RESUME DU MEMOIRE
L'accent est souvent mis, aujourd'hui, sur le respect des
générations futures, préoccupation devant conduire
à ménager les ressources non renouvelables de l'environnement
planétaire d'où l'adjectif durable, qui s'ajoute un peu
partout (non seulement au développement mais aussi au transport,
à la construction, à la ville ...). La notion de
développement durable énonce en ce sens un idéal et
exprime une volonté : trouver des conciliations entre un objectif
de développement raisonné, un objectif environnemental de
biodiversité et un objectif de justice et d'équité
sociale. Appliquée à la ville, l'approche durabiliste
établit les fondements éthiques, les concepts opératoires
et les politiques publiques permettant d'articuler le développement
socio-économique et l'aménagement spatial des
agglomérations avec une gestion prudente de l'environnement de
façon à garantir la viabilité à long terme des
systèmes urbains.
La fabrication du discours et de la pratique du
développement urbain durable s'est cependant énormément
complexifiée au sens où les jeux d'acteurs
(l'interactivité des acteurs), l'impact des pratiques respectives sur
les processus de changements sociaux en milieu urbain et sur la
gouvernance/participation locale...sont devenus plus ambigus.
L'action collective urbaine autour du développement
durable souffre en effet, entre autres maux, de la multiplication des
échelons de décision et de programmation ainsi que de la
diversification des acteurs en présence. Tant au niveau local que global
l'appropriation du développement urbain durable par les
«community policies» revêt toutes les formes d'une
appropriation compétitive.
S'inscrivant dans le cadre d'un programme international de
recherche portant sur « La petite fabrique locale du
développement urbain durable. De la construction programmatique à
la mise en oeuvre de projets labellisés, une comparaison Nord-Sud des
enjeux de la mobilisation dans quatre métropoles : Berlin, Dakar,
Marrakech, Toulouse», le présent mémoire a pour
ambition d'apporter une modeste contribution dans l'analyse et la
compréhension des enjeux et logiques qui président dans les jeux
d'acteurs autour des pratiques locales de développement urbain durable
dans l'agglomération Dakaroise. Pour cela nous avons choisi de
travailler sur le cas de la commune d'arrondissement de NGOR et plus
spécialement sur les jeux d'acteurs observables autour des pratiques
d'usages, d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou
de préservation de la plage de NGOR village et de sa baie. D'où
l'intitulé du mémoire : Les
Pratiques Locales de Développement Urbain Durable dans
l'agglomération Dakaroise : Cas de la commune d'arrondissement de
NGOR. Le mémoire est structuré autour de quatre (4) parties.
Intitulée Cadre théorique et
méthodologique de la recherche, la première partie comprend cinq
chapitres (I à V) à travers lesquels nous exposons le cadre
théorique (problématique, objectifs et hypothèses de
recherche, cadres conceptuels et opératoires de l'étude) et
la démarche méthodologique de l'étude.
La seconde partie se veut un profil environnemental ou de
développement durable de la commune d'arrondissement de NGOR. Il faut
comprendre que pour une étude qui s'intéresse aux pratiques
locales de développement urbain durable il nous a semblé
pertinent de faire, avant toute chose, un état des lieux du
développement urbain durable dans la commune d'arrondissement. Le
diagnostic territorial auquel nous avons procédé s'est ainsi
longuement attardé sur les trois cadres fondamentaux du
développement durable que sont: le cadre humain, le cadre de
développement et le cadre de l'environnement. Nous nous
sommes aussi beaucoup attardé sur les menaces environnementales et
formes de pollution qui touchent la commune d'arrondissement et plus
spécialement la plage de NGOR village et sa baie.
Dans la troisième partie nous présentons,
analysons et essayons d'interpréter les différents
résultats qui sont ressortis de nos enquêtes sur le terrain. Le
plan de rédaction de cette partie tient compte de principales attentes
des cahiers de charges de l'étude (conférer Contrat de Service
Spécial figurant en annexes). Voilà pourquoi cette partie du
mémoire est articulée en trois chapitres (VI à
IX) à savoir l'Analyse de l'un des principaux dispositifs de
planification en vigueur dans la commune d'arrondissement de NGOR (le
PLD) ; la Systèmogenése du développement durable dans
la commune d'arrondissement de NGOR et l'analyses des jeux d'acteurs
observables autour des pratiques d'usages, de la gestion, de l'exploitation, de
l'entretien et/ou de la préservation de la plage de NGOR village et de
sa baie. La quatrième partie est consacrée aux principales
conclusions et recommandations de l'étude.
INTRODUCTION
L'histoire du concept de développement durable est
longue ; elle tire son origine dans les préoccupations des penseurs
du XVIIIe siècle qui, à l'instar de Malthus, posaient la question
des relations entre population et ressources disponibles. Ces réflexions
se retrouveront dans la pensée environnementaliste et écologiste
du XXe siècle naissant.
C'est au système des Nations Unies cependant que l'on
doit, si l'on en croit les repères historiques, le modelage officiel
(reconnaissance internationale) de la figure du développement durable.
Sans être exhaustif nous retiendrons par exemple que,
1. c'est l'organisation internationale qui organisa en 1972 la
première conférence internationale sur l'Environnement Humain.
Bien qu'il n'était pas question de développement dans
l'intitulé de cette conférence qui s'est tenue à
Stockholm, il reste que la déclaration finale en faisait beaucoup
mention « à cette conférence certes on ne parle pas
encore de développement durable mais on évoque le slogan
une seule terre et on mentionne déjà les
générations futures »1(*).
2. C'est aussi, à l'ONU que l'on doit la publication en
1987 du célèbre rapport Brundtland2(*) par la commission mondiale pour l'environnement et le
développement (CMED). Pour rappel, c'est en 1984 que l'assemblée
générale des nations unies avait donné mandat à la
CMED afin de proposer des lignes directrices pour « un projet de
développement mondial capable de protéger l'environnement mais
aussi de remplir les autres missions incluses dans l'objectif de
développement »3(*). Le document final de la CMED intitulé
Notre avenir à tous faisait alors apparaître le respect
de l'environnement à la fois comme une condition de la poursuite du
développement économique et comme une question de justice
sociale.
3. C'est, enfin, l'ONU aussi qui convoqua en Juin 1992
à Rio de Janeiro la très célèbre conférence
mondiale sur l'environnement et le développement durable (Sommet de la
Terre). Tenue 20 ans après la conférence de Stockholm, cette
conférence que beaucoup considère comme le moment fondateur de la
figure internationale du développement durable a l'avantage de
connaître un grand succès par la présence de nombreux
chefs d'Etats et de gouvernements (108 sur les 178 membres de l'ONU) ainsi que
par une forte mobilisation soutenue par un intérêt très
actif de la société civile internationale.
D'une façon générale le
développement durable est défini comme une intégration
plus poussée entre les préoccupations économiques,
écologiques et sociales « le
développement durable est une amélioration des conditions de vie
des communautés humaines qui respecte les limites de la capacité
de charge des écosystèmes »4(*). Pour Aurélien Boutaud,
l'histoire du concept peut se relire à travers le prisme des
théories de la négociation,
« le développement durable nous
apparaît alors comme la tentative de formulation, au plus haut niveau
international, d'une valeur nouvelle dont l'objet serait la
réconciliation entre des exigences de protection de l'environnement et
de développement socio-économique (équivalant à ce
que les théoriciens de la négociation appellent une approche
gagnant gagnant, ou un jeu à somme positive, entre environnement et
développement) »5(*).
En s'affirmant comme thème et problème qui
appellent une mobilisation scientifique, mais aussi des décisions
politiques et des interventions techniques, le développement durable
s'érige en catégorie de pensée et d'action. La notion de
« développement durable » énonce un idéal et
exprime une volonté : trouver des conciliations entre un objectif de
développement raisonné, un objectif environnemental de
biodiversité et un objectif de justice et d'équité
sociale. Ces objectifs peuvent s'avérer pour une large part
conflictuels. De ce fait, apparemment unitaire, elle demeure tout de même
polysémique et la question de la cohérence des actions se pose
avec insistance puisque les objectifs poursuivis (logiques économiques,
préoccupations sociales et impératifs écologiques) ne sont
pas forcément compatibles (exclusion et pauvreté, pollution
atmosphérique, traitement des déchets, congestion,
dégradation environnementale,...).
Appliquée à la ville, l'approche durabiliste
établit les fondements éthiques, les concepts opératoires
et les politiques publiques permettant d'articuler le développement
socio-économique et l'aménagement spatial des
agglomérations avec une gestion prudente de l'environnement de
façon à garantir la viabilité à long terme des
systèmes urbains. Le développement urbain durable donne de ce
fait une dimension nouvelle aux interrogations relatives par exemple à
l'ampleur de l'étalement urbain. Combinant les points de vue de la
nouvelle écologie urbaine et de l'économie institutionnelle des
ressources, l'approche durabiliste du développement urbain invite
à relire les processus urbains sous l'angle plus particulier des
métabolismes qui les caractérisent : consommation,
transformation, stockage des ressources naturelles (air, eau, sol, paysage) et
culturelles (patrimoine bâti).
À travers les thèmes de ville compacte, de
mixité, d'organisations conjointes de l'espace et des mobilités,
les tenants du développement urbain durable cherchent à alimenter
le débat sur les formes urbaines les plus favorables à un
développement urbain viable, vivable et équitable. Le
développement urbain durable apporte en ce sens quelques
éléments nouveaux de réflexion (changement climatique,
risques émergents, inégalités écologiques, ...)
mais il introduit surtout, pour les villes qui se prêtent à cette
démarche, un questionnement d'ensemble. Le développement urbain
durable n'est pas un projet qui se greffe sur une politique. Il se
définit au contraire en fonction des situations existantes, des besoins,
de la volonté des acteurs locaux et des priorités qu'ils
énoncent, ce qui demande de reconsidérer un ensemble de questions
urbaines.
Les références à la notion de
développement durable ou à des notions proches (éco
développement, développement urbain durable, etc.) et leurs
impacts sur les processus de changements sociaux ont varié dans le temps
et selon les périodes. Durant les années de guerre froide, par
exemple, ces thématiques étaient portées par le mouvement
associatif planétaire. C'est dire que des années 70 à la
tenue de la conférence de Rio, la référence au
développement durable se rattachait surtout à des processus et
à des acteurs issus de la société civile ou du mouvement
associatif planétaire « (...) il apparaît que les
concepts de développement durable et de ville durable ont effectivement
été construits dans une logique
coopérative »6(*).
Là où le rôle des nations unies a
été déterminant dans la reconnaissance et la prise en
charge officielle (labellisation) des enjeux de développement durable,
c'est qu'à travers la tenue de rencontres au sommet comme celle de Rio,
l'institution internationale est parvenue au courant des années 90
à faire inscrire dans les agenda nationaux et internationaux les
questions de développement durable. L'Action 217(*) mondial issu de la
conférence de Rio donne lieu, par exemple, à différents
programmes nationaux concernant le développement des villes.
Devant être mis en oeuvre « jusqu'au
XXI° siècle par les gouvernements, les institutions du
développement, les organismes des Nations Unies et les groupes de
secteurs indépendants, dans tous les domaines où
l'activité humaine (économique) affecte
l'environnement »8(*). Le programme Action 21 mondial
définit dans ses 4 sections les objectifs, les types d'actions et les
moyens à mettre en oeuvre par les acteurs du développement
à tous les niveaux et, notamment, les initiatives à prendre par
les collectivités locales à l'appui d'Action 21. Pour un auteur
comme Edwin Zaccaï (2002), tout cela révèle la profonde
volonté des signataires de multiplier au maximum les chances
d'implication de tous.
Depuis Rio cependant, l'expérience nous enseigne que
malgré toute « la bonne volonté du monde » la
fabrication du discours et de la pratique du développement durable s'est
complexifiée dans le sens où les jeux d'acteurs
(l'interactivité des acteurs), l'impact des pratiques respectives sur
les processus de changement social en milieu urbain et sur la
gouvernance/participation locale...sont devenus plus ambigus.
On s'accorde même à penser que l'action
collective urbaine autour du développement urbain durable souffre de la
multiplication des échelons de décision et de programmation ainsi
que de la diversification des acteurs en présence. Pour certains, force
serait de constater, en ce sens, que tant au niveau local que global
l'appropriation du développement urbain durable par les
«community policies» revêt toutes les formes d'une
appropriation compétitive «Etats, entreprises, ONG,
collectivités locales, économistes ou écologistes se
réclament aujourd'hui du développement urbain durable sans pour
autant en donner une définition et un contenu identiques. Les
débats sur la soutenabilité faible (approche néoclassique)
ou forte (approche éco systémique) illustrent bien cette lutte
d'appropriation »9(*).
Etant convaincu que l'oeuvre de construction
du développement durable et plus spécialement du
développement urbain durable repose sur la (ré) conciliation de
logiques distinctes en vue de leur intégration plus poussée
« car les propositions sur le développement urbain durable
insistent à l'envi sur les compromis à
trouver »10(*) ; nous pensons qu'il demeure plus
qu'impérieux de bien comprendre les processus de conflits et
éventuellement aussi de compromis au centre desquels se trouvent
inscrites les pratiques locales de développement urbain durable.
Voilà pourquoi nous avons choisi, dans le cadre du présent
mémoire, de travailler sur la problématique des jeux d'acteurs
observables autour des dispositifs, projets ou programmes de
développement urbain durable notre objectif principal étant
d'identifier, d'analyser de comprendre et de décrire à travers
une étude de cas portant sur la commune d'arrondissement de NGOR les
différents jeux d'acteurs qui se dessinent autour des pratiques locales
de développement urbain durable.
Partant du postulat que ces différentes pratiques se
situent entre politiques publiques locales (injonction institutionnelles) et
construction sociale (initiatives de la société civile) nous
avons, après identification des enjeux de développement urbain
durable les plus significatifs pour la commune d'arrondissement, fait le choix
de nous intéresser aux jeux d'alliances et de conflits observables
autour des pratiques d'usages, d'aménagement, de gestion,
d'exploitation, d'entretien et/ou de préservation d'un espace naturel
menacé comme la plage de NGOR village et sa baie. En d'autres
termes, nous avons cherché à comprendre la façon dont se
projettent dans les domaines de l'usage, de l'aménagement, de la
gestion, de l'exploitation, de l'entretien et/ou de la préservation de
la plage et de sa baie ; les rapports entre acteurs publics et non
publics.
Jusqu'à récemment, la plage et la baie de NGOR
village étaient présentées comme de véritables
dépotoirs « les villageois s'en servaient comme
décharges, les égouts y atterrissaient et la marmaille Ngoroise
s'en servait de latrines ; résultat : odeurs
infectes, étrons flottants et mauvaises fréquentations,
même les méduses n'osaient plus y aller »11(*) en plus, les abords de la
plage étaient utilisés de façon anarchique
« (...) aucun occupant n'a le souci du bien public : les
occupants dépassent les limites de leurs maisons afin d'avoir les pieds
dans l'eau et les vendeurs colonisent sans aucun souci esthétique ce qui
reste des minuscules plages »12(*). Depuis 2000, cependant, « la situation
semble s'être nettement améliorée »13(*) et l'hypothèse que nous
avons dès lors formulé est que : la nature et la
qualité des jeux d'acteurs qui se dessinent depuis quelques
années autour des pratiques locales d'usages, d'aménagement, de
gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de préservation de la plage
et de sa baie y sont pour beaucoup dans ce niveau de performativité
constaté depuis 2000.
Première partie. CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE
Chapitre I. PROBLEMATIQUE
Inventions humaines, les villes constituent de remarquables
miroirs du changement ; elles sont le lieu privilégié de
l'évolution la plus rapide de la société, le lieu des
mutations économiques et socioculturelles, des échanges
interethniques et communautaires. Elles constituent en quelque sorte la
représentation physique des sociétés. C'est à ce
titre qu'elles se trouvent placées au coeur des processus de
globalisation, de transformation technologique et de recomposition
économique et sociale des territoires.
Espaces de vie pour une grande majorité des
populations, elles peuvent également être envisagées comme
des écosystèmes artificiels tributaires de réseaux et de
flux qui les dépassent. La qualité de leurs cadres de vie, la
transformation des paysages et des formes urbaines, l'organisation des
mobilités, les incidences écologiques des métabolismes
urbains, l'accroissement des risques environnementaux......constituent de ce
fait de sérieux enjeux qu'il urge de prendre en charge dans
l'intérêt des générations futures car
« héritage des générations passées,
ressource des générations présentes, la ville est dans sa
substance et dans ses qualités (symboliques, culturelles,
écologiques,...) le patrimoine commun des générations
futures à l'égard desquelles nous contractons une dette de
transmission »14(*).
Sous ce rapport l'urbanisation parait être, parmi les
évolutions du siècle passé, l'un des traits les plus
saillants. En Afrique au Sud du Sahara par exemple elle est, après
l'accroissement démographique, le changement le plus spectaculaire de
ces dernières années. Aux yeux de certains spécialistes
c'est aussi le changement le plus préoccupant car rurale à plus
de 80 % dans les années 60, la région est aujourd'hui
urbanisée à près de 50 %. Alors qu'on y comptait vers les
années 30 une dizaine de villes de plus de 50.000 habitants ou proches
de ce chiffre (Ibadan 387.000 hab., Lagos 120.000 hab., Edde, Kano 60.000 hab.,
Oshogbo avec plus de 50.000 hab., Ilorin 47.000 hab., Dakar avec près de
100.000 hab., Ogbomosho, Iwo, Kaolack, Accra, Koumassi, Freetown) ; dans
les années 80 c'est quelque 2300 centres de plus de 50.000 habitants
qu'on dénombrait avec une population urbaine totale de 50 millions. Par
ailleurs le taux actuel de croissance urbaine en Afrique est le plus
élevé du monde, dépassant 4% par an (FNUAP 2000).
Phénomène encore plus alarmant, cette croissance
urbaine s'accompagne de profondes crises économiques et sociales, ce qui
faisait dire au président Nelson Mandela que "l'Afrique
subsaharienne est la seule région du monde où l'urbanisation est
liée à une croissance économique et à un bien
être social négatifs"15(*).
Du point de vue de l'écologie urbaine16(*), le fonctionnement actuel de
la grande majorité de ces villes apparaît comme une
réalité essentiellement prédatrice et peu
viable «les critiques adressées au développement
urbain aujourd'hui ressemblent un peu à celles qui étaient faites
à la croissance économique il y a une
génération : accumulation de pauvretés,
dégradation de l'environnement naturel, ampleur des coûts
collectifs dans les villes... »17(*). L'extension généralisée des
villes, la croissance et la multiplication des très grandes
métropoles, l'existence de modèles de villes très
consommatrices d'espace et d'énergie, la multiplication des niveaux
d'intervention techniques et politiques, les formes nouvelles
de la ségrégation spatiale dans la ville, l'accentuation du
phénomène de la pauvreté urbaine, la dégradation
des écosystèmes naturels, l'ampleur des coûts collectifs
dans les villes ....sont autant de tendances négatives qui laissent
présager, pour certains, du caractère non durable de
l'urbanisation telle qu'elle se dessine de nos jours dans la plupart des pays
au sud du Sahara « tel nous semble être le cas pour les
questions urbaines et, en particulier pour plusieurs évolutions
contemporaines qui, par la négative, mettent bien en évidence le
caractère « non durable » de certaines tendances de
l'urbanisation »18(*) ; d'aucuns vont même jusqu'à
parler de « mal ville».
La «nouvelle question urbaine» insiste
à ce titre sur toute l'ambiguïté des modalités
actuelles du développement des villes et sur la nécessité
de maîtriser les effets physiques (déconnexions spatiales,
discontinuités, ruptures de la qualité résidentielle),
économiques (spécialisations fonctionnelles, zonage), sociaux
(ségrégations résidentielles, replis communautaires),
environnementaux (pollutions, nuisances), mais aussi politiques (dispersion et
foisonnement des acteurs de la gestion et de la régulation urbaine).
C'est là tout l'enjeu de la problématique du développement
urbain durable « éléments moteurs du dynamisme
économique, les villes sont au coeur des enjeux du développement
durable. Elles doivent assurer un cadre de vie de qualité pour leurs
populations, et veiller à limiter les impacts sur
l'environnement »19(*).
Pour un auteur comme Cyria Emelianoff, une ville durable peut
se définir, face aux tendances actuelles de l'urbanisation, en trois
temps :
« 1. C'est une ville capable de se
maintenir dans le temps, de garder une identité, un sens collectif, un
dynamisme à long terme. Pour se projeter dans l'avenir, la ville a
besoin de tout son passé, d'une distance critique par rapport au
présent, de sa mémoire, de son patrimoine, de sa diversité
culturelle intrinsèque et de projets multidimensionnels. Le mot durable
rappelle en premier lieu la ténacité des villes, des villes
phénix que les destructions ne parviennent pas à détruire
et qui renaissent de leurs cendres, telle Gdansk. Il renvoie à la
pérennité des villes dans leurs diverses expressions culturelles,
à leurs capacités de résistance et d'inventivité,
de renouvellement, en un mot. "Durable" est au temps ce que "global" est
à l'espace : un élargissement de notre champ de vision,
au-delà du court terme. Levons ici une ambiguïté : la
durée ne signifie en aucun cas l'immobilisme. La durée des villes
est une durée créatrice, bergsonienne. Elle fait
référence au caractère fortement contextualisé des
villes, toujours impliquées dans une histoire et une géographie,
indissociablement urbaine et terrestre, humaine et écologique. Les
longues séries pavillonnaires monocordes, l'urbanisme commercial et le
"modèle de la rocade", selon l'expression de Jean-Paul Lacaze, profilent
au contraire une ville qui maximise les consommations, aux antipodes d'un
développement multidimensionnel.
2. La ville durable doit pouvoir offrir une
qualité de vie en tous lieux et des différentiels moins forts
entre les cadres de vie. Cette exigence appelle une mixité sociale et
fonctionnelle, ou, à défaut, des stratégies pour favoriser
l'expression de nouvelles proximités : commerces et services de
proximité, nature et loisirs de proximité, démocratie de
proximité, proximités aussi entre les différentes cultures
de la ville, entre les groupes sociaux, entre les générations.
Cela oblige à penser différemment des catégories longtemps
étanches, des couples apparemment irréconciliables, pour ouvrir
la voie par exemple aux parcs naturels urbains, à la ruralité en
ville, aux schémas piétonniers d'agglomération, à
l'économie solidaire et aux finances éthiques, ou plus simplement
à la démocratie locale et globale à la fois. La
proximité doit s'organiser en réponse aux coûts et aux
risques lourds de l'hyper mobilité, une mobilité qui est en
partie contrainte. Coûts énergétique et géopolitique
lié aux intérêts pétroliers, coûts climatiques
reportés sur les décennies à venir et sur les pays les
moins à même de faire face aux transformations et aux risques,
coûts de santé publique avec une prévalence en forte hausse
des maladies respiratoires, coûts économiques de congestion et
d'extension des réseaux urbains, coûts sociaux pour les
expatriés des troisièmes couronnes appauvris par leur budget
transport, ou encore pour les populations soumises aux plus fortes nuisances
automobiles. Face à ces coûts, longtemps sous-estimés, la
ville durable devient une ville de relative compacité, qui peut
s'accommoder de différentes morphologies urbaines, à condition
que l'on parvienne à renouveler les modes de transport, leur
pluralité, ainsi que les logiques de localisation qui sous-tendent
l'aménagement, pour les combiner dans des configurations originales.
3. Une ville durable est, en
conséquence, une ville qui se réapproprie un projet politique et
collectif, renvoyant à grands traits au programme défini par
l'Agenda pour le XXI° siècle (Agenda 21) adopté lors de la
conférence
de Rio, il y a dix ans. Les villes qui entrent en résonance avec ces
préoccupations définissent, à l'échelon local,
quelles formes donner à la recherche d'un développement
équitable sur un plan écologique et social, vis-à-vis de
leur territoire et de l'ensemble de la planète, et elles reformulent par
là même un sens collectif. Il s'agit à la fois de
réduire les inégalités sociales et les dégradations
écologiques, en considérant les impacts du développement
urbain à différentes échelles. La "durabilité" dont
l'horizon serait seulement local n'a pas de sens en termes de
développement durable, caractérisé par le souci des
générations présentes et futures, du local et du global.
Il s'agit en somme de trouver des solutions acceptables pour les deux parties,
ou encore, de ne pas exporter les coûts du développement urbain
sur d'autres populations, générations, ou sur les
écosystèmes »20(*).
C'est la commission des Nations Unies qui a
véritablement impulsé la démarche " Villes et
développement durable " à l'occasion de la
préparation de la conférence de Rio. En prenant conscience de la
nécessité d'ancrer la démarche du développement
durable à un niveau local et de promouvoir un processus tout à la
fois descendant et ascendant et en s'assurant, par conséquent, le
concours des villes dans leurs travaux ; les Nations Unies ont
favorisé l'émergence des associations de villes sur la
scène du développement durable. C'est ainsi qu'a
été créée en 1990
l'ICLEI (International council for
local and environmental initiatives), destinée à
sensibiliser les collectivités locales à l'environnement et au
développement durable et à encourager la constitution d'un
réseau de villes oeuvrant pour le développement urbain
durable.
Dès 1991, l'ICLEI était déjà
à pied d'oeuvre. Un groupe de travail constitué d'experts
européens pour les questions d'environnement local est mis en place pour
examiner la capacité des collectivités locales à mettre en
place des Agenda 21 locaux. Ce rapport sert de base à la
rédaction du chapitre 28 d'Action 21, reconnaissant aux
collectivités locales le rôle essentiel d'acteurs du
développement urbain durable.
Cette approche décentralisée du
développement urbain durable sera confirmée par
l'assemblée générale des maires à Istanbul,
à l'occasion de HABITAT II « pour avancer vers l'objectif
de développement urbain durable, il est fondamental de s'appuyer sur les
municipalités et les autorités à l'échelle
régionale et locale »21(*). L'idée étant que, les communes
(collectivités locales), par l'intermédiaire de leurs
administrations, sont les principales garantes institutionnelles de la
durabilité des systèmes urbains. Elles sont notamment
responsables de gérer et de mettre à disposition des habitants et
des entreprises un certain nombre de ressources et d'infrastructures, ainsi que
de biens et de services essentiels au bon fonctionnement des activités
urbaines. On pense en particulier à certaines ressources dont la gestion
pose aux communes des défis particulièrement aigus en termes
d'impacts écologiques, d'équilibre économique et
d'équité sociale: distribution de l'eau et assainissement,
utilisation du sol et urbanisme, gestion de l'énergie et des
déchets, offre en transports publics, logement.......
.
Dans le contexte d'alors caractérisé par
l'amorce des dynamiques de décentralisation territoriale et locale,
l'intervention des collectivités locales trouve très rapidement
un cadre institutionnel dans lequel s'insérer. La démarche Agenda
21 d'élaboration d'un projet de territoire répondant aux
principes du développement durable va en effet s'appuyer sur des
fondements législatifs tels les textes de lois sur la
décentralisation. Au Sénégal c'est à la faveur de
la réforme dite de la régionalisation survenue en 1996 que l'Etat
a laissé l'initiative aux collectivités locales, a qui neuf (9)
domaines de compétence dont l'environnement et la gestion des ressources
naturelles venaient d'être transférées, d'initier des
Agendas 21, selon la stratégie « remontante » de
Rio.
Il faut préciser que dans la foulée de Rio, le
Sénégal avait déjà créé en 1995 la
CNDD (Commission Nationale de Développement Durable). Cette commission
interministérielle présidée par le Ministère des
affaires étrangères et doté d'un secrétariat
assuré par le Ministère de l'Environnement, était
censé coordonner la prise en compte du développement durable dans
l'ensemble des politiques publiques et programmes de développement et de
préparer les rapports nationaux sur le développement durable,
tout particulièrement celui qui sera présenté à la
conférence de Johannesburg, 10 ans après RIO.
Après un démarrage difficile, cette
démarche a permis au Sénégal de se doter d'un
référentiel national: le Rapport National du
Sénégal sur le Développement Durable (RNSDD) qui sera
préparé pour la 9éme session des Nations Unies en avril
2001 et repris pour l'essentiel, dans le rapport national
présenté lors du Sommet Mondial sur le Développement
Durable de Johannesburg l'année suivante (2002).
Celui ci propose une stratégie nationale de
développement durable et s'efforce d'assurer sa prise en compte dans les
principaux documents stratégiques de développement produit par le
Sénégal, comme le DSRP (Document Stratégique de
Réduction de la Pauvreté), les initiatives conduites dans le
cadre du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique)
ou les OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement). En
outre, ce rapport recommande fortement que les communes adoptent concomitamment
des plans locaux d'actions (agendas 21 locaux).
C'est ainsi en 2001, qu'on voit s'initier pour la
première fois au Sénégal une expérience d'agenda 21
local. Réalisé sous l'égide du Ministère de
l'Urbanisme et de l'Aménagement du territoire, cette expérience
financée dans le cadre du Programme d'appui à la formulation des
Agendas 21 locaux sera étendue, en 2004, à 4 nouvelles villes:
Saint-Louis, Tivaouane, Matam et Guédiawaye. Le Programme d'appui
à la formulation des Agendas 21 locaux entre dans le cadre plus global
d'un programme lancé depuis 1995 par UN Habitat (Programme des Nations
Unies pour les Etablissements Humains) et dénommé Programme
Agendas 21 locaux.
Appuyant près de 30 villes dans des pays
différents dont 5 villes au Sénégal, Le programme Agendas
21 locaux est un programme de renforcement des capacités des
collectivités locales. Il se veut en quelque sorte une réponse au
Chapitre 28 de l'Action 21 mondial qui fait appel aux autorités locales
pour qu'elles mènent des processus consultatifs visant à
développer et à mettre en oeuvre des Agendas 21 Locaux pour et
avec les communautés. Le Programme « Agendas 21
locaux » propose aux collectivités locales et à
leurs partenaires un appui sur plusieurs années pour faciliter la mise
en oeuvre des processus d'élaboration d'Agendas 21 locaux afin qu'elles
puissent localement contribuer à la mise en oeuvre de l'Agenda 21
mondial et du Programme pour l'habitat. L'appui du programme vise
spécifiquement les villes moyennes qui très souvent ont des
capacités faibles et sont oubliées par les programmes d'appui
internationaux. Le programme a pour objectifs généraux de
promouvoir la bonne gouvernance urbaine en appuyant l'élaboration et la
mise oeuvre de plans d'action environnementaux participatifs ; de
renforcer les capacités des collectivités locales à
intégrer ces plans d'action à des plans stratégiques de
développement urbain, en stimulant la synergie entre les
différents secteurs.
Au Sénégal, le programme s'est fixé comme
objectifs spécifiques de "soutenir le développement des
capacités des collectivités locales et de leurs partenaires dans
les villes secondaires du Sénégal, pour conduire des processus
participatifs de préparation d'Agenda 21 locaux, monter des projets
prioritaires et mobiliser les ressources nécessaires à la mise en
oeuvre des plans d'action de ces Agenda 21"22(*). Le Programme d'appui à
la formulation des Agendas 21 locaux devrait ainsi permettre au
Sénégal "de se doter des modalités institutionnelles
et des outils opérationnels de production et de gestion d'Agenda 21
locaux et de mettre en place des modalités pérennes d'appui aux
collectivités locales dans les domaines de la planification
participative appliquée aux problématiques de l'environnement
urbain, participant ainsi aux importantes réformes visant à
l'approfondissement de la décentralisation et de la
déconcentration"23(*).
Dans l'agglomération Dakaroise l'Agenda 21 local ne
concerne, pour l'heure, que la seule ville de Guédiawaye (soit environ
500.000 habitants, sur une population de l'agglomération estimée
à 2 millions d'habitants). Il est cependant à noter que de
nombreuses autres initiatives de planification stratégique et de
développement urbain durable, concernant toute ou partie de
l'agglomération dakaroise, ont été lancée par
d'autres institutions et acteurs dont les collectivités locales
(Communes et Communes d'arrondissement).
Dans la commune d'arrondissement de NGOR bien que l'Agenda 21
local ne soit encore expérimenté, il reste que différents
acteurs sont impliqués de façon réfléchie ou non
dans des processus de planification stratégique et de mise en oeuvre du
développement urbain durable au niveau infra communal. C'est le cas
autour des pratiques d'usages, d'aménagement, de gestion,
d'exploitation, d'entretien et/ou de préservation de la plage et de sa
baie pour lesquels un projet de cogestion a été mis sur pied
depuis 2005 ; il s'agit du comité de gestion de la plage (CGP) qui
regroupe en son sein autorités locales (mairie de la commune
d'arrondissement) et exploitants (association des pécheurs de NGOR
-ASPEN-, association des plagistes). En dehors de ce comité on note
également la présence et l'implication de divers autres acteurs
dans les pratiques d'usages, d'aménagement, de gestion, d'exploitation,
d'entretien et/ou de préservation de la plage et de sa baie : ville
de DAKAR, associations de toute nature (AAIN -association des amis de
l'île de NGOR- , associations de jeunes -Groupe CELLIA-,
association pour la protection des ressources marines -ASPREM-, regroupement
des transporteurs de l'île de NGOR -RTIN-........), opérateurs
touristiques ....
Cette multiplicité d'acteurs qui interviennent, le plus
souvent, de façon isolée et sans aucune coordination
« faisant suite au forum de Rio +5 (Rio 1997) qui a reconnu comme
un des obstacles majeurs à la mise en oeuvre du concept de
développement durable le fait qu'un grand nombre d'organismes et
d'individus travaillant pour la durabilité dans leur propre
communauté et secteur, restent isolés les uns des
autres »24(*) ; soulève la problématique de
la multiplication des niveaux d'intervention techniques et politiques.
La gestion des ressources urbaines reste, il est vrai,
influencée par le poids politique des différents acteurs de la
ville. La notion de gouvernance pose dès lors et explicitement la
question des modalités de l'action collective or il est connu et reconnu
que l'action collective urbaine souffre aujourd'hui de la multiplication des
échelons de décision et de programmation ainsi que de la
diversification des acteurs en présence.
Les travaux sur ce thème ont, d'une façon
générale, montré les configurations multi centrées
formées par les différents acteurs impliqués dans
l'élaboration des politiques urbaines ainsi que les formes nouvelles de
localisation multi niveaux des politiques publiques. Les conclusions qui en
ressortent montrent bien que cet état de fait conduit
inévitablement à des gestions très opaques et fort
techniques à l'échelle des agglomérations ou des
régions urbaines (Programme interdisciplinaire Développement
Urbain Durable, 2004) alors que l'idée de développement urbain
durable cherche à s'appuyer sur une dynamique de diversification des
offres de participation locale et sur l'affirmation d'une « gouvernance
démocratique ».
Pour un auteur comme Aurélien Boutaud le fait est que
« les approches consensuelles qui caractérisent les outils
des acteurs publics se retrouvent écartelées entre les approches
écolocentrées des mouvements écologistes ou les
approches éconocentrées du monde économique et
industriel »25(*) . A l'en croire l'analyse du contenu des outils
d'évaluation développés par les acteurs publics locaux,
confirme à la fois le pouvoir d'appropriation de ces outils, mais
également la position consensuelle adoptée par les
collectivités locales dans la définition qu'elles se donnent du
développement durable (se caractérisant par un traitement
équilibré des trois « piliers » du développement
durable : aspects sociaux, écologiques et économiques).
Dans leur appel à contribution pour l'année
2004, les responsables du Programme de recherche interdisciplinaire sur le
développement urbain durable nous font remarquer qu'il est devenu
nécessaire de mieux comprendre le rôle et le statut du
développement durable dans la formation de coalitions de gestion urbaine
« l'objectif de la durabilité se situe parfois en amont et
impose aux acteurs locaux de tenter de construire un consensus ; parfois il est
formulé en aval et fournit des justifications a posteriori pour des
alliances que la contrainte électorale rend
nécessaire »26(*). L'aspect souvent protéiforme que
présentent les politiques publiques se revendiquant du
développement durable résulte du fait que le contenu du
thème demeure ouvert et multidimensionnel, entraînant une
multiplicité d'approches et de compréhension des problèmes
soulevés, ce qui empêche qu'un ensemble homogène de
solutions soit propos, d'autant que la pluralité des groupes d'acteurs
porteurs d'intérêts entretient des divergences
d'interprétation et de hiérarchisation des objectifs.
Quoi qu'il en soit de l'état de cette
problématique, il reste indéniable que l'enjeu d'action et de
réflexion n'en est que plus important. L'idée de plus en plus
à la mode de "ville intelligente" met en évidence de
nouveaux modes de régulation urbaine fondés sur l'apprentissage
collectif, la participation et la concertation des acteurs publics et non
publics « l'étude plus spécifique du cas de la
communauté urbaine de Lyon permet de valider certaines des
hypothèses émises dans les chapitres précédents. En
particulier, le phénomène d'appropriation collective (ou
endoformation) est plus précisément
vérifié »27(*).
Qu'en est-il présentement à NGOR autour des
pratiques d'usages, d'aménagement, de gestion, d'exploitation,
d'entretien, et/ou de préservation de la plage de NGOR village et de sa
baie ; sommes nous dans des logiques de compétition, de conflits et
de luttes d'appropriation entre acteurs publics et non publics ou sommes nous
plutôt dans des logiques de compromis, d'alliances, d'apprentissage et
d'appropriation collective ? Telle pourrait être notre question
générale de recherche.
Chapitre II. Objectif (s) de la recherche
Comme le fait remarquer Madeleine Grawitz
« quelques soient les raisons ayant suscité une recherche,
la première démarche vraiment scientifique consistera à en
préciser les objectifs »28(*) c'est pourquoi nous précisions,
dès notre introduction déjà, que notre principal objectif
dans cette étude a été d'analyser les jeux d'acteurs
observables autour des pratiques d'usages, d'aménagement, de gestion,
d'exploitation, d'entretien, et/ou de préservation de la plage de NGOR
village et de sa baie. Il faut comprendre que nous nous sommes proposé
d'identifier, de caractériser et de classer les principaux acteurs
impliqués dans les pratiques locales de développement durable de
la plage et de sa baie l'objectif visé étant, au bout du compte,
de pouvoir bien saisir et décrire les jeux d'alliances ou de conflits
qui se nouent entre acteurs gravitant autours de ces pratiques.
La nécessité de faire une lecture comparative
entre, d'une part les six études de cas menées au niveau de
l'agglomération Dakaroise par des camarades du DESS de l'ENEA et
moi-même29(*) et,
d'autre part, entre l'ensemble des études de cas menées au niveau
international ; a conduit à ce que nous soient fixés un
ensemble d'objectifs de recherche assez précis Il s'agissait au
delà de la description et de l'analyse des jeux d'acteurs:
1. de reconstituer la
« systèmogenése » du développement
durable sur le site de l'étude de cas,
2. de présenter et d'analyser un, au moins, des
dispositifs de planification du développement (et plus
spécifiquement du développement urbain durable) en vigueur sur le
site de l'étude de cas tout en veillant à mettre en
lumière les mécanismes de gouvernance/participation qui la (ou
les) caractérisent,
3. d'établir un certain nombre de documents
cartographiques portant sur des aspects bien précis du site de
l'étude de cas (inventaire des points noirs environnementaux, tendances
d'évolution des dernières années, enjeux territoriaux,
occupation et utilisation des sols......)
4. d'établir le profil ou l'itinéraire de cinq
experts de la scène locale du développement durale.
De fait nos objectifs spécifiques de recherche ont
été de :
OS1. Faire un état des lieux du
développement urbain durable dans la commune d'arrondissement ;
OS2. Cartographier un certain nombre
d'éléments bien spécifiques tels les principaux points
noirs environnementaux, l'occupation des sols et de l'espace, les tendances
d'évolution des fronts d'urbanisme.... ;
OS3. Présenter, d'analyser et de voir
comment et dans quelle mesure le dispositif de planification que nous avons
retenu (PLD) prend en charge la thématique du développement
urbain durable ;
OS4. Reconstituer la façon dont sont
apparues (ou ne sont pas apparues) dans le discours et les pratiques des
différents acteurs de la scène locale du développement,
les références au développement durable ou à des
notions qui pourrait lui être rattachées ;
OS5. Comprendre et de mettre à nu la
manière dont se traduit l'adhésion (si adhésion il y a)
des différents acteurs aux principes de durabilité ;
OS6. Identifier, présenter et de faire
le profil organisationnel (ou institutionnel) des principaux acteurs gravitant
autour des pratiques d'usages, d'aménagement, de gestion,
d'exploitation, d'entretien, et/ou de préservation de la plage de NGOR
village et de sa baie ;
OS7. Comprendre, décrire, analyser et
caractériser la nature des jeux d'acteurs observables autours de ces
dites pratiques (dans quelle mesure y a-t-il création de langages
communs? Les analyses en termes de «coalitions de cause»,
développées aujourd'hui sur les politiques d'environnement,
rendent-elles compte des types de savoirs mobilisés et des
modèles d'action en jeu à propos du développent urbain
durable ?) ;
OS8. Faire le profil de cinq experts de la
scène locale du développement urbain durable.
Chapitre III. Hypothèse (s) de recherche
L'hypothèse de recherche étant définie
comme « une réponse anticipée que le
chercheur formule à sa question de recherche »30(*), nous retiendrons
au-delà des questions que soulèvent nos objectifs
spécifiques que les principales questions auxquelles nous avons
cherché à trouver des réponses ont été de
savoir:
1. comment se dessinent et s'organisent les jeux d'acteurs
observables autour des pratiques d'usages, d'aménagement, de gestion,
d'exploitation, d'entretien, et/ou de préservation de la plage de NGOR
village et de sa baie?
2. Qu'est ce qui motivent les acteurs gravitant autours de ces
dites pratiques :
§ Sont-ils animés par une adhésion aux
principes de la durabilité ?
§ Ne font-ils que réagir à une situation
locale caractérisée par un problème écologique
patent ?
§ Ou, ne font-ils que déployer des
stratégies d'affichage où le « durable » ne s'inscrit
que dans une logique de mobilisation de l'histoire locale ?
A ces questions nous formulons les réponses
anticipées suivantes :
1. Les jeux d'acteurs observables autour des pratiques
d'usages, d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien, et/ou
de préservation de la plage de NGOR village et de sa baie se dessinent
et s'organisent autour de deux groupes d'acteurs à savoir les acteurs
publics locaux (services techniques déconcentrés,
autorités municipales...) et les acteurs locaux non publics (structures
traditionnelles, structures associatives, OCB, entreprises privées,
ONG....).
2. Ces acteurs en réagissant à une situation
locale caractérisée par un problème écologique
patent adhérent sans l'afficher, ni même en
prendre clairement conscience, aux principes de la durabilité.
Chapitre IV. Cadre Conceptuel et Opératoire de la
recherche
IV.1. Cadre Conceptuel
L'étude repose sur un certain nombre de concepts qu'il
nous faut définir afin de mieux préciser notre cadre
théorique tant il est vrai qu'« une théorie ne peut
être contrôlée que si l'on sait reconnaître les faits
dont elle doit rendre compte »31(*).
1. Pratiques locales de développement
urbain durable : Selon l'une des définitions du dictionnaire
de la langue française (Le Petit Larousse 1999), la notion
de pratiques peut s'entendre comme des façons
d'agir. Appliqué à notre problématique, le concept de
pratiques locales de développement urbain durable renvoie, très
lacunairement, aux différentes façons d'agir (ou de faire)
à l'échelle locale (infra communal) en vue et pour le
développement urbain durable. Autrement dit ce sont l'ensemble des
initiatives, stratégies, actions, activités, projets ou
programmes entrepris sur le territoire de la commune d'arrondissement dans le
dessein d'y impulser (promouvoir) ou amorcer (renforcer) des dynamiques de
développement urbain durable.
Ainsi entendues, les pratiques locales de développement
urbain durable peuvent s'étudier au travers des dispositifs (de
programmation et/ou de mise en oeuvre), projets et programmes de
développement urbain durable qui existent sur la scène locale.
Notre postulat de départ selon lequel ces pratiques
locales se situent entre politiques publiques locales et construction sociale,
impose que soient également définis ces deux concepts.
2. Politiques Publiques Locales : Le concept de
politiques publiques a été, selon Quermone (1982), principalement
appliqué à deux champs d'intervention du pouvoir : la
politique extérieure et de défense et les politiques
économiques, sociales et culturelles issues de l'Etat providence.
Thoenig (1992) quant à lui, identifie les politiques publiques
« aux programmes d'action des autorités gouvernementales
en tant qu'ils forment un ensemble de processus et d'interactions concourant
à la prise en charge et à la solution d'un certain nombre de
problèmes placés sur l'agenda des
autorités ».
Le qualificatif de local renvoie comme le suggère la
définition du Larousse à ce qui est « particulier
à un lieu, à une région (par opposition à national,
général) ».
Ce que nous entendons donc par politiques publiques locales
c'est l'ensemble des programmes d'actions des autorités locales (mairie
commune d'arrondissement de NGOR) en tant qu'ils forment un ensemble de
processus et d'interactions concourant à la prise en charge et à
la solution des problèmes de développement urbain durable.
3. Construction Sociale : Voilà un
concept central dans le langage de la Sociologie contemporaine. Il
suggère qu'un phénomène, fait ou valeur, en l'occurrence
le développement urbain durable, est le produit (résultante) d'un
processus de façonnage collectif où chacun des acteurs (membres)
concernés prend activement part à la production, à
l'appropriation et à la vulgarisation du phénomène, fait
ou valeur ainsi produit.
Nous faisons ici recours à ce concept pour une raison
toute simple : l'opposer au concept de politiques publiques locales. Il
faut comprendre que partant du postulat qu'à coté des
autorités locales (acteurs publics), il y a divers acteurs non publics
(société civile, ONG, organisations ou personnes privées,
associations de toute nature...) qui s'investissent et participent activement
au modelage de la figure locale du développement urbain durable ;
nous avons voulu à travers l'usage du concept de construction sociale
mettre en exergue ce rôle actif.
Autrement dit nous voulons, en faisant usage du concept de
construction sociale, parler de l'implication et de la participation
très active d'acteurs non publics ( le plus souvent des organisations de
la société civile) dans le processus de construction, au niveau
local, de la figure du développement urbain durable.
4. Jeux d'acteurs : C'est aussi l'un des concept
centraux de notre étude puisque notre objectif principal est de les
observer et de les analyser dans le cadre des pratiques d'usages,
d'aménagement, de gestion, d'entretien, d'exploitation et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie. À la
vérité ce concept renvoie à l'ensemble des interrelations
et interactions liant les différents acteurs de la scène locale
du développement urbain durable.
Ces interrelations et interactions peuvent, globalement, se
décliner sous deux formes :
ü Sous forme de convergences (alliances)
ü Sous forme de divergences (conflits)
5. Performativité : Ce néologisme
est un concept qui d'une certaine façon s'impose à nous (ou nous
a été imposé) dans le cadre du programme de recherche
international dans lequel s'inscrit notre étude de cas. Il faut le
comprendre comme un niveau d'appréciation (évaluation) des
pratiques locales de développement urbain durable et de leurs
retombés (impacts). Ce niveau de performativité se
détermine sur la base d'une échelle ordinale32(*) de mesure des niveaux
d'intégration, d'articulation et d'équilibre (dans les
dispositifs, projets et programmes de développement urbain durable)
entre les trois dimensions fondamentales du développement durable :
économie, social et environnement. Ainsi les niveaux de
performativité peuvent être de trois natures :
1. faibles
2. moyens
3. satisfaisants
6. Expertise : C'est également un concept
que nous utilisons pour satisfaire aux directives des termes de
référence « Est expert tous ceux qui ont une
connaissance ou un savoir faire à apporter en matière de
développement durable et territorial. L'expertise ne se limite donc pas
aux seuls spécialistes ou techniciens, mais s'étend à de
nombreuses autres personnes de la communauté (élu, notable,
leader social, expertise populaire, etc. »33(*).
IV.2. Cadre Opératoire
Il est généralement conseillé, pour bien
définir le cadre opératoire d'une recherche, de poser à
travers l'hypothèse de recherche une relation de causalité de
sorte à faire ressortir les principales variables (dépendantes et
indépendantes) de l'étude.
Partant de nos hypothèses de recherche, la relation
causale sous jacente que nous pourrions poser est que : le niveau de
performativité des pratiques d'usages, d'aménagement, de gestion,
d'entretien, d'exploitation et/ou de préservation durable de la plage de
NGOR village et de sa baie dépend pour une large part de la nature et de
la qualité des jeux d'acteurs qui s'observent autour. Il en ressort que
les variables principales de l'étude sont :
ü variable indépendante : La
nature et qualité des jeux d'acteurs observables autour des pratiques
d'usages, de gestion, d'entretien, d'exploitation et/ou de préservation
de la plage et de sa baie.
ü variable dépendante : Le
niveau de performativité de ces pratiques d'usages, de gestion,
d'entretien, d'exploitation et/ou de préservation durable de la plage et
de sa baie.
L'opérationnalisation de ces variables nous a
emmené à identifier pour chacune de ces variables des dimensions,
des indices et indicateurs (voire schéma récapitulatif).
Tableau 4.1 : CADRE
OPERATOIRE DE LA RECHERCHE
VARIABLES
|
DIMENSIONS
|
INDICES
|
INDICATEURS
|
INDEPENDANTES
|
Nature et qualité des jeux d'acteurs observables
autour des pratiques d'usages, de gestion, d'entretien, d'exploitation et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie.
|
Jeux de conflits
|
Isolement des différents acteurs
|
Inexistence de cadres d'échange, de coordination et/ou
d'harmonisation regroupant les différents acteurs impliqués dans
les pratiques d'usages, de gestion, d'entretien, d'exploitation et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie.
|
Les différents acteurs n'entretiennent les uns
vis-à-vis des autres aucune forme de partenariat (ni financier, ni
technique, ni institutionnel)
|
Divergences d'objectifs et de finalités
|
Intérêts divergents
|
Objectifs contradictoires
|
Stratégies opposées
|
Jeux d'alliances
|
Réseautage des différents acteurs
|
Existence de cadres d'échange, de coordination et/ou
d'harmonisation regroupant les différents acteurs impliqués dans
les pratiques d'usages, de gestion, d'entretien, d'exploitation et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie.
|
Les différents acteurs entretiennent les uns
vis-à-vis des autres une ou plusieurs formes de partenariat (financier,
technique, institutionnel......)
|
Convergences d'objectifs et de finalités
|
Intérêts convergents
|
Objectifs conciliables
|
Stratégies complémentaires
|
DEPENDANTE
|
Niveaux de performativité des pratiques d'usages, de
gestion, d'entretien, d'exploitation et/ou de préservation durable de la
plage et de sa baie.
|
Faibles
|
Faibles niveaux d'intégration, d'articulation et
d'équilibre entre les trois dimensions fondamentales du
développement durable (économie, social et environnement) dans
les pratiques d'usages, de gestion, d'entretien, d'exploitation et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie.
|
Les pratiques d'usages, de gestion, d'entretien,
d'exploitation et/ou de préservation de la plage et de sa baie
privilégient une seule de ces dimensions (économie) au
détriment des deux autres.
|
Moyens
|
Niveaux moyens d'intégration, d'articulation et
d'équilibre entre les trois dimensions fondamentales du
développement durable (économie, social et environnement) dans
les pratiques d'usages, de gestion, d'entretien, d'exploitation et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie.
|
Les pratiques d'usages, de gestion, d'entretien,
d'exploitation et/ou de préservation de la plage et de sa baie visent
l'intégration, l'articulation et l'équilibre entre deux au moins
parmi les trois dimensions fondamentales du développement durable
(économie, environnement).
|
Satisfaisants
|
Niveaux satisfaisants d'intégration, d'articulation et
d'équilibre entre les trois dimensions fondamentales du
développement durable (économie, social et environnement) dans
les pratiques d'usages, de gestion, d'entretien, d'exploitation et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie.
|
Les pratiques d'usages, de gestion, d'entretien,
d'exploitation et/ou de préservation de la plage et de sa baie visent
l'intégration, l'articulation et l'équilibre entre les trois
dimensions fondamentales du développement durable.
|
Chapitre V. Méthodologie
Il nous faut préciser d'emblée que l'essentiel
de notre approche et démarche méthodologique s'est inspiré
d'une méthodologie ad hoc spécialement
élaborée dans le cadre du programme de recherche international
dans lequel s'insère notre étude de cas « la
comparaison de dispositifs que l'on suppose hétérogène -
tant par le processus et les acteurs de leur élaboration que par leur
contenu et leur impact local- exige l'élaboration d'un cadre d'analyse
et d'une méthodologie ad hoc »34(*). Celle-ci se veut une
approche systémique des pratiques locales de développement urbain
durable.
L'avantage que renferme l'approche systémique c'est
qu'elle permet très rapidement et sans grandes difficultés de
cerner les relations entre protagonistes de la scène locale du
développement urbain durable en tant qu'elles constituent des processus
dynamiques d'interactions entre acteurs « cette approche offre un
substrat permettant de saisir les agenda 21 comme un espace public circonscrit
et singulier, où les formes et le sens des actions collectives ne sont
pas figés, mais peuvent être mis à l'épreuve, se
modifier..... »35(*).
En sus des outils classiques de collecte
d'informations (questionnaires et guides d'entretien) et de quelques autres
outils qui nous ont été recommandés «utiliser des
outils similaires pour la collecte et exploitation de certaines données
(voir proposition détaillée ci après)36(*) »36(*) ; nous avons
principalement eu à faire recours à certaines techniques de la
méthode d'analyse des stratégies d'acteurs plus connue sous le
nom de méthode MACTOR et à l'analyse de contenu.
V.1. Les outils de collecte de données
et le choix des personnes ressources
V.1.a. Les outils (ou techniques) de collecte
de données
Il s'agit principalement du questionnaire, du guide
d'entretien, de la cartographie, de quelques techniques empruntées
à la méthode MACTOR, de l'observation directe et de l'analyse de
contenu.
ü Le questionnaire : Il a été
notre principal outil de collecte d'informations dans le sens où nous
l'avons utilisé pour l'ensemble de nos enquêtes de terrain
auprès des acteurs gravitant autours des pratiques d'usages,
d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie. Il faut bien
préciser que c'est un seul et même modèle de questionnaire
qui a été utilisé pour l'ensemble des interviews
même si celui-ci a été sensiblement modifié,
à certaines occasions, soit pour nous permettre de recueillir tel ou tel
autre information spécifique ou, tout simplement, pour nous permettre de
ne pas aborder avec tel ou tel autre acteur des questions sur lesquelles il ne
pourrait nous être d'aucun concours. En d'autres termes, nous avons
cherché à adapter et à ajuster nos interviews non
seulement en fonction de la qualité des interlocuteurs que nous avions
en face de nous, mais aussi, en fonction des informations spécifiques
que nous cherchions à recueillir auprès d'eux.
Ainsi le modèle de base du questionnaire qui a
été utilisé a notamment été axé sur
des rubriques suivantes : l'état des lieux du développement
urbain durable dans la commune d'arrondissement ; la planification et la
gouvernance/participation locale du développement urbain durable dans la
commune d'arrondissement ; les jeux d'acteurs autours des pratiques
locales de développement urbain durable dans la commune
d'arrondissement.
ü Le guide d'entretien : au total, nous en
avons utilisé deux modèles l'un destiné aux
différents acteurs identifiés comme ayant participé
à l'élaboration du PLD et l'autre aux cinq personnes retenues
comme experts de la scène locale du développement durable.
Dans le premier des cas il s'agissait d'aborder, avec les
acteurs ayant participé au processus d'élaboration du PLD de
NGOR, la thématique de la gouvernance/ participation dans les processus
d'élaboration, de mise en oeuvre et de suivi/évaluation de ce
dispositif. Semi directif et sommaire, ce modèle de guide d'entretien
s'est beaucoup inspiré d'une grille d'analyse de la gouvernance/
participation qui nous a été fourni dans le cadre de notre
méthodologie ad hoc37(*). Signalons aussi que nous n'avons pas
manqué de profiter de ces entretiens pour recueillir des avis sur les
niveaux de performativité du dispositif de planification en vigueur et
sur l'état des lieux du développement urbain durable dans la
commune d'arrondissement.
Dans le second des cas, il s'agissait d'établir
l'itinéraire détaillé (le profil) de quelques unes de ces
personnes qui, suite à nos recueils de données, sont apparues
comme des personnages noeuds (experts) de la fabrique locale du
développement urbain durable. Notre cadre
méthodologique de référence ayant fait le choix de
repérer, au-delà des organisations, des trajectoires d'individus
qui apparaissent comme des personnes-charnières dans ces dynamiques de
mobilisation « au sein même des organisations
indurées et des institutions, il est aisé de repérer
ces personnages-clefs. Certains assument des facettes multiples
(responsabilité professionnelle, partisane, associative, etc.) qui leur
permettent un rôle de passeur auprès de diverses organisations et
divers publics »38(*) ; nous avons par conséquent porté
une importance toute particulière à ces récits de
trajectoire et d'expérience que nous avons essayé de recueillir
au moyen d'un guide d'entretien que nous avons élaboré en
partant d'un modèle qui nous a été proposé dans le
cadre de la méthodologie ad hoc39(*) .
ü La cartographie : Plus qu'un simple outil
de collecte d'informations, la cartographie a été un outil
efficace d'analyse et de présentation synthétique. A la fois
descriptive et analytique, nous l'avons réalisé pour la plupart
à partir du logiciel de cartographie Arcview (version 3.2).
C'est-à-dire qu'en partant de fonds de cartes que nous avons eu à
collecter un peu partout (mairie d'arrondissement, ADM, DAU, auprès de
Mme Françoise DESBORDES......) nous avons procédé, au
moyen d'Arcview, à des mises à jour et à la
création de nouveaux thèmes sur la base d'informations
recueillies sur le terrain (entretiens, interviews, discussions, transects,
observation directe).
ü Des techniques de la méthode
MACTOR : Méthode d'analyse des jeux d'acteurs, la
méthode MACTOR éclaire les jeux d'alliances et de conflits entre
acteurs et permet de s'interroger sur les possibilités
d'évolution des relations entre les différents acteurs. Des huit
(8) techniques d'analyse des jeux d'acteurs que compte cette méthode,
nous en avons emprunté 6:
1. l'établissement de la liste des acteurs
2. la construction du tableau des stratégies
d'acteurs
3. l'identification des enjeux stratégiques et des
objectifs associés
4. le positionnement de chaque acteur par rapport à
chacun des objectifs (l'objectif étant de repérer les
convergences et les divergences simples)
5. l'évaluation des rapports de force entre acteurs
6. l'intégration des rapports de force dans l'analyse
des convergences et des divergences entre acteurs
ü L'analyse de contenu : Si l'on en croit
la définition d'un auteur comme Michael Kelley, l'analyse de contenu est
« une technique de recherche utilisée pour la description
objective, systématique et quantitative du contenu manifeste des
communications et ayant pour but de les
interpréter »40(*).
L'idée principale de cette technique est, à
travers une démarche rigoureuse, objective41(*) et
systématique42(*) de rassembler des données pour comprendre
et expliquer des opinions, des conduites et des actions partant du constat que
ces données sont presque toujours d'origine verbale. Dès lors le
message (texte) va être découpé c'est à dire
étudié en fonction des idées ou des mots qu'il contient
ceux-ci étant choisis ou recensés en liaison avec les objectifs
de la recherche.
Le recours à l'analyse de contenu s'est pour beaucoup
fait en appoint, et nous dirons même de façon
complémentaire, aux outils de collecte sur le terrain (questionnaires et
guides d'entretiens). Il s'agissait dans la plupart des cas de préciser,
affiner et compléter les informations recueillies sur le terrain. Dans
d'autres cas c'était pour filtrer, d'une certaine manière,
l'information recueillie et parfois même c'était carrément
pour nous faire une « meilleure opinion » en confrontant
les informations recueillies aux données émanant du discours des
acteurs.
ü L'observation directe : Cette technique
de recueil d'information plus connue des sociologues et des anthropologues a,
elle aussi, été utilisée en appoint aux outils de collecte
sur le terrain. Elle suppose un effort du chercheur pour observer par
lui-même le phénomène (ou du moins sa manifestation) qu'il
souhaite étudier. Nous avons surtout fait appel à cette technique
pour le recueil des données que nous avions à cartographier.
Ainsi cette observation s'est faite sous la forme de transects à travers
la commune d'arrondissement de NGOR et la plage de NGOR village.
V.1.b. Le choix des personnes ressources
Les principales personnes ressources ont été
ceux à qui nous avons soumis nos questionnaires et nos guides
d'entretien.
S'agissant des questionnaires, nous avons porté notre
choix sur les acteurs gravitant autour des pratiques d'usages,
d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie ; acteurs
que nous avons pu identifier de façon exhaustive grâce à
nos pré enquêtes sur le terrain.
Nous avons porté notre choix sur ces acteurs
(organisations, institutions, associations, regroupements......) parce qu'elles
nous sont, logiquement, apparues comme les plus indiquées pour parler
des jeux d'acteurs observables autour des dites pratiques. En d'autres termes,
si nous avons porté notre choix sur la mairie d'arrondissement de NGOR,
le CGP (comité de gestion de la plage), l'ASPEN (association des
pêcheurs de NGOR), le regroupement des exploitants de la plage,
l'association des plagistes de NGOR, l'ASPREM (association pour la protection
de l'environnement et des ressources marines), le regroupement des
transporteurs de l'île de NGOR et les établissements
hôteliers et/ou restaurateurs présents sur la plage (NGOR DIARAMA,
MADRAC, BRAZZERADE, restaurants et auberges), c'est parce que ces derniers sont
les principaux acteurs à graviter autour des pratiques d'usages,
d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie et qu'à ce
titre elles nous sont apparues comme les sources les plus fiables dès
lors qu'il s'agit de parler de l'état, de l'intensité et de la
qualité des jeux d'acteurs qui se dessinent autour de ces dites
pratiques.
Pour ce qui est des guides d'entretien, comme nous avons
essayé de l'expliquer, ce sont deux modèles de guides
d'entretiens qui ont été utilisés au cours de nos
enquêtes et c'est tout naturellement pour cela que nous avons eu affaire
à deux groupes de personnes ressource. D'un côté les
acteurs ayant participé à l'élaboration du PLD de NGOR et
de l'autre les cinq personnes que nous avons retenu comme experts de la
scène locale du développement urbain durable.
S'agissant du premier groupe de personnes ressource, il s'est
essentiellement composé des élus locaux, du comité
d'initiative, d'ENDA 3D, du CDL (comité de développement local),
de la CAT (cellule d'appui technique), des autorités administratives,
des structures traditionnelles, des autorités coutumières et
religieuses, des OCB, des associations de jeunes ou de femmes, des ONG, des
représentants des zones résidentielles et du village
traditionnel.... Les raisons de ce choix sont simples; étant
donné que ce sont principalement ces acteurs qui ont participé
à l'élaboration du PLD, nous avons voulu recueillir leurs avis et
opinions sur la façon dont s'est mené ce processus et sur leurs
niveaux respectifs de participation.
Le second groupe de personnes ressource a, quant à lui,
été choisi comme nous l'avons dit dans l'objectif
d'établir des récits de trajectoires de personnes clés
dans la fabrique locale du développement durable. C'est ainsi que par
immersion et au moyen d'une rubrique ou thème (c'est selon)
intitulée état des connaissances sur le développement
durable et ses concepts connexes que nous avons glissé dans nos
questionnaires et guides d'entretiens, nous avons cherché à
identifier sur la scène locale du développement un certain nombre
de personnes qui apparaissaient comme des personnages incontournables dans le
modelage de la figure du développement durable au niveau local.
L'objectif étant de connaître leur itinéraire, depuis leur
jeune âge : où sont ils nés ? Dans quels milieux et
conditions ont ils vécus ? Quelle a été leur formation ?
Comment ont ils pris connaissance puis se sont ils intéressés au
développement durable ? Quel a été leur itinéraire
professionnel, associatif, politique ? Aujourd'hui quelles sont leurs
responsabilités professionnelles, politiques, associatives ? Comment cet
ensemble de responsabilité s'articulent t-elles ?
V.2. L'échantillonnage
Les sciences sociales disposent globalement de deux (2)
techniques ou méthodes d'échantillonnage :
1. la méthode probabiliste ou du choix au hasard
(aléatoire)
2. la méthode des quotas ou du choix raisonné
Pour leurs qualités de simplicité et de
rapidité, nous avons opté pour la méthode des quotas dans
la constitution de nos échantillons. C'est dire que la totalité
des échantillons desquels émanent les données de
l'enquête de terrain, s'est construit selon un choix raisonné.
Qu'il s'agisse, en effet, des acteurs gravitant autour des pratiques d'usages,
d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de
préservation de la plage et de sa baie (municipalité, CGP, ASPEN,
plagistes, piroguiers, hôteliers, regroupement des exploitants de la
plage de NGOR, ASPREM...); des acteurs ayant participé à
l'élaboration du PLD de NGOR (municipalité, ENDA 3D, CDL, CAT,
autorités administratives, structures traditionnelles, autorités
coutumières et religieuses, des OCB, associations de jeunes ou de
femmes, ONG, représentants des zones résidentielles et du village
traditionnel.... ) ou encore des cinq personnes retenues comme experts de la
scène locale du développement durable ; nous avons dû
opérer par choix raisonné afin de satisfaire à deux (2)
exigences qui n'ont cessé de s'imposer à nous tout au cours de
nos enquêtes :
ü recueillir des informations qui seraient
précises, fiables et, au maximum, détaillées,
ü respecter au mieux la règle de la
représentativité
Dés lors nous avons procédé par
sélection rigoureuse ou systématique selon des critères de
représentativité moyenne. C'est dire que s'agissant, par exemple,
des deux premières catégories de personnes ressources (ceux
gravitant autour des pratiques d'usages, d'aménagement, de gestion,
d'exploitation, d'entretien et/ou de préservation de la plage de NGOR
village et de sa baie et ceux ayant participé à
l'élaboration du PLD de la commune d'arrondissement) ; nous avons
opéré à des choix raisonnés en partant d'un
modèle de la population de ces organisations/institutions en
l'occurrence leurs différents organigrammes. Ces choix se sont
opérés selon un critère de représentativité
assez simple à savoir la maîtrise de l'information. C'est
ainsi à un échantillon total de 43 personnes
à qui nous avons soumis les outils de collecte destinés à
ces deux catégories spécifiques de personnes ressources
(questionnaire et guide d'entretien N°1). Nous estimons par ailleurs,
avoir suffisamment respecté la règle de la
représentativité dans le sens où plusieurs de nos
échantillons représentes au moins 50% des base de sondage retenus
(CGP, ASPEN, CDL....).
Tableau 4.2 : RECAPULATIF
DES ECHANTILLONS RETENUS CONCERNANT LES DEUX PREMIERES CATEGORIES DE PERSONNES
RESSOURCES
Organisations/institutions/acteurs
enquêtés
|
Echantillons retenus
|
Municipalité
|
11
|
ENDA 3D
|
1
|
CDL
|
3
|
CAT
|
2
|
CGP
|
4
|
Les FREYS de NGOR
|
2
|
L'imam de NGOR
|
1
|
Le Chef du Village de NGOR
|
1
|
ASPEN
|
3
|
Plagistes (APEP)
|
3
|
Association pour la Protection de l'Environnement et de s
ressources Marines (ASPREM)
|
2
|
Ville de Dakar
|
1
|
Regroupement des transporteurs de l'île de NGOR (RTIN)
|
4
|
Groupe CELLIA
|
2
|
Collectif Citoyen des Femmes (CCF)
|
1
|
Olympique de NGOR
|
1
|
COJEN
|
1
|
Wennu Saï
|
1
|
Représentants des Zones résidentielles
|
3
|
HOTEL la BRAZZERADE
|
1
|
HOTEL la MADRAC
|
1
|
HOTEL NGOR DIARAMA
|
1
|
Total
|
4343(*)
|
S'agissant des personnes identifiées comme figures
clés de la scène locale du développement durable, nous
avons selon les recommandations des termes de référence de
l'étude choisi d'en retenir 5 sur un échantillon
diversifié et restreint d'experts, ce qui représente à peu
prés un taux de 30% sur une base de sondage qui s'est
avérée être de 17 personnes « l'objectif est
de réaliser au moins 5 de ces interviews par mémoire (le
qualitatif, dans ce cas prime sur le quantitatif). Les personnes choisies
doivent correspondre à un échantillon diversifié d'experts
(technicien, élu, membre d'ONG, responsable associatif,
etc.) »44(*) .
L'analyse de contenu à laquelle nous avons fait recours
a elle aussi, en tant que technique de recueil de données,
nécessité un certain effort d'échantillonnage en ce sens
qu'il a fallu procéder à ce qu'on appelle la quantification du
contenu (choix des unités de quantification).
A en croire Berelson, le problème de
l'échantillon, en matière d'analyse de contenu (de
communications), implique trois décisions : le choix de la source,
du nombre et des dates des messages et enfin du contenu observé.
Le choix de la source dépend généralement
de l'objectif ou des objectifs poursuivis par la recherche car, comme le dit
D.P Cartwright, « si l'analyste veut être en mesure de
justifier les conclusions générales qu'il a tiré du
matériel analysé, il doit être capable de formuler les
raisons qui l'ont amené à circonscrire un univers donné de
contenu et à définir cet univers d'une façon
précise »45(*). Dans notre cas, nous avons surtout fait appel
à l'analyse de contenu afin notamment de :
ü Mieux appréhender les objectifs affichés
ou associés, les finalités recherchées, les
stratégies développées et les moyens mis en oeuvre par les
différents acteurs de la scène locale du développement
durable et plus spécialement les acteurs gravitant autour des pratiques
d'usages, d'aménagement, de gestion, d'exploitation et/ou de
préservation durable de la plage de NGOR village et de sa
baie ;
ü Avoir un aperçu des enjeux de
développement durable en général, et de plus
particulièrement, des enjeux environnementaux et de développement
durable qui pèsent sur la plage et sa baie ;
ü Mieux évaluer la place et l'importance du
développement durable dans le discours de chacun des acteurs en
présence ;
ü Pouvoir juger de la prise en charge, dans les
différents cadres programmatiques d'actions et plus
particulièrement dans celles de la mairie d'arrondissement, des
préoccupations et des enjeux de développement durable ;
ü Mesurer les niveaux d'articulation et de mise en
cohérence entre les différents outils et dispositifs de
planification en vigueur.
C'est pour toutes ces raisons que nos principales sources ont
été la mairie de la commune d'arrondissement et les autres
acteurs (organisations/institutions non publiques). De fait tous les documents
consultés ont été des documents émis
(produits) par ou pour le compte de la mairie ou de ces organisations
impliquées dans les pratiques d'usages, d'aménagement, de
gestion, d'exploitation et/ou de préservation durable de la plage et de
sa baie (fiches synoptiques, rapports d'activités, documents internes et
organisationnels, documents de planification stratégique ou sectorielle,
textes d'orientation, statuts, documents de capitalisation, ...).
S'agissant du choix du nombre de messages et de la
période, il est surtout question de fixer d'une part le nombre de
messages à analyser afin que l'échantillon retenu soit
suffisamment représentatif et d'autre part de déterminer la
période pendant laquelle prélever ces messages.
Pour le nombre de messages retenu, il nous faudrait peut
être signaler une ou deux contraintes auxquelles nous nous sommes
confrontés :
ü Il y a peu de documents produits au niveau de la mairie
d'arrondissement et c'est pourquoi nous n'avons d'ailleurs eu accès
qu'au PLD (et pour la petite anecdote nous avons travaillé avec le seul
exemplaire disponible sur place à savoir celui du maire) ;
ü Par ailleurs, du côté des acteurs non
publics il n'y a en fait que des associations de professionnels (ASPEN,
plagistes, piroguiers, regroupement des exploitants de la plage de NGOR), des
hôteliers et des restaurateurs ; cette situation fait qu'il nous a
été impossible de trouver auprès de ceux-ci (à
l'exception de l'ASPEN) de la documentation ;
ü Il y a aussi le fait que du côté du CGP
nous n'avons pas pu avoir accès au peu d'éléments de
documentation disponible en l'occurrence le rapport d'activité 2005,
cela s'explique par le refus des membres du bureau de mettre à notre
disposition le dit rapport même si nous reconnaissons et saluons, par
ailleurs, leur entière disponibilité ;
Tous ces éléments ont fait que le nombre de
messages effectivement retenu a été de cinq (5) ; il s'agit
du PLD de NGOR, de la lettre d'intention de l'actuelle équipe municipale
en date du 22 février 2002, du programme de campagne électorale
de l'actuelle équipe municipale : le programme « JOWAL
NGOR », des statuts de l'ASPEN et du règlement
intérieur de l'ASPEN.
Les sept (7) dernières années ont
été retenues comme période
de prélèvement; autrement dit on est remonté jusqu'en
2000 de sorte que tous les documents recensés et remontant à des
périodes situées au - delà de cette date ont
systématiquement été écartés ou
retirés de l'échantillon final.
Il reste à délimiter ce que M. Grawitz nomme
« l'échantillon de l'échantillon »
c'est à dire dans les documents considérés de la
période considérée, le contenu observé. Disons
qu'à ce niveau, les choses ont été plus simples pour nous
puisque c'est tout le contenu qui a été observé.
Une difficulté majeure de la quantification correspond
au choix entre les diverses unités de quantification car lorsqu'on veut
quantifier, il faut choisir les indices à retenir pour
catégoriser et décider de la taille des éléments
suivant lesquels découper le contenu. De manière
générale, on distingue trois (3) principales unités de
quantification :
1) L'unité d'enregistrement : C'est la
première unité d'analyse, c'est le segment
déterminé de contenu que l'on caractérise en le
plaçant dans une catégorie donnée. Les unités
d'enregistrement sont de taille variable :
- Le mot : c'est l'unité la plus petite ; on
pourra par exemple compter combien de fois certains mots ont été
utilisés.
- Le thème : c'est le fragment significatif
correspondant à l'idée que recouvre une des catégories, le
thème est une des unités d'enregistrement les plus
utilisées en particulier pour l'étude des effets des
communications sur le public.
- L'item : ce terme le plus employé sans doute,
l'est de différentes façons. Au sens large, c'est un contenu
total : livre, film ou discours. Utilisé dans un sens
étroit, l'item peut être également synonyme d'unité
d'enregistrement ; c'est à dire de tout ce qui est à
mesurer. Le mot, le thème, la question utilisés comme
unités d'enregistrement c'est à dire de tout ce qui est à
mesurer. Le mot, le thème, la question utilisés comme
unités d'enregistrement seront considérés comme des
items.
2) L'unité de contexte : De l'avis de
nombreux praticiens, elle est la plus souple des unités de
quantification et ne relève pas d'une quantification rigoureuse. C'est
en fait le plus large segment de contenu (l'unité d'enregistrement
étant le plus étroit) auquel se réfère pour
comprendre l'unité d'enregistrement par exemple si l'unité
d'enregistrement est le mot l'unité de contexte pourra être la
phrase.
3) L'unité de numération : Il ne
s'agit plus ici de la signification de ce que l'on veut compter, mais de la
façon dont on va compter. Autrement dit alors que l'unité
d'enregistrement représente le découpage de
l'élément significatif ; l'unité de numération
elle, concerne la façon de mesurer ces divers morceaux. Les
unités de numération concernent l'espace ou le temps :
paragraphes, lignes, centimètres, minutes d'enregistrement...Elles
doivent être susceptibles d'une mesure objective, fidèle et
vérifiable, se prêter à des manipulations
mathématiques.
De ces trois unités de quantification, nous avons fait
le choix de recourir aux unités d'enregistrement et plus
spécifiquement aux thèmes.
V.3. Histoire de la collecte des
données
C'est le lieu de revenir sur les temps forts du recueil
d'informations c'est-à-dire aussi bien sur la pré enquête
que sur l'enquête elle-même.
1. La pré enquête :
Elle correspond à la période qui va du choix de notre sujet de
recherche, en passant par sa formulation, sa validation par la commission
scientifique de validation des sujets de mémoire instituée par le
département ATEGU ; jusqu'à à la finalisation de
notre problématique de recherche, de notre cadre opératoire ainsi
que de nos outils de collecte (au par avant testés sur le terrain).
Cette période a consisté essentiellement à une revue
documentaire et en des enquêtes préliminaires destinées
à tester nos outils de collecte.
La recherche documentaire s'est faite en plusieurs endroits
où nous pensions pouvoir trouver des écrits relatifs à
notre thématique générale (le développement
durable), aux pratiques de développement urbain durable et à la
commune d'arrondissement de NGOR. Il s'agit essentiellement de la
bibliothèque de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), de
celle de l'ENEA, de celle du département ATEGU, du Conseil pour le
Développement de la recherche en Sciences Sociales en Afrique
(CODESRIA), du centre de suivi écologique (CSE), de l'ADM, de la DAU, de
l'IAGU, du CDI (centre de documentation et d'information) d'ENDA, de la mairie
d'arrondissement de NGOR..... Il faut dire qu'à cette recherche
documentaire de terrain nous avons associé la recherche sur Internet ce
qui nous a facilité beaucoup de choses. D'une façon
générale cette revue de la littérature nous a permis de
faire un état de la question sur le développement urbain durable,
de préciser notre cadre théorique de recherche, d'élaborer
nos hypothèses et de recueillir des informations spécifiques sur
la commune d'arrondissement de NGOR (cartographie...).
2. L'enquête : Elle s'est menée
pendant les quelques semaines où nous étions en stage à la
mairie de la commune d'arrondissement de NGOR. Mis à part quelques
difficultés liées notamment à la dispersion des
différents acteurs sur le territoire de la commune et même
au-delà, ce qui nécessitait de nombreux déplacements, nous
n'avons pas rencontré de difficultés majeures pour mener à
bien nos enquêtes.
Deuxième partie. PRESENTATION DU CADRE DE
L'ETUDE
Quinzième (15éme) commune de Dakar, la commune
d'arrondissement de NGOR est située à la pointe occidentale de la
presqu'île de Dakar46(*) . Dépendant administrativement de la sous
préfecture des Almadies, la commune d'arrondissement de NGOR forme avec
les communes d'arrondissement de Mermoz-Sacré Coeur, de Ouakam et de
Yoff l'arrondissement des Almadies.
Elle constitue un promontoire qui prolonge la tête de la
presqu'île du Cap Vert dans l'océan atlantique.
Considérée comme la partie la plus occidentale de l'Afrique, elle
couvre une superficie de 4,5 Km2 et présente la particularité
d'être située sur un site balnéaire.
.
Selon les délimitations du décret 96-745 du 30
Août 1996 portant création des communes d'arrondissement dans les
villes de Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque ; les limites
précises du périmètre de la commune d'arrondissement de
NGOR sont :
ü A l'Est : le tracé oriental du mur de la
zone aéroportuaire jusqu'au lieu dit virage sur la route NGOR-
aéroport ;
ü Au Nord : le littoral englobant l'île de
NGOR et la pointe des Almadies jusqu'à la transversale du mur occidental
de la zone aéroportuaire.
Les principales limites géographiques de la commune
d'arrondissement sont ainsi la commune d'arrondissement de YOFF au
Nord-Est ; la commune d'arrondissement de OUAKAM au Sud-Est et
l'océan atlantique qui la borne du Nord-Ouest au Sud-Ouest.
Au plan sociologique, la commune d'arrondissement, abrite une
partie d'une des plus anciennes collectivités traditionnelles de la
région du cap vert : les Lébou.
Chapitre VI. Diagnostic territorial ou Profil environnemental
de la commune d'arrondissement de NGOR
VI.1. Le cadre Physique : Données
climatologiques, Pédologiques, Topographiques et
Hydrogéologiques
Caractérisée par un climat de type
sahélien, la commune d'arrondissement de NGOR bénéficie,
du fait de sa situation côtière, de températures
idéales (25°C) pendant presque toute l'année avec des
pointes de 18°C mini en Février et de 32°C maxi en Octobre.
La commune d'arrondissement connaît une forte action
éolienne avec des vents dominants comme les alizés maritimes, la
mousson et l'harmattan. Il faut préciser que le climat de la commune
d'arrondissement est, à l'instar de celui de toute la région de
Dakar, déterminé par sa position de Finistère ouest
africain et par les mécanismes de circulation atmosphérique qui y
correspondent d'où l'existence de deux types de saisons
climatiques : une saison sèche comprise entre Octobre et Juin et
une saison des pluies qui va généralement de Juillet à
Septembre.
Au point de vue topographique, les niveaux de
dénivellation sont estimés à 6,5m avec des hauteurs de
6,6m pour les points les plus élevés et de 0,1m pour les moins
élevés. Les points élevés sont localisés
face à l'océan sur les sommets des falaises. Les parties basses
sont rencontrées vers l'est de la commune d'arrondissement où les
altitudes ne dépassent guère 1m.
Si les types de sols que l'on y rencontre en
général sont des sols de type sablonneux et argileux, il reste
qu'à certains endroits (Sud-ouest) il est possible de rencontrer des
types de sols constitués de roches volcaniques. Les sols sablonneux et
argileux sont à engorgement temporaire ce qui faisait d'ailleurs
conclure aux experts d'ENDA/RUP, qui ont eu a réalisé un profil
environnemental de NGOR, à l' «inaptitude des sols
à l'élaboration de système d'assainissement
individuel basé sur le principe de
l'épandage »47(*).
Au plan hydrogéologique la commune d'arrondissement de
NGOR est caractérisée par l'existence de deux types de
nappes : une supra-basaltique, superficielle et libre et une autre
infra-basaltique et captive. Le niveau de la nappe superficielle est statique
et peu profond (9m). Cela pose, bien évidemment, le problème de
la pollution de cette nappe notamment par les fosses sceptiques.
VI. 2. Le cadre humain : Données historiques et
sociologiques
VI.2.a. Evolution institutionnelle et profil
historique de la commune d'arrondissement
Pour rester fidèle à l'esprit de la
décentralisation qui suppose une gouvernance de proximité des
enjeux locaux de développement, et pour une meilleure administration des
zones urbaines le législateur sénégalais a
procédé, en 1996, au redimensionnement des villes (communes) de
Dakar, Pikine, Guédiawaye, et Rufisque. C'est ainsi qu'ont
été créées, à l'instar de NGOR, 43 nouvelles
communes d'arrondissement d'une taille géographique facile à
administrer. C'est dire, qu'en tant que collectivité locale dotée
de la personnalité morale et de l'autonomie financière ;
l'histoire de la commune d'arrondissement de NGOR est très
récente puisqu'elle remonte à Août 1996 avec la
promulgation du décret 96-745.
En tant que milieu humain cependant, l'histoire de NGOR, comme
celle de la plupart des villages lébous du cap vert, remonte au
XVIéme siècle (1550) lorsque des migrants venus de
l'intérieur du Sénégal (Walo, Cayor, Djolof, Kayar, Baol)
ont voulu s'implanter dans la région du cap vert. Ces
phénomènes d'exode sont subséquents aux crises internes
survenues au XVème siècle dans les royaumes Wolofs (Kayar, Baol,
Djolof...). C'est au courant de cette période, en effet, que les
Lébou très réfractaires à l'asservissement ont
migré par vagues successives vers la presqu'île du cap vert. Selon
une certaine tradition orale, c'est en 1432 que quatre familles lébous
toutes dirigées par des femmes (puisque la société
Lébou était aux origines matrilinéaire) Djiguilane SAMB,
Alima FALL, Diaté NDIAGUE et Sine DIOP ; ont pour la
première fois quitté le Djolof pour la presqu'île du cap
vert. Les premières vagues à arriver sur la presqu'île ont
dû livrer bataille à des communautés Socé venues du
royaume de Dialao (actuel village de Toubab Dialao) et installées
à l'emplacement actuel du state Léopold S. Senghor ; c'est la
célèbre bataille de « Pikine » que tous ceux
qui connaissent l'histoire de l'implantation des Lébou au Cap Vert
connaissent.
En 1448, suite à une épidémie de peste
qui avait fini de ravager toute la région du Cap Vert, de nombreux
soulèvements survinrent au sein de la communauté ce qui a aboutit
à son disloquement en trois groupes ; les deux premiers
allèrent fonder les villages de Soumbédoune et de Mbeenj (actuel
Yarakh), et le dernier groupe qui est resté va former les trois villages
traditionnels de NGOR, OUAKAM et YOFF. Jusqu'à la survenance de la loi
96-745 ces trois entités ont tant bien que mal formé un espace
inter villageois stable autour de fortes relations de parentés et d'une
organisation sociale traditionnelle reposant sur des structures reconnues par
tous.
VI.2.b. Données démographiques
et profil sociologique de la commune d'arrondissement
Au dernier recensement général de la population
et de l'habitat (2002), la population de la commune d'arrondissement de NGOR
était estimée à 10.309 habitants répartie sur une
superficie totale de 4,5km2 soit une densité moyenne de 2343 hbts au Km2
(DPS 2004). Compte tenu d'un taux de croissance démographique assez
élevé (4 à 5% par an), la population de la commune
d'arrondissement dépassera de très loin le seuil critique des
50.000 hbts à l'horizon 2015.
Tableau 6.1 : Estimations
de la population de la commune d'arrondissement de NGOR de 2005 à
2015
Années
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
Estimations
|
11.115
|
11.356
|
11.600
|
11.848
|
12.100
|
12.355
|
12.614
|
53.945
|
55.059
|
56.189
|
57.254
|
Source : République du
Sénégal, Ministère de l'Economie et des Finance/ Direction
de la Prévision et de la Statistique (DPS), Estimation de la
population du Sénégal de 2005 à 20015, janvier
2005
Selon toujours les données du dernier recensement, les
pourcentages d'hommes et de femmes dans la population totale de la commune
d'arrondissement étaient approximativement les mêmes avec 49% pour
les femmes soit un effectif de 5.054 individus et 51% pour les hommes (5.255).
C'est dire que malgré un rapport de masculinité en apparence
élevé (104 en 2002), il reste que la structure de la population
de la commune d'arrondissement apparaît très
équilibrée et présente par ailleurs le même trait
caractéristique que pour l'ensemble de la population de la région
de Dakar : population jeune (prés de la moitié des individus
ont moins de 20 ans).
L'essentiel de la population de la commune d'arrondissement
est concentrée dans la partie Ouest (village traditionnel) où
l'on retrouve jusqu'à prés de 80% de la population totale alors
que l'on ne rencontre que de très faibles densités dans la partie
Est (zones résidentielles). La taille moyenne des ménages dans la
commune d'arrondissement est estimée, selon les services de la direction
de la prévision et de la statistique (DPS) à 6,8 personnes par
ménage.
Les mouvements migratoires de la population de la commune
d'arrondissement étaient, au départ, largement fonction du
calendrier de la pêche qui y constituait l'activité
économique dominante. La pratique de la pêche amenait, en effet,
l'essentiel des populations de la commune d'arrondissement à migrer vers
d'autres contrées (Kayar, Joal, Banjul et autres pays limitrophes)
suivant les saisons et selon les mouvements de bancs de poissons.
Dans les années 70, avec l'important
phénomène de reconversion professionnelle qui a été
constaté dans le secteur de la pêche du fait de la
raréfaction des ressources, certaines populations ont investi le secteur
du tourisme en développant des activités autour des sites
balnéaires de la commune d'arrondissement. Cela va largement contribuer
à la sédentarisation des populations. Aujourd'hui les seuls
phénomènes migratoires qu'il est possible de noter sont de deux
ordres et se présentent, somme toute, comme sans grande ampleur:
1. les migrations saisonnières des quelques 300
pêcheurs que compte la commune d'arrondissement :
généralement celles ci ne sont pas de longue durée et ne
se font que dans le cadre des activités professionnelles;
2. l'immigration internationale (France, Espagne, Italie,
Etats-Unis....) : elle touche deux couches de populations de la commune
d'arrondissement. D'un côté les résidents des zones
résidentielles qui pour diverses raisons peuvent être
emmenées à se rendre hors des frontières nationales
(études, travail, commerce, loisirs....) et de l'autre, de plus en plus
de jeunes Lébou confrontés au problèmes de chômage.
S'agissant de cette dernière catégorie, l'actualité nous
impose de noter en passant qu'il y a récemment eu un nombre assez
important de jeunes Lébou du village traditionnel qui ont
préféré tenter l'expérience de l'immigration
clandestine en direction de l'Espagne au moyen de pirogues.
Disons aussi que la commune d'arrondissement n'est pas
épargnée par les phénomènes d'exode rural. Il faut
comprendre que la communauté Lébou ayant un sens profond de
l'hospitalité et que la pleine période d'activité de la
pêche coïncidant avec la saison morte des zones rurales ; le
village a toujours accueilli, adopté et intégré des
populations venant de l'intérieur du Sénégal.
D'un point de vue socio anthropologique, le cas de la commune
d'arrondissement de NGOR est particulièrement intéressant
à étudier dans le sens où ce sont deux systèmes de
valeurs (références) socio culturelles qui cohabitent sur
l'espace communal. D'un côté une communauté Lébou
très traditionnelle, conservatrice et communautariste et de l'autre un
« melting pot » culturel aux valeurs
hétéroclites et parfois même très
libérales.
Les lébous constituent à plusieurs égards
l'une des dernières communautés traditionnelles de la
région du Cap Vert puisqu'ils ont su conserver leur originalité
culturelle ainsi que leurs modes d'organisation sociale. Vivant dans ce qu'ils
appellent des villages traditionnels (NGOR, OUAKAM, YOFF, YARAKH, SOUMBEDIOUNE,
CAMBERENE, THIAROYE......) ils ont su perpétuer des modes de vie et
d'organisation sociale tirés de leur
« répertoire » culturel. Ainsi dans le
village traditionnel de NGOR l'organisation sociale repose sur des structures
traditionnelles ou pôles d'autorité, il s'agit principalement du
conseil des anciens ou Mag gi Dkk, de celui des notables et de celui des
jeunes (Ndaw Òï ou Freys). Le conseil des notables constitue
cependant l'organe central de cette organisation dans le sens où il a
compétence pour trancher sur toutes les questions qui peuvent de
près ou de loin toucher la communauté. Composé du chef de
village, de l'imam et des conseillers du chef de village ou Jàmburs
(choisis parmi les membres du conseil des anciens) ; le conseils des
notables a, en effet, pour vocation de réfléchir et de se
prononcer sur l'ensemble des questions touchant de prés ou de loin la
communauté villageoise. Les Freys qui constituent la sphère
d'exécution et de police, sont là pour veiller à
l'application des recommandations et décisions du conseil des
notables.
Même s'il est vrai que la société
Lébou n'est plus vraiment une société matrilinéaire
comme cela était le cas à ses origines ; il reste que la
place et le rôle des femmes dans l'organisation sociale de même que
dans les processus de prise de décision demeurent, aujourd'hui encore,
très déterminants à NGOR. Celles-ci jouent en effet des
rôles de premier ordre. Il faut comprendre qu'à côté
des structures traditionnelles de régulation ou pôles
d'autorité, existent des organisations féminines traditionnelles
(Mbotaay) très influentes et presque incontournables dans les processus
de prise de décision. Parallèlement, le mouvement associatif
féminin « moderne » est aussi très actif et
influent à NGOR. Les organisations féminines professionnelles ou
d'auto promotion sont effectivement très impliquées dans le
développement et la promotion de la commune d'arrondissement. Nous le
verrons ainsi en analysant, par exemple, certains secteurs de la vie
économique et associative de la commune d'arrondissement.
Ce que nous appelons le melting pot culturel, c'est
la rencontre de diverses personnes venues d'horizons tout aussi
différents et cohabitant sur un même espace à savoir les
zones résidentielles de la commune d'arrondissement. Ce melting pot est
constitué, d'un côté, d'une partie de la bourgeoisie
sénégalaise et, de l'autre, d'expatriés vivant au
sénégal. Ces populations y vivent selon un mode de vie
« à l'occidental » c'est-à-dire très
individualiste et entretiennent les un avec les autres très peu de
relations de voisinage. La vie sociale s'y organise plutôt autour des
institutions modernes.
VI. 3. Le cadre de développement
Au sens où nous l'entendons le cadre de
développement réfère aux différents secteurs
d'activité économique (pêche, transport maritime, tourisme,
commerce, artisanat) ainsi qu'aux différents secteurs du
développement humain ou social (éducation- formation ;
hygiène et santé ; assainissement ; culture - jeunesse
- sport et loisirs ; urbanisme et habitat ; infrastructures et
équipements sociaux de base ; vie associative et secteur
mutualiste ....).
VI. 3. a. Analyse des secteurs
d'activités économiques
La commune d'arrondissement de NGOR est, du point de vue des
secteurs d'activité économique dominants, sous la double
influence de sa situation côtière et de l'inexistence de zones
d'activités industrielles sur l'étendue du territoire communal.
Cette situation contribue à ce que les secteurs d'activités
économiques qu'il est aujourd'hui possible de répertorier soient
principalement des activités de proximité
caractérisés par la prédominance de l'informel
(métiers de la mer, transport maritime, tourisme, commerce,
artisanat...).
VI. 3. a. 1. Les métiers de la mer
Ils recoupent un certain nombre d'activités,
productrices de revenus pour les populations qui s'y adonnent, et liées
à la mer. On peut, entre autres, citer la pêche, le mareyage, la
transformation des produits halieutiques, la cueillette de fruits de mer, la
pêche et la plongé sous maritime, la restauration de
plage........
S'agissant de la pêche elle a été, pendant
une très longue période, la principale activité
économique des populations de la commune d'arrondissement et plus
particulièrement des populations résidant dans le village
traditionnel. Cette situation était surtout liée à des
facteurs socio culturels à savoir que les Lébou sont, justement,
des pêcheurs.
Dans les années 70, la raréfaction de la
ressource (poisson) a eu pour principale conséquence d'entraîner
la reconversion de la plupart des pêcheurs de sorte que la population de
pêcheurs à NGOR a été très fortement revue
à la baisse au fil des années. Au début des années
2000, par exemple, on ne comptait pas plus de 300 pêcheurs à NGOR
(recensement comité de gestion 2000).
Quoi qu'il en soit, cependant, il reste toujours que les
activités économiques au sein du village (en tout cas) restent
encore, pour beaucoup, rythmées par la pêche. De nombreuses
activités comme le petit commerce (boutiques de quartier),
dépendent de son essor.
Même si les captures faites par les pêcheurs de
NGOR ont généralement une haute valeur marchande (ce qui laisse
supposer que cette activité est plus ou moins bénéfique
pour les populations qui s'y adonnent), il reste que de la façon dont
elle est menée cette pêche est encore trop artisanale et
informelle ce qui empêche de maximiser les rendements ainsi que les
revenus. Il faut dire que la forme de pêche dominante à NGOR est
une forme de pêche encore artisanale dans le sens où elle est
faite à la ligne et au moyen de pirogues motorisées.
La pêche et la plongée sous marine constituent
pour certaines populations de NGOR (jeunes Lébou du village notamment)
une véritable activité économique créatrice de
revenus voire même un métier. Ces activités sont
pratiquées soit dans le cadre touristique soit dans le cadre de la
cueillette de fruits de mer. Malgré un début d'auto organisation
de la part des populations qui s'y adonnent (APSMN), ce secteur
d'activité est encore entaché par l'inexistence d'un cadre formel
en régissant la pratique et le fonctionnement. Il faut dire qu'au
Sénégal la législation en ce point aussi s'inspire encore
des textes de lois Français, c'est-à-dire que la pêche et
la plongée sous marine loin d'être considérés comme
des secteurs d'activité économique (métiers) sont
plutôt considérés comme des sports de loisir. C'est dire
que cette activité reste encore informelle et peu organisée
à NGOR.
Les femmes tiennent une place centrale dans les secteurs
d'activités liés à la mer dans le sens où elles
sont les principales à s'activer dans des domaines tels le micro
mareyage, la transformation des produits halieutiques, la restauration de
plage.... Elles sont également très dynamiques dans la
commercialisation des fruits de mer. Ici aussi le seul défis qui semble
vraiment se poser reste celui de la formalisation de ces activités afin
d'en tirer un maximum de profits non seulement pour les populations qui s'y
adonnent mais aussi pour toute la collectivité.
VI. 3. a. 2. Le transport maritime
La liaison maritime d'avec l'île de NGOR située
à près de 400 m en face du village traditionnel, constitue
également un domaine autour duquel se développe une très
forte activité économique. Contrôlée par le
Regroupement des Transporteurs de l'île de NGOR (RTIN), cette
activité économique est l'une des plus dynamique car
créatrice d'emploi et très fortement sollicitée. A la
vérité ce type d'activité a impulsé le
développement d'une large gamme d'activités constituant ainsi
l'un des pôles économiques les plus importants de la commune
d'arrondissement.
Il a fallu le naufrage, dans les années 80, d'une
pirogue transportant un peu moins d'une centaine d'élèves voulant
rallier l'île de NGOR pour que des mesures soient prises à la fois
par l'Etat mais aussi par les praticiens de ce secteurs afin de
règlementer la traversée en renforçant notamment les
mesures de sécurité. Aujourd'hui force est de constater
qu'à NGOR, parmi les secteurs d'activités liés à la
mer, celui du transport maritime est l'un des plus organisé et des plus
formalisé même s'il reste encore d'une certaine manière
artisanale puisque la traversée se fait à la pirogue (et il est
même possible de se demander si cela est vraiment un aspect
négatif ou si ça ne participe pas plutôt d'une certaine
valorisation culturelle et d'un certain exotisme touristique ?).
VI. 3. a. 3. Le tourisme
Du fait de sa sitiologie (elle a la particularité
d'être située sur un site balnéaire à la pointe
ouest de la presqu'île du Cap Vert et est la principale porte
d'entrée du Sénégal), la commune d'arrondissement de NGOR
abrite une grande partie des infrastructures hôtelières les plus
importantes de Dakar (36%)48(*) et reçoit chaque année un nombre
incalculable de touristes et de visiteurs (prés de 200.000 :
internationaux et nationaux confondus) qui viennent soit pour ses plages soit
pour visiter l'île. C'est dire qu'avec sa baie, son île, ses
plages, son climat particulier, ses hôtels, ses restaurants et surtout
avec la proximité de l'aéroport international ; la commune
d'arrondissement de NGOR est une zone très fréquentée par
les touristes de sorte que l'activité touristique y est très
développée et dynamique.
Bien avant les indépendances nationales,
déjà, le secteur touristique avait commencé à bien
se développer à NGOR « NGOR fût juste
après l'indépendance le haut lieu du tourisme
Sénégalais. Le NGOR DIARAMA bloc monolithique qui ressemble plus
à un parlement communiste qu'à un hôtel demeura jusque dans
les années 80 le principal lieu d'accueil des touristes
étrangers ; il faisait partie de la chaîne
Méridien » . L'activité touristique a cependant
était boosté par l'implantation de nombreuses nouvelles
infrastructures hôtelières sur l'espace communal (11 unités
hôtelières, 1.150 chambres et 2300 lits). Aujourd'hui, plusieurs
activités économiques (commerce d'ouvrage d'art, restauration...)
se sont développées grâce au tourisme notamment dans le
village traditionnel où certaines populations se sont de plus en plus
reconverties dans ce secteur en créant des espaces d'accueil dans leurs
concessions.
Le diagnostic de ce secteur réalisé dans le
cadre de l'élaboration du PLD révèle, cependant, que
même si les retombés économiques pour la commune sont non
négligeables, il reste que dans le fond l'implantation par exemple de
structures hôtelières a eu peu d'incidence sur l'emploi des jeunes
de la commune « seuls quelques un parmi eux travaillent dans les
hôtels des environ »49(*) . Par ailleurs le développement du tourisme
semble poser aux autorités communales divers défis :
pression foncière, agressions du domaine public maritime, pollution des
côtes, perversion des moeurs........
VI. 3. a. 4. Le Commerce
Les activités commerciales au sein de l'espace communal
sont très développées et de diverses natures. D'un
côté on retrouve des activités d'un type très
structurés (show room, supérettes, fast food, Pizzeria,
boutiques de décoration d'intérieur, boutiques d'habillements,
électronique et électroménager....) et de l'autre des
activés moins structurées et frôlant parfois même
l'informel.
Outre divers produits manufacturés d'usage courant, des
denrées, des produits locaux et bien entendu le poisson ; les
principaux articles commercialisés sur l'espace communal sont des
produits d'art. La commercialisation des ouvrages d'art vise surtout la
clientèle des touristes et des congressistes ainsi que (dans une moindre
mesure) celle des expatriés résidant dans les zones
résidentielles. Voila pourquoi ce type de commerce se localise surtout
à deux endroits de la commune d'arrondissement (marché Serigne
Saliou MBACKE aux Almadies, derrière l'hôtel Méridien
DIARAMA et sur l'île).
Contrairement au commerce d'art qui est surtout
pratiqué par des jeunes ; le commerce de denrées est un
secteur d'activité beaucoup plus investi par les adultes (hommes et
femmes confondus). Il se localise sur divers sites de la commune
d'arrondissement et en particulier au niveau du site dit Parking école,
du Marché Serigne Saliou, de l'ancien marché municipal et du
marché de la place du village.
Tableau 6.2 : Données
statistiques sur les différents établissements marchands de la
commune d'arrondissement
Sites Commerciaux de la CA
|
HOMMES
|
FEMMES
|
TOTAUX
|
POURCENTAGES DE FEMMES
|
Marché municipal
|
9
|
46
|
55
|
84
|
Marché de la place du village
|
45
|
5
|
50
|
10
|
Route de l'aéroport
|
27
|
4
|
31
|
13
|
Marché et plage des Almadies
|
4
|
33
|
37
|
89
|
Ile de NGOR
|
19
|
21
|
40
|
53
|
Marché Serigne Saliou
|
43
|
12
|
55
|
22
|
Parking école
|
72
|
9
|
81
|
11
|
Sources : PLD de NGOR
Les boutiques de commerce général qui sont
disséminé un peu partout dans la commune d'arrondissement et
beaucoup plus au niveau de l'ancien marché du village et aux abord des
grandes artères ; sont généralement détenus
par les hommes et plus particulièrement des ressortissants des pays de
l'Afrique de l'Ouest (Mauritaniens, Guinéens..).
VI. 3. a. 5. L'artisanat
Constituées de plusieurs corps de métier
(décoration, teinture, couture, coiffure cordonnerie, bijouterie,
mécanique, réparation d'appareils électroménagers
ou électroniques menuiserie/ébénisterie, menuiserie
métallique...), les activités artisanales sont en plein essor
dans la commune d'arrondissement et occupent essentiellement des couches
très jeunes de la population. Ceux qui les pratiquent ne sont pas
toujours des résidants de la commune d'arrondissement mais cela
n'enlève rien au fait que ces activités participent de
façon soutenue au renforcement de l'économie locale. Globalement
deux types d'artisanats sont pratiqués dans la commune
d'arrondissement :
1. L'artisanat de production : C'est la
transformation des matières premières en objet d'art. Il est le
fait de : sculpteurs, menuisiers de bois, construction métallique,
tapissiers, teinturiers, bijoutiers, cordonniers.
2. L'artisanat de services : C'est la prestation
de service tel que la coiffure, la couture, la mécanique, la
réparation d'appareils électroménagers ou
électroniques.
Du fait de son caractère informel ce secteur
d'activité semble poser un certain nombre d'enjeux qu'il faudra
nécessairement prendre en charge afin d'assurer sa meilleure
intégration dans le tissu économique de la commune
d'arrondissement. C'est ainsi par exemple qu'il est fortement recommandé
dans le PLD de prendre en charge, dans les futurs programmes
d'aménagement et d'urbanisme, le fait que ces activités
continueront à connaître un essor certain dans les années
à venir.
VI. 3. b. Analyse des secteurs du
développement humain et social
La situation des secteurs du développement humain et
social dans la commune d'arrondissement de NGOR est, comme qui dirait,
mitigée dans le sens où autant des avancées notables sont
à enregistrer dans des secteurs comme l'éducation - formation, la
culture - jeunesse - sport et les loisirs, la vie associative et le secteur
mutualiste ; autant également de sérieuses
problématiques se posent encore dans des secteurs comme l'hygiène
et la santé ; l'assainissement ; l'urbanisme et
l'habitat ; les infrastructures et équipements sociaux de base.
VI. 3. b. 1. Urbanisme et Habitat
La commune d'arrondissement de NGOR présente
différentes formes d'habitat qui, à leur tour, possède
chacune ses propres spécificités. Ainsi une typologie de
l'habitat nous permet de distinguer :
1. Le noyau traditionnel :
« traditionnel, populaire et pauvre »50(*) il constitue la population de
base de la commune d'arrondissement (75%) et ne représente pourtant que
5% (0,24 km2) du territoire communal. Tout visiteur du village traditionnel est
d'abord impressionné par l'étroitesse des chemins puis ensuite
par la promiscuité dans laquelle vivent les populations
« l'habitat irrégulier y conserve une morphologie
particulière notamment l'étroitesse des ruelles qui dans la plus
part des cas ne dépassent un mètre de largeur»51(*). Cette situation
caractéristique de l'habitat Lébou prend, toutefois, des
dimensions autrement plus importante à NGOR et rend difficile toute
politique de planification et de gestion des services publics urbains.
Photo N°6.1 : Le noyau traditionnel vu de la
plage
Photo N°6.2 : Le noyau traditionnel vu du
continent
Si l'on en croit, par exemple, certains diagnostics la forte
densité de la population vivant dans le village traditionnel (presque
9.000 habitants sur une étroite bande de moins d'un quart de km2), a
induit un double phénomène :
§ Le glissement des habitations vers les chemins de
passage qui deviennent de plus en plus étroits ;
Photo N°6.3 : Vu d'un chemin de passage
(ruelle) dans le noyau traditionnel
§ La construction en hauteur, afin de gagner en espace
« les jeunes sont contraints de construire en hauteur sur des
habitations déjà existantes et pas forcément
conçues à cet effet »52(*).
Quoiqu'il en soit le désengorgement et la
restructuration du village paraissent être aujourd'hui une
nécessité reconnue par tous. Ceux-ci (le désengorgement et
la restructuration) revêtent pour les autorités municipales trois
principaux aspects :
§ La finalisation du programme d'extension et de
désengorgement du village (faire passer l'espace occupé par le
village traditionnel de 5% du territoire municipal à 15% - de 0,24 km2
à 0,70 km2-) ;
§ L'aménagement du site qui passe notamment par
l'implantation de voirie et réseaux divers ;
§ La restructuration des concessions traditionnelles avec
comme objectif le décongestionnement des foyers.
2. La zone
résidentielle : Site
très prisée elle bénéficie d'un lotissement plus ou
moins adéquat. Essentiellement constituée du quartier des
Almadies, la zone abrite la presque totalité des hôtels et
restaurants de la commune d'arrondissement. On y retrouve par ailleurs de
luxueuses villas de très grands standings « les maisons
des millionnaires se succèdent »53(*). Le diagnostic établi
à l'occasion de l'élaboration du PLD révèle quatre
contraintes ou difficultés majeures concernant la zone :
1. Absence d'un plan directeur d'urbanisme (PDU)
2. Non-respect des règles d'urbanisation en vigueur dans
la zone (type pavillon Rez-de-chaussée +1 au plus),
3. Non-respect des règles de mitoyenneté par
certains promoteurs et l'empiétement exagéré des terrains
sur la voie publique,
4. Obstruction du canal d'évacuation des eaux pluviales le
long du mur de l'aéroport par des constructions supposées
autorisées.
3. L'île de NGOR : D'une
grande renommée, l'île de NGOR est constituée d'une part de
cabanons appartenant à des particuliers et servant souvent de location
et, d'autre part, de constructions en dur relativement importantes et servant
de résidences principale.
C'est ce dernier type d'habitat qui semble poser
d'énormes soucis aux autorités municipales «le cas de
l'île est plus complexe car il s'agit d'irrégularités en
chaîne (...) c'est une situation préoccupante : il n'y a plus
de plages alors que tous les citoyens doivent pouvoir profiter de la
mer... »54(*).
Photo N°6.4 : Vu de l'île de NGOR
(photo prise à partir du continent)
Il faut dire que la multiplication de tels types d'habitat
à conduit à des distorsions dommageables au caractère de
l'île. De fait les principales difficultés et contraintes
identifiées concernant cette zone ont pour nature :
1. L'empiétement des habitations sur l'emprise de la
plage ne laissant aucun espace pour l'installation de structures d'accueil des
jeunes estivants,
2. L'inexistence d'un espace d'exercice de leurs activités
professionnelles par les jeunes et les femmes de la municipalité,
3. L'absence de structure sanitaire capable de faire face
à la très grande affluence pendant les vacances scolaires.
4. Les zones de désengorgement : Il
s'agit de la zone d'extension du village traditionnel (NGOR 1) et de la zone de
lotissement complémentaire (NGOR 2). Il faut dire que c'est dans le but
de desserrer l'étau qui n'a de cesse, avec l'occupation progressive et
la forte densité, d'étrangler le village traditionnel que les
autorités municipales ont décidé d'affecter ces zones de
désengorgement (il est même important de faire remarquer que cela
a été le principal thème de campagne électoral de
l'actuel équipe municipale).
Elles devraient permettre, dans l'optique des autorités
municipales, de faire baisser considérablement la densité de
population dans l'espace traditionnel. Non encore habitées, ces zones
ont déjà fait l'objet d'un plan de lotissements. Cependant des
craintes commencent déjà à s'élever de partout et
notamment de la part des jeunes qui, n'ayant pas les moyens d'acheter des
terres, craignent que les zones de désengorgement leur échappent.
Tableau
6.3 : Urbanisme et habitat : Problèmes
identifiés, ressources/ potentialités et pistes d'actions dans la
commune d'arrondissement
Domaines
|
Difficultés et contraintes
|
Ressources et potentialités
|
Solutions proposées
|
Habitat villageois
|
Habitat compact avec une population de presque 9.000 habitants
sur moins d'un quart de km2.
Promiscuité.
|
-Espace réservé pour le lotissement
-Présence de l' ONAS et AGETIP
-CAN
|
Finalisation du programme d'extension et de désengorgement
du village traditionnel.
Faire passer l'espace occupé par le village traditionnel
de 5% du territoire municipal à 15%.
Restructuration du village traditionnel
|
Habitat des Almadies
|
Obstruction du canal d'évacuation des eaux pluviales le
long du mur de l'aéroport par des constructions supposées
autorisées.
Non-respect des règles d'urbanisation en vigueur dans la
zone (type pavillon Rez-de-chaussée +1 au plus)".
Le non-respect des règles de mitoyenneté par
certains promoteurs et l'empiétement exagéré des terrains
sur la voie publique.
Absence de plan directeur.
|
Faire appliquer les lois et règlements en vigueur en
matière de construction.
Réserver des espaces verts et des espaces pour les
marchés et écoles.
Faire appliquer les lois et règlements en vigueur dans
toute leur rigueur, surtout en matière de construction en hauteur (pas
plus de R+1).
Débarrasser les places et voies publiques des
installations commerciales sauvages.
|
Habitat de l'Ile de NGOR
|
Les maisons ont largement empiété sur l'emprise de
la plage ne laissant aucun espace pour l'installation de structures municipales
d'accueil des jeunes estivants.
Inexistence d'un espace d'exercice de leurs activités
professionnelles par les jeunes et les femmes de la municipalité.
Absence de structure sanitaire capable de faire face à la
très grande affluence pendant les vacances scolaires.
|
La restructuration de l'île
Désengorger les plages de l'Ile en supprimant les baux
faisant l'objet d'occupation de première ligne afin de dégager
une plage capable d'accueillir les milliers de jeunes pendant les vacances
d'hivernage.
Aménagement d'un espace restauration « au bord
de l'eau » pour les femmes et les jeunes tirant leurs revenus des
activités induites par la fréquentation de l'île.
Installation d'un poste de santé
Construction de vespasiennes
|
Source : PLD NGOR
VI. 3. b. 2. L'assainissement
Pour un diagnostic complet des systèmes
d'assainissement il convient de distinguer deux dimensions
fondamentales :
1. la gestion des déchets liquides (eaux usées,
eaux de ruissellement, eaux de pluies, eau de cru)
2. la gestion des déchets solides (ordures
ménagères.....)
VI.3.b.2.a. Gestion des déchets
liquides
S'agissant de la gestion (collecte et évacuation) des
eaux usées constituées principalement des eaux usées
domestiques provenant des habitations (WC, cuisine, lessive et bain) et des
eaux usées générées par les installations publiques
(écoles, dispensaires) et/ou privées (petites entreprises,
commerces...) ; on retiendra que l'on retrouve à NGOR trois types
d'équipements ou systèmes d'assainissement :
1. Des systèmes semi collectifs :
Mis en place dans le cadre du Projet Eau à Long Terme (PLT) et plus
spécifiquement dans le cadre du PAQPUD (programme d'assainissement des
quartiers péri urbains de Dakar) financé par la banque mondiale,
il est prévu qu'ils soient étendus à l'ensemble du village
traditionnel. Les études techniques ont d'ailleurs déjà
été réalisées et ont dénombré 518
ménages qui devraient pouvoir bénéficier de ce projet
d'extension. Il faut saluer à ce propos l'engagement sans faille des
autorités municipales qui ont fait une prise en charge de 15000F CFA
pour chaque ménage ce qui fait que ces derniers n'auront à payer
que 7000 F CFA pour se connecter au système avec ou sans fosse.
2. Des réseaux individuels ou systèmes
autonomes : C'est ici aussi grâce au PLT et au concours de
l'Etat, de la commune d'arrondissement et de quelques uns de ses partenaires
(ONAS, AGETIP, ENDA/RUP) que plusieurs ménages ont pu
bénéficier d'ouvrages autonomes (bacs à laver, fosses
septiques à réservoir de décantation étanche,
fosses étanches, TCM...). Antérieurement à ce programme
cependant, la zone résidentielle et quelques habitations du village
traditionnel étaient déjà équipées. De fait,
les ouvrages d'assainissement d'eaux usées qu'il est plus
fréquent de rencontrer dans la commune d'arrondissement sont des
ouvrages individuels ou autonomes « fosses septiques à
réservoir de décantation étanche et les fosses
étanches constituent les ouvrages d'assainissement les plus
utilisés dans la commune »55(*). Les fosses septiques à
réservoir de décantation étanche sont
généralement couplées avec des puits perdus alors que
certains ménages évacuent directement leurs eaux vannes dans la
mer.
3. Les systèmes à égouts :
A la vérité, ce système d'assainissement est très
peu développé dans la commune d'arrondissement ; en fait ils
n'existent que dans la zone résidentielle et déversent à
la station de Cambéréne « le manque
d'infrastructures dans ce village qui s'est construit de manière
anarchique fait que les égouts sont inexistants et les canalisations
d'eau rares»56(*).
Aujourd'hui les deux principales ambitions de la
municipalité dans ce domaine de la gestion des eaux usées sont
d'une part d'étendre et voire même de généraliser le
système d'assainissement semi collectif dans le reste du noyau
traditionnel (puisque non seulement les systèmes autonomes ne peuvent
prospérer pour cause d'incompatibilité des sols mais en plus
à l'heure actuelle le système semi collectif d'évacuation
ne couvre pas les versants Nord et maritime du village) et, d'autre part,
d'aménager des systèmes d'assainissement des eaux usées
sur l'île surtout si l'on sait que cette partie du territoire communal en
est encore dépourvu.
Outre les eaux usées, la gestion des déchets
liquides dans la commune d'arrondissement de NGOR passe aussi par la gestion
des eaux de pluies et/ou de ruissellement d'autant plus qu'il n'est pas rare de
voir certaines zones de la commune d'arrondissement régulièrement
inondées au courant de l'hivernage. L'inondation qui concerne, en fait,
certains quartiers du village traditionnel pose de sérieux
problèmes de santé publique (paludisme) dans un environnement
où l'habitat se densifie et où la promiscuité dans les
habitations constitue un trait caractéristique.
Tableau N° 6.4 : Estimation des
zones d'inondation
Quartiers
|
surface habituellement inondée
|
Petit NGOR
|
16 m2
|
Grand NGOR
|
150 m2
|
Diongarane
|
16. m2
|
Source : Profil environnemental de la commune
d'arrondissement de NGOR, ENDA/RUP
Les principales canalisations dont dispose la commune
d'arrondissement pour la collecte et l'évacuation des eaux de pluies et
de ruissellement sont :
1. Le grand canal à ciel ouvert qui reçoit
les eaux venant de l'aéroport et de OUAKAM. Déversant sur la mer,
ce canal évacue surtout les eaux de la commune de OUAKAM.
Photo N°6.5 : Vu du canal à ciel
ouvert
2. le petit canal d'eaux pluviales qui se trouve
à l'enceinte du village (TALLY BOU BESS) déverse aussi à
la mer ; il a été réalisé en 2005,
3. l'ancien canal qui n'est plus fonctionnel parce que
supprimé du fait de sa faible capacité.
L'entretien de tous ces équipements (curage) est pris en
charge par la municipalité.
VI.3.b.2.b. Gestion des déchets
solides
A l'instar de toute l'agglomération Dakaroise, la
gestion (collecte, transfert, traitement) des déchets solides, celle des
ordures ménagères plus particulièrement, pose de
sérieuses difficultés dans la commune d'arrondissement de NGOR et
cela malgré le fait que le cadre institutionnel soit désormais
bien posé avec la création en 2000 de l'APRODAK devenue depuis
lors APROSEN. En plus des causes d'ordre structurel (rupture de contrat entre
l'Etat du Sénégal et la société de ramassage
d'ordures AMA Sénégal chargée du nettoiement à
Dakar) ; cette situation s'explique notamment par l'inaccessibilité
de certains quartiers comme ceux du village traditionnel. En fait il faut
reconnaître que, même à l'époque où AMA
Sénégal assurait correctement le ramassage avec des
fréquences de passage des véhicules de l'ordre de 3 jours/7, la
gestion des ordures posait déjà de sérieuses
difficultés du fait de la morphologie de l'habitat au sein du village
traditionnel (l'étroitesse des ruelles).
D'un autre côté, certains comportements des
populations en matière d'hygiène et d'assainissement ne font
qu'aggraver et complexifier le problème (dépôts sauvages
dans l'espace communautaire, défécation dans la nature....).
A l'heure actuelle, deux systèmes de ramassage se
côtoient. D'un côté, un camion de ramassage qui assure une
à deux fois par semaine la collecte sur les grandes artères de la
commune d'arrondissement ainsi que dans les zones résidentielles
où le réseau routier assez développé permet un
accès facile et, de l'autre, des charrettes qui font la collecte au
niveau du village et de la baie de NGOR.
Les ambitions de la municipalité en ce sens sont de
mettre en place un système efficace de collecte des ordures
ménagères, en rapport avec l'ONAS, d'augmenter les bacs d'ordures
et enfin de réglementer la fréquence du camion de ramassage.
VI. 3. b. 3. L'hygiène et la
santé
Les questions d'hygiène et de santé publique
sont d'une importance capitale pour les autorités de la commune
d'arrondissement ; on n'en veut pour preuve que le simple fait que sur un
budget d'investissement de 45. 004 .002 FCFA prés de 32% soit14. 625.324
FCFA est consacré au secteur de la santé.
Tableau N°6.5 :
Investissements publics par secteur
Secteur
|
Valeur stock de capital public (million de FCFA)
|
%
|
Education
|
25.401.472
|
46
|
Santé
|
14.625.324
|
32
|
Hydraulique
|
4.997.226
|
12
|
Total
|
45.004.002
|
100
|
Source : PLD NGOR
Malgré ces efforts, le secteur semble encore être
confronté à un certain nombre de difficultés liées
notamment à l'insuffisance des structures sanitaires, à l'absence
d'un plateau médical minimum, à l'insuffisance d'un personnel
qualifié.......
La commune d'arrondissement de NGOR ne dispose que d'un centre
de santé dont la zone de couverture s'étend du virage à la
clinique des mamelles et prend en charge les populations du village
traditionnel, des Almadies et de l'extension de NGOR. C'est dire qu'il est
censé assurer la couverture médicale d'une population de
prés de 11.600 habitants ce qui est totalement pléthorique.
Par ailleurs, ce centre de santé ne semble pas tout
à fait répondre aux normes de l'OMS (Organisation Mondiale de la
Santé) dans le sens où il ne compte que huit (08) lits pour le
service de médecine générale et cinq (05) pour celui de
maternité. En plus, il ne dispose ni d'un laboratoire, ni d'une
ambulance, ni d'un service bucco dentaire. C'est pour toutes ces raisons,
d'ailleurs, que l'on parle dans le PLD « d'absence d'un plateau
médical minimum »57(*).
Le personnel médical est composé d'un
médecin gynécologue, d'un pharmacien, de deux (2) sages femmes,
de quatre (4) femmes de garde, d'une assistante sociale, de dix neuf (19)
agents de santé communautaire et de douze (12) aides soignantes. Sur
cette question, le diagnostic établi révèle trois (3)
principales contraintes qui ont pour nom :
1. insuffisance d'un personnel qualifié
2. manque de moyens financiers et didactiques
3. plateau technique inadapté à la demande
Sur un autre registre, les statistiques disponibles
révèlent que les pathologies les plus fréquentes sont les
maladies du troisième âge (rhumatisme, arthrose...), les
infections respiratoires aiguës (tuberculose, bronchites), les maladies
cardio-vasculaires (hypertension artérielle, insuffisance rénale,
diabète....). Le paludisme constitue également (en période
hivernale) l'une des premières causes de consultations.
En matière d'hygiène et de prévention, la
promiscuité et l'insalubrité induites par la forte densité
de population notamment dans le noyau traditionnel mettent les populations dans
des situations sanitaires très précaires.
VI. 3. b. 4. Les infrastructures et équipements
sociaux de base
VI.3.b.4.a. Réseau routier
Il existe des routes qui mènent à la zone
résidentielle où on peut accéder en voiture (grâce
à des pistes) jusque dans les habitations. Par contre, dans le noyau
traditionnel, il y a une route principale qui s'arrête au rond point de
la place publique et une autre qui va de la place publique au quartier de
DIONGARANE. La plupart de ces routes sont goudronnées même si
quelques une d'entre elles nécessitent des réhabilitations.
Il existe aussi des parkings de taxi respectivement devant les
hôtels DIARAMA, Méridien à petit NGOR derrière
l'école publique et à la place publique.
VI.3.b.4.b. Réseau électrique
A l'exception de l'île où le solaire et les
groupes électrogènes constituent les principales sources
d'énergie, l'ensemble du territoire communal est raccordé au
réseau électrique national de la SENELEC.
VI.3.b.4.c. L'hydraulique urbaine
Sur presque l'ensemble du territoire communal le réseau
d'alimentation en eau courante est bien structuré avec notamment des
branchements individuels. Néanmoins la nécessité d'une
politique de branchements sociaux se fait de plus en plus sentir surtout pour
les ménages à faible revenu. En effet la poursuite du soutien
aux branchements de types sociaux dont les coûts sont moindres
permettrait aux populations d'accéder facilement au raccordement au
réseau de distribution.
VI.3.b.4.d. Les télécommunications
La commune d'arrondissement est couverte par les principaux
réseaux de téléphonie (fixe et mobile) et de connection
Internet disponibles au Sénégal. Les individus qui en ont les
moyens sont abonnés.
VI. 3. b. 5. L'éducation et la
formation
La population de NGOR est presque entièrement
scolarisée. Près de 70% de la population de plus de 6 ans a, en
effet, été ou est actuellement à l'école. Cela
constitue un réel motif de satisfaction pour les autorités
municipales surtout si l'on sait que ce secteur représente le premier
secteur d'investissement de la municipalité avec plus de 45% du budget
d'investissement public.
Toutefois, il reste encore confronté à un
certains nombre de difficultés (déficit de structures d'accueil,
manque de moyens matériels, taux élevés de
déperdition scolaire.....).
Les taux de déperdition scolaire dans la commune
d'arrondissement sont très élevés. Si pratiquement tous
les enfants en âge d'être scolarisés le sont, très
peu d'entre eux dépassent le cycle élémentaire (le taux
d'échec envoisine 80%). En outre le taux d'analphabétisme retour
est très important notamment chez les femmes.
Au point de vue structures d'accueil, la commune
d'arrondissement est très peu pourvue au regard de sa population et de
sa situation au sein de l'espace intercommunal (NGOR, OUAKAM, YOFF). Mis
à part les trois (3) établissements privés pour la petite
enfance, la commune d'arrondissement de NGOR ne dispose que deux structures
préscolaires. Les établissements élémentaires quant
à eux ne s'élèvent qu'à quatre (4) dont un
privé.
Le paradoxe le plus frappant est cependant le fait que la
commune d'arrondissement qui se trouve au centre d'un espace intercommunal
d'une population d'environ 150.000 hbts ne dispose pas d'un lycée. En
fait le seul établissement d'enseignement moyen dont dispose la commune
d'arrondissement est un collège privé.
A côté de l'école formelle, d'autres
structures d'éducation et de formation existent à l'instar des
écoles coraniques (Daaras) et écoles d'arabe qui encadrent un
nombre de plus en plus important de jeunes. La commune d'arrondissement compte
trois Daaras et une école arabe.
L'alphabétisation en langues nationales est aussi un
aspect important de ce secteur puis qu'à NGOR on dénombre en plus
des quatre classes d'alphabétisation fonctionnelle ouvertes par le
programme d'accompagnement technique des collectivités locales
ENDA/USAID, trois à cinq classes d'alphabétisations
animées depuis quatre ans par le groupement de femmes BOKK JOM.
VI. 3. b. 6. Culture, Jeunesse, Sports et
Loisirs
Le secteur du sport de la jeunesse, de la culture et des
loisirs est structuré, à NGOR, autour de nombreuses associations
sportives et culturelles (ASC).
L'olympique de NGOR le plus important club sportif de la
commune d'arrondissement la représente aux compétitions
nationales. Il encadre également beaucoup de jeunes de la
localité dans des disciplines sportives aussi variées que le
football, la natation, le canoë kayak, le basket et le volley ball. La
section football, section la plus dynamique de l'olympique fait la satisfaction
de tout NGOR et bénéficie à ce titre d'importants moyens.
La section natation enregistre également de nombreux succès tant
au niveau national qu'international.
La pêche sportive et le Golf restent des pratiques
sportives à l'état embryonnaire. De plus en plus de femmes
s'orientent cependant, vers ces disciplines du fait notamment du
développement du tourisme qui faut il le dire est très demandeur
d'une certaine « expertise locale» dans ces
disciplines (pêche sportive, plongée sous marine...).
De même que dans les autres secteurs, la
difficulté ou contrainte majeure semble se résumer en un manque
criard d'infrastructures (le terrain de football ne répond pas aux
normes ce qui oblige le club de l'olympique à jouer toutes ses
compétitions ailleurs qu'à NGOR ; la natation, le basket, le
volley-ball ....n'ont pas d'espaces aménagés à cet
effet).
VI. 3. b. 7. Vie associative et secteur
mutualiste
Le secteur associatif est très dynamique dans la
commune d'arrondissement et plus particulièrement au sein du village
traditionnel où toute la vie communautaire est structurée autour
des associations ce qui fait que le tissu associatif y est très dense
(traditionnellement dès l'âge de 10 ans, les enfants se
constituaient en groupes de classes d'âge).
Ainsi nous pouvons distinguer d'un côté les
structures traditionnelles qui, dans la pure tradition Lébou,
imprègnent les relations sociales tout en coopérant avec les
institutions républicaines. Le conseil des notables et l'organisation
des « Freys » jouent aujourd'hui encore des rôles non
négligeables dans la résolution des conflits et de façon
plus globale dans la régulation sociale. Et de l'autre, de nombreuses
structures associatives modernes a statut mixte et légale : Wennu
Saî, COPECS, COJEN, Club Environnement "Fondation Nicolas Hulot les
Almadies", Olympique de NGOR, ASPEN, AAIN, GPF, GIE.....
Le secteur mutualiste également est relativement assez
bien représenté avec la présence de deux structures
d'épargne et de crédits (guichet ENDA GRAF et PAMECAS). Il existe
par ailleurs un réseau de financement animé principalement par
des femmes et qui a pour vocation la prise en charge des besoins des familles
en matière de financement d'activités lucratives ou sociales.
Il faut aussi reconnaître que les structures
financières classiques (banques, bureaux de change, transfert d'argent)
sont de plus en plus présentes sur l'espace communal. On note, par
exemple, l'implantation de nombreuses agences représentant la plupart
des grandes structures financières classiques que l'on retrouve au
Sénégal (SGBS, BICIS, CBEAO, Western Union...).
VI. 4. Le cadre de l'environnement
L'environnement constitue, à côté du
social et de l'économique, l'un des piliers fondamentaux sur lesquels
repose tout processus de développement durable. D'où la
nécessité de toujours bien connaître, comprendre et cerner
les principales ressources naturelles dont dispose le territoire d'une part,
puis, d'autre part, ses enjeux environnementaux majeurs.
S'agissant des ressources naturelles, il faut retenir que
d'une façon générale, mis à part ses trois plages,
la commune d'arrondissement de NGOR ne dispose pas à proprement parler
de ressources environnementales majeures à préserver si ce n'est
peut être ses ressources végétales qui aujourd'hui sont en
passe de totalement disparaître.
Par enjeux environnementaux majeurs, par contre, il faudra
comprendre que nous voulons surtout parler des menaces environnementales, des
formes existantes de pollution et de la dégradation du cadre de vie.
VI. 4.a. Les ressources
végétales
Parmi les six (06) forêts naturelles que compte
l'agglomération Dakaroise figure celle de NGOR. Il faut dire que rares
sont les personnes qui sont au courant du fait que NGOR dispose d'une
forêt naturelle au même titre que les mamelles, YOFF, HANN, Grand
YOFF, BARGNY et les communautés rurales de YENNE et de SANGALKAM. Cela
s'explique par le fait, peut être, que cette forêt a aujourd'hui
largement sinon entièrement disparu de la carte agro forestière
de la région. Si l'on en croit un diagnostic de la DPS58(*), cette disparition est
essentiellement due au déboisement et aux phénomènes
d'empiétement et c'est pourquoi des mesures tendant à classer
patrimoine communautaire un site comme la forêt de YOFF (île), lui
aussi menacée par les mêmes phénomènes anthropiques,
sont en voie d'être entreprises.
Même si, le couvert végétal était
assez relevé il y a quelques années il reste qu'aujourd'hui les
possibilités de reboisement dans la commune d'arrondissement sont
particulièrement limitées du fait que la commune d'arrondissement
manque de plus en plus de réserves de terres. Par ailleurs le peu
d'espaces verts qui existe demande à être mieux
aménagé.
VI.4.b. Les Plages
La commune d'arrondissement de NGOR compte, du fait de sa
situation géographique, pas moins de trois plages et une baie. Il s'agit
de la plage de NGOR village et sa baie, de la plage des Almadies et de celle du
Virage. Il est évident que cela représente autant de ressources
à gérer, à préserver et surtout à
pérenniser. Notre étude ayant porté son choix sur la plage
de NGOR village et sa baie, par conséquent, c'est sur ces derniers que
notre diagnostic s'attardera le plus.
VI. 4.b.1. La plage des Almadies
Près de l'hôtel Club Méditerranée
cette minuscule plage (à peine cent mètre) constitue un
véritable site balnéaire beaucoup prisé des touristes et
des sénégalais eux-mêmes. Il faut dire qu'il a l'avantage
d'être tranquille et à proximité de sympathiques
restaurants et gargotes.
VI. 4.b.2. La plage du Virage
Du nom du restaurant construit tout près du site, cette
plage située entre NGOR et YOFF est fréquentée par
beaucoup de jeunes sénégalais et européens. Les vagues
énormes donnent de bonnes sensations tant aux baigneurs qu'aux surfeurs
qui sont nombreux à la fréquenter « NGOR Virage est
une des zones de l'Afrique où le surf est le plus intéressant
à pratiquer».
Photo N°6.6 : Photo d'un surfer en pleine
manoeuvre sur la plage du virage
Deux menaces environnementales majeures on put être
identifiées sur cette plage :
1. Il y a, tout d'abord, l'existence d'un canal
d'évacuation d'eaux usées situé tout juste à
hauteur du pont séparant la commune d'arrondissement de YOFF et celle de
NGOR. Ce canal à ciel ouvert évacue notamment les eaux
usées non traitées provenant de l'aéroport. Celles-ci sont
directement déversées à la mer posant de sérieuses
menaces sur la préservation de l'écosystème côtier
et marin.
Photo N°6.7 : Vu du canal
d'évacuation des eaux usées situé à hauteur du pont
séparant la CA de NGOR de la CA de YOFF
Photo N°6.8 : Vu des eaux usées
provenant dudit canal se déversant sur la plage du virage
2. La seconde menace que nous avons put identifier est
justement liée à ce pont et au canal qui le traverse puisque tout
juste sous le pont aux encablures du canal certaines populations ont tendance
à déposer leurs ordures. C'est dire que le site est devenu au fil
du temps une sorte de dépotoir pour les riverains.
Photo N°6.9 : Dépôt d'ordures
sous le pont séparant la CA de NGOR de la CA de YOFF tout juste aux
encablures du canal d'évacuation des eaux usées.
VI. 4.b.3 La plage de NGOR village et sa
baie
C'est l'espace situé entre l'île de NGOR et le
continent. La mer y est très calme et la plage sablonneuse.
Jusqu'à une période assez récente, cette plage et sa baie
donnaient l'image de véritables dépotoirs. Les villageois s'en
servant comme décharge, les égouts des hôtels et
habitations riveraines y atterrissant et les enfants ngorois s'en servant comme
latrines. C'est dire que cette plage subit diverses formes d'agressions:
avancée de la mer, utilisation abusive et surexploitation des
ressources, pollution marine, mouillages sauvages, insalubrité....
Le phénomène d'avancée de la mer est
d'autant plus notable au niveau de l'île où non seulement on
assiste à un empiétement de certaines habitations mais où,
en plus, certaines personnes résidentes ont fait disparaître une
partie de la barrière de rochers qui protégeait de
l'avancée de la mer. S'y ajoute le développement des pratiques
d'extraction illicite du sable marin.
La pollution marine quant à elle, se présente
essentiellement sous deux facettes. Tout d'abord, il y a le déversement
sur la partie occidentale de la plage d'eaux usées provenant des
ouvrages d'assainissement autonomes et de certaines canalisations.
Puis ensuite, les dépôts d'ordures et de
déchets de toutes sortes sur la baie. Il faut peut être insister,
à ce propos, sur le fait que l'île ne disposant pas d'un
système de collecte et d'évacuation des ordures, les populations
ont pour habitude de faire de la mer leur décharge. C'est-à-dire
qu'habituellement elles mettent leurs ordures dans des pirogues pour aller les
déverser à quelques encablures de là, ce qui pose tout
naturellement le problème de la pollution du fond marin.
Parlant des déchets solides il faut dire qu'ils ne
menacent pas seulement les fonds marins puisqu'ils sont également des
facteurs de pollution de la plage du côté du continent tout comme
du côté de l'île. Comme nous le disions en effet, les
villageois s'en servent comme décharge et c'est ainsi qu'il n'est pas
rare de voir traîner par ci et par là des pneus, des sacs de
riz... A ces déchets solides non biodégradables
déposées par les autochtones s`ajoutent, en périodes
estivales, les déchets laissés sur la plage et sur l'île
par les estivants. Ces déchets généralement de nature
organique (restes de sandwich, arrêtes de poissons....) ou non
biodégradables (sachets) font peser de sérieuses menaces sur
l'écosystème côtier et notamment sur la préservation
du sable fin de la plage (les déchets organiques ont tendance à
pourrir dès qu'une pluie les trouve sur place ce qui à long terme
peut conduire à la disparition du sable fin).
Aux menaces de disparition du sable fin de la plage s'ajoute
la disparition effective de certaines ressources marines (poissons,
algues....). Cela s'explique selon des spécialistes comme
l'écologiste Ali AÏDAR, qui a eu à mener une étude
approfondie sur l'état des ressources marines dans des zones comme NGOR,
par le fait de l'action combinée de certaines pratiques de pêche
(pêche à la dynamite) et de la destruction avancée des
écosystèmes marin sur une bonne partie de cette zone.
Le mouillage sauvage représente, à sa
manière, une autre forme de menace environnementale surtout si l'on sait
qu'il touche directement à la question de la sécurité sur
le plan d'eau. Il faut dire que beaucoup de propriétaires de bateaux
sachant que sur les autres baies comme MARINAS, HANN ou HANS BERNARD ils
auraient à payer pour mouiller sur place leurs bateaux ;
préfèrent venir mouiller n'importe comment et n'importe où
sur la baie de NGOR. D'aucuns même finissent par prendre NGOR pour un
cimetière de bateaux.
Photo N°6.10 : Vu du plan d'eau
VI. 5. Menaces environnementales, pollutions
et dégradation du cadre de vie
Comme on peut s'en rendre compte, les menaces
environnementales et autres dégradations du cadre de vie sont bel et
bien une réalité à l'échelle de la commune
d'arrondissement de NGOR. Celles-ci sont de diverses natures et
présentent, par conséquent, diverses causes, diverses
manifestations et divers niveaux d'ampleurs. En résumé nous
retiendrons les menaces pesant sur les ressources de la commune et la
pollution ou les menaces sur le cadre de vie.
VI.5.a. Menaces sur les ressources
Sans être exhaustif il s'agit, comme nous l'avons vu,
des empiétements, du déboisement, des modes d'exploitation
abusives, de la pollution tellurique qui a pour conséquence visible une
détérioration avancée et continue de
l'écosystème côtier (milieu marin et zones adjacentes), de
l'avancée de la mer (sur l'île tout comme sur le continent), de la
pollution marine, de la disparition du sable fin de la plage, de l'extraction
illicite du sable marin.......
VI.5.b. Pollution et menaces sur le cadre de
vie
L'une des plus sérieuses menaces pesant sur le cadre de
vie de la commune d'arrondissement de NGOR reste sans conteste liée au
problème de la gestion des déchets solides. Comme partout dans
Dakar, c'est un spectacle désolant qu'il est donné de voir
lorsque l'on parcourt les artères et quartiers de la commune
d'arrondissement : partout des dépôts sauvages et des amas
d'ordures (ordures d'origine végétale ; débris non
putrescibles combustibles -bouteilles en plastique, caoutchouc, papier-, ou non
combustibles - verre, métaux, sacs et sachets, gravats....-....).
Photo N°6.11 : Dépôt anarchique
d'ordures sur l'une des artères de la CAN
Photo N°6.12
Photo N°6.13
Photo N°6.14
Photo N°6.15
La deuxième menace majeure que nous avons
identifiée est, quant à elle, directement liée à la
présence de l'aéroport Léopold S. Senghor. Il faut, dire
en effet, que la présence de l'aéroport aux limites de la commune
d'arrondissement a de sérieuses retombées sur le cadre de vie. On
peut entre autres retenir les nuisances sonores, les eaux usées non
traitées déversées au niveau de la plage du virage, les
menaces d'explosion (il existe au sein de l'aéroport des
dépôts de kérosène) et voir même de crash.
VI.6. Etat des lieux du Développement
Urbain Durable dans la commune d'arrondissement de NGOR
Si l'on en croit les principales conclusions qui ressortent de
ce profil de développement durable (profil environnemental), des
trois cadres fondamentaux du développement durable à savoir le
cadre de développement économique, le cadre de
développement humain ou social et le cadre de l'environnement aucun ne
donne aujourd'hui entière satisfaction aux autorités locales, aux
populations ainsi qu'aux différents acteurs du développement
local. Autrement dit chacun de ces cadres semble présenter une ou
plusieurs contraintes majeures qui en définitive finissent par
gâcher « le tableau d'ensemble ».
S'agissant du cadre de développement économique
nous retiendrons entre autres problèmes, contraintes et
difficultés :
1. le déclin de la pêche qui pendant longtemps a
été le principal secteur d'activité des populations
Lébou de la commune d'arrondissement,
2. le caractère encore trop informel de certains
secteurs d'activité (transport maritime, artisanat, commerce....) ce qui
empêche de les inscrire durablement et positivement dans le tissu
économique local
3. l'inexistence de cadres formels régissant la
pratique et le fonctionnement de certaines activités
4. dans le domaine du tourisme, le manque à gagner dont
ne tire pas entièrement profit la commune d'arrondissement (peu
d'incidence sur l'emploi des jeunes de la commune.......).
Alors que pour ce qui est du cadre de développement
humain ou social, les difficultés et contraintes majeures se posent
surtout en matière d'infrastructures sociales de base, d'assainissement,
d'urbanisme et d'habitat :
1. dans presque tous les secteurs sociaux (éducation,
santé, sport et loisirs) le diagnostic est le même à savoir
l'inadaptation, l'insuffisance voir l'inexistence, d'infrastructures ;
2. les systèmes d'assainissement présentent
certaines défaillances majeures notamment pour ce qui est de la gestion
des déchets solides ;
3. l'urbanisation à NGOR semble refléter une des
lourdes tendances des évolutions urbaines contemporaines ; il
s'agit des nouvelles formes de ségrégation spatiale. Dans la
commune d'arrondissement cette ségrégation se manifeste à
travers la bipolarisation de l'habitat et de l'urbanisme : d'un
côté le noyau traditionnel « qui ressemble
à un bidonville alors qu'il est loin d'en être
un »59(*)
et de l'autre le riche quartier résidentiel des Almadies où les
villas de millionnaires se succèdent.
S'agissant, enfin, du cadre de l'environnement nous avons pu
nous rendre compte que si les ressources naturelles dont dispose la commune
d'arrondissement sont extrêmement limitées, il reste que celles-ci
sont sérieusement menacées notamment par les actions anthropiques
(déboisement, empiétement..). Par ailleurs la trois plages et la
baie dont dispose la commune d'arrondissement sont sujettes à de
sérieuses menaces environnementales liées notamment au
déversements d'eaux usées provenant des canalisation, aux
dépôts d'ordures, à l'avancée de la mer, à la
surexploitation des ressources marines et à différentes formes de
pollutions (telluriques, marines...), à la disparition du sable fin,
à l'extraction illicite du sable marin....
De la même façon on a pu voir aussi que le cadre
de vie subit de sérieuses menaces liées notamment à la
problématique de la gestion des déchets solides.
En considération de tous ces éléments
nous pouvons nous permettre d'avancer que l'état du développement
urbain durable dans la commune d'arrondissement de NGOR laisse tout au plus
à désirer. Cette opinion se confirme au regard des
résultats de nos enquêtes puisque la grande majorité (83%)
des personnes à qui nous avons posé la question de savoir,
comment elles apprécient l'état des lieux du développement
urbain durable dans la commune d'arrondissement, répondent : laisse
à désirer.
Troisième partie. PRESENTATION, ANALYSE
ET INTERPRETATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE
Chapitre VII. Analyse de l'un des
principaux dispositifs de planification en vigueur dans la commune
d'arrondissement de NGOR : le PLD
VII. 1. Identification et présentation
du dispositif retenu
Le dispositif de planification que nous avons choisi
d'étudier est le plan local de développement (PLD), Il faut dire
que ce choix n'a pas été fortuit dans la mesure où il
s'est justifié par le fait que le PLD est à l'heure actuelle le
seul document de planification qui puisse être donné en
référence à l'échelle de la commune
d'arrondissement de NGOR. L'analyse du PLD peut être d'autant plus
pertinente et riche d'enseignements pour nous surtout si on sait que NGOR ne
dispose pas d'un dispositif spécifique de planification du
développement urbain durable (Agenda 21 local, plan d'action
environnemental...). C'est dire qu'on peut valablement se demander, comment et
dans quelle mesure le seul véritable dispositif de planification
actuellement en vigueur dans la commune d'arrondissement prend en charge les
enjeux de développement durable et plus spécifiquement ceux (les
enjeux) relatifs à la gestion, à l'entretien et à la
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie ?
L'élaboration du PLD de NGOR a suivi un long processus
qui s'est étalé sur une période d'un peu moins de deux ans
(Décembre 2003 à Juillet 2005). Le plan couvre un horizon de
temps étalé sur cinq (5) ans pour le long terme (2010) et sur
trois (3) ans pour le moyen terme (2008).
En tant que document de planification du développement
local, le PLD de NGOR se veut selon les propres termes du maire de la commune
d'arrondissement « une boussole pour le développement de
NGOR (....), notre guide pour l'action (....) »60(*).
Pour bien cerner le cadre institutionnel qui institue et
défini la nature et la portée des PLD, il faut se
référer aux textes de lois portant transfert aux
collectivités locales de compétences relatives à la
planification du développement. C'est, en effet, dans les dispositions
de l'article 46 de la loi 96-07 du 22 Mars 1996 que l'on retrouve concernant
les compétences des communautés rurales en matière de
planification, l'usage de l'acronyme PLD. Et c'est cet acronyme et celui de PIC
(Plan d'investissement communautaire) qui sont souvent repris par les communes
d'arrondissement pour qualifier leurs documents de planification
territoriale.
De par sa nature on peut dire que le PLD a,
grossièrement, cinq objectifs :
1. établir un diagnostic du territoire en identifiant
les enjeux, contraintes et potentialités de développement ;
2. définir, partant de ce diagnostic, des objectifs de
développement à atteindre sur le moyen et le long terme (5
ans) ;
3. aider à identifier les principaux axes
stratégiques à explorer ainsi que les actions et activités
prioritaires à mener;
4. déterminer l'ensemble des ressources
(inputs) qu'il sera nécessaire de mobiliser en terme de
financement, d'expertise, de partenariat ou encore de participation des
acteurs;
5. établir un chronogramme.
C'est dire donc, que le PLD est un dispositif (outils) de
planification laissé à l'initiative des collectivités
locales afin de concrétiser le principe même de la libre
administration qui fonde l'esprit de la décentralisation territoriale.
Il repose dès lors sur le principe d'une participation accrue et
effective des populations à l'identification, la planification, la mise
en oeuvre et le suivi des projets et programmes de développement locaux
« Notre commune concrétise à travers ce plan de
développement, un de ses principes fondateurs les plus importants :
faire de nos populations les acteurs de leur propre
développement »61(*).
La réalisation du PLD de NGOR s'est faite avec l'appui
institutionnel et technique de ENDA 3D et de l'USAID dans le cadre du programme
d'appui technique aux collectivités locales (PATCL). Les objectifs
spécifiques que s'était assignée la municipalité en
lançant le processus d'élaboration étaient de satisfaire
un certain nombre d'ambitions :
§ « L'ambition d'inscrire notre mandat sous le
double ancrage coutumier et administratif de la commune. Nous avons dès
notre installation, réaffirmer notre volonté et notre ambition
d'assurer ce double ancrage qui est un facteur essentiel de stabilité
sociale de la commune (....)
§ L'ambition de travailler à l'éradication
de la bipolarisation de la commune entre zones résidentielles et village
traditionnel (.....)
§ L'ambition de réconcilier les jeunes avec les
institutions républicaines (...)
§ L'ambition d'une recherche permanente de convergence
inter communale entre YOFF et OUAKAM pour le développement
(....) »62(*)
Ce sont ces ambitions ou objectifs spécifiques qui ont
été listés et inscrits, en plus d'un pré diagnostic
réalisé par Citoyenneté Ngoroise (mouvement
« JOWAL NGOR »63(*))64(*) , dans un document dit préparatoire qui a
été mis à la disposition de ENDA 3D et du comité de
développement local (CDL). C'est sur la base de ce document
préparatoire que le CDL, ENDA3D et la Cellule d'appui technique (CAT)
ont travaillé au cours d'ateliers de restitutions et d'approfondissement
qui ont débouché sur un atelier de planification
stratégique duquel est ressorti le PLD.
La vision du PLD se décline de la sorte:
« NGOR à l'horizon 2015 : une commune sans exclus
dans un cadre de vie et d'environnement très
agréable »65(*).Pour cela, des orientations de développement
ont clairement été identifiées :
1. l'urbanisme et de l'habitat
2. l'éducation
3. les VRD (assainissement, éclairage public, adressage
des rues)
4. le sport
5. la promotion féminine
6. la promotion du tourisme
7. la promotion des activités
génératrices de revenus
8. la formation et le renforcement des capacités
9. l'appui aux plus défavorisés
10. la communication et de la sensibilisation
Il faut dire qu'au sortir de l'atelier de planification
stratégique, un certain nombre d'enjeux de développement ont
été recensés et regroupés par
thématique ; il s'agit de:
1. L'amélioration du cadre de vie et de
l'environnement
2. L'accès aux services sociaux de
base
3. La promotion des secteurs
économiques
4. La promotion de la gouvernance locale
Tableau N°7.1 :
Programme Prioritaire à Moyen et Long Terme (Amélioration du
cadre de vie et de l'environnement)
AXES STRATEGIQUES
|
OBJECTIFS
|
STRATEGIES
|
ACTIONS PRIORITAIRES
|
LOCALISATION
|
COUTS
|
SOURCES DE
FINANCEMENT
|
ANNEE DE REALISATION
|
ACTEURS
|
Amélioration du cadre de vie et de
l'environnement
|
Faciliter l'accès à l'habitat décent dans un
environnement sain
|
Lotissement et création de voies d'accès
(aménagement de l'espace)
|
Finaliser le lotissement de la zone d'extension
|
Zone d'extension
|
300 000 000
|
KFW/JICA/FED/PLP/ Budget de la commune
|
2005
|
Banque mondiale
|
Réaliser l'étude technique sur la restructuration
du village traditionnel
|
Village traditionnel
|
10 000 000
|
Idem
|
2004-2005
|
CAN/ Populations/ KFW/FED/PLT/JICA/ADM/ AGETIP/
|
Créer des voies d'accès dans les zones
résidentielles
|
Almadies
|
1 000 000 000
|
Idem
|
2006
|
CAN/ Populations/ KFW/FED/PLT/JICA/ADM/ AGETIP
|
Rendre l'environnement sain et attractif
|
Gestion de l'environnement
|
Réaliser le projet d'assainissement semi collectif
|
Village traditionnel
|
300 000 000
|
Budget communal/
PLT/Etat/ONAS/ AGETIP
|
2006
|
CAN/PLT/ Populations/ APRODAK
|
Ramasser les ordures dans les zones difficiles
|
Village traditionnel
|
5 000 000
|
Budget communal/autres partenaires
|
2006
|
CAN/Populations/ Partenaires
|
Construire des Vespasiennes
|
Village traditionnel et Plages
|
15 000 000
|
Budget communal
|
2006
|
CAN/Populations/ Etat/Partenaires
|
Gérer les plages
|
CAN
|
15 000 000
|
Budget communal/autres partenaires/ville de Dakar
|
2004-2008
|
CAN/Etat/ Populations/Ville de Dakar/Partenaires
|
Assurer la sécurité des biens et des personnes
|
Renforcement des foyers lumineux
|
Améliorer et réaliser l'éclairage public
|
Village traditionnel, Zones résidentielles, Plages et
Zones d'extension
|
1 000 000 000
|
Ville de Dakar
|
2008
|
CAN/Ville de Dakar
|
Tableau N°7.2 : Programme
Prioritaire à Moyen et Long Terme (Accès aux services sociaux de
base)
AXES STRATEGIQUES
|
OBJECTIFS
|
STRATEGIES
|
ACTIONS PRIORITAIRES
|
LOCALISATION
|
COUTS
|
SOURCES DE FINANCEMENT
|
ANNEE DE REALISATION
|
ACTEURS
|
Amélioration de l'accès à la
santé des populations
|
Faciliter l'accès aux soins de santé
|
Construction et équipement des infrastructures de
santé
|
Construction d'un centre de santé
|
Ancien foyer, ORT, Case
|
500 000 000
|
PDIS/autres partenaires
|
2006
|
Ville de Dakar/ Etat
|
Alléger les coûts des soins de santé
|
Sensibilisation et organisation des populations
|
Mise en place d'une mutuelle de santé
|
CAN
|
15 000 000
|
Populations/partenaires/ STEP/BIT/Etat
|
2005
|
CAN/Populations
|
Prévenir les maladies endémiques
|
Sensibiliser IEC des populations
|
Santé préventive
|
CAN
|
4 000 000
|
District sanitaire/Ville de Dakar/ministère de la
santé/ Budget communal / Partenaires
|
2005
|
District sanitaire/Ville de Dakar/ministère de la
santé/CAN/Partenaires/ Populations
|
Construction d'infrastructures scolaires/ sportifs et
promotion de la formation professionnel et de l'éducation non
formelle
|
Résorber la déperdition scolaire
|
Préparation à l'insertion des populations
à la vie active
|
§ Construire un centre islamique
§ Construire un centre de formation polyvalent
|
CAN
|
200 000 000
300 000 000
|
Bailleurs/Budget communal/Populations/ Etat
|
2007
2008
|
CAN/Etat/ Populations/Autres partenaires
|
Réduire les taux d'analphabétisme
|
Sensibilisation des populations et apprentissage des langues
|
Alphabétiser les populations
|
CAN
|
20 000 000
|
ENDA et Bailleurs
|
2005
|
Populations
|
Former aux métiers de la mer
|
Mise à disposition d'infrastructures scolaires
adéquates
|
Construire un lycée technique
|
CAN
|
5 000 000
|
Etats/Bailleurs
|
2008
|
Etat/CAN/Partenaires
|
Rendre fonctionnel et homologuer le stade municipal
|
Construction d'un stade
|
Rénover le stade municipal
|
CAN
|
100 000 000
|
Budget communal/Etat
|
2008
|
CAN/Populations/autres partenaires
|
Développer la potentiel local en matière de
natation
|
Construction d'une piscine municipale
|
Construire une piscine municipale
|
CAN
|
5 000 000
|
Budget communal/Etat/AMS/Ville de Dakar/autres partenaires
|
2008
|
CAN/Populations/autres partenaires
|
Développer le sport de masse
|
Aménagement d'un parcours
|
Aménager un parcours sportif
|
CAN
|
500 000 000
|
Budget communal/Etat/ autres partenaires
|
2008
|
CAN/Populations/autres partenaires
|
Faciliter l'accès à l'emploi et à
l'insertion
|
Sensibilisation et organisation des personnes
|
Organiser des cycles de formation aux métiers du tourisme
et de l'hôtellerie
|
CAN
|
3 000 000
|
Budget communal/Etat/ autres partenaires
|
2005
|
CAN/Etat /autres partenaires
|
Tableau N°7.3 : Programme
Prioritaire à Moyen et Long Terme (Promotion des secteurs
économiques)
AXES STRATEGIQUES
|
OBJECTIFS
|
STRATEGIES
|
ACTIONS PRIORITAIRES
|
LOCALISATION
|
COUTS
|
SOURCES DE FINANCEMENT
|
ANNEE DE REALISATION
|
ACTEURS
|
Création d'infrastructures de pêche
|
Doter le secteur de la pêche d'infrastructures
adéquates
|
Construction et réhabilitation d'infrastructures
de pêche
|
§ Construire un quai de pêche
§ Construire une usine de glace
§ Créer la maison des pêcheurs
§ Construction d'un centre de transformation des produits de
la mer
|
WASSYA
CAN
CAN
CAN
|
1 000 000 000
200 000 000
50 000 000
300 000 000
|
Etat/autres partenaires
Budget communal / Partenaires/Etat
Idem
idem
|
2007
2007
2005
2007
|
CAN/ Etat
Idem
ASPEN/CAN
Etat/autres partenaires
|
Renforcer les capacités des acteurs de la mer
|
Construction, réhabilitation et formation
|
Centre de formation aux métiers de la mer
|
CAN
|
20 000 000
|
Budget communal / Partenaires/Etat
|
2008
|
CAN/ Etat/autres partenaires
|
Créer une base de données des projets liés
à la mer
|
Enquêtes et etudes
|
Recenser les projets liés à la mer
|
CAN
|
1 000 000
|
Budget communal
|
2005
|
CAN/ Populations / Partenaires
|
Construction d'équipements marchands
|
Faciliter l'accès des usagers et des commerciaux aux
équipements marchands
|
Achèvement, affectation et réhabilitation
d'équipements marchands
|
§ Faire une étude pour la réalisation d'un
quai de pêche
§ Transformer l'ancien marché et l'affecter aux
artisans et commerçants
|
CAN
CAN
|
20 000 000
25 000 000
|
Budget communal/ Etat
Budget communal
|
2005
2005
|
CAN/Etat/ Populations/Ville de Dakar
CAN/ Populations
|
Rechercher des recettes additionnelles pour la CAN
|
Aménagement de Parkings
|
Aménager des parkings payants
|
CAN
|
15 000 000
|
Budget communal / Ville de Dakar/autres partenaires
|
2005
|
CAN/ Ville de Dakar/autres partenaires
|
Rendre attractif le marché artisanal des Almadies
|
Réhabilitation du marché artisanal
|
Rénover le marché artisanal des Almadies
|
CAN (Pointe des Almadies)
|
10 000 000
|
Commerçants/artisans/ Etat/Ville de Dakar/autres
partenaires
|
2006
|
Commerçants/artisans/ Etat/CAN/ Ville de Dakar/autres
partenaires
|
Organiser et assainir l'occupation de l'espace en bordure de mer
réservé aux activités commerciales
|
Aménagement bordures de plages
|
Aménager les marchés en bordure de mer
|
CAN
|
15 000 000
|
Budget communal / Ville de Dakar/autres partenaires
|
2005
|
CAN/ Ville de Dakar/autres partenaires
|
Promotion du Tourisme Local
|
Promouvoir le secteur du tourisme local
|
Structuration et organisation du secteur autour d'un syndicat
d'initiative du tourisme
|
Mettre sur pied un syndicat d'initiative du tourisme
|
CAN
|
1 500 000
|
Budget communal / Acteurs touristiques/autres partenaires
|
2005
|
CAN/ Etat/autres partenaires/Populations
|
Promouvoir la culture et le tourisme local
|
Manifestations culturelles
|
Organiser un festival culturel annuel à NGOR
|
CAN
|
30 000 000
|
Budget communal / Etat/Syndicat d'initiative/partenaires
|
2005
|
CAN/Syndicat d'initiative/ Etat/autres partenaires
|
Formaliser le tourisme intégré
|
Sensibiliser pour l'amélioration de la qualité de
l'accueil
|
Régulariser les maisons d'accueil
|
CAN
|
500 000
|
Budget communal / Populations
|
2005
|
CAN//autres partenaires/Populations
|
Promouvoir l'emploi et les prestations de service au niveau
local
|
Formation et offre de services de qualité (marketing)
|
Tirer profit du tourisme de congrès
|
CAN
|
2 500 000
|
Etat/autres partenaires
|
2006
|
CAN/Syndicat d'initiative/ Etat/autres partenaires/
Populations
|
Tableau
N°7.4 : Programme Prioritaire à
Moyen et Long Terme (Promotion de la gouvernance locale)
AXES STRATEGIQUES
|
OBJECTIFS
|
STRATEGIES
|
ACTIONS PRIORITAIRES
|
LOCALISATION
|
COUTS
|
SOURCES DE
FINANCEMENT
|
ANNEE DE REALISATION
|
ACTEURS
|
Renforcement des capacités des élus
locaux et des leaders associatifs
|
Renforcer les capacités des acteurs locaux
|
Formation des acteurs
|
Former les femmes à l'entreprenariat
|
CAN,
|
3 000 000
5 000 000
1 500 000
20 500 000
3 000 0000
|
§ Budget communal
§ Bailleurs
§ Etat
§ Secteur privé
|
2005
|
§ OCB
§ ONG (ENDA)
§ Personnes resources
§ Etat
§ CAN
|
Former les femmes et les leaders associatifs à la gestion
des projets
|
CAN
|
2005
|
Former les femmes aux techniques de plaidoyer et de leadership
|
CAN
|
2004-2005
|
Renforcer les capacités des acteurs en techniques d'IEC
|
CAN
|
2006
|
Former les élus et leaders associatifs en planification et
en gestion de projet
|
CAN
|
2005
|
Aider à la conception et à l'accompagnement des
projets
|
Mobilisation de l'expertise locale et d'ailleurs
|
Mettre sur pied une cellule technique en élaboration et en
montage de projets
|
CAN
|
1 500 000
|
idem
|
2005
|
idem
|
Amélioration de la communication entre les
différents acteurs
|
Faciliter l'accès à l'information
|
Diversification des canaux de communication
|
Créer un radio communautaire
|
CAN
|
15 000 000
|
idem
|
2008
|
idem
|
Apporter un soutien au journal local SOWU JANT
|
CAN
|
5 000 000
|
idem
|
2005
|
|
Créer un cyber-associatif
|
CAN
|
5 000 000
|
idem
|
2008
|
idem
|
Créer une nouvelle bibliothèque
|
CAN
|
5 000 000
|
idem
|
2007
|
idem
|
Doter le mouvement associatif d'un cadre de travail
adéquat
|
Aménagement et équipement de l'ancienne mairie
|
Affecter les anciens locaux de la mairie au mouvement
associatif
|
CAN
|
3 000 000
|
CAN/Bailleurs
|
2004
|
idem
|
Sources : PLD de la Commune d'arrondissement de
NGOR
VII.2. Acteurs du dispositif
En dehors de la municipalité, du CDL, d'ENDA 3D, de
l'USAID, du CAT, des différents acteurs (sociaux, économiques,
culturels et/ou de la société civile) et des populations, le PLD
de NGOR prévoit la participation et l'implication de différents
autres acteurs de la même sorte qu'il cible une kyrielle de partenaires
pouvant être sollicités pour la mise en oeuvre des projets,
actions et/ou activités prévus. Voilà pourquoi nous
distinguerons deux sous groupes :
1. le sous groupe des acteurs qui regroupe d'un
côté ceux (les acteurs) qui ont eu à participer à
l'élaboration du PLD et de l'autre ceux prévus pour participer
à sa mise en oeuvre et à son suivi.
2. le sous groupe des partenaires qui regroupe les partenaires
ayant contribué à l'élaboration du PLD (techniquement,
financièrement, logistiquement, par l'expertise....) et ceux ayant
été ciblés pour le financement ou l'appui à
l'exécution des projets, actions et activités prévus.
VII.2.a. Les acteurs du dispositif
Pour mieux les identifier tous, il nous faut revenir non
seulement sur le processus qui a abouti à l'adoption du PLD, mais aussi
sur les mécanismes de mise en oeuvre et de suivi prévus dans le
cadre de son exécution.
VII.2.a.1. Le Processus d'élaboration du PLD
Le processus d'élaboration du PLD de NGOR peut
être scindé en deux principales phases : la phase
préparatoire et celle de mise en oeuvre.
La phase préparatoire a été
enclenchée suite au choix porté sur la commune d'arrondissement
de NGOR afin de bénéficier du PATCL. Cette phase a
été marquée par la mise en place d'un comité
d'initiative au niveau de la mairie d'arrondissement. Ce comité
composé d'élus locaux a élaboré, partant du
pré diagnostic réalisé par Citoyenneté Ngoroise, le
document préparatoire dans lequel étaient listées les
principales attentes et ambitions de l'équipe municipale. La seconde
étape a été dès lors de signer le protocole de
partenariat avec ENDA 3D, ce qui s'est traduit par la mise en place d'un
CDL.
Le CDL se veut un cadre de concertation regroupant l'ensemble
des OCB, associations et groupements de la commune d'arrondissement. Sa
création en 2004 a, semble t'il, été une condition
préalable à la signature du protocole de partenariat entre ENDA
3D et la municipalité « pour rendre effective le
partenariat entre la mairie et ENDA il fallait nécessairement
créer au niveau local un cadre de concertation entre les
différents acteurs, c`est ainsi que le CDL a été
créé»66(*).
C'est sous l'impulsion de ce comité que va
effectivement débuter le processus d'élaboration du PLD avec le
lancement de campagnes d'information, de sensibilisation et de concertation
auprès des autorités administratives, religieuses,
coutumières ; des populations (OCB, ASC, associations et
groupements de femmes...) ; des ONG et acteurs privés
(opérateurs touristique, hôteliers, restaurateurs...).
La phase de mise en oeuvre a consisté en un certain
nombre d'étapes allant de la mise sur pied d'une cellule d'appui
technique (CAT) à l'approbation du PLD par l'autorité
administrative en passant par la formation d'animateurs, la
restitution/approfondissement du pré diagnostic contenu dans le document
préparatoire, les enquêtes complémentaires, l'atelier de
planification stratégique et l'adoption du PLD par le conseil
municipal. Puisque nous ne nous intéressons de prés à ce
processus que pour mieux identifier les acteurs qui y ont
participé ; nous ne nous arrêterons ici que sur deux
étapes bien précises :
1. Mise sur pied de la cellule d'appui technique
(CAT) : crée par arrêté municipal cette
cellule était chargée de coordonner la mise en oeuvre du
processus d'élaboration du PLD. Placée sous la présidence
du représentant du maire, elle se composait d'élus locaux, de
leaders d'association membres du CDL, de consultants recrutés par ENDA
3D et de citoyens de la commune d'arrondissement venus spontanément
offrir leurs compétences ou tout simplement réquisitionnés
pour la cause....
2. Formation d'animateurs :
recruté par la mairie, ceux-ci au nombre de dix ont dans un premier
temps bénéficié d'une formation aux techniques de
diagnostic participatif, à la MARP, à la planification
stratégique..... ce sont ces animateurs qui ont, par exemple,
mené sous la supervision de la CAT et du CDL les ateliers de restitution
des résultats du pré diagnostic ainsi que les enquêtes
complémentaires..... Ce sont eux aussi qui forment aujourd'hui le groupe
local de suivi du PLD (GLS) en compagnie de certains membres du CDL. ; il
faut dire à ce propos qu'ils ont pu bénéficier,
grâce à ENDA 3D, de cycles de formations en management des
organisations, management des projets......
VII.2.a.2. Les Mécanismes de mise en
oeuvre et de suivi du PLD
Il était prévu dans le cadre de la mise en
oeuvre et du suivi du PLD, de mettre sur pied un certain nombre d'organes
chargés d'assurer sa promotion et d'en faire un élément
d'animation du développement de la commune d'arrondissement. Il s'agit
du :
1. Comité de pilotage du PLD qui devait réunir
les élus locaux, le CDL et la CAT. Ce comité devrait être
la traduction concrète de la «nécessaire
complémentarité par la participation active et organisée
des différents acteurs »67(*).
2. Comité de suivi et de mise en oeuvre du PLD (au
niveau communal) qui devrait réunir autour du maire, les services
d'appui technique, les partenaires au développement et les
représentants des organisations communautaires de base. Il devrait avoir
entre autres missions d'aider à la négociation des financements
du plan d'investissement local (PIL), d'appuyer les comités locaux
dans l'ingénierie sociale et le suivi des chantiers,
d'opérationnaliser les projets du PIL et d'évaluer la mise en
oeuvre du PLD.
3. Comités locaux de mise en oeuvre du PLD ou
comités de quartiers qui devraient être constitués dans
chaque zone de la commune d'arrondissement et dont la mission principale sera
d'être des relais du comité de suivi et mise en oeuvre
auprès des populations à la base.
4. Du syndicat d'initiative du tourisme qui devrait être
mis en place afin d'initier toute action ou activité de nature à
développer l'ensemble des formes de tourisme dans la commune
d'arrondissement. Il s'agira donc d'une structure chargée de conserver
et d'accroître les acquis de la commune d'arrondissement dans ce secteur.
L'installation du syndicat devrait selon les recommandations du PLD
nécessiter des ressources humaines comme les exploitants touristiques
(hôteliers, restaurateurs, prestataires de services, détenteurs de
maison d'accueil, techniciens..) de même que l'implication effective de
la commune « afin de lui donner une caution
administrative »
Même si nous aurons l'occasion d'y revenir au moment
d'analyser les niveaux de performativité du PLD, il demeure tout de
même important de souligner que les enquêtes de terrain nous ont
permis de constater que deux (2) ans après l'adoption du PLD aucun de
ces quatre organes n'est encore fonctionnel.
Au-delà de ces trois organes, le PLD a identifié
pour chaque axe stratégique et pour chacune des actions ou
activités prioritaires à entreprendre un certain nombre d'acteurs
(institutionnels ou non) devant être mis à contribution pour la
mise en oeuvre (colonne Acteurs).
Il s'agit de la commune d'arrondissement de NGOR (CAN)
à travers le conseil municipal qui pilote la mise en oeuvre du PLD et
assure la maîtrise d'ouvrage de toutes les actions contenues dans le
PIL ; des populations ; de la Ville de Dakar, de l'Etat, de la banque
mondiale, de l'USAID, de l'ADM, des ONG (JICA, KFW, ENDA...), de l'AGETIP, de
l'APRODAK, de l'ASPEN, des commerçants, des artisans, du syndicat
d'initiative du tourisme.
Ainsi nous pouvons retenir, en résumé, que les
principaux acteurs qui ont participé (ou devrait participer) à
l'élaboration et/ou à la mise en oeuvre du PLD sont : la
CAN ; ENDA 3D ; le CDL ; la CAT ; les 10 animateurs de
terrain, le GLS, les autorités administratives, religieuses et
coutumières de NGOR; les populations (OCB, ASC, associations et
groupements de femmes...) ; les ONG et acteurs privés
(opérateurs touristique, hôteliers, restaurateurs...) ; le de
pilotage, le comité de suivi et de mise en oeuvre du PLD ; les
comités locaux de mise en oeuvre du PLD ; le syndicat d'initiative
du tourisme ; la Ville de Dakar ; l'Etat du Sénégal, la
banque mondiale, l'USAID, l'ADM, les ONG JICA et KFW ; l'AGETIP ;
l'APRODAK ; l'ASPEN ; les commerçants ; les artisans...
VII.2.b. Les partenaires du dispositif
Ces derniers se confondent souvent avec les acteurs mais comme
nous l'avons dit il faudra surtout les voir comme, d'une part, les partenaires
ayant contribué techniquement, logistiquement, financièrement ou
par l'expertise à l'élaboration du PLD et, d'autre part, comme
les partenaires ayant été ciblés pour le financement ou
l'appui à l'exécution (mise en oeuvre) des projets, actions et
activités prévus.
On a pu voir, s'agissant de la première
catégorie de partenaires, que le PLD de NGOR a essentiellement
été élaboré avec l'appui technique et financier du
PATCL piloté par l'ONG ENDA 3D et l'USAID. La municipalité a
également joué un rôle déterminant dans ce processus
de même que la CAT et le CDL.
Quant aux partenaires financiers ciblés il s'agit
de : la CAN, de la Ville de Dakar, de l'Etat Sénégalais, de
la Banque mondiale, de l'ADM, des ONG (JICA, KFW, ENDA), de l'AGETIP, de
l'ONAS, le PDIS, de la STEP, du BIT, du district sanitaire de Dakar, des
bailleurs, de l'AMS, des commerçants, des artisans, du syndicat
d'initiative du tourisme et du secteur privé.
VII.3. Le financement du dispositif
Le financement du PIL qui représente le volet
investissement du PLD, requiert un volume d'investissement total
évalué à près de six milliards quatre cent dix sept
millions de francs CFA (6.417.000.000 FCFA).
Tableau
N°7.5 : Récapitulatif des
coûts du PLD
Enjeux de développement
|
Volume d'investissement requis
|
Amélioration du cadre de vie et de l'environnement
|
2.930.000.000
|
Accès aux services sociaux de base
|
1.832.000.000
|
Promotion des secteurs économiques
|
1.610.000.000
|
Promotion de la bonne gouvernance
|
44.500.000
|
Volume total d'investissement requis
|
6.417.000.000
|
Source : PLD de NGOR
Comme il est ressorti de l'identification des partenaires du
dispositif, un certain nombre d'institutions, d'organisations et/ou de
structures ont été ciblés afin de financer les
investissements prévus.
La municipalité devant assurer la maîtrise
d'ouvrage de toutes les activités contenues dans le PIL c'est par elle,
tout naturellement, que devront transiter l'ensemble des financements.
VII.4. Articulation du dispositif d'avec les
autres dispositifs de planification en vigueur dans la commune d'arrondissement
Même si le PLD est le seul document de planification qui
puisse actuellement être donné en référence ;
il n'en demeure pas moins que la commune d'arrondissement de NGOR dispose
d'autres types de dispositifs de planification. Ces dispositifs de type
sectoriel touchent notamment à la planification spatiale (plan de
lotissement de la zone d'extension du village traditionnel) ; à la
planification budgétaire (plan local d'investissements -PIL- ou plan
d'investissements prioritaires -PIP-) et aux secteurs de
l'éducation et de la formation (plan d'éducation et de
formation).
Les résultats de l'étude nous permettent
d'affirmer sans ambiguïté que l'articulation entre ces
différents plans sectoriels et le PLD est effective dans la simple
mesure où chacun de ces plans s'inspire ou retraduit le PLD. C'est ainsi
que le plan de lotissement de la zone d'extension du village doit, par exemple,
être perçu comme la concrétisation d'une des orientations
phares du PLD à savoir l'application du lotissement de NGOR 1. De la
même sorte, le plan d'éducation et de formation qui a
été élaboré simultanément au PLD, reprend
toutes ses grandes orientations en matière d'éducation et de
formation (construction d'infrastructures scolaires, réhabilitation et
rénovation de certaines infrastructures déjà existantes,
formation des différents acteurs, alphabétisation des
populations, lutter contre les taux de déperdition scolaire très
élevés en développant l'enseignement primaire
fondamental.......).
VII.5. La gouvernance/participation du
dispositif
Tous les acteurs et dispositifs de développement font
aujourd'hui une référence obligée à la
participation. Le fait reste cependant que le degré de participation
n'est pas toujours du même ordre:
· selon les acteurs qui la promeuvent,
· selon ceux qui intègrent les mécanismes
de pilotage et de gouvernance des dispositifs ;
· selon le temps que l'on y consacre ;
· selon les règles institutionnalisées ou
implicites qui régissent les processus......
C'est pour cette raison qu'il nous a été
demandé de faire une analyse « beaucoup plus fine de la
participation dans chacun des dispositifs
étudiés »68(*) et pour se faire trois (3) indicateurs de la
participation dans les processus de planification locale et de management de
projets nous ont été suggérés, il s'agit :
1. des modalités et la durée des étapes
de consultation des acteurs locaux et de la population.
2. de la composition et
le fonctionnement des différents comités de pilotage et de suivi
des dispositifs.
3. des modalités de validation et de prise en compte
des propositions résultant de ces différents dispositifs
VII.5.a. Les modalités et la
durée des étapes de consultation des acteurs locaux et de la
population
« Il s'agit avant toute chose d'identifier, de
caractériser, d'analyser et de comprendre le fonctionnement des
différents espaces de direction, de consultation et/ou de
négociation qui caractérise le dispositif
étudié »69(*).
Etant donné que les différents organes de
pilotage, de mise en oeuvre et de suivi qu'il était prévu de
mettre sur pied n'ont connu, jusqu'à ce jour, aucun début
d'opérationnalité ; les seuls espaces de direction, de
consultation et/ou de négociation qu'il est possible d'identifier
restent le conseil municipal, le CDL et le GLS.
Composé de trente (30) conseillers municipaux, le
conseil municipal de la commune d'arrondissement de NGOR fonctionne selon des
règles institutionnelles établies par le code des
collectivités locales (articles 149 et suivants) et par le chapitre II
de la loi 96-09 fixant l'organisation administrative et financière de la
commune d'arrondissement et ses rapports avec la ville. C'est d'une certaine
manière, le véritable espace de direction du PLD puisque ce sont
les élus locaux qui saisissent l'occasion de la préparation du
budget pour débattre des priorités à retenir en fonction
des urgences et des potentialités mises à jour par le plan. Dans
ce schéma de fonctionnement c'est la commune d'arrondissement de NGOR,
en tant que collectivité locale (dotée de la personnalité
morale et juridique ainsi que de l'autonomie financière) qui est
maître d'oeuvre des travaux et réalisations alors que le conseil
municipal joue le rôle de maître d'ouvrage de toutes les actions
contenues dans le PIL.
Dans ses rôles de catalyseur du changement social et de
cadre de concertation des OCB le CDL apparaît quant à lui comme
l'espace de consultation et de négociation par excellence. Regroupant
les principales OCB de la commune d'arrondissement (COPECS, Olympique de NGOR,
COJEN, ASPEN, CCF, Wennu Saï, APEP, l'association des piroguiers.....), il
fonctionne sous le mode d'un véritable cadre d'échange, de
négociation et de médiation entre les différents acteurs
du mouvement associatif local et les autorités municipales ses
principales missions étant :
1. d'appuyer le développement local à travers
une démarche participative permettant à toutes les organisations
communautaires de base et à toutes les associations locales de
participer aux projets et programmes de développement local,
2. de renforcer les capacités de ces organisations et
associations,
3. d'aider à la promotion de la bonne gouvernance et du
contrôle citoyen
4. de promouvoir la dimension genre dans le
développement local
C'est dire qu'il joue les rôles d'intermédiation
et d'interface entre les acteurs à la base et le conseil municipal de la
commune d'arrondissement.
Le GLS quant à lui est l'organe de suivi qui s'est mis
en place en attendant la mise sur pied du comité de mise en oeuvre et de
suivi. Créé sous l'impulsion du CDL, il regroupe des membres de
ce comité ainsi que les dix membres d'associations à la base qui
avaient été recrutés et formés à l'occasion
notamment de l'élaboration du PLD. La principale mission que s'est
assigné le GLS est de veiller à ce que les projets figurant dans
le PLD et pouvant être pris en charge par le budget communal soient mis
en oeuvre. Il s'agit, par exemple, du nettoyage des plages, de
l'équipement de la maison des associations.......
Pour bien apprécier les niveaux et modalités de
participation (durée des consultations, mécanismes de validation
ou modalités de prise de décision, accessibilité de
l'information...) des différents acteurs locaux et de la population au
sein de ces espaces, il faut considérer deux situations qui nous
semblent être des situations de référence :
1. au courant de l'élaboration du dispositif
2. après l'adoption du dispositif c'est-à-dire
au courant de ses deux années de mise en oeuvre
VII.5.a.1. Les modalités de la
participation des acteurs locaux et de la population au courant de
l'élaboration du dispositif
La consultation des habitants pour l'élaboration d'un
diagnostic de ville préalable à l'élaboration d'un contrat
de ville avec l'ADM est souvent très rapide (quelques jours au plus),
alors que le diagnostic participatif préalable à
l'élaboration d'un PLD dans le cadre du PATCL peut prendre plusieurs
mois. Cela a été le cas pour la commune d'arrondissement de NGOR
puisque le processus d'élaboration a pris dix neuf (19). En effet,
lancé en Décembre 2003 avec la mise sur pied du comité
d'initiative, le processus n'a prit terme qu'avec la validation du document par
l'autorité administrative (sous préfet) en Février 2005.
Cette longue période a correspondu à deux phases principales
à savoir la phase préparatoire et la phase de mise en oeuvre.
La phase préparatoire a consisté en
« des prises de contact soutenues par des
lettres »70(*) adressées aux autorités
administratives, religieuses et coutumières pour une large information,
une sensibilisation et une implication des populations dans le processus. Dans
ce but, des rencontres ont par exemple été initiées avec
les OCB, les jeunes, les femmes, les notables, les ONG, les services publics
et/ou privés et avec les acteurs institutionnels intervenant dans la
commune d'arrondissement.
La phase de mise en oeuvre a quant à elle
consisté à un certain nombre d'activités, il
s'agit de:
1. la mise sur place de la cellule d'appui technique (CAT)
2. la formation d'animateurs recrutés par la commune
3. la restitution et l'approfondissement du pré
diagnostic, il faut comprendre qu'à l'issue de leur formation les
animateurs ont organisé des ateliers de restitution des résultats
du pré diagnostic et les ambitions de l'équipe municipale pour
prendre en charge les problèmes et préoccupations des
populations « ces ateliers ont permis aux groupes cibles
identifiés dans la stratification sociale du village traditionnel de
faire leur auto analyse de la situation de la commune d'arrondissement et de
proposer des solutions »71(*).
4. les enquêtes complémentaires, elles ont
essentiellement consisté en des consultations documentaires, en des
recueils de données statistiques et en des enquêtes de
proximité.
5. l'atelier de planification stratégique, son objectif
général était de dégager les priorités de
développement en concertation avec les populations les objectifs
spécifiques étant :
§ de faire l'état des lieux de la
collectivité
§ de définir les axes stratégiques de
développement de la collectivité locale
§ d'identifier les actions prioritaires à court
terme (3ans) et à moyen terme (5ans)
6. la validation du projet de PLD par le conseil municipal,
c'est au cours de sa séance du 05 Février 2005 que le conseil
municipal a validé le projet de PLD qui est ressorti de l'atelier de
planification stratégique.
7. la validation du PLD par l'autorité administrative,
après l'acceptation du document de référence par le
conseil municipal, le PLD et le PIP ont été transmis à
l'autorité administrative pour approbation.
Il ressort clairement des données de l'étude et
plus particulièrement des données de l'analyse de contenu que le
PLD de NGOR a effectivement été le résultat d'une
concertation réelle entre les différents acteurs de la
scène locale du développement. On n'en veut pour preuve que la
totale détermination qui est affichée tant du côté
du conseil municipal que du CDL pour amorcer, conforter et renforcer la
démarche jugée cohérente et réaliste qui a
été adoptée au moment de mettre en branle le processus
d'élaboration du PLD « cette démarche
s'articule d'abord sur l'unité d'actions de toutes les
ressources humaines de la commune d'arrondissement puis ensuite sur la
recherche de moyens afin de stimuler le développement durable de la
localité »72(*). C'est dire que les organes actuels de pilotage du
PLD de NGOR conscients qu'ils sont de la valeur des acquis qui ont
été enregistrés en terme de participation et d'implication
des différents acteurs au processus d'élaboration du PLD ;
se montrent déterminés à les préserver, les
renforcer, les approfondir et les démultiplier. Ce qui constitue une
raison de plus pour croire qu'il y a effectivement eu au moment de
l'élaboration du PLD une réelle dynamique de concertation,
d'implication mutuelle et de participation qui s'est instaurée entre
l'ensemble des acteurs de la scène locale du développement
(populations, municipalité, OCB, ONG, secteur privé,
autorités administratives, relieuses et coutumières,
société civile....).
Cela semble se confirmer au regard des données de
l'enquête de terrain, puisque nous avons pu nous rendre compte en
interrogeant les principaux acteurs gravitant autour des pratiques d'usage,
d'aménagement, de gestion, d'exploitation et/ou de préservation
de la plage de NGOR village et de sa baie ; qu'ils ont pour la plupart
été associés au processus d'élaboration du PLD
(58%).
Tableau N° 7.5. :
Répartition des acteurs gravitant autour des pratiques d'usage,
d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie selon les
réponses de leurs personnels et/ou membres à la question de
savoir si leurs organisations/institutions/structures respectives ont
été associées au processus d'élaboration du PLD de
NGOR ?
Acteurs
|
OUI
|
NON
|
Ne sait pas
|
TOTAL
|
ASPEN
|
3
|
0
|
0
|
3
|
Plagistes (APEP)
|
0
|
2
|
1
|
3
|
Mairie
|
8
|
0
|
0
|
8
|
Comité de gestion de la plage (CGP)
|
0
|
4
|
0
|
4
|
Ville de Dakar
|
0
|
1
|
0
|
1
|
ASPREM
|
0
|
2
|
0
|
2
|
Regroupement des transporteurs de l'île de NGOR
|
4
|
0
|
0
|
4
|
Groupe CELLIA
|
0
|
2
|
0
|
2
|
HOTEL la BRAZZERADE
|
1
|
0
|
0
|
1
|
HOTEL la MADRAC
|
1
|
0
|
0
|
1
|
HOTEL NGOR DIARAMA
|
0
|
1
|
0
|
1
|
POURCENTAGES
|
57
|
40
|
3
|
30
|
Source : données d'enquêtes
(questionnaire)
Graphique N° 7.1 :
Répartition des acteurs gravitant autour des pratiques d'usage,
d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie selon les
réponses de leurs personnels et/ou membres à la question de
savoir si leurs organisations/institutions/structures respectives ont
été associées au processus d'élaboration du PLD de
NGOR ?
Source : données d'enquêtes
(questionnaire)
Les modalités de cette association/implication
portaient, par exemple, sur le diagnostic des enjeux de développement
liés aux métiers de la mer, sur les priorités auxquelles
il faudrait s'attaquer rapidement, sur les stratégies, activités
ou actions prioritaires à mettre en oeuvre..... Et sur toutes ces
questions il était sollicité l'avis des représentants de
celles parmi ces organisations/institutions/structures qui ont
été associées au processus. Les mécanismes de prise
de décision ou de validation des priorités étaient
basés sur le principe du vote.
VII.5.a.2. Les modalités de la
participation des acteurs locaux et de la population après l'adoption du
dispositif
Comme il est apparu plus haut, la volonté est
aujourd'hui réelle de la part des organes qui pilotent le PLD (conseil
municipal et CDL) de pérenniser et d'approfondir la forte dynamique de
concertation et de participation qui s'est amorcée au moment de
l'élaboration du PLD « (....) la réalisation de cet
ambitieux objectif se fonde sur les principe suivants : (....) assurer la
participation de toutes les couches de la population du territoire municipal,
sans exclusive à la définition des priorités de
développement et prendre en charge de façon efficace leurs
attentes (...) »73(*).
La mise sur pied des organes de pilotage, de mise en oeuvre et
de suivi pourrait sans aucun doute contribuer à atteindre ces objectifs.
Ces organes de proximité devraient en effet largement faciliter le
dialogue et la concertation entre les différents acteurs et l'organe de
pilotage du PLD ce qui aurait l'avantage de favoriser l'appropriation du PLD,
de ses projets et programmes par les populations et les acteurs locaux.
En l'absence de ces organes, les données ont
révélé que c'est principalement le CDL qui tente
d'intégrer l'ensemble des acteurs et plus particulièrement les
populations et le mouvement associatif local à la mise en oeuvre et
à l'exécution du PLD. Il est intéressant de souligner
à ce propos les initiatives entreprises par le CDL et tendant à
inciter ces différents acteurs (populations, mouvement associatif
local....) à s'intéresser en assistant aux séances du
conseil municipal (conception et élaboration du budget notamment) afin
d'y faire valoir leurs points de vue sur les choix de priorités faits
par le conseil municipal.
Un constat s'impose toutefois à savoir que
malgré la ferme volonté du conseil municipal ainsi que les
énormes efforts consentis par le CDL et par delà lui le GLS, la
participation et l'implication des acteurs au processus de mise en oeuvre et
d'exécution du PLD est encore très faible (pour ne pas dire
nulle) comparée aux niveaux atteints lors du processus
d'élaboration.
L'une des raisons principales en est certainement la non
fonctionnalité des organes de pilotage qui devaient justement rendre
possible cette large participation/implication en jouant le rôle de
cadres ouverts de concertation et de négociation sur les options et
choix de mise en oeuvre du PLD, car quoi qu'on dise même si les acteurs
assistent et vont même jusqu'à participer aux débats d'un
conseil municipal, il reste que la loi ne leur confère aucun pouvoir de
décision dans de telles instances.
L'autre raison qui pourrait être avancée pour
expliquer le faible niveau de participation/implication des différents
acteurs et de la population à la mise en oeuvre et à
l'exécution du PLD est liée à un
« déficit notoire de communication entre élus
locaux et leurs administrés d'une part, entre les leaders associatifs et
leurs mouvement d'autre part et entre la population en général
(.......) »74(*). Ce déficit de communication est semble t'il
beaucoup plus criard autour des informations relatives au PLD, ses projets, ses
financements, ses activités et réalisations. On a eu à se
rendre compte, en effet, à travers les donnée recueillies
auprès des acteurs ayant participé à l'élaboration
du PLD de NGOR (municipalité, ENDA 3D, CDL, autorités
administratives, structures traditionnelles, autorités
coutumières et religieuses, OCB, associations de jeunes ou de femmes,
ONG, représentants des zones résidentielles et du village
traditionnel....), que de tels types d'informations étaient
majoritairement jugés inaccessibles.
Graphique N° 7.2 :
Répartition des acteurs ayant participé à
l'élaboration du PLD de NGOR selon les réponses de leurs
personnels et/ou membres à la question de savoir comment est ce qu'ils
jugent l'information sur la PLD, ses projets, ses financements, ses
réalisations...... ?
Source : données d'enquêtes (Guide d'entretien
N°1)
VII.6. La composition et le fonctionnement
des différents comités de pilotage et de suivi du dispositif
Afin de mesurer de façon plus précise et plus
objective le degré de participation des différents acteurs et des
populations au sein des différents organes de pilotage du PLD de NGOR,
il est apparu opportun de prendre comme indicateur la composition et le
fonctionnement des différents comités de pilotage et de suivi du
dispositif étudié. Il s'agit surtout de faire un focus sur la
composition de ces comités et instances de pilotage en
s'intéressant plus particulièrement à l'expertise
mobilisée. L'objectif visé étant de dégager un
profil d'ensemble des hommes et femmes qui les composent.
Il est ressorti que pour ce qui est du conseil municipal, il
s'agit en majorité de jeunes (fourchette d'âge de 30 à 45
ans en moyenne) issus du mouvement associatif local (COPECS, ASPEN, COJEN,
Wennu Saï.....) et évoluant dans divers domaines d'activité
professionnelle. Par exemple, alors que Mr le Maire et Mr le président
de la commission Environnement, Pêche et Tourisme sont des fonctionnaires
du gouvernement du Sénégal (Ministère du tourisme et
ministère de l'éducation nationale), Mr le 1er adjoint
au maire est agent aéronautique à l'ASECNA et Mr le conseiller
municipal Omar SAMB (Pape Ngalla SAMB) est pêcheur. Le niveau
d'enseignement atteint en moyenne par les élus locaux de NGOR est le
secondaire.
Quant au CDL il fonctionne autour d'un bureau de six membres
(Président, Vice président, secrétaire, secrétaire
adjoint, trésorier, trésorier adjoint) et de deux organes que
sont l'assemblée générale des leaders associatifs et le
médiateur communautaire. D'une façon générale, ce
sont plutôt des jeunes leaders ou membres d'associations à la base
qui le constituent. A en croire son coordonnateur, le niveau d'éducation
minimum des membres du CDL est le BAC. Pour Mr SAMB par exemple la principale
force du CDL ce sont ses ressources humaines car il faut le reconnaître
ENDA 3D a beaucoup fait dans le domaine du renforcement des capacités
des membres du CDL. Les domaines d'activités économiques des
membres de ce comité sont tout aussi diversifiés que pour les
conseillers municipaux (informaticiens, juristes, pêcheurs,
commerçantes ...).
Le GLS est tout à l'image du CDL puisque ce sont les
membres du CDL qui le composent en plus des dix animateurs communautaires
formés par ENDA. Ces jeunes choisis au départ par le CDL sont
membres d'association et d'OCB de la commune d'arrondissement (COJEN,
ASPEN...). Ils ont accepté à travers leur participation au GLS de
mettre au service de la commune d'arrondissement l'expertise qu'il ont pu
acquérir ne serait ce que pour la démultiplication des formations
dont ils ont fait l'objet.
VII.7. Les modalités de validation et
de prise en compte des propositions résultant du dispositif dans ces
différents espaces de pilotage, de concertation, de négociation
et de participation
Pour aller plus loin dans l'analyse des niveaux de
participation/implication des différents acteurs et des populations
à l'élaboration, la mise en oeuvre et le suivi du PLD, on peut
aussi considérer comme indicateur pertinent ce que nous appelons ici les
modalités de validation et de prise en compte au sein des espaces de
pilotage, de concertation, de négociation et de participation (conseil
municipal, CDL, GLS) des propositions issues du PLD. Autrement dit comment
d'une part se posent (et sont posées) très concrètement au
sein de ces espaces les propositions issues du PLD et d'autre part comment les
propositions retenues sont finalement validées au sein de ces
espaces.
Comme on a pu le voir c'est le conseil municipal qui
représente le véritable espace de décision (direction)
pour tout ce qui touche la mise en oeuvre du PLD. Ce sont en effet les
élus locaux qui saisissent l'occasion de la préparation du budget
pour débattre des priorités à retenir en fonction des
urgences et des opportunités budgétaires. C'est dire que les
priorités sont posées en fonction des urgences, des
possibilités budgétaires et parfois aussi de la disposition ou
non d'un bailleur ou partenaire à les financer.
Comme nous avons également eu à le dire, le
fonctionnement de cette instance est clairement défini par le
législateur. De sorte que l'on peut retenir pour ce qui est des
modalités de validation qu'elles sont, conformément à la
loi, le vote. Dés que le conseil municipal adopte un budget par vote
celui-ci fait l'objet d'un arrêté qui doit être
validé par l'autorité administrative dans le cadre du
contrôle de légalité. Après approbation du sous
préfet, les priorités validées à travers l'adoption
du budget deviennent exécutoires de fait.
Les projets issus du PLD qui sont soumis au conseil municipal
par le CDL ou le GLS, sont généralement
sélectionnés après concertation approfondie et en fonction
des possibilités du budget ou des promesses de financements.
C'est-à-dire que lorsqu'il est jugé qu'il est temps et opportun
de réaliser un projet prévu par le PLD, on en discute d'abord et
de façon démocratique avant de le soumettre au conseil municipal
en s'assurant que soit les financements d'un bailleur sont disponibles ou au
moins que le budget municipal est en mesure de supporter les investissements
requis.
VII.8. Réalisation et résultats
du dispositif
Depuis deux ans que le PLD de NGOR a été
adopté par le conseil municipal et approuvé par l'autorité
administrative, on peut bien se demander quels sont dans les faits les
résultats et réalisations enregistrés ; cela pouvant
même s'avérer être un élément
déterminant dans l'appréciation des niveaux de
performativité du dispositif.
Les données recueillies sur le terrain montrent
suffisamment bien que l'état de réalisation des projets et
actions prioritaires prévus par le PLD, est extrêmement faible.
Soixante deux pourcent (62%), en effet, des actions prioritaires et projets
prioritaires prévus pour être réalisé entre 2004 et
2007 ne le sont pas alors que seul 17% le sont effectivement (Tableau
N° 7.6et Graphique N° 7.3).
Tableau N°7.6: Etat de
réalisation des actions prioritaire et projets prévus par le PLD
pour être réalisé entre 2004 et 2007
Actions Prioritaires devant être
réalisées entre 2004 et 2007
|
Etat de Réalisation
|
Finaliser le lotissement de la zone d'extension
|
Réalisé
|
Réaliser l'étude technique sur la
restructuration du village traditionnel
|
Non Réalisé
|
Créer des voies d'accès dans les zones
résidentielles
|
Non Réalisé
|
Réaliser le projet d'assainissement semi
collectif
|
Réalisé
|
Ramasser les ordures dans les zones difficiles
|
Non Réalisé
|
Construire des vespasiennes
|
Non Réalisé
|
Gérer les plages
|
Réalisé en partie
|
Construction d'un centre de santé
|
Non Réalisé
|
Mise en place d'une mutuelle de santé
|
Réalisé
|
Construire un institut islamique
|
Réalisé en partie
|
Alphabétiser les populations
|
Réalisé en partie
|
Organiser des cycles de formation aux métiers du
tourisme et de l'hôtellerie
|
Non Réalisé
|
Construire un quai de pêche
|
Non Réalisé
|
Construire une usine de glace
|
Non Réalisé
|
Créer la maison du pêcheur
|
Non Réalisé
|
Construction d'un centre de transformation des produits de
la mer
|
Non Réalisé
|
Recenser les projets liés à la mer
|
Non Réalisé
|
Faire une étude pour la réalisation d'un
quai de pêche
|
Non Réalisé
|
Transformer l'ancien marché et l'affecter aux
artisans et commerçants
|
Non Réalisé
|
Aménager des parkings payants
|
Non Réalisé
|
Rénover le marché artisanal des
Almadies
|
Non Réalisé
|
Aménager des marchés en bordure de
mer
|
Non Réalisé
|
Mettre sur pied un syndicat d'initiative du
tourisme
|
Non Réalisé
|
Organiser un festival culturel annuel à
NGOR
|
Non Réalisé
|
Régulariser les maisons d'accueil
|
En cours de réalisation
|
Tirer profit du tourisme de congrès
|
Non Réalisé
|
Former les femmes à l'entreprenariat Former les
femmes et les leaders associatifs à la gestion des projets
|
Réalisé en partie
|
Former les femmes en technique de plaidoyer et
leadership
|
Non Réalisé
|
Renforcer les capacités des acteurs en techniques
d'IEC
|
Réalisé en partie
|
Former les élus et les leaders associatifs en
planification et en gestion de projets
|
Réalisé
|
Mettre sur pied une cellule technique en
élaboration et en montage de projet
|
Réalisé
|
Apporter un soutien au journal local Sowu Jant
|
Réalisé en partie
|
Créer une nouvelle bibliothèque
|
Non Réalisé
|
Affecter les anciens locaux de la mairie au mouvement
associatif
|
Réalisé
|
Source : Données d'enquêtes (Guide
d'entretien N°1)
Graphique N° 7.3:
Répartition selon leur état de réalisation des actions
prioritaires et projets prévus par le PLD pour être
réalisés entre 2004 et 2007
Source : Données d'enquêtes (Guide d'entretien
N°1)
Cela est assez révélateur de l'état de
mise en oeuvre du PLD et partant de ses niveaux de performativité. Mis
à part la finalisation du lotissement de la zone d'extension, la
finalisation du projet d'assainissement semi collectif, la mise en place d'une
mutuelle de santé, la formation des élus locaux et des leaders
associatif et l'affectation au CDL des anciens locaux de la mairie ;
aucun autre projet ou action prioritaire prévu par le PLD pour la
période 2004-2007 n'a été réalisé.
Lorsqu'on s'y penche de prés, on se rend compte que
cette situation est la résultante d'un certain nombre de facteurs
liés tant au PLD lui-même, qu'à des éléments
que nous qualifierons de « structurelles ou
conjoncturelles ».
1 Les causes liées au PLD
lui-même : Beaucoup d'interlocuteurs que nous avons eu
à interviewer semblent reconnaître, lorsqu'on les interpelle sur
l'état de réalisation des projets et actions prioritaires
prévus par le PLD, qu'à un moment donné de
l'élaboration du PLD, les acteurs ont manqué de réalisme.
Cela de l'avis, par exemple, du maire se traduit par le fait que
l' « on retrouve dans les prévisions du PLD des
projets et actions qui n'entrent aucunement dans le champ des
compétences très restrictives qui ont été
transférées aux communes d'arrondissement par la loi
96-09 »75(*).
Lorsqu'on analyse le PLD, le manque de réalisme des
personnes qui l'on conçu apparaît, à notre sens, beaucoup
plus au niveau des prévisions budgétaires. Par exemple pour
l'année 2006 le budget total d'investissement requis par le PLD
s'élève à 1.853.000.000 FCFA alors que le budget annuel
de la commune d'arrondissement de NGOR n'a jamais atteint les 200.000.000 FCFA
(125.000.000 FCFA en 2005). C'est dire que les concepteurs du PLD ont
très peu tablé avec les ressources limitées de la commune
d'arrondissement dans un contexte où tout le monde s'accorde à
reconnaître les difficultés majeures de financement du
développement local ce qui se traduit notamment par les énormes
difficultés que rencontrent les collectivités locales pour
trouver des bailleurs ou partenaires prêts à financer leurs
projets et actions de développement.
1 Les causes de nature structurelle ou
conjoncturelle : Elles sont pour l'essentiel à rattacher
à l'aspect que nous venons de développer relativement aux
difficultés de financement du développement local et à la
rareté de plus en plus constatée des financements. S'il est vrai
que les collectivités locales ne peuvent objectivement supporter
à elles seules le financement du développement local, il reste
tout de même qu'il leur appartient à travers la mobilisation des
ressources d'instaurer des cadres viables de partenariats et d'échanges
qui permettront, par exemple, de sensibiliser les potentiels investisseurs,
bailleurs et partenaires sur les potentialités et enjeux de
développement du territoire ainsi que sur les projets et programmes
prévus afin qu'en retour ceux-ci acceptent de mettre à
disposition les financements.
ENDA 3D avait semble t'il compris cela puisqu'il était
prévu la tenue d'un forum des partenaires afin de sensibiliser et de
mobiliser tous les partenaires ciblés pour la mise en oeuvre par le PLD.
Comme nous l'ont confirmé beaucoup de personnes enquêtées
ce forum des partenaires ne s'est jamais tenu et c'est d'ailleurs ce qui bloque
la mise sur pied des organes de pilotage, de mise en oeuvre et de suivi du PLD.
En tout état de cause, le contexte problématique
de la rareté des sources de financement du développement local et
l'inexistence, dans le cas du PLD de NGOR, d'un véritable cadre de
sensibilisation et de mobilisation des potentiels bailleurs et partenaires ont
fait qu'aujourd'hui, l'état de réalisation des projets et actions
prioritaires prévus par ce dispositif sont très faibles.
Toutes ces raisons font que les niveaux de
performativité du PLD sont généralement jugés
faibles par les personnes à qui nous avons posé la question.
Tableau N° 7.7 :
Répartition des enquêtés selon leurs réponses
à la question de savoir comment est ce qu'ils jugent les niveaux de
performativité du PLD de NGOR ?
ACTEURS
|
Faibles
|
Moyens
|
Satisfaisants
|
Sans opinion
|
TOTAL
|
Municipalité
|
5
|
1
|
2
|
0
|
8
|
ENDA 3D
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
CDL
|
2
|
1
|
0
|
0
|
3
|
CAT
|
2
|
0
|
0
|
0
|
2
|
CGP
|
3
|
1
|
0
|
0
|
4
|
Les FREYS de NGOR
|
2
|
0
|
0
|
0
|
2
|
L'imam de NGOR
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
Le Chef du Village de NGOR
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
ASPEN
|
3
|
0
|
0
|
0
|
3
|
Plagistes (APEP)
|
0
|
2
|
1
|
0
|
3
|
Regroupement des transporteurs de l'île de NGOR
|
2
|
1
|
0
|
1
|
4
|
Groupe CELLIA
|
0
|
2
|
0
|
0
|
2
|
Collectif Citoyen des Femmes (CCF)
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
Olympique de NGOR
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
COJEN
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Wennu Saï
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Représentants des Zones résidentielles
|
3
|
0
|
0
|
0
|
3
|
HOTEL la MADRAC
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
HOTEL NGOR DIARAMA
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
Pourcentages
|
58
|
26
|
9
|
7
|
43
|
Source : Données de l'enquête
(questionnaire et guide d'entretien N°1)
Graphique N° 7.4:
Source : Données de l'enquête
(questionnaire et guide d'entretien N°1)
VII.9. Conclusion partielle : En quoi ce
dispositif réfère t'il au développement durable ?
Pour une étude dont l'un des objectifs principaux est
de mettre à nu les pratiques et discours qui au niveau local portent (et
supportent) le développement durable et son concept connexe de
développement urbain durable, nous ne pouvions clore cette analyse du
dispositif principal de planification en vigueur dans la commune
d'arrondissement de NGOR sans nous interroger sur la façon (explicite ou
implicite) dont celui-ci réfère (ou ne réfère pas)
à ces concepts.
Avant de poser les éléments qui nous permettent,
après enquêtes et analyse de contenu, de dire si oui ou non le
dispositif en question réfère au développement durable, il
nous faut, pensons nous, tirer quelques conclusions et constats majeurs qui
sont ressortis de nos précédentes analyses:
1. Il est apparu concernant les niveaux de participation et
d'implication des différents acteurs et de la population que ceux-ci
(les niveaux de participation et d'implication), ont été plus
importants et plus satisfaisants au moment de l'élaboration du PLD
qu'à l'étape actuelle de mise en oeuvre. Cet état de fait
est dû à un certain nombre de facteurs ayant notamment trait
à la non fonctionnalité des organes de pilotage, de mise en
oeuvre et de suivi du dispositif ; au fait que c'est principalement le
conseil municipal qui pilote la mise en oeuvre et qu'en tant qu'organe et
instance délibérante de la collectivité locale cette
structure n'autorise pas (ou ne favorise pas), dans son fonctionnement, une
réelle participation des acteurs et des populations ......
2. les niveaux de performativité du PLD sont aussi
apparus comme très faibles avec, par exemple, un taux de non
réalisation de 62% des projets et activités prioritaires
prévus pour être réalisés entre 2004 et 2006. Il est
ressorti que cette situation pouvait s'expliquer d'une part par des aspects
liés au PLD lui-même (manque de réalisme) et d'autre part
par une situation beaucoup plus globale que nous avons qualifiée de
conjoncturelle ou structurelle à savoir que de plus en plus le
financement du développement local pose problème.
En parcourant le PLD de NGOR on peut être emmené
à rencontrer deux ou trois références explicites au
développement durable, tout d'abord à la page 6 où il est
textuellement écrit «pour ce faire, une démarche
cohérente et réaliste a été adoptée,
s'articulant d'abord sur l'unité d'actions de toutes les ressources
humaines de la commune, ensuite la recherche de moyens, afin de stimuler
le développement durable de la
localité »76(*) . Puis ensuite à la page 35 ou s'agissant
des principes qui fondent la démarche du PLD il est textuellement
noté que le cinquième (5eme) principe est d'
« inscrire toutes nos actions dans la
durée en veillant à ce que les populations soient
toujours responsables et comptables de leur
engagement »77(*) .
En plus de ces allusions explicites que même les plus
profanes d'entre les profanes pourront aisément comprendre, le lecteur
averti qui parcourt le PLD de NGOR peut noter par ci et par là des
allusions implicites qui renvoient au développement durable. Il y a tout
d'abord cette allusion à l'an 2015 pour parler de la vision qui se
dégage du PLD « NGOR à l'horizon 2015 : une
commune sans exclus dans un cadre de vie et d'environnement très
agréable ». Pour qui sait toute la symbolique que
renferme l'horizon 2015 (et plus globalement le 21éme
siècle) dans le discours et l'esprit des tenants des courants
alternatifs (développement durable...) référence
étant faite aux OMD (Objectifs du Millénaire pour le
Développement) ; on peut bien se demander si dans le fond cette
vision, ou du moins la façon dont elle est déclinée, est
anodine ?
L'autre référence qui peut apparaître
implicite mais qui est, pour qui s'y connaît en développement
durable, très illustratif de la façon dont le pont est
établi entre le PLD et une certaine vision
« durabiliste » du développement de la
commune d'arrondissement ; c'est lorsque le maire dans son
préambule écrit que le PLD « s'inscrit dans la
continuité du programme exprimé dans la lettre d'intention du 22
Février 2002 et de la lettre adressée aux Ngorois et aux
Ngoroises, du programme qui a permis à notre mouvement JOWAL NGOR de
jeter les bases de son rêve de faire de NGOR une petite ville
moderne garantissant la sécurité foncière, des conditions
de vie et de travail épanouissantes, une nature préservée,
l'absence de stress et de pollution,la préservation de nos cultures et
traditions »78(*).
C'est dire qu'il est incontestablement établi que le
PLD de NGOR fait référence (à la fois explicitement et
implicitement) au développement durable, il suffit pour s'en rendre
compte de parcourir très attentivement le document.
Mais bien au-delà de ces quelques
éléments, qu'une simple lecture peut permettre de mettre à
jour, subsistent des données que seule l'analyse de contenu peut
permettre de mettre en exergue et qui tendent à confirmer que non
seulement le PLD de NGOR fait référence au développement
durable mais bien plus encore, il prend en charge les enjeux liés au
développement durable et plus spécifiquement au
développement urbain durable.
Le développement urbain durable, disions nous79(*), introduit une nouvelle vision
de la question urbaine (« nouvelle question
urbaine ») qui impose de maîtriser les effets physiques
(déconnexions spatiales, discontinuités, rupture de la
qualité résidentielle....), économiques
(spécialisation fonctionnelle, zonage....), sociaux
(ségrégation résidentielles, repli communautaire...),
environnementaux (nuisances, pollution...) et politiques (dispersion et
foisonnement des acteurs de le gestion et de la régulation urbaine...)
de la ville. Cette nouvelle vision, ou du moins les exigences qu'elle impose,
est effectivement pris en charge par le PLD puisqu'il ressort clairement de
l'analyse de contenu que des questions comme celles ayant trait à la
rupture de la qualité résidentielle, au repli communautaire,
à la pollution et aux nuisances environnementales, au foisonnement et la
dispersion des acteurs de la gestion et de la régulation urbaine.....
(qui sont bien réels à NGOR) ; sont pris en charge par le
PLD.
Qu'il s'agisse, par exemple, du projet d'extension, de
désengorgement et de restructuration du village traditionnel qui vise
à réduire (infléchir) les tendances de bipolarisation et
de rupture de la qualité résidentielle au sein de la commune
d'arrondissement, ou tout simplement du projet de gestion et d'entretien de la
plage de NGOR village et de sa baie qui a vu la mise sur pied d'un
comité de gestion ; les exemples ne manquent pas pour
démontrer que le PLD prend bien en charge les enjeux et exigences du
développement urbain durable.
Ce projet dit de gestion et d'entretien de la plage de NGOR
Village et de sa baie a, justement, été le projet à
travers lequel nous avons cherché à analyser les pratiques
locales (jeux d'acteurs) de développement urbain durable à NGOR.
Mais avant d'en arriver aux résultats de l'étude sur cette
question il serait intéressant, nous semble t'il, de nous demander
d'où est partie cette référence au développement
urbain durable ? Autrement dit quelle est la systèmogenése
du développement urbain durable dans la commune d'arrondissement ?
Mairie d'arrondissement de NGOR
?----------------------?----------------------------?------------------?---------------?----------------------?-----------------------?
1550
1996
2000 2002
2003
2005
Création du village de NGOR
Création de la CA de NGOR
Délégations spéciales
Arrivée de l'actuelle équipe Signature du protocole de
partenariat avec Finalisation, adoption et approbation du PLD/ mise
en place
(Comité de gestion) municipale
à la tête de la CA ENDA 3D marquant le lancement du
processus du comité de gestion de la plage (CGP)
D''élaboration
du PLD de la CA
Comité de Développement Local de la
commune D'arrondissement de NGOR (CDL)
?-----------------------?----------------------?
2003/2004
2005
Mise sur pied du CDL dans le
cadre de la signature Finalisation, adoption et approbation du
PLD
de l'accord de partenariat ENDA 3D- Mairie
d'Arrondissement de NGOR
Association des Pêcheurs de NGOR
(ASPEN)
?---------------------------------?-----------------------------------------------?
2000
2003/2004
Délivrance du récipissé officiel de
déclaration d'association L'ASPEN intègre le CDL mis en
place dans le cadre du
Processus d'élaboration du PLD
et participe activement à ce processus
Réalisation Mamadou DIOUF
Mémoire de DESS/ADT
Chapitre VIII.
Systèmogenése du développement durable dans la
commune d'arrondissement de NGOR
Il s'agit de voir comment est apparue (ou n'est pas apparue)
dans le discours et les pratiques des acteurs, qu'ils soient institutionnels ou
non, les références au développement durable ou à
des notions qui pourraient lui être rattachées. C'est dire que si
tantôt nous ne cherchions qu'à montrer la façon dont le PLD
réfère (ou ne réfère pas) au développement
durable ; ici par contre nous chercherons plutôt à comprendre
la façon dont s'est construite (ou ne s'est pas construite) la figure
locale du développement urbain durable. Cela passera par une analyse
croisée des étapes marquantes de l'évolution
institutionnelle de certains acteurs clés de la scène locale du
développement (mairie d'arrondissement, CDL et ASPEN).
Il ressort du schéma d'analyse croisée, qu'il
n'existe pas à proprement parler de «moment fondateur» dans la
construction de la figure locale du développement durable à NGOR.
Autrement dit il n'existe pas dans l'histoire (commune ou individuelle) de ces
acteurs, une date phare qui marque l'éveil d'une conscience (collective
ou individuelle) sur les enjeux et questions de développement durable.
Un tel constat nous permet d'aborder un aspect assez paradoxal qui en
définitive nous semble corroborer l'une de nos hypothèses de
départ.
Bien que le PLD de NGOR réfère au
développement urbain durable de la même façon qu'il en
prend effectivement en charge les principaux enjeux, aucun parmi les acteurs du
développement local qui ont eu à faire l'objet d'enquêtes
sur le terrain, n'utilise le développement durable ou l'un de ses
concepts connexes dans son discours.
Tableau N° 8.1:
Répartition des acteurs selon les réponses de leurs personnels
et/ou membres à la question de savoir si le concept de
développement durable est utilisé dans le discours de leurs
organisations/institutions/structures
ACTEURS
|
OUI
|
NON
|
Total
|
Municipalité
|
3
|
5
|
8
|
CDL
|
0
|
3
|
3
|
CGP
|
2
|
2
|
4
|
ASPEN
|
0
|
3
|
3
|
Plagistes (APEP)
|
0
|
3
|
3
|
Regroupement des transporteurs de l'île de NGOR
|
0
|
4
|
4
|
Groupe CELLIA
|
0
|
2
|
2
|
Collectif Citoyen des Femmes (CCF)
|
0
|
1
|
1
|
Olympique de NGOR
|
0
|
1
|
1
|
COJEN
|
1
|
0
|
1
|
Wennu Saï
|
0
|
1
|
1
|
HOTEL la MADRAC
|
0
|
1
|
1
|
HOTEL NGOR DIARAMA
|
0
|
1
|
1
|
Pourcentages
|
18
|
82
|
33
|
Source : Données d'enquêtes
(questionnaire et guide d'entretien N°1)
Graphique N° 8.1:
Source : Données d'enquêtes
(questionnaire et guide d'entretien N°1)
Cela nous paraît d'autant plus paradoxal que ce sont ces
mêmes acteurs qui sont censés être comptables du PLD et de
ses orientations. Autrement dit nous trouvons intriguant le fait que des
acteurs qui ont largement et effectivement participé à
l'élaboration de ce PLD, ne référent nulle part dans leurs
propres discours (ni explicitement ni implicitement) au développement
durable.
Il semblerait, au regard des résultats des
enquêtes, que les références au développement
durable qui figurent dans le PLD ont en fait été
suggérées ou introduites par les consultants et experts
réunis au sein de la CAT. Cela nous a été confirmé
par M. Osseynou SAMB du CDL qui lorsque nous l'interpellions sur le
véritable sens de la référence qui est faite dans le PLD
à l'horizon 2015 nous rétorquait « Vous
savez nous nous ne savons pas grands choses de tous ces nouveaux concepts, nous
avons été appuyé par des consultants et experts et ce sont
surtout eux qui pourront vous dire à quoi ils faisaient allusion en
faisant référence à l'an 2015 »80(*).
Le fait qu'aucun de ces acteurs n'utilise le concept de
développement durable dans son discours ne veut cependant ni dire
qu'ils, ou du moins leurs personnels et/ou membres, n'ont aucune idée de
ce qu'est le développement durable ; ni qu'ils n'entretiennent
aucune forme de conscience environnementale ; ni encore moins qu'ils ne
prennent pas en compte et/ou en charge les enjeux et questions fondamentaux du
développement durable. Bien au contraire.
Il est en effet apparu, d'une part, que même si la
plupart des personnes membres et/ou personnels de ces
organisations/institutions/structures reconnaissent modestement ne pas en
savoir beaucoup sur le concept de développement durable ; il reste
qu'ils ont souvent une représentation (entendement) assez exacte du
concept et de son contenu. Pour illustrer nous ne citerons que la
définition que M. Guorgui MBENGUE secrétaire
général de l'ASPEN pense pouvoir donner du concept
« SOKHALIKOU BOUYE SAKH WEYE81(*) »82(*).
D'autre part, nous devons à la vérité de
reconnaître que la plupart des acteurs du développement local de
la commune d'arrondissement, entretiennent des formes avérées de
conscience environnementale. Nous avons en effet, pu nous rendre compte que ces
organisations/institutions/structures que nous avons retenue pour reconstituer
la systèmogenése du développement durable dans la commune
d'arrondissement nourrissent un certain nombre de préoccupations
liées à l'état de dégradation de leur
environnement, à la raréfaction des ressources, aux questions
d'assainissement....
Si nous prenons le cas de l'ASPEN, par exemple, il est
ressorti que sa création a entre autres été motivé
par une certaine prise de conscience des menaces environnementales pesant sur
l'écosystème marin et ses ressources ce qui avait pour
conséquence manifeste un déclin de la pêche. Pour M. Mar
FALL trésorier de la structure c'est, « essentiellement
pour tenter de trouver des solutions qui permettraient de redonner à la
pêche à NGOR son lustre d'antan que nous avons
décidé de nous regrouper en une association. Ce qu'il faut
comprendre c'est que nous sommes nous dans nous et c'est pour cela que nous
savons très bien qui est qui et qui fait quoi. C'est-à-dire que
les pêcheurs de NGOR savent ceux d'entre eux qui ont les mauvaises
pratiques (pêche à la dynamite, pêche aux filets
dérivants ou à tournée, pêche sous marine..) et si
nous avons créé l'ASPEN c'est pour pouvoir nous dire mutuellement
la vérité et faire comprendre aux inconscients que nous avons
tous les mêmes intérêts à savoir que la pêche
puisse continuer et que nous puissions toujours trouver du poisson pour
entretenir décemment nos familles»83(*) .
De la même sorte, les personnes que nous avons
rencontrés pour le compte de la mairie d'arrondissement ou du CDL nous
ont bien fait comprendre que leurs organisations/institutions/structures
respectives étaient très sensibles aux questions
environnementales et que tout était mis en oeuvre pour contribuer
à relever efficacement les principaux défis environnementaux qui
se posent à la commune d'arrondissement.
Pour finir, il semblerait aussi que ces acteurs s'efforcent de
prendre en charge l'une des exigences fondamentales du développement
durable à savoir l'intégration entre les trois dimensions
fondamentales que sont le social, l'économique et l'environnemental.
Tableau N° 8.2:
Répartition des acteurs gravitant autour des pratiques d'usage,
d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie selon les
réponses de leurs personnels et/ou membres à la question de
savoir s'ils pensent que les stratégies, projets et programmes
développés par leurs organisations/institutions/structures
respectives tiennent compte des exigences du développement
durable ?
Acteurs
|
OUI
|
NON
|
Ne sait pas
|
Autre
|
TOTAL
|
ASPEN
|
2
|
0
|
1
|
0
|
3
|
Plagistes (APEP)
|
2
|
0
|
0
|
1
|
3
|
Municipalité
|
5
|
0
|
1
|
2
|
8
|
Comité de gestion de la plage (CGP)
|
3
|
0
|
0
|
1
|
4
|
Ville de Dakar
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
ASPREM
|
1
|
0
|
0
|
1
|
2
|
Regroupement des transporteurs de l'île de NGOR
|
1
|
0
|
3
|
0
|
4
|
Groupe CELLIA
|
0
|
0
|
2
|
0
|
2
|
HOTEL la BRAZZERADE
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
HOTEL la MADRAC
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
HOTEL NGOR DIARAMA
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Pourcentages
|
53
|
0
|
27
|
20
|
30
|
Source : Données d'enquêtes
Graphique N° 8.2:
Répartition des acteurs gravitant autour des pratiques d'usage,
d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie selon les
réponses de leurs personnels et/ou membres à la question de
savoir s'ils pensent que les stratégies, projets et programmes
développés par leurs organisations/institutions/structures
respectives tiennent compte des exigences du développement
durable ?
Source : Données d'enquêtes
Tous ces éléments mis les uns avec les autres
semblent corroborer l'une de nos principales hypothèses de recherche
à savoir que les différents acteurs du développement local
de NGOR ; en réagissant à des situations locales
caractérisées par des problèmes écologiques patents
adhérent sans l'afficher, ni même en prendre clairement
conscience, aux principes de la durabilité.
L'analyse des jeux d'acteurs observables autour des pratiques
d'usage, d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie nous permettra,
dans une plus large mesure, de mieux mettre en exergue cette adhésion
à travers notamment l'exemple du comité de gestion de la plage
(CGP).
Chapitre IX. Analyses des jeux
d'acteurs observables autour des pratiques d'usages, de la gestion, de
l'exploitation, de l'entretien et/ou de la préservation de la plage de
NGOR village et de sa baie
La plage de NGOR village et sa baie font l'objet de divers
types de pratiques portées par différents acteurs dont les
intérêts, les objectifs et stratégies sont trop souvent
tout aussi différents voire divergents. Grâce aux techniques
empruntées à la méthode MACTOR nous avons pu identifier,
caractériser et classer ces différents acteurs ce qui nous a
permis de mieux comprendre la nature et l'intensité de rapports qui les
lient.
IX.1. Identification, caractérisation
et classification des différents acteurs
Ce sont essentiellement ceux à qui nous avons soumis
les questionnaires. Ils ont été identifiés à partir
d'une liste d'acteurs établie d'après la technique de la
méthode MACTOR. C'est-à-dire qu'en les identifiant nous avons,
non seulement essayé d'établir pour chacun d'entre eux une
véritable carte d'identité mais en plus nous avons aussi
cherché, à chaque fois que cela était possible, à
cerner leurs principales motivations, contraintes, moyens d'action internes et
comportements stratégiques passés.
Tableau N°9.1: Tableau
d'entrée par les pratiques des différents acteurs
Acteurs
|
Pratiques d'usage ou d'exploitation
|
Pratiques de gestion, d'entretien et/ou de
préservation
|
Pratiques d'aménagement
|
ASPEN
|
- Pêche
- Plongée sous marine
|
-Organisation d'opérations d'investissement
destinées à nettoyer et à entretenir la plage (SET
SETAL)
-Sensibilisation sur les mauvaises pratiques de pêche
-Lutte contre la pêche sous marine
|
|
APEP
|
- Location de tentes ou de cabanons
- Restauration et petit commerce de plage
|
|
|
RTIN
|
- Transport maritime
|
- Contributions financières symboliques à certaines
des opérations d'entretien de la plage (SET SETAL)
|
-aménagement d'un embarcadère
|
Groupe CELLIA
|
|
- Organisation d'opérations d'investissement
destinées à nettoyer et à entretenir la plage (SET
SETAL)
|
|
ASPREM
|
|
-Appui logistique aux opérations d'investissement
humain
-Appui institutionnel à la sensibilisation sur les enjeux
de la préservation des écosystèmes marins et
côtiers
|
|
MAN
|
|
-Recrutement de balayeurs
-Règlement des conflits et litiges entre acteurs de la
Plage
-Perception de taxes
|
|
Ville de Dakar
|
|
-Envoi de maîtres nageurs sur la plage pour la surveillance
de la baignade
|
|
Hôtels
|
-Tourisme balnéaire
|
-Nettoyage et entretien de leur partie de plage
-contributions financières opérations d'entretien
de la plage (SET SETAL)
|
- Délimitation et/ou aménagement de leur partie de
plage.
|
CGP
|
- Vente de tickets d'accès
|
-Recrutement de balayeurs chargés pendant la
période estivale de nettoyer quotidiennement
-gestion de la sécurité sur la plage et en mer
(recrutement de maîtres nageurs et de surveillants de plage)
|
-Délimitation des zones de baignade
|
Sources : Données
d'enquêtesIX.1.a. L'Association des Pêcheurs de
NGOR (ASPEN)
Pour présentation l'association des pêcheurs de
NGOR (ASPEN) a officiellement été créée en Novembre
200084(*). Du point de vue
organisationnel l'ASPEN regroupe pas moins de 300 pêcheurs et compte en
son sein une association affiliée l'APSM (association des plongeurs sous
marin). L'association fonctionne avec un bureau de six (6) membres élus
tous les deux ans par assemblée générale.
Avant la création de l'ASPEN, les pêcheurs de
NGOR étaient regroupés au sein d'une structure officieuse
dénommée Coopérative des pêcheurs de NGOR.
Aujourd'hui l'ASPEN se présente comme l'une des associations les plus
dynamiques, les plus en vue et les plus représentatives à
l'échelle de toute la commune d'arrondissement de NGOR.
Selon des sources concordantes, l'historique de la
création de l'ASPEN remonte aux années 90 lorsqu'un groupe de
jeunes pêcheurs issus de NGOR était allé voir M. Mamadou
DIOP alors maire PS de la ville de Dakar, pour solliciter auprès de lui
un financement en vue de l'installation d'une station d'essence pirogue. C'est
M.DIOP lui même qui leur « conseilla de formaliser et
d'officialiser notre démarche en mettant sur pied une association
régulièrement constituée»85(*). C'est partant de là
que les jeunes pêcheurs ont, avec l'accord des vieux qui animaient et
dirigeaient la coopérative, entrepris les démarches qui ont
conduit à la création officielle de l'association en 2000.
L'ASPEN se veut moins une association professionnelle qu'une
association de promotion du développement et c'est pourquoi ses
missions, objectifs et finalités couvrent plusieurs secteurs du
développement local (économie, environnement, social, culture,
sport...). C'est dire que même si la principale vocation de l'association
reste de représenter et de défendre les intérêts des
pêcheurs de NGOR ; elle ne se désengage pas pour autant des
autres secteurs de la vie des populations de la commune d'arrondissement et
plus particulièrement celles du village traditionnel. Pour illustrer cet
engagement à participer activement au développement de la
commune d'arrondissement on peut citer : l'organisation
d'opérations d'investissement humain (SET SETAL), l'organisation de
campagnes de sensibilisation, l'assistance sociale, l'octroi de subventions
financières aux structures culturelles, associatives, sportives,
traditionnelles...du village traditionnel.
En terme de moyens, il faudrait peut être dire que si
l'ASPEN est devenu au fil des ans l'une des OCB les plus en vue à NGOR,
c'est surtout dut à l'importance des moyens financiers dont elle
dispose ; moyens qu'elle tire notamment de l'exploitation de sa station de
d'essence pirogue et des loyers mensuels qu'elle perçoit de la location
d'un terrain dont elle détient le bail.
Les contraintes d'action internes que nous avons put
identifier ont principalement trait au manque de formation des ressources
humaines et à un certain besoin de renforcement institutionnel et/ou
organisationnel.
Les pratiques portées par l'association dans les
domaines des usages, de la gestion, de l'exploitation, de l'entretien et/ou de
la préservation de la plage de NGOR village et de sa baie sont, semble
t'il, des pratiques très engagées et très en phase avec
les principes de durabilité. Depuis sa création en effet, l'ASPEN
s'est toujours montrée intéressée par tout ce qui touche
à la plage. Cela peut, du reste, se comprendre d'autant plus que se sont
les pêcheurs qui habitent le village et qu'à ce titre ils
nourrissent un certain sentiment de responsabilité morale
vis-à-vis de la plage qui en plus d'être leur environnement
direct, leur fournit les revenus qui leur permettent de vivre
décemment.
Comme il ressort du tableau d'entrée par les pratiques
des différents acteurs (Tableau N°20), l'implication de l'ASPEN
dans les différents types de pratiques en cours sur la plage de NGOR
village et sa baie, touche surtout aux usages (ou exploitation) et à
l'entretien, la gestion et/ou la préservation.
S'agissant des pratiques d'usage ou d'exploitation, elles
touchent surtout à la pêche et à la plongée sous
marine. Dans ces domaines il semble tomber sous le sens qu'en tant
qu'association de pêcheurs regroupant des plongeurs sous marin, l'ASPEN
est très actif dans tout ce qui touche à ce type de pratiques
d'usage sur la plage de NGOR village. Cette implication se traduit notamment
à travers l'assistance (financière, matérielle, logistique
ou technique) que l'association apporte aux pêcheurs et plongeurs sous
marin de la localité et à travers aussi la détermination
de l'association à organiser la filière pêche à
NGOR. Sur ce dernier aspect, par exemple, l'ASPEN tente depuis quelques
années d'organiser ses membres de sorte que tout le monde n'aille pas en
même temps en mer ce qui pourrait avoir comme effet pervers de
créer des surplus de produits halieutiques sur les marchés locaux
et par conséquent faire baisser considérablement les revenus que
les pêcheurs pourraient en tirer. C'est ainsi que les pêcheurs de
NGOR sont aujourd'hui organisés, grâce à l'ASPEN, en
groupes de sortie en mer de sorte que chaque jour de la semaine c'est un groupe
bien précis de pêcheurs qui doit aller en mer les autres devant
rester à quai.
Les pratiques d'entretien, de gestion et/ou de
préservation de la plage portée par l'ASPEN ont
généralement trait au nettoyage et/ou à l'assainissement
de la plage et à la sensibilisation et la lutte contre les mauvaises
pratiques de pêche. La sensibilisation porte généralement
sur des thèmes comme les impacts écologiques, environnementaux,
économiques et sociaux des mauvaises pratiques de pêche comme la
pêche sous marine.
L'implication de l'association dans le nettoyage et/ou
l'assainissement de la plage se traduit, comme il ressort des données de
l'enquête, à travers l'organisation d'opérations
d'investissement humain (SET SETAL) que l'association a pour coutume
d'organiser à ses propres frais une fois tous les deux mois.
L'organisation de telles activités nécessite de la part de
l'ASPEN un certain coût financier (75.000 à 80.000 FCFA) ainsi
qu'un énorme effort d'organisation puisqu'en plus de louer des
charrettes pour le transport des ordures de la plage vers les points de
transite, il faut à chaque fois que l'association négocie la
collaboration de la société de nettoyage et de ramassage d'ordure
(AMA Sénégal) pour la collecte des ordures déposés
par les charrettes.
IX.1.b. L'Association des Plagistes et Exploitants de la
Plage (APEP)
L'APEP (Association des plagistes et exploitants de la plage)
est une structure qui n'a été portée sur les fonds
baptismaux que récemment. Pour preuve, elle ne dispose même pas
encore d'un récipissé officiel ce qui est le cas aussi du
regroupement des piroguiers de NGOR et du groupe CELLIA.
C'est en 2005 que les plagistes et exploitants de la plage et
de l'île de NGOR ont été regroupés autour d'une
association. Il s'agissait dans le cadre d'une démarche participative de
les impliquer et de les associer au comité d'exploitation de la plage
qui venait d'être mis sur pied. Essentiellement composé de jeunes,
l'association était alors censée réunir tous ceux qui
s'activent sur la plage en périodes estivales (gérants de tentes
ou de cabanons, restauratrices...)86(*).
Aujourd'hui presque en léthargie, l'APEP semble
n'être qu'un cadre formel permettant à la mairie d'arrondissement
d'avoir un interlocuteur direct auprès des exploitants et plagistes
« on s'était dit qu'il fallait impliquer ces gens qui
occupaient déjà le terrain au lieu de vouloir débarquer
avec d'autres ce qui ne ferait que nourrir des tensions (....) c'est alors que
nous avons essayé de les regrouper autour d'une
association »87(*).
Ce n'est d'ailleurs que récemment que les plagistes et
exploitants ont, avec l'appui du CDL, constitué et introduit une demande
de récipissé auprès des autorités
compétentes. C'est dire que, pour l'heure, l'association n'a pour seule
vocation que de représenter les intérêts des plagistes et
exploitants au sein du comité d'exploitation de la plage.
De par son statut encore peu établit, les pratiques
portées par l'APEP ont essentiellement trait aux domaines
d'activité de ses membres à savoir a location de tentes ou de
cabanons, la restauration et le petit commerce sur la plage. Activités
assez lucratives vu les niveaux de fréquentation de la plage, celles-ci
n'ont cependant cours que pendant les périodes estivales. C'est
d'ailleurs l'une des raisons qui semble expliquer la léthargie
avérée de l'association puisque neuf mois sur douze (9mois/12),
l'APEP et les acteurs (membres) qu'elle regroupe en son sein, sont quasi
absents de la plage.
D'un autre côté même s'il ressort que
l'APEP n'est pas effectivement impliquée dans les pratiques d'entretien,
de gestion et/ou de préservation de la plage ; il reste toujours
que certaines formes d'usage de ses membres, la restauration de plage en
l'occurrence, ont un impact environnemental certain sur la plage. Il est clair
en effet, que l'essentiel des déchets (organiques et non bio
dégradables) laissés sur la plage proviennent de la nourriture
consommée sur place sur place. A ce titre l'APEP devrait, à
défaut d'organiser ses membres (restaurateurs et restauratrices) afin
que ceux-ci se charge de collecter après chaque journée de
travail les déchets provenant de leurs activités (restes de
sandwichs, papiers d'emballage, sachets...), tenter au moins d'orienter sa
démarche et ses activités sur la sensibilisation et l'incitation
si possible.
Il ressort aussi des résultats de l'enquête que
dans le domaine des pratiques de gestion et même d'aménagement,
l'APEP bien que ne s'impliquant pas de façon visible se retrouve, du
fait des pratiques d'usage portées par certains de ses membres, au coeur
de sérieuses problématiques touchant ce domaine.
Il s'agit, par exemple, de la question des moeurs,
c'est-à-dire que la société Lébou étant
très conservatrice ; il n'est pas rare de voir les villageois
reprocher aux plagistes (locataires de tentes et de cabanons) d'être les
complices des pratiques amorale (vagabondage sexuel, usage de
stupéfiants..) qui se passent sur la plage à l'abri des tentes et
cabanons.
Il s'agit aussi de la question de l'occupation et de
l'aménagement de l'espace, ici il est surtout reproché aux
restaurateurs, commerçants et plagistes de s'installer n'importe
où et n'importe comment sur la plage « sans aucun soucis
d'esthétique et d'harmonie du paysage »88(*).
Sur toutes ces questions, il est clair que l'APEP devrait
pouvoir dérouler un plan d'action passant par la sensibilisation (IEC),
la réorganisation des différentes filières et, pourquoi
pas ?, leur professionnalisation. Mais pour cela il faudrait d'abord que
l'association sorte de sa situation de léthargie.
L'analyse des moyens et contraintes d'action internes permet
de se rendre compte du fait que cet état de léthargie est surtout
lié à l'inorganisation et au manque de motivation des membres de
l'association. Cela se traduit notamment à travers le fait que chacun
des plagistes et exploitants « met en avant ses propres
intérêts »89(*) . A titre d'exemple il est, nous semble t'il,
illustratif qu'il arrive dans le domaine de la location de tentes et de
cabanons que des accrochages très virulents opposent entre eux des
membres de l'APEP, la cause de ces accrochages étant le plus souvent
lièe à la concurrence déloyale à laquelle certains
plagistes se livrent en cassant les prix de location.
IX.1.c. Le regroupement des transporteurs de
l'île de NGOR (RTIN)
Cette association de type informel regroupe les deux familles
de pêcheurs qui depuis le début monopolisent le transport maritime
à NGOR. Pour qui connaît un tout petit peu l'histoire de NGOR, on
se rappellera qu'avant le triste événement qui braqua les
projecteurs sur cette activité obligeant ainsi ses praticiens à
mieux l'organiser en rendant les mesures de sécurité en mer plus
draconiennes, deux familles se distinguant par les couleurs qu'elles arboraient
(les bleus et les verts) se disputaient les parts de marchés dans ce
secteur d'activité très lucratif à NGOR.
Ce sont ces deux familles qui se sont retrouvées autour
d'une structure officieuse qu'elles ont dénommé le regroupement
des transporteurs de l'île de NGOR (RTIN). Cette structure
représente en théorie la voix des piroguiers partout où
celle-ci doit être entendue notamment auprès des autorités
municipales à qui les piroguiers paient des taxes sur la
traversée (3 millions de FCFA par an) .
Même s'ils sont peu structurés, les piroguiers
représentent un groupe stratégique qui pèse lourd dans les
rapports de force qui peuvent naître de l'usage, l'aménagement, la
gestion, l'exploitation, l'entretien et/ou la préservation de la plage
et de sa baie.
Les pratiques d'usage ou d'exploitation portées par le
RTIN touchent au transport maritime. Il faut comprendre que toute
l'activité économique liée à la traversée
(du continent vers l'île et vis versa) est contrôlée par le
RTIN et par delà lui par les deux familles de pêcheurs qui ont
toujours assuré la traversée à NGOR. C'est d'ailleurs le
fait que c'est traditionnellement ces deux familles qui ont toujours
monopolisé la traversée que personne à NGOR ne pense ni
n'envisage se lancer dans la filière (malgré tout son
caractère lucratif). Il faut aussi dire que le RTIN se montre
très vigilant sur tout ce qui se passe sur la plage et qui pourrait
éventuellement affecter leur filière (c'est dans ce sens qu'il
faudra d'ailleurs comprendre, lorsque nous le verrons, l'opposition manifeste
du RTIN au projet de gestion de la plage).
Très concrètement les types d'activités
développées par le RTIN dans ce domaine des pratiques d'usage ou
d'exploitation sur la plage de NGOR village et sa baie portent notamment sur
la professionnalisation de la filière par la sensibilisation des acteurs
sur des thématiques comme la sécurité en mer, le port du
gilet de sauvetage...).
L'implication du RTIN dans les pratiques d'entretien, de
gestion et/ou de préservation de la plage de NGOR se manifeste quant
à lui à travers les contributions financières que
l'association a l'habitude d'apporter aux activités d'investissement
humain portant sur la plage. Il faut dire à la vérité que
l'implication de l'association dans ce type de pratiques est très peu
visible même si elle compte à son actif quelques participations
financières symboliques à des activités de nettoiement et
d'entretien de la plage.
Au contraire l'implication de l'association dans les pratiques
d'aménagement est plus que visible, il semblerait en effet que le RTIN
soit un acteur central de l'aménagement et de la gestion de la plage
puisque des questions telles le stationnement des pirogues se trouvent au coeur
de la problématique de l'aménagement et de la gestion de la plage
« le stationnement des pirogues et les travaux de charpente sous
la BRAZZERADE par exemple posent un problème à Rémi
JUTEAU »90(*) .
IX.1.d. Le groupe CELLIA
C'est le surnom que se sont donnés une bande de jeunes
amis (sorte de groupe d'âge comme il est de coutume de voir à
NGOR). Structure officieuse puisque ne disposant pas d'un
récipissé, le groupe CELLIA s'implique surtout dans le nettoyage
et l'entretien de la plage.
C'est dire que les principales formes de pratiques
portées par cette association de jeunes touchent à l'entretien
et/ou à la préservation de la plage ; à la
vérité le groupe CELLIA n'a d'autre objectif que de maintenir
propre la plage de NGOR. C'est ainsi qu'il organise chaque mois et
bénévolement des opérations d'investissement humain (SET
SETAL) visant à nettoyer et à entretenir la plage
L'analyse des contraintes d'action internes permet de mettre
en évidence un certain nombre d'éléments qui en
définitive semblent entraver l'efficacité d'action de
l'association il s'agit :
1. des contraintes financières et de l'insuffisance des
partenaires. Il faut comprendre que malgré leur profonde
détermination à maintenir propre la plage de NGOR, les membres du
groupe CELLIA se heurtent très souvent à des difficultés
liées au manque de moyen financiers pour prendre en charge les frais que
nécessite l'organisation de telles activités. Car même
s'ils ont les moyens matériels et humains de nettoyer, il leur faut tout
de même après avoir nettoyé, collecter et transporter les
ordures vers les points de transite ce qui nécessite un certain nombre
de dépenses (location de charrettes...).
Par ailleurs, et c'est là où se fait ressentir
l'insuffisance des partenaires, le groupe a besoin pour l'organisation de ce
type d'activités de motiver les populations à participer et pour
cela il leur faut assurer au moins les rafraîchissements et l'animation
ce qui nécessite encore un certain nombre de frais. C'est pour toutes
ces raisons que Moussa SAMB secrétaire général du groupe
jurait qu'il suffirait qu'un partenaire s'engage à supporter les frais
d'organisation des SET SETAL, pour que leur association « tienne
propre la plage sans le concours ni le soutien de la mairie
d'arrondissement »91(*).
Il faut dire qu'à l'heure actuelle l'unique
véritable partenaire du groupe CELLIA est
l'association pour la protection de l'environnement et des
ressources marines (ASPREM) qui a mis à sa disposition un important lot
de matériels de nettoyage (pailles, brouettes, fourches, balais.....).
2. du caractère restrictif des interventions de
l'association. C'est-à-dire que le groupe CELLIA ne nettoie pas toute la
plage mais plutôt les parties donnant sur le village traditionnel.
Même s'il est vrai que c'est en grande partie cette zone de la plage qui
paraît la plus préoccupante du point de vue écologique et
environnemental ; il reste tout de même qu'une telle attitude nous
paraît dépourvue de tout sens.
IX.1.e. L'Association pour la Protection de
l'Environnement et des ressources Marines (ASPREM)
L'ASPREM est une sorte d'ONG (organisation non
gouvernementale) intervenant sur l'ensemble du territoire
Sénégalais et plus particulièrement dans
l'agglomération Dakaroise (YOFF, NGOR, HANN..). Ses axes
privilégiés d'intervention touchent à l'environnement et
à la protection des ressources marines.
Sur la plage de NGOR village et sa baie l'intervention de
l'ASPREM couvre, comme il ressort du tableau d'entrée par les pratiques
des différents acteurs, le champ des pratiques d'entretien, de gestion
et/ou de préservation de la plage. Cela passe surtout par des
partenariats avec des OCB (ASPEN et groupe CELLIA) à la disposition
desquelles l'ONG met du matériel de nettoyage pour l'entretien de la
plage.
En plus de cet appui logistique ou matériel, l'ASPREM
apporte souvent un appui institutionnel à certaines de ces organisations
à travers notamment des activités orientées sur
renforcement des capacités et la sensibilisation sur les enjeux de la
protection des ressources marines et de l'environnement côtier.
IX.1.f. La Mairie d'Arrondissement de NGOR
(MAN)
Conformément à la législation sur la
décentralisation territoriale et administrative la mairie est l'organe
de gouvernance de la commune ou de la commune d'arrondissement. Il s'agit donc
de l'exécutif local ou pouvoir public local.
La mairie d'arrondissement de la commune d'arrondissement de
NGOR (MAN) est composée d'un conseil municipal et d'un personnel
administratif (secrétaire municipal, secrétaire du maire, police
municipal, agents et officiers d'état civil..).
Comptant trente (30) membres le conseil municipal est l'organe
délibérant de la mairie ; il fonctionne selon des
règles institutionnelles clairement édictées par les
textes de loi sur la décentralisation « le conseil de la
commune d'arrondissement délibère sur tous les objets
intéressant la commune d'arrondissement relativement à ses
compétences »92(*). Ses compétences ont trait à :
§ la gestion des marchés de quartier
§ les petits travaux d'assainissement et
d'hygiène
§ la participation à la collecte des ordures
ménagères
§ la surveillance et l'entretien courant de réseau
d'éclairage public
§ le désensablement et l'entretien des rues,
places et espaces verts
§ l'entretien des équipements scolaires,
sanitaires, socioculturels et sportifs93(*)
Le conseil municipal vote également le budget de la
commune d'arrondissement et décide de ce fait des priorités
d'investissement.
Les principales contraintes d'action de la MAN semblent
être liées à la modicité de ses ressources
budgétaires et à l'insuffisance de ressources humaines de
qualité et en nombre suffisant.
La stratégie d'intervention de l'actuelle équipe
à la tête de la mairie d'arrondissement semble être la
proximité vis-à-vis des acteurs du développement local et
des populations.
Comme il ressort des données de l'enquête, les
pratiques portées par la MAN sur la plage de NGOR ont surtout trait
à la gestion, l'entretien et/ou la préservation. En
matière d'entretien et de préservation le type de pratique
porté a trait au nettoyage et à l'entretien. A cet effet des
femmes ont été recrutées afin d'assurer quotidiennement le
nettoyage de la plage. La seule entrave ou contrainte d'action
identifiée à ce niveau semble être liée au fait que
les ordures collectées ne sont pas aussitôt transportés
vers les points de transite pour transfert. Cela fait que ce sont un peu
partout sur la plage de petits tas d'ordures qui se constituent en attente
d'être collectés et transportés. L'effet du vent aidant
toutes ces ordures se retrouvent en quelques heures ré
éparpillées un peu partout sur la plage ce qui fait que les
choses semblent être chaque jour un éternel recommencement pour
ces femmes ce qui contribue à les démotiver d'autant plus que les
rémunérations qu'elles reçoivent de la mairie sont
modiques.
En terme de pratiques de gestion, il s'agit surtout du
rôle de police que son statut de pouvoir local confère à la
MAN. C'est dire donc que la gestion des conflits, la perception des taxes et le
règlement des litiges sont entre autres les principales pratiques de
gestion portées par la MAN sur la plage de NGOR village et sa baie.
IX.1.g. La Ville de Dakar
En tant que collectivité locale la ville de Dakar,
n'est acteur dans les pratiques d'usage, de gestion, d'exploitation,
d'entretien et/ou de préservation de la plage de NGOR village et sa baie
que dans le sens où la surveillance de la baignade sur cette plage est
de son ressort. Comme il ressort en effet du tableau N°20, l'implication
de la ville de Dakar est plus spécialement visible dans le domaine des
pratiques de gestion avec l'envoi chaque année de maîtres nageurs
(4) pour la surveillance de la baignade à NGOR.
Les contraintes d'action que nous avons put identifier ont
principalement trait à l'insuffisance du nombre de maîtres nageurs
envoyés chaque année. Il faut comprendre, en effet, que vue
l'affluence sur la plage de NGOR, beaucoup jugent que quatre (4) maîtres
nageurs est un nombre insuffisant et c'est pourquoi, par exemple, le CGP a
dès sa mise sur pied formé avec l'appui du groupement national
des sapeurs pompiers vingt cinq (25) maîtres nageurs qui dès la
seconde année d'expérimentation du comité de gestion, ont
presque tous été recrutés pour assurer le volet
sécurité des baigneurs en appoint aux quatre (4) maîtres
nageurs envoyés par la ville de Dakar.
IX.1.h. Les Hôtels MADRAC, BRAZZERADE et
NGOR DIARAMA
Ce sont des établissements hôteliers qui ont
pignon sur la plage. Ces différents établissements sont, il faut
le dire, très impliqués dans la vie de la commune
d'arrondissement et plus spécialement dans celle du village puisqu'ils
répondent présent à chaque fois qu'ils sont
sollicités par les populations, les OCB ou la mairie. Il est d'ailleurs
illustratif, nous semble t'il, de souligner à ce propos que le
directeur de l'hôtel la Brazzerade est actuellement le président
de l'Olympique de NGOR et qu'il a personnellement pris en charge le
reconstruction du stade municipal ainsi que sa mise aux normes.
Mais ce qu'il est surtout intéressant de retenir pour
une étude comme la notre c'est que la préservation de la
qualité de l'environnement de la plage et de sa baie est un enjeu vital
pour ces structures (même si certaines d'entre elles ont fini par
privatiser leurs parties de plage au vue de l'état de dégradation
avancée qui menaçait de gagner toute la plage).
Ces établissements hôteliers sont en fait
à la fois impliqués dans les pratiques d'entretien, de gestion
et/ou de préservation, mais en plus ils sont aussi impliqués dans
les pratiques d'aménagement et dans celles d'usage ou d'exploitation de
la plage. En analysant la chose de près, on peut se rendre compte que
dans le fond c'est cette dernière implication qui justifie les deux (2)
premières. En d'autres termes c'est parce qu'ils sont impliqués
dans un type bien déterminé d'usage ou d'exploitation de la plage
qu'ils sont quelque part aussi obligés de s'impliquer dans des pratiques
d'aménagement et d'entretien (et/ou de préservation). Que ce soit
en effet le NGOR DIARRAMA, la BRAZZERADE ou l'hôtel MADRAC ; tous
ces trois (3) établissements tirent profit du tourisme balnéaire
et ont à ce titre intérêt que la plage soit bien
aménagée, bien entretenue et préservée.
En terme de pratiques d'aménagement, le cas de
l'hôtel NGOR DIARRAMA paraît le plus intéressant dans le
sens où celui-ci a tout bonnement délimité et
privatisé sa partie de plage alors que les deux (2) autres
établissements n'ont fait qu'aménager quelques tentes devant
leurs façades donnant sur la plage. Cela induit bien évidemment
des pratiques d'entretien et/ou de préservation tout aussi
différents puisque si le NGOR DIARRAMA assure lui-même et sans
grandes difficultés le nettoyage et l'entretien de sa partie de
plage ; les hôtels BRAZZERADE et MADRAC semblent malgré leurs
énormes efforts d'entretien et de préservation, de plus en plus
menacés par la disparition, par exemple, du sable fin qui a fini de
gagner la plage du côté du village traditionnel.
X.1.i. Le Comité de gestion de la plage
(CGP)
C'est en 2005 que l'expérience du comité de
gestion a été initiée pour la première fois. Si
l'on en croit M.GUEYE coordinateur dudit comité et président de
la commission Environnement, Pêche et Tourisme « cette
expérience s'inscrit dans le cadre plus global d'un plan
d'aménagement de la baie de NGOR ».
Ce plan actuellement en cours d'élaboration porte sur
cinq composantes que sont :
1. la gestion de l'écosystème marin
2. l'assainissement
3. la gestion du plan d'eau
4. la lutte contre l'avancée de la mer
5. la gestion de la plage
La mise en oeuvre de cette dernière composante
étant apparue comme d'une urgente nécessité, le conseil
municipal sous l'initiative de la commission Environnement, Pêche et
Tourisme autorisa par délibéré en date du 13 Mai 2005 la
mise sur pied du comité de gestion.
Il faut dire que des situations telles
l'insécurité sur la plage (viols, vols, agressions, troubles
à l'ordre, usage de stupéfiants e t d'alcool...), la
récurrence des cas de noyades, l'insalubrité permanente
.....avaient été pris pour prétexte par la commission
Environnement, Pêche et Tourisme pour entreprendre des consultations avec
un certain nombre d'acteurs de la plage en vue de la mise sur pied d'un
comité de gestion. C'est ainsi qu'en Février 2005,
déjà, la commission avec l'aval du conseil municipal avait tenu
une réunion d'information et de concertation avec l'ASPEN, les
exploitants et plagistes (qui n'étaient alors pas encore
constitués en association) et le collectif dit du 15 Août 2004
dirigé par l'imam du village. Suite à cela d'autres rencontres
seront tenues avec des acteurs tels le CDL et le CCF.
C'est au terme de ce processus que le conseil municipal a
été convoqué le 13 Mai 2005 sur demande de la commission
Environnement, Pêche et Tourisme ; avec comme seul sujet à l'ordre
du jour la mise sur pied du comité de gestion de la plage de NGOR. Ayant
délibéré favorablement le conseil municipal donna l'aval
au maire pour prendre un arrêté autorisant la mise sur pied du
comité de gestion de la plage de NGOR. C'est ainsi que la mesure entra
effectivement en vigueur le 21 Mai 2005.
Réunissant la mairie d'arrondissement (MAN), l'ASPEN
et l'APEP le comité de gestion fonctionne avec un bureau de 8 membres
(Président -Mairie-, Secrétaire général
-ASPEN-,Trésorier -ASPEN-, 2 Trésoriers adjoints -Mairie et
APEP-,3 contrôleurs de terrain ) et se donne pour principaux
objectifs :
1. d'assurer la sécurité des biens et des
personnes sur la plage,
2. d'assurer la sécurité des baigneurs
autrement dit la sécurité en mer
3. et enfin d'assurer l'entretien et la gestion de
l'environnement de la plage
Au travers de ces objectifs, il est possible de lire toute la
volonté du CGP de s'impliquer très activement dans les trois (3)
formes de pratiques que nous avons eu à identifier sur la plage à
savoir : les pratiques d'usage ou d'exploitation ; les pratiques de
gestion, d'entretien et/ou de préservation et les pratiques
d'aménagement.
Le type de pratique d'usage ou d'exploitation porté par
le comité de gestion à trait à sa vocation lucrative. Le
CGP fonctionne en effet sur la base de recettes d'exploitation tirées de
la vente de tickets d'accès à la plage. La vente de ces tickets
d'accès (200FCFA/personne) permet au CGP d'assurer ses
différentes missions sur la plage en recrutant un personnel d'une
quarantaine (40) de personnes chargé du nettoiement et de l'entretien de
la plage (balayeurs), de la sécurité sur la plage (surveillants)
et en mer (maîtres nageurs), de la vente des tickets d'accès
(guichetiers) et du contrôle des accès à la plage
(portiers). C'est ce personnel saisonnier, rémunéré
à la semaine selon des tranches salariales pré définies,
qui constitue le comité d'exploitation rattaché au comité
de gestion. Les balayeurs assurent l'entretien et le nettoiement de la plage en
moyenne deux (2) fois par jour (avant et après le passage des estivants)
alors que les maîtres nageurs sont chargés de veiller à la
sécurité des nageurs en prévenant et en luttant contre les
cas de noyade. Les surveillants de plage et les portiers assurent par contre la
sécurité des personnes et des biens sur la plage.
Le CGP et son comité d'exploitation ne s'en limitent
pas seulement à ces aspects puisque comme le révèlent les
résultats de l'étude ceux-ci sont aussi impliqués dans les
pratiques d'aménagement. C'est ainsi, par exemple, que chaque
année depuis sa mise sur pied le comité de gestion procède
à la délimitation des zones de baignade. Il est d'ailleurs
intéressant de souligner à ce propos les divergences et
oppositions qui ne manquent pas de survenir entre par exemple le RTIN et le CGP
« (...) en écoutant les interventions de Alioune Gueye
Ndiaré et Libass Seck, respectivement président du comité
de gestion de la plage et président du RTIN, on a compris que la
délimitation de la zone de baignade pose un problème de
sécurité et affecte le trafic des pirogues qui assurent la
liaison entre la baie et l'île. Les piroguiers souhaitent que la limite
de la zone qui leur est réservée soit
corrigée.... »94(*).
IX.2. Caractérisation et analyse des
jeux d'acteurs
Il ressort du schéma d'acteur ci contre un certain
nombre d'éléments d'analyse et de caractérisation des jeux
d'acteurs observables autour des pratiques d'usage, d'aménagement, de
gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de préservation de la plage
de NGOR village et de sa baie :
1. ces dites pratiques se dessinent et s'organisent, comme
nous le présagions dans nos hypothèses, autour de deux groupes
d'acteurs à savoir les acteurs publics locaux (MAN et dans une moindre
mesure la Ville de Dakar), et le groupe peu homogène des acteurs locaux
non publics (ASPEN, CELLIA, APEP, regroupement des piroguiers, ASPREM,
Hôtels).
2. trois (3) types de logiques sont principalement à
l'oeuvre dans les rapports entre acteurs gravitant autour de ces
pratiques :
§ une logique de participation, entretenue par les trois
acteurs réunis au sein du CGP elle traduit leur adhésion et leur
implication au projet de gestion de la plage.
§ une logique de gouvernance locale participative
entretenue par la mairie à l'égard des différents autres
acteurs. Il s'agit de la manifestation concrète d'une des
prérogatives (missions) dévolues aux collectivités locales
dans le cadre de la politique de décentralisation à savoir la
promotion d'une gestion concertée et de proximité des enjeux de
développement économique, éducatif, social et culturel
« les collectivités locales ont pour mission la
conception, la programmation et la mise en oeuvre des actions de
développement économique, éducatif, social et culturel
d'intérêt régional, communal ou rural. Elles associent
en partenariat, le cas échéant, à la réalisation
des projets de développement économique, éducatif, social
et culturel les mouvements associatifs et les groupements à
caractère communautaire »95(*) .
§ une logique financière qui lie le CGP aux
acteurs qui le composent et au groupe CELLIA. Il s'agit d'une part de
ristournes sur les recettes d'exploitation et d'autre part de
rémunérations.
S'agissant des ristournes il faut comprendre que les recettes
d'exploitation tirées de la plage sont divisées en deux part
l'une, souvent plus importante, est destinée aux dépenses de
fonctionnement (payement de personnel, achat de matériel....) et l'autre
est répartie entre la mairie, l'ASPEN et l'APEP sous forme de
ristournes.
Par rapport au groupe CELLIA ce qu'il faut dire c'est que ce
sont souvent ses membres qui sont recrutés par le CGP pour assurer le
nettoiement de la plage et c'est à ce titre que ces derniers sont
rémunérés chaque fin de semaine de même que les
maîtres nageur, les portiers, les guichetiers....
3. les différents acteurs non publics (ASPEN, APEP,
CELLIA, Regroupement des piroguiers, Hôtels -BRAZZERADE, MADRAC, NGOR
DIARAMA-) n'entretiennent entre eux aucune forme de relation formelle
même si leurs membres et/ou personnels ne manquent pas de se
connaître et d'entretenir entre eux des relations. C'est-à-dire
q'en tant que structures associatifs l'ASPEN et le regroupement des piroguiers,
par exemple, n'entretiennent aucune forme de partenariat même si leurs
membres respectifs se connaissent très bien et partagent des
affinités le contexte sociologique du village aidant.
4. le CGP joue un rôle central qui exploité
à fond pourrait, à notre sens, faciliter l'émergence d'une
logique d'apprentissage collectif autour des pratiques d'usage,
d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de
préservation durable de la plage de NGOR village et de sa baie.
Au-delà de ces éléments indicatifs, les
résultats et données recueillies sur le terrain nous permettent
d'approfondir l'analyse et de mieux saisir la nature et l'intensité des
rapports qu'entretiennent ces différents acteurs. Il faut dire que
même si la majorité des personnes enquêtées
préfèrent qualifier ces rapports de nature consensuelle ; il
reste que sur les principaux indicateurs retenus afin de saisir la nature des
jeux d'acteurs, aucun n'est de nature à autoriser une telle position.
Il ressort en effet, que non seulement il n'existe au niveau
local aucun cadre d'échange, d'harmonisation et/ou de coordination
regroupant les différents acteurs impliqués dans les pratiques
d'usage, d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie. Mais mieux
encore, presque tous ceux que nous interviewées sur cette question
estiment qu'il n'y a ni convergence d'objectifs ni convergence de
finalités entre ces derniers.
Tableau N° 9.2:
Répartition des acteurs gravitant autour des pratiques d'usage,
d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie selon les
réponses de leurs personnels et/ou membres à la question de
savoir si elles jugent qu'il y a convergence d'objectifs et de finalités
entre les différents acteurs gravitant autour des pratiques d'usage,
d'aménagement, d'exploitation, d'entretien et/ou de préservation
de la plage de NGOR village et de sa baie ?
Acteurs
|
OUI
|
NON
|
Ne sait pas
|
TOTAL
|
ASPEN
|
0
|
3
|
0
|
3
|
APEP
|
1
|
2
|
0
|
3
|
Municipalité
|
3
|
5
|
0
|
8
|
CGP
|
0
|
4
|
0
|
4
|
Ville de Dakar
|
0
|
0
|
1
|
1
|
ASPREM
|
0
|
1
|
1
|
2
|
Regroupement des transporteurs de l'île de NGOR
|
0
|
4
|
0
|
4
|
Groupe CELLIA
|
0
|
1
|
1
|
2
|
HOTEL la BRAZZERADE
|
0
|
1
|
0
|
1
|
HOTEL la MADRAC
|
0
|
1
|
0
|
1
|
HOTEL NGOR DIARAMA
|
0
|
0
|
1
|
1
|
TOTAL
|
13
|
74
|
13
|
30
|
Source : Données d'enquêtes
Graphique 9.1 : Répartition
des acteurs gravitant autour des pratiques d'usage, d'aménagement, de
gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de préservation de la plage
de NGOR village et de sa baie selon les réponses de leurs personnels
et/ou membres à la question de savoir si elles jugent qu'il y a
convergence d'objectifs et de finalités entre les différents
acteurs gravitant autour des pratiques d'usage, d'aménagement,
d'exploitation, d'entretien et/ou de préservation de la plage de NGOR
village et de sa baie ?
Source : Données d'enquêtes
Tous ces éléments nous permettent, en
définitive, de conclure à l'isolement des différents
acteurs et à la nature plutôt conflictuelle des jeux d'acteurs
observables autour des pratiques d'usage, d'aménagement de gestion,
d'exploitation, d'entretien et/ou de préservation de la plage de NGOR
village et de sa baie. Il semblerait en effet, que les différents
acteurs soient inscrits dans des logiques de conflits, de
compétition et de luttes d'appropriation qui à la
vérité ne révèlent que leurs divergences
d'intérêts, d'objectifs et de finalités.
Ces conflits et luttes d'appropriation opposent plus
exactement les acteurs non publics ; la mairie d'arrondissement
étant comme qui dirait « au dessus » de tout cela.
Dans sa mission de gouvernance locale la MAN entretient, en effet, des rapports
(formels et/ou informels) avec tous ceux qui gravitent autour des pratiques
d'usage, d'aménagement de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie. C'est pourquoi
d'ailleurs nous restons convaincu que le CGP pourrait constituer un cadre
idoine pouvant lui permettre (à la MAN) d'approfondir et de renforcer sa
démarche d'implication des acteurs et par la même aider à
instaurer durablement une logique d'alliance et d'apprentissage collectif
entre les différents acteurs gravitant autour des pratiques d'usage,
d'aménagement de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie. Mais pour cela
il faudrait que soient levés un certain nombre de contraintes et
d'enjeux liés notamment à la composition, au fonctionnement, au
statut et à la gestion de cet organe.
IX.3. Lever les contraintes du CGP pour en
faire un organe permettant des jeux d'acteurs réellement consensuels
autour des pratiques d'usages, de la gestion, de l'exploitation, de l'entretien
et/ou de la préservation de la plage de NGOR village et de sa baie
Pour mieux saisir les difficultés et contraintes
auxquelles le CGP est confronté après deux années
« d'expérimentation », il convient de revenir plus
en détail sur la composition, le fonctionnement et le mode de gestion de
cet organe.
Du point de vue de sa composition, le CGP n'est pas tout
à fait représentatif de l'ensemble des acteurs en présence
puisque sur les dix (10) principaux acteurs gravitant autour des pratiques
d'usage, d'aménagement de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie ; il n'en
réunit que trois. Une telle situation explique le fait, par exemple,
que certains acteurs remettent en cause la légitimité de l'organe
et vont même jusqu'à montrer ouvertement leur opposition au projet
« La gestion de la plage (pour ne pas dire privatisation) n'a pas
fait que des heureux. Si les exploitants, les pêcheurs et la commune se
frottent les mains, les piroguiers voient quant à eux, dans ce projet
une porte ouverte à la concurrence..... »96(*)
Sur le fonctionnement, nous notions que le CGP fonctionne
grâce aux recettes d'exploitation tirées de la vente de tickets
d'accès (200FCFA par personnes). Ces recettes assez substantielles
« plus d'un million de francs de recettes par week
end »97(*)
lui permettent d'assurer son budget de fonctionnement
(rémunération du personnel, achat de matériels, frais
divers...) et en même temps d'intéresser, sous forme de ristournes
sur les recettes d'exploitation, les organisations/institutions/structures qui
la composent (ASPEN, APEP, MAN). Il semblerait cependant que ce mode de
fonctionnement pose un certain nombre de questions auxquelles il convient
d'apporter des réponses (solutions) définitives, légales,
consensuelles et durables car il y va de la pérennité même
du comité de gestion. Il s'agit :
1. de la question de la
légalité: le fait que le CGP fasse payer l'accès
à la plage pose indéniablement une question de
légalité juridique. On peut en effet se demander au non de quoi
le CGP et au delà de lui la MAN (puisque c'est elle qui a
légitimé en les autorisant les activités du CGP), font
payer l'accès à une plage qui appartient au domaine public
maritime et qui ne fait pour l'heure l'objet d'aucun plan d'aménagement
spécial approuvé par l'Etat.
C'est dire qu'une réponse définitive,
motivée et légalement inattaquable doit être
apportée sur la légalité de ce que certain on vite fait
d'appeler « la privatisation » de la plage. Pour
l'heure les autorités de la mairie et du CGP font valoir l'argument
selon lequel ce projet n'est pas une tentative de privatisation mais qu'il
s'inscrit plutôt dans le cadre d'un programme global visant à
reprendre en main la plage et sa baie et qu'en ce sens, les 200FCFA ne sont
prélevés qu'à titre de contribution pour l'entretien de la
plage « d'autant plus qu'il y a deux principes que nous pourrions
faire valoir : le principe du pollueur/payeur et celui qui veut que tout
loisir soit payant »98(*).
2. de la question administrative : il
s'agit ici de savoir comment qualifier les recettes tirées de
l'exploitation de la plage et plus spécialement les ristournes que la
MAN reçoit du CGP car en tant que collectivité locale la MAN est
tenue par des règles de comptabilité publique. C'est dire que les
recettes qu'elle reçoit ou perçoit doivent faire l'objet d'une
ligne budgétaire clairement spécifiée dans la nomenclature
budgétaire du code des collectivités locales tout comme les
opérations de dépenses effectuées doivent satisfaire aux
principes de finances publiques. De surcroît ces recettes doivent
transiter par les caisses des services de la perception selon le principe de
l'unicité des caisses.
Il se trouve cependant qu'aucune de ces exigences n'est
respectée par le comité de gestion. Les recettes ne transitent
pas par la perception mais elles sont plutôt gérées par le
trésorier qui n'est habilité par aucun démembrement des
services de la perception; les opérations de dépenses sont
exécutées sans aucun respect des procédures prévues
en ce sens et pis il n'est inscrit nulle part dans le budget de la CA des
lignes budgétaires (que ce soit à la colonne recettes ou à
la colonne dépenses) relatives à l'exploitation de la plage.
On peut donc dire sur la question administrative que le CGP
est semble t'il depuis le début de son intervention dans une situation
de totale illégalité puisque la façon dont les recettes
d'exploitation sont gérées peut à tout moment être
épinglée par les instances de contrôle des finances
publiques (cours des comptes, inspection générale d'Etat....). A
ce titre il urge de trouver une formule idoine qui puisse permettre au CGP tout
en gardant son mode actuel de gestion « administrative » et
financière, de se mettre en phase avec la loi.
Il faut dire que le véritable dilemme face auquel se
trouvent les responsables du CGP et par delà eux la MAN, c'est que ce
mode actuel de gestion « administrative » et
financière est le seul qui semble pouvoir garantir par sa
flexibilité la viabilité du projet « vous vous
imaginez si nous devions pour chaque dépense suivre la procédure
administrative qui peut prendre des mois (...) et dieu sait que sur la plage il
nous arrive de devoir faire des dépenses urgentes et peu
prévisibles comme par exemple payer le taxi pour l'évacuation de
quelqu'un qui a eu un accident sur la plage, payer une petite ordonnance... Par
ailleurs les jeunes qui travaillent avec nous ne sont vraiment motivés
que parce qu'ils ont la certitude qu'ils seront rémunérés
en fin semaine, si nous respections les règles de finances publics il
serait très difficile je pense de leur faire comprendre que l'argent est
dans des caisses publiques et qu'il faut suivre des procédures de
décaissement qui sont toujours très longues».
3. de la question de la motivation des
acteurs : il s'agit de s'interroger sur les motivations
réelles des acteurs qui sont engagés, aux côtés de
la MAN car on se rend compte en remontant son histoire du comité de
gestion, qu'à sa création cet organe n'avait pas pût
mobiliser l'adhésion de tous les membres des associations qui la
composent aujourd'hui (ASPEN et APEP).
S'agissant, par exemple, de l'ASPEN seuls quatre membres sur
les vingt que compte le bureau de l'association avaient répondus
présent à l'appel de la commission Environnement, Pêche et
Tourisme au moment de la mise sur pied du comité. Les autres
prétextant « avoir mieux à faire avec la saison des
poulpes ». Mais ce dont on s'est rendu compte c'est que
dés que les premiers résultats financiers du projet ont pût
se faire ressentir (40 emplois saisonniers créés, des recettes
d'exploitation envoisinant le million par week end) tout le monde est revenu
à la « rescousse ».
Pour Mr GUEYE, cela est suffisamment révélateur
des motivations profondes qui animent les membres de ces associations. Il faut
dire que nous avons pût nous rendre compte par nous même, que
l'aspect financier plus que tout autre aspect du projet suscite
l'intérêt et l'adhésion des membres de ces associations.
C'est-à-dire qu'au-delà des ristournes sur les recettes
d'exploitation que le CGP fait à leurs associations respectives, ce qui
intéresse et suscite beaucoup plus la mobilisation et l'adhésion
des membres de l'ASPEN et de l'APEP ce sont les rémunérations
assez conséquentes d'ailleurs (20.000FCFA/ semaine) qu'ils peuvent
percevoir en travaillant pour le comité d'exploitation.
Au delà du fait qu'une telle situation pousse à
se poser de sérieuses interrogations sur les possibilités de
pérennisation et d'appropriation future et
désintéressée du projet par ces mêmes personnes; il
y a lieu de souligner les effets pervers (en termes de conflits de personnes)
qui peuvent en découler. Pour exemple il existe actuellement au sein de
l'ASPEN un conflit latent entre les quatre personnes qui depuis 2005
représentent l'association au sein du CGP et le reste du bureau. Ces
derniers reprochent à ceux-ci de n'être au CGP que pour leurs
propres intérêts (ils sont rémunérés
hebdomadairement) et de tout faire pour empêcher les autres membres de
l'ASPEN de se faire recruter par le CGP. Ce à quoi les personnes
incriminées répondent qu'elles ont été les
premières à croire aux possibilités de réussite du
projet et que par conséquent elles ne voient pas pourquoi elles ne
devraient pas être les premières à bénéficier
des résultats positifs obtenus « ils n'ont pas à se
plaindre puisque cela aurait était plus frustrant pour eux si nous nous
n'avions pas accepté de tenter l'expérience avec la mairie au nom
de l'ASPEN. Au moins grâce à cela ils perçoivent
aujourd'hui un pourcentage sur les recettes d'exploitation du
CGP ».
C'est dire que la question des motivations des acteurs peut se
révéler être d'une incidence certaine sur la
pérennité et la viabilité du projet de gestion de la
plage. Si rien n'est fait, en effet, pour remobiliser l'intérêt
des différents acteurs autour d'autre chose que l'aspect financier du
projet ; il est fort à craindre que les conflits de personnes
finissent par saper l'esprit et la dynamique qui, à notre sens, doivent
soutendre le fonctionnement du CGP à savoir une logique de mobilisation
citoyenne, participative et collective (pilotée par les autorités
locales mais entretenues par les acteurs à la base et la
société civile) autour des enjeux de gestion durable de la plage.
4. de la question du management: ce qui se
pose c'est la question de la gestion financière du projet car on s'est
rendu compte que la plupart des personnes avec qui nous nous sommes entretenus
à propos du CGP ont déploré certaines formes de
malversassions. Il faut comprendre qu'en matière de gestion
financière et comptable, il semblerait que le système actuel
connaît certaines failles ce qui donne cours à des formes de
pratiques peu réglementaires. Si certains des responsables du CGP
semblent vouloir minimiser la question en prétextant que ce sont
là des choses que l'on retrouve partout « ce sont les
hommes et pas le système en tant que tel, partout où l'on va il y
a des gens honnêtes et consciencieux et d'autres qui ne le sont pas
(....) c'est la nature humaine qui est ainsi faite » ; il
reste néanmoins que le simple fait que les acteurs soupçonnent
des pratiques de malversation peut avoir un effet démobilisateur qu'il
faut à tout prix éviter.
En dehors de ces difficultés et contraintes
liées à la composition, au mode de fonctionnement et de gestion
du CGP ; nos études sur le terrain nous ont permis d'identifier
d'autres types de difficultés liées notamment à la
façon dont le CGP rempli sa mission d'entretien et de nettoyage de la
plage et à la perception que les membres des associations partenaires
ont du projet.
S'agissant de la façon dont le CGP rempli sa mission
d'entretien et de nettoyage de la plage, beaucoup de nos enquêtés
ont déploré ce qu'ils appellent un détournement
d'objectif. Il faut comprendre que beaucoup parmi les personnes que nous avons
rencontré se sont plaints du fait que non seulement le comité de
gestion n'assure le nettoyage et l'entretien de la plage que pendant les trois
mois que durent les vacances d'été mais en plus ce nettoyage ne
concerne qu'une partie de la plage et de sa baie (la partie donnant sur le
village étant laissée pour compte). Cette situation s'apparente
de leurs avis à un détournement d'objectif de la part du CGP
d'autant plus que « l'objectif principal en mettant sur pied cet
organe était d'assurer le nettoyage et l'entretien de toute la plage
sans exclusive douze mois sur douze ».
Sur la question de la perception que les membres des
associations partenaires ont du projet, il faut surtout retenir qu'ils sont
nombreux à la mairie d'arrondissement à se plaindre du fait que
ces personnes n'ont pas vraiment une vision à long terme du projet. Ce
dont se plaignent des personnes comme M.GUEYE de la commission Environnement,
Pêche et Tourisme c'est surtout le fait que les membres de l'ASPEN et de
l'APEP n'envisagent le projet que sous son aspect financier ce qui fait qu'ils
n'ont qu'« une vision restreinte du projet et de ses
impacts ».
Quatrième partie. CONCLUSIONS ET
RECOMMANDATIONS
L'étude des pratiques locales de développement
urbain durable dans la commune d'arrondissement de NGOR nous permet en
définitive de tirer un certain nombre de conclusions qu'il serait
intéressant de vérifier à l'échelle de toute
l'agglomération Dakaroise.
La première conclusion à retenir c'est que les
acteurs que se soit publics ou non publics du développement urbain
durable sont très souvent peu conscients qu'en réagissant
à des situations locales caractérisées par des
problèmes écologiques patents font montre d'une adhésion
certaine aux principes de durabilité. Comme on a pu le voir en effet
aucun par exemple des acteurs qui gravitent autour des pratiques d'usage,
d'aménagement, de gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de
préservation de la plage de NGOR village et de sa baie ne se
réclame ni explicitement ni implicitement du développement
durable et c'est même rare que les membres ou personnels de ces
organisations/institutions/ structures ou associations reconnaissent avoir des
notions sur le concept. Mais cela n'empêche pas pour autant qu'ils
prennent en charge dans leurs pratiques respectives l'une des exigences
fondamentales du développement durable à savoir
l'intégration entre les dimensions économiques, sociales et
environnementales.
L'autre conclusion à retenir c'est que les jeux
d'acteurs observables autour des pratiques locales de développement
urbain durable sont souvent de nature conflictuelle et se caractérisent
par des conflits d'appropriation opposant plus spécialement les acteurs
non publics qui font valoir des intérêts divergents et se
retrouvent dans de véritables situation d'isolement les un par rapport
aux autres.
Hormis ces conclusions d'ordre général, nous
retiendrons également quelques conclusions spécifiques
liées au cas que nous avons étudié à savoir la
commune d'arrondissement de NGOR et plus précisément les jeux
d'acteurs observables autour des pratiques d'usage, d'aménagement, de
gestion, d'exploitation, d'entretien et/ou de préservation de la plage
de NGOR village et de sa baie.
L'état des lieux du développement urbain durable
dans la commune d'arrondissement laisse pour beaucoup à désirer.
Cela est d'ailleurs ressorti du profil environnemental que nous avons
établit puisqu'on s'est rendu compte que des trois cadres fondamentaux
du développement durable à savoir le cadre de
développement économique, le cadre de développement humain
ou social et le cadre de l'environnement aucun ne donne aujourd'hui
entière satisfaction aux autorités locales, aux populations ainsi
qu'aux différents acteurs du développement local (bailleurs,
associations, OCB..).
D'un autre côté on s'est rendu compte qu'en tant
que principal dispositif de planification territoriale qui puisse être
donné en référence à l'échelle de la commune
d'arrondissement, le PLD fait non seulement référence mais bien
plus encore prend effectivement en charge les enjeux et questions de
développement urbain durable. La seule ombre au tableau reste cependant
que ce dispositif présente des niveaux de performativité
très faibles ce qui se traduit par le faible taux de réalisation
des activités et actions prioritaires prévus et par les faibles
niveaux de participation/gouvernance locale dans la mise en oeuvre du
dispositif. Ce dernier aspect semble être principalement lié
à l'inopérationnalité des organes de mise en oeuvre et de
suivi du dispositif.
S'agissant de jeux d'acteurs il est surtout important de
retenir que le comité de gestion (CGP) semble être aujourd'hui le
seul cadre pouvant aider à instaurer durablement une logique d'alliance
et d'apprentissage collectif entre les différents acteurs gravitant
autour des pratiques d'usage, d'aménagement de gestion, d'exploitation,
d'entretien et/ou de préservation de la plage de NGOR village et de sa
baie. Mais pour cela il faudrait comme on l'a vu que soient levé un
certain nombre de questions.
C'est dans ce sens que s'inscrivent les recommandations
générales qui suivent :
1. Sur la question de la légalité l'accent
devrait très rapidement être mis sur la finalisation et la
soumission aux autorités compétentes du plan d'aménagement
de la plage. Il s'agit de le faire approuver comme plan d'aménagement
spécial et de tirer ainsi avantage des dispositions de l'article 22 de
la loi 96-07
« dans les zones du domaine public
maritime et du domaine public fluvial, dotés de plan spéciaux
d'aménagement approuvés par l'Etat, les compétences de
gestion sont délégués par ce dernier aux régions,
communes et communautés rurales concernées respectivement pour
les périmètre qui leurs sont dévolues dans lesdits
plans.
Les redevances y afférents sont versées aux
collectivités locales concernées.
Les actes de gestion qu'elles prennent sont soumis
à l'approbation du représentant de l'Etat et communiqués,
après cette formalité, au conseil régional pour
information »99(*).
L'avantage d'une telle démarche serait en plus de
régler la question de la légalité, d'apporter
parallèlement aussi une réponse définitive à la
question administrative puisque la MAN n'aurait plus de peine à
justifier et à qualifier dans sa nomenclature budgétaire les
recettes perçues du comité de gestion.
2. Etant donné cependant qu'il faut trouver, en
attendant que le plan d'aménagement soit finalisé et
approuvé par l'Etat (ce qui pourrait prendre du temps), une
réponse à la question administrative ; nous recommandons une
formule du type gestion déléguée. C'est-à-dire
qu'en attendant que le plan spécial d'aménagement soit
approuvé, la gestion de la plage de NGOR village et sa baie doit
être mise en concession par la MAN (Art.317 CCL).
Dans la concession, la collectivité locale charge une
entreprise ou un organe extérieure de gérer, à ses risques
et périls, un service public pendant une durée
déterminée. L'entreprise ou l'organe concessionnaires sont
rémunérés par les tarifs payés par les usagers.
C'est dire qu'au lieu d'être membre du comité de gestion et de
recevoir à ce titre des recettes qu'elle ne pourrait justifier, la MAN
devrait tout bonnement se retirer et concéder la gestion de la plage
à un organe autonome genre comité d'exploitation regroupant les
acteurs non publics de la plage. Cette structure pourrait être
constituées sous la forme d'une PME dont le comité
d'administration regroupera par exemple l'ASPEN, le RTIN, l'APEP, le groupe
CELLIA et les établissements Hôteliers.
De ce fait la gestion administrative et financière
pourra rester autonome tout en gardant son caractère flexible alors que
la mairie ne percevra par exemple que sa taxe sur les spectacles (15% du total
des recettes d'exploitation).
3. Pour résoudre la question de la motivation des
acteurs nous suggérons que l'accent soit d'avantage mis sur la
sensibilisation et la concertation avec tous les acteurs réunis au sein
du comité de gestion. Dans cette logique l'accent devra surtout
être mis sur les impacts sociaux et environnementaux du projet afin de
mobiliser l'adhésion des acteurs autour de ces objectifs. Autrement dit
il faudra à tout prix par l'information et la sensibilisation tourner
l'intérêt des acteurs sur autre chose que l'aspect financier du
projet. La concession de la gestion de la plage à une structure autonome
constituée sur le mode d'une PME pourrait aussi contribuer d'une
certaine manière à remobiliser l'intérêt des acteurs
autour des enjeux sociaux et surtout environnementaux du projet et par la
même susciter l'appropriation du projet par ceux-ci.
4. Sur la question du management du projet, nous recommandons
l'organisation de cessions de formation portant par exemple sur la
thématique du management des projets et organisations de sorte à
renforcer les capacités du comité d'exploitation et par la
même à préparer les différents acteurs à leur
rôle futur de concessionnaires. En ce sens l'expertise de l'ASPREM
pourrait être mis à contribution.
5. Enfin tout doit être fait pour assurer le nettoyage
de la plage (et de toute la plage) 12 mois/12. Pour cela nous recommandons que
le mode de gestion financière du projet soit revu dans le sens d'assurer
la rémunération d'au moins 10 emplois fixes de balayeurs pendant
toute l'année et d'assurer les frais de collecte et de transport des
ordures de la plage vers les points de transite deux fois au moins toutes les
semaines. Pour cela les grilles de répartition des recettes
d'exploitation entre acteurs regroupés au sein du CGP (20% pour l'ASPEN,
20% pour l'APEP et 20% pour la MAN) pourraient être revues à la
baisse de sorte à garder en caisse un certain fond de roulement qui
permettrait au comité de pouvoir assurer les charges de nettoiement, de
collecte et de transport des ordures pendant les périodes de non
affluence sur la plage.
* 1 Edwin Zaccaï (Centre
d'étude du développement durable, Université libre de
Bruxelles -IGEAT-), « Qu'est-ce que le
développement durable », Intervention lors du cycle de
conférences Rio : le développement durable 10 ans
après, Paris, cité des sciences, mai 2002, 20 p.
* 2 Du nom de Mme le premier
ministre Norvégien de l'époque qui présidait la commission
mandatée par les Nations Unies
* 3 Rappelons que la promotion
du développement à l'échelle mondiale constitue l'une des
grandes vocations onusiennes
* 4 Union internationale pour
la protection de la nature (WWF).
* 5 Aurélien Boutaud, op.
Cit.
* 6 Edwin Zaccaï, Op.
Cit.
* 7 « Action
21 » en français, « Agenda 21 » en anglais
* 8 Novethic.fr (le média
en ligne du développement durable), Les Agenda 21 : Outils de
développement maîtrisé au Maroc,
www.novethic.fr
* 9 Aurélien Boutaud,
Elaboration de Critères et Indicateurs de Développement
Durable (CIDD) pour les collectivités locales, Thèse de
troisième cycle Ecole Nationale des Mines de Saint-Étienne/
Centre Sciences, Information et Technologie pour l'Environnement, 2005, 327 p.
* 10 Programme
interdisciplinaire Développement Urbain Durable, Appel à
proposition 2003
* 11 Les plages de Dakar et
sa banlieue, document Internet (
www.sénégalaisement.sn)
* 12 Commune
d'arrondissement de NGOR, Plan Local de Développement, 2005, 67
p., p.21
* 13
www.sénégalaisement.sn,
Op. Cit.
* 14 Observatoire
Universitaire de la Ville et Du Développement durable,
« Développement Urbain Durable »,
Revue Vue sur la ville N°1, Février 2002, 158 p.
* 15 Nelson Mandela
cité par Ernest Harsch, « Des villes africaines
fragilisées : Divers projets visent à améliorer
logements, services, sécurité et administration »,
Afrique Relance, Vol.15# 1-2, juin 2001, 30p.
* 16 L'écologie
urbaine est un courant de pensée qui s'inspire de l'écologie pour
analyser le fait urbain. Leur thèse centrale est que la ville n'est pas
durable, mais elle peut contribuer à la durabilité.
L'écologie urbaine suggère des questions majeures: comment rendre
la ville à la fois supportable par la nature, et l'environnement urbain
supportable pour l'homme ? Comment inventer les villes de demain ? Quelles
relations entre forme urbaine et maîtrise de l'empreinte
écologique du métabolisme urbain ? Quels outils pour une gestion
durable des espaces urbains ?
* 17 Programme
interdisciplinaire Développement urbain durable, Appel à
proposition 2003
* 18 Développement
urbain durable en zone côtière, Actes du Séminaire
international de MAHDIA, Tunisie 21 - 24 juin 1999
* 19 Université de
Lausanne, Développement urbain durable, gestion des ressources et
services urbains, Forum International Urbistique
(20 - 22 septembre 2006)
* 20 Cyria Emelianoff,
Comment définir une ville durable, université
d'Orléans 2002
* 21 Déclaration
de l'assemblée générale des maires, sommet des Nations
Unies sur l'Habitat Humain (Habitat II), Istanbul, Turquie, 1996
* 22 Programme d'appui
à la formulation des Agendas 21 Locaux au Sénégal,
Document de présentation
* 23 Op. Cit.
* 24 Développement
urbain durable en zone côtière, op. Cit.
* 25 Aurélien Boutaud,
op. Cit.
* 26 Centre National de la
Recherche Scientifique (CNRS) /Programme interdisciplinaire
Développement urbain durable, Appel à propositions
2004
* 27 Aurélien Boutaud,
op. Cit.
* 28 Madeleine Grawitz,
Méthodes des Sciences Sociales, Col. Dalloz, Paris, 1993, 1019 p,
p. 547
* 29 Papa Layti
NDIAYE : Etat des lieux des dispositif de
planification spatiale, économique, sociale et environnementale
intervenant dans l'agglomération dakaroise.
Papa Mademba NDIAYE, Mandiaye NDIAYE :
Impact des relations Ville de Dakar - Communes
d'arrondissement : le cas des projets de mobilité urbaine des CA de
Plateau, Medina et Hann Bel Air
Adama GAYE : La fabrique
locale du développement durable dans les Communes d'Arrondissement de
Malika et Keur Massar
Moctar DIAW : Le projet
de restructuration du village de Hann Bel Air et son impact sur le
développement durable de la baie de Hann.
Mamadou Abdoulaye DIAKHATE :
La fabrique locale du développement durable : le cas de la
forêt de Mbao
* 30 Gordon Mace, Guide
d'élaboration d'un projet de recherche, Université De Boeck,
1992,115 p., p.35
* 31 Emile Durkheim, Les
Règles de la Méthode Sociologique, réed. PUF, Paris,
1968, 149 p, p.34
* 32 Contrairement à
l'échelle métrique ou quantitative et à l'échelle
nominale, l'échelle ordinale se borne à distinguer des niveaux
ordonnés de mesure du phénomène.
* 33J-J GUIBBERT, Notes
d'orientations méthodologiques pour les étudiants du DESS de
l'ENEA ayant déposé un sujet sur le DUD dans
l'agglomération, 30 septembre 2006, 8 p
* 34 Alice ROUYER,
communication à l'occasion du séminaire sur
les Politiques territoriales et le développement durable, 19
septembre 2006
* 35
* ü Cartographie de l'Etat des
lieux et des points sensibles
ü Schéma d'acteurs
ü Répertoire analytique des dispositifs de la
planification locale
ü Tableau de synthèse des itinéraires
d'expert »
* 36 Jean-Jacques GUIBBERT Op.
Cit.
* 37 J J GUIBERT, op. Cit.
* 38 J J GUIBERT, op. Cit.
* 39 J J GUIBERT, op. Cit.
* 40 M. KELLEY,
« L'analyse de contenu » dans Recherche
Sociale : de la problématique à la collecte de
données (sous la direction de Benoît Gauthier), ed.
Siller/Presses de l'université du Québec, 1984, pp.293-315,
p.293.
* 41 Objective veut surtout
dire que l'analyse doit procéder selon des règles, obéir
à des consignes suffisamment claires et précises pour que des
analystes différents travaillant sur le même contenu, obtiennent
les mêmes résultats (étant entendu qu'ils se soient mis
d'accord sur les aspects à analyser, les catégories à
utiliser et la définition opérationnelle de chaque
catégorie).
* 42 Systématique
signifie que tout le contenu des documents analysés doit être
ordonné et intégré dans les catégories choisies, en
fonction du but poursuivi.
* 43 Ici au lieu de 50 le
total de nos différents échantillons est en fait égal
à 43 parce que certains sujets enquêtés l'on souvent
était à un double titre ce qui fait que les mêmes personnes
peuvent se retrouver dans deux échantillons différents. C'est le
cas par exemple de M. Allioune GUEYE qui se retrouve à la fois dans
l'échantillon que nous avons constitué au niveau de la mairie
d'arrondissement (il est conseiller municipal et par ailleurs président
de la commission Tourisme, Pêche et Environnement) et dans celui du
comité de gestion de la plage (il en est le coordonnateur) ; c'est
aussi le cas de M. Rémie Juteau qui se trouve être à la
fois le propriétaire de l'hôtel la BRAZZERADE et le
président de l'olympique de NGOR ; c'est le cas également de
pape N. SAMB (à la fois président de l'ASPEN et conseiller
municipal) et d'autres personnes qui dans le champs local du
développement urbain durable se retrouvent à plusieurs niveaux
d'implication et ont de ce fait représenté pour nous des
personnes ressources à différents titres.
* 44 J.J. GUIBERT, op. Cit.
* 45 D.P. Cartwright,
« L'analyse du matériel qualitatif » dans
Méthodes de Recherche (publié sous la direction de
Festinger et Katz), pp. 481-538
* 46 Conférer carte de
localisation de la CA de NGOR (p.44)
* 47 ENDA/RUP, Profil
Environnemental de la Commune d'arrondissement de NGOR, 2000
* 48 Sources : PLD NGOR
* 49 PLD, p. 14
* 50
www.sénégalaisement.sn,
Op. Cit.
* 51 Profil environnemental
de la commune d'arrondissement de NGOR, ENDA RUP
* 52 PLD NGOR
* 53
www.sénégalaisement.sn,
Op. Cit.
* 54 PLD, p. 22
* 55 ENDA/RUP, op. Cit.
* 56 ENDA/RUP, op. Cit.
* 57 PLD
* 58 DPS, Situation
économique et sociale de la région de DAKAR 2004, SRPS/Dakar,
Octobre 2005
* 59
www.sénégalaisement.sn,
Op. Cit.
* 60 Préambule du PLD,
P. 5
* 61 PLD, p.4
* 62 PLD, p. 3
* 63 Expression Wolof qui
signifie littéralement « ramer pour NGOR »
* 64 Citoyenneté
Ngoroise ou mouvement JOWAL NGOR est en fait le nom qu'avait choisi de prendre
le groupe de personnes qui compose l'actuelle équipe municipale au
moment de faire campagne pour les élections municipales et locales de
2002. Il est d'ailleurs intéressant de s'arrêter un tout petit peu
sur l'histoire de cette équipe municipale actuelle, car celle-ci peut
nous aider à plusieurs égard à mieux comprendre la ligne
politique, les approches et projets de développement que celle-ci
(l'équipe municipale) choisie de mettre en oeuvre.
Cette équipe est arrivée à la tête
de la commune d'arrondissement de NGOR à la faveur de vives tensions
opposant l'ancienne équipe municipale issue du Parti Socialiste (PS) aux
jeunes du village traditionnel sur des questions relatives à la gestion
des zones d'extension. Le contexte d'élections d'alors avait
poussé un groupe composé de jeunes leaders issus de ce
mouvement social contestataire porté par le COPECS, l'ASPEN, le COJEN et
certaines ASC (Olympiques de NGOR) et d'autres personnes se disant
indépendants ; à se présenter aux postes de
conseillers municipaux. C'est ce groupe qui fera le choix de se nommer
Citoyenneté Ngoroise (mouvement JOWAL NGOR).
Puisque la loi 96-08 du 22 Mars 1996 modifiant le code
électoral n'autorise à se présenter aux élections
municipales et locales que « les candidats inscrits sur une liste
électorale présentée par un parti politique
légalement constitué ou par une coalition de partis politiques
légalement constituée », Citoyenneté
Ngoroise a dû se présenter sous la bannière d'un parti ou
d'une coalition de partis.
Ayant bâti leur programme sur un diagnostic sans
complaisance de la situation de la commune d'arrondissement les membres de
citoyenneté Ngoroise ont, semble t'il, finalement jugé que le
parti des écologistes (les Verts) semblait dans le contexte d'alors
comme le parti le plus en adéquation avec leurs visions/ambitions pour
NGOR et c'est pourquoi c'est sous leur bannière qu'ils se
présenteront en Février 2002.
Tout le programme de citoyenneté Ngoroise reposait en
fait sur le rêve ardent de faire de «notre NGOR une petite
ville moderne garantissant la sécurité foncière, des
conditions de vie et de travail épanouissantes, une nature
préservée, l'absence de stress et de pollution, la
préservation de nos cultures et traditions ». Et comme
pour sceller le pacte moral avec les populations du village Citoyenneté
Ngoroise a axé tout son discours de campagne sur la question de la
gestion des zones d'extension avec une promesse phare à la
clé : finaliser au profit du village de NGOR le lotissement et
l'affectation de ces zones.
* 65 PLD, p. 35
* 66 Propos de Mr Ousseynou
SAMB coordinateur du CDL
* 67 PLD, p.6
* 68
* 69
* 70 PLD, p.7
* 71 PLD, p.8
* 72 PLD, p.6
* 73 PLD, p.35
* 74 PLD, p.58
* 75 Interview de Mr El Hadj
Mamadou KANE maire de la commune d'arrondissement de NGOR.
* 76 PLD, p.6
* 77 PLD, p.35
* 78 PLD, p.4
* 79 Problématique
* 80 Propos de Mr Osseynou
SAMB, coordonnateur CDL
* 81 Transcription wolof de
la définition que Mr MBENGUE nous a donné du développement
durable. Nous avons préféré la retranscrire telle qu'elle
puisque nous trouvons cette définition extrêmement pertinente et
surtout parce que nous ne saurions traduire cette phrase que par
développement durable.
* 82 Propos de Mr Ousseynou
MBENGUE secrétaire général de l'ASPEN
* 83 Propos de Mr Mar FALL
trésorier de l'ASPEN
* 84Récipissé de
déclaration d'association N°00312 CRD/AA/ASO en date du 2 Novembre
2000
* 85 M. Mbaye GUEYE ASPEN
(représentant de l'ASPEN au sein du CGP)
* 86 Ceux-ci étaient
estimés à 32 en 2006
* 87 M. GUEYE CGP
* 88 Propos de M. Rémie
Juteau patron de l'hôtel la BRAZZERADE
* 89 Propos de M. Adama KANE
président de l'association
* 90 O.SAMB, « Le
coup de gueule des piroguiers » dans SOWU JANT N°10,
mensuel d'informations générales, d'analyse et de
réflexion de la jeunesse de NGOR, Juin Juillet 2005, p.5, 8 p.
* 91 Propos de Moussa SAMB
secrétaire général du groupe CELLIA
* 92 Article 6, loi 96-09
* 93 Article 8, ibid.
* 94 O. SAMB, op. cit, p.5
* 95 Code des
collectivités locales (loi 96-06) article 3.
* 96 Ousseynou SAMB,
« le coup de gueule des piroguiers » dans SOWU
JANT, Mensuel d'informations générales, d'analyse et de
réflexions de la jeunesse de NGOR, N°10, Juin-Juillet 2005, p.5,
8
* 97 O.SAMB,
« plus d'un million de francs de recettes par week
end » dans SOWU JANT, ibid., p.5
* 98 M.GUEYE
* 99 Article 22 de la loi
96-07 portant transfert de compétences aux régions, aux communes
et aux communautés rurales