1.2 Analyse des données sismologiques
Analyser physiquement les phénomènes sismiques
est une tâche très complexe. Pour vaincre cette complexité,
on fait appel à l'analyse statistique. Ainsi, on représente la
trace de chaque phénomène sismique par des signaux temporels. Ces
derniers sont la combinaison des effets liés à la source, aux
milieux traversés et aux instruments de mesure. Or, la complexité
du mécanisme de la source,
l'hétérogénéité de la structure terrestre et
les bruits engendrés aux divers niveaux demandent plusieurs tâches
pour analyser ces signaux.
1.2.1 Détection
La détection se fait automatiquement pour chaque
station quand le sismomètre ressent une vibration. Ainsi, quand
l'amplitude du signal dépasse l'amplitude moyenne, le sismomètre
détecte cet accroissement significatif de l'énergie du signal. Et
dans ce cas, le sismomètre est dit déclenché et le
système de détection fait un examen de coincidence afin de
s'assurer que le déclenchement n'est pas un phénomène
local causé par des interférences électriques ou par un
appareil proche du sismomètre. Ainsi, le système recueillit les
informations des autres sismomètres, et seulement s'il y a une
coincidence des déclenchements que l'evénement est
déclaré. Par la suite le système d'acquisition passe aux
autres traitements (archivage, reconnaissance, localisation, etc).
1.2.2 Timinig et Dépouillement
Afin d'analyser l'événement
détecté, il est nécessairement, d'abord, de
déterminer son temps d'arrivée. Ce dernier dénote le temps
d'arrivé de l'onde P (P-onset). Ensuite, pour distinguer les
différentes phases et déterminer leurs temps d'arrivée, on
procède au dépouillement des phases (phase-picking) qui pourra se
faire d'une façon numérique ou manuelle.
1.2.3 Localisation
La localisation est la première étape dans
l'analyse détaillée d'un événement sismique. Il
consiste à déterminer l'hypocentre le plus probable via une
ellipse dans laquelle se trouve le vrai emplacement avec un certain
degré de confiance. Ceci est généralement calculé
par des algorithmes d'optimization non-linéaires qui calculent
itérativement le temps de parcours des différentes phases de
l'événement. Et à partir d'une solution initiale,
l'algorithme estime inversement les coordonnées de l'hypocentre, en
utilisant les temps d'arrivée des différentes phases et en
supposant un modèle de vitesses de ces phases.
Nous notons que le degré de précision de la
localisation d'un événement est influencé par plusieurs
facteurs, citons: la qualité du réseau sismique, la
synchronisation et l'étalonnage.
1.2.4 Quantification
La quantification d'un événement sismique consiste
à déterminer sa magnitude. Cette dernière est une mesure
de la quantité d'énergie libérée lors de
l'événement. Pour la
déterminer, ils existent plusieurs méthodes dont
chacune vise un but donné. Ceci a incitéplusieurs
travaux de recherche pour unifier ou homogénéiser les
différentes méthodes [61]. Or, d'autres travaux ont
montré que ces différentes notions de la magnitude pourront
servir à bien comprendre certaines sources sismiques [47].
1.2.5 Identification
L'identification consiste à déterminer la source
de l'événement sismique. Sur une base globale (mondiale), plus de
90 % de tous les événements sismiques peuvent être
identifiés comme des tremblements de terre simplement parce qu'ils sont
trop profonds ou ne sont pas dans un emplacement plausible pour une explosion
chimique ou nucléaire. Pour les événements sismiques qui
ne peuvent pas être distingués par la profondeur et l'emplacement,
d'autres méthodes de discrimination sont utilisées. Ces
méthodes sont basées sur les différences physiques entre
des tremblements de terre et les explosions et
font appel à des techniques de traitements de signaux
très poussées.
|