Impact de FINCA dans le développement de petit commerces kinois. Cas de la ville province de Kinshasa( Télécharger le fichier original )par Milord Mbelo Institut Supérieur de Commerce - Graduat en sciences commerciales et financières; option: Comptabilité 2006 |
CHAPITRE I : CONCEPT DE BASE
1.1.1. Notion
L'activité de micro crédit consiste généralement en l'attribution de prêts de faible montant à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques. Le micro crédit permet à des femmes et des hommes démunis de démarrer une activité génératrice de revenus : une micro entreprise. Le prêt est ensuite remboursé grâce aux revenus de cette entreprise. Il se développe surtout dans les pays en développement, où il permet de concrétiser des micros projet favorisant ainsi l'activité et la création de richesse mais se pratique aussi bien dans les pays développés ou en transition. Le micro crédit s'inscrit dans une sphère plus complète qui comprend d'autres outils financiers tels que l'épargne, la micro assurance et d'autres produits qui forment la micro confiance. On entend par micro finance l'offre de services financiers (crédit, épargne, assurances, etc.) aux populations pauvres, exclues du système financier. Sans revenus et sans propriété, ces populations ne sont pas en mesure d'offrir des garanties bancaires, et sont donc en général "oubliées" des institutions financières et des banques. La micro finance se développe depuis près de trente ans, à l'initiative d'organisation non gouvernementales (ONG). On compte aujourd'hui comme principaux acteurs du secteur : · Les institutions de micro finance (IMF) : elles sont les plus souvent l'initiative de communautés locales et sont créées avec le soutien d'agences de coopérations internationales et d'ONG internationales. Aux Etats-Unis, des réseaux comme ACCION, OPPORTUNITY international ou FINCA ont participé à la création des ces IMF, avec des financements venant de la coopération internationale. On estime en 2004 le nombre de clients de ces institutions de micro finance à plus de 80 millions de personnes (le besoin étant estimé à 500 millions de personnes). · Les banques publiques et les banques de développement nationales : de plus en plus impliquées dans ce secteur, les institutions publiques nationales jouent souvent le rôle de "financier" des institutions de micro finance. Au Mali, une institution comme la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA) finance près de 80% des IMF. · Les banques commerciales : elles aussi de plus en plus présentes dans ce secteur, les banques commerciales ont un rôle à jouer à plusieurs niveaux. Elles peuvent appuyer les IMF, soit en les refinancants soit en leur apportant un appui technique. C'est le cas par exemple en Inde de la seconde banque commerciale du pays : ICICI. · Les bailleurs de fonds : coopération bilatérale (USAID, AFD, KFW, DFID) coopération multilatérales (commission européenne, Nations unies, banque mondiale, banques régionales de développement) l'ensemble des bailleurs de fonds est actif dans le développement du secteur et apporte son soutien au développement du secteur. 1. Origine On peut trouver des origines anciennes dans les mutuelles de crédit agricole créées en Europe à la fin du 19ème siècle. Le système a été repris, adapté puis développé par le professeur d'économie Muhammad Yunus au cours des 30 dernières années. Originaire de Bangladesh, dans la ville de Chittagong, là où il donne des cours d'économie après ses études aux Etats- unis (Université Vanderbitt). Lors d'une séance des travaux pratiques d'un cours d'investissement, il propose à ses étudiants d'interroger les fabricants de tabourets en bambou de plus proches villages. Les 42 femmes artisans ont besoin de 27 dollars au total pour développer leur activité. Or toutes les banques refusent de financer ce trop faible montant à des clients a priori insolvables. Yunus déclare avoir eu honte de cette situation et prête la somme de sa propre poche. Depuis 1999, la méthodologie de crédit adoptée par les institutions de micro finance prend de manière croissante la forme d'un produit individuel flexible, ressemblant plus aux produits bancaires classiques. La forme choisie à l'épargne locale et de caution solidaire et la supervision des pairs pour couvrir le risque de crédit. Ce sont rapidement ajoutés des financements extérieurs reposant sur un système de titrisation des portefeuilles de crédits. 2. Les institutions La banque mondiale a recensé 7000 institutions de micro finance, au service de 16 millions de pauvres. En novembre 2002, a eu lieu un sommet (genre en haut) à New York sur ce sujet qui a rassemblé 2000 délégués de plus de 100 pays. En 1976, le professeur Muhammad Yunus crée la "la Grameen Bank", organisme qui propose des prêts aux plus pauvres de Bangladesh. La Grameen Bank a accordé environ 3 milliards d'euros de crédits à plus de 2,4 millions d'emprunteurs. Le 13 octobre 2006, le Bangladeshi Muhammad Yunus et la banque qu'il a créée, la Grameen Bank, ont reçu le prix Nobel de la paix 2006. 3. Caractéristiques du micro crédit
L'organisation des Nations Unies considère le micro crédit comme un outil majeur du développement. C'est pourquoi, l'organisation a déclaré en 2005 "Année internationale du micro crédit", dans le cadre des objectifs du millénaire pour le développement. Le 24 janvier 2005, un rapport positif de la banque mondiale a dressé un bilan positif. Le nombre de bénéficiaires y est estimé à 500 millions (sur les 3 milliards de personnes pauvres). L'Asie et le Pacifique totalisent 83% des comptes ouverts dans le pays en développement, ce qui représentent 17 comptes pour 100 habitants. Au Cambodge, cela concerne 400 000 personnes, et 18000 nouveaux comptes sont ouverts chaque année au Kenya. Toutefois c'est en Amérique Latine et en particulier en Bolivie que le système connaît un essor formidable, ce pays apparaît comme un des pays le plus avancés et les plus compétitifs de la micro finance. "Une paix durable ne peut pas être obtenue sans qu'une partie importante de la population trouve les moyens de sortir de la pauvreté", a déclaré OLE Danbolt Mjoes, le président du comité Nobel. France : Maria Nowak, présidente de l'Adie et du Réseau Européen de micro finance salue l'attribution du prix Nobel de la paix à Muhammad Yunus et se réjouit ainsi de la reconnaissance portée au micro crédit.
L'activité de micro crédit encourage les « micro projets » au niveau local. Cela permet d'induire des mutations « à la base ». Celles-ci sont souvent plus efficaces et ont un plus grand effet d'entraînement en créant un maillage économique dans le pays que certaines infrastructures ou certains gros projets industriels qui bénéficient rarement au plus pauvres. Cet effet de levier permet d'agir efficacement auprès de ceux qui prennent des initiatives en s'engageant personnellement, c'est-à-dire les entrepreneurs ou les artisans. Mais au-delà du simple aspect financier, les programmes de micro crédit ont aussi un impact sur le développement local. En effet, ils touchent des secteurs aussi divers que l'agriculture (groupements villageois, coopératives paysannes, organisations professionnelles agricoles), l'artisanat (groupement d'artisans, associations artisanales féminines), les financements de l'économie sociale (mutuelles d'épargne et de crédit, banques villageoises), la protection sociale (mutuelles de santé, caisse de santé primaire). Ainsi, ils contribuent à l'amélioration de l'accès aux services sociaux de base, aux soins de santé, aux services de planifications familiale et à l'eau potable.
Les femmes représentent la moitié de la population mondiale, et effectuent les deux tiers du temps de travail. Leur rôle est essentiel, notamment en matière de nutrition et de sécurité alimentaire. Souvent aliénées au sein de leur foyer, les femmes sont, dans la plupart des pays en développement, exclues du pouvoir politique, économique et social, et n'ont que rarement accès à la connaissance. Mais lorsqu'elles ont une activité économique rentable, c'est leur famille entière qui mange mieux, vit mieux, a accès à l'éducation etc. C'est pourquoi il est impératif de les aider dans leur lutte contre la pauvreté. De nombreux programmes de micro finances ont pour destinataires des femmes. L'exemple de la Grameen Bank, notamment, a mis en évidence le fait que les femmes remboursent mieux les prêts qui leur sont accordés (dans près 98% des cas), et que l'impact de cette augmentation de ressources était plus important si le chef de famille est une femme.
Le mot « crédit » a la même étymologie que le mot « croire » (en latin, "credo"=je crois, j'ai confiance), c'est donc une activité qui repose sur la confiance, celle que le prêteur accorde à l'emprunteur de qui il attend le remboursement du prêt. De manière générale, plus le prêteur aura confiance dans l'emprunteur, plus il lui prêtera une somme importante avec un faible taux d'intérêt. Inversement, moins l'emprunteur aura de crédit aux yeux du prêteur, plus celui-ci sera frileux, exigera des garanties importantes et prêtera l'argent à un taux d'intérêt élevé. En comptabilité générale Le mot crédit est un terme technique qui désigne une des deux colonnes de la comptabilité en partie double : cette colonne sert à enregistrer l'origine de fonds mis à disposition de l'entreprise soit en provenance de l'extérieur (exemple : apport en capital, emprunts, crédits fournisseurs, ...) soit correspondant à une utilisation de richesses existantes dans l'entreprise (règlements faits par les clients, utilisation d'avoirs en banque ou en caisse, les ventes réalisées, ...). Par convention, la colonne « crédit » est toujours celle de droite. En comptabilité bancaire L'extrait de compte fourni par le banquier fonctionne «à l'envers ». Pour la banque, le déposant (nous) est un fournisseur d'argent. Chaque fois que le banquier reçoit notre argent, il le note à la fois au crédit du compte qu'il tient à notre nom et au débit du compte client qu'il tient dans sa propre comptabilité. Nous devenons créanciers de la banque, laquelle est débitrice envers nous. En finance Le crédit englobe les diverses activités de prêt d'argent, que ce soit sous la forme de contrats de prêts bancaires ou de délais de paiement d'un fournisseur à un client. Le crédit est généralement porteur d'un intérêt que doit payer le débiteur (bénéficiaire du crédit, appelé aussi emprunteur) au créancier (celui qui accorde le crédit, appelé aussi prêteur).1(*)
La tontine est une association de personnes qui, unies par des liens familiaux, d'amitiés, de profession, de clan ou de région, se retrouvent à des périodes d'intervalles plus ou moins variables afin de mettre en commun leur épargne en vue de la solution des problèmes particuliers ou collectifs. Cette définition est proche de celle donnée par Bouman (1977) qui explique que « les tontines sont des associations regroupant des membres d'un clan, d'une famille, des voisins ou des particuliers, qui décident de mettre en commun des biens ou des services au bénéfice de tout un chacun, et cela à tour de rôle ». 1. Origine de la tontine Les tontines existaient bien avant l'introduction de la monnaie dans l'économie. Elles plongent leurs racines dans l'histoire lointaine des peuples concernés. Il n'y a que peu de temps des écrits mentionnant l'existence de tontines en Afrique sont apparus. En 1952, W.R. Bascom parle de l'Esusu au Nigeria et dans les pays voisins où il est pratiqué couramment par les musulmans Yorubas. Selon Ardener, l'Esusu serait apparu en réalité vers le milieu de 19ème siècle. Contrairement à l'Afrique, les choses sont nettement plus anciennes en Asie. Au Japon, par exemple, l'apparition des premières tontines avec argent daterait de 1275, et en Corée, le « Kye » serait peut être apparu dès le 9ème siècle. Cette appellation de tontine est apparue assez vite dans l'ensemble de ces pays (Japon : « Kou » ; « Kye » en Corée ; « Arisan » en Indonésie ; « Poluwagan » aux Philippines ; « Pia huey » en Thaïlande ; « Kutu » en Malaisie, « Hui » au Vietnam ; « Dhikuti » au Népal ; « Sandes » en Papouasie de Nouvelle Guinée ; « Chitt » aux Indes ; et « Cheetu » au Sri Lanka.) Ce sont les mêmes formules de base... Il s'agit de tontines. Le mot vient d'un financier Italien prénommé Tonti qui avait convaincu Mazarin, vers 1650, d'utiliser une nouvelle formule d'emprunt pour renflouer les caisses de l'Etat. 2. Les tontines africaines
Les tontines africaines sont sans doute celles qui ont été le plus étudiées. Elles sont, comme nous le verrons dans la section suivante, présentés dans la majeure partie des pays africains. Avant de décrire quelles sont les finalités des tontines africaines, les acteurs qui en font partie et les différentes formes existantes, nous allons voir quelques règles de base qui permettent le bon fonctionnement de ces tontines : · constitution : en règles générale, la population qui adhère aux tontines est souvent d'origine rurale. Les membres qui se regroupent se connaissent toujours à l'avance, et donc, bien que l'adhésion soit libre, elle est le plus souvent sélective. · Durée : celui-ci est très variable. La tontine est constituée pour un cycle, renouvelable par tacite reconduction. Donc, une tontine peut être imitée si les membres les décident, ou elle peut s'arrêter après un tour complet pour telle ou telle raison. · Réunion : Les réunions ont lieu à chaque jour. Elles peuvent se faire chez le président, mais s'effectuent le plus souvent chez l'un ou chez l'autre des membres à tour de rôle. C'est au cours de ces réunions que sont prises les décisions, le plus souvent sous forme de consensus. · Financement : Seuls les apports des membres de la tontine permet de financer celle-ci. La tontine n'est pas bonifiée ou enrichie par des apports extérieurs aux membres. · Fin de la tontine : Pour marquer la fin de la tontine, une grande fête est généralement organisée. La fin de la tontine est en même temps le début de la suivante, et les participants profitent de cette occasion pour mettre au point les conditions dans lesquelles ils vont maintenir en vie de l'association.2(*) 1.1.4. L'épargne L'épargne est la part du revenu après la consommation et c'est la partie qui ne se détruit pas immédiatement et il peut être un placement dans une banque, une thésaurisation ou un investissement.3(*) Elle aussi la part du revenu restant disponible après déduction faite des dépenses de consommation courante (nourriture, habitation, transport, impôts,...).4(*) L'épargne peut prendre deux formes : - Epargne liquide : somme d'argent qui reste disponible à tout moment (espèces, compte courant, compte rémunéré). - Epargne investie : affectée à des placements sur une durée de placement déterminée (plans d'épargne, contrats d'assurance, comptes, titres) voir livret d'épargne, compte d'épargne, valeur mobilière. Et à des investissements (dans des moyens de production, l'immobilier, etc.) L'épargne investie sur des supports à risque de perte de capital est généralement assimilée à de l'investissement.5(*)
Taux d'épargne Le taux d'épargne est le rapport entre l'épargne et le revenu disponible brut.6(*) Montant d'épargne Taux d'épargne=? --------------------------------? x 100 Montant du revenu brut disponible
1.1.5. Le taux d'intérêt En micro finance, prêter à une personne en difficulté la petite somme nécessaire pour l'achat d'un filet de pêche plutôt que de lui donner le poisson est le premier principe de micro crédit. Le second principe est la couverture des coûts afin de rendre durable l'institution pour qu'elle puisse continuer à offrir de façon pérenne les services financiers aux plus démunis (Nowak 2004).7(*) Cette logique financière adoptée par les institutions de micro finance a été mondialement reconnue à travers le partage de l'expérience du docteur Muhammad Yunus au Bangladesh. Il y a globalement trois écoles qui s'accordent difficilement sur le niveau de taux d'intérêt applicable en micro finance. La première constitue en particulier des organisations non gouvernementales chrétiennes du Nord et leurs partenaires du Sud, défend le principe que les pauvres ne peuvent payer des intérêts au prix du marché et qu'en conséquence, il faut prêter sans intérêt ou à des taux d'intérêt très bas (1 à 3%, quelle que soit l'inflation). Un tel modèle ne peut fonctionner qu'avec l'aide extérieure. La deuxième option qui est celle des caisses d'épargne et de crédit et les mutuelles, leur fédération et unions type Raiffeisen, adoptent des taux d'intérêt en dessous de ceux du marché quand les Etats dans lesquels ils fonctionnent les y autorisent. Enfin la troisième école est celle des organisations qui veulent gérer le micro crédit et couvrir les coûts effectifs pour pérenniser leurs actions. Cette école opte pour la professionnalisation du secteur. Mais une telle option justifie-t-elle des taux d'intérêts élevés ? Comme le démontre le premier paragraphe, de plus en plus, des voix s'élèvent contre les taux d'intérêt pratiqué par les institutions de micro finance (IMF). Les raisons sont les suivantes : · La première, d'ordre sémantique attache à l'usure, une image d'oppression et de violence du 19ème siècle. Dès lors se pose la question de savoir à partir de quel taux peut-on raisonnablement parler d'usure ? · La deuxième, d'ordre moral renvoie à l'idée d'inadmissible que les pauvres et personnes démunies paient plus cher que les autres c'est-à-dire ceux qui ont accès au financement bancaire où le taux légal d'usure est fixé à 18%. Les contre arguments sont doubles : d'une parts que la marge sur les petits prêts est trop faible pour couvrir les coûts ; d'autre part, les activités en question ont des cycles très courts et de taux de rentabilité souvent élevés permettant de couvrir les charges d'intérêt. Ne vaut-il pas mieux payer quelques centaines de francs de plus par mois pour continuer à accéder au crédit et à prospérer que de manquer de financement et revenir un chômeur ? · La troisième raison, enfin, est d'ordre économique et financière : on oublie simplement que l'offre et la demande s'ajustent par le prix. Si le prix est bloqué à un niveau trop bas, l'offre tarit ou elle trouve des voies pour contourner le blocage, augmentant ainsi les coûts de transaction. Lorsqu'il est possible de contourner la réglementation à travers l'accroissement d'autres éléments de coût, on observera un écart important entre taux d'intérêt nominal et taux d'intérêt effectif global. Ce taux mesure l'ensemble des coûts lié au crédit.8(*)
1.2.1. Historique de micro crédit Appelée familièrement la « banque des pauvres », la Grameen Bank, premier organisme au monde de micro crédit, a été créée en 1983, au Bangladesh, par un économiste : Muhammad Yunus. En 1974, alors qu'il était encore professeur d'économie à l'université de Chittagong, au Bangladesh, Muhammad Yunus choisit de sortir du milieu universitaire privilégié où il évolue pour aller dans les campagnes, au contact de la population rurale. La terrible famine qui ravage alors le pays cette année-là lui renvoie au visage l'extrême vanité des théories économiques qu'il enseigne. Cette visite sur terrain lui donne alors l'idée de mettre en place un système de crédit totalement nouveau, car non usurier, auprès des paysans pauvres : le crédit solidaire. Désireux de convaincre les banques traditionnelles, il se porte lui-même garant pour les emprunteurs : des prêts de 50$ USD sont attribués à des individus appartenant à des groupes de cinq personnes qui doivent être solidaires des remboursements de chacun. Les échéances sont payées chaque semaine et le taux d'intérêts similaires à ceux des banques traditionnelles. Pour la première fois, les pauvres accèdent à un crédit qui n'est pas celui d'un usurier sans apporter de garantie matérielle : une révolution ! Le succès est immédiat, avec des taux de remboursement de l'ordre de 100%. Malgré ses réussites, Muhammad Yunus ne parvient pas à convaincre les banques traditionnelles de le suivre et d'investir dans le micro crédit. C'est ainsi qu'il lance, en 1983, sa propre banque : la Grameen Bank ("Grameen"signifie "rural" en Bengali). Le gouvernement Bengali y contrôle 10% du capital, le reste appartenant aux emprunteurs. Il y a 58 000 clients dès la première année, 600 000 en 1989 et 2 millions en 1996. Au début, la Grameen prêtait aussi bien aux hommes qu'aux femmes, mais les femmes étaient minoritaires en raison de la peur d'emprunteur. En six ans, les gestionnaires arrivèrent à équilibrer le nombre de clients et de clientes. Avec l'expérience, ils trouvèrent même plus intéressant de prêter aux femmes qu'aux hommes car celles-ci avaient une vue à long terme d'une bonne gestion des ressources mais également parce que, quand leurs revenus augmentaient, c'étaient les enfants qui en étaient les principaux bénéficiaires. C'est ainsi que la priorité fût donnée aux femmes : en 1996, 94% des clients de la Grameen Bank étaient des femmes. Aujourd'hui, la « banque des pauvres » est présente dans un village Bengali sur deux et a déjà distribué près de 6 milliards de dollars de prêts. Le 13 octobre 2006, consécration suprême, Muhammad Yunus reçoit le prix Nobel de la paix des mains du comité Suédois qui justifie ainsi son choix : "Une paix durable ne pouvait être obtenu sans qu'une partie importante de la population trouve les moyens de sortir de la pauvreté. M. Yunus et la Grameen Bank (6 millions de clients, dont une majorité de femmes, pour 1861 agences, 17 400 employés et 5,7 milliards de dollars de prêts distribués, soit 1% du PIB du pays) ont démontré que même les plus démunis pouvaient oeuvrer en faveur de leur propre développement." Son modèle, efficace et rentable, a été copié dans le monde, jusque dans le pays développés où les banques commerciales classiques rechignent encore à servir les plus démunis, malgré les pressions des pouvoirs publics et de l'opinion.9(*)
Des milliers de structures, au Sud comme au Nord, mettent aujourd'hui en place des activités de micro crédit, en voici quelques-uns, parmi les plus importantes, aux modalités d'actions diverses : · Grameen Bank Première banque privée au monde à servir les populations rurales les plus pauvres, la Grameen Bank a été fondée en 1983 par le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus. C'est la banque pionnière en matière de finance à la destination des plus démunis, à l'origine du concept de crédit solidaire. A ce jour, elle a prêté à plus de 2 millions de paysans sans terre, en majorité des femmes. La Grameen Bank accorde des prêts à des groupes solidaires de cinq personnes, qui se portent mutuellement caution, et a mis en place un système d'épargne obligatoire. Elle propose aussi des crédits à plus long terme pour l'habitat, l'amélioration des technologies ainsi que des prêts adaptés en cas de sinistre. En parallèle de ces activités, la Grameen Bank met en place divers programmes de développement auprès des populations rurales dans les domaines de la scolarisation des enfants, la production maraîchère ou encore la santé. Montant des micro crédits : jusqu'à 250$ Zone d'intervention : Bangladesh · Banco Solidaridad (Banco Sol) La Banco Solidaridad (Banco Sol) Bolivienne propose du crédit et des produits d'épargne à des micro entrepreneurs engagés dans des activités de services et de petits commerces en zone urbaine. C'est l'une des banques les plus importantes en Bolivie avec près de 90 000 clients, soit 40% des emprunteurs du pays. 70% des clients de Banco Sol sont des femmes ; comme la Grameen Bank, la Banco Sol base sa méthode sur des groupes de cautions solidaires. Montant des micro crédits : 250 à 500$ Zone d'intervention : Bolivie · Bank Rakyat of Indonesia (BRI) La BRI est la banque la plus importante du secteur de la micro finance Indonésien. Elle dessert majoritairement le monde rural grâce à son réseau de 3600 unités villageoises. La BRI offre des services de prêts mais aussi d'épargne. Les prêts sont accordés contre la fourniture de garanties physiques (certificat de propriété de terres, maison, véhicule, bulletin de salaire, ...) et sont ouverts à l'ensemble des activités rurales. Au-delà des services financiers, la BRI propose également un programme de formation destiné aux autorités gouvernementales, bailleurs de fonds, chercheurs et experts du micro financement... Montant des micro crédits : de 12 à 500$ Zone d'intervention : Indonésie · Planet Finance Planet Finance n'est pas, à proprement parler, une banque mais plutôt un organisme de soutien d'institutions (ONG, coopératives, institut des micro finance, banques privées ...) qui oeuvrent en faveur du micro crédit. Elle accélère leur croissance en le fédérant et en leur donnant les moyens de renforcer leurs capacités techniques et leurs ressources financières. Son objectif est d'assurer la pérennité du secteur de la micro finance. Zone d'intervention : plus de 60 pays avec un réseau international d'organisation affiliées en Europe (Angleterre, Italie, Espagne, Belgique, Portugal), aux Etats-Unis, aux Emirats Arabes Unis (Dubaï), en Amérique Latine (Mexique et Brésil), en Asie (Inde, Chine et Japon) et en Afrique (Maroc, Sénégal et Bénin). · ADIE L'ADIE est une association Française loi 1901 créée en 1989. Son objectif est de permettre à des personnes en situation d'extrême précarité économique (Rmiste, chômeur de longue durée) de se réinsérer par la création d'entreprise. L'ADIE offre aux jeunes entrepreneurs un accès au crédit ainsi qu'un accompagnement individualisé avant et après le démarrage de leur activité. L'ADIE accorde des prêts individuels, aux remboursements mensuels, adaptés aux possibilités de l'emprunteur. Le suivi et l'accompagnement technique sont confiés à des partenaires sociaux locaux. Elle organise aussi des activités de sensibilisation et d'information auprès des tous les acteurs socio-économiques du crédit solidaire. Montant des micro crédits : 5000$ au maximum Zone d'intervention : France. · Oiko crédit Oiko crédit est une société coopérative qui oeuvre, mondialement, pour la promotion d'une justice globale en encourageant les particuliers, les églises et d'autres institutions à partager leurs ressources via des investissements socialement responsables ainsi qu'en donnant, par le micro crédit, un pouvoir d'action et d'entreprenariat aux plus démunis. Les prêts d'Oiko crédit sont destinés à des groupes (coopératives ou entreprises) de personnes ne disposant pas de moyens financiers dans les pays en développement et qui présentent des projets doté d'une réelle possibilité d'impact social. Oiko crédit favorise tout spécialement les projets impliquant les femmes dans leur gestion ou leur mise en oeuvre. Montant des micro crédits : 50 000 à 2 millions d'euros Zone (s) d'interventions : 12 bureaux régionaux et 16 bureaux nationaux en Afrique, Asie, Amérique Latine, Europe. Actuellement 37 associations de soutien à Oiko crédit existent dans le monde, elles fonctionnent comme intermédiaires pour les investissements et sont chargées de la récolte de fonds. · Epargne sans frontières Créée en 1985, Epargne sans frontières est une association qui centre son activité sur les problèmes de financement du développement. Convaincus que le développement économique d'une région ne peut avoir lieu que par la volonté des populations et que les moyens financiers de ce développement doivent provenir prioritairement de leur épargne, les promoteurs d'Epargne sans frontières (financiers, banquiers, spécialistes du développements ou encore universitaires) consacrent leurs compétences techniques à la réalisation de cet objectif. Par le transfert de compétences et l'expertise, les activités d'Epargne sans frontières s'articulent autour de trois domaines d'interventions : l'organisation de forums, la réalisation d'études et des services d'information et de communication. Zone d'intervention : monde.10(*)
* 1Crédit Wikipédia : http://fr.wikipédia.Org/wiki/cr°/°c3°/°A9 dit * 2 L'ECONOMIE INFORMELLE : http://afrique pluriel.ruwenzori.net/économie-informelle.htm * 3 Encyclopédie libre : http://fr.wikipédia.org. * 4 WWW.dicodunet.com/Epargne-savings. * 5 Epargne savings : Op. Cit. * 6 Encyclopédie libre : Op. Cit. * 7 Allocution de Maria Nowak, présidente de l'ADIE et du Réseau Européen de micro finance. * 8 Nowak : Op. Cit. * 9 Site web : Etudiants et développement : Historisque-Dossier "Micro crédit". Dossier micro crédit du 15 juin 2007 * 10 Site web : Op. Cit., les principaux acteurs du 15 juin 2007. |
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