LES PROLEGOMENES
I. PRESENTATION DE LA QUESTION
La Conférence diplomatique sur l'interdiction totale
des mines antipersonnel tenue à Oslo en Norvège, du
1er au 18 Septembre 1997, a adopté le 18 Septembre 1997, la
convention d'Ottawa sur l'emploi, le stockage, la production et le transfert
des mines antipersonnel et sur leur destruction, ouvert à la
ratification à Ottawa, au Canada, du 03 au 04 décembre 1997. Ce
traité est entré en vigueur le 1er mars 1997.
L'on reconnaît aujourd'hui que le problème
relatif aux mines antipersonnel a des répercussions humanitaires et des
effets négatifs sur le développement. Souvent,
l'enlèvement des mines est une condition préalable au
développement durable et à la reconstruction et, de plus en plus
l'action contre les mines fait partie en ce moment des priorités des
stratégies nationales et des stratégies sectorielles pertinentes
des pays qui sont durement touchés par ce fléau.
En ce qui concerne l'Angola, cet Etat est signataire de la
Convention d'Ottawa depuis le 04 décembre 1997(1(*)); ratifié le 05 juillet
2002, elle est entré en vigueur le 1er janvier 2003, tandis
que la République Démocratique du Congo a adhéré
à la Convention le 02 mai 2002 et ce traité en entré en
vigueur le 1er novembre 2002. Ces pays ont été et sont
gravement touchés par le problème des mines, et en
adhérant à la Convention, ils ont formellement signifié
leur intention d'en respecter les obligations et les principes, et pris
l'engagement d'éliminer ce fléau de leur territoire.
C'est pourquoi, notre étude est consacré
à : « l'application de la Convention d'Ottawa de
1997 dans un environnement émergent de conflit, cas de l'Angola et de la
République Démocratique du Congo », en somme une qui
autorise de comprendre comment est appliquée cette Convention dans les
deux pays.
Bien que la paix soit toujours menacée dans ces deux
pays, la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel consiste en un
hybride entre le droit international humanitaire et le Droit international sur
le désarmement. Ses objectifs sont : la fin de la production, de
l'emploi et du transfert des mines antipersonnel, la destruction des stocks
existants, le déminage des zones minées et l'assistance aux
victimes.
Des plans d'actions ont été adoptés et
d'innombrables efforts ont été fournis en vue de
l'élimination totale des mines antipersonnel. C'est pourquoi notre
travail revêt un caractère particulier, celui de comprendre la
manière dont sont appliqués cette Convention et les efforts
fournis en vue d'éliminer cette menace de la population, de s'informer
sur l'apport de la communauté internationale et d'autres partenaires
dans le cadre de déminage et l'assistance dans les deux pays
touchés.
II. PROBLEMATIQUE
L'Angola et la République Démocratique du Congo
ont été victimes des guerres et autres conflits successifs ;
plusieurs mines antipersonnel ont été posées dans des
endroits stratégiques, dans les champs et les villages, le long des
routes et des sentiers, aux abords des camps militaires et des
aéroports. Ainsi disséminées, ces mines constituent non
seulement un danger pour la population, mais aussi un obstacle majeur au retour
des personnes déplacées et à leur participation à
la reconstruction et au développement du pays.
Ces Etats qui ont connu des conflits terribles menés
par des sous-traitants régionaux et locaux, se caractérisent
par : la mauvaise gouvernance, l'absence d'une vrai démocratie,
l'accaparement du pouvoir politique par un groupe d'individus, l'exclusion
érigée en politique ou système de gestion, l'amateurisme,
la corruption généralisée, le népotisme
caché, les violations des règles les plus
élémentaires des droits de l'homme, la misère toujours
grandissante de la population, le pillages des ressources
naturelles,...d'où le recours à la force.
L'universalité de la Convention contre les mines
antipersonnel a fait des grands pas. Au 1er juillet 2006, 155 pays
l'ont signée et 151 l'ont ratifiée, dont l'Angola et la
République Démocratique du Congo. (2(*)) Mais 40 Etats restent en dehors de la Convention,
deux d'entre eux l'ont signée mais ne l'ont pas ratifiée.
En ratifiant la Convention d'Ottawa sur l'emploi, le
stockage, la production et le transfert des mines antipersonnel et sur leur
destruction, les Etats parties ne peuvent se dérober de leurs
obligations principalement liées à la mise en application de la
dite Convention. C'est pourquoi, la problématique de l'application de la
Convention d'Ottawa est devenue cruciale pour ces Etats qui veulent ou aspirent
au développement, car l'importance accordée par la
communauté internationale aux dangers que constituent les mines
antipersonnel tant pour l'homme, l'environnement et le développement,
pousse le commun des citoyens du village planétaire, à conjuguer
des efforts communs avec des Gouvernements, sociétés civiles,
chercheurs, experts, etc.
Malgré quelques progrès concrets et importants
enregistrés dans la lutte contre les mines antipersonnel, des millions
de ces mines restent enterrées ou demeurent stockées dans le
monde, y compris dans les pays sous étude. Il ne passe guère un
jour sans que des hommes, des femmes et des enfants soient blessés,
mutilés ou tués à cause de ces mines. C'est à cause
d'elles que l'exploitation des terres est rendue dangereuse, si elle n'est pas
presque impossible, ce qui rend le développement de ces Etats difficile.
Etant parties signataires de la Convention d'Ottawa, ces deux
Etats doivent faire cesser les souffrances et les pertes en vies humaines
causées par ces mines, en prenant toutes les mesures
législatives, réglementaires et autres jugées
appropriés, y compris l'imposition de sanctions pénales, pour
prévenir et réprimer toute activité interdite par un Etat
partie en vertu de la Convention qui serait menée par des personnes ou
groupes sur un territoire sous sa juridiction ou son contrôle.
De ce qui précède, partant de la recherche
empirique d'intervention, qui va dans le cas d'espèce avec celle
d'exploration, nous pouvons entreprendre des recherches et faire des
suggestions. Dans le sens de lever des options y afférentes, une
série d'interrogations sous tendent notre démarche, à
savoir :
Ø L'Angola et la République Démocratique
du Congo appliquent-ils scrupuleusement la Convention d'Ottawa ?
Ø Quelles sont les actions menées sur le terrain
et les résultats déjà obtenus ?
Ø Quelles sont les pistes de solutions
envisagées et les perspectives pour ce faire afin d'épargner les
deux Etats des effets néfastes de mines antipersonnel ?
III. HYPOTHESES DE TRAVAIL
L'emploi, le stockage et le transfert des mines antipersonnel
sont consécutifs aux conflits par procuration menée par des
nationaux en complicité avec des sous-traitants régionaux et
internationaux, La guerre froide idéologique Est-ouest, les guerres
périphériques, la guerre chaude économique Nord-sud, les
guerres régionales, etc.
D'autres paramètres explicatifs sont :
l'instabilité politique que ces pays ont connue depuis leurs
indépendances, la dictature, l'amateurisme dans la gestion de la res
publica, une diplomatie désorienté et clientéliste,
incapable de mettre en oeuvre une politique à la hauteur des ambitions,
ce qui ferait diminuer l'appétit des faiseurs des conflits, mais aussi
par manque de consensus politique et la tolérance dans l'exercice du jeu
politique, laissant la place à la trahison au profit de
l'étranger et mettant en péril l'essence de l'Etat-Nation.
Les mines antipersonnel dont les conséquences tant sur
le plan environnemental que humanitaire est incalculable, entraînent le
traumatisme des différents ordres, notamment : la destruction de
l'environnement et des infrastructures, le pertes en vies humaines, les
mutilations, etc. Mais elles favorisent aussi le pillage des ressources
naturelles, l'enrichissement illicite et sans cause de certains nationaux
complices de ces conflits. Ces armes prédominent et constituent
l'essentiel du complexe militaro - industriel mis sur pied pour le besoin de la
cause.
L'Angola et la République Démocratique du Congo
ont bel et bien ratifié la Convention sur l'emploi, le stockage, la
production et le transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction
depuis 2002. Mais force est de constater que ce texte demeure lettre presque
morte sur le terrain et pour des raisons multiples dont :
Ø L'utilisation par les forces armées de cette
arme au péril des leurs populations et au mépris des
règles internationales qui obligent les Etats signataires de la
Convention d'Ottawa à se positionner face à ce qui est devenu
comme une nouvelle norme internationale, c'est-à-dire
« l'abolition des mines antipersonnel » ;
Ø Le manque d'application scrupuleuse de la convention
d'Ottawa par l'absence des mécanismes de défense nationale, de
politique de puissance et de la protection de l'intégrité
territoriale, source des invasions étrangère, mais aussi de la
non prise en compte des dispositions de ladite Convention pour des motifs
inavoués, et surtout par l'absence d'un projet et des moyens permettant
la lutte antimines, faisant de ces Etats, des pays chétive et
condamné à attendre l'aide extérieure pour mettre en
oeuvre ce Traité;
Ø La prolifération des groupes et milices
armés à l'Est de la République Démocratique du
Congo, rendant directement l'emploi de cette arme obligatoire en vue de se
défendre contre les attaques de l'adversaire ou à la limite de
restreindre le périmètre de surveillance de mouvements de
l'ennemi ;
Ø La lenteur dans l'exécution tant
déploré du plan national de lutte contre les mines antipersonnel,
d'une définition de la politique d'abandon du secret défense
militaire sur les mines antipersonnel et de la déclaration des stocks et
des zones minées ainsi qu'au renforcement des capacités des
acteurs impliqués dans la lutte antimines ;
Ø La nationalisation du secteur de la
réadaptation est entravée par le manque de technique et
d'encadrement gouvernemental et des fonds financiers ;
Ø Dans le domaine de l'assistance aux victimes des
mines, l'Angola à fait beaucoup de progrès par rapport à
la République Démocratique du Congo et à été
assisté par des partenaires extérieures ; mais ce
progrès est toutefois minime, ce qui nécessite l'implication des
autorités en vue d'une coordination étroite avec les bailleurs de
fonds nationaux et internationaux pour garantir une meilleure utilisation des
ressources limitées.
Ainsi pour une meilleure application de cette Convention, les
pistes de solutions ci-après sont préconisées :
Ø le respect de cet accord oblige les parties
signataires à ne pas assister, encourager, inciter de quelques
manières que ce soit les troupes à utiliser ces armes et
l'interdiction de participer avec d'autres forces ou armées utilisant
cette arme et à refuser toute opération conjointe qui
impliquerait son utilisation ;
Ø La mise en place d'une politique de bon voisinage,
question de promouvoir une grande diplomatie de paix, de développement
et de dialogue en vue d'éviter les hostilités, source de l'emploi
des mines antipersonnel et de sécuriser les populations
respectives ;
Ø Développer les capacités de puissance
dans cette partie du continent ou l'agressivité est devenue monnaie
courante aiderait ces Etats en quête de paix et du développement,
mais surtout rechercher le consensus nationale tout en favorisant les
institutions d'appui à la démocratie pour l'établissement
d'une justice non partisane ;
Ø Rapprocher les organisations internationales et les
ONG dans le but de les voir jouer un rôle important dans la formation des
équipes et des responsables gouvernementaux de ces Etats, mais surtout
dans le domaine de déminage et de la transparence dans la
déclaration des stocks ;
Ø La mise en place de la législation nationale
de lutte antimines et du respect de la Convention, sans oublier le financement
et la gestion des projets d'éducation contre le danger des mines
antipersonnel ;
Ø La promotion d'un programme d'assistance aux victimes
des mines antipersonnel et la mise sur pied des mécanismes de la prise
en charge des familles touchées.
IV. CHOIX ET INTERET DU SUJET
1. CHOIX DU SUJET
Le choix de ce sujet est d'actualité et surtout
crucial mais aussi stratégique pour tout scientifique ou intellectuel
qui s'efforce de trouver les voies et moyens de promouvoir l'abolition totale
des mines antipersonnel, car depuis 1990, la nature des conflits africains sont
marqués par des facteurs ethniques, tribaux, de crise de
légitimité, de course effréné pour le pouvoir, de
manque de cohésion sociale, etc. Or, dans la majeure partie des
conflits, l'emploi des mines antipersonnel est dans l'ordre des faits.
La lutte pour l'abolition des mines antipersonnel est un fait
social, politique, militaire, économique et humanitaire qui doit
préoccuper la communauté internationale dans son ensemble. Ses
répercussions sont nombreuses à travers toutes les couches de la
société et mettent en relief le danger que court la vie humaine
à travers cette arme de guerre.
2. INTERET DU SUJET
L'intérêt du sujet est double : d'abord sur
le plan subjectif, il amène l'intellectuel en général
à s'efforcer à analyser les conséquences des conflits
armés et l'emploi de mines antipersonnel au péril de la vie
humaine, à examiner la manière dont s'applique la Convention,
afin de restreindre le champ des mines antipersonnel et de favoriser
l'avènement du développement intégral de l'homme.
Ensuite sur le plan objectif, l'importance de cette recherche
est l'observation faite à la lueur des ces conflits. Cette étude
permet d'aller à la rencontre des réalités palpables
transcendant les frontières nationales et autorise de rendre
intelligible et surtout compréhensible cette triste
réalité.
Ce travail est notre contribution à la recherche des
voies et moyens de conduire les Etats vers une paix durable, capable
d'éloigner les populations des risques d'une mort ignoble
occasionnée par les mines antipersonnel, en l'occurrence celles de
l'Angola et de la RDC.
V. ETAT DE LA QUESTION
Les normes académiques en matière de
rédaction de travail scientifique en sciences sociales, signalent dans
bon nombre de cas, des thèmes et sujets abordés par les
chercheurs, ont été souvent l'objet d'études
antérieures. Bien que nous n'osons déroger à ce principe,
nous tenons à élaborer un travail quelque peu original.
De nombreux auteurs ont penché sur l'épineux
problème consécutif aux des mines antipersonnel et de son
implication nocive dans les conflits à travers le monde. Aussi, nous
nous proposons d'examiner l'application de la convention d'Ottawa de 1997 tant
en Angola et qu'en République Démocratique du Congo, après
moult conflits qui s'y sont succédé. En guise de
référence, nous nous sommes tournés vers les ouvrages et
autres auteurs ci-dessous :
1. HANDICAP INTERNATIONAL à
travers : « Mines antipersonnel : La guerre en temps
de paix », Tout en tenant compte des aspects
politiques, stratégiques, socio-économiques, juridiques et
humanitaires, les mines antipersonnel et autres restes d'explosifs de guerre
continuent à représenter une menace, à mutiler et à
tuer sans discrimination bien après la fin des hostilités. Elles
sont en outre un obstacle à la reconstruction et à la relance
économique après conflit. Les mines ont pour particularité
de causer des blessures graves, notamment l'amputation d'un ou de plusieurs
membres, et de toucher, la plupart du temps, les populations civiles.
Handicapés à vie, les survivants de ces engins ont besoin d'une
assistance à long terme. (3(*))
2. Le Centre international de déminage humanitaire
de Genève (CIDHG) dans : « le Guide de la lutte
antimines » a au cours des dix dernières
années fait le constat sur l'expansion rapide de la lutte antimines en
tant que discipline humanitaire et évolutive. L'ouvrage à
été conçu pour servir de référence aux
diplomates, donateurs, juristes, praticiens ou universitaires, afin qu'on
assimile les notions de base de la lutte antimines.
Donc : « sensibiliser les acteurs à la
réalité d'un domaine d'action humanitaire en pleine
croissance ». (4(*))
1. Dans son article sur : « La
communauté internationale face au problème des mines terrestres
antipersonnel » BOUTROS BOUTROS GHALI
écrit : « la communauté internationale doit faire
le nécessaire pour imposer les mécanismes pouvant amener les pays
du monde en général à l'abolition totale des mines
antipersonnel qui bien entendu déciment les populations entières
et rendent difficiles le développement des pays
meurtris ». (5(*))
4. Dans le Forum du Désarmement, Judy
GRAYSON, dans son article sur le désarmement, développement et
action antimines, intitulé : « combiner les
stratégies de développement et d'actions
antimines, »
affirme : « les mines terrestres posent
avant tout des problèmes d'ordre humanitaire et c'est dans cette
perspective qu'il faut les envisager..... La présence de mines
terrestres et de munitions non explosées est souvent un obstacle
à la réalisation des objectifs de développement pour le
millénaire, puisqu'elle empêche les communautés
touchées de participer au développement économique.
Dans les pays concernés, l'ONU se propose d'inciter les
gouvernements à prévoir dans les programmes de
développement, une évaluation de l'action antimines et à
inclure un plan stratégique pour l'action antimines dans les plans
nationaux de développement et dans les stratégies de
réduction de la pauvreté. Dans de nombreux pays, la
stratégie la plus prometteuse pour déjouer durablement les
difficultés que représentent les mines et les munitions non
explosées serait probablement d'inscrire l'action antimines dans une
stratégie plus large de développement et d'utiliser le budget de
celle-ci en complément, et non en remplacement, des fonds humanitaires.
Les pays ne devraient pas pour autant diminuer l'importance accordée
à l'impact direct des mines sur les vies humaines au profit
d'intérêts purement économiques.»(6(*))
5. MINDIA MONGA, à travers
« Plaidoyer en faveur du partenariat pour lutter contre la
prolifération et la présence des mines antipersonnel en
RDC. » brosse un tableau sombre de la présence et de
la prolifération des mines antipersonnel en RDC. En analysant l'impact
négatif causé par les mines antipersonnel, l'auteur prend en
compte « les souffrances et les pertes en vies humaines
causées par les mines antipersonnel qui tuent ou mutilent des civils
innocents Congolais et sans défense, en particulier les enfants. Ce qui
entrave le développement et la reconstruction économique,
empêche le rapatriement des personnes déplacées, les
opérations d'aide humanitaire, etc. » (7(*))
Il conclut son plaidoyer en appelant la Communauté
Internationale à plus de responsabilité dans la lutte contre ces
mines dans l'ensemble de la sous région, car leur utilisation fait
d'avantage de morts et multiplie des dégâts après le
conflit surtout ; elles ne donnent jamais la paix pour les populations qui
sont sur son chemin, car cette arme ne fait pas de différence entre un
militaire et un civil, une femme, un enfant etc.
6. Hervé
CHEUZEVILLE, « Kadogo, enfants des guerres d'Afrique
Centrale, Soudan, Ouganda, Rwanda, R-D Congo »,
évoque lui l'expérience qu'il a acquise dans le cadre de ses
activités au sein d'organismes humanitaires oeuvrant depuis une
quinzaine d'années dans la région. Il a côtoyé un
grand nombre de ces gamins traumatisés, mutilés par des mines
antipersonnel et qui donne un coup d'arrêt à la vie de la jeunesse
de la région. Il dit : «parmi toutes ces victimes de mines, il
y avait bien sûr des enfants. Mais ils étaient peu nombreux, Car
du fait de leur petite taille et de leur faible corpulence, peu d'enfants
survivaient à l'explosion des mines, contrairement aux adultes. Et ceux
qui survivaient étaient généralement plus touchés
que leurs aînés. Ils devaient souvent être amputés de
deux jambes, la plupart de temps au dessus des genoux ». (8(*)) Bien que critiquant
l'emploi des mines, l'auteur a eu à porter la solution d'une
manière pratique et donne les pistes de solutions pour la
réinsertion des victimes des mines antipersonnel en situation
d'handicapés, en étudiant attentivement l'aspect social de ces
amputés enfin de favoriser une bonne intégration dans leurs
famille pour le bien de la communauté de la région de l'Afrique
centrale ainsi que leur communauté d'origine. (9(*))
VI. DELIMITATION DU SUJET
Une recherche, pour qu'elle soit claire et qu'elle ne tombe
pas dans un terrain vague et démesuré, doit être
circonscrite dans le temps et dans l'espace. C'est ainsi que nous en faisons
nôtre cette exigence.
Dans l'espace, nous avons retenu l'étendue
géographique de la République d'Angola et de la République
Démocratique du Congo dans les limites des frontières
héritées de l'époque coloniale ; ces deux
circonscriptions politico-administratives réunissent les critères
fiables des Etats Souverains « bien que cause de faiblesse pour
certains » (10(*)) et acteurs des relations internationales,
« ayant des droits et des obligations ». (11(*))
Dans le temps, il nous a été difficile de la
circonscrire, pour la simple raison que les conflits armés qui
endeuillent l'Angola et la République Démocratique du Congo ont
duré des années, et ce de manière ininterrompu. Mais en
définitive, nous avons opté pour la période allant de
2002, année de ratification de la Convention pour les deux Etats,
jusqu'en 2007, dans le but d'analyser l'application dudit traité.
VII. METHODES DE TRAVAIL ET TECHNIQUES DE
RECHERCHE
1. METHODES DE TRAVAIL
La méthode est le cheminement (12(*)) que nous empruntons dans le
but de cerner les réalités expliquées dans ce travail.
Tout travail scientifique qui se veut sérieux et responsable, doit
recourir et respecter les exigences en la matière en vue de la
récolte des données, l'analyse et l'interprétation des
résultats obtenus, car « L'approche est à la
souplesse, c'est que la méthode est à la loi »
(13(*)) Pour ce qui concerne
notre étude, nous avons eu recours aux méthodes dialectique et
systémique.
1.1. METHODE DIALECTIQUE
Notre étude est faite des contradictions en ce qui
concerne les sources, causes et les conséquences relatives à
l'emploi, au stockage, au transfert des mines antipersonnel, mais aussi
à la multiplicité des belligérants sur le
théâtre des opérations, rendant l'application de cette
Convention plus difficile, tout autant que sa ratification.
Cette méthode autorise du reste à confronter
les réalités de l'application de cette Convention afin d'aboutir
à la réalité du terrain, car nous devons opposer les
parties à partir des réalités empiriques pour proposer une
solution homogène formée à partir desdites
réalités.
1.2. METHODE
SYSTEMIQUE
Nous avons en présence une Convention internationale,
c'est-à-dire un instrument de droit international qui doit être
appliqué de bonne foi dans le système. Ce système doit
être analysé telle qu'elle est (réalité
structurelle) (14(*)), et
prenant en compte les deux entités ou acteurs des relations
internationales dont question ici. Car la communauté internationale est
un système composé des sous-systèmes que sont les
régions regroupant chacune les Etats.
Pour qu'il y ait une application stricte de la Convention
d'Ottawa, chaque Etat se doit de remplir sa mission et ses engagements
vis-à-vis du traité afin que son universalisation soit effective
et que le danger des mines antipersonnel soit éloigné.
2. TECHNIQUES DE
RECHERCHE
Une technique est définie comme un instrument
destiné à la recherche aux fins de la collecte des
données, de leur traitement et de leur dépouillement. (15(*))
M. Grawitz écrit à ce sujet,
qu'elle est « la réponse à un
« comment » ; il s'agit de démontrer les moyens
par lesquels les informations ont été obtenues ».
(16(*))
2.1. TECHNIQUE DOCUMENTAIRE
Notre travail table sur l'observation indirecte ou technique
documentaire, pour la simple raison que le sujet sous examen est plus
documentaire; il nous revient donc de nous familiariser avec les écrits
en vue de retirer les informations y relatives, celles ayant trait à
l'application de la convention d'Ottawa de 1997 et aux causes du
fléau.
2.2. INTERVIEW STRUCTUREE
Cette technique nous met en présence d'une
série de questions dont le nombre, l'ordre, l'administration et la
formulation sont fixés d'avance par nos soins dans le but de recevoir de
la part des acteurs de la lutte antimines, des informations vérifiables
et fondées sur leur manière de travailler.
2.3. INTERVIEW CENTREE
L'interview centrée, contrairement à
l'interview structurée, nous permet à travers notre thème,
d'élargir le questionnaire centré sur l'application de ladite
Convention. Ce qui amène à faire appel aux experts dans le cas
d'espèce, pour mieux cerner la manière dont est appliquée
cette convention.
VIII. SUBDIVISION DU TRAVAIL
. La pertinence de notre sujet, nous conduit à
subdiviser celui-ci en quatre chapitres, hormis l'introduction et la
conclusion.
Ø Le premier traite de considérations
générales et théoriques ;
Ø Le deuxième aborde les mines antipersonnel,
les conflits armés en Angola et en RDC, et leurs
conséquences ;
Ø Le troisième table sur l'application de la
Convention d'Ottawa de1997, et
Ø Le dernier propose les pistes des solutions et les
perspectives d'avenir.
CHAPITRE I LES CONSIDERATIONS GENERALES ET
THEORIQUES
Section 1. LA DEFINITION DES CONCEPTS cles.
1.1. Les termes de référence
1) Application : (nom
féminin), action d'appliquer une chose sur une autre. Mise en oeuvre,
mise en pratique. (17(*))
Le Robert Micro : c'est « l'action de
mettre une chose sur une autre de manière qu'elle la recouvre et y
adhère. (18(*))
Exécution ou mise en oeuvre respectueuse.
2) Convention : (nom
féminin, Etymologiquement, convention vient du latin.
conventio, venir avec; convenir, Pacte), Accord officiel passé
entre des individus, des groupes sociaux ou politiques, des Etats. Ce sont des
écrits qui témoignent de la réalité de cet
accord. (19(*))
En Droit, une
convention
est un accord de volonté conclu entre des personnes pour créer,
modifier, éteindre des obligations ou transférer ou
éteindre des droits. En droit, on emploie indifféremment ce terme
à la place de
contrat. Plus
généralement et à l'encontre de l'acception juridique, une
convention désigne une règle de comportement qui est
implicite. (20(*)) Le
terme convention recouvre plusieurs notions juridiques différentes, tant
en
droit privé
qu'en
droit public.
Le terme « convention »
utilisé en Droit international se réfère à des
déclarations formelles de principes, comme par exemple la
Convention
des droits de l'enfant. Les conventions sont adoptées par organismes
internationaux tels les
Nations
unies, l'
Organisation
internationale du travail... Mais les conventions ainsi acceptées ne
peuvent s'appliquer que dans les pays qui les ont ratifiées, et pas dans
l'ensemble des pays membres de l'institution internationale. Une fois
ratifiées, ces conventions ont force de
traités
internationaux. (21(*))
Accord général passé entre des personnes
physiques ou morales. C'est un Accord de deux ou plusieurs personnes portant
sur un fait précis. C'est un accord, traité entre les
parties. (22(*))
3) Ottawa : (Convention d') du
03 au 04 décembre 1997. Convention internationale signée lors de
la Conférence d'Ottawa et consacrant l'engagement d'un grand nombre
d'Etats à ne plus produire , stocker, utiliser ou exporter des mines
antipersonnel, et à en détruire les stocks existants.(23(*))
OTTAWA : Capitale du Canada
(Ontario), sur la rivière des Outaouais (Ottawa river) ; 323.340
Outaouais ; 1.112.000 habitants dans l'agglomération. C'est un
centre Administratif et Culturel avec quelques industries, des
universités, etc. (24(*))
Niché entre les majestueuses rivières des
Outaouais, Rideau et Gatineau, Ottawa compte parmi l'une des plus belles
capitales des pays du G8. Centre international du commerce et de la technologie
et destination de choix autant pour les touristes que pour les congressistes,
Ottawa se distingue par son riche patrimoine culturel et historique, mis en
valeur par ses nombreuses institutions, ses parcs, ses voies navigables et son
architecture ancienne.
Un grand nombre d'ambassades ainsi que des universités
et d'autres établissements de formation réputés s'y sont
établis. Tous apprécient l'hospitalité de cette ville
ouverte aux cultures du monde où le service se fait en anglais, en
français et dans quantité d'autres langues. Ceux y ont élu
domicile bénéficient d'une qualité de vie enviable,
reconnue de par le monde. (*25(*))
4) Environnement : (nom
masculin), ce qui entoure, qui constitue le voisinage. C'est un ensemble
d'éléments objectifs et subjectifs qui constitue le cadre de vie
d'un individu, d'un pays, etc. (26(*)) L'environnement est l'ensemble des
éléments
naturels et
culturels dans lesquels les
êtres vivants se trouvent
L'étymologie précise du terme
« environnement » est inconnue. On trouve
« environemenz » en français dès
1265 dans le sens de « circuit, contour » puis à
partir de 1487 dans le sens « action d'environner ».
(27(*))
Le terme français
« environnement » a été mis en
relation avec le latin depuis cinq siècles déjà par Robert
Estienne. On y lit textuellement « environnement: circundatio,
circonscriptio terrae, stipatio ». La première
définition technique anglo-saxonne de
« environment » est apparue dans les
années
1920 : conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et
culturelles (
sociologiques)
susceptibles d'agir sur tous les organismes vivants et les activités
humaines. Puis l'utilisation du vocable « environnement »
s'est développée à partir des
années 1960
pour englober et signifier actuellement les ressources naturelles biotiques
(faune, flore) et abiotiques (air, eau, sol) et leurs interactions
réciproques, les aspects caractéristiques du paysage et les biens
que composent l'héritage culturel. (28(*))
Le mot « environnement » prend le
sens et la mesure de la perception de l'environnement. Aussi curieux que cela
puisse paraître, la définition du mot environnement
représente un déterminant culturel humain. La perception de ce
qu'il représente n'a pris son sens actuel, lui-même assez large,
que récemment dans les cultures modernes.
5) Emergent de conflit : qui
succède à un conflit, période qui suit
immédiatement un conflit. (29(*))
Les pays émergents sont des pays dont le PIB par
habitant est inférieur à celui des pays développés,
mais qui vivent une croissance économique rapide, et dont le niveau de
vie converge vers celui des pays développés. Le concept de
pays émergents est né dans les
années 1980
avec le développement des
marchés
boursiers dans les
pays en
développement.
La définition des « pays
émergents » est évidemment floue. On
considère généralement que les pays émergents sont
les
pays en
développement qui ne font pas partie des
pays les
moins avancés. La définition est parfois réduite
à celle
nouveaux
pays industrialisés.(30(*))
6) ANGOLA : (nom masculin, de
la dynastie Ngola, Royaume Ndongo (31(*))), Etat d'Afrique Australe, sur l'Atlantique.
Capitale : Luanda, Langue : Portugais, Monnaie : Kwanza,
Superficie : 1.246.700 Km2, Population : environ 13
millions (en
2006). (32(*))
7) REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
(nom masculin), ancienne Congo Belge, et de 1971 à 1997, Zaïre,
Etat d'Afrique Centrale. Capitale : Kinshasa, Langue :
Français, Monnaie : Franc Congolais (33(*)), Superficie :
2.345.410Km2(34(*)),
Population : évaluée à 62.660.551 hab. (en
2007). (35(*))
8) Mines Antipersonnel : par
« mine antipersonnel », on entend une mine
conçue pour exploser, du fait de la présence, de la
proximité ou du contact d'une personne et destinée à
mettre hors de combat, blesser ou tuer une ou plusieurs personnes. (35(*))
Les mines conçus pour exploser du fait de la
présence, de la proximité ou du contact d'un véhicule et
non d'une personne, qui sont équipées de dispositif
anti-manipulation ne sont pas considérée comme des mines
antipersonnel du fait de la présence de ce dispositif (36(*)).
Les manuels militaires définissent la mine
antipersonnel comme un engin pyrotechnique conçu pour être
déclenché par une action involontaire de l'ennemi, afin de
provoquer la mise hors de combat du personnel. Le dictionnaire Larousse
définit la mine antipersonnel comme engin de guerre conçu de
manière à faire explosion lorsqu' un homme passe à
proximité. (37(*))
9) Mine : par
« mine », on entend un engin conçu pour être
placé sous ou sur le sol ou une autre surface, ou à
proximité, et pour exploser du fait de la présence, de la
proximité ou du contact d'une personne ou d'un véhicule(38(*)).
10) Antipersonnel : adj. Inv.
Se dit des armes ou engins destiné à la mise hors de combat du
personnel (39(*))
11) Conflit armé :
lutte armée, combat entre deux ou plusieurs puissances qui se
disputent un droit. (40(*))
Opposition d'intérêt entre deux ou plusieurs
Etats dont la solution peut être recherchée soit par des mesures
de violence, soit par la diplomatie, par l'intervention d'une tierce puissance
ou par l'Organisation des Nations Unies(41(*)). Opposition ou affrontement plus ou moins aigu ou
violent entre deux ou plusieurs parties, nations, groupes, classes, personnes,
etc.
Cette expression s'applique à différents types
d'affrontements, c'est-à-dire à ceux qui peuvent se
produire :
a) entre deux ou plusieurs entités étatiques
(guerre) ;
b) entre une entité étatique et une
entité non étatique (guerre de libération
nationale) ;
c) entre une entité étatique et une faction
dissidente (conflit armé non international) ;
d) entre deux ethnies diverses à l'intérieur
d'une entité étatique (conflit armé non
international). (42(*))
12) Conflit : nom masculin, bas
latin, conflictus, du latin classique confligere, lutter ou
choc. (43(*)),
Composé du préfixe
con-
(« ensemble ») et de
flictare
(«
affliger »,
« frapper ») ou
fligere
(« heurter »). Comme « combat », c'est
étymologiquement « le fait de lutter ensemble ».
a) Lutte
armée,
combat entre deux ou
plusieurs personnes ou puissances qui se
disputent un droit.
- Sanglant conflit.
- Le conflit de deux armées.
- Le conflit de deux générations.
b) Violente
opposition de
sentiments, d'opinions, d'intérêts.
Le conflit des intérêts, des passions, des
devoirs.
c) Expression d'
exigences internes
inconciliables,
telles que désirs et représentations opposés, et plus
spécifiquement de forces
pulsionnelles
antagonistes.
Elle est une caractéristique centrale de la vie
politique en général, sinon de la société en
particulier, le conflit marque la vie internationale d'une manière ou
d'une autre.
En droit international, on utilise le terme de tension,
réservant celui de conflit à une phase aiguë
généralement armé. La multiplication des conflits de
nature variée a donné naissance à des tentatives de
typologie diverses, tels que : conflit interétatique, intra
étatique, etc. (44(*))
En Relations internationales, le conflit est décrit
comme la contestation qui oppose deux ou plusieurs Etats, et que la
théorie réaliste tient pour le résultat normal de
l'inéluctable rivalité des puissances qui caractérisent
les relations internationales. (45(*))
Selon Lewis Coser qui y voit
des « affrontements entre acteurs collectifs sur des valeurs,
des statuts, des pouvoirs ou des ressources rares et dans lesquels l'objectif
de chaque protagoniste est de neutraliser, d'affaiblir ou d'éliminer ses
rivaux ».(46(*))
Pour les réalistes, la nature conflictuelle des
relations entre Etats, par définition « lutte pour la
puissance » (H. Morgenthau), découle de leur structure
anarchique ; chez les Marxistes, les conflits entre Etats capitalistes
d'un coté et entre formations sociales du centre et de la
périphérie de l'autre sont la manifestation parmi d'autres de
l'histoire générale de « la lutte des
classe » (K. Marx) ; selon les libéraux, c'est la
rareté des ressources qui conduit les individus, désireux de
faire avancer leurs propres préférences, à demander
à leurs gouvernements de faire supporter à autrui des
conséquences néfastes de l'interdépendance, avec pour
conséquence la « poursuite de politiques incompatibles qui
créent la discorde et génèrent des
conflits » (R. Keohane).(47(*))
Dans le contexte du
droit
international les belligérants remplacent souvent le terme
guerre par conflit armé, grande opération
de
police,
lutte contre le
terrorisme,
pacification, etc. (48(*))
Bref, il n'existe pas de synonymie entre les notions de
conflit et de guerre, car il y a des comportements antagonistes ou hostiles qui
ne recourent pas, pour leur résolution, à la violence
armée collective organisée. Si la notion de guerre renvoie
doublement à celle de conflit, une guerre étant à la fois
la manifestation extrême à laquelle peut conduire un conflit et un
type particulier de conflit, en l'occurrence un conflit armé, tout
conflit n'est pas pour autant une guerre.
Toutes les guerres laissent des
séquelles,
socio psychologiques, économiques et environnementales qui souvent
constituent le germe ou le ferment d'une prochaine guerre, produisant un cercle
vicieux entretenu par la haine, le non respect, la peur de l'autre ou de
l'avenir, et la difficulté à négocier.
13) Zone
minée : on entend une zone dangereuse du fait de la
présence avérée ou soupçonnée des
mines. (49(*))
1.2. La démarche rationnelle
Les conflits entre Etats sont constitutifs des guerres,
dès lors qu'ils donnent lieu à l'usage de la force entre
belligérants, et de fait ceci amène l'adversaire à
utiliser tous les moyens à sa disposition pour contrer son adversaire,
même avec les mines antipersonnel. C'est ainsi qu'on parle de la guerre.
La guerre est définie donc comme un état conflictuel par lequel
les partenaires « vident leurs différends par la
force ». (50(*))
Elle est « la poursuite de la politique par d'autres
moyens ». (51(*)) Gaston BOUTHOUL dit que la guerre est
une « lutte armée et sanglante entre groupement
organisés (...), méthodique, (...) limite dans le temps et
l'espace et soumise à des règles juridiques particulières
extrêmement variables ». (52(*))
Il incombe à chaque partie contractante de s'assurer
si les moyens ou méthodes de combat, en occurrence des armes nouvelles
au stade d'étude, de mise au point, d'acquisition ou d'adoption sont
licites, c'est-à-dire conventionnelle. Pour ce faire, les
autorités compétentes en la matière recourront à la
même méthode que celle suivi pour les maux superflus. Elles
doivent également déterminer si une arme donnée
contrevient à l'interdiction d'emploi des moyens de guerre ayant des
effets indiscriminés. Sont ici visés, les moyens de combat dont
les effets ne peuvent être limités à un objectif militaire
déterminé, comme c'est le cas des « mines
antipersonnel ».
Les politiques d'armement constituent une réponse
à des menaces présentes ou futures. Dans la conception
réaliste des Relations Internationales, les Etats existent dans un
système international anarchique et doivent dés lors assurer
eux-mêmes leurs sécurité et préserver leur
souveraineté. C'est d'abord et avant et avant tout pour cela qu'ils se
dotent d'armements. Or le fait que par les actions entreprises
unilatéralement par un Etat pour assurer sa sécurité
tendent, qu'elles que soient ses intentions, à accroître
l'insécurité des autres Etats.
La prolifération croissante et l'utilisation aveugles
des mines antipersonnel partout dans le monde ont reçu une attention
spéciale de la part des Etats. Insatisfait de ce qu'ils jugeaient la
Convention des Nations Unies de 1980 sur certaines armes classique être
une réponse inadéquate à une grave crise humanitaire. Plus
de 109 Etats avaient mis au point un accord sur une interdiction totale de
toutes les mines terrestres antipersonnel, la Convention sur l'interdiction de
l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel
et sur leur destruction, qui avait été ouverte à la
signature en 1997 et était entrée en vigueur le 1er
mars 1999.
Outre les avancées en matière de
désarmement, la convention d'interdiction des mines antipersonnel
consacre l'émergence, sans précédent, d'un mouvement des
citoyens à l'échelle de la planète. L'appellation courante
de la Convention d'Ottawa est : « la Convention sur
l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des
mines antipersonnel et sur leur destruction ». (53(*))
Une nouvelle diplomatie a vu le jour, ou l'opinion publique
et les acteurs privés avec d'autres Etats pacifistes ont pu faire des
alliances avec les Etats de moyenne importance, pour surmonter les rapports de
force hérités de la guerre froide. Ceci amène d'autres
Etats, même s'ils n'ont pas signé ou qu'ils ont signé en
retard comme le cas de la R.D.C la convention d'Ottawa d'être
obligé de se positionner face à ce qui est devenu aujourd'hui une
nouvelle norme internationale.
Le recours à la violence légitime avec des
mines antipersonnel contre les civils ou de l'adversaire inactif n'est
après autorisé par le Droit International Humanitaire, surtout
à l'égard des personnes se trouvant hors du combat. Ce droit
opère une distinction entre les combattants et les non combattants ce
sont des personnes qui ne participent pas ou plus au combat ou qui n'emploi pas
la force contre l'adversaire.
Tous ces concepts dont nous venons d'énumérer
démontrent combien le sujet est stratégique, mais surtout crucial
pour le développement des pays émergent de conflit en
général et de l'Angola et la R.D.C en particulier. Car comment
appréhender les perspectives de croissance et de développement
dans un Etat ou une partie de ses terres arables se trouve abandonnée
à cause des mines antipersonnel et des engins non
explosés ?
Section 2. la carte postale de L'ANGOLA (54(*))
L'Angola est un pays du Sud-Ouest de l'
Afrique, limitrophe de la
République
Démocratique du Congo, la
République
du Congo, la
Namibie et la
Zambie. Le pays est un
quadrilatère reliant l'Afrique centrale francophone à l'Afrique
australe anglophone. Ancienne colonie portugaise, c'est le deuxième pays
lusophone par son étendue et le troisième par sa population.
L'Etat angolais est né en
1975. Les frontières
actuelles résultent de la colonisation européenne mais les
nationalités africaines priment toujours sur le sentiment national.
Carte de
l'Angola (55(*))
2.1. L'histoire
La guerre civile
en Angola éclate dès l'indépendance de
l'Angola en
1975 et ne s'achève
qu'en
2002 avec les Accords de paix
signés entre le MPLA et l'UNITA.
Après le commencement du conflit dans les
années 60, trois mouvements se proclament les véritables
représentants du pays : le
Front
National de Libération de l'Angola (FNLA), le
Mouvement
Populaire de Libération de l'Angola (MPLA) et l'
Union
Nationale pour l'Indépendance Totale de l'Angola (UNITA).
Le
MPLA proclame
l'indépendance du pays le
11 novembre
1975 et la République
populaire d'Angola est reconnue par l'
Organisation
de l'Unité Africaine en
1976.
Un accord de paix signé en
1994 entre le Gouvernement et
l'UNITA permet l'intégration des ex-rebelles de l'
UNITA au sein du gouvernement
et des forces armées. Un Gouvernement d'unité nationale est
formé en
1997, mais des luttes violentes
reprennent à la fin de l'année
1998, laissant plusieurs
centaines de milliers de personnes sans abri. En février 2002,
Jonas SAVIMBI, leader
historique de l'
Unita, tombe sous les balles
de l'armée régulière angolaise, ouvrant une nouvelle
ère politique pour le pays. Depuis un quart de siècle, ces luttes
internes ont fait près d'un million et demi de morts, soit plus de 160
par jour. (56(*))
L'Angola a renforcé son rôle de puissance
régionale en intervenant au Congo ex-Zaïre pour soutenir Laurent
Désiré KABILA. L'intervention Angolaise à visé
d'une part, l'élimination de l'UNITA de Jonas MALHEIRO SIDONIA SAVIMBI
de manière à l'empêcher une nouvelle guerre civile tendant
à de briser l'unité du pays, d'autre
part, « à régler le sort de la dissidence
armée qui émane de l'enclave de Cabinda » (57(*)) pour asseoir
l'hégémonie sous régionale dont rêve
« Luanda ».
2.2. Le secteur politique
L'
Angola est une
république
à régime présidentiel multipartite, où le
Président occupe à la fois la fonction de chef de l'État
et chef du Gouvernement. Le pouvoir exécutif est aux mains du
Gouvernement, tandis que le pouvoir législatif est partagé entre
le Gouvernement et le Parlement.
L'Angola est passé d'un régime de parti unique
marxiste-léniniste dominé par le MPLA (
Mouvement
Populaire de Libération de l'Angola) à un régime
pluripartite, à la suite des élections de
1992. Le Président
José
Eduardo DOS SANTOS remporta le premier tour avec 49% des voix face à
Jonas SAVIMBI (40%).
Il n'y eut pas de second tour. La guerre civile qui reprit, rendant le
protocole de Lusaka inefficace, rendit l'émergence de la
démocratie incertaine et difficile.
La guerre civile, qui dura 26 ans, a mis à mal les
institutions politiques et sociales du pays. L'
ONU
estime à 1,8 million le nombre de personnes déplacées
à l'intérieur des frontières, et à 4 million le
nombre total de victimes.
La mauvaise situation économique ne permet pas de
soutenir les institutions sociales. Les hôpitaux et les écoles
manquent d'équipements, et l'État ne fournit pas à ses
employés les moyens nécessaires pour accomplir leurs
tâches.
2.3. Les facteurs géographiques
L'
Angola est un pays
localisé entre 4°22 et 18°03 de latitude Sud et 11°41 et
24°05 de longitude Est au Sud-Ouest du continent africain ; il a
approximativement la forme d'un carré de 1300 kilomètres de
côté. La superficie totale est de 1 246 700 kilomètres
carrés y compris l'enclave de
Cabinda.
Il est entouré au Nord du
Congo (
Brazzaville) et au
Nord-Est de la
République
démocratique du Congo (
Kinshasa), au Sud-Est de la
Zambie, au Sud de la
Namibie et à l'Ouest
par l'
Océan
Atlantique. La frontière mesure près de 5198
kilomètres et la côte 1620 kilomètres.
2.3.1. Le relief et le climat
À partir d'une étroite bande
côtière dont la largeur varie entre 19,5 et 184 kilomètres,
le relief s'élève rapidement pour atteindre un plateau qui
descend ensuite doucement vers le centre de l'Afrique.
Les deux tiers du pays sont couverts de plateau dont
l'altitude est comprise entre 450 et 600 mètres. Le plateau angolais ou
plateau de
Bié forme un
quadrilatère à l'Est de
Benguela d'altitude moyenne
de 1500 mètres avec des extrêmes à 2200 mètres. Ce
plateau couvre environ 10 % de la superficie du pays. Le
Malanje
dans le Nord du pays est moins vaste et moins élevé tandis que le
Huíla
est plus petit mais d'une altitude moyenne plus grande. Le point culminant du
pays est le Morro de Moco, qui atteint 2620 mètres. Il est
essentiellement tropical avec une saison des pluies de novembre à avril,
semi-aride, au sud et le long de la côte.
· Superficie : 1 246 700 km²
· Densité : 8 hab. /km²
· Frontières terrestres : 5 198 km (
République
Démocratique du Congo 2 511 km;
Namibie *1 376 km;
Zambie 1 110 km;
République
du Congo 201 km)
· Littoral : 1 620 km
· Extrémités d'altitude : 0 m > +
2620 m
· Lignes de téléphone : 62 000
(en
1997)
· Téléphones portables :
4 000 000 (en 2007 : 2 500 000 pour l'opérateur Unitel, 1
500 000 pour Movicel)
· Postes de radio : 630 000 (en 1997)
· Postes de télévision : 150 000
(en 1997)
· Utilisateurs d'Internet : 172 000 (en
2005)
· Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 7
(en
2005)
· Routes : 76 626 km (dont 19 156 km
goudronnés) (en 1997)
· Voies ferrées : 2 771 km (en 2000)
· Voies navigables : 1 295 km
· Nombre d'aéroports : 247 (dont 31 avec des
pistes goudronnées) (en 2000) (58(*))
2.4. Le domaine économique
L'
Angola est un pays
ruiné par le communisme et la guerre civile. L'Angola a d'abord fourni
la main d'oeuvre pour l'économie brésilienne (1532-1850).
À partir de
1875, le pays constitua le
capital financier du Portugal et la population sera sa main d'oeuvre devant
produire les matières premières pour les industries de la
métropole. Après l'indépendance, le pays s'est
tourné vers le communisme, mais la guerre civile a, en grande partie,
ruiné l'économie. Seules les extractions du pétrole et du
diamant sont restées florissantes. Après quatre décennies
de guerre ayant réduit la pays à l'état de chaos, la
croissance a démarré en trombe à partir de l'année
2002, et les prévisions pour les années 2007-2012 sont
très optimistes Le 1er janvier 2007, l'Angola faisait son
entrée comme membre de plein droit au sein de l'
OPEP. (59(*))
La monnaie
angolaise s'appelle
Kwanza, éponyme d'une
rivière du pays,
Les plus importantes
exportations de l'
Angola sont le
pétrole et les
diamants et le
PIB total est de plus ou moins
45,32 milliards de dollars US, Dont:
·
Agriculture : 9,6%
·
Services : 24,6%
· Industrie :
65,8%
· Croissance annuelle (1991-2001) : 1,6%
· Croissance annuelle (2007) : 17,1%
· PIB par habitant (
PPA,
2005) : 2 040 dollars US. En 2005 ; 3 800 US$.
· Taux d'
inflation : 23%
(estimé en 2005)
· Dette extérieure totale : en 2001 9,6
milliards de $ US. En 2005 9,4 milliards de $ US.
·
Importations : 8 165 millions de $ US
·
Exportations : 26,8 milliards de $ US (FOB)
2.4.1. Les généralités
L'économie angolaise, malgré une
croissance
élevée (+26 % en 2007), reste une économie pauvre et de
structure peu avancée, ainsi le
secteur primaire
emploie 85% des actifs (pour seulement 8% des richesses crées). Par
ailleurs, 7 Angolais sur 10 vivent sous le
seuil de
pauvreté, ce qui est symptomatique des efforts encore à
effectuer dans ce domaine. Le revenu par habitant demeure l'un des plus faibles
au monde. L'on note également qu'environ 50% des actifs sont soit au
chômage soit
sous-employés. Le pays compte beaucoup sur la manne
pétrolière pour se tirer de son état de mal
développement.
L'Angola possède également des gisements d'
or et de
diamants, ainsi que des
mines de
fer, de
phosphates, de
feldspath, de
bauxite et d'
uranium. Il compte de vastes
forêts, des usines de pêche et des terres arables mais
l'économie est exsangue en raison de 26 années de guerre civile.
On peut noter aussi la production de coton, café et sisal. L'Angola est
un pays pauvre et dépendant. En effet l'exploitation
pétrolière est aux mains des Américains Français et
des Chinois qui sont cependant responsables de la plupart des
investissements.
2.4.2. Les Infrastructures
La densité du réseau de
transports angolais est
très faible. L'on dénombre seulement 2 771 kilomètres
de
voies
ferrées et 76.626 kilomètres de
routes. Le
développement de l'exploitation du
pétrole a
entraîné des efforts pour la construction d'oléoducs, dont
la longueur totale est de 893 kilomètres en 2004. Les gazoducs, quant
à eux, ont une longueur totale de 214 kilomètres. Enfin, le pays
compte 247 aéroports en 2004 (soit un pour 5130 kilomètres
carrés) mais dont 32 seulement sont équipés d'une piste
goudronnée (soit un pour 38959 kilomètres carrés).
Quatre ports importants se trouvent sur le territoire
angolais:
Luanda,
Soyo,
Lobito
et
Cabinda (qui constitue une
enclave angolaise entre les deux Congos,
République
du Congo et
République
Démocratique du Congo). Le
barrage de
Kapanda devrait fournir la majorité de l'
électricité
du pays. En 2004, l'Eximbank chinoise a approuvé une ligne de
crédit de 2 milliards d'US$ pour l'Angola. Le prêt est
utilisé pour reconstruire diverses infrastructures du pays. Ce
prêt a également limité l'influence du Fonds
Monétaire International dans le pays.
2.4.3. Le pétrole
Grâce à une importante croissance de
l'extraction pétrolière, et à la paix civile enfin
retrouvée depuis 2002, l'économie angolaise est devenue l'une des
plus dynamiques d'Afrique. Autrefois exploités par les entreprises
françaises et américaines, les gisements
pétrolifères sont maintenant majoritairement gérés
par les entreprises chinoises.
La croissance du pays est presque entièrement
portée par la production croissante de pétrole qui a
dépassé 1,4 million de barils quotidiens à la fin de
l'année 2005 (70 millions de tonnes par an), et que l'on prévoit
être de 2 millions de barils en 2007 (100 millions de tonnes par an). Le
contrôle de l'industrie pétrolière est exercé par la
Sonangol,
un conglomérat possédé par le gouvernement angolais.
L'économie a crû de 18% en 2005 et on s'attend à une
croissance de 26% en 2007. Le 1er janvier 2007, l'Angola a fait son
entrée comme membre de plein droit au sein de l'
OPEP. Pour 2011, l'Angola
prévoit une production de 2,5 millions de barils par jour soit 125
millions de tonnes par an, ce qui placera le pays parmi les poids lourds de
l'extraction pétrolière mondial.
· Réserves de pétrole
prouvées : 25 milliards de barils (soit 3 milliards 470 millions de
tonnes) ;
· Extraction de pétrole : 1,6 millions de
barils par jour en 2006 (soit 80 millions de tonnes annuellement) ;
· Consommation intérieure de pétrole :
46 000 barils par jour en 2003 (soit 2,3 millions de tonnes annuellement)
- le reste peut être exporté.(60(*))
2.5. La démographie (61(*))
Structure de la population de l'Angola
|
Pyramide des
âges de l'Angola, 2005
|
Population
|
13 766
471 habitants
|
Densité
de la population
|
9,7 hab./km²
|
Taux
de croissance de la population
|
2,45 %
|
Âge
médian (population totale) -
Hommes - Femmes
|
18,0 ans 18,0 ans 18,0 ans
|
Structure
par âge - 0-14 ans - 15-64 ans - 65
ans et plus
|
43,7 % 53,5 % 2,8 %
|
Rapport
de masculinité (population totale) - À
la naissance - Moins de 15 ans - 15-64 ans - 65 ans et plus
|
1,02 homme/femme 1,05 homme/femme 1,02 homme/femme 1,03 homme/femme 0,80 homme/femme
|
Part
de la population urbaine
|
36 %
|
Sources:
The World Factbook, CIA
1;
ONU
2;
FAO
|
Section 3. LA CONFIGURATION de la R.D.C
L'on aurait pu le prédire; il semble que les rives du
fleuve Congo constituent un champ fertile d'accélération de
l'histoire, car NDAYWEL dit : « c'est ici que les cultures
les plus authentiquement negro-Africaines, Bantu, Soudanaise et Nilotique se
sont rencontrées pour produire les systèmes culturels et
politiques les plus caractéristiques de l'Afrique Subsaharienne. En
1885, à Berlin, c'est la question Congolaise qui servit de
prétexte essentiel pour que le « partage » de
l'Afrique soit réalisé afin de faire l'économie des
conflits entre les puissances Européennes ».(62(*))
3.1. LA Situation géographique
(63(*))
La République Démocratique du Congo en forme
longue, est un vaste
pays d'
Afrique centrale
qui s'étend de l'
océan
Atlantique au plateau de l'Est et correspond à la majeure partie du
bassin du fleuve Congo. Le Nord du pays est un des plus grands domaines de
forêt
équatoriale au monde, l'Est du pays borde le
grand rift Est
africain, domaine des montagnes, des collines, des
grands
lacs mais aussi des volcans. Le Sud et le Centre, domaine des savanes
arborées, forment un haut plateau riche en
minerai. À
l'extrême Ouest, une quarantaine de kilomètres au Nord de
l'embouchure du fleuve Congo s'étale une côte sur l'
océan
Atlantique. (64(*))
Les populations congolaises obtiennent leur
indépendance en 1960 sous Joseph KASAVUBU ;
Joseph
Désiré MOBUTU prend le pouvoir, et transforme la
République en dictature kleptocratique. Par souci d'authenticité
africaine, le pays fut rebaptisé Zaïre, de
1971 à
1997. En 1997, une coalition
dirigée par
Laurent
Désiré KABILA renversa MOBUTU. Mais les coalisés se
brouillèrent, plongeant le pays dans une guerre de succession à
MOBUTU, le conflit le plus meurtrier depuis la
Seconde Guerre
mondiale ou la « première guerre interafricaine, car
elle a mis en contact plusieurs Etats Africains ».(65(*))
Plus de 500 ethnies de groupes noirs africains
différents forment la population du pays. C'est une ancienne colonie
belge : le
Congo belge,
indépendant depuis
1960. Son économie est
principalement du
secteur primaire (
agriculture et
exploitation minière). Le
français est sa
langue officielle
et quatre
langues bantoues (
kikongo,
lingala,
tshiluba,
swahili) sont des
langues nationales.
La carte
de la RDC (66(*))
La
République Démocratique du Congo a une superficie totale de 2 345
410 km2 ; 2.267.600 Km2 de superficie terrestre et 77.810 km2 de
superficie maritime. Elle est implantée en Afrique Centrale ;
bordant le Nord de l'Angola et de la Zambie ; bordant l'Ouest du Rwanda et
du Burundi.
Elle a
une zone territoriale de 12 milles nautiques. C'est un pays semi-enclavé
qui a 10.774 de frontière terrestre et 37 Km d'embouchure maritime par
rapport à l'océan et avec neuf pays comme voisins, a
savoir :
-
Au Nord : la République Centrafricaine (1.577 Km2) et le
Soudan (628 Km2).
- A l'Est
: l'Ouganda (765 Km2), le Rwanda (217 Km2), le Burundi (233
km2) et la Tanzanie (473 Km2).
- A
l'Ouest : la République du Congo (2.410 Km2).
- Au Sud
: la République d'Angola (2.511 Km2) et la Zambie
(1.930 Km2).
3.2.
Les déterminants Géographiques
Le pays
s'étend de l'Océan atlantique au plateau de l'Est et correspond
à la majeure partie du bassin du
fleuve Congo
(Zaïre) véritable colonne vertébrale du pays.
Troisième plus grand pays d'Afrique, grand comme quatre fois la
France, quatre-vingt fois la
Belgique, 33 fois plus
grand que le Benelux (
Belgique,
Pays-Bas et
Luxembourg),
une fois et demie plus que le
Québec (Canada).
Ou encore grand comme le côté des
États-Unis
à l'Est du
Mississippi ;
c'est le 12e Etat du monde par sa taille. Le pays souffre d'un
manque de voies de communication fiables.
En raison de sa grande superficie, de ses énormes
richesses et de son importante population, la République
Démocratique du Congo est l'un des «géants» de
l'Afrique, avec l'
Égypte, le
Nigeria et l'
Afrique du Sud au
centre de l'Afrique. Elle est traversée par l'
Equateur
et comprend trois climats : le climat équatorial, le climat
tropical et le climat de montagne. Elle est presque totalement traversée
par le deuxième plus grand fleuve d'Afrique. Elle a deux fleuves avec
des multiples affluents. (67(*))
C'est un pays moins peuplé, car par rapport à
son étendue, elle a une densité de 17 habitants au Km2 et
possède beaucoup de terres non habitées.
· Climat : tropical ; chaud et humide dans le bassin
du fleuve Congo ; plus frais et sec sur les hauteurs du sud du pays ; plus
frais et humide sur les hauteurs de l'Est du pays ; au Nord de l'Equateur :
saison des pluies d'avril à octobre ; au Sud de l'Equateur : novembre
à mars.
· Terrain : vaste bassin fluvial ; montagnes dans
l'Est du pays.
· Elévation : la plus basse : océan
Atlantique à 0 m et la plus haute : pic Marguerite sur le mont Ngaliema
(Mt Stanley) à 5110 m.
· Utilisations des terres : terres cultivables :
3% ; pâturage : 7% ; agriculture : 0% ; forêts :
77% ; autres : 13% (1993 est.).
· Catastrophes naturelles et problèmes
écologiques : sécheresse dans le sud, volcanisme dans
l'est ; déforestation, érosion du sol, perte de la faune
sauvage, pollution de l'eau. (68(*))
3.3. Bref aperçu historique
La République Démocratique du Congo à
été colonisée par la Belgique tout comme la
majorité des Pays d'Afrique l'ont été à travers des
puissances Européennes de l'époque, à savoir : le
Portugal, La France, l'Espagne, l'Angleterre, etc.
La R.D.C. est peuplée des Noirs Africains parmi
lesquels l'on distingue :
· Les Bantou, qui sont majoritaires ;
· Les Nilotiques dans la région du grand
lacs ;
· Les Pygmées ;
· Les Soudanais ;
En dehors des Pygmées qui sont anciens dans ces
terres, les autres peuples de la RDC sont venus des diverses migrations. Dans
le passé, les terres de la RDC étaient constituées des
royaumes et des empires dont : le royaume Kongo et Kuba, mais aussi les
empires Lunda et luba. Ces entités étaient structurées,
politiquement développées et ont formé des
véritables Etats, tandis que d'autres sont restées à un
niveau segmentaire. Ces sont les guerres de sécessions, les invasions
des autres peuples et surtout la traite négrière qui les avaient
déstabilisées et les ont précipitées vers le
déclin.
Le Roi Léopold II fut un entrepreneur et un homme
d'affaires qui cherchait à investir sa fortune. Ambitieux et Roi d'une
petite Belgique, quatre vingt fois moins que la RDC, Léopold II tenait
à avoir un empire à la hauteur de ses ambitions. Il voulait
offrir à son pays des débouchés et des sources
d'approvisionnement en matières premières, sous prétexte
de lutter contre l'esclavagisme et d'autres maladies endémiques
(69(*)). Il créa en
septembre 1876, à la suite de la conférence géographique
de Bruxelles, une association internationale pour l'exploration et la
civilisation de l'Afrique.
De novembre 1884 à février 1885, au
Congrès de Berlin, l'AIC devient l'Etat Indépendant du Congo dont
le souverain est Léopold II. L'Acte final de la conférence de
Berlin, en février 1885, fixe le statut conventionnel du bassin du Congo
et trace les limites de l'Etat Indépendant du Congo. Léopold II
obtient le Katanga en compensation des territoires qu'il a dû
céder à la France. La souveraineté personnelle de
Léopold II (le Congo reste sa propriété personnelle et non
celle de son royaume) se substitue à celle de l'Association
Internationale et le nouvel Etat du Congo obtient la reconnaissance des
puissances internationales.
Mais l'autorité de l'E.I.C fut combattue aussi bien
chez les Congolais, que chez Européens. Surtout ceux de l'église
protestante. Car les abus du régime léopoldien sont
dénoncés en Grande-Bretagne par la Congo Reform
Association ; création d'une commission internationale pour
enquêter sur les pratiques utilisées dans la production du
caoutchouc (politique des mains coupées, prises d'otages) ce qui amena
le Roi à céder sa propriété à la Belgique en
Août 1908.mais les choses ne semblaient plus marché, car les
autochtones avait plus besoin de la liberté, d'où les
révoltes, le refus de payer l'impôt, etc.
Le pouvoir colonial s'est retrouvé à la
croisée de chemin et a opté en définitive pour
l'indépendance, mais par palier à travers le plan de 30 ans du
Professeur Van BILSEN qui insiste sur la nécessité de mettre en
place une structure fédérale, de former des élites
congolaises et de favoriser leur accession progressive aux "leviers de
commande". Le ministre des colonies, BUISSERET, ouvre trois écoles
d'administration (70(*)).
Mais les congolais ont refusé cette prolongation et il y a eu Table
ronde à Bruxelles. Et le 13 janvier 1959, le souverain Belge accepta de
conduire le peuple congolais à l'indépendance, après les
troubles du 04 janvier 1959 qui a fait plus de 50 morts.
Le 30 juin 1960, un jeudi à 11 heures fut
proclamé l'indépendance au Palais de la nation par le Roi
Baudouin 1er de Belgique, mais qui inaugure malheureusement et
marque aussi les sécessions, émeutes, troubles, etc. qui ont
plongé le Congo-leopoldville dans le chaos, et ce après
l'assassinat du héros national P.E. LUMUMBA et les siens, sous
l'instigation de l'occident et exécuté Moise Tchombe. Cette
situation dramatique amena le Général MOBUTU à prendre le
pouvoir le 24 novembre 1965.
· En 1967 : suite à un
référendum, un régime plébiscitaire est
institué avec un parti unique, le Mouvement Populaire de la
Révolution (M.P.R).
· 31 Octobre 1970 MOBUTU est élu
Président ;
· 27 Octobre 1971 : La
République du Congo prend le nom de Zaïre et adopte un nouveau
drapeau et un autre hymne national.
· 1973 : Nationalisation des
grandes entreprises ;
· Mai 1978 : plus de 4 000 rebelles (anciens
gendarmes katangais), venus d'Angola, assiège Kolwezi au Shaba. Des
Européens sont maltraités. Pour sauver le régime en chute
libre, les parachutistes français et belges sautent sur Kolwezi ;
les Européens sont rapatriés.
· Octobre 1980 : une lettre ouverte
est adressé au Maréchal MOBUTU, très critique, de treize
parlementaires, parmi lesquels Etienne TSHISEKEDI, demandant la
démocratie et le multipartisme.
· Le 15 Février 1982 :
Création par les "treize" d'un parti d'opposition, l'U.D.P.S
(Union pour la Démocratie et le Progrès Social).
En dépit de tout, le pouvoir resta inébranlable
face aux revendications de la population et de l'opinion internationale ;
il y' eut des incidents à l'Université de Lubumbashi, pillages
de 1991 et 1993. Le dictateur démocratisa enfin l'espace politique
Zaïrois à mesure et selon la loi de « diviser pour mieux
régner ». Et c'est ainsi que la Conférence Nationale
Souveraine conduite par le prélat catholique monseigneur MONSENGWO
PASINYA, et offre le cadre idéal pour la construction d'un Etat de
droit ; mais le dictateur l'a noyauté et s'est retrouvé en
perte de vitesse vis-à-vis de l'AFDL, un certain 17 Mai 1997.
· Le 17 mai 1997 Les troupes de Laurent
Désiré KABILA entrent dans la capitale Kinshasa, sans rencontrer
une véritable résistance ; Laurent Désiré
KABILA s'est autoproclamé, avec les Statuts de l'AFDL, Président
de la nouvelle République Démocratique du
Congo ;étant que chef. .
· Mi-juillet 1998 : KABILA remanie son Gouvernement
et limoge son chef d'état-major, James KABAREBE, un Tutsi
rwandais ; le 26 juillet : le gouvernement congolais ordonne aux
soldats rwandais de partir.
· Le 02 août 1998 : des combats
éclatent dans les casernes de Kinshasa. Dans la province du Kivu (Est),
des officiers vraisemblablement dirigés par des Banyamulenge
(Congolais tutsi d'origine rwandaise) et des soldats rwandais se
révoltent contre KABILA ; les rebelles prennent le contrôle
d'une grande partie de l'Est de la RDC et avancent sur Kinshasa ;
accusés par KABILA de soutenir les mouvements rebelles en RDC, le Rwanda
et l'Ouganda démentent ; le Zimbabwe, la Namibie et l'Angola
envoient des troupes de soutien à KABILA ; Le Rassemblement
Congolais pour la Démocratie (RCD) voit le jour et est soutenu par le
Rwanda.
· En Mai 1999 : une scission du RCD débouche
à la création du RCD-ML (Mouvement de libération), une
formation soutenue par l'Ouganda, qui soutient également le Mouvement de
libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre BEMBA GOMBO.
· Le 16 janvier 200 : le Président Laurent
Désiré KABILA est assassiné à Kinshasa par un de
ses gardes du corps selon la version officielle. Son fils Joseph KABILA lui
succède le 26 janvier et annonce qu'il veut reprendre les
négociations de paix.
Le 25 février 2002 : ouverture de
négociations à Sun City (Afrique du Sud).
Ø 30 juillet : signature à Pretoria
(Afrique du Sud) par les Présidents congolais Joseph KABILA et rwandais
Paul KAGAME d'un accord de paix par lequel Kigali s'engage à retirer
sous 45 jours ses 30.000 soldats de la RDC, lequel promet en échange de
rapatrier à terme les quelque 12.000 miliciens hutu rwandais
basés dans l'ex-Zaïre, dont certains ont participé au
génocide rwandais de 1994.
Ø 17 Décembre : les parties congolaises au
Dialogue inter - congolais (le Gouvernement de Kinshasa, le MLC, le RCD, le
RDC-ML, le RCD-N, l'Opposition politique, la Société civile et
les Maï-Maï) signent l'Accord global et inclusif pour une gestion
consensuelle de la transition. L'Accord décrète la cessation des
hostilités et engage le pays dans un processus de transition politique
qui doit déboucher sur des élections législatives et
présidentielles dans un délai de deux ans, à compter de
l'investiture du Gouvernement de transition.
Ø 03 Juin 2003 : formation du Gouvernement de la
transition et début de la période de transition.
Ø
constitution de la
IIIe
république, adoptée par référendum,
confirmée par la Cour Suprême le
4
février
2006. La Constitution a
été promulguée par le Chef de l'État le 18
février 2006.
Ø Les élections législatives et
présidentielles ont été organisées sur
l'étendu du territoire par la Commission Electorale Indépendante,
desquelles est sortie le 1er Président élu de la RDC,
en la personne de Monsieur Joseph KABILA KABANGE.
Ø Actuellement l'ONU maintient la présence des
militaires de différents pays dans le cadre de la
MONUC. Mais les violences
continuent. La guerre aurait fait 5,4 millions de morts. (71(*))
3.4. Les cadres démographique, culturel,
économique et religieux (72(*))
3.4.1. L'ELEMENT DEMOGRAPHIQUE
Le peuple congolais est composé de plusieurs centaines
d'ethnies ou tribus - certains donnent le nombre de 400 à 450, formant
différents groupes. Notons néanmoins que nombreuses langues et
cultures de petites ethnies ont tendance à disparaître au profit
de celles des grosses ethnies. (73(*))
La République Démocratique du Congo est l'un
des pays les plus pauvres du monde, avec des inégalités
très marquées malgré ses multiples et diverses richesses.
Cette situation trouve pour la plupart l'explication dans les différents
conflits ayant des effets dévastateurs qu'a connu ce pays.
Les violations des droits humains, résultat des
conflits armés - en particulier des enfants et des femmes, ont eu des
répercussions très profondes au sein des populations. La
pauvreté se
manifeste par la
malnutrition qui touche
entre 30 et 50 pour cent des femmes et des enfants. Au total, 16 millions de
personnes sont en situation d'insécurité alimentaire. De nombreux
groupes vulnérables se sont formés (réfugiés,
orphelins, enfants déscolarisés ou enfants soldats) qui manquent
de soins et de nourriture. (74(*))
L'explosion démographique a transformé le Congo
des années 1960 et ses 15 millions d'habitants en géant d'une
soixantaine de millions d'habitants. La population est
caractérisée par sa grande jeunesse ; plus de la
moitié des habitants ont moins de 25 ans. Durant la guerre
interafricaine (1997-2005), 5,4 millions de Congolais sont
décédés majoritairement de maladies infectieuses dues
à la
malnutrition, l'exode,
les mines antipersonnel, etc. C'est le conflit le plus meurtrier depuis la
seconde guerre
mondiale.
3.4.2. Le secteur culture
La
culture
congolaise est très diversifiée car le Congo-Kinshasa est
composé d'une centaine de groupes ethniques, en majorité bantou,
et s'étend de l'embouchure du
fleuve Congo, puis dans
la forêt du bassin du Congo jusqu'à la région des Grand
Lacs Africains et la
savane.
Depuis la fin du
XIXe siècle,
les modes de vie traditionnels de la région ont changé à
cause du colonialisme, la lutte pour l'indépendance, le règne
long de MOBUTU, et récemment, la première et seconde guerre du
Congo. Malgré cela, les traditions et la culture congolaises ont su
garder leur individualité. Plus de 60% d'habitants vivent dans des zones
rurales. 30% de ceux qui vivent en zone urbaine sont culturellement ouverts ou
influencé par l'Occident.
3.4.3. La Situation économique
Autrefois les régions congolaises étaient
impliquées dans le commerce triangulaire, la déportation
d'esclaves contre des produits finis ou des fruits d'
Amérique
était assurée par les trafiquants
arabes et
portugais. Ceci a
enlevé la main d'oeuvre dont les sociétés africaines
avaient besoin pour se développer, mais a permis aux Arabes et aux
Américains de bâtir des économies puissantes (
Brésil,
États-Unis).En
cela l'esclavage fut un véritable plat d'Esaü.
Depuis la colonisation belge, l'économie est fortement
tournée vers l'exportation, notamment grâce aux produits miniers.
Aucune industrie de pointe n'a été
développée : elles n'étaient pas
désirées par les colonisateurs qui souhaitaient laisser le Congo
dépendant, et les nationalistes n'ont pas pu les développer. Par
exemple, le
cuivre est extrait en grandes
quantités, mais il doit être exporté pour être
traité, avant de revenir importé sous des formes finies
(câbles, fils électriques...).Le tourisme a été
ruiné par les guerres civiles. La majeure partie de la population reste
alors active dans l'agriculture.
L'élite politique de
Mobutu a
détourné énormément d'argent des caisses de l'Etat,
en effet tous les hauts fonctionnaires de l'époque du Maréchal
MOBUTU possédaient des avoirs dans presque tous les pays
industrialisés et ont fait du Congo/Zaïre un des pays les plus
endettés d'Afrique. Dans le détail, la République
Démocratique du Congo possède un important potentiel de
ressources naturelles et
minérales. Son
économie
s'est cependant drastiquement ralentie depuis le milieu des
années 1980
mais la libéralisation du secteur minier permet un re-décollage.
L'
agriculture reste le
principal secteur de l'économie.
Les principales ressources agricoles sont le
café, le
bois (
afromosia,
ébène,
wengé,
iroko,
sapelli, sipro, tiama, tola, kambala, lifaki...) et le
caoutchouc.
Les principales exploitations de
cuivre et de
cobalt sont dominées
par la
Gécamines et
ses partenaires. Le diamant industriel est extrait par la
MIBA.
L'industrie des télécommunications sans fil
était d'abord sous le monopole de la compagnie
Télécel
et depuis la libéralisation, est partagé par des
sociétés comme
Starcel
Congo,
Vodacom,
Celtel,
SAIT
Telecom (Oasis),
Congo
Chine Télécoms,
Sogetel,
Supercell,
Tigo etc.
1. Les principales ressources naturelles sont :
Cobalt, cuivre, col tan, or, diamant, zinc, cadmium,
étain, tungstène, manganèse, pétrole,
uranium ; Bois, café, huile de palme, hévéa, canne
à sucre, coton, arachide, thé, argent, étain, germanium,
radium, bauxite, minerai de fer, charbon, hydroélectrique, etc.
2. L'économie et le commerce extérieur :
Depuis dix ans, l'économie congolaise a connu une
récession sans précédent. En 2001-2002, le financement de
l'effort de guerre ponctionnait, selon les autorités de Kinshasa, 80%
des ressources du pays et la dette publique s'élevait en 2006 à
13,9 milliards de dollars. Le conflit a également eu des
conséquences désastreuses pour la population : la paralysie
des secteurs économiques a entraîné une hausse du
chômage et le PNB par habitant a fortement chuté. La
pénurie alimentaire et la malnutrition se sont développées
jusque dans la capitale (75(*)).
Cependant, à l'échelle des pays
marginalisés depuis plusieurs décennies, ruinés
économiquement et ravagés par les guerres presque sans
interruption depuis 1996, les progrès enregistrés en 2002
constituent un véritable pas en avant pour l'Angola et la RDC.
Les combats cependant continuent de ravager l'Est de la RDC,
particulièrement les deux provinces du Kivu, où les pays voisins,
par groupes armés interposés, continuent de piller les ressources
naturelles sans aucune mesure de précaution pour la population (coltan,
or, diamants, bois, etc.) de la RDC.
3. L'Agriculture
Bien que le secteur minier soit le plus important en terme de
PIB, l'économie repose essentiellement sur l'agriculture : 70% de
la population est rurale. Théoriquement, le pays dispose d'un fort
potentiel agricole, mais depuis l'indépendance, ce secteur a
été négligé par les Gouvernements successifs, et
les réformes amorcées sous l'égide de la Banque Mondiale
dans les années 80 ont échoué. Le pays a été
complètement dévasté par la guerre et les paysans se sont
détournés de l'agriculture pour les mines de diamants et de
coltan, particulièrement dans l'Est du pays. Par ailleurs, le bois, qui
pourrait constituer une importante source de revenus est pour moitié
sous le contrôle de groupes armés et des sociétés
multinationales.
1.3.2.4. Les Mines et l'industrie :
Le sous-sol congolais est très riche : cobalt,
cuivre, or, coltan, et diamants qui constituent la première source de
devises. La RDC possède également quelques gisements de
pétrole off-shore et un fort potentiel hydroélectrique
sous-exploité. En mars 2001, un rapport de l'ONU a dénoncé
le pillage systématique du secteur minier, de la part des
« ennemis » de la RDC (le Rwanda et l'Ouganda) comme de la
part des alliés (le Zimbabwe et l'Angola). Les principaux pays
destinataires des exportations de ces ressources pillées seraient les
Etats-Unis, la Belgique et le Kazakhstan.
En 2002, le coltan congolais (64% des réserves
mondiales) a suscité une véritable ruée, la matière
étant utilisée dans les industries de pointe, notamment dans la
fabrication des téléphones portables. Le prix du minerai serait
passé de 90 dollars le kilo à plus de 450 dollars. L'industrie
manufacturière congolaise (traitement des produits miniers, textile et
agroalimentaire) quant à elle, a été ravagée par la
guerre (76(*)).
CHAPITRE II. LA PRESENCE DES MINES ANTIPERSONNEL DANS
LES CONFLITS ARMES EN ANGOLA ET EN R.D.C
La Convention de Vienne relative à la guerre
stipule que : dans un conflit armé, les acteurs ne sont que des
combattants. Des qu'ils sont capturés, ils doivent
bénéficier du statut de prisonnier de guerre. Son Article 43,
alinéa 2 stipule que : « les combattants sont
les membres des forces armées d'une partie au conflit armé. Ils
sont ceux qui participent directement aux hostilités ; ceux qui se
battent ». (77(*))
Une étude approfondie du
concept « conflit » révèle
toujours les causes qui sont à la base de ce dernier ou même qui
favorisent son évolution ou qui montrent son origine.
T. HOBBES dans sa théorie de l'état de la
nature, qui plus tard contribuera à la théorie des conflits
affirme que « la nature humaine comporte un désir
incessant de puissance, état caractérisé par la guerre de
tous contre tous (l'homme est un animal pour l'homme) et dans lequel vivent
les hommes avant de s'engager mutuellement selon un
contrat » (78(*))
Un conflit est : « une crise de confiance
entre deux ou plusieurs Etats qui peut se manifester par note de protestation,
de menaces, de rupture diplomatique ou d'embargo ». (79(*)) Elle est souvent
« le résultat d'une contrariété
d'intérêts qui apparaît comme une volonté agressive
pouvant aller jusqu'à supprimer l'autre » (80(*))
Le conflit armé est une contestation entre deux
puissances qui se disputent un droit autrement dit, il est une relation
antagoniste entre deux ou plusieurs unités dont l'une tend à
dominer le champ social de l'autre. (81(*))
SECTION 1. BREF RAPPEL HISTORIQUE SUR LES MINES
ANTIPERSONNEL
1.1. BREF RAPPEL
La problématique des mines antipersonnel sur le champ
de bataille dans le monde est réelle. Pour le cas de l'Angola et de la
R.D.C, la présence des mines antipersonnel et la menace qui pèse
sur les populations, rendent inexploitables des terres agricoles indispensables
à l'équilibre économique de la communauté souvent
très pauvres et qui plongent le pays dans la pauvreté à
cause de l'inexploitation des terres.
Elles empêchent les réfugiés qui rentrent
dans leur pays, souvent détruit par la guerre, de se réinstaller
en toute sécurité et de reconstruire leur vie. Le
re-démarrage économique de certaines régions est ainsi
fortement hypothéqué, malgré le retour de la paix.
Certaines zones sont condamnées à l'exode des populations et
à la désertification.
Mais pour parler de l'emploi des mines antipersonnel, nous
devons d'abord connaître Qu'est-ce qu'une mine antipersonnel, l'histoire
des mines antipersonnel, l'après-guerre, les dangers des mines
antipersonnel ou terrestres. Nous ne parlons pas des engins non
explosés, bien que faisant partie de la Convention, ils sont
cités que pour complément dans notre recherche.
1.2. LA NOTION « MINE
ANTIPERSONNEL »
Selon la Convention d'Ottawa, la mine antipersonnel est
« une mine conçue pour exploser du fait de la présence,
de la proximité ou du contact d'une personne et destinée à
mettre hors de combat, blesser ou tuer une ou plusieurs personnes
» (82(*)). Ces
engins dissimulés ne font pas la distinction entre le pas d'un soldat et
celui d'un enfant : ils continuent de tuer et d'estropier bien après la
fin de la guerre.
Dans leur version la plus simple, les mines antipersonnel
sont des piéges explosifs déclenchés par les victimes
elles-mêmes, la cible prévue étant une personne. Une mine
est composée d'une certaine quantité d'explosifs contenue dans
son corps et d'un mécanisme d'amorçage destiné à
provoquer l'explosion. Les experts regroupent habituellement les mines
antipersonnel en quatre sous-catégories selon leurs façons
d'infliger les blessures : les mines à effet de souffle, les mines
à fragmentation, les mines bondissantes et les mines à effet
dirigé. (83(*))
Selon la Campagne internationale pour l'interdiction des
mines terrestres (CIMT), plus de 350 types de mines antipersonnel ont
été produits par une cinquantaine de pays. Les mines
Antipersonnel blessent ou tuent leurs victimes sous l'effet combiné de
l'explosion et de l'impact des fragments métalliques projetés au
moment de l'explosion. (84(*))
1.3. L'HISTOIRE DES MINES ANTIPERSONNEL
Les
mines antipersonnel
1.3.1.
COMMENT LES MINES ONT ETE INVENTEES
Les
origines des mines antipersonnel ne sont pas connues précisément.
Selon un document publié en 1998, The History of Landmines (Histoire
des mines terrestres), les mines modernes" ont pour ancêtres des
dispositifs non explosifs tels que les piques et les pieux utilisés
jadis par les armées".Il est cependant probable que le terme de
"mine" remonte à l'époque du Moyen Age, où
« les "mines" étaient pratique courante lors des
sièges... L'assiégeant enlevait et déplaçait autant
de terre que possible juste à un endroit exposé des
fortifications, et étayait la cavité à l'aide de poutres.
Il remplissait alors l'espace entre les poutres avec de la paille et des
brindilles, et y mettait le feu. Lorsqu'elles étaient calcinés,
le mur s'effondrait dans le trou,créant ainsi une brèche...Au
cours des âges,la poudre noire et les explosifs remplacèrent le
feu, mais cette technique essentiellement médiévale fut
conservée et utilisée aussi récemment que pendant la
première guerre mondiale ».(85(*))
Selon certains, la mine à fragmentation antipersonnel aurait
été inventée en 1855par un ingénieur russe. La
première référence à une mine explosive remonte au
18e siècle au moins, lorsqu'un historien militaire allemand
rapporta l'utilisation d'une fladdermine (littéralement
une mine volante). Cependant, en avril 2001, des archéologues
découvrirent en Chine du Nord plus de 20 "mines terrestres" datant de
plus de 600 ans. (86(*))
Toutefois, on s'accorde le plus souvent à considérer l'invention
des mines terrestres explosives modernes, anciennement désignées
sous l'appellation de « Torpilles », comme datant
de l'époque de la guerre de Sécession. Au printemps 1862,
à Yorktown, Gabriel RAINS, général de l'armée
confédérée à la tête d'une garnison de 2 500
hommes, donna l'ordre à ses troupes de préparer des obus afin
qu'ils puissent exploser à l'aide de fils pièges ou sous le poids
d'une personne.
Les
premiers accidents causés par ces premiers modèles de mines
antipersonnel furent documentés le 4 mai 1862 ; certains soldats des
troupes confédérées qualifièrent même ces
dispositifs de "barbares",et le supérieur de RAINS en interdit
alors l'utilisation, déclarant que cette méthode de guerre
n'était « ni appropriée, ni
efficace ».(87(*))
L'utilisation de ces armes continua pourtant en dépit des craintes
éprouvées dans les deux camps de la guerre de Sécession,
et durant l'attaque de l'armée de l'Union, en 1864 à Fort
McAllister près de Savannah ; 12 hommes furent tués par des
mines et 80 furent blessés. C'est à la suite de cette bataille
que le général William T. SHERMAN prononça ces mots
devenus célèbres, selon lesquels l'emploi de mines ne serait pas
« un acte de guerre mais un meurtre ».(88(*))
1.3.2.
L'ACTION DES MINES PENDANT LES DEUX GUERRES MONDIALES
Les
premières mines antichars firent leur apparition sur le front de l'Ouest
durant la guerre 1914-18 en tant que moyen de défense contre les chars,
nouvellement mis en service. Il arrive qu'on en retrouve encore aujourd'hui. En
revanche, les mines antipersonnel n'étaient pas très
utilisées sur les champs de bataille de la première guerre
mondiale.
Au
début de la guerre, des mines activées par des fils pièges
avaient été disposées à l'intérieur de
réseaux de fils déclencheurs, mais ce dispositif se
révéla aussi dangereux pour les poseurs de mines que pour les
ennemis et fut donc rapidement abandonné. Néanmoins, des mines
antipersonnel et des pièges furent posés dans des positions
abandonnées en prévision d'une avancée ennemie.
Les
mines antipersonnel et antichars furent quant à elles, très
largement utilisées lors de la seconde guerre mondiale. Selon les
Services du renseignement du Département de la Défense
américain, plus de 300 millions de mines antichars furent posées
durant la guerre, dont 220 millions par l'Union soviétique.(89(*))
A
la fin de la guerre, les Allemands avaient, semble-t-il, utilisé 16
modèles différents de mines antichars, 10 modèles
différents de mines antipersonnel, ainsi que divers types de dispositifs
improvisés et de mines prises à l'ennemi. En outre, ils avaient
mis au point et intégré des dispositifs antimanipulation et
avaient été les premiers à employer les mines
antipersonnel dispensables par avion. Vers la fin de la guerre, ils avaient
expérimenté des systèmes d'amorçage à effet
magnétique, sensibles aux vibrations, radiocommandés et à
induction de fréquence.
Les
mines antipersonnel jouèrent un rôle déterminant pendant
les batailles d'El Alamein, de Kursk, et bien d'autres encore. Vers la fin de
1943, lorsque le Maréchal ROMMEL se vit confier la tâche de
préparer la défense contre le débarquement attendu des
alliés en France, il donna à son ingénieur en chef le
Général WILHELM WEISE les instructions suivantes:
« Notre seule chance est de livrer bataille sur les plages -
c'est là que l'ennemi est toujours le plus faible. Je veux des mines
antipersonnel, des mines antichars et antiparachutistes. Je veux des mines pour
couler les bateaux, et des mines pour couler les péniches de
débarquement. Je veux que certains champs de mines soient prévus
de façon à ce que notre infanterie puisse passer, mais pas les
chars ennemis. Je veux des mines qu'on actionne à l'aide d'un fil de
trébuchement ; des mines qui explosent lorsqu'on coupe un fil
; des mines qui puissent être commandées à
distance et des mines qui explosent par interruption d'un rayon de
lumière ».(90(*))
Il semble que l'une des mines antipersonnel allemandes,
ultérieurement appelée Schrapnellmine 35 ou S, "ait
été le dispositif le plus redouté par les troupes
alliées durant la guerre". Par la suite, les soldats
démobilisés adoptèrent le terme de "champ de mines"
dans le langage de tous les jours pour désigner une situation
épineuse.
1.3.3.
L'APRES-GUERRE
Depuis 1945, cinq critères de conception furent
privilégiés: l'efficacité, la taille, la
détectabilité, l'effort logistique et la vitesse de pose. Mais
les progrès technologiques rapides entraînèrent une
obsolescence tout aussi rapide, et plus de 600 types différents de mines
antipersonnel furent fabriqués pendant la période allant
jusqu'aux années 90. (91(*))
Les
mines antipersonnel furent utilisées à grande échelle
pendant les guerres de Corée et de Vietnam et furent responsables de
presque 5% des victimes parmi les troupes américaines en Corée. A
la suite de la guerre de Corée et notamment après la vague de
protestation contre la position de l'ONU, les Etats-Unis mirent au point la
mine Claymore M18 à effet dirigé. Lorsqu'elle explose, que ce
soit à l'aide d'un fil-piège ou d'une commande à distance,
des centaines de billes métalliques sont projetées à un
angle de 60 degrés et dans un rayon mortel d'environ 50
mètres.
Ce
fut pendant la guerre du Vietnam que les forces américaines
utilisèrent pour la première fois de manière intensive des
mines posées à distance - dites aussi" dispersables" - afin
d'empêcher les transferts d'hommes et de matériel du Nord Vietnam
vers le Sud Vietnam en passant par le Cambodge et le Laos.
Les
mines antipersonnel déposées par avion présentaient un
certain nombre d'avantages par rapport au mines posées manuellement:
elles pouvaient être mises en place en un temps très court,
nécessitaient un minimum de moyens logistiques et pouvaient être
posées loin derrières les lignes ennemies, perturbant ainsi les
mouvements des troupes ainsi que l'approvisionnement, sans grand risque pour
les équipages. Toutefois ces mines présentaient également
un danger pour les forces amies, sauf lorsqu'elles étaient
équipées de dispositifs d'autodestruction ou d'auto
neutralisation. Il semble qu'entre 1966 et 1968, « le
Département de la Défense américain ait
procédé à des dotations de plus de 114 millions de mines
antipersonnel destinées à être utilisées lors de la
guerre du Vietnam. »(92(*))
Forts de leur expérience au Vietnam, les Etats-Unis
décidèrent de consacrer des fonds importants à la mise au
point de mines antipersonnel, conçues pour s'autodétruire dans un
laps de temps prédéterminé (habituellement entre 4 et 48
heures). Cette idée avait déjà été
exprimée depuis un certain temps, mais ce ne fut qu'après le
déminage difficile des mines abandonnées sur les champs de
bataille d'Afrique du Nord durant la seconde guerre mondiale, qu'un rapport
britannique intitulé Engineers sons from the North African Campaign
recommanda la mise au point d'un nouveau type de mine capable de
« 'autodétruire après un laps de temps, afin
d'éviter d'avoir de le manipuler ». (93(*))
Cependant, tandis que la technologie en matière de mines avançait
à grands pas, la pose de mines antipersonnel, notamment les
modèles antipersonnel et antichars simples, continuait à se faire
manuellement, aussi bien par les forces gouvernementales que par les groupes
rebelles, lors de conflits armés civils. En Afghanistan, en Angola, au
Cambodge, en Ethiopie,en Irak,en RDC, au Mozambique, au Nicaragua, en Somalie,
au Soudan,ainsi que dans de nombreux autres pays en guerre, les mines
antipersonnel furent largement utilisées dans la stratégie
militaire, pour terroriser la population civile ou contrôler ses
mouvements.
L'emploi de ces mines s'accentua en raison de leur faible coût (de 3
à 15 $US par mine) et du fait qu'elles étaient faciles à
se procurer. (94(*))
L'époque de la chute du régime soviétique connut une
utilisation intensive et systématique des mines antipersonnel lors des
conflits sans merci localisés dans le Caucase et dans l'ex-Yougoslavie,
pays connus pour être de gros producteurs de mines antipersonnel. En
outre, cette utilisation croissante d'armes ne se limita pas aux forces et
groupes armés, car dès les années 90 les civils de
nombreux pays posèrent à leur tour des mines pour protéger
leurs biens, par exemple, ou pour pêcher et chasser.
1.3.4.
LES FABRICANTS DES MINES ANTIPERSONNEL
Au
cours des 25 dernières années, les grands producteurs ont
été entre autres les États-Unis, l'Italie, l'ex-Union
soviétique, la Suède, le Vietnam, l'Allemagne, l'Autriche,
l'ex-Yougoslavie, la France, la Chine et le Royaume-Uni. Les mines les plus
courantes venaient de la Chine, de l'Italie et de l'ex-Union
soviétique.
Selon la CIMT, 14 pays n'avaient pas interdit la production de ces engins: la
Birmanie, la Chine, Cuba, l'Égypte, l'Inde, l'Iraq, l'Iran, la
Corée du Nord, la Corée du Sud, le Pakistan, la Russie,
Singapour, les États-Unis et le Vietnam. Certains d'entre eux n'ont pas
fabriqué de mines antipersonnel ces dernières années, mais
refusent toutefois d'en interdire officiellement la production. (95(*))
1.3.5.
LA NOUVELLE TECHNOLOGIE DES MINES
Selon un expert, Mike CROLL, dans un certain nombre d'années "la
technologie des mines aura tellement évolué que celles-ci
n'auront plus rien à voir avec les premiers modèles. Ce ne seront
plus les victimes qui les déclencheront physiquement, mais les mines
elles-mêmes qui détecteront leur cible à grande distance
- chars, hélicoptères, voire avions à
réaction et satellites - et projetteront une tête
explosive mortelle Ce même expert affirme que les pièges
activés par les victimes elles-mêmes "ne sont pas prêt
de disparaître. (96(*))
Mais les Etats parties à la Convention sur l'interdiction des mines
antipersonnel se sont engagés à ne plus jamais mettre au point ou
fabriquer des mines antipersonnel, quelles que soient les circonstances, bien
qu'ils puissent continuer à concevoir et produire des mines d'autres
types, dans la mesure où elles sont conformes aux règlements du
droit international en Vigueur. (97(*))
1.4.
LES DANGERS DES MINES ANTIPERSONNEL
Personne ne sait combien de mines antipersonnel sont toujours en place, que ce
soit à la suite de conflits, anciens ou récents. Auparavant leur
nombre a été estimé à 100 millions mais ce chiffre
a été très contesté et les tentatives d'estimation
relèvent plutôt de la spéculation. De même en ce qui
concerne le nombre total des victimes. Ce qui est certain en revanche, c'est
que les mines antipersonnel continuent de faire des victimes humaines, aussi
bien durant les conflits qu'après, et surtout dans la population civile.
La
Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL) qui rassemble plus de 1
400 ONG, fait état d'accidents mortels ou non, imputables aux mines
terrestres et aux engins non explosés, dans 65 pays en 2002 et pour les
six premiers mois de 2003. « Tout au long de 2002 et
jusqu'à juin 2003, de nouvelles victimes de mines sont
été signalées dans 65 pays; la majorité
(41) était alors en situation de paix et non pas de guerre.
Seules 15% des victimes identifiées en 2002 faisaient
partie du personnel militaire. En 2002, les plus lourds bilans ont
été enregistrés en Tchétchénie (5 695
victimes recensées),en Afghanistan (1286), au Cambodge
(834),en Colombie (530),en Inde (523), en Iraq
(457), en Angola (287), au Tchad (200), au
Népal (177), au VietNam (166), à Sri Lanka
(142), au Burundi (114), en Birmanie (Myanmar) (114)
et au Pakistan (111). Un grand nombre de nouvelles victimes
(supérieur à 50) a également été
enregistré en Bosnie-Herzégovine, en Erythrée, en
Ethiopie, en Géorgie, au Laos, en Palestine, en République
démocratique du Congo, au Sénégal, en Somalie et au
Soudan. »(98(*))
Cependant le risque inhérent aux mines antipersonnel dépasse
largement le fait de tuer, mutiler et blesser des milliers de personnes chaque
année. Les conséquences sociales, économiques et
environnementales des ces armes perdurent et sont souvent graves. Ainsi, les
communautés rurales en développement subissent le très
grave préjudice de ne plus pouvoir cultiver leurs terres et de ne plus
avoir accès aux points d'eau.
De
plus, les pays dont l'infrastructure est minimale... sont
particulièrement vulnérables aux risques des mines antipersonnel.
Le fait de miner les barrages et les installations électriques peut
réduire considérablement la capacité d'un pays à
produire l'énergie nécessaire à sa reconstruction. De
même le fait de miner l'infrastructure de transport empêche les
déplacements de populations et les échanges de biens et services.
Les routes et les chemins minés affaiblissent l'économie de
marché en isolant les paysans et les bergers incapables de se rendre sur
les marchés pour vendre leurs produits. (99(*))
En
1995, les Nations Unies, exprimant à nouveau la position du
Département d'Etat américain, déclarèrent que les
mines constituaient "l'une des formes de pollution les plus
répandues, les plus mortelles et les plus vivaces" jamais connues.
Les effets des mines antipersonnel sur l'environnement avaient
déjà été constatés à la fin des
années 70.
Le
5 décembre 1980, l'Assemblée générale des Nations
Unies adopta la Résolution 35/71 intitulée Problèmes
posés par les débris de guerre dans laquelle elle
reconnaissait que "la présence de débris de guerre, notamment
les mines, sur les territoires de certains pays en développement
freinait considérablement les efforts de croissance économique et
entraînait des pertes humaines et matérielles". L'emploi de
mines antipersonnel à grande échelle force les populations
rurales à se réfugier soit dans des terres de faible rendement
qui se dégradent de plus en plus soit dans les villes, aggravant ainsi
les phénomènes de surpopulation, de chômage et autres
problèmes urbains.(100(*))
Section 2. l'APERCU HISTORIQUE DES CONFLITS ARMES
EN ANGOLA ET EN RDC.
2.1.
L'ANGOLA
2.1.1.
La Politique intérieure
Un
fort mouvement indépendantiste se développe dans la province
portugaise de l'
Angola
au cours des années 60 et 70. Le
Portugal
intervient militairement, mais la
révolution
des oeillets, qui bouleverse le pays en 1974, favorise l'accession de l'
Angola
à l'indépendance l'année suivante. Des divisions entre les
différentes factions entraînent une
guerre
civile. Le Mouvement populaire de libération de l'
Angola
(MPLA), d'obédience communiste, prend le pouvoir.
Mais des conflits armés persistants avec les rebelles
de l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'
Angola
(UNITA), conjugués à une économie fragile et des famines
récurrentes, plongent le pays dans le chaos. Des accords de paix conclus
au cours des années 90 et la présence de troupes de
l'Organisation des Nations unies (ONU) ne suffisent pas à enrayer
complètement la violence jusqu'à la mort du Docteur Malherho
SAVIMBI en 2002.(101(*))
2.1.2. La Politique extérieure
L'accession de l'
Angola
à l'indépendance, en 1975, est suivie par le départ de
milliers de Portugais. La lutte entre les factions qui cherchent à
prendre le pouvoir est marquée par l'intervention des protagonistes de
la
guerre
froide. Alors que le Mouvement Populaire de Libération de l'
Angola
(MPLA) bénéficie du support de l'
Union
des Républiques Socialistes Soviétiques (
URSS)
et de milliers de soldats cubains, l'Union Nationale pour l'Indépendance
Totale de l'
Angola
(UNITA) compte pour sa part sur l'appui des
États-Unis.
La présence de sécessionnistes namibiens en territoire angolais a
provoqué également l'intervention de l'
Afrique
du Sud.
L'évolution de la situation internationale favorise la
signature d'un accord entre les pays impliqués dans le conflit, en 1988.
L'Organisation des Nations Unies (ONU) prend aussi part aux initiatives de paix
visant à mettre un terme à la
guerre
civile au cours des années 90.
2.1.3. L'intervention cubaine en Angola
À la fin de 1975, le G
ouvernement
marxiste
d'
Angola
est menacé par une offensive de l'
Afrique
du Sud qui appuie l'Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l'
Angola
(UNITA). À la demande de l'URSS,
Cuba
dépêchera des troupes sur place. Elles joueront un rôle
déterminant dans la victoire du régime d'obédience
marxiste léniniste et pro-sovietique en place.
En novembre 1975,
L'URSS se porte au secours de l'
Angola.
Son
gouvernement
de gauche, qui est dirigé par le Mouvement Populaire de
Libération de l'
Angola
(MPLA), fait face à une large offensive de l'
Afrique
du Sud et de l'UNITA, un mouvement de guérilla pro-occidental
soutenu notamment par les
États-Unis.
Ne voulant pas intervenir directement, l'
Union
des Républiques Socialistes Soviétiques (
URSS)
demande à son allié cubain de le faire. L'
URSS
assume les coûts de l'opération, dont un pont aérien qui
sert à transporter 36 000 soldats cubains en
Angola.
Ces troupes ont arrêté l'offensive de l'UNITA.
L'intervention cubaine ne se limitait pas à l'
Angola.
Un contingent de conseillers est également envoyé au
Mozambique,
en 1975, et en
Éthiopie,
en 1977, afin de venir en aide à un
gouvernement
de gauche. Des
Cubains
épaulent aussi les forces de Robert MUGABE en
Zambie
et entraînent des membres du Congrès National Africain en
Rhodésie.
Entre 1975 et 1989, l'on évalue à plus de 2 000
le nombre de
Cubains
qui perdront la vie en Afrique. CUBA apporte également une aide
économique et médicale à ses alliés du Continent
noir. En 1982, par exemple, 10 000 travailleurs de la construction serviront en
Angola.
Des écoles secondaires seront même construites à
Cuba
pour former des étudiants angolais, éthiopiens et mozambicains.
Les
Cubains
joueront un rôle majeur en Afrique pendant la Guerre froide. En tout, 500
000 d'entre eux y seront impliqués d'une façon ou d'une autre.
Cette présence prendra fin avec l'effondrement du bloc communiste,
à la fin des années 1990.
2.1.4. La Signature d'un traité sur le conflit en
Angola
Le 22 décembre 1988, en présence du
Secrétaire d'État américain George SHULTZ, les ministres
des Affaires Etrangères de l'
Angola,
de
Cuba
et de l'
Afrique
du Sud, réunis au quartier général de l'Organisation
des Nations unies (ONU), signent le Traité de New York. Ce double accord
garantit le retrait des troupes cubaines de l'
Angola
en échange de l'indépendance de la
Namibie.
Au cours des années 1980, le
Président
angolais José Eduardo dos SANTOS, soutenu par
Cuba
et l'
Union
des Républiques Socialistes Soviétiques (
URSS),
réalise qu'une victoire militaire contre les rebelles de l'Union
Nationale pour l'Indépendance Totale de l'
Angola
(UNITA), soutenue par l'
Afrique
du Sud et les
États
Unis, est improbable. La bataille de Cuito Cuanavale (
Angola),
en janvier 1988, qui s'avère peu concluante, favorise la voie
diplomatique.
L'
Angola
accepte d'assister à une série de rencontres organisées
par Chester CROCKER, l'assistant Secrétaire d'État
américain pour les Affaires africaines. Ces rencontres visent à
trouver une solution à la guerre d'
Angola
qui dure depuis 1975. Les parties invitées aux discussions sont
Cuba,
l'
Angola
et l'
Afrique
du Sud. D'entrée de jeu, le
Président
dos SANTOS affirme fermement qu'il n'acceptera jamais un règlement
reconnaissant Jonas SAVIMBI et sa guérilla de l'UNITA. Le 8 août
1988, les trois parties s'entendent à Genève sur un
cessez-le-feu. Puis, 13 décembre, un consensus se dégage à
Brazzaville.
La solution acceptée par les ministres des Affaires
Etrangères de l'
Angola,
de
Cuba
et de l'
Afrique
du Sud, comprend deux accords. Le premier prévoit que l'
Afrique
du Sud abandonne le contrôle de la
Namibie,
qui deviendra indépendante. Le second oblige
Cuba
à retirer ses 50 000 hommes de troupes de l'
Angola
avant le 1er juillet 1991. Les accords sont signés le 22 décembre
1988 à New York. Il ne mettent cependant pas fin au conflit armé
en
Angola
qui a fait plus de 300 000 morts et 1,5 millions de déplacés.
C'est pourquoi le 1er décembre 2000 dans
son intervention prononcée, M. Jean-David LEVITTE, Représentant
permanent de la France aux Nations unies, parle du rôle des diamants dans
les conflits armés (New York) en
affirmant: « L'Angola est le premier d'entre eux. Au cours
de la dernière décennie, le trafic illégal de diamants a
rapporté à l'Unita plus de 3 milliards de dollars. Cet argent lui
a permis de poursuivre sa lutte armée. ».(102(*))
2.1.5. La signature d'un accord de paix en Angola
Le 04 Avril 2002 à Luanda, capitale de l'
Angola,
les Forces
gouvernementales
angolaises (anciennement le Mouvement Populaire de Libération de l'
Angola)
et l'Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l'
Angola
(UNITA) signent un accord mettant fin à plus de 27 ans de
guerre
civile.
Un point tournant dans la
guerre
civile en
Angola
survient le 22 février 2002 lorsque le chef de l'UNITA, Jonas SAVIMBI,
est assassiné par les forces
gouvernementales.
Le 30 mars suivant, l'UNITA signe sa reddition en présence de
représentants de l'Organisation des Nations unies (ONU), de la
Russie,
des
États-Unis
et du
Portugal.
Puis, le 3 avril suivant, à la veille de la signature d'un cessez-le-feu
permanent, le
président
José Eduardo Dos SANTOS promet le retour à des élections
libres le plus rapidement possible.
Pour sa part, l'Unita rend définitivement les armes et
espère entrer dans le processus
démocratique
en formant à nouveau un
parti
politique. Le 4 avril, le
Président
Dos SANTOS et le Secrétaire Général de l'UNITA, Paolo
LUKAMBA, successeur de Jonas SAVIMBI, signent un accord de paix. Il
prévoit l'amnistie pour l'ensemble des combattants, ainsi que
l'intégration des rebelles de l'UNITA au sein des forces
gouvernementales.
Après de nombreuses tentatives infructueuses d'en
arriver à un accord, il semble que l'entente du 4 avril pave la voie
à une paix durable. La
guerre
civile déchire l'
Angola
depuis la proclamation de l'indépendance, en 1975. Elle a
coûté la vie à près d'un million de personnes sur
une population de 12 millions d'habitants, en plus de forcer le
déplacement de plus du tiers de la population angolaise.
2.2. LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
2.2.1. La Politique intérieure
Des
négociations
avec les dirigeants belges précède la proclamation
d'indépendance du
Congo,
en 1960. Les premières années du jeune pays se déroulent
dans le chaos. La sécession du Katanga, une province riche en ressources
minières, est à l'origine d'un conflit déchirant. Un bras
de fer se joue entre le
Président
Joseph KASA VUBU et le
Premier
Ministre Patrice LUMUMBA, qui sera assassiné, alors que des troupes
belges et les casques bleus de l'Organisation des Nations unies (ONU)
intervient sur le territoire.
À partir de 1965, le
Congo
réunifié - qui devient le Zaïre en 1971 - est dirigé
de façon autoritaire par MOBUTU SESE SEKO KUKU GBENDU WA ZABANGA et le
Mouvement Populaire de la
Révolution
(MPR), l'unique parti. La contestation, qui gagne en importance à la fin
des années 80, force le régime à adopter des
réformes
démocratiques,
dont la tenue d'élections multipartites. C'est toutefois une
rébellion, née dans le contexte d'un conflit régional, qui
permet à Laurent-Désiré KABILA de renverser MOBUTU, en
1997. Il instaure à son tour un régime autoritaire, mais les
années après, il est assassiné, et son fils prend les
commandes du pouvoir.
2.2.2. La Politique extérieure
Dans le contexte chaotique qui suit la proclamation
d'indépendance de 1960, des troupes belges et des casques bleus de
l'Organisation des Nations unies (ONU) sont déployés sur le
territoire congolais. La stabilité apportée par le
Président
MOBUTU SESE SEKO, qui dirige le pays avec fermeté à partir de
1965, lui attire le soutien de l'Occident, inquiet de la situation dans cette
région de l'Afrique. La
France
apporte même un appui militaire au
Président
lorsque des troubles domestiques éclatent en 1977 et 1978.
Avec le démembrement de l'
Union
des Républiques Socialistes Soviétiques (
URSS)
et la fin de la
guerre
froide, le Zaïre est pressé avec de plus en plus d'insistance
à adopter des réformes
démocratiques.
Bénéficiant du support de pays voisins, entre autres le
Rwanda
et l'
Ouganda,
la rébellion que dirige Laurent Désiré KABILA parvient
à renverser MOBUTU en 1997. Le régime qu'il instaure crée
cependant des antagonismes avec ses anciens alliés qui
dégénèrent en un autre conflit qui implique plusieurs pays
de la région.
2.2.3. Aperçu historique
En R.D.C, les conflits se sont multipliés d'une
manière incompréhensible et même des groupes armés
se sont implantés partout à l'Est du pays, causant la mort et la
désolation parmi les populations et détruisant la faune et la
flore du pays, sans oublier les mines antipersonnel dont les
conséquences sont incalculables sur la société. Deux
armées étrangères (Rwandaise et Ougandais) se sont
affrontées sur le sol Congolais sans crainte et ont tué des
autochtones, comme s'ils étaient des vaches, c'est au mépris des
règles internationales relatives à l'intangibilités des
frontières. (103(*))
De notre recherche, il est très difficile de parler de
tous les conflits qui ont endeuillé la RDC, raison pour laquelle nous
retenons la guerre dite « d'agression ou de sanction»
et le conflit armé en Ituri avec l'implication des mines antipersonnel,
parce que le champ des conflits armés de la RDC est vaste et les acteurs
sont plus nombreux que dans d'autres conflits du monde. D'ailleurs KISSINGER
l'a prédit, s'il n'y a pas une bonne politique extérieure au
Congo, « alternative au statu quo territoriale réside
dans un conflit brutal et sans fin ». (104(*))
Parlant des conflits interétatiques et de la
nationalité dans « l'approche globale de la cure d'âme
de la nation Congolaise, lors des journées de réflexion
chrétienne, le Professeur BIYOYA dit : « le mal dont
souffre la nation Congolaise est la difficile coexistence communautaire par
suite des revendications identitaires contradictoires ». (105(*)) Les difficultés de
coexistence communautaire seraient dues à la jalousie et à
l'hostilité.
2.2.4. DES CONFLITS ARMES INTERNES
INTERNATIONALISES
Selon Pietro VERRI, un conflit armé non international
« peut s'internationaliser dans les hypothèses succinctes
(106(*)) :
Ø l'Etat victime d'une insurrection reconnaît les
insurgés comme belligérants ;
Ø un ou plusieurs Etats étrangers interviennent
avec leurs propres forces armés en faveur d'une des parties ;
Ø deux Etats étrangers interviennent avec leurs
propres forces armées respectives, chacun en faveur d'une des
parties.
.1. DE LA GUERRE DITE « D'AGRESSION OU DE
SANCTION »
Le soutien incontestable et inconditionnel des pays voisins
dans l'Armada révolutionnaire visant à évincer le
maréchal MOBUTU du pouvoir en 1997 avait un agenda caché de la
part des parrains occidentaux, avec des sous-traitants africains, dont
l'Ouganda et le Rwanda pour confisquer partiellement, sinon totalement la R.D.C
de sa souveraineté et menacer son intégrité territoriale.
En 1998, le manque de démocratie du régime en
place avait détruit l'estime dont celui-ci jouissait sur le plan
intérieur et à provoquer son isolement sur le plan international
avec comme conséquence, le conflit militaire du 02 Août 1998 entre
lui et ses anciens alliés de la guerre de libération de 1996 -
1997, mais aussi avec toutes les forces politiques acquises au changement parce
qu'il ne voulait rien comprendre des acquis issus de la conférence
nationale souveraine en imposant un régime autoritaire et en bloquant
les libertés politiques.
A. L'origine du Conflit
· L'afflux massif des réfugiés hutu
Rwandais en 1994 consécutif à la prise du pouvoir à Kigali
par des Tutsi, a exacerbé le problème de sécurité
à la frontière commune entre le Rwanda et la R.D.C
· Les actions de la rébellion Ougandaise
(Armée du Seigneur) aux abords des frontières communes entre
l'Ouganda et la R.D.C sont également un facteur de l'instabilité
et des troubles dans la région des Grands Lacs Africains.
· Le Président Laurent Désiré KABILA
remanie son gouvernement au mois de juillet et limoge son chef
d'état-major, James KABAREBE, un Tutsi rwandais ; et le 26
juillet, le gouvernement congolais ordonne aux soldats Rwandais de quitter le
pays par motif d'un coup d'Etat imaginaire en gestation et cela provoqua le
désordre dans le chef des Alliées d'hier.
· Le contrôle des ressources naturelles de toute la
sous région des Grands Lacs Africains avec l'implication des firmes et
sociétés multinationales dans le but d'exploiter les espaces sous
contrôle des rebelles et autres groupes armés opérant sans
respect de droits de l'homme.
Telle est l'origine de la guerre aux dimensions importantes
et inquiétantes, mettant les provinces de la R.D.C en guerre avec la
violation des droits fondamentaux des congolais et des règles
élémentaires du droit international humanitaire, les pillages des
ressources du sol et du sous-sol Congolais comme l'a souligné le Panel
de l'ONU, etc.
B. Les causes de l'Agression
La communauté internationale était
scandalisée par l'élan nationaliste de façade d'un certain
L.D.KABILA, car pour eux le Président KABILA devrait être une
marionnette et non un comptable de la gestion de l'Etat. Elle était
scandalisée du faite de l'assurance dont il parlait pour faire
développer le pays sans l'apport des institutions de Bretton Woods
(Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International).
Le Rwanda et l'Ouganda espéraient assurer le
développement et l'enrichissement de leurs pays et surtout de leurs
principaux généraux à travers le pillage des ressources de
la R.D.C sans contrôle et que personne ne puisse lever le petit doigt
pour réclamer.
De notre point de vue, trois aspects
répertoriés ont causé cette agression, à
savoir : les convoitises des richesses de la RDC, la situation
intérieure du Rwanda avec l'aspect identitaire des
« Banyamulenge », la densité de la population en
quête de l'espace vital et le manque de démocratie et d'Etat de
droit au Congo.
La RDC a beaucoup de ressources qui lui donne un rôle
stratégique dans les décennies à venir. Car comment
comprendre que la forêt du bassin du Congo, la plus vaste du monde
après l'Amazone soit pratiquement inviolée et intact et le fleuve
Congo est le seul à présenter, en cours inférieur, une
forte fente qui lui donne une puissance hydroélectrique, dont
l'énergie potentielle est de 370 milliards de kilowattheures.
(107(*))
C'est la classe politique Congolaise depuis 1960, qui ouvre
la porte aux étrangers afin de venir nous piller, spolier et
créer les conflits sans raison en vue de maintenir leurs plans en place.
H. NGBANDA a dit « c'est la classe politique Zaïroise qui a
ouvert la porte à la Belgique pour frapper au coeur même du
pouvoir. N'oublier pas que c'est cet embargo qui, plus tard, a affaibli le
Congo face au Rwanda et à l'Ouganda » (108(*)). Ce qui laisse dire que le
Congo est l'otage des puissances étrangères qui, se sont
liguées pour le maintenir dans le colonialisme sans nom, afin de le
piller de fonds en comble.
Le pouvoir AFDL a anéanti le décor
démocratique planté par la CNS de 1991 - 1997, mais pire encore
le pouvoir s'est fait des ennemis en son sein. Il régnait un
sérieux climat de conflit de compétence entre d'une part, KABILA
et James KABAREBE alors chef d'Etat major général des forces
armées Congolaises et représentant personnel de Paul KAGAME,
véritable tombeur de MOBUTU, et d'autre part entre KABILA et l'AFDL
qu'il taxa de : « conglomérat des opportunistes
et d'aventuriers, foyer de médiocrité enclin à la course
effrénée du pouvoir, à l'enrichissement rapide, à
la rapine, au pillage des biens d'autrui ou vol organisé. L'afdl
était loin d'être l'avant-garde du mouvement de libération
de notre peuple ». (109(*))
C'est alors qu'un certain 02 août 1998, la
République Démocratique du Congo est agressée par des
militaires venus du Rwanda, ayant à leur tête le
général James KABAREBE. Comme lors de la première guerre
et c'est avec le silence approbateur des puissances Etrangères dont les
Etats-Unis d'Amérique en tête et qui malheureusement n'a jamais
signé la convention d'Ottawa sur les mines Antipersonnel.
Les pays protagonistes n'ont pas respecté les accords
signés avec la RDC, contrairement à la Convention de Vienne sur
les traités, dans ses articles 26 et 27, et continue jusqu'aujourd'hui
à menacer la paix intérieure du Congo (110(*)), or la conclusion d'un
traité suppose « la concordance des volontés des
parties sur l'objet et le but du traité ». (111(*))
2 les CONFLITS ARMES EN ITURI
Jamais dans l'histoire de la RDC devenue indépendante,
un conflit soit- il ethnique, avait pesé une menace sur la paix et la
sécurité internationales. C'est à dire un conflit n'a
jamais focalisé autant d'attention de la communauté
internationale à travers les Nations Unies. Compte tenu de
l'intensité de la crise, mais surtout aussi du rôle
géographique de la région et des immenses ressources
minières qui s'y trouvent, J.P. BEMBA
écrit : « cela tiendrait du tragi-comique si les
rivalités entre leaders ne dégénéraient pas en
tensions inter- ethniques. Dans l'Ituri, les milices pro-Mbusa et pro-Wamba
s'entretuent au point de provoquer une reprise du conflit Hema-Lendu, chacune
des ethnies ayant choisi son camp ». (112(*))
a. L'Historique
L'Ituri est l'un des plus vastes Districts de la province
Orientale, dans le Nord- Est de la RDC ; il est peuplé d'environ
4,5 millions d'habitants, selon des chiffres fournis par des Agences
opérants sur terrain(1)sur une superficie de près de
65.569 Km². Les principaux groupes ethniques de la région sont
composés de : Alur (500.000 Hab.) de Hema (160.000 habitants), de
Lendu (750.000 hab.), de Ngiti (100.000 hab.) de Bira (120.000 hab.), et de
Ndo-Okebo (100.000 hab.).(113(*))
Les Alur sont toujours considérés comme
l'ethnie la plus représentative, mais d'autres sources montrent que ce
sont les Lendu qui dominent la région. Mais il y a aussi un groupe le
plus petit de tous : les pygmées qui, au cours de cycles
migratoires des 16eme et 17ème siècles, se
sont éparpillés à travers la région du Nil- Soudan
-Grands lacs jusqu'au Nord- Est de la Province Orientale formant des
sociétés segmentaires.
Il est évident que les sociétés
structurées, avec un pouvoir politique hiérarchisé,
prirent les dessus sur les autres ce qui explique les altercations
intempestives sur l'appropriation et la gestion des terres entre les
différents groupes. Ce sont les activités économiques qui
différenciaient les populations de l'Ituri, Les Pygmées
étaient identifiés à la chasse, les Lendu à
l'agriculture, les Hema à l'élevage.
Les conditions climatiques sereines de la région
offrent à l'Ituri une agriculture abondante. Le sol et le sous- sol
riche en minerais mettent l'Ituri sur la sellette. Ils referment des essences
forestières recherchées. L'or, le diamant, le coltan, le
café sont cités parmi les richesses naturelles
exploitées. (114(*))
b. Les causes des conflits
v . Les causes lointaines
La promulgation de la loi foncière sous MOBUTU,
déconsidérée en 1973, a eu une double
conséquence : toutes les terres, vacantes ou non, furent
déclarées propriétés de l'Etat et, la loi
coutumière fût mis à coté au profit de transactions
foncières comme source légale de droits fonciers sans accorder un
quelconque statut aux terres coutumièrement occupées.
La promulgation de cette loi a produit un instrument puissant
pour modifier d'avantage la structure sociale de l'Ituri ; le rejet de la
notion de Droits fonciers traditionnels a introduit la possibilité pour
des groupes sans doits fonciers de s'en doter et de s'en approprier.
En avril 1990, les politiciens locaux en Ituri qui
étaient en quête d'une base pour le nouveau pouvoir, ont aussi
commencé à exploiter les vieilles tensions non résolues
parmi les communautés de la place. Le concept
« Ethnicité » est devenu une arme puissante
de mobilisation politique, parce qu'elle était la base matérielle
pour exprimer les liens particuliers entre les politiciens et leurs
communautés constituantes. La référence de chaque
politicien à l'appartenance ethnique devient un moyen crucial de peser
sur l'échiquier politique National.
v . Les causes immédiates
Avec la fin du système Mobutu, non seulement ces
mécanismes locaux de résolution de conflits ont disparu, mais des
nouveaux acteurs ont commencé à dominer la scène. Depuis
la rébellion de l'AFDL, différentes milices armées locales
et étrangères ont pris place et ont commencé à
opérer en Ituri pendant que les armes légères ont
commencé à proliférer. « Etant donné
le déclin général de l'économie à la fin du
règne de MOBUTU et l'importance de l'ethnicité en tant que force
déterminante de la violence, le ressentiment local entre les
éleveurs Hema et les agriculteurs Lendu depuis 1999 a monté d'un
cran et parvenu à être lié au niveau supérieur, et
au niveau régional du conflit en RDC »(115(*))
Le Rapport des Experts de l'ONU du 21octobre 2002 indique
que : « le conflit armé qui oppose actuellement les
membres des clans de Hema et des Lendu découle en partie, des tentatives
de politiciens et hommes d'affaires influent visant à accroître
les avantager qu'ils tirent des activités commerciales ».
(116(*)) L'activité
commerciale est florissante en Ituri. Les Etats Voisins et les firmes
multinationales, trouvent en cette zone un important marché de trafic
d'armes avec l'existence des diverses milices tribales ; mais la
convoitise des richesses du sol et du sous-sol de l'Ituri fait que les Etats
Etrangers s'y battent par des milices interposées.
D'après Human Right Watch (Rapport au 17 Octobre
2002) : « Des massacres, des viols non armés ont
été perpétrés, ordonnés ou cautionnés
par des dirigeants qui exploitent des questions d'appartenance ethnique pour
acquérir ou préserver un pouvoir économique et politique
en Ituri » (117(*)), le contrôle de l'Ituri oppose plusieurs
milices rivales qui veulent entendre leur voix sur l'échiquier national,
chacune de ces milices veut avoir une part ou un rôle à jouer dans
le champ politique Congolais.
D'après Amnesty International, « Les
extrémistes précédemment marginalisés au sein des
différents groupes ethniques jouent aujourd'hui un rôle de premier
plan alors qu'une haine très vive ne cesse de se renforcer»
(118(*)), et les deux groupes
antagonistes se sont identifiés aux Hutu (Lendu) et Tutsi (Hema), ce qui
attise encore le feu dans cette partie du territoire Congolais avec la
complicité étrangère, à la faveur de l'une ou de
l'autre camp.
c. Les forces en présence
Les milices armées en Ituri sont l'oeuvre des
personnalités civiles et militaires vraisemblablement de l'Ouganda, et
aussi du Rwanda dont les armées ont combattu sur le sol Congolais (1998
- 2003) au cours des ses cinq dernières années, mais aussi des
multinationales oeuvrant sous couvert de ces milices. Les groupes armés
sont constitués sur base d'ethnicité et du communautarisme.
Ces groupes sont tous accusés par les Organisations
Internationales des droits de l'Homme de violences massives des droits de
l'Homme et notamment des massacres, viols, pillages , extorsions dans le chefs
des civils d' autres ethnis.(119(*))
.3. CONFLITS ARMES À L'EST DE LA
RDC
a. Le rappel
A en croire les statistiques que vient de publier l'Ong
International Rescue Committee (IRC), la guerre de 1998 à 2003 a fait
directement ou indirectement 5,4 millions de morts en République
Démocratique du Congo. La même source signale que de janvier 2006
à avril 2007, le pays a perdu 727.000 âmes. Ce qui donne
globalement 6,127 millions de morts. Dans l'histoire de notre
planète, le conflit congolo-congolais est le plus meurtrier depuis la
fin de la Seconde Guerre mondiale. (120(*))
A cause de la persistance de l'insécurité, des
maladies, de la malnutrition et des conditions précaires d'existence, la
RDC continue d'enregistrer la moyenne de 45.000 décès par
mois.(121(*)) Les
enfants de moins de cinq ans sont signalés dans le lot des personnes les
plus vulnérables. On aurait pu éviter tant de morts si,
à l'éclatement de chaque conflit armé, les «
belligérants » allaient tout droit à la table de
négociation.
Hélas, tel n'est pas l'entendement de
différents hommes forts des régimes politiques en RDC et des
dissidents qui recourent aux armes pour exercer leur droit à la
jouissance du « gâteau » national qu'est le pouvoir.
Pour les populations de l'Est de la RDC, les deux Kivu sont
les provinces parmi les plus meurtries par la longue décennie de
conflits qui ont ravagé la RDC, avec la région de l'Ituri.
L'année 2007 qui était synonyme d'immenses espoirs de paix, de
sécurité et de développement ne fut pourtant qu'une
année noire d'espoirs déçus et des grandes souffrances.
Le bilan humanitaire de l'année écoulée
pour la seule province du Nord Kivu est apocalyptique. Depuis le début
de l'année, mais en particulier comme l'a souligné la Mission
d'Observation des Nations Unies au Congo MONUC en sigle, « les
combats opposant les forces de l'armée gouvernementale (FARDC) et les
dissidents de Laurent NKUNDA, mais aussi ces derniers et d'autres groupes
armés locaux et étrangers, ont jeté sur les routes plus de
430.000 civils, ce qui porte le nombre total de déplacés internes
dans la province à quelques 800.000 personnes. »(122(*))
Au cours de l'année 2007, au Nord, mais aussi au Sud
Kivu, les violations des droits de l'homme ont pris une ampleur égale
à celles perpétrées pendant les moments les plus durs de
la guerre, s'illustrant par des multiples attaques contre les populations
civiles, l'utilisation de ces dernières comme boucliers humains, des
viols de milliers des femmes et des filles y compris des jeunes garçons,
le recrutement et le re-recrutement des enfants par centaines ou par milliers
par les groupes armés, des pose de mines antipersonnel pour traumatiser
la population à ne pas vaquer à ses occupations domestiques
près des champs, sources d'eau, etc..., les arrestations et
exécutions sommaires, instrumentalisation et exacerbation de tensions
intercommunautaires et ethniques ont endeuillé encore plus cette partie
de la RDC.
2. Les causes et acteurs en présence
La
République
Démocratique du Congo est un pays émergent de conflit, bien
que des poches de résistance subsistent toujours par manque de
l'autorité de l'Etat. Au-delà des multiples accords de paix et
autres traités ou protocoles, conclus entre les parties
belligérantes, la sécurité internationale dans l'Est du
pays (
Ituri,
Sud-Kivu,
Nord-Kivu,
Province
Orientale,
Maniema...), et dans la
région des
Grands
lacs, continue d'être menacée.
Cette situation résulte de l'enchaînement de
plusieurs facteurs qui trouvent leur dynamique initiale dans les facettes peu
reluisantes du
passé colonial
belge. Depuis la chute du
mur de Berlin en 1989,
l'affaiblissement du
Zaïre de
MOBUTU, miné par la
corruption et les dissensions politiques, a créé au coeur de
l'Afrique un ventre mou, qui a permis de libérer, après avoir
été longtemps plus ou moins contenus, les haines attisées
par les antagonismes ethniques au
Rwanda et au
Burundi, antagonismes
nés de la distinction identitaire opérée entre
Hutu et
Tutsi, par une
Belgique
coloniale, alors en charge de la gestion de ces territoires, pour des fins
purement administratives. (123(*))
Plusieurs façons de voir s'affronter alors quant aux
causes des tragédies de la région et au rôle joué
par le
Front
Patriotique Rwandais. Pour certains, comme l'ancien ministre de la
Défense du Président
MOBUTU, ainsi que les proches
de l'ancien Gouvernement Rwandais, le
génocide
Rwandais apparaît comme le premier acte d'une dynamique de
déstabilisation de l'
Afrique centrale ,
qu'on soupçonne planifiée, afin d'aboutir à une
reconfiguration du tracé des frontières issue initialement de la
Conférence
de Berlin de 1885.
Les conflits armés dans l'Est de la République
démocratique du Congo (RDC) sont motivés par le besoin du coltan
pour les industries des pays du Nord produisant des téléphones
portables et des ordinateurs. « Le besoin de coltan a alimenté
la guerre et l'insécurité », a précisé
monseigneur Xavier François MAROY (archevêque de Bukavu, chef-lieu
du Nord Kivu), prélat catholique, dans une interview accordée
à l'APIC (Agence de Presse Internationale Catholique). (124(*))
Avec le développement rapide de ces productions de
masse, il fallait que l'on trouve le plus vite possible une grande
quantité de col tan exportée sans taxe ni frais de douane, et
donc à moindres frais, a expliqué l'archevêque de
Bukavu, ajoutant qu'il fallait tuer des milliers de Congolais pour arriver
à cette fin.
Le prélat catholique ne s'est pas hasardé
à préciser que derrière des mains Congolaises, Rwandaises
et Ougandaises, commises à cette besogne, se planquent des
multinationales d'Europe et des Etats-Unis d'Amérique comme d'autres
pays industrialisés, dirigées par des personnalités
à première vue honorables mais qui, en réalité,
doivent être assimilées à des criminels de guerre, que la
RDC devra un jour traduire en justice.
Section 3. L'EMPLOI DES MINES ANTIPERSONNEL DANS LES
CONFLITS ARMES EN ANGOLA ET EN RDC
Les mines antipersonnel sont consécutives de la guerre
ou conflit. Fondamentalement, la guerre est un rapport de force, et le regard
porté sur elle varie selon la conception de l'homme.
La guerre selon CLAUSEWITZ est
un : « acte de violence destiné à contraindre
l'adversaire à exécuter notre volonté ».
(125(*)) Elle est une simple
continuation de la politique par d'autres moyens. MACHIAVEL inspiré par
TITE - LIVE exposait à Laurent de MEDICIS dans le
Prince : « la guerre est juste pour ceux à qui elle
est nécessaire ». (126(*)) En revanche NIETZSCHE expose dans la
généalogie de la morale que « le guerrier est l'homme
bon car il exprime par la guerre l'énergie vitale de son instinct ;
la guerre est donc profitable à l'individu ». (127(*))
Or, NIETZSCHE associe
« bellum », la guerre à
« duellum », le duel, qui dériverait de
« duonus », la forme archaïque de
« bonus », le bon. Il conclut que le bonus serait
l'homme du duel, de la dispute (duo), le guerrier. (128(*)) Dans ce cas, nous
comprenons que l'emploi des mines antipersonnel qui n'ont intérêt
pour personne, est une violation grave de la morale et du droit international
humanitaire, car il persécute à la fois le poseur et la
victime.
3.1. Le Quand et le pourquoi de l'emploi des mines
antipersonnel?
L'utilisation des mines antipersonnel s'est
généralisée durant la seconde guerre mondiale, pour
empêcher le vol des mines antichars. Les mines antichars devaient servir
à détruire les chars d'assaut mais elles étaient
facilement repérées par les soldats, qui les dérobaient
pour les poser dans leurs propres champs de mines. Les mines antichars
étaient à l'origine des obus d'artillerie non explosés
dont l'allumeur était exposé. Les premières mines
antipersonnel pouvaient être déclenchées sur simple
pression d'un pas. Durant la guerre froide, ces engins ont été
perfectionnés et leur emploi s'est répandu.
Utilisées par les forces armées partout dans le
monde, les mines antipersonnel, peu coûteuses et facilement
déployables, sont une arme de choix dans les nations les plus pauvres.
En Angola, au Mozambique, en Afghanistan, au Cambodge, en Bosnie et en
République Démocratique du Congo, par exemple, les mines
antipersonnel sont une forme de terreur avec laquelle les gens ordinaires
doivent composer tous les jours.
Dans certaines situations, différents types de mines
antipersonnel ont été combinés de façon à
créer un labyrinthe destiné à déjouer même la
plus expérimentée des équipes de déminage. Par
exemple, on a pu empiler des mines sous terre et placer différentes
mines les unes près des autres de sorte que le désamorçage
d'une mine provoque la détonation d'autres engins à
proximité.
Les mines antipersonnel ne sont pas des instruments
militaires indispensables. Selon une étude réalisée par la
Croix-Rouge en 1996, des experts militaires ont conclu de leur examen que dans
« 26 conflits armés où ces engins ont
été déployés n'avaient pas conféré
à leurs utilisateurs un avantage stratégique durant le conflit.
En fait, les mines réussissent davantage à semer la
crainte et à causer des souffrances parmi la population civile qu'elles
ne dissuadent les armées d'avancer » (129(*)).
Selon les Nations Unies, « une mine terrestre
est au moins dix fois plus susceptible de tuer ou de blesser un civil
après un conflit qu'un combattant pendant les
hostilités».(130(*)) Une fois en place, les mines agissent sans aucun
discernement. Tant qu'elles n'ont pas été enlevées, elles
conservent la capacité de tuer et de mutiler, bien longtemps
après que les belligérants qu'elles visaient ont cessé le
combat.
De plus, les parties en conflit recourent souvent aux mines
antipersonnel pour semer délibérément la terreur dans des
villages et collectivités. Cette utilisation, qui ne cadre pas avec les
objectifs défensifs déclarés de l'utilisation de ces
engins, cible les civils déjà pris dans le feu croisé des
belligérants.
3.2. L'angola
3.2.1. L'emploi :
L'Ambassadeur BENSID dit « en Angola, 70% de toutes
les blessures infligées par des mines ont pour victimes des femmes et
des enfants ».(131(*)) Au Mozambique, une personne sur 324 a
été blessée par une mine. Ces statistiques montrent
l'impact terrible que les mines antipersonnel ont dans la région,
surtout parce que les femmes africaines contribuent de multiples façons
au bien-être de leur famille. Il parle de l'impact des mines
antipersonnel en Angola, où les paysans ont été dans
l'incapacité de travailler leur terre. Si un paysan est estropié
par une mine antipersonnel, sa famille souffre sur les plans social,
économique et psychologique.
En Angola, l'usage des mines antipersonnel
tant par les forces gouvernementales que par celles de l'UNITA, a
entraîné des dégâts considérables au sein des
populations civiles. Parmi les pays qui ont été les plus
touchés, nous retrouvons :
· Afghanistan : avec 5 à 7 millions de mines, pour 20
millions d'habitants.
· Angola : 6 millions de mines, pour 11 millions
d'habitants.
· Bosnie-Herzégovine : 750 000 à 1 million de
mines, pour 3.5 millions d'habitants.
· Cambodge : avec 4 à 6 millions de mines pour 10
millions d'habitants.
La question des mines antipersonnel est devenue
préoccupante pour les populations congolaises vivant au Sud-Ouest du
Congo, à la frontière avec la République d'Angola. Depuis
plus de trois décennies, ces populations ne peuvent plus mener leurs
activités champêtres dans cette zone à cause de la
présence des mines antipersonnel.
Au cours de plusieurs séminaires qui se sont
déroulé dans la transparence voulue par la convention, un
consensus s'est dégagé pour que le déminage de cette
partie du territoire soit mené de concert avec la République
Démocratique du Congo et la République d'Angola, la zone
soupçonnée minée se trouvant à la limite des
frontière des trois pays. Cette question à été
retenue à l'ordre du jour des travaux de la Commission tripartite
(République d'Angola, République Démocratique du Congo et
République du Congo), instance spécialisée de traitement
des questions de sécurité et de paix dans les trois pays.
Pus de 30 000 engins explosifs, dont 128 mines anti-chars,
262 mines antipersonnel et 24 761 autres types d'engins non explosés ont
été désactivés en 2007 dans la Province de Cunene,
au Sud de l'Angola. Mario SATIPAMBA, l'officiel en charge du programme de
déminage dans la province, a déclaré aux journalistes que
« ces engins ont été retrouvés dans les six
villes de Namacunde, Kwanhama, Curoca, Cuvelai, Ombadja et Kahama, et qu'au
total, 32 099 kilomètres carrés ont été
nettoyés ». (132(*))
L'officiel a ajouté que le Gouvernement angolais a
également lancé plusieurs campagnes l'année
dernière dans cette province, pour que la population prenne conscience
des dangers de ces engins et du comportement préventif à adopter.
Cependant, il a admis que 14 accidents ont eu lieu lors des activités de
déminage en 2007. Selon la Commission nationale intersectorielle de
déminage et d'aide humanitaire, au moins 5 millions de pièces de
mines antipersonnel et d'engins explosifs ont été enfouies au
cours des nombreuses années de conflits armés avant que la guerre
civile ne prenne fin en 2002.
3.2.2. Les problèmes posés par les mines
antipersonnel (étude et réflexion)
Au moins cinq Angolais sautent chaque jour sur les mines
anti-personnel et ces engins explosifs vont continuer à blesser et
à tuer pendant de longues années, estime un responsable de
l'Organisation Aide Populaire de la Norvège (APN) qui
s'occupe notamment de déminage en Angola.(133(*))
Dans les cinq provinces angolaises (Moxico, Cunene,
Huila, Malanje, Kwanza-Norte) les plus touchées par ces engins de la
mort, les victimes sont tuées sur le coup ou sont grièvement
blessées ou mutilées, selon M. Quarti MATONGUEIRO, chargé
des programmes auprès de l'Aide Populaire de la Norvege.
Après 27 ans de guerre civile entre le régime
Angolais et l'UNITA, l'Angola figure parmi les trois pays les plus minés
au monde. Selon les autorités angolaises, le territoire angolais
renferme de cinq à huit millions de mines anti-personnel et anti-char.
Des ONG évaluent pour leur part le nombre de mines à 15
millions ; certaines allant jusqu'à 18 millions. Même en cas
de paix durable après l'Accord de cessez-le-feu du 4 avril dernier, le
pays mettra longtemps à pouvoir relancer son économie et
notamment son agriculture en raison de la présence de si nombreuses
mines antipersonnel dans le sol et qui continueront à tuer pendant des
années, voir durant des décennies.
Les démineurs devraient notamment se heurter à
l'absence de cartes permettant de localiser les engins explosifs semés
dans le sol angolais. Les mines ont été semées dans
des endroits où évolue la population : écoles, villages,
puits, conduites d'eau et d'électricité, chemin de fer ou champs.
L'APN a engagé des brigades de recherche équipées de
chiens spécialement dressés afin d'accélérer la
localisation des mines. Elle a également créé des
«groupes mobiles» chargés d'organiser des campagnes de
sensibilisation des paysans sur le danger des mines.
Le déminage s'effectue très lentement
surtout pour des raisons de sécurité, notamment dans la province
reculée de Moxico (1.300 km à l'Est de Luanda) où, en deux
ans d'activités, l'APN n'a pu déminer que 265.621 mètres
carrés. Avant la signature de l'Accord de paix (4 avril 2002), il
était interdit au personnel humanitaire et même aux habitants de
Lwena, chef-lieu de Moxico, de se rendre à plus de 25 km du centre-ville
par des raisons de sécurité, la zone étant
complètement minée.
Quelque quatre millions d'Angolais ont été
contraints de quitter leur villages par une guerre quasi-ininterrompue entre
l'indépendance en 1975 et avril 2002. Au moins 500.000 personnes ont
été tuées et 100.000 mutilées. (134(*))
Les recherches de l'Observatoire des mines indiquent que de
nouvelles victimes de mines et d'engins non explosés ont
été identifiées dans 71 pays depuis mars 1999. La
majorité (39) de ces pays n'était pas en situation de guerre. Les
pays où l'on recense le plus de victimes pour cette période sont
l'Afghanistan, le Cambodge et, à la surprise générale, la
Birmanie. Un nombre significatif de nouvelles victimes a également
été signalé en Angola, en Tchétchénie et au
Kosovo. (135(*))
Les mines antipersonnel étaient un dispositif constant
du combat en Angola depuis la guerre de l'indépendance, qui a
commencé 1961, et par les diverses phases de la guerre civile de 1975
jusqu'aux Accords de paix d'avril 2002, qui ont suivi la mort de Jonas SAVIMBI.
Des mines ont été employées en grand nombre par toutes les
parties au conflit.
3.3. LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE CONGO
3.3.1. L'emploi
Cette présentation raconte et rappelle l'histoire et
l'évolution politique du conflit qui a déjà fait
directement ou indirectement plus d'un millier de victimes entre 1997 et 2007,
à cause des mines. La multiplicité des protagonistes et la
diversité de leurs motivations ont fait de ce conflit un
véritable « casse-tête ». Les mines ont
été et continuent d'être un élément important
du conflit en RDC. Tous les rapports précédents de l'Observatoire
des mines ont cité des allégations d'emploi par virtuellement
toutes les forces qui luttent en RDC depuis 1997. Les forces des Gouvernements
du Burundi, du Rwanda, de l'Ouganda, et du Zimbabwe les ont
utilisées, (136(*))
sans oublier les forces gouvernementales et les rebelles.
Dans chacune de ses rapports, l'Observatoire des mines a
insisté sur le fait que alors qu'il était évident que les
mines avaient été posées, il était impossible de
vérifier qui était responsable de leur emploi, en particulier au
vu des accusations, des contres accusations et des démentis par toutes
les parties. En plus, il est souvent difficile de déterminer à
quel moment les mines ont été posées. Dans son
« Catalogue 2003 de projets relatif aux mines », les
Nations Unis déclarent que « il paraît certain que la
plupart des belligérants, y compris tous leurs alliés
internationaux, ont d'une façon extensive posé des mines, surtout
le long des lignes de confrontation successives ».(137(*))
Les mines continue d'être utilisées
jusqu'aujourd'hui en RDC. Le centre de coordination de l'action des mines des
Nations Unies signale que les zones à risque recensées en RDC
sont en augmentation, dépassant 399 en Octobre 2004, ils ont atteint le
chiffre de 532 au 1er février 2005. Soit 133 nouvelles zones
identifiées en seulement cinq mois et le nombre des victimes
était estimées à 2006 personnes et aucune tranche d'age
n'est épargnée lors de la rédaction du rapport. Et nous ne
savons pas à ce jour la proportion atteinte. Plusieurs accidents par
mines avaient été rapportés autrefois en RDC, surtout dans
le district de l'Ituri, dans la Province Orientale. Dans le rapport du
Secrétaire Général de l'ONU de Mai 2003, adressé au
conseil de sécurité, l'on note que « la MONUC veillera
à ce que toutes les parties arrêtent l'utilisation des mines et
fournissent des informations sur les zones minés ».
(138(*))
3.3.2. Les problèmes posés par les mines
antipersonnel (étude et évaluation)
Jusqu'à ce jour, il n y a aucune étude ou
évaluation à l'échelle du pays qui à
été faite. Mais les études ont été
envisagées avec la République d'Angola et les officiels ont
insisté chaque fois sur le besoin urgent d'une enquête sur
l'impact des mines.
A l'Est de la RDC, les populations suspectent surtout les
anciennes positions Rwandaises et Ougandaises d'être polluées par
des mines antipersonnel. Bien que l'ONG Mechem ait vérifié que
les abords des pistes d'atterrissage de Kindu, Goma Kisangani et Bukavu qui ne
sont pas minés, les populations ont abandonné de vastes zones qui
entourent ces aéroports. La plupart des ce villes et les alentours sont
pollués par des munitions non explosées.
Pour le directeur de programme de la lutte contre les mines
antipersonnel, le problème se situe au niveau de l'impact des mines sur
la vie de la population : « La situation est loin d'être
critique quand on pense à des pays comme l'Angola ou le Mozambique. Mais
le problème n'est pas tellement en terme de nombre de mines. C'est qu'il
y a une nette augmentation aussi bien au niveau des opérateurs qu'au
niveau des aides financières. Il y a beaucoup plus de contribution. Mais
le problème se pose surtout en terme de l'impact que ces mines peuvent
avoir sur les populations. La présence d'une seule mine, faut-il le
rappeler, peut empêcher toute une population, tout un village, d'utiliser
des zones. Il reste encore beaucoup à faire. Il reste à avoir
plus exactement une idée du problème au niveau de la RDC. Il
reste également à enlever et à dépolluer beaucoup
de zones aussi bien au Katanga, au Sud Kivu, au Nord Kivu, qu'au niveau de la
province du Maniema ou de l'Equateur. Particulièrement pour ce qui est
des engins non explosés, nous pensons que plus nous aurons des moyens,
plus nous pourrons le faire. »(139(*))
SECTION 4. LES CONSEQUENCES DE L'EMPLOI DES MINES
ANTIPERSONNEL SUR LE TERRAIN
Aujourd'hui, selon des sources disponibles de 60 à 100
millions des mines antipersonnel actives resteraient enfouies dans le sol d'une
soixantaine des pays y compris en Angola et en République
démocratique du Congo, (140(*)) et les victimes sont comptées au nombre de
20 personnes par minute et qu'à ce stade, il faudrait 1000 ans à
la communauté internationale pour débarrasser la planète
de toutes les mines et si, bien sur, l'homme arrêtait d'en poser des
nouvelles. (141(*))
Au cours de 25 dernières années, les mines
antipersonnel ont fait un chiffre de 2,5 millions de victimes tuées ou
mutilées dans le monde, et la part des victimes des conflits
armés en Angola et en République Démocratique du Congo
n'est pas bien comptabilisées, à cause de la persistance des
foyers de tension et de la floraison des milices et groupés armés
ou d'autodéfense.(142(*))
4.1. EN ANGOLA ET EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO
Les conflits armés qui se sont déroulé
dans l'Est de la R.D.C ont des conséquences catastrophiques et des
répercussions dans l'avenir même du pays et des
générations futures. Les mines posées resteront au sol
pendant plusieurs années et ferons des victimes même après
des hostilités. Du faite qu'elles sont aveugles, Elles tuent sans
distinction et continuent la guerre après la guerre.
Nous affirmons accepter sans peur d'être contredit, que
ces conflits sont complexes et difficiles à examiner, car comment
comprendre que des armées des pays étrangers fassent la guerre
dans le territoire d'un Etat souverain et que la communauté
internationale, à travers les Nations Unies qui sont garantes de la
sécurité collective, reste immobile. Comment les populations
entières de la région des Grands Lacs Africains, et de l'Est de
la République Démocratique du Congo en particulier, soient prise
en otage par des groupes et milices téléguidées de
l'extérieur bafouant même les règles du droit
international humanitaire qui imposent aux belligérants de distinguer
l'ennemi et de protéger les civils ?
C'est à cause des grands enjeux économiques et
stratégique qui font que les milices, groupes armés et rebellions
résistent devant les forces et les ordres de la communauté
internationale, car bénéficiant de l'appui des partenaires
puissants, non signataires dans la majeure partie de la Convention contre
l'emploi abusif et disproportionné de la force et qui tirent des
dividendes de cette situation conflictuelle en vue de piller de fond à
comble cette partie du continent.
L'Angola et la République Démocratique du Congo
dispose de plusieurs ressources naturelles et des réserves mondiales
connues telles que : deux tiers de réserves mondiales du cobalt, du
deuxième du cuivre, du tiers de diamant, le pétrole tant
recherché (bleu), ainsi qu'un appréciable potentiels d'or,
d'uranium, de coltan, de nickel, de niobium, bois, café, etc. ce qui
explique les désordres perpétré par les puissantes
multinationales pour mettre la main sur les ressources recherchées dans
les industries modernes de l'armement, de l'aérospatiale, de
l'informatique, de l'énergie nucléaire, de l'agroalimentaire, en
passant par celle de la fabrication des téléphones mobiles, des
stations terriennes et autres. Nous sommes d'avis avec le Pasteur NGOY
Théodore que : « les guerres que connaît
la République Démocratique du Congo depuis l'indépendance
jusqu'aujourd'hui sont, résultantes des affrontements entre les
intérêts économiques et géostratégique
externes buttés en une recherche interne de l'indépendance
politique et économique de la Nation
Congolaise ».(143(*))
Nous tachons essayer d'analyser les conséquences que
produisent les mines antipersonnel dans les conflits qui se sont
déroulé en Angola et bien plus précisément en RDC,
et ce dans quelques secteurs touchés par les fléaux des
mines :
4.1.1. Les conséquences socio - humanitaires.
Ces mines ont touché 83% des civils, 23% des enfants
dans ces conflits. L'Ouganda a nié l'utilisation des mines en RDC. Sur
les cinq régions inspectées autour de Kisangani, un total de 1
310 hectares de terre est suspecté d'être miné et on estime
que 17000 personnes sont exposées au danger des mines entre Kisangani et
le PK 21. Plus de 90% des gens qui entrent dans les zones dangereuses le font
pour surveiller les récoltes.
De 85 à 98% des personnes qui entrent dans les zones
minées sont informées de la présence de mines, mais ont
seulement une connaissance approximative de leur emplacement. Donc, en prenant
des risques, ils évitent très souvent de vastes étendues
ou de longs tronçons de route, bien qu'il puisse y avoir seulement
quelques mines. Au moins des milliers des personnes ont dû abandonner
leurs champs pour vivre dans la promiscuité. (144(*))
Les habitants ont abandonné des forêts, des
puits d'eau, un cimetière, des plantations et autres champs
cultivables. (145(*))
Des milliers de personnes fuyant les combats dans cette région sont en
mouvement, campant dans des forêts parsemées de mines. Les mines
ont aussi été posées, selon les rapports, autour des
puits, mutilant les gens qui allaient y chercher de l'eau.
L'enquête a enregistré un total de plus de 587
accidents par mines et munitions non explosées parmi lesquels 353 ont eu
lieu en 1997, six en 1998, deux en 1999, vingt et un en 2000, deux en 2001, et
trois en 2002. La majorité des accidents, soit 76%, se sont produits sur
les pistes de brousse. 88% des victimes étaient des civils et 42%
fuyaient un conflit ou rentraient chez eux après les
hostilités. (146(*)) L'APN et le MACC ont enregistré des
milliers des nouvelles victimes de mine depuis juin 1997 à ce jour. La
sécurité sociale n'est pas garantie pour les personnes victimes
des mines, contrairement à la Déclaration universelle des droits
de l'homme en son article 22 et pire encore, elles sont soumises à la
torture morale et subissent des traitements inhumains ou dégradants de
la part de leurs bourreaux, cela aussi contre le droit international
(147(*))
4.1.2. Les conséquences sur la santé et le
bien-être de la communauté.
Quand
une personne est blessée ou tuée par une mine, sa famille et sa
communauté sont également touchées. Un blessé peut
devoir être envoyé à un centre médical
éloigné, à supposer qu'il en existe. Si elle revient,
cette personne risque de ne pas pouvoir réintégrer sa
communauté si elle est perçue comme un fardeau. Sans les aides
physiques et les ressources lui permettant de contribuer à la vie
communautaire par son travail, il est parfois difficile pour la victime de se
faire accepter par ceux qui doivent assumer son fardeau.
Dans
les pays en développement, ce qui est le cas de l'Angola, mais aussi de
la RDC, qui reposent sur l'agriculture, le coefficient de la main- d'oeuvre a
tendance à chuter. Beaucoup de gens, autres que la victime et sa famille
peuvent être affectés psychologiquement par un accident
causé par une mine. La cueillette de choses comme le bois et l'eau
devient dangereuse, surtout pour les femmes et les enfants qui sont souvent
responsables de cette tâche. Leur travail est perdu et la
productivité de la communauté et du pays chute.
Il est
déjà assez difficile de mettre en place des programmes de
services de santé de base dans ces pays pauvres qui n'ont pas encore pu
se payer des procédures sanitaires sûres, d'activités
d'information sur l'hygiène publique, de programmes de vaccination de
base, de soins hospitaliers minimaux et de programmes de lutte contre les
maladies communes à la région.
Le
traitement des victimes des mines et de leurs familles, qui peut se prolonger
pendant des années, exige de détourner des ressources de services
de santé qui déjà ne sont pas suffisamment
approvisionnés. La production de prothèses et leur remplacement
à maintes reprises, surtout dans le cas des enfants, constituent un
autre fardeau.
Bien
que la paix ait rendu la situation militaire plus calme que dans les
années antérieures, les hôpitaux de l'Angola et de la RDC
manquent encore du matériel et du personnel adéquats
nécessaires. Pour administrer les traitements appropriés aux
blessés de guerre, à l'Est, le CICR a continué son appui
habituel aux hôpitaux de Kisangani, Uvira et Kalemie et a donné un
soutien ad hoc à d'autres installations. Il a aussi aidé les
hôpitaux qui traitent les blessés de guerre à Kinshasa,
Kamina et Lubumbashi, dans l'ouest du pays. En 2002, ces hôpitaux ont
admis plus de 12 700 malades comprenant plus de 590 blessés de guerre
(dont 1% sont des blessés par mines). (148(*))
4.1.3.
Les conséquences sur le développement
Les
mines antipersonnel sont un obstacle sérieux au développement.
Elles ne font pas que traumatiser les victimes et leurs familles; leur
présence dans les communautés et leurs environs, sur les routes,
dans les champs, dans les écoles et autour des points d'eau,
empêche l'utilisation productive de la terre, de l'eau et des
infrastructures aux fins de développement. Son effet dévastateur
entrave le progrès des communautés et tuent des innocents.
Il en
faut généralement entre 3, 15 et 30 $US pour acheter une mine
antipersonnel. Le déminage d'un petit champ peut coûter des
milliers de dollars même si seulement une mine s'y trouve. Le nombre de
mines à lui seul ne donne pas une idée juste du problème;
les récents efforts déployés pour s'attaquer à la
contamination par les mines ciblent plutôt les hectares de terres
prioritaires contaminées afin de donner une idée plus juste de
l'impact humain et environnemental de ces armes.
Aux
coûts directs du déminage et de l'aide aux victimes, s'ajoutent
les coûts économiques et sociaux plus larges. Des
sociétés rurales pauvres peuvent rapidement être
dépassées par la tâche de réparer les
infrastructures et de remplacer la production agricole perdue. Les mines
entravent aussi les échanges commerciaux, produisant des pénuries
et de l'inflation, et empêchant la stabilisation économique dans
les sociétés émergents de conflits. En bref, les mines
perpétuent la pauvreté et sont un obstacle majeur au
développement durable de l'Angola et de la RDC.
Les
mines antipersonnel s'attaquent à leurs victimes de diverses
façons. Comme un grand nombre d'entre elles ont été
posées dans les pays les plus pauvres, ce qui est le cas des habitants
de l'Angola et de la RDC, leurs effets dévastateurs s'aggravent à
mesure que leurs victimes cherchent à rebâtir leurs vies, leurs
communautés et leurs habitations pendant que le développement
stagne.
4.1.4.
L'agriculture et l'élevage.
De
nombreux hectares de terres productives ne sont pas sûrs et ont
été abandonnés, surtout dans les zones
frontalières. Les gens peuvent se déplacer dans des zones moins
productives mais plus sûres, où les guettent peut-être la
malnutrition ou la famine. Les mines peuvent faire des victimes parmi les
travailleurs ou à tout le moins décourager l'exploitation de la
terre, et ainsi réduire les récoltes et augmenter les risques de
malnutrition ou de famine. Les programmes de développement agricole ne
peuvent aller de l'avant dans des zones infestées de mines tant que
celles-ci n'ont pas été enlevées. Les pasteurs, qui vivent
de leurs troupeaux plutôt que de la terre, sont également
vulnérables puisqu'ils n'ont peut-être pas accès aux
meilleurs pâturages.
4.1.5.
Le transport et la communication.
L'on
évite d'emprunter les chemins et les ponts si on les croit minés,
ce qui entraîne des perturbations au niveau des produits de base, y
compris des intrants dans la production, et des biens de consommation. Il en
résulte des pénuries et des hausses de prix au niveau local et
dans certains coins du pays ainsi qu'un recul de l'économie.
4.1.6.
L'environnement.
La
présence de nombreuses mines dans le sol et les cours d'eau de l'Angola
et de la RDC peuvent avoir des graves conséquences sur l'environnement.
Des perturbations climatiques comme les inondations et la
désertification peuvent déplacer les mines, ajoutant à
l'incertitude et aux craintes de la population. La faune et les animaux
domestiques sont également touchés dans des parcs, tout comme
l'écologie de vastes territoires. Le déminage exige des
ressources que le pays n'a peut-être même pas.
Les
mines antipersonnel laissées en Angola et en RDC ont de sérieuses
conséquences environnementales. Les champs de mines le long de la
frontière sont devenus un havre pour les mouches tsé-tsé.
Il y a aussi des victimes parmi la faune. Les parcs nationaux ont
signalé plusieurs cas et il est arrivé à diverses reprises
que des espèces en voie de disparition soient tuées ou
blessées par des mines, et celles-ci attaquent des gens qui vivent
près des réserves. Sans clôture autour des champs de mines
dans des zones éloignées, il arrive souvent que des animaux
déclenchent ces engins. Des centaines d'éléphants sont
morts de la sorte à la fin de la guerre dite
« d'agression » en RDC. Un éléphant
pénétrait dans un champ de mines, déclenchait une mine et,
une fois blessé, provoquait une série d'explosions en essayant de
fuir. La carcasse de l'animal mort attirait des charognards qui, à leur
tour, étaient victimes d'autres mines.
CHAPITRE III : L'APPLICATION DE LA CONVENTION
D'OTTAWA DE 1997 EN ANGOLA ET EN R.D.C
Section 1. l'historique de la convention d'ottawa de
1997
La
Convention d'Ottawa de 1997 est l'appellation courante de
la « Convention sur l'interdiction, de l'emploi, du stockage, de
la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur
destruction » (149(*)) qui cherche à éliminer
complètement l'utilisation de cette arme à travers la
planète tout en encadrant les victimes de celle-ci grâce une
assistance médicale, financière et morale. Ouvert aux signatures
d'États à partir du 3 décembre 1997, la Convention est
entrée en vigueur le 1er mars 1999 suite à la signature de 122
États.
À ce jour, la Convention a été signée par 155 pays,
dont 151 États l'ont ratifiée. En moins de 10 ans, depuis
l'entrée en vigueur de la Convention, plus de 37 millions de mines
antipersonnel ont été détruites par les États
membres.
1.1.
L'historique des efforts contre les mines antipersonnel
En
octobre 1992, les représentants de six organisations se sont
réunis pour former ce qui allait devenir le noyau d'un mouvement
international. À partir des bureaux de l'organisation Human Rights
Watch, ils ont lancé un appel commun en faveur de l'interdiction des
mines, ce qui a marqué le lancement de la Campagne internationale pour
l'interdiction des mines terrestres (CIMT).
En plus
de Human Rights Watch, Handicap International, Medico International, Mines
Advisory Group, Physicians for Human Rights et Vietnam Veterans of America
Foundation, ont contribué à fonder la Campagne. La CIMT a
joué et joue encore un rôle déterminant dans la
mobilisation des ONG pour le mouvement international en faveur d'une
interdiction globale des mines.
Nous
voyons également, dès 1993, l'Assemblée
Générale de l'ONU passe des résolutions demandant une
révision de la Convention de 1980 sur certaines armes classiques (CCW)
et exigeant un moratoire sur l'exportation des mines antipersonnel. En juin
1995, ce même appel se fait au sein du Conseil des ministres de
l'Organisation de l'Unité Africaine grâce à une
résolution encourageant les États membres à s'unir
derrière une position commune sur l'abolition complète des mines
antipersonnel. Au courant de la même année, la Conférence
islamique appelle ses membres à interdire complètement
l'utilisation, la production et le stockage des mines antipersonnel.
L'Organisation des États Américains, pour sa part, adopte une
résolution en 1996, qui fait appel à la création d'une
zone des Amériques sans mines de toutes formes.
Tous
ces efforts mène éventuellement à ce qui est
généralement connu sous le nom du Processus d'Ottawa, au coeur de
la mise en vigueur de la Convention. Ce processus débute lors de la
Conférence d'Ottawa d'octobre 1996. Réunissant 75 Gouvernements
et plus d'une centaine d'ONG, la Conférence aboutit à trois
grands résultats.
Premièrement, une Déclaration finale réunissant 50 des
Gouvernements présents reconnaît le besoin urgent d'abolir les
mines antipersonnel. Deuxièmement, un agenda détaillé
d'actions concrètes pour abolir les mines est dessiné et,
finalement, la surprenante promesse du Gouvernement canadien de la tenue d'une
conférence en décembre 1997 où un traité visant
l'abolition complète des mines serait signé.
La
Campagne Internationale pour Interdire les Mines a démarré en
octobre 1992 grâce à l'union de six organisations
non-gouvernementales : Handicap International, Human Rights Watch, Medico
International, Mines Advisory Group, Physicians for Human Rights et Vietnam
Veterans of America Foundation. Ces associations, présentes sur le
terrain, ont pu constater les effets des mines antipersonnel sur les
populations d'Afrique, d'Asie, du Moyen Orient et d'Amérique Latine.
Depuis, ce réseau s'est étendu à 1400 groupements.
Certains s'occupent de femmes, d'enfants, d'anciens combattants,
d'environnement, des droits de l'homme, du contrôle de l'armement.
D'autres sont des groupes religieux, en faveur de la paix, ou du
développement durable. Ils représentent 90 nations et travaillent
sur le plan local, national et international pour éliminer les mines
antipersonnel.
Signature
du traité d'Ottawa 1997
1.2. Les
dispositions de la Convention
Le
Traité d'Ottawa est la convention internationale interdisant les mines
antipersonnel. Officiellement nommé Convention sur l'Interdiction de
l'Emploi, du Stockage, de la Production et du Transfert des Mines Antipersonnel
et sur leur Destruction, le Traité est souvent désigné
sous le terme « Traité d'Ottawa » ou «
Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel». En
décembre 1997, 122 gouvernements ont signé le Traité
à Ottawa, au Canada. Il est entré en vigueur dès mars
1999, bien plus rapidement qu'aucun autre traité de même
type. (150(*))
Le
Traité impose aux Etats parties de « mettre un terme aux
souffrances et aux dégâts causés par les mines
antipersonnel », par des actions tant curatives que
préventives.
Les
Etats parties au Traité s'engagent entre autres à :
·
Ne jamais utiliser des mines antipersonnel, ni de les « mettre au point,
produire, acquérir, stocker, conserver ou transférer ».
·
Détruire les stocks existants de mines dans les quatre ans suivant
l'entrée en vigueur du Traité.
·
Eliminer les mines présentes sur leur territoire dans les 10 ans.
·
Dans les pays affectés par les mines, conduire des campagnes
d'information et s'assurer que les victimes sont soignées,
rééduquées et réinsérées dans leurs
communautés.
·
Apporter assistance aux autres Etats parties, par exemple dans le cadre de
l'aide aux survivants du déminage.
·
Adopter une législation nationale qui garantit que les termes du
Traité soient respectés sur leur territoire.
Les
Etats signataires qui n'ont pas encore ratifié le Traité et ceux
qui ne l'ont pas signé avant le 1er mars 1999 ont toujours la
possibilité d'y adhérer. Au 1er octobre 2007, l'on compte 155
Etats parties au Traité. Les deux signataires qui devraient encore le
ratifier à ce jour sont les Iles Marshall et la Pologne. Il reste encore
40 Etats qui ne sont pas parties au Traité d'Ottawa.
Le
Traité d'interdiction des mines ne vise rien de moins qu'à
éliminer les mines antipersonnel, d'une part grâce à
l'interdiction de l'utilisation, de la production et de la circulation. D'autre
part, la Convention ne se limite pas uniquement à éradiquer cette
arme, elle vise également à responsabiliser les États
membres à apporter une assistance médicale, financière et
morale aux nombreuses victimes des mines.
En
vertu des « obligations générales »
stipulées dans l'article 1 de la Convention, chaque État partie
s'engage « à ne jamais, en aucune circonstance :
1.
Employer de mines antipersonnel ;
2.
Mettre au point, produire, acquérir de quelque autre manière,
stocker, conserver ou transférer à quiconque, directement ou
indirectement, de mines antipersonnel ;
3.
Assister, encourager ou inciter, de quelque manière, quiconque à
s'engager dans toute activité interdite [...] en vertu de la
présente Convention » (art. 1, par. 1). (151(*))
Chaque
État s'engage également à détruire ses stocks de
mines antipersonnel au plus tard quatre ans après l'entrée en
vigueur de la Convention pour ces États partie (art. 4). La Convention
prévoit toutefois la possibilité de conserver un certain nombre
de mines antipersonnel qui « ne doit toutefois pas excéder
le minimum absolument nécessaire » pour la
« mise au point de techniques de détection des mines, de
déminage ou de destruction des mines, et pour la formation à ces
techniques » (art. 3, par. 1). La Convention oblige
également chaque État « à détruire toutes
les mines antipersonnel dans les zones minées sous sa juridiction ou son
contrôle, ou à veiller à leur destruction » au
plus tard dix ans après l'entrée en vigueur de la Convention
(art. 5, par. 1).
La
Convention cherche également à responsabiliser les États
membres à assurer une assistance auprès des victimes. Selon
l'article 6.3, « Chaque Etat partie qui est en mesure de le faire
fournira une assistance pour les soins aux victimes des mines, pour leur
réadaptation, pour leur réintégration sociale et
économique ainsi que pour des programmes de sensibilisation aux dangers
des mines ». Également, lorsque l'Etat est incapable
d'assurer cette assistance, la Convention encourage une coopération
internationale entre l'État en question et les autres États
membres, des ONG ou des organisations internationales dont l'ONU.
En
effet, l'article 6.7 stipule que « les Etats parties peuvent
demander aux Nations Unies, aux organisations régionales, à
d'autres Etats parties ou à d'autres instances intergouvernementales ou
non gouvernementales compétentes d'aider leurs autorités à
élaborer un programme national de déminage afin de
déterminer [...] l'assistance aux victimes de
mines »
La
Convention prévoit des mécanismes destinés à
favoriser le respect des dispositions du traité, tels que des mesures de
transparence, d'aide, de règlement des différends,
d'assemblées des États parties et de conférences d'examen.
Au lieu de miser sur des procédures intrusives de vérification,
le traité repose davantage sur la stigmatisation des mines antipersonnel
et sur des mécanismes propres à favoriser la coopération.
D'ailleurs, la coopération, telle que soulignée
précédemment à l'article 6.7, est encouragée non
seulement pour l'assistance auprès des victimes, mais également
dans l'élaboration d'un programme national de déminage
détaillé, incluant l'évaluation des ressources
financières, technologiques et humaines nécessaires à
l'exécution du programme, le nombre estimé d'années
nécessaires pour détruire toutes les mines antipersonnel et les
activités de sensibilisation aux dangers des mines.
1.3.
L'histoire des mines antipersonnel et le droit international
Deux
conventions du droit international s'appliquent tout particulièrement
aux mines terrestres. La Convention de 1997 sur l'interdiction des mines
antipersonnel proscrit la production, le stockage, le transfert et l'emploi de
toutes les mines antipersonnel. Bien que la Convention ressemble fort à
un traité de désarmement, sa vocation est humanitaire.
La
convention de 1980 sur certaines armes classiques comprend deux protocoles
visant à réglementer les mines terrestres, les pièges et
autres dispositifs. Un nouveau protocole, adopté en novembre 2003,
s'efforce de trouver une solution aux problèmes humanitaires graves
causés par le reste des explosifs de guerre après un conflit. Ce
protocole n'est pas encore entré en vigueur.
Deux
disciplines distinctes mais indissociables du droit international moderne
s'appliquent aux moyens de guerre, c'est à dire « les
armes », se proposent de minimiser les souffrances humaines lors
d'un conflit armé en assurant un déroulement
« légal » des hostilités, plus
spécifiquement, le droit international humanitaire qui vise à
protéger les civils, les prisonnier de guerre, et les soldats
blessés. Bien que certaines dispositions du droit s'appliquent en temps
de paix, la plupart ne sont applicables que lors des situations de conflits
armés internationaux ou internes. Le droit international humanitaire
s'est toujours, par tradition, efforcé de limiter ou de proscrire
l'emploi des mines.
Le
droit international humanitaire « trouve sa place dans des situations
marquées par la violence » (152(*)). Le droit international humanitaire se distingue
des droits de l'homme bien que partageant la même philosophie de
protéger la personne humaine contre les divers maux qui la menacent.
Pris
sous l'angle de l'objet, les droits de l'homme protégent l'homme contre
l'arbitraire en tout temps et en tout lieu, tandis que le droit international
humanitaire limite les maux de la guerre sur la personne humaine. Ce droit
sauvegarde les militaires hors combat et protège les personnes qui ne
participent pas aux hostilités et fixe les droits et devoirs des
belligérants dans la conduite des opérations et limite le choix
des moyens de nuire.
Les
origines du droit international humanitaire remontent à des milliers
d'années. Certes, on peut retrouver les règles du droit coutumier
parmi les toutes premières règles du droit international. Ainsi,
en Inde, au 4eme siècle av. J.C, les écrits et les
lois comprenaient déjà des dispositions
interdisant « l'emploi de certaines armes, telles que les
flèches empoisonnées ou enflammées » (153(*)). De même les Grecs et
les Romains respectaient habituellement l'interdiction d'utiliser du poison ou
des armes empoissonnées. En 1139, le Concile de Latran déclara
que les arbalètes n'étaient pas des « armes »
chrétienne, mais malgré cela et comme c'est le cas aujourd'hui,
ces déclarations restent lettre morte car, plusieurs méthodes ont
surgi et sont restées en usage en temps de guerre.
La
seconde discipline du droit international, consacrée
spécifiquement aux armes, appelée « droit du
désarmement », vise à créer et à
maintenir une stabilité militaire en limitant le nombre ou le type
d'armes pouvant être légalement fabriquées, stockées
et transférées.
Ainsi
par exemple : la convention de 1972 sur les armes biologiques interdit la
mise au point, la production et le stockage des armes bactériologiques
(biologique). Le traité sur la non-prolifération des armes
nucléaires de 1968 s'efforce de limiter le nombre des Etats pouvant
légalement posséder des armes nucléaires. En 1993, les
Etats signèrent la Convention sur les armes chimiques, qui bannissait la
mise au point, la fabrication, le stockage et l'emploi d'armes
chimiques.
D'énormes progrès furent réalisés en matière
de technologie militaire pendant la guerre de 1939 - 1945. En raison de
l'efficacité accrue des armes sur les populations civiles, le
Comité International de la Croix-Rouge (CICR) estima qu'il était
urgent de renforcer la réglementation du droit international humanitaire
contre les mines. Ainsi, en juin 1955, le CICR publia son projet de
règles pour la protection des populations civiles contre les attaques
effectuées sans discrimination, élaborées lors d'une
réunion d'experts tenue à Genève l'année
précédente.
Le
projet de 1955 visait à interdire les
armes « contraires aux pratiques
humanitaires » dont les effets
n'étaient « ni prévisibles ni
contrôlables ». Cependant, les Gouvernements accueillerent
les propositions du CICR avec prudence. Dix ans plu tard, la Conférence
internationale de 1968 sur les droits de l'homme à
Téhéran, adopta une résolution dans ce sens.
Après deux résolutions successives de l'Assemblée
générale de l'ONU, les Nations Unies décidèrent
d'inviter plus de 80 Etats à participer à des conférences
préparatoires organisées en août- septembre 1978 et en mars
avril 1979. La Conférence des Nations Unies sur l'interdiction ou la
limitation de l'emploi de certaines armes classiques qui peuvent être
considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou
comme frappant sans discrimination se réunit deux fois à
Genève, du 10 au 28 septembre 1979 et du 15 septembre au 10 octobre
1980. Après des amendements et des annexes à la Convention durant
quatre réunions des experts, des doutes subsistaient à propos de
la complexité des dispositions, qui semblait difficile à
appliquer, particulièrement lors des conflits armés
internes.
En
décembre 1996, l'Assemblée générale de l'ONU adopta
la Résolution 51/45S, en vertu de laquelle les Etats
devaient »déployer des efforts énergiques pour conclure
dès que possible un accord international efficace et juridiquement
contraignant pour interdire l'emploi, le stockage, la production et le
transfert des mines terrestres antipersonnel.
SECTION
2. LA DESTRUCTION DES STOCKS ET DEMINAGE DES ZONES
MINEES.
2.1.
L'identification des zones minées en RDC et en Angola.
Le
premier rapport de la RDC prévu par l'article 7 de la convention donne
des informations sur les régions suspectées d'être
minées sur le territoire national. Elles sont fournies par le Centre de
coordination de l'action contre les mines (MACC) institué par la
MONUC. (154(*)) Le
rapport cite 165 sites minés ou suspectés de l'être dans
les 11 provinces du pays. (155(*)) il s'agit de :
1.
Province Bandundu : Kahungula et Tembo (District de Kwango).
1)
Province du Bas - Congo: Yema (District de Boma); Kimpangu, Kindopolo et
Songololo (District de Cataractes), Kasangulu, Mvululu et Tampa (District de
Lukaya); et Ango Ango (District de Matadi).
2)
Province de l'Equateur : Basankusu, Bolomba, Bolongo, Bomongo, Boso-Semodja,
Edugulu-Libaha, Losombo et Mondjo (District de l'Equateur); Mbandaka (District
de Mbandake); Akula et Lisala (District de Mongala); Businga, Gbadolite, Karawa
et Popolo ( District nord d'Ubangi ); Budjala, Gemena et Libenge (District sud
d'Ubangi ); et Anzi, Befori, Boende, Bokungu, Bomandja, Bongoi, Bulukutu, Ene,
Ikela, Maboka, Monde, Mondombe, Pombo, Yalusaka et Yayenga (District de
Tshuapa).
3)
Province du Kasai Occidental: Domiongo et Tshikapa (District de Kasi); et
Bena-Leka, Beya-Bwanga, Bululu, Dimbelenge, Diomba, Mpoyi, Mwetshi et Tshimbadi
(District de Lulua).
4)
Province Kasai Oriental: Gandajika, Kabinda, Kamana, Kileta, Kitenge, Lubap,
Senteri, Tangala et Tunda (District de Kabinda); Mbuji-Mayi (district de
Mbuji-Maji); Lusambo et Pumbu (District deSankuru); et Kadimadiba et Miabi
(District de Tshilenge).
5)
Province du Katanga : Pweto (District du Haut-Katanga); Kateba (District du
Haut-Lomami); Dilolo (District de Lualaba); Ruashi (District de Lubumbashi); et
Ankoro, Bendera, Butondo, Kabalo, Kabula, Kabumba, Kakuyu, Kalemie, Kamubangwa,
Kasinge, Kilembwe, Kioko, Kongolo, Manono, Mbulula, Moba, Moliro, Muhuya,
Nyunza et Pepa (district de Tanganika).
6)
Province Kinshasa : Kinshasa.
7)
Province de Maniema : Amisi, Bitule, Kabambare, Kabumba, Kalima, Kalombe-Nyama,
Kima, Kindu, Kowe, Lubutu, Makalele, Mogogo, Punia et Sulia (District de
Maniema).
8)
Province du Nord Kivu: Beni, Eringite, Goma, Muhanga et Walikale (District du
Nord Kivu).
9)
Province Orientale : Aketi, Bili, Buta, Dingila et Kumu (District Bas-Uele);
Bambu et Watsa (District Haut-Uele); Aru, Badiya, Bambu, Bogoro, Bule, Bunia,
Chai, Dele, Fataki, Irumu, Itende, Komanda, Lengabo, Mahagi, Mambasa, Moanga,
Mongbwalu, Ndrele, Nizi, Nyakunde, Rethy, Songolo et Zumbe (district Ituri);
Bangboka et Kisangani (District Kisangani); et Bafwasende, Banalia, Basoko,
Bengamisa, Lobolo, Maiko, Mombongo, Opala, Simba, Ubundu, Wanie-Rukula, Yahila
et Yahuma (District Tshopo).
10)
Province du sud Kivu: Baraka, Fizi, Lueba, Runingo, Shabunda, Uvira et Walungu
(District du Sud Kivu.)
Handicap International Belgique a aussi fourni des informations sur les
régions affectées par les mines en RDC, informations
rassemblées à travers plusieurs enquêtes
préliminaires sur l'impact des mines et lors des missions
d'évaluation urgentes menées en 2002 et 2003.
En plus
des sites rapportés par le MACC dans le rapport de transparence
prévu par l'Article 7 de la RDC, HIB a trouvé un
supplément de 22 sites suspectés d'être affectés par
les mines dans sept des mêmes provinces.(156(*))
Première
ONG française à s'engager dans le déminage
humanitaire, en 1993, Handicap International intervient depuis 15 ans
pour permettre à des milliers de familles de retrouver une
existence normale.
Ceux-ci
incluent:
1)
Province de l'Equateur: Bumba-Ndobo (pont ferroviaire) et Businga.
2)
Province du Kasai Oriental: Katako-Kombe.
3)
Province du Katanga: Kisele et Kashumbuyu.
4)
Province Maniema : Kasongo, Kibombo, Lubefu, route ferroviaire de
Kibombo-Kongolo, Nyoka-Pangi, Kampene et Kasese.
5)
Province du Nord Kivu: Goma.
6)
Province Orientale: Banalia, Ikela, Tchabi (District);Ituri Mungbere (district
de Haut-Uele); Bambessa et Poko (districk de Bas Uele).
7)
Province du Sud Kivu: Il est probable que Makobolo et la Vallée Ruzizi
près de la frontière avec le Burundi soit aussi
minée. (157(*))
« Aujourd'hui près d'un pays sur deux est pollué par
des mines ou des sous munitions non explosées, déversées
par millions lors de conflits armés, explique Jean-Baptiste RICHARDIER,
directeur de Handicap International, ces engins de mort ont été
disséminés aveuglément dans les zones habitées,
dans les champs et les jardins, près des points d'eau et des voies de
communication. Et ils tuent ou mutilent plus de 500 personnes par mois. Hommes,
femmes, enfants, personnes âgées... nul n'est
épargné ». (158(*))
Pour
combattre cette injustice, et pour permettre à des milliers de familles
de retrouver une existence normale, Handicap International mène des
actions de déminage dans plusieurs pays particulièrement
affectés. S'y ajoutent des actions de prévention, qui permettent
d'avertir les populations menacées par la proximité de mines, des
risques qu'elles encourent.
Les mines antipersonnel et les bombes à sous munitions
(BASM) représentent un danger permanent pour les populations. Chaque
individu, quel que soit son âge, est une cible
potentielle. Plus de 8 enfants sur 10 ne survivent pas
à leurs blessures. Les mines et les sous munitions non explosées
empêchent toute activité économique : les zones
à cultiver sont désertées, les infrastructures
inutilisables, la circulation peut être restreinte.
Irrémédiablement, le pays s'appauvrit. Une conséquence
d'autant plus grave qu'un pays sortant d'un conflit n'a souvent pas les moyens
d'effectuer lui-même le déminage des zones infectées, ni
d'aider les victimes à s'appareiller...
En
Angola, l'enquête sur l'impact des mines était achevée
avant Mai 2007 dans toutes les 18 provinces. Le projet du rapport final a
identifié une contamination aux mines dans 1.968 localités et a
conclu que quelques 2,4 millions des personnes avaient été
touchées. (159(*))
2.2. La
planification nationale et l'élaboration de programmes
L'observatoire des mines a enregistré des activités
d'éducation aux dangers des mines dans 63 pays en 2006 et durant le
premier semestre 2007. Soit 3 pays de plus qu'en 2005 dont 44 sont des Etats
parties à la Convention parmi lesquels l'Angola et la RDC. Le nombre
total des bénéficiaires directs atteint 7,3 millions de personnes
en 2006 contre 6,4 millions en 2005.
La
situation en RDC est complexe et inadéquates, car l'approche de
l'éducation aux actions contre les mines antipersonnel choisie
n'était pas élaboré, car limitée à des
conférences et sans la prise en charge des Ecoles, étude de
recherche, lieu de sports et de divertissement, etc. elle est limitée et
n'atteint pas les zones géographiques qui en avaient besoin. Ceci
conclut que il n y a pas de changement, même durant l'année
2007.
En
2006, comme dans les années précédentes, les civils
représentaient les ¾ des victimes recensées, dont 34%
d'enfants, presque des garçons. (160(*)) Quelques 24% des victimes étaient des
militaires et les facteurs qui ont augmenté le nombre des victimes est
sans doute les conflits en répétition.
·
Le Service de la lutte antimines de l'ONU (SLAM) : est responsable de
l'action menée pour l'élimination des mines, qui coordonne toutes
les activités des organismes, fonds et programmes de l'ONU ayant trait
à cette question.
Son
travail porte sur le déminage, la sensibilisation aux dangers des mines
et la réduction des arsenaux. Les Gouvernements demandent de plus en
plus à l'ONU de mettre en place et de superviser ces programmes dans le
cadre des misions de maintien de paix, lors des interventions humanitaires
d'urgence et faire face aux problèmes à long terme que posent les
mines et des engins non explosés.
Des
activités sont actuellement menées dans plusieurs pays qui sont
touchés, tels l'exemple de la RDC avec UNMACC de la MONUC. (161(*))
2.2.1.
Le Centre de coordination de lutte antimines en RDC
(UNMACC-RDC)
1.
L'historique du problème
La
portée et l'impact actuel du problème lié à la
présence avérée de pollution par mines ou par Engins Non
Explosés n'ont toujours pas été évalués
complètement, cependant, l'utilisation des mines comme armes de guerre
est avérée depuis la fin de l'année 1996.
Suite
à une évaluation de UNMAS effectuée en 1996, le Centre de
Coordination de la Lutte Antimines des Nations Unies a été
créé en 2002, en tenant compte de la Résolution 1291 du
Conseil de Sécurité des Nations Unies (2000) qui a mandaté
la mise en place d'une mission de l'ONU en République
Démocratique du Congo (MONUC).
2. Le
Mandat
Parmi
les missions dévolues à la MONUC, nous portons :
1) Le
déployement des experts en Lutte Antimines de manière à
définir la portée réelle de la pollution par mines ou par
les ENE en République Démocratique du Congo (RDC),
2) La
Coordination de la mise en place d'activités de lutte antimines, et le
développement d'un plan d'action ;
3) La
conduite d'actions d'urgences de lutte antimines.
Suivant
cette résolution, UNMAS a mis en place un programme de Lutte Antimines
pour aider la MONUC à remplir pleinement son mandat. Ainsi a
été créé, le Centre de Coordination de la Lutte
Antimines intégré au sein de la MONUC en février 2002. La
mise en oeuvre de ce mandat doit respecter les trois piliers suivants :
1) Le
support de la MONUC dans sa mission de maintien de la paix ;
2) Le
déminage humanitaire ;
3)
L'assistance au profit du Gouvernement national et le transfert des
compétences.
2.2.2.
Le Mines Advisory Group (MAG)
Le MAG
se donne pour mission d'aider les populations à retrouver une vie
normale, et d'alléger les souffrances des populations en
répondant aux besoins réels des communautés
touchées par les conflits armés. Avec plus de 15 ans
d'expérience dans 25 pays, Le MAG intervient sur notre champ
d'investigation, c'est-à-dire l'Angola et la RDC.
La
tâche prioritaire de MAG est le déminage humanitaire avec comme
devise : « sauver des vies, reconstruire
l'avenir ». Ce qui signifie qu'il possède une gamme de
services émergent de conflit, répondant aux besoins les plus
pressants, comprenant le déminage et la dépollution, la
neutralisation et la destruction des engins non explosés, la liaison
avec la communauté de base, la sensibilisation aux dangers des mines,
l'évaluation rapide des besoins, la reconnaissance techniques,
l'étude de l'impact et le soutien au désarmement, la
démobilisation et la réinsertion.
En plus
des deux structures existantes (le quartier général à
Kinshasa et un quartier général régional pour le Sud - Est
à Lubumbashi), le MAG a établi un nouveau quartier
général régional pour l'Equateur, à Mbandaka. Le
MAG a conservé sa base de terrain déjà bien établie
à Pweto, au Katanga, et a implanté d'autres bases
opérationnelles temporaires dans ses zones d'activités, telles
que requises. (162(*))
En
2007, le MAG RDC a consolidé son travail dans le Sud - Est de la RDC et
a étendu ses opérations dans le Nord - Ouest du pays (Equateur).
Le MAG a étendu ses activités dans le secteur des Armes
Légères et de Petit Calibre (SALW) et reçu du soutien de
plusieurs bailleurs internationaux, entre autres les Gouvernements anglais,
suédois, américains et belges et des bailleurs de l'ONU. En 2008,
le MAG continuera à centraliser ses interventions sur des tâches
à grand impact, de manière que des régions avec un taux
élevé de retour (déplaces et réfugiés) et
celles ou un taux élevé de contamination et un risque
élevé d'accidents dus aux mines et UXO, compromettent le retour
à la vie civile pour les communautés locales.
Les
activités principales incluent la liaison communautaire, la
sensibilisation aux risques liés aux mines et explosifs, la collecte
d'information et l'identification de zones dangereuses, la destruction d'engins
explosifs, et le déminage manuel. La réponse de MAG étant
intégrée et centrée sur les communautés, elle aura
un impact maximal tout en promouvant un haut niveau de participation des
communautés dans toutes ses activités.
Apres
avoir surmonté diverses difficultés logistiques, administratives
et d'implantation, les opérations du programme de MAG en RDC atteignent
maintenant des résultats considérables et ont un impact positif
sur la population. Il est prévu que ces résultats seront non
seulement maintenus mais augmentés pour la suite du programme,
dépassant ainsi de manière significative les totaux et
bénéfices anticipés.
Le MAG
a identifié le besoin continu d'une présence en Equateur en
explorant le système étendu de rivières et les
communautés habitant cette région. Plusieurs autres provinces de
la RDC ont également besoin des services de déminage humanitaire,
de sensibilisation et de destruction des armes légères et de
petit calibre. Avec le soutien de divers bailleurs présentement et dans
le futur, MAG travaille pour « la consolidation de la paix et la
reprise de la vie quotidienne avec un risque minimal posé par
l'héritage des conflits ». (163(*))
2.2.3.
Handicap International Belgique (HIB)
L'Handicap International est une association de solidarité
internationale spécialisée dans le domaine de l'handicap. Non
gouvernementale, non confessionnelle, sans affiliation politique et à
but non lucratif, elle intervient dans tous les contextes aux
côtés des personnes en situation de handicap, pour leur
prêter assistance et les accompagner dans leur prise d'autonomie.
Depuis
sa création, l'organisation a mis en place des programmes de
développement dans près de 60 pays, et intervient dans de
nombreuses situations d'urgence. Le réseau de 8 associations nationales
(Allemagne, Belgique, Canada, France, Luxembourg, Suisse, Royaume-Uni,
Etats-Unis d'Amérique) oeuvre de manière constante à la
mobilisation des ressources, à la cogestion des projets et au
rayonnement des principes et actions de l'organisation Handicap International.
1)
Les Interventions d'urgence, missions de développement
Dans
les situations d'urgence, en cas de conflit ou de catastrophe naturelle,
Handicap International porte secours et assistance aux populations
vulnérables, handicapées, déplacées ou
réfugiées.
Sur le terrain, elle mène des actions de
développement dans les domaines de la santé, de la
prévention, de l'insertion sociale et économique (accès
à l'éducation, à la formation professionnelle, à
l'emploi, au sport, à la culture et aux loisirs). Handicap International
soutient également les associations locales de personnes
handicapées. L'association intervient dans près de 60 pays, sur
240 projets.
2) La militance sur la scène internationale
L'association tire de son action en faveur
des personnes vulnérables une expertise et un savoir-faire qui lui
permettent de militer au niveau national et international, pour une meilleure
prise en compte des personnes handicapées dans les projets et les
politiques de développement. Son objectif : défendre et
promouvoir l'accès aux droits fondamentaux pour les personnes
handicapées.
L'Handicap International est notamment engagée dans le
combat contre les mines antipersonnel et les bombes à sous munitions.
Cofondatrice de la Campagne internationale pour interdire les mines (IBCL),
récompensée en 1997 par le prix Nobel de la Paix, elle est
aujourd'hui un acteur reconnu du lobbying international. En 2003, elle s'est
investie dans une nouvelle campagne visant l'interdiction des bombes à
sous munitions.
2.2.4. L'intervention de la MONUC en RDC
La Commission nationale de lutte contre les mines
antipersonnel de la RDC a été créée le 6 mai 2002.
En plus de la coordination de toutes les activités contre les mines, ses
tâches comprennent le développement d'un plan d'action, la
rédaction des rapports de transparence prévus par l'Article 7, la
promotion de la compréhension du Traité d'interdiction des mines,
la mobilisation de l'expertise et de l'aide internationale et
l'éducation du public aux dangers des mines. Cependant, cinq
années de guerre ont entravé la capacité de la RDC
à élaborer un plan d'action contre les mines.
Sous couvert de la Résolution 1291 du Conseil de
sécurité de l'ONU (année 2000), la MONUC a établi
un Centre de coordination des actions contre les mines (MACC) à Kinshasa
et un bureau régional MACC à Kisangani, en février 2002.
Point focal pour l'action contre les mines en RDC, le MACC doit apporter son
expertise à la MONUC, aux autorités nationales et à la
communauté humanitaire à travers la coordination et l'assistance
pour la mise en oeuvre des activités d'action contre les mines.
Ses objectifs fondamentaux sont d'entretenir, de
développer et de maintenir un système d'information fiable sur
les mines/munitions non explosées, basé sur l'IMSMA
(Information Management System for Mine Action), Système de gestion de
l'information pour l'action contre les mines); de déployer plusieurs
équipes d'études mobiles pour effectuer des enquêtes en
urgence; pour mettre en oeuvre les activités urgentes d'actions contre
les mines et pour aider l'UNICEF à développer une campagne de
prévention concernant l'ensemble du pays.
De mai à décembre 2002, le MACC a
rassemblé plusieurs rapports relatifs aux mines provenant de plusieurs
organisations qui furent enregistrés dans le module « zones
dangereuses » de l'IMSMA. Ce module a été
utilisé pour la rédaction du formulaire C attaché au
rapport de transparence prévu par l'Article 7 et daté du 30 avril
2003. Tous ces rapports exigent une vérification, une des tâches
clés du MACC en 2003. Le 29 janvier 2003, les autorités de la
RDC ont délégué le pouvoir d'accréditation des ONGS
actives dans l'action contre les mines et le contrôle de la
qualité du déminage au MACC. (164(*))
A l'occasion du troisième anniversaire de la
commémoration de la journée de sensibilisation au danger des
mines et de l'assistance à la lutte antimines qui s'est
déroulée à l'Hôtel Memling de Kinshasa, où
une cérémonie haute en couleur a été
organisée sous la supervision du Centre de coordination de la lutte
antimines au Congo (UNMACC), une structure des Nations Unies., le ministre
d'Etat à l'Intérieur Denis KALUME NUMBI a, quant à lui,
annoncé la mise en place par le Gouvernement congolais, à travers
son ministère, d'un point focal national chargé de la
coordination de toutes les questions ayant trait à la lutte contre les
mines et les engins non explosés en RDC.
Cette structure qui va
répondre ainsi à la préoccupation relative à
l'opération de transfert des compétences entre les Nations Unies
et la structure nationale, soulignait le ministre d'Etat, travaillera en
étroite collaboration avec le Centre des Nations Unies de coordination
de la lutte antimine (UNMACC), jusqu'à la mise en place effective de la
capacité nationale.
Conformément à l'article 6 de
la Convention d'Ottawa, cette structure que vient de mettre en place le
Gouvernement, à en croire le Ministre d'Etat Denis Kalume, a
« besoin de l'appui des partenaires tant nationaux
qu'internationaux pour asseoir tant soit peu la capacité nationale en
matière de la lutte antimines au Congo » (165(*)) et il a salué
l'importance des étapes franchies par la RDC dans le domaine de la lutte
antimine.
Bénéficiant à quelque 500.000 personnes
risque, l'UNICEF a formé 150 formateurs en sensibilisation aux dangers
des mines (MRE), renforcé la capacité des MRE des ONG
internationales et nationales, mis le MRE à la disposition des
communautés touchées par les écoles, les églises et
autres structures communautaires, et fourni une assistance technique au
Gouvernement et aux partenaires gouvernementaux. (166(*))
2.3. La protection et éducation au danger des mines
La Sensibilisation aux dangers des mines a récemment
empêché la mort et l'effusion de sang dans la municipalité
angolaise de Bairro Luanga. Justino KAHOMBO savait exactement ce qu'il fallait
faire après avoir découvert une mine près de son fils de
la maison, grâce au programme qu'il a bénéficié
à son retour de l'Angola près de vingt années
passées comme réfugié dans le pays voisin, la
République Démocratique du Congo.
La dernière décennie du conflit en
République démocratique du Congo (RDC) a donné lieu
à quelques 4 millions de décès. Il est estimé que
près de 1200 personnes meurent chaque jour en raison des
épidémies et des conflits liés à des situations
d'urgence.
Il y a plus de 1,6 millions de rapatriés
enregistrées récemment en République démocratique
du Congo, tandis que 1,6 millions de personnes sont toujours
déplacées et quelques 40.000 autres abandonnent leurs foyers
chaque mois. Maisons, villages, marchés, champs, structures de
santé et écoles ont été pillés ou
détruits, ce qui entrave l'accès aux services de base et de
logement. 25% de la population vivent avec beaucoup moins de 1 dollars US par
jour. L'on estime que 8.000 enfants sont toujours avec les groupes
armés, tandis que 19.000 enfants ayant quitté les groupes
armés exigent la réinsertion sociale. Les mines terrestres et
les munitions non explosées touchent près de 3 millions de
personnes dans les anciennes zones de conflits.
2.4. Le déminage humanitaire
Aux termes du préambule de la Convention, les
États parties, déterminés à faire cesser les
souffrances et les pertes en vies humaines causées par les mines
antipersonnel, se déclarent «convaincus qu'il leur est
nécessaire de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour contribuer de
manière efficace et coordonnée à relever le défi
que représente l'enlèvement des mines antipersonnel
disséminées dans le monde». L'obligation d'enlever les mines
antipersonnel incombe, en dernier ressort, à chacun des États
parties concernés par le problème des mines, conformément
aux dispositions de l'article 5.
Conformément à l'article 7, chaque État
partie doit présenter tous les ans au Secrétaire
général de l'Organisation des Nations Unies un rapport
indiquant:
· «Dans la mesure du possible, la localisation de
toutes les zones minées sous sa juridiction ou son contrôle
où la présence de mines antipersonnel est avérée ou
soupçonnée» ;
· «L'état des programmes de destruction des
mines antipersonnel visés à l'article 5» ;
· «Les types et quantités de toutes les mines
antipersonnel détruites après l'entrée en vigueur de la
Convention» et,
· «Les mesures prises pour alerter dans les plus
brefs délais et de manière effective, la population au sujet de
toutes les zones identifiées conformément au paragraphe 2 de cet
article ».
2.4.1. LA RDC
La plupart des parties prenantes au conflit en RDC ont
mené des opérations de déminage militaire dans le
passé pour faciliter le mouvement de leurs propres troupes. Ceci a
été le cas en 2002 à Bunia et sur la route
Bunia-Nyakunde-Komanda, dans le district de l'Ituri, province Orientale, par
l'UPC. En novembre 2002, l'armée a conduit des
opérations de déminage à Bowe, dans le couloir de Boende,
à Bokungu, dans la Province de l'Equateur.
En outre, les opérations à Gemena, Libenge,
Zongo et Dongo situé dans le Nord Ubangi, Province de l'Équateur,
ont conduit à la destruction de 4047 postes de munitions. Cette
équipe a été rapatriée à Kinshasa pour un
prochain déploiement de la 1ère Région militaire
(Bandundu).
Camp
Ngashi Visant à prévenir d'autres incidents,
l'opération fait suite à une demande des autorités
congolaises auprès de MAG.
La MONUC a déminé les régions où
les observateurs de l'ONU opèrent à Ikela, Kindu et Bunia.
A Kindu, les abords immédiats des pistes d'atterrissage de
l'aéroport ont été vérifiés comme
étant sans mines, par Mechem - (société commerciale
sud-africaine de déminage). (167(*)) Mechem a aussi déminé
l'aéroport de Manono au Katanga, sous contrat de la MONUC.
Le MAG et l'Handicap International Belgique sont parmi les
ONGs effectuant du déminage humanitaire en RDC. En 2002, l'équipe
de déminage de HIB était composée de 28 démineurs
locaux, formés par HIB, d'un conseiller technique et d'un
spécialiste de grade supérieur. Trois démineurs
additionnels et un mécanicien ont été formés pour
utiliser une coupe de végétation appelé Tempest qui
réduit de près de 80% le temps nécessaire au
débroussaillage dans les zones à végétation dense
ou marécageuse. Il est produit au Cambodge par une
organisation à but non lucratif, employant des survivants d'accidents
par mines. (168(*))
En 2007, le MAG a continué son travail de
déminage et de liaison communautaire dans la province du Katanga, et
plus précisément dans le triangle Pweto Moba -- Muliru. MAG a
continué durant cette période à travailler pour
réduire les risques d'accident dans cette région à un
moment où le nombre grandissant de déplacés rentrant chez
eux augmente la pression déjà existante pour l'accès aux
terres agricoles, infrastructures communautaires et espaces d'habitation. Cette
capacité d'action pourrait être renforcée si du financement
supplémentaire devenait disponible. (169(*)) Les opérations dans la province du katanga
ont été soutenues en termes administratifs et logistiques par le
quartier général régional de MAG à Lubumbashi.
Avec un financement du Gouvernement suédois
(ASDI/SIDA), le MAG a établi une nouvelle capacité dans la
Province de l'Equateur. Dans le cadre de ce projet d'initialement 12 mois, MAG
a recruté, formé et déployé une équipe de
déminage et une de liaison communautaire. Cette capacité
d'action, se concentrant sur le même type de tâches prioritaires
pour la Province du Katanga, sera renforcée, et une base
opérationnelle permanente dans l'intérieur de la Province sera
établie si le financement devient disponible. Les opérations dans
la province de l'Equateur ont été soutenues en termes
administratifs et logistiques par le quartier général
régional de MAG à Mbandaka.
Entre juin 2001 et avril 2003, HIB a déminé 25
756 mètres carrés à Kisangani et dans les zones
environnantes: 1 424 mètres carrés à l'école de
Mutumbi; 2 764 mètres carrés dans La Forestière et, 21 568
mètres carrés à Kadangba. Un total de 34 mines
antipersonnel a été trouvé.
Le MAG est devenu la première organisation du genre
à remplir une enquête pilote et le dédouanement des projets
isolés dans le Sud - Est de la région ravagée par la
guerre en République Démocratique du Congo (RDC).
Souvent appelé « première guerre
mondiale africaine», le conflit implique un large éventail de
factions et les forces d'un maximum de dix autres pays. Bien que beaucoup de
combats ont maintenant cessé, la RDC demeure l'un des pays les plus
pauvres du monde et continue de souffrir des séquelles de la guerre.
La destruction des mines
terrestres et autres dispositifs explosifs dans la Province du Katanga
Les mines terrestres et autres dispositifs explosifs ajouter
à cette souffrance, en particulier dans le sud - Est du pays. Dans le
cadre de l'enquête et de déminage projet, le MAG a invité
toutes les communautés locales à recueillir des informations sur
les dangers encourus par les villageois. Une équipe a ensuite
été envoyée pour effacer les articles, de sorte que la
population locale pourrait prendre une autre étape vers la
reconstruction de leurs communautés. Certaines des zones visitées
sont si éloignées que les villageois ne sont même pas
conscients avait pris fin.
Le MAG cherche maintenant à assurer
le suivi de ce projet avec une vaste enquête dans une autre région
du pays. Une grande partie de la RDC est affectée par les mines
terrestres et autres munitions non explosées (UXO), et le pays a besoin
d'aide afin de stabiliser et continuer sur le long chemin du redressement.
2.4.2. L'ANGOLA
L'Angola reste l'un des principaux pays touchés par
les mines dans le monde. Près de 2.000 communautés sont
contaminés par les mines terrestres et cela influe sur environ 2,4
millions de personnes.
Dans la province de Moxico, le MAG a déminé la
zone d'opérations, qui contenait une évaluation de 38% du pays
très touché, avec un taux de prévalence
général de deux fois la moyenne du pays. Le Gouvernement angolais
a pris une stratégie globale en place pour éliminer l'obstacle
des mines terrestres ; le MAG aide à la mise en oeuvre de cette
stratégie dans la Province de Moxico. Comme l'a déclaré
CALENGA, "le MAG est un des plus importants partenaires gouvernementaux
dans le développement de l'action antimines humanitaire dans l'Est de
l'Angola». (170(*))
La carte des provinces les plus touchées par les
mines terrestres
Pendant les 27 années de conflit, un grand nombre de
ponts ont été détruits dans toute la région. En
outre, la route elle-même a été considérée
comme hautement dangereuse avec de nombreuses mines, munitions et autres restes
explosifs disséminés le long des zones de conflit.
Les mines terrestres qui jonchent les route les ponts et les
autres sites, supposent qu'elles doivent être soigneusement
enlevées avant que la construction ne demeure.
Ce n'est que lorsque lune région est considérée comme
sûre que le MAG et ses partenaires de l'Agence
suédoise
des services de secours Agency (SRSA) et le
Programme
alimentaire mondial (PAM) procèdent à la construction de
ponts.
Depuis plus de 20 ans, les Provinces de Moxico, Huambo,
Kwanza Norte, Uige, etc. ont été très combattus et plus
contaminées au cours des années de conflits intenses entre les
forces du Gouvernement angolais et l'UNITA. Au cours de la lutte contre
l'UNITA et les troupes gouvernementales, un des mines terrestres antipersonnel
qui été plantées dans et autour des grandes villes. Sans
cartes ou des connaissances institutionnelles, les mines terrestres
représentent un héritage silencieux de la guerre dans lesdites
provinces.
Le 1er décembre 2003, le MAG a
déployé une équipe d'action contre les mines,
financé par la Commission Européenne et les États-Unis
avec le Bureau des armes, de suppression et de réduction. Jika a
enquêté et effectué les opérations de
déminage. De nombreux réfugiés qui rentrent chez eux ne
sont pas disposés à passer au cours des processus tels qu'ils
étaient préoccupés par le fait que d'autres prennent leurs
terres. Le MAG a travaillé en étroite coopération avec la
communauté locale au cours de la tâche, et de sorte que les
populations locales soient maintenues à une distance de
sécurité d'exploitation.
Plus de 17 mois plus tard, le 7 mai 2005, le MAG est
autorisé de travailler à Bairro, car Jika avait achevée sa
tâche. Pendant ce temps, 66.773 mètres carrés de terrain
avaint appretés, question de découvrir et détruire les
mines terrestres antipersonnel et les éléments de munitions non
explosées. À l'heure actuelle, environ 3.000 personnes
bénéficient de travaux de MAG. Cependant, avec davantage la
population du bairro dans le cadre du Haut Commissariat des Nations Unies pour
les réfugiés (HCR), dans le cadre du processus de
rapatriement ; le nombre de bénéficiaires augmente chaque
jour.
Le MAG équipes allant travailler dans Bairro
Jika. Chaque pion jaune indique une marque
des mines antipersonnel trouvée.
D'ici 2012, le MAG cherchera à étendre ses
services dans d'autres Provinces de l'Angola pour éventuellement couvrir
tout le pays. En 2008, le projet s'étendra dans les Provinces du
Bandundu, du Bas Congo, et dans les Kasaï, en RDC.
Section 3. l'assistance aux victimes des mines
terrestres
Dans le préambule de la Convention, les États
parties se déclarent désireux de faire tout ce qui est en leur
pouvoir pour apporter une assistance aux fins du traitement et de la
réadaptation des victimes des mines, y compris leur
réintégration sociale et économique. Les États
parties concernés par le problème des mines ne possèdent
pas toutes les mêmes capacités.
Un bon nombre d'entre eux ne sont pas en mesure de garantir
des soins et une assistance sociale d'un niveau acceptable à la
population, en général et, aux victimes de mines, en particulier.
Beaucoup d'États parties concernés par le problème des
mines, en Afrique notamment, affichent un faible indice de développement
humain, indicateur élaboré par le Programme des Nations Unies
pour le Développement (PNUD), aux fins d'apprécier le
degré de bien-être de la population d'un pays.
En outre, plusieurs de ces États parties sont
dotés de systèmes de santé figurant parmi les moins
performants du monde. Un engagement politique en faveur de l'assistance aux
personnes ayant survécu à l'explosion d'une mine terrestre est
essentiel dans ces pays, mais la réalisation de réels
progrès pourrait passer par la prise en considération des
problèmes plus généraux de développement.
Il est maintenant largement admis que l'assistance aux
victimes devrait être intégrée dans les plans et
stratégies de développement. Les efforts de développement
permettraient ainsi de venir en aide aux victimes de mines, lesquelles
pourraient dès lors contribuer au développement de leur pays en
participant pleinement à la vie sociale
3.1. En Angola
Maintenant que la guerre en Angola est fini, des milliers de
personnes sont de retour de camps dans les pays limitrophes.
1500 personnes sont de retour de Zambie tous les
jours. Les Mines ont été
largement utilisées pour près de 30 ans. L'Angola un des pays les
plus minés au monde.
L'Observatoire des mines a identifié au moins 8
bénéficiaires visant la lutte antimines et ayant à ce jour
reçu plus de 100 millions de dollars US de financement. Parmi eux, se
trouve l'Angola avec 225,1 millions de dollars US depuis 1993. (171(*)) L'Angola se trouve parmi
les heureux bénéficiaires visant la lutte antimines. Pour
l'année 2006 seulement, elle a eu 48,1 millions de dollars US.
Le MAG fait le travail de sensibilisation aux dangers des
mines antipersonnel; il a travaillé avec les personnes qui rentrent dans
leurs villages détruits, mais comme ils essaient de reconstruire leur
vie, ils sont souvent forcés de prendre des risques afin de survivre.
L'action antimines de MAG et sa capacité ont augmenté de
façon spectaculaire au cours des deux dernières années
pour aider les rapatriés et les aider à construire une
sécurité à venir.
Le cas Kassangili, village dans
une région éloignée du district de la province de Moxico,
à l'Est de l'Angola, est un exemple typique de la situation des
rapatriés. Il a été complètement abandonné
et laissé à la ruine par suite de la guerre. Le conflit entre
les forces gouvernementales et les rebelles de l'UNITA a abouti à de
nombreux domaines fortement minées et contaminés par des
munitions non explosées. La pose des mines a été une
tactique favorisée par les deux parties (un cas général
dans tout l'Angola), employant souvent l'utilisation de pièges et autres
dispositifs explosifs improvisés. Pour échapper à la
menace immédiate de guerre, la population civile locale a cherché
refuge en se rendant vers la frontière avec la Zambie, la
République de Namibie rejoindre les milliers d'autres
réfugiés déjà déplacés par la guerre.
Ce village, maintenant, est un nouveau-né. Les gens sont de
retour et il est maintenant un avenir pour le village. Le MAG a
travaillé en étroite collaboration avec Medair et le HCR qui
organisent le rapatriement de la Zambie voisine. MAG fournit la
sensibilisation aux dangers des mines à des gens comme qui passent par
un centre de transit ; l'identification et le marquage de zones
minées, la compensation des domaines hautement prioritaires pour la
réinstallation et, la destruction des munitions non explosées.
L'accès à l'eau est un risque pour la population, en
particulier les enfants, qui sont souvent vus transportant des bidons ou des
seaux d'eau de la rivière la plus proche de leur itinéraire,
à travers la prise potentiellement suspecte malgré les
avertissements. La construction de puits accessibles sans danger est donc
d'une importance vitale, non seulement comme une eau plus propre, mais pour
éliminer le risque de rencontrer des mines.
Les démineurs ont autorisé le premier puit de
Kassangili à être utilisé en moins d'une semaine ce qui a
permis à nouveau de la construction du nouveau puit de commencer plus
tôt que prévu. Avant cette construction, une passation de la zone
déboisée a eu lieu impliquant MAG, Medair et Oxfam. Le MAG
s'occupe de la conduite d'engins de sauvetage des tâches, et ce, tous les
jours dans la province de Moxico.
3.2. En RDC
En décembre 2002, HIB a détruit 15 mines
antipersonnel trouvées dans un vieux dépôt de munitions
à Bangboka. Toujours en décembre 2002, la septième brigade
de l'ANC/RCD-Goma a donné un stock de mines antipersonnel et engins non
explosés à HIB à Kisangani. Selon le rapport de
transparence sur l'Article 7 fourni par la RDC, le stock contenait les mines
suivantes: 398 PMA2s, 81 TS50s, 62 M2A4s, 6 Épée écossaise
Z1s et 115 PRBMs.
D'après HIB, il y avait 20 mines M2A4 de moins. Ces
mines ont été détruites entre le 9 et le 15
décembre 2002; 62 mines antivéhicule du stock de la RDC ont
été éliminées au même moment. Les
médias nationaux ont couvert cette destruction des stocks. Cependant, le
RCD-Goma n'a pas publiquement révélé d'informations sur
les autres stocks, considérant ces renseignements comme secret
militaire. (172(*))
Ainsi, en 2002 et 2003, HIB rapporte avoir détruit
1660 mines antipersonnel, 119 mines anti-véhicule et des milliers de
munitions non explosées, stockées par les rebelles. D'autres
acteurs non- étatiques possèdent aussi, selon les rapports, des
stocks de mines antipersonnel. Le RCD-ML prétend avoir découvert
un arsenal d'armes du MLC qui comprenait des mines antipersonnel, pendant le
combat de Mambassa en octobre 2002. Au cours d'une confrontation en mars 2003,
un stock de mines antipersonnel a été abandonné par le MLC
(soutenu par RCD-National) et saisi par le RCD-ML à Komanda.
Un programme du Service des Nations Unies pour l'action
contre les mines (UNMAS) intitulé «Assistance à l'action
contre les mines en République Démocratique du Congo», a
été financé par le Fonds des contributions volontaires des
Nations Unies pour l'action contre les mines (VTF-Voluntary Trust Fund for Mine
Action).
Cependant, l'UNMAS a demandé, par la suite, que les
fonds soient alloués au budget évalué par la MONUC pour la
période de juillet 2002 à juin 2003, et un nouveau projet a
été établi: "l'action contre les mines en appui à
la MONUC." En conséquence, l'UNMAS et l'UNOPS ont signé, en
août 2002, un accord pour ce projet qui prévoit des fonds pour
quatre experts internationaux et trois contrats de déminage. Tous les
autres coûts ont été supportés par le VTF.
(173(*)) Le Canada a fourni
23 574 USD pour soutenir les conférences et 3 132 USD pour les
activités d'éducation sur les dangers des mines en RDC.
(174(*))
Pour l'année 2002, HIB a reçu 1 500 000
Euros (soit 1 450 000 USD) de la Belgique pour son programme à
Kisangani. Ce qui a permis de financer cinq spécialistes internationaux
et 62 personnels locaux à Kisangani. En août 2002, l'Agence
Américaine pour le Développement international (USAID) a,
à travers le programme Oméga, alloué à HIB 792 024
USD qui devraient être dépensés en trois ans pour son
travail de réadaptation physique en RDC.(175(*))
Dans les rapports présentés conformément
à l'article 7,48 États parties ont signalé en 2004 que,
dans des zones sous leur juridiction ou leur contrôle, la présence
des mines antipersonnel est avérée ou soupçonnée;
et qu'ils doivent donc s'acquitter des obligations mentionnées à
l'article 5 et établir les rapports pertinents: l'Angola et la
République Démocratique du Congo sont parmi les Etats qui ont
indiqué qu'ils avaient achevé la mise en oeuvre des dispositions
de l'article 5. (176(*))
Les efforts déployés en la matière se
sont appuyés notamment sur un processus consultatif animé par le
Service de l'action antimine de l'ONU, qui a débouché sur
l'opinion assez généralement partagée selon laquelle les
priorités en la matière sont les suivantes:
· Déterminer l'ampleur du problème;
· Soins d'urgence et soins médicaux
ultérieurs;
· Réadaptation physique, y compris la
physiothérapie, la pose de prothèses et la fourniture d'autres
appareils;
· Soutien psychologique et réinsertion sociale;
· Réinsertion économique;
· Élaboration, adoption et application de textes
législatifs et de politiques publiques pertinentes.
Malgré les progrès accomplis, il reste beaucoup
à faire dans chacun de ces domaines et déterminer l'ampleur du
problème. Les États parties ont fini par reconnaître que
dans le souci d'utiliser aussi efficacement que possible des ressources
restreintes, il était aussi utile que nécessaire de disposer de
données exactes et à jour, sur le nombre de nouvelles victimes de
mines terrestres, le nombre total de survivants et leurs besoins particuliers,
ainsi que la capacité et la qualité des services en place face
à ces besoins.
L'Assemblée Mondiale de la Santé a
adopté des dispositions dans ce sens dès 1998, avant même
l'entrée en vigueur de la Convention, en priant le Directeur
général de l'Organisation Mondiale de la Santé, de
renforcer les moyens dont disposent les États concernés pour
planifier et exécuter des programmes visant à, entre autres,
mieux évaluer les effets sur la santé, des traumatismes
provoqués par les mines antipersonnel moyennant la mise en place ou le
renforcement de systèmes de surveillance. En réponse,
l'Organisation mondiale de la Santé a publié en 2000, le Guide
sur la surveillance des traumatismes par mines et munitions
Le MAG a développé une stratégie
nationale sur cinq ans qui contribuera à la consolidation de la paix et
à la stabilité nationale en RDC en éliminant des sources
potentielles de futurs conflits et menaces à la sécurité
humaine. Globalement, la stratégie représente un moyen de
supporter la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) et
d'atteindre, après une période de transition et d'installation de
la troisième République, une sécurité et une paix
durable.
La stratégie inclus des évaluations et
destructions successives est financée par divers bailleurs pour couvrir
les dix régions militaires de la RDC et Kinshasa. Le but est de
compléter la destruction des armes et munitions défectueuses ou
en surplus en RDC, avant 2012, et de s'assurer du stockage sécuritaire
des items pendant le renforcement des capacités locales avec les
autorités congolaises. Ceci promouvra la sécurité de la
population locale en réduisant le danger d'une utilisation continue ou
illégale des armes tout en contribuant à la consolidation de la
paix à un niveau national.
SECTION 4. LES QUESTIONS ESSENTIELLES POUR
L'APPLICATION ET LA REALISATION DE LA CONVENTION D'OTTAWA DE
1997.
4.1. La coopération et Assistance
L'article 6 de la Convention dispose qu'«en
remplissant les obligations qui découlent de la présente
Convention, chaque État partie a le droit de chercher à obtenir
et de recevoir une assistance d'autres États parties, si possible et
dans la mesure du possible». Il y est en outre indiqué que
«chaque État partie qui est en mesure de le faire» fournira
une assistance pour les soins aux victimes des mines, pour leur
réadaptation, pour leur réintégration sociale et
économique ainsi que pour des programmes de sensibilisation aux dangers
des mines, pour les activités de déminage et connexes, et pour la
destruction des stocks de mines antipersonnel. En vertu de cet article, chaque
État partie fournissant ou recevant une assistance est de plus tenu
«de coopérer en vue d'assurer l'exécution rapide et
intégrale des programmes d'assistance convenus».
La Convention indique clairement que la destruction des
stocks de mines antipersonnel et le déminage des zones minées
constituent des obligations dont la mise en oeuvre relève de la
responsabilité de chaque État partie concerné, tout comme
la responsabilité de veiller au bien-être de ses citoyens, dont
les victimes de mines. L'article 6 fait toutefois ressortir que la
coopération et l'assistance sont des moyens importants à la
disposition des États parties qui pourraient avoir besoin d'un soutien
pour s'acquitter de leurs obligations.
Plus de 2,2 milliards de dollars des États-Unis ont
été recueillis depuis l'adoption de la Convention dans le cadre
des efforts destinés à aider les États à en
réaliser les buts. Près d'une quarantaine d'États parties,
ainsi que plusieurs États non parties et diverses organisations
internationales, ont versé des contributions pour financer l'action
antimine. Bien que la sensibilisation au problème des mines terrestres
ait atteint son point culminant en 1997, il convient de souligner que le volume
global des apports financiers est resté relativement stable cette
dernière année.
Les États parties ont affirmé que l'assistance
à la mise en oeuvre de la Convention constituait une entreprise
collective. Il importe à l'évidence que les États parties
en mesure de le faire continuent à verser des ressources
financières, mais il importe tout autant que les États parties
concernés assument eux-mêmes pleinement cette
responsabilité, en débloquant des ressources au niveau national.
Les renseignements disponibles semblent indiquer que tel est
le cas. Au total 24 États parties concernés par le
problème des mines parmi lesquels l'Angola ont de leur propre chef
indiqué avoir consacré à l'action antimine, depuis
l'entrée en vigueur de la Convention, un montant cumulé
supérieur à 200 millions de dollars provenant de sources
nationales.
La présence de zones minées ou
réputées minées étant susceptible d'accentuer la
pauvreté, les efforts de déminage peuvent donc contribuer
à faire reculer ce fléau. Les États parties ont pris des
mesures dans ce domaine en incorporant dans leur document de stratégie
de réduction de la pauvreté (DSRP) des activités visant
à procéder au déminage de zones minées et à
améliorer les possibilités offertes aux personnes
handicapées de la Bosnie-Herzégovine, de Cambodge et du Tchad.
En procédant de la sorte, ces États parties ont
montré à d'autres, combien le DSRP, qui sert de base à
l'assistance de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International,
peut être utile dans l'optique de la mise en oeuvre des obligations
découlant de la Convention. Certains États parties ont recouru
à d'autres méthodes pour intégrer les obligations
découlant de la Convention dans leur plan global de lutte contre la
pauvreté.
En particulier, dans les zones avec un haut taux de retour
et/ou les régions où un déminage ne serait pas
immédiatement possible et où le risque d'accidents lié aux
mines et engins non explosés est plus élevé qu'ailleurs,
le MAG cherchera à renforcer ses capacités de sensibilisation
afin de répondre au besoin des communautés locales.
Le MAG continuera de diriger ses activités de
sensibilisation aux groupes particulièrement vulnérables tels que
les déplacés rentrants chez eux, les femmes et les enfants, et
développera et utilisera en proche collaboration avec d'autres acteurs
en déminage humanitaire et l'UNICEF, et une large gamme d'outils et de
matériel de sensibilisation adaptée localement. Le MAG cherchera
aussi à utiliser non seulement des outils visuels mais aussi d'autres
moyens de communication tel que le théâtre, des chansons, et des
reportages - radio, afin d'aider â diffuser des messages de
sécurité essentiels.
Le MAG continuera ses efforts pour travailler en
étroite collaboration avec d'autres acteurs en déminage
humanitaire ainsi que I'UNMACC à Kinshasa. La présence aux
rencontres mensuelles de I'UNMACC sont régulière, et les rapports
sont soumis tel que requis et en accord avec le format de l'IMSMA.
4.2. LA TRANSPARENCE ET ECHANGE D'INFORMATION
L'article 7 de la Convention prévoit un important
mécanisme visant à en assurer une mise en oeuvre transparente.
Cet article requiert des États parties qui fournissent ouvertement et
régulièrement des informations.
31 États parties ont fait savoir qu'ils étaient
en passe d'adopter des textes de loi pour assurer la mise en oeuvre de la
Convention. y compris la RDC, excepté l'Angola. 57 États parties
n'ont pas encore indiqué avoir pris des mesures législatives en
application de l'article 9. Au cours de la période 2005-2009, il faudra
que tous les États parties qui ne l'ont pas encore fait, instituent les
mesures législatives visées à l'article 9 et rendent
compte de ces mesures, conformément aux dispositions de l'article 7
section 5. les critiques contre la convention
Malgré le fait que la Convention d'Ottawa est
perçu comme un développement majeur dans le contrôle et le
désarmement mondial, du droit humanitaire et dans la reconnaissance du
rôle incontournable des ONG dans la mobilisation internationale, elle
comporte tout de même quelques importantes lacunes à souligner.
La Convention brille par l'absence de certains pays
importants. Des 40 pays qui n'ont pas signés la Convention, plusieurs
sont des acteurs incontournables dans le domaine de la production de mines
(Etats-Unis, Chine, Russie) ou de leur utilisation (Birmanie, Vietnam, Somalie,
Inde et Pakistan aux frontières du Cashmire).
Malgré le fait que la Campagne internationale pour
l'interdiction des mines terrestres (CIMT) et plusieurs États membres
influents tentent d'inclure ces pays, notamment ceux encore fragile de conflits
civils, il n'est pas sans dire que l'absence de nombreux pays notables, surtout
les Etats-Unis, la Russie et la Chine, mine encore la crédibilité
de l'action internationale contre les mines antipersonnel.
Également, la Convention comporte certaines lacunes
dans la définition des mines antipersonnel, les seules mines
d'ordonnances ciblées. En effet, les mines exclues de la Convention sont
« les mines conçues pour exploser du fait de la
présence, de la proximité ou du contact d'un véhicule et
non d'une personne, qui sont équipées de dispositifs
antimanipulation, ne sont pas considérées comme des mines
antipersonnel du fait de la présence de ce dispositif »
(art. 2, par. 1).
Cette définition peut soulever un problème
important car la Convention ne précise pas ce qui est entendu par
« véhicule ». En soi, ceci crée une
ambiguïté notable à deux volets. Tout d'abord, il existe la
possibilité de voir des mines conçues pour être
utilisées contre des véhicules légers, mais ayant un
comportement très proche de celui des mines antipersonnel, ne pas
être expressément interdites par la Convention.
Ensuite, le risque que des mines définies actuellement
dans la Convention comme des mines antipersonnel, tout en étant
dotées de capacités anti-véhicules soient
considérées par des États membres comme des mines
anti-véhicules.
Finalement, la Convention ne comporte aucun mécanisme
de contrôle et de vérification coercitif auprès des
États. Considérant que des procédures de
vérification extrêmement intrusives seraient à la fois trop
dispendieux et ne seraient pas acceptées par de nombreux États
membres, les rédacteurs de la Convention ont mis l'accent sur la
transparence et les mesures de confiance plutôt que sur des
mécanismes plus intrusifs. Ceci reste néanmoins une faiblesse
potentielle du traité.
CHAPITRE IV. LES PISTES DE SOLUTIONS ET LES
PERSPECTIVES D'AVENIR
Section 1. sur le plan national
Les souffrances et les pertes des vies humaines
causées par les mines antipersonnel qui tuent ou mutilent des civils
innocents et sans défense, particulièrement les enfants, nous
poussent à analyser et à rechercher des pistes de solutions
pouvant éloigner cette arme de la population.
Du fait que la sous -région de l'Afrique centrale et
la région des Grands Lacs Africains sont l'objet de conflits incessants
et que le nombre des belligérants poseurs des mines antipersonnel
s'accroît du jour au lendemain, il serait bien qu'on relance les
activités de la communauté des Etats d'Afrique Centrale (CEEAC)
et de la communauté des pays de Grands Lacs Africains (CEPGL). Car la
mission principale de ces organisations régionale est la
sécurité collective de la région et son
développement qui, qu'on le veuille ou pas attirera toujours l'attention
des criminels économiques internationales du fait des richesses
incommensurables qui s'y trouvent.
D'abord, nous affirmons que la sécurité prend
en compte la plupart des domaines de la vie sociale. Elle
s'étend :
· D'une situation, d'un Etat dans lesquels on n'est pas
exposé au danger ;
· D'une tranquillité d'esprit inspirée par
la confiance, par le sentiment de ne pas se sentir menacé ;
· D'un dispositif empêchant la mise en marche
intempestive d'un mécanisme nuisible.
En d'autres termes, être en sécurité
signifie : « n'être exposé à aucun
danger ». (177(*))
La région sous examen est l'objet de convoitise de la
part des grandes puissances du XXIeme siècle. Ne pas
construire la paix serait suicidaire pour ces Etats et leurs pouvoirs. Nous
préconisons la sécurité axée sur l'homme,
qualifié de sécurité axés sur les personnes ou de
sécurité à visage humain qui place les êtres humains
(population), plutôt que les Etats, au coeur de la réflexion, en
vue du développement. Car cette sécurité met en
évidence les liens complexes et souvent ignorés qui existent dans
la prise de décision impliquant la société civile, tels
que le désarmement, les droits de l'homme, le développement,
etc.
L'Etat doit sécuriser sa population dans la mesure du
possible en appliquant sans faille cette Convention en vue d'être
assisté le cas échéants des organisations internationales
et d'autres Etats pour éloigner sa population des risques, d'une mort
gratuite des mines antipersonnel, des dégâts vis-à-vis de
l'écosystème et de l'environnement.
Depuis la suspension des activités de la CePGL en
1994, cette la région des Grands Lacs Africains est devenue une
poudrière et un champ d'expérimentation des armes, sinon un
eldorado des contrebandiers de tout bord, par manque d'une attente entre les
Etats de la région. Personne n'est jamais à l'abri des
agressions. Le seul remède est d'entretenir des rapports de confiance
avec ses voisins. C'est pour cela que dans toute l'Afrique, l'Angola et la
R.D.C doivent : « être le pèlerin de la
politique de bon voisinage ». (178(*)) Car « le
processus d'élaboration de la politique extérieure est une option
complexe qui et en présence des nombreux acteurs et au premier plan se
trouvent naturellement les agents officiellement mandatés pour
représenter l'Etat dans ses relations avec les autres acteurs des
relations internationales ». (179(*))
La RDC étant la grande puissance de la région
en devenir, doit montrer sa présence dans les forums internationaux et
sa suprématie dans les affaires des grands lacs vu la grandeur du pays
et l'immense richesses de son sol, car si les Américains ont mis
à l'écart leur isolationnisme pour rechercher la puissance
économico- stratégique tant en Europe que dans le reste du monde,
il voulait simplement être : « la tête du
monde libre » (180(*)).
Il est aberrant que la RDC soit en dehors des
décisions visant la sous- région des Grands Lacs Africains et
tout le continent, comme l'a dit le Professeur Philippe BIYOYA MAKUTU lors
d'une conférence à Dakar « que le plus grand
défaut du Congo, c'est l'absence d'une vraie politique des organisations
internationales » (181(*)
C'est pourquoi, une bonne politique des organisations
internationales éloignerait le pays des conflits inutiles. Comme le
martèle le professeur Jean Lucien KITIMA que : « la
République démocratique du Congo a besoin d'une bonne
géopolitique et géostratégique en vue de changer cette
environnement de guerre ». (182(*)) La diplomatie devra être centré sur
l'intérêt national et non dans les compromissions, car le pays a
tout les atouts pour imposer la paix dans la région. Elle doit aller
à l'assaut de la mondialisation en tirant les bénéfices de
son coté et non en criant partout qu'elle est agressées, ainsi de
suite.
L'Angola a fait preuve de sa puissance et sa
capacité à s'étendre sur le théâtre des
conflits tant au Congo - Brazzaville qu'en RDC, ce qui lui confère de
facto un rôle de leadership dans la région. Mais elle ne
peut continuer dans son élan actuel. Ce pays s'est enrichi rapidement
avec la manne pétrolière ces quatre dernières
années, mais aussi, elle a eu un temps d'accalmie avec la mort de
Savimbi. C'est pourquoi la diplomatie angolaise devrait être axée
sur la puissance de cet Etat et sa réalité socio politique
qu'économique. Un accent particulier doit être mis sur son
rayonnement à l'extérieur et la cohésion sociale, gage
d'une paix durable en vue de bousculer l'ordre ancien dans le concert des
Nations.
L'Angola ne peut dilapider les moyens qu'il dispose pour le
moment. Il doit déminer les terrains jadis sous conflits et amener sa
population à réinsérer et à cultiver la terre,
aussi vrai que ce pays c'est aussi un grenier pour la région. Donc
construire un Angola sans mines et, ou règne la sécurité,
le dialogue, la bonne gouvernance, etc. ses dépenses sur le plan de la
lutte antimines doit être quintuplés pour espérer
récupérer les terres en temps record. Car la problématique
des mines antipersonnel se pose avec acuité un peu partout dans les 18
provinces du pays.
L'Angola et la RDC doivent poursuivre en justice tous les
criminels qui utiliseraient les mines antipersonnel sur leur sol, du fait
qu'elles sont signataires du traité d'Ottawa et doivent dénoncer
tout mouvement des mines sur leur sol, que ça soit en transit ou en
stockage, tout en encourageant les autres Etats de la région et les
inciter à détruire toutes les mines antipersonnel qu'elles
gardent et partagent des rapports trimestriels des zones ou il y'avait conflits
ou des sites pouvant cacher ces mines, selon l'article 5 de la convention
d'Ottawa.
Les actions de ces pays doivent être axées sur
les trois principes afin de mettre fin à l'emploi des mines
antipersonnel :
1.1. Exemplarité
· L'adoption très rapidement des textes
d'application nationale tendant à l'élimination des mines dont
les mesures législatives, administratives et autres sont
destinéess à assurer sans faille l'application et la mise en
oeuvre de la convention d'Ottawa et, à le respecter scrupuleusement tout
en s'engageant à ne plus utiliser les mines ;
· L'adoption des dispositions spécifiques aux
forces armées dont des directives peuvent encourager la culture
antimines dans l'armée ;
· La promotion de l'interdiction de l'emploi des mines
antipersonnel en démantelant le secret de défense que les
autorités militaires placent en premier lieu et à
décourager toute tentative de l'emploi de cette arme, au risque
d'être commercialisé par l'ennemi ;
· L'achèvement des opérations de
destruction des stocks de mines antipersonnel avant fin 2009 et insister sur
l'inspection des lieux et champ minés ;
· La planification stratégique est importante sans
laquelle les stratégies cohérentes à long terme au niveau
local, national et international, sont nulles,, mais aussi la
pérennité à long terme des programmes de
réadaptation ne pourra pas être assurée.
1.2. La transparence
· La mise en place d'une commission nationale pour
élimination des mines antipersonnel qui aura pour rôle de suivre
la mise en oeuvre de la loi Congolaise d'application à la Convention
d'Ottawa ;
· L'élaboration d'une législation sur les
handicapés en leur donnant l'égalité des chances devant
l'emploi ;
· La creation des mécanismes de coordination tels
que les Comités interministériels ou les groupes de travail mixte
gouvernement/société civile qui puisse aider le gouvernement dans
la réussite de la politique antimines ;
· Créer des centres d'information et des luttes
antimines sur toute l'étendu du territoire, la ou le besoin se fait
sentir, et l'organisation des ateliers sur le danger de ces mines, tout en
mettant les moyens nécessaires au comité national de lutte contre
les mines, enfin de bien remplir sa mission. mais aussi la création de
l'attente avec des ONG locales et internationales s'occupant de ce
problème et en sensibilisant les populations vivant dans les sites et
zones minés ;
· La nomination d'un ambassadeur pour la lutte antimines,
mais aussi des structures dans les différents ministères qui ont
la sécurité, le plan, le social et le développement dans
leurs attributions.
1.3. La solidarité
· L'Octroi de l'assistance aux victimes sur le plan de
l'éducation, de la santé et des ressources nécessaires
pouvant l'aider à survivre. Car la plupart des victimes sont
amputés d'un membre du corps le rendant incapable de
travailler ;
· La pise en compte du déminage humanitaire comme
un facteur de développement ;
· Le renforcement par des financements accrus sur le
budget national et une capacité renforcée de mobilisations des
ressources sur la promotion de l'universalisation de la Convention,
l'assistance aux victimes et la réinsertion sociale.
Respectant ces trois principes, l'Angola et la RDC doivent
viser en priorité deux objectifs :
1. le renforcement du droit international humanitaire et le
développement des capacités nationales pour la protection des
populations civiles, leur développement économique et social, du
désarmement et de la stabilité internationale ;
2. l'Universalisation de la Convention, synonyme de l'espoir
pour l'humanité, promesse d'un monde libéré des mines
antipersonnel. Il y a lieu d'achever le travail, satisfaire le besoin des
populations touchées, etc.
Dans le souci de veiller à la sécurité
des pays voisins de la RDC, nous recommandons instamment et
exigeons conformément à la résolution du dialogue
inter congolais (183(*))
:
o La poursuite et l'intensification du désarmement
volontaire des groupes armés, forces négatives et des milices
occupant les parties Est de la République, car ils sont en grande partie
responsables de la pose des mines antipersonnel ;
o Le départ sans délai de tous les groupes
armés du territoire de la République Démocratique du
Congo, dans le but de priver les soi-disant agresseurs d'alibi pour faire des
incursions sur le sol Congolais.
o Le recours en cas d'échec dûment
constaté du désarmement volontaire, à des mesures
coercitives pour faire sortir ces groupes du Congo à travers d'une
armée républicaine et apolitique.
Nous recommandons aussi que le Gouvernement crée des
commissions spéciale ad hoc d'enquête au sein des
ministères de la Défense, de Justice, des droits humains, de
l'environnement, des affaires sociales et même au niveau du parlement,
avec le concours, le cas échéant, d'experts nationaux et
internationaux aux fins d'identifier les sites affectés, les
dommages ; d'évaluer l'étendue des
dégâts ; d'établir les responsabilités ;
d'identifier les auteurs et les victimes et de déterminer la nature et
la hauteur des réparations et laisser l'Observatoire des mines faire son
travail de vérification indépendant selon les chapitres VII et
VIII de la Convention d'OTTAWA.
La communauté internationale se doit de faire pression
sur les belligérants, mais aussi sur les multinationales qui signent des
contrat avec ces groupes armés et milices, de cesser leur forfait, le
cas échéant, le traduire devant la Cour Pénale
Internationale pour crime de guerre et de génocide contre des
populations de la République Démocratique du Congo, et de
reconnaître les dommages causés aux écosystèmes et
au cadre de vie en RDC, par la présence massive des mines antipersonnel
et des conflits dont ils sont en coulisse le géniteur.
Section 2. sur le plan internationales
L'Angola et la RDC doivent développer un partenariat
fort et suivi avec des organisations qui luttent contre les mines à
travers le monde pour mieux renforcer son combat ; ils s'agit des
organisations tels que le SLAM, GICHD, MAG, CICR, l'OMS, l'UNICEF, HANDICAP
INTERNATIONAL, NPA, BAMICO, etc.
La communauté internationale ne peut condamner les
ennemis de la cause sans une grande mobilisation des représentations
diplomatiques de ces pays à l'extérieur. La diplomatie
doit « être une affaire des diplomates ».
(184(*)) C'est pourquoi des
cellules chargé de la communication devrait s'atteler à
dénoncer haut et fort les abus commis par la guerre au Congo, tout en
privilégiant l'abolition de ces mines, car les pays ont appelés
jadis « agresseurs » ont enfreint d'une manière
continuelle les principes énoncés dans la charte des Nations
Unies sur l'intangibilité des frontières et ne sont pas exclus
contrairement à l'article 6 de la charte. (185(*))
L'Angola et la RDC devraient favoriser des forums
internationaux sur leur sol, en vue d'éclairer la communauté
international sur les mines antipersonnel et ses conséquences
multidimensionnelles, ce qui occasionnera à coup sur la recherche des
solutions pouvant amener la paix une fois pour toute dans la région de
l'Afrique centrale, la sous région des Grands Lacs Africains et pourquoi
pas éclairer la communauté internationale sur le bien
fondé de l'abolition des mines antipersonnel. Mais aussi de pousser la
communauté internationale à condamner tous les acteurs qui ont
commis ces actes pour crimes d'agression, crimes de guerre et crime contre
l'humanité dans ces pays selon l'article 5 et 8 du statut de Rome de la
Cour Pénale Internationale. (186(*))
CONCLUSION
Alexandre d'ISIOS a lancé sa parole prophétique
en ce terme : « une fois supprimée la cause des
conflits, laisser la guerre continuer pour elle-même, serait l'oeuvre
d'un fou ». (187(*))
L'application de cette Convention est une conviction, car la
lutte contre les mines antipersonnel n'atteindra son objectif que lorsqu'il y
aura l'élimination totale des ces armes destructives, et que les normes
de son interdiction ralliera la totalité d'Etats et, parmi ceux-ci trois
membres du conseil de sécurité de l'ONU (CHINE, RUSSIE et ETATS
UNIES) principaux producteurs qui sont en dehors de ce Traité et dont
l'influence ou l'hégémonie de leurs pouvoirs atteint des
proportions inquiétantes avec la guerre chaude économique qui y
déroule sur la scène mondiale, et dont ils sont acteurs
incontournables.
Les mines antipersonnel continuent à tuer, à
blesser ou à mutiler chaque année des milliers de personnes dans
le monde. Les Etats luttent contre l'un des fléaux les plus cruels que
l'homme ait connu, touchant essentiellement des populations civiles même
après la fin des conflits armés comme c'est le cas de l'Angola,
mais aussi de la RDC. Leur prolifération constitue un facteur aggravant
de déstabilisation et un frein au développement.
La lutte contre les mines terrestres antipersonnel est un
combat permanent. Loin de nous l'idée de remettre en cause les
avancées obtenues, mais au contraire encourager les Etats à
persévérer dans l'application de la dite Convention et poursuivre
ce combat avec obstination et exigence en vue de contribuer à travers
leurs actions à un monde sans mine et plus sûr.
Les mines antipersonnel dont l'impact reste négatif en
République Démocratique du Congo, méritent l'attention de
la communauté tant nationale qu'internationale. Elle constitue un danger
tout pour l'homme, l'environnement que le développement. A travers
notre recherche réalisée, nous realisons que non seulement le
nombre d'activités de déminage, de sensibilisation et
d'éducation aux dangers des mines terrestres antipersonnel ont
augmenté, mais aussi que leur qualité s'était globalement
améliorée dans ces deux pays, au fur et à mesure et ceci
devient intéressant parce qu'il contribue à la diminution du
nombre des victimes.
Mais hélas, les conflits à
répétition dans la partie Est de la RDC, le problème de la
province angolaise de Cabinda, mais aussi des frustrations sur la plan interne,
sont des pièges pour la réalisation des objectifs assignés
par les deux Etats par la Convention, malgré leur bonne volonté
à l'appliquer. Le droit international stipule : « A
compter de sa publication, tout acte de droit international est
intégré dans l'ordre juridique interne de chaque signataire, qui
engage sa responsabilité internationale en cas d'absence
d'application ». (188(*))
Or, chaque fois qu'il y a des hostilités,il y a
l'utilisation des moyens pouvant contraindre l'adversaire soit a attaquer
(canons, bombes, etc.), soit à se défendre ou retreindre son
périmètre, avec l'emploi des mines terrestres antipersonnel. Mais
les populations de ces pays ne méritent pas de compter chaque jour des
morts, surtout après des dégâts qu'elles causent à
l'homme et à son environnement.
L'universalisation de la Convention d'Ottawa de 1997 est
devenue une tâche obligatoire pour la simple raison que cette arme ne
produit jamais l'effet escompté, parce que les hommes en arme ont acquis
à travers le temps et la technologie des techniques visant à la
contourner, et ce bien entendu les civils innocents qui en paient le prix.
Depuis plus de quarante ans après l'accession de la
majeure partie des Etats africains à l'indépendance, les conflits
armés continuent de faire rage et de provoquer des dégâts
tant humains que matériels. Les populations qui avaient payé le
plus lourd tribut de l'esclavage et de la colonisation, et qui
espéraient de toutes les fibres de leurs coeurs, jouir totalement de la
liberté acquise, font aujourd'hui les frais d'autres conflits nés
après d'autres conflits.
Ces conflits sont dus pour la grande partie de la mauvaise
gouvernance des acteurs politiques étatique ou non étatiques, de
manque de démocratie, de rupture des relations fraternelles, de
destruction du tissu social, de manque de mécanismes de construction de
la paix en passant par l'élimination des facteurs à la base des
tensions, crises ou conflits, de non participation de certains dans le jeu
politique, de manque de consensus national, de la non prise en compte de
l'intérêt national dans les rapports avec l'extérieur, des
frustrations et du désintéressement des populations, centre de
tout espoir de développement dans la chose publique.
Ainsi, pendant que certains pays mettent en oeuvre des plans
pour le développement durable de leurs peuples, pendant que sous
d'autres cieux les conflits armés et la course effréné du
pouvoir ont cédé la place à un climat d'harmonie et de
concorde pour envisagée dans la sérénité le
développement intégral, dans d'autres, par contre, la crise bat
son plein.
L'on peut se réjouir aujourd'hui que l'Angola qui
à été secoué par une longue guerre de plus de 25
ans a connu la paix après la mort du chef de l'UNITA, le Docteur Jonas
SAVIMBI. Depuis lors, les autorités se sont attelées à
panser les blessures et à débarrasser le pays des mines
antipersonnel qui causent tant de cicatrices et de désastre parmi les
populations, surtout paysannes tentés de fuir vers d'autres
contrées. Les efforts de reconstruction et du développement ont
été amorcés et des perspectives meilleurs sont au rendez
vous si simplement le jeu démocratique suit le pas de géant
qu'amorce cet Etat.
Pour la RDC, le manque d'une vraie diplomatie de dissuasion a
engendré le désordre sur le plan de rapport entre Etats et aussi
sur le plan de sécurité et de l'intégrité
territoriale du Congo ; ce qui amène certains pays, qui de loin ne
font même pas le poids et la taille du Congo à le défier et
par ricochet à le mettre au pied du mur avec la complicité des
puissances extra africaines surtout qui tentent constamment de le
déstabiliser.
Profitant des conflits politiques internes crées de
toute pièce, ou financés par lesdites puissances, des guerres et
autres rebellions, perturbent la quiétude des paisibles citoyens. Cette
situation est souvent engendrée par l'emploi des « mines
antipersonnel » dont les conséquences perdurent longtemps au
sein de la population et surtout dans le domaine de l'environnement.
Les conséquences de cette arme qui n'est pas produite
par la RDC ne produit même pas sont nombreuses : une pauvreté
extrême se fait sentir dans les zones minées ou la population ne
peut rien faire au risque de tomber sur les mines et d'y laisser sa peau et
provoque un manque à gagner, la rareté des denrées
alimentaires. Mais elle engendre aussi des dégâts humains, moraux
et psychologiques sur les familles des victimes (orphelins et les
handicapés) qui gonflent chaque jour leur nombre.
C'est pourquoi, la quête de la paix à travers
une diplomatie réaliste et de développement est primordiale pour
épargner les populations d'une mort gratuite venant des mines. Et comme
KISSINGER l'a dit, "s'il y a pas une bonne politique extérieure au
Congo « l'alternative au statu quo territorial réside dans
un conflit brutal et sans fin ». (189(*)) Tant qu'il y aura des
nations, sachons qu'il y aura toujours la guerre et la diplomatie
réaliste serait la meilleure pour mettre la RDC sur l'orbite des
rapports internationaux, ce qui bien entendu favoriserait l'abolition des mines
antipersonnel en Afrique du fait du rôle que doit jouer ce pays.
Les Gouvernements doivent cibler les priorités pouvant
ramener la paix dans ces pays en construisant la paix, mais aussi l'imposer par
des mécanismes pacifiques de la diplomatie préventive. Ils
doivent ouvrir un dialogue franc avec les Etats de la région, mais aussi
avec leurs partenaires extérieures en passant toujours par des
parlements à travers la force de l'argument et non par l'argument de la
force, sans oublier l'harmonie et le dialogue envers les acteurs politiques
locaux, tout en privilégiant l'intérêt national, sinon ces
pays seront toujours en difficultés et cela entrainerait toujours la
méfiance des uns vis à vis des autres et les mines continuerons
à détruire leurs populations et l'environnement.
Aux futurs chercheurs, nous recommandons l'approfondissement
des aspects et matières non exploites ici et qui interressent
l'universalisation de la Convention d'Ottawa, son application stricte dans le
monde pour l'intérêt de l'humanité tout entière et
plus particulièrement de l'Angola et de la République
démocratique du Congo.
BIBLIOGRAPHIE
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1. 2. Dictionnaires spécifiques
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3. Dictionnaire des enjeux internationaux, Ed.
Autrement, Paris, 2006.
4. Nouveau Dictionnaire des Sciences économiques et
sociales, Ed. Ballin, Paris, 2002.
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politiques, Ed. Armand colin, Paris, 5e éd., 2001.
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2. Sources et Documents divers
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3. MANGEMOSI, L., A., Aperçu des Relations
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4. MANGEMOSI, L., A., Alliance des Forces démocratiques
pour la Libération du Congo, AFDL, Travail Pratique, histoire politique
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5. MINDIA MONGA, plaidoyer en faveur du partenariat pour
lutter contre prolifération et la présence des mines
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2. 2. Textes Légaux
1. ABC des Nations Unies 2004, New York, 2006 ;
2. Charte des Nations Unies du 26 Juin 1945.
3. Convention de Genève du 12 Août 1949 et leurs
protocoles additionnels.
4. Convention de Vienne sur les droits des Traités
conclue à Vienne le 23 Mai 1969.
5. Déclaration Universelle des Droits de l'Homme,
adopté par l'Assemblée générale dans sa
résolution 217(III), du 10 décembre 1948.
6. La Résolution 1291 du Conseil de
sécurité de l'ONU
7. Statuts de Rome de la cour pénale internationale du
17 juillet 1998, entré en vigueur le 1er juillet 2002.
2. 3. Documents divers
1. Catalogue de projets relatif aux mines Antipersonnel :
2003, Octobre 2003, ONU ;
2. MAG, Rapport confidentiel 2007, Kinshasa, MAG DRC ;
3. Projet d'examen du fonctionnement et de l'état de la
Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du
transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction : 1999-2004,
Nairobi, 29 novembre-3decembre 2004 ;
4. Rapport de transparence sur l'article 7, formulaire A de la
convention d'OTTAWA. Commission nationale de lutte contre les mines
Antipersonnel en République démocratique du Congo (CNLCMA),
Ministère de la Justice, Kinshasa, 30 Avril 2003.
5. Rapport 2002 - 2003 de l'Observatoire des mines, ICBL,
2004 ;
6. Rapport 2007 de l'Observatoire des mines, ICBL,
2008 ;
7. Rapport de HANDICAP INTERNATIONAL Belgique pour la
République démocratique du Congo sur l'évaluation
d'urgence et d'études préliminaires sur les mines Antipersonnel,
Avril 2003.
8. Rapport final du dialogue inter Congolais, janvier 2000 -
Avril 2003, journal officiel, numéro spécial du 05 Avril 2003.
9. Rapport sur la situation des mines Antipersonnel / UXO en
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10. Rapport Annuel 2002 de Comité International Croix
Rouge sur le réadaptation physique, Genève, Juin 2003.
2. 4. Mémoires et TFC
1. MANGEMOSI, L., A., la problématique des mines
antipersonnel dans les conflits armés en République
Démocratique du Congo, TFC, Sciences sociales, ULK, Kinshasa,
2005-2006.
2. WISLET, José, la guerre d'agression et ses
conséquences socio - politiques et économiques sur la population
de la République Démocratique du Congo, TFC, Sciences Sociales,
U.L.K, Kinshasa, 2003-2004.
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BOONGI, E., E., Droit International Public, Cours
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BIYOYA, M., Sociologie des conflits en relations
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KITIMA, K., Droit diplomatique et consulaire, Cours
Inédit, G.3, R.I, U.L.K, Kinshasa, 2005-2006
KITIMA, K., A., Relations internationales africaines, Cours
inédit, L.1R.I, ULK, Kinshasa, 2006-2007.
NGUDIE, R., Histoire politique du Congo, Cours Inédit,
G.1, R.I, U.L.K, Kinshasa, 2003-2004.
OLOFIO, B.O., PH., D., Introduction à la science
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h. www.mag-international.org
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k. www.pdcmps.ca.
l.
www.societecivile.cd/membre/BAMICOASBL
m. www. Unicef.org
n. www.Radiookapi.net;
o. www.unidir.org/
p. www.macc-drc.org
q. http://fr.wikipedia.org/
LES ANNEXES
ANNEXE I
Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage,
de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur
destruction
Le 18 septembre 1997
Préambule
Les Etats parties,
Déterminés à faire
cesser les souffrances et les pertes en vies humaines causées par les
mines antipersonnel qui tuent ou mutilent des centaines de personnes chaque
semaine, pour la plupart des civils innocents et sans défense, en
particulier des enfants; entravent le développement et la reconstruction
économiques; empêchent le rapatriement des réfugiés
et des personnes déplacées sur le territoire; et ont d'autres
graves conséquences pendant des années après leur mise en
place,
Convaincus qu'il leur est nécessaire
de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour contribuer de manière
efficace et coordonnée à relever le défi que
représente l'enlèvement des mines antipersonnel
disséminées dans le monde et pour veiller à leur
destruction,
Désireux de faire tout ce qui est en
leur pouvoir pour apporter une assistance pour les soins et la
réadaptation des victimes des mines, y compris pour leur
réintégration sociale et économique,
Reconnaissant qu'une interdiction totale des
mines antipersonnel constituerait également une importante mesure de
confiance,
Se félicitant de l'adoption du
Protocole sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi des mines,
pièges et autres dispositifs, tel qu'il a été
modifié le 3 mai 1996, annexé à la Convention sur
l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques qui
peuvent être considérées comme produisant des effets
traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination, et appelant tous
les Etats qui ne l'ont pas encore fait à le ratifier dans les meilleurs
délais,
Se félicitant également de
l'adoption, le 10 décembre 1996, par l'Assemblée
générale des Nations Unies, de la Résolution 51/45S
exhortant tous les Etats à s'employer à mener à bien
dès que possible les négociations relatives à un accord
international efficace et juridiquement contraignant pour interdire l'emploi,
le stockage, la production et le transfert des mines terrestres
antipersonnel,
Se félicitant de plus des mesures
d'interdiction, des restrictions et des moratoires, décidés
unilatéralement ou multilatéralement au cours des
dernières années en ce qui concerne l'emploi, le stockage, la
production et le transfert des mines antipersonnel,
Soulignant le rôle de la conscience
publique dans l'avancement des principes humanitaires comme en atteste l'appel
à une interdiction totale des mines antipersonnel et reconnaissant les
efforts déployés à cette fin par le Mouvement
international de la Croix-Rouge et du Croissant - Rouge, la Campagne
internationale contre les mines terrestres et de nombreuses autres
organisations non gouvernementales du monde entier,
Rappelant la Déclaration d'Ottawa du 5
octobre 1996 et la Déclaration de Bruxelles du 27juin1997 exhortant la
communauté internationale à négocier un accord
international juridiquement contraignant interdisant l'emploi, le stockage, la
production et le transfert des mines antipersonnel,
Soulignant l'opportunité de susciter
l'adhésion de tous les Etats à la présente Convention, et
déterminés à s'employer énergiquement à
promouvoir son universalisation dans toutes les enceintes appropriées,
notamment les Nations Unies, la Conférence du désarmement, les
organisations régionales et les groupements ainsi que les
conférences d'examen de la Convention sur l'interdiction ou la
limitation de l'emploi de certaines armes classiques qui peuvent être
considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou
comme frappant sans discrimination,
Se fondant sur le principe du droit
international humanitaire selon lequel le droit des parties à un conflit
armé de choisir des méthodes ou moyens de guerre n'est pas
illimité, sur le principe qui interdit d'employer dans les conflits
armés des armes, des projectiles et des matières ainsi que des
méthodes de guerre de nature à causer des maux superflus, et sur
le principe selon lequel il faut établir une distinction entre civils et
combattants,
Sont convenus de ce qui suit:
Article 1: Obligations générales
1. Chaque Etat partie s'engage à ne jamais, en aucune
circonstance :
a) employer de mines antipersonnel;
b) mettre au point, produire, acquérir de quelque autre
manière, stocker, conserver ou transférer à quiconque,
directement ou indirectement, de mines antipersonnel;
c) assister, encourager ou inciter, de quelque manière,
quiconque à s'engager dans toute activité interdite à un
Etat partie en vertu de la présente Convention.
2. Chaque Etat partie s'engage à détruire toutes
les mines antipersonnel, ou à veiller à leur destruction,
conformément aux dispositions de la présente Convention.
Article 2: Définitions
1. Par «mine antipersonnel», on entend une mine
conçue pour exploser du fait de la présence, de la
proximité ou du contact d'une personne et destinée à
mettre hors de combat, blesser ou tuer une ou plusieurs personnes. Les mines
conçues pour exploser du fait de la présence, de la
proximité ou du contact d'un véhicule et non d'une personne, qui
sont équipées de dispositifs antimanipulation, ne sont pas
considérées comme des mines antipersonnel du fait de la
présence de ce dispositif.
2. Par «mine», on entend un engin conçu pour
être placé sous ou sur le sol ou une autre surface, ou à
proximité, et pour exploser du fait de la présence, de la
proximité ou du contact d'une personne ou d'un véhicule.
3. Par «dispositif antimanipulation», on entend un
dispositif destiné à protéger une mine et qui fait partie
de celle-ci, est relié à celle-ci, attaché à
celle-ci ou placé sous celle-ci, et qui se déclenche en cas de
tentative de manipulation ou autre dérangement intentionnel de la
mine.
4. Par «transfert», on entend, outre le retrait
matériel des mines antipersonnel du territoire d'un Etat ou leur
introduction matérielle dans celui d'un autre Etat, le transfert du
droit de propriété et du contrôle sur ces mines, mais non
la cession d'un territoire sur lequel des mines antipersonnel ont
été mises en place.
5. Par «zone minée», on entend une zone
dangereuse du fait de la présence avérée ou
soupçonnée de mines.
Article 3: Exceptions
1. Nonobstant les obligations générales
découlant de l'article 1, sont permis la conservation ou le transfert
d'un certain nombre de mines antipersonnel pour la mise au point de techniques
de détection des mines, de déminage ou de destruction des mines,
et pour la formation à ces techniques. Le nombre de ces mines ne doit
toutefois pas excéder le minimum absolument nécessaire aux fins
susmentionnées.
2. Le transfert des mines antipersonnel aux fins de
destruction est permis.
Article 4: Destruction des stocks de mines
antipersonnel
Sous réserve des dispositions de l'article3, chaque
Etat partie s'engage à détruire tous les stocks de mines
antipersonnel dont il est propriétaire ou détenteur ou qui sont
sous sa juridiction ou son contrôle, ou à veiller à leur
destruction, dès que possible, et au plus tard quatre ans après
l'entrée en vigueur de la présente Convention pour cet Etat
partie.
Article 5: Destruction des mines antipersonnel dans les
zones minées
1. Chaque Etat partie s'engage à détruire toutes
les mines antipersonnel dans les zones minées sous sa juridiction ou son
contrôle, ou à veiller à leur destruction, dès que
possible, et au plus tard dix ans après l'entrée en vigueur de la
présente Convention pour cet Etat partie.
2. Chaque Etat partie s'efforce d'identifier toutes les zones
sous sa juridiction ou son contrôle où la présence de mines
antipersonnel est avérée ou soupçonnée et s'assure,
dès que possible, que toutes les zones minées sous sa juridiction
ou son contrôle où se trouvent des mines antipersonnel soient
marquées tout au long de leur périmètre,
surveillées et protégées par une clôture ou d'autres
moyens afin d'empêcher effectivement les civils d'y
pénétrer, jusqu'à ce que toutes les mines antipersonnel
contenues dans ces zones minées aient été
détruites. Ce marquage sera conforme, au minimum, aux normes prescrites
par le Protocole sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi des mines,
pièges et autres dispositifs, tel qu'il a été
modifié le 3 mai 1996, annexé à la Convention sur
l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques qui
peuvent être considérées comme produisant des effets
traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination.
3. Si un Etat partie ne croit pas pouvoir détruire
toutes les mines antipersonnel visées au paragraphe1, ou veiller
à leur destruction, dans le délai prescrit, il peut
présenter, à l'Assemblée des Etats parties ou à une
Conférence d'examen, une demande de prolongation, allant jusqu'à
dix ans, du délai fixé pour la destruction complète de ces
mines antipersonnel.
4. La demande doit comprendre:
a) la durée de la prolongation proposée;
b) des explications détaillées des raisons
justifiant la prolongation proposée, y compris:
i) la préparation et l'état d'avancement du
travail effectué dans le cadre des programmes de déminage
nationaux;
ii) les moyens financiers et techniques dont dispose l'Etat
partie pour procéder à la destruction de toutes les mines
antipersonnel; et
iii) les circonstances qui empêchent l'Etat partie de
détruire toutes les mines antipersonnel dans les zones minées.
c) les implications humanitaires, sociales, économiques
et environnementales de la prolongation; et
d) toute autre information pertinente relative à la
prolongation proposée.
5. L'Assemblée des Etats parties, ou la
Conférence d'examen, en tenant compte des facteurs énoncés
au paragraphe4, évalue la demande et décide à la
majorité des Etats parties présents et votants d'accorder ou non
la période de prolongation.
6. Une telle prolongation peut être renouvelée
sur présentation d'une nouvelle demande conformément aux
paragraphes 3, 4 et 5 du présent article. L'Etat partie joindra à
sa demande de prolongation supplémentaire des renseignements
additionnels pertinents sur ce qui a été entrepris durant la
période de prolongation antérieure en vertu du présent
article.
Article 6: Coopération et assistance
internationales
1. En remplissant les obligations qui découlent de la
présente Convention, chaque Etat partie a le droit de chercher à
obtenir et de recevoir une assistance d'autres Etats parties, si possible et
dans la mesure du possible.
2. Chaque Etat partie s'engage à faciliter un
échange aussi large que possible d'équipements, de
matières et de renseignements scientifiques et techniques concernant
l'application de la présente Convention et a le droit de participer
à un tel échange. Les Etats parties n'imposeront pas de
restrictions indues à la fourniture, à des fins humanitaires,
d'équipements de déminage et des renseignements techniques
correspondants.
3. Chaque Etat partie qui est en mesure de le faire fournira
une assistance pour les soins aux victimes des mines, pour leur
réadaptation, pour leur réintégration sociale et
économique ainsi que pour des programmes de sensibilisation aux dangers
des mines. Cette assistance peut être fournie, entre autres, par le biais
des organismes des Nations Unies, d'organisations ou institutions
internationales, régionales ou nationales, du Comité
international de la Croix-Rouge, des Sociétés nationales de la
Croix-Rouge et du Croissant - Rouge et de leur Fédération
internationale, d'organisations non gouvernementales ou sur une base
bilatérale.
4. Chaque Etat partie qui est en mesure de le faire fournira
une assistance au déminage et pour des activités connexes. Cette
assistance peut être fournie, entre autres, par le biais des organismes
des Nations Unies, d'organisations ou institutions internationales ou
régionales, d'organisations ou institutions non gouvernementales ou sur
une base bilatérale, ou bien encore en contribuant au Fonds
d'affectation spéciale des Nations Unies pour l'assistance au
déminage ou à d'autres fonds régionaux qui couvrent le
déminage.
5. Chaque Etat partie qui est en mesure de le faire fournira
une assistance pour la destruction des stocks de mines antipersonnel.
6. Chaque Etat partie s'engage à fournir des
renseignements à la base de données sur le déminage
établie dans le cadre des organismes des Nations Unies,
particulièrement des renseignements concernant différents moyens
et techniques de déminage, ainsi que des listes d'experts, d'organismes
spécialisés ou de points de contact nationaux dans le domaine du
déminage.
7. Les Etats parties peuvent demander aux Nations Unies, aux
organisations régionales, à d'autres Etats parties ou à
d'autres instances intergouvernementales ou non gouvernementales
compétentes d'aider leurs autorités à élaborer un
programme national de déminage afin de déterminer, entre
autres:
a) l'étendue et l'ampleur du problème des mines
antipersonnel;
b) les ressources financières, technologiques et
humaines nécessaires à l'exécution du programme;
c) le nombre estimé d'années nécessaires
pour détruire toutes les mines antipersonnel dans les zones
minées sous la juridiction ou le contrôle de l'Etat partie
concerné;
d) les activités de sensibilisation aux dangers des
mines qui réduiront l'incidence des blessures ou des pertes en vies
humaines attribuables aux mines;
e) l'assistance aux victimes de mines;
f) la relation entre le gouvernement de l'Etat partie
concerné et les entités gouvernementales, intergouvernementales
ou non gouvernementales pertinentes qui participeront à
l'exécution du programme.
8. Les Etats parties qui procurent ou reçoivent une
assistance selon les termes du présent article coopéreront en vue
d'assurer l'exécution rapide et intégrale des programmes
d'assistance agréés.
Article 7: Mesures de transparence
1. Chaque Etat partie présente au Secrétaire
général des Nations Unies, aussitôt que possible, et de
toute manière au plus tard 180jours après l'entrée en
vigueur de la présente Convention pour cet Etat, un rapport sur :
a) les mesures d'application nationales visées à
l'article9;
b) le total des stocks de mines antipersonnel dont il est
propriétaire ou détenteur ou qui se trouvent sous sa juridiction
ou son contrôle, incluant une ventilation par type, quantité et,
si cela est possible, par numéro de lot pour chaque type de mines
antipersonnel stockées;
c) dans la mesure du possible, la localisation de toutes les
zones minées sous sa juridiction ou son contrôle où la
présence de mines antipersonnel est avérée ou
soupçonnée, incluant le maximum de précisions possibles
sur le type et la quantité de chaque type de mines antipersonnel dans
chacune des zones minées et la date de leur mise en place;
d) les types et quantités et, si possible, les
numéros de lots de toutes les mines antipersonnel conservées ou
transférées pour la mise au point de techniques de
détection des mines, de déminage ou de destruction des mines, et
pour la formation à ces techniques, ou bien celles
transférées dans un but de destruction, de même que les
institutions autorisées par un Etat partie à conserver ou
à transférer des mines antipersonnel conformément à
l'article3;
e) l'état des programmes de reconversion ou de mise
hors service des installations de production des mines antipersonnel;
f) l'état des programmes de destruction des mines
antipersonnel visés aux articles4 et 5, y compris des précisions
sur les méthodes qui seront utilisées pour la destruction, la
localisation de tous les lieux de destruction et les normes à observer
en matière de sécurité et de protection de
l'environnement;
g) les types et quantités de toutes les mines
antipersonnel détruites après l'entrée en vigueur de la
présente Convention pour cet Etat partie, y compris une ventilation de
la quantité de chaque type de mines antipersonnel détruites,
conformément aux articles4 et 5, respectivement, de même que, si
possible, les numéros de lots de chaque type de mines antipersonnel dans
le cas d'une destruction conformément à l'article4;
h) les caractéristiques techniques de chaque type de
mines antipersonnel produites, dans la mesure où elles sont connues,
ainsi que de celles dont l'Etat partie est actuellement propriétaire ou
détenteur, y compris, dans une mesure raisonnable, le genre de
renseignements qui peuvent faciliter l'identification et l'enlèvement
des mines antipersonnel; au minimum, ces renseignements incluront les
dimensions, le type d'allumeur, le contenu en explosif et en métal, des
photographies couleur et tout autre renseignement qui peut faciliter le
déminage; et
i) les mesures prises pour alerter dans les plus brefs
délais et de manière effective la population au sujet de toutes
les zones identifiées conformément au paragraphe2 de
l'article5.
2. Les Etats parties mettront à jour annuellement, en
couvrant la dernière année civile, les renseignements fournis
conformément au présent article et les communiqueront au
Secrétaire général des Nations Unies au plus tard le
30avril de chaque année.
3. Le Secrétaire général des Nations
Unies transmettra les rapports reçus aux Etats parties.
Article 8: Aide et éclaircissements au sujet du
respect des dispositions
1. Les Etats parties conviennent de se consulter et de
coopérer au sujet de l'application des dispositions de la
présente Convention, et de travailler dans un esprit de
coopération afin de faciliter le respect, par les Etats parties, des
obligations découlant de la présente Convention.
2. Si un ou plusieurs Etats parties souhaitent
éclaircir des questions relatives au respect des dispositions de la
présente Convention par un autre Etat partie, et cherchent à y
répondre, ils peuvent soumettre, par l'intermédiaire du
Secrétaire général des Nations Unies, une demande
d'éclaircissements sur cette question à cet Etat partie. Cette
demande sera accompagnée de tous les renseignements appropriés.
Les Etats parties s'abstiendront de demandes d'éclaircissements sans
fondement, en prenant soin d'éviter les abus. L'Etat partie qui
reçoit une demande d'éclaircissements fournira à l'Etat
partie demandeur, par l'intermédiaire du Secrétaire
général des Nations Unies, tous les renseignements qui aideraient
à éclaircir cette question, dans un délai de 28jours.
3. Si l'Etat partie demandeur ne reçoit pas de
réponse par l'intermédiaire du Secrétaire
général des Nations Unies dans ce délai, ou juge
insatisfaisante la réponse à la demande
d'éclaircissements, il peut soumettre la question à la prochaine
Assemblée des Etats parties par l'intermédiaire du
Secrétaire général des Nations Unies. Le Secrétaire
général des Nations Unies transmettra cette requête,
accompagnée de tous les renseignements appropriés relatifs
à la demande d'éclaircissements, à tous les Etats parties.
Tous ces renseignements devront être transmis à l'Etat partie
sollicité, qui aura le droit de formuler une réponse.
4. En attendant la convocation d'une Assemblée des
Etats parties, tout Etat partie concerné peut demander au
Secrétaire général des Nations Unies d'exercer ses bons
offices pour faciliter la présentation des éclaircissements
demandés.
5. L'Etat partie demandeur peut proposer, par
l'intermédiaire du Secrétaire général des Nations
Unies, la convocation d'une Assemblée extraordinaire des Etats parties
pour examiner la question. Le Secrétaire général des
Nations Unies communiquera alors cette proposition et tous les renseignements
présentés par les Etats parties concernés à tous
les Etats parties, en leur demandant d'indiquer s'ils sont favorables à
une Assemblée extraordinaire des Etats parties pour examiner la
question. Au cas où, dans un délai de 14 jours après cette
communication, au moins un tiers des Etats parties optent pour une telle
Assemblée extraordinaire, le Secrétaire général des
Nations Unies convoquera cette Assemblée extraordinaire des Etats
parties dans un nouveau délai de 14jours. Le quorum est atteint à
cette Assemblée si la majorité des Etats parties y assistent.
6. L'Assemblée des Etats parties, ou l'Assemblée
extraordinaire des Etats parties, selon le cas, déterminera en premier
lieu s'il est nécessaire d'examiner davantage la question, compte tenu
de tous les renseignements présentés par les Etats parties
concernés. L'Assemblée des Etats parties, ou l'Assemblée
extraordinaire des Etats parties, s'efforcera de prendre une décision
par consensus. Si, malgré tous ces efforts, aucun accord n'est ainsi
trouvé, la question sera mise aux voix et la décision sera prise
à la majorité des Etats parties présents et votants.
7. Tous les Etats parties coopéreront pleinement avec
l'Assemblée des Etats parties ou avec l'Assemblée extraordinaire
des Etats parties à l'examen de la question, y compris à toute
mission d'établissement des faits autorisée conformément
au paragraphe8.
8. Si de plus amples éclaircissements sont
nécessaires, l'Assemblée des Etats parties, ou l'Assemblée
extraordinaire des Etats parties, autorisera l'envoi d'une mission
d'établissement des faits et en fixera le mandat à la
majorité des Etats parties présents et votants. A n'importe quel
moment, l'Etat partie sollicité peut inviter une mission
d'établissement des faits à venir sur son territoire. Cette
mission n'aura pas à être autorisée par une décision
de l'Assemblée des Etats parties ou d'une Assemblée
extraordinaire des Etats parties. La mission, composée d'un maximum de
neuf experts, désignés et agréés
conformément aux paragraphes9 et 10, peut recueillir des informations
supplémentaires sur place ou en d'autres lieux directement liés
au cas de non-respect présumé et se trouvant sous la juridiction
ou le contrôle de l'Etat partie sollicité.
9. Le Secrétaire général des Nations
Unies prépare et actualise une liste indiquant, tels que fournis par les
Etats parties, les noms et nationalités d'experts qualifiés ainsi
que tout autre renseignement pertinent à leur sujet, et la communique
à tous les Etats parties. L'expert figurant sur la liste sera
considéré comme désigné pour toutes les missions
d'établissement des faits, à moins qu'un Etat partie ne s'oppose
par écrit à sa désignation. L'expert récusé
ne participera à aucune mission d'établissement des faits sur le
territoire ou tout autre lieu sous la juridiction ou le contrôle de
l'Etat partie qui s'est opposé à sa désignation, pour
autant que la récusation ait été signifiée avant la
désignation de l'expert pour une telle mission.
10. Dès la réception d'une demande de la part de
l'Assemblée des Etats parties ou d'une Assemblée extraordinaire
des Etats parties, le Secrétaire général des Nations Unies
désignera, après consultation de l'Etat partie sollicité,
les membres de la mission, y compris son chef. Les ressortissants des Etats
parties sollicitant la mission d'établissement des faits, et ceux des
Etats qui en sont directement affectés, ne pourront être
désignés comme membres de la mission. Les membres de la mission
d'établissement des faits jouiront des privilèges et
immunités prévus par l'article VI de la Convention sur les
privilèges et immunités des Nations Unies, adoptée le
13février1946.
11. Après un préavis d'au moins 72heures, les
membres de la mission d'établissement des faits se rendront
aussitôt que possible sur le territoire de l'Etat partie
sollicité. L'Etat partie sollicité prendra les mesures
administratives nécessaires pour accueillir, transporter et loger la
mission. Il lui incombera aussi d'assurer, dans toute la mesure du possible, la
sécurité des membres de la mission tant qu'ils seront sur un
territoire sous son contrôle.
12. Sans préjudice de la souveraineté de l'Etat
partie sollicité, la mission d'établissement des faits ne peut
apporter sur le territoire de l'Etat partie sollicité que
l'équipement qui sera exclusivement utilisé pour la collecte de
renseignements sur le cas de non-respect présumé. Avant son
arrivée, la mission informera l'Etat partie sollicité de
l'équipement qu'elle entend utiliser au cours de son travail.
13. L'Etat partie sollicité ne ménagera aucun
effort pour donner aux membres de la mission d'établissement des faits
la possibilité de s'entretenir avec toutes les personnes susceptibles de
fournir des renseignements sur le cas de non-respect présumé.
14. L'Etat partie sollicité accordera à la
mission d'établissement des faits l'accès à toutes les
zones et toutes les installations sous son contrôle où il pourrait
être possible de recueillir des faits pertinents relatifs au cas de
non-respect en question. Cet accès sera assujetti aux mesures que l'Etat
partie sollicité jugera nécessaires pour :
a) la protection d'équipements, d'informations et de
zones sensibles;
b) la protection des obligations constitutionnelles qui
pourraient incomber à l'Etat partie sollicité en matière
de droits de propriété, de fouilles et de saisies, et autres
droits constitutionnels; ou
c) la protection physique et la sécurité des
membres de la mission d'établissement des faits.
Au cas où il prendrait de telles mesures, l'Etat partie
sollicité déploiera tous les efforts raisonnables pour
démontrer par d'autres moyens qu'il respecte la présente
Convention.
15. La mission d'établissement des faits ne peut
séjourner sur le territoire de l'Etat partie concerné plus de
14jours, et sur un site particulier, plus de sept jours, à moins qu'il
n'ait été convenu autrement.
16. Tous les renseignements fournis à titre
confidentiel et non liés à l'objet de la mission
d'établissement des faits seront traités d'une manière
confidentielle.
17. La mission d'établissement des faits communiquera
ses conclusions, par l'intermédiaire du Secrétaire
général des Nations Unies, à l'Assemblée des Etats
parties ou à l'Assemblée extraordinaire des Etats parties.
18. L'Assemblée des Etats parties, ou
l'Assemblée extraordinaire des Etats parties, examinera tous les
renseignements pertinents, notamment le rapport présenté par la
mission d'établissement des faits, et pourra demander à l'Etat
partie sollicité de prendre des mesures en vue de corriger la situation
de non-respect dans un délai fixé. L'Etat partie sollicité
fera un rapport sur les mesures ainsi prises en réponse à cette
demande.
19. L'Assemblée des Etats parties, ou
l'Assemblée extraordinaire des Etats parties, peut recommander aux Etats
parties concernés des mesures et des moyens permettant de clarifier
davantage la question examinée ou de la régler, notamment
l'ouverture de procédures appropriées, conformément au
droit international. Au cas où le non-respect serait imputable à
des circonstances échappant au contrôle de l'Etat partie
sollicité, l'Assemblée des Etats parties, ou l'Assemblée
extraordinaire des Etats parties, pourra recommander des mesures
appropriées, notamment le recours aux mesures de coopération
visées à l'article6.
20. L'Assemblée des Etats parties, ou
l'Assemblée extraordinaire des Etats parties, s'efforcera de prendre les
décisions dont il est question aux paragraphes18 et 19 par consensus ou,
à défaut, à la majorité des deux tiers des Etats
parties présents et votants.
Article 9: Mesures d'application nationales
Chaque Etat partie prend toutes les mesures
législatives, réglementaires et autres, qui sont
appropriées, y compris l'imposition de sanctions pénales, pour
prévenir et réprimer toute activité interdite à un
Etat partie en vertu de la présente Convention, qui serait menée
par des personnes, ou sur un territoire, sous sa juridiction ou son
contrôle.
Article 10: Règlement des différends
1. Les Etats parties se consulteront et coopéreront
pour régler tout différend qui pourrait survenir quant à
l'application ou l'interprétation de la présente Convention.
Chaque Etat partie peut porter ce différend devant l'Assemblée
des Etats parties.
2. L'Assemblée des Etats parties peut contribuer au
règlement du différend par tout moyen qu'elle juge
approprié, y compris en offrant ses bons offices, en invitant les Etats
parties au différend à entamer la procédure de
règlement de leur choix et en recommandant une limite à la
durée de la procédure convenue.
3. Le présent article est sans préjudice des
dispositions de la présente Convention sur l'aide et les
éclaircissements au sujet du respect de ses dispositions.
Article 11: Assemblée des Etats parties
1. Les Etats parties se réuniront
régulièrement pour examiner toute question concernant
l'application ou la mise en oeuvre de la présente Convention, y
compris:
a) le fonctionnement et l'état de la présente
Convention;
b) les questions soulevées par les rapports
présentés en vertu des dispositions de la présente
Convention;
c) la coopération et l'assistance internationales
conformément à l'article6;
d) la mise au point de technologies de déminage;
e) les demandes des Etats parties en vertu de l'article8;
et
f) les décisions associées aux demandes des
Etats parties prévues à l'article5.
2. Le Secrétaire général des Nations
Unies convoquera la première Assemblée des Etats parties dans un
délai d'un an après l'entrée en vigueur de la
présente Convention. Le Secrétaire général des
Nations Unies convoquera aussi annuellement les assemblées
ultérieures jusqu'à la première Conférence
d'examen.
3. En vertu des conditions prescrites à l'article 8, le
Secrétaire général des Nations Unies convoquera une
Assemblée extraordinaire des Etats parties.
4. Les Etats non parties à la présente
Convention, de même que les Nations Unies, d'autres organisations ou
institutions internationales pertinentes, des organisations régionales,
le Comité international de la Croix-Rouge et les organisations non
gouvernementales pertinentes peuvent être invités à
assister à ces assemblées en qualité d'observateurs,
conformément au règlement intérieur convenu.
Article 12: Conférences d'examen
1. Le Secrétaire général des Nations
Unies convoquera une Conférence d'examen cinq ans après
l'entrée en vigueur de la présente Convention. Les
Conférences d'examen ultérieures seront convoquées par le
Secrétaire général des Nations Unies si un ou plusieurs
Etats parties le demandent, pourvu que l'intervalle entre les
Conférences d'examen ne soit en aucun cas inférieur à cinq
ans. Tous les Etats parties à la présente Convention seront
invités à chaque Conférence d'examen.
2. La Conférence d'examen aura pour buts :
a) de revoir le fonctionnement et l'état de la
présente Convention;
b) d'évaluer la nécessité de convoquer
des Assemblées supplémentaires des Etats parties
mentionnées au paragraphe 2 de l'article 11, et de déterminer
l'intervalle entre ces assemblées;
c) de prendre des décisions concernant les demandes des
Etats parties prévues à l'article5; et
d) d'adopter dans son rapport final, si cela est
nécessaire, des conclusions relatives à l'application de la
présente Convention.
3. Les Etats non parties à la présente
Convention, de même que les Nations Unies, d'autres organisations ou
institutions internationales pertinentes, des organisations régionales,
le Comité international de la Croix-Rouge et les organisations non
gouvernementales pertinentes peuvent être invités à
assister à chaque Conférence d'examen en qualité
d'observateurs conformément au règlement intérieur
convenu.
Article 13: Amendements
1. A tout moment après l'entrée en vigueur de la
présente Convention, un Etat partie peut proposer des amendements
à la présente Convention. Toute proposition d'amendement sera
communiquée au Dépositaire, qui la diffusera à l'ensemble
des Etats parties et recueillera leur avis quant à l'opportunité
de convoquer une Conférence d'amendement pour examiner la proposition.
Si une majorité des Etats parties notifient au Dépositaire, au
plus tard 30 jours après la diffusion de la proposition, qu'ils sont
favorables à un examen plus approfondi, le Dépositaire convoquera
une Conférence d'amendement à laquelle l'ensemble des Etats
parties seront conviés.
2. Les Etats non parties à la présente
Convention, ainsi que les Nations Unies, d'autres organisations ou institutions
internationales pertinentes, des organisations régionales, le
Comité international de la Croix-Rouge et les organisations non
gouvernementales pertinentes peuvent être invités à
assister à chaque Conférence d'amendement en qualité
d'observateurs conformément au règlement intérieur
convenu.
3. La Conférence d'amendement se tiendra
immédiatement après une Assemblée des Etats parties ou une
Conférence d'examen, à moins qu'une majorité des Etats
parties ne demandent qu'elle se réunisse plus tôt.
4. Tout amendement à la présente Convention sera
adopté à la majorité des deux tiers des Etats parties
présents et votants à la Conférence d'amendement. Le
Dépositaire communiquera tout amendement ainsi adopté aux Etats
parties.
5. Un amendement à la présente Convention
entrera en vigueur, pour tous les Etats parties à la présente
Convention qui l'ont accepté, au moment du dépôt
auprès du Dépositaire des instruments d'acceptation par une
majorité des Etats parties. Par la suite, il entrera en vigueur pour
tout autre Etat partie à la date du dépôt de son instrument
d'acceptation.
Article 14: Coûts
1. Les coûts des Assemblées des Etats parties,
des Assemblées extraordinaires des Etats parties, des Conférences
d'examen et des Conférences d'amendement seront assumés par les
Etats parties et les Etats non parties à la présente Convention
participant à ces assemblées ou conférences selon le
barème dûment ajusté des quotes-parts des Nations Unies.
2. Les coûts attribuables au Secrétaire
général des Nations Unies en vertu des articles 7 et 8 et les
coûts de toute mission d'établissement des faits seront
assumés par les Etats parties selon le barème dûment
ajusté des quotes-parts des Nations Unies.
Article 15: Signature
La présente Convention, faite à Oslo,
Norvège, le 18 septembre 1997, sera ouverte à la signature de
tous les Etats à Ottawa, Canada, du 3décembre1997 au
4décembre1997, et au Siège des Nations Unies à New York du
5décembre1997 jusqu'à son entrée en vigueur.
Article 16: Ratification, acceptation, approbation ou
adhésion
1. La présente Convention est soumise à la
ratification, l'acceptation ou l'approbation des Signataires.
2. La présente Convention sera ouverte à
l'adhésion de tout Etat non signataire.
3. Les instruments de ratification, d'acceptation,
d'approbation ou d'adhésion seront déposés auprès
du Dépositaire.
Article 17: Entrée en vigueur
1. La présente Convention entrera en vigueur le premier
jour du sixième mois suivant celui au cours duquel le 40e
instrument de ratification, d'acceptation, d'approbation ou d'adhésion
aura été déposé.
2. Pour tout Etat qui dépose son instrument de
ratification, d'acceptation, d'approbation ou d'adhésion après la
date de dépôt du 40e instrument de ratification,
d'acceptation, d'approbation ou d'adhésion, la présente
Convention entrera en vigueur le premier jour du sixième mois
après la date à laquelle cet Etat aura déposé son
instrument de ratification, d'acceptation, d'approbation ou
d'adhésion.
Article 18: Application à titre provisoire
Un Etat peut, au moment de la ratification, de l'acceptation,
de l'approbation de la présente Convention, ou de l'adhésion
à celle-ci, déclarer qu'il en appliquera, à titre
provisoire, le paragraphe 1 de l'article 1, en attendant l'entrée en
vigueur de la présente Convention.
Article 19: Réserves
Les articles de la présente Convention ne peuvent faire
l'objet de réserves.
Article 20: Durée et retrait
1. La présente Convention a une durée
illimitée.
2. Chaque Etat partie a le droit, dans l'exercice de sa
souveraineté nationale, de se retirer de la présente Convention.
Il doit notifier ce retrait à tous les autres Etats parties, au
Dépositaire et au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Cet instrument de retrait inclut une explication complète des raisons
motivant ce retrait.
3. Le retrait ne prend effet que six mois après
réception de l'instrument de retrait par le Dépositaire.
Cependant, si à l'expiration de ces six mois, l'Etat partie qui se
retire est engagé dans un conflit armé, le retrait ne prendra pas
effet avant la fin de ce conflit armé.
4. Le retrait d'un Etat partie de la présente
Convention n'affecte en aucune manière le devoir des Etats de continuer
à remplir leurs obligations en vertu des règles pertinentes du
droit international.
Article 21: Dépositaire
Le Secrétaire général des Nations Unies
est désigné par les présentes comme le Dépositaire
de la présente Convention.
Article 22: Textes authentiques
L'original de la présente Convention, dont les textes
rédigés en anglais, arabe, chinois, espagnol, français et
russe sont également authentiques, est déposé
auprès du Secrétaire général des Nations Unies.
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE..............................................................................I
DEDICACE................................................................................II
AVANT-
PROPOS......................................................................III
GLOSSAIRE DES TERMES E T
ACRONYMES...............................V
LES
PROLEGOMENES................................................................1
I. PRESENTATION DE LA
QUESTION...................................................2
II.
PROBLEMATIQUE..........................................................................2
III. HYPOTHESES DE
TRAVAIL.............................................................3
IV. CHOIX ET INTERET DU
SUJET........................................................5
V. ETAT DE LA
QUESTION..................................................................6
VI. DELIMITATION DU
SUJET..............................................................9
VII. METHODES DE TRAVAIL ET TECHNIQUES DE
RECHERCHE.............9
1. METHODES DE
TRAVAIL.................................................................9
2. TECHNIQUES DE
RECHERCHE......................................................10
VIII.SUBDIVISIONDU
TRAVAIL...........................................................11
CHAPITRE I LES CONSIDERATIONS GENERALES
THEORIQUES...12
SECTION 1. LA DEFINITION DES CONCEPTS CLES.
.....................12
1.1. LES TERMES DE
REFERENCE....................................................12
1.2. LA DEMARCHE
RATIONNELLE....................................................18
SECTION 2. LA CARTE POSTALE DE
L'ANGOLA...........................19
2.1.
L'HISTOIRE...............................................................................20
2.2. LE SECTEUR
POLITIQUE............................................................21
2.3. LES FACTEURS
GEOGRAPHIQUES.............................................21
2.3.1. LE RELIEF ET LE
CLIMAT.........................................................22
2.4. LE DOMAINE
ECONOMIQUE.......................................................22
2.4.1. LES
GENERALITES.................................................................23
2.4.2. LES
INFRASTRUCTURES........................................................24
2.4.3. LE
PETROLE..........................................................................24
2.5. LA
DEMOGRAPHIE....................................................................25
SECTION 3. LA CONFIGURATION DE LA
R.D.C.............................26
3.1. LA SITUATION
GEOGRAPHIQUE..................................................26
3.2. LES DETERMINANTS
GEOGRAPHIQUES......................................28
3.3. BREF APERÇU
HISTORIQUE.......................................................28
3.4. LES CADRES DEMOGRAPHIQUE, CULTUREL, ECONOMIQUE ET
RELIGIEUX.....................................................................................32
CHAPITRE II. LA PRESENCE DES MINES ANTIPERSONNEL
DANS LES CONFLITS ARMES EN ANGOLA ET EN
R.D.C........................36
SECTION 1. BREF RAPPEL HISTORIQUE SUR LES MINES
ANTIPERSONNEL.....................................................................36
1.1. BREF
RAPPEL...........................................................................36
1.2. LA NOTION « MINE
ANTIPERSONNEL » .......................................37
1.3. L'HISTOIRE DES MINES
ANTIPERSONNEL....................................38
1.3.1. COMMENT LES MINES ONT ETE
INVENTEES.............................38
1.3.2. L'ACTION DES MINES PENDANT LES DEUX GUERRES
MONDIALES....................................................................................39
1.3.3.
L'APRES-GUERRE..................................................................40
1.2.4. LES FABRICANTS DES MINES
ANTIPERSONNEL.........................42
1.3.5.LA NOUVELLE TECHNOLOGIE DES
MINES..................................42
1.4. LES DANGERS DES MINES
ANTIPERSONNEL...............................43
SECTION 2. L'APERCU HISTORIQUE DES CONFLITS ARMES EN ANGOLA ET
EN RDC. ................................................................44
2.1.
L'ANGOLA.................................................................................44
2.1.1. LA POLITIQUE
INTERIEURE......................................................44
2.1.2. LA POLITIQUE
EXTERIEURE.....................................................45
2.1.3. L'INTERVENTION CUBAINE EN
ANGOLA.....................................45
2.1.4. LA SIGNATURE D'UN TRAITE SUR LE CONFLIT EN
ANGOLA..........46
2.1.5. LA SIGNATURE D'UN ACCORD DE PAIX EN
ANGOLA...................47
2.2. LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO..............................48
2.2.1. LA POLITIQUE
INTERIEURE......................................................48
2.2.2. LA POLITIQUE
EXTERIEURE.....................................................48
2.2.3. APERÇU
HISTORIQUE.............................................................48
2.2.4. DES CONFLITS ARMES INTERNES
INTERNATIONALISES...........49
1. DE LA GUERRE DITE « D'AGRESSION OU DE
SANCTION »................49
2. LES CONFLITS ARMES EN
ITURI....................................................52
3. CONFLITS ARMES À L'EST DE LA
RDC............................................55
SECTION 3. L'EMPLOI DES MINES ANTIPERSONNEL DANS LES CONFLITS
ARMES EN ANGOLA ET EN RDC.................................57
3.2.
L'ANGOLA.................................................................................59
3.2.1.
L'EMPLOI...............................................................................59
3.2.2. LES PROBLEMES POSES PAR LES MINES ANTIPERSONNEL
(ETUDE ET REFLEXION)
..................................................................60
3.3. LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE
CONGO..................................62
3.3.1.
L'EMPLOI...............................................................................62
3.3.2. LES PROBLEMES POSES PAR LES MINES ANTIPERSONNEL
(ETUDE ET EVALUATION)
................................................................62
SECTION 4. LES CONSEQUENCES DE L'EMPLOI DES MINES
ANTIPERSONNEL SUR LE TERRAIN............................................63
4.1. EN ANGOLA ET EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO......64
4.1.1. LES CONSEQUENCES SOCIO -
HUMANITAIRES.........................65
4.1.2. LES CONSEQUENCES SUR LA SANTE ET LE BIEN-ETRE DE LA
COMMUNAUTE...............................................................................66
4.1.3. LES CONSEQUENCES SUR LE
DEVELOPPEMENT......................67
CHAPITRE III : L'APPLICATION DE LA CONVENTION
D'OTTAWA DE 1997 EN ANGOLA ET EN
R.D.C...................................................70
SECTION 1. L'HISTORIQUE DE LA CONVENTION D'OTTAWA DE
1997........................................................................................................70
1.1. L'HISTORIQUE DES EFFORTS CONTRE LES MINES
ANTIPERSONNEL............................................................................70
1.2. LES DISPOSITIONS DE LA
CONVENTION......................................72
1.3. L'HISTOIRE DES MINES ANTIPERSONNEL ET LE DROIT
INTER.......74
SECTION 2. LA DESTRUCTION DES STOCKS ET DEMINAGE DES ZONES
MINEES.
......................................................................76
2.1. L'IDENTIFICATION DES ZONES MINEES EN RDC ET EN
ANGOLA.....76
2.2. LA PLANIFICATION NATIONALE ET L'ELABORATION DE
PROGRAMMES...............................................................................79
2.2.1. LE CENTRE DE COORDINATION DE LUTTE ANTIMINES EN RDC
(UNMACC-RDC)
..............................................................................80
2.2.2. LE MINES ADVISORY GROUP
(MAG)..........................................81
2.2.3. HANDICAP INTERNATIONAL BELGIQUE
(HIB).............................82
2.2.4. L'INTERVENTION DE LA MONUC EN
RDC...................................83
2.3. LA PROTECTION ET EDUCATION AU DANGER DES
MINES.............85
2.4. LE DEMINAGE
HUMANITAIRE......................................................86
SECTION 3. L'ASSISTANCE AUX VICTIMES DES MINES
TERRESTRES..........................................................................90
3.1. EN
ANGOLA..............................................................................91
3.2. EN
RDC....................................................................................92
SECTION 4. LES QUESTIONS ESSENTIELLES POUR L'APPLICATION ETLA
REALISATION DE LA CONVENTION D'OTTAWA DE
1997.......................................................................................95
4.1. LA COOPERATION ET
ASSISTANCE.............................................95
4.2. LA TRANSPARENCE DANS
L'INFORMATION.................................97
SECTION 5. LES CRITIQUES CONTRE LA
CONVENTION................97
CHAPITRE IV. LES PISTES DE SOLUTIONS ET LES
PERSPECTIVES
D'AVENIR...............................................................................99
SECTION 1. SUR LE PLAN
NATIONAL..........................................99
SECTION 2. SUR LE PLAN
INTERNATIONALES...........................104
CONCLUSION........................................................................105
BIBLIOGRAPHIE....................................................................109
LES
ANNEXES.......................................................................115
TABLE DES
MATIERES...........................................................143
* 1
www.icbl.org/im/2006/french.
* 2 www.icbl.org, Rapport 2006
de l'observatoire des mines.
* 3 Handicap International,
Mines antipersonnel : La guerre en temps de paix, Ed.
Complexe, Paris, 31 décembre 1996, pp.13 et 87.
* 4
GICHD, « guide de la lutte
antimines », GICHD, Genève, Janvier 2004, pp.1et 3
* 5 Boutros Boutros GHALI,
« La communauté internationale face au problème des
mines terrestres antipersonnel », in Lettre de l'UNIDIR
N°28, Genève, 1994, p.58.
* 6
http://www.unidir.org/pdf/articles/pdf-art1963.pdf
* 7 MINDIA M., Plaidoyer en
faveur du partenariat pour lutter contre la prolifération et la
présence des mines antipersonnel en RDC, in le phare du 15 mai
2003, p.6.
* 8CHEUZEVILLE,
H, « Kadogo, enfants des guerres d'Afrique Centrale,
Soudan, Ouganda, Rwanda, R-D Congo, Ed .l'harmattan, Paris,
2003, p.122.
* 9Idem, p.128.
* 10 KITIMA, K., A.,
Relations internationales africaines, Cours inédit, L.1R.I, ULK,
Kinshasa, 2006-2007.
* 11 OMEONGA, O.,
Introduction aux relations internationales, Cours inédit, G.1, R.I,
U.L.K, Kinshasa, 2004-2005.
* 12 WINGENGA, W.E. J.,
Méthodes de recherche en sciences sociales et humaines, Cours
inédit, G.1, R.I, U.L.K, Kinshasa, 2003-2004.
* 13 TSHUNGU, B., Recherche
guidée 1, Cours inédit, L.1R.I, ULK, Kinshasa, 2006-2007.
* 14 TSHUNGU, B., Op.
cit.
* 15 TSHISHIMBI, K.E.,
Méthode de recherche en science sociales, Cours inédit, G.2, R.I,
U.L.K, 2004-2005.
* 16 PINTO R., et GRAWITZ M.,
Méthode des sciences sociales, Ed. Dalloz, Paris, 1971, p.33.
* 17 Dictionnaire Le
petit Larousse2003, Ed. Larousse, Paris, 2002, p.77
* 18 Dictionnaire Le
Robert Micro, Dictionnaire de la langue française, Ed. Le Robert,
Paris, 2002, p.60.
* 19 Dictionnaire, Le petit
Larousse2003, Op.cit, p.259.
* 20 Encyclopédie
libre des Conventions Internationales, Ed.Wikimedia Foundation Inc, New
York, 2008, p.275.
* 21 Idem, p.276.
* 22 Le Robert Micro,
Dictionnaire de la Langue Française, p.281.
* 23 Dictionnaire, Le petit
Larousse2003, Op.cit, p.1585
* 24 Idem, p.1585
* 25 www.Ottawa.com
* 26 Idem, p.388.
* 27 Estienne, R.,
Dictionnaire Français-Latin, Ed. Venus, Paris, 1539 p.183.
* 28 Dictionnaire Le
grand Robert de la Langue Francaise., Ed. Gallimard/ Hachette, Paris, 2001,
p.255.
* 29 Dictionnaire, Le petit
Larousse2003, Op.cit, p.810.
* 30 Lexique de
sociologie, www.soninkara.com
* 31 Dictionnaire, Le petit
Larousse2003, Op.cit, p.1135
* 32
http://fr.wikipedia.org/wiki/Angola/Demographie
* 33 Dictionnaire, Le
petit Larousse2003, Op.cit, p.1259
* 34 MANGEMOSI, L., A., La
problématique des mines antipersonnel dans les conflits armés en
République Démocratique du Congo, TFC, Faculté
des Sciences Sociales, ULK, Kinshasa, 2005-2006, p.11
* (29) Idem, p.11.
* 35 www.macc-drc.org.
* 36 Convention sur
l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transport des
M.A.P et sur leur destruction du 18.09.1997, Art.2
* 37 Marie-Laure D.,
Jocelyn D., Jefferson C, les mines antipersonnel, Ed.cyberpresse,
Tahiti, 1998,p.2
* 38 Convention sur les
M.A.P., op.cit, Art.2.
* 39 Dictionnaire grand
Larousse en 5 volumes, Ed, Larousse, Paris, 1990, p.158.
* 40 Dictionnaire, Le petit
Larousse2003, Op.cit, p.297.
* 41 Dictionnaire
universel, Ed. Larousse, Paris, 1993, p.30.
* 42 VERRI, P.,
Dictionnaire du Droit international des conflits armés, Ed. CICR
Publications, Genève, 1988, p.37.
* 43 Dictionnaire, Le petit
Larousse2003, Op.cit., p.247-248.
* 44 GRAWITZ, M,
lexique des sciences sociales, Ed. Dalloz, Paris, 8e
éd, 2004, p.83.
* 45 Dictionnaire de la
science politique et des institutions politiques, Ed. Armand colin, Paris,
5e éd., 2001, p.66
* 46 SMOUTS, M., C.,
BATTISTELLA, D., VENNESSON, P., Dictionnaire des relations
internationales, 2e Ed Dalloz, Paris, 2006, p.7.
* 47 Idem, p.73
* 48
www.wikipedia.org/guerre ou
conflit armé
* 49 Convention sur les
M.A.P., Op.cit., Art.2.
* 50 Dictionnaire de la science
pol. Op.cit., p.129.
* 51 BIYOYA, M., Sociologie des
conflits en relations Internationales, Cours inédit, L.2R.I, ULK,
Kinshasa, 2007-2008.
* 52 DELMAS, P., Le bel
avenir de la guerre, Ed. Gallimard, Paris, 1995, p.225.
* 53 TERTRAIS, B.,
Dictionnaire des enjeux internationaux, Ed. Autrement, Paris, 2006,
p.69
* 54
http://fr.wikipedia.org/wiki/Angola
* 55
http://www.populationdata.net/pays/afrique/angola
* 56
www.wikipedia.org/Angola/histoire
* 57
www.africatime.com/Angola
* 58
www.cesbc.org/angola/angola.htm
* 59
http://fr.wikipedia.org/wiki/economie
de l'Angola
* 60
Https://www.cia.gov/cia/publications/factbook/index.html
* 61
Https://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/ao.html
* 62 NDAYWEL, I., N.,
Histoire générale du Congo, de l'histoire ancien à
la RDC, Ed. Duculot, Paris, 1998, pp.11-12.
* 63
www.mediacongo.com/RDC
* 64
http://fr.wikipedia.org/wiki/Republique
démocratique du Congo.
* 65 KITIMA, K, A, Nouveaux
Etats en Relations internationales, Cours Inédit, L.2, R.I, ULK,
Kinshasa, 2007-2008.
* 66
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/zaire.htlm.
* 67
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/zaire.htm
* 68 Source : le CIA
World Factbook du 10 juillet 2002.
* 69 NGUDIE, R., Histoire
politique du Congo, Cours inédit, G.1R. I, ULK, Kinshasa,2003-2004.
* 70 Source :
www.Tiscali.be, « Histoire de la colonisation belge du
Congo », 1876-1910., du15.Aout 2005.
* 71
http://www.un.org/News/fr-press/docs/2003/DHG199.doc.htm
* 72 Source : le C.I.A World
Factbook, Rapport mondial sur le développement de la Banque
mondiale, 2001.
* 73
http://www.grandslacs.net/doc/3708.pdf
* 74 Perspectives
économiques en Afrique, RDC, 2005,p.28.
* 75 Jean-Philippe
Rémy, Bilan du Monde 2003,
www.amnestyinternational.be.
* 76 Source : Le
Nouvel Observateur Atlas économique et politique mondial, Ed. Atlas,
Paris, 2002, pp. 65-68.
* 77 Convention de
Genève du 12 août 1949 et leurs protocoles additionnels.
* 78 BOSIWA, Théories
des relations internationales1, cours inédit, G.2, R.I, U.L.K, Kinshasa,
2004-2005.
* 79 BIYOYA, P, M,
Sociologie des conflits en relations internationales, Cours inédit, L.2,
RI, ULK, Kinshasa, 2007-2008.
* 80 LUKIANA, M,
Théories des relations internationales, Cours inédit, G.2 RI,
ULK, Kinshasa, 1994-1995.
* 81 Dictionnaire
encyclopédie universalis corpus G., Ed. Corpus, Paris, 1993,
p.341.
* 82 Convention d'OTTAWA,
Op.Cit., Art.2 par.1.
* 83 ORIFICI, D,
Guide de la lutte antimines, GICHD, Genève, 2004,
p.7.
* 84
www.mines.gc.ca/I/I-F-fr.asp.
* 85 ORIFICI, D,
Op.Cit, p.10.
* 86 600-year,-Old Mines
Unearthed Inner Mongolia, in Xinhua Press agency, Hohhot, Mongolie, 11
Avril 2001.
* 87 Croll, M, The
History of Landmines, Leo Cooper,Royaume-Uni,p.16
* 88 Idem, p.18.
* 89 U.S. Defence
Intelligence Agency and U.S. Army, Washington D.C, December 1992 section
1-2
* 90 CROLL, M, The
history of landmines, Op. Cit, p.74.
* 91 M. CROLL, Op. Cit,
p.96.
* 92 Idem, p.97.
* 93 Ibidem, p.65.
* 94 UN, Departm for
Humanitarian Affairs Fact Sheet ON Manufacturing and Trade, New-York, 1996.
* 95
www.mines.gc.ca/I/Fr.
* 96 CROLL, M,
Op.cit., p.143.
* 97 Voir le Chap.4 de la
Convention d'Ottawa.
* 98
www.icbl.org « rapport 2003 de l'observatoire des mines, vers un
monde sans mines », Août 2003.
* 99 ORIFICI, D,
Op.Cit., p.14.
* 100 Idem, pp.14-15
* 101
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan
* 102
http://www.europa-eu-un.org/articles/fr/article_403_fr.htm
* 103 KITIMA, K.,
A., « République Démocratique du Congo face
à la sécurité internationale : la
problématique de la sécurité aux
frontières Orientales, conférence, ULK, Kinshasa, 1999.
* 104 KISSINGER, H,
Diplomatie, Ed. Fayard, Paris, 1996, p.725.
* 105 JRC,
« Restauration de la nation Congolaise :
réflexions et stratégies chrétienne »,
Ed. Logos-Rhema Publishers, Kinshasa, Octobre 1997, p. 87.
* 106 VERRI, P, Op.Cit,
p.37.
* 107 WISLET, José,
la guerre d'agression et ses conséquences socio - politiques et
économiques sur la population de la République
Démocratique du Congo, TFC, U.L.K, 2003-2004.
* 108 NGBANDA, H,
Interview, in journal le potentiel N° 3507 du mardi 23
août 2005.
* 109 MANGEMOSI, L., A.,
Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Congo,
AFDL, Travail Pratique, histoire politique du Congo, G.1, R.I, ULK, Kinshasa,
2003-2004, p.7, inédit.
* 110 Convention de Vienne
sur les Droits des traités conclue à Vienne le 23 Mai 1969.
* 111 BOONGI, E., E., Droit
international public, Cours inédit, G.2, R.I, ULK, Kinshasa, 2004-2005.
* 112 BEMBA, J, P, Le
Choix de la liberté, Ed. Venus, Gbadolité, 2004,
p.155.
* 113 TSHIMANGA, ITURI,
le temps de la paix ? Que sait-on de l'Ituri, havre de paix devenu un
foyer de tensions, Monuc-magazine, mai-juin 2005, N°23, p.14.
* 114 TSHIMANGA, ITURI,
Op.cit., p.15.
* 115 VLASSROT, K., et
RACYMAEKERS, T., histoire du conflit local, in Monuc-magazine,
mai-juin 2005, N°23, p.17.
* 116 TSHIMANGA, J,
Op.cit, p.14.
* 117 Idem, p.15.
* 118 Ibidem.
* 119 HUGEUX, V, les
sources du regain de violence, extrait du reportage, in le journal Express, Mai
2005, Monuc-magazine, p.19.
* 120
www.theirc.org/resources/Communique_de_Presse.pdf
* 121
www.grandslacs.net/doc/3742.pdf
* 122 WILDENBERG, S,
2007 : Noir bilan et espoirs déçus pour les populations des
Kivu, in le Monuc Bulletin, Janvier 2008, p.3.
* 123
www.wikipedia.org/violation
des droits de l'homme en RDC.
* 124
http://lesignalducontinent.over-blog.com/article-14214250.html
* 125 Dictionnaire de la
Sciences politiques et Sociales, Ed.Dalloz, Paris, 2004, p.150.
* 126Idem, 153
* 127Ibidem, p.152.
* 128 Dictionnaire de la
Sciences politiques et Sociales, Op.cit, p.151
* 129
http://www.mines.gc.ca/I/I_C-fr.asp
* 130 Idem
* 131
http://www.dev.mines.gc.ca/VII
* 132
http://www.casafree.com/modules/news/article/Angola
* 133
http://www.afrique-express.com/aechive/angola/angolaarticlesdivers
* 134
www.grip.org/bdg/g1610.html
* 135
http://www.icbl.org/lm/2000/exec/fr/keyfindings_fr.php3
* 136 Rapport de
l'Observatoire des mines, 2003, pp, 196-198.
* 137 ONU,
« catalogue des projets relatifs aux mines : 2003 »,
Octobre 2002, p, 99.
* 138 Conseil de
sécurité de l'ONU, Résolution S/2003/566, par. 65, 27 Mai
2003.
* 139 Discours
prononcé lors de La journée du 04 Avril est consacrée
à la journée internationale des mines antipersonnel à
l'Hôtel Memling de Kinshasa Harouna Ouedraogo du centre de coordination
de la lutte antimines des Nations Unies,www.Radiookapi.net
* 140 Source :
http//www.droitsenfant.com/mines.htm.
* 141 Source :
http//www.icbl.org/im/2003/dem_congo.fr.html
* 142 LUSAKUENO, C,
TOPCONGO FM, journal parlé de 14 heures, 31 Mars 2006.
* 143 NGOY, T.,
L'accord de Lusaka et la Paix en République démocratique du
Congo ; une autre lecture, 2e Ed. CEBIPAD, Kinshasa,
2002, p.78.
* 144 Source : HIB,
"Rapport sur l'impact socio-économique des mines/UXO à
Kisangani", décembre 2002, pp. 5-6.
* 145 Source :
ONU, « catalogue des projets relatifs aux mines :
2003 »Octobre 2002, p.99
* 146 HIB,"Rapport sur les
victimes de Mines/UXO à Kisangani et sa région," avril 2003, pp.
2-6.
* 147 Déclaration
universelle des droits de l'homme, adopté par l'Assemblée
générale dans sa résolution 217(III), du 10
décembre 1948.
* 148 Courriel à
l'Observatoire des mines (HRW) de Kathleen Lawand, conseillère
juridique, Comité International de la Croix Rouge (CICR), 10 juillet
2003.
* 149 TERTRAIS, B,
Dictionnaire des enjeux internationaux, Ed. Autrement, Paris, 2006, p.69.
* 150
http://www.icbl.org/languages/fr/traite
* 151 www.icbl.org/fr
* 152 BULA BULA, S, Droit
international humanitaire, séminaire de formation de cinquantenaire de
la déclaration universelle des droits de l'homme, Ed. PUK, Kinshasa,
1999, p.131.
* 153 ON'OKUNDJI, O., Droit
international humanitaire, Cours inédit, L.2, RI, ULK, Kinshasa,
2007-2008.
* 154 Rapport sur l'article
7, formulaire C et annexes, 30 Avril 2003, p.18.
* 155 ONU,
« Rapport annuel 2002 pour le Programme d'assistance à
l'action contre les mines en République démocratique du
Congo », disponible sur le site www.mineaction.org (consulté
le 1er mai 2003).
* 156 HIB, "Zones
polluées/suspectées d'être polluées par mines et UXO
en RDC", avril 2003.
* 157
www.handicap.be., Information
données par le personnel de santé du district de Haut
Uélé lors de l'évaluation annuelle du système de
santé, organisé par l'UNICEF en décembre 2002.
* 158 Jean-Baptiste
Richardier, directeur de Handicap International,
www.handicap-international.org
* 159 Rapport 2007 de
l'Observatoire des mines, p.40.
* 160 Idem, p.60.
* 161 ABC des Nations
Unies, New York, 2006, p.171.
* 162 MAG, Rendre sûr
l'accès à la terre, www.magclersmines.org
* 163 Interview avec
Monsieur l'Assistant de l'Administrateur de MAG à Kinshasa
* 164 Décision
n° 131/131.10.1/00080/2003 du 29 janvier 2003 ; rapport de l'Article
7, formulaire A, 30 avril 2003.
* 165
http://www.digitalcongo.net, 05/04/2008 15:24:07 par Célestin LUTETE /
MMC
* 166 www.unicef.org
* 167 Source : HIB,
"Rapport sur la situation des mines/UXO à Kindu, province de Maniema,"
janvier 2003, p. 5
* 168 Source : Rapport
2002 de l'Observatoire des mines, p. 201.
* 169 Source : MAG,
Rapport confidentiel 2007.
* 170
www.magclearsmines.org
* 171 Rapport 2007 de
l'Observatoire des mines, p.48
* 172 Plusieurs entretiens
avec des leaders politiques et militaires du RCD-Goma à Goma et à
Kisangani en décembre 2002 et janvier 2003. Rapport de l'ONU, op.cit,
P.36.
* 173 ONU," Rapport annuel
2002 ".
* 174 Base de
données sur le financement des actions contre les mines par l'ONU.
* 175 Source :
Courriel à l'Observatoire des mines (HRW-Human Right Watch) de William
Brown, directeur des programmes, de la Fondation américaine des
vétérans du Vietnam, 17 juillet 2003.
* 176 Projet d'examen du
fonctionnement et de l'état de la Convention sur l'interdiction de
l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel
et sur leur destruction : 1999-2004, Nairobi, 29 novembre-3
décembre 2004, p.14
* 177 LABANA, L, Les
relations internationales, présentation panoramique et approches
théoriques, Ed. Mediaspaul, Kinshasa, 2006, p.167.
* 178 MOBUTU,
Dignité pour l'Afrique, Ed. Albin Michel, S.A., 1989,
p.79
* 179 BOONGI, E, E,
Pratique professionnelle, Cours inédit, G.3, R.I, ULK, Kinshasa,
2005-2006.
* 180 BONIFACE, P,
Dictionnaire des relations internationales, Ed. Hatier, Paris, 1996, p.248.
* 181 BIYOYA,
P, La politique des Organisations Internationales, in nouvel
élan N° 68 du 02 au 06 juillet 2004, p.9.
* 182 KITIMA, K, A,
interview, journée de l'Afrique, radio TOP CONGO FM, mercredi 31 Mai
2006,12H30.
* 183 Source :
Résolution N° : DIC/CDS/02, relative au désarmement des
groupes armés et au retrait des troupes étrangères,
Rapport final, janvier 2000 - Avril 2003, pp. .60-61.
* 184 KITIMA, K, A, Droit
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* 185 Charte des Nations
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* 186 Statuts de Rome de la
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* 187 ONOKUNDJI, O, Droit
International Humanitaire, Cours inédit, L.2. R.I, ULK, Kinshasa,
2007-2008.
* 188 MANGEMOSI, L, A,
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Octobre 2006, p.23.
* 189 KISSINGER,H.,
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