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La formation en sciences et techniques de l'information et de la documentation au centre de formation aux carrières de l'information: évaluation et répertoire des diplomes (1982-1996)

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par Stéphane & Narcisse SONON & HOUNYO
Ecole Nationale d'Administration - ENA Niveau 1 1997
  

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Thème : Processus de mise en place d'un réseau national d'informations juridique

et judiciaire au Bénin

Nom : GBLOTCHAOU

Prénom : Félix

Thème : Etude prospective de la mise en place de la documentation du Festival

International du Théâtre du Bénin (FITHEB)

Nom : HUANNOU

Prénom : Sessinou

Thème : Vers la création d'une photothèque nationale

Nom : TOKPLO

Prénom : D. Hilaire

Thème : Contribution de la coopération française à la lecture publique au

Bénin : analyse et perspectives

UNIVERSITE NATIONALE DU BENIN

ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION

CENTRE DE FORMATION AUX CARRIERES DE L'INFORMATION

Mémoire de fin d'étude du 1er cycle de l'ENA

Filière : Documentation (13ème promotion)

LA FORMATION EN SCIENCES ET TECHNIQUES DE L'INFORMATION ET DE LA DOCUMENTATION AU CENTRE DE FORMATION AUX CARRIERES DE L'INFORMATION: EVALUATION ET REPERTOIRE DES DIPLOMES (1982-1996)

Présenté par :

Stéphane S. SONON et Narcisse HOUNYO

Promotion 1994-1997

INTRODUCTION

Après les révolutions agricole et industrielle qu'a connues l'humanité, une troisième s'annonce pour le XXIe siècle. Il s'agit de la mutation dans le domaine de l'information et de la communication. L'information est aujourd'hui un facteur prépondérant de développement. Les pays avancés doivent leur niveau de développement à la maîtrise de l'information.

Déjà, pour préparer cette grande révolution, les réseaux de communication les plus performants se créent pour faciliter la circulation de l'information. C'est le cas d'Internet grâce auquel tous les points de notre planète sont connectés. Les nouvelles technologies de l'information favorisent de nouvelles méthodes de stockage, de traitement et de diffusion de l'information. Le support traditionnel que constitue le papier fait place aux nouveaux types de supports comme le CD-ROM. De plus, l'information peut s'obtenir à partir des banques et bases de données qui ne cessent de se multiplier.

Face à l'enjeu que constitue l'information et conscients qu'ils ne peuvent rester, cette fois-ci, en marge de cette révolution, les pays en voie de développement essaient de mettre en place des politiques pour faire face au monopole des pays occidentaux. Ils se rendent compte que l'information est une `'richesse'' qu'ils doivent savoir et pouvoir collecter, stocker et diffuser pour remédier aux problèmes auxquels ils sont confrontés ; dont l'analphabétisme, la pauvreté...afin de parvenir à un développement durable.

Au Bénin, des services d'archives, des bibliothèques et des centres de documentation existent. Mais ces structures sont souvent gérées par un personnel sans la formation requise. Devant cette situation, les autorités béninoises ont initié en 1981 un programme de formation en sciences de l'information dénommé « Programme Sciences et Techniques de l'Information » qui deviendra quelques années plus tard « Centre de Formation aux Carrières de l'Information (CEFOCI) ». Ce programme est placé sous la tutelle de l'ENA (ex CEFAP) .

L'exécution de ce programme par le CEFOCI devait permettre la formation de spécialistes de l'information. Ainsi, après une dizaine d'année, plus d'une centaine techniciens spécialistes de l'information sont formés. Ce sont des archivistes, des bibliothécaires et des documentalistes employés dans tous les secteurs d'activité (public, privé)

Mais à la sortie de l'école, les diplômés du centre sont confrontés à des difficultés liées à l'adaptation aux réalités du terrain. Autrement dit, concilier la théorie et la pratique leur est souvent difficile. De plus, en raison de l'évolution très rapide des sciences de l'information, la grande majorité des diplômés du CEFOCI se retrouve déphasée quelques temps après l'obtention de leur diplôme.

Ces différentes difficultés n'interpellent-elles pas le CEFOCI ? Ce dernier ne peut-il pas envisager de donner une nouvelle orientation au programme de formation face aux progrès enregistrés dans les sciences de l'information et procéder à une mise à jour des connaissances à l'intention de ses anciens élèves ?

Le présent travail sera celui d'une évaluation de la formation à travers laquelle nous essayerons d'apprécier les résultats obtenus par le CEFOCI jusqu'à ce jour, de tenter des réponses à ces différentes interrogations et de faire des propositions susceptibles d'améliorer les prestations du centre et par extension celles de ses diplômés exerçant dans les services d'information et de documentation. Nos différentes propositions pour un tel idéal entraîneraient des réformes qui pourraient modifier le statut juridique du CEFOCI.

Pour ce faire, des recherches documentaires, des interviews et des enquêtes ont été menées aussi bien auprès des diplômés eux-mêmes qu'auprès de leurs employeurs.

Nous présenterons dans une première partie le CEFOCI et son `'produit''. Dans une deuxième partie, nous procéderons à l'analyse de la formation pour aboutir aux perspectives qui s'offrent au centre de formation pour la formation de spécialistes de l'information plus compétitifs et pour son propre développement

Dans une troisième partie, un répertoire de tous les diplômés du centre complète le travail et fournit une série d'informations sur chaque diplômé. Il sera certainement un outil à même de résoudre un certain nombre de difficultés auxquelles étudiants, professeurs et chercheurs sont confrontés dans leurs différentes recherches sur le centre et sur les diplômés.

1ÈRE PARTIE : PRÉSENTATION DU CEFOCI ET LE `'PRODUIT CEFOCIEN''

Chapitre I : Présentation du CEFOCI

A - Du Programme Sciences et Techniques de l'Information au CEFOCI

1 - Le Programme STI 

Le développement économique, social, culturel et politique d'un pays repose sur les potentialités et les compétences de ses ressources humaines. Dans le domaine des sciences et techniques de l'information, un manque criard de cadres s'observait au Bénin. Seuls quelques techniciens formés dans des pays étrangers géraient les services documentaires du pays (bibliothèques, centres de documentation, Archives). Or l'efficacité et l'utilité des informations reposent sur la célérité et la pertinence dans leur traitement et leur diffusion.

Pour remédier à cette  pénurie de spécialistes de l'information, il fut initié, grâce à la décision du 25 novembre 1981 du Conseil Exécutif National, un programme de formation en sciences et techniques de l'information. Ce programme dénommé `'Programme STI'' fut confié au `'Centre de Formation Administrative et de Perfectionnement'' (CEFAP). Il devait assurer une formation de trois ans de cadres techniciens supérieurs dans les différentes branches des sciences de l'information à savoir l'archivistique, la bibliothéconomie et la documentation . Sur la base d'étude réalisée avec le concours de l'UNESCO, la formation démarra en février 1982 avec l'assistance technique et financière de la coopération canadienne par le biais de l'ACDI.

Les étudiants sont titulaires du baccalauréat ou de tout autre diplôme équivalent. Les étudiants étrangers étaient recrutés après une étude de dossier.

Le programme a pour objectifs d'assurer :

n une formation bilingue (anglais-français) des cadres des sciences de l'information dans les spécialités d'archivistique, de bibliothéconomie et de documentation,

n le perfectionnement et le recyclage des cadres en cours d'emploi,

n la recherche en sciences et techniques de l'information,

n la préparation aux concours et tests permettant l'accès au corps de l'information...

Il était prévu que toutes autres spécialités pourraient être créées selon les besoins.

La fusion du CEFAP et de l'INSJA donne naissance en 1984 à l'Ecole Nationale d'Administration (ENA) à l'UNB. Le `'Programme STI'' est rangé parmi les différentes filières de l'ENA. Quelques années plus tard ce programme se transforme en `'Centre de Formation aux Carrières de l'Information'' (CEFOCI).

2 - Le CEFOCI

Créé par arrêté rectoral N° 0012//89/UNB/CR du 13 Février 1989, le CEFOCI est placé sous la tutelle administrative, financière et académique de l'ENA dont il partage les locaux.


Comme pour le programme STI, les étudiants du CEFOCI sont titulaires du baccalauréat ou de tout autre diplôme admis en équivalence. Ils sont recrutés par concours organisés par le MENRS et aussi par test de recrutement complémentaire organisé par l'ENA (à partir de 1994). Des fonctionnaires de l'administration publique ou privée remplissant les conditions d'admission peuvent aussi y accéder. Le centre accueille également des étudiants étrangers.

B - Structures organisationnelles et personnel d'encadrement du CEFOCI

1 - Structures organisationnelles

Placé sous la tutelle de l'ENA, le CEFOCI dispose d'une administration interne composée d'une coordination comme l'illustre l'organigramme ci-après :

Directeur de l'ENA

Service de la scolarité

Service Administratif et financier

Coordonnateur du CEFOCI

Coordonnateur Adjoint

.

· La Coordination

La coordination est assurée par le coordonnateur et le Coordonateur Adjoint.

- Le Coordonnateur

Le Coordonnateur est chargé de la direction et de la gestion du centre. A ce titre, il est chargé de la mise en application des délibérations adoptées par le comité de direction et les autorités de tutelle, établit et soumet à l'appréciation du comité de direction puis du Directeur de l'ENA, le projet de budget du centre (...) Il établit et soumet à la direction le rapport annuel des activités du centre...

Le Coordonnateur est aidé dans ses responsabilités administratives, financières et pédagogiques par le Coordonnateur Adjoint

- Le Coordonnateur Adjoint

Il est chargé des études et assiste le Coordonnateur et le remplace en cas d'empêchement. Le Coordonnateur Adjoint est chargé de l'unité pédagogique du centre. A ce titre, il est responsable de la conception des programmes de formation, leur adaptation aux exigences du marché de l'emploi et aux besoins des administrations et des entreprises. Il est aussi chargé de la conception et de la mise en oeuvre des méthodes pédagogiques, de l'organisation et de l'évaluation des activités académiques...

Outre la coordination, le CEFOCI dispose d'un comité de coordination et d'un comité de gestion.

· Le Comité de coordination

Composé de la coordination, des chefs de service, des représentants des syndicats, du personnel enseignant et non enseignant et des représentants d'étudiants. Le comité de coordination est compétent pour connaître de tous les problèmes administratives et financières du centre.

· Le Comité de gestion

Ce comité comprend les autorités académiques de l'UNB à divers niveaux (Rectorat, ENA, Direction des affaires académiques, CEFOCI) ou leurs représentants, les responsables de centres de documentation universitaires et nationaux et le président de l'ADADB. Les attributions du comité de gestion est d'étudier toutes les conditions de gestion pour un bon fonctionnement et un développement du CEFOCI.

2- Le personnel d'encadrement

L'encadrement et l'animation pédagogique au CEFOCI sont assurés par une équipe de professeurs permanents et de collaborateurs extérieurs nationaux et étrangers.

Les professeurs permanents (cinq) ont reçu une formation de haut niveau en sciences et techniques de l'information.

Avoisinant la vingtaine, les collaborateurs sont des fonctionnaires de l'administration publique (ou privé) et des professeurs des autres facultés ou écoles de l'UNB. C'est le cas par exemple des professeurs d'anglais qui sont pour la plupart enseignants à la FLASH. Des anciens élèves du centre interviennent aussi pour dispenser certaines disciplines.

Ces collaborateurs extérieurs sont généralement recrutés en fonction d'une bonne maîtrise de la discipline qu'ils sont censés enseigner.

C : Le programme de formation

1 - Présentation générale

Le programme de formation au CEFOCI s'articule autour de quatre (4) grands axes :

· l'information et son support,

· les techniques de  gestion de l'information (traitement et diffusion de l'information),

· l'anglais (grammaire, phonétique, ...)

· les cours de connaissances générales (histoire, économie, droit...)

Les cours techniques préparent l'élève à acquérir les méthodes relatives à la collecte, au traitement et à la diffusion de l'information. Des séances de travaux pratiques sont prévues pour permettre à l'étudiant d'associer la théorie à la pratique.

Quant aux cours de connaissances générales, ils ont pour intérêt de donner à l'étudiant une vue globale des différents domaines liés aux sciences et techniques de l'information. Ce sont des cours d'histoire, d'économie, de droit...

L'anglais occupe une place très importante dans le programme de formation.

Ces axes embrassent et intègrent les trois (3) filières que sont l'archivistique, la bibliothéconomie et la documentation.

La formation se déroule à plein temps en une série de cours communs en première année appelée `'Tronc commun'' et une formation spécialisée au cours des deux (2) dernières années.

Un stage d'application de trois (3) mois est effectué à la fin de la troisième année dans un service d'information. Il est sanctionné par un travail de recherche portant sur un sujet relevant du domaine des sciences et techniques de l'information et soutenu devant un jury.

Mais auparavant, il importe de savoir comment sont organisés le `'tronc commun'' et les deux (2) ans de spécialisation.

2 - Le Tronc commun

Il se déroule en première année et dure neuf (9) mois. Tous les étudiants reçoivent le même enseignement dont l'essentiel porte sur les connaissances élémentaires fondamentales en sciences de l'information. Il s'agit en l'occurrence des cours « d'introduction à l'information documentaire », des cours relatifs à la chaîne documentaire, à l'archivistique et à la bibliothéconomie....

Un accent particulier est mis dès la première année et jusqu'en troisième année sur la pratique et la maîtrise de la langue anglaise. C'est ainsi que des cours de phonétique, de grammaire anglaise et d'expression écrite constituent des disciplines assez importantes dans le cursus des étudiants.

L'acquisition de toutes ces connaissances fondamentales en première année devra permettre à l'étudiant de se spécialiser à partir de la deuxième année dans l'une des trois options : archivistique, bibliothéconomie, documentation.

3- La spécialisation

La spécialisation a pour but de faire approfondir par l'étudiant les disciplines de sa spécialité . Des cours communs (les logiciels documentaires par exemple) accompagnent néanmoins les disciplines spécifiques. Le programme de spécialisation est établi sur deux ans avec la prépondérance des travaux pratiques et des notions relatives aux divers contours de la spécialité et les difficultés d'ordre pratique y afférentes.

Les particularités de chaque spécialité se présentent comme suit :

· Archivistique

Les cours sont approfondis aussi bien en deuxième qu'en troisième année. Un accent particulier est mis sur le traitement, la protection et la conservation des documents d'archives. A cela, s'ajoute l'enseignement des sciences humaines comme l'histoire.

· Bibliothéconomie

Elle partage un certain nombre de matières communes avec la documentation notamment les techniques et les connaissances liées à la coopération et aux réseaux en matière de système d'information. Le cycle de spécialisation permet aussi l'étude de la gestion des bibliothèques.

· Documentation

Les travaux pratiques occupent une grande place avec beaucoup d'exercices en analyse documentaire , en bibliographie et en étude des documents spéciaux et complexes : publications officielles, monographies en plusieurs volumes... Une liste des matières dispensées actuellement dans le centre se trouve en annexe.

Somme toute le programme de formation du `'Programme STI'' s'intègre parfaitement aux objectifs énoncés qui est de faire de l'étudiant un cadre bilingue valable pour la gestion des services d'information. Mais, cet objectif a t-il été atteint ?

Aujourd'hui, le CEFOCI a mis sur le marché de travail un effectif de spécialistes de l'information qui exercent dans les différents secteurs d'activité. Il importe de les apprécier au point de vue quantitatif et qualitatif.

Chapitre II : Le Produit `'Cefocien'' : Présentation quantitative et qualitative

Le questionnaire proposé aux diplômés du centre est à la fois quantitatif et qualitatif. Il nous a permis ainsi d'obtenir les coordonnées et les thèmes de mémoire de la plupart de ces diplômés et de connaître les services qu'ils offrent, les difficultés qu'ils rencontrent et les appréciations qu'ils font du CEFOCI et de leur métier. Parmi la centaine de questionnaires envoyés, nous avons enregistré un taux de réponse dépassant la moyenne de 50%.

A - Présentation quantitative 

1 - Présentation globale

· Les inscriptions

Entre 1982 et 1997, le CEFOCI a enregistré cent quatre vingt huit (188) inscriptions d'étudiants béninois et étrangers (les nigériens par exemple).

C'est à partir de la troisième promotion (1984) que l'Etat nigérien avait commencé à envoyer ses étudiants pour recevoir une formation en sciences et techniques de l'information au Bénin. Jusqu'en 1990 quinze (15) nigériens ont été formés par le CEFOCI, l'année où une école du genre a été créée au Niger ; mettant ainsi fin aux inscriptions des étudiants de cette nationalité.

Les inscriptions ont connu une instabilité au fil des années comme l'indique la courbe d'évolution des inscriptions au CEFOCI. (Voir courbe d'évolution des inscriptions au CEFOCI ci-dessous).

Source : nous-mêmes

· Les Résultats

Les résultats enregistrés par le CEFOCI sont des plus encourageants au sein de l'ENA.

En effet, sur les 134 élèves inscrits jusqu'à la 12è promotion, 129 ont fini avec succès la formation, soit un taux de réussite de 96,26 %.

Le tableau ci-dessous (tableau n° 1) présente l'évolution des effectifs et des succès de la 1ère à la 12è promotion.

TABLEAU N° 1

 

Nombre de réussites

Année

Effectif

Femme

Homme

Archivistique

Bibliothéconomie

Documentation

1

82-84

16

3

13

4

5

7

2

83-85

17

4

13

5

6

6

3

84-86

19

5

14

6

5

8

4

85-87

18

6

12

5

8

5

5

86-88*

12

1

11

2

3

4

6

87-90*

14

3

11

3

6

4

7

88-91

14

3

11

6

5

4

8

90-92

5

2

3

-

-

4

9

91-93

5

1

4

-

-

5

10

92-94

5

-

5

-

-

5

11

93-95

4

-

4

-

-

4

12

94-96

5

-

5

-

-

4

TOTAL

134

28

106

31

38

60

 

* Année blanche

Ces résultats qui sont à l'actif du CEFOCI est la manifestation du sérieux dans la transmission des connaissances. Les diplômés eux-mêmes ont exprimé leur satisfaction de la formation à travers les réponses positives obtenues à partir de nos enquêtes. Ainsi cinquante-neuf (59) des soixante-neuf personnes interrogées se disent fières d'être un produit du CEFOCI.

2 - Présentation par filière

· L'Archivistique

Elle constitue la filière du CEFOCI la moins fréquentée par les étudiants. C'est ainsi que le CEFOCI n'a formé que trente-un (31) archivistes sur un effectif total de cent vingt neuf (129) diplômés ; soit un pourcentage de 24,03 %. On y compte deux (2) nigériens.

Il faut signaler que cette filière a connu de 1989 à 1994 une cessation de ses activités.

· La Bibliothéconomie

Le CEFOCI a formé trente-huit (38) bibliothécaires soit un pourcentage de 29,45 % des diplômés. On compte dans cet effectif quatre (4) nigériens. Mais cette filière se confond à la documentation aujourd'hui. C'est ici qu'on compte le plus grand nombre de femmes par rapport aux autres filières.

La bibliothéconomie a connu une cessation de ses activités à cause de sa fusion apparente avec la documentation.

· La Documentation

C'est la filière la plus fréquentée par les étudiants. A partir de la huitième promotion, le CEFOCI ne formait que des documentalistes et ce n'est qu'à partir de 1994 que l'archivistique a refait surface. A ce jour, le CEFOCI a mis sur le marché du travail soixante (60) documentalistes soit un pourcentage de 46,51 % du nombre global des spécialistes formés. On compte neuf (9) nigériens.

3 - Présentation par secteur d'activité.

Des enquêtes menées, il se dégage les éléments suivants :

n les archivistes, bibliothécaires et documentalistes formés par le CEFOCI sont présents dans le secteur public et dans le secteur privé,

n la grande majorité de ces diplômés exerce dans les grandes villes comme Cotonou et Porto Novo.

n qu'ils soient dans le secteur public ou privé, les activités qu'ils exercent ne sont pas nécessairement celles pour lesquelles ils sont formés.

n Certains des diplômés ont aujourd'hui abandonné le métier.

Afin de mieux classer le « produit céfocien », nous avons distingué trois grandes catégories de diplômés. Il s'agit des diplômés du secteur public, des diplômés du secteur privé et une troisième classe que nous appelons `'Autres catégories''. Le répertoire en annexe (troisième partie) renseigne sur l'identité et les différents thèmes de mémoire de ces diplômés.

q Le Secteur public

Dès le début du programme jusqu'en 1986, année du gel de recrutement dans la fonction publique, les diplômés du CEFOCI étaient affectés d'office dans les services de documentation, les services d'archives et autres services d'information publics pour servir.

Nous avons dénombré vingt-quatre (24) diplômés du CEFOCI soit un pourcentage de 18,60 % de l'effectif global qui sont engagés directement dans la fonction publique. Cela rentrait dans la droite ligne des objectifs du programme (pourvoir l'administration de cadres gestionnaires de l'information). Cependant, avec la crise économique, les recrutements s'estompent. La répartition des diplômés s'effectuera alors au gré des circonstances. Le dynamisme de certains leur a permis de se positionner cependant dans le secteur public car la demande en spécialistes de l'information se fait toujours sentir.

On retrouve les diplômés du secteur public dans les systèmes documentaires des ministères comme le MAEC, le MEHU, le MCC, le MPREPE, le MFPTRA, le MENRS,... Ils se retrouvent également dans les grandes institutions de l'Etat comme l'Assemblée Nationale, la Cour Constitutionnelle, la Cour Suprême, le Conseil Economique et Social. Ils sont aussi aux Archives Nationales, à la Bibliothèque Nationale. D'autres travaillent dans les services d'information de l'UNB, et occupent d'importants postes de responsabilité. C'est le cas par exemple de la BUC, des services d'information et de documentation de l'INE, de la FSA, de la FSS,... Au niveau des sociétés et offices d'Etat comme la SONACOP, l'ORTB, le CNHU... ce sont également des diplômés sortis du CEFOCI qui assurent la gestion de la documentation et des archives.

Nous avons dénombré au total trente-six (36) diplômés sortis du CEFOCI (soit un pourcentage de 27,90 %) qui sont en fonction dans le secteur public et qui exercent le métier de spécialiste de l'information. Leur répartition par filière se présente comme suit :

Archivistes   : 11

Bibliothécaires : 13

Documentation : 12

Cependant, une partie des diplômés se retrouvent dans le secteur privé.

q Le Secteur privé

On rencontre les diplômés dans divers ONG comme le Centre pour l'Environnement et le Développement (CEDA), la Fondation Konrad Adenaeur et dans des entreprises privées comme la Bank Of Africa (BOA), Les Entreprises du Bénin... D'autres diplômés ont en charge l'organisation du SID des institutions internationales ayant une représentation au Bénin. C'est le cas de l'UNICEF et de l'IITA

Dans ce secteur, certains diplômés du CEFOCI sont recrutés sur la base d'un contrat à durée déterminé et d'autres sont sollicités pour une assistance technique ponctuelle aux services d'information.

Deux (2) diplômés sortis du CEFOCI ont pu s'installer à leur propre compte en mettant en place un cabinet d'assistance technique en information documentaire appelé (CEATID).

L'effectif global des diplômés travaillant dans le secteur privé est de vingt-deux (22). Par filière, ils se répartissent comme suit :

Archivistes   : 5

Bibliothécaires : 7

Documentalistes : 10

Cependant, il y a d'autres `'produits cefocien'' qui travaillent dans le secteur public ou privé, mais pas en tant que spécialistes de l'information. Ceux-ci sont classés dans `'Autres catégories''.

q Autres catégories

Dans cette catégorie, nous distinguons les diplômés qui ont abandonné la profession par « départ volontaire », et ceux qui, faute d'un emploi stable dans leur domaine se sont installés à leur propre compte. Ils se consacrent au commerce ou gèrent de petites fabriques. D'autres exercent des activités plus ou moins liées à leur formation. Il s'agit de journalistes, de professeurs de langues.

On y retrouve également ceux qui ont opté pour une autre formation. Ainsi, après la formation en sciences et techniques de l'information au CEFOCI, ils ont obtenu d'autres diplômes avec lesquels ils exercent actuellement. C'est le cas par exemple des administrateurs civils.

Il sera difficile de faire un tableau représentatif de cette catégorie

En général, on peut retenir que les diplômés sortis du programme STI ou du CEFOCI font partie actuellement des professionnels qui exercent les métiers d'archiviste, de bibliothécaire, de documentaliste au Bénin dans les secteurs public, privé et parapublic. D'aucuns ont abandonné le métier au profit d'autres activités.

Bien que les chiffres ne soient qu'approximatifs, la situation synoptique des diplômés se présente comme suit : (Voir tableau n° 2 ci-dessous)

 

Exerce à plein temps le métier

Exerce à temps partiel le métier

N'exerce pas/plus le métier

Archivistes

16

0

9

Bibliothécaires

20

1

11

Documentalistes

22

10

15

TABLEAU N° 2

Ce tableau ne prend pas en compte les étrangers, les diplômés du CEFOCI qui sont en voyage, ni les cas de décès et ceux dont nous ignorons les occupations réelles.

A l'analyse, le tableau montre la précarité de l'emploi au niveau des documentalistes. Cela pourrait s'expliquer par le fait qu'à une certaine période, le centre n'a mis sur le marché de l'emploi que ce type de spécialiste de l'information.

Il serait à présent intéressant d'apprécier les prestations réelles de ces diplômés sur le terrain pour évaluer les résultats de la formation au CEFOCI et d'étudier dans quelles mesures leur présence dans le métier est capitale pour les services d'information.

B- PRESENTATION QUALITATIVE

1- Présentation générale des services offerts par le `'produit  cefocien'' 

Des structures comme la Direction des Archives Nationales, la Bibliothèque Nationale, le Centre de Documentation et d'Informatique l'actuel CDI, l'INSAE et les services d'archives et de documentation des différents ministères ont bénéficié ou continuent de bénéficier des prestations des diplômés du CEFOCI. Ces diplômés ont été pour la plupart les premiers cadres spécialistes de l'information à mettre en place un service d'information convenable dans ces services, et à contribuer au développement et à l'accroissement de leur fonds documentaire. Certains ont constitué une main d'oeuvre technique assez appréciable dans la restructuration, la dynamisation de grandes structures d'information comme Bibliothèque Nationale, les Archives Nationales, et les bibliothèques de l'Université Nationale du Bénin.

En dehors des services d'information publiques, plusieurs représentations d'institutions privées et publiques internationales comme l'UNICEF, le PNUD, la FAO, l'IITA , les fondations et les entreprises privées... ont utilisé et utilisent encore les compétences du  `'produit  cefocien'' pour la mise en place, l'organisation, et la gestion de leurs services d'information et de documentation. Les résultats de ces prestations sont diversement appréciés par les employeurs et le usagers comme nous le verrons plus loin.

Néanmoins, il serait utile de signaler que de nos jours, les services offerts par les diplômés du CEFOCI, ne se limitent plus aux tâches classiques de collecte , de traitement et de diffusion de l'information dans un centre de documentation, une bibliothèque ou un service d'archives.

En effet, compte tenu des réalités actuelles du marché de l'emploi, marqué par le chômage et les difficultés économiques des entreprises et des administrations, plusieurs diplômés se sont développés d'autres aptitudes qui sont plus ou moins liées à leur formation initiale. A ce jour, de nombreux diplômés du CEFOCI exercent à plein temps les métiers de journaliste ou de correspondants de presse. En exemple , nous pouvons citer le correspondant local de la station de radio panafricaine AFRICA N°1.

D'autres diplômés exercent en qualité de professeurs dans les collèges de la place où ils dispensent des cours de français et d'anglais ou gèrent leur propre entreprise.

Mentionnons que certains se sont formés dans d'autres domaines professionnels à la fin de leur formation au CEFOCI. Ces changements que nous appelons « déviations professionnelles » se retrouvent surtout au niveau des étudiants sortis après l'année 1986, année du gel du recrutement automatique dans la fonction publique.

En ce qui concerne les spécialistes de l'information en exercice dans un service d'information pour un contrat à durée indéterminée, à moyen ou long terme, les activités vont de la collecte de l'information, son traitement et à sa diffusion. Il s'agit pour certains de collecter, de dépouiller, d'indexer, mais aussi d'assurer la diffusion de l'information en réalisant des synthèses (résumé) ou des dossiers documentaires, de presse ou d'archives... A cela s'ajoutent pour d'autres, l'organisation et l'animation du service (les bibliothèques), la mise en place des outils de recherche (fichiers, répertoires...) pour permettre aux utilisateurs internes ou externes d'obtenir par eux-mêmes les informations.

L'accomplissement de ces tâches n'est pas spécifique à une spécialité donnée. C'est ainsi que des archivistes accomplissent les tâches de documentaliste ou de bibliothécaire Signalons que le contraire n'a pas été beaucoup constaté au cours de nos enquêtes.

En général, les prestations des diplômés du CEFOCI varient de la gestion d'un service d'information à l'exercice de fonctions plus ou moins liées à la communication comme le journalisme, l'enseignement des langues ...

Mais quelles appréciations font les employeurs et les usagers des prestations du `'produit cefocien'' dans les services d'information documentaire ?

· Les prestations vues par les employeurs

Notre enquête s'est orientée vers ceux qui ont utilisé ce produit de façon permanente pendant au moins deux ans. Des différentes appréciations des responsables de ces structures trois constantes sont identifiées :

n le spécialiste en STI est indispensable pour le service,

n ses prestations sont assez satisfaisantes, notamment en ce qui concerne le traitement et l'organisation de l'information,

n le spécialiste de l'information présente des lacunes en anglais et en informatique.

Cependant, au delà des avis généraux, d'autres insuffisances spécifiques à chaque spécialiste dans sa structure ont été soulevées par les employeurs en fonction de l'importance et des objectifs poursuivis par l'employeur.

Ainsi, certains employeurs souhaitent retrouver chez le spécialiste de l'information la maîtrise des nouvelles technologies de l'information, la maîtrise des logiciels documentaires comme le CDS-ISIS, le TEXTO..., et les logiciels de traitement de texte comme le WORD. Un accent particulier a été mis par d'autres sur la maîtrise de la Publication Assistée par Ordinateur (PAO).

D'autres services ont relevé auprès de leur spécialiste une lenteur dans le traitement de l'information, et des difficultés d'adaptation aux moyens et aux ressources du service.

Plusieurs services auraient souhaité voir le spécialiste de l'information disposer de spécialisation ou de connaissances assez pertinentes dans le domaine couvert par le service, en l'occurrence l'économie d'entreprise, le droit ou l'agriculture...

Toutefois, les employeurs reconnaissent ne pas toujours fournir au spécialiste de l'information les ressources nécessaires ( humaines, matérielles et financières) et les conditions adéquates à l'exercice du métier.

Si les opinions des employeurs sont d'ordre technique, celles des usagers par contre se sont basées sur des considérations plus ou moins objectives.

· Les prestations vues par les usagers

Notre enquête auprès des usagers composés aussi bien de cadres supérieurs, de cadres moyens que de simples usagers a révélé des opinions diverses et variées.

Pour un centre de lecture comme le Centre culturel Français, la Bibliothèque Nationale, la Bibliothèque Universitaire Centrale..., qui utilisent le produit `'cefocien'', les jugements exprimés portent sur l'accueil, la lenteur dans la recherche, et l'inexistence de certains documents recherchés par l'usager.

Une autre catégorie d'usagers composée pour la plupart de chercheurs et d'usagers internes au service employeur...apprécient autrement les prestations.

Pour les uns, depuis le recrutement du spécialiste de l'information, les archives et les monographies sont désormais mieux traitées et conservées. La recherche est plus facile grâce aux dossiers de presse, aux résumés, et aux fichiers élaborés par le spécialiste .

Il faut néanmoins signaler qu'un grand nombre d'usagers ignorent totalement que le spécialiste de l'information a suivi une formation universitaire de trois (3) ans. Ce qui démontre une méconnaissance du métier des sciences de l'information et de la valeur de l'archiviste, du bibliothécaire, et du documentaliste par ces usagers. Face à ce constat, l'on pourrait se demander si le produit `'cefocien'' à son propre niveau, fait des efforts pour vulgariser le métier et apporter sa contribution au développement des sciences de l'information au Bénin.

2- Le produit « cefocien » dans le développement des STI au Bénin

Ce chapitre part d'une approche qualitative et critique sur les initiatives, les productions littéraires ou scientifiques apportées par le produit `'cefocien'' dans le développement des sciences et techniques de l'information au Bénin.

· Les motifs de satisfaction

Le gouvernement béninois en créant le programme sciences et techniques de l'information, pensait avoir trouvé sans doute le cadre idéal de formation de cadres techniques de conception et d'exécution valable dans la gestion des services d'information et le développement des sciences et techniques de l'information au Bénin. Aujourd'hui, après une dizaine d'années d'exécution du programme, une centaine de spécialistes de  l'information ont été formés et mis sur le marché du travail. La présentation quantitative et qualitative que nous avons faite plus haut montre que ce `'produit'' participe d'une manière ou d'une autre au développement des sciences et techniques de l'information au Bénin à travers la gestion `'efficace'' des services d'information documentaire, la mise en place de services de documentation et tant d'autres activités relatives à la collecte, au traitement et la diffusion de l'information. Avec ce personnel qualifié, le Bénin trouve plus ou moins une solution à la situation de pénurie de cadres qui prévalait avant 1982, et peut se dispenser de recruter une main-d'oeuvre extérieure pour la gestion de ses services d'information documentaire.

De même, un développement en matière de littérature scientifique en sciences et techniques de l'information s'observe aujourd'hui au Bénin grâce aux mémoires des étudiants en STID. Ces mémoires regorgent de thèmes de réflexion assez pertinents comme l'a présenté sommairement l'élève bibliothécaire David A. CHAFFA dans une « bibliographie analytique des mémoires de l'ENA (1980 à 1986) » à la fin de son cycle de formation.

Toutefois, plusieurs motifs d'insatisfaction se retrouvent dans l'apport des diplômés du CEFOCI au développement des sciences et techniques de l'information au Bénin.

· Les motifs d'insatisfaction

De nos jours, le développement croissant des sciences et techniques de l'information et de la communication et l'apparition des nouvelles technologies de l'information ont modifié complètement le paysage national et international en matière des sciences de l'information. Avoir un service d'information performant et bien le gérer ne constitue plus nécessairement des facteurs de développement des sciences de l'information dans un pays. Il faut aussi assurer la promotion et le développement de ces sciences en initiant des recherches, en publiant des oeuvres scientifiques, en élaborant des politiques ou des normes modernes à caractère national ou international. Or dans ces domaines, il ne sera pas exagéré d'affirmer que le produit `'Cefocien'' a brillé par une certaine absence. Cette absence s'observe à plusieurs niveaux.

Il n'existe pas encore au Bénin de réseaux de coopération et d'échange d'information documentaire, ni de normes ou de thesaurus à caractère national pour le traitement de certains documents. De plus, aucune pression n'est exercée pour amener le législateur à voter une loi en matière d'archives au Bénin. Face à cette situation, le `'produit cefocien'' n'a initié aucune démarche collective pour combler ces insuffisances.

Nous pouvons aussi évoquer l'inexistence d'un cercle de réflexion actif ou l'animation d'une revue pour la publication d'articles de presse et de recherches portant sur les sciences de l'information au Bénin par le `'produit cefocien''. La seule association officielle de spécialistes de l'information documentaire au Bénin est l'ADADB avec sa revue INFODOC. Il convient de signaler que tous les diplômés ne sont pas membres de cette association. Ceux qui en sont membres ne s'acquittent pas toujours de leurs cotisations. Quant à la revue, les diplômés ne concourent pas à son animation par la publication d'articles de presse ou de recherche sur les sciences de l'information.

Les récentes initiatives des étudiants de la 13è promotion à travers la création d'un groupe de réflexion dénommé SESAME et d'une revue appelée CEFONET (initiatives encore officieuses), constitue sans doute le début d'une prise de conscience du `'produit cefocien'' face au défi de l'information.

DEUXIEME PARTIE : ANALYSES ET PERSPECTIVES

Chapitre I : Résultats des enquêtes et bilan du CEFOCI : analyses

A - Analyse des résultats des enquêtes

1 - Les Inscriptions au CEFOCI

Du programme STI au CEFOCI, les inscriptions ont évolué en dents de scie. Elles ont connu leur plus bas niveau à la onzième promotion avec quatre (4) étudiants. C'est en 1994 avec la treizième promotion qu'elle a connu son niveau le plus élevé avec vingt trois (23) inscrits (voir courbe d'évolution des inscriptions au CEFOCI).

Il serait à notre avis difficile de déterminer des raisons objectives de cette instabilité des inscriptions.

Seulement, nous pouvons dire que dès les premières années de l'exécution du programme, l'Etat offrait plus de bourses de formation à chaque année académique. Mais elles finiront par se raréfier en raison de la crise économique. De plus les métiers d'archiviste, de bibliothécaire et de documentaliste sont mal connus au Bénin. Peu d'étudiants s'intéressent réellement à cette branche de formation. Un sondage réalisé auprès des diplômés a révélé que plus des 4/5 des inscrits connaissaient à peine le métier avant leur entrée au CEFOCI.

En revanche, le relèvement du niveau des inscriptions à partir de la treizième promotion pourrait s'expliquer par plusieurs raisons.

D'abord, les perturbations (les mouvements de grèves et de revendications des etudiants) observées au cours de l'année académique 1993-1994 a l'UNB, particulièrement dans les facultés classiques, firent des écoles et instituts, un refuge assez sécurisant contre les années blanches ou invalidées pour les étudiants.

Ensuite, l'information a pris une valeur importante ces dernières années avec les nouvelles technologies de l'information. Le domaine de la communication représente pour les étudiants celui des espoirs en matière d'emploi.

De plus, les inscriptions à titre privé rendues possibles par les autorités académiques permettent désormais à un nombre plus important de s'inscrire.

Enfin, avec la liberté d'expression, conséquence de la démocratisation au Bénin, d'autres s'y inscrivent aux fins de recevoir une formation en journalisme rien qu'à entendre `'Centre de Formation aux Carrières de l'Information''.

2 - L'analyse de l'effectif des diplômés du CEFOCI sur le terrain

Le nombre des diplômés mis sur le marché de travail par le centre mis en rapport avec les besoins de spécialistes de l'information révèle que cet effectif est insuffisant. La preuve est que beaucoup de ministères de notre pays ne disposent pas d'un service d'information et de documentation. Lorsqu'ils en en disposent ces services ne sont pas gérés par des techniciens formés à cet effet. De même les entreprises, tant publiques que privées, ne sont pas toujours conscientes de la nécessité d'installer des unités documentaires. C'est en partie ce qui explique les cas de chômage qu'on enregistre aujourd'hui. Cette situation paradoxale donne l'impression aux diplômés qu'ils ont choisi un métier dont les administrations et les entreprises pourraient se passer.

Dans les classes également, les effectifs par filière de formation sont déséquilibrés. Par exemple, le CEFOCI n'a formé que trente et un (31) archivistes contre quatre vingt dix huit (98) bibliothécaires et documentalistes au moment où le manque de ce type de gestionnaire de l'information est criard. C'est à croire qu'il n'existe pratiquement pas de critères objectifs d'orientation des étudiants à la fin de la première année. Reconnaissons toutefois que le nombre très infirme d'étudiants à une certaine période pourrait expliquer cette insuffisance ; tous  étant systématiquement orientés vers la documentation.

Signalons au passage le nombre peu considérable de spécialistes de l'information de sexe féminin formés à ce jour : 28 soit un pourcentage de 21, 70 % de l'effectif total.

Contrairement au cas béninois, le métier attire plus les femmes que les hommes dans d'autres pays (la France par exemple). Cet état de chose n'est que le reflet de la situation générale du faible niveau du taux de scolarisation des filles au Bénin.

3 - Les `'Déviations professionnelles''

Par « déviation professionnelle », nous entendons l'abandon du métier auquel prédestine la formation en archivistique, en bibliothéconomie, en documentation au profit d'un autre, après l'obtention du diplôme.

Les enquêtes révèlent que toutes les spécialités sont concernées par ces déviations. Ces changements dans toutes les promotions méritent quelques réflèxions.

On peut a priori dire que le choix du métier n'est pas fait sur la base de la vocation à devenir archiviste, bibliothécaire ou documentaliste. Le diplômé n'est donc pas préparé à supporter les contraintes du métier lorsqu'il est en fonction dans l'administration où on ne lui reconnaît pas toujours sa valeur, et dans la société où il n'est pas considéré comme un `'Haut Cadre''. Il est tout simplement considéré comme un `'rangeur'' de livres ou de vieux dossiers dont on n'a plus besoin. Voilà un des facteurs des abandons enregistrés, d'après nos enquêtes.

Devant cette situation, certains trouvent satisfaction dans les postes politiques et administratifs plus prestigieux et plus rémunérateurs. C'est ainsi que les diplômés du CEFOCI ayant reçu une formation complémentaire ou non sont devenus des assistants administratifs, des secrétaires de direction, des secrétaires de circonscription urbaine ou des sous-préfets...

Dans d'autres cas, la difficulté à trouver un emploi stable, l'inexistence de l'esprit de corps qui donnent l'impression au spécialiste d'être seul dans le métier, conduisent aussi à des déviations professionnelles. Ainsi, certains ont profité de la possibilité qui leur est offerte de quitter volontairement la fonction publique pour quitter le métier et s'occuper à d'autres activités.

Face à cette réalité, il serait souhaitable qu'au début de chaque année académique s'organisent des séances d'information à l'intention des candidats au métier. Au cours de ces séances on leur expliquera le rôle et le profil d'un archiviste, d'un bibliothécaire d'un documentaliste et les contraintes auxquelles ils seront confrontés. Ce préalable s'impose d'autant plus que devant la crise de l'emploi, beaucoup d'étudiants choisissent les sciences de l'information sans toujours comprendre son contenu réel mais juste pour bénéficier d'une bourse de l'Etat.

4 - Les réalités du terrain

A u cours de nos différentes enquêtes, nous avons constaté que nombre des diplômés du CEFOCI ont des emplois précaires ou sont au chômage. Certains sont de temps en temps sollicités par des services d'information documentaires ou par des cabinets pour des contrats à durée limitée. La situation de chômage n'est certes pas spécifique aux seuls diplômés du CEFOCI. Mais cette situation fait réfléchir en raison de l'effectif des spécialistes de l'information sur le terrain et de l'importance des besoins en personnel spécialisé dans les services d'information au Bénin.

D'aucuns ont évoqué le manque de dynamisme et de sérieux de ceux qui se retrouvent dans cette situation. Mais il faut dire qu'en fait l'administration et les entreprises au Bénin ne perçoivent toujours pas l'utilité de l'information et ne conçoivent pas par conséquent le recrutement d'un cadre de catégorie A à cet effet.

Cette réalité devra amener les autorités du CEFOCI à ouvrir plus la formation en mettant l'accent sur les matières parallèles avec les sciences et techniques de l'information pouvant permettre à l'étudiant d'être plus utilisable par les employeurs à d'autres tâches plus ou moins connexes au métier de gestionnaire de l'information.

B - Bilan de la formation au CEFOCI

Selon l'arrêté rectoral, la formation devrait être orientée vers les étudiants et vers les spécialistes de l'information en fonction. Dans ce chapitre, nous essayerons de voir si ces deux types de formation sont effectifs.

1 - La formation des étudiants en sciences de l'information

A la création, les autorités ont défini dans l'arrêté rectoral en son article à l'alinéa 1 que le CEFOCI est « chargé de dispenser l'enseignement supérieur dans le domaine des sciences de l'information et de la communication, notamment en archivistique, bibliothéconomie et documentation ». La formation constitue l'objectif premier du CEFOCI.

Nous pouvons dire aujourd'hui que l'enseignement s'est effectué jusqu'à ce jour sans interruption.

Il est dit que les étudiants doivent suivre une formation théorique et pratique pendant trois ans, appuyée par un stage pratique de trois (3) mois et par la présentation d'un mémoire soutenu devant un jury.

Pour ce qui est de la formation théorique, il est utile de rappeler que celle-ci s'est déroulée de façon plus ou moins satisfaisante depuis le début du programme. Les cours dispensés aux étudiants en archivistique, en bibliothéconomie, en documentation répondent aux normes en la matière. A en croire les étudiants des premières promotions, cette formation jadis soutenue par la coopération canadienne se déroulait dans des conditions assez acceptables parce que les matériels didactiques étaient mis à la disposition des professeurs et des étudiants.

Aujourd'hui, l'évolution des sciences et techniques de l'information a mis en évidence des insuffisances dans le programme de formation. Le contenu de certaines matières comme `'information et communication'', `'informatique documentaire'' ne paraît pas assez clair. Certains cours techniques ne figurent pas dans le programme de formation. C'est le cas du cours `'conservation des documents précieux'', qui n'est pas enseigné aux archivistes.

Cependant, le centre a continué à exécuter ce programme et ce n'est qu'en 1990 que des modifications sont apportées. Dans cette optique des cours sur les logiciels documentaires (CDS ISIS, TEXTO), le marketing de l'information... sont introduits.

Actuellement le centre ne dispose que de cinq (5) professeurs permanents, ce qui est à l'origine de plusieurs déconvenues. Ainsi observe-t-on des cours programmés mais non exécutés ou exécutés tardivement. En archivistique, le CEFOCI ne dispose pas de professeur permanent. Il n'existe qu'un seul collaborateur qui dispense les matières de cette spécialité.

De plus les ressources financières n'ont pas toujours été à la taille des tâches à accomplir. D'où le manque de matériel de travail.

La formation pratique de l'étudiant se concrétise par des travaux pratiques, des visites pédagogiques et les stages de fin de formation. Malheureusement, les visites pédagogiques organisées par le CEFOCI depuis sa création sont peu nombreuses. De même les travaux pratiques ont commencé à se raréfier ou à se dérouler dans des conditions déplorables faute d'un cadre de travail et de matériels adéquats (laboratoires, outils de recherche...)

Quant aux stages pratiques, les conditions dans lesquelles ils se déroulent dans les services d'information (manque d'encadrement, collection peu développée, manque de matériels de travail...) ne permettent pas toujours à l'étudiant d'associer la théorie à la pratique.

Concernant le matériel didactique, on constate qu'il n'est pas à la taille de la vocation du CEFOCI. Les tables de classification comme la CDU et la CDD sont en nombre extrêmement insuffisant. Il est aujourd'hui impossible de concevoir la formation en sciences et techniques de l'information sans un matériel informatique. Le CEFOCI n'en dispose pas et se contente des quelques ordinateurs de l'ENA. Certains cours comme `'la documentation audiovisuelle'' nécessitent un laboratoire pour la pratique. Mais cette matière est purement théorique faute de matériels pour faire toucher du doigt la réalité aux étudiants.

En outre, il est surprenant de constater qu'un centre de formation d'archivistes, de bibliothécaires et de documentaliste ne puisse pas disposer de bibliothèque adéquate. Du moins celle qui existe est née avec le centre. Le `'Fonds CEFOCI'' comme on a l'habitude de l'appeler, est demeuré dans un état déplorable à la BUC avant d'être acheminée cette année vers une bibliothèque qui serait en construction au CEFOCI.

Toutes ces difficultés constituent des handicaps qui empêchent le centre de donner le meilleur de lui-même en matière de formation malgré la volonté de ses dirigeants. C'est cette volonté qui a permis la formation de la centaine d'archivistes, de bibliothécaires, de documentalistes exerçant sur le marché, malgré le manque de ressources matérielle, financière et humaine.

Mais une fois sur le terrain, ces diplômés éprouvent le besoin de mise à jour périodique de leurs connaissances. A ce niveau, le CEFOCI a-t-il joué son rôle ?

2 - Le recyclage des cadres spécialistes de l'information

Les techniques et les méthodes de traitement, de conservation et de diffusion de l'information en sciences de l'information connaissent aujourd'hui une évolution rapide dont la maîtrise exige du spécialiste une mise à jour permanente de ses connaissances. C'est dans ce cadre que l'article 2 de l'arrêté rectoral en son alinéa 4 prévoit que le CEFOCI se doit de « participer au recyclage des cadre en cours d'emploi dans les services d'information et de communication ».

Des séminaires de formation, des conférences, des cours spéciaux fondés sur des programmes à l'intention des archivistes, des bibliothécaires et des documentalistes en exercice sont des moyens par lesquels le centre pourrait atteindre cet objectif.

Mais le constat aujourd'hui est qu'à part la formation de mise à niveau d'auxiliaires de bibliothèque organisée conjointement par le CEFOCI et l'INFRE avec le soutien de la Coopération Française qui a eu lieu de 1995 à 1996, aucune action à notre connaissance, n'est menée pour satisfaire le besoin des spécialistes de l'information en activité sur le terrain et qui manifestent la soif d'être à la pointe des évolutions intervenues dans leur domaine. Ainsi, contrairement à d'autres corps de profession, les spécialistes de l'information formés au CEFOCI se contentent des connaissances acquises au cours de leur formation et de leurs propres expériences pour faire face à ces évolutions.

Face à cette situation, et confrontés aux multiples problèmes d'adaptation avec les mutations en sciences de l'information, les diplômés que nous avons rencontrés ont souhaité participer à des séminaires de formation ou de réflexion sur différents thèmes relatifs aux nouvelles technologies de l'information, à Internet, à l'utilisation des logiciels documentaires, au rôle du spécialiste de l'information dans le développement, à la question de l'emploi...

Spécifiquement, les archivistes souhaiteraient des thèmes comme : archives : réalités d'hier et d'aujourd'hui, les archives : démocratie et décentralisation, automatisation des documents d'archives, et les nouveaux supports en matière d'archives...

Les documentalistes et les bibliothécaires ont mis un accent sur : le Marketing et le management de l'information, la Coopération et les réseaux documentaires, la Législation sur l'information scientifique et technique de nos jours, les nouvelles normes en bibliothéconomie et en documentation...

Au terme de cette analyse, nous pouvons retenir que le CEFOCI, malgré ses multiples difficultés à réussi à former des cadres spécialistes de l'information. Sur le terrain, certains diplômés sont confrontés à des difficultés réelles qui les poussent à abandonner le métier. Les objectifs assignés au centre à sa création ne sont pas tous atteints tel qu'on l'aurait souhaité. Aujourd'hui, toute son administration se résume au coordonnateur. C'est lui seul qui s'occupe du fonctionnement du centre contrairement à ce que disent les textes. Aussi le CEFOCI est-il très mal connu.

Nous pensons que par son auto-promotion le CEFOCI remédierait à cette situation par des conférences publiques, par des remises en public de diplôme de fin de formation en fin d'année...

Chapitre II : Les perspectives d'évolution du CEFOCI

Ce travail d'évaluation a permis de constater que les diplômés sortis du CEFOCI rencontrent certaines difficultés, notamment en ce qui concerne l'accès à un emploi après la formation et la capacité d'adaptation aux mutations intervenues ces dernières années dans le domaine des sciences et techniques de l'information. Le contexte de l'élaboration du programme de formation n'étant plus le même aujourd'hui, il importe d'apporter les modifications nécessaires afin de mettre sur le marché de l'emploi un `'produit'' qui répond efficacement aux réalités actuelles du terrain.

Dans la phase d'analyse, une partie des solutions à apporter à ces insuffisances a été développée. Toutefois, si l'on veut remédier durablement et efficacement à cette situation, une redéfinition des objectifs du centre, du profil de l'enseignant et de l'étudiant, et une actualisation du programme de formation seraient souhaitables.

Ces réformes prendront en compte d'une part une harmonisation plus poussée entre les trois (3) filières et d'autre part la formation d'un spécialiste de l'information polyvalent, imprégné des nouvelles technologies de l'information et assez outillé pour affronter les exigences actuelles du marché de l'emploi.

Sans préjuger des blocages éventuels qui interviendraient dans cette entreprise, il nous revient néanmoins d'apporter à travers ce chapitre des éléments nécessaires à sa concrétisation. La structure de la formation et du centre de formation constituent les points sur lesquels seront axées nos réflexions.

A - De la formation

1 - Les matières

Le programme de formation est demeuré quasiment inchangé depuis la création du centre malgré l'évolution de sciences de l'information. Dans quelle mesure des modifications peuvent-elles être apportées au programme dans chaque filière de formation ?

a - Le tronc commun

· L'Enseignement de l'anglais

L'enseignement de la langue anglaise aujourd'hui s'avère nécessaire et indispensable pour toute formation en sciences de l'information. C'est pour cette raison que les diplômés rencontrés sur le terrain ont presque dans leur totalité souhaité que plus d'accent soit mis sur l'anglais.

Pour cela, les matières déjà enseignées le seront avec beaucoup plus de rigueur. Il serait aussi utile d'ajouter l'enseignement de l'anglais spécialisé comme « l'anglais de l'information et de la communication ».

· Les matières dites de culture générale

Face à la nécessité de tenir compte des nouvelles disciplines et techniques dans les sciences de l'information et dont la maîtrise est impérieuse, la suppression de certaines matières dites de culture générale comme `'Les grands problèmes mondiaux'', `'Les Institutions Internationales''... serait souhaitable. Celles qu'on retiendrait seront enseignées dans des masses horaires raisonnables. L'apprenant aura alors suffisamment de temps pour se consacrer aux matières techniques dans les années de spécialisation.

· Les matières théoriques relatives aux sciences de l'information

Au delà des enseignements théoriques en archivistique, en bibliothéconomie, et en documentation, un accent particulier devra être mis sur les connaissances théoriques relatives à l'évolution des sciences de l'information dans le monde. Il s'agit par exemple de l'internet, des multimédia, des nouvelles technologies de l'information d'une manière générale. Ces disciplines seront approfondies dans leur aspect pratique au fil de l'évolution du cycle de formation.

Si de nos jours l'information prend de plus en plus une valeur marchande, il serait utile d'introduire ou de mettre plus l'accent sur les matières comme le marketing de l'information, le management des systèmes d'information.

Des insuffisances ayant été relevées au niveau des rapports communicationnels entre les diplômés, leurs employeurs et leurs usagers, il serait souhaitable d'insister davantage sur les cours de psychosociologie de la communication, l'animation, les relations publiques...

Le cours intitulé  `'Typologie des documents'' pourrait être conçu de manière à informer les étudiants sur les supports modernes de l'information (microfiche, CD-ROM, documents audiovisuels...) dès le début de la formation.

· Les matières techniques relatives aux sciences de l'information.

L'enseignement des technologies de l'information pourrait intervenir dans le contenu des matières qui l'exigent. L'informatique pratique et non théorique (comme c'est le cas du cours `'Informatique documentaire) devra désormais occuper une place importante dans toutes les spécialités. Elle portera sur les techniques de création de bases et de banques de données, la gestion automatisée d'un service d'information documentaire. Ainsi les méthodes classiques de traitement de l'information comme le catalogage manuel ou le traitement des documents en archivistique pourraient être complétées par les nouvelles méthodes automatisées.

Internet étant déjà inséré dans le programme de formation en 1996, il importe de faire bénéficier aux étudiants les capacités techniques de création de pages Web et de maîtrise des autres possibilités qu'offre cet instrument.

Une connaissance des logiciels tels que Winword, Excel , la Publication Assistée Par Ordinateur (PAO) serait un grand atout à côté des logiciels documentaires comme CDS ISIS, TEXTO... comme l'ont d'ailleurs recommandée les employeurs. La dactylographie sera complétée par les cours de traitement de texte.

En outre, le technicien de l'information serait amené à s'occuper de la gestion financière du service. Dans ce cadre, à côté des notions générales sur le cours `'droit budgétaire'', nous proposerions qu'on insiste spécifiquement sur l'élaboration et la gestion du budget d'un service d'information.

Enfin, il faudra mettre l'accent sur la pertinence dans le traitement et la diffusion de l'information en mettant en oeuvre des modules de spécialisation en information médicale, agricole, économique, administrative ou juridique... comme l'exigent actuellement les réalités dans les services d'information.

b - La spécialisation

· L'Archivistique

L'environnement national et étranger est marqué aujourd'hui par la production, la circulation et la diffusion accélérée de documents dans les administrations et dans les entreprises. Pour cela, l'accent devra davantage être porté sur l'aptitude de l'apprenant à traiter et à conserver à l'aide des méthodes modernes des documents d'archives. L'introduction de nouvelles matières comme la conservation des documents précieux (drapeaux, sceaux, estampes, monnaies...), et la connaissance de notions fondamentales de droit constitutionnel, de droit administratif et un intérêt particulier à l'histoire seraient souhaitables.

· La Bibliothéconomie et la Documentation

Il faudra surtout mettre l'accent sur la connaissance et la maîtrise des nouvelles technologies de l'information, les nouveaux outils de recherche. Les nouveaux modules de spécialisation abordés plus haut (information spécialisée en médecine, en agriculture, en droit...) seront pris en compte.

En prélude à la décentralisation de l'administration dont le corollaire est l'installation des municipalités, il serait souhaitable qu'on inclut des cours sur la gestion de Services d'information municipaux (bibliothèque, dépôt d'archives).

Ce sera des cours dispensés à tous les apprenants toutes filières confondues.

2 - Les travaux dirigés et les stages pratiques

a - Les travaux dirigés

L'insuffisance des outils de travail et de cadre de travail adéquat a été l'un des facteurs ayant favorisé l'inefficacité des travaux dirigés. Il n'est plus utile de rappeler les déplacements contraignants des étudiants à travers la ville de Cotonou.

Pour remédier à cette situation le CEFOCI pourrait par le biais de la coopération internationale se doter d'une bibliothèque digne d'un centre de formation en sciences de l'information, d'un laboratoire, de matériels didactiques récents.

b - Les stages pratiques

Quant aux stages pratiques, une relation étroite devrait exister entre les structures d'accueil et le CEFOCI.

Le problème de l'encadrement des étudiants en stage s'étant toujours posé, il serait souhaitable de redéfinir les modalités de déroulement des stages pratiques. Car l'expérience a montré que la structure d'accueil ne dispose pas toujours d'un professionnel pour l'encadrement, ou bien ce dernier s'il existe, n'est pas toujours compétent faute de recyclage périodique et les rôles sont parfois inversés.

La question de la polyvalence de la formation pourrait à notre avis être résolue par les stages pratiques. Il s'agira de mettre l'archiviste dans un centre de lecture et de documentation pendant son stage en deuxième année, et le documentaliste ou le bibliothécaire sera en ce moment dans un service d'archives. Au cours du stage en troisième année, chacun devra intégrer sa spécialité à laquelle il est a priori prédestiné.

B - Du Centre de formation

1 - Les filières et le cycle de formation

a - Les filières de formation

· L'Archivistique et la Biblio-Documentation

A l'origine, les spécialités du CEFOCI comprennent trois filières classiques que sont l'archivistique, la bibliothéconomie et la documentation.

Aujourd'hui, à l'heure où la polyvalence du produit `'cefocien'' semble être le critère fondamental de la formation en sciences et techniques de l'information, parler de distinction systématique entre les filières traditionnelles serait quelque peu irréaliste à notre avis.

Cependant, à partir des observations faites sur le terrain et des résultats de nos enquêtes, les diplômés souhaitent que les filières restent distinctes ; du moins, l `archivistique par rapport aux deux autres filières, celles-ci étant déjà fusionnées ces dernières années.

Notre position part du fait que sur le terrain, les archivistes peuvent accomplir sans beaucoup de difficultés les tâches du bibliothécaire et du documentaliste, alors que le contraire n'est pas souvent possible. C'est la preuve qu'il existe une différence entre les deux branches. Ainsi, à la question de la fusion des trois filières, de nombreux diplômés nous ont répondu par la négation. Les réponses à cette question proviennent des diplômés de toutes les filières confondues et en grande partie des archivistes.

Au risque de déséquilibrer les effectifs dans chaque filière, il importe dès la première année de mettre à la disposition de l'étudiant les éléments d'information suffisants sur chaque filière avant la répartition en deuxième année. Sur la base de critères objectifs la tendance aujourd'hui montre que la filière Archivistique est quelque peu délaissée par les étudiants.

· La création d'autres filières de formation

Au cours de nos enquêtes, les diplômés ont souhaité que d'autres filières de formation soient créées comme l'édition, l'imprimerie, la communication... Mais la filière la plus proposée est le journalisme.

- Le Journalisme

Depuis quelques années, les étudiants s'inscrivent au CEFOCI dans l'intention de faire du journalisme. Cette filière n'est pas encore effective, mais semble en voie de concrétisation. Dans l'éventualité de sa création, nous pourrions apporter quelques suggestions quant au contenu de ce nouveau programme et sa fusion ou sa cohabitation avec les options existantes.

L'enseignement du journalisme au CEFOCI dans le contexte national et international marqué par la liberté d'entreprise, la liberté d'expression et la libéralisation de l'espace audiovisuel devrait prendre en compte certaines réalités.

Dans un contexte de sous-développement, le journaliste est confronté à la faiblesse du niveau de vie, à l'analphabétisme des populations... Dans ce cadre, la formation de futur journaliste devrait mettre l'accent sur la planification et l'organisation de programmes radiotélévisés, et d'émissions à caractère éducatif qui prennent en compte les réalités de nos pays. La maîtrise de la technique de la radio, de la télévision et de la presse écrite, les techniques d'enquête et de reportage dans les zones rurales bénéficieraient d'une attention soutenue. Les cours de droit devant mettre l'accent sur le droit de l'information et la maîtrise de la déontologie du journalisme.

Toutefois, il est à craindre une `'phagocytose'' des filières traditionnelles par le journalisme. Par conséquent, l'érection du journalisme en une entité à part entière avec des critères de recrutement différents (les bourses en journalisme seront distinctes de celles des autres filières classiques du CEFOCI) pour une durée de formation de deux (2) ans serait souhaitable. Le niveau des étudiants au recrutement serait comme pour les autres filières le baccalauréat ou tout autre diplôme équivalent.

b - Le cycle de formation

L'environnement économique et social actuel exige qu'on s'interroge sur le niveau et le profil de l'étudiant à l'entrée au CEFOCI et sur la durée du cycle de formation.

Dans la plupart des pays qui assurent une formation en sciences et techniques de l'information, la durée du cycle varie de deux (2) à quatre (4) ans.

Un sondage effectué en France en 1993 par l'ADBS a révélé que le spécialiste de l'information dispose avant et après sa formation en sciences de l'information d'un niveau universitaire supérieur avec à son actif une licence ou une maîtrise dans un domaine de formation générale ou spécialisée (histoire, lettre, droit, économie, agronomie...)

Tel n'est pas le cas en ce qui concerne les diplômés du CEFOCI. Le niveau général dans la majorité des cas n'excède pas le baccalauréat + 3 ans

Pour remédier à cette situation afin de répondre aux réalités actuelles et permettre à l'étudiant de disposer de ressources suffisantes pour affronter le marché de l'emploi, il serait souhaitable de lui offrir des facilités d'intégrer une ou des filières des facultés classiques de l'UNB.

A notre avis, deux perspectives s'offrent au CEFOCI pour parvenir à cette fin :

- la durée du cycle sera maintenue à trois (3) ans, de même que le niveau de

recrutement. Mais les cours de droit, d'anglais et de sciences de l'information... peuvent être conçues de manière à permettre à l'étudiant de pouvoir poursuivre les études en année avancée (au moins la deuxième année) dans une faculté classique comme les sciences juridiques à la FASJEP, l'anglais et la sociologie ou la linguistique à la FLASH.

- le recrutement de l `étudiant pourra se faire désormais sur la base d'un diplôme de 1er cycle d'étude universitaire générale ou spécialisée. Ceci aura l'avantage de lui garantir un niveau de connaissance et de culture générale assez élevé. Le cycle de formation pourrait durer deux ans au CEFOCI et serait entièrement professionnalisé. Les cours d'anglais seront maintenus et les travaux pratiques, les travaux de recherche, les stages pratiques occuperont une place prépondérante.

2 - Le Personnel d'encadrement et l'équipement

a - Le Personnel d'encadrement

Dans le chapitre consacré à l'analyse et la présentation du personnel d'encadrement du CEFOCI, nous avions soulevé la question de l'insuffisance de ce personnel : cinq (5) permanents dont aucun en archivistique contre une vingtaine de collaborateurs extérieurs.

Une école comme le CEFOCI qui a une vocation sous régionale ne peut plus continuer à évoluer dans cette situation dont les conséquences ont été exposées plus haut. Si le centre veut véritablement former `'le spécialiste de l'information du futur'' et relever les défis du 21è siècle, un renforcement quantitatif et qualitatif en personnel enseignant permanent dont les connaissances seront régulièrement mises à jour devient un impératif. Pour ce faire, des possibilités s'offrent au CEFOCI :

· procéder à court terme à l'élaboration de programme de formation à l'intention des formateurs. Ces programmes prendront en compte les évolutions récentes intervenues dans le domaine des sciences de l'information et de la communication et peuvent se dérouler dans le cadre de séminaires de formation,

· rechercher des financements nécessaires et des opportunités de bourses aux enseignants afin de leur permettre de bénéficier de stages à l'étranger. A ce niveau, la formation du personnel en archivistique est une urgence,

· ouvrir si possible le second cycle pour permettre aux diplômés de poursuivre des études. Notre enquête a révélé que beaucoup de diplômés aspirent à cette ouverture. Ils pourront ainsi compléter les professeurs permanents et assurer la relève,

· mettre sur pied un module de formation au niveau du second cycle qui consistera à former de futurs enseignants qui seront à la fois des universitaires et des praticiens. Ceci aura l'avantage de leur permettre de suivre l'évolution du métier, d'y déceler les contraintes afin de dispenser aux apprenants un enseignement plus souple et plus réaliste.

n L'Equipement

Jusqu'à ce jour le déficit de matériel didactique a été l'un des handicaps à un enseignement pratique efficace au CEFOCI.

Un apport de l'Association International des Ecoles en Sciences de l'Information (AIESI) avait permis de doter le centre de quelques micro-ordinateurs. De même, la coopération canadienne au début du programme avait permis au centre de disposer de certains matériels. Mais aujourd'hui, ces matériels sont dans un état de détérioration avancée.

Avec les mutations technologiques, un effort s'impose pour équiper le centre en matériels pour accompagner ses nouvelles orientations. Dans ce cadre, la dotation en bibliothèque, de laboratoire de recherche, de micro-ordinateurs et de manuels qui répondent aux normes actuelles est nécessaire . L'acquisition d'un bus pour le déplacement des étudiants dans le cadre des visites pédagogiques est indispensable. L'utilisation des équipements audiovisuels à des fins pédagogiques est nécessaire pour pallier à l'impossibilité que les enseignants éprouvent à montrer certaines réalités aux étudiants (automatisation d'un service d'information, la présentation d'un CD-ROM, d'un vidéodisque...). Mais pour le court terme, il est souhaitable de doter le CEFOCI de matériels informatiques, d'un laboratoire et d'une bibliothèque pour les recherches et les travaux pratiques.

3 - L'Autonomie et la coopération

Notre objectif sur ce point est d'étudier le cadre juridique du CEFOCI et les moyens par lesquels nos suggestions pour l'amélioration de la formation et du développement du centre peut être concrétisées.

· L'Autonomie

L'arrêté rectoral créant le CEFOCI est précis sur le type de relation qui lie le CEFOCI à l'ENA : « ... le centre est placé sous la tutelle de l'ENA... » (article 3). Lorsqu'il s'agit de tutelle, le CEFOCI devrait avoir une liberté d'action quitte à rendre compte à l'institution de tutelle. Le contrôle de cette institution est a posteriori et non a priori.

Mais il règne à notre avis une erreur d'interprétation des textes qui réglementent les rapports du centre avec l'ENA où le CEFOCI est confondu et traité au même titre que les autres filières de l'ENA. C'est une relation de subordination plutôt que de tutelle. Cette situation crée aujourd'hui des dommages au CEFOCI.

Comme l'a souligné M. ADJAGBA Ephrem (ancien élève du CEFOCI) dans son mémoire intitulé : `'la formation en sciences et techniques de l'information documentaire au CEFOCI : étude critique'' en 1990 et nous aussi, sept (7) ans après, « le centre demeure inconnu par les étudiants de l'UNB ». Même les étudiants de l'ENA qui cohabitent quotidiennement avec leurs camarades du CEFOCI ne comprennent pas toujours en quoi consiste la formation en sciences et techniques de l'information documentaire.

Si cette situation de subordination n'est pas corrigée, toute action de grande envergure pour des changements serait difficile à mener à cause des difficultés administratives.

Nous suggérons à partir de ces constats que le CEFOCI soit érigé en une école ou un institut autonome. Les avantages de cette réforme pourraient être multiples.

- le centre sera désormais plus connu à l'intérieur et à l'extérieur de la communauté universitaire,

- le patrimoine du CEFOCI ne sera plus confondu avec celui des autres facultés ou écoles de l'UNB,

- le régime académique et d'évaluation des étudiants du CEFOCI deviendra plus autonome et différent de celui de l'ENA,

- les conflits de compétence et d'attribution au niveau de l'administration du CEFOCI et de l'ENA disparaîtraient,

- avec une administration autonome dotée d'un budget propre, le CEFOCI pourrait, dans la mesure de ces moyens, répondre promptement et plus efficacement aux préoccupations de ses étudiants, puisque les doléances de ces étudiants adressées à la direction de l'ENA ont été souvent orientées vers le Coordonnateur.

Toutefois au cas où cette réforme rencontrerait des obstacles dans sa concrétisation, nous souhaitons que la cohabitation avec l'ENA s'accompagne de certaines mesures.

Au nombre de ces mesures, on peut citer l'octroi d'un budget propre et autonome au CEFOCI, l'augmentation du personnel d'encadrement et administratif, la conception d'un système de contrôle et d'exécution des activités académiques qui sera différent de celui de l'ENA.

La concrétisation de tous les souhaits exprimés à travers ce chapitre, passe par l'élaboration d'une politique dynamique de coopération du CEFOCI avec les autres écoles soeurs et associations internationales, de même qu'avec les institutions publiques et privées.

n La Coopération

Le CEFOCI pourrait développer une coopération plus active à l'échelle nationale, régionale et internationale.

Au plan national, la coopération pourrait se manifester par un maintien de rapports permanents avec les services d'information documentaires de la place. Pour les travaux et stages pratiques, les services d'information comme la BUC, la DAN, la BN et autres services publics des ministères et institutions publiques disposant d'encadreurs compétents pourraient être sollicités. Ce type de coopération pourrait garantir chaque année aux étudiants une structure d'accueil permanente pour les stages. Cette collaboration éviterait les cas de stages sans confrontation de la théorie et de la pratique du métier. L'expérience pourrait s'étendre aux structures privées.

Au plan régional, des rapports continus avec les écoles de Dakar (EBAD), du Niger, du Cameroun (ESSTIC), de la Côte D'Ivoire (CAFAC)...et celles des pays maghrébins pourrait favoriser une intégration et une coordination des programmes d'enseignements. Les visites de travail et d'échange entre les écoles pourraient être organisées.

Au niveau international, un renouvellement des relations avec la coopération canadienne (dont les interventions permanentes au CPU ont fait de ce complexe une référence dans la sous région) serait souhaitable.

La question de la formation des formateurs et celle de l'équipement du CEFOCI pourrait trouver un début de solution par le truchement de la coopération internationale. Des liens de coopération pourraient se nouer avec de grandes écoles et associations internationales en sciences de l'information comme l'EBSI au Canada, l'Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l'Information et des Bibliothèques en France ; et aussi avec des associations internationales comme l'IFLA, la FIAF, l'ACCT...

En cela, les assistances de la coopération française (formation d'auxiliaires de bibliothèque, dotation de micro-ordinateurs...) est appréciable. La collaboration avec de grandes écoles internationales en sciences et techniques de l'information et de la communication permettrait au centre de bénéficier de l'aide pour atteindre ses objectifs.

CONCLUSION

Au terme de cette étude nous avons abouti à plusieurs constats. L'objectif premier du programme en sciences de l'information était de former des cadres spécialistes de l'information (archivistes, bibliothécaires et documentalistes) pour remédier à la pénurie qui s'observait .Quinze ans après, ce ne sont plus seulement les cadres formés dans les écoles étrangères qui s'occupent de la gestion des services d'information et de documentation du secteur public et du secteur privé au Bénin, mais aussi le `'produit Cefocien''. Devant cette réalité, nous pouvons affirmer qu'incontestablement, le CEFOCI a imprimé sa marque au développement des activités documentaires au Bénin grâce aux cadres qu'il réussit à former et à mettre sur le marché du travail, même s'il a négligé une partie de ses domaines d'intervention comme le recyclage de ses diplômés.

Toutefois, une autre approche de cette étude révèle que le programme de formation en sciences de l'information n'a pas évolué au rythme des mutations intervenues dans le domaine des sciences de l'information ces dernières années.

Aussi les analyses montrent-elles qu'en dehors des toutes premières promotions recrutées dans la fonction publique, les autres diplômés du CEFOCI sont livrés aux aléas du marché du travail. Avec le chômage et l'instabilité de l'emploi, un environnement social défavorable, ils sont soumis à des changements de profession.

La volonté d'adaptation du centre aux nouvelles exigences et des efforts de perfectionnement des prestations sont certes amorcés ces dernières années grâce à la volonté du Coordonnateur du centre à travers les nouvelles matières introduites dans le programme de formation et une nouvelle conception des trois filières traditionnelles. Ces réajustements sont malheureusement timides face à l'enjeu de l'information.

Le CEFOCI en tant qu'institution est confronté à des difficultés dont l'insuffisance de personnel enseignant, l'inexistence d'un budget propre, d'un cadre de travail approprié et d'une mauvaise interprétation ses rôles et ses compétences dans ses rapports avec l'ENA.

Face à ces situations des mesures importantes doivent être envisagées. Elles sont indispensables au rayonnement du centre et les activités documentaires au Bénin. Ces mesures passent par une redéfinition claire des objectifs du programme et du profil des cadres à former. Une refonte du programme de formation pour l'adapter aux réalités actuelles, une politique d'ouverture et d'offensive du centre afin de se vendre et de vendre son produit. Une coopération plus rapprochée et plus dynamique avec les écoles et institutions internationales est indispensable.

Au risque de voir mourir le centre, il est nécessaire que le CEFOCI intègre les aspirations des consommateurs qui désirent aujourd'hui un cadre polyvalent, créatif, et apte à s'adapter à tous les environnements. Il devrait aussi prendre en compte les aspirations des apprenants qui ne conçoivent plus aujourd'hui les sciences de l'information uniquement en terme d'archivistique, de bibliothéconomie ou de documentation, mais aussi en journalisme et en communication.

Toutes ces actions supposent de la part des responsables du centre un volontarisme collectif et de la part des pouvoirs publics la mise à la disposition du centre de ressources financières et d'un personnel administratif et d'encadrement suffisant.

Le 21è siècle qui s'annonce est prédit comme l'ère de l'information vers l'aboutissement du « village planétaire » de Mc LUHAN. Dès lors la nécessité de survie qui s'impose pour l'instrument de développement que constitue le CEFOCI exige que ses ambitions et ses potentialités soient à la mesure des défis du prochain millénaire.

TROISIEME PARTIE : REPERTOIRE DES DIPLOMES DU CEFOCI (1982-1996)

LISTE DES ETUDIANTS DU CEFOCI ET LEUR THEME DE MEMOIRE : 1982-1996

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius