Environnement et ressources rares : l'eau douce en argentine( Télécharger le fichier original )par Marie-Carmen Iriarte-Maza Université sciences sociales toulouse - Master pro intelligence économique 2005 |
Environnement et ressources rares : l'eau douce en Argentine Marie Carmen Iriarte-Maza 09/10/06 Rapport pour le Master Pro en Intelligence Economique UT1, année 2005-2006 Systèmes d'irrigation aflaj d'Oman inscrit en 2006 au Patrimoine Mondial http://whc.unesco.org/fr/nouveauxbiens/ Les cinq systèmes d'irrigation inscrits représentent les quelques 3 000 systèmes d'irrigation encore en activité en Oman. La construction la plus ancienne pourrait remonter aux environs de 500 apr. J.C. mais des preuves archéologiques récentes suggèrent que les systèmes d'irrigation existaient dans la région dès 2 500 avant J.C. Aflaj est le pluriel de falaj qui signifie, en arabe classique, « diviser en parts ». Un partage équitable d'une ressource rare afin de garantir sa pérennité, tel est la marque de ce système d'irrigation qui conduit l'eau des sources souterraines, par gravité, sur des kilomètres pour alimenter l'agriculture et les peuplements permanents. La gestion et le partage équitable et efficace de l'eau dans les villages et les villes sont toujours sous-tendus par des notions de dépendance mutuelle et de collectivité, et guidés par des observations astronomiques. De nombreuses tours de guet construites pour défendre les systèmes d'adduction d'eau sont intégrées au site. Elles reflètent la dépendance des communautés aux aflaj. D'autres constructions sont associées au système : des mosquées, maisons, cadrans solaires, maisons de vente aux enchères de l'eau. Menacé par la baisse du niveau des eaux souterraines, l'aflaj représente une forme d'occupation des sols exceptionnellement bien conservée. Complexe de conservation de l'Amazonie centrale http://whc.unesco.org/fr/list/998 Date d'inscription : 2000 Brésil
http://whc.unesco.org/fr/list/303 Parc national de l'Iguazu Brève description Haute de 80 m et longue de 2 700 m sur un front basaltique enjambant la frontière entre l'Argentine et le Brésil, la cataracte en semi-cercle au coeur de ce site est l'une des plus spectaculaires du monde. Divisée en cascades multiples produisant d'immenses embruns, elle est entourée d'une forêt subtropicale humide renfermant plus de 2 000 espèces de plantes vasculaires et abritant une faune typique de la région : tapirs, fourmiliers géants, singes hurleurs, ocelots, jaguars et caïmans. IntroductionAvant de partir en argentine du nord de la mi juin à la mi-juillet 2006, j'ai parcouru quelques blogs mis en ligne par les voyageurs modernes ainsi que des « Informations Pratiques 1» minimales pour une première approche du pays et du continent sud américain. Les conseils figurant sur le site du ministère des affaires étrangères2 ainsi que des articles ayant trait à l'expatriation sur celui du Journal du Management3 ont utilement complété mon bagage informationnel. Ce n'est pas le "Happy Planet Index" 4 (calculé à partir des relations l'espérance de vie, l'empreinte écologique et des rapports subjectifs relatifs au bien-être) qui classe l'Argentine 47ème et la France 129 ème qui a été le facteur déclenchant de ce voyage mais un message posté sur Viaduc, l'un des réseaux sociaux conseillés au cours du cursus du Master Pro en Intelligence Economique d'UT1. L'enseignement essentiel de ce voyage est la nécessaire attention que nous devons porter à la « banque d'eau » du Guarani et à cette question géopolitique5 de l'eau. Le récent rapport « Technologies-clés 2010 » qui oriente l'avenir high-tech de la France 6 en fait d'ailleurs l'un de ses huit défis et il semble pertinent pour un étudiant en Intelligence Economique d'y contribuer d'autant plus que le laboratoire Ingéniérie des Procédés de l'Environnement LIPE de l'Insa Toulouse7 est cité et que le projet AVANTEC sur « La création d'entreprises de technologie » dont le donneur d'ordre a été la Commission Européenne nous a fortement mobilisés cette année. Dans le seul web visible, le « Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2006 »8 cotoie une multitude de sites internet, d'articles, de déclarations d'intention, de démarches et d'analyses sur cette gestion. Malgré cette pléthore de sources d'information et la remarque de C. Harbu lot « Il n'est pas si simple de saisir les fils conducteurs de l'agitation inform ationnelle qui secoue sporadiquement le continent latino américain dans le domaine de l'eau.9 » j'ai tenté un tri pertinent. 1 Voir en fin de document la partie « « INFORMATIONS PRATIQUES 2 http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux- voyageurs_909/pays_121 91/argentine_1 2200/index.html 3 http://recherche.journaldunet.com/cgibin/findall?KEYWORDS=argentine&S=JDNET&X=2&SE=&DEFAULT_MODE=Mandatory&UNIQ UE=antibot&SERVER=3&SITE=MANAGEMENT&submit.x=9&submit.y=6 4 http://www.happyplanetindex.org/listactual.htm 5 Géopolitique et guerre de l'eau le 25/05/2006 Par Claire König http://www.futurasciences.com/comprendre/d/dossier622-1.php 6 Fruit du travail de réflexion de plus de 100 experts du monde de l'entreprise et de la recherche, l'étude « Technologies clés 2010 » présente - à horizon de cinq ans - les technologies porteuses d'avenir en termes d'attractivité et de compétitivité. Cet ouvrage s'inscrit également dans la politique de soutien public à l'innovation en mentionnant, pour chaque technologie retenue, son interaction avec les pôles de compétitivité. 7 http://isiwww.insa-toulouse.fr/fran/rech/lipe.htm 8 Le Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau, poster éducatif sur http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001446/144620F.pdf 9 http://www.infoguerre.com/article.php?sid=933, décembre 2005 Le problème de l'accès à l'eau douce1 n'est pas nouveau, les systèmes d'irrigation Aflaj d'Oman classés cette année au Patrimoine Mondial en témoignent, mais la dimension planétaire du problème rend la gestion et le partage équitable et efficace de l'eau plus difficile. En raison d'une pénurie prévue à l'horizon 2025, notamment par la Banque Mondiale, l'opinion est répandue que : « Au XXIe s., on fera la guerre pour l'eau »2. Certains experts comme Bernard Barraqué, Directeur de recherche CNRS3 ont une opinion plus nuancée. Pour l' Amérique latine, la thèse du canadien Simon Mélançon Maître en sciences géographiques de l'Université de Laval Maîtrise en sciences géographiques « La guerre de l'eau de Cochabamba, Bolivie : un problème géopolitique et de territoralité » mérite une attention particulière. http://www.lepoint.fr/static/infographie/PNT1563/084eau.pdf Selon l'OMS, 40 litres d'eau douce par jour sont nécessaires pour la survie de chaque personne. Depuis l'Année internationale de l'eau douce en 20034, nul ne peut plus ignorer ni les disparités d'accès à la ressource, ni sa mauvaise qualité qui fait payer aux enfants un lourd tribut comme nous le nous rappelle l 'UNICEF5. 1 L'eau douce, une ressource précieuse http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/ 2 La guerre de l'eau: entre enjeux et perspectives http://www.oboulo.com/search.php?S=&T=&q=eau&L=&N=&E=&start=0&id=12650&action=addTo Cart#document 3 Les guerres de l'eau n'auront pas lieu, Journal du CNRS/septembre 2004 http://www2.cnrs.fr/presse/journal/1643.htm 4 http://www.wateryear2003.org/fr/ev.php-URL_ID=1456&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html 5 http://www.unicef.org/french/media/media_36034.html A l'heure où certains s'inquiètent1 de l'une des causes cette raréfaction qu'est le changement climatique, il est bon de rappeler quelques données qui permettent d'avoir une vision d'ensemble du sujet :
Les usages de l'eau, l'urbanisation du pays, la démographie déterminent, tout comme le degré de solvabilité financière des habitants, les rapports de force entre groupes d'intérêts divergents, la compétence des scientifiques,... l'état de la gestion de l'eau dans un pays. Sur ce dernier point, l'INRA et le CIRAD ont récemment renforcé leur collaboration avec l'Institut National de Technologie Agricole d'Argentine (INTA). L'accord signé ce 13 septembre par le CIRAD avec l'INTA qui associe des équipes INRA et CIRAD, sur le thème de l'impact des 1 - Un documentaire sur Al Gore et sa "croisade" contre le réchauffement climatique est arrivé troisième au box-office des documentaires américains. Intitulé "An Inconvenient Truth" (une vérité malcommode), ce film montre l'ex vice-président des Etats Unis expliquer à des citoyens ordinaires l'"urgence planétaire" que représente le changement climatique, un an après le passage du cyclone Katrina. http://www.frequenceterre.com/informations-environnement-250906168-168-Al-Gore-croisecontre-les-changements-climatiques.html
2 Texte extrait du le premier livre débat sur l'économie responsable sur www.ecoresp.fr transformations des pratiques d'élevage sur la dynamique des exploitations et des espaces ruraux doit probablement inclure l'analyse de la ressource en eau pour le bétail. S'il faut 3 000 litres d'eau pour produire la ration alimentaire quotidienne d'un être humain, les recherches portant sur l'eau virtuelle, c'est à dire l'eau consommée lors du processus de production, indiquent que la consommation d'eau varie considérablement selon le type de nourriture produite : un végétarien consommera indirectement 1 500 litres d'eau par jour, contre 4 000 pour un amateur de viande, surtout s'il consomme du boeuf. Philippe Rekacewicz -- avril 2006 http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/aquoisertleau Le problème de l'eau vue par la société civileSi les approches des ONG ou associations selon leur lieu d'implantation géographique diffèrent et ne sont pas évidentes comme le souligne C. Harbulot en citant l'association Public Citizen1, la campagne « Ni soif, ni profits : DémEAUcratie ! »2 des Amis de la terre nous permet notamment de repérer les principaux acteurs du pouvoir sur la ressource en eau et de comprendre l'esprit qui anime les partisans d'une gestion collective de la ressource. Demandes des Amis de la terre, mars 2003 Au gouvernement français : Mettre en oeuvre une politique de l'eau véritablement transparente de 1 Les suites du dossier sur l'eau en Amérique Latine Publié le 01/12/05 2 Accès à l'eau, ces voix qu'on n'entend pas http://www.amisdelaterre.org/article.php3?id_article=807Pour un accès juste à l'eau pour tous - Rapport des Amis de la Terre International http://www.amisdelaterre.org/IMG/pdf/rp_kyoto_foei_f.pdf façon à intégrer le plus possible les citoyens aux décisions relatives à la gestion de l'eau. Mettre en oeuvre le principe pollueur - payeur, notamment pour l'agriculture et l'industrie. Réorienter totalement la PAC afin que soit promue et subventionnée une agriculture durable, biologique ou paysanne. Arrêter de subventionner les modèles agricoles intensifs utilisant massivement l'irrigation et générant de multiples pollutions. Respecter ses engagements en matière d'aide publique au développement en y consacrant 0,7% de son PNB. Annuler la dette des pays en développement pour que des richesses soient libérées et investies dans ces pays dans le secteur de l'eau. A l'Union européenne : Lors des négociations à l'OMC, demander à exclure le service de l'eau potable et de l'assainissement de l'Accord Général sur le Commerce des Services. Réorienter totalement la PAC afin que soit promue et subventionnée une agriculture durable, biologique ou paysanne. Arrêter de subventionner les modèles agricoles intensifs utilisant massivement l'irrigation et générant de multiples pollutions. A l'OMC : Ne pas inclure le secteur de l'eau dans l'AGCS. Reconnaître la supériorité du droit à une eau saine, à la protection de l'environnement et à l'accès à l'eau sur le droit des entreprises et du commerce. Aux institutions financières internationales : Prendre en compte les besoins et les revendications des populations locales dans la mise en oeuvre de leurs politiques ou de leurs projets. Organiser un moratoire sur les privatisations des services d'eau potable et d'assainissement tant qu'une évaluation de leurs conséquences n'aura pas été faite. Aux entreprises agissant dans le secteur de l'eau : Arrêter de répondre à l'augmentation de la demande en eau par une augmentation de l'offre en prélevant de l'eau douce non renouvelable. Limiter leurs profits afin qu'une plus grande partie de l'argent généré soit réinvesti dans l'intérêt général (lutte contre la pollution, raccordement du plus grand nombre de personnes possible à l'eau potable et à l'assainissement...).
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