5. CONCLUSIONS ET
PERSPECTIVES
Les résultats que nous obtenons en
conditions contrôlées nous indiquent globalement une
meilleure efficacité photosynthétique des feuilles
traitées avec les extraits d'algues marines.
Afin de quantifier cette amélioration, 3 techniques
complémentaires ont été utilisées de manière
à fournir des paramètres au niveau de l'énergie lumineuse
réfléchie (réflectance foliaire), au niveau des
réactions photochimiques primaires (fluorescence chlorophyllienne) ainsi
qu'au niveau des échanges gazeux et principalement de la fixation du
CO2.
Tout d'abord, nous constatons une meilleure absorption de
l'énergie lumineuse au niveau des chlorophylles par les feuilles des
plants traités avec les produits CL 143 et AH 13305. Nous avons pu
valider cela par les indices de réflectance foliaire (PSNDA
et PSNDB).
D'autre part, la fluorescence chlorophyllienne nous montre une
augmentation du rendement des réactions photochimiques primaires
(première étape de la photosynthèse) principalement
expliquée par une meilleure efficacité du transfert
d'électrons vers la chaîne de transport. Les deux produits
augmentent cette première étape de la photosynthèse. Cette
augmentation est significative environ 5 jours après l'application de
produits, et est toujours mesurable 32 jours après la première
application.
A la vue de nos résultats, il semblerait qu'une
deuxième application de produit soit nécessaire pour voir
perdurer l'effet dans le temps. Cependant, il faudrait mettre en place une
expérience dans ce but afin de pouvoir l'affirmer.
Cette méthode (fluorescence chlorophyllienne) est
intéressante de par le nombre important de répétitions
pouvant être réalisées par unité de temps ainsi que
la quantité d'informations fournie par le signal. Elle nous a permis de
réaliser un monitoring, pratiquement au jour le jour, suite à
l'application des produits. Toutefois, le point faible de la méthode
étant une grande sensibilité aux variables environnementales
(exposition solaire, température, ...).
Finalement, l'analyse des échanges gazeux,
effectuée 13 jours après la première application, nous
montre quant à elle une amélioration de la fixation de
CO2 par unité de surface et de temps (photosynthèse
nette) pour les feuilles des plants traités avec le produit AH 13305.
Cette méthode nous a donc permis de mettre en évidence un effet
des extraits d'algues marines sur la deuxième phase de la
photosynthèse et probablement sur une meilleure activité de
l'enzyme RubisCO.
En ce qui concerne les analyses minérales, les feuilles
des plants traités avec le produit AH 13305 semblent se trouver dans un
état physiologique plus jeune, de par leur teneur en Ca plus faible et
leur teneur en K plus élevée.
Ces différences entre les plantes témoins et les
plantes traitées n'ont pas pu être validées au
vignoble au moyen de la fluorimétrie et des analyses
minérales foliaires. Comme nous l'avons déjà
mentionné auparavant dans le travail, il pourrait s'agir du fait que
nous ayons rencontré des conditions climatiques exceptionnelles durant
la période de mesure (canicule du mois d'août 2003) ainsi que
l'éloignement temporel important par rapport à l'application des
produits (environ 90 jours).
Au terme de ce travail, en guise de perspectives, des
questions se posent toujours :
P Combien de temps perdure l'effet des produits ?
P Combien de doses sont nécessaires pour voir cet effet
perdurer ?
P Peut-on observer ces résultats en conditions
réelles (au vignoble) ?
P L'augmentation de l'efficacité
photosynthétique se répercute-t-elle au niveau de la biomasse
et/ou de la concentration en sucre des baies ?
P Comment fonctionnent ces produits ?
P ...
Néanmoins, s'il s'avère par la suite qu'on
puisse démontrer de manière rigoureuse une stimulation de la
photosynthèse en conditions réelles (aboutissant à des
teneurs en sucre plus élevées) par la l'application d'extraits
d'algues, ces produits pourraient devenir en quelque sorte une
« assurance qualité » de la vendange pour les
viticulteurs lors de conditions difficiles.
|