CONCLUSION
Comme nous l'avons mentionné, la violation des droits
des femmes est partout dans les pays riches comme dans les pays pauvres. Elle
ne se limite pas à une culture, région ou pays en particulier,
ni à des groupes spécifiques de femmes dans une
société. Toutes les femmes pourraient être victimes d'une
façon ou d'une autre. Cependant, dans les pays sous
développés où le niveau économique des citoyens est
pratiquement faible, les femmes sont davantage exposées à
être victimes d'actes de violence et d'exclusion. Donc en tant que pays
pauvre, Haiti n'offre pas un environnement propice aux femmes pour qu'elles
jouissent pleinement et entièrement tous leurs droits fondamentaux.
Toutes les femmes haïtiennes, quel que soit son niveau d'éducation,
ses possibilités économiques, son rang sociale, font d'une
façon ou d'une face à la violence ou à la discrimination
dans ce pays. Toutefois, nous devons reconnaître aussi que celles qui
sont les plus pauvres sont plus exposées à la violence et
à la discrimination. Les femmes de la paysannerie, les habitants des
bidonvilles, les analphabètes, les femmes au chômage et sans
ressources économiques et celles qui résident dans les quartiers
chauds de la capitale sont davantage victimes des actes de violences que les
autres.
La République d'Haiti est engagé par les plus
importants instruments régionaux et internationaux de protection des
femmes. De plus, la Constitution du pays garantit aux filles et aux femmes les
mêmes droits que les hommes, sans compter les discours officiels qui font
semblant de se soucier aux femmes, de respecter et de faire respecter leurs
droits. Néanmoins, la situation des femmes en Haiti est très
critique, dans presque tous les domaines de la vie nationale, on voit
visiblement la discrimination à l'égard des femmes. Les
statistiques sont généralement défavorables aux femmes
haïtiennes par rapport aux hommes. Les haïtiennes sont
quotidiennement victimes de violence ou d'exclusion. Au lieu d'une
amélioration de la condition féminine dans ce pays, on ne fait
qu'observer la montée de la violence à l'égard des femmes.
Les chiffres relatifs aux atteintes sexuelles publiés par les
organisations de femmes haïtiennes sont alarmants, mais loin de
représenter l'ampleur du problème, dans la mesure où la
honte ressentie par les victimes de violences sexuelles et le manque de
confiance dans l'appareil judiciaire amènent de nombreuses femmes
à se taire. Donc, la situation est toujours plus angoissante que celle
présentée dans les rapports. Il en ressort que la violence
sexuelle et le viol sont des crimes particulièrement graves. Or, il est
extrêmement préoccupant de constater que les cas signalés
ne font pas l'objet d'enquêtes sérieuses et que les auteurs de ces
actes ne sont pas traduits en justice.
Par ailleurs, à travers des analyses, études et
observations, nous avons pu réaliser que les causes de la violence et la
discrimination à l'égard des femmes ont un rapport étroit
avec la passivité de l'Etat vis-à-vis des différents
engagements pris au niveau international. L'Etat ne prend pas des mesures
suffisamment efficaces pour empêcher la perpétration d'actes de
violence ou de discrimination contre les femmes. Les lois de protection des
femmes ne sont pas appliquées, les criminelles ne sont pas punies, des
mesures ne sont pas prises pour améliorer la situation économique
des femmes qui sont les plus pauvres de la société. De plus, on
ne lutte pas assez contre les tabous qui font croire que les femmes sont faites
pour être dominées par les hommes. Tous ceux-là constituent
de facteurs qui encouragent la violation des droits des femmes dans la
société haïtienne.
En effet, les actes de violence ou de discrimination à
l'égard des femmes ont des conséquences néfastes sur les
femmes, leurs familles, leurs communautés et la société
toute entière. Donc, il est obligatoire que des actions soient
entreprises afin de combattre et éradiquer toutes les formes de violence
à l'égard des femmes. En tant qu'Etat partie aux principaux
instrument relatives aux droits des femmes, l'Etat doit prendre des mesures qui
s'imposent pour protéger les droits des haïtiennes contre toutes
les formes de violence, notamment le viol, les sévices, l'exclusion,
etc.
L'application des mesures recommandées dans le cadre de
ce travail requiert la participation de tous, mais il revient principalement
aux pouvoirs publics, aux autorités étatiques de mener les
actions et de les coordonner. Elle exige par contre une volonté
politique et une détermination à mettre un terme à la
violence contre les femmes, en particulier aux viols et aux homicides, qui ne
sauraient plus être tolérés. L'Etat a besoin
obligatoirement du support de tous les hommes et de toutes les femmes du pays,
des institutions de la société civile, des ONG, des organismes
internationaux. Sans une conjugaison des efforts on ne parviendra pas à
mettre fin à la violence et à la discrimination à
l'égard des femmes haïtiennes.
Enfin de compte, nous espérons que les idées
développées à l'intérieur de ce mémoire
soient une contribution dans la bataille en faveur du respect et de la
promotion des droits des femmes. Notre tâche ne s'arrêtera pas
là et en tant que personne consciente des retombées
négatives de la violence et discrimination à l'égard des
femmes sur le pays, nous continuerons à lutter jusqu'à ce que les
droits des femmes haïtiennes soient reconnus par tous.
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