Etude des causes et conséquences socio-économiques de l'expansion des bidonvilles dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince( Télécharger le fichier original )par Eliccel PAUL CTPEA - DES 2002 |
2.1.4.2.- Les soins sanitairesC'est encore le même constat lorsqu'on considère la façon dont la santé est distribuée dans le pays. Les soins de santé sont quasi inexistants dans les milieux ruraux et les équipements sanitaires y sont très rares. Les dispensaires, quand ils existent, sont très mal équipés non seulement en matériels, mais aussi, en ressources humaines. Les médecins qui sont affectés aux centres hospitaliers n'y travaillent pas de façon régulière. En effet, on peut dire que ce sont les médecins traditionnels non encadrés qui soulagent le sort des paysans en matière de soins de santé sans oublier également le rôle combien important des femmes sages dans les zones reculées. En 1995, on a vu qu'au niveau de la distribution des institutions de santé, le département de l'Ouest en est mieux doté par rapport aux autres départements. Ainsi, il est révélé qu'en 1998, le département de l'Ouest détient à lui seul 88.47% du nombre de médecins, 67% du nombre des infirmières, 37% des auxiliaires6(*) et plus de 50% des centres hospitaliers se concentrent à Port-au-Prince2(*) . Ce qui prouve encore que le département de l'Ouest a le monopole des services sociaux de base jusqu'en 1998. Il faut souligner aussi que le nombre de lits pour 1000 habitants est vraiment inquiétant, car là encore le département de l'ouest en est beaucoup mieux pourvu par rapport aux autres départements. Ainsi, on voit que le département de l'ouest où se trouve l'aire métropolitaine de Port-au-Prince possède 12.7 lits pour 1000 habitants, viennent ensuite les départements du Nord avec 9.9, le département du Sud avec 8.7, et 23.4 pour l'ensemble des autres départements (Voir annexe, tableau # 1.3). C'est pourquoi qu'en 1994-1995, on constate que 91.0% des accouchements dans le milieu rural ont eu lieu hors d'un centre hospitalier contre 48.6% dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince et 68.8% dans les autres villes. Par ces faits, on comprend bien les difficultés rencontrées par les paysans dans la recherche des soins de santé. 2.1.4.3.- L'eau potableLes milieux ruraux ne sont pas couverts en eau potable, les paysans doivent parfois parcourir quatre (4) à cinq (5) kilomètres pour trouver de l'eau, soit dans des rivières ou dans des puits à part quelques rares zones qui sont dotées d'une fontaine publique ou d'un captage d'eau de source. Il est révélé qu'en 1980, seulement 8.0% du milieu rural était couvert en eau potable contre 48% dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince et les autres villes secondaires en étaient couvertes à 47.0%. En 1996, on voit que 41.0% du milieu rural est couvert en eau potable contre 48.0% dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. Le tableau suivant présente le taux de couverture en eau potable selon le milieu, de 1980 à 1996.
Tableau # 1.4 : Taux de couverture en eau potable période 1980-1996
Source : recueil de statistiques sociales vol II, IHSI Août 2000 A cause de l'absence de latrines, les gens font leur besoin à même le sol, ce qui pollue l'eau à chaque chute de pluie7(*) . * 6 IHSI, Recueil de statistiques sociales vol. I, Août 2000. * 2 2 Ernst Bernardin, la planification régionale en Haïti, 1995 * 7 IHSI-PNUD, Recueil de statistiques sociales vol II, AOUT 2000. |
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