REPUBLIQUE DE GUINEE
TRAVAIL-JUSTICE-SOLIDARITE
MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
DIRECTION NATIONALE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR
UNIVERSITE GENERAL LANSANA CONTE/SONFONIA
CONAKRY
|
UGLC/SC
ANNEE UNIVERSITAIRE 2003-2004
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES
HUMAINES
DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE
OPTION : SOCIOLOGIE
THEME
DECENTRALISATION ET PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT EN
GUINEE : la stratégie de communication des Agents de
Développement Communautaire (ADC) du PACV dans la CRD de DIARI dans la
Préfecture de Labé.
|
Auteur : Sékou Chérif DIALLO
Directeur de Recherche : Alpha Amadou Bano Barry
(Ph.D)
S
OMMAIRE
Le thème de ce mémoire de maîtrise
est : « Décentralisation et programmes de
développement en Guinée : la stratégie de
communication des Agents de Développement Communautaire (ADC) du PACV
dans la CRD de Diari (Préfecture de Labé)».
Le but visé dans cette étude est de tenter de
cerner la stratégie de communication de l'Agents de Développement
Communautaire (ADC) du Programme d'Appui aux Communautés Villageoises
(PACV) dans la Communauté Rurale de Développement (CRD) de Diari
et surtout d'analyser la réceptivité de cette stratégie de
communication par les populations locales. Pour atteindre cet objectif, nous
sommes partis de l'hypothèse que la perception des populations locales
de la stratégie de communication des ADC résulterait de leur
participation effective (l'implication, la négociation, la
concertation, l'information, la responsabilisation, la consultation, le
partage, l'engagement, la collaboration, l'évaluation) dans la
stratégie de communication mise en oeuvre par les ADC du PACV.
Pour vérifier cette hypothèse, nous avons
utilisé une démarche de recherche de nature qualitative avec
l'entretien et la recherche documentaire comme techniques de collecte de
données. Pour encadrer le traitement et l'analyse des données,
les théories de la décentralisation, du développement
local et participatif et l'approche de la communication participative pour le
développement ont été utilisées. Pour circonscrire
notre champ de recherche, les concepts de développement communautaire,
de participation communautaire, de décentralisation et de communication
ont été explicités.
Les données de cette étude indiquent que
les ADC interviewés ont un niveau d'études supérieures.
Ils sont économistes, sociologues et ingénieurs agronomes pour la
plupart et ont pour mandat, dans le cadre du PACV, d'appuyer la
collectivité locale à réaliser leur plan de
développement local. A cet effet, ils jouent le rôle de relais
entre la CRD et l'Unité Régionale de Coordination (URC) du PACV.
Dans le cadre de leur mandat, les ADC assurent la
formation des élus locaux. Ces formations s'articulent autour des
problématiques du choix des actions prioritaires, de la gestion et du
suivi des infrastructures réalisées, l'alphabétisation
fonctionnelle, la décentralisation, la fiscalité locale, la
passation des marchés et les mécanismes de mobilisation de fonds.
Les ADC interviewés affirment que
l'établissement d'une meilleure communication avec les populations
locales afin qu'elles participent aux actions de développement de leur
communauté est l'objectif même des interventions du PACV en
général et de l'ADC en particulier.
La stratégie de communication des ADC est basée
sur l'approche participative dont l'objectif principal est d'associer
étroitement les populations à la conception et la gestion de
toutes les activités de développement de leur milieu. Cette
stratégie offre, en théorie, un cadre de concertation et de
partage de l'information à travers des techniques et supports de
communication appropriés. Elle est sensée favorisée la
promotion de l'auto développement des communautés villageoises.
Parmi les supports de communication utilisés par
les ADC du PACV, les résultats révèlent l'utilisation des
supports traditionnels en l'occurrence, l'animation et l'exploitation des
points d'informations et de communication à la base. L'animation
à travers les réunions d'informations et les visites inter
villageoises et l'exploitation des points d'informations à la base
notamment, les marchés, les lieux de cultes (mosquées) mais aussi
les cérémonies de baptême et de mariage.
Pour mener leurs activités sur le terrain, les
données indiquent que les ADC s'appuient sur les Animateurs Villageois
(AV) qui sont les véritables acteurs de la communication sur le terrain.
Les AV passent par les visites inter-villageoises, des réunions de
proximité ou encore l'exploitation des espaces publics de rencontres,
pour véhiculer les messages de l'ADC aux populations locales.
Les résultats révèlent surtout que
la perception des populations de Diari est positive car la stratégie de
communication mise en oeuvre par les ADC du PACV implique les populations
locales dans les activités de sensibilisation, d'information et de
mobilisation.
Cette perception favorable des populations prend aussi appui
sur l'utilisation de la langue locale (le poular) dans la
stratégie de communication de l'ADC en milieu rural. Partager la
même langue de communication avec les populations locales est, pour
l'ADC, un facteur important pour réussir la mission d'agent de
développement. La langue joue un rôle non négligeable dans
la transmission de messages, dans le souci d'amener les populations à
s'approprier du processus de développement et dans la réussite
des actions à entreprendre.
T
ABLE DE MATIERES
SOMMAIRE 2
TABLE DES MATIERES 4
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
6
REMERCIEMENTS 8
INTRODUCTION 9
PREMIERE PARTIE 11
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE
11
SECTION I : OBJECTIFS
14
SECTION II : HYPOTHESE 14
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
16
SECTION I : DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE
16
SECTION II : PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE
17
SECTION III : DECENTRALISATION
19
SECTION IV : COMMUNICATION
20
CHAPITRE III : REVUE DE LA LITTERATURE
23
SECTION I : THEORIE DU DEVELOPPEMENT LOCAL ET
PARTICIPATIF 23
SECTION II : THEORIE DE LA DECENTRALISATION
24
SECTION III : APPROCHE DE LA COMMUNICATION
PARTICIPATIVE POUR
LE DEVELOPPEMENT
25
CHAPITRE IV : DEMARCHE DE RECHERCHE
29
SECTION I : RECHERCHE DOCUMENTAIRE
29
SECTION II : ENTRETIEN
30
DEUXIEME PARTIE 32
CHAPITRE V : PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE
32
SECTION I : PRESENTATION GEOGRAPHIQUE, HISTORIQUE ET
SOCIALE DE DIARI 32
SECTION II : SITUATION ECONOMIQUE ET ADMINISTRATIVE DE
DIARI 33
CHAPITRE VI : PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ETUDE
35
SECTION I : PROFIL DES REPONDANTS
35
SECTION II : STRATEGIE DE COMMUNICATION DES ADC DANS LA
MISE
EN OEUVRE DU PACV DANS LA CRD DE DIARI
35
SECTION III : PERCEPTION DES POPULATIONS LOCALES DE LA
STRATEGIE DE COMMUNICATION DES ADC DU PACV DANS LA CRD
39
CHAPITRE VII : INTERPRETATION DES RESULTATS
41
SECTION I : L'ADC : ACTEUR D'APPUI A TRAVERS LA
COMMUNICATION 41
SECTION II : ANIMATION VILLAGEOISE ET EXPLOITATION DES
POINTS D'INFORMATION ET DE COMMUNICATION A LA BASE
42
SECTION III : LANGUE DE COMMUNICATION : FACTEUR DE
MOTIVATION
ET DE PARTICIPATION DES ACTEURS
43
SECTION IV : LA PARTICIPATION DES POPULATIONS
LOCALES : STRATEGIE DE COMMUNICATION DES ADC
44
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 46
BIBLIOGRAPHIE 49
ANNEXE 1 : GUIDE D'ENTRETIEN
53
ANNEXE 2 : RAPPORT FIDA
(PACV-Première phase) 54
L
ISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ADC : Agent de Développement
Communautaire
ADF : Fonds Africain de
Développement
AFD : Agence Française de Développement
AV : Animateur Villageois
BM : Banque Mondiale
CECI : Centre canadien d'Etudes et de
Coopération Internationale
CMRADR : Conférence Mondiale sur
la Réforme Agraire et le Développement
Rurale
CMRN : Comité Militaire de
Redressement National
CRD : Communauté Rurale de
Développement
CU : Commune Urbaine
DSRP : Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté
EIBC : Enquête Intégrale
Budget- Consommation
EIBEP : Enquête
Intégrée de Base et d'Evaluation de la Pauvreté
FAO : Food and Agriculture Organization
(Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture)
FIDA : Fonds International pour le
Développement Agricole
FLSH : Faculté des Lettres et
Sciences Humaines
FMI : Fonds Monétaire
International
IDH : Indice de Développement
Humain
MATD : Ministère de
l'Administration du Territoire et de la Décentralisation
MP : Ministère du Plan
MPC : Ministère du Plan et de la
Coopération
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
PACV : Programme d'Appui aux
Communautés Villageoises
PAI : Plan Annuel d'Investissement
PAS : Programme
d'Ajustement Structurel
PDC : Programme de Développement
Communautaire
PDG : Parti Démocratique de
Guinée
PDL : Plan de Développement
Local
PDLG : Programme de Développement
Local en Guinée
PIB : Produit Intérieur Brut
PICB : Point d'Information et de
Communication à la Base
PNUD : Programme des Nations Unies pour
le Développement
PRCI : Programme de Renforcement des
Capacités Institutionnelles
PREF : Programme de Reformes Economiques
et Financières
PRL : Pouvoirs Révolutionnaires
Locaux
UC : Université
de Conakry
UE : Union
Européenne
UGLC :
Université Général Lansana Conté
UNESCO: United Nations Educational,
Scientific and Cultural Organisation
(Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science
et la Culture).
UNICEF : United Nations Children's Fund
(Fonds des Nations Unies pour
l'Enfance).
URC: Unité Régionale de
Coordination
USAID : United States Agency for
International Development (Agence des Etats
Unis pour le Développement International).
R
EMERCIEMENTS
Nous tenons tout d'abord à remercier notre
Directeur de recherche, Dr Alpha Amadou Bano Barry, Professeur de Sociologie et
Vice-recteur chargé de la recherche de l'Université
Général Lansana Conté de Sonfonia de nous avoir fait
confiance en acceptant de nous encadrer durant tout le processus de
réalisation de notre mémoire. Nous le remercions surtout pour sa
disponibilité et son soutien moral et matériel, qu'il n'a
cessé de nous apporter.
Nous souhaitons ensuite, remercier vivement tous les
professeurs de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de
l'Université de Conakry, aujourd'hui à l'Université de
Sonfonia1(*), notamment ceux
du département de sociologie pour leur dévouement manifeste
durant notre cursus universitaire.
Par la même occasion, nous exprimons notre
reconnaissance à toutes les personnes que nous avons pu rencontrer ou
contacter et qui nous ont apporté leurs témoignages ou leurs
points de vue sur notre thème. Je pense à Elhadj Saran Mady Kaba,
coordinateur régional du programme d'appui aux communautés
villageoises (PACV) à l'URC de Labé, à Elhadj Thierno
Sadou Bah, chef suivi évaluation du PACV à l'URC de Labé,
à M. Mamadou Yéro Barry, Secrétaire communautaire de la
CRD de Diari, mais aussi à M. Mamadou Barry, M. Thierno Bayirou Diallo,
M. Mamadou Saliou Amar Baldé, M. Boussiriou Diallo, tous Agents de
Développement Communautaire (ADC) du PACV.
Notre reconnaissance, également à nos
parents qui n'ont cessé de manifester leur amour à notre
égard. Une pensée spéciale à nos soeurs
Djénabou Sacké Diallo, Fatoumata Oury Diallo, Aye Bobo Diallo,
à notre frère Ibrahima Sory Diallo, Oumar Alimou Diallo, Mamadou
Saliou Diallo et à nos cousins et beaux frères Thierno Souleymane
Diallo et Ousmane Baldé, pour leurs soutiens moral et matériel.
Nous tenons à remercier aussi tous les amis de la 40ème
promotion de Sociologie de l'Université de Conakry.
Notre gratitude à notre père Elhadj Mamadou
Saliou Diallo et à notre mère Mariama Diallo qui nous ont
élevé dignement et enseigné le sens de la discipline et de
la persévérance, vertus nécessaires pour la
réussite dans toute entreprise mais aussi pour leur amour et leur
soutien.
Nous tenons à remercier, enfin toutes les
personnes qui se reconnaîtront pour les divers soutiens qu'ils nous ont
apporté dans la réalisation de cette étude.
Je dédie ce Mémoire de Maîtrise
à ma très chère mère Mariama
Diallo
|
I
NTRODUCTION
Depuis la fin des années 80, la décentralisation
est devenue une priorité politique affichée par de nombreux pays
en développement. Elle est perçue par les bailleurs de fonds, qui
ont conditionné leurs aides à celle-ci, comme une réponse
à la nécessité de refondation de l'Etat, d'asseoir la
démocratie sur des soubassements concrets et d'accroître la
participation des citoyens aux processus de développement et de
décision. Il n'est en effet de programme de réduction de la
pauvreté, première priorité des programmes des
gouvernements des pays en développement, qui ne fasse pas de la
décentralisation un passage indispensable (Syll, 2005).
L'Afrique subsaharienne n'est pas en marge de ces reformes
administratives inspirées des idées de la gouvernance moderne.
Cependant les processus et les procédures diffèrent selon les
buts et les objectifs recherchés, en fonction des arrangements
institutionnels et des mécanismes de mise en oeuvre2(*).
En effet, dans cette dynamique globale des reformes
sociopolitiques et macroéconomiques engagées depuis la fin des
années 80, la décentralisation est perçue dans le contexte
africain, surtout subsaharien, comme une voie par laquelle passeront
l'élargissement, l'approfondissement et le raffermissement du processus
démocratique, mais également comme le chemin
accéléré du développement local. Le
développement local, nouvelle approche du développement, est
défini comme un mouvement ascendant dont l'impulsion de base vient des
acteurs locaux qui prennent en charge le développement de leur propre
territoire par rapport à leurs besoins et ressources
mobilisables3(*).
L'espoir ambitionné par les gouvernements africains est
que les collectivités issues de ces reformes peuvent favoriser les
initiatives locales en leur offrant un espace géographique et
institutionnel de concertation et de dialogue. La participation des populations
à la réalisation des politiques de développement dans les
domaines qui les touchent est censée assurer leur adhésion
à leur mise en oeuvre, et du coup, une plus grande implication des
populations à la prise de décisions les concernant4(*).
A l'instar des autres pays d'Afrique, la Guinée,
à l'accession à la souveraineté nationale le 2 octobre
1958, a opté pour un système de planification rigide et fortement
centralisé, qui n'avait pas tardé à montrer ses limites,
malgré les différents plans de développement mis en oeuvre
à cette époque. Ces limites étaient essentiellement dues
à la faible implication des populations dans l'identification et
l'exécution des actions de développement (MID, 1998).
En tirant les leçons de cette gestion
centralisée de l'économie, le gouvernement guinéen, issu
de la prise du pouvoir par l'armée en 1984, consacra la
décentralisation comme le moyen choisi pour faire participer les
populations à la gestion des affaires du pays.5(*)
Depuis le lancement de cette politique de
décentralisation, plusieurs programmes de développement
institutionnel et de promotion du développement local et participatif
ont été mis en oeuvre en vue de lutter contre la pauvreté
à la base avec l'appui de la communauté internationale6(*). La mise en oeuvre de ces
programmes de développement local et participatif a contribué
à l'amélioration du cadre et des conditions de vie des
populations, notamment en milieu rural 7(*)
Notre intérêt pour le
thème « Décentralisation et programmes de
développement en Guinée : la stratégie de
communication des ADC du PACV dans la CRD de Diari (Préfecture de
Labé) » résulte de notre volonté de contribuer
à la compréhension des mécanismes d'intervention des
acteurs impliqués dans les programmes de développement en
République de Guinée et du Programme d'Appui aux
Communautés Villageoises (PACV) en particulier.
Le choix de cette localité s'explique par le fait que
Diari est une CRD pilote dans la mise en oeuvre du PACV en Guinée. De ce
fait, les populations de cette localité semblent être plus
à même de porter un regard sur les objectifs et mécanismes
d'intervention du programme.
En essayant de cerner la stratégie de communication des
ADC du PACV en général à travers les agents de Diari, nous
espérons contribuer à l'amélioration des approches
d'intervention des acteurs impliqués dans les programmes de
développement en Guinée.
Pour tester notre hypothèse de recherche
libellée ainsi que suit : « la perception des
populations locales de la stratégie de communication des ADC
résulterait de leur participation effective (l'implication, la
négociation, la concertation, l'information, la responsabilisation, la
consultation, le partage, l'engagement, la collaboration,
l'évaluation) dans la stratégie de communication mise en
oeuvre par les ADC du PACV», nous avons utilisé la méthode
qualitative avec la recherche documentaire et l'entretien comme instruments de
collecte de données.
Ce mémoire de maîtrise se subdivise en deux
parties. La première partie est composée de quatre chapitres. La
seconde partie est structurée en trois chapitres. Le premier chapitre de
l'étude traite de la problématique de la décentralisation
et de la stratégie de communication des acteurs du PACV en milieu rural.
Le deuxième chapitre porte sur le cadre théorique et conceptuel.
Le troisième chapitre présente la revue de la littérature.
Le quatrième chapitre porte sur la démarche de recherche
adoptée dans cette étude. Le cinquième chapitre
présente le cadre d'étude. Le sixième chapitre traite de
la présentation des résultats. Enfin, le septième chapitre
présente l'interprétation des résultats, suivi de la
conclusion de l'étude et des recommandations formulées.
La seule difficulté rencontrée sur le terrain
est celle liée à l'organisation des interviews avec les
animateurs villageois (AV), car certains d'entre eux étaient en
déplacement dans les districts au moment de notre enquête. Il a
fallu les attendre pour s'entretenir avec eux. Ce qui a augmenté le
nombre de jours de séjour dans la CRD.
P
REMIERE PARTIE
Cette première partie est subdivisée en quatre
chapitres. Le premier chapitre présente la problématique, avec
les objectifs et l'hypothèse de recherche en deux sections. Le
deuxième chapitre défini les concepts utilisés dans ce
mémoire de maîtrise à travers quatre sections. Le
troisième chapitre présente les théories en relation avec
le thème en trois sections. Le quatrième chapitre expose en deux
sections la démarche de recherche adoptée.
CHAPITRE I :
PROBLEMATIQUE
Dans les années qui ont suivi l'indépendance de
la Guinée, la question de développement était au centre
des préoccupations des nouvelles autorités. Derrière les
rêves, sinon les espoirs, que cette indépendance suscitait au
niveau des populations guinéennes, le défi était de mettre
en place un système d'exploitation rationnelle des potentialités
naturelles dont disposait la Guinée pouvant favoriser le
développement (MID, 1998).
C'est ainsi que la Guinée, à l'instar des autres
pays d'Afrique, opta pour un système de planification rigide et
fortement centralisé sous un régime de Parti Etat : Le
Parti Démocratique de Guinée (PDG). Ce Parti avait sous son
contrôle l'ensemble des structures administratives et politiques du pays
à travers ses cellules politiques de base: les Pouvoirs
Révolutionnaires Locaux (PRL). Durant cette période,
plusieurs plans de développement seront élaborés et
exécutés8(*).
Après 26 années d'expérience de cette
gestion centralisée de l'économie, le diagnostic établi
par les autorités de la deuxième République
révéla la précarité des conditions de vie des
populations guinéennes, conséquence directe de la
détérioration continue du produit intérieur brut (PIB)
dont le taux de croissance en termes réels est passé de 3% en
1960 à moins de 1% en 1980 (MP/PNUD, 2005).
La prise du pouvoir par l'armée en 1984 redonna espoir
aux populations guinéennes. Le Comité Militaire de Redressement
National (CMRN), organe dirigeant, entreprit un vaste Programme de
Réformes Economiques et Financières (PREF) avec l'appui des
partenaires au développement notamment la Banque Mondiale (BM) et le
Fonds Monétaire International (FMI). Ce programme avait pour
objectifs:
· La réduction du poids de l'Etat dans la
conduite des activités économiques ;
· La redéfinition du rôle de l'Etat dans
l'orientation de la politique économique;
· La promotion du secteur privé.
En d'autres termes, le PREF visait à promouvoir un
développement national durable en réduisant les
déséquilibres macro-économiques dans le cadre d'un
système économique libéral. Il visait aussi
l'allègement des structures et procédures de l'administration
centrale par la mise en place d'une administration territoriale reposant sur
une politique de déconcentration et de décentralisation (MP,
2002).
Le Discours Programme du Chef de l'Etat du 22 décembre
1985 consacra la décentralisation comme le moyen choisi par le
gouvernement pour faire participer les populations à la gestion des
affaires du pays. Par cette politique, l'Etat reconnaissait aux populations la
possibilité de gérer leurs propres affaires et leur accordait les
moyens pour conduire elles-mêmes leur développement. L'atteinte
des objectifs du gouvernement en matière de décentralisation
nécessitait de profondes réformes structurelle et politique au
niveau national et local9(*)
Au départ, marquée par une
déconcentration territoriale des pouvoirs publics au niveau
régional, préfectoral et sous-préfectoral, la
réforme administrative a abouti à la définition d'un cadre
juridique légal et la création des collectivités
décentralisées en milieux rural et urbain1(*)0.
Les premières communautés rurales de
développement (CRD) seront installées en 19901(*)1. La configuration actuelle
des structures décentralisées se présente comme suit: 38
communes urbaines (CU) dont 5 dans la ville de Conakry, regroupant 330
quartiers; 303 communautés rurales de développement (CRD)
regroupant 2300 districts ruraux. Ce processus de décentralisation a
été renforcé par la société civile autour de
diverses formes d'organisations à la base (ONG ;
coopératives et groupements professionnels) (MATD, 2000).
L'un des principaux défis que lance la
décentralisation en Guinée est le dessaisissement réel de
l'Etat de certains de ses pouvoirs au profit d'autres entités publiques
décentralisées et de devoir gouverner selon une logique de
coopération avec les forces locales1(*)2.
Malgré toutes ces réformes administratives
entreprises pour améliorer les conditions de vie des populations
guinéennes, les résultats obtenus sont loin d'atteindre les
objectifs visés. Et cela se manifeste dans les rapports du Programme des
Nations Unies pour le Développement (PNUD) de 1992,1993 et 1994
où la Guinée est classée parmi les pays les plus pauvres
de la planète selon l'Indice de Développement Humain (IDH). Les
facteurs qui ont limité l'impact des réformes sont entre
autres :
1) L'insuffisante participation des populations rurales
à la définition des priorités;
2) La faible application des textes relatifs à la
décentralisation et leur inadaptation;
3) La faiblesse des ressources financières
allouées au développement local et aux collectivités;
4) Les politiques sectorielles isolées et un faible
accès des populations aux services de base;
5) La faible capacité des élus et des
institutions locales (PNUD, 1995).
Conscient de la montée du phénomène de
pauvreté qui affecte une part importante de la population
guinéenne, le gouvernement formula en 1996 une nouvelle vision globale
du développement, consignée dans le document "Guinée,
vision 2010" dont l'objectif général est
l'amélioration des conditions de vie des populations (MP, 2005).
Par ailleurs, les résultats de l'Enquête
Intégrée de Base pour l'Evaluation de la Pauvreté (EIBEP)
en 2002-2003 montrent que la population vivant en dessous du seuil de
pauvreté, est passée de 62,6% de la population en 1994 à
49,2% en 2002 dont 19,1% vivant dans une extrême pauvreté. En 2002
l'incidence de la pauvreté au niveau régional était de
23,5% en milieu urbain et de 59,90% en milieu rural contre 17,5% et 82,1%
respectivement en 1994. D'où une baisse sensible de la pauvreté
au cours de la période 1994-2002. Cette évolution positive
dénote une réduction des inégalités entre les zones
rurales et urbaines, même si la pauvreté demeure encore un
phénomène essentiellement rural (MP, 2003).
Ainsi, dans le cadre de l'opérationnalisation de la
`'Guinée, vision 2010'', de nombreux programmes de
développement sont projetés, dont pour la plupart des programmes
d'appui aux communautés à la base. Parmi les plus importants,
nous pouvons citer:
1. Le Programme de Développement Local en
Guinée (PDLG);
2. Le Programme de Renforcement des Capacités
Institutionnelles (PRCI);
3. Le Programme d'Appui aux Communautés Villageoises
(PACV).
En initiant ces programmes, le gouvernement entend asseoir les
bases d'un développement soutenu et durable avec des perspectives de
réduction significative de la pauvreté (MP, 2002).
La nouvelle approche est en faveur du monde rural qui
représente 70% de la population guinéenne (EIBC, 1994/1995).
Financé par la Banque Mondiale, le Fonds International pour le
Développement Agricole (FIDA), l'Agence Française de
Développement (AFD) et le Fonds Africain de Développement
(ADF) ; le Programme d'Appui aux Communautés Villageoises (PACV)
est un programme de lutte contre la pauvreté principalement en milieu
rural. Il a pour but de renforcer l'exercice des pouvoirs locaux dans le
secteur rural de la Guinée et de promouvoir l'habilitation
économique et sociale de la population rurale avec une attention
spéciale accordée aux groupes les plus vulnérables,
notamment les femmes et les jeunes. Il est conçu comme un programme
évolutif à long terme (12 ans) avec trois phases de quatre ans
chacune (La phase d'initiation, la phase d'extension et la phase de
consolidation du programme) (PACV, 1998).
Le PACV est subdivisé en quatre (4) composantes :
la composante A (Fonds d'investissement local), la composante B (Renforcement
des capacités en faveur du développement local), la composante C
(Réfection et entretien des routes rurales) et la composante D (Gestion,
suivi et évaluation du programme)1(*)3.
Il a pour objectif le renforcement du processus de
décentralisation au niveau politique, administratif et fiscal ainsi
qu'au renforcement des capacités des communautés rurales de
développement (CRD) à se prendre en charge en participant
pleinement à la conception, à l'élaboration, à
l'exécution et au suivi des Programmes de Développement
Communautaire (PDC).
L'objectif à terme du programme est de :
· Mettre en place un processus de développement
rural décentralisé;
· Améliorer la gouvernance locale;
· Promouvoir l'investissement rural pour faire reculer
la pauvreté (MP/PACV, 2004).
Faire de la décentralisation le levier du
développement en encourageant la bonne gouvernance locale pour ainsi
favoriser un développement socio-économique durable de la
Guinée, tel est l'objectif général du PACV. Sa vocation
est donc de soutenir et d'accompagner le développement à la base.
Sa stratégie d'intervention est basée sur une approche
participative où toutes les couches sociales à la base prennent
en charge le développement local de leur localité en faisant
montre d'initiative, de créativité et de responsabilité.
D'où l'importance de positionner la communication dans les
activités du PACV afin de permettre à toutes les parties
prenantes d'avoir un accès à l'information (PACV, 2003).
La communication est en effet à la base du
développement, parce qu'elle suppose accès, participation et
échange. Elle est un élément indispensable pour faire
naître une synergie entre tous les acteurs. En tant qu'attitude
d'accueil, d'écoute et d'échange, la communication encourage la
clarté et la transparence de l'information et stimule les approches de
la base vers le haut1(*)4.
La stratégie de communication mise en place par le
programme a pour objectif de susciter et d'accompagner la concertation et le
dialogue entre tous les partenaires et acteurs du programme. Cette
stratégie privilégie la communication participative pour le
développement. L'élaboration de cette stratégie
procède de la volonté d'abandonner les méthodes
antérieures de communication pour renforcer le système
relationnel qui lie le PACV à ses parties prenantes et ainsi
accéder à des méthodes nouvelles centrées sur la
capacité de veille et d'écoute de chaque cible concernée
afin d'identifier ses besoins, ses attentes propres1(*)5.
Promouvoir une communication de proximité pour
faciliter les échanges d'informations, la synergie et la
complémentarité entre toutes les parties prenantes dans les
activités du programme à la base ; telle est l'une des
missions des Agents de Développement Communautaire1(*)6.
Comment concrètement, les ADC mettent-ils en oeuvre
leur communication et comment les populations locales, notamment celles de
Diari dans la Préfecture de Labé, perçoivent-elles cette
stratégie de communication ? Pour répondre à
cette question, les théories de la décentralisation et celle du
développement local et participatif ainsi que l'approche de la
communication participative ont orienté notre réflexion.
La théorie de la décentralisation part du
principe que pour amorcer un développement local et participatif, il
faut accorder un certain pouvoir à des collectivités locales
reconnues par la constitution ou par la loi (Jacob cité par Hong et al,
1991).
La théorie du développement local et
participatif insiste sur l'importance de la participation et de la
responsabilisation effectives des populations dans toutes les actions de
développement (N'Kaloulou, 1984).
Quant à l'approche de la communication participative
pour le développement, elle vise à faciliter la participation de
la communauté aux actions de développement grâce à
l'utilisation de diverses stratégies de communication (Bessette,
2004).
Dans le cadre de ce mémoire, nous nous baserons surtout
sur l'approche de la communication participative pour le développement
pour vérifier notre hypothèse. Cette approche semble être
plus pertinente pour la description, l'analyse de la stratégie de
communication des ADC du PACV et les perceptions des populations.
SECTION I : OBJECTIFS
Comme énoncé plus haut, l'objectif de cette
étude est de contribuer à la compréhension de la
stratégie de communication des ADC et la perception des populations ou
encore la réceptivité des populations de cette communication.
Plus spécifiquement, nous tenterons de décrire, à la
lumière des propos des ADC et des populations, leurs stratégies
de communication. Par la suite, nous tenterons d'analyser la
réceptivité des populations de cette stratégie de
communication.
SECTION II: HYPOTHESE
Nous sommes partis de l'hypothèse que la perception des
populations locales de la stratégie de communication des ADC
résulterait de leur participation effective (l'implication, la
négociation, la concertation, l'information, la responsabilisation, la
consultation, le partage, l'engagement, la collaboration,
l'évaluation) dans la stratégie de communication mise en
oeuvre par les ADC du PACV.
C
cHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
Ce chapitre définie les concepts clés
utilisés dans ce mémoire à travers quatre sections. Ce
sont les concepts de développement communautaire, de participation
communautaire, de décentralisation et de communication.
SECTION I : DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE
Selon les sources, les pays ou « les courants de
philosophie », le concept de développement communautaire prend
diverses appellations. « Développement
local », « Gestion des
terroirs », « Développement rural
décentralisé »... Toutes ces appellations qui
caractérisaient des visions différentes dès le
départ, tentent aujourd'hui de décrire une situation unique,
celle de la responsabilisation totale des populations à la base dans la
conception et la mise en oeuvre des actions de développement.
Malgré cette convergence des visions, le concept de développement
communautaire se caractérise par la multiplicité des discours
tour à tour complémentaires et contradictoires1(*)7.
Pour Kolosy (1997), Le développement communautaire
n'est pas un concept nouveau. Il possède une référence
politique et économique qui prend son essor avec les politiques de
décentralisation des années 1980.
En effet, les profondes modifications de l'économie
mondiale et notamment des formes que prend la compétitivité
renversent les modes de production : c'est désormais la demande du
marché qui est à l'origine de l'organisation de la chaîne
productive. Le maître mot n'est plus la programmation mais la
flexibilité que les réseaux souples de petites unités de
production où les pôles de développement
intégré semblent mieux à même de porter, que les
macro unités. La crise amène à privilégier le plan
local par rapport au plan national et rencontre sur le terrain des
poussées sociales, culturelles et identitaires. Le local s'approprie en
quelque sorte le développement pour faire un concept et une pratique
globale, une stratégie territoriale intégrée, solidaire et
durable. Ainsi, entre les enjeux nationaux et les réalités
locales, la planification appuie les leviers locaux du développement, en
faisant participer les acteurs à la base à l'élaboration
des plans locaux de développement et en aidant à la formulation
de projets de développement communautaire (Ouattara, 2003).
Au-delà de sa dimension économique, sociale,
culturelle, spatiale et durable, le développement communautaire est
souvent interprété comme un processus de transformation qui
accompagne la croissance dans une évolution à long terme. Ce
processus est étroitement lié au concept de progrès,
notion centrale des politiques et stratégies de
développement1(*)8.
Quant à Tremblay (1999), le développement local
ou communautaire est décrit comme une perspective centrée sur la
revitalisation des communautés locales et sur l'amélioration des
conditions de vie des populations selon des initiatives qui sont mises en
oeuvre à la fois par et pour les populations locales.
Dans le cadre de ce mémoire, le développement
communautaire est un processus d'appropriation par les populations locales, des
enjeux du développement de leur localité.
SECTION II : PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE
Selon Mesri, cité par Hammani (1997), la participation
est citée pour la première fois par les sociétés
allemandes en 1952. Après, elle est devenu un concept théorique
global appliqué par les pays européens démocratiques. En
effet, depuis les années 60, la notion de participation est devenue un
slogan en Europe, et aujourd'hui elle est vivement exigée dans tous les
processus de planification des projets de développement. En
réalité, ce n'est qu'au milieu des années 70,
particulièrement à la suite de la Conférence Mondiale de
1979 sur la Reforme Agraire et le Développement Rural (CMRADR), que le
concept commença à occuper sa place actuelle.
La complexité de la définition du concept de
participation suscite depuis un certain temps l'utilisation de plus en plus
grandissante de plusieurs termes essayant chacun de cerner le concept le plus
exactement possible. C'est pour cela que nous pouvons lire dans des documents
que la participation c'est l'implication, la négociation, la
concertation, l'information, la responsabilisation, la consultation, le
partage, l'engagement, la collaboration, l'évaluation ou tout
simplement le droit de l'homme et la démocratie. Chacun de ces termes
représente à sa manière la participation qui se veut de
plus en plus indispensable à la planification et au financement de tous
les types d'interventions entreprises en faveur du développement.
Le Larousse (2004) définit la participation comme le
fait de prendre part, de contribuer et de collaborer. Le FIDA (2001)
précise que :
«La participation est une perception partagée
et un facteur de responsabilisation conduisant à la prise de
décisions en commun. Elle commence par la concertation, passe par la
négociation des problèmes, solutions et approches pour aboutir
à la prise de décision et à l'action ».
Pretty (1995), énumère sept (7) types de
participation au développement local :
1. la participation passive (les
gens participent dans la mesure où on leur dit ce qui a
été décidé ou s'est déjà
passé. L'information diffusée n'appartient qu'aux professionnels
extérieurs) ;
2. la participation par la
consultation (les gens participent par la consultation ou en
répondant à des questions. Il ne leur est pas permis de prendre
part à la prise de décisions et les professionnels ne sont pas
obligés de prendre en compte les opinions des gens) ;
3. la participation contre la
récompense matérielle (les gens participent contre la
fourniture de vivres, d'argent ou d'autres récompenses
matérielles. Les populations locales ne sont pas
intéressées à la poursuite des pratiques après la
suppression des récompenses),
4. la participation fonctionnelle
(la participation est considérée par les intervenants
extérieurs comme moyen de réaliser les objectifs des projets,
notamment une réduction des coûts. Les gens peuvent participer en
créant des groupes pour atteindre des objectifs
prédéterminés) ;
5. la participation interactive
(les gens participent à l'analyse commune, qui débouche sur des
plans d'action et la création ou le renforcement des groupes ou
institutions locaux qui déterminent l'utilisation des ressources
disponibles. Des méthodes d'apprentissage servent à
découvrir les différents points de vue) ;
6. l'auto mobilisation (Les gens
participent en lançant des initiatives indépendamment des
institutions extérieures. Les contacts qu'ils établissent avec
les institutions extérieures leur permettent d'obtenir des ressources et
des conseils techniques, mais ils continuent d'être maîtres de
l'utilisation des ressources) et
7. la participation
manipulée (la participation n'est qu'un leurre).
Pour Gueye (1999), la participation communautaire est une
expression qui désigne généralement la participation des
membres d'une communauté aux activités locales de
développement. En pratique, cette expression désigne des
modalités et des degrés très divers de participation
locale, allant d'une simple consultation passive à des formes de prise
de décision collective autonome.
Meister cité par Boukhari (1994) définit la
participation comme « une organisation volontaire de deux ou
plusieurs individus dans une activité commune dont ils n'entendent pas
uniquement tirer les bénéfices personnels et
immédiats ».
Bessette (2004), soutient que la participation va de pair avec
la responsabilisation. Il est utile de cerner les rôles et les
responsabilités des intervenants engagés dans le projet et de
clarifier la contribution financière ou matérielle de chacun
d'eux dans le processus. Ces contributions peuvent être très
variées : donner de leur temps, fournir des services, du matériel
utilitaire, du financement, etc. Ces contributions, mêmes modestes,
procureront un sentiment d'appropriation des activités. Sans cette
appropriation, l'effort sera toujours perçu comme «l'initiative des
autres ».
En effet, on s'est de plus en plus rendu compte que les
populations rurales pauvres doivent participer elles-mêmes au processus
de décision, à la planification et à l'exécution
des projets ainsi qu'à leur suivi et évaluation pour que les
projets de développement rural aient véritablement un impact sur
la pauvreté rurale et la durabilité des efforts de
développement. Cette prise de conscience a conduit un grand nombre de
gouvernements, d'organismes internationaux et non gouvernementaux à
s'éloigner du paradigme de modernisation utilisé dans les
années 70, et à s'engager publiquement à faire le
nécessaire pour que les populations rurales pauvres participent à
leur propre développement.
A partir des années 80, la participation des
populations rurales dans leur propre développement est devenue une
nécessité voire un impératif pour tout
développement durable. Il faut également noter que
l'avènement du Programme d'Ajustement Structurel (PAS) entrepris par la
Banque Mondiale et le FMI pendant les mêmes périodes, s'est
avéré également propice à l'émergence des
méthodes dites «participatives » pour la simple raison que ces
institutions voyaient en ce concept un moyen pouvant contribuer à
assurer une meilleure gestion des investissements réalisés dans
les pays en voie de développement.
L'Afrique a également vu émerger le concept de
la participation à la fin des années 70 (début 1980),
suite aux constats des limites des stratégies de développement
adoptées au cours des deux premières décennies des
périodes post coloniales. Ces approches avaient plutôt des visions
très technicistes avec l'Etat comme principal acteur dans la
définition des projets par l'intermédiaire des techniciens de
développement (Gueye, 1999).
Dans le cadre de ce mémoire, la participation
communautaire désigne l'implication effective à tous les niveaux
d'intervention, des populations locales dans toutes les actions de
développement de leur communauté.
SECTION III : DECENTRALISATION
La décentralisation est « un système
dans lequel une collectivité ou un service s'administrent
eux-mêmes sous le contrôle de l'Etat ; mise en oeuvre de ce
système1(*)9 ». Comme nous pouvons le comprendre dans
cette définition, la décentralisation peut revêtir
différentes formes suivant les différentes
caractéristiques ou implication au niveau des politiques
générales ou en fonction des arrangements institutionnels et de
mécanisme de mise en oeuvre.
La décentralisation fait aujourd'hui l'objet d'un
intérêt majeur de la part des Etats d'Afrique subsaharienne
surtout dans le cadre des politiques de lutte contre la pauvreté et
l'exclusion. Dans ce contexte, le concept de décentralisation est
souvent utilisé de manière générique pour designer
une série de processus qui, selon les pays, présentent des
caractéristiques relativement différentes. Au niveau le plus
fondamental, la décentralisation peut être politique ou bien
administrative. La politique met l'accent sur le partage du pouvoir et
l'administrative appelle une répartition des fonctions2(*)0.
A travers la littérature sur la
décentralisation, les expressions suivantes caractérisant les
différents types apparaissent :
La décentralisation politique (parfois
appelée « décentralisation politique »). Elle
est la cession de pouvoirs de décisions à des organes politiques
infranationaux. Elle sous-entend que le pluralisme politique et un gouvernement
représentatif existent déjà. De même, elle peut
être une voie de démocratisation en donnant aux citoyens ou
élus plus d'influence dans la formulation et l'exécution de la
politique d'une administration. Les défenseurs de la
décentralisation politique se basent sur l'hypothèse que les
décisions prises avec une participation des citoyens sont bien
fondées et répondent mieux à leurs aspirations que celles
prises uniquement par les autorités politiques au niveau central. La
décentralisation devait permettre aux citoyens de mieux connaître
leurs administrateurs de proximité, mais aussi à ces derniers de
mieux connaître les aspirations de leurs citoyens.
La décentralisation administrative est
l'attribution des fonctions publiques déterminées à des
échelons inférieurs de l'Etat, plus précisément la
répartition, à différents niveaux de décision
(principe de subsidiarité), de responsabilités et de ressources
humaines et financières, pour assurer la fourniture de services publics.
Généralement, c'est le transfert de responsabilité de
planification, du financement et de la gestion liée à certaines
prérogatives de l'Etat central et de ses organes vers des unités
d'administration locales, des cellules de l'administration, des
autorités publiques semi autonomes, des municipalités et des
régions. Elle peut prendre plusieurs formes : -La
déconcentration qui est la délégation de
fonction de décisions, de planification et de gestion dans les domaines
précis (santé, éducation, hydraulique..), à des
organes ou fonctionnaires de l'Etat central qui sont disséminés
sur le territoire national ou à des administrations locales que
surveilleront l'Etat central. - La
délégation est une forme plus avancée de
décentralisation, qui permet à l'Etat central de transformer le
processus de prise de décision et d'administration vers des
unités semi autonomes qui en dernier ressort, doivent lui rendre des
comptes. - La dévolution est la forme de
décentralisation administrative la plus avancée. Il y a
dévolution lorsque le gouvernement délègue des fonctions
en transférant les pouvoirs de décision, l'autorité en
matière de finances et de gestion vers des structures administratives
locales quasi-autonomes.
La décentralisation budgétaire ou des
finances est l'une des composantes de décentralisation
administrative car elle permet aux administrations locales ou organisations
privées de pouvoir exercer de manière efficace les fonctions
administratives. Elle leur permettra de disposer de revenu issus de sources
locales ou d'un transfert du gouvernement central qui pourront leurs donner la
possibilité d'assurer leurs dépenses induites par leurs
décisions ou fonctionnement2(*)1.
Selon Ouedraogo, cité par Poulin et Syll (2005), le
concept de décentralisation n'est pas compris de la même
façon. « Pour les Anglo-saxons, la décentralisation est
un processus politique qui consiste à transférer du pouvoir et
des ressources du gouvernement central à des organismes locaux ou
à des organismes privés. Les acteurs sont donc les institutions
locales, les communautés, les organisations non gouvernementales, les
coopératives, les associations et les entreprises
privées ». Par contre dans le monde francophone,
« la décentralisation fait plutôt
référence à la reconnaissance par le gouvernement central
de l'existence de gouvernements locaux, ayant des compétences
spécifiques et gérés par des instances
autonomes ». On peut déduire de cette dernière
conception que la décentralisation est un mode de réorganisation
de l'Etat qui ne concerne que les acteurs du secteur public.
De même pour Poulin cité par Syll2(*)2, la décentralisation
« est plus susceptible de faire émerger des modes de
gouvernance plus démocratique lorsqu'elle s'effectue sur la base de
l'acceptation Anglo-saxonne ». Cette vision de la
décentralisation est à nuancer car la pratique est souvent
distante de la théorie. En Afrique francophone, c'est le modèle
français qui est imité car cette partie du l'Afrique était
colonisée par la France.
Dans le cadre de ce mémoire de maîtrise, on
entend par décentralisation, le transfert de pouvoirs de décision
vers les niveaux de gouvernance et d'administration les plus proches du
terrain.
SECTION IV : COMMUNICATION
Etymologiquement, le mot communication vient du latin,
communicare = (mettre ou avoir en commun), mot formé de cum
= (ensemble, avec) et munis ou munia = (charge,
fonction).
Scientifiquement, la communication se défini comme un
processus par lequel une source d'information A tend à agir sur un
récepteur d'information B de manière à provoquer chez
celui-ci l'apparition d'actes et de sentiments permettant une régulation
des activités de B ou du groupe A et B (Henriquez cité par
Watzlawick, 1981).
C'est aussi un ensemble de dimensions de notre monde
réel qui résultent du fait des
« entités » en général- avant tout,
bien évidemment des hommes- entrent en relation les unes des autres et
se mettent à agir les unes sur les autres (Watzlawick, 1981).
A l'échelle humaine, la communication est
définie comme un processus dynamique par lequel un individu
établit une relation avec quelqu'un pour transmettre des idées,
des connaissances, des émotions, aussi bien par la langue orale ou
écrite que par un autre système de signes: gestes, musique,
dessins, etc. Elle établit le lien qui permet aux sociétés
d'exister et de fonctionner.
Selon les théoriciens de la communication, toute
communication présente deux aspects fondamentaux à savoir le
contenu et la relation, c'est ce qu'ils désignent par le terme de
« méta communication ». La méta-communication
est généralement présentée sous le modèle
orchestral: « communiquer c'est entrer en orchestre »
(Bateson, 1977).
Différents spécialistes ont défini la
communication selon l'aspect qu'ils ont décidé de mettre en
exergue. Les modèles aident à clarifier et à simplifier
les idées et à expliquer le point de vue à partir duquel
nous approchons un sujet ou un objet. Ainsi, on distingue le modèle
de la cible où toute l'activité de la communication est
centrée sur ce que l'émetteur doit faire, ce qu'il doit dire, son
habilité à bien coder ses messages, sa façon de
construire, d'organiser et de livrer le message. Dans cette perspective, la
question importante est de savoir ce que l'émetteur doit faire pour
persuader et aider une autre personne.
Le modèle Ping Pong, quant à lui,
compare la communication à un match de tennis de table. Dans cette
situation nous sommes tour à tour émetteur et récepteur.
Ce modèle interactif inclut la personne qui reçoit le message et
ajoute l'idée d'une rétroaction qui permet à
l'émetteur d'exercer un meilleur contrôle sur sa
communication.
Dans le modèle transactionnel, la
communication est considérée comme une transaction dans laquelle
les deux parties sont actives, mêmes si les deux parties ne sont pas
actives de la même manière, avec la même intensité.
D'après ce modèle, nous sommes liés les uns aux autres,
nous tenons à réaliser quelque chose ensemble, en étant
simultanément émetteur et récepteur, en faisant des
prédictions sur les conséquences, les résultats ou les
effets de leurs messages.
En matière de communication, différentes
perspectives sont envisagées selon le champ d'intervention choisie. La
communication pour le développement qui est l'une des perspectives, est
apparue dans le cadre du rapport de la communication et des médias au
développement des pays du Tiers Monde. Dans les années 1950 et
1960, l'UNESCO et l'USAID ont fait la promotion de quantités de projets
d'utilisation des médias à des fins de communication,
d'information ou d'éducation, en vue de faciliter le
développement. D'autres agences des Nations Unies, la FAO (1988 ;
1989 ; 1995 ; 1998 ; 2000), le PNUD et l'UNICEF, devaient
également promouvoir, par la suite la communication dans la
réalisation des projets de développement et le
développement de nouveaux concepts tels « Supports de la
communication au développement » (PNUD/FAO) ou
« Mobilisation sociale » (UNICEF).
Le concept de communication pour le développement est
né dans le contexte de la contribution apportée par les
médias et les communications au développement dans les pays du
tiers-monde. Dans les années 1950 et 1960, plusieurs organismes de
développement international ont subventionné de nombreux projets
exploitant les médias à des fins de communication, d'information
ou d'éducation, en vue de faciliter le développement. Renforcer
les capacités des communautés à prendre en charge leur
propre développement, tel est l'objectif central de tout effort de
développement.
Bref, la communication pour le développement est un
concept d'interactivité dont les médias deviennent l'instrument
opérationnel. Elle englobe différents types de communication dont
la communication interpersonnelle de groupe, de masse et de
proximité.
Dans le cadre de ce mémoire, la communication est
définie comme un échange d'informations entre deux personnes ou
groupes de personnes. Autrement dit, cet échange d'informations a pour
objectif la sensibilisation de l'autre partie à participer aux
idéaux de la première.
C
cHAPITRE III : REVUE DE LA LITTERATURE
Ce chapitre est reparti en trois (3) sections. La
première section présente la théorie du
développement local et participatif. La deuxième section, la
théorie de la décentralisation. La troisième section,
l'approche de la communication participative pour le développement.
SECTION I : THEORIE DU DEVELOPPEMENT LOCAL ET
PARTICIPATIF
Depuis plusieurs décennies, la référence
au développement local tend à s'imposer dans les discours de la
politique économique. Présenté comme un moyen de
développement alternatif, il traduit la volonté d'augmenter
l'efficacité des politiques publiques en les rapprochant des agents
concernés, principalement les acteurs locaux. Cette pratique a
trouvé un écho favorable dans les territoires du tiers monde,
axant leurs stratégies de développement sur la mise en valeur de
ressources locales et s'appuyant sur des démarches volontaristes et
endogènes.
Le développement local et participatif désigne
un processus consistant à mobiliser les énergies de tous les
acteurs locaux en vue de la promotion économique, sociale et culturelle
d'un territoire. Autrement dit, c'est un processus qui vise à la
participation des acteurs avec pour finalité l'amélioration des
conditions de vie des habitants d'une zone déterminée.
Ainsi, pour Jaglin et Dubresson (1993), le
développement local se veut comme un processus par lequel une
communauté ou un milieu géographique donné obtient par
l'intermédiaire de ses institutions, un véritable contrôle
sur ses ressources et assure une gestion de celles-ci par le biais de
partenariats ou de concertation entre différentes composantes de sa
communauté.
Quant à Tremblay (1999), il estime que l'approche du
développement local et participatif repose sur une démarche
volontaire d'acteurs se réunissant sur un territoire à taille
humaine pour envisager l'avenir de leur territoire. Cela en perspective avec
d'autres niveaux d'administration et d'autres échelons politiques de la
Nation. C'est une vision du local dans le global, qui voit le territoire comme
un système de relation avec d'autres systèmes et d'autres
acteurs. Pour cet auteur, les acteurs oeuvrent à l'amélioration
des conditions de vie de leurs populations, ce qui passe, notamment par le
développement des activités de production, de la santé, de
l'éducation et l'approfondissement de la démocratie et la
gouvernance locale.
Pour la Banque Mondiale (1992), la participation des acteurs
varie en intensité et à cet égard, cette institution
distingue quatre degrés dont le plus bas est celui du
« partage de l'information ». Il s'applique aux relations
entre agents extérieurs et participants aux projets; il a pour but de
faciliter l'action collective grâce à une meilleure explication
des objectifs. Le deuxième degré est celui de la «
consultation des participants »; celle-ci permet de mieux
connaître les réactions aux projets proposés et d'en tenir
compte pour améliorer les approches. Le troisième degré
implique une « participation à la décision ».
Enfin le dernier degré est celui qui permet aux acteurs de prendre
eux-mêmes des initiatives dans le cadre des programmes de
développement; ce degré est celui de « l'initiative
dans l'action».
Par ailleurs, les actions de développement participatif
exigent au départ un soutien important pour que les dynamiques locales
puissent se créer et fonctionner de façon autonome.
D'après une étude réalisée par la FAO (1995), les
premières étapes du processus d'intervention en milieu rural sont
marquées par l'identification des personnes ressources, ainsi que des
organismes qui travaillent dans la localité. Selon cet organisme, ce
sont les membres de la communauté qui choisissent l'initiative à
mener et non les agents de développement car le rôle de ces
derniers, est de faciliter et d'appuyer le processus de prise de
décision.
Toutefois, Bessette (2004), souligne que, dans plusieurs pays
en voie de développement, la participation de certaines
catégories sociales aux actions de développement est
limitée et cela pour diverses raisons. Pour lui, la plupart des agents
engagés par les organismes de développement ou par les services
techniques gouvernementaux sont principalement des hommes. Selon lui, pour
compenser cette situation, il y a un besoin réel de recruter les femmes
dans les équipes d'intervention et de leur donner un rôle actif
comme facilitatrices de la communication. Il s'agit d'une question
d'équité, mais également d'une question de
compétence. L'auteur dira, que dans plusieurs situations et sur
plusieurs sujets, seules des femmes pourront s'approcher des autres femmes,
communiquer avec elles, les encourager à exprimer leurs idées et
appuyer leurs efforts vers le changement individuel et social.
Le développement participatif est à la fois une
fin et un moyen de développement. En avançant l'idée que
le développement participatif est une fin, la Banque Mondiale (1992),
entend se référer à une sorte d'objectif idéal
selon lequel le développement durable résulterait de l'action
responsable de citoyens politiquement mûrs et qui agiraient à
travers d'institutions électives, d'associations ou d'organismes, dans
le cadre d'une société démocratique et libre. Toutefois,
un tel objectif devrait être compris comme un processus continu et de
longue haleine, qui tendrait à améliorer sans cesse la
capacité des communautés à s'autogérer.
La seconde idée est celle du développement
participatif conçu comme un moyen de développement. Cette
idée est beaucoup plus familière car c'est sous cette forme
qu'elle est apparue, il y a deux décennies, dans les politiques de
développement. Cependant cette idée contiendrait une
nouveauté: celle d'en replacer les approches dans le contexte d'une
responsabilisation politique des communautés concernées, alors
que précédemment, la responsabilisation politique ne concernait
que la gestion d'une activité et n'avait donc qu'un sens
opérationnel.
SECTION II : THEORIE DE LA DECENTRALISATION
La théorie de la décentralisation part du
principe que pour amorcer un développement local et participatif, il
faut accorder un certain pouvoir à des collectivités locales
reconnues par la constitution ou par la loi (Jacob, cité par Hong et al,
1991). Par décentralisation on entend redistribution des
compétences administratives de l'Etat central au profit d'autres
instances ou de pouvoirs locaux. Elle tient d'un système d'organisation
administrative et de gestion par lequel l'Etat accorde à d'autres
entités reconnues légalement par la constitution ou par la loi,
la personnalité juridique, l'autonomie administrative, financière
et de gestion (Le Roy, 1997).
Pour Le Roy (1997), la décentralisation est un mode
d'organisation institutionnelle qui consiste à faire gérer par
des organes délibérants élus, les affaires propres d'une
collectivité territoriale ou locale. Par le procédé de la
personnalité morale, des pouvoirs de décision, justifiés
par l'existence de ses affaires propres sont reconnues à des
entités administratives autres que l'Etat central. Pour cet auteur, la
décentralisation a pour effet de rapprocher la décision politique
du territoire où elle s'inscrit et de la population à laquelle
elle s'adresse. Elle consiste à reconnaître à
l'intérieur de la collectivité nationale des collectivités
plus restreintes ayant leurs intérêts propres, non contradictoires
avec l'intérêt national, mais distincts de celui-ci. Pour assurer
cette décentralisation, il faudrait donner à ces
collectivités des moyens juridique, administratif et financier afin
d'exprimer et de gérer leurs intérêts par l'organe d'une
représentation autonome, en respectant toutefois le cadre d'un Etat
unitaire.
Poutier (1987), soutient ces idées en ces termes: la
décentralisation implique la gestion par les administrés des
affaires qui les concernent le plus directement. Pour cet auteur,
l'élection par la population concernée de représentants
chargés d'administrer les affaires constitue le meilleur moyen d'assurer
l'autonomie locale.
Quant à Work, cité par Poulin (2004), la
décentralisation est le transfert de responsabilités pour la
planification, la gestion, la mobilisation et l'affectation de ressources du
gouvernement central à des paliers de gouvernements inférieurs
plus près de la population. Selon le PNUD, cité par cet auteur,
la gouvernance décentralisée renvoie à la restructuration
de l'autorité de façon à mettre en place un système
de coresponsabilité entre les institutions centrales, régionales
et locales sur la base du principe de subsidiarité, accroissant ainsi la
qualité et l'efficacité du système de gouvernance, tout en
augmentant l'autorité et les capacités au niveau local.
On rapproche souvent de la décentralisation
territoriale, la décentralisation technique. Pour Debbasch (1989),
lorsque la personnalité morale est conférée à un
service déterminé, détaché de ce fait, de la masse
des services de l'Etat, l'établissement public ainsi constitué,
cela témoignerait d'une décentralisation technique. Autrement
dit, la décentralisation est technique, quand la loi confère la
personnalité juridique et l'autonomie financière à un
service public spécialisé dans la gestion d'une activité
donnée. Elle est territoriale, quand cette reconnaissance par la loi, de
la personnalité morale et de l'autonomie financière est
accordée à une communauté sociale intra étatique
ayant pour assise un espace, une portion du territoire national.
Par ailleurs, Condé (2003) fait remarquer que la
décentralisation, plus qu'une technique administrative, est une
stratégie de développement économique et social. Elle met
en exergue la participation des populations à la conception,
l'exécution et le suivi des projets issus de l'expression de leurs
besoins et la nécessité de les satisfaire. Pour cet auteur, la
décentralisation permet aux collectivités d'établir des
programmes autonomes de développement pour la réalisation
desquels, leur contribution est indispensable. La responsabilisation des
populations rurales à travers leurs organes élus est la meilleure
façon d'assurer leur participation au processus de développement,
dira l'auteur.
Toutefois, Ouattara (2003) souligne qu'une
décentralisation qui ne s'accompagnerait pas ou qui ne serait pas
porteuse d'un développement économique local visant à
améliorer les conditions de vie des populations locales, tendrait
à provoquer des désillusions, à trahir des espoirs
légitimes suscités, à se retourner contre les responsables
locaux et, au bout du compte, à décrédibiliser la
décentralisation. Les populations locales jugeront de la
décentralisation en fonction des transformations qu'elles constateront
dans leur vie quotidienne, et, en tant que garant de la démocratie
locale, elles sanctionneront à travers le vote, l'amélioration ou
pas de leurs conditions de vie.
SECTION III : APPROCHE DE LA COMMUNICATION
PARTICIPATIVE POUR LE
DEVELOPPEMENT
L'expérience des dernières années a
montré le rôle déterminant que peut jouer la communication
dans le domaine du développement. A l'intérieur de cette
perspective de communication pour le développement, deux grandes
tendances se sont successivement formées: une approche
privilégiant les actions de grande envergure et s'appuyant sur les
médias de masse, et une approche de communication à la base,
appelée aussi communication communautaire (Bessette, 2004).
Ces tendances qui coexistent encore aujourd'hui à des
degrés divers dans le domaine de la communication pour le
développement, sont liées à l'évolution des
modèles de développement et de communication qui ont
marqué les efforts de développement. Dans le premier
modèle de développement, le paradigme communicationnel consistait
à transmettre la technologie nécessaire à l'accroissement
de la productivité. Tandis que le second modèle, consiste
à animer le potentiel de changement d'une communauté. La notion
de participation des populations au processus de développement devient
donc le concept clé2(*)3.
Pour Bessette (2004), la communication participative est une
technique efficace qui peut faciliter le processus de développement
communautaire. Elle vise à faciliter la participation de la
communauté à leurs propres initiatives de développement
grâce à l'utilisation de diverses stratégies de
communication. Toutefois, l'auteur fait remarquer qu'agir comme facilitateur
n'est pas chose aisée. Les agents de développement doivent
apprendre à écouter, savoir amener les gens à exprimer
leurs points de vue, les aider à atteindre un consensus et à
dresser un plan d'action.
Ainsi, Bessette (2004), dira que, les agents de
développement et les intervenants communautaires ne peuvent pas
s'attaquer seuls aux problèmes vécus par les communautés.
Le processus doit être basé sur la participation active de ceux
à qui le projet est destiné. Pour lui, tout intervenant en
développement qui travaille avec une communauté est
également un agent de communication. La façon d'approcher une
communauté locale, l'attitude adoptée dans l'interaction avec les
membres de cette communauté, le degré de compréhension de
leurs problèmes et la manière de recueillir l'information et de
la partager, tout cela implique une manière d'établir un
processus de communication. Selon lui, la manière dont la communication
sera établie avec les gens, conditionnera la façon dont ils se
sentiront concernés par les problèmes abordés et le
degré avec lequel ils participeront à une initiative
concrète visant à les solutionner.
Les acteurs impliqués dans le processus de
communication sont multiples et se situent à divers niveaux. La FAO
(1995), cite à cet effet, la communauté villageoise, les notables
et autorités traditionnelles ou religieuses, les catégories
socioprofessionnelles et les partenaires au développement.
C'est pourquoi, Bessette (2004), distingue cinq types de
collaboration à rechercher. Il s'agit, des collaborations avec les
groupes communautaires, les autorités locales, les services techniques
gouvernementaux, les projets et les organismes de développement oeuvrant
dans la région, des personnes ressources ou des
célébrités locales. Ces collaborations permettent
d'établir une relation de confiance entre les intervenants et la
communauté, d'encourager et de nourrir l'échange de connaissances
et d'informations et de négocier les rôles et les
responsabilités.
L'étude de la FAO (1995) sur l'approche participative
et la communication en Afrique, révèle que les communautés
villageoises disposent de systèmes, d'outils et de réseaux
traditionnels de communication. Ceux-ci sont issus de la tradition villageoise,
conçus et gérés directement par les communautés
elles-mêmes pour répondre à leurs besoins d'information,
d'éducation, de débats. Ces outils traditionnels de communication
permettent d'identifier les spécialistes locaux de la communication, les
moyens de communication propres à chaque sexe et à chaque groupe
d'âge, ainsi que les moments et les espaces privilégiés de
communication dans une communauté donnée.
Selon cette étude, les outils et réseaux de
communication traditionnelle ont un fort impact sur la population car ils
représentent les vecteurs les plus efficaces pour informer, sensibiliser
et mobiliser les communautés villageoises.
Définissant des espaces privilégiés de
communication traditionnelle, la FAO (1998), désigne les marchés
locaux, les lieux de rencontres, de rassemblement et d'échanges de
nouvelles mais aussi les réunions de proximité qui, selon lui,
sont des véritables espaces de concertation et de socialisation.
Toutefois, Bessette (2004), soulignera que les personnes qui ne prendront pas
la parole en public ou qui ne participeront pas aux rencontres
organisées, se trouveront plus à l'aise pour discuter pendant les
visites inter villageoises. Selon lui, les visites chez les gens sont une bonne
façon de stimuler la sensibilisation à un problème et de
recueillir les points de vue de chacun sur ce problème.
Pour planifier et mettre en oeuvre une stratégie de
communication participative pour le développement, Bessette (2004),
établit dix étapes à suivre :
1) Etablir une relation avec la communauté et
approfondir sa compréhension du contexte local;
2) Faire participer la communauté;
3) Identifier les groupes communautaires et les autres
intervenants concernés par le problème et l'initiative de
développement;
4) Déterminer les besoins et établir les
objectifs et les activités de communication;
5) Choisir les outils de communication appropriés;
6) Préparer et pré tester les contenus et le
matériel de communication;
7) Faciliter la mise en place de partenariat et
réviser la planification;
8) Etablir un plan de suivi et de mise en oeuvre;
9) Assurer le suivi et l'évaluation de la
stratégie de communication;
10) Mettre au point une stratégie d'utilisation des
résultats2(*)4.
D'après une étude du `'Réseau dialogues
sur la gouvernance en Afrique'' (1998), le partage linguistique est aussi un
facteur important dans le processus de communication avec les populations
locales. Communiquer dans la langue des populations est un facteur de
motivation et d'acceptation et donc de communication réussie.
Bessette (2004), quant à lui, dira que, les
barrières de langues entre les intervenants et les membres des
communautés locales sont une frontière à franchir.
S'affilier un animateur parlant les langues locales, est une
nécessité. Pour l'auteur, les discussions doivent avoir lieu dans
la langue de ceux dont on veut faciliter la participation.
Le développement étant un processus, Calvet
(1997), soutiendra que, le succès d'une telle démarche passe par
l'implication de la population qui doit se l'approprier. La population a
l'opportunité de saisir l'importance des enjeux que dans la langue et le
langage proche de son vécu quotidien.
Dans le cadre de la formation des acteurs locaux et les
bénéficiaires, La langue joue un rôle irremplaçable
et constitue un véhicule privilégié dans le transfert des
connaissances et des idées, soutiendra Diki cité par Calvet
(1997).
Appuyant ces idées, la FAO (1995), souligne que la
formation a pour objet de fournir aux populations le complément de
connaissances techniques nécessaires et de faciliter la mise en oeuvre
du programme d'activités dans le temps et dans l'espace. Pour assurer
cette formation, des séances d'alphabétisation en langue
nationale s'avèrent le plus souvent extrêmement utiles pour aider
les populations non seulement à maîtriser dans un langage
accessible les différentes techniques, mais également la gestion
des affaires de leur localité.
De façon générale, il faut
reconnaître que le champ de la communication participative pour le
développement est vaste et les visions multiples. Selon Bessette (2004),
chaque stratégie de communication en milieu rural renferme sa
particularité selon le contexte local de l'intervention. Dans chaque
contexte, il est important d'adapter la démarche aux besoins des
communautés et aux ressources disponibles.
Malgré la diversité des approches et des
orientations, il existe un consensus aujourd'hui sur le rôle essentiel de
la communication pour promouvoir le développement. Comme le dit si bien
le slogan popularisé par le FAO « Il n'y a pas de
développement sans communication » (Balit cité par
Bessette, 2004).
Le PNUD (2004), reconnaît que, c'est le déficit
de communication qui semble être à la base des échecs
enregistrés dans les actions de développement en Afrique. Aucun
processus de développement ne saurait aboutir sans la participation des
communautés d'en bas, celles directement concernées par
l'innovation. Dans le cadre de ce mémoire, nous vérifierons
l'utilisation de cette approche pour cerner les effets de la communication des
ADC du PACV sur le terrain.
C
cHAPITRE IV : DEMARCHE DE RECHERCHE
La recherche universitaire exige l'utilisation de
procédés scientifiques précis, opératoires,
rigoureux, transmissibles, susceptibles d'être adaptés et
appliqués à l'étude d'un problème donné. Ces
procédés sont appelés `'méthodes de recherche''. La
méthode de recherche est une démarche intellectuelle qui vise
à établir ou mener un raisonnement rigoureux portant sur un objet
d'etude2(*)5.
Dans le cadre de ce mémoire, la méthodologie
sera de nature qualitative. C'est une recherche appliquée qui vise la
compréhension et l'explication des phénomènes.
Ce chapitre expose la démarche de recherche
utilisée dans le cadre de ce mémoire à travers deux
sections. La première traite de la recherche documentaire et la seconde,
la technique d'entretien.
SECTION I : RECHERCHE DOCUMENTAIRE
De même que l'homme de science prépare longuement
et soigneusement sa future expérience en laboratoire, de même
l'enquêteur doit préparer son futur départ sur le terrain
en se constituant une bibliographie adéquate (Baud et Weber, 2003).
Selon ces auteurs, la recherche scientifique nécessite un travail de
documentation préalable à travers la lecture des livres, des
archives, des comptes rendus déjà publiés.
La recherche documentaire vise à rassembler les
informations ou les données nécessaires relatives au sujet, par
la lecture des divers documents. Elle permet de situer le travail de la
recherche dans la limite des débats sur le sujet, dans le but de ne pas
être en dehors de ceux-ci ou de rabâcher les termes
antérieurs de la recherche sur le même sujet et de confirmer ou
d'infirmer les hypotheses2(*)6.
Dans le cadre de ce mémoire, la recherche documentaire
est basée sur l'exploration et l'analyse des ouvrages
généraux et spécialisés, des mémoires de
maîtrise, des rapports d'études, des archives en rapport avec
notre thème de recherche.
Les dictionnaires et les encyclopédies nous ont permis
de définir les principaux concepts utilisés dans ce
mémoire. Les ouvrages de sociologie politique et de sociologie de
développement nous ont permis de cerner les théories et approches
du développement et de la décentralisation. Quant aux rapports
d'études élaborés par le gouvernement, la Banque Mondiale,
le FIDA, la FAO et le PNUD, ils nous ont permis de comprendre la
problématique des programmes de développement initiés en
Guinée de façon générale et du PACV en particulier.
En ce qui concerne les archives de la CRD choisie dans le cadre de cette
étude, ils nous ont permis d'avoir des renseignements sur la situation
géographique, économique, historique, administrative et
socioculturelle de la localité. Les sites internet, quant à eux,
ont permis de télécharger des ouvrages et des rapports
d'activités en rapport avec notre thème.
Au total, 63 documents ont été consultés
dans le cadre de la rédaction de notre mémoire. Ces documents se
repartissent comme suit: 5 ouvrages généraux, 20 ouvrages de
sociologie, 5 mémoires de maîtrise, 7 revues et articles, 26
rapports d'études et archives.
Les informations tirées de la lecture de ces documents
ont servi à élaborer la revue de la littérature, à
définir les concepts clés utilisés dans ce mémoire,
présenter le PACV et la CRD de Diari. Ces informations on
été synthétisées au moyen d'une grille de
lecture.
SECTION II : ENTRETIEN
D'après Boutin, cité par Jovic (1997),
l'entretien est une technique qui a pris au cours des années une vogue
considérable dans la recherche en sciences sociales. Dès
l'origine, c'est-à-dire dans les premières enquêtes
sociales, l'écoute de l'autre est venue s'ajouter à
l'interrogatoire pur. Puis, au fur et à mesure de l'évolution de
l'enquête sociale vers l'enquête sociologique, l'écoute
d'attitude sociale est devenue technique sociologique: il s'agit alors, non
seulement d'écouter les enquêtés sur les sujets qui leurs
étaient proposés, mais de les faire parler librement sur un
thème donné.
Pour Ghiglione et Matalon (1978), l'entretien de recherche est
une méthode de collecte qui vise à recueillir des données
(informations, ressentis, sentiments, récits, témoignages, etc.)
appelées matériaux dans un but de les analyser. Il s'inscrit dans
une démarche préparée, dans un projet de recherche, et
obéit à des règles relativement rigoureuses.
Pour ces auteurs, on distingue trois (3) types d'entretiens en
fonction de leur degré de structuration : L'entretien non
directif (appelé également libre ou en profondeur).
L'enquêté développe le thème qui lui est
proposé et l'enquêteur utilise des relances, mais n'introduit
aucune nouvelle information ou orientation.
L'entretien semi directif (ou partiellement
structuré). La consigne de départ est fixe, puis les divers
thèmes du guide d'entretien seront introduits en fonction du
déroulement de celui-ci.
L'entretien directif (ou standardisé)
s'apparente à la méthode du questionnaire, mais reste
fondamentalement différent dans la mesure où
l'enquêté peut répondre comme il le souhaite à la
question posée et où l'enquêteur peut observer les
réactions du sujet aux questions posées.
Blanchet et Gotman (1992), considèrent que l'entretien
s'impose chaque fois que l'on ignore le monde de référence, ou
que l'on ne veut pas décider à priori du système de
cohérence interne des informations recherchées.
Dans le cadre de ce mémoire, nous utilisons l'entretien
semi directif. Le choix de cette technique découle du fait que notre
étude porte sur une pratique, celle de l'organisation de la
stratégie de communication des Agents de développement
communautaire sur le terrain. Elle fait appel chez l'interviewé au
désir de raconter pour décrire une pratique.
La population cible de la présente recherche est
composée d'Agents de développement communautaire (ADC) ;
d'Animateurs villageois (AV) ; de membres des comités du PACV de la
CRD de Diari ; de membres du conseil communautaire ; de membres du
personnel du bureau de coordination régionale du PACV à
Labé ; de représentants des jeunes et des femmes.
Quarante une (41) entrevues et un focus group de 8 personnes
ont été réalisées sur le terrain avec les
différentes catégories sociales que compose la population cible.
Elles sont réparties comme suit:
1. Onze entrevues avec les Agents de développement
communautaire (ADC),
2. Six entrevues individuelles et un focus group de 8
personnes avec des animateurs villageois (AV),
3. Neuf entrevues avec des membres des comités du PACV
dans la CRD de Diari,
4. Cinq entrevues avec des membres du conseil
communautaire,
5. Quatre entrevues avec des membres du personnel du bureau
de coordination régionale du PACV à Labé,
6. Trois entrevues avec des
représentants de jeunes de la CRD,
7. Trois entrevues avec des
représentantes des femmes de la CRD.
La collecte des données a eu lieu du 4 au 23
décembre 2006. Les entretiens, après avoir cerné le profil
des répondants, ont statué sur le rôle de l'ADC dans la
mise en oeuvre de la stratégie de communication du PACV, la description
de la stratégie de communication des ADC, la perception des populations
locales de la stratégie de communication de l'ADC et les recommandations
formulées par les répondants.
Tous les entretiens sont individuels et isolés à
l'exception d'un entretien de groupe ou focus group de huit personnes
composées d'Animateurs villageois (AV).
Les données ont été collectées au
moyen d'un guide d'entretien. La durée de chaque entretien varie entre
30 à 45 minutes. Les entretiens ont été menés en
langue locale (poular) et en langue française. Tous les
entretiens réalisés ont été enregistrés
à l'aide d'un dictaphone préparé à cet effet. Cela
pour éviter la perte des informations fournies par les
enquêtés.
Une fois sur le terrain, nous avons commencés par
expliquer aux enquêtés l'objet de la recherche et nos attentes en
terme de collaboration, tout en leurs garantissant de la confidentialité
des informations qu'ils vont nous livrer. L'objectif de notre démarche
est avant tout, d'établir un climat de confiance entre les
enquêtés et nous pour pouvoir mener à bien notre
recherche.
Toutes les informations collectées sur le terrain ont
été soumise à une analyse. L'analyse de ces données
a consisté à leur regroupement par thèmes afin de
dégager les points de convergence et de divergence des personnes
enquêtées. Nous avons tout d'abord procédé à
la transcription des enregistrements, suivi du regroupement des idées
clés par entretiens puis par thèmes pour tous les entretiens.
Nous avons enfin, procéder au regroupement des informations par points
de convergence et de divergence. Cette dernière nous a permis d'entamer
la rédaction descriptive des résultats.
De façon générale, les entretiens
se sont déroulés dans de bonnes conditions. Il faut cependant,
signaler le fait d'attendre le jour de marché pour rencontrer les
animateurs villageois (AV) a augmenté le nombre de jours de
séjour dans la localité.
D
dEUXIEME PARTIE
La seconde partie de ce mémoire est constituée
de trois chapitres. Le premier de ces trois présente le cadre
d'étude. Le second présente les données collectées
sur le terrain et le troisième, et dernier, les interprètes et
les analyses.
CHAPITRE V: PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE
Ce chapitre présente les données
géographiques, historiques, socioéconomiques et administratives
de la CRD de Diari en deux sections. La première porte sur la
présentation géographique, historique et sociale de Diari. La
seconde présente la situation économique et administrative de
Diari.
SECTION I: PRESENTATION GEOGRAPHIQUE, HISTORIQUE ET
SOCIALE DE DIARI
La CRD de Diari est située en Moyenne Guinée, au
Nord-Ouest de Labé, créée le 8 décembre 1992, elle
est rattachée à la Préfecture et à la Région
administrative de Labé. Diari est limité à l'Est par les
CRD de Garambé et Popodara (Préfecture de Labé), au Sud
par la CRD de Timbi-Madina (Préfecture de Pita), à l'Ouest par la
CRD de Parawol (Préfecture de Lelouma) et au Nord par la CRD de Diountou
(Préfecture de Lelouma). Trente kilomètres séparent Diari
Centre de Labé (Archives de la CRD de Diari, 1998).
La CRD de Diari compte une population totale de 13.376
habitants dont 5.924 hommes (44,2 %) et 7.452 femmes (55,7%) repartis entre les
cinq districts de la CRD et leurs subdivisions: Diari Centre (6 secteurs),
Donta (4 secteurs), Douka (5 secteurs), koula Mawndé (3 secteurs), koula
tokosserè (4 secteurs). Avec respectivement 3.485 habitants et 3.342
habitants, les districts de Diari Centre (26,0%) et koula Mawndé (24,9%)
sont les plus importants. Le moins peuplé des districts est celui de
Donta avec 1.789 habitants (13,3%).
Tableau 1 : Population de la CRD de Diari
(Recensement 1996)
Districts
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Diari Centre
|
1533
|
1952
|
3485
|
Donta
|
746
|
1043
|
1789
|
Douka
|
924
|
1203
|
2127
|
Koula-Mawndé
|
1530
|
1812
|
3342
|
Koula-Tokosseré
|
1191
|
1442
|
2633
|
TOTAL =
|
5924
|
7452
|
13376
|
Source : Archives CRD de Diari (2003).
Sur le plan ethnique, la population est majoritairement peule,
dont une partie est issue de Macina (République du Mali). Les
Djallonkés, autrefois propriétaires du terrain, sont aussi en
nombre important. Le poular est la langue d'usage de la communauté, mais
le wolof est couramment parlé par certains villageois, notamment
à Donta et Douka.
L'islam est pratiqué systématiquement par les
populations et d'ailleurs la formation de base de tous les enfants reste le
coran. On recense onze Mosquées dans la CRD. Depuis l'époque
coloniale, la pratique poussée de l'islam dans le district de Koula
Mawndé conduit à l'émergence des
waliyoubhés2(*)7
dont la maîtrise du coran est largement reconnue. Ces sommités
religieuses sont très influentes dans la CRD et un grand nombre de
décisions locales à caractère socio-éducatif
passent par leur appréciation (Archives de la CRD de Diari, 1998).
En raison de la faiblesse des revenus et de conditions de vie
peu favorables, le phénomène d'exode rural s'accentue
d'année en année dans la CRD privant celle-ci de ses
éléments masculins principalement. Cet exode est la principale
cause du déséquilibre observé au niveau de la
répartition par sexe de la population de la CRD.
672 garçons et filles sont scolarisés dans la
CRD de Diari. De cet effectif, 59,3% sont des garçons et 40,6% des
filles. Le taux d'analphabétisme qui est à mettre en
parallèle avec la scolarisation, reste très élevé
dans la CRD. Le taux net de scolarisation est de 38% dont 34% pour les
filles.
Tableau 2 : Effectif des élèves dans
la CRD de Diari (2003)
Districts
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
Diari Centre
|
158
|
94
|
252
|
Donta
|
23
|
15
|
38
|
Douka
|
76
|
41
|
117
|
Koula-Mawndé
|
47
|
49
|
96
|
Koula-Tokosseré
|
95
|
74
|
169
|
TOTAL=
|
399
|
273
|
672
|
Source : Archives CRD de Diari (2003)
SECTION II : SITUATION ECONOMIQUE ET ADMINISTRATIVE
DE DIARI
Les populations de la CRD s'adonnent à des
activités essentiellement agro-pastorales : l'élevage
(caprins, bovins, ovins, et volaille), l'artisanat (vannerie, saponification,
tissage) ou le commerce. L'activité agricole est dominée par les
cultures vivrières (riz, fonio, arachide, maïs, tomate, pomme de
terre, oignon) généralement pratiquées dans les
tapades2(*)8, mais les
productions locales trouvent difficilement des débouchés hors de
la CRD, en raison de la dégradation de la route pendant la saison
pluvieuse. Seules les productions fruitières sont la source de revenus
monétaires. Auparavant, lorsque les routes étaient en bon
état, les camions passaient par Diari, ce qui favorisait
l'écoulement des produits locaux. Le marché hebdomadaire qui se
tient le mercredi est le lieu d'écoulement des produits locaux pour
répondre à la consommation ou la vente locale. On notera la
présence d'une structure bancaire dans la CRD à savoir le
Crédit Mutuel mais sans que ses services soient fonctionnels.
La CRD de Diari dispose d'immenses potentialités
agricoles mais celles-ci sont limitées par le développement des
parasites (cochenilles, champignons) et en saison sèche par
l'insuffisance de l'eau qui réduit les espaces cultivables. En effet, le
phénomène de déforestation affecte le régime de
pluviométrie et donc la productivité des sols cultivables, les
précipitations étant groupées en une seule saison, c'est
à dire de juin à septembre.
Depuis les années soixante, l'activité de
l'élevage n'a cessé de diminuer et aujourd'hui la taille du
cheptel a diminué, ce qui fragilise l'économie familiale. Par
ailleurs, cette filière est profondément affectée par les
maladies animales, le vol de bétail et les ravages de certains
prédateurs.
La CRD de Diari dispose d'un réel potentiel
touristique, jusqu'ici inexploité et à divers sites repartis sur
son territoire mais bien souvent non aménagés, comme les chutes
de Sala et celles de la Kassa, ou encore le mont Monllo qui constitue une
véritable réserve naturelle.
En ce qui concerne l'administration de la CRD de Diari, il
faut retenir qu'elle dispose de deux organes d'administration et de
gestion : l'organe délibérant ou le conseil communautaire et
l'organe exécutif. Le conseil communautaire est l'organe de
délibération et le président du conseil communautaire
encore appelé président de la CRD. Le conseil communautaire est
composé de membres élus en leur sein par les conseils de
districts et par les représentants des organismes à
caractère socio-économique. Le Président de la CRD est
chargé de la publication et de l'exécution des
délibérations du conseil communautaire.
Sous l'autorité et la responsabilité du
Président de la CRD, l'administration locale de la CRD est
assurée par un Secrétaire communautaire. Nommé par
arrêté ministériel, le Secrétaire communautaire est
le fonctionnaire que l'Etat a mis à la disposition de la
communauté.
C
cHAPITRE VI: PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ETUDE
Ce chapitre est subdivisé en trois sections. La
première présente le profil des répondants. La
deuxième décrit la stratégie de communication des ADC dans
la mise en oeuvre du PACV dans la CRD de Diari. La troisième section
présente la perception des populations locales de la stratégie de
communication de l'ADC dans la CRD.
SECTION I: PROFIL DES REPONDANTS
Quarante un (41) entretiens et un focus group composé
de huit personnes ont été réalisés dans le cadre de
cette étude. La proportion des hommes interviewés est nettement
supérieure à celle des femmes (37 contre 12).
Pour ce qui est de l'âge des personnes
interrogées, il se situe entre 26 et 60 ans. De façon plus
explicite, 13 ont l'âge compris entre 26 et 37 ans ; 19 ont un
âge allant de 38 à 49 ans et 17 ont un âge compris entre 50
et 60 ans. Parlant du niveau d'instruction, il faut souligner que 23 des
personnes interviewées sont analphabètes; 6 ont le niveau
primaire ; 7 ont le niveau secondaire ; 6 ont le niveau professionnel
et 7 ont le niveau supérieur.
Quant à la profession des enquêtés, nous
dénombrons 16 agriculteurs ; 7 commerçants; 6
éleveurs; 4 ménagères ; 5 ingénieurs
agronomes ; 2 sociologues ; 2 économistes ; 3
instituteurs ; 1 ingénieur du génie rural ; 2 agents
des eaux et forêts et 1 agent de santé.
Parmi les personnes interviewées, 11 sont
constituées d'agents de développement communautaire (ADC); 14
sont des animateurs villageois (AV) ; 9 sont des membres des (3)
comités du PACV2(*)9 de la CRD de Diari dont les 3 présidents de
comités; 5 sont des membres du conseil communautaire dont le
Président et le Secrétaire communautaire; 4 sont des membres du
bureau de coordination du PACV à Labé dont le Coordinateur
régional et le Chef du suivi évaluation ; 3 sont
composés des représentants des jeunes et 3 représentantes
des femmes.
Parlant des ADC en particulier, il faut signaler que leur
recrutement par le PACV obéit à un certain nombre de
critères. L'ADC doit avoir la volonté de travailler dans une
communauté rurale pauvre et un sentiment d'humilité par rapport
à ses compétences. Ensuite, posséder les textes de
décentralisation. Enfin, l'ADC doit avoir une expérience
pertinente en animation villageoise et une bonne connaissance de la
démarche participative.
En ce qui concerne leurs fonctions au niveau de la CRD, il
faut retenir que l'ADC doit accomplir les fonctions de communicateur,
d'éducateur, de formateur, de gestionnaire et d'appui. L'ADC a une
mission de facilitation et de promotion du processus de participation des
populations locales aux actions de développement initiés par le
PACV.
SECTION II : STRATEGIE DE COMMUNICATION DES ADC DANS
LA MISE EN OEUVRE DU PACV DANS LA CRD DE DIARI.
Sur la foi des informations recueillies, il ressort que tous
les ADC interviewés, sont unanimes à reconnaître que dans
le dispositif du PACV, ils jouent le rôle de relais entre la
Communauté Rurale de Développement (CRD) et l'Unité
Régionale de Coordination (URC) du PACV.
Dans le cadre de la réalisation des diagnostics
participatifs communautaires (DPC), des plans de développement local
(PDL) et des Plan annuel d'investissement (PAI), les ADC affirment qu'ils sont
avant tout des acteurs d'appui au service de la collectivité. Ils sont
chargés, expliquent-ils, d'appuyer la CRD pour l'élaboration de
son PDL. A cet effet, un ADC affirme : « D'abord on
élabore le Plan de Développement Local de chaque district ensuite
on compile les PDL de tous les districts de la CRD pour tirer le PDL de la
CRD » ; un autre ADC poursuit : « Le PDL de la
communauté présente toute la demande communautaire en
matière d'infrastructures à réaliser ou de formation
à dispenser pour une période de quatre ans ».
Les ADC soulignent, qu'une fois le PDL de la CRD
élaboré, l'ADC est chargé d'appuyer la collectivité
pour la réalisation de son Plan Annuel d'Investissement (PAI). A propos,
un ADC précise : « C'est après concertation, puis
délibération du conseil communautaire sur les projets à
réaliser dans l'année que l'ADC réalise le document PAI
à soumettre à l'URC pour examen ». Pour un autre
interviewé : « L'ADC n'a pas le droit d'imposer des
projets à réaliser. Son rôle est d'apporter des conseils
sur le choix des projets selon leur priorité ».
Dans le cadre de l'appui à la formation, ils disent que
l'ADC est chargé d'identifier les besoins de formation auprès des
élus locaux, des membres de groupements et d'associations mais aussi
des animateurs villageois. Ces formations portent sur les techniques de choix
des actions prioritaires, les stratégies de sensibilisation,
d'information et de vulgarisation des pratiques. A cet effet, un ADC
affirme : « Au niveau du conseil communautaire, la
majorité est analphabète donc nous appuyons la CRD en organisant
des séances de formation. C'est aussi l'ADC qui forme et encadre les
animateurs villageois ». Un autre poursuit : « Les
formations s'effectuent dans la langue locale qui est le poular ».
Cependant, les ADC, soulignent la nécessité de
se former davantage pour pouvoir bien restituer aux populations locales les
nouvelles approches du développement et d'être outiller en
matériel de formation (manuels d'alphabétisation pour les
populations locales).
Par ailleurs, les ADC soulignent que, dans la CRD, des
comités sont mis en place pour appuyer la mise en oeuvre du PACV. Les
ADC participent non seulement à leur mise en place mais aussi veillent
à leur bon fonctionnement selon les procédures du programme.
Parlant de la stratégie de communication, les ADC
expliquent que cette stratégie est basée sur l'approche
participative qui favorise la promotion de l'auto développement des
communautés villageoises. Selon eux, elle est fondée sur
l'établissement d'un dialogue permanent entre les populations locales et
les agents de développement, favorisant ainsi un partenariat dynamique
où le partage de l'information avec les populations
bénéficiaires est une nécessité.
Dans l'établissement d'une relation avec la
communauté, tous les ADC affectés dans la CRD sont, tout d'abord,
présentés aux élus locaux et aux populations par les
responsables de l'URC du PACV, affirment-ils.
Après avoir donner une explication
détaillée des enjeux du PACV, l'ADC soumet aux populations
locales et aux élus locaux, le processus d'intervention retenu par les
acteurs du programme mais aussi son rôle dans la mise en oeuvre des
actions du programme dans la CRD. Ensuite, l'ADC donne
l'échéancier des différentes étapes du programme et
enfin stimule la participation active de tous les membres de la
communauté.
Pour avoir une situation de référence, l'ADC
procède par la suite, à la collecte, avec le Secrétaire
communautaire, auprès des services techniques déconcentrés
des données relatives à la situation socioéconomique de la
CRD.
Il ressort des informations recueillies que l'ADC n'est pas le
seul acteur de cette communication au niveau local. Il bénéficie
de l'appui des Animateurs Villageois (AV), des chefs religieux mais aussi des
groupements et associations des jeunes et des femmes. L'appui de ces groupes de
personnes se traduit par la diffusion de l'information pour les uns, la
sensibilisation et la mobilisation de la communauté pour les autres.
Pour bon nombre d'ADC interrogés, les véritables
acteurs de cette communication au niveau local sont les AV3(*)0. En impliquant ces personnes
qui sont issues de la communauté, expliquent-ils, le programme atteindra
davantage les objectifs qu'il s'est fixé, à savoir l'implication
des populations bénéficiaires aux actions de
développement. Un ADC déclare : « Pour tous nos
besoins de transmission d'informations vers les populations locales, nous
déléguons les animateurs villageois car nous pensons qu'ils
connaissent mieux leurs compatriotes que nous ».
Parlant des supports de communication utilisés, les ADC
déclarent l'utilisation des supports traditionnels ; à
savoir l'animation et l'exploitation des Points d'Information et de
Communication à la Base (PICB). Pour les ADC, l'animation consiste
à organiser des groupes de personnes (crieurs publics ou griots) pour
qu'ils transmettent les informations et assurent la mobilisation des
populations. Elle consiste aussi à l'organisation des réunions de
proximité par les animateurs villageois pour un échange
d'informations avec les populations locales. Quant aux PICB, les ADC expliquent
que ces points d'information, sont des espaces qui offrent des moments
privilégiés de communication entre les membres de la
communauté et les acteurs locaux du développement. Ils citent
à cet effet les marchés, les lieux de cultes (mosquées),
mais aussi les cérémonies de baptême et de mariage.
Pour promouvoir ces supports de communication, certains ADC
affirment que les communautés villageoises ont des outils traditionnels
de communication gérés par elles pour répondre à
leurs besoins d'information. Ces outils constituent des importants vecteurs
pour véhiculer les messages, soutiennent-ils. A propos un ADC
affirme : « Dans les villages, il y a des personnes ressources
qu'il faut forcement impliquer pour pouvoir mobiliser tous les membres de la
communauté ». Par contre, d'autres ADC déplorent la
faible utilisation de supports modernes de communication comme la radio ou la
vidéo3(*)1.
A l'instar des ADC, les animateurs villageois (AV), confirment
que la stratégie de communication de l'ADC repose en grande partie sur
eux. Ils expliquent que leur démarche de communication se traduit par
l'organisation des réunions d'informations, des visites inter
villageoises mais aussi l'exploitation des espaces de rencontres comme les
marchés, les mosquées, les cérémonies de
baptême et de mariage pour transmettre l'information aux populations. Un
AV déclare : « Le mercredi est le jour de marché
dans notre CRD où les habitants de tous les villages sont
présents. Nous profitons alors de ces moments pour informer et
sensibiliser les populations ».
Ces rencontres, expliquent-ils, sont des occasions de dialogue
inter villageois sur tous les problèmes de la communauté. Ils
soutiennent que leur rôle est de véhiculer l'information de
village en village et de hameau en hameau. A propos un AV raconte :
« Pendant l'hivernage par exemple, tous les villages se vident de ses
habitants donc nous sommes obligés de sillonner les champs pour aller
à la rencontre des villageois ».
Lors des réunions d'information qu'ils organisent, les
animateurs villageois déclarent que l'ADC exige toujours la
présence des représentants de jeunes et des femmes car
disent-ils, que ces couches constituent les cibles privilégiées
du programme. Un AV déclare : « Pendant les
réunions, nous poussons tous les participants à prendre la parole
pour exprimer leurs points de vue ».
Les animateurs villageois affirment que leur prestation
relève du volontariat. : « Je ne suis pas payé
pour faire ce travail, je veux seulement aider ma communauté en
facilitant la tâche aux ADC qui sont là pour nous
aider », affirme un AV. Un autre poursuit : « Avec ce
travail, ce sont nos parents, nos enfants, nos femmes, que nous mobilisons et
sensibilisons. Nous nous réjouissons d'être des interlocuteurs
pour notre communauté ».
Quant au personnel du bureau de l'URC du PACV,
interrogé sur le rôle de l'ADC en général, il
déclare que l'ADC est présent dans la CRD pour appuyer la
collectivité dans son développement. Les membres de ce bureau,
affirment que l'ADC joue le rôle d'interface entre l'URC, le conseil
communautaire et les populations bénéficiaires. A propos, un
responsable du PACV affirme : « L'ADC est le dernier maillon de
la chaîne au niveau du PACV. Il est l'intermédiaire direct entre
le programme et les populations bénéficiaires ».
Parlant du rôle de l'ADC dans la mise en oeuvre de la
stratégie de communication, les responsables du PACV affirment que son
intervention se situe au niveau de la sensibilisation, de la vulgarisation, de
l'échange de savoir et de la mobilisation des acteurs et
bénéficiaires vers les objectifs du programme. Ils disent que
l'ADC est appelé à communiquer avec toute la communauté
sans distinction. Un autre responsable du PACV affirme :
« Je me sers des rapports des ADC pour
évaluer l'impact des actions menées par le PACV dans la CRD.
Animer des réunions de sensibilisation et d'information pour susciter
chez les villageois une appropriation du programme, telle est l'une des
missions de l'ADC dans la CRD ».
Selon eux, la stratégie de communication de l'ADC est
basée sur l'établissement d'un dialogue permanent entre les
populations locales et les ADC qui les appuient et les encadrent. A cet effet
un troisième responsable du PACV affirme :
« Il y a trois critères essentiels
d'évaluation des prestations des ADC ; c'est d'abord la
ponctualité de l'ADC dans la CRD, ensuite la qualité des rapports
fournis et enfin la qualité des rapports humains entre l'ADC, le conseil
communautaire et la population locale ».
Cependant, tous soutiennent que l'analphabétisme des
populations rurales constitue un obstacle majeur à la mise en oeuvre de
la stratégie de communication de l'ADC en particulier et du PACV en
général.
SECTION III : PERCEPTION DES POPULATIONS LOCALES DE
LA STRATEGIE DE COMMUNICATION DES ADC DU PACV DANS LA CRD.
L'objectif visé par cette section est de ressortir ce
que les répondants pensent de la stratégie de communication des
ADC dans la CRD de Diari. A cet effet, nous avons recueilli les perceptions des
élus locaux, des membres des comités du PACV de la CRD, des
femmes et des jeunes.
Selon les données recueillies, il ressort aussi que, la
stratégie de communication de l'ADC est perçue par les
populations locales comme efficace, par le fait qu'elle favorise la
concertation avec les populations locales pour chaque action de
développement à entreprendre dans la CRD.
Toutefois, les élus locaux, pensent que cette
stratégie de communication tient surtout sa réussite de l'appui
et de la disponibilité des animateurs villageois, car disent-ils, l'ADC
seul ne peut pas mobiliser la communauté sans l'appui des animateurs
villageois (AV). A cet effet, un élu déclare :
« Il est très difficile de travailler avec les villageois car
ils sont très méfiants quand un étranger vient leur
demander quelque chose ». Dans le même ordre d'idées, un
autre élu poursuit : « Dans certains districts toutes les
informations sont annoncées dans les mosquées par les chefs
religieux. Dans ces districts, l'ADC est obligé de passer par les chefs
religieux » ; un troisième élu
déclare : « Les animateurs villageois ont acquis une
certaine notoriété auprès de la communauté. Ils
sont des interlocuteurs privilégiés pour les ADC ».
Cependant, certains élus, quant à eux, lient la
stratégie de communication au comportement des ADC dans la
communauté. Ils disent que les ADC sont très respectueux à
l'égard des notables. Ils affirment que si tel n'était pas le
cas, la communication ne serait pas possible avec les populations. A propos un
sage qui est membre du conseil communautaire dit : « Si tu viens
dans une communauté qui n'est pas la tienne, dans le cadre d'un travail,
il faut toujours se laisser guider par certains membres de cette
communauté ».
Par ailleurs, d'autres élus pensent que la
stratégie de communication de l'ADC souffre d'une imperfection due
à la faiblesse des moyens alloués pour cette tâche. Pour
argumenter cette idée, ils affirment que le fait de ne pas
rémunérer le travail des animateurs villageois, diminuerait leur
degré de motivation à la longue. A propos, un élu
déclare : « Si l'animateur villageois suspend de temps en
temps ses occupations pour se consacrer au travail d'animation et de
sensibilisation pour le compte de l'ADC, il serait judicieux de penser à
maintenir cette disponibilité moyennant un salaire ».
A l'instar des élus, les membres des comités du
PACV de la CRD, quant à eux, pensent que la stratégie de
communication de l'ADC est surtout marquée par l'organisation des
réunions d'informations et de restitution avec les populations. Ils
trouvent que cette stratégie est bonne dans la mesure, disent-ils,
où la parole est donnée à tous les représentants de
la communauté. Un membre de comité déclare :
« Je dirais que la stratégie de communication de l'ADC est
très bonne parce que les populations répondent massivement
à toutes les réunions convoquées par l'ADC ».
Toutefois, certains d'entre eux pensent que la communication
entre l'ADC et les populations locales est facile. Ils soulignent le fait que
les ADC partagent la même langue de communication avec les populations.
Un membre de comité déclare : « Tous les agents
qui sont affectés dans notre CRD parlent le poular. Personnellement je
ne parle aucune autre langue, donc si les ADC ne parlaient pas ma langue,
difficilement on allait se comprendre ».
Comme les membres des comités, les jeunes ont une bonne
perception de la stratégie de communication de l'ADC. Pour eux, elle est
bonne parce qu'elle se traduit par la méthode dite de « bouche
à oreille ». Toutefois, certains jeunes reconnaissent que
cette stratégie de communication de l'ADC repose essentiellement sur la
prestation des animateurs villageois. Une affirmation partagée par les
ADC eux-mêmes.
Par ailleurs, d'autres estiment que l'ADC reçoit
l'appui de toute la communauté mais surtout des jeunes. A cet effet, un
jeune déclare : « Nous avons une association de jeunes
dans notre CRD, c'est grâce aux ADC qu'on a eu notre agrément.
Depuis lors, nous les assistons dans le cadre de la mobilisation et de la
sensibilisation des populations ».
En ce qui concerne leur perception des supports de
communication utilisés par l'ADC, tous pensent que l'animation
villageoise et l'exploitation des points d'information et de communication
à la base, sont mieux adaptées pour établir une meilleure
communication entre les agents et les populations. Ils soutiennent qu'avec les
réunions qu'organisent les ADC, les jeunes participent activement aux
débats pour exprimer leur préoccupation.
A l'instar des jeunes, les femmes quant à elles,
pensent que le partage de l'information suscite une participation des
populations aux actions de développement. Cependant, elles disent
qu'elles sont lésées dans le dispositif communicationnel du PACV,
du fait de l'absence de femmes comme animatrices villageoises3(*)2. A propos, une femme
affirme :
« Moi je suis membre du comité FIV (fonds
d'investissement villageois) du PACV dans notre CRD, mais je pense qu'on
devrait aussi impliquer les femmes dans l'animation villageoise car elles sont
capables comme les hommes d'animer des débats et d'organiser des
manifestations d'information ».
C
cHAPITRE VII : INTERPRETATION DES RESULTATS
Ce chapitre comporte quatre sections. La première
présente l'ADC, comme acteur d'appui à travers la communication.
La deuxième traite de l'animation villageoise et l'exploitation des
points d'information à la base. La troisième traite de la langue
de communication comme facteur de motivation et de participation des acteurs.
La quatrième section présente la participation des populations
locales : stratégie de communication des ADC.
SECTION I : L'ADC : ACTEUR D'APPUI A TRAVERS LA
COMMUNICATION
Sur la base des informations recueillies, il ressort que l'ADC
est un acteur d'appui qui est au service de la collectivité locale. En
d'autres termes, il est chargé d'appuyer la CRD dans les travaux
d'animation, de sensibilisation, de mobilisation pour une participation
communautaire aux actions de développement.
En décrivant cet appui en termes de vulgarisation des
connaissances, tous les acteurs locaux impliqués dans le programme,
à savoir les AV, les chefs religieux mais aussi des groupements et
associations des jeunes et des femmes. L'implication de ces groupes de
personnes se traduit par la diffusion de l'information pour les uns, la
sensibilisation et la mobilisation de la communauté pour les autres.
D'après la FAO (1995), la communauté
villageoise, les notables et autorités traditionnelles ou religieuses,
les catégories socioprofessionnelles et les partenaires au
développement, constituent les différents acteurs de
communication en milieu rural. Chaque acteur joue un rôle
spécifique dans l'élaboration et la mise en oeuvre de
stratégies de communication interactive, en étant à la
fois détenteur et demandeur d'informations.
Toutefois, selon les données recueillies, l'ADC, dans
l'exécution de la mission qui lui est assignée, collabore avec
certains membres de la communauté qui lui servent de facilitateurs
auprès des populations de la localité. Ces personnes qui sont
pour la plupart des chefs religieux ou encore des hommes de castes (griots) et
qui jouissent d'une certaine notoriété au sein de la
communauté, apparaissent comme des interlocuteurs
privilégiés pour l'ADC.
D'après une étude réalisée par la
FAO (1995), l'identification des personnes ressources constitue la
première étape du processus d'intervention en milieu rural. Les
initiatives à mener sont choisies par les membres de la
communauté. Le rôle des agents de développement est de
faciliter et d'appuyer le processus de prise de décision.
Cependant, Bessette (2004), fait remarquer qu'agir comme
facilitateur n'est pas chose aisée. Les agents de développement
doivent apprendre à écouter les préoccupations des
populations, mais aussi, savoir amener les gens à exprimer leurs points
de vue.
D'après les propos recueillis, il apparaît aussi
que le partage de l'information avec les populations locales est une condition
nécessaire pour la mise en oeuvre des actions du PACV en
général et la facilitation de la mission de l'ADC en particulier.
Ainsi, les ADC interrogés affirment que la communication est le
fondement même de leur mission dans la CRD. Selon eux, leur intervention
consiste à établir un dialogue permanent avec les populations de
la CRD, afin d'amener les uns et les autres à s'exprimer, pour arriver
à un consensus autour d'un plan d'action.
Une position, que partage Bessette (2004), qui soutient que
tout intervenant en développement, qui travaille dans une
communauté est également un agent de communication. La
façon d'approcher une communauté locale, l'attitude
adoptée dans l'interaction avec les membres de cette communauté,
le degré de compréhension de leurs problèmes et la
manière de recueillir l'information et de la partager, tout cela
implique une manière d'établir un processus de communication.
Pour cet auteur, la motivation des populations locales à participer aux
actions de développement découlera de la nature de la
communication qui sera établie.
Cette implication des acteurs locaux dans le processus de
communication est décrite par Bessette (2004), comme une
nécessité de faire participer la communauté au processus
de communication en vue de cerner un problème de développement,
discuter des causes et trouver des solutions potentielles.
D'ailleurs, il ressort enfin des informations recueillies, que
dans la planification de sa stratégie de communication, l'ADC
élabore des partenariats avec tous les acteurs de développement
et organismes évoluant dans la CRD. Ces partenariats ont permis la
facilitation des interventions de l'ADC dans la CRD de Diari.
Affirmation que soutient Bessette (2004), dans son
schéma de planification de la stratégie de communication
participative pour le développement, où l'auteur distingue cinq
types de collaboration à rechercher. Il s'agit, selon lui, de
partenariats avec les groupes communautaires, les autorités locales, les
services techniques gouvernementaux, les projets et les organismes de
développement oeuvrant dans la région, des personnes ressources
ou des célébrités locales.
SECTION II : ANIMATION VILLAGEOISE ET EXPLOITATION
DES POINTS D'INFORMATION ET DE COMMUNICATION A LA BASE
L'animation villageoise et l'exploitation des points
d'information et de communication à la base sont décrites par les
ADC et les animateurs villageois comme les principaux supports traditionnels de
communication utilisés par les acteurs locaux du programme dans la CRD
de Diari. En d'autres termes, selon les informations recueillies, l'animation
à travers les visites inter villageoises et l'exploitation des espaces
de rencontres comme les marchés, les mosquées, les jours de
baptême et de mariage, constituent le fondement de la stratégie de
communication de l'ADC dans la CRD.
L'étude de la FAO (1995) sur l'approche participative
et la communication en Afrique, révèle que les communautés
villageoises disposent de systèmes, d'outils et de réseaux
traditionnels de communication. Ceux-ci sont issus de la tradition villageoise,
conçus et gérés directement par les communautés
elles-mêmes pour répondre à leurs besoins d'information,
d'éducation, de débats. Selon cette étude, ces
systèmes de communication traditionnelle méritent d'être
connus et valorisés car ils permettent à l'agent de
développement de comprendre les règles de communication et la
manière dont l'information circule au niveau des communautés
villageoises. Ils leur permettent également d'identifier les
spécialistes locaux de la communication, les moyens de communication
propres à chaque sexe et à chaque groupe d'âge, ainsi que
les moments et les espaces privilégiés de communication dans une
communauté donnée.
D'une manière générale, selon cette
étude, les outils et réseaux de communication traditionnelle ont
un fort impact sur la population car ils représentent les vecteurs les
plus efficaces pour informer, sensibiliser et mobiliser les communautés
villageoises. Ils permettent enfin, de réduire la distance entre
l'émetteur et le récepteur autrement dit, entre animateurs et
villageois, et par là de stimuler une plus grande participation de tous
les groupes constitutifs de la communauté dans le processus de prise de
décision et de circulation de l'information.
Dans le même ordre d'idée, Bessette (2004)
souligne dans la planification d'une stratégie de communication
participative pour le développement, qu'il est bon d'avoir recours aux
outils de communication utilisés déjà dans la
communauté.
Selon les données recueillies, il ressort aussi qu'avec
les réunions de proximité, les visites inter villageoises et
l'exploitation des espaces publics de communication comme le
marché ; la stratégie de communication de l'ADC est
perçue par les populations locales de Diari comme efficace, par le fait
qu'elle favorise la concertation avec les populations locales pour chaque
action de développement à entreprendre dans la CRD.
Ainsi, selon l'étude sur la situation de la
communication pour le développement en Afrique réalisée
par la FAO (1998), les réunions de proximité sont des
véritables espaces de concertation et de socialisation. Les groupes
sociaux n'ayant pas directement accès aux medias publics et
privés, exploitent les réunions pour s'exprimer sur les questions
d'intérêt local. Selon cette étude, la communication de
proximité dans les sociétés traditionnelles a plus de
valeur que l'information à distance diffusée par les mass medias.
Les marchés locaux, des lieux de rencontres, de rassemblement et
d'échanges des nouvelles, sont demeurés des espaces publics de
communication sociale pour le monde rural.
Parlant des visites inter villageoises, Bessette (2004) dira
que les visites chez les gens sont une bonne façon de stimuler la
sensibilisation à un problème et de recueillir les points de vue
de chacun sur ce problème. Très souvent, les personnes qui ne
prendront pas la parole en public ou qui ne participeront pas aux rencontres
organisées, se trouveront plus à l'aise pour discuter dans le
contexte de leur environnement familier.
SECTION III : LANGUE DE COMMUNICATION : FACTEUR
DE MOTIVATION ET DE PARTICIPATION DES ACTEURS
Les informations recueillies révèlent que
près de 47% des personnes interviewées sont analphabètes.
Cette proportion est encore plus grande à l'échelle communautaire
où selon les autorités de la CRD, plus de 90% des populations de
Diari sont analphabètes. Ces données soulignent l'importance du
choix de la langue de communication dans la stratégie d'intervention des
ADC dans la CRD. Ainsi, pour les membres des comités locaux du PACV
interrogés, la communication dans la langue du terroir facilite la
compréhension des messages par les populations locales. D'ailleurs, ils
se réjouissent du fait que les ADC affectés dans leur CRD parlent
la langue du terroir qui est le poular.
D'après une étude du `'Réseau dialogues
sur la gouvernance en Afrique'' (1998), il faut s'adresser aux populations
locales dans les langues qu'elles comprennent le mieux à savoir leur
langue maternelle. Communiquer dans la langue des populations est un facteur de
motivation et d'acceptation et donc de communication réussie. Selon
cette étude, l'utilisation de la langue officielle dans certains milieux
peut entraîner des mal compréhensions ou des
hésitations.
En effet, on ne peut arriver à faire comprendre aux
populations ce que l'on attend d'elles, à recueillir et satisfaire leurs
besoins réels si on leur impose de communiquer dans des langues qu'elles
ne comprennent pas et ne maîtrisent pas.
Poursuivant dans le même ordre d'idées, Bessette
(2004) dira que, les barrières de langues entre les intervenants et les
membres des communautés locales sont une frontière à
franchir. S'affilier un animateur parlant les langues locales, est une
nécessité. Pour l'auteur, les discussions doivent avoir lieu dans
la langue de ceux dont on veut faciliter la participation.
En parlant de la langue comme facteur de participation, Calvet
(1997), quant à lui dira qu'étant donné que le
développement est un processus, le succès d'une telle
démarche passe par l'implication de la population qui doit se
l'approprier. La population a l'opportunité de saisir l'importance des
enjeux que dans la langue et le langage proche de son vécu quotidien.
Dans les activités de formation, les données
recueillies révèlent que les ADC assurent la formation des
élus locaux, des membres des comités mais aussi des AV sur les
techniques de choix des actions prioritaires, la gestion et le suivi des
infrastructures réalisées mais aussi sur les activités de
sensibilisation, d'information et de vulgarisation des pratiques. Aux dires des
ADC, ces formations s'effectuent pour la plupart dans la langue du terroir qui
est le poular. Ce choix dérive selon eux, de la volonté de se
faire comprendre par les populations concernées et de susciter leur
participation aux actions du programme.
Partageant ces affirmations, Diki cité par Calvet
(1997) dira que la langue est considérée comme véhicule
privilégié du transfert des connaissances et des idées, de
ce fait, elle joue un rôle irremplaçable dans la formation des
acteurs locaux et des bénéficiaires, et donc dans tous les
processus de développement.
Pour la FAO (1995), la formation qui vient en appui à
l'exécution des actions, à pour objet de fournir aux populations
le complément de connaissances techniques nécessaires et de
faciliter la mise en oeuvre du programme d'activités dans le temps et
dans l'espace. Pour assurer cette formation, des séances
d'alphabétisation en langue nationale s'avèrent le plus souvent
extrêmement utiles pour aider les populations non seulement à
maîtriser dans un langage accessible les différentes techniques,
mais également la gestion des affaires de leur localité.
Il faut cependant signaler qu'en dépit de ce facteur de
partage linguistique entre agents de développement et la
communauté, les ADC soulignent la nécessité de les
outiller en matériel de formation notamment la production et la
distribution des manuels d'alphabétisation traduits en langues locales
pour les participants. Car, selon eux, ces manuels permettront la vulgarisation
rapide et efficace des connaissances et pratiques aux populations
bénéficiaires.
Enfin, le PNUD (2004), reconnaît, que c'est le
déficit de communication qui semble être à la base des
échecs enregistrés dans les actions de développement en
Afrique. Aucun processus de développement ne saurait aboutir sans la
participation des communautés d'en bas, celles directement
concernées par l'innovation.
SECTION IV : LA PARTICIPATION DES POPULATIONS
LOCALES : STRATEGIE DE COMMUNICATION DES ADC
D'après les données recueillies, toutes les
personnes interviewées ont une bonne perception de la stratégie
de communication des ADC. Selon elles, le mérite de cette
stratégie repose sur la consultation et l'implication des populations
locales dans toutes les actions de développement entreprises par le PACV
dans la communauté.
Ainsi pour la Banque Mondiale (1992), la participation des
acteurs varie en intensité. A cet égard, cette institution
distingue quatre degrés dont le plus bas est celui du
« partage de l'information ». Il s'applique aux relations
entre agents extérieurs et participants aux projets; Il a pour but de
faciliter l'action collective grâce à une meilleure explication
des objectifs. Le deuxième degré est celui de la «
consultation des participants »; celle-ci permet de mieux
connaître les réactions aux projets proposés et d'en tenir
compte pour améliorer les approches. Le troisième degré
implique une « participation à la décision ».
Enfin le dernier degré est celui qui permet aux acteurs de prendre
eux-mêmes des initiatives dans le cadre des programmes de
développement; ce degré est celui de « l'initiative
dans l'action».
Toutefois, les résultats révèlent que
l'intensité de la participation des populations locales dépend
surtout de la nature de relations établies par les ADC avec les membres
de la communauté. Ainsi pour certains élus interviewés, la
sincérité des relations et le comportement de l'ADC au sein de la
communauté sont des facteurs qui facilitent l'établissement d'un
dialogue entre tous les acteurs locaux impliqués dans le programme.
Les ADC comme les AV se disent conscients de l'importance
d'établir une relation de confiance avec les populations de la CRD car,
soutiennent-ils, que seule cette atmosphère de confiance
réciproque permettra l'adhésion des membres de la
communauté aux actions du programme. Malgré les
difficultés qu'ils rencontrent, disent-ils, ces acteurs locaux affirment
être déterminés à jouer leur rôle de
facilitateur pour le développement de la localité.
Ainsi en élaborant un schéma de dix
étapes à suivre pour planifier et mettre en oeuvre une
stratégie de communication participative pour le développement,
Bessette (2004), souligne que l'établissement d'une relation avec une
communauté locale est un processus qui se développe tout au long
d'une intervention à travers les modes d'interaction entre les
intervenants et les membres de la communauté. Il s'agit, selon l'auteur,
d'établir une relation de confiance entre les intervenants et la
communauté, d'instaurer des mécanismes de collaboration,
d'encourager et de nourrir l'échange de connaissances et d'informations
et de négocier les rôles et les responsabilités.
L'auteur poursuit en soulignant que les premières
activités d'une intervention sont souvent menées avec un
enthousiasme qui décroît par la suite. Il sera alors
nécessaire de maintenir la motivation et l'intérêt des
participants. Cette relation de confiance sera essentielle à la
poursuite de l'engagement communautaire dans l'intervention.
Cependant, selon les informations recueillies, l'absence des
femmes dans le dispositif communicationnel du PACV au niveau local, est
perçue par cette catégorie sociale comme une exclusion. En
exprimant leur désir de jouer le rôle d'animatrices villageoises
(AV), les femmes de Diari pensent que la stratégie de communication des
ADC serait davantage efficace si elles sont impliquées.
Bessette (2004), dénonce ce type de faits. Il souligne
que, dans plusieurs pays en voie de développement, la participation de
certaines catégories sociales aux actions de développement est
limitée et cela pour diverses raisons. Pour lui, la plupart des agents
engagés par les organismes de développement ou par les services
techniques gouvernementaux sont principalement des hommes. Selon lui, dans
plusieurs situations et sur plusieurs sujets, seules des femmes pourront
s'approcher des autres femmes, communiquer avec elles, les encourager à
exprimer leurs idées et appuyer leurs efforts vers le changement
individuel et social. D'où la nécessité de recruter les
femmes dans les équipes d'intervention et de leur donner un rôle
actif comme facilitatrices de la communication.
C
cONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
L'étude
intitulé « Décentralisation et programmes de
développement en Guinée : la stratégie de
communication des ADC du PACV dans la CRD de Diari (Préfecture de
Labé)» est à son terme. La question qu'on s'était
posée est de savoir : Comment concrètement, les ADC
mettent-ils en oeuvre leur communication et comment les populations locales,
notamment celles de Diari dans la Préfecture de Labé,
perçoivent-elles cette stratégie de communication ?
Ne disposant pas des moyens nécessaires pour mener une
étude générale dans toutes les localités
d'intervention du PACV, nous avons opté pour une étude de cas et
pour cela nous avons choisi la CRD de Diari dans la Préfecture de
Labé. L'hypothèse émise était de dire que la
perception des populations locales de la stratégie de communication des
ADC résulterait de leur participation effective (l'implication, la
négociation, la concertation, l'information, la responsabilisation, la
consultation, le partage, l'engagement, la collaboration,
l'évaluation) dans la stratégie de communication mise en
oeuvre par les ADC du PACV.
Pour vérifier cette hypothèse, une
démarche de nature qualitative avec la recherche documentaire et
l'entretien comme instruments de collectes de données a
été adoptée. La recherche documentaire a consisté
à la consultation et à l'utilisation des ouvrages, des revues et
articles, d'archives, de mémoires de maîtrise, des rapports
d'études et des sites Internet qui sont en rapport avec notre
thème.
Pour essayer de répondre à notre question de
recherche, trois approches ont été utilisées dans cette
étude. Il s'agit des approches de la décentralisation, du
développement local et participatif et de la communication participative
pour le développement.
Les résultats auxquels nous sommes parvenus
révèlent que la perception des populations de Diari est positive
car la stratégie de communication mise en oeuvre par les ADC du PACV
implique les populations locales dans les activités de sensibilisation,
d'information et de mobilisation.
Cette stratégie de communication est perçue par
les populations locales comme une preuve de la volonté de les associer
à toutes les phases d'intervention du programme dans la CRD. La
collaboration étroite avec les populations locales insuffle à
l'action de l'ADC, une certaine efficacité, affirment les populations
locales. Le choix, la responsabilisation des AV, l'appui aux élus locaux
et le suivi des actions du programme dans la CRD, sont autant de tâches
qui incombent à l'ADC.
Acteur d'appui mais aussi acteur de communication au service
de la collectivité, l'ADC joue le rôle de relais entre la CRD et
l'unité régionale de coordination (URC) du PACV. Il est
chargé d'appuyer la CRD à réaliser son plan de
développement local. Pour se faire, la communication occupe une place
importante dans ce processus d'intervention. Essentiellement inspirée
des principes de communication participative pour le
développement, la stratégie de communication de l'ADC du
PACV repose sur une action planifiée, fondée sur le dialogue
entre différents intervenants réunis autour d'un problème
de développement afin d'identifier et de mettre en oeuvre une initiative
concrète visant à solutionner le problème.
Cette stratégie de communication des ADC est
basée essentiellement sur l'utilisation des outils de communication
traditionnelle notamment l'animation villageoise et l'exploitation des points
d'information et de communication à la base.
Tous les acteurs du PACV interviewés dans le cadre de
cette étude, sont unanimes que l'animation villageoise représente
un pilier important dans le cadre d'un projet de développement en
général et du PACV en particulier. Ils soutiennent que le
rôle de l'agent de développement ou de l'animateur s'étend
non seulement à l'application et à l'assimilation du processus de
projet par les acteurs locaux, mais aussi, à la compréhension et
à la mise en oeuvre de tous les volets du programme comme un outil de
décentralisation qui doit être intégré par tous les
intervenants. A travers une démarche d'action collective, le rôle
de l'agent de développement se situe au niveau de la sensibilisation, de
la vulgarisation, de l'échange de savoir et de la mobilisation des
acteurs vers des objectifs communs.
Par ailleurs, il ressort de cette étude, l'importance
de la langue de communication dans les interventions des acteurs de
développement en milieu rural de façon générale et
des ADC dans la CRD de Diari en particulier. Le partage linguistique avec les
populations bénéficiaires est un facteur de motivation et
participation communautaire aux actions du programme dans la CRD.
Selon les résultats de l'étude, certains
facteurs notamment, l'analphabétisme des populations locales et la
faiblesse des moyens mis à la disposition des agents de
développement, rendent difficiles la mission de l'ADC sur le terrain.
Cette situation affecterait la mise en oeuvre correcte de la stratégie
de communication.
Cependant, le rôle de l'ADC dans la mise en oeuvre des
actions du PACV, selon les résultats, est d'une grande importance pour
les populations de Diari qui aspirent au développement de leur
localité.
En dépit de tous les efforts consentis pour la
réalisation de cette étude, elle présente cependant
quelques limites. Parmi lesquelles, la faible représentativité
des femmes dans notre population cible. Cela est dû au fait qu'elles sont
absentes parmi les ADC et animateurs villageois (AV) interviewés. Une
autre limite est celle liée au choix de notre public cible. Nous n'avons
pas interrogés des responsables de « l'unité de
communication » du PACV au niveau du bureau de la coordination
nationale pour avoir leurs opinions sur la stratégie de communication du
PACV, notamment celle de l'ADC en particulier.
Malgré toutes ces limites, les résultats de
cette étude contribuent néanmoins à la
compréhension des mécanismes de communication des ADC du PACV en
général et ceux de la CRD de Diari en particulier. Cette
étude constitue une littérature supplémentaire sur la
question de développement local en Guinée et pouvant servir de
guide à d'autres études sur cette question. Toutefois, nous
comptons approfondir cette recherche en mettant l'accent sur les autres aspects
de la question de développement local en Guinée.
Nous terminons cette conclusion par des recommandations issues
des différentes interviews et allant dans le sens de
l'amélioration du dispositif communicationnel des agents de
développement au niveau local. Parmi ces recommandations, nous
suggérons aux responsables du programme, l'organisation des
séances de formation permanente pour les élus locaux et les
membres des différents comités. Dans le souci de dynamiser les
actions de l'ADC dans la CRD, nous demandons aux responsables du PACV,
d'améliorer les conditions de travail de l'ADC, en mettant à sa
disposition les moyens nécessaires (moyens de déplacement
adéquats et une documentation suffisante). Nous demandons enfin, aux
responsables du programme, d'impliquer davantage les femmes dans la mise en
oeuvre des actions du PACV dans la CRD de Diari.
B
IBLIOGRAPHIE
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http://www.cercoop.org/fiches/Memoire_OSyll.pdf
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http://www.fidafrique.net/rubrique443.html
http://www.globenet.org/archives/web/2006/www.globenet.org/horizon-local/interreso/decenhistoire.html
www.idrc.ca/uploads/user-S/11491437271ou_va_la_participation.pdf
http://memoireonline.fr
http://www.pdm-net.org/Newsite/french/decentralisation/guinee/historique.htm
http://www.uncdf.org/francais/evaluations/pdf/GUI99CO1-EvalReport.pdf
http://www.unccd.int/cop/reports/africa/national/2004/guinea-fre.pdf
worldbank.org/html/fpd/water/topics/commcontracting/guineamanual.pdf
A
NNEXE 1
GUIDE D'ENTRETIEN
IDENTIFICATION
Préfecture / Commune
Sous-préfecture / CRD
Village / District
Milieu : Urbain / Rural
Nom / Prénoms
Sexe / Age
Niveau d'instruction
Profession / Fonction
Qu'est-ce qu'un Agent de développement communautaire
(ADC) du PACV ?
Qu'elle rôle joue l'ADC dans la CRD ?
Organisez vous des séances de formation à
l'intention des élus locaux et des populations ?
Quels sont les thèmes traités pendant ces
formations ?
Quelles sont les relations qu'entretiennent les ADC avec les
membres de la communauté ?
STRATEGIE DE COMMUNICATION
Quelle est la stratégie de mobilisation qu'utilise
l'ADC dans la CRD?
Quel est le degré d'implication des populations locales
dans les actions du PACV ?
Quel rôle joue l'animateur villageois (AV) dans la mise
en oeuvre de la stratégie de communication du PACV au niveau
local ?
L'implication des couches sociales, en l'occurrence des jeunes
et des femmes, est-elle effective ?
Lors des réunions d'informations, toutes ces
catégories sociales participent-elles au débat ?
Pouvez-vous, nous décrire la stratégie de
communication de l'ADC ?
Quelles sont les techniques de communication que vous
utilisez ?
Quels sont les principaux outils ou supports de communication
utilisés ?
Utilisez-vous des outils de communication traditionnelle ou
communautaire ?
Quelle est la langue de communication avec les
populations locales ?
L'ADC bénéficie t-il de l'appui des certains de
la communauté ? Lesquels ?
Quelles sont les difficultés rencontrées sur le
terrain ?
PERCEPTIONS DE LA STRATEGIE
Pensez vous que cette stratégie de communication permet
de stimuler une participation des populations ?
Selon vous, la stratégie de communication de l'ADC
est-elle efficace ?
Si oui ! Dites nous, comment ? Si non !
Décrivez nous ses limites ?
Selon vous, quand dit-on qu'un programme de
développement a réussi ?
La stratégie de communication adoptée par les
acteurs locaux, a-t-elle une incidence sur la réussite d'un programme de
développement ?
Quelle appréciation portez-vous sur la prestation des
ADC dans votre localité ?
Avez-vous des recommandations à formuler pour une
meilleure prestation des ADC ?
A
NNEXE 2 : QUELQUES RESULTATS DE LA
PREMIERE PHASE DU PACV
COMPOSANTES
|
ACTIVITES MISES EN OEUVRE
|
RESULTATS OBTENUS
|
COMPOSANTE A
Fonds d'Investissement Local (FIL)
|
- Financement des plans annuels d'investissement des CRD.
|
- 192 PAI contenant 696 micro projets dont 260 écoles
élémentaires et collèges, 46 forêts communautaires,
35 ponts, 152 centres de santé et plus de 165 puits ont
été financés.
|
COMPOSANTE B
Renforcement des capacités en faveur du
développement local
|
Etudes
- Etude sur l'amélioration des recettes fiscales et de
leur collecte au niveau des collectivités locales.
- Etude de capitalisation des outils de suivi communautaire,
d'harmonisation des outils de planification des structures de gestion et
d'évaluation des différentes approches d'encadrement des CRD.
- Etude sur l'évaluation des prestations des ADC,
Opérateurs et ONG au niveau communautaire.
Appui aux CRD par le recrutement des ADC
Renforcement des capacités des ADC en élaboration
des PAI, programme de formation, appui à la gestion des contrats et
à la maîtrise d'ouvrages.
|
L'étude sur le cadre légal et réglementaire
a été réalisée et à conduit à
l'adoption de nouveaux textes sur la décentralisation et la
déconcentration, il s'agit de :
- Projet de loi portant code des collectivités locales
- Projet de Décret portant réorganisation des
circonscriptions territoriales
- Projet déterminant les conditions de nomination et les
attributions des autorités des circonscriptions territoriales
- Projet de loi relatif aux associations est adopté par le
gouvernement et soumis à l'Assemblée Nationale pour
adoption ;
6) L'étude sur l'observatoire de la
décentralisation est terminée ;
7) L'étude sur l'association des élus locaux a
été réalisée ;
8) La totalité des CRD couvertes par le projet ont
bénéficié des formations dans les thèmes
suivants : animation, décentralisation, alphabétisation,
gestion simplifiée et passation des marchés ;
9) Tous les ADC ont bénéficié des
formations.
|
COMPOSANTE C
Réfection et entretien des routes rurales
|
· Réhabilitation : 11,5 km ont
été réceptionnés, soit 58% ;
· Traitement des points critiques : 13 km ont
été réceptionnés sur 20 km, soit 65% ;
· La construction de 56 ml d'ouvrages de franchissement sur
76 ml, soit 74% ;
· La réception de 3 bureaux SPGR et BTGR sur 7
prévus, soit 43% ;
· L'entretien de 328 km de pistes rurales sur 328 km
prévus, soit 100% ;
· L'installation, l'équipement et la formation de
132 CVEP sur 150 CVEP prévus, soit 88% ;
· La mise en place d'un Plan de Gestion Environnemental et
social (PGES) de 104 ha, soit 100% de réalisation ;
· La mise à jour du fichier de la base de
données du PACV ;
· La tenue des ateliers de restitution.
|
Voir Tableau 2
|
Tableau 2 : Résultats obtenus dans la
composante C
N°
|
Activités
|
Unité
|
Objectifs
|
Réalisation au 25/12/2004
|
TAUX Réalisation
|
1
|
Entretien mécanisé des pistes rurales
|
Km
|
328
|
328
|
100%
|
2
|
Réhabilitation des pistes rurales
|
Km
|
19,4
|
11,5
|
58%
|
3
|
Traitement de points critiques
|
Km
|
20
|
13
|
65%
|
3.1
|
Ouvrages de franchissement
|
MI
|
76
|
56
|
74%
|
4
|
Rénovation des Bureaux SPGN et BTGR
|
Nbre
|
7
|
7
|
100%
|
5
|
Installation ? équipement et formation des CVEP
|
CVEP
|
150
|
132
|
88%
|
6
|
Installation des barrières de pluie
|
Nbre
|
36
|
36
|
100%
|
7
|
Plan de Gestion Environnemental
1-Restauration des carrières
|
Ha
|
153,5
|
153,5
|
100%
|
2-Reboisement des carrières
|
Km
|
104,5
|
104,5
|
100%
|
3-Villages concernés
|
Nbre
|
186
|
186
|
100%
|
4-Etudes
|
Nbre
|
2
|
2
|
100%
|
8
|
Etude de la situation de référence d'impact des
pistes
|
Unité
|
45
|
30
|
67%
|
8.1
|
Base de données Sit Réf
|
BD
|
2
|
1
|
50%
|
9
|
Levés géo-référenciés
Pistes
|
Carte
|
1
|
1
|
100%
|
9.1
|
Base de données SIG
|
BD
|
2
|
1
|
50%
|
10
|
Mission de supervision Coordinateur et Responsable suivi
évaluation
|
Nbre
|
2
|
2
|
100%
|
11
|
Atelier et internationalisation Manuel procédure DNGR.
|
Nbre
|
1
|
0
|
60%
|
Source : Rapport FIDA
2005.
* 1 L'ouverture de
l'université Général Lansana Conté de Sonfonia en
2005 a abouti au transfert de la Faculté des Lettres et Sciences
Humaines de l'Université de Conakry pour l'Université de
Sonfonia.
* 2 Ousmane Syll, `'Les
échanges entre collectivités décentralisées
d'Afrique subsaharienne et de l'union européenne : une
réussite si la condition de la réciprocité est
respectée'', Besançon (France), Mémoire de Master,
Octobre 2005, p.3.
* 3 lbid., p.4.
* 4 Guèye, C. et
MBaye, A., `'Décentralisation, développement local et droits
humains au Sénégal'', Genève, Review Seminar, 27-28
juin 2004.
* 5 Ministère de
l'Intérieur et de la Décentralisation (MID), Direction nationale
de la Décentralisation (DND) `'Evaluation de la
décentralisation en Guinée "- Conakry, janvier 1998,
p : 3.
* 6 Parmi les programmes les
plus importants nous avons : le Programme de Développement Local en
Guinée (PDLG), le Programme de Renforcement des Capacités
Institutionnelles (PRCI), le Programme d'Appui aux Communautés
Villageoises (PACV).
* 7 Ministère du
Plan, `'Enquête intégrée de base pour
l'évaluation de la pauvreté (EIBEP)'', Conakry, 2003,
p : 11.
* 8 Ministère de
l'Intérieur et de la Décentralisation (MID), Direction nationale
de la Décentralisation (DND) `'Evaluation de la
décentralisation en Guinée "- Conakry, janvier 1998,
p : 2.
* 9
http://www.pdm-net.org/Newsite/french/decentralisation/guinee/historique.htm
* 10 Ordonnance N°
076/PRG/SGG/86 du 25 mars 1986 portant réorganisation territoriale de la
République de Guinée et instituant les collectivités
décentralisées.
* 11 Ordonnance
N° 092/PRG/SGG/90 du 22 octobre 1990, portant organisation et
fonctionnement des communautés rurales de développement (CRD) en
République de Guinée.
* 12
http://www.pdm-net.org/Newsite/french/decentralisation/guinee/historique.htm
* 13 PACV,
`'Manuel d'exécution du Fonds d'Investissement Villageois
(FIV)'', (S.L.), Novembre 1998, p : 19.
* 14
PACV, `'Stratégie de communication : Guide du formateur'',
Conakry, 2003, p : 5.
* 15
loc. cit.
* 16
loc. cit.
* 17
Claude Ouattara., `'Développement communautaire et réduction
de la pauvreté dans un contexte de décentralisation'',
(S.L.), ENDSA, juin 2003, p : 4.
* 18 Ibid.,
Claude Ouattara., `'Développement communautaire et réduction
de la pauvreté dans un contexte de décentralisation'',
(S.L.), ENDSA, juin 2003, p : 5.
* 19
Dictionnaire Hachette, Edition 2003, p: 432.
* 20
Ousmane Syll, `'Les échanges entre collectivités
décentralisées d'Afrique subsaharienne et de l'union
européenne : une réussite si la condition de la
réciprocité est respectée'', Besançon
(France), Mémoire de Master, Octobre 2005, p.8.
* 21
Ousmane Syll, `'Les échanges entre collectivités
décentralisées d'Afrique subsaharienne et de l'union
européenne : une réussite si la condition de la
réciprocité est respectée'', Besançon
(France), Mémoire de Master, Octobre 2005, p.8-9.
* 22
Ibid., p.10.
* 23 Guy Bessette
`'Communication et participation communautaire : Guide pratique de
communication participative pour le développement'', Canada,
Presses de l'université Laval, 2004, p : 13.
* 24
Guy Bessette `'Communication et participation communautaire : Guide
pratique de communication participative pour le développement'',
Canada, Presses de l'université Laval, 2004, p : 24.
* 25 Etienne
Koulakoumouna, `'Guide pratique : Réussir la rédaction
et la soutenance d'un mémoire de recherche'', Paris, Harmattan,
2005.
* 26
Ibid.
* 27
Waliyoubhés sont des érudits qui ont une grande connaissance
islamique.
* 28
Les tapades sont les champs situés autour des cases. Ils sont la plupart
du temps clôturés par des haies vives ou des palissades de
branchage.
* 29 Il
s'agit du comité FIV (Fonds d'investissement villageois), du
comité de transparence et du comité de gestion des
infrastructures.
* 30 Il y
a trois animateurs villageois (AV) dans chaque district de la CRD. Leur choix
répond à des critères dont : être capable de
lire et écrire en français et en poular (caractères
coraniques harmonisés), être disponible et avoir une certaine
crédibilité auprès des populations.
* 31 Ces
supports modernes de communication ne sont pas utilisés par les ADC dans
la CRD. Selon eux, mêmes les spots publicitaires du PACV qui passent sur
les ondes de la radio rurale sont rarement écoutés par les
populations de Diari. Quant à la vidéo, elle est inexistante.
* 32 Il faut
signaler qu'il n'y a pas de femmes comme agents de développement
communautaire (ADC) du PACV dans la CRD de Diari.
|