Ce département présente à cette
même année, le meilleur taux de décès maternel par
rapport aux onze autres départements dont le taux varie de 69 à
646 décès pour 100.000 naissances vivantes. Cette performance
réalisée par l'Atlantique serait rendue possible grâce aux
différentes actions menées en matière de la santé
de reproduction dont la maternité à moindre risque et
l'éducation à la vie familiale et la parenté responsable
en sont les outils.
La maternité à moindre risque suppose des
consultations prénatales et post-natales, des accouchements
assistés par un personnel qualifié puis la
référence des grossesses à moindre risque. Le tableau
n°8 présente la situation des consultations dans l'Atlantique
depuis 1993.
Tableau n°8: Evolution des femmes
enceintes vues en consultations prénatales
(CPR) et des femmes ayant accouchés vues en
consultations post- natale (CPO) en %.
|
Indicateurs
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
Atlantique
|
CPR
|
76
|
68
|
67
|
64
|
69,6
|
63,7
|
88,4
|
80,2
|
91,1
|
68,7
|
CPO
|
22
|
21
|
25
|
26
|
28,6
|
31,5
|
37,5
|
77,8
|
66
|
47,5
|
Bénin
|
CPR
|
69
|
70
|
69
|
67
|
68,1
|
68
|
84,5
|
86,7
|
90
|
76,5
|
CPO
|
24
|
27
|
31
|
32
|
34,1
|
34,8
|
41,3
|
43,0
|
41,7
|
34,5
|
Source : Tableau de Bord Social, 2000
(p. 73)
Annuaires sanitaires 2000,2001,2002
Le nombre de femmes vues en consultation prénatale
dans l'Atlantique diminue au file des années en passant de 76% en 1993
à 63,7% en 1998 avant d'atteindre 91,1% en 2001 contre 90% pour le
Bénin à la même année. Ce nombre oscille autour de
68% entre 1993 et 1998 pour l'ensemble du pays. En 2002, il est de 68,70% dans
l'Atlantique et de 76,5% sur le plan national.
Après délivrance, on assiste à une
augmentation progressive du nombre de femmes vues en consultation dans
l'Atlantique. Ce nombre passe de 22 femmes sur 100 en 1993 à 78 femmes
sur 100 en 2000 contre 24 femmes sur 100 pour le Bénin en 1993
et 43 femmes sur 100 en 2000. En 2002, ce taux est de 47,5%
dans l'Atlantique et de 34,5% pour le Bénin comme le montre le graphique
n°3 ci-après :

Source :Nos propres
investigations à des données du TBS(2000) et des statistiques
sanitaires(2000,2001,2002)
2.2.7 Accès aux services de
santé
Selon les données du tableau n°9a, 21 personnes
sur 100 fréquentent en 1992, les centres de santé dans les
départements de l'Atlantique et du Littoral réunis.
En 2002, le taux de fréquentation des services de
santé dans ces départements était de 37,20% contre 35% au
niveau national. Avec ce taux de 37,20%, l'Atlantique /Littoral occupait
la 2ème position derrière le département de
l'Ouémé/Plateau, dont le taux est de 41,14%. Les autres
départements ont des taux compris entre 29,70% et 35,33%.
Tableau n°9a : Evolution du taux de
fréquentation des centres de santé dans
l'Atlantique entre 1992 et 2002 (en%)
Départements
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
Atlantique/Littoral
|
21,2
|
26,47
|
30,56
|
37,70
|
56
|
56
|
56
|
33
|
35,93
|
35,51
|
37,2
|
Atacora/Donga
|
20,77
|
21,93
|
26,29
|
31,52
|
41
|
41
|
41
|
28
|
29,60
|
30,5
|
31
|
Borgou/Alibori
|
27,37
|
26,70
|
35,56
|
36,57
|
44
|
44
|
44
|
36
|
35,57
|
43,31
|
35,33
|
Mono/Couffo
|
16,51
|
21,14
|
22,95
|
22,42
|
28
|
28
|
28
|
27
|
24,41
|
24,9
|
29,70
|
Ouémé/Plateau
|
27,49
|
28,57
|
37,49
|
41,12
|
48
|
48
|
48
|
37
|
37,77
|
45,98
|
41,14
|
Zou/Collines
|
15,13
|
22,61
|
24,5
|
29,71
|
40
|
40
|
40
|
40
|
38,82
|
33,25
|
32,94
|
Bénin
|
21,73
|
25,12
|
30,01
|
33,92
|
44
|
44
|
44
|
34
|
34
|
36
|
35
|
Source : Tableau de Bord Social, 1998
(p55)
Tableau de Bord social, 2000 (p 66)
Annuaire statistique sanitaire 2002 et nos
propres estimations
Une analyse année, par année
révèle que le taux de fréquentation dans l'Atlantique a
progressé sur les cinq premières années depuis 1992 avant
de se stabiliser autour de 56 % entre 1996 et 1998 pour chuter à 33% en
1999. La tendance est la même pour tous les autres départements
et l'ensemble du pays à l'exception des départements du
Zou/Collines où le taux s'est stabilisé autour de 40% entre 1996
et 1999.
Cette réalité dans le département de
l'Atlantique est traduite par le graphique n°4 qui retrace aussi
l'évolution des taux au niveau national. L'évolution progressive
des taux de fréquentation des services de santé dans
l'Atlantique, témoigne de l'importance non négligeable
accordée par les populations de ce département, aux pratiques de
la médecine moderne entre 1992 et fin 1998.

Source : Nos propres
investigations à des données du TBS'(1998-2000) et
sanitaires(2000,2001 ,2002)
Cette importance accordée aux services de santé
demeure inchangée de 1996 à 1998 avant de connaître une
régression due certainement à un désintéressement
des populations aux soins sanitaires modernes, au profit de la pratique de
l'automédication qui ne serait qu'une implication logique de la
pauvreté. Ceci a été confirmé par les
résultats de nos enquêtes qui ont révélé que
19% des populations continuent d'avoir recours à
l'automédication.
Une comparaison des différents taux de l'Atlantique
avec ceux de l'ensemble du pays confère à ce département
une meilleure position par rapport au Bénin.
Dans l'Atlantique rural, 43% (ECVRII,1999-2000) des membres
des ménages ont recours aux services de la médecine moderne
contre 1% pour celle traditionnelle en cas de maladie contrairement à
la pensée selon laquelle la plupart des populations ont recours aux
pratiques de la médecine traditionnelle en cas de maladie.
Par ailleurs, il faut signaler que le développement du
secteur sanitaire s'appuie non seulement sur les formations sanitaires (FS),
mais aussi et surtout sur les prestations d'un personnel important . Le tableau
n°9b suivant présente la situation des différents
indicateurs socio-sanitaires dans l'Atlantique en 2002 :
Tableau n°9b : Indicateurs
socio-sanitaires en 2002 dans l'Atlantique
Départements
|
Indicateurs socio-sanitaires
|
Nbre d'hbts/F.S
|
Nbre d'hbts/Médecin
|
Nbre d'hbts/Infirmier
|
Nbre de FAP/Sage- Femme
|
Atlantique
|
4.633
|
8.351
|
2.578
|
997
|
Littoral
|
2.801
|
1.274
|
943
|
572
|
Atacora
|
8.284
|
23.888
|
3.924
|
3.289
|
Donga
|
10.002
|
58.652
|
8.379
|
4.109
|
Borgou
|
4.914
|
14.779
|
2.162
|
2.503
|
Alibori
|
7.930
|
40.084
|
3.277
|
4.586
|
Ouémé
|
3.900
|
8.030
|
2.106
|
1.146
|
Plateau
|
5.219
|
20.356
|
4.285
|
2.632
|
Mono
|
6.667
|
11.251
|
2.590
|
7.348
|
Couffo
|
8266
|
26.229
|
3.974
|
6.956
|
Zou
|
5.504
|
13.636
|
3.015
|
1.978
|
Collines
|
6.699
|
23.301
|
3.152
|
3.191
|
Bénin
|
5.416
|
7.210
|
2.440
|
1.555
|
FS = Formation Sanitaire ; FAP = Femme en Age de
Procréer
Source : Annuaire Sanitaire,2002 (P26-27)
Selon les données de ce tableau, l'Atlantique et le
Littoral enregistrent un meilleur ratio (Nbre d'hbts/FS) soit respectivement
4633 habitants et 2801 habitants par rapport aux autres départements et
à la moyenne nationale qui est de 5416 hbts/FS.
Les départements de l'Atlantique et du Littoral
à côté de celui de l'Ouémé,
présentent un ratio (Nbre d'hbts/Médecin) relativement meilleur
(moins de 10.000 hbts/Médecin) en 2002 par rapport aux
départements de la Donga, de l'Alibori, du Couffo, de l'Atacora, des
Collines et du Plateau dont les ratios sont supérieurs à 20.000
hbts/Médecin. La moyenne nationale est de 7.210 hbts/Médecin.
En ce qui concerne le nombre d'habitants par infirmier, il est
observé une certaine homogénéité sauf dans le
département de la Donga où il est noté une valeur de 8.379
habitants par infirmier. La situation du nombre de femmes en
âge de procréer par sage-femme est acceptable dans l'Atlantique et
le Littoral (997 et 572 FAP/sage-femme). Le Mono, le Couffo, et l'Alibori sont
les départements qui ont plus de déficit en sages-femmes.
Au total, les autorités locales et centrales doivent
faire de la politique de recrutement du personnel sanitaire, l'une de leur
priorité car si rien n'est fait, dans quelques années, on risque
de voir les formations sanitaires non fonctionnelles, faute de personnel
qualifié. Il se pose alors le problème de sous-emploi dont est
victime la population active car le constat révèle que ce n'est
pas la main-d'oeuvre qualifiée qui fait défaut mais plutôt
la politique d'insertion des diplômés.
L'analyse de la situation sanitaire de l'Atlantique, dans sa
globalité est reluisante par rapport aux autres départements.
Toutefois des efforts restent à fournir pour assurer aux populations
de ce département des conditions sanitaires satisfaisantes.
2.3 Le niveau d'éducation dans le
département de l'Atlantique
2.3.1 Appréciation de l'accès à
l'éducation
Comme l'indique le tableau n°10 ,le taux brut de
scolarisation des enfants de 5 à 14 ans dans l'Atlantique rural
varie selon le sexe et la catégorie socio-économique des
ménages.
Tableau n°10: Taux brut de
scolarisation des enfants de 5 à 14 ans des
ménages ruraux de
l'Atlantique (en pourcentage)
Département
|
Catégorie socio-économique
|
Sexe
|
Ensemble
|
Féminin
|
Masculin
|
Atlantique
|
Pauvres
|
39,3
|
69,7
|
56,1
|
Vulnérables
|
45,2
|
67,9
|
57,9
|
Non-pauvres
|
56,5
|
71,9
|
65,5
|
Ensemble
|
43,5
|
69,6
|
58,0
|
Bénin
|
Pauvres
|
34,5
|
47,4
|
41,5
|
Vulnérables
|
36,0
|
48,7
|
43,4
|
Non-pauvres
|
33,0
|
52,0
|
42,9
|
Ensemble
|
34,4
|
49,2
|
42,0
|
Source : ECVRII, 1999-2000 (p.53)
Au niveau des enfants de sexe féminin, ce taux est de
43,5% contre une proportion de 69,6% pour les garçons. Ce taux, pour
l'ensemble des milieux ruraux au Bénin, est de 42,0% contre 58% pour
l'Atlantique rural.
Par ailleurs, une analyse socio-économique
révèle que les enfants issus des ménages pauvres sont les
moins scolarisés (56,1% contre 57,9% pour les vulnérables et
65,5% pour les non-pauvres). Il existe donc une corrélation entre la
scolarisation des enfants surtout celle des jeunes filles et le niveau de
pauvreté des ménages dont ils sont issus.
Selon l'ECVRII, (1999-2000) les principales raisons
évoquées pour expliquer la faible scolarisation des enfants de
cette tranche d'âge sont entre autres, l'âge des enfants
jugé insuffisant par 27 ménages sur 100 interrogés et
le coût jugé trop élevé avancé par la
même proportion de ménages.
Sur 100 ménages interrogés, 10 pensent que les
enfants doivent nécessairement les aider dans leurs travaux
quotidiens. Ces raisons énumérées témoignent de
l'ignorance de la plupart des ménages en matière de
réglementation et de l'importance de la scolarisation des enfants dans
le processus de développement de l'Atlantique.
Quoiqu'on dise, l'Atlantique présente une meilleure
situation par rapport à l'ensemble du pays où le taux de
scolarisation des filles est très faible (34%contre
49, 8% pour les garçons).
2.3.2. Le niveau d'instruction dans
l'Atlantique
La situation du niveau d'instruction dans l'Atlantique est
traduite dans le tableau
n°11. Ce tableau présente les différents
niveaux atteints par les populations de ce département en 1996 et en
2001.
En 1996, la proportion des femmes n'ayant reçu aucune
éducation formelle est estimée à 51% ; chez les
hommes, cette proportion n'est que de 23%.
En 2001, 62% des femmes et 34% des hommes sont sans niveau.
La situation est pareille pour l'ensemble du pays où la moyenne
nationale en 2001 pour les femmes est de 63% contre 71% en 1996 nonobstant les
nombreuses dispositions prises par le gouvernement pour encourager
l'instruction des filles.
Par ailleurs, en 1996, 34% de femmes et 46% d'hommes ont le
niveau primaire contre respectivement 30% et 51% en 2001 comme l'indique le
tableau n°11 ci-après :
Tableau n°11 : Evolution du niveau
d'instruction de la population des ménages de
l'Atlantique selon le sexe entre 1996 et 2001 (en
pourcentage)
Département
|
Années
|
Aucun niveau
|
Niveau primaire
|
Niveau secondaire et plus
|
Masculin
|
Féminin
|
Masculin
|
Féminin
|
Masculin
|
Féminin
|
Atlantique
|
1996
|
23,2
|
50,9
|
46,2
|
33,5
|
28,0
|
14,1
|
2001
|
33,5
|
61,5
|
50,5
|
30,3
|
15,1
|
7,3
|
Bénin
|
1996
|
46,7
|
71,3
|
39,5
|
22,2
|
12,5
|
5,4
|
2001
|
40,1
|
63,1
|
42,6
|
28,1
|
16,4
|
8,2
|
Source : EDSBI, 1996
EDSBII, 2001
La proportion des femmes ayant le niveau secondaire et plus ne
cesse de décroître. Ainsi, cette proportion passe de 14% en 1996
à 7% en 2001. Chez les hommes, on note également une
régression qui se traduit par une proportion de 28% en 1996 et de 15% en
2001, pour le niveau secondaire et plus. Par contre, au plan national, on
note une progression ; soit 12,5% en 1996 pour les hommes contre 5,4% chez
les femmes. En 2001, cette proportion est de 16,4% et de 8,2% respectivement
pour les sexes masculin et féminin.
Le recul du niveau d'instruction généralement
constaté dans l'Atlantique et particulièrement celui des femmes
pose l'éternel problème de la faible scolarisation des filles
malgré la gratuité de l'enseignement primaire dans les zones
rurales.
Une politique de sensibilisation doit être alors
élaborée pour encourager l'inscription des filles surtout dans
les milieux ruraux.
La situation du niveau d'instruction dans l'Atlantique
rural, comme le traduit le tableau n°12, en 2000, varie suivant le sexe
et la catégorie socio-économique des ménages.
Selon les données de ce tableau, seuls 29% des membres
des ménages ruraux ont le niveau primaire, 4% ont au moins le niveau
secondaire. La proportion des membres des ménages n'ayant reçu
aucune éducation formelle est estimée à 66 % et sont
considérés de ce fait comme analphabètes. Cette situation
est plus accentuée chez les femmes où près de 79 femmes
sur 100 n'ont reçu aucune instruction contre 52 hommes sur100. En
2000, seulement 21% des femmes rurales sont instruites contre 48% au niveau
des hommes. Cette tendance est la même pour l'ensemble du pays
où seulement 20% des femmes et 39% des hommes sont instruits.
Ces écarts de niveau d'instruction observés
entre les femmes et les hommes de l'Atlantique rural, sont les
conséquences des mariages précoces dont sont victimes la plupart
de nos jeunes soeurs et la conception que certains parents font de la
scolarisation des filles. Pour ces parents, l'investissement dans
l'instruction de la femme profite uniquement à la famille du futur
marié.
Par ailleurs, une analyse suivant la catégorie
socio-économique du monde rural de l'Atlantique révèle
que les pauvres sont plus instruits que les non-pauvres. En effet, 51% des
membres des ménages pauvres ont fréquenté l'école
primaire, 61% ont un niveau secondaire et 50% un niveau supérieur
contre respectivement 18% et 12% des membres des ménages non pauvres,
pour le niveau primaire et secondaire.
Quant aux ménages vulnérables, seuls 30% ont un
niveau primaire, 27% un niveau secondaire et 50% un niveau supérieur.
Ce paradoxe réside dans le fait que la plupart des membres des
ménages pauvres accordent plus d'importance à l'école et
y voient un moyen d'amélioration de leurs conditions de vie.
Tableau n°12 : Niveau d'instruction
des membres des ménages ruraux selon le sexe et la catégorie
socio-économique
Région
|
Aucune éducation formelle
|
Alphabétisation fonctionnelle
|
Alphabétisation en arabe
|
Niveau primaire
|
Niveau secondaire
|
Niveau supérieur
|
M
|
F
|
T
|
M
|
F
|
T
|
M
|
F
|
T
|
M
|
F
|
T
|
M
|
F
|
T
|
M
|
F
|
T
|
Atlantique (%)
|
51,6
|
78,9
|
65,6
|
2,8
|
0,9
|
1,8
|
0,2
|
0,0
|
0,1
|
38,6
|
19,2
|
28,6
|
6,7
|
0,9
|
3,7
|
0,2
|
0,2
|
0,2
|
Atlantique
Rural
|
Non
Pauvre
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
16,3
|
22,0
|
18,2
|
11,1
|
20,0
|
12,2
|
-
|
-
|
-
|
Vulnérables
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
-
|
-
|
-
|
29,2
|
30,3
|
29,6
|
30,6
|
-
|
26,8
|
100,0
|
-
|
50,0
|
Pauvres
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
54,5
|
47,7
|
52,2
|
58,3
|
80,0
|
61,0
|
-
|
100,0
|
50,0
|
Bénin
|
60,6
|
80,4
|
70,5
|
1,7
|
0,7
|
1,2
|
2,1
|
0,8
|
1,4
|
30,0
|
16,5
|
23,3
|
5 ,4
|
1,4
|
3,4
|
0,2
|
0,1
|
0,2
|
Source : ECVR II,1999-2000 (p 53)
2.3.3 Appréciation du niveau de
scolarisation
Un indicateur, non moins important, du développement
humain est le taux brut de scolarisation. Ce taux, comparé au taux net
de scolarisation permet de faire ressortir les disparités au niveau de
l'âge de fréquentation aux différentes échelles de
l'enseignement. Pour mieux appréhender le dynamisme de ce taux brut
dans l'Atlantique/Littoral, nous nous intéresserons à son
étude sur la période allant de 1993 à 2001. Le tableau
n°13 traduit les différents taux de scolarisation au niveau de
chaque département et pour l'ensemble du pays.
Selon les données de ce tableau, le taux brut de
scolarisation de l'enseignement primaire dans l'Atlantique/littoral est en
1993, d'environ 88%. Ce taux place ces départements au premier rang
par rapport aux autres départements dont les taux bruts de
scolarisation sont compris entre 35% et 62%.
En 2001,ce taux est estimé à 103% ; ce qui
confère à ces départements toujours la meilleure position
dans l'ensemble du pays. A cette même année, ces taux
étaient de 118,5% pour les garçons et 87,3% pour les filles
contre des moyennes nationales respectives de 92% et 66%.
Tableau n°13: Evolution dans
l'Atlantique des taux brut et net de scolarisation
de l'enseignement primaire comparés à ceux
des autres départements
Départements
|
Sexe
|
1993
|
2001
|
Taux brut
|
Taux net
|
Taux brut
|
Taux net
|
Atlantique/
Littoral
|
Masculin
|
104,0
|
80,10
|
118,5
|
78,9
|
Féminin
|
71,05
|
53,82
|
87,3
|
62,3
|
Total
|
87,86
|
67,06
|
102,9
|
70,6
|
Atacora/
Donga
|
Masculin
|
52,46
|
44,78
|
65,2
|
42,4
|
Féminin
|
24,48
|
21,39
|
45,6
|
31,9
|
Total
|
39,42
|
33,88
|
56,0
|
37,5
|
Borgou/
Alibori
|
Masculin
|
43,47
|
34,69
|
68,8
|
49,9
|
Féminin
|
25,73
|
20,63
|
53,0
|
40,7
|
Total
|
35,03
|
28,01
|
61,2
|
45,5
|
Mono/
Couffo
|
Masculin
|
81,61
|
70,06
|
111,4
|
62,5
|
Féminin
|
34,10
|
29,56
|
71,7
|
42,4
|
Total
|
59,41
|
51,13
|
93,1
|
53,2
|
Ouémé/
Plateau
|
Masculin
|
94,29
|
73,10
|
108,4
|
70,1
|
Féminin
|
51,01
|
39,15
|
72,5
|
52,2
|
Total
|
73,64
|
56,91
|
91,1
|
61,5
|
Zou/
Collines
|
Masculin
|
79,56
|
64,59
|
86,2
|
56,8
|
Féminin
|
42,85
|
35,38
|
62,9
|
45,8
|
Total
|
61,93
|
50,56
|
74,8
|
51,5
|
Bénin
|
Masculin
|
77,01
|
61,77
|
92,0
|
59,9
|
Féminin
|
43,37
|
34,54
|
65,6
|
46,5
|
Total
|
60,92
|
48,75
|
79,3
|
53,5
|
Source :TBS, 1998 (p.95)
EDSB II ,2001 (p.20)
Avec le Mono/Couffo et l'Ouémé/Plateau,
l'Atlantique/Littoral font partie, en 2001, du groupe de départements
dont les performances en matière de scolarisation sont en dessus de
la moyenne nationale qui était de 79,3% à cette même
année.
Toutefois, beaucoup d'efforts restent à déployer
pour corriger les énormes disparités observées dans ce
département au niveau des sexes comme l'illustre le graphique
ci-après :

Source : Nos propres
investigations à partir des données du TBS(1998) et de
l'EDSB(2001)
Ce graphique montre que les filles sont très peu
scolarisées avec un taux brut de
fréquentation largement en dessous de la moyenne
départementale sur toute la
période allant de 1993 à 2001.
Il convient donc que les autorités locales prennent
des dispositions permettant de renforcer la sensibilisation des parents sur
l'inscription des jeunes filles à l'école car cette grande
proportion des filles sans instruction constitue une menace pour le
développement du département. En effet, la femme constitue la
pièce maîtresse du processus de développement et de ce fait
doit être dotée d'une capacité intellectuelle assez
soutenue.
Ces disparités sont également à noter
à l'intérieur même du département de l'Atlantique.
Le tableau n°14 permet d'appréhender le taux brut de
scolarisation dans les diverses communes de ce département.
Tableau n°14 : Evolution par
commune et par sexe des taux bruts de scolarisation
de l'enseignement primaire dans l'Atlantique au cours de
l'année
scolaire 1998-1999
Communes
|
Population de 6-11ans
|
Masculin
|
Féminin
|
Effectif total
|
Taux brut de scolarisation
(%)
|
Effectif
|
Taux * (%)
|
Effectif
|
Taux *(%)
|
Abomey-calavi
|
30.892
|
21.298
|
68,94
|
16.632
|
53,84
|
37.930
|
122,78
|
Allada
|
18.015
|
8.846
|
49,10
|
5.834
|
32,39
|
14.680
|
81,49
|
Kpomassè
|
12.624
|
7.088
|
56,14
|
3.806
|
30,16
|
10.894
|
86,30
|
Ouidah
|
15.004
|
8.863
|
59,07
|
6.310
|
40,20
|
14.894
|
99,27
|
Sô-Ava
|
15.481
|
4.554
|
29,42
|
2.000
|
12,92
|
6.554
|
42,34
|
Toffo
|
14.336
|
7.423
|
51,78
|
4.171
|
29,09
|
11.594
|
80,87
|
Tori-Bossito
|
9.137
|
4.835
|
52,92
|
2.663
|
29,14
|
7.498
|
82,06
|
Zè
|
12.845
|
6.506
|
50,65
|
3.170
|
24,68
|
9.676
|
75,33
|
Atlantique
|
240.762
|
116.344
|
48,32
|
86.945
|
36,12
|
203.289
|
84,44
|
Source : Tableau de Bord Social, 2000
(p.101)
* Nos propres calculs, septembre 2003
Selon les données de ce tableau, en 1999, la commune
de Sô-Ava a enregistré le taux brut de scolarisation le plus
faible du département (42,34%). Cette commune présente, à
cette même année, une grande discrimination entre les
garçons et les filles en matière de scolarisation. Pendant que
les garçons y sont scolarisés à 29,42%, les filles ne le
sont qu'à 12,92%. Ce taux de scolarisation des filles
représente le plus faible de tout le département.
La commune de Calavi, quant à elle, a
réalisé la plus grande performance parmi toutes les autres
communes du département, tant au niveau des garçons (68,94%)
qu'au niveau des filles (53,84%), avec un taux global de 122,78%. Les taux
bruts de scolarisation des autres communes varient de 49,10% à 59,10%
pour les garçons, de 24,48% à 40,20% pour les filles et
globalement de 75,33% à 99,27%.
La relative performance de l'Atlantique par rapport au taux
brut cache cependant des disparités au niveau de l'âge lorsque
l'on procède à une analyse du taux net de scolarisation. Ce
taux net estimé à 67,06% en 1993, inférieur à celui
brut (87,86%) à la même année, vient confirmer le constat
selon lequel les ménages de l'Atlantique jugent trop insuffisant la
tranche d'âge de 6-11ans recommandée à l'enseignement
primaire. La situation est pareille en 2001 où le taux net de
scolarisation était de 70,6% contre un taux brut de 102,9%.
Un moyen pour corriger ces énormes disparités
enregistrées est l'alphabétisation.
2.3.4 Le niveau d'alphabétisation
Eu égard aux nombreux problèmes d'instruction
auxquels sont exposées les populations de l'Atlantique, la politique
d'alphabétisation est la plus efficiente qui puisse leur assurer un
niveau de compréhension et une accessibilité aux informations
utiles pour un développement harmonieux. Le tableau n°15 traduit
bien l'évolution du taux brut d'alphabétisation dans ce
département.
Tableau n°15 : Situation du taux
brut d'alphabétisation dans l'Atlantique comparé
à celui des autres
départements du Bénin entre 1994 et 2002
Départements
|
Sexe
|
1994
|
Rang
|
2002
|
Rang
|
Nombre
|
Taux*
|
Nombre
|
Taux
|
Atlantique/
Littoral
|
Total
|
1670
|
51,81
|
4
|
2492
|
71,20
|
5
|
Masculin
|
1214
|
62,77
|
1435
|
76,00
|
Féminin
|
456
|
35,37
|
1057
|
65,70
|
Atacora / Donga
|
Total
|
2910
|
35,90
|
6
|
4386
|
64,10
|
6
|
Masculin
|
2330
|
55,16
|
3266
|
67,20
|
Féminin
|
580
|
14,94
|
1120
|
56,40
|
Borgou/
Alibori
|
Total
|
4367
|
67,87
|
1
|
7840
|
83,00
|
2
|
Masculin
|
3602
|
70,34
|
5220
|
85,30
|
Féminin
|
765
|
58,26
|
2620
|
78,70
|
Mono/
Couffo
|
Total
|
2817
|
65,57
|
3
|
8276
|
82,20
|
3
|
Masculin
|
2199
|
69,02
|
4242
|
83,80
|
Féminin
|
618
|
55,67
|
4034
|
80,50
|
Ouémé/
Plateau
|
Total
|
1266
|
46,42
|
5
|
4499
|
77,90
|
4
|
Masculin
|
855
|
55,37
|
1921
|
76,80
|
Féminin
|
411
|
34,74
|
2578
|
78,70
|
Zou/
Collines
|
Total
|
5166
|
66,63
|
2
|
7590
|
85,10
|
1
|
Masculin
|
3585
|
73,01
|
3564
|
88,30
|
Féminin
|
1581
|
55,61
|
4026
|
82,40
|
Bénin
|
Total
|
18.196
|
55,92
|
-
|
35083
|
78,70
|
-
|
Masculin
|
13.785
|
65,89
|
19648
|
80,40
|
Féminin
|
4.411
|
37,96
|
15435
|
76,80
|
Source : Tableau de Bord Social, 1998
(p.128)
* Nos propres calculs, septembre 2003
MCPPD/DGCED, Rapport 2002 (p.23)
Selon les données de ce tableau, le département
de l'Atlantique/Littoral fait partie des départements
présentant les plus faibles taux d'alphabétisation du pays.
En 1994, le taux brut d'alphabétisation dans
l'Atlantique/Littoral était de 51,81% ; ce qui les classe au
4ème rang derrière les départements du
Borgou/Alibori, du Zou/Collines ; et du Mono/Couffo qui affichent des taux
respectifs de 67,87% ; 66,63% et 65,57%. La moyenne nationale à
cette même année était estimée à 55,92%.
La situation est peu reluisante, dans le département de
l'Atlantique/Littoral, en 2002, où le taux brut d'alphabétisation
était de 71,20% contre une moyenne nationale de 78,70%. Ce taux brut
d'alphabétisation le place en avant dernière position par rapport
aux autres départements dont les taux sont compris entre 64,10% et
85,10%.
Soulignons par ailleurs que d'énormes
disparités sont à noter entre les hommes et les femmes. Environ
une femme, dans l'Atlantique/Littoral est alphabétisée pour trois
hommes en 1994 contre une femme pour un homme dans le Borgou/Alibori
à la même année. En 2002, seulement 66 femmes contre 76
hommes sur 100 sont alphabétisées. Cette situation risque
d'être contraignante pour la promotion de la femme et notamment de la
femme rurale ; laquelle promotion est absolument nécessaire pour
le processus de développement humain de l'Atlantique.
Les niveaux d'instruction, de scolarisation et
d'alphabétisation relevés précédemment
révèlent le déficit en éducation qui
caractérise le département de l'Atlantique. Des actions
méritent donc d'être mises en oeuvre très rapidement au
plan social, institutionnel, politique et économique en vue
d'améliorer les différents indicateurs dans la perspective d'un
développement humain durable dans l'Atlantique.
2.4 La sécurité alimentaire
2.4.1 La production vivrière
2.4.1.1 La production globale en 2001
Le maïs, le manioc, l'arachide et le niébé
sont les principaux produits vivriers cultivés dans le
département de l'Atlantique. Le tableau n°16 ci-après
retrace la situation de ces cultures dans le département en 2001.
Tableau n°16 :
Réalisation des diverses cultures vivrières
dans l'Atlantique en 2001.
Produits
Variables
|
Maïs
|
Manioc
|
Arachide
|
Niébé
|
Production (tonne)
|
97.512
|
392.438
|
3.057
|
2.685
|
Superficie (ha)
|
102.942
|
40.993
|
5.183
|
5.478
|
Rendement (t/ha)
|
947
|
9.573
|
590
|
490
|
Source : Annuaire statistique,
campagne : 1999-2000(MAEP 2002)
* Les céréales constituées uniquement du
maïs ont été cultivés sur 102.942 ha, donnant ainsi
une production de 97.512 tonnes soit un rendement de 947 tonnes à
l'hectare.
* Le manioc a nécessité 40.993 ha. La
production de cette racine a été de 392.438 tonnes. C'est le
produit dont le rendement à l'hectare est le meilleur (9.573
tonnes/ha).
* Les légumineuses (arachide et niébé),
quant à elles sont cultivées sur près de 10.661 ha pour
une production de 5.742 tonnes.
Par rapport à l'année 2000, le
département de l'Atlantique a enregistré pour les emblavures,
le taux d'accroissement de (-6,51%) dont (-9,35%) pour le maïs,
(-0,46%) pour le manioc, (+1,107%) pour le
niébé et (-7,11%) pour l'arachide.
Pour les quantités produites, ces taux sont de
(-21,56%) pour les céréales,
de (-4,83%) pour le manioc, de (-29,14%) pour le
niébé et de (-22,33%) pour l'arachide.
Les emblavures et les productions obtenues pour les produits
vivriers en 2001 ne sont pas meilleures à celles de l'année
2000.
2.4.1.2 Evolution des prix relatifs des cultures
vivrières par rapport
aux cultures d'exportation du
département
|
|