INTRODUCTION GÉNÉRALE
Les opportunités d'investissement jouent un rôle
important dans la finance de l'entreprise puisqu'elles affectent les
différentes politiques internes de la firme et vu l'importante
asymétrie d'information que ces opportunités d'investissement
font naître au sein de la firme.
En effet, les opportunités d'investissement
représentent la composante de la valeur de la firme qui résulte
des options de financement des investissements futurs, (Myers, 1977); et par la
suite elles ont un caractère discrétionnaire et affectent
à la fois la politique d'investissement, la politique de dividende, la
politique de rémunération et la politique de financement de la
firme, (Gaver et Gaver, 1993).
D'ailleurs, peut être le plus important concernant
l'étude des opportunités de croissance est le fait qu'une partie
abondante de la recherche a traité le rôle des
opportunités d'investissement lors de l'établissement des
contrats optimaux de la firme. Selon Kallapur (2001), cette relation entre les
opportunités d'investissement et le choix des contrats optimaux
résulte de plusieurs facteurs ayant pour origine la théorie de
l'agence. Ces facteurs englobent les différents conflits
d'intérêt entre les dirigeants et les différents apporteurs
de capitaux en présence des fortes asymétries d'information qui
caractérisent la présence des options de croissance.
Dès lors, on remarque que les actionnaires mettent en
place des mécanismes de gouvernement afin de pousser le dirigeant
à maximiser la valeur de la firme en présence de bonnes
opportunités d'investissement. Cependant, le fait de faire appel aux
créanciers financiers pour exercer un contrôle indirect sur les
dirigeants des firmes à fort potentiel de croissance peut créer
des distorsions au niveau des décisions d'investissement, (Myers, 1977)
et par conséquent affecter négativement les opportunités
d'investissement.
Pour cette raison, à défaut de capitaux propres
suffisants pour financer les opportunités d'investissement futures, les
firmes à fort potentiel de croissance doivent faire attention au choix
du type et de la maturité de leurs dettes afin de préserver leurs
flexibilités concernant l'exercice des options d'investissement futurs.
Plusieurs recherches ont traité le rôle de
certains mécanismes de gouvernance dans les firmes à fort
potentiel de croissance, (Gaver et Gaver, (1993); Lasfer (1999); Hutchinson et
Gul, (2004)). Plusieurs autres recherches ont étudié le choix du
type et de la maturité de la dette effectué par les firmes ayant
de fortes opportunités d'investissement, (Barclay et Smith,
(1996) ; Nekhili, (1999); Barclay, Smith et Morellec, (2006)).
Dans cette recherche, on a voulu étudier le rôle
de la structure de l'endettement en tant qu'un mécanisme de gouvernement
externe, parmi d'autres mécanismes de gouvernance, en fonction des
opportunités d'investissement des firmes.
D'où la problématique : Quel
est l'impact des opportunités d'investissement sur le choix des
mécanismes de gouvernement de l'entreprise et sur la structure de
l'endettement de la firme ?
Le premier objectif de cette recherche sera de définir
les opportunités d'investissement. Ensuite, le deuxième objectif
sera d'étudier le rôle de quelques mécanismes de
gouvernement, à savoir la composition du conseil d'administration et la
politique de rémunération, dans l'atténuation des conflits
d'intérêt dans les firmes à fort potentiel de
croissance.
Par ailleurs, notre troisième objectif s'articule
autour du choix du type et de la maturité de la dette contractée
en tant qu'un mécanisme de gouvernement externe dans les firmes
présentant de fortes opportunités d'investissement.
Les données nécessaires pour mener cette
recherche vont être collectées à partir des rapports
annuels de soixante firmes françaises non financières pendant la
période 2005 - 2007.
L'analyse à la fois descriptive et quantitative de ces
données collectées va servir de faire une comparaison concernant
le choix de certains mécanismes de gouvernement de l'entreprise et la
structure d'endettement entre les firmes à fort potentiel de croissance
et celles ayant de faibles opportunités d'investissement rentables.
L'organisation de cette recherche est articulée comme
suit :
· Le premier chapitre a pour objectif de définir
les opportunités d'investissement d'une firme et présenter les
différentes mesures de ces options de croissance.
· Le deuxième chapitre traite le rôle des
administrateurs externes et de la rémunération incitative sous la
forme des stock-options, dans l'alignement des intérêts entre les
actionnaires et le dirigeant des firmes à fort potentiel de
croissance.
· Le troisième chapitre sera consacré
à analyser l'efficacité de l'endettement en tant qu'un
mécanisme de gouvernement externe en fonction du niveau des
opportunités d'investissement de la firme et à étudier la
structure d'endettement des firmes à fort potentiel de croissance.
· Le quatrième chapitre sera axé sur la
présentation de nos hypothèses et la méthodologie de la
recherche à travers laquelle nous présenterons
l'échantillon de l'étude et la méthode de collecte des
données, l'ensemble des variables ainsi que leurs mesures
correspondantes. On spécifiera par la suite les différents
modèles à tester.
· Le dernier chapitre servira à avancer une
analyse descriptive des variables de gouvernance et de la matrice de
corrélation entre les différentes variables. Par suite, il
convient d'analyser et d'interpréter les résultats
dégagés pour vérifier empiriquement les hypothèses
établies dans le cadre théorique.
PARTIE
THÉORIQUE
Chapitre 1 : Les opportunités d'investissement
d'une firme
Le concept d'opportunités d'investissement a fait
l'objet de plusieurs études traitant l'aspect discrétionnaire de
ces investissements et son impact sur les différentes relations d'agence
dans une firme et par conséquent sur les politiques internes de cette
firme.
Pour ce fait, ce premier chapitre va définir tout
d'abord le concept d'opportunités d'investissement dans une
première section, ainsi que les différentes mesures de ces
opportunités d'investissement dans une deuxième section.
1. Le concept d'opportunités
d'investissement
Myers (1977) a divisé la valeur de l'entreprise en la
valeur des actifs en place et la valeur des opportunités de croissance.
Ce qui différencie ces deux valeurs c'est que la valeur des
opportunités de croissance dépend, au moins en partie, des
investissements futurs discrétionnaires ; alors que la valeur des
actifs en place ne l'est pas.
Par conséquent, Myers considère la valeur de la
firme comme étant la somme de la valeur des actifs en place et la valeur
des options de faire des investissements futurs discrétionnaires dans
des projets à valeurs actuelles nettes positives. La composante de la
valeur de la firme qui résulte des options de financement des
investissements futurs a été mentionnée par Myers (1977),
Smith et Watts (1992) et par d'autres comme étant les
opportunités d'investissement « Investment Opportunity
Set (IOS) ».
Vu leur caractère discrétionnaire, les
opportunités d'investissement sont plutôt vues et
évaluées en tant qu'options, et c'est pour cette raison qu'elles
sont souvent appelées les « options
réelles ». Ces investissements discrétionnaires peuvent
être par exemple l'investissement dans de nouveaux projets, les
dépenses de publicité, les dépenses en recherche et
développement, etc.
En effet, selon Kallapur (2001), la notion conventionnelle des
opportunités d'investissement les définit comme étant les
nouvelles dépenses en capital faites pour introduire un nouveau produit
ou étendre une production d'un produit existant. Pendant que ce type de
projets est certainement une composante des opportunités
d'investissement, plusieurs autres types d'investissement y sont aussi
incorporés. Par exemple, l'option de faire des dépenses pour
réduire les coûts pendant la restructuration d'une firme est une
composante des opportunités d'investissement. En effet, Myers
considère toutes les dépenses variables (exemple les
dépenses de publicité) comme une partie des opportunités
d'investissement.
La valeur des opportunités d'investissement d'une
entreprise dépend de plusieurs facteurs spécifiques de la firme
en question. Christie (1989) argumente que le premier déterminant des
opportunités d'investissement ce sont les facteurs industriels tels que
les barrières à l'entrée et les cycles de vie des
produits. Ces facteurs permettent aux firmes de faire des investissements qui
augmentent les barrières d'entrée (exemple la substitution du
capital de travail qui résulte dans des économies
d'échelle comme l'expliquent Chung et Charoenwong, 1991). De courts
cycles de vie d'un produit signifient que l'investissement en R&D, et plus
généralement dans le capital humain nécessaire pour la
R&D est probablement plus productif et conduit à des avantages
comparatifs qui augmentent la valeur de la firme. La valeur d'une option de
faire des investissements additionnels dans des marques à travers la
publicité et les autres efforts de marketing (Gaver et Gaver, 1993)
dépend des facteurs comme l'environnement concurrentiel de la firme, la
qualité de produit et la différenciation du produit.
Les opportunités d'investissement consistent dans les
options d'investissement qui pourraient ou ne pas être exercées
par la firme. Mc Donald et Siegel (1986) et Pindyck (1988) établient un
modèle de l'effet de l'irréversibilité de l'investissement
comme la perte de la valeur de l'option quand l'investissement est
réellement fait. Par exemple, si on considère une firme qui
confronte la décision de la possibilité d'étendre la
capacité des produits existants. La valeur de l'option de faire un
investissement de l'extension de la capacité dépend de la
probabilité de l'augmentation de la demande future. Quand
l'investissement est réellement fait, il ne peut pas être maintenu
si l'augmentation de la demande anticipée ne s'est pas
matérialisée. Pindyck (1988) montre que l'investissement optimal
en capacité pourrait être inférieur à celui qu'on
requière pour répondre à la demande prévue, ce qui
permet à la firme de préserver la valeur des options
d'investissement en délibérément sous investissant dans la
capacité.
Les opportunités d'investissement représentent
une caractéristique importante de la firme et ont une influence profonde
sur l'image de la firme de point de vue des dirigeants, des
propriétaires, des investisseurs et des créanciers. Par exemple,
les opportunités d'investissement ont été
démontrées théoriquement par être un
déterminant critique des caractéristiques du risque de la firme
(Miles, 1986), un résultat qui a été confirmé
empiriquement par Riahi - Belkaoui (1999).
Cependant, selon Kallapur (2001), bien que les
opportunités d'investissement représentent souvent une composante
majeure de la valeur de la firme, les détails de ces opportunités
d'investissement ne sont pas observables par les parties
intéressées situées à l'extérieur de
l'entreprise, ce qui pose une certaine difficulté lors de la mesure de
ces options de croissance.
2. Les
mesures des opportunités d'investissement
Comme ces opportunités d'investissement ne sont pas
observables par les « outsiders », les recherches
empiriques se trouvent obligées de se baser sur des variables proxy pour
mesurer la valeur des opportunités de croissance d'une firme ( Adam,
Goyal 2006). Parmi ces mesures, on trouve le q de Tobin, le ratio valeur de
marché des actifs sur valeur comptable des actifs « market
to book assets ratio » (MBA ratio), le ratio valeur de
marché des capitaux propres sur valeur comptable des capitaux propres
« market to book equity ratio » (MBE) ratio, le
ratio cours boursier sur bénéfice « Price Earnings
Ratio » (PER), l'intensité de la recherche et
développement, etc.
2.1 Le
q de Tobin
Présenté par Tobin (1969)), le q de
Tobin correspond au ratio suivant :
qt = MVt / RC(At)
Où MVt représente la valeur de
marché de l'entreprise t, c'est à dire la valeur de marché
des capitaux propres (valeur boursière) plus la valeur de marché
des dettes.
RC(At) représente la valeur de remplacement
(Replacement Cost) de l'Actif At de l'entreprise t
Ainsi, le q de Tobin est un rapport entre une valeur de
marché et une valeur "économique" de l'actif, c'est-à-dire
la valeur de remplacement de l'actif.
Selon Lang et al (1989) la valeur de marché est
égale à la somme de la valeur des actions ordinaires de la firme,
de la valeur de ses actions privilégiées et de la valeur de la
dette. Le dénominateur du q, qui est le coût de remplacement des
actifs, est égal au total des actifs comptables plus la valeur de
remplacement des immobilisations de production et des stocks moins la valeur
comptable des immobilisations de production et des stocks. Si le q de Tobin est
supérieur à 1, c'est-à-dire la valeur de marché de
la firme est supérieure au coût de remplacement de ses actifs, la
firme présente de bonnes opportunités d'investissement. En effet,
selon Tobin (1969), une firme devrait investir dans un nouveau projet si le
marché évalue ce projet à une valeur qui excède son
coût. Par ailleurs, si le q de Tobin est inférieur à 1, la
firme ne présente pas d'opportunités d'investissement rentables.
En outre, Charreaux [1998] calcule le q de Tobin par le
rapport de « la somme des valeurs de marché des titres
détenus par les investisseurs financiers (actionnaires et
créanciers) au montant des capitaux qu'ils ont investis ». La
valeur de ces capitaux investis se mesure par le coût de remplacement des
actifs financés. Par la suite, un q de Tobin supérieur à
1 indique que la rentabilité secrétée par l'ensemble des
actifs de la firme et anticipée par le marché est
supérieure à la rentabilité requise à
l'équilibre par les différents apporteurs de capitaux (qu'on
évalue par le coût moyen pondéré). Par
conséquent, il est intéressent d'investir.
Il est important de signaler que le q de Tobin a
été utilisé comme une mesure d'autres variables. Par
exemple, Charreaux (1998) l'a utilisé pour mesurer la performance de
l'entreprise. Par ailleurs Lindenberg et Ross (1981) et Skinner (1993)
considèrent que ce ratio indique la présence
d'éléments incorporels non reconnus par la comptabilité,
et qu'ainsi le q de Tobin est un indicateur du capital
immatériel de l'entreprise.
Cependant, le calcul du q de Tobin présente certaines
difficultés qui portent tant sur la valeur de marché de
la firme que sur la valeur de remplacement de l'actif. La valeur de
marché de l'entreprise est constituée de la valeur de
marché des capitaux propres et de la valeur de marché des dettes.
L'estimation de la valeur de marché des capitaux propres ne
pose pas de problème majeur, en revanche le calcul de la valeur de
marché de la dette est ardu.
Théoriquement, cette valeur de marché de la
dette est égale à la somme des remboursements actualisés.
Cependant, en règle générale, le manque d'informations sur
l'échéancier de remboursement des entreprises, et la
difficulté de calculer un taux d'actualisation de la dette
spécifique à chaque entreprise, conduisent souvent à une
approximation de cette valeur de marché de la dette. En effet,
l'utilisation de la valeur comptable de la dette au lieu de sa valeur
marchande a été justifiée par plusieurs chercheurs en
raison de l'importante corrélation qui existe entre ces deux valeurs
(Perfect et Wiles 1994).
Par ailleurs, la valeur de remplacement des actifs est aussi
difficile à mesurer. Certains auteurs utilisent pour cela une
modélisation micro-économique (Chung et Pruitt, 1994), d'autres
ont recours à une approximation. Par exemple, Lindenberg et Ross (1981)
et Skinner (1993) calculent la valeur de remplacement de l'actif en
additionnant la valeur comptable des actifs circulants à la valeur de
remplacement des actifs immobilisés. Cette valeur de remplacement de
l'actif immobilisé est elle-même difficile à calculer vu
que ce n'est pas facile d'obtenir les informations relatives au taux
d'obsolescence des équipements. Cette dernière difficulté
a été surmontée en considérant que la valeur
comptable des actifs inscrits au bilan représente une mesure acceptable
du coût de remplacement des actifs puisque la faiblesse de biais a
été confirmée par un certain nombre de recherches
notamment celle de Chung et Pruitt (1994).
Par conséquent le q de Tobin pourrait être
calculé ainsi :
(Valeur de marché des capitaux propres + Valeur
comptable de la dette) / Actif Economique (comptable)
Il faudrait mentionner que cette mesure utilisée n'est
qu'une proxy du q de Tobin. Toutefois, utilisant la base de données
développée par le National Bureau of Economic Research
sur les entreprises du secteur industriel aux Etats-Unis sur les années
1978 à 1987, en calculant des q de Tobin, Chung et Pruitt (1994)
montrent qu'une telle approximation explique plus de 95 % de ceux-ci. Cette
approximation est par ailleurs très fréquente dans la
littérature empirique en finance.
2.2 Le
ratio valeur de marché des actifs sur valeur comptable des actifs
« market to book assets ratio » (MBA ratio)
Il est définit comme étant la valeur de
marché des actifs divisée par la valeur comptable des actifs. La
valeur de marché des actifs est obtenue en additionnant la valeur de
marché des capitaux propres avec la valeur comptable des actions
privilégiées et la valeur comptable de la dette. Selon Adam et
Goyal (2006), la valeur comptable des actifs (le dénominateur du MBA
ratio) est une mesure proxy des actifs en place ; par ailleurs la valeur
marchande des actifs (le numérateur du ratio) mesure à la fois
les actifs en place et les opportunités d'investissement. Un ratio
élevé indique donc que la firme a beaucoup d'opportunités
d'investissement par rapport à ses actifs en place.
D'après Adam et Goyal (2006), ce ratio est fortement
corrélé au q de Tobin selon l'étude de Perfect et Wiles
(1994) qui montre que le coefficient de corrélation est de 0.96. C'est
pour cette raison que Adam et Goyal ne font pas de distinction entre MBA ratio
et le q de Tobin.
2.3 Le
ratio valeur de marché des capitaux propres sur valeur comptable des
capitaux propres « market to book equity ratio » (MBE)
ratio
Il est égal à la valeur de marché des
capitaux propres divisée par la valeur comptable des capitaux propres.
La valeur de marché des capitaux propres mesure la valeur actuelle de
tous les cash flows futurs émanant de l'ensemble des actifs en place et
des opportunités d'investissement ; pendant que la valeur comptable
des capitaux propres représente la valeur cumulée
générée seulement des actifs existants. L'avantage
empirique de ce ratio par rapport au ratio MBA est que sa construction ne
nécessite ni la valeur de marché de la dette ni l'estimation de
la valeur de remplacement des actifs. Cependant, comme le q de Tobin, ce ratio
présente certaines limites :
- Il a été utilisé pour mesurer d'autres
variables comme la performance de la firme.
- Les firmes dont la valeur des capitaux propres est
négative doivent être omises de l'analyse empirique puisque un
ratio MBE négatif n'a pas de sens.
2.4 Le
ratio cours boursier sur bénéfice « Price Earnings
Ratio » (PER)
Il se calcule en divisant le cours de l'action par le
bénéfice par action (BPA). Ce ratio constitue avant tout un outil
de comparaison du niveau de prix d'une action par rapport aux titres du
même secteur d'activité. Concrètement, le niveau du PER
indique de quelle manière les investisseurs anticipent
l'évolution des bénéfices futurs de la
société. Le PER qui varie au fur et à mesure de
l'évolution du cours de l'action, permet de juger si un titre est
surévalué ou, au contraire sous-évalué par rapport
à un échantillon donné constitué
généralement par le secteur d'activité de l'entreprise.
Selon Chung et Charoenwong (1991), un PER élevé
indique qu'une grande proportion de la valeur des capitaux propres est
attribuée aux opportunités d'investissement relativement aux
actifs en place. Cette déduction découle du fait que le
bénéfice courant est une proxy des cash flows reçus des
actifs en place, pendant que la valeur de marché des capitaux propres
reflète la valeur actuelle de tous les cash flows futurs,
c'est-à-dire les cash flows issus des actifs en place et ceux qui
proviennent des opportunités d'investissement.
L'avantage du PER est que son calcul ne nécessite pas
de connaître la valeur de marché de la dette mais son
inconvénient est qu'on ne peut pas utiliser ce ratio dans la mesure des
opportunités de croissance si une firme dégage un
bénéfice nul ou négatif. En plus, le PER a plusieurs
autres interprétations dans la littérature. En effet,
d'après Penman (1996), ce ratio a été
interprété comme étant un indicateur de la croissance du
bénéfice et aussi comme une mesure de risque.
2.5
L'intensité de la recherche et développement
Un point de vue communément partagé est que
l'investissement en recherches et développement
« R&D » permet d'assurer la pérennité des
entreprises. Selon Gaver et Gaver (1993), l'activité R&D est
synonyme de bonnes opportunités de croissance. De même, Skinner
(1993) voit que les dépenses en R&D sont largement
discrétionnaires et résultent le plus souvent en l'acquisition de
nouvelles opportunités d'investissement. En effet, les firmes qui
investissent plus en R&D acquièrent plus d'opportunités
d'investissement que les firmes qui investissent moins.
C'est pour cette raison que l'intensité de la R&D a
souvent servi comme une mesure des opportunités d'investissement. Elle
se calcule en divisant les dépenses en R&D par le total des actifs
ou des ventes. En effet, selon Nash et Poulsen (2003), on peut mesurer les
opportunités de croissance en rapportant les dépenses en R&D
à la valeur comptable des actifs, comme ont fait Gaver et Gaver
(1993) ; ou encore en rapportant les dépenses en R&D aux ventes
(Gilson 1997). Nash et Poulsen (2003) ont justifié l'utilisation de ces
ratios pour mesurer des opportunités d'investissement par le fait que
des dépenses importantes en R&D devraient créer d'avantage
d'opportunités de croissance.
2.6 Le
classement des mesures des opportunités d'investissement
Kallapur (2001) a classé ces mesures des
opportunités d'investissement ainsi que d'autres mesures en quatre
catégories (des mesures basées sur le prix, des mesures
basées sur les investissements, des mesures de variances et des mesures
composées) ; tout en indiquant les noms des auteurs qui ont
utilisé ces proxies des opportunités de croissance dans leurs
recherches :
2.6.1 Les mesures des
opportunités d'investissement basées sur le prix
Ces mesures se basent sur l'idée que si les
prévisions de croissance de la firme sont au moins partiellement pris en
compte dans les prix des actions, alors les firmes en croissance devraient
avoir des valeurs de marché élevées relativement à
la valeur des actifs en place. Pour cette raison, les proxys basées
sur le prix sont formées par un ratio qui incorpore une mesure des
actifs en place et une mesure de la valeur de marché de la firme. Parmi
ce type de ratio, on trouve :
· Market to Book Equity ratio (le ratio
MBE) : utilisé par Collins et Kothari (1989) et Chung et
Charoenwong (1991).
· Book to Market value of Assets, qui est
l'inverse de MBA ratio : utilisé par Smith et Watts (1992).
· Q de Tobin : utilisé par Skinner
(1993).
· Earnings to price ratio, qui est l'inverse du
Price-Earnings Ratio (PER) : utilisé par Chung et
Charoenwong (1991) et Smith et Watts (1992).
2.6.2 Les mesures des
opportunités d'investissement basées sur l'activité
d'investissement
Ces mesures se basent sur l'idée qu'un niveau
élevé de l'activité d'investissement est positivement
relié aux opportunités d'investissement de la firme. Les
entreprises ayant de fortes opportunités d'investissement devraient
avoir aussi un niveau élevé d'investissement puisque les
opportunités d'investissement sont converties en actifs en place. Ces
proxys basées sur l'activité d'investissement sont formées
en utilisant un ratio qui compare une mesure de l'investissement à une
mesure des actifs déjà en place. En voici des exemples de ce type
de mesure des opportunités de croissance utilisés dans les
recherches précédentes :
· L'intensité de la R&D :
mesurée par le ratio dépenses en R&D sur le total des
actifs (Gaver et Gaver, 1993), des ventes (Skinner, 1993).
· Le ratio des dépenses d'investissement sur
la valeur de la firme : utilisé par Smith et Watts (1992).
2.6.3 Les mesures de
variances utilisés comme proxies des opportunités
d'investissement
Ces mesures reposent sur l'idée que quand les options
d'investissement acquièrent plus de valeur, la variance des revenus de
l'actif sous-jacent augmente. Les mesures de risque utilisées dans ce
domaine de recherche :
· La variance des revenus :
utilisées par Smith et Watts (1992) et Gaver et Gaver (1993).
· La beta des actifs : utilisé par
Skinner (1993).
2.6.4 Les mesures
composées des opportunités d'investissement
Pendant que la plupart des études utilisent, pour
mesurer les opportunités d'investissement, des mesures
individuelles ; et par la suite essaient d'évaluer la
sensibilité des résultats au choix de la mesure d'investissement
utilisée, plusieurs autres études ont essayé de construire
des mesures composées qui incorporent plusieurs mesures et qui reposent
sur d'autres spécificités des opportunités de croissance
de la firme.
Par exemple, Gaver et Gaver (1993) combinent trois mesures en
une seule mesure composée en utilisant l'analyse factorielle. Cette
approche a pour but de réduire l'erreur de mesure inhérente de la
sélection d'une seule variable pour mesurer les opportunités
d'investissement. Six mesures des opportunités d'investissement ont
été incluses dans l'analyse factorielle de Gaver et Gaver
(1993) : Le ratio valeur de marché des actifs sur valeur comptable
des actifs (MBA ratio), le ratio valeur de marché des capitaux propres
sur valeur comptable des capitaux propres (MBE ratio), le ratio
bénéfice sur cours boursier (l'inverse du PER),
l'intensité de la R&D, la variance des revenus et une variable
additionnelle qui indique la détention des actions de la firme par des
fonds de pension spécialisés dans le financement des firmes en
croissance.
Baker (1993) utilisent aussi une procédure
d'analyse factorielle similaire à celle inventée par Gaver
et Gaver (1993) et incorporant quatre variables : l'intensité
des investissements précédents (qui incorpore les dépenses
en R&D, les dépenses en capital, et les dépenses
d'acquisition), le taux de croissance de la valeur de marché des actifs,
le ratio valeur de marché des actifs sur valeur comptable des actifs
(MBA ratio) et l'intensité de la R&D.
Peut être le plus important concernant l'étude
des opportunités de croissance est le fait qu'une partie abondante de la
recherche a traité le rôle des opportunités
d'investissement lors de l'établissement des contrats optimaux de la
firme. Par exemple, Smith et Watts (1992) ont utilisé des données
au niveau de l'industrie pour rechercher la relation entre les
opportunités d'investissement et les politiques de dividende, de
rémunération et de financement de la firme. Gaver et Gaver (1993)
ont testé cette relation en utilisant des données au niveau de la
firme. Dans les deux cas, on trouve que les opportunités
d'investissement affectent les politiques de la firme.
La relation entre les opportunités d'investissement et
le choix des contrats optimaux résulte de plusieurs facteurs ayant pour
origine la théorie de l'agence (Kallapur, 2001). Ces facteurs englobent
les conflits d'intérêt entre les actionnaires et les dirigeants
d'une part et les actionnaires et les créanciers d'autre part; ainsi que
les coûts d'agence inhérents. En effet, parce que les firmes ayant
de fortes opportunités d'investissement présentent des niveaux
d'asymétrie d'information élevés, les apporteurs de
capitaux mettent en place divers mécanismes de gouvernance pour
surveiller leurs fonds ; ce qui affecte les différentes politiques
de la firme.
Dans ce contexte, on va dans ce qui suit étudier le
rôle de quelques mécanismes de gouvernement dans
l'atténuation des conflits d'intérêt dans les firmes
à fort potentiel de croissance.
Parmi les mécanismes de gouvernement internes, on va
s'intéresser à la mission de contrôle exercée par le
conseil d'administration, ainsi qu'au rôle incitatif de la politique de
rémunération des dirigeants dans l'alignement des
intérêts.
Par ailleurs, on va traiter le rôle du financement
externe comme un mécanisme externe du système de contrôle
du comportement des dirigeants dans les firmes présentant de fortes
opportunités d'investissement.
Chapitre 2 : La composition du conseil d'administration
et la politique de rémunération des firmes à fort
potentiel de croissance
Ce chapitre traitera le rôle de
la composition du conseil d'administration et de la politique de
rémunération dans l'atténuation des conflits d'agence des
firmes à fort potentiel de croissance.
1. La composition du
conseil d'administration et les opportunités d'investissement de la
firme
Le conseil d'administration apparaît comme un lieu de
confrontation et de résolution des conflits entre actionnaires et
dirigeants, notamment dans le cas des sociétés
managériales où ce problème a une importance
particulière, (Charreaux, 1997). Bien entendu, le conseil
d'administration n'est qu'une composante d'un système de contrôle
plus général.
En effet, en principe dans les sociétés
cotées à capital diffus, les actionnaires délèguent
le contrôle interne des principaux dirigeants au conseil
d'administration. Ils ne conservent leur droit de contrôle que pour
certains domaines restreints qui relèvent de la compétence des
assemblés ordinaires ou extraordinaires tels que la modification des
statuts, les modifications de capital pour les assemblés
extraordinaires ; la distribution des dividendes, l'émission des
obligations, etc.
En outre, c'est le conseil d'administration qui nomme,
révoque et fixe la rémunération du président du
conseil d'administration et des dirigeants généraux.
Dans cette section, on va s'intéresser au rôle du
conseil d'administration comme un mécanisme de contrôle du
dirigeant dans les firmes à fort potentiel de croissance. En effet, les
firmes présentant de fortes opportunités d'investissement
requièrent plus de contrôle parce que les dirigeants de ces firmes
ont plus de discrétion, aussi bien dans la sélection des
investissements que dans l'allocation des ressources entre les
investissements.
Parce que la valeur des firmes à fort potentiel de
croissance est dépendante des décisions d'investissement
discrétionnaires des dirigeants, les actionnaires externes vont mettre
en place des mécanismes ex ante, tel que la présence
d'administrateurs externes dans le conseil d'administration, pour
contrôler les décisions prises par la direction.
D'ailleurs, le rôle de gouvernance d'entreprise
joué par les administrateurs externes a été le sujet d'un
controverse dans la littérature académique et la
littérature professionnelle (exemple Fama et Jensen (1983) ; Bhagat
et Black (1997) ; Shleifer et Vishny (1997) ; Klein (1998)). Fama et
Jensen (1983), parmi d'autres, argumentent que les administrateurs
indépendants ou externes peuvent contrôler d'une manière
efficiente et efficace en présence des problèmes d'agence quand
la propriété et la direction sont séparées. Par
exemple, Klein (1998) signale que les firmes remplacent de plus en plus leurs
administrateurs internes par des externes. Les pressions externes des groupes
tel que la presse financière défendent le bénéfice
perçu des conseils d'administration totalement indépendants de la
direction.
1.2 Les administrateurs externes et le contrôle
des dirigeants
Le conseil d'administration a normalement pour fonction
d'atténuer les problèmes d'agence entre actionnaires et
dirigeants. Par conséquent, sa composition doit permettre une gestion
efficace de la relation d'agence et accorder une place assez importante
à des experts qualifiés. Dans la mesure où les dirigeants
disposent de l'information la plus pertinente concernant les activités
des sociétés, Fama voit qu'ils sont les plus compétents
pour jouer le rôle principal au sein du conseil. Cette présence ne
nuit pas à l'exercice de la fonction de contrôle du conseil du
moment où il y a absence de collusion avec les dirigeants et que ces
derniers ne contrôlent pas les autres administrateurs.
Cependant, en réalité, cherchant à
maximiser leur fonction d'utilité au dépend de celle des
actionnaires, les dirigeants exercent souvent une pression sur les
administrateurs pour protéger leurs propres intérêts.
D'où vient le rôle des administrateurs non - dirigeants qui est le
contrôle des dirigeants.
Pour bien accomplir leur mission de contrôle au sein de
l'entreprise, ces administrateurs doivent avoir les compétences
nécessaires à l'exercice de cette fonction. La qualification des
administrateurs externes doit être importante et ils devraient occuper
normalement la majorité des sièges afin de pouvoir intervenir
comme experts pour résoudre les problèmes particuliers et
arbitrer les éventuels désaccords entre les dirigeants et les
actionnaires.
Outre la compétence, l'absence de collusion est une
condition nécessaire pour accomplir la mission d'arbitrage. Les
administrateurs externes sont souvent, soit d'anciens dirigeants, soit des
dirigeants d'autres sociétés; ce qui garantit la
compétence, (Charreaux, 1997). Quant à l'absence de collusion,
selon Fama, c'est dans l'intérêt des administrateurs non -
dirigeants d'accomplir leurs fonctions en toute indépendance puisque
ceci leur permet de maximiser la valeur de leur capital sur le marché
des administrateurs externes.
Parce que la valeur des firmes à fort potentiel de
croissance dépend dans une large mesure des décisions
discrétionnaires des dirigeants, on va dans ce qui suit étudier
le rôle de contrôle exercé par les administrateurs non -
dirigeants dans ce type de firmes.
1.3 Le rôle de contrôle exercé par
les administrateurs externes dans les firmes ayant de fortes
opportunités d'investissement
Les dirigeants des firmes ayant de fortes options de
croissance ont généralement plus de discrétion dans la
prise de décision parce qu'ils sont mieux informés sur les
opportunités d'investissement de la firme que les administrateurs
externes. Par ailleurs, les décisions concernant les options de
croissance sont prises sur la base des prédictions ex ante et
dépendent dans une grande mesure du savoir faire managérial.
Cependant, les résultats réalisés ex post pourraient
être différents de ceux qu'on a prévus. C'est difficile
dans ce cas de déterminer si les échecs ou les succès
réalisés suite à l'exercice de ces options sont dus aux
décisions managériales ou à des facteurs externes en
dehors de leur contrôle, (Agrawal et Knoeber, 1996).
Par conséquent, c'est difficile de contrôler les
actions des dirigeants des firmes ayant de fortes opportunités
d'investissement, comme c'est difficile de déterminer si ce sont les
actions des dirigeants ou plutôt les facteurs externes qui conduisent
à réussir les options d'investissement.
C'est pourquoi peu de recherches ont testé la relation
entre les opportunités d'investissement de la firme et le contrôle
exercé par le conseil d'administration; et les résultats
étaient conflictuels. Bathala et Rao (1995) et Hutchinson (2002) ont
trouvé une relation négative entre la proportion des
administrateurs externes et le taux de croissance de la firme. Au contraire,
Hossain et Adam (2000) ont trouvé que le pourcentage des administrateurs
externes est positivement lié aux opportunités d'investissement.
Anderson et al (1993) ont trouvé que les firmes en croissance subissent
des coûts de contrôle élevés en terme de charges des
administrateurs et des auditeurs que les firmes dont les options de croissance
sont limitées.
Selon Bathala et Rao (1995), une firme ayant de fortes
opportunités d'investissement requière plus d'administrateurs
internes dans le conseil d'administration pour intégrer les
activités pratiques de la firme autour de ses stratégies.
D'ailleurs, les résultats de Basinger et al (1991) suggèrent que
les dirigeants sont plus motivés d'investir dans des projets incertains
s'ils sont bien représentés dans le conseil d'administration et
par la suite ils sont moins dépendants de l'évaluation et des
jugements des administrateurs externes. En effet, les dirigeants de ces firmes
préfèrent un conseil d'administration dominé par les
administrateurs de la firme afin de garantir qu'ils sont évalués
sur la base des options de croissance de la firme plutôt que sur la base
de la performance actuelle de la firme.
Par conséquent, la relation négative entre les
opportunités d'investissement et le pourcentage des administrateurs
externes dans le conseil d'administration découle du fait que, comme
les dirigeants des firmes présentant de fortes options de croissance
sont les mieux informés sur ces options, il vaudrait mieux
négocier un contrat qui permet au conseil d'administration de disposer
des savoirs faire nécessaires pour évaluer les décisions
discrétionnaires des dirigeants ; qui est un conseil
d'administration dont la majorité sont des dirigeants.
En effet, les administrateurs internes ont une connaissance
approfondie de la firme (son histoire, ses forces, ses faiblesses,...) et du
secteur dans lequel elle opère (la concurrence, les cycles
technologiques) et aussi ils comprennent bien le processus de gestion. Par
conséquent, ils sont en mesure de faciliter la transmission des
informations pertinentes au conseil d'administration. Par ailleurs, leur
participation au processus de gestion leur permet d'accéder à des
informations plus riches et plus fines reposant sur des critères
subjectifs plus adaptés à l'évaluation de la
compétence des dirigeants et de leurs initiatives stratégiques,
(Godard, 1997)
Par contre, comme par définition les administrateurs
externes ne sont pas en contact direct avec la gestion courante, leurs
informations internes se limitent aux échanges qui ont lieu lors des
réunions du conseil d'administration ; et par la suite ils manquent
des informations subjectives requises pour apprécier pleinement la
qualité du processus de décision des dirigeants. Par ailleurs, il
est à noter que les administrateurs externes, bien qu'ils puissent avoir
acquis une expérience dans plusieurs secteurs d'activités, ils
peuvent manquer d'expérience concernant le principal secteur dans lequel
intervient la firme.
Cependant, quand il y a une proportion élevée
d'administrateurs dirigeants dans le conseil d'administration des firmes
disposant de fortes opportunités d'investissement, il n'y a pas de
mécanisme qui assure que les dirigeants exercent ces options au temps
approprié. En plus, les dirigeants ont une discrétion plus
importante en ce qui concerne les opportunités d'investissement. Ce
niveau de discrétion pourrait conduire à un comportement
opportuniste de la part des dirigeants (Hossain, Cahan et Adams, 2000). Ceci,
en retour, pourrait conduire à une réduction de la valeur de la
firme. Baber et al (1996) et Gul (1999) ont trouvé une relation
négative entre les opportunités d'investissement et la
performance de la firme. D'ailleurs, certains auteurs tels que Baysinger et
Butler (1985) et Kesner et Johnson (1990) avancent que les liens unissant les
administrateurs internes au dirigeant peuvent compromettre l'efficacité
du contrôle lorsque l'opportunisme managérial est la cause de la
mauvaise performance.
Par contre, s'il y a une proportion élevée
d'administrateurs externes dans le conseil d'administration des firmes ayant de
fortes opportunités d'investissement, il y a moins de discrétion
managériale ainsi qu'une forte probabilité que les options de
croissance vont être exercées ce qui conduit à une
meilleure performance de la firme. En effet, conformément à la
théorie d'agence, n'ayant pas d'intérêt direct dans
l'entreprise, le jugement des administrateurs externes n'est pas biaisé
et ils défendent généralement les intérêts
des différents partenaires notamment les actionnaires.
Par conséquent, la relation positive entre les
opportunités d'investissement et le pourcentage des administrateurs
externes dans le conseil d'administration pourrait s'expliquer par le fait
que, pour protéger leurs investissements dans la firme, les actionnaires
et les créanciers vont exiger une proportion élevée
d'administrateurs externes dans le conseil pour contrôler les actions des
dirigeants. Par la suite, les coûts d'agence sont modérés
et le contrôle efficient exercé par les administrateurs externes
devrait assurer des décisions des dirigeants qui augmentent la valeur de
la firme.
Dans cette recherche, on va adopter ce dernier point de vue
qui suppose que la présence de fortes opportunités
d'investissement rentables dans la firme requière un pourcentage
élevé d'administrateurs externes dans le conseil
d'administration. En effet, même si ces administrateurs externes ne
disposent pas de certaines informations spécifiques concernant les
projets futurs, leur présence dans le conseil d'administration sert
à atténuer l'opportunisme managérial et favorise
l'exercice des options de croissance susceptibles d'améliorer la valeur
de la firme.
Par la suite, on prévoit une relation positive entre
le pourcentage des administrateurs externes dans le conseil d'administration et
les opportunités de croissance de la firme. D'où
l'hypothèse H1 : Plus la valeur de la firme est
représentée par les opportunités d'investissement, plus on
a recours aux administrateurs externes pour contrôler le
dirigeant.
Dans la section suivante, on va étudier le rôle
incitatif de la politique de rémunération dans l'alignement des
intérêts entre le dirigeant et les actionnaires dans les firmes
à fort potentiel de croissance.
2. La politique de rémunération et les
opportunités d'investissement
Les firmes ayant de fortes opportunités de croissance
présentent un niveau élevé d'asymétrie
d'information. En fait, selon Smith et Watts (1992), plus la valeur de la firme
est représentée par les opportunités d'investissement
(à l'encontre des actifs en place), plus les décisions prises par
le dirigeant sont moins facilement observables. C'est difficile pour les
actionnaires et les administrateurs externes qui n'ont pas le savoir
spécifique du dirigeant et qui ne disposent pas d'informations internes
de savoir exactement le menu des opportunités d'investissement
valables pour la firme.
Par conséquent, le contrôle des dirigeants dans
les firmes possédant peu d'actifs en place s'avère plus difficile
et les actionnaires de ces firmes ont tendance à recourir
fréquemment aux contrats d'incitation pour motiver les dirigeants
à travailler conformément à leurs
intérêts.
En effet, selon Smith et Watts (1992), plus la proportion des
options de croissance dans la valeur de la firme est élevée, plus
la rémunération des dirigeants est importante. Le même
résultat a été confirmé par Gaver et Gaver (1993)
et aussi par Collins, Blackwell et Sinkey (1995).
Smith et Watts (1992) donnent deux autres raisons pour
expliquer la relation entre les opportunités d'investissement et la
rémunération des dirigeants. D'une part, le savoir faire des
dirigeants en matière d'investissement représente des ressources
rares si l'on compare au savoir faire des dirigeants en matière de
surveillance. En effet, la sélection des projets d'investissement
nécessite une rémunération plus élevée que
la surveillance des actifs en place déjà existants.
D'autre part, selon Smith et Watts (1992), les firmes
présentant de fortes opportunités d'investissement sont
probablement plus risquées que celles dont les opportunités de
croissance sont limitées. Cette conjecture a été
supportée empiriquement par Christie (1989) et Chung et Charoenwong
(1991). Les dirigeants des firmes en croissance vont donc demander une
rémunération totale plus élevée pour avoir subit ce
risque.
A part le fait d'être plus payés, les dirigeants
des firmes présentant de fortes opportunités d'investissement
tirent une proportion plus large de leur rémunération des
contrats d'incitation à long terme comme les primes sur objectif
à terme, les restricted stock grants, les stock
options, etc; pendant que le salaire fixe représente la part la
plus importante dans la rémunération des dirigeants des firmes
dont les opportunités d'investissement sont faibles, (Gaver et Gaver
1995).
D'ailleurs, selon Smith et Watts (1992), en
général plus la valeur des actifs intangibles représente
la part la plus importante de la valeur de la firme, plus la
rémunération du dirigeant est reliée à cette valeur
de la firme à travers des plans de rémunération incitatifs
qui augmentent la variabilité de cette rémunération.
Il est à noter qu'il existe deux types de plan de
rémunération incitatifs: des plans d'incitation formels et des
plans d'incitation informels.
Les plans d'incitation formels prennent
généralement la forme de bonus, stock options, stock
appreciation rights, etc. Typiquement, ce genre de programme fait un lien
explicite ex ante entre la rémunération du dirigeant et la
performance de l'entreprise mesurée par le prix de l'action, le
bénéfice par action, ou par d'autres mesures de performance.
L'efficacité de ces programmes résulte d'un lien direct entre
les actions prises par le dirigeant et la mesure de la performance.
Les programmes d'incitation informels, par contre, prennent la
forme d'un réglage ex post. Dans ce cas, par exemple, le salaire du
dirigeant pourrait être renégocié périodiquement sur
la base de la performance précédente. Mais l'efficacité de
cette renégociation du futur salaire dépend de la durée du
contrat de l'embauche du manager. Par exemple, un dirigeant ayant 64 ans qui
va obtenir sa retraite à 65 ans va être moins motivé par
un plan annuel de renégociation de salaire. Par ailleurs, la
renégociation annuelle est moins efficace s'il y a une rotation
importante des dirigeants et donc il y a moins de raison de s'attendre à
ce que les futurs dirigeants honorent à des contrats informels.
Ces problèmes encouragent l'utilisation des plans
d'incitation explicites ou formels qui relient la rémunération du
dirigeant à une mesure de performance qui reflète l'impact des
décisions du manager sur la valeur de la firme.
De ce fait, plusieurs recherches montrent que plus la valeur
de la firme est représentée par des options d'investissement
intangibles, plus la firme tend à rémunérer le dirigeant
selon un plan d'incitation formel. En effet, Smith et Watts (1992), (Gaver et
Gaver 1993, 1995), Collins, Blackwell et Sinkey (1995) ont trouvé une
relation positive entre l'adoption des stock -options et l'expansion
des opportunités d'investissement.
C'est pour cette raison, on va dans ce qui suit
présenter les stock options comme un mode de rémunération
incitatif utilisé dans les firmes à fort potentiel de croissance
pour aligner les intérêts des dirigeants à ceux des
actionnaires.
2.1 Les stock-options et les opportunités
d'investissement
Les stock-options ou les plans d'option sur action
(POA) est un mode de rémunération incitatif qui est souvent
utilisé par les firmes ayant de fortes opportunités
d'investissement. Le mécanisme de base des plans d'option sur action est
le suivant : « Les dirigeants et les salariés
concernés (les cadres le plus souvent) se voient offrir par les
actionnaires la possibilité de souscrire ou d'acheter des actions de
leur propre entreprise, à un prix fixé une fois pour toutes et
cela dans un certain délai (généralement 5 ans). Ainsi, en
cas de hausse de la valeur du titre pendant la période du plan, le
bénéficiaire a la possibilité d'acquérir ces
actions à un prix inférieur à leur valeur du moment. Ce
système est d'autant plus intéressant que ce gain peut
bénéficier d'un traitement fiscal favorable »,
(Desbrière, 1990).
Par la suite, le dirigeant qui reçoit une partie de sa
rémunération sous forme de stock-options aura un
intérêt financier qui coïncide avec celui des actionnaires.
Ceci l'incite à maximiser la valeur de l'entreprise dans laquelle il a
une participation au capital puisque sa rémunération
dépend de la performance de cette firme. Les stock-options
représentent donc un mécanisme de gouvernance qui sert à
attirer les équipes dirigeantes, les stabiliser et les motiver ; ce
qui permet de réduire les conflits d'intérêt entre les
dirigeants et toutes les autres parties prenantes (Desbrière, 1990).
L'importance de cette forme d'incitation est d'autant plus
importante quand les firmes disposent de fortes asymétries
d'information, tel est le cas des firmes ayant de fortes opportunités
d'investissement. Comme le contrôle de ces firmes s'avère
très difficile, la solution serait de motiver les dirigeants en
instaurant des modes de rémunération incitatives à long
terme qui accroissent le lien entre la rémunération des
dirigeants et la valeur créée par la firme qu'ils gèrent.
Ce type de contrat est établi en réduisant la proportion fixe de
la rémunération, à savoir le salaire, et aussi la
proportion à court terme tels que les primes mensuelles ou annuelles
et/ou en augmentant la proportion variable ou flexible à long terme tels
que les primes sur objectifs à terme, les actions, les options sur
actions, etc.
On remarque d'après les recherches antérieures
que, dans les firmes ayant un fort potentiel d'opportunités
d'investissement, les stock - options sont souvent utilisés
pour inciter les dirigeants à maximiser la performance boursière
à long terme des actions.
En effet, Smith et Watts (1992) affirment que plus la valeur
de la firme est fonction d'options de croissance, plus la firme tend à
adopter un plan formel de rémunération incitative. Par ailleurs,
ils trouvent que les firmes ayant de fortes opportunités
d'investissement font recourt aux stock-options plus
fréquemment parce que le contrôle des dirigeants est plus
difficile dans ces firmes.
De même Gaver et Gaver (1993; 1995) trouvent que les
firmes en croissance offrent à leurs dirigeants une
rémunération plus élevée et adoptent plus des plans
de stock-options comme mécanisme d'alignement des
intérêts relativement aux firmes dont les opportunités de
croissance sont limitées.
Par ailleurs, Yermack (1995) montre que les firmes
privilégient d'autant plus les stock-options qu'il leur est
difficile de contrôler et d'inciter les dirigeants à l'aide de
bonus reposant sur des indicateurs comptables. En effet, d'après Smith
et Watts (1992) le recours des firmes disposant de fortes opportunités
d'investissement à des mesures boursières de la performance pour
fixer la rémunération des dirigeants peut s'expliquer par le fait
que les résultats comptables sont des indicateurs faibles des efforts
des dirigeants en ce qui concerne les alternatives d'investissement puisque le
système comptable ne prend pas en considération les
opportunités de croissance qui ont un caractère intangible.
De leur côté, Haley et Roy (2002) affirment que
les firmes en croissance adoptent des mécanismes de gouvernance
particuliers pour motiver les dirigeants. En effet, de telles firmes doivent
impérativement recourir à une politique de
rémunération qui relie la rémunération à la
performance de la valeur de l'action. Les dirigeants seront ainsi
incités à entreprendre les décisions qui maximisent la
valeur des actions de la firme.
Cette discussion suggère que comme le comportement des
dirigeants n'est pas facilement observable dans les firmes à fort
potentiel de croissance, le conseil d'administration a tendance à
instaurer un mode de rémunération incitatif pour essayer
d'aligner les intérêts du dirigeant à ceux des
actionnaires.
En effet, les firmes qui présentent de fortes
opportunités d'investissement accordent à leurs dirigeants des
niveaux de rémunération totale plus élevés que les
firmes dont les opportunités d'investissement sont limitées. En
plus, pendant que les dirigeants des firmes ayant un faible potentiel de
croissance reçoivent une grande partie de leur
rémunération de leurs salaires fixes, ceux des firmes ayant de
fortes opportunités d'investissement reçoivent une grande partie
de leurs rémunérations des rémunérations
d'incitation à long terme comme les stock-options.
D'ailleurs, en faisant recourt aux stock-options pour
rémunérer le dirigeant, les firmes à fort potentiel de
croissance visent à aligner les intérêts des actionnaires
au dirigeant et réduire par la suite les coûts d'agence
associés à l'asymétrie d'information et au comportement
opportuniste du manager qui caractérisent ces firmes. Par
conséquent, on prévoit une relation positive entre la
rémunération sous forme de stock option et les
opportunités d'investissement de la firme.
D'où l'hypothèse H2 : Les firmes ayant
de fortes opportunités d'investissement recourent fréquemment aux
stock-options parce que le contrôle des dirigeants est plus difficile
dans ces firmes.
Ayant abordé le rôle des mécanismes de
gouvernement internes, à savoir le conseil d'administration et la
politique de rémunération, dans l'atténuation des conflits
entre les actionnaires et les dirigeants des firmes ayant de fortes
opportunités d'investissement, il convient par la suite de traiter le
rôle du financement externe, en tant qu'un mécanisme de
gouvernance externe, en fonction du niveau des opportunités
d'investissement de la firme et d'étudier la structure d'endettement des
firmes à fort potentiel de croissance..
Chapitre 3 : Les opportunités d'investissement et
la structure financière
On a vu dans la section précédente le rôle
du conseil d'administration dans l'atténuation des problèmes
d'agence dans les firmes à fort potentiel de croissance ; et ce
à travers sa mission de contrôle qui est renforcée par
l'existence des administrateurs externes mais aussi à travers
l'importance de l'instauration d'un plan de rémunération
incitatif susceptible de pousser le dirigeant à maximiser la valeur de
l'entreprise.
Par ailleurs, dans certaines situations les actionnaires
peuvent contrôler indirectement le dirigeant en exigeant que certains
projets soient financés, non pas par des fonds internes, mais en
recourant à l'emprunt.
Certes, si le conseil d'administration ne peut pas toujours
« intervenir » dans les politiques d'investissement il a
par ailleurs des droits de contrôle sur les décisions prises
concernant la politique de financement. Par la suite, il peut
« dicter » des politiques de financement qui maximisent la
valeur de la firme : Le conseil peut utiliser son contrôle de la
politique de financement pour endetter la firme et dans ce cas, les
actionnaires délèguent la mission de contrôle aux
créanciers financiers.
En effet, selon Jensen (1986), en endettant l'entreprise, le
dirigeant donne le droit aux créanciers de liquider la firme s'il n'y a
pas remboursement du montant principal et des intérêts.
Cependant, bien que pour certaines compagnies l'endettement
puisse contrôler les dirigeants et augmenter la valeur de la firme, il
pourrait dans d'autres cas provoquer des distorsions dans les décisions
d'investissement et par la suite réduire la valeur de la firme, Myers
(1977).
Plus spécifiquement, les travaux antérieurs de
Barclay et Smith (1996) et Hovakimian, Opler et Titman (2001) ont
démontré que dans les firmes matures ayant des
opportunités de croissance limitées, un endettement
élevé peut ajouter de la valeur en contrôlant le
problème de free cash flow, nommé la tentation des
dirigeants de surinvestir dans des projets matures ou encore de faire des
acquisitions de diversification. Mais dans le cas des firmes qui
présentent de fortes opportunités de croissance avec plusieurs
opportunités d'investissement rentables, le financement par dette peut
amener à un problème très coûteux celui de sous
investissement.
L'idée commune est que la dette pourrait avoir un effet
positif ou négatif sur la valeur de la firme en fonction des
opportunités d'investissement futurs de la firme.
On va dans une première section présenter
l'endettement comme un moyen de résolution des conflits d'agence dans
les entreprises à faible potentiel de croissance. Quant à la
deuxième section, elle traitera les problèmes de risque moral
causés par l'endettement des firmes ayant de fortes opportunités
d'investissement ainsi que les solutions possibles à ces
problèmes.
1. Endettement et contrôle du free cash flow
dans les firmes à faible potentiel de croissance
Les firmes dont les opportunités d'investissement sont
faibles connaissent des conflits opposant les actionnaires au dirigeant
concernant l'emploi du free cash flow, Poincelot (1999).
Une situation de free cash flow existe lorsqu'une
firme dispose de ressources d'un montant supérieur à la somme
requise pour financer tous les projets d'investissements rentables. Il s'en
sort que les firmes qui ont un q de Tobin supérieur à 1 sont
supposées détenir des opportunités d'investissement
rentables et par conséquent sont moins confrontées aux
problèmes d'utilisation du free cash flow. Par contre, les
firmes ayant un q de Tobin inférieur à 1 sont supposées
avoir des opportunités d'investissement limitées et par la suite
souffrent le plus souvent du problème de l'utilisation du free cash
flow.
En effet, le dirigeant pourrait gaspiller le free cash
flow afin d'augmenter la valeur de la firme et par conséquent sa
rémunération ; comme il pourrait adopter une
stratégie d'enracinement en réalisant des projets
spécifiques à son savoir faire afin de conforter sa position.
Selon Shleifer et Vishny (1989), et Morck (1990), le dirigeant est tenté
d'accroître la dépendance des actionnaires à son savoir
faire, même si ces investissements ne maximisent pas la richesse la
richesse des actionnaires.
Cette idée a été
développée par Jensen (1986) qui suggère que la fonction
de la dette est plus importante dans les organisations ayant des perspectives
de croissance faibles qui génèrent des free cash flows
élevés. Le niveau d'endettement limite l'utilisation des fonds
internes générés par la firme en forçant les
managers à utiliser le free cash flow pour honorer leurs engagements
contractuels avec les créanciers. En effet, en émettant la dette
à la place des capitaux propres, le dirigeant donne le droit aux
créanciers de conduire la firme à la faillite si elle ne
rembourse pas les intérêts et les paiements principaux.
Par ailleurs, les résultats de Jensen (1986)
vérifient l'idée que la notion qu'une dette additionnelle
augmente l'efficience en forçant les organisations disposant des free
cash free, mais ayant de faibles opportunités d'investissement, à
distribuer le cash aux investisseurs et réduire ainsi les coûts
d'agence du free cash flow.
Plusieurs recherches empiriques ont aussi validé la
théorie de l'impact positif de l'endettement sur le problème de
l'utilisation du free cash flow dans les firmes à faibles
potentiel de croissance.
Harris et Raviv (1990) affirment que les dirigeants sont peu
disposés à fournir l'information disponible car ils ne se
comportent pas toujours dans l'intérêt de leurs investisseurs et
par la suite ils ont besoin d'être disciplinés. En effet, selon
Harris et Raviv (1990) la dette apparaît comme un mécanisme
disciplinaire parce que le défaut de remboursement donne aux
créanciers l'option de conduire la firme à la liquidation et
génère une information utile aux investisseurs sur la situation
réelle de la firme.
De même, les résultats de Denis et Denis (1993)
sont aussi cohérents avec l'hypothèse que l'endettement joue un
rôle considérable dans la limitation de la discrétion des
dirigeants concernant les décisions d'investissement. En effet,
l'endettement favorise une augmentation de la richesse des actionnaires qui est
corrélée avec la réduction des dépenses en capital
et la réduction du total des actifs si les firmes sont
caractérisées par les problèmes d'agence qui conduisent
les dirigeants à investir dans des projets à valeur actuelle
nette négative.
Carpenter (1994) indique que les firmes ayant un q de Tobin
faible et qui souffrent des coûts d'agence semblent avoir des
caractéristiques qui donnent à la dette une fonction de
contrôle positive sur les décisions d'investissement des
dirigeants. Comme ces firmes sont des sur investisseurs parce qu'elles
gaspillent le free cash flow en investissant dans des projets non
profitables, la dette apparaît surtout comme un mécanisme de
contrôle qui limite ce comportement des managers plutôt qu'une
source de financement externe, et la nouvelle dette à long terme
possède une influence positive sur l'investissement pour cette
catégorie de firmes.
On peut donc tirer de ce qui précède qu'en
accroissant l'endettement, le dirigeant se trouve obligé à mieux
gérer dans l'intérêt des créanciers financiers et
de l'ensemble des parties prenantes y compris les actionnaires. En effet,
l'endettement est profitable pour les actionnaires parce que d'une part,
l'augmentation des engagements de l'entreprise vis-à-vis des
créanciers financiers accroît la probabilité de faillite.
D'autre part, le remboursement de la dette et le paiement des
intérêts constituent des sorties de fonds obligatoires qui
contraignent le dirigeant à ne pas gaspiller le free cash flow. Ainsi,
les actionnaires contrôlent indirectement le dirigeant par
l'intermédiaire de la structure de financement.
Par ailleurs, selon Johnson (1995), certes la dette fournit
des avantages en matière de contrôle de free cash flow. Cependant,
il suggère que ces bénéfices sont considérables
seulement pour les firmes avec un niveau faible de croissance.
De même, Wu (2004) montre que bien que les firmes
souffrant d'un problème de sur investissement possèdent des
niveaux élevés de dettes, cette relation positive entre
l'endettement et le free cash flow est beaucoup plus importante pour les firmes
à faibles perspectives de croissance que pour les firmes disposant
d'importantes perspectives de croissance.
Dans ce contexte, la deuxième section va traiter
l'impact de l'endettement sur les opportunités d'investissement pour les
firmes à fort potentiel de croissance.
2. Les firmes à fort potentiel de croissance et
les problèmes de risque moral dus à l'endettement
La littérature a examiné la relation entre les
choix d'endettement d'une firme et la composition de ses opportunités
d'investissement. En particulier, la littérature empirique a
documenté une relation négative entre la valeur marchande de la
dette « market leverage » (mesurée en
divisant la valeur de la dette sur la valeur de marché de la firme) et
les options de croissance. Par exemple, Bradley, Jarrel et Kim (1984) et Long
et Malitz (1985) ont montré que les industries avec de fortes
opportunités de croissance ont un endettement publique faible. Long et
Malitz (1985), Smith et Watts (1992) et Barclay, Smith et Watts (1995) tous ont
mis en évidence une relation négative entre la valeur marchande
de la dette « market leverage » et le
« market to book ratio » qui est utilisé comme
une proxy des options de croissance. Rajan et Zingales (1995) ont étendu
cette analyse et ont montré que la relation entre l'endettement sur le
marché et le « market to book ratio » est
négative et significative à travers sept pays.
Ces travaux empiriques ont été motivés
par plusieurs théories qui fournissent un lien direct entre
l'endettement et les options de croissance. Par exemple, Myers (1977)
suggère que les options de croissance ont une
valeur collatérale minime et sont sujettes au sous
investissement. Parce que les coûts du sous investissement sont
aggravés par des endettements élevés, Myers (1977)
prévoit une relation négative entre l'endettement publique et les
options de croissance. Par ailleurs, en raison de l'importante
volatilité des actifs des firmes à fort potentiel de croissance
et de l'asymétrie d'information élevée qui
caractérisent ces firmes, le problème de substitution d'actifs
évoqué par Stulz (1990) est plus important dans ce type de
firmes. En effet, les dirigeants peuvent plus facilement substituer des projets
risqués à d'autres moins risqués cherchant un rendement
plus important aux dépens des intérêts des
créanciers. Selon Hovakimian, Opler et Titman (2001), on peut conclure
toutes ces théories en disant que les firmes devraient recourir
relativement plus aux capitaux propres pour financer les opportunités de
croissance.
2.1
Le problème de sous investissement
Le problème de sous investissement souligné par
Myers (1977) survient lorsqu'une opportunité d'investissement se
présente alors que la firme dispose des dettes non échues :
Comme les actionnaires reçoivent seulement les cash flows qui restent
après le paiement de la dette, ils ne vont accepter que les projets dont
la valeur actuelle nette excède la valeur faciale de la dette. Par
conséquent, le dirigeant va délaisser certains projets ayant une
valeur actuelle nette positive s'il juge que le gain issu de ces projets
pourrait être partagé entre les créanciers et les
actionnaires de façon que les actionnaires ne vont pas recevoir un
rendement satisfaisant.
Myers (1977) identifie un éventuel problème de
sous investissement pour les entreprises endettées à fort
potentiel de croissance. Parce que les opportunités de croissance ont la
caractéristique d'être des options réelles pour les
actionnaires et leurs dirigeants, la valeur future de ces opportunités
est sujette d'une latitude managériale plus importante que la valeur des
actifs en place. Les firmes présentant de fortes opportunités
d'investissement pourraient probablement suivre des stratégies
d'investissement sous optimales en abandonnant certains projets rentables.
En tenant compte de ces distorsions au niveau de la
politique d'investissement causés par l'endettement, le fait de recourir
à l'endettement pour contrôler le comportement opportuniste du
dirigeant est désormais loin d'être un mécanisme de
gouvernance efficace pour les firmes à fort potentiel de croissance.
D'où l'hypothèse H3 : l'endettement affecte
négativement les opportunités d'investissement.
En effet, selon Myers (1977), les firmes aya nt de fortes
options de croissance devraient réduire au maximum leur endettement pour
préserver leur flexibilité et profiter des opportunités de
croissance rentables qui se présentent.
A part le problème de sous investissement le
problème de substitution d'actifs est un autre problème de
risque moral lié à l'endettement.
2.2 Le
problème de substitution d'actifs
L'action peut être considérée comme une
option d'achat européenne qui permet à son détenteur
d'acheter la firme des créanciers selon un prix d'exercice égal
à la valeur faciale de la dette. Cette option d'achat acquière
plus de valeur quand la variance des cash flows de la firme augmente (cash
flows plus volatiles).
Après l'émission des obligations, les
actionnaires pourraient substituer des investissements risqués à
d'autres moins risqués. En procédant à cette substitution
d'actifs, les actionnaires exproprient de la valeur des créanciers parce
que comme la variance du projet risqué est plus élevée,
cela augmente pour l'intérêt des actionnaires la valeur de
l'option de l'achat de la firme des créanciers, (Stulz 1990).
Les futures opportunités d'investissement d'une firme
pourraient être considérées en tant qu'options dont la
valeur dépend de la probabilité que la firme exercerait ces
options d'une façon optimale. Donc les coûts découlant des
problèmes de sous investissement et de substitution d'actifs sont plus
élevés pour les firmes qui présentent de fortes
opportunités de croissance parce que le conflit entre les actionnaires
et les créanciers sur l'exercice des options est plus important.
En effet, les dirigeants des firmes qui présentent de
fortes opportunités d'investissement peuvent plus facilement substituer
les projets risqués à d'autres moins risqués et sont aussi
plus susceptibles de ne pas entreprendre des projets à VAN positive si
les gains reviennent essentiellement aux créanciers, Barclay et Smith
(1995).
Pour atténuer ces problèmes de risque moral
lié à l'endettement, à part le fait que les firmes
à fort potentiel de croissance devraient être moins
endettées, Myers (1977) propose aussi que ces firmes devraient utiliser
des dettes à court terme.
2.3 La
dette à court terme
Comme l'argumentent Jensen et Meckling (1976) et Myers (1977),
quand la firme a des dettes risquées non encore échues et quand
les dirigeants font en sorte de maximiser la valeur des capitaux propres
plutôt que la valeur totale de la firme, les dirigeants sont
tentés à sous et sur investir dans les opportunités de
croissance futures. La perte de la valeur de la firme à cause de ces
décisions d'investissement sous optimaux constitue une composante
signifiante du coût d'agence de la dette. L'autre composante est le
coût des mécanismes contractuels que la firme utilise pour
atténuer les conflits actionnaires - créanciers. En l'absence de
ces mécanismes contractuels, les créanciers rationnels anticipent
les conflits et vont exiger un coût plus élevé pour le
financement par dette. Donc, c'est dans l'intérêt de la firme
d'essayer d'atténuer les conflits potentiels sur l'exercice des futures
options de croissance.
Dans ce contexte, la dette à court terme a
été citée par Myers (1977) comme étant un
mécanisme contractuel capable d'atténuer les conflits d'agence
entre les actionnaires et les créanciers dans les firmes à fort
potentiel de croissance.
D'ailleurs, après avoir discuté le
problème de sous investissement dans son article, Myers (1977) voit que
ce problème pourrait être atténué si les firmes
ayant de fortes opportunités de croissance seraient moins
endettées. Par ailleurs, il propose aussi que ces firmes devraient
utiliser des dettes à court terme.
En effet, selon Myers (1977) si l'échéance de la
dette arrive avant que les options de croissance ne sont exercées, la
motivation de la firme de dévier de l'exercice d'une politique de
maximisation de la valeur de la firme est éliminée. Ceci est du
parce qu'une longue maturité de la dette fournit une période plus
importante pour que les investissements profitables apparaissent et qu'ils
soient par la suite rejetés de la part des managers travaillant pour
l'intérêt des actionnaires.
L'endettement à court terme n'est autre qu'une
renégociation périodique de la dette à long terme. Il
constitue un moyen de résolution efficace de sous investissement.
Abordant aussi le problème de substitution des actifs
et la maturité de la dette, Barnea, Haugen et Senbet (1980) ont
essayé de démontrer à travers un modèle
théorique, comment la maturité de la dette peut entre autre
être utilisée comme un moyen de résolution des
problèmes d'agence liés à l'asymétrie
informationnelle, à l'aversion au risque des managers et aux
opportunités de croissance de la firme : Pour eux la dette à
court terme aide à résoudre le problème de substitution
d'actifs car la dette à court terme est moins sensible aux variations du
risque du projet que la dette à long terme.
Plusieurs résultats empiriques viennent supporter le
rôle de la dette à court terme dans l'atténuation des
problèmes d'agence dans les firmes à fort potentiel de
croissance.
Barclay et Smith (1995) étudient la relation entre les
opportunités de croissance et la maturité des contrats de la
dette. Ils trouvent que les maturités des dettes contractées par
les firmes disposant de fortes opportunités de croissance sont plus
courtes, et ce pour préserver la flexibilité de la firme. Guedes
et Opler (1996) trouvent des résultats qui coïncident avec ceux de
Barclay et Smith (1995).
Le fait de diminuer la maturité de la dette
réduit aussi le problème de substitution d'actifs. Quand la firme
procède à une substitution d'actifs, les actionnaires exproprient
de la richesse des créanciers parce que comme la variance du projet
risqué est plus élevée, cela augmente, pour
l'intérêt des actionnaires, la valeur de l'action de la firme.
L'émission des dettes à court terme diminue la motivation des
dirigeants de suivre cette stratégie parce que la valeur d'une option
à court terme n'est pas sensible au changement de la variation du
rendement de l'actif sous-jacent. Plus généralement, le
financement à court terme peut atténuer à la fois les
problèmes de sous investissement et de substitution d'actifs en
autorisant de repricer fréquemment la dette et par la suite la dette
devient moins sensible au changement de la valeur de la firme.
En se référant à l'argument de Myers
(1977), une firme à fort potentiel de croissance qui choisit
d'émettre des dettes peut mieux protéger la capacité de la
firme de faire des investissements de valeur en ayant une dette qui devient
exigible avant que la firme ne devrait exercer ses options de croissance. Au
contraire des firmes matures, le temps des opportunités d'investissement
des firmes en croissance est moins prévu. En effet, ces
opportunités pourraient apparaître à tout moment. Mais
quand ces opportunités se présentent, la direction doit
réagir vite. Dans ce cas, avoir cent pour cent de capitaux propres et
une bonne liquidité en main fournit la plus grande flexibilité.
Mais si la firme a des dettes non échues, le court terme est plus
flexible que le long terme. Par conséquent, on prévoit une
relation positive entre les opportunités de croissance et la dette
à court terme. D'où, l'hypothèse H4 : A mesure
que de fortes opportunités d'investissement rentables se
présentent, les firmes ont intérêt à contracter des
dettes à court terme comme un moyen de financement externe.
En effet, Barclay et Smith (1995), Guedes et Opler (1996) et
Barclay, Marx et Smith (1997) ont étudié le choix de la
maturité de la firme et ont trouvé une relation négative
entre la maturité de la dette et les opportunités de
croissance.
Par ailleurs, Barclay et Smith (1996) et Stoch et Mauer
(1996) ont trouvé que les firmes à fort potentiel de croissance
utilisent plus de dettes de courte échéance et sont moins
endettées à comparer avec les firmes dont les opportunités
de croissance sont limitées.
En comparant ces résultats de la structure de capital
et la littérature de la maturité de la dette on remarque qu'il y
a apparemment une contradiction. En effet, Johnson (2003) s'est demandé
si les firmes résolvent le problème de sous investissement en
choisissant de contracter des dettes de courte échéance, pourquoi
on trouve toujours une relation négative entre les opportunités
d'investissement et l'endettement.
Il a expliqué ces résultats par le fait qu'en
ignorant tous les coûts de la dette à court terme et en admettant
seulement les avantages des taxes et les autres bénéfices de
l'endettement, les firmes ayant de fortes opportunités de croissance
devraient toujours raccourcir la maturité de la dette et par
conséquent les opportunités d'investissement ne devraient jamais
affecter négativement l'endettement.
Cependant, l'évidence empirique sur la relation
négative entre les opportunités de croissance et l'endettement
suggère que les firmes ne raccourcissent pas, ou plus exactement ne
peuvent pas raccourcir suffisamment la maturité de la dette pour
éviter le problème de sous investissement. Une explication
possible est que le choix d'une dette à court terme a un coût. En
effet, Diamond (1991, 1993) et Sharpe (1991) développent des
modèles dans lesquels un important financement à court terme
crée un risque d'une liquidation sous optimale parce que les
prêteurs ignorent la valeur totale des rentes de contrôle.
L'augmentation du risque d'une liquidation sous optimale peut être vu
comme une augmentation des coûts de la faillite.
2.4 Le
financement à court terme, le risque de liquidité et les
opportunités d'investissement
Diamond (1991) argumente que le financement à court
terme expose la firme à un risque de liquidité : si les
prêteurs refusent le refinancement, la firme sera liquidée. A
cause de ce risque de liquidité, il argumente que seules les firmes
disposant d'une bonne notation peuvent se financer à court terme.
Sharpe (1991) remet en cause l'efficacité de
l'endettement à court terme dans la résolution des conflits
d'agence et considère que les conflits d'intérêt entre les
emprunteurs et les prêteurs entraînent des coûts d'agence
aussi bien dans les contrats de dette à court terme que dans les
contrats de dette à long terme. Par ailleurs, il voit que la dette
à court terme pose un problème quand la valeur de la firme est
faible et que le risque de faillite est élevé. Les
créanciers exigent alors le versement d'une prime de risque plus
élevée. En remettant en cause toute vertu de la dette à
court terme à résoudre les conflits d'intérêt,
Sharpe (1991) propose l'endettement à long terme comme alternative qui
s'avère plus efficiente.
En plus, Childs, Mauer et Ott (2005) pensent que même
si le court terme peut atténuer les motivations à sous investir
dans les options de croissance et à procéder à des
substitutions d'actifs, cet avantage doit être balancé contre le
grand risque de liquidité de refinancement des dettes à court
terme. Ils montrent que pour les firmes
risquées, l'endettement
optimal décroît quand la maturité de la dette
décroît.
De même, les recherches menées par Denis et Mihov
(2003), Johnson (2003) ont trouvé une relation inverse entre
l'endettement et la proportion des dettes à court terme pour les firmes
de mauvaise qualité. Par la suite, le grand risque de liquidité
du financement à court terme pourrait avoir un
effet direct négatif sur l'endettement.
En conséquence, selon Johnson (2003), pendant que le
financement à court terme réduit le coût du
problème de sous investissement et donc augmente l'endettement optimal,
il peut aussi augmenter le risque de liquidité et donc réduire
l'endettement optimal.
Etant donné ces deux effets, Johnson (2003) voit qu'en
choisissant le financement à court terme, les firmes devraient
arbitrer entre le coût du problème de sous investissement et le
coût de l'augmentation du risque de liquidité : Une firme pour qui
les opportunités de croissance représentent ses
préoccupations les plus importantes, devrait choisir le
financement à court terme, mais elle peut toujours choisir de
réduire son endettement parce que le court terme augmente le risque de
liquidité. Par contre, une firme pour qui les problèmes de
liquidités représentent ses préoccupations les plus
importantes devrait choisir des échéances plus longues, mais
elle peut toujours choisir de réduire son endettement parce que le long
terme augmente le coût des problèmes de sous investissement.
Par ailleurs, les firmes présentant de fortes
opportunités mais qui ne peuvent pas contracter une dette à court
terme à cause d'un risque de liquidité élevé se
trouvent obligées de se financer à long terme. Mais est ce que
dans ce cas, ces firmes opteraient pour une dette bancaire à long terme
ou pour une dette obligataire ?
2.5 Les déterminants du choix entre la dette
bancaire et la dette obligataire
Les études précédentes postulent que le
financement par une dette bancaire a un avantage significatif sur celui
effectué par une dette obligataire en terme d'accès à
l'information privée (Fama, 1985), de l'efficience de la liquidation et
de la renégociabilité en période de détresse
financière (Chemmanur et Fulghieri, 1994) et en terme d'efficience du
contrôle exercé sur le dirigeant (Diamond, (1984, Boyd et
Prescott, (1986)). On va dans ce qui suit étudier les
déterminants du choix entre la dette bancaire et la dette
obligataire.
2.5.1
Un choix guidé par des différences en termes de coûts
d'émission
Parmi les avantages de la dette bancaire par rapport à
la dette obligataire on trouve que les coûts d'émission des
placements de la dette directe sont beaucoup plus élevés que ceux
des placements de la dette bancaire : l'émission publique donne
lieu à des dépenses d'enregistrement et de souscription qui
n'existent pas pour les emprunts bancaires. En effet, parmi les multiples
coûts supportés par les émetteurs de titres de
créances négociables, on trouve les frais de notation, les
obligations de publicité, la rémunération des
intermédiaires participant à l'émission, etc.
En revanche, toutes choses étant égales par
ailleurs, les taux d'intérêt appliqués sur les
marchés financiers sont inférieurs à ceux appliqués
par la banque du fait de la plus grande liquidité des titres de
créances émis dans le public. Par la suite, pour les placements
importants, les coûts fixes plus élevés d'une
émission d'une dette directe sont largement compensés par
l'économie en termes de taux d'intérêt. Au contraire, pour
les émissions moins importantes, ce sont les banques qui offrent les
meilleures conditions, Guigou et Vilanova (1999).
Par conséquent, le choix du mode d'endettement peut
être expliqué par la différence significative de taille
entre les placements de dette publique et les placements de dette
privée, Carey et al (1993).
Par la suite, les petites entreprises ont intérêt
à utiliser la dette bancaire dans leurs politiques d'endettement parce
que les coûts fixes de l'émission publique sont trop
élevés.
Comme les firmes ayant de fortes opportunités
d'investissement sont généralement des firmes de petite taille en
phase de croissance (Hutchinson et Gul, 2004), on peut s'attendre à ce
que ces firmes font plus recours à la dette bancaire.
2.5.2
Un choix guidé par des différences en termes de
renégociabilité et d'efficacité de la décision de
liquidation
La différence de renégociabilité entre le
contrat bancaire et le contrat d'émission publique peut également
expliquer le choix du mode d'endettement.
En effet, selon Berlin et Mester (1992), le contrat bancaire
se caractérise avant tout par sa plus grande
renégociabilité. « Autrement dit,
l'endettement bancaire permettrait d'adapter plus rapidement et plus
précisément les termes de la relation de crédit à
l'évolution de la situation de la firme », Guigou et Vilanova
(1999).
La flexibilité du contrat bancaire est
particulièrement évidente lorsque l'entreprise est en
difficulté. D'ailleurs, l'étude de Gilson (1990) montre que
lorsque l'entreprise emprunteuse est en difficulté, elle a plus de
chance d'obtenir une restructuration privée de son endettement
lorsqu'elle est financée par une dette bancaire que lorsqu'elle est
financée par une dette directe. Par la suite, le contrat bancaire
rendrait moins probable la faillite des firmes présentant de fortes
chances de redressement.
Grâce à leur avantage informationnel, les banques
peuvent mettre en place une évaluation coûteuse afin de
procéder à une liquidation sélective : soutien des
« bons » emprunteurs et liquidation précoce des
« mauvais » emprunteurs.
Par contre, les obligataires ne peuvent fonder leur
évaluation que sur une information publique bruitée, (Guigou et
Vilanova, 1999). Par la suite, ils vont systématiquement abandonner les
firmes en difficulté et exiger leurs liquidations.
Dans ce contexte, l'emprunteur doit procéder à
un arbitrage entre les avantages du financement bancaire en termes
d'efficacité des décisions de liquidation ; et les
coûts de ce type de financement qui intègrent les dépenses
d'évaluation engagés par la banque.
Par ailleurs, selon Berlin et Mester (1992), il existe deux
éléments qui différencient un contrat bancaire d'un
contrat d'émission de dette obligataire, à savoir la plus grande
dureté des clauses contractuelles mais aussi la plus grande
flexibilité en cas de violation de ces clauses. Par la suite, les
entreprises présentant un risque de défaillance
élevé ont intérêt à recourir à un
financement bancaire ; d'une part pur bénéficier d'un taux
d'intérêt moins élevé que celui qu'elles auraient
obtenir dans un contrat contenant des clauses moins sévères (
dette obligataire) et d'autre part pour pouvoir bénéficier
d'un traitement moins coercitif en cas de difficulté et une
amélioration plus rapide de leurs conditions de crédit
grâce à la plus grande renégociabilité du contrat
bancaire. A l'inverse, les entreprises faiblement risquées valorisent
peu l'option de renégociation et s'endettent directement sur le
marché.
Par ailleurs, le modèle de Chemmanur et Fulghieri
(1994) associe la plus grande renégociabilité du contrat bancaire
à l'intensité du contrôle exercé en cas de
difficulté de l'emprunteur. Soucieuses de développer leur
réputation de « bon » liquideur, les banques
exercent un contrôle plus précis que les obligataires et
procèdent moins souvent à la liquidation des entreprises en
difficulté mais qui sont tout de même viables.
Dès lors, c'est en fonction de la probabilité
d'une défaillance que les firmes emprunteuses choisissent leur choix de
financement : les emprunteurs les plus risqués optent pour un
endettement bancaire et les moins risqués s'adressent directement au
marché.
Les investissements en recherche et développement sont
caractérisés par leur nature discrétionnaire et leur
risque élevé. Si on considère les investissements en
recherche et développement comme une proxy pour les opportunités
d'investissement, on peut conclure d'après ce qui précède
que les firmes ayant de fortes opportunités d'investissement sont des
firmes risquées et par la suite elles ont intérêt à
contracter une dette bancaire.
2.5.3
Un choix guidé par l'impact du financement sur les problèmes de
risque moral
Pour Diamond (1991), c'est le problème de risque moral
qui existe chez l'emprunteur qui détermine le choix du type
d'endettement. Une fois le prêt est accordé, le dirigeant pourrait
être incité à suivre des stratégies d'investissement
sous optimales qui maximisent la valeur actionnariale aux dépens des
créanciers.
Il existe deux mécanismes susceptibles de limiter cet
opportunisme post-contractuel à savoir la surveillance
exercée par la banque après l'octroi du crédit et le
désir de l'emprunteur de développer ou de maintenir sa
réputation auprès de ses créanciers.
A/ La surveillance exercée par la banque
Les théories existantes sur le choix de la dette ont,
dans l'ensemble, postulé que la dette bancaire est avantagée, par
rapport à la dette obligataire, dans la mission de contrôle des
décisions prises par le dirigeant de l'entreprise emprunteuse. Par
exemple, Myers (1977) voit que les firmes ayant des dettes risquées
abandonnent parfois des projets rentables, parce que ces projets
réduisent la valeur de la firme. Myers suggère que le fait de
maintenir « une relation continue, intime et flexible »
avec le prêteur peut atténuer ce problème de sous
investissement. C'est plus probable qu'une firme peut achever une telle
relation avec les banques et les autres prêteurs privés qu'avec
les créanciers publiques, parce que les créanciers privés
sont beaucoup plus concentrés.
En effet, en raison de leur relation suivie avec l'entreprise
et des sommes investies, les banques sont incitées à produire un
effort coûteux en surveillant les actions managériales afin de
s'assurer que l'entreprise soit capable de rembourser ses dettes. A
l'opposé, parce qu'ils sont nombreux, les détenteurs
d'obligations font face à un problème de coordination
difficilement surmontable : Bien que collectivement ils ont
intérêt à faire l'effort de surveiller les activités
du dirigeant de la firme, individuellement aucun investisseur n'est assez
intéressé pour produire cet effort : il s'agit là du
problème du passager clandestin.
Par conséquent, lorsque l'asymétrie
d'information entre les investisseurs et les dirigeants d'entreprise est
élevée, c'est-à-dire lorsque les investisseurs doivent
fournir un effort important pour comprendre la nature des activités de
l'entreprise ou la stratégie envisagée par les dirigeants, il est
plutôt dans l'intérêt de l'entreprise de recourir à
la dette bancaire plutôt qu'à la dette obligataire.
En effet, selon Leland et Pyle (1977), Diamond (1984), Fama
(1985) et Boyd et Prescott (1986) les banques et les autres prêteurs
privés contrôlent plus efficacement que les investisseurs
financiers. Par la suite, les firmes ayant un degré d'asymétrie
d'information élevée vont s'emprunter auprès des
prêteurs privés, pendant que celles ayant de faibles
asymétries d'information préfèrent les dettes
publiques.
De même, d'après Myers (1984) les firmes qui
affrontent des coûts élevés d'asymétrie
d'information vont utiliser des fonds externes seulement quand les fonds
internes ne sont pas disponibles. Si on requière des fonds externes, la
firme va émettre le titre le plus sécurisé d'abord ;
celui dont la valeur change moins quand l'information privée est
révélée au marché. Par la suite, d'abord, les
dettes et au dernier ressort les actions.
Parce que la dette privée exige de dévoiler
plusieurs informations concernant le projet financé à travers le
contrôle et le screening et elle est souvent une dette senior (Welch
1997), elle serait un instrument de financement plus sécurisé que
la dette obligataire à long terme puisqu'elle maintient constant le
degré de l'asymétrie de l'information entre la firme et le
marché extérieur. Donc la firme ayant des niveaux
élevés d'asymétrie, et une probabilité plus
élevée de faillite va émettre des dettes privées
avant d'émettre des dettes publiques.
Ceci suggère que les firmes ayant de fortes
opportunités de croissance futures et qui souffrent le plus du
problème de sous investissement vont préférer les dettes
bancaires et les autres dettes privées aux dettes publiques.
A mesure que le degré d'asymétrie d'information
baisse, la recherche de la sécurité devient moins importante, et
le choix de la dette effectué par les firmes ayant de faibles
asymétries informationnelles va être déterminé par
d'autres facteurs, tels que les coûts de transaction ou la
qualité de crédit (Diamond, 1991).
B/ La réputation de crédit de l'entreprise
Selon Diamond (1991), le choix de contracter une dette
bancaire ou une dette obligataire dépend de la réputation de
crédit de l'entreprise. En effet, les emprunteurs disposant d'une forte
notation vont s'abstenir de tout comportement opportuniste afin de
préserver les avantages associés à leur bonne notation
(des taux d'intérêt moins élevés). Dans ce cas, le
risque moral est bien faible et ces firmes n'ont pas besoin de recourir au
financement coûteux de la banque ; elles s'adressent directement au
marché.
Par ailleurs, les emprunteurs faiblement réputés
n'ont rien à perdre en sélectionnant des projets risqués.
Ici, la surveillance bancaire ne permet pas d'inciter ce type de firme à
sélectionner des projets plus raisonnables et ne peut servir qu'à
éliminer les emprunteurs pris en flagrant délit de substitution
d'actifs, Guigou et Vilanova (1999). Par la suite, ces firmes se financement
directement sur le marché financier.
En revanche, les entreprises appartenant à des classes
de risque intermédiaire constituent la principale clientèle des
banques : Le désir d'améliorer leurs réputations
auquel s'ajoute l'effet de la surveillance bancaire incitent ces emprunteurs
à sélectionner des projets moins risqués.
Ces résultats mettent un véritable
« cycle de vie » en termes de financement : les jeunes
entreprises qui ne sont pas encore réputées auprès des
créanciers obligataires sont « contraintes » de
s'adresser aux banques ; et après une certaine période sans
défaillance, ces firmes améliorent leurs réputations et
peuvent accéder au financement direct.
Les jeunes entreprises à fort potentiel de croissance
qui ne sont pas encore réputées sur le marché financier et
qui appartiennent à des classes de risque intermédiaire optent
plutôt pour le contrôle bancaire.
En effet, ceci a été vérifié par
l'étude de Denis et Mihov (2003) qui ont trouvé que,
conformément à la théorie de l'asymétrie de
l'information, les entreprises les plus sujettes à ce type de
problème font moins recours à la dette obligataire cotée.
Ces firmes font souvent appel, lorsqu'elles contractent une dette, soit
à la dette bancaire lorsqu'elles ont une profitabilité moyenne,
soit à une dette privée non bancaire lorsqu'elles ont une faible
profitabilité et une forte probabilité de faillite.
D'après ce qui précède, on peut conclure
qu'en s'endettant, les firmes à fort potentiel de croissance optent
plutôt pour le contrat bancaire parce que d'une part, les coûts
fixes de l'émission publique sont élevés pour les petites
firmes en phase de croissance. D'autre part, la dette bancaire permet une plus
grande renégociabilité du contrat d'endettement en cas de
difficulté. Les firmes ayant de fortes opportunités
d'investissement caractérisées par leur nature
discrétionnaire et risquée, présentent un risque de
défaillance élevé et par la suite elles ont
intérêt à recourir au financement bancaire.
Par ailleurs, comme la banque est avantagée, par
rapport à la dette obligataire, dans la mission de contrôle des
décisions prises par le dirigeant de l'entreprise emprunteuse, les
firmes ayant de fortes opportunités d'investissement
caractérisées d'une asymétrie d'information
élevée préfèrent la dette bancaire pour
atténuer les problèmes de risque moral dus à
l'endettement.
En outre, n'ayant pas encore disposée d'une forte
notation sur le marché financier, les jeunes entreprises ayant un fort
potentiel de croissance et donc disposant d'une forte asymétrie
d'information ont moins recours à la dette obligataire cotée.
Concernant la politique d'endettement des firmes ayant de
fortes opportunités d'investissement, on remarque d'après ce qui
précède que les firmes à fort potentiel de croissance
ayant une rentabilité élevée préfèrent
contracter une dette bancaire à court terme pour atténuer les
problèmes de risque moral du à l'endettement. Par contre, celles
disposant d'un risque de liquidité élevé, optent pour le
financement bancaire à long terme. Par la suite, les firmes ayant de
fortes opportunités d'investissement préfèrent le
financement bancaire à la dette directe. D'où l'hypothèse
H5 : les firmes ayant de fortes opportunités de croissance font
plus recours à la dette bancaire qu'à la dette
obligataire.
Après avoir établi des hypothèses mettant
en relation les opportunités d'investissement avec la structure
d'endettement de la firme et auparavant, dans le deuxième chapitre, avec
la présence des administrateurs externes et avec l'octroi des
stock-options, il convient dans une deuxième partie empirique
de tester ces hypothèses formulées sur un échantillon de
firmes françaises non financières.
PARTIE EMPIRIQUEChapitre 4: Aspects méthodologiques
Le cadre méthodologique de ce travail vise à
déterminer les différents procédés employés
pour la vérification des hypothèses avancées
précédemment.
Pour cela, on va tout d'abord identifier l'échantillon
à étudier et décrire les différentes
méthodes de collecte de données nécessaires pour mener
l'enquête. Il convient ensuite de récapituler les
hypothèses établies dans le cadre théorique afin de
dégager par la suite les différentes variables qu'on va utiliser
pour construire des modèles illustrant les hypothèses
déjà formulées.
1. L'échantillon de l'étude et les
méthodes de collectes de données
La population étudiée est celle des
sociétés cotées sur le marché français. En
particulier, l'échantillon se compose de soixante entreprises. Il faut
préciser que les entreprises choisies ne sont ni financières ni
des entreprises appartenant à un groupe (holdings). La période de
l'étude s'étend sur les années 2005, 2006 et 2007.
Les données comptables et financières ont
été recueillies des rapports annuels publiés sur le
site correspondant à chaque entreprise de l'échantillon.
2. Rappel des hypothèses
Dans ce qui suit on va faire un rappel des hypothèses
formulées dans la partie théorique.
2.1
L'hypothèse 1
Selon Charreaux et Pitol-Belin (1990), le conseil
d'administration est principalement composé par le PDG, le dirigeant,
les administrateurs de profession, les cadres supérieurs et les
représentants des banques et des compagnies d'assurances.
Plusieurs auteurs s'accordent que la fonction principale du
conseil d'administration consiste à contrôler activement
l'équipe managériale et à la réorienter quand cela
s'avère nécessaire.
En effet, selon Charreaux (2000) les pratiques des
comités attachés au conseil (les comités d'audit, de
sélection, de rémunération) illustrent bien ce rôle
actif du conseil d'administration. Bies (2002) affirme que le conseil
d'administration doit assurer que la firme possède des processus d'audit
et de contrôle interne effectifs et adéquats à la nature et
l'étendue de ses activités.
La fonction d'audit a pour but d'assurer que les informations
reçues par les administrateurs soient impartiales et non
influencées par les managers. D'ailleurs, l'audit interne est un
élément clef pour valider la responsabilité des managers
à renforcer les contrôles internes.
La question concernant l'efficacité du conseil
d'administration concerne sa composition, c'est à dire, le pourcentage
optimal d'administrateurs externes et internes. Certains auteurs stipulent que
les administrateurs externes représentent beaucoup mieux les
intérêts des actionnaires que les administrateurs internes
(Weisbach, 1988, Brickley et al. 1994 et Charreaux, 2003). En effet, les
administrateurs externes sont qualifiés d'être des administrateurs
indépendants qui exercent un contrôle rigoureux sur les
dirigeants.
D'autres, par contre, voient que les administrateurs externes
ne sont pas en mesure de comprendre la complexité des activités
des firmes ayant de fortes opportunités de croissance et par la suite
qu'ils n'exercent pas un contrôle efficace des dirigeants de ce type de
firme, (Basinger et al (1991), Bathala et Rao (1995)).
Au niveau de notre étude, on va adopter le premier
point de vue qui voit qu'un conseil d'administration dominé par des
administrateurs externes exerce un contrôle plus efficace des dirigeants
des firmes qui présentent de fortes opportunités
d'investissement. En effet, même si ces administrateurs externes
ne disposent pas de certaines informations spécifiques concernant les
projets futurs, leur présence dans le conseil d'administration
dominé sert à atténuer l'opportunisme managérial et
favorise l'exercice des options de croissance susceptibles d'améliorer
la valeur de la firme. D'où l'hypothèse H1 : Plus la
valeur de la firme est représentée par les opportunités
d'investissement, plus on a recours aux administrateurs externes pour
contrôler le dirigeant.
2.2
L'hypothèse 2
Selon Smith et Watts (1992), si le principal peut observer
les actions du dirigeant, le contrat optimal accorde à l'agent un
salaire fixe et le pénalise quand il prend des décisions sous
optimales : ce contrat impose tout le risque sur le risque neutre du
principal. Cependant, si le principal ne peut pas observer les actions du
dirigeant, le contrat optimal offre à l'agent une action comme le
résultat de ses décisions. Ce contrat représente une
incitation pour faire plus d'effort afin d'atteindre les objectifs du
principal ; ce qui justifie la rémunération
élevée pour l'agent pour avoir subit un risque additionnel.
En appliquant ce principe aux firmes ayant de fortes
opportunités de croissance, on remarque que ces firmes présentent
un niveau élevé d'asymétrie d'information. En effet, c'est
difficile pour les actionnaires et les administrateurs externes qui n'ont pas
le savoir spécifique du dirigeant et qui ne disposent pas d'informations
internes de savoir exactement le menu des opportunités
d'investissement valables pour la firme.
D'ailleurs, selon Smith et Watts (1992), Gaver et Gaver (1993)
et Collins, Blackwell et Sinkey (1995), plus la valeur de la firme est
déterminée par des les options de croissance, plus la
rémunération du dirigeant est importante, et plus cette
rémunération est obtenue des contrats d'incitation formels
à long terme. En effet, Smith et Watts (1992) et (Gaver et Gaver 1993)
ont trouvé une relation positive entre les opportunités
d'investissement et l'incidence des contrats d'incitation basé sur le
marché pour les firmes à fort potentiel de croissance.
C'est pour cette raison que dans cette partie empirique on va
tester l'hypothèse H2 suivante : Comme le
contrôle des dirigeants est plus difficile dans les firmes ayant de
fortes options de croissance, ces firmes recourent fréquemment aux
stock-options afin d'aligner les intérêts des actionnaires au
dirigeant et réduire par la suite les coûts d'agence
associés à l'asymétrie d'information et au comportement
opportuniste du manager.
2.3
L'hypothèse 3
Les actionnaires peuvent parfois être amenés
à endetter la firme pour bien surveiller les actions du dirigeant. En
effet, la dette est un mécanisme de gouvernance externe qui
délimite dans une large mesure les actions du manager : en
délégant la mission de contrôle aux créanciers
financiers, les actionnaires leur donne le droit de liquider la firme s'il n'y
a pas remboursement du montant principal et des intérêts, (Jensen
1986).
Cependant, conformément aux travaux antérieurs
de Barclay et Smith (1996) et Hovakimian, Opler et Titman (2001), ce rôle
disciplinaire de la dette n'est efficace que pour les firmes matures ayant des
opportunités de croissance limitées dans la mesure où un
endettement élevé peut ajouter de la valeur en contrôlant
le problème de l'utilisation du free cash flow. Mais dans le
cas des firmes qui présentent de fortes opportunités de
croissance avec plusieurs opportunités d'investissement rentables, le
financement par dette peut amener à un problème très
coûteux celui de sous investissement souligné par Myers (1977).
En effet, selon Myers (1977), si les opportunités de
croissance sont bonnes, la présence d'une dette non échue peut
créer des distorsions dans les décisions d'investissement :
les dirigeants peuvent abandonner certains projets ayant une valeur actuelle
nette si ces projets accroissent à court terme la valeur revenant aux
créanciers. Par ailleurs, selon Barclay et Smith (1995) les dirigeants
des firmes qui présentent de fortes opportunités d'investissement
peuvent plus facilement substituer les projets risquées à
d'autres moins risqués et sont aussi plus susceptibles de ne pas
entreprendre des projets à VAN positive si les gains reviennent
essentiellement aux créanciers. D'où l'hypothèse
H3 : l'endettement affecte négativement les opportunités
d'investissement.
2.4
L'hypothèse 4
Abordant le problème de sous investissement qui
caractérise les firmes endettées qui dispose de fortes options de
croissance, Myers (1977) voit que ce problème pourrait être
atténué si ces firmes utilisent des dettes à court terme.
En fait, l'endettement à court terme n'est autre qu'une
renégociation périodique de la dette à long terme. Il
constitue un moyen de résolution efficace du problème de
sous-investissement : si l'échéance de la dette arrive avant
que les options de croissance ne soient exercées, la motivation de la
firme de dévier de l'exercice d'une politique de maximisation de la
valeur de la firme est éliminée. En effet, une firme à
fort potentiel de croissance qui choisit d'émettre des dettes peut mieux
protéger la capacité de la firme de faire des investissements de
valeur en ayant une dette qui devient exigible avant que la firme ne devra
exercer ses options de croissance. Par conséquent, on prévoit une
relation positive entre les opportunités de croissance et la dette
à court terme. D'où, l'hypothèse H4 : A mesure
que de fortes opportunités d'investissement rentables se
présentent, les firmes ont intérêt à contracter des
dettes à court terme comme un moyen de financement externe.
2.5
L'hypothèse 5
Diamond (1991) argumente que le financement à court
terme expose la firme à un risque de liquidité si les
prêteurs refusent le refinancement et la firme sera liquidée. A
cause de ce risque de liquidité, il argumente que seules les firmes les
plus rentables peuvent se financer à court terme. En fait, les firmes
présentant de fortes opportunités et qui ne peuvent pas
contracter une dette à court terme à cause d'un risque de
liquidité élevé se trouvent obligées de se financer
à long terme. Dans ce cas, l'endettement bancaire à long terme
semble être plus convenable que les émissions des obligations. En
effet, les firmes à fort potentiel de croissance sont
généralement de petite taille (Hutchinson et Gul, 2004) et les
petites entreprises ont intérêt à utiliser la dette
bancaire dans leurs politiques d'endettement parce que les coûts fixes de
l'émission publique sont trop élevés. Par ailleurs, la
flexibilité du contrat bancaire en cas de difficulté
financière est un autre atout du financement bancaire. En effet, quand
l'entreprise emprunteuse est en difficulté, elle a plus de chance
d'obtenir une restructuration privée de son endettement lorsqu'elle est
financée par dette bancaire que lorsqu'elle est financée par
dette directe et ce, grâce aux avantages informationnels des banques qui
leur permettent de mettre en place une évaluation coûteuse afin de
procéder à une liquidation sélective, (Gilson, 1990).
Comme les firmes ayant de fortes options de croissance investissent beaucoup
dans la recherche et développement et se sont généralement
des firmes risquées, ces entreprises préfèrent s'adresser
aux banques pour financer leurs projets. En outre, comme la banque est
avantagée, par rapport à la dette obligataire, dans la mission de
contrôle des décisions prises par le dirigeant de l'entreprise
emprunteuse, les firmes ayant de fortes opportunités d'investissement
caractérisées d'une asymétrie d'information
élevée préfèrent la dette bancaire pour
atténuer les problèmes de risque moral du à
l'endettement.
En tenant compte des avantages que les firmes à fort
potentiel de croissance peuvent tirer de l'endettement bancaire on pose
l'hypothèse H5 : les firmes ayant de fortes opportunités
de croissance font plus recours à la dette bancaire qu'à la dette
obligataire.
Voici un tableau récapitulatif des différentes
hypothèses à tester :
L'hypothèse 1
|
H1 : Plus la valeur de la firme est
représentée par les opportunités d'investissement, plus on
a recours aux administrateurs externes pour contrôler le dirigeant.
|
L'hypothèse 2
|
H2 : Les firmes ayant de fortes opportunités
d'investissement recourent fréquemment aux stock-options parce que le
contrôle des dirigeants est plus difficile dans ces firmes.
|
L'hypothèse 3
|
H3 :L'endettement affecte négativement les
opportunités d'investissement.
|
L'hypothèse 4
|
H4 : A mesure que de fortes opportunités
d'investissement rentables se présentent, les firmes ont
intérêt à contracter des dettes à court terme comme
un moyen de financement externe.
|
L'hypothèse 5
|
H5 : Les firmes ayant de fortes opportunités de
croissance font plus recours à la dette bancaire qu'à la dette
obligataire.
|
3. Définition des variables
3.1
Les variables dépendantes
3.1.1 La variable : Proportion d'Administrateurs
Externes (notée ADMEXT)
Dans cette partie empirique, on définit la proportion
des administrateurs externes (ADMEXT) comme le nombre
d'administrateurs externes dans le conseil divisé par le nombre des
directeurs. Plus ce ratio est élevé, plus la proportion des
administrateurs externes dans le conseil d'administration est importante.
Les recherches antérieures ont identifié les
membres externes du conseil d'administration comme étant des
« administrateurs - non dirigeants », (Conyon et Peck,
1998 ; Weir, 1997). Par ailleurs, selon Charreaux (2003) les
administrateurs externes ne sont ni partenaires, ni actionnaires significatifs.
En effet, conformément au rapport AFEP-MEDEF de 2002, un administrateur
indépendant « n'entretient aucune relation de quelque nature
que ce soit, avec la Société, son Groupe ou sa Direction, qui
puisse compromettre sa liberté de jugement ».
Dans cette recherche, on a extrait le nombre
d'administrateurs externes des rapports annuels consultés.
3.1.2 La variable : Stock-Options (notée
STOCKOP)
Plusieurs firmes à fort potentiel de croissance font
recours aux stock-options pour rémunérer leurs dirigeants afin de
les inciter à maximiser la valeur de la firme, (Smith et Watts (1992),
(Gaver et Gaver 1993), Collins, Blackwell et Sinkey (1995)). Dans ce contexte,
dans cette recherche, on va établir la relation entre l'adoption des
stock-options et l'expansion des opportunités d'investissement.
Conformément aux travaux de Gaver et Gaver (1993), la variable
stock-options sera prend la valeur 1 si l'entreprise adopte une
rémunération du dirigeant sous forme de stock-option et 0 sinon.
Elle sera notée : STOCKOP.
3.1.3 La variable : Endettement (notée ENDETT)
On mesure l'endettement des entreprises par le ratio
d'endettement de la firme qui est égal à l'endettement net
divisé par le montant des capitaux propres. Ca ratio est souvent
donné dans la plupart des rapports annuels consultés. Dans le cas
contraire, on le calcule à partir du bilan comptable et des annexes aux
états financiers.
3.1.4 La variable : Dette à Court Terme
(notée DCT)
Le ratio d'endettement à court terme est calculé
en divisant le montant de la dette à court terme contractée par
la firme par le montant de l'endettement total de cette firme.
On trouve parfois le montant de la dette à court terme
comme une donnée dans les rapports annuels consultés, sinon on
calcule à partir du bilan comptable et des annexes aux états
financiers la somme de toutes les dettes à court terme octroyées
par l'ensemble des institutions financières. Il est à noter que
la dette bancaire à court terme peut être obtenue sous
différentes formes : billets financiers, facilités de
caisse, découvert, etc. On distingue aussi parmi les crédits
à court terme les concours destinés au financement des
créances clients (crédit de mobilisation des créances
commerciales). Les effets escomptés et non échus sont
également inclus dans le montant de la dette bancaire à court
terme ; ils sont assimilés à des concours bancaires.
3.1.5 La variable : Dette Bancaire à Long Terme
(notée DBLT)
Dans la plupart des rapports annuels consultés, les
dettes sont ventilées selon les trois durées suivantes :
à un an au plus, à plus d'un an et cinq ans au plus et à
plus de cinq ans. Pour notre part, nous considérons comme dette bancaire
à long terme toute dette octroyée auprès d'un
établissement de crédit et ayant un délai de remboursement
supérieur à un an. Le montant trouvé est divisé par
l'endettement total pour désigner le ratio d'endettement bancaire
à long terme.
3.1.6 La variable : Dette Obligataire (notée
DO)
Le ratio d'endettement obligataire est calculé en
faisant le rapport entre la somme des emprunts obligataires à long et
moyen terme et l'endettement total. Au numérateur figure la somme des
dettes obligataires (convertibles et autres emprunts obligataires) à
plus d'un an. Le calcul de ce ratio se fait directement à partir du
bilan comptable et des annexes aux états financiers.
3.2
Les variables indépendantes
3.2.1 La variable : Opportunités d'Investissement
(notée OPINVEST)
Selon Myers (1977), la valeur de la firme est composée
par la valeur des actifs en place et la valeur des opportunités
d'investissement. Mais comme ces opportunités d'investissement ne sont
pas observables par les « outsiders », les recherches
empiriques se trouvent obligées de se baser sur des variables proxy pour
mesurer la valeur des opportunités de croissance d'une firme, (Adam et
Goyal, 2006).
La proxy utilisée dans cette recherche pour mesurer les
opportunités d'investissement est « le q de
Tobin ».
Tobin (1969) a présenté le q de Tobin comme
étant le rapport entre la valeur de marché de la firme et la
valeur de remplacement de l'actif. Mais compte tenu des difficultés de
mesures de la valeur de marché de la dette et de la valeur de
remplacement des actifs, on utilise souvent dans les recherches une mesure
proxy du q de Tobin qui est égale à :
(La valeur de marché des capitaux propres + La valeur
comptable de la dette) / Actif Economique (comptable )
Il faudrait mentionner que, calculant notamment des q de
Tobin, Chung et Pruitt (1994) montrent qu'une telle approximation explique plus
de 95 % de ceux-ci. C'est pour cette raison que cette approximation est
très fréquente dans la littérature empirique en
finance. En effet, Skinner (1993), Lang et al (1996), Nekhili (1999), Aivazian
et al (2005) ont utilisé le q de Tobin comme une proxy des
opportunités d'investissement.
Le principe du q de Tobin est le suivant :
- Si le q de Tobin est supérieur à 1,
c'est-à-dire la valeur de marché de la firme est
supérieure au coût de remplacement de ses actifs, la firme
présente de bonnes opportunités d'investissement. En effet, selon
Tobin (1969), une firme devrait investir dans un nouveau projet si le
marché évalue ce projet à une valeur qui excède son
coût.
- Si le q de Tobin est inférieur à 1, la firme
ne présente pas d'opportunités d'investissement rentables.
Dans notre étude, on va décomposer notre
échantillon en deux sous échantillons selon la valeur du q
de Tobin : les firmes ayant de bonnes opportunités d'investissement (q
de Tobin>1) et les firmes dont les opportunités d'investissement ne
sont pas rentables (q de Tobin<1).
3.2.2 La variable : Taille (notée TAILLE)
Ces mécanismes de gouvernement d'entreprises qu'on a
étudiés sont supposés être influencés par
d'autres facteurs à côté des opportunités
d'investissement. Par exemple, la politique de financement paraît
être aussi associée à la taille de la firme. Plus
spécifiquement, si la taille est positivement reliée à la
diversification et négativement reliée à la variance du
rendement, et si les coûts de la détresse financière sont
un déterminant important de la structure de capital, alors plus la
taille de la firme est importante, plus c'est probable qu'elle se finance par
dette, Gaver et Gaver (1993). Dans notre étude, on va introduire la
taille notée TAILLE) comme une variable de contrôle qui
influence le choix de certaines variables de gouvernance.
Il faudrait noter que selon Smith et Watts (1992), la taille
de la firme est une variable endogène qui dépend des
économies d'échelle de la production et de l'organisation de la
firme. La taille est donc une fonction des opportunités
d'investissement. Cependant, parce que la nature de la relation entre les
opportunités d'investissement et cette variable n'est pas bien comprise,
Smith et Watts (1992) et Gaver et Gaver (1993) l'aussi ont introduite comme une
variable de contrôle dans leur analyse.
La politique de rémunération est aussi
supposée être associée à la taille de la firme. Les
contrats de rémunération incitatifs sont plutôt dominants
dans les grandes firmes parce que ces firmes décentralisent plus que les
petites firmes ce qui rend les actions des dirigeants moins observables. Par
conséquent, on prévoit une relation positive entre la taille de
la firme et les plans d'option sur actions tout comme Smith et Watts (1992) et
Gaver et Gaver (1993).
On mesure la taille de la firme par le logarithme de la
capitalisation boursière de la firme, une mesure qui a été
utilisée par Barclay et Smith (1996).
3.2.3 La variable : Rentabilité (notée
RENT)
Même si la dette à court terme peut
atténuer les motivations à sous investir dans les options de
croissance (Myers ,1977) et à procéder à des substitutions
d'actifs (Barnea, Haugen et Senbet (1980)), le financement à court terme
expose la firme à un risque de liquidité si les prêteurs
refusent le refinancement et la firme sera par la suite liquidée,
(Diamond, 1991). A cause de ce risque de liquidité, seules les firmes
les plus rentables peuvent se financer à court terme. Pour cette raison,
on va introduire dans notre recherche la rentabilité comme une
variable de contrôle qui affecte l'endettement à court terme.
Conformément à Nekhili (1999), on va mesurer la
rentabilité de la firme par le taux de rentabilité des capitaux
propres (ROE) qui est égal au rapport entre le bénéfice
net (après impôt et intérêt) et la valeur de
marché des capitaux propres.
Certains rapports annuels consultés nous donnent
directement ce taux. Le cas échéant, on le calcule à
partir des données fournies par ces rapports.
Voici un tableau récapitulatif des différentes
variables :
Variable
|
Signification
|
Mesure
|
ADMEXT
|
La proportion des administrateurs externes
|
Nombre des administrateurs externes / Nombre total des
administrateurs
|
STOCKOP
|
La rémunération sous forme de stock option
|
Variable quantitative de rapport, elle prend :
1 : s'il y a rémunération sous forme de
stock option
0 : sinon
|
ENDETT
|
Le ratio d'endettement
|
Dettes financières nettes / Capitaux propres
|
DCT
|
La dette à court terme
|
Dette à court terme / Endettement total
|
DBLT
|
La dette bancaire à long terme
|
Dette bancaire à long terme / Endettement total
|
DO
|
La dette obligataire
|
La somme des emprunts obligataires à long et moyen
terme / L'endettement total
|
OPINVEST
|
Les opportunités d'investissement
|
Mesurés par le q de Tobin qui est égal à
(Valeur marchande des fonds propres + valeurs comptables des dettes) / Valeur
comptable de l'actif total
|
TAILLE
|
La taille de la firme
|
Logarithme népérien de la capitalisation
boursière de la firme
|
RENT
|
La rentabilité de la firme
|
Ratio de rentabilité des capitaux propres :
Bénéfice net / Fonds propres
|
Figure 1 : Les variables
On va par la suite spécifier les modèles de
cette recherche.
4. Spécification des modèles de la
recherche
Gaver et Gaver (1993) ont établi cinq modèles
pour étudier les différences concernant la politique de
dividende, la politique de rémunération et l'endettement entre
les firmes à fort potentiel de croissance et celles à faibles
options de croissance. Dans chaque modèle, la variable dépendante
est une variable de mesure d'une politique déterminée (par
exemple la politique de dividende); quant aux variables indépendantes,
elles se composent essentiellement de la variable de mesure des
opportunités d'investissement et souvent d'une ou plusieurs variables
de contrôle.
Suivant l'approche de Gaver et Gaver (1993), six
modèles ont été établis pour illustrer les
hypothèses formulées dans la partie théorique :
Modèle
|
Variable dépendante
|
Variables indépendantes
|
1
|
ADMEXT
|
OPINVEST, TAILLE
|
2
|
STOCKOP
|
OPINVEST, TAILLE
|
3
|
ENDETT
|
OPINVEST, TAILLE
|
4
|
DCT
|
OPINVEST, TAILLE, RENT
|
5
|
DBLT
|
OPINVEST
|
6
|
DO
|
OPINVEST, TAILLE
|
Figure 2 : Les
modèles
Le premier modèle
s'écrit : ADMEXTi = a0 + a1
OPINVESTi+ a2 TAILLEi + å1i
Le deuxième modèle
s'écrit : STOCKOP i = b0 + b1
OPINVESTi+ b2 TAILLEi + å2i
Le troisième modèle
s'écrit : ENDETT i = c0 + c1
OPINVESTi+ c2 TAILLEi + å3i
Le quatrième modèle
s'écrit : DCT i = d0 + d1
OPINVESTi+ d2 TAILLEi + d3
RENTi + å4i
Le cinquième modèle
s'écrit : DBLT i = e0 + e1
OPINVESTi + å5i
Le sixième modèle
s'écrit : DO i = f0 + f1
OPINVESTi+ f2 TAILLEi + å6i
Où :
ADMEXT: Le pourcentage des administrateurs externes.
STOCKOP: La rémunération sous forme de stock
option.
ENDETT: Le ratio d'endettement.
DCT: La dette à court terme.
DBLT: La dette bancaire à long terme.
DO: La dette obligataire.
OPINVEST : Les opportunités d'investissement.
TAILLE : La taille de la firme.
RENT : La rentabilité de la firme.
a0, b0, c0, d0,
e0 et f0 : sont des constantes.
Pour chaque modèle les åi sont des
termes d'erreur qui suivent la loi normale et qui sont indépendants les
uns des autres.
Après avoir présenté l'échantillon
de l'étude ainsi que les différentes variables qui composent les
modèles de cette recherche, on va dans ce qui suit tester les
hypothèses que ces modèles illustrent.
Chapitre 5 : Statistiques descriptives et Résultats
empiriques
Notre analyse empirique a pour but d'étudier les
différences concernant certains mécanismes de gouvernance
d'entreprise entre les firmes ayant de fortes opportunités
d'investissement et celles ayant de faibles potentiel de croissance. En outre,
on va se focaliser sur l'endettement en tant qu'un moyen de gouvernement
d'entreprise et sur les différences dans les structures de financement
entre ces deux types de firmes.
Ce chapitre a pour objectif de vérifier les
hypothèses de la recherche traitant la problématique de l'impact
des opportunités d'investissement sur le choix des mécanismes de
gouvernement de la firme et sur sa structure d'endettement.
Dans la première section, on présente les
statistiques descriptives et l'interaction entre les différentes
variables. Il convient ensuite de tester dans une deuxième section les
modèles établis et de vérifier les hypothèses de la
recherche.
1. Statistiques descriptives
Pour comparer la proportion d'administrateurs externes dans le
conseil d'administration, le recours à la rémunération par
stock option, l'endettement, l'endettement bancaire à court terme,
l'endettement bancaire à long terme et l'endettement obligataire entre
les firmes à fort potentiel de croissance et celles qui ont de faibles
options de croissance, l'échantillon de l'étude sera
divisé en deux sous échantillon selon les
opportunités d'investissement (OPINVEST):
Le sous-échantillon des firmes à fort potentiel
d'investissement (OPINVEST = 1) : il contient 30 firmes de
l'échantillon total qui ont un q de Tobin qui est supérieur ou
égal à 1.
Le sous-échantillon des firmes dont les options de
croissances sont limitées (OPINVEST < 1) : il est composé
de 30 firmes ayant un q de Tobin inférieur à 1.
La table 1 présente les statistiques descriptives pour
les différentes variables de gouvernement ainsi que les deux variables
de contrôle, la taille et la rentabilité, pour les firmes à
fort potentiel de croissance (OPINVEST = 1) et les firmes ayant de faibles
opportunités d'investissement (OPINVEST < 1).
Statistiques de groupe
|
|
OPINVEST
|
N
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Erreur standard moyenne
|
ADMXET
|
>= 1,00
|
30
|
,6200
|
,22058
|
,04027
|
< 1,00
|
30
|
,4697
|
,25170
|
,04595
|
STOCKOP
|
>= 1,00
|
30
|
,83
|
,379
|
,069
|
< 1,00
|
30
|
,53
|
,507
|
,093
|
ENDETT
|
>= 1,00
|
30
|
,3880
|
,23539
|
,04298
|
< 1,00
|
30
|
,5820
|
,29939
|
,05466
|
DCT
|
>= 1,00
|
30
|
,4367
|
,26301
|
,04802
|
< 1,00
|
30
|
,2230
|
,16238
|
,02965
|
DBLT
|
>= 1,00
|
30
|
,3327
|
,24634
|
,04497
|
< 1,00
|
30
|
,1927
|
,15662
|
,02860
|
DO
|
>= 1,00
|
30
|
,1170
|
,21078
|
,03848
|
< 1,00
|
30
|
,4993
|
,19167
|
,03499
|
TAILLE
|
>= 1,00
|
30
|
6,9860
|
2,61651
|
,47771
|
< 1,00
|
30
|
8,0953
|
3,40033
|
,62081
|
RENT
|
>= 1,00
|
30
|
,1487
|
,06745
|
,01232
|
< 1,00
|
30
|
,1110
|
,05863
|
,01070
|
Figure 3 : Table 1 : Statistiques
descriptives
La colonne 1 identifie les différentes variables, la
colonne 2 contient la variable Opportunités d'Investissement (OPINVEST)
qui a permis de diviser l'échantillon et les colonnes de 4 à 6
fournissent les statistiques pour l'échantillon des firmes ayant de
faibles opportunités d'investissement et celles ayant de fortes options
de croissance.
D'après la table, on remarque que les firmes à
fort potentiel de croissance font plus recours aux administrateurs externes
pour contrôler leurs dirigeants, si on les compare avec les firmes
à faibles options de croissance. En effet, la moyenne du pourcentage
d'administrateurs externes dans les conseils d'administration des firmes
à fort potentiel de croissance est 0.620, à comparer avec une
moyenne de 0.469 pour les firmes ayant de faibles opportunités
d'investissement rentables.
Par ailleurs, les firmes à fort potentiel de croissance
font significativement plus recours aux stock-options que les firmes ayant de
faibles opportunités d'investissement. En effet, 83% des firmes ayant de
bonnes opportunités d'investissement étudiées dans
l'échantillon durant les années 2005, 2006 et 2007 utilisent les
plans d'option sur actions contre 53% des firmes ayant de faibles
opportunités d'investissement.
Comme c'est prévu, les firmes à fort potentiel
de croissance ont de faibles montants de dette dans leurs structures de capital
à comparer aux firmes à faible potentiel de croissance. La
moyenne du ratio d'endettement pour les firmes à fort potentiel de
croissance est 0.388, contre une moyenne de 0.582 pour les firmes ayant de
faibles opportunités d'investissement. Par ailleurs, les firmes ayant de
fortes opportunités d'investissement contractent en moyenne plus de
dette à court terme (la moyenne du ratio d'endettement à court
terme est de 0.463 contre 0.223 pour les firmes à faibles options de
croissance) et plus de dette bancaire à long terme (la moyenne du ratio
d'endettement bancaire à long terme est de 0.332 contre 0.192 pour les
firmes à faibles options de croissance). Cependant, les firmes à
faibles opportunités d'investissement font relativement plus recours
à la dette obligataire. En effet, d'après la table, la moyenne du
ratio d'endettement obligataire de ces firmes est de 0.499 contre une moyenne
de 0.117 pour les firmes à fort potentiel de croissance.
On remarque aussi que les firmes à faibles options de
croissance sont en moyenne de taille (8.095) plus grande que les firmes
à fort potentiel de croissance (6.986). Par contre, ces dernières
ont en moyenne un ratio de rentabilité légèrement plus
élevé que les firmes à faibles options de croissance (une
moyenne de 0.148 pour les firmes à fort potentiel de croissance contre
0.111 pour les firmes ayant de faibles opportunités
d'investissement).
On a par la suite effectué le test de Student pour
tester la significativité des résultats de la différence
des moyennes (ce qui suppose des variances inégales) des
différentes variables entre les deux sous échantillons. La table
2 résume ces résultats :
Test d'échantillons indépendants
|
|
Test de Levene sur l'égalité des
variances
|
Test-t pour égalité des
moyennes
|
F
|
Sig.
|
t
|
ddl
|
Sig. (bilatérale)
|
Différence moyenne
|
Différence écart-type
|
Intervalle de confiance 95% de la
différence
|
Inférieure
|
Supérieure
|
ADMXET
|
Hypothèse de variances égales
|
,956
|
,332
|
2,460
|
58
|
,017
|
,1503
|
,06110
|
,02802
|
,27265
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
2,460
|
57,018
|
,017
|
,1503
|
,06110
|
,02798
|
,27269
|
STOCKOP
|
Hypothèse de variances égales
|
22,338
|
,000
|
2,594
|
58
|
,012
|
,30
|
,116
|
,069
|
,531
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
2,594
|
53,680
|
,012
|
,30
|
,116
|
,068
|
,532
|
ENDETT
|
Hypothèse de variances égales
|
1,938
|
,169
|
-2,790
|
58
|
,007
|
-,1940
|
,06953
|
-,33319
|
-,05481
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
-2,790
|
54,941
|
,007
|
-,1940
|
,06953
|
-,33335
|
-,05465
|
DCT
|
Hypothèse de variances égales
|
10,854
|
,002
|
3,786
|
58
|
,000
|
,2137
|
,05643
|
,10070
|
,32663
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
3,786
|
48,303
|
,000
|
,2137
|
,05643
|
,10022
|
,32711
|
DBLT
|
Hypothèse de variances égales
|
8,138
|
,006
|
2,627
|
58
|
,011
|
,1400
|
,05330
|
,03332
|
,24668
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
2,627
|
49,153
|
,011
|
,1400
|
,05330
|
,03291
|
,24709
|
DO
|
Hypothèse de variances égales
|
,015
|
,902
|
-7,350
|
58
|
,000
|
-,3823
|
,05201
|
-,48645
|
-,27821
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
-7,350
|
57,484
|
,000
|
-,3823
|
,05201
|
-,48647
|
-,27819
|
TAILLE
|
Hypothèse de variances égales
|
,267
|
,608
|
-1,416
|
58
|
,162
|
-1,1093
|
,78333
|
-2,67735
|
,45868
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
-1,416
|
54,428
|
,162
|
-1,1093
|
,78333
|
-2,67954
|
,46087
|
RENT
|
Hypothèse de variances égales
|
,198
|
,658
|
2,309
|
58
|
,025
|
,0377
|
,01632
|
,00501
|
,07033
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
2,309
|
56,895
|
,025
|
,0377
|
,01632
|
,00499
|
,07034
|
Figure 4 : Table 2 : Test de Student pour la
comparaison des moyennes
D'après la table 2, le test de Student vérifie
la significativité de tous les résultats évoqués
dans la table [p < 0.01] à l'exception du résultat
concernant la différence de taille entre les deux sous
échantillons.
Par la suite, d'après les deux tables 1 et 2,
relativement aux firmes à faibles options de croissance, les firmes
à fort potentiel de croissance ont significativement plus
d'administrateurs externes dans leurs conseils d'administration, font
significativement plus recours à la rémunération par
stock-options, ont significativement un ratio d'endettement plus
faible, contractent significativement plus de dette à court terme et de
dette bancaire à long terme et font significativement moins recours au
financement par dette obligataire.
Par ailleurs, d'après les deux tables 1 et 2, les
firmes à fort potentiel de croissance ont en moyenne un ratio de
rentabilité qui est significativement légèrement plus
élevé que celui des firmes à fort options de croissance.
Cependant, le test- t n'a pas vérifié que les firmes à
faibles options de croissance sont significativement de taille plus grande que
celles ayant de fortes opportunités d'investissement.
2. La matrice de corrélation
Les résultats de la corrélation de Pearson entre
les différentes variables de gouvernement d'entreprise et la variable de
mesure des opportunités d'investissement des firmes
étudiées dans l'échantillon sont reportés dans la
table 3. D'après cette table, les opportunités d'investissement
sont significativement et positivement corrélées au pourcentage
d'administrateurs externes, à l'octroi des stock-options, au
ratio d'endettement à court terme et à l'endettement
bancaire. Cependant, les résultats de la corrélation de Pearson
montrent qu'il existe une corrélation négative et significative
entre les opportunités d'investissement et le ratio de l'endettement
total de la firme ainsi qu'entre les opportunités d'investissement et
l'endettement obligataire.
On peut dire qu'à priori, ces résultats de la
corrélation de Pearson fournissent un support préliminaire pour
nos hypothèses.
Les résultats de la table 3 sont les suivants :
Corrélations
|
|
ADMXET
|
STOCKOP
|
ENDETT
|
DCT
|
DBLT
|
DO
|
TAILLE
|
RENT
|
OPINVEST
|
ADMXET
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
,298(*)
|
-,155
|
,040
|
,091
|
-,225
|
,065
|
,160
|
,268(*)
|
Sig. (bilatérale)
|
,
|
,021
|
,237
|
,759
|
,491
|
,085
|
,619
|
,222
|
,039
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
STOCKOP
|
Corrélation de Pearson
|
,298(*)
|
1
|
-,292(*)
|
,159
|
,142
|
-,297(*)
|
-,070
|
,351(**)
|
,423(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
,021
|
,
|
,024
|
,224
|
,279
|
,021
|
,597
|
,006
|
,001
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
ENDETT
|
Corrélation de Pearson
|
-,155
|
-,292(*)
|
1
|
-,385(**)
|
-,214
|
,440(**)
|
,317(*)
|
-,086
|
-,483(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
,237
|
,024
|
,
|
,002
|
,101
|
,000
|
,014
|
,511
|
,000
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
DCT
|
Corrélation de Pearson
|
,040
|
,159
|
-,385(**)
|
1
|
-,192
|
-,531(**)
|
-,212
|
,350(**)
|
,439(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
,759
|
,224
|
,002
|
,
|
,142
|
,000
|
,104
|
,006
|
,000
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
DBLT
|
Corrélation de Pearson
|
,091
|
,142
|
-,214
|
-,192
|
1
|
-,518(**)
|
-,208
|
,010
|
,354(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
,491
|
,279
|
,101
|
,142
|
,
|
,000
|
,111
|
,937
|
,005
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
DO
|
Corrélation de Pearson
|
-,225
|
-,297(*)
|
,440(**)
|
-,531(**)
|
-,518(**)
|
1
|
,355(**)
|
-,384(**)
|
-,648(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
,085
|
,021
|
,000
|
,000
|
,000
|
,
|
,005
|
,002
|
,000
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
TAILLE
|
Corrélation de Pearson
|
,065
|
-,070
|
,317(*)
|
-,212
|
-,208
|
,355(**)
|
1
|
,026
|
-,241
|
Sig. (bilatérale)
|
,619
|
,597
|
,014
|
,104
|
,111
|
,005
|
,
|
,844
|
,064
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
RENT
|
Corrélation de Pearson
|
,160
|
,351(**)
|
-,086
|
,350(**)
|
,010
|
-,384(**)
|
,026
|
1
|
,270(*)
|
Sig. (bilatérale)
|
,222
|
,006
|
,511
|
,006
|
,937
|
,002
|
,844
|
,
|
,037
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
OPINVEST
|
Corrélation de Pearson
|
,268(*)
|
,423(**)
|
-,483(**)
|
,439(**)
|
,354(**)
|
-,648(**)
|
-,241
|
,270(*)
|
1
|
Sig. (bilatérale)
|
,039
|
,001
|
,000
|
,000
|
,005
|
,000
|
,064
|
,037
|
,
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
* La corrélation est significative au niveau 0.05
(bilatéral).
|
** La corrélation est significative au niveau 0.01
(bilatéral).
|
Figure 5 : Table 3 : La corrélation de
Pearson
Par ailleurs, la table 3 montre que les opportunités
d'investissement sont positivement et significativement corrélées
à la rentabilité de la firme. Cette corrélation
suggère que les firmes à fort potentiel de croissance sont
plutôt des firmes rentables, un résultat qui a été
confirmé par Hutchinson (2001). Cependant, la corrélation entre
les opportunités d'investissement et la taille de la firme ne fournit
pas de résultat significatif. De même, on remarque aussi que la
taille n'est pas significativement corrélée aux autres variables
de gouvernance à l'exception du ratio d'endettement total et du ratio
d'endettement obligataire. En effet, selon la table 3, la taille de la firme
est positivement et significativement corrélée à
l'endettement et à l'endettement obligataire. En effet, selon Fama
(1985), les dettes obligataires sont plus chères pour les firmes de
taille relativement petite, qui recourent faiblement à l'endettement.
Les grandes firmes peuvent émettre beaucoup plus facilement des
obligations vu qu'elles sont plus connues sur le marché financier et
aussi parce qu'elles peuvent amortir les frais fixes de l'émission en
contractant des emprunts de taille importante.
On remarque aussi qu'il existe une corrélation
négative et significative entre la dette obligataire et la dette
bancaire à long terme d'une part; et entre la dette obligataire et la
dette à court terme d'autre part. Ceci pourrait être
interprété par le fait que si la firme pourrait facilement
émettre des obligations, elle aurait intérêt à
éviter de recourir au contrôle coûteux des
intermédiaires financiers. En effet, parce que d'une part, la dette
contractée auprès des institutions financières est plus
chère que la dette publique. D'autre part, les clauses du contrat
obligataire mettent moins de restrictions sur les décisions
managériales si on les compare avec les clauses figurant dans les
contrats des dettes contractées auprès des banques, (Jensen et
al, 1992). Par ailleurs, en contractant une dette publique, l'entreprise n'est
pas obligée de divulguer certaines informations privées que les
banques pourraient exiger de la firme. Tous ces arguments pourraient justifier
que, quand l'émission publique est favorable pour la firme, cette
dernière évite de recourir au financement coûteux des
intermédiaires financiers.
Par ailleurs le grand risque de liquidité du
financement à court terme pourrait expliquer la corrélation
significativement et négative entre la dette à court terme et
l'endettement total : en effet, selon Johnson (2003), pendant que le
financement à court terme réduit le coût du
problème de sous investissement et donc augmente l'endettement optimal,
il peut aussi augmenter le risque de liquidité et donc réduire
l'endettement optimal.
Par ailleurs, on remarque une corrélation
négative et significative entre l'endettement obligataire et la mesure
de la rentabilité de la firme. Ceci pourrait s'expliquer par le fait
qu'une firme disposant d'une bonne notation de crédit accède
facilement au marché financier mais une firme qui n'est pas bien connue
sur le marché financier n'a pas intérêt à se
financer par émission d'obligations. Pour cela, cette dernière
pourrait être amenée à s'endetter à court terme pour
lancer un signal positif au marché financier (Diamond, 1991), puisque
seules les firmes rentables se permettent de contracter des dettes à
court terme renouvelables. D'où la corrélation négative
entre l'endettement obligataire et la rentabilité pourrait être
interprétée par le fait que les firmes les plus rentables
peuvent éviter de recourir à la dette obligataire et contractent
plutôt une dette à court terme si elles poursuivent un objectif de
signalisation. Par la suite, ayant acquis une bonne réputation, ces
firmes peuvent ensuite émettre directement des dettes sur le
marché financier sans courir le risque de sous évaluation,
(Diamond, 1991).
La corrélation de Pearson nous donne aussi une relation
positive et significative entre le pourcentage d'administrateurs externes et
l'octroi des stock-options d'une part; et une relation négative
et significative entre les stock-options et l'endettement total et
aussi l'endettement obligataire d'autre part. Une interprétation
possible à cela s'articule sur le fait que pour veiller à ce que
le dirigeant prenne les décisions qui maximisent la valeur de la firme,
les administrateurs externes exigent l'instauration des contrats de
rémunération incitatifs tels que les stock-options pour
atténuer l'opportunisme managérial.
Dès lors, si ces stock-options arrivent
à aligner les intérêts des actionnaires et du dirigeant, on
n'a pas besoin de recourir aux créanciers financiers pour
contrôler indirectement les actions managériales :
D'où une interprétation possible de la relation négative
et significative entre les stock-options et l'endettement.
3. Les résultats et les interprétations
des régressions
Pour s'assurer de l'absence de multicollinéarité
entre les variables indépendantes, on a consulté les coefficients
de corrélation de Pearson donnés par la table 3 entre les
variables explicatives de chaque modèle à part. Ces coefficients
sont tous inférieurs à 0.7 qui représente la limite
tracée par Kervin (1992) de l'existence de sérieux
problèmes de multicollinéarité. D'où, on peut dire
qu'il y a absence de multicollinéarité entre les variables
dépendantes des différents modèles.
Suivant l'approche de Gaver et Gaver (1993), pour tester et
vérifier les hypothèses, on a utilisé la technique des
Moindres Carrées Ordinaires (MCO) pour régresser chacune des
variables de gouvernement (ADMEXT ;
STOCKOP ; ENDETT ;
DCT ; DBLT ; DO)
sur les opportunités d'investissement (OPINVEST)
et sur les variables de contrôle appropriées
(TAILLE et RENT). On va dans ce qui suit
présenter les résultats des régressions.
3.1
Modèle 1 : Régression de la proportion des administrateurs
externes sur les opportunités d'investissement
Les résultats reportés dans la figure 6 testent
la première hypothèse H1 : Plus la valeur de la firme
est représentée par les opportunités d'investissement,
plus on a recours aux administrateurs externes pour contrôler le
dirigeant.
Variables
introduites/éliminées(b)
|
Modèle
|
Variables introduites
|
Variables éliminées
|
Méthode
|
1
|
TAILLE, OPINVEST(a)
|
,
|
Introduire
|
a Toutes variables requises introduites
|
b Variable dépendante : ADMXET
|
Coefficients(a)
|
|
Coefficients non standardisés
|
Coefficients standardisés
|
t
|
Signification
|
Intervalle de confiance à 95% de B
|
Modèle
|
B
|
Erreur standard
|
Bêta
|
Borne inférieure
|
Borne supérieure
|
1
|
(constante)
|
,357
|
,105
|
|
3,404
|
,001
|
,147
|
,566
|
OPINVEST
|
9,005E-02
|
,039
|
,301
|
2,310
|
,025
|
,012
|
,168
|
TAILLE
|
1,112E-02
|
,010
|
,138
|
1,059
|
,294
|
-,010
|
,032
|
a Variable dépendante : ADMXET
|
Figure 6 : Régression de la proportion des
administrateurs externes sur les opportunités
d'investissement
Ces résultats démontrent une interaction
positive et significative (â = 0.301 ; p = 0.025) entre les
opportunités d'investissement et la proportion des administrateurs
externes. Ceci suggère que les firmes à fort potentiel de
croissance font plus appel aux administrateurs externes dans leurs conseils
d'administration pour s'assurer que l'exercice des options de croissance soit
le plus efficace que possible. Ce même résultat a
été trouvé par Hutchinson (2001) et Hutchinson et Gul
(2004). Par ailleurs, on n'a pas pu vérifier empiriquement que les
grandes firmes font plus recours aux administrateurs externes dans leurs
conseils d'administration. En effet, le résultat de la régression
de la proportion des administrateurs externes sur la taille, bien qu'il soit
positif, n'est pas significatif.
3.2
Modèle 2 : Régression des stock-options sur les
opportunités d'investissement
Les résultats de la figure 7 testent la deuxième
hypothèse H2 : Les firmes ayant de fortes opportunités
d'investissement recourent fréquemment aux stock-options parce que le
contrôle des dirigeants est plus difficile dans ces firmes.
Variables
introduites/éliminées(b)
|
Modèle
|
Variables introduites
|
Variables éliminées
|
Méthode
|
1
|
TAILLE, OPINVEST(a)
|
,
|
Introduire
|
a Toutes variables requises introduites
|
b Variable dépendante : STOCKOP
|
Coefficients(a)
|
|
Coefficients non standardisés
|
Coefficients standardisés
|
t
|
Signification
|
Intervalle de confiance à 95% de B
|
Modèle
|
B
|
Erreur standard
|
Bêta
|
Borne inférieure
|
Borne supérieure
|
1
|
(constante)
|
,334
|
,227
|
|
1,472
|
,147
|
-,120
|
,788
|
OPINVEST
|
,245
|
,069
|
,430
|
3,534
|
,001
|
,106
|
,384
|
TAILLE
|
7,622E-03
|
,022
|
,042
|
,344
|
,732
|
-,037
|
,052
|
a Variable dépendante : STOCKOP
|
Figure 7 : Régression des
stock-options sur les opportunités d'investissement Le
résultat significatif et positif (â = 0.430 ; p = 0.001) de
l'interaction entre les stock-options et les opportunités
d'investissement supporte cette deuxième hypothèse. Parce que les
dirigeants des firmes à fort potentiel de croissance ont plus de
discrétion dans la prise de décision, les actionnaires de ces
firmes ont plus tendance à instaurer des contrats de
rémunération incitatifs, tels que les stock-options,
pour pousser les dirigeants à maximiser la valeur de la firme; ce qui
justifie à son tour la corrélation positive et significative de
Pearson qu'on a trouvée dans la table 3 entre les stock-options et la
rentabilité de la firme.
On peut donc dire que plus l'entreprise présente des
opportunités d'investissement rentables, plus elle a recours aux
stock-options pour pousser les dirigeants à maximiser la valeur
de la firme, un résultat qui a été confirmé par
Smith et Watts (1992), Gaver et Gaver (1993, 1995) et Collins, Blackwell et
Sinkey (1995). Par ailleurs, d'après la figure 7, les résultats
de la régression des stock-options sur la taille de la firme ne
sont pas significatifs.
3.3
Modèle 3 : Régression de l'endettement sur les
opportunités d'investissement
Les résultats de la régression du ratio
d'endettement sur les opportunités d'investissement,
résumés dans la figure 8 fournissent un fort support de
l'hypothèse H3:L'endettement affecte négativement les
opportunités d'investissement.
Variables
introduites/éliminées(b)
|
Modèle
|
Variables introduites
|
Variables éliminées
|
Méthode
|
1
|
TAILLE, OPINVEST(a)
|
,
|
Introduire
|
a Toutes variables requises introduites
|
b Variable dépendante : ENDETT
|
Coefficients(a)
|
|
Coefficients non standardisés
|
Coefficients standardisés
|
t
|
Signification
|
Intervalle de confiance à 95% de B
|
Modèle
|
B
|
Erreur standard
|
Bêta
|
Borne inférieure
|
Borne supérieure
|
1
|
(constante)
|
,509
|
,108
|
|
4,720
|
,000
|
,293
|
,724
|
OPINVEST
|
-,149
|
,040
|
-,432
|
-3,718
|
,000
|
-,229
|
-,069
|
TAILLE
|
1,977E-02
|
,011
|
,213
|
1,832
|
,072
|
-,002
|
,041
|
a Variable dépendante : ENDETT
|
Figure 8 : Régression de l'endettement sur les
opportunités d'investissement
En effet, il existe une interaction négative et
significative entre les opportunités d'investissement et l'endettement
(â = - 0.432 ; p = 0.000) témoignant que les compagnies ayant
de fortes opportunités d'investissement sont significativement moins
endettées que les compagnies ayant de fortes options de croissance. Ce
même résultat a été trouvé par Smith et Watts
(1992), Barclay et Smith (1996) et Johnson (2003). Ce résultat supporte
l'hypothèse de Myers (1977) selon laquelle les firmes à fort
potentiel de croissance devraient utiliser moins de dettes pour éviter
le problème de sous investissement. L'idée est qu'une dette non
échue réduit les motivations des actionnaires d'investir dans des
projets à VAN positive, si les bénéfices
dégagées, ou au moins une partie de ces bénéfices,
vont plutôt aux créanciers au lieu d'être encaissés
totalement par les actionnaires. Donc les firmes qui présentent un fort
potentiel de croissance et qui sont très endettées sont moins
motivées d'exploiter les opportunités de croissance rentables
relativement à celles qui ne sont pas très endettées. Par
contre, les firmes à faibles opportunités d'investissement qui
dégagent du free cash flow ont intérêt à
s'endetter pour contrôler l'opportunisme managérial quant à
l'utilisation de ce free cash flow, (Jensen, 1986). En plus, pour ces firmes
qui ont plus d'actifs tangibles la substitution d'actifs est plus difficile ce
qui diminue les coûts d'agence de la dette et donc augmente l'endettement
optimal, (Williamson, 1988).
Par ailleurs, la figure 8 montre une relation positive et
significative entre la taille de la firme et l'endettement (â
= 0.213; p = 0.072). En effet, les grandes firmes sont
généralement plus diversifiées, ce qui implique que les
coûts de faillite sont moindres et que l'endettement optimal est plus
important, (Myers et Majlouf, 1984). Par ailleurs, les grandes firmes ont
acquis une certaine notoriété sur le marché financier et
disposent d'une relation assez intime aves les intermédiaires
financiers, chose qui diminue les problèmes d'asymétrie
d'information entre les créanciers et ces firmes et par la suite les
coûts d'agence de la dette diminuent et l'endettement optimal
augmente.
3.4
Modèle 4 : Régression de la dette à court terme sur
les opportunités d'investissement
Les résultats dans la figure 9 testent
l'hypothèse H4 : A mesure que de fortes opportunités
d'investissement rentables se présentent, les firmes ont
intérêt à contracter des dettes à court terme comme
un moyen de financement externe.
Variables
introduites/éliminées(b)
|
Modèle
|
Variables introduites
|
Variables éliminées
|
Méthode
|
1
|
RENT, TAILLE, OPINVEST(a)
|
,
|
Introduire
|
a Toutes variables requises introduites
|
b Variable dépendante : DCT
|
Coefficients(a)
|
|
Coefficients non standardisés
|
Coefficients standardisés
|
t
|
Signification
|
Intervalle de confiance à 95% de B
|
Modèle
|
B
|
Erreur standard
|
Bêta
|
Borne inférieure
|
Borne supérieure
|
1
|
(constante)
|
,172
|
,101
|
|
1,712
|
,093
|
-,029
|
,374
|
OPINVEST
|
9,823E-02
|
,036
|
,334
|
2,721
|
,009
|
,026
|
,171
|
TAILLE
|
-1,095E-02
|
,009
|
-,138
|
-1,170
|
,247
|
-,030
|
,008
|
RENT
|
,973
|
,441
|
,263
|
2,207
|
,031
|
,090
|
1,857
|
a Variable dépendante : DCT
|
Figure 9 : Régression de la dette à court
terme sur les opportunités d'investissement
Les résultats significatifs et positifs (â
= 0.334; p = 0.009) de l'interaction entre les opportunités
d'investissement et l'endettement à court terme supporte cette
hypothèse. Selon Myers (1977), si une dette non échue crée
des distorsions au niveau des décisions d'investissement (le
problème de sous investissement), les firmes devraient réduire
leurs endettements et contracter des dettes à court terme renouvelables
pour atténuer ce problème de sous investissement. En effet, selon
Myers (1977), si l'échéance de la dette arrive avant que les
options de croissance ne soient exercées, la motivation de la firme de
dévier de l'exercice d'une politique de maximisation de la valeur de la
firme est éliminée. Par ailleurs, selon Haugen et Senbet (1980),
la dette à court terme aide à résoudre le problème
de substitution d'actifs car elle est moins sensible aux variations du risque
du projet que la dette à long terme. Plusieurs résultats
empiriques ont supporté le rôle de la dette à court terme
dans l'atténuation des problèmes d'agence dans les firmes
à fort potentiel de croissance. D'ailleurs, Barclay et Smith (1995),
Guedes et Opler (1996) et Johnson (2003) ont étudié le choix de
la maturité de la firme et ont trouvé une relation
négative entre la maturité de la dette et les opportunités
de croissance.
Par ailleurs, on remarque qu'il y a une relation positive et
significative (â = 0.263 ; p = 0.031) entre la rentabilité de
la firme et l'endettement à court terme. Ceci pourrait être
interprété par le fait que selon Diamond (1991, 1993) et Sharpe
(1991) le financement à court terme expose la firme à un risque
de liquidité si les prêteurs refusent le refinancement et
par la suite seules les firmes les plus rentables peuvent se permettre de se
financer à court terme. Selon Johnson (2003), ce risque de
liquidité de l'endettement à court terme explique pourquoi on a
toujours une relation négative entre les opportunités de
croissance et l'endettement même quand les firmes choisissent de
s'endetter à court terme pour résoudre le problème de sous
investissement : pendant que le financement à court terme
réduit le coût du problème de sous investissement et donc
augmente l'endettement optimal, il peut aussi augmenter le risque de
liquidité et donc réduire l'endettement optimal.
3.5
Modèle 5 : Régression de la dette bancaire à long
terme sur les opportunités d'investissement
Les résultats de la régression de la dette
bancaire à long terme sur les opportunités d'investissement
résumés dans la figure 10 nous montrent une relation positive et
significative entre les opportunités d'investissement et l'endettement
bancaire à long terme (â = 0.354 ; p = 0.005).
Variables
introduites/éliminées(b)
|
Modèle
|
Variables introduites
|
Variables éliminées
|
Méthode
|
1
|
OPINVEST(a)
|
,
|
Introduire
|
a Toutes variables requises introduites
|
b Variable dépendante : DBLT
|
Coefficients(a)
|
|
Coefficients non standardisés
|
Coefficients standardisés
|
t
|
Signification
|
Intervalle de confiance à 95% de B
|
Modèle
|
B
|
Erreur standard
|
Bêta
|
Borne inférieure
|
Borne supérieure
|
1
|
(constante)
|
,155
|
,046
|
|
3,384
|
,001
|
,063
|
,246
|
OPINVEST
|
9,310E-02
|
,032
|
,354
|
2,885
|
,005
|
,029
|
,158
|
a Variable dépendante : DBLT
|
Figure 10 : Régression de la dette bancaire
à long terme sur les opportunités d'investissement
Ce résultat signifie que plus la firme présente
des opportunités d'investissement rentables, plus elle se finance par
dette bancaire à long terme. Par ailleurs, la régression
suivante de la dette obligataire sur les opportunités de croissance
(figure 11) va nous permettre de comprendre le choix effectué par les
firmes à fort potentiel de croissance entre la dette bancaire à
long terme et la dette obligataire.
3.6
Modèle 6 : Régression de la dette obligataire sur les
opportunités d'investissement
Les résultats de la régression de la dette
obligataire sur les opportunités d'investissement résumés
dans la figure nous montrent une relation négative et significative
entre les opportunités d'investissement et l'endettement obligataire
(â = - 0.597 ; p = 0.000).
Variables
introduites/éliminées(b)
|
Modèle
|
Variables introduites
|
Variables éliminées
|
Méthode
|
1
|
TAILLE, OPINVEST(a)
|
,
|
Introduire
|
a Toutes variables requises introduites
|
b Variable dépendante : DO
|
Coefficients(a)
|
|
Coefficients non standardisés
|
Coefficients standardisés
|
t
|
Signification
|
Intervalle de confiance à 95% de B
|
Modèle
|
B
|
Erreur standard
|
Bêta
|
Borne inférieure
|
Borne supérieure
|
1
|
(constante)
|
,397
|
,091
|
|
4,379
|
,000
|
,216
|
,579
|
OPINVEST
|
-,201
|
,034
|
-,597
|
-5,965
|
,000
|
-,269
|
-,134
|
TAILLE
|
1,912E-02
|
,009
|
,211
|
2,105
|
,040
|
,001
|
,037
|
a Variable dépendante : DO
|
Figure 11 : Régression de la dette obligataire
sur les opportunités d'investissement
Si on compare ces résultats avec ceux de la
régression de la dette bancaire à long terme sur les
opportunités d'investissement, on peut conclure qu'en s'endettant
à long terme, les firmes à fort potentiel de croissance
préfèrent la dette bancaire à la dette obligataire ;
ce qui vérifie l'hypothèse H5 : Les firmes ayant de
fortes opportunités de croissance font plus recours à la dette
bancaire qu'à la dette obligataire.
Ceci pourrait être interprété par le
fait que la dette bancaire permet une plus grande renégociabilité
du contrat d'endettement en cas de difficulté. Par ailleurs, comme la
banque est avantagée, par rapport à la dette obligataire, dans la
mission de contrôle des décisions prises par le dirigeant de
l'entreprise emprunteuse (Diamond, 1984), les firmes ayant de fortes
opportunités d'investissement caractérisées d'une
asymétrie d'information élevée préfèrent la
dette bancaire pour atténuer les problèmes de risque moral dus
à l'endettement.
Voici un tableau récapitulatif des résultats des
tests des différentes hypothèses :
L'hypothèse H1 : Plus la valeur de la firme est
représentée par les opportunités d'investissement, plus on
a recours aux administrateurs externes pour contrôler le dirigeant.
|
Vérifiée
|
Figure 6
|
L'hypothèse H2 : Les firmes ayant de fortes
opportunités d'investissement recourent fréquemment aux
stock-options parce que le contrôle des dirigeants est plus difficile
dans ces firmes.
|
Vérifiée
|
Figure 7
|
L'hypothèse H3 :L'endettement affecte
négativement les opportunités d'investissement.
|
Vérifiée
|
Figure 8
|
L'hypothèse H4 : A mesure que de fortes
opportunités d'investissement rentables se présentent, les firmes
ont intérêt à contracter des dettes à court terme
comme un moyen de financement externe.
|
Vérifiée
|
Figure 9
|
L'hypothèse H5 : Les firmes ayant de
fortes opportunités de croissance font plus recours à la dette
bancaire qu'à la dette obligataire.
|
Vérifiée
|
Figures 10 et 11
|
Figure 12 : Vérification des
hypothèses
En conclusion, les résultats des régressions des
différentes variables de gouvernement étudiées dans cette
recherche sur les opportunités d'investissement
affichés dans les figures allant de 6 à 11 ont pu
vérifié toutes les hypothèses qu'on a établies dans
le cadre théorique.
Conclusion
GÉNÉrale
Les opportunités d'investissement
représentent une caractéristique importante de la firme et ont
une influence profonde sur l'image de la firme de point de vue des dirigeants,
des propriétaires, des investisseurs et des créanciers. Etant
source d'asymétrie d'information, la présence de fortes
opportunités d'investissement exige l'instauration de divers
mécanismes de gouvernement afin d'atténuer les conflits
d'intérêt entre les dirigeants, détenteurs des informations
spécifiques concernant les détails de ces opportunités
d'investissement, et les apporteurs de capitaux qui financent ces diverses
options de croissance.
C'est pour cette raison que cette recherche a traité
le rôle des administrateurs externes et des contrats de
rémunération incitatifs, et plus spécifiquement les
stock-options, dans l'alignement des intérêts entre les
actionnaires et les dirigeants des firmes à fort potentiel de
croissance. Par ailleurs, on s'est focalisé sur le rôle de
l'endettement en tant qu'un mécanisme de gouvernement dans ces firmes et
l'impact de ces opportunités d'investissement sur le choix du type et de
la maturité des dettes contractées.
D'ailleurs, le premier chapitre a été
consacré pour introduire la notion d'opportunités
d'investissement ainsi que les différentes mesures de ces options de
croissance. Le deuxième chapitre a traité le rôle des
administrateurs externes et de la rémunération sous forme de
stock-option dans le contrôle des actions managériales
dans les firmes à fort potentiel de croissance. Quant au
troisième chapitre, il a mis l'accent sur la relation entre la politique
d'endettement et les opportunités d'investissement de la firme.
Dans la partie empirique, on a testé les
hypothèses formulées dans la partie théorique sur un
échantillon de soixante firmes françaises non financières
durant les années 2005, 2006 et 2007. Les données
nécessaires à notre analyse ont été
collectées des rapports annuels des firmes appartenant à
l'échantillon. On a par la suite divisé l'échantillon en
deux sous échantillons : les firmes à fort potentiel de
croissance et celles ayant des opportunités d'investissement
limitées. Le but de cette division est de comparer le pourcentage
d'administrateurs externes, le recours à la rémunération
par stock-option, l'endettement, l'endettement à court terme,
l'endettement bancaire à long terme et l'endettement obligataire entre
les firmes à fort potentiel de croissance et celles qui ont de faibles
options de croissance.
Pour faire cette comparaison, on a appliqué le test t
de Student qui a servi de dégager les différences significatives
qui existent entre les deux sous échantillons quant au recours aux
différents mécanismes de gouvernance étudiés. On a
par la suite, régressé les différentes variables de
gouvernement sur la variable opportunités d'investissement.
Les résultats empiriques qu'on a trouvés
semblent être en accord avec les prédictions des modèles
théoriques et avec les conclusions de la littérature empiriques
développées au niveau de la première partie de ce
mémoire. En effet, on a trouvé que les firmes ayant de fortes
opportunités d'investissement font plus appel aux administrateurs
externes dans leurs conseils d'administration et font plus recours aux
stock-options pour rémunérer leurs dirigeants ; et ce
relativement aux firmes ayant de faibles opportunités
d'investissement.
Par ailleurs, à comparer aux firmes ayant des options
de croissance limitées, les entreprises à fort potentiel de
croissance ont significativement de faibles ratios d'endettement ; et font
plus recours à la dette à court terme et à la dette
bancaire à long terme pour financer leurs opportunités
d'investissement futures.
Cependant, cette recherche présente certaines limites.
Parmi les limites théoriques, on trouve le fait de choisir uniquement
deux mécanismes de gouvernance internes, à savoir le conseil
d'administration et la rémunération incitative sous forme de
stock-options. En effet, malgré qu'on ait voulu évoquer
les deux types de mécanisme de gouvernement, un mécanisme de
contrôle et un autre d'incitation, les mécanismes internes de
gouvernance sont beaucoup plus nombreux et ne peuvent être limités
à ces mécanismes évoqués. Toutefois, la richesse
des articles traitant la relation entre les opportunités
d'investissement et ces mécanismes de gouvernement d'entreprise a
imposé ce choix.
Par ailleurs, parmi les limites méthodologiques que
cette recherche présente on peut évoquer la taille de
l'échantillon de l'étude. En effet, un échantillon de
soixante firmes ne peut être un échantillon représentatif
des firmes françaises non financières et donc il ne nous permet
pas de valider les hypothèses de l'étude dans le contexte
français mais il permet seulement de vérifier les
hypothèses pour l'échantillon étudié.
On peut étendre cette recherche en évoquant
d'autres mécanismes contractuels susceptibles d'atténuer les
coûts d'agence de l'endettement chez les firmes à fort potentiel
de croissance telles que les clauses restrictives figurant dans le contrat de
la dette et étudier par la suite l'impact de ces clauses sur la
flexibilité de la firme concernant l'exercice des opportunités
d'investissement futures.
Bibliographie
ADAM,T., GOYAL,V. (2006), «The Investment Opportunity
Set and its Proxy Variables: Theory and Evidence », Working Paper
Series, p. 10-11.
AGRAWAL, A. KNOEBER, C.R. (1996), «Firm performance and
mechanism to controle agency problems between managers and stockholders»,
Journal of Financial and Quantitatives Analysis, 31, 3, p.377-378.
ANDERSON, D., FRANCIS, J.R. et STOKES, D.J. (1993),
«Auditing directorship and the demand for monitoring», Journal of
Accounting & Public Policy, 12, p. 353-375.
BABER, W.R.; JANAKIRAMAN, S.N. et KANG, S.H. (1996),
«Investment opportunities and the structure of executive
compensation», Journal of Accounting and Economics, 21,
4, p.297-318.
BAKER, W.R. (1993), «Growth, corporate policies, and the
investment opportunity set», Journal of Accounting and Economics,
16, p.161-165.
BALIGA, B.R., MOYER, R.C. and RAO, R.S. (1996), «CEO
duality and firm performance: What's the fuss? », Strategic Management
Journal, 17, 1, p. 41-53.
BARCLAY, M.J., MARX, L. M., SMITH, C.W. (2003), «The
joint determination of leverage and maturity», Journal of Corporate
Finance, 9, p.149-167.
BARCLAY, M.J., SMITH, C.W. (1995), «The Maturity
Structure of Corporate Debt», The Journal of Finance, 50, 2, p.
609-631.
BARCLAY, M.J., SMITH, C.W. (1996), «On financial
Architecture: Leverage, Maturity, and Priority», Journal of Applied
Corporate Finance, 8, 4, p. 4-17.
BARCLAY, M.J., SMITH, C.W., MORELLEC, E. (2006), «On the
Debt Capacity of Growth Options», The Journal of business, 79, 1,
p. 37-.
BARCLAY, M.J., SMITH, C.W., WATTS, R.L. (1995) « The
Determinants of Corporate Leverage and Dividend policies,
Review of Financial Studies, 8, p. 709-742.
BARNEA, A., HAUGEN, R.A., SENBET , L.W. (1980), «A
rational for debt maturity structure and call provisions in the agency
theoretic framework», The Journal of Finance, 35, p. 23-43.
BASINGER, B. KOSNIK, R.D. and TURK, T.A. (1991),
«Effects of board and ownership structure on corporate R & D
strategy», Academy of Management Journal, 34, p. 205-214.
BATHALAO, C.T. RAO, R.P. (1995), «The determinants
of board composition: an agency theory perspective», Managerial and
Decision Economics, 16, p. 59-69.
BERLIN M. MESTER, J. (1992), «Debt covenants and
renegotiation», Working Papers, p. 92-109.
BHAGAT, S., BLACK, B. (1997) , «Independent
Directors», The New Palgrave Dictionary of Economics and the Law,
2, p. 283-287,
BOYD, J.H., PRESCOTT, E.C. (1986), «Dynamic coalitions,
growth, and the firm», Staff Report 100, Federal Reserve Bank of
Minneapolis.
BRADLEY, M., JARREL, G.A., KIM, E.H. (1984),
«On the existence of an optimal capital structure : Theory and
evidence», Journal of Finance, 39, p. 857-878.
CAREY M., PROWSE S., REA J., UDELL G. (1993), « The
Economics of Private Placements: a New Look », Financial Markets,
Institutions and Instruments, 2, p. 1-67.
CHARREAUX, G. (1993), « Conseil d'administration et
pouvoir dans l'entreprise ». Le gouvernement des entreprises,
Économica.
CHARREAUX, G. (1997), Le gouvernement des
entreprises: théories et faits, Economica, Paris.
CHARREAUX, G. (1998), « Le point sur la mesure de
performance des entreprises », Banque et Marchés, 34, p.
46-51.
CHARREAUX, G. (2000), « Le conseil d'administration dans
les théories de la gouvernance », Revue du financier, 127,
p.6-17.
CHARREAUX, G. (2003), « Le point sur... les
réseaux d'administrateurs et de dirigeants», Banque
&Marchés, 66, p.47-51.
CHARREAUX, G., PITOL-BELIN, J.P. (1990), Le conseil
d'administration, Vuibert, Paris.
CHEMMANUR, T., FULGHIERI, P. (1994), «Reputation,
Renegotiation, and the Choice between Bank Loans and Publicly Traded
Debt», Review of Financial Studies, 7, 3, p. 92-124.
CHILDS, P.L.,MAUER, D.C., OTT, S.H. (2005), «Interaction
of corporate financing and investment structure floating rate
debt»,Journal of Finance , 50, p.789-819.
CHRISTIE, A. (1989), «Equity Risk, the Opportunity Set,
Production Costs and Debt», Working Paper, University of
Rochester.
CHRISTOPHE, M., CHRISTOPHE, T. (1996), «Politique
financière, opportunités d'investissement et actifs incorporels
en Europe : théorie et étude empirique», Cahier de
recherche ESCP, p.96-129.
CHUNG, K., CHAROENWONG, C. (1991), «Investment options,
assets in place, and the risk of stocks», Financial Management,
20, p.21-33.
CHUNG, K., PRUITT, S. (1994) «A simple approximation of
Tobin's Q», Financial Management, 23, 3, p.70-4.
COLLINS, D.W., KOTHARI, S.P. (1989), «An Analysis of
Inter-Temporal and Cross-Sectional Determinants of Earnings Response
Coefficients», Journal of Accounting and Economics,11,
p.143-181.
COLLINS, M.C., BLACKWELL, D.W., SINKEY Jr., J.F. (1995),
«The relationship between corporate compensation policies and investment
opportunities: empirical evidence for large bank holding companies»,
Financial Management, 24, 3, p.40-53.
DENIS, D. J. et MIHOV, V. T. (2003), «The Choice Among
Bank Debt, Non-Bank Private Debt and Public Debt: Evidence From New Corporate
Borrowings».
DENIS, D.J., DENIS (1993), « Managerial discretion,
organizational structure, and corporate performance: A study of leveraged
recapitalizations», Journal of Accounting and Economics, p.
209-236.
DESBRIERE, P. (1990), « Stock -
options et Signalisation : le cas français »,
Finance, 11, 1, p. 81-106.
DIAMOND, D.W. (1993), «Seniority and Maturiry of Debt
Contracts», Journal of Financal Economics, 33, p.341-368.
DIAMOND, D.W. (1984), «Financial intermediation and
delegated monitoring», Review of Economic Studies, 51, 3, p.
393-414.
DIAMOND, D.W. (1991), «Monitoring and reputation: the
choice between bank loans and directly placed debt. Journal of Political
Economy, 99, 33, p. 341 - 368.
ERICKSON, T. et WHITED, T.M. (2002), «On the information
content of different measures of Q», Working papers, University
of low.
FAMA, E. (1980), «Agency Problems and the Theory of the
Firm», Journal of Political Economy, 88, p. 288-307.
FAMA, E. (1985), «What's different about banks? »,
Journal of Monetary Economics, 15, p. 29-39.
FAMA, E., JENSEN, M. (1983), «Separation of ownership
and control», Journal of Law and Economics, 88, p. 301-325.
GAVER, J.J., GAVER, K.M., (1993), «Additional evidence
on the association between the investment opportunity set and corporate
financing, dividend and compensation policies», Journal of Accounting
and Economics, 16, p. 125-160.
GAVER, J.J., GAVER, K.M., (1995), «Compensation policy
and the investment opportunity set», Financial management, 24, 1,
p. 19-32
GILSON, S.C. (1990), « Bankruptcy,
boards, banks, and blockholders : Evidence on change in corporate ownership and
control when firms default», Journal of Financial Economics, 27,
p. 355-388.
GILSON, S.C. (1997), «Transactions costs and capital
structure choice: evidence from financially-distressed firms», Journal
of Finance, 52, p.161- 196.
GODARD, L. (1998) « Les déterminants du choix
entre un conseil d'administration et un conseil de surveillance »,
Finance Contrôle Stratégie, 1, 4, Décembre,
p.39-62.
GUEDES, J., OPLER, T. (1996), « The determinants of
the maturity of new corporate debt issues», Working paper,
Columbus: Ohio State University.
GUIGOU, G.D. et VILANOVA L. (1999), « Les vertus du
financement bancaire : fondements et limites », Finance
Contrôle Stratégie, 2, p. 97 - 133.
GUL, F.A. (1999 b), «Growth opportunities, capital
structure and dividend policies in Japan», Journal of corporate
finance, 5, p.141-168.
HARRIS, M., RAVIV, A. (1990), «The theory of capital
structure», Journal of Finance, 46, p. 97--355.
HERMALIN, B.E, WEISBACH M.S. (1988), «The determinant
of board composition», Rand Journal of Economics, 19,
p.589-606.
HOSSAIN, M., CAHAN, S.F., ADAMS, M.B. (2000), «The
investment opportunity set and the voluntary use of outside directors: New
Zealand evidence», EBMS working papers, 8.
HOVAKIMIAN, A., OPLER, T., TITMAN, S. (2001), «The
theory of capital structure», Journal of Financial and Quantitative
Analysis, 36, p. 1-24.
HUTCHINSON, M. (2002), «An analysis of the association
between firm's investment opportunities, board composition, and firm
performance», Journal of Accounting and Economics, 9, p.
17-39.
HUTCHINSON, M., GUL, F. (2004), «Investment opportunity
set, corporate governance practices and firm performance», Journal of
Corporate Finance, 10, p. 595-614.
JENSE, M.C. (1986), «Agency cost of free cash flow,
corporate finance, and take-overs», American Economic Review, 76,
p. 323-329.
JENSEN, M. et MECKLING, W. (1976), « Theory of the Firm:
Managerial Behavior, Agency Costs, and Ownership Structure», Journal
of Financial Economics, 3, p. 305-60.
JOHNSON, S. A. (1995), «An empirical Analysis of The
Determinants of Debt Ownership Structure», Journal of Financial and
Quantitative Analysis, 32, p. 47-69.
JOHNSON, S. A. (2003), «Debt Maturity and the Effects of
Growth Opportunities and Liquidity Risk on Leverage», The Review of
Financial Studies, 16, 1, p. 209-236.
KALLAPUR S., TROMBLEY M. (2001), «The investment
opportunity set: determinants, consequences and. measurement»,
Managerial finance, 27, 3, p. 3-15
KALLAPUR, S., TROMBLEY, M. (1999), «The association
between investment opportunity set proxies and realized growth»,
Journal of Business Finance et Accounting, 26, p.505-519.
KERVIN J.B., (1992), « Methods for business
research », New York: Harpet Collins.
KESNER, I.F., JOHNSON, R.B. (1990) , « An Investigation
of the Relationship between Board Composition and Stockholder Suits»,
Strategic Management Journal, 11, p. 327-336.
LANG, L., LITZENGERGER, R. (1989), «Dividend
announcements: cash flow signalling versus Free cash flow hypothesis»,
Journal of Financial Economics, 24, p. 181-191.
LASFER, M. A. (1999), «Debt structure, agency costs and
firm's Size: an empirical investigation».
LELAND, H., PYLE, D. (1977), «Informational asymmetries,
financial structure, and financial intermediation», Journal of
Finance 32, p.371-387.
LEWELLEN, B. (1997), «On the measurement of Tobin's
q», Journal of Financial Economics, 44, p.77-122.
LIDENBERG, R., ROSS, S. (1981), «Tobin's Q ratio and
industrial organisation», Journal of Business, 54, 1, p.1-32.
LONG, M. MALITZ, E. (1985), «The investment-financing
nexus: Some empirical evidence», Midland Corporate Finance
Journal, 3, p.53-59.
MCCONNEL, J.J, SERVAES, H. (1990), «Additional evidence
on equity ownership and corporate value», Journal of Financial
Economics, 27, p.595-612.
MCCONNELL, J., SEARVAES, H. (1995), «Equity ownership
and the two faces of debt», Journal of Financial Economics, 39,
p.131-157.
MCDONALD, R , SIEGEL, D. (1986), «The Value of Waiting
to Invest», Quarterly Journal of Economics, p.707-727.
MILES, J. (1986) , «Growth Options and the Real
Determinants of Systematic Risk», Journal of Business Finance and
Accounting (13, 1, 1986), pp.95-105.
MONIQUE, C.R. (1998), «Politique de dividende et
théorie du free cash flow: une revue de la littérature»,
Université de Savoie.
MOUSSU, C. et THIBIERGE, C. (1996), «Politique
financière, opportunités d'investissement et actifs corporels en
Europe : Théorie et étude empirique», Cahier de
recherche ESCP, p. 96-129.
MYERS, S.C. (1984), «The capital Structure
Puzzle», Journal of Finance, 39, p. 575-592.
MYERS, S.C. (1977), «Determinants of corporate
borrowing», Journal of Financial Economics, 5, p.147-175.
MYERS, S.C., N.S. MAJLUF (1984), «Corporate financing
and investment decisions when firms have information that investors do not
have»,Journal of Financial Economics, 13, 187-221.
NASH, R. C.; NETTER, J. M. et POULSEN, A. B. (2003),
«Determinants of contractual relations between shareholders and
bondholders: investment opportunities and restrictive covenants»,
Journal of Corporate Finance, 9, p. 201- 232.
NEKHILI, M. (1999), « Le choix du type et de la
maturité de la dette par les firmes françaises »,
Finance Contrôle Stratégie, 2, 3, p. 179 - 206.
PENMAN, S. (1996), «The articulation of price-earning
ratios and market-to-book ratios and the evaluation of growth»,
Journal of Accounting Research, 34, p. 235-259.
PERFECT, S.B. WILES, K.W.(1994),
«Alternative constructions of Tobin's q: An empirical
comparison»,
Journal of
Empirical Finance,
1,
4, p. 313-341.
PINDYCK, R.S. (1988), «Irreversible Investment, Capacity
Choice, and the Value of the Firm», American Economic Review,
79, p. 969-985
POINCELOT, E. (1999), « Le rôle de
l'endettement dans le contrôle du comportement managérial :
le cas des firmes dégageant du free cash -flow », Finance
Contrôle Stratégie, 2, 1, p. 75 - 89.
RAJAN, R., ZINGALES, L. (1995), « What do we know
about capital structure? Some evidence from international data»,
Journal of Finance, 50, p.1421-1460.
REISEL, N. (2004), «On the Value of Restrictive
Covenants: An Empirical Investigation of Public Bond Issues».
RIAHI-BELKAOUI, A. (1999), «The Association Between
Systematic Risk and Multinationality: AGrowth Opportunities Perspective»,
Global Business and Finance Review, p.1-10.
SHARPE, S.A. (1991), «Credit Rationing, Concessionary
Lending, and Debt Maturity», Journal of Banking and Finance, 15,
p.581-604.
SHLEIFER, A.,
VISHNY, R.W. (1997), «Large
Shareholders and Corporate Control», Journal of Political Economy,
94, p.461-488.
SKINNER, D. (1993), «The investment opportunity set and
accounting procedures choice: Preliminary evidence», Journal of
Accounting Economics, 16, p.407-445.
SMITH, C.W, JR., WATTS, R.L. (1992), «The investment
opportunity set and corporate financing, dividends, and compensation
policies», Journal of Financial Economics, 32, p.262-292.
STOCK, M.H., MAUER, D.C. (1996), «The Determinants of
Corporate Debt Maturity Structure», The Journal of Business, 69,
3, p. 279-312.
STULZ, R.M. (1990), «Managerial discretion and optimal
financing policies», Journal of Financial Economics, 26, p.
3-27.
THIBIERGE, C. (1997), « Contribution à
l'étude des déterminants de la comptabilisation des
investissements immatériels », Thèse en sciences de
gestion, Université Paris Dauphine.
TIM, A., VIDHAN, K.G. (2003), «The investment
opportunity set and its proxy variables: Theory and evidence», Hong
Kong University of science & Technology working paper.
TOBIN, J. (1969), « A general equilibrium approach to
monetary theory », Journal of Money Credit and Banking, 1, 1, p.
15-29.
WEISBACH, M.S. (1988), «Outside directors and CEO
turnover», Journal of Financial Economics, 20, p. 431-460.
WELCH, I. (1997), «Why is Bank Debt Senior? A Theory of
Priority Based on Influence Costs», The Review of Financial
Studies, 10, 4, p. 1203-1236.
WILLIAMSON, O.E. (1988), «Corporate Finance and
Corporate Governance», Journal of Finance, 43, 3, p. 567-591.
WU, L. (2004), «The Impact of Ownership Structure on
Debt Financing of Japanese Firms With the Agency Cost of Free Cash
Flow»,
EFMA 2004 Basel Meetings Paper.
YERMACK, D. (1995), «Do corporations award CEO stock
options effectively?», Journal of Financial Economics, 39, 2, p.
237-269.
YERMACK, D. (1996), «Higher Market Valuation of
Companies with a Small Board of Directors », Journal of Financial
Economics, 40, 2, p.185-211.
Annexe
1 : Statistiques descriptives et Test de Student
Statistiques de groupe
|
|
OPINVEST
|
N
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Erreur standard moyenne
|
ADMXET
|
>= 1,00
|
30
|
,6200
|
,22058
|
,04027
|
< 1,00
|
30
|
,4697
|
,25170
|
,04595
|
STOCKOP
|
>= 1,00
|
30
|
,83
|
,379
|
,069
|
< 1,00
|
30
|
,53
|
,507
|
,093
|
ENDETT
|
>= 1,00
|
30
|
,3880
|
,23539
|
,04298
|
< 1,00
|
30
|
,5820
|
,29939
|
,05466
|
DCT
|
>= 1,00
|
30
|
,4367
|
,26301
|
,04802
|
< 1,00
|
30
|
,2230
|
,16238
|
,02965
|
DBLT
|
>= 1,00
|
30
|
,3327
|
,24634
|
,04497
|
< 1,00
|
30
|
,1927
|
,15662
|
,02860
|
DO
|
>= 1,00
|
30
|
,1170
|
,21078
|
,03848
|
< 1,00
|
30
|
,4993
|
,19167
|
,03499
|
TAILLE
|
>= 1,00
|
30
|
6,9860
|
2,61651
|
,47771
|
< 1,00
|
30
|
8,0953
|
3,40033
|
,62081
|
RENT
|
>= 1,00
|
30
|
,1487
|
,06745
|
,01232
|
< 1,00
|
30
|
,1110
|
,05863
|
,01070
|
Test d'échantillons indépendants
|
|
Test de Levene sur l'égalité des
variances
|
Test-t pour égalité des
moyennes
|
F
|
Sig.
|
t
|
ddl
|
Sig. (bilatérale)
|
Différence moyenne
|
Différence écart-type
|
Intervalle de confiance 95% de la
différence
|
Inférieure
|
Supérieure
|
ADMXET
|
Hypothèse de variances égales
|
,956
|
,332
|
2,460
|
58
|
,017
|
,1503
|
,06110
|
,02802
|
,27265
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
2,460
|
57,018
|
,017
|
,1503
|
,06110
|
,02798
|
,27269
|
STOCKOP
|
Hypothèse de variances égales
|
22,338
|
,000
|
2,594
|
58
|
,012
|
,30
|
,116
|
,069
|
,531
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
2,594
|
53,680
|
,012
|
,30
|
,116
|
,068
|
,532
|
ENDETT
|
Hypothèse de variances égales
|
1,938
|
,169
|
-2,790
|
58
|
,007
|
-,1940
|
,06953
|
-,33319
|
-,05481
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
-2,790
|
54,941
|
,007
|
-,1940
|
,06953
|
-,33335
|
-,05465
|
DCT
|
Hypothèse de variances égales
|
10,854
|
,002
|
3,786
|
58
|
,000
|
,2137
|
,05643
|
,10070
|
,32663
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
3,786
|
48,303
|
,000
|
,2137
|
,05643
|
,10022
|
,32711
|
DBLT
|
Hypothèse de variances égales
|
8,138
|
,006
|
2,627
|
58
|
,011
|
,1400
|
,05330
|
,03332
|
,24668
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
2,627
|
49,153
|
,011
|
,1400
|
,05330
|
,03291
|
,24709
|
DO
|
Hypothèse de variances égales
|
,015
|
,902
|
-7,350
|
58
|
,000
|
-,3823
|
,05201
|
-,48645
|
-,27821
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
-7,350
|
57,484
|
,000
|
-,3823
|
,05201
|
-,48647
|
-,27819
|
TAILLE
|
Hypothèse de variances égales
|
,267
|
,608
|
-1,416
|
58
|
,162
|
-1,1093
|
,78333
|
-2,67735
|
,45868
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
-1,416
|
54,428
|
,162
|
-1,1093
|
,78333
|
-2,67954
|
,46087
|
RENT
|
Hypothèse de variances égales
|
,198
|
,658
|
2,309
|
58
|
,025
|
,0377
|
,01632
|
,00501
|
,07033
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
2,309
|
56,895
|
,025
|
,0377
|
,01632
|
,00499
|
,07034
|
Annexe 2 : La corrélation de Pearson
Corrélations
|
|
ADMXET
|
STOCKOP
|
ENDETT
|
DCT
|
DBLT
|
DO
|
TAILLE
|
RENT
|
OPINVEST
|
ADMXET
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
,298(*)
|
-,155
|
,040
|
,091
|
-,225
|
,065
|
,160
|
,268(*)
|
Sig. (bilatérale)
|
,
|
,021
|
,237
|
,759
|
,491
|
,085
|
,619
|
,222
|
,039
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
STOCKOP
|
Corrélation de Pearson
|
,298(*)
|
1
|
-,292(*)
|
,159
|
,142
|
-,297(*)
|
-,070
|
,351(**)
|
,423(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
,021
|
,
|
,024
|
,224
|
,279
|
,021
|
,597
|
,006
|
,001
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
ENDETT
|
Corrélation de Pearson
|
-,155
|
-,292(*)
|
1
|
-,385(**)
|
-,214
|
,440(**)
|
,317(*)
|
-,086
|
-,483(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
,237
|
,024
|
,
|
,002
|
,101
|
,000
|
,014
|
,511
|
,000
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
DCT
|
Corrélation de Pearson
|
,040
|
,159
|
-,385(**)
|
1
|
-,192
|
-,531(**)
|
-,212
|
,350(**)
|
,439(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
,759
|
,224
|
,002
|
,
|
,142
|
,000
|
,104
|
,006
|
,000
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
DBLT
|
Corrélation de Pearson
|
,091
|
,142
|
-,214
|
-,192
|
1
|
-,518(**)
|
-,208
|
,010
|
,354(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
,491
|
,279
|
,101
|
,142
|
,
|
,000
|
,111
|
,937
|
,005
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
DO
|
Corrélation de Pearson
|
-,225
|
-,297(*)
|
,440(**)
|
-,531(**)
|
-,518(**)
|
1
|
,355(**)
|
-,384(**)
|
-,648(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
,085
|
,021
|
,000
|
,000
|
,000
|
,
|
,005
|
,002
|
,000
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
TAILLE
|
Corrélation de Pearson
|
,065
|
-,070
|
,317(*)
|
-,212
|
-,208
|
,355(**)
|
1
|
,026
|
-,241
|
Sig. (bilatérale)
|
,619
|
,597
|
,014
|
,104
|
,111
|
,005
|
,
|
,844
|
,064
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
RENT
|
Corrélation de Pearson
|
,160
|
,351(**)
|
-,086
|
,350(**)
|
,010
|
-,384(**)
|
,026
|
1
|
,270(*)
|
Sig. (bilatérale)
|
,222
|
,006
|
,511
|
,006
|
,937
|
,002
|
,844
|
,
|
,037
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
OPINVEST
|
Corrélation de Pearson
|
,268(*)
|
,423(**)
|
-,483(**)
|
,439(**)
|
,354(**)
|
-,648(**)
|
-,241
|
,270(*)
|
1
|
Sig. (bilatérale)
|
,039
|
,001
|
,000
|
,000
|
,005
|
,000
|
,064
|
,037
|
,
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
* La corrélation est significative au niveau 0.05
(bilatéral).
|
** La corrélation est significative au niveau 0.01
(bilatéral).
|
Annexe 3 : Régression de la proportion des
administrateurs externes sur les opportunités d'investissement
Variables
introduites/éliminées(b)
|
Modèle
|
Variables introduites
|
Variables éliminées
|
Méthode
|
1
|
TAILLE, OPINVEST(a)
|
,
|
Introduire
|
a Toutes variables requises introduites
|
b Variable dépendante : ADMXET
|
Coefficients(a)
|
|
Coefficients non standardisés
|
Coefficients standardisés
|
t
|
Signification
|
Intervalle de confiance à 95% de B
|
Modèle
|
B
|
Erreur standard
|
Bêta
|
Borne inférieure
|
Borne supérieure
|
1
|
(constante)
|
,357
|
,105
|
|
3,404
|
,001
|
,147
|
,566
|
OPINVEST
|
9,005E-02
|
,039
|
,301
|
2,310
|
,025
|
,012
|
,168
|
TAILLE
|
1,112E-02
|
,010
|
,138
|
1,059
|
,294
|
-,010
|
,032
|
a Variable dépendante : ADMXET
|
ANNEXE 4 : RÉGRESSION DES
STOCK-OPTIONS SUR LES OPPORTUNITÉS D'INVESTISSEMENT
Variables
introduites/éliminées(b)
|
Modèle
|
Variables introduites
|
Variables éliminées
|
Méthode
|
1
|
TAILLE, OPINVEST(a)
|
,
|
Introduire
|
a Toutes variables requises introduites
|
b Variable dépendante : STOCKOP
|
Coefficients(a)
|
|
Coefficients non standardisés
|
Coefficients standardisés
|
t
|
Signification
|
Intervalle de confiance à 95% de B
|
Modèle
|
B
|
Erreur standard
|
Bêta
|
Borne inférieure
|
Borne supérieure
|
1
|
(constante)
|
,334
|
,227
|
|
1,472
|
,147
|
-,120
|
,788
|
OPINVEST
|
,245
|
,069
|
,430
|
3,534
|
,001
|
,106
|
,384
|
TAILLE
|
7,622E-03
|
,022
|
,042
|
,344
|
,732
|
-,037
|
,052
|
a Variable dépendante : STOCKOP
|
Annexe 5 : Régression DE l'endettement sur les
opportunités d'investissement
Variables
introduites/éliminées(b)
|
Modèle
|
Variables introduites
|
Variables éliminées
|
Méthode
|
1
|
TAILLE, OPINVEST(a)
|
,
|
Introduire
|
a Toutes variables requises introduites
|
b Variable dépendante : ENDETT
|
Coefficients(a)
|
|
Coefficients non standardisés
|
Coefficients standardisés
|
t
|
Signification
|
Intervalle de confiance à 95% de B
|
Modèle
|
B
|
Erreur standard
|
Bêta
|
Borne inférieure
|
Borne supérieure
|
1
|
(constante)
|
,509
|
,108
|
|
4,720
|
,000
|
,293
|
,724
|
OPINVEST
|
-,149
|
,040
|
-,432
|
-3,718
|
,000
|
-,229
|
-,069
|
TAILLE
|
1,977E-02
|
,011
|
,213
|
1,832
|
,072
|
-,002
|
,041
|
a Variable dépendante : ENDETT
|
|
Annexe 6 : Régression DE la dette à court
terme sur les opportunités d'investissement
Variables
introduites/éliminées(b)
|
Modèle
|
Variables introduites
|
Variables éliminées
|
Méthode
|
1
|
RENT, TAILLE, OPINVEST(a)
|
,
|
Introduire
|
a Toutes variables requises introduites
|
b Variable dépendante : DCT
|
Coefficients(a)
|
|
Coefficients non standardisés
|
Coefficients standardisés
|
t
|
Signification
|
Intervalle de confiance à 95% de B
|
Modèle
|
B
|
Erreur standard
|
Bêta
|
Borne inférieure
|
Borne supérieure
|
1
|
(constante)
|
,172
|
,101
|
|
1,712
|
,093
|
-,029
|
,374
|
OPINVEST
|
9,823E-02
|
,036
|
,334
|
2,721
|
,009
|
,026
|
,171
|
TAILLE
|
-1,095E-02
|
,009
|
-,138
|
-1,170
|
,247
|
-,030
|
,008
|
RENT
|
,973
|
,441
|
,263
|
2,207
|
,031
|
,090
|
1,857
|
a Variable dépendante : DCT
|
Annexe 7 : Régression DE la dette bancaire
à long terme sur les opportunités d'investissement
Variables
introduites/éliminées(b)
|
Modèle
|
Variables introduites
|
Variables éliminées
|
Méthode
|
1
|
OPINVEST(a)
|
,
|
Introduire
|
a Toutes variables requises introduites
|
b Variable dépendante : DBLT
|
Coefficients(a)
|
|
Coefficients non standardisés
|
Coefficients standardisés
|
t
|
Signification
|
Intervalle de confiance à 95% de B
|
Modèle
|
B
|
Erreur standard
|
Bêta
|
Borne inférieure
|
Borne supérieure
|
1
|
(constante)
|
,155
|
,046
|
|
3,384
|
,001
|
,063
|
,246
|
OPINVEST
|
9,310E-02
|
,032
|
,354
|
2,885
|
,005
|
,029
|
,158
|
a Variable dépendante : DBLT
|
Annexe 8 : Régression DE la dette obligataire sur
les opportunités d'investissement
Variables
introduites/éliminées(b)
|
Modèle
|
Variables introduites
|
Variables éliminées
|
Méthode
|
1
|
TAILLE, OPINVEST(a)
|
,
|
Introduire
|
a Toutes variables requises introduites
|
b Variable dépendante : DO
|
Coefficients(a)
|
|
Coefficients non standardisés
|
Coefficients standardisés
|
t
|
Signification
|
Intervalle de confiance à 95% de B
|
Modèle
|
B
|
Erreur standard
|
Bêta
|
Borne inférieure
|
Borne supérieure
|
1
|
(constante)
|
,397
|
,091
|
|
4,379
|
,000
|
,216
|
,579
|
OPINVEST
|
-,201
|
,034
|
-,597
|
-5,965
|
,000
|
-,269
|
-,134
|
TAILLE
|
1,912E-02
|
,009
|
,211
|
2,105
|
,040
|
,001
|
,037
|
a Variable dépendante : DO
|
Annexe 9 : La table des figures
Figure 1 : Les
variables.................................................................................P51
Figure 2 : Les
modèles.................................................................................P52
Figure 3 : Table 1 : Statistiques
descriptives........................................................P55
Figure 4 : Table 2 : Test de Student pour la
comparaison des moyennes........................P57
Figure 5 : Table 3 : La corrélation de
Pearson.......................................................P59
Figure 6 : Régression de la proportion des
administrateurs externes sur les opportunités
d'investissement........................................................................................P62
Figure 7 : Régression des stock-options
sur les opportunités d'investissement...............P63
Figure 8 : Régression de l'endettement sur les
opportunités d'investissement...................P64
Figure 9 : Régression de la dette à court
terme sur les opportunités d'investissement .......P65
Figure 10 : Régression de la dette bancaire
à long terme sur les opportunités d'investissement
............................................................................................................P67
Figure 11 : Régression de la dette obligataire sur
les opportunités d'investissement.........P68
Figure 12 : Vérification des
hypothèses.............................................................P69
Table des matières
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1
PARTIE THÉORIQUE
4
CHAPITRE 1 : LES OPPORTUNITÉS
D'INVESTISSEMENT D'UNE FIRME
5
1. LE CONCEPT D'OPPORTUNITÉS
D'INVESTISSEMENT
5
2. LES MESURES DES OPPORTUNITÉS
D'INVESTISSEMENT
7
2.1 Le q de Tobin
7
2.2 Le ratio valeur de marché des actifs sur
valeur comptable des actifs « market to book assets ratio »
(MBA ratio)
9
2.3 Le ratio valeur de marché des capitaux
propres sur valeur comptable des capitaux propres « market to book
equity ratio » (MBE) ratio
9
2.4 Le ratio cours boursier sur
bénéfice « Price Earnings Ratio » (PER)
10
2.5 L'intensité de la recherche et
développement
11
2.6 Le classement des mesures des
opportunités d'investissement
11
2.6.1 Les mesures des opportunités
d'investissement basées sur le prix
11
2.6.2 Les mesures des opportunités
d'investissement basées sur l'activité d'investissement
12
2.6.3 Les mesures de variances utilisés
comme proxies des opportunités d'investissement
12
2.6.4 Les mesures composées des
opportunités d'investissement
12
CHAPITRE 2 : LA COMPOSITION DU CONSEIL
D'ADMINISTRATION ET LA POLITIQUE DE RÉMUNÉRATION DES FIRMES
À FORT POTENTIEL DE CROISSANCE
15
1. LA COMPOSITION DU CONSEIL
D'ADMINISTRATION ET LES OPPORTUNITÉS D'INVESTISSEMENT DE LA FIRME
15
1.2 Les administrateurs externes et le
contrôle des dirigeants
16
1.3 Le rôle de contrôle exercé
par les administrateurs externes dans les firmes ayant de fortes
opportunités d'investissement
17
2. LA POLITIQUE DE RÉMUNÉRATION ET
LES OPPORTUNITÉS D'INVESTISSEMENT
20
2.1 Les stock-options et les opportunités
d'investissement
22
CHAPITRE 3 : LES OPPORTUNITÉS
D'INVESTISSEMENT ET LA STRUCTURE FINANCIÈRE
25
1.ENDETTEMENT ET CONTRÔLE DU FREE CASH FLOW
DANS LES FIRMES À FAIBLE POTENTIEL DE CROISSANCE
........................................................................................................
26
2. LES FIRMES À FORT POTENTIEL DE CROISSANCE
ET LES PROBLÈMES DE RISQUE MORAL DUS À L'ENDETTEMENT
28
2.1 Le problème de sous investissement
29
2.2 Le problème de substitution d'actifs
30
2.3 La dette à court terme
30
2.4 Le financement à court terme, le risque
de liquidité et les opportunités d'investissement
33
2.5 Les déterminants du choix entre
la dette bancaire et la dette obligataire
34
2.5.1 Un choix guidé par des
différences en termes de coûts d'émission
35
2.5.2 Un choix guidé par des
différences en termes de renégociabilité et
d'efficacité de la décision de liquidation
35
2.5.3 Un choix guidé par l'impact du
financement sur les problèmes de risque moral
37
PARTIE EMPIRIQUE
41
CHAPITRE 4: ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES
42
1. L'ÉCHANTILLON DE L'ÉTUDE ET LES
MÉTHODES DE COLLECTES DE DONNÉES
42
2. RAPPEL DES HYPOTHÈSES
42
2.1 L'hypothèse 1
42
2.2 L'hypothèse 2
43
2.3 L'hypothèse 3
44
2.4 L'hypothèse 4
45
2.5 L'hypothèse 5
45
3. DÉFINITION DES VARIABLES
47
3.1 Les variables dépendantes
47
3.1.1 La variable : Proportion
d'Administrateurs Externes (notée ADMEXT)
47
3.1.2 La variable : Stock-Options
(notée STOCKOP)
47
3.1.3 La variable : Endettement (notée
ENDETT)
47
3.1.4 La variable : Dette à Court Terme
(notée DCT)
48
3.1.5 La variable : Dette Bancaire à
Long Terme (notée DBLT)
48
3.1.6 La variable : Dette Obligataire
(notée DO)
48
3.2 Les variables indépendantes
48
3.2.1 La variable : Opportunités
d'Investissement (notée OPINVEST)
48
3.2.2 La variable : Taille (notée
TAILLE)
49
3.2.3 La variable : Rentabilité
(notée RENT)
50
4. SPÉCIFICATION DES MODÈLES DE LA
RECHERCHE
52
CHAPITRE 5 : STATISTIQUES DESCRIPTIVES ET
RÉSULTATS EMPIRIQUES
54
1. STATISTIQUES DESCRIPTIVES
54
2. LA MATRICE DE CORRÉLATION
58
3. LES RÉSULTATS ET LES
INTERPRÉTATIONS DES RÉGRESSIONS
61
3.1 Modèle 1 : Régression de la
proportion des administrateurs externes sur les opportunités
d'investissement
62
3.2 Modèle 2 : Régression des
stock-options sur les opportunités d'investissement
63
3.3 Modèle 3 : Régression de
l'endettement sur les opportunités d'investissement
64
3.4 Modèle 4 : Régression de la
dette à court terme sur les opportunités d'investissement
65
3.5 Modèle 5 : Régression de la
dette bancaire à long terme sur les opportunités
d'investissement
66
3.6 Modèle 6 : Régression de la
dette obligataire sur les opportunités d'investissement
67
CONCLUSION GÉNÉRALE
70
BIBLIOGRAPHIE
72
ANNEXE 1 : STATISTIQUES DESCRIPTIVES ET TEST
DE STUDENT
80
ANNEXE 2 : LA CORRÉLATION DE
PEARSON
82
ANNEXE 3 : RÉGRESSION DE LA PROPORTION
DES ADMINISTRATEURS EXTERNES SUR LES OPPORTUNITÉS D'INVESTISSEMENT
83
ANNEXE 4 : RÉGRESSION DES STOCK-OPTIONS SUR
LES OPPORTUNITÉS
D'INVESTISSEMENT..................................................................................84
ANNEXE 5 : RÉGRESSION DE L'ENDETTEMENT
SUR LES OPPORTUNITÉS D'INVESTISSEMENT
85
ANNEXE 6 : RÉGRESSION DE LA DETTE
À COURT TERME SUR LES OPPORTUNITÉS D'INVESTISSEMENT
86
ANNEXE 7 : RÉGRESSION DE LA DETTE
BANCAIRE À LONG TERME SUR LES OPPORTUNITÉS D'INVESTISSEMENT
87
ANNEXE 8 : RÉGRESSION DE LA DETTE
OBLIGATAIRE SUR LES OPPORTUNITÉS D'INVESTISSEMENT
88
ANNEXE 9 : LA TABLE DES FIGURES
89
|
|