MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS BURKINA FASO
SECONDAIRE SUPERIEURS ET DE Année universitaire 2002 -
2003 LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
===--===---====--===
UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE
EN SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION
MEMOIRE
PRESENTE ET SOUTENU PUBLIQUEMENT PAR : TRAORE
YACOUBA
POUR OBTENIR LE :
DIPLOME D'ETUDES SUPERIEURES
SPECIALISEES (DESS) OPTION/FINANCE - COMPTABILITE - CONTROLE THEME
:
LA NON-APPLICATION DU SYSCOA DANS LES PROJETS
DE DEVELOPPEMENT :
DIAGNOSTIC ET PROPOSITIONS DE SOLUTIONS
DIRECTEUR DE MEMOIRE MAITRE DE STAGE
Monsieur Adama ZEBA Monsieur Jean-Baptiste SO
Expert - comptable Expert - comptable
Enseignant à l'UFR-SEG Associé-gérant
ACECA INTERNATIONAL SARL
THEME
LA NON-APPLICATION DU SYSCOA DAN S LES PROJETS
DE DEVELOPPEMENT :
DIAGNOSTIC ET PROPOSITIONS DE SOLUTIONS
DEDICA CE
A mes parents pour tous les sacrifices et privations
consentis pour mon
éducation.
A mon granifrère Abdoulaye TRA ORE pour ces efforts et
ses souffrances,
à mes frères et soeurs pour l'amour qu'il me
portent.
A tous mes amis pour les encouragements et leur
soutien.
REMERCIEMENTS
Ce mémoire est le fruit des efforts de nombreuses
personnes. Nous tenons à remercier Monsieur Adama ZEBA notre
Directeur de mémoire pour sa constante disponibilité, ses
critiques et ses suggestions qui ont marqué d'une empreinte toute
particulière le texte de ce mémoire.
Nous tenons également à remercier Monsieur
Jean-Baptiste SO notre maître de stage qui par sa constante
disponibilité et ses éclaircissements nous a permis de mener
à bien notre stage et nos travaux.
Nous exprimons notre gratitude à l'égard des
enseignants du cycle du DESS option - finance -comptabilité de l'UFR -
SEG de l'Université de Ouagadougou pour leur contribution à la
réalisation de cette oeuvre.
Nos remerciements vont également à l'ensemble du
personnel du cabinet ACECA INTERNATIONAL SARL pour l'esprit de
collaboration dont ils ont fait preuve.
Nous sommes également reconnaissant au Gérant du
cabinet, au Directeur des missions et à toute l'équipe technique
pour leur soutien et les moyens mis à notre disposition.
Nous ne saurions clore cette liste sans avoir une
pensée toute particulière pour Monsieur Mady KOANDA
responsable du cycle du DESS pour ses efforts dans le bon
déroulement de ce programme.
sommaire
Introduction générale
Méthodologie
Première partie présentation des procédures
de DANIDA et du CIDR
Chapitre 1 Présentation synthétique des articles et
des annexes des « lignes directrices de DANIDA »
Chapitre 2 Présentation synthétique des articles et
des annexes des procédures comptables du CIDR
Deuxième partie: Analyse comparée des normes SYSCOA
et des procédures du DANIDA et du CIDR
Chapitre 1 SYSCOA ET « LIGNES DIRECTRICES DU DANIDA
»
Chapitre 2 SYSCOA ET PROCEDURES DU CIDR
Troisième partie identification et appréciation des
freins et des incitations a l'application du SYSCOA
Chapitre 1 IDENTIFICATION ET APPRECIATION DES FREINS
Chapitre 2 IDENTIFICATION ET APPRECIATION DES INCITATIONS
Quatrième partie propositions de solutions
Chapitre 1 PROPOSITIONS DE SOLUTIONS AUX CAS SPECIFIQUES Chapitre
2 GENERALISATION DES PROPOSITIONS DE SOLUTIONS
Conclusion générale
Glossaire
Bibliographie
Liste indicative de projets étudiés lors de nos
travaux
INTRODUCTION GENERALE
Le règlement relatif au droit comptable dans les
états de l'UEMOA en son article 2 des dispositions
générales relatives aux entités économiques
astreintes à l'application des normes SYSCOA stipule que:
«Sont astreintes à la mise en place d'une
comptabilité dite comptabilité générale les
entreprises soumises aux dispositions du droit commercial, les entreprises
publiques et parapubliques, d'économie mixte, les coopératives et
plus généralement, les entités produisant des biens et
services marchands ou non marchands, dans la mesure où elles exercent,
dans un but lucratif ou non, des activités économiques à
titre principal ou accessoire qui se fondent sur des actes
répétitifs, à l 'exception de celles soumises aux
règles de la comptabilité publique »
Ainsi, les projets de développement à l'instar
de toutes les autres entités économiques devraient appliquer les
normes et principes comptables du SYSCOA.
Plus généralement, de manière empirique
nous observons que sur vingt projets, seuls trois appliquent les normes et
principes comptables du SYSCOA; encore que cette application demeure
partielle.
Les projets de développement, en général,
sont régis par des procédures de comptabilisation, de
justification des opérations comptables et de présentation des
états financiers qui conditionnent le financement des Bailleurs de
fonds.
Ces procédures sont elles compatibles avec les normes
SYSCOA ?
Les normes SYSCOA permettent elles la production
d'informations financières qui répondent aux besoins
d'informations des Bailleurs de fonds sur la gestion financière des
projets de développement?
Dans notre étude, nous nous proposons d'effectuer une
analyse comparative des procédures des Bailleurs et des normes SYSCOA
pour dégager les freins essentiels à l'application desdites
normes dans les projets de développement.
Nous analyserons ensuite ces freins afin d'esquisser des
solutions à même de favoriser l'application du SYSCOA au sein des
projets.
METHODOLOGIE
1. Hypothèse
Nous faisons l'hypothèse forte que le frein essentiel
à l'application du SYSCOA dans les projets de développement est
à rechercher soit dans l'existence d'une éventuelle
incompatibilité entre les procédures de gestion et de
comptabilité édictées par les bailleurs de fonds et les
normes comptables du SYSCOA soit dans une mauvaise interprétation des
liens qui pourraient exister entre celles-ci.
Cette hypothèse nous semble la plus plausible car de
notre avis l'incompétence des gestionnaires des projets ne saurait
expliquer la non-application des normes comptables.
Il faut signaler à cet effet que la maj eure partie des
gestionnaires des proj ets est dotée du niveau universitaire DUT et est
souvent formée au cours de divers séminaires aux nouvelles
pratiques comptables (ex : Séminaire ACECA International du 18 au 25
août 2002 et du 25 août au 02 septembre 2002, à Lomé
sur les normes comptables SYSCOA et l'audit dans l'environnement SYSCOA)
Une équipe comptable d'un niveau inférieur (BEP
ou BAC G2) placée sous la supervision de ces gestionnaires ne saurait,
non plus, à notre avis, justifier la nonapplication du SYSCOA.
2. Méthodologie
2.1. Approche
générale
A travers une analyse comparée des normes comptables
SYSCOA et des procédures de gestion et de comptabilité
édictées par les bailleurs de fonds nous allons identifier et
analyser la pertinence des freins à l'application du SYSCOA dans le
contexte des projets de développement.
Nous identifierons ensuite les incitations à
l'application du SYSCOA et proposerons des solutions pour leur mise en oeuvre
dans le but d'une plus grande application desdites normes comptables.
2.2. Approche restrictive
Le nombre des bailleurs de fonds intervenant dans le cadre des
projets de développement au Burkina Faso est à la hauteur du
nombre des Ambassades et des consulats des pays du Nord et du golf persique
présent dans le pays.
Il existe autant de procédures comptables et de gestion
que de bailleurs intervenant dans les projets.
Notre méthodologie consistera à appliquer
l'approche décrite au point 2.1. à partir de deux cas de
procédures comptables et de gestion des plus contraignantes,
précises et complètes dont nous avons eu connaissance dans un
premier temps.
Les résultats issus de nos travaux sur ces cas seront
dans un second temps généralisés eu égard à
la représentativité des cas traités.
A cet effet nous avons choisi en fonction de notre
expérience de l'audit des projets de développement, les lignes
directrices de DANIDA et les procédures comptables du CIDR, comme point
de départ de notre analyse eu égard à leur niveau de
détail, de précision et de contrainte. La précision et le
caractère contraignant de ces procédures s'entendent en
comparaison avec les procédures des autres bailleurs de fonds.
Notre choix des lignes directrices est outre mesure
motivé par la représentativité du financement du DANIDA
dans l'environnement des projets de développement du Burkina
Faso de FCFA15,5 milliards pour l'année 2002 (voir SYDWAYA du 21/02/02,
page n°5) ; FCFA 20 milliards en 2001.
PREMIERE PARTIE
PRESENTATION DES PROCEDURES DE DANIDA ET DU CIDR
INTRODUCTION
Les financements octroyés par DANIDA sont régis
par un ensemble de directives dénommées «lignes directrices
en matière de réédition des comptes, justification, de
l'aide bilatérale du Danemark consentie au titre de l'aide au
Développement »
Ces directives visent à spécifier les exigences
en matière de comptabilité et de présentation de rapport
pour ce qui est de l'utilisation des subventions accordées par DANIDA
pour le financement des projets de développement.
Le cadre comptable exigé pour la tenue de la
comptabilité correspond aux lignes budgétaires exposées
dans les documents de base du projet.
Ces documents de base étant ceux qui ont servi à
présenter le projet lors de la négociation des subventions.
Ce cadre correspond dans certains cas à des lignes
budgétaires compatibles avec des lignes budgétaires
présentes dans la comptabilité du bailleur de fonds.
L'exigence de la tenue de la comptabilité dans un tel
contexte correspond alors à un souci de simplification de la
centralisation de la comptabilité du bailleur de fonds.
Cette situation a été observée entre les
comptes tenus par la représentation de la Croix Rouge Danoise au Burkina
et celle de Copenhague, ABAC-GERES et GERES - France ou encore entre le
CIDR-Dédougou et le CIDR-France.
Les projets financés et/ou sous la
responsabilité du CIDR-France, sont régis par des
procédures comptables spécifiques qui ont été
élaborées pour la tenue des comptabilités « terrain
» desdits projets.
Nous procédons dans la présente partie à
une présentation succincte des articles et annexes des « Lignes
directrices » et des procédures comptables du CIDR susceptibles
d'apporter un éclairage à notre étude et susceptibles de
mieux renseigner nos lecteurs.
C HAPITRE 1
Présentation synthétique des articles et
des annexes des «lignes directrices de DANIDA»
Généralités
Les «lignes directrices en matière de
réédition des comptes, justification, vérification,
rapport, etc.» de DANIDA dans leur présentation
générale, se composent de cinq (5) articles et de deux (2)
annexes.
La première annexe porte sur les directives en
matière de comptabilité et le deuxième sur les directives
en matière de vérification des comptes (audit)
Les «lignes directrices» ne fixent pas le cadre
comptable. Celui-ci est amovible et est fonction des conventions signées
et des autres textes cadres du projet tels que le «document du proj
et»
Le «document du projet» décrit entre autres les
objectifs du projet, les populations - cibles et les coûts
présentés dans des budgets approuvés.
Les articles et les points des annexes présentés
ci-dessous sont ceux qui sont à même de permettre une meilleure
compréhension de notre étude.
A. Lignes directrices en matière de
réédition des comptes
Article premier - Domaine
d'application[1 ]
Les «lignes directrices en matière de
réédition des comptes, justification, vérification,
rapport, etc. s'adressent aux autorités centrales et locales, aux
organismes publics et parapublics et aux organismes analogues des pays en voie
de développement, bénéficiaires sur une base
bilatérale de fonds publics danois destinés au financement de
projets de développement ou d'activités similaires s'inscrivant
dans l'effort de développement.»
Elles «... portent sur les dons publics danois
finançant en tout ou en partie des activités de
développement convenues entre le Danemark et le pays
bénéficiaire...»
Article 4 - Reddition des
comptes[2]
Les autorités du pays bénéficiaire des
subventions doivent « veiller à la tenue d'une comptabilité
régulière sur l'affectation des dons danois... »
Les autorités danoises s'attendront à ce que :
- « Le don soit porté en recette dans les
comptes;
- Les dépenses soient spécifiées dans les
comptes à un degré qui soit au moins aussi détaillé
que les indications portées au budget sur les activités ;
- Les dépenses puissent être identifiées
comme des dépenses financées sur le financement danois et
documentées par des pièces justificatives ;
- Les comptes donnent à tout moment la présence de
fonds non dépensés d'un décaissement effectué ;
- Un inventaire des biens d'équipement et mobiliers
majeurs acquis sur le don danois soit dressé ;
- Les comptes soient signés par l'autorité
responsable des activités et par le vérificateur des comptes
»
« Une fois par an ou avec une périodicité
prévue par l'accord, l'autorité du pays
bénéficiaire établira des comptes relatifs aux
activités accomplies.
L'exercice peut correspondre à l'année
financière du pays, mais les comptes devraient tous être
présentés aux autorités danoises dans les six (6) mois qui
suivent la clôture de l' exercice »
B. Annexe 5 : Directives comptables pour
l'utilisation des subventions accordées par DANIDA
II. Directives pour la comptabilité et
l'administration des subventions
Point II.2
Ce point indique que :
«Il appartiendra à l'organisation/l'institution
de mettre en place des directives internes de manière à ce que
les fonds soient bien administrés et utilisés aux fins pour
lesquelles ils ont été prévus »
En outre il stipule que :
« ...le minimum des pièces comptables est :
- Livre/journal de la caisse
- Livre/journal de la banque
- Suivi d'exécution budgétaire
- Rapprochement bancaire et caisse mensuel »
Point II.3
« L'organisation/l'institution devra conserver ses registres
comptables et les pièces justificatives pendant 10 ans après la
clôture du projet »
III. Comptes annuels et compte à la
clôture : contenu Point III.1
« La présentation des comptes devra être
soignée et conforme aux présentes directives. Les comptes finaux
devront également contenir toutes informations supplémentaires
susceptibles de favoriser la compréhension des comptes »
Point III.6
« ...Le rapport comptable devra mentionner les circonstances
particulières qui sont importantes pour la comptabilité »
Point III.7
« Le paragraphe sur les principes comptables
appliqués devra confirmer que les comptes ont été
arrêtés conformément aux présentes directives
»
Point III.8
Ce point spécifie que :
« La situation financière devra spécifier les
recettes et les décaissements du projet. Les chiffres du budget
approuvés devront également être cités à
titre comparatif »
Par ailleurs, tous les décaissements devront se rapporter
à la période couverte par le projet, telle que définie
dans la convention approuvée.
CHAPITRE 2
Présentation synthétique des articles et
des annexes des procédures comptables du CIDR
Généralités
La comptabilité « terrain » des proj ets CIDR
est une comptabilité de trésorerie tenue sous la
responsabilité des Conseillers Techniques Expatriés (CTP)
La comptabilité est tenue à l'aide de cinq (5)
formulaires principaux et des cahiers de banque et de caisse.
Ces cahiers de banques et de caisses ne sont tenus que pour
les besoins d'audits comptables et financiers et les besoins de mise à
jour régulière des mouvements de la trésorerie et des
soldes disponibles.
Les procédures comptables décrivent dans un premier
temps le contenu de chaque formulaire comptable et dans un second temps les
méthodes et principes comptables.
Le plan des comptes (plan comptables budgétaire) est
également joint. Il se compose de comptes d'ordre quatre (4)
regroupés en deux (2) familles.
Les comptes d'immobilisation (2181 à 2184) et les comptes
de charges 62, 64, 65, 66 (ex : 6210 frais d'expertise)
Le plan comptable dans le cas des procédures du CIDR
est également amovible et est fonction des textes cadres du projet en
particulier le document fondateur dénommé « document du
projet »
A. Principales caractéristiques de la
comptabilité terrain des projets CIDR
Les comptabilités « terrain » sont des
comptabilités de trésorerie qui se présentent sous la
forme simplifiée de tableaux d'encaissement et de
décaissements.
Les principaux documents de tenue de la comptabilité
sont une série de cinq formulaires établis mensuellement sur la
base de cahiers de banque et de caisse, tenus quotidiennement.
Une annexe est jointe à la comptabilité en cas de
nécessité.
Cette annexe est constituée d'éléments
d'informations complémentaires tels que la
« situation des engagements », la situation des «
avoirs à récupérer », l'inventaire des
équipements et toute autre information importante à
caractère juridique, social ou fiscal.
A.1. Formulaires comptables
Au nombre de cinq (5), ces formulaires se présentent
succinctement comme indiqués ci-dessous.
A.1.1. Fiche n°1 : Résumé et solde
de trésorerie
Elle reprend les totaux des encaissements et décaissements
du mois et permet le calcul des soldes de la trésorerie (banque et
caisse)[3]
Les informations servant au renseignement de cette fiche
proviennent des fiches suivantes.
A.1.2. Fiche n°2 : Etat des
encaissements
Une fiche individuelle des encaissements est établie
par compte bancaire et par caisse lorsque lesdites banques et caisses ont
été mouvementés au cours de la période de
référence[4].
La fiche présente la situation des encaissements de la
période par compte de trésorerie. Le total de chaque fiche est
reporté sur la fiche n° 1 ci-dessus décrite.
A.1.3. Fiche n°3 : Etat des
décaissements[5]
Elle fait état de toutes les sorties de banque et de
caisse de la période de référence. Les dépenses
sont présentées par ordre chronologique de la date de
règlement.
Les opérations effectuées par chèque devront
être enregistrées individuellement (sans être
regroupées)
Le total de l' état des décaissements est
reporté sur la fiche n° 1.
A.1.4. Fiche n°4 : Etat
Avances/OD[6]
Sont reportés dans cette fiche les décaissements
« hors virements interne » et hors « cadre budgétaire
» tels que les avances à des tiers, les transferts de
trésorerie entre proj ets ou les dépenses inéligibles au
budget du projet de référence.
A.1.5. Fiche n°5 : Comptes de
tiers[7]
Elle donnera un historique des avances et emprunts. Elle
constitue une fiche de suivi de ces opérations.
B. Aperçu sur les principes et les
méthodes comptables B.1. Principes comptables
1. Les immobilisations sont enregistrées au fur et
à mesure de leurs règlements et ne subissent pas de
dépréciation[8] ; le principe de la prudence n'est pas totalement
adopté ;
2. Les charges non payées ne sont pas
provisionnées, le principe de l'indépendance des exercices n'est
pas adopté ;
3. Les dépenses doivent être justifiées par
des pièces comptables en bonne et due forme.
Ces pièces devraient alors portées les mentions
suivantes :
- Nom du fournisseur ;
- Objet de la transaction ;
- Date d'établissement de la pièce ;
- Montant en chiffres et en lettres ;
- Mode de règlement ;
- Signature du fournisseur et son tampon.
La valeur probante des justificatifs participe de la
transparence.
4. Les soldes de trésorerie d'un mois reporté le
mois suivant ne peut en aucun cas être modifié : principe de
l'intangibilité des soldes d'ouverture.
B.2. Méthodes comptables
1. Les remboursements de dépenses, les remboursements
de caution, les régularisations (hors mis les remboursements d'avances)
et annulation de dépenses sont passés en comptabilité en
négatif et non par compensation ;
2. Plusieurs petites dépenses (maximum 10) peuvent
être regroupées et passées sur la fiche n°3
(état des décaissements) en ne seule écriture ;
3. Les états financiers annuels se composent ainsi qu'il
suit :
- Tableaux des emplois - ressources
- Récapitulatifs des dépenses mensuelles par poste
budgétaire ;
- Annexes.
DEUXIEME PARTIE
ANALYSE COMPAREE DES NORMES SYSCOA ET DES
PROCEDURES DU DANIDA ET DU CIDR
Chapitre 1
SYSCOA ET « LIGNES DIRECTRICES DU DANIDA»
1. Généralités
Dans ce chapitre notre propos sera de mener une analyse
comparée entre les normes comptables du SYSCOA et de celles du
DANIDA.
Le but de cette analyse est d'évaluer le degré
de compatibilité de ces normes car, leur plus ou moins grande
incompatibilité pourrait expliquer la non-application du SYSCOA dans les
projets de développent financé par le DANIDA.
L'analyse portera sur les aspects essentiels que sont les
principes et les méthodes comptables, l'organisation comptable, la
présentation et le contenu des états financiers.
2. Principes comptables 2.1.Principe de prudence
(articles[9] 3 et 6 )
Le principe de prudence n'est pas formellement
évoqué dans les « lignes directrices du DANIDA »
Celles-ci indiquent néanmoins que le projet
financé devrait tenir une comptabilité des subventions
reçues, conforme aux principes « d'une bonne comptabilité
» et aux directives des « lignes directrices » (article 4 et
point III.1 des lignes directrices)
Aussi le principe n'est- il pas systématiquement
appliqué. Les immobilisations ne font pas l'objet de
dépréciation et les provisions ne sont pas constituées sur
les opérations risquées.
A contrario le SYSCOA édicte formellement l'application
du principe de prudence sauf dans le cas exceptionnel où cette
application est susceptible de nuire à l'atteinte de l'image
fidèle.
2.2.Principe de la permanence des méthodes
(article 40)
A l'instar du principe de prudence, le principe de permanence des
méthodes n'est pas spécialement mentionné dans les «
lignes directrices »
Nous constatons cependant que sur la durée de vie d'un
même projet les méthodes comptables demeurent identiques.
Elles changent néanmoins dans les projets de même
secteur d'activité en fonction des « documents du projet » et
des termes des conventions de financement signées entre le bailleur de
fonds et le bénéficiaire du projet.
Le Projet d'Hydraulique Villageoise (PHIVES II) tient une
comptabilité d'engagement alors que les Projets d'Hydraulique
Villageoise /Boucle du Mouhoun (PHV/BM) pratiquent des comptabilités de
trésorerie.
De même les stocks sont compris dans les états
financiers du PHIVES II et ne le sont pas dans les projets PHV/BM.
Aussi la comparaison des informations sur des projets de
même secteur d'activité est parfois non pertinente du fait de
l'hétérogénéité des méthodes
comptables (les motifs expliquant la création du SYSCOA demeurent
pertinents)
Le SYSCOA standardise des pratiques comptables identiques pour
des entités de mêmes secteurs d'activité et impose que ces
pratiques soient permanentes d'une période à l 'autre.
2.3.Principe de la correspondance bilan de
clôture (N-1), bilan N (article 34)
La quasi-totalité des projets financés par le
DANIDA ne produit pas de bilan mais plutôt des situations
financières « emplois - ressources »
Les situations financières sont établies pour un
exercice budgétaire.
Seule la trésorerie de l'exercice est reportée en
ressources l'exercice suivant.
Le report s'effectue en respectant le principe selon lequel le
report de trésorerie en ressource de l' exercice N est exactement
égal à la trésorerie de N -1.
Ainsi le principe de la correspondance bilan de clôture
(N-1), bilan N (non invoqué dans les « lignes directrices » )
est sans objet dans les projets ci-dessus visés.
2.4. Principe de la spécialisation des
exercices (article 39)
La durée de vie des projets est subdivisée en
exercices budgétaires qui sont normalement indépendantes du fait
que chaque exercice fait l'objet d'un budget précis.
Les projets utilisant une comptabilité d'engagement
comme le PHIVES II de Tenkodogo applique le principe tandis que les projets qui
tiennent une comptabilité de trésorerie tel que le projet RPTES,
ne le respectent pas toujours.
En général, dans les projets qui tiennent une
comptabilité de trésorerie, les engagements non liquidés
ne sont pas rattachés à l'exercice courant.
Ces opérations sont comptabilisées dans l' exercice
de leur règlement.
Le principe de l'indépendance des exercices n'est pas un
principe universel au sein des projets financés par le DANIDA.
Ce principe est par contre un des principes cardinaux
édictés par le règlement du SYSCOA.
En outre, ce principe est universel pour toutes les
entités entrant dans le champ d'application des normes du SYSCOA.
2.5. Principe du coût historique (article 35
et 36)
Ce principe n'a pas été explicitement
évoqué par les « lignes directrices » de DANIDA.
Toutes les comptabilités des projets financés
par le DANIDA que nous avons visités au cours de notre expérience
sont tenues en FCFA. Ils tiennent implicitement en compte le principe du
coût historique.
2.6. Principe de la continuité de
l'exploitation (article 39)
De part leur définition, les proj ets ont une durée
de vie relativement limitée.
En outre selon les termes convenus dans les accords de
financement, le bailleur de fonds peut mettre fin au projet avant la fin
programmée de la vie de ce dernier.
Le sort du patrimoine du projet en fin de vie ou en cas
d'arrêt prématuré est également convenu dans
l'accord de financement.
Dans les pratiques du DANIDA deux cas de figurent sont
prévus par les conventions :
a) Cas d'arrêt prématuré du projet
liés au non-respect des clauses de la convention par le
bénéficiaire du projet :
Les fonds mis à la disposition du projet sont
demandés en remboursement par le DANIDA ;
b) Cas de la fin prévue du projet : Le patrimoine est
rétrocédé à titre gracieux aux
bénéficiaires finaux du projet.
Le principe de la continuité de l'exploitation telle
que stipulé par l'article 39 du règlement du SYSCOA n'est pas
appliqué par les projets (financés par le DANIDA) sur lesquels
nous avons travaillé.
Nous pouvons admettre que les projets sont « normalement
en activité, c'est à dire comme devant continuer à
fonctionner dans un avenir raisonnablement prévisible » sur leur
durée vie ; cependant des règles d'évaluation
précises et permanentes des biens en cas d'arrêt du projet ne sont
pas prévues.
Les règles spécifiques prévues pour leur
« liquidation » ne sont pas conformes à celles
stipulées par l'article 39 du règlement du SYSCOA. Une
méthode d'évaluation des biens rétrocédés n'
est pas édictée par les lignes directrices.
2.7. Principe de la transparence (articles 6, 8,
9, 10, 11)
L'article 4 des « lignes directrices » du DANIDA
stipule que les autorités du pays bénéficiaire des
subventions doivent « veiller à la tenue d'une comptabilité
régulière sur l'affectation des dons danois... »
Au sens du SYSCOA, la transparence est la traduction en terme de
principe ou de convention des objectifs essentiels de régularité
et de sincérité de la comptabilité.
La régularité s'entend la conformité aux
règles et procédures du SYSCOA au plan comptable et à sa
terminologie, à ses présentations d'états financiers.
Les termes règles et procédures comptables du
SYSCOA inclus les méthodes d'évaluation, les règles
d'organisation comptable, les formes et contenus normalisés des
états financiers...
La sincérité au sens du SYSCOA implique la
présentation et la communication claire et loyale de l'information sans
intention de dissimuler la réalité derrière l'apparence et
le respect de la règle de non-compensation.
La régularité de la comptabilité
mentionnée dans les « lignes directrices » s ' entend la
conformité aux procédures édictées par celles -
ci.
Les directives relatives à l'audit (point II.1 ) indiquent
d'ailleurs que l'auditeur devrait vérifier la conformité des
comptes aux directives comptables du DANIDA.
De même le point III.1 des « directives comptables
» évoque la conformité de la comptabilité aux «
lignes directrices »
L'objectif de sincérité de la comptabilité
n'a pas été explicitement mentionné par les « lignes
directrices du DANIDA »
L'article 4 des « lignes directrices » sur la
réédition des comptes stipule entre autre que les dépenses
devraient être spécifiées dans les comptes à un
degré qui soit au moins aussi détaillé que les indications
portées au budget sur les activités.
En outre ces dépenses devraient être
documentées par des pièces justificatives.
Le point III.1 des directives comptables préconise une
présentation soignée des comptes qui devraient également
contenir toutes informations supplémentaires susceptibles de favoriser
la compréhension desdits comptes.
Ainsi l'objectif de sincérité des comptes est
évoqué de façon implicite par les « lignes
directrices »
Si les deux objectifs essentiels de sincérité et
de régularité qui concourent à la transparence de la
comptabilité sont plus ou moins explicité dans les « lignes
directrices », force est de noter que la transparence au sens des ces
lignes et au sens du SYSCOA demeurent des concepts distincts.
Au regard de la définition précise donner par le
SYSCOA nous pouvons raisonnablement affirmer que le principe de transparence au
sens du SYSCOA n'est pas appliqué par les projets financés par le
DANIDA.
En illustration, les formes et le contenu normalisés
des états financiers selon le SYSCOA ne sont pas respectés par
les projets.
Lesdits projets appliquent un principe de transparence «
au sens » des procédures comptables et de gestion du bailleur de
fonds.
2.8. Principe de l'importance significative
(article 33)
Le principe de l'importance significative n'est pas
formalisé dans les « lignes directrices » Le seuil de
signification des opérations n'est pas explicitement défini.
Dans la pratique, au sein des projets financés par le
DANIDA, toutes les transactions sont à priori considéré
comme significatives dans la mesure où elles sont toutes susceptibles
d'influencer le jugement du bailleur de fonds.
Le point III des directives relatives à l'audit stipule
à cet effet que « tout manquement relatif aux procédures de
contrôle interne, à la tenue de livres de compte et aux
méthodes comptables, toutes informations y afférentes »
devra être évalué par l'auditeur et mentionné dans
son rapport.
Un seuil de signification implicite découle alors des
différents articles des « lignes directrices »
2.9. Principe de la prééminence de
la réalité sur l'apparence
Le SYSCOA limite l'application de ce principe à cinq cas
qui portent sur des opérations non courantes au sein des projets :
1. Biens détenus avec réserve de
propriété
2. Bien de crédit-bail
3. Biens détenus dans le cadre d'une concession de
services publics
4. Personnel intérimaire facturé par une
entreprise
5. Effets escomptés non échus
Parmi les cinq cas évoqués, seuls les cas 1 et 3
ont été observés dans les projets.
Les biens acquis sur le financement du DANIDA pour le compte
d'un projet demeurent sous réserve de propriété du DANIDA
jusqu'au règlement de leur sort convenu dans les termes des conventions
de mise en oeuvre du projet.
Les termes des conventions sus-visées complètes
ceux des « lignes directrices »
Les biens concernés sont portés dans les
situations financières au moment de leur acquisition et demeurent sur la
liste des biens du proj et tout le long de la durée de vie de ce
dernier.
En guise de contribution au financement du projet les services
publics mettent parfois à la disposition des projets des locaux ou
autres biens.
Lorsqu'il s'agit des biens acquis par les services publics pour
le compte du projet, ceux-ci feront partie de la situation financière de
la période d'acquisition.
Dans le cas de biens appartenant aux services publics mis
à la disposition du projet, les situations financières ne
tiennent pas compte de ces biens.
Le principe de la prééminence de la
réalité sur l'apparence n'est pas systématiquement
appliqué par les projets à financement DANIDA
3. Méthodes comptables
3.1. Analyse des charges
Le SYSCOA préconise que les charges soient
analysées par nature juridique. Cette pratique n'est pas courante dans
les projets financés par le DANIDA où les charges de
fonctionnement sont analysées par destination et les charges
d'investissement par nature juridique.
Dans certains cas, les charges d'investissement sont
également analysées par destination.
Le Projet de Gestion des Ressources Naturelles dans le
Séno et le Yagha (PGRN/SY), par exemple, enregistre les
équipements acquis pour être utilisé par la Direction
Nationale du projet en - investissements - et les acquisitions
d'équipements destinés à être utilisés pour
la réalisation d'investissements villageois, en - charges - dans les
comptes d'investissement villageois prévus à cet effet.
L'analyse des charges dans les projets financés par le
DANIDA découle de la tenue d'une comptabilité budgétaire
issue du document de projet et/ou des manuels de procédures.
Au total, les méthodes d'analyse des charges telles que
prescrites par le SYSCOA ne sont pas appliquées par l'ensemble des
projets.
3.2. Méthodes d'évaluation
3.2.1. Immobilisations
La méthode d'évaluation des immobilisations n'a pas
été formalisée dans les « lignes directrices »
du DANIDA.
Les projets financés par ce bailleur de fonds adoptent
des méthodes différentes qui sont souvent fonction de leur
envergure (montant du financement, niveau des stocks)
En exemples, le Projet Intégré Hydraulique
Villageoise et Education pour la Santéphase II en abrégé
PIHVES II (financé à hauteur de FCFA 2 milliards par
année) comptabilise les immobilisations à leur coût
d'acquisition alors que le projet RPTES (financé à environ FCFA
500 millions par année) les enregistrent à leur prix d'achat.
De même, le projet Adventist Development and Relief
Agency/Fonds d'Investissement Local Séno/Yahga en abrégé
ADRA-FIL (environ FCFA 150 millions par année) comptabilise les
immobilisations à leur prix d'acquisition.
Les normes d'évaluation des immobilisations
édictées par le règlement du SYSCOA (article 36 et 37) ne
sont pas toujours appliquées dans les projets financés par le
DANIDA.
3.2.2. Stocks
La gestion des stocks n'a pas été
normalisée dans les « lignes directrices » :
- le traitement comptable n'est pas uniformisé et
formalisé pour tous les projets et
- la méthode d'évaluation n'est pas
définie.
Certains projets financés par le DANIDA tels que le
PHIVES II comptabilisent les stocks et les présentent dans la situation
financière tandis que d'autres (les plus nombreux) comme le projet RPTES
les gèrent en extra-comptable.
Très souvent, plus le proj et a une grande taille,
plus le traitement comptable et les méthodes d'évaluation sont
proches des méthodes préconisées par le SYSCOA.
Ainsi le projet PIHVES II dont le financement est de l'ordre
du milliard/an utilise la méthode du coût complet direct pour
évaluer ses entrées de stocks de pièces
détachés et de petits matériels et le coût moyen
unitaire pondéré pour les sorties de stocks conformément
aux articles 36, 37 et 44 du règlement du SYSVOA.
Par contre, le projet RPTES qui comptabilise uniquement la
charges liées aux stocks, ne s'impose aucune de ces méthodes.
Des exceptions existent aux tendances décrites dans
les précédents paragraphes parmi lesquelles la situation du
Projet de Gestion des Ressources Naturelles dans le Séno Yagha
(PGRN/SY)
Malgré la taille du financement (de l'ordre de 800
millions par année) et le niveau des stocks (fourniture de bureau,
carburant, produits d'entretien, pièces de rechanges des
véhicules et motos, petits outillages- matériels de camping,
matériaux destinés aux chantiers sur le terrain), les
méthodes d'évaluation ne sont pas conformes aux normes du
SYSCOA.
Les stocks ne sont pas incorporés dans les états
financiers et leur évaluation n'obéit pas aux normes SYSCOA.
A l'instar des normes d'évaluation des
immobilisations, les normes d'évaluation des stocks du règlement
du SYSCOA ne sont pas toujours appliquées dans les projets
financés par le DANIDA.
3.2.3. Opérations en devises
Le traitement des opérations en devises n'a pas
été évoqué par les « lignes directrices »
de DANIDA.
Le coût des projets, sur toute la durée de vie, est
mentionné dans le document du projet en franc danois (DKK) et la contre
valeur en FCFA.
Le taux de conversion du DKK en FCFA est convenu depuis le
« document de projet », document fondateur du projet.
Les coûts du projet portés dans les
différents budgets tiennent compte de cette situation.
Les biens acquis en devise sont comptabilisés en FCFA
par conversion de leur coût en devise au cours de change du jour de
l'acquisition conformément à l'article 51 du règlement du
SYSCOA.
Dans la pratique, le déblocage des différentes
tranches du financement se fait au taux de conversion du jour et les
éventuels écarts de conversion ne sont pas imputés au
projet.
Les projets financés par le DANIDA ne gèrent pas
donc pas des positions de change sur les subventions accordées mais non
encore débloquées.
Aussi les règles d'évaluation des
opérations en devises édictées dans les articles 52
à 58 du règlement se révèlent-elles sans objet dans
les projets concernés.
4. Organisation comptable
Conformément à l'article 16 du règlement
du droit comptable du SYSCOA, une grande partie des projets financés par
le DANIDA établit une documentation décrivant les
procédures et l'organisation comptable (manuel de procédures
comptables et financières)
La nécessité de l'établissement de tels
documents est formellement exigée par les directives comptables du
DANIDA au point II.2.
La comptabilité des projets financés par le
DANIDA est tenue en FCFA et la convention de la partie double est
employée (article 17 alinéas 1 et 2 du règlement du droit
comptable du SYSCOA)
Les opérations sont enregistrées
chronologiquement et justifiées par des pièces qui sont
conservées avec les autres documents comptables pendant 10 ans (article
17, alinéas 4 et 5 ; article 24 du règlement du droit comptable
du SYSCOA et point II.3 des directives comptables de DANIDA)
Un inventaire des biens et équipements majeurs des
projets financés par le DANIDA est exigé par les « lignes
directrices » (article 4)
L'alinéa 6 de l'article 17 du règlement du
droit comptable du SYSCOA étend cet inventaire aux dettes et
créances de l'entité concernée.
Les projets financés par le DANIDA n'ont pas toujours
recours, à un plan comptable normalisé dont la liste est issue du
SYSCOA comme indiqué dans les termes de l'alinéa 7 de l'article
17 du règlement du droit comptable.
Au moment où certains projets tiennent une
comptabilité dont les comptes ne sont pas issus de la liste du SYSCOA
(RPTES, ADRA - FIL, PAI/DGE), d'autres utilisent des comptes tirés de
cette liste sans en respecter les principes de fonctionnement (PHIVES II)
Les directives comptables de DANIDA au point II.2. imposent
la tenue d'un minimum de documents comptables (voir le chapitre 1 de la
première partie de notre étude)
Il en est de même du SYSCOA qui dans l'article 19 du
règlement du droit comptable rend obligatoire la tenue des documents
suivants :
- livre/journal
- grand livre
- balance générale
- livre d'inventaire.
Sur le terrain on observe dans les projets financés par
DANIDA, la tenue d'un livre journal, d'un grand livre et d'une balance
générale. Le livre d'inventaire n'est pas tenu.
5. Etats financiers
Le droit comptable du SYSCOA dans son article 8 définit
les états financiers annuels comme constitués :
1. du bilan ;
2. du compte de résultat ;
3. du tableau financier des ressources et des emplois et
4. de l'état annexé.
Cette définition est conforme à la norme comptable
internationale IAS 1 portant sur les états financiers.
Les états financiers ainsi définis sont valables
pour toutes les entités incluses dans le champ d'application.
Cependant, l'article 13 autorise l'application d'un «
système minimal de trésorerie », dérogatoire aux
dispositions générales du règlement du droit comptable.
Cette autorisation porte sur les très petites entreprises dont les
recettes ne sont pas supérieures aux seuils fixés par le
règlement d'exécution n°02/2002 de la Commission de l'UEMOA
:
· trente (30) millions de FCFA pour les entreprises de
négoce
· vingt (20) millions de FCFA pour les entreprises
artisanales et assimilées,
· dix (10) millions de FCFA pour les entreprises de
services.
Les états financiers des entités visées sont
fondés essentiellement sur les encaissements et les décaissements
de la période de référence (comptabilité de
trésorerie)
Ils sont constitués du bilan, du compte de
résultat, et de la variation de l'avoir net. Les « lignes
directrices » du DANIDA ne décrivent pas les états
financiers.
Les « documents du projet » des différents
projets de développement financés par DANIDA, de même que
les conventions signées, précisent le contenu des rapports
financiers produits à l'intention des bailleurs de fonds sans qu'une
harmonisation d'ensemble des dits rapports s'étendant à tous les
projets ne soient imposée.
Les modèles de rapports financiers et leurs contenus sont
aussi diversifiés que les projets de développement
financés.
Au cours de nos travaux, la définition des états
financiers de l'article 8 ci-dessus n'a été observée dans
aucun rapport financier sur la gestion des projets de développement
financés par le DANIDA.
Par ailleurs, les états financiers du système
minimal de trésorerie n'ont pas été observés dans
les rapports étudiés.
Le compte de résultat et la variation de l'avoir net ne
sont pas produits par les projets.
De manière générale le bailleur de fonds
demande à la direction du projet de joindre dans le rapport financier
les éléments suivants :
- une situation financière tenant lieu de bilan ;
- un tableau d'exécution budgétaire ;
- l' état de la trésorerie à la
clôture de l' exercice ;
- une situation des biens durables ;
- une annexe.
Les informations sur le flux de trésorerie rendues
obligatoires par l'établissement du TAFIRE (SYSCOA) et la norme
comptable internationale IAS 7 ne sont pas exigées par le bailleur de
fonds. Aussi ces informations ne sont-elles pas produites à l'instar des
informations sur les performances contenues dans le compte de
résultat.
Par ailleurs, la situation financière du projet ne
produit pas une analyse de l'activité en « éléments
courants » et « éléments non courants » comme l
'exigent le SYSCOA et les normes internationales (IAS)
Si la comparaison des informations sur un même projet
demeure pertinente, la comparaison entre des proj ets de même secteur est
impossible du fait de la multiplicité des référentiels de
présentation.
C HAPITRE 2
SYSCOA ET PROCEDURES DU CIDR
1. Généralités
L'analyse comparée se donne pour objectif de mesurer
la compatibilité des normes SYSCOA avec celles du CIDR en axant la
recherche sur les principes et les méthodes comptables d'une part ;
l'organisation comptable d'autre part.
Le chapitre 2 de la troisième partie de cette
étude comme le chapitre 1 se subdivise en quatre sections :
- une première section pour l'analyse des principes
comptables,
- une deuxième pour celle des méthodes
comptables
- une troisième pour l'organisation comptable et
- une quatrième pour l'analyse des états
financiers
2. Principes comptables
2.1. Principe de prudence (articles 3 et 6)
Les procédures comptables du CIDR indiquent en
préambule que les immobilisations ne feront pas l'objet
d'amortissement.
En outre la comptabilité des projets CIDR est une
comptabilité de trésorerie.
Les incertitudes et les risques nés au cours d'un exercice
ne sont pas rattachés par le système de provision à
l'exercice de référence.
Le principe de prudence n'est donc pas systématiquement
appliqué dans les projets CIDR.
2.2. Principe de la permanence des méthodes (article
40)
Le principe de la permanence des méthodes n'est pas
explicitement mentionné dans les procédures comptables du
CIDR.
Cependant, sur la durée de vie d'un même projet,
l'organisation et les méthodes comptables mis en place demeurent
identiques.
La permanence des méthodes connaît une application
assez élargie dans les projets du CIDR tout au moins sur la durée
de vie.
2.3. Principe de la correspondance bilan de
clôture (N-1), bilan N (article 34)
Les projets CIDR ne produisent pas de bilan, mais plutôt
une situation financière emplois-ressources dans laquelle les stocks et
les engagements non liquidés ne sont pas pris en compte.
Mis à part les soldes des comptes de trésorerie,
aucun autre compte d'un exercice ne fait l'objet de report au cours de
l'exercice suivant.
L'application du principe de la correspondance bilan de
clôture (N-1), bilan N est, dans ce contexte particulier, compromise.
2.4. Principe de la spécialisation des
exercices (article 59)
Les procédures du CIDR notifient formellement dans le
préambule que les comptabilités terrains des projets CIDR ne
devraient pas appliquer le principe de spécialisation des exercices.
Ainsi, les charges non payées ne sont -elles pas
provisionnées dans les situations financières de l'exercice.
Une situation extra-comptable de ces charges non payées
est néanmoins tenue et jointe en annexe à la situation
financière (voir préambule)
Elles seront comptabilisées dans la situation
financière de la période de leur règlement.
A l'instar des normes comptables internationales, le SYSCOA
préconise la tenue d'une comptabilité d'engagement qui permet de
tenir compte de la séparation des exercices.
2.5. Principe du coût historique (articles 35 et 36)
Le principe du coût historique n'est pas explicitement
évoqué dans les procédures comptables du CIDR.
Nous notons dans la pratique que les valeurs exprimées
en monnaies (FCFA) de différentes époques sont
additionnées d'où une application implicite du principe du
coût historique.
2.6. Principe de la continuité de l'exploitation
(article 39)
Le bailleur de fonds (CIDR) peut mettre fin au projet avant la
fin prévue de celui-ci et cela en fonction de paramètres convenus
dans l'accord de financement.
Le sort du patrimoine du projet en fin de vie ou en cas
d'arrêt prématuré est également prévu dans
l'accord de financement mais non dans les procédures comptables et de
gestion.
Deux cas essentiels d'arrêt du projet sont prévus
dans les conventions : l'arrêt lié au non-respect de clauses
convenues et la fin programmée.
Les conséquences sont respectivement le remboursement des
fonds investis dans le projet et la donation à titre gracieux du
patrimoine du projet aux derniers bénéficiaires.
Une évaluation, au sens courant du terme, du patrimoine du
projet en fin de vie n'est pas prévue dans les procédures
comptables et de gestion du CIDR.
Cette évaluation n'est pas non plus prévue dans les
conventions sur lesquels nous avons travaillé.
Le principe de la continuité de l'exploitation telle
que stipulé par l'article 39 du règlement du SYSCOA n'est pas
appliqué par lesdits projets, même dans le cas où ils sont
considérés comme « normalement en activité »,
c'est à dire « pouvant continuer à fonctionner dans un
avenir raisonnablement prévisible »
En effet, les règles spécifiques prévues
pour leur « liquidation » en fin de vie ne sont pas conformes
à celles stipulées par l'article 39 du règlement du
SYSCOA,
2.7. Principe de la transparence (articles 6, 8, 9, 10, 11)
Le principe de transparence n'est pas évoqué par
les procédures comptables et de gestion du CIDR.
Les objectifs essentiels de régularité et de
sincérité de la comptabilité constituent les
éléments de base de la transparence.
En rappel, dans le cas du SYSCOA la régularité
implique la conformité aux règles et procédures du SYSCOA
au plan comptable et à sa terminologie, à ses
présentations d'états financiers.
Les « règles et procédures comptables du
SYSCOA » inclus les méthodes d'évaluation, les règles
d'organisation comptable, les formes et contenus normalisés des
états financiers...
Les règles d'organisation comptable, les formes et
contenus des états financiers du CIDR tels que décrit dans le
chapitre 2 de la première partie de notre étude ne sont pas
conformes à règles et procédures du SYSCOA.
Les projets ne produisent pas certains des états
financiers rendus obligatoires par le SYSCOA à savoir le bilan et le
compte de résultat.
Le cadre comptable CIDR est fondamentalement différent du
cadre comptable SYSCOA (voir Première partie chapitre 1,
généralités)
En outre, la tenue du grand livre et de la balance n'est pas
obligatoire dans les projets CIDR.
Il s'ensuit que la régularité, au sens, du SYSCOA
n'est pas une réalité au sein des projets du CIDR.
La sincérité selon le SYSCOA implique la
présentation et la communication claire et loyale de l'information sans
intention de dissimuler la réalité derrière l'apparence et
le respect de la règle de non-compensation.
L'objectif de sincérité de la comptabilité
n'a pas été explicitement mentionné par les
procédures du CIDR.
Cependant certaines règles de comptabilisation
édictées par ces procédures concourent à l'atteinte
de cet objectif.
Dans cette optique toutes les dépenses devraient
être justifiées par des pièces externes en « bonne et
due forme » c'est à dire comporter toutes les mentions obligatoires
susceptibles de leur conférer une valeur probante (voir Première
partie ; chapitre 1, point B.1.3.)
Le contenu de chaque formulaire comptable est formalisé
de même que celui des rapports comptables. Le niveau de détail de
chaque formulaire comptable permet au bailleur de fonds de se procurer
l'information utile.
Le dernier paragraphe du préambule stipule que lorsque
cela s'avère nécessaire, des éléments
d'informations complémentaires seront ajoutés en annexe à
la comptabilité.
L'objectif est de permettre une meilleur lisibilité des
informations fournies dans les comptes.
La définition du principe de transparence donner par le
SYSCOA est très précise et n'autorise pas à notre avis
plusieurs interprétations.
Aussi pouvons nous affirmer sans réserves que le principe
de la transparence « au sens » du SYSCOA n'est pas appliqué
dans les projets CIDR.
2.8. Principe de l'importance significative (article 33)
Le principe de l'importance significative n'est pas
formalisé dans les procédures du CIDR.
Les volets des procédures comptables et de gestion du CIDR
portant sur l'audit des projets indiquent que les contrôles sur les
opérations devraient se faire par sondage.
Ces procédures ne définissent pas avec
précision le seuil de sondage, le seuil de signification et /ou le
niveau des contrôles.
Au cours de notre expérience professionnelle (quatre
ans d'audit), nous avons cependant constaté que toute anomalie
portée à la connaissance des bailleurs de fonds pouvait se
relevée « significative» pour peu qu'elle soit pertinente,
bien documentée et explicitée.
Cette situation est liée au fait que les fonds mis
à la disposition des projets proviennent le plus souvent de dons, de
collectes et de prélèvements au niveau des populations du pays du
bailleur de fonds.
La provenance des fonds rend le bailleur de fonds « sensible
» à la moindre anomalie.
Ainsi, toutes les opérations peuvent s'avérer
significatives dans le cadre de ces projets de développement.
2.9. Principe de la prééminence de la
réalité sur l'apparence
Des cinq cas retenus par le SYSCOA pour l'application de ce
principe, seuls deux (2) sont observés dans les projets CIDR :
1. Biens détenus avec réserve de
propriété
2. Biens détenus dans le cadre d'une concession des
services publics
Dans le cas des biens détenus avec réserve de
propriété, à l'instar des procédures du DANIDA les
biens acquis sur le financement du CIDR pour le compte d'un projet demeurent
sous réserve de propriété du CIDR jusqu'au
règlement de leur sort convenu dans les termes des conventions de mise
en oeuvre du projet.
Les comptabilités des proj ets terrains CIDR
étant des comptabilités de trésorerie, les biens sont
portés dans les situations financières au moment de leur
acquisition et demeurent sur la liste des biens du proj et tout le long de la
durée de vie de ce dernier.
Lorsqu'il s'agit des biens acquis par les services publics et
cédés au projet, ceux-ci feront partie de la situation
financière de la période d'acquisition.
Dans le cas de biens provenant des services publics et mis
à la disposition du projet, les situations financières ne
tiennent pas compte de ces biens.
Il s'ensuit que le principe de la prééminence de la
réalité sur l'apparence n'est pas systématiquement
appliqué par les projets CIDR.
3. Méthodes comptables 3.1. Analyse
des charges
Le règlement du SYSCOA impose que les charges soient
analysées par nature juridique.
Les procédures comptables et de gestion des projets du
CIDR ne définissent pas la convention comptable à suivre.
Cependant nous observons sur le terrain que les charges de
fonctionnement sont analysées par destination tandis que les charges
d'investissement le sont par nature juridique.
Le document du projet et les conventions signés entre
le bénéficiaire du projet et le bailleur de fonds sont les
principaux déterminants de l'analyse des charges qui sera adoptée
par la comptabilité.
3.2. Méthodes d'évaluation
3.2.1. Immobilisations
Les procédures comptables et de gestion du CIDR ne
décrivent pas la méthode d'évaluation des
immobilisations.
En pratique, les immobilisations sont comptabilisées dans
les formulaires comptables, les cahiers de banque, de caisses à leur
prix d'acquisition.
Elles ne subissent pas d'amortissements conformément aux
prescriptions des procédures comptables CIDR.
Les charges relatives à ces immobilisations sont
présentées dans les fiches de décaissements de la
période de règlement et uniquement celles - ci.
L'entrée des immobilisations dans le patrimoine
à leur coût d'acquisition réel (article 36 du
règlement du droit comptable du SYSCOA) n'est pas d'application dans les
projets CIDR.
3.2.2. Stocks
Le traitement comptable et l'évaluation des stocks n'ont
pas été codifiés dans les procédures comptables du
CIDR.
Les projets CIDR ne comptabilisent pas les stocks dans leur
situation financière.
Ces situations financières enregistrent uniquement la
charge d'achat des stocks dont la comptabilisation s'effectue au prix
d'achat.
Nous n'avons pas observé l'utilisation de normes
d'évaluation des sorties, situation qui est justifiée par
l'absence d'une tenue de stocks dans la comptabilité.
3.2.3. Opérations en
devises
Un taux de change moyen pondéré est
déterminé pour convertir les comptes en devises en monnaie
locales selon les prescriptions des « procédures
particulières de vérification arithmétique pour les
comptabilités ayant des comptes en devises » du CIDR.
Les pertes ou gains de changes sont déterminés en
appliquant la variation du taux de change moyen pondéré au solde
de début des comptes de devises.
Cette méthode d'évaluation n'est pas conforme aux
stipulations des articles 51 à 58 du règlement du droit comptable
du SYSCOA.
4. Organisation comptable
Les « procédures comptables et formulaires » du
CIDR autorisent la tenue d'une comptabilité pluri - monétaire
(page 3, fiche de décaissement, paragraphe 2)
La tenue d'une telle comptabilité est contraire aux termes
de l'alinéa 1 de l'article 17 du règlement du SYSCOA qui exige
que la comptabilité soit tenue en FCFA.
Selon le point II, paragraphe c) des procédures
d'organisation comptables du CIDR, une « attestation de dépense
» peut être est établie pour les dépenses dont le
justificatif n'a pu être obtenu.
L'établissement de telles attestations n'est pas conforme
aux termes de l'article 17, alinéa 3 car elles ne sont pas susceptibles
de servir comme moyen de preuve
Les dépenses de faibles montants de même nature
peuvent être regroupées sur des attestations de dépenses
(Procédures d'organisation comptable, point II.)c) )
Cette pratique est contraire aux stipulations de l'article 17,
alinéa 4 qui exigent que les dépenses soient de même
nature, réalisées en un même lieu le même jour avant
d'être regroupées.
Les procédures comptables et de gestion du CIDR rendent
obligatoires la tenue des formulaires comptables en lieu et place des livres
comptables exigés par le SYSCOA (article 19)
Les cahiers de banques et de caisse sont tenus uniquement dans
l'objectif de répondre aux exigences des auditeurs financiers et de
permettre la mise à jour des mouvements de la trésorerie et des
soldes disponibles (page 8 des procédures comptables et formulaires)
Les procédures « comptables et formulaires »
du CIDR ont uniformisé le plan des comptes auxquels les
comptabilités devraient avoir recours. Ce plan n'est pas tiré de
la liste des comptes du SYSCOA comme institué par l'article 17,
alinéa 7du règlement du droit comptable du SYSCOA.
5. Etats financiers
Les états financiers au sens du SYSCOA sont obligatoires
dans leur forme et dans leur contenu pour toutes les entités incluses
dans le champ d'application.
Au sens des procédures du CIDR, les états
financiers s'entendent :
- le tableau des emplois - ressources ;
- le récapitulatif des dépenses mensuelles par
poste budgétaire ;
- état des cautions versées ;
- inventaire des équipements du projet ;
- détail des comptes de tiers mouvementés pendant
la période ;
- liste des dépenses non comptabilisée et restant
dues en fin d'exercice.
Dans le cas des projets CIDR comme dans le cas des projets
financés par le DANIDA, les informations sur le flux de
trésorerie rendues obligatoires par l'établissement du TAFIRE
(SYSCOA) et la norme comptable internationale IAS 7 ne sont pas exigées
par le bailleur de fonds.
Ces informations ne sont par conséquent pas produites
à l'instar des informations sur les performances contenues dans le
compte de résultat au sens du SYSCOA (article 8 et article 13 du
règlement du droit comptable)
L'analyse des performances desdits projets s'effectue dans le
cadre d'une évaluation globale du projet qui est axée sur les
résultats socio-économiques et non sur la rentabilité
financière.
La situation financière de ces projets ne permet pas
une analyse de l'activité en « éléments courants
» et « éléments non courants » comme l 'exigent le
SYSCOA et les normes internationales (IAS)
TROISIEME PARTIE
IDENTIFICATION ET APPRECIATION DES FREINS ET
DES INCITATIONS A L'APPLICATION DU SYSCOA
CHAPITRE 1
IDENTIFICATION ET APPRECIATION DES FREINS
1. Généralités
A travers l'analyse comparative effectuée dans la
deuxième partie de notre étude, nous avons identifier des freins
essentiels à l'application du SYSCOA dans les projets de
développement.
Ces freins exposés ci-dessous ont été
examinés dans l'objectif d'apprécier leur pertinence. Le but
ultime est de s'assurer qu'ils ne constituent pas des difficultés
insurmontables à l'application du SYSCOA dans les projets.
2. Hétérogénéité
des référentiels comptables
L'hétérogénéité des
référentiels comptables est l'un des freins essentiels de la non
application du SYSCOA dans les projets financés par le DANIDA et dans
les projets CIDR.
Dans l' environnement des proj ets de développement, Il
existe autant de référentiels que de bailleurs de fonds.
Il découle de cette situation que chaque projet utilise un
référentiel spécifique, toute chose que constitue un frein
à l'application du SYSCOA.
3. Procédures comptables des bailleurs de
fonds
Les procédures comptables des bailleurs de fonds ne sont
pas précises sur les différents contours des
référentiels comptables applicables aux projets de
développement.
Il en est de même pour les conventions signées entre
les partenaires au projet et les « dossiers (ou documents) de proj ets
»
Les « lignes directrices » ne décrivent pas les
principes comptables à appliquer par les comptabilités de
l'ensemble des projets financés par le DANIDA.
De même, les méthodes comptables de
référence pour l'ensemble de ces projets n'y sont pas
définies et explicitées.
L'organisation comptable n'est pas décrite dans les «
lignes directrices » qui outre mesure n'indiquent pas explicitement un
référentiel comptable applicable par défaut.
Par contre les procédures comptables du CIDR
définissent une organisation comptable pour l'ensemble des projets
CIDR.
Cependant, elles demeurent imprécises sinon
incomplètes sur les aspects essentiels tels que les principes et les
méthodes comptables.
Cette situation favorise et explique la multiplicité des
méthodes appliquées d'un projet à l'autre.
De plus les différentes procédures des bailleurs de
fonds ne préconisent pas formellement le recours aux normes SYSCOA pour
la tenue de la comptabilité des projets.
Les informations financières produites par les projets
tendent à respecter les canevas définis dans les
procédures des bailleurs de fonds dans le but satisfaire leur besoin
d'information.
Pour peu que ces procédures ne fassent aucune
référence aux normes SYSCOA ou que leur position par rapport au
SYSCOA soit ambiguë et/ou imprécise, il se crée un goulot
d'étranglement important pour l'application du règlement du
SYSCOA dans les projets visés.
La tenue de la comptabilité dépendra de
l'interprétation que chaque projet fait des procédures du
bailleur de fonds, ce qui constitue un obstacle pour l'application du
SYSCOA.
La demande d'informations sur les projets
La demande d'information sur les projets est essentiellement le
fait des bailleurs de fonds qui y investissent.
Aussi, les rapports financiers leur sont -ils prioritairement
destinés, de même que toutes les autres informations sur les
projets.
Cette situation constitue un frein à l'application du
SYSCOA dans ces projets car ceux-ci produiront une information qui tendrait
à satisfaire le besoin d'information des bailleurs de fonds et ce
conformément à leurs procédures.
Une meilleure qualité de l'information ne saurait
être recherchée si l'unique demandeur se contente d'une
qualité d'information inférieure.
La présentation des états financiers Ce
frein est une conséquence de ceux décrits ci-dessus.
Les procédures du CIDR comme celles de DANIDA
décrivent avec précision la présentation des états
financiers des projets financés et leur contenu.
Cherchant à satisfaire le principal demandeur
d'information les projets produisent les informations financières
conformément à la description des procédures de chaque
bailleur de fonds au détriment de la présentation exigée
par le SYSCOA.
6. Termes de références des audits de
projet
Nous avons constaté que certains termes de
référence excluaient les normes SYSCOA des documents de
référence de l'audit des projets.
En exemples, les termes de référence de l'audit
au 31 décembre 2001 du Projet d'Hydraulique Villageoise dans les
départements de DIFFA et Zinder (Niger) et ceux de l'audit pour la
période allant du 01 octobre 2000 au 31 décembre 2001 du Projet
Construction Sans Bois - phase II (Niger) indiquent formellement que le SYSCOA
ne constitue pas un document de référence desdits audits.
Les termes de références des audits sont
élaborés soit par la Direction du proj et, auquel cas ils doivent
être approuvés par le bailleur de fonds, soit par le bailleur
lui-même.
Une telle attitude encourage la non application
délibérée des normes SYSCOA de la part des projets dans la
mesure où l'exclusion de celles -ci n'est pas considérée
comme une anomalie par le bailleur de fonds.
7. Finalité des projets
Les projets de développement par définition, ne
sont pas à la recherche de profit.
Les performances se mesurent à travers la
réalisation des objectifs socio-économiques assignés aux
projets. Aussi, très peu importe le résultat de «
l'exploitation »
Cette situation explique la non constatation de la
dépréciation des immobilisations observée dans la majeure
partie des projets de développement.
Le « résultat d'exploitation » ne constitue
pas une information utile et pertinente pour les utilisateurs de l'information
financière sur le projet (populations cibles, bailleurs de fonds...)
Par ailleurs, les projets du fait de leur finalité ne
produisent pas d'information en direction du service des impôts à
l'instar des autres entités économiques.
Les normes de production des informations destinées
à ce service auraient pu favoriser l'adoption du SYSCOA.
En conséquence, apparaissent des difficultés pour
l'application de certaines règles du SYSCOA, notamment les règles
de présentation de l'information financière.
La tenue d'un compte de résultat n'est pas pertinente et
est, à la limite, dénudée de sens car l'information
financière résultante est inutilisable par les partenaires au
projet.
CHAPITRE 2 IDENTIFICATION ET APPRECIATION DES
INCITATIONS
1. Généralités
Les incitations se constituent de l'ensemble des facteurs
à même de favoriser l'application du SYSCOA dans les projets de
développement.
Les incitations renvoient à l'intérêt d'une
adoption du référentiel SYSCOA par les proj ets.
Au cours de notre étude, nous avons identifié des
incitations essentielles qui sont développés ci-dessous.
2. Qualité de l'information
Dans l'objectif de fiabiliser l'information financière
et comptable et de donner une image fidèle du patrimoine, de la
situation financière et du résultat des entités incluses
dans son champ d'application, le SYSCOA a adopté des principes
comptables généralement reconnus par les normes
internationales.
La qualité de l'information financière et
comptable qui découle de l'application du SYSCOA est un motif d'adoption
de ce système de comptabilité pour des bailleurs de fonds
soucieux de la valeur et de la pertinence de l'information produite par les
projets pour leur utilisation.
3. Uniformisation des pratiques comptables
L'application du SYSCOA par l'ensemble des projets de
développement implique une harmonisation des pratiques comptables.
L'intérêt d'une telle harmonisation est la
production de données homogènes par des projets de même
secteur d'activités et la réduction des coûts de
contrôle des comptes et des coûts de gestion.
Cet intérêt est particulièrement
élevé lorsque le proj et est financé par plusieurs
bailleurs de fonds avec des procédures comptables différentes.
4. Audit des comptes
Dans leur majorité les bailleurs de fonds exigent un
audit en cours de vie et en fin de vie des projets qu'ils financent.
Les termes de références des audits
commandités par le DANIDA exigent de plus en plus qu'ils soient
réalisés conformément aux normes internationales
généralement admises (ISA, IFAC) et conformément aux
« lignes directrices »
La même situation s'observe au niveau des termes de
référence pour l'audit des projets CIDR.
Les termes de référence ainsi libellés
ne pourraient être respectés en l'absence d'une
comptabilité tenue conformément aux normes internationales ou le
cas échéant, « proche » desdites normes.
Cette situation encourage l'adoption d'un
référentiel tel que le SYSCOA comme système de
comptabilité.
5. Incitations d'ordre institutionnel
Nous n'avons trouvé aucun document fondateur des projets
qui exclut formellement les projets de développement du champ
d'application du SYSCOA.
Les projets pourraient trouver dans cette situation une
incitation à l'application du SYSCOA dans la mesure où les textes
fondateurs tels que le « dossier de projet », les conventions de
financement et les manuels de procédures comptables et
financières, ne l'interdisent pas formellement.
6. Réglementation
Le règlement du droit comptable ainsi que tout le
Système Comptable Ouest Africain (dont le champ d'application n'exclut
pas les projets de développement) sont une réglementation qui a
été adopté par l'ensemble des pays de l'UEMOA.
La date d'entrée en vigueur de cette réglementation
est révolue depuis l'exercice 1998.
Il y a par conséquent une obligation pour les projets de
se conformer à la réglementation ou de requérir une
dérogation.
QUATRIEME PARTIE PROPOSITIONS DE SOLUTIONS
CHAPITRE 1 PROPOSITIONS DE SOLUTIONS AUX CAS
SPECIFIQUES
1. Généralités
Dans le présent chapitre de notre étude, nous
nous proposons de trouver des solutions aux freins à l'application du
SYSCOA dans les projets de développement financés par le DANIDA
et les projets du CIDR.
Les solutions proposées devraient être simples,
à coûts faibles et pertinentes pour permettre une
amélioration de la mise en place du SYSCOA dans les projets.
2. Freins liés à
l'hétérogénéité des
référentiels comptables
L'hétérogénéité des
référentiels comptables est l'un des motifs essentiels de
l'adoption du SYSCOA par les pays membres de l'UEMOA.
La multiplicité des procédures comptables des
bailleurs de fonds est à l'origine de
l'hétérogénéité des
référentiels constatée dans les projets de
développement.
Une harmonisation globale des procédures des bailleurs
de fonds (dans le même secteur ou non) n'est pas réalisable
à court ou moyen terme.
Il s'ensuit que le recours à un
référentiel comptable déjà existant, susceptible de
produire des informations fiables en quantité et en qualité, peut
s'avérer pertinente et non coûteux pour les partenaires au
projet.
L'organisation de rencontres multilatérales entre les
gestionnaires de projets, les bailleurs de fonds et les experts comptables
orienteraient avec efficacité la recherche d'un
référentiel commun à tous les projets.
3. Freins liés à
l'imprécision des procédures comptables des bailleurs de
fonds
A notre avis, le DANIDA et le CIDR devraient mentionner dans
leurs procédures comptables une mention sur les normes SYSCOA afin de
clarifier l'attitude à adopter par les projets face à la
réglementation.
Une meilleure précision sur les éléments
essentiels tels que les principes et méthodes comptables, l'organisation
comptable et la présentation des états financiers permettraient
certes d'élever les procédures de ces bailleurs de fonds au rang
de référentiel.
Cependant, la proposition d'une telle relecture des
procédures des bailleurs de fonds peut soulever d'innombrables
difficultés, aussi pensons-nous que l'insertion d'un simple renvoi aux
normes SYSCOA serait une meilleure solution.
Cette insertion devrait limiter les interprétations
comptables liées à l'imprécision des procédures des
bailleurs de fonds et permettre une harmonisation des comportements comptables
au sein des projets de DANIDA et du CIDR.
Elle devrait néanmoins faire l'objet d'échanges
entre les projets et leurs bailleurs de fonds afin que ces derniers soient
convaincus du bien fondé et de la pertinence de l 'insertion.
L'insertion pourrait par ailleurs être
recommandée par les auditeurs financiers et comptables afin d'augmenter
les chances de succès.
4. Freins liés à la nature de la
demande d'informations sur les projets
Les principaux demandeurs de l'information relative aux
projets, exigent que celle-ci pour être fiable soit produite
conformément à des procédures spécifiques pas touj
ours compatibles avec les normes SYSCOA .
Cette situation freine l'application du
référentiel SYSCOA dans les projets.
Dans ce contexte précis, nous pensons que seul un
changement de comportement des bailleurs de fonds pourrait favoriser l'adoption
rapide du SYSCOA .
Il suffirait que ces derniers des informations (sur les proj
ets financés ) produites selon les normes SYSCOA .
Afin de provoquer ce changement de comportement des bailleurs
de fonds, il faudra leur prouver que les normes SYSCOA permettent de
répondre à leur besoin d'information financière sur les
projets, en qualité et en quantité.
Une meilleure information des bailleurs de fonds sur les
normes SYSCOA basées sur des principes et méthodes
généralement admises sur le plan international, devrait suffire
à
produire le changement de comportement souhaité.
5. Freins liés au modèle de
présentation des états financiers
Les normes SYSCOA admettent des dérogations à
certains principes de base lorsqu'il peut être prouvé que ces
dérogations permettront l'atteinte de l'image fidèle.
Il s'agira alors pour les projets de DANIDA et du CIDR de donner
une explication des dérogations observées dans une annexe aux
« états financiers » présentés.
Le modèle de présentation des «
états financiers » exigé par les bailleurs de fonds est un
frein résoluble pour une meilleure application des normes SYSCOA car
celui ci prévoit des dérogations aux règles dont
l'application pourrait entacher l'image fidèle.
Concrètement, un bilan pourrait être tenu tandis que
le compte de résultat sera abandonné car il ne donne aucune
information pertinente sur la gestion du projet.
Une explication idoine devrait alors être produite pour
justifier la non-production du compte de résultat.
Le bilan pourrait être une situation financière
complexe comportant supplémentaires les postes suivants :
· engagements non encore liquidés à la
clôture de l'exercice ;
· débiteurs non encore apurés à la
même période,
· stocks lorsque les biens stockés sont
significatifs en proportion avec la masse au bilan.
Le plan des comptes s'inspirera du plan comptable
général du SYSCOA et le mode de fonctionnement de chaque compte
devrait être respecté lors des enregistrements.
La situation de l'ensemble des immobilisations pourrait
être joint en annexe de la situation financière.
6. Freins liés aux termes de
références des audits de projet
L'exclusion des normes SYSCOA des textes de base pour
l'exécution des projets suggère que ceux-ci peuvent s'abstenir
d'une tenue des comptes conforme à ces normes.
Les normes comptables de DANIDA et du CIDR ne font aucune
référence formelle au SYSCOA et demeurent imprécises sur
l'organisation, les méthodes et principes comptables.
Les freins identifiés dans les termes de
références des audits découlent de cette situation.
Ainsi une mention défavorable sur l'application du SYSCOA
dans les ceux-ci encourage - t - elle l'abandon de celui-ci par les projets de
développement.
Les procédures des bailleurs de fonds devraient
être complétées et précisées sur le
comportement a adopter par les projets de développement vis à vis
de la réglementation SYSCOA.
Il s'ensuivra une levée des freins inclus dans les termes
de références des audits car les normes SYSCOA feront alors
partie de l'environnement du contrôle.
7. Finalité des projets
Les projets de développement n'ont pas pour vocation de
faire du profit, mais poursuivent des objectifs socio-économiques de
développement.
Certaines méthodes d'évaluation et de
présentation sont affectées par cette situation et constituent
alors un frein à une adoption éventuelle des normes du SYSCOA.
Le SYSCOA autorise les dérogations susceptibles de
concourir à l'atteinte de l'image fidèle.
La finalité des projets de développement
pourrait être une explication pertinente pour justifier l'abandon de
certains principes et méthodes comptables et favoriser ainsi la tenue
des comptabilités des projets conformément aux normes SYSCOA.
Freins liés aux principes comptables
8.1. Principe de prudence
La finalité du principe est d'éviter de
transférer sur des exercices ultérieurs les risques nés
dans l'exercice et susceptibles d'entraîner des pertes futures.
Pour les projets qui comportent un volet micro crédit ce
principe a une grande importance
et devrait être strictement appliqué comme dans les
entreprises.
Dans le cas des autres projets de développement, les
risques probables portent essentiellement sur le patrimoine stocké et
immobilisé.
Une adaptation du principe pourrait être effectué en
constatant les amortissements sur les immobilisations de façon
extra-comptable de même que les autres risques provisionnés.
La situation nette des immobilisations et des risques
provisionnées seront alors jointe en annexe aux situations
financières produites par les projets.
8.2. Permanence des méthodes
L'objectif essentiel du principe est de permettre la
comparabilité des états financiers dans le temps. Ces
comparaisons sont nécessaires aux analyses des utilisateurs.
L'uniformisation des méthodes comptables dans un
même secteur d'activité peut s'avérer non pertinente car
les projets ont des finalités diversifiées.
Les méthodes étant identiques sur la durée
de vie d'un même projet, nous pouvons envisager l'abandon du principe
lorsqu'il est rapporté sur la totalité d'un secteur
d'activité.
8.3. Correspondance bilan de clôture (N-1),
bilan N
La conséquence du principe est que l'on ne peut imputer
directement sur les capitaux propres ni les incidences des changements de
méthodes comptables ni les produits et les charges relatifs à des
exercices précédents qui auraient été omis.
Les deux exceptions admises portent sur la comptabilisation d'une
erreur fondamentale ou les changements dus à une modification de
réglementation comptable.
L'erreur fondamentale s'entend une erreur dont l'incidence
dépasse le seuil de signification et est susceptible d'enlever toute
crédibilité aux états financiers.
La pertinence de ce principe est manifeste dans le cadre des
entreprises. A l'échelle des projets de développement cette
pertinence est moins certaine eu égard au modèle de tenue de la
comptabilité.
Le principe pourrait cependant être appliqué
dès lors que les engagements et les créances auraient
été intégrés dans les situations financières
des projets.
8.4. Spécialisation des exercices
Nous n'avons pas relevé une justification pertinente de
la non application de ce principe par les projets de développement. Les
créances et les dettes pourraient être suivi de façon
extra-comptable en cours d'exercice et intégrées dans la
situation financière établie à la clôture.
8.5. Principe de la continuité de
l'exploitation
Les freins liés à l'application de ce principe
dans les projets de développement résident essentiellement dans
l'évaluation des biens à la fin du projet ou lors de sa
suspension. En effet des règles d'évaluation de ces biens n'ont
pas été prévues.
La solution pourrait consister à constater les
amortissements et -éventuellement - les provisions de manière
extra-comptable et d'élaborer des méthodes d'évaluation
cohérentes et universelles applicables à l'ensembles des
projets.
8.6. Principe de la transparence
La résolution des freins liés à ce principe
dépendra de largement de l'adoption des autres principes du SYSCOA .
L'atteinte de l'objectif de transparence renvoi en effet à
l'application des méthodes et des règles bien précises qui
sont celles du définies par le SYSCOA .
L'objectif de transparence pourrait être atteint lorsque
les projets de développement auraient adopté pour leur
comptabilité l'essentiel des méthodes et principes comptables
SYSCOA .
8.7. Principe de la prééminence de la
réalité sur l'apparence
Le principe n'a pas été retenu sous la forme
d'une normalisation comptable générale par le SYSCOA car il est
d'une application difficile et contraint à une interprétation des
contrat de location et leur conséquence (plan comptable
générale, page 85)
En conséquence, une dérogation pourrait être
concédée aux projets de développement pour l'application
de ce principe .
L'établissement d'une situation comptable ou
extra-comptable des biens mis à la disposition des projets de
développement devrait néanmoins être obligatoire pour les
projets sus-visés.
9. Freins liées aux méthodes comptables
9.1. Analyse des charges
Une uniformisation des pratiques comptables pour l'ensemble des
projets de développement devrait être imposée.
Une dérogation sur l'analyse des charges pourrait
être observée par les projets au nom de l'objectif de pertinence
partagée et permettre une analyse des charges par destination.
Cette dérogation devrait être explicitée dans
les annexes aux états financiers établis par les projets de
développement.
9.2. Méthodes d'évaluation
Les méthodes d'évaluation devraient être
formalisées et faire l'objet d'une uniformisation au sein des projets de
développement.
Nous n'avons pas noter des raisons pertinentes qui exempteraient
les projets de développement de l'adoption des méthodes
d'évaluation SYSCOA .
Aussi sommes nous d'avis que les méthodes
d'évaluation du SYSCOA devraient être appliquées sans
exception.
10. Freins liées à l'organisation
comptable
Les procures du DANIDA permettent la mise en place d'une
organisation comptable « très proche » de celle exigée
par le SYSCOA .
Certains articles organisant la comptabilité SYSCOA
trouvent une application dans les projets financés par le DANIDA car le
principe comptable contenu dans ces articles est également contenu dans
les lignes directrices.
Afin d'aboutir à la conformité entre les normes
SYSCOA et les procédures du DANIDA le plan comptable des projets de
développement devrait être tiré de la liste des comptes du
SYSCOA et en respecter le principe de fonctionnement.
Les documents comptables obligatoires devraient être aussi
complet que l'exige le SYSCOA .
Il s'agit alors d'ajouter aux documents déjà tenus
par les projets de développement financés par le DANIDA, la
balance, le grand livre et le livre d'inventaire.
Les procédures du CIDR de façon formelle
n'encourage pas la tenue de l'ensemble des livres obligatoires du SYSCOA . En
outre, la justification des opérations reste très permissive.
Une refonte des procédures du CIDR s'avèreraient
par conséquent nécessaire afin de permettre une organisation
comptable du type SYSCOA .
Objectivement, nous n'avons pas relevé des entraves
pertinentes à l'abandon des documents obligatoires et de l'organisation
comptable SYSCOA dans son ensemble.
CHAPITRE 2 GENERALISATION DES PROPOSITIONS DE
SOLUTIONS
1. Généralités
La généralisation des solutions trouvées
pour l'application du SYSCOA dans les projets CIDR et ceux financés par
le DANIDA est effectuée au regard des résultats de nos travaux
sur ces cas spécifiques.
Elle sera pertinente si les procédures des autres
bailleurs de fonds comportent des insuffisances quelque peu semblables à
celles de DANIDA et du CIDR .
Le degré de similitude entre les procédures des
différents bailleurs de fonds, liées à leur contenu,
à leur forme et à leurs insuffisances est le facteur
déterminant de la pertinence d'une généralisation des
solutions proposées sur les cas spécifiques.
2. Similitudes des « référentiels
comptables »
Il existe une normalisation des documents fondateurs pour
l'ensemble des projets, quel que soit le bailleur de fonds ou le type de
financement (dons, subventions ou prêts) :
- document ou dossier du projet,
- conventions de financements,
- directives du bailleur de fonds en matière de
comptabilité et de gestion,
- procédures comptables et financières.
Cette normalisation porte, entre autre, sur une partie du
contenu de ces documents mais ne couvre pas tous les contours de celui ci.
Il existe par ailleurs des similitudes liées aux
insuffisances constatées sur les procédures des différents
bailleurs de fonds.
2.1. Méthodes et principes
comptables
A l'instar des procédures comptables du DANIDA et du
CIDR, celles de la plupart des projets étudiés ne mentionnent pas
formellement les principes comptables à adopter par la
comptabilité.
Cette imprécision des procédures comptables des
bailleurs de fonds a des conséquences identiques à celles
décrites dans les chapitres précédents.
2.2. Organisation comptable
L'organisation comptable n'est pas souvent décrite dans
les procédures des différents bailleurs de fonds.
Cette situation entraîne une
hétérogénéité dans la conception de
l'organisation comptable des projets financés.
En conséquence, il existe des difficultés
d'harmonisation de l'organisation des comptabilités des
différents projets de développement.
2.3. Etats financiers
La finalité des projets de développement n'est pas
la recherche du profit.
Cette finalité est l'un des déterminants de la
présentation des états financiers produits par le proj et.
Cependant, la présentation des états financiers
d'un bailleur de fonds à l'autre n'est pas uniforme.
Au cours des exercices 1999 et 2000, le programme
spécial de Conservation des Eaux et des Sols et de l'Agro - foresterie
(CES/AGF) dans le plateau central financé par le FIDA et la BOAD tenait
une comptabilité d'engagement.
Un « bilan aménagé » basé sur les
comptes du plan OCAM était tenu en lieu et place de la situation
financière emplois - ressources couramment utilisée.
Le compte de résultat n'étant pas établi,
le poste a été supprimé dans le bilan. Hormis cette
exception tous les autres postes du bilan ont été
conservés.
Les projets financés par la Banque Mondiale en
générale, établissent une situation financière
emploi - ressource comme présentation des états financiers.
Les états financiers au sens du FNUAP sont des
formulaires portant sur les différentes opérations
effectuées par le proj et :
- formulaire A (situation trimestrielle de la
trésorerie)
- formulaire B (situation trimestrielle des dépenses)
- formulaire C (Inventaire des immobilisations)
- formulaire D (situation annuelle de la trésorerie)
- formulaire E (situation annuelle des dépenses)
Au total, nous notons qu'il n'existe pas un
référentiel comptable commun qui réglemente l 'ensemble
des proj ets.
3. Généralisation des solutions
proposées aux cas spécifiques
Chaque bailleur de fonds édicte des procédures plus
ou moins spécifiques pour la gestion comptable des projets qu'il
finance.
Ces procédures ainsi que les documents de base des projets
ne sont pas toujours complètes et précises sur les
différents contours nécessaires à un
référentiel comptable.
Comme les « lignes directrices » du DANIDA et les
procédures CIDR, elles n'indiquent pas explicitement un
référentiel comptable applicable par défaut.
Le recours aux normes SYSCOA pour la tenue de la
comptabilité des projets n'est pas formellement et explicitement
mentionné dans la majeure partie des procédures
étudiées.
L'essentiel des insuffisances constatées sur les
procédures du DANIDA et du CIDR est observé également sur
la quasi-totalité des procédures des autres bailleurs de
fonds.
Aussi, les freins à l'application des normes SYSCOA
liées à ces insuffisances se retrouvent - ils également
dans les procédures des autres bailleurs de fonds.
L'essentiel des insuffisances observées sur les
procédures du DANIDA et du CIDR peut en conséquence être
généraliser par extrapolation.
Il en est de même des solutions proposées pour une
plus grande application du SYSCOA par les proj ets de développement.
Au regard des similitudes constatées entre les
différentes procédures, nous sommes d'avis que les solutions
proposées dans le chapitre 1 sont applicables aux autres projets de
développement.
CONCLUSION GENERALE
Les projets de développement sont régis par les
procédures de comptabilité et de gestion de leurs bailleurs de
fonds.
Ces procédures déterminent le système
comptable appliqué au sein de ces projets de développement.
Celles ci ne sont pas toujours compatibles avec les normes
comptables SYSCOA. Elles ne sont pas complètes et ne sont pas
suffisamment précises pour constituer un référentiel
comptable.
Ces insuffisances entraînent des difficultés
d'application du SYSCOA dans les projets de développement.
Cependant, malgré les freins identifiés, les
procédures des bailleurs de fonds comportent des incitations à
l'application du SYSCOA .
Notre étude a pour ambition d'éclairer les
gestionnaires des projets sur les possibilités pertinentes d'application
du référentiel SYSCOA dans un contexte régis le plus
souvent par des procédures comptables et de gestion
spécifiques.
Nous espérons ainsi apporter une réponse aux
questions récurrentes des gestionnaires des projets de
développement sur la comptabilité du SYSCOA avec les autres
systèmes auxquels leur secteur est soumis d'une part. Leur obligation
d'autre part.
Nous pensons avoir répondu à certaines de leurs
interrogations avec plus ou moins de succès. Nous n'avons pas la
prétention d'avoir produit un travail parfait.
Les solutions proposées pour une meilleure application
du SYSCOA dans les projets de développement exigent une bonne
communication et nous invitons les gestionnaires et leurs partenaires à
s'y soumettre.
Par une communication performante entre les autorités
de l'UEMOA et les bailleurs de fonds, l'on pourrait néanmoins envisager
une révision du système minimal de
trésorerie du SYSCOA afin de tenir compte du cas
spécifique des projets de développement qui sont une
particularité comptable à part entière.
Sans être parfait, nous espérons, par cette
étude, avoir contribué utilement à l'amélioration
de l'application du SYSCOA dans les projets de développement
GLOSSAIRE
Projet de développement :
« Un projet de développement est une structure para
étatique mise en place dans le cadre de la réalisation d'un
programme, en appui aux actions gouvernementales » Cabinet d'audit Coopers
et Lybrand
DANIDA : Ministère des affaires
étrangères du Royaume du Danemark.
Document du projet : Document
fondateur du projet qui décrit les objectifs, la population cible, la
zone ou la région d'intervention et le coût du projet. Il
décrit également le mode de financement par bailleur et les
différents intervenants.
Principes comptables: Convention
comptable
Normes comptables: Selon le SYSCOA
(page 177, Définitions), les normes comptables sont des données
de référence résultant d'un choix collectif
raisonné en vue de servir de solution à des problèmes
répétitifs. Les normes ne sont pas intangibles. Elles
évoluent en fonction de nécessités juridiques, politiques,
économiques et sociales. La norme comptable s'applique uniquement
à la comptabilité générale, à la
finalité externe, puisque le droit a pour objet de régir les
rapports entre les membres du corps social. Les normes assurent la pertinence
de l'information pour les divers destinataires des états financiers.
Norme : Nom féminin, selon la
définition du Petit Robert, règle, principe, idéal,
loi, modèle
RPTES Regional Program for Traditional
Energy Sector
BIBLIOGRAPHIE
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adoption d'un référentiel comptable commun au sein de l 'UEMOA
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référentiel comptable commun au sein de
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Année académique 1998/1999. Ouagadougou : série
publication pédagogique.
Liste indicative de projets étudiés lors
de nos travaux
PROJETS
BAILLEURS DE FONDS
SFPS B&P UNICEF PSI /W PAYS-BAS AED
PSI
DANIDA ETAT
PIHVES II
EUROPEENNE AFD UNION
ABAC-GERES GERES France
PEDI IV DANIDA
BANQUE MONDIALE
EUROPEENNE AFD UNION
PA-OPA
FIDA BOAD
CES/AGF
MONDIALE BANQUE
INERA
DANIDA
ENSA II
UNICEF
DSF/VIH-SIDA
UNICEF
CONAPO
PFA INTERMON NOVIB CAFOD BROT
ARFA
KFW DED
PFA
FIDA SNV FSB BOAD
PDRSO
MONDIALE BANQUE
PNDSA II
DANIDA
RPTES
PEE: Une vie meilleure DANIDA
PEE: Un espoir dans la
DANIDA désert
DANIDA
SYSCOA GIRE
DED AAA
PAE
DED AAA
PEF
Tree Aid West Africa Tree Aid UK
MONDIALE BANQUE
PDR/Bilanga
DANIDA
ADRA-FIL
FAD
Projet Education
[1] Page 1 « Lignes directrices en matières de
reddition des comptes, justification, vérification, rapports etc.
»
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reddition des comptes, justification, vérification, rapports etc.
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[3] Page 1 des procédures comptables et formulaires du
CIDR
[4] Page 2 des procédures comptables et formulaires du
CIDR
[5] Page 3 des procédures comptables et formulaires du
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[6] Page 4 des procédures comptables et formulaires du
CIDR
[7] Page 5 des procédures comptables et formulaires du
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[8] Page 1 des procédures comptables et formulaires du
CIDR, « Préambule » [9] Les articles renvoient aux articles du
règlement du droit comptable du SYSCOA
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