RÉPUBLIQUE DU BÉNIN
MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITÉ D'ABOMEY CALAVI (UAC)
FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET DE GESTION
(FASEG)
MÉMOIRE DE MAÎTRISE ES SCIENCES
ÉCONOMIQUES
OPTION/FILIÈRE : ÉCONOMIE
THÈME
SÉLECTION ADVERSE DANS LA CONSOMMATION DES
MICRO-CREDITS PAR LES GROUPES DE PRÊT : CAS DE PADME.
Présenté et soutenu
par :
A. Nicole Aurore TCHOKPON
Sous la supervision de :
Pasteur E. J. AKPO
Habilité à diriger des Recherches en Economie.
Année académique 2001-2002
RÉPUBLIQUE DU BÉNIN
MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITÉ D'ABOMEY CALAVI
FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET DE GESTION
(FASEG)
MÉMOIRE DE MAÎTRISE ES SCIENCES
ÉCONOMIQUES
OPTION/FILIÈRE : ÉCONOMIE
THÈME
SÉLECTION ADVERSE DANS LA CONSOMMATION DES
MICRO-CREDITS PAR LES GROUPES DE PRÊT : CAS DE PADME.
Présenté et soutenu
par :
A. Nicole Aurore TCHOKPON
Sous la supervision de :
Pasteur E. J. AKPO
HABILITÉ À DIRIGER DES RECHERCHES EN ECONOMIE.
Année académique 2001-2002
2 JUIN 2003
La faculté des sciences économiques et de
gestion n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions
émises dans ce mémoire.
Ces opinions doivent être considérées
comme propres à leur auteur.
DEDICACES
A Dieu. La crainte de l'Eternel
est le commencement de la science (Proverbes 1, 7).
A mes parents Pierre TCHOKPON et
Bernadette ADJE TCHOKPON. Vous qui avez fait de l'éducation de vos
enfants la priorité, en vous y consacrant jour et nuit avec amour,
trouvez dans ce travail le premier fruit de vos efforts conjugués.
A mes soeurs Florence Isabelle,
Rachel Eléonore, Gloria Gisèle, Rose Lessan et Rosine Leman,
Gracias Mireille et à mon frère Kolawolé Olivier. Je
connais votre dévouement au travail. Je vous invite cependant à
plus de détermination dans vos études afin que ce travail ne
soit, pour notre famille, qu'un parmi tant d'autres bien plus
importants.
A mes amies Diane KPOGUE,
Sophiath KADRI, Bénédicta PITTY et Viviane SAYO. Vous m'avez
permis, par esprit d'émulation, de raviver mon ardeur au travail.
A Georges ALLADAYE et Aristide
MEDENOU. Durant deux ans, vous m'avez aidé, sans vous en doutez,
à me surpasser dans mon travail.
REMERCIEMENTS
A tout le corps enseignant. En
particulier à mon maître de mémoire, Pasteur J. E. AKPO,
non seulement pour sa disponibilité et les conseils prodigués,
mais aussi et surtout pour la façon presque paternelle dont vous m'avez
traitée tout au long de la préparation de ce travail. Mes
remerciements également parce que vous m'aviez, sans vous en doutez,
amenée à aimer ma discipline : l'économie.
A toute l'équipe de PADME
qui n'a ménagé aucun effort pour nous fournir les données
nécessaires à la réalisation de ce travail.
A Alfred HODONOU pour ses
multiples conseils et son soutien moral.
A mes amis Aristide MEDENOU, Mohamed
GUERA, Ferdinand MITO-YOBO, Elie MOISE WAADI et Philippe SEDEDJI pour vos
conseils et soutien spirituel.
A toute la promotion SE4 2001-2002 pour
l'ambiance amicale qui a régné durant les deux années
passées ensemble.
LISTE DES SIGLES
AEC : Association
d'Epargne et de Crédit
.
Ass.E.F : Association
d'Entraide des Femmes.
ASF : Association de
Services Financiers.
BBD : Banque
Béninoise de Développement.
BCB : Banque
Commerciale du Bénin.
BCEAO : Banque
Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest.
CAPE : Cellule
d'Analyse de Politique
Economique.
CAVECA : Caisses
Villageoises d'Epargne et de
Crédit
Autogérées.
CEC : Caisses
d'Epargne et de Crédit.
COOPEC :
Coopératives d'Epargne et de
Crédit.
ENEAM : Ecole
Nationale d'Economie
Appliquée et de Management.
FAES : Femmes et
Activités Economiques
/Savalou .
FECECAM : Fédération des
Caisses d'Epargne et de
Crédit Agricole et
Mutuel.
FENACREP :
Fédération Nationale des
Caisses Rurales d'Epargne et
de Prêt .
ID : Initiative
Développement..
MEC : Mutuelles
d'Epargne et de Crédit.
ONG : Organisation
Non Gouvernementale.
PADME : Association pour la
Promotion et l'Appui au
Développement des
Micro-Entreprises.
PAPME : Agence pour la
Promotion et l'Appui aux
Petites et Moyennes
Entreprises.
PARMEC : Projet
d'Appui à la Réglementation sur
les Mutuelles d'Epargne et de
Crédit.
PME/PMI : Petites et
Moyennes Entreprises/
Petites et Moyennes
Industries.
PNUD : Programme des
Nations Unies pour le
Développement .
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
LES TABLEAUX
Pages
TABLEAU 1-A : Répartition des groupes
36
TABLEAU 1-B : Répartition
détaillée des groupes 37
TABLEAU 2 : Composition du marché
37
LES FIGURES
FIGURE 1 : Composition du marché par type de
groupe et
par année.
42
FIGURE 2-A : Définition de la zone de
satisfaction de l'institution
avec et . 43
FIGURE 2-B : Définition de la zone de
satisfaction de l'institution
avecet . 44
FIGURE 3 : Composition du marché par type de
groupe
et par année selon la condition de satisfaction de
l'institution 45
FIGURE 4 : Définition de la zone de risque de
sélection adverse
pour l'institution. 46
INTRODUCTION
L'un des objectifs des pouvoirs publics est d'assurer la
croissance économique à travers le recours à
l'investissement comme l'un de ses principaux moteurs. L'investissement est
à son tour déterminé par le dynamisme des entreprises.
Aussi les actions gouvernementales visent-elles souvent à encourager le
développement desdites entreprises en leur facilitant l'accès au
crédit donc à l'investissement. En effet, le financement de
l'économie constitue un aspect important de la stratégie de
développement, et il est assuré entre autres, par la mise en
place de crédits qui jouent un rôle prépondérant
à ce niveau.
Au Bénin, une telle volonté de financement
de l'économie a toujours été affirmée, et s'est
traduite, au cours des trois décennies qui ont suivi les
indépendances par la création des banques classiques (BCB, BBD,
etc.). Malheureusement, l'expérience n'a pas fait long feu. Le non
respect des normes de prudence applicables à un tel mode de financement
a tôt fait de conduire ces établissements à la
banqueroute1(*). Une
réforme du système financier s'est donc avérée
nécessaire.
Mais, malgré la libéralisation du
système bancaire et sa re-dynamisation suite à la crise, le
financement de l'économie par les banques classiques reste insuffisant.
Le réseau bancaire est étroit et offre une intermédiation
limitée. De même, les conditions d'octroi du crédit sont
inadéquates. Leurs services sont, en effet, orientés vers une
clientèle soumise aux contraintes des garanties matérielles
exigées par lesdites banques et que la grande majorité des
demandeurs de crédit ne peut fournir.
Toutes ces conditions réunies ont provoqué
l'émergence d'un système financier intermédiaire. Ce
dernier est constitué d'institutions de micro-finance (ou système
de financement décentralisé) plus ou moins bien
structurées. Ces institutions offrent leurs services à une
clientèle variée évoluant aussi bien dans les zones
urbaines que rurales. Elles accordent des crédits selon plusieurs
modalités dont notamment le crédit individuel et le crédit
de groupe. C'est ce dernier qui fera l'objet de notre étude.
Inspiré de l'initiative de la Grameen Bank de M.
YUNUS ainsi que de toutes les autres formes d'institutions de microfinance qui
l'ont suivie, le crédit de groupe est caractérisé par
l'octroi de crédit à plusieurs micro-entrepreneurs réunis
en groupe, dont la taille varie entre trois et sept personnes, et qui n'ont
comme garantie à présenter que la caution solidaire. Le
succès rencontré par cette modalité d'octroi de
crédit le fit exporter au-delà des frontières du
Bangladesh2(*).
Ce succès a aussi inspiré une
littérature abondante sur les avantages potentiels de ce type de
crédit. Cette attention particulière portée au
crédit de groupe réside dans l'avantage différentiel qu'il
offre, relativement au crédit individuel, notamment en matière de
résolution des problèmes d'asymétrie d'information (en
particulier celui du problème de la sélection adverse).
L'intérêt ainsi porté au rôle
joué par l'information en microfinance résulte du
développement des recherches en sciences économiques et qui
consacre la remise en cause des hypothèses de la microéconomie
classique par l'ensemble des nouvelles théories regroupées sous
l'appellation de nouvelle microéconomie. Cette dernière met en
exergue l'importance de l'information. Celle-ci, supposée parfaite dans
la théorie classique, est désormais vue comme un bien qu'un agent
économique peut détenir, totalement ou partiellement, au
détriment d'un autre agent. Il en découle une asymétrie
d'information qui provoque un déséquilibre faisant courir un
risque parfois élevé à l'une ou l'autre des parties en
présence.
C'est à cette situation que sont confrontées
les institutions de micro-finance sur le marché du crédit,
marché sur lequel, elles n'ont pas suffisamment d'information sur les
comportements en matière de remboursement des emprunteurs. Elles ne
peuvent en effet pas distinguer les emprunteurs sans risque des emprunteurs
à risque. Ce manque d'information peut entraîner une
sélection des emprunteurs à risque et des défaillants au
détriment des emprunteurs sans risque. Une telle mauvaise
sélection peut s'avérer nuisible pour elles, et ce d'autant plus
que toute sélection de la première catégorie peut
hypothéquer la nécessaire pérennisation des
activités de microfinance. En tout cas, il est évident que les
institutions de microfinance ne peuvent pas observer parfaitement le
comportement de toute leur clientèle, même si elles disposent
d'organes de contrôle.
Mais, pour de nombreux auteurs, le crédit de groupe
semble apporter une solution à ce problème sur le marché
du crédit. Le groupe de prêt peut, en effet, se substituer aux
institutions de microfinance dans la collecte de l'information, même en
milieu urbain où les flux migratoires et le renouvellement d'emploi sont
importants et, où, l'information sur la solvabilité du client
potentiel est peu abondante. Or, les emprunteurs savent mieux que les
institutions de micro-finance le niveau de risque qu'ils représentent et
qu'ils font courir à l'institution. D'où le groupe de prêt
constituerait un atout pour les institutions de microfinance en ce sens qu'elle
leur permettrait d'avoir un marché de crédit avec un faible
risque de sélection adverse. Le groupe se charge lui-même, en
effet, d'éliminer autant que possible, de son propre sein, les
emprunteurs à risque élevé. Ce qui se répercute sur
la composition du marché, et par conséquent diminue le risque de
sélection adverse.
C'est au regard de cette qualité du crédit
de groupe à réduire le risque de sélection adverse sur le
marché, que nous avons porté notre choix sur ce type de
crédit. Avec cette particularité, peut-il y avoir
sélection adverse sur le marché ? Telle est l'interrogation
qui justifie le choix de notre thème à savoir:
"Sélection adverse dans la consommation des
micro-crédits
par les groupes de prêt."
Nous nous efforcerons, tout au long de notre travail, de
répondre à cette interrogation. Pour y parvenir, la
démarche suivante est proposée :
q dans le premier chapitre, il sera présenté
le cadre méthodologique du travail ;
q dans le deuxième chapitre, nous
présenterons le marché des micro-crédits au Bénin
et ses différents acteurs ;
q et dans le troisième et dernier chapitre, nous
présenterons les résultats empiriques, l'analyse des
résultats, la vérification de nos hypothèses de travail et
ferons pour finir quelques recommandations .
1ER CHAPITRE
CADRE MÉTHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE.
Dans le présent chapitre, nous poserons d'abord la
problématique et les questions de recherche, nous exposerons ensuite les
objectifs ainsi que les hypothèses de notre travail et enfin, nous
présenterons la revue de littérature, et la méthodologie
de recherche.
1.1 PROBLÉMATIQUE
Au Bénin, comme dans la plupart des pays en
développement, le système bancaire classique est difficilement
accessible à un grand nombre de micro-entrepreneurs. Cette mise à
l'écart de ceux-ci par les banques est due, entre autres raisons, aux
exigences drastiques de sûretés réelles demandées
par lesdites banques.
Confrontés à ces problèmes, les
micro-entrepreneurs, désireux d'avoir des crédits pour financer
leurs activités, se tournent vers d'autres structures : les
prêteurs du secteur informel. Ces derniers, proches de leurs clients,
fournissent des services financiers à des taux d'intérêt
élevés, voire à des taux d'usure (de 10% à plus de
100% par mois)3(*).
A ces taux prohibitifs, les prêteurs réalisent
certes des bénéfices, mais les comportements de remboursement des
emprunteurs sont aléatoires. En effet, à des niveaux de taux
d'intérêt pareils, la grande majorité de la demande de
crédit risque de provenir de micro-entrepreneurs hasardeux, les autres
micro-entrepreneurs préfèrent s'abstenir. Ces micro-entrepreneurs
déjà exclus du marché bancaire, se retrouvent à
nouveau hors du marché de la finance informelle.
Cet état de chose provoqua chez l'économiste M.
YUNUS, père de la microfinance, l'idée de prêter de sa
poche des crédits de petits montants appelés micro-crédits
à ces micro-entrepreneurs. Ce mode d'octroi du prêt exigeait que
les demandeurs de crédit soient constitués en groupes avec pour
contrainte fondamentale que les membres d'un groupe donné soient
solidairement responsables du prêt contracté, en ce sens que le
comportement de l'un des bénéficiaires du groupe conditionnerait
l'accès au crédit des autres.
Cette initiative, connue sous le nom de Grameen Bank, donna
naissance à la modalité du crédit de groupe adoptée
aujourd'hui par la plupart des institutions de microfinance4(*). Cette modalité de
prêt consiste à accorder des crédits de montants divers ou
égaux, simultanément ou successivement, à un nombre
variable de personnes ayant des activités génératrices de
revenu. Le crédit de groupe, grâce à sa forme
particulière de garantie, la caution solidaire, permet d'optimiser les
remboursements. Cette modalité d'octroi de crédit donne ainsi
l'opportunité à tous les types de micro-entrepreneurs
d'accéder aux crédits. Bien plus, le crédit de groupe
semble apporter des solutions à certains problèmes
informationnels, notamment la sélection adverse, rencontrés par
les institutions de micro-finance sur le marché du crédit.
Les études de plusieurs auteurs [LAFFONT et N'GUESSAN
(1999); AGHION et GOLLIER (1999); GHATAK et GUINNANCE (1999); I.
GUÉRIN (2001); etc.] prouvent, en effet, que le système de
crédit de groupe minimiserait le risque de sélection adverse pour
les institutions de micro-finance. Pour certains auteurs, cet avantage
s'explique par le fait qu'il revient aux membres du groupe eux-mêmes de
se sélectionner et qu'ils sont supposés mieux se connaître
que les institutions ne le peuvent. Pour d'autres, cet avantage s'expliquerait
par l'effet de la caution solidaire qui crée un contrat moral entre les
membres et également par le fait qu'il y ait transfert de risque des
institutions vers les groupes bénéficiaires du crédit.
Dans le même ordre d'idées, AGHION et GOLLIER (2000) ; N.
OSVALDO et L. ANDERSEN (2000) ont été plus loin en montrant que
cette modalité de crédit a l'avantage de faire baisser le niveau
du taux d'intérêt tout en accroissant les taux de remboursement.
Mais ces différentes analyses semblent se limiter
à une approche théorique, car on se pose la question de savoir
si, une fois cette formule adoptée, les institutions de microfinance
sont à l'abri d'une sélection adverse. Jusqu'à
présent, aucun travail empirique n'a été produit pour
tester la robustesse des conclusions théoriques établies
à ce niveau.
Une telle vérification est nécessaire, et ce
d'autant plus qu'il arrive dans certains groupes, qu'une seule personne
s'entoure de proches parents ou des personnes choisies pour constituer le
groupe dans le seul but de solliciter le prêt de groupe. Il s'agit de
groupes "artificiels" créés de toutes pièces par une seule
personne dans le seul but d'obtenir des fonds et de les utiliser de
manière personnelle. Dans ces conditions, l'intéressé
ploie sous une dette importante qu'elle se trouve parfois incapable de
rembourser. Dans d'autres groupes, par contre, il peut se glisser des
"free-riders5(*)" dont le
comportement opportuniste bouleverse le bon fonctionnement du groupe. Ils
profitent du caractère solidaire du groupe pour bénéficier
juste d'un crédit qu'ils ne sont pas en mesure de rembourser à
l'échéance. Dans ces cas, certains membres peuvent s'opposer
à tout remboursement de la dette du défaillant allant
jusqu'à mettre à exécution leurs menaces de se retirer du
groupe. Cette défaillance d'un partenaire (anticipée par un
membre ou non), peut entraîner par le phénomène de
défaillances en chaînes (les autres membres restants se voient
dans l'incapacité de supporter la charge du crédit à
rembourser), un défaut de remboursement collectif allant jusqu'à
la dissolution du groupe.
Par conséquent, les groupes accusent des retards de
paiement ou ne remboursent que partiellement ou, parfois, pas du tout le
crédit. Ce qui induit, pour les institutions de microfinance, une
opération de "mauvais crédit" et elles se retrouvent ainsi
confrontées à un problème de sélection de mauvais
groupes.
La présence de tels comportements, venant de la part
de groupes de prêt sur le marché, nous amènent à
nous poser les questions suivantes :
- existe-t-il des groupes ayant de mauvais comportements de
remboursement sur le marché ?
- quelle est l'importance relative de ces groupes à
mauvais comportements de remboursement sur le marché ?
- quel est l'impact de la présence de ces groupes sur
la nature du marché ? Y a-t-il sélection adverse ou non sur
le marché ?
1.2 LES OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES DE
RECHERCHE
1.2.1 Objectif principal
L'objectif principal de notre étude sera de tester la
sélection adverse dans la consommation des micro-crédits par les
groupes.
Autrement dit, il s'agira pour nous de procéder
à un test d'hypothèses nous permettant d'accepter ou de rejeter
l'existence de sélection adverse sur le marché des
micro-crédits consommés par les groupes de prêt.
1.2.2 Objectifs spécifiques
Pour atteindre notre objectif principal, nous avons
formulé les objectifs spécifiques suivants :
- montrer que les IMF sont confrontées à deux
types de groupes de prêt sur le marché, les uns ayant un bon
comportement de remboursement et les autres non ;
- déterminer les proportions respectives de chacun de
ces deux types de groupes présents sur le marché ;
- établir l'existence ou non de sélection
adverse sur le marché.
1.2.3 Hypothèses de
recherche
Des objectifs spécifiques définis ci-dessus,
nous tirons les hypothèses ci-après:
Hypothèse n°1 : Tous les groupes n'ont pas les
bons comportements de remboursement recherchés par les IMF.
Hypothèse n°2 : La proportion des groupes
ayant les bons comportements recherchés par les IMF est dominante sur le
marché.
Hypothèse n°3 : Les prêts de groupe
réduisent le risque de sélection adverse sur le marché du
microcrédit.
1.3 REVUE DE LITTÉRATURE
La sélection adverse est un phénomène
lié à l'asymétrie d'information dans le rapport
offre-demande conduisant à des effets pervers tels que la
sélection des mauvais clients6(*).
Elle a trait à des situations où le type des
agents n'est pas observable de sorte qu'un côté du marché
doit estimer le type ou la qualité d'un produit sur la base du
comportement de l'autre côté du marché [H. VARIAN, 1994].
Elle montre que l'agent victime du manque d'information risque de
sélectionner uniquement les mauvais produits [M. MONTOUSSE, 1999].
Déjà, dans les années soixante-dix, les
problèmes liés à l'asymétrie d'information ont
été connus grâce aux travaux de l'économiste
AKERLOF, G. Il a montré comment l'asymétrie d'information peut
faire apparaître la sélection adverse sur les marchés. Son
étude analyse un marché où les vendeurs sont mieux
informés que les acheteurs sur la qualité du bien que ceux-ci
choisissent. L'exemple retenu par AKERLOF (1970) est celui du marché des
voitures d'occasion, les fameux " lemons7(*)". Il décrivit les circonstances du
problème de ce marché où les voitures de mauvaise
qualité peuvent "chasser" les voitures de bonne qualité du
marché.
J. STIGLITZ et A. WEISS (1981) ont été les
premiers à détecter ce phénomène sur le
marché du crédit. J. STIGLITZ et A. WEISS (1981) ont
montré, à leur tour, comment l'asymétrie d'information
peut empêcher la transparence sur le marché du crédit et
conduire au rationnement du crédit. En effet, pour J. STIGLITZ et A.
WEISS (1981), les banques ne sont pas suffisamment informées sur le
risque des projets des emprunteurs et par conséquent ne peuvent pas
faire la distinction entre les emprunteurs à risque faible et les
emprunteurs à risque élevé. Les banques, pour couvrir les
risques, augmentent les taux d'intérêt. Les taux deviennent alors
inefficacement élevés et les emprunteurs à faible risque
sont "chassés" du marché (effet sélection adverse).
Ainsi, comme sur tous les autres marchés, celui de la
microfinance est aussi confronté aux problèmes liés
à l'asymétrie de l'information. Cette dernière fait
référence à une situation dans laquelle l'une des parties
en transaction détient plus d'informations que l'autre partie à
propos de ladite transaction8(*). Elle débouche sur les problèmes de
sélection adverse et de risque moral. Sur le marché du
crédit, les bénéficiaires sont les plus informés et
les institutions les moins informées. La Grameen Bank puis le
réseau ACCION International9(*) ont apporté les solutions à ce
problème en regroupant un nombre restreint de personnes
bénéficiant d'un crédit avec comme garantie la caution
solidaire. Le succès rencontré par ces deux modèles a
poussé de nombreux économistes [LEDGERWOOD (1999) ;
J-J. LAFFONT et T. N'GUESSAN (1999); B. Armendáriz de AGHION et C.
GOLLIER (2000), et bien d'autres] à s'intéresser à la
modalité du crédit de groupe. Aussi ces dix dernières
années, une littérature abondante s'est-elle
développée sur les micro-crédits, notamment les
crédits de groupe. J. LEDGERWOOD (1999), B. Armendáriz de
AGHION, C. GOLLIER (2000) et bien d'autres auteurs s'accordent à montrer
les avantages liés à la pratique de ce type de crédit
très répandu surtout dans les milieux ruraux.
L'un des avantages de cette modalité est le recours
à la pression sociale (caution solidaire) qui sert de substitut aux
garanties matérielles [J. LEDGERWOOD, 1999]. Cette pression crée
un certain dynamisme au sein du groupe qui tend à améliorer ses
taux de remboursement. En effet, cette pression exercée par les autres
membres du groupe incite au bon remboursement collectif des prêts, chaque
membre évitant de pénaliser les autres (remboursement solidaire,
épuisement de l'épargne minimum) et ne souhaitant pas subir la
sanction sociale (menace d'exclusion du "fautif" du groupe lors de la prochaine
demande de crédit). Le risque d'une mauvaise utilisation du
crédit productif par le bénéficiaire est donc
atténué.
La caution solidaire réduit le risque du "free-riding"
(phénomène du passager clandestin). La réduction du risque
de "free-riding" associée à la garantie solidaire peut être
comprise comme une combinaison d'une garantie ex ante et
d'une garantie ex post [E. WILLIAMSON, 1994]10(*). La première
s'expliquant par le fait que ce sont les membres qui se choisissent
mutuellement, et la seconde par le fait que les membres sont solidaires en cas
de non-remboursement. Il apparaît pour les prêteurs, d'une part,
que les comportements opportunistes des bénéficiaires du
crédit sont évités et, d'autre part, que, en
procédant par incitation (promesse d'un crédit futur plus
important à condition que les remboursements précédents
soient bien effectués) lesdits prêteurs peuvent obtenir des taux
de remboursement croissants sans qu'on ait eu recours aux garanties
matérielles.
La caution solidaire réduit également le risque
par un simple processus de diversification au sein de chaque groupe [BERENBACH
et GUZMAN, 1994]11(*).
Ainsi, le fait que les emprunteurs aient des activités
différentes serait considéré comme un facteur positif
[ALBERT, 1997]12(*) en ce
sens que, lorsque des membres appartenant à des secteurs
d'activité en crise connaîtront des difficultés
conjoncturelles liées au secteur lui-même, et risquant
d'hypothéquer le respect des échéances de remboursement,
les autres interviendront pour assurer le remboursement effectif à bonne
date. Par contre, les auteurs s'opposent parfois lorsqu'il s'agit de traiter de
la taille (petite ou grande) des groupes. Si certains estiment qu'un groupe
plus grand est théoriquement préférable puisqu'il permet
une plus grande diversification du risque [HUPPI et FEDER, 1990], d'autres,
plus nombreux, estiment au contraire que c'est la petite taille d'un groupe qui
en assure l'homogénéité dans la mesure où elle
facilite la pression directe et le contrôle de la bonne utilisation des
fonds obtenus [WENNER, 1995]13(*). Dans tous les cas, seule une meilleure utilisation
des crédits permet un bon remboursement du crédit. Et de ce
point de vue, on peut dire que plus la taille du groupe est grande, difficile
est le contrôle qui peut s'y exercer, ce qui n'est pas sans affecter la
performance de l'ensemble du groupe.
L'autre avantage du crédit de groupe réside dans
la réduction des coûts de transaction pour les prêteurs [G.
VAQUERO, 1992 ; BERENBACH et GUZMAN, 1993]. Le crédit solidaire
permet aux prêteurs de transférer aux membres du groupe une partie
importante des coûts liés à la sélection et au
contrôle. Grâce, en effet, à la caution solidaire, les
prêteurs délèguent aux clients la responsabilité de
choisir eux-mêmes les personnes avec lesquelles ils partageront des
intérêts communs [LEDGERWOOD, 1999]. Ce transfert permet aux
institutions de microfinance de réaliser des économies
d'échelle (atteindre une clientèle plus importante avec une
augmentation minimale des coûts d'exploitation), même en situation
d'information asymétrique.
L'auto-sélection implique une rigueur
sévère qui minimise le risque de sélection adverse. En
effet, les membres sont plus à même d'identifier lequel d'entre
eux présente un risque élevé d'insolvabilité de
celui qui a un risque faible. Le regroupement financier et social crée
un certain dynamisme de groupe (la présence d'un bon chef de groupe, la
bonne composition du groupe et la solidarité en son sein...) qui peut
contribuer à améliorer les taux de remboursement.
Ce principe d'auto-sélection ajouté au droit de
regard du groupe sur l'utilisation du crédit évitent à
l'institution la recherche d'information sur la qualité des emprunteurs
[I. GUERIN, 2001]. Toute défaillance anticipée est jugée
par le groupe et combattue par la pression sociale de telle sorte qu'elle joue
un rôle incitatif en faveur des remboursements. Cette modalité
d'octroi de crédit aurait un double avantage : pour les emprunteurs
"insolvables", c'est le seul moyen d'accéder au crédit et, pour
l'institution prêteuse, c'est le moyen de limiter les risques liés
à l'asymétrie d'information et, donc de réduire les
coûts. Le crédit de groupe doit permettre d'internaliser le
coût de gestion de l'information. A travers le groupe, l'institution
prêteuse délègue la gestion de l'information à la
fois ex ante (sélection des emprunteurs solvables) et ex
post (surveillance et contrôle des comportements de remboursement)
[I. GUERIN, 2001] .
La plupart des recherches de ces auteurs ont été
effectuées dans les institutions des pays en développement, mais
qui ne se trouvent pas nécessairement dans les mêmes conditions
que ceux du Bénin.
En ce qui concerne particulièrement le cas du
Bénin, AGNIKPE (1998) fait remarquer que les regroupements en petits
groupes dans les zones rurales semblent donner de bons résultats,
notamment dans le sud du pays. Ce qui fait que le crédit solidaire a de
bonne chance de réussir. Poussant plus loin leur appréciation et
se basant sur les résultats de leur étude, ACLASSATO D. et al
(2001) ont montré que les groupes solidaires comme système de
garantie peuvent être très efficaces, même dans un contexte
africain tel que celui du Bénin où les coûts d'acquisition
de l'information continuent d'être une barrière à l'octroi
des crédits. Ils affirment que les taux de remboursement
élevés, constatés dans la plupart des systèmes de
financement décentralisés étudiés, ne sont pas
fonction des garanties matérielles. Ces dernières peuvent,
d'ailleurs, s'avérer des fois nuisibles car, au moment de la
réalisation desdites garanties en cas de défaut du
bénéficiaire, les institutions peuvent se heurter à des
problèmes de valeur marchande en baisse, à la mauvaise
volonté des garants et, parfois plus grave, à la
non-disponibilité des biens [PADME, 2001].
Même si D. ACCLASATO et al (2001) ont ressorti les
avantages de la caution solidaire, en ce qui concerne les taux de
remboursements dans les SFD, ils n'ont pas fait une distinction entre les taux
de remboursement du crédit de groupe et celui du crédit
individuel. Cette distinction aurait pourtant permis de comparer les
performances de chaque type de crédit. Elle permettrait ainsi de
déterminer lequel des deux types de crédit réduit, le
plus, le risque de sélection adverse aux institutions. Les auteurs
ajoutent cependant, en citant Armendáriz de AGHION et GOLLIER (1997),
que le principal avantage du crédit solidaire se trouve dans sa
capacité à baisser, grâce à la mise en jeu du
principe de la caution solidaire, le niveau du taux d'intérêt.
Cette capacité du crédit de groupe à
faire baisser le niveau du taux d'intérêt s'explique par le fait
que, lorsque la distribution maximale du revenu des emprunteurs à risque
est plus élevée que la distribution maximale du revenu des
emprunteurs sans risque, le crédit de groupe réduit
l'écart par lequel les premiers peuvent prendre l'avantage - via
l'équilibre du taux d'intérêt - de la participation des
seconds sur le marché. Par rapport au contrat des prêts
individuels standards, le système du crédit de groupe en
situation d'information imparfaite pourrait ainsi aboutir à un taux
d'intérêt plus bas, et par là, encourager - ou permettre -
la participation des emprunteurs sans risque au marché des
crédits [B. Armendáriz de AGHION et C. GOLLIER, 2000]. Mais, dans
le cadre de leur étude, B. Armendáriz de AGHION et C. GOLLIER
(2000) ont utilisé une approche ex post qui ignore le
processus ex ante de la formation du groupe, alors que cette approche
est incapable d'identifier les différentes caractéristiques des
emprunteurs participants, lesquelles caractéristiques sont importantes
pour faciliter le succès du système de prêt de groupe.
Egalement, les auteurs ont limité leur analyse à deux (2)
emprunteurs, ce qui ne correspond pas à la réalité dans
laquelle les groupes sont constitués au minimum de trois membres (3 au
moins).
B. Armendáriz de AGHION et C. GOLLIER ; L. E.
ANDERSEN et O. NINA (2000) font ressortir clairement, à travers
leurs modèles, que le crédit de groupe grâce à son
mécanisme de caution solidaire permet de baisser le taux d'accroissement
de ressources ou coût d'emprunt14(*) des IMF. Ce taux étant fonction positive de
taux d'intérêt qu'elles font payer, s'il baisse, il entraîne
à son tour une baisse du taux d'intérêt. Les deux
modèles ont montré que ce taux baisse dans le cas du
crédit de groupe. Par conséquent, le taux d'intérêt
baisse. A un taux d'intérêt bas, en effet, tous les types
d'emprunteurs participeront à la demande de crédit sur le
marché, en l'occurrence les emprunteurs à faible risque. La
participation de ces derniers conjointement avec celle des emprunteurs à
risque réduit le risque global des IMF, notamment le risque de
sélection adverse [L. E. ANDERSEN et O. NINA, 2000]. Même si
ces derniers illustrent leur conclusion par une application numérique,
le constat reste que des valeurs ont été proposées pour
les différents paramètres du modèle. Il est en effet
difficile, voire impossible d'obtenir des valeurs exactes pour des
paramètres tels que le rendement de l'emprunteur à risque ou sans
risque, la probabilité de succès dans l'activité
économique de chaque type d'emprunteur, etc .
Comme B. Armendáriz de AGHION et C. GOLLIER ;
ANDERSEN et O. NINA (2000), d'autres auteurs J-J. LAFFONT et T. N'GUESSAN
(1999) ; GHATAK et GUINNANCE (1999) ; L. E.; Yeon-Koo CHE
(2002) ; Xinhua. GU (2002) ont montré, à travers leurs
modèles, que le crédit de groupe présente l'avantage de
résoudre le problème de la sélection adverse via la
caution solidaire et le niveau du taux d'intérêt qu'il permet de
maintenir bas. Ainsi tous les types de micro-entrepreneurs peuvent
accéder au marché et ensemble avec les mauvais clients, ils
permettent aux institutions de microfinance d'espérer un taux de
remboursement plus important qu'autrement.
1.4 Méthodologie de
recherche
1.4.1 Recherche documentaire
Elle nous a permis de consulter des documents traitant
notamment des crédits de groupe, des modèles de sélection
adverse relatifs aux crédits de groupe. Elle a été
déterminante dans la phase théorique de notre travail et a permis
de trouver un modèle adéquat pour tester l'existence ou non de
sélection adverse dans la consommation des micro-crédits par les
groupes de prêt sur le marché. Notre documentation a
été majoritairement constituée à partir des
informations disponibles sur l'internet. A elle s'ajoute celle disponible dans
la plupart des centres documentaires locaux (ENEAM, PNUD, World Bank, CAPE).
1.4.2 La collecte des
données
1.4.2.1 Echantillonnage
Dans le cadre de notre étude, nous avons retenu une
institution de crédit direct : PADME . Cette IMF
pratique la modalité de crédit de groupe en zone urbaine. La
population-mère est constituée de l'ensemble des groupes de
crédit, ayant bénéficié des prêts de
l'institution au cours des quatre années (1998 à 2001) retenues
dans le cadre de cette étude. Le nombre total de groupes ayant
reçu des crédits dans la période de 1998 à 2001 est
environ de 3898 selon nos investigations.
Pour atteindre nos objectifs, nous avons choisi un
échantillon constitué de trois cents (300) crédits soit
300 groupes de prêt. Cet échantillon représente environ
7,7% de l'effectif total. Chaque groupe est constitué de trois (3)
membres. Les groupes ont été choisis par échantillonnage
aléatoire simple dans la population-mère.
1.4.2.2 Les données
Les données quantitatives ont été
recueillies à partir des prêts accordés par l'institution
aux groupes sélectionnés dans notre échantillon sur la
période d'étude. Ces données, pour un groupe
i15(*) de
prêt donné, concernent :
- le montant total du prêt accordé au groupe
(Yi ),
- le nombre d'échéances du crédit
(ni ),
- le montant remboursé par le groupe (Xi
),
- et le nombre de retards accusés par le groupe
noté (çi ).
1.4.3 Revue de méthode
CHIAPPORI et SALANIÉ (2000) décrivent un test
pour asymétrie d'information, qui ne tient pas compte de la forme
fonctionnelle spécifique du contrat, des suppositions de
préférence ou de la nature de l'équilibre. Ce test
utilisé par les auteurs pour le marché des assurances a
été appliqué par Wendy EDELBERG sur le marché du
crédit à la consommation. Le test statistique est défini
comme suit :
Avec les résidus du modèle du retard de paiement
(probit)16(*), les résidus du modèle du taux d'intérêt, i
le type d'emprunteur et n le nombre de type d'emprunteurs classés par
ordre croissant de risque.
W suit une loi de admettant pour hypothèse nulle, l'absence d'asymétrie
d'information (W = 0). Si W = 0 est rejeté, c'est-à-dire si W ? 0
est accepté, il y a asymétrie d'information sur le marché.
Mais, ce test ne peut pas être utilisé dans le
carde de notre travail, car il est incapable de déterminer si
l'asymétrie d'information est une sélection adverse ou un hasard
moral, alors que celle-ci peut prendre l'une ou l'autre forme.
Nous utiliserons donc dans le cadre de cette étude, le
test des moyennes dont les modalités ont été
définies par nous.
1.4.4 Méthode d'analyse des
données
Dans le carde de cette étude, les difficultés
internes aux groupes sont ignorées. Seules, et uniquement, les
performances externes des groupes sont considérées et prises en
compte. Ainsi, définissons-nous comme un mauvais groupe, tout groupe qui
ne rembourse pas totalement sa dette, ou tout groupe qui rembourse
entièrement mais qui accuse au moins un retard dans le remboursement car
ce sont des comportements de remboursements non désirés par les
institutions.
Il en ressort donc, deux critères qui permettent de
distinguer les groupes après consommation des
crédits prêtés: le taux de remboursement rbi
et le nombre de retard (s) çi, accusé (s) par
chaque groupe i.
Concernant le taux de remboursement qui est le premier
critère, à partir de certaines données, ci-dessus
mentionnées qui ont été collectées, il a
été procédé au calcul dudit taux avec la formule
suivante :
rbi =
Avec :
Xi le montant remboursé par le groupe
i;
Yi le montant total du prêt accordé au
groupe i.
Et pour ce qui concerne le second critère, le
nombre de retard (s) accusé (s) çi par chaque groupe
i, il s'agit d'une donnée déjà existante, donc
directement recueillie auprès de PADME. En utilisant ces deux
critères, chaque groupe a été classé dans la
catégorie bon ou mauvais groupe.
|
Type du groupe
|
Critères de catégorisation
|
Bon
|
rb = 100% et ç = 0
|
Mauvais
|
rb < 100% ou rb = 100% et ç
? 0
|
Soient :
N, le nombre total des groupes de l'échantillon,
NB, le nombre total des groupes du type bon, et
NM, le nombre total des groupes du type mauvais.
On a : N = NB + NM
Méthode de vérification de l'hypothèse
n°1
Chaque groupe est désormais classé dans
une catégorie donnée. On peut alors affecter à chaque
groupe selon sa catégorie, une note indicatrice qui indique la
présence ou non du phénomène des mauvais comportements de
remboursement. Soit I cette note qui prend deux valeurs, 1 et 0. Si le groupe
est du type bon, I prend la valeur un (I = 1), et si le groupe est du
type mauvais, I prend la valeur nulle (I = 0). Soit la moyenne des
notes, avec 0 1.
Nous testerons l'hypothèse H0 contre
l'hypothèse H1 :
H0 : = 1 la proportion des mauvais
groupes est nulle, NM = 0.
H1 : 1 la proportion des mauvais
groupes n'est pas nulle, NM 0.
Si H0 est vraie, c'est-à-dire = 1, alors I
N (1, ) et la variable
| t | = suit une loi normale centrée réduite.
L'écart type étant inconnu, nous utilisons
l'écart type estimé dont l'expression est donnée
par :
=
t suit une loi de probabilité dite de Student - Fisher
à (n - 1) degrés de liberté (d.d.l) .
Le test compare la valeur calculée de | t | à
la valeur de lue dans la table du t de Student-Fisher, en fonction du seuil de
signification et à (n - 1) d.d.l.
La règle de décision est la suivante :
- tcal on accepte l'hypothèse H0
- t cal on rejette l'hypothèse H0 et on accepte
H1
1er cas : Si NM = 0,
c'est-à-dire si H0 est vraie, alors N = NB.
Dans ce cas, la déduction est simple : il
n'existe aucun groupe ayant des comportements de remboursement non
recherchés par l'institution sur le marché. Il n'y a uniquement
que de groupes du type bon. Donc, il n'y a pas sélection adverse sur le
marché. Et par conséquent, l'analyse s'arrête à ce
point.
2ème cas : Si, par contre,
NM ? 0, c'est-à-dire si H0 est fausse, alors N ?
NB.
Alors, il existe sur le marché des groupes ayant
des mauvais comportements de remboursement, comportements non recherchés
par l'institution.
Méthode de vérification de l'hypothèse
n°2
Si NM ? 0, l'analyse se poursuit. Le
marché étant composé des deux types de groupes, il est
impossible de donner la moindre conclusion. Seul un autre test permettra
d'établir l'existence ou non de sélection adverse sur ce
marché.
Considérons ce marché, où il y a
proportion de groupes du type bon et (1 - ) proportion de groupes du
type mauvais, avec :
= et (1 - ) =
Ces deux proportions seront comparées entre elles
pour déterminer lequel des deux types de groupes domine le
marché. Deux cas de figures peuvent se présenter :
- NB > NM, le marché est
alors dominé par les groupes du type bon ou,
- NB < NM, le marché est
alors dominé par les groupes du type mauvais.
Méthode de vérification de l'hypothèse
n°3
Soient et les moyennes respectives de notre échantillon, avec
la moyenne des taux de remboursements rbi,, et
la moyenne des nombres de retards accusés
çi.
Le test d'hypothèses consiste à tester
H0 contre H1, soit :
H0 : = ? et = ë (il n'y a pas de sélection adverse)
H1 : ? et ë (il y a sélection adverse)
? est le taux de remboursement minimal que l'institution
espère avoir de chaque groupe i et, ë le nombre de retards maximal
qu'elle espère qu'un groupe puisse accuser. A partir de la condition de
satisfaction de l'institution (elle est satisfaite chaque fois qu'un
groupe rembourse au moins 99% de sa dette, et accuse au plus un (1) retard de
paiement), nous fixons la règle de décision suivante :
Si ? 99% et ë 1 on accepte
H0
Si ? < 99% et ë > 1 on rejette
H0
Nous calculerons les probabilités :
- de rejeter H0 si H0 est vraie,
- d'accepter H0 si H0 est vraie,
- d'accepter H0 si H0 est fausse.
Par hypothèse, rb et ç suivent une
loi normale. Donc, respectivement,
N (m1, ) et N (m2, ) avec m1 la moyenne des taux de remboursement de la
population-mère et m2 celle des retards de paiements de la
même population. m1 et m2 sont toutes deux
inconnues.
Si H0 est vraie, les variables de
décision que sont :
, associée à la distribution de rb et associée à la distribution de ç suivent une loi
normale centrée réduite N (0, 1). Avec 1 et
2 les écarts-types estimés respectifs de rb et
ç dont les expressions sont les suivantes :
et
q La probabilité de rejeter H0 si
H0 est vraie.
Dans ce cas, la condition de rejet de H0 si
H0 est vraie est la suivante :
? < 99% et ë > 1.
Soient A et B deux évènements:
A est l'évènement "avoir un taux de
remboursement moyen inférieur à 99%", et ' la
probabilité associée à l'évènement
A.
B est l'évènement "avoir un nombre de retards
moyen supérieur à 1", et ' la probabilité associée
à l'évènement B.
Les deux évènements A et B étant
indépendants, la probabilité p' pour que les deux
évènements se réalisent est :
p' = ' '
p' est la probabilité de rejeter
l'hypothèse H0 si elle est vraie avec :
' = prob (? < 99%) = prob ( U1 > )
et ' = prob (ë > 1) = prob (U2 < )
q La probabilité d'accepter H0 si
H0 est vraie.
La condition d'acceptation de H0 si
H0 vraie est: ? 99% et ë 1.
H0 étant vraie, nous avons les mêmes
variables U1 et U2 définies ci-dessus qui suivent
une loi normale centrée et réduite.
Soit '' la probabilité d'obtenir un taux de remboursement
moyen supérieur ou égal à 99%: '' = prob (? 99% )
= prob (U1 )
Soit '' la probabilité d'obtenir un nombre de retard
moyen inférieur ou égal à l'unité (1) :
'' = prob (ë 1) = prob (U2 )
Si p'' est la probabilité d'accepter
H0 si elle vraie, alors :
p'' = '' ''
q La probabilité d'accepter H0 si
H0 est fausse.
La condition d'acceptation de H0 si elle
est fausse est : 99% et 1.
Si H0 est fausse (ce qui est équivalent
à : H1 est vraie), alors et > , c'est-à-dire [0, [ et ], n] avec n le nombre maximum d'échéances
(de notre échantillon, il ressort que n = 12)
Soit la probabilité d'obtenir un taux de remboursement
moyen supérieur ou égal à 99% : = prob ( 99% ) =
prob (U1 )
Soit la probabilité d'obtenir un nombre de retard
moyen inférieur ou égal à l'unité (1) :
= prob ( 1) = prob (U2 )
La probabilité d'accepter H0 si H0
est fausse est p, telle que
p =
Les valeurs respectives des probabilités , ', ''et
celles des probabilités , ', '' se lisent directement dans la table dite
loi de probabilité de la variable normale centrée réduite
.
Nous fixons le seuil à 5%.
Le traitement des données se fera avec le logiciel
EXCEL 2000.
2ÈME CHAPITRE
LE MARCHÉ DES MICRO-CRÉDITS AU
BÉNIN.
La dualité qui caractérise les
économies des pays sous-développés, en particulier celle
du Bénin, se fait ressentir aussi dans le secteur bancaire et financier.
Cette dualité est marquée par la coexistence d'un système
financier formel et d'un système financier informel. Mais, après
la crise économique des années 80, qui a vu la faillite des
banques classiques, un système financier intermédiaire a pris
place et accorde ses services à une population
hétérogène composée essentiellement des personnes
n'ayant pas accès au système bancaire classique
(généralement des pauvres). Ce système est composé
des systèmes de financement décentralisé (SFD) encore
appelés les institutions de microfinance (IMF).
Depuis plus d'une décennie, ces institutions se
sont installées progressivement et constituent aujourd'hui une part non
moins négligeable dans l'octroi des crédits au Bénin (7%
des crédits à l'économie). Elles sont aussi aujourd'hui un
vaste marché où se confrontent une offre et une demande
importantes de micro-crédits tant par des groupes que par des
individus.
Nous présenterons, dans ce chapitre, le
marché du micro-crédit et les différents acteurs du
marché.
2.1 L'OFFRE DE MICROCRÉDIT
Au Bénin, les différentes institutions
intervenant dans le domaine du microcrédit sont
caractérisées par la pluralité et la diversité. Les
offreurs sont constitués de l'ensemble des institutions de microfinance
quels que soient la taille, la structuration, les groupes cibles, le statut
juridique, l'expérience, etc.
Les SFD sont nombreux sur le marché mais
différents par leur catégorisation. Ainsi, peut-on trouver, selon
le mode de financement du crédit, quatre types d'institutions de
microfinance au Bénin:
- les institutions d'épargne et de crédit
- les institutions de crédit direct
- les projets à volet microfinance
- les institutions crédit-épargne.
2.1.1 Les institutions d'épargne et de
crédit
Ce sont des institutions qui privilégient la collecte
de l'épargne préalablement à l'octroi de tout
crédit aux clients. L'épargne joue donc un rôle important
dans le processus de financement du crédit au niveau de ces
institutions. Ce principe exige l'existence de deux éléments
importants que sont : la disponibilité des ressources des membres
et la volonté de ceux-ci d'épargner. Cette épargne,
pour certains praticiens, constituerait un élément essentiel pour
la pérennisation des activités de ces organismes. Ces organismes
sont qualifiés d'institutions mutualistes et/ou coopératives.
On retrouve, dans cette catégorie, les
Coopératives d'Epargne et de Crédit (COOPEC), les Mutuelles
d'Epargne et de Crédit (MEC) et les Caisses d'Epargne et de
Crédit (CEC).
Les institutions fonctionnant sous cette forme sont : la
Fédération des Caisses d'Epargne et de Crédit Agricole et
Mutuel (FECECAM), le plus grand réseau de microfinance au Bénin.
A côté de cette structure, se trouve la Fédération
Nationale des Caisses rurales d'Epargne et de Prêt (FENACREP). En plus de
ces deux grandes institutions, on dénombre d'autres moins
structurées mais qui ne sont pas négligeables parmi lesquelles on
peut citer l'Association d'Entraide des Femmes (Ass.E.F), le réseau
CAVECA (Caisses Villageoises d'Epargne et de Crédit
Autogérées.
2.1.2 Les institutions de crédit
direct
Contrairement aux institutions d'épargne et de
crédit, la constitution d'une épargne préalable n'est pas
nécessaire dans le processus d'octroi de crédit de celles-ci. Les
institutions de crédit direct distribuent les crédits à
partir d'un fonds de crédit. Cette forme de distribution de
crédit est peu pratiquée par les offreurs, mais le processus
d'octroi de crédit peut différer d'une structure à une
autre. Les unes font le crédit direct sans aucune épargne
préalable et les autres, par contre, exigent une épargne
simultanée et obligatoire (on parle des institutions de
crédit-épargne).
Comme institutions fonctionnant sous cette forme, on peut
citer le PADME, VITA MicroBank, FAES. Elles sont moins nombreuses que les
premières et visent le plus souvent une clientèle urbaine.
2.1.3 Les institutions de
crédit-épargne
Elles ne sont fondamentalement pas différentes des
premières. La seule différence réside dans le fait que le
crédit est accordé sans exigence de constitution d'une
épargne préalable, mais avec l'obligation de constitution
simultanée d'épargne ou épargne postérieure au
crédit. Ce sont des institutions qui pratiquent majoritairement des
crédits de groupes. Il s'agit des Associations d'Epargne et de
Crédit (AEC) à l'exemple de ID (Initiative Développement),
des ASF (Association de Services Financiers) et des banques communautaires.
2.1.4 Les projets à volet
microfinance
Il s'agit généralement des Organisations Non
Gouvernementales (ONG) internationales ou nationales ayant pour vocation
d'accorder des crédits de montant relativement faible aux groupes
organisés. Elles sont les plus habilitées à faire des
crédits en zone rurale. Elles apportent non seulement des services
financiers, mais aussi des services non financiers dans des domaines comme
l'éducation, la santé, la formation, etc.
L'accès au crédit dans cette catégorie
d'IMF fait partie de toute une gamme de services depuis
l'alphabétisation jusqu'à la formation de "l'esprit
entrepreneurial." [I. GUERIN, 2000]
2.2 LA RÉGLEMENTATION DES IMF
Comme les banques sont régies par la Loi bancaire, les
IMF sont régies par la Loi PARMEC (Projet d'Appui à la
Réglementation sur les Mutuelles d'Epargne et de Crédit). Projet
décidé par les autorités de la BCEAO, depuis 1992, la Loi
PARMEC n'a été adoptée et ratifiée par le
Bénin que le 08/02/1998.
Les institutions de base (Groupes, Groupements,
Coopératives ou mutuelles d'épargne et de crédit), ainsi
que leurs Unions et Fédérations sont régies par la Loi
PARMEC, tandis que les « Banques » et Organes financiers
sont régis par la Loi bancaire.
Les taux d'intérêt annuels, quant à eux,
diffèrent d'une institution à une autre, mais ne doivent pas
dépasser le niveau de 26.72% prévu par la loi PARMEC. Le
remboursement se fait à un taux d'intérêt mensuel de 2% sur
l'encours du crédit.
2.3 LES PRODUITS DU MARCHÉ
On distingue deux types de produits : les produits
financiers et les produits non financiers.
2.3.1 Les produits financiers
Il s'agit des crédits accordés par les IMF. Les
montants varient de 2500 FCFA à 5000000 FCFA. Mais des institutions
comme le PAPME font des prêts au-delà de la limite
supérieure. D'une façon générale, on distingue
comme produits financiers le crédit individuel et le crédit de
groupe.
2.3.1.1 Le crédit
individuel
Le crédit est accordé à une seule
personne qui peut présenter des garanties matérielles ou des
garanties personnelles.
2.3.1.2 Le crédit de groupe
Cette catégorie de crédit, qui fait l'objet de
notre étude, est accordée à un ensemble de personnes. On
distingue deux types d'approches : l'approche des groupes solidaires et
celle des banques villageoises. Le principe des groupes solidaires s'inspire de
la Grameen Bank : chaque entrepreneur ne peut avoir du crédit que
s'il fait partie d'un groupe (entre 3 et 7 personnes) et dont les membres se
portent mutuellement caution [I. GUERIN, 2001]. Le principe des banques
villageoises s'adresse à des groupes plus larges (20 à 50
personnes). Il s'agit sur le marché béninois et en dehors des
banques villageoises, des AEC qui sont des regroupements de personnes
jusqu'à trente cinq (35) et au-delà, et qui se subdivisent en de
petits groupes de quatre (4) à sept (7) personnes. Les montants
octroyés sont relativement faibles par rapport à ceux du
crédit individuel.
Le groupe bénéficie d'un crédit dont le
montant est soit également réparti entre les membres [cas de
PADME avec seulement 3 personnes dans le groupe] soit réparti selon les
besoins de chaque membre et, à tour de rôle, en s'assurant que le
remboursement précédent a été effectué
[HUPPI, FEDER, 1990]. La répartition peut être faite par le groupe
lui-même ou directement par l'institution [CHRISTEN, 1994].
Le groupe se forme souvent par affinité entre personnes
d'une même localité, ayant des activités
génératrices de revenu et évoluant
généralement dans les mêmes secteurs (commerce, artisanat,
petite transformation...).
Contrairement au crédit individuel, aucune garantie
matérielle n'est généralement demandée pour le
crédit de groupe. La garantie est soit implicite (les membres du groupe
ne pouvant accéder à du crédit supplémentaire si
l'un d'eux n'est à jour dans ses remboursements) soit réelle (les
membres du groupe étant solidairement responsables en cas de
non-remboursement de l'un d'entre eux ) [J. LEDGERWOOD, 1999]. Mais, il existe
des cas où il est demandé au groupe de constituer une
épargne préalable ou simultanée, permettant de couvrir les
risques et qui représente une certaine proportion (entre vingt et
cinquante pour cent) du montant du crédit consenti. Les remboursements
sont hebdomadaires ou mensuels à un jour choisi de commun accord entre
les bénéficiaires et les prêteurs. Les membres du groupe se
portent mutuellement garants des crédits accordés à chacun
d'eux ; d'où la notion de caution solidaire. Cette
solidarité dans le remboursement crée un contrat moral entre les
bénéficiaires.
De même, les membres peuvent s'entraider et partager
mutuellement leurs connaissances en matière de gestion des
activités productives. Le groupe s'assure ainsi que chaque membre
parvient à dégager un surplus (bénéfice net) qui
servira à rembourser le crédit. Cette situation peut avoir un
effet positif sur les taux de remboursement des groupes, ce qui permet aux
institutions de ne pas avoir des groupes à mauvais comportement de
remboursement.
2.3.2 Les produits non financiers
Ce sont souvent les ONG de microfinance qui offrent ce genre
de produits. Il s'agit de la formation en techniques de gestion, l'information
pour la sensibilisation des micro-entrepreneurs et la formation dans des
domaines sociaux comme l'éducation et la santé.
2.4 LA DEMANDE DE
MICROCRÉDIT
Elle est composée de l'ensemble des personnes qui
sollicitent des crédits auprès des IMF. La plupart de la demande
provient des ménages et des petites et moyennes entreprises
évoluant en majorité dans le secteur informel. La demande
potentielle17(*) des
micro-crédits est estimée à plus de 3,5 millions en termes
d'individus et à plus de cinq cent (500) milliards de francs CFA en
terme de montant. Mais la demande réelle est évaluée
à 400.000 clients seulement. La demande se manifeste le plus souvent
sous forme de financement de micro-entreprises.
L'accès au crédit est conditionné par la
présence d'une activité préexistante. Les demandeurs
évoluent généralement dans plusieurs domaines comme :
l'agriculture, le commerce, la production (pour les PME/PMI) et la
transformation artisanale.
2.4.1 Crédit agricole
La demande de crédit dans le domaine agricole regroupe
la demande de la petite paysannerie et celle des exploitations agricoles.
2.4.1.1 La petite paysannerie
Elle est composée essentiellement des exploitants
agricoles individuels
(hommes et femmes) qui gèrent une petite portion de
terre. Leurs activités sont non productives et se limitent à
l'agriculture de subsistance.
La petite paysannerie, du fait de la dominance de
l'agriculture dans les activités des ménages ruraux, exprime une
forte demande pour les micro-crédits. Ces derniers leur permettent, non
seulement de subvenir à des besoins familiaux, mais aussi
d'améliorer leur niveau de vie.
2.4.1.2 Les exploitations
agricoles
L'exploitation agricole se réfère à une
entreprise structurée, spécialisée dans l'exploitation des
terres, mais elle ne revêt pas la même notion au Bénin. En
effet, les exploitations agricoles se réfèrent plutôt aux
Groupements à Vocation Coopérative (GVC) et aux Groupements
Villageois (GV).
La demande de microcrédit de cette catégorie est
très importante dans les IMF de crédit agricole de type rural
(65% du portefeuille de la FECECAM). En dehors de la filière coton, la
plupart des exploitations agricoles ne sont pas suffisamment
structurées. La diversification des produits exportables peut constituer
un grand atout pour l'accroissement de la demande de micro-crédits dans
ce domaine.
2.4.2 Le commerce
La demande de microcrédit pour le commerce, que ce soit
dans la zone urbaine ou rurale, est abondante et représente plus de la
moitié de l'offre des micro-crédits des IMF (43% pour la FECECAM
et 85% pour les ONG de microfinance) [AGNIKPE, 1998]. Le commerce peut
être l'activité principale ou secondaire du client. C'est un
domaine fortement dominé par les femmes.
2.4.3 La production
Etant donné le caractère peu productif de
l'économie béninoise, la demande en terme de production est
également faible. La théorie selon laquelle les
micro-crédits doivent aller dans le sens des activités
productives et non dans le secteur commercial n'est pas conforme aux
réalités locales du Bénin. Mais, le problème
diffère d'une région à une autre. En effet, dans le
département du Borgou18(*), par exemple, où la production
cotonnière est importante, la demande pour la production est plus
élevée que la demande pour le commerce [AGNIKPE, 1998].
2.4.4 La transformation artisanale
Les activités de transformation artisanale ne sont pas
très importantes en raison du fait que leur catégorisation pose
un certain nombre de problèmes. Le premier problème est
lié au fait que ces activités peuvent être
assimilées aux activités commerciales, car l'échelle de
transformation reste encore réduite. Le second problème concerne
le caractère semi-industriel de ces activités. La transformation
artisanale regroupe les activités de fabrication de textiles, de savons
ménagers, de denrées alimentaires, etc. De ce fait, la demande
pour la transformation reste relativement faible dans la demande totale de
micro-crédits.
2.4.5 La demande urbaine et
péri-urbaine
Il s'agit de la demande des clients des villes et zones
périphériques. L'existence de cette demande peut s'expliquer par
deux raisons : la première est la prédominance du secteur
informel dans les activités économiques. Les banques classiques
n'étant accessibles qu'à seulement 10% de la population, les IMF
comblent le besoin restant. La deuxième raison s'explique par un exode
rural qui crée, dans les zones périphériques des grandes
villes, notamment Cotonou, des poches de pauvreté qui dépassent
parfois les pires situations observées dans le monde rural. Pour
survivre, cette population mène de petites activités
génératrices de revenu. Une demande de micro-crédits se
manifeste alors au sein de cette population pauvre dont la majorité
reste localisée dans les zones péri-urbaines.
3ÈME CHAPITRE
PRESENTATION DES RÉSULTATS, ANALYSE, VERIFICATION
DES HYPOTHESES ET RECOMMANDATIONS.
Nous présenterons dans ce troisième et
dernier chapitre les résultats empiriques de notre travail et
procéderons par la suite à leur analyse et, à la
vérification des hypothèses formulées dans ledit travail.
Nous finirons ce chapitre en formulant quelques recommandations.
3.1 PRÉSENTATION DES
RÉSULTATS.
3.1.1 Catégorisation des
groupes
En octroyant des crédits aux groupes, l'institution
espère récupérer totalement ses dettes sans
difficultés. Elle espère que tous les groupes auxquels elle
prête, remboursent intégralement (rb =100%) sans
accuser le moindre retard même ( = 0).
Mais dans notre travail, comme sur le marché des
voitures d'occasion de G. AKERLOF, nous avons distingué, sur la base des
critères du taux de remboursement et sur le nombre de retard
accusé (rb et ), deux types de groupes : le bon
et le mauvais. En considérant le seul critère du taux de
remboursement rb, nous obtenons 8 groupes du type mauvais contre 292
groupes du type bon. Pourtant au sein de cette population des groupes du type
bon, certains groupes accusent jusqu'à sept mois de retard dans le
paiement des échéances, voire plus (cas du crédit 679,
voir annexe 1, pp 2). De même, en utilisant le seul critère de
nombre de retard , nous avons 100 groupes du type mauvais contre 200 groupes du
type bon. Mais également, au sein de cette population des 200 groupes
bons, il y a un groupe ayant un taux de remboursement faible (cas du
crédit 4236, voir annexe 1, pp 6). Les deux critères sont donc
pris en compte simultanément car ce sont tous deux des comportements
inobservables par l'institution au moment du contrat de prêt aux groupes.
Les groupes du type bon sont alors ceux qui remboursent intégralement
leur crédit sans accuser le moindre retard, et les groupes du type
mauvais sont ceux qui font défaut à l'un au moins des deux
critères (et principalement au critère du taux de remboursement).
3.1.2 La composition du
marché
En utilisant les données relatives aux 300
crédits de notre échantillon, nous avons effectué les
différents calculs nous permettant de déterminer la valeur de
tcal. Ainsi, avons-nous obtenu :
| tcal | = 12,54, et la valeur de , avec =5%, lue dans la table est :
= 1,96.
Selon notre règle de décision, nous rejetons
l'hypothèse H0 et acceptons l'hypothèse alternative
H1 parce que | tcal | . est significativement différent de 1.
La proportion des groupes du type mauvais n'est donc pas
nulle, c'est-à-dire : NM 0 et par voie de
conséquence, N NB. Le test confirme l'existence de groupes
n'ayant pas les comportements de remboursement recherchés par
l'institution, c'est-à-dire qu'il y a présence de groupes du type
mauvais sur le marché.
Le cas NM = 0 n'existe pas. Il n'y a donc pas que
des groupes du type bon sur le marché, ce qui nous aurait permis
d'éliminer avec certitude l'éventualité de l'existence du
problème de sélection adverse sur le marché.
Les tableaux 1-a et 1-b montrent la composition du
marché selon les critères de catégorisation.
Tableau 1-a : Répartition des
groupes.
Type du groupe
|
Critères de catégorisation
|
Effectif
|
Bon
|
rb = 100% et ç = 0
|
199
|
Mauvais
|
rb < 100% ou rb = 100% et ç
? 0
|
101
|
Total
|
300
|
Tableau 1-b: Répartition
détaillée des groupes.
Type du groupe
|
Critères de catégorisation
|
Effectif
|
Bon
|
rb = 100% et ç = 0
|
199
|
Mauvais
|
rb < 100%
|
8
|
rb = 100% et ç ? 0
|
93
|
Total
|
300
|
|
Nous avons alors, comme définies, proportion de
groupes du type bon et
(1 - ) proportion de groupes du type mauvais dont les valeurs
sont reportées dans le tableau 2.
Tableau 2 :
Composition du marché
Type de groupe
|
Effectif absolu
|
Effectif relatif
|
Bon
|
NB = 199
|
= 0,66
|
Mauvais
|
NM = 101
|
(1 - ) = 0,34
|
Total
|
N = 300
|
1
|
Du tableau 2, il apparaît clairement que NB
> NM, [ > (1 - )]19(*), c'est-à-dire que le marché est
majoritairement dominé par les groupes du type bon. En effet, il ressort
du tableau que la probabilité d'avoir un groupe du type bon est bien
plus élevée que celle d'avoir un groupe du type mauvais (0,66
contre 0,34). Ce qui veut dire que sur 100 groupes, on a environ 66 groupes du
type bon contre seulement 34 groupes mauvais. La proportion des derniers fait
presque la moitié de celle des premiers. Les deux tiers (?) du
marché sont donc composés de groupes du type bon. Le
marché est à la fois composé des groupes du type bon (? du
marché) et des groupes du type mauvais (? du marché). Il est
difficile de se fixer sur cette remarque pour apprécier l'impact de la
présence de ces quelques groupes minoritaires à mauvais
comportements de remboursement sur la nature du marché.
La partie suivante nous permettra donc de savoir si
l'existence des groupes du type mauvais influence d'une manière ou d'une
autre la nature du marché des micro-crédits consommés par
les groupes de prêt.
3.1.3 La nature du marché
Nous avons = 99,09% et = 0,80. Ces valeurs (99,09% et 0,80) représentent respectivement
la valeur minimale de ? que l'institution escompte avoir et la valeur maximale
de ë qui la satisfait. Notre règle de décision stipulait les
conditions suivantes :
Si ? 99% et ë 1 on accepte
H0
Si ? < 99% et ë > 1 on rejette
H0
La première condition est respectée puisque ? 99%
(? = 99,09%) et ë 1
(ë = 0,80). L'hypothèse nulle est donc vraie.
Nous avons procédé aux calculs des
différentes probabilités p, p' et p''. La détermination de
ces probabilités nous permettra de juger de la pertinence de cette
conclusion.
o Probabilité p' de rejeter H0 si
H0 est vraie :
- La probabilité ' d'avoir un taux de remboursement
inférieur à 99% est :
' = prob (? < 99%) = prob (-? > -99%)
' = prob (>) = prob ( U1 > )
' = prob (U1 >0,23) = 1 - prob (U1
<0,23)
En se referant à la table de la loi de
probabilité, nous lisons ' = 0,4090.
- La probabilité ' d'avoir un nombre de retard
supérieur à 1 :
' = prob (ë > 1) = prob (-ë < -1)
' = prob ( < ) = prob (U2 < )
' = prob (U2 -2,08)
La valeur lue dans la table est ' = 0,0188.
- La probabilité de rejeter H0
si H0 est vraie est alors ;
p' = 0,0076
o Probabilité p'' d'accepter H0 si
H0 est vraie :
- La probabilité '' d'avoir un taux de remboursement
supérieur ou égal à 99% est :
'' = prob (? 99%) = prob (-? -99%)
'' = prob () = prob ( U1 )
'' = prob (U1 0,23)
La valeur correspondante à cette probabilité
dans le tableau est '' = 0,591
- La probabilité '' d'avoir un nombre de retard
inférieur ou égal à 1 est :
'' = prob (ë 1) = prob (-ë -1)
'' = prob ( )
'' = prob (U2 -2,08)
Ce qui dans notre tableau nous renvoie à la valeur
suivante '' = 0,9812.
- La probabilité d'accepter H0
si elle est vraie est donc :
p'' = 0,5799 0,58
o La probabilité p d'accepter H0 si
H0 est fausse (ou si H1 est vraie)
Si H1 est vraie, alors est strictement inférieur à 99% et strictement supérieur à 1, c'est-à-dire que :
[0, 99%[ et ]1, 12].
Les deux moyennes peuvent prendre n'importe quelle valeur
dans leur intervalle respectif. La probabilité d'accepter
l'hypothèse nulle si elle est fausse dépendra du degré de
fausseté de l'hypothèse.
Mais, nous savons que H0 est vraie.
Autrement , [0, 99%[ et ]1, 12]. Et puisque H0 n'est pas fausse
(H1 n'étant pas vraie), la probabilité
p d'accepter H0 si H0 est fausse
tendra par conséquent vers nulle. Alors, nous
considèrerons uniquement les deux premières probabilités
p' et p'' pour faire l'analyse de nos résultats.
3.2 ANALYSE DES RÉSULTATS
Il ressort de nos résultats que notre
échantillon constitué de 300 crédits de groupes n'est pas
homogène. Il n'est pas composé uniquement de groupes
répondant aux critères affectés au type bon. En effet,
avant la signature du contrat de prêt aux groupes, l'institution n'est
pas capable de faire la distinction entre les groupes à faible chance de
remboursement de ceux à forte chance de remboursement. Tout comme, elle
est incapable de savoir les groupes qui accuseront plusieurs retards dans le
paiement de leurs échéances. L'institution ne peut pas
distinguer, tout simplement, les groupes qui pourraient avoir de bons
comportements de remboursement de ceux qui ne l'auront pas. Mais, après
la consommation des crédits par les différents groupes candidats,
les comportements de remboursement deviennent visibles. L'institution peut
découvrir, à partir de ce moment, le type de groupe auquel elle a
prêté ses fonds. Et nous en avons trouvé deux types. Il y a
ceux qui ont les comportements de remboursement désirés par
l'institution (groupe du type bon) et ceux qui n'en ont pas (groupe du
type mauvais). Pour chaque type de groupe, l'institution peut
dès lors attribuer une note qualificative et indicatrice. Ainsi certains
groupes prennent-ils la note indicatrice 1 (pour le groupe du type
bon) et d'autres la note 0 (pour le groupe du type mauvais).
Le test nous donne la valeur de qui est égale à
0,66 ( = 0,66). La moyenne des notes indicatrices est significativement
différente de 1. Ce résultat peut s'expliquer comme suit :
si tous les groupes obtiennent la note indicatrice 1, le marché serait
composé uniquement de groupes du type bon et, serait égale
à 1 ( = 1). Par contre, si est égale à 0 ( = 0), alors le
marché serait composé uniquement des groupes du type mauvais. Le
fait que soit différent de zéro ( 0) et différent de 1 (
1) signifie que le marché du microcrédit consommés par
les groupes de prêt est un marché sur lequel on trouve les deux
types de groupes, le bon et le mauvais, mais dans des proportions
différentes.
Chaque type de groupe existe en effet dans une proportion
donnée. Ainsi avions-nous 66% de groupes du type bon ( = 0,66) et, 34%
de groupes du type mauvais [ (1 - ) = 0,34] et en termes d'effectif, 199 contre
101. Les groupes du type bon dominent en nombre les groupes du type mauvais.
L'effectif des premiers fait presque le double de l'effectif des seconds. Ce
qui est traduit par la figure1. Nous constatons que cette composition du
marché est semblable d'année en année (voir fig. 1). En
1998, la proportion des groupes du type bon est de 66%, en 1999 de 71%, en 2000
de 64% et 2001 de 72%.
Mais cette dominance des groupes du type bon sur les groupes
du type mauvais ne peut à elle seule nous permettre de conclure en
l'inexistence de sélection adverse sur le marché. Seuls les
résultats du test de la troisième hypothèse peuvent nous
permettre de tirer une quelconque conclusion (existence ou non de
sélection adverse).
Considérons notre marché des 300 groupes de
prêt, marché qui est mixte. Comme l'acheteur de voiture sur le
marché des "lemons" d'AKERLOF est le moins informé sur la
qualité du bien, de même, l'institution prêteuse est la
moins informée sur le marché des micro-crédits
consommés par les groupes de prêt sur le niveau de risque de
chaque groupe. Elle ne connaît pas au départ les
différentes proportions de chaque type de groupes. Elle n'est
fixée qu'à la fin des échéances. Si elle pouvait
connaître le type de chaque groupe, elle choisirait uniquement les
groupes du type bon. Ce qui n'est pas possible, puisqu'elle n'est pas assez
informée sur les groupes. Mais, elle espère tout au moins
être remboursée à 99%, au minimum, de ses fonds
prêtés et, simultanément, espère n'enregistrer, au
maximum, qu'un (1) retard de paiement par chaque groupe candidat à la
demande de crédit. Si elle découvrait que les groupes à
mauvais comportements de remboursements sont les plus nombreux, elle se
retrouve dans une situation insatisfaisante. Par contre, si c'est le cas
contraire, la satisfaction de l'institution s'accroît et elle est
maximale si = 1, c'est-à-dire s'il n'y a que des groupes du type bon
sur le marché. Il faut donc trois conditions pour que l'institution se
retrouve en position de satisfaction. Elle sera par conséquent, si ces
trois conditions sont remplies, hors de la zone du risque de sélection
adverse (voir fig 2-a, 2-b). Ces trois conditions sont :
· C1 : 0,66 1,
· C2: 99% 100%,
· C3 : 0 1.
Pour établir l'existence de sélection adverse
sur le marché, nous avons procédé à un test qui
prend en compte simultanément les deux moyennes et . Ceci pour la simple raison qu'un test simple du taux de remboursement
, si nous acceptons H0, nous conduirait à admettre
l'absence de sélection adverse même si le nombre moyen de retard
est compris dans l'intervalle ]1, 12]. La troisième condition n'est pas
remplie dans ce cas.
Cette situation ne profite évidemment pas à
l'institution, même si chaque retard est sanctionné par le
paiement d'une pénalité fixe, pénalité qui
s'accroît au prorata du nombre de jours de retard. De même, un test
simple du nombre moyen de retard, si nous acceptions l'hypothèse nulle, ignorera les
effets des défauts de paiements, condition pourtant très
importante aux institutions.
Aussi avons-nous pris conjointement les deux moyennes. Selon
notre supposition, l'institution est satisfaite chaque fois que le taux moyen
de remboursement est supérieur ou égal à 99% et
simultanément que le nombre moyen de retard est inférieur ou
égal à 1. Considérant ces critères plus assouplis
comparativement à ceux définis plus haut, et qui satisfont
l'institution, la proportion des groupes du type bon passe de 0,66 à
0,82 (soit de 199 à 248 en termes d'effectifs, voir fig.3). Et de
façon détaillée, cette proportion passe de 66% à
83% pour 1998, de 71% à 82% pour 1999, de 64% à 81% pour 2000 et
de 72% à 86% pour 2001.
La première condition est respectée (0,82
appartient à C1). Les deuxième et troisième
conditions sont également remplies car la moyenne des taux de
remboursements de notre échantillon (99,09%) appartient à
C2 et le nombre de retards moyen (0,80) de l'échantillon
appartient également à C3. L'institution est en
dehors de la zone pouvant lui faire courir un risque de sélection
adverse (voir fig 4)20(*).
Ce résultat est ressorti par les différentes
probabilités calculées. La probabilité de rejeter
l'hypothèse nulle si elle est vraie est 0,0076. Elle traduit le faible
risque de rejeter l'hypothèse stipulant l'absence de sélection
adverse si elle est vraie. Autrement dit, si l'hypothèse nulle est
vraie, la probabilité de la rejeter est presque nulle. Le risque
d'existence de sélection adverse sur le marché est donc
très faible, voire quasi nul. Sur cent (100) groupes, moins d'un groupe
ne présente pas simultanément un taux de remboursement
supérieur ou égal à 99% et un nombre de retard moyen
inférieur ou égal à 1.
Les groupes respectent au moins un des deux critères et
principalement celui du taux de remboursement, qui reste également un
critère important aux yeux de l'institution (sur les 300 groupes, 292
groupes ont un taux de remboursement de 100% soit 97% des groupes).
La probabilité d'accepter l'hypothèse nulle si
elle est vraie est, quant à elle, égale à 0,5799 soit
environ 0,58, c'est-à-dire que sur cent groupes, 57 au moins et 58 au
plus présentent simultanément les deux conditions. Ce faible
résultat s'explique par le fait que plusieurs groupes, ayant pourtant
des taux de remboursement de 100%, accusent de nombreux retards dans les
paiements (100 groupes sur 300 accusent au moins un retard et sur ces 100, 51
accusent plus d'un retard).
Une comparaison entre les deux probabilités indique que
la probabilité d'accepter l'hypothèse nulle, si elle est vraie,
est bien plus élevée que celle de la rejeter, qui elle, est
presque nulle. Le risque d'inexistence de sélection adverse sur le
marché est beaucoup plus fort que celui d'existence de sélection
adverse.
Nous acceptons l'hypothèse nulle, c'est-à-dire
qu'il n'y a pas sélection adverse sur le marché, puisqu'il est
presque impossible de la rejeter tandis qu'il est probable, même certain,
de l'accepter parce que nous avons déjà prouvé que
l'hypothèse alternative est fausse. Il est important d'indiquer
après cette conclusion que les mauvais comportements de remboursement
tendent à disparaître permettant à l'institution de
réaliser plus de profit [la totalité (soit 100%) des groupes de
notre échantillon de l'année 2001, ont tous des taux de
remboursement de 100% et seulement 13,8% d'entre eux accusent plus d'un
retard].
3.3 VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES
Dans notre recherche, dans le but d'établir l'existence
ou non de sélection adverse sur le marché de la consommation des
micro-crédits par les groupes de prêts, nous avons
identifié deux types de groupes, le bon type et le mauvais type. Ceci
nous permet de vérifier notre première hypothèse. Celle-ci
supposait que tous les groupes n'ont pas les bons comportements de
remboursement recherchés par les IMF. En effet, en dehors des groupes du
type bon, il existe d'autres types de groupes qui ne répondent aux
caractéristiques que nous avons identifiées comme étant
ceux désirés par les institutions, donc le bon type. Le premier
test nous permet de confirmer cette hypothèse. Elle est par
conséquent vraie.
Nous avons retenu comme deuxième hypothèse que
la proportion des groupes ayant les bons comportements recherchés par
les IMF est dominante sur le marché. La comparaison entre les deux
proportions a permis de constater que la proportion des groupes du type bon est
supérieure à celle des groupes du type mauvais. La proportion des
groupes ayant les bons comportements est dominante. La deuxième
hypothèse est elle aussi vraie.
Enfin comme troisième hypothèse, nous avions
retenu que les prêts de groupe réduisent le risque de
sélection adverse sur le marché du microcrédit.
La comparaison entre les probabilités de rejeter et d'accepter
l'hypothèse nulle si elle est vraie, nous permet de rejeter
l'hypothèse alternative (existence de sélection adverse). Nous
confirmons qu'il n'y a pas sélection adverse sur le marché des
micro-crédits consommés par les groupes de prêts. La
troisième hypothèse est vraie.
Cette section est résumée comme suit :
è Hypothèse n°1 :
vraie
è Hypothèse n°2 :
vraie
è Hypothèse n°3 :
vraie.
3.4 RECOMMANDATIONS
Comme nous l'avions dit plus haut, PADME est une institution
qui pratique la modalité du crédit de groupe en milieu urbain
à une gamme variée de micro-entrepreneurs dont la majorité
est composée de commerçantes. Notre étude nous a permis
que constater que PADME est une institution présentant une belle
performance en ce qui concerne les recouvrements de ses dettes (voir annexe 4).
Ce résultat est dû certainement à la fidélité
de la clientèle, mais aussi sûrement au dynamisme de
l'équipe de travail. Nous ne saurions pourtant achever ce travail sans
formuler quelques recommandations afin que PADME soit véritablement au
service de la réduction de la pauvreté et par la même voie
participer au processus de développement du pays. Il s'agit de :
§ élargir et diversifier la
clientèle ;
Nous invitons les responsables de l'institution à
ouvrir leurs capitaux aux micro-entrepreneurs des milieux ruraux car les
activités de PADME restent fortement concentrées en zone urbaine
(Cotonou, Parakou,...). Même si les villes contiennent des poches de
pauvreté, elles restent néanmoins pour une classe moyennement
riche. Alors qu'en tant qu'outil au service de la réduction de la
pauvreté, PADME se doit de jouer son rôle en permettant aux
couches rurales de bénéficier également de ses
produits.
§ financer des micro-investisseurs débutants.
De même, PADME pourrait-elle financer des
micro-entrepreneurs débutants et non pas uniquement ceux qui ont
déjà une activité existante. L'institution pourrait ainsi
apporter son appui aux potentiels micro-investisseurs qui faute de financement
auprès des institutions habilitées à le faire (les banques
classiques) se retrouvent confrontés aux mêmes difficultés
avec les IMF dont PADME.
CONCLUSION
Au terme de notre travail, nous remarquons qu'il n'existe
pas de sélection adverse sur le marché, ceci malgré la
présence de quelques groupes ne répondant pas aux
critères. Leur existence n'affecte en rien la nature du marché.
Ce résultat vient ainsi confirmer les conclusions des modèles
économiques. La théorie économique portant en effet sur le
sujet considère que le crédit de groupe comme modalité
d'octroi de crédit, permet de résoudre la plupart des
problèmes liés à l'asymétrie d'information, du
rationnement de crédit à la sélection adverse. Le
crédit de groupe constitue donc un puissant outil pour les institutions
de microfinance contre les problèmes informationnels, dont notamment la
sélection adverse sur laquelle nous avons axé notre
travail.
Dans notre étude portant sur le sujet
"Sélection adverse dans la consommation des micro-crédits par les
groupes de prêts", nous avons observé qu'il y a absence de
sélection adverse sur ce marché. Cette absence est due aux
caractéristiques particulières et propres au crédit de
groupe. Les membres du groupe se sélectionnent eux-mêmes, ils sont
solidaires en cas de défaillance d'un de leur partenaire. Egalement, ils
se connaissent et n'ont pas que des liens commerciaux et, au surplus, partagent
leurs expériences en matière de gestion des affaires (VARIAN,
1994). Ces caractéristiques du crédit de groupe expliquent les
résultats performants constatés au niveau des taux de
remboursement et à moindre mesure au niveau du nombre de retards
accusés. En effet, sur cent groupes, 97 remboursent intégralement
leur dette et 66 des 97 n'accusent aucun retard.
Le crédit de groupe est donc une modalité de
crédit à encourager et à vulgariser beaucoup plus qu'il ne
l'est déjà, car en dehors de ce qu'il résout le
problème de sélection adverse, il permet d'atteindre une large
population qui ne demande qu'à avoir accès à un
système financier, formel ou non, et par la même occasion permet
de réduire la pauvreté qui demeure l'objectif principal que s'est
fixé la microfinance.
Au moment où nous commencions cette étude,
notre ambition était de faire de ce travail une référence
en matière de test empirique de sélection adverse sur le
marché de microcrédit. Mais c'était sans compter avec
l'insuffisance des outils d'analyse en matière de test empirique en
sélection adverse. A défaut de ne pouvoir utiliser le test de
CHIAPORRI et SALANIÉ (2000) qui permet juste de savoir s'il y a
asymétrie d'information ou non, sans pour autant préciser la
nature du problème (hasard moral ou sélection adverse), et
à défaut d'avoir trouvé un test statistique
adéquat, nous nous sommes contenté d'un simple test de moyennes.
Aussi, la taille de notre échantillon peut-elle paraître petite en
comparaison au nombre important de clients qui composent le marché des
micro-crédits consommés en groupes de prêt (PADME à
elle seule compte plus de 11694 clients bénéficiaires de
crédits en groupe). Egalement, notre échantillon est
composé uniquement des groupes de trois personnes.
De nouvelles recherches pourraient alors s'étendre
à d'autres institutions pour mieux approfondir le sujet et montrer
comment les groupes en arrivent à ce point. Ces recherches peuvent
également s'orienter vers d'autres sujets tels : la
détermination de la taille optimale des groupes de prêt, les
déterminants du taux de remboursement des groupes de prêt,
l'impact des prêts de groupe dans la performance des institutions de
microcrédit .
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[33] YEON-KOO Che (2002), "Joint liability and peer
monotoring under group lending", University of Wisconsin-madison,
Departement of Economics, July 2.
ANNEXE 1
ANNEXE 1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
06/03/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
7
|
06/03/98
|
12
|
420000
|
420000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
8
|
06/03/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
8
|
51,84
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
10
|
13/03/98
|
12
|
420000
|
420000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
11
|
13/03/98
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
12
|
13/03/98
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
14
|
13/03/98
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
15
|
13/03/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
17
|
20/03/98
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
18
|
20/03/98
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
19
|
20/03/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
20
|
20/03/98
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
21
|
20/03/98
|
10
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
23
|
20/03/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
26
|
20/03/98
|
10
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
27
|
27/03/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
29
|
27/03/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
30
|
27/03/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
33
|
27/03/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
34
|
27/03/98
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
39
|
27/03/98
|
12
|
240000
|
240000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
42
|
27/03/98
|
10
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
45
|
27/03/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
49
|
27/03/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
50
|
27/03/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
51
|
27/03/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
58
|
03/04/98
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
59
|
03/04/98
|
10
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
60
|
10/04/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
65
|
10/04/98
|
10
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
70
|
17/04/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
73
|
24/04/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
78
|
24/04/98
|
10
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
81
|
24/04/98
|
9
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
4
|
10,24
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
82
|
30/04/98
|
10
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
84
|
30/04/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
89
|
08/05/98
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
91
|
08/05/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
93
|
08/05/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
97
|
08/05/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
101
|
15/05/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
109
|
22/05/98
|
12
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
119
|
29/05/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
131
|
05/06/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
134
|
12/06/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
142
|
19/06/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
159
|
03/07/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
164
|
03/07/98
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
179
|
24/07/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
182
|
24/07/98
|
6
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
187
|
31/07/98
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
192
|
31/07/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
195
|
31/07/98
|
6
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
196
|
31/07/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
4
|
10,24
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
207
|
07/08/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
211
|
07/08/98
|
12
|
420000
|
420000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
219
|
14/08/98
|
8
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
223
|
14/08/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
225
|
14/08/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
255
|
28/08/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
255
|
28/08/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
256
|
28/08/98
|
12
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
3
|
4,84
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
266
|
04/09/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
9
|
67,24
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
288
|
18/09/98
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
310
|
18/09/98
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
352
|
16/10/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
360
|
16/10/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
392
|
30/10/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
404
|
06/11/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
412
|
06/11/98
|
10
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
425
|
18/06/99
|
10
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
453
|
20/11/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
468
|
27/11/98
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
475
|
27/11/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
480
|
27/11/98
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
486
|
27/11/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
488
|
27/11/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
505
|
04/12/98
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
510
|
04/12/98
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
533
|
11/12/98
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
539
|
18/12/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
541
|
18/12/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
553
|
18/12/98
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
558
|
18/12/98
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
580
|
05/02/99
|
8
|
420000
|
420000
|
100
|
0,8281
|
3
|
4,84
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
596
|
19/02/99
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
598
|
19/02/99
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
604
|
19/02/99
|
10
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
608
|
19/02/99
|
4
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
609
|
19/02/99
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
617
|
26/02/99
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
3
|
4,84
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
627
|
05/03/99
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
669
|
19/03/99
|
8
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
670
|
19/03/99
|
9
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
677
|
26/03/99
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
678
|
26/03/99
|
10
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
679
|
26/03/99
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
7
|
38,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
700
|
09/04/99
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
710
|
09/04/99
|
12
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
4
|
10,24
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
742
|
23/04/99
|
10
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
743
|
23/04/99
|
10
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
789
|
07/05/99
|
3
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
802
|
14/05/99
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
808
|
14/05/99
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
810
|
14/05/99
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
823
|
21/05/99
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
833
|
21/05/99
|
6
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
844
|
28/05/99
|
10
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
846
|
28/05/99
|
6
|
600000
|
600000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
882
|
18/06/99
|
10
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
885
|
18/06/99
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
890
|
18/06/99
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
928
|
02/07/99
|
6
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
931
|
02/07/99
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
3
|
4,84
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
963
|
16/07/99
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
971
|
16/07/99
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
977
|
16/07/99
|
10
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
3
|
4,84
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
983
|
23/07/99
|
10
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
991
|
23/07/99
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
993
|
23/07/99
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1000
|
23/07/99
|
7
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
1016
|
30/07/99
|
10
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
1036
|
06/08/99
|
8
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1077
|
20/08/99
|
8
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
1111
|
27/08/99
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
1129
|
03/09/99
|
10
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
1134
|
10/09/99
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1154
|
10/09/99
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
1182
|
17/09/99
|
6
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1196
|
24/09/99
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1200
|
24/09/99
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1220
|
30/09/99
|
12
|
525000
|
525000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1236
|
01/10/99
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1248
|
01/10/99
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
5
|
17,64
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
1259
|
08/10/99
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1269
|
14/10/99
|
8
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1276
|
14/10/99
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
1279
|
15/10/99
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1285
|
15/10/99
|
10
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1307
|
22/10/99
|
6
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1323
|
22/10/99
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1338
|
29/10/99
|
12
|
420000
|
420000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1356
|
29/10/99
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
1372
|
05/11/99
|
11
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1380
|
05/11/99
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1391
|
05/11/99
|
12
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
1397
|
11/11/99
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1454
|
19/11/99
|
10
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1489
|
25/11/99
|
12
|
600000
|
600000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
1520
|
26/11/99
|
11
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
1544
|
03/12/99
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1556
|
03/12/99
|
10
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1561
|
03/12/99
|
8
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1593
|
10/12/99
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1596
|
10/12/99
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1608
|
10/12/99
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1617
|
13/12/99
|
6
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1652
|
25/11/99
|
6
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1667
|
20/12/99
|
5
|
120000
|
120000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1700
|
10/02/00
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1709
|
11/02/00
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1721
|
11/02/00
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1721
|
17/02/00
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1723
|
11/02/00
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
1755
|
18/02/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
1777
|
25/02/00
|
9
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1799
|
02/03/00
|
10
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1811
|
03/03/00
|
12
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1840
|
10/03/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1867
|
17/03/00
|
10
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1873
|
17/03/00
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
1902
|
24/03/00
|
5
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1909
|
24/03/00
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1912
|
24/03/00
|
12
|
480000
|
480000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
1917
|
24/03/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1943
|
31/03/00
|
5
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1979
|
06/04/00
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
1981
|
06/04/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
5
|
17,64
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
1995
|
07/04/00
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
4
|
10,24
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2003
|
07/04/00
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2008
|
07/04/00
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
6
|
27,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2015
|
13/04/00
|
12
|
525000
|
525000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2020
|
13/04/00
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2025
|
13/04/00
|
12
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2063
|
14/04/00
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2075
|
20/04/00
|
6
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2082
|
20/04/00
|
6
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2084
|
20/04/00
|
10
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2088
|
20/04/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2090
|
20/04/00
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2091
|
20/04/00
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2105
|
20/04/00
|
12
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2112
|
21/04/00
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2159
|
28/04/00
|
8
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2171
|
04/05/00
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2191
|
05/05/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2226
|
12/05/00
|
12
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2240
|
12/05/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2290
|
23/05/00
|
12
|
600000
|
600000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2302
|
25/05/00
|
10
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2310
|
25/05/00
|
10
|
600000
|
600000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2334
|
22/06/00
|
10
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2351
|
29/05/00
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2367
|
02/06/00
|
10
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2371
|
02/06/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2393
|
05/06/00
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2404
|
08/06/00
|
6
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2444
|
09/06/00
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2450
|
09/06/00
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2464
|
16/06/00
|
12
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2480
|
16/06/00
|
10
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2485
|
16/06/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2486
|
16/06/00
|
12
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2495
|
26/02/99
|
6
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2509
|
19/06/00
|
8
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
3
|
4,84
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2527
|
22/06/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2584
|
30/06/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
3
|
4,84
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2599
|
06/07/00
|
6
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2605
|
07/07/00
|
6
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2617
|
07/07/00
|
10
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2625
|
13/07/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2634
|
14/07/00
|
6
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2642
|
14/07/00
|
6
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2704
|
27/07/00
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
7
|
38,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2710
|
28/07/00
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2712
|
28/07/00
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
6
|
27,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2712
|
28/07/00
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
6
|
27,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2716
|
03/08/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2782
|
18/08/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2863
|
07/09/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2911
|
21/09/00
|
12
|
600000
|
600000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2948
|
28/09/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
2963
|
29/09/00
|
6
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
2979
|
29/09/00
|
6
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
3007
|
12/10/00
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3049
|
20/10/00
|
8
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3052
|
20/10/00
|
10
|
180000
|
180000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
3054
|
20/10/00
|
10
|
600000
|
600000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3065
|
26/10/00
|
8
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3067
|
26/10/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
3076
|
27/10/00
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3084
|
27/10/00
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3100
|
02/11/00
|
10
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3104
|
02/11/00
|
10
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3197
|
17/11/00
|
12
|
600000
|
600000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
3274
|
23/11/00
|
11
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3290
|
24/11/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3302
|
24/11/00
|
8
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3308
|
24/11/00
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3404
|
01/12/00
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3437
|
01/12/00
|
8
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3510
|
07/12/00
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
3515
|
01/12/00
|
10
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
3541
|
07/12/00
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3553
|
07/12/00
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
3575
|
08/12/00
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3597
|
08/12/00
|
12
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
3608
|
08/12/00
|
11
|
600000
|
600000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3669
|
14/12/00
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
3
|
4,84
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
3671
|
14/12/00
|
12
|
600000
|
600000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3692
|
14/12/00
|
12
|
450000
|
450000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
3740
|
15/12/00
|
10
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3769
|
21/12/00
|
12
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3769
|
21/12/00
|
12
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3786
|
22/12/00
|
6
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3826
|
25/01/01
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3827
|
25/01/01
|
6
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3847
|
26/01/01
|
10
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3896
|
09/02/01
|
8
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3907
|
15/02/01
|
10
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
3909
|
15/02/01
|
12
|
525000
|
525000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3911
|
15/02/01
|
12
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3914
|
15/02/01
|
7
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3925
|
16/02/01
|
10
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3930
|
16/02/01
|
4
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
3
|
4,84
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
3958
|
22/02/01
|
10
|
375000
|
375000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3963
|
22/02/01
|
12
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
3974
|
01/03/01
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3976
|
01/03/01
|
12
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
3997
|
08/03/01
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
4002
|
08/03/01
|
8
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
4019
|
15/03/01
|
6
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
4033
|
16/03/01
|
6
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
4035
|
16/03/01
|
10
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
4070
|
30/03/01
|
10
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
4077
|
05/04/01
|
8
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
4137
|
17/05/01
|
6
|
225000
|
225000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
4145
|
18/05/01
|
6
|
300000
|
300000
|
100
|
0,8281
|
1
|
0,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
4177
|
14/06/01
|
12
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
4197
|
06/07/01
|
12
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
4199
|
12/07/01
|
12
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
4219
|
23/08/01
|
3
|
150000
|
150000
|
100
|
0,8281
|
0
|
0,64
|
Bon
|
1
|
0,1156
|
4221
|
11/12/98
|
12
|
300000
|
287199
|
96
|
9,5481
|
9
|
67,24
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
4223
|
03/03/00
|
12
|
450000
|
414135
|
92
|
50,2681
|
10
|
84,64
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
4228
|
21/11/00
|
12
|
300000
|
218205
|
73
|
680,6881
|
6
|
27,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
4229
|
21/11/00
|
12
|
300000
|
218205
|
73
|
680,6881
|
6
|
27,04
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
4232
|
21/11/00
|
12
|
300000
|
218205
|
65
|
1162,1281
|
7
|
38,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
4233
|
23/04/99
|
10
|
300000
|
176496
|
59
|
1607,2081
|
5
|
17,64
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
4234
|
14/05/99
|
12
|
375000
|
207873
|
55
|
1943,9281
|
2
|
1,44
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
4236
|
14/10/99
|
12
|
600000
|
90369
|
15
|
7071,1281
|
0
|
0,64
|
Mauvais
|
0
|
0,4356
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NB: les groupes dont les données sont encadrées
sont ceux qui ont des
|
|
résultats satisfaisants ( et qui rejoignent les groupes du
type bon) les modalités
définies pour l'hypothèse n°3.
|
ANNEXE 2
Calculs relatifs aux différentes distributions
I, rb et
-Calculs relatifs à la distribution de
I
|
Valeurs correspondantes
|
, la somme des notes I
|
199
|
, la moyenne des notes I
|
0,66
|
La somme des carrés des écarts
|
67
|
, l'écart type estimé
|
0,47
|
-Calculs relatifs à la distribution de
rb
|
|
la somme des taux de remboursement
|
29728
|
la moyenne de la distribution de rb
|
99,09%
|
la somme des carrées des écarts
|
13447,39
|
l'écart type estimé de rb
|
6,70
|
-Calculs relatifs à la distribution de
|
|
la somme des nombres de retards
|
240
|
la moyenne de la distribution de
|
0,80
|
la somme des carrées des écarts
|
822
|
l'écart type estimé de
|
1,66
|
N la taille de l'échantillon
|
300
|
ANNEXE 3
Estimation de la proportion
Soit p la proportion des groupes du type bon dans la
population-mère. A chaque échantillon de 300 crédits, la
proportion des groupes du type bon de l'échantillon varie, et
(1 - ) de même. Cette proportion est une variable binomiale. La taille
de l'échantillon étant grande, elle est donc une variable
gaussienne de moyenne n et d'écart type .
En intégrant les différents paramètres,
nous obtenons l'intervalle d'acceptabilité de la proportion des groupes
du type bon. Soit :
N (1 - ) > 9 implique t 2. N = 300 ; = 0,66 ;
(1 - ) = 0,34.
0,66 - 2 0,03 < p < 0,66 + 2 0,03
0,60 < p < 0,72
Il y a 95% de chance que p la proportion des groupes du type
bon de la population-mère soit comprise dans l'intervalle [0,60 ;
0,72], donc dans les cas supérieure à la proportion des groupes
du type mauvais.
Ou autrement,
L'estimation peut se faire en posant un test
d'hypothèses. Soit :
H0 : = 1 - les groupes
bons ne dominent pas le marché
H1 : > 1 - les
groupes bons dominent le marché
Ce test peut être réécrit comme
suit :
H0 : = 0,5 les groupes bons
ne dominent pas le marché
H1 : > 0,5 les groupes
bons dominent le marché
suit une loi normale de moyenne et d'écart type avec = 0,5. La variable T définie par : suit une loi normale centrée réduite.
La règle de décision est la suivante :
Si > l on rejette H0
Si < l on accepte H0
Avec l =
En intégrant les différentes valeurs, nous
obtenons :
l = 0,5 + 2 × 0,03
l = 0,56
Il apparaît que > l. Par conséquent, on
rejette H0 et on accepte H1 ( = 0,66).
Dans tous les cas, la proportion des groupes du type bon est
dominante sur le marché, même à l'échelle de la
population-mère.
ANNEXE 4
1- Estimation de m1
est le taux de remboursement moyen de notre échantillon. A
chaque échantillon de 300 crédits de groupes est donc
associé un taux de remboursement moyen . La variable suit une loi normale de moyenne m1 et d'écart type
.
N = 300 ; = 1,96 avec = 5%
99,09 - 1,96 0,38 < m1< 99,09 + 1,96 0,38
98,34 < m1 < 99,83
Dans 95 cas sur 100, la moyenne m1 se trouve dans
l'intervalle [98,34 ; 99,83]. La probabilité que m1 se
trouve dans l'intervalle critique [98.34 ; 99]21(*) est très faible car
dans 60 cas sur 100, m1 se trouve dans l'intervalle [99 ;
99,18]22(*).
2-Estimation de m2
Le nombre de retard moyen obtenu sur notre échantillon
est une variable aléatoire gaussienne de moyenne arithmétique
m2 et d'écart type avec m2 le nombre de retard de paiements moyen de la
population-mère que nous envisageons d'estimer.
0,8 - 1,96 0,09 < m2 < 0,8 + 1,96 0,09
0,63 < m2 < 0, 97
Le degré de confiance de m2 est 0,95,
c'est-à-dire que dans 95 cas sur 100 m2 est dans l'intervalle
[0,63 ; 0,97]. m2 est inférieure à 1 dans tous
les cas.
TABLE DES MATIÈRES
Pages
Dédicaces
i
Remerciements ii
Liste des sigles iii
Liste des tableaux et figures
iv
INTRODUCTION 1
1ER CHAPITRE : CADRE
MÉTHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE 5
1.1 Problématique
6
1.2 Les objectifs et hypothèses de recherche
9 1.2.1 Objectif principal 9
1.2.2 Objectifs spécifiques
9
1.2.3 Hypothèses de recherche 9
1.3 Revue de littérature 10
1.4 Méthodologie de recherche
16
1.4.1 Recherche documentaire 16
1.4.2 La collecte des données 17
1.4.2.1 Echantillonnage 17
1.4.2.2 Les données
17
1.4.3 Revue de méthode
18
1.4.4 Méthode d'analyse des données
18
2ÈME CHAPITRE : LE MARCHÉ DES
MICRO-CRÉDITS AU BÉNIN 25
2.1 L'offre de microcrédit
26 2.1.1 Les institutions d'épargne et de
crédit 26
2.1.2 Les institutions de crédit direct
27
2.1.3 Les institutions de crédit-épargne
27
2.1.4 Les projets à volet microfinance
28
2.2 La réglementation des IMF
28 2.3 Les produits du marché
28
2.3.1 Les produits financiers
29 2.3.1.1 Le crédit
individuel
29
2.3.1.2 Le crédit de groupe
29
2.3.2 Les produit non financiers
30 2.4 La
demande de microcrédit
31
2.4.1 Crédit agricole
31
2.4.1.1 La petite paysannerie
31
2.4.1.2 Les exploitations agricoles
32
2.4.2 Le commerce
32
2.4.3 La production
32
2.4.4 La transformation artisanale
33
2.4.5 La demande urbaine et péri-urbaine
33
3ÈME CHAPITRE :
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS, ANALYSE, VÉRIFICATION DES
HYPOTHÈSES ET RECOMMANDATIONS
34
3.1 Présentation des résultats
35
3.1.1 Catégorisation des groupes 35
3.1.2 Composition du
marché
35
3.1.3 La nature du marché
38
3.2 Analyse des résultats
40
3.3 Vérification des hypothèses
47
3.4 Recommandations
48
CONCLUSION
50
Bibliographie
Annexe 1
Annexe 2
Annexe 3
Annexe 4
* 1 La crise économique
des années quatre-vingts a vu en effet tout le système financier
s'écrouler, affectant profondément par la même occasion, la
confiance qui caractérise l'octroi de crédit aux clients du
système financier classique.
* 2 Pays où M. YUNUS,
fondateur du crédit de groupe, fit son premier essai.
* 3 Il s'agit des taux nominaux
effectifs. M. Robinson , The micro-finance Revolution, Banque Mondiale,
1999.
* 4 H. Varian, Introduction
à la microéconomie, Nouveaux Horizons, 1994, chapitre 34.
* 5 Mot anglais signifiant un
passager clandestin.
* 6 Lexique d'économie,
Dalloz, 6ème édition, 1999, pp 551.
* 7 Lemon, mot anglais qui
désigne une voiture de mauvaise qualité.
* 8 M. ROBINSON, The
microfinance revolution, Banque mondiale, 2001.
* 9 Une initiative identique
à la Grameen Bank développée en Amérique Latine.
* 10 Williamson O. E., "Les
institutions de l'économie", InterEditions, Paris, 1994.
* 11 Berenbach S., Guzman D.,
"The Solidarity Group Experience Worldwide", in Rhyne, Otero (eds), "The New
World of Microenterprise Finance", Kumarian Press, West Hartford, 1994.
* 12 Albert L., Les
mécanismes collectifs de crédit : une nouvelle solution-
miracle ?", Cahiers de la Faculté des Sciences Economiques,
Sociales et de Gestion, 195, FNDP, Namur, 1997.
* 13 Wenner M. D., "Group
Credit : A mean To Improve Information Transfert and Loan Repayment
Performance", The Journal of Development Studies, vol.32, 2, December, 263-281,
1995.
* 14 Coût d'emprunt = 1 +
taux d'intérêt.
* 15 i
représente le numéro de sélection aléatoire du
groupe.
* 16 Modèle probit
donnant l'indicateur du retard de payement. Basé sur les travaux de Fay
et al (1998), il utilise plusieurs caractéristiques comme l'âge,
le revenu, l'emploi, la situation matrimonial, le sexe, etc.
* 17 Il s'agit d'une estimation
datant de 1998.
* 18 L'ancien
département.
* 19 Voir annexe 3 pour la
généralisation à la population-mère.
* 20 Voir Annexe 4 pour les
estimations respectives de m1 et m2
prédéfinies à la page 34.
* 21 Dans cet intervalle, la
condition de satisfaction n'est pas remplie, est inférieure à 99%.
* 22 En posant la limite
inférieure de m1 égale à 99, soit (degré de confiance 0,60) et la limite supérieure donne
99,18.
|
|