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Les principales sources d'inflations en pays sous développés: la cas du Cameroun de 1995 à 2006

( Télécharger le fichier original )
par Eric Joël NGOUNOU NZOKOM
Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée - Ingénieur d'Application de la Statistique 2008
  

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M 8 999

COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE ET MONÉTAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE

INSTITUT SOUS-RÉGIONAL DE STATISTIQUE ET D'ÉCONOMIE APPLIQUÉE

ORGANISATION INTERNATIONALE

B.P : 294 -Yaoundé (République du Cameroun)

Tél. : +237 22 22 01 34 Fax : +237 22 22 95 21 E-mail : isseacemac@yahoo.fr

Année Académique 2007/2008

RAPPORT DE STAGE

ÉFFECTUÉ À LA BANQUE DES ÉTATS DE L'AFRIQUE CENTRALE
(BEAC)
--DIRECTION NATIONALE DU CAMEROUN-
DU 03 MARS AU 31 MAI 2008

LES PRINCIPALES SOURCES

D'INFLATION DANS LES PAYS SOUS

DEVELOPPÉS :

Le cas du Cameroun de 1995 à 2006

Rédigé ar : S0us l'encadrement de :

NGOUNOU N4O5OM Er~c 607a MBOMPIEiE 6ein René

Élève Ingénieur d'Application de la Statistique ~ème année Agent d'Encadrement Supérieur à la BEAC,

Chef de Service des Études et de la Recherche.

Juin 2008

DÉDICACE

A mon fils Christian FOUMOUDOM
A ma chère et bien aimée Carole KOUAM
A mes très chers parents Marie et Bernard NZOKOM
A mes très chers frères et soeurs : Vicky, Amandine, Elie-Bernard, Valery et Martial

REMERCIEMENTS

Qu'il me soit permis de commencer par adresser mes sincères remerciements à TITTI Pierre, Ministre Délégué auprès du Ministre des Finances du Cameroun, pour toute sa gratitude et son souci de faire de nous de bons serviteurs de notre Nation.

Je voudrais également adresser mes sincères remerciements à MONAYONG Jean Michel et KEMMAZE Jean, qui en assurant l'intérim du Directeur de la BEAC Nationale, ont bien voulu autoriser le stage de trois mois que j'ai effectué au sein de cette structure.

Je remercie tout aussi sincèrement mon encadreur MBOMPIEZE Jean René, Chef de Service des Études et de la Recherche, qui a veillé au suivi de mon travail et dont les remarques et les suggestions ont été d'une grande importance.

Je remercie également NGAH Christophe, AWOUDJI Geneviève, MINKOUO Évangéline, ABBA Fadimatou et FORTE Louis pour leur disponibilité, leurs conseils, leur sens de l'hospitalité et du partage, qui par leur amabilité, ont rendu mon séjour agréable à la BEAC Nationale.

Je souhaiterais que le Seigneur dise toute ma reconnaissance à mes très chers grand-frères MOUNKALA Évrard et NGANGA Anaclet, pour tout ce qu'ils ont fait et continuent de faire pour moi.

Je remercie NKOUENKEU Thomas, FANKAM Jean-Baptiste, FONCHI Félix, NGOUNOU Jean Sylvain et NGAKANOU Guy pour leur sens de la Fraternité.

J'adresse mes hommages à NGOUMO Elliot et KAMSU Brice dit SA'A NGAGAIN, vos remarques et suggestions ont été d'une grande importance.

J'adresse ma reconnaissance à tout le Corps Enseignant de l'ISSEA, pour leur dynamisme dans l'accomplissement de leur lourde tâche de faire de nous des Statisticiens digne de ce nom. En particulier GUI-DIBY Michel Noé, KAMGA Ignace et DJIMRABAYE Mandebaye.

Je voudrais dire à tous mes Promotionnaires ô combien ce fût un plaisir de partager avec eux des moments de peine et de joie au cours de notre Formation.

Je ne pourrais me résoudre à oublier NGUEJIP Christelle pour son temps consacré à la lecture de notre travail.

J'ai une pensée spéciale pour toute ma Famille, pour leurs Prières. Que mes Parents reçoivent l'expression de ma profonde gratitude.

Au-delà de tout, je rends gloire à L'Éternel Dieu pour son amour infini et les grâces dont il me comble tous les jours de ma vie.

SOMMAIRE

DÉDICACE i

REMERCIEMENTS ii

SOMMAIRE iii

AVANT-PROPOS iv

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES v

SIGLES ET ABRÉVIATIONS vi

RÉSUMÉ : vii

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

CHAPITRE I : DESCRIPTION DE LA STRUCTURE 4

I.1. Présentation Générale de la BEAC 4

I.1.1 Organisation 4

I.1.2 Les principales missions 4

I.2. Présentation du Service des Études et de la Recherche 5

I.3. Le circuit de l'information statistique à la BEAC-DN 6

I.3.1 Les différentes sources de données 6

I.3.2 Utilisation et stockage des données 6

I.4. Déroulement du stage 7

CHAPITRE II : L'INFLATION 9

II.1. Définition 9

II.2. Les causes d'inflation 9

II.2.1. Les causes partielles 9

II.2.2. Les causes globales 10

II.3. Littératures récentes sur les causes de l'inflation 12

CHAPITRE III : MÉTHODOLOGIE ET PRÉSENTATION DES DONNÉES 14

III.1. Généralités sur le modèle SVAR (p) 14

III.1.1 Estimation des paramètres du modèle 14

III.1.2 Le problème de l'identification de B01 17

III.2. Fonctions Impulsion-réponse 19

III.2.1. Détermination des fonctions impulsion-réponse 19

III.2.2. Intervalle de confiance des fonctions impulsion-réponse 20

III.3. Décomposition de la variance 20

III.4. Les données de l'étude 22

CHAPITRE IV : PRINCIPAUX RÉSULTATS ET ENSEIGNEMENTS 25

IV.1. Estimation du modèle SVAR 25

IV.1.1. Caractérisation de l'évolution des variables 25

IV.1.2. Détermination de l'ordre d'intégration des séries 25

IV.1.3. Vérification de la stabilité du modèle 26

IV.2. Analyse de la persistance des chocs 27

IV.2.1. Enseignements des fonctions de réponse de l'inflation 27

IV.2.2. Enseignements de la décomposition de la variance 32

CONCLUSION GÉNÉRALE 36

BIBLIOGRAPHIE 40

ANNEXES 40

AVANT-PROPOS

L'Institut Sous-régional de Statistique et d'Économie Appliquée (ISSEA) est un organe spécialisé de la Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC), chargé de la formation des Cadres Statisticiens Économistes pour les pays de la sous région et de quelques pays d'ailleurs, recrutés par concours. Il accompli sa tâche à travers trois cycles de formation :

v Celui des Ingénieurs Statisticiens Économistes (ISE), de trois (03) ans, dont les candidats au concours doivent être au moins inscrits en 4ème année de faculté (pour l'option économie) ou être titulaire d'un Diplôme d'Étude Universitaire Générale en Mathématiques (pour l'option Mathématique) ;

v Celui des Techniciens Supérieurs de la Statistique (TSS), de deux (02) ans, dont les candidats au concours doivent être titulaire d'un Baccalauréat scientifique;

v Celui des Ingénieurs d'Application de la Statistique (IAS), de quatre (04) ans, dont les candidats au concours doivent être titulaire d'un Baccalauréat scientifique.

Dans les buts de concilier la théorie et la pratique, et de renforcer la formation par des applications plus professionnelles, les élèves IAS sont amenés à effectuer deux stages académiques dont l'un en troisième année et l'autre en quatrième année.

Le présent document est le couronnement d'un stage que nous avons effectué du 1er Mars 2008 au 31 Mai 2008 à la Banque des États de l'Afrique Centrale (Direction Nationale du Cameroun) sous le Thème : « LES PRINCIPALES SOURCES D'INFLATION DANS LES PAYS SOUS DÉVELOPPÉS : Le cas du Cameroun entre 1995 et 2006 ».

Nous osons croire que les objectifs visés à travers ce travail ont été atteints. Mais nous n'avons cependant pas la prétention d'avoir cerné tous les contours du sujet.

Puisse ce travail être jugé à travers le prisme de ces difficultés. Loin d'être parfait, il reste perfectible grâce à vos critiques et suggestions.

Tout en appréciant hautement la contribution et la démarche de notre encadreur, Nous assumons seul, la responsabilité de n'avoir pas su disposer pleinement des possibilités infinies dans un temps et dans un espace finis !

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

Liste des Tableaux :

Tableau 1 : Résumé du processus de stationnarisation des séries du modèle 25

Tableau 2 : Décomposition de la variance des erreurs de prévision de l'inflation 32

Tableau 3 : (Annexe3) Résultats du test de racine unitaire des variables du modèle 40

Tableau 4 : (Annexe4) Résumé de l'estimation des paramètres structurels du modèle40
Tableau 5 : (Annexe7) Réponse de l'inflation à une variation de 1% des variables 43

Liste des Figures :

Figure 1 : Évolution récente du taux de couverture extérieur de la monnaie 2

Figure 2 : Évolution récente de l'inflation au Cameroun 3

Figure 3 : Représentation des racines du polynôme caractéristique de B(L) 26

Figure 4 : Réponse de l'inflation suite à un choc sur le niveau d'activité 27

Figure 5 : Réponse de l'inflation suite à un choc sur la masse monétaire 28

Figure 6 : Réponse de l'inflation suite à un choc sur les prix pétroliers 29

Figure 7 : Réponse de l'inflation suite à un choc sur le taux de change 30

Figure 8 : Réponse de l'inflation suite à un choc sur les prix non pétroliers 31

Figure 9 : (Annexe 1) Organigramme de la BEAC Direction Nationale du Cameroun40

Figure 10 : (Annexe2) Organigramme du service des Études 40

Figure 11 : (Annexe5) Graphique des variables du modèle 41

Figure 12 : (Annexe6) Graphique des Résidus des estimations 42

Figure 13 : (Annexe8) Graphique des fonctions de réponse de l'inflation 44

ADF Augmented Dickey-Fuller

BEAC Banque des États de l'Afrique Centrale

BEAC-DN Direction Nationale de la BEAC pour le Cameroun

CEMAC Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale

Eviews Econometric views

F.CFA Franc pour la Coopération Financière en Afrique Centrale

IAS Ingénieur d'Application de la Statistique

IRF ou FIR Impulse Response Function ou Fonction Impulsion Réponse

ISSEA Institut Sous-régional de Statistique et d'Économie Appliquée

Log Logarithme népérien

MCG Moindres Carrés Généralisés

MCO Moindres Carrés Ordinaires

PIB Produit Intérieur Brut

SVAR Structural Vector Autoregressive

TIAO Taux d'Intérêt des Appels d'Offre

TIPP Taux d'Intérêt des Prises en Pension

UMAC Union Monétaire de l'Afrique Centrale

VAR Vector Autoregressive

VMA Vector Moving Average

SIGLES ET ABRÉVIATIONS

RÉSUMÉ :

L'objectif principal de ce travail est de déterminer quelles ont été les principales sources d'inflation au Cameroun sur la période 1995-2006.

Nous faisons dans un premier temps un certain nombre de rappels théoriques en ce qui concerne la définition de l'inflation, ses principales sources théoriques et quelques études similaires que nous avons rencontrés dans la littérature.

Nous introduisons ensuite une présentation de la modélisation vectorielle autorégressive structurelle (SVAR) dont nous aurons recours pour résoudre notre problème.

Il ressort de cette étude que :

· A très court terme, le choc pétrolier à l'effet le plus important sur l'inflation puisqu'une variation d'un point de pourcentage des prix pétroliers induit un trimestre plus tard, une réaction positive de près de 25% de l'inflation. De plus les prix pétroliers contribuent pour environ 10% dans la dynamique de long terme de l'inflation au Cameroun.

· A très court terme toujours, l'effet du choc sur le niveau d'activité est déflationniste mais devient très fortement inflationniste au deuxième trimestre. Le niveau d'activité contribue fortement à la formation de l'inflation puisqu'il explique globalement près de 25% de la dynamique de long terme de l'inflation au Cameroun.

· Les effets de la croissance de la masse monétaire sont de très faible ampleur sur l'inflation et la monnaie ne contribue que pour moins de 8% dans la dynamique de long terme de l'inflation. Les effets de la monnaie jouent d'ailleurs en sens contraire avec le niveau d'activité, preuve que la Banque Centrale joue de façon efficace son rôle de régulateur de la quantité de monnaie par rapport aux besoins de l'économie camerounaise.

· L'inflation a une très forte composante autorégressive puisque, l'essentiel de la dynamique de long terme de l'inflation est le fait de ses propres innovations. C'est-à-dire qu'au Cameroun, dans la détermination des prix, l'on se base fortement sur la valeur précédente des prix des marchandises et très peu sur les forces du marché.

· Le niveau d'activité international explique 11% de la dynamique de long terme de l'inflation. L'inflation importée n'est donc pas à négliger dans les causes de fluctuation des prix au Cameroun.

INTRODUCTION GÉNÉRALE

En octobre 1990, à la suite de la prise de conscience des échecs de leur politique monétaire, les pays de la zone CEMAC ont adopté des nouvelles stratégies de politique monétaire. Ces nouvelles orientations de la politique monétaire, se sont caractérisées par les innovations ci-après :

ü L'institution de la Programmation Monétaire en juillet 19911 : qui sert désormais de cadre de détermination macroéconomique des objectifs monétaires et de crédit de la Banque (objectif de refinancement et objectifs intermédiaires, à savoir la masse monétaire M2 et les crédits à l'économie). Ceux-ci sont arrêtés sur la base des prévisions à court et moyen terme de l'évolution de l'activité économique. La mise en oeuvre de cette programmation, s'explique par la nécessité de l'atteinte de l'objectif final désormais clairement défini : la « stabilité monétaire ». Cette stabilité monétaire signifie de façon opérationnelle, au plan externe, un taux de couverture extérieure supérieur ou égal à 20 % et, au plan interne, une inflation faible qui ne diverge pas fondamentalement de celle de la zone Euro. Le taux d'inflation en moyenne annuelle de la zone ne devrait pas dépasser le seuil de 3% l'an.2

ü Le renforcement du dispositif de surveillance bancaire avec les conventions portant création de la COBAC le 16 octobre 1990, et portant harmonisation de la réglementation bancaire en Afrique Centrale, le 17 janvier 1992.

La promotion d'un système financier intégré : sous l'impulsion de la théorie de la « répression financière » développée par McKinnon et Shaw, la BEAC a procédé à la libéralisation du système financier dans son ensemble ; ce qui s'est concrétisé par la mise en place du Marché Monétaire en juillet 1994. Un nouveau dispositif de régulation monétaire basé sur les mécanismes de marché a été mis en place, consacrant l'abandon des instruments de contrôle direct et sélectif du crédit (taux privilégiés ou de faveur, plafonds de refinancement par banque...). En effet, depuis l'instauration du Marché Monétaire en juillet 1994, le mode d'intervention de la BEAC repose sur le contrôle de la liquidité bancaire. Lequel contrôle s'exerce sur l'offre de monnaie centrale grâce à la politique de refinancement mise en oeuvre exclusivement sous forme d'avance sur titre au niveau du Marché Monétaire. Ces avances sont limitées

1 Quoi qu'elle ait vraiment été appliquée à partir 2000.

2 Ce seuil est de 2 % dans l'euro land.

quantitativement par l'application d'un plafond appelé « objectif de refinancement » et sont accordées à un prix fixe (TIAO ou TIPP)3. Cette politique peut éventuellement être complétée par une action sur la demande de monnaie centrale à travers l'imposition des réserves obligatoires.

Ces nouvelles orientations de la politique monétaire font que le bien-être des populations en devient largement tributaire. L'influence de la nouvelle politique monétaire sur le bien-être peut être appréhendée par un effet direct à travers sa capacité à maîtriser les prix. L'inflation est reconnue par plusieurs auteurs comme un facteur perturbateur de la vie économique. Pour Roubini et Sala-i-Martin (1992) et De Grégorio (1993) l'inflation est une manifestation de la répression financière car elle constitue une taxe sur les détenteurs de monnaie et érode leur pouvoir d'achat. D'autres auteurs trouvent les effets pernicieux de l'inflation un peu plus dans sa variabilité que sur son niveau. C'est pourquoi, une fois bien arrimés, les anticipations d'inflation aident à stabiliser la croissance de la production et de l'emploi, et favorisent ainsi des gains plus durables au chapitre des revenus réels (Dodge, 2003). Une maîtrise de l'inflation aurait ainsi un effet positif sur le bien-être social4.

Figure 1 : Évolution récente du taux de couverture extérieur de la monnaie

-25

95

55

35

75

15

-5

Graphique 1:Evolution du TCE au Cameroun de 1992 en 2006

Source : BEAC

3 Taux d'Intérêt des Appels d'Offre ou Taux d'Intérêt de Prise en Pension.

4 Un autre effet de l'inflation serait son influence sur le taux de change réel.

On peut dire au vu des graphiques 1 et 2 que la BEAC a atteint son objectif de stabilité interne de la monnaie au Cameroun. D'une part, on observe une évolution haussière du taux de couverture extérieure qui décolle à partir de l'année 2002, et qui va culminer en Août 2006 à un niveau de 78,2 % (graphique 1).

Figure 2 : Évolution récente de l'inflation au Cameroun

-10

40

35

30

25

20

15

10

-5

5

0

Graphique 2 :Evolution récente de l'inflation au Cameroun

Source : BEAC

D'autre part, on note sur le graphique 2 ci-dessus une relative maîtrise de l'inflation. Malgré les fortes tensions inflationnistes qui ont suivies la dévaluation du FCFA en 1994 l'évolution des prix à été relativement stabilisée et le taux d'inflation oscille autour d'une moyenne de 3 % de 1995 à 2006.

L'objectif principal de ce travail est de déterminer quelles ont été les principales sources d'inflation au Cameroun sur la période 1995-2006. La littérature économique et financière s'attache beaucoup plus à étudier le niveau des taux d'inflation qu'à déterminer les variables macroéconomiques susceptibles d'induire ces taux d'inflation. De plus il est plus aisé de contrôler l'évolution d'une variable macroéconomique lorsque ses sources de variation ont été empiriquement identifiées.

CHAPITRE I : DESCRIPTION DE LA STRUCTURE

I.1. Présentation Générale de la BEAC I.1.1 Organisation

La Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC) est un établissement public inter-États, qui exerce le privilège de l'émission des billets et monnaies métalliques ayant cours légal et pouvoir libératoire dans les six États qui sont membres actionnaires5.

La BEAC est née des accords des 22 et 23 Novembre 1972 de Brazzaville. Elle traduit dans les faits la volonté des 6 États membres de maintenir entre eux et avec la France une coopération monétaire mutuellement profitable, dans le respect de leur souveraineté nationale et sans cesse adaptée à leur évolution politique et économique. Cette volonté politique a été réaffirmée dans la convention portant création de l'UMAC (Union Monétaire de l'Afrique Centrale) entrée en vigueur le 25 Juin 1999. Depuis cette date, la hiérarchie dans le fonctionnement de la BEAC est la suivante6 : La Conférence des Chefs d'États, Comité Ministériel, Conseil d'Administration, Comités Monétaires et Financiers, Collège des Censeurs, Gouvernement de la Banque et Directions Nationales7.

I.1.2 Les principales missions

Conformément à ses statuts, la BEAC émet la monnaie de l'Afrique Centrale, le franc CFA, et en garantit la stabilité. Elle apporte son soutien aux politiques économiques générales élaborées par les États de l'UMAC. Ses missions principales consistent à : définir et conduire la politique monétaire applicable dans les pays membres de l'UMAC, émettre les billets de banque et monnaies métalliques qui ont cours légal et pouvoir libératoire dans l'union, conduire les opérations de change, détenir et gérer les réserves officielles de changes par pays et enfin promouvoir le bon fonctionnement du système de paiement de l'union.

5 À savoir : le Cameroun, la Centrafrique, la Congo, le Gabon la Guinée Équatoriale et le Tchad

6 Voir l'organigramme de la BEAC-DN pour une meilleure présentation de sa hiérarchie particulière en annexe.

7 Dans chaque pays, du fait de l'ampleur de l'activité économique et des transactions monétaires dans une ville ou une région, une agence ou un bureau de la BEAC peut y être créée.

I.2. Présentation du Service des Études et de la Recherche

La BEAC-DN comporte 09 services8 et nous avons été reçu au service des Études et de la Recherche.

Les Directions et Services des Études tant dans les services centraux que dans les Directions Nationales, sont en règle générale, chargés de l'information sur le plan économique, monétaire et financier, des autorités monétaires et autres agents économiques du territoire considéré. Dans le but de remplir efficacement ces fonctions pour le compte de la BEAC-DN, le Service des Études mène deux activités étroitement liées :

ü La réalisation d'études diverses dans les domaines susmentionnés. De façon pratique, ces activités se résument à la recherche, le stockage, le traitement et la diffusion des informations sur les différents secteurs d'activités ;

ü la tenue d'une documentation complète. C'est le Service des Études qui propose à la Direction Nationale la documentation jugée nécessaire pour le fonctionnement de la Banque, pour la recherche et les lectures recommandées pour les cadres et autres agents.

La mission essentielle du département des Études et de la Recherche est donc de rechercher, stocker, traiter et diffuser des informations à l'intérieur et/ou à l'extérieur de la Banque. Il centralise à cet effet toutes les questions relatives à la documentation de la Banque. Il assure la collecte, le classement méthodique, l'interprétation et l'appréciation des statistiques monétaires et économiques du pays. Il revient donc au Service des Études de procéder à la collecte des informations sur le secteur réel du pays. Ces informations concernent notamment : la production des secteurs, le commerce intérieur (évolution du chiffres d'affaire des sociétés opérant sur le territoire national) et extérieur (exportations et importations), le taux de change réel, les taux d'intérêt, les prix, les salaires, les finances publiques, les transports les Bâtiments et Travaux Publics, les Comptes Nationaux...

Bien que relevant d'autres départements, les données sur la Balance des Paiements, la monnaie et le crédit sont aussi stockées au Service des Études aux fins de recherches et conservation.

8 A savoir : Personnel, Comptabilité et contrôle budgétaire ; Analyse monétaire, Balance des Paiements et relations financières extérieure ; Marché monétaire ; Gestion ; Émission monétaire ; Crédit et centrale des risques ; Réglementation bancaire ; Études et Recherche.

I.3. Le circuit de l'information statistique à la BEAC-DN

L'orientation donnée à la BEAC-DN en ce qui concerne la manipulation de l'information statistique, peut être décrite de façon succincte en trois points : les sources, le stockage et l'utilisation.

I.3.1 Les différentes sources de données

Selon l'utilisation qui sera faite de ces données, les sources peuvent être classées en deux grands groupes : les sources propres à la BEAC-DN et les autres sources de données.

II.3.1.1 Les sources propres à la BEAC-DN ou source interne

Elles regroupent tous les documents produits ou détenus par les autres services de la Banque. (Balance des Paiements, Comptabilité Nationale, Émission Monétaire...). Les informations obtenues des autres services sont recueillies par les agents du service des Études grâce aux contacts directs avec les responsables des différents départements.

II.3.1.2 Les autres sources de données ou source externe

Les données de la Banque peuvent aussi provenir des ministères et autres administrations, des services des organismes publics ou privés, des entreprises du secteur public ou privé, de la presse nationale ou internationale. Les informations obtenues auprès des correspondants extérieures sont collectées soit par voie d'enquête (en adressant un questionnaire9 aux responsables des structures), soit par contact téléphonique, télex ou par courriel, soit par contact direct ou visite sur le terrain.

I.3.2 Utilisation et stockage des données

Les informations ainsi collectées des différentes sources permettent au Service des Études de conduire ses différentes missions dont : la rédaction des documents et rapports divers, des Notes d'Études et de Recherche de la Banque ; de fournir dans la mesure de leur disponibilité des informations nécessaire à la programmation monétaire

9 Il existe trois types de questionnaires au service des Études : un questionnaire mensuel chiffré qui a trait aux notes de conjonctures et aux rapports d'agences ; un questionnaire trimestriel non chiffré (qualitatif) qui concerne les tests de conjoncture (perspectives d'évolution d'un secteur d'activité tel que présagé par les opérateurs dudit secteur) ; un questionnaire annuel chiffré qui concerne les indications pour la rédaction du rapport d'activité de la Banque.

puisque le Service des Études est en étroite collaboration avec tous les autres services techniques de la Banque.

A la suite des divers traitements d'apurement et utilisations relatives aux informations ainsi collectées, le stockage se fait sur plusieurs supports dont les plus usités sont informatiques, et conservés à la documentation de la Banque. La base de données ainsi constituées est actualisées au fil du temps.

I.4. Déroulement du stage

Le déroulement de notre stage se résume assez clairement par le chronogramme présenté en Annexe 1, qui retrace le planning de notre séjour au Service des Études et de la Recherche. Quelques commentaires peuvent tout de même être apportés.

ü la première partie de notre stage couvrait la période du 03/03 au 17/03 ; période au cours de laquelle nous nous sommes imprégnés des diverses missions de la BEAC, sa raison d'être, son fonctionnement et plus particulièrement les attributions du service des Études.

ü A la fin de nos diverses lectures nous avons eu des entretiens avec le Chef de Service des Études qui nous a davantage éclairé sur les missions du service, des attentes de la banque et du grand public vis-à-vis du service. Nous avons en outre parlé des différentes études menées en ce moment là par le service, notamment en ce qui concernait la préparation et la rédaction du test de conjoncture (deuxième trimestre 2008). Enfin nous avons discuté des diverses questions les plus soulevées lors des réunions, notamment le problème de l'inflation et de la détérioration du pouvoir d'achat des ménages. De là, il nous a été demandé de réfléchir sur des propositions de sujets de réflexions, eu égard à ce que nous savions déjà de la Banque et du Service des Études.

ü La deuxième partie couvrait la période du 24/03 au 30/04 : période au cours de laquelle, nous avons fait un certain nombre de travaux pratiques dans tous les compartiments du Service. Notre mission dans la structure était alors arrimée à celle des différents agents du service et consistait plus précisément à la collecte des données tant sur le terrain (questionnaire, relevé de prix...) que dans les revues économiques, l'organisation de ces informations (apurement) et leur saisie dans la base de données des informateurs, de façon à la mettre à jour et enfin l'analyse de ces nouvelles informations pour au final aboutir à la rédaction du test de conjoncture (deuxième

trimestre 2008). Nous avons fait parvenir des propositions de thème de réflexion à notre encadreur et le sujet qui fera l'objet de ce travail a été retenu.

La troisième phase couvrait la période du 30/04 au 31/05 : période au cours de laquelle nous avons collecté les informations dont nous avions besoin pour réaliser notre travail, ensuite nous avons réalisé les estimations sous le logiciel Eviews et enfin nous avons tiré les enseignements se rapportant à notre étude. Le reste du temps était consacré aux discussions avec notre encadreur sur les questions non éclaircies et la rédaction du présent rapport.

CHAPITRE II : L'INFLATION

II.1. Définition

L'inflation peut être définie comme une hausse du niveau général des prix. Elle ne doit pas être confondue avec la hausse du prix d'un ou de quelques biens particuliers. Elle mesure une hausse globale, cumulative et autoentretenue du prix moyen de tous les biens et services. Les statistiques officielles publient généralement comme taux d'inflation, le pourcentage de variation annuelle du niveau général des prix, habituellement mesuré par l'évolution d'un indice des prix à la consommation.

Les différents types d'inflations

On distingue plusieurs types d'inflation, selon le rythme de la hausse des prix et selon l'origine du déséquilibre ayant induit cette hausse.

ü L'inflation est déclarée, ou ouverte, quand elle se traduit par une hausse générale, rapide et cumulative des prix, accompagnée la plupart du temps d'une augmentation de la quantité de monnaie en circulation.

ü L'inflation est galopante quand le taux de la hausse des prix comporte deux ou trois chiffres et quand les agents économiques ne souhaitent plus détenir de la monnaie nationale tant sa valeur diminue rapidement.

ü L'inflation est au contraire qualifiée de rampante lorsque le taux de la hausse des prix est faible mais continu.10

II.2. Les causes d'inflation

Les causes d'inflation sont multiples et se différentient en fonction du niveau d'analyse retenu (global ou non).

II.2.1. Les causes partielles

Ce sont des causes relatives à des structures, à des productions ou à des tensions particulières, les causes «partielles» se généralisent par la suite.

10 Ce type d'inflation est commun à tous les pays développés.

II.2. 1 . 1 Inflation et structures de marché

De nos jours, l'analyse des causes ne se fait plus seulement en termes d'offre et de demande globales, mais aussi en termes de structure de l'offre et de la demande. En effet, l'inflation peut se déclencher, même si la demande globale reste constante, du fait d'un changement dans la composition de cette demande ; il suffit de variations internes et de l'excès d'une demande particulière sur une offre spécifique pour entraîner un mouvement de hausse des prix qui peut se propager dans toute l'économie.

II.2. 1 .2 Inflation et pénuries spécifiques

De même, ce n'est plus en termes de rigidité de la production globale et de plein-emploi de tous les facteurs de production que l'on raisonne, mais aussi en termes de goulots d'étranglement localisés (rigidités dans un secteur particulier de production) et de rigidités spécifiques de certains facteurs. Il suffit que l'un des facteurs de production (travail, capital ou ressources naturelles) soit indisponible dans certains secteurs pour qu'un blocage apparaisse et que la hausse des prix se répande dans toute l'économie. Naturellement, le déséquilibre sera plus important si l'insuffisance de ressources apparaît dans un secteur clé (matière première indispensable, pétrole par exemple) plutôt que dans un secteur ne touchant que la consommation finale (produits alimentaires, parfumerie...).

II.2. 1 .3 Inflation et tensions localisées

Enfin, on ne considère plus seulement les écarts entre offre et demande globales, mais aussi les tensions localisées jouant tantôt sur l'offre, tantôt sur la demande. De telles tensions peuvent se produire lors d'un accroissement brutal des dépenses publiques ou d'une création excédentaire de crédit (qui ont pour effet de modifier la structure de la demande, laquelle revêt toujours une forme monétaire), ou bien encore à l'occasion d'une rétention de stocks industriels ou lors de mauvaises récoltes qui ont pour effet de modifier la structure de l'offre (laquelle revêt toujours une forme réelle).

II.2.2. Les causes globales

Comme nous l'avons annoncé plus haut, l'inflation consiste en un désajustement général de l'économie d'un pays. Ce désajustement peut être induit par plusieurs phénomènes.

II.2.2.1 Inflation : déséquilibre entre l'offre et la demande

Le déséquilibre entre offre globale et demande globales peut trouver son origine du côté de la demande (on parle alors d'inflation par la demande) ou du côté de l'offre (on parle d'inflation par les coûts).

II.2.2.1.1. Inflation par la demande

Imaginons une situation d'équilibre nationale où l'offre globale est égale à la demande globale et où les prix sont stables. Intervient alors un « choc » qui entraîne une augmentation sensible de la demande globale (ce peut être une expansion de la demande étrangère, une politique de soutien de la consommation ou de l'investissement, la création monétaire, le marketing etc.). Au niveau des prix initial, qui équilibrait l'offre et la demande, on constate désormais un excès de demande : le volume des biens et services demandés dépasse le volume des biens et services offerts. Concrètement, les entreprises voient leur carnet de commande gonfler rapidement et ne peuvent satisfaire toutes ces commandes dans les mêmes délais que par le passé. La pression exercée par cette demande excédentaire va entraîner les prix vers le haut.

II.2.2.1.2. Inflation par les coûts

Le déséquilibre entre l'offre et la demande peut provenir d'un choc du côté de l'offre. La hausse des coûts peut avoir différentes origines : hausse généralisée des salaires, choc pétrolier, augmentation des taxes grevant les produits, dépréciation de la monnaie nationale qui renchérit le coût des importations, etc.

Imaginons par exemple une hausse généralisée du prix des matières premières : cela réduit la profitabilité de la production. Si les entreprises veulent maintenir leur marge bénéficiaire par rapport aux coûts, elles doivent augmenter les prix de vente dans les mêmes proportions que le coût des matières premières, ou bien trouver le moyen de réduire d'autres coûts de production (en abaissant les salaires, par exemple).

Le problème majeur de l'inflation par les coûts tient à son caractère auto- entretenu et cumulatif.11 En effet, si les producteurs répercutent les hausses de coûts sur les prix, la hausse du niveau général des prix dégrade le pouvoir d'achat des salariés. Si ces derniers anticipent les effets de l'inflation en cours sur leur pouvoir

11 Notons que même si son origine est autre (une demande excessive, par exemple), tout processus d'inflation est susceptible de déclencher une inflation par les coûts dans la mesure où, à un moment ou à un autre, les travailleurs cherchent à rattraper toute perte de pouvoir d'achat. Les phénomènes d'anticipation peuvent ainsi contribuer à accentuer l'inflation par les coûts même après la disparition de ses causes initiales.

d'achat, ils revendiquent des hausses de salaires pour compenser l'inflation. Les hausses de salaires ainsi obtenues viennent augmenter les coûts des producteurs, qui tentent alors de rétablir leurs marges en relevant leurs prix; le pouvoir d'achat des salariés se dégrade à nouveau, provoquant de nouvelles revendications, et ainsi de suite... L'économie se trouve ainsi piégée dans une course-poursuite des prix et des salaires qui accélère indéfiniment l'inflation.

II.2.2.2 Inflation : phénomène monétaire

Quelle que soit sa cause initiale, l'inflation est par nature un phénomène monétaire. L'approche monétariste, à travers la théorie quantitative de la monnaie (basée sur l'équation d'Irving Fisher M · V=P·T, qui préconise que la masse monétaire ne doit pas croître de manière plus importante que la croissance réelle de l'économie), attire l'attention sur le fait qu'en règle générale, l'inflation ne peut pas se développer sans une certaine expansion de la quantité de monnaie; il faut bien que les agents trouvent quelque part les moyens de paiement nécessaires à l'achat de biens et services dont le prix moyen augmente. Dès lors, quelles que soient les causes fondamentales de l'inflation, la création monétaire en constitue une condition permissive que le gouvernement peut contrôler par la politique monétaire.

II.2.2.3 Inflation : phénomène structurel

Du fait des structures d'économie ouvertes du monde contemporain, l'inflation peut être importée par les flux d'échanges internationaux. Une hausse du prix des importations aura un effet inflationniste en particulier s'il s'agit de matières premières, qui pèsent lourd dans les coûts de production. Dans ce cas l'inflation importée sera de type inflation par les coûts.

Le caractère monopolistique ou oligopolistique d'un marché de biens et service (moins de concurrence et entente interne) peut aussi être source d'inflation.

II.3. Littératures récentes sur les causes de l'inflation

La littérature économique regroupe généralement les principales sources d'inflation en quatre catégories :


· Sargent et Wallace (1981) pense que les déséquilibres budgétaires pourraient accroître l'inflation du fait de leur prépondérance à la croissance de la masse monétaire. Cette idée est confortée par Liviatan et Piterman (1986) ou Montiel (1989), qui montrent que les déficits budgétaires induisent des déséquilibres de la

Balance des Paiements, et forcent ainsi une dépréciation du taux de change. Les interactions entre la politique budgétaire et l'inflation sont particulièrement mises en évidences dans Razin et Sadka (1987) ou Bruno et Fisher (1990). Cette catégorie indique la variation de la masse monétaire et le taux de change réel comme sources de l'inflation.

· Chopra (1985) émet l'idée selon laquelle l'inflation doit avoir une forte composante autorégressive provenant des ajustements par rapport à l'inflation anticipée. Cette catégorie indique comme source de l'inflation, ses propres réalisations passées.

· Coe et McDermott (1997) dans une étude sur 13 économies asiatiques, met en évidence le fait que : tout comme dans les pays industrialisés, l'inflation dans les pays en développement indique une économie en surchauffe et qui est influencée par une variable d'activité. l'output gap et une mesure du niveau d'activité dans le monde sont les sources qui sont suggérées par cette catégorie.

· Ball et Mankiw (1995) examine une autre source de l'inflation, en se focalisant sur le niveau de l'Offre des Biens et Services et le « choc des coûts » c'est-à- dire, le mouvement des prix des produits particuliers tel que le pétrole, qui participent aux changements persistants (ou structuraux) du niveau général des prix. Pour capturer les chocs de coût, cette catégorie indique les variations de l'indice des prix des produits pétroliers et des produits non pétroliers comme source de l'inflation.

CHAPITRE III : MÉTHODOLOGIE DE L'ÉTUDE ET
PRÉSENTATION DES DONNÉES

III.1. Généralités sur le modèle SVAR (p)

Soit Xt un vecteur composé de n variables endogènes, représentant une économie. D'une manière générale, dire que le vecteur Xt suit un processus SVAR(p) (vectoriel autorégressif structurel à n variables et p décalages), signifie que ses observations courantes et passées sont reliées de la façon suivante :

B0Xt = B1X t - 1+ · · · + BpXt-p+ åt (1)

åt est tel que E(åt)= 0 et V(åt)= Óå ?t

Avec Xt

?xt1 1

? ?

x2

? ?

t

= ? ?

? ?

.

? ?

xtn

[k1 i ... b1ni

Bi = ? ? ?

bn1i
·
·
·
·
·
· b:i

B0

?b101

? ?

= b20

? ?

? ?b,c:r

åt

?å1 1

t

? ?

r

å2

åtn

III.1.1 Estimation des paramètres du modèle

Compte tenu de l'effet feed-back inhérent au système (chaque variable endogène cause contemporainement les autres variables endogènes), les équations du modèle SVAR(p), ne peuvent pas être estimées directement. Pour y parvenir, l'on suit la procédure suivante :

1ère étape : L'on écrit le modèle structurel sous une forme réduite.

Admettons que la matrice B0 ne soit pas singulière (c'est-à-dire B0-1 existe). En prémultipliant l'équation (1) de la forme structurelle par B1 il vient :

Xt = B0-1B1X+ · · · + B0-1BpXt_p+ B0 1åt

(2) 12

cette équation est de la forme :

Xt = C1X t - 1+ · · · + CpX t - p+çt (3)

12 Cette équation est dite forme réduite du modèle structurel.

-1

[B0 - Bjr j=E Ajr

j=1j=0

A(L) où les Aj sont des matrices carrées d'ordre n.

avec CjmB0-1B. j= 1, 2,· · ·,p ; qt--B0-1·åt et la matrice de variance-covariance des résidus est donnée par :

Ùç = V(ç)= V(B0-1 · åt)= B0-1 · E(åtå:)·(B01)' =B0-1· Óå (B01 y (4)

Les résidus de cette forme réduite, qui sont des combinaisons linéaires des chocs structurels, sont appelés « innovations ».

Ce modèle réduit peut être estimé à l'aide des moindres carrés généralisés (MCG) ou toutes autres techniques d'estimation standard (Estimateur du Maximum de Vraisemblance...)

2ème étape : Une question importante qui se pose à ce niveau est celle de savoir comment à partir des estimations des paramètres de la forme réduite, l'on pourra estimer ceux de la forme structurelle. Cette interrogation pose le problème d'identification du modèle. Pour l'illustrer, l'on présentera premièrement les liens algébriques qui existent entre les paramètres des formes structurelle et réduite.

L'on a :

[Forme Structurelle] B0Xt =B1Xt-1+ · · · + BpXt-p+ åt avec V(åt)= Óå

[Forme Réduite] + · · · + CpXt-p + avec V(çt) = Ùç

Ces deux formes peuvent être réécrites à l'aide de l'opérateur retard L qui se définit tel que :

L:R×N?R

(xi) ?»,xt=xt-i

Ainsi, la forme structurelle devient :

B0 Xt = B 1(L)Xt-1 + åt

ou encore :

p

(B0 - B1(L))· Xt= åt avec B1 (L) E BjLj

j 1

(5)

En considérant que le vecteur Xt soit stationnaire, le polynôme (B0 - B1(L)) est inversible, ce qui en vertu du théorème de Wold conduit à :

Ainsi, la forme moyenne mobile vectorielle infinie VMA(8) de Xt est :

8

X? AjLjåt

j 1

qui s'écrit aussi :

8

X? Aj · st-j

j 1

(6)

ou encore de façon plus générale :

Xt = A(L) · åt

Toujours au moyen du théorème de Wold, la forme réduite peut également se mettre sous la forme moyenne mobile vectorielle infinie. Ce qui donnera les équations algébriques suivantes :

j=1

Xt=[? jXt +çt

ce qui correspond à :

?p

(7)

I

_

?

j

Xtçt

j=1

Et en inversant le polynôme retard, puis en prémultipliant cette équation par cet inverse, il vient :

· ? Dj · çt-j où DM= ?Djr - ? C jr

88j=1j=1j=1

soit au final :

Xt= D(L) ·çt

(8)

La décomposition de Wold étant unique13, il vient en rapprochant les deux formes :

?

? ?

X t=A(Lå XD(Lçt

Il en résulte que :

13 Puisque la représentation moyenne mobile vectorielle est issue de l'inversion d'une forme stationnaire de Xt .

1 · åt (9)

A(Lå= D(Lçt ? A(Lå= D(L B0

1

? A(L) = D(L B0

Puisque les paramètres de la forme réduite et ses résidus sont connus (déjà estimés), alors les relations devant nous permettre de trouver les estimations des paramètres de la forme structurelle sont :

 

çt=B01· åt

(10)

A(L) = D(L Bo1

Ainsi, D(L) étant connu à partir de l'estimation puis l'inversion par le théorème de Wold de la forme réduite, la connaissance de /301 va nous permettre de déterminer åàt et A(L). Tout le problème pour y parvenir est de savoir si /301 est identifiable.

III.1.2 Le problème de l'identification de B01

Ce problème consiste à déterminer si, à partir des paramètres estimés de la forme réduite, nous avons assez d'équations que d'inconnues pour trouver les paramètres de la forme structurelle. Remarquons que : la forme réduite comporte

n2 · p +n(n 2 +1) paramètres14. En effet, nous avons p matrices carrées d'ordre n de coefficients des endogènes retardés (Bj) soit n2· p paramètres et la matrice de variance-covariance des innovations qui est symétrique soit en plus n(n +1)

2

paramètres.

S'agissant de la forme structurelle, nous avons en plus des paramètres de la forme réduite, ceux de la matrice des variables contemporaines (B0) soit n2

paramètres supplémentaires. Or tous les éléments de la diagonale de B0 étant égaux à
l`unité, B0 n'a en tout que n2 - n paramètres inconnus. Comme Óå est diagonale, elle

n'a que n paramètres inconnus. En définitive, la forme structurelle a un nombre de paramètres égal à (n2 - n)+ n2· p + n .

14 Il suffit de les compter en utilisant les ordres des différentes matrices.

2

Ainsi, la forme structurelle a n(n -1)

paramètres de plus que la forme réduite ;

l'on dit alors que le système est sous identifié. Pour pouvoir le résoudre, il faudra qu'il

restrictions

soit au moins juste identifié15, ce qui correspond donc à imposer n(n -1)

2

identifiantes sur les paramètres de la forme structurelle. Dans le cas de la présente

=15 restrictions !!!

étude, puisque n = 6, il faut imposer n(n -1) 6(6 -1)

2 2

=

3ème étape : Démarche pour imposer les restrictions identifiantes.

Les contraintes identifiantes portent presque toujours sur les réponses du

n - 1)

système aux différentes impulsions structurelles : le nombre n(2 de contraintes

identifiantes que le modélisateur doit introduire en faisant référence à la théorie économique croit rapidement avec la dimension du système et corrélativement, le degré d'arbitraire inévitablement associé à l'expression des a priori correspondants. En pratique, la théorie économique ne fournit qu'un nombre très réduit de contraintes identifiantes qui ne soient pas sujet à controverse. (Bruneau et De Bandt (1998))

Plusieurs approches ont été proposées dans la littérature pour imposer ces restrictions. Il existe une façon simple, en effet, plus statistique que véritablement économique, d'imposer les contraintes identifiantes supplémentaires. C'est la décomposition de Choleski de la matrice de variance Ùç , définie comme l'unique

matrice triangulaire inférieure P telle que

P · P? = Ù .

ç

L'orthogonalisation des impulsions est alors réalisée selon les principes préconisés par Sims (1980), et ne requiert comme a priori que le choix de l'ordre des séries qui doivent être alors rangées de la variable la plus « exogène » à la plus « endogène » : la matrice P correspondant à la décomposition de Choleski est définie de manière unique pour un ordre donné des composantes du modèle.

Quoique l'orthogonalisation obtenue par la méthode de Choleski ait été critiquée à de nombreuses reprises par les partisans de la méthodologie VAR structurel, qui préconisent l'orthogonalisation fondée sur l'imposition de contraintes identifiantes tirées de la théorie économique (voir par exemple Shapiro et Watson

15 C'est-à-dire que le nombre de paramètres inconnus soit au moins égal au nombre d'équations.

p

D'après la forme réduite estimée, l'on a : Xt = Â0 +?4Xt_j . Les fonctions t

19

LES PRINCIPALES SOURCES D'INFLATION DANS LES PAYS SOUS DÉVELOPPÉS :
Le cas du Cam eroun de 1995 à 2006

(1989) ; Blanchard et Quah (1989), King et al. (1992) etc.), nous utiliserons cette décomposition pour éviter de passer par des algorithmes complexes d'estimation d'équations non linéaires.

III.2. Fonctions Impulsion-réponse

III.2.1. Détermination des fonctions impulsion-réponse

j 1

impulsion-réponse (IRF ou FIR) sont définies par :

?X

t+s = È(s),s 0,1,2,... (13)

?åàt

Pour les obtenir, on procède comme suit :

En faisant usage du théorème de Wold, l'on peut écrire un processus vectoriel autorégressif d'ordre p (VAR( p)) en processus moyenne mobile vectorielle infinie (VMA (8) ):

p X Â0+? Â X + 13

j t- j
· t

j 1

c'est-à-dire :

p

Xt Â0

j 1

(14)

p

Ce qui s'écrit à l'aide de l'opérateur retard L, [13 -?ÂjLj]Xt=Â0 +iit et par

j=1

conséquent, en prémultipliant cette équation par l'inverse de ce polynôme retard, il vient :

p p

.

Xt =[I3 -?ÂjLjT1Â0 +[I3 -?Âjv]-1iit

j=1 j=1

(15)

En posant :

[I3 -L1 ? È?Lk et [I3 --jLi]-1Â00

(k)

p 8 p

il vient:

j= 1 k=0 j= 1

8 (k)

Xt0+?È çt

k 0

ou alors

8 (k)

Xt=150 +?Ô É01êt-k
k
0

(16) à l'instant t + s , l'on a:

8 (k)

à

Xt+s È0 +?È B01êt+s-k
k
0

(17) Les fonctions impulsion-réponse étant données par :

?Xt+s ê ?åàt

(s)

16, s=0, 1, 2...

III.2.2. Intervalle de confiance des fonctions impulsion-réponse

Notons que l'analyse économique des fonctions de réponses impulsionnelles n'a de sens que mise en regard du degré de précision de l'estimation.

Il existe des formules analytiques pour mesurer l'intervalle de confiance17 autour de ces fonctions; mais celles-ci ne s'appliquent généralement pas à des contraintes de long terme18 ni a fortiori, aux cas où l'identification est réalisée conjointement par des contraintes de court et de long terme. Il est donc commode de procéder par simulation (Monté Carlo ou Bootstrap).

Nous privilégions dans le cas de notre étude la méthode du « Bootstrap » mais on vérifie que les deux méthodes donnent des résultats équivalents dans le cas particulier de cette étude.

III.3. Décomposition de la variance

La décomposition de la variance permet de percevoir dans l'analyse de la variabilité des variables endogènes, les parts de variabilité respectives induites par les différents chocs exogènes. Analytiquement, ces parts se calculent comme suit :

Conformément à l'équation de la forme réduite, nous avons :

16 Soit au total 36 fonctions impulsion réponse, dans le cas de cette étude !

17 Voir Lutkepöhl (1990) et Hamilton (1994), cité par Mialou (2002).

18 Sauf dans Lutkepöhl et Reimers (1992), cité par Mialou (2002).

p

 

çt

Xt +?Aj Xt-j+çt C'est-à-dire, (I -EAjLi)Xt 4

j

1

 
 

en posant A(L)= ? AjLj , il vient : (I - A(L))Xt = A0+çt soit :

1

p j

Xt = (I - A(L))-1 (A0 +çt)

(18)

Sous l'hypothèse que (I - A(L)) soit inversible, ce qui serait le cas d'ailleurs dès lors
que notre VAR( p) est stationnaire, alors en vertu du théorème de Wold, nous

8

avons (I - A(L))-1 =?CjLj Cj sont des matrices carrées d'ordre 3. Ainsi,

j 0

8

Xt = (?CjLj )(A0 +ç0

j =0

Ce qui est équivalent à :

8 8

Xt = (? Cj A0+?Cyt-j) 71t-j=B0-1åt-j

j =0 j=0

(19) La matrice de variance-covariance de Xt est définie par :

8 8

XX,0=E(XtXt )= E(?C jLj E(ç0: )· (? C; Lj) (20)

j=0 j=0

où E(77,77: )=(B01 E(åtåt')·(e)' = (e)·Óå · (e)'

Les åt étant deux à deux indépendants, il vient :

? ?

0 pour j j

'

= ??C B1E(e e )(13-1X avec E(e .e )=Óå pour j =

0 t-j t-j' 0 t-j'

et donc :

8

=?CjB7så(B71)'C;

j 0

(21)

Soit Eå(i) l'élément de rang (i,i) de la matrice Óå (matrice diagonale). Nous pouvons alors définir la contribution du ième choc structurel à la variance de Xt comme :

8

=?(CjB01(å0(CjB01)' (22) - -

j =0

Ainsi le ratio de la variance de Xt expliquée par le ième choc est donné par19 :

, i,k = 1, 2, ...6 (23)

[(0 ] XX ,0

k

[ ]

XX,0

i

[(0

]

XX ,0

[ ]

XX,0

De façon plus explicite,

k

i

, i,k =1, 2, ...6

donne les ratios

å t

ó2(

Xt

=[ r (i) =[:Ê=0(C B0-1(åi) (CjB0 1

XX,0 k jk i,k =1,2,...6

[ rX" Ê(Cj·B01å (Cj

?j=0 ? i

(24)

III.4. Les données de l'étude

Du point de vue méthodologique, nous avons choisit comme c'est le cas dans plusieurs travaux sur le sujet, une approche VAR structurelle. Nous ferons donc une modélisation dans laquelle la variable d'intérêt sera l'inflation et les variables explicatives seront celles suggérées par la littérature. A l'instar de Loungani et Swagel (2001, 1996), eu égard au différentes sources présentées ci-dessus, l'on peut retenir les variables suivantes :

· Variables endogènes :

? Indice des prix des produits pétroliers ;

? Indice des prix des produits non pétroliers ;

? Output gap ;

? Le taux de croissance de la masse monétaire ;

? Le taux de change ;

? L'inflation.

· Covariables exogènes :

? Solde budgétaire (mesure de l'influence des dépenses publiques sur le niveau de l'inflation) ;

? Le taux de croissance du PIB dans les pays du G7 (mesure du niveau d'activité dans le monde).

À la suite de la précédente modélisation, nous ferons quelques simulations de chocs aléatoires de façon à déterminer la contribution de la variation d'un point de

19 Il est important de noter ici que ce n'est pas à proprement parler la part du choc lui-même qui est représentée, mais, la part de ses effets.

pourcentage de chaque variable, à la variation de l'inflation. Nous pourrons ainsi savoir quelles variables contribuent le plus à la détermination de l'inflation.

Pour la mise en oeuvre de notre analyse, nous utiliserons principalement le logiciel statistique Eviews.

Nous utilisons des données trimestrielles couvrant la période 1995-2006.

ü la série du taux d'inflation nous provient de l'Institut National de la Statistique du Cameroun, elle est calculée à partir de la différence du logarithme de l'indice général des prix à la consommation des ménages.20

ü la série du taux de change provient de la BEAC, elle est mesurée par la différence du logarithme du taux de change nominal entre le Cameroun (F.CFA) et les États-unis (dollars $). Le taux de change représente de façon spécifique, le nombre d'unité de monnaie locale par unité de dollar, de telle sorte qu'une augmentation du taux de change corresponde à une dépréciation de la monnaie nationale. Il aurait été souhaitable d'utiliser une mesure du taux de change entre le pays domestique et son principal partenaire commercial (à l'exemple du TCER : taux de change effectif réel). Nous n'utilisons pas ce taux de change réel dans le cadre de cette étude parce que ce dernier comprend déjà l'inflation dans sa détermination or il s'agit de la variable d'intérêt de notre étude.

ü La série du taux de variation de la monnaie nous provient de la BEAC, elle est calculée par la différence du logarithme de la masse monétaire (M2) du Cameroun.

ü La série de l'output gap est obtenue de la base de données de la Banque Mondiale : World Development Indicator et International Financial Statistics. Elle est la différence entre le logarithme du PIBpotentiel par tête et le logarithme du PIB par tête, de sorte qu'une augmentation de l'output gap représente un ralentissement de l'activité économique effective par rapport à l'activité potentielle. Bien entendu, cela pourrait aussi bien indiquer une augmentation de l'activité potentielle sans que l'activité réelle ne soit influencée. Le PIBpotentiel est obtenu de la série du PIB par tête au moyen du filtre de Coe et Mc Dermott (1997) qui extrait la composante lourde ou la tendance de fond de la série initiale. Ce filtre est semblable au filtre de Hodrick et Prescott, à la seule différence que les paramètres dans le filtre de Coe et Mc Dermott sont déterminés empiriquement. Il faut noter que les pays en développement sont susceptibles de subir un choc d'offre assez élevé en important les nouvelles

20 Nous ferons empiriquement le choix entre l'inflation et l'inflation en glissement annuel suivant la qualité des résultats.

technologies des pays industrialisés. Cette augmentation du PIBpotentiel aura tendance à être surestimée par notre choix d'utiliser un filtre pour extraire la composante potentielle. Il est évident qu'une variable du marché du travail, telle que le taux de chômage, serait plus intéressante à la place de l'output gap pour mesurer le niveau d'activité réel dans les pays, malheureusement cette série est indisponible dans notre pays.

ü Les séries de l'indice des prix des produits pétroliers et de l'indice des prix des produits non pétroliers nous proviennent de l'Institut National de la Statistique.

Comme nous l'avons signifié plus haut, nous introduisons dans notre analyse une nouvelle variable pour tenir compte de l'influence des dépenses gouvernementale.

ü la série du solde budgétaire provient de la base de données du Fonds Monétaire International : World Economic Outlook. Elle mesure la différence entre les recettes et les dépenses du gouvernement central, de sorte qu'un signe (-) indique le déficit. Nous utilisons le déficit budgétaire plutôt que le déficit public du fait de l'indisponibilité de toute la série du déficit public.21

Nous examinons aussi l'impact sur l'inflation du niveau d'activité économique mondiale, mesurée ici par le taux de croissance du PIB des pays du G7.

ü la série du taux de croissance du PIB des pays du G7 nous provient de la base de l'Organisation pour la Coopération et le Développement Économique.

Dans le cadre de cette étude, nous n'explorons pas l'impact de l'environnement politique ou des caractéristiques institutionnels22 ou encore du climat des affaires au Cameroun, qui pourraient induire des taux d'inflations élevés ou offrir un environnement propice à la stabilité des prix. Nous nous limiterons à l'étude des quatre principales sources susmentionnées.

21 Le calcul du coefficient de corrélation entre les deux séries pour la période de disponibilité, dépasse largement la barre des 0,9.

22 Quelques exemples de ces caractéristiques institutionnels seraient selon des étude récentes : l'indépendance de la banque centrale (voir Alesina et Summers (1993)), l'ouverture au commerce extérieur (voir Romer (1993) et la taille du pays et son niveau de développement (voir Campillo et Miron (1996).

CHAPITRE IV : PRINCIPAUX RÉSULTATS ET
ENSEIGNEMENTS DE L'ÉTUDE

IV.1. Estimation du modèle SVAR

IV.1.1. Caractérisation de l'évolution des variables

Tel que nous pouvons le remarquer sur les graphiques des variables endogènes présentés en annexe7, au premier abord, toutes les variables semblent être des bruits blancs. Ces présomptions sont confirmées par l'examen des corrélogrammes simples et partiels correspondant à chaque variable.

En effet, les corrélogrammes simples et partiels n'ont aucun de leur terme qui soit significativement différent de zéro. Ce qui est effectivement caractéristique du profil des séries stationnaires.23

IV.1.2. Détermination de l'ordre d'intégration des séries

Les enseignements tirés du test usuel de racine unitaire (Dickey-Fuller Augmenté)24, précisent le résultat selon lequel toutes les séries sont stationnaires et rentrent donc dans le modèle en niveau. Le résumé des résultats de tests de racine unitaire effectués sur les différentes variables, est présenté dans le tableau suivant :

?

??p-1

H1 : Äyt = ñyt-1 + ? Äy +

t -

j=1

Hypothèses de test :

H
· v = y +

0
· t t-1

Tableau 1 : Résumé du processus de stationnarisation des séries du modèle

Valeur du test

Variables

INFL I(0) 0 -7.183385 -2.925169 en Niveau

M2GROWTH I(0) 0 -5.772953 -2.925169 en Niveau

NON PETROL I(0) 1 -5.741092 -2.926622 en Niveau

OUTPUTGAP I(0) 1 -2.517426 -1.948140 en Niveau

PETROL I(0) 0 -7.136109 -1.947975 en Niveau

TXCHANGGROWTH I(0) 0 -7.097070 -1.947975 en Niveau

Degré
d'intégration

Nombre
de

retards (ADF) -5%

Valeur
Empirique

Valeur
Théorique

Mode d'entrée
dans le SVAR

23 Cf. Bourbonnais (2003).

24 Voir Annexe3.

IV.1.3. Vérification de la stabilité du modèle

Il est bien connu dans la littérature sur les modèles VAR qu'une condition nécessaire pour que le modèle soit stable ou stationnaire et donc que tous les résultats soient valides, est que les racines du polynôme caractéristique de la matrice des coefficients du modèle soient de module inférieur à l'unité ou que les inverses de ces racines aient des modules supérieurs à l'unité c'est-à-dire que les racines du polynôme retard B(L) doivent être à l'intérieur du cercle unité.

Figure 3 : Représentation des racines du polynôme caractéristique de B(L)

Inverse Roots of AR Characteristic Polynomial

1 .5 1 .0 0.5 0.0

- 0.5

- 1.0

- 1.5

 

-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5

Roots of Characteristic Polynomial No root lies outside the unit circle. VAR satisfies the stability condition.

Sur cette figure, l'on a les inverses des Racines du polynôme caractéristique qui sont toutes à l'intérieur du cercle unité ; preuve que le modèle respecte les conditions de stabilité.

IV.2. Analyse de la persistance des chocs

IV.2.1. Enseignements des fonctions de réponse de l'inflation aux divers

chocs structurels

Figure 4 : Réponse de l'inflation suite à un choc sur le niveau d'activité

Response of I NFL to Structural
One S.D. OUTPUTGAP Shock

.8 .4 .0 -.4 -.8

 
 

25 50 75 100 125 150

Le graphique ci-dessus de la réponse de l'inflation suite à un choc sur le niveau d'activité fait ressortir qu'une hausse d'un point de pourcentage du niveau d'activité, se traduit par un effet instantanément négatif sur l'inflation (à la première période celle-ci joue négativement sur l'inflation pour près de 27 point de pourcentage25). L'effet du choc du niveau d'activité devient positif dès la deuxième période pour environ 37% et se maintient. Après un an, le choc du niveau d'activité à des tendances déflationnistes, et 6 mois plus tard, son action redevient inflationniste26. L'inflation oscille ainsi autour de sa tendance de long terme, avant de se stabiliser au bout de 35 périodes.

25 Peut être s'agit-il là d'une augmentation tournée vers la demande intérieure, ou alors elle tient au fait que, lorsque la production globale augmente (offre élevée), il y a affluence de biens sur le marché et les prix ont tendance à baisser pour rétablir l'équilibre, avant de repartir à la hausse du fait de l'augmentation de la demande consécutive à la légère baisse des prix. Il y a lieu de noter ici que la remonté des prix dépasse en général, le précédent prix d'équilibre.

26 Inflation par la demande.

Figure 5 : Réponse de l'inflation suite à un choc sur la masse monétaire

.6 .4 .2 .0 -.2 -.4 -.6 -.8

Response of I N FL to Structural
One S. D. M2GROWTH Shock

25 50 75 100 125 150

La réaction de l'inflation suite à une variation d'un point de pourcentage de la masse monétaire est remarquable. Le choc monétaire se traduit par un effet positif de très faible ampleur sur l'inflation. L'effet redescend ensuite, et se dissipe progressivement en oscillant autour de la tendance de long terme pour se stabiliser après 28 périodes.

Le choc monétaire a un effet amplificateur sur l'inflation (n'oublions pas que l'ampleur reste assez faible), ce qui est tout à fait normal, puisque selon une conception bien connue de la politique monétaire, l'inflation serait partout et toujours un phénomène monétaire.27

L'on peut quoiqu'il en soit, expliquer la faiblesse de l'ampleur par le fait que la Banque Centrale ait très bien maîtrisé la croissance de la masse monétaire dans la sous région depuis la dévaluation. Puisqu'une analyse conjointe du couple (niveau d'activité ; masse monétaire) fait ressortir que la croissance de la masse monétaire joue à l'opposé du niveau d'activité. Comme l'enseigne le tableau de la réponse de l'inflation aux différents chocs (annexe7), chaque fois que le niveau d'activité à des tendances inflationnistes, le choc monétaire est déflationniste et vice versa.28 Par conséquent, l'action de la Banque Centrale en matière de régulation de la quantité de monnaie est efficace et devrait être tout au moins maintenu, sinon renforcée.

27 Selon la théorie quantitative de la monnaie, une augmentation de l'offre nominale de monnaie engendre pour un niveau donné de la demande réelle de monnaie, un ajustement (augmentation) par les prix, de manière à retrouver le niveau initial de l'offre de monnaie et donc, l'équilibre sur le marché de la monnaie.

28 C'est là de la programmation monétaire.

Figure 6 : Réponse de l'inflation suite à un choc sur les prix pétroliers

Response of I NFL to Structural
One S.D. PETROL Shock

.6 .4 .2 .0 -.2 -.4 -.6 -.8

 
 

25 50 75 100 125 150

La réponse de l'inflation suite au choc pétrolier est instantanément positive et assez significative. Il en ressort qu'à très court terme, les fluctuations dans l'indice des prix des produits pétroliers semblent être la source principale de l'inflation au Cameroun avec un effet positif de près de 25% dès le premier trimestre. À la deuxième période, cet effet tombe. Ce qui est tout à fait compréhensible, puisque les prix pétroliers sont régulés au Cameroun par la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures. On peut donc penser à une réaction retardée du régulateur29. L'inflation oscille ainsi autour de son niveau initial en se dissipant progressivement avant de s'éteindre après 28 périodes.

Le constat selon lequel l'impact du choc pétrolier soit relativement modeste tient au fait que sur la période d'étude, les prix pétroliers n'aient pas subit de trop grandes variations ; c'est après 2003 que les cours du pétrole ont eu une accélération assez forte. Il n'en demeure pas moins vrai que les prix pétroliers soient une source incontestablement considérable d'inflation.

29 Il faut noter ici que cette réaction se relâche par la suite autour de la 6ème période.

Figure 7 : Réponse de l'inflation suite à un choc sur le taux de change

Response of INFL to Structural
One S.D. TXCHANGROWTH Shock

. 8

. 6 .4 .2

. 0 -.2 -.4 -.6

 
 

25 50 75 100 125 150

Suite à une variation d'un point du taux de change, l'inflation connaît instantanément une réaction négative. L'inflation remonte ensuite pendant 4 périodes, oscille autour de son niveau initial avant de se stabiliser au bout de 28 périodes. Puisque la majorité des transactions avec l'extérieur sont libellées en monnaie étrangère (dollar notamment) une telle variation du taux de change implique que l'on reçoivent plus de devises pour moins de marchandises et donc les prix auront tendance à baisser pour refléter cette variation.

Étant donné que les factures pétrolières sont libellées en dollar, il aurait été souhaitable de faire une analyse de l'action conjointe des deux variables (pétrole et taux de change avec le dollar). Or, le pétrole est contrôlé en interne par la stabilisation ; ce qui rend difficile l'analyse du fonctionnement du couple (pétrole ; $). Toutefois, eu égard à l'impact actuel du pétrole sur la cherté de la vie, on se serait attendu à une contribution plus importante du choc pétrolier sur l'inflation sauf que, lorsque le dollar est faible, du fait de la fixité du taux entre F.CFA et Euro, nous payons moins cher les factures pétrolières.

Figure 8 : Réponse de l'inflation suite à un choc sur les prix non pétroliers

Response of I NFL to Structural
One S.D. NON PETROL Shock

.8 .6 .4 .2 .0 -.2 -.4 -.6 -.8

 
 

25 50 75 100 125 150

L'impact du choc non pétrolier est moins important que celui du choc pétrolier mais sa persistance qui est plus marquée, se prolonge avant de se stabiliser au bout de 40 périodes.

Il est tout à fait légitime que l'impact d'un choc des prix non pétroliers se traduise par un effet aussi persistant ; puisque la majorité des produits qui entre dans le panier de biens permettant de déterminer l'inflation sont des produits non pétroliers il va de soit qu'une variation d'un point de pourcentage des prix de ces produits se répercute au moins autant sur l'inflation.

IV.2.2. Enseignements de la décomposition de la variance

Tableau 2 : Décomposition de la variance des erreurs de prévision de l'inflation

Period S.E. PETROL

Shock

30

0.094011

20

0.093102

40

0.094113

10

0.085216 10.04424

15

0.092097 9.999724

00

0.094124

3

0.070402 7.280816 6.776083 24.87293 3.451302 2.413000 55.20587

2

0.055200 6.706419 1.737607 21.76258 2.043251 1.091342 66.65880

4

0.073075 9.317234 6.416467 24.51914 3.068190 6.514055 50.16491

5

0.076406 10.01348 7.219038 26.99748 2.948861 6.028596 46.79255

6

0.080489 10.32637 9.231431 26.56406 2.834412 5.964245 45.07948

7

0.080987 10.78336 11.77335 24.12106 6.913553 5.229084 41.17959

8

0.083100 10.55864 11.99786 23.57236 8.054419 5.043250 40.77347

9

0.084048 10.25451 12.76397 25.39297 7.706706 4.892057 38.98979

1

0.048936

10.02605

10.01389

10.01390

10.01403

8.209564

NON
PETROL
Shock

12.46040

12.28411

12.48304

12.48452

12.48438

12.48454

0.358867 9.516889 0.019106 0.269271

Factorization: Structural

OUTPUTGAP
Shock

25.22919 7.573078 5.906579

38.78652

24.98217 7.719886 6.186347

38.82776

25.05785

25.02134 7.978636 6.208323

38.29329

25.01660

25.01617 7.987418 6.211792

M2GROWTH
Shock

7.914107 6.195340

7.986622 6.211562

TXCHANGGROWTH INFL Shock Shock

38.32362

38.28694

38.28605

81.62630

Source : Résultats d'estimations.

L'essentiel de la dynamique de l'inflation est expliquée par ses propres innovations. De façon instantanée, 82% de la détermination de l'inflation est le fait d'innovations autonomes. Cette tendance se maintient mais en décroissant progressivement pour se situer à près de 38% à long terme. Ce constat semble attester la présomption des travaux de Chopra (1985) qui émet l'idée selon laquelle l'inflation doit avoir une forte composante autorégressive provenant des ajustements par rapport à l'inflation anticipée. C'est-à-dire qu'au Cameroun l'on se base fortement sur la valeur précédente des prix des marchandises et très peu sur les forces du marché. Il est

donc normal que l'inflation soit autoentretenue même si la progression semble assez faible.

L'augmentation du niveau d'activité a une influence modeste à la première période30 et le pourcentage de cette influence passe rapidement de 9,5% (période1) au niveau de long terme qui reste voisin de 25%. C'est dire qu'au Cameroun, l'accroissement du niveau de la production globale, aura des répercussions qui entraîneront à la hausse pour près de 25 points le niveau d'inflation.

La part expliquée par les prix pétroliers est significative dès la première période et vaut 8,2%. Cette part évolue lentement pour se plafonner à 10% à long terme.

L'on pourrait au premier abord dire que cette part est négligeable ou contraire à la réalité, sauf que comme nous l'avons dit précédemment, le fait que les factures pétrolières soient libellées en dollar et que le taux de change n'ait cessé de décroître, atténue fortement l'effet du choc pétrolier. Nous avons aussi annoncé que nous ne tenons pas compte de certains facteurs institutionnels tels que le développement routier. Puisque lorsque les routes sont mauvaises, les transporteurs consomment plus de carburants sans que les prix n'aient évolué et répercutent ces coûts sur les factures de même que les vendeurs de marchandises. Eu égard donc à l'impact du choc pétrolier précédemment présenté nous ne pouvons que conforter l'hypothèse de Ball et Mankiw (1995). L'on connaît aussi ces derniers mois les répercussions de l'envolée des cours du pétrole sur la cherté de la vie.

Cette tendance est presque la même pour ce qui est des prix des produits non pétroliers : la contribution est significative à la 2ème période et à long terme les produits non pétroliers expliquent plus de 12,5% de la détermination de l'inflation.

La variance des erreurs de prévisions de l'inflation provenant de la croissance de la masse monétaire est significative dès la 2ème période et atteint son niveau de long terme à 7,6%. On se serait attendu à une contribution plus prononcée, mais en instituant la Programmation Monétaire, la Banque Centrale a parfaitement maîtrisée la croissance de la masse monétaire au Cameroun. Il en est de même pour le pourcentage de l'inflation expliqué par le taux de change qui à partir de la 4ème période reste autour de 6% du fait de la récente chute du dollar.

30 Le Cameroun n'ayant pas un taux de croissance très élevé par rapport à son niveau potentiel, l'effet du choc de l'activité se trouve amortit. Le fonctionnement des marchés semble relativement stable puisqu'il n'existe pas de tentions qui poussent les salaires à la hausse du fait de la surchauffe.

Des résultats des estimations que nous venons de présenter, l'on peut tirer quelques enseignements :

ü A très court terme, le choc pétrolier a l'effet le plus important sur l'inflation puisqu'une variation d'un point de pourcentage des prix pétroliers induit un trimestre plus tard, une réaction positive de près de 25% de l'inflation. De plus les prix pétroliers contribuent pour environ 10% dans la dynamique de long terme de l'inflation au Cameroun. Le pétrole est donc une source principale d'inflation au Cameroun.

ü Les prix de produits pétroliers et le taux de change par rapport au dollar joue à certains moments en sens inverse l'un de l'autre. La faiblesse du dollar atténue l'effet du choc pétrolier en réduisant la facture des pays importateurs comme le Cameroun ;

ü A très court terme, l'effet du choc du niveau d'activité est déflationniste mais devient très fortement inflationniste au deuxième trimestre. Le niveau d'activité contribue fortement à la formation de l'inflation puisqu'il explique globalement près de 25% de la dynamique de long terme de l'inflation au cameroun. il est donc clair que la surchauffe dans l'économie camerounaise porte les prix à un niveau plus élevé.

ü Les effets de la croissance de la masse monétaire sont de très faible ampleur sur l'inflation et la monnaie ne contribuent que pour moins de 8% dans la dynamique de long terme de l'inflation. Les effets de la monnaie jouent d'ailleurs en sens contraire avec le niveau d'activité, preuve que la Banque Centrale joue de façon efficace son rôle de régulateur de la quantité de monnaie par rapport aux besoins de l'économie camerounaise. L'inflation monétaire est pratiquement absente au Cameroun.

ü L'inflation a une très forte composante autorégressive puisque, l'essentiel de la dynamique de l'inflation est le fait de ses propres innovations. De façon instantanée, 82% de la détermination de l'inflation est le fait d'innovations autonomes. Cette tendance se maintient mais en décroissant progressivement pour se situer à près de 38% à long terme. C'est-à-dire qu'au Cameroun, dans la détermination des prix, l'on se base fortement sur la valeur précédente des prix des marchandises et très peu sur les forces du marché.

ü En introduisant les deux covariables exogènes (solde budgétaire du Cameroun et taux de croissance du PIB du G7), nos résultats n'ont que peu changé. Le niveau d'activité international explique tout de même 11% de la dynamique de long

terme de l'inflation. Ceci est tout à fait plausible puisque la majorité des pays sous développés dont le Cameroun dépendent fortement de leurs partenaires commerciaux qui pour la plupart sont du G7. L'inflation importée n'est donc pas à négliger.

Le niveau des dépenses gouvernementales n'influence que très peu la dynamique de l'inflation au Cameroun et n'a donc pas constitué une principale source d'inflation sur la période sous revue.

CONCLUSION GÉNÉRALE

Au terme de ces trois mois de stage passés à la Direction Nationale de la BEAC, nous en sortons grandement édifié en ce qui concerne l'environnement de notre politique monétaire et particulièrement pour ce qui est du maintien de la stabilité monétaire par la maîtrise de l'inflation. La gestion monétaire est un univers fascinant et un terrain particulièrement fertile pour la statistique. Du fait des spécificités et des techniques complexes qu'elle met en jeu, la gestion monétaire ne laisserait indifférent aucun statisticien.

À la suite de la prise de conscience des échecs de leur politique monétaire, les pays de la zone CEMAC ont adopté des nouvelles stratégies de politique monétaire. Ces nouvelles orientations de la politique monétaire, se sont caractérisées par l'institution de la Programmation Monétaire, le renforcement du dispositif de surveillance bancaire et la promotion d'un système financier intégré. Ces nouvelles orientations de la politique monétaire font que le bien-être des populations en devient largement tributaire. L'influence de la nouvelle politique monétaire sur le bien-être peut être appréhendée par un effet direct à travers sa capacité à maîtriser les prix. L'inflation étant reconnue par plusieurs auteurs comme un facteur perturbateur de la vie économique, une maîtrise de l'inflation aurait ainsi un effet positif sur le bien-être social. Nous nous sommes donc interrogé lors de notre stage sur les causes majeures de fluctuation des prix au Cameroun.

L'objectif principal de notre travail était de déterminer quelles ont été les principales sources d'inflation au Cameroun sur la période 1995-2006.

Afin d'atteindre nos objectifs, nous avons dans un premier temps fait un certain nombre de rappels théoriques en ce qui concerne la définition de l'inflation, ses principales sources théoriques et quelques études similaires que nous avons rencontrés dans la littérature.

Nous avons ensuite introduit une présentation de la modélisation vectorielle autorégressive structurelle (SVAR) dont nous avons eu recours pour déterminer les principales sources d'inflation au Cameroun sur la période 1995 :1 à 2006 : 4.

Les principaux enseignements tirés de cette modélisation se résument en ces

termes :


· A très court terme, le choc pétrolier à l'effet le plus important sur

l'inflation puisqu'une variation d'un point de pourcentage des prix pétroliers induit un

trimestre plus tard, une réaction positive de près de 25% de l'inflation. De plus les prix pétroliers contribuent pour environ 10% dans la dynamique de long terme de l'inflation au Cameroun. le pétrole est donc une source principale d'inflation au Cameroun.

· A très court terme, l'effet du choc sur le niveau d'activité est déflationniste mais devient très fortement inflationniste au deuxième trimestre. Le niveau d'activité contribue fortement à la formation de l'inflation puisqu'il explique globalement près de 25% de la dynamique de long terme de l'inflation au Cameroun. Il est donc clair que la surchauffe dans l'économie camerounaise porte les prix à un niveau plus élevé.

· Les effets de la croissance de la masse monétaire sont de très faible ampleur sur l'inflation et la monnaie ne contribue que pour moins de 8% dans la dynamique de long terme de l'inflation. Les effets de la monnaie jouent d'ailleurs en sens contraire avec le niveau d'activité, preuve que la Banque Centrale joue de façon efficace son rôle de régulateur de la quantité de monnaie par rapport aux besoins de l'économie camerounaise. L'inflation monétaire est pratiquement absente au Cameroun.

· L'inflation a une très forte composante autorégressive puisque, l'essentiel de la dynamique de long terme de l'inflation est le fait de ses propres innovations. De façon instantanée, 82% de la détermination de l'inflation est le fait d'innovations autonomes. Cette tendance se maintient mais en décroissant progressivement pour se situer à près de 38% à long terme. C'est-à-dire qu'au Cameroun, dans la détermination des prix, l'on se base fortement sur la valeur précédente des prix des marchandises et très peu sur les forces du marché.

· Le niveau d'activité international explique tout de même 11% de la dynamique de long terme de l'inflation. Ceci est tout à fait plausible puisque la majorité des pays sous développés dont le Cameroun dépendent fortement de leurs partenaires commerciaux qui pour la plupart sont du G7. L'inflation importée n'est donc pas à négliger.

· Le niveau des dépenses gouvernementales n'influence que très peu la dynamique de l'inflation au Cameroun et n'a donc pas constitué une principale source d'inflation sur la période sous revue.

BIBLIOGRAPHIE

· Asif Agha and Muhammad Khan (2006), «An Empirical Analysis of Fiscal Imbalances and Inflation in Pakistan», SBP Research Bulletin, Vol. 2, No. 2, pp 343- 362.

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ANNEXES

Figure 9 : (Annexe 1) Organigramme de la BEAC Direction Nationale du Cameroun

DIRECTEUR NATIONAL

Conseil National Du Crédit

Conseil du Directeur National

Secrétaires

Directeurs Adjoints (02)

Responsable Informatique

Agences

Secrétaires

Bafoussam

Douala

Services

Garoua

Limbé

Personnel

Balance des Paiements

Nkongsamba

Gestion

Crédits et Centrale des risques

Émission monétaire

Marché monétaire

Études et Recherche

Comptabilité

Réglementation bancaire

Source : BEAC-DN

Secrétaire

Chef de service

Responsable
Documentation

Assistants Comptables

Comptable

Chef de Division

Chef de section
Principal

Figure 10 : (Annexe2) Organigramme du service des Études

- 7.183385

0.0000

Test critical values:

1% level

- 3.577723

- 3.577723

5% level

- 2.925169

5% level

- 2.925169

10% level

- 2.600658

10% level

- 2.600658

2.841923

-3.513146

Augmented Dickey-Fuller test statistic

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Adjusted R-squared 0.523815 S.D. dependent var 1.422174

Durbin-Watson stat 1.749160 Prob(F-statistic) 0.000000

Sum squared resid 43.34050 Schwarz criterion 2.920653

S.E. of regression 0.981388

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)

Log likelihood -64.78520 F-statistic 51.60102

Included observations: 47 after adjusting endpoints

R-squared 0.534166 Mean dependent var 0.015621

INFL(-1) -1.024317 0.142595 -7.183385 0.0000

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

Sample(adjusted): 1995:2 2006:4

Dependent Variable: D(INFL)

Date: 05/20/08 Time: 10:06

C 0.692234 0.171359 4.039666 0.0002

Null Hypothesis: INFL has a unit root

Method: Least Squares

Exogenous: Constant

Akaike info criterion

t-Statistic Prob.*

Adjusted R-squared 0.412718 S.D. dependent var 0.053387

Durbin-Watson stat 1.947784 Prob(F-statistic) 0.000001

Test critical values: 1% level

Sum squared resid 0.075322 Schwarz criterion -3.434416

M2GROWTH(-1) -0.852686 0.147704 -5.772953 0.0000

S.E. of regression 0.040912

Log likelihood 84.55893 F-statistic 33.32698

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Dependent Variable: D(M2GROWTH)

Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.772953 0.0000

R-squared 0.425485 Mean dependent var 0.000897

Included observations: 47 after adjusting endpoints

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

Null Hypothesis: M2GROWTH has a unit root

Sample(adjusted): 1995:2 2006:4

C 0.015817 0.006503 2.432186 0.0190

Date: 05/20/08 Time: 10:19

Method: Least Squares

Exogenous: Constant

Akaike info criterion

t-Statistic Prob.*

Tableau 3 : (Annexe3) Résultats du test de racine unitaire des variables du modèle

Null Hypothesis: NONPETROL has a unit root

Null Hypothesis: OUTPUTGAP has a unit root

Exogenous: Constant

Exogenous: None

Lag Length: 1 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)

Lag Length: 1 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)

t-Statistic Prob.*

t-Statistic Prob.*

- 5.741092

0.0000

Augmented Dickey-Fuller test statistic

Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.517426 0.0129

- 3.581152

Test critical values: 1% level

Test critical values: 1% level -2.616203

5% level

- 2.926622

5% level

- 2.601424

10% level

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(NONPETROL)

Dependent Variable: D(OUTPUTGAP)

Method: Least Squares

Method: Least Squares

Date: 05/20/08 Time: 10:25

Date: 05/20/08 Time: 10:30

Sample(adjusted): 1995:3 2006:4

Sample(adjusted): 1995:3 2006:4

Included observations: 46 after adjusting endpoints

Included observations: 46 after adjusting endpoints

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

NONPETROL(-1) -1.260684 0.219590 -5.741092 0.0000

OUTPUTGAP(-1) -0.133450 0.053010 -2.517426 0.0155

D(NONPETROL(-1)) 0.181513 0.152428 1.190813 0.2403

C 0.006943 0.002133 3.254961 0.0022

D(OUTPUTGAP(-1))

R-squared 0.472800 Mean dependent var -0.000835

0.597968 0.099975 5.981199 0.0000

R-squared 0.549411 Mean dependent var -0.000431

Adjusted R-squared 0.460818 S.D. dependent var 0.005950

Adjusted R-squared 0.528453 S.D. dependent var 0.017079

-7.985967

S.E. of regression 0.004369

Akaike info criterion

Sum squared resid 0.000840 Schwarz criterion -7.906461

S.E. of regression 0.011728

Akaike info criterion -5.990720

Log likelihood 185.6772 Durbin-Watson stat 2.132524

Sum squared resid 0.005914 Schwarz criterion -5.871461

Log likelihood 140.7866 F-statistic 26.21531

Durbin-Watson stat 1.948859 Prob(F-statistic) 0.000000

Augmented Dickey-Fuller test
statistic

Adjusted R-squared 0.525366 S.D. dependent var 0.095545

Test critical values:

Sum squared resid 0.199313 Schwarz criterion -2.543230

S.E. of regression 0.065825

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)

Log likelihood 61.69098 Durbin-Watson stat 2.009927

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

PETROL(-1) -1.054473 0.147766 -7.136109 0.0000

Included observations: 47 after adjusting endpoints

R-squared 0.525366 Mean dependent var 0.000813

Method: Least Squares

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

Dependent Variable: D(PETROL)

Sample(adjusted): 1995:2 2006:4

Null Hypothesis: PETROL has a unit root

Date: 05/20/08 Time: 10:35

Exogenous: None

10% level

1% level

5% level

Akaike info criterion

- 7.136109

- 2.615093

- 1.947975

- 1.612408

t-Statistic Prob.*

-2.582595

0.0000

Dependent Variable: D(TXCHANGGROWTH)

TXCHANGGROWTH(-1) -1.045582 0.147326 -7.097070 0.0000

Adjusted R-squared 0.522663 S.D. dependent var 0.071654

Test critical values:

Sample(adjusted): 1995:2 2006:4

Sum squared resid 0.112735 Schwarz criterion -3.113069

S.E. of regression 0.049505

Null Hypothesis: TXCHANGGROWTH has a unit root

Log likelihood 75.08219 Durbin-Watson stat 1.925654

Date: 05/20/08 Time: 10:38

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller test statistic

R-squared 0.522663 Mean dependent var 0.000161

Included observations: 47 after adjusting endpoints

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

Method: Least Squares

Exogenous: None

10% level

1% level

5% level

Akaike info criterion

- 7.097070

- 2.615093

- 1.947975

- 1.612408

t-Statistic Prob.*

-3.152433

0.0000

Source : Résultats d'estimations.

Structural VAR Estimates

Date: 05/19/08 Time: 09:04

Sample(adjusted): 1996:1 2006:4
Included observations: 44 after adjusting endpoints

Estimation method: method of scoring (analytic

derivatives)

Convergence achieved after 9 iterations
Structural VAR is just-identified

Model: Ae = Bu where E[uu']=I Restriction Type: short-run pattern matrix Log likelihood 498.8528

A=

1,00000 0,00000 0,00000 0,00000 0,00000 0,00000

0,00000 1,00000 0,00000 0,00000 0,00000 0,00000

0,00000 0,00000 1,00000 0,00000 0,00000 0,00000

0,00000 0,00000 0,00000 1,00000 0,00000 0,00000

0,00000 0,00000 0,00000 0,00000 1,00000 0,00000

0,00000 0,00000 0,00000 0,00000 0,00000 1,00000
Estimated B

matrix:

0.048936 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000

-0.000523 0.010361 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000

0.000448 0.003520 0.003656 0.000000 0.000000 0.000000

-0.005018 0.002078 0.001885 0.039843 0.000000 0.000000

0.003045 -0.005381 0.000189 -0.003900 0.040146 0.000000

0.255808 -0.053484 -0.275423 0.012341 -0.046329 0.806619

Tableau 4 : (Annexe4) Résumé de l'estimation des paramètres structurels du modèle

.2

.1
.0

-.1

-.2

-.3

 

1996 1998 2000 2002 2004 2006

.05
.04

.03

.02
.01
.00

-.01

-.02

 

1996 1998 2000 2002 2004 2006

.12
.08

.04
.00

-.04
-.08
-.12

 
 

1996 1998 2000 2002 2004 2006

.05

.04

.03 .02 .01 .00

-.01

-.02

 

1996 1998 2000 2002 2004 2006

.10

.05
.00

-.05 -.10 -.15 -.20

 

1996 1998 2000 2002 2004 2006

4 3 2 1 0

-1

-2

-3

 
 

1996 1998 2000 2002 2004 2006

 

INFL

OUTPUTGAP

TXCHANGGROWTH

M2GROWTH

Figure 11 : (Annexe5) Graphique des variables du modèle

PETROL

NONPETROL

Figure 12 : (Annexe6) Graphique des Résidus des estimations

PETROL Residuals

.08 .06 .04 .02 .00 -.02 -.04 -.06 -.08

 

1996 1998 2000 2002 2004 2006

OUTPUTGAP Residuals

.016 .012 .008 .004 .000 -.004 -.008

 

1996 1998 2000 2002 2004 2006

TXCHANGGROWTH Residuals

.08 .04 .00 -.04 -.08 -.12

 

1996 1998 2000 2002 2004 2006 NON PETROL Residuals

.03
.02

.01
.00

-.01

-.02

 

1996 1998 2000 2002 2004 2006

M2GROWTH Residuals

.06

.04

.02 .00 -.02 -.04 -.06

 

1996 1998 2000 2002 2004 2006

IN FL Residuals

1.5 1.0 0.5 0.0 -0.5 -1.0 -1.5

 

1996 1998 2000 2002 2004 2006

Tableau 5 : (Annexe7) Réponse de l'inflation à une variation de 1% de chaque variable

 
 

Impulse Response Table

 

Period PETROL

NONPETROL

OUTPUTGAP

M2GROWTH

TXCHANGGROWTH

1

0.255808

-0.053484

-0.275424

0.012341

-0.046325

2

0.004686

0.118743

0.369541

-0.140682

0.092228

3

0.147507

0.253399

0.292468

-0.146287

0.135104

4

-0.223843

-0.115752

-0.251840

0.062269

0.259041

5

-0.149545

-0.143365

-0.262976

0.042488

-0.011448

6

0.108228

0.195199

0.101903

-0.004511

-0.053452

7

0.186234

0.267913

0.141652

-0.291685

0.030627

8

0.056304

0.113017

0.078607

-0.165825

-0.003740

9

-0.057228

0.163590

0.243139

-0.010004

0.037966

10

-0.071406

0.073758

0.142686

0.066036

0.163056

11

-0.044113

0.036424

-0.036474

0.055463

0.064987

12

-0.020237

0.005973

-0.078587

0.014257

-0.034000

Cholesky Ordering: PETROL NONPETROL OUTPUTGAP M2GROWTH TXCHANGGROWTH

INFL

Le cas du Cam eroun de 1995 à 2006

Figure 13 : (Annexe8) Graphique des fonctions de réponse de l'inflation aux divers choc

Response to Structural One S.D. Innovations #177; 2 S.E.

.8

.4

.0

-.4

-.8

.8

.4

.0

-.4

-.8

Response of INFL to PETROL Shock

.8 .4 .0 -.4 -.8

 

25 50 75 100

Response of INFL to OUTPUTGAP Shock

.8 .4 .0 -.4 -.8

 

25 50 75 100

Response of INFL to NONPETROL Shock

25 50 75 100

Response of INFL to M2GROWTH Shock

25 50 75 100

.8

.4

.0

-.4

-.8

25 50 75 100

Response of INFL to TXCHANGROWTH Shock






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