Etude des causes et
conséquences socio-économiques de l'expansion des bidonvilles
dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince
AVANT- PROPOS
Dans le but de décrocher mon
Diplôme d'Études Supérieures (DES) en planification au
CTPEA, je présente ce travail de recherche qui est l'étude des
causes et conséquences socio-économiques de l'expansion des
bidonvilles dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. J'ai choisi de
traiter ce thème en raison de ma préoccupation face au
phénomène de bidonvilisation dont la solution devra passer par la
planification urbaine et régionale qui est l'un des domaines
privilégiés du planificateur. De plus, ce travail à
caractère empirique, devra me permettre d'enrichir mes connaissances
dans ce domaine.
Sans faux- fuyants, ce mémoire n'aurait pas pu
être réalisé sans l'appui de bon nombre de personnes qui
m'ont beaucoup supporté pendant les quatre années
d'études passées au CTPEA.
En ce sens, je tiens à remercier notamment mon
directeur de recherche le professeur TRISTANT Hosval qui a toujours
été très patient avec moi pendant toute la durée de
l'élaboration du travail.
Je veux témoigner mes reconnaissances à tous les
éminents professeurs du CTPEA qui ont contribué à ma
formation en planification.
Je présente mes remerciements à Mlle NAPOLEON
Nadine et M. NAPOLEON Wagner pour leur aide à la préparation du
questionnaire d'enquête, à M. MICHEL Wilfrand qui m'a beaucoup
aidé dans l'opération de cueillette de données sur le
terrain et aussi à tous mes camarades d'études en particulier M.
NERLEY Mitial et M. DESIR Johnson pour leur aide quant à la saisie et le
traitement des données de l'enquête de terrain.
J'étends mes remerciements à: M. JOSEPH
Jacksonn, M. JEAN-PHILIPPE Ramon's Claude, M. NOEL Wilner, M. Yves Roblin, M.
DESIR Alex, M. THERASME Kelogue, M. ISRAEL Abdon et M. JEAN Robert pour
l'aide et l'encouragement qu'ils m'ont apportés chaque jour en
m'incitant à finaliser le document.
Enfin, que tous ceux et toutes celles qui, à un titre
ou un autre, ont contribué à la réalisation de ce
mémoire acceptent mes sincères remerciements.
PAUL Eliccel
TABLE DES
MATIERES
Titre
Dédicace
AVANT- PROPOS 1
TABLE DES MATIERES 2
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 2
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS UTILISÉS
2
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHES 2
INTRODUCTION 4
0.1- Justification du thème de recherche 4
0.2.- Problématique de l'étude 4
0.3.- Objectifs de l' étude 4
0.4.- Hypothèses de travail 5
0.5.- Approche méthodologique 5
5
0.5.1.- La recherche documentaire 6
0.5.2.- Enquêtes de terrain et choix de
l'échantillon 6
0.5.3.-Représentation, traitement et analyse des
données 6
0.5.4.- Limites de la méthodologie 7
0.5-6.-Présentation des différentes parties de
l'étude 7
CHAPITRE 1- CADRE CONCEPTUEL ET THÉORIQUE
8
1.1.- Définition des différents concepts
utilisés 8
1.1.1 Bidonville 8
1.1.2.- Zone marginale 9
1.1.3.- Ménage 9
1.1.4.- Maison 9
1.1.5.- Ville 9
1.1.6.- Ville primatiale 10
1.1.7.- Aire métropolitaine 10
1.1.8.- Région métropolitaine 11
1.1.9.- Urbanisation 11
1.1.10.- Macrocéphalie urbaine 12
1.1.11.- Logement sous-normal 12
1.1.12.- Planification urbaine 12
1.2.- Présentation des différentes théories
d'appui 12
1.2.1.- La théorie de HOOVER 13
1.2.2.-La théorie du développement de Arthur Lewis
13
1.2.3.-Le modèle de Harris et Todaro (1970) 13
1.3.-Approche théorique retenue 13
13
CHAPITRE 2 -PRINCIPALES CAUSES DE LA BIDONVILISATION DE
L'AIRE MÉTROPOLITAINE DE PORT-AU-PRINCE 14
2.1.- L'exode rural 14
2.1.1.- Le salaire minimum dans les industries à
Port-au-Prince et le salaire agricole 14
2.1.2.- La détérioration du niveau de vie de la
population rurale 14
2.1.3.- La concentration à Port-au-Prince des services
administratifs 15
2.1.4.-Concentration à Port-au-Prince des services sociaux
de base 15
15
15
2.1.4.1- Le service d'éducation 15
2.1.4.2.- Les soins sanitaires 15
2.1.4.3.- L'eau potable 16
2.1.4.4.- Télécommunication et
électricité 17
2.2.- Le faible niveau d'investissement dans les milieux ruraux
17
2.3.- Le déséquilibre sur les marchés du
foncier et du logement 17
2.4.- La non application d'un plan directeur d'urbanisme 18
2.5.- L'inexistence d'un véritable système de
promotion immobilière 18
2.6.- La non application du plan cadastral 18
2.7.- Échec de tentative d'amélioration du
problème de logement 19
CHAPITRE 3 - IMPACT DE L'EXTENSION DES BIDONVILLES SUR LE
MODE DE VIE DES HABITANTS DE L'AIRE MÉTROPOLITAINE DE PORT-AU-PRINCE
20
3.1.- Impact sur l'environnement urbain de Port-au-Prince 20
3.2.- Impact sur le marché de l'emploi 20
3.3.- Le développement du secteur informel 20
3.4.- Impact sur la fourniture des biens et services sociaux
21
3.5.- Impact sur l'offre de transport urbain 21
3.6.- Le phénomène de banditisme, la prostitution
et la propagation des MST 21
CHAPITRE 4 - PRÉSENTATION ET ANALYSE DES
RÉSULTATS DE L'ÉNQUETE: CAS DE LA SALINE 22
4.1.- Généralités sur le quartier La Saline
22
4.2 Aspects démographiques 22
4.3.- Aspects migratoires 23
4.4.- L'habitat et le foncier à La Saline 24
24
4.4.1.- Type d'habitat à la saline 24
4..4.2.- Le mode de tenure des parcelles de terrains 25
4.4.3.- Le mode d'occupation des logements 26
4.5.- Le genre de vie des habitants de La Saline 28
4.5.1.- Aspect sanitaire 28
4.5.2.- Le domaine de l'éducation 28
4.5.3.- Eau potable et télécommunications 29
4.5.4.- Aspects économiques 30
4.6.- Causes de la localisation de La Saline dans cette partie de
la capitale 31
31
4.6.1.- Causes sociologiques et migratoires 31
4.6.2.- Causes économiques 32
4.7.- Conséquences de l'existence du quartier de la saline
dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince 32
SYNTHESE: VÉRIFICATION DES HYPOTHESES
33
CONCLUSION 34
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 35
RÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
LISTE DES SIGLES ET
ABRÉVIATIONS UTILISÉS
TPTC : Travaux publiques transport et
communication
BCI : Banque de Crédit Immobilier
BCA : Banque de Crédit Agricole
PNUD : Programme des Nations Unies Pour le
Développement
PIB : Produit Intérieur
Brut
IHSI : Institut Haïtien de Statistiques et
d`Informatique
MPCE : Ministère de la Planification et de la
Coopération Externe
ED'H : Électricité d'Haïti
PIB : Produit Intérieur Brut
PNB : Produit National Brut
D.A.R.D : Division d'Analyse et de Recherche
Démographique
MTPTC : Ministère des Travaux Publics Transport et
Communication
EPPLS : Entreprise publique de promotion de logements sociaux.
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHES
Tableau # 1.- Évolution du taux de croissance du
secteur primaire de 1991 à 1999
Tableau # 1.2.- Répartition en pourcentage des agents de
la santé publique par
département, année 1995.
Tableau # 1.3.- Distribution du nombre de lits pour 1000
habitants selon le département.
Tableau # 1.4. Taux de couverture en eau potable
période 1980-1996
Tableau # 4.- Répartition des chefs de
ménage selon le nombre d'enfants
Tableau # 4.1.- Répartition des chefs de
ménage selon le lieu de naissance
Tableau # 4.2.- Répartition des chefs de
ménage selon la cause de migration
à Port-au-prince.
Tableau # 4.3.- Répartition des chefs de
ménage selon le sexe
Tableau # 4.4.- Répartition des chefs de
ménages selon l'année de migration à Port-au-Prince
Tableau # 4.4.1. Répartition des logements selon ;
la nature du toit, du mur et du parquet.
Tableau # 4.4.2. Répartition en % des ménages
selon le mode de tenure
des parcelles de
terrains.
Tableau # 4.4.3. Répartition des ménages selon
le mode d'occupation des logements
Tableau # 4.4.3. Répartition des ménages selon
le coût semestriel du loyer par pièce de logement.
Tableau # 4.4.5. Répartition des ménages selon
la dotation des logements
en petite cour et en
latrines.
Tableau # 4.4.6. Répartition des logements selon le
nombre de pièces
Tableau # 4.4.7. Répartition des membres de
ménage selon leur niveau d'étude
Tableau # 4.4.8: Répartition des chefs de ménage
selon leur métier
Tableau # 4.4.9: Répartition des ménages selon
la dotation des logements
en téléphone
et en eau potable
Tableau # 4.4.10.Répartition des chefs de ménage
selon leur occupation
Tableau # 4.4.11.Répartition des ménages selon
la taille et le nombre de personnes
rentrant un revenu.
Tableau # 5.- Répartition en pourcentage des chefs
de ménage selon la tranche
de revenu en gourdes et la
taille du ménage
Tableau # 6.- Répartition de ménages selon la
tranche de revenu et le nombre
de pièces de leur
maison
Tableau # 7: Répartition en pourcentage des chefs de
ménages selon la cause de leur localisation
à La Saline.
Graphe # 2.- Evolution du taux de croissance des
secteurs primaire et secondaire de 1992 à 1999
INTRODUCTION
0.1- Justification du thème
de recherche
Pendant les dernières décennies, la plupart des
grands centres urbains des Pays en développement ont connu une
explosion démographique inquiétante. Les populations rurales sont
séduites par les attraits des grandes villes qui ont enregistré
un niveau élevé de développement économique, ce qui
les motive à fuir la campagne pour aller gonfler les grandes villes en
quête d'emploi et de mieux être.
De nombreux spécialistes du développement urbain
comme HENRY Cisneros, font remarquer que l'afflux des gens vers la capitale a
des conséquences désastreuses tant sur l'environnement
économique, social que physique. Car les gens qui viennent s'y
installer, loin de réaliser leurs rêves, connaissent de
préférence une qualité de vie moins bonne que dans les
zones rurales. Port-au-Prince souffre d'une concentration de plus en plus
élevée de gens à faible revenu et qui font pression sur
les services sociaux tels que les soins de santé, l'éducation, le
transport urbain, l'énergie électrique, le
téléphone, l'eau potable, le logement et le foncier.
La ville de Port-au-Prince offre, apparemment, une attraction
découlant de son niveau plus élevé de développement
économique et social. Cette disparité régionale
débouche sur une migration intense des populations rurales vers
Port-au-Prince, la ville primatiale du réseau urbain haïtien. C'est
ainsi que la population urbaine de Port-au-Prince est passée de 120.000
habitants en 1950 à environ deux (2) millions en l'an 2000, (BERNADIN,
1995).
Cependant, les nouveaux migrants sont confrontés
à bon nombre de problèmes les empêchant de vivre
décemment. Etant donné qu'ils ne peuvent pas intégrer le
marché de l'emploi à cause de l'étroitesse du
marché d'une part et d'autre part leur faible niveau de qualification,
ils se trouvent au chômage et dans l'impossibilité de se doter
d'un logement décent, faute de moyens financiers. Dès lors, ils
se dirigent vers les zones périphériques pour se créer
leur propre bidonville composé des maisons de fortune privées
d'infrastructures et du minimum en termes de normes de construction.
Par conséquent, la bidonvilisation de l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince est devenue de plus en plus
inquiétante. Fort de ce constat, nous jugeons qu'il est utile de mener
cette étude afin de déceler certaines causes engendrant la
prolifération des bidonvilles dans l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince. Pour nous, attaquer ce phénomène crucial,
consiste en tout premier lieu à effectuer des études
spécifiques relatives aux différentes causes et
conséquences dudit phénomène. Ainsi, pour apporter notre
contribution, aussi modeste qu'elle puisse paraître, nous avons
décidé de porter cette étude sur le quartier "La Saline"
qui est une des grandes zones marginales de l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince. Donc, il est impératif aujourd'hui d'effectuer
l'étude, non seulement parce qu'il est d'extrême
nécessité de s'informer de la situation socio-économique
de cette catégorie de gens, mais aussi, de proposer des
éléments de solution permettant de pallier cette situation.
0.2.-
Problématique de l'étude
La population urbaine de l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince est estimée à un million neuf cent dix neuf mille
six cent soixante dix huit (1919678) habitants, alors que pour l'ensemble du
pays elle est estimée à deux millions huit cent trente cinq
milles quatre cent trente trois (2835433). En d'autres termes la population de
l'aire métropolitaine représente 67.70% de la population urbaine
totale du pays et elle croit à un rythme annuel de l'ordre de 4.16%
(IHSI, almanach 2002). Cet accroissement de la population
disproportionné par rapport au taux de croissance de l'économie,
à la fourniture des services sociaux de base et aux infrastructures
conduit à l'expansion des bidonvilles de l'aire métropolitaine de
Port-au-prince et la création de certains autres.
L'absence des services sociaux dans les milieux ruraux
engendre l'exode rural qui est à la base de la "bidonvilisation" de nos
principales villes en particulier la ville de Port-au-Prince. Ces services
sociaux de base, considérés d'ailleurs par le paysan comme
symbole de la vie urbaine, n'étant pas rendus disponibles dans les
milieux ruraux, on voit les paysans laisser la campagne pour aller vivre en
ville. Le pire, c'est que la migration de ces gens ne leur procure pas une
promotion sociale. Confrontés au chômage et aux exigences de la
vie urbaine, ils seront forcés d'aller grossir les bidonvilles. Loin de
résoudre leurs problèmes, l'exode rural ne fera que changer le
milieu de leur misère et exacerber le dilemme de la "bidonvilisation".
Ainsi, régulièrement chaque année, un flux de migrants des
zones rurales estimé à environ 13.000 sont arrivés dans
l'aire métropolitaine de Port-au-Prince en provenance de toutes les
régions du pays, ce qui fait que dans certains bidonvilles, la
densité de la population est estimée à environ 40 000
habitants au km². Il en résulte une pression insupportable sur les
infrastructures sociales de la ville, des problèmes de transport
difficiles à gérer, et des phénomènes
d'insécurité et de pollution grandissants. L'exode rural
contribue également de manière importante à l'urbanisation
effrénée de la région métropolitaine de
Port-au-Prince et à l'augmentation du taux de chômage qui gravite
autour de 65% (rapport de la Banque Mondiale de 1998).
L'explosion démographique des gens à faible
revenu dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince a engendré
des zones de peuplement à haute densité et exercé
d'importantes pressions sur les rares services de base et l'infrastructure
limitée. Ainsi, une étude du comité de coordination
Inter-agences santé, réalisée en 1995, a
révélé que moins de 40% des habitants de Port-au-Prince
ont accès à l'eau potable et celle-ci est contaminée par
des micro-organismes infectieux. Les systèmes d'assainissement des eaux
usées sont extrêmement limités en Haïti et les canaux
de drainage charrient des excréments humains et d'autres déchets
à l'air libre. Une large proportion de la population n'a pas
accès aux latrines, généralement trop utilisées et
mal entretenues.
L'occupation spontanée et illicite des terrains et la
faiblesse des institutions publiques ainsi que l'absence de cadastre font qu'il
est très difficile de protéger les propriétaires
légitimes et les terrains publics. Ces migrants, à cause de leur
faible niveau de revenu, procèdent soit par l'invasion des terrains
écologiquement déficients dans les zones
périphériques, ou dans les littoraux, ou bien ils
procèdent par affermage des terrains pour se constituer des espaces
insalubres où les logements sont de bas standard, sans hygiène et
surpeuplés. La plupart des familles habitant dans ces bidonvilles,
vivent dans une pièce.
Ces modes d'occupation des terrains encouragent
également les modes déréglés de construction.
Aujourd'hui, assistons-nous à l'expansion anarchique de l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince qui est devenue un ensemble de
bidonvilles très insalubres. Presque tous les beaux quartiers sont
couronnés de bidonvilles, c'est la dégradation du genre de vie
des habitants de Port-au-Prince.
La non application d'un plan d'urbanisme et
l'insécurité foncière ont facilité la construction
anarchique des habitats précaires, sans respecter les normes d'urbanisme
et de salubrité. Cette grande proportion de gens
défavorisés n'ont pas bénéficié d'un
système de promotion immobilière qui leur permettrait de vivre
décemment dans un logement normal. Cet état de faits anime le
processus de bidonvilisation de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince
qui se révèle très préoccupant. On a vu que non
seulement les bidonvilles les plus anciens sont surdensifiés, mais aussi
presque tous les espaces verts de Port-au-Prince sont en train d'être
bidonvilisés par des migrants de faible revenu. Port-au-Prince
déborde actuellement vers les zones périphériques plus
précisément dans les hauteurs, dans les littoraux et dans les
flancs de colline, ce qui engendre la dégradation de l'environnement et
rend vulnérable l'avenir des habitants de Port-au-Prince.
0.3.- Objectifs de l' étude
Il faudrait admettre que dans ce travail de recherche, on ne
pourra pas répondre à toutes les questions qui peuvent tourner
autour du thème sous étude. Toutefois, nous entendons d'une
manière générale arriver à :
v Attirer l'attention des différents acteurs
socio-économiques sur les véritables causes et
conséquences de l'expansion des bidonvilles dans l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince.
Ainsi, de manière plus spécifique nous voulons
arriver à :
v Esquisser le mode de fonctionnement des bidonvilles dans
l'aire métropolitaine de Port-au-Prince
v Dégager des éléments pouvant expliquer
la prolifération des bidonvilles dans l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince.
0.4.-
Hypothèses de travail
Tenant compte de la problématique évoquée
et des objectifs poursuivis, nous avons énoncé l'hypothèse
fondamentale suivante:
Les bidonvilles qui se sont formés dans l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince sont le résultat du
phénomène de l'exode rural et du faible niveau de revenu des
ménages composés des gens fraîchement arrivés
à Port-au-Prince.
De cette hypothèse fondamentale découlent les
deux hypothèses spécifiques énumérées
ci-après.
v Le phénomène de l'exode rural est la
conséquence du différentiel de salaire entre le milieu urbain et
le milieu rural et la concentration des principaux services sociaux de base
à Port-au-Prince.
v Les ménages qui habitent dans les bidonvilles de
l'aire métropolitaine de Port-au-Prince subissent l'influence de la
configuration et la disponibilité des espaces vacants,
l'accessibilité à l'emploi et au centre ville, le prix du
logement et un certain degré du lien de parenté.
0.5.- Approche
méthodologique
Ce point a pour but d'exposer la démarche
méthodologique qui a été retenue pour la
réalisation du travail.
0.5.1.- La
recherche documentaire
Pour rédiger ce rapport de recherche qui est à
la fois d'un caractère descriptif et analytique, une importante
documentation nous a servi d'appui et l'on peut retenir entre autres quelques
travaux traitant de l'urbanisation, de l'habitat et de la marginalité
à Port-au-Prince. En 1988, une enquête fut menée par
l'Institut Haïtien de Statistiques et d'Informatique (IHSI) dans les sept
plus grands quartiers défavorisés de l'aire métropolitaine
de Port- au- Prince, il s'agit de la Saline, Tokyo, Saint Martin, Pont Rouge,
Bréa/pape, et Fort Mercredi. On y retrouve un certain nombre
d'indicateurs socio-économiques qui nous ont servi d'indicateurs
d'appui lors de la recherche exploratoire.
Parmi les documents de base que nous avons consultés, on
peut citer entre autres le travail de recherche réalisé par le
Centre de Techniques de Planification et d'Economie Appliquée (CTPEA)
sous la direction du professeur THEOPHILE Roche intitulé:
l'organisation interne et les caractéristiques socio-économiques
et physiques des zones marginales de Port-au-Prince.
Ce document qui a paru en 1990, présente des
éléments de synthèse, des résultats d'études
déjà réalisées dans certaines zones marginales de
l'aire métropolitaine de Port-au-Prince1(*).
A part les
réalisations en matière de l'urbanisation que nous avons
mentionnées plus haut, il y a le schéma d'aménagement du
territoire qui a été publié en mars 1981 par la
secrétairerie d'Etat du plan et ensuite, le plan de développement
de Port-au-Prince et de sa région métropolitaine.
Notre travail de recherche, de façon très
spécifique, essaie de mettre en exergue certaines causes et
conséquences socio-économiques de la prolifération des
bidonvilles dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. Il
présente sous la base des données empiriques et de documentation
une analyse des problèmes qui méritent une attention beaucoup
plus soutenue de la part des acteurs socio-économiques évoluant
dans l'espace urbain de Port-au-Prince.
0.5.2.-
Enquêtes de terrain et choix de l'échantillon
Pour réaliser ce travail, nous avons mené une
enquête basée sur l'échantillonnage. Nous nous sommes servi
de la recherche documentaire, non seulement pour repérer les
données disponibles, mais aussi, pour pouvoir choisir parmi l'ensemble,
le bidonville ayant :
v Un nombre plus élevé d'ajoupas, de taudis et
de logement dont la toiture est en tôle, leur parquet en terre battue et
qui sont construits avec des véritables matériaux de construction
récupérables,
v Un taux élevé d'insalubrité et de
promiscuité.
Compte tenu de notre critère de choix, le bidonville
retenu est «La Saline». Nous y avons choisi, de manière
aléatoire, un échantillon de quatre vingt (80) ménages
pour être fait l'objet de l'étude. Ce procédé
aléatoire consiste à lancer un dé à chaque
début de ruelle, le numéro qui est apparu est
considéré comme l'ordre selon lequel les ménages ont
été choisis. Par exemple si le numéro est 3, on ne choisit
pas les trois premières maisons, mais la quatrième, la
septième ainsi de suite.
0.5.3.-Représentation, traitement et analyse des données
Après avoir collecté les données sur le
terrain, nous avons utilisé le logiciel SPSS version 8.0 pour traiter
les informations. Le logiciel EXCEL a été également
utilisé dans le but de faire des représentions graphiques et
d'autres calculs à des fins utiles. En effet, les données sont
présentées sous forme de tableaux de synthèse et de
contingence. Ces tableaux nous ont servi d'éléments
indispensables à l'analyse des données.
0.5.4.- Limites de la
méthodologie
Toute méthodologie de la recherche basée sur
l'enquête de terrain admet à quelque degré que ce soit des
limitations, donc celle-ci n'en saurait être exempte. Il faut dire que ce
travail dont l'enquête a été faite sur un
échantillon de 80 ménages devrait non seulement tenir compte d'un
échantillon de plus grande taille, mais aussi s'étendre sur
plusieurs autres bidonvilles. Cependant, des contraintes d'ordre financier et
logistique nous empêchent de satisfaire ces exigences.
En outre, le manque de littérature sur le quartier La
Saline constitue un handicap quant à la présentation du quartier.
C'est pourquoi, nous n'avons pas pu disposer de certaines informations qui
pourraient être recueillies dans d'autres types de recherche. Mais,
malgré la faiblesse de cette approche méthodologique, elle est,
néanmoins, la seule piste pouvant nous permettre d'atteindre les
objectifs poursuivis et cerner le thème sous étude selon les
hypothèses susmentionnées.
0.5-6.-Présentation des différentes parties de l'étude
Ce mémoire, aussi limité
qu'il soit, devra aider les décideurs et planificateurs à mieux
traiter les problèmes de l'urbanisme et de la planification
régionale. Pour ce faire, nous l'organisons en quatre chapitres. Dans le
chapitre I, nous avons présenté le cadre conceptuel et
théorique qui tient compte de la définition des concepts et de la
présentation des théories d'appui. Au chapitre II, l'accent a
été mis sur les différents facteurs de la concentration de
la population dans l'aire métropolitaine de Port-au-prince. En ce qui
concerne le Chapitre III, nous y avons exposé l'impact de l'existence
des bidonvilles sur le mode de vie des habitants de l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince. Enfin, le chapitre IV a
présenté l'étude de cas de La Saline.
CHAPITRE 1- CADRE CONCEPTUEL ET THÉORIQUE
1.1.- Définition des différents concepts
utilisés
La définition des concepts suivants devra aider
à clarifier le texte.
1.1.1
Bidonville
En général, un bidonville est un quartier qui se
caractérise par un développement physique spontané, non
contrôlé par les institutions publiques. Les conditions
d'hygiène et de sécurité sont précaires et ces
quartiers, dans la majorité des cas, privés d'infrastructures et
de services sociaux. En Haïti, les bidonvilles présentent les
spécificités suivantes.
v Délabrement des unités de logement;
v La promiscuité excessive des habitats;
v Carence en infrastructures de base et de services tels
voiries, électricité, eau potable, installations sanitaires,
centre d'enseignement scolaire, centre de formation professionnelle et centre
de santé, etc;
v La non connexion au réseau de canalisation pour
l'évacuation des eaux usées et pluviales;
v L'insalubrité et l'étroitesse des ruelles de
desserte intérieure;
v Taux élevé de chômage ;
v Misère, pauvreté absolue ;
v Faible niveau de revenu ;
v Chômage déguisé;
v Prolifération du micro commerce et toutes sortes
d'activités économiques du secteur informel;
v Surdensification du logement.
1.1.2.- Zone marginale
La notion de zone marginale est utilisée pour
décrire un espace géographique écologiquement pauvre ne
bénéficiant pas d'infrastructures et de services urbains, c'est
une zone d'exclusion dans l'armature urbaine. Les maisons sont de très
bas standard, ce sont des taudis, des ajoupas, mal équipés et se
caractérisent par l'insalubrité des terrains parfois
marécageux ou exposés au bord des ravines sur lesquels sont
érigées des maisons de fortune habitées par des gens
à faible revenu.
1.1.3.- Ménage
On entend par ménage, l'ensemble des personnes habitant
un même logement qu'elles aient ou non des liens de parenté et qui
ont leur repas ensemble. Mais, il est admis également qu'une seule
personne peut constituer un ménage. Ainsi, on peut trouver plusieurs
typologies de ménage, entre autres: les ménages familiaux
composés des gens ayant des liens de parenté entre eux et les
ménages non familiaux c'est- à- dire composés des gens
n'ayant aucun lien de parenté entre eux.
1.1.4.- Maison
Il sera utilisé la notion de maison comme étant
toute unité de construction sur un espace délimité en
longueur, en largeur et en hauteur, utilisant une certaine quantité de
matériaux capables de rendre le milieu vivable. Une maison peut avoir
plusieurs logements qui sont habités par des ménages
différents, ce qui constitue une unité de voisinage. Le
voisinage permet aux ménages de pratiquer entre eux l'échange et
l'entraide dans la recherche des solutions de leurs problèmes
quotidiens.
1.1.5.-
Ville
La notion de ville fait l'objet de diverses réflexions
sur les plans social, culturel, politique et économique. Chaque groupe
d'auteurs, dépendamment de sa discipline scientifique, produit une
définition du concept de ville, qu'il s'agisse de l'historien, du
sociologue, du philosophe ou de l'économiste urbain.
Le sociologue conçoit la ville comme une
société complexe de fort volume dont la base géographique
restreinte donne lieu à une forte densité. C'est un espace
géographique dans lequel la culture et le mode de vie ne sont pas les
mêmes qu'en milieu rural.
Quant aux philosophes ils considèrent la ville comme un
milieu géographique et social composé d'un ensemble de
constructions dont les habitants travaillent, pour la plupart aux secteurs
commerce, industrie et à l'administration.
Les historiens quant à eux, croient que la ville est la
transformation de la cité antique à travers l'histoire. Au cours
de son processus de développement, elle multiplie ses fonctions,
s'étend dans l'espace environnemental et subit des transformations
spatiales pour se constituer en métropole ou mégalopole.
Les urbanistes conçoivent la ville est comme un agent
économique spécifique capable de décision. Elle est un
bloc de facteurs productifs, une source d'externalités, un centre de
formation et de distribution de valeur à la fois.
Pour la suite de notre recherche, nous retenons la
définition présentant la ville comme une agglomération
urbaine occupant une position administrative importante. Elle renferme une
multitude de maisons très rapprochées dotées
d'infrastructures et d'équipements sociaux. Elle a une population d'au
moins 2.500 habitants et ses principales activités économiques
sont l'industrie, l'artisanat, le commerce, les professions libérales et
toutes les autres activités tertiaires et quaternaires.
1.1.6.- Ville
primatiale
La ville primatiale est conçue comme la ville la plus
peuplée de l'armature urbaine qui exerce un pouvoir de domination sur
les autres villes de second rang lorsqu'on applique la loi rang- dimension ou
principe de la continuité de la taille des villesn(*). La ville primatiale est
ordinairement mieux dotée en infrastructures et en services
administratifs et connaît généralement un plus haut taux de
croissance par rapport à celui des autres villes.
1.1.7.- Aire
métropolitaine
La notion d'aire métropolitaine se réfère
à l'extension des villes dans l'espace physique du territoire. Elle est
souvent utilisée pour expliquer l'expansion rapide d'une grande ville
sur des aires contiguës qui reçoivent une utilisation urbaine du
sol. C'est une zone plus ou moins étendue qui embrasse la capitale d'un
pays, la métropole d'une région ou une grande ville pour
constituer le lieu de concentration de certaines activités et de
certains phénomènes.
L'aire métropolitaine est aussi une partie d'espace
bi-dimentionnel comprenant plusieurs sous régions de second rang du
point de vue administratif ( communes et sections communales). Une grande
ville est considérée comme métropole dans la mesure
où elle présente des fonctions complexes et un certain niveau
économique et social par rapport au reste de la région. Elle
comprend un noyau central qui peut être une ville, une métropole
régionale ou la capitale d'un pays ayant le monopole politique,
administratif, industriel et commercial d'une part et d'autre part plusieurs
autres agglomérations urbaines de rang inférieur. La population
de l'aire métropolitaine s'est constituée à partir de la
migration campagne-ville et compte au moins 400.000 habitants. Cette population
est souvent confrontée à des problèmes de toutes sortes
dont logements, services sociaux et équipements urbains.
1.1.8.- Région
métropolitaine
La notion de région métropolitaine correspond
à un phénomène de complication des concepts de
métropole qui a donné naissance à des expressions comme
ville-région et région urbaine. Donc, le terme région
métropolitaine fait référence aux divers problèmes
métropolitains causés par l'affrontement entre les limites
socio-économiques de la ville et ses limites administratives. Toutefois,
les géographes urbains définissent la région
métropolitaine comme un espace urbain regroupant la métropole et
son aire d'influence contiguë pour former un ensemble présentant un
fort degré d'interaction et d'interdépendance sociale interne.
1.1.9.- Urbanisation
L'urbanisation est un processus de transformation d'une
population rurale en une population urbaine, en un changement de mode de vie,
un changement démographique et spatial ayant des impacts sur la vie de
la société en général du point de vue culturel,
politique, social et économique. Elle est censée suivre le
processus d'industrialisation qui exige un minimum d'agglomération
urbaine pour satisfaire ses besoins en main d'oeuvre.
Selon les géographes, l'urbanisation est
considérée comme les divers processus par lesquels se structure
un ensemble urbain.
Pour l'essentiel, nous retenons qu'il faut faire une approche
sectorielle afin de mieux cerner le phénomène d'urbanisation au
niveau des pays en développement. Normalement, elle devrait être
le signe du développement. Cependant, celle-ci ne s'accompagne pas d'une
croissance économique équilibrée pouvant déboucher
sur un développement intégré. C'est la
désarticulation du secteur agricole et le faible niveau
d'industrialisation. Donc, elle se heurte plutôt à un processus
d'industrialisation avortée dans son état embryonnaire.
1.1.10.-
Macrocéphalie urbaine
Les capitales des pays en développement ont souvent
connu une croissance démographique accélérée, la
concentration du pouvoir politique et les principales activités
économiques génératrices d'emploi. Cette concentration
urbaine entraîne l'accentuation du chômage et de la
pauvreté, et la détérioration des conditions de vie de la
majorité de la population. Une ville présentant ses
caractéristiques est considérée comme macrocéphale,
car elle est parasite et dysfonctionnelle.
1.1.11.- Logement sous-normal
Le logement sous normal est celui dont les murs et la toiture
sont construits avec des matériaux de récupération de
mauvaise qualité et dont le parquet est souvent en terre battue.
1.1.12.-
Planification urbaine
Le terme planification urbaine fait référence
aux divers moyens de contrôle de la croissance urbaine. C'est un acte
délibéré des autorités municipales ou du
gouvernement central en vue de l'organisation anticipée de
l'accroissement des variables urbaines. Dépendamment du système
politique, elle peut être purement impérative ou indicative.
1.2.-
Présentation des différentes théories d'appui
Il serait très difficile pour ne pas dire impossible
d'appréhender le phénomène de bidonvilisation sans passer
en revue les différentes théories traitant de l'urbanisation. En
ce sens, nous comptons présenter quelques unes d'entre elles dans les
lignes qui vont suivre.
1.2.1.- La théorie de
HOOVER
Cette théorie explique la localisation des
différentes activités au coeur de la ville par un processus de
codétermination de proche en proche. En ce sens, les gens à
faible revenu se placent à coté des zones d'emploi et
industrielles, les activités industrielles se localisent auprès
des noeuds de communication tandis que les gens à haut revenu se
localisent dans les zones exposées au soleil et au vent doux
situées à la périphérie de la ville.
1.2.2.-La théorie du
développement de Arthur Lewis
Arthur Lewis a présenté, au cours des
années 1950, un modèle économique qui tient compte des
mouvements de population. Il présente l'économie des pays en
développement comme un système dualiste avec un secteur
traditionnel (agricole) dont la productivité marginale du travail est
proche de zéro et un secteur moderne (industriel) où la
productivité marginale du travail est strictement positive et croissante
en raison de l'accumulation rapide de capital et du progrès technique.
Donc, le salaire industriel est supérieur au salaire agricole, ce qui
aboutit au transfert du surplus de main d'oeuvre agricole vers le secteur
industriel afin d'établir le plein emploi dans le cadre de
l'équilibre général Walrasien. Et, cette mobilité
parfaite du facteur travail devra permettre d'exclure toute possibilité
de chômage.
1.2.3.-Le modèle de Harris et Todaro (1970)
Haris et Todaro viennent avec un modèle dualiste et
statique expliquant la migration croissante campagne-ville en dépit du
chômage urbain croissant. Étant donné que le salaire urbain
est supérieur au salaire rural, les gens laissent le milieu rural pour
migrer vers le milieu urbain.
Mais, contrairement au modèle de Arthur Lewis qui admet
qu'on peut atteindre l'équilibre Walrasien1(*) avec la migration campagne-
ville, ce modèle explique cette migration malgré le chômage
et la migration même engendre le chômage urbain. En d'autres
termes, le modèle est prédictif et révèle que plus
le taux de création d'emplois urbain sera élevé plus les
taux de chômage et de migration augmenteront. Le salaire minimum
crée une distorsion sur le Marché de l'emploi urbain en
empêchant la confrontation entre l'offre et la demande, ce qui
crée du chômage. C'est la conciliation entre le chômage et
la migration.
1.3.-Approche théorique retenue
Parmi les différentes théories d'appui du
travail, le modèle de développement économique de
Harris et de Todaro expliquant l'exode rural
malgré le chômage urbain, représente le fondement du
travail étant donné que l'exode rural constitue l'une des
principales causes engendrant l'expansion des bidonvilles dans l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince. Vient ensuite la théorie de
Hoover selon laquelle le développement spatial de
Port-au-Prince subit l'influence des enjeux économiques et sociaux et
explique la localisation des différentes zones composant l'espace urbain
de Port-au-Prince. Même si depuis quelques années, les bidonvilles
ont tendance à suivre le déplacement des quartiers des gens
aisés et s'étendent jusqu'à leurs frontières
à tel point qu'on dit aujourd'hui que chaque quartier des gens à
haut revenu a son propre bidonville. Mais la rigueur de cette théorie
tient encore, car les gens à haut revenu continuent encore de s'abriter
dans les zones périphériques où le transport en commun est
pratiquement inexistant, les zones industrielles s'accrochent encore aux noeuds
de circulation et la plupart des gens à faible revenu habitent
auprès des zones commerciales.
CHAPITRE 2 -PRINCIPALES CAUSES DE
LA BIDONVILISATION DE L'AIRE MÉTROPOLITAINE DE PORT-AU-PRINCE
Ce chapitre vise à faire ressortir les causes de la
concentration démographique de l'espace urbain de Port-au-Prince. Il
fait état du phénomène de l'exode rural et de la
concentration à Port-au-Prince de presque toutes les activités
génératrices de revenu, de biens et de services
nécessaires à l'existence humaine.
2.1.- L'exode rural
La fin des années 70 est marquée en Haïti
par le phénomène inquiétant de l'exode rural. Ce dernier
va continuer à s'aggraver tout au cours de la première
moitié de la décennie 1980. C'est ainsi qu'annuellement plus de
vingt milles (20,000)2(*)
personnes laissent leur milieu natal pour s'acheminer vers Port-au-Prince. Les
gens envahissent la capitale, le seul pôle d'attraction du pays, dans le
but de trouver un emploi leur garantissant un mieux être
économique et social.
Il faut signaler que l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince connaît ses plus grandes étapes de bidonvilisation
surtout à partir des trois importantes vagues migratoires:
v L'inauguration des travaux du bicentenaire en 1949 attirant
des visiteurs paysans et qui, pour la plupart, ne sont pas retournés en
province;
v Les gens qui devaient venir à Port-au-Prince pour
fêter les 22 septembre de chaque année de 1957 à 1970
v La dernière et la plus importante vague migratoire
s'opère à partir de l'installation à Port-au-Prince des
industries de sous-traitance au cours des années 70 qui offrent des
salaires plus intéressants, alors que le secteur agricole faisait face
à de sérieux problèmes. L'exode rural se fait parfois en
deux grandes étapes. D'abord, les gens transitent dans les grandes
villes comme Cayes, Cap Haïtien et Gonaïves, ensuite
débarquent à Port-au-Prince. Les gens qui déferlent sur la
capitale se dirigent vers des parents ou des proches en attendant leur
installation définitive dans l'un des bidonvilles de la capitale. Les
nouveaux migrants se font accompagner également de certains membres de
leur famille venant encore de la province pour constituer des ménages de
très grande taille.
L'aire Métropolitaine de Port-au-prince voit son taux
d'urbanisation passé de 52.3% en 1971 à 64.2% en l'an 2000. Les
gens qui s'acheminent vers la ville primatiale proviennent des
différents départements géographiques du pays. Les
départements de la Grand' Anse, du Sud, et du reste de l'Ouest ont
fourni respectivement : 22,81% ; 19,02% ; 16,60% des migrants
à la population de Port-au-Prince3(*). De nombreux éléments accentuent le
phénomène de l'exode rural vers la ville primatiale. Ce sont,
pour la plupart, des facteurs socio-économiques qui ont contraint les
gens à abandonner la campagne. Ainsi, dans les lignes
subséquentes, nous ferons ressortir les facteurs- clé engendrant
l'exode rural.
2.1.1.- Le salaire minimum dans les industries à
Port-au-Prince et le salaire agricole
Avec l'arrivée des industries de sous-traitance
à Port-au-Prince au cours des années 70, le salaire minimum
était déjà supérieur au salaire agricole. Le
secteur industriel grâce à sa caractéristique
capitalistique, utilise les nouvelles technologies, alors que le secteur
agricole en Haïti utilise encore des techniques rudimentaires de
production. Il en résulte une plus forte productivité au niveau
du secteur industriel, c'est ce qui crée le différentiel de
salaire entre les deux secteurs. Vers les années 80, on assiste à
la détérioration de l'économie paysanne, source de revenu
des 70% de la population totale du pays, qui s'exprime par la
décroissance de la valeur ajoutée du secteur primaire (VAP) soit
une baisse de 2% par rapport à l'année 1979.
La tendance à la baisse du taux de croissance du
secteur primaire, de 3.3% en 1991 qui est passé à -11.2% en 1994
et aboutit à 1.7% en 19994(*), s'explique par le faible poids de l'investissement
dans ce secteur. Il en résulte un salaire inférieur au niveau du
secteur agricole par rapport au secteur industriel.
Ce différentiel salarial existant entre les deux
secteurs, ajouté aux multiples problèmes rencontrés par le
secteur agricole, mettait les paysans dans une situation de pauvreté
aiguë. A rappeler que l'économie haïtienne est un
système dualiste selon la théorie du développement de
Arthur Lewis. C'est que l'évolution du salaire minimum
appliqué dans les industries à Port-au-Prince est à la
hausse alors qu'il n'est pas appliqué dans le secteur agricole. Cela a
engendré la migration des paysans vers la capitale. Même si en
l'an 2000, le salaire agricole bat un record en passant de 10 gourdes à
20 gourdes par jour, mais ce salaire est toujours inférieur à
celui offert par les industries à Port-au-Prince (le salaire minimum 36
par jour)11(*).
Le constat auquel nous assistons aujourd'hui, fait
référence au modèle de harris et
Todaro portant une explication au phénomène de
l'exode rural en dépit du chômage urbain. Une telle situation
attire les gens à venir grossir le nombre à la capitale pour
constituer des bidonvilles où habitent, pour la plupart, les migrants
chômeurs à faible revenu.
2.1.2.- La
détérioration du niveau de vie de la population rurale
Vers la fin des années 70, le secteur agricole
englobant l'essentiel des activités du monde paysan haïtien, est
confronté déjà à de nombreuses difficultés
d'ordre socio-économique. La valeur ajoutée du secteur primaire a
chuté de 2 %. Des lors, la pauvreté commence par frapper les
paysans de façon très sérieuse. Les 48% des ménages
du pays qui en 1976 avaient un revenu inférieur au seuil de
pauvreté sont passés à 75% en 1982. L'économie
paysanne ( secteur primaire) a affiché, au cours de l'année
1993, un taux de croissance annuel négatif de l'ordre de -8.9,3 % tandis
que le secteur industriel enregistrait un taux de croissance de 3.4%. Mais,
à partir de l'année 1994, les taux de croissance des deux
secteurs continuaient encore de baisser jusqu'à -11.2 % pour le secteur
primaire et -0.7 % pour le secteur secondaire. A signaler qu'au cours de la
période 1992-1999, le secteur primaire a enregistré un taux de
croissance négatif de l'ordre de -4.03% l'an, alors que le secteur
secondaire a affiché un taux de croissance positif de l'ordre de 6.64%
l'an. Toutefois, notons que le secteur primaire a fait un bond en 1998, soit
2.2 % pour retomber en 1999 à 1.7 %8(*).
Le graphe suivant montre l'évolution des taux de
croissance des secteurs primaire et secondaire pour la période
1992-1999.
Source: Recueil de statistiques sociales Vol. II, IHSI,
août 2000.
L'économie paysanne devient encore plus
vulnérable avec l'abattage du porc créole qui constituait la
principale source de revenu du paysan haïtien. C'est l'appauvrissement
total du monde rural. Maintenant, ils devaient recourir à l'abattage
systématique des arbres pour être transformés en charbon de
bois en vue de gagner un revenu pour faire face aux multiples besoins
quotidiens.
La conséquence de cette coupe effrénée
des arbres est l'érosion qui appauvrit les sols et les rend infertiles.
Dès lors, il n'y a plus d'espoir d'amélioration de la
qualité de la vie des paysans dont le revenu reposait essentiellement
sur les produits agricoles. Avec la chute progressive de productivité
dans ce secteur, le revenu percapita a considérablement baissé.
En 1990, le secteur agricole, le plus grand sous- secteur du primaire,
fournissait à lui seul 67% des emplois pour l'ensemble du pays .Alors
que depuis 1983, on constate que la tendance des investissements au niveau du
secteur agricole est à la baisse. Ce faisant, les infrastructures
agricoles dont les canaux d'irrigation se détériorent. A noter
que le porc haïtien représentait la principale source de revenu des
paysans. Après l'abattage des "cochons créoles", les paysans
abattent également les arbres pour être transformés en
charbon de bois qui est devenu leur principale source de revenu. Ceci a
provoqué la perte progressive des terres arables suite à
l'érosion, un effet direct du déboisement .
L'on peut assimiler cette baisse de productivité du
secteur agricole à un certain nombre de goulots d'étranglement.
Parmi ces contraintes, on peut noter entre autres :
v Le problème d'analphabétisme des paysans
v Le manque d'apport technique au secteur;
v La répartition inégale des terres cultivables;
v L'émiettement excessif des terres;
v L'exploitation des paysans par les spéculateurs
agricoles.
2.1.3.- La concentration à
Port-au-Prince des services administratifs
Au niveau de l'administration publique, paradoxalement, la
disparité en termes de distribution des services sociaux est
très effrayante. Port-au-Prince est le centre de décision et de
fourniture de services administratifs. Même s'il existe des annexes dans
certaines villes secondaires du pays, le problème de concentration
persiste encore. Ainsi, on a pu vérifier en 1990, que 70% des
fonctionnaires publics se trouvent dans l'aire métropolitaine de Port
-au -Prince qui reçoit à elle seule plus de 72.% des masses
salariales, 80% du budget national5(*). De telles disparités ne pouvaient que
contribuer à l'affluence massive des gens à Port-au-Prince. La
capitale devient de plus en plus agglomérée, ses installations en
équipements sociaux et les infrastructures sont devenues tout à
fait insuffisantes pour desservir la population. L'inexistence presque totale
des services sociaux de base dans les milieux ruraux constitue l'une des causes
fondamentales de la migration urbaine.
2.1.4.-Concentration à Port-au-Prince des services sociaux de base
Parmi les différents services
de base, certains se révèlent indispensables à l'existence
humaine. Ainsi, on se propose d'analyser l'état de ces services sociaux
dans les milieux ruraux.
2.1.4.1- Le service d'éducation
La disparité est aussi flagrante dans le secteur de
l'éducation puisque l'aire métropolitaine de Port-au-Prince
retient à elle seule presque la totalité des centres
d'enseignement primaire, secondaire, universitaire et professionnel.
D'après les statistiques officielles du MENJS, la plupart des centres
d'enseignement professionnel et plus de la moitié des centres
d'enseignement secondaire soit 63.52% de l'effectif global se trouvent dans le
département de l'Ouest.
En effet, très peu d'écoles primaires et
secondaires existent dans les milieux ruraux et celles-ci sont
dépourvues d' infrastructures scolaires. Elles ont une capacité
d'accueil très restreinte où 49.5% des gens seulement sont
alphabétisés alors que le taux est de 85.1 % pour l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince1(*).
La demande sociale d'éducation est complètement
supérieure à l'offre scolaire. Après les deux premiers
cycles de l'enseignement fondamental ou le baccalauréat (1ere et
2ème parties), les gens doivent se rendre à
Port-au-Prince pour poursuivre leurs études professionnelles ou
supérieures.
Depuis les années 1980, selon les statistiques
officielles de l'IHSI, une grande disparité est observée dans le
répartition de l'offre scolaire entre zone urbaine et zone rurale du
pays. En effet, le taux net de scolarisation était de 19.5% en milieu
rural contre 78.1% entre milieu urbain en 1989. Cette disparité se
maintient jusqu'en 1992 où plus de 62% des salles de classe se trouvent
dans les milieux urbains.
A noter que 82.47% des écoles publiques et 75% des
écoles supérieures et facultés se trouvent à
Port-au-Prince1(*). On
voit que le milieu rural est nettement défavorisé en
matière d'éducation.
Même si les paysans sont pour la plupart
analphabètes, mais ils se soucient beaucoup de l'éducation de
leurs enfants parce qu'ils finissent par comprendre que l'avenir de leurs
enfants ne peut être assuré que par l'éducation.
Voilà pourquoi, ils manifestent une volonté accrue de fournir
à leurs enfants cet instrument de combat. Donc, toutes les villes les
mieux dotées en équipements scolaires, en particulier la ville de
Port-au-Prince, devront accueillir la population scolarisable.
2.1.4.2.- Les
soins sanitaires
C'est encore le même constat lorsqu'on considère
la façon dont la santé est distribuée dans le pays. Les
soins de santé sont quasi inexistants dans les milieux ruraux et les
équipements sanitaires y sont très rares. Les dispensaires, quand
ils existent, sont très mal équipés non seulement en
matériels, mais aussi, en ressources humaines. Les médecins qui
sont affectés aux centres hospitaliers n'y travaillent pas de
façon régulière.
En effet, on peut dire que ce sont les médecins
traditionnels non encadrés qui soulagent le sort des paysans en
matière de soins de santé sans oublier également le
rôle combien important des femmes sages dans les zones reculées.
En 1995, on a vu qu'au niveau de la distribution des institutions de
santé, le département de l'Ouest en est mieux doté par
rapport aux autres départements. Ainsi, il est
révélé qu'en 1998, le département de l'Ouest
détient à lui seul 88.47% du nombre de médecins, 67% du
nombre des infirmières, 37% des auxiliaires6(*) et plus de 50% des centres
hospitaliers se concentrent à Port-au-Prince2(*) . Ce qui prouve encore que le
département de l'Ouest a le monopole des services sociaux de base
jusqu'en 1998.
Il faut souligner aussi que le nombre de lits pour 1000
habitants est vraiment inquiétant, car là encore le
département de l'ouest en est beaucoup mieux pourvu par rapport aux
autres départements. Ainsi, on voit que le département de l'ouest
où se trouve l'aire métropolitaine de Port-au-Prince
possède 12.7 lits pour 1000 habitants, viennent ensuite les
départements du Nord avec 9.9, le département du Sud avec 8.7,
et 23.4 pour l'ensemble des autres départements (Voir annexe, tableau #
1.3).
C'est pourquoi qu'en 1994-1995, on constate que 91.0% des
accouchements dans le milieu rural ont eu lieu hors d'un centre hospitalier
contre 48.6% dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince et 68.8% dans
les autres villes. Par ces faits, on comprend bien les difficultés
rencontrées par les paysans dans la recherche des soins de
santé.
2.1.4.3.-
L'eau potable
Les milieux ruraux ne sont pas couverts en eau potable, les
paysans doivent parfois parcourir quatre (4) à cinq (5)
kilomètres pour trouver de l'eau, soit dans des rivières ou dans
des puits à part quelques rares zones qui sont dotées d'une
fontaine publique ou d'un captage d'eau de source. Il est
révélé qu'en 1980, seulement 8.0% du milieu rural
était couvert en eau potable contre 48% dans l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince et les autres villes secondaires en
étaient couvertes à 47.0%. En 1996, on voit que 41.0% du milieu
rural est couvert en eau potable contre 48.0% dans l'aire métropolitaine
de Port-au-Prince. Le tableau suivant présente le taux de couverture en
eau potable selon le milieu, de 1980 à 1996.
Tableau # 1.4 : Taux de couverture en eau potable
période 1980-1996
Milieu
|
Taux de couverture
|
1980
|
1990
|
1995
|
1996
|
Aire métro.
|
48.0
|
53.2
|
35
|
48.0
|
Villes sec.
|
47.0
|
58.6
|
45.0
|
43.0
|
Rural
|
8.0
|
33.5
|
39.0
|
41.0
|
Ensemble
|
18.0
|
39.5
|
39.0
|
43.0
|
Source : recueil de statistiques
sociales vol II, IHSI Août 2000
A cause de l'absence de latrines, les gens font leur besoin
à même le sol, ce qui pollue l'eau à chaque chute de
pluie7(*) .
2.1.4.4.-
Télécommunication et électricité
Les services de télécommunication et
d'électricité sont, eux aussi, quasi inexistants dans le monde
paysan. L'aire métropolitaine de Port-au-Prince accapare à elle
seule 80% du potentiel de l'énergie électrique8(*)8, 75% des lignes en service
et 67.34% des lignes téléphoniques disponibles pour tout le
pays1(*)1. Ces deux (2)
services deviennent, de nos jours, de plus en plus indispensables à
l'épanouissement de l'être humain parce qu'ils sont des
outils puissants d'information, et de formation en général que
ce soit l'énergie électrique pour allumer un poste de radio et de
télévision, ou encore les services de
télécommunication permettant d'échanger les informations
en temps réel.
En 1995, il est révélé que 92.3 % des
ménages de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince disposent du
service d'électricité alors que pour les villes de province, 50.7
% des ménages en sont pourvus et seulement 3.9 % des ménages
ruraux ont accès au service d'électricité. Tout ceci
constitue des disparités régionales graves en matière de
service électrique et qui peuvent accentuer le phénomène
de l'exode rural. Les gens qui sont informés du mode de vie des
habitants de Port-au-Prince ont rapidement opté pour l'abandon des
milieux ruraux en vue de se rendre à la capitale à la recherche
d'une meilleure condition d'existence8(*).
2.2.-
Le faible niveau d'investissement dans les milieux ruraux
Les industries naissantes veulent profiter des avantages que
la ville de Port-au-Prince offre en matière d'infrastructures de
télécommunication, d'électricité et de services
administratifs qu'elles ne trouvent pas dans les villes de province. Il est
plus facile d'établir des contacts avec les fournisseurs
étrangers à cause des infrastructures routières,
portuaires et aéroportuaires installées à
Port-au-Prince.
L'aire métropolitaine de Port-au-Prince concentre 70%
des industries manufacturières et tous les nouveaux investissements
destinés à ce secteur3(*). Cela montre déjà un
déséquilibre entre la ville de Port-au-Prince et le reste du pays
dans lequel vivent plus de 70% de la population. Cette concentration
confère immédiatement à Port-au-Prince le rôle de
ville primatiale. Cette ville offre tous les avantages économiques et
sociaux, donc tout semble sourire aux migrants, que ce soit dans le secteur
informel, dont le micro- commerce ou dans les industries
manufacturières; leur situation semble améliorée, mais il
s'agit d'une simple illusion puisqu'en fait leur niveau de vie au contraire se
dégrade de jour en jour.
2.3.- Le
déséquilibre sur les marchés du foncier et du logement
L'accès à un habitat décent est
considéré comme l'une des plus légitimes aspirations de
tout être humain. Cependant on assiste, de nos jours, à une
inadéquation entre l'offre et de la demande de logement qui peut
être due à la flambée des prix sur les marchés des
matériaux de construction, du foncier et du marché financier.
Cette situation fait qu'à tous les niveaux, la structure d'accueil de la
capitale parait largement inadéquate pour satisfaire la demande produite
par l'arrivée d'un grand nombre de migrants qui sont presque
dépourvus de tout. Le stock de logement disponible est bien loin
insuffisant pour répondre à la demande produite par les habitants
de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince.
L'offre de terrain étant très limitée, il
résulte un mode déréglé d'occupation du sol dans
l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. A noter que la plupart du stock
de terrains sont constitués de dimensions allant de 500 mètres
carrés et 1000 mètres carrés. Mais, ces terrains lotis
sont accessibles seulement aux groupes de gens à revenu
élevé et aux gens à moyen revenu. Pour ce qui concerne les
gens à revenu modeste, les dimensions de terrain qui leur sont
accessibles sont de l'ordre de 6 à 15 mètres carrés. Les
procédures légales par lesquelles on peut accéder aux
terrains sont les suivantes.
v L'héritage successoral qui donne
droit aux plus proches parents d'un défunt d'avoir le titre de
propriété, ou à quelqu'un d'autre qui est muni d'un acte
testamentaire.
v L'achat qui est un moyen par lequel un
individu peut procéder pour faire l'acquisition d'un terrain. Pour ce
faire, l'acquéreur doit disposer d'un capital financier lui permettant
de payer le terrain . A noter que les terrains qui se trouvent au centre ville
sont plus onéreux que ceux se trouvant dans certaines zones
périphériques. Les terrains qui se trouvent dans les zones
périphériques habitées par les gens aisés sont
devenus très onéreux au cours de cette dernière
décennie au point que les terrains se vendent seulement en dollars US.
v Le bail à ferme est l'acte par
lequel un propriétaire foncier donne droit à quelqu'un d'occuper
un espace foncier à des fins de construction ou autre. Le plus souvent,
ce sont les ménages à faible et moyen revenu qui ont recours
à l'affermage d'une parcelle de terrain. En général, les
contrats se font sur une base annuelle. Le contrat peut être à
condition d'achat qui admet que le bénéficiaire paye un montant
fixe lors de l'acquisition du terrain (le terrain est payé au prix qu'il
pourrait être vendu lors de la conclusion du contrat) . si le contrat
n'est pas à condition d'achat, l'acquéreur doit payer le prix
courant.
A signaler qu'aucun de ces trois procédés n'est
vraiment accessible aux gens à faible revenu, ce qui les pousse à
recourir à d'autres types de procédés irréguliers
leur permettant d'avoir accès à un terrain.
v En ce qui a trait au marché informel du foncier, on
assiste, au cours de ces dernières décennies, à de formes
irrégulières de transactions du foncier surtout dans les
quartiers défavorisés. Tout d'abord, il existe un certain nombre
de spéculateurs fonciers profitant des situations de litige entre les
différents « ayant droit » des domaines restant
indivis. A cet effet, ils s'accaparent de ces terrains et les afferment
à leur profit au groupe de gens à revenu modeste.
v L'autre cas qui est devenu très fréquent
durant ces dernières décennies, c'est la jouissance des terrains
du domaine de l'Etat ou appartenant à des propriétaires
absentéistes qui sont parfois des exilés politiques ou à
des partisans des régimes politiques qui se sont succédé
au pouvoir. L'émiettement exacerbé de ces terrains permet aux
prédateurs de faire des profits élevés et encourage la
prolifération des bidonvilles.
v Enfin, on a une dernière forme d'occupation
illégale de terrain qui s'est librement manifestée depuis
l'année 1986. C'est que les gens envahissent carrément certains
terrains vacants qui se trouvent dans l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince. Il est révélé que cette dernière
forme irrégulière d'occupation de terrain par les gens à
faible revenu soit plus fréquente durant ces dernières
décades.
Il faut signaler qu'aucun de ces trois derniers
procédés illégaux d'acquisition de terrain ne garantit aux
gens une sécurité foncière. Par crainte d'être
déguerpis et aussi n'ayant pas les moyens financiers nécessaires,
ils construisent des taudis avec des matériaux de
récupération de mauvaise qualité et entraîne la
prolifération des bidonvilles dans l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince.
Le mode d'occupation des terrains a une incidence
néfaste sur le marché du logement. Le stock de terrain disponible
n'est pas accessible au groupe de gens défavorisés et l'offre de
logement étant très limitée, on y enregistre une
flambée des prix sur le marché . Il devient alors beaucoup plus
difficile pour les petites bourses d'acquérir un terrain. C'est en ce
sens que bon nombre de gens à moyen revenu s'entassent dans les
bidonvilles où ils vivent dans des conditions infra humaines.
Les démunis envahissant les terrains appartenant tant
au secteur public qu'au secteur privé pour se construire des habitats
considérés comme sous-normaux, sont frappés par le
coût élevé des matériaux de construction. Etant
donné que leurs revenus sont faibles, ils ne peuvent se construire un
habitat normal.
Un autre facteur expliquant l'état de
délabrement des habitats dans les bidonvilles est
l'insécurité foncière. Puisque les terrains sur lesquels
les gens érigent des maisons de fortune ne leur appartiennent pas, c'est
l'une des raisons qui explique qu'ils utilisent des matériaux
récupérables de mauvaise qualité, car pensent-ils, on peut
les déguerpir à n'importe quel moment. Donc, cela a beaucoup
contribué à l'état précaire des habitats se
trouvant dans les bidonvilles. En somme, il n'existe pas jusqu'à
présent un marché foncier structuré qui permette à
cette catégorie de gens d'avoir accès à un terrain pour se
construire un logement décent. Le marché, tel qu'il fonctionne
maintenant, favorise seulement les gens à haut et moyen revenu et punit
les gens de petites bourses.
2.4.- La non
application d'un plan directeur d'urbanisme
Tout processus de planification urbaine devrait avoir comme
base l'application d'un plan d'urbanisme en vue d'orienter le
développement physique de la ville. C'est important non seulement pour
des raisons d'ordre architectural, mais aussi, pour des raisons de
convivialité, d'assainissement et de circulation intérieure. Un
tel plan devrait indiquer clairement où construire et ne pas construire,
quelle zone qui peut avoir une orientation industrielle, commerciale ou
résidentielle.
La ville de Port-au-Prince se développe sans aucune
planification véritable. C'est ce qui explique qu'à part quelques
quartiers exposés dans certaines zones périphériques dont
leurs logements sont normaux, ce sont pour la plupart des quartiers d'habitats
précaires que l'on retrouve presqu' à travers toute l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince.
Globalement, ces quartiers sont très insalubres et
aucun travail de ramassage d'ordures n'y est effectué. A chaque chute de
pluie, la situation devient pire puisque les riverains en profitent parfois
pour évacuer les immondices et les ordures. En fait, on peut dire que
Port-au-Prince, dans sa globalité, donne l'allure d'un ensemble de
bidonvilles.
2.5.-
L'inexistence d'un véritable système de promotion
immobilière
On aurait pu avoir une autre configuration de la ville de
Port-au-Prince s'il avait existé une véritable promotion
immobilière. Que ce soit au niveau de l'État ou au niveau du
secteur privé, il devrait exister quelque part des firmes qui
viseraient à construire des maisons pour les vendre à
crédit suivant un échéancier plus ou moins long aux gens
de petites bourses. N'étant pas ainsi, on a vu que même les gens
à moyen revenu n'arrivent pas à se procurer un logement
répondant aux normes d'un logement normal, car eux aussi, ils sont
frappés par l'incapacité d'acquérir un terrain au
coût du marché.
2.6.- La non application du plan
cadastral
L'application du plan cadastral peut faciliter la construction
de nombreuses unités de logements sociaux. Ceci consiste toutefois,
à identifier tous les terrains appartenant à l'Etat qui,
éventuellement, procède au remembrement pour l'augmentation de la
production de logement ou les utiliser à des fins de projet de logements
sociaux. Or légalement, il existe plusieurs lois ou décret-loi
traitant de litige foncier en Haïti. Nous pouvons nous contenter seulement
de considérer les deux dernières lois qui se trouvent dans les
codes civils et de lois usuelles. Voici les deux lois qui sont restées
jusqu'à date lettre morte.
v Décret-loi du 6 Avril 1977 sur le lotissement
v La loi sur le cadastre qui date de 1974
. On comprend bien qu'une ville dépourvue des plans
directeur et cadastral ne pourrait prendre d'autre allure qu'un ensemble de
bidonvilles.
2.7.-
Échec de tentative d'amélioration du problème de
logement
Les quelques rares institutions qui offrent le crédit
immobilier ne sont pas accessibles aux catégories de gens de petites
bourses. Ces institutions exigent trop de conditions auxquelles cette
catégorie de gens ne peut satisfaire. La seule opportunité qui
leur reste, c'est de se procurer un logement sous-normal pour les mêmes
raisons que nous avons évoquées plus haut.
Les banques commerciales qui offrent le service de
crédit visent seulement la catégorie des gens solvables et au
taux d'intérêt élevé allant jusqu'à 30%
l'an, suivant un échéancier très court variant entre 24
et 60 mois. Pour pallier ces contraintes financières en matière
de logement, les décideurs ont créé en 1985 la BCI qui
est une banque de crédit immobilier dont l'objectif principal
était d'assurer le financement des projets d'immobilier et le
développement du secteur de la construction. C'est ainsi que
malgré le désintérêt du secteur privé vis
à vis du secteur de la construction, on a pu répertorier une
série de projets qui ont été exécutés comme
par exemple :
v La construction du village des Meems réalisée
par la MARKA.
v Le village ULDEKA situé à Delmas 33 (zone
Charbonnières)
v Le projet du village TECINA.
v Le morcellement des terrains des grandes villas des zones du
Juvenat, de Turgeau, de Chemin des dalles pour ériger des unités
d'habitation.
Ce sont les gens à haut et moyen revenu qui ont pu
bénéficier de ces constructions. Mais les gens à faible
revenu constituant le véritable problème, continuent d'utiliser
les terrains marécageux, situés dans les flancs de colline
à titre d'affermage ou bien des terrains qu'ils envahissent pour se
construire des habitats précaires.
Aujourd'hui, il est vrai qu'on reconnaît l'existence de
quelques institutions comme la SOGEBEL qui finance des projets de logement,
mais là encore, les gens à faible revenu ne font pas partie de
leur clientèle, car ils ne remplissent pas les conditions de garantie
exigées par ces institutions. L'une des premières conditions de
garantie suppose que l'on travaille dans le secteur formel des activités
économiques, alors que la plupart des gens appartenant à cette
catégorie sociale mènent une vie d'expédient ou des
activités dans le secteur informel qu'on appelle couramment en
Haïti, le business. Donc, au départ, ces gens là sont
déjà écartés. On peut dire entre autres, que le
secteur privé n'a pas travaillé assez dans le sens d'un
développent harmonieux de la ville de Port-au-Prince du point de vue de
logement.
Le secteur public a pour sa part créé, depuis
les années 50, un office d'administration des cités
ouvrières (OACO). Cet organisme devait être restructuré au
début des années 1965 pour devenir l'Office National du Logement
chargé de pouvoir et d'autonomie pour agir avec
délibération dans le domaine de logement selon le programme du
gouvernement haïtien. Un fait saillant qui a marqué cet organisme,
c'est que le budget qui lui était alloué ne lui permettait pas de
remplir sa mission convenablement. Ce qui fait que l'office est réduit
à un simple agent distributeur de terrain aux ménages
défavorisés. Mais vers l'année 1976, l'Etat haïtien a
élaboré un plan de développement pour la ville de
Port-au-Prince. En ce sens, deux projets ont pu être
exécutés :
v La réhabilitation du quartier de St Martin (1970-1982
), 879 logements avaient été construits (financement FENU).
v Cité soleil (projet Drouillard 1982 -1986), 754
logements (financement FENU) et l' EPPLS.
On a vue que les différentes tentatives
d'amélioration de la situation, n'ont pas empêché la
bidonvilisation de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. Les anciens
quartiers au contraire se dégradent pour devenir des zones insalubres.
Et même les cités construites par le secteur public, n'ont pas
pris beaucoup de temps pour devenir des bidonvilles, c'est le cas du projet
Drouillard par exemple. Les efforts qui ont été consentis dans le
but de créer des organismes pour résoudre le problème de
logement n'ont pas pu accomplir leur mission. Le gros problème reste
encore non résolu, parce que les bidonvilles de l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince continuent à proliférer
et d'autres sont en train de naître.
Toutefois, il faut admettre que malgré l'état
critique de la situation du logement à Port-au-prince, des tentatives
louables ont été faites en vue de stopper la prolifération
des bidonvilles dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince.
CHAPITRE 3 - IMPACT DE L'EXTENSION
DES BIDONVILLES SUR LE MODE DE VIE DES HABITANTS DE L'AIRE
MÉTROPOLITAINE DE PORT-AU-PRINCE
La prolifération des bidonvilles dans l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince a des incidences néfastes sur la
vie des gens et sur l'environnement. Ainsi, on se propose dans les lignes qui
vont suivre de relater ces différents impacts.
3.1.- Impact sur l'environnement
urbain de Port-au-Prince
La configuration de la ville de Port-au-Prince se modifie au
fur et à mesure que s'accentue le processus de bidonvilisation de l'aire
métropolitaine. Les habitats nouvellement érigés posent
problème, à cause de leur bas standard et les ménages qui
les habitent sont confrontés à toutes sortes de problèmes.
La ville devient de plus en plus insalubre, de par ses caractéristiques
physiques désagréables, et aussi, l'absence de ramassage
d'ordures et d'immondices. Les installations des équipements sociaux
deviennent de plus en plus inadéquates par rapport à l'extension
de la population.
L'absence des travaux de curage au niveau du système
de canalisation rend l'évacuation des eaux usées impossible et
entraîne l'inondation à chaque chute de pluie. Les eaux pluviales
et usées non évacuées constituent des flasques d'eaux
considérés comme très dangereux pour la santé de la
population. Donc, Port-au-Prince qui est la ville primatiale dans le
réseau urbain haïtien présente l'aspect d'une ville
attractive en termes d'activités économiques comparativement aux
autres villes secondaires, mais très insalubre aussi à part
quelques quartiers retirés dans les zones périphériques
habités par les gens aisés gardant encore leur état de
salubrité.
La plupart des quartiers résidentiels de Port-au-Prince
se voient entourés par des bidonvilles. Cela est un constat, les zones
d'habitats précaires suivent le déplacement des quartiers des
gens aisés. Tout ceci engendre la dégradation de l'environnement
physique de Port-au-Prince.
3.2.- Impact sur le marché
de l'emploi
Les bidonvilles sont pour la plupart constitués des
gens sans métiers provenant des milieux ruraux à la recherche
d'un mieux être. L'arrivée de ces gens ne fait qu'augmenter le
nombre de personnes qui se trouvaient déjà au chômage.
Etant donné que les migrants ne peuvent pas s'insérer facilement
sur le marché de l'emploi, il devient encore plus difficile pour ce
groupe de gens de se procurer les biens et services nécessaires pour
leur survie. Même s'il existe certaines industries de sous-traitance qui
pourraient les embaucher, mais frappés par l'analphabétisme, ils
n'arrivent pas à trouver un emploi. Ce qui fait qu'on a un taux de 65%
de chômage dans les milieux urbains dont 45% des hommes et 55% des femmes
1(*)4.
La situation des nouveaux migrants est souvent très
délicate, ils se trouvent dans l'impossibilité d'envoyer leurs
enfants à l'école. Plusieurs de ces ménages font beaucoup
d'efforts pour empêcher que leurs enfants connaissent cette situation
d'extrême pauvreté en leur procurant une formation
professionnelle, mais l'explosion démographique entraîne le
gonflement de l'armée de réserve de main d'oeuvre, ce qui conduit
à la stagnation ou à la décroissance du taux de salaire.
C'est l'application même de la courbe de Philips qui
montre que « plus le chômage est élevé plus les
salaires sont bas». Donc, l'on peut comprendre que même les gens
qui travaillent dans les industries d'assemblage se trouvent en situation de
chômage déguisé avec un salaire dérisoire, ne leur
permettant même pas de subvenir à leurs besoins primaires. Cette
situation rend le marché de plus en plus inaccessible pour cette
catégorie de gens à faible revenu.
3.3.- Le développement du
secteur informel
Les ménages qui habitent dans les bidonvilles de l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince, sont confrontés à de
sérieuses difficultés dont la question de logement. Puisqu'ils
sont dans l'impossibilité d'intégrer le marché formel de
l'emploi, ils sont obligés de s'adonner à toutes sortes
d'activités économiques du secteur informel en vue de trouver le
pain quotidien. C'est ainsi qu'on assiste au développement rapide du
secteur informel composé de petits commerçants, de pacotilleurs
et des marchands ambulants.
Le secteur informel devient un handicap majeur pour la
qualité de la vie des gens de l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince. Non seulement l'existence des petits marchés presque
à travers toutes les rues de la capitale entrave la circulation, mais
cette situation contribue aussi à rendre la capitale plus insalubre
qu'elle n'a été avant. D'un coté, l'on retrouve les
mécaniciens qui envahissent certaines rues de la capitale pour mener
leurs activités de garage ou du commerce de démolissage de
voiture. A chaque jour nouveau, de nouveaux marchés naissent dans les
différentes artères au niveau de tous les coins et recoins de la
capitale, ce qui a souvent causé de l'embouteillage.
Il se produit également une flambée de prix sur
le marché du logement à cause de la présence du secteur
informel. Parce que la plupart des ménages à faible revenu et
même certains éléments de la classe moyenne cherchent,
à tout bout de champ, à se procurer une activité
économique dans le secteur du commerce. Or le plus souvent, il s'agit
d'une série de petites entreprises individuelles fonctionnant dans
l'informel. Cela a beaucoup influé sur le prix du logement en ce sens
que les gens qui veulent se créer ces genres d'activités
économiques doivent louer une maison pour loger l'activité, donc
en raison du prix offert par ces derniers, les propriétaires en
profitent pour augmenter leur loyer.
Le développement du secteur informel a de nombreuses
conséquences sur la vie de l'ensemble de la population que ce soit au
niveau de l'embouteillage causé par les marchés qui s'installent
dans les rues ou la présence des marchands ambulants qui ne
mènent leurs activités que dans les rues.
On admet que le micro commerce est la principale
caractéristique du secteur informel, mais il touche à presque
tous les secteurs d'activités socio-économiques du pays.
L'informel est considéré comme tremplin pour les
chômeurs qui ne voient l'amélioration de leur sort que dans des
activités du micro-commerce absorbant près de 60% du stock de
main d'oeuvre disponible. Ce secteur génère de très faible
revenu et ne permet pas l'accumulation du capital pouvant augmenter la
productivité, ce qui fait que le revenu percapita des ménages
pauvres qui était de mille quatre vingt sept (1087) gourdes en 1980,
est passé à huit cent quarante cinq (845) gourdes en 1988, soit
une diminution de 22.26%1(*)5.
En effet, le secteur informel est très peu productif et
désarticulé, ce qui revient à dire que les gens qui s'y
retrouvent sont dans une situation de chômage déguisé.
C'est l'une des conséquences immédiates de l'existence des
bidonvilles dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. Leur
présence contribue, pour la plupart, à la dégradation du
niveau de vie des gens.
3.4.- Impact sur la fourniture des
biens et services sociaux
L'agglomération de la ville de Port-au-Prince a une
incidence négative sur la fourniture des services sociaux de base tels:
l'éducation, les soins de santé, l'eau potable, la
télécommunication et l'électricité.
L'éducation, avant l'arrivée
des migrants qui composent les bidonvilles, il était plus facile
d'accéder aux centres d'établissement scolaire du secteur public
parce que tout simplement, l'écart entre l'offre et la demande
d'éducation était plus faible. La présence des bidonvilles
favorise l'augmentation de la demande d'éducation alors que l'offre
stagne. La capacité d'accueil des centres scolaires incitant les gens
à venir à Port-au-Prince devient, tout à fait,
inadéquate pour la nouvelle population scolarisable de l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince.
La demande en éducation est fortement influencée
par l'accroissement de la population. Or, la pauvreté et
l'analphabétisme sont deux facteurs concomitants et même le
corollaire de la surpopulation de Port-au-Prince.
Les soins de santé, on voit que
l'accès aux soins de santé devient de plus en plus difficile avec
l'arrivée de nouveaux migrants à Port-au-Prince. Les
équipements et installations sanitaires se révèlent
inadéquats face à la montée vertigineuse de la population.
Etant donné qu'il n'y a pas de nouveaux investissements sérieux
dans le domaine médical, c'est la pénurie des soins
médicaux qui plane sur la population de Port-au-Prince pendant les
dernières décennies. L'existence de ces quartiers insalubres dans
l'aire métropolitaine de Port-au-Prince influe sur la santé des
gens. En outre, ces quartiers très insalubres provoquent la pollution
non seulement à l'intérieur de ces quartiers, mais aussi, au
niveau de Port-au-Prince.
L'eau potable, l'aire métropolitaine
de Port-au-Prince devra faire face à de nombreux problèmes au
niveau de la distribution d'eau potable. En raison du faible revenu de la plus
forte proportion de la population, les gens n'arrivent pas à se payer ce
service reconnu comme très indispensable. Compte tenu du coût
d'approvisionnement en eau potable, les gens les plus démunis n'arrivent
pas à se brancher légalement sur le réseau de la CAMEP.
Mais, étant donné que les circuits hydrauliques qui desservent
les gens à revenu élevé traversent, pour la plupart, les
quartiers des gens pauvres, ils s'y font connecter. Leur connexion
entraîne beaucoup de problèmes, en ce sens que cela aboutit au
gaspillage et à la contamination de l'eau qui est déjà
insuffisante pour satisfaire la demande existante. En vue d'obvier à
cette insuffisance, les gens à haut revenu se sont créé
d'autres sources d'approvisionnement comme l'achat de camion d'eau, mais les
gens à bas et à moyen revenu demeurent pour la plupart
privés de ce service.
L'électricité, Malgré
la concentration à Port-au-Prince des 80% de l'énergie
électrique du pays, la prolifération des bidonvilles a un impact
négatif sur la fourniture de ce service. Car, les gens qui vivaient
à la campagne une fois arrivés dans les bidonvilles, se font
connecter clandestinement sur le réseau électrique de l'ED'H.
Dès lors, une inadéquation criante se fait déjà
sentir entre l'offre et la demande.
Ce constat va entraîner une montée des prix du
kilowatt heure, car les gens à haut et moyen revenu doivent supporter la
charge causée par les démunis sinon l'ED'H doit en supporter les
frais elle-même. Cet état de faits conduit à la diminution
de la capacité de l'entreprise à fournir ce service au point
qu'aujourd'hui, en l'an 2000, elle ne dispose pas de quantité de
mégawatts suffisante pour toute l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince. Comme conséquences, les habitants de Port-au-Prince,
pour la plupart, sont privés d'électricité.
La télécommunication, c'est le
même cas de figure au niveau de ce service. La migration campagne-ville
n'a fait qu'augmenter le nombre de personnes désireuses d'avoir une
ligne téléphonique. Cette situation va aboutir au prix
élevé du service et rend la situation plus difficile. Le service
téléphonique devient quelque chose de luxe et que seules les
catégories sociales à haut et à moyen revenu peuvent s'en
procurer.
Aujourd'hui il existe de nombreuses compagnies privées
qui offrent le service téléphonique à des prix faramineux.
Malgré tout, l'on voit l'engouement manifesté par les gens pour
avoir ce moyen de communication. Les gens à faible revenu sont toujours
écartés de la consommation du service téléphonique,
car se sont les mêmes personnes qui sont abonnées à la
téléco qui possèdent encore les nouveaux moyens de
communication. Donc, en dépit de la présence des compagnies
privées de télécommunication, le problème reste
entier.
3.5.- Impact sur l'offre de
transport urbain
Il est évident qu'avec la présence des nouveaux
migrants, la demande de transport urbain dans l'aire métropolitaine de
Port-au-prince a plus que triplé. Il se produit un
phénomène de congestion urbaine, puisque les voies de
communication intra-urbaines restent presque les mêmes, du moins, elles
diminuent dans leur qualité. Alors que, dans un laps de temps, on
assiste à l'expansion du parc automobile desservant l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince. Or, l'offre de transport urbain ne
comprend pas seulement le parc automobile, mais aussi des infrastructures
routières. C'est ce qui explique l'existence des embouteillages sur
toutes les artères de la capitale. De plus, on assiste à une
flambée des prix de transport en commun, ce qui fait que les conditions
mêmes du transport en commun se sont détériorées
dans tout le pays en général et dans l'aire métropolitaine
en particulier.
3.6.- Le
phénomène de banditisme, la prostitution et la propagation des
MST
Il est très difficile d'accepter l'idée selon
laquelle, la concentration urbaine de Port-au-prince ou plus
précisément la présence des bidonvilles aurait un impact
sur la montée de l'insécurité. Mais, tout au moins, un
nombre important d'analystes reconnaissent que la montée de
l'insécurité est liée avec le niveau du chômage
endémique auquel sont confrontés les habitants des bidonvilles de
l'aire métropolitaine de Port-au-Prince au cours des deux
dernières décennies. Nous ne pouvons nous empêcher de
souligner le phénomène de "zenglindisme" auquel nous assistons
aujourd'hui. Il s'agit des gens qui, se trouvant en situation de chômage
et végétant dans la misère, s'adonnent à des
opérations marginales ou de vol à mains armées aux fins de
satisfaire leurs besoins de toutes sortes.
La situation des bidonvilles engendre la prostitution. A cause
du chômage cuisant qui plane sur la population des bidonvilles, les
jeunes filles comme les adultes pratiquent la prostitution comme moyen de
gagner un revenu en vue de satisfaire leurs besoins1(*). Par voie de
conséquences, elles permettent la propagation des maladies sexuellement
transmissibles. Le véritable problème est le fait que les gens
sont analphabètes, elles ne sont pas qualifiées pour
intégrer le marché de l'emploi et professant la prostitution, ils
ne peuvent pas se protéger centre les MST.
CHAPITRE 4 - PRÉSENTATION
ET ANALYSE DES RÉSULTATS DE L'ÉNQUETE: CAS DE LA SALINE
4.1.-
Généralités sur le quartier La Saline
La Saline est un quartier populaire très ancien qui se
situe au Nord de la ville de Port-au-Prince à quelques centaines de
mètres des centres d'affaires. Elle est limitée au Sud par le
quartier Portail Saint Joseph, au Nord par le tronçon reliant le
Boulevard La Saline à la nationale # 2 ( carrefour Aviation) à
l'Est par la route nationale # 1 et à l'Ouest par le Boulevard La
saline. Ce quartier est aussi traversé par la rue du Magasin de l'Etat
qui, elle, débouche sur le tronçon reliant le Boulevard La
Saline à la nationale # 2.
Cette zone est l'un des plus grands quartiers infects de
l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. Les principales artères
ne sont pas recouvertes. Elles sont étroites, et pour la plupart, en
terre battue. La Saline n'est pas connectée au réseau de drainage
pour l'évacuation des eaux usées et pluviales. Le ramassage
d'ordures et d'immondices ne se fait presque pas, ce qui explique en partie
l'état d'insalubrité de cette zone et qui n'offre aucun
agrément sanitaire pour loger des êtres humains.
4.2 Aspects démographiques
La population de la saline est très jeune. En effet, 70
% des gens ont moins de 50 ans. La Saline dénote une population
laborieuse, mais une main d'oeuvre peu qualifiée. Selon la taille
moyenne des ménages (6.56), il est révélé aussi que
c'est une population féconde. On a vu que 36.2 % des chefs de
ménage ont entre trois et cinq enfants et 42.5% d'entre eux ont 5
enfants et plus. Le tableau ci-après présente la distribution
des chefs de ménage selon le nombre d'enfants.
Tableau # 4 : Répartition des chefs de
ménage selon le nombre d'enfants
|
Nombre d'enfants
|
|
1-3
|
3-5
|
5et plus
|
Total
|
Nombre
|
17
|
29
|
34
|
80
|
%
|
21.3
|
36.2
|
42.5
|
100.0
|
Source : Enquêtes de terrain,
février- mars 2001
4.3.- Aspects
migratoires
Les habitants de La Saline sont des gens qui laissent leur
milieu natal pour venir s'installer à Port-au-Prince à la
recherche d'un mieux être. En effet, l'enquête a
révélé que la plupart d'entre eux sont des migrants qui
viennent des différents départements géographiques du
pays. Le tableau suivant indique que 71.2 % des chefs de ménages
proviennent des milieux ruraux et des villes de province, des différents
départements géographiques du pays et 27.5 % sont des natifs de
Port-au-Prince.
Tableau # 4.1 : Répartition des chefs de
ménage selon le lieu de naissance
Lieu de provenance
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Port-au-Prince
|
22
|
27.5
|
Province
|
57
|
71.2
|
Autres
|
1
|
1.3
|
Total
|
80
|
100.0
|
Source : Enquêtes de
terrain, février- mars 2001
Ces gens proviennent en majorité des
départements de la Grand'Anse, du Nord et du Nord Ouest. A noter que le
phénomène migratoire accentué vers les années 70
constitue la principale source d'accroissement de la population de La Saline.
Comme pour tous les autres bidonvilles, les gens qui viennent des milieux
ruraux ne vont pas toutefois directement dans les bidonvilles, Ils transitent
dans d'autres quartiers marginaux de l'aire métropolitaine de Port -au-
Prince avant de se fixer définitivement à La Saline.
Selon cette enquête, les gens ont migré à
Port-au-Prince pour diverses raisons. Ainsi, on voit que 68.43 % des gens
laissent la campagne pour raison économique et 24.56 % pour manque
d'écoles. Le tableau suivant présente la répartition des
chefs de ménage selon leur cause de migration.
Tableau # 4.2 : Répartition des chefs de ménage
selon la cause de migration à Port-au-Prince.
Causes
|
Education
|
Travail
|
Autres
|
Total
|
Nombre
|
14
|
39
|
4
|
57
|
%
|
24.56
|
68.43
|
7.01
|
100.0
|
Source : Enquêtes
de terrain, février- mars 2001
Il est révélé aussi que 53.8 % des chefs
de ménage sont des hommes, et 46.2 % des femmes, qu'on retrouve dans
tous les secteurs d'activité économique, ce qui fait que
même dans les ménages dont le chef est un homme, les femmes jouent
un rôle très important dans la recherche de solutions aux
problèmes économiques auxquels est confronté le
ménage.
Tableau # 4.3 : Répartition des
chefs de ménage selon le sexe
Sexe
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Femme
|
37
|
46.2
|
Homme
|
43
|
53.8
|
Total
|
80
|
100.0
|
Source : Enquêtes de
terrain, février- mars 2001
La plupart de ces migrants ( 52.63%) débarquent
à Port-au-Prince entre les années 1957 et 1986. Les
dernières vagues de migration sont observées entre les
années 1987 et 1990, soit 22.81%. Ces vagues migratoires campagne-ville
semblent correspondre aux bouleversements socio-économiques et
politiques qui ont concouru dans le pays sous les différents
régimes politiques qui se sont succédé au pouvoir au cours
de ces différentes périodes. La plupart des chefs de
ménage qui ont migré à Port-au-Prince durant les
décennies 1950-1990 sont répartis entre propriétaires et
locataires , mais plus l'année de migration est récente, plus le
ménage est locataire.
Tableau # 4.4 : Répartition des chefs de ménages
selon l'année de migration à Port-au-Prince
Année
|
<1957
|
1957-1986
|
1987-1990
|
1991-1994
|
>1994
|
Total
|
Nombre
|
3
|
30
|
13
|
7
|
4
|
57
|
%
|
5.26
|
52.63
|
22.81
|
12.28
|
7.02
|
100.0
|
Source :
Enquêtes de terrain, février- mars 2001
Il y a une migration interne qui s'effectue entre les
bidonvilles de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. Les premiers
habitants de la Saline ont souvent migré vers d'autres bidonvilles qui
se trouvent dans des zones périphériques de Port-au-Prince, ou
à côté des zones industrielles. Le processus est tel que
ceux qui connaissent la moindre amélioration de leur niveau de revenu
laissent le bidonville le plus insalubre et se dirigent vers un autre espace en
friche.
4.4.- L'habitat et le foncier
à La Saline
la situation du foncier et de l'habitat dans le quartier La
Saline peut nous aider à mieux cerner la qualité de la vie de la
population qui y vit.
4.4.1.- Type d'habitat à la saline
A l'image de tous les bidonvilles du pays, La Saline se
caractérise par un type d'habitat précaire construit avec des
matériaux de récupération. C'est ainsi que l'enquête
que nous avons réalisée en mars 2001 a
révélé que le faible niveau de revenu des ménages
les contraint à construire anarchiquement en utilisant des
matériaux de récupération. On a vu que 87.5% des habitats
ont leur toiture en tôle et 28.8% des logements en débris.
Il est important de souligner qu'un pourcentage non
négligeable de logement ont leur parquet en terre battue soit 8.8 % des
maisons et 28.8 % des logements en débris ( bois, plywood et tôle
de mauvaise qualité) . Cet état critique de l'habitat dans le
quartier La Saline nous montre que la situation est très
inquiétante pour d'éventuels cas d'incendies d'autant plus que
ces habitats sont construits en majorité en tôle et en bois. Voir
le tableau suivant.
Tableau # 4.4. 1 : Répartition des logements
selon ; la nature du toit, du mur et du parquet.
|
Toiture
|
Mur
|
Parquet
|
Total
|
Tôle
|
Béton
|
Débris
|
Total
|
bloc
|
Débris
|
Total
|
Terre
|
Béton
|
Nbre
|
70
|
4
|
6
|
80
|
57
|
23
|
80
|
7
|
73
|
80
|
%
|
87.5
|
5.0
|
7.5
|
100.0
|
71.2
|
28.8
|
100.0
|
8.8
|
91.2
|
100.0
|
Source :
Enquêtes de terrain, février- mars 2001
La mauvaise qualité des matériaux
utilisés dans la construction de l'habitat à La Saline
présente une vue désagréable au quartier. Les statistiques
que nous venons de présenter plus haut dénotent une population
très mal lotie et marginalisée qui vit dans des conditions
infra- humaines.
Le logement est considéré comme un abri pour se
protéger contre les intempéries. C'est un des
éléments indispensables à l'existence humaine, alors qu'il
constitue un véritable danger pour toute la zone en raison de leur
mauvais état. Les unités de logement qui se trouvent dans ce
quartier expriment l'état de pauvreté d'une catégorie de
gens qui croupissent dans la misère extrême et qui cherchent
à se créer leur propre logement. Eu égard à leur
faible capacité financière, leur habitat devient tout à
fait inapproprié pour loger un être humain.
Se procurer son propre logement est considéré
comme le premier souci de tous les humains quelle que soit leur
catégorie sociale. C'est ce qui, justement, a porté les habitants
de La Saline à construire leur propre habitat, peu importe l'état
précaire de ces logements. L'état physique du quartier s'est
détérioré au fur et à mesure que les logements
déjà construits avec des matériaux de mauvaise
qualité vieillissent.
En effet, l'habitat dans le quartier La Saline est
caractérisé par un état de délabrement totalement
dépourvu d 'infrastructures et de services sociaux de base. Il se
présente plutôt comme un bâtiment érigé sur
une parcelle de terrain occupée illicitement au profit de certains
spéculateurs fonciers n'offrant aucune garantie en matière de
sécurité. Tous ces faits que nous venons de relater plus haut
montrent que les gens se trouvent dans une situation incertaine quant à
l'avenir de leur habitat. Cette situation leur porte à utiliser les
matériaux récupérables de faible qualité, ce qui
leur facilite tout déplacement en cas d'éventuels
déguerpissements.
4..4.2.- Le
mode de tenure des parcelles de terrains
Les habitants de La Saline sont frappés par le
coût élevé des terrains. C'est ce qui explique en partie
leur localisation dans cette zone. Ce sont pour la plupart des envahisseurs de
terrains appartenant soit au domaine privé de l'Etat ou à des
particuliers. Les premiers occupants illégaux construisent leur logement
pour y habiter en attendant le moindre changement de leur niveau de vie
économique. Les ménages qui connaissent une amélioration
dans leur situation financière, laissent le quartier le plus insalubre
pour se diriger vers un autre moins insalubre où la
propriété foncière est plus ou moins garantie. Mais, ces
gens gardent leur contact avec le quartier en raison de l'avantage
économique que leur offre le marché de la croix des bossales.
Parmi les différents modes de tenure foncière
utilisés par les habitants des bidonvilles, on peut citer entre autres:
l'affermage et l'occupation illicite. En ce qui a trait à La Saline plus
précisément, 72.55 % des ménages possédant leur
propre maison occupent leurs parcelles de terrains illicitement et 21.25 %
afferment leur parcelle.
Tableau # 4.4.2 :
Répartition en % des ménages selon
le mode de
tenure des parcelles de terrain.
Mode de tenure
|
Affermé
|
Illicite
|
Autres
|
Total
|
Pourcentage
|
21.25
|
72.5
|
6.25
|
100.0
|
Source :
Enquêtes de terrain, février- mars 2001
4.4.3.- Le mode d'occupation des
logements
Le mode d'occupation des logements qui prédomine est le
loyer. En effet 52.5% des ménages sont dans le fermage sous une base
semestrielle ou annuelle et 47.5% des ménages sont
propriétaires1(*).
Le tableau suivant montre la répartition des ménages selon leur
mode d'occupation des logements.
Tableau # 4.4.3 : Répartition des ménages selon
le mode d'occupation des logements
Mode d'occupation
|
Nombre
|
%
|
Propriétaire
|
38
|
47.5
|
Locataire
|
42
|
52.5
|
Total
|
80
|
100.0
|
Source : Enquêtes de
terrain, février- mars 2001
Les ménages qui se trouvent dans le loyer sont encore
plus vulnérables avec leur faible niveau de revenu. La durée du
fermage est fixée généralement à six (6) mois. En
effet, l'enquête révèle que 16.66 des ménages
payent entre milles (1000) et deux milles (2000) gourdes et 71.43 % des
ménages payent entre 3000 et 4000 gourdes pour leur logement. En ce
sens, ils doivent allouer une bonne partie de leur revenu au loyer. Le tableau
suivant montre la répartition des ménages selon le coût du
loyer semestriel.
Tableau # 4.4.4 : Répartition
des ménages selon le coût semestriel
du loyer par pièce de
logement. (Montant en gourdes)
Coût du loyer
|
<1000
|
1000-2000
|
3000-4000
|
5000 et plus
|
Total
|
Nombre
|
3
|
7
|
30
|
2
|
42
|
%
|
7.14
|
16.66
|
71.43
|
4.77
|
100.0
|
Sources :
Enquêtes de terrain, février- mars 2001
Or, le logement n'est pas seulement considéré
comme un bâtiment érigé sur un terrain quelconque, mais
inclut de nombreux services connexes à une vie décente. A cet
effet, il convient de signaler que d'après le tableau ci-dessous, 72,5%
des logements ne disposent pas d'une petite cour et aucun de ces logements ne
possède une fosse d'évacuation d'eaux usées. Les logements
sont dépourvus de tout, il révèle que 96.2 % ne disposent
pas de chambre de bain, 72.5 % de latrines. A noter que le ménage n
'ayant pas de latrines, ne possède non plus une petite cour.
Tableau # 4.4.5 :
répartition des ménages selon la dotation
des
logements en cour et en latrines.
|
Chambre de bain
|
Latrines
|
Petite cour
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
Oui
|
3
|
3.8
|
22
|
27.5
|
22
|
27.5
|
Non
|
77
|
96.2
|
58
|
72.5
|
58
|
72.5
|
Total
|
80
|
100.0
|
80
|
100.0
|
80
|
100.0
|
Sources Enquêtes de terrain, février- mars 2001
A noter que 73.75 % des ménages disposent du courant
électrique, mais il s'agit d'une prise clandestine.
Dans le quartier La Saline, la plupart des maisons contiennent
une ou deux pièces. Ainsi, selon le tableau suivant, 58.8 % des
logements ont une seule pièce et 27.4 % sont des logements de deux (2)
pièces. Cette situation explique l'état de pauvreté des
habitants de La Saline, puisque 7 à 10 personnes vivent dans une seule
pièce de logement.
Tableau # 4.4.6 : Répartition des logements selon leur
nombre de pièces
|
1 pièce
|
2 pièces
|
3- 5 pièces
|
Total
|
Nombre
|
47
|
22
|
11
|
80
|
%
|
58.8
|
27.4
|
13.8
|
100.0
|
Source :
Enquêtes de terrain, février- mars 2001
4.5.- Le
genre de vie des habitants de La Saline
A ce niveau, on se propose de relater la situation des gens en
termes de dotation en services sociaux de base.
4.5.1.-
Aspect sanitaire
La situation n'est pas différente dans le domaine de la
santé. On dirait de préférence, le constat est plus
inquiétant encore pour la santé des gens. Presque toutes les
conditions sanitaires sont à leur plus faible niveau.
L'insalubrité et la pollution sont très remarquables dans cette
zone avec la présence d'immondices, d'ordures et de flasques d'eaux.
Selon tout constat, pour avoir accès aux soins de
santé, les gens doivent consacrer une bonne partie de leur faible revenu
à cet effet. A la Saline, il existe un seul centre de santé mal
équipé qui n'est pas forcément à but lucratif, mais
le peu qu'il réclame ( 25 gourdes par consultation) dépasse la
capacité financière des gens, ce qui maintient la population dans
des conditions très vulnérables en matière de
santé.
4.5.2.- Le domaine de
l'éducation
La population accuse un taux élevé
d'analphabétisme. En effet, 51.43 % des membres du ménage sont
analphabètes, 35.62 % ont atteint le niveau primaire, 12.38%
accèdent au niveau secondaire et trois (3) seulement d'entre eux ont
atteint le niveau universitaire. Il existe dans le quartier La Saline un
certain nombre de centres d'enseignement scolaire très mal
équipés et qui n'offrent pas un enseignement de qualité.
Malgré leur état de pauvreté, les parents ont consenti
d'énormes sacrifices pour envoyer leurs enfants à l'école.
Le tableau suivant présente la répartition des ménages
selon le niveau d'étude des membres.
Tableau # 4.4.7 : Répartition des membres du
ménage selon le niveau d'étude
|
Niveau d'étude
|
Total
|
Analphabète
|
Primaire
|
Secondaire
|
Universitaire
|
Nombre
|
270
|
187
|
65
|
3
|
525
|
Pourcentage
|
51.43
|
35.62
|
12.38
|
0.57
|
100.00
|
Source : Enquêtes de terrain, février-
mars 2001
L'enquête que nous avons réalisée a aussi
révélé que 47% des enfants ont été à
l'école. La majorité de ces enfants (87%) ont accès
à un centre d'enseignement privé. A noter que les gens ne
trouvent pas beaucoup d'aide ( seulement 5%), mais le peu qu'ils en trouvent,
c'est dans le domaine d'éducation. Cette aide provient des parents
vivant à l'étranger et de certains organismes privés
oeuvrant soit dans le pays ou à l'étranger (voir annexe, tableau
# 4.4.7.1).
Au niveau professionnel, ils sont presque des gens sans
métiers et ceux qui en ont, sont pour la plupart, des gens de petits
métiers. C'est ainsi qu'il est révélé que 30 % des
gens sont des mécaniciens, électriciens, tailleurs, instituteurs,
dactylographes, forgerons, portefaix, cireurs de bottes etc, 52.5% des gens
n'ont aucun métieri(*).
Tableau # 4.4.8 : Répartition des chefs de
ménage selon leur métier
Profession
|
Sans métier
|
Petit métier
|
Autres
|
Total
|
%
|
52.5
|
30
|
17.5
|
100.0
|
Source : Enquêtes de
terrain, février- mars 2001
Les gens qui arrivent à se doter d'un petit
métier sont le plus souvent très peu qualifiés et par
conséquent ne s'intègrent pas sur le marché de l'emploi.
En effet, au niveau de l'éducation en général, on peut
dire que la situation est très criante et même inquiétante
pour le devenir de cette catégorie de gens qui patauge
déjà dans une situation de misère aiguë.
4.5.3.- Eau potable et
télécommunications
Le service d'eau potable est l'un des éléments
indispensables à l'existence humaine. Peu importe la qualité de
l'eau, on en fait usage pour satisfaire les besoins de lessive et de cuisine.
En effet, selon ce qui est exposé dans le tableau suivant, le quartier
La Saline n'est pas couvert par le système d'adduction potable de la
CAMEP. Donc l'eau y est très rare, car 97.5 % des ménages doivent
acheter le sceau d'eau jusqu'à 2.5 gourdes. Là, on peut
comprendre que compte tenu du faible niveau de revenu de ces ménages, le
problème d'eau potable demeure très crucial. C'est le même
constat pour le service de téléphone, car les statistiques sont
les mêmes pour ces deux services.
Tableau # 4.4.09 : Répartition des
ménages selon la dotation des logements
en
téléphone et en eau potable
|
Téléphone
|
Eau potable
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
2
|
2.5
|
2
|
2.5
|
Non
|
78
|
97.5
|
78
|
97.5
|
Total
|
80
|
100.0
|
80
|
100.0
|
Source :
Enquêtes de terrain, février- mars 2001
A noter que tout logement qui possède un
téléphone ( portable) dispose également de l'eau potable.
Les ménages disposant de l'eau potable sont ceux qui font le commerce
d'eau, donc ils en autoconsomment une partie.
4.5.4.- Aspects
économiques
La population de La Saline est composée de gens
à faible revenu qui n'arrivent pas à satisfaire leurs besoins
primaires et mènent vie de misère. L'étude
révèle que la population affiche un taux élevé
d'occupation dans le secteur informel. Ainsi , selon le tableau suivant, 60 %
des chefs de ménage mènent une activité de petit commerce,
23.8 % sont des gens de petit métier et 10 % fonctionnent comme
travailleurs indépendants.
A noter qu'il y a 6.2% des gens dont le métier n'a pas
été révélé. La plupart de ces travailleurs
indépendants sont des gens s'adonnant à la prostitution, la
magie, la mendicité et aux activités marginales dans certaines
administrations publiques.
Tableau # 4.4.10 : Répartition
des chefs de ménage selon leur occupation
|
Occupation
|
Total
|
Petits métiers
|
Petit commerce
|
Travailleurs indépendants
|
Autres
|
Nbre
|
19
|
48
|
8
|
5
|
80
|
%
|
23.8
|
60.0
|
10.0
|
6.2
|
100.0
|
Source :
Enquêtes de terrain, février- mars 2001
Il importe de signaler que la plupart des personnes actives
qui se livrent à toute sorte d'activités économiques pour
assurer la survie de leur ménage sont des gens sans métier. En
termes de valeur nominale, les migrants gagnent un plus haut revenu
comparativement à ce qu'ils gagnaient en province. Mais, le milieu
urbain demande qu'on effectue plus de dépenses pour garder un niveau de
vie plus ou moins décente.
Selon ce qui est décrit dans le tableau suivant, 68.8 %
des ménages dont la taille est entre 4 et 8 membres contiennent 1
à 3 personnes qui font une activité génératrice de
revenu, 2.5 % des ménages de 9 à 12 personnes ont entre 4 et 5
personnes qui gagnent un revenu. Comme on peut le remarquer paradoxalement,
les ménages de plus grande taille ont moins de personnes qui gagnent un
revenu.
Tableau # 4.4.11 Répartition des
ménages selon la taille et le nombre
De personnes
gagnant un revenu.
Nombre de pers. Gagnant un revenu.
|
Taille du ménage
|
Total
|
4 - 8
|
9 - 12
|
13 - 15
|
1 - 3
|
68.8%
|
10.0%
|
3.8%
|
82.6%
|
4 - 5
|
12.5%
|
2.5%
|
|
15.0%
|
6 et plus
|
1.2%
|
1.2%
|
|
2.4%
|
Total
|
82.5%
|
13.7%
|
3.8%
|
100.0%
|
Source :
Enquêtes de terrain, février- mars 2001
D'après ce qui est présenté dans le
tableau suivant, 55,0 % des ménages de 4 à 8 personnes ont un
revenu mensuel de 1000 à 3000 gourdes, 16.2 % se trouvent dans la
tranche de revenu mensuel de 4000 à 5000 gourdes, alors que pour les
ménages de 9 et 12 personnes, seulement 6.3 % ont leur revenu entre 4
000 et 5000 gourdes et plus. La tendance est qu'au fur et à mesure que
le ménage est de plus grande taille, les revenus sont faibles. C'est ce
que décrit le tableau ci-contre.
Tableau # 5 : Répartition en
pourcentage des chefs de ménage selon
leur tranche de revenu en
gourdes et la taille du ménage
Tranche de revenu
|
Taille du ménage
|
Total
|
4 - 8
|
9 - 12
|
13 - 15
|
< 1000
|
6.3
|
|
|
6.3
|
1000-3000
|
55.0
|
5.0
|
|
60.0
|
4000-5000
|
16.2
|
6.3
|
2.5
|
25.0
|
6000 et plus
|
5.0
|
2.5
|
1.2
|
8.7
|
Total
|
82.5
|
13.8
|
3.7
|
100.0
|
Source :
Enquêtes de terrain, février- mars 2001
Cette distribution de revenu permet de déceler que 55.5
% des ménages dont la taille se trouve entre 4 et 8 personnes gagnent
entre 1000 et 3000 gourdes. Compte tenu du coût élevé de la
vie, les ménages de 6 personnes arrivent difficilement à
satisfaire même leur ration alimentaire journalière voire le
paiement du loyer et de l'écolage des enfants. La plupart de ces
ménages vivent dans des conditions infra humaines.
Cette tendance est maintenue lorsqu'on compare le revenu
mensuel avec le type et le nombre de pièces de logement occupés
par un ménage. Ainsi, on a pu voir que tant que le revenu des
ménages est faible moins est le nombre de pièces de leur
logement. Le tableau ci-dessous montre que les 80.0% des ménages qui
gagnent moins de mille (1000) gourdes vivent dans une seule pièce de
maison, et aucun des ménages se trouvant dans cette tranche de revenu ne
vit dans trois ou cinq pièces de maison. Par contre, on voit que parmi
les ménages qui gagnent six (6) milles gourdes et plus, c'est seulement
14.2 % d'entre eux qui vivent dans une seule pièce de logement et 42.90%
vivent dans deux ou trois pièces.
Tableau # 6.- Répartition de
ménages selon leur tranche de revenu
et le nombre de
pièces de leur maison
|
Tranche de revenu
|
Nombre de pièces
|
<1000
|
1000- 3000
|
4000-5000
|
6000 et +
|
1
|
80.00%
|
70.80%
|
40.00%
|
14.20%
|
2
|
20.00%
|
18.8%
|
45.00%
|
42.90%
|
3-5
|
|
10.40%
|
15.00%
|
42.90%
|
Total
|
100.00%
|
100.00%
|
100.00%
|
100.00%
|
Sources :
Enquêtes de terrain, février- mars 2001
Les gens mènent un mode de vie qui témoigne de
l'extrême pauvreté dans laquelle ils végètent.
Mais, cela est vraiment criant quand tous ces gens ne disposent pas de latrines
et doivent payer jusqu'à deux (2) gourdes à chaque fois qu'ils
doivent satisfaire ce besoin.
Bref, on peut dire que même les gens qui arrivent
à se doter d'une activité économique dans le micro
commerce sont confrontés au problème de financement. Ainsi, ils
n'ont recours qu'aux emprunts à des taux usuraires. Tout devient sombre
en ce qui concerne l'avenir économique et social des habitants de La
Saline avec une population qui ne cesse de croître de façon
vertigineuse. Les habitants de ce bidonville acceptent de mener n'importe quel
type d'activité économique pour faire face aux multiples besoins
quotidiens de leur famille. En outre, il est à signaler que 85% des gens
ont avoué avoir gagné un revenu supérieur à ce
qu'ils avaient lorsqu'ils étaient en province. Mais, leur situation ne
s'est pas améliorée pour autant (voir annexe, tableau # 6.1).
4.6.- Causes de la localisation
de La Saline dans cette partie de la capitale
Cette partie de l'étude va tenter de démontrer les
causes entraînant la localisation du quartier La Saline dans cette partie
de la capitale.
4.6.1.-
Causes sociologiques et migratoires
Les gens qui sont fraîchement arrivés à la
capitale prennent parfois l'habitude de dormir dans les camions, sous les
galeries des magasins constituant leur centre de refuge provisoire. Ce sont,
pour la plupart, ces gens se trouvant dans une situation économique
délicate qui envahissent les terrains vacants pour se constituer un
logement de bas standard. Ces nouveaux migrants s'orientent le plus souvent
vers les zones déjà habitées par des gens à faible
revenu. Ce choix est souvent fait en fonction, du lien de parenté entre
les gens, du moins par ce qu'ils sont originaires d'une même province.
En effet, le tableau suivant indique que 96.5% des
ménages sont composés des gens provenant d'une même
province et 85% des ménages sont composés de gens ayant entre eux
des liens de parenté. Donc, du point de vue sociologique et migratoire,
La Saline va continuer encore à s'agglomérer tant que
l'extrême pauvreté des familles rurales ne soit
atténuée.
Tableaux # 8: Répartition des membres du ménage selon qu'ils
viennent
d'une même province et
le lien de parenté entre eux.
|
Lien entre les membre du ménage
|
Même province
|
Famille
|
Amitié
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Total
|
%
|
85
|
15
|
100
|
96.5
|
3.5
|
100
|
Sources : Enquêtes
de terrain, février- mars 2001
4.6.2.-
Causes économiques
La localisation de La Saline dans un rayon estimé
à environ un (1) kilomètre des centres d'affaires, du
marché de la croix des bossales, de l'autorité portuaire
nationale, des principales stations de véhicule de transport des villes
de province et des industries de sous-traitance constitue un effet d'attraction
pour les gens nouvellement arrivés à Port-au-prince. Les gens qui
s'installent dans le quartier La Saline bénéficient de la
proximité du marché de la croix des bossales pour mener leurs
activités économiques. Comme dans tous les bidonvilles, ce sont
des gens qui entreprennent des activités économiques dans le
secteur informel. Donc, ces migrants qui n'arrivent pas à
intégrer le marché du travail sont obligés de se localiser
dans cette zone à côté des principaux centres
d'activités économiques. Le tableau suivant montre que 81% des
ménages enquêtés se sont localisés dans le quartier
la Saline pour raison d'accessibilité à leurs activités
économiques.
Tableau # 7: Répartition en
pourcentage des chefs de ménages
selon la cause de
leur localisation à La Saline.
|
Causes
|
Total
|
Accessibilité aux activités
|
Disponibilité du sol
|
Loyer favorable
|
Autres
|
%
|
81
|
13
|
3
|
4
|
100
|
Sources : Enquêtes de
terrain, février- mars 2001
Comme on peut le remarquer, la question de loyer ne joue pas
un rôle primordial dans les causes de localisation des habitants de La
Saline. C'est dû aux avantages économiques qu'ils tirent de cette
localisation qui les place tout près des zones d'activités
économiques du centre ville.
4.7.- Conséquences de
l'existence du quartier de la saline dans l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince
Au vu de tout le monde, la présence du quartier La
Saline pose problème à l'environnement. Etant donné que
c'est un quartier très insalubre et qui souffre de graves
déficiences de drainage et d'assainissement, son existence produit une
incidence négative sur l'environnement. La situation critique de ce
bidonville est la conséquence des 72.5% des ménages ne disposant
pas de latrines et des 96.3% de chambre de bain.
En effet, les gens doivent se payer les services de latrines
ou bien satisfaire ce besoin à l'air libre dans tous les coins de la
zone. Des deux côtés, il se produit des effets effrayants. C'est
que les latrines commerciales existant ne sont ni en quantité suffisante
ni en bon état pour satisfaire la demande, ce qui produit de la
pollution excrémentielle et une odeur nauséabonde dans la zone
qui, non seulement, nuit à la santé des habitants du quartier,
mais aussi à celle de toute la population. En effet, Le quartier La
Saline et le marché de la croix des bossales produisent des tonnes de
détritus constituant des problèmes majeurs pour l'environnement
et même pour la santé des gens. Puisque d'un côté, il
y a des immondices qui empêchent aux gens de respirer et de l'autre
côté les produits alimentaires étalés à
même le sol. A rappeler que ce marché est le plus grand centre
d'approvisionnement de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince.
En outre, l'existence de ce bidonville
représente une charge pour toute la société. Que ce soit
au niveau de la consommation d'eau potable, d'électricité et de
la pollution de l'environnement, il contribue à la dégradation du
cadre de vie de la population.
SYNTHESE: VÉRIFICATION DES
HYPOTHESES
Pour les besoins de compréhension du travail, nous
procédons à la vérification des hypothèses:
v la première partie de l'hypothèse fondamentale
a été vérifiée aux chapitres II et IV où
nous avons vu que 71.2% des chefs de ménage sont des migrants. Nous
avons vu que l'exode rural est le principal facteur de la formation des
bidonvilles dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. Cette
situation est due non seulement au faible niveau de revenu des paysans
exprimé par la baisse du taux de croissance de la valeur ajoutée
du secteur primaire et l'absence des principaux services sociaux de base dans
les milieux ruraux, mais aussi à la disparité existant entre le
salaire agricole et le salaire minimum offert dans les industries à
Port-au-prince. Cela a créé un effet d'attraction et conduit la
masse paysanne à migrer vers Port-au-Prince et doté celui-ci de
presque tous les avantages socio-économiques qui font de lui la
principale destination des paysans rongés par la misère . (voir
le tableau # 4.1)
v La première hypothèse spécifique a
été vérifiée au chapitre II où nous avons vu
que malgré l'augmentation du salaire agricole qui a même
doublé en passant de 10 gourdes à 20 gourdes par jour en l'an
2000, le salaire industriel qui est égal à 36 gourdes par jour
est nettement supérieur au salaire agricole. De plus, le tableau # 4.2
indique que c'est la recherche du travail qui pousse les 68.43% des gens
à migrer vers Port-au-Prince. Nous avons vu aussi que l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince concentre à elle seule 70 % des
industries manufacturières, 2/3 des banques, 80% de la capacité
électrique, 35 % des écoles primaires et secondaires, 75 % des
écoles supérieures et facultés, plus de 50% des centres
hospitaliers9(*) et 67.34%
des lignes téléphoniques disponibles pour tout le pays. Donc, le
différentiel de salaire entre les deux secteurs et la concentration des
services sociaux de base à Port-au-Prince constituent la principale
motivation qui conduit les gens à abandonner le milieu rural au profit
de la capitale.
v La deuxième
hypothèse a été vérifiée aussi au niveau des
chapitres II et IV où il a été révélé
dans le Tableau # 7 que 81% des ménages habitent dans le quartier "La
Saline" en raison de l'accessibilité aux activités
économiques du centre ville. Il a été aussi
démontré que la plupart des ménages pauvres de l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince qui possèdent leur propre
habitat précaire occupent illicitement leur parcelle de terrain et le
plus souvent de très faible qualité situés aux flancs de
colline et dans les littoraux. Plus précisément, nous avons vu
que parmi les ménages du quartier "La Saline" possédant leur
propre habitat, 72.5% ont procédé par l'envahissement de terrains
comme mode d'occupation foncière (cf. Tableau # 4.4.2). Le plus souvent,
ces gens cherchent à habiter plus près que possible du centre
ville afin de mener leurs activités économiques dans le secteur informel. Bien
évidemment, c'est la question des prix de logement et du foncier qui
contraint ces gens à habiter dans des espaces infra urbains de
Port-au-Prince. En outre, le point 4.6.1 du chapitre IV nous permet de voir que
85% des ménages sont composés des gens ayant des liens de
parenté entre eux, 96.5% des membres du ménage proviennent d'une
même province, ce qui vérifie la dernière partie de la
deuxième hypothèse (voir Annexe, tableau # 8).
En effet, tenant compte de l'approche théorique
retenue, nous avons vu que les gens aisés habitent dans des beaux
quartiers situés dans les hauteurs comme La Boule et Montagne Noire.
Pour des raisons économiques, de proximité et de la
disponibilité du sol, certains bidonvilles se localisent à
côté de ces quartiers car ce sont eux qui travaillent comme
gardiens et servantes chez les gens aisés. Par contre, dès qu'il
y a des activités industrielles ou commerciales dans une zone, les gens
s'y agglomèrent. Et, étant donné que les revenus qu'ils y
gagnent sont le plus souvent très faibles, cela crée de
bidonvilles ou des zones de densification. Voilà pourquoi La Saline, un
des plus grands bidonvilles de l'aire métropolitaine, se localise
à côté du marché de la croix des bossales et
à proximité de la zone industrielle qui commence depuis la HASCO
jusqu'à l'Aéroport. De plus, il a été
démontré que les habitants de La Saline sont des gens de
très faible revenu, leurs habitats sont précaires et sont pour la
plupart des migrants. La Saline présente effectivement les
caractéristiques du type de bidonville qui correspond à notre
approche théorique retenue, car elle se localise presqu'au centre des
plus grandes zones commerciales et industrielles de l'aire m'aire
métropolitaine de Port-au-Prince.
CONCLUSION
Cette étude se proposait de relater les causes
socio-économiques expliquant l'expansion des bidonvilles dans l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince avec une étude de cas sur le
quartier "La Saline". En toute modestie, elle n'a pas la prétention
d'être exhaustive. Toutefois, l'approche analytique et descriptive qui a
été utilisée nous permet de parvenir aux conclusions
suivantes eu égard aux hypothèses qui ont été
formulées.
Nous venons de présenter certaines causes ayant
entraîné la prolifération des bidonvilles dans l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince dont l'exode rural, et analyser les
conséquences de l'existence des quartiers insalubres sur la vie
économique et sociale de la population de Port-au-Prince en
général et sur celle de la Saline en particulier. Et, nous avons
vu que les bidonvilles qui se sont localisés dans l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince se sont constitués à
partir de la détérioration du niveau de vie de la population
tant en milieu urbain qu'en milieu rural. C'est que les différents flux
de migrants, exercent une pression considérable sur l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince en termes de demande de logement et du
foncier. Cette situation a développé un nouveau mode d'occupation
foncière débouchant sur un morcellement effréné du
sol urbain et conduit à la prolifération des bidonvilles.
Toujours est-il que le phénomène de
bidonvilisation de l'aire métropolitaine de Port-au-prince mérite
une attention particulière. A cet effet, il est d'extrême urgence
de restructurer l'économie paysanne en dynamisant le secteur agricole et
de pratiquer une politique de décentralisation en vue d'améliorer
la fourniture de services sociaux de base dans les milieux ruraux. Il ne s'agit
pas tout simplement de faire des propositions ponctuelles qui ne peuvent pas
attaquer véritablement le problème. Il est temps qu'on opte pour
une approche proactive dans la gestion urbaine. Poser des actions visant
à éradiquer le phénomène de bidonvilisation c'est
aller en amont, c'est- à- dire, essayer de résoudre les
problèmes qui ont motivé les gens à migrer vers
Port-au-prince. Car, bon nombre d'analystes du développement urbain et
régional se sont mis d'accord pour soutenir que le
phénomène de bidonvilisation est une urbanisation
dénaturée et due surtout à l'exode rural.
Il va falloir résoudre tout d'abord le problème
du marasme économique dans lequel patauge toute la population rurale
haïtienne. Une fois qu'on serait parvenu à atténuer le
déséquilibre régional en matière de
développement socio-économique, les gens ne seront plus
intéressés à migrer vers Port-au-Prince puisque leur
véritable cause d'abandon du milieu rural est de trouver un mieux
être économique. D'autant plus que nous l'avons
démontré, tant que les chances de trouver un emploi en milieu
urbain sont supérieures à celles de trouver ce même emploi
dans les milieux ruraux, le phénomène migratoire
s'accélèrera et il y aura toujours du chômage dans les
milieux urbains.
A rappeler qu'on avait déjà essayé de
résoudre certains problèmes de logement dans l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince, mais on n'a pas abouti aux
résultats escomptés. Le problème n'est pas une simple
crise de logement, c'est l'une des conséquences du marasme
économique qui sévit dans le pays au cours de l'histoire qu'il
faudra combattre afin de résoudre véritablement le
problème de l'expansion des bidonvilles dans l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince.
On devrait être plus réaliste face aux
conséquences d'un tel phénomène de bidonvilisation
résulté d'une forte agglomération et de concentration des
principales activités économiques dans l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince. Comme conséquence, on a eu une
capitale insalubre composée d'un ensemble de quartiers infects. En vue
d'arriver à une solution du problème, nous suggérons que
soient prises les mesures suivantes:
v Qu'on entreprenne tout d'abord des travaux d'assainissement
du milieu ambiant en envisageant des activités de réhabilitation
et de canalisation pour l'évacuation des eaux pluviales et usées.
Dans un second temps, on devra trouver d'autres espaces pouvant être
utilisés dans le cadre des projets de logements sociaux pour la
population montante.
v Élaborer des politiques de logement en utilisant les
terrains appartenus à l'Etat pour construire des unités de
logement afin de loger les gens les plus démunis avec un plan de suivi,
v Inciter le secteur privé formel à investir
davantage dans les villes de province, élaborer des politiques de
micro-crédit en faveur des paysans, ce qui permettra l'
amélioration de leur situation économique. Dès lors, on
pourra Combattre la migration et l'exode rural par la dynamisation du secteur
agricole, la déconcentration des services publiques dans les villes de
province et la décentralisation du pouvoir central,
v Élaborer des politiques de promotion immobilière
accessibles même aux petites bourses,
v Qu'on revisite la législation foncière
haïtienne afin permettre l'évolution du secteur logement,
v Élaborer des stratégies et politiques
économiques visant à résorber le chômage en appuyant
directement le secteur privé informel par le biais des programmes de
formation, d'appui technique et du financement de manière à
promouvoir les petites et moyennes entreprises, ce qui faciliterait les gens
à faire face aux exigences des marchés du foncier et de logement
et améliorer leur mieux être,
v Élaborer des projets de construction de latrines
publiques dans les bidonvilles de l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince, en particulier dans le quartier La Saline,
v Envisager un projet d'adduction d'eau potable au profit des
zones défavorisées.
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
1- Africo Joseph Vely, Impact des
conditions socio-économiques
De l'haïtien sur le mouvement migratoire,
Période 1970-1982.
2- ANGLADE, Georges, l'espace haïtien . Montréal,
Edition des Alizés, 1981-IX, 221p.
3- BARIL, Denis et GUILLET, Jean, Techniques de l'expression
écrite et orale, Editions
Dalloz, Paris, 1996, Tome 1, 240p., Tome 2, 198p.
4- Beaujeu-Garnier, Lefort Catherine, l'économie de
l'Amérique Latine 9ème édition
Paris, PUF 1986, 128p, collection. Que Sais-je?
5- BERNARDIN Ernst, "L'espace Caraïbéen",
L'évolution économique des grandes
Antilles de 1950 à nos jours, Editions des Antilles
S.A.
6- Boudeville, Jacques-R, aménagement du territoire et
polarisation, Paris, édition M.-T
gérin, 1972, 279p.
7- Banque de la république d'Haïti, Rapport annuel
1996/1997.
8- BERNARDIN,Ernest, L'Espace rural haïtien -Bilan de 40
ans d'exécution des
programmes nationaux et internationaux de
développement (1950-1990), Editions
l'Harmanttan, 407p.
9- BERNADIN Ernst, Etude des Relations Entre L'exode rural
Et la Planification urbaine en Haïti, IHSI,
Port-au-Prince, 80p.
10- BERNARDIN Ernst, La planification régionale en
Haïti 1995
11- Banque mondiale, Haïti, étude du secteur urbain,
rapport, No 2152, HA/sept 1978, 73p.
12- BERTRAND, Renaud, politique d'urbanisation nationale dans les
pays en développement, Edition Economica, Paris , France, 1985,
186p.
13- CHALINE Claude, la dynamique urbaine, Paris, PUF,
1980CONADEP-TPTC; ONU-
14- DEFARCY Enri, l'espace rural, 2ème
édition, Paris PUF, 1980, 128p, collection. Que
sais-je?
15- DUPERVAL Jean Vald, les Implications
socio-économiques
De la concentration démographique dans l'aire
métropolitaine
De Port-au-Prince, 1992
16- D.A.R.D (Division d'Analyse et de recherche
Démographique), étude sur les relations
entre l'exode rural et planification urbaine en
Haïti, IHSI, Port-au-Prince, 1989, 143p.
17- DERICK, Pierre H. économie et planification urbaine,
Paris, Port-au-Prince, 1979,
Tome I, 315p.
18- FRAGNIERE, Jean-Pierre, Comment réussir un
mémoire, Dunod, Paris,1996,117p.
19- GONEL, Georges, enquête sur la situation
socio-économique des femmes à la Saline,
Saint-Martin et Solino, Port-au-prince, Février
1988, 42p.
20- I.H.S.I, l'urbanisation en Haïti, à partir des
résultats du recensement de population de
1982, Port-au-Prince, Janvier 1987, 32p.
21-IHSI, Enquête socio-économique dans les quartiers
populeux, de l'aire métropolitaine
de Port-au-Prince, 1988, 284p.
22- IHSI, Recueil de statistiques sociales, Vol I et II
Port-au-Prince, Août 2000
23-IHSI, Enquête Budget- Consommation des Ménages
1999-2000
IHSI, Le recensement de 1982.
24- Jacqueline BEAUJEU-GANIER, GEORGES Chabot, Traité de
Géographie urbaine
1963
25- LACOSTE, Yves, géographie du sous-développement
géopolitique d'une crise- Paris
P.U.F,1965, 288p. collection quadrige.
26- LACOUR, Claude, aménagement du territoire et
développement régional, collection
aspects de l'urbanisme, Dunod., paris, 1972, 202p.
27- Mc LOUGHLIN, J. Briand, planification urbaine et
régionale collection aspects de
l'urbaine, Dunod, Paris 1972, 242p.
28- MTPTC, LAVALIN INTERNATIONAL, plan directeur d'urbanisme de
Port-au-
Prince, Vol. 9 de 11 actions immédiates et projets
d'urbanisme, Montréal CNUEH, 97p.
29- MONOD Jérôme, CASTEL BAJAC,
l'aménagement du territoire 5ème édition
Paris, PUF 1987, Collections. Que sais-je? 206p.
30-MORAL, Paul, Le paysan haïtien, Paris, Maisonneuve et
Larose, 1969, 378p.
31-MTPTC (Ministère des travaux publics Transport et
Communication), Plan directeur
d'urbanisme de Port-au-Prince, Sept 1988, dossier No
49834.
32-PADCO, plan de développement de Port-au-Prince et de sa
région métropolitaine,
Tome II, Rapport sectoriel, condensé, 1977, 132p.
33-PIERRE-CHARLES, Gérard, L'économie
Haïtienne et sa voie de développement,
Paris, Maisonneuve 1967, 270p.
34-PIERRE-CHARLES, Gérard, Le Système
économique haïtien, CRESFED, 3ème édition,
Janvier 1994,59p.
35- PIERRE-LOUIS, Claude, Haïti 2000, réforme agraire
et modernisation rurale, Port-au-
prince, 1987, 138p.
36- Ronceray H. De, sociologie du fait haïtien, les presses
de l'université du Québec
Montréal, 1979, 270p.
37- THEOPHILE Roche, l'organisation interne et les
caractéristiques socio-économiques
Et physiques des zones marginales de Port-au-Prince, 1990,
80p.
38- HOOVER E.M., (1936), The measurement of
industrial localization. Review of economics and statistics, vol. 18,
pp. 162-71.
39-HOOVER E.M., (1937), Location theory and the shoe and
leather industries. Cambridge, Harvard university press, 323 p.
DOCUMENTS DIVERS
1- DESTIN, René, Note de cours d'économie urbaine
et régionale, CTPEA, 1998, (Document polycopié)
2- DUROSIER, Amos, Notes de cours d'économie
haïtienne, CTPEA, Port-au-Prince
Nombre 1997-Mars 1998, (document Polycopié).
3- GARDINER, Raymond, cours de statistique descriptive, CTPEA,
Nov 1994-Avril 1995,
(Document polycopié)
4- IHSI, population de 18 ans et plus, ménages et
densités en 1999, DARD, Juin 1999.
5- IHSI, Population totale par sexe estimée en 1998, (
document polycopié)
6- IHSI, Haïti en chiffres, Port-au-Prince, Janvier 1996,
pp. 30-36
7- MALEBRANCHE, Sabine, Notes de cours d'aménagement du
territoire, CTPEA, Nov
1997- Mars 1998, (document polycopié).
8- MAMBROISE, Patrick, Cours de sondage:
Théorie de l'échantillonnage, CTPEA, Mai
1992, ( Document polycopié).
REFERENCES ELECTRONIQUES
1- BERNARDIN Ernst,
http://www.cybergeo.presse.fr/geoappl/texte1/bernardi.htm
2- BOUCAR Camboni, Le mal être au
quatidien,
http://www.geocities.com/agence_anfani/html/artic21.htm
3- DEFDT. ASP, Courbe de A.W. Phillips,
http://www.libres.org/asp/defdt.asp?mot=COURBE%20DE%20PHILLIPS&nom=Table_C
4- ETHAN Forum, Environnement et ressources naturelles,
http://www.ht.undp.org/pnud-hai/UNDAF/CD%20PNUD/Bilan%20commun%20de%20pays/Environnement/2e%20texte%20environnement-%20env.%20et%20ressources.htm
5- Initiative pour le changement en Haïti, plan pour le
changement économique et social en Haïti,
http://www.lecontact.com/chapitre_vi_du_plan_dICH.htm
6- PNUD,
http://www.ht.undp.org/pnud-hai/haiti/portrait.html
7- Université notre dame de Haïti:
Projet de recherche et de développement social Port-au-Prince,
Haïti,
http://www.fiuc.org/ccrprojects/Haiti/haitiproject.html
8- SICRAD-Haïti, Haïti: Les gens d'en dehors,
http://www.rehred-haiti.net/membres/mde/pae-haiti/referenc/env-urbain.htm
ANNEXESANNEX I
QUESTIONNAIRE D"ENQUETE SOCIO-ÉCONOMIQUE
RÉALISÉE DANS LE QUARTIER LA SALINE EN VUE DÉTERMINER LE
MODE DE VIE DES HABITANTS
Nom de
l'enquêteur......................................................Fiche #
.........
IDENTIFICATION DU MENAGE
(1)
nombre d'enquêtés dans le ménage
|
(2)
Non et prénom
|
(3)
Sexe
1. Féminin
2. Masculin
|
(4)
âge (an)
1: 0<3
2: 3-5
3: 6-14
4: 15-49
5: 50 et+
|
(5)
Niveau d'étude
1. Aucun
2. Alphabétisation
3. Primaire
4. Secondaire
5. Universitaire/prof.
|
(6)
No des enquêtés
|
01
|
|
|
|
|
|
02
|
|
|
|
|
|
03
|
|
|
|
|
|
04
|
|
|
|
|
|
05
|
|
|
|
|
|
06
|
|
|
|
|
|
07
|
|
|
|
|
|
08
|
|
|
|
|
|
09
|
|
|
|
|
|
10
|
|
|
|
|
|
11
|
|
|
|
|
|
12
|
|
|
|
|
|
13
|
|
|
|
|
|
14
|
|
|
|
|
|
15
|
|
|
|
|
|
Note: Portez * en face du nom du chef du ménage.
Q1.-Information sur l'enquêté
Les questions
|
Crochez l'information correcte
|
Q1.1-Sexe
|
1? Féminin
|
|
2? Masculin
|
|
Q1.2-Lieu de naissance
|
1? P.AU-P
|
|
|
2? Province
|
|
|
3? Autre
|
|
Q1.2.1- Parmi les membres du ménage combien qui viennent
d'une même province?
|
1? 2
|
|
2? 3
|
|
3? 4
|
|
4? 5
|
|
5? 6
|
|
6? 7
|
|
7? 8 et +
|
|
Q1.3-Age
|
1? 15-49 ans
|
|
2? 50 ans et plus
|
|
Q1.4-Situation matrimoniale
|
1? Célibataire
|
|
2? Marié (e)
|
|
3? Plaçage
|
|
4? Divorcé (e)
|
|
5? Séparé (e)
|
|
6? veuf (ve)
|
|
7? Autre
|
|
Q1.5-nombre d'enfants du chef de ménage?
|
1? 0
|
|
2? 1
|
|
3? 2
|
|
4? 3
|
|
5? 4
|
|
6? 5 et +
|
|
Q1.5.1- Nombre d'enfants total du ménage
|
1? 0
|
|
2? 1
|
|
3? 2
|
|
4? 3
|
|
5? 4
|
|
6? 5
|
|
7? 6
|
|
8? 7
|
|
9? 8 et +
|
|
Suite de la question Q1
Q1.5.2- Nombre d'enfants qui sont à l'école?
|
1? 0
|
|
2? 1
|
|
3? 2
|
|
4? 3
|
|
5? 4
|
|
6? 5
|
|
7? 6
|
|
8? 7
|
|
9? 8 et +
|
|
Q1.6-Niveau d'étude
|
1? Aucun
|
|
|
2? Alphabétisation
|
|
|
3? primaire
|
|
|
4? secondaire
|
|
|
5? Univ.
|
|
Q1.7-Profession
|
1?
|
|
2?
|
|
3?
|
|
4?
|
|
5?
|
|
6?
|
|
7?
|
|
8?
|
|
9?
|
|
10?
|
|
Q1.8- Lien des membres du ménage avec le chef du
ménage
|
1? chef du ménage
|
|
2? Son marri
|
|
3? Sa femme
|
|
4? Son fils ou sa fille
|
|
5? autre parent
|
|
6? son ami
|
|
Q1.9-Année de migration à P-au-P
|
1? <1957
|
|
2? 1957-1986
|
|
3?1987-1990
|
|
4? 1991-1994
|
|
5? Apres 1994
|
|
Q1.9.1Pourquoi migrez-vous à P-au-P
|
1? cause économique
|
|
2? cause d'éducation
|
|
3? Cause de santé
|
|
4? Autre
|
|
Q.2.1- Mode d'Occupation du logement
|
1? Propriétaire
|
|
2? Locataire >>12
|
|
3? Gratis >>13
|
|
Q2 Situation économique, occupation du
logement
Les Questions
|
Crochez l'information correcte
|
Q2.1-mode d'occupation foncière
|
1? Acheté
|
|
2? Affermer
|
|
3? héritier
|
|
4? Autre façon
|
|
Q2.2-Loyer annuel
|
1? <1000 Gdes
|
|
2? 1000- 2000 Gdes
|
|
3? 3000-4000 Gdes
|
|
4? 5000 et +
|
|
Q2.3-Nombre de pièces de maison
|
1? 1 Pièce
|
|
2? 2 Pièces
|
|
3? 3-5 Pièces
|
|
Q2.4- La toiture de la maison
|
1? paille, carton, résidu
|
|
2? Tôle
|
|
3? béton
|
|
4? Autre
|
|
Q2.5-Le mur de la maison
|
1? Bois, débris, tôle
|
|
2? Bloc
|
|
3? Autre
|
|
Q2.6-Le pavée de la maison
|
1? Terre battue
|
|
2? béton
|
|
3? Mosaïque, céramique
|
|
Suite de la question Q2
Les questions
|
crochez
|
Q2.7- La maison dispose-t-elle?
|
17.1- D'une petite cour
|
1? oui
|
2? Non
|
|
17.2- D'un Trou pour jeter de l'eau
|
1? oui
|
|
2? Non
|
|
17.3- de Chambre de bain
|
1? oui
|
|
2? Non
|
|
17.4- d'une cuisine
|
1? oui
|
|
2? Non
|
|
17.5- De Latrines
|
1? oui
|
|
2? Non
|
|
17.6- Du courant électrique
|
1? oui
|
|
2? Non
|
|
17.7- de téléphone
|
1? oui
|
|
2? Non
|
|
Suite de la question Q2
Q2.8- Où trouvez-vous de l'eau pour servir
|
1? Dans la maison
|
|
2? dans le voisinage
|
|
3? Dans la fontaine publique
|
|
4? Acheté
|
|
5? Dans les puits
|
|
Q2.9-Nombre de personne rentrant un revenu
|
1? 0
|
|
2? 1
|
|
3? 2
|
|
4? 3
|
|
5? 3-5
|
|
6? 5 et +
|
|
Q2.10- Le Revenu du dernier mois
|
1? < 1000 Gdes
|
|
2? 1000<3000 Gdes
|
|
3? 3000<5000 Gdes
|
|
4? 5000 Gdes et +
|
|
Q3. Occupation des gens, la scolarisation des
enfants
Les questions
|
Crochez
|
Q3.1- Occupation des gens
|
Ecrivez ici l'occupation des gens
|
|
1?
|
|
2?
|
|
3?
|
|
4?
|
|
5?
|
|
6?
|
|
7?
|
|
8?
|
|
9?
|
|
10?
|
|
Q3.2- Gagnez-vous d'argent maintenant que lorsque vous
étiez en province?
|
1? moins d'argent
|
|
2? Même quantité
|
|
3? Plus d'argent
|
|
4? Ne sait pas
|
|
Q3.3- vivez -vous plus bien maintenant que lorsque vous
étiez en province?
|
1? Oui
|
|
2? Non
|
|
Suite de la question Q3
Q3.4- Dans quelle école se trouvent vos enfants
|
1? L'Etat
|
|
2? Privée
|
|
3? autre
|
|
Q3.5- Trouvez-vous de l'aide?
|
1? Oui
|
|
2? Non
|
|
3? pas de réponse
|
|
Q3.6- Qui est ce qui vous donne de l'aide?
|
1? L'Etat
|
|
2? Parent en province
|
|
3? Parent à l'étranger
|
|
4? Autre
|
|
Q3.7- Dans quel domaine trouvez-vous de l'aide?
|
1? Santé
|
|
2? Education
|
|
3? Eau potable
|
|
4? nourriture
|
|
5? vêtement
|
|
6? Autre
|
|
Q4- Causes de la localisation des
ménages
Vous habitez à La Saline parce que:
|
1? C'est tout près de vos activités
|
|
2? c'est plus accessible à vous
|
|
3?: Le loyer est plus favorable
|
|
4?: Autres
|
|
Vous habitez à La Saline parce que:
Q5. Questions d'ordre général sur le
quartier.
b) Nombre d'école
public..................privé.......................autres...............................
c) Les Ruelles sont étroites 1? en asphalte, 2? en
béton , 3? en adoquin, 4? en terre battue.
d) Y-a-t-il de flasques d'eau dans les ruelles ? Oui, ? Non
ANNEXE II
TABLEAUX DE SYNTHESE
Tableau # 1.3 : Distribution du nombre de lits pour 1000
habitants selon le département.
Départements
|
Artibonite
|
Centre
|
G-Anse
|
Nord
|
Nord-Est
|
Nord-Ouest
|
Ouest
|
Sud
|
Sud-Est
|
Pays entier
|
Lits/1000h
|
5.4
|
4.0
|
6.4
|
9.9
|
4.4
|
5.9
|
12.7
|
8.7
|
3.7
|
8.6
|
Source :Recueil de statistiques sociales vol1
IHSI, 2000
Tableau # 1.4 : Taux de couverture en eau potable
période 1980-1996
Milieu
|
Taux de couverture
|
1980
|
1990
|
1995
|
1996
|
Aire métro.
|
48.0
|
53.2
|
35
|
.48.0
|
Villes sec.
|
47.0
|
58.6
|
45.0
|
43.0
|
Rural
|
8.0
|
33.5
|
39.0
|
41.0
|
Ensemble
|
18.0
|
39.5
|
39.0
|
43.0
|
Source : recueil de statistiques
sociales vol II, IHSI Août 2000
Tableau # 4 : Répartition des chefs de
ménage selon le nombre d'enfants
Tranche
|
Nombre d'enfants
|
Total
|
1<3
|
3<5
|
5et plus
|
Nombre
|
17
|
29
|
34
|
80
|
%
|
21.3
|
36.3
|
42.5
|
100.0
|
Source : Enquêtes de terrain,
février- mars 2001
Tableau # 4.1 : Répartition des chefs de ménage
selon le lieu de naissance
Lieu de provenance
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Port-au-Prince
|
22
|
27.5
|
Province
|
57
|
71.2
|
Autres
|
1
|
1.3
|
Total
|
80
|
100.0
|
Source : Enquêtes de
terrain, février- mars 2001
Tableau # 4.2 : Répartition
des chefs de ménage
selon la cause de migration
à Port-au-Prince.
Cause
|
Education
|
Travail
|
Autres
|
Total
|
Nombre
|
14
|
39
|
4
|
57
|
%
|
24.56
|
68.43
|
7.01
|
100.0
|
Source : Enquêtes de
terrain, février- mars 2001
Tableau # 4.3 : Répartition des chefs
de ménage selon le sexe
Sexe
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Femme
|
37
|
46.2
|
Homme
|
43
|
53.8
|
Total
|
80
|
100.0
|
Source : Enquêtes de
terrain, février- mars 2001
Tableau # 4.4 : Répartition des chefs de ménages
selon l'année de migration à Port-au-Prince
Année
|
<1957
|
1957-1986
|
1987-1990
|
1991-1994
|
>1994
|
Total
|
Nombre
|
3
|
30
|
13
|
7
|
4
|
57
|
%
|
5.26
|
52.63
|
22.81
|
12.28
|
7.02
|
100.0
|
Source :
Enquêtes de terrain, février- mars 2001
Tableau # 4.4. 1 : Répartition des logements
selon ; la nature du toit, du mur et du parquet.
|
Toiture
|
Mur
|
Parquet
|
Total
|
Tôle
|
Béton
|
Débris
|
Total
|
Bloc
|
Débris
|
Total
|
Terre
|
Béton
|
|
Nbre
|
70
|
4
|
6
|
80
|
57
|
23
|
80
|
7
|
73
|
80
|
%
|
87.5
|
5.0
|
7.5
|
100.0
|
71.2
|
28.8
|
100.0
|
8.8
|
91.2
|
100.0
|
Source :
Enquêtes de terrain, février- mars 2001
Tableau # 4.4.2 :
Répartition en % des ménages selon
le mode de tenure des
parcelles de terrain.
Mode de tenure
|
Affermé
|
Illicite
|
Autres
|
Total
|
Pourcentage
|
21.25
|
72.5
|
6.25
|
100.0
|
Source : Enquêtes
de terrain, février- mars 2001
Tableau # 4.4.3 : Répartition des ménages selon
le mode d'occupation des logements
Mode d'occupation
|
Nombre
|
%
|
Propriétaire
|
38
|
47.5
|
Locataire
|
42
|
52.5
|
Total
|
80
|
100.0
|
Source : Enquêtes de
terrain, février- mars 2001
Tableau # 4.4.4 : Répartition des ménages
selon le coût semestriel du loyer.
(Montant en
gourdes)
Coût du loyer
|
<1000
|
1000-2000
|
3000-4000
|
5000 et plus
|
Total
|
Nombre
|
3
|
7
|
30
|
2
|
42
|
%
|
7.14
|
16.66
|
71.43
|
4.77
|
100.0
|
Sources : Enquêtes de
terrain, février- mars 2001
Tableau # 4.4.5 : répartition des
ménages selon la dotation des logements
en cour et
en latrines.
|
Chambre de bain
|
Latrines
|
Petite cour
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
|
Oui
|
3
|
3.8
|
22
|
27.5
|
22
|
27.5
|
Non
|
77
|
96.2
|
58
|
72.5
|
58
|
72.5
|
Total
|
80
|
100.0
|
80
|
100.0
|
80
|
100.0
|
Sources Enquêtes de
terrain, février- mars 2001
Tableau # 4.4.6 : Répartition des
logements selon leur nombre de pièces
|
1 pièce
|
2 pièces
|
3 - 5 pièces
|
Total
|
Nombre
|
47
|
22
|
11
|
80
|
%
|
58.8
|
27.4
|
13.8
|
100.0
|
Source : Enquêtes
de terrain, février- mars 2001
Tableau # 4.4.7 : Répartition des membres du
ménage selon leur niveau d'étude
|
Niveau d'étude
|
Total
|
Analphabète
|
Primaire
|
Secondaire
|
Universitaire
|
|
Nombre
|
270
|
187
|
65
|
3
|
525
|
Pourcentage
|
51.43
|
35.62
|
12.38
|
0.57
|
100.00
|
Source : Enquêtes de
terrain, février- mars 2001
Tableau # 4.4.7.1 : Répartition des
enfants de La Saline selon qu'ils soient
à l'école ou
non et la catégorie d'école qu'ils fréquentent.
|
Enfants scolarisés
|
Enfants non scolarisés
|
Total
|
Privé
|
Publique
|
Total
|
%
|
47
|
53
|
100
|
87
|
13
|
100
|
Source :
Enquêtes de terrain, février- mars 2001
Tableau # 4.4.8 : Répartition des
chefs de ménage selon leur métier
Profession
|
Sans métier
|
Petit métier
|
Autres
|
Total
|
%
|
52.5
|
30
|
17.5
|
100.0
|
Source : Enquêtes
de terrain, février- mars 2001
Tableau # 4.4.9 : Répartition
des ménages selon la dotation
des logements en
téléphone et en eau potable
|
Téléphone
|
Eau potable
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
2
|
2.5
|
2
|
2.5
|
Non
|
78
|
97.5
|
78
|
97.5
|
Total
|
80
|
100.0
|
80
|
100.0
|
Source :
Enquêtes de terrain, février- mars 2001
Tableau # 4.4.10 : Répartition des chefs
de ménage selon leur occupation
|
Occupation
|
Total
|
Petits métiers
|
Petit commerce
|
Travailleurs indépendants
|
Autres
|
Nbre
|
19
|
48
|
8
|
5
|
80
|
%
|
23.8
|
60.0
|
10.0
|
6.2
|
100.0
|
Source : Enquêtes
de terrain, février- mars 2001
Tableau # 4.4.11 Répartition des
ménages selon la taille et le nombre
de personnes
gagnant un revenu.
Nombre de pers. Gagnant un revenu.
|
Taille du ménage
|
Total
|
4 - 8
|
9 - 12
|
13 - 15
|
1 - 3
|
68.8%
|
10.0%
|
3.8%
|
82.6%
|
4 - 5
|
12.5%
|
2.5%
|
|
15.0%
|
6 et plus
|
1.2%
|
1.2%
|
|
2.4%
|
Total
|
82.5%
|
13.7%
|
3.8%
|
100.0%
|
Source : Enquêtes
de terrain, février- mars 2001
Tableau # 5 : Répartition en
pourcentage des chefs de ménage
selon leur tranche de revenu en
gourdes et la taille du ménage
Tranche de revenu
|
Taille du ménage
|
Total
|
4 - 8
|
9 - 12
|
13 - 15
|
< 1000
|
6.3
|
|
|
6.3
|
1000-3000
|
55.0
|
5.0
|
|
60.0
|
4000-5000
|
16.2
|
6.3
|
2.5
|
25.0
|
6000 et plus
|
5.0
|
2.5
|
1.2
|
8.7
|
Total
|
82.5
|
13.8
|
3.7
|
100.0
|
Source :
Enquêtes de terrain, février- mars 2001
Tableau # 6.- Répartition de
ménages selon leur tranche de revenu
et le nombre de
pièces de leur maison
Nombre de pièces
|
Tranche de revenu
|
<1000
|
1000- 3000
|
4000-5000
|
6000 et +
|
1
|
80.00%
|
70.80%
|
40.00%
|
14.20%
|
2
|
20.00%
|
18.8%
|
45.00%
|
42.90%
|
3-5
|
|
10.40%
|
15.00%
|
42.90%
|
Total
|
100.00%
|
100.00%
|
100.00%
|
100.00%
|
Sources :
Enquêtes de terrain, février- mars 2001
Tableaux # 6.1: Répartition des chefs de ménage
selon qu'ils gagnent ou non un revenu
supérieur à ce qu'ils
gagnaient en province.
|
Plus haut revenu
|
Plus bas revenu
|
Total
|
%
|
85
|
15
|
100
|
Sources : Enquêtes de
terrain, février- mars 2001
Tableau # 7: Répartition en pourcentage des chefs de
ménages selon la cause de leur
localisation à La Saline
|
Causes
|
Total
|
Accessibilité aux activités
|
Disponibilité du sol
|
Loyer favorable
|
Autres
|
|
%
|
81
|
13
|
3
|
4
|
100
|
Sources : Enquêtes de
terrain, février- mars 2001
Tableaux # 8: Répartition des membre du
ménage selon qu'ils viennent
d'une même
province et le lien de parenté.
|
Lien entre les membre du ménage
|
Même province
|
Famille
|
Amitié
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Total
|
%
|
85
|
15
|
100
|
96.5
|
3.5
|
100
|
Sources : Enquêtes de
terrain, février- mars 2001
A ma femme PAUL L. Marie Astride et ma fille PAUL Duter
Leyna
pour la joie et le support moral qu'elles m'ont
procurés.
A tous les membres des Familles PAUL, PETION, NAZERE, CHERY et
LOUISSAINT, notamment mes frères et soeurs PAUL Elvéus, PAUL
Guilbert et PAUL Miselène, à Ma Tante Mme Alvercius Exilus qui ma
comblé de toutes affections maternelles, à mon cousin M. NAZERE
Ludière qui m'a toujours été un père, à mon
beau père Louissaint Aramice et ma belle mère Mme Louissaint
Aramice.
Merci Jésus pour la réalisation
de ce mémoire.
* 1 THEOPHILE Roche,
l'organisation de l'espace interne et les caractéristiques
socio-économiques
et physiques des zones marginales de Port-au-Prince, 1990,
80p.)
* n Note: La loi rang- dimension permet
d'arriver à cette fin. Elle se définit comme suit:
G(x)=AX-a, G(x): rang de la ville en question, X: Population de la
ville donnée, a: constante A: Constante qui correspond à la
population de la ville primatiale.
* 1 1 La situation
d'équilibre général du marché de Léon Walras
est que, les m(m-1) prix qui règlent l'échange de m marchandises
deux à deux sont implicitement déterminés par les m-1 prix
qui règlent l'échange de m-1 quelconques d'entre ces marchandises
avec la meme. Autrement dit on peut définir
complètement la situation du marché en situation
d'équilibre général en rapportant les valeurs de toutes
les marchandises à la valeur de l'une d'entre elles. cette
dernière marchandise s'appelle numéraire. »
* 2 MPCEF, livre blanc octobre
1990
* 3 IHSI, résultats
échantillon 2.5% extrapolé recensement de 1982 ( Avril 1984)
* 4 1 IHSI, Recueil
de statistiques sociales vol I, Août 2000.
note: la journée de travail dans les industries est de 8h
A.M à 4h P.M et toutes heures supplémentaires sont
rémunérées alors que la journée de travail agricole
est de 5h A.M à 6 h P.M.
* 1 1
Proletariat Rural et Servitude Agricole Proletariat Rural et Servitude
Agricole,
http://www.geocities.com/CapitolHill/2539/francais/2_luttes/td1.htm
Note: les prix des outils aratoires de base montent
jusqu'à plus que tripler (grosses houes de 60 à 200 Gdes, petites
houes de 30 à 125 Gdes, machettes de 20 à 60 Gdes, pics de 25
à 100 Gdes, haches de 35 à 125 Gdes, scies de 300 à
1000Gdes!)5. C'est un goulot d'étranglement pour ce
secteur
* 8 8 IHSI, Recueil de
statistiques sociales Vol. II, Août 2000.
* 5 MPCEF, livre blanc octobre
1990.
* 1 1 IHSI, Enquête
budget consommation des ménages, 1999-2000
* 1 1 Ernst Bernardin, la
planification régionale en Haïti, 1995
* 6 IHSI, Recueil de
statistiques sociales vol. I, Août 2000.
* 2 2 Ernst Bernardin, la
planification régionale en Haïti, 1995
* 7 IHSI-PNUD, Recueil de
statistiques sociales vol II, AOUT 2000.
* 88 8 Ernst Bernardin, la
planification régionale en Haïti, 1995
* 11 11 IHSI, Almanach
statistique 2002
* 8
* 3 3 Ernst Bernardin, la
planification régionale en Haïti, 1995
* 14
14 IHSI, recueil de statistiques sociales vol II,
2000.
Note: Pour la relation de Philips, le taux de variation des
salaires est une fonction décroissante de la variation du taux de
chômage mesurée par le pourcentage, plus il y a de chômeurs
par rapport à la population active plus l'accroissement des salaires est
faible.
* 15 15 IHSI, résultats
échantillon 2.5% extrapolé recensement de 1982, Avril 1984
* 1 1 Dans le quartier La
Saline, Certaines jeunes filles et des femmes adultes ont déclaré
avoir vendu des pièces comme leur profession, c'est à dire elles
font de la prostitution.
* 1 1 Certains
propriétaires de ces maisons sont ceux qui les habitaient dans un
premier temps, ayant trouvé d'autres espaces vacants dans l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince, les louent aux nouveaux ménages
pour aller se construire d'autres Habitats précaires
* i i Il y a 17.5% des gens qui
sont des pote faix, des cireurs de botte, des laveurs et des chargeurs de
voiture et des prostituées.
* 9
Ernst Bernardin, La planification
régionale en Haïti 1995