ABSTRACT
CHAPITRE I : INTRODUCTION
1.1. GENERALITES
Dans des nombreux pays en développement en
général et au Cameroun en particulier, le secteur agricole
constitue une base solide pour l'économie nationale. Il occupe plus de
1/3 des recettes en devises, fournit 15 % de ressources budgétaires et
participe pour 30 % au PIB. De plus, l'agriculture constitue l'activité
qui induit le plus d'effets d'entraînement sur les autres secteurs,
contribuant ainsi à la lutte contre la pauvreté (MINAGRI,
1998).
Badouin (1985) s'appuie sur cette assertion en relevant
distinctement trois rôles dévolues à l'agriculture :
L'agriculture comme secteur de lancement de la croissance, de financement de la
croissance et d'ajustement de la croissance. En effet dans le but de mettre ce
secteur toujours plus dynamique et à l'essor de l'économie, le
gouvernement camerounais avait dès 1990, adopté une nouvelle
politique agricole avec pour principales orientations :
· La responsabilisation plus accrue des agriculteurs
· La diversification de la production agricole
· L'accroissement de la productivité agricole et une
amélioration de la qualité tant pour ce qui concerne les produits
d'exportation que les produits vivriers, animaux et halieutiques.
· La valorisation des produits agricoles en les
transformant sur place dans le pays. Tous ces actions et biens d'autres
contribuent au développement agricole du pays en général
et du Sud Cameroun en particulier à travers la production des
productions végétales et animales (MINAGRI, 1998).
1.2. PRESENTATION DU PROBLEME.
L'agriculture itinérante sur brûlis assure la
subsistance de centaines de millions d'agriculteurs des zones de forêt
humide et reste une pratique bien vivante (Floret et al. 1993). Ce
système, qui a été mis au point de façon quasi
identique un peu partout est encore aujourd'hui celui qui est le mieux
adapté à des agriculteurs, ne possédant que des outils
rudimentaires pour défricher et sarcler, ayant peu d'accès aux
engrais pour corriger le pH acide et la pauvreté minérale des
sols forestiers, et autres herbicides et insecticides pour lutter contre les
pestes végétales et animales (Laudelout, 1990).
Il offre d'ailleurs une très bonne productivité
de travail difficile à atteindre dans une agriculture avec intrants.
Dans les systèmes traditionnels où la jachère dure une
vingtaine d'année, une famille doit disposer de plusieurs dizaines
d'hectares pour satisfaire ses besoins en produits
vivriers. Il n'y a pas longtemps, les terres étaient
encore suffisamment disponibles pour s'accommoder à cette pratique. Mais
de nos jours, les périodes de jachères diminuent du fait de la
croissance démographique (Tonye et al, 1988) avec, comme pour
corollaire, l'utilisation plus intensive des terres marginales et le
défrichage des forêts aux fins de l'agriculture (Ehui et al,
1991).
La forte pression démographique a provoqué la
rareté des terres cultivables, le phénomène de la
dégradation des sols s'est généré suite à
une baisse simultanée de la fertilité et des rendements
agricoles, résultant de la perte des matières organiques du sol
et des éléments nutritifs (Kang et al.1 985).
Le déclin de la fertilité lié à la
surexploitation des terres a entraîné une diminution sensible de
la productivité et des rendements de culture, la dégradation et
détérioration de la base des ressources naturelles. Les revenus
agricoles en sont amoindris et la pauvreté s'installe progressivement et
rendant l'accès difficile aux intrants par les paysans. Ainsi,
l'abondante activité agricole pour les vivriers nous fait, observer une
accélération du rythme et de l'ampleur des défrichements
conduisant à la montée de la déforestation depuis la chute
du prix d'achat du cacao.
Face à cette situation défavorable au
développement agricole durable, il semble nécessaire que les
systèmes agricoles évoluent vers des systèmes permanents
durables (Taye bezuneh et al, 1996, citant Boserup, 1965). Les paysans doivent
intensifier leurs pratiques agricoles entre autres par une intégration
plus étroite de l'élevage et de l'agriculture et la pratique de
l'agroforesterie. Parmi ces techniques, l'intégration de
l'élevage du poulet de chair dans les systèmes de production
agricole se trouve l'une des alternatives pour une agriculture durable et un
environnement sain.
Ainsi, afin de mieux aborder ce problème, un certain
nombre de questions nous viennent à l'esprit :
- Quelle est le rôle actuel et potentiel de
l'élevage dans les exploitations agricoles(fumure, diversification des
activités etc.) ?
- Quel est l'impact sur les systèmes de production
agricole de l'intégration de l'élevage du poulet chair ?
- Comment est faite cette intégration de l'élevage
du poulet chair dans les systèmes de production agricole ?
- Quelle est l'allocation optimale des ressources qui permet aux
paysans de maximiser leur profit ?
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