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Les déterminants de la dette publique du Cameroun: Une approche économètrique

( Télécharger le fichier original )
par Guy Albert KENKOUO
ISSEA - Ingénieur statisticien 2008
  

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LES DETERMINANTS DE LA DETTE EXTERIEURE DU CAMEROUN

KENKOUO Guy Albert

Ingénieur Statisticien

Kenkouo_guy@yahoo.fr

Tel : (237) 77627861

Septembre 200

8Sommaire

LISTE DES TABLEAUX i

LISTE DES GRAPHIQUES ii

INTRODUCTION 1

I. Problématique et présentation des variables 3

1. Problématique..................................................................................... 3

2. Présentation des variables et des données...................................................... 4

II. ANALYSE DESCRITIVE 5

1. Caractéristiques de la dette extérieure du Cameroun 5

2. Diagramme de dispersion........................................................................ 7

3. Matrice de corrélations........................................................................... 8

III. ANALYSE ECONOMETRIQUE 9

1. Modélisation....................................................................................... 9

2. Vérification des hypothèses sous-jacentes du modèle de régression linéaire multiple. 11

3. Interprétations des résultats..................................................................... 13

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 15

Annexe1 A

Annexe 2 A

Annexe 3 C

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Critères de soutenabilité de la dette extérieure 6

Tableau 2 : Corrélation entres la variable LDPIB et d'autres variables 9

Tableau 3 : Estimation des paramètres du premier modèle 10

Tableau 4 : Estimation des paramètres du modèle définitif 10

Tableau 5 : Estimation des indices de conditionnement 11

Tableau 6 : Résultat Tes de d'hétéroscedasticité (test de WHITE) 13

Tableau 7 : récapitulatif du premier modèle A

Tableau 8 : Test de signification global du premier modèle A

Tableau 9 : récapitulatif du modèle final A

Tableau 10 : Test de signification global du modèle final B

Tableau 11 : Estimation des paramètres du modèle final B

Tableau 12 : Test de Kolmogorov-Smirnov C

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique1 : Evolution de la dette extérieure du Cameroun entre 1980 et 2005 5

Graphique 2 : Evolution des ratios de la dette extérieure du Cameroun entre 1980 et 2005 7

Graphique 3 : Diagramme de dispersion des variables définies dans le cadre de notre travail 8

Graphique 4 : Histogramme de la série des résidus 12

Graphique 5 : Diagramme Gaussien P-P C

INTRODUCTION

Le début de la décennie 80 a été marqué par la chute des recettes publiques et un accroissement excessif de la dette extérieure des pays du tiers monde. Ces crises combinées ont rapidement enfoncé les pays du tiers monde dans une grave crise financière sans précédente. Le Cameroun, comme tout pays du tiers monde n'a pas échappé à cette crise. Cette crise a rapidement pris une dimension internationale, amenant la communauté internationale (précisément les principaux créditeurs) à prendre des initiatives en vue de sortir de la crise, frein à la croissance des pays du tiers monde. En effet, juste après l'indépendance dans les années 60, les pays de la zone franc ont mis en place les projets d'infrastructures (routes, industries, hôpitaux, centres de recherches, réseau téléphonique et électrique) pour se développer. La concrétisation de ces projets de développement nécessite de gros moyens de financements pouvant provenir de trois sources, à savoir :

- l'épargne domestique ou intérieure : cependant, compte tenu de la structure économique et du système de gestion de ces pays, l'épargne intérieure est souvent faible et mal mobilisée ;

- les IDE : c'est le propre des multinationales qui facilitent le processus de mondialisation, mais leurs motivations ne convergent pas toujours avec celles des pays d'accueil ;

- l'endettement extérieur et l'aide internationale.

Cette troisième source est apparue comme la solution au problème de l'insuffisance de l'épargne intérieure, dans la volonté des pouvoirs publics de financer le développement. Cependant, le contexte économique international a joué un rôle prépondérant dans l'aggravation de la crise (fluctuation des taux de change, baisse du prix des matières premières et détérioration des termes de l'échange, hausse des taux d'intérêt et baisse des prêts assortis de conditions concessionnelles).

En outre, cette crise est imputable aux politiques internes à savoir mauvaise gestion de la dette publique et allocation des ressources, et absence de discipline financière rigoureuse. Cette faiblesse économique et financière a suscité à long terme un excès de la dette par rapport à la capacité de service de la dette des Pays pauvres Très Endettés (PPTE). Ainsi, entre 1970 et 1979, leur dette totale se chiffrait à plus de 30,92 milliards de dollars EU, représentant 79 % des exportations et 20,25 % du produit national brut (PIB). C'est à partir de 1980 que les principaux indicateurs de la dette vont se détériorer. A cette période, la dette totale de l'ensemble des PPTE s'est établie à 145,5 milliards de dollars soit 195 % et 23,5 %, représentant respectivement les ratios de la dette et du service de la dette par rapport aux exportations.

La crise économique et financière a conduit à la mise en oeuvre au cours des années 80 de programme d'ajustement structurel (PAS) avec l'appui notamment de la Banque mondiale (BM) et du Fonds Monétaire International (FMI). Si ces assistances ont atténué, à court terme les problèmes de liquidité liés au service de la dette, elles ont connu dans leur ensemble des résultats mitigés.

Pire, le fardeau de la dette demeure encore lourd et continue de croître, si bien que certains pays en sont arrivés à une dette dont ils ne peuvent aujourd'hui assurer le service. Les nouvelles réformes économiques remettant en cause l'intervention de l'Etat dans les domaines clés de l'économie à travers la régulation structurelle et de libéralisation de l'économie s'efforcent de rechercher une politique de stabilisation macro-économique optimale et une gestion efficiente des finances publiques. Ces réformes visent à engendrer une nouvelle dynamique susceptible de réduire la dépendance économique et financière vis-à-vis de l'extérieur.

Notre travail portera sur les facteurs explicatifs de l'endettement extérieur du Cameroun. La problématique et la présentation des variables seront la première étape de notre démarche. Puis, nous ferons une analyse descriptive de quelques ratios de la dette identifiés. A la fin de cette deuxième étape, nous identifierons les variables susceptibles d'expliquer l'endettement extérieur du Cameroun, que nous utiliserons pour une analyse économétrique.

I. Problématique et présentation des variables

Dans cette section, nous présenterons la problématique de notre recherche ainsi que les variables susceptibles d'expliquer l'endettement extérieur du Cameroun.

1. Problématique

Depuis le début de la crise de l'endettement des PVD, plusieurs traitements ont été envisagés pour atténuer le fardeau de la dette publique extérieure. Parmi ces traitements, nous avons le rééchelonnement (réaménagement du calendrier initial de remboursement pour l'adapter à la capacité de remboursement de l'emprunteur), le plan de Toronto encore appelé initiative Mitterrand (visant à alléger la dette bilatérale (Aides Publics et crédits commerciaux garantis) des pays les plus démunis connaissant des difficultés prolongées de service de la dette), l'initiative de Dakar (Annoncée par la France en 1989 au sommet de la Francophonie de Dakar, cette initiative prévoit exclusivement l'annulation de la dette publique française (crédits commerciaux garantis exclus) de 35 pays africains), le plan de Trinidad (proposé par la grande Bretagne en 1990 à Trinidad en vue de pallier certaines limites des conditions de Toronto ; ce plan consiste en l'annulation des deux tiers de la dette publique des pays démunis et d'étaler le remboursement du reliquat sur 25 ans.), l'initiative japonaise (plan d'accompagnement (réduction des risques) annoncé aux assemblées annuelles du FMI et de la BM à Berlin en septembre 1981), les termes de Naples (permettant une réduction jusqu'à 67 % du service de la dette éligible en valeur actualisée nette),... La plupart de ces initiatives en vue de l'allégement de la dette des PVD n'ont pas été fructueuses à cause d'une part de la non implication de toute la communauté financière internationale et d'autre part, du fait que la plupart des traitements ne touchaient pas directement le principal. En 1996, l'IPPTE est lancée au sommet des G7 à Lyon et de vient trois ans plus tard l'IPPTE renfoncée au sommet du G7 à Cologne.

Si l'on s'accorde sur ce que la recherche d'une solution appropriée à la question de l'endettement passe nécessairement par la connaissance des facteurs qui l'influencent et le sens de leurs interrelations, il est alors digne d'intérêt de s'interroger sur les causes significatives de l'endettement extérieur du Cameroun.

L'objectif de la présente étude est de déterminer les facteurs qui influent significativement l'endettement extérieur du Cameroun. Un tel exercice permettrait de réévaluer les facteurs explicatifs de la dette et de fournir les bases d'une gestion plus adaptée de celle-ci surtout au moment où la communauté internationale et les gouvernements s'accordent à reconnaître que le fardeau de la dette constitue une véritable entrave au développement économique et social des pays.

L'hypothèse de la présente étude est l'existence d'une corrélation entre l'encours de la dette (hors dons) en fin de période, la croissance économique, les termes de l'échange et la croissance démographique. Et par delà, les facteurs tels que la croissance démographique pourraient motiver l'endettement. Par contre, l'amélioration des termes de l'échange et le taux de croissance du PIB le décourageraient. Pour cela, nous mettrons en exergue la relation qui existe entre le niveau de l'endettement extérieur et les indicateurs susceptibles de le déterminer. Il s'agira alors de montrer le sens et le poids de leur influence respective sur l'endettement extérieur. Ainsi, la question de recherche peut être formulée comme suit : « quels sont les facteurs significatifs de l'endettement extérieur du Cameroun ».

2. Présentation des variables et des données

Les liens entre le degré d'endettement et certaines variables macro-économiques ont fait l'objet de recherches économétriques. K. O. Ojo1(*) (1989) a conclu que le rapport de l'encours de la dette/PIB () d'une trentaine de pays africains durant la période de 1976 à 1984 est lié à la variation des exportations (X), au rapport des importations/PIB (M), à la population (Pop) et au taux de croissance du PIB (Y): . Par un souci d'orientation d'étude, nous allons modifier légèrement ce modèle. Nous retenons alors la relation suivante : , où le poids de l'endettement extérieur du Cameroun est approximé par le ratio de l'encours de la dette en fin de période sur le produit intérieur brut (DPIB). Les variables indépendantes étant: les termes de l'échange (TE) avec 1986 comme année de base, le taux de croissance du produit intérieur brut (Taux) et la population (POP).

Les données annuelles sont issues de la base de données du FMI, de la BEAC et des administrations publiques (2006). Il s'agit d'une série chronologique qui couvre la période de 1980 à 2005 soient 26 observations.

En effet, les termes de l'échange donnent l'évolution de la valeur relative des exportations par rapport aux importations. Le taux de croissance détermine l'évolution quantitative du développement économique, en termes réels. Le taux de croissance démographique détermine l'évolution de la population.

Aussi, soulignons que les variables pendant la modélisation subiront une transformation logarithmique. Cette transformation répond a un double objectif : d'abord, il s'agit d'éviter les problèmes liés aux effets de grandeur puis, de faciliter les interprétations avec les élasticités entre les variables explicatives et l'endettement, Bourbonnais2(*) (1998).

II. ANALYSE DESCRITIVE

Nous nous attèlerons dans cette section de présenter les caractéristiques de la dette extérieure du Cameroun et de faire une exploration graphique de nos données.

1. Caractéristiques de la dette extérieure du Cameroun

La dette extérieure de Cameroun s'est multipliée par plus de 68 entre 1980 et 2006. Elle est passée de 48 milliards à 3307,13 milliards.

Graphique1 : Evolution de la dette extérieure du Cameroun entre 1980 et 2005

Source : Données BEAC-FMI-Banque Mondiale-Administrations publiques

Le graphique 1 montre que l'évolution de la dette extérieure du Cameroun a trois principales phases. Une première phase marquée par une faible croissance entre 1980 et 1984. La deuxième phase marquée par une forte croissance qui va de 1985 à 1995. Et depuis 1996, la dette extérieure du Cameroun tend à décroître. Cette baisse progressive de la dette extérieure du Cameroun depuis 1996 est la résultante des différentes initiatives prises pour l'allègement de la dette extérieure des PVD (à l'instar des termes de Napples en 1996 et l'admission du Cameroun à l'Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (IPPTE) en 2000).

Dans le cadre de l'IPPTE, les créanciers ont imposé des ratios sur les indicateurs (les ratios dette/exportations, services de la dette/exportations et dette/recettes budgétaires) afin de définir de façon chiffrée la notion de soutenabilité de l'endettement extérieur d'un pays. Le tableau 1 résume les différents ratios avec les seuils définis dans le cadre de l'IPPTE originale et de l'IPPTE renforcée.

Tableau 1 : Critères de soutenabilité de la dette extérieure

Indicateurs

IPPTE originale

IPPTE renforcée

Stock de la dette (VAN3(*))/Exportations

<200-250 %

<150 %

Service de la dette (VAN)/Exportations

<20-25 %

<15 %

Stock de la dette (VAN)/Recettes budgétaires

<280 %

<250 %

Source : Rassemblés et présentés par nous même

De 1980 à 1999, le ratio dette/exportations est passé de 4,81 % à 208,85 %, pour retomber à 138,27 % en 2005. Le ratio service dette/exportations est passé de 7,92 % à 28,80 % de 1980 à 1999, pour ensuite retomber 15,46 % en 2005. Le ratio dette/recettes budgétaires est passé de 5,27 % à 267,47 %, pour ensuite chuter à 181,93 % en 2005. De 1980 à 1999, le ratio dette/PIB est passé de 1,17 % à 45,73 % pour ensuite retomber à 34,87 % en 2005. Le graphique 2 résume l'évolution de ces différents ratios de la dette extérieure.

Graphique 2 : Evolution des ratios de la dette extérieure du Cameroun entre 1980 et 2005

Source : Données BEAC-FMI-Banque Mondiale-Administrations publiques

Comme la dette extérieure du Cameroun, ces différents ratios ont évolué en trois temps avec les périodes légèrement variantes.

2. Diagramme de dispersion

Nous allons faire une régression linéaire multiple, il est alors nécessaire de voire si la relation liant la variable LDPIB et d'autres variables est linéaire.

Graphique 3 : Diagramme de dispersion des variables définies dans le cadre de notre travail

Source : Sortie SPSS

D'après le diagramme de dispersion, nous pouvons dire que la relation entre la variable LDPIB et d'autres variables est linéaire exceptée de la variable Taux de croissance, pour laquelle nous émettons des réserves sur son nuages de points.

3. Matrice de corrélations

La matrice des corrélations révèle de fortes corrélations toutes significatives au seuil de 5 % entre les variables LDPIB et LPOP, LDPIB et LTE, LDPIB et Taux de croissance (TCPIB). Cependant, nous observons une forte corrélation significative au seuil de 5% entre les variables taux de croissance et LPOP (voire tableau2).

Tableau 2 : Corrélation entres la variable LDPIB et d'autres variables

Source : Sortie SPSS

III. ANALYSE ECONOMETRIQUE

Nous allons dans cette section estimer les paramètres de notre modèle et vérifier si les hypothèses qui sous-tendent la régression linéaire multiple sont validées.

1. Modélisation

En introduisant toutes le variables dans le modèle à l'aide du logiciel SPSS, nous obtenons un modèle globalement significatif au seuil de 5% avec R2 =0,679 et R2-ajusté= 0,636. (Voir annexe1 pour plus de détails).

Tableau 3 : Estimation des paramètres du premier modèle

Source : Sortie SPSS

Cependant, le coefficient de la variable Taux de croissance n'est pas significatif même au seuil de 10 %. Ce qui signifie que cette variable n'a aucune influence directe sur la variable LDPIB. Compte tenu de ce constat et de celui fait dans le diagramme de dispersion (Graphique 3), nous allons éliminer la variable Taux de croissance de notre modèle.

En introduisant à nouveau les variables dans le modèle à l'aide du logiciel SPSS exception faite de la variable Taux de croissance, nous obtenons un modèle globalement significatif au seuil de 5% avec R2 =0,679 et R2-ajusté= 0,651. (Voir annexe2 pour plus de détails).

Tableau 4 : Estimation des paramètres du modèle définitif

Source : Sortie SPSS

Le modèle peut donc s'écrire :

Avant l'interprétation des résultats de ce modèle, nous allons d'abord vérifier si les hypothèses qui sous-tendent une régression linéaire multiple sont vérifiées.

2. Vérification des hypothèses sous-jacentes du modèle de régression linéaire multiple

Dans le cadre de ce travail, nous allons vérifier quatre principales hypothèses  à savoir : les hypothèses de multicolinéarité, de la normalité des perturbations, de l'autocorrélation des perturbations et de l'hétéroscedasticité des perturbations.

Test de multicolinearité

Pour qu'il soit possible de calculer les estimateurs du maximum de vraisemblance, il est nécessaire que les variables explicatives soient linéairement indépendantes. Pour détecter la multicolinéarité, nous allons utiliser l'indice de conditionnement. Si l'indice de conditionnement est supérieur à 100, il y a un sévère problème de multicolinearité, sinon, il n'y a pas de problème de multicolinearité. Les différents indices de conditionnement pour notre modèle sont récapitulés dans le tableau 5.

Tableau 5 : Estimation des indices de conditionnement

Il ressort du tableau 5 que tous les indices de conditionnement sont supérieurs à 100. Ainsi, il n'y a aucun problème de multicolinéarité.

Test de normalité des perturbations

L'hypothèse de la normalité des perturbations n'est pas indispensable pour l'estimation des paramètres du modèle. Cependant, elle devient nécessaire si on veut faire des tests sur les paramètres estimés ou encore si on veut faire des prédictions.

Le graphique 4 présente l'histogramme des résidus comparé à une loi normale.

Graphique 4 : Histogramme de la série des résidus

Le graphique 4 nous permet de soupçonner que les résidus suivent une loi normale. Nous allons confirmer ou infirmer cette hypothèse avec le test de KOLMOGOROV-SMINOV, qui est un test de conformité de loi.

Le test de KOLMOGOROV-SMINOV appliqué à la série des résidus standardisés montre que ces résidus à 87 % de degré de confiance, suivent une loi normale centrée réduite (voir annexe3). Ainsi, les résidus de notre modèle suivent une loi normale centrée réduite.

Test d'autocorrélation des perturbations

L'une des hypothèses du modèle linéaire multiple est l'indépendance des erreurs. Nous allons tester cette hypothèse à l'aide de la statistique de Durbin Watson qui permet de tester les autocorrelation d'ordre 1.

Si d2<DW<4-d2 alors, il y a absence d'autocorrelation.

Dans le cas de notre modèle où nous avons deux variables explicatives et 26 observations, au risque de 5 %, d1=1,22 et d2=1,55, ceci d'après la table de Durbin Watson au risque de 5 %. DW= 1,975 (voir annexe 2).

Nous avons alors 1,55<1,975<2,45.

Ainsi, les perturbations de notre modèle ne sont pas corrélées, elles sont indépendantes.

Test d'hétéroscédasticité

Il y a hétéroscedasticité des perturbations lorsque la variance des erreurs n'est pas constante pour toutes les observations. Nous allons utiliser le test de WHITE. C'est un test bilatéral avec pour hypothèse nulle l'hétéroscedasticité des perturbations. Elle se fonde également sur une régression. Le tableau 6 montre qu'aucun coefficient de la régression n'est significativement différent de zéro au seuil de 5%. On rejette donc l'hétéroscedasticité.

Ainsi, les perturbations sont homoscedastiques.

Tableau 6 : Résultat Tes de d'hétéroscedasticité (test de WHITE)

White Heteroskedasticity Test:

F-statistic

0.910416

Probability

0.475997

Obs*R-squared

3.842405

Probability

0.427754

 
 
 
 
 

Test Equation:

Dependent Variable: RESID^2

Method: Least Squares

Date: 02/12/05 Time: 08:42

Sample: 1 26

Included observations: 26

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

-423.0206

388.6319

-1.088487

0.2887

LPOP

-190.5433

183.0463

-1.040957

0.3097

LPOP^2

-22.04199

21.40641

-1.029691

0.3149

LTE

5.017313

8.688131

0.577490

0.5697

LTE^2

-0.482284

1.094934

-0.440468

0.6641

R-squared

0.147785

Mean dependent var

0.504935

Adjusted R-squared

-0.014542

S.D. dependent var

1.102149

S.E. of regression

1.110133

Akaike info criterion

3.217879

Sum squared resid

25.88032

Schwarz criterion

3.459820

Log likelihood

-36.83242

F-statistic

0.910416

Durbin-Watson stat

1.482684

Prob(F-statistic)

0.475997

Source : Sortie Eviews 3.1

Toutes les hypothèses qui sous-tendent une régression linéaire multiple sont vérifiées. Ainsi, nous pouvons interpréter les coefficients de notre modèle.

3. Interprétations des résultats

Le modèle est globalement significatif au seuil de 5 %. R2 et R2-ajusté sont très proches. Ainsi, 65,1 % des variations du ratio dette/PIB sont expliquées par les variations de la population et des termes de l'échange.

Il ressort de l'estimation du modèle, toutes choses égale par ailleurs que :

· Une augmentation de la population de 1% entraîne un accroissement du ratio dette/PIB de 3,18 % ;

· Une amélioration des termes de l'échange de 1 % entraîne une diminution du ratio dette/PIB de l'ordre de 2,06 %.

D'après le modèle, le taux de croissance n'influence pas sur le ratio dette/PIB. Ce qui nous semble normal car le taux de croissance influence implicitement le ratio dette/PIB. En effet, le taux de croissance dépend de l'évolution du PIB et le PIB influence le ratio dette/PIB. Si le PIB augmente, alors le ratio dette/PIB diminue.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Dans ce travail, il était question d'identifier les facteurs explicatifs de l'endettement extérieure du Cameroun. Nous avons dans un premier temps présenté notre source de données et les différentes variables. Ensuite, nous avons faire une analyse descriptive. A l'issue de cette étape, nous retenons que la dette extérieure du Cameroun ainsi que ses ratios ont augmenté à un rythme exponentiel entre 1980 et 1995, depuis 1996, ils ont une tendance décroissance. Enfin, nous avons fait une analyse économétrique que révèle que la dette extérieure du Cameroun vérifie la relation suivante : . Ainsi, explicitement, l'augmentation de la population motive l'endettement extérieur du Cameroun et l'amélioration des termes de l'échange le décourage. Implicitement, l'évolution du PIB (croissance économique) tend à décourager l'endettement extérieur du Cameroun. Au terme de la présente étude, nous formulons les recommandations suivantes aux pouvoirs publics des pays débiteurs et aux instituions financières internationales :

· Il faut stimuler la croissance en promouvant une bonne gestion macroéconomique, en créant un cadre attractif aux investissements privés (internes et externes) et en renforçant les investissements privé ;

· Il faut accroître le volume des exportations pour renforcer les capacités de paiements et disposer les ressources supplémentaires. Pour cela, le Cameroun doit diversifier ses exportations, développer des mécanismes pour que ses prix soient compétitifs sur le marché mondial (tous ceci pour améliorer des termes de l'échange) ;

· En outre, la communauté financière internationale doit continuer avec des initiatives de réduction de la dette, mais en conditionnant ces réductions par une bonne gestion, une bonne gouvernance et en stimulant une réduction des inégalités.

Tout travail scientifique ayant des limites, nos recommandations doivent être interprété avec des mesures.

Annexe1

Tableau 7 : récapitulatif du premier modèle

Source : Sortie SPSS

Tableau 8 : Test de signification global du premier modèle

Source : Sortie SPSS

Annexe 2

Tableau 9 : récapitulatif du modèle final

Source : Sortie SPSS

Tableau 10 : Test de signification global du modèle final

Source : Sortie SPSS

Tableau 11 : Estimation des paramètres du modèle final

Dependent Variable: LDPIB

Method: Least Squares

Date: 02/02/08 Time: 08:48

Sample: 1 26

Included observations: 26

LDPIB=C(1)+C(2)*LPOP+C(3)*LTE

 

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C(1)

25.58754

3.925790

6.517808

0.0000

C(2)

3.179734

0.898921

3.537279

0.0018

C(3)

-2.057750

0.379101

-5.427978

0.0000

R-squared

0.679112

Mean dependent var

3.531432

Adjusted R-squared

0.651208

S.D. dependent var

1.279256

S.E. of regression

0.755510

Akaike info criterion

2.385320

Sum squared resid

13.12830

Schwarz criterion

2.530485

Log likelihood

-28.00916

Durbin-Watson stat

1.974580

Source : Sortie Eviews 3.1

Graphique 5 : Diagramme Gaussien P-P

Source : Sortie SPSS

Annexe 3

Tableau 12 : Test de Kolmogorov-Smirnov

Source : Sortie SPSS

* 1 Ojo Kenneth O. (1989), Debt capacity model of sub-saharan African:Economic issues and perspectives, Development policy Review, vol.7, Washington

* 2 Régis Bourbonnais (1998), économétrie, Paris

* 3 Les taux d'actualisation sont ceux du marché de chaque devise.






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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld