Mémoire D.E.S.S. «
Management des actions et services
en santé publique »
Florian BOURY
Réflexions sur la pertinence de l'espace
d'étude
en santé publique :
L'observation de la santé à
Toulouse
et dans son aire d'influence
Sous la direction de :
Pr. Thierry LANG (Université P. Sabatier,
Toulouse)
Dr. Françoise CAYLA (ORS
Midi-Pyrénées)
Jean MANTOVANI (ORS Midi-Pyrénées)
UNIVERSITES PARIS V, VI,
VII, XI
Ecole Nationale de la Santé
Publique
Septembre
2004
Sommaire
Sommaire
2
I. Introduction
3
II. Problématique
6
III. Méthodes et Matériels
8
IV. Résultats
10
IV.1. L'aire urbaine toulousaine
10
IV.2. Etat des lieux de l'observation en
santé publique à Toulouse et dans son aire d'influence
21
IV.2.A. L'observation en santé publique
à travers les études de l'ORSMIP et du CIRUS
21
IV.2.B. Les points de vue des acteurs
institutionnels intervenant dans le champ de la santé
25
V. Discussion : L'observation
territorialisée en santé publique à l'épreuve de la
dynamique urbaine
27
V.1. Territoire, observation et santé
27
V.1.A. Les concepts de l'observation spatiale
27
V.1.B. L'observation de la santé au sein d'un
territoire
28
V.2. L'observation de la santé :
questions, besoins et limites
30
V.2.A. L'aire urbaine toulousaine : questions
de santé publique
30
V.2.B. Les besoins et les limites de l'observation
en santé
31
VI. Conclusion
33
Annexe I : Grilles de lecture et d'entretien
35
Annexe II : Découpages territoriaux et
principaux zonages
38
Annexe III : Glossaire
42
Annexe IV : Bibliographie
48
I.
Introduction
La présente étude s'intègre à une
dynamique de recherche menée par l'Observatoire régional de la
santé de Midi-Pyrénées (ORSMIP) en santé publique,
centrée sur l'analyse géographique des spécificités
locales et sur la comparaison de divers environnements de vie.
Le mémoire s'inscrit dans une perspective descriptive
et analytique plus que fonctionnaliste et déterministe. Afin de
souligner sur le plan spatial les caractéristiques de l'espace
toulousain et de son aire d'influence en matière de santé et
d'inégalités socio-spatiales inhérentes, l'objet de cette
étude sera donc de qualifier les « espaces de
vie » pour faciliter la compréhension d'enjeux et de questions
de santé publique propres à ce ou ces territoire(s).
L'ambiguïté de la mesure de certains faits urbains
renvoie directement à la polysémie du terme de
« ville » ou de l' « urbain ».
L'INSEE a publié les résultats des différents recensements
généraux de population (RGP) à travers trois
définitions du fait urbain : la ville centre,
l'unité urbaine et l'aire urbaine. Ces
définitions ont pris en compte, au moment de leur création, les
transformations quantitatives et qualitatives liées à l'expansion
urbaine (GUEROIS, PAULUS, 2001)1(*) et ne reflètent donc pas la même approche
du fait urbain. Ces définitions sont des délimitations
statistiques de l'espace urbain s'appuyant sur des indicateurs fondamentaux de
population et de spécialisation économique. M.-C. FOURNY2(*) estime dans son article paru en
2001 que la validité d'une échelle large est affirmée tant
au point de vue politique qu'en regard des données statistiques et
géographiques, fonctionnelles et opérationnelles. Par ailleurs,
M.-C. FOURNY défend l'idée que l'échelon
géographique d'observation actuel est celui de l'aire
métropolitaine ou de l'aire urbaine, comme en témoignent les
concepts des zones urbanisées, abordés
précédemment.
Dans les années 1950, le développement des
banlieues, l'augmentation du nombre des communes se partageant la même
agglomération de population a conduit l'INSEE en 1954 à la
création de la notion d'unité
urbaine : toute agglomération de population dont
le bâti est continu (éloignement entre deux constructions
inférieur à 200 mètres) et dont la population totale
dépasse 2000 habitants. (INSEE, 1998)3(*) Dans la plupart des cas, les unités urbaines
s'étendent sur plusieurs communes et s'organisent autour d'une ville
centre : commune généralement la plus peuplée et
centre historique.
A partir des années 1960, la dichotomie nettement
marquée dans les paysages entre milieux urbain et rural s'estompent du
fait de l'accroissement des mobilités des populations.
L'étalement urbain atteint les marges des unités urbaines de
manière discontinue en produisant des territoires fragmentés.
Pour prendre en compte cette évolution, l'INSEE créée les
zones de peuplement industriel et urbain (ZPIU) en 1962. Cependant, si ce
zonage permettait de mieux cerner les phénomènes de polarisation
de la ville dans son environnement immédiat, dès 1990, les
résultats du recensement général de population ont
montré que les ZPIU ne semblaient plus assez discriminantes pour
identifier les aires d'influences directes des villes. (INSEE, 1998)
En 1997, le concept des aires urbaines est
créé à partir des données du recensement de 1990
pour remplacer les ZPIU ; elles mesurent l'influence de la ville d'un
point de vue économique. Ce zonage est un outil statistique de
description du territoire et d'analyse des phénomènes
démographiques, sociaux, économiques, défini par l'INSEE
sur la base des déplacements domicile - travail observés lors des
recensements généraux de population de 1990 et 1999.
Composées d'un pôle urbain et
d'une couronne périurbaine, les aires urbaines
répondent au souci d'identifier plus strictement l'espace à
dominante urbaine. Les pôles urbains sont définis
en sélectionnant les unités urbaines de plus de 5 000 emplois.
Constituée de manière itérative, la couronne
périurbaine regroupe les communes dont au moins 40% des actifs
travaillent dans le pôle urbain ou dans les pôles
secondaires : communes ou groupes de communes exerçant une fonction
de polarisation sur leur environnement immédiat, par leur niveau
d'équipement en services tels qu'ils sont définis dans
l'Inventaire Communal de l'INSEE. (INSEE, 1998)
Le choix d'un critère morphologique ou fonctionnel
n'est pas seul responsable de la diversité des délimitations de
la ville. Deux éléments viennent aujourd'hui moduler l'espace.
* La première ne répond qu'à des
caractéristiques psychosociales, ce sont les territoires de pratiques,
de vie, induits par les populations vivant et interagissant avec l'espace.
* Le second est le temps : les limites d'un même
zonage évoluent en fonction de l'extension du bâti continu pour
les unités urbaines, de l'évolution de la portée et de
l'intensité des déplacements pendulaires domicile - travail pour
l'aire urbaine.
Aujourd'hui, renforcer par les rapports
inter-périphéries, par l'intégration de zones rurales plus
ou moins éloignées aux franges périphériques
définissant des dynamiques urbaines de métropolisation, les aires
urbaines sont devenues « mouvantes, instables dans leur
définition géographiques et morphologiquement
différenciées », estiment P. ESTEBE et M.C. JAILLET,
chercheurs au Centre Interdisciplinaire de Recherches Urbaines et Sociologiques
(CIRUS, Unité CNRS)4(*).
Depuis une dizaine d'années, en France, la notion de
territoire est une préoccupation faisant de plus en plus débat au
sein de la santé publique (HCSP, 1997)5(*). L'observation territorialisée connaît un
engouement illustré par le développement croissant des analyses
cartographiques, des méthodes infographiques et de tout autre outil au
service des nombreux observatoires (santé, conditions de vie, drogue,
pollution...) (RIDDER (de), 1996)6(*). L'ambition contemporaine de l'observation
territorialisée répond à « un désir
ou à un besoin de mieux percevoir ce qui est confus, de regarder pour
mieux comprendre », selon G. de RIDDER7(*). Le choix de l'unité d'observation n'est pas
neutre puisqu'il détermine l'image des disparités. Si la
région est un niveau pertinent d'observation, son échelle
s'adapte mal à nombre de cas de figures : échelle trop large
pour considérer les phénomènes locaux, maillage trop
restreint pour considérer les phénomènes de flux ou de
chevauchements inter-région ou transfrontaliers.
Au cours des années 80 dans le contexte de la
décentralisation, la naissance des premiers Observatoires
Régionaux de la Santé (ORS) de statut associatif a montré
la volonté des acteurs du champ de la santé de mieux
connaître ou de connaître différemment ce qui composent les
paysages sociosanitaires en France. La justification de la création des
ORS trouve son origine dans les conclusions du rapport "Cabanel"8(*) soulignant l'insuffisance des
informations et des connaissances concernant l'état de santé des
populations notamment à l'échelle régionale.
Les ORS ont donc, notamment, pour mission de recueillir et
analyser l'information en santé publique à l'échelle
régionale. Ce recueil nécessite un travail d'observation
(justifiant son appellation) et d'analyse sur la base de territoires
régionaux et infra-régionaux. N'étant ni décideur,
ni acteur du champ de la santé, les ORS ont un rôle
privilégié pour intervenir dans l'observation en
préservant leur neutralité tout en ayant une
légitimité reconnue par les institutions et les acteurs.
Cette étude a été réalisée
au cours d'un stage effectué au sein de l'ORS
Midi-Pyrénées. Ce stage et le Dr F. CAYLA nous ont offert
l'opportunité de participer aux travaux de l'ORS sur une question
d'actualité. Par ailleurs, une présentation publique au cours de
la journée anniversaire de l'ORSMIP nous a permis de présenter de
manière synthétique le résultat de ce travail.
Cette réflexion tente de répondre aux
différentes questions posées à partir de
l'expérience de différents acteurs et de développer
différentes approches possibles, de montrer leurs intérêts
et leurs limites, ainsi que la problématique de l'évolution
continue d'un territoire.
II.
Problématique
L'état de santé de la population nous est connu
classiquement par deux types d'indicateurs synthétiques
immédiatement accessibles en Midi-Pyrénées :
* d'une part, la mortalité par les taux de
décès et l'espérance de vie qui en est le
corollaire ;
* d'autre part, la morbidité diagnostiquée ou
ressentie, exprimée en termes de prévalence ou d'incidence.
(GUYE, 2002)9(*)
Ces indicateurs mettent en évidence que l'aire urbaine
toulousaine n'est pas épargnée par des disparités
géographiques de santé. Au regard de ces indicateurs, il nous
apparaît nécessaire de comprendre le fonctionnement et
l'organisation de cette aire urbaine afin de mieux appréhender ces
disparités. Il nous faut également distinguer les pratiques du
territoires : pratiques sociales, culturelles... qui définissent et
modélisent les « espaces de vie », et les pratiques
de santé publique : l'accès, l'offre, la pratique des
soins, l'exercice des professionnels de santé... qui définissent
les territoires de santé.
Cependant, la présente étude et la
présentation de différents indicateurs qualifiant l'espace
toulousain et ayant des conséquences en termes de santé publique
ne prétend pas établir un diagnostic de santé et peut
apparaître frustrante car elle formule plus de questions et
d'hypothèses qu'elle n'en résout. Ces questions devront faire
l'objet de débats, de recherches et d'analyses empiriques comparatives
plus importantes et approfondies ultérieurement.
La position défendue par M.-C. FOURNY, B. PAGAND &
J.-C. PRADEILLES10(*),
géographes à l'Institut de Géographie Alpine de Grenoble,
part de l'idée que le territoire administratif revêt d'abord un
caractère conceptuel. Il existe en tant que valeur, représente
une croyance, un attachement et non plus un espace connu et pratiqué.
Mais les fondements mêmes de l'intervention en santé publique s'en
trouvent alors modifiés puisqu'il s'agirait moins alors d'intervenir sur
un espace matériel que de se servir de cette intervention pour manier du
sens et jouer sur les signifiants du territoire.
La diversité et l'instabilité des termes
témoignent bien finalement que l'on a affaire à une nouvelle
entité géographique, peu aisée à circonscrire et
à dénommer. Ces reconfigurations spatiales s'accompagnent de
rapports innovants entre les individus y vivant et les sociétés
qu'ils composent, et cet espace urbain.
Dans le champ de la santé, ces nouveaux rapports
à l'espace ne révèlent pas une "fin" des territoires. Ne
témoignent-ils pas plutôt de deux types de spatialités,
l'une nomade, relevant de la logique de réseau, l'autre
sédentaire, relevant du maillage territorial ? Ces deux conceptions
font état de deux modes d'organisation de la santé par l'espace,
l'un et l'autre se superposant, se combinant pour construire une
multi-terrirorialité, associant des repères territoriaux
dissociés. La transformation des échelles et des modes
d'organisation spatiale n'est pas sans conséquence sur la constitution
d'un sentiment collectif. Quels sont les espaces de référence
identitaire lorsque le territoire des pratiques s'étend et se dissocie ?
Comment se construisent les représentations d'une
communauté lorsque les repères spatiaux et les instances
publiques s'éloignent ? Le territoire
dépossédé de la plupart de ses composantes et
réduit à sa valeur de signe, ne devient-il pas alors un
territoire virtuel ?
Tout ceci amène à une réflexion portant
sur la question de l'urbain dans sa dimension territoriale ; L'Union
Régionale des Caisses d'Assurances Maladie (URCAM), l'Agence
Régionale de l'Hospitalisation (ARH) et la Direction Régionale
des Affaires Sanitaires et Sociales (DRASS) de Midi-Pyrénées
tentent d'élaborer des territoires au sein de l'espace régional.
Cependant, ces organismes sont confrontés à la difficulté
de qualifier l'environnement urbain et à celle induit par la
superposition des territoires administratifs, vécus, de projets, de
savoirs ou de pouvoirs. Le choix d'interroger l'urbain sous l'angle de la
santé est arbitraire mais souligne l'intérêt croissant pour
cette problématique. C'est pourquoi se pose la question des espaces
différenciés concernant la santé publique hors
découpages territoriaux administratifs, en terme de pratiques du
territoire et de santé publique.
Ce dernier point suppose la conception et l'application de
méthodes propres à l'analyse en géographie de la
santé permettant de répondre en tout ou partie à ces
interrogations : les faits et les états de santé peuvent-ils
être spatialement mieux ciblés ? Quels outils
méthodologiques utiliser ? A l'instar d'une cartographie statique
telle que la représentation cartographique des taux décès
généraux ou spécifiques, une cartographie dynamique
basée sur les indicateurs socio-spatio-démographiques illustrant
les processus territoriaux à l'oeuvre au sein de l'aire urbaine
toulousaine peut-elle permettre d'améliorer les connaissances et
l'observation de l'état de santé de la population ?
Le but de cette étude est de souligner les atouts, les
obstacles, les manques et les limites des observations et études
menées actuellement sur l'aire urbaine toulousaine, de manière
à améliorer les connaissances en matière de santé
publique. Il ne s'agit pas de chercher à justifier de nouveaux
découpages territoriaux, ni même de prescrire des modes de
construction pour l'observation spatialisée. L'intérêt
porté à l'examen des configurations locales a pour objet
d'appréhender les combinaisons entre des pratiques de territoire et de
santé, et une forme de territoire qui n'en est pas simplement le cadre
d'action mais qui en est porteur et un des acteurs. Il s'agit donc de faire de
cette étude un outil accessible et partagé par les
différents acteurs en dessinant une vision pertinente des territoires de
santé.
III. Méthodes et Matériels
Afin de comprendre le fonctionnement et l'organisation de
l'aire d'influence de la métropole toulousaine et de mieux
appréhender le rôle de cet espace sur l'état de
santé de sa population, notre démarche d'étude se
décompose en quatre temps.
Nous avons effectué dans un premier temps une recherche
documentaire (ouvrages, études universitaires, rapports de recherches,
textes réglementaires) selon une approche multisource portant sur les
questions de territoire, d'espace et de santé publique. Cette recherche
a été menée sur la base de mots clés et sur la
période courant du début des années 1980 à nos
jours : « territoire »,
« observation »,
« santé observée »,
« Toulouse », « aire urbaine
toulousaine », « intercommunalité »,
« zonage », « politiques locales »,
« ville », « intercommunalité »,
« aménagement du territoire » et
« développement local de la santé ». Cette
recherche documentaire a été réalisée en partie
à partir de la base de la Banque de Données en Santé
Publique11(*) (BDSP)
http://www.bdsp.tm.fr , de la base
de données de l'Agence Bibliographique de l'Enseignement
Supérieur "Abes"
http://corail.sudoc.abes.fr ,
de la base de données en géographie CyberGéo
http://193.55.107.45/eurogeo2.htm
et du site Legifrance
http://www.legifrance.org
12(*). Nous avons
également consulté plusieurs monographies localisées au
sein de centres de documentation nationaux et régionaux à partir
des mêmes mots clés et sur la même période : la
Bibliothèque Nationale de France et le centre de documentation de
l'Institut National d'Etudes Démographiques (INED), la
bibliothèque universitaire de l'Université Toulouse-Le Mirail
(UTM), le centre de documentation régional INSEE de
Midi-Pyrénées.
Un deuxième temps a été consacré
à identifier l'ensemble des études et à leur analyse
menées et produites par l'ORSMIP depuis sa création en 1984,
portant sur Toulouse, son agglomération, son aire d'influence et l'aire
urbaine toulousaine avec l'appui du Dr F. CAYLA, sa directrice, et N. BEL, sa
documentaliste. Parallèlement, un travail similaire a été
effectué au centre de documentation du Centre Interdisciplinaire de
Recherches Urbaines et Sociologiques (CIRUS) à partir des mots
clés cités plus haut et sur cet espace géographique.
L'analyse de ces études a été menée selon la grille
de lecture présente en Annexe I page 36.
L'étude des indicateurs
socio-spatio-démographiques, celle de l'évolution et des
mutations intervenues au sein de l'espace toulousain depuis les années
1970 a été l'objet d'un troisième temps de travail. Cette
analyse repose sur les diagnostics territoriaux produits par l'Agence
d'Urbanisme et d'Aménagement du Territoire (AUAT) Toulouse Aire Urbaine
et portant sur le zonage en aire urbaine. La cartographie présente dans
ce mémoire est issue d'un de ces diagnostics territoriaux
réalisés par l'AUAT sur la couronne périurbaine de l'aire
urbaine toulousaine en réponse à une commande de la Direction
Régionale de l'Equipement (DRE) de Midi-Pyrénées :
« La couronne périurbaine de l'agglomération
toulousaine. Eléments pour un diagnostic territorial. »
(AUAT, 2002)13(*).
Enfin, un quatrième temps a été
consacré à des entretiens avec des personnes représentant
les différents acteurs institutionnels régionaux : à
l'URCAM Midi-Pyrénées, nous avons rencontré G. ESCUDIER,
chargé d'études systèmes d'information. Pour l'ARH, V.
HANNON, chargé d'études communication. M. BERRINO à la
Caisse Régionale d'Assurance Maladie (CRAM) et B. MANIER à la
DRASS, tous deux statisticiens. Nous avons également rencontré L.
VIGNES, documentaliste, à l'AUAT et M.C. JAILLET, géographe et
directrice du CIRUS.14(*)
Ces entretiens ont été effectués au moyen d'une grille
d'entretien présente en Annexe I page 36.
IV. Résultats
IV.1.
L'aire urbaine toulousaine
Dans le cas de l'aire urbaine toulousaine, la coexistence des
différentes extensions de la ville de Toulouse, décrite par P.
ESTEBE, chercheur au sein du CIRUS et du bureau d'étude ACADIE, dans son
rapport sur « Métropolisation et
polycentrisme »15(*), à différentes échelles de
regroupements intercommunaux et de territoires dont la nature et la
légitimité sont très variables, pose la question du
référentiel spatial dans l'observation de la santé ;
et ce d'autant qu'il n'y a aucunes relations établies entre les divers
types de découpages et de zonages qu'ils soient administratifs, de
projets, de pratiques ou d'études.
Le zonage en aire urbaine est aujourd'hui utilisé par
les organismes de gestion, d'études et de recherches tels que l'INSEE,
le Centre de Recherches Urbaines et Sociologiques (CIRUS), l'Agence d'Urbanisme
et d'Aménagement du Territoire (AUAT) Toulouse Aire Urbaine ou la
Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales (DRASS). Ce
zonage, en tant qu'outil statistique de description du territoire, semble donc
être le cadre d'observation le plus à même de rendre compte
des dynamiques territoriales à l'oeuvre à Toulouse et dans son
espace d'influence.
L'aire urbaine toulousaine (Carte 1 page suivante) regroupe
au total 342 communes appartenant aux départements de la Haute-Garonne
(308 communes), du Tarn (14), du Gers (7), de l'Ariège (6), du Tarn
& Garonne (5) et de l'Aude (2).
La carte 1 ci-après, comme les cartes des pages
suivantes, sont issues de l'étude de l'AUAT remise à la DRE en
avril 2002 : « La couronne périurbaine de
l'agglomération toulousaine. Eléments pour un diagnostic
territorial. » (AUAT, 2002)
L'étalement urbain caractérisant aujourd'hui
l'évolution de l'aire urbaine traduit le développement du
peuplement en dehors du pôle urbain. Ce processus, défini sous
différents concepts (rurbanisation, périurbanisation ...),
correspond en réalité à un phénomène de
métropolisation : de nouvelles formes de vie résidentielle
en périphérie du pôle urbain, affectant les genres de vie
locaux, les activités économiques, l'attractivité des
pôles de services généraux et les pratiques de vie :
sociales, culturelles, économiques... ; et ayant des
répercussions en termes de pratiques de santé publique.
Carte 1 : Le découpage communal de l'aire
urbaine de Toulouse16(*)
1. La croissance démographique
La dynamique des territoires est illustrée, notamment
par l'indicateur de croissance démographique. Cette croissance
démographique dans l'aire urbaine toulousaine est principalement
due à des flux migratoires interrégionaux, associée
à des flux endogène à l'aire urbaine.
Le diagnostic territorial17(*) mené par l'AUAT de l'aire urbaine toulousaine
met en évidence un accroissement démographique continu et
régulier qui se traduit par un desserrement des populations et un
étalement urbain, qui induisent un éloignement par rapport au
pôle urbain, sans être attaché aux grands axes de
circulation, et qui identifient le phénomène de
métropolisation.
Entre 1970 et 1990, les espaces urbanisés sont
passés de 14 % à 32 % de la superficie du pôle
urbain ; la zone urbanisée a plus que doublé. Cette
période est marquée par une forte production de maisons
individuelles très consommatrices d'espace. Cette progression de
l'urbanisation s'effectue en « tâche d'huile » le
long des axes de circulation, selon des densités de plus en plus
faibles.
Carte 2 : Démographie : localisation et
diffusion de la croissance
Entre 1990 et 2000, la consommation de l'espace ralentit au
sein du pôle urbain, mais le développement n'est pas pour autant
freiner s'accompagnant d'une certaine densification des espaces
urbanisés. Le pôle urbain s'urbanise au détriment des
espaces agricoles en prolongement des espaces existants. Cependant, le
mitage18(*) des zones
agricoles est plus limité grâce à une protection
réglementaire plus affirmée. La couronne périurbaine
accueille une partie de la croissance urbaine, essentiellement sous la forme
d'habitat individuel. Les surfaces bâties progressent très
rapidement notamment dans les communes situées au pourtour du pôle
urbain ou à proximité des grands axes routiers.
2. Des espaces vulnérables
Les deux prochaines cartes (Carte 3 et 4) illustrent les
conséquences du phénomène de métropolisation dans
la localisation des individus selon des indicateurs socio-démographiques
et permet d'identifier des territoires plus ou moins vulnérables au
regard de la santé publique, selon deux approches : d'une part, en
termes de composition populationnelle : la précarité, la
mobilité induite par les conditions économiques, sociales et
démographiques fragilise et engendre des risques sanitaires ; d'autre
part, en terme d'équipement sanitaires : l'accès et le
recours à l'offre de soins n'est pas toujours possible ou assuré
de manière optimale.
Sur la carte suivante (Carte 3), quatre types d'espaces de vie
ont été identifiés en fonction de l'importance de
catégories socioprofessionnelles, selon le recensement de population de
1990 ce qui explique que seul est concerné le périmètre de
l'aire urbaine à cette date.
On constate :
* une sur-représentation d'ouvriers (en orange) en
couronne périurbaine, voire en limite de l'aire urbaine. Les ouvriers
résident dans les communes les plus éloignées par rapport
à la ville centre en réponse à la pression et au
coût foncier qui tendent à diminuer selon un gradient
d'éloignement du centre vers la couronne périurbaine ;
* également que les employés et les professions
intermédiaires (en jaune) sont surreprésentés dans la
ville centre et l'ouest du pôle urbain, ainsi que dans l'est de la
couronne périurbaine, en réponse à la concentration des
administrations et des services dans l'hyper centre.
* encore une sur-représentation des cadres et des
professions intermédiaires (en bleu) qui s'inscrit dans la
continuité du pôle urbain (en proche banlieue orientale) vers le
périurbain selon une logique sectorielle : plus de cadres vers l'est, le
sud-est, l'ouest et au nord-ouest dans les espaces où se sont
implantées les activités de pointe et de haute technologie.
* enfin que les populations jeunes (les espaces
délimités par des pointillés verts) sont majoritairement
localisées en limite du pôle urbain, sans que cela influence la
localisation des populations plus âgées, présentes de
manière homogène dans l'aire urbaine.
Carte 3 : Population : les
différenciations sociales
Toulouse et sa proche banlieue présente une situation,
relativement atypique en regard d'autres aires urbaines en France. La logique
selon laquelle le coût du foncier favorise l'implantation des
catégories supérieures dans la ville centre et qu'un gradient
d'éloignement à ce centre intervient ensuite dans l'implantation
des populations ayant des conditions économiques de vie plus faibles, ne
s'applique pas à l'aire urbaine toulousaine. La pression
foncière, le coût des terrains (Carte 4) et l'implantation des
activités sont les principaux facteurs explicatifs de ces
différenciations sociales. La présence de ces catégories
professionnelles dans la ville centre peut-elle s'expliquer par un fort
marché locatif qui permet à ces catégories de
résider dans la ville centre ?
La lecture de cette carte (Carte 4) nous permet de constater
une diminution du prix du sol selon un gradient d'éloignement par
rapport au centre du pôle urbain : la graduation du clair au foncé
des coloris traduit l'augmentation du prix moyen des parcelles en 1998. Les
espaces couverts par le figuré hachuré sont des espaces où
la pression foncière s'exerce le plus fortement. Ce sont des espaces en
mutation où les terres agricoles se transforment en terrain à
urbaniser favorisant l'étalement urbain et le processus de
métropolisation.
Carte 4 : Prix du sol et pression
foncière
Sont représentées sur la carte ci-dessous (Carte
5), deux types d'information illustrant le problème de la
précarité dans l'aire urbaine : d'une part, les espaces
où la part des personnes couvertes par le RMI est supérieure
à 8 % de la population (en orange foncé) et ceux où cette
proportion est inférieure à 8 % (en orange clair) ; d'autre
part, les zones en hachuré où la part des chômeurs de
longue durée est supérieure à 60 % de la population.
Carte 5 : Chômage : les personnes couvertes
par le RMI et le chômage longue durée
On constate une
sur-représentation des personnes rencontrant des difficultés
sociales en couronne périurbaine, notamment du sud-est au sud-ouest,
ainsi qu'à Toulouse et dans certains quartiers d'habitat social du
pôle urbain.
La part des personnes en situation de chômage de longue
durée tend à augmenter selon un gradient d'éloignement du
pôle urbain correspondant à celui de la pression
foncière.
Cette situation corrélée aux informations
précédentes peut permettre d'identifier des espaces plus
vulnérables en terme de santé précarité.
3. La mobilité au sein de l'aire urbaine
L'accroissement des déplacements domicile - travail est
une autre conséquence du processus de métropolisation, qui induit
le principe de la mobilité. Or les accidents de la circulation, les
conditions de travail, les pollutions liées aux trafics sont autant de
risques réels et vérifiés pour la santé des
populations de l'aire urbaine, comme il est possible de le constater par les
taux de décès par accident de la circulation (Carte 6).
Carte 6 : Taux comparatifs de mortalité
par accidents de la circulation pour 100000 habitants période 1991-1999
(ORSMIP)
0 à 4 décès pour 10 000
habitants
4 à 14 décès
14 à 24 décès
24 à 34 décès
34 à 54 décès
Les espaces colorés en rouge et en rose
présentent une mortalité supérieure à la moyenne
arithmétique régionale, indice de discrétisation. Les
espaces en jaune présentent des mortalités proches de la moyenne
régionale, ceux en bleu clair et bleu foncé des mortalités
inférieures à cette moyenne.
Carte 7 : Les déplacements domicile -
travail internes à la couronne périurbaine
Si les déplacements quotidiens domicile - travail
demeurent importants entre la couronne périurbaine et le pôle
urbain, notamment suivant les grands axes de circulations, plus
récemment, des déplacements internes à la couronne
périurbaine sont apparus, définissant de nouveaux espaces de vie,
associés au développement des pôles de services
traditionnels et secondaires, notamment au nord et au sud de la couronne
périurbaine. Ces déplacements se font par l'intermédiaire
d'axes secondaires pouvant offrir moins de sécurité que les axes
principaux.
4. L'organisation territoriale de l'aire urbaine
toulousaine
L'étalement urbain a conduit certains pôles de
services traditionnels à se développer en accroissant leur
attractivité, et à l'apparition de pôles secondaires. Cette
dynamique territoriale a renforcé le principe de proximité. Au
sein de l'espace toulousain, des opérations de requalification des
centres ont donc été menées dans la quasi-totalité
des communes de la couronne périphérique. Pour les communes les
plus importantes, en proche banlieue, il s'est agi de créer des
centralités secondaires, représentées sur la Carte 8,
ci-dessous. Dans le même temps, en diversifiant les fonctions de cette
centralité économique et administrative, en lui donnant un
caractère public, ce phénomène de différenciation
révèlent un mouvement d'extension et de mutation de l'aire
métropolitaine, contribuant à modifier les hiérarchies,
et à recomposer des espaces de niveau intermédiaire. Cette
requalification de l'espace toulousain a engendré le
développement de pôles de services généraux de
proximité et de bon niveau.
La Carte 8 (page suivante) localise de manière
synthétique des espaces de vie en couronne périurbaine disposant
d'une offre urbaine significative selon deux indicateurs :
- l'identification des pôles de service tels qu'ils ont
été définis par l'INSEE dans l'inventaire communal,
- le niveau d'équipement des espaces de vie selon
l'analyse du niveau d'offre des territoires effectuée par l'AUAT.
Les communes identifiées par des étoiles sur
cette carte, disposent d'une gamme d'équipement et de services :
administratifs, scolaires et commerciaux. Le nombre de branches et la taille
des étoiles attribuées différencient les pôles de
service principaux des pôles secondaires. Les espaces identifiés
par des hachurés ont un niveau d'équipement moyen, le niveau
d'offre élevé est délimité par un trait plein.
Enfin les zones colorées en violet identifient des territoires comptant
plus de 100 emplois salariés privés.
L'analyse qualitative de la Carte 8 permet, en tenant compte
des trois critères : pôles de services, niveau d'offre et
nombre d'emplois salariés supérieurs à 100, de distinguer
des disparités socio-spatiales :
- des territoires bien équipés et disposant
d'emploi, organisés autour de pôles de services principaux ou
secondaires,
- des communes ayant une offre de services très
réduite, voire nulle en situation de dépendance vis à vis
de ces pôles de services ou du pôle urbain.
Carte 8 : Le niveau d'équipement et les
pôles de services généraux
La dissémination des pôles secondaires favorise
un accroissement de la mobilité et l'éclatement des espaces
vécus : la vie d'un nombre croissant de personnes se déroule
en des lieux différents, plus ou moins éloignés et
variables selon les cas. Selon M.C. JAILLET19(*), les territorialités habitantes se
fragmentent, ne s'organisent plus selon des principes de continuité et
de circonscription spatiale, mais prennent des formes réticulaires.
« L'éloignement et la dispersion sont compensés par une
relation à distance, la connexion produisant la proximité
autrefois liée à la seule contiguïté ».
(ESTEBE & JAILLET, 1999)
Les travaux en cours de l'AUAT dressent une cartographie des
services de santé au sein de l'aire urbaine, carte que nous n'avons pas
pu introduire dans ce mémoire, et identifient des territoires faiblement
ou non dotés de ces services.
Au regard de la Carte 7, les communes en situation de
dépendance en termes de services en général constituant
les territoires faiblement dotés sont-elles également
dépendantes des communes disposant de l'essentiel de l'offre de soins de
proximité et réparties le long des principaux axes de
circulation ?
En synthèse, nos recherches nous ont permis de
constater :
- un phénomène de métropolisation qui
accroît l'étalement urbain et l'éloignement entre lieux de
vie et lieux de travail,
- une organisation de l'aire urbaine reposant sur un principe
: la mobilité,
- une métropolisation qui génère des
disparités socio-spatiales,
- un processus de vieillissement qui n'épargne aucun
espace de l'aire urbaine,
- des espaces en situation de dépendance et de
vulnérabilité en terme d'équipements et d'offre de
services en général.
IV.2.
Etat des lieux de l'observation en santé publique à Toulouse et
dans son aire d'influence
IV.2.A. L'observation en
santé publique à travers les études de l'ORSMIP et du
CIRUS
Le deuxième temps de notre travail et de notre
réflexion a été consacré aux études qui ont
été menées jusqu'à présent dans le champ de
la santé publique au sein de l'aire d'influence toulousaine par l'ORSMIP
et le CIRUS. La confrontation des thèmes, de la méthodologie, de
l'approche du ou des territoire(s) des études de ces deux centres de
recherches, nous a renseigné sur l'importance donné au cadre
territorial d'étude et la difficulté ou non de l'utiliser.
L'ORMSIP et le CIRUS sont confrontés au problème
de l'identification territoriale de l'aire d'influence toulousaine ; leurs
études n'ont donc pas un unique cadre défini mais
s'intéressent en tout ou partie à l'aire urbaine toulousaine en
tant que zonage d'étude défini par l'INSEE ; quatre niveaux
de territoires sont couramment utilisés : le département de
la Haute-Garonne, l'Agglomération toulousaine (le pôle urbain), la
commune de Toulouse et un niveau infra communal toulousain (un ou plusieurs
quartiers), par ailleurs certaines études font référence
à l'espace toulousain sans être clairement explicites, de
même une étude concerne une commune appartenant à cet
espace : Colomiers.
Le graphique 1 présente la répartition des
études selon le niveau géographique de l'étude.
La majorité des études ORSMIP - CIRUS
menée sur l'espace toulousain s'est intéressée à
l'Agglomération toulousaine (43%) ; ceci pose un problème
méthodologique car l'appellation agglomération toulousaine n'est
ni claire, ni totalement explicite. En effet, l'Agglomération
toulousaine correspond à Toulouse et sa proche banlieue : le
pôle urbain. Il y a donc une confusion entre les notions
d'agglomération urbaine ou pôle urbain et l'aire urbaine
comprenant le pôle urbain et la couronne périurbaine.
La commune de Toulouse a été le cadre d'un
cinquième des études, son rôle centralisateur en tant que
capitale régionale, son dynamisme et sa composition populationnelle en
font un champ d'étude atypique.
Le niveau départemental (Haute-Garonne) (15%) a
également été retenu car environ les deux tiers de la
superficie du département (6 372 km²) sont couverts par l'aire
urbaine toulousaine (4 016 km²) telle qu'elle est définie en
introduction de la présente étude, et concentre 92 % de la
population de la Haute-Garonne20(*).
Cette répartition illustre la volonté croissante
des acteurs de santé de s'adapter à la réalité
toulousaine qui dépasse la simple dualité centre -
périphérie.
Le Tableau 1 page suivante présente la
répartition des différentes études ORSMIP - CIRUS selon le
thème santé auquel elle s'intéresse et en fonction du
cadre territorial. Par souci de clarté, nous avons repris les grands
items définis par l'ORSMIP.
Ce tableau montre que seuls les thèmes de la
gérontologie, de la précarité et de l'exclusion ont fait
l'objet d'études multiscalaires (seul le niveau infra communal pour le
thème des personnes âgées n'a pas fait l'objet d'une
étude). Il n'y a donc pas de logique apparente en
référence au cadre territorial choisi. Par contre, il est
intéressant de noter qu'une majorité d'études menée
dans le champ de la toxicomanie l'a été au niveau de
l'Agglomération toulousaine. Ceci s'explique d'une part par le fait que
l'ORSMIP a réalisé un suivi quantitatif de la population
toxicomane et qualitatif du dispositif de prise en charge de cette population,
et ce entre 1995 et 1998 ; d'autre part, une enquête a
été menée en 1998 auprès d'un réseau de
médecins de ville délivrant des traitements de substitution au
Subutex au sein de la communauté d'agglomération du Grand
Toulouse. Cette étude est la seule dont le cadre géographique est
clairement défini et se démarque des découpages
administratifs. Parmi les études menées par le CIRUS, la
quasi-totalité des études, ayant pour cadre toute ou partie de
l'aire urbaine toulousaine, a eu pour thème les personnes
âgées. Une étude s'est intéressée au Contrat
de Ville de l'Agglomération toulousaine et aux actions de
santé.21(*) Ce
Contrat de Ville n'aborde pas directement les actions de santé
(prévention, éducation, prise en charge) mais elles sont
concomitantes à certaines actions menées dans le cadre de
différents volets sociaux. (PECQUENARD-IMBERT, 2003)
La répartition thématique des études
ORSMIP - CIRUS confirme la volonté d'être le plus en
adéquation possible avec la réalité
socio-démographique de l'espace toulousain, si atypique au regard du
reste de la région Midi-Pyrénées.
Tableau
1 : L'observation de la santé dans l'aire d'influence toulousaine
à travers les études de l'ORSMIP et du CIRUS
Cadre géographique
|
Indicateurs de santé
|
Personnes âgées
|
Précarité/Exclusion
|
Environnement
|
Jeunes/Suicide
|
Systèmes & politiques de
santé
|
Toxicomanie/
Comportements
|
Total
|
Part (%) des études selon le cadre
géographique
|
Haute-Garonne
|
1
|
1
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
4
|
15
|
Agglomération toulousaine
|
0
|
2
|
1
|
2
|
0
|
1
|
5
|
11
|
43
|
Toulouse
|
0
|
1
|
2
|
0
|
0
|
1
|
1
|
5
|
19
|
Infra communal (Toulouse)
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
8
|
Autres cadres ou non explicites
|
0
|
1
|
2
|
0
|
0
|
1
|
0
|
4
|
15
|
Total
|
1
|
5
|
8
|
2
|
1
|
3
|
6
|
26
|
100
|
Part (%) des études selon le thème
abordé
|
4
|
19
|
30
|
8
|
4
|
12
|
23
|
100
|
|
IV.2.B. Les points de vue des
acteurs institutionnels intervenant dans le champ de la santé
Parallèlement à l'analyse des études
ORSMIP - CIRUS, nous avons rencontré les principaux acteurs
institutionnels oeuvrant dans l'action, l'information et la gestion du
système de santé en Midi-Pyrénées. Les
différents entretiens avec les professionnels chargés des
systèmes d'information, des ressources statistiques ou des études
au sein des institutions intervenant en santé publique ont
éclairé ce travail sur leur perception de l'aire d'influence de
Toulouse et de souligner les difficultés qu'ils y rencontrent et de
mieux saisir leurs méthodologies d'observation.
S'il ressort des études ORSMIP qu'aucune logique
apparente intervient dans le choix du territoire, il n'en va pas de même
pour certains des organismes déconcentrés intervenant en
santé publique (URCAM, ARH, DRASS, CRAM) possédant des cadres
territoriaux d'observations bien définis.
L'URCAM a lancé plusieurs travaux relatifs à
l'organisation territoriale des soins ambulatoires, et plus
particulièrement à la démographie des professions de
santé. Elle s'est intéressée notamment à l'exercice
de la médecine générale en Midi-Pyrénées
pour l'année 200122(*). Ce travail d'observation a pour but d'évaluer
la répartition de l'offre sur le territoire régional et
l'identification de zones géographiques où l'exercice de la
médecine ambulatoire pose problème et nécessite des
modifications et un accompagnement. Cette observation s'est appuyée sur
un découpage territorial de l'espace régional en bassins de soins
définis par le groupe de recherche " Démographie des Professions
de Santé" de l'URCAM, sur la base des flux et de l'origine des usagers
issus des trois principaux régimes d'assurances maladie (régime
général, mutualité sociale agricole, travailleurs non
salariés) par rapport à leur lieu de consultations.
L'URCAM ne s'intéresse pas spécifiquement
à Toulouse et à son aire d'influence. Par conséquent, nous
nous sommes penchés sur cette observation en nous focalisant sur les
bassins intégrés à l'aire urbaine toulousaine.
La lecture de la cartographie réalisée par
l'URCAM permet d'identifier quatre types de bassins distincts. 1) Le pôle
urbain présente le moins de problème quant à l'exercice de
la médecine générale ; l'offre y est suffisante pour
répondre aux besoins et à la demande de soins. 2) L'Est et le
Sud-Est de l'aire urbaine toulousaine présente un niveau de
difficulté légèrement supérieur.
L'éloignement du pôle urbain semble impliquer une augmentation de
la distance d'accès aux soins et tend à rendre l'exercice des
médecins généralistes plus problématique d'autant
que leur nombre tend à diminuer. 3) Les bassins au nord de l'aire
urbaine sont attirés par l'aire urbaine montalbanaise et le pôle
urbain toulousain. L'étude de l'URCAM amène l'hypothèse
que cette situation de concurrence intervient sur les comportements des
professionnels moins présents dans ces bassins. 4) L'Ouest
présente une rupture nette entre les bassins les plus proches du
pôle urbain et ceux les plus éloignés, limitrophes du
département du Gers. La densité des médecins
généralistes y est faible, les distances d'accès aux soins
semblent élevées.
L'URCAM souhaite, selon G. ESCUDIER, que ce zonage devienne
adaptable et générique pour l'observation de l'ensemble des
professions médicales libérales.
L'ARH mène ses travaux en s'appuyant sur les secteurs
sanitaires et les bassins hospitaliers afin de mieux orienter les futures
politiques de gestion des équipements hospitaliers. Cependant, le
schéma régional d'organisation sanitaire (SROS) de
troisième génération prévu dans le cadre du plan
« Hôpital 2007 » ne s'inscrit pas dans cette logique
territoriale ; le cadre législatif de ce plan supprime notamment
les secteurs sanitaires et les remplace par des « territoires de
santé » dont la définition est donnée dans la
Circulaire n°101/DHOS/O/2004 du 05 mars 2004 relative à
l'élaboration des SROS de troisième génération.
L'annexe 2 de cette circulaire apporte les éléments
méthodologiques à l'élaboration de ces
« territoires de santé » en se
référant aux bassins de santé tels qu'ils ont
été élaborés par F. TONNELIER et V. LUCAS-GABRIELLI
du CREDES23(*). Les
objectifs de ces territoires sont de simplifier l'organisation de l'offre au
niveau infra-régional, de faciliter et d'améliorer la
concertation entre les différents acteurs et de promouvoir un
système de santé de proximité. L'ARH doit donc mener une
réflexion sur l'élaboration de ces nouveaux territoires et a
sollicité la DRASS Midi-Pyrénées pour l'accompagner, afin
que ces territoires ne soient pas un découpage supplémentaire
surajouté à l'aire urbaine toulousaine, qu'ils puissent prendre
en compte de manière la plus pertinente possible la complexité de
cet espace.
Ces deux organismes régionaux de même que la CRAM
ont, comme l'URCAM, une vocation régionale ; B. MANIER de la DRASS
et M. BERRINO de la CRAM ont souligné, lors de nos entretiens, que leurs
organismes ne s'intéressent pas spécifiquement à l'aire
d'influence toulousaine. Néanmoins, dans le cadre du SROS de
troisième génération, l'ARH et la DRASS admettent leur
difficulté à prendre en considération cet espace d'un
point de vue structurel et organisationnel du fait d'une part de
l'évolution rapide et continue de cette aire urbaine, et d'autre part
par manque de lisibilité de cet espace si morcelé par les
différents découpages.
V.
Discussion : L'observation territorialisée en santé publique
à l'épreuve de la dynamique urbaine
V.1.
Territoire, observation et santé
V.1.A. Les concepts de
l'observation spatiale
En 1994, dans son numéro 8 ayant pour thème
« Observation et surveillance »24(*), la revue Actualité
et dossier en santé publique (ADSP) définissait
l'observation comme étant « un recueil d'information de base
ayant pour objectif la gestion du système de santé et son
amélioration régulière, à travers l'étude
des phénomènes de santé à moyen et long terme. Elle
peut intéresser l'état de santé et ses
déterminants. »
L'observation locale de la santé : l'accès
aux soins, les taux de décès, la morbidité ou l'offre de
soins, implique un double registre de compréhension : la
spécificité (et ce qui la définit) de la
réalité locale et la particularité même de ce niveau
d'observation confrontée à la complexité de la lecture de
l'environnement urbain. La grande difficulté demeure, lorsqu'on aborde
l'échelle locale d'observation au sein d'une agglomération
urbaine, la définition même du local. La simplicité
voudrait définir un territoire d'observation clairement identifié
par les limites communales ou intercommunales. Or, la notion de territoire tend
à renforcer le cloisonnement déjà relativement
marqué induit par les actions et le système de santé d'une
part, l'organisation urbaine d'autre part. Il est parfois nécessaire,
explique H. PICHERAL dans son Dictionnaire raisonné de
géographie de la santé25(*), « d'appréhender différents
niveaux d'analyse simultanément afin de saisir les disparités
spatiales de santé. » L'adaptation et la construction de
l'échelle d'observation sont incontournables en fonction du
problème posé et de l'angle par lequel on souhaite l'aborder.
Une des particularités du raisonnement
géographique consiste ainsi à critiquer et à remettre
systématiquement le cadre spatial en question. Cette
particularité, l'importance du changement d'échelle, a
été illustrée par une étude de géographie de
la santé de S. RICAN, G. SALEM et E. JOUGLA, s'intéressant aux
disparités de mortalité par cancers broncho-pulmonaires en
France26(*).
L'étude montre que chaque niveau d'analyse révèle des
configurations spatiales originales permettant de mettre en évidence les
combinaisons de facteurs et de déterminants sociaux et environnementaux
associés aux cancers broncho-pulmonaires. Le passage par plusieurs
niveaux d'analyse permet ainsi de mieux comprendre les disparités
spatiales observées. Les auteurs concluent alors en expliquant que
l'échelle régionale n'est pas obligatoirement la plus pertinente
pour étudier les disparités spatiales de santé en France
car cette échelle peut masquer ou augmenter la valeur d'un
paramètre intervenant dans le phénomène
étudié. Le passage à différentes échelles
d'observation permettrait d'éviter ce genre de biais.
La connaissance des comportements, des pratiques du
territoire (vie sociale, culturelle, économique ou professionnelle) et
de santé (accès, offre de soins...) observables est un des
fondements de l'analyse spatialisée. Ceci est d'autant plus vrai pour
l'étude des faits et des pratiques de santé. L'observation
spatialisée en santé publique suppose de disposer d'un
référentiel, que l'on connaisse les caractéristiques de
l'espace d'observation.
La santé est donc affaire de territoire car elle s'y
inscrit largement et en est un élément inaliénable car
intrinsèquement lié aux populations qui le vivent et le
structurent ; comme le souligne E. VIGNERON : « les
préoccupations territoriales sont constitutives des
préoccupations de santé ».27(*)
V.1.B. L'observation de la
santé au sein d'un territoire
Pour l'ORSMIP, mener une réflexion sur la question des
territoires au sein de l'aire urbaine toulousaine ne se limite pas à
tenter de théoriser la question des territoires, mais à essayer
de comprendre et de définir une démarche d'observation et
d'étude permettant de prendre en considération les dynamiques
territoriales à l'oeuvre au sein de l'aire urbaine toulousaine dans le
but d'amorcer et de développer une nouvelle analyse des pratiques et des
faits de santé, qui ne saurait plus être uniquement sanitaire,
mais socio-spatio-sanitaire.
Pour construire ou définir un cadre d'observation et
d'analyse pertinent, il faut au préalable nécessairement
répondre à quatre questions telles que les a formulées O.
GUYE28(*) :
Que veut-on observer (l'objet) et pourquoi
(l'objectif) ?
L'objet motivant l'observation induit à la fois le
choix de l'espace ou du territoire et l'échelon géographique
d'analyse. Par ailleurs, les données de l'espace d'observation
sélectionnée, y compris à échelle fine, doivent
pouvoir être comparées à d'autres territoires ou espaces
dont l'échelle est équivalente ou à défaut à
une moyenne référente d'échelon supérieure. La
définition claire de l'objectif de l'observation est la garante de la
rigueur de l'étude.
L'espace d'observation est-il homogène ?
Présente-t-il des disparités, des
discontinuités ?
La variabilité géographique du
phénomène observé ne doit pas remettre en cause la
pertinence de l'observation. En outre, certains éléments peuvent
avoir une variabilité à une échelle donnée et en
être dépourvu à d'autres soit par manque de finesse ou de
globalité, soit parce que ces éléments sont
associés à des phénomènes s'exprimant à une
échelle précise uniquement.
L'articulation des différents niveaux d'observation et
d'analyse peut donc permettre de déterminer, pour un problème de
santé donné, les échelons sur lesquelles des actions de
santé publique seraient plus efficaces.
Les données, les faits, les
phénomènes à observer sont-ils accessibles ?
L'accès à l'information demeure très
difficile d'une part du fait de la loi Informatique et Libertés n°
78-17 du 6 janvier 1978 qui assure la confidentialité des informations
personnelles des individus, et d'autre part en raison de la faiblesse des
systèmes d'information en santé qui sont loin d'apporter toute
l'exhaustivité que l'on pourrait en attendre. Par ailleurs,
« la question de l'accessibilité sous-tend la
disponibilité et certaines sources d'informations produisent des
données théoriquement très fines géographiquement
(bases communales ou cantonales) mais qui sont d'accès difficile en
raison de la complexité ou de l'inadaptation des systèmes de
recueil ou de la lourdeur des procédures de traitement et (de)
validation (ex. : données de l'Assurance Maladie). »
(GUYE, 2002)29(*)
Les faits que l'on souhaite observer sont-ils suffisamment
lisibles et significatifs pour exprimer une information ?
L'agrégation spatiale des populations ainsi
observées permet d'éviter certains biais telles que la
minimisation de l'influence du hasard ou la pertinence au regard de la finesse
de l'échelle. Mais l'agrégation spatiale peut également
permettre de « s'affranchir des limites administratives pour
reconnaître des entités spatiales homogènes en rapport avec
le sujet à l'étude ou avec des découpages plus
cohérents en matière de populations. » (GUYE, 2002)
Comme l'ont montré les résultats de cette
étude sur l'observation en santé publique à Toulouse et
dans son aire d'influence, nous pouvons distinguer deux types de
démarche d'observation en santé :
La première est celle qui a pour objet
l'analyse spatiale d'un fait de santé au sein d'un
espace. Les études menées par l'ORSMIP sur le
thème de la toxicomanie en sont un exemple. En s'intéressant aux
rôles de facteurs de santé (psychique, physique, biologique,
génétique...) et à ceux de facteurs exogènes en
relation avec l'environnement biologique, social, économique ou culturel
dans lequel évolue les individus, ce type d'observation permet
d'appréhender les pratiques de vie des personnes concernées et
leurs conséquences sur l'état de santé de ces personnes.
Dans cette démarche d'épidémiologie technique, le
problème de santé est connu mais ses conséquences et les
personnes qu'elles concernent ne le sont pas. C'est une approche
territoriale qui vise à considérer le territoire, sans tenir
compte de délimitations, comme le lieu d'interactions des facteurs
endogènes et exogènes et comme un ensemble d'espaces à
enjeux.
La seconde a pour but un diagnostic local de
santé par une acquisition de connaissances concernant les
pratiques et l'état de santé d'une population localisée
sur un territoire, dans une démarche à laquelle participe
notamment la population, les professionnels et les associations. Cet outil
permet d'appréhender les composantes populationnelles de ce territoire
et de souligner d'éventuelles disparités, questions ou
problèmes de santé propres à cette population
identifiée. L'approche territorialisée de cette
démarche de santé communautaire s'inscrit dans une logique de
découpages territoriaux en périmètres (de nature
administrative ou non) afin de mieux observer et accessoirement mieux
gérer. La problématique socio-spatiale tend à y être
réduite par une vision du territoire comme espace découpé
sur une carte.
V.2.
L'observation de la santé : questions, besoins et limites
V.2.A. L'aire urbaine
toulousaine : questions de santé publique
La production d'indicateurs sociodémographiques
d'observation uniquement pour le niveau communal ou cantonal est aujourd'hui
restrictive et limitative au vue des dynamiques territoriales
définissant le phénomène de métropolisation
à l'oeuvre dans l'aire urbaine toulousaine. Ce découpage de
l'espace reste pourtant encore privilégié dans
l'interventionnisme public décisionnel (en tant que zonage de
« pouvoir ») pour la gestion des villes et des
collectivités territoriales. Toutefois, l'institution de nouveaux types
de territoire montre à ce sujet que les acteurs politiques prennent en
compte l'élargissement nécessaire du zonage de
« pouvoir » des villes, pour certaines questions urbaines
comme les infrastructures, les réseaux de communication ou le
développement économique.
Cependant, de nombreuses interrogations émergent quant
à l'appréhension des transformations des genres de vie et des
pratiques du territoire et de santé, notamment là où la
dichotomie urbain / rural des comportements se complexifie,
particulièrement par l'apport de comportements urbains en milieu rural
et par le phénomène de métropolisation. C'est pourquoi
sont élaborés des territoires dits de
« savoirs » dans une problématique d'acquisition de
connaissances.
Notre analyse de la cartographie présente dans cette
étude sur l'observation de la santé associée au
phénomène de métropolisation dans l'aire urbaine
toulousaine, nous a amené à dégager quelques questions de
santé publique :
- Quelles sont les pratiques de santé qui vont
être amenées à se développer pour les personnes
concernées par la mobilité : « lieux de vie - lieux de
travail », entre la couronne périurbaine et le pôle urbain ?
Entre des lieux appartenant à la couronne périurbaine et dont le
niveau d'équipement en services généraux
génère des inégalités (sociales,
économiques...) ? Comment les appréhender ?
- Quelle organisation des services de santé de
proximité, particulièrement en couronne périurbaine,
faut-il mettre en place lorsque la mobilité des personnes cesse tant
pour les personnes âgées que pour celles en situation de
précarité ?
- Comment développer des formes de solidarité
adaptées à la diversité des formes de l' « habiter
» et prendre en compte les genres de vie où la distinction entre
rural et urbain devient floue ?
- Comment développer la démarche de diagnostic
local au service d'actions de santé pour les espaces les plus
vulnérables en terme de précarité tant au sein de la
commune de Toulouse que dans la couronne périurbaine ?
- Enfin, quel outil d'observation continue peut être
élaborer afin de suivre l'évolution de la composition
populationnelle et les pratiques du territoire des individus influençant
l'état de santé des populations et créant ou accentuant
des inégalités socio-spatiales de santé au sein de l'aire
urbaine toulousaine ?
V.2.B. Les besoins et les
limites de l'observation en santé
L'approche territoriale considéré comme
outil de gestion et de régulation locale remplace peu à peu les
régulations opérées par les instances
hiérarchiquement supérieures ; il traduit également
le manque d'expression des réalités locales et conduit à
se tourner vers des approches à la fois plus circonscrites du point de
vue topographique et plus aptes à prendre en compte une
multiplicité de variables. » (RIDDER (de), 1996)30(*)
En matière d'observation, il apparaît donc
essentiel de développer des outils d'analyse plus pertinents et
efficaces des situations de santé, des dispositifs territoriaux d'offres
de soins à échelle fine, adaptés à l'organisation
atypique de l'aire urbaine toulousaine et ayant pour objectif premier de
réduire les inégalités de santé.
La demande sociale d'observation locale se fait d'autant plus
consistante que celle-ci répond à des intérêts
immédiats : productions de diagnostics locaux, localisations de
traces de pratiques sociales, cartographie de nouveaux espaces
différenciés, observatoires rassemblant les données
auparavant éparses et permettant d'apporter une aide à la
décision. Dans la perspective d'une plus grande participation des
acteurs locaux dans l'ensemble des dispositifs territoriaux, les institutions,
les élus, les acteurs associatifs sont invités à mettre en
commun leur connaissance du terrain.
Or, cette mise en commun génère des obstacles
d'ordre méthodologique et relationnel, dans le sens où la
possession de l'information est source potentielle de pouvoir ou
d'influence.
Au-delà de ces jeux d'influence, l'observation se
heurte à de multiples difficultés inhérentes aux
défauts et aux limites des systèmes d'information actuels.
Ø En premier lieu, comme nous l'avons souligné
précédemment, du fait de l'accessibilité et de la
confidentialité, la production et le recueil des données ne
peuvent être exhaustifs et limitent par conséquent la
portée de l'analyse.
Ø Le manque de partage de l'information traduit
également un manque de coordination entre les acteurs et les organismes
menant les études, et renforce le cloisonnement des acteurs.
Ø La production d'informations limitée à
un découpage territorial institutionnel manque parfois de pertinence.
Ø Les informations éditées sont
fréquemment induites par une logique gestionnaire administrative
rarement adaptée à une approche quantitative car s'appuyant sur
l'observation structurelle de l'offre de soins.
Ø Les systèmes d'information conservent un
caractère centralisateur et national qui les rendent peu maniable dans
l'approche des problématiques locales.
Ø Les enquêtes socio-démographiques
localisées portant sur l'état de santé des populations
sont peu fréquentes, en dehors des informations apportées par le
PMSI. En outre, ces enquêtes sont coûteuses et rarement
rapportées à l'espace.
Ø Enfin, la principale difficulté de
l'observation en santé à l'échelle locale demeure la
multiplicité et le chevauchement des découpages
géographiques, soulignant là encore un manque de coordination
entre acteurs.
L'observation de la santé demeure étroitement
liée aux informations issues des systèmes d'information qui
peuvent encore être améliorés, mais également au
développement d'observations socio-spatio-démographiques prenant
en compte l'espace local et chacune de ces composantes.
VI.
Conclusion
Face aux questions majeures de santé publique, les
politiques mises en oeuvre par les institutions déconcentrées de
l'Etat rencontrent beaucoup de difficulté à promouvoir des
dynamiques efficaces et adaptées aux populations concernées et
aux réalités locales, tant en terme de prévention que de
prise en charge à une échelle infra-départementale. Cette
situation est rencontrée par les principaux acteurs institutionnels de
la région Midi-Pyrénées, pour qui l'aire urbaine
toulousaine est une configuration spatiale parfois difficile à
gérer.
La multiplicité des découpages
géographiques à échelle fine est une réalité
reconnue par les différents acteurs rencontrés lors de nos
recherches ; chaque institution, chaque acteur quelle que soit sa position
au sein du système de santé, possède sa propre logique
d'organisation spatiale indépendamment des autres ce qui nuit à
la lecture des pratiques de santé, qui construit elle aussi ses propres
territoires.
Les données servant à l'observation de la
santé sont dispersées, élaborées et détenues
par différentes structures publiques et privées. Il ne peut donc
y avoir d'observation pertinente et efficace sans dépassement des
logiques de pouvoir, par la confrontation et la synthèse des
données. Il semble pertinent de définir une méthodologie
d'observation commune à tous les acteurs ou de mettre en place une
coordination afin de faciliter la circulation et l'échange des
informations. La démarche d'observation, d'études, de recherches
et de conseil se doit donc de transcender quelque peu les institutions et leurs
rôles, les clivages institutionnels et financiers. Cette démarche
doit jouer un rôle moteur dans l'acquisition des connaissances et
l'apport d'information devant aider à mieux orienter l'action publique
et ainsi à prendre en compte les faits et les besoins de santé.
La finalité est donc de faciliter l'observation en définissant
des territoires homogènes d'observation par regroupement de communes
présentant le maximum de traits communs, et tenant compte des diverses
discontinuités géographiques.
Il n'existe donc pas, pour le moment, de zonage parfait pour
l'observation et l'intervention en santé publique, dans la perspective
d'être le plus en adéquation possible avec la
réalité socio-démographique et sanitaire de l'aire
urbaine toulousaine : un vieillissement et une précarisation de la
population de certains quartiers de la ville centre et en couronne
périurbaine, une demande toujours plus importante de soins d'une
population croissante en couronne périurbaine et un étalement
urbain progressif traduisant un éloignement du pôle urbain, et
donc des principaux lieux de soins, générant ainsi des facteurs
de risques associés à la mobilité, de nouvelles
inégalités socio-spatiales de santé et une demande d'offre
de soins de proximité, une réponse à la
vulnérabilité de certains espaces identifiables par le niveau
d'équipement et de services en général.
Cette conception du territoire humanisé dépasse
les logiques structurelles et les limites classiques administratives
puisqu'elle concerne des espaces où la notion de définition
territoriale (en tant que limites, frontières...) n'a pas de sens ;
toutefois, elle ne dit pas s'apparenter à un mythe territorial dont
l'utilisation pourrait se révéler rapidement non
contrôlée et abusive, très pratique pour toute
définition d'un territoire intercommunal en quête de
reconnaissance et de légitimité. Le risque serait le naufrage de
projets n'ayant pas un cadre territorial clairement établi en terme
d'aménagement de l'espace et de distribution spatiale des services. En
effet, il n'existe pas de vision politique claire et cohérente de
santé publique des espaces différenciés : lieux
de vie, de domicile, de travail, de soins.
Parallèlement à la (re)configuration des
territoires, la santé publique évolue en modifiant de
manière plus ou moins profonde les pratiques et les acteurs. Cette
évolution est directement associée à cette reconfiguration
spatiale au préalable à l'oeuvre, en lui offrant des nouvelles
opportunités d'expressions et d'applications. Or aujourd'hui, la
santé publique se développe également en dehors des cadres
institutionnels et légitimes : réseaux et associations en
sont de bons exemples. Si marginales qu'elles puissent paraître, ces
nouvelles pratiques sont révélatrices de changement et de
questionnement notamment sur le repositionnement social de la santé
publique, sur les principes de solidarité et de justice sociale. Or les
problèmes sociaux quelque soit le sujet concerné (santé,
société, économie, culture...) sont devenus peu à
peu interdépendants alors que progresse la division toujours plus fine
de l'espace.
Annexe I : Grilles de lecture
et d'entretien
Grille de lecture
Titre de l'étude :
Objet :
Auteur(s) et organisme(s) :
Date :
1. Quelle est la nature de l'étude ?
2. Dans quel cadre géographique s'inscrit-elle ?
3. Le cadre géographique est-il explicitement
défini ? Comment ?
4. Quels arguments ont été apportés pour
justifier ce choix s'il y a lieu ?
5. Y a-t-il cohérence, confusion ou négligence
entre le cadre géographique d'étude annoncé et celui
traité ?
6. A-t-il un impact, un poids réel dans
l'étude ? Pourquoi ?
7. Y a-t-il cohérence entre le cadre d'étude et les
facteurs étudiés ?
8. Les critères de jugement portant sur le rôle
possible du territoire sont-ils bien définis, pertinents ?
9. Les conclusions de l'étude tiennent-elles compte du
poids du cadre d'étude ?
10. Ces conclusions répondent-elles à l'objectif
annoncé ?
Grille d'entretien
Personne Rencontrée :
Fonction :
Organisme :
Date et lieu :
1. Territoire(s) d'étude
Ø Quel(s) territoire(s) couvrez-vous ?
Région
Département
Commune
Intercommunalité
Autre : .....................
Ø Sur quel(s) type(s) de découpage(s) vous
appuyez-vous lorsque vous menez des études, des observations ?
Découpage régional
départemental
communal
Autres : .....................
Ø Quels arguments justifient ce(s) choix ?
Ø Comment ce ou ces découpage(s) est (sont)-ils
élaboré(s), défini(s) ?
Ø Quelles difficultés, quels obstacles
rencontrez-vous ?
Ø Êtes-vous gêné par la
multiplicité des territoires et des découpages existant au sein
de l'espace régional, départemental ?
2. L'espace toulousain
Ø Que représente, pour vous, l'espace
toulousain : un espace atypique, une priorité ou un territoire
inclus à l'espace régional sans distinction ?
Ø Que pensez-vous du concept d'aire urbaine ?
Pensez-vous qu'il soit pertinent et représentatif de la
réalité géographique de l'espace toulousain ?
Ø Dans le(s) cas où vous avez été ou
seriez amené à étudier l'espace toulousain en particulier,
vous serviriez-vous de ce zonage ? Pourquoi ?
Ø Pensez-vous qu'il puisse y avoir un zonage
différent de cet espace ? Si oui, quel serait-il et comment
pourrait-on le définir ?
Ø Êtes-vous gêné par la
multiplicité des territoires ou des découpages d'étude
existant au sein de l'espace toulousain ?
Ø Pensez-vous qu'une harmonisation des territoires
d'étude est possible entre les différents acteurs ?
Ø Quelle(s) proposition(s) feriez-vous afin de
définir un tel type de territoire d'étude ?
Ø Serait-il assez souple pour s'adapter à
l'évolution continue de l'espace toulousain ?
Avez-vous des commentaires à formuler sur cet
entretien ?
Annexe II :
Découpages territoriaux et principaux zonages
Extrait de l'étude coordonnée par le Dr O. GUYE,
directeur de l'Observatoire régional de la santé
Rhône-alpes, « Observation sanitaire et sociale au sein de
l'Espace Régional de Santé Publique » (2002).
A. Typologie des découpages territoriaux
« Sous l'action conjuguée de
l'aménagement du territoire et de la décentralisation, la France
est aujourd'hui découpée en de multiples zonages. On retient
souvent une typologie de 5 différents zonages selon les objectifs
poursuivis :
- Les zonages institutionnels :
Appelés aussi " zonages de pouvoir ", ce sont d'une
part les territoires de compétence, fixés par la loi, des
institutions décentralisées, donc des collectivités
territoriales et des structures de coopération qui les
réunissent, et d'autre part les divers découpages administratifs
relevant pour l'essentiel du pouvoir réglementaire.
A côté du découpage en régions,
départements, cantons et communes existent également d'autres
découpages territoriaux (arrondissements, circonscriptions, ...)
développés par chaque administration, voire des services
différents en leur sein, qui ne coïncident pas toujours entre
eux.
- Les zonages d'intervention
économique :
Ces zonages dessinent les limites à l'intérieur
desquelles les acteurs publics, collectivités, entreprises,
bénéficient de procédures d'aide. Ils sont définis
à partir de l'application de critères statistiques et
définissent des zones très ciblées. Leur logique est celle
de la discrimination positive : donner plus à ceux qui ont moins
pour leur permettre leur retard. Ces zones, en principe peu nombreuses et
limitées dans le temps, tendent à dériver dans le sens
d'un accroissement et d'une pérennisation. Elles sont à la base
de la politique d'aménagement du territoire.
- Les zonages prescriptifs :
Ils résultent d'une législation ou d'une
réglementation définissant des prescriptions, surtout en
matière de protection ou d'organisation de l'espace, comme les documents
d'urbanismes (schémas directeurs, plan d'occupation des sols, ...).
- Les zonages de projet :
Ils privilégient d'abord un « vouloir
faire ensemble » entre acteurs locaux. A la différence des
zonages précédents, le périmètre n'est pas
construit en premier, ils viennent en second. Territoires
délimités par les acteurs, ils ne correspondent pas à des
critères préétablis. La question du financement et des
aides n'a, dès lors, plus le même critère
d'automaticité que dans le mécanisme des zones
« à guichet ». Vouloir zoner des territoires sur la
base de projets qui n'existeraient pas, d'abord est difficile, voire a priori
contradictoire. L'idée que la logique de projet est plus efficace que
celle de guichet commence à se développer.
- Les zonages statistiques :
Ces zonages, qu'on peut également appeler "
zonages de savoir ", correspondent à des regroupements
géographiques conçus pour être des cadres d'analyse plus
pertinents. Les espaces ainsi déterminés rendent mieux compte de
la complexité du vécu de ces territoires. L'INSEE est souvent
à l'origine de ce type de découpage. Zones d'emploi, aires
d'influence des pôles d'équipement, aires urbaines sont des
exemples de ces périmètres privilégiés pour
l'observation statistique et la connaissance d'une zone. »
B. Les principaux zonages
« Concrètement, le travail d'observation
basé sur les indicateurs sanitaires, repose encore beaucoup sur des
territoires institutionnels (région ou
départements dans la plupart des cas, rarement en
infra-départemental) qui correspondent aux zones de pouvoir des
institutions mais également aux échelons auxquels sont produites
la plupart des données sanitaires. Or ces découpages sont
relativement arbitraires (établis sur la base de considérations
historiques ou des limites indiquées par la géographie
physique : toponymie) et ne sont pas nécessairement les plus
pertinents pour étudier les phénomènes de santé.
De plus en plus de travaux reposent maintenant sur des
découpages de nature statistique, l'idée
étant d'analyser des populations homogènes sur le plan de
critères fondamentaux tels que la densité de population et le
type de commune, le partage et l'accès aux équipements, les
phénomènes d'attraction économique entre zones
mesurés par les navettes domicile - travail ...
Bien que la plupart de ces "zonages de savoir" soient
construits en fonction de critères socio-démographiques, et la
pertinence des découpages qui en résultent, est souvent meilleure
que celle des zonages institutionnels, arbitraires et donnés a priori.
Même si les conditions concrètes
d'élaboration d'une étude (territoire de compétence du
commanditaire, données disponibles à une échelle fine ...)
ne laissent souvent pas le choix, il est important de connaître les
caractéristiques des principaux zonages "statistiques", les mieux
à même de mettre en évidence les phénomènes
de santé avec le minimum de distorsions.
Ces zonages ont pour la plupart été
établis par l'INSEE, mais parallèlement le CREDES a engagé
un travail de définition de zones spécifiquement destinées
à l'observation sanitaire (les bassins de santé). On peut
regrouper ces différentes délimitations selon le critère
retenu pour leur élaboration : démographie,
emploi et équipements sociaux, et enfin
attraction des équipements sanitaires pour les bassins
de santé et secteurs sanitaires.
Par ailleurs, la politique de
décentralisation et d'aménagement du territoire
qui ambitionne de réduire les inégalités territoriales par
un développement concerté et équilibré des
territoires a donné naissance à de nombreux et nouveaux
découpages (pays, agglomérations, ...) basés
essentiellement sur des critères économiques mais où le
social principalement, mais aussi la santé, vont jouer un rôle
croissant.
(...)
· Les découpages fondés sur la
santé :
- Les bassins de santé : ce type
de découpage, initié par le CREDES et les géographes de la
santé de l'Université Paul Valéry de Montpellier, est
encore relativement récent et a été
expérimenté seulement dans quelques régions. Par
opposition à d'autres découpages de l'espace sanitaire qui
privilégient une approche par les structures (comme la carte sanitaire),
le bassin de santé propose une approche par les
comportements.
Un bassin de santé est une partie de territoire
drainée par des flux de population vers les établissements de
santé, hiérarchisés et orientés principalement vers
un centre. Une commune, par exemple, fait partie d'un bassin de santé
parce que ses habitants s'adressent prioritairement aux établissements
de ce bassin et secondairement aux établissements des autres bassins.
Les patients appartenant au même bassin de santé ont des
caractéristiques et des comportements homogènes. Les limites
d'un bassin de santé sont déterminées par les
démarcations entre les aires d'influence respectives de
pôles sanitaires voisins. La définition d'un bassin de
santé repose sur une homogénéité de comportements
des populations et non pas directement sur une disposition des structures de
l'offre.
(...) La délimitation des bassins de santé
repose sur l'analyse des flux de patients de leur domicile à leur lieu
de soins. Cette information est aujourd'hui disponible au travers des analyses
de trajectoire réalisées avec les informations du PMSI des
établissements hospitaliers.
(...) La pratique spatiale des personnes hospitalisées
est analysée à l'aide de méthodes d'analyse de
données. A partir de tableaux décrivant la fréquentation
de chaque pôle hospitalier pour chaque secteur d'habitat, l'analyse des
correspondances permet de déterminer les pôles hospitaliers, et la
classification hiérarchique ascendante de déterminer la
hiérarchisation du dispositif et de ses emboîtements
successifs.
- Les secteurs sanitaires : la carte
sanitaire est élaborée par l'Agence Régionale de
l'Hospitalisation en concertation avec les services déconcentrées
de l'Etat (DRASS, DDASS), l'Assurance maladie et l'ensemble des acteurs
concernés (médecins, gestionnaires). Elle définit les
limites géographiques de la planification, les secteurs sanitaires,
ainsi que la nature et l'importance des installations telles que lits, places,
équipements pour les trois disciplines de court séjour :
Médecine, Chirurgie, Obstétrique (M.C.O.). La carte sanitaire est
corollaire du SROS par la loi hospitalière du 31 juillet 1991, dont
l'objectif est de prévoir et de susciter les évolutions
nécessaires de l'offre de soins hospitaliers, en vue de satisfaire de
manière optimale la demande de santé.
Les secteurs sanitaires représentent un
découpage à mi-chemin entre le zonage prescriptif et le zonage
statistique. Comme il s'agit d'améliorer l'organisation spatiale de
l'offre de soins, le critère principal de cette sectorisation est la
distance d'accès séparant la population des équipements
sanitaires destinés à répondre à ses besoins. A ce
critère s'ajoute une contrainte de population minimale (suffisante pour
assurer une activité générale capable de justifier
l'existence d'un ensemble cohérent d'équipements sanitaires)
fixée par décret à 200 000 habitants, et enfin les flux de
populations. D'autre part, la coïncidence avec les limites administratives
est également recherchée dans la mesure du possible, les
activités sanitaires étant étroitement liées aux
organisations administratives et économiques de la région.
Le résultat est un découpage tenant compte
à la fois des zonages institutionnels, de la réalité
démographique et des comportements de la population. (...) Ce compromis
donne une sectorisation parfois plus intéressante pour l'observation
sanitaire que le découpage départemental. »
- A ces découpages, il convient d'ajouter en
Midi-Pyrénées celui élaboré en 2002 par
l'URCAM : les bassins de soins dans le cadre d'une
étude portant sur la "démographie des professions de
santé" sur le thème de la médecine générale.
Niveau géographique infra-départemental, les bassins de soins
sont très proches des bassins de santé. Ce découpage
repose sur l'analyse des comportements des ressortissants des trois principaux
régimes d'assurance maladie (régime général,
mutualité sociale agricole, travailleurs non salariés) en
matière d'accès aux soins, sur la base des flux et de l'origine
des patients dont les déplacement sont induits par la répartition
des professionnels et de la population.
La construction méthodologique de ces bassins
reposent : d'une part sur 23 indicateurs relevant de trois grands
domaines : caractéristiques environnementales,
caractéristiques de l'offre, caractéristiques de
l'activité professionnelle récapitulant les
éléments les plus utiles au diagnostic ; d'autre part, sur
sept indicateurs plus particulièrement aptes à rendre compte
localement de l'adéquation de l'offre de soins à la
demande : densité (nombre de médecins
généralistes pour 1 000 habitants), temps moyen d'accès au
généraliste le plus proche, nombre moyen d'actes par
médecin APE, évolution estimée de l'activité
moyenne à l'horizon 2007, part des visites, part des 75 ans et plus,
temps moyen d'accès au service d'urgence le plus proche.
Annexe III : Glossaire
Au regard de la diversité des termes propres aux
champs de la santé publique, de la géographie ou d'autres
domaines abordés dans notre étude, nous avons jugé utile
d'y joindre ce glossaire pour améliorer la compréhension du
texte. Ce dernier reprend en grande partie les termes définis par H.
PICHERAL (2001)31(*) en
géographie de la santé, d'autres proviennent de
différentes sources présentes dans la bibliographie et de la
Banque de Données en Santé Publique (BDSP) pour les termes issus
de ce champ.
ARH : Agence régionale de
l'hospitalisation.
AUAT : Agence d'Urbanisme et
d'Aménagement du Territoire Toulouse Aire Urbaine.
BDSP : Banque de données
santé publique.
Carte sanitaire :
Document administratif et légal découpant le
territoire en secteurs d'action sanitaire et sociale. Outil de planification et
de programmation des équipements sanitaires, du personnel médical
et paramédical pour une meilleure desserte de la population
(politiques de santé *).
CCAS : Centre communal d'action
sociale.
Centre de santé :
Un centre de santé constitue le premier niveau de
recours aux soins. Base du système de soins * et assimilable au
DISPENSAIRE, il n'assure que des soins ambulatoires.
Son activité peut être diverse : diagnostic
et dépistage (laboratoire, CENTRE D'EXAMEN DE SANTE),
thérapeutique (centre de soins médicaux, infirmiers, dentaires),
polyvalente ou spécialisée, d'urgence, de conseil et d'assistance
...
CIRUS : Centre interdisciplinaire de
recherches urbaines et sociologiques.
CLIC : Centres locaux d'information et
de coordination.
CPAM : Caisse primaire d'assurance
maladie.
CRES Midi-Pyrénées:
Comité régional d'éducation pour la santé de
Midi-Pyrénées.
CRAM : Caisse régionale
d'assurance maladie.
Communauté :
Groupements de territoires ou de personnes reposant sur des
identités ou des similitudes d'intérêts, et se superposant
à des unités plus petites correspondant des territoires ou
à des groupes définis administrativement ou socialement
structurés.
DDASS : Direction départementale
des affaires sanitaires et sociales.
DRASS : Direction régionale des
affaires sanitaires et sociales.
Desserte médicale :
Mesure de la répartition spatiale du corps
médical et paramédical. Cet indicateur de santé cerne le
volume de la clientèle théorique et potentielle de chaque
praticien. Il se calcule par le rapport de la population (ou la fraction de)
sur le nombre de praticiens (ex. : 1 médecin pour 400 hab.).
Voir : Géographie des soins *.
Efficacité :
Capacité d'une thérapeutique, d'une structure de
soins, d'une action de santé à produire l'effet attendu
d'elle.
Efficience :
Prend en compte simultanément l'efficacité et le
coût d'une action ou d'une structure ; une structure est plus efficiente
qu'une autre, lorsque, avec la même dotation de ressources, elle obtient
de meilleurs résultats en quantité et qualité de
santé produites.
ENSP : Ecole nationale de la
santé publique.
Espace :
En géographie : Sans représentation
physique, il s'agit avant tout d'une construction mentale issue des relations
établies par les sociétés humaines avec des lieux afin de
définir une aire où ces interrelations s'exercent dans un ou
plusieurs domaines.
En santé publique : Sans
référence particulière au territoire, ce concept traduit
l'association ou la mise en réseau de plusieurs acteurs oeuvrant en
partenariat dans un domaine spécifique (la santé publique) ;
cette notion reste cependant confuse.
Espace pathogène :
Projection spatiale des systèmes
pathogènes *. Territorialisation dans laquelle la maladie s'inscrit
(cible spatiale). Terme générique en recouvrant une typologie
selon leur taille et la nature dominante du complexe pathogène
* de la maladie * et des processus de leur étiologie.
Sa lecture permet de différencier les populations selon
leur état de santé dans un espace donné.
Voir : Facteurs de risque *.
Espace sanitaire (espace de soins) :
Aire de recours aux soins * des individus et de
groupes de populations. Sa taille varie en fonction de la nature et de la
spécificité des soins, mais aussi de la densité et du
réseau des systèmes de soins *.
Espace d'étude :
Aire définie selon des caractères
morphologiques, démographiques, économiques, culturelles ou
politiques, correspondant à une zone géographique au sein de
laquelle une étude sera réalisée selon une
thématique donnée afin de répondre à une
problématique ; et ce dans le but d'observer les variations dans
l'espace considéré, de façon aussi fine que possible tout
en maintenant l'homogénéité des populations ainsi
délimitées.
En géographie de la santé, l'espace
d'étude correspond fréquemment au territoire
pathogènes *.
Facteur de risque :
Caractéristique individuelle ou collective,
endogène ou exogène, augmentant de façon
systématiquement significative la probabilité d'apparition et de
développement d'une maladie.
Genres de vie :
Ensemble des formes matérielles d'existence chez les
groupes humains vivant en économie fermée ou semi-fermée,
caractérisé par un thème fondamental d'activité
vitale ou en association étroite avec un milieu géographique de
production (P.George) ; ensemble d'existence se caractérisant par
un thème fondateur d'activité (P. Vidal de la Blâche).
Géographie de la
santé :
Synthèse de la géographie des maladies
* et de la géographie des soins *. Correspond à la
conception actuelle de la GEOGRAPHIE MEDICALE dans les pays anglo-saxons
(HEALTH GEOGRAPHY), trop longtemps assimilée à la PATHOLOGIE
GEOGRAPHIQUE et à l'ÉPIDÉMIOLOGIE SPATIALE.
La géographie de la santé est l'analyse spatiale
des disparités de santé des populations, de leurs comportements
sanitaires et des facteurs de l'environnement (physique, biologique, social,
économique et culturel) qui concourent à expliquer ces
inégalités.
Géographie des maladies :
Etude de la distribution sociale et spatiale des maladies,
souvent confondue, à tort, avec la GEOGRAPHIE MEDICALE. Elle restitue la
pathologie et le malade dans leur environnement global. La géographie
des maladies se distingue de l'ÉPIDÉMIOLOGIE SPATIALE, qui
cherche à mesurer et analyser les causes de différences de
fréquence des maladies dans l'espace et le temps.
La géographie des maladies entend évaluer leurs
effets sur les activités de l'homme, sur l'occupation, la mise en valeur
et l'organisation de l'espace.
Géographie des soins :
Analyse spatiale des ressources sanitaires et du recours
aux soins *. Elle donne la répartition dans l'espace et le temps du
système de soins * et de l'ensemble de l'appareil de
distribution des biens et de services médicaux et médico-sociaux
à différentes échelles (desserte médicale). Elle
constitue également une étude géographique et sociale de
la fréquentation des services de santé et de la consommation
médicale. Enfin, elle recherche une meilleure satisfaction des besoins
de santé et une orientation plus efficace des investissements publics et
privés (planification sanitaire).
INSEE : Institut national de la
statistique et des études économiques.
Mitage :
Dissémination spontanée ou insuffisamment
contrôlée des constructions implantées dans des zones
rurales ou en périphérie des agglomérations,
entraînant une détérioration du paysage et des risques de
pollution du milieu naturel.
OMS : Organisation mondiale de la
santé.
Pathologie :
Terme recouvrant la classification des maladies, leurs
causes, leurs symptômes et leurs complications.
Périurbanisation :
Terme désignant tout ce qui est autour de la ville et
en réalité tout ce qui fait partie de la ville par les
activités et les modes de vie des habitants. Cet espace comprend tout
l'espace d'urbanisation nouvelle par lotissements et constructions nouvelles
qui reçoit la croissance démographique des dernières
années, même au prix du mitage, et est équivalent à
l'espace majeur des navetteurs (migrations pendulaires domicile - travail)
autour de 20 à 70 km de la ville centre.
Plateau technique :
Tout équipement en matériel nécessitant
un investissement important à l'achat et en fonctionnement, et un
personnel très qualifié. Leur installation et leur localisation
le plus souvent réglementées, compte tenu de leur coût.
PMI : Protection maternelle infantile.
PMSI : Programme de médicalisation
des systèmes d'information.
POSU : Pôle spécialisé
d'accueil et de traitement des urgences.
PRAPS : Programmes Régionaux
d'Accès à la Prévention et aux Soins.
PRS : Programme régional de
santé.
PSPH : Participation au service public
hospitalier.
Précarité :
Etat de « fragilité » et d'
« instabilité » sociale pour une durée
indéterminée, résultant d'une succession
d'événement aboutissant à des situations de fragilisation
économique, sociale et familiale.
Recours aux soins :
Appel aux systèmes de soins*. Le recours aux
soins doit être distingué de l'accès aux soins qui ne
traduit qu'une capacité matérielle ou réglementaire
à user des services de santé.
Comportements individuels ou collectifs en fonction de
déterminants socio-économiques et socioculturels (âge,
sexe, milieu familial et social, appartenance religieuse, niveau
d'éducation et de revenus, etc.), sociosanitaires et
géographiques (milieu urbain et rural, région de
résidence, distance/temps au prestataire de service ...). L'aire du
recours aux soins d'individu ou d'une population constitue son espace
sanitaire *.
Réseau :
Base d'un système de relations hiérarchiques et
fonctionnelles, matérielles ou non, qui s'inscrivent dans l'espace
à plusieurs échelles, de manière horizontale ou
verticale.
Risque :
Probabilité, aléatoire ou non, d'un
événement qui menace la santé ou met en danger la vie d'un
individu ou d'une population.
Ne pas confondre le risque qui exprime une probabilité
(menace, danger potentiel) et l'incidence * qui traduit une
réalité.
On distingue :
- les risques naturels dont les effets
nécessitent une médecine de catastrophe ;
- les risques anthropiques, liés
à l'organisation de la société, aux modes de vie et de
travail, aux comportements ;
- les risques technologiques (pollution,
etc.).
L'ampleur d'un risque, sa fréquence, sa durée,
son aire de diffusion et d'extension éventuelle sont fonction de
facteurs à risque * et menacent des populations à
risque.
Santé :
Notion subjective, variable selon les individus, des
sociétés, des époques, du fait de ses multiples
composantes : biologiques, psychologiques, sociales, économiques,
culturelles, etc.
En 1946, l'OMS la définit comme étant
« un état de bien-être physique, mental et social, et ne
consiste pas seulement en l'absence de maladies ou
d'infirmités. »
En 1986, lors de la Conférence d'Ottawa, l'OMS, prenant
en compte son caractère statistique, a revu la définition
précédente en faisant ressortir « les concepts
d'équilibre, de processus au cours duquel sont appelées les
notions de capacités individuelles et communautaires à s'adapter
à l'environnement. » (M. Moradell)
Aujourd'hui, la définition de l'OMS retenue est la
suivante : « Un état de complet bien-être physique,
mental et social et non pas simplement l'absence de maladie ou
d'infirmité. La santé est une ressource pour chaque jour de la
vie, et n'est pas la finalité de la vie. C'est un concept positif,
mettant en avant les ressources sociales et personnelles aussi bien que les
capacités physiques. »
SAMU : Service d'aide médicale
d'urgence.
SAU : Service d'accueil et de traitement des
urgences.
SCOT :
Le schéma de cohérence territoriale est un
document d'urbanisme et de planification qui, au vu d'un diagnostic et au
regard de prévisions sur les évolutions des fonctions et des
besoins d'un territoire, fixe les orientations générales de
l'organisation de l'espace, détermine les grands équilibres entre
espaces urbains et espaces naturels et agricoles. Les SCOT sont
élaborés sur l'initiative des communes ou des
établissements publics de coopération intercommunale (EPCI)
compétents.
Le SCOT couvre obligatoirement un territoire d'un seul tenant
et sans enclave.
Lorsque le périmètre concerne des EPCI
compétents en matière de SCOT, il recouvre la totalité du
périmètre de ces établissements.
Il est délimité par le Préfet sur
proposition des organes délibérant des communes ou des EPCI.
SFSP : Société
française de santé publique.
SMEAT : Syndicat mixte d'études
de l'Agglomération toulousaine.
SMUR : Service mobile d'urgence et de
réanimation.
SREPS : Schéma Régional
d'Education Pour la Santé.
Système de santé :
Organisation réglementaire des services de
santé et de protection sociale relevant d'une conception morale et
éthique.
Un système de santé se définit par :
la structure et les caractéristiques du système de soins
* et de l'appareil producteur de biens et de services de
santé ; les institutions de gestions et les modes de
financement.
Système de soins :
Partie du système de santé *
correspondant à l'offre de soins. Le système de soins
représente les caractéristiques et l'organisation de la
distribution des soins * d'un point de vue administratif, juridique
économique, social et spatial.
Voir : Géographie des soins*.
Système pathogène :
Conception plus moderne du complexe pathogène de M.
Sorre, insistant encore davantage sur le caractère multifactoriel de
l'étiologie et de l'épidémiologie de la maladie, et sur
les relations cumulatives, synergiques et/ou rétroactives de multiples
facteurs de risque *.
Voir : Géographie des
maladies*.
Territoire :
Concept très galvaudé, très pratique, il
est fortement chargé en affectif dans sa définition mais ne
demeure qu'un résumé dans son attachement aux
sociétés humaines, à l'identité, à ses
formes, ses structures, son organisation, son aménagement... Il permet
de tout dire, sans ne rien affirmer.
Territoire pathogène :
Espace dans lequel la maladie ou ses agents s'inscrivent,
déterminant une cible spatiale. Sa lecture permet de distinguer les
populations dans un espace donné.
UTM : Université Toulouse-Le
Mirail.
UPATOU : Unité de proximité
d'accueil, de traitement et d'orientation des urgences.
URCAM : Union régionale des caisses
d'assurance maladie.
Annexe IV : Bibliographie
OUVRAGES ET PÉRIODIQUES
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développement du territoire.
Loi n° 99-586 du 12 juillet 1999 relative au renforcement et
à la simplification de la coopération intercommunale.
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relatif aux critères de qualité et conditions d'organisation, de
fonctionnement ainsi que d'évaluation des réseaux de santé
et portant application de l'article L. 6321-1 du code de la santé
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n°2003-387 du 16 avril 2003 relative à l'expérimentation de
démarches locales partagées de santé et d'action sociale
et médico-sociale dans le cadre de projets territoriaux et de
développement faisant référence à la loi LOADDT et
à la loi du 12 juillet 1999 simplification de la loi sur la
coopération intercommunale.
Circulaire n°101/DHOS/O/2004 du 05 mars 2004 relative
à l'élaboration des SROS de troisième
génération.
Circulaire DGS/SD6/2001/504 du 22 octobre 2001 relative
à l'élaboration des schémas régionaux
d'éducation pour la santé
PRAPS
Circulaire DGS n° 97-731 du 20 novembre 1997 relative aux
conférences régionales de santé et aux programmes
régionaux de santé
Circulaire DGS/DAGPB/DAS n° 98/568 du 8 septembre 1998
relative à la mise en oeuvre de la loi d'orientation contre les
exclusions sur les exercices 1998 et 1999 : action sociale et santé
publique PRAPS
Décret n° 98-1216 du 29 décembre 1998 relatif
aux programmes régionaux d'accès à la prévention et
aux soins et modifiant le code de la santé publique
Circulaire DGS/SP2 n° 99-110 du 23 février 1999
relative à la mise en place des PRAPS
Circulaire DGS/6C/DHOS/O2/DGAS/DIV N° 2001/393 du 2
août 2001 d'orientation relative aux actions de santé conduites
dans le cadre des programmes régionaux d'accès à la
prévention et aux soins (PRAPS) dans le champ de la santé
mentale
Circulaire DGS/DS6D n°2002/100 du 19 février 2002
relative aux Programmes régionaux d'accès à la
prévention et aux soins en faveur des personnes en situation
précaire (PRAPS), visant à préparer les PRAPS de
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BDSP http://www.bdsp.tm.fr/
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CIEU http://www.univ-tlse2.fr/cieu/
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CYBERGEO
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DATAR http://www.datar.gouv.fr/
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E.T.D. http://www.projetdeterritoire.com/
(Association Entreprises Territoires et
Développement)
LEGIFRANCE http://www.legifrance.org
LOCALDOC http://www.localdoc.org/
(Base de données sur le local)
ORSMIP http://www.orsmip.org/
(Observatoire régional de la
santé)
SFSP http://www.sfsp.info/
(Société française de
santé publique)
URCAM Midi-Pyrénées
http://www.urcam-midi-pyrenees.fr/
(Union régionale des caisses d'assurance
maladie)
UTM http://www.univ-tlse2.fr/
(Université Toulouse Le Mirail)
* 1 GUEROIS, M. & F. PAULUS.
Commune centre, agglomération, aire urbaine : quelle
définition pour l'étude des villes ? (2001)
* 2 FOURNY, M.-C.
L'aménagement des territoires communaux à l'heure des
nouvelles territorialités : produire du signe et faire de l'espace
un signe ? (2001)
* 3 INSTITUT NATIONAL DE LA
STATISTIQUE ET DES ÉTUDES ÉCONOMIQUES. Les zonages : enjeux
et méthodes. (1998)
* 4 ESTEBE, P. & M.-C.
JAILLET. " L'agglomération toulousaine a-t-elle jamais été
moderne ? Les formes du pouvoir local à l'épreuve des
mutations urbaines " dans Bordeaux/Toulouse : approches
métropolitaines (2). (1999)
* 5 HAUT COMITE DE SANTE
PUBLIQUE. Géographie de la santé. (1997)
* 6 RIDDER (de), G.
L'effervescence des approches territoriales : jeu de cartes et
quête de savoirs locaux. (1996)
* 7 Idem.
* 8 CABANEL, GP. STEPHAN JC.
& A. TAÏB. Pour une meilleure connaissance de l'état
sanitaire des français. Rapport au premier ministre. (1981)
* 9 GUYE, O. Observation
sanitaire et sociale au sein de l'Espace Régional de Santé
Publique. (2002)
* 10 FOURNY M.-C., PAGAND, B.
& J.-C. PRADEILLES (1997), Les nouveaux centres péri-urbains :
l'espace public porteur de territoires. (1997)
* 11 http://www.bdsp.tm.fr/
* 12
http://corail.sudoc.abes.fr/
* 13 AUAT TOULOUSE AIRE
URBAINE. La couronne périurbaine de l'agglomération
toulousaine. Eléments pour un diagnostic territorial. (2002)
* 14 Abréviations voir
Glossaire, Annexe IV
* 15 P. ESTEBE.
Métropolisation et polycentrisme : première
réflexion sur l'agglomération toulousaine. (2001)
* 16 AUAT TOULOUSE AIRE
URBAINE. La couronne périurbaine de l'agglomération
toulousaine. Eléments pour un diagnostic territorial. (2002)
* 17 AUAT TOULOUSE AIRE
URBAINE. La couronne périurbaine de l'agglomération
toulousaine. Eléments pour un diagnostic territorial. (2002)
* 18 Voir Glossaire, Annexe
III
* 19 ESTEBE, P. & M.-C.
JAILLET. " L'agglomération toulousaine a-t-elle jamais été
moderne ? Les formes du pouvoir local à l'épreuve des
mutations urbaines " dans Bordeaux/Toulouse : approches
métropolitaines (2). (1999)
* 20 Source : Recensement
général de population 1999
* 21 PECQUENARD-IMBERT, S.
Les actions santé du Contrat de Ville de l'Agglomération
toulousaine. (2003)
* 22 URCAM
Midi-Pyrénées. Médecine générale
et ruralité. Démographie médicale et territoires en
Midi-Pyrénées. (2002)
* 23 Centre de Recherche d'
Etude et de Documentation en Economie de la Santé
* 24 HAUT COMITE DE SANTE
PUBLIQUE. Observation et surveillance. (1994)
* 25 PICHERAL, H.
Dictionnaire raisonné de géographie de la
santé. (2001)
* 26 RICAN, S., G. SALEM, E.
JOUGLA. Disparités géographiques de mortalité par
cancers broncho-pulmonaires en France et échelles spatiales d'analyse :
intérêt du changement d'échelle en géographie de la
santé. (1999).
* 27 VIGNERON, E. " La
santé n'est pas un marché " dans Pour une approche
territoriale des besoins de santé en France. (2002)
* 28 GUYE, O. Observation
sanitaire et sociale au sein de l'Espace Régional de Santé
Publique. (2002)
* 29 GUYE, O. Observation
sanitaire et sociale au sein de l'Espace Régional de Santé
Publique. (2002)
* 30 RIDDER (de), G.
L'effervescence des approches territoriales : jeu de cartes et
quête de savoirs locaux. (1996)
* 31 PICHERAL, H.
Dictionnaire raisonné de géographie de la
santé. 2001, Collection Cahiers GEOS, Montpellier,
Université Paul Valéry (Montpellier II)
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