INTRODUCTION
L'histoire politico-économique de notre pays est
marquée par plusieurs périodes dont les plus importantes sont
délimitées par les évènements tels que, l'accession
à la souveraineté nationale, le déclenchement du processus
révolutionnaire et l'avènement de la Conférence des forces
vives de la nation de février 1990.
Chacune de ces périodes marque le départ d'un
ensemble de processus politico-économique regroupant entre autre les
différentes stratégies de lutte contre la pauvreté. Ainsi,
de la période allant de 1960 à la révolution, il a
été envisagé plusieurs stratégies de
développement sans que ces différents plans soient effectivement
mis en exécution à cause de l'instabilité de la vie
politique.
Le début de la période révolutionnaire a
été marqué lui aussi par plusieurs plans de
réduction de la pauvreté et donc du développement
notamment la prise en charge par l'Etat des secteurs vitaux de
l'économie de même que la création de nombreuses
entreprises publiques et semi-publiques. Mais il faut surtout remarquer que les
multiples unités de production ont été mal
gérées si bien qu'on pourrait dire que les différents
plans de développement et de réduction de la pauvreté ont
été sabotés.
Cet état de choses s'est traduit par l'amenuisement du
secteur industriel dont la contribution a été
considérablement réduite car très peu de produits locaux
ont fait l'objet de transformation sur place. Une autre facette de cet
amenuisement a été la mise au chômage de plusieurs chefs
de ménages ; ce qui a constitué une source d'enlisement de
ces ménages dans la pauvreté.
Il en va de même pour le secteur primaire qui devrait
normalement être à la base du développement
économique mais qui par défaut de diversification de la
production agricole et par manque de promotion des exploitations n'a pas
comblé les attentes.
Quant au secteur bancaire, il s'est effondré. Ceci se
caractérise par l'illiquidité quasi-totale des banques.
Dans le but d'enrayer ces distorsions et de réduire la
pauvreté, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures parmi
lesquelles on peut retenir la signature du premier Programme d'Ajustement
Structurel (PAS 1) en 1989 avec les institutions de Bretton Wood (Banque
Mondiale et le Fonds Monétaire International). Les conséquences
immédiates du PAS sont entre autres la réduction de l'effectif
du personnel de l'Etat à travers la mise en oeuvre d'un programme de
départ volontaire de la fonction publique, l'application d'une politique
de réduction des charges étatiques.
Cependant ces actions n'ont pas permis d'obtenir des
résultats satisfaisants car comme on le constate les conditions qui
accompagnent les PAS ne sont pas en adéquation avec les
réalités socio-économiques du pays. La situation
politico-économique s'est donc empirée et c'est dans cette
tension qu'est intervenue la conférence nationale des forces vives de la
nation de février 1990.
Cette conférence a permis l'adoption d'une nouvelle
constitution et la mise en place de plusieurs institutions politiques,
économiques et juridiques afin de permettre un décollage effectif
de l'économie.
Ces mesures ont conduit au renforcement des bases d'une
économie libérale et à la promotion du secteur
privé ; le désengagement sélectif et progressif de
l'Etat des secteurs productifs. Ainsi les bases d'un réel
développement socio-économique ont été
jetées avec plus ou moins de succès.
Prendre des mesures pour réduire la pauvreté et
protéger les populations les plus vulnérables ont
été le leitmotiv des différentes stratégies de
développement. Ces stratégies et programmes d'actions sont
relatifs aux secteurs du transport, de la santé, de l'éducation
et de l'agriculture .
Toutefois, il est à noter que la plupart de ces actions
devant conduire à réduire la pauvreté ont connu des
résultats mitigés. Il importe donc de faire le bilan de ces
différentes actions surtout à l'ère de la
décentralisation afin de connaître le profil de la pauvreté
dans nos diverses villes et campagnes.
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