INTRODUCTION
La recherche du gain ou du bénéfice a
occupé, de tout temps, une place importante dans toute entreprise
qu'elle soit industrielle, commerciale ou prestataire de services. La
maximisation de ce profit qui est indispensable à la survie et au
développement économique et durable de cette structure
économique et sociale qu'est l'Entreprise passe
généralement par une évolution positive de son chiffre
d'affaires, gage d'une vie stable et harmonieuse.
De par le monde, les objectifs des entreprises évoluant
sur des marchés de monopole ou sur des marchés fortement
concurrencés ont été toujours les mêmes à
savoir : gagner de l'argent, produire un excédent de
trésorerie, maximiser l'utilité sociale, innover pour
conquérir ou pour survivre, en d'autres termes, améliorer la
situation de l'entreprise. Pour ce faire, elles doivent planifier et mettre en
oeuvre un ensemble de politiques d'élaboration, de tarification, de
communication et de distribution de leurs produits et faire des choix d'options
stratégiques.
L'Industrie Béninoise des Corps Gras (IBCG-SA) sur
laquelle portera cette étude est une Société industrielle
et commerciale spécialisée dans la production et la
commercialisation des corps gras et de leurs dérivés (Savons,
Huiles végétales alimentaires et Tourteaux) tant sur le
marché national, sous-régional qu'international. En tant que
telle, elle vit dans un environnement concurrentiel et politico-juridique peu
favorable à sa politique de gestion et se trouve, de ce fait,
confrontée à de sérieux problèmes auxquels les
dirigeants de l'Entreprise s'efforcent de trouver des solutions.
En effet, depuis quelques années l'Industrie
Béninoise des Corps Gras a enregistré une baisse
considérable et persistante de son chiffre d'affaires, une situation
inquiétante qui commence par perdurer.
Afin d'apporter une contribution à
l'amélioration de cette situation qui interpelle plus d'un, il a
été jugé utile d'orienter cette étude sur le
thème :
ANALYSE DES FACTEURS DETERMINANTS DE LA CROISSANCE
DU CHIFFRE D'AFFAIRES DANS UNE ENTREPRISE INDUSTRIELLE : (CAS DE
L'INDUSTRIE BENINOISE DES CORPS GRAS)
Le développement de ce thème permettra de
répondre aux questions-clés auxquelles l'entreprise est
confrontée à savoir :
- Pourquoi l'IBCG enregistre-t-elle une baisse persistance de
son chiffre d'affaires ?
- Quels sont les freins à l'accroissement de son
chiffre d'affaires ?
- Quelle est la position concurrentielle de l'IBCG sur le
marché ?
La résolution de la problématique de cette
étude conduira à présenter le travail en trois (03)
grandes parties :
- La première partie sera consacrée à la
présentation de l'IBCG ;
- La deuxième partie portera sur le cadre
théorique de l'étude et la méthodologie de
recherche ;
- La troisième partie sera consacrée au
thème central de cette étude : « analyse des
facteurs déterminants de la croissance du chiffre d'affaires de
l'IBCG ».
Enfin, les recommandations et limites du travail viendront
comme pour mettre un terme à cette étude.
PREMIERE PARTIE
PRESENTATION DE L'INDUSTRIE
BENINOISE
DES CORPS GRAS
Il sera question de présenter ici l'historique et la
structure de l'Industrie Béninoise des Corps Gras d'une part, son
environnement et ses produits finis d'autre part.
CHAPITRE I : HISTORIQUE ET STRUCTURE
Dans ce premier chapitre, on abordera l'historique de
l'Industrie Béninoise des Corps Gras (IBCG) qui a servi de cadre pour
cette étude. Ensuite, on présentera sa structure afin de
restituer le fonctionnement du système qu'elle constitue.
Section 1 : Historique, Nature juridique et Objectifs
opérationnels
Cette section sera consacrée à l'historique,
à la nature juridique et aux objectifs opérationnels de
l'Industrie Béninoise des Corps Gras.
Paragraphe 1 : Historique
L'Industrie Béninoise des Corps Gras (IBCG-SA), la plus
grande entité de production et de commercialisation des corps gras au
Bénin, est une société anonyme issue de la privatisation
de l'ex Société Nationale pour l'Industrie des Corps Gras
(SONICOG), une société d'Etat.
L'IBCG est la seule entreprise qui a presque conservé
les activités de l'ex SONICOG, c'est à dire dans ses composantes
d'huileries et de savonnerie contrairement aux deux autres entreprises :
la Société des Huileries du Bénin (SHB) et le Complexe
Oléagineux d'Agonvy (CODA-BENIN) qui ne sont que des huileries mais
également issues de l'ex SONICOG.
Créée par le groupe L'AIGLON HOLDING, un groupe
international ayant son siège à Genève en Suisse et
inscrite au registre de commerce le 22 juillet 1997, l'IBCG a
démarré effectivement ses activités le 1er
juillet 1997 et est composée de deux (02) grandes entités
à savoir :
A- L'entité Savonnerie
Elle est spécialisée dans la production des
savons de ménage et de toilette destinés à la
commercialisation.
B- L'entité Huilerie
Cette entité est spécialisée dans la
production des huiles végétales (dont une partie est
utilisée pour la fabrication de savons et l'autre partie destinée
à la commercialisation) et de tourteaux.
Paragraphe 2 : Nature juridique et Objectifs
opérationnels
A- Nature juridique
L'Industrie Béninoise des Corps Gras (IBCG-SA) est une
Société Anonyme au capital de francs CFA : Trois milliards
cinq cent millions (3 500 000 000) ayant son siège
à Cotonou, Akpakpa Zone Industrielle Ex-Maison Brossette Valor et
immatriculée à la Chambre de Commerce et d'Industrie du
Bénin sous le numéro 22.273 B.
B- Objectifs opérationnels
L'Industrie Béninoise des Corps Gras a pour
objet :
- l'industrie des corps gras et leurs
dérivés ;
- l'extraction d'huiles végétales, le raffinage
d'huiles alimentaires, la fabrication de savons et leur
commercialisation ;
- toute opération concernant directement l'exportation,
l'importation, la consignation, le warrantage et le transport des produits
ci-dessus et de leurs dérivés.
Dans sa vision d'être le fleuron de l'industrie des
corps gras au Bénin et même dans la sous-région, l'IBCG a
pris sur elle la lourde responsabilité de mettre en place sur
financement de la Banque Ouest Africaine de Développement, un certain
nombre d'installations à savoir :
- une nouvelle unité de raffinage et de fractionnement
d'une capacité de 200 tonnes/jour d'huile brute ou d'huile neutre au
Complexe Huilier de Cotonou ;
- une deuxième ligne de savonnerie d'une
capacité de 1.5 tonne/heure à la Savonnerie d'Agbokou
Porto-Novo ;
- une troisième presse à Hinvi pour pouvoir
atteindre les 50 000 tonnes de régimes de palme à
triturer ;
- et deux lignes de pipe line au Centre de Stockage et
d'embarquement pour y faciliter les opérations.
Ce qui justifie sa politique générale
d'investissement.
Section 2 : Structure, Effectif et
Organigramme
Il sera abordé dans cette section la structure,
l'effectif et l'organigramme de l'IBCG qui permettront de bien apprécier
cette dernière.
Paragraphe 1 : Structure
Le fonctionnement du système que constitue l'IBCG
nécessite la mise en place d'une structure bien
déterminée.
Ainsi, à l'instar de toute entreprise qui se veut
performante, l'IBCG dispose d'un Conseil d'Administration et d'une Direction
Générale (ensemble organisé de directions techniques
centrales, de services centraux et d'unités
décentralisées) qui participent à son bon fonctionnement
et qui se présentent comme ci-après :
A- Le Conseil d'Administration
Composé d'au moins trois (03) membres
désignés parmi les actionnaires, le Conseil d'Administration (CA)
est l'organe suprême de décision et de gestion chargé
d'élaborer, de faire appliquer et de contrôler la politique
générale de la société IBCG.
Les administrateurs sont nommés par l'Assemblée
Générale ordinaire des actionnaires.
Les sociétés de toutes formes peuvent faire
partie du Conseil d'Administration, quel que soit leur objet social.
Elles sont représentées comme administrateurs
par un représentant permanent, sans qu'il soit nécessaire que la
personne désignée soit personnellement actionnaire de la
présente société.
B- La Direction Générale
Elle coordonne, commande, organise et dirige les
activités des directions centrales, des services hors
hiérarchiques qui lui sont directement rattachés et des
unités décentralisées qui contribuent à la bonne
marche de l'entreprise.
Les deux (02) services hors hiérarchiques directement
rattachés sont :
- le Secrétariat de Direction
Générale ;
- la Cellule d'Audit Interne et de Contrôle de
Gestion.
La Direction Générale est
assistée de :
ü Quatre (04) directions techniques centrales dont
dépendent des services spécialisés. Il s'agit de :
Ø la Direction Administrative (DA) chargée
de la gestion administrative de l'entreprise (rémunération du
personnel, suivi de la carrière, mise à jour des dossiers
individuels, affectation, gestion environnementale, suivi des affaires
judiciaires, contentieux et litiges de l'entreprise avec les tiers).
Ø la Direction Financière et
Comptable (DFC) chargée d'assurer la gestion financière et
comptable de l'entreprise (organisation et gestion de la trésorerie et
du portefeuille, élaboration des états financiers, organisation
et suivi des stocks, tenue des comptabilités générale,
analytique et matières).
Ø la Direction des Etudes et de la
Production (DEP) chargée des études de productions et de
techniques industrielles (préparation des études de
faisabilité de projets techniques, définition des normes de
fabrication, proposition de méthodes de fabrication performantes et de
maintenance des installations industrielles et équipements techniques,
élaboration de programmes annuels de maintenance et de production, suivi
de l'exécution des projets techniques de l'entreprise).
Ø la Direction Commerciale (DC) chargée de la
gestion commerciale (conception et définition des différentes
politiques commerciales, conception d'une politique d'approvisionnement et de
stock de l'entreprise, organisation de l'approvisionnement des usines et de
toutes les structures de l'entreprise en matières premières et
consommables sur la base des programmes annuels de production et de
maintenance, mise en oeuvre d'une bonne administration et d'une parfaite
exécution de la vente des produits de l'entreprise).
ü Des unités de production industrielle qui
comprennent :
Ø la Savonnerie d'Agbokou Porto-Novo
Ø les Huileries de Palme de Hinvi-Houin
ü Un Complexe Huilier de Cotonou (CHC) qui assure la
coordination et la gestion courante des unités
décentralisées ci-après :
Ø l'Unité de Raffinage et de Fractionnement
Ø l'Unité de Traitement de Soja-Coton
Ø l'Unité de Presserie et Fabrique de bidons
Il est à noter que chacun de ces organes ci-dessus
cités a respectivement à sa tête, un Chef de Cellule,
Directeur, Chef d'Unité et Coordonnateur.
Paragraphe 2 : Effectif et
Organigramme
A- Effectif
L'IBCG dispose d'un personnel réparti dans les
différents services de la Direction Générale et les
différentes Unités de production industrielle. Son effectif
était de 251 Agents (permanent et occasionnel) au 1er janvier
2006. Malheureusement, cet effectif a été réduit le 09
juin 2006 à 104 Agents suite à un licenciement d'un nombre
important du personnel pour motif économique.
Cette situation malheureuse, qui a fait augmenter la liste
déjà longue de déflatés, a engendré un
déséquilibre total dans les différents services de la
Direction Générale et dans les différentes unités
de production industrielle de l'entreprise.
Le tableau ci-après indique la répartition par
catégorie socioprofessionnelle de l'effectif du personnel permanent de
l'IBCG-SA 2003 à 2006.
Tableau N°
1 : Répartition par catégorie
socioprofessionnelle de l'effectif du personnel (permanent et occasionnel) de
l'IBCG de 2003 à 2006
Année
Catégories
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Permanent
|
Occasionnel
|
Permanent
|
Occasionnel
|
Permanent
|
Occasionnel
|
Permanent
|
Occasionnel
|
Cadre
|
20
|
-
|
19
|
-
|
18
|
-
|
10
|
-
|
Agent de Maitrise
|
106
|
16
|
79
|
-
|
79
|
-
|
53
|
-
|
Employé/Ouvrier
|
146
|
250
|
143
|
41
|
114
|
40
|
40
|
1
|
TOTAL
|
272
|
266
|
241
|
41
|
211
|
40
|
103
|
1
|
TOTAL GENERAL
|
538
|
282
|
251
|
104
|
Source : Rapports d'activité de l'IBCG-SA
Cette répartition par catégorie nous
amène à concevoir le graphique suivant pour 2006 :
Figure N° 1 : Répartition du
Personnel par catégorie socioprofessionnelle
Le graphique fait ressortir un pourcentage faible de la
troisième catégorie du tableau, celle des Employés et
Ouvriers qui avait de tout temps le taux le plus élevé : ils
représentent 38.83 % de l'effectif total en 2006.
Les autres catégories étant de 51,46 % (Agents
de Maîtrise) et de 9.71 % (Cadres). En effet le licenciement collectif
pour motif économique survenu en juin 2006 a occasionné le
départ de beaucoup d'Employés et Ouvriers.
B- Organigramme de l'IBCG
L'organigramme de l'Industrie Béninoise des Corps Gras
se présente comme ci-dessous :
DG
DA
DFC
DC
CAICG
SDG
DEP
SF
SAGE
SPCGM
SC
SCFQ
SEM
SAMPF
SV
SCA
SAV
HP
CHC
SM
Sce Fab
SGMPPF
SAF
SM
Sce Fab
SAF
SGMPPF
SAF
CHAPITRE II : ENVIRONNEMENT ET PRODUITS
IBCG
Ce deuxième chapitre présentera d'une part,
l'environnement de l'IBCG et d'autre part, ses différents produits sur
les marchés (national et international).
Section 1 : Environnement
L'environnement influence l'activité de l'entreprise.
Celle-ci doit composer avec les contraintes que l'environnement lui impose et
saisir les opportunités.
Au niveau général, l'environnement est un
ensemble de forces démographiques, économiques, technologiques,
politiques, réglementaires, sociologiques et culturelles. A
l'échelle de l'entreprise, il est formé d'un groupe
d'acteurs : concurrents, clients, fournisseurs, distributeurs.
Afin de mieux cerner la complexité de l'environnement
de l'entreprise, on peut opérer une distinction entre ses
différents niveaux d'analyse. Dans un premier temps, l'entreprise se
doit d'analyser les tendances du macro-environnement. Dans un second temps,
l'analyse pourra ensuite se porter sur les acteurs du micro environnement de
manière à identifier les forces concurrentielles en
présence.
Enfin, la connaissance de son environnement, notamment de ses
principaux concurrents, doit obliger l'entreprise à s'interroger sur le
ou les avantages concurrentiels qu'elle est susceptible de pouvoir
développer.
L'Industrie Béninoise des Corps Gras évoluant
dans un milieu économique, politique, social et culturel ne peut vivre
en autarcie : d'une manière ou d'une autre, elle doit
s'insérer et se développer dans son environnement. Cet
environnement se présente comme ci-après :
Paragraphe 1 : Le Micro environnement
Il est constitué de l'ensemble des acteurs sur lesquels
l'IBCG peut agir à savoir :
A- La Concurrence
L'IBCG vit dans un environnement fortement concurrentiel
compte tenu de la nature de ses produits. Ses concurrents sont l'ensemble des
entreprises dont les produits sont directement ou indirectement substituables
aux siens.
Les principales entreprises industrielles concurrentes avec
lesquelles l'IBCG se retrouve sur le marché de ses produits (huiles et
savons) sont FLUDOR BENIN-SA et la Société des Huileries du
Bénin (SHB) pour les huiles et les importateurs de façon
générale pour les savons.
Les autres concurrents sont les producteurs artisanaux qui
fabriquent de façon traditionnelle les produits et les importateurs
(d'huiles et de savons) non négligeables qui sont beaucoup plus dans
l'informel et qui commercialisent les produits comme : Lesieur, Dinor,
Huilor, Gino, King's, Turkey, BF, Fanico, Idéal, Pigeon mousse plus,
Zip, Ga, Sivoderm...
L'analyse de la concurrence étant d'une importance
fondamentale pour toute entreprise quelle que soit sa taille, doit lui
permettre d'innover, de perfectionner ses produits afin de satisfaire au
maximum ses clients et se faire attribuer la plus grande part de
marché.
Comme dit ci-dessus, il est important de s'intéresser
aux concurrents du marché sur lequel on est positionné et cela
afin de mieux évaluer les capacités des adversaires.
Le tableau ci-dessous présente l'IBCG avec ses
principaux concurrents d'huiles alimentaires (situation géographique,
produits et chiffre d'affaires) pour 2003.
Tableau N° 2 : Situation des
concurrents
CONCURRENTS
|
SITE
|
PRODUITS
|
2003
|
CHIFFRE D'AFFAIRES
|
PART DE MARCHE
|
IBCG
|
Cotonou
|
Toulor
|
11 366 219 775
|
43.10 %
|
SHB
|
Bohicon
|
Vitalor
|
8 363 004 116
|
31.71 %
|
FLUDOR BENIN
|
Cana
|
Fludor
|
6 644 421 443
|
25.19 %
|
TOTAL
|
|
|
26 373 645 334
|
100 %
|
Source : Rapports d'activités IBCG 2003,
Mémoire BTS (GASA-FORMATION 2003-2004) sur Etude de la structure
financière d'une entreprise industrielle : cas de SHB de Armand
ZOHOU et Flora KEITCHION et données 2003 AIFO-UEMOA sur FLUDOR-BENIN.
NB : L'indisponibilité des
données sur SHB n'a pas permis de pousser plus loin les analyses.
B- Les Clients
La clientèle est constituée des consommateurs
actuels et potentiels qui s'intéressent à l'offre de
l'entreprise. Il s'agit des acheteurs et des revendeurs locaux qui peuvent
être classés en grossistes, détaillants et consommateurs
finals.
Les grossistes constituent le maillon important du
marché aval. Ils s'approvisionnent au Service des ventes pour desservir
les marchés locaux à travers les détaillants.
Les clients étrangers sont représentés
par les grossistes des pays de la sous-région comme le Burkina Faso, la
Côte d'Ivoire, le Niger, le Nigéria, le Sénégal et
le Togo d'une part et les clients des autres pays comme l'Angleterre, la
Hollande et la Norvège d'autre part.
Les consommateurs finals regroupent les hôtels, les
maquis, les restaurants, les ménages et certaines Administrations et
Sociétés telles que : la Société de Ciment du
Bénin (SCB) qui distribue périodiquement du savon à son
personnel, les coopératives de santé, les associations d'aide aux
sans emplois etc.
Figure N° 2 : Répartition des
consommateurs
La figure fait ressortir un pourcentage très
élevé des ménages qui sont les gros consommateurs des
produits IBCG. On remarque un pourcentage vraiment négligeable des
autres consommateurs comme l'Administration, les coopératives, les
associations, les hôtels...
C- Le financement des Fournisseurs
ü Fournisseurs d'intrants
Les fournisseurs nationaux ou étrangers auprès
desquels l'IBCG achète représentent le marché en amont ou
le marché de l'approvisionnement.
Pour ses besoins en industrie, notamment entrant dans la
production des huiles et des savons, l'IBCG achète des matières
premières et consommables (graines de soja, de coton, régimes de
palme, oléine de palme, palmistes, soude caustique, sel) auprès
des opérateurs économiques nationaux et des fournisseurs
étrangers. Les achats effectués au plan local et dans la zone
UEMOA font 33.97 % alors que ceux effectués dans la zone HORS UEMOA sont
de 66.03 %.
ü Fournisseurs de capitaux
Le principal fournisseur de capitaux est la Banque Ouest
Africaine de Développement (BOAD) qui a consenti un important prêt
à l'IBCG pour l'installation d'une grande usine de fractionnement de
l'huile de palme brute.
ü Fournisseurs de services
généraux
Les autres fournisseurs indispensables de l'IBCG et
intervenant dans la fourniture d'énergies, d'eau, de lubrifiants, de
communication sont la SBEE, la SONEB, la SONACOP, TOTAL, ORYX et BENIN
TELECOM-SA.
Paragraphe 2 : Le Macro environnement
On le définit comme l'ensemble des grandes tendances de
la société dans sa globalité. La caractéristique et
l'évolution du macro-environnement s'imposent à
l'entreprise : en aucun cas, elle n'a la possibilité d'interagir
avec. Tout au plus, peut-elle constater qu'elles sont porteuses pour elle
d'opportunités ou, à contrario, de menaces.
C'est l'ensemble des facteurs susceptibles d'exercer une
influence sur les activités de l'IBCG et qui échappent presque
totalement à son contrôle.
A- L'environnement politico-légal ou
réglementaire
Tout comme le marché béninois, l'environnement
politico-légal ou réglementaire est aujourd'hui fortement
marqué par le libéralisme économique.
Au plan législatif, la loi N° 90-005 du 15 mai
1990 fixant les conditions d'exercice des activités du commerce en
République du Bénin affirme les principes de la liberté du
commerce au Bénin et apporte les allègements substantiels aux
procédures d'implantation des entreprises commerciales
étrangères. Elle réglemente aussi les activités
relatives à la production, à la distribution et exclut toute
restriction à l'importation des marchandises.
Au plan réglementaire, les nouveaux textes simplifient
les procédures d'exclusion des commerçants en rendant plus libre
le commerce au Bénin.
B- L'environnement économique et
technologique
L'économie béninoise est actuellement
caractérisée par une diminution du pouvoir d'achat de la
population due à l'inflation dont le taux moyen est de 2.5 % en 2005
selon les données statistiques de l'INSAE. Les produits finis que
commercialise l'IBCG étant de première nécessité
font l'objet de dépenses incompressibles.
Toutefois, ils sont substitués par des produits
importés en provenance de la sous-région particulièrement
du Nigéria et de la Côte d'Ivoire. Il est donc indéniable
que la population préfère consommer les produits frauduleusement
importés compte tenu de leur prix accessible. Une situation
défavorable qui ne permet pas à l'IBCG (respectueuse de la loi)
d'écouler facilement ses produits.
Pour répondre à une technologie de pointe,
l'IBCG s'est faite installée une nouvelle chaîne de fabrication de
savons d'une capacité de 1.5 tonne/heure à la Savonnerie
d'Agbokou à Porto-Novo, une grande usine de raffinage et de
fractionnement d'une capacité de 200 tonnes/jour d'huile brute ou
d'huile neutre au Complexe Huilier de Cotonou, d'une troisième presse
à Hinvi pour pouvoir atteindre les 50 000 tonnes de régimes
de palme à triturer et de deux lignes de pipe line au Centre de Stockage
et d'embarquement pour y faciliter les opérations.
C- L'environnement démographique et
socioculturel
L'IBCG évolue sur un marché à forte
croissance à cause de la poussée démographique que
connaît le Bénin. Avec une superficie de 114 763 km2
et un taux de croissance de 3.25 % selon le recensement
général de la population et de l'habitat de 2002, la population
du Bénin est passée de 6 769 914 en 2002 à 7
693 846 habitants en 2006. Le rythme de la croissance démographique
présente un intérêt pour le monde des affaires et partant
pour l'IBCG car l'augmentation de la population entraîne un accroissement
de la demande en huile et en savon et donc un développement de ce
marché.
Sur le plan socioculturel, la notion de culture est complexe
et déterminante pour l'entreprise. Ainsi, la culture a une influence sur
les habitudes de consommation et détermine les préférences
du consommateur.
Au Bénin, il existe une diversité de cultures.
Ce qui entraîne une différence d'habitude de consommation des
produits entre les peuples. Alors, on distingue généralement deux
(02) groupes de consommateurs à savoir :
- ceux qui sont fidèles à la tradition et
consomment local c'est à dire les produits de fabrication artisanale
(par exemple "agonlinmi" dans le Zou, le beurre de karité dans le Nord
et "koto" dans le Sud) ;
- ceux qui jouent aux civilisés et qui s'adaptent aux
produits importés quel que soit le prix, quelle que soit la
qualité.
Section 2 : Principaux produits
commercialisés
Spécialisée dans les corps gras, l'Industrie
Béninoise des Corps Gras produit pour sa propre consommation et pour les
marchés (national, sous-régional et international) trois (03)
principales gammes de produits à savoir : les savons, les huiles et
les tourteaux.
Paragraphe 1 : Les Savons
La gamme des savons comporte quatre (04) lignes de produits
fabriqués par l'Industrie Béninois des Corps Gras à la
Savonnerie d'Agbokou à Porto-Novo et mis sur les marchés
(national et international). Il s'agit de :
Ø Palmida
Fabriqué à partir des huiles de palme et de
palmiste, le Palmida est un savon de ménage, le plus vieux et le plus
connu des béninois et qui fait l'objet de grande consommation locale et
d'exportation.
Ø Le Cob
Le Cob est un savon de ménage fabriqué à
partir de la stéarine blanche ou de l'huile de palme
décolorée et de l'huile de palmiste.
Ø Afya
Fabriqué à partir des mêmes
matières premières que Le Cob, le savon Afya est un produit
nouveau remis sur le marché en 2004. Il est à signaler ici que,
contrairement aux autres savons de l'IBCG, Afya est un savon de toilette.
Ø Palmier
Le Palmier est un savon de ménage fabriqué avec
les mêmes matières premières que les deux
précédents savons. Il a été conçu et mis sur
le marché en 2003. Pour le Palmier, les matières premières
utilisées doivent être très propres.
Paragraphe 2 : Les Huiles et les
Tourteaux
A- Les Huiles
Dans cette gamme, L'Industrie Béninoise des Corps Gras
produit pour les marchés (local et international) et pour sa
consommation interne (matières premières pour la Savonnerie) les
huiles végétales ci-après :
Ø Huile de Palme
Produite dans les Huileries de Palme de Hinvi et Houin
à base de régimes de palme, l'Huile de Palme est destinée
à la vente et à la consommation interne à Agbokou
Porto-Novo pour la fabrication de savons.
Ø Oléine de Palme
L'Oléine de Palme est produite à partir de
l'Huile de Palme brute à l'Unité de Fractionnement et de
Raffinage du Complexe Huilier de Cotonou (CHC).
Ø Huile de Coton Raffinée
L'Huile de Coton, produite à partir des graines de
coton triturées à l'Usine de Coton-Soja, est raffinée
à l'Unité de Fractionnement et de Raffinage du Complexe Huilier
de Cotonou.
Ø Huile de Soja Raffinée
L'Huile de Soja Raffinée est produite à base de
graines de soja à l'Unité de Fractionnement et de Raffinage du
Complexe Huilier de Cotonou après usinage à l'Unité
Soja-Coton.
Ø Huile de Palmiste
Produite au Complexe Huilier de Cotonou à partir des
palmistes, l'Huile de Palmiste est destinée beaucoup plus à la
consommation interne qu'à la vente. Elle entre dans la production de
tous les savons IBCG.
Ø Stéarine de Palme
La Stéarine blanche est produite à partir de
l'Huile de Palme brute à l'Unité de Fractionnement et de
Raffinage du CHC. Elle est destinée à la vente et à la
consommation interne.
B- Les Tourteaux
Issus de la trituration des palmistes, des graines de coton et
des graines de soja dans les unités de production industrielle du
Complexe Huilier de Cotonou, ces différents tourteaux sont
destinés à la vente locale et internationale (pour l'alimentation
animale).
Ø Les Tourteaux de Palmiste
Les Tourteaux de Palmiste sont issus de la production de
l'Huile palmiste au Complexe Huilier de Cotonou (Chaîne Palmiste). Cette
huile est produite à partir des palmistes issus de la trituration des
régimes de palme dans les Huileries de Hinvi et de Houin.
Ø Les Tourteaux de Coton
Les Tourteaux de Coton sont produits à l'usine
Soja-Coton du Complexe Huilier de Cotonou à partir des graines de coton
collectées sur le marché national.
Ø Les Tourteaux de Soja
Les Tourteaux de Soja sont fabriqués aussi à
l'usine Soja-Coton du Complexe Huilier de Cotonou à partir des graines
de soja collectées aussi sur le marché local.
NB : Les activités de l'IBCG
peuvent être, de façon globale, ventilées par gamme de
produits en quatre (04) catégories comme ci-après suivant
le tableau statistique (Annexe 4).
Figure N° 3 : Analyse du portefeuille
d'activités
Utilisation
croissante de liquidités
Génération
croissante
de
liquidités
P
A
R
T
D
U
M
A
R
C
H
E
Forte
Vaches à lait
Faible
Poids morts
PRODUITS ACCESSOIRES
|
Dilemmes
TOURTEAUX
|
Faible Forte
CROISSANCE DU MARCHE
DEUXIEME PARTIE
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE
DE L'ETUDE
Dans cette deuxième partie, il sera abordé en
premier lieu le cadre théorique de l'étude et en second lieu la
méthodologie de recherche.
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE
L'ETUDE
Le premier chapitre de cette partie traitera d'une part, de la
problématique de l'étude et d'autre part, des objectifs et des
hypothèses de travail.
Section 1 : Problématique
Une entreprise est une structure économique et sociale
dont la vie dépend de chacune de ses composantes fonctionnelles. Une
gestion mal menée de ces dernières peut entraîner une
baisse du rendement ou des performances et peut la conduire en faillite. De ce
fait, il s'avère alors nécessaire qu'une gestion saine, efficace
et efficiente de toutes les fonctions de l'entreprise soit assurée afin
de lui permettre d'atteindre les objectifs qu'elle s'est assignée. Parmi
les fonctions de première importance dans la vie d'une entreprise
industrielle et commerciale, on peut citer la fonction Marketing car une fois
la production terminée elle doit trouver un marché sur lequel
elle doit échouer et être écoulée.
Pour exister dans un environnement concurrentiel, elle doit
satisfaire ses clients et générer un profit ou un
bénéfice, c'est à dire un chiffre d'affaires
supérieur à la somme de ses coûts (salaires et charges,
achats, frais de conditionnement, amortissements des investissements,
impôts et taxes, etc.)
L'accroissement normal et constant de ce chiffre d'affaires,
qui est un indicateur performant de mesure de la santé financière
et économique de l'entreprise, permet de qualifier la stratégie
Marketing et d'apprécier l'avance de l'entreprise sur ses concurrents
à travers sa part de marché.
L'Industrie Béninoise des Corps Gras, soucieuse
d'assurer sa rentabilité, par conséquent sa survie et son
développement dans un environnement de libre concurrence, se trouve
être confrontée à des problèmes qui suscitent des
interrogations à savoir :
- Qu'est-ce qui explique la baisse considérable et
persistante du chiffre d'affaires enregistrée par l'IBCG depuis
2004 ?
- Quelles sont les causes de cette
baisse considérable et persistante ?
Section 2 : Objectifs et Hypothèses
La deuxième section sera consacrée en premier lieu
à la définition des objectifs et en second lieu à la
formulation des hypothèses de travail.
Paragraphe 1 : Objectifs
A- Objectif général
Contribuer à l'accroissement du chiffre d'affaires de
l'Industrie Béninoise des Corps Gras afin de lui permettre un
développement économique durable et de retrouver sa
notoriété.
B- Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques, au nombre de trois, sont les
suivants :
Ø Promouvoir la filière Palmier à huile
afin d'accroître la production des régimes de palme dans les
Coopératives d'Aménagement Rural (CAR).
Ø Aider à rendre les systèmes
d'approvisionnement, de maintenance préventive et de production plus
performants.
Ø Participer à la mise en place d'une bonne
stratégie marketing.
Paragraphe 2 : Hypothèses de travail
Ø Hypothèse 1 : La baisse
persistante du chiffre d'affaires découle du contexte politico-juridique
très défavorable dans lequel l'IBCG évolue.
Ø Hypothèse 2 : L'IBCG enregistre
une baisse persistante de son chiffre d'affaires parce qu'elle est souvent
confrontée à un problème de rupture de stocks de
matières premières et de produits finis.
Ø Hypothèse 3 : La baisse
persistante du chiffre d'affaires est due au fait que l'IBCG n'a pas une bonne
politique commerciale.
CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE ET
METHODOLOGIE
Le présent chapitre prendra en compte dans un premier
temps la revue de littérature et dans un second temps la
méthodologie de recherche.
Section 1 : Revue de littérature
Toute recherche suppose la maîtrise de quelque savoir
dans le domaine concerné. Il est d'une nécessité
impérieuse que des études antérieures ayant trait à
ce thème de recherche soient faites dans le cadre de la
présentation théorique de ce travail.
Ainsi, il sera question de présenter quelques approches
des auteurs sur les différents centres d'intérêt
liés au concept du chiffre d'affaires et à sa croissance tels
que : le produit, le prix, la distribution et la communication.
Paragraphe 1 : Concept du chiffre d'affaires
Le Petit Larousse illustré 1998 définit le
chiffre d'affaires comme le montant des ventes de biens et services
cumulées entre deux (02) bilans.
Selon le dictionnaire « Le Petit Robert
1 », le chiffre d'affaires est le total des ventes effectuées
pendant la durée d'un exercice commercial.
Ces définitions des dictionnaires Larousse et Robert,
au sens général, n'abordent pas tous les aspects du chiffre
d'affaires. Ce qui a orienté la lecture vers l'internet qui donne plus
de détails.
Selon Wikipédia, le chiffre d'affaires désigne
le total des ventes nettes de biens et de services facturés par une
entreprise sur un exercice comptable. Il est exprimé en unités
monétaires. Il se calcule hors taxe, et en particulier hors TVA, et
déduction faite des rabais, remises et ristournes accordés.
Concrètement, le chiffre d'affaires d'une entreprise sur un exercice
donné s'obtient en faisant la somme de l'ensemble des factures et avoirs
hors taxes émis au cours de cet exercice.
Il constitue généralement l'essentiel des
produits d'une
entreprise. Toutefois, dans certains cas, il peut exister une différence
substantielle entre le chiffre d'affaires d'une entreprise et le total de ses
produits
d'exploitation (lequel inclut le chiffre d'affaires).
Exemple : si une entreprise perçoit de nombreuses
subventions
d'exploitation (à n'importe quel titre que ce soit : dotation
de fonctionnement, projet de
R&D, etc.), le montant de
ces subventions n'est pas inclus dans le chiffre d'affaire de la
société (car il n'y a pas eu de facturation) mais il est inclus
dans le total des produits d'exploitation, à partir duquel est
calculé le
résultat
d'exploitation.
A lui seul, le chiffre d'affaires ne permet pas de juger de la
performance d'une entreprise. Son niveau dépend en effet de la nature de
son activité. Cependant, c'est un outil de comparaison pratique entre
entreprises d'un même secteur d'activité.
La variation du chiffre d'affaires d'une entreprise est en
revanche un indicateur analytique intéressant.
Pour éviter toute confusion et diverses
interprétations,
le Plan Comptable
Général (PCG) définit le «chiffre
d'affaires» comme étant le montant des affaires
réalisées avec des tiers dans l'exercice des activités
correspondant à l'exploitation normale et courante de l'entreprise.
On ne saurait parler de la croissance du chiffre d'affaires
dans une entreprise industrielle sans aborder les principales variables
marketing présentées ci-après par des auteurs
spécialistes.
Paragraphe 2 : Les principales variables marketing
La réussite de la politique commerciale de l'entreprise
est fonction de la cohérence des variables marketing qui s'apparente
à l'idée suivante : un bon produit n'est rien sans une bonne
politique de communication, et une bonne politique de communication
associée au produit n'est pas rentable sans une bonne politique de prix
et enfin un bon prix sans une bonne politique de distribution ne serait
efficace pour le produit1(*).
A- Le Produit
Selon J-L. BILLON, P.D.G. SIFCOM, Abidjan COTE D'IVOIRE, le
produit constitue la base commerciale du succès de l'entreprise. En
effet, lorsqu'il est bien élaboré, et qu'il correspond aux
attentes des clients, il n'a aucun mal à réussir aussi bien sur
le marché national que sur les marchés internationaux. Une
entreprise peut avoir les meilleurs ingénieurs au monde, un
business-plan de toute beauté avec un budget des plus parfaits et
estimer avoir fait le meilleur produit du monde, mais si son produit n'est pas
accepté par le consommateur, c'est l'échec.
La stratégie de produit est au centre de
l'activité commerciale de l'entreprise dans la mesure où tous les
éléments du marketing (prix, communication et distribution)
dépendent du produit que l'on envisage d'élaborer. Elle joue un
rôle essentiel en matière commerciale car la meilleure
publicité d'un produit, c'est de faire en sorte que sa qualité
puisse être acceptée par la grande majorité de la cible
visée.
Selon Abdoulaye OUATTARA, la stratégie de produit est
d'une importance capitale en marketing dans l'élaboration d'un plan de
marketing-mix dans la mesure où le produit est l'élément
de base du plan de marketing-mix. Les autres variables (prix, communication,
promotion et distribution) sont définis en accord avec la
stratégie de produit.
Cette stratégie est nécessaire car le produit ne
se définit pas uniquement à travers ses caractéristiques
techniques mais comme un ensemble d'avantages perçus par le
consommateur. C'est pour cette raison que l'élaboration d'un produit
nécessite la prise en compte des attentes des consommateurs, mais aussi
des capacités technologiques de l'entreprise et son savoir-faire.
La stratégie de produit intègre également
les attentes psychologiques présentes dans le choix des formes, des
couleurs et du design ; c'est pour cette raison qu'elle s'inscrit dans un
cadre aussi large que celui de la firme.
Selon KOTLER et DUBOIS dans « Marketing et
Management », Le produit est la variable la plus importante du mix
marketing. Par produit, il faut entendre tout ce qui peut être offert sur
un marché de façon à y satisfaire un besoin. Elaborer la
stratégie de produit consiste à définir de manière
cohérente l'assortiment des produits, les gammes, la politique de
marque, le conditionnement et l'étiquetage. Tout produit s'analyse
à cinq (05) niveaux à savoir : le noyau, le produit
générique, le produit attendu, le produit global et le produit
potentiel.
L'assortiment ou mix des produits est l'ensemble des gammes et
articles proposés à la vente par une entreprise. Il peut
être caractérisé par sa largeur, sa profondeur et sa
cohérence.
La largeur de l'assortiment se réfère au nombre
de gammes mises en vente par l'entreprise.
La profondeur se réfère au nombre moyen
d'articles offerts dans chaque gamme.
La cohérence de l'assortiment, enfin, a trait à
l'homogénéité des différentes gammes quant à
leur utilisation finale, leurs impératifs de production ou leurs
circuits de distribution.
La gamme est un ensemble de produits liés entre eux du
fait qu'ils fonctionnent de la même manière, s'adressent aux
mêmes clients, ou sont vendus dans les mêmes types de points de
vente ou zones de prix.
Quant à LENDREVIE, LEVY et LINDON dans « Mercator
», le produit est l'un des quatre (04) éléments du
marketing-mix avec le prix, la distribution et la communication. La politique
de produit consiste à concevoir, organiser et renouveler ce que
l'entreprise vend ou propose à ses clients, qu'il s'agisse d'un bien ou
d'un service.
Selon eux, le produit est souvent compris comme un bien
fabriqué et commercialisé par l'entreprise. Le marketing des
produits est alors le marketing qui s'occupe de la conception et de la gestion
des produits de l'entreprise.
On ne saurait parler de la politique de produit avec les
auteurs de Mercator sans aborder le cycle de vie des produits et convenir avec
eux que :
Comme pour un individu, la vie d'un produit peut être
analysée en plusieurs phases qui vont du lancement (la naissance) au
développement (l'adolescence) puis à la maturité
(l'âge adulte), enfin au déclin (la vieillesse et la mort). Ces
différentes périodes, définies ci-après et
schématisées plus loin, constituent le cycle de vie d'un
produit.
- la première phase est celle de l'introduction d'un
nouveau type de produit. La croissance est généralement assez
faible car l'innovation prend du temps à se diffuser : phase de
lancement.
- La deuxième étape est celle de la croissance
du produit. Le nouveau produit est mieux connu et attire rapidement de nouveaux
clients, les volumes augmentant sensiblement : phase de
développement.
- Dans la troisième étape, le produit cesse
d'être une innovation, il s'est déjà largement
diffusé et connaît donc une croissance des ventes beaucoup plus
faible, voire nulle : phase de maturité.
- Dans la quatrième phase, le produit est
dépassé par de nouvelles innovations et il connaît un
déclin de ses ventes, puis une disparition : phase de
déclin.
Pour C. DESFOUR, il existe un grand nombre de
définitions différentes, selon que l'on
considère :
- la diversité des produits
- l'objet lui-même avec ses caractéristiques
tangibles : son maintien, sa forme ou son conditionnement, ...
- l'image dégagée par le produit avec ses
caractéristiques immatérielles : prestige lié
à la marque, symboles liés aux couleurs ou aux formes, ...
Le consommateur n'achète pas un produit mais
l'idée qu'il s'en fait. En d'autres termes, le produit devient de plus
en plus une image, un symbole, une représentation intellectuelle et
effective d'un objet.
En fait, le client ne consomme pas que les
caractéristiques d'un produit, il achète surtout une satisfaction
globale.
Figure N° 4 : Le cycle de vie d'un
produit
Ventes
Profits
Temps
Phases
Bénéfice
Ventes
Lancement
Développement
Maturité
Déclin
Source : J. LENDREVIE, J. LEVY et D. LINDON,
Mercator, Dalloz, 2003
B- Le Prix
Selon Abdoulaye OUATTARA dans « Marketing en
Afrique » et la plupart d'autres auteurs comme Kotler et Dubois, le
prix est la seule variable qui procure des revenus à l'entreprise
contrairement aux autres variables du marketing-mix (produit, communication,
distribution). Ceci, dans la mesure où toutes les autres variables
n'engendrent que des investissements ou des dépenses.
Le prix, qui est l'outil indispensable de toute transaction,
apparaît comme l'essence même de l'échange marchand. Il se
distingue également des autres variables par son aspect immédiat
et spontané dans la mesure où les décisions relatives au
prix peuvent être instantanément appliquées.
Le prix joue un rôle essentiel dans la politique
commerciale de l'entreprise. Il constitue une variable qui détermine le
volume des ventes et la rentabilité commerciale. Dans le cas de la
fixation du prix, l'entreprise vise essentiellement des objectifs de volume, de
survie, d'image et de concurrence.
Selon KOTLER et DUBOIS dans « Marketing et
Management », la fixation d'un prix doit se faire en relation avec la
valeur offerte au client et perçue par lui. Si le prix excède la
valeur offerte, l'entreprise rate des opportunités de ventes. Si le prix
se situe en deçà de la valeur offerte, elle limite sa
rentabilité.
De nombreux facteurs interviennent en fait dans
l'élaboration d'un prix à savoir : la détermination
de l'objectif, l'évaluation de la demande, l'estimation des coûts,
l'analyse des prix et offres des concurrents, le choix d'une méthode de
tarification et fixation du prix final.
Quant à C. DESFOUR dans « Gestion Commerciale
1 », la fixation d'un prix dépend des objectifs de
l'entreprise. La démarche de détermination du prix comporte les
phases suivantes :
- Estimer la demande pour le produit
- Anticiper les réactions des concurrents
- Définir la part de marché souhaitée
- Etudier les composantes du plan de marchéage
- Sélectionner la stratégie de prix
- Sélectionner le prix
Le choix d'une stratégie de prix est une tâche
délicate dans la mesure où elle conditionne la rentabilité
de l'entreprise.
La place détenue par l'entreprise sur son marché
détermine le choix entre les stratégies suivantes :
· Stratégie de pénétration de
marché : l'objectif est le volume des ventes. La
stratégie de pénétration de marché est suivie pour
conquérir une large part de marché, ou, éventuellement,
pour décourager l'entrée en marché ou le maintien des
concurrents.
· Stratégie
d'écrémage : elle consiste, dès le lancement du
produit, à fixer un prix suffisamment élevé pour garantir
un profit unitaire important en se concentrant sur les segments de
marché pour lesquels l'élasticité au prix est faible.
Cette approche privilégie le profit plutôt que le chiffre
d'affaires.
· Stratégie d'alignement sur la
concurrence : elle consiste à suivre les concurrents
dans leur stratégie de prix en restant dans la
« fourchette » des prix du marché. La
différenciation intervient sur d'autres aspects de la politique
commerciale : l'image de marque, politique publicitaire ou
promotionnelle.
· Stratégie de discrimination : elle
revient à pratiquer des prix différents selon certains
critères, dont notamment : la distance entre lieu de production et
lieu de consommation, l'époque de consommation, la catégorie
d'acheteurs, la gamme de produits.
Du point de vue de LENDREVIE, LEVY et LINDON dans «
Mercator », l'influence du prix sur le volume des ventes résulte de
l'interaction de trois (03) mécanismes distincts : l'effet
économique de frein à l'achat, l'effet psychologique d'image et
l'effet sur les attitudes des distributeurs à l'égard du
produit.
Pour le niveau d'acceptabilité des prix, le
consommateur a tendance à associer une image de mauvaise qualité
à un prix bas et une image de qualité supérieure à
un prix élevé. Il n'est toutefois pas disposé à
payer un prix qu'il juge exorbitant. Le prix psychologique optimum se situe
donc dans une fourchette limitée en haut par un effet de revenu et en
bas par un effet de qualité. Il correspond au plus grand écart
entre la courbe des prix minima et celle des prix maxima
représenté par la figure ci-après.
Figure N° 5 : Courbes de prix minimal
et maximal
Prix de vente
P
Prix psychologique
optimal
100 %
0 %
15 %
25 %
100 %
0 %
% cumulé pour
le prix minimal
% cumulé
pour le prix
minimal
Source : J. LENDREVIE, J. LEVY et D. LINDON,
Mercator, Dalloz, 2003
C- La Distribution
Selon Abdoulaye OUATTARA dans « Marketing en
Afrique », la distribution est l'ensemble des opérations dont
le rôle est de mettre à la disposition du consommateur le produit
sorti de l'appareil de fabrication. Pour ce faire, la distribution fait appel
à des intermédiaires dont le rôle principal est de
réduire les transactions entre vendeurs et acheteurs. La distribution
remplit dans sa tâche une fonction commerciale qui se situe à
trois (03) niveaux : l'assortiment, l'information et le service. La
structure de la distribution met en exergue l'utilisation de canaux et de
circuits de distribution. Enfin, pour assurer la couverture du marché,
les producteurs ont le choix entre trois (03) types de stratégies de
distribution à savoir la stratégie intensive dont l'application
réside dans la recherche d'un grand nombre de points de vente, la
stratégie sélective permettant d'éliminer certains
grossistes et la stratégie exclusive qui est une forme extrême de
distribution sélective.
Le merchandising est un ensemble de techniques marchandes
permettant de présenter le produit dans les meilleures conditions de
vente.
Selon C. DESFOUR dans « Gestion Commerciale
1 », la distribution recouvre l'ensemble des opérations par
lesquelles un bien sortant de l'appareil de production est mis à la
disposition des consommateurs ou des utilisateurs.
Au sens le plus étroit du terme, la distribution est
considérée comme l'ensemble des points de vente avec lequel le
consommateur final est en contact. Il ne s'agit en fait que de la partie
« visible » de la distribution.
Selon LENDREVIE, LEVY et LINDON dans « Mercator »,
distribuer des produits, c'est les amener au bon endroit, en quantité
suffisante, avec le choix requis, au bon moment, et avec les services
nécessaires à leur vente, à leur consommation et, le cas
échéant, à leur entretien. De ces exigences découle
une multitude d'opérations. Elles sont assumées par des individus
et des organisations qui forment les différents circuits de
distribution.
On appelle circuit de distribution le chemin suivi par un bien
ou un service, pour aller du stade de la production à celui de la
consommation.
Selon KOTLER et DUBOIS dans « Marketing et
Management », on appelle circuit de distribution l'ensemble des
intervenants qui font passer un produit de son état de production
à son état de consommation. L'animation d'un circuit de
distribution suppose que l'entreprise choisisse avec soin les
intermédiaires avec qui elle va travailler et qu'elle renforce sans
arrêt leurs motivations. Il s'agit en fait d'établir une
véritable relation de partenariat. Il faut également
évaluer périodiquement les performances individuelles en les
comparant au passé et à d'autres membres du circuit.
Les moyens consacrés à la mise en place des
circuits de distribution dépendent de l'arbitrage fait par l'entreprise
entre une stratégie push et une stratégie pull.
Une stratégie push consiste à utiliser
principalement la force de vente et le réseau de distribution pour
promouvoir et vendre le produit au consommateur final. Cette approche est
généralement utilisée lorsque les clients sont peu
fidèles à la marque dans la catégorie de produits, font
leur choix en magasin, comprennent mal les attributs du produit et / ou
procèdent par achat impulsif.
A l'inverse, une stratégie pull repose sur la
communication en général et la publicité en particulier
pour développer chez le consommateur final une préférence
pour la marque.
L'objectif sera atteint si le consommateur se rendant au point
de vente exige la marque, qui sera alors commandée par le
détaillant au grossiste et par le grossiste à l'entreprise. Cette
approche paraît pertinente dans les catégories de produit
suscitant une forte implication et une forte fidélité, lorsque
les consommateurs perçoivent de fortes différences entre les
marques et lorsque le choix de la marque précède celui du point
de vente.
Figure N° 6 : Exemples de circuits de
distribution à plusieurs niveaux
Fabricant
Consommateur
Détaillant
Grossiste
Grossiste
Semi-grossiste
Détaillant
Détaillant
Vente
directe
Un
niveau
Deux
niveaux
Trois
niveaux
Source : P. KOTLER et B. DUBOIS, Marketing &
Management, Nouveaux Horizons 2003
D- La Communication
Selon Abdoulaye OUATTARA dans « Marketing en
Afrique », la communication consiste à transmettre de la part
de l'entreprise des signaux en direction des cibles visées.
L'émetteur transmet des messages à un récepteur à
travers des canaux ou médias. Le processus de communication comporte un
certain nombre d'éléments. Son point de départ est
l'émetteur et son point d'arrivée est le récepteur. Les
principaux objectifs de la communication sont relatifs à trois (03)
niveaux : cognitif, affectif et comportemental.
Pour réaliser une stratégie de communication, il
est nécessaire avant tout de choisir une cible, de déterminer des
objectifs et de préciser le contenu du message qui sera adressé
à la cible visée par l'intermédiaire de médias.
La détermination du budget de communication constitue
l'une des décisions les plus importantes à prendre dans
l'entreprise. Ce budget doit être réparti entre les rubriques
suivantes : publicité, promotion des ventes, relations publiques et
force de vente. C'est après avoir élaboré et mis en oeuvre
le plan de communication qu'il est nécessaire de contrôler les
résultats dans le but de procéder à des correctifs qui
serviront durant les campagnes ultérieures.
Selon KOTLER et DUBOIS dans « Marketing et
Management », on considère de plus en plus la communication
comme un véritable dialogue entre l'entreprise et ses clients, qui se
déroule avant et pendant la vente, pendant et après la
consommation.
Pour communiquer efficacement, il faut également
comprendre les différents éléments du processus de
communication : deux (02) éléments, l'émetteur et le
récepteur décrivant les partenaires de la communication ;
deux (02) autres, le message et les médias en constituent les
vecteurs ; quatre (04) autres correspondent à des fonctions :
codage, décodage, réponse et feedback. Le dernier
élément identifie le bruit induit dans la communication. (Voir
les éléments du processus ci-dessous)
Du point de vue de LENDREVIE, LEVY et LINDON dans «
Mercator », on entend par :
- Communication d'une entreprise, l'ensemble de toutes les
informations, messages et signaux de toute nature que l'entreprise émet,
volontairement ou non, en direction de tous les publics.
- Politique de communication d'une entreprise, les
informations, les messages et autres signaux que l'entreprise décide
d'émettre volontairement en direction de publics choisis ou publics
cibles.
La politique de communication des entreprises met en oeuvre de
multiples moyens ; la publicité par mass médias, à
laquelle on pense d'abord, en est un, mais il existe beaucoup d'autres, tels
que le packaging des produits, les visites des vendeurs, les opérations
promotionnelles, le merchandising, les relations publiques, les sites web, le
sponsoring, etc. en fait, toutes les actions et manifestations visibles de
l'entreprise sont potentiellement des outils de sa communication avec le monde
extérieur. Chacun de ces outils est plus ou moins efficace selon le type
de produit à promouvoir, la nature de la cible visée, le contenu
des messages à transmettre et le budget dont on dispose.
Pour C. DESFOUR, la politique de communication globale de la
firme doit prendre en compte non seulement sa
« publicité-média » (ou publicité tout
court) mais aussi d'autres éléments de communication tels que la
promotion, les étiquettes et emballages des produits, le papier à
lettre et les documents commerciaux émanant de la firme, ses
installations, son logo, ses véhicules de vente ou de livraison, le
discours de ses vendeurs, ses actions de relations publiques, ses
participations à des foires et salons, etc.
La prospérité de l'entreprise n'est pas
seulement liée à la vente de ses produits actuels, mais à
la satisfaction des besoins futurs de ses clients. La nécessité
de connaître les besoins du marché impose la mise en place d'un
processus de communication entre l'entreprise et son marché.
Figure N° 7 : Les
éléments de la communication
Codage
Décodage
EMETTEUR
RECEPTEUR
Message
Médias
Bruit
Réponse
Feedback
Source : P. KOTLER et B. DUBOIS, Marketing &
Management, Nouveaux Horizons 2003
Section 2 : Méthodologie de recherche
D'une manière générale, les entreprises
ont besoin, pour leur prise de décision commerciale, d'une masse
importante de données qu'elles peuvent recueillir à partir des
sources internes et des sources externes. Cette recherche d'informations utiles
est indispensable à toute décision commerciale.
Dans le cadre d'une étude ou d'une recherche, on est
souvent amené à procéder d'abord à des
études exploratoires, ensuite à des études secondaires et
enfin à des études primaires.
Pour atteindre les objectifs de cette étude, l'approche
méthodologique de recherche consistera dans un premier temps à
rassembler des informations internes et externes à l'IBCG, concernant le
problème posé, et dans un second temps à collecter des
informations de « première main » auprès
des personnes ressources de l'entreprise. Pour ce faire, il a été
utilisé deux (02) moyens d'investigation à savoir : la
recherche documentaire et les entretiens.
Paragraphe 1 : Recherche documentaire
Les études mercatiques débutent
généralement par une étude documentaire, notamment lors de
la phase exploratoire.
L'étude documentaire consiste à rassembler des
informations secondaires, d'origine interne à l'entreprise ou provenant
d'organismes extérieurs, concernant le problème posé.
L'objectif général de l'étude documentaire est de fournir
une description des grandes composantes du marché à
étudier et de la position de l'entreprise par rapport à ce
marché. Un aspect souvent caractéristique de l'étude
documentaire est l'analyse des facteurs d'environnement susceptibles
d'expliquer les évolutions constatées ou prévisibles.
La recherche documentaire est un outil déterminant dans
la conduite d'un travail de recherche. Non seulement elle sert à porter
un regard sur la revue de littérature, mais aussi elle permet de
collecter les données. Dans cette étude, elle a permis de
réunir tous les documents présentant un intérêt
réel par rapport aux problèmes identifiés. Elle s'est
effectuée d'une part sur la base des documents disponibles au niveau de
certains services de l'IBCG (états financiers, rapports annuels
d'activités) et d'autre part à travers la visite des organismes
extérieurs, des bibliothèques de la place et l'Internet.
Aussi cette recherche documentaire a-t-elle permis
d'élargir le champ de compréhension sur la question.
A- Sources internes
Les sources internes sont toutes les informations qui sont
publiées et disponibles au sein de l'entreprise comme les statistiques
de vente, les données comptables, les plans marketing, les tableaux de
bord commerciaux, les fichiers clients, les rapports des vendeurs, les
réclamations et suggestions des clients, la bibliothèque des
études antérieures et les comptes rendus de mission.
A l'IBCG, la recherche des informations internes a
été réalisée à partir des sources internes
de ladite entreprise que sont : les Services Financier, de
Comptabilité et des Ventes et la Cellule d'Audit Interne et de
Contrôle de Gestion.
B- Sources externes
Les sources externes sont toutes les données ou
informations recueillies grâce à différents organismes
officiels tels que l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique (INSAE), le Centre Béninois du Commerce Extérieur
(CBCE), de la Chambre du Commerce et d'Industrie du Bénin (CCIB), les
Ministères etc., les données publiées ou
éditées par les concurrents et les études
réalisées par les revues spécialisées.
Les sociétés d'études, de collecte
d'informations qui constituent également des sources externes
d'infirmations, peuvent être classées en deux
catégories : celles qui collectent des données sur la base
des souscriptions et celles qui fournissent des données de
manière périodique sous une forme standard (données
prêtes à être exploitées).
Paragraphe 2 : Organisation des
entretiens
Les études qualitatives permettent une
évaluation « en profondeur » des informations et
sont utilisées pour étudier les motivations des individus
susceptibles de révéler leurs comportements et leurs attitudes.
Elles sont réalisées sous la forme d'entretiens individuels ou de
groupe.
Les entretiens individuels sont largement utilisés au
cours des évaluations, soit en phase exploratoire (diagnostic de
départ), soit durant les travaux eux-mêmes. On distingue trois
types d'entretiens : l'entretien non directif, l'entretien semi-directif
et l'entretien directif.
Les entretiens de groupe peuvent être très
efficaces pour faire surgir des niveaux de blocage ou des conflits
institutionnels. Ils permettent également d'accroître la
créativité et de juger de la sincérité des propos
soumis au contrôle collectif.
Comme moyen d'investigation, l'option pour les entretiens
individuels (étude qualitative) a été faite plutôt
que de procéder à un sondage (étude quantitative). Dans la
mesure où les études qualitatives permettent une
évaluation « en profondeur », il a été
jugé utile de procéder à des entretiens
non-directifs avec une catégorie des personnes ressources
et à des entretiens semi-directifs avec une autre catégorie.
Ces entretiens ont consisté à l'organisation des
conversations structurées avec les personnes ci-dessus indiquées
suivant leur disponibilité et un calendrier établi à cette
fin.
Les points sur lesquels ont porté les entretiens qui
ont duré trente (30) à soixante (60) minutes par responsable
interviewé sont contenus dans le guide d'entretien utilisé
à cette fin (voir le guide dans les annexes).
A- Le choix des interlocuteurs
Pour la conduite des entretiens, les interlocuteurs ont
été repartis en deux (02) groupes sur la base du niveau de
responsabilité et d'implication dans la gestion des activités de
l'entreprise.
Le premier groupe concerne les cadres chargés de la
coordination des activités des services. Ce groupe comprend les
Directeurs Centraux à savoir : la Directrice Administrative, le
Directeur Financier et Comptable et le Directeur des études et de la
Production avec qui des entretiens non directifs ont été
réalisés.
Le second groupe rassemble les responsables
opérationnels à savoir : les Chefs des services
décentralisés et le Coordonnateur du Complexe Huilier de Cotonou
avec qui des entretiens semi-directifs ont été
réalisés.
Les entretiens réalisés avec ces
différents responsables dont le nombre tourne autour d'une dizaine ont
permis d'avoir beaucoup d'explications et de précisions sur certains
réalités et ont consisté à recueillir leur point de
vue sur l'évolution à la baisse du chiffre d'affaires de
l'entreprise de 2003 à 2006.
B- Guide d'entretien
Le recours à un guide d'entretien s'est
avéré nécessaire dans la conduite des enquêtes
nécessaires pour la vérification des hypothèses. Il a
permis de recenser des informations portant sur les causes liées
à la baisse du chiffre d'affaires.
Ces informations ont été collectées
auprès des responsables impliqués dans la gestion de l'entreprise
tant au niveau de la commercialisation, des finances qu'au niveau de la
production.
Les entretiens avec ces personnes ressources ont amené
à cibler les problèmes spécifiques en rapport aux causes
liées à la baisse dudit chiffre d'affaires.
L'analyse des résultats des investigations en
matière de recherche documentaire et d'entretien permettra de mettre en
évidence les freins à l'accroissement du chiffre d'affaires, de
dégager les forces et les faiblesses de l'entreprise afin de
vérifier les hypothèses énumérées plus
haut.
Aussi les outils informatiques tels que Microsoft Word, le
Solveur d'Excel et les tris à plat ont-ils été
utilisés pour sortir les résultats illustrés par les
tableaux et figures.
TROISIEME PARTIE
ANALYSES ET RECOMMANDATIONS
La recherche documentaire et les entretiens permettront,
à cette étape de l'étude, de mettre sous forme exploitable
les données collectées auprès des services techniques de
l'entreprise.
L'analyse de ces données se fera à l'aide des
tableaux, des graphiques et des courbes.
CHAPITRE I : PRESENTATION DES ANALYSES ET
RESULTATS
Ce chapitre permettra d'analyser dans un premier temps les
ventes de l'entreprise de 2003 à 2006. Ensuite, il sera question de
présenter dans un second temps les résultats issus des analyses
réalisées.
Section 1 : Analyses
réalisées
Ici, il sera question d'analyser d'une part, les ventes et
d'autre part, les causes de la baisse du chiffre d'affaires.
L'analyse des ventes se fera d'abord à partir des
chiffres d'affaires réalisés par gamme de produits et par produit
de 2003 à 2006. Ensuite, elle portera sur l'évolution du chiffre
d'affaires de façon globale portant sur la même période.
Puis, elle abordera l'évolution comparée des ventes locales et
des ventes à l'export. Et enfin, elle portera sur la contribution des
produits dans la réalisation du chiffre d'affaires.
L'analyse des causes de la baisse du chiffre d'affaires quant
à elle, tiendra compte des éléments qui peuvent expliquer
la situation combien critique dans l'entreprise s'est retrouvée à
savoir : le désengagement de l'Etat de la gestion des
coopératives, le défaut de gestion rigoureuse des stocks et
l'absence d'une bonne politique commerciale.
Paragraphe 1 : Analyse des ventes
Le tableau statistique des ventes ci-après
présente les chiffres d'affaires réalisés par gamme de
produits et par produit de 2003 à 2006.
Tableau N° 3 : Chiffres d'affaires
réalisés par gamme et par produit de 2003 à
2006
PRODUITS
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
SAVONS
|
1 684 727 572
|
1 665 168 096
|
1 162 580 018
|
641 098 674
|
Palmida
|
1 654 306 246
|
1 630 598 332
|
1 127 136 598
|
608 352 492
|
Le Cob
|
26 099 152
|
29 694 472
|
7 138 982
|
3 068 282
|
Afya
|
-
|
425 785
|
3 004 817
|
2 399 759
|
Palmier
|
4 322 174
|
4 449 507
|
25 299 621
|
27 278 141
|
HUILES
|
8 527 878 980
|
6 452 836 832
|
1 562 912 423
|
918 866 147
|
Toulor
|
1 364 724 985
|
6 594 219
|
-
|
-
|
Huile de Palme
|
519 084 000
|
-
|
-
|
-
|
Oléine de Palme
|
6 604 563 950
|
6 368 057 656
|
1 526 169 088
|
912 864 082
|
Stéarine
|
34 067 796
|
58 160 042
|
35 513 220
|
6 002 065
|
Huile de Soja
|
5 438 249
|
20 024 915
|
1 230 115
|
-
|
TOURTEAUX
|
1 125 880 469
|
852 261 237
|
120 375 256
|
207 447 539
|
Tourteaux de Palmiste
|
8 926 272
|
6 168 983
|
555 000
|
-
|
Tourteaux de Coton
|
466 153 300
|
497 908 235
|
2 670 902
|
2 329 307
|
Tourteaux de Soja
|
650 800 897
|
348 184 019
|
117 149 354
|
205 118 232
|
PRODUITS ACCESSOIRES
|
27 732 754
|
69 223 059
|
407 847 094
|
530 758 502
|
Pesage
|
3 038 560
|
20 771 741
|
24 054 322
|
30 161 864
|
Ferrailles et assimilées
|
437 732
|
-
|
987 448
|
188 285
|
Cession de gas-oil
|
20 502 099
|
18 044 151
|
4 813 854
|
632 992
|
Location terrain et magasin
|
2 254 363
|
631 967
|
-
|
-
|
Travaux d'incinération
|
1 500 000
|
1 000 000
|
-
|
-
|
Traitement à façon
|
-
|
28 775 200
|
39 990 800
|
121 860 700
|
Location tank et pipe line
|
-
|
-
|
336 671 380
|
376 820 800
|
Rectification et prestation mécanique
|
-
|
-
|
1 329 290
|
1 093 861
|
TOTAL
|
11 366 219 775
|
9 039 489 224
|
3 253 714 791
|
2 298 170 862
|
Source : Rapports d'activités IBCG 2003
à 2006
La courbe suivante retrace l'évolution du chiffre
d'affaires de 2003 à 2006.
Figure N° 8 : Evolution du chiffre
d'affaires de 2003 à 2006
La courbe ci-dessus fait ressortir une évolution
considérable et persistante à la baisse du chiffre d'affaires de
2003 à 2006.
L'analyse du tableau N° 3 ci-dessus fait remarquer
aisément la même tendance au niveau de toutes les gammes de
produits en dehors d'une part, des tourteaux dont le chiffre d'affaires aussi a
baissé jusqu'en 2005 avant d'amorcer une croissance en 2006 et d'autre
part, des produits accessoires qui, au contraire, ont connu une
évolution à la hausse sur la période d'observation.
L'allure de cette courbe montre que les ventes ont connu une
chute libre en 2005 qui ne pourrait mettre à l'aise ceux qui tiennent
à la vie de cette entreprise. Une situation très
inquiétante qui doit faire réfléchir plus d'un.
Le tableau statistique ci-dessous présente les chiffres
d'affaires réalisés par zone de 2003 à 2006.
Tableau N° 4 : Chiffres d'affaires
réalisés par zone de 2003 à 2006
ZONES
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
TOTAL
|
Ventes à l'export
|
8 200 504 207
|
4 482 627 336
|
1 728 884 469
|
913 532 495
|
16 926 968 797
|
Croissance en %
|
48.45
|
26.48
|
10.21
|
5.40
|
100
|
Ventes locales
|
3 137 982 814
|
1 487 638 829
|
1 116 983 228
|
853 879 865
|
10 651 337 091
|
Croissance en %
|
29.47
|
13.97
|
10.47
|
8.02
|
100
|
Source : Rapports d'activités IBCG 2003
à 2006
Le graphique ci-dessous schématise les ventes locales
et les ventes à l'export.
Figure N° 9 : Evolution comparée
des ventes locales et à l'export
Sur les quatre (04) années, les ventes locales comme
les ventes à l'export ont connu toutes sans exception une
décroissance.
Il est aisé de constater ici qu'au niveau des ventes
à l'export la baisse a été très remarquable en 2005
et qu'au niveau des ventes locales la chute a été moins
brutale, c'est à dire dans une proportion plus raisonnable.
Le graphique ci-après présente la contribution
de chaque gamme de produits dans le chiffre d'affaires réalisé de
2003 à 2006.
Figure N° 10 : Contribution des
produits dans la réalisation du chiffre d'affaires
Le graphique fait remarquer que la gamme des huiles a pris sur
les quatre années d'étude une part importante du chiffre
d'affaires notamment en 2003 et 2004 avec respectivement 75.03 % et 71.38 %. Il
est à signaler que la gamme des savons vient en deuxième position
sur toute la ligne. Les produits accessoires quant à eux ont
évolué sur la période prenant une part appréciable
les deux (02) dernières années. Les tourteaux ont connu une
décroissance jusqu'en 2005 avant d'amorcer une croissance à
partir de 2006.
Paragraphe 2 : Analyse des causes
de la baisse du chiffre d'affaires
L'analyse des données recueillies à partir des
investigations vise à faire ressortir les véritables causes des
problèmes qui entravent l'accroissement du chiffre d'affaires de l'IBCG.
Les éléments qui expliquent la baisse du chiffre
d'affaires peuvent être présentés comme suit :
- désengagement de l'Etat de la gestion des
coopératives ;
- défaut de gestion rigoureuse des stocks ;
- absence d'une bonne politique commerciale.
A- Le désengagement de l'Etat des
coopératives
Autrefois, les plantations des Coopératives
d'Aménagement Rural (CAR) étaient placées sous la
protection de la Direction de la Promotion et de la Législation Rurales
(DPLR) du Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche
qui leur accordait son soutien indéfectible.
La gestion de ces plantations était confiée
à la Société Nationale pour l'Industrie des Corps Gras
(SONICOG), une société d'Etat qui avait pour mission de financer
l'entretien de ces palmeraies et d'assurer la formation des encadreurs
appelés Directeurs de coopérative. Les coopératives quant
à elles, avaient l'obligation de mettre à la disposition de la
SONICOG les régimes récoltées.
A la fin de chaque année, les bilans des
coopératives établis par les Comptables des coopératives
étaient certifiés par des cabinets sélectionnés par
le Président de l'Union Régionale des Coopératives en vue
de la tenue de l'Assemblée Générale. Au Conseil
d'Administration, la DPLR du point de vue législatif et comptable
prenait la défense des coopératives. Quinze (15) jours au moins
avant la tenue de l'Assemblée Générale, copies des
états financiers des coopératives étaient adressées
à la SONICOG, à la DPLR et aux Commissaires aux comptes pour
étude. Le premier avocat de chaque coopérative était son
Commissaire aux comptes. Pour la SONICOG, c'était de vérifier si
toutes les avances versées aux coopératives avaient
été prises en compte et de la part de la DPLR, vérifier si
les coopératives n'avaient pas été lésées.
Après la tenue de l'Assemblée Générale, des
ristournes correspondant aux bénéfices dégagés
étaient versées aux coopératives excédentaires. Par
contre, aucune mesure n'était prise à l'encontre des
coopératives déficitaires. De ce partenariat entre la SONICOG et
les coopératives, les huileries de palme de la SONICOG ne manquaient pas
de matières premières.
Mais malheureusement, à la veille de la privatisation,
on a assisté au désengagement de l'Etat béninois de la
gestion des coopératives sous la pression de la Banque Mondiale et du
Fonds Monétaire International en 1996. Toujours sous pression des
institutions de Breton Woods, la SONICOG a été peu de temps
après, c'est à dire en juin 1997, scindée en trois (03)
lots : l'Huilerie Mixte de Bohicon a été cédée
à SIFCA-SIFCOM, l'Huilerie de Palme d'Agonvy à ABOUSSI et le
dernier lot a été racheté par la Société
L'AIGLON. Ce dernier lot, le plus important, qui regroupait les Huileries de
palme de Hinvi et de Houin, la Savonnerie d'Agbokou, l'Huilerie Mixte de
Cotonou, la Direction Générale et le Centre de Stockage et
d'Embarquement a été dénommé "Industrie
Béninoise des Corps Gras" (IBCG).
Depuis lors, le vol et le désordre se sont
installés alors que ces choses n'étaient pas possibles car il y
avait la Brigade de Hinvi qui assurait la sécurité des
palmeraies. Les plantations ne sont plus entretenues, les coopérateurs
devenus propriétaires et gestionnaires ont commencé à
dicter leur loi et à vendre aux privés au détriment des
usines de l'IBCG. Les Huileries quant à elles, ont commencé par
manquer de matières premières. Conséquence, elles ont
été simplement fermées alors que leur production servait
de matières premières pour la fabrication des savons à
Agbokou Porto-Novo.
Cette situation, comme on ne peut s'en douter, a
influencé négativement la production des savons entraînant
de ce fait une perturbation substantielle dans la livraison des clients. Il en
résulte une minimisation du chiffre d'affaires des savons et de l'huile
de palme.
B- Défaut de gestion rigoureuse des
stocks
Toute entreprise industrielle, soucieuse d'un
développement harmonieux de ses activités notamment commerciales
et de production, devrait prendre toutes les dispositions utiles et
nécessaires pour une gestion rigoureuse, saine et efficience de ses
stocks.
En effet, l'IBCG ayant comme activité principale la
production et la commercialisation d'au moins une dizaine de produits (savons
et huiles) a le devoir de mettre en place un système d'approvisionnement
et de ravitaillement régulier de ses magasins en pièces de
rechange, matières premières et produits finis.
Ces dispositions devraient permettre à ses
unités industrielles d'atteindre leur capacité de production
d'une part et d'assurer une livraison sans faille de ses clients d'autre
part.
Mais malheureusement, faute de régimes de palme du fait
de la mauvaise gestion des coopératives et faute de fonds de roulement,
elle a connu depuis 2003 et de façon répétée des
situations de pénurie de matières premières et de rupture
de stock de produits finis.
Il est alors évident qu'avec ces problèmes, les
usines ne puissent tourner à plein temps entraînant ainsi une
insuffisance de production qui a comme corollaire l'insatisfaction de la
demande de la clientèle qui se tourne de ce fait vers les concurrents.
Il se dégage de cette situation un réel
problème d'amenuisement de sa part de marché et de la dispersion
de sa clientèle.
C- Absence d'une bonne politique
commerciale
L'entreprise est un organisme dont la vie dépend de
chacune de ses composantes fonctionnelles. Une gestion mal menée de ces
dernières peut entraîner une baisse du rendement ou des
performances et peut même la conduire en faillite.
L'une des cinq (05) fonctions principales de l'entreprise est
la gestion marketing qui doit être assurée de façon
responsable et doit être appuyée par une bonne politique
commerciale.
En effet, il n'est plus possible aujourd'hui de parler de
l'entreprise sans évoquer son lien avec son environnement et plus
particulièrement son marché. Dans cette perspective, le marketing
apparaît comme un lien indissociable entre l'entreprise et ses
clients.
Mais, qu'est-ce qui est remarqué à l'Industrie
Béninoise des Corps Gras ?
On constate qu'elle se comporte tout comme si elle
était en situation de monopole alors qu'elle vit dans un environnement
très concurrentiel. Même en situation de monopole, elle ne devrait
pas adopter un tel comportement car elle dispose d'une gamme vairée de
produits qui ne sont pas connus des consommateurs et qui ont besoin
d'être poussés.
Elle devrait aller vers les clients et les
fidéliser ; ce qu'elle ne fait pas. C'est plutôt le contraire
qui est observé. Elle subit l'effet de la concurrence alors qu'elle
devrait accompagner les produits, les pousser et si possible agresser.
De ce fait, on pourrait dire qu'à travers sa politique
générale de gestion qu'elle a toute autre vision de la politique
commerciale qui est reléguée au second rang. Ce qui fait
qu'aucune stratégie marketing n'est menée. Il ressort de tout ce
qui précède que ses concurrents qui, eux, ont une vision et un
comportement contraires vont lui arracher une partie de sa part de
marché occasionnant ainsi la baisse de son chiffre d'affaires.
Section 2 : Résultats
obtenus
Les analyses réalisées à partir d'une
part, des ventes et des causes de la baisse du chiffre d'affaires et d'autre
part, d'un guide d'entretien global (entretien réalisé sur la
base d'un questionnaire) ont permis d'obtenir les résultats
présentés ci-après.
Paragraphe 1 : Résultats de l'analyse des
ventes
L'analyse des ventes de 2003 à 2006 permet de remarquer
que les résultats obtenus sont loin de combler les attentes des
dirigeants et de tous ceux qui tiennent à la vie de cette entreprise
qu'est l'IBCG. L'allure de la courbe de la figure N° 8 montre clairement
que les ventes ont connu une régression sur toute la période.
Il apparaît par conséquent que les ventes ont
connu une chute libre en 2005 où leur montant est passé
pratiquement du triple au simple comme on peut s'en rendre compte avec le
chiffre d'affaires qui est passé de Neuf milliards trente neuf millions
quatre cent quatre vingt neuf mille deux cent vingt quatre
(9 039 489 224) francs CFA en 2004 à Trois milliards deux
cent cinquante trois millions sept cent quatorze mille sept cent quatre vingt
onze (3 253 714 791) francs CFA en 2005.
Cependant, une évolution considérable à
la hausse a été observée au niveau des produits
accessoires dont le chiffre d'affaires est passé de Vingt sept millions
sept cent trente deux mille sept cent cinquante quatre (27 732 754)
francs CFA en 2003 à Cinq cent trente millions sept cent cinquante huit
mille cinq cent deux (530 758 502) francs CFA en 2006.
Les ventes locales comme les ventes à l'export ont
connu toutes sans exception une évolution à la baisse sur les
quatre (04) années.
La baisse des ventes à l'export a été
très remarquable en 2005 où l'IBCG s'est retrouvée avec un
chiffre d'affaires de Un milliard sept cent vingt huit millions huit cent
quatre vingt quatre mille quatre cent soixante neuf
(1 728 884 469) francs CFA contre un chiffre d'affaires de Sept
milliards quatre cent quatre vingt deux millions six cent vingt sept mille
trois cent trente six (7 482 627 336) francs CFA en 2004. Pour
les ventes locales, la chute a été moins brutale.
La gamme des huiles a pris sur les quatre années une
part importante du chiffre d'affaires notamment en 2003 et 2004 avec
respectivement 75.03 % et 71.38 %.
Celle des savons vient en deuxième position sur toute
la ligne. Les produits accessoires, quant à eux, ont
évolué sur la période prenant une part appréciable
les deux (02) dernières années. Les tourteaux ont connu une
décroissance jusqu'en 2005 avant d'amorcer une croissance à
partir de 2006.
Paragraphe 2 : Résultats du guide
d'entretien
Les différents résultats obtenus à partir
du guide d'entretien global (entretien réalisé sur la base d'un
questionnaire) se présentent comme suit :
A- Présentation des tris à plat des
résultats du guide d'entretien
Bien qu'on ait eu recours à une étude
qualitative du fait de la profondeur des informations recherchées, il a
été jugé nécessaire d'exploiter les
éléments du guide d'entretien qui ont donné les
résultats ci-après :
Tableau N° 5 : Importance du
chiffre d'affaires
Modalités
|
Effectif
|
Fréquence (%)
|
Un indicateur analytique intéressant
|
7
|
70
|
Un indicateur de mesure de santé fin & éco
de l'entreprise
|
8
|
80
|
Gage d'une vie stable et harmonieuse
|
2
|
20
|
Aucune
|
0
|
0
|
Source : Nos enquêtes
Il ressort des résultats de ce tableau que le chiffre
d'affaires est pour les 70 % au moins des enquêtés un indicateur
analytique intéressant et un indicateur de mesure de santé
financière et économique de l'entreprise. 20 % des
enquêtés pensent qu'il est aussi un gage d'une vie stable et
harmonieuse.
Tableau N° 6 :
Appréciation de la politique commerciale de l'IBCG
Modalités
|
Effectif
|
Fréquence (%)
|
Bonne
|
0
|
0
|
Acceptable
|
2
|
20
|
Mauvaise
|
7
|
70
|
Non réponse
|
1
|
10
|
Total
|
10
|
100
|
Source : Nos enquêtes
D'après les résultats de ce tableau, 20 %
seulement des enquêtés trouvent que la politique commerciale de
l'entreprise est acceptable contre 70 % qui affirment qu'elle est mauvaise
pendant que 10 % restent neutres.
Tableau N° 7 : Evolution du
chiffre d'affaires de l'IBCG
Modalités
|
Effectif
|
Fréquence (%)
|
Le chiffre d'affaires croît
|
0
|
0
|
Le chiffre d'affaires décroît
|
10
|
100
|
Le chiffre d'affaires stagne
|
0
|
0
|
Total
|
10
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Tous les responsables sans exception affirment que le chiffre
d'affaires de l'IBCG décroît (100 %).
Tableau N° 8 :
Problèmes liés à la baisse du chiffre d'affaires de
l'IBCG
Modalités
|
Effectif
|
Fréquence (%)
|
Non livraison de régimes de palme aux huileries
|
6
|
60
|
Pénurie de matières 1ères et rupture de
produits finis
|
8
|
80
|
Méconnaissance des produits et dispersion des
clients
|
5
|
50
|
Autres
|
8
|
80
|
Source : Nos enquêtes
Des résultats ci-dessus, il ressort que les 50 % au
moins des responsables de l'IBCG trouvent que les problèmes liés
à la baisse du chiffre d'affaires ont trait aux matières
premières, produits finis et à la clientèle. Presque eux
tous pensent qu'il y a d'autres problèmes qui affectent le chiffre
d'affaires.
Tableau N° 9 : Causes de la
baisse du chiffre d'affaires
Modalités
|
Effectif
|
Fréquence (%)
|
Désengagement de l'Etat de la gestion des
coopératives
|
6
|
60
|
Défaut de gestion rigoureuse des stocks
|
4
|
40
|
Défaut de pièces de rechange et de
qualité des pièces
|
3
|
30
|
Inexistence quasi totale de la communication
|
7
|
70
|
Démotivation des clients
|
4
|
40
|
Autres
|
4
|
40
|
Non réponse
|
1
|
10
|
Source : Nos enquêtes
Les 60 % des personnes interviewées pensent que le
désengagement de l'Etat de la gestion des coopératives est
à la base de la baisse du chiffre d'affaires dans la mesure où
les huileries de palme sont fermées faute de régimes de palme. 70
% lient la baisse à l'inexistence de la communication et 40% à la
rupture fréquente de stocks, au défaut de fonds de roulement et
à la fraude.
Tableau N° 10 : Freins
à l'accroissement du chiffre d'affaires
Modalités
|
Effectif
|
Fréquence (%)
|
Mévente
|
7
|
70
|
Rupture de stocks
|
9
|
90
|
Insuffisance de production
|
7
|
70
|
Autres
|
2
|
20
|
Non réponse
|
1
|
10
|
Source : Nos enquêtes
La plupart des responsables interviewés, c'est à
dire les 70 % au moins affirment que les freins à l'accroissement du
chiffre d'affaires ont pour nom : rupture de stocks, insuffisance de
production et mévente qui sont en réalité liées.
L'insuffisance de production pourrait créer une rupture de stocks et la
rupture de stocks pourrait entraîner la mévente. 20 % pensent que
la concurrence déloyale et le manque de fonds de roulement aussi peuvent
être des freins. 10 % sont restés neutres.
Tableau N° 11 : Facteurs
déterminants du chiffre d'affaires
Modalités
|
Effectif
|
Fréquence (%)
|
Bonne politique commerciale
|
7
|
70
|
Gestion rigoureuse des stocks
|
7
|
70
|
Bonne politique de production
|
7
|
70
|
Bonne stratégie marketing
|
8
|
80
|
Autres
|
0
|
0
|
Non réponse
|
1
|
10
|
Source : Nos enquêtes
Les résultats de ce tableau indiquent que presque la
totalité des personnes interviewées pensent qu'une gestion
rigoureuse des stocks accompagnée d'une bonne politique commerciale, une
bonne politique de production et une bonne stratégie marketing
déterminent le chiffre d'affaires. 10 % sont neutres.
B- Vérification des
hypothèses
Le rapprochement entre les analyses faites à partir des
données recueillies par les différents moyens d'investigation
utilisés et les hypothèses initialement formulées permet
de vérifier l'exactitude de ces dernières.
Ø Hypothèse N° 1 : La
baisse persistance du chiffre d'affaires découle du contexte
politico-juridique
très défavorable dans lequel l'IBCG évolue.
Des divers entretiens et investigations, il ressort par
rapport à l'analyse des ventes que les éléments
ci-après sont à la base de la baisse du chiffre d'affaires de
l'IBCG :
- le désengagement de l'Etat béninois de la
gestion des coopératives
- la lenteur de l'Etat dans la prise de mesures coercitives
par rapport à l'importation frauduleuse des huiles et savons
- la fermeture de la frontière nigériane
Ces différents facteurs expliquent le contexte
politico-juridique très défavorable dans lequel l'IBCG
évolue. Ce qui confirme la première hypothèse.
Ø Hypothèse N° 2 :
L'IBCG enregistre une baisse persistante de son chiffre d'affaires
parce qu'elle est souvent confrontée à un
problème de rupture de
stocks de
matières premières et de produits finis.
Les résultats des entretiens et de l'analyse des ventes
et des causes ont permis de constater que les pénuries de
matières premières et les ruptures de stocks des produits finis
sont dues :
- à la non livraison des régimes de palme aux
Huileries de Hinvi et Houin-Agamey par les coopératives ;
- à la fermeture des Huileries de Palme de Hinvi et
Houin-Agamey ;
- aux arrêts de production à la Savonnerie
d'Agbokou à Porto-Novo ;
- au retard dans les commandes d'intrants et
d'emballages ;
- au retard observé dans le ravitaillement des
Dépôts régionaux ;
- au défaut de matières premières
à l'Unité de Raffinerie et Fractionnement du Complexe Huilier de
Cotonou ;
- au défaut de fonds de roulement.
De ce qui précède, on peut dire que l'IBCG
enregistre une baisse persistante de son chiffre d'affaires parce que souvent
confrontée aux problèmes de rupture de stocks de matières
premières et de produits finis. Ce qui confirme également la
deuxième hypothèse.
Ø Hypothèse N° 3 : La
baisse persistante du chiffre d'affaires est due au fait que l'IBCG
n'a
pas une bonne politique commerciale.
Les résultats issus des enquêtes indiquent que 70
% des responsables affirment que la gestion commerciale de l'IBCG est mauvaise.
20% des responsables pensent qu'elle est acceptable dans la mesure où
ils disent que l'IBCG n'a même pas de politique commerciale. Les 10 %
autres restants préfèrent garder la neutralité
évoquant les mêmes raisons.
De ce qui précède, si on doit parler d'une
politique commerciale à l'IBCG, elle n'est alors pas bonne. Ce qui
amène à dire que la troisième hypothèse aussi est
vérifiée.
Mais d'une manière générale, tous les
responsables déplorent l'absence d'une politique commerciale à
l'IBCG.
CHAPITRE II : RECOMMANDATIONS ET
LIMITES
Il sera présenté dans ce dernier chapitre les
recommandations d'action et les limites du travail.
Section 1 : Recommandations d'action
La présente section permettra de poser les diagnostics
interne et externe et de formuler les recommandations d'ordre
général et mercatiques.
Paragraphe 1 : Diagnostic
Il sera ici question de procéder dans un premier temps
à un diagnostic interne et dans un second temps à un diagnostic
externe.
A- Diagnostic interne
Forces
|
Faiblesses
|
- Appartenance à un groupe fort
- Offre d'une gamme variée de produits
- Existence réelle du marché d'huiles et de
savons
- Existence d'installations de pointe et
inégalées
- Existence d'un Centre de stockage
- Existence d'un Dépôt régional dans le
septentrion
- Notoriété du Palmida (imposition sur le
marché)
- Production des biens de première
nécessité
- Production des biens de grande consommation
- Garantie des graines de coton par Label Coton
Bénin (une société du même
groupe)
|
- Absence de politique commerciale adaptée au "4 P"
- Absence de stratégie marketing
- Pénurie répétée des
matières premières
- Rupture fréquente des stocks de produits finis
- Impossibilité de tourner à plein temps les
usines
- Mauvais conditionnement des savons
- Mauvais estampage du savon Palmier
- Méconnaissance de la plupart des produits
- Mauvaise gestion des ressources humaines
- Sous utilisation de la capacité de production des
usines
|
B- Diagnostic externe
Opportunités
|
Menaces
|
- Augmentation de la population
- Proximité du Nigéria
- Dispositions du Tarif Extérieur Commun
- Utilisation des huiles végétales comme
biodiésel
- Avènement de la nouvelle gouvernance
- Exploration d'autres marchés de la
sous-région
- Validation des produits IBCG par le Nigéria
- Possibilité d'exportation
|
- Méconnaissance de l'IBCG par la population
- Prolifération des marques de produits
importés
- Invasion de l'huile en provenance de Lomé
- Développement incontrôlé de
l'informel
- Concurrence déloyale
- Publicité à outrance des concurrents
- Hausse des prix d'huiles sur le marché
international
- Fraude
- Défaut de crédibilité auprès des
banques
- Mauvaise gestion des coopératives
- Utilisation des huiles végétales comme
biodiésel
|
Paragraphe 2 : Recommandations
A- Recommandations d'ordre
général
Spécialisée dans la production et la
commercialisation des corps gras (un secteur pris d'assaut par l'informel),
l'IBCG devrait changer de vision et revoir sa politique managériale afin
de redorer son blason d'une part et de maximiser son chiffre d'affaires d'autre
part.
Pour ce faire et compte tenu de l'importance de son
portefeuille d'activités, de la nature de ses produits et du fait
qu'elle évolue dans un environnement fortement concurrentiel, elle
devrait prendre en considération les recommandations suivantes :
Ø Se faire connaître davantage afin de retrouver
sa notoriété
Ø Revoir sa politique d'approvisionnement
Ø Revoir sa politique de production
Ø Repenser sa politique commerciale
Ø Mettre en place au sein de l'entreprise un service
Marketing et Communication
Ø Mettre en place une politique de formation en vue de
redynamiser le personnel
B- Recommandations mercatiques
Dans l'optique d'une gestion efficace et efficiente de la
fonction marketing, la politique commerciale de l'entreprise devrait être
redéfinie. Ainsi, l'Industrie Béninoise des Corps Gras devra
suivre les recommandations suivantes relatives aux variables du marketing-mix
à savoir :
Ø Le produit
Le produit qui est un bien ou un service offert sur un
marché de façon à y être remarqué, acquis ou
consommé en vue de satisfaire un besoin doit être soutenu par une
bonne politique.
Une bonne politique de produit (ensemble des décisions
relatives à la vie d'un produit ou d'une famille de produits) doit
permettre à l'entreprise d'élaborer sans faille des produits qui
répondent aux besoins exprimés par les clients et qui leur
donnent entière satisfaction.
L'IBCG devra revoir le conditionnement des savons de
façon générale et spécifiquement :
- la coupe et l'estampage du savon Palmier ;
- la teneur en parfum du savon Le Cob ;
- les caractéristiques originelles du savon
Palmida ;
- le conditionnement primaire du savon Afya.
Ø Le prix
Le prix défini comme l'expression monétaire de
la valeur de toutes les caractéristiques d'un produit
(résistance, lieu de vente, image)2(*) est l'une des variables marketing à laquelle
les clients sont très sensibles. Il doit être bien
élaboré pour être accepté et accessible aux
clients.
Pour être bien compétitive sur le marché
et relever son chiffre d'affaires, l'IBCG devra essayer, tout en fabriquant des
produits de très bonne qualité, agir sur ses coûts en
veillant à :
- la recherche des sources d'approvisionnement à bon
marché en qualité et en quantité suffisante ;
- une consommation judicieuse des matières
premières et consommables ;
- un respect strict des normes de production et de
stockage ;
- négocier et obtenir des fournisseurs des tarifs
préférentiels.
Ø La distribution
De façon générale, le consommateur
n'achète pas directement les produits dans les lieux de fabrication. Les
produits sont acheminés dans des points de vente spécifiques.
C'est l'ensemble de ces opérations qu'on appelle distribution. Le chemin
emprunté par ces différentes opérations du distributeur au
consommateur représente le circuit de distribution3(*).
Pour une bonne et large couverture du marché, l'IBCG
devra :
- produire en quantité suffisante ;
- ravitailler régulièrement le magasin savons et
le dépôt régional de Parakou ;
- procéder à la prospection ;
- ouvrir le marché au grand public ;
- mettre en place une bonne logistique de
distribution ;
- procéder aussi à une distribution par une
force de vente externe.
Ø La communication
La communication est l'ensemble des informations, des
messages, des signaux de toute nature qu'un organisme émet en direction
de ses publics cibles. On distingue la communication commerciale et la
communication corporate (institutionnelle) selon les buts poursuivis et les
médias utilisés4(*).
Dans sa situation actuelle, l'Industrie Béninoise des
Corps Gras a plus que jamais besoin de la communication commerciale pour
promouvoir ses produits et ses marques afin de les vendre d'une part et de la
communication corporate pour se faire mieux connaître et pour refaire sa
notoriété d'autre part.
Section 2 : Limites du travail
Cette dernière section présentera les
difficultés rencontrées et les limites du travail.
Paragraphe 1 : Difficultés
rencontrées
Comme dans toute oeuvre humaine, des difficultés ont
été rencontrées à plusieurs étapes de cette
étude et dont les plus importantes sont liées à :
- au choix du thème ;
- à la collecte des données ;
- à la rédaction du mémoire.
A- Choix du thème
Le mémoire est une réflexion sur un sujet
précis et actuel. Il doit répondre à une difficulté
que rencontrent les praticiens dans leur entreprise.
Le thème doit être circonscrit dans le temps et
dans l'espace, réalisable, pertinent et surtout présenter un
intérêt pour l'auteur et pour les praticiens.
C'est au regard de toutes ces complexités et aux
réalités du terrain que le choix d'un thème ayant trait
à la formation reçue nous a été pénible.
C'est après plusieurs semaines de réflexion que
ce thème a été finalement retenu après consultation
et approbation du Responsable de stage et du Directeur de mémoire.
B- Collecte des données
C'est autour de la collecte des données que la
difficulté majeure a été rencontrée. En dehors de
l'INSAE où on a collecté quelques données, les recherches
au CBCE et à la CCIB n'ont pas permis d'avoir des données
exploitables malgré la volonté manifeste du personnel de ces
structures.
Les données statistiques relatives aux concurrents
n'ont pas été accessibles du fait de la rétention
d'informations enregistrée au niveau des agents abordés.
Une autre difficulté, la perte des fichiers clients de
l'entreprise même due à une panne grave intervenue sur
l'unité centrale du micro du Service des Ventes. Malgré toutes
les interventions la récupération des fichiers n'a pas
été possible. Toutefois, les solutions alternatives ont
été trouvées pour avoir les informations
nécessaires.
C- Rédaction du mémoire
Il n'est pas sans savoir pour tout le monde que la
disponibilité de temps matériel est nécessaire et
indispensable pour la conduite d'une étude.
En effet, le temps matériel a beaucoup manqué
dans la conduite de cette étude dans la mesure où il faut
répondre d'une part de 8 heures à 19 heures aux exigences du
travail et d'autre part de 19 heures 30 à 22 heures 30 minutes au
cours.
En dehors de toutes ces difficultés, le
délestage n'a-t-il pas aussi joué. Mais heureusement, la
volonté et la persévérance ont permis de faire aboutir
tant bien que mal cette étude dans le délai et les
résultats auxquels nous avons abouti sont significatifs.
Paragraphe 2 : Limites du travail
La non disponibilité de certaines informations
liées à des difficultés de leur collecte et le
défaut de temps matériel n'ont pas permis d'aborder ou
d'approfondir certaines questions.
On aurait pu par exemple :
- présenter le schéma global de
l'évolution de la clientèle mais malheureusement les informations
y afférentes ne sont pas disponibles ;
- approfondir le secteur des importations d'huiles
alimentaires et de savons au Bénin qui regorge d'opérateurs
économiques exerçant dans l'informel ;
- analyser les ventes des produits de l'IBCG avec celles des
concurrents en terme de gamme sur les quatre (04) ans ;
- analyser les résultats de 2003 à 2006.
Ces différentes préoccupations peuvent faire
l'objet d'approfondissement lors des études ultérieures (en
Master par exemple).
CONCLUSION
L'évolution et l'analyse du chiffre d'affaires sont
très utiles à la gestion d'une entreprise. Par conséquent,
il est nécessaire d'accroître le chiffre d'affaires et pour ce
faire une stratégie bien élaborée doit être mise en
place par les dirigeants pour un développement harmonieux et stable des
activités.
Ce qui permettra à l'entreprise de faire face à
la rude concurrence observée aujourd'hui sur le marché du fait de
la libéralisation du secteur commercial.
Le mémoire étant une réflexion sur un
sujet précis et actuel qui doit répondre à une
difficulté que rencontrent les praticiens dans leur entreprise, il a
été jugé nécessaire pour nous de porter notre choix
sur le thème : « Analyse des facteurs déterminants
de la croissance du chiffre d'affaires dans une entreprise industrielle :
cas de l'IBCG ». Un thème qui présente un
intérêt capital pour nous en tant que salarié de cette
entreprise.
Pour bien appréhender ce thème, les moyens
d'investigation comme la recherche documentaire et les entretiens ont
été utilisés. La recherche documentaire, qui a permis
d'élargir le champ de compréhension sur la question, a
été réalisée à partir des sources internes
et externes à l'entreprise.
Le recours à un guide d'entretien s'est
avéré indispensable et a pris en compte les Directeurs centraux,
les Chefs de service, le Coordonnateur du Complexe Huilier de Cotonou et le
Chef d'unité Raffinerie et Fractionnement.
Les résultats issus des analyses des ventes et causes
de la baisse du chiffre d'affaires d'une part et des enquêtes d'autre
part, sont présentés à travers des tableaux et figures.
Ces résultats confirment les hypothèses formulées.
L'hypothèse 1 confirme que la baisse persistance du
chiffre d'affaires découle du contexte politico-juridique très
défavorable dans lequel évolue l'IBCG.
L'hypothèse 2 confirme que l'IBCG enregistre une baisse
persistante de son chiffre d'affaires parce qu'elle est souvent
confrontée à un problème de rupture de stocks de
matières premières et de produits finis.
L'hypothèse 3 confirme que la baisse persistante du
chiffre d'affaires est due au fait que l'IBCG n'a pas une bonne politique
commerciale.
A la lumière de ce qui précède, les
recommandations suivantes doivent être prises en compte dans le cadre
d'une redéfinition de la politique managériale de
l'entreprise :
· Se faire connaître davantage afin de retrouver sa
notoriété
· Revoir sa politique d'approvisionnement
· Revoir sa politique de production
· Repenser sa politique commerciale
· Mettre en place au sein de l'entreprise un service
Marketing
· Mettre en place une politique de formation en vue de
redynamiser le personnel
Enfin, nous reconnaissons que l'analyse n'a pas
été exhaustive. Les autres aspects non abordés pourront
ultérieurement faire l'objet d'approfondissement.
* 1 Note cours de
Marketing-Mix
* 2 Notes de cours de
Marketing-Mix
* 3 Note de cours de
Marketing-Mix
* 4 Note de cours de
Marketing-Mix
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