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Thérapie à médiation par l'animal au service des personnes handicapées

( Télécharger le fichier original )
par Patrick AQDOLF
Faculté des Sciences Economiques Sociales et Juridiques - Université de Haute Alsace - Mulhouse - MASTER II en Ingénieurie de Projets en Economie Sociale et Solidaire 2006
  

Disponible en mode multipage

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Centre d'Accueil et de Rencontre pour Adultes Handicapés

18 rue Édouard Branly 68000 COLMAR

Tutrice Ibérica CZAJA

 
 

AGATÉA1(*) :

UN PROJET DE THÉRAPIE A MEDIATION PAR L'ANIMAL AU SERVICE DES PERSONNES HANDICAPÉES

L'Homme ne sera heureux que s'il développe toutes les facultés qu'il possède en puissance

Aristote

Tenter de donner conscience aux hommes de la grandeur qu'ils ignorent en eux

André MALRAUX

Autorisation IFZ

Patrick ADOLF

MASTER

Droit et Sciences sociales

Spécialité Professionnelle

INGENIERIE DE PROJETS ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

Promo 2005 / 2006

Responsable Pédagogique : Josiane STOESSEL

Centre d'Accueil et de Rencontre pour Adultes Handicapés

18 rue Édouard Branly 68000 COLMAR

Tutrice Ibérica CZAJA

 
 

AGATÉA :

UN PROJET DE THÉRAPIE A MEDIATION PAR L'ANIMAL AU SERVICE DES PERSONNES HANDICAPÉES

L'Homme ne sera heureux que s'il développe toutes les facultés qu'il possède en puissance

Aristote

Tenter de donner conscience aux hommes de la grandeur qu'ils ignorent en eux

André MALRAUX

Autorisation IFZ

Patrick ADOLF

MASTER

Droit et Sciences sociales

Spécialité Professionnelle

INGENIERIE DE PROJETS ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

Promo 2005 / 2006

Responsable Pédagogique : Josiane STOESSEL

Un travail de prospection et d'approfondissement, même s'il contient sa part d'action personnelle, n'est pas le fruit d'une démarche ni d'un enthousiasme uniquement individuel.

Merci à toutes celles et ceux, travailleurs de l'ombre, qui ont contribué à l'élaboration de ce mémoire, tout particulièrement les personnes avec handicap. Elles ignorent certainement à quel point leur contribution m'a été utile.

Merci

SOMMAIRE

Page de garde

Remerciements p. a3

Sommaire p. a4

Introduction p. b1 / b12

Chapitre I : Problématisation - Détermination d'hypothèses p. c1

1ère partie : Médication allopathique et thérapie de médiation p. c2 /c7

2ème partie : Définitions d'options en psychothérapies à médiation p. c8 /c12

Chapitre II : Option retenue p. d1

1ère partie : La zoothérapie P. d2 /d13

2ème partie : Étude de cas : La ferme des Vallées P. d14 / d24

Chapitre III Étude de faisabilité P. e1

1ère partie : Recevabilité P. e2 / e13

2ème partie : Étude technique et financière p. e14 / e20

Conclusion P. f1 / f2

Annexes p. a5

Glossaire p. a6

Bibliographie P. g1 / g2

ANNEXES

Interview JS (Médecin Psychiatre à l'IMpro artisans de Colmar) p. h1 / h5

Interview D Psychologue à l'IMpro artisans de Colmar) p. i1

Extraits d'articles de presse - Condamnation Guy-Claude BURGER p. j1 / j9

Statistiques p. k1 / k15

Extrait de la circulaire de programmation 2006 annexe III p. l1

Définitions p. m1 / m4

Programmes - Évaluation - Tests de contrôle - Sondage p. n1 / n6

Grilles d'évaluation et programmes P. o1 / o2

LOI no 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l'action sociale

et médico-sociale - Article 33 P. p1

Glossaire

INSERM. Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale

ADN Acide DésoxyriboNucléique

CARAH Centre d'Accueil et de Rencontre pour Adultes Handicapés

IMPro  Institut Médico Professionnel

IMP  Institut Médico Pédagogique

IME  Institut Médico Éducatif

IR Institut de Rééducation

AGEFIPH Association Fonds Insertion Professionnelle Personnes

Handicapées

CAAHM Centre d'Accueil pour Adultes Handicapés Mentaux

CAMSP Centre d'Accueil Médico-Social Précoce

CAT Centre d'Aide par le Travail

CLAD CLasse d'Adaptation

CLIS CLasse d'Intégration Scolaire

COTOREP COmmission Technique d'Orientation et de REclassement

Professionnel

CREAI Centre Régional pour l'Étude et l'Action en faveur des

personnes Inadaptées

SAIS Service d'Auxiliaire d'Intégration Scolaire

SAVS Service d'Accompagnement à la Vie Sociale

SEGPA Section d'Enseignement Général et Professionnel Adapté

SESSAD Service d'Éducation et de Soins Spécialisés à Domicile

STAFS STructure d'Accompagnement et de Formation Spécialisée

TEACCH (Méthode) Treatment and Education of Autiste and

Communication Handicap Children

UPI Unité Pédagogique d'Intégration

FEDER Fonds Européens pour le DEveloppement des Régions

FSE Fonds Social Européen

UNACS Union Nationale des Associations de Centres de Soins

CAMSA Communauté d'Agglomération Mulhousienne Sud Alsace

COMCOM COMmunauté de COMmunes

MST Maladie Sexuellement Transmissible

CLSH Centre de loisirs sans Hébergement

PVC Polychlorure de Vinyle

CAF Caisse d'Allocations Familiales

CNAF Caisse Nationale d'Allocations Familiales

Introduction

De formation tout à fait initiale chez les frères marianistes, j'ai eu une approche de la vie fondée sur la rigueur, une sorte de mise sur rail immuable qui devait me conduire à être prêt à répondre à toutes les difficultés, faire face à n'importe quelle situation en me référant à l'étique de cette communauté.

Cet apprentissage fût complété par une formation au Conservatoire National de Musique, où la rigueur, la précision et la persévérance constituaient, à l'identique des valeurs de la communauté des Marianistes, les conditions de "la réussite".

A l'âge de 16 ans, ce fût le premier tournant puisque je suis rentré à l'internat dans le cadre d'une formation en lycée professionnelle pour y préparer le Brevet de Technicien Agricole option « Générale »

Cet établissement s'apparentait plus à un centre de détention qu'à une école puisqu'il y avait en substance :

· L'obligation d'avoir son col de chemise fermé

· L'interdiction de retrousser les manches

· L'obligation pour tous de porter une blouse uniforme

· L'obligation d'internat, d'ailleurs une fille qui habitait à 50 mètres de l'établissement était malgré cela en internat comme tous les autres

· L'Interdiction pour les filles de se mettre en jupe

Les noms sur les blouses étaient interdits et remplacés par des matricules (le mien était « AP237 »...)

Nous avions 41 heures de cours par semaine pour un nombre de matières incalculable intégrant la zootechnie, phytotechnie, biologie animale, végétale et autre matière écologique...

Cet épisode a duré 4 longues années durant lesquelles j'ai été en immersion dans un environnement de nature et auprès d'animaux de la ferme que nous devions connaître parfaitement.

A l'âge de 20 ans je quittais enfin cet établissement pour faire des études supérieures et, ayant été admis dans une école formant au brevet de technicien agricole supérieur en « Techniques Agricoles et Gestion de l'Entreprise (BTS TAGE), je me suis retrouvé là encore en vie collective avec 5 autres étudiants non pas dans une grande cité universitaire mais une bourgade de 200 âmes à une trentaine de kilomètres de Besançon. Ce diplôme était considéré comme le plus difficile à obtenir puisque le taux national de réussite était de 50% contre 60 à 70% pour les autres BTS

Après ces études, ce fût le temps du service national que j'intégrais avec une très grande facilité, ne comprenant pas d'ailleurs à l'époque, surtout au moment de l'incorporation, pourquoi tout les autres étaient si malheureux

Mais, à l'issu des classes j'avais compris que pour ces autres, qui n'avaient pour la grande majorité, jamais partagé leur chambre ni connu de vie collective, le choc était violent surtout que dans le cadre de l'armée, on est tenu de partager le quotidien avec des personnes d'un autre milieu qu'on aurait jamais côtoyé.

Néanmoins, en ce qui me concerne, après 6 années passées en collectivité jours et nuit, mon incorporation ne faisait que s'inscrire dans une continuité.

De plus, je n'avais à être confronté à ces différences de milieu que pour une période de 3 semaines de classes et non 2 mois comme pour les incorporés classiques, puisque ma formation musicale en Conservatoire m'a permis très vite d'intégrer une musique militaire professionnelle.

Par conséquent, je ralliais rapidement des compagnons du même milieu ou tout au moins partageant la même passion, j'en rencontrais d'autres d'un niveau musical que je n'ai jamais retrouvé depuis cette période militaire.

Il est vrai que cette dernière qui devait être pour les autres une véritable contrainte, était pour moi une période particulièrement intéressante.

A l'issu de l'armée, et conformément à mes enseignements, j'ai exercé une fonction d'animation dans le milieu des jeunes agriculteurs et me suis très vite spécialisé dans le développement.

Ma spécialité était de réaliser des études liées aux reprises ou créations d'exploitations agricoles sur les départements des Vosges et du Haut-Rhin.

Cette période a eu une durée de 6 ans à l'issu desquels je me suis réorienté professionnellement vers l'industrie.

Pour cela, une année d'étude et un stage de plusieurs semaines auront été nécessaires à l'obtention d'un titre professionnel qui s'intitule « Technicien Supérieur en Productique option Gestion de Production Assistée par Ordinateur »

J'ai tout de suite été embauché dans une société d'ingénierie mulhousienne en pétrochimie et été responsable de la planification de l'ensemble des projets selon la méthode « PERT ».

Cette expérience était fascinante parce que je découvrais le monde des milieux industriels tout à fait nouveau pour moi.

Par ailleurs, cette méthode dite PERT, imposée par la Direction et dont je devais relayer la mise en oeuvre auprès de « vieux ingénieurs » familiarisés depuis 30 ans aux anciennes méthodes de planification, notamment les diagrammes de GANTT, m'a fait découvrir de l'intérieur ce qu'on appelle communément "la résistance au changement".

Lorsque les projets de cette société ont tous été planifiés selon la méthode PERT, j'ai été envoyé pour une mission de longue durée dans le cadre d'un arrêt quinquennal de deux unités de vapocraqueur dans une raffinerie de Lorraine à Carling pour y seconder un ingénieur qualité.

Cette expérience de terrain m'a complètement immergé dans la vie de chantier et mon expérience de vie collective en internat m'a encore été très utile.

La période suivante était caractérisée par une série de pérégrinations.

En effet, après avoir cheminé professionnellement dans des domaines opposés et étant déjà âgé de plus de trente ans, je suis entré dans une phase de recherche de ma « vraie » place sur le plan professionnel.

Je ne trouvais pas vraiment l'emploi qui pouvait le mieux me correspondre alors que la crise économique rendait difficile l'accès à l'emploi.

Aussi, voulant travailler à tout prix, conformément à mes enseignements fondés sur la rigueur et la persévérance, j'ai accepté de faire toutes sortes de travaux, certains entrant dans la catégorie des "petits boulots ", d'autres relevant plutôt de la "mission professionnelle".

Ainsi, durant deux années, j'ai été employé comme secrétaire général auprès d'une société d'expertise automobile pour préparer les itinéraires journaliers des experts qui se rendaient sur les lieux de sinistres.

A ce titre j'ai découvert d'une part, les caractéristiques de ces experts et leur rapport à l'accident de voiture, d'autre part, j'ai pu mesurer à travers les réactions des propriétaires de ces voitures accidentées, quelles étaient les différents comportements des personnes privées soudainement de leur véhicule.

J'ai également pu me rendre compte de la puissance financière des compagnies d'assurance et des rapports extrêmement difficiles entre ces dernières et les cabinets d'expertise. A titre anecdotique, je citerais simplement un fait auquel j'ai assisté : pour les fêtes de Noël des personnels des compagnies d'assurance, ces dernières envoyaient par fax, les listes de cadeaux que le cabinet d'experts devait faire aux cadres....

Puis, j'ai été employé dans l'industrie textile à Sélestat pour y assumer des tâches administratives.

Mon travail consistait à assurer le suivi des différentes formalités douanières par fax interposé.

J'ai pu me rendre compte par ce travail de toute la puissance de l'administration.

Par exemple, si j'oubliais pour n'importe quelle raison d'envoyer par fax au service des douanes, un bordereau précisant la nature d'un chargement avec toutes les références qui s'y attachaient, c'était alors un camion qui était bloqué à un poste frontière quelque part dans le monde.

Cette fonction professionnelle ne me convenait vraiment pas, étant plutôt dans la culture du concret de part mes études et mission professionnelle dans le champ technique.

Pour autant, j'ai compris toute la distance à tout point de vue qu'il pouvait y avoir entre les agents de l'administration et les usagers, jusqu'ou peut aller l'incompréhension entre ces deux mondes et à quel point je crois, ils ne pourront jamais se rapprocher.

Ensuite, j'ai travaillé en emploi décalé, appelé communément "travail en trois - huit" une année complète pour assurer la production des carnets de chèque, cartes bancaires, ainsi que tous documents comptables pour les caisses locales et relevés de compte des clients des caisses de crédit mutuelles de France.

Cette expérience m'a approché du travail de production de base et du monde ouvrier de l'industrie bancaire.

Après cette mission, j'ai à nouveau été confronté au chômage, mais contre toute attente, la période n'a duré que vingt jours...

En répondant à une offre d'emploi de 3 lignes, sur laquelle je suis tombé presque par hasard, j'ai été embauché en tant que chargé de mission pour une association d'habitants gérant un Centre Social d'un quartier dit sensible d'une banlieue mulhousienne.

C'était un contrat de 6 mois mais on ne m'a pas dit de partir, et un peu plus tard, à l'occasion d'un entretien avec mon patron, le Président du Centre, celui-ci m'a dit : "vous n'avez pas de contrat de travail, vous savez ce que cela veut dire... ; en fait, il m'a fait comprendre que l'absence de contrat entraîne un contrat par défaut à durée indéterminée...

Cette mission initialement temporaire a, in fine, duré 15 ans et j'en développerais ici quelques caractéristiques :

Lors de son assemblée Générale pour l'exercice 1990 cette structure a donné priorité à l'insertion des personnes en difficultés sociales et professionnelles pour lesquelles les dispositifs existants ne représentaient pas de réponse adaptée.

C'est pour développer cette nouvelle orientation que mon poste avait été créé et que j'ai été embauché en qualité de Chargé de mission.

Prévue tout d'abord pour une durée de 6 mois, ma mission devait me permettre d'élaborer un état des lieux des dispositifs d'insertion existant sur la circonscription mulhousienne mais au regard des résultats produits par ce diagnostic, elle a évolué en vue de déterminer la faisabilité de plusieurs activités nouvelles sur le quartier.

C'est ainsi que 3 actions complémentaires, créées pour certaines, ont été fédérées dans le cadre de la création une association, véritable plate-forme, agréée plus tard comme relais "info-jeunes" de Sémaphore sur le quartier.

Les réalisations principales ont été les suivantes :

· Création d'une, association intermédiaire

· Création d'un atelier de production couture (11 machines à coudre industrielles)

· Animation d'un réseau d'insertion regroupant les différents acteurs de l'insertion sociale et professionnelle; ce réseau a été ensuite relayé par un "relais emploi" financé dans le cadre des dispositifs européens liés à la création du parc des collines et de la zone franche des Coteaux.

Ma fonction de chargé de mission a été pérennisée et a évolué vers un poste d'agent de développement.

Les principaux objectifs qui m'ont été définis recouvrent la création d'un dispositif d'insertion par l'emploi qui s'est traduit par l'ouverture de l'association intermédiaire que j'ai ensuite dirigée jusqu'en 1998.

Cette même année, j'ai été contraint d'adapter cette structure aux exigences de la loi contre les exclusions et j'ai contribué à l'organisation du transfert d'une partie de ses activités vers une Entreprise d'Insertion créée pour la circonstance, le reste étant transféré vers une Entreprise de Travail Temporaire d'Insertion qui a également été réalisée mais avec d'autres associations intermédiaires de Mulhouse et sa circonscription.

Puis, ma mission s'est ensuite défini globalement par d'élaboration et la conception, la gestion et la coordination des projets de développement de l'Association d'habitants qui m'avait embauché..

Ainsi, j'ai travaillé par objectif et suis intervenu dans les domaines suivants :

· L'Insertion professionnelle en accompagnant les projets de création d'activités économiques dans le cadre des activités d'une pépinière d'entreprises et en des défendant lors des commissions d'agréments.

· L'insertion sociale des bénéficiaires du RMI en aidant au développement des actions d'accueil et d'accompagnement de ces personnes dans les différentes activités du centre afin de leur permettre de sortir de leur isolement.

· Le développement de la participation des habitants en contactant des habitants nouveaux et en constituant un "panel" représentatifs du quartier ; en menant des enquêtes participatives sur la vie quotidienne afin de produire des résultats nécessaires à la réalisation du projet social et la définition des politiques en matière de participation des habitants et leur implication dans l'association de gestion du Centre Social.

· La communication interne en organisant la mise en place des systèmes d'informations visant à optimiser l'utilisation de l'outil informatique afin de permettre les échanges d'informations et centraliser la gestion des adhérents.

J'ai également eu une fonction d'assistance aux secteurs qui en font la demande dans l'aide à la formulation des projets pédagogiques, les projets de développement d'activités, des reportages photo ainsi que des formations informatiques.

Il est intéressant de noter que j'ai eu un degré d'autonomie important, ma fonction étant transversale. Mes liens avec les différents acteurs ont été fonctionnels. J'ai eu un lien hiérarchique unique avec le Directeur du Centre. Je n'ai pas eu de personnel sous ma responsabilité directe.

J'ai pu prendre les principales décisions nécessaires à la réalisation de mes missions. Seules celles engageant politiquement et financièrement la structure devaient faire l'objet d'accord préalable du Directeur.

Mon poste était lié directement aux différents engagements définis par le Conseil d'administration ainsi que les orientations prises en assemblées générales - Il était aussi de ma mission d'anticiper les différentes évolutions des environnements et en informer la structure, tout en faisant des préconisations comme par exemple : repérer les sentiments des habitants par rapport à des implantations d'activités.

Mon poste m'a obligé à savoir prendre de la distance. En effet, je concevais, initiais ou intervenais dans la conception des projets, suscitais des actions, déterminais des conditions de faisabilité pour des activités qui étaient ensuite mises en oeuvre par d'autres.

Pour illustrer ce propos, il faut citer notamment l'atelier de production couture, que j'ai monté intégralement et qui a été, par la suite pris en gestion par le service "vie quotidienne" du Centre

Je me suis également impliqué dans l'étude préalable de faisabilité d'une entreprise d'insertion gérée ensuite de manière indépendante.

Il en est de même pour ce qui concerne l'étude des systèmes d'informations qui était mise sous ma responsabilité par l'ancien Secrétaire Général, et a été reprise par le nouveau Directeur, ainsi que la prise en charge du parc informatique...

Ce poste impliquait donc d'avoir une capacité de réaction vis à vis de certaines opportunités telles diverses dispositions européennes (PLIE, PIC URBAN, Objectif 3.....)

Je devais être vigilant aux risques liés à "l'affectif" générés par la conception de projet, les diagnostics, l'analyse des besoins ou demandes des habitants, les collaborations avec la hiérarchie et aussi veiller à toujours rester en phase avec les positions politiques de la structure, savoir quand les appliquer et quand les faire évoluer.

Enfin, la succession de 4 Directions les 5 dernières années m'a obligé à être particulièrement souple, tolérant, adaptable, et particulièrement "fin", chacune d'entre elle ayant une approche personnelle du développement.

Enfin, lors de l'arrivée de la dernière Direction, il y a eu une discordance entre cette dernière et la Responsable d'un secteur qui a démissionné de son poste.

J'ai alors proposé, compte tenu des chevauchements des compétences entre ce poste et le développement, de remplacer la personne démissionnaire ce qui a été accepté.

Malheureusement le déconventionnement de la structure par le Conseil Général du Haut-Rhin à entraîné mon licenciement économique qui a été difficile du fait de mon engagement à la CHSCT2(*).

C'est alors que j'ai pris la décision de ne plus chercher de travail.

En effet, bon nombre de mes expériences professionnelles m'ont enseigné les caractéristiques du marché de l'emploi notamment autour du critère d'âge qui est un écueil dans la plupart des cas.

Par ailleurs, ayant travaillé dans le développement et le conseil à la création d'entreprises, la gestion, le management de projet, et ayant été dans des fonctions techniques, transversales, relevant des domaines agricoles, industriels et de l'intervention sociale, je me suis "naturellement" intéressé à l'idée de créer moi-même mon propre emploi.

Il fallait trouver l'idée de ce que je pouvais faire à partir de ce que je savais, or ma formation en lycée professionnel était orientée pour une part importante vers l'élevage et je connaissais ma sensibilité à cette matière.

J'ai également été très mobilisé par l'intervention sociale pour y avoir travaillé pendant 15 ans.

Cette dernière fonction relevait du statut "Cadre" et jouissait d'une convention collective qui p'a permis de partir du fait d'un licenciement à caractère économique, nanti d'une prime de départ substantielle.

Ainsi l'idée du projet tournait autour de ces 3 composantes : "Social" - "Animaux" - "capacité d'investissement" et c'est tout à fait par hasard en saisissant un extrait de quelques secondes d'un reportage télévisé qui portaient sur un accueil de personnes délinquantes dans un élevage de husky utilisé comme support de réinsertion, qu'il y a eu "l'élément déclencheur".

Le mot "zoothérapie" a été prononcé..... Il fallait juste pouvoir le saisir "au vol" et c'est ce que j'ai su faire.

A partir de là, j'ai fait des recherches autour de ce mot et me suis rapproché de l'Institut Français de Zoothérapie.

Ayant à la maison un enfant schizophrène, ma sensibilité à la déficience mentale m'a également conduit à diriger la zoothérapie vers ce domaine. La mère de cet enfant a tout de suite rallié l'idée.

Afin de me donner les moyens d'affiner l'idée et d'en faire un projet, j'ai présenté ma candidature au Master en Ingénierie de projets en économie Sociale et Solidaire et cette candidature a été retenue.

L'avantage de cette formation réside dans le fait qu'elle est subordonnée à la réalisation d'un stage de 6 à 8 mois.

C'était l'occasion inespérée pour moi d'entrer dans le réseau des structures d'accueil spécialisé, en connaître ses composants et avoir une connaissance des personnes porteuses de handicap.

A ce jour, le projet est mature et peut répondre à cette définition synthétique :

Le projet concerne la création d'une activité d'accueil et d'éveil à dimension thérapeutique, et pouvant être utilisée comme auxiliaire des thérapies conventionnelles. Il s'appuie sur une technique d'intervention faisant appel à l'animal en lui faisant jouer le rôle d'intermédiaire entre l'intervenant et des "individus référés" c'est à dire auprès de personnes en situation de fragilité notamment des personnes handicapées afin de leur permettre de développer des activités qui vont favoriser l'amélioration de leur qualité de vie en augmentant leur motivation et leur participation à des loisirs éducatifs et récréatifs.

Ces activités seront organisées dans un local d'éveil par deux personnes qui auront suivi une formation en psychothérapie et qui auront participé à quatre séminaires de zoothérapie dont deux sur le terrain"

CHAPITRE I

PROBLEMATISATION - DETERMINATION D'HYPOTHESES

1ère Partie : Médication allopathique et thérapie3(*) (ou psychothérapie4(*)) à médiation

Alors que sont rassemblés de manière générale toutes les conditions nécessaires à l'accompagnement des personnes admises dans des structures d'accueil spécialisées pour qu'elles acquièrent plus d'autonomie et d'épanouissement, on constate une aggravation des pathologies.

C'est ce qu'expliquent l'explique le D° JS de l'IMPro « Artisans » de Colmar5(*) , ainsi que D. Psychologue6(*) du même établissement, tandis que depuis ces sept dernières années, il n'y a paradoxalement, pas d'augmentation de cas pathologiques recensés7(*).

Ainsi comme le montre le tableau suivant et le graphique, le nombre de places en hospitalisation jour et nuit pour ce qui concerne la psychiatrie générale est stable avec même une tendance à la baisse - on retrouve une tendance identique s'agissant de l'évolution du nombre de lits:

Psychiatrie générale (adulte)

Années

1996 

1997  

1998  

1999  

2000  

2001  

2002  

2003  

lits

73147  

70287  

67685  

65136  

63089  

60055  

60744  

59346  

places hospitalisation jour et nuit

18820  

18957  

19385  

18282  

18263  

17389  

17573  

17598  

Accueil des adultes handicapés

On constate la même tendance dans la région Alsace en ce qui concerne les foyers d'hébergements, nombre de lits en maison d'accueil spécialisée, foyers occupationnels et médicalisé :

Nombre de lits

Catégorie d'établissement

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

Foyer d'hébergement

1044  

1224  

1065  

1065  

600  

1089  

905  

1088  

Maison accueil

270  

310  

311  

311  

385  

359  

390  

390  

Foyer occupationnel

998  

820  

1063  

1063  

838  

829  

1272  

986  

Foyer d'accueil médicalisé

121  

122  

122  

122  

284  

287  

300  

300  

Ces observations concernent également la qualité des personnels intervenants auprès des malades, les prévisions d'investissements8(*) relatifs aux établissements et équipements, enfin les réponses scientifiques qui ont fait de leur côté des progrès importants depuis cette dernière décennie. Au total, on peut parler d'une amélioration considérable de la médication allopathique.

Il serait inutile de présenter ici de manière intégrale l'ensemble des classes médicamenteuses liées aux progrès de la recherche sur la plan des médications allopathiques ainsi que leur compositions ou caractéristiques pour illustrer le résultat des recherches en matière de traitement allopathique, toutefois nous pouvons spécifiquement présenter de manière la plus lisible possible la classe des neuroleptiques puisque cette dernière résultant d'importants progrès en matière de recherche médicale, est une réponse aux troubles psychiatriques qui nous intéressent.

Les informations qui suivent proviennent essentiellement de l'association « Schizo Anonyme, ainsi que du site Internet médical « doctissimo.fr » :

Les neuroleptiques, appelés également "antipsychotiques", agissent sur les neurones qui sont des cellules formant le cerveau et le système nerveux.

Les neurones communiquent entre eux grâce à des molécules, les neurotransmetteurs, qui font office de "messagers" en sautant d'une cellule à l'autre à très grande vitesse.

Chaque neurone possède des "récepteurs", qui permettent de recevoir des molécules, ainsi que des "émetteurs", qui envoient une autre molécule au neurone suivant.

Les neuroleptiques agissent en bloquant partiellement la réception d'un des neurotransmetteurs les plus importants qui est la dopamine. Les neuroleptiques dits "atypiques" agissent également sur les récepteurs d'une autre molécule : la sérotonine.

Les molécules du médicament viennent se placer sur une partie des récepteurs, les empêchant de recevoir les molécules de dopamine.

Jusqu'à 70% de ces récepteurs peuvent être bloquées lors d'un traitement à doses élevées.

L'intensité des impulsion nerveuses, et, donc, des sentiments par exemple la peur, la colère, la joie etc. , est ainsi diminuée.

C'est ainsi que peut rendre service un traitement à base de neuroleptique, lorsqu'il n'est plus possible de communiquer avec un patient.

Mais les neurones réagissent à cette médication, ainsi de nouveaux récepteurs à la dopamine peuvent apparaître durant le traitement. Ces nouveaux récepteurs subsistent en partie si le traitement est interrompu. Ce qui peut entraîner des séquelles durables.

Les neuroleptiques sont généralement prescrits sur une longue période, souvent à vie.

Pourtant, leurs effets indésirables sont nombreux comme par exemple l'apparition de difficultés de coordination, des troubles de concentration, une prise de poids, des tremblements etc.

Certaines séquelles peuvent être définitives, la plus connue étant la dyskinésie tardive, qui se traduit notamment par des contractions involontaires et incontrôlables de la langue et du visage.

Les aspects désagréables d'un traitement aux neuroleptiques sont tels que ces médicaments ne devraient être administrés qu'en cas de nécessité absolue or, selon certaines associations, notamment Schizo Anonyme, c'est le contraire qui se passe actuellement.

Toujours selon cette association, les neuroleptiques sont parfois administrés à titre préventif, à une personne dont un psychiatre croit qu'elle pourrait développer une psychose. Cette pratique est très contestable. En effet, les effets indésirables du neuroleptique sont tels qu'ils peuvent rendre la personne malade, ce qui doit toujours justifier une prescription à posteriori.

On voit bien, à partie de cet exemple quels sont les modes d'intervention des substances, ici les neuroleptiques, sur le plan scientifique et qu'elles peuvent être les limites de cette application thérapeutique.

Aussi, d'autres formes d'intervention ont existé avant l'apparition des médicaments de synthèses notamment des interventions basées sur l'utilisation de l'animal, de l'eau ou d'autres « supports » favorisant le bien être et la guérison.

2ère Partie : Définitions d'options en psychothérapies à médiation

Il ressort du Colloque sur les Thérapies à médiation du 12 et 13 mars 20059(*) que "les psychothérapies dites « à médiation », tout comme les thérapies dites « classiques », ont comme objectif un remaniement des structures psychiques de la personne c'est à dire qu'elles obéissent au même principe fondamentaux que ces dernières.

Leur différence réside dans les moyens, essentiellement dans la participation commune du patient et du thérapeute à une création artistique relevant d'un intérêt affectif commun qui fait résonance dans les deux inconscients.

Elles font aussi participer le corps mais la symbolisation par la parole reste essentielle".

Parmi ces psychothérapies , on trouve notamment :

· l'art-thérapie, qui comprend la peinture, les arts plastiques, le théâtre, le cirque, la musique, le modelage, la danse, le conte...

· les thérapies par la médiation de l'animal,

et dans un sens plus large, la thérapie institutionnelle et de groupe; partout où le face-à-face direct est médiatisé par un tiers qui, le plus souvent, est un art.

On peut développer en substance quelques thérapies à médiation10(*)  dont certaines peuvent être qualifiées de «socialement recevables » alors que d'autres demeurent illégales.

Ainsi, les massages et pratiques voisines par exemple cherchent tout simplement à détendre le corps, à supprimer les tensions, les contractures, en particulier dans les régions paravertébrales et au niveau du cou.

Ces tensions ont évidemment une origine psychique, elles sont souvent liées au stress, mais en les réduisant, on détend et on obtient un bien-être moral sécurisant.

Certaines techniques spécialisées tel le shiatsu, d'origine orientale, utilisent plutôt des pressions localisées sur certaines parties du corps11(*).

Citons également l'hydrothérapie qui est l'une des plus anciennes techniques d'approche du corps pour atteindre le psychisme. D'ailleurs les douches sont connues depuis l'antiquité. Elles peuvent être courtes à fort jet, éventuellement froides, et ont alors un effet stimulant.

Au contraire longues, à faible jet, éventuellement tièdes, celles-ci ont un effet calmant.

Le travail en piscine est proche et la technique plus spécialisée des "packs" s'adresse surtout à des maladies plus graves : elle consiste à envelopper les patients dans des draps froids puis à les réchauffer progressivement afin de leur faire éprouver les limites de corps et de renforcer leur identité.

Il y a également la bioénergie qui est dérivée des travaux de William Reich12(*). Elle cherche à réduire les tensions, pour libérer des émotions et des énergies bloquées, ceci par un travail sur les muscles et les tendons. Certains exercices sont dérivés du yoga.

La sophrologie est, quant à elle, fondée par un neuropsychiatre colombien, le docteur Alfonso Caycedo. Il est né en 1932 à Bogota où il fait ses études Cette méthode cherche des modifications de l'état de conscience, mais sans atteindre l'hypnose. On place le sujet dans un certain isolement sensoriel pour augmenter ses possibilités dans le domaine de la mémoire et favoriser son imaginaire, ce qui contribue à son équilibre.

Citons aussi la réflexologie qui part du principe selon lequel toutes les parties de notre corps et nos organes se projetteraient sur le pied dans des points réflexes où se cristallisent des zones douloureuses. On va masser ces points pour rétablir une circulation harmonieuse des énergies, libérer les tensions de l'organisme, le revitaliser.

Parlons encore des méthodes de relaxation qui peuvent être purement musculaires. Elles consistent à percevoir les tensions locales et à les réduire par la mobilisation des mouvements adaptés. Elles sont alors pratiquées par des kinésithérapeutes.

Ces méthodes peuvent prendre la forme d'une technique plus spécialisée comme le training autogène de Schulz13(*). On joint ici une approche mentale à l'approche corporelle. Par des exercices répétés, on fait éprouver au patient des sensations perdues : chaleur, lourdeur, calme, afin de lui faire récupérer une maîtrise de son corps et des ses fonctions.

Enfin il existe des méthodes de relaxation plus particulièrement psychanalytiques, proches des précédentes ou l'accent est mis sur la relation avec le thérapeute, et l'activité fantasmatique développée par le sujet.

Toutes ces méthodes ont leurs techniciens spécialisés. Elles s'adressent aux mêmes troubles, notamment les états de stress, avec leurs conséquences physiques diverses.

Mais aussi l'anxiété généralisée, les troubles névrotiques14(*), la dépression légère, les troubles psychosomatiques15(*) touchant la plupart des organes, les troubles sexuels.

Seuls les packs sont réservés à des malades mentaux graves.

D'autres psychothérapies peuvent encore être citées

Par exemple l'Art-thérapie est une méthode de soins qui consiste à créer les conditions favorisant l'expression subjective mais aussi et surtout le dépassement des difficultés personnelles par le biais d'une stimulation des capacités créatrices. Elle trouve sa place dans le cadre du traitement pluridisciplinaire des troubles dépressifs et psychosomatiques, des conduites addictives, mais aussi dans celui de pathologies plus sévères comme les psychoses16(*)

et l'autisme.

La méthode des quatre pas ou Thérapie primaire est une psychothérapie qui s'adresse essentiellement aux personnes qui souffrent de leurs réactions et comportements compulsifs dans des situations qui ne les justifient pas. Du fait que leur souffrance remonte à leur prime enfance, dont le plus souvent elles n'ont que de vagues réminiscences, ces personnes vivent dans l'insatisfaction, l'angoisse, l'indécision et la douleur sans savoir pourquoi.

Dans la thérapie primaire17(*), l'accompagnant est l'assistant du thérapiant. Il l'aide à découvrir petit à petit, par la pratique, ce qui deviendra son propre cycle opérationnel de quatre pas par lequel il traitera tout micro-événement porteur de rappel.

Enfin, la zoothérapie qui est aussi appelée la thérapie axée sur le lien entre l'être humain et les animaux de compagnie. James Harris du Montclair Veterinary Clinical Hospital d'Oakland, en Californie, définit le lien entre l'être humain et l'animal comme « [traduction] la relation physique, affective, intellectuelle et philosophique qui existe entre une personne ou une unité familiale et un animal »18(*)

Mais il existe malheureusement des dérives. Ainsi, l'instinctothérapie par exemple en fait partie et elle a été au centre de poursuites judiciaires.19(*) Signifiant littéralement « thérapie par l'instinct », elle est un mouvement fondé par Guy-Claude Burger. Il se présente comme mettant en pratique, diverses théories « alternatives », notamment l'instinctonutrition et l'anopsologie.


Guy-Claude Burger a été condamné pour exercice illégal de la médecine. Il a fondé l'association Orkos-Montramé puis l'association Orkos puis encore l'association VAMOS (Vivre autrement pour la mise en oeuvre de la solidarité) ainsi que la Fédération internationale pour le développement de l'alimentation instinctive (FIDALI) 18 reconnue comme une secte par le rapport Vivien de 1995.

Il apparaît donc que la notion même de thérapie est autant liée à l'environnement qu'à la prise de médicaments proprement dite.

Si le domaine de la médicamentation a beaucoup évolué du fait des progrès de la médecine et de la recherche, notamment depuis l'apparition d'instrumentation particulièrement pointue sur le plan technologique, essentiellement l'apparition du microscope électronique, ainsi qu'en matière de micro chirurgie, il n'en reste pas moins vrais que les progrès liés au développement des environnements n'ont pas été réalisés ainsi que l'explique le Psychiatre JS : (citation) « l'âge d'or des établissements est derrière nous »20(*)

En effet, les manques de moyens pédagogiques tant en ce qui concerne le matériel proprement dit et l'insuffisance des ressources humaines liée aux arbitrages budgétaires explique en partie la situation.

Il faut aussi noter l'apport des psychothérapies à médiation dont la zoothérapie, qui fait intervenir des être vivants qu'on appellera des agents transitionnels.

CHAPITRE II

Option retenue

1ère partie : La zoothérapie

Parmi les thérapies de médiation exposées dans le premier chapitre qui constituent un ensemble d'hypothèses d'actions, la zoothérapie constitue celle qui, pour moi peut composer la meilleure voie de réponses possible.

En effet, si la plupart des thérapies de médiation utilisent un objet transitionnel utilisé comme médiation entre la personne et le thérapeute, la zoothérapie utilise l'animal comme agent de médiation, l'animal étant simplement un être vivant dont nous verrons les qualités tout au long de l'étude.

Mais la zoothérapie n'est pas une thérapie en soi, elle est un moyen pour un psychothérapeute d'intervenir auprès de personnes avec handicap en utilisant un animal.

D'ailleurs les problématiques liées au handicap ne pourraient pas justifier qu'à une situation précise correspond une réponse précise et la zoothérapie ne peut constituer une réponse universelle.

La zoothérapie ne guérit pas, elle permet simplement d'apporter du mieux être auprès de certaines personnes.

Voyons de manière plus détaillée ce que recouvre exactement la zoothérapie :

Selon l'IFZ21(*), « la zoothérapie se défini comme une médiation qui s'exerce en individuel ou en groupe à l'aide d'un animal familier consciencieusement sélectionné et éduqué sous la responsabilité d'un professionnel appelé «  le zoothérapeute » dans l'environnement immédiat de personnes pour lesquelles l'on recherche à éveiller des réactions visant à maintenir ou à améliorer le potentiel cognitif, physique, psychosocial ou affectif »

On peut qualifier plus simplement la zoothérapie comme étant une pratique, ou un moyen qui favorise la création et le développement de liens entre hommes et animaux à partir d'activités qui associent l'utilisation d'un animal auprès de personnes à des fins récréatives à travers l'animation mais également en vue d'une activité thérapeutique.

L'idée de cette médiation n'est pas nouvelle. En effet, sur le plan historique un premier essai est mené au IXe siècle à GAND en Belgique où l'on donne à des malades convalescents la charge de s'occuper de la garde et de l'entretien d'oiseaux22(*).

A la fin du XIIIe siècle, l'anglais William TUKE, fondateur de la Retraite d'York23(*), sorte d'anti-asile va confier des lapins et des volailles à des patients atteints de troubles mentaux pour les responsabiliser.

La place de l'animal est donc reconnu depuis longtemps, elle provient d'ailleurs d'une alliance fructueuse qui a toujours existé, par exemple dans les travaux des champs où elle faisait intervenir le boeuf, le cheval, l'éléphant, le dromadaire, le mulet...

Nous pouvons également citer dans le domaine du transport ou de la migration le rôle des chameaux, rennes, éléphants, chevaux, chiens de traîneaux, ânes ...

On retrouve aussi cette alliance entre l'homme et l'animal dans la chasse avec les chiens, chevaux, faucons, chien polaires, dans les secours avec les chiens d'avalanche, catastrophes, tremblements de terre, dans les services avec les chiens de dépistage, drogues, recherche d'une personne perdue ou dans l'assistance avec encore les chiens d'aveugle ou pour les personnes handicapées physiques...

La relation homme et animal est constante et c'est alors en 1950, que Boris LEVINSON, psychologue américain, décrivait l'influence des relations homme-animal. Il fut le premier à associer un chien à ses séances de thérapie24(*) et les résultats allèrent au-delà de ses espérances.

Ses écrits ont révolutionné la psychiatrie infantile.

Mais si l'on constate que depuis longtemps que l'animal peut aider l'homme à aller mieux, on ignore toujours pourquoi.

Véronique BARROIS, médecin fondatrice de la ferme européenne des enfants25(*) constate « qu'il y a, dans cette communication non verbale entre le patient et l'animal quelque chose que l'on explique pas »

L'animal joue le rôle de médiateur entre le patient et le thérapeute.

En cassant la relation traditionnelle, sa présence apporte une fantaisie, un certain désordre, qui permette l'émergence de quelque chose qui facilite la thérapie.

A cet effet, Nadine CENTENA26(*), psychologue clinicienne, explique que l'animal, le chien en ce qui la concerne, aide à entrer en communication avec le patient. Elle déclare que «contrairement à nous, thérapeutes, il ne demande rien. Lors de la première séance, nous observons simplement ce qui se passe. Sa présence allège l'ambiance et permet parfois au patient de se livrer un peu plus. Ensuite, j'essais d'établir un programme thérapeutique tout en respectant la relation naissante entre le patient et le chien ».

Les animaux sont également utilisés en cours de séances de rééducation après un accident. « le travail avec un chien remotive les patients découragés par une rééducation traditionnelle, explique Florence SIDRO-RABACZ, ergothérapeute au Centre Iris de Marcy-l'Etoile (69) qui fait équipe avec un Labrador. Brosser, caresser, lancer un objet... sont des exercices plus ludiques que ceux pratiqués habituellement. Pour ceux qui vont se rendre compte qu'ils vont devoir vivre avec leur handicap, des sorties avec un chien aident à affronter le regard de l'autre, moments toujours difficiles. Donner des ordres27(*) extrêmement simples du type « monte », « va chercher », « apporte », redonne confiance aux personnes soufrant de trouble d'élocution ou de mémoire. Elles se sentent de nouveau capable de réaliser quelque chose et de se faire comprendre.

Dans des cas de non communication totale avec un patient, le chien médiateur réussit la où l'humain a échoué. « Cela change notre regard sur le malade, explique Catherine CHIPIER28(*), aide-soignante en gériatrie. D'un seul coup, on s'aperçoit qu'il y a des choses possibles, même dans certains cas très difficiles, cela nous aide, nous, à ne pas désespérer »29(*).

Plus techniquement la zoothérapie se décline en plusieurs classes et comme c'est souvent le cas pour toute nouvelle discipline, il y a parfois différentes dénominations ainsi, nous trouverons les principaux champs de la zoothérapie tel que :

La TAA c'est à dire la Thérapie Assistée par l'Animal qui constitue la forme la plus significative de la zoothérapie puisqu'elle prend en compte la véritable dimension thérapeutique de l'intervention animale

Elle se caractérise par le fait qu'elle a le champ d'action le plus vaste puisqu'elle s'adresse auprès de personnes physiquement et/ou intellectuellement handicapée, des personnes âgées, des détenus, des personnes souffrant de troubles psychologiques, de la délinquance juvénile, adolescents en difficulté etc.

Les animaux impliqués dans ces thérapies rencontrent des normes pré-établies de santé et de comportement.

Les AAA (Activités Associant l'Animal), à contrario sont des activités permettant d'améliorer la qualité de vie en augmentant la motivation et la participation aux loisirs éducatifs et récréatifs. Elles se font dans des milieux variés par des personnes le plus souvent bénévoles.

Elles permettent à la plupart des populations concernées, de se sécuriser, de se sortir de leur mutisme, de s'épanouir et de trouver une motivation dans leur vie.

Les animaux impliqués dans ces activités rencontrent également des normes préétablies de santé et de comportement.

Ces deux classifications ont été déterminées par l'Institut Français de Zoothérapie.

Nous trouvons toutefois d'autres terminologies les activités associant l'animal avec visée thérapeutique (AAAT), éducative (AAAE) ou sociale (AAAS) qui sont les termes préférés des chercheurs du GREFTA, le Groupe de Recherches et d'Etudes sur la Thérapie Facilité par l'Animal

Mais dans tous les cas, il ne peut y avoir d'activité de zoothérapie s'il n'y a pas d'une part de complicité entre le désire de l'animal et son aptitude d'encourager l'être humain, d'autre part une sensibilité pour ce dernier à l'animal qui va être utilisé dans le cadre de sa thérapie.

Toutefois, il faut apporter quelques distinctions sur les formes que peut prendre l'intervention animale, en effet, on aura pas la même participation dans une situation de zoothérapie s'adressant à une personne avec autisme que dans celui d'une thérapie assistée par l'animal s'adressant à des populations en situation de délinquance et faisant l'objet d'un programme de réinsertion sociale.

Ainsi, nous pouvons présenter très synthétiquement quelques domaines d'intervention de la zoothérapie :

· La zoothérapie en milieu hospitalier

Elle s'adresse à des personnes surtout des enfants nécessitant des hospitalisations fréquentes liées par exemple à des maladies hématologiques ou oncologiques.

En milieu hospitalier, la présence d'un animal permet par exemple :

o De détourner l'attention thérapeutique pour la centrer sur l'aspect du divertissement.

o De donner la priorité aux échanges entre les proches autour de la relation avec l'animal plutôt que d'être exclusivement centré sur la maladie ou les symptômes.

o Enfin, de faciliter l'acceptation de médications contraignantes (installation d'aiguille pour le traitement, prise de médicaments...)

En effet, quoi de plus chaleureux qu'un compagnon près de soi pour faire une petite sieste en toute confiance, quoi de plus fascinant pour l'enfant hospitalisé que la présence de cet animal...

L'enfant aura, alors un regard sur l'hôpital complètement différent.

Selon l'IFZ et à partir des études de RUCKERT et SAYLOR30(*) , bon nombre de parents disent voir à nouveau briller le regard de leur enfant, le voir redevenir actif alors qu'il était passif et les quelques expériences aux USA et au Canada, mais surtout au CHU de Québec31(*), démontrent que l'enfant et sa famille sont généralement très satisfaits du programme de zoothérapie.

Cependant, la zoothérapie en milieu hospitalier, malgré les nombreux résultats qu'elle peut apporter reste, en France confrontée à bon nombre de problèmes au niveau des protocoles d'hygiène et de sécurité.

Dans nos pays continentaux, l'esprit cartésien et hygiéniste demeure très fort. Pourtant un animal bien suivi sur le plan vétérinaire n'est pas plus dangereux qu'un visiteur.

Pour beaucoup de personnes, il est pourtant synonyme de microbes. Par conséquent les expériences dans les hôpitaux sont peu nombreuses et aussi peu médiatisées, toute publicité risquant de provoquer une levée de boucliers.

Ainsi, contrairement aux pays anglo-saxons comme les Etats Unis, le Canada ou la Grande Bretagne, où plus de deux mille programmes seraient en cours, on en répertorie que 3 en Belgique et guère plus en France.

· La zoothérapie et les jeunes défavorisés, jeunes délinquants

Il y a lieu, comme dans toute intervention sociale ou programme de réinsertion de faire un diagnostic préalable du parcours des jeunes en situation d'exclusion se traduisant le plus souvent par des actes délictueux ou d'incivilité.

Sans vouloir rentrer dans une caricature, il faut tout de même prendre en compte le fait que parmis les jeunes qui seront intégrés dans le programme de zoothérapie, il y en aura qui ont des chiens tels que des Pitt Bull, Rottweiler, Dog Argentin etc. ceci la plupart du temps pour trouver une identification, une démarcation, une sécurisation afin de se faire remarquer, de se donner mais aussi donner aux autres l'image d'un leader, d'être agressif...

Ces jeunes en situation de délinquance ont le sentiment de vouloir se défendre contre une certaine société et sortent rarement de leurs lieux habituels qui sont généralement des quartiers surchargés de populations marginalisées.

Dans ce domaine particulièrement complexe, la zoothérapie est exercée par le rapport de force dans lequel l'animal doit être supérieur au jeune délinquant soit par les règles qu'il impose exemple : pénétrer dans un enclos qui regroupe des Husky ou des Malamuts dans lesquels les règles hiérarchiques des meutes sont prédominantes.

Un autre exemple plus courant, qui a fait naître le projet de création de la Ferme des Vallées à partir de la mise en relation de jeunes délinquants avec des chevaux32(*).

· Education du chien

L'éducation de base du chien comprend 9 ordres de bases33(*)  nécessaires à la pratique d'activités associant l'animal qui sont :

1. Le rappel :

Le chien doit apprendre à répondre à son nom. Il faut savoir qu'il ne s'identifie pas à son nom mais qu'il répond à ce signal sonore parce qu'il correspond à une interaction agréable avec son entourage

2. La marche à la laisse

La laisse ne doit pas excéder 1 mètre et le collier doit être bien ajusté. Très vite, le chien va chercher à dépasser le maître, donc à tirer sur la laisse pour aller flairer de droite et de gauche. Il y a lieu tout de suite de corriger son empressement et ses écarts par un coup sec sur la laisse en accompagnant le geste d'un ordre ferme comme par exemple « au pied » ! puis relâcher immédiatement et récompenser le chien par une caresse

3. S'asseoir

Il est recommandé d'attendre que le chiot s'assoit spontanément pour le féliciter. Pour lui apprendre cette position, on peut s'accroupir à côté de lui ; d'une main, on lui appuie doucement mais fermement sur la croupe, de l'autre, il faut relever sa tête pour l'empêcher de se coucher. Pendant cette manipulation, il faut prononcer d'une voix ferme l'ordre « assis » et le caresser s'il s'est laissé faire.

4. Se coucher

Même principe que pour l'ordre précédent : il est recommandé d'attendre que le chiot se couche spontanément à son endroit préféré ou dans sa niche pou associer cette action avec l'ordre « couché » suivi d'une récompense. On peut lui montrer la position « couché » en appuyant d'une main sur sa croupe et de l'autre en tirant ses membres antérieurs vers l'avant. Pendant cette manipulation, il faut prononcer d'une voix rassurante « couché ». Comme il s'agit d'une attitude d'infériorité, il faut le féliciter chaleureusement s'il garde cette position

5. Se mettre debout

Si le chien est couché ou assis, il faut ordonner « debout » en mimant le geste du bras. S'il ne comprend pas, il faut le prendre à la laisse et le tirer légèrement jusqu'à ce qu'il se soulève, puis le récompenser aussi tôt.

6. Ne pas bouger de place

Les ordres « assis » et « couché » bien acquis, on peut lui apprendre à ne pas quitter l'endroit désigné. Cette étape est très importante car le chien fait à présent confiance. Pour lui apprendre ce commandement, on place un objet imprégné de son odeur à ses côtés pour le rassurer et on s'écarte progressivement du chien tout en ordonnant d'un ton ferme « couché » « pas bouger » ! Il faut renforcer l'ordre par le geste « stop », main en direction du chien, paume dressé. S'il essaye de suivre, il faut prononcer un « non ! » catégorique, le remettre en place et recommencer la leçon.

S'il reste à sa place, il ne faut pas l'appeler mais revenir vers lui et le récompenser. Il faut recommencer l'exercice en reculant à droite, à gauche, de plus en plus loin puis jusqu'à ce qu'il ne voit plus son maître. Il faudra rester invisible d'abord quelques secondes, puis quelques minutes. Comme pour l'apprentissage des ordres précédents, il faudra toujours le féliciter.

7. Attendre à un endroit puis le rappeler.

Le chien vient d'apprendre « pas bouger ». Il ne sera pas difficile de lui apprendre « attends », un ordre analogue, puisque on va s'éloigner de lui, en lui tournant le dos. Par contre, quand on va se retourner, il faut le rappeler vers sois par son nom et en prononçant « au pied »

8. Le rapport d'objets

Le chien adore cet exercice car il découle de son comportement de jeu de chasse. Il est donc très facile de lui apprendre à rapporter des objets divers.

Il faut utiliser des objets en caoutchouc, des bâtons, des balles ; il faut éviter des objets durs qui peuvent risque d'abîmer sa dentition.

Quand le chien prend l'objet dans ses mâchoires, il faut dire « apporte » et, tout en l'encourageant, il faut s'éloigner à reculons pour qu'il ait envie de se rapprocher.

Au début, il aura du mal à se défaire de sa « proie » et voudra la conserver jalousement. Il faut alors lui demander « assis » et lui faire garder l'objet quelques secondes dans la gueule puis lui retirer délicatement en disant « donne » puis le féliciter.

9. La marche sans laisse

Dès que le chien a bien assimilé tous ces exercices, on peut l'habituer à marcher sans laisse. S'il dépasse le maître, il faut qu'il prononce d'une voix perme « au pied ! » et le récompense s'il obéit. Il doit apprendre à se mouvoir sans laisse parmi des passants mêmes accompagnés de chiens et selon l'ordre du maître les ignorer ou aller à leur rencontre. Alors qu'un chien en laisse se sent protégé par son maître, aboie plus qu'il ne doit et déclenche une agressivité anormale à la vue d'autres chiens, un chien correctement éduqué se montre habituellement silencieux et présente les comportements en règle de soumission ou de dominance.

L'Institut Français de Zoothérapie a mis au point une grille d'évaluation pour donner une accréditation aux chiens intervenant dans les activités thérapeutiques associant l'animal qui compte 13 points :

1. Absence d'agressivité envers l'enfant ou la personne adulte ; c'est la base même de toute intervention canine en matière d'activité assistée par l'animal.

2. Interaction avec l'enfant ou la personne adulte : le chien a envie de jouer avec l'enfant

3. Goût du jeu avec l'enfant ou la personne adulte sans brusquerie

4. Manipulation : le chien doit pouvoir être « trituré » dans tous les sens

5. Capacité d'affection envers l'enfant ou la personne adulte : le chien doit se coller à l'enfant ou la personne adulte

6. Sensibilité aux bruits et aux cris : le chien ne doit pas aboyer face à des cris (enfant, personne handicapée etc.)

7. Capacité à ne pas réagir aux bruits même sans en connaître la provenance, le plus difficile étant la sirène de véhicules d'intervention

8. Capacité de se déplacer en double laisse avec un enfant

9. Capacité à rester dans un calme prolongé de une à plusieurs heures

10. Attitude face à une situation inattendue (chat ou autre chien... le chien doit avoir le rappel immédiat)

11. Absence d'anxiété de séparation c'est à dire que le chien doit pouvoir être confié à quelqu'un

12. Obéissance considérant l'âge du chien : il faut pouvoir redonner une éducation au chien même s'il est adulte, en général jusqu'à l'âge de 2 ans

13. Capacité aux odeurs étrangères (hôpitaux, cuisine...) et ne pas accepter de friandises d'un inconnu

Quelques soient les formes et domaines d'intervention de la zoothérapie il est fondamental de respecter un protocole d'application de cette discipline qui comprend en substance :

· Un ou plusieurs programmes comme des programmes de visite, programme en partenariat avec une SPA pour jeunes délinquants ou jeunes défavorisés, programme de réhabilitation d'animaux blessés, programme en maison fermée, programme en centre thérapeutique et éducatif34(*)

· Une évaluation35(*)

· Un ou des tests de contrôles36(*)

· Un ou des rapports d'activités37(*)

2ème partie : Etude de cas : La Ferme des Vallées

La ferme

Conduite des moutons

Le transporteur

· Présentation synthétique

Située en Charente, à une trentaine de Km au Sud d'Angoulême, la ferme des vallées est un établissement de type « foyer occupationnel. »

Il accueil 27 personnes handicapées classifiées par la COTOREP comme étant « incapable de fournir un travail productif ».

La ferme des vallées est administrée par l'association APEC38(*) qui, par ailleurs gère un IME, un service Autisme, un service de Tutelle ainsi qu'un service de placement familial.

Se sont en tout, 200 salariés qui sont employés par cette association.

La ferme des vallées est financée exclusivement par le Conseil Général.

Créée en 1992, elle exploite 10 hectares de terrain pour 80 « gros » animaux tels que des vaches, ânes, chèvres, chevaux, moutons et environ 100 « petits » animaux comme les lapins, poules, oies...

Le personnel d'encadrement est constitué de 25 personnes dont 20 Aides Médico Pédagogiques, 3 moniteurs éducateur et 2 éducateurs spécialisés.

La ferme des Vallées n'est pas un établissement médicalisé. Seule une psychologue intervient très partiellement depuis cette année.

Sur le plan plus spécifique à la ferme des Vallées, il faut noter que c'est une structure d'accueil qui offre un milieu ouvert en présence d'animaux.

C'est une ferme, il y a donc de la production comparable à n'importe quelle structure agricole de type « polycultures - élevage ».

La production est transformée puis vendue ; exemple les noix, récoltée, cassées au marteau, transformée en huile...

2 ruches d'abeilles permettent quant à elles, de produire du miel qui sera vendu et de la cire transformée en bougie.

Par ailleurs, les chèvres, toutes élevées au biberon, verront leur lait transformé en fromage de chèvre puis vendu au marché.

Dans cette ferme, les personnes handicapées graves dont on peut citer par exemple celles porteur du syndrome de RETT, X-fragiles, ou personnes psychotiques, sont à la fois présentes sous forme active ou contemplative dans tous les secteurs avec toute fois des regroupement par atelier d'activités ou d'animaux.

Elles peuvent s'éloigner momentanément puis revenir sur leur lieu d'activité

Quant au personnel d'encadrement, il est vigilant par rapport au dosage subtil entre sa fonction d'éducateur ou d'agriculteur...., les résidents ne peuvent pas assumer tous les travaux.

· Exemple d'activités à la ferme

o Coupe des foins

Cette activité est très attendue par les résidents puisqu'elle permet à l'ensemble des personnes de travailler ensemble pour conduire la ramasseuse presse, charger les botte sur la remorque, stocker ces bottes dans le hangar...

Au total, 3000 bottes sont ainsi récoltées et stockées pour une coupe de foins.

Il n'y a pas de coupe de regain39(*), en effet la saison d'hiver étant assez courte, les bêtes sont mises au prés longtemps dans l'année

o Marchés du mercredi et samedi

Il s'agit, pour certains résidents, de vendre du fromage de chèvre. Ils sont particulièrement sensibles à cette activité puisqu'elle favorise le contact avec la population environnante. Par ailleurs , leur activité est reconnue, les clients viennent acheter. Cette reconnaissance les valorise, ils trouvent à travers celle ci une place dans la société. Elle constitue également la finalisation d'un travail important qui commence à la naissance du chevreau, son « biberonnage », son alimentation, la traite, le nettoyage des enclos, la fabrication du fromage, la mise en place du stand de vente au marché, compter l'argent, rendre la monnaie...

o S'occuper des animaux

A la ferme des vallées, la relation à l'animal s'effectue par et dans l'activité afin de minimiser ou d'éradiquer le symptôme (manifestation de la pathologie) qui parasite, voir paralyse la construction de la personne handicapée et son accès à l'autonomie.

Cette activité ou « thérapie » associant l'animal englobe une multitude de tâches qui répondent au besoins de l'animal.

Les activités quotidiennes s'articulent autour de plusieurs gestes techniques qui concernent :

· L'alimentation qui comprend la production de la plupart des aliments et la préparation des rations

· Le toilettage qui impose le brossage des poils, le curetage des sabots et le déparasitage

· L'entretien du lieu de vie qui consiste à curer les sols et changer les litières souillées

Geste symbolique fort ; donner à manger, c'est avoir une fonction vitale pour l'animal, pourvoir à sa survie.

La personne handicapée a un regard différent sur elle-même.

Donner à manger à l'animal

Conduire l'âne au prés

Conduire l'âne au prés, nettoyer l'enclos, soigner, brosser, biberonner les chevreaux au moment des naissances, font partie des tâches quotidiennes des résidents.

« Calinothérapie.... »

Le suivi de la reproduction

S'occuper des animaux, c'est aussi valoriser les gestes professionnels quotidiens qui permettent aux personnes qui vivent à la ferme et qui y travaillent de s'y épanouir.

Sur ces bases, l'équipe pédagogique à l'origine du projet de création de la ferme des vallées, s'est inspirée en grande partie de la démarche de recherche praxéologique40(*)

Elle est partie des constats empiriques41(*) suivants :

1. Apprendre à partir de ses propres actions

2. La pratique des activités n'est pas qu'une exécution aliénante, répétitive ; les savoirs dans l'action se révèlent souvent implicites

3. Les pratiques routinières bloquent les changements

4. Il existe une réflexion dans l'action

C'est ainsi que les séquences d'action éducatives sont construites à partir du sens de l'action et non du discours sur l'action42(*)

o .....et si on allait plus loin ?

La première impression que l'on ressent lorsqu'on pénètre à la ferme des vallées, est un sentiment d'apaisement que transmettent les résidents.

En effet, ils créent, certainement de manière involontaire une ambiance du fait de leur propre bien être. Chacun est à sa place, vit sa vie, dans, ou a côté du groupe.

Tout est prétexte à évolution, par exemple évacuer le fumier avec le transporteur, permet d'intégrer la notion du « propre » tout en recyclant des matières pour en faire un engrais. Faire un tour en transporteur, c'est aussi un moyen d'évacuer une angoisse naissante chez un psychotique...

Il y a beaucoup de respect entre les résidents et l'équipe d'encadrement et aussi au sein de l'équipe d'encadrement.

Au début, on a même du mal à reconnaître qui est qui entre les éducateurs, aides médico-psychologiques, salariés en formation sous forme de contrat d'avenir, moniteur éducateur etc.

Les résidents sont heureux, épanouis, rayonnants. Ils accueillent les groupes qui arrivent tels des personnes en formation, des « scolaires » ou n'importe quel ensemble de personnes quelque soit le motif de leur venue.

On imagine volontiers le travail fourni en amont par le personnel d'encadrement.

Les pathologies sont difficiles à déterminer compte tenu des troubles associés, il subsiste pour autant un point commun qui est la notion de repère. Par exemple, au marché la personne qui doit rendre la monnaie ne connaît pas la valeur des pièces mais, avec son éducatrice toujours présente, elle utilise ses propres repères (couleur des pièces, place dans la caisse etc.). De manière plus globale, on peut dire que c'est l'animal qui est le repère à la ferme des vallées.

Le personnel, quant à lui est issu de tous corps de métier : maréchal ferrant, moniteur d'auto école, agriculteur... Quasiment personne, à part les deux éducateurs spécialisés, n'est issu d'une formation dans le domaine médico-sociale ni d'expérience professionnelle dans l'intervention sociale ou le monde du handicap.

Mais tous, apprenant au fil de l'expérience, ont validé leur compétence par le biais de la formation continue pour acquérir un diplôme d'aide médico-pédagogique   ou de moniteur-éducateur.

L'expérience professionnelle tient une place fondamentale lorsqu'on travaille avec des personnes handicapées par exemple, il faut pouvoir anticiper une montée en pression chez un résident alors que rien ne permet à priori de détecter cette situation. C'est en vivant avec eux, en partageant leur quotidien que l'on peut comprendre où se situe exactement leur sensibilité, à partir de quels événements passés ou présents.

Par exemple, ramener un cheval dans son enclos et refermer la porte peut générer un sentiment fort chez un résident qui a été enfermé dans un placard dans son jeune âge, ou rappeler d'autres souvenirs douloureux liés à l'enfermement en cellule d'isolement en Hôpital psychiatrique.

Plus que l'animal encore, une personne handicapée mentale avec pathologie lourde, va ressentir la moindre tension ou la moindre nervosité dans le groupe, l'équipe d'encadrement ou même entre deux résidents. Il peut partir alors en véritable crise et devenir dangereux. Dans cette ferme, les animaux jouent un rôle car il faut s'en occuper tout le temps, par tous les temps quelque soit les situations. Ils sont alors un véritable repère et ils permette de canaliser les énergies.

Malgré tout, les personnes handicapées sont avant tout des personnes à part entière et c'est ainsi qu'il faut les considérer. Se poser la question « va-t-il être capable de.... » avant de donner un travail à faire à une personne handicapée, c'est déjà lui retirer sa chance.

Il faut en même temps savoir qu'elles ont simplement quelque chose de plus qu'il ne faut pas négliger.

Certains résidents sont tout à fait capables de repérer des faiblesses de la part du personnel d'encadrement, notamment quant il prend en compte ce quelque chose de plus (le handicap lui même ou certaines réactions ou comportement qui peut en découler), et savent très bien exploiter la situation pour ne pas travailler. Tout les comportements ne sont donc pas à prendre au premier degré. La encore, c'est l'expérience seule, qui permet de décoder ou traduire les comportements.

A la ferme des vallées, les résidents sont paradoxalement cadrés et libres. En effet, tout est ouvert, l'espace est grand puisqu'au total la ferme est constituée de bâtiments et enclos répartis sur une dizaine d'hectares.

Les personnes sont libres de circuler, ils entretiennent le matériel, ce qui est encore un repère.

Lorsqu'on poursuit l'observation et quand on analyse plus finement la situation de la ferme des vallées, il y a des questions qui viennent à l'esprit et que l'on ne peut occulter :

Cette ferme, comme toutes les exploitations agricoles est soumise à des règles de production et de gestion et la ferme des vallées ne peut, en tant que centre d'accueil se prévaloir d'échapper à ces règles, surtout qu'elle s'occupe d'animaux demandant des soins continuels.

Quand on observait au début de ce chapitre qu'il était difficile de faire d'emblée la différence entre les personnels d'encadrement et les résidents, cette observation se retrouve aussi dans les activités.

En effet, lorsque nous participions aux travaux des foins dont il faut savoir qu'ils s'étalent sur 3 semaines, nous avons constaté que résidents et encadrement travaillent de manière tout à fait équivalente, mais seul, le personnel d'encadrement est rémunéré.

Cette ferme productive, dont les activités de production rapportent tout de même 40 000€ par an ne pourrait-elle être à la limite un CAT caché ?

Certains résident que nous avions vu à l'oeuvre pourraient relever d'un autre statut que celui de « personne handicapée incapable d'exécuter un travail productif », statut qu'ils avaient en entrant.

Aujourd'hui, ne pourraient-ils pas travailler en CAT mais dans ce cas, comment assurer le fonctionnement de la ferme ?

Ou alors, cette ferme ne pourraient-elle pas évoluer elle-même pour devenir un CAT, sachant que dans cette situation, c'est l'ensemble des résident qui devrait être rémunéré.

Cette productivité constitue une ligne médiane entre le CAT et le foyer occupationnel...

Par ailleurs, les personnes handicapées qui ont été orientées par la COTOREP vers la ferme des vallées ont vécu sa création et les films et livres qui ont été produits dès le démarrage en 1992 montrent à travers photos et reportages quasiment les mêmes personnes qui sont encore présentes aujourd'hui, mais également présentes dans leurs mêmes groupe d'affectation (atelier cheval, ânes, vente de fromage, cochon etc.)

Nous avons cherché également où était la zoothérapie dans ce projet, c'est à dire comment, sur le plan thérapeutique étaient accompagnés les résidents, par exemple quels outils étaient utilisés comme ceux présentés dans ce mémoire43(*).

La encore, nous n'avons rien trouvé.

Pourtant, nous avons surpris un jeune homme très fortement handicapé mentalement avec un trouble associé physique faisant involontairement l'objet d'une zoothérapie :

En effet, cet homme qui arrive à peine à se déplacer tant ses jambes sont déformées à réussi à jouer avec un chien Border Collie qui voulait lui prendre une petite balle sonore. L'Homme protégeait cette balles avec ses pieds pour empêcher le chien de la lui subtiliser et tous deux sont rentrer dans une espèce de compétition à savoir : qui réussirait à garder la balle.

Durant quelques minutes, cet homme acharné à protéger cette balle avec ses pieds a oublié son handicap et a dépassé se dernier ; il a sauté, dansé, rigolé et certainement réussi à faire des gestes qu'il n'aurait jamais fait autrement...

Nous avons ici l'exemple parfait d'une médiation dans une relation qui aurait dû être triangulaire entre un animal, une personne handicapée et un éducateur.

Dans cette relation, l'animal aurait dû devenir « l'agent médiateur » entre handicapé - éducateur.

Quant au personnel d'encadrement, nous nous sommes inquiétés de savoir s'il y avait une supervision extérieur ou des moments de régulation.

La Direction c'est positionnée par rapport à sa volonté d'obtenir de la part du financeur une intervention d'un psychologue à plein temps. Le Conseil Général, financeur unique rappel le coût d'une telle demande : 15K€

Sur le plan éducatif, il y a la volonté de ne pas étiqueter la personne et de s'appuyer sur ce qu'elle sait faire et non sur ce qu'elle ne sait pas faire.

Ce positionnement, s'il est tout à fait louable ne reste pas sans risque. Il y a eu par exemple une crise entre résidents il y a une semaine qui c'est traduite par la disparition de l'un d'entre eux.

Dans le village de Montmoreau, il nous a été rapporté les propos significatifs d'un habitant : « alors, ils l'on retrouvé le malade ? »

Il y a une tension entre la relation à l'autre et le soin à l'animal ; en même temps, l'animal est médiateur dans la relation entre le personnel d'encadrement et la personne handicapée.

Mais dans ce contexte, l'éducateur n'est-il pas envahi par les tâches du quotidien et peut-il encore assurer sa fonction éducative telle l'analyse de la pratique, l'évaluation ?

Avec de telles personnes handicapées, qu'il y aurait-il à faire s'il n'y avait pas d'agent de médiation ?

L'objectif est de les maintenir à leur niveau...

Selon la Direction de la ferme : « la lourdeur n'est pas liée à l'ampleur des tâches mais risquerait de venir d'un manque d'organisation. Il faut trouver les équilibres :

· Équilibres au sein du personnel d'encadrement, 25 personnes, c'est important !

· Équilibre par rapport aux animaux ; on est au maximum des possibles avec 80 gros animaux et une centaine de petits animaux

· Équilibres au sein des résidents connaissant toutes leurs caractéristiques de la déficience mentales jusqu'à l'handicap mental 

Par ailleurs, toujours selon les propos de la Direction, l'organisation qui consiste à vouloir créer des liens directs entre le monde de la psychiatrie et celui du médico-social en transférant des personnes de l'un à l'autre et vice versa, n'est pas satisfaisant.

Selon elle, cette relation doit être déviée et faire intervenir des compétences émanant du champ de la santé et de l'intervention sociale.

Quant à la question des temps de régulation pour le personnel d'encadrement, et au delà de la question budgétaire liée à l'affectation d'un psychologue, elle déclare que ce temps de parole, c'est « un temps dans un autre temps » et nous a rappelé que cet autre temps est également inscrit dans la lois des 35 heures.

Finalement une question de fond se pose à la ferme des Vallées : Est-ce que la médiation n'a pas pris le pas sur l'activité, la médiation ne serait-elle pas devenue l'activité elle-même plutôt que d'être agent de la relation entre éducateur et personne handicapée ?

CHAPITRE III

Etude de faisabilité

1ère partie : Recevabilité

Le projet est particulièrement innovant si bien que le produit proposé est quasiment inconnu du grand public voir même des professionnels de la santé et de l'intervention sociale.

Cette situation permet difficilement de mettre en oeuvre une étude de marché classique qui donne normalement une photographie du marché à un moment donné à partir par exemple de la détermination de la future clientèle de l'entreprise, le positionnement de son produit ou service sur le marché envisagé, l'analyse de la concurrence actuelle, l'importance et l'arrivée possible de produits/technologies nouvelles, la quantification des fournisseurs dont on sait qu'en petit nombre, ils pourraient disposer de moyens de pression, enfin l'examen des débouchés offerts par ce marché...

Par conséquent la faisabilité du projet est établi à partir d'entretiens et de réunions qui ont permis de mesurer la recevabilité du projet ainsi que les conditions en terme de financements mais aussi en terme de validité et de reconnaissance par un statut ou une accréditation permettant l'établissement de convention de partenariat.

Nous avons donc « découpé » nos activités par âge des destinataires du service en fonction des dispositions légales comme les agréments du Ministère de la Jeunesse et des sports pour les moins de 11 ans, et les dispositifs financiers comme la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales pour les moins de vingt ou le Conseil Général qui a compétence au niveau des adultes

· Enfants de 3 à 11 ans

Dans un premier temps, le projet s'appuiera sur des activités d'animation qui s'adressera aux enfants dont en priorité mais jamais de manière exclusive, ceux qui sont porteurs d'un ou plusieurs handicaps.

En effet, le 18 mai 2006 le projet a été présenté dans les services de l'Etat relevant du Ministère de la Jeunesse et des Sports afin d'examiner les conditions d'obtention d'une accréditation CLSH44(*) . Cet agrément permettra d'être en capacité de recevoir des enfants avec une prise en charge partielle du coût de la prestation par la caisse d'allocations familiales calculée d'après le quotient familial, c'est à dire en fonction des revenus de la famille selon le tableau suivant :

Participation de la Caf

Participation de la CAF/jour

CLSH

Cat.1 (QF : < ou = à 350 euros)
Cat.2 (QF : de 351 à 490 euros)
Cat.3 (QF : de 491 à 570 euros)

4,00 euros
3,35 euros
Néant

Notre interlocutrice, Madame M.C. Conseillère Animation à Jeunesse et Sports nous a indiqué par ailleurs, quelles doivent être les conditions d'obtention de cet agrément :

Le public auquel s'adresse l'activité doit être constitué d'enfants45(*) (3 à 11 ans) pour lesquels, il doit être organisé un certain nombre d'activités de loisirs et d'éveil à partir d'animations.

L'activité entrant dans le cadre du projet peut concerner des lieux mobiles incluant par exemple une caravane spécialement aménagée et un camping car pour le repos, goûters et sanitaires.

La réalisation de l' activité doit être motivée par la possibilité, voir le souhait que des enfants présentant des troubles du comportement ou avec handicap sensoriel, mental ou psychique aient accès aux loisirs au même titre que tout autre enfant.

Par ailleurs, le projet doit relayer les écoles et structures d'accueil spécialisées qui n'ont malheureusement pas la capacité d'accueillir l'ensemble des enfants présentant ces troubles.

Il faut savoir que par exemple, en école maternelle, de tels enfants ne sont accueillis la plupart du temps que par demi journée.

Or, l'intégration de ces enfants dans des CLSH dit « classiques » dépend de la politique des Directions ou des Conseils d'administration aussi l'administration de la Jeunesse et des Sports encourage très vivement l'accueil d'enfant avec handicap parmi des enfants sans handicap en référence à le réglementation46(*) des centres de loisirs.

Par ailleurs, le travail en partenariat avec des structures d'accueil traditionnelles afin de ne pas stigmatiser un accueil qui serait spécialisé mais au contraire, fondé sur la mixité enfants valides/enfants avec troubles ou handicap est prioritaire.

En ce qui concerne l'organisation de notre projet, notre proposition d'accueillir sur l'ensemble de l'année, les samedi, mercredi, ou en journée scolaire et durant les vacances scolaires 4 à 10 enfants en moyenne par demi journée les matins ou après midi a retenu très positivement l'attention de notre interlocutrice.

De même, l'établissement du calendrier d'accueil en fonction des demandes est encouragé compte tenu de la priorité donnée à l'intérêt de l'enfant

Enfin, la composition des groupes qui doit prendre en compte  l'âge des enfants, l'aptitude physique, motrice et intellectuelle ainsi que l'environnement familial et social est également une condition d'accréditation

Notre projet stipule que les enfants auront accès à plusieurs activités qui seront organisées dans la caravane ou le camping car ou sur le terrain, répartition étant faite en fonction de la nature des activités.

Il y a adéquation entre la nature du projet ainsi que les conditions d'obtention de l'agrément « Jeunesse et Sports » ce qui permettra le démarrage de l'activité pour ce qui concerne les enfants de 3 à 11 ans.

· Adolescents et adulescents (11 à 20 ans et plus47(*))

Rencontre avec BC de l'IMPro SINCLAIR de Mulhouse.

BC est également investie dans un nombre important de structures mulhousiennes en lien avec l'intervention sociale et l'insertion.

Notre projet lui a été présenté à partir d'une demande qu'elle a formulée parce que, selon ses propres propos, (citation) : « ce projet m'intéresse ».

BC rappelle tout de suite après avoir pris connaissance du contenu du projet, qu'il entre directement dans l'esprit de la loi de rénovation de l'action sociale et médico-sociale du 2 janvier 2002 notamment l'article 33 qui stipule les conditions liées à l'établissement d'une convention48(*) et que nous ne devons pas hésiter à formuler des demandes de prise en charge en présentant un dossier au CROSSM

· Adultes (personne de 20 ans et plus ayant quitté l'IMPro)

Nous avons eu un entretien avec FD, Directrice du service d'Action Sociale de la Caisse d'Allocation Familiale du Haut-Rhin et Présidente de l'association Schizso-Espoir, qui s'est déroulé également le 1er juin 2006 pour lui présenter notre projet.

En effet, cette personne avait été extrêmement intéressée par mes propos énoncés à l'occasion d'une réunion publique au Centre Social des Coteaux à Mulhouse49(*)

Il est ressorti de cette rencontre les éléments présentés ci-après en substance :

L'association Schizo-Espoir est intéressée par notre projet et souhaite relayer notre action auprès des familles d'enfants ou ayant un ou des membres avec schizophrénie.

Elle nous recommande également de prendre contact avec le SAVS50(*) qui, selon elle, sera également intéressé et demandeur d'un partenariat.

Elle nous informe encore des conditions de recevabilité de notre projet qu'il faut définir par rapport aux compétences des institutions c'est à dire :

· L'accompagnement social qui relève des compétences du Conseil Général

· Les champs du domaine sanitaire et médical dépendent de la Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales

FD nous suggère de nous rapprocher des services de PG, Responsable du Service « Accompagnement à domicile des personnes âgées et des personnes handicapées » afin d'émarger aux financements pour la prise en charge d'une quantité à négocier d'un nombre d'heures annuel d'intervention

Enfin, elle facilitera l'organisation d'une rencontre entre notre structure, l'AGATÉA et le Directeur Général du Centre Hospitalier de Rouffach, pour que, le cas échéant, nous puissions intervenir aux pavillon 7 et 8 qui accueille des personnes autistes

2ème partie : Etude technique et financière

A ce jour, les moyens matériels et financiers mobilisés pour cette activité sont les suivants :

· un local situé 15 rue de Turckheim 68000 Colmar - siège de l'Association mis disposition

· un équipement informatique comprenant 2 micro ordinateurs portables avec scanner et imprimante mis à disposition par le porteur de projet

· un véhicule camping-car de type Fiat Mc Louis 410 mis à disposition par le porteur de projet

· un véhicule utilitaire Citroën Méhari pour le transport des animaux vers les différents lieu de dressage en extérieurs (chemins, prés...) mis à disposition par le porteur de projet

· Une caravane FENDT double essieux 6.2m de longueur - 1,8 T, constituant un investissement de l'association

· un apport en capital de 20 000 € pour l'acquisition et l'aménagement du local d'éveil mobil, ainsi que le matériel nécessaire au démarrage de l'activité

A acquérir :

· Aménagement intérieur de la caravane (financement par les apports en capital)

· Véhicule de traction pour la caravane mis à disposition par le porteur de projet

· Sérigraphie 2 véhicules + camping car + caravane (financement par les apports en capital)

· Communication (plaquette, site Internet...) - (financement par les apports en capital)

· Matériel pédagogique - (financement par les apports en capital)

Calendrier de mise en route

Les différentes étapes de la mise en route du projet sont les suivantes :

1ère étape : jusqu'à juillet 2006

· Constitution de l'association de gestion de l'activité

· Ouverture d'un compte

· Lancement des demandes de financements auprès des financeurs de droit communs et des fondations

· Etude de faisabilité

· Stage d'immersion en institut accueillant des personnes handicapées

· Acquisition de la caravane et des équipements pédagogiques

· Aménagement de la caravane en lieu d'éveil mobile

· Participation aux séminaires de zoothérapie

2ème étape : Août 2006 à Décembre 2006

· Acquisition des animaux

· Dressage

· Lancement des opérations de médiatisation et de communication

· Démarches commerciales

· Contractualisation

3ème étape : janvier 2007

· Intervention en institut ou auprès des particuliers (tous les enfants et adultes ne sont pas placés en Institut essentiellement du fait de l'insuffisance de la capacité d'accueil de ces derniers)

4ème étape : 2010 / 2012

· Evolution de l'activité vers l'organisation d'un accueil en ferme thérapeutique qu'il est prévu d'acquérir sous forme de location d'établissement comme une maison forestière par exemple.

Nombre d'emplois

Au-delà de quelques postes d'intervenants saisonniers lors des formations qui seront dispensées, le projet permettra la création d'un emploi en CDI à temps partiel au cours des deux premières années. Cet emploi sera à temps plein à ce terme. Il est prévu également de créer un deuxième emploi à temps partiel durant la deuxième année. Cet emploi passant lui-même à plein temps au terme d'un an.

Exercice

2006

2007

2008

2009

 

Etudes / concept

1er emploi 0.25 ETP

1er emploi 0.5 ETP

1eremploi 0,75 ETP

Exercice

2006

2007

2008

2009

 

Etudes / concept

Démarrage

2ème emploi 0,25 ETP

2ème emploi 0,5 ETP

Total en ETP51(*)

 

0,25 ETP

0,75 ETP

1,25 ETP

Aire géographique d'intervention du projet

Les activités se dérouleront dans en Alsace et dans territoire de Belfort. Cette « zone d'intervention » comprend un nombre important de structures d'accueil (52 repérées dans les pages jaunes de l'annuaire autour des principales villes alsaciennes)

· Montage financier

L'étude financière porte sur les trois premières années :

1ère année : 2007

2ème année : 2008

3ème année : 2009

La montée en charge de l'activité est en adéquation avec la montée en charge de la masse salariale, représentée en ETP ; en effet, la nature même de l'activité justifie que soit proportionnel le nombre de personne accueillies avec la mobilisation de l'encadrement. Dans le cas contraire, il y aurait baisse de la qualité de l'accompagnement.

S'agissant de la dimension thérapeutique de l'activité, cette option n'est pas envisageable

Par conséquent, la clef de calcul pour l'évolution des charges proportionnelles, c'est à dire celles qui sont liées directement à l'activité seront calculées sur la base de cette clef.

Calcul de la clef :

Rappel évolution de unité de main d'oeuvre (ou équivalent temps plein)

Période

Nombre d'ETP prévues

1ère année : 2007

0.25

2ème année : 2008

0.75

3ème année : 2009

1.25

Conversion de la clef en pourcentage :

 
 
 
 

ETP

Pourcentage

 
 
 

1ère année

0,25

20%

2ème année

0,75

60%

3ème année

1,25

100%

 
 
 

Le démarrage de l'activité ainsi que les deux premières années d'exploitation ne permettront pas de « dégager » suffisamment de revenu pour financer un emploi à plein temps.

Par ailleurs, il est important pour garantir une qualité de prestation à la hauteur de ce que peuvent attendre des personnes avec handicap, d'être à deux personnes systématiquement puisqu'il faut à la fois garantir l'encadrement de personnes fragiles, tout en assurant le suivi logistique, l'installation des matériaux, pédagogiques, le suivi des animaux....

Par conséquent, le démarrage de l'activité sera « hybride », c'est à dire que pour permettre au porteur de projet de vivre de son activité, il faudra qu'il y ait des compléments de revenus par le biais des allocations de l'Assedic.

Cette formule est possible dans la mesure où l'on excède pas 110 heures travaillées et rémunérées par mois.

Il est recommandé, en accord avec l'Anpe, dans le cadre du dispositif de la CRP52(*), de démarrer l'activité en signant un contrat de travail à durée déterminée à temps partiel sans terme fixe.

Cette disposition permettra, lorsque le porteur de projet aura 50 ans, c'est à dire en 2008, de bénéficier, sous réserve du maintien du dispositif « CIE » de bénéficier de cette mesure, qui se traduit par l'octroie d'une prime à l'embauche ainsi qu'un abattement des cotisation sociale de part la prise en charge par l'État de la cotisation patronale URSSAF.

Le conjoint du porteur de projet est actuellement en situation d'emploi, or l'activité nécessite l'intervention de deux personnes.

Le conjoint devrait donc quitter son emploi volontairement mais cette démarche ne donne pas lieu à indemnité, or l'activité ne permettra pas, en dépit de l'hybridation du financement du premier salaire, d'assurer le financement d'un deuxième intervenant.

Par conséquent, plusieurs options pourront être mis en oeuvre :

1. Démission du poste salarié en cours du conjoint et financement complémentaire « CRES » ou Conseil Général dans le cadre du dispositif d'aide à la création d'emploi associatif

2. Départ du poste salarié en cours du conjoint à partit d'une convention de rupture du contrat de travail par consentement réciproque. Cette disposition permet de conserver la prime de licenciement et l'ouverture aux droits d'indemnisation par l'Assedic, particulièrement dans le cadre des créations d'entreprise.

Bien entendu, le cumul des deux options constituerait la situation la plus intéressante.

Il faut noter également, que la disposition de l'ACCRE53(*) ne s'applique pas aux associations même assujettie à la TVA

Conclusion

AGATEA : Un projet de thérapie à médiation par l'animal au service des personnes handicapées, une étude de recherche intégrée dans le cadre universitaire mais aussi une analyse de la pratique de l'existant dans le domaine de la zoothérapie qui a été effectué à partir d'une période d'immersion à la Ferme des Vallées en Charente.

Une autre période d'immersion est effectuée au Mas du Crêt au siège de l'Institut Français de Zoothérapie en Isère du 26 au 30 juin 2006, date postérieure à la date de dépôt des mémoires pour le Master en ingénierie de projets en Économie Sociale et Solidaire, cette date étant fixée au 23 juin 2006.

Le sujet traité dans ce mémoire a plusieurs dimensions : en premier lieu, il s'inscrit bien dans le champs de l'Économie Sociale et Solidaire plaçant au centre de l'activité la personne prise dans sa totalité. En deuxième lieu, il croise des faits décrits dans des ouvrages, articles, témoignages avec des études de cas dont l'une est décrite ici, la Ferme des Vallées ; l'autre sera évoquée dans le cadre de la soutenance.

En troisième lieu, il prend en compte plusieurs témoignages de personnes spécialisées dans l'accueil des personnes avec handicap particulièrement à l'IMpro Artisans et au C.A.R.A.H. de Colmar ainsi que des personnes spécialistes de la psychiatrie.

En quatrième lieu, il confronte ses observations dans le cadre d'une journée de formation à l'autisme et au TEACH effectué dans l'enceinte du Centre Hospitalier Psychiatrique de Rouffach.

Enfin, il à une dimension professionnelle puisqu'il présente les conditions techniques et économiques de la mise en oeuvre d'un projet de thérapie à médiation, ce projet étant cohérent avec l'université et le Master lui-même qui est un Master professionnel.

Il ressort globalement de l'étude un espoir important pour la personne handicapée du fait des résultats de la médiation de l'animal comme agent transitionnel entre une personne handicapée et son thérapeute ou son éducateur.

Il ressort également une potentialité quant à la faisabilité d'une création d'activité professionnelle dans laquelle je pourrai remplir ma mission.

Mais si la zoothérapie démontre toute son efficacité, il n'en reste pas moins qu'elle n'est pas encore reconnue en France dans la mesure ou il n'y a jamais eu d'accréditation par le CROSSM, c'est à dire le Comité Régional de l'Organisation Sociale et Médico-sociale et que par conséquent, l'activité de zoothérapie, quelque soit sa forme d'exercice, ne bénéficie pas de prise en charge en terme d'octroie de prix de journée par le Conseil Général ou la DDASS selon l'âge des personnes accueillies et doit donc faire l'objet d'autofinancement.

Par ailleurs, et nous trouvons ici une cohérence avec la difficulté de faire reconnaître l'activité, beaucoup reste à faire en zoothérapie, je rappelle que nous cherchions encore cette dernière à la ferme des vallées, elle-même reconnaissant ne pas la pratiquer vraiment.

C'est finalement, nous, groupuscule de personnes convaincues, fréquentant l'IFZ, qui sommes les pionniers de la zoothérapie en France et si notre mission est d'une part de pratiquer cette activité pour servir des personnes avec handicap, elle est d'autre part de nous battre pour faire reconnaître cette profession fondée à partir de cette activité vraiment innovante.

La question de la reconnaissance de la profession dont le nom reste à trouver (zoothérapeute, praticien en zoothérapie...) sera passionnante.

Bibliographie

· Il y a quelqu'un Là-dedans Howard BUTEN Odile Jacob année 2004 - Nombre de pages : 204 pages ISBN 2-7381-1548-9 - ISSN 1621-0654

· Jeux et réalités D.W. WINNICOTT Collection FOLIO / ESSAIS Titre original PLAYING AND REALITY D.W. WINNICOTT, 1971 Édition GALLIMARD, 1975, pour la traduction française Nombre de pages : 276 pages ISBN 2-07-0411984-3

· ASILES Erwin GOFFMAN Titre de l'édition originale : ASYLUMS traduit par Les Éditions de minuit Année 1968 Nombre de pages : 447 pages ISBN 2-7073-0083-7

· Pédagogie du jeu Nicole de GRANDMONT Les Éditions LOGIQUES PRATIQUES PEDAGOGIQUES Année 1ère édition 1997 - 2ème tirage 1999 Nombre de pages : 107 pages ISBN De Boeck & Larcier 2-8041-2557-2 ISBN Éditions Logiques 2-89381-282-1 ISSN 0778-0451

· "Thérapies à Médiation" - FEETAC- colloque du 12 et 13 mars 2005 - Palais de la Musique et des Congrès à Strasbourg

· Ces psychothérapies à médiation corporelle sont définies sur : http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/consulter/ les_therapies/ therapies _ corporelles_02.htm

· "Les techniques du toucher shiatsu" de Jean-Louis Abrassart, éd. Ellebore 

· J. Konrad Stettbacher (« Pourquoi la souffrance »)

· Pets and Mental Health, Cusack, 1988.

· La Liberté, LEDERREY Pierre, 04.05.2002

· Institut Français de Zoothérapie Siret 450182167000012 APE/NAF 913 enregistré sous le N° de formateur 82740174174 auprès du Préfet de la Région Rhône Alpe. Siège social : Centre de Zoothérapie : « Ferme le Mas du Crêt » 38690 - Colombe- Cycle de formation à la zoothérapie 2005 - Séminaire I

· http://liensutiles.forumactif.com/ftopic9496.CES-AMIS-QUI-NOUS-VEULENT-DU-BIEN.htm

· http://www.faktis.com/wiki/fr/yo/York.htm

· Levinson Boris, Mallon Gerald P. Pet-Oriented Child Psychotherapy, Charles C. Thomas, États-Unis, 1997.
Cahiers de Serience n°5 - La magie du lien http : //www.suren.fr/cahiers/cahiers5 /p9.htm

· Rencontre AAA - http://perso.orange.fr/benoit.graulet/Rencontres/programme.htm

· Supplément Version FEMINA DNA N° 204 du 24 février 2006 réalisé par Danièle Boone « Ces amis qui nous veulent du bien » nombre de page 99 - page 28

· Effet Zoothérapie - http://www.oricom.ca/zootherapie.chuq/Effets-therapeutiques-zoo.htm

· Voulant offrir aux enfants hospitalisés en oncologie pédiatrie, le CHU de Québec a innové en matière de zoothérapie en concevant une chambre pouvant accueillir un enfant et ses parents et la compagnie d'un chien pour toute une journée - http://www.chu-rouen.fr/documed/neuf2897.html

· Film LA FERME DES VALLEES - 1999 / France / 52 minutes Auteur scientifique : José BOURGAREL - Réalisation : José BOURGAREL - Production : Daniel LECONTE - Distribution : Betty NOCELLA c/o DOC EN STOCK

· Collection « Nature et Animaux » : les chiens Education, Hygiène, Santé - Marie-Luce HUBERT, Jean-Louis KLEIN Edition SAEP 68040 Ingersheim ISBN 2-7372-3251-1 année 1994 -

· Encyclopédie universelle

· La vie tout simplement édition écrire de social, mai 2001 - 163 pages Prologue p.8

· convention internationale pour les Droits de l'enfant ( adoption par les Nations-Unies le 20 novembre 1989)

· Arrêté portant réglementation des centres de loisirs sans hébergement du 20 Mars 1984

· Amendement CRETON

· Code de l'action sociale et des familles, un article L. 313-8-1 « Art. L. 313-8-1.

* 1 Association de Gestion d'Activités Thérapeutiques et d'Éveil assistées par l'Animal 

* 2 Commission d'Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail

* 3 Voir définition en annexe page m1

* 4 Ibid p.1

* 5 Interview Médecin Psychiatre du 16 février 2006 - voir compte rendu en annexe pages h3/h4

* 6 Interview Psychologue du 7 mars 2006 - voir compte rendu en annexe page i1

* 7 Voir statistiques en annexe sur l'évolution du nombre de nouveaux malades en Alsace - page k1/k15

* 8 Extrait de la circulaire de programmation 2006 annexe III - voir annexe page l1

* 9 "Thérapies à Médiation" - FEETAC- colloque du 12 et 13 mars 2005 - Palais de la Musique et des Congrès à Strasbourg

* 10 Ces psychothérapies à médiation corporelle sont définies sur : http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/consulter/ les_therapies/ therapies _ corporelles_02.htm

* 11 "Les techniques du toucher shiatsu" de Jean-Louis Abrassart, éd. Ellebore 

* 12 Né en 1897 en Autriche, mort en 1957 en prison aux USA pour offense à la Cour. Élève très tôt apprécié de Freud dont il finira par se distancer. Wilhelm Reich fut l'un des plus prolifiques psychanalystes de la génération des années 20-30. Son oeuvre est divisée en 3 périodes successives :

- de 1919 à 1927, la période psychanalytique, durant laquelle il travaille intimement au coté de Freud

- de 1928 à 1938, une période freudo-marxiste où, très engagé socialement, il réussit une synthèse des apports de Freud et de Marx au sein de ce qu'il appelle la Démocratie du travail ;

- de 1935 à 1957, une période orgonale (l'énergie de la vie) dans laquelle l'essentiel de ses travaux est consacré à une recherche approfondie sur le phénomène du vivant et sur l'énergie vitale émanent de ce qu'il a nommé orgone

* 13Le training autogène a été mis au point par le Docteur et psychiatre allemand, Johannes H. Schultz, dans les années 1930. Ce néologisme évoque une méthode d'entraînement intérieure dirigée par la personne elle-même, aboutissant à un état de relaxation et de détente.

* 14 Annexe définition page m2

* 15Annexe définition page m3

* 16 Annexe définition page m3

* 17 J. Konrad Stettbacher (« Pourquoi la souffrance »)

* 18 Pets and Mental Health, Cusack, 1988.

* 19 La Liberté, LEDERREY Pierre, 04.05.2002 annexe page k1

* 20 Interview Médecin Psychiatre du 16 février 2006 - voir compte rendu en annexe pages h4

* 21 Institut Français de Zoothérapie Siret 450182167000012 APE/NAF 913 enregistré sous le N° de formateur 82740174174 auprès du Préfet de la Région Rhône Alpe. Siège social : Centre de Zoothérapie : « Ferme le Mas du Crêt » 38690 - Colombe- Cycle de formation à la zoothérapie 2005 - Séminaire I page 1/4

* 22 http://liensutiles.forumactif.com/ftopic9496.CES-AMIS-QUI-NOUS-VEULENT-DU-BIEN.htm

* 23 http://www.faktis.com/wiki/fr/yo/York.htm

* 24 Levinson Boris, Mallon Gerald P. Pet-Oriented Child Psychotherapy, Charles C. Thomas, États-Unis, 1997.
Considéré comme le père de la zoothérapie, le psychiatre Boris Levinson présente la théorie et la pratique de la zoothérapie dans le traitement des troubles psychologiques chez l'enfant.

* 25 Située à Grandcourt, en Seine-Maritime, La Ferme Européenne des Enfants accueille les petits de 5 à 12 ans, pendant les vacances scolaires, seuls ou en gîte avec leurs parents. (Site : www.la-fee.org.)

* 26 Cahiers de Serience n°5 - La magie du lien http://www.suren.fr/cahiers/cahiers5/p9.htm

* 27 Voir dans ce chapitre l'alinéa « éducation du chien » page 6

* 28 Rencontre AAA - http://perso.orange.fr/benoit.graulet/Rencontres/programme.htm

* 29 Supplément Version FEMINA DNA N° 204 du 24 février 2006 réalisé par Danièle Boone « Ces amis qui nous veulent du bien » nombre de page 99 - page 28

* 30 Effet Zoothérapie - http://www.oricom.ca/zootherapie.chuq/Effets-therapeutiques-zoo.htm

* 31 Voulant offrir aux enfants hospitalisés en oncologie pédiatrie, le CHU de Québec a innové en matière de zoothérapie en concevant une chambre pouvant accueillir un enfant et ses parents et la compagnie d'un chien pour toute une journée - http://www.chu-rouen.fr/documed/neuf2897.html

* 32 Film LA FERME DES VALLEES - 1999 / France / 52 minutes Auteur scientifique : José BOURGAREL - Réalisation : José BOURGAREL - Production : Daniel LECONTE - Distribution : Betty NOCELLA c/o DOC EN STOCK

* 33 Collection « Nature et Animaux » : les chiens Education, Hygiène, Santé - Marie-Luce HUBERT, Jean-Louis KLEIN Edition SAEP 68040 Ingersheim ISBN 2-7372-3251-1 année 1994 -+ 243 pages - pages 54/59

* 34 Voir annexe : Programmes Evaluation Tests de contrôles Sondage page n1-n2

* 35 Voir annexe : Programmes Evaluation Tests de contrôles Sondage page n1-n4

* 36 Voir annexe : Programmes Evaluation Tests de contrôles Sondage page n1-n4

* 37 Voir annexe : Programmes Evaluation Tests de contrôles Sondage page n1-n4

* 38 Agir pour la Protection, l'Éducation et la Citoyenneté

* 39 se dit des 2ème et 3ème coupes.

* 40 Selon l'encyclopédie universelle, la praxis est une manière d'agir tandis que la praxéologie est, ou se veut être une science portant sur les différentes manières d'agir.

* 41 Brigitte LONGUEVILLE - Formatrice à l'institut régional du travail social de Poitou Charente

* 42 La vie tout simplement édition écrire de social, mai 2001 - 163 pages Prologue p.8

* 43 Annexe Grille d'évaluation o1-o5

* 44 Centre de Loisirs Sans Hébergement

* 45 au sens de la convention internationale pour les Droits de l'enfant a été adoptée par les Nations-Unies le 20 novembre 1989

* 46 Arrêté portant réglementation des centres de loisirs sans hébergement du 20 Mars 1984

* 47 Amendement CRETON - voir dossier de recherche UES6 Patrick ADOLF Master II ESS promotion 2005-2006 - annexe page 16

* 48 Il est inséré, dans le code de l'action sociale et des familles, un article L. 313-8-1 ainsi rédigé :
« Art. L. 313-8-1. - L'habilitation à recevoir des bénéficiaires de l'aide sociale peut être assortie d'une convention. Voir extrait annexe page p1

* 49 Dossier de recherche UES7 Patrick ADOLF Master II ESS promotion 2005-2006 - page 3 paragraphe « Un projet véritablement collectif »

* 50 Service d'Accompagnement à la Vie Sociale

* 51 Équivalent Temps Plein (1ETP = 1575 heures annuelles)

* 52 Convention de Reclassement Personnalisée

* 53 Allocation aux Chômeurs CRéateur d'Entreprise






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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore