Thème : Processus de mise en
place d'un réseau national d'informations juridique
et judiciaire au Bénin
Nom : GBLOTCHAOU
Prénom : Félix
Thème : Etude prospective de la mise
en place de la documentation du Festival
International du
Théâtre du Bénin (FITHEB)
Nom : HUANNOU
Prénom : Sessinou
Thème : Vers la création d'une
photothèque nationale
Nom : TOKPLO
Prénom : D. Hilaire
Thème : Contribution de la
coopération française à la lecture publique au
Bénin : analyse et
perspectives
UNIVERSITE NATIONALE DU BENIN
ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION
CENTRE DE FORMATION AUX CARRIERES DE
L'INFORMATION
Mémoire de fin d'étude du
1er cycle de l'ENA
Filière : Documentation
(13ème promotion)
LA FORMATION EN SCIENCES ET TECHNIQUES DE L'INFORMATION
ET DE LA DOCUMENTATION AU CENTRE DE FORMATION AUX CARRIERES DE
L'INFORMATION: EVALUATION ET REPERTOIRE DES DIPLOMES (1982-1996)
Présenté
par :
Stéphane S. SONON et Narcisse
HOUNYO
Promotion 1994-1997
INTRODUCTION
Après les révolutions agricole et industrielle
qu'a connues l'humanité, une troisième s'annonce pour le XXIe
siècle. Il s'agit de la mutation dans le domaine de l'information et de
la communication. L'information est aujourd'hui un facteur
prépondérant de développement. Les pays avancés
doivent leur niveau de développement à la maîtrise de
l'information.
Déjà, pour préparer cette grande
révolution, les réseaux de communication les plus performants se
créent pour faciliter la circulation de l'information. C'est le cas
d'Internet grâce auquel tous les points de notre planète sont
connectés. Les nouvelles technologies de l'information favorisent de
nouvelles méthodes de stockage, de traitement et de diffusion de
l'information. Le support traditionnel que constitue le papier fait place aux
nouveaux types de supports comme le CD-ROM. De plus, l'information peut
s'obtenir à partir des banques et bases de données qui ne
cessent de se multiplier.
Face à l'enjeu que constitue l'information et
conscients qu'ils ne peuvent rester, cette fois-ci, en marge de cette
révolution, les pays en voie de développement essaient de mettre
en place des politiques pour faire face au monopole des pays occidentaux. Ils
se rendent compte que l'information est une `'richesse'' qu'ils doivent savoir
et pouvoir collecter, stocker et diffuser pour remédier aux
problèmes auxquels ils sont confrontés ; dont
l'analphabétisme, la pauvreté...afin de parvenir à un
développement durable.
Au Bénin, des services d'archives, des
bibliothèques et des centres de documentation existent. Mais ces
structures sont souvent gérées par un personnel sans la formation
requise. Devant cette situation, les autorités béninoises ont
initié en 1981 un programme de formation en sciences de l'information
dénommé « Programme Sciences et Techniques de
l'Information » qui deviendra quelques années plus tard
« Centre de Formation aux Carrières de l'Information
(CEFOCI) ». Ce programme est placé sous la tutelle de l'ENA
(ex CEFAP) .
L'exécution de ce programme par le CEFOCI devait
permettre la formation de spécialistes de l'information. Ainsi,
après une dizaine d'année, plus d'une centaine techniciens
spécialistes de l'information sont formés. Ce sont des
archivistes, des bibliothécaires et des documentalistes employés
dans tous les secteurs d'activité (public, privé)
Mais à la sortie de l'école, les
diplômés du centre sont confrontés à des
difficultés liées à l'adaptation aux
réalités du terrain. Autrement dit, concilier la théorie
et la pratique leur est souvent difficile. De plus, en raison de
l'évolution très rapide des sciences de l'information, la grande
majorité des diplômés du CEFOCI se retrouve
déphasée quelques temps après l'obtention de leur
diplôme.
Ces différentes difficultés
n'interpellent-elles pas le CEFOCI ? Ce dernier ne peut-il pas envisager
de donner une nouvelle orientation au programme de formation face aux
progrès enregistrés dans les sciences de l'information et
procéder à une mise à jour des connaissances à
l'intention de ses anciens élèves ?
Le présent travail sera celui d'une évaluation
de la formation à travers laquelle nous essayerons d'apprécier
les résultats obtenus par le CEFOCI jusqu'à ce jour, de tenter
des réponses à ces différentes interrogations et de faire
des propositions susceptibles d'améliorer les prestations du centre et
par extension celles de ses diplômés exerçant dans les
services d'information et de documentation. Nos différentes propositions
pour un tel idéal entraîneraient des réformes qui
pourraient modifier le statut juridique du CEFOCI.
Pour ce faire, des recherches documentaires, des interviews et
des enquêtes ont été menées aussi bien auprès
des diplômés eux-mêmes qu'auprès de leurs
employeurs.
Nous présenterons dans une première partie le
CEFOCI et son `'produit''. Dans une deuxième partie, nous
procéderons à l'analyse de la formation pour aboutir aux
perspectives qui s'offrent au centre de formation pour la formation de
spécialistes de l'information plus compétitifs et pour son propre
développement
Dans une troisième partie, un répertoire
de tous les diplômés du centre complète le travail et
fournit une série d'informations sur chaque diplômé. Il
sera certainement un outil à même de résoudre un certain
nombre de difficultés auxquelles étudiants, professeurs et
chercheurs sont confrontés dans leurs différentes recherches sur
le centre et sur les diplômés.
1ÈRE PARTIE :
PRÉSENTATION DU CEFOCI ET LE `'PRODUIT CEFOCIEN''
Chapitre I : Présentation du
CEFOCI
A - Du Programme Sciences et Techniques de l'Information
au CEFOCI
1 - Le Programme STI
Le développement économique, social, culturel
et politique d'un pays repose sur les potentialités et les
compétences de ses ressources humaines. Dans le domaine des sciences et
techniques de l'information, un manque criard de cadres s'observait au
Bénin. Seuls quelques techniciens formés dans des pays
étrangers géraient les services documentaires du pays
(bibliothèques, centres de documentation, Archives). Or
l'efficacité et l'utilité des informations reposent sur la
célérité et la pertinence dans leur traitement et leur
diffusion.
Pour remédier à cette pénurie de
spécialistes de l'information, il fut initié, grâce
à la décision du 25 novembre 1981 du Conseil Exécutif
National, un programme de formation en sciences et techniques de l'information.
Ce programme dénommé `'Programme STI'' fut confié
au `'Centre de Formation Administrative et de Perfectionnement'' (CEFAP). Il
devait assurer une formation de trois ans de cadres techniciens
supérieurs dans les différentes branches des sciences de
l'information à savoir l'archivistique, la bibliothéconomie et la
documentation . Sur la base d'étude réalisée avec le
concours de l'UNESCO, la formation démarra en février 1982 avec
l'assistance technique et financière de la coopération canadienne
par le biais de l'ACDI.
Les étudiants sont titulaires du baccalauréat
ou de tout autre diplôme équivalent. Les étudiants
étrangers étaient recrutés après une étude
de dossier.
Le programme a pour objectifs d'assurer :
n une formation bilingue (anglais-français) des cadres
des sciences de l'information dans les spécialités
d'archivistique, de bibliothéconomie et de documentation,
n le perfectionnement et le recyclage des cadres en cours
d'emploi,
n la recherche en sciences et techniques de l'information,
n la préparation aux concours et tests permettant
l'accès au corps de l'information...
Il était prévu que toutes autres
spécialités pourraient être créées selon les
besoins.
La fusion du CEFAP et de l'INSJA donne naissance en 1984
à l'Ecole Nationale d'Administration (ENA) à l'UNB. Le
`'Programme STI'' est rangé parmi les différentes filières
de l'ENA. Quelques années plus tard ce programme se transforme en
`'Centre de Formation aux Carrières de l'Information'' (CEFOCI).
2 - Le CEFOCI
Créé par arrêté rectoral N°
0012//89/UNB/CR du 13 Février 1989,
le
CEFOCI est placé sous la tutelle administrative, financière et
académique de l'ENA dont il partage les locaux.
Comme pour le programme STI, les étudiants du CEFOCI
sont titulaires du baccalauréat ou de tout autre diplôme admis
en équivalence. Ils sont recrutés par concours organisés
par le MENRS et aussi par test de recrutement complémentaire
organisé par l'ENA (à partir de 1994). Des fonctionnaires de
l'administration publique ou privée remplissant les conditions
d'admission peuvent aussi y accéder. Le centre accueille
également des étudiants étrangers.
B - Structures organisationnelles et personnel d'encadrement du
CEFOCI
1 - Structures organisationnelles
Placé sous la tutelle de l'ENA, le CEFOCI dispose
d'une administration interne composée d'une coordination comme
l'illustre l'organigramme ci-après :
Directeur de l'ENA
Service de la scolarité
Service Administratif et financier
Coordonnateur du CEFOCI
Coordonnateur Adjoint
.
· La Coordination
La coordination est assurée par le coordonnateur
et le Coordonateur Adjoint.
- Le Coordonnateur
Le Coordonnateur est chargé de la direction et de la
gestion du centre. A ce titre, il est chargé de la mise en application
des délibérations adoptées par le comité de
direction et les autorités de tutelle, établit et soumet à
l'appréciation du comité de direction puis du Directeur de l'ENA,
le projet de budget du centre (...) Il établit et soumet à la
direction le rapport annuel des activités du centre...
Le Coordonnateur est aidé dans ses
responsabilités administratives, financières et
pédagogiques par le Coordonnateur Adjoint
- Le Coordonnateur Adjoint
Il est chargé des études et assiste le
Coordonnateur et le remplace en cas d'empêchement. Le Coordonnateur
Adjoint est chargé de l'unité pédagogique du centre. A ce
titre, il est responsable de la conception des programmes de formation, leur
adaptation aux exigences du marché de l'emploi et aux besoins des
administrations et des entreprises. Il est aussi chargé de la conception
et de la mise en oeuvre des méthodes pédagogiques, de
l'organisation et de l'évaluation des activités
académiques...
Outre la coordination, le CEFOCI dispose d'un comité
de coordination et d'un comité de gestion.
· Le Comité de coordination
Composé de la coordination, des chefs de service, des
représentants des syndicats, du personnel enseignant et non enseignant
et des représentants d'étudiants. Le comité de
coordination est compétent pour connaître de tous les
problèmes administratives et financières du centre.
· Le Comité de gestion
Ce comité comprend les autorités
académiques de l'UNB à divers niveaux (Rectorat, ENA, Direction
des affaires académiques, CEFOCI) ou leurs représentants, les
responsables de centres de documentation universitaires et nationaux et le
président de l'ADADB. Les attributions du comité de gestion est
d'étudier toutes les conditions de gestion pour un bon fonctionnement et
un développement du CEFOCI.
2- Le personnel d'encadrement
L'encadrement et l'animation pédagogique au CEFOCI
sont assurés par une équipe de professeurs permanents et de
collaborateurs extérieurs nationaux et étrangers.
Les professeurs permanents (cinq) ont reçu une
formation de haut niveau en sciences et techniques de l'information.
Avoisinant la vingtaine, les collaborateurs sont des
fonctionnaires de l'administration publique (ou privé) et des
professeurs des autres facultés ou écoles de l'UNB. C'est le cas
par exemple des professeurs d'anglais qui sont pour la plupart enseignants
à la FLASH. Des anciens élèves du centre interviennent
aussi pour dispenser certaines disciplines.
Ces collaborateurs extérieurs sont
généralement recrutés en fonction d'une bonne
maîtrise de la discipline qu'ils sont censés enseigner.
C : Le programme de formation
1 - Présentation générale
Le programme de formation au CEFOCI s'articule autour de
quatre (4) grands axes :
· l'information et son support,
· les techniques de gestion de l'information
(traitement et diffusion de l'information),
· l'anglais (grammaire, phonétique, ...)
· les cours de connaissances générales
(histoire, économie, droit...)
Les cours techniques préparent l'élève
à acquérir les méthodes relatives à la collecte, au
traitement et à la diffusion de l'information. Des séances de
travaux pratiques sont prévues pour permettre à l'étudiant
d'associer la théorie à la pratique.
Quant aux cours de connaissances générales, ils
ont pour intérêt de donner à l'étudiant une vue
globale des différents domaines liés aux sciences et techniques
de l'information. Ce sont des cours d'histoire, d'économie, de
droit...
L'anglais occupe une place très importante dans le
programme de formation.
Ces axes embrassent et intègrent les trois (3)
filières que sont l'archivistique, la bibliothéconomie et la
documentation.
La formation se déroule à plein temps en une
série de cours communs en première année appelée
`'Tronc commun'' et une formation spécialisée au cours des deux
(2) dernières années.
Un stage d'application de trois (3) mois est effectué
à la fin de la troisième année dans un service
d'information. Il est sanctionné par un travail de recherche portant
sur un sujet relevant du domaine des sciences et techniques de l'information et
soutenu devant un jury.
Mais auparavant, il importe de savoir comment sont
organisés le `'tronc commun'' et les deux (2) ans de
spécialisation.
2 - Le Tronc commun
Il se déroule en première année et
dure neuf (9) mois. Tous les étudiants reçoivent le même
enseignement dont l'essentiel porte sur les connaissances
élémentaires fondamentales en sciences de l'information. Il
s'agit en l'occurrence des cours « d'introduction à
l'information documentaire », des cours relatifs à la
chaîne documentaire, à l'archivistique et à la
bibliothéconomie....
Un accent particulier est mis dès la première
année et jusqu'en troisième année sur la pratique et la
maîtrise de la langue anglaise. C'est ainsi que des cours de
phonétique, de grammaire anglaise et d'expression écrite
constituent des disciplines assez importantes dans le cursus des
étudiants.
L'acquisition de toutes ces connaissances fondamentales en
première année devra permettre à l'étudiant de se
spécialiser à partir de la deuxième année dans
l'une des trois options : archivistique, bibliothéconomie,
documentation.
3- La spécialisation
La spécialisation a pour but de faire approfondir
par l'étudiant les disciplines de sa spécialité . Des
cours communs (les logiciels documentaires par exemple) accompagnent
néanmoins les disciplines spécifiques. Le programme de
spécialisation est établi sur deux ans avec la
prépondérance des travaux pratiques et des notions relatives aux
divers contours de la spécialité et les difficultés
d'ordre pratique y afférentes.
Les particularités de chaque spécialité
se présentent comme suit :
· Archivistique
Les cours sont approfondis aussi bien en deuxième
qu'en troisième année. Un accent particulier est mis sur le
traitement, la protection et la conservation des documents d'archives. A cela,
s'ajoute l'enseignement des sciences humaines comme l'histoire.
· Bibliothéconomie
Elle partage un certain nombre de matières communes
avec la documentation notamment les techniques et les connaissances
liées à la coopération et aux réseaux en
matière de système d'information. Le cycle de
spécialisation permet aussi l'étude de la gestion des
bibliothèques.
· Documentation
Les travaux pratiques occupent une grande place avec
beaucoup d'exercices en analyse documentaire , en bibliographie et en
étude des documents spéciaux et complexes : publications
officielles, monographies en plusieurs volumes... Une liste des matières
dispensées actuellement dans le centre se trouve en annexe.
Somme toute le programme de formation du `'Programme STI''
s'intègre parfaitement aux objectifs énoncés qui est de
faire de l'étudiant un cadre bilingue valable pour la gestion des
services d'information. Mais, cet objectif a t-il été
atteint ?
Aujourd'hui, le CEFOCI a mis sur le marché de travail
un effectif de spécialistes de l'information qui exercent dans les
différents secteurs d'activité. Il importe de les
apprécier au point de vue quantitatif et qualitatif.
Chapitre II : Le Produit `'Cefocien'' :
Présentation quantitative et qualitative
Le questionnaire proposé aux diplômés du
centre est à la fois quantitatif et qualitatif. Il nous a permis ainsi
d'obtenir les coordonnées et les thèmes de mémoire de la
plupart de ces diplômés et de connaître les services qu'ils
offrent, les difficultés qu'ils rencontrent et les appréciations
qu'ils font du CEFOCI et de leur métier. Parmi la centaine de
questionnaires envoyés, nous avons enregistré un taux de
réponse dépassant la moyenne de 50%.
A - Présentation quantitative
1 - Présentation globale
· Les inscriptions
Entre 1982 et 1997, le CEFOCI a enregistré cent quatre
vingt huit (188) inscriptions d'étudiants béninois et
étrangers (les nigériens par exemple).
C'est à partir de la troisième promotion
(1984) que l'Etat nigérien avait commencé à envoyer ses
étudiants pour recevoir une formation en sciences et techniques de
l'information au Bénin. Jusqu'en 1990 quinze (15) nigériens ont
été formés par le CEFOCI, l'année où une
école du genre a été créée au Niger ;
mettant ainsi fin aux inscriptions des étudiants de cette
nationalité.
Les inscriptions ont connu une instabilité au fil des
années comme l'indique la courbe d'évolution des inscriptions au
CEFOCI. (Voir courbe d'évolution des inscriptions au CEFOCI
ci-dessous).
Source : nous-mêmes
· Les Résultats
Les résultats enregistrés par le CEFOCI sont
des plus encourageants au sein de l'ENA.
En effet, sur les 134 élèves inscrits
jusqu'à la 12è promotion, 129 ont fini avec
succès la formation, soit un taux de réussite de 96,26 %.
Le tableau ci-dessous (tableau n° 1) présente
l'évolution des effectifs et des succès de la
1ère à la 12è promotion.
TABLEAU N° 1
|
Nombre de réussites
|
N°
|
Année
|
Effectif
|
Femme
|
Homme
|
Archivistique
|
Bibliothéconomie
|
Documentation
|
1
|
82-84
|
16
|
3
|
13
|
4
|
5
|
7
|
2
|
83-85
|
17
|
4
|
13
|
5
|
6
|
6
|
3
|
84-86
|
19
|
5
|
14
|
6
|
5
|
8
|
4
|
85-87
|
18
|
6
|
12
|
5
|
8
|
5
|
5
|
86-88*
|
12
|
1
|
11
|
2
|
3
|
4
|
6
|
87-90*
|
14
|
3
|
11
|
3
|
6
|
4
|
7
|
88-91
|
14
|
3
|
11
|
6
|
5
|
4
|
8
|
90-92
|
5
|
2
|
3
|
-
|
-
|
4
|
9
|
91-93
|
5
|
1
|
4
|
-
|
-
|
5
|
10
|
92-94
|
5
|
-
|
5
|
-
|
-
|
5
|
11
|
93-95
|
4
|
-
|
4
|
-
|
-
|
4
|
12
|
94-96
|
5
|
-
|
5
|
-
|
-
|
4
|
TOTAL
|
134
|
28
|
106
|
31
|
38
|
60
|
|
* Année blanche
Ces résultats qui sont à l'actif du CEFOCI est
la manifestation du sérieux dans la transmission des connaissances. Les
diplômés eux-mêmes ont exprimé leur satisfaction de
la formation à travers les réponses positives obtenues à
partir de nos enquêtes. Ainsi cinquante-neuf (59) des soixante-neuf
personnes interrogées se disent fières d'être un produit du
CEFOCI.
2 - Présentation par filière
· L'Archivistique
Elle constitue la filière du CEFOCI la
moins fréquentée par les étudiants. C'est ainsi que le
CEFOCI n'a formé que trente-un (31) archivistes sur un effectif total
de cent vingt neuf (129) diplômés ; soit un pourcentage de
24,03 %. On y compte deux (2) nigériens.
Il faut signaler que cette filière a connu de
1989 à 1994 une cessation de ses activités.
· La Bibliothéconomie
Le CEFOCI a formé trente-huit (38)
bibliothécaires soit un pourcentage de 29,45 % des
diplômés. On compte dans cet effectif quatre (4) nigériens.
Mais cette filière se confond à la documentation aujourd'hui.
C'est ici qu'on compte le plus grand nombre de femmes par rapport aux autres
filières.
La bibliothéconomie a connu une cessation de ses
activités à cause de sa fusion apparente avec la
documentation.
· La Documentation
C'est la filière la plus
fréquentée par les étudiants. A partir de la
huitième promotion, le CEFOCI ne formait que des documentalistes et ce
n'est qu'à partir de 1994 que l'archivistique a refait surface. A ce
jour, le CEFOCI a mis sur le marché du travail soixante (60)
documentalistes soit un pourcentage de 46,51 % du nombre global des
spécialistes formés. On compte neuf (9) nigériens.
3 - Présentation par secteur
d'activité.
Des enquêtes menées, il se dégage les
éléments suivants :
n les archivistes, bibliothécaires et documentalistes
formés par le CEFOCI sont présents dans le secteur public et dans
le secteur privé,
n la grande majorité de ces diplômés
exerce dans les grandes villes comme Cotonou et Porto Novo.
n qu'ils soient dans le secteur public ou privé, les
activités qu'ils exercent ne sont pas nécessairement celles pour
lesquelles ils sont formés.
n Certains des diplômés ont aujourd'hui
abandonné le métier.
Afin de mieux classer le « produit
céfocien », nous avons distingué trois grandes
catégories de diplômés. Il s'agit des diplômés
du secteur public, des diplômés du secteur privé et une
troisième classe que nous appelons `'Autres catégories''. Le
répertoire en annexe (troisième partie) renseigne sur
l'identité et les différents thèmes de mémoire de
ces diplômés.
q Le Secteur public
Dès le début du programme jusqu'en 1986,
année du gel de recrutement dans la fonction publique, les
diplômés du CEFOCI étaient affectés d'office dans
les services de documentation, les services d'archives et autres services
d'information publics pour servir.
Nous avons dénombré vingt-quatre (24)
diplômés du CEFOCI soit un pourcentage de 18,60 % de l'effectif
global qui sont engagés directement dans la fonction publique. Cela
rentrait dans la droite ligne des objectifs du programme (pourvoir
l'administration de cadres gestionnaires de l'information). Cependant, avec la
crise économique, les recrutements s'estompent. La répartition
des diplômés s'effectuera alors au gré des circonstances.
Le dynamisme de certains leur a permis de se positionner cependant dans le
secteur public car la demande en spécialistes de l'information se fait
toujours sentir.
On retrouve les diplômés du secteur public dans
les systèmes documentaires des ministères comme le MAEC, le MEHU,
le MCC, le MPREPE, le MFPTRA, le MENRS,... Ils se retrouvent également
dans les grandes institutions de l'Etat comme l'Assemblée Nationale, la
Cour Constitutionnelle, la Cour Suprême, le Conseil Economique et Social.
Ils sont aussi aux Archives Nationales, à la Bibliothèque
Nationale. D'autres travaillent dans les services d'information de l'UNB, et
occupent d'importants postes de responsabilité. C'est le cas par exemple
de la BUC, des services d'information et de documentation de l'INE, de la FSA,
de la FSS,... Au niveau des sociétés et offices d'Etat comme la
SONACOP, l'ORTB, le CNHU... ce sont également des diplômés
sortis du CEFOCI qui assurent la gestion de la documentation et des
archives.
Nous avons dénombré au total trente-six (36)
diplômés sortis du CEFOCI (soit un pourcentage de 27,90 %) qui
sont en fonction dans le secteur public et qui exercent le métier de
spécialiste de l'information. Leur répartition par filière
se présente comme suit :
Archivistes : 11
Bibliothécaires : 13
Documentation : 12
Cependant, une partie des diplômés se retrouvent
dans le secteur privé.
q Le Secteur privé
On rencontre les diplômés dans divers ONG comme
le Centre pour l'Environnement et le Développement (CEDA), la Fondation
Konrad Adenaeur et dans des entreprises privées comme la Bank Of Africa
(BOA), Les Entreprises du Bénin... D'autres diplômés ont en
charge l'organisation du SID des institutions internationales ayant une
représentation au Bénin. C'est le cas de l'UNICEF et de l'IITA
Dans ce secteur, certains diplômés du CEFOCI sont
recrutés sur la base d'un contrat à durée
déterminé et d'autres sont sollicités pour une assistance
technique ponctuelle aux services d'information.
Deux (2) diplômés sortis du CEFOCI ont pu
s'installer à leur propre compte en mettant en place un cabinet
d'assistance technique en information documentaire appelé (CEATID).
L'effectif global des diplômés travaillant dans
le secteur privé est de vingt-deux (22). Par filière, ils se
répartissent comme suit :
Archivistes : 5
Bibliothécaires : 7
Documentalistes : 10
Cependant, il y a d'autres `'produits cefocien'' qui
travaillent dans le secteur public ou privé, mais pas en tant que
spécialistes de l'information. Ceux-ci sont classés dans `'Autres
catégories''.
q Autres catégories
Dans cette catégorie, nous distinguons les
diplômés qui ont abandonné la profession par
« départ volontaire », et ceux qui, faute d'un
emploi stable dans leur domaine se sont installés à leur propre
compte. Ils se consacrent au commerce ou gèrent de petites fabriques.
D'autres exercent des activités plus ou moins liées à leur
formation. Il s'agit de journalistes, de professeurs de langues.
On y retrouve également ceux qui ont opté pour
une autre formation. Ainsi, après la formation en sciences et techniques
de l'information au CEFOCI, ils ont obtenu d'autres diplômes avec
lesquels ils exercent actuellement. C'est le cas par exemple des
administrateurs civils.
Il sera difficile de faire un tableau représentatif de
cette catégorie
En général, on peut retenir que les
diplômés sortis du programme STI ou du CEFOCI font partie
actuellement des professionnels qui exercent les métiers d'archiviste,
de bibliothécaire, de documentaliste au Bénin dans les secteurs
public, privé et parapublic. D'aucuns ont abandonné le
métier au profit d'autres activités.
Bien que les chiffres ne soient qu'approximatifs, la situation
synoptique des diplômés se présente comme suit :
(Voir tableau n° 2 ci-dessous)
|
Exerce à plein temps le métier
|
Exerce à temps partiel le métier
|
N'exerce pas/plus le métier
|
Archivistes
|
16
|
0
|
9
|
Bibliothécaires
|
20
|
1
|
11
|
Documentalistes
|
22
|
10
|
15
|
TABLEAU N° 2
Ce tableau ne prend pas en compte les étrangers, les
diplômés du CEFOCI qui sont en voyage, ni les cas de
décès et ceux dont nous ignorons les occupations
réelles.
A l'analyse, le tableau montre la précarité de
l'emploi au niveau des documentalistes. Cela pourrait s'expliquer par le fait
qu'à une certaine période, le centre n'a mis sur le marché
de l'emploi que ce type de spécialiste de l'information.
Il serait à présent intéressant
d'apprécier les prestations réelles de ces diplômés
sur le terrain pour évaluer les résultats de la formation au
CEFOCI et d'étudier dans quelles mesures leur présence dans le
métier est capitale pour les services d'information.
B- PRESENTATION QUALITATIVE
1- Présentation générale des
services offerts par le `'produit cefocien''
Des structures comme la Direction des Archives Nationales, la
Bibliothèque Nationale, le Centre de Documentation et d'Informatique
l'actuel CDI, l'INSAE et les services d'archives et de documentation des
différents ministères ont bénéficié ou
continuent de bénéficier des prestations des
diplômés du CEFOCI. Ces diplômés ont
été pour la plupart les premiers cadres spécialistes de
l'information à mettre en place un service d'information convenable dans
ces services, et à contribuer au développement et à
l'accroissement de leur fonds documentaire. Certains ont constitué une
main d'oeuvre technique assez appréciable dans la restructuration, la
dynamisation de grandes structures d'information comme Bibliothèque
Nationale, les Archives Nationales, et les bibliothèques de
l'Université Nationale du Bénin.
En dehors des services d'information publiques, plusieurs
représentations d'institutions privées et publiques
internationales comme l'UNICEF, le PNUD, la FAO, l'IITA , les fondations et
les entreprises privées... ont utilisé et utilisent encore les
compétences du `'produit cefocien'' pour la mise en place,
l'organisation, et la gestion de leurs services d'information et de
documentation. Les résultats de ces prestations sont diversement
appréciés par les employeurs et le usagers comme nous le verrons
plus loin.
Néanmoins, il serait utile de signaler que de nos
jours, les services offerts par les diplômés du CEFOCI, ne se
limitent plus aux tâches classiques de collecte , de traitement et de
diffusion de l'information dans un centre de documentation, une
bibliothèque ou un service d'archives.
En effet, compte tenu des réalités actuelles du
marché de l'emploi, marqué par le chômage et les
difficultés économiques des entreprises et des administrations,
plusieurs diplômés se sont développés d'autres
aptitudes qui sont plus ou moins liées à leur formation initiale.
A ce jour, de nombreux diplômés du CEFOCI exercent à plein
temps les métiers de journaliste ou de correspondants de presse. En
exemple , nous pouvons citer le correspondant local de la station de radio
panafricaine AFRICA N°1.
D'autres diplômés exercent en qualité de
professeurs dans les collèges de la place où ils dispensent des
cours de français et d'anglais ou gèrent leur propre
entreprise.
Mentionnons que certains se sont formés dans d'autres
domaines professionnels à la fin de leur formation au CEFOCI. Ces
changements que nous appelons « déviations
professionnelles » se retrouvent surtout au niveau des
étudiants sortis après l'année 1986, année du gel
du recrutement automatique dans la fonction publique.
En ce qui concerne les spécialistes de l'information en
exercice dans un service d'information pour un contrat à durée
indéterminée, à moyen ou long terme, les activités
vont de la collecte de l'information, son traitement et à sa diffusion.
Il s'agit pour certains de collecter, de dépouiller, d'indexer, mais
aussi d'assurer la diffusion de l'information en réalisant des
synthèses (résumé) ou des dossiers documentaires, de
presse ou d'archives... A cela s'ajoutent pour d'autres, l'organisation et
l'animation du service (les bibliothèques), la mise en place des outils
de recherche (fichiers, répertoires...) pour permettre aux utilisateurs
internes ou externes d'obtenir par eux-mêmes les informations.
L'accomplissement de ces tâches n'est pas
spécifique à une spécialité donnée. C'est
ainsi que des archivistes accomplissent les tâches de documentaliste ou
de bibliothécaire Signalons que le contraire n'a pas été
beaucoup constaté au cours de nos enquêtes.
En général, les prestations des
diplômés du CEFOCI varient de la gestion d'un service
d'information à l'exercice de fonctions plus ou moins liées
à la communication comme le journalisme, l'enseignement des langues
...
Mais quelles appréciations font les employeurs et les
usagers des prestations du `'produit cefocien'' dans les services d'information
documentaire ?
· Les prestations vues par les
employeurs
Notre enquête s'est orientée vers ceux qui ont
utilisé ce produit de façon permanente pendant au moins deux ans.
Des différentes appréciations des responsables de ces structures
trois constantes sont identifiées :
n le spécialiste en STI est indispensable pour le
service,
n ses prestations sont assez satisfaisantes, notamment en ce
qui concerne le traitement et l'organisation de l'information,
n le spécialiste de l'information présente des
lacunes en anglais et en informatique.
Cependant, au delà des avis généraux,
d'autres insuffisances spécifiques à chaque spécialiste
dans sa structure ont été soulevées par les employeurs en
fonction de l'importance et des objectifs poursuivis par l'employeur.
Ainsi, certains employeurs souhaitent retrouver chez le
spécialiste de l'information la maîtrise des nouvelles
technologies de l'information, la maîtrise des logiciels documentaires
comme le CDS-ISIS, le TEXTO..., et les logiciels de traitement de texte comme
le WORD. Un accent particulier a été mis par d'autres sur la
maîtrise de la Publication Assistée par Ordinateur (PAO).
D'autres services ont relevé auprès de leur
spécialiste une lenteur dans le traitement de l'information, et des
difficultés d'adaptation aux moyens et aux ressources du service.
Plusieurs services auraient souhaité voir le
spécialiste de l'information disposer de spécialisation ou de
connaissances assez pertinentes dans le domaine couvert par le service, en
l'occurrence l'économie d'entreprise, le droit ou l'agriculture...
Toutefois, les employeurs reconnaissent ne pas toujours
fournir au spécialiste de l'information les ressources
nécessaires ( humaines, matérielles et financières) et les
conditions adéquates à l'exercice du métier.
Si les opinions des employeurs sont d'ordre technique,
celles des usagers par contre se sont basées sur des
considérations plus ou moins objectives.
· Les prestations vues par les
usagers
Notre enquête auprès des usagers composés
aussi bien de cadres supérieurs, de cadres moyens que de simples usagers
a révélé des opinions diverses et variées.
Pour un centre de lecture comme le Centre culturel
Français, la Bibliothèque Nationale, la Bibliothèque
Universitaire Centrale..., qui utilisent le produit `'cefocien'', les
jugements exprimés portent sur l'accueil, la lenteur dans la recherche,
et l'inexistence de certains documents recherchés par l'usager.
Une autre catégorie d'usagers composée pour la
plupart de chercheurs et d'usagers internes au service
employeur...apprécient autrement les prestations.
Pour les uns, depuis le recrutement du spécialiste de
l'information, les archives et les monographies sont désormais mieux
traitées et conservées. La recherche est plus facile grâce
aux dossiers de presse, aux résumés, et aux fichiers
élaborés par le spécialiste .
Il faut néanmoins signaler qu'un grand nombre
d'usagers ignorent totalement que le spécialiste de l'information a
suivi une formation universitaire de trois (3) ans. Ce qui démontre une
méconnaissance du métier des sciences de l'information et de la
valeur de l'archiviste, du bibliothécaire, et du documentaliste par ces
usagers. Face à ce constat, l'on pourrait se demander si le produit
`'cefocien'' à son propre niveau, fait des efforts pour vulgariser le
métier et apporter sa contribution au développement des sciences
de l'information au Bénin.
2- Le produit « cefocien » dans
le développement des STI au Bénin
Ce chapitre part d'une approche qualitative et critique sur
les initiatives, les productions littéraires ou scientifiques
apportées par le produit `'cefocien'' dans le développement des
sciences et techniques de l'information au Bénin.
· Les motifs de satisfaction
Le gouvernement béninois en créant le
programme sciences et techniques de l'information, pensait avoir trouvé
sans doute le cadre idéal de formation de cadres techniques de
conception et d'exécution valable dans la gestion des services
d'information et le développement des sciences et techniques de
l'information au Bénin. Aujourd'hui, après une dizaine
d'années d'exécution du programme, une centaine de
spécialistes de l'information ont été formés
et mis sur le marché du travail. La présentation quantitative et
qualitative que nous avons faite plus haut montre que ce `'produit'' participe
d'une manière ou d'une autre au développement des sciences et
techniques de l'information au Bénin à travers la gestion
`'efficace'' des services d'information documentaire, la mise en place de
services de documentation et tant d'autres activités relatives à
la collecte, au traitement et la diffusion de l'information. Avec ce personnel
qualifié, le Bénin trouve plus ou moins une solution à la
situation de pénurie de cadres qui prévalait avant 1982, et peut
se dispenser de recruter une main-d'oeuvre extérieure pour la gestion de
ses services d'information documentaire.
De même, un développement en matière de
littérature scientifique en sciences et techniques de l'information
s'observe aujourd'hui au Bénin grâce aux mémoires des
étudiants en STID. Ces mémoires regorgent de thèmes de
réflexion assez pertinents comme l'a présenté sommairement
l'élève bibliothécaire David A. CHAFFA dans une
« bibliographie analytique des mémoires de l'ENA (1980
à 1986) » à la fin de son cycle de formation.
Toutefois, plusieurs motifs d'insatisfaction se retrouvent
dans l'apport des diplômés du CEFOCI au développement des
sciences et techniques de l'information au Bénin.
· Les motifs d'insatisfaction
De nos jours, le développement croissant des sciences
et techniques de l'information et de la communication et l'apparition des
nouvelles technologies de l'information ont modifié complètement
le paysage national et international en matière des sciences de
l'information. Avoir un service d'information performant et bien le
gérer ne constitue plus nécessairement des facteurs de
développement des sciences de l'information dans un pays. Il faut aussi
assurer la promotion et le développement de ces sciences en initiant des
recherches, en publiant des oeuvres scientifiques, en élaborant des
politiques ou des normes modernes à caractère national ou
international. Or dans ces domaines, il ne sera pas exagéré
d'affirmer que le produit `'Cefocien'' a brillé par une certaine
absence. Cette absence s'observe à plusieurs niveaux.
Il n'existe pas encore au Bénin de réseaux de
coopération et d'échange d'information documentaire, ni de
normes ou de thesaurus à caractère national pour le traitement de
certains documents. De plus, aucune pression n'est exercée pour amener
le législateur à voter une loi en matière d'archives au
Bénin. Face à cette situation, le `'produit cefocien'' n'a
initié aucune démarche collective pour combler ces
insuffisances.
Nous pouvons aussi évoquer l'inexistence d'un cercle de
réflexion actif ou l'animation d'une revue pour la publication
d'articles de presse et de recherches portant sur les sciences de l'information
au Bénin par le `'produit cefocien''. La seule association officielle
de spécialistes de l'information documentaire au Bénin est
l'ADADB avec sa revue INFODOC. Il convient de signaler que tous les
diplômés ne sont pas membres de cette association. Ceux qui en
sont membres ne s'acquittent pas toujours de leurs cotisations. Quant à
la revue, les diplômés ne concourent pas à son animation
par la publication d'articles de presse ou de recherche sur les sciences de
l'information.
Les récentes initiatives des étudiants de la
13è promotion à travers la création d'un groupe
de réflexion dénommé SESAME et d'une revue appelée
CEFONET (initiatives encore officieuses), constitue sans doute le début
d'une prise de conscience du `'produit cefocien'' face au défi de
l'information.
DEUXIEME PARTIE : ANALYSES ET
PERSPECTIVES
Chapitre I : Résultats des enquêtes et
bilan du CEFOCI : analyses
A - Analyse des résultats des enquêtes
1 - Les Inscriptions au CEFOCI
Du programme STI au CEFOCI, les inscriptions ont
évolué en dents de scie. Elles ont connu leur plus bas niveau
à la onzième promotion avec quatre (4) étudiants. C'est en
1994 avec la treizième promotion qu'elle a connu son niveau le plus
élevé avec vingt trois (23) inscrits (voir courbe
d'évolution des inscriptions au CEFOCI).
Il serait à notre avis difficile de déterminer
des raisons objectives de cette instabilité des inscriptions.
Seulement, nous pouvons dire que dès les
premières années de l'exécution du programme, l'Etat
offrait plus de bourses de formation à chaque année
académique. Mais elles finiront par se raréfier en raison de la
crise économique. De plus les métiers d'archiviste, de
bibliothécaire et de documentaliste sont mal connus au Bénin. Peu
d'étudiants s'intéressent réellement à cette
branche de formation. Un sondage réalisé auprès des
diplômés a révélé que plus des 4/5 des
inscrits connaissaient à peine le métier avant leur entrée
au CEFOCI.
En revanche, le relèvement du niveau des inscriptions
à partir de la treizième promotion pourrait s'expliquer par
plusieurs raisons.
D'abord, les perturbations (les mouvements de grèves
et de revendications des etudiants) observées au cours de l'année
académique 1993-1994 a l'UNB, particulièrement dans les
facultés classiques, firent des écoles et instituts, un refuge
assez sécurisant contre les années blanches ou invalidées
pour les étudiants.
Ensuite, l'information a pris une valeur importante ces
dernières années avec les nouvelles technologies de
l'information. Le domaine de la communication représente pour les
étudiants celui des espoirs en matière d'emploi.
De plus, les inscriptions à titre privé
rendues possibles par les autorités académiques permettent
désormais à un nombre plus important de s'inscrire.
Enfin, avec la liberté d'expression,
conséquence de la démocratisation au Bénin, d'autres s'y
inscrivent aux fins de recevoir une formation en journalisme rien qu'à
entendre `'Centre de Formation aux Carrières de l'Information''.
2 - L'analyse de l'effectif des diplômés
du CEFOCI sur le terrain
Le nombre des diplômés mis sur le marché
de travail par le centre mis en rapport avec les besoins de spécialistes
de l'information révèle que cet effectif est insuffisant. La
preuve est que beaucoup de ministères de notre pays ne disposent pas
d'un service d'information et de documentation. Lorsqu'ils en en disposent ces
services ne sont pas gérés par des techniciens formés
à cet effet. De même les entreprises, tant publiques que
privées, ne sont pas toujours conscientes de la nécessité
d'installer des unités documentaires. C'est en partie ce qui explique
les cas de chômage qu'on enregistre aujourd'hui. Cette situation
paradoxale donne l'impression aux diplômés qu'ils ont choisi un
métier dont les administrations et les entreprises pourraient se
passer.
Dans les classes également, les effectifs par
filière de formation sont déséquilibrés. Par
exemple, le CEFOCI n'a formé que trente et un (31) archivistes contre
quatre vingt dix huit (98) bibliothécaires et documentalistes au moment
où le manque de ce type de gestionnaire de l'information est
criard. C'est à croire qu'il n'existe pratiquement pas de
critères objectifs d'orientation des étudiants à la fin de
la première année. Reconnaissons toutefois que le nombre
très infirme d'étudiants à une certaine période
pourrait expliquer cette insuffisance ; tous étant
systématiquement orientés vers la documentation.
Signalons au passage le nombre peu considérable de
spécialistes de l'information de sexe féminin formés
à ce jour : 28 soit un pourcentage de 21, 70 % de l'effectif
total.
Contrairement au cas béninois, le métier attire
plus les femmes que les hommes dans d'autres pays (la France par exemple). Cet
état de chose n'est que le reflet de la situation générale
du faible niveau du taux de scolarisation des filles au Bénin.
3 - Les `'Déviations
professionnelles''
Par « déviation professionnelle »,
nous entendons l'abandon du métier auquel prédestine la formation
en archivistique, en bibliothéconomie, en documentation au profit d'un
autre, après l'obtention du diplôme.
Les enquêtes révèlent que toutes les
spécialités sont concernées par ces déviations. Ces
changements dans toutes les promotions méritent quelques
réflèxions.
On peut a priori dire que le choix du métier n'est pas
fait sur la base de la vocation à devenir archiviste,
bibliothécaire ou documentaliste. Le diplômé n'est donc pas
préparé à supporter les contraintes du métier
lorsqu'il est en fonction dans l'administration où on ne lui
reconnaît pas toujours sa valeur, et dans la société
où il n'est pas considéré comme un `'Haut Cadre''. Il est
tout simplement considéré comme un `'rangeur'' de livres ou de
vieux dossiers dont on n'a plus besoin. Voilà un des facteurs des
abandons enregistrés, d'après nos enquêtes.
Devant cette situation, certains trouvent satisfaction dans
les postes politiques et administratifs plus prestigieux et plus
rémunérateurs. C'est ainsi que les diplômés du
CEFOCI ayant reçu une formation complémentaire ou non sont
devenus des assistants administratifs, des secrétaires de direction, des
secrétaires de circonscription urbaine ou des sous-préfets...
Dans d'autres cas, la difficulté à trouver un
emploi stable, l'inexistence de l'esprit de corps qui donnent l'impression au
spécialiste d'être seul dans le métier, conduisent aussi
à des déviations professionnelles. Ainsi, certains ont
profité de la possibilité qui leur est offerte de quitter
volontairement la fonction publique pour quitter le métier et s'occuper
à d'autres activités.
Face à cette réalité, il serait
souhaitable qu'au début de chaque année académique
s'organisent des séances d'information à l'intention des
candidats au métier. Au cours de ces séances on leur expliquera
le rôle et le profil d'un archiviste, d'un bibliothécaire d'un
documentaliste et les contraintes auxquelles ils seront confrontés. Ce
préalable s'impose d'autant plus que devant la crise de l'emploi,
beaucoup d'étudiants choisissent les sciences de l'information sans
toujours comprendre son contenu réel mais juste pour
bénéficier d'une bourse de l'Etat.
4 - Les réalités du terrain
A u cours de nos différentes enquêtes, nous
avons constaté que nombre des diplômés du CEFOCI ont des
emplois précaires ou sont au chômage. Certains sont de temps en
temps sollicités par des services d'information documentaires ou par des
cabinets pour des contrats à durée limitée. La situation
de chômage n'est certes pas spécifique aux seuls
diplômés du CEFOCI. Mais cette situation fait
réfléchir en raison de l'effectif des spécialistes de
l'information sur le terrain et de l'importance des besoins en personnel
spécialisé dans les services d'information au Bénin.
D'aucuns ont évoqué le manque de dynamisme et de
sérieux de ceux qui se retrouvent dans cette situation. Mais il faut
dire qu'en fait l'administration et les entreprises au Bénin ne
perçoivent toujours pas l'utilité de l'information et ne
conçoivent pas par conséquent le recrutement d'un cadre de
catégorie A à cet effet.
Cette réalité devra amener les
autorités du CEFOCI à ouvrir plus la formation en mettant
l'accent sur les matières parallèles avec les sciences et
techniques de l'information pouvant permettre à l'étudiant
d'être plus utilisable par les employeurs à d'autres tâches
plus ou moins connexes au métier de gestionnaire de l'information.
B - Bilan de la formation au CEFOCI
Selon l'arrêté rectoral, la formation devrait
être orientée vers les étudiants et vers les
spécialistes de l'information en fonction. Dans ce chapitre, nous
essayerons de voir si ces deux types de formation sont effectifs.
1 - La formation des étudiants en sciences de
l'information
A la création, les autorités ont défini
dans l'arrêté rectoral en son article à l'alinéa 1
que le CEFOCI est « chargé de dispenser l'enseignement
supérieur dans le domaine des sciences de l'information et de la
communication, notamment en archivistique, bibliothéconomie et
documentation ». La formation constitue l'objectif premier du CEFOCI.
Nous pouvons dire aujourd'hui que l'enseignement s'est
effectué jusqu'à ce jour sans interruption.
Il est dit que les étudiants doivent suivre une
formation théorique et pratique pendant trois ans, appuyée par un
stage pratique de trois (3) mois et par la présentation d'un
mémoire soutenu devant un jury.
Pour ce qui est de la formation théorique, il est
utile de rappeler que celle-ci s'est déroulée de façon
plus ou moins satisfaisante depuis le début du programme. Les cours
dispensés aux étudiants en archivistique, en
bibliothéconomie, en documentation répondent aux normes en la
matière. A en croire les étudiants des premières
promotions, cette formation jadis soutenue par la coopération canadienne
se déroulait dans des conditions assez acceptables parce que les
matériels didactiques étaient mis à la disposition des
professeurs et des étudiants.
Aujourd'hui, l'évolution des sciences et techniques de
l'information a mis en évidence des insuffisances dans le programme de
formation. Le contenu de certaines matières comme `'information et
communication'', `'informatique documentaire'' ne paraît pas assez clair.
Certains cours techniques ne figurent pas dans le programme de formation. C'est
le cas du cours `'conservation des documents précieux'', qui n'est pas
enseigné aux archivistes.
Cependant, le centre a continué à
exécuter ce programme et ce n'est qu'en 1990 que des modifications sont
apportées. Dans cette optique des cours sur les logiciels documentaires
(CDS ISIS, TEXTO), le marketing de l'information... sont introduits.
Actuellement le centre ne dispose que de cinq (5) professeurs
permanents, ce qui est à l'origine de plusieurs déconvenues.
Ainsi observe-t-on des cours programmés mais non exécutés
ou exécutés tardivement. En archivistique, le CEFOCI ne dispose
pas de professeur permanent. Il n'existe qu'un seul collaborateur qui dispense
les matières de cette spécialité.
De plus les ressources financières n'ont pas toujours
été à la taille des tâches à accomplir.
D'où le manque de matériel de travail.
La formation pratique de l'étudiant se
concrétise par des travaux pratiques, des visites pédagogiques et
les stages de fin de formation. Malheureusement, les visites
pédagogiques organisées par le CEFOCI depuis sa création
sont peu nombreuses. De même les travaux pratiques ont commencé
à se raréfier ou à se dérouler dans des conditions
déplorables faute d'un cadre de travail et de matériels
adéquats (laboratoires, outils de recherche...)
Quant aux stages pratiques, les conditions dans lesquelles
ils se déroulent dans les services d'information (manque d'encadrement,
collection peu développée, manque de matériels de
travail...) ne permettent pas toujours à l'étudiant d'associer la
théorie à la pratique.
Concernant le matériel didactique, on constate qu'il
n'est pas à la taille de la vocation du CEFOCI. Les tables de
classification comme la CDU et la CDD sont en nombre extrêmement
insuffisant. Il est aujourd'hui impossible de concevoir la formation en
sciences et techniques de l'information sans un matériel informatique.
Le CEFOCI n'en dispose pas et se contente des quelques ordinateurs de l'ENA.
Certains cours comme `'la documentation audiovisuelle'' nécessitent un
laboratoire pour la pratique. Mais cette matière est purement
théorique faute de matériels pour faire toucher du doigt la
réalité aux étudiants.
En outre, il est surprenant de constater qu'un centre de
formation d'archivistes, de bibliothécaires et de documentaliste ne
puisse pas disposer de bibliothèque adéquate. Du moins celle qui
existe est née avec le centre. Le `'Fonds CEFOCI'' comme on a l'habitude
de l'appeler, est demeuré dans un état déplorable à
la BUC avant d'être acheminée cette année vers une
bibliothèque qui serait en construction au CEFOCI.
Toutes ces difficultés constituent des handicaps qui
empêchent le centre de donner le meilleur de lui-même en
matière de formation malgré la volonté de ses dirigeants.
C'est cette volonté qui a permis la formation de la centaine
d'archivistes, de bibliothécaires, de documentalistes exerçant
sur le marché, malgré le manque de ressources matérielle,
financière et humaine.
Mais une fois sur le terrain, ces diplômés
éprouvent le besoin de mise à jour périodique de leurs
connaissances. A ce niveau, le CEFOCI a-t-il joué son rôle ?
2 - Le recyclage des cadres spécialistes de
l'information
Les techniques et les méthodes de traitement, de
conservation et de diffusion de l'information en sciences de l'information
connaissent aujourd'hui une évolution rapide dont la maîtrise
exige du spécialiste une mise à jour permanente de ses
connaissances. C'est dans ce cadre que l'article 2 de l'arrêté
rectoral en son alinéa 4 prévoit que le CEFOCI se doit de
« participer au recyclage des cadre en cours d'emploi dans les
services d'information et de communication ».
Des séminaires de formation, des conférences,
des cours spéciaux fondés sur des programmes à l'intention
des archivistes, des bibliothécaires et des documentalistes en exercice
sont des moyens par lesquels le centre pourrait atteindre cet objectif.
Mais le constat aujourd'hui est qu'à part la
formation de mise à niveau d'auxiliaires de bibliothèque
organisée conjointement par le CEFOCI et l'INFRE avec le soutien de la
Coopération Française qui a eu lieu de 1995 à 1996, aucune
action à notre connaissance, n'est menée pour satisfaire le
besoin des spécialistes de l'information en activité sur le
terrain et qui manifestent la soif d'être à la pointe des
évolutions intervenues dans leur domaine. Ainsi, contrairement à
d'autres corps de profession, les spécialistes de l'information
formés au CEFOCI se contentent des connaissances acquises au cours de
leur formation et de leurs propres expériences pour faire face à
ces évolutions.
Face à cette situation, et confrontés aux
multiples problèmes d'adaptation avec les mutations en sciences de
l'information, les diplômés que nous avons rencontrés ont
souhaité participer à des séminaires de formation ou de
réflexion sur différents thèmes relatifs aux nouvelles
technologies de l'information, à Internet, à l'utilisation des
logiciels documentaires, au rôle du spécialiste de l'information
dans le développement, à la question de l'emploi...
Spécifiquement, les archivistes souhaiteraient des
thèmes comme : archives : réalités d'hier et
d'aujourd'hui, les archives : démocratie et
décentralisation, automatisation des documents d'archives, et les
nouveaux supports en matière d'archives...
Les documentalistes et les bibliothécaires ont mis un
accent sur : le Marketing et le management de l'information, la
Coopération et les réseaux documentaires, la Législation
sur l'information scientifique et technique de nos jours, les nouvelles normes
en bibliothéconomie et en documentation...
Au terme de cette analyse, nous pouvons retenir que le CEFOCI,
malgré ses multiples difficultés à réussi à
former des cadres spécialistes de l'information. Sur le terrain,
certains diplômés sont confrontés à des
difficultés réelles qui les poussent à abandonner le
métier. Les objectifs assignés au centre à sa
création ne sont pas tous atteints tel qu'on l'aurait souhaité.
Aujourd'hui, toute son administration se résume au coordonnateur. C'est
lui seul qui s'occupe du fonctionnement du centre contrairement à ce que
disent les textes. Aussi le CEFOCI est-il très mal connu.
Nous pensons que par son auto-promotion le CEFOCI
remédierait à cette situation par des conférences
publiques, par des remises en public de diplôme de fin de formation en
fin d'année...
Chapitre II : Les perspectives
d'évolution du CEFOCI
Ce travail d'évaluation a permis de constater que les
diplômés sortis du CEFOCI rencontrent certaines
difficultés, notamment en ce qui concerne l'accès à un
emploi après la formation et la capacité d'adaptation aux
mutations intervenues ces dernières années dans le domaine des
sciences et techniques de l'information. Le contexte de l'élaboration du
programme de formation n'étant plus le même aujourd'hui, il
importe d'apporter les modifications nécessaires afin de mettre sur le
marché de l'emploi un `'produit'' qui répond efficacement aux
réalités actuelles du terrain.
Dans la phase d'analyse, une partie des solutions à
apporter à ces insuffisances a été
développée. Toutefois, si l'on veut remédier durablement
et efficacement à cette situation, une redéfinition des
objectifs du centre, du profil de l'enseignant et de l'étudiant, et une
actualisation du programme de formation seraient souhaitables.
Ces réformes prendront en compte d'une part une
harmonisation plus poussée entre les trois (3) filières et
d'autre part la formation d'un spécialiste de l'information polyvalent,
imprégné des nouvelles technologies de l'information et assez
outillé pour affronter les exigences actuelles du marché de
l'emploi.
Sans préjuger des blocages éventuels qui
interviendraient dans cette entreprise, il nous revient néanmoins
d'apporter à travers ce chapitre des éléments
nécessaires à sa concrétisation. La structure de la
formation et du centre de formation constituent les points sur lesquels seront
axées nos réflexions.
A - De la formation
1 - Les matières
Le programme de formation est demeuré quasiment
inchangé depuis la création du centre malgré
l'évolution de sciences de l'information. Dans quelle mesure des
modifications peuvent-elles être apportées au programme dans
chaque filière de formation ?
a - Le tronc commun
· L'Enseignement de l'anglais
L'enseignement de la langue anglaise aujourd'hui
s'avère nécessaire et indispensable pour toute formation en
sciences de l'information. C'est pour cette raison que les
diplômés rencontrés sur le terrain ont presque dans leur
totalité souhaité que plus d'accent soit mis sur l'anglais.
Pour cela, les matières déjà
enseignées le seront avec beaucoup plus de rigueur. Il serait aussi
utile d'ajouter l'enseignement de l'anglais spécialisé comme
« l'anglais de l'information et de la communication ».
· Les matières dites de culture
générale
Face à la nécessité de tenir compte des
nouvelles disciplines et techniques dans les sciences de l'information et dont
la maîtrise est impérieuse, la suppression de certaines
matières dites de culture générale comme `'Les grands
problèmes mondiaux'', `'Les Institutions Internationales''... serait
souhaitable. Celles qu'on retiendrait seront enseignées dans des masses
horaires raisonnables. L'apprenant aura alors suffisamment de temps pour se
consacrer aux matières techniques dans les années de
spécialisation.
· Les matières théoriques relatives aux
sciences de l'information
Au delà des enseignements théoriques en
archivistique, en bibliothéconomie, et en documentation, un accent
particulier devra être mis sur les connaissances théoriques
relatives à l'évolution des sciences de l'information dans le
monde. Il s'agit par exemple de l'internet, des multimédia, des
nouvelles technologies de l'information d'une manière
générale. Ces disciplines seront approfondies dans leur aspect
pratique au fil de l'évolution du cycle de formation.
Si de nos jours l'information prend de plus en plus une valeur
marchande, il serait utile d'introduire ou de mettre plus l'accent sur les
matières comme le marketing de l'information, le management des
systèmes d'information.
Des insuffisances ayant été relevées au
niveau des rapports communicationnels entre les diplômés, leurs
employeurs et leurs usagers, il serait souhaitable d'insister davantage sur les
cours de psychosociologie de la communication, l'animation, les relations
publiques...
Le cours intitulé `'Typologie des documents''
pourrait être conçu de manière à informer les
étudiants sur les supports modernes de l'information (microfiche,
CD-ROM, documents audiovisuels...) dès le début de la
formation.
· Les matières techniques relatives aux sciences
de l'information.
L'enseignement des technologies de l'information pourrait
intervenir dans le contenu des matières qui l'exigent. L'informatique
pratique et non théorique (comme c'est le cas du cours `'Informatique
documentaire) devra désormais occuper une place importante dans toutes
les spécialités. Elle portera sur les techniques de
création de bases et de banques de données, la gestion
automatisée d'un service d'information documentaire. Ainsi les
méthodes classiques de traitement de l'information comme le catalogage
manuel ou le traitement des documents en archivistique pourraient être
complétées par les nouvelles méthodes
automatisées.
Internet étant déjà inséré
dans le programme de formation en 1996, il importe de faire
bénéficier aux étudiants les capacités techniques
de création de pages Web et de maîtrise des autres
possibilités qu'offre cet instrument.
Une connaissance des logiciels tels que Winword, Excel , la
Publication Assistée Par Ordinateur (PAO) serait un grand atout à
côté des logiciels documentaires comme CDS ISIS, TEXTO... comme
l'ont d'ailleurs recommandée les employeurs. La dactylographie sera
complétée par les cours de traitement de texte.
En outre, le technicien de l'information serait amené
à s'occuper de la gestion financière du service. Dans ce cadre,
à côté des notions générales sur le cours
`'droit budgétaire'', nous proposerions qu'on insiste
spécifiquement sur l'élaboration et la gestion du budget d'un
service d'information.
Enfin, il faudra mettre l'accent sur la pertinence dans le
traitement et la diffusion de l'information en mettant en oeuvre des modules de
spécialisation en information médicale, agricole,
économique, administrative ou juridique... comme l'exigent actuellement
les réalités dans les services d'information.
b - La spécialisation
· L'Archivistique
L'environnement national et étranger est marqué
aujourd'hui par la production, la circulation et la diffusion
accélérée de documents dans les administrations et dans
les entreprises. Pour cela, l'accent devra davantage être porté
sur l'aptitude de l'apprenant à traiter et à conserver à
l'aide des méthodes modernes des documents d'archives. L'introduction de
nouvelles matières comme la conservation des documents précieux
(drapeaux, sceaux, estampes, monnaies...), et la connaissance de notions
fondamentales de droit constitutionnel, de droit administratif et un
intérêt particulier à l'histoire seraient souhaitables.
· La Bibliothéconomie et la Documentation
Il faudra surtout mettre l'accent sur la connaissance et la
maîtrise des nouvelles technologies de l'information, les nouveaux outils
de recherche. Les nouveaux modules de spécialisation abordés plus
haut (information spécialisée en médecine, en agriculture,
en droit...) seront pris en compte.
En prélude à la décentralisation de
l'administration dont le corollaire est l'installation des
municipalités, il serait souhaitable qu'on inclut des cours sur la
gestion de Services d'information municipaux (bibliothèque,
dépôt d'archives).
Ce sera des cours dispensés à tous les
apprenants toutes filières confondues.
2 - Les travaux dirigés et les stages
pratiques
a - Les travaux dirigés
L'insuffisance des outils de travail et de cadre de travail
adéquat a été l'un des facteurs ayant favorisé
l'inefficacité des travaux dirigés. Il n'est plus utile de
rappeler les déplacements contraignants des étudiants à
travers la ville de Cotonou.
Pour remédier à cette situation le CEFOCI
pourrait par le biais de la coopération internationale se doter d'une
bibliothèque digne d'un centre de formation en sciences de
l'information, d'un laboratoire, de matériels didactiques
récents.
b - Les stages pratiques
Quant aux stages pratiques, une relation étroite
devrait exister entre les structures d'accueil et le CEFOCI.
Le problème de l'encadrement des étudiants en
stage s'étant toujours posé, il serait souhaitable de
redéfinir les modalités de déroulement des stages
pratiques. Car l'expérience a montré que la structure d'accueil
ne dispose pas toujours d'un professionnel pour l'encadrement, ou bien ce
dernier s'il existe, n'est pas toujours compétent faute de recyclage
périodique et les rôles sont parfois inversés.
La question de la polyvalence de la formation pourrait
à notre avis être résolue par les stages pratiques. Il
s'agira de mettre l'archiviste dans un centre de lecture et de documentation
pendant son stage en deuxième année, et le documentaliste ou le
bibliothécaire sera en ce moment dans un service d'archives. Au cours du
stage en troisième année, chacun devra intégrer sa
spécialité à laquelle il est a priori
prédestiné.
B - Du Centre de formation
1 - Les filières et le cycle de
formation
a - Les filières de formation
· L'Archivistique et la Biblio-Documentation
A l'origine, les spécialités du CEFOCI
comprennent trois filières classiques que sont l'archivistique, la
bibliothéconomie et la documentation.
Aujourd'hui, à l'heure où la polyvalence du
produit `'cefocien'' semble être le critère fondamental de la
formation en sciences et techniques de l'information, parler de distinction
systématique entre les filières traditionnelles serait quelque
peu irréaliste à notre avis.
Cependant, à partir des observations faites sur le
terrain et des résultats de nos enquêtes, les
diplômés souhaitent que les filières restent
distinctes ; du moins, l `archivistique par rapport aux deux autres
filières, celles-ci étant déjà fusionnées
ces dernières années.
Notre position part du fait que sur le terrain, les
archivistes peuvent accomplir sans beaucoup de difficultés les
tâches du bibliothécaire et du documentaliste, alors que le
contraire n'est pas souvent possible. C'est la preuve qu'il existe une
différence entre les deux branches. Ainsi, à la question de la
fusion des trois filières, de nombreux diplômés nous ont
répondu par la négation. Les réponses à cette
question proviennent des diplômés de toutes les filières
confondues et en grande partie des archivistes.
Au risque de déséquilibrer les effectifs dans
chaque filière, il importe dès la première année de
mettre à la disposition de l'étudiant les éléments
d'information suffisants sur chaque filière avant la répartition
en deuxième année. Sur la base de critères objectifs la
tendance aujourd'hui montre que la filière Archivistique est quelque peu
délaissée par les étudiants.
· La création d'autres filières de
formation
Au cours de nos enquêtes, les diplômés ont
souhaité que d'autres filières de formation soient
créées comme l'édition, l'imprimerie, la communication...
Mais la filière la plus proposée est le journalisme.
- Le Journalisme
Depuis quelques années, les étudiants
s'inscrivent au CEFOCI dans l'intention de faire du journalisme. Cette
filière n'est pas encore effective, mais semble en voie de
concrétisation. Dans l'éventualité de sa création,
nous pourrions apporter quelques suggestions quant au contenu de ce nouveau
programme et sa fusion ou sa cohabitation avec les options existantes.
L'enseignement du journalisme au CEFOCI dans le contexte
national et international marqué par la liberté d'entreprise, la
liberté d'expression et la libéralisation de l'espace audiovisuel
devrait prendre en compte certaines réalités.
Dans un contexte de sous-développement, le journaliste
est confronté à la faiblesse du niveau de vie, à
l'analphabétisme des populations... Dans ce cadre, la formation de futur
journaliste devrait mettre l'accent sur la planification et l'organisation de
programmes radiotélévisés, et d'émissions à
caractère éducatif qui prennent en compte les
réalités de nos pays. La maîtrise de la technique de la
radio, de la télévision et de la presse écrite, les
techniques d'enquête et de reportage dans les zones rurales
bénéficieraient d'une attention soutenue. Les cours de droit
devant mettre l'accent sur le droit de l'information et la maîtrise de la
déontologie du journalisme.
Toutefois, il est à craindre une `'phagocytose'' des
filières traditionnelles par le journalisme. Par conséquent,
l'érection du journalisme en une entité à part
entière avec des critères de recrutement différents (les
bourses en journalisme seront distinctes de celles des autres filières
classiques du CEFOCI) pour une durée de formation de deux (2) ans
serait souhaitable. Le niveau des étudiants au recrutement serait comme
pour les autres filières le baccalauréat ou tout autre
diplôme équivalent.
b - Le cycle de formation
L'environnement économique et social actuel exige
qu'on s'interroge sur le niveau et le profil de l'étudiant à
l'entrée au CEFOCI et sur la durée du cycle de formation.
Dans la plupart des pays qui assurent une formation en
sciences et techniques de l'information, la durée du cycle varie de deux
(2) à quatre (4) ans.
Un sondage effectué en France en 1993 par l'ADBS a
révélé que le spécialiste de l'information dispose
avant et après sa formation en sciences de l'information d'un niveau
universitaire supérieur avec à son actif une licence ou une
maîtrise dans un domaine de formation générale ou
spécialisée (histoire, lettre, droit, économie,
agronomie...)
Tel n'est pas le cas en ce qui concerne les
diplômés du CEFOCI. Le niveau général dans la
majorité des cas n'excède pas le baccalauréat + 3 ans
Pour remédier à cette situation afin de
répondre aux réalités actuelles et permettre à
l'étudiant de disposer de ressources suffisantes pour affronter le
marché de l'emploi, il serait souhaitable de lui offrir des
facilités d'intégrer une ou des filières des
facultés classiques de l'UNB.
A notre avis, deux perspectives s'offrent au CEFOCI pour
parvenir à cette fin :
- la durée du cycle sera maintenue à trois (3)
ans, de même que le niveau de
recrutement. Mais les cours de droit, d'anglais et de sciences
de l'information... peuvent être conçues de manière
à permettre à l'étudiant de pouvoir poursuivre les
études en année avancée (au moins la deuxième
année) dans une faculté classique comme les sciences juridiques
à la FASJEP, l'anglais et la sociologie ou la linguistique à la
FLASH.
- le recrutement de l `étudiant pourra se faire
désormais sur la base d'un diplôme de 1er cycle
d'étude universitaire générale ou
spécialisée. Ceci aura l'avantage de lui garantir un niveau de
connaissance et de culture générale assez élevé. Le
cycle de formation pourrait durer deux ans au CEFOCI et serait
entièrement professionnalisé. Les cours d'anglais seront
maintenus et les travaux pratiques, les travaux de recherche, les stages
pratiques occuperont une place prépondérante.
2 - Le Personnel d'encadrement et l'équipement
a - Le Personnel d'encadrement
Dans le chapitre consacré à l'analyse et la
présentation du personnel d'encadrement du CEFOCI, nous avions
soulevé la question de l'insuffisance de ce personnel : cinq (5)
permanents dont aucun en archivistique contre une vingtaine de collaborateurs
extérieurs.
Une école comme le CEFOCI qui a une vocation sous
régionale ne peut plus continuer à évoluer dans cette
situation dont les conséquences ont été exposées
plus haut. Si le centre veut véritablement former `'le
spécialiste de l'information du futur'' et relever les défis du
21è siècle, un renforcement quantitatif et qualitatif
en personnel enseignant permanent dont les connaissances seront
régulièrement mises à jour devient un impératif.
Pour ce faire, des possibilités s'offrent au CEFOCI :
· procéder à court terme à
l'élaboration de programme de formation à l'intention des
formateurs. Ces programmes prendront en compte les évolutions
récentes intervenues dans le domaine des sciences de l'information et de
la communication et peuvent se dérouler dans le cadre de
séminaires de formation,
· rechercher des financements nécessaires et des
opportunités de bourses aux enseignants afin de leur permettre de
bénéficier de stages à l'étranger. A ce niveau, la
formation du personnel en archivistique est une urgence,
· ouvrir si possible le second cycle pour permettre aux
diplômés de poursuivre des études. Notre enquête a
révélé que beaucoup de diplômés aspirent
à cette ouverture. Ils pourront ainsi compléter les professeurs
permanents et assurer la relève,
· mettre sur pied un module de formation au niveau du
second cycle qui consistera à former de futurs enseignants qui seront
à la fois des universitaires et des praticiens. Ceci aura l'avantage de
leur permettre de suivre l'évolution du métier, d'y
déceler les contraintes afin de dispenser aux apprenants un enseignement
plus souple et plus réaliste.
n L'Equipement
Jusqu'à ce jour le déficit de matériel
didactique a été l'un des handicaps à un enseignement
pratique efficace au CEFOCI.
Un apport de l'Association International des Ecoles en
Sciences de l'Information (AIESI) avait permis de doter le centre de quelques
micro-ordinateurs. De même, la coopération canadienne au
début du programme avait permis au centre de disposer de certains
matériels. Mais aujourd'hui, ces matériels sont dans un
état de détérioration avancée.
Avec les mutations technologiques, un effort s'impose pour
équiper le centre en matériels pour accompagner ses nouvelles
orientations. Dans ce cadre, la dotation en bibliothèque, de laboratoire
de recherche, de micro-ordinateurs et de manuels qui répondent aux
normes actuelles est nécessaire . L'acquisition d'un bus pour le
déplacement des étudiants dans le cadre des visites
pédagogiques est indispensable. L'utilisation des équipements
audiovisuels à des fins pédagogiques est nécessaire pour
pallier à l'impossibilité que les enseignants éprouvent
à montrer certaines réalités aux étudiants
(automatisation d'un service d'information, la présentation d'un CD-ROM,
d'un vidéodisque...). Mais pour le court terme, il est souhaitable de
doter le CEFOCI de matériels informatiques, d'un laboratoire et d'une
bibliothèque pour les recherches et les travaux pratiques.
3 - L'Autonomie et la coopération
Notre objectif sur ce point est d'étudier le cadre
juridique du CEFOCI et les moyens par lesquels nos suggestions pour
l'amélioration de la formation et du développement du centre peut
être concrétisées.
· L'Autonomie
L'arrêté rectoral créant le CEFOCI est
précis sur le type de relation qui lie le CEFOCI à l'ENA :
« ... le centre est placé sous la tutelle de
l'ENA... » (article 3). Lorsqu'il s'agit de tutelle, le CEFOCI
devrait avoir une liberté d'action quitte à rendre compte
à l'institution de tutelle. Le contrôle de cette institution est a
posteriori et non a priori.
Mais il règne à notre avis une erreur
d'interprétation des textes qui réglementent les rapports du
centre avec l'ENA où le CEFOCI est confondu et traité au
même titre que les autres filières de l'ENA. C'est une relation de
subordination plutôt que de tutelle. Cette situation crée
aujourd'hui des dommages au CEFOCI.
Comme l'a souligné M. ADJAGBA Ephrem (ancien
élève du CEFOCI) dans son mémoire intitulé :
`'la formation en sciences et techniques de l'information documentaire au
CEFOCI : étude critique'' en 1990 et nous aussi, sept (7) ans
après, « le centre demeure inconnu par les étudiants de
l'UNB ». Même les étudiants de l'ENA qui cohabitent
quotidiennement avec leurs camarades du CEFOCI ne comprennent pas toujours en
quoi consiste la formation en sciences et techniques de l'information
documentaire.
Si cette situation de subordination n'est pas
corrigée, toute action de grande envergure pour des changements serait
difficile à mener à cause des difficultés
administratives.
Nous suggérons à partir de ces constats que le
CEFOCI soit érigé en une école ou un institut autonome.
Les avantages de cette réforme pourraient être multiples.
- le centre sera désormais plus connu à
l'intérieur et à l'extérieur de la communauté
universitaire,
- le patrimoine du CEFOCI ne sera plus confondu avec celui des
autres facultés ou écoles de l'UNB,
- le régime académique et d'évaluation
des étudiants du CEFOCI deviendra plus autonome et différent de
celui de l'ENA,
- les conflits de compétence et d'attribution au niveau
de l'administration du CEFOCI et de l'ENA disparaîtraient,
- avec une administration autonome dotée d'un budget
propre, le CEFOCI pourrait, dans la mesure de ces moyens, répondre
promptement et plus efficacement aux préoccupations de ses
étudiants, puisque les doléances de ces étudiants
adressées à la direction de l'ENA ont été souvent
orientées vers le Coordonnateur.
Toutefois au cas où cette réforme rencontrerait
des obstacles dans sa concrétisation, nous souhaitons que la
cohabitation avec l'ENA s'accompagne de certaines mesures.
Au nombre de ces mesures, on peut citer l'octroi d'un budget
propre et autonome au CEFOCI, l'augmentation du personnel d'encadrement et
administratif, la conception d'un système de contrôle et
d'exécution des activités académiques qui
sera différent de celui de l'ENA.
La concrétisation de tous les souhaits exprimés
à travers ce chapitre, passe par l'élaboration d'une politique
dynamique de coopération du CEFOCI avec les autres écoles soeurs
et associations internationales, de même qu'avec les institutions
publiques et privées.
n La Coopération
Le CEFOCI pourrait développer une coopération
plus active à l'échelle nationale, régionale et
internationale.
Au plan national, la coopération pourrait se manifester
par un maintien de rapports permanents avec les services d'information
documentaires de la place. Pour les travaux et stages pratiques, les services
d'information comme la BUC, la DAN, la BN et autres services publics des
ministères et institutions publiques disposant d'encadreurs
compétents pourraient être sollicités. Ce type de
coopération pourrait garantir chaque année aux étudiants
une structure d'accueil permanente pour les stages. Cette collaboration
éviterait les cas de stages sans confrontation de la théorie et
de la pratique du métier. L'expérience pourrait s'étendre
aux structures privées.
Au plan régional, des rapports continus avec les
écoles de Dakar (EBAD), du Niger, du Cameroun (ESSTIC), de la Côte
D'Ivoire (CAFAC)...et celles des pays maghrébins pourrait favoriser une
intégration et une coordination des programmes d'enseignements. Les
visites de travail et d'échange entre les écoles pourraient
être organisées.
Au niveau international, un renouvellement des relations avec
la coopération canadienne (dont les interventions permanentes au CPU ont
fait de ce complexe une référence dans la sous région)
serait souhaitable.
La question de la formation des formateurs et celle de
l'équipement du CEFOCI pourrait trouver un début de solution par
le truchement de la coopération internationale. Des liens de
coopération pourraient se nouer avec de grandes écoles et
associations internationales en sciences de l'information comme l'EBSI au
Canada, l'Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l'Information et
des Bibliothèques en France ; et aussi avec des associations
internationales comme l'IFLA, la FIAF, l'ACCT...
En cela, les assistances de la coopération
française (formation d'auxiliaires de bibliothèque, dotation de
micro-ordinateurs...) est appréciable. La collaboration avec de grandes
écoles internationales en sciences et techniques de l'information et de
la communication permettrait au centre de bénéficier de l'aide
pour atteindre ses objectifs.
CONCLUSION
Au terme de cette étude nous avons abouti à
plusieurs constats. L'objectif premier du programme en sciences de
l'information était de former des cadres spécialistes de
l'information (archivistes, bibliothécaires et documentalistes) pour
remédier à la pénurie qui s'observait .Quinze ans
après, ce ne sont plus seulement les cadres formés dans les
écoles étrangères qui s'occupent de la gestion des
services d'information et de documentation du secteur public et du secteur
privé au Bénin, mais aussi le `'produit Cefocien''. Devant cette
réalité, nous pouvons affirmer qu'incontestablement, le CEFOCI a
imprimé sa marque au développement des activités
documentaires au Bénin grâce aux cadres qu'il réussit
à former et à mettre sur le marché du travail,
même s'il a négligé une partie de ses domaines
d'intervention comme le recyclage de ses diplômés.
Toutefois, une autre approche de cette étude
révèle que le programme de formation en sciences de l'information
n'a pas évolué au rythme des mutations intervenues dans le
domaine des sciences de l'information ces dernières années.
Aussi les analyses montrent-elles qu'en dehors des toutes
premières promotions recrutées dans la fonction publique, les
autres diplômés du CEFOCI sont livrés aux aléas du
marché du travail. Avec le chômage et l'instabilité de
l'emploi, un environnement social défavorable, ils sont soumis à
des changements de profession.
La volonté d'adaptation du centre aux nouvelles
exigences et des efforts de perfectionnement des prestations sont certes
amorcés ces dernières années grâce à la
volonté du Coordonnateur du centre à travers les nouvelles
matières introduites dans le programme de formation et une nouvelle
conception des trois filières traditionnelles. Ces réajustements
sont malheureusement timides face à l'enjeu de l'information.
Le CEFOCI en tant qu'institution est confronté à
des difficultés dont l'insuffisance de personnel enseignant,
l'inexistence d'un budget propre, d'un cadre de travail approprié et
d'une mauvaise interprétation ses rôles et ses
compétences dans ses rapports avec l'ENA.
Face à ces situations des mesures importantes doivent
être envisagées. Elles sont indispensables au rayonnement du
centre et les activités documentaires au Bénin. Ces mesures
passent par une redéfinition claire des objectifs du programme et du
profil des cadres à former. Une refonte du programme de formation pour
l'adapter aux réalités actuelles, une politique d'ouverture et
d'offensive du centre afin de se vendre et de vendre son produit. Une
coopération plus rapprochée et plus dynamique avec les
écoles et institutions internationales est indispensable.
Au risque de voir mourir le centre, il est nécessaire
que le CEFOCI intègre les aspirations des consommateurs qui
désirent aujourd'hui un cadre polyvalent, créatif, et apte
à s'adapter à tous les environnements. Il devrait aussi prendre
en compte les aspirations des apprenants qui ne conçoivent plus
aujourd'hui les sciences de l'information uniquement en terme d'archivistique,
de bibliothéconomie ou de documentation, mais aussi en journalisme et en
communication.
Toutes ces actions supposent de la part des responsables du
centre un volontarisme collectif et de la part des pouvoirs publics la mise
à la disposition du centre de ressources financières et d'un
personnel administratif et d'encadrement suffisant.
Le 21è siècle qui s'annonce est
prédit comme l'ère de l'information vers l'aboutissement du
« village planétaire » de Mc LUHAN. Dès lors
la nécessité de survie qui s'impose pour l'instrument de
développement que constitue le CEFOCI exige que ses ambitions et ses
potentialités soient à la mesure des défis du prochain
millénaire.
TROISIEME PARTIE : REPERTOIRE DES DIPLOMES DU CEFOCI
(1982-1996)
LISTE DES ETUDIANTS DU CEFOCI ET LEUR THEME DE MEMOIRE :
1982-1996
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