Simulation Numérique de la Combustion Turbulent
dans la Chambre de Combustion de la Turbine a Gaz MS5002C
< NADJIB. GHITI 1>*, < ABED ALHALIM.
BENTEBBICHE 2 >*
< SAMIR. HANCHI 3>**
*Laboratoire de Mécanique
Avancée - LMA, B.P : 32 Elia, 16111, Bab-Ezzouar, Alger.
** Laboratoire de Mécanique des Fluides, EMP, BP 17,
Bordj El Bahri, Alger.
* ghitinadjib@yahoo.fr
Résumé
Ce travail permet d'étudier la combustion dans un
environnement simulant le fonctionnement d'une turbine à gaz à
échelle réel. Un autre objectif est l'étude
paramétrique de l'effet de l'excès d'air sur les émissions
des espèces polluants. La connaissance des effets de ces
paramètres est importante pour la conception de la chambre de
combustion. Le modèle K Epsilon est utilisé pour étudie la
turbulence ainsi que le modèle à équations de transport
des espèces chimiques basé sur le modèle EDM (Eddy
Dissipation Model) est utilisé pour l'étude de la combustion, la
méthode des volumes finis est utilisée pour
discrétisé les équations de transport. La section
d'injection de l'air est constituée par 80 trous de diamètre 7.5
mm la somme des surfaces de ces trous assimilé comme une espèce
annulaire de section équivalente égale à 3534.29 . Le trou d'injection du carburant est égal à 490.87
. Pour différents excès d'air, une configuration
bidimensionnelle axisymétrique est choisie pour simplifier le calcul.
Mot Clés : Turbine à gaz,
Combustion turbulent, Non pré_mélange, Modélisation.
1. Introduction
En pratique, la réduction maximum de NOX (en
mélange parfait) est difficile à atteindre (Vanoverberghe [9]).
Fric [2] montre que les fluctuations spatiales et temporelles du taux de
mélange augmentent la production de NOX. Le prémélange
doit être bien réalisé et ne doit pas comporter
d'inhomogénéités. Si ces conditions ne sont pas remplies,
il apparaît des points chauds fortement émetteurs de NOX par la
voie du NO thermique. Les NOX supplémentaires issus d'un mauvais
mélange sont aussi dus en grande partie à des poches de gaz
contenant une quantité importante d'oxygène (Shih [6]).
Hayashi [3] note également que les effets de
l'inhomogénéité du prémélange sur le NOX
sont plus importants pour des températures élevées et des
hautes pressions. Ceci est dû à l'augmentation exponentielle de la
production de NO-thermique avec la température et l'augmentation du taux
de réaction plus élevée que le taux de mélange avec
la pression empêchant l'homogénéisation juste avant la
réaction (Sood [7]).
Shih [6] obtient une augmentation de la richesse
d'extinction pauvre avec un mauvais mélange (spatial et temporel). Dans
ce cas, c'est la fluctuation temporelle qui est à l'origine d'une
dégradation de la richesse d'extinction pauvre. A l'inverse un gradient
spatial peut améliorer la richesse d'extinction pauvre selon le principe
de la flamme pilote.
Avec un injecteur sans swirl, Shih [6] et Venkataraman
[10], obtiennent une diminution des instabilités lorsque le
prémélange est parfait. La même remarque à
été constatée par Brossard [1] sur un brûleur avec
un swirl. Pour Khanna [4] la diminution des instabilités en
prémélange s'explique par un changement de la fréquence de
coupure de la flamme (100 Hz en prémélange contre une
fréquence supérieure à 400 Hz en prémélange
partiel). Il constate également que la différence
d'instabilité entre un prémélange parfait et un
prémélange partiel diminue lorsque l'on augmente la richesse.
Au contraire de ces études, Seo [5] et Taupin [8]
obtiennent une augmentation des instabilités en prémélange
parfait. Notre objective est la réalisation d'un modèle
numérique de la chambre de combustion de la turbine à gaz
MS5002C.
2. Formulation Mathématique
Les équations qui régissent
l'écoulement sont :
2.1 Equation de continuité
=0
(1)
2.2 Equation de quantité de mouvement
Traduite par les équations de
Navier-Stokes, elle exprime tout simplement la loi fondamentale de la dynamique
appliquée à un fluide Newtonien. Les équations de
quantité de mouvement écrites suivants xi (i =1, 2) sont
U j
(2)
U j
(3)
2. 3 Modèle k -å (RNG)
La version standard du modèle (k- proposée par Launder et Spalding [11], suppose les relations des
tenseurs des contraintes suivantes :
(4)
(5)
Où :
Est la viscosité turbulente déterminée à
partir de l'énergie cinétique de turbulence et de sa dissipation
å régie par les équations suivantes :
(6)
(7)
Ou :
G= et 
Les constantes du modèle apparaissent dans les
équations (6), (7) sont :
= 0.0 = 1.44, 1.92, = 1.0, et = 1.3.
Les effets des taux des contraintes moyennes et rotation
moyenne sur la diffusion turbulente sont étudiés par
l'utilisation du modèle de groupe de renormalisation RNG
k-å. Yakhot et al. [12], utilise des équations de
même forme que le modèle standard k- å. Le
modèle RNG k-å propose
différents coefficients évalués par RNG qui varient
suivant le rapport entre la turbulence et l'échelle des temps de
contraintes moyennes n :

,

Avec = 
Tandis que

Pour modéliser l'interaction entre la combustion
et la turbulence, une méthode basée sur la Pre PDF
présumée est utilisée.
2.4 Modèle chimique
La modélisation de la combustion est
effectuée par le modèle EDM (Eddy dissipation Model). Ce
modèle est basé sur le concept que la réaction chimique
est rapide par rapport au procédé de transport dans
l'écoulement. Quand les réactifs se mélange à
l'échelle moléculaire, ils forment instantanément les
produits. Ce modèle suppose qu'on peut relier directement le taux de
réaction au temps nécessaire pour mélanger les
réactifs à l'échelle moléculaire. En
écoulement turbulents, ce temps est donné par les
propriété des tourbillons, il est proportionnel au temps de
mélange définit par l'énergie cinétique de
turbulence K et le taux de dissipation Epsilon, on considère les
espèces chimique suivants , , , , , .

Taux de production de l'espèce i. par réaction
chimique.
L'équation chimique considérée est la
suivante :
CH4 + 2 (O2+âN2)
CO2 + 2H2O + 2*âN2
3. Géométrie de la chambre de la turbine
à gaz MS5002C
La MS5002C est utilisée à la Sonatrach de
Hassi Messaoud comme une centrale de production de l'électricité,
sa puissance est de 10 MGW. Elle est dotée d'une chambre de combustion
tubulaire portant 12 tubes à flamme, sa consommation arrive
jusqu'à 260000 en gaz naturel.
Le tube à flamme de la MS2005C est d'une forme
cylindrique, une longueur de 1115 mm et un diamètre de 275 mm. Il
contient un seul injecteur de types P17 avec un diamètre de 60.16 mm,
tandis que le trou d'injection est de l'ordre de 25 mm. La pression est
égale à 18 bars.
Air
Gaz
Axe de symétrie
Paroi
![]()
Figure 1 : Configuration
axisymétrique de notre chambre
de combustion.
4. Résultats et interprétation
Les résultats du champ de température et du
taux de réaction chimique sont présentés pour
différents débits massiques d'air. Le débit de carburant
est fixé à Figure (2), (12), (16). On observe la compétition entre
l'écoulement et la propagation de la flamme qui entraîne des
hauteurs de découlement plus importants avec une vitesse d'injection
(débit) d'air plus forte. On observe alors le contournement de
l'écoulement proche de la zone de réaction.
L'augmentation de la vitesse d'injection d'air conduit
à une élévation de la hauteur du découlement, cette
dernière si elle est importante elle peut atteindre le cas d'extinction
de la flamme, comme il est montré dans le cas du 300 et 400 %
d'excès d'air.
Muniz et Mungal ont étudié l'influence de
la vitesse de l'air sur les hauteurs de découlement et montrent ces
hauteurs en fonction de la vitesse de l'air pour différentes vitesses de
combustible. Un comportement linéaire est observé. Celui-ci
permet de définir et données (hauteurs de découlement),
pour des vitesses de l'air variables.
Les résultats que nous avons obtenus sont proches
de expérience de Muniz et Mungal.
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Stoechiométrique  
20 % excès d'air  
40 % excès d'air  
60 % d'excès d'air Figure ( 4 ) : Contours d'oxygène
pour un écoulement
axisymétrique pour différent excès
d'air.
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
Stoechiométrique  
20 % excès d'air  
40 % excès d'air  
60 % excès d'air Figure (5 ) : Contours dioxyde de carbone
pour un
écoulement axisymétrique pour différent
excès d'air.
|
Figure (5 ) CO sur une distance de X=200 mm le long de la
chambre de combustion.
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
Figure ( 6 ) CO sur une distance de X=1000 mm le long
de la chambre de combustion.
|
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Figure ( 7 ) CH4 sur une distance de X=200 mm le long de
la chambre de combustion.
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|
|

Figure ( 9 ) O2 sur une distance de X=200 mm le long de
la chambre de combustion.
|

Figure ( 10 ) O2 sur une distance de X=1000 mm le long de
la chambre de combustion.
|
Figure (11) Taux de réaction sur une distance de X=200 mm
le long de la chambre de combustion.
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
Figure (12) Taux de réaction sur une distance
de X=1000 mm le long de la chambre de combustion.
|
Figure ( 13 ) NO sur une distance de X=1115 mm le long de la
chambre de combustion.
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
Figure (14) Taux de réaction sur une distance
de X=1115 mm le long de la chambre de combustion.
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Figure (15) CO2 sur une distance de X=1115 mm le long
de la chambre de combustion.
|
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Stoechiométrique  
20 % excès d'air  
40 % excès d'air  
60 % excès d'air Figure (16) : Contours de taux de
réaction chimique pour un écoulement axisymétrique pour
différent excès d'air. .
|
On remarque la présence d'un grand tourbillon
torique qui forme une zone de recirculation. Cette dernière est
générée par la forme de la chambre de combustion qui
présente un élargissement brusque. Le cisaillement entre le
fluide du jet et le fluide en stagnation dans la chambre (tube à
flamme).
La température maximale de combustion est
très élevée elle atteinte une valeur de 2400 K, cela
nécessite de prendre en considération l'effet de ces contrainte
thermique sur le métal de construction de la chambre et de l'attelage
turbine, et aussi explique le multi perçage effectuée sur la
paroi de tube à flamme pour une raison d'alléger cette
température.
En examinant les allures de la température, nous
pouvons remarquer que la température de la flamme augmente avec la
richesse (diminue avec l'excès d'air), elle atteindre une valeur
maximale pour une richesse voisine de l'unité (mélange
stoechiométrique).
Les graphes plotés montrent la variation radiale
des concentrations (normalisées par les valeurs maximales) des
différents espèces pour différents sections. On remarque
la consommation complète du méthane et partielle de
l'oxygène (à cause de l'excès d'air) pour donner l'eau et
le dioxyde de carbone. Ces graphes aussi montrent la variation des
concentrations de chaque espèce en fonction de la richesse (excès
d'air).
Analysons celle du méthane, on remarque que sa
consommation est incomplète dans le cas stoechiométrique,
connaissant que dans ce cas théorique la quantité d'air fournit
est strictement nécessaire pour une combustion complète et
qu'elle est en réalité insuffisante, cela explique le
résidu du méthane. Contrairement ce résidu diminue
jusqu'à une dissipation totale tout en augmentant la quantité
d'air. On remarque que le cas de 60 % d'excès d'air est idéal
pour une consommation complète du méthane.
Cas du : il est clair que l'augmentation de l'excès d'air
(diminution de la richesse) provoque une diminution du pourcentage de .
Pour le , il apparaît clairement que la concentration de l'oxygène
augmente avec l'augmentation de l'excès d'air, c'est aussi bien logique
puisque la composition de l'air est purement d'oxygène et d'azote.
Dans les différentes stations et pour les trois
espèces, on voie que la variation de la hauteur de propagation de chacun
de ces espèces est proportionnelle avec la longueur de tube, ce qui
détermine les zones de réaction.
Cas du polluant : on remarque que la concentration maximale du se présente à la stoechiométrie où la
température est maximale, cette concentration est inversement
proportionnelle avec l'excès d'air.
La production du commence de prendre une valeur minimale au voisine de la
quantité d'excès d'air de 60 %.
Conclusion
Pour minimiser les émissions nocives et les
imbrûlés issus de la combustion, ainsi pour diminuer la
température, on utilise un excédant d'air. Dans ce mode de
combustion dit pauvre, on consomme théoriquement tout le combustible, ce
qui nous donne une combustion complète et moins d'imbrûlés,
ce régime de combustion favorise l'apparition des instabilités
par exemple le flash back, le lift et même l'extinction de la flamme.
Afin d'éviter ces problèmes et
d'après les résultats obtenus dans notre étude, le
meilleur choix d'excès d'air pour une combustion idéal dans la
chambre de combustion de la turbine à gaz MS5002C doit être dans
les environs de 60 %.
Réellement cette turbine travaille avec ce
rapport, d'après l'ingénieur turbiniste responsable de cette
turbine.
L'une des plusieurs solutions découvertes est
l'utilisation de l'hydrogène qui est un combustible propre et qui a un
grand pouvoir calorifique. L'ajout de l'hydrogène aux combustibles avec
des proportions bien déterminés (exemple 10%) augmente du
mélange et tend à stabiliser la flamme.
De cette façon, on peut des économies sur
le combustible, si l'hydrogène utilisé est d'origine
renouvelable, et minimiser les émissions nocives.
Bibliographies
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Santoro.r.J. Effects of swirl injector design and other important parameters on
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[6] Shih.W.P, Lee.J.G and Santavicca.D.A. Stability and
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[12] Yakhot V. and S. A. Orszag «Renormalization group
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