LES DETERMINANTS DE LA DETTE EXTERIEURE DU
CAMEROUN
KENKOUO Guy Albert
Ingénieur Statisticien
Kenkouo_guy@yahoo.fr
Tel : (237) 77627861
Septembre 200
8Sommaire
LISTE DES TABLEAUX
i
LISTE DES GRAPHIQUES
ii
INTRODUCTION
1
I. Problématique et
présentation des variables
3
1.
Problématique.....................................................................................
3
2. Présentation des variables et des
données......................................................
4
II. ANALYSE DESCRITIVE
5
1. Caractéristiques de la dette
extérieure du Cameroun
5
2. Diagramme de
dispersion........................................................................
7
3. Matrice de
corrélations...........................................................................
8
III. ANALYSE ECONOMETRIQUE
9
1.
Modélisation.......................................................................................
9
2. Vérification des hypothèses
sous-jacentes du modèle de régression linéaire
multiple.
11
3. Interprétations des
résultats.....................................................................
13
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
15
Annexe1
A
Annexe 2
A
Annexe 3
C
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Critères de
soutenabilité de la dette extérieure
6
Tableau 2 : Corrélation entres la
variable LDPIB et d'autres variables
9
Tableau 3 : Estimation des paramètres
du premier modèle
10
Tableau 4 : Estimation des paramètres
du modèle définitif
10
Tableau 5 : Estimation des indices de
conditionnement
11
Tableau 6 : Résultat Tes de
d'hétéroscedasticité (test de WHITE)
13
Tableau 7 : récapitulatif du premier
modèle
A
Tableau 8 : Test de signification global du
premier modèle
A
Tableau 9 : récapitulatif du
modèle final
A
Tableau 10 : Test de signification global du
modèle final
B
Tableau 11 : Estimation des paramètres
du modèle final
B
Tableau 12 : Test de
Kolmogorov-Smirnov
C
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique1 : Evolution de la dette
extérieure du Cameroun entre 1980 et 2005
5
Graphique 2 : Evolution des ratios de la dette
extérieure du Cameroun entre 1980 et 2005
7
Graphique 3 : Diagramme de dispersion des
variables définies dans le cadre de notre travail
8
Graphique 4 : Histogramme de la série
des résidus
12
Graphique 5 : Diagramme Gaussien P-P
C
INTRODUCTION
Le début de la décennie 80 a
été marqué par la chute des recettes publiques et un
accroissement excessif de la dette extérieure des pays du tiers monde.
Ces crises combinées ont rapidement enfoncé les pays du tiers
monde dans une grave crise financière sans précédente. Le
Cameroun, comme tout pays du tiers monde n'a pas échappé à
cette crise. Cette crise a rapidement pris une dimension internationale,
amenant la communauté internationale (précisément les
principaux créditeurs) à prendre des initiatives en vue de sortir
de la crise, frein à la croissance des pays du tiers monde. En effet,
juste après l'indépendance dans les années 60, les pays de
la zone franc ont mis en place les projets d'infrastructures (routes,
industries, hôpitaux, centres de recherches, réseau
téléphonique et électrique) pour se développer. La
concrétisation de ces projets de développement nécessite
de gros moyens de financements pouvant provenir de trois sources, à
savoir :
- l'épargne domestique ou intérieure :
cependant, compte tenu de la structure économique et du système
de gestion de ces pays, l'épargne intérieure est souvent faible
et mal mobilisée ;
- les IDE : c'est le propre des multinationales qui
facilitent le processus de mondialisation, mais leurs motivations ne convergent
pas toujours avec celles des pays d'accueil ;
- l'endettement extérieur et l'aide internationale.
Cette troisième source est apparue comme la solution au
problème de l'insuffisance de l'épargne intérieure, dans
la volonté des pouvoirs publics de financer le développement.
Cependant, le contexte économique international a joué un
rôle prépondérant dans l'aggravation de la crise
(fluctuation des taux de change, baisse du prix des matières
premières et détérioration des termes de l'échange,
hausse des taux d'intérêt et baisse des prêts assortis de
conditions concessionnelles).
En outre, cette crise est imputable aux politiques internes
à savoir mauvaise gestion de la dette publique et allocation des
ressources, et absence de discipline financière rigoureuse. Cette
faiblesse économique et financière a suscité à long
terme un excès de la dette par rapport à la capacité de
service de la dette des Pays pauvres Très Endettés (PPTE). Ainsi,
entre 1970 et 1979, leur dette totale se chiffrait à plus de 30,92
milliards de dollars EU, représentant 79 % des exportations et 20,25 %
du produit national brut (PIB). C'est à partir de 1980 que les
principaux indicateurs de la dette vont se détériorer. A cette
période, la dette totale de l'ensemble des PPTE s'est établie
à 145,5 milliards de dollars soit 195 % et 23,5 %, représentant
respectivement les ratios de la dette et du service de la dette par rapport aux
exportations.
La crise économique et financière a conduit
à la mise en oeuvre au cours des années 80 de programme
d'ajustement structurel (PAS) avec l'appui notamment de la Banque mondiale (BM)
et du Fonds Monétaire International (FMI). Si ces assistances ont
atténué, à court terme les problèmes de
liquidité liés au service de la dette, elles ont connu dans leur
ensemble des résultats mitigés.
Pire, le fardeau de la dette demeure encore lourd et continue
de croître, si bien que certains pays en sont arrivés à une
dette dont ils ne peuvent aujourd'hui assurer le service. Les nouvelles
réformes économiques remettant en cause l'intervention de l'Etat
dans les domaines clés de l'économie à travers la
régulation structurelle et de libéralisation de l'économie
s'efforcent de rechercher une politique de stabilisation
macro-économique optimale et une gestion efficiente des finances
publiques. Ces réformes visent à engendrer une nouvelle dynamique
susceptible de réduire la dépendance économique et
financière vis-à-vis de l'extérieur.
Notre travail portera sur les facteurs explicatifs de
l'endettement extérieur du Cameroun. La problématique et la
présentation des variables seront la première étape de
notre démarche. Puis, nous ferons une analyse descriptive de quelques
ratios de la dette identifiés. A la fin de cette deuxième
étape, nous identifierons les variables susceptibles d'expliquer
l'endettement extérieur du Cameroun, que nous utiliserons pour une
analyse économétrique.
I.
Problématique et présentation des variables
Dans cette section, nous présenterons la
problématique de notre recherche ainsi que les variables susceptibles
d'expliquer l'endettement extérieur du Cameroun.
1.
Problématique
Depuis le début de la crise de l'endettement des PVD,
plusieurs traitements ont été envisagés pour
atténuer le fardeau de la dette publique extérieure. Parmi ces
traitements, nous avons le rééchelonnement
(réaménagement du calendrier initial de remboursement pour
l'adapter à la capacité de remboursement de l'emprunteur), le
plan de Toronto encore appelé initiative Mitterrand (visant à
alléger la dette bilatérale (Aides Publics et crédits
commerciaux garantis) des pays les plus démunis connaissant des
difficultés prolongées de service de la dette), l'initiative de
Dakar (Annoncée par la France en 1989 au sommet de la Francophonie de
Dakar, cette initiative prévoit exclusivement l'annulation de la dette
publique française (crédits commerciaux garantis exclus) de 35
pays africains), le plan de Trinidad (proposé par la grande Bretagne en
1990 à Trinidad en vue de pallier certaines limites des conditions de
Toronto ; ce plan consiste en l'annulation des deux tiers de la dette
publique des pays démunis et d'étaler le remboursement du
reliquat sur 25 ans.), l'initiative japonaise (plan d'accompagnement
(réduction des risques) annoncé aux assemblées annuelles
du FMI et de la BM à Berlin en septembre 1981), les termes de Naples
(permettant une réduction jusqu'à 67 % du service de la dette
éligible en valeur actualisée nette),... La plupart de ces
initiatives en vue de l'allégement de la dette des PVD n'ont pas
été fructueuses à cause d'une part de la non implication
de toute la communauté financière internationale et d'autre part,
du fait que la plupart des traitements ne touchaient pas directement le
principal. En 1996, l'IPPTE est lancée au sommet des G7 à Lyon et
de vient trois ans plus tard l'IPPTE renfoncée au sommet du G7 à
Cologne.
Si l'on s'accorde sur ce que la recherche d'une solution
appropriée à la question de l'endettement passe
nécessairement par la connaissance des facteurs qui l'influencent et le
sens de leurs interrelations, il est alors digne d'intérêt de
s'interroger sur les causes significatives de l'endettement extérieur du
Cameroun.
L'objectif de la présente étude est de
déterminer les facteurs qui influent significativement l'endettement
extérieur du Cameroun. Un tel exercice permettrait de
réévaluer les facteurs explicatifs de la dette et de fournir les
bases d'une gestion plus adaptée de celle-ci surtout au moment où
la communauté internationale et les gouvernements s'accordent à
reconnaître que le fardeau de la dette constitue une véritable
entrave au développement économique et social des
pays.
L'hypothèse de la présente étude est
l'existence d'une corrélation entre l'encours de la dette (hors dons) en
fin de période, la croissance économique, les termes de
l'échange et la croissance démographique. Et par delà, les
facteurs tels que la croissance démographique pourraient motiver
l'endettement. Par contre, l'amélioration des termes de l'échange
et le taux de croissance du PIB le décourageraient. Pour cela, nous
mettrons en exergue la relation qui existe entre le niveau de l'endettement
extérieur et les indicateurs susceptibles de le déterminer. Il
s'agira alors de montrer le sens et le poids de leur influence respective sur
l'endettement extérieur. Ainsi, la question de recherche peut être
formulée comme suit : « quels sont les facteurs
significatifs de l'endettement extérieur du Cameroun ».
2.
Présentation des variables et des données
Les liens entre le degré d'endettement et certaines
variables macro-économiques ont fait l'objet de recherches
économétriques. K. O. Ojo1(*) (1989) a conclu que le rapport de l'encours de la
dette/PIB () d'une trentaine de pays africains durant la période de 1976
à 1984 est lié à la variation des exportations (X), au
rapport des importations/PIB (M), à la population (Pop) et au taux de
croissance du PIB (Y): . Par un souci d'orientation d'étude, nous allons modifier
légèrement ce modèle. Nous retenons alors la relation
suivante : , où le poids de l'endettement extérieur du Cameroun est
approximé par le ratio de l'encours de la dette en fin de période
sur le produit intérieur brut (DPIB). Les variables indépendantes
étant: les termes de l'échange (TE) avec 1986 comme année
de base, le taux de croissance du produit intérieur brut (Taux) et la
population (POP).
Les données annuelles sont issues de la base de
données du FMI, de la BEAC et des administrations publiques (2006). Il
s'agit d'une série chronologique qui couvre la période de 1980
à 2005 soient 26 observations.
En effet, les termes de l'échange donnent
l'évolution de la valeur relative des exportations par rapport aux
importations. Le taux de croissance détermine l'évolution
quantitative du développement économique, en termes réels.
Le taux de croissance démographique détermine l'évolution
de la population.
Aussi, soulignons que les variables pendant la
modélisation subiront une transformation logarithmique. Cette
transformation répond a un double objectif : d'abord, il s'agit
d'éviter les problèmes liés aux effets de grandeur puis,
de faciliter les interprétations avec les élasticités
entre les variables explicatives et l'endettement, Bourbonnais2(*) (1998).
II. ANALYSE DESCRITIVE
Nous nous attèlerons dans cette section de
présenter les caractéristiques de la dette extérieure du
Cameroun et de faire une exploration graphique de nos données.
1.
Caractéristiques de la dette extérieure du Cameroun
La dette extérieure de Cameroun s'est
multipliée par plus de 68 entre 1980 et 2006. Elle est passée de
48 milliards à 3307,13 milliards.
Graphique1 :
Evolution de la dette extérieure du Cameroun entre 1980 et
2005
Source : Données BEAC-FMI-Banque
Mondiale-Administrations publiques
Le graphique 1 montre que l'évolution de la dette
extérieure du Cameroun a trois principales phases. Une première
phase marquée par une faible croissance entre 1980 et 1984. La
deuxième phase marquée par une forte croissance qui va de 1985
à 1995. Et depuis 1996, la dette extérieure du Cameroun tend
à décroître. Cette baisse progressive de la dette
extérieure du Cameroun depuis 1996 est la résultante des
différentes initiatives prises pour l'allègement de la dette
extérieure des PVD (à l'instar des termes de Napples en 1996 et
l'admission du Cameroun à l'Initiative des Pays Pauvres Très
Endettés (IPPTE) en 2000).
Dans le cadre de l'IPPTE, les créanciers ont
imposé des ratios sur les indicateurs (les ratios dette/exportations,
services de la dette/exportations et dette/recettes budgétaires) afin de
définir de façon chiffrée la notion de
soutenabilité de l'endettement extérieur d'un pays. Le tableau 1
résume les différents ratios avec les seuils définis dans
le cadre de l'IPPTE originale et de l'IPPTE renforcée.
Tableau 1 :
Critères de soutenabilité de la dette
extérieure
Indicateurs
|
IPPTE originale
|
IPPTE renforcée
|
Stock de la dette (VAN3(*))/Exportations
|
<200-250 %
|
<150 %
|
Service de la dette (VAN)/Exportations
|
<20-25 %
|
<15 %
|
Stock de la dette (VAN)/Recettes budgétaires
|
<280 %
|
<250 %
|
Source : Rassemblés et
présentés par nous même
De 1980 à 1999, le ratio dette/exportations est
passé de 4,81 % à 208,85 %, pour retomber à 138,27 % en
2005. Le ratio service dette/exportations est passé de 7,92 % à
28,80 % de 1980 à 1999, pour ensuite retomber 15,46 % en 2005. Le ratio
dette/recettes budgétaires est passé de 5,27 % à 267,47 %,
pour ensuite chuter à 181,93 % en 2005. De 1980 à 1999, le ratio
dette/PIB est passé de 1,17 % à 45,73 % pour ensuite retomber
à 34,87 % en 2005. Le graphique 2 résume l'évolution de
ces différents ratios de la dette extérieure.
Graphique
2 : Evolution des ratios de la dette extérieure du
Cameroun entre 1980 et 2005
Source : Données BEAC-FMI-Banque
Mondiale-Administrations publiques
Comme la dette extérieure du Cameroun, ces
différents ratios ont évolué en trois temps avec les
périodes légèrement variantes.
2.
Diagramme de dispersion
Nous allons faire une régression linéaire
multiple, il est alors nécessaire de voire si la relation liant la
variable LDPIB et d'autres variables est linéaire.
Graphique
3 : Diagramme de dispersion des variables définies dans le
cadre de notre travail
Source : Sortie SPSS
D'après le diagramme de dispersion, nous pouvons dire
que la relation entre la variable LDPIB et d'autres variables est
linéaire exceptée de la variable Taux de croissance, pour
laquelle nous émettons des réserves sur son nuages de points.
3.
Matrice de corrélations
La matrice des corrélations révèle de
fortes corrélations toutes significatives au seuil de 5 % entre les
variables LDPIB et LPOP, LDPIB et LTE, LDPIB et Taux de croissance (TCPIB).
Cependant, nous observons une forte corrélation significative au seuil
de 5% entre les variables taux de croissance et LPOP (voire tableau2).
Tableau 2 :
Corrélation entres la variable LDPIB et d'autres variables
Source : Sortie SPSS
III. ANALYSE ECONOMETRIQUE
Nous allons dans cette section estimer les paramètres
de notre modèle et vérifier si les hypothèses qui
sous-tendent la régression linéaire multiple sont
validées.
1.
Modélisation
En introduisant toutes le variables dans le modèle
à l'aide du logiciel SPSS, nous obtenons un modèle globalement
significatif au seuil de 5% avec R2 =0,679 et
R2-ajusté= 0,636. (Voir annexe1 pour plus de
détails).
Tableau 3 :
Estimation des paramètres du premier modèle
Source : Sortie SPSS
Cependant, le coefficient de la variable Taux de croissance
n'est pas significatif même au seuil de 10 %. Ce qui signifie que cette
variable n'a aucune influence directe sur la variable LDPIB. Compte tenu de ce
constat et de celui fait dans le diagramme de dispersion (Graphique 3), nous
allons éliminer la variable Taux de croissance de notre
modèle.
En introduisant à nouveau les variables dans le
modèle à l'aide du logiciel SPSS exception faite de la variable
Taux de croissance, nous obtenons un modèle globalement significatif au
seuil de 5% avec R2 =0,679 et R2-ajusté= 0,651.
(Voir annexe2 pour plus de détails).
Tableau 4 :
Estimation des paramètres du modèle définitif
Source : Sortie SPSS
Le modèle peut donc s'écrire :
Avant l'interprétation des résultats de ce
modèle, nous allons d'abord vérifier si les hypothèses qui
sous-tendent une régression linéaire multiple sont
vérifiées.
2.
Vérification des hypothèses sous-jacentes du modèle de
régression linéaire multiple
Dans le cadre de ce travail, nous allons vérifier
quatre principales hypothèses à savoir : les
hypothèses de multicolinéarité, de la normalité des
perturbations, de l'autocorrélation des perturbations et de
l'hétéroscedasticité des perturbations.
Test de multicolinearité
Pour qu'il soit possible de calculer les estimateurs du
maximum de vraisemblance, il est nécessaire que les variables
explicatives soient linéairement indépendantes. Pour
détecter la multicolinéarité, nous allons utiliser
l'indice de conditionnement. Si l'indice de conditionnement est
supérieur à 100, il y a un sévère problème
de multicolinearité, sinon, il n'y a pas de problème de
multicolinearité. Les différents indices de conditionnement pour
notre modèle sont récapitulés dans le tableau 5.
Tableau 5 :
Estimation des indices de conditionnement
Il ressort du tableau 5 que tous les indices de
conditionnement sont supérieurs à 100. Ainsi, il n'y a aucun
problème de multicolinéarité.
Test de normalité des
perturbations
L'hypothèse de la normalité des perturbations
n'est pas indispensable pour l'estimation des paramètres du
modèle. Cependant, elle devient nécessaire si on veut faire des
tests sur les paramètres estimés ou encore si on veut faire des
prédictions.
Le graphique 4 présente l'histogramme des
résidus comparé à une loi normale.
Graphique
4 : Histogramme de la série des résidus
Le graphique 4 nous permet de soupçonner que les
résidus suivent une loi normale. Nous allons confirmer ou infirmer cette
hypothèse avec le test de KOLMOGOROV-SMINOV, qui est un test de
conformité de loi.
Le test de KOLMOGOROV-SMINOV appliqué à la
série des résidus standardisés montre que ces
résidus à 87 % de degré de confiance, suivent une loi
normale centrée réduite (voir annexe3). Ainsi, les résidus
de notre modèle suivent une loi normale centrée
réduite.
Test d'autocorrélation des
perturbations
L'une des hypothèses du modèle linéaire
multiple est l'indépendance des erreurs. Nous allons tester cette
hypothèse à l'aide de la statistique de Durbin Watson qui permet
de tester les autocorrelation d'ordre 1.
Si d2<DW<4-d2 alors, il y a
absence d'autocorrelation.
Dans le cas de notre modèle où nous avons deux
variables explicatives et 26 observations, au risque de 5 %, d1=1,22 et
d2=1,55, ceci d'après la table de Durbin Watson au risque de 5 %. DW=
1,975 (voir annexe 2).
Nous avons alors 1,55<1,975<2,45.
Ainsi, les perturbations de notre modèle ne sont pas
corrélées, elles sont indépendantes.
Test
d'hétéroscédasticité
Il y a hétéroscedasticité des
perturbations lorsque la variance des erreurs n'est pas constante pour toutes
les observations. Nous allons utiliser le test de WHITE. C'est un test
bilatéral avec pour hypothèse nulle
l'hétéroscedasticité des perturbations. Elle se fonde
également sur une régression. Le tableau 6 montre qu'aucun
coefficient de la régression n'est significativement différent de
zéro au seuil de 5%. On rejette donc
l'hétéroscedasticité.
Ainsi, les perturbations sont homoscedastiques.
Tableau 6 :
Résultat Tes de d'hétéroscedasticité (test de
WHITE)
White Heteroskedasticity Test:
|
F-statistic
|
0.910416
|
Probability
|
0.475997
|
Obs*R-squared
|
3.842405
|
Probability
|
0.427754
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
Dependent Variable: RESID^2
|
Method: Least Squares
|
Date: 02/12/05 Time: 08:42
|
Sample: 1 26
|
Included observations: 26
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-423.0206
|
388.6319
|
-1.088487
|
0.2887
|
LPOP
|
-190.5433
|
183.0463
|
-1.040957
|
0.3097
|
LPOP^2
|
-22.04199
|
21.40641
|
-1.029691
|
0.3149
|
LTE
|
5.017313
|
8.688131
|
0.577490
|
0.5697
|
LTE^2
|
-0.482284
|
1.094934
|
-0.440468
|
0.6641
|
R-squared
|
0.147785
|
Mean dependent var
|
0.504935
|
Adjusted R-squared
|
-0.014542
|
S.D. dependent var
|
1.102149
|
S.E. of regression
|
1.110133
|
Akaike info criterion
|
3.217879
|
Sum squared resid
|
25.88032
|
Schwarz criterion
|
3.459820
|
Log likelihood
|
-36.83242
|
F-statistic
|
0.910416
|
Durbin-Watson stat
|
1.482684
|
Prob(F-statistic)
|
0.475997
|
Source : Sortie Eviews 3.1
Toutes les hypothèses qui sous-tendent une
régression linéaire multiple sont vérifiées. Ainsi,
nous pouvons interpréter les coefficients de notre modèle.
3.
Interprétations des résultats
Le modèle est globalement significatif au
seuil de 5 %. R2 et R2-ajusté sont très
proches. Ainsi, 65,1 % des variations du ratio dette/PIB sont expliquées
par les variations de la population et des termes de l'échange.
Il ressort de l'estimation du modèle, toutes choses
égale par ailleurs que :
· Une augmentation de la population de 1% entraîne
un accroissement du ratio dette/PIB de 3,18 % ;
· Une amélioration des termes de l'échange
de 1 % entraîne une diminution du ratio dette/PIB de l'ordre de 2,06
%.
D'après le modèle, le taux de croissance
n'influence pas sur le ratio dette/PIB. Ce qui nous semble normal car le taux
de croissance influence implicitement le ratio dette/PIB. En effet, le taux de
croissance dépend de l'évolution du PIB et le PIB influence le
ratio dette/PIB. Si le PIB augmente, alors le ratio dette/PIB diminue.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Dans ce travail, il était question
d'identifier les facteurs explicatifs de l'endettement extérieure du
Cameroun. Nous avons dans un premier temps présenté notre source
de données et les différentes variables. Ensuite, nous avons
faire une analyse descriptive. A l'issue de cette étape, nous retenons
que la dette extérieure du Cameroun ainsi que ses ratios ont
augmenté à un rythme exponentiel entre 1980 et 1995, depuis 1996,
ils ont une tendance décroissance. Enfin, nous avons fait une analyse
économétrique que révèle que la dette
extérieure du Cameroun vérifie la relation
suivante : . Ainsi, explicitement, l'augmentation de la population motive
l'endettement extérieur du Cameroun et l'amélioration des termes
de l'échange le décourage. Implicitement, l'évolution du
PIB (croissance économique) tend à décourager
l'endettement extérieur du Cameroun. Au terme de la présente
étude, nous formulons les recommandations suivantes aux pouvoirs
publics des pays débiteurs et aux instituions financières
internationales :
· Il faut stimuler la croissance en promouvant une bonne
gestion macroéconomique, en créant un cadre attractif aux
investissements privés (internes et externes) et en renforçant
les investissements privé ;
· Il faut accroître le volume des exportations pour
renforcer les capacités de paiements et disposer les ressources
supplémentaires. Pour cela, le Cameroun doit diversifier ses
exportations, développer des mécanismes pour que ses prix soient
compétitifs sur le marché mondial (tous ceci pour
améliorer des termes de l'échange) ;
· En outre, la communauté financière
internationale doit continuer avec des initiatives de réduction de la
dette, mais en conditionnant ces réductions par une bonne gestion, une
bonne gouvernance et en stimulant une réduction des
inégalités.
Tout travail scientifique ayant des limites, nos
recommandations doivent être interprété avec des
mesures.
Annexe1
Tableau 7 :
récapitulatif du premier modèle
Source : Sortie SPSS
Tableau 8 :
Test de signification global du premier modèle
Source : Sortie SPSS
Annexe 2
Tableau 9 :
récapitulatif du modèle final
Source : Sortie SPSS
Tableau 10 :
Test de signification global du modèle final
Source : Sortie SPSS
Tableau 11 :
Estimation des paramètres du modèle final
Dependent Variable: LDPIB
|
Method: Least Squares
|
Date: 02/02/08 Time: 08:48
|
Sample: 1 26
|
Included observations: 26
|
LDPIB=C(1)+C(2)*LPOP+C(3)*LTE
|
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
|
25.58754
|
3.925790
|
6.517808
|
0.0000
|
C(2)
|
3.179734
|
0.898921
|
3.537279
|
0.0018
|
C(3)
|
-2.057750
|
0.379101
|
-5.427978
|
0.0000
|
R-squared
|
0.679112
|
Mean dependent var
|
3.531432
|
Adjusted R-squared
|
0.651208
|
S.D. dependent var
|
1.279256
|
S.E. of regression
|
0.755510
|
Akaike info criterion
|
2.385320
|
Sum squared resid
|
13.12830
|
Schwarz criterion
|
2.530485
|
Log likelihood
|
-28.00916
|
Durbin-Watson stat
|
1.974580
|
Source : Sortie Eviews 3.1
Graphique
5 : Diagramme Gaussien P-P
Source : Sortie SPSS
Annexe 3
Tableau 12 : Test de
Kolmogorov-Smirnov
Source : Sortie SPSS
* 1 Ojo Kenneth O. (1989), Debt
capacity model of sub-saharan African:Economic issues and perspectives,
Development policy Review, vol.7, Washington
* 2 Régis Bourbonnais
(1998), économétrie, Paris
* 3 Les taux d'actualisation
sont ceux du marché de chaque devise.
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