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Sélection adverse dans la consommations des microcrédits par les groupes de prêts

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par Abadajyé Nicole A TCHOKPON
Université d'Abomey Calavi - Maîtrise es Economie 2003
  

Disponible en mode multipage

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RÉPUBLIQUE DU BÉNIN

MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITÉ D'ABOMEY CALAVI (UAC)

FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET DE GESTION (FASEG)

MÉMOIRE DE MAÎTRISE ES SCIENCES ÉCONOMIQUES

OPTION/FILIÈRE : ÉCONOMIE

THÈME

SÉLECTION ADVERSE DANS LA CONSOMMATION DES MICRO-CREDITS PAR LES GROUPES DE PRÊT : CAS DE PADME.

Présenté et soutenu par :

A. Nicole Aurore TCHOKPON

Sous la supervision de :

Pasteur E. J. AKPO

Habilité à diriger des Recherches en Economie.

Année académique 2001-2002

RÉPUBLIQUE DU BÉNIN

MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITÉ D'ABOMEY CALAVI

FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET DE GESTION (FASEG)

MÉMOIRE DE MAÎTRISE ES SCIENCES ÉCONOMIQUES

OPTION/FILIÈRE : ÉCONOMIE

THÈME

SÉLECTION ADVERSE DANS LA CONSOMMATION DES MICRO-CREDITS PAR LES GROUPES DE PRÊT : CAS DE PADME.

Présenté et soutenu par :

A. Nicole Aurore TCHOKPON

Sous la supervision de :

Pasteur E. J. AKPO

HABILITÉ À DIRIGER DES RECHERCHES EN ECONOMIE.

Année académique 2001-2002

2 JUIN 2003

La faculté des sciences économiques et de gestion n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire.

Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur.

DEDICACES

A Dieu. La crainte de l'Eternel est le commencement de la science (Proverbes 1, 7).

A mes parents Pierre TCHOKPON et Bernadette ADJE TCHOKPON. Vous qui avez fait de l'éducation de vos enfants la priorité, en vous y consacrant jour et nuit avec amour, trouvez dans ce travail le premier fruit de vos efforts conjugués.

A mes soeurs Florence Isabelle, Rachel Eléonore, Gloria Gisèle, Rose Lessan et Rosine Leman, Gracias Mireille et à mon frère Kolawolé Olivier. Je connais votre dévouement au travail. Je vous invite cependant à plus de détermination dans vos études afin que ce travail ne soit, pour notre famille, qu'un parmi tant d'autres bien plus importants.

A mes amies Diane KPOGUE, Sophiath KADRI, Bénédicta PITTY et Viviane SAYO. Vous m'avez permis, par esprit d'émulation, de raviver mon ardeur au travail.

A Georges ALLADAYE et Aristide MEDENOU. Durant deux ans, vous m'avez aidé, sans vous en doutez, à me surpasser dans mon travail.

REMERCIEMENTS

A tout le corps enseignant. En particulier à mon maître de mémoire, Pasteur J. E. AKPO, non seulement pour sa disponibilité et les conseils prodigués, mais aussi et surtout pour la façon presque paternelle dont vous m'avez traitée tout au long de la préparation de ce travail. Mes remerciements également parce que vous m'aviez, sans vous en doutez, amenée à aimer ma discipline : l'économie.

A toute l'équipe de PADME qui n'a ménagé aucun effort pour nous fournir les données nécessaires à la réalisation de ce travail.

A Alfred HODONOU pour ses multiples conseils et son soutien moral.

A mes amis Aristide MEDENOU, Mohamed GUERA, Ferdinand MITO-YOBO, Elie MOISE WAADI et Philippe SEDEDJI pour vos conseils et soutien spirituel.

A toute la promotion SE4 2001-2002 pour l'ambiance amicale qui a régné durant les deux années passées ensemble.

LISTE DES SIGLES

AEC : Association d'Epargne et de Crédit .

Ass.E.F : Association d'Entraide des Femmes.

ASF : Association de Services Financiers.

BBD : Banque Béninoise de Développement.

BCB : Banque Commerciale du Bénin.

BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest.

CAPE : Cellule d'Analyse de Politique Economique.

CAVECA : Caisses Villageoises d'Epargne et de Crédit Autogérées.

CEC : Caisses d'Epargne et de Crédit.

COOPEC : Coopératives d'Epargne et de Crédit.

ENEAM : Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management.

FAES : Femmes et Activités Economiques /Savalou .

FECECAM : Fédération des Caisses d'Epargne et de Crédit Agricole et Mutuel.

FENACREP : Fédération Nationale des Caisses Rurales d'Epargne et de Prêt .

ID : Initiative Développement..

MEC : Mutuelles d'Epargne et de Crédit.

ONG : Organisation Non Gouvernementale.

PADME : Association pour la Promotion et l'Appui au Développement des Micro-Entreprises.

PAPME : Agence pour la Promotion et l'Appui aux Petites et Moyennes Entreprises.

PARMEC : Projet d'Appui à la Réglementation sur les Mutuelles d'Epargne et de Crédit.

PME/PMI : Petites et Moyennes Entreprises/ Petites et Moyennes Industries.

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement .

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

LES TABLEAUX Pages
TABLEAU 1-A : Répartition des groupes 36

TABLEAU 1-B : Répartition détaillée des groupes 37

TABLEAU 2 : Composition du marché 37

LES FIGURES

FIGURE 1 : Composition du marché par type de groupe et

par année. 42

FIGURE 2-A : Définition de la zone de satisfaction de l'institution

avec et . 43

FIGURE 2-B : Définition de la zone de satisfaction de l'institution

avecet . 44

FIGURE 3 : Composition du marché par type de groupe

et par année selon la condition de satisfaction de l'institution 45

FIGURE 4 : Définition de la zone de risque de sélection adverse

pour l'institution. 46

INTRODUCTION

L'un des objectifs des pouvoirs publics est d'assurer la croissance économique à travers le recours à l'investissement comme l'un de ses principaux moteurs. L'investissement est à son tour déterminé par le dynamisme des entreprises. Aussi les actions gouvernementales visent-elles souvent à encourager le développement desdites entreprises en leur facilitant l'accès au crédit donc à l'investissement. En effet, le financement de l'économie constitue un aspect important de la stratégie de développement, et il est assuré entre autres, par la mise en place de crédits qui jouent un rôle prépondérant à ce niveau.

Au Bénin, une telle volonté de financement de l'économie a toujours été affirmée, et s'est traduite, au cours des trois décennies qui ont suivi les indépendances par la création des banques classiques (BCB, BBD, etc.). Malheureusement, l'expérience n'a pas fait long feu. Le non respect des normes de prudence applicables à un tel mode de financement a tôt fait de conduire ces établissements à la banqueroute1(*). Une réforme du système financier s'est donc avérée nécessaire.

Mais, malgré la libéralisation du système bancaire et sa re-dynamisation suite à la crise, le financement de l'économie par les banques classiques reste insuffisant. Le réseau bancaire est étroit et offre une intermédiation limitée. De même, les conditions d'octroi du crédit sont inadéquates. Leurs services sont, en effet, orientés vers une clientèle soumise aux contraintes des garanties matérielles exigées par lesdites banques et que la grande majorité des demandeurs de crédit ne peut fournir.

Toutes ces conditions réunies ont provoqué l'émergence d'un système financier intermédiaire. Ce dernier est constitué d'institutions de micro-finance (ou système de financement décentralisé) plus ou moins bien structurées. Ces institutions offrent leurs services à une clientèle variée évoluant aussi bien dans les zones urbaines que rurales. Elles accordent des crédits selon plusieurs modalités dont notamment le crédit individuel et le crédit de groupe. C'est ce dernier qui fera l'objet de notre étude.

Inspiré de l'initiative de la Grameen Bank de M. YUNUS ainsi que de toutes les autres formes d'institutions de microfinance qui l'ont suivie, le crédit de groupe est caractérisé par l'octroi de crédit à plusieurs micro-entrepreneurs réunis en groupe, dont la taille varie entre trois et sept personnes, et qui n'ont comme garantie à présenter que la caution solidaire. Le succès rencontré par cette modalité d'octroi de crédit le fit exporter au-delà des frontières du Bangladesh2(*).

Ce succès a aussi inspiré une littérature abondante sur les avantages potentiels de ce type de crédit. Cette attention particulière portée au crédit de groupe réside dans l'avantage différentiel qu'il offre, relativement au crédit individuel, notamment en matière de résolution des problèmes d'asymétrie d'information (en particulier celui du problème de la sélection adverse).

L'intérêt ainsi porté au rôle joué par l'information en microfinance résulte du développement des recherches en sciences économiques et qui consacre la remise en cause des hypothèses de la microéconomie classique par l'ensemble des nouvelles théories regroupées sous l'appellation de nouvelle microéconomie. Cette dernière met en exergue l'importance de l'information. Celle-ci, supposée parfaite dans la théorie classique, est désormais vue comme un bien qu'un agent économique peut détenir, totalement ou partiellement, au détriment d'un autre agent. Il en découle une asymétrie d'information qui provoque un déséquilibre faisant courir un risque parfois élevé à l'une ou l'autre des parties en présence.

C'est à cette situation que sont confrontées les institutions de micro-finance sur le marché du crédit, marché sur lequel, elles n'ont pas suffisamment d'information sur les comportements en matière de remboursement des emprunteurs. Elles ne peuvent en effet pas distinguer les emprunteurs sans risque des emprunteurs à risque. Ce manque d'information peut entraîner une sélection des emprunteurs à risque et des défaillants au détriment des emprunteurs sans risque. Une telle mauvaise sélection peut s'avérer nuisible pour elles, et ce d'autant plus que toute sélection de la première catégorie peut hypothéquer la nécessaire pérennisation des activités de microfinance. En tout cas, il est évident que les institutions de microfinance ne peuvent pas observer parfaitement le comportement de toute leur clientèle, même si elles disposent d'organes de contrôle.

Mais, pour de nombreux auteurs, le crédit de groupe semble apporter une solution à ce problème sur le marché du crédit. Le groupe de prêt peut, en effet, se substituer aux institutions de microfinance dans la collecte de l'information, même en milieu urbain où les flux migratoires et le renouvellement d'emploi sont importants et, où, l'information sur la solvabilité du client potentiel est peu abondante. Or, les emprunteurs savent mieux que les institutions de micro-finance le niveau de risque qu'ils représentent et qu'ils font courir à l'institution. D'où le groupe de prêt constituerait un atout pour les institutions de microfinance en ce sens qu'elle leur permettrait d'avoir un marché de crédit avec un faible risque de sélection adverse. Le groupe se charge lui-même, en effet, d'éliminer autant que possible, de son propre sein, les emprunteurs à risque élevé. Ce qui se répercute sur la composition du marché, et par conséquent diminue le risque de sélection adverse.

C'est au regard de cette qualité du crédit de groupe à réduire le risque de sélection adverse sur le marché, que nous avons porté notre choix sur ce type de crédit. Avec cette particularité, peut-il y avoir sélection adverse sur le marché ? Telle est l'interrogation qui justifie le choix de notre thème à savoir:

"Sélection adverse dans la consommation des micro-crédits

par les groupes de prêt."

Nous nous efforcerons, tout au long de notre travail, de répondre à cette interrogation. Pour y parvenir, la démarche suivante est proposée :

q dans le premier chapitre, il sera présenté le cadre méthodologique du travail ;

q dans le deuxième chapitre, nous présenterons le marché des micro-crédits au Bénin et ses différents acteurs ;

q et dans le troisième et dernier chapitre, nous présenterons les résultats empiriques, l'analyse des résultats, la vérification de nos hypothèses de travail et ferons pour finir quelques recommandations .

1ER   CHAPITRE

CADRE MÉTHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE.

Dans le présent chapitre, nous poserons d'abord la problématique et les questions de recherche, nous exposerons ensuite les objectifs ainsi que les hypothèses de notre travail et enfin, nous présenterons la revue de littérature, et la méthodologie de recherche.

1.1 PROBLÉMATIQUE

Au Bénin, comme dans la plupart des pays en développement, le système bancaire classique est difficilement accessible à un grand nombre de micro-entrepreneurs. Cette mise à l'écart de ceux-ci par les banques est due, entre autres raisons, aux exigences drastiques de sûretés réelles demandées par lesdites banques.

Confrontés à ces problèmes, les micro-entrepreneurs, désireux d'avoir des crédits pour financer leurs activités, se tournent vers d'autres structures : les prêteurs du secteur informel. Ces derniers, proches de leurs clients, fournissent des services financiers à des taux d'intérêt élevés, voire à des taux d'usure (de 10% à plus de 100% par mois)3(*).

A ces taux prohibitifs, les prêteurs réalisent certes des bénéfices, mais les comportements de remboursement des emprunteurs sont aléatoires. En effet, à des niveaux de taux d'intérêt pareils, la grande majorité de la demande de crédit risque de provenir de micro-entrepreneurs hasardeux, les autres micro-entrepreneurs préfèrent s'abstenir. Ces micro-entrepreneurs déjà exclus du marché bancaire, se retrouvent à nouveau hors du marché de la finance informelle.

Cet état de chose provoqua chez l'économiste M. YUNUS, père de la microfinance, l'idée de prêter de sa poche des crédits de petits montants appelés micro-crédits à ces micro-entrepreneurs. Ce mode d'octroi du prêt exigeait que les demandeurs de crédit soient constitués en groupes avec pour contrainte fondamentale que les membres d'un groupe donné soient solidairement responsables du prêt contracté, en ce sens que le comportement de l'un des bénéficiaires du groupe conditionnerait l'accès au crédit des autres.

Cette initiative, connue sous le nom de Grameen Bank, donna naissance à la modalité du crédit de groupe adoptée aujourd'hui par la plupart des institutions de microfinance4(*). Cette modalité de prêt consiste à accorder des crédits de montants divers ou égaux, simultanément ou successivement, à un nombre variable de personnes ayant des activités génératrices de revenu. Le crédit de groupe, grâce à sa forme particulière de garantie, la caution solidaire, permet d'optimiser les remboursements. Cette modalité d'octroi de crédit donne ainsi l'opportunité à tous les types de micro-entrepreneurs d'accéder aux crédits. Bien plus, le crédit de groupe semble apporter des solutions à certains problèmes informationnels, notamment la sélection adverse, rencontrés par les institutions de micro-finance sur le marché du crédit.

Les études de plusieurs auteurs [LAFFONT et N'GUESSAN (1999); AGHION et GOLLIER (1999); GHATAK et GUINNANCE (1999); I. GUÉRIN (2001); etc.] prouvent, en effet, que le système de crédit de groupe minimiserait le risque de sélection adverse pour les institutions de micro-finance. Pour certains auteurs, cet avantage s'explique par le fait qu'il revient aux membres du groupe eux-mêmes de se sélectionner et qu'ils sont supposés mieux se connaître que les institutions ne le peuvent. Pour d'autres, cet avantage s'expliquerait par l'effet de la caution solidaire qui crée un contrat moral entre les membres et également par le fait qu'il y ait transfert de risque des institutions vers les groupes bénéficiaires du crédit. Dans le même ordre d'idées, AGHION et GOLLIER (2000) ; N. OSVALDO et L. ANDERSEN (2000) ont été plus loin en montrant que cette modalité de crédit a l'avantage de faire baisser le niveau du taux d'intérêt tout en accroissant les taux de remboursement.

Mais ces différentes analyses semblent se limiter à une approche théorique, car on se pose la question de savoir si, une fois cette formule adoptée, les institutions de microfinance sont à l'abri d'une sélection adverse. Jusqu'à présent, aucun travail empirique n'a été produit pour tester la robustesse des conclusions théoriques établies à ce niveau.

Une telle vérification est nécessaire, et ce d'autant plus qu'il arrive dans certains groupes, qu'une seule personne s'entoure de proches parents ou des personnes choisies pour constituer le groupe dans le seul but de solliciter le prêt de groupe. Il s'agit de groupes "artificiels" créés de toutes pièces par une seule personne dans le seul but d'obtenir des fonds et de les utiliser de manière personnelle. Dans ces conditions, l'intéressé ploie sous une dette importante qu'elle se trouve parfois incapable de rembourser. Dans d'autres groupes, par contre, il peut se glisser des "free-riders5(*)" dont le comportement opportuniste bouleverse le bon fonctionnement du groupe. Ils profitent du caractère solidaire du groupe pour bénéficier juste d'un crédit qu'ils ne sont pas en mesure de rembourser à l'échéance. Dans ces cas, certains membres peuvent s'opposer à tout remboursement de la dette du défaillant allant jusqu'à mettre à exécution leurs menaces de se retirer du groupe. Cette défaillance d'un partenaire (anticipée par un membre ou non), peut entraîner par le phénomène de défaillances en chaînes (les autres membres restants se voient dans l'incapacité de supporter la charge du crédit à rembourser), un défaut de remboursement collectif allant jusqu'à la dissolution du groupe.

Par conséquent, les groupes accusent des retards de paiement ou ne remboursent que partiellement ou, parfois, pas du tout le crédit. Ce qui induit, pour les institutions de microfinance, une opération de "mauvais crédit" et elles se retrouvent ainsi confrontées à un problème de sélection de mauvais groupes.

La présence de tels comportements, venant de la part de groupes de prêt sur le marché, nous amènent à nous poser les questions suivantes :

- existe-t-il des groupes ayant de mauvais comportements de remboursement sur le marché ?

- quelle est l'importance relative de ces groupes à mauvais comportements de remboursement sur le marché ?

- quel est l'impact de la présence de ces groupes sur la nature du marché ? Y a-t-il sélection adverse ou non sur le marché ?

1.2 LES OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES DE RECHERCHE

1.2.1 Objectif principal

L'objectif principal de notre étude sera de tester la sélection adverse dans la consommation des micro-crédits par les groupes.

Autrement dit, il s'agira pour nous de procéder à un test d'hypothèses nous permettant d'accepter ou de rejeter l'existence de sélection adverse sur le marché des micro-crédits consommés par les groupes de prêt.

1.2.2 Objectifs spécifiques

Pour atteindre notre objectif principal, nous avons formulé les objectifs spécifiques suivants :

- montrer que les IMF sont confrontées à deux types de groupes de prêt sur le marché, les uns ayant un bon comportement de remboursement et les autres non ;

- déterminer les proportions respectives de chacun de ces deux types de groupes présents sur le marché ;

- établir l'existence ou non de sélection adverse sur le marché.

1.2.3 Hypothèses de recherche

Des objectifs spécifiques définis ci-dessus, nous tirons les hypothèses ci-après:

Hypothèse n°1 : Tous les groupes n'ont pas les bons comportements de remboursement recherchés par les IMF.

Hypothèse n°2 : La proportion des groupes ayant les bons comportements recherchés par les IMF est dominante sur le marché.

Hypothèse n°3 : Les prêts de groupe réduisent le risque de sélection adverse sur le marché du microcrédit.

1.3 REVUE DE LITTÉRATURE

La sélection adverse est un phénomène lié à l'asymétrie d'information dans le rapport offre-demande conduisant à des effets pervers tels que la sélection des mauvais clients6(*).

Elle a trait à des situations où le type des agents n'est pas observable de sorte qu'un côté du marché doit estimer le type ou la qualité d'un produit sur la base du comportement de l'autre côté du marché [H. VARIAN, 1994]. Elle montre que l'agent victime du manque d'information risque de sélectionner uniquement les mauvais produits [M. MONTOUSSE, 1999].

Déjà, dans les années soixante-dix, les problèmes liés à l'asymétrie d'information ont été connus grâce aux travaux de l'économiste AKERLOF, G. Il a montré comment l'asymétrie d'information peut faire apparaître la sélection adverse sur les marchés. Son étude analyse un marché où les vendeurs sont mieux informés que les acheteurs sur la qualité du bien que ceux-ci choisissent. L'exemple retenu par AKERLOF (1970) est celui du marché des voitures d'occasion, les fameux " lemons7(*)". Il décrivit les circonstances du problème de ce marché où les voitures de mauvaise qualité peuvent "chasser" les voitures de bonne qualité du marché.

J. STIGLITZ et A. WEISS (1981) ont été les premiers à détecter ce phénomène sur le marché du crédit. J. STIGLITZ et A. WEISS (1981) ont montré, à leur tour, comment l'asymétrie d'information peut empêcher la transparence sur le marché du crédit et conduire au rationnement du crédit. En effet, pour J. STIGLITZ et A. WEISS (1981), les banques ne sont pas suffisamment informées sur le risque des projets des emprunteurs et par conséquent ne peuvent pas faire la distinction entre les emprunteurs à risque faible et les emprunteurs à risque élevé. Les banques, pour couvrir les risques, augmentent les taux d'intérêt. Les taux deviennent alors inefficacement élevés et les emprunteurs à faible risque sont "chassés" du marché (effet sélection adverse).

Ainsi, comme sur tous les autres marchés, celui de la microfinance est aussi confronté aux problèmes liés à l'asymétrie de l'information. Cette dernière fait référence à une situation dans laquelle l'une des parties en transaction détient plus d'informations que l'autre partie à propos de ladite transaction8(*). Elle débouche sur les problèmes de sélection adverse et de risque moral. Sur le marché du crédit, les bénéficiaires sont les plus informés et les institutions les moins informées. La Grameen Bank puis le réseau ACCION International9(*) ont apporté les solutions à ce problème en regroupant un nombre restreint de personnes bénéficiant d'un crédit avec comme garantie la caution solidaire. Le succès rencontré par ces deux modèles a poussé de nombreux économistes [LEDGERWOOD (1999) ; J-J. LAFFONT et T. N'GUESSAN (1999); B. Armendáriz de AGHION et C. GOLLIER (2000), et bien d'autres] à s'intéresser à la modalité du crédit de groupe. Aussi ces dix dernières années, une littérature abondante s'est-elle développée sur les micro-crédits, notamment les crédits de groupe. J. LEDGERWOOD (1999), B. Armendáriz de AGHION, C. GOLLIER (2000) et bien d'autres auteurs s'accordent à montrer les avantages liés à la pratique de ce type de crédit très répandu surtout dans les milieux ruraux.

L'un des avantages de cette modalité est le recours à la pression sociale (caution solidaire) qui sert de substitut aux garanties matérielles [J. LEDGERWOOD, 1999]. Cette pression crée un certain dynamisme au sein du groupe qui tend à améliorer ses taux de remboursement. En effet, cette pression exercée par les autres membres du groupe incite au bon remboursement collectif des prêts, chaque membre évitant de pénaliser les autres (remboursement solidaire, épuisement de l'épargne minimum) et ne souhaitant pas subir la sanction sociale (menace d'exclusion du "fautif" du groupe lors de la prochaine demande de crédit). Le risque d'une mauvaise utilisation du crédit productif par le bénéficiaire est donc atténué.

La caution solidaire réduit le risque du "free-riding" (phénomène du passager clandestin). La réduction du risque de "free-riding" associée à la garantie solidaire peut être comprise comme une combinaison d'une garantie ex ante et d'une garantie ex post [E. WILLIAMSON, 1994]10(*). La première s'expliquant par le fait que ce sont les membres qui se choisissent mutuellement, et la seconde par le fait que les membres sont solidaires en cas de non-remboursement. Il apparaît pour les prêteurs, d'une part, que les comportements opportunistes des bénéficiaires du crédit sont évités et, d'autre part, que, en procédant par incitation (promesse d'un crédit futur plus important à condition que les remboursements précédents soient bien effectués) lesdits prêteurs peuvent obtenir des taux de remboursement croissants sans qu'on ait eu recours aux garanties matérielles.

La caution solidaire réduit également le risque par un simple processus de diversification au sein de chaque groupe [BERENBACH et GUZMAN, 1994]11(*). Ainsi, le fait que les emprunteurs aient des activités différentes serait considéré comme un facteur positif [ALBERT, 1997]12(*) en ce sens que, lorsque des membres appartenant à des secteurs d'activité en crise connaîtront des difficultés conjoncturelles liées au secteur lui-même, et risquant d'hypothéquer le respect des échéances de remboursement, les autres interviendront pour assurer le remboursement effectif à bonne date. Par contre, les auteurs s'opposent parfois lorsqu'il s'agit de traiter de la taille (petite ou grande) des groupes. Si certains estiment qu'un groupe plus grand est théoriquement préférable puisqu'il permet une plus grande diversification du risque [HUPPI et FEDER, 1990], d'autres, plus nombreux, estiment au contraire que c'est la petite taille d'un groupe qui en assure l'homogénéité dans la mesure où elle facilite la pression directe et le contrôle de la bonne utilisation des fonds obtenus [WENNER, 1995]13(*). Dans tous les cas, seule une meilleure utilisation des crédits permet un bon remboursement du crédit. Et de ce point de vue, on peut dire que plus la taille du groupe est grande, difficile est le contrôle qui peut s'y exercer, ce qui n'est pas sans affecter la performance de l'ensemble du groupe.

L'autre avantage du crédit de groupe réside dans la réduction des coûts de transaction pour les prêteurs [G. VAQUERO, 1992 ; BERENBACH et GUZMAN, 1993]. Le crédit solidaire permet aux prêteurs de transférer aux membres du groupe une partie importante des coûts liés à la sélection et au contrôle. Grâce, en effet, à la caution solidaire, les prêteurs délèguent aux clients la responsabilité de choisir eux-mêmes les personnes avec lesquelles ils partageront des intérêts communs [LEDGERWOOD, 1999]. Ce transfert permet aux institutions de microfinance de réaliser des économies d'échelle (atteindre une clientèle plus importante avec une augmentation minimale des coûts d'exploitation), même en situation d'information asymétrique.

L'auto-sélection implique une rigueur sévère qui minimise le risque de sélection adverse. En effet, les membres sont plus à même d'identifier lequel d'entre eux présente un risque élevé d'insolvabilité de celui qui a un risque faible. Le regroupement financier et social crée un certain dynamisme de groupe (la présence d'un bon chef de groupe, la bonne composition du groupe et la solidarité en son sein...) qui peut contribuer à améliorer les taux de remboursement.

Ce principe d'auto-sélection ajouté au droit de regard du groupe sur l'utilisation du crédit évitent à l'institution la recherche d'information sur la qualité des emprunteurs [I. GUERIN, 2001]. Toute défaillance anticipée est jugée par le groupe et combattue par la pression sociale de telle sorte qu'elle joue un rôle incitatif en faveur des remboursements. Cette modalité d'octroi de crédit aurait un double avantage : pour les emprunteurs "insolvables", c'est le seul moyen d'accéder au crédit et, pour l'institution prêteuse, c'est le moyen de limiter les risques liés à l'asymétrie d'information et, donc de réduire les coûts. Le crédit de groupe doit permettre d'internaliser le coût de gestion de l'information. A travers le groupe, l'institution prêteuse délègue la gestion de l'information à la fois ex ante (sélection des emprunteurs solvables) et ex post (surveillance et contrôle des comportements de remboursement) [I. GUERIN, 2001] .

La plupart des recherches de ces auteurs ont été effectuées dans les institutions des pays en développement, mais qui ne se trouvent pas nécessairement dans les mêmes conditions que ceux du Bénin.

En ce qui concerne particulièrement le cas du Bénin, AGNIKPE (1998) fait remarquer que les regroupements en petits groupes dans les zones rurales semblent donner de bons résultats, notamment dans le sud du pays. Ce qui fait que le crédit solidaire a de bonne chance de réussir. Poussant plus loin leur appréciation et se basant sur les résultats de leur étude, ACLASSATO D. et al (2001) ont montré que les groupes solidaires comme système de garantie peuvent être très efficaces, même dans un contexte africain tel que celui du Bénin où les coûts d'acquisition de l'information continuent d'être une barrière à l'octroi des crédits. Ils affirment que les taux de remboursement élevés, constatés dans la plupart des systèmes de financement décentralisés étudiés, ne sont pas fonction des garanties matérielles. Ces dernières peuvent, d'ailleurs, s'avérer des fois nuisibles car, au moment de la réalisation desdites garanties en cas de défaut du bénéficiaire, les institutions peuvent se heurter à des problèmes de valeur marchande en baisse, à la mauvaise volonté des garants et, parfois plus grave, à la non-disponibilité des biens [PADME, 2001].

Même si D. ACCLASATO et al (2001) ont ressorti les avantages de la caution solidaire, en ce qui concerne les taux de remboursements dans les SFD, ils n'ont pas fait une distinction entre les taux de remboursement du crédit de groupe et celui du crédit individuel. Cette distinction aurait pourtant permis de comparer les performances de chaque type de crédit. Elle permettrait ainsi de déterminer lequel des deux types de crédit réduit, le plus, le risque de sélection adverse aux institutions. Les auteurs ajoutent cependant, en citant Armendáriz de AGHION et GOLLIER (1997), que le principal avantage du crédit solidaire se trouve dans sa capacité à baisser, grâce à la mise en jeu du principe de la caution solidaire, le niveau du taux d'intérêt.

Cette capacité du crédit de groupe à faire baisser le niveau du taux d'intérêt s'explique par le fait que, lorsque la distribution maximale du revenu des emprunteurs à risque est plus élevée que la distribution maximale du revenu des emprunteurs sans risque, le crédit de groupe réduit l'écart par lequel les premiers peuvent prendre l'avantage - via l'équilibre du taux d'intérêt - de la participation des seconds sur le marché. Par rapport au contrat des prêts individuels standards, le système du crédit de groupe en situation d'information imparfaite pourrait ainsi aboutir à un taux d'intérêt plus bas, et par là, encourager - ou permettre - la participation des emprunteurs sans risque au marché des crédits [B. Armendáriz de AGHION et C. GOLLIER, 2000]. Mais, dans le cadre de leur étude, B. Armendáriz de AGHION et C. GOLLIER (2000) ont utilisé une approche ex post qui ignore le processus ex ante de la formation du groupe, alors que cette approche est incapable d'identifier les différentes caractéristiques des emprunteurs participants, lesquelles caractéristiques sont importantes pour faciliter le succès du système de prêt de groupe. Egalement, les auteurs ont limité leur analyse à deux (2) emprunteurs, ce qui ne correspond pas à la réalité dans laquelle les groupes sont constitués au minimum de trois membres (3 au moins).

B. Armendáriz de AGHION et C. GOLLIER ; L. E. ANDERSEN et O. NINA (2000) font ressortir clairement, à travers leurs modèles, que le crédit de groupe grâce à son mécanisme de caution solidaire permet de baisser le taux d'accroissement de ressources ou coût d'emprunt14(*) des IMF. Ce taux étant fonction positive de taux d'intérêt qu'elles font payer, s'il baisse, il entraîne à son tour une baisse du taux d'intérêt. Les deux modèles ont montré que ce taux baisse dans le cas du crédit de groupe. Par conséquent, le taux d'intérêt baisse. A un taux d'intérêt bas, en effet, tous les types d'emprunteurs participeront à la demande de crédit sur le marché, en l'occurrence les emprunteurs à faible risque. La participation de ces derniers conjointement avec celle des emprunteurs à risque réduit le risque global des IMF, notamment le risque de sélection adverse [L. E. ANDERSEN et O. NINA, 2000]. Même si ces derniers illustrent leur conclusion par une application numérique, le constat reste que des valeurs ont été proposées pour les différents paramètres du modèle. Il est en effet difficile, voire impossible d'obtenir des valeurs exactes pour des paramètres tels que le rendement de l'emprunteur à risque ou sans risque, la probabilité de succès dans l'activité économique de chaque type d'emprunteur, etc .

Comme B. Armendáriz de AGHION et C. GOLLIER ; ANDERSEN et O. NINA (2000), d'autres auteurs J-J. LAFFONT et T. N'GUESSAN (1999) ; GHATAK et GUINNANCE (1999) ; L. E.; Yeon-Koo CHE (2002) ; Xinhua. GU (2002) ont montré, à travers leurs modèles, que le crédit de groupe présente l'avantage de résoudre le problème de la sélection adverse via la caution solidaire et le niveau du taux d'intérêt qu'il permet de maintenir bas. Ainsi tous les types de micro-entrepreneurs peuvent accéder au marché et ensemble avec les mauvais clients, ils permettent aux institutions de microfinance d'espérer un taux de remboursement plus important qu'autrement.

1.4 Méthodologie de recherche

1.4.1 Recherche documentaire

Elle nous a permis de consulter des documents traitant notamment des crédits de groupe, des modèles de sélection adverse relatifs aux crédits de groupe. Elle a été déterminante dans la phase théorique de notre travail et a permis de trouver un modèle adéquat pour tester l'existence ou non de sélection adverse dans la consommation des micro-crédits par les groupes de prêt sur le marché. Notre documentation a été majoritairement constituée à partir des informations disponibles sur l'internet. A elle s'ajoute celle disponible dans la plupart des centres documentaires locaux (ENEAM, PNUD, World Bank, CAPE).

1.4.2 La collecte des données

1.4.2.1 Echantillonnage

Dans le cadre de notre étude, nous avons retenu une institution de crédit direct : PADME . Cette IMF pratique la modalité de crédit de groupe en zone urbaine. La population-mère est constituée de l'ensemble des groupes de crédit, ayant bénéficié des prêts de l'institution au cours des quatre années (1998 à 2001) retenues dans le cadre de cette étude. Le nombre total de groupes ayant reçu des crédits dans la période de 1998 à 2001 est environ de 3898 selon nos investigations.

Pour atteindre nos objectifs, nous avons choisi un échantillon constitué de trois cents (300) crédits soit 300 groupes de prêt. Cet échantillon représente environ 7,7% de l'effectif total. Chaque groupe est constitué de trois (3) membres. Les groupes ont été choisis par échantillonnage aléatoire simple dans la population-mère.

1.4.2.2 Les données

Les données quantitatives ont été recueillies à partir des prêts accordés par l'institution aux groupes sélectionnés dans notre échantillon sur la période d'étude. Ces données, pour un groupe i15(*) de prêt donné, concernent :

- le montant total du prêt accordé au groupe (Yi ),

- le nombre d'échéances du crédit (ni ),

- le montant remboursé par le groupe (Xi ),

- et le nombre de retards accusés par le groupe noté i ).

1.4.3 Revue de méthode

CHIAPPORI et SALANIÉ (2000) décrivent un test pour asymétrie d'information, qui ne tient pas compte de la forme fonctionnelle spécifique du contrat, des suppositions de préférence ou de la nature de l'équilibre. Ce test utilisé par les auteurs pour le marché des assurances a été appliqué par Wendy EDELBERG sur le marché du crédit à la consommation. Le test statistique est défini comme suit :

Avec les résidus du modèle du retard de paiement (probit)16(*), les résidus du modèle du taux d'intérêt, i le type d'emprunteur et n le nombre de type d'emprunteurs classés par ordre croissant de risque.

W suit une loi de admettant pour hypothèse nulle, l'absence d'asymétrie d'information (W = 0). Si W = 0 est rejeté, c'est-à-dire si W ? 0 est accepté, il y a asymétrie d'information sur le marché.

Mais, ce test ne peut pas être utilisé dans le carde de notre travail, car il est incapable de déterminer si l'asymétrie d'information est une sélection adverse ou un hasard moral, alors que celle-ci peut prendre l'une ou l'autre forme.

Nous utiliserons donc dans le cadre de cette étude, le test des moyennes dont les modalités ont été définies par nous.

1.4.4 Méthode d'analyse des données

Dans le carde de cette étude, les difficultés internes aux groupes sont ignorées. Seules, et uniquement, les performances externes des groupes sont considérées et prises en compte. Ainsi, définissons-nous comme un mauvais groupe, tout groupe qui ne rembourse pas totalement sa dette, ou tout groupe qui rembourse entièrement mais qui accuse au moins un retard dans le remboursement car ce sont des comportements de remboursements non désirés par les institutions.

Il en ressort donc, deux critères qui permettent de distinguer les groupes après consommation des crédits prêtés: le taux de remboursement rbi et le nombre de retard (s) çi, accusé (s) par chaque groupe i.

Concernant le taux de remboursement qui est le premier critère, à partir de certaines données, ci-dessus mentionnées qui ont été collectées, il a été procédé au calcul dudit taux avec la formule suivante :

rbi =

Avec :

Xi le montant remboursé par le groupe i;

Yi le montant total du prêt accordé au groupe i.

Et pour ce qui concerne le second critère, le nombre de retard (s) accusé (s) çi par chaque groupe i, il s'agit d'une donnée déjà existante, donc directement recueillie auprès de PADME. En utilisant ces deux critères, chaque groupe a été classé dans la catégorie bon ou mauvais groupe.

 

Type du groupe

Critères de catégorisation

Bon

rb = 100% et ç = 0

Mauvais

rb < 100% ou rb = 100% et ç ? 0

Soient :

N, le nombre total des groupes de l'échantillon,

NB, le nombre total des groupes du type bon, et

NM, le nombre total des groupes du type mauvais.

On a : N = NB + NM

Méthode de vérification de l'hypothèse n°1

Chaque groupe est désormais classé dans une catégorie donnée. On peut alors affecter à chaque groupe selon sa catégorie, une note indicatrice qui indique la présence ou non du phénomène des mauvais comportements de remboursement. Soit I cette note qui prend deux valeurs, 1 et 0. Si le groupe est du type bon, I prend la valeur un (I = 1), et si le groupe est du type mauvais, I prend la valeur nulle (I = 0). Soit la moyenne des notes, avec 0 1.

Nous testerons l'hypothèse H0 contre l'hypothèse H1 :

H0 : = 1 la proportion des mauvais groupes est nulle, NM = 0.

H1 : 1 la proportion des mauvais groupes n'est pas nulle, NM 0.

Si H0 est vraie, c'est-à-dire = 1, alors I N (1, ) et la variable

| t | = suit une loi normale centrée réduite.

L'écart type étant inconnu, nous utilisons l'écart type estimé dont l'expression est donnée par :

=

t suit une loi de probabilité dite de Student - Fisher à (n - 1) degrés de liberté (d.d.l) .

Le test compare la valeur calculée de | t | à la valeur de lue dans la table du t de Student-Fisher, en fonction du seuil de signification et à (n - 1) d.d.l.

La règle de décision est la suivante :

- tcal on accepte l'hypothèse H0

- t cal on rejette l'hypothèse H0 et on accepte H1

1er cas : Si NM = 0, c'est-à-dire si H0 est vraie, alors N = NB.

Dans ce cas, la déduction est simple : il n'existe aucun groupe ayant des comportements de remboursement non recherchés par l'institution sur le marché. Il n'y a uniquement que de groupes du type bon. Donc, il n'y a pas sélection adverse sur le marché. Et par conséquent, l'analyse s'arrête à ce point.

2ème cas : Si, par contre, NM ? 0, c'est-à-dire si H0 est fausse, alors N ? NB.

Alors, il existe sur le marché des groupes ayant des mauvais comportements de remboursement, comportements non recherchés par l'institution.

Méthode de vérification de l'hypothèse n°2

Si NM ? 0, l'analyse se poursuit. Le marché étant composé des deux types de groupes, il est impossible de donner la moindre conclusion. Seul un autre test permettra d'établir l'existence ou non de sélection adverse sur ce marché.

Considérons ce marché, où il y a proportion de groupes du type bon et (1 - ) proportion de groupes du type mauvais, avec :

= et (1 - ) =

Ces deux proportions seront comparées entre elles pour déterminer lequel des deux types de groupes domine le marché. Deux cas de figures peuvent se présenter :

- NB > NM, le marché est alors dominé par les groupes du type bon ou,

- NB < NM, le marché est alors dominé par les groupes du type mauvais.

Méthode de vérification de l'hypothèse n°3

Soient et les moyennes respectives de notre échantillon, avec la moyenne des taux de remboursements rbi,, et la moyenne des nombres de retards accusés çi.

Le test d'hypothèses consiste à tester H0 contre H1, soit :

H0 : = ? et = ë (il n'y a pas de sélection adverse)

H1 : ? et ë (il y a sélection adverse)

? est le taux de remboursement minimal que l'institution espère avoir de chaque groupe i et, ë le nombre de retards maximal qu'elle espère qu'un groupe puisse accuser. A partir de la condition de satisfaction de l'institution (elle est satisfaite chaque fois qu'un groupe rembourse au moins 99% de sa dette, et accuse au plus un (1) retard de paiement), nous fixons la règle de décision suivante :

Si ? 99% et ë 1 on accepte H0

Si ? < 99% et ë > 1 on rejette H0

Nous calculerons les probabilités :

- de rejeter H0 si H0 est vraie,

- d'accepter H0 si H0 est vraie,

- d'accepter H0 si H0 est fausse.

Par hypothèse, rb et ç suivent une loi normale. Donc, respectivement,

N (m1, ) et N (m2, ) avec m1 la moyenne des taux de remboursement de la population-mère et m2 celle des retards de paiements de la même population. m1 et m2 sont toutes deux inconnues.

Si H0 est vraie, les variables de décision que sont :

, associée à la distribution de rb et associée à la distribution de ç suivent une loi normale centrée réduite N (0, 1). Avec 1 et 2 les écarts-types estimés respectifs de rb et ç dont les expressions sont les suivantes :

et

q La probabilité de rejeter H0 si H0 est vraie.

Dans ce cas, la condition de rejet de H0 si H0 est vraie est la suivante :

? < 99% et ë > 1.

Soient A et B deux évènements:

A est l'évènement "avoir un taux de remboursement moyen inférieur à 99%", et ' la probabilité associée à l'évènement A.

B est l'évènement "avoir un nombre de retards moyen supérieur à 1", et ' la probabilité associée à l'évènement B.

Les deux évènements A et B étant indépendants, la probabilité p' pour que les deux évènements se réalisent est :

p' = ' '

p' est la probabilité de rejeter l'hypothèse H0 si elle est vraie avec :

' = prob (? < 99%) = prob ( U1 > )

et ' = prob (ë > 1) = prob (U2 < )

q La probabilité d'accepter H0 si H0 est vraie.

La condition d'acceptation de H0 si H0 vraie est: ? 99% et ë 1.

H0 étant vraie, nous avons les mêmes variables U1 et U2 définies ci-dessus qui suivent une loi normale centrée et réduite.

Soit '' la probabilité d'obtenir un taux de remboursement moyen supérieur ou égal à 99%: '' = prob (? 99% ) = prob (U1 )

Soit '' la probabilité d'obtenir un nombre de retard moyen inférieur ou égal à l'unité (1) : '' = prob (ë 1) = prob (U2 )

Si p'' est la probabilité d'accepter H0 si elle vraie, alors :

p'' = '' ''

q La probabilité d'accepter H0 si H0 est fausse.

La condition d'acceptation de H0 si elle est fausse est : 99% et 1.

Si H0 est fausse (ce qui est équivalent à : H1 est vraie), alors et > , c'est-à-dire [0, [ et ], n] avec n le nombre maximum d'échéances

(de notre échantillon, il ressort que n = 12)

Soit la probabilité d'obtenir un taux de remboursement moyen supérieur ou égal à 99% : = prob ( 99% ) = prob (U1 )

Soit la probabilité d'obtenir un nombre de retard moyen inférieur ou égal à l'unité (1) : = prob ( 1) = prob (U2 )

La probabilité d'accepter H0 si H0 est fausse est p, telle que

p =

Les valeurs respectives des probabilités , ', ''et celles des probabilités , ', '' se lisent directement dans la table dite loi de probabilité de la variable normale centrée réduite .

Nous fixons le seuil à 5%.

Le traitement des données se fera avec le logiciel EXCEL 2000.

2ÈME CHAPITRE 

LE MARCHÉ DES MICRO-CRÉDITS AU BÉNIN.

La dualité qui caractérise les économies des pays sous-développés, en particulier celle du Bénin, se fait ressentir aussi dans le secteur bancaire et financier. Cette dualité est marquée par la coexistence d'un système financier formel et d'un système financier informel. Mais, après la crise économique des années 80, qui a vu la faillite des banques classiques, un système financier intermédiaire a pris place et accorde ses services à une population hétérogène composée essentiellement des personnes n'ayant pas accès au système bancaire classique (généralement des pauvres). Ce système est composé des systèmes de financement décentralisé (SFD) encore appelés les institutions de microfinance (IMF).

Depuis plus d'une décennie, ces institutions se sont installées progressivement et constituent aujourd'hui une part non moins négligeable dans l'octroi des crédits au Bénin (7% des crédits à l'économie). Elles sont aussi aujourd'hui un vaste marché où se confrontent une offre et une demande importantes de micro-crédits tant par des groupes que par des individus.

Nous présenterons, dans ce chapitre, le marché du micro-crédit et les différents acteurs du marché.

2.1 L'OFFRE DE MICROCRÉDIT

Au Bénin, les différentes institutions intervenant dans le domaine du microcrédit sont caractérisées par la pluralité et la diversité. Les offreurs sont constitués de l'ensemble des institutions de microfinance quels que soient la taille, la structuration, les groupes cibles, le statut juridique, l'expérience, etc.

Les SFD sont nombreux sur le marché mais différents par leur catégorisation. Ainsi, peut-on trouver, selon le mode de financement du crédit, quatre types d'institutions de microfinance au Bénin:

- les institutions d'épargne et de crédit

- les institutions de crédit direct

- les projets à volet microfinance

- les institutions crédit-épargne.

2.1.1 Les institutions d'épargne et de crédit

Ce sont des institutions qui privilégient la collecte de l'épargne préalablement à l'octroi de tout crédit aux clients. L'épargne joue donc un rôle important dans le processus de financement du crédit au niveau de ces institutions. Ce principe exige l'existence de deux éléments importants que sont : la disponibilité des ressources des membres et la volonté de ceux-ci d'épargner. Cette épargne, pour certains praticiens, constituerait un élément essentiel pour la pérennisation des activités de ces organismes. Ces organismes sont qualifiés d'institutions mutualistes et/ou coopératives.

On retrouve, dans cette catégorie, les Coopératives d'Epargne et de Crédit (COOPEC), les Mutuelles d'Epargne et de Crédit (MEC) et les Caisses d'Epargne et de Crédit (CEC).

Les institutions fonctionnant sous cette forme sont : la Fédération des Caisses d'Epargne et de Crédit Agricole et Mutuel (FECECAM), le plus grand réseau de microfinance au Bénin. A côté de cette structure, se trouve la Fédération Nationale des Caisses rurales d'Epargne et de Prêt (FENACREP). En plus de ces deux grandes institutions, on dénombre d'autres moins structurées mais qui ne sont pas négligeables parmi lesquelles on peut citer l'Association d'Entraide des Femmes (Ass.E.F), le réseau CAVECA (Caisses Villageoises d'Epargne et de Crédit Autogérées.

2.1.2 Les institutions de crédit direct

Contrairement aux institutions d'épargne et de crédit, la constitution d'une épargne préalable n'est pas nécessaire dans le processus d'octroi de crédit de celles-ci. Les institutions de crédit direct distribuent les crédits à partir d'un fonds de crédit. Cette forme de distribution de crédit est peu pratiquée par les offreurs, mais le processus d'octroi de crédit peut différer d'une structure à une autre. Les unes font le crédit direct sans aucune épargne préalable et les autres, par contre, exigent une épargne simultanée et obligatoire (on parle des institutions de crédit-épargne).

Comme institutions fonctionnant sous cette forme, on peut citer le PADME, VITA MicroBank, FAES. Elles sont moins nombreuses que les premières et visent le plus souvent une clientèle urbaine.

2.1.3 Les institutions de crédit-épargne

Elles ne sont fondamentalement pas différentes des premières. La seule différence réside dans le fait que le crédit est accordé sans exigence de constitution d'une épargne préalable, mais avec l'obligation de constitution simultanée d'épargne ou épargne postérieure au crédit. Ce sont des institutions qui pratiquent majoritairement des crédits de groupes. Il s'agit des Associations d'Epargne et de Crédit (AEC) à l'exemple de ID (Initiative Développement), des ASF (Association de Services Financiers) et des banques communautaires.

2.1.4 Les projets à volet microfinance

Il s'agit généralement des Organisations Non Gouvernementales (ONG) internationales ou nationales ayant pour vocation d'accorder des crédits de montant relativement faible aux groupes organisés. Elles sont les plus habilitées à faire des crédits en zone rurale. Elles apportent non seulement des services financiers, mais aussi des services non financiers dans des domaines comme l'éducation, la santé, la formation, etc.

L'accès au crédit dans cette catégorie d'IMF fait partie de toute une gamme de services depuis l'alphabétisation jusqu'à la formation de "l'esprit entrepreneurial." [I. GUERIN, 2000]

2.2 LA RÉGLEMENTATION DES IMF

Comme les banques sont régies par la Loi bancaire, les IMF sont régies par la Loi PARMEC (Projet d'Appui à la Réglementation sur les Mutuelles d'Epargne et de Crédit). Projet décidé par les autorités de la BCEAO, depuis 1992, la Loi PARMEC n'a été adoptée et ratifiée par le Bénin que le 08/02/1998.

Les institutions de base (Groupes, Groupements, Coopératives ou mutuelles d'épargne et de crédit), ainsi que leurs Unions et Fédérations sont régies par la Loi PARMEC, tandis que les « Banques » et Organes financiers sont régis par la Loi bancaire.

Les taux d'intérêt annuels, quant à eux, diffèrent d'une institution à une autre, mais ne doivent pas dépasser le niveau de 26.72% prévu par la loi PARMEC. Le remboursement se fait à un taux d'intérêt mensuel de 2% sur l'encours du crédit.

2.3 LES PRODUITS DU MARCHÉ

On distingue deux types de produits : les produits financiers et les produits non financiers.

2.3.1 Les produits financiers

Il s'agit des crédits accordés par les IMF. Les montants varient de 2500 FCFA à 5000000 FCFA. Mais des institutions comme le PAPME font des prêts au-delà de la limite supérieure. D'une façon générale, on distingue comme produits financiers le crédit individuel et le crédit de groupe.

2.3.1.1 Le crédit individuel

Le crédit est accordé à une seule personne qui peut présenter des garanties matérielles ou des garanties personnelles.

2.3.1.2 Le crédit de groupe

Cette catégorie de crédit, qui fait l'objet de notre étude, est accordée à un ensemble de personnes. On distingue deux types d'approches : l'approche des groupes solidaires et celle des banques villageoises. Le principe des groupes solidaires s'inspire de la Grameen Bank : chaque entrepreneur ne peut avoir du crédit que s'il fait partie d'un groupe (entre 3 et 7 personnes) et dont les membres se portent mutuellement caution [I. GUERIN, 2001]. Le principe des banques villageoises s'adresse à des groupes plus larges (20 à 50 personnes). Il s'agit sur le marché béninois et en dehors des banques villageoises, des AEC qui sont des regroupements de personnes jusqu'à trente cinq (35) et au-delà, et qui se subdivisent en de petits groupes de quatre (4) à sept (7) personnes. Les montants octroyés sont relativement faibles par rapport à ceux du crédit individuel.

Le groupe bénéficie d'un crédit dont le montant est soit également réparti entre les membres [cas de PADME avec seulement 3 personnes dans le groupe] soit réparti selon les besoins de chaque membre et, à tour de rôle, en s'assurant que le remboursement précédent a été effectué [HUPPI, FEDER, 1990]. La répartition peut être faite par le groupe lui-même ou directement par l'institution [CHRISTEN, 1994].

Le groupe se forme souvent par affinité entre personnes d'une même localité, ayant des activités génératrices de revenu et évoluant généralement dans les mêmes secteurs (commerce, artisanat, petite transformation...).

Contrairement au crédit individuel, aucune garantie matérielle n'est généralement demandée pour le crédit de groupe. La garantie est soit implicite (les membres du groupe ne pouvant accéder à du crédit supplémentaire si l'un d'eux n'est à jour dans ses remboursements) soit réelle (les membres du groupe étant solidairement responsables en cas de non-remboursement de l'un d'entre eux ) [J. LEDGERWOOD, 1999]. Mais, il existe des cas où il est demandé au groupe de constituer une épargne préalable ou simultanée, permettant de couvrir les risques et qui représente une certaine proportion (entre vingt et cinquante pour cent) du montant du crédit consenti. Les remboursements sont hebdomadaires ou mensuels à un jour choisi de commun accord entre les bénéficiaires et les prêteurs. Les membres du groupe se portent mutuellement garants des crédits accordés à chacun d'eux ; d'où la notion de caution solidaire. Cette solidarité dans le remboursement crée un contrat moral entre les bénéficiaires.

De même, les membres peuvent s'entraider et partager mutuellement leurs connaissances en matière de gestion des activités productives. Le groupe s'assure ainsi que chaque membre parvient à dégager un surplus (bénéfice net) qui servira à rembourser le crédit. Cette situation peut avoir un effet positif sur les taux de remboursement des groupes, ce qui permet aux institutions de ne pas avoir des groupes à mauvais comportement de remboursement.

2.3.2 Les produits non financiers

Ce sont souvent les ONG de microfinance qui offrent ce genre de produits. Il s'agit de la formation en techniques de gestion, l'information pour la sensibilisation des micro-entrepreneurs et la formation dans des domaines sociaux comme l'éducation et la santé.

2.4 LA DEMANDE DE MICROCRÉDIT

Elle est composée de l'ensemble des personnes qui sollicitent des crédits auprès des IMF. La plupart de la demande provient des ménages et des petites et moyennes entreprises évoluant en majorité dans le secteur informel. La demande potentielle17(*) des micro-crédits est estimée à plus de 3,5 millions en termes d'individus et à plus de cinq cent (500) milliards de francs CFA en terme de montant. Mais la demande réelle est évaluée à 400.000 clients seulement. La demande se manifeste le plus souvent sous forme de financement de micro-entreprises.

L'accès au crédit est conditionné par la présence d'une activité préexistante. Les demandeurs évoluent généralement dans plusieurs domaines comme : l'agriculture, le commerce, la production (pour les PME/PMI) et la transformation artisanale.

2.4.1 Crédit agricole

La demande de crédit dans le domaine agricole regroupe la demande de la petite paysannerie et celle des exploitations agricoles.

2.4.1.1 La petite paysannerie

Elle est composée essentiellement des exploitants agricoles individuels

(hommes et femmes) qui gèrent une petite portion de terre. Leurs activités sont non productives et se limitent à l'agriculture de subsistance.

La petite paysannerie, du fait de la dominance de l'agriculture dans les activités des ménages ruraux, exprime une forte demande pour les micro-crédits. Ces derniers leur permettent, non seulement de subvenir à des besoins familiaux, mais aussi d'améliorer leur niveau de vie.

2.4.1.2 Les exploitations agricoles

L'exploitation agricole se réfère à une entreprise structurée, spécialisée dans l'exploitation des terres, mais elle ne revêt pas la même notion au Bénin. En effet, les exploitations agricoles se réfèrent plutôt aux Groupements à Vocation Coopérative (GVC) et aux Groupements Villageois (GV).

La demande de microcrédit de cette catégorie est très importante dans les IMF de crédit agricole de type rural (65% du portefeuille de la FECECAM). En dehors de la filière coton, la plupart des exploitations agricoles ne sont pas suffisamment structurées. La diversification des produits exportables peut constituer un grand atout pour l'accroissement de la demande de micro-crédits dans ce domaine.

2.4.2 Le commerce

La demande de microcrédit pour le commerce, que ce soit dans la zone urbaine ou rurale, est abondante et représente plus de la moitié de l'offre des micro-crédits des IMF (43% pour la FECECAM et 85% pour les ONG de microfinance) [AGNIKPE, 1998]. Le commerce peut être l'activité principale ou secondaire du client. C'est un domaine fortement dominé par les femmes.

2.4.3 La production

Etant donné le caractère peu productif de l'économie béninoise, la demande en terme de production est également faible. La théorie selon laquelle les micro-crédits doivent aller dans le sens des activités productives et non dans le secteur commercial n'est pas conforme aux réalités locales du Bénin. Mais, le problème diffère d'une région à une autre. En effet, dans le département du Borgou18(*), par exemple, où la production cotonnière est importante, la demande pour la production est plus élevée que la demande pour le commerce [AGNIKPE, 1998].

2.4.4 La transformation artisanale

Les activités de transformation artisanale ne sont pas très importantes en raison du fait que leur catégorisation pose un certain nombre de problèmes. Le premier problème est lié au fait que ces activités peuvent être assimilées aux activités commerciales, car l'échelle de transformation reste encore réduite. Le second problème concerne le caractère semi-industriel de ces activités. La transformation artisanale regroupe les activités de fabrication de textiles, de savons ménagers, de denrées alimentaires, etc. De ce fait, la demande pour la transformation reste relativement faible dans la demande totale de micro-crédits.

2.4.5 La demande urbaine et péri-urbaine

Il s'agit de la demande des clients des villes et zones périphériques. L'existence de cette demande peut s'expliquer par deux raisons : la première est la prédominance du secteur informel dans les activités économiques. Les banques classiques n'étant accessibles qu'à seulement 10% de la population, les IMF comblent le besoin restant. La deuxième raison s'explique par un exode rural qui crée, dans les zones périphériques des grandes villes, notamment Cotonou, des poches de pauvreté qui dépassent parfois les pires situations observées dans le monde rural. Pour survivre, cette population mène de petites activités génératrices de revenu. Une demande de micro-crédits se manifeste alors au sein de cette population pauvre dont la majorité reste localisée dans les zones péri-urbaines.

3ÈME CHAPITRE

PRESENTATION DES RÉSULTATS, ANALYSE, VERIFICATION DES HYPOTHESES ET RECOMMANDATIONS.

Nous présenterons dans ce troisième et dernier chapitre les résultats empiriques de notre travail et procéderons par la suite à leur analyse et, à la vérification des hypothèses formulées dans ledit travail. Nous finirons ce chapitre en formulant quelques recommandations.

3.1 PRÉSENTATION DES RÉSULTATS.

3.1.1 Catégorisation des groupes

En octroyant des crédits aux groupes, l'institution espère récupérer totalement ses dettes sans difficultés. Elle espère que tous les groupes auxquels elle prête, remboursent intégralement (rb =100%) sans accuser le moindre retard même ( = 0).

Mais dans notre travail, comme sur le marché des voitures d'occasion de G. AKERLOF, nous avons distingué, sur la base des critères du taux de remboursement et sur le nombre de retard accusé (rb et ), deux types de groupes : le bon et le mauvais. En considérant le seul critère du taux de remboursement rb, nous obtenons 8 groupes du type mauvais contre 292 groupes du type bon. Pourtant au sein de cette population des groupes du type bon, certains groupes accusent jusqu'à sept mois de retard dans le paiement des échéances, voire plus (cas du crédit 679, voir annexe 1, pp 2). De même, en utilisant le seul critère de nombre de retard , nous avons 100 groupes du type mauvais contre 200 groupes du type bon. Mais également, au sein de cette population des 200 groupes bons, il y a un groupe ayant un taux de remboursement faible (cas du crédit 4236, voir annexe 1, pp 6). Les deux critères sont donc pris en compte simultanément car ce sont tous deux des comportements inobservables par l'institution au moment du contrat de prêt aux groupes. Les groupes du type bon sont alors ceux qui remboursent intégralement leur crédit sans accuser le moindre retard, et les groupes du type mauvais sont ceux qui font défaut à l'un au moins des deux critères (et principalement au critère du taux de remboursement).

3.1.2 La composition du marché

En utilisant les données relatives aux 300 crédits de notre échantillon, nous avons effectué les différents calculs nous permettant de déterminer la valeur de tcal. Ainsi, avons-nous obtenu :

| tcal | = 12,54, et la valeur de , avec =5%, lue dans la table est :

= 1,96.

Selon notre règle de décision, nous rejetons l'hypothèse H0 et acceptons l'hypothèse alternative H1 parce que | tcal | . est significativement différent de 1.

La proportion des groupes du type mauvais n'est donc pas nulle, c'est-à-dire : NM 0 et par voie de conséquence, N NB. Le test confirme l'existence de groupes n'ayant pas les comportements de remboursement recherchés par l'institution, c'est-à-dire qu'il y a présence de groupes du type mauvais sur le marché.

Le cas NM = 0 n'existe pas. Il n'y a donc pas que des groupes du type bon sur le marché, ce qui nous aurait permis d'éliminer avec certitude l'éventualité de l'existence du problème de sélection adverse sur le marché.

Les tableaux 1-a et 1-b montrent la composition du marché selon les critères de catégorisation.

Tableau 1-a : Répartition des groupes.

Type du groupe

Critères de catégorisation

Effectif

Bon

rb = 100% et ç = 0

199

Mauvais

rb < 100% ou rb = 100% et ç ? 0

101

Total

300

Tableau 1-b: Répartition détaillée des groupes.

Type du groupe

Critères de catégorisation

Effectif

Bon

rb = 100% et ç = 0

199

Mauvais

rb < 100%

8

rb = 100% et ç ? 0

93

Total

300

 

Nous avons alors, comme définies, proportion de groupes du type bon et

(1 - ) proportion de groupes du type mauvais dont les valeurs sont reportées dans le tableau 2.

Tableau 2 : Composition du marché

Type de groupe

Effectif absolu

Effectif relatif

Bon

NB = 199

= 0,66

Mauvais

NM = 101

(1 - ) = 0,34

Total

N = 300

1

Du tableau 2, il apparaît clairement que NB > NM, [ > (1 - )]19(*), c'est-à-dire que le marché est majoritairement dominé par les groupes du type bon. En effet, il ressort du tableau que la probabilité d'avoir un groupe du type bon est bien plus élevée que celle d'avoir un groupe du type mauvais (0,66 contre 0,34). Ce qui veut dire que sur 100 groupes, on a environ 66 groupes du type bon contre seulement 34 groupes mauvais. La proportion des derniers fait presque la moitié de celle des premiers. Les deux tiers (?) du marché sont donc composés de groupes du type bon. Le marché est à la fois composé des groupes du type bon (? du marché) et des groupes du type mauvais (? du marché). Il est difficile de se fixer sur cette remarque pour apprécier l'impact de la présence de ces quelques groupes minoritaires à mauvais comportements de remboursement sur la nature du marché.

La partie suivante nous permettra donc de savoir si l'existence des groupes du type mauvais influence d'une manière ou d'une autre la nature du marché des micro-crédits consommés par les groupes de prêt.

3.1.3 La nature du marché

Nous avons = 99,09% et = 0,80. Ces valeurs (99,09% et 0,80) représentent respectivement la valeur minimale de ? que l'institution escompte avoir et la valeur maximale de ë qui la satisfait. Notre règle de décision stipulait les conditions suivantes :

Si ? 99% et ë 1 on accepte H0

Si ? < 99% et ë > 1 on rejette H0

La première condition est respectée puisque ? 99% (? = 99,09%) et ë 1

(ë = 0,80). L'hypothèse nulle est donc vraie.

Nous avons procédé aux calculs des différentes probabilités p, p' et p''. La détermination de ces probabilités nous permettra de juger de la pertinence de cette conclusion.

o Probabilité p' de rejeter H0 si H0 est vraie :

- La probabilité ' d'avoir un taux de remboursement inférieur à 99% est :

' = prob (? < 99%) = prob (-? > -99%)

' = prob (>) = prob ( U1 > )

' = prob (U1 >0,23) = 1 - prob (U1 <0,23)

En se referant à la table de la loi de probabilité, nous lisons ' = 0,4090.

- La probabilité ' d'avoir un nombre de retard supérieur à 1 :

' = prob (ë > 1) = prob (-ë < -1)

' = prob ( < ) = prob (U2 < )

' = prob (U2 -2,08)

La valeur lue dans la table est ' = 0,0188.

- La probabilité de rejeter H0 si H0 est vraie est alors ;

p' = 0,0076

o Probabilité p'' d'accepter H0 si H0 est vraie :

- La probabilité '' d'avoir un taux de remboursement supérieur ou égal à 99% est :

'' = prob (? 99%) = prob (-? -99%)

'' = prob () = prob ( U1 )

'' = prob (U1 0,23)

La valeur correspondante à cette probabilité dans le tableau est '' = 0,591

- La probabilité '' d'avoir un nombre de retard inférieur ou égal à 1 est :

'' = prob (ë 1) = prob (-ë -1)

'' = prob ( )

'' = prob (U2 -2,08)

Ce qui dans notre tableau nous renvoie à la valeur suivante '' = 0,9812.

- La probabilité d'accepter H0 si elle est vraie est donc :

p'' = 0,5799 0,58

o La probabilité p d'accepter H0 si H0 est fausse (ou si H1 est vraie)

Si H1 est vraie, alors est strictement inférieur à 99% et strictement supérieur à 1, c'est-à-dire que : [0, 99%[ et ]1, 12].

Les deux moyennes peuvent prendre n'importe quelle valeur dans leur intervalle respectif. La probabilité d'accepter l'hypothèse nulle si elle est fausse dépendra du degré de fausseté de l'hypothèse.

Mais, nous savons que H0 est vraie. Autrement , [0, 99%[ et ]1, 12]. Et puisque H0 n'est pas fausse (H1 n'étant pas vraie), la probabilité p d'accepter H0 si H0 est fausse tendra par conséquent vers nulle. Alors, nous considèrerons uniquement les deux premières probabilités p' et p'' pour faire l'analyse de nos résultats.

3.2 ANALYSE DES RÉSULTATS

Il ressort de nos résultats que notre échantillon constitué de 300 crédits de groupes n'est pas homogène. Il n'est pas composé uniquement de groupes répondant aux critères affectés au type bon. En effet, avant la signature du contrat de prêt aux groupes, l'institution n'est pas capable de faire la distinction entre les groupes à faible chance de remboursement de ceux à forte chance de remboursement. Tout comme, elle est incapable de savoir les groupes qui accuseront plusieurs retards dans le paiement de leurs échéances. L'institution ne peut pas distinguer, tout simplement, les groupes qui pourraient avoir de bons comportements de remboursement de ceux qui ne l'auront pas. Mais, après la consommation des crédits par les différents groupes candidats, les comportements de remboursement deviennent visibles. L'institution peut découvrir, à partir de ce moment, le type de groupe auquel elle a prêté ses fonds. Et nous en avons trouvé deux types. Il y a ceux qui ont les comportements de remboursement désirés par l'institution (groupe du type bon) et ceux qui n'en ont pas (groupe du type mauvais). Pour chaque type de groupe, l'institution peut dès lors attribuer une note qualificative et indicatrice. Ainsi certains groupes prennent-ils la note indicatrice 1 (pour le groupe du type bon) et d'autres la note 0 (pour le groupe du type mauvais).

Le test nous donne la valeur de qui est égale à 0,66 ( = 0,66). La moyenne des notes indicatrices est significativement différente de 1. Ce résultat peut s'expliquer comme suit : si tous les groupes obtiennent la note indicatrice 1, le marché serait composé uniquement de groupes du type bon et, serait égale à 1 ( = 1). Par contre, si est égale à 0 ( = 0), alors le marché serait composé uniquement des groupes du type mauvais. Le fait que soit différent de zéro ( 0) et différent de 1 ( 1) signifie que le marché du microcrédit consommés par les groupes de prêt est un marché sur lequel on trouve les deux types de groupes, le bon et le mauvais, mais dans des proportions différentes.

Chaque type de groupe existe en effet dans une proportion donnée. Ainsi avions-nous 66% de groupes du type bon ( = 0,66) et, 34% de groupes du type mauvais [ (1 - ) = 0,34] et en termes d'effectif, 199 contre 101. Les groupes du type bon dominent en nombre les groupes du type mauvais. L'effectif des premiers fait presque le double de l'effectif des seconds. Ce qui est traduit par la figure1. Nous constatons que cette composition du marché est semblable d'année en année (voir fig. 1). En 1998, la proportion des groupes du type bon est de 66%, en 1999 de 71%, en 2000 de 64% et 2001 de 72%.

Mais cette dominance des groupes du type bon sur les groupes du type mauvais ne peut à elle seule nous permettre de conclure en l'inexistence de sélection adverse sur le marché. Seuls les résultats du test de la troisième hypothèse peuvent nous permettre de tirer une quelconque conclusion (existence ou non de sélection adverse).

Considérons notre marché des 300 groupes de prêt, marché qui est mixte. Comme l'acheteur de voiture sur le marché des "lemons" d'AKERLOF est le moins informé sur la qualité du bien, de même, l'institution prêteuse est la moins informée sur le marché des micro-crédits consommés par les groupes de prêt sur le niveau de risque de chaque groupe. Elle ne connaît pas au départ les différentes proportions de chaque type de groupes. Elle n'est fixée qu'à la fin des échéances. Si elle pouvait connaître le type de chaque groupe, elle choisirait uniquement les groupes du type bon. Ce qui n'est pas possible, puisqu'elle n'est pas assez informée sur les groupes. Mais, elle espère tout au moins être remboursée à 99%, au minimum, de ses fonds prêtés et, simultanément, espère n'enregistrer, au maximum, qu'un (1) retard de paiement par chaque groupe candidat à la demande de crédit. Si elle découvrait que les groupes à mauvais comportements de remboursements sont les plus nombreux, elle se retrouve dans une situation insatisfaisante. Par contre, si c'est le cas contraire, la satisfaction de l'institution s'accroît et elle est maximale si = 1, c'est-à-dire s'il n'y a que des groupes du type bon sur le marché. Il faut donc trois conditions pour que l'institution se retrouve en position de satisfaction. Elle sera par conséquent, si ces trois conditions sont remplies, hors de la zone du risque de sélection adverse (voir fig 2-a, 2-b). Ces trois conditions sont :

· C1 : 0,66 1,

· C2: 99% 100%,

· C: 0 1.

Pour établir l'existence de sélection adverse sur le marché, nous avons procédé à un test qui prend en compte simultanément les deux moyennes et . Ceci pour la simple raison qu'un test simple du taux de remboursement , si nous acceptons H0, nous conduirait à admettre l'absence de sélection adverse même si le nombre moyen de retard est compris dans l'intervalle ]1, 12]. La troisième condition n'est pas remplie dans ce cas.

Cette situation ne profite évidemment pas à l'institution, même si chaque retard est sanctionné par le paiement d'une pénalité fixe, pénalité qui s'accroît au prorata du nombre de jours de retard. De même, un test simple du nombre moyen de retard, si nous acceptions l'hypothèse nulle, ignorera les effets des défauts de paiements, condition pourtant très importante aux institutions.

Aussi avons-nous pris conjointement les deux moyennes. Selon notre supposition, l'institution est satisfaite chaque fois que le taux moyen de remboursement est supérieur ou égal à 99% et simultanément que le nombre moyen de retard est inférieur ou égal à 1. Considérant ces critères plus assouplis comparativement à ceux définis plus haut, et qui satisfont l'institution, la proportion des groupes du type bon passe de 0,66 à 0,82 (soit de 199 à 248 en termes d'effectifs, voir fig.3). Et de façon détaillée, cette proportion passe de 66% à 83% pour 1998, de 71% à 82% pour 1999, de 64% à 81% pour 2000 et de 72% à 86% pour 2001.

La première condition est respectée (0,82 appartient à C1). Les deuxième et troisième conditions sont également remplies car la moyenne des taux de remboursements de notre échantillon (99,09%) appartient à C2 et le nombre de retards moyen (0,80) de l'échantillon appartient également à C3. L'institution est en dehors de la zone pouvant lui faire courir un risque de sélection adverse (voir fig 4)20(*).

Ce résultat est ressorti par les différentes probabilités calculées. La probabilité de rejeter l'hypothèse nulle si elle est vraie est 0,0076. Elle traduit le faible risque de rejeter l'hypothèse stipulant l'absence de sélection adverse si elle est vraie. Autrement dit, si l'hypothèse nulle est vraie, la probabilité de la rejeter est presque nulle. Le risque d'existence de sélection adverse sur le marché est donc très faible, voire quasi nul. Sur cent (100) groupes, moins d'un groupe ne présente pas simultanément un taux de remboursement supérieur ou égal à 99% et un nombre de retard moyen inférieur ou égal à 1.

Les groupes respectent au moins un des deux critères et principalement celui du taux de remboursement, qui reste également un critère important aux yeux de l'institution (sur les 300 groupes, 292 groupes ont un taux de remboursement de 100% soit 97% des groupes).

La probabilité d'accepter l'hypothèse nulle si elle est vraie est, quant à elle, égale à 0,5799 soit environ 0,58, c'est-à-dire que sur cent groupes, 57 au moins et 58 au plus présentent simultanément les deux conditions. Ce faible résultat s'explique par le fait que plusieurs groupes, ayant pourtant des taux de remboursement de 100%, accusent de nombreux retards dans les paiements (100 groupes sur 300 accusent au moins un retard et sur ces 100, 51 accusent plus d'un retard).

Une comparaison entre les deux probabilités indique que la probabilité d'accepter l'hypothèse nulle, si elle est vraie, est bien plus élevée que celle de la rejeter, qui elle, est presque nulle. Le risque d'inexistence de sélection adverse sur le marché est beaucoup plus fort que celui d'existence de sélection adverse.

Nous acceptons l'hypothèse nulle, c'est-à-dire qu'il n'y a pas sélection adverse sur le marché, puisqu'il est presque impossible de la rejeter tandis qu'il est probable, même certain, de l'accepter parce que nous avons déjà prouvé que l'hypothèse alternative est fausse. Il est important d'indiquer après cette conclusion que les mauvais comportements de remboursement tendent à disparaître permettant à l'institution de réaliser plus de profit [la totalité (soit 100%) des groupes de notre échantillon de l'année 2001, ont tous des taux de remboursement de 100% et seulement 13,8% d'entre eux accusent plus d'un retard].

3.3 VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES

Dans notre recherche, dans le but d'établir l'existence ou non de sélection adverse sur le marché de la consommation des micro-crédits par les groupes de prêts, nous avons identifié deux types de groupes, le bon type et le mauvais type. Ceci nous permet de vérifier notre première hypothèse. Celle-ci supposait que tous les groupes n'ont pas les bons comportements de remboursement recherchés par les IMF. En effet, en dehors des groupes du type bon, il existe d'autres types de groupes qui ne répondent aux caractéristiques que nous avons identifiées comme étant ceux désirés par les institutions, donc le bon type. Le premier test nous permet de confirmer cette hypothèse. Elle est par conséquent vraie.

Nous avons retenu comme deuxième hypothèse que la proportion des groupes ayant les bons comportements recherchés par les IMF est dominante sur le marché. La comparaison entre les deux proportions a permis de constater que la proportion des groupes du type bon est supérieure à celle des groupes du type mauvais. La proportion des groupes ayant les bons comportements est dominante. La deuxième hypothèse est elle aussi vraie.

Enfin comme troisième hypothèse, nous avions retenu que les prêts de groupe réduisent le risque de sélection adverse sur le marché du microcrédit. La comparaison entre les probabilités de rejeter et d'accepter l'hypothèse nulle si elle est vraie, nous permet de rejeter l'hypothèse alternative (existence de sélection adverse). Nous confirmons qu'il n'y a pas sélection adverse sur le marché des micro-crédits consommés par les groupes de prêts. La troisième hypothèse est vraie.

Cette section est résumée comme suit :

è Hypothèse n°1 : vraie

è Hypothèse 2 : vraie

è Hypothèse 3 : vraie.

3.4 RECOMMANDATIONS

Comme nous l'avions dit plus haut, PADME est une institution qui pratique la modalité du crédit de groupe en milieu urbain à une gamme variée de micro-entrepreneurs dont la majorité est composée de commerçantes. Notre étude nous a permis que constater que PADME est une institution présentant une belle performance en ce qui concerne les recouvrements de ses dettes (voir annexe 4). Ce résultat est dû certainement à la fidélité de la clientèle, mais aussi sûrement au dynamisme de l'équipe de travail. Nous ne saurions pourtant achever ce travail sans formuler quelques recommandations afin que PADME soit véritablement au service de la réduction de la pauvreté et par la même voie participer au processus de développement du pays. Il s'agit de :

§ élargir et diversifier la clientèle ;

Nous invitons les responsables de l'institution à ouvrir leurs capitaux aux micro-entrepreneurs des milieux ruraux car les activités de PADME restent fortement concentrées en zone urbaine (Cotonou, Parakou,...). Même si les villes contiennent des poches de pauvreté, elles restent néanmoins pour une classe moyennement riche. Alors qu'en tant qu'outil au service de la réduction de la pauvreté, PADME se doit de jouer son rôle en permettant aux couches rurales de bénéficier également de ses produits.

§ financer des micro-investisseurs débutants.

De même, PADME pourrait-elle financer des micro-entrepreneurs débutants et non pas uniquement ceux qui ont déjà une activité existante. L'institution pourrait ainsi apporter son appui aux potentiels micro-investisseurs qui faute de financement auprès des institutions habilitées à le faire (les banques classiques) se retrouvent confrontés aux mêmes difficultés avec les IMF dont PADME.

CONCLUSION

Au terme de notre travail, nous remarquons qu'il n'existe pas de sélection adverse sur le marché, ceci malgré la présence de quelques groupes ne répondant pas aux critères. Leur existence n'affecte en rien la nature du marché. Ce résultat vient ainsi confirmer les conclusions des modèles économiques. La théorie économique portant en effet sur le sujet considère que le crédit de groupe comme modalité d'octroi de crédit, permet de résoudre la plupart des problèmes liés à l'asymétrie d'information, du rationnement de crédit à la sélection adverse. Le crédit de groupe constitue donc un puissant outil pour les institutions de microfinance contre les problèmes informationnels, dont notamment la sélection adverse sur laquelle nous avons axé notre travail.

Dans notre étude portant sur le sujet "Sélection adverse dans la consommation des micro-crédits par les groupes de prêts", nous avons observé qu'il y a absence de sélection adverse sur ce marché. Cette absence est due aux caractéristiques particulières et propres au crédit de groupe. Les membres du groupe se sélectionnent eux-mêmes, ils sont solidaires en cas de défaillance d'un de leur partenaire. Egalement, ils se connaissent et n'ont pas que des liens commerciaux et, au surplus, partagent leurs expériences en matière de gestion des affaires (VARIAN, 1994). Ces caractéristiques du crédit de groupe expliquent les résultats performants constatés au niveau des taux de remboursement et à moindre mesure au niveau du nombre de retards accusés. En effet, sur cent groupes, 97 remboursent intégralement leur dette et 66 des 97 n'accusent aucun retard.

Le crédit de groupe est donc une modalité de crédit à encourager et à vulgariser beaucoup plus qu'il ne l'est déjà, car en dehors de ce qu'il résout le problème de sélection adverse, il permet d'atteindre une large population qui ne demande qu'à avoir accès à un système financier, formel ou non, et par la même occasion permet de réduire la pauvreté qui demeure l'objectif principal que s'est fixé la microfinance.

Au moment où nous commencions cette étude, notre ambition était de faire de ce travail une référence en matière de test empirique de sélection adverse sur le marché de microcrédit. Mais c'était sans compter avec l'insuffisance des outils d'analyse en matière de test empirique en sélection adverse. A défaut de ne pouvoir utiliser le test de CHIAPORRI et SALANIÉ (2000) qui permet juste de savoir s'il y a asymétrie d'information ou non, sans pour autant préciser la nature du problème (hasard moral ou sélection adverse), et à défaut d'avoir trouvé un test statistique adéquat, nous nous sommes contenté d'un simple test de moyennes. Aussi, la taille de notre échantillon peut-elle paraître petite en comparaison au nombre important de clients qui composent le marché des micro-crédits consommés en groupes de prêt (PADME à elle seule compte plus de 11694 clients bénéficiaires de crédits en groupe). Egalement, notre échantillon est composé uniquement des groupes de trois personnes.

De nouvelles recherches pourraient alors s'étendre à d'autres institutions pour mieux approfondir le sujet et montrer comment les groupes en arrivent à ce point. Ces recherches peuvent également s'orienter vers d'autres sujets tels : la détermination de la taille optimale des groupes de prêt, les déterminants du taux de remboursement des groupes de prêt, l'impact des prêts de groupe dans la performance des institutions de microcrédit .

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ANNEXE 1

ANNEXE 1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5

06/03/98

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

7

06/03/98

12

420000

420000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

8

06/03/98

12

300000

300000

100

0,8281

8

51,84

Mauvais

0

0,4356

10

13/03/98

12

420000

420000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

11

13/03/98

12

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

12

13/03/98

10

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

14

13/03/98

12

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

15

13/03/98

12

300000

300000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

17

20/03/98

12

375000

375000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

18

20/03/98

12

375000

375000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

19

20/03/98

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

20

20/03/98

12

375000

375000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

21

20/03/98

10

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

23

20/03/98

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

26

20/03/98

10

450000

450000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

27

27/03/98

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

29

27/03/98

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

30

27/03/98

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

33

27/03/98

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

34

27/03/98

12

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

39

27/03/98

12

240000

240000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

42

27/03/98

10

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

45

27/03/98

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

49

27/03/98

12

450000

450000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

50

27/03/98

12

300000

300000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

51

27/03/98

12

300000

300000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

58

03/04/98

12

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

59

03/04/98

10

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

60

10/04/98

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

65

10/04/98

10

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

70

17/04/98

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

73

24/04/98

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

78

24/04/98

10

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

81

24/04/98

9

225000

225000

100

0,8281

4

10,24

Mauvais

0

0,4356

82

30/04/98

10

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

84

30/04/98

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

89

08/05/98

12

375000

375000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

91

08/05/98

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

93

08/05/98

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

97

08/05/98

12

450000

450000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

101

15/05/98

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

109

22/05/98

12

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

119

29/05/98

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

131

05/06/98

12

300000

300000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

134

12/06/98

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

142

19/06/98

12

300000

300000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

159

03/07/98

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

164

03/07/98

10

225000

225000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

179

24/07/98

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

182

24/07/98

6

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

187

31/07/98

12

375000

375000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

192

31/07/98

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

195

31/07/98

6

300000

300000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

196

31/07/98

12

450000

450000

100

0,8281

4

10,24

Mauvais

0

0,4356

207

07/08/98

12

450000

450000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

211

07/08/98

12

420000

420000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

219

14/08/98

8

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

223

14/08/98

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

225

14/08/98

12

300000

300000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

255

28/08/98

12

450000

450000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

255

28/08/98

12

450000

450000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

256

28/08/98

12

150000

150000

100

0,8281

3

4,84

Mauvais

0

0,4356

266

04/09/98

12

300000

300000

100

0,8281

9

67,24

Mauvais

0

0,4356

288

18/09/98

10

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

310

18/09/98

10

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

352

16/10/98

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

360

16/10/98

12

450000

450000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

392

30/10/98

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

404

06/11/98

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

412

06/11/98

10

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

425

18/06/99

10

450000

450000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

453

20/11/98

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

468

27/11/98

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

475

27/11/98

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

480

27/11/98

10

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

486

27/11/98

12

300000

300000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

488

27/11/98

12

300000

300000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

505

04/12/98

10

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

510

04/12/98

12

375000

375000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

533

11/12/98

10

225000

225000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

539

18/12/98

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

541

18/12/98

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

553

18/12/98

12

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

558

18/12/98

12

300000

300000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

580

05/02/99

8

420000

420000

100

0,8281

3

4,84

Mauvais

0

0,4356

596

19/02/99

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

598

19/02/99

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

604

19/02/99

10

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

608

19/02/99

4

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

609

19/02/99

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

617

26/02/99

12

300000

300000

100

0,8281

3

4,84

Mauvais

0

0,4356

627

05/03/99

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

669

19/03/99

8

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

670

19/03/99

9

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

677

26/03/99

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

678

26/03/99

10

300000

300000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

679

26/03/99

12

375000

375000

100

0,8281

7

38,44

Mauvais

0

0,4356

700

09/04/99

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

710

09/04/99

12

150000

150000

100

0,8281

4

10,24

Mauvais

0

0,4356

742

23/04/99

10

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

743

23/04/99

10

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

789

07/05/99

3

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

802

14/05/99

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

808

14/05/99

12

225000

225000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

810

14/05/99

12

300000

300000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

823

21/05/99

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

833

21/05/99

6

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

844

28/05/99

10

150000

150000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

846

28/05/99

6

600000

600000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

882

18/06/99

10

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

885

18/06/99

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

890

18/06/99

10

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

928

02/07/99

6

225000

225000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

931

02/07/99

12

225000

225000

100

0,8281

3

4,84

Mauvais

0

0,4356

963

16/07/99

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

971

16/07/99

12

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

977

16/07/99

10

150000

150000

100

0,8281

3

4,84

Mauvais

0

0,4356

983

23/07/99

10

375000

375000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

991

23/07/99

10

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

993

23/07/99

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1000

23/07/99

7

225000

225000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

1016

30/07/99

10

450000

450000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

1036

06/08/99

8

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1077

20/08/99

8

225000

225000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

1111

27/08/99

12

375000

375000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

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1129

03/09/99

10

450000

450000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

1134

10/09/99

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1154

10/09/99

12

300000

300000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

1182

17/09/99

6

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1196

24/09/99

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1200

24/09/99

12

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1220

30/09/99

12

525000

525000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1236

01/10/99

10

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1248

01/10/99

10

225000

225000

100

0,8281

5

17,64

Mauvais

0

0,4356

1259

08/10/99

12

375000

375000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1269

14/10/99

8

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1276

14/10/99

12

450000

450000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

1279

15/10/99

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1285

15/10/99

10

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1307

22/10/99

6

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1323

22/10/99

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1338

29/10/99

12

420000

420000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1356

29/10/99

12

375000

375000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

1372

05/11/99

11

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1380

05/11/99

12

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1391

05/11/99

12

150000

150000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

1397

11/11/99

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1454

19/11/99

10

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

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1489

25/11/99

12

600000

600000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

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1520

26/11/99

11

375000

375000

100

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1

0,04

Mauvais

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1544

03/12/99

12

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450000

100

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0

0,64

Bon

1

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1556

03/12/99

10

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

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1561

03/12/99

8

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1593

10/12/99

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1596

10/12/99

12

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1608

10/12/99

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

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1617

13/12/99

6

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1652

25/11/99

6

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1667

20/12/99

5

120000

120000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1700

10/02/00

12

375000

375000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1709

11/02/00

10

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1721

11/02/00

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1721

17/02/00

10

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1723

11/02/00

12

375000

375000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

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1755

18/02/00

12

450000

450000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

1777

25/02/00

9

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

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1799

02/03/00

10

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1811

03/03/00

12

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1840

10/03/00

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1867

17/03/00

10

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1873

17/03/00

12

375000

375000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

1902

24/03/00

5

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1909

24/03/00

12

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1912

24/03/00

12

480000

480000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

1917

24/03/00

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1943

31/03/00

5

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1979

06/04/00

10

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

1981

06/04/00

12

450000

450000

100

0,8281

5

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Mauvais

0

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1995

07/04/00

12

300000

300000

100

0,8281

4

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Mauvais

0

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2003

07/04/00

10

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

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2008

07/04/00

12

300000

300000

100

0,8281

6

27,04

Mauvais

0

0,4356

2015

13/04/00

12

525000

525000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2020

13/04/00

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2025

13/04/00

12

150000

150000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

2063

14/04/00

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2075

20/04/00

6

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2082

20/04/00

6

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2084

20/04/00

10

300000

300000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

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2088

20/04/00

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2090

20/04/00

12

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375000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2091

20/04/00

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2105

20/04/00

12

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2112

21/04/00

12

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2159

28/04/00

8

300000

300000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

2171

04/05/00

12

225000

225000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

2191

05/05/00

12

450000

450000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

2226

12/05/00

12

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2240

12/05/00

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2290

23/05/00

12

600000

600000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2302

25/05/00

10

375000

375000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2310

25/05/00

10

600000

600000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2334

22/06/00

10

300000

300000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

2351

29/05/00

12

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2367

02/06/00

10

375000

375000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

2371

02/06/00

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2393

05/06/00

10

225000

225000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

2404

08/06/00

6

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2444

09/06/00

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2450

09/06/00

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2464

16/06/00

12

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2480

16/06/00

10

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2485

16/06/00

12

450000

450000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

2486

16/06/00

12

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2495

26/02/99

6

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2509

19/06/00

8

300000

300000

100

0,8281

3

4,84

Mauvais

0

0,4356

2527

22/06/00

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2584

30/06/00

12

450000

450000

100

0,8281

3

4,84

Mauvais

0

0,4356

2599

06/07/00

6

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2605

07/07/00

6

225000

225000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

2617

07/07/00

10

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2625

13/07/00

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2634

14/07/00

6

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2642

14/07/00

6

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2704

27/07/00

12

225000

225000

100

0,8281

7

38,44

Mauvais

0

0,4356

2710

28/07/00

12

375000

375000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

2712

28/07/00

12

225000

225000

100

0,8281

6

27,04

Mauvais

0

0,4356

2712

28/07/00

12

300000

300000

100

0,8281

6

27,04

Mauvais

0

0,4356

2716

03/08/00

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2782

18/08/00

12

450000

450000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

2863

07/09/00

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2911

21/09/00

12

600000

600000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2948

28/09/00

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

2963

29/09/00

6

150000

150000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

2979

29/09/00

6

225000

225000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

3007

12/10/00

12

375000

375000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3049

20/10/00

8

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3052

20/10/00

10

180000

180000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

3054

20/10/00

10

600000

600000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3065

26/10/00

8

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3067

26/10/00

12

450000

450000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

3076

27/10/00

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3084

27/10/00

12

375000

375000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3100

02/11/00

10

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3104

02/11/00

10

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3197

17/11/00

12

600000

600000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

3274

23/11/00

11

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3290

24/11/00

12

450000

450000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3302

24/11/00

8

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3308

24/11/00

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3404

01/12/00

12

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3437

01/12/00

8

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3510

07/12/00

12

225000

225000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

3515

01/12/00

10

450000

450000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

3541

07/12/00

12

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3553

07/12/00

12

375000

375000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

3575

08/12/00

12

375000

375000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3597

08/12/00

12

150000

150000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

3608

08/12/00

11

600000

600000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3669

14/12/00

12

300000

300000

100

0,8281

3

4,84

Mauvais

0

0,4356

3671

14/12/00

12

600000

600000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3692

14/12/00

12

450000

450000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

3740

15/12/00

10

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3769

21/12/00

12

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3769

21/12/00

12

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3786

22/12/00

6

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3826

25/01/01

10

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3827

25/01/01

6

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3847

26/01/01

10

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3896

09/02/01

8

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3907

15/02/01

10

300000

300000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

3909

15/02/01

12

525000

525000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3911

15/02/01

12

375000

375000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3914

15/02/01

7

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3925

16/02/01

10

375000

375000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3930

16/02/01

4

150000

150000

100

0,8281

3

4,84

Mauvais

0

0,4356

3958

22/02/01

10

375000

375000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3963

22/02/01

12

300000

300000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

3974

01/03/01

10

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3976

01/03/01

12

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

3997

08/03/01

10

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

4002

08/03/01

8

300000

300000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

4019

15/03/01

6

225000

225000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

4033

16/03/01

6

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

4035

16/03/01

10

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

4070

30/03/01

10

150000

150000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

4077

05/04/01

8

225000

225000

100

0,8281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

4137

17/05/01

6

225000

225000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

4145

18/05/01

6

300000

300000

100

0,8281

1

0,04

Mauvais

0

0,4356

4177

14/06/01

12

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

4197

06/07/01

12

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

4199

12/07/01

12

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

4219

23/08/01

3

150000

150000

100

0,8281

0

0,64

Bon

1

0,1156

4221

11/12/98

12

300000

287199

96

9,5481

9

67,24

Mauvais

0

0,4356

4223

03/03/00

12

450000

414135

92

50,2681

10

84,64

Mauvais

0

0,4356

4228

21/11/00

12

300000

218205

73

680,6881

6

27,04

Mauvais

0

0,4356

4229

21/11/00

12

300000

218205

73

680,6881

6

27,04

Mauvais

0

0,4356

4232

21/11/00

12

300000

218205

65

1162,1281

7

38,44

Mauvais

0

0,4356

4233

23/04/99

10

300000

176496

59

1607,2081

5

17,64

Mauvais

0

0,4356

4234

14/05/99

12

375000

207873

55

1943,9281

2

1,44

Mauvais

0

0,4356

4236

14/10/99

12

600000

90369

15

7071,1281

0

0,64

Mauvais

0

0,4356

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

NB: les groupes dont les données sont encadrées sont ceux qui ont des

 

résultats satisfaisants ( et qui rejoignent les groupes du type bon) les modalités définies pour l'hypothèse n°3.

ANNEXE 2

Calculs relatifs aux différentes distributions I, rb et

-Calculs relatifs à la distribution de I

Valeurs correspondantes

, la somme des notes I

199

, la moyenne des notes I

0,66

La somme des carrés des écarts

67

, l'écart type estimé

0,47

-Calculs relatifs à la distribution de rb

 

la somme des taux de remboursement

29728

la moyenne de la distribution de rb

99,09%

la somme des carrées des écarts

13447,39

l'écart type estimé de rb

6,70

-Calculs relatifs à la distribution de

 

la somme des nombres de retards

240

la moyenne de la distribution de

0,80

la somme des carrées des écarts

822

l'écart type estimé de

1,66

N la taille de l'échantillon

300

ANNEXE 3

Estimation de la proportion

Soit p la proportion des groupes du type bon dans la population-mère. A chaque échantillon de 300 crédits, la proportion des groupes du type bon de l'échantillon varie, et (1 - ) de même. Cette proportion est une variable binomiale. La taille de l'échantillon étant grande, elle est donc une variable gaussienne de moyenne n et d'écart type .

En intégrant les différents paramètres, nous obtenons l'intervalle d'acceptabilité de la proportion des groupes du type bon. Soit :

N (1 - ) > 9 implique t 2. N = 300 ; = 0,66 ; (1 - ) = 0,34.

0,66 - 2 0,03 < p < 0,66 + 2 0,03

0,60 < p < 0,72

Il y a 95% de chance que p la proportion des groupes du type bon de la population-mère soit comprise dans l'intervalle [0,60 ; 0,72], donc dans les cas supérieure à la proportion des groupes du type mauvais.

Ou autrement,

L'estimation peut se faire en posant un test d'hypothèses. Soit :

H0 : = 1 - les groupes bons ne dominent pas le marché

H1 : > 1 - les groupes bons dominent le marché

Ce test peut être réécrit comme suit :

H0 : = 0,5 les groupes bons ne dominent pas le marché

H: > 0,5 les groupes bons dominent le marché

suit une loi normale de moyenne et d'écart type avec = 0,5. La variable T définie par : suit une loi normale centrée réduite.

La règle de décision est la suivante :

Si > l on rejette H0

Si < l on accepte H0

Avec l =

En intégrant les différentes valeurs, nous obtenons :

l = 0,5 + 2 × 0,03

l = 0,56

Il apparaît que > l. Par conséquent, on rejette H0 et on accepte H1 ( = 0,66).

Dans tous les cas, la proportion des groupes du type bon est dominante sur le marché, même à l'échelle de la population-mère.

ANNEXE 4

1- Estimation de m1

est le taux de remboursement moyen de notre échantillon. A chaque échantillon de 300 crédits de groupes est donc associé un taux de remboursement moyen . La variable suit une loi normale de moyenne m1 et d'écart type .

N = 300 ; = 1,96 avec = 5%

99,09 - 1,96 0,38 < m1< 99,09 + 1,96 0,38

98,34 < m1 < 99,83

Dans 95 cas sur 100, la moyenne m1 se trouve dans l'intervalle [98,34 ; 99,83]. La probabilité que m1 se trouve dans l'intervalle critique [98.34 ; 99]21(*) est très faible car dans 60 cas sur 100, m1 se trouve dans l'intervalle [99 ; 99,18]22(*).

2-Estimation de m2

Le nombre de retard moyen obtenu sur notre échantillon est une variable aléatoire gaussienne de moyenne arithmétique m2 et d'écart type avec m2 le nombre de retard de paiements moyen de la population-mère que nous envisageons d'estimer.

0,8 - 1,96 0,09 < m2 < 0,8 + 1,96 0,09

0,63 < m2 < 0, 97

Le degré de confiance de m2 est 0,95, c'est-à-dire que dans 95 cas sur 100 m2 est dans l'intervalle [0,63 ; 0,97]. m2 est inférieure à 1 dans tous les cas.

TABLE DES MATIÈRES

Pages

Dédicaces i

Remerciements ii

Liste des sigles iii

Liste des tableaux et figures iv

INTRODUCTION 1

1ER CHAPITRE : CADRE MÉTHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE 5

1.1 Problématique 6

1.2 Les objectifs et hypothèses de recherche 9 1.2.1 Objectif principal 9

1.2.2 Objectifs spécifiques 9

1.2.3 Hypothèses de recherche 9

1.3 Revue de littérature 10

1.4 Méthodologie de recherche 16

1.4.1 Recherche documentaire 16

1.4.2 La collecte des données 17

1.4.2.1 Echantillonnage 17

1.4.2.2 Les données 17

1.4.3 Revue de méthode 18

1.4.4 Méthode d'analyse des données 18

2ÈME CHAPITRE : LE MARCHÉ DES MICRO-CRÉDITS AU BÉNIN 25

2.1 L'offre de microcrédit 26 2.1.1 Les institutions d'épargne et de crédit 26

2.1.2 Les institutions de crédit direct 27

2.1.3 Les institutions de crédit-épargne 27

2.1.4 Les projets à volet microfinance 28

2.2 La réglementation des IMF 28 2.3 Les produits du marché 28

2.3.1 Les produits financiers 29 2.3.1.1 Le crédit individuel 29

2.3.1.2 Le crédit de groupe 29

2.3.2 Les produit non financiers 30 2.4 La demande de microcrédit 31

2.4.1 Crédit agricole 31

2.4.1.1 La petite paysannerie 31

2.4.1.2 Les exploitations agricoles 32

2.4.2 Le commerce 32

2.4.3 La production 32

2.4.4 La transformation artisanale 33

2.4.5 La demande urbaine et péri-urbaine 33

3ÈME CHAPITRE : PRÉSENTATION DES RÉSULTATS, ANALYSE, VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES ET RECOMMANDATIONS 34

3.1 Présentation des résultats 35

3.1.1 Catégorisation des groupes 35 3.1.2 Composition du marché 35

3.1.3 La nature du marché 38

3.2 Analyse des résultats 40

3.3 Vérification des hypothèses 47

3.4 Recommandations 48

CONCLUSION 50

Bibliographie

Annexe 1

Annexe 2

Annexe 3

Annexe 4

* 1 La crise économique des années quatre-vingts a vu en effet tout le système financier s'écrouler, affectant profondément par la même occasion, la confiance qui caractérise l'octroi de crédit aux clients du système financier classique.

* 2 Pays où M. YUNUS, fondateur du crédit de groupe, fit son premier essai.

* 3 Il s'agit des taux nominaux effectifs. M. Robinson , The micro-finance Revolution, Banque Mondiale, 1999.

* 4 H. Varian, Introduction à la microéconomie, Nouveaux Horizons, 1994, chapitre 34.

* 5 Mot anglais signifiant un passager clandestin.

* 6 Lexique d'économie, Dalloz, 6ème édition, 1999, pp 551.

* 7 Lemon, mot anglais qui désigne une voiture de mauvaise qualité.

* 8 M. ROBINSON, The microfinance revolution, Banque mondiale, 2001.

* 9 Une initiative identique à la Grameen Bank développée en Amérique Latine.

* 10 Williamson O. E., "Les institutions de l'économie", InterEditions, Paris, 1994.

* 11 Berenbach S., Guzman D., "The Solidarity Group Experience Worldwide", in Rhyne, Otero (eds), "The New World of Microenterprise Finance", Kumarian Press, West Hartford, 1994.

* 12 Albert L., Les mécanismes collectifs de crédit : une nouvelle solution- miracle ?", Cahiers de la Faculté des Sciences Economiques, Sociales et de Gestion, 195, FNDP, Namur, 1997.

* 13 Wenner M. D., "Group Credit : A mean To Improve Information Transfert and Loan Repayment Performance", The Journal of Development Studies, vol.32, 2, December, 263-281, 1995.

* 14 Coût d'emprunt = 1 + taux d'intérêt.

* 15 i représente le numéro de sélection aléatoire du groupe.

* 16 Modèle probit donnant l'indicateur du retard de payement. Basé sur les travaux de Fay et al (1998), il utilise plusieurs caractéristiques comme l'âge, le revenu, l'emploi, la situation matrimonial, le sexe, etc.

* 17 Il s'agit d'une estimation datant de 1998.

* 18 L'ancien département.

* 19 Voir annexe 3 pour la généralisation à la population-mère.

* 20 Voir Annexe 4 pour les estimations respectives de m1 et m2 prédéfinies à la page 34.

* 21 Dans cet intervalle, la condition de satisfaction n'est pas remplie, est inférieure à 99%.

* 22 En posant la limite inférieure de m1 égale à 99, soit (degré de confiance 0,60) et la limite supérieure donne 99,18.






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