REPUBLIQUE DU BENIN
Ministère de l'Enseignement Supérieur et
de la Recherche Scientifique
Université d'Abomey-Calavi
Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de
Management ENEAM
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION AU CYCLE II
POUR L'OBTENTION DU DIPLÔME
D'ADMINISTRATEUR
FILIERE : BANQUE ET FINANCE DES
MARCHES
PROMOTION 2004-2006
THEME
ETUDE ET ANALYSE DU RISQUE DE CREDIT DANS UNE
INSTITUTION DE MICROFINANCE : cas de
Réalisé et soutenu par :
Narcisse SOGLOHOUN
Sous la direction de :
Mr. Bénito FADO
Administrateur
de Banque
Enseignant à l'ENEAM
Février 2008
L'Ecole Nationale d'Economie Appliquée et
de Management n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions
émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être
considérées comme propres à leur auteur.
C'est à toi, ma mère:
NAVI
trop tôt rappelée à Dieu
que je dédie cette modeste oeuvre.
Sans toi rien n'aurait été possible.
Du séjour que le Seigneur t'a réservé,
continue de bénir ton fils,
pour qui, sur terre, tu as consenti tant de sacrifices.
Tu demeureras toujours pour moi cette femme exceptionnelle
dont la remarquable intelligence
était admirablement secondée par ton coeur
maternel
Merci Maman!
Que Dieu lui-même dans son amour infini soit ta
récompense.
Narcisse SOGLOHOUN
Ce mémoire est une oeuvre de recherche dont la
réalisation a été effective grâce à l'apport
de plusieurs personnes que je tiens à remercier :
- Mr René AZOKLI, Directeur Général du
PADME-Bénin pour m'avoir permis de faire mes recherches sur son
institution ;
- Mr FADO Bénito, mon directeur de mémoire qui a
bien voulu diriger ce travail ;
- Pasteur MAHOUGLA Jean pour ses prières et
bénédictions ;
- Ma chérie, Clotilde AFANNOU pour sa patience et sa
compréhension ;
- Mon père SOGLOHOUN Paulin, tous mes frères et
soeurs pour leur soutien ;
- Mon oncle Sylvain ASSOU, qui a toujours cru en moi, ma
profonde gratitude pour ses précieux conseils ;
- Tous ceux qui de près ou de loin, ont
contribué à la réalisation de ce mémoire.
Narcisse SOGLOHOUN
Tableau n°1 Tableau de bord de
l'étude ...................................................30
Tableau n°2 Causes
liées à la capacité de management de l'entrepreneur
............ 54
Tableau n°3 Causes liées
à des incidents....................................................55
Tableau n°4 Causes
liées à des facteurs externes à l'entreprise du client
................55
Tableau n°5 Causes
liées à la conjoncture économique
..................................55
Tableau n°6 Causes
`'impossibles'' à prévoir par PADME
...............................56
Tableau n°7 Causes
liées à l'institution PADME
..........................................56
Tableau n°8 Avis sur la
méthode d'analyse des dossiers de crédit
.........................56
Tableau n°9 Avis sur la
méthode d'évaluation des garanties
...............................57
Tableau n°10 Causes
liées au Chargé de prêts
..............................................57
Tableau
n°11 Taux de respect des échéances du
PADME et des Agences ...............72
Tableau n°12
Portefeuille à Risque à 90 jours du PADME et des
Agences .............73
Tableau n°13
Taux de perte sur créances du PADME et des Agences
...................74
Tableau
n°14 Portefeuille à Risque à 30 jours du
crédit immobilier par Agence .......75
Tableau n°15 Portefeuille
à Risque à 30 jours des prêts classés par palier de
montant 77
Tableau n°16
PAR30 des prêts classés par durée de
remboursement.....................78
Tableau n°17 Evolution du
taux de portefeuille à risque .....................................79
Tableau
n°18 Répartition du portefeuille de crédit du
PADME par secteur d'activité....84
Tableau n°19
Récapitulatif des ratios de décision de mise en place des
crédits .......102
Tableau n°20 Tableau de
synthèse de
l'étude .................................................109
ACP : Association des Clients du
PADME
AG : Assemblée Générale
BCEAO : Banque Centrale des Etats d'Afrique de
l'Ouest
CCIB : Chambre de Commerce et d'Industrie du
Bénin
CGAP : Groupe Consultatif d'Assistance aux Pauvres
CODIR : Comité de Direction
CP : Chargés de Prêts
DID : Développement International Des Jardins
FBB : Financial Bank Bénin
FECECAM : Fédération des caisses d'Epargne et de
Crédit Agricole Mutuel
FENAB : Fédération des Artisans du
Bénin
FINADEV : Financial Development
FOGA : Fonds de Garanties au profit des
Artisans
ICD : Institutions de Crédit
Direct
ID : Initiative Développement
IMF : Institution de Microfinance
INSAE : Institut National de la Statistique et de
l'Analyse Economique
OHADA : Organisation pour l'Harmonisation du Droit des
Affaires en Afrique
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PADME : Association pour la Promotion et l'Appui au
Développement des Micro Entreprises
PAPME : Agence pour la Promotion et l'Appui aux Petites
et Moyennes Entreprises
PAR : Portefeuille à Risque
PARMEC : Projet d'Appui à la Règlementation
des Mutuelles d'Epargne et de Crédit
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PEFAB : Crédit au Profit des Femmes du
Secteur de l'Agro-alimentaire du Bénin
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PROFIDA : Crédit au Profit des Jeunes
Diplômés Artisans
SFD : Structures de Financement
Décentralisées
UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine
VITA : Volounteers In Technique Assistance
« Etude et analyse du risque de crédit dans
une institution de microfinance : Cas de PADME-Bénin. »
est un thème assez vaste. Il peut être abordé sous
plusieurs angles, mais nous nous sommes évertués à
concentrer nos efforts sur la gestion des risques de crédit au PADME.
Cependant, l'intérêt du contenu de ce
mémoire repose essentiellement sur les différentes causes
liées à la dégradation de la qualité du
portefeuille de crédit au PADME depuis 2005.
La lamentable et regrettable situation de données dites
secrètes, combinée aux autres facteurs nous ont amenés
à limiter nos recherches.
Nous n'avons pas la prétention d'avoir abordé ce
sujet dans tous ces compartiments. A l'instar de toute oeuvre humaine, nous
sommes persuadés que ce travail comporte certainement des insuffisances
et erreurs d'appréciations. Nous accueillons avec humilité,
sympathie, modestie et ouverture d'esprit, les remarques, suggestions et
recommandations qui nous seront faites.
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE PRELIMINAIRE : PRESENTATION DU
CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ETUDE ET PROBLEMATIQUE
SECTION 1 : Cadre physique de l'étude
PARAGRAPHE 1 : Présentation générale de
PADME
PARAGRAPHE 2 : Etat des lieux sur les prestations de
PADME
SECTION 2 : Problématique
PARAGRAPHE 1 : Problématique de l'étude
PARAGRAPHE 2 : Résolution de la problématique
spécifiée
CHAPITRE PREMIER : DU CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE A L'ANALYSE DES DONNEES DE
L'ENQUETE
SECTION 1 : Des objectifs de l'étude à
la méthodologie de recherche
PARAGRAPHE 1 : Objectifs et hypothèses de
l'étude
PARAGRAPHE 2 : Revue de littérature et
méthodologie de recherche
SECTION 2 : Réalisation des enquêtes et
présentation des données
PARAGRAPHE 1 : Préparation et réalisation des
enquêtes
PARAGRAPHE 2 : Présentation des données et
identification des causes liées au risque de crédit
CHAPITRE DEUXIEME : DE LA VERIFICATION DES
HYPOTHESES AUX CONDITIONS DE MISE EN OEUVRE DES SOLUTIONS
SECTION 1 : Vérification des hypothèses
et établissement du diagnostic
PARAGRAPHE 1 : Vérification des
hypothèses
PARAGRAPHE 2 : Synthèse du diagnostic
SECTION 2 : Propositions de solutions et conditions
de mise en oeuvre
PARAGRAPHE 1 : Propositions de solutions
PARAGRAPHE 2 : Conditions de mise en oeuvre des solutions
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE
L'
essor de l'économie monétaire, la
facilité des opérations de change et l'interdépendance des
marchés de capitaux ont favorisé l'intensification des relations
des banques et établissements de crédit avec les autres agents
économiques.
Mais la crise économique des années 80 a
précipité la population béninoise dans un profond
abîme de pauvreté. Il fallait donc promouvoir l'auto emploi par la
création de micro-entreprises pour réduire un tant soit peu cette
pauvreté. Pour lancer leurs entreprises, financer leurs investissements
ou leurs consommations, les agents économiques disposent rarement en
propre et au moment opportun de tous les capitaux nécessaires.
Grâce au crédit, les divers besoins exprimés peuvent
être satisfaits.
Ainsi, il revient aux institutions de microfinance (IMF)
d'assurer le relais des banques classiques dans le financement des
activités de micro-entreprises. Le nouveau cadre institutionnel mis en
place dans les pays de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) et
utilisé par la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO)
dans la conduite de la politique monétaire de l'union, n'a fait que
favoriser la prolifération d'un système bancaire informel, plus
proche des petites et moyennes entreprises (PME) et des micro-entreprises. Il
faut reconnaître que ces «banques» de taille très
modeste ont pu mobiliser des ressources très importantes qui ont
donné un poids non négligeable aux activités de la
microfinance. Le Bénin peut être cité à titre de
pays phare dans cette expansion rapide de la finance
décentralisée. Le développement du secteur de la
microfinance est dû, essentiellement, aux institutions mutualistes et/ou
coopératives, aux institutions de crédit-épargne, aux
organisations non gouvernementales (ONG) et à certaines structures
d'appui.
Les institutions de microfinance sont devenues une composante
importante de l'architecture financière dans de nombreux pays en
développement, notamment en Afrique et en particulier dans l'Union
Monétaire Ouest Africaine (UMOA) en raison de la masse d'argent
brassée : 173,4 milliards FCFA à fin 2003 en hausse de
21,6 milliards FCFA par rapport à 2002 et de l'ampleur de la
clientèle issue de toutes les couches sociales1(*).
L'engouement suscité par la microfinance a
favorisé au Bénin son positionnement stratégique au milieu
de nombreuses actions soutenues par les bailleurs de fonds et l'Etat en faveur
du développement. Ainsi l'Association pour la Promotion et l'Appui au
Développement des Micro Entreprises est née et poursuit sa
mission de prestation de services financiers de proximité aux personnes
à faibles revenus tout en assurant la pérennité de
l'institution. Néanmoins, elle est confrontée à certains
problèmes tels que : le remboursement des crédits par les
clients, la satisfaction de la clientèle, la concurrence, les
stratégies et procédures employées par l'équipe
pour optimiser la performance financière de l'institution.
Si le crédit assure la viabilité d'une IMF, il
peut également causer sa perte, car le crédit représente
également le principal risque d'affaires de l'institution
financière. Le crédit a pour conséquence la dispersion des
actifs de l'institution entre les mains d'une multitude d'emprunteurs. Cette
situation rend la gestion de la fonction crédit très complexe et
parfois périlleuse. C'est ainsi qu'on commence à enregistrer des
taux de crédits impayés non négligeables au niveau de
l'institution. Or il faut rappeler qu'au nombre des problèmes ayant
entraîné la faillite des anciennes banques d'Etat, il y a eu le
manque de rigueur dans la gestion de crédits. Cela a eu pour
conséquence le non recouvrement de crédits octroyés.
Pour prévenir la répétition de cette
situation, il convient de s'intéresser très tôt au
problème et de l'analyser pour en dégager les causes afin de
ressortir les approches de solution.
C'est dans le souci de concrétiser cette suggestion que
le thème « ETUDE ET ANALYSE DU RISQUE DE CREDIT DANS
UNE INSTITUTION DE MICROFINANCE : Cas de PADME-BENIN » a
retenu notre attention. Le développement de ce thème se
présente en trois chapitres.
Le chapitre préliminaire intitulé cadre
institutionnel de l'étude et problématique sera consacré
à la présentation de la structure, ses prestations et enfin
à la problématique.
En ce qui concerne le chapitre premier, il
s'intéressera d'une part aux objectifs et hypothèses de
l'étude et d'autre part à la présentation de la
méthodologie de la recherche adoptée.
Le chapitre deuxième quant à lui s'attardera sur
les approches de solution et les recommandations ; ceci après la
vérification des hypothèses.
Chapitre préliminaire
PRESENTATION DU CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ETUDE ET
PROBLEMATIQUE
Ce chapitre présente de manière
générale le cadre de fonctionnement et les activités de
l'Association pour la Promotion et l'Appui au Développement des Micro
Entreprises (PADME) ; ensuite il fait l'état des lieux de la
qualité de ses prestations et enfin il précise la démarche
méthodologique.
SECTION I : CADRE PHYSIQUE DE L'ETUDE
PADME est l'institution financière sur laquelle nous
avons effectuée nos recherches en vue de la réalisation de ce
mémoire professionnel. Nous présenterons cette structure de
façon générale et ensuite, ses prestations.
PARAGRAPHE I : Présentation
générale de PADME
Cette présentation porte sur son historique, sa mission
et sa structure organisationnelle.
I- Historique et missions du
PADME-BENIN
D'abord, nous présenterons son historique et ensuite sa
mission.
A- Historique
Le secteur financier béninois a connu de profondes
transformations au cours des années 1990 dans le cadre des
différents programmes d'ajustement structurel. Afin de répondre
à la disparition des banques de développement publiques et de
financer l'immense secteur informel rural et urbain, plusieurs IMF sont
nées, souvent avec l'appui de la coopération internationale.
Ainsi le PADME (Projet d'Appui au Développement des
Micro Entreprises) a été créé sous forme de projet
le 1er septembre 1993 par le gouvernement béninois, sous
financement de la Banque Mondiale, avec l'assistance technique de VITA pour
atténuer les effets sociaux du Programme d'Ajustement Structurel (PAS).
Ensuite il a suivi les principales évolutions institutionnelles
suivantes :
· Phase pilote à Cotonou du 1er
septembre 1993 au 30 août 1995 pour tester et affiner les
différentes stratégies et mécanismes pour assister
efficacement les micros entreprises ;
· Phase de consolidation du 1er septembre 1995
au 31 octobre 1998 pour le perfectionnement du système et l'ouverture
d'une agence à Porto-Novo ;
· Phase d'institutionnalisation :
- Création le 23 décembre 1997, d'une
association de type `'Loi 1901'' pour prendre le relais du projet
PADME ;
- Reconnaissance officielle de l'association par le
Ministère de l'Intérieur, de la Sécurité et de
l'Administration Territoriale comme une association de type loi 1901
(récépissé n° 98/400/MISAT/DC/SG/DAI/SAAP-ASSOC du 31
décembre 1998) ;
- Reconnaissance de l'association comme une association
d'utilité publique par le décret présidentiel n°
99-250 du 18 mai 1999 ;
- Transfert de l'actif et du passif du projet à
l'association par une convention datée du 06 septembre 1999 entre le
Ministre des Finances et de l'Economie et le Président de
l'association ;
- Signature de la Convention n°99-0002-C du 06/09/99 avec
le Ministère des Finances et de l'Economie autorisant le PADME à
"effectuer sur le territoire de la République du Bénin, les
opérations de crédit et d'épargne, selon les conditions
prévues par ses textes organiques qui fixent également ses
règles de fonctionnement", pour une durée de cinq ans
renouvelable par tacite reconduction ;
- Renouvellement de la Convention n°1652-C du 24/06/2005
pour une durée de cinq ans renouvelable par tacite reconduction.
Compte tenu de la nécessité d'un renouvellement
tous les 5 ans de la convention et de certains inconvénients propres
à la loi PARMEC, le PADME mène actuellement les démarches
pour une éventuelle transformation en une institution privée et
commerciale de micro finance. Le statut actuel n'entrave pas la bonne marche
des opérations, mais il ne garantit pas la pérennité
institutionnelle.
B- Mission du PADME
L'équipe de direction, le Conseil d'Administration et
l'ensemble du personnel adhèrent à la mission du PADME : «
Accès facile et rapide au crédit à tous les micro
entrepreneurs ». Cette mission et la personnalité charismatique du
Directeur Général (DG) ont créé une
véritable culture d'entreprise centrée sur l'efficacité et
le service au client. Elle transparaît à tous les niveaux de
l'institution et elle est une source de motivation du personnel. Cette mission
combine objectifs sociaux et financiers. L'équipe de direction est
consciente de l'importance de l'autonomie financière du PADME mais fait
aussi le choix de servir sa population cible initiale.
Ainsi le PADME offre une gamme variée et
différenciée de services financiers adaptés aux besoins
spécifiques de chaque groupe et spécialement au
développement de la micro entreprise ; plus
précisément, il s'agit d'accroître l'efficacité et
la rentabilité des micros entreprises et de consolider les emplois
créés dans ce secteur.
II- Structure organisationnelle et
fonctionnement
D'abord, nous présenterons l'organisation de
l'institution et ensuite son fonctionnement.
A- Structure organisationnelle
Le PADME est une association de personnes morales. Les membres
fondateurs de l'association sont repartis dans les groupes
ci-après :
Groupe 1 : les micros
entrepreneurs représentés par l'Association des Clients du PADME
(ACP) et la Fédération Nationale des Artisans du Bénin
(FENAB) ;
Groupe 2 : le personnel
de l'institution représenté par la direction
générale ;
Groupe 3 : les
partenaires financiers représentés par la Financial-Bank et le
PAPME ;
Groupe 4 : les
institutions d'appui représentées par la Chambre du Commerce et
d'Industrie du Bénin (CCIB) et l'ONG Américaine AFRICARE-
BENIN ;
Groupe 5 : l'Etat
représenté par le Ministère du Plan, de la Restructuration
Economique et de la Promotion de l'Emploi.
L'association jouit de la double autonomie administrative et
financière. Elle assure sa propre gestion et est administrée
conformément à son manuel de procédures, ses statuts, son
règlement intérieur et aux dispositions des conventions qu'elle a
conclues.
Les principaux organes de l'association sont :
l'Assemblée Générale, et l'Organe Exécutif.
1- L'Assemblée
Générale
L'AG est l'organe suprême du PADME. Elle se tient une
fois par an pour définir l'orientation et la politique
générale de l'association en vue de la réalisation de
l'objectif social, de l'adoption du règlement intérieur et
l'élection des membres du BE aux différents postes. L'AG examine
et approuve le programme d'activités présenté par le BE de
l'association ; elle décide de la révocation et de la
nomination du Directeur Général après examen de la
proposition du BE. De plus elle vote après examen le budget
présenté par le bureau exécutif. Elle est composée
des membres fondateurs de l'association cités plus haut.
2- L'Organe Exécutif
Il est constitué du Bureau Exécutif et de la
Direction Générale. Le BE est l'organe d'administration et de
gestion de l'association. Il se réunit ordinairement une fois par
trimestre et est composé de cinq (05) membres : un
président, un vice président, un secrétaire et deux (02)
membres. Présentement, ces postes sont respectivement occupés par
l'ACP, la FENAB, le personnel du PADME, la FBB et l'ONG AFRICARE. Quant
à la Direction Générale, elle assure sa gestion courante.
A ce titre, elle est responsable de la gestion des ressources humaines,
techniques et financières de l'association.
Le siège de PADME est le centre de définition de la
stratégie de l'institution, de mise au point des outils de gestion et de
contrôle de l'organisation. C'est le lieu d'exercice du Directeur
Général, du Directeur Général Adjoint, des Chefs de
service et de leurs assistants.
Dans l'organigramme de PADME, les fonctions se
répartissent de la façon suivante2(*) :
Le Directeur Général (DG)
Il a pour rôle d'assurer la gestion courante et le bon
fonctionnement de l'institution.
Le Service Gestion des Risques
Il est chargé d'identifier les risques et de mettre en
place des politiques afin de les prévenir.
Le Service Crédit
Il assure la mise en oeuvre de la politique de crédit
au plan national et coordonne les activités de toutes les agences.
Le Service Audit Interne
Son rattachement au DG lui confère une
indépendance vis-à-vis des services qu'il audite. Il est
principalement concerné par les tâches d'évaluation de
contrôle de conformité et de vérification de la
fiabilité du système global. Ses principales activités
concernent :
Ø La supervision de la conception et la mise en oeuvre
des procédures.
Ø Le contrôle du respect strict des
procédures.
Ø L'accomplissement des missions diverses à lui
confiées par le DG.
Le Service Administratif
Son rôle est :
- d'approvisionner et de gérer les moyens
généraux ;
- de gérer le stock et les immobilisations ;
- de procéder périodiquement à
l'inventaire des stocks ;
- de veiller à la bonne gestion des problèmes
logistiques du PADME et à la sécurité des biens de ce
dernier ;
- de rédiger les rapports du PADME.
Le Service Juridique
Il assure l'organisation des affaires juridiques (contrats,
garanties, etc.) et du recouvrement juridique des crédits passés
en contentieux.
Le Service Informatique
Il assure la conception du système d'information et la
maintenance des outils informatiques. Il garantit aussi la qualité du
traitement de l'information.
Le Service Ressources Humaines
Il a pour mission de :
· Assurer la conception des stratégies de
rémunération, de recrutement, d'évaluation et de formation
du personnel ;
· Assurer la mise en application de la politique de
gestion des ressources humaines.
Le Service Marketing, Recherche et Développement
Il assure :
- La conception des stratégies marketings ;
- L'identification des outils performants pour
améliorer l'efficacité sociale et financière de
l'organisation ;
- La mise en application des politiques marketings et des
initiatives orientées sur la satisfaction de la clientèle.
Il est générateur d'idées novatrices.
Le Service Comptable et Financier
Il assure la gestion comptable et financière du PADME,
la gestion des risques et la préparation des missions d'audit et
d'inspection. Il rédige les rapports financiers et d'activités de
l'institution.
B- Fonctionnement de
l'institution
La Direction Générale s'appuie sur les organes
techniques suivants pour l'orientation et la coordination des activités
au sein du réseau PADME.
1- Les organes techniques
a- Comité
de Direction (CODIR)
Le Directeur Général, le Directeur
Général Adjoint et les Chefs Services constituent le
Comité de Direction (CODIR) qui est une structure d'aide à la
décision de la direction générale. Le CODIR se
réunit une fois par semaine et ses travaux font l'objet d'un
compte-rendu.
b- Comité de Crédit
Le comité de crédit est une instance d'analyse
et d'approbation des demandes de crédit. Il se réunit au moins
une fois par semaine dans chaque bureau de zone ou agence et
présidé par le Chef d'Agence ou le Chef de Bureau. Il est
composé des chargés de prêts de l'agence ou du bureau
concerné et de l'agent administratif ou l'agent de bureau.
c- Comité d'Achat
Un comité d'achat ad hoc comprenant les cadres ou
agents de services différents se réunit pour étudier les
offres pour tout achat de biens et services dont le montant excède la
limite de 100 000 F CFA.
d- Comité de Contentieux
Le PADME organise trimestriellement dans chaque agence un
comité de contentieux qui statue sur tous les crédits en
souffrance. Un crédit en souffrance est un crédit dont les
remboursements accusent un retard de plus de 90 jours. Ce comité qui se
déroule par agence est présidé par le chef d'agence
entouré des chefs des différents bureaux de zone
administrés par l'agence, de l'assistant administratif, de l'assistant
comptable et de l'assistant informaticien.
2 - Réseau du PADME
Le réseau du PADME couvre les principales villes du
Bénin et quelques villes moyennes. Les activités du PADME ont
pour cadre le siège de l'organisation, les agences régionales et
les bureaux de zones. Ce réseau se présente ainsi qu'il
suit :
Agence
(Parakou)
Agence
(Porto Novo)
Agence
(Cotonou)
Siège
(Cotonou)
Bureaux de Zone
(9)
Bureaux de Zone
(8)
Bureaux de Zone
(8)
Bureaux de Zone
(12)
Agence
(Abomey)
14 Secteurs
14 CPs
18 Secteurs
19 CPs
32 Secteurs
31 CPs
14 Secteurs
19 CPs
Agences régionales
Elles sont le relais du siège au niveau d'une
région donnée. Elles bénéficient d'une grande
délégation de pouvoir et de responsabilités pour conduire
l'ensemble des opérations dans leur région. Une agence a pour
vocation d'apporter le soutien logistique nécessaire à
l'activité de crédit que développent les bureaux de zones.
Actuellement le PADME intervient sur toute l'étendue du territoire
national et dispose de quatre agences: Cotonou, Porto-Novo, Parakou et
Abomey.
Les agences du
réseau PADME
Cotonou
Porto Novo
Abomey
Parakou
Source : Rapport
d'activités du PADME 2006
Bureaux de zone
Ils constituent les subdivisions opérationnelles d'une
agence. Chaque bureau de zone regroupe des chargés de prêts dont
les activités sont coordonnées par un chef de bureau. Ils sont
soutenus par un agent de bureau et un ou plusieurs caissiers selon les cas.
Chaque chargé de prêts opère sur un périmètre
bien délimité appelé secteur.
Secteurs
Le secteur est le périmètre sur lequel
opère chaque chargé de prêts. Le PADME compte actuellement
83 chargés de prêts.
Zones de couverture actuelle
Les zones actuellement couvertes par le PADME sont :
· Cotonou, Godomey, Abomey-calavi,
Houèdo, Akassato, Zinvié, Sô ava, Ekpè,
Sèmè, Ouidah, Savi, Pahou, Dékamè, Comè,
Kpomassè, Agbanto ainsi que tous les quartiers et villages
environnants.
· Porto Novo, Avrankou, Adjarra,
Misérété, Dangbo, Katagon, Takon, Ahozin,
Djrègbé, Sèmè, Kraké, Pobè,
Sakété, Kétou et tous les villages environnants ;
· Parakou, Ndali,
Pérèrè, Bakou, Kandi, Djougou, Natitingou, Banikoara,
Malanville, Tanguiéta et tous les villages environnants ;
· Abomey, Bohicon, Zogbodomey,
Agbangnizoun, Djidja, Za kpota, Covè, Azovè, Aplahoué,
Dogbo, Djakotomè, Dassa-Zoumé, Savalou,
Kpanhouian, Bantè, Glazoué,
Savè, Aklankpa, Wèdèmè et tous les villages
environnants ;
PARAGRAPHE II : Les prestations de
PADME
Il s'agira ici d'exposer les services non financiers et les
services financiers que l'institution offre à sa clientèle.
I- Les services non financiers
Avant la mise en place des crédits, le PADME organise
deux séances d'information, de sensibilisation et de formation à
la bonne gestion des micros entreprises.
Ces séances permettent aux clients potentiels
d'être informés de manière générale sur le
PADME et sur ses produits (conditions d'éligibilité, frais,
garanties, etc.). De même les clients sont sensibilisés sur
l'importance de la tenue de la comptabilité (notamment la tenue des
cahiers d'achats et de ventes), la séparation de la caisse de
l'entreprise de leur propre poche. Des aspects concernant le marketing et le
respect des engagements envers les fournisseurs et les partenaires financiers
sont aussi abordés. A ces séances, s'ajoute l'appui conseil des
Chargés de prêts aux bénéficiaires des
crédits.
En moyenne, ce processus dure 15 jours pour les nouveaux
clients et moins d'une semaine pour les bons clients en renouvellement.
II- Les produits financiers
offerts par l'institution
Les services financiers sont constitués essentiellement
par les types de crédits, ci-dessous, consentis aux personnes à
faible revenu (les particuliers ayant une source de revenu
régulière, les micros entrepreneurs exerçant ou
désireux d'exercer une activité et/ou les ONG de micro finance).
Il s'agit du:
- micro crédit individuel,
- micro crédit de caution solidaire (crédit aux
groupes de trois personnes et crédit aux groupements de cinq à
trente personnes)
- crédit relais aux ONG locales
- micro crédit de promotion de l'artisanat,
- micro crédit immobilier.
Répartition des crédits ressources
affectés par
secteur d
'
activités
66%
33%
1%
Commerce
Fabrication
Service
Source : réalisé par
nous-mêmes
A- Le micro crédit
individuel
Le PADME consent des crédits individuels d'un montant
variant de 20 000 FCFA à 10 000 000 FCFA, pour une
durée maximale de 18 mois avec un taux d'intérêt de 2%
dégressif par mois. Ce crédit est destiné au financement
des activités génératrices de revenus et est assorti
obligatoirement d'une garantie réelle (parcelle, nantissement de biens
ou gages sur véhicules ou d'une caution sur salaire). Cette garantie
peut être la propriété de l'emprunteur lui-même ou
d'une tierce personne appelée avaliseur. Le client peut solliciter une
période de différé pouvant atteindre 3 mois si son
activité l'exige. Aussi faut-il préciser que pour le premier
crédit, le montant ne peut excéder 2.000.000 FCFA. Toutefois, si
la garantie est une parcelle non lotie ce premier montant ne peut
excéder 500.000 FCFA.
B- Les micros crédits de caution
solidaire
1- Le micro crédit de
groupe
Ce sont des crédits accordés aux membres
de groupes de caution solidaire constitués par trois micros
entrepreneurs. Les membres du groupe doivent provenir de la même couche
socio-économique. Ils se choisissent eux-mêmes et s'entendent pour
désigner leur responsable. Ils sont toujours au nombre de trois (03).
Chaque membre du groupe possède sa propre entreprise et reçoit le
même montant de crédit que les autres. Dans le groupe, chacun est
étroitement lié au succès de l'entreprise de l'autre car
en cas de cessation de paiement de l'un, les autres prennent sur eux la
responsabilité de rembourser son crédit. Le montant du
crédit qu'un membre du groupe peut obtenir varie entre 20.000 FCFA et
500.000 FCFA pour une durée maximale de 18 mois avec un taux
d'intérêt dégressif de 2% par mois. La
périodicité de remboursement est mensuelle avec un délai
de différé pouvant atteindre 3 mois si l'activité
menée l'exige. En dehors de la caution solidaire que les membres du
groupe s'offrent les uns aux autres, aucune autre garantie n'est
demandée au groupe.
2- Les micros crédits aux
groupements
On distingue le groupement d'entreprises et le groupement
d'entrepreneurs. Le groupement d'entreprises est constitué par des
micros entrepreneurs exerçant en commun une activité
génératrice de revenu. Le crédit sollicité est
investi dans cette activité menée ensemble par tous les membres
du groupement.
Le groupement d'entrepreneurs quant à lui est
composé des micros entrepreneurs ayant chacun son entreprise
indépendante et celle des autres membres du groupement. Chaque membre du
groupement reçoit un montant de crédit correspondant à la
capacité de remboursement de son entreprise.
Les membres d'un groupement doivent provenir de la même
couche socio-économique. Ils se choisissent eux-mêmes,
élaborent leur statut et règlement intérieur puis
désignent leur responsable. Dans le groupement, chacun est
étroitement lié au succès de l'entreprise de l'autre
lorsqu'il s'agit d'un groupement d'entrepreneurs ou au succès de
l'activité menée en commun s'il s'agit d'un groupement
d'entreprises ; car, en cas de cessation de paiement de l'un, les autres
prennent sur eux la responsabilité de rembourser son crédit.
Les conditions de taux et de durée sont les
mêmes que les autres crédits. La périodicité peut
être mensuelle, trimestrielle, etc. Avec un délai de
différé pouvant atteindre 3 mois si
l'activité menée l'exige. Les groupements sont constitués
de 05 à 30 personnes.
C- Le micro crédit
immobilier
Ce crédit est destiné au financement de la
construction ou à l'aménagement d'une maison. Il est remboursable
sur une durée maximale de 18 mois. Le taux d'intérêt est de
2% mensuel dégressif. La garantie indispensable à l'obtention de
ce crédit est la parcelle (obligatoirement lotie) sur laquelle le
bénéficiaire souhaite construire la maison ou celle sur laquelle
est érigée la maison à aménager si l'emprunteur est
un micro entrepreneur. Par contre, si l'emprunteur est un salarié d'une
entreprise publique ou privée, il faudra fournir comme garantie, outre
la parcelle lotie sur laquelle la maison est érigée, son salaire
qui constitue sa source de revenu régulier.
Comme principaux critères d'éligibilité
au micro crédit immobilier, il faut être un micro entrepreneur
bénéficiant déjà à PADME de crédit
pour le financement de son activité génératrice de revenus
ou bien être un salarié percevant un salaire régulier dans
une entreprise publique ou privée.
D- Le crédit relais
Ce crédit permet au PADME de refinancer les ONG locales
afin d'atteindre les micro-entrepreneurs situés hors de sa zone
d'intervention. Dans le système de crédits relais, l'ONG
partenaire est considérée comme un client du PADME et
bénéficie d'un crédit global à un taux
d'intérêt préférentiel de 1% dégressif par
mois pour une durée maximale de 18 mois. La périodicité
peut être mensuelle, bimensuelle, trimestrielle, semestrielle, avec un
délai de différé pouvant atteindre 3 mois.
Les bénéficiaires finals du crédit relais
sont des clients de l'ONG. Le montant du crédit global dépend de
leur nombre. Le montant maximum accordé par l'ONG partenaire à
chaque bénéficiaire final ne doit pas dépasser le montant
maximum accordé par le PADME aux membres des groupes de caution
solidaire, sans que le montant global mis à la disposition de l'ONG ne
dépasse le plafond de 10.000.000 FCFA.
E- Les micros crédit de promotion de
l'artisanat
On y distingue entre autres, le crédit de
démarrage d'activité : ce crédit est destiné
au financement des achats d'équipements ou de fonds de roulement pour
l'installation des jeunes artisans diplômés sans emploi dans les
différents corps de métiers .Ce sont donc les jeunes
diplômés des corps de métier, qui ne sont pas encore
installés, et sont en manque des moyen financiers pour le faire qui
constituent la cible visée par ce produit. Une priorité est
donnée aux jeunes femmes artisanes diplômées sans
emploi. Ce crédit appelé PROFIDA comporte deux types de
prêts : les crédits individuels et les crédits de
groupe qui fonctionnent exactement comme les crédits de caution
solidaire et les crédits individuels ci-dessus présentés.
Le montant du crédit varie de 20.000 FCFA à 700.000 FCFA tant
pour les crédits individuels que pour les crédits de groupes. La
durée maximum est de 18 mois. Chaque emprunteur, s'il le désire
peut solliciter un délai différé allant de 1 à 3
mois.
Le FOGA sert de garantie pour les artisans de tous les corps
de métiers et qui sont affilés à la
Fédération Nationale des Artisans du Bénin (FENAB).
En dehors de ces produits qui sont fonctionnels, des projets
de constitution de garantie sont en cours pour faciliter davantage l'offre de
services financiers pour certains corps de métiers. Ces fonds en projets
sont :
· Le PEFAB destinés aux femmes intervenant dans la
transformation agro-alimentaire ;
· Le Fonds de Garantie des tisserands (FG Tisserands),
orienté vers les artisans spécialisés dans le
métier de tissage.
SECTION II : PROBLEMATIQUE
Dans cette section, nous allons
procéder aux choix et à la spécification de la
problématique, ensuite nous dégagerons la vision globale de
résolution de la problématique choisie.
PARAGRAPHE I : Problématique
de l'étude
Nous allons procéder au choix de la
problématique et ensuite nous procéderons à sa
spécification.
I- Problématique
Des observations du cadre d'étude, nous avons
dégagé trois problématiques, à savoir :
- Problématique de la gestion non efficace des
crédits par les clients de PADME;
- Problématique de l'accès difficile des
micro-entreprises aux crédits de PADME ;
- Problématique de la baisse des performances du
PADME.
Notre étude va porter sur la problématique de la
baisse des performances du PADME pour deux raisons, à savoir :
· La problématique n°1, celle de la gestion
non efficace des crédits par les clients de PADME est beaucoup plus
axée sur la clientèle que sur l'institution. Or notre ambition
c'est de maîtriser le risque de crédits.
· En ce qui concerne la problématique n°2,
celle relative à l'accès difficile des micro-entreprises au
crédit est moins intéressante car elle est liée à
l'amélioration des conditions pour rendre l'accès vraiment facile
et rapide aux micro-entrepreneurs.
Rappelons que le problème général qui se
rapporte à la problématique choisie est celui de la baisse des
performances du PADME. Il est caractérisé par les
problèmes spécifiques ci-après :
Ø La dégradation vertigineuse de la
qualité du portefeuille de crédit du PADME pour lequel le taux de
portefeuille à risque est passé de 0,27% en 2001 à 10,82%
en 2005 et à 10,19% en 2006 contre une norme de la BCEAO de 3% ;
Ø La mise en place de mauvais crédits ;
Ø La mauvaise couverture des risques de crédit
au PADME.
C'est donc dans le souci d'apporter notre contribution au
PADME pour assurer sa viabilité financière que nous avons
décidé de mener notre réflexion sur le thème
« Etude et analyse du risque de crédit dans une institution de
microfinance : Cas de PADME-Bénin ».
II- Spécification de la
problématique
La microfinance ou « la banque des
pauvres » est l'ensemble des services financiers
délivrés dans un cadre formel et destinés aux populations
à faibles revenus n'ayant pas accès au système bancaire
classique mais exerçant une activité économique ou ayant
un projet économique.
En effet depuis quatorze ans, l'association pour la Promotion
et l'Appui au Développement des Micro-Entreprises (PADME) s'est
résolument mise au service des populations défavorisées
à travers l'offre de services financiers adaptés à leurs
besoins. Cette institution doit, après une si longue expérience
dans le domaine de la microfinance, pouvoir garantir sa
pérennité.
Mais force est de constater que la qualité du
portefeuille s'est dégradée et le taux de portefeuille
classé à risque est maintenu au-delà de 10% entre les
exercices 2005 et 2006. Pour la même période, le taux de pertes
sur créances est passé de 1,74% à 17,25%. Le nombre de
crédits actifs en fin d'année 2006 était 32 686 pour
un encours de 16 440 394 963 FCFA contre une prévision
de 60 000 crédits pour 30 milliards FCFA, soit une
réalisation de 54,80% en 2006.
Nous constatons ainsi qu'il y a une baisse des performances de
l'institution pouvant porter atteinte à sa viabilité
financière.
La pérennité d'une institution de microfinance
passe par sa viabilité financière qui lui permet d'atteindre
son équilibre financier et de garantir son autonomie en l'absence de
subventions.
Rappelons que le problème général qui se
rapporte à la baisse des performances du PADME nous amène
à maintenir les trois problèmes spécifiques initialement
retenus. Il s'agit de :
Ø La dégradation vertigineuse de la
qualité du portefeuille de crédit du PADME ;
Ø La mise en place de mauvais crédits ;
Ø La mauvaise couverture des risques de crédit
au PADME.
Les propositions de solution à ces trois
problèmes spécifiques retenues dans le cadre de notre recherche
auront pour but de permettre à PADME de cerner les motifs de
dégradation de la qualité de son portefeuille afin d'assurer sa
pérennité par une politique de maîtrise et de gestion des
risques de crédit.
PARAGRAPHE II : Résolution
de la problématique spécifiée
Une fois les problèmes spécifiques à
résoudre retenus, notre sujet formulé et la problématique
spécifiée, il est important de préciser la vision globale
pouvant nous permettre d'analyser et de résoudre les problèmes
spécifiques retenus.
I- Approche générique de
résolution du problème général
Notons que le problème général est celui
de la baisse des performances du PADME.
Les agents chargés de la mise en place des
crédits prennent constamment des risques en prêtant de l'argent
aux personnes sans historique en matière de crédit, ou qui ne
tiennent aucune comptabilité de leurs activités commerciales ou
qui n'ont pas de garantie à offrir.
Mais il est très important de prendre des risques
calculés et il convient alors de rechercher les différentes
causes liées au phénomène des impayés
constatés mettant la vie de l'institution en danger. Il s'agira
essentiellement de favoriser une réduction des risques de crédit
au PADME afin d'assurer sa pérennité. Nous sommes ainsi dans la
théorie de la gestion efficace des risques de crédits dans une
institution de microfinance ; théorie qui sera
présentée dans ses compartiments par rapport aux
différents problèmes spécifiques identifiés plus
haut.
II- Approches génériques de
résolution des problèmes spécifiques
A - Approche générique
liée au problème spécifique n°1
En ce qui concerne le problème spécifique
n°1 relatif à la dégradation vertigineuse de la
qualité du portefeuille de crédit au PADME, nous pouvons dire
qu'il s'agit de la baisse des performances de l'institution
caractérisée par l'évolution de façon
exponentielle du taux de portefeuille à risque qui se retrouve
à 10,82% en 2005 et 10,19% en 2006 alors que la norme fixée par
la BCEAO est de 3% maximum. On constate également l'incapacité de
l'institution à faire face au recouvrement des impayés
d'où le taux de perte sur créance se chiffre à 17,25%
contre une norme de 2% maximum.
Ainsi, une approche générique basée sur
les méthodes d'évaluation du risque de crédit et de la
mise en place d'une politique efficace de recouvrement des impayés
s'avère nécessaire pour la réflexion sur ce
problème de manière à améliorer la qualité
du portefeuille de crédit.
B - Approche générique
liée au problème spécifique n°2
Quant au problème spécifique n°2 portant
sur la mise en place de mauvais crédits, retenons qu'il faut entendre
par mauvais crédits, les crédits dont les dossiers ont
été mal étudiés en ce qui concerne la
qualité et la moralité de l'entrepreneur ainsi que la mauvaise
appréciation de sa capacité financière à prendre
des engagements. Il s'agit aussi du mauvais suivi ou du quasi-inexistant suivi
des clients par l'institution après le déboursement du
crédit. On notera également des crédits mis en place par
complaisance et des crédits fictifs.
La survie de l'institution de microfinance dépend du
respect rigoureux des procédures de mise place des crédits, de
l'intégrité et de la compétence des Chargés de
prêts. L'inobservance de ces dispositions peut menacer la
rentabilité de l'institution comme nous l'avons constaté au PADME
qui a réalisé une perte sèche de 1.504.167.295 FCFA en
2006 contre un excédent de 605.419.633 FCFA en 2005.
Une approche générique basée sur
l'application stricte des procédures et nouvelles techniques d'analyse
des dossiers de crédit est nécessaire pour corriger la mauvaise
étude des dossiers de crédit et la non-maîtrise des mesures
techniques de protection contre le risque de crédit.
C- Approche générique
liée au problème spécifique n°3
Enfin, pour ce qui est du problème spécifique
n°3 relatif à la mauvaise couverture du risque de crédit au
PADME, il s'agit de l'inexistence des techniques d'évaluation et de
certification des garanties reçues. Par exemple, la valeur d'une
sûreté personnelle dépend de la surface financière
et de l'honnêteté du garant. La caution solidaire n'est pas
idéale non plus. Car la solidarité ne peut fonctionner entre des
membres de petite condition. Ainsi la mauvaise appréciation des
garanties peut engendrer les difficultés dans le recouvrement des
impayés entraînant des créances irrécouvrables. De
ce fait, l'analyse de ce problème fera référence à
une approche générique basée sur des mesures juridiques de
protection du risque de crédit.
Chapitre premier
DU CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE A
L'ANALYSE DES DONNEES DE L'ENQUETE
La vision globale de résolution étant
déjà dégagée, nous allons procéder dans un
premier temps à la fixation des objectifs, à la formulation des
hypothèses de l'étude ; ensuite, à la revue de
littérature et enfin à la méthodologie de la recherche
adoptée pour cette étude.
Dans un second temps, nous passerons à la
réalisation des enquêtes, puis à l'analyse des
données.
SECTION I : DES OBJECTIFS DE L'ETUDE A LA
METHODOLOGIE DE RECHERCHE
En tenant compte des problèmes spécifiques
à résoudre, nous allons fixer les objectifs à atteindre,
poser les hypothèses de travail, élaborer le tableau de bord de
l'étude et finir sur la méthodologie de recherche liée
à l'étude et à l'analyse du risque de crédit au
PADME.
PARAGRAPHE I : Objectifs et
hypothèses de l'étude
Avant d'énumérer les objectifs et
hypothèses de l'étude, il convient de rappeler d'abord les
problèmes auxquels nous voulons trouver solutions. Il s'agit du
problème général et des problèmes
spécifiques.
Problème général
La baisse des performances de l'institution PADME.
Problèmes spécifiques
Ø La dégradation vertigineuse de la
qualité du portefeuille de crédit du PADME pour lequel le taux de
portefeuille à risque est passé de 0,27% en 2001 à 10,82%
en 2005 et à 10,19% en 2006 contre une norme de la BCEAO de 3% ;
Ø La mise en place de mauvais crédits ;
Ø La mauvaise couverture des risques de crédit
au PADME.
I - Objectifs de l'étude
Ces objectifs sont de deux ordres. Nous avons l'objectif
général et les objectifs spécifiques.
A - Objectif
général
L'objectif général de cette étude est de
contribuer à la maîtrise des risques de crédit pour assurer
la pérennité financière de l'institution PADME.
B- Objectifs
spécifiques
Ils peuvent se formuler comme suit :
· Contribuer à l'amélioration de la
qualité du portefeuille ;
· Contribuer à l'amélioration des
techniques d'analyse et d'étude des dossiers de crédits ;
· Envisager l'amélioration des mesures juridiques
de protection du risque de crédit au PADME.
II- Hypothèses de l'étude
Pour atteindre ces objectifs, nous avons formulé des
hypothèses devant servir de base à la collecte des informations.
Ces hypothèses au nombre de trois s'énoncent comme suit :
H1 : Différentes
causes sont liées au non-remboursement des crédits et constituent
ainsi les motifs liés à la dégradation de la
qualité du portefeuille de crédits au PADME.
H2 : La mise en place de
mauvais crédits s'explique par les mauvaises pratiques
orchestrées par les agents dans l'étude et l'approbation des
dossiers de crédits.
H3 : La mauvaise
appréciation et évaluation des garanties acceptées au
PADME contribue à la mauvaise couverture des risques de
crédits.
III- Tableau de bord de l'étude
Nous ne pouvons présenter le tableau de bord de
l'étude sans évoquer au préalable son rôle. Le
tableau de bord est un outil récapitulatif des grands centres
d'intérêts de la recherche effectuée. Il sert de
repère à l'évolution future de l'étude en terme de
la méthodologie à adopter, la revue de littérature, du
diagnostic, puis de la solution à proposer. Ce tableau est
constitué de la problématique choisie, les problèmes
spécifiques retenus, les causes supposées être à la
base des problèmes et des hypothèses de l'étude.
Tableau n°1 : Tableau de bord de
l'étude : « Etude et Analyse du risque de crédit
dans une institution de microfinance :
Niveau d'analyse
|
Problématiques
|
Objectifs
|
Causes supposées
|
Hypothèses
|
Niveau Général
|
Problème général
Baisse des performances du PADME
|
Objectif général
Contribuer à la maîtrise des risques de
crédit pour assurer la pérennité financière de
l'institution PADME.
|
___
|
___
|
Niveaux
spécifiques
|
1
|
Problème spécifique n°1
Dégradation vertigineuse de la qualité du
portefeuille de crédit au PADME.
|
Objectif spécifique n°1
Contribuer à l'amélioration de la qualité
du portefeuille.
|
Cause spécifique n°1
Non remboursement par certains clients des crédits
octroyés.
|
Hypothèse spécifique n°1
Les différentes causes liées au non
remboursement des crédits sont à la base de la dégradation
de la qualité du portefeuille.
|
2
|
Problème spécifique n°2
Mise en place de mauvais crédits.
|
Objectif spécifique n°2
Contribuer à l'amélioration des techniques
d'analyse et d'étude des dossiers de crédits.
|
Cause spécifique n°2
Mauvaise étude des dossiers de crédit et
non-maîtrise des mesures techniques de protection contre les risques de
crédit.
|
Hypothèse spécifique n°2
la mise en place de mauvais crédits s'explique par les
mauvaises pratiques orchestrées par les agents dans l'étude des
dossiers.
|
3
|
Problème spécifique n°3
Mauvaise couverture du risque de crédit au PADME.
|
Objectif spécifique n°3
Envisager l'amélioration des mesures juridiques de
protection du risque de crédit au PADME.
|
Cause spécifique n°3
La mauvaise appréciation et évaluation des
garanties acceptées au PADME.
|
Hypothèse spécifique n°3
La mauvaise couverture des risques de crédit est due
à la mauvaise appréciation et évaluation des garanties
faite au PADME.
|
Cas de
PADME-Bénin. »
Source : Résultat de nos investigations
PARAGRAPHE II : Revue de
littérature et méthodologie de recherche
Nous procédons ici aux points des connaissances
liées aux problèmes en résolution (Revue de
littérature) et à l'exposé de la méthodologie
pouvant nous permettre de résoudre ces problèmes.
I- Revue de littérature
A- La place du risque dans l'opération
de crédit
1- Notion du risque de crédit
bancaire
a- Notion du
crédit
Le mot ``crédit'' a son étymologie dans le
verbe latin ``credere'' qui signifie « croire ; avoir
confiance ». Les origines du crédit ne sont pas connues avec
précision, cependant on pourrait penser qu'il a vu le jour avec la
pratique du troc, avant même l'avènement de la monnaie.
Ainsi le crédit peut être défini comme un
prêt consenti par un banquier moyennant une rémunération
prenant en compte la durée du prêt et le risque lié
à la situation de l'emprunteur. Il peut aussi correspondre à un
délai de paiement pour le débiteur.
Selon G. Petit DUTAILLIS « faire crédit,
c'est faire confiance, c'est donner librement la disposition effective et
immédiate d'un bien réel, d'un pouvoir d'achat, contre la
promesse que le même bien sera restitué dans un certain
délai, le plus souvent avec rémunération du service rendu
et du danger couru, danger de perte partielle ou totale que comporte la nature
même de ce service ». 3(*)
Cette définition révèle que le
crédit ne concerne pas seulement le « commerce de
l'argent » et fait ressortir aussi la complexité de
l'opération du crédit.
De ces définitions, il se dégage certains
éléments dont les plus importants sont :
· Le temps qui est le délai pendant lequel le
bénéficiaire disposera du bien ou du fonds prêté.
· La confiance faite par le créancier au
bénéficiaire. Cette confiance nécessite à son tour
une promesse de restitution.
· Le risque dû au danger de perte partielle ou
totale de la chose mise à la disposition du bénéficiaire.
Il est également dû à l'engagement de la
responsabilité du créditeur dans cette opération.
· La rémunération qui est le prix du
service rendu et du danger couru par le créditeur.
Ces éléments communs à toutes les
opérations de crédit confèrent au crédit une
originalité et une attention particulière.
A l'origine, le crédit était consenti par des
particuliers et des commerçants à l'aide de leurs
disponibilités propres. Mais son octroi est devenu progressivement une
activité autonome mettant en rapport les disponibilités en
attente d'emploi et les emprunteurs. Cette activité fait appel à
des techniques et des instruments diversifiés. Elle sera alors
attribuée à des entreprises spécialisées que sont
les établissements bancaires et institutions financières.
Cependant, cette délicate opération
réservée aux banques et institutions de microfinance comporte
originairement un élément qui le domine et qui suscite notre
attention à ce sujet : le risque.
Il importe donc d'aborder à présent la notion du
risque du crédit.
b- Notion du risque
Selon CAMARA (L), par risque, il faut entendre, tout fait ou
événement dont la réalisation est susceptible de grever le
patrimoine d'une Institution de Microfinance. Lorsqu'il se produit, le risque a
des conséquences
qui se traduisent sur trois variables clés de la
gestion de l'Institution : ce sont la solvabilité, la
liquidité et la rentabilité. La solvabilité est la
capacité d'une IMF à faire face à toutes ses dettes
(dettes à court, moyen et long terme) avec la totalité de son
actif. La liquidité est sa faculté à honorer ses
engagements à court terme avec son actif réalisable ou
disponible. Quant à la rentabilité, elle se traduit comme le
résultat obtenu par l'IMF au vu des moyens mis à sa disposition.
Selon DID (2005), le risque de crédit est le risque de
pertes financières résultant de l'incapacité de
l'emprunteur pour quelque raison que ce soit de s'acquitter entièrement
de ses obligations financières à l'endroit de l'institution.
Pour CARE INTERNATIONAL (2001), le risque est l'exposition
à une forte probabilité de perte. Le risque de crédit est
la détérioration de la qualité du portefeuille de
crédit qui cause les pertes et des charges énormes en gestion de
la défaillance. Ce risque connu comme le risque de défaillance,
est lié à l'incapacité du client à respecter les
termes du contrat de prêt.
Selon Lucien CAMARA (2006), le risque de crédit se
définit comme la probabilité de non-paiement du crédit
octroyé à un client ou membre de l'IMF pour une raison
quelconque. C'est donc le risque de non remboursement des crédits de
l'IMF.
Pour Clément WONOU (2006), le risque de crédit
peut être défini comme la probabilité (grande ou petite)
que des concours accordés à un ou plusieurs clients ne soient pas
remboursés.
Quant à François DESMICHT (2004), il
définit le risque de crédit comme le risque de perte en cas de
défaillance de l'emprunteur. Il s'agit du risque d'impayé ou
risque de défaut.
En octroyant le crédit, le banquier court
essentiellement deux catégories de risques :
· Le risque de perte définitive du capital
prêté : ce type de risque est fonction de la nature des
crédits accordés et spécifique à la qualité
du client. Le risque d'insolvabilité constitue un danger pour le
banquier car ce dernier n'est pas un assureur pour lequel le sinistre constitue
un évènement normal et statistiquement prévisible. Une
institution de microfinance qui enregistre des pertes importantes provoquerait
la méfiance de ses bailleurs de fonds.
· Le risque d'illiquidité : c'est le risque
pour le banquier que le débiteur honore ses engagements au-delà
de l'échéance prévue. Ce risque peut être dû
d'une part à la défaillance du débiteur de rembourser le
banquier à l'échéance, et d'autre part à la non
observation par la banque de la règle des échéances.
Le risque n'est pas une mauvaise chose en soi. Parfois, c'est
important de prendre des risques pour atteindre des objectifs louables qui
valent vraiment la peine. Ceci est particulièrement vrai dans les IMF
où les Chargés de prêts prennent chaque jour des risques en
prêtant aux personnes sans historique en matière de crédit,
ou qui ne tiennent aucune comptabilité de leurs activités
commerciales ou qui n'ont pas de garantie à offrir. Mais il est
très important de prendre des risques calculés car le risque est
l'élément d'incertitude qui peut affecter l'activité d'un
agent économique. Il est la caractéristique des opérations
de crédit.
Son appréciation est le problème majeur que pose
la distribution et la gestion des crédits dans une institution de
microfinance. Il tient aux aléas qui peuvent survenir avant
l'échéance à laquelle le bénéficiaire d'un
délai de payement ou d'un prêt d'argent s'engage à
rembourser.
Le risque est indispensable pour toutes activités de
micro crédits, mais il est très important de prendre des risques
mesurés et contrôlables.
2- Importance et corrélation du risque
avec les opérations de crédit
a- Importance du risque dans les
opérations de crédit
Par essence, toute activité humaine comporte un risque
dès lors qu'il y a un laps de temps qui sépare l'intention ou le
démarrage de l'action de la réalisation effective de l'objectif
fixé. Des aléas peuvent toujours survenir et mettre en cause
l'intention exprimée ou l'activité démarrée.
Il en est de même pour l'activité commerciale en
général et celle du banquier distributeur de crédit en
particulier qui demeure une activité à grand risque.
A cet effet, notons que le risque que court le banquier
provient de la nature de cette opération. Comme nous l'avions vu dans
la notion du risque de crédit bancaire, le risque est un
élément fondamental de l'opération de crédit. De
plus, il trouve sa provenance dans le facteur ``temps'' qui à son tour
implique la confiance du créditeur dans le crédité.
Le risque commun à tous les crédits, c'est que
l'engagement pris par le débiteur ne soit pas respecté
c'est-à-dire que le remboursement n'ait pas lieu.
En plus du caractère quelque peu universel de cette
importance, il y a aussi l'aspect transactionnel de l'opération. A cet
effet, le banquier en tant que commerçant cherchera à
rentabiliser les fonds qui lui sont déposés. Il fera ainsi des
prêts aux clients en manque de liquidités immédiates pour
la bonne fin de leurs activités.
Etant donné que le profit croît à
l'inverse de la sécurité, le banquier est tenu de prendre des
risques grâce auxquels il pourra augmenter son profit.
Trop de sécurité implique qu'on ne prend pas de
risques ; par conséquent, le profit diminue. Le risque
apparaît ainsi comme un élément sine qua non de la vie des
affaires. C'une nécessité pour la réussite des affaires et
des activités commerciales.
Malgré cette nécessité reconnue, le
banquier doit-il prendre n'importe quel risque ? Quels sont ceux qu'il
peut éviter et ceux qu'il ne peut pas écarter ?
b- Corrélation entre risque et
crédit bancaire
Quelles que soient les modalités adoptées ou les
précautions prises, le banquier ne peut pas exclure les risques d'un
crédit qu'il octroie. Tout ce qu'il peut faire, c'est de prendre des
risques inévitables et de s'efforcer d'écarter ou du moins, de
bien peser ceux qu'il pouvait éviter.
v les risques inévitables
Quatre types de risques sont qualifiés pour le banquier
de risques inévitables ; ce sont ceux dont la survenance
dépend des phénomènes aléatoires difficilement
prévisibles au moment du contrat de crédit. Le banquier peut donc
être excusé de les subir parce qu'il ne pouvait à l'avance
s'assurer de leur survenance. L'opération du crédit,
elle-même étant une activité à risques, ces risques
sont qualifiés de normaux pour le banquier. Il s'agit de :
· La défaillance des débiteurs du
crédité
Au moment de l'ouverture d'un crédit, ni le
crédité, ni le banquier (créditeur) ne pouvait
prévoir la faillite des débiteurs du crédité. Le
banquier qui le sait n'accordera jamais de crédit car, si les
débiteurs du crédité sont effectivement
défaillants, il est clair que ce dernier ne pourra plus rentrer en
possession de ses fonds qui lui permettront de rembourser en retour le
banquier.
· Une autre destination donnée au
crédit obtenu
L'argent pouvant servir à tout règlement, un
crédité malhonnête peut facilement détourner un
crédit de sa destination initiale. Si tel était vraiment le cas,
le remboursement ne sera plus assuré à l'échéance.
Pour lutter contre ce risque, les banquiers pensent adopter une politique de
suivi de crédit en vue d'assurer la conformité entre l'objet du
crédit et l'utilisation qui en est faite.
· La fluctuation des prix des marchandises
L'instabilité des taux de change, l'inflation et la
conjoncture économique peuvent faire varier le prix des marchandises
formant la base d'un contrat de crédit. Cette variation vient fausser
les calculs sur la base desquels le banquier avait donné son accord. Par
conséquent, la promesse du crédité se trouve aussi
faussée. Le banquier ne pourra plus rentrer dans ses fonds à
l'échéance convenue.
· La mésentente entre le crédité
et le banquier lors d'une demande de remboursement
Une demande de remboursement peut causer une situation tendue
entre le banquier et son client. Il peut en résulter non seulement le
risque de non remboursement, mais aussi la perte totale du client.
Rappelons alors au banquier qui veut se faire rembourser tout
en gardant sa clientèle de pratiquer une politique qui ne serait pas
trop rigoureuse.
v Les risques à éviter
Les risques à éviter sont ceux qui
découlent des activités ou situations présentant une
grande incertitude. Etant donné que le risque aussi provient des
incertitudes qui peuvent survenir, trop d'incertitudes ne peut avoir comme
effet que des risques énormes. Face à des cas de crédit
pareils, le banquier doit savoir éviter de s'engager. Sinon il court de
grands risques. Nous distinguons trois cas :
· Le client dispose déjà d'importants
concours chez d'autres banquiers
Avant de donner son accord pour une demande de crédit,
un bon banquier doit chercher à savoir si son client n'a pas
déjà obtenu de concours bancaires ailleurs. Cela lui permettrait
d'éviter que son argent ne soit utilisé à rembourser
d'autres dettes. Si malgré un cas d'endettement excessif ailleurs, le
banquier accorde le crédit, il prend un risque anormal.
· Le client n'est pas en règle vis-à-vis
du fisc
Lorsque le client n'est pas en règle vis-à-vis
du fisc, le banquier peut le savoir grâce aux documents comptables qui
lui seront présentés. Accorder un crédit malgré
cette irrégularité, c'est prendre des risques anormaux, car les
chances de remboursement sont trop faibles.
· La marchandise, objet du contrat est
spéculative
Une marchandise est spéculative lorsque son
écoulement peut être contrôlé par une ou plusieurs
personnes dans le but d'aggraver ou de provoquer sa pénurie. Un
crédit bancaire ne saurait être accordé pour le financement
d'une telle activité.
En somme, il faut rappeler qu'aucun crédit bancaire
n'est exempt de risque. De plus, l'octroi de crédits est l'une des
principales activités bancaires. Par conséquent, le banquier
chargé de les distribuer doit pouvoir les identifier clairement afin de
mieux apprécier l'ampleur des risques à courir.
B- Identification des risques et leur gestion dans
les institutions de microfinance
Une institution de microfinance est une structure d'aide
à la population à faible revenu. Cette structure exerce des
activités d'intermédiation financière sur le principe de
la proximité géographique. Ce faisant il importe d'identifier les
risques qu'elles courent chaque jour en octroyant des crédits.
1- Identification des risques
Le cadre cohérent d'évaluation des risques des
institutions de microfinance présente une analyse objective des
problématiques de développement institutionnel et de
viabilité financière en distinguant quatre types de risques
à savoir : les risques institutionnels, les risques
opérationnels, les risques de gestion financière et les risques
externes.4(*)
a- Risques institutionnels
Le succès d'une institution de microfinance est
défini comme la capacité de cette dernière à
fournir de façon indépendante des services financiers à un
nombre important de personnes à faible revenu et de façon
durable.
L'évaluation de ce risque par rapport à cette
définition expose l'organisation à trois niveaux de
risques :
v Risques liés à la mission
sociale
La mission sociale est de fournir des services financiers
abordables à un nombre important de personnes à faible revenu
afin de les aider à améliorer leurs conditions de vie. Cette
mission les expose à des risques importants si les groupes cibles ou les
parts respectives de la clientèle ne sont pas bien définies.
v Risques liés à la mission
commerciale
La mission commerciale des IMF est de fournir des services
financiers de manière à permettre à l'organisation de se
pérenniser et devenir autosuffisante. Les IMF seront exposées au
risque commercial si leurs revenus ne sont pas suffisants pour couvrir leurs
charges (opérationnelles et financières) et si elles ne sont pas
gérées efficacement comme une entreprise commerciale.
v Risques de dépendance
Les IMF qui sont soutenues par les organisations
internationales sont les plus affectées par ce type de risque surtout en
ce qui concerne les activités de microfinance qui sont
gérées comme projet et qui ne sont pas des institutions
indépendantes. Ces IMF sont vulnérables à la
dépendance des bailleurs de fonds. Bien que ce soutien paraisse
avantageux au début, il pourrait considérablement affaiblir les
efforts vers une institution indépendante à long terme.
b- Risques opérationnels
Le risque opérationnel est la
vulnérabilité à laquelle est confrontée l'IMF dans
sa gestion quotidienne et par rapport à la qualité de son
portefeuille (risque lié au crédit, risque lié à la
fraude). Pour déterminer la vulnérabilité d'une
institution au risque de crédit, on doit revoir les politiques et les
procédures à chaque niveau dans les processus d'octroi de
crédit pour déterminer si les risques de défaillance et de
perte sur créances sont réduits à un niveau suffisamment
raisonnable.
v Risques de crédit
Le plus grand risque en matière de microfinance est
d'octroyer un crédit et de ne pas se faire rembourser. Ce risque est une
préoccupation pour les IMF dans la mesure où la plupart des
micro-crédits ne sont pas garantis. Or ce portefeuille est de loin
l'actif le plus important pour une IMF et le risque qu'il pose pour
l'institution est assez difficile à mesurer.
v Risques de fraude
N'importe quelle organisation qui gère une importante
somme d'argent est extrêmement vulnérable à la fraude.
Cette vulnérabilité est souvent prédominante dans les
milieux démunis. La vulnérabilité à la fraude est
particulièrement plus grande dans le contexte où l'argent change
de main ; c'est encore plus critique dans les IMF qui disposent d'un
système d'information, de gestion peu fiable ou peu
cohérent ; des politiques et procédures non clairement
définies ; un taux élevé du renouvellement du
personnel technique ou encore si l'IMF atteint précocement un fort taux
de croissance. La gestion des dépôts d'épargnes
particulièrement des épargnes libres augmente la
vulnérabilité dans la mesure où toute la
défaillance dans la détection de fraude pourrait conduire
à la perte d'actifs liquides circulants et à une rapide
détérioration de la notoriété de l'institution.
c- Risques de gestion financière
A ce niveau, on distingue trois grandes
catégories de risque.
d- Risques externes
A l'inverse des autres familles de risques sur
lesquelles l'IMF peut exercer une influence directe, les risques externes eux
sont totalement hors de contrôle de l'institution. Car il s'agit avant
tout, d'évènements ou faits externes pouvant l'affecter
négativement.
On distingue plusieurs types de risques
externes :
v Risques de réglementation
Il s'agit de l'ensemble des textes réglementaires
régissant l'IMF. Ce sont :
- la loi PARMEC;
- le décret d'application de la loi PARMEC ;
- la loi portant définition et répression de
l'usure ;
- la convention-cadre ;
- les instructions de la BCEAO ;
- le code de travail ;
- le code des contrats commerciaux ;
- etc.
L'IMF est tenue de se conformer à la
réglementation qu'elle se doit de connaître au
préalable.
v Risques de concurrence
Le secteur de la microfinance peut très rapidement
devenir concurrentiel. Cela aura pour conséquence la désertion de
certains clients de l'IMF au profit d'autres SFD concurrents. La concurrence
peut également se jouer sur les taux d'intérêt
appliqués aux crédits alloués à la clientèle
ainsi que sur la rémunération des dépôts.
Elle peut se prolonger à l'offre globale de services
financiers de l'IMF. La concurrence est toujours bénéfique au
client mais peut être fatale à toute institution non
préparée à l'affronter.
Aujourd'hui, le secteur de la microfinance au Bénin
compte plus de 1000 «initiatives», dans lesquelles sont comprises les
caisses d'épargne et de crédit, les fédérations de
réseaux coopératifs et mutualistes, les Institutions de
Crédit Direct (ICD), les projets à volet microfinance et les
tontines. En regroupant les caisses affiliées, le secteur compte alors
300 institutions, dont seulement une quarantaine est agréée par
la Cellule de Microfinance du Ministère de l'Economie et des Finances
(aujourd'hui Ministère délégué chargé de la
microfinance et des petites entreprises), avec environ 80% de la
clientèle.
Le marché de la microfinance au Bénin est
dynamique, très concurrentiel et en forte croissance. Il existe au
moins quatre cents (400) points de services financiers animés par une
soixantaine d'IMF. Une demi-douzaine d'institutions de microfinance (les plus
importantes) partage plus de 80% du marché et 40% de l'encours de
crédit. Il est à noter que le secteur est largement dominé
par la FECECAM, le plus grand réseau mutualiste du pays.
v Risques socio-démographiques
Les caractéristiques socio-démographiques
peuvent influencer sur l'activité de l'IMF. On peut citer :
- le niveau d'éducation des clients ;
- l'esprit d'équipe des clients cibles ;
- la cohésion sociale : niveau d'entente entre les
membres de la communauté sociale ;
- l'attitude sociale face à la fraude et à la
corruption ;
- le taux de criminalité ;
- le taux de mortalité ;
- le taux de VIH / SIDA ;
- les expériences de crédit des ONG
déjà présentes sur le territoire ;
- etc.
v Risques macroéconomiques et
socio-politiques
Ce sont les risques de :
- mauvaise conjoncture économique ;
- baisse du pouvoir d'achat ;
- taux de chômage élevé ;
- politique fiscale incommodante du gouvernement en
place ;
- guerre civile ou rébellion armée ;
- troubles sociaux ;
- dévaluation.
Les dirigeants des structures de micro financement ont
l'obligation de se tenir informés de l'évolution des indicateurs
économiques de leurs pays afin de ne pas être surpris par les
récessions économiques. Par ailleurs, c'est en restant
éveillés sur les tendances lourdes de l'économie qu'ils
peuvent imaginer les nouveaux produits et services financiers à proposer
à leurs clients.
v Risques liés à l'environnement
physique
Il s'agit d'une part des intempéries de la nature
telles que : famine, inondation, tsunami, péril acridien,
sécheresse, pandémies, etc. et d'autre part, de l'état des
infrastructures économiques : route, téléphone,
électricité, etc. Le péril acridien pour ne prendre que
cette intempérie-là a causé beaucoup de désastres
dans nos pays ouest-africains. Les dirigeants des IMF doivent donc être
au courant de ce phénomène. A cet effet, ils gagneraient à
lire tous les magasines traitant de ce sujet afin de mieux se préparer
à gérer ces périodes d'invasion des criquets
pèlerins.
2- La gestion des risques dans les
IMF
La gestion des risques demeure au coeur des
préoccupations des IMF, qu'elles soient rurales ou urbaines. Or les
réflexions à ce sujet sont éparses, et les IMF ne
disposent pas forcément de moyens financiers et humains, ni de panel
d'outils techniques pour y faire face.
Plusieurs travaux de recherche ont été
réalisés sur la gestion des risques dans les IMF. Ils ont permis
pour la plupart de mettre en exergue ses avantages.
Pour CARE, le risque est l'exposition à une forte
probabilité de perte. La gestion du risque, ou la prise de risques
calculés, réduit la probabilité de réaliser des
pertes et minimise le degré de la perte au cas où celle-ci
arrivait. La gestion de risque implique la prévention des
problèmes potentiels et la détection anticipée des
problèmes réels quand ceux-ci surviennent. La gestion des risques
est un processus continu à trois étapes.
Figure : la
gestion du risque, un processus interactif.
Identifier les
vulnérabilités : avant de gérer les risques
au sein d'une organisation, il est important d'identifier au préalable
les faiblesses, les limites, les menaces actuelles et potentielles de
l'organisation. Un aspect important de gestion des risques est de
prévoir les risques probables de l'organisation à court, moyen et
long terme.
Concevoir et mettre en oeuvre des systèmes de
contrôle : une fois que l'IMF a identifié ces points
vulnérables, elle peut concevoir et mettre en exécution des
mesures de contrôles pour les amoindrir.
Suivre l'efficacité des systèmes de
contrôle mis en place : une fois le système de
contrôle en place, les IMF doivent pouvoir suivre et apprécier son
degré de fonctionnalité et son efficacité. Les outils de
suivi consistent avant tout en un tableau de bord d'indicateurs de performance
que les Directeurs et Administrateurs doivent établir et suivre afin de
s'assurer de la bonne gestion de l'IMF.
La gestion des risques est un processus continu car la
vulnérabilité change avec le temps.
De façon spécifique, la gestion du risque de
crédit peut se présenter sous deux aspects : les mesures
préventives que les prêteurs prennent avant l'octroi du
crédit et les mesures d'encouragement après le
déboursement pour permettre le remboursement dans les délais.
Certains indicateurs permettent d'apprécier le
risque dans l'institution de microfinance :
Les ratios de qualité de portefeuille
Nous présentons parallèlement aux indicateurs
publiés par MicroRate, ceux du CGAP, en raison de quelques nuances sur
les terminologies et le nombre de jours à considérer pour
provisionner une créance à risque5(*).
La loi PARMEC à travers les instructions de la BCEAO a
utilisé de façon générale les indicateurs proches
du CGAP.
v Le Portefeuille à
Risque (PAR)
Pour MicroRate (2003), le Portefeuille à Risque (PAR)
se calcule en divisant l'encours de tous les crédits présentant
des arriérés de paiement excédant 30 jours, plus l'encours
des crédits rééchelonnés (restructurés), par
l'encours total du portefeuille de crédits arrêté à
une date. Vu que ce ratio est souvent utilisé pour mesurer les
crédits affectés par des arriérés de paiement de
plus de 30, 60, 90, 120 voire 180 jours, le nombre de jours doit être
clairement mentionné (par exemple PAR90). La distinction
entre crédits rééchelonnés et crédits
normaux n'est pas toujours évidente pour les IMF. Par conséquent,
si la partie des prêts rééchelonnés n'est pas
significative (inférieure à 1%) alors le total des crédits
affectés par les retards de paiement de plus de 30 jours pourra
être accepté comme la mesure approximative du portefeuille
à Risque. Si les prêts rééchelonnés sont
significatifs, mais ne peuvent être déterminés avec
précision, le ratio Portefeuille à Risque reste toujours une
mesure utile, mais il devra être accompagné d'une mention
précisant qu'il n'inclut pas les prêts
rééchelonnés. Le fait de négliger purement et
simplement les prêts restructurés reviendrait à
sous-estimer largement le risque.
Le PAR représente la mesure de qualité du
portefeuille la plus acceptée. Il montre la partie du portefeuille de
crédit « contaminée» par les impayés et
présentant donc un risque de ne pas être remboursé. Il
s'affranchit de la plupart des interprétations subjectives dont sont
l'objet d'autres indicateurs de qualité de portefeuille tel que le taux
de remboursement et le taux d'impayés parce qu'aussi bien le
numérateur que la dénominateur prennent en compte l'encours total
restant dû. Le PAR est donc très utile pour mesurer le risque
actuel et les pertes potentielles à venir. De manière
générale, tout PAR30 excédant 10% doit
être préoccupant car la plupart des micro-crédits ne sont
pas couverts par des garanties facilement réalisables telles que les
titres, le matériel etc.
(Encours des crédits ayant des impayés
excédant 30 jours+Encours des crédits
rééchelonnés (restructurés)
Encours total du portefeuille brut de
crédits
Quand au CGAP, il n'est pas tenu compte des prêts
rééchelonnés (restructurés). Le nombre de jours
n'a pas été défini. La formule est la suivante.
Capital restant dû ayant des versements en retard d'au
moins (1,31...) jours
Encours de crédit
v Le ratio de dotation aux
provisions
Le ratio de dotation aux provisions se
calcule en divisant les dotations aux provisions pour créances douteuses
effectuées sur la période (à ne pas confondre avec la
réserve (provision) pour créances douteuses, qui est inscrite au
bilan) par l'encours moyen du portefeuille.
Cette mesure donne une indication sur les provisions
effectuées par l' IMF pour anticiper les futures pertes sur prêts.
Le niveau de dotation doit être analysé de concert avec le ratio
de couverture des risques.
Dotation aux provisions pour créances douteuses
Encours moyen du portefeuille brut de crédit
v Le ratio de couverture
des risques
Le ratio de couverture des risques se calcule
en divisant les réserves pour créances douteuses par l'encours
des crédits présentant des échéances
impayées de plus de 30 jours ajouté à l'encours des
crédits rééchelonnés. Cette mesure indique le
pourcentage du portefeuille à risque qui est couvert par les
réserves pour créances douteuses. Il donne une indication sur la
manière dont une institution est préparée pour affronter
le pire scénario.
Réserves pour
créances douteuses
(Encours des crédits ayant des impayés
excédant 30jours+Encours des crédits
rééchelonnées)
v Le ratio de perte sur
créances
Pour MicroRate (2003), le ratio de perte sur créances
est calculé en divisant le total des créances passées en
perte sur la période par l'encours moyen du portefeuille brut de
crédit.
Cet indicateur représente les prêts qu'une
institution a décidé de rayer de sa comptabilité en raison
d'un doute important concernant leur remboursement.
Créances passées en pertes
Encours moyen du portefeuille brut de
crédits
La loi PARMEC à travers les instructions de la BCEAO,
utilise le terme de Taux de perte sur créances. Ce ratio
représente la proportion de prêts accordés par
l'institution qui ont été sortie du bilan en raison de la
très faible probabilité de remboursement de ces
crédits.
Montant des crédits passés en perte
durant la période
Montant brut moyen du portefeuille des crédits
de la période
II- Méthodologie de la recherche
Notre méthodologie est articulée autour de la
dimension empirique et de l'approche théorique.
A- Dimension empirique
Elle vise à mettre en exergue la méthode
d'enquête envisagée à travers les outils de mobilisation de
données, ceux relatifs à leur dépouillement, et à
leur présentation. Ainsi, nous devons :
fixer l'objectif de l'enquête ;
identifier la population mère ;
repérer les données à
mobiliser ;
présenter les conditions de réalisation de
l'enquête.
1-Objectif de l'enquête et
identification de la population mère
a- Objectif de l'enquête
L'objectif de l'enquête est de recueillir les
informations auprès de la population cible retenue afin de
vérifier les différentes hypothèses formulées dans
notre recherche. Cette enquête nous permettra de voir si :
- Les différentes causes liées au non
remboursement des crédits sont à la base de la dégradation
de la qualité du portefeuille ;
- La mise en place de mauvais crédits s'explique par
les mauvaises pratiques orchestrées dans l'étude et
l'approbation des dossiers ;
- La mauvaise couverture des risques de crédit est due
à la mauvaise appréciation et évaluation des garanties
acceptées.
b- Identification de la population
mère
Nous avons identifié une population mère
composée de 300 dossiers de crédits passés en contentieux
et 83 Chargés de prêts travaillant au PADME.
2- De l'échantillonnage aux outils de
présentation des données
a- Echantillonnage
Il s'agit ici d'une enquête par sondage qui sera
adressée à un échantillon de vingt cinq (25)
Chargés de prêts opérant dans les agences de Cotonou et
Porto-novo et de l'étude de 300 dossiers de crédit passés
en contentieux en 2006.
b- Centre d'intérêt du
questionnaire
Les questions posées lors des enquêtes aux
Chargés de prêts ont permis de recenser des informations pour
mieux :
- comprendre les facteurs qui sont à la base de la
dégradation de la qualité du portefeuille de crédit au
PADME ;
- connaître les raisons qui expliquent la mise en place
de mauvais crédits ;
- identifier les causes qui peuvent justifier la mauvaise
couverture du risque de crédit au PADME.
c- Technique de dépouillement
Les données recueillies par questionnaire auprès
de l'échantillon ainsi que les observations et constats faits sur les
dossiers contentieux étudiés seront traités de
façon manuelle.
d- Outils statistiques de présentation
des données
Les résultats d'enquêtes sont
présentés par la méthode de tris à plat pour ce qui
concerne les questions fermées. Ceux ayant fait l'objet de questions
ouvertes seront vérifiées à travers l'appréciation
des réponses obtenues.
Les objectifs ayant été
déterminés, les hypothèses formulées et la
méthodologie retenue, nous passons à l'approche théorique
retenue pour les problèmes spécifiques.
B- Approche théorique
Il s'agit ici de la revue documentaire qui tend à
renchérir les informations récemment obtenues à travers
d'autres sources ; en effet, elle nous a permis d'approfondir nos
connaissances théoriques sur le thème de notre étude et de
tirer des informations sur les diverses expériences en la matière
afin de nous permettre de déterminer les causes réelles se
trouvant à la base des problèmes spécifiques.
Pour ce faire, nous avons visité certaines
bibliothèques ainsi que l'Internet. Les documents consultés sont
les textes législatifs et règlements, les procédures, les
ouvrages et les mémoires. C'est à cette fin que nous devons la
réalisation de notre revue de littérature.
SECTION II : REALISATION DES ENQUETES ET
PRESENTATION DES DONNEES
Il s'agit ici de la préparation et de la
réalisation de l'enquête dans un premier temps, puis de la
présentation et de l'analyse des données dans un second temps.
PARAGRAPHE I : Préparation et
réalisation des enquêtes
C'est un exercice qui fait suite à celui
déjà effectué au niveau de la dimension empirique. De ce
fait, il est nécessaire de rappeler l'échantillon sur lequel se
basera la mobilisation des données.
Nous avons retenu un échantillon constitué de
vingt cinq (25) Chargés de prêts représentatifs de la
population mère et étudié 300 dossiers de crédits
contentieux.
I- Préparation des
enquêtes
L'obtention des données complètes dans une
recherche exige l'utilisation d'outils aussi fiable que possible pour la
collecte des informations dont on a besoin. C'est compte tenu de cela que nos
enquêtes ont été réalisées sur la base de
questionnaires à l'endroit des Chargés de prêts.
II- Réalisation des
enquêtes
Cette enquête s'est effectuée à Cotonou et
à Porto-novo du 2 août au 8 septembre 2007. Notons que la
réalisation de cette enquête n'a pas été faite sans
difficultés.
III- Difficultés
rencontrées
Les entretiens et questions-réponses que nous avons
réalisés dans le cadre de notre enquête nous ont
posés quelques problèmes. Au nombre des difficultés
rencontrées ayant un impact significatif sur le travail
présenté, nous avons :
- les difficultés d'accès à certaines
données, simplement parce qu'elles sont jugées confidentielles
par l'institution ;
- les difficultés d'exécuter scrupuleusement
notre planification à cause du non respect de certains rendez-vous par
les personnes ressources de l'institution. Il a fallu donc nous armer de
beaucoup de patience et faire preuve d'endurance pour finalement atteindre
l'objectif ;
- la divergence des informations recueillies au sein du
personnel de peur d'être sanctionné ou licencié par les
instances dirigeantes de l'institution ;
- la rareté des ouvrages ayant rapport aux
problèmes spécifiques dans les différents centres de
documentation fréquentés.
Ces situations ont souvent bouleversé notre plan de
travail et nous ont amenés à travailler à des heures
tardives. Les informations recueillies non détaillées seront
exploitées dans la suite de cette étude.
PARAGRAPHE II : Présentation
des données et grandes tendances
Nous procédons ici dans un premier temps à la
présentation des données de l'enquête et ensuite nous
allons faire ressortir les grandes tendances de cette enquête en
identifiant les causes des impayés.
I- Présentation des résultats de
l'enquête
Comme nous l'avons annoncé plus haut, nous avons dans
un premier temps effectué des enquêtes au niveau de 300 dossiers
de crédits contentieux dans les agences de Cotonou et de Porto-novo et
ensuite, nous avons fait des enquêtes au niveau des Chargés de
prêts.
Les données d'enquête seront manuellement
traitées et présentées à base de tris à
plat. Les résultats de nos enquêtes se présentent comme
suit :
Tableau n°2 : Causes
liées à la capacité de management de l'entrepreneur
Données
Motifs
|
Effectifs
|
Fréquences
|
- Pertes récurrentes et problèmes de
rentabilité
|
183
|
61%
|
- Trésorerie tendue et autres problèmes liés
à la trésorerie
|
27
|
9%
|
- Multiplication d'emprunt / Surendettement
|
72
|
24%
|
- Changement d'activité et diversification
|
12
|
4%
|
- Tensions au sein de l'entreprise du client et problèmes
liés aux dirigeants
|
6
|
2%
|
Total
|
300
|
100%
|
Source : Résultat de nos
enquêtes sur les dossiers contentieux 2006 et nos calculs
Tableau n°3: Causes liées
à des incidents et où PADME a attendu le dernier moment pour
réagir
Données
Motifs
|
Effectifs
|
Fréquences
|
- Incidents de remboursement et échéanciers non
respectés
|
12
|
4%
|
- liquidation judiciaire, redressement et dépôt de
bilan
|
3
|
1%
|
- Autres motifs
|
285
|
95%
|
Total
|
300
|
100%
|
Source : Résultat de nos
enquêtes sur les dossiers contentieux 2006 et nos calculs
Tableau n°4 : Causes
liées à des facteurs externes à l'entreprise du client
Données
Motifs
|
Effectifs
|
Fréquences
|
- Escroquerie (client initiateur ou victime)
|
33
|
11%
|
- Pertes de gros clients
|
9
|
3%
|
- Autres motifs
|
258
|
86%
|
Total
|
300
|
100%
|
Source : Résultat de nos
enquêtes sur les dossiers contentieux 2006 et nos calculs
Tableau n°5 : Causes
liées à la conjoncture économique
Données
Motifs
|
Effectifs
|
Fréquences
|
- Dégradation trop rapide de l'activité du
client
|
18
|
6%
|
- Importante diminution des revenus du client
|
15
|
5%
|
- Dépenses exceptionnelles
|
27
|
9%
|
- Absence d'activité sans ressources suffisantes
|
24
|
8%
|
- Autres motifs
|
216
|
72%
|
Total
|
300
|
100%
|
Source : Résultat de nos
enquêtes sur les dossiers contentieux 2006 et nos calculs
Tableau n°6 : Causes
`'impossibles'' à prévoir par PADME
Données
Motifs
|
Effectifs
|
Fréquences
|
- Client de mauvaise foi
|
69
|
23%
|
- Client ``parti sans laisser d'adresse''
|
36
|
12%
|
- Autres motifs
|
195
|
65%
|
Total
|
300
|
100%
|
Source : Résultat de nos
enquêtes sur les dossiers contentieux 2006 et nos calculs
Tableau n°7 : Causes
liées à l'institution PADME
Données
Motifs
|
Effectifs
|
Fréquences
|
- Retard de déblocage des crédits
|
63
|
21%
|
- Retard de décaissement par rapport à
l'activité
|
36
|
12%
|
- Dossier de prêt mal étudié (montant sous
estimé)
|
78
|
26%
|
- Dossier de prêt mal étudié (montant
surévalué)
|
45
|
20%
|
- Manque, mauvais et/ou insuffisance de suivi
|
57
|
5%
|
- Autres motifs
|
21
|
7%
|
Total
|
300
|
100%
|
Source : Résultat de nos
enquêtes sur les dossiers contentieux 2006 et nos calculs
Tableau n°8 Avis sur la
méthode d'analyse des dossiers de crédit
Données
Avis
|
Effectif
|
Fréquence
|
Bonne méthode
|
4
|
16%
|
Mauvaise méthode
|
21
|
84%
|
Total
|
25
|
100%
|
Source : Résultat de nos enquêtes au
niveau des Chargés de prêts.
Tableau n°9 Avis sur la
méthode d'évaluation des garanties
Données
Avis
|
Effectif
|
Fréquence
|
Bonne méthode
|
8
|
32%
|
Mauvaise méthode
|
17
|
68%
|
Total
|
25
|
100%
|
Source : Résultat de nos enquêtes au
niveau des Chargés de prêts.
Tableau n°10 Causes
liées au Chargé de prêts
Données
Avis
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Effectif
|
Fréquence
|
Montage des dossiers par complaisance
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9
|
36%
|
Montage des dossiers sur pression du supérieur
hiérarchique
|
8
|
32%
|
Déboursement du client malgré sa situation
d'impayé dans d'autres IMF.
|
8
|
32%
|
Total
|
25
|
100%
|
Source : Résultat de nos enquêtes au
niveau des Chargés de prêts.
II- Identification des causes liées au
risque de crédit
Les conditions de préparation et de réalisation
des enquêtes de vérification des hypothèses et la
préparation des résultats étant déjà
précisées précédemment, il sera
procédé dans ce paragraphe à l'identification des causes
liées au risque de crédit.
A- Les causes liées au
bénéficiaire du crédit et à l'objet du contrat de
prêt
Le tableau 1 montre que 61% des dossiers étudiés
sont passés en contentieux à cause de la mauvaise gestion du
crédit par le client (pertes récurrentes et problèmes de
rentabilité) ; 24% sont passés en contentieux à cause
du surendettement du client (multiplication d'emprunt) et 15% à cause
des changements brusques d'activités et des tensions au sein de
l'entreprise.
Le tableau 5 montre que 14% des dossiers sont passés en
contentieux à causes des facteurs externes à l'entreprise du
client (escroquerie, perte de gros clients).
Le tableau 7 montre que 35% des dossiers étudiés
sont passés en contentieux pour des causes que PADME ne peut
prévoir (mauvaise foi du client, client ``parti sans laisser
d'adresse'').
Après l'analyse du problème de la
dégradation vertigineuse du portefeuille de crédit, nous pouvons
identifier les causes susceptibles d'être à sa base. Il s'agit des
causes liées au phénomène des impayés. Ces causes
seront énumérées par ordre croissant d'importance. Il
s'agit de :
Ø Causes liées au bénéficiaire du
crédit ;
Ø Causes liées à l'objet du contrat de
prêt.
1- Causes liées au
bénéficiaire du crédit
Les causes des risques varient selon que le
bénéficiaire du crédit est un particulier ou une
entreprise.
a- Les causes liées au
particulier
Le particulier bénéficiaire d'un crédit
peut exposer le banquier à trois ordres de risques :
· Le risque de décès ou
d'incapacité de travail
La maladie ou l'accident peut entraîner la mort ou
l'incapacité de travail d'un particulier ayant obtenu
antérieurement un crédit bancaire. Cette situation qui met fin
à son activité et compromet l'exécution de son contrat
avec le PADME.
Pour se prémunir contre ce risque, le Chargé de
prêts exige une assurance décès pour avoir la garantie du
remboursement. Il est également prudent de faire garantir le conjoint
qui se portera ainsi caution. Par ces procédés, les
conséquences de certaines situations successorales sont
évitées.
· Le risque de perte d'emploi
Ce risque souvent lié aux salariés survient en
cas de licenciement sans possibilité de retrouver immédiatement
une situation équivalente.
En raison de la nécessité pour beaucoup de pays
dont le Bénin, de recourir au Programme d'Ajustement Structurel, ce
risque connaît présentement un taux assez élevé.
Ainsi, la compression du personnel, la privatisation des entreprises jadis
publiques, la promotion de départs volontaires pour la retraite jette
quotidiennement dans les rues de nombreux salariés. C'est pourquoi pour
se mettre à l'abri de ce risque, le Chargé de prêts devra
tenir compte de la surface financière de l'employeur du crédit et
de ses charges salariales. Il tiendra également compte de la profession
du conjoint du bénéficiaire du crédit.
· Le risque d'endettement excessif
Ce risque découle de la mauvaise foi du
crédité qui, soit a détourné le crédit de
l'objet pour lequel il était accordé, soit a dissimulé ses
dettes antérieures déjà importantes. Pour se
prémunir contre cela, le Chargé de prêts exige souvent
l'attestation irrévocable du virement de l'échéance
mensuelle du crédit signée par l'employeur.
b- Les causes liées à
l'entreprise
Les risques liés à une entreprise
dépendent de trois éléments essentiels.
· Le secteur d'activité
Un mauvais choix de l'activité principale d'une
entreprise peut aboutir à des investissements sans lendemain. Il peut
s'agir d'un secteur trop concurrentiel ou qui présente très peu
d'intérêt. L'avenir d'une telle entreprise est menacé et
les chances de remboursement d'un crédit sont très faibles.
· La situation financière
Les crédits accordés à des entreprises
qui manquent de ressources, qui n'ont pas de fonds de roulement suffisant ou
qui se sont trop endettées comportent de grands risques.
Il en est de même pour celles qui ont trop investi dans
les immobilisations, celles dont les frais généraux sont
excessifs avec des prix de revient exagérés. Une production de
mauvaise qualité ou au contraire de bonne qualité mais trop
chère, des installations vétustes ou, à l'inverse trop
somptueuses doivent inspirer au Chargé de prêts une certaine
réticence.
· Les dirigeants
Les causes imputables aux dirigeants d'une entreprise
découlent soit de leur compétence technique, soit de leur
moralité.
Sur le plan technique, la mauvaise gestion peut
irrémédiablement conduire à la faillite même si les
circonstances sont provisoirement favorables. La capacité des dirigeants
ou autres personnes appelées à faire fonctionner le compte de
l'entreprise doit être vérifiée. Cela permet de s'assurer
que les associés ou les autres créanciers ne pourront pas
contester le droit de cette personne d'aliéner l'actif ou d'augmenter le
passif de la société.
Sur le plan moral, le Chargé de prêts doit se
méfier des entreprises qui présentent de fausses
déclarations fiscales pour lesquelles elles se verront infliger des
amendes susceptibles de les mettre en situation critique.
Le détournement des crédits bancaires à
des fins personnelles peut faire courir à l'entreprise et au PADME de
grands risques.
Notons que les causes des risques du crédit bancaire
proviennent en grande partie des co-contractants (PADME et ses clients) car
d'eux dépend la conclusion du contrat de crédit. Cependant, il y
a des causes qui sont liées aux crédits qui font l'objet du
contrat entre le PADME et son client.
2- Les causes liées au crédit
objet du contrat
Les crédits objets des contrats entre le PADME et le
client sont aussi dans leur essence, les causes des risques que court le
Chargé de prêts. Ces causes varient selon leur objet et leur
durée.
a- Les causes dues au motif du
crédit
Le motif d'un crédit, c'est sa destination,
c'est-à-dire ce pourquoi il est sollicité. Traditionnellement, on
distingue les crédits commerciaux, les crédits à la
production, ceux destinés à l'investissement immobilier et ceux
qui sont relatifs à la consommation.
v Les crédits commerciaux
Les crédits commerciaux sont ceux destinés au
règlement des marchandises et à l'achat ou la vente à
l'étranger.
Destinés au règlement des marchandises, ces
crédits ne comportent pas en principe de risques car ils jouissent des
mêmes caractères d'auto sécurité et d'auto
liquidation que les crédits commerciaux en marchandise.
Lorsqu'ils sont destinés au financement du commerce
extérieur, les risques sont plus considérables. En plus des
risques du commerce interne qui sont : le défaut de payement, le
défaut de livraison à temps, la mauvaise livraison, et le non
règlement à l'échéance viennent s'ajouter ceux dus
à l'éloignement, aux différences de langues, de monnaie,
d'usages et des disparités législatives.
En fait, les risques que fait courir au Chargé de
prêts, le commerce extérieur sont énormes. Il peut s'agir
notamment :
· d'un risque économique à travers la
détérioration des prix par la hausse des prix
intérieurs.
· d'un risque monétaire : les taux de change
peuvent varier d'une époque à une autre ; c'est le risque de
change. Le régime monétaire peut aussi changer.
· d'un risque politique : le gouvernement d'un pays
peut demander la suspension de transfert de fonds vers un pays donné.
Les guerres ou grèves, la fermeture des frontières peuvent aussi
entraîner le même risque.
· d'un risque catastrophique : l'inondation ou la
sécheresse peuvent toujours survenir.
· d'un risque d'interruption du marché par
l'acheteur ou le vendeur étranger.
· d'un risque de non payement : ce risque est commun
à toutes les activités commerciales et par conséquent
à toutes sortes de crédits bancaires.
Dans le souci de réduire ces risques, il a
été instaurée par les banques classiques, une technique
pour introduire la confiance indispensable dans la réalisation d'une
opération commerciale entre deux parties situées souvent sur deux
territoires différents.
Cette technique est basée sur des documents et porte le
nom de "crédit documentaire".
Par référence au dictionnaire économique
et financier de Yves BERNARD et Jean-claude COLLI, " le crédit
documentaire est une technique de règlement d'une opération
commerciale dans le déroulement de laquelle l'intervention d'un banquier
mandataire de l'importateur et la transmission de documents
représentatifs de la propriété des marchandises apportent
la sécurité aux deux parties".6(*)
Grâce à ce crédit, les opérations
commerciales entre deux personnes situées sur des territoires
différents peuvent s'effectuer sans grande inquiétude.
Son mécanisme est très complexe et fait
intervenir quatre personnes : l'importateur, l'exportateur, le banquier de
l'importateur et celui de l'exportateur. Le banquier de l'importateur met
à la disposition de ce dernier sa notoriété pour servir de
garantie vis-à-vis de l'exportateur. Le banquier de l'exportateur
correspond avec celui de l'importateur et contribue pour le compte de son
client (l'exportateur) à la réalisation matérielle de
l'opération.
La sécurité des quatre parties est
assurée par la transmission à chaque stade de l'opération
de règlement, des documents représentatifs des marchandises qui
servent de garantie tant aux banquiers intermédiaires qu'à
l'acheteur.
Ces documents sont :
- Le connaissement, lorsqu'il s'agit de l'expédition
par mer ; il est établi en quatre exemplaires. Si
l'expédition est faite par voie ferroviaire, par voie de terre ou
aérienne, il est remplacé respectivement par le
récépissé d'expédition par voie ferroviaire, la
lettre de voiture ou la lettre de transport aérien ;
- La police d'assurance ;
- Les documents accessoires comme la facture commerciale, la
facture consulaire, le certificat d'origine, le certificat sanitaire pour les
animaux ou phytosanitaire pour les plantes.
Il faut noter que cette technique de crédit
documentaire qui protège contre les risques du financement du commerce
extérieur n'est pas utilisée au PADME qui est une institution de
microfinance.
v Les crédits à la
production
Les crédits à la production sont ceux
accordés à l'industrie, à l'agriculture et à
l'activité artisanale.
Ils servent à financer soit l'acquisition des moyens
de production, soit le renouvellement de l'outillage ou le fonds de
roulement.
Si le remboursement du crédit est conditionné
par la vente des produits découlant de l'activité exercée,
le non écoulement de ces produits sera le principal risque à
courir par le Chargé de prêts.
Lorsque ces crédits portent sur les activités
agricoles, en plus du risque de mévente, il y a les risques
catastrophiques. A cet égard, il peut s'agir de l'inondation ou de la
sécheresse.
Dans le domaine industriel, la pénurie des
matières premières, la révolution technique ou simplement
des modifications dans les processus de fabrication sont autant de raisons qui
peuvent porter un obstacle au bon déroulement de l'opération de
crédit initié dans ce cadre.
v Les crédits à
l'investissement
Que ce soit la production ou la nécessité de
développer une activité, l'entreprise à besoin d'investir.
L'investissement c'est l'opération par laquelle on transforme
l'épargne en capital. Les crédits à l'investissement
permettent à l'entreprise de disposer des moyens nécessaires pour
démarrer ou développer son activité. Ce sont des
crédits de long terme destinés surtout à financer les
immobilisations.
En raison de la durée, ils présentent de grands
risques car l'entreprise financée évolue dans un environnement
incertain. Le risque d'inflation inhérent aux crédits à
long terme ne pourra être évité. De même, la non
réalisation de l'objectif, l'obsolescence et la mauvaise gestion peuvent
mettre l'entreprise dans une situation difficile vis-à-vis de la banque.
v Les crédits immobiliers
Ce sont ceux destinés à faciliter la
construction d'habitation, l'acquisition ou la modernisation d'immeubles. Les
risques courus par le PADME sont ceux déjà exposés
ci-dessous à propos du crédit aux particuliers à savoir
(l'incapacité de travail, le décès, la perte d'emploi,
l'endettement excessif).
v Les crédits à la
consommation
Ces crédits sont consentis aux ménages pour
leurs besoins courants et surtout pour l'acquisition de biens durables :
comme biens mobiles et équipements ménagers.
Les risques qu'ils font courir au Chargé de
prêts sont les mêmes que ceux causés par une personne
physique bénéficiaire d'un crédit bancaire. Les banques
béninoises n'accordent ces crédits qu'à leur personnel ou
à quelques fonctionnaires du secteur privé ou d'une
société d'Etat financièrement solide. Ce type de
crédit n'existe pas encore au PADME.
b- Les causes dues à la durée
du crédit
Selon la durée, les crédits bancaires sont
traditionnellement considérés en trois ordres.
- Les crédits à court terme dont la durée
n'excèdent pas 2 ans ;
- Les crédits à moyen terme dont la durée
est comprise entre 2 et 10 ans ;
- Les crédits à long terme qui s'étalent
sur la période au delà de 10 ans.
Les risques occasionnés par un crédit de court
terme ne sont pas les mêmes que ceux qui découlent d'un
crédit à moyen et long terme.
Les opérations de crédit de PADME portent
essentiellement sur le court terme car la durée du crédit
n'excède pas 18 mois quel que soit le type de crédit
octroyé. Il faut par conséquent bien saisir les risques relatifs
à chaque type de crédit accordé pour ce terme. Le risque
peut dégénérer soit en immobilisation à plus ou
moins longue échéance, soit en perte totale ou partielle. En plus
de cela, un autre risque général à ces types de
crédit est celui de mauvais payement ou le risque de non remboursement
à l'époque convenue.
Il faut remarquer que cette durée de remboursement (18
mois maximum) ne convient nullement au crédit à l'investissement
et au crédit immobilier. A ce niveau, il existe le risque d'un mauvais
remboursement et du détournement du crédit vers une
activité commerciale.
B- Les causes liées à des
incidents et où PADME a attendu le dernier moment pour
réagir
Le tableau 4 montre que 5% des dossiers sont passés en
contentieux à cause des incidents de remboursement, des
échéanciers non respectés, la liquidation, le redressement
et le dépôt de bilan.
C- Les causes liées à la
conjoncture économique
Le tableau 6 montre que 28% des dossiers passés en
contentieux doivent leurs causes à la conjoncture économique
(dégradation trop rapide de l'activité du client ;
importantes diminutions des revenus du client, dépenses exceptionnelles,
absence d'activité sans ressources suffisantes).
L'activité économique béninoise tourne
autour de trois grands secteurs qui sont l'agriculture, l'industrie et le
commerce. Le niveau de développement de ces secteurs traduit
fidèlement le niveau du développement économique en
général. Nous pouvons ainsi remarquer que les deux
premières (l'agriculture et l'industrie) sont
sous-exploitées ; tout est encore à l'étape
rudimentaire.
Seul le secteur commercial est le plus financé. Mais,
la balance pèse plus d'un côté que de l'autre
c'est-à-dire les importations dépassent largement les
exportations. Cela entraîne le déséquilibre de la balance
commerciale. Les termes de l'échange connaissent une
détérioration remarquable. A cela, il faut ajouter la conjoncture
toujours difficile et l'inflation qui connaît toujours une hausse en
raison de la propension de plus en plus grande à importer.
Dans une telle situation, les risques économiques des
crédits bancaires s'expliquent aisément. Pour convenablement les
éliminer ou les mesurer, le PADME doit constamment disposer d'un service
de gestion des risques capable de renseigner sur la consommation, les prix, les
branches d'activités spéculatives, les secteurs concurrentiels et
les productions.
L'évolution des importations et des exportations, les
prix de certains produits, le niveau des salaires, le problème
d'endettement, les débouchés, les marchés locaux et
régionaux seront précisés.
Pour obtenir ces informations dont la méconnaissance
amplifie les risques du crédit, ce service se fera aider par l'Institut
National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE).
D- Les causes liées à
l'institution PADME
Le tableau 8 montre que 79% des dossiers doivent
également leurs causes au PADME. Il s'agit du retard dans le
déblocage du crédit , retard de décaissement par
rapport au calendrier de l'activité, montant du crédit
accordé inférieur à l'investissement prévu,
crédit trop important pour l'activité, manque de suivi, mauvais
suivi ou insuffisance de suivi, etc.
Les résultats présentés dans le tableau
9 montrent que 84% des Chargés de prêts interrogés
estiment que la méthode actuelle d'analyse des dossiers de
crédits comporte des insuffisances et 16% affirment qu'elle est
satisfaisante.
Le tableau 10 quant à lui montre que 68% des
Chargés de prêts interrogés affirment que la technique
d'évaluation des garanties n'est pas une bonne méthode et 32%
estiment que c'est une méthode acceptable.
De l'analyse du tableau 11, il ressort que 32% des
Chargés de prêts acceptent mettre en place un crédit
à des clients malgré leur surendettement ou leur existence dans
d'autres IMF ; 32% ont évoqué le fait qu'ils
reçoivent des pressions de la part du supérieur
hiérarchique pour mettre en place des crédits à des
clients non finançables et 36% ont affirmé avoir monté et
mis en place au moins une fois un crédit par complaisance.
Ainsi, nous avons identifié certaines causes possibles
énumérées ci-après :
Ø la mauvaise étude des dossiers de
crédit ;
Ø le laxisme dont font preuve certains Chargés
de prêts dans la mise en place des crédits ;
Ø le financement des clients déjà
très endettés dans d'autres institutions ;
Ø la mise en place de crédits fictifs ;
Ø l'incompétence de certains Chargés de
prêts ne maîtrisant pas les techniques d'instruction de certains
dossiers de crédit ;
Ø la complaisance dans les études de
dossiers ;
Ø difficulté dans l'évaluation de la
valeur réelle des garanties (sûretés
réelles) ;
Ø absence de solidarité entre les membres de
certains crédits de groupe ;
Ø non-conformité de certaines garanties
acceptées par les Chargés de prêts contrairement aux
exigences de l'institution;
Ø absence de mesures juridiques de réalisation
des garanties.
Que la distribution du crédit soit confiée
à un organisme privé ou étatique, sa réussite
dépend en dernière analyse des hommes chargés de la
diriger. Pour y parvenir, ces hommes doivent constamment disposer d'un certain
nombre de connaissances acquises et avoir des réflexes de professionnel.
L'ensemble de ces qualités qui forme ce qu'on appelle `'le sens du
risque `' se compose de : la compétence, la psychologie, le
bon sens, le jugement, la fermeté, la prudence, le flair et un
tempérament personnel.
En réalité, pour réussir
c'est-à-dire courir moins de risque, le distributeur de crédit
doit pouvoir faire preuve d'honnêteté. Il doit diviser et
sélectionner les risques et connaître les différentes
formes de crédits en même temps que les garanties qui y sont
afférentes, leurs avantages et inconvénients. Grâce
à un service de gestion des risques bien informé, le banquier
(Chargé de prêts) peut prévoir l'avenir et savoir ainsi les
chances de réussite de son engagement.
L'analyse du processus d'octroi de crédit montre qu'il
existe deux niveaux essentiels d'étude du dossier de crédit. Au
premier niveau, le Chargé de prêts détermine la
capacité de remboursement du client puis au second niveau,
l'approbation du dossier est confiée au comité de crédits.
Certes, cette procédure est bonne car elle permet de faire
l'étude à deux niveaux. Mais il existe un risque car
l'efficacité du mécanisme dépend également d'autres
facteurs tels que l'analyse des informations fournies par les
micro-entrepreneurs. Ceci est difficile à réaliser dans la mesure
où ces derniers ne disposent pas d'une petite comptabilité. Les
Chargés de prêts font l'estimation de la capacité de
remboursement à partir de données fournies oralement ; cette
procédure exige du Chargé de prêts d'avoir une
compétence technique en matière d'analyse financière.
Un Chargé de prêts complaisant portera un faux
jugement dans l'étude des dossiers de crédit et un crédit
déboursé dans ces conditions peut avoir un dénouement
difficile. De même, un Chargé de prêts corrompu ne pourra
pas relancer le client en cas de défaillance de ce dernier. En effet, il
est laissé au bon soin des Chargés de prêts
d'évaluer toutes les garanties reçues des clients. Pour ce qui
est des garanties telles que parcelle recasée, parcelle non
bornée et les gages sur véhicule, les chargés de
prêts, attribuent une valeur approximative au bien ou demande directement
au client la valeur qu'il donne à son bien. Un client mal
intentionné peut surévaluer son bien. Il est également
difficile d'évaluer le degré de solidarité entre les
membres d'une caution solidaire. De même, les gages sur véhicule
ne garantissent pas vraiment le crédit. Par exemple, un client qui est
en impayé et dont la garantie constitue un gage sur véhicule,
peut refuser de faire face à son engagement si le véhicule
tombait en panne ou totalement amorti. Que ferait l'institution PADME en
cherchant réaliser une telle garantie.
Chapitre deuxième
DE LA VERIFICATION DES HYPOTHESES AUX CONDITIONS DE
MISE EN OEUVRE DES SOLUTIONS
Chapitre deuxième
DE LA VERIFICATION DES HYPOTHESES AUX CONDITIONS DE
MISE EN OEUVRE DES SOLUTIONS
Dans ce chapitre, nous aborderons d'abord la
vérification des hypothèses formulées en tenant compte des
seuils de décision fixés, ensuite les propositions de solutions
aux problèmes retenus et enfin, la définition des conditions de
leur mise en oeuvre.
SECTION I: VERIFICATION DES HYPOTHESES ET
ETABLISSEMENT DU DIAGNOSTIC
Dans un premier temps, nous allons procéder à la
vérification des hypothèses et ensuite à
l'établissement du diagnostic.
PARAGRAPHE
1 : Vérification des hypothèses
Il s'agit ici d'apprécier le degré de
validité des hypothèses à partir de l'analyse des
données de nos enquêtes en vue d'une synthèse du
diagnostic.
I- Vérification de l'hypothèse
relative à la dégradation de la qualité du
portefeuille
A- Analyse des
indicateurs de qualité de portefeuille
L'analyse des indicateurs se fera en quatre points que
sont les analyses : globale, par produit, par montant et par
durée de remboursement.
1- L'analyse
globale
Ce point utilisera les indicateurs de gestion du risque de
crédit notamment le taux de respect des échéances, le
portefeuille à risque à 90 jours et le taux de perte sur
crédit. Elle présentera la situation globale du PADME et celles
des Agences.
a- le taux de respect des
échéances
Tableau 11 : Taux de respect des
échéances du PADME et des Agences (2002-2006)
Sources : synthèses d'informations sur
crédit du PADME (2002-2006)
Nous observons de 2002 à 2006, une évolution
décroissante du taux de respect dans le temps. Ce qui signifie que les
clients respectent de moins en moins les échéances de
remboursement, signe de l'augmentation du Risque de Crédit
également.
b- Le portefeuille à Risque (PAR90)
Tableau 12 : Portefeuille à Risque
à 90 jours du PADME et des Agences (2002-2006)
Sources : synthèses d'informations sur
crédit du PADME (2002-2006)
L'analyse du portefeuille à risque montre que de 2002
à 2005 , le PAR90 du PADME connaît une évolution
croissante avec une forte dégradation du portefeuille en 2005 et 2006
qui ne respecte pas les normes requises par la BCEAO (<3%) , ce qui traduit
une faible maîtrise du risque de crédit.
c- Le taux de perte sur
créance
Tableau 13 : Taux de perte sur
créances du PADME et des Agences (2002-2006)
Sources : synthèses d'informations sur
crédit du PADME (2002-2006)
Les données montrent de 2002 à 2006 que le taux
de perte connaît une évolution croissante dans le temps. En 2005
et 2006, la perte est plus forte au PADME. Ces taux de perte ne respectent pas
les normes requises par la BCEAO (<2%).
Globalement sur le PADME, les données qui montrent une
évolution croissante du taux de perte depuis 2003
traduit que d'année en année l'institution
maîtrise de moins en moins le risque de perte sur créance.
Après l'analyse globale des données, nous allons
nous intéresser à celle du crédit immobilier nouveau
produit mis en place par le PADME en 2004. La conception des produits
adaptés aux besoins des clients étant un préalable
à la gestion du Risque de crédit.
2- L'analyse du
crédit immobilier
Tableau 14 : Portefeuille à Risque
à 30 jours du crédit immobilier par Agence
(2004-2006)
Evolution du PAR30 du crédit
immobilier (%)
0
25
50
75
100
2004
0,63
0
0
0
2005
24,2
26,14
28,98
0
2006
39,5
33,97
37,05
22,48
Cotonou
Porto-Novo
Parakou
Abomey
Source : données du PADME (2004-2006)
Les chiffres montrent qu'en 2005, un an après la mise
en place des premiers crédits de ce produit, les portefeuilles à
risque de 30jours sont respectivement de 24, 2% ; 26,14% et 28, 98% pour
les Agences de Cotonou, Porto-Novo et Parakou. Abomey affiche un
PAR30 nul qui pourrait s'expliquer par la présence d'un seul
client de crédit immobilier en 2005 dans son portefeuille. Parakou
présente le PAR30 le plus élevé en 2005. C'est
le cas en 2006 pour Cotonou (39,5%).
Ces résultats montrent que le risque est
élevé pour le crédit immobilier. Il y a donc une faible
maîtrise du risque de crédit pour ce produit.
En 2003, parallèlement à la décision de
mise en place du crédit immobilier, le PADME a porté le plafond
des prêts qui est passé de 5.000.000 FCFA à 10.000.000
FCFA. Il y a donc eu présence d'un nouveau produit de montant
supérieur à 5000.000 FCFA .Une analyse comparative des
crédits par tranche de montant accordé sera faite pour
apprécier la gestion du Risque de crédit.
3- Analyse par
montant (<=5M et >5M)
Tableau 15 : Portefeuille à Risque
à 30 jours des prêts classés par palier de montant
(<= et > 5M)
Evolution comparative du PAR30 par montant
de
prêt (%)
0
10
20
30
PADME
<=5M
1,13
2,01
14,64
10,98
> 5M
0
0,82
20,68
21,31
2003
2004
2005
2006
Sources : synthèses d'informations sur
crédit du PADME (2002-2006)
Nous observons qu'en 2003 et 2004 les deux types de
crédits affichent des PAR30 conforment aux normes requises
par la BCEAO. Mais le PAR30 des crédits de montants
inférieurs à 5.000.000 FCFA reste élevé par rapport
au PAR des autres crédits. Cette tendance pourrait s'expliquer par le
fait que les crédits supérieurs à 5.000.000 FCFA ne sont
qu'à leur début de mise en place. En 2005 et 2006 la tendance
est inversée avec des taux très élevés de 20,68% et
21,31% pour les prêts de montant supérieur à 5.000.000 FCFA
et de 14, 64 % et 10,98% pour les crédits de montant supérieurs
à 5.000.000 FCFA.
Ces résultats laissent entrevoir que le PADME a plus de
difficulté pour le contrôle du Risque de crédit des
montants supérieurs à cinq millions (5.000.000 FCFA).
4- Analyse par
durée de remboursement
Tableau 16: PAR30 des prêts
classés par durée de remboursement (<= et > 18
mois)
Evolution comparative du PAR30 par
durée de
remboursement (%)
0
10
20
30
40
50
PADME
<=18 mois
0,89
1,18
1,79
9,25
10,26
>18 mois
1,72
0,16
1,71
26,45
40,09
2002
2003
2004
2005
2006
Sources : synthèses d'informations sur
crédit du PADME (2002-2006)
En 2005 et 2006, le portefeuille de crédit de
durée supérieur à 18 mois connaît une plus forte
dégradation que celui des crédits de durée
inférieur à 18 mois. Aucun PAR30 ne respecte les
normes BCEAO sur ces deux années contrairement à 2002 à
2004. Nous observons en 2005 et 2006 des corrélations positives entre
le PAR30 et la durée du crédit.
B- Synthèse de l'analyse des indicateurs de
portefeuille de crédit
Il ressort de l'analyse des indicateurs de qualité de
portefeuille qu'au PADME de 2002 à 2004, les indicateurs respectent les
normes requises par la BCEAO. En 2005 et 2006, le portefeuille s'est fortement
dégradé et les indicateurs PAR90 et taux de perte ont
connu une tendance à la hausse qui ne respecte pas les normes requises.
Au fil des ans le portefeuille s'est dégradé davantage en
témoigne le taux de perte qui connaît une évolution
croissante depuis 2003. Les indicateurs des nouveaux produits immobilier et
prêt de montant supérieur à 5.000.000 FCFA confirment la
tendance globale.
Tableau 17: Evolution du taux de
portefeuille à risque
Indicateur \ Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Crédit en souffrance
|
83 000 534
|
212 968 316
|
2 222 138 855
|
167 527 625
|
Encours de crédit
|
14 025 489 128
|
21 374 478 293
|
20 537 682 030
|
16 440 394 963
|
Taux de portefeuille à risque à 90
jours
|
0,59%
|
0,99%
|
10,82%
|
10,19%
|
Norme BCEAO
|
< 3%
|
< 3%
|
< 3%
|
< 3%
|
Source : Tableau conçu par nous-même
à partir des rapports d'activités de 2003 à 2006.
L'analyse de ce tableau nous fait remarquer que depuis 2005,
le portefeuille s'est dégradé et ne s'améliore pas. Le
taux de risque sur portefeuille est passé de 0,99% en 2004 à
10,82% et s'est stabilisé à 10%. Au même moment, le taux
de perte sur créances est passé de 1,74% en 2005 à 17,25%
en 2006.
Il a été remarqué que 61% des dossiers
étudiés sont passés en contentieux à cause de la
mauvaise gestion du crédit par le client (pertes récurrentes et
problèmes de rentabilité) ; 24% sont passés en
contentieux à cause du surendettement du client (multiplication
d'emprunt) ; 35% des dossiers étudiés sont passés en
contentieux pour des causes que PADME ne peut prévoir (mauvaise foi du
client, client ``parti sans laisser d'adresse'').
Les activités de PADME se sont déroulées
au cours de l'année 2006 dans un contexte socio-économique
particulièrement difficile caractérisé entre autre
par :
- la limitation des exportations du Bénin vers le
Nigéria ;
- la chute de la production du coton provoquée par la
baisse des cours de ce produit qui est le principal produit d'exportation du
pays ;
- la persistance des conflits politiques dans certains pays de
la sous-région ouest-africaine ; ce qui ne favorise pas une
correcte reprise des échanges commerciaux entre les pays de la sous
région ;
- les difficultés de remboursement qu'éprouvent
certains clients de bonne foi qui opèrent dans les secteurs
touchés par la crise ;
- les fluctuations du dollar qui est la devise de
référence dans les échanges internationaux, et la hausse
continue du cours du baril de pétrole ;
- la mauvaise foi de certains clients qui ne cessent
d'intenter à l'institution des procès en délai de
grâce ;
- la mauvaise publicité orchestrée par certaines
personnes mal intentionnées sur les taux d'intérêt
pratiqués par les IMF; l'intervention des pouvoirs publics dans l'octroi
direct des crédits à la population à des conditions ne
respectant pas les lois du marché ;
- la crise énergétique (le délestage).
Cette conjoncture économique peu favorable au
développement des affaires, a inhibé la croissance normale des
activités et provoqué une dégradation de la qualité
du portefeuille de crédit de l'institution PADME.
Il se déduit donc que l'hypothèse n°1 selon
laquelle les différentes causes liées au non remboursement des
crédits sont à la base de la dégradation de la
qualité du portefeuille est vérifiée.
II- Vérification de l'hypothèse
relative à la mise en place de mauvais crédits
Ce point sera développé à travers les
analyses des choix stratégiques de gestion des crédits, du
processus d'octroi de prêt, du suivi des créances et
indicateurs.
A- L'analyse des
procédures de mise en place des crédits
Cette analyse s'articule autour de quatre points que
sont : la conception des produits de prêts et la diversification du
portefeuille de crédit.
1- La conception des produits de
crédit
Au PADME, le service marketing est responsable de la
conception et du développement des nouveaux produits. Au cours de la
période de 2002 à 2006 deux produits ont été
crée, notamment les crédits de montant supérieur à
cinq (5) millions et le crédit immobilier. Ces deux produits sont
nés à la suite des besoins exprimés par les clients ayant
obtenu plusieurs fois le plafond de prêt et éprouvant le
désir de se réaliser. Ces besoins ont été
révélés par les clients du PADME au cours de la recherche
conduite pendant la formation dispensée par MicroSave - Africa du 21
octobre au 01 novembre 2002. En 2003, le PADME y a accédé et les
premiers crédits de montant supérieur à 5 millions ont
été octroyés. En 2004, ce fut le tour des crédits
immobiliers.
Cette réaction prompte du PADME montre au prime
à bord ses capacités à répondre aux besoins
exprimés par ses clients et à saisir les opportunités du
moment.
Ainsi, mis à part le besoin exprimé par les
clients, des entretiens que nous avons eus avec les différents
responsables en charge des services marketing, de crédit, de gestion des
risques, et des ressources humaines, il ressort qu'aucune autre étude
n'a pris en compte les aspects relatifs à la rentabilité des
produits et la formation du personnel crédit à acquérir
les aptitudes nécessaires à l'introduction de ces produits. Aucun
test pilote n'a été réalisé. L'introduction des
produits dans ces conditions a eu pour conséquence l'insatisfaction des
clients. Un an après le lancement du crédit immobilier, ils
désapprouvent les taux d'intérêt qu'ils trouvent
exorbitants7(*). Par exemple
pour un crédit de dix millions à rembourser sur cinq (5) ans,
l'intérêt sur prêt est de cinq (5) millions auquel il faut
ajouter les frais d'assurance et de décès. De même, ils
estiment les montants accordés faibles par rapport leur besoin
réel. Cette insatisfaction est une explication des indicateurs de
qualité de portefeuille qui ont affiché une tendance à la
hausse largement au dessus des normes requises.
La formation qui n'a pas suivi la création de ces
produits a eu aussi un effet négatif. De tout le personnel
interrogé sur leur capacité à analyser les dossiers selon
les différents produits du PADME, le crédit immobilier vient en
3ème position. Cette information a été
révélée à la question de savoir quel est le
degré de facilité à analyser les dossiers en fonction des
produits. Les chargés de prêts affirment mieux analysés
respectivement les crédits individuels ( 81%) ,de groupe (69%) ,
immobiliers (42%) , de groupement ( 31%) et de relais (54%) . Ces taux
indiquent pour chaque position le pourcentage le plus élevé.
C'est ainsi que le crédit immobilier a eu le pourcentage le plus
élevé à la position 3. Cette position avant celle du
crédit groupement et relais pourrait s'expliquer par le fait que le
montage des dossiers du crédit relais a été confié
dans un premier temps à un nombre restreint du personnel, avant qu'il ne
soit autorisé pour tous les chargés de prêts. Les autres
agents l'ont placé en dernière position parce que pour la plupart
ils n'ont jamais fait son montage. Il en est de même pour le
crédit groupement que certains agents retrouvent rarement.
Quant aux crédits de montants supérieurs
à cinq millions, le personnel déclare en majorité avoir
plus de difficulté pour le montage de leurs dossiers comparativement aux
montants inférieurs. Plus le montant est élevé, plus le
personnel a des difficultés à monter les dossiers. Pour la
facilité à monter les dossiers, au niveau des chargés de
prêts le montant inférieur ou égal à 2.000.000 FCFA
a été placé en première position avec 81%, suivi
des montants de plus de 2000.000 FCFA et inférieur ou égal
à cinq millions avec 78,6% à 5000.000 FCFA, la
3ème position est occupée par les montants de plus de
5.000.000 FCFA avec également 78,6% ; ce, malgré le fait
qu'un client qui sollicite un montant supérieur à 5 millions
possède en général plusieurs historiques positifs avec la
structure.
Toutes ces affirmations des responsables du PADME,
chargés de prêts et chefs d'agence et de bureaux viennent
expliquer et donner des éléments de réponse à la
dégradation du portefeuille de crédit immobilier, de la
comparaison faite des indicateurs PAR et taux de perte sur crédits de
montant supérieur et inférieur à cinq millions.
Après cette présentation, une analyse critique peut être
aussi faite du produit de groupe bien qu'étant conçu avant
2002.
Les crédits de groupe
Les crédits de groupes sont accordés en caution
solidaire à trois personnes ayant chacune une micro entreprise et qui se
portent solidairement responsables de la défaillance de l'une ou
l'autre. Chaque membre du groupe reçoit le même montant de
crédit.
Cette approche a pour avantage de permettre à une
couche de la population défavorisée qui ne possède pas de
garanties réelles d'avoir accès aux produits du PADME. La notion
de groupe se présente comme une approche positive de prévention
et de gestion de la défaillance par l'utilisation de la pression des
membres, les uns sur les autres pour assurer une bonne utilisation et un bon
remboursement du crédit.
Cependant ce produit comporte une faiblesse au niveau d'une de
ses caractéristiques à savoir le montant accordé. En
effet, les trois personnes empruntent le même montant
évalué sur la base du niveau d'activité le plus bas. Dans
un tel contexte, il va s'en dire que si les trois clients n'ont pas le
même niveau d'activité, deux des trois clients sont
sous-financés et ne seront pas satisfaits des montants accordés.
C'est ce que confirme l'étude d'impact réalisée par le
PADME en 2002 qui montre que les clients de groupe sont ceux qui se plaignent
le plus du montant de crédit. Ce fait est confirmé davantage par
les recherches de KAMALAN (2006) sur le PADME qui montre qu'à 83% ce
sont les clients de cautions solidaires qui jugent les montants de
crédit « trop peu ».
2- La diversification
du portefeuille de crédit
Tableau 18: Répartition du portefeuille
de crédit du PADME par secteur d'activités
Répartition du portefeuille de crédit
par secteur
d'activités (%)
0
25
50
75
100
Commerce
88
88
85
91
96
Artisanat
10
6
4
3
1
Service
1
2
6
4
1
Agriculture-Elévage
1
1
1
1
1
Autres
0
1
1
1
1
2002
2003
2004
2005
2006
Source : Rapports d'activités annuelles du
PADME (2002-2006)
On observe que le secteur du commerce représente une
part importante du portefeuille de crédit avec respectivement de 2002
à 2006 un pourcentage de 88% ; 88% ; 85% ; 91% et 96%.
Ensuite le secteur de l'artisanat avec seulement 10% ; 6% ;
4% ; 3% et 1%. Le service occupe la troisième place avec 1% ;
2% ; 6% 4% ; et 1%, l'agriculture, l'élevage et les autres ont
toujours représenté un pourcentage infime de 1%.
L'analyse croisée avec les indicateurs de
qualités de portefeuille montre que plus le secteur du commerce
évolue, moins le PADME a la capacité de résister aux chocs
extérieurs (cas des problèmes de commercialisation avec les pays
voisins évoqué dans les rapports d'activités) et la
dégradation du portefeuille se fait plus sentir. Au dessus de 90%
constaté en 2005 et 2006, le portefeuille de crédit s'est
fortement dégradé. Cette répartition montre la faible
diversification du portefeuille de crédit du PADME source de risque de
crédit. Cette faible diversification pourrait en amont être le
fait du choix du segment du marché. La diversification du portefeuille
de crédit étant un élément essentiel pour
réduire le risque global des crédits consentis.
B- Le choix des outils
et supports de gestion de crédit
Le choix des outils ou supports adaptés est d'une
importance capitale pour le contrôle du risque de crédit au sein
d'une IMF. Notre analyse s'intéressera essentiellement aux fiches de
présentation au comité de crédit (supports d'analyse de
prêts) et au contrat de prêt.
1- Les fiches de
comité de crédit
A propos de ces fiches, 52,4% des chargés de
prêts et 71,4% des chefs estiment qu'elles comportent des insuffisances
qui les empêchent de mieux présenter le profil des clients et de
prendre des décisions sur des bases plus fiables. De même les
chefs d'agence et de bureaux avouent tous ne disposer d'aucun
élément technique chiffré à partir des fiches pour
s'assurer de la qualité des informations fournies par les chargés
de prêts. Il a été évoqué les insuffisances
relatives aux détails sur le chiffre d'affaire, de l'évaluation
correcte des dépenses familiales du client et de la rotation de
stocks.
Si ces trois éléments souffrent d'indicateurs
d'évaluation, c'est une faible gestion préventive de l'analyse du
profil qui est ainsi faite. Les supports de comités de crédit
n'ont pas prévu des parties pour l'analyse de la trésorerie
future du client, (exemple le budget de trésorerie), un support
important pour s'assurer de la capacité actuelle et future de
remboursement du prêt et de l'appréciation de la trésorerie
du client en fonction des variations saisonnières de l'activité
à financer; ce qui n'est pas à négliger quand on s'en
tient aux propos des clients au cours de l'évaluation de Microsave
Africa - PADME en 2002, qui ont bien mentionné que leurs
activités connaissent d'importantes variations au cours de
l'année.
L'absence de ce support pourrait être un
élément explicatif du fait que de toutes les antennes, Parakou
présente les indicateurs les moins intéressants. Dans les
régions qui sont fortement influencées par les cultures
pérennes comme le coton au Bénin et le café cacao en
Côte d'Ivoire, l'on observe une forte migration de la population ainsi
qu'une variation significative du pouvoir d'achats des clients et de la
rentabilité des activités génératrices de revenus
pendant les périodes de traites ou périodes creuses. Utiliser
donc, un support qui retrace la situation du client comme si la
rentabilité était identique sur toute l'année,
présente un risque de biais important sur l'appréciation de la
trésorerie au cours de la période de remboursement du prêt.
Des échéanciers inadaptés sont source de
défaillance.
2- Le contrat de
prêt
De tous les documents de gestion d'un prêt, le contrat
de prêt est une pièce maîtresse du dossier de crédit.
C'est le principal document qui pourrait être éventuellement
être utilisé pour prouver l'engagement. Il y a lieu donc de se
pencher sur un certain nombre d'articles liés à la gestion du
risque de crédit.
Les conditions d'exigibilités
anticipées. C'est un article qui présente les cas
où le prêt pourrait devenir exigible avant son
échéance. Il s'agit en général d'un manquement aux
obligations du contrat de la part de l'emprunteur. Le contrat actuel ne le
traite qu'à l'article 3 « destination du
prêt ». Cette exigibilité ne sera faite qu'en cas de
détournement d'objet de prêt.
Ainsi les conditions d'exigibilité anticipé ne
mentionnent pas celles relatives à l'exploitation de l'activité
telle que la cessation d'exploitation ou de paiement, la faillite personnelle,
de la liquidation des biens (productifs) de l'activité ; de
règlement judiciaire, les conditions liées aux garanties telles
que la destruction totale ou partielle du bien donné en garantie, le cas
de non paiement d'une échéance à la date fixée dans
l'acte.
La communication est un article qui oblige
l'emprunteur à divulguer à l'IMF tout événement
important pouvant influencer la valeur de la créance de l'IMF. De plus,
l'entrepreneur s'engage à fournir à l'IMF ses états
financiers ou des informations sur son activité de façon
régulière. Cet article n'existe pas au PADME.
De même, le contrat traite des frais pour paiement en
retard mais ne mentionne pas les conditions de remboursements
anticipés.
Ainsi le contrat de prêt du PADME bien qu'incluant un
bon nombre d'articles utiles et nécessaires, présente tout de
même des insuffisances sur des éléments de gestion du
Risque de crédit.
3- Analyse des
techniques d'évaluation financière
a- Notion de chiffre d'affaires
A ce niveau diverses interprétations en sont faites.
45,2 % des Chargés de prêts estiment que le chiffre d'affaires est
le montant encaissé sur le mois tandis que 54,8 % tiennent compte des
recettes et des ventes à crédit. Quant aux Chefs d'agence et de
bureaux, 57,1% assimilent le chiffre d'affaire aux recettes et 42,9%
considèrent le montant encaissé plus les ventes à
crédit. Ainsi, d'un groupe à un autre du personnel
opérationnel, la perception et les bases de données
utilisées pour une prise de décision diffèrent. Cependant,
ils se réunissent, prennent des décisions d'octroi de prêt
sans certainement se rendre compte qu'ils n'ont pas la même
interprétation de cette notion ; ce d'autant plus que la version
officielle donnée par le responsable de crédit est celle selon
laquelle le chiffre d'affaires est le montant effectivement encaissé sur
le mois. Certainement que la lecture du manuel donne une indication de ceux qui
respectent les consignes. Puisque concernant les chefs d'agence et de bureaux,
tous ceux qui ont répondu que le chiffre d'affaires équivaut au
montant encaissé, 75 % ont lu le manuel ; tandis que ceux qui ont
eu une position contraire ne l'ont pas lu. Au niveau des chargés de
prêts les partisans de la version officielle ont à 73,7 % lu le
manuel et les autres agents à 60,9 % ne l'on pas lu.
Cette notion de chiffre d'affaires trouve son importance en ce
sens que plus le montant devient subséquent et qu'une activité
grandit, plus forte est la probabilité de faire des ventes à
crédits. D'où l'intérêt pour le PADME de clarifier
ce concept car une activité peut bien être rentable sans
être liquide ou solvable entraînant de ce fait un non remboursement
de la créance.
Pour déterminer le montant à accorder au client,
l'on tient compte du cash-flow de la situation d'exploitation (période
actuelle). D'où l'importance du chiffre d'affaires surtout lorsque les
agents qui considèrent le chiffre d'affaires comme le montant vendu,
devront analyser les activités qui connaissent des ventes à
crédit significatives.
b- Notion de
capacité de remboursement du client
Cette notion est aussi diversement interprétée.
A la question de savoir : « si les revenus de
l'activité à financer sont insuffisants pour rembourser le
prêt et que le client dispose d'autres sources de revenus à
même de lui permettre d'honorer ses engagements, pouvez-vous le
financer ? » ; les chargés de prêts
répondent à 66,7 % oui et 33,3 % non ; 28,6 % des chefs
acceptent de financer le client et 71,4 % refusent. Les divergences ne
s'arrêtent pas à ce niveau. Quand il s'est agi de savoir lorsque
les revenus générés par l'activité à
financer sont insuffisants pour rembourser le prêt et que le client
dispose de solides garanties, facile à mobiliser, est-il possible de le
financer ? 81 % des chargés de prêts acceptent de le
financer tandis tous les chefs disent ne pas financer un tel dossier. Ces
différentes réponses montrent à quel point cette notion de
capacité de remboursement est perçue différemment au
niveau du personnel.
De façon générale, on constate que 84 %
des Chargés de prêts interrogés estiment que la
méthode actuelle d'analyse des dossiers de crédits comporte des
insuffisances. Il ressort également que 32 % des Chargés de
prêts acceptent mettre en place un crédit à des clients
malgré leur surendettement ou leur existence dans d'autres IMF ;
32% ont évoqué le fait qu'ils reçoivent des pressions de
la part des supérieurs hiérarchiques pour mettre en place des
crédits à des clients non finançables et 36 % ont
affirmé avoir monté et mis en place au moins une fois des
crédits par complaisance. On déduit aisément que les
Chargés de prêts de PADME mettent en place de mauvais
crédits.
On conclut donc que l'hypothèse n°2 qui stipule
que la mise en place de mauvais crédits s'explique par les mauvaises
pratiques orchestrées par les agents dans l'étude des dossiers
est globalement vérifiée.
III- Vérification de l'hypothèse
relative à la mauvaise couverture du risque de crédit au
PADME
Le PADME utilise le système de caution solidaire pour
les crédits aux groupes et aux groupements. Ce système permet
d'utiliser la pression des membres les uns sur les autres pour assurer une
bonne utilisation et un bon remboursement du crédit. Le PADME exige
trois types de garanties financières : le fonds de garantie, le
dépôt de garantie et la garantie décès.
· le fonds de garantie
Tous les clients doivent constituer dans les caisses du PADME,
un fonds de garantie dont le montant doit être égal à 10%
du montant du crédit obtenu. Le montant total du fonds de garantie est
réparti sur les différents remboursements programmés pour
le client. Ce fonds de garantie est récupéré par le client
à la fin de ses remboursements.
Lorsque le client devient défaillant (après
décision du comité de contentieux), ce fonds est utilisé
pour couvrir tout ou partie des impayés.
Sur demande du client, ce fonds peut être utilisé
pour solder son crédit.
· le dépôt de garantie
Pour renforcer certaines garanties réelles (terrain non
borné), il est demandé aux clients de faire un dépôt
de garantie dont le montant est égal à 10% du crédit
obtenu. Le dépôt de garantie est assimilé à un fonds
de garantie supplémentaire à la seule différence qu'il
doit être versé intégralement par le client avant le
déboursement de son crédit.
Ce fonds peut être retiré à tout moment
par le client dès que celui-ci apporte la preuve que la parcelle mise en
garantie a été entre temps lotie.
· la garantie décès
Pour se couvrir contre les risques d'insolvabilité
liés au décès des clients, le PADME a mis en place un
système de garantie décès.
Pour certains types de crédits, il peut être
demandé aux clients de souscrire à une assurance vie dans une
compagnie d'assurance.
· Les garanties réelles
Les garanties réelles (terrain, véhicule,
équipements, la fiche de paie du client ou de son avaliseur est aussi
acceptée comme garantie, etc.) permettent de réduire les risques
de défaillance des clients non pas parce qu'elles assurent un
recouvrement systématique des impayés, mais parce qu'elles
fournissent un moyen pour améliorer les remboursements lorsque les
emprunteurs sont en difficultés.
Ainsi les agents de crédits sont chargés de
l'évaluation des terrains, véhicule et équipement mis en
garantie alors qu'ils n'en sont pas experts, une évaluation qui tout
naturellement connaît des faiblesses. Des garanties qui d'ailleurs sont
très peu mobilisées en cas de défaillance. De 2002
à 2006, aucune garantie terrain n'a été mobilisée
alors qu'elle occupe une part prépondérante des garanties prises
au PADME ; cela explique pourquoi, seulement 2,4% des chargés de
prêts préfèrent le terrain et 59,5 %
préfèrent la fiche de paie comme garantie. Quant à leurs
chefs, aucun ne souhaite prendre la garantie terrain et 71,4%
préfèrent la fiche de paie qui est plus simple à
mobiliser. Au niveau des clients (il fallait s'y attendre), ils
déclarent à 75,9% préférer le terrain comme
garantie et estiment à 80,7% ne pas avoir de difficultés à
obtenir de garanties. Quoi de plus normal puisqu'ils sont soutenus par la
direction du PADME. Cet avis est exprimé par le responsable du service
crédit : « si le terrain est la seule garantie
possédée par les clients, il faut l'accepter ». De
notre point de vue, une garantie est prise soit parce qu'elle a une influence
positive sur le comportement de remboursement des clients, soit parce qu'elle
est susceptible d'être mobilisée en cas d'impayé pour
réduire le risque de perte. Dans le cas contraire, professionnellement
cette garantie ne mérite pas d'être prise par l'IMF. La
facilité avec laquelle les clients fournissent la garantie est
révélatrice du fait que soit ils sont conscients que le
terrain ne peut être mobilisé aisément par le PADME ou que
sa valeur est insignifiante par rapport au montant du prêt, soit les
documents fournis sont faux lorsque nous nous référons aux
nombreux problèmes de domaniaux au Bénin.
Il faut remarquer que 68% des Chargés de prêts
affirment que la technique d'évaluation des garanties n'est pas une
bonne méthode et que seulement 32% estiment que c'est une
méthode acceptable. Il existe dans tout le réseau PADME, un
risque qui est lié aux garanties proposées par les clients. D'une
façon générale, les biens mis en garantie sont mal
appréciés. Les titres des propriétés sont parfois
délivrés sans la vérification de leur existence. Nous
avons la mise en chambre forte des garanties litigieuses et l'institution ne
dispose d'aucun moyen pour avoir des informations sur les sûretés
réelles. Des véhicules garantis sont mis au rebut alors que la
durée des crédits reste à courir.
L'institution n'arrive pas, compte tenu des lois et normes en
vigueur au Bénin, à réaliser les garanties
(sûretés réelles) mais réalisent les garanties
(salaires).
On déduit donc de ce qui précède que
l'hypothèse n°3 selon laquelle la mauvaise couverture des risques
de crédit est due à la mauvaise appréciation et
évaluation des garanties faite par les agents de PADME n'est pas
totalement vérifiée.
PARAGRAPHE II : Synthèse du
diagnostic
L'analyse des données de l'enquête a permis de
connaître les causes réelles des problèmes
identifiés. De facto, nous pouvons formuler les éléments
de diagnostic suivant.
I- Elément de diagnostic lié à
la dégradation de la qualité du portefeuille
Suite à la vérification de l'hypothèse
n°1, nous retenons le non remboursement des crédits octroyés
comme cause liée à la dégradation vertigineuse de la
qualité du portefeuille de crédit au PADME.
II- Elément de diagnostic lié
à la mise en place de mauvais crédits
La vérification de l'hypothèse n°2 permet
de retenir définitivement que la mise en place de mauvais crédits
s'explique par la mauvaise étude des dossiers de crédit et la
non-maîtrise des mesures techniques de protection contre les risques de
crédit.
III- Elément de diagnostic
lié à la mauvaise couverture des risques de
crédits
Après vérification de l'hypothèse
n°3, il ressort que la mauvaise couverture du risque de crédit au
PADME s'explique par la mauvaise appréciation et la mauvaise
évaluation des garanties acceptées au PADME.
SECTION II : PROPOSITIONS DE SOLUTIONS
ET CONDITIONS DE MISE EN OEUVRE
Une fois les hypothèses testées à la
suite de l'analyse des résultats de l'enquête, nous allons
proposer des solutions ainsi que leurs conditions de mise en oeuvre.
PARAGRAPHE I : Propositions de
solutions
Apporter des solutions à un problème, c'est
proposé les conditions d'éradication des causes se trouvant
à la base de ce problème tout en tenant compte des objectifs
préalablement fixés.
I- Proposition de solution à la
dégradation de la qualité du portefeuille de
crédit
Rappelons que la cause principale se trouvant à la
base de ce problème est le non-remboursement des crédits
octroyés. Ainsi, nous ferons des propositions de solutions pour
améliorer la qualité du portefeuille en commençant par
améliorer le taux de recouvrement des impayés (à court
terme).
Afin de permettre une amélioration du taux de
recouvrement, nous suggérons au PADME de prendre les dispositions
suivantes :
Ø Détecter les impayés liés
à une mauvaise foi des débiteurs et saisir les autorités
législatives (le Tribunal de Première Instance compétent
en la matière) pour l'ouverture d'une procédure
réglementaire à leur encontre. Donc le service juridique de PADME
devra s'atteler à la mise en place de la procédure pouvant
permettre la réalisation des garanties des débiteurs
insolvables.
Ø Renforcer la pression sociale et les moyens
dissuasifs à l'encontre des autres débiteurs. Mais avant tout, le
PADME doit recruter des agents de recouvrement pour appuyer les chargés
de prêts sur le terrain. Après, il faudra voir avec les clients
qui ont eu des problèmes (connus des Chargés de prêts ou
des dirigeants de l'institution) la manière la plus souple pouvant leur
permettre de rembourser sans recours aux usuriers. Le PADME doit rechercher la
collaboration et l'appui des forces de l'ordre pour ses opérations de
recouvrement. Les biens saisis devront être gardés
(temporairement) aux postes de police. L'arrestation des débiteurs
pourra être envisagée si le remboursement n'intervient pas dans un
délai convenable. Les charges afférentes à cette
procédure devront être supportées par les débiteurs
qui devront payer en plus de leurs dettes des frais de recouvrement.
Ø Le PADME pourra également rechercher la
collaboration des Chefs religieux (Prêtes, Pasteurs, Imams etc....) pour
la sensibilisation et l'invitation de leurs fidèles
débiteurs à honorer leurs engagements vis-à-vis du
PADME.
Dans tous les cas, il serait souhaitable d'éviter au
maximum des agissements qui pourraient entacher la réputation du PADME
vis-à-vis de la clientèle que constituent les clients potentiels
du PADME.
II- Proposition de solution à la mise en
place de mauvais crédits
Ici la cause liée à ce problème est la
technique d'analyse des dossiers de crédit qui ne prend pas en compte
des mesures pour prévenir le risque. Les mesures techniques d'analyse
que nous proposons, portent sur l'examen de la solvabilité du client
puis la limitation des engagements.
A- Etude de la solvabilité du
client
Déterminer la solvabilité d'un client, c'est
mesurer sa capacité d'endettement et de remboursement à travers
des critères bien précis qui se résument en deux
points :
- Etude de la personnalité du client
- Analyse de la situation du client.
1- Etude de la personnalité du
client
Cette étude permet au banquier de bien connaître
le client avec qui il veut contracter. Elle varie selon qu'il s'agisse d'un
particulier ou d'une entreprise.
a- La personnalité d'un
particulier
Le premier point caractéristique d'une personne voulant
obtenir un crédit est la capacité. Il faut pour cela que le
client soit majeur. Mais il convient encore d'écarter les majeurs
incapables (les aliénés, les sourds-muets ... etc.). La
capacité, c'est l'aptitude à avoir des droits et des
obligations.
En dehors de la capacité, le banquier (Chargé de
prêts) s'intéressera aussi à la situation matrimoniale du
futur crédité. S'il est marié, il s'intéressera au
mode de gestion de leurs biens. Les informations ainsi recueillies lui
permettront de mieux fixer sa solvabilité et sa moralité.
Toutefois ces informations permettront au Chargé de prêts de
bien connaître celui avec qui il a à faire.
b- La personnalité d'une
entreprise
Les entreprises commerciales, industrielles, artisanales ou
autres peuvent, dans le respect des stipulations statutaires, contracter les
emprunts nécessaires à la réalisation de leur objectif. Le
Chargé de prêts vérifie l'inscription au registre de
commerce et les pouvoirs des personnes appelées à prendre des
engagements au nom de la société.
Comme informations importantes, notons aussi la
compétence technique, l'ancienneté et l'intégrité
morale des dirigeants. Les produits faisant objet de l'activité de
l'entreprise, le secteur d'activité, les débouchés et
même les principaux fournisseurs et clients feront également
l'objet de l'analyse du banquier.
Il est à noter que l'inscription au registre du
commerce n'est exigée au PADME pour les commerçants et les
industriels individuels.
Toutes ces informations cumulées pourront mieux situer
le Chargé de prêts dans l'octroi du crédit. Il est
évident que les données non satisfaisantes éveilleront sa
confiance et l'obligeront à ne pas s'engager. Mais ce n'est pas
suffisant ; il faut aussi étudier la situation financière du
client.
2- Analyse de la situation financière
du client
Les procédés d'appréciation de la
situation financière d'un client varient selon qu'il s'agisse d'un
particulier ou d'une entreprise.
a- La situation financière d'un
particulier
La situation financière d'un particulier se
détermine à travers sa profession, sa rémunération,
son ancienneté dans la profession, les perspectives d'avenir de
l'entreprise dans laquelle il est employé, l'estimation des recettes et
dépenses lorsqu'il s'agit de commerçant ou autre personne
exerçant à titre individuel.
Lorsqu'il s'agit de fonctionnaire, il faudra tenir compte des
perspectives d'avenir de son service. Cela permet au Chargé de
prêts d'éviter de se retrouver face à un client
licencié. A travers l'ancienneté, il pourra apprécier la
durée pendant laquelle le client aura encore à travailler pour
rembourser sa dette.
Aussi, lui faudra-t-il faire des enquêtes directes et
indirectes sur le client afin de savoir s'il n'a pas déjà obtenu
d'autres prêts ailleurs. Par là, il évitera que son argent
ne serve à rembourser d'autres dettes. De même il détermine
les chances de recouvrement de créances.
Au niveau des entreprises, l'appréciation de la
situation financière est plus complexe.
b- La situation financière des
entreprises
Qu'il s'agisse d'une entreprise individuelle ou non, l'analyse
financière se fait en trois étapes successives qui consistent
à :
- Situer l'entreprise elle-même, son environnement, son
domaine d'activité, son produit et son marché.
- Examiner attentivement les documents comptables ou les
informations recueillies qui lui permettront d'avoir une idée aussi
exacte que possible de la manière dont l'entreprise fonctionne.
- Porter un jugement qui peut être favorable ou
défavorable à la demande de l'entreprise.
v Les caractéristiques de
l'entreprise
Dans ce cadre, le Chargé de prêts
s'intéresse d'abord à l'entreprise elle-même en cherchant
à connaître son statut juridique. Sa préoccupation portera
sur le type de société (société de personne ou de
capitaux).
Il s'intéressera ensuite à l'évolution du
capital, l'effort financier fourni par le propriétaire.
Au niveau de l'entreprise elle-même, il observera les
moyens de production, l'étude des hommes qui y travaillent à
travers leur disponibilité, l'organisation du travail, le nombre
d'employés de même que leur compétence et leur
ancienneté.
L'activité de l'entreprise n'est pas du reste. Le
Chargé de prêts se posera plusieurs questions judicieuses. Est-ce
une entreprise import- export, de gros ou de détail ? Quel est
l'objet de l'activité de l'entreprise ? Est-ce un produit de grande
consommation ou de luxe ? Qu'en est-il de son marché
intérieur et extérieur ? Comment se fixent les prix et
quelles sont les méthodes d'achat et les sources des matières
premières ?
Il doit aussi s'intéresser à la gestion de
l'entreprise en étudiant le degré d'intégrité
morale de l'entrepreneur, sa compétence et son dynamisme.
Pour effectuer l'enquête de moralité, le
Chargé de prêts collecte dans l'environnement immédiat du
demandeur de crédit, des informations sur sa personne et son
activité. Le Chargé de prêts vérifiera :
- l'identité et les activités du
client ;
- si l'entreprise présentée lui appartient
vraiment ;
- les antécédents du demandeur en matière
de crédit (historique de remboursement de crédit) ;
- dans la base de données du PADME (client
inactif ? son conjoint ?).
L'étude des moyens matériels se fera par le
choix des machines et la réaction de l'entreprise face à
l'évolution technologique. Il veillera aussi à la capacité
de production et l'étude des coûts et des machines.
Concernant le produit de l'entreprise, son analyse portera sur
le bien commercialisé. Le cycle d'activité, l'influence des
coûts et son marché permettra au Chargé de prêts de
connaître les concurrents, les clients, les débouchés et la
situation de monopole ou de leader de l'entreprise.
Toutes ces informations permettront au Chargé de
prêts d'avoir une première idée de l'entreprise à
laquelle il veut octroyer de crédit. Pour situer davantage son client,
il procède ensuite à un examen des documents comptables ou des
informations recueillies qui sont liées à la gestion de
l'activité.
v Evaluation de la capacité de remboursement
Pour déterminer la capacité du client à
rembourser, le Chargé de prêts devra tenir compte d'un ensemble
économique formé par l'entreprise et le ménage. Il
déterminera l'excédent mensuel des ressources de l'entreprise et
du ménage comme une unité socio-économique. Ensuite, il
procèdera à l'analyse des états financiers (situation
patrimoniale de l'entreprise) et des ratios dans le temps et par
l'activité de l'entreprise.
· analyse de la situation
patrimoniale
Cette analyse consiste à faire une comparaison de
plusieurs états financiers de même type. Cette comparaison
s'établit entre deux (ou plus) périodes de temps, mais il faut
comparer par rapport à une période de base.
Au terme de la comparaison effectuée, on calcule la
variation absolue, qui est le résultat de la différence
numérique entre la dernière période et la période
précédente prise comme base.
Ainsi, on peut dissiper de nombreux doutes sur
l'évolution de comptes.
Groupes de comptes
|
Période précédente
(base)
|
Dernière période
|
Variation absolue
|
Pourcentage
de
variation
|
Actif immobilisé
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Comptes à recevoir
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Caisse et Banque
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Comptes fournisseurs
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Dettes à long terme
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Présentation du bilan de l'entrepreneur
Actif immobilisé
Stock
Avances aux fournisseurs
Autres comptes à recevoir
Comptes à recevoir
Disponibilités
|
Capitaux propres
Dettes à long terme
Avances reçues des clients
Autres comptes à payer
Comptes fournisseurs
|
TOTAL ACTIF
|
TOTAL PASSIF
|
A partir des informations du bilan, le Chargé de
prêts détermine le fonds de roulement c'est-à-dire la
partie des capitaux permanents utilisée pour financer les actifs
circulants de l'entreprise et assurant une marge de sécurité dans
le financement de l'exploitation. Il s'obtient par le calcul :
Fonds de roulement net = Capitaux permanents -
Immobilisations
|
Fonds de roulement net = (Stocks + créances +
disponibilités) - Dettes à court terme
|
La rotation du fonds de roulement représente le moteur
de rentabilité.
- Avec quelle fréquence est- ce que le client
achète des marchandises ?
- Le montant du stock est-il réaliste par rapport au
montant des coûts de ventes ? Pourquoi ? Combien d'achats
est-ce que le montant du stock représente ?
- Le montant des actifs à court terme est -il
réaliste par rapport au montant des coûts de ventes ?
Pourquoi ?
· Analyse par les ratios
financiers
On utilise les ratios pour connaître les points forts et
les points faibles de l'entreprise, identifier des tendances, et pour centrer
l'attention sur certains aspects qui requièrent une analyse plus
approfondie.
Il s'agit des ratios suivants :
- Ratio du taux de marge brute
- Ratio de consommation du ménage de l'entrepreneur
- Ratio de dépendance aux autres revenus
- Ratio de ventes à crédit
- Ratio d'endettement
- Ratio de couverture d'échéance mensuelle
- Ratio de recommandation du montant de prêt.
Nous présenterons dans le tableau suivant ces ratios
d'analyse de l'activité et de prises de décisions.
Tableau n°19:
Récapitulatif des ratios de décision de mise en place des
crédits
Type de ratio
|
Formules
|
Décisions
|
Taux de marge brute
|
Marge brute
Chiffre d'affaires
|
Ce ratio permet au CP de mesurer le degré de
rentabilité de l'entreprise et il est analysé uniquement en
comparaison avec son secteur ou type d'entreprise.
- Commerce : 20% maximum
- Artisanat : 20% maximum
- Prestation de sce : 40% maximum
- Elevage : 50% maximum
- Transformation : 50% maximum
- Agriculture : 50% maximum
|
Marge brute = Chiff d'affaire - Coût d'achat
|
Consommation du Ménage de
l'entrepreneur
|
Dépenses familiales
Marge Nettes + Autres Revenus
|
Ce ratio analyse le taux de consommation du ménage en
comparant les dépenses familiales totales avec son revenu total. Il doit
être égal ou supérieur à 0,35 et
inférieur à 0,60.
|
Dépenses familiales = Nourritures + logements +
vêtements + scolarité + santé + transport + eau +
électricité + téléphone + autres.
Marge Nette = Marge brute - Charges d'exploitation
|
Dépendance aux autres revenus
|
Autres revenus
Marge Nettes + Autres Revenus
|
Il mesure le pourcentage des revenus totaux provenant d'une
autre source que l'entreprise. Si ce ratio est supérieur à
0,50 il indique une grande dépendance du client
aux autres revenus. Dans tel cas, il faut analyser les sources de ces autres
revenus et vérifier leur stabilité.
|
Autres Revenus = marge nette d'autres entreprises +salaire +
contribution du conjoint + loyers perçus+ pensions + autres.
|
Ventes à crédit
|
Comptes à recevoir
Chiffre d'affaires
|
Ce ratio mesure le pourcentage des ventes
réalisées à crédit. Si le ratio est
supérieur à 0,50 ; l'entreprise
dépend des ventes à crédit à un niveau important.
|
Endettement
|
Dettes totales + Prêt proposé
Capitaux propres
|
Cet indicateur informe sur la capacité de l'entreprise
à respecter ses engagements. Il doit être inférieur
à 1. lorsque ce ratio est supérieur à 0,75 le risque de
surendettement du client est plus élevé.
|
Couverture d'échéance
mensuelle
|
Echéance mensuelle proposée
Excédent mensuel
|
Ce ratio doit être égal ou inférieur
à 0,60. pour certains clients, le maximum est 0,50.
|
Excédent mensuel = Revenus totaux - dépenses
familiales totales
|
Recommandation du montant de Prêt
|
Prêt proposé
Fonds de roulement
|
Ce ratio mesure le montant de prêt proposé par
le CP vis-à-vis de l'investissement du client au fonds de roulement. il
doit être inférieur à 1,5 pour
agriculture, commerce et transformation et inférieur à
2 pour les services.
|
Source : Etabli à partir de nos
différents cours d'analyse financière.
L'avis du banquier (Chargé de prêts) est
donné, après étude des dossiers, au regard de ces ratios.
L'avis défavorable est donné lorsque le Chargé de
prêts juge qu'il s'agit d'un dossier non finançable.
Après l'avis favorable, il procède à la
limitation de ses engagements.
B- La limitation des engagements
bancaires
Pour réduire les risques de son engagement, le
Chargé de prêts procède dans un premier temps au
plafonnement des crédits. Ensuite, il s'évertue à
vérifier le nom du client à la centrale des risques.
1- Le plafonnement du crédit
Le Chargé de prêt ne doit pas accorder du
crédit uniquement à partir des besoins exprimés par le
client. Il doit plutôt le faire en tenant compte des surestimations de ce
dernier, car les clients se préservant contre une réduction du
montant indiqué dans leur demande, avancent des sommes assez
élevées par rapport à leur besoin réel. Le
Chargé de prêts doit donc réduire ce montant. Il
détermine un plafond pour le crédit à octroyer en fonction
du besoin du client pour minimiser le risque. Par exemple, une demande de
crédit portant sur un montant de 1 000 000 FCFA sera
peut-être accordée pour 700 000 F ou 800 000F.
Pour se prémunir davantage contre les
déconvenues pouvant conduire à un non remboursement à
l'échéance, le Chargé de prêts procède
ensuite à la vérification du client à la centrale des
risques.
2- Le contrôle à la centrale des
risques
La centrale des risques est un dispositif public
spécialisé a priori et mieux adapté aux besoins
spécifiques des IMF qui n'ont pas accès à toutes les
informations qui leurs pourraient être utiles pour juger de la
fiabilité d'un client ; leurs bases de données sont
spécialisées, elles ne concernent qu'un nombre restreint
d'institutions et sont plus difficiles à rentabiliser dans le cadre d'un
marché de l'information. Enfin, l'adhésion à ce dispositif
est volontaire, certaines IMF n'y adhèrent pas, et réduisent donc
ce faisant l'efficacité globale du dispositif.
La centrale donne des informations qui peuvent être
« négatives » : informations sur les incidents de paiements et
les mauvais payeurs. Elles peuvent être « positives » : plus
larges, elles peuvent porter alors sur tous les clients, les prêts en
cours, les garanties fournies, ... et peuvent inclure aussi des informations
sur les personnes et leurs activités.
Ainsi il s'agira dans notre cas, pour le Chargé de
prêts de vérifier si le client est en situation d'impayé
dans une autre institution ou très endetté avant de prendre une
décision de financement.
Il faut remarquer que la centrale des risques n'est pas
très fonctionnelle au Bénin car la base des données n'est
pas régulièrement actualisée et offre parfois de mauvaises
informations.
III- Proposition de solution à la mauvaise
couverture du risque de crédit au PADME
Il s'agit ici d'améliorer les mesures juridiques de
protection du risque de crédit au PADME. Afin d'assurer la
sécurité de son prêt, le Chargé de prêts
subordonne souvent l'octroi de son crédit à la constitution d'une
garantie à son profit.
Les formes de garanties acceptées au PADME sont :
l'hypothèque, parcelle non borné recasée, gage sur
véhicule, nantissement et salaire.
Une sûreté n'est efficace que si elle peut
être mise en oeuvre très rapidement.
Deux types de sûretés sont
généralement mis en oeuvre :
- les sûretés personnelles : sous forme de
caution solidaire;
- les sûretés réelles : sous forme de
droit de rétention, de gage, de nantissement de véhicule ou de
matériel, d'hypothèque sur bien immeuble : maison, terrain. Ces
sûretés sont organisées par l'OHADA : « Acte Uniforme
portant organisation des sûretés » pour produire leurs
effets, elles doivent obéir à leur constitution et à leur
mise en exercice à des règles très précises
(règles d'inscription, péremption, radiation, etc.) qui souvent
ne sont pas respectées.
En réalité, à l'analyse, ces
sûretés, mises à part les cautions solidaires qui sont
très efficaces, se révèlent imparfaites ou inexistantes.
Il s'agit le plus souvent d'actions psychologiques visant à mettre le
débiteur en condition pour honorer ses paiements à
l'échéance.
Les sûretés réelles portent le plus
souvent sur des biens de faible valeur dont les frais de mise en exercice sont
largement supérieurs aux frais de réalisation.
Il est impératif de moduler les garanties en tenant
compte de l'importance du prêt demandé. Pour les prêts
concernant des montants importants, les sûretés réelles
peuvent être acquises en prenant toutes les précautions
juridiques. Pour les prêts d'importance mineure, des cautions peuvent
être mises en oeuvre sous forme de caution solidaire.
En cas de défaillance constatée, ces
sûretés doivent être immédiatement
actionnées.
Pour renforcer la sécurité autour des garanties
que sont les parcelles, nous proposons au PADME de rechercher une collaboration
franche et sincère avec les Maires et Chefs de quartier de la zone de
compétence de la garantie afin de réduire la délivrance de
faux titres de propriété. Les dirigeants de PADME devront les
informer des garanties (sûretés réelles) données par
les clients afin que ces derniers puissent les aider à veiller au
maintien de celles- ci dans leur patrimoine (les clients) jusqu'au recouvrement
intégral des fonds.
La réalisation des garanties posant de sérieux
problèmes, le service juridique de PADME doit s'atteler pour les
mécanismes de réalisation des garanties en cas de non-paiement
des échéances. PADME pourra ainsi faire vendre des parcelles et
des véhicules et se faire payer sur le prix de vente par
préférence aux créanciers. On dira que PADME a le droit
de préférence.
Enfin, nous demanderons aux Chargés de prêts
d'effectuer une meilleure évaluation et appréciation des
garanties reçues. Pour cela, nous proposons le calcul du ratio de
couverture des garanties.
Valeur des garanties
Couverture des garanties =
Prêt proposé
Ce ratio mesure la valeur des garanties
vis-à-vis du montant du prêt proposé par le Chargé
de prêts. Le ratio doit être égal ou supérieur
à 80%. C'est le maximum possible qui est conseillé.
PARAGRAPHE II : Conditions de mise en
oeuvre des solutions
La mise en oeuvre de ces solutions permettra au PADME de
réduire les risques de crédit afin de garantir sa
pérennité financière. L'institution pourra recouvrer ses
impayés et améliorer ainsi la qualité de son portefeuille.
De nouveaux crédits qui seront mis en place auront plus de chance de
connaître de meilleurs remboursements à cause des nouvelles
mesures techniques d'analyse des dossiers de crédit.
Il est donc indispensable de préciser les conditions
de mise en oeuvre de ces solutions pour assurer l'application effective et
efficace des différentes solutions proposées. Pour ce faire, nos
différentes recommandations iront à l'endroit de l'institution
PADME.
* Revoir le processus de développement des nouveaux
produits et l'adapter aux normes requises ;
* Apporter des améliorations aux produits
actuels ;
* Diversifier le portefeuille de crédit par un appui
plus important aux activités de transformation, artisanat, agriculture
et élevage par une redéfinition des segments de
marché ;
* Améliorer les outils et supports de gestion de
crédit en y intégrant des supports qui prennent en compte la
situation actuelle et future du client ;
* Améliorer l'analyse des dossiers par une formation du
personnel (Chargés des prêts) en comptabilité
générale, en analyse financière et en évaluation
des garanties réelles ;
* Au niveau des comités de crédit,
préciser les critères de décentralisation des
comités de crédit ;
* La mise en place d'un club d'échange des
Chargés de prêts pour accroître leurs capacités de
culture générale en microfinance, utile pour une bonne gestion du
crédit ;
* Apporter sa contribution au bon fonctionnement des centrales
de risque et d'échange du secteur de la microfinance ;
* L'abandon de l'utilisation du cash-flow comme indicateur
principal de fixation des montants de prêts.
Pour améliorer la qualité du portefeuille de
crédit, l'institution doit recruter des agents de recouvrement qui
n'existent pas encore dans l'institution pour appuyer les Chargés de
prêts dans les recouvrements.
Rien de durable ne sera acquis sans une gestion à la
fois sévère et compréhensible des ressources humaines car
l'institution vaut ce que valent les hommes qui l'animent. L'on doit faire
appel tout autant à leur moralité, à leur
dévouement, à leur sens de risque qu'à leurs connaissances
techniques. L'objectivité, la précision, le réflexe, le
sang-froid et le sens de jugement doivent être les traits
caractéristiques du Chargé de prêts, distributeur de
crédit soucieux de courir moins de risque.
Si toutes ces mesures sont objectivement et prudemment prises,
l'engagement du PADME est sans grand risque.
Niveaux d'analyse
|
Problématiques
|
Objectifs
|
Causes supposées
|
Hypothèses
|
Approches de solutions
|
Niveau Général
|
Problème général
La baisse des performances du PADME
|
Objectif général
Contribuer à la maîtrise des risques de
crédit pour assurer la pérennité financière de
l'institution PADME.
|
___
|
___
|
__
|
Niveaux
spécifiques
|
1
|
Problème spécifique n°1
Dégradation vertigineuse de la qualité du
portefeuille de crédit au PADME.
|
Objectif spécifique n°1
Contribuer à l'amélioration de la qualité
du portefeuille.
|
Cause spécifique n°1
Non remboursement par certains clients des crédits
octroyés.
|
Hypothèse spécifique n°1
Les différentes causes liées au non
remboursement des crédits sont à la base de la dégradation
de la qualité du portefeuille.
|
Approches de solution n°1
Recruter les agents de recouvrement pour appuyer les
Chargé de Prêt sur le terrain et réaliser les garanties si
possible.
|
2
|
Problème spécifique n°2
Mise en place de mauvais crédits.
|
Objectif spécifique n°2
Contribuer à l'amélioration des techniques
d'analyse et d'étude des dossiers de crédits.
|
Cause spécifique n°2
Mauvaise étude des dossiers de crédit et
non-maîtrise des mesures techniques de protection contre les risques de
crédit.
|
Hypothèse spécifique n°2
la mise en place de mauvais crédits s'explique par les
mauvaises pratiques orchestrées par les agents dans l'étude des
dossiers.
|
Approches de solution n°2
L'examen de la solvabilité du client (étude de
la personnalité du client ; analyse de la situation du client) puis
la limitation des engagements
|
3
|
Problème spécifique n°3
Mauvaise couverture du risque de crédit au PADME.
|
Objectif spécifique n°3
Envisager l'amélioration des mesures juridiques de
protection du risque de crédit au PADME.
|
Cause spécifique n°3
La mauvaise appréciation et évaluation des
garanties acceptées au PADME.
|
Hypothèse spécifique n°3
La mauvaise couverture des risques de crédit est due
à la mauvaise appréciation et évaluation des garanties
faite par les Chargés de prêts.
|
Approches de solution n°3
Le calcul du ratio de couverture des garanties doit
être égal ou supérieur à 80%. PADME doit s'atteler
pour les mécanismes de réalisation des garanties.
|
Tableau n°20 : Tableau de
synthèse de l'étude : « Etude et Analyse du risque
de crédit dans une institution de microfinance : cas de
PADME-Bénin. »
Source : Réalisé par nous-même
CONCLUSION GENERALE
L
a politique de crédit du PADME paraît
adaptée aux réalités sociologiques de notre pays car la
mission d'une Institution de Microfinance est de permettre l'accès
à une population exclue du système bancaire classique de
façon performante et pérenne. L'IMF doit donc s'appuyer sur des
fondements qui favorisent la maîtrise des risques liés à
ses activités qui lui permettront d'atteindre une masse significative
d'emprunteurs.
Le portefeuille de crédit représentant l'actif
productif principal d'une IMF, sa maîtrise s'avère d'une
importance capitale pour réaliser sa mission.
L'institution de microfinance, PADME-Bénin s'est
inscrite dans cette logique et a connu de bons résultats qui ont fait
d'elle une institution de référence. Cependant depuis l'an 2005
le PADME est confronté à une forte dégradation de son
portefeuille de crédit.
Le diagnostic réalisé pour la période de
2002 à 2006 a montré que bien qu'ayant eu des résultats
satisfaisants les trois premières années, les indicateurs au fil
des ans affichaient une tendance à la hausse et pour atteindre à
partir de 2005 des niveaux qui ne respectent pas les normes requises par la loi
PARMEC. Cette situation donne la preuve de l'existence d'une faible
maîtrise du risque de crédit au PADME. Il ne fait aucun doute que
les risques de crédit sont parfaitement identifiés dans le
réseau. Des dispositions sont prévues pour les couvrir.
Cependant il est souhaitable que les dirigeants s'efforcent de
recourir à des techniciens qui détiennent les compétences
requises pour la mise en place de crédits sains. Ils doivent encourager
les Chargés de prêts afin qu'ils soient plus motivés pour
les activités de recouvrement. Le service des ressources humaines doit
renforcer ses actions en ce sens que la rédaction des termes de
référence, le recrutement, la conception d'un système de
primes et de motivation, l'orientation et la formation du nouveau personnel
soient révisées en fonction de l'activité et éviter
de ce fait que le portefeuille se dégrade.
La situation des impayés de l'institution nous a
permis de faire ressortir les insuffisances et les causes qui sont à la
base de la dégradation du portefeuille de crédit.
A cet effet, les suggestions contenues dans notre étude
seront d'une grande utilité pour les dirigeants de l'institution.
Il faudra cependant se garder d'un optimisme excessif. Les
problèmes liés à la gestion des risques de crédit
sont très complexes et ne sauraient être réglés de
façon définitive.
Dans cet environnement concurrentiel toujours plus dynamique,
face à une économie bancarisée dans laquelle les relations
qu'entretiennent les banques et les institutions de microfinance connaissent de
profonds changements à cause de l'utilisation de plus en plus
considérable des nouvelles technologies, les institutions doivent
trouver le point d'équilibre entre trois préoccupations :
liquidité, sécurité et rendement.
Pour y parvenir, le PADME doit savoir avec exactitude s'il
peut prêter et pourquoi. Il faut pour cela connaître et comprendre
la personnalité de chaque client sans se laisser entraîner par la
sympathie ou la haine. La décision d'octroi de crédit doit
prendre en compte la personnalité du futur crédité, la
valeur de l'entreprise, l'intérêt que présente ses besoins
et la possibilité de les satisfaire, les garanties fiables qui peuvent
être offertes ainsi que les modalités du crédit.
Pour notre part, un dossier de crédit bien
étudié vaut mieux qu'une garantie et ceci du fait que certaines
garanties comme les parcelles et maisons sont difficilement réalisables.
Notre étude aura été, nous
l'espérons, une première approche de solution que d'autres
chercheurs devront approfondir.
Malgré ce grand tour d'horizon, nous n'avons
certainement pas tout dit car, tout dire est matériellement et
intellectuellement impossible. Néanmoins, nous pensons avoir
montré dans notre étude tout ce qui entoure l'opération de
crédit avec pour principal objectif la réduction des risques de
crédit qui y sont malgré tout attachés, car il n'y a pas
de crédit sans risque.
AZOKLI., R. (1999) : « Système
de prévention et de gestion du risque d'insolvabilité du
PADME », Cotonou, Bénin
BRAND., M, (2001) : « Manuel de
développement de nouveaux produits » ACCION,
CAMARA., L (2006): « La gestion des risques
en Microfinance ». Comment gérer avec efficacité les
risques d'une institution de microfinance?
Edition Plantation
CHURCHILL & Dan COSTER,
(2001) : « Manuel de gestion des risques en
microfinance», CARE INTERNATIONAL
CGAP (2001) : « Gestion des risques
opérationnels », AIDE-MEMOIRE
Cours de Finance Bancaire et Gestion des Risques dans
les Institutions Microfinance (IMF) en Master Economie
Appliquée, Spécialiste « Très petite entreprise,
Micro-Finance et Développement » Université Nancy II,
Avril 2006.
DESMICHT., F. (2004) : « Pratique de
l'activité bancaire » Edition DUNOD
DID (2005) : « Pratiques saines de
crédit : un élément clé de contribution
à la pérennité des institutions de finance
communautaire »
De GOUSSERGUES. S : « Gestion de
la banque » 2ème édition
FADO., B (2006) : Cours de consolidation et
analyse financière bancaire (2007) en Banque et Finance des
Marchés 2ème année ENEAM. Cycle 2
DUTAILLIS., G. P. (1981): « Les risques du
crédit bancaire » édition banque
HONVOU. H (1996) « La gestion des risques de
crédits dans le réseau de la FECECAM-BENIN. Cas de la CLCAM de
Porto-Novo ». INE Cycle 1
HOUNGUE .S (2003) « Gestion des risques
bancaires liés aux crédits alloués au PME : Cas de la
BOA ». ENEAM 2003. Cycle 1
KAMALAN., E. (2006): « Prévention
de la défaillance et mécanisme de sécurisation des
portefeuilles de crédit contre les risques d'impayé et de
perte : le cas dans l'agence PADME de Cotonou » rapport
de stage université Lyon-2 -France
KOUSSINOU.S et DAHOUENON. P (2006) « Gestion
ders risques dans les IMF : Cas du PADME-BENIN ». ENEAM.
Cycle 1
LEDGERWOOD.J (1999) « Manuel de
microfinance : une perspective institutionnelle et financière
» Banque mondiale
OKPEICHAN. M (1990) : « La gestion des
risques liés à l'octroi de crédit
bancaire ». INE. Cycle1
PADME (2006) : « Etude de la
désertion des clients » Cotonou -Bénin
PADME (2002-2006) : « Rapports
d'activités annuelles 2002- 2006 », Bénin
YVES. B et COLLI. J « Dictionnaire
économique et financier », édition 1975
Sites internet
- BCEAO :
www.bceao.int
- CGAP:
www.cgap.org
- ACCION :
www.accion.org
- TRESOR IVOIRIEN :
www.trésor.gov.ci
- PORTAIL DE LA MICROFINANCE :
www.lamicrofinance.org
- PLANET FINANCE :
www.planetfinance.org
ANNEXES
Annexe 2 : Questionnaire adressé aux clients
de PADME
Ce questionnaire est conçu dans le but
d'étudier les risques auxquels PADME est confronté dans son
activité de crédit rentrant dans le cadre de la rédaction
de notre mémoire. Les informations collectées dans le cadre de
cette enquête sont couvertes de secrets statistiques et ne seraient
utilisées à autres fins que les objectifs visés.
Afin de nous permettre de mener cette étude, nous vous
prions de répondre aux questions suivantes :
1- Depuis combien de temps êtes-vous client du
PADME ?
2- Quelle est votre activité ?
3- Combien de crédits avez-vous déjà eu au
PADME ?
4- Quels sont le montant de votre premier crédit et le
montant du dernier crédit ?
5- Quelle garantie avez-vous déposée ?
6- Que pensez-vous des conditions exigées au PADME avant
la mise en place du crédit ?
7- Que pensez-vous du délai de mise en place du
crédit ?
8- Arrivez-vous à honorer vos échéances de
remboursement ?
9- Avez-vous d'autres activités parallèles non
déclarée au PADME ?
10- Cette dernière activité vous aide t-elle pour
payer vos échéances ?
11- Pensez vous que l'activité financée à
elle seule peut faire face au remboursement ?
12- Avez-vous détourné le crédit pour un
autre motif ?
13- Avez-vous subi des tentatives de corruption ?
14- Avez -vous eu le crédit par le biais d'une
connaissance qui est intervenu ?
15- Subissez-vous des pressions avant la mise en place des
crédits ?
16- Pensez vous aujourd'hui que vous pouvez continuer à
mener vos activités sans l'appui de PADME ?
17- Le crédit est - il devenu une drogue dont vous ne
pouvez pas vous passer ?
18- Avez-vous senti une amélioration dans votre condition
de vie ?
19- Qu'est-ce qui ne vous plaît pas chez PADME que vous
souhaitez qu'on améliore.
Annexe 3 : Questionnaire adressé aux
Chargés de prêts
Ce questionnaire est conçu dans le but
d'étudier les risques auxquels PADME est confronté dans son
activité de crédit rentrant dans le cadre de la rédaction
de notre mémoire. Les informations collectées dans le cadre de
cette enquête sont couvertes de secrets statistiques et ne seraient
utilisées à autres fins que les objectifs visés.
Afin de nous permettre de mener cette étude, nous vous
prions de répondre aux questions suivantes :
1- Depuis combien de temps (ancienneté) êtes-vous au
PADME ?
Moins d'1 an entre 1à 2ans
Supérieur à 2 ans
2- Quel type de formation de base avez-vous avant
d'accédez à votre poste de chargé de prêts ?
Bac + 4 en droit Bac+3 en Gestion des Entreprises
Bac+3 ans en Banque Bac+3 en marketing Bac +3 en Finance
Bac+3 en Impôt Bac + 4 en économie Master
2 en Gestion Autres
3- Etes -vous épanoui au sein de l'institution ?
Oui Non
4- Arrivez-vous à subvenir convenablement à vos
besoins ?
Oui Non Acceptable
5- Avez-vous bénéficié de stage de formation
à l'extérieur de PADME ? Oui Non
6- Dès votre entrée au PADME, avez-vous eu une
formation sur l'évaluation des activités des clients ?
Vous avez été confié d'abord, à un
ancien du métier pendant au moins 6mois
Vous avez été envoyé sur le terrain
immédiatement
Vous avez été envoyé en formation
7- Avez-vous bénéficié d'une promotion
depuis votre entrée au PADME ? Oui Non
8- Y a t-il une prime annuelle pour vous ? Oui Non
Parfois
9- Etes-vous motivé(e) dans votre travail ? Oui
Non
10- Aimez-vous votre métier de Chargé de
prêts ? Oui Non
11- Avez-vous monté des dossiers par contrainte ?
Oui Non
12- Avez-vous monté des dossiers par complaisance ?
Oui Non
13- Avez-vous monté des dossiers fictifs ? Oui
Non
14- Avez-vous été confronté(e) une tentative
de corruption ? Oui Non
15- Avez-vous été corrompu (e) ? Oui
Non
16- Avez-vous reçu un cadeau d'un client bien après
service rendu ? Oui Non
17- Vous arrive t-il de subir des pressions de la part des
clients ? Oui Non
18- Avez-vous été menacé par un
client ? Oui Non
19- Vous ait-il arrivé que vous arrangiez les
données financières dans votre évaluation pour aider un
client ? jamais Parfois Toutes les fois
Pour aider un ancien client fidèle
Vous le faites uniquement pour les amis et les parents
20- Pensez-vous que la technique actuelle
d'évaluation financière des activités des clients permet
de prendre une bonne décision de mise en place d'un
crédit ?
Oui Non Pour certains
dossiers
21- Selon vous y a-t-il de crédit sans risque ?
Oui Non
22- Avez-vous une préférence pour un type de
garantie ? Oui Non
23- Selon vous, quelle est la meilleure garantie ?
Parcelle lotie Parcelle non lotie Salaire
Véhicule Caution Nantissement
24- Quelle appréciation donnez-vous à la
méthode d'évaluation des garanties acceptées ?
Bonne méthode Incommode
Mauvaise Pratique
25- Dans les différends cas d'évaluation, quel
choix du chiffre d'affaire faites vous actuellement pour le montage de vos
dossiers de crédit ?
· Chiffre d'affaire (CA fort mensuel + CA faible mensuel)
divisé par 2
· Uniquement Chiffre d'affaires faible
· Uniquement Chiffre d'affaires fort
· Cela dépend des cas
26- Dans quels cas la décision de la durée de
remboursement est elle prise ?
Après négociation avec le client
Décision prise par le comité de crédit
Libre choix du client
27- Selon vous quel type de crédit connaît un
meilleur remboursement sur votre portefeuille ?
Crédit individuel Caution solidaire
Crédit immobilier Crédit relais
Crédit au Grprmt
28- Quelle tranche de « crédit
accordé » se rembourse t-il le mieux selon vous ?
· 20 000 à 500 000 Très bien
Acceptable Mauvais
· 500 000 à 2 millions Très bien
Acceptable Mauvais
· 2 millions à 5 millions Très bien
Acceptable Mauvais
· 5 millions à 10 millions Très bien
Acceptable Mauvais
29- Quelle appréciation faites vous du plafond (limite) du
montant du crédit accordé (10 millions) ?
Trop élevé Acceptable
Faible Très faible
30- Selon vous, est-il bien d'appliquer la même
méthode d'évaluation à toutes les tranches de
crédit ? Oui Non
31- Dans vos actions de recouvrement des impayés, quelles
appréciations faites vous du comportement des clients ?
Client de mauvaise foi : Beaucoup
Peu
Client peu soucieux de leur situation : Beaucoup
Peu
Client très collaboratif : Beaucoup
Peu
32- Pensez-vous que PADME lutte réellement contre la
pauvreté ? Oui Non
Annexe 4
TABLE DES MATIERES
|
DECLARATION D'ENGAGEMENT DE
l'AUTEUR......................................
|
i
|
DEDICACE.........................................................................................
|
ii
|
REMERCIEMENTS..............................................................................
|
iii
|
LISTE DES
TABLEAUX........................................................................
|
iv
|
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS..................................................
|
v
|
AVANT-PROPOS................................................................................
|
vi
|
SOMMAIRE.......................................................................................
|
vii
|
INTRODUCTION
GENERALE...............................................................
|
1
|
CHAPITRE PRELIMINAIRE : PRESENTATION DU CADRE
INSTITUTIONNEL DE L'ETUDE ET PROBLEMATIQUE............................
|
5
|
SECTION I : CADRE PHYSIQUE DE L'ETUDE
.........................................
|
6
|
PARAGRAPHE I : Présentation générale de
PADME .....................................
|
6
|
I- Historique et Missions de
PADME-BENIN................................................
|
6
|
A- Historique
.....................................................................................
|
6
|
B- Mission du
PADME..........................................................................
|
8
|
II- Structure organisationnelle et
fonctionnement.............................................
|
8
|
A- Structure
organisationnelle...................................................................
|
8
|
1- L'Assemblée
Générale.........................................................................
|
9
|
2- L'Organe
Exécutif..............................................................................
|
9
|
B- Fonctionnement de
l'institution..............................................................
|
12
|
1- Les organes
techniques........................................................................
|
12
|
a-Comité de Direction
(CODIR)................................................................
|
12
|
b- Comité de
Crédit...............................................................................
|
12
|
c- Comité
d'Achat.................................................................................
|
12
|
d- Comité de
Contentieux.........................................................................
|
12
|
2 - Réseau du
PADME............................................................................
|
13
|
PARAGRAPHE II : Les prestations de
PADME.............................................
|
15
|
I- Les services non
financiers....................................................................
|
15
|
II- Les produits financiers offerts par
l'institution............................................
|
16
|
A- Le micro crédit
individuel....................................................................
|
16
|
B- Les micros crédits de caution
solidaire.....................................................
|
17
|
1-Le micro crédit de
groupe .....................................................................
|
17
|
2- Les micros crédits aux
groupements.........................................................
|
17
|
C- Le micro crédit
immobilier....................................................................
|
18
|
D- Crédits
relais....................................................................................
|
19
|
E- Micro crédit de promotion de l'artisanat
...................................................
|
19
|
SECTION II : PROBLEMATIQUE
............................................................
|
20
|
PARAGRAPHE I : Problématique de
l'étude..................................................
|
20
|
I-
Problématique...................................................................................
|
21
|
II- Spécification de la
problématique...........................................................
|
22
|
PARAGRAPHE II : Résolution de la
problématique spécifiée ...........................
|
23
|
I-Approche générique de résolution du
problème général....................................
|
23
|
II- Approches génériques de résolution
des problèmes spécifiques........................
|
24
|
A - Approche générique liée au
problème spécifique
n°1...................................
|
24
|
B - Approche générique liée au
problème spécifique
n°2...................................
|
24
|
C- Approche générique liée au
problème spécifique n°3
...................................
|
25
|
CHAPITRE PREMIER : DU CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
DE L'ETUDE A L'ANALYSE DES DONNEES DE
L'ENQUETE..........................
|
26
|
SECTION I : DES OBJECTIFS DE L'ETUDE A LA METHODOLOGIE
DE
RECHERCHE.....................................................................................
|
27
|
PARAGRAPHE I : Objectifs et hypothèses de
l'étude.......................................
|
27
|
I - Objectifs de
l'étude.............................................................................
|
28
|
A - Objectif
général................................................................................
|
28
|
B - Objectifs
spécifiques..........................................................................
|
28
|
II- Hypothèses de
l'étude.........................................................................
|
28
|
III- Tableau de bord de
l'étude..................................................................
|
29
|
PARAGRAPHE II : Revue de littérature et
méthodologie de recherche...................
|
31
|
I- Revue de littérature
.............................................................................
|
31
|
A- La place du risque dans l'opération de
crédit...............................................
|
31
|
1- Notion du risque de crédit
bancaire.........................................................
|
31
|
a- Notion du crédit
................................................................................
|
31
|
b- Notion du
risque................................................................................
|
32
|
2- Importance et corrélation du risque avec les
opérations de crédit......................
|
35
|
a- Importance du risque dans les opérations de
crédit........................................
|
35
|
b- Corrélation entre risque et crédit
bancaire..................................................
|
36
|
B- Identification des risques et leur gestion dans les
institutions de
microfinance......................................................................................
|
38
|
1- Identification des
risques.....................................................................
|
39
|
a- Risques
institutionnels.........................................................................
|
39
|
b- Risques
opérationnels..........................................................................
|
40
|
c- Risques de gestion
financière.................................................................
|
41
|
d- Risques
externes................................................................................
|
42
|
2- La gestion des risques dans les
IMF.........................................................
|
45
|
II- Méthodologie de la recherche
...............................................................
|
50
|
A-Dimension
empirique..........................................................................
|
50
|
1-Objectif de l'enquête et identification de la
population mère.............................
|
51
|
a- Objectif de
l'enquête...........................................................................
|
51
|
b- Identification de la population
mère.........................................................
|
51
|
2- De l'échantillonnage aux outils de
présentation des données...........................
|
51
|
a-Echantillonnage..................................................................................
|
51
|
b- Centre d'intérêt du
questionnaire............................................................
|
51
|
c- Technique de
dépouillement..................................................................
|
52
|
d- Outils statistiques de présentation des
données...........................................
|
52
|
B- Approche
théorique...........................................................................
|
52
|
SECTION II : REALISATION DES ENQUETES ET
PRESENTATION DES
DONNEES.................................................................................
|
53
|
PARAGRAPHE I : Préparation et réalisation
des enquêtes................................
|
53
|
I- Préparation des
enquêtes.......................................................................
|
53
|
II- Réalisation des
enquêtes......................................................................
|
53
|
III- Difficultés
rencontrées.......................................................................
|
53
|
PARAGRAPHE II : Présentation des données et
identification des causes liées au risque de crédit
....................................................................................
|
54
|
I- Présentation des résultats de
l'enquête.......................................................
|
54
|
II- Identification des causes liées au risque de
crédit.........................................
|
58
|
A- Les causes liées au bénéficiaire du
crédit et à l'objet du contrat de prêt .............
|
58
|
1- Causes liées au bénéficiaire du
crédit........................................................
|
58
|
a-Les causes liées au
particulier..................................................................
|
59
|
b- Les causes liées à
l'entreprise.................................................................
|
60
|
2- Les causes liées au crédit objet du
contrat..................................................
|
61
|
a- Les causes dues au motif du
crédit ...........................................................
|
61
|
b- Les causes dues à la durée du
crédit..........................................................
|
65
|
B- Les causes liées à des incidents et où
PADME a attendu le dernier moment pour
réagir................................................................................................
|
66
|
C- Les causes liées à la conjoncture
économique............................................
|
66
|
D- Les causes liées à l'institution PADME
...................................................
|
67
|
CHAPITRE DEUXIEME : DE LA VERIFICATION DES
HYPOTHESES AUX CONDITIONS DE MISE EN OEUVRE DES SOLUTIONS...
|
70
|
SECTION I: VERIFICATION DES HYPOTHESES ET
ETABLISSEMENT DU
DIAGNOSTIC....................................................
|
71
|
PARAGRAPHE 1 : Vérification des
hypothèses.............................................
|
71
|
I- Vérification de l'hypothèse relative à
la dégradation de la qualité du portefeuille....
|
71
|
A- Analyse des indicateurs de qualité de
portefeuille........................................
|
71
|
1- L'analyse globale
..............................................................................
|
71
|
a- le taux de respect des
échéances..............................................................
|
72
|
b- Le portefeuille à risque
(PAR90)...........................................................
|
73
|
c- Le taux de perte sur
créance..................................................................
|
74
|
2- L'analyse du crédit
immobilier...............................................................
|
75
|
3- Analyse par montant (<=5M et
>5M)......................................................
|
77
|
4- Analyse par durée de
remboursement......................................................
|
78
|
B- Synthèse de l'analyse des indicateurs de
portefeuille de crédit........................
|
78
|
II- Vérification de l'hypothèse relative
à la mise en place de mauvais crédits ..........
|
80
|
A- L'analyse des procédures de mise en place des
crédits ..................................
|
81
|
1- La conception des produits de crédit
........................................................
|
81
|
2- La diversification du portefeuille de crédit
................................................
|
84
|
B- Le choix des outils et supports de gestion de
crédit.......................................
|
85
|
1- Les fiches de comité de
crédit ...............................................................
|
85
|
2- Le contrat de
prêt..............................................................................
|
86
|
3- Analyse des techniques d'évaluation
financière...........................................
|
87
|
a- Notion de chiffre
d'affaires..................................................................
|
87
|
b- Notion de capacité de remboursement du
client..........................................
|
89
|
III- Vérification de l'hypothèse relative
à la mauvaise couverture du risque de crédit au
PADME.........................................................................................
|
90
|
PARAGRAPHE II : Synthèse du diagnostic
................................................
|
93
|
I- Elément de diagnostic lié à la
dégradation de la qualité du portefeuille.................
|
93
|
II- Elément de diagnostic lié à la mise
en place de mauvais crédits........................
|
93
|
III- Elément de diagnostic lié à la
mauvaise couverture des risques de crédits..........
|
93
|
SECTION II : PROPOSITIONS DE SOLUTIONS ET
CONDITIONS DE MISE EN
OEUVRE................................................................................
|
93
|
PARAGRAPHE I : Propositions de
solutions.................................................
|
94
|
I- Proposition de solution à la dégradation de
la qualité du portefeuille de crédit........
|
94
|
II- Proposition de solution à la mise en place de
mauvais crédits ............................
|
95
|
A- Etude de la solvabilité du
client..............................................................
|
95
|
1- Etude de la personnalité du
client............................................................
|
96
|
a-La personnalité d'un
particulier...............................................................
|
96
|
b- La personnalité d'une
entreprise..............................................................
|
96
|
2- Analyse de la situation financière du
client.................................................
|
97
|
a-La situation financière d'un
particulier.......................................................
|
97
|
b-La situation financière des
entreprises.......................................................
|
98
|
B- La limitation des engagements
bancaires...................................................
|
103
|
1-Le plafonnement du
crédit.....................................................................
|
103
|
2- Le contrôle à la centrale des
risques.........................................................
|
103
|
III- Proposition de solution à la mauvaise couverture
du risque de crédit au PADME.
|
104
|
PARAGRAPHE II : Conditions de mise en oeuvre des
solutions...........................
|
106
|
CONCLUSION
GENERALE..................................................................
|
110
|
BIBLIOGRAPHIE..............................................................................
|
114
|
ANNEXES.........................................................................................
|
116
|
* 1 Confère allocution
radio-télévisée en 2003 du Président de la Chambre
de Commerce et d'Industrie du Bénin
* 2 Voir l'organigramme de
l'institution PADME-Bénin en annexe 1
* 3 Georges P. DUTAILLIS, le
risque du crédit bancaire, Editions Clet Banque, 1981. Page 19
* 4 CARE International 2001,
Manuel de gestion des risques en microfinance
* 5 Les ratios publiés
par MicroRate ont été repris dans les modules 3 et 4 de la
formation en « Microfinance et Développement Economique
Communautaire » organisée par le réseau MAIN à
Kampala (Ouganda) en 2003 puis en 2004 à Abidjan (Côte d' Ivoire)
et à Accra (Ghana).
* 6 Yves BERNARD, Jean-Claude
COLLI et Dominique LEWANDOWSKI
Dictionnaire économique et financier - Edition 1975
* 7 Etude de satisfaction des
clients et des problèmes de remboursement du crédit immobilier
réalisé en 2005 par le PADME et Planet Finance.
|