PARTIE II : SITUATION
1. Le contexte international : le réchauffement
climatique, une situation alarmante...
Le résumé à l?intention des
décideurs du 4ème rapport du GIEC (Groupe d'experts
intergouvernemental sur l?évolution du climat) s?ouvre ainsi :
« Le réchauffement du système
climatique est sans équivoque. On note déjà, à
l'échelle du globe, une hausse des températures moyennes de
l'atmosphère et des océans, une fonte
massive de la neige et de la glace et une
élévation de niveau des mers ».*
Depuis 20 ans, la communauté scientifique tire la
sonnette d?alarme et cherche à mobiliser les Etats et autres acteurs
pour relever ce défi du siècle. Au 20 ème siècle,
la température a augmenté de 0,74°C, des impacts
constatés sur tout le globe. Coupables : les émissions de GES,
qui ont augmenté de 70% depuis 1970. Les travaux scientifiques
récents montrent l?extrême urgence et la vigueur avec laquelle
nous devront agir. Le GIEC recommande de contenir le réchauffement
à +2°C, ce qui veut dire diviser les émissions mondiales
d?un facteur 2 à 6, le plus rapidement possible.
Il considère que les technologies actuelles permettent de
relever ce challenge. Aussi, l?instauration d?un prix carbone serait-elle,
nécessaire.
La France a pris des engagements déclinant les
orientations internationales : les collectivités locales s?engagent
progressivement depuis 2004 dans les démarches volontaires de
réduction de leurs émissions de GES à travers des plans
climat-énergie territoriaux.
Très récemment le projet de loi dit «
Grenelle de l?environnement » fixe un cadre, intégrant la lutte
contre le changement climatique en France. Il prévoit notamment, dans sa
version présentée au conseil des ministres de janvier 2009,
l?adoption obligatoire d?un plan territorial pour le climat d?ici le 31
décembre 2012 pour les départements, les communautés
urbaines, les communautés d?agglomération et les communes ou
communautés de communes de plus de 50 000 habitants, ainsi que pour les
régions, si elles ne l?ont pas encore intégré dans le
schéma régional du climat, de l?air et de l?énergie.
2. Les engagements du Grand Lyon en matière de
développement durable: l'aspect climatique
Partant du constat que les conséquences sociales,
économiques et environnementales du changement climatiques impacteront
particulièrement les villes, certaines agglomérations, dont le
Grand Lyon ont réalisé des travaux spécifiques sur le
climat. En 2007, le Grand Lyon adopte la seconde version de son agenda 21 dont
25% des axes concernent la lutte contre le changement climatique. Sa politique
énergie tourne autour de la définition et de la mise en oeuvre
d?une stratégie énergétique visant la
sobriété, l?efficacité, le développement des
énergies renouvelables tout en assurant son développement
économique, un équilibre social et une valorisation
environnementale.
Les objectifs de cette politique à l?horizon 2020, est de
diminuer de 20% les émissions de GES, la consommation d?énergie
et d?augmenter de 20% les énergies renouvelables.
1 * D'après le Rapport
d'évaluation 2007 du GIEC.
3. Vers une gestion durable des espaces verts
lyonnais...
Pour suivre le pas et répondre aux exigences
croissantes de la population en matière de cadre de vie ainsi qu?aux
grandes orientations dictées par le Grenelle de l?Environnement, la DEV
de la Ville de Lyon affiche depuis quelques années, sous le nom de
« gestion évolutive durable ", une politique de gestion des espaces
verts qui se veut respectueuse de
l?environnement. Des applications concrètes permettent
d?illustrer cette démarche :
> gestion différenciée des espaces verts,
basée sur 4 classes d?entretien
· classe prestige
· classe horticole plus
· classe horticole moins
· classe naturelle
> certification ISO 14001 de la Direction des espaces verts
(juillet 2005, reconduite en octobre 2009)
> diminution des productions de déchets, mise en
place de filières de collecte et de valorisation pour tous les types de
déchets, instauration d?une traçabilité, valorisation en
interne des déchets verts par broyage et compostage
> mise en place du programme de gestion raisonnée de
l?arrosage automatique pour la maîtrise des consommations
> installation de cuves de stockage et d?épuration
biologique de produits chimiques pour la maîtrise des pollutions,
amélioration des conditions de stockage, transport, et d?utilisation des
produits dangereux
> diminution massive de l?utilisation des pesticides en vue
de l?objectif « 0 phyto "
> développement de la lutte biologique et des
techniques alternatives de désherbage (ex : désherbage
thermique)
> révision des fréquences d?intervention des
engins thermiques pour maîtriser les émissions,
développement de la mutualisation des matériels, création
de pools de véhicules
> politique d?achats responsables, recherche de
filières d?approvisionnement, respectueuses, éco fournitures
> mise en oeuvre de méthodes de travail respectueuses
de la biodiversité, participation à des programmes de recherche,
partenariats avec des experts.
4. Un autre exemple d'application : le
développement du Bilan Carbone de la DEV
L?expérimentation de la méthode Bilan CarboneTM
par la direction des espaces verts, représenterait ainsi un bon
instrument d?évaluation de cette politique de développement
durable. C?est dans ce contexte que les objectifs de ma mission ont
été définis, le cadre
général du projet étant la
problématique suivante : quel est l?impact du service des espaces verts
lyonnais sur le climat ? Et comment la DEV doit-elle ajuster son programme
d?actions pour limiter encore plus cet impact ?
4. 1 Le Bilan CarboneTM : explication
Développé par l?ADEME, le Bilan CarboneTM est un
outil de comptabilisation des émissions de GES engendrées par
l?existence d?une activité économique ou
administrative. Ces émissions peuvent être soit la
conséquence d?un processus appartenant à l?organisme (par exemple
les émissions d?une tondeuse) ou résulter d?émissions
indirectes provenant d?autres entités avec lesquelles l?organisme
travaille (par exemple émissions indirectes liées au traitement
des déchets). Plus spécifiquement, le Bilan CarboneTM
destiné aux collectivités est composé de deux modules
distincts :
· Le module « Patrimoine et Services
» : les émissions de GES comptabilisées sont issues
des activités qui relèvent des compétences de la
collectivité. Son utilisation implique une démarche
d?éco-responsabilité.
· Le module « Territoire » : les
émissions comptabilisées sont celles qui découlent de
l?ensemble des activités du territoire de la collectivité. Il
constitue un outil d?aide à la décision pour la mise en oeuvre
des politiques sur le territoire couvert par la collectivité.
Une nouvelle version du logiciel de calcul associé, sera
mise en place en octobre 2009. Méme si l?outil n?a pas été
utilisé dans le cadre de ce travail, la méthodologie a aussi
servi de base pour les calculs.
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