Financements des entreprises sous LBO en période de crise de liquidité : quels risques bancaires ?( Télécharger le fichier original )par Mesmin Borgia DIKABOU Université d'Evry - Master II - Banque Finance 2008 |
3.9. Les risques bancaires liés au renouvellement des lignes de créditComme nous l'avons dit précédemment, dans la relation banque et entreprise, les risques de contreparties et de marché (au sens marginal) du CADIF sera étudié. Le risque de contrepartie repose sur le diagnostic financier de l'emprunteur, analyse contenue dans le dossier de crédit. Cette analyse ne se limite pas seulement aux comptes annuels, mais s'élargie à la politique de développement de l'entreprise emprunteuse, sa stratégie, l'analyse du marché, son secteur d'activité et les prévisions de croissance. L'analyse financière du banquier-chargé d'affaires porte sur la liquidité, la capacité de dégager de la CAF45(*) pour couvrir les engagements à court terme (ligne spot, ligne de découvert...) ; la structure de financement, l'optimisation d BFR pour des besoins longs. Les dispositions de Bale II permettent de calculer ce risque de contre partie par la méthode IRB avancée : EL = PD * EAD * LGD Avec : PD = probabilité de défaut, c'est la probabilité annuelle pour qu'une contrepartie fasse défaut. EAD = le montant de l'exposition de la contrepartie au moment de la défaillance, LGD = c'est le montant de la perte en cas de défaut (garantie y compris). Le risque de défaut de la contrepartie sera constitué de la sommation des différents niveaux de défaut par client. Au-delà de la prise en compte du risque de contrepartie, il est recommandé au chargé d'affaires de baisser le niveau des encours toutefois que cela est possible. C'est ainsi que toute opération en devise se voit souvent adossé une ligne de couverture de taux ou de change. Toujours dans l'optique de baisser le niveau des encours et mutualiser le risque sur engagement, le CADIF est souvent amené à procéder à : · la syndication intra-groupe crédit agricole. Il permet de partager le financement de la ligne avec d'autres caisses régionales avec l'accord du client ou non, · la syndication extra-groupe qui s'opère souvent en pool bancaire et parfois sur invitation du client. Un agent ou chef de file est nommé pour coordonner la levée des fonds. La syndication extra-groupe permet non seulement de baisser le niveau d'exposition au risque du groupe crédit agricole, mais aussi et surtout de limiter l'engagement en fonds propres afin de disposer dans le futur de marges de manoeuvre pour répondre aux besoins du marché. Au CADIF, il existe une norme en pourcentage du chiffre d'affaires en termes d'engagements par groupe de risque. Cette norme serait revue à la baisse pour les entreprises sous LBO. En effet, on constate que les banques deviennent plus vigilantes aux niveaux des encours et au rythme d'amortissement des lignes de financement des entités sous LBO. * 45 Capacité d'autofinancement. |
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