4.1 .2.4 Dans les services de soins palliatifs
Tin travail publié en 2000 (92) a étudié
le pronostic chez des patients en phase terminale d'un cancer et admis dans une
unité de soins palliatifs, 20% des patients ont un diagnostic d'ECA
à leur admission. Par la suite, 38% des patients développeront un
ECA durant le séjour. Les auteurs de cette étude notent qu'une
amélioration significative est observée chez 50% des patients
souffrant d'ECA.
4.1 .2.5 Aux soins intensifs
Tin travail général sur l'ECA aux SI (93) a
étudié 238 patients admis consécutivement à partir
d'un service d'urgence, dont 38 (16%) développent un ECA durant leur
séjour. En terme de pronostic, ce travail montre une durée de
séjour plus longue sans augmentation toutefois de la mortalité.
Les faits qu'aucun instrument standardisé n'est utilisé pour le
diagnostic de l'ECA et que la sévérité de la maladie
sous-jacente n'est pas prise en compte comme facteur confondant limitent
cependant les résultats de cette étude. Dans un autre travail,
portant sur un moins grand nombre de patients mais prenant en compte les
facteurs confondant, l'ECA se montre également fortement
prédictif de la durée de séjour (94). La question de
savoir si l'ECA est un marqueur simple de mauvais pronostic ou s'il fait partie
des facteurs causaux à l'origine de l'ECA est, là aussi,
débattue (61) .
4.1.3 Dépistage et diagnostic
Il n'existe pas de revue systématique récente
sur le dépistage et le diagnostic de l'ECA. Nous avons donc choisi ici
de présenter de manière non exhaustive les éléments
importants de la littérature. Le dépistage et le diagnostic de
l'ECA ne sont pas optimaux. Dans deux études s'intéressant au
diagnostic de l'ECA en salle d'urgence, Elie (56) et Hustey (95)
évaluent respectivement à 65 et 88% la proportion de patients
dont le diagnostic d'ECA était omis ou incorrect, le taux d'ECA
diagnostiqué étant de 57% dans un autre travail récent
(91). Tine étude locale retrouve des chiffres similaires (11). Chez la
personne âgée hospitalisée, ce pourcentage
s'élève à 95% selon une étude rétrospective
(96). La fréquence de faux diagnostics est également importante,
comme le montre un autre travail (97) qui évalue à 42% la
proportion de malades diagnostiqués comme dépressifs et souffrant
en fait d'ECA. Ce sous-dépistage est source d'un sous-traitement,
constaté entre autres par Hustey (95). Pour ce dernier, seuls 20% des
patients souffrant d'ECA bénéficient d'une prise en charge
spécifique.
Tine étude récente s'est
intéressée aux facteurs de risque de non dépistage de
l'ECA par le corps infirmier (98). Il s'agit d'une étude de cohorte
prospective sur 797 patients. Il en ressort que la forme hypoactive de l'ECA,
l'âge de plus de 80 ans, les troubles de la vision et la démence
sont des facteurs de risque pour le sous dépistage de l'ECA. Tine fois
diagnostiqué, l'ECA n'est en outre pas signalé dans les lettres
de sortie dans 45% des cas s'il s'agit d'un résumé
structuré et dans 84% des cas si le résumé n'est pas
structuré (99).
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