CHAPITRE III :
MONOGRAPHIE
DE SHADA
Section I- HISTORIQUE ET DESCRIPTION GEOGRAPHIQUE DE
SHADA
La présentation de cette partie a pour objectif
principal de nous aider à trouver des indices valables pouvant nous
permettre de trouver des éléments qui sont à même de
prouver l'existence de la pauvreté dans la zone.
La population est estimée à 12500 habitants
environ à Shada, bidonville situé à l'entrée Est de
la ville du Cap-Haïtien, est l'une des plus pauvres de la région
Nord. Elle a commencé à attirer des personnes venant notamment
des milieux ruraux, tels Dondon, Bahon, Saint- Raphaël, ... (Voir le
tableau A) à partir des années 1980, pour se faire installer
autour des grandes compagnies et Usines qu'on avait dans la zone, telle :
Fougerolles, Conserverie Nationale S.A (CONASA), le Service d'Entretien
Permanent du Réseau Routier National (SEPREN) par le fait que ces
personnes sont dépourvues de tout accès pouvant les aider
à survivre à la campagne. Les habitants se disent être en
quête d'un mieux être. Le quartier SHADA est divisé en deux
(2) parties distinctes soit SHADA I qui est délimité par le Pont
Hyppolite (ou Pont Ancien) et le marché du Pont Neuf localisé
juste avant le pont du même nom et SHADA II, qui va du marché Pont
Neuf au delà du pont du même nom jusqu'à CONASA qui est une
ancienne conserverie de jus de mangue déchouquée en 1991.
SECTION 2. SOMMAIRE DE LA SITUATION D'OBSERVATION
SOCIO-ECONOMIQUE DE SHADA
« Dès la première vue, le quartier
présente un tableau vraiment sombre, avec des constructions qui sont si
rapprochées qu'il est parfois difficile de s'y croiser les pieds. Ce
quartier accueille une gare routière, un marché, où on y
vend principalement du charbon et de la canne à sucre et un grand
marché en détail. Il se situe sur une bande étroite de
terrain entre la mer et l'embouchure de la rivière de Haut-du-Cap. Ces
terrains sont souvent inondés lors des marrées et des fortes
pluies. Par endroit de petites digues ont été construites de
manière bien irrégulière et s'avèrent
insuffisantes. Il n'y a pas vraiment accès pour un véhicule ou
une charrette, à l'intérieur du quartier. Il est parfois
nécessaire de passer à travers un logement pour accéder
à certains autres secteurs de ce même quartier. Les marres d'eau
stagnantes sont dues à l'accumulation des eaux de pluies ou
d'écoulement de drain et transforment parfois ce quartier en
véritable marécage particulièrement lors des marées
montant parfois jusqu'à 300- 400 cm dans le quartier
»80.
Les gens défèquent, assez souvent, dans des sacs
plastiques qu'ils jettent dans la mer car, souvent, ils n'ont pas d'autres
options. Selon une étude réalisée par DESSAU INTENATIONNAL
LTD/Ltée, Shada est considéré comme « la zone la plus
insalubre avec la plus forte densité de la population et
également repère de bandits les plus dangereux de la commune ;
symbole de promiscuité et délinquance.» (Volume II, annexe
3, p.4). Ce qui à nos yeux est important de mentionner ici est que la
faible scolarisation de la population a une incidence majeure sur le
développement regrettable de la pauvreté à SHADA II. Comme
le démontre aussi l'enquête qui a été menée
par l'IHSI, les plus fortes incidences de la pauvreté sont
associées au niveau d'éducation les plus faibles ou à
l'absence de tout bagage scolaire.
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