UNIVERSITE DE PERPIGNAN VIA DOMITIA
INSTITUT D'ADMINISTRATION DES ENTREPRISES
MEMOIRE MASTER : GESTION DES AFFAIRES
MARITIMES
THEME:
RÔLES ET PERFORMANCES DES
SOCIÉTÉS DE MANUTENTION PORTUAIRE DANS LES PORTS OUEST AFRICAINS:
CAS DE LA SOCIÉTÉ BÉNINOISE DE MANUTENTION PORTUAIRE AU
PORT AUTONOME DE COTONOU
Présenté et soutenu par: Mathieu D.
GBAGUIDI
Sous la Direction de: M. Alain
DEGAGE
PROFESSEUR DES UNIVERSITES
DIRECTEUR DE FORMATION À L'IAE DE
PERPIGNAN
Année universitaire: 2006-2007
SOMMAIRE
Page
INTRODUCTION 7
1. CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIQUE
1-1 Les objectifs 10
1-2 Les Hypothèses 10
1-3 Les outils d'analyse 11
2. ORGANISATION DE LA MANUTENTION AU PORT AUTONOME DE COTONOU
2-1 Le marché de la manutention portuaire 24
2-2 Le statut juridique et pratique des ouvriers dockers
29
2-3 L' exercice de la manutention portuaire 31
3. ANALYSE DE LA PERFORMANCE DE LA SOBEMAP
3-1 Analyse des bilans de la Sobémap: le
diagnostic de solvabilité 36
3-2 Analyse des comptes de résultats: le
diagnostic financier de la Sobémap 40
3-3 Principales conclusions et implications en terme de
politiques d'amélioration des
performances de la Sobémap 45
CONCLUSION 50
BIBLIOGRAPHIE 52
ANNEXES 55
DEFINITION DES SIGLES
BFR: Besoin en Fonds de Roulement
BIT: Bureau International du Travail
CA: Chiffre d'Affaires
CFA : Communauté
Financière d'Afrique
CE: Communauté Européenne
CNUCED: Conférence des Nations Unies
sur le Commerce et le Développement
COMAN: Cotonou Manutentionnaire
DC: Directeur de Cabinet
FRN: Fonds de Roulement Net
JCP: Juris Classeur Périodique
MPT: Ministère des Ports et
Transport
MTPT: Ministère du Transport public
et de la Télécommunication
MTPTPT: Ministère des Travaux
Publics, du Transport, des Postes et Télécommunication
OBEMAP: Office Béninoise de
Manutentions portuaires
OHADA: Organisation pour l'Harmonisation des
Affaires du Droit en Afrique
PAC: Port Autonome de Cotonou
PAL: Port Autonome de Lomé
PR: Présidence de la
République
SA: Secrétariat Administratif
SG: Secrétariat
Général
SIVOM: Société Ivoirienne de
Manutention
SMTC: Société de Manutention
du Terminal à Conteneurs
SOBEMAP: Société
Béninoise de Manutention Portuaire
TN: Trésorerie nette
UEMOA: Union Monétaire Ouest
africaine
LISTE DES GRAPHIQUES ET SCHEMAS
Page
Schéma n°1: Hexagone
sectoriel de Porter 12
Graphique n°1 : Position concurrentielle de la
Sobémap 25
Graphique n°2 : Analyse du temps de passage
portuaire et des post acheminements
terrestres pour les marchandises en transit vers
les pays enclavés
de l'ouest africain, à partir
des ports de Cotonou, Lomé et Téma
en 2001 28
Graphique n°3 : Evolution des
équilibres financiers de la Sobémap 36
Graphique n°4 : Evolution des ratios
explicatifs du BFR 38
Graphique n°5 : Contribution des
activités d'exploitation à la formation de la
rentabilité
économique de la Sobémap 41
Graphique n°6 : Evolution de la
rentabilité financière de la Sobémap de 2000 à 2005
43
Graphique n°7 : Evolution de la
rentabilité sociale de la Sobémap entre 2000 et 2005 44
INTRODUCTION
Le transport maritime, de nos jours, constitue le principal
mode de transport utilisé pour déplacer des marchandises d'un
port à un autre. Près de 90% des marchandises mondiales
transitent par la mer. Le déplacement de la marchandise, objet du
transport, n'est possible que si elle est présentée,
chargée au port d'embarquement et déchargée au port de
débarquement. Ces opérations, complexes dans leurs
exécutions , sont confiées à des opérateurs
spécialisés: les entreprises de manutention; une
spécialisation devenue nécessaire dans le souci de satisfaire la
clientèle maritime et les impératifs de concurrence1(*) et d'une saine gestion des
entreprises.
En effet, l'introduction des conteneurs dans le transport des
marchandises confère à ces sociétés de manutention
une position stratégique dans les ports maritimes dans
l'exécution du contrat de transport. Le monde maritime fut donc
réorganisé avec des innombrables mesures de
sécurité prises à la suite des attentats du 11septembre
2002 et l'évolution technologique.
L'Afrique n'en demeure pas moins dans cette révolution
de l'industrie maritime quand on comprend que le transport maritime est le
maillon fort du développement de l'économie des Etats et en
particulier celle des Etats côtiers sous-développés. Si le
traité de Versailles du 28 juin 1919 reconnaît à toute
puissance alliée ou associée qui n'a pas de façades
maritimes, le droit de battre pavillon sur toutes les mers et océans,
c'est compte tenu de l'importance économique que le transport maritime
assure à une nation.2(*) Ainsi « les pays côtiers assurent une
fonction vitale de communication et de développement pour leurs voisins
enclavés du monde.»3(*) C'est pourquoi la plupart des Etats de l'Afrique en
général, et le Bénin en particulier, considère le
transport maritime comme une industrie stratégique du
développement de l'économie nationale. Par conséquent, en
règle générale, la gestion des ports et les services
affiliés aux activités portuaires est concentrée dans la
main des Gouvernants de ces Etats.
Les opérations de manutention portuaire, lesquelles
présentent un intérêt significatif en matière de
commerce international, sont soumises à un système de monopole
après les indépendances politiques des Etats.4(*) Cette politique va engouffrer
un bon moment le développement de la manutention portuaire des Etats
côtiers de l'Afrique. Alors que le contexte économique
international se caractérise ces dernières années par une
compétition acharnée entre les nations, la
prééminence du rôle des acteurs privés dans la
gestion de l'économie mondiale et de la libéralisation croissante
des règles en matière du commerce international est devenue un
enjeu majeur.5(*)
L'avènement de la démocratie au début
des années 1990 qui est partie de la République du Bénin a
beaucoup influencé les données. On voit progressivement
apparaître la nécessité pour les Etats africains d'une
politique de libéralisation des marchés aux investisseurs
privés. Ainsi, « il se précise de plus en plus que pour
éviter la marginalisation des Etats développés et non
développés la voie aujourd'hui incontournable qui favorise une
nouvelle insertion dans le commerce international est
l'intégration régionale.»6(*) Or le commerce international étant intimement
lié au transport maritime, on ne peut donc s'imposer sur la scène
internationale sans avoir la maîtrise du domaine maritime. Le Directeur
du Port Autonome de San Pédro en Côte d'Ivoire a vu juste
lorsqu'il disait « ... la maintenance des infrastructures et
des équipements portuaires sont des mesures qui devraient contribuer
à rassurer les armateurs sur les nouvelles dispositions
envisagées pour le bon fonctionnement et le développement futur
de la Sous Région... »7(*)
Désormais, la politique est de chercher à
répondre aux attentes des armateurs, des affréteurs et des
importateurs en matière de flexibilité, de
réactivité et de communication. Pour réussir les nouveaux
entrepreneurs de manutention portuaire doivent savoir exactement ce qu'il
fallait fournir pour répondre aux exigences et aux demandes des
armateurs et des chargeurs comme pour contribuer au développement de
leur stratégie commerciale en réduisant au maximum le temps de
séjour des navires ainsi que le nombre des acteurs de la logistique du
transport.
Cet objectif ne peut être atteint que si les entreprises
de manutention sont soumises à une réglementation adaptée
à la réalisation de ce besoin. L'activité de ces
entreprises ne doit plus relever au service public contrairement à la
jurisprudence du Conseil d'Etat français qui a jugé dans son
arrêt du 05 mai 1944 : arrêt Compagnie Maritime de l'Afrique
Orientale, « les opérateurs de chargement et de
déchargement de manutention et de transport des marchandises dans les
ports et rades constituent des éléments de service
public. »8(*)
Si aujourd'hui le phénomène de
régionalisation prend une ampleur, c'est dans l'intention d'harmoniser
le cadre juridique des affaires et d'adapter les nouvelles
réglementations aux différentes opérations de tous ordres
tout en atténuant les difficultés rencontrées à
l'occasion de l'exercice des professions et en particulier celles des
opérations de transport maritime. On remarque que ces normes
complètent les réglementations internationales
préexistantes.
Les exemples les plus pertinents sont le cas de l'Union
Européenne en Europe et celui de l'UEMOA9(*) - OHADA10(*) en Afrique de l'Ouest et du Centre.
Plusieurs questions méritent donc d'être
posées:
- quelle est l'organisation actuelle des
sociétés de manutention dans les ports africains?
- quels rôles jouent elles et quelles sont leurs
performances à l'ère de la haute technologie dans les ports?
Afin de répondre à ces préoccupations,
nous nous sommes assigné pour tâche de réfléchir sur
les rôles et performances des sociétés de manutention
après le vent de libéralisation qui a frappé ce secteur
dans les ports ouest Africains ; Connaissant le rôle clé que joue
la manutention dans le transport surtout celui maritime.
Notre réflexion s'est précisée lors de
notre stage dans la société Bénin
Shipping qui s'occupe essentiellement du transit et de la
consignation et qui a voulu étendre ses activités vers le secteur
de la manutention portuaire. Ainsi, Bénin
Shipping désire coopérer avec la
société béninoise de manutention
portuaire(sobémap), la société-mère de manutention
au port autonome de Cotonou.
Il est donc question d'appréhender la performance de
cette société de manutention pour la prise d'une
éventuelle décision de coopération avec elle.
Pour jouer notre partition, nous avons donc choisi
d'étudier la performance de la sobémap au port autonome de
Cotonou.
Nous aborderons dans ce travail dans une première
partie, l'organisation et le rôle de la manutention au port autonome de
Cotonou et, dans une seconde partie, l'analyse des agrégats financiers
de la sobemap sur la période allant de 2000 à 2005.
1- CADRE CONCEPTUEL ET
METHODOLOGIQUE
1-1 Les objectifs
Afin de mener à bien notre étude, nous nous
sommes fixés deux types d'objectifs à savoir l'objectif
général et les objectifs spécifiques.
1-1-1 L'Objectif général
On ne peut, surtout à l'ère de la
libéralisation du secteur de la manutention portuaire au port autonome
de Cotonou, mieux appréhender le désire de
Bénin Shipping sans analyser le rôle et
les éléments organisationnels et financiers de la Sobémap.
Ainsi, de façon générale, nous avons pour objectif, d'
analyser les rôles et performances de la Sobémap.
Nos critères d'analyse reposent essentiellement sur
l'organisation et les états financiers de cette entreprise.
1-1-2 Les objectifs spécifiques
De façon spécifique, notre étude
consiste à:
OS1: présenter la situation
de la manutention portuaire et le rôle de la sobémap au port
autonome de Cotonou;
OS2: Etudier la solvabilité
(analyse des bilans) et la rentabilité (comptes de résultats) de
la Sobémap
1-2 Les hypothèses
Pour atteindre les objectifs que nous nous sommes
assigné, plusieurs hypothèses sont émises:
Hypothèse/OS1: la
sobémap occupe la première position par rapport à ses
concurrents sur le marché de la manutention portuaire au port autonome
de Cotonou .
Hypothèse/OS2: la
sobémap, sur la période allant de 2000 à 2005, est
très endettée et donc non rentable:
- le levier financier de la Sobémap est estimé
en moyenne à 70% et sa capacité d'autonomie financière
évaluée à moins de 25%11(*); elle est donc financièrement tributaire des
capitaux empruntés.
- la rentabilité économique de la
Sobémap est en moyenne de 7% sur toute la période
considérée.
1-3 Les outils d'analyse
Plusieurs outils sont utilisés pour analyser les
données collectées. Au nombre de ces outils, on distingue ceux
relatifs à la position concurrentielle de l'entreprise et les outils
d'analyse de performance.
1-3-1-outil d'analyse de la position concurrentielle
de la sobémap: l'hexagone sectoriel de Porter12(*)
C'est une méthode d'analyse de la position
concurrentielle qui prend en compte dans sa conception, les
opportunités et menaces de l'entreprise. Il permet de visualiser
rapidement la situation concurrentielle au sein de chaque domaine
d'activité sectorielle (DAS), en évaluant les risques liés
à chacune des forces concurrentielles présentes. Il offre ainsi,
la possibilité pour une analyse de comparer plusieurs environnements
concurrentiels, en fonction des risques encourus pour l'entreprise.
Au nombre des forces traitées par cet outil, on
distingue les cinq forces traditionnelles de Porter (fournisseurs, client,
nouveaux entrants, produits de substitution, les concurrents) et la prise en
compte de l'Etat, qui d'ailleurs, par des réglementations, est
susceptible d influencer plusieurs secteurs. Dans le cas d'espèce, la
Sobémap est une société d'Etat dont le capital social est
ouvert à des sociétés privées.
Schématiquement, l'hexagone de porter se
présente comme suit:
schéma n°1: Hexagone sectoriel de
Porter
![]()
Source: Meier O., op cit.
1-3-2 Les ratios relatifs au bilan
1-3-2-1 L'équilibre financier
Trois ratios du bilan permettent de vérifier si le
principe de l'équilibre financier (financer les immobilisations par des
ressources stables; vice versa) est respecté. Il s'agit du fonds de
roulement net; du besoin en fonds de roulement et de la trésorerie
nette.
? Le Fonds de roulement
net(FRN)
Il est défini comme étant la différence
entre les ressources stables ou capitaux permanents et les actifs fixes (
immobilisés) nets.
FRN= Ressources stables - Actifs fixes nets
Deux remarques importantes s'imposent:
- Si FRN > 0 alors, il ya un excédent de ressources
de longue durée à la disposition de l'entreprise après
financement des actifs fixes, pouvant être utilisé pour financer
d'autres besoins de l'entreprise tels que son cycle d'exploitation.
- Si FRN < 0, il y a alors manque de ressources de longue
durée pour financer les actifs fixes, qui sont financés en partie
par les ressources de courte durée. Ceci n'est pas nécessairement
désastreuse pour deux raisons13(*):
* manque dû peut être à de nouveaux
investissements importants qui engendreraient les années à venir
plus de bénéfice et par là augmenter les capitaux propres.
Ce qui importe est de savoir si ce déficit reste durable ou passager;
dans le premier cas, la position de l'entreprise sur le plan de la
liquidité est délicate.
* si besoin nul ou négatif, il n'est pas surprenant de
voir un FRN nul ou négatif.
Signalons qu'un niveau pléthorique du FRN traduit une
mauvaise gestion de la trésorerie de l'entreprise si cette
dernière n'est pas investie.
? Le besoin en fonds de roulement
(BFR)
C'est l'élément clé de la gestion
financière du cycle d'exploitation. Il exprime le besoin net de
financement provenant des opérations liées à
l'exploitation de l'entreprise. En ce sens, il peut être défini
comme la différence entre actifs d'exploitation et passifs
d'exploitation.
Pour la majorité des entreprises, le BFR est positif en
raison de leur cycle d'exploitation. Il leur faut financer les stocks de
matières premières, de marchandises et les créances
clients.
Pour calculer ce ratio, on utilise la formule suivante:
BFR = Actifs d'exploitation - Passifs
d'exploitation
On entend par actifs d'exploitation, l'ensemble des actifs
circulants exceptés les valeurs disponibles. Il regroupe entre autres,
les stocks , les créances clients. Le passif d'exploitation,
désigne les dettes à court terme non comprises celles
financières à court terme.
Un BFR positif est le signe d'un besoin alors que le BFR
négatif traduit un gain.
On réalise bien que le FRN concerne la
problématique de financement et intéresse le haut du bilan, alors
que le BFR porte sur le cycle d'exploitation et concerne le bas du bilan.
Le diagnostic financier d'une entreprise basé sur le
BFR, oblige à tenir compte du cycle d'exploitation de l'ensemble des
opérations courantes au travers desquelles l'entreprise réalise
son objet social. Ainsi, on distingue des entreprises industrielles, celles
commerciales et les entreprises de service.
? Le BFR et la gestion du cycle
d'exploitation
Plusieurs facteurs contribuent à l'instabilité
du BFR et dépendent du cycle d'exploitation de l'entreprise. Il s'agit
particulièrement:
- de la longueur du cycle d'exploitation et l'importance des
stocks nécessaires;
- des délais de paiement obtenus des fournisseurs et
ceux accordé aux clients;
- de l'évolution du chiffre d'affaire (CA).
Quelques ratios d'exploitation permettent donc d'expliquer
l'évolution du BFR. Nous en retiendrons trois essentiellement que
sont:
? La vitesse de rotation des
stocks:
c'est un ratio qui donne le nombre moyen de jours de
rétention des stocks depuis l'achat jusqu'à leur utilisation ou
la vente des produits finis.
Mathématiquement, la vitesse de rotation des stocks se
présente comme suit:
Stock moyen * 360
Vitesse de rotation (VRS) =
--------------------------------
CAMV
Stock initial + stock final
Avec Stock moyen = ---------------------------------
2
et CAMV (coût d'achat des marchandises vendues ou des
matières consommées) = stock initial + achat de la période
- stock final, quelque soit la méthode d'évaluation des
stocks.
? Le crédit moyen accordé aux
clients:
Il traduit au moment de l'établissement des comptes de
l'entreprise, le nombre moyen de jours de crédits accordés aux
clients.
Créances<1an + effets à recevoir
+ effets escomptés non échus
Crédit moyen accordé aux clients =
-----------------------------------------------------------------------------
* 360
chiffre d'affaire TTC
Une diminution de ce ratio signifie que:
- la liquidité intrinsèque de cet
élément du FRN s'accroît (que les créances sont
transformées en argent plus rapidement);
- vraisemblablement, en fonction des résultats
commerciaux, la rentabilité des moyens utilisés est
influencée positivement par suite d'un emploi plus efficace des moyens
de l'entreprise.
Dans le cas d'espèce, nous essayerons, à partir
de l'analyse de ce ratio, de porter un jugement sur l'utilisation des moyens de
la sobémap qui d'ailleurs ne répondent pas à
l'évolution de la manutention portuaire.
Une augmentation du crédit moyen accordé aux
clients par ailleurs peut traduire la moindre capacité de remboursement
des clients ou une politique de recouvrement moins efficace. Elle
entraîne une influence aussi bien négative sur la liquidité
que sur la rentabilité de l'entreprise14(*). Il constitue donc un instrument de la politique
commerciale de l'entreprise. Toutefois, il convient de faire attention dans
l'analyse de ce ratio. En réalité, toutes les ventes ne sont pas
faites à crédit, et celles au comptant contribuent à
sous-estimer le délai. De même, la valeur comptable des
créances au bilan améliore ce ratio et les acomptes aux
fournisseurs le détériore.
? Le crédit moyen obtenu des
fournisseurs:
Il exprime en jours, le délai obtenu des fournisseurs
pour le règlement des biens achetés auprès d'eux.
Dettes fournisseurs + effet à
payer
Crédit moyen accordé =
------------------------------------------------- * 360
Consommations intermédiaires
ttc
Une augmentation de ce ratio peut avoir un effet stimulant
sur la rentabilité de l'entreprise lorsque le coût de ses
ressources est plus bas que le coût d'autres moyens de financement.
Cependant, une augmentation excessive peut porter atteinte à la
crédibilité financière de l'entreprise vue de
l'extérieur ( donne une mauvaise image de l'entreprise).
Ces trois ratios étudiés sur les six
années d'activité de la sobémap, pris ensemble et
complètes par le ratio BFR/CA, nous permettent de faire une analyse fine
et précise de la gestion du cycle d'exploitation de cette
société de manutention.
? La trésorerie nette
(TN)
Elle traduit la différence entre le FRN et le BFR. On
peut aussi la définir comme la différence entre les valeurs
disponibles et les dettes financières.
TN = FRN - BFR ou TN= valeur disponibles -
Dettes financières
- si TN > 0 alors, FRN > BFR et l'entreprise dispose
d'un excédent de liquidité.
Toutefois, cet excédent de liquidité, s'il est
trop élevé traduit une mauvaise gestion ou un mauvais placement
.
Le fait de transformer une partie de cette liquidité en
un autre poste du bilan va diminuer la TN en augmentant le BFR ou en diminuant
le FRN.
- si TN < 0, l'entreprise est obligée de recourir
au découvert bancaire ou au crédit bail à court terme pour
le financement de ses activités. Ce mode de financement, lorsqu'il
perdure, est très grave pour l'équilibre financier de
l'entreprise.
1-3-2-2 Les ratios de liquidité et de
solvabilité
Ils permettent d'appréhender l'aptitude de
l'entreprise à faire face à ses dettes à court terme.
? Les ratios de liquidité
? Liquidité au sens large
(LS)
Actifs circulants restreints
LS =
---------------------------------------
Dettes à court terme < 1
Il renseigne sur la couverture des fonds des tiers par les
actifs circulants restreints.
Une valeur trop élevée de ce ratio ne traduit
pas nécessairement un avantage, car elle peut signifier que l'entreprise
surinvestit en actifs circulants ou est proportionnellement trop
endettée à long terme.
? Liquidité réduite
(LR)
valeur disponibles + valeurs
réalisables
Lr =
-------------------------------------------------
Dettes à court
terme
Plus ce ratio est élevé, plus l'argent que
l'entreprise va encaisser suite aux paiements de ses débiteurs, permet
de payer l'ensemble de ses dettes à court terme.
Lr > 1 signifie que l'entreprise est capable de faire face
à ses dettes à court terme.
Les ratios de liquidité au sens large et au sens
restreint ne représentent que des indicateurs statiques de
liquidité. Ils ne fournissent aucune information directe concernant les
encaissements et les décaissements de la période
considérée. Ils sont soumis à un phénomène
d'illusion mathématique . Ainsi, lorsque les actifs circulants et les
fonds des tiers à court terme diminuent d'un montant identique, ce
phénomène laisse inchangé le FRN15(*).
? Liquidité immédiate
(Li)
valeurs disponibles
Li = ------------------------------------
Dettes à court terme
Ce ratio montre dans quelle mesure les liquidités de
l'entreprise permettent de payer l'ensemble des engagements à court
terme. Il est généralement inférieur à
l'unité. Un ratio trop élevé décèle
peut-être un excès de liquidité par rapport à
l'ensemble des dettes à court terme, qui rappelons le, sont des dettes
dont l'échéance peut aller jusqu'à un an.
? Les ratios de solvabilité
La solvabilité concerne la capacité de
l'entreprise à faire face à l'ensemble de ses engagements
financiers: remboursement des dettes aux échéances
prévues, paiement régulier des intérêts....
Les ratios de solvabilité nous permettent de mesurer
le degré d'endettement de l'entreprise et d'apprécier dans quelle
mesure les engagements fixes résultant des emprunts sont couverts par
les ressources financières de l'entreprise.
? Poids des charges
financières
C'est un ratio qui permet de distinguer aisément les
entreprises menacées de défaillance de celles qui sont saines. A
travers ce ratio, on analyse le coût des capitaux empruntés par
l'entreprise.
Charges de dettes
poids des charges financières =
--------------------------
EBE
? Ratio d'Indépendance
financière
Il mesure l'autonomie financière de l'entreprise. Ce
ratio indique à quelle hauteur les fonds propres de la Sobémap
serviront au financement de ses activités. Lorsque ce ratio augmente, le
financement de l'entreprise se trouve moins tributaire des capitaux
empruntés.
Mathématiquement, il se présente comme suit:
capitaux propres
Indépendance financière (If) =
--------------------------
Total passif
Si If >
0,2516(*) alors
l'entreprise est financièrement autonome; dans le cas
contraire, elle est dépendamment financière des ressources
externes.
? Ratio de permanence des
capitaux
Il indique la proportion dans laquelle les
capitaux à long terme participe au financement de l'entreprise. Pour
assurer une pérennité des activités de l'entreprise, il
est bon que ce ratio soit proche de l'unité; ce qui inspire plus
confiance à la solvabilité de l'entreprise.
Ce ratio se calcule comme suit:
capitaux permanents
Permanence des capitaux =
--------------------------
Total bilan
1-3-3 Les ratios de rentabilité
1-3-3-1 La rentabilité commerciale
? Marge brute sur chiffre
d'affaires
Elle exprime la rentabilité commerciale de
l'entreprise et ne tient pas compte des charges « non
décaissées » à savoir les dotations aux
amortissements et provisions, des résultats financiers, des
résultats exceptionnelles et des impôts.
Si la marge sur chiffre d'affaires est négative ou
insuffisamment positive, cela signifie que l'entreprise a une structure
d'exploitation qui risque à plus ou moins brève
échéance de la mettre en péril.
Une entreprise avec une marge réduite mais un montant
élevé du CA par rapport aux actifs engagés (rotation de
stock élevé), peut être très rentable au même
titre qu'une entreprise ayant une marge importante mais avec une rotation de
stock très faible.
Dans le calcul de ce ratio, nous négligerons le
concept de marge commerciale qui consiste à comparer le CA aux seuls
coûts d'achat des marchandises / matières premières
vendues. Un tel concept est très réducteur et ne traduit pas le
vrai revenu qu'obtient l'entreprise du seul fait de ses opérations
d'exploitation.
Pour mieux appréhender la performance commerciale de
la sobémap, il convient donc d'intégrer non seulement les
coûts d'achat des marchandises et matières premières
vendues mais aussi d'autres facteurs qui ont permis l'obtention de ce CA ( les
consommations intermédiaires et les frais du personnel).
Ainsi,
EBE
marge brute/CA =
------------------------
CA
? Marge nette sur Chiffres
d'affaires
C'est une marge qui tient compte, dans son calcul, de la
politique d'amortissements et de provisions de l'entreprise.
Résultat net d'exploitation
marge nette/CA =
--------------------------------------
CA
1-3-3-2 La rentabilité économique
Appelée encore rentabilité des capitaux
investis, la rentabilité économique a pour but de donner une
indication sur la capacité bénéficiaire de l'entreprise en
neutralisant la rémunération du capital investi, qu'il s'agisse
de fonds propres ou de fonds de tiers.
Etant donné que les charges financières
influencent le calcul de l'impôt, nous retenons de calculer ce ratio
avant impôt. L'intérêt de cette méthode de calcul est
de mesurer de façon claire, la rentabilité économique de
la sobémap.
Ainsi, on a:
résultat avant impôt
rentabilité économique17(*) =
-----------------------------
actif total
Retenons que
résultat avant impôt = résultat
d'exploitation (RE) + résultat financier( RF) + résultat
exceptionnel (RHAO)
RE + RF + RHAO
donc, rentabilité économique =
-----------------------------------
actif total
Ceci montre bien que le résultat avant charges
financières des fonds de tiers résulte de trois types distincts
d'activité:
- activité d'exploitation,
- activité financière,
- activité exceptionnelle.
En distinguant ces différents facteurs de
manière explicite, on peut apprécier de façon objective,
l'importance de l'évolution de chacun d'eux. L'objectif est de montrer
l'impact du résultat d'exploitation, du résultat financier et du
résultat exceptionnel sur la rentabilité économique. En
principe et pour une bonne gestion, il est bon que le résultat
d'exploitation après amortissement occupe une part importante de la
rentabilité économique.
Par ailleurs, une décomposition de ce ratio en tenant
compte de la seule activité d'exploitation nous permet d'établir
la relation suivante :
EBE CA
rentabilité économique = ------------------ *
----------------
CA Actif total
où:
- EBE/CA = marge brute sur chiffre d'affaires. Elle
exprime la productivité commerciale et industrielle de l'entreprise;
- CA/Actif total = rotation de l'actif. Elle
renseigne sur le degré d'intensité et d'utilisation des
ressources de l'entreprise.
Cette façon de procéder fait apparaître
deux grands types possibles de comportements pour accroître la
rentabilité économique.
La première politique visera l'augmentation du taux de
marge et donc un accroissement du résultat avant charges
financières plus rapide que celui du CA.
La seconde politique vise à augmenter la rotation de
l'actif, essentiellement par une forte croissance du CA.
1-3-3-3 La rentabilité financière
Elle exprime la rentabilité de la valeur capitale des
moyens propres de l'entreprise. C'est un ratio qui permet aux actionnaires de
juger si l'entreprise a réalisé un résultat acceptable au
moyen du capital à risque dont elle dispose et s'il est possible de
distribuer des dividendes, à condition que la liquidité le
permette.
Résultat net
rentabilité financière =
--------------------------
capitaux propres
Il convient d'interpréter avec prudence ce ratio. En
effet, un taux élevé peut correspondre à une insuffisance
des capitaux propres tandis qu'un taux faible peut traduire une phase massive
d'investissements, les amortissements grevant les
bénéfices18(*).
Dans la pratique, ce ratio est calculé en tenant
compte du seul résultat d'exploitation. C'est un ratio qui renseigne sur
la structure financière de l'entreprise et qui est pris en compte par
les institutions financières dans leur analyse pour juger de la
rentabilité de l'entreprise.
Une décomposition de ce ratio, permet d'établir
une corrélation entre la rentabilité économique et le
degré d'utilisation des ressources dont dispose l'entreprise:
Résultat net CA
Actif total
Rentabilité financière =
------------------- * ---------------- *
----------------------------
CA Actif total
Capitaux propres
Le rapport Actif total /capitaux propres peut
être exprimé de la façon suivante:
Actif total = passif total = Capitaux Propres (CP) +
Dettes (D);
donc, Actif total CP + D Actif total D
--------------- = ---------------- soit
--------------- = 1 + ------
CP CP CP CP
rentabilité financière =
rentabilité économique * ( 1 + ë
)
posons D / CP = ë ; donc
ë est appelé le levier
d'endettement ou levier financier et mesure l'incidence de la structure
financière de l'entreprise sur la rentabilité des capitaux
propres.
Cette relation permet de mettre en évidence la part de
la rentabilité des capitaux propres qui provient de l'activité
économique de l'entreprise ( rentabilité économique) et
celle qui est imputable au mode de financement ( effet de levier financier).
Sous certaines conditions, l'appel à l'endettement permet, grâce
à l'effet de levier financier, d'accroître la rentabilité
des capitaux propres.
1-3-3-4 La rentabilité sociale
Elle exprime le rendement social de l'entreprise
c'est-à-dire la répartition de la richesse créée (
valeur ajoutée) entre les différents partenaires sociaux de
l'entreprise. Ce ratio est intéressant à connaître quel que
soit le contexte dans lequel on se situe.
Charges sociales
rentabilité sociale19(*) =
------------------------
valeur ajoutée
Dans le cas d'espèce, nous n'envisagerons qu'un aspect
de la question en nous intéressant à la part des salaires dans la
valeur ajoutée dégagée par l'entreprise.
- A un niveau désagrégé, la constitution
de cette valeur peut être considéré de diverses
façons: quel est le nombre de personnes jouissant de cette part de
rémunération du travail ? Un résultat élevé
peut signifier que l'entreprise a recours de façon permanente et
importante à la main-d'oeuvre qu'au capital technique mais aussi une
politique de rémunération élevée ( en effectif ou
au niveau de salaire). Ce ratio nous permettra donc de porter un jugement sur
le potentiel technique de la sobémap car connaissant le niveau
très bas des salaires au Bénin, l'hypothèse d'une
politique de rémunération élevée est à
écarter.
- Il s'agit de comparer le niveau de salaire proposé
par d'autres entreprises de manutention et de voir si la sobémap
à la capacité économique de bien payer son personnel; ce
qui la mettra à l'abri des mouvements de grève notamment des
dockers.
Ces différents outils nous permettront d'analyser
l'organisation et la performance de la sobémap.
2- ORGANISATION DE LA MANUTENTION AU PORT AUTONOME DE
COTONOU
La notion de manutention portuaire revêt plusieurs
formes et varie d'un pays à un autre. Si dans certains pays comme la
France, elle est appréhendée en excluant de son champ
d'application certaines activités telles que le pointage, la
surveillance ou la direction d'un chargement ou déchargement, reprise
sur terre-plein ou sous hangars et chargement sur wagon des marchandises par le
personnel du propriétaire de la marchandise20(*), au Bénin, c'est
l'article 255 du code de commerce maritime qui précise la notion
d'acconage.
Par acconage, selon cet article, on entend l'ensemble des
opérations juridiques et matérielles qui impliquent la prise en
charge, la délivrance, la manutention, le transport et la garde des
marchandises à l'embarquement ou au débarquement.
La manutention définie ainsi se déroule quelque
soit sa conception dans des zones aménagées à cet effet:
le port.
Le port, par définition, est une zone
aménagée et délimitée, placée sous
l'autorité administrative et principalement équipée pour
recevoir les navires afin de faciliter les activités de chargement et de
déchargement, de stockage, de réception et de livraison des
marchandises21(*).
Du point de vue administrative et en droit public, une telle
zone est délimitée par l'autorité administrative pour
servir aux fins des opérations de commerce maritime et surtout au
passage en douane des marchandises. Le port est donc un espace
géographique aux limites arbitrairement fixées par les
autorités afin de faciliter le contrôle et l'intervention des
autorités portuaires22(*).
Le port autonome de Cotonou, n'échappe pas à
cette définition. Plusieurs opérations s'y déroulent
notamment celles de chargement et de déchargement des différents
navires qui y accostent.
Dans cette partie, nous analyserons successivement le
marché de la manutention; le statut juridique et pratique des ouvriers
dockers au port autonome de Cotonou, principaux acteurs de la manutention et
enfin examiner l'exécution du contrat de manutention au port autonome de
Cotonou.
2-1 Le marché de la manutention portuaire
Le marché de la manutention portuaire, si dans la
plupart des pays occidentaux tels que la France s'est réformé
depuis les années 1992, ce secteur fut pendant longtemps le monopole
d'Etat dans les ports africains.
Par une ordonnance du 4 mars 1968 n°14/PR/MTPTPT132
portant réorganisation des opérations d'acconage sur le port de
Cotonou, l'Etat béninois a donné naissance à la
société béninoise de manutentions portuaires. Dès
lors, les différentes opérations de chargement et de
déchargement sont accomplies par l'unique opérateur, la
sobémap, établissement national public à caractère
industriel et commercial.
Mais il a fallu les années 1990 pour que le secteur
soit à nouveau réorganisé. En effet, par
l'arrêté ministériel n°12 MTPT/DC/SG/SA, du 24 mars
1999, la manutention des conteneurs fut libéralisée. Cette
libéralisation a favorisé l'entrée en activités de
deux sociétés privées, la société de
manutention du terminal à conteneurs (SMTC) du groupe Bolloré et
la société Cotonou manutention (COMAN) détenue par la
société Maersk sea land. Ainsi, le groupe Bolloré, au
travers sa filiale SMTC, détient 40% du marché des conteneurs; le
groupe Maersk sea land, 32% et la Sobémap, le reste de la part du
marché soit 28%23(*). Cependant, la manutention conventionnelle demeure
toujours le monopole de la sobémap.
Avec la nouvelle configuration du secteur de la manutention,
il importe donc de présenter à travers l'hexagone de Porter, la
situation concurrentielle de la sobémap.
Graphique n°1: Position concurentielle de
la Sobémap
![]()
Source: Nos propres investigations à
partir des informations recueillies au port de Cotonou, juillet
2007
Plusieurs analyses s'imposent donc:
- Pouvoir de négociation des fournisseurs:
8/10
Le marché d'approvisionnement de la sobémap
étant tellement restreint, elle n'a donc pas trop de choix. La
contrainte financière de cette société vient compliquer
les choses. En effet, la sobémap obtient moins de délais de
paiement de ses fournisseurs qu'elle n'accorde à ses clients. Au moment
où ses fournisseurs ne lui accordent que 62 jours, elle accorde 189
jours à ses clients - situation en 2000 - ( voir tableau n°2 en
annexe 1).
- Pouvoir de négociation des clients: 6/10
La plupart des clients de la sobémap sont des
sociétés de transit et de consignation qui sollicitent les
services de cette dernière dans l'accomplissement de leurs
activités. L'organisation du secteur est telle que le client final ne
peut directement solliciter la sobémap pour la manutention de ses
marchandises.
Du fait, jadis, de sa position monopolistique, la
sobémap se voit peu influencer par les clients. Cette influence plane
quand même sur elle d'autant plus que les délais dont
bénéficient les clients pour le paiement des diverses prestations
sont assez longs même si sa politique de recouvrement est à
revoir.
- Menace des nouveaux entrants ( SMTC et COMAN):
7/10
Du fait que la sobémap détient encore 28% de la
manutention des conteneurs et, la quasi totalité de la manutention
conventionnelle, la menace des nouveaux entrants est moins pressante.
Toutefois, cette menace est relativement forte car la plupart des anciens
clients de la sobémap ont une préférence vis à vis
des nouveaux entrants que sont la Smtc et la Coman.
- Menace des substituts: 1/10
L'organisation de la manutention portuaire et sa
nécessité pour l'accomplissement du contrat de transport maritime
font de cette dernière un secteur non substituable vu le faible volume
de trafic effectué par la route ou la voie aérienne pour
desservir les quatre coins du monde. Ces deux voies sont peu adaptables au
transport des marchandises et la meilleure voie jusqu'à nos jours est
celle maritime.
- Pouvoir de l'Etat: 9/10
La sobémap, rappelons le, est une
société d'Etat; c'est l'Etat qui désigne l'organe
dirigeant et qui décide des grandes orientations de la
société. Il a donc une influence significative sur le mode de
gestion et de fonctionnement de cette société de manutention.
- Intensité concurrentielle: 5/10
Elle est plus poussée dans le secteur de la
manutention des conteneurs mais vite neutralisée par les flux importants
de trafic que génèrent les navires au port autonome de Cotonou.
Le volume du trafic contraint parfois les sociétés de
consignation et de transit à solliciter les services des
différents acteurs présents. Néanmoins, la concurrence y
demeure car les sociétés comme Smtc et Coman sont mieux
équipés que la Sobémap qui a recours constamment à
la force des ouvriers dockers pour assurer ses services. Panjanacci
S.(1999),24(*) n'a-t-il
donc pas vu juste en écrivant: «... à notre
époque, les steverdores et les acconiers, tels qu'on les connaissait
autrefois se transforment en terminal opérator dans les grands ports
tant au moins employant des énergies de levage fort coûteux et
gérant des parcs à conteneurs de plusieurs
hectares..... ».
Le graphique n°2 ci-dessous illustre bien la
productivité en terme de temps de manutention et de transit dans
quelques ports africains.
En effet, avec la libéralisation du secteur, des
résultats significatifs sont à signalés. Ainsi, le temps
de séjour à quai y compris la manutention des porte-conteneurs
s'est considérablement réduit pour atteindre les 20 h au port
autonome de Cotonou contre 25 h et 40 h respectivement au port de Lomé
au Togo et à Téma au Ghana. Ce délai était au port
de Cotonou, de 21 jours en 1998 et de 6 jours deux ans après
l'entrée en activité des groupes Bolloré et
Maersk25(*).
Toutefois, il n'y a pas d'amélioration significative
en ce qui concerne la manutention conventionnelle. Comme le montre le graphique
n°2, au port de Cotonou, il fallait en 2001, 95 h pour décharger
les cargos conventionnels, alors qu'au port de Téma au Ghana, ce
délai était de 40 h.
La situation est d'autant plus critique qu'il ait fallu passer
deux fois, au port de Cotonou, le temps passé dans les ports de
Lomé et de Téma pour le déchargement des rouliers, qui
constituent la grande composante du trafic au port de Cotonou.
Le temps d'attente des vraquiers en rade au port de Cotonou
est d'autant plus long ( 50 h contre 20h à Lomé et 35 h à
Téma) que le temps de séjour à quai y compris la
manutention dans les autres ports ( 95 h à Cotonou contre 130 h à
Téma). Le plus long délai est à observer au port de
Lomé soit 150 h. La situation des pétroliers au port de Cotonou
est très reluisante. Mais des contraintes administratives et
douanières viennent rallonger les délais déjà
critiques.
En terme de formalités administratives, le
Bénin est l'un des pays où la lourdeur administrative pèse
sur la performance des sociétés de manutention. Selon le rapport
du CNUCED (2003), les procédures de manutention seraient en moyenne
quatre fois plus longues que dans les ports concurrents comme ceux de
Lomé (Togo) et de Téma (Ghana). Le temps de passage des
conteneurs atteignaient 10 jours soit 2 fois la moyenne régionale; les
rendements des sacs de coton seraient les plus bas de la région. Cette
situation est clairement illustrée par le graphique n°2 ci-dessus.
Sur toute la ligne, les délais de formalités administratives et
surtout douanières sont très longs atteignant parfois plusieurs
semaines. L'une des explications inhérente à ces constats, est la
situation galopante de la corruption au port autonome de Cotonou, mais aussi
la faible capacité technique de la sobémap qui rappelons le
détient toujours le monopole de la manutention conventionnelle car ce
secteur de la manutention n'a pas été libéralisé
par les autorités béninoises.
Graphique n°2 :
![]()
L'implication du pouvoir public est donc nécessaire
pour assainir le milieu douanier et rendre souples les formalités
administratives afin d'assurer aux divers acteurs portuaires, un milieu sain et
compétitif. Cette implication ne doit donc pas se limiter à la
seule gestion de l'attribution des postes à quai mais s'élargir
vers la construction de nouvelles infrastructures et des réformes
structurelles pour permettre au port de Cotonou d'être compétitif
au plan régional et international. Une telle implication ne serait
efficace sans la prise en compte de la situation des ouvriers dockers.
2-2 Le statut juridique des ouvriers dockers
Le métier de docker, depuis des années, ne
requiert pas une unanimité sur sa définition même s'il est
intrinsèquement lié aux opérations de chargement et de
déchargement des navires dans les ports de commerce.
Selon le rapport de la commission internationale de travail
du BIT (2002), on entend par docker, tout travailleur occupé tant
à terre qu'à bord des navires à la manutention des
marchandises dans un port. Cependant, la commission laisse le libre choix
à chaque pays d'appréhender la notion de docker selon ses
législations ou les pratiques nationales, notamment les conventions
collectives.
En Afrique et d'ailleurs dans la plupart des pays, le terme
n'a pas la même connotation. Un docker, au port autonome de Cotonou par
exemple, est considéré comme un ouvrier qui, grâce à
sa puissance et sa capacité physique, pourra charger et décharger
des colis26(*). Pour le
commun des mortels, exercer le métier de docker au port autonome de
Cotonou, c'est exécuter uniquement des tâches de subalterne. Les
dockers sont donc vus comme étant des viles individus sans
qualifications négociant leur force physique contre des pièces
sonnantes.
Toutefois, la notion, sur le plan juridique, est très
précise. En droit béninois, un docker est, tout employé
d'une entreprise de manutention exerçant une fonction ou occupant un
poste de treuilliste, de conducteur d'engin ou de camion, de chef
d'équipe ou de pointeur27(*).
Ces ouvriers dockers, dans la plupart des ports sont
classés en deux catégories: les professionnels et les
occasionnels.
Les dockers professionnels, dans les ports ouest africains,
sont le plus souvent des employés permanents des sociétés
de manutention. Les occasionnels quant à eux, sont sollicités
pour l'exécution des tâches ponctuelles en cas d'un flux important
de trafic. Ils sont employés pour les déchargements et
chargements et parfois pour les pointage des marchandises28(*).
Au Bénin, le secteur de manutention portuaire,
était jusqu'au début des années 1990, le monopole d'Etat.
Au port autonome de Cotonou, cette activité était confiée
à l'office béninoise des manutentions portuaires
(obemap)29(*)- actuelle
sobémap - ; un office d'Etat qui n'employait que des fonctionnaires. Le
recrutement des agents publics se fait par voie de concours directs
organisés par le ministère en charge du travail et de la fonction
publique.
Mais avec la libéralisation du secteur, l'embauche des
dockers est placée sous la responsabilité de chaque
société de manutention opérant dans le port. Le bureau de
chaque société, au même titre que les autres employeurs,
opère le recrutement des ouvriers dockers dont il a besoin et tient
obligatoirement un registre des personnes qu'il emploie; lequel registre est
exploité par l'inspection du travail ou l'administration fiscale dans
l'exercice de leurs fonctions.
Dans la pratique, les relations manutentionnaires-dockers, au
port autonome de Cotonou, sont régies par le règlement
intérieur de l'organisation du travail de la Sobémap30(*). Ce texte prévoit
l'immatriculation de tous les dockers professionnels et occasionnels au bureau
d'embauche et une priorité d'embauche des ouvriers dockers
professionnels, une priorité qui n'est d'ailleurs que théorique
car dans la pratique, rien n'y fut. D'ailleurs, conscients de leurs situations,
les ouvriers dockers lors de leur rencontre avec le chef d'Etat béninois
le 23 août dernier, ont plaidé pour, une nouvelle convention
collective car celle qui régit la profession est obsolète et date
de 1964 et, la bonne gestion financière et humaine de la sobémap,
conditions nécessaires au garantissement de leur emploi31(*). Cette situation,
associée à la crise que traverse la sobémap, avait
déjà amené le gouvernement en son conseil des ministres du
8 août 2007 à décider de la réorganisation de la
profession de docker au port autonome de Cotonou. En substance, le conseil
à décider, de la création d'un bureau unique d'embauche
des ouvriers dockers pour toutes les sociétés de manutention
opérant au Port Autonome de Cotonou et, de l'ouverture du capital social
de la sobémap aux privés dont les ouvriers dockers.
Au Port Autonome de Cotonou, les ouvriers dockers
professionnels sont, le plus souvent, recrutés sur la base d'un contrat
écrit, verbal ou tacite32(*) à durée indéterminée et
sont soumis au régime de sécurité sociale des agents
permanents de l'Etat.
Quant aux ouvriers dockers occasionnels, souvent
oubliés, ils constituent des manoeuvres ordinaires qualifiés de
« finish and I go », qui se font recruter au jour le jour.
En réalité, toute personne après consultation du
médecin du bureau d'embauche, peut devenir docker et exécuter des
opérations de manutention33(*). Ils bénéficient le plus souvent d'un
contrat à durée déterminée parfois limité
à quelques masses horaires ou à quelques jours; le temps
d'accomplir le surplus de travail que les professionnels ne peuvent faire.
Ces différentes catégories de dockers dans la
plupart des ports ouest africains et principalement au port de Cotonou, sont
sans qualifications préalables et découvrent le métier de
la manutention sur les tares. Mais avec l'évolution des méthodes
de manutention et l'introduction de nouvelles techniques dans le secteur, la
seule énergie physique excessive de ces ouvriers ne peut produire un
meilleur rendement pour accroître la productivité des ports;
d'où la nécessité de leur spécialisation dans
l'accomplissement des contrats de manutention.
2-3 Exercice de la manutention au port autonome de
Cotonou
2-3-1 Le contrat de manutention portuaire
L'exécution des opérations de manutention
revêt après tout un caractère universel quel que soit le
port et quel qu'en soit le statut du manutentionnaire car le circuit
emprunté par les marchandises demeure toujours le chargement et le
déchargement. Tout contrat de manutention prend donc en compte la nature
des opérations. Ainsi des clauses spécifiques font parties de la
rédaction de l'acte final du contrat.
En droit français, tout contrat a un caractère
consensuel qui se forme par échange de consentements entre les
parties.
Au Bénin, c'est le code du commerce maritime en son
article 256 qui définit le contrat de manutention. Selon cet article, le
contrat d'acconage se forme par convention expresse ou tacite. La convention
tacite résulte à l'embarquement, de la remise de la marchandise
à l'acconier par le chargeur ou le dépositaire; au
débarquement, de la remise de la marchandise par le bord à
l'acconier, en vue de sa livraison ou de son transbordement. On peut donc noter
qu'en matière de contrat de manutention, aucune solennité n'est
exigée pour sa validité ; un tel contrat peut être
parfois non écrit. Le contrat de manutention, tout comme le contrat de
transport maritime à la suite duquel il prend naissance, est alors un
contrat de consensus et d'adhésion impliquant des acteurs à
différents niveaux.
Par ailleurs, le contrat de manutention dans son ensemble
revêt plusieurs formes. Ainsi, il est considéré par
certains comme un contrat de mandat.
La jurisprudence pour donner cette qualification au rapport
juridique entre l'acconier et l'ayant droit de la marchandise, a fait recours
à l'article 1994 du Code Civil.34(*) Mais pour certains auteurs, qualifier ce contrat de
contrat de mandat qui constitue un contrat de droit civil par lequel le mandant
donne au mandataire le pouvoir d'accomplir en son nom un ou plusieurs actes
juridiques, est « loin de caractériser le contrat d'acconage
qui possède des caractères originaux et a un objet propre qui ne
permettent de l'assimiler purement et simplement à un contrat de
mandat.»35(*)
L'exécution du contrat de manutention fait aussi appel
à plusieurs opérations. Ainsi le dépôt et le
gardiennage des marchandises avant embarquement ou après
débarquement constituent des opérations assumées par le
manutentionnaire. Est-ce pour autant de qualifier le contrat de manutention de
contrat de dépôt ?
Selon de Juglart36(*), « l'utilisation des règles
de dépôt réduit l'acconage à sa plus simple
expression et ne permet pas à l'entreprise de se faire une idée
d'ensemble des opérations qui en dépendent.»
Certains qualifient également le contrat de
manutention de contrat de louage de service. Mais cette qualification n'est pas
pour autant satisfaisante37(*), car «dans la majorité des cas, la
situation de l'acconier révèle une certaine indépendance.
Elle se plie mal aux règles de louage de service.»38(*)
On aurait tendance à qualifier aussi le contrat de
manutention d'un contrat d'entreprise ou de louage d'ouvrage, un contrat par
lequel une personne, se charge d'accomplir au profit d'une autre, un travail
moyennant une rémunération calculée sur l'importance du
travail.39(*)
La question que nous nous posons est de savoir si en donnant
une qualification juridique globale à ce contrat, on ne risquerait pas
de qualifier seulement une partie des opérations du
manutentionnaire ?
Le contrat d'acconage est donc une convention de
nature originale non assimilable à l'un des contrats traditionnels du
droit français.40(*)
Outre les relations contractuelles qui lient le
manutentionnaire au transporteur maritime et le réceptionnaire, une
relation lie également le manutentionnaire à l'autorité
portuaire, responsable du domaine portuaire dans lequel il accomplit ses
activités. En effet, le manutentionnaire, dans l'accomplissement de ses
activités, occupe de façon temporaire le domaine public
maritime, utilise l'outillage public que l'autorité portuaire lui
concède à la suite de la signature d'un cahier de charge.
Le manutentionnaire dans tous les cas, est tenu de respecter
les clauses définies dans le contrat qui le lie à son
co-contractant. A cet effet, Panjanacci S41(*)., (op cit), écrit: « la clause
définissant l'objet du contrat fera état de l'obligation pour
l'entrepreneur de s'acquitter des tâches à caractère
juridiques». Il importe donc d'étudier la responsabilité des
différentes parties présentes dans ce contrat.
2-3-2 La responsabilité du manutentionnaire
La notion de responsabilité désigne
l'obligation de réparer le préjudice résultant soit
de l'inexécution d'un contrat (responsabilité contractuelle),
soit de la violation du devoir général de ne causer aucun dommage
à autrui par son fait personnel, ou du fait des choses dont on a la
garde, ou du fait des personnes dont on répond (responsabilité du
fait d'autrui).42(*)La
responsabilité du manutentionnaire est donc engagée dès
lors qu'il accepte d'assurer les services de chargement et de
déchargement pour le compte du transporteur maritime ou du chargeur.
La détermination de la responsabilité du
manutentionnaire dans les ports africains était, au départ,
très délicate compte tenu du monopole que les Etats avaient sur
la manutention. Le transporteur n'avait pas de choix, et la délimitation
de responsabilité est d'ailleurs influencée par le
politique.43(*)
Le régime de la responsabilité des
manutentionnaires des pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre est souvent
calqué sur le modèle français. Cependant, on note que dans
la plupart des ports maritimes ouest africains, il n'existe pas de dispositions
particulières en ce qui concerne le débarquement et
l'embarquement.44(*)
La jurisprudence a comblé le vide tout en
démontrant que la responsabilité du manutentionnaire peut
être retenue lorsque la preuve d'une faute a été mise
à sa charge.
La Cour d'Appel d'Abidjan avait retenu la
responsabilité de l'entreprise de manutention SIVOM pour un dommage
à la marchandise, dommage qui avait été causé ou
aggravé lors des opérations de déchargement.45(*)
Au Port Autonome de Lomé, d'après l'article 79
de l'arrêté N° 16/MPT/PAL du 14 avril 1967, la
responsabilité du port est engagée que pour les opérations
juridiques de la manutention avec une faute prouvée. Par ailleurs,
l'obligation de réserves du manutentionnaire s'impose dans
l'intérêt de son co-contractant dans le cas contraire, tout
dommage constaté engagerait sa responsabilité.46(*)
Au Bénin, l'article 259 du code de commerce maritime
permet de déterminer la responsabilité du manutentionnaire.
Selon cet article, l'acconier est responsable de toutes pertes, avaries ou
dommages subis par la marchandise entre ses mains. Mais c'est l'article 261 qui
définit l'étendue de la responsabilité de l'acconier. Cet
article situe cette responsabilité au départ, en cas de
transbordement et à l'arrivée du navire transporteur47(*).
Toutefois, l'acconier selon les dispositions de l'article 259
cité plus haut, peut limiter sa responsabilité. Selon cet
article, Il est déchargé de cette responsabilité s'il
prouve que les pertes, avaries ou dommages apparents proviennent d'un cas
fortuit ou de la force majeure pour quelque clause que ce soit, partiellement
ou complètement, du vice propre de la marchandise, de l'insuffisance ou
de la défectuosité de l'emballage.
Le code de commerce impose également en son article
264 à l'acconier le principe de réserves, la
responsabilité du manutentionnaire n'est engagée qu'à la
seule condition qu'une faute soit mise à sa charge. La réserve
même précise et régulière n'évite pas pour
autant de retenir la responsabilité du manutentionnaire, ainsi a
décidé le juge sénégalais le 19 février 1982
dans l'affaire du navire NISSOS MYKONOS qui avait été
chargé de papier kraft où l'expertise a prouvé que lors du
débarquement des 1978 bobines, il est apparu des dommages dus aux
manipulations de la manutention.48(*) Cette position a été confirmée
par la Cour d'Appel de Cotonou dans l'affaire Sobémap contre le
Capitaine du navire NOBILITY, Société VAN DYK SHIPPING
CORPORATION, où la Sobémap fut condamnée sans que la Cour
tienne compte de sa réserve qui était male
formulée.49(*)
Nous observons que la plupart des opérations juridiques
de ces entreprises au départ, sont tenues que d'une obligation de moyen,
mais avec la libéralisation, la législation a adopté un
régime de présomption de responsabilité.
3- ANALYSE DE LA PERFORMANCE DE LA SOBEMAP
3-1 Analyse des bilans de la sobémap: le diagnostic
de solvabilité
3-1-1 Analyse de l'équilibre financier de la
sobémap
Il s'agit d'analyser dans cette section, l'ensemble des
agrégats qui concourent à l'équilibre financier de la
Sobémap c'est-à-dire la politique de financement des actifs fixes
par les ressources stables et celui des besoins d'exploitation par les
ressources à court terme autre que financières de cette
société. Nous aborderons donc dans notre analyse,
l'évolution du FRN, du BRF et les ratios explicatifs et de la TN sur la
période de 2000-2005.
3-1-1-1 L'évolution du fonds de roulement net
Le fonds de roulement net repose sur le principe selon lequel
les actifs de longue durée sont financés par les ressources
stables de l'entreprise: c'est l'indicateur de la politique d'investissement.
De même, les besoins d'exploitation sont financés par les
ressources à court terme.
Le graphique n°3 ci-dessous illustre bien
l'évolution de ces différents indicateurs de l'équilibre
financier de la sobémap sur la période allant de 2000 à
2005.
_
Source: Nos propres investigations à
partir des états financiers de la Sobémap, juillet
2007
A la lecture de ce graphique, il est à noter que le
FRN, de 2000 à 2005, est excédentaire et présente un solde
de plus de14 millions d'euros en 2000. Mais l'hypothèse d'une
progression est à relativiser. En effet, cet indicateur de la politique
d'investissement de la Sobémap, au cours de la période 2001-2004,
a connu une évolution à la baisse pour s'établir fin 2004
autour de la valeur de 12,4 millions d'euros; soit une régression de
(-14%) sur toute la période avant de retrouver le niveau de 13,8
millions d'euros, moins bas que la valeur de 2000.
Cette évolution à la baisse du FRN nous permet
de tirer les conclusions suivantes sur la politique de financement des
immobilisations de la Sobémap:
- la toute première porte à croire que la
sobémap a une bonne politique de financement de ses immobilisations car
elle dégage un FRN positif sur toute la période. Cependant, le
niveau trop élevé de cet agrégat est le signe d'une
mauvaise gestion de la trésorerie de cette société, vu le
niveau de la trésorerie nette qui, sur la période 2000-2002,
oscille autour de 9 millions d'euros alors que les besoins d'exploitations sont
pressants.
- la régression spectaculaire du FRN sur les
années 2003 et 2004, ne traduit pas nécessairement un nouveau
investissement. En réalité, cette régression est due
à la récession des activités de la Sobémap au cours
de ces deux années et au financement du BFR qui ne cesse de
croître. Cette situation serait due à la réduction du flux
de trafic constaté au port de Cotonou notamment celui des
véhicules d'occasion appelés les « venus de
France »50(*).
La reprise des activités en 2004 ne permet pas à
la sobémap de corriger ces dysfonctionnements.
Au total, la Sobémap arrive à financer ses
immobilisations nettes à l'aide de ses ressources stables même si
elle souffre d'une mauvaise gestion de sa trésorerie qui, d'ailleurs, se
traduit par l'évolution du niveau de ses besoins d'exploitation.
3-1-1-2 Le Besoin en Fonds de Roulement et les ratios
explicatifs
Le besoin en fonds de roulement de la sobémap, sur
toute la période de notre étude (2000-2005), est positif. Ceci
traduit un besoin pour le financement du cycle d'exploitation de cette
société.
Théoriquement, les besoins en stock et en
créance pour le financement des activités d'exploitation de la
Sobémap, n'ont pas pu être couverts par les dettes
contractées auprès des fournisseurs et celles à court
terme autre que financières.
Le BFR, en 2000, est de l'ordre de 5,5 millions d'euros et
de 7 millions d'euros en 2005. Cet accroissement de près de 40% du BFR,
suscite les observations suivantes:
- la croissance du BFR, sur la période 2000-2001, suit
celle du chiffre d'affaires; ce qui est d'ailleurs logique puis qu'une
croissance du chiffre d'affaires suppose de disposer suffisamment de stocks
pour faire fonctionner les activités de la sobémap. La
sobémap a donc su maîtriser, au cours de cette période, le
niveau de son stock pour le concilier avec la croissance de ses
activités, qui sont aussi génératrices de l'accroissement
du montant des créances clients;
- alors que le chiffre d'affaires baisse
considérablement (2003-2004), le BFR continue toujours son
évolution à la hausse pour atteindre son pic le plus haut en 2004
soit la valeur des7,6 millions d'euros.
Même en période de faibles activités, la
sobémap continue toujours à stocker davantage et à offrir
ses prestations à crédit tout en acceptant le court délai
que ses fournisseurs lui accordent.
Le graphique n°4 qui suit montre dans quelle proportion
les ratios explicatifs du BFR évoluent.
_
Source: Nos propres investigations à
partir des états financiers de la sobémap,
juillet 2007
Après observation de ce graphique, il faut noter que
le ratio BFR/CA est instable sur toute la période et se situe
même au dessus 192 en 2004. Ceci n'est pas sans conséquence sur
la croissance de la Sobémap car la stabilité de cet ratio est
signe de performance. Les stocks sont détenus pendant plusieurs jours
dans l'entreprise sans être utilisés et même en
période de faibles activités. Ces délais sont
généralement compris entre 8 et 10 mois alors qu' un exercice ne
compte que 12 mois. Ceci témoigne de la mauvaise gestion dont fait
montre la sobémap dans l'appréhension de son cycle
d'exploitation.
Au total, la Sobémap doit fournir beaucoup d'efforts
pour maîtriser davantage son cycle d'exploitation. Elle doit, par
exemple, redéfinir sa politique de recouvrement des créances, son
circuit d'approvisionnement pour limiter au maximum les dysfonctionnements
constatés entre des ratios tels que le crédit moyen
accordé aux clients et celui obtenu des fournisseurs; la vitesse de
rotation des stocks.
3-1-2 Alayse de la liquidité et de la
solvabilité de la Sobémap
3-1-2-1 La liquidité de la Sobémap
La situation de liquidité de la Sobémap est
présentée par le tableau n°3 de l'annexe 1. La lecture de ce
tableau nous permet de constater que la Sobémap, en terme de
liquidité au sens large, arrive à couvrir ses dettes à
court terme. En 2000 par exemple, ce ratio était de 5,06 contre 3,14
quatre ans après. Si le ratio de liquidité, tel
présenté par le tableau n°3 de l'annexe 1, laisse supposer
une capacité de remboursement des dettes à court terme de la
Sobémap assez élevée, nous constatons cependant que
cette capacité se réduit très vite lorsque nous
éliminons les actifs circulants les moins liquides tels que les stocks
(liquidité large de 3,61 en 2003 contre une liquidité restreinte
de 3 et une liquidité immédiate de 2 à la même
année). Ceci s'explique d'ailleurs par le délai assez court
accordé par les fournisseurs contrairement à un délai
assez long que la Sobémap ne cesse d'accorder à ses clients.
La Sobémap, de 2000 à 2005, présente une
situation de liquidité très problématique et doit donc se
doter d'une bonne politique de recouvrement de ses créances puis une
bonne gestion de son stock afin de corriger le grand écart
constaté entre les différents ratios expliquant son cycle
d'exploitation.
3-1-2-2 La solvabilité de la Sobémap
La situation de solvabilité de la Sobémap telle
présentée dans les différents tableaux de l'annexe 1
à travers les ratios d'indépendance financière, de
permanence des capitaux et du poids des charges financières, nous permet
de faire les constats suivants:
- le ratio d'indépendance financière
s'établit en moyenne à 0,54; ce qui est supérieur la norme
de 0,25 retenue; la Sobémap est donc financée en moyenne à
hauteur de 54,5% par ses capitaux propres. Elle est donc indépendamment
financière sur toute la période considérée. Cette
autonomie financière de la Sobémap s'est accrue en 2002 où
elle assure son financement avec ses moyens propres estimés à
57% du total des ressources dont elle dispose. La sobémap n'est donc pas
tributaire des capitaux empruntés
- le ratio de permanence des capitaux montre que les capitaux
de longue durée représentent en moyenne 82,61% des moyens
financiers de la Sobémap. La différence soit 17,39%
représentent les moyens de financement à court terme.
- le coût des capitaux empruntés par la
Sobémap est en moyenne de 2,5% sur toute la période. Ceci exprime
le bon état de solvabilité de cette société de
manutention. Néanmoins, il est à noter que cet état n'est
guère reluisant en 2003, année caractérisée par la
récession des activités de la Sobémap. Le coût de
la dette s'élevait en cette annéeà 3%.
Au total, la Sobémap malgré sa situation de
liquidité précaire demeure une entreprise saine et solvable.
3-2 Analyse des comptes de résultats: le diagnostic
financier de la sobémap
3-2-1 La rentabilité économique de la
Sobémap
Le tableau n° 2 de l'annexe 2 décrit
l'évolution de la rentabilité économique de la
sobémap depuis 2000 jusqu'à 2005. L'évolution de la
rentabilité économique de la sobémap, sur toute cette
période, est contrastée. En 2000, elle était de 17% puis
de 21% après un an d'activité. Ceci signifie que sur 100 euros
investis, la sobémap réalise respectivement en 2000 et 2001, un
bénéfice de 17 euros et 21 euros. Cependant, la situation
économique de cette société de manutention n'est pas si
reluisante au fur et à mesure que les années passent. Le
graphique n°5 qui suit traduit très bien cette
réalité et retrace la contribution des activités
d'exploitation de la Sobémap à la formation de sa
rentabilité économique.
_
Source: Nos propres investigations à
partir des états financiers de la Sobémap, juillet
2007
En 2003 par exemple, la Sobémap affichait un taux de
rendement économique de 7% et de 1% en 2004, en dépit de la forte
intensité d'utilisation des ressources dont elle dispose.
Le taux de rotation de l'actif de la Sobémap est en
moyenne sur les quatre premières années de 61,5% (voir tableau
n°2 annexe 2). En 2004 et 2005, ce taux s'établit
légèrement au dessus de la moitié des capacités de
production de la sobémap. Ceci explique largement les faibles taux
observés au cours de ces deux années.
Plusieurs raisons expliquent le faible rendement des
activités enregistré:
- la première cause se traduit par une utilisation
inefficace et peu optimale des moyens de production pour atteindre les
résultats escomptés: la non efficience de la sobémap. En
effet, il a fallu utiliser près des 2/3 des capacités productives
de la sobémap pour atteindre une rentabilité moyenne de 14,75%
sur les quatre premières années. Ceci pouvait donc s'expliquer
par la vétusté de l'outillage industriel de la sobémap;
donc de l'absence d'une bonne politique de renouvellement des
équipements;
- une seconde raison de ce faible taux de rentabilité
est liée à l'organisation et à la gestion des ressources
humaines au sein de cette entreprise.
Par ailleurs, une étude approfondie de la
rentabilité économique de la sobémap nous permet de faire
les constats suivants:
- la part du résultat découlant des
activités d'exploitation dans la formation du taux de rendement
économique est quasi-inexistante au cours des trois dernières
années. Comme le montre le graphique n°5 ci-dessus, en 2003,
l'exploitation des actifs de la sobémap dégage un rendement de 3%
contre 11% en 2000. La sobémap en 2004, réalise une perte
d'exploitation de (-9%) et un résultat médiocre de 1% en 2005.
Ces deux résultats combinés, contribuent à tirer vers le
bas, sur la période, la rentabilité moyenne des activités
d'exploitation de la Sobémap, qui s'établit à 11%
grâce à la forte contribution des activités
financières et celles exceptionnelles ( 10% des activités
financières en 2001; 5% des activités exceptionnelles en 2005
contre respectivement des rendements d'exploitation de 7% et de 1%).
- la marge commerciale brute de cette société
est très faible malgré le bon chiffre d'affaires
réalisé les premières années. Elle est de 26% en
2000; 30% en 2001 contre (-9%) en 2004. Ceci témoigne de la non
maîtrise des charges d'exploitation et de la mauvaise politique de
provision et d'amortissement pratiquée par cet opérateur public
de manutention. En effet, les amortissements et provisions
représentaient à eux seuls en 2001, les 3/5 de la marge brute
dégagée au cours de la même année. La situation est
plus critique en 2003 où la sobémap n'affichait qu'une marge
nette de 5% alors qu'il s'est dégagé une brute de 14%.
Ces faibles marges réalisées par la
sobémap risquent si elles perdurent de la mettre en péril. C'est
ce qu'explique d'ailleurs la situation actuelle de cette
société.
Au total, la sobémap doit revoir sa politique
commerciale en encourageant l'accroissement du résultat avant charges
financières plus rapidement que celui du chiffre d'affaires par une
hausse du taux de marge. De même, elle se doit d'utiliser efficacement
ses ressources afin de favoriser l'augmentation du chiffre d'affaires pour
s'assurer un meilleur rendement économique.
3-2-2 La performance financière de la
sobémap
Le graphique n°6 suivant retrace la performance
financière de la sobémap dix après la
libéralisation du secteur de manutention au Bénin.
Après examen de ce graphique, il est à noter
que la Sobémap au cours des trois premières années a
réalisé une bonne performance financière. La meilleure
rentabilité de cette société s'établit à 18%
en 2002 avant de connaître une décroissance linéaire pour
atteindre en 2004 son niveau le plus bas qui est de 2%.
_
Source: Nos propres investigations à
partir des états financiers de la Sobémap, juillet
2007
Ces différentes évolutions de cet indicateur de
performance financière suscitent quelques questions sur la structure
financière de la Sobémap.
En effet, la sobémap avec sa politique d'endettement
produit, en 2002, un effet de levier financier de près de 8%. Les dettes
financières de la sobémap en 2000 et 2001, constituent le socle
de la rémunération des capitaux propres de cette
société au cours de ces années. En réalité,
la part de la rentabilité économique à la formation de
la rentabilité financière est respectivement de 5% et de 7% en
2000 et 2001 contre des rendements financiers de 11% et de 15% au cours des
mêmes années. Malgré sa situation déficitaire en
2004, la sobémap continue toujours à contracter des dettes pour
relancer ses activités en 2005 où elle présente un taux de
rendement financier de 5% toutes choses étant égales par
ailleurs.
Au total, la Sobémap, de 2000 à 2005, affiche
un taux moyen de 10%, semblable à celui du marché financier
régional (marché financier de l'Uemoa). L'unique actionnaire de
cette société de manutention (l'Etat béninois) peut donc
se réjouir de la performance financière réalisée
sur la période considérée même si des
contre-performances caractérisent certaines années.
3-2-3 La rentabilité sociale de la
Sobémap
L'analyse du graphique ci-dessous nous permet
d'appréhender quelle proportion de la richesse créée va
au personnel de la Sobémap qu'il soit interne ou externe. La
rémunération salariale de la Sobémap, en 2000, est de 58%
et de 72% en 2002 pour s'établir à 127% en 2004. L'année
2003 fut une année particulière dans la distribution des
richesses; le rendement social de la Sobémap en cette année est
de 7%.
_
Source: Nos propres
investigations à partir des états financiers de la
sobémap,
juillet 2007
Ces différentes variations de ce ratio nous conduire
à admettre les hypothèses suivantes en ce qui concerne la
politique salariale de la sobémap:
- soit la Sobémap, dans l'exercice de ses
activités, a plus recours de façon permanente et importante
à la main-d'oeuvre des ouvriers dockers qu'à son capital
technique. Ceci se traduit par les forts taux observés au cours des
années 2000, 2002, 2004 et 2005.
- soit la politique salariale de la sobémap consiste
à recruter un grand nombre d'ouvriers dockers pour l'accomplissement des
opérations de manutention.
L'hypothèse d'un recours permanent et excessif
à la main-d'oeuvre des ouvriers dockers est à retenir car,
connaissant le parc industriel de la sobémap, cette
société dispose peu de matériel industriel pour assurer
techniquement la manutention au Port Autonome de Cotonou. Ceci explique
d'ailleurs les longs délais observés dans les diverses
opérations de manutention dont a la charge cet opérateur public.
Aussi faudrait il ajouter que la sobémap gère très mal son
personnel et ne dispose pas d'une bonne politique de recrutement. En effet, nos
investigations sur le terrain nous ont révélé que la
plupart du personnel de cette société viennent au service pour ne
rien faire faute d'activités au sein de cet opérateur public de
manutention. Le surnombre du personnel non qualifié constitue l'une des
causes de ces dysfonctionnements.
En définitif, les ouvriers dockers de la
sobémap ne jouissent pas de bonnes conditions de travail, faute
d'outillage industriel et de qualifications appropriés aux
opérations de manutention. Les méthodes de manutention au sein de
cette société ne répondent pas aux exigences de la
technologie actuelle utilisée dans la plupart des ports occidentaux.
3-3 Principales conclusions et implications en terme de
politiques d'amélioration des performances de la
Sobémap
3-3-1 Analyses et vérification des
hypothèses
Hypothèse/OS1
Cette hypothèse suppose que ''la Sobémap occupe
la première position sur le marché de la manutention portuaire
par rapport à ses concurrents au port autonome de Cotonou''.
L'analyse de l'organisation du marché de la
manutention portuaire au Bénin à travers l'hexagone sectoriel de
Porter et les divers ratios ( marge brute, rentabilité sociale, ....),
nous révèle que la Sobémap est fortement menacée
par ses concurrents car peu pourvue de capacités matérielles et
techniques pour assurer de façon performante et irréprochable la
manutention notamment celle des conteneurs au port de Cotonou. Elle a recours
constamment à la force des ouvriers dockers pour assurer ses
services.
La menace des clients de la Sobémap est relativement
forte (7/10) en ce sens qu'ils ont davantage préférence à
confier la manutention de leurs marchandises aux sociétés Smtc et
Coman. La productivité commerciale de la Sobémap est donc
fortement remise en cause. En 2004 par exemple, la rentabilité
commerciale de cette société est de (-9%) contre une
rentabilité de 30% il y a trois ans en arrière.
A l'issue de ces analyses, il convient de souligner que la
Sobémap, fortement menacée par ses concurrents, ne détient
que moins de 30% de la part de marché de la manutention en dépit
de son monopole sur la manutention conventionnelle au port autonome de Cotonou.
Le premier opérateur sur le marché est la société
Smtc du groupe Bolloré. L'hypothèse d'une meilleur position
concurrentielle de la Sobémap n'est donc pas vérifiée.
Hypothèse/OS2
Elle stipule que la Sobémap sur la péride
2000-2005, est une société très endettée et donc
non rentable.
Cette hypothèse, dans son appréhension est
scindée en deux sous-hypothèses identifiées comme suit:
- le levier financier de la Sobémap est estimé
en moyenne à 70% et sa capacité d'autonomie financière
évaluée à moins de 25%; elle est donc
financièrement tributaire des capitaux empruntés.
L'analyse du graphique n°5 et celle du tableau n°3
de l'annexe 2 nous montre que la Sobémap, sur la période de 2000
à 2005, réalise une performance financière moyenne de 10%,
équivalente au taux d'intérêt sur le marché
financier de l'Uemoa.
Même si les performances financières
constatées au cours des années 2000, 2001 et 2002 sont en grande
partie favorisées par l'effet de levier financier ( levier financier
moyen de 51,83%), la Sobémap dispose suffisamment de capitaux propres
pour assurer son financement. Ses capitaux propres lui permettent d'assurer en
moyenne à hauteur de 54,5%, l'ensemble de ses actifs; ce qui est
largement supérieur à la norme de 25% requise pour juger de
financièrement indépendante une entreprise. De plus, la
Sobémap utilise 82,61% de ses ressources essentiellement
constituées de capitaux permanents pour financer ses emplois.
Ces différentes analyses nous permettent donc de
conclure que la Sobémap est suffisamment autonome dans le financement de
ses activités. De plus, elle contracte peu de dettes pour
compléter le financement de ses actifs. L'hypothèse d'un levier
d'endettement estimé à 70% n'est donc pas
vérifiée.
- le rendement économique de la Sobémap est en
moyenne de 7% sur toute la période de 2000 à 2005.
L'étude des comptes de résultats de la
Sobémap sur la période allant de 2000 à 2005 nous permet
de retenir que cette société de manutention portuaire
dégage au cours de la période, un rendement économique
moyen de 11% largement au dessus du taux de 7% supposé, même si
l'exploitation excessive de ses ressources (capacités techniques) ne
répond pas de façon efficiente aux attentes. Les
activités d'exploitation y contribuent faiblement. La Sobémap
souffre donc d'une inefficacité dans l'exercice de ses activités
que sont la manutention et les services rattachés.
Au total, la Sobémap, sur la période allant de
2000 à 2005, bénéficie d'une autonomie financière
évaluée à près de 54,5% de ses ressources. Le
reste de son financement est complété par des apports
extérieurs constitués essentiellement des dettes
financières de longue durée. L'hypothèse selon laquelle la
Sobémap est très endettée et non rentable, n'est donc pas
vérifiée même si la rentabilité de cet
opérateur public de la manutention portuaire est
problématique.
3-3-2 Principales conclusions
Au terme de notre analyse, plusieurs enseignements se
dégagent:
? Le marché de la manutention portuaire au
Bénin, est partagé par trois opérateurs que sont Smtc,
Coman et la Sobémap, opérateur historique dont l'ouverture du
capital social serait réalité dès 2008.
? La Sobémap bénéficie toujours du
monopole de la manutention conventionnelle et détient moins de 30% de la
part de marché au Port Autonome de Cotonou.
? Le statut des ouvriers dockers notamment celui du
régime social, au port de Cotonou, est aligné sur celui des
fonctionnaires publics faute d'une nouvelle convention collective qui
régit la corporation. La convention en vigueur est toujours celle de
1964.
? La Sobémap est une société qui, de
façon excessive et permanente, a recours à la force des ouvriers
dockers pour le chargement et le déchargement des marchandises. Elle
souffre d'un manque cruel de moyens techniques pour assurer un service
performant à ses clients.
? La productivité commerciale de cette
Société est très critique et si rien n'est fait, elle
risque de la mettre en péril. La Sobémap n'a pas une bonne
maîtrise de la gestion de son cycle d'exploitation; sa politique
commerciale et le délai de paiement de ses fournisseurs sont à
corriger.
? La Sobémap ne respecte pas le principe de
l'équilibre financier même si elle arrive à financer ses
immobilisations nettes avec des ressources à long terme estimées
à 82,61% de ses ressources totales. La maîtrise du financement de
ses besoins d'exploitation n'est pas encore une réalité. Elle
doit donc mieux gérer sa trésorerie afin d'éliminer les
niveaux pléthoriques observés au cours de la période
allant de 2000 à 2005.
? La Sobémap, sur toute la période de notre
étude, présente une situation solvable vis à vis de ses
emprunteurs. Le coût de la dette représente 2,5% de son
résultat d'exploitation grevé des montants des provisions et
amortissements.
? La rentabilité économique de la
Sobémap est, sur la période considérée, en moyenne
de 11% même si la contribution des activités d'exploitation,
principal indicateur de la santé économique de la Sobémap,
est faible.
? Le rendement financier est estimé en moyenne à
10%, équivalent à celui du marché financier de l'Uemoa.
Les capitaux propres y contribuent en faible proportion en dépit de la
situation d'autonomie financière dont la Sobémap
bénéficie.
Cependant, certaines contraintes limitent nos conclusions
notamment celles liées à la non disponibilité de certaines
données telles que celles de l'année 2006. Une extension de cette
étude aux autres sociétés de manutention portuaire
présentes au Port Autonome de Cotonou et les autres ports de la
sous-région seraient la bienvenue. Toutefois, à l'état
actuel de nos investigations, nous pouvons faire quelques suggestions dans le
sens de l'amélioration des performances de la Sobémap.
3-3-3 Implications en terme de politiques
d'amélioration des performances de la Sobémap
Pour améliorer les performances
réalisées par la Sobémap au cours de ces exercices allant
de 2000 à 2005 et, assurer sa pérennité, quelques actions
sont nécessaires:
? doter la Sobémap et toutes les autres
sociétés de manutention portuaire, de nouvelle convention
collective régissant la profession des ouvriers dockers afin de
permettre à ceux-ci, de travailler dans des bonnes conditions. La
création d'un bureau unique d'embauche de ces ouvriers eest
indispensable.
? La gestion de la Sobémap passe avant tout par la
maîtrise de son cycle d'exploitation. Une attention particulière
doit être accordée à la politique de recouvrement des
créances et à la gestion des stocks afin de réduire au
maximum les grands écarts observés dans les délais
accordés de part et d'autre et en ce qui concerne la rétention
des stocks.
? La sobémap doit revoir sa politique d'investissement
afin d'opérer des choix productifs au lieu de détenir dans ses
comptes un niveau pléthorique de liquidité. Pour ce faire, elle
doit beaucoup investir dans sa capacité technique, dans la formation des
ouvriers dockers aux nouvelles méthodes de manutention plutôt que
de développer une politique salariale qui consiste à recruter
beaucoup d'ouvriers dockers sans qualification. Ceci est indispensable pour
garantir un meilleur rendement des activités de cet opérateur
public. A l'ère de la haute technologie, le recours excessif à la
force des ouvriers dockers n'est plus productif et est créateur de
tensions sociales.
La libéralisation complète du secteur de la
manutention au port de Cotonou et l'ouverture du capital social de la
Sobémap, sont les seuls gages de création de richesse car la
concurrence sur un marché pur et parfait favorise le
développement des activités et contribue à la
compétitivité du port.
CONCLUSION
La libéralisation du secteur de la manutention
portuaire est une réalité depuis les années 90 dans la
plupart des ports ouest africains. Le Bénin, en 1999, a choisi de
libéraliser la manutention des conteneurs au port autonome de Cotonou.
Cette option a favorisé l'entrée en activités de deux
nouvelles sociétés détenues par des groupes Bolloré
et Maersk, les principaux acteurs mondiaux de la manutention portuaire.
La conséquence immédiate de cette
libéralisation est la réduction des délais de chargement
et de déchargement des navires au Port Autonome de Cotonou. Ces
opérations sont le plus souvent accomplies par des ouvriers dockers
recrutés par le bureau d'embauche de chaque société de
manutention dont la convention collective qui régit la profession date
de 1964.
Mais le constat alarment est que l'un des opérateurs
présents sur ce marché détient toujours le monopole de la
manutention conventionnelle. Les temps mis par cet opérateur public, la
Sobémap, pour le chargement ou le déchargement de ces
marchandises conventionnelles s'étend sur plusieurs jours voire des
semaines. Le délai le plus long est observé en 2001 soit deux ans
après la libéralisation du secteur des conteneurs de la
manutention.
Dès lors, la Sobémap est confrontée
à d'énormes difficultés liées entre autres à
sa capacité technique et ses performances.
En effet, la Sobémap sur la période allant de
2000 à 2005, est confrontée à la non maîtrise de ses
charges d'exploitation voyant ainsi ses besoins en fonds de roulement accrus
considérablement alors que son chiffre d'affaires baisse. L'
excès de trésorerie qu'elle dégage n'a pu lui permettre de
faire face à son cycle d'exploitation à cause de la mauvaise
gestion qu'elle en fait le tout corroboré par sa politique
d'investissement qui consiste à financer les immobilisations nettes sans
penser au renforcement de ses capacités techniques. Toutes ces pratiques
conjuguées, la Sobémap, à la fin de l'exercice 2005,
affichait un rendement économique de 6% même si la moyenne de la
période est estimée à 11% et que la contribution du
résultat d'exploitation demeure faible. La performance financière
de cette société, de par son équivalence au taux du
marché financier de l'Uemoa, ne garantit pas une distribution des
dividendes.
L' incitation à la privatisation des
sociétés étatiques prévue dans les dispositions de
l'OHADA, constitue l'une des meilleures voies pour sortir la Sobémap de
cette situation de contre-performance dont elle est confrontée. Le plan
d'affaires OHADA doit donc connaître son application dans les
différents secteurs clés du commerce maritime des pays
contractants.
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Code des ports maritimes français
Code civil français
Code OHADA
Code de commerce maritime du Bénin
Code de travail du Bénin
Convention de Bruxelles de 1924
Convention de Hambourg
Règlement intérieur de la Sobémap
SITES WEB
Site général de recherche:
www.google.fr
site officiel de la sobémap
www.sobemap.com
site du port autonome de cotonou
www.portdecotonou.com
site officiel du journal jeune afrique
www.jeuneafrique.com
site officiel de Sonagnon
www.sonagnon.net
Ministère des transports du Bénin
www.transports.gouv.bj
UEMOA
www.uemoa.org
OHADA
www.ohada.com
CNUCED
www.unctad.org
Organisation maritime internationale
www.imo.org
BU Aix en Provence
www.biblio-u-3mrs.fr
ANNEXES
Annexe 1: Etablissement
des ratios du bilan
Tableau n°1: Equilibre
financier51(*)
_
Tableau n°2: Ratios
explicatifs du BFR
_
Tableau n°3: Ratios de
liquidité et de solvabilité
Liquidité
Solvabilité
_
_
TABLE DES MATIÈRES
Page
INTRODUCTION 7
1. CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIQUE
1-1 Les objectifs 10
1-1-1 L'objectif général 10
1-1-2 Les objectifs spécifiques 10
1-2 Les Hypothèses 10
1-3 Les outils d'analyse 11
1-3-1 Outil d'analyse de la position concurrentielle de
la Sobémap:
l'hexagone sectorielle de Porter 11
1-3-2 Les ratios relatifs au bilan 12
1-3-2-1 L' équilibre financier 12
1-3-2-2 Les ratios de liquidité et de
solvabilité 16
1-3-3 Les ratios de rentabilité 18
1-3-3-1 La rentabilité commerciale 18
1-3-3-2 La rentabilité économique 19
1-3-3-3 La rentabilité financière 20
1-3-3-4 La rentabilité sociale 22
2. ORGANISATION DE LA MANUTENTION AU PORT AUTONOME DE COTONOU
2-1 Le marché de la manutention portuaire 24
2-2 Le statut juridique et pratique des ouvriers
dockers 29
2-3 L' exercice de la manutention portuaire 31
2-3-1 Le contrat de manutention portuaire 31
2-3-2 La responsabilité du manutentionnaire
33
3. ANALYSE DE LA PERFORMANCE DE LA SOBEMAP
3-1 Analyse des bilans de la Sobémap: le
diagnostic de solvabilité 36
3-1-1 Analyse de l'équilibre financier de la
Sobémap 36
3-1-1-1 L'évolution du fonds de roulement net
36
3-1-1-2 Le Besoin en fonds de roulement et les ratios
explicatifs 37
3-1-2 Analyse de la liquidité et de la
solvabilité de la Sobémap 39
3-1-2-1 La liquidité de la Sobémap 39
3-1-2-2 La solvabilité de la Sobémap
40
3-2 Analyse des comptes de résultats: le
diagnostic financier de la Sobémap 40
3-2-1 La rentabilité économique de la
Sobémap 40
3-2-2 La rentabilité financière de la
Sobémap 42
3-2-3 La rentabilité sociale de la
Sobémap 44
3-3 Principales conclusions et implications en terme
de politiques d'amélioration des
performances de la Sobémap 45
3-3-1 Analyses et vérification des
hypothèses 45
3-3-2 Principales conclusions 47
3-3-3 Implications en terme de politiques
d'amélioration des performances de la
Sobémap 48
CONCLUSION 50
BIBLIOGRAPHIE 52
ANNEXES 55
* 1 Alter M.,(1996), Droit
des transports terrestres et maritimes internes et internationaux,
Mémentos, Dalloz, 3ème édition.
* 2 Le Courrier
N° 142 Novembre Décembre 1993, P. 84 article
rédigé par Rézenthel R., et Audigé M., Les services
maritimes en Afrique de l'Ouest et du Centre, Tendance et Problème,
Rapport de la Banque Mondiale et de la Commission Economique pour l'Afrique,
Octobre 1995, P.17
* 3 Rezenthel R., (1993),
le Courrier N° 142 Novembre Décembre 1993, P. 84
* 4 Naval H., (2001),
L'intervention de l'acconier monopolistique: ses conséquences sur la
responsabilité du transporteur maritime, Mémoire DESS, Aix
En Province.
* 5 5ème
Réunion de la conférence des Chefs d'Etats et de Gouvernements de
l'UEMOA tenue à Bamako le 14 Décembre 2000.
* 6 Allocution
d'introduction de la 5ème Réunion de la
conférence de Chefs d'Etats et de Gouvernement de l'UEMOA, Bamako le
14 Décembre 2000.
* 7 Le Diplomate :
Interview du Quotidien ivoirien N° 2184 du 18 mai 1997
* 8 CE 05 mai 1944 Affaire
Compagnie Maritime de l'Afrique Orientale, D. 1944, Rec. Lebon P. 129
* 9 UEMOA : Union
Economique Monétaire Ouest Africain. Elle regroupe les pays suivants,
Bénin, Burkina-Faso, Côte d'Ivoire, Mali, Niger,
Sénégal, Togo.
* 10 OHADA :
Organisation pour l'Harmonisation des Droits des Affaires. Elle regroupe les
pays suivants: Bénin, Burkina-Faso, Cameroun ; Centrafrique,
Comores, Congo, Côte d'Ivoire, Guinée, Guinée Biseau,
Guinée Equatoriale, Mali, Niger, Sénégal, Tchad, Togo.
* 11 Eusèbe C., et
Magne L., (2007), Cours de Diagnostic et positionnement de l'entreprise,
Master 2 gestion des affaires maritimes,institut d'admninistration des
entreprises, Université de Perpignan.
* 12 Meier O., (2005),
Diagnostic stratégique, Evaluer la compétitivité de
l'entreprise, Dunod, Paris.
* 13 Mapapa A., (2002),
Eléments de gestion financière, Université de
Liège, Bruxelles.
* 14 Mapapa A., op cit
* 15 Mapapa A., op cit.
* 16 Eustèbe C., et
Magne L., op cit.
* 17 Mapapa A., op cit.
* 18 Mandou C., (2003),
Comptabilité générale de l'entreprise, Instruments et
procédures, De Boeck, Bruxelles.
* 19 Mapapa A., op
cit.
* 20 Code français
des ports maritimes, article L.511-1, version du 1er juillet 2001
* 21 Projet de directive
de l'Union Européenne, article 4.1 concernant l'accès du
marché des services portuaires non adopté par le
parlement en novembre 2003
* 22 Martons J.,
(1999), Droit, Economie et finances portuaires, imprimerie de
France.
* 23
www.jeuneafrique.com,
site officiel du journal Jeune Afrique, publication du 18 juillet 2007
* 24 Cité par
Assongba H., (2004), Le régime de la manutention portuaire en
droit communautaire en Europe et en Afrique de l'Ouest et du Centre,
Université du Droit et de la santé, Lille 2.
* 25
Www.jeuneafrique.com, OP
cit.
* 26 Tassin G., (2003), La
protection sociale des dockers au port autonome de Cotonou: les risques
professionnels, Mémoire de fin de formation en Maîtrise Sciences
juridiques, Université d'Abomey-calavi, Bénin.
* 27 Tassin G., op cit.
* 28 Togbé A., et al.,
(2002), Le contentieux lié à l'échec de la
délivrance de marchandises au port de Cotonou, Mémoire de fin de
formation en Maîtrise de sciences juridiques, Université
d'Abomey-calavi, Bénin.
* 29 Symènouh K.,
(1987), Régime juridique de la manutention des pays d'Afrique de
l'ouest en droit français, Thèse , Aix En
Province.
* 30 Sobémap,
Règlement intérieur enregistré le 5 juillet 1991 par la
direction du travail et des affaires sociales, Cotonou, Bénin,
1991
* 31
Www.sonagnon.net, site
d'actualités et d'informations sur le Bénin, publication du 24
juillet 2007
* 32 Loi n° 98-004 du
27 janvier 1998 portant code de travail en République du Bénin,
article 25 al. 1
* 33 Assongba H., op cit.
* 34 Article 1994 du
Code Civil «Le mandataire répond de celui qu'il s'est
substitué dans la gestion: 1° quand il n'a pas reçu le
pouvoir de se substituer quelqu'un; 2° quand ce pouvoir lui a
été conféré sans désignation d'une personne,
et que celle dont il a fait choix était notoirement incapable ou
insolvable.
Dans tous les cas, le mandant peut agir directement contre
la personne que le mandataire s'est substitué.
* 35 Assongba H., op
cit.
* 36 de Juglart,
(1949), Chronique JCP.
* 37 Symenouh K.,
Op Cit
* 38 de Juglart, op
cit.
* 39 Assongba H., op
cit.
* 40 Symenouh K.,op
cit.
* 41 Cité par
Assonbga H., op cit
* 42 Lexique des termes
juridiques P. 487
* 43 Naval H., Op
Cit P. 39
* 44 Symenouh K.,
op cit, p. 459
* 45 Cour d'Appel
d'Abidjan, affaire N° 115 du 13 février 1981
* 46 Cour d'Appel de
Lomé, 27 juillet 1978, affaire N° 67
* 47 Voir le code de
commerce maritime du Bénin, article 261
* 48 Symenouh K., op
cit p. 460
* 49 Cour d'Appel de
Cotonou ,17 avril 1997, affaire SOBEMAP c. M/V NOBILITY, BL N° 103 du 5
mai 1994 émis à Dunkerque.
* 50 Thème
utilisé par les usagers du port pour désigner les
véhicules d'occasion en provenance des pays européens.
* 51 Les montants sont
exprimés en euros; 1 euros = 655,957 FCFA
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