Etude des causes et conséquences socio-économiques de l'expansion des bidonvilles dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince( Télécharger le fichier original )par Eliccel PAUL CTPEA - DES 2002 |
1.2.- Présentation des différentes théories d'appuiIl serait très difficile pour ne pas dire impossible d'appréhender le phénomène de bidonvilisation sans passer en revue les différentes théories traitant de l'urbanisation. En ce sens, nous comptons présenter quelques unes d'entre elles dans les lignes qui vont suivre. 1.2.1.- La théorie de HOOVERCette théorie explique la localisation des différentes activités au coeur de la ville par un processus de codétermination de proche en proche. En ce sens, les gens à faible revenu se placent à coté des zones d'emploi et industrielles, les activités industrielles se localisent auprès des noeuds de communication tandis que les gens à haut revenu se localisent dans les zones exposées au soleil et au vent doux situées à la périphérie de la ville. 1.2.2.-La théorie du développement de Arthur LewisArthur Lewis a présenté, au cours des années 1950, un modèle économique qui tient compte des mouvements de population. Il présente l'économie des pays en développement comme un système dualiste avec un secteur traditionnel (agricole) dont la productivité marginale du travail est proche de zéro et un secteur moderne (industriel) où la productivité marginale du travail est strictement positive et croissante en raison de l'accumulation rapide de capital et du progrès technique. Donc, le salaire industriel est supérieur au salaire agricole, ce qui aboutit au transfert du surplus de main d'oeuvre agricole vers le secteur industriel afin d'établir le plein emploi dans le cadre de l'équilibre général Walrasien. Et, cette mobilité parfaite du facteur travail devra permettre d'exclure toute possibilité de chômage. 1.2.3.-Le modèle de Harris et Todaro (1970)Haris et Todaro viennent avec un modèle dualiste et statique expliquant la migration croissante campagne-ville en dépit du chômage urbain croissant. Étant donné que le salaire urbain est supérieur au salaire rural, les gens laissent le milieu rural pour migrer vers le milieu urbain. Mais, contrairement au modèle de Arthur Lewis qui admet qu'on peut atteindre l'équilibre Walrasien1(*) avec la migration campagne- ville, ce modèle explique cette migration malgré le chômage et la migration même engendre le chômage urbain. En d'autres termes, le modèle est prédictif et révèle que plus le taux de création d'emplois urbain sera élevé plus les taux de chômage et de migration augmenteront. Le salaire minimum crée une distorsion sur le Marché de l'emploi urbain en empêchant la confrontation entre l'offre et la demande, ce qui crée du chômage. C'est la conciliation entre le chômage et la migration. * 1 1 La situation d'équilibre général du marché de Léon Walras est que, les m(m-1) prix qui règlent l'échange de m marchandises deux à deux sont implicitement déterminés par les m-1 prix qui règlent l'échange de m-1 quelconques d'entre ces marchandises avec la meme. Autrement dit on peut définir complètement la situation du marché en situation d'équilibre général en rapportant les valeurs de toutes les marchandises à la valeur de l'une d'entre elles. cette dernière marchandise s'appelle numéraire. » |
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