Pratiques locales de développement urbain durable dans l'aglomération Dakaroise: cas de la commune d'arrondissement de NGOR( Télécharger le fichier original )par Mamadou DIOUF Ecole Nationale d'Economie Appliquée (ENEA) - DESS Aménagement du territoire, décentralisation et développement territorial 2007 |
Chapitre V. MéthodologieIl nous faut préciser d'emblée que l'essentiel de notre approche et démarche méthodologique s'est inspiré d'une méthodologie ad hoc spécialement élaborée dans le cadre du programme de recherche international dans lequel s'insère notre étude de cas « la comparaison de dispositifs que l'on suppose hétérogène - tant par le processus et les acteurs de leur élaboration que par leur contenu et leur impact local- exige l'élaboration d'un cadre d'analyse et d'une méthodologie ad hoc »34(*). Celle-ci se veut une approche systémique des pratiques locales de développement urbain durable. L'avantage que renferme l'approche systémique c'est qu'elle permet très rapidement et sans grandes difficultés de cerner les relations entre protagonistes de la scène locale du développement urbain durable en tant qu'elles constituent des processus dynamiques d'interactions entre acteurs « cette approche offre un substrat permettant de saisir les agenda 21 comme un espace public circonscrit et singulier, où les formes et le sens des actions collectives ne sont pas figés, mais peuvent être mis à l'épreuve, se modifier..... »35(*). En sus des outils classiques de collecte d'informations (questionnaires et guides d'entretien) et de quelques autres outils qui nous ont été recommandés «utiliser des outils similaires pour la collecte et exploitation de certaines données (voir proposition détaillée ci après)36(*) »36(*) ; nous avons principalement eu à faire recours à certaines techniques de la méthode d'analyse des stratégies d'acteurs plus connue sous le nom de méthode MACTOR et à l'analyse de contenu. V.1. Les outils de collecte de données et le choix des personnes ressources V.1.a. Les outils (ou techniques) de collecte de données Il s'agit principalement du questionnaire, du guide d'entretien, de la cartographie, de quelques techniques empruntées à la méthode MACTOR, de l'observation directe et de l'analyse de contenu. ü Le questionnaire : Il a été notre principal outil de collecte d'informations dans le sens où nous l'avons utilisé pour l'ensemble de nos enquêtes de terrain auprès des acteurs gravitant autours des pratiques d'usages, d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de préservation de la plage de NGOR village et de sa baie. Il faut bien préciser que c'est un seul et même modèle de questionnaire qui a été utilisé pour l'ensemble des interviews même si celui-ci a été sensiblement modifié, à certaines occasions, soit pour nous permettre de recueillir tel ou tel autre information spécifique ou, tout simplement, pour nous permettre de ne pas aborder avec tel ou tel autre acteur des questions sur lesquelles il ne pourrait nous être d'aucun concours. En d'autres termes, nous avons cherché à adapter et à ajuster nos interviews non seulement en fonction de la qualité des interlocuteurs que nous avions en face de nous, mais aussi, en fonction des informations spécifiques que nous cherchions à recueillir auprès d'eux. Ainsi le modèle de base du questionnaire qui a été utilisé a notamment été axé sur des rubriques suivantes : l'état des lieux du développement urbain durable dans la commune d'arrondissement ; la planification et la gouvernance/participation locale du développement urbain durable dans la commune d'arrondissement ; les jeux d'acteurs autours des pratiques locales de développement urbain durable dans la commune d'arrondissement. ü Le guide d'entretien : au total, nous en avons utilisé deux modèles l'un destiné aux différents acteurs identifiés comme ayant participé à l'élaboration du PLD et l'autre aux cinq personnes retenues comme experts de la scène locale du développement durable. Dans le premier des cas il s'agissait d'aborder, avec les acteurs ayant participé au processus d'élaboration du PLD de NGOR, la thématique de la gouvernance/ participation dans les processus d'élaboration, de mise en oeuvre et de suivi/évaluation de ce dispositif. Semi directif et sommaire, ce modèle de guide d'entretien s'est beaucoup inspiré d'une grille d'analyse de la gouvernance/ participation qui nous a été fourni dans le cadre de notre méthodologie ad hoc37(*). Signalons aussi que nous n'avons pas manqué de profiter de ces entretiens pour recueillir des avis sur les niveaux de performativité du dispositif de planification en vigueur et sur l'état des lieux du développement urbain durable dans la commune d'arrondissement. Dans le second des cas, il s'agissait d'établir l'itinéraire détaillé (le profil) de quelques unes de ces personnes qui, suite à nos recueils de données, sont apparues comme des personnages noeuds (experts) de la fabrique locale du développement urbain durable. Notre cadre méthodologique de référence ayant fait le choix de repérer, au-delà des organisations, des trajectoires d'individus qui apparaissent comme des personnes-charnières dans ces dynamiques de mobilisation « au sein même des organisations indurées et des institutions, il est aisé de repérer ces personnages-clefs. Certains assument des facettes multiples (responsabilité professionnelle, partisane, associative, etc.) qui leur permettent un rôle de passeur auprès de diverses organisations et divers publics »38(*) ; nous avons par conséquent porté une importance toute particulière à ces récits de trajectoire et d'expérience que nous avons essayé de recueillir au moyen d'un guide d'entretien que nous avons élaboré en partant d'un modèle qui nous a été proposé dans le cadre de la méthodologie ad hoc39(*) . ü La cartographie : Plus qu'un simple outil de collecte d'informations, la cartographie a été un outil efficace d'analyse et de présentation synthétique. A la fois descriptive et analytique, nous l'avons réalisé pour la plupart à partir du logiciel de cartographie Arcview (version 3.2). C'est-à-dire qu'en partant de fonds de cartes que nous avons eu à collecter un peu partout (mairie d'arrondissement, ADM, DAU, auprès de Mme Françoise DESBORDES......) nous avons procédé, au moyen d'Arcview, à des mises à jour et à la création de nouveaux thèmes sur la base d'informations recueillies sur le terrain (entretiens, interviews, discussions, transects, observation directe). ü Des techniques de la méthode MACTOR : Méthode d'analyse des jeux d'acteurs, la méthode MACTOR éclaire les jeux d'alliances et de conflits entre acteurs et permet de s'interroger sur les possibilités d'évolution des relations entre les différents acteurs. Des huit (8) techniques d'analyse des jeux d'acteurs que compte cette méthode, nous en avons emprunté 6:
ü L'analyse de contenu : Si l'on en croit la définition d'un auteur comme Michael Kelley, l'analyse de contenu est « une technique de recherche utilisée pour la description objective, systématique et quantitative du contenu manifeste des communications et ayant pour but de les interpréter »40(*). L'idée principale de cette technique est, à travers une démarche rigoureuse, objective41(*) et systématique42(*) de rassembler des données pour comprendre et expliquer des opinions, des conduites et des actions partant du constat que ces données sont presque toujours d'origine verbale. Dès lors le message (texte) va être découpé c'est à dire étudié en fonction des idées ou des mots qu'il contient ceux-ci étant choisis ou recensés en liaison avec les objectifs de la recherche. Le recours à l'analyse de contenu s'est pour beaucoup fait en appoint, et nous dirons même de façon complémentaire, aux outils de collecte sur le terrain (questionnaires et guides d'entretiens). Il s'agissait dans la plupart des cas de préciser, affiner et compléter les informations recueillies sur le terrain. Dans d'autres cas c'était pour filtrer, d'une certaine manière, l'information recueillie et parfois même c'était carrément pour nous faire une « meilleure opinion » en confrontant les informations recueillies aux données émanant du discours des acteurs.
V.1.b. Le choix des personnes ressources Les principales personnes ressources ont été ceux à qui nous avons soumis nos questionnaires et nos guides d'entretien. S'agissant des questionnaires, nous avons porté notre choix sur les acteurs gravitant autour des pratiques d'usages, d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de préservation de la plage de NGOR village et de sa baie ; acteurs que nous avons pu identifier de façon exhaustive grâce à nos pré enquêtes sur le terrain. Nous avons porté notre choix sur ces acteurs (organisations, institutions, associations, regroupements......) parce qu'elles nous sont, logiquement, apparues comme les plus indiquées pour parler des jeux d'acteurs observables autour des dites pratiques. En d'autres termes, si nous avons porté notre choix sur la mairie d'arrondissement de NGOR, le CGP (comité de gestion de la plage), l'ASPEN (association des pêcheurs de NGOR), le regroupement des exploitants de la plage, l'association des plagistes de NGOR, l'ASPREM (association pour la protection de l'environnement et des ressources marines), le regroupement des transporteurs de l'île de NGOR et les établissements hôteliers et/ou restaurateurs présents sur la plage (NGOR DIARAMA, MADRAC, BRAZZERADE, restaurants et auberges), c'est parce que ces derniers sont les principaux acteurs à graviter autour des pratiques d'usages, d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de préservation de la plage de NGOR village et de sa baie et qu'à ce titre elles nous sont apparues comme les sources les plus fiables dès lors qu'il s'agit de parler de l'état, de l'intensité et de la qualité des jeux d'acteurs qui se dessinent autour de ces dites pratiques. Pour ce qui est des guides d'entretien, comme nous avons essayé de l'expliquer, ce sont deux modèles de guides d'entretiens qui ont été utilisés au cours de nos enquêtes et c'est tout naturellement pour cela que nous avons eu affaire à deux groupes de personnes ressource. D'un côté les acteurs ayant participé à l'élaboration du PLD de NGOR et de l'autre les cinq personnes que nous avons retenu comme experts de la scène locale du développement urbain durable. S'agissant du premier groupe de personnes ressource, il s'est essentiellement composé des élus locaux, du comité d'initiative, d'ENDA 3D, du CDL (comité de développement local), de la CAT (cellule d'appui technique), des autorités administratives, des structures traditionnelles, des autorités coutumières et religieuses, des OCB, des associations de jeunes ou de femmes, des ONG, des représentants des zones résidentielles et du village traditionnel.... Les raisons de ce choix sont simples; étant donné que ce sont principalement ces acteurs qui ont participé à l'élaboration du PLD, nous avons voulu recueillir leurs avis et opinions sur la façon dont s'est mené ce processus et sur leurs niveaux respectifs de participation. Le second groupe de personnes ressource a, quant à lui, été choisi comme nous l'avons dit dans l'objectif d'établir des récits de trajectoires de personnes clés dans la fabrique locale du développement durable. C'est ainsi que par immersion et au moyen d'une rubrique ou thème (c'est selon) intitulée état des connaissances sur le développement durable et ses concepts connexes que nous avons glissé dans nos questionnaires et guides d'entretiens, nous avons cherché à identifier sur la scène locale du développement un certain nombre de personnes qui apparaissaient comme des personnages incontournables dans le modelage de la figure du développement durable au niveau local. L'objectif étant de connaître leur itinéraire, depuis leur jeune âge : où sont ils nés ? Dans quels milieux et conditions ont ils vécus ? Quelle a été leur formation ? Comment ont ils pris connaissance puis se sont ils intéressés au développement durable ? Quel a été leur itinéraire professionnel, associatif, politique ? Aujourd'hui quelles sont leurs responsabilités professionnelles, politiques, associatives ? Comment cet ensemble de responsabilité s'articulent t-elles ? V.2. L'échantillonnage Les sciences sociales disposent globalement de deux (2) techniques ou méthodes d'échantillonnage : 1. la méthode probabiliste ou du choix au hasard (aléatoire) 2. la méthode des quotas ou du choix raisonné Pour leurs qualités de simplicité et de rapidité, nous avons opté pour la méthode des quotas dans la constitution de nos échantillons. C'est dire que la totalité des échantillons desquels émanent les données de l'enquête de terrain, s'est construit selon un choix raisonné. Qu'il s'agisse, en effet, des acteurs gravitant autour des pratiques d'usages, d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de préservation de la plage et de sa baie (municipalité, CGP, ASPEN, plagistes, piroguiers, hôteliers, regroupement des exploitants de la plage de NGOR, ASPREM...); des acteurs ayant participé à l'élaboration du PLD de NGOR (municipalité, ENDA 3D, CDL, CAT, autorités administratives, structures traditionnelles, autorités coutumières et religieuses, des OCB, associations de jeunes ou de femmes, ONG, représentants des zones résidentielles et du village traditionnel.... ) ou encore des cinq personnes retenues comme experts de la scène locale du développement durable ; nous avons dû opérer par choix raisonné afin de satisfaire à deux (2) exigences qui n'ont cessé de s'imposer à nous tout au cours de nos enquêtes :
Dés lors nous avons procédé par sélection rigoureuse ou systématique selon des critères de représentativité moyenne. C'est dire que s'agissant, par exemple, des deux premières catégories de personnes ressources (ceux gravitant autour des pratiques d'usages, d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de préservation de la plage de NGOR village et de sa baie et ceux ayant participé à l'élaboration du PLD de la commune d'arrondissement) ; nous avons opéré à des choix raisonnés en partant d'un modèle de la population de ces organisations/institutions en l'occurrence leurs différents organigrammes. Ces choix se sont opérés selon un critère de représentativité assez simple à savoir la maîtrise de l'information. C'est ainsi à un échantillon total de 43 personnes à qui nous avons soumis les outils de collecte destinés à ces deux catégories spécifiques de personnes ressources (questionnaire et guide d'entretien N°1). Nous estimons par ailleurs, avoir suffisamment respecté la règle de la représentativité dans le sens où plusieurs de nos échantillons représentes au moins 50% des base de sondage retenus (CGP, ASPEN, CDL....). Tableau 4.2 : RECAPULATIF DES ECHANTILLONS RETENUS CONCERNANT LES DEUX PREMIERES CATEGORIES DE PERSONNES RESSOURCES
S'agissant des personnes identifiées comme figures clés de la scène locale du développement durable, nous avons selon les recommandations des termes de référence de l'étude choisi d'en retenir 5 sur un échantillon diversifié et restreint d'experts, ce qui représente à peu prés un taux de 30% sur une base de sondage qui s'est avérée être de 17 personnes « l'objectif est de réaliser au moins 5 de ces interviews par mémoire (le qualitatif, dans ce cas prime sur le quantitatif). Les personnes choisies doivent correspondre à un échantillon diversifié d'experts (technicien, élu, membre d'ONG, responsable associatif, etc.) »44(*) . L'analyse de contenu à laquelle nous avons fait recours a elle aussi, en tant que technique de recueil de données, nécessité un certain effort d'échantillonnage en ce sens qu'il a fallu procéder à ce qu'on appelle la quantification du contenu (choix des unités de quantification). A en croire Berelson, le problème de l'échantillon, en matière d'analyse de contenu (de communications), implique trois décisions : le choix de la source, du nombre et des dates des messages et enfin du contenu observé. Le choix de la source dépend généralement de l'objectif ou des objectifs poursuivis par la recherche car, comme le dit D.P Cartwright, « si l'analyste veut être en mesure de justifier les conclusions générales qu'il a tiré du matériel analysé, il doit être capable de formuler les raisons qui l'ont amené à circonscrire un univers donné de contenu et à définir cet univers d'une façon précise »45(*). Dans notre cas, nous avons surtout fait appel à l'analyse de contenu afin notamment de : ü Mieux appréhender les objectifs affichés ou associés, les finalités recherchées, les stratégies développées et les moyens mis en oeuvre par les différents acteurs de la scène locale du développement durable et plus spécialement les acteurs gravitant autour des pratiques d'usages, d'aménagement, de gestion, d'exploitation et/ou de préservation durable de la plage de NGOR village et de sa baie ; ü Avoir un aperçu des enjeux de développement durable en général, et de plus particulièrement, des enjeux environnementaux et de développement durable qui pèsent sur la plage et sa baie ; ü Mieux évaluer la place et l'importance du développement durable dans le discours de chacun des acteurs en présence ; ü Pouvoir juger de la prise en charge, dans les différents cadres programmatiques d'actions et plus particulièrement dans celles de la mairie d'arrondissement, des préoccupations et des enjeux de développement durable ; ü Mesurer les niveaux d'articulation et de mise en cohérence entre les différents outils et dispositifs de planification en vigueur. C'est pour toutes ces raisons que nos principales sources ont été la mairie de la commune d'arrondissement et les autres acteurs (organisations/institutions non publiques). De fait tous les documents consultés ont été des documents émis (produits) par ou pour le compte de la mairie ou de ces organisations impliquées dans les pratiques d'usages, d'aménagement, de gestion, d'exploitation et/ou de préservation durable de la plage et de sa baie (fiches synoptiques, rapports d'activités, documents internes et organisationnels, documents de planification stratégique ou sectorielle, textes d'orientation, statuts, documents de capitalisation, ...). S'agissant du choix du nombre de messages et de la période, il est surtout question de fixer d'une part le nombre de messages à analyser afin que l'échantillon retenu soit suffisamment représentatif et d'autre part de déterminer la période pendant laquelle prélever ces messages. Pour le nombre de messages retenu, il nous faudrait peut être signaler une ou deux contraintes auxquelles nous nous sommes confrontés : ü Il y a peu de documents produits au niveau de la mairie d'arrondissement et c'est pourquoi nous n'avons d'ailleurs eu accès qu'au PLD (et pour la petite anecdote nous avons travaillé avec le seul exemplaire disponible sur place à savoir celui du maire) ; ü Par ailleurs, du côté des acteurs non publics il n'y a en fait que des associations de professionnels (ASPEN, plagistes, piroguiers, regroupement des exploitants de la plage de NGOR), des hôteliers et des restaurateurs ; cette situation fait qu'il nous a été impossible de trouver auprès de ceux-ci (à l'exception de l'ASPEN) de la documentation ; ü Il y a aussi le fait que du côté du CGP nous n'avons pas pu avoir accès au peu d'éléments de documentation disponible en l'occurrence le rapport d'activité 2005, cela s'explique par le refus des membres du bureau de mettre à notre disposition le dit rapport même si nous reconnaissons et saluons, par ailleurs, leur entière disponibilité ; Tous ces éléments ont fait que le nombre de messages effectivement retenu a été de cinq (5) ; il s'agit du PLD de NGOR, de la lettre d'intention de l'actuelle équipe municipale en date du 22 février 2002, du programme de campagne électorale de l'actuelle équipe municipale : le programme « JOWAL NGOR », des statuts de l'ASPEN et du règlement intérieur de l'ASPEN. Les sept (7) dernières années ont été retenues comme période de prélèvement; autrement dit on est remonté jusqu'en 2000 de sorte que tous les documents recensés et remontant à des périodes situées au - delà de cette date ont systématiquement été écartés ou retirés de l'échantillon final. Il reste à délimiter ce que M. Grawitz nomme « l'échantillon de l'échantillon » c'est à dire dans les documents considérés de la période considérée, le contenu observé. Disons qu'à ce niveau, les choses ont été plus simples pour nous puisque c'est tout le contenu qui a été observé. Une difficulté majeure de la quantification correspond au choix entre les diverses unités de quantification car lorsqu'on veut quantifier, il faut choisir les indices à retenir pour catégoriser et décider de la taille des éléments suivant lesquels découper le contenu. De manière générale, on distingue trois (3) principales unités de quantification : 1) L'unité d'enregistrement : C'est la première unité d'analyse, c'est le segment déterminé de contenu que l'on caractérise en le plaçant dans une catégorie donnée. Les unités d'enregistrement sont de taille variable : - Le mot : c'est l'unité la plus petite ; on pourra par exemple compter combien de fois certains mots ont été utilisés. - Le thème : c'est le fragment significatif correspondant à l'idée que recouvre une des catégories, le thème est une des unités d'enregistrement les plus utilisées en particulier pour l'étude des effets des communications sur le public. - L'item : ce terme le plus employé sans doute, l'est de différentes façons. Au sens large, c'est un contenu total : livre, film ou discours. Utilisé dans un sens étroit, l'item peut être également synonyme d'unité d'enregistrement ; c'est à dire de tout ce qui est à mesurer. Le mot, le thème, la question utilisés comme unités d'enregistrement c'est à dire de tout ce qui est à mesurer. Le mot, le thème, la question utilisés comme unités d'enregistrement seront considérés comme des items. 2) L'unité de contexte : De l'avis de nombreux praticiens, elle est la plus souple des unités de quantification et ne relève pas d'une quantification rigoureuse. C'est en fait le plus large segment de contenu (l'unité d'enregistrement étant le plus étroit) auquel se réfère pour comprendre l'unité d'enregistrement par exemple si l'unité d'enregistrement est le mot l'unité de contexte pourra être la phrase. 3) L'unité de numération : Il ne s'agit plus ici de la signification de ce que l'on veut compter, mais de la façon dont on va compter. Autrement dit alors que l'unité d'enregistrement représente le découpage de l'élément significatif ; l'unité de numération elle, concerne la façon de mesurer ces divers morceaux. Les unités de numération concernent l'espace ou le temps : paragraphes, lignes, centimètres, minutes d'enregistrement...Elles doivent être susceptibles d'une mesure objective, fidèle et vérifiable, se prêter à des manipulations mathématiques. De ces trois unités de quantification, nous avons fait le choix de recourir aux unités d'enregistrement et plus spécifiquement aux thèmes. V.3. Histoire de la collecte des données C'est le lieu de revenir sur les temps forts du recueil d'informations c'est-à-dire aussi bien sur la pré enquête que sur l'enquête elle-même. 1. La pré enquête : Elle correspond à la période qui va du choix de notre sujet de recherche, en passant par sa formulation, sa validation par la commission scientifique de validation des sujets de mémoire instituée par le département ATEGU ; jusqu'à à la finalisation de notre problématique de recherche, de notre cadre opératoire ainsi que de nos outils de collecte (au par avant testés sur le terrain). Cette période a consisté essentiellement à une revue documentaire et en des enquêtes préliminaires destinées à tester nos outils de collecte. La recherche documentaire s'est faite en plusieurs endroits où nous pensions pouvoir trouver des écrits relatifs à notre thématique générale (le développement durable), aux pratiques de développement urbain durable et à la commune d'arrondissement de NGOR. Il s'agit essentiellement de la bibliothèque de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), de celle de l'ENEA, de celle du département ATEGU, du Conseil pour le Développement de la recherche en Sciences Sociales en Afrique (CODESRIA), du centre de suivi écologique (CSE), de l'ADM, de la DAU, de l'IAGU, du CDI (centre de documentation et d'information) d'ENDA, de la mairie d'arrondissement de NGOR..... Il faut dire qu'à cette recherche documentaire de terrain nous avons associé la recherche sur Internet ce qui nous a facilité beaucoup de choses. D'une façon générale cette revue de la littérature nous a permis de faire un état de la question sur le développement urbain durable, de préciser notre cadre théorique de recherche, d'élaborer nos hypothèses et de recueillir des informations spécifiques sur la commune d'arrondissement de NGOR (cartographie...). 2. L'enquête : Elle s'est menée pendant les quelques semaines où nous étions en stage à la mairie de la commune d'arrondissement de NGOR. Mis à part quelques difficultés liées notamment à la dispersion des différents acteurs sur le territoire de la commune et même au-delà, ce qui nécessitait de nombreux déplacements, nous n'avons pas rencontré de difficultés majeures pour mener à bien nos enquêtes. * 34 Alice ROUYER, communication à l'occasion du séminaire sur les Politiques territoriales et le développement durable, 19 septembre 2006 * 35 * ü Cartographie de l'Etat des lieux et des points sensibles ü Schéma d'acteurs ü Répertoire analytique des dispositifs de la planification locale ü Tableau de synthèse des itinéraires d'expert » * 36 Jean-Jacques GUIBBERT Op. Cit. * 37 J J GUIBERT, op. Cit. * 38 J J GUIBERT, op. Cit. * 39 J J GUIBERT, op. Cit. * 40 M. KELLEY, « L'analyse de contenu » dans Recherche Sociale : de la problématique à la collecte de données (sous la direction de Benoît Gauthier), ed. Siller/Presses de l'université du Québec, 1984, pp.293-315, p.293. * 41 Objective veut surtout dire que l'analyse doit procéder selon des règles, obéir à des consignes suffisamment claires et précises pour que des analystes différents travaillant sur le même contenu, obtiennent les mêmes résultats (étant entendu qu'ils se soient mis d'accord sur les aspects à analyser, les catégories à utiliser et la définition opérationnelle de chaque catégorie). * 42 Systématique signifie que tout le contenu des documents analysés doit être ordonné et intégré dans les catégories choisies, en fonction du but poursuivi.
* 43 Ici au lieu de 50 le total de nos différents échantillons est en fait égal à 43 parce que certains sujets enquêtés l'on souvent était à un double titre ce qui fait que les mêmes personnes peuvent se retrouver dans deux échantillons différents. C'est le cas par exemple de M. Allioune GUEYE qui se retrouve à la fois dans l'échantillon que nous avons constitué au niveau de la mairie d'arrondissement (il est conseiller municipal et par ailleurs président de la commission Tourisme, Pêche et Environnement) et dans celui du comité de gestion de la plage (il en est le coordonnateur) ; c'est aussi le cas de M. Rémie Juteau qui se trouve être à la fois le propriétaire de l'hôtel la BRAZZERADE et le président de l'olympique de NGOR ; c'est le cas également de pape N. SAMB (à la fois président de l'ASPEN et conseiller municipal) et d'autres personnes qui dans le champs local du développement urbain durable se retrouvent à plusieurs niveaux d'implication et ont de ce fait représenté pour nous des personnes ressources à différents titres. * 44 J.J. GUIBERT, op. Cit. * 45 D.P. Cartwright, « L'analyse du matériel qualitatif » dans Méthodes de Recherche (publié sous la direction de Festinger et Katz), pp. 481-538 |
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