises dans la production d'une
connaissance commune pour la défense de l'avantage concurrentiel ;
> L'importance de la connaissance dans l'économie et
l'industrie comme moteur stratégique du développement et du
changement.
En effet, l'intelligence de l'organisation dont il est
question dans ce travail, se résume par les compétences
d'interprétation et devient par conséquent un véritable
levier concurrentiel et stratégique. Dans ce même ordre
d'idées, ACHARD et BERNAT (1998) expliquent que le concept
d'intelligence tient aussi bien à la capacité à analyser
des problèmes complexes plus ou moins rapidement et à la
capacité à synthétiser et à créer des
nouvelles connaissances.
Par ailleurs, l'intelligence d'une organisation ne se limite
pas à la faculté de s'informer et de comprendre son
environnement, mais la dépasse pour inclure la capacité d'agir.
Elle peut ainsi être résumée comme la capacité
à appréhender les interrelations entre les faits disponibles de
manière à guider l'action vers un but désiré.
LEVINTHAL et MARCH (1993) disent que l'intelligence d'une organisation est
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comme l'activité cognitive permettant
d'améliorer les fondements analytiques et informationnels de l'action
organisationnelle. L'exercice de l'intelligence crée donc de nouvelles
capacités collectives d'action.
Ce qui signifie que, tout au long de ce travail, intelligence
revêtira le sens de toute information ou tout renseignement susceptible
de rendre une organisation capable de comprendre, de saisir, de s'adapter ou
réagir aux évolutions de son environnement. C'est à dire,
tout renseignement susceptible d'être exploité par l'entreprise en
vue de se parer de toute surprise malveillante.
I.1.5 La Mondialisation
Selon le lexique de gestion (2002), la mondialisation est
un phénomène d'intégration des productions et
d'interconnexions des marchés des biens et des services (globalisation
réelle) et des marchés financiers (globalisation
financière) au niveau mondial et d'autre part, elle est une
définition de la stratégie des acteurs et des entreprises
à un niveau mondial. La mondialisation est aussi synonyme de
((globalisation », ((internalisation »,
((transnationalisation». Cependant, une forte propension des penseurs
de ce domaine s'accorde à la qualifier d'un processus qui fait passer le
monde de la société industrielle à la
société du savoir, des connaissances et de l'information
axée sur les nouvelles technologies de l'information et de la
communication qui favorisent l'interconnexion mondiale grâce à
Internet, dans un espace géographique devenu un village
planétaire.
Ce qui caractérise la mondialisation, c'est d'abord
l'apport décisif de nouvelles technologies de l'information et de la
communication, la croissance de sociétés transnationales, dites
multinationales, l'uniformisation des concepts et des schémas de
pensées, l'élargissement progressif des contacts et le
renforcement des liens d'influence et de dépendance des groupes sociaux
et des entreprises. La nouveauté de ce concept réside dans la
prodigieuse réduction des distances où les frontières
nationales sont sans grande signification lorsqu'il s'agit de délimiter
la sphère d'activités d'une entreprise. Les offres d'emploi
s'adressent au travailleur du savoir ; le marché devient roi et tout
devient négociable. L'environnement des entreprises devient très
turbulent et très complexe. La concurrence et la coopération
deviennent des facteurs critiques.
C`est sur cet esprit mondialisé basé sur la
nouvelle économie elle-même bâtie sur la
société de l'information et des connaissances que le monde des
entreprises s'est inspiré pour s'ordonner à la construction des
stratégies d'efficience compétitive où
l'efficacité, la rationalité mathématique, la performance
et l'avantage concurrentiel sont hissés au sommet des valeurs.
La globalisation invite à repenser les
stratégies des entreprises comme des Etats, leurs champs d'actions,
leurs marges de manoeuvre et les moyens à leur disposition. Synonyme
d'ouverture des frontières, de libéralisation et
d'interdépendance accrues, ce phénomène ne marque pas pour
autant la fin des rapports de force tant politiques et militaires
qu'économiques.
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
Mais en quoi le monde économique a-t-il vraiment
changé ?
Le constat actuel est que les organisations peu actives et
repliées sur leurs traditions perdent peu à peu de terrain. Le
contexte évolutif exige en effet une grande capacité
d'adaptation. A l'échelle mondiale, les économies subissent
désormais des changements radicaux (ROBBINS et DECENZO, 2006). Pour
Alvin TOFFER, futurologue cité par ROBBINS et DECENZO, la
civilisation moderne a connu trois vagues successives, chacune ayant
apporté une nouvelle approche du monde du travail. La première
vague a pris sa source dans l'agriculture. La deuxième a supposé
une industrialisation et la troisième vague est celle de l'information
(tableau no 1).
C'est dans ce cadre où de l'importance de
l'information, des connaissances, de la stratégie et de l'intelligence
en entreprise s'est avérée comme l'essentiel du capital de
l'entreprise, en témoigne l'importance croissante de ces actifs
immatériels, et fondent son avantage concurrentiel. C'est qui a fait
émerger de nouvelles formes de management (tableau no2). Les tableaux
ci-après illustrent un peu ce phénomène.
Tableau No.1 : Economie
évolutive
Ancienne économie
|
Nouvelle économie
|
Les frontières nationales restreignent la
concurrence
|
Les frontières sont sans grande signification
lorsqu'il est question de délimiter la
sphère d'activités d'une organisation
|
La technologie renforce des hiérarchies rigides et limite
l'accès à l'information
|
L'évolution technologique en terme de mode de
création, de stockage, d'utilisation et de partage des informations rend
celles-ci plus accessibles
|
Les offres d'emploi concernent des contrats
d'ouvriers
|
Les offres d'emploi s'adressent aux travailleurs du savoir
|
La population est assez homogène
|
La population se caractérise par sa diversité
culturelle
|
Les affaires se déroulent de façon
détachée de l'environnement
|
L'économie accepte ses responsabilités sociales
|
L'économie est portée par de grandes firmes
|
L'économie est portée par des entreprises de taille
modeste
|
Les clients obtiennent ce que les entreprises choisissent
d'offrir
|
Il revient aux clients de mener les affaires
|
Source : ROBBINS et DECENZO, 2006, p.54
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Tableau No.2 : Information et management,
quelques tendances d'évolution
Production
|
Volume, standardisation
|
Valeur ajoutée, différenciation.
|
Marchés
|
Besoins quantitatifs
|
Aspirations qualitatives
|
Relation client
|
Contrat d'adhésion
|
Personnalisation, partenariat ouvert
|
Ressources
|
Capital, main d'oeuvre homogène
|
Information, diversité culturelle du
personnel
|
Norme
|
Obligation de moyens, règlement
|
Obligation de résultat, règle du jeu
|
Régulations
|
Centralité, ordre
|
Périphérie, finalités
|
Lien social
|
Subordination, dépendance
hiérarchique
|
Autonomie, responsabilité,
interdépendance
|
Organisation
|
Verticalité, rigidité
|
Transversalité, souplesse
|
Rôle des
acteurs
|
Reproduction, exécution
|
Créativité, initiative, imagination
stratégique
|
Ressorts
|
Gain pouvoir / territoire
|
Epanouissement, réalisation / projet
|
Comportements
|
Individualisés / sécurité
|
Solidaires/ risques partagés
|
Communication
|
Information vers
|
Communication avec
|
Culture
|
<< produit », gestionnaire,
entreprise égocentrée
|
<< service client », innovatrice, entreprise
éco-centrée
|
Synthèse
|
Performance individuelle
|
Intelligence collective
|
Source :
www.algoric.eu
Ces deux tableaux expliquent comment l'économie
mondiale a changé (tableau 1) et la croissance du volume et de
l'importance de l'information dans le management moderne.
Section II : Elucidation Des Variables
A ce niveau de réflexion, nous allons juste nous
évertuer à présenter les aspects définitionnels de
ces groupes des mots ou concepts qui constituent les variables centrales de
notre sujet. Ce qui va aussi nous permettre de les fixer dans leur
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contexte historique afin de se faire une idée sur leur
développement scientifique et pratique.
I.2.1. L'intelligence économique
Pour mieux appréhender ce concept, qui est la variable
principale de cette étude, nous avons exploré de façon
large la littérature à ce sujet et nous sommes aperçu que
l'intelligence économique (IE) ne dispose pas encore de
définition consensuelle, ni de point de vue unique. C'est ainsi que,
pour des raisons d'heuristique, nous avons eu à regrouper tout un
éventail des définitions pour permettre aux lecteurs de saisir la
portée et la richesse de ce concept avant de palper du doigt son
histoire et son évolution récente.
I.2.1.1. Définitions
Selon Henri MARTRE, haut commissaire au ministère du
plan en France, L'intelligence économique, c'est l'ensemble
coordonné des actions de recueil, de traitement, de distribution et de
protection de l'information utile aux acteurs économiques et obtenue
légalement en vue de la mise en oeuvre de leurs stratégies
individuelles et collectives (MARTRE, 1994).
Pour Bernard CARAYON, l'IE est :
· Premièrement une politique de
compétitivité, d'accompagnement des entreprises sur les
marchés mondiaux ;
· Ensuite, une politique de sécurité
économique qui s'appuie sur la définition d'un paramètre
stratégique de l'économie nationale..., politique d'influence,
notamment auprès des organismes oil s'élaborent désormais
les normes qui règlent la vie économique ;
· Et enfin, une politique de formation dans
l'enseignement supérieur principalement (CARAYON, 1998).
Quant à la chambre de commerce et d'industrie de La
Moselle (France), l'IE consiste à fournir bonne information, au bon
moment et à la bonne personne pour lui permettre de prendre la bonne
décision, de bien agir et idéalement de faire évaluer son
environnement dans un sens propice. Comme pour meubler encore les
définitions fournies ci-haut, BOURNOIS et ROMANI (2000),
définissent l'intelligence économique et stratégique
de l'entreprise comme une démarche organisée, au service du
management stratégique de l'entreprise, visant à améliorer
sa compétitivité par la collecte, le traitement d'informations et
la diffusion des connaissances utiles à la maîtrise de son
environnement (menaces et opportunités)
Pour l'AFDIE, l'IE est une dynamique de construction
collective fondée sur la conviction et la responsabilité de tous
ce qui consiste en l'appropriation de l'information en vue d'une action
économique immédiate ou ultérieure fondée sur le
principe de coordination. Elle s'accompagne d'une évolution profonde de
la culture
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
d'entreprise et de la capacité de construire
l'avenir face à des événements incertains. Enfin, elle
permet de tirer parti des avantages stratégiques pour construire un
avantage concurrentiel performant durable (AFDIE, 1996).
Pour finir, nous reprenons la définition de l'un des
pères de ce concept, Herald WILENSKY qui, déjà dans son
ouvrage intitulé : « intelligence organisationnelle » et
publié en 1967, donnait à l'IE le contenu suivant :
activité de production des connaissances servant les buts
économiques et stratégiques d'une organisation, recueillie et
produite dans un contexte légal et à partir des sources
ouvertes (WILENSKY, 1967). Mais, il poursuit en insistant que l'IE ne
consiste pas en l'accumulation brouillonne d'informations. Il s'agit de
produire des connaissances à vocation personnelle dont la qualité
dépend des compétences d'interprétation et d'analyse du
facteur humain.
En somme, l'intelligence du monde, à commencer par
celle que l'on dit économique et concurrentielle, vise à
réduire les incertitudes autant que faire se peut, pour prendre des
décisions optimales. Elle s'appréhende conséquemment comme
prolongement, non comme substitut ou un dépassement du management de
l'entreprise. La conclusion qui en découle, s'il faut croire aux
réflexions du site
www.infoguerre.com, tout
naturellement est que l'intelligence économique est l'arme
maîtresse du management stratégique. Il faut la penser comme un
véritable mode de management impliquant l'action et non comme une simple
application étroitement circonscrite d'une méthodologie globale
de surveillance et de vigilance.
Vu que le nombre des définitions est trop
élevé, en ce qui concerne l'I.E, nos lecteurs peuvent juste
retenir ce qui suit, pour que la compréhension soit facile :
> l'IE est un processus finalisé
sur la recherche et la protection de l'information utile dont ont
besoin les différents niveaux décisionnels de l'entreprise, en
vue d'élaborer et mettre en oeuvre de façon cohérente la
stratégie et es tactiques nécessaires à l'atteinte des
objectifs définis par l'entreprise dans le but d'améliorer sa
position dans son environnement concurrentiel ;
> l'IE est un dispositif managérial
construit sur base des connaissances générées dans
l'entreprise et gérées par un système d'information (SI)
bâti en réseaux (restreint, sélectif et centralisé)
fait des technologies numériques pour soutenir le management et rendre
l'organisation dynamique et flexible par un déploiement préventif
et curatif des actions offensives ou défensives ;
> Elle est une démarche proactive
qui vise la maîtrise des savoirs - faire ; la détection
des opportunités et des menaces ; la capacité à mieux
orienter les stratégies ; les actions d'influence pour accompagner la
mise en oeuvre des stratégies ;
> C'est un système d'aide à la
décision ; · Ses principales caractéristiques
sont :
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
- Volonté de coordination des acteurs économiques
;
- Existence des liens forts entre les entreprises, les chambres
de commerce, les associations professionnelles, les administrations locales et
centrales, les sociétés savantes et universités en
pôle de compétence ;
- L'exploitation stratégique ou tactique des informations
appropriées procurant un avantage concurrentiel ;
- Les relations de coopération/ compétition
(compétition) entre concurrents ;
- Confidentialité dans la diffusion de l'information ;
- Formulation des raisonnements stratégiques ;
- Respect des méthodes légales et des normes
éthiques et déontologiques ;
- Communication sur les valeurs.
· Sa finalité est, selon BESSON et POSSIN
(2002), la production des renseignements stratégiques et tactiques
à haute valeur ajoutée destinée à éclairer
la prise de décision et l'action d'une entreprise ou d'un Etat.
Enfin, l'IE est un état d'esprit porteur de nouveaux
comportements organisationnels et de nouvelles cultures managériales,
tels que :
- La culture informationnelle ;
- Le dialogue avec toutes les parties prenantes ;
- La curiosité, la vigilance, l'influence, la
coopération et la
compétition ;
- La culture stratégique ouverte sur
l'extérieur.
I.2.1.2. Historique et évolution récente
L'IE est une activité très ancienne car l'homme
entrepreneur ou manager a toujours ressenti le besoin de s'informer, de
surveiller son entourage, son environnement, notamment ses concurrents,
adversaires, amis, ennemis, se comparer aux autres et connaître les
tendances futures de ses activités. L'homme à toujours
éprouvé le désir de connaître et maîtriser
davantage son environnement ou apprendre plus par rapport à ses
concurrents. C'est d'ailleurs le fondement de toute démarche
anthropologique. Connaître pour agir est une donnée
inhérente à la condition humaine, or c'est le socle même de
l'intelligence économique. On pourrait même être
tenté de dire que les Chefs d'entreprises, entrepreneurs ou managers ont
toujours pratiqué l'IE mais à la manière de Monsieur
Jourdain, même si les temps qui courent n'ont rien des proses de
l'époque de M. Jourdain.
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Toutefois, un regard sur la littérature
académique et professionnelle sur l'IE atteste de l'intérêt
croissant que porte plusieurs chercheurs et praticiens à ce domaine.
Plusieurs auteurs tentent de remonter ces origines à SUN TZU, un
général de guerre chinois environ cinq siècles avant
Jésus Christ, comme le souligne GRIFFITH (1971) cité par
(PRESCOTT, 1999) et (SHAKER et GEMBIEKI, 1999). Les travaux de SUN TZU sont
fondés sur l'art de la guerre et montrent l'importance de l'information
dans les affrontements militaires. En invitant le chef militaire à aller
se renseigner sur le terrain de bataille, scruter les forces et faiblesses de
l'ennemi et à l'attaquer là où il est le plus
vulnérable possible, à le piéger par des rumeurs et
à endormir sa méfiance, ce maître de la pensée
stratégique a posé les fondements de l`intelligence militaire et
le rôle du renseignement dans la victoire des armées. Aujourd'hui,
c'est sur le terrain des échanges économiques que se
déploie la bataille concurrentielle mais les enseignements du
maître demeurent d'actualité.
Ces travaux de SUN TZU ont inspiré beaucoup d'auteurs
à fonder leurs définitions et théories de l'IE sur des
éléments de l'art de la guerre en se basant sur l'esprit des
maximes ou des anecdotes historiques de grands conquérants comme GENGIS
KHAN, NAPOLEON, nous citons :<<Soumettre l'adversaire sans combattre
>>, << se faire battre est excusable, se faire surprendre est
impardonnable >> ou encore << la meilleure défense, c'est
l'attaque >>. D'autres auteurs (HARBULOT et BAUMARD, 1997) par exemple,
ont présenté le rapport de l'ingénieur HERZOG (1917) comme
l'un des textes les plus anciens de l'IE voir (GORIA, 2006).
Cependant, (PRESCOTT, 1999), nous fait savoir que l'IE a
évolué d'une manière fulgurante en trois phases :
+ La première phase va de 1957 vers la fin des
années soixante-dix. On peut déjà
remarquer l'usage du terme << business intelligence
>> pour qualifier un système de communication servant à la
conduite des affaires (LUHN, 1958), cité notamment par (LEBON, 1998),
(LARIVET, 2000) et (BULINGE, 2000). En 1967, deux concepts nouveaux
apparaissent. Il s'agit d' << intelligence organisationnelle >>
(WILENSKY, 1967) et de << scanning the business environnement >>
(AGUILAR, 1967). Cependant (GORIA, 2006) affirme que c'est (ALDEN et al, 1959)
qui ont l'une des premières utilisations du terme << competive
intelligence >> qui a les mêmes propos et assertions que ce que
nous appelons aujourd'hui IE. Le même (PRESCOTT, 1999) poursuit en citant
d'autres travaux comme celui de G. ALBAUM (1962 et 1964) où on trouve le
concept de <<environmental scanning >> qui peut être
assimilé au concept de veille ou de surveillance de l'environnementale.
Il cite aussi la publication de (GUYTION, 1962) sur << le marketing
intelligence >> et l'ouvrage de (GREENE, 1966) ou l'auteur a
utilisé le terme <<business intelligence >>et l'ouvrage de
(COX et GOOD, 1966) sur le << marketing information system >> (L'un
des premiers travaux impliquant l'utilisation de système d'information
dans l'IE). Vinrent d'autres travaux comme ceux de (Wall, 1974), (CLELAND et
KING, 1975) et (MONTGOMERY et WEINBERG ,1979) traitant de la <<
competitive data gathering >>.
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
+ la seconde période, toujours d'après (PRESCOTT,
1999) va du début des
années quatre-vingt, période qu'il a
qualifié d' << industry and competitor analysis>>. cette
période est caractérisée par la dénonciation par
(PORTER ,1980) de la mauvaise image de l'espion collée aux
spécialistes de la << competitive intelligence >> .Cette
époque a aussi été marquée par une forte explosion
des publications, des articles et des ouvrages sur l'IE. Il a notamment (SAMMON
et al ,1984), (FULD, 1985), (KELLY, 1985), (TYSON, 1986) et (MEYER, 1991) ;
à propos de la mise en place et de l'utilisation l'IE, (VELLA et
MCGONAGLE, 1987) en parle mais mettent l'accent sur l'implication de l'outil
informatique. Dans ce même ordre d'idées, nous pouvons encore
citer (SMITH et PRESCOTT, 1987) et (ZINKHAN et GLEB, 1985) sur le rôle de
l'intelligence dans le marketing industriel. Pendant cette même
période, un groupe de chercheurs a développé et
implanté des techniques d'analyses variées pour évaluer la
concurrence (HAX et MAJLUF, 1984), (PRESCOTT, 1988) et (PRESCOTT et GRANT,
1988).
+ Quant à la troisième période, J. PRESCOTT
la débute vers la fin des années
quatre vingt jusqu'à nos jours. Cette période
met l'accent sur l'influence ou l'utilisation des actions de la <<
competitive intelligence >> dans le processus de prise des
décisions. L'ouvrage qui marque le début de cette période
pourrait être (BERKOURTZ et GOODMAN, 1989) comme le signifie (PODE,
2005). Cet ouvrage utilise le terme <<strategic intelligence >>
pour le différencier de l'<<organizational ou tactical
intelligence >>.
Mais cette évolution n'est pas égale dans tous
les pays du monde. Il existe un décalage d'avance des pays du Nord sur
les pays du sud, entre les pays anglosaxons et les pays francophones et
lusophones comme l'illustre la figure n°1. Mais à notre propos,
quoique l'on retrouve l'essence de l'IE dans divers ouvrages et articles
cités ci haut, sa maturité est la résultante de cinq
grandes dynamiques, à savoir :
- La mutation conflictuelle endogène du
capitalisme, liée à la difficulté accrue des
conquêtes et de maîtrise des marchés, c'est à dire
coût de conservation ou d'acquisition d'un avantage compétitif
dans le cadre d'un monde globalisé ;
- La rupture des logiques de bloc de guerre froide,
génératrice de complexité et donc, démultiplicateur
d'incertitude ;
- L'évolution des formes de guerres
articulées sur les métamorphoses de la contrainte, qui
établit la guerre économique comme conflictualité
dominante, dans le cadre de relations de coopération/concurrence
;
- L'émergence de la société de
l'information, à la fois créatrice de concurrence et facteur de
suprématie cognitive, donc économique et le développement
exponentiel des technologies de l'information et de la communication ;
- L'impératif d'une gestion offensive et
défensive de l'information, haussée au rang de capital
stratégique, qu'elle concerne ou non le domaine de l'innovation
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
technologique (incrémentale, technique, sociale,
radicale) , ce qui compte, c'est l'avantage concurrentiel qu'elle contribue
à consolider pour conserver ou acquérir la position dominante
dans le rapport nécessairement asymétrique à l'information
(d'après le site
www.infoguerre.com).
Mais à ces cinq grandes dynamiques citées par
infoguerre.com, nous en ajoutons une
autre : l'apport décisif de la scientométrie, la
bibliométrie et l'infométrie. Cependant, pour une bonne
visibilité de cadre historique, nous présentons ci-après
deux figures illustratives. La première est l'approche choisie par
(Favier, 1998) pour expliquer l'apparition du concept de l'IE à partir
de la planification stratégique aux USA et à partir de
l'information scientifique et technique en France. La seconde elle, est une
vision de l'apparition de ce concept selon Franck BULINGE (BULINGE, 2002) qui
permet d'apercevoir, à l'aide de son schéma que l'IE est un
système issu de plusieurs champs et disciplines scientifiques.
Fig.1 : Apparition de l'IE aux USA et en
France
Source : FAVIER, 1998
Ce tableau explique comment l'origine de l'IE diffère
selon que l'on soit dans le monde anglo-saxon ou dans l'espace francophone.
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
Fig. 2. L'arbre généalogique de
l'IE
Science politique
nfluence
Stratégie Renseignement militaire Renseignement
économique sécurité économique I
Economie & Gestion
SIO
Renseignement ouvert Vigilance
Management Documentation
Information et communication
Système d'information Bibliométrie
SSI
Veille
Intelligence Economique
Communication
Sociologie
Culture d'entreprise
Organisation
Psychologie
Pédagogie
Dynamique entreprenante
Science Juridique
Intelligence Motivation
Droit
Intelligence collective
Synergie
Déontologie
Philosophie
Ethique
Biologie
Système complexe
Source : BULINGE, 2002
I.2.2. Pratiques managériales
La clarification de ce groupe des mots nous amène
à traiter diverses considérations, conceptions et philosophies
qui ont planté le lit des pratiques et applications managériales
actuelles. Aussi, pour donner sens et teneur à cette variable, il nous a
semblé d'abord opportun d'expliquer l'histoire succincte du management
classique, puis parler de l'approche dynamique des structures pour donner aux
nombreux lecteurs l'image et la substance de cette variable pouvant inspirer
aux managers une définition des politiques de gestion ou pouvant mener
à l'adoption de nouvelles pratiques managériales, vu le
contexte.
I.2.2.1. Histoire du management
Le management des organisations s'est construit autour des
théories, concepts, philosophies, méthodes, pratiques, approches
et techniques disparates élaborées chacune à une
période particulière en fonction d'un besoin, d'un climat social
ou d'un contexte économique nécessitant une réponse
managériale aux enjeux qui se présentent. Toutes ces approches et
outils ont contribué à l'essor des sciences managériales
et à l'émergence de nouvelles pratiques de gestion qui ont pu
enrichir
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
d'une manière ou d'une autre la théorie
générale du management depuis plus d'un siècle.
Dans la première vague de réflexion et
pensées scientifiques, nous pouvons souligner la volonté de
mettre de l'ordre dans les organisations par l'établissement des
règles strictes. Cette époque est dominée par Taylor et le
taylorisme, Ford et le fordisme, FAYOL et l'administration industrielle, WEBER
et la rationalisation des organisations, ceci concerne les années
1900-1930. Mais cette première vague va essuyer des critiques acerbes
émanant du mouvement des relations humaines qui, elle, va plus
s'intéresser aux dimensions affectives, émotionnelles et
relationnelles et le leadership dans les situations de travail. Ici, de
nombreux auteurs ont cherché à donner à l'organisation un
visage humain, à l'instar de Elton MAYO, K. LEWIN, R. LEKERT, H. MASLOW,
McGregor, F. HERBERG et C. ARGYRIS. Mais ce mouvement a aussi essuyé des
critiques, notamment pour son manque d'adaptation au contexte des crises
socio-économiques.
A partir des années 60, les travaux s'orienteront alors
vers les analyses de la structuration interne des organisations
articulées sur les théories des organisations. Nous citons : la
théorie de la contingence structurelle, l'approche socio - technique des
organisations, la théorie de décision, la structuration des
organisations, la perspective fonctionnelle, les méthodes
quantitatives... Pour l'essentiel, ce courant prend plus en compte le facteur
environnement dit contingence (situation spécifique et évolutive
conduisant à rejeter des prescriptions uniques et
standardisées).
Enfin, vint à partir des années 70, un autre
courant des pensées managériales regroupant les approches
sociologiques et socio-économiques des organisations. Cette vague qui
continue à influencer la pensée managériale jusqu'à
ce jour, s'intéresse plus au rôle des acteurs, à leurs
systèmes des relations et aux jeux de pouvoir au sein des organisations.
Ce sont ces aspects qui doivent plus être placés au centre des
réflexions sur l'efficacité et la performance des entreprises.
Dans ce courant, on peut citer Michel CROZIER et Edhard FRIEDBERG dans leur
ouvrage <<acteurs et systèmes >>publié en 1977 et
devenu par après ouvrage culte en management, où ils s'inscrivent
en faux contre le modèle taylorien << l'homme comme une main
>>, ou le modèle humaniste <<l'homme comme une main et un
coeur >> sans oublier de mettre en avant les insuffisances du courant de
dépendances <<contingence >> développé dans
les années 60.
Ces auteurs planchent sur le système d'action concret
où la stratégie de l'acteur ne peut donc se concevoir seulement
en terme d'objectifs clairs et des projets cohérents mais comme un jeu
dans l'organisation où la stratégie doit revêtir deux
aspects : offensifs pour saisir les opportunités et contraindre, et
défensif pour agir et échapper aux contraintes.
Déjà, au début des années 70, on pouvait remarquer
que le management et ses théories commençaient à s'atteler
intensément à la tâche d'élaboration de techniques
et d'instruments qui aideraient à toujours faire plus et plus vite.
Mais s'inspirant des modèles japonais, comme le
toyotisme, les penseurs américains et européens se sont rendus
à l'évidence qu'il fallait faire mieux, plus
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
créatif et plus fiable. Au plus profond de la crise de
pétrole de 72 - 73, l'entreprise idéale est recherchée. Il
faudrait apprendre des japonais et les dépasser. Le management japonais
est présenté comme un modèle d'excellence et, servant de
guide, elle a fournit bon nombre des concepts qui marquent encore le management
et les entreprises.
En peu de temps, le vocabulaire managérial s'est
enrichi d'une quantité énorme de nouveaux termes : culture
d'entreprise, compétences, projet d'entreprise, projet professionnel,
juste à temps, cercle de qualité, qualité totale, normes
ISO, certification, structure ad hoc, coaching, reengineering, organisation
qualifiante, gestion des connaissances, gestion des ressources humaines,
intelligence économique, le management par projet, le management par
objectif, management stratégique, la proactive, la rétroactive,
le management collaboratif etc. Des auteurs comme PETERS et WATERMAN, OUCHI,
DEAL et KENNEDY, PASCALE et ATHOS, DEMING, JURAN, ISHIKAWA, James CHAMPY et
Michael HAMMER, parmi tant d'autres peuvent être cités comme
champions de cette innovation et renouveau managérial
(VANDEWATTYNE, 1998).
Le management a beaucoup évolué et ses pratiques
actuelles sont axées plus sur les principes de qualité et de
valeur globale qui font leur chemin comme expression d'une finalité
commune à toutes les catégories concernées dans et autour
de l'entreprise :collaborateurs, clients, fournisseurs, partenaires,
actionnaires, organisation sociale, et autres parties prenantes qui, au lieu de
s'affronter dans les jeux à somme nulle ou négative,
préfèrent collaborer pour Co-créer diverses valeurs dans
des jeux à somme positive où chacun trouve son compte selon ses
propres critères. Pour dire que les enjeux du management imposent
aujourd'hui de nouvelles visions et de nouvelles compétences pour
adapter leurs actions et décisions à la fréquence des
changements de stratégie accélérée par le fait que
:
> Le périmètre des entreprises n'est plus
intangible ;
> Les projets et les missions à durée
déterminée se multiplient, et
> La mise en place d'organisations matricielles
accélère aussi certaines nouvelles pratiques.
Bref, traiter des pratiques managériales dans cette
étude revient à faire allusion aux nouvelles tendances,
techniques, méthodes et cultures impliquant donc la stratégie
(indispensable pour donner du sens à l'action), d'organisation et de
management (au sens strict de l'art de gouverner ou d'animer des
équipes) et bien sur la communication, tant interne qu'externe,
puisqu'on est dans le domaine du relationnel, du transactionnel et du
partenarial.
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
I.2.2.2 Approche de la Dynamique des
Structures
Pour aborder cette question des structures du transfert
d'informations entre firmes, la concurrence sera vue comme une rivalité
d'entrepreneurs, au sens de SCHUMPETER (1992), ou comme une
négociation d'acteurs, au sens de CROZIER et FRIEDBERG (1977).
C'est-à-dire que nous partons de l'hypothèse que l'entreprise a
de réelles possibilités d'interaction avec son environnement.
Compétitivité et concurrence ne seront pas prises, dans ce
travail dans leur acception néoclassique car la compétition ne
portant plus sur le seul aspect de prix, mais sur des asymétries
d'information, des différences de potentiel technologique qui sont tous
des intangibles.
La compétition sera ainsi considérée
comme un phénomène systémique, c'est-à-dire comme
le déroulement dynamique d'une confrontation entre plusieurs
éléments organisés en fonction d'un but commun. Cette
finalité commune du système pourra être de
différentes natures selon que la compétition se déroule au
niveau de la recherche, des combinatoires de technologies, ou du marché.
A l'instar de SCHUMPETER, nous opposons l'analyse dynamique, qui
étudie l'évolution du système dans le temps sous
l'influence de l'environnement et des éléments qui le composent,
à l'analyse statique, qui établit des relations entre les
éléments du système économique...qui ont tous le
même indice de temps, c'est-à-dire qui se réfère
à la date (SCHUMPETER, 1983). Mais comme le précise
François PERROUX, statique et dynamique s'impliquent à ce
point du système, qu'on ne peut les concevoir l'un sans l'autre
(PERROUX, 1965, cité par BAUMARD, 1991, p.13). Nous nous plaçons
dans cette même optique pour expliquer la troisième variable de
notre sujet.
Quant au centre moteur de cette dynamique, nous serions
tentés comme SCHUMPETER, d'y placer l'entrepreneur qui
décide des combinaisons nouvelles des facteurs de production et
contribue ainsi à l'évolution du système
économique.
Ainsi dit, nous osons croire que tous les amples
détails apportés par ce chapitre premier constituent un
éclairage qui doit permettre une bonne appréhension de notre
sujet et l'ensemble du travail. Ce qui peut nous permettre d'épingler le
fondement et les implications de l'IE dans le management. C'est ce qui fera
l'objet du chapitre suivant tout en signalant déjà que sa section
3 apportera d'amples détails sur la variable « entreprises
congolaises ».
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
CHAPITRE II : FONDEMENTS THEORIQUES ET
STRATEGIQUES DE L'IE.
Dans ce deuxième chapitre de notre travail qui est
essentiellement consacré à la présentation de
l'Intelligence Economique, l'axe central de cette étude, dans tous ses
aspects stratégiques, tactiques et opérationnels, nous allons
plus ausculter les fondements et modalités pratiques de l'IE, son
implication dans le management stratégique, les concepts connexes
à l'IE ainsi que traiter de son l'importance pour les entreprises
locales.
Section I : Fondements et modalités pratiques de
L'IE
L'IE est constitué d'un ensemble des concepts, des
méthodologies, des théories et pratiques prenant en compte
information, connaissances, influence, compétence et stratégie
dans une perspective de sécuriser les décisions et actions
managériales dans un environnement très mouvant tel
qu'expliqué dans le chapitre précédent.
II.1.1 Les Fondements de l'IE
II.1.1.1. Quelques postulats
théoriques
Tout comme MARTRE (1994), LEVET (1996), COLLETIS (1997), SALLES
(1999), sont en accord pour considérer l'IE comme un processus
informationnel visant à éclairer la prise des décisions.
Ce positionnement présente donc l'efficacité de la prise de
décision comme une finalité significative de l'IE. La
littérature du domaine du management permet de relever au moins cinq
courants théoriques différents qui sous-tendent l'importance de
pratiquer l'IE.
Selon la théorie
décisionnelle (SIMON, 1945 ; CYERT et MARCH, 1965,
BRAYBROOKE et LINDBLOOM, 1963), l'efficacité de la prise de
décision repose sur la capacité du décideur à
disposer au moment opportun de la bonne information. Le second courant auquel
plusieurs travaux se rapportent implicitement la théorie de
la contingence (LAWRANCE et LORSSH, 1967 ; AGUILAR, 1967).
L'organisation est ici présentée comme un système ouvert
qui doit surveiller et s'adapter à son environnement pour survivre. La
théorie des ressources (MAHONEY et PANDIAN, 1992 ; CYERT et al. ,1993)
représentent le troisième courant.
Dans cette perspective, on défend l'idée que
l'appropriation exclusive d'une information privilégiée
confère un avantage concurrentiel permettant de soutenir la
compétitivité. Peu exploitée, la
théorie de l'apprentissage organisationnel (ARGYRIS, 1976
; HUBER, 1991 ; COHEN et LEVINTHAL, 1990) constitue le courant
théorique. La rétroaction, la communication et la capacité
d'information sont identifiées comme étant les vecteurs du
processus d'apprentissage. Le dernier courant d'interprétation
relève de la théorie entrepreneuriale
(KIRZIR, 1973 ; BAUMOL,
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
1968 ; STEVENSON et JARILLO, 1990). Les tenants de cette
théorie soutiennent que la recherche d'informations sur les
opportunités d'affaires et d'innovations constitue la fonction
principale de l'entrepreneur. C'est sur toutes ces théories que se
fondent la démarche d'IE.
Toute cette démarche est fondée sur le cycle de
renseignement dans le cadre de la surveillance et de l'écoute
prospective. Renseignement pris ici comme un processus de recherche, de
collecte, de traitement et de diffusion de l'information. Ce qui revient
à dire que c'est une succession d'actions par lesquelles on
accroît son stock de données pour élaborer de la
connaissance (ou le résultat du processus), c'est-à-dire la
valeur cognitive ajoutée. La création d'information constitue un
processus contenu et itératif vivant à augmenter l'intelligence,
de la réalité et sa compréhension. Cette information
(renseignement) est représentable comme une dynamique spiralée
sur l'apprentissage, donc la maîtrise de la nouveauté et du
changement.
En tout état de cause, c'est un processus de
transformation des données, ou plutôt d'intégration dans
une structure de sens, vivant à alimenter une logique d'action et de
décision orientée pour un but. C'est la nourriture de la
stratégie à laquelle on attribue un code de couleur selon sa
pertinence. Elle peut être soit blanche, crise ou noire ce qui fait dire
à l'amiral Pierre LACOSTE et François THUAL que l'information
est une matière première du renseignement, et qui est une
information élaborée, pertinente et utile, correspondant aux
besoins de celui qui la reçoit (LACOSTE et THUAL, 2003). Ils
renchérissent que le renseignaient se distingue de la connaissance
et du savoir en ce sens que le premier désigne des connaissances de tout
ordre sur un adversaire potentiel, utiles aux pouvoirs publics ou au
commandement militaire. Le second lui, se recouvre très largement du
renseignement, sauf à poser que l'usage du second est plus
réservé au domaine politico-stratégique et
militaire.
Ce fondement de l'intelligence économique est
caractérisé par un cycle de renseignement dit cycle
d'intelligence basé sur les sources ouvertes. Mais ce cycle est
très inspiré du cycle de renseignement d'origine militaire. Pour
des raisons de lucidité, nous illustrons ici les deux cycles.
II.1.1.2. Le cycle de renseignement.
Ce cycle correspond à l'ancienne approche
utilisée par les services secrets qui se présente ainsi :
Question, collecte d'information, analyse et structuration des informations
collectées, et la diffusion.
1. Les questions : c'est
l'étape durant laquelle les grands enjeux doivent être
identifiés et les besoins en renseignement définis en
conséquence. Ce qui demande une certaine orientation
générale qui doit donner lieu à une planification de la
collecte d'informations, à l'émission de demandes ciblées
ainsi qu'à un contrôle régulier de la productivité
des instances de recherche. Les besoins s'expriment de manière
ponctuelle ou sous forme d'un catalogue des questions adressées aux
unités de collecte par les organes d'exploitation. C'est la base du
cycle, bref, cette étape est constituée des questions le plus
souvent définies par la direction de l'organisation.
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
2. La collecte d'informations : la
collecte ou la recherche se définit comme le moment de recherche ou sont
identifiées et exploitées les sources d'informations dans le
cadre d'une planification ou l'élaboration d'un plan de renseignement.
Elle a lieu à la fois dans les réseaux internes et externes et
dans la mémoire des services en question. Des informations peuvent
également provenir des sources les plus diverses possibles
(documentation publiques, médias, salons, rencontres, ...).
3. L'analyse et la structuration des informations
collectées : ici, on traite ou on exploite, par les
experts de l'organisation, toutes les informations provenant de ces
différentes sources. L'analyse est l'étape au cours de laquelle
les données et informations passent à l'état de
connaissance à travers un processus systématique
d'évaluation et de synthèse avant d'élaborer des
conclusions articulées sur des éléments significatifs
répondants aux besoins de renseignement exprimés.
4. La diffusion, elle, est
l'acheminement des renseignements sous forme appropriée (orale,
écrite, phonique ou graphique) aux organes ayant exprimé la
demande. Il s'agit bien d'un cycle dans la mesure où le renseignement
obtenu permet d'une part, d'orienter les besoins nouveaux en renseignement et,
d'autre part, de réévaluer constamment la connaissance obtenue en
fonction de l'évolution de l'environnement. En d'autres termes, les
informations analysées et structurées (c'est-àdire rendues
exploitables) sont diffusées aux personnes concernées dans
l'organisation, afin que les éventuelles actions nécessaires
soient entreprises. Notamment, on transmet les informations à la
direction qui pourra définir de nouvelles questions. Ce cycle est ainsi
illustré.
Fig. 3Ó cycle de
renseignement.
Orientation Définition du besoin planification
Dissémination Diffusion - communication Partage
Collecte
Traitement analyse
Source :
www.infoguerre.fr
Ces quatre phases constituent le cycle immuable de l'IE.
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II.1.1.3. Le cycle d'intelligence des sources
ouvertes.
Ce cycle est une nouvelle approche que les experts en
intelligence économique ont pu adapter à la recherche des
informations stratégiques et qui s'impose dorénavant en raison de
son importance dans ce contexte de la mondialisation. C'est un cycle qui a
spécialement été mis au point pour s'occuper
essentiellement des travaux ou activités économiques des
entreprises dans le cadre de la recherche des informations stratégiques
(renseignement économiques) afin de se distancer de l'image d'espionnage
que bien des gens collent à l'IE. Elle privilégie la perception
de l'environnement en utilisant les sources ouvertes. Cette approche est
qualifiée par les américains de processus d'intelligence sources
ouvertes << Open Source Intelligence>> (OSINT).
Dans ce cycle, on n'y va pas avec des hypothèses
préconçues car on ne sait pas réellement ce que l'on doit
trouver. Par rapport à la vision technique du renseignement, l'analyse
des informations, leur structuration, leur déclinaison en
stratégie et mise en oeuvre des actions sont plus
élaborées et beaucoup plus reparties dans l'organisation.
Beaucoup de penseurs, sociétés savantes et associations de
promotion de l'IE penchent pour cette approche qui s'articule en cinq
étapes que voici :
1. Recherche et recueil des informations et des
connaissances-clé : on peut ne pas poser des questions mais il faudrait
plus observer et rechercher à s'informer afin de recueillir les
informations d'une manière légale (voir la notion de veille)
Cette phase consiste à rechercher les informations sur les concurrents,
les entrants potentiels, l'Etat... c'est-à-dire, elle s'emploie à
répondre aux questions suivantes : Qui sont-ils ? Que font-ils ? A quoi
leurs activités peuvent-elles nous affecter ? Comment pouvons-nous
réagir ? Et cela peut tourner à l'affrontement ?
2. Traitement et interprétation des données
recueillies (voir le KM)
3. Formulation des raisonnements stratégiques ;
4. Mise en oeuvre des actions et animation des réseaux
;
5. Evaluation des effets et mutualisation des pratiques.
Cette nouvelle approche du renseignement économique est
plus préférable à la première qui est plus
calquée sur le modèle des services secrets, dit cycle de
renseignement. Dans ce cycle, il n y' a pas de dimension éthique, tout
est permis et possible dès lors qu'on se doit d'apporter des
renseignements. C'est une approche qui est souvent ponctuée d'actes
illégaux tels que l'espionnage, le vol d'informations, le camouflage,
barbouzeries, les tromperies. Bref c'est un peu du << James BOND >>
mais dans la seconde approche, le concurrent n'est pas considéré
comme un ennemi à abattre, ou dont il faut se garder avec
méfiance mais comme un compétiteur, un partenaire qui
mérite respect, égards et attitudes, chez qui on peut s'inspirer
de ses
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
prouesses pour conforter sa position sur le marché ou
s'améliorer sans toutefois perdre de vue sur ses intentions,
prétentions et ambitions stratégiques et surtout sa lecture du
marché.
Cette nouvelle approche recommande, cependant, une
réévaluation de la culture stratégique, de la culture
organisationnelle, un audit et le contrôle permanent de l'information, un
benchmarking sur les méthodes utilisées par les concurrents et
une analyse des meilleures pratiques à l'intérieur de
l'organisation. Ce cycle d'intelligence sources ouvertes est fondé sur
la surveillance et l'écoute prospective de l'environnement.
L'écoute et la surveillance sont des qualités
que tous les humains et toutes les entreprises doivent développer pour
bien maîtriser leurs environnements immédiats. La surveillance
est avant tout considérée comme acte d'information permettant
à l'entreprise de s'adapter à son environnement, d'une part pour
innover et d'autre part, pour accroître sa connaissance de façon
générale. Le lien entre accroissement de connaissances et
connaître « des forces » de l'entreprise est donc tacitement
admis (BAUMARD, 1991). Dans les entreprises branchées, ces
qualités sont traduites en activités de veille, lobbying... ou
activités de l'IE proprement dite. Mieux connaître, c'est
économiser son pouvoir...on vient donc à la surveillance par
souci d'information, par déficit de connaissances...Et on en revient
avec le désir de participer plus activement à l'environnement. Le
besoin de savoir se transforme en besoin d'agir. (BAUMARD, 1991).
Ce cycle d'intelligence sources ouvertes présente
l'information à l'entreprise sous un autre jour : celui de la tactique
et de l'offensive et fait de l'IE, un outil puissant pour gérer les
manoeuvres stratégiques de l'entreprise : les relations quotidiennes de
la firme avec les acteurs de l'environnement, chercher à obtenir et
protéger des positions nouvelles ou encore pour rentabiliser des
positions déjà acquises par une meilleure connaissance d'un
secteur ou d'un segment de marché.
C'est donc toute une spirale de vigilances qui entraîne
l'entreprise, itération après itération, vers une pratique
systématique de la surveillance. Cette spirale d'implications pourrait
s'écrire « s'adapter - connaître - utiliser - rentabiliser
» pour montrer la progression de la nature de l'enjeu du cognitif à
l'économique.
II.1.2. Le dispositif de l'IE.
La démarche de l'IE est par nature un processus
transversal qui met en réseau les hommes autour d'un besoin
d'information qui doit éclairer les décisions
stratégiques. Cette démarche prend en compte le volet
sécurité ou défense du patrimoine informationnel et des
savoir-faire, les actions d'influence sur son environnement sans oublier le
processus de veille. Ce dispositif est fait d'éléments qui jouent
le rôle des fonctions principales de l'IE.
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
II.1.2.1. Les composantes de l'IE.
L'IE s'appuie sur trois processus fondamentaux
(BEGIN, MADINIER et DESCHAMPS, 2006) utilisant tous des pratiques
managériales distinctes et complémentaires que voici :
(a) les activités de veille ou de surveillance,
(b) les activités d'influence et de
déstabilisation, et
(c) les activités de protection du patrimoine
informationnel de l'entreprise.
Comme l'illustré dans la figure
précédente, chacun de ce processus est une composante à
part entière qui forme un cycle nécessitant au fil du temps des
ajustements, des mises à jour et itérations par rapport au fait
que les dirigeants prennent acte de leur implication pour la bonne marche de
l'entreprise aussi bien que des réactions des concurrent ,de
l'émergence de nouvelles menaces et opportunités ou encore, des
avancées technologiques comme des changements sociétaux .
Fig.4 : les trois processus fondamentaux de
l'IE.
Besoins Surveillance exploitation Réactions
influence cible Révisions Protection anticipation
Veille infos sécurité
Diffusion Diffusion Contrôle
Collecte Contrôle Risques
et Suivi
Source : BEGIN, DESCHAMPS et MADINIER, 2006 a)
LES ACTIVITES DE VEILLE.
Ce sont des activités de surveillance permanente de
l'environnement de l'entreprise, d'écoute et de recherche proactive des
informations pertinentes à partir des signaux faibles perçus dans
son environnement dans le cadre d'une vigie. Ces activités permettent de
suivre les évolutions d'un phénomène ou un
événement pouvant un jour se révéler comme
opportunité ou menace pour la survie de l'entreprise. Les
activités de veille évoquent les notions de
régularité, de répétition et de
discontinuité dans leur pratique. Elles peuvent être
réalisées par une personne, ce qui n'exclut pas la dimension
collective, et peut ou pas être accompagnée de support
informatique. Ces activités peuvent alimenter à plus de 70 % les
fonctions principales de l'IE (ATTAWAY, 1998). Elles servent plus à
:
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1. Appuyer la prise de décisions stratégiques ;
2. servir d'avertissement (alarme) pour les occasions et les
menaces ;
3. Evoluer les compétiteurs et les suivre ;
4. Appuyer la planification stratégique et son
implantation.
L'ensemble de toutes ces activités de veille
destinées à surveiller l'environnement de l'entreprise est dit
veile stratégique. Cette dernière est
comme soulignée ci haut, une activité de surveillance globale et
intelligente de l'ensemble de l'environnement de l'entreprise à
l'affût d'informations factuelles porteuses d'avenir selon (HERMEL, 2001)
citant REBAULT (REBAULT, 1992).
La veille stratégique est une activité qui
devient incontournable dans un environnement de plus en plus international,
dans un monde de plus en plus ouvert et surtout dans ce contexte de la
société de l'information rendue possible par le
développement des puissantes infrastructures de l'information. le site
veille.com voit en la notion ou la
pratique de veille stratégique, une manière de tester le
positionnement de fond d'une entreprise, sa pertinence réelle sur le
marché, ce site renchérit en disant que la veille
stratégique propose non seulement des solutions mais aussi des
estimations de ce qui se passe sur le marché au sujet de la
compétition des entreprises. Elle met en avant les lignes du jeu
concurrentiel ou les bases de l'environnement et de nouvelles technologies.
C'est la volonté de l'excellence et de la qualité,
l'intérêt d'être plus à l'écoute de
l'environnement et à s'investir dans l'innovation. Elle n'est pas
quantifiable ni mesurable. Elle est une manière de penser qui se traduit
par une habilité à innover ; une intelligence dans les
propositions stratégiques...c'est un état d'esprit (
www.veille.com).
La veille stratégique oriente toutes les
activités d'IE en entreprise et comprend plusieurs types de veilles
spécifiques permettant de combler des besoins particuliers en terme
d'IE. Toutes ces veilles spécifiques sont catégorisées en
quatre sortes de veille qui se distinguent et sont facilement identifiables et
repérables comme illustré dans la figure
précédente. Pour mémoire, les quatre types de veilles
spécifiques s'articulent dans une certaine mesure sur les
différentes forces concurrentielles de la matrice de Michael PORTER
comme nous pouvons le constater dans le tableau qui suit :
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Tableau n°3 : Axes de surveillance selon les
différentes types de veille.
Types de veille
|
Axes de surveillance
|
Forces de
Porter (1982)
|
Sujets privilégiés
|
Veille Technologique
|
- Acquis scientifique et technologiques
- Système d'information,
-Matériaux, produits et procédés de
fabrication, aux filières
- Prestation des services dans lesquelles le facteur image est
très fort. - Elle implique la R&D et la DIPRO.
|
Produits substituts
|
Veille concurrentielle
|
-Identification des stratégies des concurrents ; clients,
clients
communs,
- Gamme des produits concurrents, circuit de distribution,
analyse des coûts,
- L'organisation, la culture, le comportement organisationnel des
concurrents, leurs portefeuilles d'activités
|
Concurrent directs et concurrents potentiels.
|
Veille Commerciale
|
- Client et marché,
- Fournisseurs et main d'oeuvre
- Relation - client, l'évolution des besoins, goûts,
modes - Fidélisation et satisfaction des clients...
|
Clients et
Fournisseurs
|
Veille Sociétale
|
- Environnement économique
- Environnement socio - culturel
- Environnement politique et juridique
- Environnement écologique
|
|
Source : BULINGE, 2002
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Ainsi, la veille stratégique et toutes les sortes de
veille ont comme caractéristiques principales : la finalité,
l'objectif, le processus et l'environnement.
· La finalité :
correspond à l'objectif principal (LESCA, 1994). Elle est
liée à l'action et aux décisions de l'incertitude.
· L'objet :
représente les changements sans observation et analyse, les
changements peuvent se manifester par des signaux, des
événements, des tendances et des relations (CARTIER,
19981).
· Le processus :
correspond à la transformation nécessaire pour atteindre les
objectifs poursuivis (AGUILAR, 1967), (BERGERON, 1995), (CALOF, 1997). Une
méthodologie est généralement associée au processus
de veille stratégique, il s'agit des méthodes, outils et
techniques pour réussir la transformation des données en
connaissances et en intelligence. Le processus de veille stratégique
se conçoit ainsi comme une série continuelle et
perpétuelle d'étapes qui sont : la planification, la collecte,
l'analyse et la diffusion (KAHANER, 1996), chaque étape se compose
d'activités qui permettent L'opérationnalisation la
démarche.
· L'environnement :
constitue l'ensemble des facteurs qui entourent le cycle de veille
stratégique ; il peut être externe ou interne, l'environnement
externe comprend le macro environnement et les détenteurs d'enjeux
(AGUILAR, 1967) ; (CALOF, 1997). L'environnement interne correspond
aux ressources, à la culture, aux stratégies, aux méthodes
de travail, à la direction et à la structure (LIU, 1998),
(JACOB et al, 1997).
Ces activités de veille peuvent se dérouler selon
plusieurs phases temporelles :
La veille ponctuelle : elle
correspond à un état de l'art ou une analyse de l'existant
à un moment donné, dans un contexte donné. Elle se
rapproche d'une étude de marché.
La veille occasionnelle :
surveillance organisée sur des thèmes - cibles à
surveiller en permanence ;
La veille périodique :
surveillance régulière de la cible selon la question et la
périodicité des sources à surveiller. Elle s'apparente aux
bilans de sociétés, des rapports et études, articles de
magazines, comptes-rendus de congrès, publications d'organismes
spécialisés, les banques de données...
La veille permanente : permet de
capter les signaux, les informations dites d'alerte dans l'ensemble de
l'environnement. Elle résulte à la fois du fonctionnement d'un
radar de croisière (information recherchée volontairement) et un
radar d'alerte (qui la trouve).
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En outre, la démarche de veille stratégique
consiste à définir par avance la base à partir de laquelle
le processus doit être développé pour les
problématiques de récoltes de données à
caractère stratégique (JAKOBIAT, 1992), autrement dit :
- Quel type d'information entre dans cette problématique
?
- A quel niveau décisionnel peut-elle être utile
?
- Quel est son domaine opératoire ?
- Quel est son intérêt, son accès, sa forme,
ses sources,
- Sa disponibilité, son coût etc.... ?
Bref, les activités de veille ou la veille
stratégique s'appuie sur des informations orales obtenues par les
contacts humains ; là, ces informations sont qualifiées en
langage de renseignement comme << human intelligence
>>c'est-à-dire intelligence humaine, soit sur des informations
écrites recueillies par un processus d'intelligence des sources
ouvertes, dites << OSINT >> c'est-à-dire << open
source intelligence >> ou soit par des processus propres au renseignement
<< SIGINT>> (
www.wikipedia.org).
Ces activités font aussi appel à des
qualités de discernement ou d'intuition de la part des veilleurs et des
experts, dans la perception de l'environnement. le discernement permet en effet
de reconnaître par perception précoce. C'est une qualité
utile en renseignement militaire et en IE. Toutefois, le discernement peut
aussi se rapprocher de l'intuition. Cependant, l'intuition, qui est une prise
de conscience immédiate et individuelle, peut conduire à des
erreurs d'appréciation. Contrairement à ce que pensait Descartes,
toute intuition n'est pas évidente et quand bien même elle serait,
elle aurait bien besoin d'être partagée.
En conséquence, toute intuition doit donc être
vérifiée à partir de plusieurs sources. Le discernement
consistera donc à s'assurer que l'usage fait de l'information recueillie
est bien meilleur pour l'entreprise et son image, compte tenu de la
réglementation, des enjeux, des objectifs de l'entreprise, ou du
contexte, ce qui nécessite d'en débattre collectivement.
b) LES ACTIVITES D'INFLUENCE ET DE
LOBBYING.
Outre les renseignements stratégiques fournis par les
activités de veille, l'intelligence économique se distingue aussi
par les activités d'influence. Ces manoeuvres consistent à
dissuader les concurrents, anéantir toutes leurs velléités
malveillantes ; les endormir, les contraindre à l'inaction et se
positionner par rapport à de potentielles ou réelles attaques.
Ces activités servent à façonner les
événements externes dans un sens qui est supposé
être favorable au développement de l'entreprise en usant des
moyens légaux et actions d'anticipation pour contraindre et
éviter les contraintes. Ces actions
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peuvent soit être la rumeur, la désinformation,
la propagande, l'intoxication des fois, et aussi la manipulation dans le but
soit de sauvegarder sa part de marché ou l'étendre. A ces
activités d'influence, s'adjoignent aussi celles de lobbying.
C'est-à-dire réagir vite aux rumeurs, à la
désinformation, aux mensonges et pouvoir marquer une différence.
Les stratégies d'influence sont développées par la
Direction Générale sur base des informations issues des
activités de veille pour essayer de prendre des parts de marché
à leurs concurrents en les fragilisant, les déstabilisent
lorsqu'une faille est repérée dans leur façon de faire. On
identifie les points forts de l'adversaire pour exploiter ses contradictions et
frapper ses talons d'Achille en se fiant sur une information pertinente et
vérifiable.
Ces actions d'influence et de lobbying doivent être
menées avec précision et minutie tout en gardant la dimension
éthique et en toute légalité. C'est à dire, en se
gardant de recourir aux moyens illégaux ou aux pratiques non
conventionnelles (
www.algoric.eu). Le lobbying
en soi est une pratique qui a toujours existé, c'est son importance
stratégique qui est en plein essor aujourd'hui en raison du poids
croissant de l'environnement institutionnel, mais aussi en liaison avec la
mutation des pratiques managériales.
c) LES ACTIVITES DE DEFENSE DU PATRIMOINE
INFORMATIONNEL :
Ces activités sont autrement qualifiées de
sécurisation d'informations stratégiques ou d'activités
économiques de l'entreprise. Il s'agit de faire en sorte que le
patrimoine informationnel, c'est à dire son support matériel et
immatériel ne soient en aucune manière altéré par
telle ou telle autre initiative subversive ou délictueuse.
L'acquisition des renseignements stratégiques à
des fins économiques a un coût sûrement mais ce qui peut
coûter plus chère, c'est l'ignorance, la négligence et
l'inattention ainsi, le système d'information, le matériel
informatique, les logiciels, les sites et programmes, les documents
stratégiques doivent être bien sécurisés et les
agents de l'entreprise, particulièrement ceux qui sont impliqués
dans les activités de veille sont tenus au secret et au respect de la
déontologie du métier. Le patrimoine informationnel constituant
une réserve stratégique pour tout acteur économique, il
doit, à ce titre, être protégé des clients
indésirables, des virus informatiques et d'autres aléas. Cette
sécurité, et la gestion des risques liés à la
négligence, à l'ignorance ou au mauvais usage du système
d'information ou du matériel informatique s'intègrent de plus en
plus. Ceci implique un développement d'une culture stratégique
tout azimut reposant sur des approches techniques mais aussi
organisationnelles, réglementaires et juridiques.
II.1.2.2. Le fonctionnement du dispositif
IE
L'IE fonctionne avec un ensemble d'éléments
constitutifs qui participent tous à la production des renseignements
stratégiques et tactiques à haute valeur ajoutée pour
enrichir l'action et le savoir de l'entreprise à de fins :
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- d'identifier des opportunités de développement
et de création des richesses ;
- de se protéger contre les menaces et éviter,
respecter, détecter ou encore contourner les contraintes, les
tendances lourdes et se rendre moins vulnérable.
Selon l'encyclopédie libre Wikipédia, l'IE
fonctionne avec une structure qui comprend :
1. Un réseau : fait de
nouvelles techniques de l'information et de communication. Il est
composé de:
- Un réseau interne doté d'un service
ou une plate forme numérique dite intranet sur lequel les
employés et les dirigeants peuvent échanger, traiter des
questions spécifiques ou fournir des informations adéquates aux
dirigeants ou aux experts qui sont dans les besoins.
- Un réseau externe doté d'un extra
net, une plage numérique orientée vers l'extérieur de
l'entreprise. Ce réseau est constitué des personnes de
provenances diverses (connaissances des employés, clients, fournisseurs,
partenaires d'affaires, partenaires commerciaux, contacts
délibérés, concurrents, l'Etat...) qui peuvent fournir des
informations pertinentes à l'entreprise.
- Un réseau d'experts : C'est la pierre
angulaire de l'intelligence économique (JAKOBIAK, 2006) il sert
à transformer l'information brute en intelligence. Ce réseau
bénéficie des services des techniques du Knowledge Management
(KM), d'abord pour l'exploitation des informations internes, ensuite pour les
contacts avec des correspondants, pour des problèmes pouvant concerner
aussi bien l'information interne que l'information externe. Le groupware sera
utile pour les contacts avec les différents correspondants de chaque
animateur du groupe d'experts.
- Les documentalistes du réseau d'observateurs, qui
l'aliment en information publiée ;
- Les autres observateurs qui sont rattachés à
son groupe et lui fournissent les informations informelles, captées par
exemple au près des clients, des fournisseurs, des concurrents ;
- Les experts de son groupe qu'il doit consulter pour les
validations d'informations et la préparation des réunions
périodiques du groupe ;
- D'autres experts de la société, les cercles
de qualité, certains autres responsables ou spécialistes pouvant
le conseiller, l'informer, sur un point technique ou commercial précis
;
- Les directeurs (décideurs à qui sont
destinés les informations issues de l'IE).
2. La direction :
l'intelligence économique est au service de l'organisation. Elle est
pilotée par le management de l'entreprise qui fournit ces objectifs et
les grandes lignes à suivre.
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3. La mémoire :
c'est le seul organe spécifique de l'IE (
www.wikipedia.org). Elle est
chargée de mémoriser les informations et connaissances de
l'entreprise, obtenues ou non grâce à l'IE. Cette mémoire
est presque l'équivalent du Knowledge Management. Il s'agit d'un
référentiel structuré dont idéalement, les
données principales (méta données) sont compatibles avec
la structure du système d'information et répondent à des
normes en cohérence interne et externe.
4. Les infrastructures (ou
ressources selon certains autres auteurs) : C'est l'ensemble de tous les moyens
conjugués en synergie pour la collecte, le traitement, la diffusion ou
l'archivage des informations et connaissances utiles au management et à
la prise de décision. Ces infrastructures sont faites de technologies de
pointe auxquelles s'adjoignent du potentiel humain rompu à l'expertise
et aux compétences.
II.1.3. Objectifs et enjeux de l'IE
Pour maints auteurs, l'Intelligence Economique serait au
niveau des entreprises, le pendant le pendant légal des activités
de renseignement pratiquées par les Etats. Son approche gestionnaire
répond à un besoin de savoir un maximum d'informations possible
et de rien perdre de ce qui est accessible, alors que son approche
stratégique répond à un besoin de prendre une
décision (CIGREF, 2003).
Elle renvoie, quant à elle, à une
démarche plus active, dont l'objectif premier est de réduire
l'incertitude dans la prise de décisions stratégiques, et de
mener des actions d'influence, tout en restant dans la
légalité.
Ainsi, les méthodes mises en oeuvre dépendent de
la nature des informations que l'on cherche. Pour la FEPIE
(Fédération des Professionnels de l'Intelligence Economique) dans
la pratique, l'IE a 7facteurs d'action et 4 de résultats Ó
· Les facteurs d'action :
- Leadership ;
- Ethique ;
- Prospective ;
- Perception de l'environnement ;
- Les connaissances et compétences ; - Influence ;
- Organisation et animation des réseaux.
· Les Facteurs de résultat
;
- Création de la valeur ajoutée ;
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- Qualité de l'information ;
- Processus de décision dans la gouvernance de
l'entreprise ; - Image de l'entreprise, auxquels nous ajoutons ;
- Rétro - veille ;
- Auto - évaluation ; et
- Retour sur investissement.
II.1.4. Approches connexes.
Toutes ces approches sont des applications
managériales ou des pratiques, des techniques où soit des outils
de management qui, dans un but purement pratique de mise en application
directe, peuvent paraître utiles, nécessaires pour faciliter
l'intégration un dispositif d'IE. Ce sont des concepts voisins à
l'IE qui se présentent ici comme des pratiques organisées, des
démarches rationnelles, ou soit des logiciels, des méthodes et
techniques de gestion qui interviennent dans le processus de l'IE pour soit le
tonifier ou le rationaliser. Il y en existe plusieurs mais nous ne cernons que
six dans le cadre de ce travail.
1. LE KNOWLEGE MANAGEMENT.
Le Knowledge Management (KM) en anglais et gestion des
connaissances ou ingénierie des connaissances, en français, est
l'ensemble des méthodes et des techniques permettant de percevoir,
d'identifier, d'analyser, d'organiser, de mémoriser et de partager des
connaissances entre les membres des organisations, en particulier les savoirs
créés par l'entreprise elle-même. Selon
wikipédia.org, Le Lexique de
gestion (2002, p.214) ajoute que la gestion des connaissances est un aspect
à la fois de l'intelligence économique, de la gestion des
ressources humaines tout en constituant aussi un aspect de la gestion des
systèmes techniques d'information.
Le KM est une volonté stratégique de
travail collaboratif, collectif, transversal, permanent et multidimensionnel
qui doit se traduire par la création d'une valeur ajoutée
spécifique à chaque structure et qui trouve sa genèse dans
la valorisation, enrichissante et le partage des savoirs faire de chaque
membre. Il considère les connaissances comme un facteur essentiel de
performance et de succès. Il est le garant de la pérennité
de toute entreprise et un atout concurrentiel majeur (BUCK, 2003). Ce
même auteur affirmait déjà en 1999 que les outils
traditionnels du management sont à son sens partiellement
inadaptés pour faire face aux évolutions à venir. Ils ne
peuvent plus suffire à gérer les changements et anticiper les
besoins ou des marchés, par nature de plus en plus volatiles. Rendre
pérennes les savoir-faire, c'est modifier en profondeur les modes
d'organisations et de fonctionnement pour permettre aux acteurs une toute autre
flexibilité (BUCK, 1999).
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· Les enjeux et objectifs du KM se déclinent ainsi
:
- La structuration des connaissances ;
- Formaliser et échanger des savoirs spécifiques
à l'organisation ;
- Fournir les informations utiles, et seulement elles, au moment
opportun sans que l'on ait besoin de lancer des recherches longues et
fastidieuses ;
- Permettre de capitaliser les informations de manière
organisée, afin de les pérenniser (savoir - faire,
expériences) car l'information semble ne plus être pérenne
dans les entreprises car détenue très souvent par le travailleurs
avec tous les aléas et risques que cela peut comporter (mutation, de
part à la retraite, démission, licenciement, mise à pied,
indisponibilité).
· Les outils utilisés par le K.M. s'appuient
essentiellement sur les technologies de l'information et de la communication et
ces outils prennent en compte des approches et des principes de management
spécifiques. Il s'agit de :
- Workflow : réseau d'acteurs et d'activités
déterminés par des objectifs. Il désigne aussi
l'automatisation de tout ou une partie d'un processus d'entreprise durant
lequel l'information, le document ou la tâche est acheminé(ou
routé) d'une personne(ou rôle ou fonction) à l'autre, selon
les règles prédéfinies d'après MELISSA SAADOUN
cité par François JAKOBIAK (JACOBIAK, 2006). Il peut aussi servir
d'outil dans la gestion des projets.
- Datawarehouse ou datawebhouse : c'est un entrepôt des
données servant d'outil d'aide à la décision fondé
sur des bases des données fédérant et
homogénéisant les informations des différents services
d'une organisation ou des différents sites web.
- Datamining : C'est une mine des données un ensemble
des techniques permettant d'aller puiser des informations pertinentes
stockées dans les entreprises. C'est -à - dire dans les archives
techniques ou commerciales (notes techniques, rapports de synthèse,
dossier de propriété industrielle, contrats, étude de
sûreté...)
- Damart : C'est un sous ensemble d'un datawarehouse, mais lui
est plus spécialisé dans un domaine particulier.
- Groupware : ensemble des méthodes et des techniques
de travail en équipe. Ces méthodes et techniques sont
instrumentées par des logiciels conçus pour améliorer les
mécanismes de communication, de coopération et de coordination,
spécifiques aux processus de travail.
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
Ces techniques et outils de gestion des connaissances (KM)
présentent de l'intérêt pour l'IE, tant pour son
implantation que pour son utilisation optimale. De notre avis, nous estimons
que les deux concepts knowledge management et intelligence économique
sont foncièrement distincts, même s'ils ne sont pas totalement
disjoints. L'IE est à usage offensif de l'information, alors que le KM
est l'optimisation et la capitalisation des connaissances. Le
spécialiste de l'IE est conscient du fait qu'avant tout il doit prendre
en compte l'information extérieure (pour savoir ce que font les autres)
et doit inciter à l'usage offensif de cette information dans un but
stratégique (décisions majeures à prendre par la D.G,
incitation à la réflexion anticipatrice).
2. LE BUSINESS INTELLIGENCE (BI)
Traduit de fois comme intelligence des affaires par certains
auteurs ou comme informatique décisionnelle par d'autres, le BI est un
système interprétant des données complexes permettant aux
dirigeants d'entreprise de prendre des décisions en connaissance de
cause. C'est un système qui permet la recherche et l'exploitation active
sur le plan décisionnel, de l'ensemble des renseignements
stratégiques essentiels que l'entreprise qui soient issus de l'IE ou du
KM. Le BI est piloté par les directions générales elles
mêmes. C'est un dispositif puissant qui sert de moyen d'analyse
décisionnelle. Cette pratique s'appuie plus sur les discussions
interactives entre dirigeants et experts en IE. L'importance capitale de
l'information, du renseignement, dans le cadre de l'IE, rend essentielle la
création d'une structure conviviale d'échanges permanents
d'informations. Là, les NTIC ont incontestablement un rôle et
apport essentiel à jouer. D'ailleurs, la notion de Groupware et Datamart
renforcent ce propos.
3. LE BENCHMARKING.
Selon Stephen ROBBINS, David DECENZO et Philippe GALLIBET,
(2006) le Benchmarking (c'est-à-dire une étude comparative ou
étalonnage des pratiques) implique la recherche systématique
et ciblée des meilleures pratiques que les entreprises concurrentes ou
non utilisent pour accroître leurs performances... Le Benchmarking est
une technique permettant d'identifier les périmètres de
performance supérieure de meilleures entreprises de sa branche
d'activité ou non et de tenter d'appliquer leurs enseignements.
L'élément essentiel du Benchmarking
réside dans la sélection d'opérations et pratiques que
l'on doit comparer au siennes, les meilleures informations sont recueillies par
le biais d'interviews des leaders tout en prenant aussi en compte leurs
cultures organisationnelles pour faciliter l'adaptation, l'amélioration
de la planification et la mise en oeuvre des programmes issus de cette
comparaison de pratiques, d'approches et de performances.
4. L'ANALYSE SWOT.
L'analyse SWOT, entendez Strenghts, Weaknesses, Opportunities
and Threats, en anglais traduisible par Forces, Faiblesses, Opportunités
et Menaces, est une démarche d'analyse de l'environnement de
l'entreprise afin d'en anticiper et d'en
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interpréter l'évolution. Pour ce faire, il est
nécessaire de recueillir et de traiter des quantités
d'informations afin d'y déceler des tendances émergentes
permettant ensuite de créer un ensemble des scénarios possibles.
Cette démarche fait partie intégrante de la planification
stratégique et, conséquemment du Management Stratégique.
Pour plus de clarté, les quatre différents facteurs de cette
démarche se définissent ainsi selon Stephen Robbins et al.
Cités ci-haut :
· Les Forces ; ce sont des
ressources internes disponibles ou activités pour lesquelles
l'organisation est efficace. Il peut s'agir du capital, des compétences
de l'effectif, de sa capacité à innover, des brevets, sa
comptabilité...
· Les Faiblesses ; sont des
ressources dont l'organisation manquent ou les activités pour lesquelles
elle n'est pas efficace.
· Les opportunités ; ce
sont des facteurs environnementaux externes positifs susceptibles d'être
exploités par l'entreprise c'est-à-dire, des
événements dont les conséquences peuvent être
profitables à l'entreprise pour la réalisation de ses objectifs
assignés.
· Les menaces ; sont des
facteurs environnementaux externes négatifs que l'entreprise se doit
soit d'affronter, de contourner ou d'éviter. Ces menaces constituent des
dangers qu'il faudrait analyser et évaluer avant que leurs effets ne
puissent affecter l'organisation. L'analyse SWOT appuie et oriente les
activités de veille et celles d'influence dans le cadre de l'IE.
5. L'INTELLIGENCE COLLECTIVE
Face au développement de nouvelles formes
d'organisation du travail, l'intelligence collective s'avère un enjeu
important pour l'efficacité du fonctionnement des organisations.
Pourtant, ce concept n'est pas actuellement stabilisé en Sciences de
Gestion. C'est un concept qui désigne un ensemble des capacités
de compréhension, de réflexion, de décision et d'actions
d'un collectif de travail, une équipe de travail... issus de
l'interaction entre ses membres et en oeuvre pour faire face à une
situation de travail présente ou future.
6. LE SYSTEME D'INFORMATION
Le système d'information est l'organe central de toute
organisation car en diffusant l'information il est le support de toutes les
décisions. Il fait partie intégrante de la démarche
d'intelligence économique car il intègre les technologies de
l'information qui ont permis le développement du concept ; il met la
technique au service du contenu informationnel. Grâce au système
d'information, l'organisation peut récupérer, stocker, et
analyser une quantité d'informations qui excède largement la
capacité du raisonnement humain.
Le SI est la capacité d'une entreprise à
faire face aux pressions subies (CHIELLI, 2003). C'est à ce titre
que le SI apparaît comme un support principal de l'IE en ce sens qu'il a
ceci de particulier : il est possible de (faire) développer ou
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assembler des briques des logiciels aussi facilement que le
permet l'imagination pour arriver à une solution efficace qui puisse
assurer la disponibilité et la sécurité des informations
ainsi que la conformité des services rendus aux besoins de l'entreprise.
Le SI procure à l'entreprise une grande capacité de
flexibilité technologique, structurelle et topographique.
Le système d'information (fig.5) et à
considérer comme un outil de mémorisation d'informations, des
faits et des événements qui concernent l'organisation. Son
objectif est de garantir les décideurs (gestionnaires) d'un accès
facile aux informations qui leur sont utiles pour analyser, décider ou
agir. Il peut aussi être compris comme un modèle de
réalité organisationnelle et des réalités
informationnelle. Il est souvent construit sur les technologies informatiques.
L'information que contient généralement un système
d'information doit être en mesure des résultats, attirer
l'attention, analyser la structure et la dynamique de l'organisation et fixer
les paramètres de sa situation présente.
Le système d'information intègre une fonction
décisionnelle qui
automatise le processus de recherche de l'information et la
mise en forme des données nécessaires à la prise de
décision. Cette fonctionnalité est au coeur de la démarche
globale d'intelligence économique car si Internet a
considérablement augmenté la quantité de données
externes disponibles il n'en garantie aucunement la qualité. Les
données recueillies, structurées (fichiers, tableaux, base de
données..) ou non structurées (articles, séquences
vidéo...), gratuites ou payantes sont rarement confidentielles, il faut
donc les croiser avec d'autres sources de données - partenaires,
fournisseurs, sources publiques, presse... avant d'en obtenir une ressource
informationnelle de dimension stratégique, le système
d'information décisionnel permet également de combiner des
données passées avec des données
événementielles
Ce qui participe au processus d'intelligence économique
car c'est la combinaison des éléments informationnels qui importe
plus que la qualité des données brutes, ceci permet à
l'entreprise de prendre des risques calculés. Cependant, on
déplore souvent des problèmes de cohérence et
d'interconnexions des différentes applications qui composent le
système d'information décisionnel qui nuisent à
l'homogénéité de l'ensemble informationnel. Il faut alors
urbaniser le système d'information préalablement à
la démarche d'intelligence économique. Malgré tout quelque
soit la qualité du système d'information de l'entreprise,
l'information n'a aucun sens en elle - même, ce sont les hommes avec
leurs connaissances qui lui donnent du sens par leur interprétation.
L'intelligence économique nécessite donc avant tout une
coopération entre les acteurs de l'organisation et donc une certaine
culture managériale.
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
Système de pilotage
Fig.5 : Système d'information.
Information représentation
Informations traitées
Système d'information
Information décision
Informations externes Information vers l'extérieur
Flux physiques Flux sortants
Source: LUBOYA KASONGO, 2006.
Toutes ces approches décrites ci -hautes sont des
outils de gestion des entreprises modernes alliant information, connaissances,
stratégie, action et décision. Elles peuvent être
incorporées dans le dispositif d'IE pour le renforcer ou le soutenir
afin de rendre le management de l'entreprise plus stir. Nous ne pouvons pas
tirer un trait sur cette question sensible sans signaler que l'IE est une
application managériale qui peut recourir à toutes ces
approches.
Section II : Management stratégique.
I.2.1. Notions
Comme dit antérieurement, l'IE est l'arme
maîtresse du management stratégique de l'entreprise au sens
où celui - ci a pour but d'appréhender l'entreprise dans le cadre
de son environnement, en relation avec ses ressources et compétences
internes, ainsi qu'avec les attentes et influences des groupes
d'intérêt. Le management stratégique permet ainsi d'avoir
une vision globale du marché et des opérateurs, et d'expliquer le
fonctionnement des organisations en considérant les jeux de pouvoir des
acteurs individuels et collectifs que n'épuisent pas des
stratégies rationnelles.
Le management stratégique (M.S) est une nouvelle donne
et preuve de l'évolution du management. Il prend en compte toutes les
techniques de gestion qui ont fait leur preuve comme la comptabilité
générale et analytique, le contrôle de gestion, les
techniques des ratios, les statistiques, l'analyse financière, la
recherche opérationnelle etc., mais s'appuie plus sur le
développement exponentiel des technologies de l'information et de la
communication ainsi que sur les méthodes de
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gestion proactive et prospective. Le MS s'intéresse
essentiellement aux missions stratégiques de l'entreprise.
Aujourd'hui, dans la littérature en management
stratégique, il existe un large consensus pour affirmer qu'un avantage
concurrentiel pérenne s'appuie sur un système de management
intelligent au sein de l'entreprise, au sens où SIMON (1980) parle de
comportement ou de système intelligent, capable de s'adapter
à un environnement complexe. L'entreprise s'appréhende comme
un système collectif de traitement de l'information pour la prise de
décision et organise la connaissance pour l'action.
Des auteurs comme KOENIG (1990) soutiennent que la veille
stratégique se rattache au management stratégique dans le sens
où il le définit ainsi : le management stratégique
consiste à mobiliser, combiner et engager des ressources à des
fins d'efficience, d'efficacité et de réduction d'incertitude.
Pour ce faire l'organisation doit mobiliser de nombreuses ressources et
s'attacher plus spécifiquement au management des individus. Les auteurs
en management stratégique mettent en avant la nécessité
d'un processus de veille stratégique pour les organisations. Le tableau
ci-dessous illustre la position de certains de ces auteurs :
Tableau N°4: Quelques auteurs en MS
PORTER (1982)
|
D'un point de vue défensif, il est possible de
raccourcir les délais de perception (d'une menace) en disposant d'un
système de surveillance de la concurrence qui rassemble en permanence
les données émanant de la force de vente sur le terrain
|
THIETART (1984)
|
L'un des points clés d'une formulation efficace de
la stratégie est le développement et l'utilisation d'un
système de surveillance de l'environnement concurrentiel
|
ANSOFF (1989)
|
Ce qu'il nous faut, c'est une méthode permettant
une activité de renseignement permanente et le diagnostic des situations
dans lesquelles il importe de prendre des décisions
stratégiques
|
Equipe du STRATEGOR (1991)
|
La vigilance ou surveillance active de l'environnement est
un élément crucial de la décision stratégique. Elle
est la base de la reconnaissance des problèmes
|
Source : LESCA, H., 1994
Pour certains auteurs le M.S. peut faire intervenir le
management par processus et le mangement par projet mais a comme pilier
essentiel la planification stratégique.
II.2.2. Processus de management
stratégique.
C'est un processus en neuf étapes intégrant
planification, implémentation et évaluation. A elle seule, la
planification stratégique regroupe les sept premières
étapes, les deux suivantes restant néanmoins indispensables pour
obtenir un résultat
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
satisfaisant. Dans ce processus, les membres d'une
organisation doivent commencer par identifier la mission, les objectifs et les
stratégies actuelles de cette dernière. A travers sa mission
stratégique, toute organisation expose ses fins ainsi que les
activités auxquelles elle se prête (étape1), puis le
management doit par conséquent analyser son environnement (étape
2). Cette deuxième étape prend fin lorsque le management a une
vision précise de ce qui se passe autour de l'organisation et des
tendances pouvant avoir des répercussions sur ses activités. Ce
qui implique une veille à tous les niveaux et une analyse de
l'environnement.
Au terme de cette analyse, le management se doit
d'évaluer les données en termes d'opportunités
(stratégiques) à exploiter et de menace à affronter
(étape 3). L'étape 4 consiste à oublier l'extérieur
pour observer l'intérieur de l'organisation, à savoir
évaluer les ressources internes dont elle dispose Ó
compétences des effectifs, trésorerie, capacité à
développer des produits innovants, perception par la clientèle de
l'image renvoyée et de la qualité des produits et services
proposés. A l'issu de cette étape, les ressources internes telles
que le capital, les compétences du personnel ou brevets doivent
être très clairement recensées, tout comme les fonctions
des départements formation, marketing, comptabilité, ressources
humaines, R&D ou systèmes d'information. Toutes ces ressources ou
capacités représentent des forces stratégiques), parmi
lesquelles la compétence clé va garantir l'avantage
concurrentiel.
L'absence de certaines ressources ou de l'existence
d'activités pour lesquelles une organisation n'est pas efficace,
correspondent à des faiblesses (stratégiques aussi).
L'étape 5 concerne principalement l'assimilation de la culture
d'entreprise et l'évaluation des forces et faiblesses qu'elle
présente. Apres, on passe à une opération qualifiée
de SWOT (cf. Point II.1.3.4) car mettant en commun les forces ( Strenghts), les
faiblesses ( weaknesses), les opportunités (opportunities ) et les
menaces (Threats) afin de trouver un créneau à exploiter. Au
terme de cette analyse, l'organisation repense sa mission et ses objectifs
(étapes 6) en se demandant s'ils sont réalistes et s'ils ont
besoin d'être modifiés. Tous les niveaux de l'organisation ont
besoin de stratégie (étape 7). Pour ce faire, le management en
élabore plusieurs avant de choisir celle s'adressant à chaque
niveau et annonçant la meilleure exploitation des ressources et
opportunités à disposition dans l'environnement. Une fois les
stratégies formulées, l'avant dernière étape (8) du
processus consistera à les mettre en oeuvre. Enfin, les résultats
doivent être soumis à l'évaluation (étape 9) pour
savoir à quel point les stratégies ont - elles porté leurs
fruits ? Quelles rectifications éventuelles s'imposent - elles ? Dans la
figure qui suit, on retrouve le condensé du processus de management
stratégique.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
FIG. 6Ó PROCESSUS DE MANAGEMENT
STRATEGIQUE.
|
Mettre en
oeuvre
|
|
Evaluer les
résultat
|
|
Analyser l'environneme
|
|
Identifier
les Possibilités
|
|
|
|
|
Identifier la mission, les objectifs et les
stratégies
Réviser la mission et
les
Formule r les
stratégie
Analyser les ressources
de
Identifier les forces et les
Source : DECENZO et ROBBINS (2006).
II.2.3. Management stratégique dans
l'environnement Technologique
Le management stratégique est le mode de pilotage le
mieux adapté à cette nouvelle donne économique. Les
entreprises deviennent plus que jamais ouvertes sur l'extérieur, ce qui
oblige les gestionnaires à monter des stratégies et des
mécanismes pour trouver une adéquation entre les facteurs
externes et internes, A ce titre, l'information constitue le nerf de la guerre.
L'organisation pyramidale, le pouvoir hiérarchique des managers ne sont
plus adaptés à cette évolution. Les entreprises sont
soumises à une double contrainteÓ elles doivent chercher les
informations porteuses de sens, dans leur environnements et émettre
l'information susceptible d'influencer ces mêmes environnements.
Dans un monde désormais régi par les lois du
chaos et du néo - darwinisme économique, la gouvernance des
entreprises ne peut plus se contenter d'intuition ou de la
pérennité des modèles traditionnels de mangement. En
particulier, ce débat émerge avec acuité, surtout avec
l'émergence de toutes ces nouvelles pratiques managériales et
concepts nouveaux d'organisation et de stratégie telsÓ Le
management de l'information , l'organisation transversale, l'organisation
apprenante, les stratégies émergentes, la gestion
stratégique , la gestion par les processus. Bref, toutes les nouvelles
formes organisationnelles induites par une culture informationnelle dont les
nouvelles technologies de l'information et de la communication jouent un
rôle de levier et l'intelligence économique en est la colonne
vertébrale.
Quant au management des ressources technologiques, ce courant
est celui qui regroupe pour une large part les travaux de « management
technologique ». L'objet à gérer est ici la ressource
technologique qui fait partie du portefeuille à rationaliser. Le travail
le plus emblématique et le plus systématique de ce courant est
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né celui de Jacques Morin (1985, 1986, 1989). Celui-ci met
en avant six fonction clé qui serait celle de management de ressource
technologiques :
L'inventaire du patrimoine technologique de l'entreprise,
l'évaluation, l'optimisation, l'enrichissement (par acquisition ou
développement interne), la surveillance (ou veille technologique) et la
sauvegarde des ressources technologiques. Fonction transversale à
l'ensemble de l'entreprise, ce volet du management stratégique
permettrait d'anticiper les éventuelles ruptures technologiques, et
d'adopter des stratégies former a partir du potentielle technologique de
l'entreprise.
Ces approches ont un point commun : Elles se concentrent sur
des artefacts technologiques où des compétences que les
gestionnaires vont devoir rationaliser. Des façons de très
caractéristique dans le cas de NTIC, la technologie est un objet
univoque que l'utilisateur peut interpréter de façon
limitée. Elle permet d'effectuer certaines opérations, est d'une
façon générale, correspond a des capacités nouvelle
pour l'organisation, que se soit en matière de traitement de
l'information, d'échange des données, des communications,
où d'automatisation du processus de gestion.
On pourrait rapprocher cette conception de la pensée
stratégique que C. DEJOUX (1997) qualifie de classique par opposition au
courant s'appuyant sur la « théorie des ressources >>. De
façon générale, PORTER et MILLAR (1985) affirment
qu'il aurait cinq manières d'utiliser la technologie informatique
comme avantage concurrentiel :
- en tirant avantage des modifications dans la nature de
l'industrie,
- en changeant la nature de la compétition (cf. les
forces concurrentielles et structure du secteur),
- en créant un avantage concurrentiel (des coûts
oil des différenciations),
- en modifiant l'étendue concurrentielle, -
en développant des nouvelles activités.
Ici, la technologie informatique est une variable qui doit
permettre d'atteindre le plus grand avantage concurrentiel possible, un
élément qui peut être intégré dans la
chaîne de valeur (PORTER, 1986). Le stratège va devoir
suivre la courbe de vie de la technologie, gérer les éventuelles
discontinuités (FOSTER, 1982 ; 1986 ; PORTER, 1986 ; CHRISTENSEN et
ROSENBLOOM, 1998), évaluer « l'espace de compétence >>
de l'entreprise et d'une façon générale, voir en quoi
les outils disponible sous le marché ou développables par
l'entreprise peuvent aider celleci a se différencier des concurrents, ou
a obtenir des coûts inférieurs. La technologie en tant que telle
est considérée comme un actif stratégique (HAMILTON,
1997).
Mettre au point un dispositif de l'IE ou opter pour le
mangement stratégique pour le pilotage de son organisation exige des
investissements colossaux en termes d'énergie, du temps, de l'argent,
des compétences, d'expertise et le recours à des
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
moyens les plus divers pour affronter l'intensification de la
compétition économique et l'accélération des
mutations de l'environnement des affaires. Force est de constater que la prise
en compte de cette réalité n'a pas la même amplitude dans
tous les pays du monde et chez tous les opérateurs économiques,
particulièrement dans nos pays africains comme les lignes qui suivent le
démontrent assez suffisamment.
Section 3Ó Les Entreprises Africaines Face a
L'IE
La particularité de cette section du second chapitre de
cette étude est de scruter un peu la situation socio-économique,
les cultures et comportements organisationnels des entreprises évoluant
sur le continent africain pour chercher à comprendre pourquoi ces
entreprises ne parviennent toujours pas à s'adapter aux mutations
récentes de l'économie mondiale et que peut apporter l'IE ! Ici,
nous considérons le continent africain et la République
Démocratique du Congo comme un ensemble homogène.
I.3.1. Contexte socio-
économique
La mondialisation et l'internationalisation des marchés
ont bouleversé la dynamique économique des pays africains, qui ne
savaient déjà pas se remettre de différents contextes des
crises économiques provoquées par des guerres, coup d'Etat,
conflits sociaux, pillages, politiques irresponsables... qui ont
émaillé l'histoire du continent africain depuis les années
soixante. Ce qui a même poussé l'écrivain et politicien
béninois Joseph KIZERBO (2002) à se poser la question de savoir
si l'Afrique allait où quarante deux ans après les
indépendances.
En effet, la crise socio-économique qui sévit
sur le continent africain, en général, et, en RDC en particulier,
depuis plusieurs décennies n'épargne aucun secteur et a
entraîné l'effondrement de l'outil économique de production
des biens et services avec comme conséquence immédiate,
l'insatisfaction de la demande locale et la chute de production.
L'évolution de la détérioration des indicateurs
macroéconomiques (chute du pouvoir d'achat de la population,
dégradation des conditions de vie) a coïncidé avec
l'augmentation des mécanismes de survie développés par les
populations (MAKUNZA, 2006). Ce même auteur poursuit en soulignant
que la grande entreprise, héritage de la colonisation ne peut plus,
à elle seule, garantir un avenir prospère.
C'est ainsi que dans le processus de mondialisation des
marchés, la primauté est plus accordée au secteur
privé dans la création des richesses et des emplois. Les
restructurations d'entreprises, les programmes de privatisation ou de
désengagement des capitaux publics au bénéfice des
capitaux privés participent à cette nouvelle optique de
redynamisation des entreprises africaines, mais au de là de ce climat
malsain qui influe négativement sur le développement des
entreprises, ou de cette conjoncture économique exécrable qui ne
favorise pas l'éclosion des opportunités d'affaires et surtout
qui ne sait pas séduire les investissements étrangers, nous
pouvons dire tout bonnement que le mangement africain est sérieusement
malade. Il souffre d'un manque criant d'organisation, d'une crise profonde des
stratégies,
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
d'absence de pragmatisme et, ce qui est plus grave, de manque
d'imagination et carence d'initiative et d'ingéniosité.
Ce sont là les raisons qui feraient dire à plus
d'un observateur averti que les entreprises africaines donnaient plus l'image
d'organisations sans envergure, déboussolées ou sans avenir comme
le disait Sénèque en son tempsÓ « Il n' y a point de
vent favorable pour celui qui ne sait où aller ». Et pour le
paraphraser, nous dirons qu'il n'y a pas de bonne information pour celui qui ne
sait pas ce qu'il cherche.
II.3.2 culture et comportement
organisationnels.
En Afrique, les entreprises sont pour la plupart des petites
et moyennes entreprises (PME) et leurs problèmes sont de deux sortes
Ó d'abord d'accès aux marchés internationaux et, ensuite,
de modernisation, d'après le rapport de la Commission Economique pour
l'Afrique. De plus, D. BOLLINGER dans son ouvrage écrit en 1987 ressort
une autre réalité en distinguant deux sortes d'entreprises en
Afrique Ó Les entreprises à capitaux locaux et les
entreprises à capitaux étrangers (BOLLINGER, 1987). Que l'on
soit dans l'une ou dans l'autre, le mode de gestion n'est pas le même.
Les secondes ont intégré des méthodes de gestion
rationnelles mais néanmoins originales, elles atteignent en
productivité et en qualité, des performances au niveau
international. D.BOLLINGER ne va pas sans rappeler la particularité du
contexte et des difficultés que rencontrent ces entreprises. Pour celles
à capitaux étrangers, en général, leur gestion est
confiée aux conseillés expatriés, aux coopérants.
Les cadres africains le vivent mal et se plaignent de ce manque de confiance.
Néanmoins, les dites entreprises souffrent d'une mauvaise
réputation due à l'évolution dans un environnement
politique instable des pays d'accueil, cet aspect n'offrant aucune
visibilité. Leurs performances sont moindres par rapport à celles
implantées sur les autres continents.
Quant aux entreprises à capitaux locaux, elles
réussissent à se hisser de fois au niveau de la
compétition internationale. Les principales critiques que l'auteur fait
aux entreprises africaines sont les suivantes Ó Gestion
complaisante, non respect des règles et textes sous pressions des
clientélismes en raison d'intérêt politique, voire
individuel. Les agents sont souvent soumis à des démarches
indues, émanant de nombreux solliciteurs qui exercent sur eux une
pression en pratique irrésistible. Pour les gestionnaires de ces
entreprises, l'enjeu essentiel de leur stratégie demeure la motivation
du personnel. La communication interne y est moins développée que
la communication informelle. Par ailleurs, dans la transmission de
l'information, on pourrait parler de l'existence d'un réseau en
chaîne notamment avec des relais, les intermédiaires entre
employés et la direction. C'est grâce à eux que
l'information circule, occasionnant une déformation ou une
rétention.
Pour parler des aspects plus culturels liés au
management des entreprises africaines, celles-ci péchant en moyen
matériel pour répondre aux défis de la
compétitivité et la mondialisation. L'insuffisance des
réseaux de télécommunication et le sous-équipement
en matériel informatique constituent un des leurs talons d'Achille.
D.BOLLINGER (1987) ajoute que l'exercice du pouvoir a été
perverti de sorte que
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l'on fait confiance à quelqu'un d'âgé car
l'autorité se mesure plus en expérience qu'en compétence.
Cette conception pénalise lourdement le jeune cadre, frais émoulu
d'une école qui voit ses ordres courts-circuités par tel
subalterne ayant des accointances tribales avec le directeur. Cet état
d'esprit instaure une démotivation, un engagement à
géométrie variable, des absences chroniques préjudiciables
à la bonne marche de l'entreprise ainsi qu'à sa
productivité. A ce tableau déjà sombre vient se superposer
une conception très taylorienne et dirigiste de la conduite des affaires
inadaptées au contexte de l'heure. Sous le terme générique
entreprises africaines, on trouve des réalités très
diverses et hétérogènes tant au niveau de la taille de ces
établissements qu'à celui de la complexité des
opérations qui s'y déroulent.
Toute fois, il n'en est pas de même avec les entreprises
à capitaux étrangers qui essaient tant soit peu, avec beaucoup de
succès, pour faire avancer et concrétiser leurs projets, à
se plier aux normes de compétitivité mondiale. Elles misent
surtout sur les cadres africains possédant un atout non
négligeable de forte culture générale, des
compétences et des connaissances techniques. Ces organisations
investissent réellement dans le domaine des infrastructures afin de
s'adapter au marché et à la concurrence.
II.3.3. Intelligence Economique en
Afrique.
La pratique de l'intelligence économique connaît
quand même un développement croissant dans le monde depuis ces
dernières années. L'Afrique pourtant n'a pas suivi ce
développement. Les entreprises, les industries, les universités
et même les Etats ignorent encore que cette discipline joue un rôle
essentiel dans le développement de la compétitivité des
Etats et la performance des firmes. Nos industries, nos entreprises, nos
universités et grandes écoles, et nos Etats ne peuvent plus se
permettre d'ignorer l'intelligence économique. Il est urgent de
déployer un véritable processus collectif à la hauteur des
enjeux économiques, scientifiques et commerciaux auxquels nous sommes
tous confrontés. Du moins, quoique ce soit encore immature, nous pouvons
tout de même relever quelques faits et observations.
II.3.3.1. Travaux de recherche Ó
Thèses, Mémoires, Publications scientifiques sur l'IE en
Afrique.
Il existe tout de même un certain nombre de travaux de
recherche : Thèses, Ouvrages, Mémoires ou autres Publications,
traitant du développement de l'IE en Afrique ou dans les pays en
développement. Dans ces travaux, il est parfois question de la veille
stratégique, la veille technologique ou de l'intelligence
économique proprement dite. La question de la formation, aspect
important de l'IE, avait été soulevée par M. SCHES de
l'université de Lille lors du FIED 2000. Ce dernier faisait remarquer la
nécessité pour les Africains de se former aux techniques de l'IE.
à travers de type de programme d'échange et qu'il n'existait pas
de demande africaine dans le domaine.
Parmi les travaux de recherche, nous avons également le
colloque dont le thème était l'intelligence économique et
les économies émergentes qui s'est tenu à
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
Tétouan (Maroc) les 25 et 26 Novembre 2004. Bien qu'il
soit question des économies émergentes, les travaux, les cas
pratiques, ont beaucoup porté sur le Maroc. On mentionnera aussi
à titre anecdotique l'annonce d'un colloque <<intelligence
économique en Afrique: Bilan et raison du retard >>
organisé par << l'organisation Africaine de l'Intelligence
Economique >> (OAIE) basée à Dakar, capitale du
Sénégal. Ce colloque devait se tenir à Dakar du 15 au 18
Février 2006 sous l'égide du président de la
république sénégalaise. Outre l'absence d'information sur
l'OAIE et malgré la publicité faite sur plusieurs sites
d'information et forum de discussions, le colloque n'a pas eu lieu. Nous
pouvons de fait noter le niveau avancé des réflexions et
pratiques de l'IE. au Maghreb et dans les pays tels que le Maroc, la Tunisie et
l'Algérie, d'après l'émission << Afrique-Eco
>> de la Radio France Inter dans sa livraison du 28 Novembre 2008.
II.3.3.2. Le cas de l'Afrique du
Sud.
L'Afrique du Sud, en plus de son développement sans
comparaison aux autres pays du continent, se démarque dans le
développement et la pratique de l'IE. Nous présentons ici les
principales dates et faits marquants concernant le développement de l'IE
en Afrique du Sud :
· Avril 1994 :Fin de l'Apartheid. Le changement de
politique a favorisé le développement de la
compétitivité.
· 1999 : Développement des communautés de
pratique. Trois communautés de pratique se sont
développées : SCIP - SA (Society of Compétitive
Intelligence Professionnels South Africa ; 1999) ; SAACIP (South African
Association Of Competitive Intelligence Professional ; 2000) et KMSSA
(Knowledge Management Society Of South Africa).
· A partir de 2000, le professeur Wilma VIVIERS en
collaboration avec le professeur Jonathan CALOF furent les premiers à
lancer une étude sur les pratiques des entreprises sud-africaines en
matière de competitive intelligence
· 2001 Etude sur les pratiques en CI des entreprises
Sud-africaines ;
· 2002: Etude sur les pratiques en matière de CI des
exportateurs sud - africains et Flamand (Belgique) ;
· Des stages et des conférences sont
organisés pour former et sensibiliser.
· De l'expérience sud - africaine, on peut
retenir:
- L'importance de la situation politique du pays et donc le
rôle de l'Etat ;
- La sensibilisation et l'organisation des pratiques.
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
II.3.3.3 Réflexions sur l'intégration
de l'IE en RDC
En RDC, nous pouvons relever la conférence tenue
à l'intention des étudiants du Département de Gestion des
Entreprises et Organisation du Travail, tenue par le professeur KANGA MATONDO,
en date du 26 Juillet 2008 sous le thème : « l'Intelligence
Economique, comme facteur de développement des entreprises congolaises
». Nous relevons aussi les travaux de Didier MUMENGI sur la
nécessité de l'IE pour la relance des entreprises congolaises,
sans perdre de vue les réflexions du professeur Max KUPELESA ILUNGA
sur
www.pygmaillon.com appelant
l'Etat congolais à mettre en place un système d'intelligence pour
rendre les entreprises compétitives. Nous citons aussi le cas de BIEKA
LUFUENI qui, dans le cadre de son travail de mémoire de licence en
Gestion des Entreprises et Organisation du travail s'est penché sur
l'intelligence économique fondée sur les nouvelles
technologies de l'information et de la communication comme stratégie de
compétitivité et de développement des entreprises.
De toutes ces réflexions, il ressort que l'entreprise
congolaise (comme toute autre entreprise africaine ou d'ailleurs) évolue
aussi dans un environnement aux rapports des forces concurrentielles
croissantes qui lui imposent une requalification des politiques et pratiques
managériales traditionnelles afin de s'orienter vers un horizon de
nouveaux concepts managériaux applicables au contexte économique
de l'heure. Etant donnée que l'environnement est fait
d'éléments incontrôlables qui ne lui procurent pas
viabilité et convivialité, l'entreprise congolaise a tout
intérêt à gérer et protéger ses informations
et surtout bien surveiller son environnement pour connaître à tout
moment la situation des concurrents ce qui implique une approche
stratégique probante et une culture informationnelle solide fondé
sur les objectifs de l'entreprise tout en prenant en compte les attentes des
consommateurs et les intentions et ambitions des concurrents.
Ce qui leur permettra de savoir décrypter et
gérer les manoeuvres et procédés informationnels capables
d'affecter ponctuellement ou durablement l'image, le comportement est la
stratégie d'une organisation. Les entreprises sont en effet devenues
particulièrement vulnérables aux attaques informationnelles et
font l'objet des manoeuvres de déstabilisation de la part de leurs
concurrents.
Par ailleurs, avec l'IE, il s'agira de développer la
capacité à mettre en oeuvre des démarches de lobbying, de
veille et de sécurisation du patrimoine informationnel. L'IE doit
être adoptée comme mode de gouvernance dont l'objet et la
maîtrise de l'information stratégique et dont la finalité
est la compétitivité. Ce qui revient à dire que l'IE doit
constituer un mode de pilotage, un mode de management au service tant de la
compétitivité que de la sécurité.
Dans l'entreprise congolaise, il existe certes des
capacités et des volontés, les capacités sont
déterminées par les ressources matérielles et
immatérielles. Les volontés sont ce que l'on appelle les facteurs
cognitifs, c'est-à-dire l'approche culturelle des choses, les
perceptions, les convictions, l'historique. Tout cela va conditionner la
manière dont l'entreprise porte en elle une qualité invisible, un
certain
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
style, un caractère, une manière de faire les
choses qui peuvent être plus puissants que l'enthousiasme manifeste d'un
concurrent car nous sommes aujourd'hui face à l'interaction des
nouvelles règles : la globalisation, l'hyper concurrence l'infodominance
qui crée la surinformation, le surengorgement, les flux torrentielle
d'information qui inondent les services.
L'IE devra servir à la génération des
nouvelles sources de différenciation dans l'innovation technologique et
la manière d'intervenir sur les marchés. Les entreprises devront
apprendre à tisser leur toile au lieu de se faire prendre dans le filet
des autres.
C'est à toutes ces situations nouvelles que nous nous
attelons à trouver des solutions pratiques dans cette recherche. L'IE en
est une. Son concept est beaucoup plus puissant qu'on ne l'imagine puisque,
proposant une réorganisation des structures autour de la fonction
information/renseignement. Elle doit entraîner des changements
considérables aussi bien dans le système de prise de
décision que dans la gestion des ressources humaines. C'est la raison
d'être de la démarche pratique proposée dans la partie
suivante qui se veut plus pratique.
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DEUXIEME PARTIE :
Démarche pratique
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CHAPITRE III: CADRE METHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE
Dans le présent chapitre, nous allons aborder l'aspect
relatif à la démarche méthodologique appliquée dans
cette recherche qui se veut qualitative. C'est le cadre pratique de ce travail.
Il est articulé autour des points ci-après :
- Le cadre méthodologique, et
- La présentation du terrain de recherche.
Section I : Démarche Méthodologique
Dès le début de nos réflexions, nous nous
sommes fixé comme objectif principal : susciter une pratique
réfléchie de gestion de l'information en créant un habitat
confortable de l'intelligence économique dans la manière de
conduire les entreprises congolaises. Nous pouvons dire sous un angle plus
complet que nous cherchons à évaluer et diagnostiquer la
situation présente du management congolais, au travers l'image que
présentent quelques entreprises ciblées pour le compte de ce
travail, en vue d'y déceler les failles, prendre la mesure de l'ampleur
et leur proposer un cadre logique pouvant permettre une intégration
réussie de l'IE.
III.1.1. Contexte de l'étude.
C'est dans un contexte international dominé par la
crise financière et économique, et un contexte national
caractérisé par des turbulences dans le monde des entreprises,
l'inflation de la monnaie nationale, de projets de désengagements de
l'Etat dans les capitaux de certaines entreprises publiques, la
révisitation des contrats miniers et de guerre à l'Est du pays
que cette recherche qualitative est menée.
Notre réflexion sur l'intégration de l'IE dans
le management congolais est une contribution à l'éveil des
consciences des entreprises locales sur les enjeux de la mondialisation et de
la société de l'information. Là, nous cherchons à
prouver que l'information, devenue à nos jours une matière
stratégique et une ressource vitale au même titre que les
ressources financières, humaines, matérielles..., peut aider
aussi les entreprises congolaises à devenir compétitives et se
lancer à la conquête de nouveaux marchés en faisant de
l'intelligence économique une réalité stratégique
malgré le contexte géoéconomique.
Ce qui revient à dire que notre démarche va
consister à situer le rôle de l'IE dans leur processus
décisionnel et les sensibiliser ainsi à l'appropriation de cette
démarche collective et proactive dans tous ses aspects
stratégiques et opérationnels. Comme le souligne bien KUPELESA
ILUNGA Max, dans un monde oh règnent l'interdépendance
croissante des états, les influences croisées des états
forts et des entreprises puissantes, le surgissement et la montée en
puissance des organismes
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
intergouvernementaux tels que la FMI, la Banque Mondiale,
l'Union Européenne, la francophonie,
etc. et des organisations non
gouvernementales, tous à la recherche du pouvoir et profit, il convient
de réviser les modes de réflexion et les comportements des
acteurs économiques congolais (KUPELESA,
www.pygmaillon.fr).
III.1.2. Démarche
méthodologique
Ce travail est le fruit d'une recherche qualitative
menée auprès de 4 responsables de quatre parmi les plus
importantes entreprises que comptent la république démocratique
du Congo. Pour son aboutissement, nous avons fait plusieurs choix
méthodologiques distillés dans les points qui suivent.
III.1.2.1. le design de la recherche
D'un point de vue épistémologique, nous nous
plaçons dans un paradigme interprétativiste (GIROD, SEVILLE
et PERRET, 1999) parce qu'il nous semble plus approprié pour aborder
l'émergence de sens de l'intelligence économique dans les
pratiques managériales des entreprises congolaises. Ainsi, nous nous
fondons sur une double interprétation : celle des acteurs (managers) et
sur notre propre interprétation de chercheur. Notre objectif, à
travers cette approche, est d'interpréter des faits observés ou
collectés sur le terrain tout en construisant un modèle de
compréhension générale. C'est une recherche de type
qualitatif et repose sur une exploration hybride (GIORDANO, 2003) qui doit
nous permettre d'aiguiser un peu plus nos connaissances sur le niveau collectif
de l'intelligence dans les entreprises locales.
Nous avons retenu l'étude de cas comme stratégie
de recherche (WACHEUX, 1996) car elle rend possible une étude
longitudinale, en profondeur et qu'elle contextualise et offre une
flexibilité importante à notre étude (GIORDANO, 2003).
Nous avons adopté un niveau d'analyse interactionniste qui part du
principe que l'entreprise se construit dans ses relations avec son
environnement : social, politique, économique, technologique, etc. pour
nous focaliser sur les décideurs, leur rôle et les liens qui
unissent ces individus à leurs organisations, afin de mettre la relation
au centre de l'observation (FILLOL, 2006). C'est une étude de
cas longitudinale encastrée et multiple et encastrée
(YIN, 2003) puisque nous nous basons sur plusieurs niveaux d'analyser :
l'entreprise congolaises.
Le choix de ces quatre entreprises a été
effectué sur le registre national de commerce. La nature
exploratoire de nos hypothèses et de nos objectifs de recherche implique
une démarche hybride d'exploration et de test (CHARREIRE et
DURIEUX, 2007). Pour la mener à bien, notre raisonnement s'est plus
appuyé sur l'interaction de trois types de démarches : pour
explorer, nous avons opté pour une démarche inductive et
abductive et pour tester, nous avons fait appel à une démarche
déductive (CHARREIRE et DURIEUX, 2007).
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
Au regard de l'objet scientifique principal et des enjeux
pratiques de l'IE dans les sciences de gestion, il s'agira pour nous
d'étudier l'entreprise congolaise dans tous ses aspects
stratégiques :
- son système concurrentiel ;
- son interaction avec son environnement ;
- son fonctionnement interne ;
- sa recherche de performance ;
- son optique informationnelle.
Pour ce faire, nous avons eu la possibilité d'observer,
d'étudier quatre entreprises et d'interviewer 4 dirigeants en raison
d'un membre de la direction générale par cas d'entreprise. Ce qui
nous a permis d'analyser en profondeur le processus d'intégration de
l'intelligence économique dans le cadre de ces quatre études
longitudinales menées dans le monde congolais des entreprises pendant
plus au moins 6 mois.
III.1.2.2. Les processus de collecte des
données
Nous nous sommes basé sur une analyse des approches
théoriques de différents auteurs, sur la lecture de
différentes revues, sur des observations passives et participantes, des
interviews des leaders, des documents publics d'entreprises et sur certains
travaux de terrain menés ça et là sur le plan local, sur
le plan continental ou sur le plan international. Dans tous les cas, nous avons
privilégié l'homogénéité au regard de la
problématique, la variété des cas, l'utilisation de TIC,
la taille de l'entreprise, la culture informationnelle, les intentions et
ambitions stratégiques.
De plus, notre processus de recueil des données a
porté sur une triangulation des sources (WACHEUX, 1996 ; MACHAT, 2000) :
des entretiens semi-directifs (4 entretiens d'une durée moyenne d'une
heure et quart), chaque entretien a été enregistré,
retranscrit, validés par les acteurs et codé) ; l'observation
participante (pendant au moins 45 journées échelonnées sur
6 mois, soit du 02 Juin au 31Décembre 2008) et les documents internes et
externes (près de 60).
Pour paraître plus explicite, la démarche de
récolte de données adaptée à cette recherche est
simple :
Les interviews : nous avons utilisé
les interviews semi-directives et avons interviewé des personnes pouvant
jouer un rôle important dans les changements de leur entreprise en
rapport avec le contenu de notre recherche, c'est-à-dire des personnes
situées à des niveaux de décision. Pour réaliser
ces entretiens, un guide d'entrevue a été élaboré
en considérant les points suivants: contexte et environnements des
affaires, capacités et potentialités de l'entreprise, performance
des entreprises et l'intérêt qu'il manifeste à
l'intelligence économique. Au cours de ces entrevues, nous avons
noté les faits tels qu'ils nous ont été
présentés laissant de côté toute émotion ou
impression subjective.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
En pratique, nous avons d'abord procédé par des
entretiens exploratoires, avec un ancien dirigeant pour le cas de l'entreprise
A, un ancien stagiaire pour l'entreprise B et un délégué
syndical pour l'entreprise C afin de se faire une idée, une vision
globale de ces entreprises et mieux cibler l'objet de notre recherche et les
questions principales. Cela s'est passé entre fin Mars 2008 et
début Mai 2008. Ensuite nous avons élaboré notre guide
d'interview.
Pour notre propos, l'interview est le mode de recueil
d'information le plus important. Les interviews effectuées, quatre au
total, l'ont été suivant la méthode semi-directive. Tous
nos interlocuteurs sont membres du sommet stratégique de leurs
entreprises. En règle générale, la majorité
d'interviews a été réalisée sur le lieu de travail
sauf une qui l'a été par téléphone et
enregistrée. En moyenne, ces entrevues ont duré plus ou moins 75
minutes (1heure 15').
Ces entretiens ne doivent donc, en aucun cas, être
considérés comme représentatifs d'une population, d'une
catégorie professionnelle ou d'une catégorie d'entreprises car
leur finalité est principalement qualitative. L'objectif est de mettre
en valeur des divergences des convergences des points de vue plus
significatives que représentative.
Un guide d'entretien délibérément
très ouvert a été le support de l'ensemble de ces
interviews. La principale difficulté rencontrée à niveau a
été la réticence de certains dirigeants à nous
fournir l'information recherchée. Ce refus à livrer une
information précise concernant une telle étude est peu
contournable. Toutefois, nous avons fait de notre mieux pour ne pas nous
éloigner trop souvent des centres d'intérêts de
l'interlocuteur. De même, le concept intelligence économique s'est
révélé ambigu pour la certains dirigeants
interviewés qui lui préféraient la notion « floue
» d'espionnage économique.
Le guide d'entrevue a été établi et
envoyé aux personnes à interviewer. Dans la lettre
d'accompagnement, nous avons pris soin de préciser qu'il n'y a pas de
bonnes pratiques ou de mauvaises pratiques managériales, il n'y a qu'une
bonne adéquation entre une entreprise (environnement concurrentiel,
culture d'entreprise, culture informationnelle, stratégie...) et son
système d'information stratégique. L'entretien aura donc pour
but, non pas tant de détecter telles ou telles pratiques isolées
de leur contexte, mais plutôt de détecter la corrélation
entre des « besoins » en matière de veille informationnelle,
et le « système » mis en place. L'objet de ce préambule
était de créer une relation de confiance avec l'interlocuteur.
Toutes les autres sources ont été utilisées de
manière complémentaire.
la récolte des documents et des articles de la
presse publique : une énorme masse d'informations a
été recueillie à travers divers documents officiels
d'entreprises, tels que les rapports annuels, les rapports sociaux, les
conférences de presse, les exposé des décisions, les
documents de politique commerciale, des exposés des objectifs, des
revues d'entreprises, des articles, des interviews des dirigeants
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
publiés dans les journaux, etc. nous avons pu les analyser
et les classer chronologiquement et par thèmes et contenu.
Outre cette triangulation des sources, nous avons
également adopté une triangulation des méthodes
d'analyse (WACHEUX, 1996) : l'analyse narrative (THIETART et al, 1999),
l'analyse de la grounded theory (STRAUSS et CORBIN, 1994) et
analyse causale (MBENGUE et VANDANGEON-DERUMEZ, 2007). L'analyse
narrative nous a permis d'analyser de manière thématique et
systématique le contenu des interviews menées auprès des
décideurs. La stratégie grounded theory, elle, nous a permis de
procéder par itération entre les données empiriques et
la théorie existante (VACHON, 2004 ; KROHMER, 2005). Cette
théorie consiste d'abord à observer un
phénomène social pour en laisser parler les données
(STRAUSS et CORBIN, 1994).
Au regard de cette méthode d'analyse, notre recherche a
supposé de pouvoir s'appuyer dès le départ sur un ensemble
vaste et diversifié de données. D'abord éparses et brutes,
elles sont amenées à se préciser au fil des analyses et
à révéler leur propre sens dans le contexte où
elles ont été recueillies ; ensuite, confrontées à
des résultats de recherches connexes. Elles sont situées dans un
contexte pour leur donner le sens plus large que leurs circonstances
particulières » ; enfin, l'analyse causale, qui peut être
qualifiée « d'explicatif » dans la mesure où nous nous
sommes intéressés aux relations de causalité entre les
éléments de l'intelligence d'entreprise (contexte, situation
complexe, capacité managériale et performance) et
l'intérêt à mettre en oeuvre un dispositif d'intelligence
économique. Le processus de triangulation des sources d'informations et
les interprétations des phénomènes observés dans
les entreprises. Si cette concordance est acquise, alors nous pouvons affirmer
qu'il y a une validité interne des résultats de la recherche.
Par conséquent, nous avons utilisé la
méthode de la triangulation pour vérifier les données
récoltées à partir de quatre sources différentes,
à savoir :
1) - la documentation interne de l'entreprise et de la presse
publique
2) - les interviews des dirigeants
3) - les observations faites.
Il est évident que la source privilégiée
a été les entretiens aux personnes des entreprises. La
triangulation réalisée avec ces différentes sources
d'information nous a permis trouver un degré de cohérence et de
validité de la réalité observée. Nous soulignons
l'interaction dynamique qui s'établit entre les différentes
phases du processus de récolte, de traitement et de validation des
données qui sont plutôt une succession de cycles plus que des
étapes indépendantes et séparées.
III.1.2.3. Le processus de traitement des
données
Notre processus de traitement de données repose sur un
codage et une catégorisation des données (ALLARD et POESI,
2003b). L'unité d'analyse retenue est l'unité de sens et le
niveau d'inférence des catégories se situe au niveau des
thèmes et
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
des méta-catégories. Dans un premier temps, la
description a été privilégiée en procédant
à « un codage descriptif » (MILES et HUBERMAN, 2003).
Ce dernier nous a permis notamment de cadrer la collecte des données des
terrains. Dans un second temps, nous avons procédé à un
codage de second niveau appelé « codage thématique
» par MILES et HUBERMAN (op.cit.). Ce codage permet de rassembler une
grande quantité de données exploitables dans des unités
d'analyse plus significatives et ainsi d'établir des relations entre les
catégories et les sous catégories.
L'ensemble de cette opération nous a permis de
dépouiller et classer par variables les articles et autres documents,
les faits observés et toutes les interviews pour les transcrire sur des
fiches de synthèse d'entretiens, selon leur rapport avec les
thèmes d'intérêt. Dans chaque thème, nous avons
codifié les fiches de synthèses d'entreprises (fiches de
différentes couleurs selon l'entreprise)
III.1.2.5. La restitution des cas
Notre restitution des cas ou l'exploitation des données
recueillies a été effectuée grâce à une
analyse de contenu, qui s'est déroulée en quatre étapes
:
- la pré analyse : retranscription des entretiens,
définition des objectifs et des hypothèses ;
- définition des règles opératoires, choix
des indices ;
- l'exploitation de l'information : elle a été
réalisé manuellement étant donné la durée et
le nombre relativement limité des entrevue ;
- l'interprétation des résultats s'est
limitée aux thèmes explicatifs retenus sur le guide.
Cette restitution des cas a été
élaborée en fonction de la définition des thèmes
majeurs développés dans notre guide d'entrevue. Ce guide que nous
avons voulu flexible a trois parties : l'introduction, la présentation
du leader d'entreprise et le corps de l'interview. La plus importante des
parties est la dernière car c'est elle qui va produire l'essentiel des
données à restituer du chapitre suivant présentée
en trois rubriques qui sont : brève présentation de l'entreprise
et de l'acteur (interviewé) ; les données verbales, reprenant la
synthèse de l'interview.
Enfin, la troisième rubrique est faite des données
non verbales, c'est-à-dire les observations et constatations. Chaque
entreprise est analysée selon cette trame.
Bref, il s'est agi pour nous de poser d'abord un diagnostic
sur le contexte environnemental, le comportement organisationnel, les
ressources et compétences ainsi les performances de ces quelques
entreprises basées à Kinshasa afin de détecter les besoins
qu'elles éprouvent en termes d'IE. Ce qui devra nous permettre de
proposer une perspective de mise en oeuvre du dispositif de gestion offensive
et défensive de l'information stratégique à la hauteur de
leurs activités.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
III.1.2.6. Caractéristiques des cas sous
étude
De toute la population des entreprises oeuvrant en
république démocratique du Congo, nous en avons
sélectionné quatre sur le registre national de commerce, en tout
cas celles qui s'étaient montrées plus ouvertes et dont leur
état répondait mieux à l'objet de notre recherche. C'est
ce nombre là qui constitue notre échantillon d'étude.
L'échantillon est occasionnel. Dans chacune de ces entreprises, nous
avons pu atteindre un leader qui s'est prêté à notre
interview. Voici leurs caractéristiques :
Tableau n°5 : Répartition des leaders
interviewés par sexe
Répartition
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Sexe
|
|
|
Homme
|
3
|
75%
|
Femme
|
1
|
25%
|
Total
|
4
|
100%
|
Source : Notre enquête.
Commentaires : dans ce tableau, nous constatons que notre
échantillon est composé de trois hommes et une femme. Ceci est
une simple coïncidence car ne dépendant d'aucun critère.
Tableau n°6 : répartition des leaders par
tranche d'âge
Répartition
Tranche d'âge
46 - 60 ans
|
Fréquence
2
|
Pourcentage 50%
|
30 - 45 ans
|
2
|
50%
|
Total
|
4
|
100%
|
Source : Notre enquête.
Commentaire : Notre échantillon est de deux personnes dont
par tranche d'âge retenue.
Tableau n°7 : répartition par
nationalité
Répartition Nationalité
Congolaise
|
Fréquence
2
|
Pourcentage
50%
|
Etrangère
|
2
|
50%
|
Total
|
4
|
100%
|
Source : Notre enquête
Commentaires : dans notre échantillon d'étude, nous
avons eu à faire à deux sujets congolais et deux sujets
étrangers.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
Tableau n°8 Répartition des cas sous
étude selon leur secteur d'activité
Répartition Secteur d'activité
|
des sujets Fréquence
|
Pourcentage
|
Public
|
1
|
25%
|
Privé
|
2
|
50%
|
Mixte
|
1
|
25%
|
Total
|
4
|
100%
|
Source : Notre enquête.
Commentaires : Il ressort de ce tableau que notre
échantillon est à moitié constitué d'entreprises du
secteur privé soit 50%, les deux autres secteurs (public et mixte) ne
représentent chacun que le 25% de l'échantillon total.
Section 2 : Méthodes Et Techniques
Empruntées
Dans la présente section, nous tentons de
décortiquer les méthodes et techniques auxquelles nous avons
recouru pour mener à bien cette recherche.
III.2.1. Aspects définitionnels a. La
méthode
Une méthode est un chemin, « méta »
qui signifie vers, au-delà, près. C'est un ensemble des
règles ou de procédures pour atteindre un objectif (une
vérité, une expérience, une vérification ou un
apprentissage) dans les meilleures conditions (temps, argent,...). C'est une
démarche de l'esprit consistant à classer, sélectionner et
ordonner les idées pour effectuer une tâche avec ordre, logique et
cohérence.
Au sens philosophique de terme, méthode est l'ensemble
d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à atteindre une certaine fin, une découverte ou preuve d'une
vérité. La position philosophique inspire une attitude
concrète vis-à-vis de l'objet. C'est aussi une tentative
d'explication, elle est rattachée à une théorie
appliquée à la réalité (MULUMA, 2003,
p.37).
Quant à MUKUNA BWATSHIA, la méthode est
l'ensemble des règles et des principes qui organisent le mouvement
d'ensemble de la connaissance, c'est-àdire, les relations entre l'objet
de recherche et le chercheur, entre les informations concrètes
rassemblées à l'aide des techniques et le niveau de la
théorie et des concepts. C'est une procédure qui organise un va
et vient théorique entre les faits et les théories et qui
préside aux choix des techniques (MUKUNA BWATSHIA, 2006, p.28)
Pour SHOMBA K. et al, c'est un chemin à suivre pour
arriver à la vérité dans les sciences, selon le
raisonnement cartésien et la technique, un ensemble de
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
procédés exploités par le chercheur dans
la phase de collectes des données qui intéressent son
étude (SHOMBA k, et al, 1995, p.85).
C'est au sens de MUKUNA BWATSHIA que nous considérons
ce concept de méthode dans ce présent travail tout en l'alliant
au contenu que lui donne MULUMA Albert.
b. Technique
Parlant des techniques, MUKUNA BWATSHIA les qualifie
d'instruments, des procédés opératoires pour
récolter les données sur le terrain. C'est l'ensemble des moyens
et des procédés qui permettent à un chercheur de
rassembler des informations originales ou de seconde main sur un sujet
donné (MUKUNA BWATSHIA, 2007, p.33).
Le recours à une méthodologie dans la conduite
d'une recherche scientifique tient toujours compte de la nature des
données, des hypothèses émises et des objectifs
visés. C'est ce qui détermine le choix des méthodes ou
techniques appropriées au contexte de l'investigation en question. En ce
qui concerne notre travail, le choix méthodologique est plus
justifié par notre souci d'expliquer comment une variable
modératrice (I.E) peut jouer sur la relation entre une variable causale
(pratiques managériales) et une variable expliquée (entreprise
congolaise) dans une perspective interprétatrice. Si l'importance de la
variable modératrice s'avérait, notre volontarisme gagnerait en
sens et substance.
Pour y parvenir, nous nous sommes inspiré d'une
méthodologie proche d'une réflexion stratégique. En
règle générale, la réflexion stratégique
débute par un état de la situation actuelle de l'entreprise.
Ensuite, sommairement parlant, elle se poursuit par l'analyse de
l'environnement externe, l'analyse des ressources et compétences
internes, pour déboucher sur une synthèses des menaces,
opportunités, forces et faiblesses, mieux connue sous l'acronyme SWOT
(strengths, weaknesses, opportunities, threats). Delà, des axes
stratégiques sont envisagées et une stratégie est
arrêtée sur un horizon temporel plus au moins long (BEGIN,
DESCHAMPS, et MADINIER, 2007, p.7).
Ainsi, de toute la multitude de méthodes et techniques
de recherche qui existent en sciences humaines pour conduire une recherche et
récolter les données y relative, nous avons choisi celles qui
conviennent le mieux à notre sujet quoique chaque entreprise ait ses
spécificités et particularités lui imposées par son
environnement immédiat. L'étude étant exploratoire et
qualitative, nous avons recouru aux techniques de l'interview, l'observation et
de la documentation propres aux études qualitatives, et la
méthode MEDESSIE que les précurseurs de l'I.E ont pu mettre au
point en puisant dans leurs expériences afin de montrer largement la
voie de ce qui est souhaitable de faire en cette matière, et le
modèle incrémental de Franck BULINGE. Ici bas, nous
décortiquons et décrivons toutes ces méthodes et
techniques.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
III.2.2. Description des méthodes et
techniques III.2.2.1. La Méthode MEDESSIE
La méthode MEDESSIE, entendez
Méthode de Définition des Systèmes D'information pour
L'intelligence Economique, est une méthode mise au point par les experts
en intelligence économique de Midi Pyrénées en France et
rapportée ici par Maryse SALLES. Cette méthode est très
inspirée de l'analyse stratégique, de l'approche
systémique et du modèle IDC de SIMON.
Le principe de la méthode est de recueillir un
ensemble des besoins en IE exprimés par une entreprise, que ceux-ci
soient déjà satisfaits ou non par une action d'entreprise
(SALLES, 2003). On notera que ces besoins correspondent à divers niveaux
de décision, ainsi qu'à différents degrés de
précision dans la formulation. Ces besoins ont deux
caractéristiques principales :
1) l'unité de besoin en IE : il
s'agit d'un besoin que le décideur ressent comme présentant une
certaine cohérence quant à son contenu et à son enjeu ;
2) l'état de besoin :
l'expression par le décideur d'un besoin en IE peut renvoyer à
deux types de besoins :
- un besoin conscient pour la satisfaction duquel il y a eu des
actions mise en oeuvre.
- un besoin conscient, mais non satisfait (le fait que le
décideur sache qu'il aurait besoin de tel type d'information, mais il
n'en dispose pas et aucune action n'est envisagée au moment de
l'entretien pour y remédier).
L'ensemble des unités de besoin en I.E expression, que
l'on aura dans un premier temps recueillies, puis, dans un second temps, sera
indexé selon les trois dimensions de la méthode décrites
ici-bas. Le tout va constituer le besoin en IE global exprimé. C'est ce
besoin qui fera l'objet d'une analyse, notamment par comparaison avec le besoin
type correspondant au type auquel appartient l'entreprise concernée.
Voici les dimensions sur lesquelles s'articulent les besoins en IE dans le
cadre de la méthode MEDESSIIE :
· Dimension 1 : le niveau
de pilotage
Quatre valeurs sont utilisées pour rendre compte de cette
dimension :
- la valeur stratégique : qui
est celle du niveau de pilotage stratégique, qui regroupe les
décisions pouvant affecter directement le sort de l'entreprise, sa
survie ou son développement. Il s'agit essentiellement de la
redéfinition des objectifs et finalités de l'entreprise, du choix
et de la mise en place des politiques concernant les ressources,
l'organisation, les procédés et les produits.
- la valeur tactique correspond au
niveau de pilotage tactique (ou d'adaptation) qui concerne les décisions
d'adaptation des ressources, de l'organisation, des procédés et
des produits aux changements de l'environnement.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
- la valeur opérationnelle
renvoie au niveau de pilotage opérationnel, qui correspond à des
décisions concernant les activités quotidiennes de l'entreprise,
qui ont pour vocation le contrôle et l'optimisation des produits et des
procédés de l'entreprise.
- la valeur tâche a
été rajoutée pour rendre compte des besoins d'informations
qui correspondent non pas à une décision, mais à une aide
à la réalisation d'une procédure.
· Dimension 2 : le
processus de décision
Cette dimension permet d'affecter le besoin à l'une des
trois étapes du processus de décision tel qu'il a
été défini par SIMON. Quatre valeurs sont utilisées
pour le compte de cette dimension :
- la valeur intelligence : qui
renvoie à la phase de même nom, la première du processus,
qui correspond à l'identification du problème et la construction
de sa représentation.
- la valeur design (conception)
correspond à la phase de construction des
scénarios ou des solutions envisageables pour la
résolution du problème.
- la valeur choice (choix), correspond
au choix de la solution retenue, considérée par le
décideur comme la meilleure pour résoudre le problème
posé ;
- enfin, l'élément non
pertinent qui correspond à la valeur tâche de la
dimension précédente que nous n'allons pas considérer dans
cette étude pour des raisons de commodité et de conformité
par rapport à notre objet d'étude. Nous préférons
à la place l'élément évaluation pour
compléter les trois valeurs précédentes qui fondent le
modèle IDC de SIMON (intelligence- design-choice) cité en
référence par de nombreux travaux de KM et D'IE (cf. (HALL et al,
2001), (ROMELATER, 2002), (SALLES, 2003) et (BOUAKA, 2004) par exemple).
Nous présentons donc cette deuxième dimension
enrichie de l'étape d'évaluation, en fonction des commentaires
qu'a pu notamment faire N. BOUAKA (BOUAKA, 2004) dans ses considérations
sur le processus décisionnel, en fonction d'un rapport au processus
d'intelligence économique. La dimension 2 devient alors constituer du
modèle IDC (faite de trois valeurs précédentes)
augmentée d'un quatrième élément dit :
évaluation où l'on estime l'adéquation de la solution une
fois appliquée avec les objectifs établis.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
· Dimension 3 : le contenu
informationnel du besoin
Cette dimension prend en compte le modèle de
l'entreprise et de l'environnement développés par SALLES (SALLES,
2007) et dont nous présentons cidessous un aperçu :
Le modèle de l'entreprise est
organisé en quatre grandes fonctions précédées
d'une section d'identification :
- identification préalable de l'unité ;
- fonction productive ;
- fonction économique/lien au marché ;
- fonction financière ;
- fonction d'innovation/gestion du changement/système
d'information.
Le modèle de l'environnement
comprend deux parties, l'une centrée sur l'environnement au travers des
décisions que doit prendre l'entreprise (environnement endogène)
et l'autre sur l'environnement exogène à l'entreprise. La
première partie est organisée selon la structure du modèle
de l'entreprise (4 grandes fonctions + identification). La seconde partie
décrit l'environnement exogène, c'est-à-dire
extérieur selon 3 grands types de déterminants :
- demande ;
- géométrie variable du marché ;
- technologie ;
- concurrence ;
- régime financier ;
- conditions d'offre ;
- cadre réglementaire, normes diverses publiques et
privées ; - environnement politique et géographique.
III.2.3. La technique documentaire
D'après NGONGO DISASI (1999, p.192) la technique de
documentation s'occupe des preuves muettes qui sont des textes écrits ou
des oeuvres produits des hommes, en un mot des documents, contrairement aux
paroles, les documents ont une longévité plus grande et sont
susceptibles d'être séparées de leurs productions pour
étude et interprétation ». SHOMBA K. et al (1995, p.46)
eux considèrent que les techniques sont ainsi
désignées parce qu'elles mettent en présence le chercheur
d'une part et de l'autre des documents supposés contenir des
informations recherchées.
Cette technique nous a été d'un apport essentiel
dans ce sens qu'elle nous a permis de rassembler et analyser des documents
textuels et électroniques recueillis dans les entreprises pour
éclairer notre religion sur les voies et moyens d'intégrer l'IE
dans le management congolais. Ces documents sont soit des relevés de
décisions des procès verbaux, des documents de presses, des
comptes-rendus les rapports sociaux,
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
des conventions collectives, des rapports annuels, des point
des presses... pour les documents audiovisuels et électroniques nous
nous sommes beaucoup appuyés sur les techniques desk research et direct
disk pour les recueillir et les exploiter.
III.2.4. L'interview
KEATS, D. M. cité par NGONGO DISASI (1999, p.188)
définit une interview comme une conversation contrôlée
dans laquelle l'interviewer tente d'obtenir des informations auprès de
son interlocuteur (l'interviewé)... le mode
d'interaction est essentiellement verbal mais les messages
non verbaux sont aussiprésents et nécessitent
d'être interprétés ensemble avec les éléments
verbaux de
l'interaction. Cette technique nous a permis d'entrer
en contact oral et direct avec les dirigeants de ces différentes
entreprises qui nous ont fourni des réponses à nos
préoccupations majeures. C'est l'interview des leaders car c'est
à eux qu'appartient la décision d'impulser une nouvelle dynamique
dans leurs entreprises respectives
L'interview se passait sous forme de conversations libres
basées sur des questions de structure portant sur les facteurs
explicatifs retenus sur notre instrument de recherche, c'est-à-dire le
guide d'entrevue au sens de NGONGO DISASI. C'est-àdire que nous
laissions le temps à l'interviewé d'aborder librement et dans
l'ordre qui lui plait les questions qui lui sont proposées à
partir de notre guide d'entretien. Nous en tant que chercheur, nous
n'intervenions que pour relancer la conversation ou le débat avec des
questions portant sur les thèmes que l'interviewé n'a pas
abordé.
III.2.5. L'observation participante
L'observation est une technique qualitative qui implique le
chercheur dans l'activité de recherche et combine plusieurs
démarches pour recueillir les informations sur le milieu, les individus,
les objectifs et la réalité s'il faut paraphraser NGONGO DISASI
(1999, p.183).
A notre niveau, le participariat a commencé par la
non-participation pour passer à la participation passive puis active.
Nous avons commencé par suivre des émissions
spécialisées en intelligence économique sur les
chaînes de télévision telles que france24,
Euronews, Discovery Chanel... puis
grâce au réseau interuniversitaire Bitnet mis en
place par la société IBM, qui relie à travers 26 pays plus
de 2600 centres de recherche et universités, nous avons
créé un groupe de discussions autour de thème «
strategic information and management » . Ce qui a plus suscité
notre intérêt pour le sujet traité. Cela nous a, par
après, poussé à effectuer des visites dans nos entreprises
pour observer et chercher à comprendre leurs stratégies et
mécanismes de gestions. Comment définissent-elles leurs
politiques, quels modes ou style de management appliquent elles et comment y
remédier ? Ce sont là les questions qui nous
préoccupaient.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
Bref, cette technique nous a permis de prendre contact avec
l'environnement de travail dans toutes ces quatre entreprises et à
suivre personnellement les phénomènes quoi font de notre
étude et vivre de visu certaines réalités du monde des
affaires.
III.2.3. Présentation de l'instrument de
travail
Recueillir des informations sur la pratique ou non de l'IE dans
une entreprise n'est pas chose aisée. Deux solutions se
présentaient :
· soif, faire un questionnaire précis, avec des
questions fermées. Cette solution avait l'avantage de donner des points
de comparaison clairs, et de faciliter l'analyse des réponses.
· soit, concevoir une interview plus libre, ouverte,
durant laquelle on laisserait l'interlocuteur exposer ce qui lui convient. La
deuxième solution a été retenue et le questionnaire mis au
point reflète cette prise de position.
Plusieurs raisons qui justifient ce choix :
- D'abord, notre but n'était pas d'étalonner les
entreprises entre elles.
- Ensuite, on n'était pas en mesure « d'exiger »
quoi que ce soit. On proposait
simplement un canevas d'entretien, comme fil conducteur de
l'interview. Le
canevas en question a quatre thèmes majeurs et plusieurs
indicateurs qui se
présentent comme suit :
1) Contexte environnemental : par
contexte environnemental nous entendons l'état de la situation actuelle
de l'entreprise. les questions portant sur ce thème répondent aux
indicateurs suivants :
- effets de la mondialisation ;
- système concurrentiel ;
- interaction avec l'environnement.
N.B : les deux
derniers indicateurs
représentent les grandes questions liées aux
quatre types de veilles
spécifiques.
2) Le comportement organisationnel, ressources et
compétences : ce thème vise à renseigner sur
l'entreprise en général, les indicateurs retenus sont :
- mode de fonctionnement ; - culture stratégique ;
- culture informelle (de renseignement) ;
- système d'information ;
- ressources informatiques ;
- capacités et compétences des ressources
humaines
- mode et culture managériale ;
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
L'intérêt de ce thème est de faire ressortir
les comportement et cultures organisationnels qui empoisonnent les pratiques
managériales.
3) Performances et la compétitive
: ici, nous avons plus cherché à comprendre comment
ces entreprises parviennent à faire des résultats et que
font-elles pour être compétitives, les indicateurs retenus ici
sont :
- performance collective ;
- atteinte des objectifs ;
- résultats réalisés ;
- liaison entre résultat et
compétitivité.
4) Intérêt à intégrer
l'IE : dans ce thème, nous avons juste voulu
qu'après avoir eu une idée sur le contexte environnemental, le
comportement organisationnel ainsi que ses ressources et compétences,
les performances, la compétitivité, nous puissions un peu sonder
les intentions et ambitions des ces dirigeants interviewés par rapport
à l'IE voir aussi dans quelle mesure une entreprise congolaise peut
être tentée à intégrer un dispositif d'IE comme mode
managérial. Les indicateurs retenus ici sont :
- appréhension et conception de l'IE ;
- besoins en information stratégique ;
- liaison entre l'IE et management, efficacité et
compétitivité des entreprises ; - corrélation entre
besoins en IE et système managérial ;
- intentions stratégiques ;
- l'I.E peut-elle réellement répondre aux besoins
de l'entreprise.
III.2.3.3. Ambiance lors des
entretiens
Nous l'avons voulu sereine, pleine de cordialité, de
compréhension et de confiance compte tenu de la délicatesse de la
problématique abordée. Nous avons insisté sur la
liberté, la discrétion des informations reçues sur
l'interviewé (anonymat pour des raisons d'éthique et de
déontologie professionnelle). On enregistrait tous les propos de notre
interlocuteur mais on prenait aussi note de la communication non verbale
(gestes, signes car la mimique faite partie intégrante de la
communication).
III.2.3.4. Pourquoi une étude qualitative
?
Nous nous sommes résolus de mener une recherche
qualitative pour aller plus loin dans la compréhension de cette pratique
et confronter notre cadre conceptuel à 4 cas par le simple fait de
recueillir des faits, d'écouter et analyser des opinions, des avis et
considérations des dirigeants et de relever certains de pratique d'IE.
De part sa définition, l'étude des cas est « une
étude isolée et approfondie d'un seul sujet de recherche
souffrant d'une condition particulière, faisant l'objet de
l'étude menée par le chercheur » (DELMINE et DE MOULI, 1975,
p. 24).
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
Aussi, dans ce travail, notre investigation est plus
portée par une approche descriptive. Ce qui nous permet de
décrire les faits tels qu'ils existent plutôt que de manipuler les
variables pour tester les causes et leurs effets. Les études
descriptives répondent mieux à des questions telles que les
entreprises de différents secteurs d'activités économiques
se fondent sur les mêmes indices pour décrire un profil.
En suivant POUPART, DESLAURIERS, GROULX et al (1997), nous
pouvons affirmer que les approches qualitatives ont progressivement remis en
cause plusieurs postulats du positivisme conventionnel. C'est-à-dire
l'existence d'une réalité strictement objective et unique, une
réalité pouvant être découpée en parties
indépendantes les unes des autres, une séparation de
l'observateur et de son objet d'observation, la neutralité du chercheur,
etc. la recherche conventionnelle tente
d'évacuer la subjectivité en la neutralisant, elle doute de la
neutralité du chercheur, de la suffisante distanciation du chercheur par
rapport à ses valeurs et à son objet d'étude.
La recherche qualitative prend en compte, dans sa
démarche, la subjectivité et les interactions complexes entre les
divers niveaux de la réalité sociale ; leur but n'est pas de les
neutraliser mais de les « contrôler » en cernant leur effet sur
l'action sociale ou en balisant les ressources de la subjectivité
plutôt qu'en essayant de l'exclure des processus de recherche. Ce qui est
important c'est que le chercheur s'assure de la justesse des
interprétations qu'il recueille auprès des sujets
étudiées. En effet, les chercheurs qualificatifs admettent
d'emblée la possibilité d'une distance entre les faits
observés et leurs interprétations possibles et,
conséquemment, entre ces interprétations elles-mêmes.
Ce qui importe dès lors, c'est d'être en mesure d'expliquer
les divergences constatées, le cas échéant, entre les
observations et les interprétations, puis entre les diverses
interprétations qui sont données d'un même
événement » (POUPART, DESLAURIERS, GROULX et al, 1997,
pp.371-372).
III.2.3.5 Difficultés
Rencontrées
Il n'est point besoin de rappeler que la conjoncture
socio-économique difficile que traverse notre pays depuis des
décennies ait des répercussions sur la recherche scientifique.
Notre étude en a eu pour son compte. Au fait, durant tout le
déroulement de ce projet de recherche, nous avons été
buté aux difficultés de tous ordres qui se sont de fois
érigées en obstacle au point de menacer le cours normal du
projet. Nous soulignons principalement :
- L'insuffisance des moyens financiers et matériels
adéquats à la réalisation d'une recherche de telle
amplitude ;
- Manque des statistiques fiables sur le sujet, car peu
d'études de ce genre (s'il y en a) ont été menées
à ces jours ;
- Difficultés, si non impossibilité
d'accéder à certaines informations d'entreprises classées
« stratégiques et top secret », dans la plupart d'entreprises
locales qui en ont fait une culture stratégique ;
- Manque de définition claire des pratiques de
renseignement économique qui fait que l'on nous ait collé
l'étiquette d'espion dans certaines entreprises où nous
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
sommes passé solliciter un cadre de collaboration et
coopération pour le compte de notre recherche, etc.
Bien que ces conditions aient pesé quelques fois sur
les coûts et le timing de notre projet, cela n'a en rien affecté
notre morale et la détermination à respecter les
spécifications scientifiques recommandées.
Section 3 : Présentation du Terrain
d'étude
Notre étude se déroule dans la ville province de
Kinshasa, capitale et siège de toutes les institutions politiques et
judiciaires de la République Démocratique du Congo, et principal
centre commercial et industriel du pays qui, par conséquent, abrite le
plus grand nombre des sièges sociaux et directions
générales des entreprises congolaises (grandes ou petites), y
compris celles qui sont impliquées dans notre étude. Dans le
cadre de nos recherches, nous nous sommes intéressés à un
aspect stratégique de gestion des entreprises, à savoir
l'intelligence économique.
Pour ce faire, nous avons eu la possibilité
d'étudier, d'observer, et d'interviewer les dirigeants de quatre types
d'entreprises basées à Kinshasa. Ces dernières sont prises
chacune dans un secteur de vie économique particulier.
Ces quatre entreprises ont été
privilégiées parce qu'elles traversent de moments de turbulence
sans précédentes qui nécessitent des manoeuvres
entrepreneuriales d'envergure et des changements organisationnels importants.
Cet état des choses a constitué, en conséquence, un
laboratoire de recherche intéressant pour nous qui a suscité,
chemin faisant, le souci de les étudier en profondeur.
Parmi ces quatre entreprises qui constituent nos quatre cas
d'étude, deux traversent des périodes difficiles de remise en
cause due à des fortes concurrences dans leurs secteurs respectifs et
les deux autres sont en compétition ouverte et se livrent à des
guerres de plus en plus rudes avec leurs concurrents pour prendre le
contrôle du marché intérieur et se maintenir longtemps.
Toutes font face à des adversaires très
agressifs, en quête de nouveaux marchés et ne voulant pas
être des laissés pour compte en cette période de
mondialisation. Dans les points qui suivent, nous allons les présenter
en soulignant particulièrement les bulletins signalétiques et les
historiques.
III.2.1. La MARSAVCO
A. Bulletin Signalétique
· Dénomination : Margarinerie, Savonnerie et
Cométiques, MARSAVCO en sigle ;
· Création : le 16 janvier 1922 ;
· Forme juridique : société par actions
à responsabilités limitées, SARL ;
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
· initiateurs : le groupe britannique LEVER BROTHERS ;
· N° identité nationale : AO1725A ;
· N° Registre de commerce : 942 Kinshasa ;
· Siège social et d'exploitation : AV. Kalemie
n°1, commune de la Gombe, Kinshasa-RDC (derrière CITY BANK).
· Gestionnaire : BELTEXCO
· Objet social : société à
caractère agro-alimentaire et commercial.
· portefeuille d'activités : la MARSAVCO produit une
gamme d'articles divers classifiés en lignes de produits suivants :
1°) Huile and banking fat products: Bona alimentaire
(10kg), Bona industriel, huile Palme d'or, huile Simba, huile Livio...
2°) Margarine products: bleu band (50g, 900g, 450g)
3°) Savon products: savon Brillant, savon Diamant, savon
Cinda, savon le Coq, savon monganga, Palmolive,...
4°) Unilever Products: Dawn lotion, Geisha, Omo Bleu,
Pepsodent, Vim powder, Fair and Lovely, Soumamouss...
· Effectifs: 670
· Principaux concurrents:
3. Historique
La société des Margarineries, Savonneries et
Cosmétiques, en sigle MARSAVCO est une société par action
à responsabilités limitées (SARL) fondée le 16
janvier 1922 par le groupe britannique Lever Brothers, sous raison sociale
SAVCO (savonnerie du Congo).
Tout est parti de l'année 1911, lorsque le britannique
William HESKETH LEVER crée au Congo belge, les huileries du Congo belge
(HCB). Cette société était à la recherche d'une
source supplémentaire des matières pour ses activités
nécessitant une main d'oeuvre importante. Le problème de
logement, d'approvisionnement du personnel en besoin de 1ere
nécessité et celui d'habillement s'est posé. D'où
l'idée de créer en 1912, la Société D'entreprise
Commerciale du Congo, SEDEC.
Le 16 janvier 1922 fut créée la Savonnerie du
Congo en vue de la fabrication des savons à partir des huiles de palme
et palmiste par le groupe britannique Lever Brothers. En 1929, il s'est produit
une fusion des sociétés Lever Brothers de Londres et Margarine
Unie de Rotterdam. De cette fusion naitra le groupe « UNILEVER » qui
est la maison mère de l'actuelle MARSAVCO.
Mais pour arriver à la forme actuelle, la MARSAVCO a
subi, de 1929 à 1952, des transformations progressives dues aux
changements politiques intervenus dans notre pays ainsi qu'à
l'évolution de son objet social. En 1953, la SAVCO fut dotée de
nouvelles installations lui permettant de devenir la Margarinerie et Savonnerie
du Congo (MARSAVCO). En 1963, la société connait un essor
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
considérable, avec l'acquisition d'une chaine de
fabrication des pâtes dentifrices et une autre pour les poudres
(détergents) et poudre à récurer. Le 22 novembre 1972,
était obligée d'évoluer une nouvelle dénomination
sociale imposée par le Zaïrianisation, elle prit le nom de
MARSAVCO-Zaïre.
En 1972, les activités de la société
furent multipliées, mieux encore, diversifiées et
complétées par la construction d'une fabrique moderne de
détergents synthétiques et par l'extension des installations des
margarines et glycérines brutes. Le 15 mars 1975 fut nationalité
et le 17 septembre 1976, elle fut rétrocédée au groupe
UNILEVER. Le 17 mai 1997, elle est redevenue MARSAVCO.
Les guerres de rébellion et des libérations
qu'ont connues certaines provinces de notre pays avaient coupé la
MARSAVCO de ces principales sources d'approvisionnement en huile de palme
situées pour la plupart dans les territoires, jadis occupés par
les forces rebelles. Cette situation a provoqué une descente aux enfers
de la MARSAVCO qui s'est retrouvée en difficulté sur le plan
financier et dans l'impossibilité de réaliser totalement son
objet social durant toute la période allant de 1998 à 2002.
L'entreprise s'est vue obligée de recourir aux endettements et d'autres
créances auprès des tiers pour renflouer ses caisses pour faire
face à cette situation nouvelle. Ce qui a poussé l'entreprise
à suspendre toutes ses activités pour réfléchir sur
une solution nouvelle qui porterait l'entreprise sous un nouveau jour. Ce temps
a été mis à profit pour permettre la passation du pouvoir
entre le groupe UNILEVER et l'actuel gestionnaire de la société,
la BELTEXCO.
Cette période a permis aux dirigeants de
définir les réels problèmes de la MARSAVCO et le 11
juillet 2002, l'entreprise écrit au gouvernement pour signaler la
reprise de ses activités. Le groupe UNILEVER reste dans le capital de la
MARSAVCO mais a cédé la majorité des ses parts (actions)
à BELTEXCO qui devient le nouveau gestionnaire tout en gardant la
même dénomination.
III.2.2. LA BRALIMA
A. FICHE SIGNALETIQUE
· Dénomination : Brasserie et limonaderie, BRALIMA
en sigle ;
· Création : le 23 octobre 1923 ;
· Forme juridique : société par actions
à responsabilités limitées (SARL) ;
· Initiateurs : industriels belges et la banque de
Bruxelles ;
· N° registre de commerce : NRC 1230 Kinshasa ;
· Siège social et l'exploitation : n°1, AV. du
drapeau, commune de la Gombe, Kinshasa, RDC ;
· Gestionnaire et propriétaire : le groupe
HEINEKEN
· Objet social : production et distribution des
boissons.
· Effectifs du personnel : 510
· Portefeuille d'activité : la BRALIMA met à
la disposition des consommateurs une gamme d'articles variés : Primus,
turbo King, Legend, la Mützig,
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
Heineken, Coca Cola, Fanta, Sprite, Schweppès, Tonic,
soda, Vital'o Grénadine, Vital'o eau de table... A côté de
cette gamme des boissons, la BRALIMA produit aussi et commercialise des blocs
de glace.
B. HISTORIQUE
L'histoire de la BRALIMA remonte à l'année 1923,
précisément le 23 octobre date retenue pour sa création.
En cette période, des industriels belges ont commencé à
entreprendre des démarches pour installer, avec l'aide de la Banque de
Bruxelles, une brasserie à Léopold-ville afin de combattre
l'alcool local, communément connu sous le nom de « lotoko »
distillé et fermenté dans les conditions hygiéniques
douteuses. La mise en oeuvre de la Brasserie est devenue effective le 27
décembre 1926 sous le nom de Brasserie de Léopold-ville, avec un
effectif de 35 agents dont 5 expatriés, sous la direction de monsieur
DUMOULIN N.
Au cours de la période 1929-1933, la BRALIMA a connu
des sérieuses difficultés. Alors Brasserie de
Léopold-ville, elle est secouée par la crise mondiale de 1929 qui
fait baisser les prix dans le monde entier. Sa bière phare se voit
concurrencée par les bières d'importation et est peu
consommée par les autochtones à cause de son prix
élevé et de la réticence du gouvernement
général d'autoriser la vente de la bière à toute la
population. Elle n'est pas non plus commercialisée à
l'intérieur parce que pasteurisée. Entre 1933-1949, la BRALIMA
réussit à éviter la faillite grâce au savoir-faire
de ses responsables et connût un progrès considérable. Le
redressement fut opéré sous la direction de Monsieur VISEZ et se
soldat par une expansion marquée dans la production. On remarque
à cette époque l'amélioration de la qualité de la
bière et l'obtention de l'autorisation de vendre la bière aux
africains de la bière. L'obtention de l'autorisation a fait passer la
production et la consommation de 35000 bouteilles en 1926 à 125000
bouteilles par mois à partir de 1945.
Durant la période allant de 1950-1972, la BRALIMA a
poursuivit son expansion. Elle s'est faite remarquer par l'extension de ses
activités, et suite au progrès réalisé par la
Brasserie de Léopoldville, les actionnaires de la Brasserie à
Bruxelles décident l'extension géographique de ses
activités à l'intérieur du pays, au Congo-Brazzaville et
au Rwanda Urundi. C'est ainsi qu'a été progressivement
créées des Brasseries à Bukavu (1950), à
Brazzaville (1952) à Bujumbura (1954) à Kisangani (1957),
à Boma (1958), à Gisenyi (1959) et à Mbandaka (1972).
Jusqu'à la période des indépendances, vers les
années 60, la BRALIMA restait encore une société
implantée à Kinshasa (Léopold-ville) mais avec
l'évolution de la situation politique, ses succursales de Brazzaville,
du Rwanda et de Burundi se sont autonomisées. On verra ainsi la
création de BRALIMA Congo -Brazzaville (BRASCO), de BRALIMA Rwanda
(BRALIMA) et BRALIMA Burundi (Brarundi).
Au départ la société était sous le
contrôle d'industriels belges mais actuellement elle appartient au Groupe
nétherlandais HEINEKEN qui est devenu actionnaire majoritaire avec 77%
depuis 1992. A cette date HENIKEN a fusionné la BRALIMA et la CIB et
depuis 2005, ce même groupe a racheté la bouteillerie de
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
Kinshasa, BOUKIN en sigle. Depuis quelques années, la
BRALIMA n'hésite pas de revendiquer son leadership sur le marché
congolais de la bière.
II.2.3. LA COHYDRO
A. FICHE SIGNALETIQUE
- Dénomination : la Congolaise des Hydrocarbures, en
sigle COHYDRO - Création : le 09Août 1999
- Forme juridique : Entreprise d'Etat
- Initiateurs : l'Etat congolais
- No d'identité nationale
- Siège social et d'exploitation : Avenue comité
urbain, n°1, commune de la Gombe, ville de Kinshasa, République
Démocratique du Congo
- Gestionnaire : les mandataires de l'Etat
- Objet social : entreprise pétrolière à
caractère technique, commercial et industriel ;
- Portefeuille d'activités : l'exploitation, la
production, le raffinage, l'approvisionnement, le transport, le stockage et la
distribution des produits pétroliers, du gaz ou leurs devises
tels que le carburant, lubrifiants synthétiques ou chimiques
;
- Effectif du personnel : 515
- Principaux concurrents : ELF,
FINA, SONANGOL, COBIL,
PETROBRAS, LUK'OIL,
ENGEN...
B. HISTORIQUE
La Congolaise des Hydrocarbures est née sur les cendres
de l'ancienne PETROCONGO qui avait pour objet social : la participation
à la recherche pétrolière avec les sociétés
étrangères ; les gérances et le contrôle des
participations de l'Etat dans les sociétés
génératrices de revenu sur la production et les services du
secteur. Elle s'occupe aussi de l'importation des produits pétroliers
finis et bruts, la commercialisation du pétrole brut congolais, la
constitution et la gestion des stocks stratégiques des produits
pétroliers. Son objet statutaire était les activités
commerciales de la chaîne pétrolière.
En 1999, précisément le 9 Août 1999
naîtra une nouvelle société dénommée COHYDRO
par décret-loi n° 245 du 08 Août 1999 conformément au
décret-loi n° 246 du 9 Août 1999 portant création de
la nouvelle société lui cédant tous les avoirs de
l'ancienne société pétro-Congo -c'est-à-dire son
actif et le passif fut placé à la disposition d'un comité
de liquidation.
En neuf ans d'existence, les réalisations de la COHYDRO
sont satisfaisantes et le résultat augure de bonnes perspectives de
croissance. Dans le domaine de l'exploitation-production, COHYDRO est depuis
2002, producteur du pétrole brut dans le bassin côtier congolais
en association avec le groupe français
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
PERENCO. Sans oublier la découverte d'une plate-forme
pétrolière commune dans le lac Edouard avec l'Ouganda.
En matière d'approvisionnement, de transport, de
stockage et de distribution des produits pétroliers, COHYDRO a
réalisée et continue à réaliser le transport en
dizaines de convois annuels des produits pétroliers de Kinshasa vers
l'arrière pays au moyen de sa flotte fluviale d'une capacité
totale de 12500m2 soit 58% de l'ensemble de la flotte
pétrolière du pays (selon les statiques de 2004).
III.2.4. LA SOFIDE
A. FICHE SIGNALITIQUE
- Dénomination : société financière
de Développement
- Création : le 09 janvier 1970 par ordonnances-lois No :
070/001-003 et 070/008 de janvier 1970.
- Forme juridique : société par Action à
Responsabilité limitée (SARL) à économie mixte,
- Initiateurs : Gouvernement congolais, Banque Centrale du Congo,
BIRD et SFGI
- N° identification nationale : A08620U ;
- N0 Registre de commerce : Immeuble SOFIDE, croissement des
avenues Kisangani et le Marinel à Kinshasa-Gombe/République
Démocratique du Congo.
- Gestionnaire : BCC
- Objet social : concourir techniquement et
financièrement au développement de la République
Démocratique du Congo en favorisant la création, l'extension ou
la modernisation des entreprises industrielles, agricoles ou autres
établies sur l'étendue du territoire national ;
- Effectif du personnel de 173 en 1999 à nos jours la
SOFIDE ne compte que 30 agents.
- Portefeuille d'activités : octroi de crédits,
des prêts à moyen et long terme, de prêts à court
terme (financement des opérations de charge, prise de participation
et/ou d'aval.
- L'évaluation technique, financière et
économique des projets, l'élaboration des études de
faisabilité, des études économiques et de marché,
le suivi et la supervision des projets, gestion des fonds pour compte des
tiers, le consulting des institutions financières internationales et les
conseils en gestion.
B. HISTOIRE SUCCINTE
La Société Financière de
Développement, en sigle SOFIDE, est une institution financière
non bancaire créée en 19710 à l'action conjointe du
conseil exécutif (Gouvernement), de la Banque mondiale et des
entreprises congolaises et étrangères.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
L'idée de créer une banque de
développement est née après les réformes
monétaires de 1967 mais n'a été concrétisée
que par la signature de l'ordonnance présidentielle n° 07/001 du
09/01/1970 autorisant la création d'une société par
Actions à Responsabilités limites dénommée
société congolaise des finances et de développement pour
une durée de quatre-vingt-dix-neuf ans renouvelable à terme mais
dont la prochaine durée ne pourra excéder quatre vingt-neuf
ans.
Le 27 octobre 1971, au moment de la zaïrianisation, la
SOCOFIDE devient SOFIDE. La création de cette structure se justifiait
par le fait que :
- Le système financier d'avant 1971 ne comportant que
des banques de dépôt avec mission essentielle de financement des
entreprises pour leurs besoins d'exploitation ;
- L'inexistence d'un organisme d'appui financier et technique au
financement des investissements et en faveur des PME ;
- La nécessité de compléter les mesures
d'accompagnement de la réforme monétaire de juin 1967 et le code
des investissements de 1969.
- L'inexistence des besoins importants de financement pour une
économie entièrement à reconstruire.
De 1970 à 1985 : expansion et maintien positif de tous les
indicateurs de structure et de gestion de l'institution ;
De 1986 à 1993 : La SOFIDE a vu son capital reparties de
la manière
suivante :
- République du Zaïre : 40%
- Action privée congolaise : 27,2%
- BEIDEG et SFI : 20%
- Instituts financiers étrangers 12,8%.
Cet effort de recouvrement a été maintenu et
amélioré jusqu'en 1994, année où la SOFIDE
commençait à faire sa descente aux enfers avec une nette
détérioration de la situation financière et risque de
liquidation (amenuisement du portefeuille, indicateurs de section
négatifs...), situation causée par l'accumulation des
impayés, des prêts non remboursés après la
période des pillages.
De septembre 1999 à octobre 2000. Mise sous gestion
administrative par la BCC en vue d'exécuter un plan de restructuration
de la SOFIDE mis au point par la BCC. De 2000 à 2005, situation
d'exécution du plan de redressement pour rétablir les
équilibres. Le redimensionnement du patrimoine (mise en location
optimale des espaces d'immeuble du siège social) et du personnel depuis
janvier 2003 en vue d'ajuster les charges aux produits d'exploitation.
Actuellement, l'équipe dirigeante cherche à recapitaliser la
société, rechercher et disposer d'autres ressources
substantielles durables pour relancer l'entreprise.
Ainsi fait, nous passons aux résultats et discussions de
notre étude.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
CHAPITRE IV : RESULTATS et DISCUSSION
Dans ce chapitre dédié à l'exploitation
des résultats obtenus dans les quatre cas d'entreprises choisis ainsi
qu'à la discussion pouvant éclairer une prise d'option
d'intégration de l'IE dans leurs pratiques managériales, il sera
question de présenter d'abord les résultats obtenus au sein des
entreprises précitées, ensuite les analyser et les
interpréter au cas par cas suivant la démarche adoptée au
point III.1.2.5. Les données traitées ici sont soit des
réponses livrées par nos interlocuteurs (leaders d'entreprises)
en rapport avec les objectifs du travail que nous nous sommes fixés, des
faits observés ou des informations recueillies dans les diverses
documentations mises à notre disposition et la discussion est
centrée sur l'impérieuse nécessité de
définir un cadre logique d'opérationnalisation de l'IE dans les
entreprises locales.
Section I : Présentation, Analyse et
Interprétation des
Résultats
Au cours de toutes ces opérations de
présentation, d'analyse et d'interprétation des résultats,
l'anonymat sur nos interlocuteurs voire même nos quatre entreprises
seront de mise. Les cas (entreprises) sont ici désignés par une
lettre d'alphabet précédée par le terme « entreprise
» pour ne pas léser les uns et les autres. Nous avons
cherché à repérer, dans chaque entreprise
identifiée pour devenir intelligente, l'existence ou non,
l'émergence ou non des composantes de l'IE, la manifestation
réelle des besoins en information stratégique.
IV.1.1. Présentation des résultats
Les résultats sont ici présentés selon la
trame suivante : Brève présentation de l'entreprise et de
l'interlocuteur, puis la synthèse de l'entretien qui reprend les
données verbales, et les constatations qui comprennent les
données non verbales et des analyses partielles.
IV.1.1.1. Premier cas : entreprise (a) A)
Brève présentation
Cette entreprise est une firme agro-industrielle
créée à l'époque coloniale et qui a su survivre
à toutes sortes de turbulences politiques, économiques,
politiques ou sociales qui ont secoué le pays jusqu'à nos jours.
Elle a connu la colonisation, la deuxième guerre mondiale, les tensions
politiques et sociales qui ont émaillé les années
d'indépendance, les guerres de sécession, les rébellions
des années 60, la zaïrianisation, les pillages des années
90, les guerres dites de libération, notamment à l'Est (1996,
1998 et 1999) et aujourd'hui elle vit au rythme de la mondialisation et de ses
corollaires, dont l'actuelle crise financière mondiale. Depuis la
reprise de ses services et sa restructuration en Août 2002, cette
entreprise s'est vue obligée de faire face à la
libéralisation des marchés et à la multiplication des
entreprises dans son
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
ressort (pour la plus part des PME) et autres organisations
ayant le même ou une partie de son objet social. Du coup, la concurrence
et la compétition deviennent de plus en plus ouvertes.
Notre interlocuteur est un haut cadre et membre de la
Direction Générale. Il est titulaire d'une licence en Gestion des
Entreprises et des administrations, et est âgé de moins de 45 ans.
Outre ses fonctions, il a été chargé par la maison
mère de réfléchir sur la redynamisation du système
d'information pour rendre l'entreprise plus dynamique et plus
compétitive. Nous avons eu à nous entretenir avec lui le 03
octobre 2008.
B) Synthèse de l'entretien
L'entrevue a débuté par une revue de
l'actualité internationale sur le dépôt du bilan de Lehmann
Brothers et la crise financière qui a aussi secoué la maison
mère de cette entreprise pour finir par entrer dans le vif du sujet.
Notre interlocuteur nous a entretenu sur tous les thèmes majeurs retenus
dans notre questionnaire. Il ressort de cet entretien que :
B.1. Sur le contexte environnemental :
Notre interlocuteur admet que l'environnement
économique devient de plus en plus complexe et volatile à cause
de la mondialisation qui a étendu son empire et son pouvoir sur toutes
les économies et cultures mondiales, créant de nouveaux besoins,
incitant de nouveaux désirs et influençant l'émergence de
nouveaux comportements et imposant de nouvelles règles de jeu. Selon
lui, la mondialisation n'est pas une menace ni un vecteur de
déstabilisation pour son entreprise mais une nouvelle donne
économique qui élargit l'espace économique où se
jouent les échanges, les négociations et les compétitions
de tout genre, et offre tout un éventail d'opportunités à
qui sait le saisir et des risques à qui sait les esquiver. Quant
à son entreprise, elle se découvre chaque jour et essaie de tirer
les leçons de ses échecs et succès antérieurs.
Dans son entreprise, dit-il est considéré comme
client tout consommateurs des produits issus d'une des quatre lignes de
production de leur entreprise ceux-là sont des rois. Parlant des
concurrents, notre interlocuteur nous fait savoir que son entreprise a
aujourd'hui recensé plus 150 entreprises (Grandes et petites) et
organisations oeuvrant à l'intérieur ou à
l'extérieur du pays qui viennent inonder le marché congolais de
leurs produits dont les procédés de fabrication et la
qualité laissent à désirer. Ils essaient tant soi peu
à les connaître et à suivre de près leurs projets et
surtout leurs intentions pour comprendre et cerner leur capacité
à nuire aux objectifs de l'entreprise. Ceci pour éviter de se
faire surprendre.
L'entreprise connaît et maîtrise la
géographie et la géométrie de son marché.
D'ailleurs, nous confie-t-il leurs produits sont vendus sur l'ensemble du
territoire et dans tous les pays limitrophes voire même au-delà.
L'entreprise investit dans la
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recherche, le développement, l'acquisition des
nouvelles technologies, l'amélioration de l'outil de travail pour
présenter aux consommateurs des produits de qualité respectant
les normes internationales sur les spécifications techniques.
L'entreprise utilise plusieurs sources (non avouées) pour recueillir
l'information pertinente chez les concurrents.
La capacité d'innovation des concurrents, leurs
procédés de fabrication, les prix qu'ils pratiquent sur le
marché constituent une source d'inquiétude et d'inspiration pour
son entreprise car ces derniers viennent avec des stratégies bien
pensées et de manoeuvres entrepreneuriales de grande nature pour
arracher une part de marché et s'imposer durablement. Notre
interlocuteur poursuit en disant que son entreprise répond de
manière ponctuelle à toute attaque ou velléité
d'attaque sur ses produits ou son image.
L'entreprise négocie, coopère avec son
environnement selon les termes de jeu. Elle cherche à créer un
forum de débat et contact avec les grandes écoles et
universités, les chambres de commerces congolaises et
étrangères etc. L'entreprise respecte la législation en
vigueur quoiqu'elle lui soit contraignante.
B.2. Par rapport au comportement organisationnel,
ressources et compétences
Pour notre interlocuteur, son entreprise fonctionne comme
toute unité économique organisée qui a des ambitions et
des objectifs. L'entreprise est assise sur des bases solides. Elle a une
instance dirigeante jeune et dynamique ; un personnel qualifié et
compétent qui développe une forme d'intelligence collective car
l'entreprise continue à travailler de manière à ce que
l'équipe dirigeante et le reste de l'entreprise s'harmonisent et
s'adaptent pour satisfaire bien et plus dans le but de toujours mieux
satisfaire le client. La structure de l'entreprise est divisée en lignes
de production de plusieurs salariés, conçues pour fonctionner
autant que possible en flux, avec des moyens autonomes, et pour produire une
large famille de produits.
La culture stratégique est fondée sur la
quête permanente des nouvelles technologies et nouvelles
compétences, ce qui implique l'acquisition d'un parc informatique
à la hauteur de ses ambitions. L'action stratégique est
liée à la stratégie de l'équipe dirigeante dans une
vision commune. L'entreprise ne lésine pas sur les moyens pour investir
à la recherche de nouvelles compétences et infrastructure pour
mettre l'entreprise en compétition internationale.
B.3. Performances et
compétitivité
Pour notre interlocuteur, les objectifs de rentabilité,
financiers, de croissance, de rémunération des
propriétaires et du personnel, d'efficacité et d'investissement
sont toujours dans les bonnes perspectives et l'entreprise cherche à
toujours maintenir le cap et devenir plus compétitive dans son secteur
de prédilection. Sur ce, elle se concentre fortement sur ses propres
performances.
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
B.4. De l'intérêt è disposer d'un
dispositif IE
Notre interlocuteur nous a fait savoir que les besoins sont
énormes et diversifiés, et les enjeux sont grands, entre autre
redynamiser le système de Gestion, améliorer les rendements du
potentiel humain en vue d'accroître leur compétitivité et
s'adapter aux nouvelles règles de la concurrence internationale. Ce qui
impliquera à l'entreprise « d'anticiper les opportunités que
lui offre l'environnement, maîtriser l'information stratégique,
influencer et innover, prévenir et maîtriser les risques, et
créer des valeurs additionnelles », nous apprend-t-il.
Dans la foulée, il tentera de nous expliquer comment il
visualisait déjà ce projet et l'importance que ce dernier accorde
aux ressources humaines de l'entreprise dans une perspective d'intelligence
collective, la mise en oeuvre d'une politique de structuration des
connaissances et savoirs produits dans l'entreprise, comment et pourquoi mettre
le système d'information au service du système d'intelligence
économique. Selon lui toujours, l'entreprise a déjà
compris le poids de l'information, son coût et se penche sur les moyens
et mécanismes de l'adapter aux stratégies de l'entreprise.
L'entreprise est entrain de négocier un virage périlleux vers une
intégration totale sur le marché international quoique les
menaces et risques soient très élevés. C'est la raison
majeure qui pousse l'entreprise à se mettre à l'IE en vue de se
diversifier selon les effets de la mondialisation et de la
libéralisation des marchés africains.
C. Constations
L'analyse de contenu et les triangulations des sources et des
méthodes d'analyse donnent des résultats assez
révélateurs. En effet, l'entreprise A est très consciente
de la complexité de son environnement et tente déjà de
réfléchir à une optique stratégique meilleure. Elle
n'organise pas encore des pratiques de veille formelle, son patrimoine
informationnel n'est pas à l'abri des yeux et de la curiosité des
concurrents mais parvient quand même à mener des actions
d'influence et de lobbying. C'est une entreprise très affectée
par la mondialisation et ses corollaires, ainsi que la conjoncture
économique nationale. Elle connaît aussi la concurrence mais cela
ne l'empêche pas à avoir des structures solides, de fonctionner
normalement, de disposer d'un parc automobile et un parc informatique
impressionnants grâce au leadership efficace et exemplaire de son
équipe dirigeante qui fait preuve de dynamisme et d'ambitions
stratégiques probantes telle que celle de réfléchir sur la
modernisation du management de cette entreprise.
De nos observations, nous pouvons aussi révéler que
:
- L'environnement actuel paraît une occasion pour mettre
en place une nouvelle forme de travail reposant sur la dynamique collective et
une organisation qualifiante pour rendre l'entreprise intelligente ;
- Les forces de cette entreprise seraient la
notoriété de ses marques sur le plan local, l'image de
l'entreprise et son savoir faire ;
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
- Ses faiblesses paraissent, à notre humble avis, le
manque de politique de relation client, la prédominance des contacts
directs, les processus formels de circulation ne sont pas encore bien
définis, l'information reste encore un privilège pour celui qui
le détient et il n'y a pas encore de culture de renseignement ;
- Les aspects relatifs au diagnostic et intérêt
envers l'IE font état d'énormes besoins informationnels
identifiés, à l'instar de :
· Réagir à la désinformation,
contre-information, fausse rumeur...
· Savoir répondre au mieux et en temps opportun aux
besoins du marché ;
· Savoir optimiser son système de gestion ;
· Créer des réseaux d'influence ;
élargir le rayon d'action, c'est-à-dire que l'entreprise B
cherchait à aller à la conquête de nouvelle zone
géographique ;
· Créer un partenariat ave les universités
locales, les organisations savantes ;
· Savoir identifier tout mouvement malicieux des
concurrents ;
· Chercher toujours à améliorer la
qualité de ses produits ;
· Réduire toujours à améliorer la
qualité de ses produits ;
· Réduire l'incertitude dans ce contexte
concurrentiel ;
· Etendre son réseau de distribution ;
· Trouver des fournisseurs de secours pour les
matières premières ;
· Anticiper les besoins des clients ;
· Définir la stratégie de
développement de l'entreprise et ses objectifs
produits/marchés.
VI.1.1.2. Deuxième cas : entreprise (b)
A) Brève présentation
L'entreprise (B) est aussi une firme industrielle, une
entreprise structurée dont le siège social est situé
à Kinshasa mais possède des directions de siège fortement
autonomes basées à Boma, Mbandaka, Kisangani, Bukavu et
Lubumbashi. Cette entreprise est spécialisée dans la production
des boissons alcoolisées et gazeuses. Fondées en 1922, comme le
cas précédent, elle a traversé toutes les périodes
troubles qu'a connues le pays depuis l'époque coloniale jusqu'à
nos jours. L'entreprise connait une concurrence farouche avec une brasserie
rivale de la place, son adversaire séculaire. Cette entreprise a atteint
une capacité d'écoulement de ses produits à hauteur de
plus de 10.000.000 cassiers.
Notre interlocuteur est aussi membre de la direction
générale de l'entreprise. Il est titulaire d'une licence en
économie industrielle et s'est plus illustré dans
l'élaboration des projets innovants dans sa fulgurante carrière
au sein de cette entreprise. Il a moins de 60 ans d'âge. Nous avons pu
nous entretenir avec lui le lundi 22 septembre 2008.
B) Synthèse de l'entretien
Mis dans un climat de confiance mutuelle, favorable et serein,
notre interlocuteur s'est montré disposé de répondre
à nos préoccupations qui donnent ce qui suit en bout de
chaîne :
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
B.1. Contexte environnemental
D'entrée de jeu, notre interlocuteur s'est mis
à peindre le tableau sombre de l'environnement économique du pays
qui ne favorise pas du tout l'éclosion des investissements et la
croissance des entreprises locales. « L'environnement est très
mouvant et porteur de plusieurs facteurs de risques. La mondialisation
s'érige plus en obstacle pour les entreprises évoluant dans les
pays non-alignés. Les entreprises ne savent plus se concentrer
pleinement sur leurs objectifs et voient du jour au jour le nombre des
concurrents grandir, la concurrence va toujours s'amplifiant. Il devient de
plus en plus difficile de se lancer à la découverte de nouveaux
marchés>>. Toute fois, renchérit-il, ce
phénomène a imposé à l'entreprise l'adoption d'une
nouvelle philosophie de gestion et de nouvelles méthodes de travail :
« Nous sommes aujourd'hui dans un marché mondiale dont nous devons
comprendre et anticiper les mutations au lieu de rester endormis >>.
Il poursuit en disant que la concurrence est féroce et
des stratégies agressives pour se maintenir et survivre. Dans cette
entreprise, l'information est cherchée et obtenue partout où elle
se trouve mais est corrélée avec d'autres et pour être
exploitée au mieux. Elle est repérée et examinée
dans chacun des services qui le produit ou qui en a besoin. L'entreprise
connaît la majeur partie des ses concurrents et surveille bien leurs
mouvements. Elle maîtrise la géographie et la
géométrie de son marché, du moins le marché
intérieur. Ce qui inquiète plus est la capacité des
certains des leurs concurrents à rebondir sur certains créneaux
et leur capacité d'innovation. Les relations avec tous les partenaires
sont celles de négociations, collaborations que l'entreprise s'emploie l
parfaire chaque jour. Elle tente à s'accommoder avec tout son
environnement y compris l'Etat tout en restant vigilante avec ses
détracteurs.
B.2. Comportement Organisationnel, Ressources et
Compétences ?
Notre interlocuteur nous a fait savoir que son entreprise a
toujours fait de la qualité son leitmotiv. Elle fonctionne avec des
structures dynamiques, dans le respect strict des normes et textes
réglementaires. Malgré la mondialisation et tous ses corollaires,
l'entreprise se porte et se comporte très bien malgré sur le
marché local. C'est une entreprise qui fonctionne en mode projet et est
pilotée par une équipe dynamique et pleine d'initiatives et
d'ambitions.
D'après lui toujours, l'entreprise a un personnel
très expérimenté et prompt à réaliser toute
manoeuvre ou activité tendant à soigner l'image de l'entreprise
et la rendre plus compétitive. Elle dispose d'un parc informatique qui
permet de travailler en réseau ou en mode de collaboratif. C'est sur ce
parc informatique qu'est bâti le système d'information de
l'entreprise. Ce qui veut dire que les nouvelles technologies fait
déjà partie intégrante dans la stratégie de
l'entreprise.
Le système d'information est automatisé et respecte
les principes COBIT. L'interlocuteur nous révèle ensuite que dans
son entreprise tous les agents sont permis
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
de tirer de renseignements partout où il est disponible
surtout quant il concerne l'entreprise. Les axes stratégiques de
l'entreprise sont dictés par le projet de management et qui à son
tour prend en compte tous les facteurs citriques qui imposent à
l'entreprise la mobilisation de toute son énergie entrepreneuriale pour
innover ou trouver des réponses adéquates aux situations
nouvelles. L'entreprise cherche à mettre en place un dispositif
intelligent de management où chaque employé doit être
directement impliqué afin que l'entreprise réponde à
certains impératifs de l'heure.
B.3. Performance et
compétitivité
Suite aux différentes politiques et stratégies
de restructuration mises en oeuvre depuis plus de cinq ans, l'entreprise
à renouer avec le bénéfice et ses performances ne sont
plus à démontrer. Pour la haute direction de l'entreprise, il est
question de maintenir le cap en entreprenant des initiatives pour formaliser la
vision globale en tenant compte des objectifs assignés. Ce qui implique
selon toujours notre interlocuteur l'utilisation rationnelle de ressources
à savoir : exploiter les ressources extérieures à
l'entreprise, bien contrôler les facteurs critiques, tirer les meilleurs
parties de ressources rare et saisir les opportunités du marché
et contrôle permanent de son environnement. Le tout ceci pour maintenir
la performance de l'entreprise et la compétitivité en proposant
en sa clientèle un produit de qualité supérieur à
celui de la concurrence.
B.4. Intérêt è intégrer
L'IE
Pour notre interlocuteur, la mondialisation impose à
toute entreprise de nouvelles règles de jeu et de nouvelles
méthodes du travail. Aucune entreprise ne peut s'écarter de cette
ligne si elle se soucie de son avenir, au vu de la configuration actuelle de
l'environnement des affaires ainsi que le degré de la concurrence et sa
capacité à nuire aux objectifs de l'entreprise, l'entreprise est
obligée de tenter l'expérience d'implanter l'IE pour donner une
impulsion nouvelle à l'action managériale, mais cela va demander
un peu de temps et de moyen pour mettre en oeuvre un tel projet, nous confie
t-il. Toute fois, « il n'y a pas d'autres alternatives à l'IE pour
rendre notre entreprise efficace et compétitive ». Cette entreprise
s'emploie à toujours mieux répondre aux attentes de sa
clientèle et à élargir sa part du marché.
Pour ce faire conclu-t-il, l'entreprise a l'obligation de
connaître la vocation de tous ces concurrents en matière de part
de marché, chiffre d'affaire, les projets d'investissement, de leur
capacité de production, une comparaison régulière des
produits, prix, mode de distribution et de communication, cerner leur tentative
d'approche de nouveaux marché, leur intérêt manifeste pour
une nouvelle technologie ainsi que les efforts qu'ils déploient pour la
recherche et développement.
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
D. Analyse et synthèse partielle
L'entreprise B est une filiale d'un grand groupe international
qui a compris bien avant que la mondialisation accentue et accentuera encore
plus la concurrence. Elle cherche à agir encore plus sur cette
concurrence en s'appuyant sur un marketing intensif et diversifié pour
dominer le marché et endormir ses concurrents. Les pratiques des veilles
sont présentes mais non formelles. Elle fait de fois recours à
l'espionnage à certaines pratiques illicites pour recueillir les
informations concernant ses concurrents. Cette entreprise possède des
ressources financières, matérielles ou humaines adéquates
à la réalisation de ses objectifs. Elle est viable mais moins
compétitive, car, n'étant pas encore en mesure de contrôler
tous les facteurs environnementaux capables de nuire à son existence.
C'est ainsi que malgré sa structure et la solidité de son
système concurrentiel, cette entreprise éprouve des besoins
énormes en termes d'IE, nous citons :
- Mettre en place une base de données orientée
relation- client ;
- Mettre en place une stratégie de développement de
l'entreprise consécutive aux enjeux de la mondialisation ;
- Mettre en place un intranet et extranet ;
- Prévenir les risques liés à la
sécurité des systèmes d'informations stratégiques
pour recueillir les informations relatives aux menaces et opportunités
macroéconomiques ; les informations scientifiques et techniques
favorisant l'innovation, l'amélioration de la qualité et la
sécurité ;
- Etendre et renforcer son réseau de distribution.
VI.1.1.3. Troisième cas : entreprise(c)
A. Brève présentation
L'entreprise C est une entreprise d'Etat crée en 1999
par décret-loi sur fond de crise pétrolière et des
turbulences causées par la deuxième guerre de l'Est occasionnant
des ruptures de stocks de carburant à Kinshasa et à
l'intérieur du pays. C'est une entreprise publique qui, malgré sa
jeunesse, ne s'est jamais démarquée des autres entreprises
appartenant à l'Etat communément qualifiées des «
Canards boiteux ». C'est un instrument d'exécution de la politique
gouvernementale en matière des hydrocarbures et produits
pétroliers. C'est la plus jeune des quatre entreprises
étudiées. Son ressort d'activités est quand même
l'un des rares que l'Etat a su maîtriser, et dont le marché est
bien régulé. Ses concurrents sont pour la plupart des
multinationales.
Notre interlocutrice est membre du comité gestion
nommée par ordonnance présidentielle. Elle a une licence en
Sciences Politiques et Administratives, et est politicienne de carrière.
Elle a moins de 60ans. Son souci majeur est de voir son entreprise
étendre un jour son réseau d'influence sur le continent à
l'instar de SONANGOL. Elle a répondu à nos préoccupations
le 18/11/2008.
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
B. Synthèse de l'entretien
Cet entretien a débuté par une courte causerie
avec notre interlocutrice et l'ensemble de ses assistants sur les missions et
réalisations de la COPIREP, les dernières lois votées
à l'assemblée nationale sur la restructuration des entreprises
publiques et les désengagements de l'Etat congolais à une
certaine hauteur dans les capitaux des entreprises de l'ANEP. Ce qui nous a
permis d'être édifié sur certaines réalités
de terrain qui nous échappaient avant. L'entretien s'est tenu dans la
matinée du mardi 08 septembre 2008.
B.1. Contexte environnemental
Aux dires de notre interlocutrice, l'entreprise C
connaît aussi la mondialisation et la vit à sa manière.
Selon elle, la mondialisation est à considérer comme une vaste
toile d'araignée qui se tisse du jour au jour en bouleversant beaucoup
de données sur le plan économique et managérial.
L'entreprise en est consciente et l'Etat propriétaire aussi. «
C'est ce qui a poussé le ministère de portefeuille a comprendre
qu'il était temps d'ouvrir toutes les entreprises sous sa tutelle
à la compétition internationale et que l'Etat devrait s'y
désengager pour jouer pleinement son rôle d'arbitre et de
gendarme, et non celui de commençant, afin de ne pas empiéter les
règles de la concurrence ». Elle poursuit en disant que son
entreprise évoluait aussi dans un environnement très mouvant.
Elle fait face à des concurrents de taille qui, pour la plupart, sont de
multinationales.
L'entreprise joue plus son rôle de conseil
auprès de gouvernement en matière des hydrocarbures et des
produits pétroliers. Elle surveille le mouvement de tous ses concurrents
et dénonce auprès de l'Etat tout geste illicite ou toute
tentative malveillante. L'entreprise connaît bien ses concurrents mais ne
va pas jusqu'à sonder leurs perspectives et capacités
organisationnelles ou stratégiques. Ce qui quiète l'entreprise C
c'est la capacité de ses concurrents à ses diversifier et se
déployer sur des nouveaux créneaux réduisant des plus en
plus ses parts des marché et son influence sur le territoire national.
Les grands clients de l'entreprise C sont les services et institutions publics
avec laquelle l'entreprise entretient d'excellentes relations. A l'heure
actuelle, elle est entrain de d'informatiser tous ses départements et
rendre automatique son système d'information. Sur ce sujet, notre
interlocutrice nous a informé que l'entreprise réfléchit
à la mise en oeuvre d'un site Internet pour permettre une large
visibilité et lisibilité de ses actions auprès du
public.
B.2. Comportement organisationnel, ressources et
compétences
Sur ce point précis, notre interlocutrice nous a fait
savoir que :
L'entreprise fonctionne bien et se comporte bien malgré
la dynamique de son environnement. Son management s'emploie à mettre en
place de politiques responsables tendant à viabiliser et dynamiser
l'entreprise. L'équipe dirigeante ou le comité de gestion
gère au quotidien les affaires courantes, adopte des stratégies
et
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
prends des mesures d'applications qui s'imposent. L'entreprise
s'investit depuis quelques temps dans l'acquisition de nouvelles technologies
de l'information et de la communication.
L'entreprise a son système d'information qui ne demande
qu'à être urbanisé. Le leadership de l'entreprise d'obstine
à travailler plus l'image de l'entreprise et à prendre des
initiatives allant dans le sens du développement. L'entreprise
possède des ressources financières sûres et des hommes
pleins de potentialités et de dynamisme.
8.3. Performance et
compétitivité
Ici, notre interlocutrice nous renseigne que : Dans son
entreprise le rendement attendu de tout un chacun a toujours était au
rendez-vous. L'entreprise est performante, en son sens, car elle parvient
à réaliser des bénéfices et à honorer ses
engagements avec l'Etat propriétaire, a toujours été en
phase avec la l'administration fiscale et depuis quelques années, elle
n'a pas connu de tensions sociales, ce qui signifie que l'entreprise est
performante, mais recherche elle recherche la compétitivité.
Selon elle toujours, plusieurs projets sont en étude
pour rendre l'entreprise dynamique et permettre à l'entreprise de
s'ouvrir vers d'autres horizons. Pour ce faire, l'entreprise est appelée
à intégrer les méthodes actives de gestion pour savoir
collecter des informations pertinentes sur les marchés et explorer les
scenarios possibles de booster l'action managériale et être plus
compétitive.
8.4. Intérêt è intégrer
l'IE
Sur ce thème, notre interlocutrice estime que «
l'intelligence économique est un des instruments utiles au management
pour revitaliser l'entreprise. L'application d'un tel dispositif dans
l'entreprise peut être un gage de dynamisme et d'efficacité en
cette période trouble caractérisée par des fortes
incertitudes, des concurrences sauvages et toutes ces crises qui nous sont
imposées de l'extérieur ». Son entreprise connaît
aussi des réels problèmes informationnels qui ne peuvent
être maîtrisés que dans le cadre d'une politique de mise en
oeuvre de pratiques de veille. Mais le comble est qu'un projet d'une telle
envergure imposerait beaucoup de sacrifices à l'entreprise en termes de
coûts et de charges.
La question devrait d'abord être débattue dans un
cadre concerté avec l'Etat propriétaire. « L'intention
existe car nous pensons que l'IE est une option majeure pour moderniser le
management de l'entreprise, donner à l'entreprise une nouvelle
identité et une nouvelle impulsion répondre aux impératifs
de l'heure de faire vite et bien, vendre plus et mieux ».
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
C. Constatations
Les données issues de la triangularisation des
méthodes d'analyses et de collecte des données montrent
clairement que cette entreprise subit l'environnement. Elle ne parvient pas
à s'adapter au rythme imprimé par la nouvelle donne
économique. Elle est trop dépendante de l'Etat
propriétaire et sa gestion est caractérisée par les
méthodes traditionnelles du management où l'information n'est pas
considérée comme un outil de travail mais un secret. L'entreprise
a un parc informatique et un système d'information orienté
mission. Ces ordinateurs ne sont encore mis en mode réseau, donc il n'y
existe pas encore d'environnement virtuel. L'entreprise a un patrimoine, une
image de marque mais un personnel assez vieillissant et une des rares
entreprises publiques qui déclarent de fois un résultat positif
au fisc. Elle tout de même viable mais pas du tout compétitive car
elle est plus repliée sur elle même et trop collée à
son statut d'entreprise publique.
Ainsi, durant tout le temps de notre passage dans cette
entreprise, nous avons constaté tout un tas des problèmes
informationnels en quête de solution :
- Le management n'est pas encore conscient des effets de la
rétention de l'information,
- L'entreprise est victime de la pyramide des âges et doit
assurer la transmission du savoir faire entre son ancienne et nouvelle
génération ;
- Trouver des informations sur l'évolution des concurrents
et sur leur compétitivité ; - Mettre en place des données
sur la clientèle ;
- S'ouvrir à d'autres catégories des clients ;
- S'ouvrir au monde extérieur ;
- Améliorer ses services ;
- Mettre en place une base de connaissances pour recueillir
les informations, les connaissances, expériences et savoirs
créés en interne, les mémoriser et les archiver ;
- Se déployer sur l'ensemble des provinces, villes et
territoires de la RDC pour renforcer son positionnement sur le marché
;
- Comparer ses pratiques managériales à celles des
autres pour maîtriser leurs savoirs et technologies ;
- Améliorer la productivité de son potentiel humain
;
- Identifier des structures d'aides à la recherche et
développement sur le plan technique et financier ;
- Se concentrer sur la visibilité et la lisibilité
de l'entreprise.
Iv.1.1.4. Quatrième cas : entreprise (d)
A. Brève présentation
L'entreprise (D) est du ressort du système financier
non-bancaire. C'est une entreprise à économie mixte
créée pour financer le développement de l'économie
nationale, la création de nouveaux emplois, la promotion et le soutien
de la Petite et
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
Moyenne Entreprise. L'entreprise a aussi connu la
zaïrianisation, les objectifs 80, les pillages des années 90 et
toutes les crises politiques et économiques multiformes qui s'en
suivirent ainsi que les effets collatéraux des guerres de l'Est. Toutes
ces turbulences ont décimé l'entreprise au point que cette
dernière se retrouve aujourd'hui en difficulté financière
sans précédent et au bord de la banqueroute. Cette entreprise
subit aussi les effets de la mondialisation et l'atrocité de la
concurrence, alors qu'elle n'a jamais réussi à se remettre des
pillages.
Notre interlocuteur est membres du comité de gestion.
Il est licencié en sciences de gestion et diplômé de
l'école des Hautes études de Gestion de Genève. Il est en
poste depuis 2003. Il s'est beaucoup battu pour que son entreprise ne soit pas
mise sur le régime des faillites et à une vision pour remettre
cette entreprise sur les rails.
B. Synthèse de l'entretien
L'entretien a commencé par l'examen de certaines
questions d'actualité portant sur la crise financière mondiale,
le fonctionnement du système financier congolais, la
désintermédiation bancaire qui caractérise
l'économie congolaise et la faillite de l'entreprise en question
annoncée depuis plus d'une décennie. Notre interlocuteur est
revenu mainte fois sur ces quatre aspects pour expliquer le rôle que
devrait normalement jouer son entreprise en cette période de crise
où l'Etat congolais devrait renouveler sa confiance en son institution
pour réaliser les « cinq chantiers » et relancer
l'économie nationale. C'est dans cette ambiance que s'est
déroulée notre face à face avec notre interlocuteur qui
nous a fait comprendre que :
B1. Sur le contexte environnemental
Notre interlocuteur s'est plus contenté de fustiger le
délabrement du tissu économique causé par une crise
bancaire caractérisée par une intermédiation
financière. Situation provoquée par l'inflation des années
90 qui s'est caractérisée par une hausse exponentielle des prix,
incontrôlable et imprévisible faisant perdre ainsi à la
monnaie nationale l'exercice de ses fonctions essentielles, à commencer
par celle de réserve de valeur, suivie de celle d'unité
monétaire et celle d'intermédiaire d'échange au profit des
monnaies étrangères.
« Aussi, devant faire face à des larges
déficits budgétaires ; et l'absence des ressources
extérieures et suite à la contraction de recettes fiscales, le
gouvernement commençait à recourir essentiellement aux avances de
la Banque Centrale pour financer ses déficits. Malheureusement, ces
avances n'étaient jamais remboursées, la monnaie
créée à cette occasion demeurant en circulation, et
souvent hors banques rendant inopérant toute politique monétaire.
De lors, les banques et sociétés financières se sont
retrouvées dans un environnement malsain. Cette
détérioration de l'environnement a occasionné une perte de
confiance dans la population. Conséquence, les banques
commençaient à financer les emplois longs par des ressources
courtes, le recours aux expédients comptables, la pratique de
crédit trop
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
risquées pour jouer à la position de
résurrection et aujourd'hui, la crise financière internationale
s'invite aussi aux débats ...»
Actuellement, toutes les banques et institutions
financières qui ont survécu, tout comme l'entreprise D, à
cette catastrophe se sont résolues de mettre en oeuvre des
stratégies marketing efficaces pour améliorer et moderniser leurs
services afin d'attirer une grande clientèle, créer à
nouveau le climat de confiance qui régnait jadis et jouer le rôle
qui est le leur dans l'économie du pays.
Ceci explique comment l'entreprise (D) est et a
été victime de la crise ou de la dépression
financière que connaissait déjà le pays avant la crise
mondiale et la mondialisation. La situation était telle que les banques
commerciales auprès desquelles elle plaçait ses
dépôts sont soit tombées en faillite ou ont
été liquidées et elle même s'est retrouvée
sous régime de gestion administrative imposée par la Banque la
Centrale du Congo. Situation qui a plus profité à ses
concurrents, notamment les banques commerciales, les banques de
dépôts, les sociétés financières
privées, les petites et moyennes structures de micro crédit et
micro finance.
La concurrence est vécue dans cette entreprise comme
une réelle menace pour la relance de ses activités. L'entreprise
est en pleine recherche d'une nouvelle identité. Elle est entrain de
beaucoup apprendre de ses concurrents en ce qui concerne leurs capacités
d'innovation, leurs manoeuvres entrepreneuriales, leurs stratégies et
mécanismes d'adaptation de leurs services au contexte actuel du
marché...
B.2. Comportement organisationnel, ressources et
compétences
Selon notre interlocuteur, l'entreprise D ne tourne pas encore
à plein régime. Elle est confrontée à plusieurs
problèmes d'ordre financier et organisationnel. Elle vient d'une longue
période de gestion administrative où elle a eu à mettre en
exécution le plan de restructuration de la Banque Centrale du Congo.
Ainsi, l'entreprise est entrain de se refonder et de se
redynamiser pour donner une réponse proportionnelle à la
concurrence, c'est-à-dire repartir sur de nouvelles bases. Hormis les
ressources substantielles encore recherchées par l'entreprise, celle-ci
fonctionne avec un personnel réduit mais très
expérimenté et rompu en matière d'évaluation
financière et de conception des projets bancables. Elle a une
équipe dirigeante qui est entrain de développer une forme
d'intelligence de gestion qui doit prendre en compte l'environnement et les
réalités internes de l'entreprise. L'entreprise cherche plus
à s'appuyer sur les connaissances, les savoirs et les nouvelles
technologies. Les potentialités et compétences qu'elle regorge en
son sein font croire à notre interlocuteur que les perspectives d'avenir
sont d'autant plus meilleures qu'on puisse le penser. « Il suffirait
seulement de nouer des relations d'affaires avec tous les partenaires
susceptibles de soutenir l'action de relance et de croissance ». Ce qui va
permettre à l'entreprise de renaître de ses cendres.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
B.3. Performance et
compétitive
De ses propos, notre interlocuteur nous a confié
qu'après l'exécution du plan de structuration de Banque centrale
du Congo, l'entreprise (D) a renoué avec les bénéfices et
à l'heure actuelle elle n'est pas en cessation de paiement. Elle est
à la recherche des capitaux frais pour se relancer. Pour le moment,
l'entreprise se concentre plus sur cet objectif principal en intéressant
l'Etat et les bailleurs de fonds.
B.4. Intérêt è intégrer
l'IE
La mondialisation, la concurrence, la crise économique
mondiale...sont des facteurs incroyables qui influencent la gestion des
entreprises modernes au point que ces dernières sont obligées de
se doter des mécanismes stratégiques probants. Aujourd'hui, il
faut bien générer et gérer l'information pour
régner dans son secteur. Outre les problèmes que l'entreprise est
en train de connaître, elle pense aussi qu'il est de bon aloi de tisser
sa toile et s'appuyer sur les forces de ses concurrents pour rebondir, ce qui
implique une politique d'informatisation et de mise en réseau de tous
les services et directions provinciales en amont, puis, implanter le dispositif
d'intelligence économique parce que, d'après lui, cela
paraît comme une nécessité pour toute entreprise se
trouvant dans un contexte de remise en question.
C. Constatations
Les informations tirées de cette entrevue avec ce haut
cadre de l'entreprise montrent que l'entreprise D est secouée par une
crise indescriptible qui, pourtant, ne la met pas à l'abri d'autres
turbulences de son marché. Elle éprouve d'énormes
difficultés pour réaliser son objet social, elle n'est pas encore
en mesure de développer de nouvelles stratégies et
conséquemment transformer une information en décision, ou en
influence pour assurer les performances et la protection de l'organisation.
L'entreprise est confrontée à plusieurs situations d'urgence dont
:
- Une coordination des métiers et des compétences
;
- Un travail d'écoute prospective ;
- Une nouvelle vision politique et stratégique pour
redonner à l'entreprise toutes ses fonctions vitales ;
- Un système d'information stratégique transversale
pour élaborer, conduire et adopter des stratégies aux nouvelles
tendances ;
- D'une mise en place d'un réseau de contacts avec les
grands financiers de la
planète, conclure de nouvelles alliances avec des
partenaires stratégiques,
- Innover, influencer, créer des valeurs additives pour
redorer le blason terni et
l'image écornée de l'entreprise,
- Revaloriser et rajeunir les ressources humaines et diffuser une
culture de partage de l'information,
- Construire des scenarii pour des futurs possibles et
prometteurs,
- Identifier les vecteurs d'information appropriés et tous
les facteurs critiques;
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
- Positionner et différencier l'entreprise sur le web,
- Définir les informations nécessaires à
l'atteinte de tous les objectifs, - Créer de nouveaux domaines
d'activités.
Tous ces résultats sont repris en condensé dans le
tableau qui suit.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
Tableau no 9 : Présentation
synthétique des résultats de la Recherche
Entreprises Rubriques
|
Entreprise A
|
Entreprise B
|
Entreprise C
|
Entreprise D
|
Contexte environnemental
|
Un conte économique complexe et volatile. Système
concurrentiel basé sur les 5 forces de M. porter le pousse ponctuelle
aux velléités d'attaques
concurrentielles
|
Environnement
mouvant et porteur des risques. Nouvelle philosophie de gestion
et méthode de travail. Lutte pour la survie, le maintien de sa position
de leader sur le marché de la bière
|
Environnement concurrentiel mais régulé
informatisation de ses services et de département
pour
|
Victime de différentes turbulences de l'environnement
économique, social et
politique du pays, situation dont elle ne s'est jamais
remise
|
Comportement organisationnel, Ressources et compétences
|
Culture d'entreprise forte liée à l'environnement
concurrentiel, utilisation des NTIC, Ressources humaines qualifiées et
prêtes au service. Culture stratégique fondée la ligne
mode, tendance différence
|
Management de projet fondé sur la qualité, les
NTIC, l'expérience et l'expertise de son potentiel humain.
L'émergence d'une culture de
renseignement ligne stratégique : tendances et
évolution des habitudes
|
L'entreprise comme tutelle le ministère du portefeuille et
des hydrocarbures
comme toute entreprise de
l'ANEP, elle est sous le coup des réformes et
restructuration commanditées par le CPIREP
|
L'entreprise n'a pas encore recouvré ses réflexes
et fonctionne sur base d'un plan de sauvetage qui tarde encore à sortir
les effets escomptés un personnel très réduit pour faire
face aux charges.
|
Performance et compétitivité
|
Depuis quelques années l'entreprises dans les bonnes
perspectives de réalisation des objectifs financiers, de croissance, de
rémunération du personnel et de propriétaire. Elle est
viable, performante et compétitive sur ce plan local.
|
L'entreprise a renoué avec bénéfices depuis
plus de 5 ans. Elle réalise avec efficacité ses objectifs et tire
la meilleure partie des ressources rares. Pour maintenir la performance et
être plus compétitive en offrant la meilleure qualité
|
L'entreprise est l'une des entreprises du secteur public qui
déclarent des résultats positifs à
l'administration fiscale. Elle réalise des
bénéfices mais elle manque de compétitivité.
|
L'entreprise a depuis peu renoué avec les
bénéfices mais sous formes de profit et non de produit. Elle
n'est ni viable ni performante, ni compétitive
|
Intérêt à L'IE
|
Redynamiser le système managérial, améliorer
les rendements du potentiel humain pour produire plus et vendre mieux Anticiper
les
opportunités, maintenir l'information stratégique
pour innover, influence et créer des valeurs additionnelles et
prévenir les risques.
Développer le marché à mateur
Développer le marché dans les pays environnants.
|
Il n'y a pas
d'alternative à l'IE pour donner une impulsion nouvelle
à l'action managériale et un nouveau repère à
l'entreprise afin de répondre toujours mieux aux attentes de sa
clientèle et élargir sa part de marché
|
L'intention existe pour doter
l'entreprise d'une nouvelle identité et répondre
aux impératifs de l'heure mais une telle
décision serait lourde de conséquence si elle n'est
pas
soutenue par l'Etat propriétaire
|
Cette entreprise
voudrait relancer toutes ses activités en se conformant
aux réalités et exigences du
moment.
L'appropriation des
TIG, la mise en oeuvre d'un système d'information
stratégique à l'instar de l'IE
|
Source : Notre recherche.
Commentaire : Ce tableau donne un aperçu
général de tous les résultats
obtenus
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
IV.1.2. Analyse et Interprétation globales des
résultats
L'analyse de nos quatre cas permet une lecture des
données collectées selon le cadre conceptuel construit à
la suite de notre état de l'art dans la revue de la littérature.
La confrontation des construits théoriques à notre étude
empirique met en relief les caractéristiques de l'intelligence
économique, de la position et de la performance de toutes ces
entreprises. Chaque étude de cas apporte des réponses aux
hypothèses de recherche formulées et constitue une base pour
dégager les résultats de notre recherche.
Afin de proposer une synthèse du processus
d'intégration de l'intelligence économique dans les pratiques
managériales des entreprises étudiées, nous
présentons tout d'abord un tableau synoptique. Les résultats
présentés pour chaque cas (dans le tableau 9) reposent en partie
sur les discours des acteurs interviewés, et la synthèse
proposée ici est complémentaire, elle s'appuie sur les
manifestations de l'intelligence aux travers des phénomènes que
nous avons observés, pour certaines composantes de l'intelligence
d'entreprise.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
Tableau n°10. Repérage des manifestations
de l'intelligence d'entreprise
|
Composantes et leviers de l'intelligence en entreprise
|
Phénomènes observés
|
Fréq
|
Communication
|
Les membres du collectif développent un esprit
d'équipe propre à eux une personne extérieure ne les
comprendrait pas ou difficilement
|
3
|
Représentations collectives et partagées
|
Les individus confrontent leur représentation de la
situation
|
4
|
Mémoire collective
|
Savoirs théoriques (pensée)
|
Existence des savoirs communs ou collectifs
|
2
|
Savoirs actionnés (action)
|
Existence de savoir faire donc de savoir liés à
l'expérience à l'action
|
2
|
Savoirs actionnables (pensée-action)
|
Existence à la fois de savoir faire pour agir ensemble
|
2
|
Décision construite collectivement
|
Prise d'une décision non pas par l'ensemble mais
construite par l'ensemble. La construction de la décision mobilise
l'information, le savoir, les connaissances de chacun des membres de
l'équipe les individus se mettent d'accord sur la marche à suivre
et les buts à atteindre
|
3
|
Collaboration
|
Interdépendance
|
La personne mentionne le besoin de coordination ave les autres
|
1
|
Co-activité
|
La personne mentionne l'influence de ce qui est fait à un
poste sur les autres
|
2
|
interaction
|
La personne mentionne le fait qu'elle a besoin des autres pour
faire à une situation de travail et agir
|
2
|
Adaptation
|
Le collectif s'adapte aux comportements des individus membres et
au contexte de la situation
|
2
|
Conflit
|
Le collectif est composé de différents individus
par l'échange de leurs points de vue, créant de l'intelligence et
donc enrichissent le collectif
|
1
|
Autonomie
|
Indépendance des équipes et des individus dans les
collectifs
|
1
|
|
Indépendance des équipes et des individus dans
l'entreprise
|
2
|
Partage et l'échange
|
On notera la nécessité de partager des
connaissances, des représentations et des référents
communs afin de collaborer dans l'action
|
1
|
Implication
|
Chaque membre essaie de faire confiance à un individu pour
sa capacité à faire quelque chose de précis. Les savoirs
et expériences se partagent et s'échangent de fois
|
4
|
Réflexivité
|
Les membres et les dirigeants sont motivés et se
mobilisent entièrement
|
3
|
Conscience
|
Le collectif agit comme une et seule unité ou une
dynamique collective
|
2
|
Auto-organisation
|
Les équipes s'observent en fonctionnant et en pensant
|
2
|
La culture informationnelle
|
L'entreprise fonctionne comme un système adaptatif
complexe, c'est-à-dire elle opère sans l'existence d'un
régulateur général. Les divers entreprises se
régulent le sens sur les autres selon certaines règles du jeu
|
2
|
La culture stratégique
|
La culture informationnelle est passive et non
intégrée au processus de décision
|
2
|
La culture organisationnelle
|
La culture stratégique fait l'objet d'une approche
hétérogène, informelle et plus ou moins réactive
|
2
|
|
Leur organisation et un facteur de résistance au
changement
|
2
|
Approche financière
|
Elles ont une approche financière minimaliste en termes
d'investissement
|
2
|
Appropriation des TIC
|
On note une certaine difficulté à s'approprier les
TIC et le manque de gestion des ressources (réseaux TIC)
|
3
|
Réactivité
|
Les entreprises ne parviennent pas encore à s'adapter et
à réagir grâce à la complication de
l'environnement
|
2
|
Proactivité et adaptabilité
|
On note une prise en compte de l'environnement, tendance à
l'intégration tactique et stratégique de l'information
|
2
|
Interactivité
|
On voit l'émergence d'une attitude et réflexe
à exploiter des réseaux relationnels, les manoeuvres offensives,
intégration des paramètres de sécurité
|
2
|
Stratégies de développement
|
Les entreprises commencent à développer une sorte
d'intelligence globale qui donne du sens et produit des connaissances
intégrées aux processus d'évolution de l'organisation. On
sent l'émergence d'un esprit de conquête
|
2
|
Source : Notre recherche
Commentaires : Ce tableau ci-dessus montre comment, pour
chaque
exemple d'entreprise présentée, nous avons
essayé de comparer ou de repérer les
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
dimensions du processus d'intelligence : compréhension,
réflexion, décision et action. Nous avons identifié la
présence d'une certaine intelligence d'entreprise mais il a
été difficile d'isoler de manière indépendante
chacune de ses étapes car ces dernières interagissent les unes
avec les autres.
En effet, tous les stades d'IE sont bel et bien
présents mais à des degrés d'importance différents
selon le type d'entreprise, et sont souvent passifs. De plus, nous avons
observé plusieurs manifestations d'intelligence (collective,
organisationnelle, informationnelle ou stratégique) dans toutes ces
entreprises. Nous avons également vu, que chacune de ces entreprises
concourt au développement économique du pays et à son
objectif final qui est la satisfaction du client. Mais pour ce faire, chacune
va viser son propre objectif.
Nous avons aussi compris que notre passage dans toutes ces
entreprises a non seulement permis à toutes ces entreprises à
élaborer un diagnostic stratégique mais aussi à comprendre
que :
- Très peu d'entreprises disposaient déjà
d'une stratégie explicite et formalisée. Pour celles qui
n'avaient même pas de stratégie implicite, le diagnostic
stratégique a été plus difficile a établir d'autant
que les dirigeants n'avaient pas accordé le temps de réflexion
nécessaire sur leurs objectifs et intentions ;
- La réalisation du diagnostic a été
malaisée pour au moins 3 entreprises (B, C et D) qui donnaient
relativement peu d'informations. Faut-il expliquer cela par une culture du
secret assez partagée en République Démocratique du Congo
(alors même qu'aucune banque ne faisait partie des entreprises
étudiées) ;
- Les rares entreprises qui pratiquent la veille le font de
façon sporadique, non formalisée, et confidentielle, et
d'ailleurs l'unique entreprise (B) qui possède un poste
dédié aux activités de renseignement n'a pas des
procédures et outils permettant le partage d'information en interne, ni
l'organisation du retour d'information avec les Directions de Siège.
- Les entreprises ont parfois des difficultés à
établir des priorités d'axes à surveiller par manque de
définition des besoins prioritaires liés à l'organisation
du management parce qu'il n'y a pas de fonction transversale ;
- Pour l'entreprise (D) et que les divers départements
son soit très cloisonnés (en d'entreprise A), ou que l'entreprise
a une forte culture hiérarchique et peu d'habitude de partage de
l'information (entreprise Cet D).
- On constate une absence de gestion d'exploitation de
l'information interne et un ciblage insuffisant d'information. Les entreprises
sont souvent prises par les activités courantes et ont du mal à
traduire leurs orientations stratégiques générales en axes
d'IE. Ici, un accompagnement est nécessaire.
- On remarque aussi une méconnaissance
quasi-générale de la démarche d'IE et une absence de
planification stratégique dans les entreprises C et D
- Les entreprises (A et B) se disent prêtent à
payer des prestations externes de veille.
Cependant, au nombre de leurs spécificités, on
remarque Ó
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
· Les processus organisationnels peu ou non
formalisés,
· Une prédominance des contacts directs avec les
collaborateurs,
· Le dirigeant est souvent le seul décideur et
cumule de fois plusieurs rôles,
· Des décisions stratégiques fortement
affectées par la personnalité du chef,
· Un faible niveau de spécialisation des
collaborateurs,
· Des ressources réduites du fait de leur taille et
capital,
· Manque d'ambitions et intentions stratégiques.
Aussi, à travers l'étude de l'entreprise (A),
nous avons vu qu'elle réunissait un grand nombre des capacités
d'intelligence, mais une intelligence d'orientation stratégique interne
et externe non formalisée. Dans l'entreprise (B), l'intelligence se met
en place dans une orientation de valorisation et de renforcement du marketing.
Dans l'entreprise (C), l'intelligence existe aussi mais ne se fait pas sentir,
c'est-à-dire n'est pas mise à contribution dans le management.
Pour l'entreprise (D) tout semble être au point mort.
Ceci nous permet de positionner nos hypothèses par
rapport aux réponses du terrain (tableau 11). Tout d'abord, nous
soulignons que l'ensemble des résultats présentés et les
faits observés chez nos quatre cas d'entreprise démontrent que
ces dernières accusaient un retard en matière de management
d'innovation qui puissent leur permettre de se moderniser et d'être plus
compétitives à l'instar des entreprises de
l'hémisphère nord. Pour cause, elle se recherche encore comme le
montre le tableau ci-dessous qui met en relation le trois hypothèses
avec les quatre entreprises étudiées.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
Tableau no 11 : position des
hypothèses par rapport aux résultats
Hypothèses de
recherche
Etude des cas
|
H1
Liens : situation complexe et adaptation
|
H2
Liens : manque d'information et capacités
managériales
|
H3
Lien spécifique, réalités et
intégration de l'IE
|
Entreprise (A)
|
La complexité liée au contexte
concurrentiel mondial, les pesanteurs culturelles ainsi que
l'approche financière minimaliste de l'entreprise ne permet pas encore
l'adaptation
facile de l'organisation et ses structures à
fonctionner normalement dans cet environnement changeant l'entreprise prend
beaucoup d'initiatives en ce sens
|
La direction générale est
consciente des enjeux de l'information et compte mettre en
place un projet de reconfiguration du modèle managérial
fondé sur une culture collective de l'information. Bref, les dirigeants
ont compris l'importance et l'enjeu de passer à l'heure de la
modernité et intégrer les méthodes actives de management
de l'information.
|
Intégrer cette démarche d'IE revient à
considérer l'entreprise au-delà de sa dimension productive, et
prendre en compte son insertion dans un
environnement international et de
plus en plus concurrentiel.
L'abondance des informations appelle une définition des
critères de pertinence et une intégration dans le processus
décisionnel pour se lancer dans la compétition internationale
|
Entreprise (B)
|
Intégrer la démarche de l'IE renvoie à
une vision globale pour donner un avantage concurrentiel majeur dans sa lutte
compétitive qu'elle livre avec toutes les entreprises banques du
secteur
|
Entreprise (C)
|
L'entreprise C que l'IE est un instrument efficace qui
permettre aux entreprises publiques de s'ouvrir et être
compétitives.
|
|
Entreprise (d)
|
La complexité liée au nouvel
environnement est une occasion de remise en cause
|
La haute direction cherche à
relancer toutes ses activités sur des bases nouvelles
prenant en compte les nouvelles approches du renseignement économique
|
|
A la lumière de tous ces résultats, nous pouvons
déjà dès maintenant en tirer quelques conclusions
intermédiaires :
> La recherche a permis de vérifier qu'il ne peut pas y
avoir de bonnes pratiques d'intelligence économique sans une
définition précise de la stratégie.
> De ce fait, notre démarche scientifique à
permis d'élucider le concept d'IE par notre guide d'entrevue assimilable
à un cadre logique d'un diagnostic stratégique se focalisant sur
les axes de veille et les priorités stratégiques de
l'entreprise.
> Ainsi, il apparaît que la réalisation d'un
diagnostic stratégique bien enrichi permettrait d'amorcer le dialogue
avec les dirigeants et les obliger à formaliser leurs intentions
stratégiques.
> Par la suite, l'affinage des axes de veille et des
indicateurs utiles doit se faire en fonction de l'intégration de
nouvelles informations dans la réflexion stratégique.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
> On s'engage alors dans un cercle vertueux, où
l'évolution de la stratégie est alimentée par les
résultats de la veille tandis que cette dernière se
déploie suivant les priorités stratégiques.
> Enfin, en termes d'IE, presque toutes les entreprises ont
dit découvrir concrètement ce qui était l'IE et notamment
la possibilité d'anticiper les évolutions dans son domaine
(l'entreprise 2 en particulier), ce qui permet d'affirmer que les autres ne
faisaient que réagir aux informations de l'environnement sans anticiper
;en ce sens, elles apparaissent, à l'instar de la majorité des
entreprises africaines comme « réactives »
voire « dormeuses » au sens de ROUACH (1998)
cité par HERMEL(2007).
Tous ces résultats présentés ici
soulèvent une question pratique sur la perception de l'IE et sa mise en
oeuvre effective dans toutes ces entreprises. Cette question mérite
débat, et c'est l'objet de la discussion qui va suivre.
Section II : Discussion
Nous allons passer en revue les trois thèmes
ci-après : la capacité stratégique des leaders et leurs
limites interprétatives ; les conditions interprétatives et les
facteurs de contingence.
IV.2.1 Les capacités stratégiques des
personnes et limites perceptuelles ou interprétatives.
L'une des causes du peu de développement des pratiques
d'lE dans les différentes entreprises est sans doute à trouver
dans l'absence d'une réflexion stratégique formelle qui
caractérise les pratiques managériales d'une majorité de
ces entreprises. Or, ce qui apparaît clairement est que pour qu'une
veille soit véritablement implantée, une réflexion
stratégique plus poussée est un préalable
nécessaire (FRION, 2004) à la fois en amont du processus, et lors
de la discussion et de l'interprétation des résultats.
Les dirigeants et preneurs de décision devront
être au centre du dispositif de veille stratégique et diE.
Cependant, dans les entreprises, le dirigeant est souvent le seul concepteur de
la stratégie de sorte que cette dernière est étroitement
liée à sa personnalité (MCCARTHY, 2003). C'est sur sa
perception des changements se profilant dans son domaine d'activités que
reposent les mouvements stratégiques de l'entreprise : ceux-ci
reflètent les anticipations et interprétations que le dirigeant
se fait de ce que sera le futur. De ce fait, les bénéfices
à tirer d'une veille concurrentielle organisée
indiscrètement dépendent directement de l'intelligence
perceptuelle des dirigeants (CALLOT, 2006) et de leur capacité à
donner du sens aux données (WEICK, 1995) et faits recueillis dans le
processus de veille.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
El MABROUKI (2007) dans son étude sur les
pratiques d'IE dans sept grandes entreprises arrive à la conclusion que
la veille n'y serait qu'un simple service fonctionnel de veille
personnalisée aux décideurs1. S'appuyant sur les
travaux de DAFT et WEICK [984] qui voient l'organisation comme un
système d'interprétation et de création de sens pour
l'action (enactment), El MABROUKI constate que le groupe de veille ne passe que
peu de temps dans l'interprétation des données parce que cela
prend beaucoup de temps d'effectuer la recherche d'information. Par dans I'
ensemble des cas étudiés, la majeure partie du travail des
responsables IE est de répondre aux besoins des dirigeants en
information. Ces demandes ont un caractère d'urgence, elles
réduisent le rôle de I'IE à un service traditionnel, certes
personnalisé, de veille et donc de la seule collecte et diffusion de
l'information. Par conséquent, le véritable travail
d'interprétation et de réflexion stratégique serait
effectué de façon informelle et transversale par les
décideurs.
CARON-FASAN [2001] définit l'exploitation des signaux
faibles comme une activité conjuguée de construction de sens
créative par l'interprétation des informations collectées.
La construction de sens restant essentiellement individuelle au sens de WEICK
[995] même si ce processus est social. Les expériences peuvent
être partagées entre les différents membres de
l'organisation mais le sens et sa construction le sont beaucoup moins. Par
ailleurs, nos résultats fournissent quelques pistes d'explication sur
les raisons qui pourraient expliquer le faible taux de développement des
pratiques formelles et systématisées de veille stratégique
et d'intelligence économique observé dans les études sur
les entreprises (GROOM et DAVID, 2001)
IV.2.1.2. Conditions organisationnelles
On peut se demander si les décideurs lisent les
journaux de presse, les revues scientifiques de management, participent aux
salons, forums internationaux et s'adonnent à la lecture de
différents rapports ! Dans le cas de l'entreprise (C), la dirigeante
avouait ne lire les rapports que lorsqu'une rencontre d'évaluation
était prévue avec les auditeurs, chercheurs et experts. Pour
anecdotique que cela puisse paraître, on peut en déduire que
devant l'urgence des opérations quotidiennes, les dirigeants
d'entreprises auraient besoin de formaliser les réunions de veille, de
les inscrire formellement dans leur agenda et surtout, d'être
accompagnés dans ce processus.
Sous d'autres cieux, les grandes entreprises mettent
jusqu'à 0,50% de leur chiffre d`affaires pour soutenir l'IE (SALLES,
2003) mais ici chez nous les entreprises sont loin de vouloir consentir une
part aussi importante de leur budget à cette fin. Car leur logique est
plus orientée vers le profit que la manière de bien faire ce
profit. Cela ressort clairement quand on demande aux dirigeants qui ont
participé à cette recherche.
1 « Dans l'ensemble des cas étudiés, la
majeure partie du travail des responsables IE est de répondre aux
besoins des dirigeants en information. Ces demandes ont un caractère
d'urgence, elles réduisent le rôle de l'IE à un service
traditionnel, certes personnalisé, de veille et donc de la collecte et
diffusion de l'information. » (El MABROUKI, 2007, p.16).
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
Même s'ils sont convaincus de la valeur de l'information et
de la nécessité d'être au courant de ce qui se passe sur
leur marché, la réponse demeure qu'il y a d'autres
Priorités. De ce fait, il semble avantageux de développer des
ressources collectives susceptibles de prendre en charge une partie de l'IE.
Sur ce point, nous rejoignons Al ABDULSALAM et PATUREL [2006] lorsqu'ils
soulignent que les syndicats professionnels peuvent jouer un rôle
important dans ce domaine pour les PME.
Toutefois, si la France, l'Afrique du sud et autres pays
disposent d'ores et déjà de diverses organisations actives dans
la promotion de la veille stratégique et de l'IE, tel n'est pas le cas
en RDC où les ressources d'information sont dispersées et
correspondent à la division territoriale où il n'existe pas
encore des structures, institutions et législations et, même les
chambres de commerce et d'industrie et cabinets spécialisés en
cette matière ou même un organe fédérateur pour
faciliter le partage des ressources informationnelles.
IV.2.1.3. Facteurs de contingence
Pour la théorie de la contingence en
résumé, aucune forme organisationnelle ne prévaut en
efficacité ; il n'y a plus une seule et meilleure organisation. Une
organisation ne peut être efficace que dans la mesure où
l'ensemble des paramètres internes est compatible avec les exigences et
les contraintes de" l'environnement dans lequel elle opère. Divers types
d'organisation correspondent à des environnements différents. Les
changements qui se produisent dans l'environnement imposent donc des
changements organisationnels et la responsabilité des dirigeants sera
d'ajuster l'entreprise à son environnement tout en assurant la
cohérence interne. Plus performantes sont celles dont le modèle
d'organisation est le mieux adapté au rythme de changement des
conditions techniques et de marché.
Les environnements des entreprises sont divers tant dans leur
rythme de changement que dans le niveau de concurrence. De ce fait, on ne
gère pas une officine pharmaceutique comme on le ferait avec une
entreprise de médias, ou une entreprise de
télécommunication...les réactions des entreprises et les
besoins en information varient. A cet égard, le propos de LARIVET sur le
fait que les entreprises ayant une stratégie claire soient plus
demandeuses d'information peut nous indiquer que les entreprises faisant face
à des environnements très mouvants soient plus demandeuses
d'informations. La taille tout en ayant une influence certaine sur les
ressources dévolues à la veille ne fournit cependant pas une
relation linéaire. Il apparaît que les entreprises (A et B) sont
largement plus convaincues de la veille que certaines autres (notamment
l'entreprise de moins de 30). Par contre la situation de cette dernière
entreprise (PME3) était difficile, celle-ci faisant face à un
marché déclinant. « Dans la plupart des entreprises il n'est
pas rare qu'il n'y ait aucune personne responsable de la recherche de
l'information »FRION (2004).
Par ailleurs, L'une des raisons qui peut expliquer
également la réticence de l'entreprise, vis-à-vis de
l'intégration de l'IE, est sa faiblesse quant à l'approbation et
l'utilisation des nouvelles technologies. En effet, la fiabilité des
systèmes, à
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
l'information et les capacités intrinsèques de
l'entreprise en termes de compétences, de management et de culture sont
autant d'éléments qui définissent l'aptitude de
l'entreprise à s'affranchir de l'IE. Sous l'effet de la mondialisation
et de l'explosion des technologies de l'information et de la communication, en
particulier de l'Internet et de la téléphonie mobile, les
entreprises sont désormais confrontées à une information
surabondante. Face à cette situation, les entreprises sont
amenées à intégrer, peu à peu, les concepts de I'
intelligence économique (IE) dans leur stratégie
générale.
Derrière le concept quelque peu abstrait de
l'intelligence économique, se cache une réalité toute
simple : pour rester compétitives (innover, produire). En effet,
l'environnement des entreprises l'ont complètement changé ;
l'information est devenue une matière essentielle au bon fonctionnement
de l'entreprise. Les entreprises l'ont aujourd'hui bien compris.
Mais la démarche est encore loin d'être
formalisée et intégrée dans la réflexion
stratégique. C'est à cette hauteur que les NTIC offriraient
actuellement des perspectives démultipliées d'accès
à une information fiabilisée et bien élaborée.
Cependant, faire de l'intelligence économique ne se résume pas
simplement à se procurer des outils et du matériel technologique
de pointe mais implique une mise en oeuvre d'une démarche bien
pensée qui, de ce fait, peut paraître un facteur de succès
pour l'IE. Ce qui nous pousse à proposer un cadre logique applicable
dans nos entreprises pour faire face à cette nécessité.
IV.2.2. Esquisse d'une démarche de mise en
oeuvre.
IV.2.2.1. Questions
préalables
Avant de mettre en place un système de veille, il faut
s'interroger sur :
- Les enjeux d'un système de veille pour l'entreprise ?
son utilité ?
- Le type d'information qui va falloir prendre en compte dans ce
système ? - Comment organiser le système de surveillance ?
- Cibler le domaine d'activité à surveillance ?
- Sélectionner les outils permettant de rechercher, de
collecter de trier et de diffuser l'information ?
- Comment sélectionner l'information : fraîcheur,
pertinence, exhaustivité - Choix d'une stratégie de diffusion
rapide de ces informations ?
- A combien ce système de veille reviendra : coût
actuel, gains futurs ? et ce, dans une optique de :
- Prendre des décisions avec une meilleure
sécurité.
- Prévoir, surveiller et anticiper les changements
à venir sans se surprendre par les changements technologiques ou autres
: l'entreprise doit appréhender les menaces ou les opportunités
de son marché.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
- Evaluer objectivement sa position compétitive actuelle
et future face à ses concurrents.
- Augmenter son profit en vendant mieux et plus efficacement
ses produits.
Développer de nouveaux produits et se positionner sur de
nouveaux marchés.
- Avoir une meilleure vision et perspective des actions actuelles
et futures des
concurrents, et prévoir ainsi leurs intentions.
- Améliorer, développer et élargir
l'ensemble des activités de l'entreprise.
IV. 2.2.2. Comment procéder
Il existe plusieurs méthodes pour mettre en place une
culture d'IE. Tout est affaire d'adaptation à la structure et aux
réalités de l'entreprise. Voici quelques exemples :
- Certaines entreprises pourront proposer des remerciements
plus ou moins honorifiques pour les informations de valeurs qui seront
remontées par des collaborateurs. D'autres vont institutionnaliser des
remontées d'information hebdomadaire.
- Favoriser l'analyse n'est pas aisé. La mise en place
sur l'Internet d'espaces collaboratifs peut aider. Surtout si cela s'accompagne
de la création de communautés de pratique, par métier et
par projet.
- Dans le domaine de la sécurisation, un ancien
directeur général d'une grande société raconte
l'anecdote suivante : quelques-uns de ses directeurs avaient la fâcheuse
manie de laisser traîner des dossiers sur leurs bureaux. Il a
ramassé un soir tout ce qu'il a trouvé ! On imagine la suite !
- En général, dans les entreprises où la
culture IE est bien implantée, on retrouve souvent au poste d'animateur
de I'IE un homme ou une femme dévoué à cette cause :
Ce sera un manager qui ne compte pas son temps, qui a une
forte empathie, un réel plaisir à partager et qui connaît
très bien les rouages et organigrammes informels. L'IE ne s'impose pas,
mais se formalise. Concurrence, marchés, fournisseurs, normes, lois,
technologies, savoir faire stratégiques sont les préoccupations
quotidiennes des chefs d'entreprise dans un monde complexe, international et
bruyant.
Identifier d'éventuelles menaces et surtout
déceler les opportunités doivent faire partie d'une
démarche organisée, structurée, et en partie d'une
démarche organisée, structure, et en partie automatisée.
Par une veille stratégie pensée et planifiée, les
dirigeants des entreprises seront mieux à même de choisir les
meilleures stratégies et de réduire les risques liés
à l'incertitude ».
- Cette démarche est proposée à
l'attention de toute catégorie d'entreprises (grandes, moyenne ou
petites) dans l'esprit de :
- Stimuler l'attractivité des logiques d'intelligence
économique auprès des entreprises : valeur ajoutée,
opportunité d'emplois, apport : développer de nouveaux produits,
analyser la concurrence pour devenir plus performants,
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
prendre des décisions facilement, mieux vendre (ou se
vendre), obtenir un avantage compétitif, se défendre et à
attaquer (guerre économique),
- Initiatives favorisant la stimulation de la demande,
- Levier favorisant la pratique (alliances, partenariats,
projets, culture), - Augmenter la notoriété des pratiques
auprès des entreprises,
- Pérenniser les actions des conférences de
sensibilisation, formation des
spécialistes, formations intra et sur mesure,
création d'outils spécifiques, mise en place des plateformes
d'e-learning, e-potentiality et business intelligence, accompagnement sur
mesure, échanges d'expériences...
Pour opérationnaliser cette démarche, nous
retenons quelques axes pour atteindre tous ces objectifs qui peuvent faire
l'objet d'un projet, nous citons : l'étude prospective, la
sensibilisation, la formation, l'initiation, l'accompagnement
opérationnel (sur mesure). Le plan d'action, développé
ci-après, s'engage vigoureusement dans un processus d'information et
d'initiation et permet un relais rapide avec tous les secteurs privé et
publique qualifiés.
Le tout devra être formulé clairement dans un cadre
logique ou projet qui peut être ainsi articulé :
IV.2.2.3. Axes du projet
a. Etude prospective
Par des veilles généralisées,
définir le contour du territoire, cartographier les cibles, inventorier
les acteurs en présence, articuler les axes du projet en cours (à
connotation TIC ou de développement durable), recueillir les besoins en
information stratégique d'autres entreprises, inventorier les projets et
les initiatives créatrices de valeur ajoutée notamment en terme
de création d'emplois et de nouvelles richesses. Valider
l'opportunité du projet (formulaires, contacts personnalisés).
b. Sensibilisation
Par un cycle de conférences-débats et
d'exposés mis en place en direction du monde économique
(notamment PME), de l'enseignement et d'autres institutions. Ces débats
s'appuient sur les réseaux existant et permettant, avec des outils
pédagogiques adaptés, un repérage par chacun des contours
et des logiques modernes de l'IE.
c. Formation
- La formation des dirigeants et cadres supérieurs
d'entreprises (constituées dans un club stratégique) aux
pratiques défensives/offensives à caractère IE (menaces et
parades, opportunités d'affaires à saisir et stratégies
d'influence), sécurisation des flux et des systèmes, mise en
place des plate-forme pull/push, d'e-learning et business intelligence par des
partenariats multiples,
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
- L'intégration d'un module dans la formation de nouvelles
revues avec accent sur les aspects pragmatiques et opérationnels.
d. Accompagnement
A l'aide de deux opérations à effets
complémentaires : - Collectif (réunion à
thème interentreprises)
De nature de permettre, elles réunissent des
participants (notamment des entreprises) intéressés par la
démarche et qui souhaitent vérifier au travers d'exposés
exemplaires, les écueils et les limites de la mise en oeuvre de l'IE. Un
nombre minimum des réunions rassemblant des responsables et cadres
d'entreprises seront mises en place. Elles seront centrées sur des
études de cas réels avec témoignage des entreprises
déjà engagées dans le processus étudié.
- Individualisé (formation intra
entreprise)
Il s'agit de permettre aux entreprises volontaires
d'effectuer un choix argumenté d'engagement individuel dans une
démarche l'IE en connaissance des enjeux, sous forme d'un
séminaire organisé en interne, de préférence
discontinus (initiation, à vocation expérimentale, confiée
à des spécialistes selon un cahier des charges précis). La
mise en oeuvre de l'approche pourrait alors être relayée par le
secteur du conseil privé dans ses composantes TIC, GPI (groupe de projet
information) ou FO (formation aux outils de veille collective).
e. Accompagnement opérationnel sur
mesure
Par la mise en place de clubs d'entreprises GPS (groupes de
projets stratégiques) qui rassemblent des participants effectivement
engagés dans une démarche. Ces clubs bénéficient
d'une animation qualifiée et opérationnelle (méthodologie,
sources techniques, juridiques, économiques, savoir-faire, outils). La
mise en oeuvre et l'utilisation des processus stratégiques
d'anticipation montrent la valeur ajoutée créée au sein
des clubs comme garantie de leur pérennisation en environnement
privé. Pour faciliter les échanges et mieux cibler les actions,
ce club sera subdivisé par la suite en mini clubs sectoriels ou formels
en fonction de la culture des participants et leurs objectifs.
f. Moyens à consacrer au projet.
Les moyens seront affectés en fonction d'ampleur des
projets retenus et du degré d'engagement des acteurs. Toutefois il
convient de prendre en compte :
- les volets sensibilisation, formation, accompagnement
opérationnel, une éventuelle participation aux colloques à
dimension (inter) nationale, les recherches pour la création d'outils
spécifiques
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
- les actions spécifiques : réunion à
thème, clubs, évaluations en différé et bilans, -
le dispositif du plan de communication,
- les frais d'exploitations et l'investissement matériel
(équipements informatiques notamment logiciels, licences),
- les frais de fonctionnement (structure, personnel)
Malheureusement la multiplicité des financements constitue une
difficulté majeure et amène parfois à faire du palliatif
voire à autoriser le déploiement des projets, non retenus, par
lobbying local.
IV.2.2.4.Cadre de suivi du projet
a. Une étude préliminaire
(prospective)
Assuré par un cabinet (ou) des consultants
indépendant externes à l'entreprise, le rapport d'expertise doit
mettre en évidence la nature des dispositifs existants en matière
d'IE dans l'environnement concerné. Les observations et les constats
énoncés doivent éclairer les décideurs sur les
expérimentations à établir, les partenariats
nécessaires à la réussite du projet et les moyens à
y consacrer.
b. Une démarche expérimentale
La démarche qui devra être menée dans une
entreprise aura premièrement vocation d'expérimentation. Les axes
« prospective - sensibilisation - formation - accompagnement » sont
le pré requis limité mais nécessaire à une
appropriation progressive des logiques d'IE par le tissu de la démarche
d'intégration d'IE intervenant en précurseur et appui d'une
dynamique entrepreneuriale dont elle souhaite en donner du sens.
c. Un pilotage effectif
Le travail d'un secrétariat exécutif doit
être constitue d'une équipe des spécialistes et doit
constituer un facteur de cohérence et de suivi des actions
décidées. Un ensemble de rapports d'états, de rapproches
futures pour constituer, l'une des références de diffusion des
concepts et des pratiques de l'entreprise. La démarche pourra être
enrichie par des enseignements et les inhérents des changements de
stratégie au regard des échecs constatés ou d'une
évolution des mentalités (généralement en retrait
par rapport aux ambitions affichées).
IV.2.2.5. Terme de conduite du
projet
La conduite du projet (où va-t-on ?) et
l'élaboration de son tableau de bord implique un repérage
préalable des étapes à atteindre : les moments où
seront mis en évidence les résultats attendus et les
résultats constatés (où en est-on ?).Cette
appréciation continue qui ne prétend pas être une
évaluation globale sera effective selon plusieurs axes de suivi ; elle
demandera la mise en oeuvre de plusieurs tableaux
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
d'indicateurs, constats d'une réflexion d'actions
correctives éventuelles à mettre en oeuvre.
1. Etapes principales - Constat du
démarrage des actions liées au projet,
- Constats, analyses et actions correctives,
- Analyses et résultats partiels des actions
engagées,
- Evaluation finale.
2. Axes de travail
- Suivre et communiquer sur l'avancement général
du projet,
- Contenir les engagements dans le cadre du budget initial,
- Identifier les écarts recueillis pour définir
les actions correctives à mettre en oeuvre.
-
3. Tableaux généraux
d'indicateurs.
Etablis et communiqués aux intéressés
à chaque étape, les tableaux d'indicateurs mettent en
évidence les écarts qui rendent compte des résultats
obtenus :
1. Des indicateurs de situation et d'avancement reprennent
les objectifs contenus dans le projet - résultat prévus en
quantifiant les effets obtenus/résultats constituent une étape
précise.
2. Des indicateurs de gestion établissent les engagements
financiers réalisés à une date prévue et se
rapportant aux lignes budgétaires définies dans le projet.
3. Des indicateurs d'activités précisent les
résultats intermédiaires obtenus et des développements
prévus ou parfois non prévus, issus de la mise en oeuvre
progressive du projet ; par exemple, le nombre d'entreprises engagées
dans le club d'entreprises.
4. Tableau de bord
Pour être efficace, le tableau de bord doit être
lisible, pratique à utiliser et compréhensible par tous les
acteurs et partenaires. Le tableau de bord n'a pas pour vocation de se
substituer à une évaluation finale mais en constitue
néanmoins l'un des apports : il complète ici le
résumé du projet énoncé. Le suivi du projet par
l'Etat, les services de suivi, les composantes du projet et la
nécessité exprimée par le comité de pilotage
demandent une grille de lecture collective à interprétation
aisée. Son examen régulier s'enrichira des contributions des uns
et des autres. Le projet bénéficiera d'un tableau de bord qui
doit répondre à ces contraintes. Pour cela, il faut éviter
l'exhaustivité des chiffres, les mesures et indicateurs existants pour
se centrer sur l'essentiel et ainsi répondre aux questions :
- Où sommes-nous ?
- Où va-t-on ?
- Quelles actions correctives à mettre en oeuvre ?
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
CONCLUSION
Notre étude a porté sur l'intégration de
l'intelligence économique dans les pratiques managériales des
entreprises congolaises. Les objectifs spécifiques formulés
à ce sujet étaient :
1°. Mettre en exergue l'intelligence économique dans
les entreprises congolaises ;
2°. Faire un diagnostic des situations, des faits et des
besoins informationnels pour analyser et situer le rôle de l'information
stratégique dans leurs processus décisionnels ;
3°. Sensibiliser le monde congolais des affaires à
l'appropriation de cette démarche d'intelligence collective dans tous
ses aspects stratégiques, tactiques et opérationnels ;
4°. Fournir aux entreprises locales un cadre logique de
référence, un habitat de l'IE prenant en compte le contexte
environnemental et les réalités socioculturelles.
Cependant, la problématique de notre recherche reposait
sur les deux hypothèses ci-après :
1. Telles qu'elles fonctionnent, se structurent et
s'organisent présentement, les entreprises congolaises ne parviennent
pas encore à s'adapter à la dynamique changeante de leur
environnement...
2. Plus les dirigeants de toutes ces entreprises n'ont pas
une connaissance parfaite du concept d'IE et ne maîtrisent pas ses enjeux
et son importance pour redynamiser leurs entreprises.
Notre cadre de recherche est d'orientation qualitative et de
postulat épistémologique interprétatif. Il est
constitué de quatre cas d'entreprises basées à Kinshasa et
prises occasionnellement. En vue d'atteindre les objectifs et vérifier
nos hypothèses, nous avons recouru à la méthode MEDESSIIE
opérationnalisée par les techniques documentaires, d'observation
et d'entrevue.
Ainsi, notre présente recherche débouche sur des
résultats un peu mitigés : + De manière
générale, les quatre entreprises impliquées dans cette
recherche ne sont pas encore assez outillées en matière de
renseignement économique quoiqu'elles soient toutes au coeur
de la guerre économique mondiale, où les
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
entreprises devraient normalement constituer le premier champ
d'application de l'IE et un maillage offensif pour l'économie nationale
;
+ Certains dirigeants connaissent déjà l'IE et
tentent d'étudier l'opportunité et la faisabilité d'un tel
dispositif managérial dans leurs entreprises respectives, à
l'instar des entreprises A et B, tandis que les deux autres, tout comme la
plupart d'entreprises congolaises, n'ont pas encore saisi la portée
stratégique de cette démarche . Cela s'explique par le fait que
le contexte local dans lequel elles évoluent ainsi que leur comportement
organisationnel, leurs ressources et compétences ne savent pas encore
suivre le rythme de développement effréné des NTIC et
leurs besoins en terme d'information stratégique.
+ Nous trouvons aussi que les entreprises A et B se
démarquent un peu de la tendance générale par leurs
réflexions et visions stratégiques, et sont les plus propices
à un haut degré d'intégration de l'IE vu leurs
capacités de résolution des problèmes, leurs dispositifs
marketing, leur esprit de créativité et d'imagination, leur
hargne de vaincre et de conquérir, leur capacité de
compréhension de problème. Les deux autres entreprises ont
toutefois saisi le bien fondé de notre recherche.
Ainsi donc, dans ce travail, nous avons répondu
à notre question de recherche. En plus de la vérification de nos
hypothèses et de la cohérence de notre modèle conceptuel,
les résultats empiriques soulignent que l'application de l'IE à
une entreprise congolaise est justifiée. Nous ne prétendons pas
définir complètement le concept d'IE dans le milieu congolais des
entreprises, c'est un concept en évolution qui finalement fait
émerger plusieurs éléments :
· L'intelligence ne s'applique pas seulement à un
individu mais également à une organisation et un collectif
(groupe). La revue de la littérature abordée
précédemment a permis d'apporter un éclairage suffisant
sur ce point ;
· Dans le collectif, l'intelligence s'inscrit dans un
paradigme de complexité avec pour corollaires : la
créativité, la collaboration et l'interaction entre les hommes
;
· Mais dans l'organisation, l'intelligence est
sensée inverser toutes les fonctions et activités de
l'entreprise, la mettre en état de veille permanente, à
l'écoute prospective de l'environnement pour y déceler ou capter
tous signaux faibles qui s'y produisent.
Outre le volet intelligence, notre étude a aussi
révélé que les pratiques managériales
diffèrent selon les institutions, selon le contexte dans lequel
celles-ci
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
évoluent, selon leur choix stratégiques qui
sont plus ou moins ouverts et conditionnés par des marges de manoeuvre
elles-mêmes variables. Il s'avère qu'on ne gère pas de la
même façon une chaîne des supermarchés, une ONG, une
université, un hôpital, un institut financier, un
pétrolier, un agroalimentaire, une brassicole... cette diversité
se traduit par des options elles-mêmes très variées dans
l'organisation et le management des institutions concernées.
Sur ce, notre étude des cas a établi un chemin
pour intégrer l'IE dans les pratiques de management des entreprises
congolaises quelque soit leur taille. Elle a aussi pu établir la
création de la valeur ajoutée avec l'IE dans le cadre d'un
management proactif.
L'analyse des données du terrain a permis de mettre en
évidence les évolutions contractées de l'intelligence dans
ces quelques entreprises sous étude. L'étude a pu
démontrer que les vecteurs de l'enrichissement du tissu industriel local
sont le traitement intelligent de l'information conjuguée avec la
volonté politique de mise en valeur des pratiques innovantes. C'est
déjà un préalable majeur à toute pratique de
l'IE.
C'est ainsi qu'à l'heure où chacun s'accorde
à reconnaître le rôle majeur que peut jouer toutes les
entreprises locales, notamment les PME dans la création des emplois et
des richesses, ainsi que la recherche des voies et moyens pour amortir ou
juguler l'actuelle crise économique et financière, il
était important de montrer comment toutes ces forces économiques
de notre pays peuvent s'organiser pour faire de l'information un instrument de
développement économique et de défense des
intérêts vitaux, d'une part et de l'autre, rappeler aux
entrepreneurs et managers congolais que ce n'était plus le temps de
s'obstiner à conduire les entreprises selon les lois mortes. La
réussite d'une telle démarche doit passer par
l'appréhension de la question de surveillance environnementale.
Dans ce contexte, l'entreprise congolaise doit
considérer l'information
comme :
- Un capital qui a une valeur économique évaluable
et valorisable ;
- Une nouvelle ressource stratégique visant
l'amélioration de l'image et la productivité ;
- Un facteur de stabilité dans un environnement
concurrentiel instable et dynamique pouvant apporter à l'entreprise un
avantage concurrentiel décisif.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
La création, la gestion et le partage d'informations,
s'inscrit désormais comme valeurs stratégiques dans la
réalité de l'entreprise et ne doivent plus être
réduits à une diversification voire une simple mise en place des
TIC, mais de faire l'objet d'un programme, à long ou moyen terme, d'un
changement de vision culturelle qui part d'une volonté, qui passe par
une bonne lecture des faits et une analyse de la nature même du savoir et
du savoir-faire, et qui aboutit à la mise en oeuvre d'outils
(méthodologiques, informatiques ou organisationnels) adaptés dont
la complexité est inhérente.
Pour ce faire, seule une vision globale pourra amener les
dirigeants à gérer l'information stratégique par une
définition d'objectifs (de type managérial ou stratégique)
articulé autour de 3 points clés :
· Capitaliser : savoir d'où l'on vient, où
l'on est, pour mieux savoir où l'on va ;
· Partager : passer de l'intelligence individuelle à
l'intelligence collective puis à l'intelligence économique ;
· Créer : innover pour survivre et se maintenir.
En pratiquant l'IE, l'entreprise se donne les moyens
d'appréhender son environnement : les stratégies de ses
concurrents, les tendances des marchés à venir, les dynamiques
territoriales, les pratiques locales et internationales... Au-delà des
décisions stratégiques, elle concerne l'ensemble d'acteurs de
l'entreprise à qui elle permet d'identifier et de minimiser les risques
commerciaux, financiers, juridiques, industriels, altération de l'image,
attaques au niveau de fournisseurs, fuite des cerveaux, fausses informations,
rumeurs, offres d'emploi fictives, tentatives d'intrusions dans le
système d'information... or, les entreprises congolaises, et les quatre
sous étude en particulier, sont toutes confrontées au quotidien
à ces risques réels. Il en va aussi de la sécurité
économique car tout ce qui fait la recherche et la valeur d'une
organisation doit rester inconnue pour ses concurrents avérés
potentiels.
En somme, l'entreprise congolaise a tout intérêt
à réaliser une recherche approfondie sur les approches
existantes, et notamment pratiquées par ses concurrents. Veiller est,
à nos jours, devenu un métier et une obligation
managériale et l'intelligence économique, elle, une posture
générale de l'entreprise et une condition humaine et
organisationnelle pour survivre et se développer. Il ne s'agit pas de
métamorphoser complètement les entreprises en organisations de
renseignement mais il existe toutefois un seuil minimal de veille en dessous
duquel l'entreprise menace sa compétitivité. La démarche
d'IE que nous préconisons pour les entreprises locales reconnaît
d'emblée que le pilotage stratégique des entreprises passe par
une approche interdisciplinaire où les regards croisés sur
l'information utile à la prise de décision
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
ouvrent une brèche dans le décloisonnement
disciplinaire qui semble propice au développement de l'IE et du
management stratégique qui soient véritablement adaptés
aux réalités des entreprises et à leurs besoins
informationnels.
L'apport de l'IE au management stratégique
réside donc, d'abord, dans la prise en compte de la valeur d'usage
d'information participant à l'élaboration des connaissances.
L'entreprise engage ainsi une relation nouvelle avec son environnement.
Celui-ci intervient en tant que composante active de la stratégie et non
comme un facteur externe. La performance de la firme réside alors dans
sa capacité non pas à s'adapter aux transformations de son
environnement, mais à considérer ces changements comme variable
dynamique de sa propre évolution. Ensuite, l'intégration d'une
démarche d'IE au sein du management telle que nous la
préconisons, accorde toute son importance à la nécessaire
coordination des activités tant internes qu'externes des entreprises
congolaises. La qualité de cette coordination constitue aujourd'hui l'un
des principaux déterminants de la compétitivité,
dès lors que l'entreprise n'est plus pensée comme une simple
fonction de production isolée de son contexte, mais comme lieu de
création collective des richesses, émergeant, pour une large
part, de l'apprentissage réalisé dans le cours de
l'activité économique. Raison pour laquelle nous la
considérons l'IE comme la plus grande affaire du 21e siècle.
Toutefois, la démarche ne peut aboutir dans l'essentiel
de sa mise en oeuvre sans l'implication de la haute direction. Comme toute
démarche qui se propose d'organiser l'entreprise sur de nouveaux modes
et bases de management ou de gestion, elle doit faire l'objet d'une
sensibilisation de l'ensemble des collaborateurs de l'organisation. Ce qui nous
pousse à faire quelques recommandations :
A. A l'Etat congolais
· Dans un premier temps, l'Etat et tous les
dirigeants politiques doivent comprendre la portée de l'intelligence
économique et penser à mettre en place un cadre juridique et
législatif créant un organe sensé oeuvrer pour la mise en
concurrence de toutes les entreprises quelque soit leur taille et leur secteur
d'activités. Ce cadre définirait une politique nationale
d'intelligence économique qui corroborerait les idées de Didier
MUMENGI et d'autres chercheurs du domaine qui pensent que l'IE peut relancer
les entreprises congolaises. Un tel cadre permettrait à l'Etat
d'accompagner les acteurs économiques et sociaux dans les adaptations
nécessaires par rapport au nouvel environnement économique et
technologique. Cette position peut se traduire en un programme des services aux
entreprises qui devra s'inscrire dans la durée sous forme d'une
démarche progressive avec comme objectif principal : mobiliser le plus
grand nombre d'acteurs et coordonner toutes les actions de
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
développement économiques autour de
l'information stratégique destinée à la prise de
décision.
Cette recommandation est une contribution résolutive
aux besoins des entreprises locales, conséquemment les PME/PMI en
matière de découverte, de compréhension et d'appropriation
des méthodes et outils de l'IE et du management stratégique. Par
ce mécanisme, les entreprises pourront refaire leur retard en cette
matière, puis acquérir de la technicité, de la performance
et du dynamisme. Par principe préférable, il incombe à
l'Etat de s'investir à fond pour travailler avec toutes les entreprises
à partir de leurs besoins en information et à partir des
situations vécues et actuelles. L'approche privilégiée
serait la sensibilisation d'abord, puis travaillé sur les processus
d'apprentissage individuel et collectif dans une optique des finalités
opérationnelles. Concrètement, la voie à retenir est
d'aller au contact des entreprises, de les associer sur un cas précis
à valeur démonstrative, les inscrire dans une logique de
réseau et leur transmettre au final un savoir - faire et des outils
méthodologiques leur permettant de mieux structurer leurs
démarches d'intégration de l'IE et leurs systèmes
d'information stratégique.
C'est une initiative qui met en exergue l'intérêt
national et le patriotisme économique mais permettant aux acteurs
économiques d'avoir des marges pour se battre convenablement sur un
marché international mondialisé. C'est un exercice qui
nécessite une concentration et une coopération entre les acteurs
économiques, les ministères impliqués et tous les organes
vitaux de la nation. Cela rendrait tous les acteurs responsables de la
réussite de leurs entreprises et valoriserait les nouvelles
méthodes de management et d'organisation des entreprises. Le
mécanisme et tellement intelligent qu'il ne pourrait pas poser de
problèmes aux entreprises (grandes, moyennes ou petites) du fait de la
légèreté de leurs structures. Mais ceci ne peut produire
d'effets que si une politique de sensibilisation sur les intérêts
stratégiques de la nation est mise en place en amont, dont les cibles
principales seraient la société civile, les étudiants, les
jeunes cadres, les entrepreneurs et les agents de l'Etat pour une meilleure
motivation et implication dans la démarche de l'IE. Le
développement économique global ne peut se faire à nos
jours qu'à travers une interaction et une synergie de tous ces
acteurs.
B. Aux établissements d'enseignement
supérieur et universitaire
En second lieu, nous pensons que l'université et les
grandes écoles devraient accompagner l'Etat et les entreprises dans
cette démarche intelligente capable de remettre sur orbite la machine
économique nationale. Raison pour laquelle nous recommandons la mise en
place des programmes de formation intégralement consacrés
à l'IE. Ces programmes contiendraient des modules sur des
thématiques variées cernant les contours de l'IE et des concepts
voisins à l'instar du référentiel français de
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
formation en IE. Car une des raisons pour lesquelles l'IE
n'est pas entrée dans les entreprises congolaises est qu'elle est fait
l'objet d'une approche très élitiste et abstraite. Cette question
peut être abordée dès le premier cycle de formation
universitaire en s'inspirant du modèle incrémental proposé
par Franck BULINGE. Ce qui permettra une adéquation et une
cohérence entre la formation universitaire et les besoins des
organisations.
Ainsi, il serait souhaitable que la faculté de
Psychologie et des Sciences de l'Education puisse s'en inspirer pour adapter le
programme du Département de Gestion des Entreprises et Organisation du
Travail à cette exigence. Pour ce faire, les étudiants qui auront
bénéficié de cette formation seront, une fois dans la vie
active, autant des « caisses de résonance » pour diffusion
d'une culture d'IE dans leurs organisations. C'est à cette hauteur que
l'Université pourra aider l'Etat et les entreprises à
réussir l'intégration d'un dispositif d'IE reposant sur des
compétences avérées en information, en stratégie de
développement, en management stratégique et en lobbying.
Ce travail est une contribution parmi tant d'autres qui, nous
l'espérons, viendront enrichir à l'avenir cette dynamique en
marche. Cette recherche aboutit à la légitimité de
l'intelligence économique en Sciences de Gestion, cependant, nous avons
le sentiment certain de n'avoir fait qu'un bout utile, mais surtout de
n'être qu'au début de nouvelles perspectives managériales
qui sont ouvertes en ce début de ce 21ème
siècle qui est plus, à notre avis, celui de la culture de
l'intelligence des hommes et des organisations avec leur environnement.
Ce n'est qu'une oeuvre humaine, elle est perfectible car elle
ne peut manquer des faiblesses et des limites. Nous restons ouverts aux
critiques constructives qui puissent nous permettre de tenter de nous parfaire
à la prochaine. Pour finir, nous exhortons tous nos lecteurs d'oser avec
l'IE dans leurs entreprises. C'est d'abord une question de volonté, de
vision, d'intelligence, de stratégie délibérée en
la matière mais qui exige un peu de moyens, plus d'attention et un
minimum des structures.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
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Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
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Table des matières
Reflexions...........................................................................................................................i
Dédicace............................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS.............................................................................................................iii
Liste des Sigles et
Abréviations.........................................................
......... ................iv
Liste des Tableaux et
Figures...................................................... ...............
................v
Introduction Générale 1
1- Problématique 7
2- Hypothèses de l'étude 10
3- Objectifs Visés 11
4- Choix Et Intérêt Du Sujet 11
5- Délimitation Du Sujet 12
6- Approche Méthodologique de la Recherche 12
6- Subdivision de l'étude 13
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL 15
Section I : clarification des mots-clés 15
I.1.1. Information 15
I.1.2 Connaissance 17
I.1.3. Stratégie 18
I.1.3. Intelligence 20
I.1.5 La Mondialisation 22
Section II : Elucidation Des Variables 24
I.2.1. L'intelligence économique 25
I.2.1.1. Définitions 25
I.2.1.2. Historique et évolution récente
27
I.2.2. Pratiques managériales 31
I.2.2.1. Histoire du management 31
I.2.2.2 Approche de la Dynamique des Structures 34
CHAPITRE II : FONDEMENTS THEORIQUES ET
STRATEGIQUES DE L'IE. 35
Section I : Fondements et modalités pratiques de L'IE
35
II.1.1 Les Fondements de l'IE 35
II.1.1.1. Quelques postulats théoriques 35
II.1.1.2. Le cycle de renseignement. 36
II.1.1.3. Le cycle d'intelligence des sources ouvertes.
38
II.1.2. Le dispositif de l'IE. 39
II.1.2.1. Les composantes de l'IE. 40
II.1.2.2. Le fonctionnement du dispositif IE 45
II.1.3. Objectifs et enjeux de l'IE 47
II.1.4. Approches connexes. 48
Section II : Management stratégique. 53
I.2.1. Notions 53
II.2.2. Processus de management stratégique 54
II.2.3. Management stratégique dans l'environnement
Technologique 56
Section 3Ó Les Entreprises Africaines Face a L'IE
58
I.3.1. Contexte socio- économique 58
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
II.3.2 culture et comportement organisationnels. 59
II.3.3. Intelligence Economique en Afrique. 60
II.3.3.1. Travaux de recherche Ó
Thèses, Mémoires, Publications scientifiques sur l'IE
en
Afrique. 60
II.3.3.2. Le cas de l'Afrique du Sud. 61
II.3.3.3 Réflexions sur l'intégration de l'IE
en RDC 62
CHAPITRE III : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE 65
Section I : Démarche Méthodologique 65
III.1.1. Contexte de l'étude 65
III.1.2. Démarche méthodologique 66
III.1.2.1. le design de la recherche 66
III.1.2.2. Les processus de collecte des données
67
III.1.2.3. Le processus de traitement des données
69
III.1.2.5. La restitution des cas 70
Section 2 : Méthodes Et Techniques Empruntées
72
III.2.1. Aspects définitionnels 72
III.2.2. Description des méthodes et techniques 74
III.2.2.1. La Méthode MEDESSIE 74
III.2.3. La technique documentaire 76
III.2.4. L'interview 77
III.2.5. L'observation participante 77
III.2.3. Présentation de l'instrument de travail 78
III.2.3.3. Ambiance lors des entretiens 79
III.2.3.4. Pourquoi une étude qualitative ? 79
III.2.3.5 Difficultés Rencontrées 80
Section 3 : Présentation du Terrain d'étude
81
III.2.1. La MARSAVCO 81
A. Bulletin Signalétique 81
3. Historique 82
III.2.2. LA BRALIMA 83
II.2.3. LA COHYDRO 85
III.2.4. LA SOFIDE 86
CHAPITRE IV : RESULTATS et DISCUSSION 88
Section I : Présentation, Analyse et
Interprétation des Résultats 88
IV.1.1. Présentation des résultats 88
IV.1.1.1. Premier cas : entreprise (a) 88
VI.1.1.2. Deuxième cas : entreprise (b) 92
VI.1.1.3. Troisième cas : entreprise(c) 95
Iv.1.1.4. Quatrième cas : entreprise (d) 98
IV.1.2. Analyse et Interprétation globales des
résultats 104
Section II : Discussion 109
IV.2.1 La Capacités Stratégiques Des Personnes Et
Limites Perceptuelles ou
Interprétatives 109
IV.2.1.2. Conditions organisationnelles 110
IV.2.1.3. Facteurs de contingence 111
IV.2.2. Esquisse d'une démarche de mise en oeuvre. 112
IV.2.2.1. Questions préalables 112
IV. 2.2.2. Comment procéder 113
IV.2.2.3. Axes du projet 114
IV.2.2.4.Cadre de suivi du projet 116
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
IV.2.2.5. Terme de conduite du projet 116
CONCLUSION 118
BIBLIOGRAPHIE 125
I. Ouvrages et Articles 125
2. Presse et divers 132
3. Webographie 132
Table des matières 133
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