INTRODUCTION :
Jusqu'à la fin des années quatre-vingt-dix, la
diffusion des Nouvelles technologies de l'information et de la communication
avait un impact significatif sur la quasi-totalité du système
économique, marqué par une croissance forte et
régulière, grâce aux progrès dans les
systèmes de télécommunication (la numérisation de
l'information, la production et la diffusion de biens informationnels). Ces
progrès ont accru de manière significative la vitesse de
diffusion de l'information et la réactivité des acteurs
économiques face à une conjoncture de plus en plus versatile,
impliquant ainsi le marché des biens et services et le marché
financier.
L'hypothèse à la base de la finance moderne est
sans doute celle de l'efficience des marchés financiers (S. Laajimi
2004). D'après cette hypothèse les prix reflètent toute
l'information disponible, de façon à ce que l'opportunité
de gagner un rendement extraordinaire provienne uniquement de l'information
privée. Ainsi, la question de la transparence informationnelle est
devenue primordiale dans le débat sur l'efficience boursière.
E. FAMA (1970) a défini un marché des capitaux
efficient comme un marché où les prix des titres reflètent
complètement l'information existante (efficience du traitement de
l'information), s'inspirant en cela de la conception hayekienne du
marché comme un lieu de traitement de l'information (information
processing). En cela, l'efficience telle qu'elle est définie par E. FAMA
et J. TOBIN (1970) mêle l'efficience informationnelle et l'efficience
évaluative en distinguant trois niveaux d'efficience informationnelle :
ü une efficience « faible » signifie que les
prix reflètent complètement toute l'information contenue dans
l'historique des prix.
ü une efficience « semi-forte » signifie que
les prix des titres reflètent toute l'information publiquement
disponible.
ü une efficience « forte » signifie que toute
l'information est connue instantanément de n'importe quel investisseur,
si bien qu'il est impossible d'en tirer des gains spéculatifs.
De ce point de vue, nous pouvons dire que l'efficience forte
ou semi-forte est l'état vers lequel tendent les marchés des
capitaux développés, tandis que les marchés
émergents sont dits à efficience faible, vu les
caractéristiques de leurs systèmes d'information (Robert BOYER
2001).
Le concept d'efficience des marchés financiers a trois
acceptations d'importance inégale : l'efficience fonctionnelle, le
comportement rationnel des acteurs et l'efficience informationnelle. Selon
cette dernière acceptation, un marché sera efficient si
l'ensemble des informations permettant l'évaluation des actifs
financiers est immédiatement et complètement
reflétées dans les cours. Un marché efficient incorpore
donc instantanément les conséquences des événements
passés et reflète précisément les anticipations
exprimées sur les événements futurs. Il est totalement
impossible de prévoir ses variations futures puisque tous les
événements connus ou anticipés sont déjà
intégrés dans le cours actuel. D'où l'importance de
l'analyse cinématique de l'information1(*) pour le suivie de l'évolution des cours.
Les études d'événements constituent une
des formes de recherche classique de la finance moderne. Elles étaient
destinées initialement à vérifier la théorie de
l'efficience des marchés financiers et ses différentes formes, et
en particulier dans sa forme semi-forte. Les études
d'événements permettent de tester les réactions des
marchés financiers à l'annonce ou à la réalisation
d'un événement quelconque, endogène ou exogène,
susceptible d'affecter l'activité ou les performances d'une entreprise.
Elles mettent ainsi en évidence les effets de cet
événement sur le cours de l'action de la société
cotée et donc sur la richesse des actionnaires.
Parmi les informations officielles affectant le marché
boursier on cite les "profits warning", littéralement
« alertes sur les résultats ». Ces dernières
sont des communications diffusées par les sociétés
cotées et relatives à des événements significatifs
susceptibles d'avoir un impact sur les résultats attendus par la
société elle-même2(*). Ces « alertes sur résultats », sont
communiquées dans le but d'informer le marché que les attentes en
termes de résultat doivent être modifiées.
Lorsque les dirigeants estiment que les prévisions de
résultats sont trop optimistes, ils avertissent volontairement le
marché sur un possible décalage entre les chiffres futurs et
anticipés. Les causes peuvent être diverses : restriction du
marché, prévisions trop optimistes, provisions pour
dépréciation de valeur d'un actif, hausse des coûts...
D'une manière générale, tout ce qui concourt à une
diminution du résultat d'une entreprise.
Nous cherchons dans le cadre de ce travail à
évaluer l'efficience informationnelle du marché boursier
marocain. C'est pourquoi nous proposons dans ce travail de tester
économétriquement les trois formes de l'efficience sur le
marché boursier Casablancais, en cherchant à déterminer
s'il est possible de prévoir les rentabilités futures à
partir des informations disponibles, et donc la possibilité de
réaliser des profits sans risque sur ce marché. Notre
étude porte sur les séries mensuelles et quotidiennes des cours
et des rendements des valeurs composant l'indice MADEX3(*) de la Bourse de Casablanca, ces
données portent sur l'année 2006 (du 1er Janvier 2003 au 31
décembre 2006).
Le premier chapitre de ce travail, comporte deux sections. La
première sera consacrée à l'exposé de la revue de
littérature et la présentation des diverses approches de la
notion d'efficience informationnelle des marchés boursiers. Nous y
évoquons les diverses formes d'efficience du marché financier. La
seconde section sera consacrée à l'analyse
économétrique de l'efficience informationnelle du marché
boursier de Casablanca. Nous y exposons des différents tests
statistiques des trois formes d'efficience informationnelle du marché
boursier Marocain.
Dans le deuxième chapitre de cette étude, et
dans le but de cerner l'interprétation de l'information par les
spéculateurs marocains, nous étudions l'impact d'un
événement sur les cours boursiers. Dans un premier temps, nous
présentons la pratique de l'étude d'événements,
puis nous essayons de distinguer les différents impacts d'une
information sur les cours d'une action. Notons que cette étude
nécessite une présentation du modèle d'équilibre
des actifs financiers MEDAF pour appréhender la volatilité des
titres et les rendements normaux du marché. Enfin nous illustrons par
une étude de cas : l'impact d'un profit warning sur les cours d'un
titre du MADEX, à savoir le titre de la société SAMIR qui
a subi en 2002 et en 2003 deux événements exceptionnels
(incendies), ce qui a affecté considérablement les cours de ses
actions.
Chapitre I :
L'efficience des
marchés financiers
Dans ce chapitre, nous abordons le thème de
l'efficience des marchés financiers. Nous allons présenter
l'apport de la théorie de l'efficience des marchés financiers,
ainsi que les différentes formes de l'efficience informationnelle
(faible, semi-forte, forte), et les tests économétriques des ces
trois formes pour le cas du marché financier Marocain.
SECTION
I :
L'EFFICIENCE
INFORMATIONNELLE DES MARCHÉS FINANCIERS
I. LA THEORIE D'EFFICIENCE ET SES CONSÉQUENCES
POUR LA FINANCE
Depuis les années soixante-dix, la théorie de
l'efficience a dominé, en milieu académique, le cadre d'analyse
des déterminants des cours des actions en particulier et des
marchés financiers en général (Nicolas Moumni 2006).
Mais avec la fréquence des bulles, des krachs, des crises
financières donnant lieu à un excès de volatilité
boursière, la recherche a étendu son champ pour intégrer
certains des apports des sciences sociales comme la psychologie, la sociologie
humaine ainsi que les résultats établis par
l'expérimentation en laboratoire du comportement des intervenants en
bourse. D'où la naissance de la théorie de la finance
comportementale, qui stipule que l'inefficience des marchés financiers
ne sera pas due à des changements dans les fondamentaux, mais
plutôt à des éléments d'ordre
« comportementaliste ».
I.1. Les définitions de l'efficience des
marchés financiers
La littérature théorique économique
identifie trois acceptations du concept d'efficience des marchés
financiers. Christian Walter (2005) et Michel Ruffa (2005) distinguent entre :
l'efficience fonctionnelle, le comportement rationnel des acteurs et
l'efficience informationnelle.
La théorie des marchés efficients définit
l'efficience d'un marché par son aptitude à réaliser ses
fonctions. Un marché est donc efficient si les prix dans celui-ci
constituent des signaux fiables pour ses acteurs pour prendre leurs
décisions (d'achat, de vente, ou de maintient). L'élément
« information » prend alors une dimension essentielle dans
cette hypothèse.
I.1.1. L'efficience
fonctionnelle (ou opérationnelle)
La première dimension de l'efficience des
marchés financiers concerne les fonctions proprement économiques
de l'industrie financière.
En effet, les marchés financiers prennent une place de
plus en plus dominante dans le système financier. Leur utilité
provient du fait qu'ils facilitent la mutualisation des risques et leur
transfert, comme ils permettent de mobiliser l'épargne vers les emplois
les plus productifs, et ceci grâce à un système de
production et de diffusion de l'information qui répond aux besoins des
offreurs et les demandeurs des actifs financiers
L'efficience est dite opérationnelle si les
intermédiaires financiers (banques, OPVCM ou sociétés de
bourse...) recherchent toutes les possibilités de convergence entre les
offreurs et les demandeurs des actifs financiers. Cette mise en relation doit
être effectuée à moindre coût, et bien sûr avec
une rémunération versée aux intermédiaires.
I.1.2. Le comportement rationnel
des acteurs du marché
La deuxième acceptation du concept d'efficience du
marché financier repose tout d'abord sur la rationalité du
comportement des investisseurs. Selon cette acceptation, un marché
d'actifs financiers est efficient si le prix des actifs reflète les
espérances de revenus futurs auxquels ils donnent droit,
conformément aux principes d'évaluation. On dit que les
marchés financiers sont efficients dans la mesure où les prix des
actifs cotés sont uniquement le reflet des anticipations qu'ont les
investisseurs de leurs revenus futurs.
En effet, les investisseurs sont supposés non seulement
connaître les vrais modèles de détermination des prix
(modèles stochastiques par exemple), mais aussi capables de faire les
meilleures estimations des valeurs intrinsèques des actions. De plus,
leur rationalité financière les conduit à chercher
à maximiser leurs gains en bourse. Ils ont donc intérêt
à anticiper correctement la valeur fondamentale de l'action. D'ou la
nécessité d'avoir un stock d'information suffisamment important
pour analyser rationnellement les tendances des cours pour atteindre la
situation optimale souhaitée.
I.2. L'efficience informationnelle
Selon cette acceptation, « un
marché financier est dit efficient si et seulement si l'ensemble des
informations disponibles concernant chaque actif financier coté sur ce
marché est immédiatement intégré dans le prix de
cet actif » E. Fama.
Un marché incorpore donc instantanément les
conséquences des évènements passés et
reflète les anticipations sur le futur puisque tous les
évènements connus ou anticipés sont déjà
intégrés dans le cours actuel.
Christian Walter (2005) propose une deuxième
manière de comprendre l'efficience informationnelle des marchés :
« Si les cours reflètent bien l'information disponible sur le
marché, alors toute politique de gestion d'actifs reposant sur un
traitement de cette information ne pourrait produire de performance
supérieure à celle d'un indice de marché contenant par
définition l'information retraitée par les
gérants ».
D'après ces deux définitions, la notion
d'efficience suppose un marché idéal, c'est à dire un
marché boursier sur lequel le prix des actifs permet de prendre les
bonnes décisions d'allocation des ressources car le prix des titres
reflète à un moment donné, en moyenne, correctement toutes
les informations disponibles, que ce soit sur des événements
passés ou futurs. Ainsi, on peut dire que sur un tel marché toute
prévision dégage un profit nul (M.C Jensen 1978), on parle
ici d'un profit net de frais (achat de l'information, maintien d'une
présence sur le marché...). Donc lorsque ces coûts sont
pris en compte sur un marché efficient, le profit est nul4(*).
A. Les hypothèses et
les conditions de l'efficience informationnelle :
Un marché efficient ne permet pas de prévoir le
cours futur, car les cours reflètent correctement la valeur d'un actif
évalué à son juste prix et son prix futur dépend
des informations à venir. Toute nouvelle information conduit à un
ajustement instantané du cours du titre de manière à ce
qu'il reflète sa vraie valeur.
E. Fama (1970) propose trois hypothèses de l'efficience
des marchés financiers
ü La diffusion rapide à faible coût de
l'information.
ü Les investisseurs réagissent
immédiatement à l'information reçue.
ü Le cours d'un titre suit un cheminement
aléatoire, une «marche au hasard»5(*).
Ces hypothèses impliquent la vérification de
cinq conditions empiriques :
· La rationalité des investisseurs : les
marchés financiers ne peuvent être efficients que si les agents
économiques agissant sur ces marchés sont rationnels.
· L'information est disponible gratuitement et tous les
agents pourront en bénéficier. Le marché reflétera
alors l'ensemble des opinions qui ont été exprimées par
les intervenants. Cette hypothèse est fondée donc sur celle
d'«asymétrie d'information»6(*).
· L'absence de coûts de transactions et
d'impôt de bourse7(*) : les agents économiques peuvent
hésiter à investir et à désinvestir
(barrière à la sortie) si des coûts de transactions ou les
taxes boursières grèvent ou annulent le gain potentiel
réalisable.
· L'atomicité des investisseurs et la
liquidité : les agents économiques ne vont pas
réaliser des transactions sur les titres si ces transactions
elles-mêmes sont susceptibles, pour des raisons de liquidité, de
faire varier le prix des titres.
Les spéculateurs sur le marché boursier
Casablancais ne peuvent être exclus du cadre de ces conditions, la
rationalité les incite tous ensemble d'agir de manière
cohérente par rapport aux informations qu'ils reçoivent, en
cherchant à maximiser leur espérance de gain dans un
environnement favorisant l'égalité pour l'accès à
l'information et la rapidité de sa diffusion. Ces
caractéristiques informationnelles traduisent rapidement un sentiment
général de hausse ou de baisse des cours sur le marché
marqué par des réactions similaires des spéculateurs dus
au mimétisme.
B. Les formes de l'efficience informationnelle du
marché boursier :
La théorie de l'efficience informationnelle des
marchés boursiers veut dire que les valeurs soient à leur juste
prix. Ce qui implique que l'information disponible soit connue par tous les
acteurs et sans délai. E. Fama distingue trois types de marchés
efficients, qui sont fonctions de l'information disponible : la forme
faible, la forme semi-forte et la forme forte.
Dans un marché efficient de forme faible, les cours des
titres reflètent tout ce qu'on pourrait déduire de leur
historique. L'observation des cours et des volumes de transactions
passées ne serait d'aucune utilité pour battre le marché
ou obtenir des taux de rentabilité supérieurs à un niveau
de risque plus élevé. L'analyse technique8(*) est alors non significative.
Donc, il n'est pas possible de tirer profit des informations
passées pour prévoir l'évolution future du prix, du fait
que tous les agents disposent du même stock des dites informations. Donc,
il faut chercher des informations nouvelles pour se servir à prendre la
bonne décision
Dans un marché de forme semi-forte, les cours boursiers
réagissent instantanément à l'annonce d'information
dès que celles-ci deviennent publiques. Ces informations peuvent
être des informations macroéconomiques et financières,
affectant l'ensemble des valeurs ou celles propres à une entreprise
(annonce de chiffres d'affaires, de bénéfices, dividendes...). Un
investisseur sera meilleur que les autres s'il dispose des informations
privées non détenues par le publique (les autres investisseurs).
Donc, dans un tel marché, seul les détenteurs
des informations privées qui peuvent réaliser un gain sur ce
marché, car en se basant uniquement sur l'information publique,
détenue par tout le monde, les agents vont réaliser des profits
égaux.
Enfin, un marché sera efficient de forme forte si
toutes les informations privées sont reflétées dans les
cours. Ainsi, il n'est pas possible de tirer profit même des informations
privées concernant un actif financier pour prévoir
l'évolution future de son prix, car elles sont déjà
intégrées dans les prix. Sous cette forme, la rationalité
des investisseurs affirme que l'analyse de l'information disponible n'enrichit
personne.
Donc, un marché fortement efficient rend tous les
agents (spéculateurs) égaux en matière
d'information privée et d'anticipation.
Le tableau suivant récapitule les différentes
formes d'efficience informationnelle du marché financier avec des
exemples :
|
Formes d'efficience informationnelle des marchés
financiers
|
Forme faible
|
Forme semi-forte
|
Forme forte
|
L'information reflétée par les
cours
|
Les informations déjà connues et publiées
dans le passé
|
Toute l'information publique en t
|
Les informations anticipées (non encore
publiées)
|
Exemples d'informations
|
Comptes publiés les années passées, des
séries de taux d'intérêt...
|
variation de taux d'intérêt, publication de comptes
ou annonce de résultat.
|
Initiés et performances, analyses des professionnels
|
L'information permettant un gain
|
Les informations sur le présent et sur le futur
|
Les informations privées
|
---------------------
|
II. LES IMPLICATIONS DE L'EFFICIENCE DES
MARCHÉS POUR LES GESTIONNAIRES FINANCIERS
D'après les trois formes de l'efficience des
marchés financiers que nous avons vu précédemment, la
prédiction et la bonne interprétation de l'information, sur un
actif financier, sont deux éléments nécessaires pour
prévoir l'évolution future de son prix.
Ainsi, la théorie de l'efficience informationnelle
consiste à dire que la connaissance des informations qui peuvent
affecter à la hausse ou à la baisse le cours d'un actif financier
ne permettrait pas à son détenteur de réaliser des
bénéfices sur le marché financier tant que les autres
acteurs (offreurs et demandeurs) disposent simultanément des mêmes
informations.
Ces informations ont différents impacts sur le cours
d'un titre selon leur nature d'où quelques exemples d'informations et
leurs conséquences :
II.1. L'impact d'une information
interne :
Les premières études développées
en ce sens remontent aux années 1960, Ball et Brown, dans leur
étude intitulée «An empirical evaluation of accounting
income numbers», ont analysé la réaction des cours en bourse
à l'annonce des résultats annuels d'un échantillon de
sociétés américaines. Dans le même objectif, Simon
ARTRON (2003) a étudié les performances des titres du
marché boursier Parisien suite aux annonces des résultats.
D'après ces études, face à ce type
d'information les spéculateurs doivent analyser correctement
l'information pour prévoir l'évolution future des cours, en plus
l'analyse périodique de toutes les contraintes et les informations
internes et externes de la société vont permettre aux
spéculateurs d'anticiper quelques événements même
avant qu'ils surviennent.
Si par exemple une société cotée en
bourse qui lance une offre publique d'achat (OPA). Si une entreprise
concurrente dans le secteur a eu l'information de la mise en place d'une (OPA)
par cette société. Il est raisonnable de penser qu'elle
détient un avantage considérable lui permettant de dégager
des profits sans risque. Par conséquent, il lui suffira ainsi d'acheter
un maximum de titres de l'entreprise opéable au prix du marché
s'il est inférieur au prix de l'offre publique. Puis, il ne lui restera
qu'à attendre le lancement de l'OPA pour réaliser des gains.
Le deuxième chapitre ce travail sera consacré
à l'étude d'un évènement sur les cours d'une action
d'une société cotée à la bourse de Casablanca.
II.2. L'impact d'une information
externe :
Dans ce contexte plusieurs études sont
développées, pour évaluer l'impact d'une information
publique sur les cours boursiers. Béatrice BELLI (2002), Sandrine Lardic
et Valérie Mignon (2001) ont réalisé une étude
économétrique pour étudier l'impact des informations
publiques sur la bourse de Paris. Leurs études ont montré
l'importance de l'impact des évènements macro-économiques
(politiques, commerciaux...) sur les cours boursiers, du fait que ces
informations sont capables d'influencer le marché dans sa
globalité ou sur quelques titres.
Soit l'événement suivant, Une modification des
taux d'intérêt directeurs d'un pays. La connaissance d'une telle
information avant qu'elle ne soit dévoilée, devient
particulièrement intéressante pour un investisseur. Si celui-ci
par des sources sûres, parvient à anticiper une modification des
taux d'intérêt, il pourra dégager des profits soit par une
modification à la hausse ou à la baisse de ces placements
à la bourse.
Ainsi, s'il y a une hausse des taux d'intérêt,
cela va faire baisser les prix des obligations à taux fixe
déjà émises et donc provoquer un transfert de capitaux
vers les obligations car le marché des actions sera moins attractif. Au
final, il y a une baisse globale de toutes les valeurs des actions sur le
marché.
Inversement, s'il y a une baisse des taux
d'intérêt, cela va faire augmenter la valeur du cours des titres
boursiers des entreprises puisque cela va permettre de réduire les
charges financières des entreprises endettées et aux autres de
négocier des taux plus que compétitifs par des emprunts en vue de
futurs investissements.
D'une manière généralement admise dans le
domaine de l'analyse financière de l'évolution des cours
boursiers, les analystes doivent avoir une idée générale
sur l'état de l'efficience informationnelle du marché, et aussi
une maîtrise des flux informationnels (l'information financière
diffusée par les sociétés cotées, par les
spécialistes, ou par les autorités politiques ou
monétaires...) susceptibles d'avoir une influence sur les cours des
titres.
Donc la forme d'efficience informationnelle d'un
marché financier est un bon indicateur de sa sensibilité à
toute information (historique, publique ou privée). D'où, la
détermination de cette forme va permettre aux analystes et aux
gestionnaires financiers de bien réduire l'incertitude des horizons de
leurs prévisions des cours, elle contribue aussi à limiter les
mauvaises surprises, à éviter les fortes corrections de cours, et
à améliorer la confiance dans les annonces des résultats
de l'entreprise.
Section
II :
L'EFFICIENCE DU
MARCHÉ BOURSIER MAROCAIN
La bourse est un lieu de rencontre de l'offre et de la demande
des actifs financiers, via un système de cotation centralisé.
Elle joue un rôle primordial dans le financement des économies
comme elle contribue à l'augmentation de l'utilité à la
fois des investisseurs et des épargnants.
I. L'ORGANISATION ET L'EFFICIENCE DU MARCHÉ
FINANCIER MAROCAIN
La bourse de Casablanca a été
créée en 1929 sous forme d'office de compensation des valeurs
mobilières, elle a connu trois réformes depuis. La
première en 1948, a attribué à la bourse de Casablanca la
personnalité morale en la transformant en Office de Cotation des Valeurs
Mobilières, la seconde en 1967 a institué la Bourse des Valeurs
comme établissement public en la dotant d'une organisation juridique et
technique. La troisième en 1993, a institué un ensemble
d'intervenants et instauré des règles et des procédures
techniques nécessaires au développement du marché boursier
Marocain9(*).
Durant son histoire, la bourse Marocaine avait toujours comme
objectif d'atteindre une situation informationnellement efficiente. En effet,
elle a connu plusieurs améliorations en matière de son
système d'information, et les informations relatives à tous les
acteurs de la bourse de Casablanca ainsi que les sociétés
cotées en bourse.
I.1. Le rôle des acteurs du marché
financier Marocain dans la recherche de l'efficience :
La bourse de Casablanca est un établissement
privé10(*), sa
gestion est confiée à une société anonyme
appelée la Bourse des Valeurs de Casablanca (BVC). Elle veille à
la conformité des transactions effectuées par tous les acteurs.
Sa mission s'articule autour l'organisation les
séances de cotation à travers un système
électronique, et la diffusion des informations concernant les
transactions réalisées sur le marché (notamment la nature,
la quantité et le cours des valeurs objet de ces transactions).
Ces informations sont publiées dans des conditions
fixées par le Règlement Général (article 30) qui
vise un état d'efficience informationnelle.
La dite situation d'efficience informationnelle
recherchée est toujours garantie par le conseil déontologique des
valeurs mobilières, il s'agit d'un établissement public de
surveillance et de contrôle des opérateurs de bourse11(*). Il a pour mission principale
de protéger l'épargne investie en valeurs mobilières.
Le CDVM assure la transparence informationnelle au sein du marché
boursier en contrôlant toutes les informations qui sont mises à la
disposition du public par les intermédiaires boursiers (les
sociétés de bourse, les OPCVM et les banques).
Les sociétés de bourse sont les seules
habilitées à exercer le métier d'intermédiation et
de négociation en bourse. Leurs rôle principale est
d'exécuter les opérations de bourse (achat et vente des titres)
émises directement par les investisseurs (ou indirectement via les
banques) après avoir mettre à leur dispositions des informations
sur les valeurs qui leur concernent. Au sein de toute société de
bourse se trouve un service d'analyse et d'information qui se chargent de
fournir toutes les informations nécessaires aux clients pour effectuer
leurs transactions (les cours de cotation des séances passées,
les quantités achetées et vendus d'une valeur donnée, le
coefficient de volatilités d'un titre donné...).
La recherche et l'analyse de l'information est assurée
également par les organismes de placement collectif en
valeurs mobilières 12(*) sont nés dans le but de mieux drainer
l'épargne. En faisant appel à leurs services, les
épargnants disposent d'une meilleure gestion de leur portefeuille et se
déchargent des soucis liés à la complexité du suivi
des valeurs mobilières. Ces organismes se chargent de la recherche de
toutes les informations susceptibles d'avoir un impact sur les cours des titres
constituants les portefeuilles de leurs clients.
I.2. L'évolution du système de cotation
et ses implications sur le système d'information
La bourse de Casablanca a connu dans son histoire une
transition importante au niveau de son système d'information
marquée par l'adoption d'un nouveau système de cotation, qui a
donné lieu à une réduction des coûts de transactions
boursières en facilitant l'accès immédiat à
l'information sur les valeurs mobilières.
I.2.1. Le
système de cotation boursière :
La cotation désigne les opérations
nécessaires à la fixation des cours de bourse
(sociétés cotées seulement). La cotation permet de fixer
le prix de telle sorte que le maximum d'acheteurs et de vendeurs soient
satisfaits.
Dans le but d'atteindre un marché financier efficient,
la bourse des valeurs de Casablanca (BVC), tente toujours d'améliorer
son système d'information donnant lieu à des cours
reflétant l'information disponible à tout instant, issus d'une
confrontation de l'offre et de la demande sur des titres en temps
réel.
1997 est l'année qui marque le démarrage du
système de cotation électronique à la bourse de
Casablanca, en 2001 la négociation électronique a
été délocalisée dans les locaux des
sociétés de bourse, à partir des stations mises à
leur disposition.
Le système de cotation électronique NSC est une
plate forme de gestion automatisée des séances de bourse13(*). NSC permet l'acheminement
automatique des ordres de bourse et la conclusion des transactions selon des
règles de marché préalablement définies.
Ainsi, ce système permet aux spéculateurs de
bien exploiter des informations pertinentes qui reflètent une image
claire sur l'ensemble du marché (valeurs et acteurs), en tenant compte
la dimension temps dans la réalisation de leurs transactions14(*).
I.2.2. Le
système d'information :
La Direction des Systèmes d'Information a pour mission
la gestion du système d'information de la Bourse de Casablanca, elle
veille à son développement et son efficacité grâce
au contrôle de la transparence de l'information concernant les valeurs
mobilières, et à la promotion de l'utilisation de l'informatique
pour faciliter da diffusion de l'information et l'accès de tous les
acteurs à celle-ci, en adoptant des systèmes informatisés
bien développés à l'instar de toutes les places
boursières internationales.
Acheminement des flux informationnels entre les
acteurs de la bourse de Casablanca
Sociétés de bourse
&
OPCVM
La bourse de valeurs de
Casablanca
Fournir aux clients des résultats des analyses
Financières des sociétés cotées
Diffusion en temps réel des cours, quantités
échangées ...pour toutes les valeurs
Clients (Spéculateurs particuliers &
institutionnels
Lancement des ordres d'achat et de vente (Ce sont des
informations qui vont affecter les cours des titres)
Source : « Fact Book 2006 »
BVC
D'après ce schéma, nous constatons que les
spéculateurs lancent leurs ordres d'achat et de vente sue la base de
l'analyse et l'interprétation de toutes les informations disponibles sur
les titres objets de leurs transactions, qui sont produites par la bourse des
valeurs de Casablanca, par les intermédiaires ou par les
sociétés cotées elles-mêmes. Ainsi, les flux
informationnels s'acheminent à toutes directions entre ces acteurs.
En effet la société de bourse des valeurs de
Casablanca tente toujours de renforcer le système d'information boursier
à travers la diffusion de manière claire et permanente de
plusieurs informations pouvant servir les intervenants à prendre leurs
décisions sur le marché financier.
De leur part, les intermédiaires boursiers comptent
beaucoup sur le développement de l'utilisation des nouvelles
technologies de l'information (Internet, téléphone mobile...),
pour améliorer le fonctionnement du marché, et atteindre une
position d'efficience informationnelle permettant une diffusion rapide et
immédiate de l'information à moindre coût.
Les résultats des efforts fournis en matière de
développement du système d'information dans le marché
financier Marocain, par les deux acteurs précités (la BVC et les
sociétés de bourse), constituent un avantage pour les
spéculateurs qui cherchent toujours plus d'informations, surtout celles
issues de l'analyse la conjoncture économique, de la situation
financière et des performances des sociétés cotées
en bourse.
Les indicateurs suivants sont ainsi diffusés en temps
réel durant la séance:
o Le MASI15(*) est un indice large, calculé sur la
base de la capitalisation flottante. Il est composé de toutes les
valeurs de type « action » cotées à la bourse
de Casablanca et reflète l'évolution du marché boursier
dans son ensemble.
o Le MADEX16(*) est un indice compact, il intègre les
valeurs les plus actives de la cote en terme de liquidité mesurée
sur le semestre précédent. les actions des MADEX font objet d'une
masse importante de transactions, d'où la nécessité d'en
fournir plus d'informations.
o Autres informations quotidiennes sur les transactions
réalisées durant la séance de cotation, dont on cite
le nombre de valeurs en hausse et en baisse par rapport à la veille, le
nombre de valeurs dont le cours reste inchangé, la capitalisation des
valeurs traitées durant la séance...
En publiant ces informations, la bourse de Casablanca devient
par excellence la source de toutes les informations sur les cours de toutes les
actions des sociétés cotées.
Le degré de la rationalité des
spéculateurs rend différente la manière de l'exploitation
du stock des informations disponibles. Ainsi on se retrouve face à deux
catégories de spéculateurs en matière de l'information
constituant la base de leurs opérations d'achats ou de ventes des
actions.
Une première catégorie qui fait recours
seulement aux informations passées pour prévoir
l'évolution future des cours, un tel comportement est qualifié
d'irrationnel par la théorie des anticipations rationnelles, du fait que
les agents se référent au passé, alors qu'une anticipation
rationnelle tient compte de toute l'information passée et rend le
marché faiblement efficient.
La deuxième catégorie s'intéresse, pour
prévoir la tendance des cours, aux informations disponibles en se
préoccupant par l'interaction des agents Ceci conduit à une
situation où leurs comportements tracent des tendances un peu proches au
lieu d'agir d'une manière indépendante. Ce type de
spéculation psychologique permet sortir du cadre du hasard vers
l'efficience de forme semi-forte basée sur l'information publiquement
disponible.
Cependant, un marché fortement efficient ne va pas
favoriser aucune de ces deux catégories tant qu'elles ne tiennent pas
compte l'information privée susceptible d'affecter les cours boursiers.
II. LES TESTS D'EFFICIENCE INFORMATIONNELLE DU
MARCHÉ FINANCIER MAROCAIN :
Pour l'application des tests d'efficience informationnelle des
marchés financiers, il est nécessaire de tester dans un premier
temps la normalité des séries de distributions des rendements des
cours boursiers.
Les valeurs objet de notre étude sont les valeurs du
MADEX cotées sur la bourse de Casablanca sur la période de
Janvier 2003 à Décembre 2006, ce qui correspond à 48
observations mensuelles que nous utiliserons dans les tests d'efficience.
Notons que les valeurs que nous allons traiter sont les 12
valeurs constituant le MADEX en 2004 (date intermédiaire de notre
série d'étude), et qui le constituent encore jusqu'en
Décembre 2006.
Ces valeurs sont les suivantes : ATW, BCE, BCP, CIH, HOL,
LAC, MNG, ONA, SAM, SID, CNI, WAA. (Voir Annexe 1)
II.1. Les tests de
normalité des séries de rendements
Depuis la création des marchés boursiers, les
théoriciens tentent d'en donner une représentation
théorique. Les mathématiciens, ont essayé de montrer que
le caractère Gaussien de ces marchés devait neutraliser toute
tentation spéculative (Jean-Pierre Galavielle 2003).
L. Bachelier a essayé de formaliser stochastiquement
l'apport de la théorie d'efficience informationnelle en ajustant
l'allure des cours boursiers par une loi normale, il affirme qu'à un
moment donné, les prix qui sont fondés sur les paris des
intervenants, ont autant de chance de monter que de baisser. Cela veut dire
qu'un spéculateur a autant de chance de gagner que de perdre. Donc,
écrit Bachelier, «l'espérance mathématique du
spéculateur est nulle ».C'est bien à ses yeux le signe
d'un «jeu équilibré ».
Autrement dit, les prix du marché ne varient que
lorsqu'un événement pousse le marché à changer
d'opinion sur ce que sera le prix le plus probable. Donc le marché est
régi automatiquement par une loi normale.
J.M. Keynes17(*) évoque le recours à la loi normale
comme étant le résultat d'une convention de normalité
qu'il baptise lui-même « convention financière »,
laquelle établit que « le prix du marché est une
évaluation pertinente de la valeur des titres, au moment
considéré et au vu des informations disponibles »
(A.Orléan 1999).
Vérifier la validité de la représentation
des fluctuations boursières par une loi normale constitue une
première étape d'estimation de l'efficience informationnelle du
marché financier Marocain.
II.1.1. Les tests des paramètres de la forme :
Pour appliquer les tests de la normalité, nous allons
procéder dans un premier temps au calcul des paramètres de
tendance centrale (moyenne et variance), du coefficient d'asymétrie,
celui de concentration et la statistique de normalité de Jarque-Bera des
séries de rentabilité mensuels du MADEX. Dans un deuxième
temps nous vérifierons à l'aide du test de Kolmogorov-Smirnov.
La démarche que nous allons adopter porte sur
l'étude de la série des rentabilités des cours boursiers,
ces rentabilités seront calculées à partir de la
transformation de la série des cours en logarithme comme une approximation du taux de rentabilité.
La statistique de Jarque-Bera teste si une variable est
distribuée suivant une loi normale standard :
On accepte l'hypothèse de la normalité si JB
< (= 5.99 au seuil de 5 %), sinon on rejette l'hypothèse18(*).
Le test de Bera-Jarque (1982) basé sur l'utilisation du
skewness et de la kurtosis (qui doivent être proches respectivement de 0
et de 3 dans le cas normal)
Madina RIVAL (2003), dans le contexte des études
d'événement, évoque l'importance du recours la
vérification de la normalité des séries des cours pour
évaluer le degré de l'efficience du marché financier
français pour l'étude de la significativité de l'impact
d'une information sur les cours d'une action (l'étude
d'événements fera l'objet chapitre 2 de notre travail). Il a
testé la normalité en recourant au calcul du coefficient de
symétrie skewness et celui de concentration Kurtosis.
Le calcul du coefficient de symétrie ou « skewness
» indique si les observations sont réparties équitablement
autour de la moyenne (le coefficient est alors nul). Une valeur absolue de ce
coefficient inférieure à 1 indique une symétrie
satisfaisante.
Le coefficient de concentration ou « Kurtosis »
compare la forme de la courbe de distribution des observations à celle
de la loi normale (en terme «d'aplatissement »). Une valeur absolue
de ce coefficient inférieure à 1,5 indique une concentration
satisfaisante.
Soit le cours de l'action, à la date t
Dans ce cas le rendement de cette action à la base
logarithmique est :
La moyenne de N derniers valeurs de est :
L'écart type est obtenu par :
L'asymétrie (Skewness) de la distribution de est donnée par :
Ainsi, la distribution est symétrique (cas d'une
distribution normale), le coefficient d'asymétrie est nul.
L'épaisseur des queues de la distribution, Kurtosis
est :
Une distribution normale doit avoir un coefficient de Kurtosis
égale à 3. Un coefficient supérieur à 3 indique la
présence de queues épaisses (les cours s'écartent beaucoup
de la moyenne).
Les résultats obtenus pour les valeurs retenues
sont :
Valeur
|
Obs
|
Mean
|
Median
|
Max
|
Min
|
Skewness
|
Kurtosis
|
Jarque-Bera
|
Proba
|
ATW
|
47
|
0,027
|
0,026
|
0,204
|
-0,151
|
-0,148
|
4,634
|
5,397
|
0,067
|
BCE
|
47
|
0,022
|
0,005
|
0,204
|
-0,124
|
0,819
|
4,591
|
10,209
|
0,006
|
CIH
|
47
|
0,061
|
0,017
|
1,149
|
-0,215
|
2,615
|
12,603
|
234,168
|
0,000
|
HOL
|
47
|
0,019
|
0,020
|
0,237
|
-0,252
|
-0,564
|
5,529
|
15,020
|
0,001
|
LAC
|
47
|
0,025
|
0,024
|
0,268
|
-0,245
|
-0,271
|
5,212
|
10,153
|
0,006
|
MNG
|
47
|
0,008
|
0,006
|
0,294
|
-0,314
|
-0,341
|
3,359
|
1,163
|
0,559
|
ONA
|
47
|
0,016
|
0,019
|
0,126
|
-0,171
|
-0,457
|
3,374
|
1,908
|
0,385
|
SAM
|
47
|
0,024
|
0,022
|
0,445
|
-0,177
|
1,414
|
8,880
|
83,363
|
0,000
|
SID
|
47
|
0,028
|
0,028
|
0,223
|
-0,245
|
-0,255
|
4,160
|
3,145
|
0,208
|
WAA
|
47
|
0,038
|
0,027
|
0,277
|
-0,173
|
0,885
|
5,065
|
14,489
|
0,001
|
SNI
|
47
|
0,016
|
0,011
|
0,807
|
-0,611
|
0,966
|
14,718
|
276,183
|
0,000
|
BCP
|
29
|
0,031
|
0,018
|
0,275
|
-0,075
|
1,352
|
5,064
|
13,989
|
0,001
|
Tableau élaboré à partir des
données relatives aux cours du MADEX (Voir annexe II).
Le coefficient d'asymétrie (coefficient de Skewness)
est proche de 0 pour la majorité des valeurs. Quant au coefficient
d'aplatissement (coefficient d Kurtosis, on remarque que toutes les
distributions des rendements mensuels des valeurs du MADEX ont un coefficient
supérieur à 3, donc ils sont leptokurtiques (la présence
de queues épaisses).
De point de vue de la statistique de Jarque-Bera, on peut
accepter l'hypothèse de normalité de quelques valeurs du MADEX
pendant la période de notre étude, c'est-à-dire qu'il n'y
a pas d'écarts excessifs par rapport à la moyenne. Les
écarts retournent à la norme (le cours d'équilibre) suite
à une confrontation de l'offre et la demande quantifiées
essentiellement sur la base du prix des actions.
Ces caractéristiques du marché boursier marocain
renvoient sur le plan pratique à l'existence des fluctuations
boursières qui sont normales et sans mémoire. Ce qui signifie que
les actions des arbitragistes sont efficaces de point de vue informationnel,
car les actions du MADEX font l'objet d'une information massive qui rend
publiquement connu les tendances futures des cours.
La dite situation confirme bien l'analyse
précité de L. Bachelier affirmant que les cours boursiers ont la
même probabilité d'augmenter que de baisser. L'idée est
claire, si à un moment donné, des agents qui croient à la
hausse, sont face à des agents qui croient à la baisse, en des
proportions plus ou moins identiques, il arrive qu'à un certain moment
tout le monde devient presque acheteur ou vendeur. En effet, un marché
structurellement acheteur, devient haussier. Au bout du compte, on assiste
à une tendance haussière. Symétriquement, un marché
quasiment vendeur trace une tendance baissière, et c'est ainsi qu'on
aura tendance vers le cours normale ou d'équilibre.
II.1.2. Le test paramétrique de normalité :
Le test de Kolmogorov-Smirnov est un test qui vérifie
la normalité lorsque les moyennes et les variances ne sont pas connues,
mais doivent être estimées à partir de données. Il
est basé sur la plus grande valeur absolue des différences entre
les distributions cumulées observées et théoriques.
Silva Deúelan (1999), dans une étude
économétrique réalisée dans le cadre du test de la
forme faible de l'efficience informationnelle du marché financier de
Ljubljana de Slovénie, a étudié la normalité des
séries des rentabilités, suivant le principe du test de
Kolmogorov-Smirnov. Cette étude a monté que les cours de chaque
titre varient symétriquement autour de sa valeur fondamentale.
Ce test consiste à comparer la fonction de
répartition uniforme avec la fonction de répartition de
l'échantillon empirique. L'idée est de calculer la distance
maximale entre les fonctions théoriques et empiriques19(*). Si cette distance
dépasse une certaine valeur, on dira que l'échantillon n'est plus
réparti selon une loi normale.
Test de Kolmogorov-Smirnov à un
échantillon
|
|
N
|
Paramètres normaux
|
Différences les plus extrêmes
|
Z de Kolmogorov-Smirnov
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Absolue
|
Positive
|
Négative
|
REND_ATW
|
47
|
0,027
|
0,062
|
0,109
|
0,089
|
-0,109
|
0,747
|
0,633
|
REND_BCE
|
47
|
0,022
|
0,059
|
0,179
|
0,179
|
-0,111
|
1,228
|
0,098
|
REND_CIH
|
47
|
0,061
|
0,227
|
0,162
|
0,162
|
-0,145
|
1,114
|
0,167
|
REND_HOL
|
47
|
0,019
|
0,080
|
0,134
|
0,122
|
-0,134
|
0,919
|
0,367
|
REND_LAC
|
47
|
0,025
|
0,082
|
0,083
|
0,083
|
-0,074
|
0,570
|
0,901
|
REND_MNG
|
47
|
0,008
|
0,133
|
0,098
|
0,058
|
-0,098
|
0,672
|
0,757
|
REND_ONA
|
47
|
0,016
|
0,066
|
0,061
|
0,059
|
-0,061
|
0,416
|
0,995
|
REND_SAM
|
47
|
0,024
|
0,098
|
0,127
|
0,127
|
-0,089
|
0,872
|
0,433
|
REND_SID
|
47
|
0,028
|
0,086
|
0,076
|
0,070
|
-0,076
|
0,522
|
0,948
|
REND_WAA
|
47
|
0,038
|
0,085
|
0,167
|
0,167
|
-0,113
|
1,146
|
0,144
|
REND_SNI
|
47
|
0,016
|
0,171
|
0,223
|
0,216
|
-0,223
|
1,532
|
0,018
|
REND_BCP
|
29
|
0,031
|
0,075
|
0,173
|
0,173
|
-0,099
|
0,931
|
0,351
|
Tableau élaboré à partir des
données relatives aux cours du MADEX (Voir annexe II)
Puisque la valeur de la Signification asymptotique
(bilatérale) est, pour presque toutes les valeurs du MADEX,
supérieure à 5%, on accepte alors la normalité des valeurs
de l'indice MADEX, au seuil 5%.
Globalement, on peut accepter la normalité des
séries des rentabilités des valeurs du MADEX, durant la
période de notre étude. En terme statistique, cela signifie que
les variations des prix sont des variables aléatoires
indépendantes et identiquement distribuées.
Donc, on peut considérer que le marché en
continu de la bourse de Casablanca est gouverné par des forces
naturelles. Les cours évoluent d'une manière normale et sans
mémoire, c'est-à-dire qu'ils ont naturellement une portée
objective reflétant les vraies valeurs des titres. Les variations des
cours sont indépendantes des actions des spéculateurs.
La loi normale, qui gouverne les variations des cours de
l'indice étudié, implique que les différents écarts
se distribuent symétriquement autour de la moyenne20(*), ce qui illustre
l'asymétrie des séries des rentabilités autour de la
valeur fondamentale de chaque titre. La moyenne est considérée
comme un point d'équilibre qui fait l'objet de compensation des actions
des acteurs du marché. Ainsi, on peut dire que les actions du MADEX font
l'objet d'une bonne spéculation.
Autrement dit, les actions du MADEX ne sont pas très
volatiles, ce qui est dû au grand nombre de transactions
réalisées sur les titres de cet indice qui reflètent la
grande importance que les spéculateurs accordent à toutes les
informations susceptibles d'influencer les cours de ces actions.
Nous pouvons conclure donc que le marché en continu de
la bourse de Casablanca, pour la période de cette étude, montre
un certain degré d'efficience informationnelle, puisque le cours de
chaque action de l'indice étudié ne s'écarte pas
significativement d'une valeur fondamentale d'équilibre qui
reflète une symétrie au niveau de l'information disponible entre
les demandeurs et les offreurs de cette action.
II.2. Les tests
économétriques des formes d'efficience
Selon E.FAMA (1970) un marché efficient est un
marché sur lequel les prix des titres reflètent pleinement
l'information disponible sur ces titres. Nous allons adopter dans ce qui suit
la portée statistique de la nature stabilisante ou déstabilisante
de la spéculation dans l'analyse du marché boursier marocain,
comme une manière de montrer si les spéculateurs marocains
anticipent bien les fondamentaux économiques (toutes informations
capables d'affecter la valeur des cours du MADEX), autrement dit est ce qu'ils
définissent leurs actions indépendamment les uns des autres suite
à des analyses personnelles, ou bien ils opèrent dans le cadre
d'un processus d'interaction et de mimétisme en suivant
mécaniquement la loi de marché.
Dans le premier cas, l'évolution de prix traduit une
tendance normale et fluctue aléatoirement autour de sa valeur
d'équilibre, tenant compte toutes les informations économiques
disponibles publiques ou privées qui peuvent affecter significativement
les valeurs des cours dans un marché fortement ou semi-fortement
efficient.
Dans le second cas, les spéculateurs se limitent pour
prévoir la tendance du marché à des prix passés. Un
tel comportement est dit désavantageux surtout dans un marché de
faible efficience informationnelle qui ne favorise pas la spéculation
basée sur l'information passée car elle ne privilège
personne.
II.2.1. Les tests d'efficience faible des marchés
boursiers :
Pour tester la forme faible d'efficience, il suffira de
montrer qu'un investisseur ne peut anticiper avec profit les prix futurs en
utilisant la séquence des prix passés21(*). C'est-à-dire que le
niveau d'autocorrélation de la série est négligeable, il
s'agit donc de vérifier l'hypothèse d'indépendance des
cours successifs.
L'objet des tests de la forme faible sera donc le test de
l'hypothèse d'un cheminement aléatoire des cours boursiers. Il
s'agit de montrer les prix suivent donc une «marche au hasard» ou
«random walk»22(*), pour dire qu'il est impossible de prévoir les
fluctuations futures à partir des méthodes de l'analyse technique
puisque les changements futurs de prix ne peuvent être prévus sur
la base de séries historiques.
Deux types de tests peuvent être effectués pour
valider l'efficience sous sa forme faible:
§ les tests vérifiant l'indépendance des
variations successives des cours boursiers
§ les tests vérifiant une marche au hasard des
cours boursiers
a. Les tests de corrélation
sérielle des cours successifs
Les corrélations sérielles des cours
successifs servent à tester la forme faible
d'efficience, dont le principe est de tester l'indépendance des
variations successives des cours.
Madina Rival (2003) a fait une étude sur l'efficience
du marché financier français où il a montré
l'intérêt de la vérification de l'indépendance des
cours successifs pour tester la forme faible de l'hypothèse
d'efficience des marchés. Cette méthode confirme l'apport de
cette forme en affirmant qu'il est impossible de réaliser dans le futur
une rentabilité supérieure à celle du marché en se
basant seulement sur les cours passées.
Silva Deúelan (1999) a vérifié
l'efficience informationnelle du marché financier de Slovénie
sous sa forme faible par l'application du test de Runs, et par un modèle
auto régressif (AR) de conclure que le marché de valeurs de
Slovénie est un marché efficient en forme faible23(*).
Un moyen traditionnel pour mesurer l'ampleur de cette relation
est de procéder au calcul du coefficient de corrélation de la
série, dont la valeur est, au décalage k :
Un coefficient de corrélation sérielle
égal à 0 correspondrait une totale indépendance des
variations successives de cours, ce qui consiste à accepter la forme
faible d'efficience, si les autocorrélations sont significativement
nulles
b. les tests
vérifiant une marche au hasard des cours boursiers
L'efficience faible de la bourse de Casbalanca suppose que
les cours suivent une marche naturelle au hasard c'est à dire qu'ils
n'ont aucune mémoire, ainsi le prix courant incorpore toute
l'information passée.
Mickael BARRE et Françoise LORAND (1998), dans leur
étude sur la réaction du marché boursier français
à l'annonce d'une OPRA, ont vérifié la forme faible de
l'efficience de ce marché à l'aide du test de validation de
l'hypothèse d'une marche aléatoire des cours, ils ont
montré que les cours successifs sont statistiquement
indépendants, et donc il est impossible de prévoir les
fluctuations futures à partir de l'analyse des données
passées.
Pour cette raison, dans le cadre du test de mémoire des
séries des cours boursiers Français, Sandrine Lardic &
Valérie Mignon (2001) suggèrent que la classe de processus
ARFIMA24(*), est mieux
adaptée pour représenter les séries et détecter le
degré de mémoire de la série. Elles ont conclu que les
rentabilités passées n'ont aucun pouvoir prédictif sur les
rentabilités futures et que le marché financier Français
est imprévisible.
En effet, si la dynamique des cours suit une marche
aléatoire (au hasard), ses fluctuations ne peuvent jamais être
systématiques ou répétitives (Steve Ambler 2004). Les
prévisions dans ce cas ne peuvent être établies à
partir des données passées.
En générale, cette hypothèse peut
être testée en utilisant le modèle suivant25(*) :
Dans l'équation (1), Rt est la rentabilité d'un
actif26(*) (ou d'un indice
boursier), Rt-k est la rentabilité retardée jusqu'à K
période (K supérieur ou égale a 1). L'indice t indique le
temps. Les résidus de la régression sont supposés
Gaussiens (indépendamment et identiquement distribués).
Dans la forme faible, l'hypothèse d'efficience impose
la nullité des coefficients. L'estimation du modèle présenté s'effectue
usuellement par la méthode des moindres carrés ordinaire
(MCO).
L'équation (1) permet d'étudier
l'interdépendance des rentabilités actuelles par rapport à
toutes les rentabilités passées, elle n'a pas
d'intérêt dans notre étude. Ceci est expliqué par
les implications inhérentes au concept d'efficience. Car si on pose
l'efficience comme l'hypothèse nulle, l'ensemble des informations
révélées par les périodes t-2, t-3, ... sont
déjà incorporées dans les rentabilités
observées en t-1.
Donc, notre étude peut obéir à cette
logique en réduisant le nombre de termes retardés à une
seule période. Dans ces conditions, l'équation (1) est donc
réécrite comme suit :
Si le marché est efficient, le coefficient doit être égal à 0. Ce qui implique la
vérification de l'équation :
Voici les résultats obtenus de l'ensemble des
régressions, effectuées par la méthode des moindres carrés
ordinaire (MCO), pour toutes les valeurs du MADEX.
Valeur
|
Coefficient
|
t-Stat
|
Prob
|
ATW
|
0.016708
|
0.111009
|
0.9121
|
BCE
|
-0.124242
|
-0.829325
|
0.4114
|
BCP
|
0.161202
|
1.066524
|
0.2960
|
CIH
|
0.121990
|
0.821112
|
0.4160
|
HOL
|
-0.007723
|
-0.050736
|
0.9598
|
LAC
|
-0.094851
|
-0.634773
|
0.5289
|
MNG
|
0.005530
|
0.036538
|
0.9710
|
ONA
|
-0.142693
|
-0.957025
|
0.3438
|
SAM
|
-0.158352
|
-1.045666
|
0.3014
|
SID
|
0.042856
|
0.284536
|
0.7773
|
SNI
|
-0.390287
|
-2.812176
|
0.0073
|
WAA
|
-0.302895
|
-2.099313
|
0.0416
|
Source : Elaboré à partir des données
relatives aux cours du MADEX (Voir annexe II)
D'après ce tableau, on peut accepter que les
régressions effectuées confirment la non significativité
des coefficients, durant la période de notre étude, ce qui est
justifié d'après ce tableau par les valeurs de la statistique de
student (t-Stat) qui sont inférieures à la valeur tabulée
de ce test au seuil de 5 % (1,96), sauf pour les valeurs SNI et WAA (pour les
quelles t-Stat > 1,96).
Les résultats du test vérifiant une marche au
hasard des cours boursiers du MADEX affirment qu'il existe une efficience
faible des cours des valeurs de cet indice sur la période
considérée du janvier 2003 au décembre 2006. Donc, de
façon générale, l'analyse du passé est insuffisante
pour réaliser des gains anormaux sur le marché de cotation en
continu Marocain.
D'après les résultats de ces deux tests sur
l'efficience faible du marché de cotation en continu du marché
boursier Marocain, est que sur ce marché, les cours n'auraient pas de
mémoire27(*), donc
on ne peut pas établir une certaine dépendance des cours
successifs, et tirer de l'observation des cours passés une
méthode de prévision des cours à venir, car les
rentabilités passées n'ont aucun pouvoir prédictif sur les
rentabilités futures.
Ce résultat explique bien, que les acteurs de la
bourse de Casablanca pour cette période ne répondent pas aux
signaux passés de la bourse marocaine. Car leurs actions
spéculatives montrent une évolution indépendante des
tendances historiques des cours du MADEX. Ce qui justifie que le marché
n'a aucune mémoire dans la trajectoire des évènements. Les
variations des cours sont marquées par une indépendance
linéaire.
En général, les séries qui
présentent une marche au hasard sont caractérisées par des
retards plus ou moins élevés. Ce que nous avons obtenu sur le
marché boursier marocain, puisque on a testé
l'indépendance des cours passés avec un retard
« Lag » qui égale à 15 mois.
Dans ce cadre d'analyse, l'hypothèse d'anticipations
rationnelles, suppose que les spéculateurs sur ce marché,
anticipent les prix futurs en fonction de toute l'information pertinente
disponible sur les actifs et non en extrapolant les tendances passées
pour prévoir le futur. En revanche, si les agents n'exploitent pas
l'information existante, par exemple, utilisent les prix passés pour
prévoir les prix futurs, cela signifie qu'ils ignorent la dynamique des
variables économiques. Dans ce cas, le prix ne reflète pas sa
valeur réelle, mais, il sera lié à son évolution
passée. Les anticipations ignorent donc une partie importante des
informations disponibles. Par conséquent, les prix sont loin de
refléter pleinement l'information au sens de Fama.
Donc, nous pouvons dire que les spéculateurs marocain
sur ce marché, sont dotés d'un niveau de rationalité assez
important dans la prise de décision en matière des transactions
boursières, du fait qu'ils ne compte plus sur l'information
passée sur les valeurs du MADEX pour battre le marché. Par
ailleurs, les investisseurs cherchent à exploiter les nouvelles
informations publiques ou privées susceptibles d'affecter les cours
boursiers.
Ce résultat peut être expliqué par le
développement du secteur des nouvelles technologies de l'information et
de communication (NTIC). En effet le Maroc a connu, vers la moitié des
années 1990, un développement considérable et
accéléré au niveau des NTIC, marqué par la
libéralisation et la privatisation de ce secteur, ce qui permet de
présenter une information immédiate et à moindre
coût aux spéculateurs, sur la base desquelles ils vont
prévoir l'évolution future des cours des valeurs constituant
leurs portefeuilles.
II.2.2. Les tests d'efficience semi-forte et forte des
marchés boursiers :
Les tests de forme « semi-forte » et «
forte » d'efficience des marchés financiers consistent
à tester le degré de rapidité avec laquelle
l'arrivée sur le marché d'une nouvelle information publique ou
privée se trouve répercutée dans les cours. Cette
hypothèse est relative au caractère instantané et
complet de la réaction du marché à toute information
nouvelle publique (Madina RIVAL 2003). Ces deux formes d'efficience
montrent dans quelle mesure certains investisseurs seraient capables
de tirer de leur spéculation une rentabilité supérieure
à celle du marché, en se basant sur une nouvelle information.
Lors de l'analyse de la réaction du marché
à une nouvelle information qu'elle soit publique ou privée, selon
la méthode de Fama, Fisher, Jensen et Roll28(*), on peut constater que, dans
la plupart des situations analysées, bien avant l'annonce officielle de
l'évènement étudié, une variation des cours qui
correspond à des interventions des opérateurs du marché
ayant anticipé l'arrivée de l'évènement
concerné. Une information nouvelle, au cours de la période T,
engendrera des variations de cours pendant cette même période. Au
temps suivant T+1, le prix du titre est stable et ne se modifie plus, car
l'information est devenue publique.
La plupart des études sur ces deux formes adoptent la
méthode des résidus qui consiste à mesurer le rendement
boursier anormal en période d'information29(*). Huu Minh MAI, Marie
Josèphe RIGOBERT et Emmanuel TCHEMENI (1995) ont réalisé
une étude économétrique, en se basant sur les travaux de
Bachelier, pour vérifier la prévisibilité des cours sur le
marché Jamaïcain suite à des nouvelles informations. Ils ont
supposé que les cours des titres ne peuvent pas être prévus
à partir de la distribution des cours passés.
A partir des tests de la normalité et la
corrélation des erreurs de cette équation : Pt +1 = a Pt +
ut ils ont conclu que les erreurs dépendantes, ce qui donne lieu
à la possibilité de la prévisibilité des cours sur
le marché jamaïcain lors de l'arrivée d'une nouvelle
information, et par conséquent, l'inefficience de ce marché.
Notre étude se concentre sur la série des
erreurs portant sur la formation des prix ou plutôt sur leurs
variations. Plus clairement, les erreurs portent sur les
auto-corrélations d'écarts des prix (P t-1 et P
t). Nous cherchons à étudier les caractéristiques
anormales des rentabilités boursières. L'étude des
variations des écarts ou des erreurs entre les prix successifs, permet
de caractériser la nature normale ou anormale de la spéculation
boursière. Donc pour tester l'efficience semi-forte du marché
boursier Marocain, nous allons régresser les séries des cours des
valeurs du MADEX.
L'efficience forte et semi-forte suppose la normalité
et l'indépendance des résidus dans l'équation de
régression linéaire retardée obtenue par :
Pour effectuer le test de Jarque-Bera, nous allons calculer
d'abord les résidus non standardisés à partir des
équations de régression linéaire retardée obtenue
sur les séries mensuelles des 12 valeurs composantes du MADEX sur la
période du 1er Janvier 2003 au 31Décembre 2006 :
(Voir l'annexe III : séries des résidus non
standardisés des équations de régression linéaire
retardée des valeurs du MADEX).
Nous allons effectuer ce test sur les résidus obtenus
à partir de cette équation. S'ils ne sont pas
corrélés, c'est-à-dire que on accepte que le marché soit d'efficience semi forte ou forte
(selon la nature de l'information publique ou privée). Pour ce faire,
nous allons utiliser la statistique de Ljung-Box pour tester si les
autocorrélations sont nulles. Ce test à rejeter la
présence d'autocorrélation si à un seuil de 5 %.
Le tableau suivant, regroupe les résultats de ce test
en fonction du délai du test Lag (de 1 jusqu'à 15), au 5 %.
Lag
|
Q-Stat
|
KHI-230(*)
|
ATW
|
BCE
|
BCP
|
CIH
|
HOL
|
LAC
|
MNG
|
ONA
|
SAM
|
SID
|
SNI
|
WAA
|
1
|
0,04
|
0,42
|
0,02
|
1,69
|
0,15
|
1,24
|
0,55
|
2,29
|
0,10
|
0,01
|
2,55
|
4,77
|
3,84
|
2
|
0,29
|
1,20
|
1,19
|
1,89
|
0,20
|
1,38
|
0,78
|
2,30
|
0,64
|
0,20
|
2,74
|
7,87
|
5,99
|
3
|
1,13
|
1,60
|
2,25
|
3,13
|
0,98
|
1,78
|
3,12
|
2,58
|
0,65
|
0,36
|
3,15
|
7,93
|
7,81
|
4
|
2,25
|
2,62
|
8,67
|
5,94
|
1,01
|
2,12
|
3,48
|
3,92
|
2,54
|
1,12
|
3,18
|
10,44
|
9,48
|
5
|
2,26
|
2,63
|
10,23
|
8,43
|
2,19
|
5,76
|
4,28
|
5,80
|
5,73
|
2,35
|
3,86
|
11,95
|
11,10
|
6
|
2,38
|
2,65
|
10,70
|
8,43
|
3,27
|
5,85
|
4,53
|
5,80
|
5,77
|
4,13
|
3,87
|
16,84
|
12,60
|
7
|
2,40
|
2,78
|
11,17
|
8,46
|
3,33
|
6,11
|
5,39
|
5,90
|
6,34
|
4,31
|
4,06
|
16,96
|
14,10
|
8
|
2,44
|
3,59
|
12,03
|
8,53
|
3,99
|
6,47
|
5,39
|
5,92
|
6,79
|
4,59
|
4,83
|
17,05
|
15,50
|
9
|
2,66
|
3,93
|
12,63
|
8,54
|
4,01
|
6,73
|
5,52
|
5,94
|
6,81
|
4,59
|
5,19
|
17,35
|
16,90
|
10
|
2,68
|
4,12
|
12,63
|
8,54
|
4,02
|
7,15
|
5,69
|
6,02
|
6,88
|
5,22
|
5,27
|
18,12
|
18,30
|
11
|
2,77
|
4,19
|
12,64
|
8,61
|
4,24
|
7,20
|
6,24
|
6,02
|
6,92
|
5,37
|
5,48
|
18,12
|
19,70
|
12
|
2,86
|
4,40
|
13,12
|
9,30
|
4,25
|
8,10
|
6,44
|
6,44
|
6,97
|
5,43
|
5,72
|
18,13
|
21,00
|
13
|
3,33
|
4,50
|
13,60
|
9,30
|
4,33
|
8,13
|
7,82
|
6,44
|
7,00
|
5,58
|
5,87
|
18,26
|
22,40
|
14
|
3,39
|
4,84
|
13,62
|
9,31
|
4,36
|
8,19
|
9,62
|
7,06
|
7,10
|
6,25
|
6,06
|
18,59
|
23,70
|
15
|
3,52
|
4,95
|
14,75
|
9,31
|
4,80
|
8,40
|
9,66
|
7,12
|
7,55
|
6,95
|
6,07
|
21,66
|
25,00
|
Tableau élaboré à partir des
données relatives aux cours du MADEX (Voir annexe III)
Globalement on peut dire qu'il y a absence
d'auto-corrélations des erreurs (Q-stat inférieure de la valeur
du KHI-2 à m degré de libertés au seuil de 5 %), des
valeurs cotées du MADEX.
Autrement dit, l'efficience forte et semi-forte existe pour
toutes les valeurs de cet indice, car leurs prix reflètent les nouvelles
informations, qu'elles soient publiques ou privées. Donc l'analyse de
toute information déjà connue est insuffisante pour
réaliser des gains anormaux, puisqu'on est en présence
l'efficience forte, qui dit que toute information connue est déjà
intégrée dans le prix de ces valeurs.
Il est à noter que l'état d'efficience d'un
marché financier n'est plus stable, car il dépend des
changements des grandeurs économiques, politiques et sociales ...
de l'environnement économique, il dépend également des
périodes de l'analyse de l'efficience. Un marché peut être
efficient sur une période et inefficient sur une autre. En effet, on
assiste à une efficience très forte durant les périodes
des dernières séances de cotation boursière (les
séances du mois de décembre), justifiée par
l'intérêt considérable accordé à toutes les
informations sur les cours des actions, sur les sociétés
émettrices et sur toute l'économie nationale vu leur importance
dans la détermination de la valeur finale de chaque action. Dans ce
sens, une étude a été faite par Sandrine Lardic et
Valérie Mignon (2001) sur l'efficience semi forte du marché
boursier français, à travers une analyse sur des données
intra-quotidiennes examinant l'impact des informations publiques sur les
entreprises du CAC 40 (entreprises de forte capitalisation) et du MIDCAC
(entreprises de forte capitalisation) sur la période allant de janvier
1995 à décembre 1999. Ils ont conclu le changement du niveau
d'efficience durant la période de l'étude.
Les résultats obtenus confirment l'efficience
informationnelle des actions de forte capitalisation constituant le MADEX (qui
intègre les actions cotées au continu) pour la période de
l'étude qu'on a effectué sur le marché boursier
Marocain.
Les titres constituant cet indice s'ajustent automatiquement
au niveau de toute l'information disponible (publique ou privée) qui
devient connue par tous les acteurs et sans délai, Cela signifie que
toute analyse de ces valeurs basées uniquement sur l'information
disponible et qui visent la réalisation des gains anormaux sera finie
par l'échec, car les valeurs de cet indice sont ajustées par
l'information disponible dont le contenu est déjà
intégré dans les cours.
Cet état d'efficience informationnelle est dû au
premier lieu aux efforts entretenus par les institutions financières
Marocaines pour améliorer leur fonctionnement par l'utilisation
d'instrument de contrôle des informations (émises par tous les
acteurs de l'environnement économique en général, et par
les sociétés cotées en particulier) et des techniques de
cotation...
En effet, ces efforts ont contribué
considérablement à améliorer l'information
financière périodique comme un facteur de réduction des
incertitudes sur le marché financier, grâce aux nouvelles
techniques de l'information et de communication qui se sont bien
développées ces dernières années au Maroc. Les
moyens modernes d'information à leur tête le
téléphone mobile et le réseau Internet ont
contribué à une meilleure réactivité des
opérateurs du marché boursier en leur fournissant des nouvelles
informations dans un délai très réduit et un faible
coût, ce qui montre une tendance vers une symétrie
informationnelle sur ce marché. Ainsi l'ensemble des intervenants
disposent à peu près en même temps des nouvelles
données sur la situation financière et sociale, et la gouvernance
des sociétés cotées grâce à une multitude de
sources d'informationnelle (journaux et magasines spécialisées
dans le marché financier). On assiste également à une
concurrence accrue entre les intermédiaires boursiers (les analystes des
sociétés de bourse et des OPCVM...) pour présenter une
information immédiate et à moindre coût à leurs
clients.
La publication d'une information financière
régulière et fréquente, selon un système connu
à l'avance par le marché, réduit les périodes
d'incertitude comme il donne une certaine pertinence aux prévisions des
analystes financiers. Elle contribue ainsi à limiter les mauvaises
surprises et à améliorer la confiance dans la maîtrise des
résultats des sociétés cotées
Chapitre II :
L'analyse de la réactivité du marché
à des événements
Dans le chapitre précédent nous avons
analysé l'efficience informationnelle du marché boursier Marocain
afin de mettre en évidence son degré de sensibilité
à l'information. Le présent chapitre s'inscrit également
dans la même logique d'analyse, il vise l'étude d'impact d'un
événement sur les cours d'une action du MADEX.
L'objectif de ce chapitre est de présenter dans un
premier temps le principe des études d'événements, ainsi
que les différentes méthodes d'études
d'événements. Dans un deuxième temps, nous allons
étudier l'impact d'un profit warning sur les cours boursiers d'une
société du MADEX.
SECTION I :
L'ÉTUDE D'IMPACT D'UN ÉVÉNEMENT SUR LES
COURS BOURSIERS
Le développement des moyens modernes d'information sur
le marché boursier marocain donne lieu à un état
d'efficience, ce qui fait que l'ensemble des intervenants dispose, à peu
près, en même temps des nouvelles données et que les
réactions des opérateurs se situent dans un délai
très réduit. Cela provoque des effets de réaction
collective plus rapides et plus vastes.
Le but de ce chapitre est d'étudier deux
événements que la société SAMIR a subis ces
dernières années, qui symbolisent à nos yeux les deux
situations qui peuvent être observées suite à un profit
warning affectant la réaction du marché. Il s'agit des deux
incendies qu'a subi la société SAMIR en 2002 et en 2003.
Un avertissement peut avoir ou non un impact significatif sur
le cours de la société. S'il y a un impact significatif sur le
cours, donc l'avertissement n'a pas été anticipé par le
marché et la société émettrice est
immédiatement sanctionnée par une baisse brutale de ses cours en
bourse. Par contre si le Profit Warning n'a pas d'impact significatif sur les
cours, suite à un avertissement qui porte sur un résultat
exceptionnel, par exemple, la société bénéficie
alors de la « clémence » du marché qui ne
sanctionne pas durement le titre. Cette situation est une marque de confiance
du marché quant à la reprise de l'activité de la
société, soit parce que l'avertissement a été
anticipé par le marché en fonction des informations
passées qui lui son parvenues, dans ce cas l'information a
déjà été intégrée dans le cours.
I. LA DEMARCHE DE L'ETUDE D'UN EVENEMENT
Au départ, l'étude d'évènement
était une technique destinée à tester l'hypothèse
semi-forte d'efficience des marchés financiers31(*). L'objectif de ces
études était de déterminer si (et à quelle vitesse)
le marché réagit à l'annonce de certaines décisions
financières par les sociétés étudiées.
L'étude d'événement consiste à
mesurer l'impact boursier ou la rentabilité anormale due à un
événement particulier à partir du moment où
les variations des rentabilités sont significatives, nous pouvons
conclure que l' événement possède un contenu
informatif réel qui dépend du caractère favorable ou
défavorable de l'événement survenu, qui va
déterminer le sens et l'ampleur de la variation de prix qui en
découle.
L'objectif poursuivi par les techniques d'étude
d'impact des événements est d'apprécier la vitesse
d'ajustement des prix aux nouvelles informations et de quantifier la
réaction des cours boursiers. Le champ d'application de ces
études s'est élargi pour englober plusieurs types
d'évènements comme ceux affectant plusieurs
sociétés (événement politique par exemple) ou bien
affectant une seule société (annonce de résultats
d'activités). Ces techniques sont devenues de plus en plus
précises grâce aux progrès considérables
enregistrés dans les domaines de la statistique et de
l'économétrie.
Les études d'évènements suivent une
méthodologie particulière qui peut être
résumée en trois étapes suivantes32(*) :
§ Identification de l'événement, ainsi que
la période de l'étude.
§ Mesure, autour de la date d'événement, de
la différence entre la rentabilité relevée et la
rentabilité théorique à partir des cours passés.
§ Comparaison à l'aide des tests statistiques
appropriés entre la rentabilité théorique et la
rentabilité observée et la quantification de l'impact
d'événement sur les cours.
II. ETUDE D'IMPACT DU PROFIT WARNING
Le "profit warning", littéralement alerte sur
les résultats, précède la publication officielle
des résultats financiers d'une entreprise cotée. Il est
destiné, si le cas se présente, à attirer l'attention du
marché sur le fait que ces résultats seront finalement
inférieurs aux premières estimations annoncées. Les causes
peuvent être diverses : restriction du marché, prévisions
trop optimistes, provisions pour dépréciation de valeur d'un
actif, hausse des coûts... D'une manière générale,
tout ce qui concourt à une diminution du résultat d'une
entreprise
L'objectif de notre étude est de tester l'impact d'un
événement « un profit warning » sur les cours
de la société SAMIR pendant les périodes des deux
événements que nous allons étudié, à savoir
l'incendie du 26 Novembre 2002 et celui du 18 Septembre 2003.
Cet événement peut avoir impact ou non sur les
cours de la société SAMIR si le profit warning ou son impact est
jugé considérablement affectant par les spéculateurs.
Lorsque l'événement a été
entièrement anticipé, le marché ne réagit pas
à l'annonce. Cela signifie que la rentabilité anormale n'est pas
significative. Il n'y a donc pas de différence entre la
rentabilité théorique calculée et la rentabilité
réelle constatée. Si l'événement n'a pas
été anticipé, le marché doit réagir
instantanément à l'annonce. Si les marchés sont efficients
selon la forme semi-forte, on doit alors observer une forte rentabilité
anormale le jour du profit warning.
II.1. L'impact du Profit Warning sur les cours de
la société SAMIR
Le choix de la société SAMIR s'explique par la
forte baisse de son cours juste après le jour de la déclaration
de l'incendie qui s'est déclaré le 25/11/2002. Par contre
l'incendie du 18 Septembre 2003 n'a pas eu le même degré de
baisse.
Les Profits Warning objet de notre analyse est la
déclaration officielle de l'événement par la direction de
la société SAMIR ou par des sources officielle d'information.
Cette déclaration sera par la suite un sujet de plusieurs analyses et
interprétations par les acteurs de la bourse de Casablanca, qui
cherchent servir l'information à leurs publiques le plus vite
possible.
En ce qui concerne le premiers incendie, les informations
publiquement diffusées affirment que les dégâts
causés aux installations de la Samir étaient une véritable
catastrophe, et que cet incendie a ravagé les installations de la
principale raffinerie du Royaume.
Pour l'incendie de 2003, les médiats ont parlé
du volume de la perte due au feu qui a pris dans le bac d'une contenance
importante de pétrole.
Avant d'étudier les conséquences de cet
avertissement sur le cours, il nous semble utile de faire une
présentation de la société et de ses activités.
II.1.1. Le profil
général de la société et les sources des
données
La société de raffinage Samir fait partie du
groupe saoudien Corral Petroleum qui est le principal
actionnaire
dans cette société avec une participation de 64,73%33(*). Elle a commencé ses
activités pétrolières au Maroc en 1959. La raffinerie de
Samir couvre la quasi-totalité des besoins du royaume, avait
déjà été l'objet d'un important incendie en
2002.
Afin de déterminer l'impact d'un profit warning sur les
cours la société SAMIR objet de notre étude, nous
utilisons :
o Les cours quotidiens de l'action SAMIR sont favorisés
par les modèles précités pour l'estimation des
rentabilités anormales, car ils sont plus efficaces que les cours
mensuelles34(*).
o Les données sur l'indice de marché du
MASI35(*)
o Le coefficient bêta de l'action SAMIR pendant les deux
périodes de l'étude d'événements (Calculés
à partir du MEDAF).
Les paramètres du modèle sont estimés
à l'aide d'une régression normale titre par titre ou d'une
régression multiple pour l'ensemble des titres (dans le cas d'un
événement affectant l'ensemble des cours boursier), sur une
période suffisamment longue intégrant la période
d'événement.
Ces données seront extraites des ressources
suivantes :
La bourse de Casablanca : Nous allons
prendre les cours de clôture journaliers exprimé en Dirhams de
l'action SAMIR qui fait l'objet de notre étude.
Les Journaux économiques Marocains :
Nous allons prendre les dates exactes des profits warning des
sociétés du MADEX. Ces sources permettent d'identifier
directement la date d'événement.
II.1.2. L'identification
de la date d'événement
L'étude d'événement est
utilisée pour mesurer l'impact boursier d'un
événement. Grar (1997) définit un événement
comme « une information qui est rendue publique sur le marché et
qui est de nature à affecter la valeur d'une ou plusieurs firmes en
même temps. L'événement peut être
général ou spécifique, périodique ou
occasionnel, exogène ou décidé par les dirigeants
d'une entreprise » (Eric DELATTRE 2005)
L'identification de l'événement doit être
faite de manière précise afin d'éviter d'étudier
plusieurs événements à la fois. Par ailleurs, l'objet
étant de tester l'impact d'une annonce, il faut veiller à ce
qu'aucune autre information n'ait d'impact en même temps. Cette date est
considérée comme la date à laquelle l'information est
rendue publique. En pratique, on assimile cette date à celle de la
première annonce émanant d'une source publique d'information
(journaux, revues spécialisées..), comme il faut disposer du jour
et de l'heure de l'annonce, ce qui va permettre de construire de intervalles de
temps distinguant entre deux périodes, la fenêtre
d'événement et la période d'estimation qui se
définissent comme suit :
L'intervalle I correspond à la fenêtre hors
événement, l'intervalle I0 représente la fenêtre
d'événement centrée autour de 0 qui est la date
d'événement36(*). La fenêtre hors événement est au
moins égale à trois fois la longueur de la fenêtre
événement, elle permet d'estimer les rendements normaux. De plus,
elle doit être neutre en événement.
Dans le cadre de notre étude, la date
d'événement sera représentée par la date d'annonce
effective du profit warning par les responsables de la communication
financière de la société SAMIR.
On calcule tout d'abord les rentabilités
observées du titres SAMIR pour une période de -30 jours à
+30 jours autour de la date d'événement, soit une durée de
60 jours.
Nous utilisons cette période assez restreinte afin de
ne pas y intégrer d'autres évènements. Prenons le cas du
premier événement :
II.1.3. L'étude
graphique d'événements
Au 26 Novembre 2002 et au 18 septembre 2003, la
société SAMIR a déclaré un volume significatif des
dégâts subis suite à l'incendie. Cette déclaration
faite par la direction du groupe a surpris le marché dans son ensemble.
La sanction a été immédiate.
Pour voir la baisse subie par le titre SAMIR juste
après la date des deux événements, voici une étude
comparée des rentabilités des cours de la société
SAMIR et celle du marché boursier Casablancais représentée
par la rentabilité de l'indice MASI.
Les alertes aux résultats lancées par cette
société, vont pousser les spéculateurs à changer
leurs comportements vis-à-vis cette action sur la base du poids de
chaque événement et l'information sur l'évolution future
des cours.
Le Cas du premier
incendie :
A la date du premier Profit Warning, on constate une forte
baisse de rentabilité sur le titre SAMIR (-5,94 %) alors que le
marché enregistre une faible augmentation de 0,03%. Cette a baisse a
durée plus qu'une semaine ce qui illustre la déstabilisation de
l'état des transactions sur cette action que l'on peut juger une perte
de confiance du marché en ce qui concerne le titre SAMIR entraîne
beaucoup de transactions sur son cours.
Evolution des rentabilités de l'action SAMIR
(en DH)
et du MASI du 02/08/2002 au
31/12/2002
Le titre SAMIR a enregistré donc à la fin de
chaque séance de cotation, pendant la période
d'événement, un volume de transactions inhabituel comme le montre
le graphique suivant.
Evolution du volume de transactions à la
bourse de Casablanca
sur le titre SAMIR du 02/08/2002 au
31/12/2002
En effet, le jour de l'avertissement, comme à chaque
date d'événement important, le marché s'intéresse
plus que d'habitude à la valeur. Le 26 Novembre 2002, 5571 titres SAMIR
ont été échangés à la bourse de Casablanca,
et au 17 Décembre 2002 jusqu'à 8588 titres ont été
échangés, contre une moyenne de 1125 pendant les deux semaines
précédent l'événement.
Une dite situation peut être justifié par le
caractère exceptionnel inattendu de l'événement
étudié qu'a connu la société SAMIR, notant que cet
incendie est le premier de son genre, ce qui a donné lieu à des
réactions collectives similaires des détenteurs de cette action
visant s'en débarrasser.
Le Cas du deuxième
incendie :
Par contre, le deuxième événement n'a
enregistré qu'une légère baisse de 3,61 % par rapport au
marché qui a connu une baisse de 0,56 %. Ce qui signifie que les
investisseurs n'ont pas accordé un grand intérêt a cet
événement comme c'était le cas du premier incendie.
Evolution des rentabilités de l'action SAMIR
(en DH) et du MASI
du 01/09/2003 au 30/09/2003
D'après cette illustration graphique, nous constatons
que la chute des cours de l'action SAMIR n'a pas duré plus que deux
séances de cotation, pendant lesquelles le volume des transactions
était peu significatif (au contraire du premier incendie).Ceci montre
bien la confiance qu'accordent les détenteurs de cette action au
marché surtout que le titre SAMIR, tout au long de cette année, a
été très volatile et que la baisse due à cet
incendie n'était plus importante que celle dues à la
spéculation normale sur ce titre.
Ceci, peut être justifié soit par la non
significativité de l'impact négatif de l'événement
par rapport à la valeur intrinsèque que détient cette
action, c'est-à-dire que la rentabilité attendue ou prévue
de l'action SAMIR ne peut être diminue a cause de cette
événement.
Une autre justification de ce comportement des investisseurs
marocain face à événement peut être tirée de
l'historique des cours de l'action SAMIR, surtout des cours de l'année
avant qui ont été affecté par un événement
similaire considérable (l'incendie du 22 Novembre 2002). Il s'agit ici
de l'effet apprentissage.
En effet, malgré la baisse que les cours SAMIR ont
connu en 2003 suite à l'incendie, ils ont pu maintenir un niveau
satisfaisant illustré par l'augmentation marquée vers les
dernières séances de cotation.
SECTION II :
LES TESTS DE SIGNIFICATIVITÉ DE
L'IMPACT DE L'INCENDIE SUR LES COURS
Une fois l'évènement et sa date de
réalisation sont identifiés, l'appréciation de la
réaction d'un titre à un événement passe alors par
l'analyse des rentabilités effectivement réalisées sur
l'intervalle de l'étude. On appelle alors « rentabilité
anormale » RAit d'un titre i, à une date
d'événement t, l'écart entre la rentabilité
observée Rit à cette date et celle attendue en période
normale Kit, que l'on appelle la rentabilité normale ou « la
norme ».
RAit = Rit - Kit
Christine STACHOWIAK (2002) définit des
rentabilités anormales comme la différence entre la
rentabilité observée et la rentabilité théorique.
Cette dernière représente la rentabilité qui aurait
dû avoir lieu en l'absence d'événements.
Cette définition repose au niveau théorique sur
le concept d'efficience des marchés. En effet, elle suppose que
les cours de bourse reflètent correctement, en moyenne, les
informations disponibles ou publiques37(*).
Il en découle, qu'il est très important
d'apprécier d'abord à quel point les rentabilités d'un
titre ont été différentes de ce qu'elles auraient pu
être en l'absence de l'événement, il faut alors
déterminer la rentabilité normale ou « la
norme ». Celle-ci est générée par un
modèle dynamique expliquant l'évolution des rentabilités
dans le temps. Bien qu'il y ait absence de consensus sur le choix de la norme,
la plupart des modèles existant dans la littérature sont
fondés sur le MEDAF38(*).
Après avoir calculé les rentabilités
anormales survenues suite à cet événement, on peut tester
l'impact de cet sur le cours de l'action objet de l'étude. Alors il
peut y avoir impact ou non sur les cours si l'information est anticipée
ou non.
I. LE CALCUL DES
RENTABILITÉS OBSERVÉES
Christine STACHOWIAK (2002), pour évaluer l'impact des
événements sur les cours boursiers français, a proposer de
tester la significativité de la rentabilité anormale qui se
définit comme la différence entre la rentabilité
observée et la rentabilité théorique qui aurait dû
avoir lieu en l'absence d'événements
On calcule les rentabilités observées
Ri de la valeur SAMIR pour une période de 40 jours
ouvrés (jours traiding)39(*) autour de la date d'événement selon la
formule :
Avec -Ri est la rentabilité observée du
titre SAMIR sur la période t40(*) ,
-Pt est le prix du titre en t,
-Pt-1 est le prix du titre en t-1
Dans l'analyse graphique qui nous avons
présenté, nous constatons une différence significative
entre l'évolution des rentabilités du titre SAMIR, durant les
périodes des deux événements et les rentabilités du
marché boursier Marocain, indiquées par les rentabilités
de l'indice MASI.
Concernant l'incendie du 2002, la différence entre la
rentabilité de l'action SAMIR et celle du marché est très
significative, donc les détenteurs de cette action doivent supporter un
coût d'opportunité important en gardant ce titre, c'est pourquoi
nous constatons la baisse du cours de cette action à cause d'une offre
extensive.
Par contre, le deuxième incendie n'a pas donné
lieu à une grande différence de rentabilité par rapport au
marché boursier, ce qui a encouragé les spéculateurs
à garder leurs actions SAMIR tant que leur évolution est proche
à celle du marché.
II. LE CALCUL DES
RENTABILITÉS ATTENDUES, « NORMALES »
Parmi les modèles qui ont pour objectif de
définir la norme Kit utilisée dans les études
d'événement, on cite le MEDAF et le modèle à
variable dichotomique.
Le MEDAF affirme que la rentabilité dite normale qui
doit se produire dans la période d'événement est celle du
marché, alors que le modèle à variables dichotomiques
détermine la rentabilité normale en se référent
à l'évolutions passée des cours de la même action.
Ce modèle suppose que la tendance des cours en dehors de la
période d'événement devrait se calquer normalement sur
cette période.
II.1.4. Le modèle à variables
dichotomiques
Cette méthode a été utilisée pour
la première fois par Schipper et Thompson (1983). Elle suppose que la
réaction du marché est constante sur la période de
l'événement ; cette réaction est mesurée par
le paramètre , qui est indépendant du temps. Il
est cependant possible d'abandonner cette hypothèse en subdivisant la
période d'événement en j sous périodes
consécutives et en introduisant dans le modèle autant de
variables dichotomiques, chacune prenant la valeur 1 dans l'intervalle j
de l'événement et 0 sinon. La réaction du
marché devient alors variable dans le temps mais constante par
sous-période.
D'après ce modèle la rentabilité anormale
est estimée directement à partir d'un modèle de
régression simple à une ou plusieurs variables dichotomiques.
Pour un titre i donné, le processus des rentabilités peut
être présenté par le modèle suivant :
Rit = Kit + i
. Dit + i
Avec : - Rit : est la
rentabilité du titre SAMIR le jour t,
- Kit : est la norme de ce titre
à la date t décrivant la rentabilité en période
normale,
- i : est un paramètre
représentant la rentabilité anormale de ce titre
- Dit : est une variable dichotomique
qui prend la valeur 1 si t appartient à la fenêtre
d'événement (entre le 21/10/202 et 28/12/2002 pour le premier
événement par exemple) et 0 sinon
- i : est un terme résiduel
d'espérance nulle et de variance constante.
Les paramètres du modèle sont estimés
à l'aide d'une régression normale par la méthode des
moindres carrés ordinaires.
Les tableaux suivants donnent les résultats de
l'estimation des paramètres de ce modèle pour les deux
événements :
Le cas de l'incendie du 2002
Modèle
|
Coefficients non standardisés
|
T de student
|
Signification
|
|
Erreur standard
|
|
0,0405
|
0,2460
|
0,1648
|
0,8700
|
Variable dichotomique Dit
|
-1,3897
|
0,6272
|
-2,2159
|
0,0329
|
|
D'après ces résultats, nous constatons que
l'effet de la variable dichotomique est significatif, avec une valeur t de
student supérieure à 2,16 (la valeur tabulée). Donc la
période déterminant la fenêtre de l'incendie qu'a subi la
société SAMIR en 2002 est caractérisée par des
rendements considérablement anormaux, ce qui veut dire que
l'événement étudié (le profit warning publié
par la SAMIR) a affecté significativement les rentabilités du
cours SAMIR.
Donc cet événement n'a pas été
anticipé, c'est pourquoi le marché a réagi
instantanément à l'annonce.
Le cas de l'incendie du 2003
Modèle
|
Coefficients non standardisés
|
T de student
|
Signification
|
|
Erreur standard
|
|
-0,2750
|
0,8078
|
3.4031
|
0,6840
|
Variable dichotomique Dit
|
0.9994
|
0,8248
|
0.1211
|
0,0091
|
|
L'effet de la variable dichotomique dans le deuxième
cas de figure n'est plus significatif avec une valeur t de student
inférieurs à 2,16 (la valeur tabulée). Ceci confirme que
l'incendie qu'a subi la société SAMIR en 2003 n'a pas
affecté considérablement les rentabilités de cette
action.
Donc, nous pouvons dire que l'incendie de la
société SAMIR en 2003 n'a pas eu de poids sur les
réactions des investisseurs vis-à-vis cette action. La dite
situation peut être justifiée par la volatilité importante
du titre tout au long de l'année d'une part, et de la qualité de
l'information diffusée sur l'événement qui ne suscite pas
de une inquiétude ou une certaine panique.
II.1.5. Le Modèle d'Equilibre Des Actifs
Financiers :
Le modèle de marché41(*), formulé par Markowitz
en 1952 et 1959, puis amélioré par Sharpe en 1960, est à
la base de l'analyse utilisée dans la méthodologie des
événements. C'est sur la base de ce modèle que sont
appuyés Fama Fisher Jensen et Roll, dans la réalisation de leurs
travaux sur la réaction du marché financier à l'annonce
d'une information.
Le MÉDAF est l'un des modèles d'estimation des
rendements normaux des titres, il est l'un des plus utilisés dans la
pratique42(*). Il suppose
que la rentabilité attendue sur un titre donné est fonction
linéaire de la rentabilité de l'indice du marché à
la même date.
On peut également calculer les rentabilités
théoriques Ki,t de chaque titre,
par le MÉDAF, en considérant les rentabilités de
marché Rm,t, et le bêta
i de chaque action.
Le modèle peut être estimé à
travers la régression suivante :
Rit = i +
i RMt + it
L'estimation des paramètres
i et
i peut être effectuée par la
méthode des moindres carrés ordinaires MCO. Ensuite, la norme est
estimée de la manière suivante pour chaque date de l'intervalle
I :
KIT = a + b RMT
Avec - Ki : représente
la rentabilité attendue du titre i,
- I :
représente la rentabilité sans risque
- Rm : est la
rentabilité du marché, qui est calculée à partir de
l'indice MADEX
- i : est le coefficient de
régression entre la rentabilité du titre et celle de
marché.
- a et b: : estimateurs
de et
Le bêta, coefficient de régression, est
mesuré de la manière suivante, avec m 2 la
variance de la rentabilité du marché et cov (Ri, Rm) la
covariance entre la rentabilité du titre et celle du marché.
Voila les résultats de l'estimation du modèle
suivant, pour les deux événements :
Rentabilités SAMIR, t = Rentabilité sans
risque + I Rentabilités du
marché+ IT
Le cas de l'incendie du
2002
Modèle
|
Coefficients non standardisés
|
t
|
Signification
|
|
Erreur standard
|
|
|
0,2594
|
-0,0222
|
0,9824
|
Rent MASI t
|
-0.3698
|
0.5310
|
-0.6965
|
0.4911
|
|
D'après les
résultats obtenus de cette régression, un t de student
inférieur au seuil exigé (2,16) signifie que les
rentabilité du titre SAMIR pendant la période de notre
étude ne sont pas influencées par les rentabilités des
autres titres échangés sur le marché boursier de
Casablanca.
En effet, cet événement exceptionnel non
anticipé a engendré des rentabilités significativement
indépendantes de la tendance générale du marché
suite l'état de déstabilisation qu'ont connu les
détenteurs de cette action, illustré par une offre massive au
moindre prix.
Le cas de l'incendie du 2003
Modèle
|
Coefficients non standardisés
|
t
|
Signification
|
|
Erreur standard
|
|
|
0,2838
|
-0,0222
|
0,9824
|
Rent MASI t
|
0.9984
|
0.0028
|
356.571
|
|
|
Nous constatons d'après les résultats de cette
régression que l'impact des variations de l'indice du marché
boursier Casablancais (MASI) affecte significativement et dans le même
sens la rentabilité de l'action SAMIR (t de student supérieur
à 2.16). Cela signifie que les rentabilités de ce titre
évoluent conformément à celle de toutes les valeurs du
marché boursier, ce qui fait que les spéculateurs ne sont pas
obligés de s'en débarrasser.
III. LE TEST DE SIGNIFICATIVITÉ DE LA
RENTABILITÉ ANORMALE :
Cette étape consiste à calculer la
différence entre la rentabilité attendue et la rentabilité
observée et à estimer si la différence est significative
ou non. Elle est donc essentielle puisqu'elle permet de déterminer si
l'actif étudié connaît ou non des rentabilités
anormales.
Dans la pratique deux types de tests sont proposés
selon les hypothèses émises sur la distribution des
rentabilités anormales moyennes : les tests paramétriques et
les tests non paramétriques43(*).
III.1.
Les tests non paramétriques de la rentabilité
anormale
C. Stachowiak (2002) a testé l'impact des
événements sur les cours boursiers en France, en utilisant des
tests non paramétriques tels que le test de runs et celui du seuil. Elle
a définit le test des runs comme un test non paramétrique qui
vise à tester le caractère aléatoire des séries de
rentabilités. Un run est défini comme une séquence
d'observations successives de même signe. Ainsi, un run positif de
longueur i est constitué de i rentabilités successives positives
précédées et suivies par une rentabilité
négative ou nulle. Un run négatif est défini de
manière équivalente, c'est à dire qu'il est
constitué de i rentabilités négatives
précédées et suivies par une rentabilité positive
ou nulle.
Un marché financier est généralement
considéré comme efficient si le nombre de runs positifs et le
nombre de runs négatifs sont approximativement égaux. Ce test a
été très largement utilisé dans la
littérature sur l'efficience (Christine Stachowiak 2002). (Voir
Annexe V).
Un deuxième test non paramétrique est le test du
seuil. Il consiste à détecter les plus grandes variations dans
les séries de cours. Plus spécifiquement, on se fixe a priori
une valeur pour le seuil S, ce qui permet de mettre en avant deux types
d'informations : les informations favorables (cas où la croissance des
cours dépasse le seuil S) et les informations défavorables (cas
où la croissance des cours est négative et inférieure au
seuil S) (Sandrine Lardic & Valérie Mignon 2001).
Le principal inconvénient de ce test réside dans
le choix du seuil S44(*),
du fait que choix de S apparaît très arbitraire et engendre un
biais de sélection.
II.1.6. Les tests
paramétriques de la rentabilité anormale
Une fois elle est définie la rentabilité
anormale, qui est la différence entre la rentabilité
théorique et la rentabilité observée, on va estimer si la
différence est significative ou non. Cette étape est donc
essentielle puisqu'elle permet de déterminer si le titre SAMIR a connu
ou non des rentabilités anormales significatives pendant les
périodes des deux événements.
Turpin SENOU (2002), dans son travail sur le test de
significativité de l'impact des Profits warning sur les cours de la
bourse de Paris, il s'est basé sur le test de student des
rentabilités anormales, il a étudié la réaction du
marché suit à un profit un avertissement sur les résultats
sur le cours de trois sociétés qui ont émis un profit
warning. Les résultats de ce test ont montré que le Profit
Warning dans le cas d'Alcatel a un impact significatif sur le cours, alors
qu'il n'est pas significatif pour le cas de Mechelin et de Rhodia pour
lesquelles les profits warning ont été anticipés.
Le test le plus utilisé, teste l'hypothèse
suivante :
H0 : E(RAit) = 0
H1: E(RAit) 0
Il est fondé sur la statistique suivante pour la date
de survenance de l'événement et la période de
l'étude.
Avec :
Sous l'hypothèse d'indépendance des
rentabilités normales, cette statistique suit une loi de Student
à N-1 degrés de liberté (N= 40 dans notre étude
pour les deux événements), ou bien une loi normale centrée
réduite lorsque N est grand.
Sous l'hypothèse de normalité des
rentabilités anormales moyennes, la statistique T2 suit une
Après avoir obtenu cette statistique, on la compare
à sa valeur critique.
On va ainsi comparer la t-statistique obtenue avec la valeur
critique lue dans la table de Student (1,96).
Q Si la t-statistique est supérieure à la valeur
critique, on rejette Ho : la rentabilité anormale est
significative. Cela signifie que le profit warning a eu un impact significatif
sur le cours de l'action.
Q Si la t-statistique est inférieure à la valeur
critique, on accepte Ho : la rentabilité anormale n'est pas
significative. Cela signifie que le profit warning n'a pas eu d'impact
significatif sur le cours de l'action. Ce résultat indique alors
que :
Pour déterminer la t-satistique, il faut au
préalable faire le calcul de l'écart-type. Donc pour calculer
l'écart-type RAi,t nous utiliserons les
rentabilités du titre SAMIR sur 40 jours ouvrés autour de la date
d'événement pour calculer l'écart-type de chaque titre.
Sous l'hypothèse de normalité des
rentabilités anormales moyennes, la T-statistique suit une loi de
Student à N-1 degré de liberté (qui est 39 dans ce
cas).
Le cas de l'incendie du 2002
Statistiques descriptives de la série des
cours
SAMIR durant la période de
l'étude
Statistiques descriptives
|
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Variance
|
Rentabilité anormale SAMIR
|
40
|
-0,4786
|
0,4593
|
-0,0709
|
0,1873
|
0,0351
|
Test de l'hypothèse nulle de la moyenne des
rentabilités
anormales des cours SAMIR
Test sur échantillon
unique
|
Valeur du test = 0
|
|
t
|
ddl
|
Sig. (bilatérale)
|
Différence moyenne
|
Intervalle de confiance 95% de la différence
|
Rentabilité anormale SAMIR
|
-2,3936
|
39
|
0,0216
|
-0,0709
|
Inférieure
|
Supérieure
|
-0,1308
|
-0,0110
|
On constate ici que la t-statistique est de -2,3936, elle est
supérieure à la valeur critique qui est 1,96. Il y a donc une
différence significative entre la rentabilité théorique
calculée et la rentabilité réelle constatée. La
rentabilité anormale est significative, cela signifie que
l'événement annoncé par la société SAMIR le
lendemain de l'incendie (la déclaration du volume de dégâts
de l'incendie qui va affecter considérablement ses résultats) a
eu un impact significatif sur le cours de l'action SAMIR. Cette situation peut
être justifiée par la perte de confiance des détenteurs des
actions SAMIR en rentabilités futures de cette société. La
chute du cours cette action dans un bref délai signifie que cette
information a réduit les horizons des prévisions des
investisseurs, comme elle a réduit le temps l'analyse de l'information
et de la prise de décision pour se débarrasser de ces actions.
Le cas de l'incendie du
2003
Statistiques descriptives de la série des
cours
SAMIR durant la période de
l'étude
Statistiques descriptives
|
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Variance
|
Rentabilité anormale SAMIR
|
40
|
-0.59
|
0,6
|
-0,130
|
0,2184
|
0,0476
|
Test de l'hypothèse nulle de la moyenne des
rentabilités
anormales des cours SAMIR
Test sur échantillon
unique
|
Valeur du test = 0
|
|
t
|
ddl
|
Sig. (bilatérale)
|
Différence moyenne
|
Intervalle de confiance 95% de la différence
|
Rentabilité anormale SAMIR
|
-1,5634
|
39
|
0,0743
|
-0,1301
|
Inférieure
|
Supérieure
|
-0,1865
|
-0,0730
|
D'après ces résultats, nous pouvons rejeter
l'hypothèse H1 et accepter H0 qui confirme la non
significativité de la rentabilité anormale des cours de la
société SAMIR pendant la période du deuxième
événement.
Cette situation illustre bien que les investisseurs
détenteurs de l'action SAMIR ont fait une meilleure compréhension
de l'évolution des cours en manifestant un bon niveau de
rationalité basée sur l'état de d'efficience du
marché, et sur l'effet d'apprentissage tiré de l'historique des
cours comme une bonne façons d'interprétation de cet
événements quant aux perspectives futures de la
société SAMIR.
CONCLUSION GENERALE :
L'efficience des marchés financiers apparaît
aujourd'hui comme un objectif sur toutes les places boursières. Les
autorités et les acteurs des marchés financiers doivent
être conscients des l'importance de l'efficience informationnelle, car
elle valorise le marché en lui donnant une certaine transparence et plus
de crédibilité, qui va permettre à ce marché de
remplir avec transparence et professionnalisme son rôle de financement de
l'économie en attirant de nouveaux investisseurs et de nouvelles
entreprises.
Donc, pour rendre le marché Marocain plus efficient, il
faut diminuer les risques liés à celui-ci, et les effets
néfastes des bulles spéculatives. Une telle situation ne serait
facile que par la mise en place d'un système d'information et de
réglementation plus efficace et transparent, afin d'empêcher les
opérateurs d'agir par mimétisme, et les inciter à
effectuer leurs ordres d'achat et de vente sur la base des
caractéristiques intrinsèques des titres (c'est-à-dire
leurs valeurs réelles incorporant toutes les informations disponibles).
Ainsi leurs anticipations sur le développement de l'économie
seront rationnelles et refléterons toutes les contraintes
économiques, politiques et sociales ... de l'économie en
générale et l'environnement des sociétés
cotées en particulier.
L'efficience est l'état normal vers lequel le
marché boursier Marocain devrait naturellement tendre, grâce aux
efforts et au progrès que connaît le Maroc en matière des
systèmes des nouvelles technologies de l'information, qui a donné
lieu à la rapidité et la facilité d'accès à
l'information à moindre coût.
Afin de diminuer le degré des effets néfastes
des avertissements sur résultats d'une société
cotée en bourse, suite à un événement capable
d'avoir un impact significatif sur ses cours, les entreprises cotées
doivent adopter une politique de communication financière plus
élaborée, pour clarifier leur situation devant leurs
actionnaires. Au Maroc, les modalités de communication des
avertissements sur les résultats ont été
précisées par la société de bourse des valeurs de
Casablanca, qui propose plusieurs recommandations dans le but de :
clarifier les différences entre les objectifs et les prévisions,
identifier les situations pouvant nécessiter une alerte aux
résultats, améliorer l'information financière
périodique et la publication des résultats. Dans ce sens le
conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM)
prévoit des sanctions pour les acteurs boursiers qui ne respectent pas
les modalités d'information des investisseurs.
ANNEXE I :
LISTE DES VALEURS RETENUES DANS
L'ÉCHANTILLON DU MADEX, EN DECEMBRE
2004
ATW
|
ATTIJARIWAFA BANK
|
BCE
|
BANQUE MAROCAINE DU COMMERCE EXTERIEUR
|
BCP
|
BANQUE CENTRALE POPULAIRE
|
CIH
|
CREDIT IMMOBILIER & HOTELIER
|
HOL
|
HOLCIM (Maroc)
|
LAC
|
LAFARGE CIMENTS
|
MNG
|
MANAGEM
|
ONA
|
ONA
|
SAM
|
SAMIR
|
SID
|
SONASID
|
SNI
|
SOCIETE NATIONALE D'INVESTISSEMENT
|
WAA
|
WAFA ASSURANCE
|
ANNEXE II :
Cours mensuels (cours de clôture relatif à la
dernière séance du mois) de Janvier 2003 à Décembre
2006
SEANCE
|
ATW
|
BCE
|
...
|
ONA
|
SAM
|
SID
|
WAA
|
janv.-03
|
660
|
395
|
...
|
725
|
268
|
564
|
217
|
févr.-03
|
693
|
395
|
...
|
730
|
310
|
602
|
214
|
mars-03
|
640
|
395
|
...
|
667
|
300
|
620
|
180
|
avr.-03
|
690
|
392
|
...
|
722
|
323
|
657
|
217
|
mai-03
|
710
|
392
|
...
|
737
|
350
|
676
|
215
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
janv.-04
|
950
|
388
|
...
|
870
|
292
|
837
|
406
|
févr.-04
|
965
|
398
|
...
|
965
|
301
|
915
|
438
|
mars-04
|
960
|
415
|
...
|
935
|
295
|
872
|
438
|
avr.-04
|
973
|
414
|
...
|
960
|
295
|
916
|
465
|
mai-04
|
975
|
418
|
...
|
925
|
338
|
935
|
455
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
janv.-05
|
983
|
513
|
...
|
930
|
354
|
730
|
495
|
févr.-05
|
980
|
515
|
...
|
890
|
345
|
701
|
505
|
mars-05
|
981
|
538
|
...
|
830
|
350
|
780
|
487
|
avr.-05
|
1000
|
535
|
...
|
815
|
383
|
811
|
495
|
mai-05
|
1035
|
589
|
...
|
872
|
419.9
|
866
|
518
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
janv.-06
|
1520
|
920
|
...
|
1192
|
896
|
1330
|
890
|
févr.-06
|
1682
|
925
|
...
|
1165
|
935
|
1345
|
865
|
mars-06
|
1840
|
1012
|
...
|
1278
|
962
|
1560
|
936
|
avr.-06
|
1980
|
1200
|
...
|
1450
|
956
|
1950
|
927
|
mai-06
|
1750
|
1060
|
...
|
1261
|
840
|
1877
|
910
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
oct.-06
|
2052
|
1101
|
...
|
1380
|
889
|
1950
|
1320
|
nov.-06
|
2170
|
1100
|
...
|
1545
|
829
|
1941
|
1230
|
déc.-06
|
2300
|
1118
|
...
|
1540
|
830
|
2072
|
1295
|
La base de données est entièrement disponible
sur le site
www.casablanca-bourse.com
ANNEXE III :
Rendements mensuels des cours de clôture relatif à
la dernière séance du mois, de Janvier 2003 à
Décembre 2006
SEANCE
|
Rend
ATW
|
Rend
BCE
|
...
|
Rend
ONA
|
Rend
SAM
|
Rend
SID
|
Rend
WAA
|
janv.-03
|
|
|
...
|
|
|
|
|
févr.-03
|
0,049
|
0,000
|
...
|
0,007
|
0,146
|
0,065
|
-0,014
|
mars-03
|
-0,080
|
0,000
|
...
|
-0,090
|
-0,033
|
0,029
|
-0,173
|
avr.-03
|
0,075
|
-0,008
|
...
|
0,079
|
0,074
|
0,058
|
0,187
|
mai-03
|
0,029
|
0,000
|
...
|
0,021
|
0,080
|
0,029
|
0,009
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
janv.-04
|
0,038
|
-0,028
|
...
|
0,029
|
-0,095
|
0,077
|
0,027
|
févr.-04
|
0,016
|
0,025
|
...
|
0,104
|
0,030
|
0,089
|
0,076
|
mars-04
|
-0,005
|
0,042
|
...
|
-0,032
|
-0,020
|
-0,048
|
0,000
|
avr.-04
|
0,013
|
-0,002
|
...
|
0,026
|
0,000
|
0,049
|
0,060
|
mai-04
|
0,002
|
0,010
|
...
|
-0,037
|
0,136
|
0,021
|
-0,022
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
janv.-05
|
0,034
|
-0,023
|
...
|
0,026
|
0,000
|
-0,074
|
0,035
|
févr.-05
|
-0,003
|
0,004
|
...
|
-0,044
|
-0,026
|
-0,041
|
0,020
|
mars-05
|
0,001
|
0,044
|
...
|
-0,070
|
0,014
|
0,107
|
-0,036
|
avr.-05
|
0,019
|
-0,006
|
...
|
-0,018
|
0,090
|
0,039
|
0,016
|
mai-05
|
0,034
|
0,096
|
...
|
0,068
|
0,092
|
0,066
|
0,045
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
janv.-06
|
0,204
|
0,204
|
...
|
0,109
|
0,445
|
0,204
|
0,277
|
févr.-06
|
0,101
|
0,005
|
...
|
-0,023
|
0,043
|
0,011
|
-0,028
|
mars-06
|
0,090
|
0,090
|
...
|
0,093
|
0,028
|
0,148
|
0,079
|
avr.-06
|
0,073
|
0,170
|
...
|
0,126
|
-0,006
|
0,223
|
-0,010
|
mai-06
|
-0,123
|
-0,124
|
...
|
-0,140
|
-0,129
|
-0,038
|
-0,019
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
oct.-06
|
0,026
|
0,019
|
...
|
0,037
|
0,022
|
-0,002
|
0,257
|
nov.-06
|
0,056
|
-0,001
|
...
|
0,113
|
-0,070
|
-0,005
|
-0,071
|
déc.-06
|
0,058
|
0,016
|
...
|
-0,003
|
0,001
|
0,065
|
0,051
|
La base de données est entièrement disponible
sur le site
www.casablanca-bourse.com
ANNEXE IV :
Les résidus non standardisés calculés
à partir des équations de régression linéaire
retardée exécutées par le logiciel SPSS (de Janvier 2003 à
Décembre 2006)
SEANCE
|
ATW
|
BCE
|
...
|
ONA
|
SAM
|
SID
|
WAA
|
janv.-03
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
févr.-03
|
18,537
|
-12,959
|
...
|
-11,015
|
25,633
|
15,079
|
-14,785
|
mars-03
|
-68,854
|
-12,959
|
...
|
-79,041
|
-25,545
|
-5,672
|
-45,687
|
avr.-03
|
36,379
|
-15,959
|
...
|
39,292
|
7,260
|
12,972
|
26,434
|
mai-03
|
4,273
|
-12,927
|
...
|
-0,999
|
11,710
|
-5,760
|
-13,785
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
janv.-04
|
9,793
|
-24,001
|
...
|
8,350
|
-44,330
|
34,906
|
-6,651
|
févr.-04
|
-11,682
|
-2,884
|
...
|
78,218
|
-6,897
|
49,679
|
13,987
|
mars-04
|
-32,314
|
4,009
|
...
|
-47,285
|
-21,721
|
-72,864
|
-19,068
|
avr.-04
|
-14,103
|
-14,172
|
...
|
7,874
|
-15,838
|
14,987
|
7,932
|
mai-04
|
-25,651
|
-9,161
|
...
|
-52,258
|
27,162
|
-10,884
|
-29,957
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
janv.-05
|
6,318
|
-26,342
|
...
|
7,028
|
-14,586
|
-83,312
|
-3,386
|
févr.-05
|
-31,073
|
-12,214
|
...
|
-57,099
|
-23,684
|
-55,204
|
-10,946
|
mars-05
|
-26,946
|
8,764
|
...
|
-76,888
|
-9,860
|
53,369
|
-39,275
|
avr.-05
|
-8,988
|
-17,480
|
...
|
-31,570
|
18,238
|
3,807
|
-12,682
|
mai-05
|
6,211
|
39,552
|
...
|
40,509
|
22,784
|
27,193
|
2,054
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
janv.-06
|
242,141
|
153,264
|
...
|
105,165
|
311,622
|
211,774
|
188,123
|
févr.-06
|
111,302
|
-13,545
|
...
|
-45,486
|
34,923
|
-23,073
|
-58,961
|
mars-06
|
100,476
|
68,402
|
...
|
94,657
|
23,687
|
176,631
|
37,862
|
avr.-06
|
75,819
|
168,476
|
...
|
153,060
|
-8,785
|
347,378
|
-44,477
|
mai-06
|
-300,079
|
-161,524
|
...
|
-208,850
|
-118,902
|
-123,337
|
-52,181
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
oct.-06
|
-18,922
|
0,753
|
...
|
30,785
|
14,415
|
-53,396
|
260,722
|
nov.-06
|
44,887
|
-21,471
|
...
|
145,520
|
-64,214
|
-59,337
|
-138,130
|
déc.-06
|
51,915
|
-2,460
|
...
|
-25,353
|
-4,388
|
80,841
|
19,835
|
La base de données est entièrement disponible sur
le site
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ANNEXE V : Principe du test de
Runs
Afin de mettre en oeuvre le test
des runs, on commence par déterminer la série de la manière suivante :
Soient n1 est le nombre de fois où, n2 le nombre de fois où et n3 le nombre de fois où
Cromwel, Labys et Terraza (1994) définissent la
statistique de test de la manière suivante :
Alors Stat, est le nombre total observé de
runs converge (pour une taille de la série suffisamment grande) vers une
loi normale avec :
(1)
Et
(2)
On pose : N = n1 + n2 + n3
L'expression (1) devient :
L'expression (2) devient :
bibliographie
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marchés financiers », Université du Québec
Montréal
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Sorbonne Paris1. Working paper WP - CEB 04/004
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boursières : Une étude empirique du marché boursier
français sur données intraquotidiennes » MODEM
q Stachowiak Christine (2002), « Étude
d'événements et modélisation de la variance »,
MODEM
q Walter Christian (2005), « L'efficacité
informationnelle des marchés ; Le noyau de l'évaluation par
le marché » Les cahiers JPMorganc Numéro 5 - octobre
2005
|
www.casablanca-bourse.com
II.2.3. SOMMAIRE
INTRODUCTION :...................................
1
CHAPITRE I
L'efficience des marchés financiers
4
SECTION I :
L'efficience informationnelle des
marchés financiers
5
I. La theorie d'efficience et ses
conséquences pour la finance
5
I.1. Les définitions
de l'efficience des marchés financiers
5
I.1.1. L'efficience fonctionnelle (ou
opérationnelle)
5
I.1.2. Le comportement rationnel des acteurs
du marché
6
I.2. L'efficience informationnelle
6
II. Les implications de l'efficience des
marchés pour les gestionnaires financiers
10
II.1. L'impact d'une
information interne :
10
II.2. L'impact d'une
information externe :
11
SECTION II :
L'efficience du marché boursier
Marocain
12
I. L'organisation et l'efficience du
marché financier Marocain
12
I.1. Le rôle des
acteurs du marché financier Marocain dans la recherche de
l'efficience
12
I.2. L'évolution du
système de cotation et ses implications sur le système
d'information.............
13
I.2.1. Le système de cotation
boursière :
14
I.2.2. Le système d'information :
14
II. Les tests d'efficience
informationnelle du marché financier Marocain
17
II.1. Les tests de
normalité des séries de rendements
17
II.1.1. Les tests des paramètres de
la forme
18
II.1.2. Le test paramétrique de
normalité
21
II.2. Les tests
économétriques des formes d'efficience
22
II.2.1. Les tests
d'efficience faible des marchés boursiers
23
II.2.2. Les tests
d'efficience semi-forte et forte des marchés boursiers
27
CHAPITRE II :
L'analyse de la
réactivité du marché à des événement
...........................32
SECTION I : L'étude d'impact d'un
événement sur les cours boursiers
.....................................33
I. La demarche de l'etude d'un
evenement
33
II. Etude d'impact du profit
warning
34
II.1. L'impact du Profit Warning sur les
cours de la société SAMIR
35
II.1.1. Le profil
général de la société et les sources des
données
35
II.1.2. L'identification de
la date d'événement
36
II.1.3. L'étude
graphique d'événements
38
SECTION
II. L'étude de l'impact de
l'incendie sur les cours de la société SAMIR
41
I. Le calcul des
rentabilités observées
41
II. Le calcul des
rentabilités attendues, « normales »
42
II.1. Le modèle à variables
dichotomiques
43
II.2. Le Modèle d'Equilibre Des Actifs
Financiers :
44
III. Le test de
significativité de la rentabilité anormale :
47
III.1. Les tests non paramétriques de la
rentabilité anormale
47
III.2. Les tests paramétriques de la
rentabilité anormale
48
CONCLUSION
GENERALE ................................................................................................50
ANNEXES ......................................................................................................................51
BIBLIOGRAPHIE
.............................................................................................................57
* 1 Le développement
des systèmes d'information et leur diffusion donne lieu à une
réactivité assez significative des investisseurs.
* 2 La significativité
de l'impact d'un événement sur les cours d'une action
dépend du fait d'être anticipé ou non par les
investisseurs.
* 3 MADEX : Moroccan Most
Active Shares Index, c'est un indice compact, qui intègre les valeurs
les plus actives de la cote en terme de liquidité.
* 4 Cette définition
reconnaît le rôle social attaché à l'activité
de prévision, elle affirme que sur un marché financier efficient,
le marché de la prévision est concurrentiel.
* 5 Une marche au
hasard est un
modèle
mathématique d'un système possédant une dynamique
discrète composée d'une succession de pas aléatoires, ou
effectués « au hasard ». Ces pas aléatoires
sont de plus totalement décorrélés les uns des
autres.
* 6 Signifie que tous les
acteurs sur le marché boursier disposent du même stock
d'informations.
* 7 Dans certains pays, chaque
transaction est soumise à une taxe fixe.
* 8 L'analyse technique ou
graphique permet de prévoir les retournements de tendance en utilisant
les données historiques des cours.
* 9 Source : La bourse de
Casablanca
* 10 La Société
de Bourse des Valeurs de Casablanca (SVBC) est une société
anonyme de droit privé. Son capital est détenu, à parts
égale, par l'ensemble des sociétés de bourse de
casablanca.
* 11 Le CDVM intervient
moyennant : L'intégrité, La transparence, La
sécurité, Le professionnalisme, et les sanctions.
* 12 Les OPVCM sont
divisés en deux : Sociétés d'Investissement variable
(SICAV), et Fonds Communs de Placement (FCP).
* 13 Toues les valeurs
cotées sur la bourse de Casablanca sont négociées sur le
système de cotation électronique.
* 14 Les ordres d'achat ou de
vente sont automatiquement classés par limite de cours et par ordre
chronologique sur la feuille de marché.
* 15 MASI (Moroccan All Shares
Index) intègre les valeurs les plus liquides, dites aussi de forte
capitalisation.
* 16 (Moroccan Most Active
Shaires Index), c'est un instrument adapté à la gestion de
portefeuille.
* 17 J.M. Keynes dans son
« Traité sur les probabilités » (1921)
* 18 Cours de séries
temporelles théorie et applications- Arthur Charpentier ;
université Paris Dauphine.
* 19 La valeur du Z de
Kolmogorov-Smirnov se base sur la plus grande différence en valeur
absolue entre les distributions cumulées observées et
théoriques.
* 20 La distribution normale
est symétrique
* 21 Aucun opérateur ne
peut obtenir un rendement anormal en utilisant les prix ou les rendements du
passé dans la mesure où tout le monde les connaît
* 22 Les tests de la marche
au hasard on été faits par nombreux statisticiens depuis L.
bachelier, à qui on doit la formulation mathématique
* 23 Le niveau
d'autocorrection de la série est négligeable.
* 24 (Auto Regressive
Fractionnally Integrated Moving Average)
* 25 Il s'agit d'un
modèle autorégressif qui s'écrit sous forme : Pt =
a1Pt-1+ a2Pt-2 +.... +Et
* 26 La rentabilité d'un
actif s'écrit comme le logarithme népérien du prix relatif
à l'instant t :
* 27 C'est-à-dire on
peut modéliser le processus des cours par une loi de reproduction
* 28 Parmi les tests les
plus connus, on peut citer ceux effectués par Fama, Fisher, Jensen et
Roll en 1969, qui à l'aide d'une étude résiduelle
classique ont calculé les rentabilités anormales lors d'une
distribution d'actions gratuites. Mickael BARRE & Françoise
LORAND (1998)
* 29 Ces tests seront
traités ultérieurement dans la partie étude
d'événement
* 30 Les valeurs du Khi-deux
correspondantes sont prises de la table de la loi de KHI-DEUX avec une
probabilité de 0,05 et pour les différents degrés de
liberté de 1 jusqu'à 15.
* 31 Les premières
études réalisées dans ce sens sont celles de R. Ball et
P. Brown (1968) et de E. Fama, L. Fisher, M. Jensen et R. Roll (1969) sur le
marché américain.
* 32 Christine STACHOWIAK
prévoit ces trois étapes pour l'étude
d'événement dans son travail Étude
« d'événements et modélisation de la
variance »
* 33
http://www.samir.ma &
http://www.maroc-hebdo.press.ma
* 34 L'utilisation de
données quotidiennes
A l'origine de la méthode, Fama, Fisher, Jensen et Roll
utilisaient des données mensuelles, puis, une première
évolution de la méthode a consisté à utiliser des
données quotidiennes plutôt que mensuelles de manière
à réduire les erreurs dans la mesure de la rentabilité
anormale. L'utilisation de données mensuelles supposait qu'il n'y ait
pas, dans le mois, d'autres événements dont les effets
viendraient s'ajouter à ceux de l'événement
étudié. Une autre annonce conduirait à conclure sur
l'effet cumulé des deux événements annoncés, alors
que l'étude ne porte que sur un événement. Huu Minh MAI
(1995) ; Mickael BARRE & Françoise LORAND (1998)
* 35 La rentabilité
du MASI représente la rentabilité du marché coursier
Marocain
* 36 Il ne faut pas
confondre date d'annonce et date de réalisation. C'est au moment de
l'annonce que les investisseurs prennent connaissance de l'information, qu'ils
l'intègrent dans leur stratégie et donc qu'il y a un impact sur
le cours boursier. La date de réalisation n'est que l'achèvement
de la décision prise.
* 37 Cela correspond en fait
à l'hypothèse d'efficience semi-forte des marchés
financiers.
* 38 Modèle
d'équilibre des actifs financiers
* 39 Jours d'ouverture de la
bourse de Casablanca, ce sont des jours traiding 250 jours par an
* 40 Ici, les données
étant quotidiennes, le temps t sera représenté
par une journée de cotation.
* 41 MEDAF modèle
d'équilibre des actifs financiers
* 42 E. Fama, L. Fisher, M.
Jensen et R. Roll (1969) ont été les premiers à utiliser
ce modèle, ils l'ont appliqué à l'étude de l'impact
des divisions d'actions et des attributions d'actions gratuites sur le
NYSE.
* 43 Les tests non
paramétriques seront traités dans ce qui suit, mais nous allons
effectuer seulement le test paramétrique dans cette étude.
* 44 Il n'y a pas de
critère pour fixer la valeur du seuil S (divers auteurs fixe ce seuil en
se référant aux autres travaux empiriques)