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commerce électronique Obstacles & perspectives Cas de la Tunisie

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par Ahmed AYADI & Abdelhakim BOUABDALLAH
Institut Superieur de Gestion de Tunis - Maitrise en Sciences Comptables 2001
  

Disponible en mode multipage

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Introduction générale

Après des décennies marquées par des révolutions dans le secteur de l'informatique et celui des télécommunications, nous voilà à l'aube du troisième millénaire, en présence d'un nouveau phénomène directement issu du croisement de ces deux prédécesseurs.

L`Internet est un réseau télématique international est un véritable écosystème composé de multiples éléments interdépendants : ordinateurs, modems, réseaux, logiciels, fournisseurs d'accès, etc.

Ce réseau a connu un développement très rapide, en cinq ans, l'Internet a attiré cinquante millions d'utilisateurs alors que la radio a nécessité trente huit ans et la télévision treize ans pour atteindre ce niveau.

La vulgarisation de l'Internet a entraîné une révolution dans le domaine de l'information dans la mesure où elle permet à son utilisateur d'avoir une meilleure information en terme de rapidité.

L'apport du réseau des réseaux ne s'est pas limité dans la technologie de l'information mais il a aussi entraîné l'expansion du commerce électronique.

L`agence tunisienne de l'Internet (ATI) a définit le commerce électronique comme l'ensemble des opérations de ventes, d'achats et d'échanges qui utilisent à la fois l'informatique et les réseaux de télécommunications.

Le commerce électronique couvre ainsi, aussi bien les transactions interentreprises (B2B) que les transactions entre entreprises et consommateurs (B2C) .

Au début de son apparition, tout individu ou expert qui invoquait ce thème était traité de rêveur. Les gens n'arrivaient pas à admettre le fait qu'il soit devenu possible de vendre, d'acheter et de commander des produits, des services, des logiciels, des ordinateurs, etc ``on line'' tout simplement en étant assis à leurs bureaux.

Ce n'est pas hasard que depuis quelques années, le monde des affaires et de la presse s'efforcent d'impliquer le grand public dans le commerce électronique.

On peut vendre via Internet n'importe quoi, vu qu'on va obligatoirement au moins tomber sur un acheteur intéressé ; le nombre d'utilisateurs d'Internet est estimé à 350 millions en 2001.1(*)

En plus, dans le cadre de mondialisation, ce réseau permet à l'économie de dépasser les limites imposées par les barrières politiques et économiques et de gommer, totalement ou partiellement les intermédiaires.

A l'aube du 21éme siècle, le terme commerce électronique ne peut plus donc être ignoré surtout par les entreprises qui vendent leurs produits via un marché mondial qui a connu et continue à connaître de très grands changements et mutations.

Ces entreprises doivent, aujourd'hui, dépasser l'étape de conviction de l'importance de ce type de commerce pour passer à la phase d'adhésion à ce système d'échanges international vu le rythme accéléré de l'évolution qui exige une certaine capacité d'adaptation.

Plusieurs obstacles peuvent ralentir l'expansion du commerce à travers le Web ; la sécurité des paiements, la loi applicable au contrat en ligne, la fiscalité, le cadre juridique, non-conformité entre marchandise commandée et celle livrée, etc.

Les Américains ont été les pionniers dans le domaine du commerce à travers l'Internet et ils lui ont consacré une grande importance. C'est ainsi que l'ex- président des Etats Unis BILL CLINTON a déclaré que ce nouveau venu va créer des milliers d'emplois.

Ce sont les Européens qui ont été les premiers à suivre, deux milliards d'euros pour l'année 2000 et 327 milliards d'euros sont prévus pour l'année 2002.

La Tunisie était l'un premiers pays arabes et africains ayant reconnu la valeur inestimable de ce mode d'échange qui offre de nouvelles opportunités pour se lancer de nouveau sur un marché dont les parts sont à redistribuer.

Une Commission Nationale pour le Commerce Electronique et l'EDI (CNCE) a été crée dés novembre 1997, une initiative qui a été suivie par d'autres qui ne manquent pas d'importance ; les projets pilotes, le cadre juridique, la baisse des tarifs, etc.

Le cadre juridique mis en place par les autorités publiques constitue une étape intéressante dans la stratégie qu'a adopté la Tunisie en matière de développement du commerce électronique. La loi n° 2000/83 relative au commerce et aux échanges électroniques vient combler le vide juridique qui a fait l'objet des principales critiques.

Cette étape vient concrétiser la volonté du gouvernement tunisien pour promouvoir

le commerce électronique en Tunisie.

En effet, l'infrastructure mise en place a facilité la vulgarisation de ce nouvel atout, ce qui a permis de faire augmenter le nombre d'abonnés à l'Internet à 33000 en juillet 2000 après avoir été 111 en 1996.2(*)

Le but de ce mémoire est de sensibiliser davantage le grand public pour qu'il ait conscience de l'importance du commerce électronique. D'autre part d'étudier l'impact de la nouvelle loi n° 2000/83 et relative au commerce et aux échanges électroniques, sur le développement de ce nouveau mode de faire les affaires en Tunisie.

C'est ainsi qu'il sera composé de trois parties. On essayera dans une première partie de retracer l'historique du commerce électronique, avant de le définir et de déceler ses différentes formes.

Les obstacles pouvant ralentir la vulgarisation d'un tel mode, feront l'objet de la deuxième partie. On traitera successivement, les problèmes liés à la sécurité et au paiement, les problèmes juridiques et les problèmes fiscaux.

Dans la troisième partie, on va focaliser l'étude sur l'exemple tunisien, même si ce dernier ne compte que trois petites années d'expérience dans ce domaine. Les préalables et les avantages du commerce électronique feront l'objet de la première section, alors que les progrès réalisés dans ce sens feront l'objet de la deuxième section.

La dernière partie de ce mémoire sera consacré à une étude réalisée auprès d'entreprises disposant d'un site web.

Chapitre 1 : Historique et définition du commerce électronique

Introduction :

Le commerce électronique n'est pas une nouvelle technologie, mais c'est un concept commercial, économique, qui exploite les nouvelles technologies.

Apparaissant au début sous la forme d'échange de messages normalisés entre entreprises, le commerce électronique vit actuellement une expansion fulgurante grâce à Internet.

Section 1 : Historique

Contrairement à l'idée répandue, le commerce électronique n'est pas un nouveau phénomène. En effet les échanges électroniques existaient depuis les années cinquante grâce principalement aux standards de l'EDI (Electronic Data Inter change ).

I - L'EDI ou échange de données informatisées :

Cette technologie date de 1948. A l'époque elle consistait en l'échange de messages normalisés d'une entreprise à une autre par le biais d'un réseau de télécommunication. Son intérêt fondamental était l'automatisation de l'échange de documents comme la prise de commande, le suivi des colis envoyés ou la facturation en évitant ainsi les hasards et les délais du courrier et les ressaisies manuels.

L'EDI est donc l'échange de données informatisées par un réseau de partenaires et de fournisseurs ; il standardise la présentation, le format des messages et des documents pour faciliter la circularisation entre les entreprises membres, permettant ainsi l'automatisation des approvisionnements, la gestion des stocks, la logistique, les ventes, les ordres bancaires, etc.

Le principal inconvénient reste les lourds investissements qu'exige l'EDI lors de son implantation, ce qui a ramené à une migration vers un nouveau moyen de commerce électronique, à savoir l'Internet.

II - L'avènement de l'Internet :

Conçu à la fin des années soixante grâce au projet ARPANET3(*), à des fins de recherches militaires et universitaires, Internet se limitait jusqu'alors à des échanges de textes et n'offrait aucune des fonctions de multimédia disponibles aujourd'hui.

La situation a toutefois commencé à évoluer au début des années quatre-vingt dix, lorsque le Web a vu le jour. Convivial et axé sur la présentation graphique, le Web entraînait dans son sillon des navigateurs et des outils de recherche permettant aux internautes de passer rapidement d'un site à un autre et de chercher l'information aux moyens de mots ou des phrases clés.

La popularité d'Internet a incité de nombreuses entreprises à établir leurs présences sur le Web.

Certaines entreprises et c'est là se trouve la véritable source d'expansion du commerce électronique, ont franchi une étape de plus en utilisant Internet pour vendre leurs marchandises directement. Les consommateurs et les entreprises peuvent à présent, effectuer des transactions en direct.

Les avantages du réseau des réseaux ont facilité davantage son développement fulgurant :

- La simplicité et la souplesse de la connexion des entreprises et des particuliers.

- Les prix d'accès et de communication sont généralement moins chers que ceux de L'EDI.

- L'élargissement des marchés et l'établissement des liens directs, instantanés et interactifs.

- La fidélisation plus facile du client grâce aux outils interactifs et multimédias conduisant à une meilleure écoute des besoins, préférences et comportement d'achat.

- Le gommage partiel ou total des barrières des intermédiaires commerciaux.

- La possibilité, pour les PME, de devenir leader d'un secteur du marché.( DESCHAMPS Max Henri, 1999)

Section II : Définition du commerce électronique

D'après le dictionnaire Hachette, le commerce est l'activité qui consiste en l'achat et la vente des marchandises, de biens ou de services. Lorsque cette activité devient électronique : réalisée par le traitement et la communication d'information, on parle de commerce électronique.

I - Une multitude de définitions :

Le commerce électronique a fait l'objet de plusieurs définitions. Dans la suite nous allons évoquer les plus pertinents d'entre elles, et on retiendra celle qui sera utilisée le long de cette étude.

Le rapport de Lorentz.F4(*) définit le commerce électronique par « l'ensemble des échanges électroniques liés aux activités commerciales : flux d'information et transaction concernant les produits ou les services » et précise que « il s'étend aux relations entre entreprises, entre entreprises et administration, entre entreprises et particuliers et utilise diverses formes de transmission numérisée : Téléphone, télévision, réseau informatique, minitel, Internet ... ». ( Lorentz, 1998 ).

Lorentz a été, dans cette définition, précis dans la mesure où il n'a oublié que quelques détails qui se rapportent au commerce électronique (GSM, SMS, ...). En effet, il a parlé de l'objet du commerce électronique, de ses formes et des moyens mis en place pour réaliser des transactions électroniques.

De leur part, l'Association française du Commerce Electronique (AFCEE ) et l'Association française de la Télématique Multimédia (AFTEL ), donnent du commerce électronique une définition restreinte et une autre définition plus extensive.

Dans la définition restreinte le commerce électronique désigne l'ensemble des échanges commerciaux dans lesquels l'achat s'effectue sur un réseau de télécommunication.

Le commerce électronique recouvre aussi bien la simple prise de commande que l'achat avec paiement, et concerne autant les achats de biens que les achats de services, qu'ils soient eux même en ligne ( service d'information, logiciels, jeux, ...) ou non.

D'une telle définition on peut comprendre que le commerce électronique s'opère de deux manières différentes :

- Le commerce électronique direct : dans ce cas, la prise de commande, le paiement et la livraison se font en ligne sans passer par les réseaux traditionnels de vente. Les produits et les services vendus sont intangibles et peuvent être soit des informations, des logiciels, des produits de loisirs, etc.

- Le commerce électronique indirect : dans ce second cas, la prise de commande et le paiement s'effectuent en ligne, alors que la livraison se fait par l'intermédiaire des réseaux traditionnels de livraison à savoir, la logistique, la poste, ...Les produits vendus sont tangibles et ne peuvent pas généralement être livrés directement comme dans le cas des services ou des informations.

Dans la définition extensive, on peut inclure dans le commerce électronique l'ensemble des usages commerciaux des réseaux y compris ceux dans les quels une entreprise ne fait que présenter ses produits, la commande s'effectuant hors ligne.

A l'échelle nationale, M Zouheir Trabelsi, ex-DGA de l'Agence tunisienne d'Internet (ATI) a avancé la définition suivante : " la définition du commerce électronique peut être prise dans son sens restreint, à savoir vendre ou acheter des produits, des services ou des informations à travers un réseau de télécommunication. Cependant, il est préférable de s'en tenir à une définition plus large à savoir : tous les échanges et toutes les transactions qu'une entreprise peut être amenée à faire au travers d'un média électronique et d'un réseau.

Techniquement, le commerce électronique peut apparaître sous deux formes. La première (business to business) touche aux relations entre deux entreprises, via un serveur Intranet ou Internet commun. La deuxième forme ( business to consumer ) consiste à ouvrir une boutique virtuelle sur Internet, comme si on ouvrait une boutique dans une rue passante ou à rejoindre une galerie marchande virtuelle, réunissant de multiples boutiques."

Une autre définition qui est la référence, en Tunisie, est celle de la loi n° 2000-83 du 9 août 2000 relative au commerce et aux échanges électroniques.

Cette loi définit le commerce électronique comme l'ensemble des opérations commerciales qui s'effectuent à travers les échanges électroniques.

Dans toutes ces définitions, le concept du commerce électronique présente nécessairement les trois traits suivants :

-Echange à finalité commerciale.

-Multiplicité de la nature de l'échange : non seulement l'échange de biens proprement dits, mais aussi tout échange permettant de réaliser l'objectif d'achat ou de vente.

-Utilisation des technologies de l'information et notamment de la technologie Internet.

Nous allons essayer de présenter notre définition du commerce électronique : le commerce électronique couvre tous les échanges de biens et de services entre deux ou plusieurs intervenants(consommateurs et entreprises) à travers un média électronique, y compris l'Internet.

II - Les opérations commerciales du commerce électronique

En raison des similitudes, les opérations du commerce électronique sont presque aussi étendues que celles du commerce traditionnel. En effet, le commerce électronique inclut à la fois des activités traditionnelles (présentation d'information sur un produit) et nouvelles (vente au détail dans des galeries virtuelles et édition d'information numérique). Certaines opérations courantes du commerce électronique concernent l'interaction interentreprises et entreprise-client.5(*)

Les opérations de commerce électronique ne se ressemblent pas, bien que toutes mettent l'accent sur :

La promotion de produits à la faveur de catalogues en direct;

Le traitement des transactions (échange d'information financière numérisée);

Le soutien à la clientèle.

Le commerce électronique sur Internet diffère des activités commerciales usuelles dans la mesure où il est influencé par les caractéristiques mêmes du média. À l'opposé des supports écrits, le commerce électronique est dynamique, car il permet aux utilisateurs d'interagir avec le site commercial, d'envoyer des commentaires, voire même de définir la portée d'un document.

Contrairement au commerce de personne à personne, le commerce électronique donne lieu à une interaction guidée entre un fournisseur et un acheteur éventuel, où le premier oriente le second dans une série d'options et de processus. Il diffère aussi du commerce traditionnel en raison de ses rapports illimités avec le temps et l'espace. En effet, l'interaction ne se limite pas aux heures officielles d'ouverture ou aux frontières géopolitiques, et on peut commercer avec d'autres marchands et consommateurs partout dans le monde, dans différents fuseaux horaires, 24 heures par jour, sept jours par semaine.

III- Typologie du commerce électronique :

Selon la nature des acteurs mis en relation via, Internet, le commerce électronique se présente sous différentes formes ; déjà énoncées dans la définition de Lorentz :

Relation Business to Consumer (B2C);

Relation Business to Business (B2B);

Relation Business to Administration (B2A);

Relation Consumer to Administration(C2A).

1 - Relation Business to Consumer:

Le commerce électronique de type entreprise to consommateur (B2C) s'appelle aussi commerce électronique de détail du grand public.

Le consommateur désigne dans ce cas un particulier qui achète un produit pour son usage personnel.

B2C

Le «business-to-customer » est sans doute l'aspect le plus visible du commerce électronique.

Le consommateur peut acheter directement sur Internet des biens et services. Le moyen le plus visible est l'utilisation du catalogue électroni-

que.

Entreprise

Consommateur

Figure 1: business to consumer ( source: www. ecommerce101.com)

Ce mode présente deux avantages :

Le commerce électronique répond à une demande permanente de la part du consommateur;

L'accès à l'information et la commande en ligne offrent le confort et la souplesse et donne le sentiment d'éliminer les intermédiaires et les déplacements.

En revanche quelques inconvénients peuvent limiter son utilisation :

Coût de raccordement élevé ;

L'utilisateur hésite à acheter un produit dont il ignore la marque et la qualité sans pouvoir le tester ;

Manque de la sécurité des transactions de la protection de l'espace privé.

( DESCHAMPS, 1999)

Selon une étude de l'institut Dataquest6(*) le commerce de détail va exploser dans les prochaines années et représenter en 2003 un chiffre d'affaires de 380 milliards de dollars (532 milliards de dinars) contre 31.2 milliards de dollars (presque 43.7 milliards de dinars) en 1999 et 11.2 milliards en 1998.

Avec, en 1999, un chiffre d'affaires de 20,5 milliards de dollars, les Etats-Unis occupaient la première place sur ce marché juteux. Aux Etats Unis le chiffre d'affaire prévu est de 147 milliards de dollars en 2003 ce montant lui permet de garder encore la première place.

Exemple de Business to Consumer :

Situé prés de Seattle sur la cote pacifique des Etats Unis, la librairie en ligne AMAZON.COM7(*), est l'illustration parfaite du succès commercial d'une entreprise virtuelle orientée vers le grand public, et appliquant toutes les facettes du Commerce Electronique : aucun point de vente physique, pas de stocks dans son arrière boutique, mais des ordinateurs et des bases de données qui relient en réseau la librairie virtuelle aux éditeurs, aux logisticiens et aux compagnies de transport de colis, et bien sûr aux clients.

Plus de 4,5 millions de clients ont déjà fait confiance à Amazon.com depuis sa création en 1995. Et plus de 65% d'entre eux ont déjà effectué plus d'un achat, ce qui représente un taux de fidélisation hors du commun. 25% de ses clients résident en dehors des USA.

Depuis 1998, AMAZON.COM commercialise également des disques compacts, des CD ROM, des Films Vidéo, soit au total plus de 3.000.000 d'articles différents: cette société n'est donc plus simplement une librairie, mais un distributeur ayant une démarche globale et offrant le plus grand choix mondial de produits culturels.

2 - Relation interentreprises (B2B) :

Le commerce électronique interentreprises est un secteur du commerce électronique qui commence, à susciter une attention considérable dans les médias. Il s'agit d'une forme d'échanges « en ligne », axés sur les intervenants que l'on retrouve dans les relations traditionnelles de la chaîne d'approvisionnement. C'est là, que réside l'avenir véritable du commerce électronique, et la poursuite d'innovations dans ce secteur pourrait mener à une réorganisation marquée de certaines industries.

Au sein du commerce business to business, ce sont les achats de fonctionnement, c'est à dire les achats nécessaires au fonctionnement de l'entreprise, qui représenteront la plus grande partie des revenus. En effet, ces achats entraînent, dans leur forme actuelle, un flux important de commandes de petits montants multipliant les risques d'erreurs de saisie et les coûts administratifs. L'émergence de services de vente en ligne dans ce domaine devrait ainsi accélérer et faciliter l'acte d'achat tout en réduisant les coûts de traitement. Du Côté des vendeurs, le commerce électronique contribuera à diminuer le temps de traitement des commandes, optimiser la logistique, baisser les coûts d'édition de catalogue, et le cas échéant, proposer des produits moins chers sans réduire la marge bénéficiaire.

B2B

Le «business to business» concerne les transactions entre les entreprises. Prenons les échanges entre une industrie et un manufacturier, l'industrie peut commander quotidiennement les matériaux nécessaires à la production de biens la veille de la production sur la chaîne de montage.

Entreprise
Entreprise

Figure 2: Le Business to Business (source:ecommerce101.com)

Par ailleurs, les achats de production et de distribution connaîtront un succès croissant, permettant d'associer les plus petites structures au processus de dématérialisation des commandes. Enfin, la vente d'informations en ligne, domaine privilégié des achats individuels, devrait représenter près de 1 milliard de dinars à l'horizon 2002, conséquence du développement de bouquets de services et des technologies de push.

Selon la dernière étude du Boston Consulting Group9(*), le montant des transactions marchandes devrait s'élever à 3.900 milliards de dinars pour la période allant de 1998 à 2003. Toujours d'après le Boston Consulting Group, les États-Unis continueront de dominer ce marché avec un taux de pénétration de 24 % en 2003, contre 7% en 1998. Le taux de pénétration de l'Europe de l'Ouest devrait passer de 2 % à 9 % et celui de l'Amérique Latine de 2 % à 7 %.

Exemple de Business to Business :

Cisco System Inc10(*) est l'exemple business to business le plus incontournable, puisqu'un tiers du chiffre d `affaire du commerce électronique mondial est actuellement généré par cette seule entreprise. Cisco produit des équipements pour le réseau Internet (routeurs, commutateurs, dispositifs d'interconnection, etc....), pour un chiffre d'affaire 1997 de 6,4 milliards de dollars soit prés de 9 milliards de dinars, dont environ la moitié se fait grâce à des ventes par Internet.

Les produits de Cisco se prêtent particulièrement bien au commerce électronique, puisqu'ils sont fabriqués sur mesure selon les besoins spécifiques de chaque client. Grâce au site Web de Cisco et des outils d'aide incorporés, le client est capable de configurer lui-même l'équipement souhaité, de visualiser son prix et de passer directement la commande.

Lorsque l'équipement est installé, le client télécharge les logiciels nécessaires pour son fonctionnement. Cisco réussit à gérer électroniquement plus de 70% des demandes de support technique, économie aux frais de duplication, d'emballage et de distribution des logiciels et s'évite d'importants coûts de publicité et de marketing. Cisco estime ainsi avoir économisé 363 millions de dollars ( prés de 500 millions de dinars) en une année, soit 17% des ses coûts de fonctionnement.

Son site Web est donc le lien vital entre Cisco et ses fournisseurs, sous-traitants et partenaires, qui y trouvent la liste continuellement mise à jour des commandes et peuvent ainsi construire celles-ci sur mesure, puis les envoyer directement chez les clients. En externalisant 70% de sa production, Cisco a pu quadrupler sa production sans bâtir de nouvelles usines et notablement par l'introduction de nouveaux produits sur le marché. Ces chiffres sont le résultat accéléré d'une politique volontariste de management moderne de l'information, qui se reflète entre autres dans la taille impressionnante du site Web Cisco.

3 - Relation Business to Administration:

Les applications de commerce électronique mises en oeuvre par les administrations sont caractérisées par la nature des services fournis. Mais cette typologie est très liée à l'environnement socioéconomique et politique. Par exemple, le gouvernement français a demandé aux administrations de développer les échanges électroniques pour d'une part montrer l'exemple aux entreprises, et d'autre part entraîner l'ensemble des acteurs économiques.

B2A

Le «business to administration » concerne les transactions entre les entreprises et l'administration.

Administration

Entreprise

Figure n°3: Business to Administration ( source: www. ecommerce101.com )

Les applications de commerce électronique avec les administrations remplissent quatre grandes fonctions :

L'information des entreprises et des citoyens,

La simplification des procédures déclaratives,La production de statistiques,

L'automatisation de certaines transactions.

4 - Administration to Consumer:

Il s'agit des transactions que peut effectuer le consommateur avec l'administration.

A2C

Le «administration to customer» concerne les transactions entre le consommateur et l'administration. Un exemple est la transmission d'une déclaration de revenu à un ministère.

Administration

Consommateur

Figure n°4: Administration to Consumer( source: www.ecommerce101.com )

Les différentes formes du commerce électronique peuvent être résumées par le schéma suivant:

Figure n° 5 : Les formes de commerce électronique (source : www.ecommerce101.com)

Conclusion :

Le commerce électronique est donc l'échange de biens et de services à travers un média électronique. Vu la nature ouverte des réseaux utilisés, essentiellement Internet, quelques questions peuvent surgir ; la sécurisation des transactions, la loi applicable aux cyber-contrats et l'imposabilité des échanges électroniques.

Chapitre 2 -Les problèmes ouverts :

Introduction :

Dans ce chapitre nous essayerons de présenter les obstacles qui militent contre l'expansion du commerce électronique. Il s'agit de la sécurité, le cadre juridique et le cadre fiscal.

A - Paiement et sécurité des transactions :

Parmi les facteurs qui risquent de ralentir l'expansion du commerce en ligne, il y a le problème de la sécurité des paiements qui a vu le jour suite à la naissance de nouveaux modes de paiement.

I - Les différents moyens de paiement électronique :

Il existe plusieurs moyens de paiement électronique qui sont basés soit sur la carte de crédit soit sur le compte bancaire.

Dans notre étude nous allons s'intéresser uniquement aux moyens basés sur la carte de crédit.

Les méthodes basées sur la carte de crédit :

Dans ce cas le client doit fournir la preuve qu'il peut payer en donnant son numéro de carte de crédit au vendeur. Ce dernier va s'assurer de la véracité des données auprès de la banque et va fournir un ticket que le client signera. Avec ce ticket le vendeur va être remboursé auprès de la banque.

Le tableau suivant représente tous les cas possibles lors d'un paiement par carte de crédit :

Tableau n°1 : les avantages et les inconvénients des méthodes basées sur la carte de crédit 

Carte de crédit

Avantages

Inconvénients

avec le client

Le numéro de la carte

de crédit n'est connu

que par l'utilisateur.

Augmentation

du risque de

réception

du numéro de

la carte de crédit.

chez un intermédiaire ou une banque

Réduction du risque

de perception du

numéro de la carte

à une seule transmission.

 

sur le disque dur du client

Opérationnel en cas

d'un ordinateur portatif.

Le client est

dépendant de

son ordinateur.

sur le disque dur de la banque

Le système bancaire

est plus rassurant.

L'attrait des fraudeurs

Ainsi on peut conclure que chaque méthode a ses propres avantages ainsi que ses propres inconvénients.

La meilleure méthode est celle de la carte de crédit chez un intermédiaire ou une banque puisque le risque de perception des données est diminué à une seule transmission.

II - Les outils et les techniques de sécurité :

Suite à l'apparition des nouveaux moyens de payements, la question de sécurité a surgi.

En effet, d'une part le client à perdu l'assurance de la présence physique du marchand et d'une autre part, le vendeur ne peut plus identifier le client visuellement.

D'où les deux risques de non-conformité de la marchandise et l'augmentation du nombre des fraudeurs.

Ces risques sont plus importants pour les relations occasionnels car pour les relations régulières, il y'a naissance d'une confiance entre les deux parties et les craintes sont diminués.

Le problème de sécurisation comporte plusieurs niveaux :

- L'absence de contrat matériel entre l'acheteur et le vendeur ;

- L intégrité des informations transmises à l'occasion de la transaction et du paiement, doit être garantie contre toute altération ;

- La confidentialité des informations liées au paiement ;

- La non-répudiation doit permettre d'éviter toute contestation de la transaction ou du paiement.

Pour remédier à ce problème plusieurs techniques sont utilisées :

- Le cryptage ;

- La signature électronique ;

- Les certificats numériques ;

- Les protocoles sécurisés.

1 - Le cryptage :

a - Définition

Le cryptage consiste à rendre les données secrètes. Il s'agit de transformer les lettres qui composent le message en un ensemble de chiffres et de symboles.

Le fait de crypter un fichier est manière de se protéger contre tout piratage ou modification de son contenu. Le cryptage est utilisé dans plusieurs domaines essentiellement dans le commerce électronique et les applications militaires.

L'opération inverse, qui consiste à retrouver le message original, est appelée décryptage.

b - Méthodes de cryptage :

Il y a deux méthodes de cryptage :

- Le cryptage à clé publique ;

- Le cryptage à clé privée.

- Cryptage à clé publique :

Il utilise deux clés différentes : une clé publique et une clé privée.

Chaque utilisateur possède sa propre paire de clés. La clé privée est gardée secrète afin de l'utiliser pour décrypter les messages reçus. La clé publique, quant à elle, est rendue publique.

Cette clé pourra être utilisée par n'importe quelle personne pour crypter un message destiné a son propriétaire.

On va procéder par un exemple pour mieux comprendre le principe de cryptage à clé publique.

Supposons que l'entreprise A procède au cryptage par une clé publique, dans ce cas elle va envoyer sa clé publique a toute personne avec laquelle elle a une relation, a savoir ses clients et ses fournisseurs.

Le client B voulant envoyer un document à l'entreprise A va utiliser la clé publique de cette dernière pour crypter le message.

Dans une troisième étape, l'entreprise A va procéder au décryptage du document reçu en utilisant sa propre clé secrète.

Le schéma suivant explique d'avantage le principe de cryptage à clé publique:

Moyen de communication ( Internet, disquettes,...)

Emetteur

Destinataire

L'ordinateur crypte le Le message crypté est communiqué Le destinataire à l'aide

message grâce à un par un moyen quelconque, les de sa clé privée retrouve

algorithme asymétrique données sont illisibles. le message en clair.

à l'aide de la clé public

du destinataire.

Figure n°6 : Principe de chiffrement à clés publique ( source : http:// www.guill.net/reseaux/Crypto.html )

Cryptage à clé privée :

Le cryptage à clé privée ou encore appelé à clé symétrique utilise une seule clé qui sera utilisée aussi bien pour le cryptage des données que pour son décryptage.

La clé doit être échangée entre les utilisateurs à travers un moyen de communication sûr comme le téléphone, le courrier,.. afin d'éviter les intrusions des pirates.

On va procéder par un exemple pour mieux comprendre le principe de cryptage à clé privée.

L'entreprise A envoie sa clé privée ou une copie de cette clé à tous ses clients et fournisseurs.

Le client B qui désire envoyer un message à l'entreprise A va utiliser cette clé pour crypter les données.

L `entreprise A utilisera la même clé privée pour retrouver le message original.

Le schéma suivant permettra de mieux comprendre le principe du cryptage à clé privée :

Moyen de communication ( Internet, disquettes,...)

Emetteur

Récepteur

L'ordinateur crypte le Le message crypté est Le destinataire à l'aide

message grâce à un communiquer par un moyen de la clé retrouve

algorithme symétrique quelconque, les données le message clair.

à l'aide de la clé. sont illisibles.

Figure n°7 : Principe de chiffrement à clés secrète

(Source : http:// www.guill.net/reseaux/Crypto.html)

Aucun système de cryptage n'est idéal. Les avantages et inconvénients des méthodes de cryptage évoquées précédemment sont exposés dans le tableau suivant :

Tableau n° 2 : Avantages et inconvénients des systèmes de cryptage

Méthodes Avantages Inconvénients

Clé privée Rapide Une seule clé est utilisée.

Facile à implanter Difficile à distribuer.

Clé publique Utilise des clés différentes. Lente.

Clés faciles à distribuer.

2 - La signature électronique :

La croissance du commerce électronique est liée à l'existence de garanties sur la sécurité des transmissions de données et des paiements en ligne.

La signature électronique peut résoudre ce problème car elle garantie l'authenticité et l'intégrité des données ainsi que l'identité du signataire.

La signature appelée aussi signature numérique est un ensemble de chiffres, de lettres et d'autres apposés sur un message de données.

Contrairement à la signature manuscrite qui permet d'identifier directement l'identité du signataire, la signature électronique ne comporte aucun élément permettant de l'attribuer à une personne donnée. C'est pourquoi il y a généralement recours à des services de certifications appelés tiers certificateur qui sont neutres et qui garantissent l'identité du signataire.

Selon la CNUDCI11(*), une signature numérique est " une valeur numérique apposée à un message de données et qui, grâce à une procédure mathématique bien connue associée à la clé cryptographique privée de l'expéditeur, permet de déterminer que cette valeur numérique a été créée à partir de la clé cryptographique privée de l'expéditeur (...) "

3 - Certificats numériques :

Un certificat numérique permet au destinataire de vérifier que l'émetteur est la personne qui prétend l'être. Ce certificat peut être utilisé essentiellement pour signer des documents de courrier électronique.

En Tunisie, la loi n°2000/83 relative au commerce et aux échanges électronique, a institué la création de l'agence nationale de certification électronique, chargée d'accorder l'autorisation d'exercice des fournisseurs de certificats électroniques et de superviser leurs activités.

4 - Les protocoles de sécurité :

a - SSL ( Secure Soket Layer ) :

C'est un protocole de sécurisation développé par la société Netscape, il permet de chiffrer des informations sensibles ( numéro de carte bancaire ) à partir d'un navigateur Internet standard, sans recours à un logiciel de cryptage spécifique ; c'est le standard le plus communément utilisé à l'heure actuel pour protéger les transactions électroniques sur Internet.12(*)

L `inconvénient majeur de ce protocole c'est qu'il n`est pas adapté aux micro-paiements.

b - Le protocole SET ( Security Electronic Transaction ) :

C'est une norme de sécurisation des transactions sur Internet, développée par un groupement de partenaires (Microsoft, Netscape, IBM, Visa, Mastercard, etc.)

Le protocole SET a pour fonction la sécurisation des transactions effectuées par carte de crédit. Ses principales applications sont les cartes intelligentes, les serveurs de transactions et le commerce électronique.

c - Le protocole C-SET( Chip- Secure Electronic transaction ):

Il a été défini par le groupement des cartes bancaire qui a adopté le protocole SET développé par Mastercard et Visa.

Le protocole C-SET assure l'authentification du porteur de la carte à partir de la saisie d'un code confidentiel sur un lecteur de carte à puce connecté à l'ordinateur personnel.

Cette procédure assure l'inviolabilité de la carte par un fraudeur, qui n'est pas sensé connaître le PIN ( Personnel Identification Number ) du titulaire de la carte.

Partie 2 - Aspect juridique et fiscal du commerce électronique :

Le caractère très particulier du commerce électronique a suscité un certain nombre de questions et de préoccupations d'ordre juridique et fiscal.

En effet, le développement rapide des échanges à travers l'ordinateur et le succès du réseau informatique ouvert « Internet » plaident pour que certains principes soient éclairés et expliqués.

On va essayer dans cette partie de présenter les différents problèmes d'ordre juridique et d'ordre fiscal.

Section I - Les problèmes juridiques posés par le commerce électronique :

En ce qui concerne les problèmes d'aspect juridique, on peut dire qu'ils sont nombreux et que les solutions qui existent ne sont pas jusqu'a ce jour suffisantes pour rendre les transactions faites par les moyens électroniques équivalentes aux transactions traditionnelles utilisant le papier pour les éléments de preuves, les pièces d'argent pour les paiements et les rencontres physiques pour l'identification des parties d'un contrat.

I - Le contrat en ligne :

1 - Définition du contrat électronique :

Un contrat électronique est un accord conclu et parfois même entièrement exécuté sur le réseau Internet.

Il rassemble deux ou plusieurs partenaires quasi virtuels localisés chacun à différents points de la planète.

Ces contrats peuvent avoir un caractère national si les cocontractants sont ressortissants du même pays ou un caractère international si les cocontractants sont de pays différents.

Vu le caractère ouvert du réseau Internet, le deuxième cas est le plus fréquent car par hypothèse Internet ignore les frontières des pays et celui du commerce électronique réside dans son accès instantané à une clientèle planétaire.

Lorsque deux internautes décident de former un contrat entre eux pour une vente quelconque, ils doivent passer premièrement et obligatoirement par la collecte des informations préalables.

2 - Les informations préalables :

Ces informations sont généraux, ils sont adressés aux clients. En effet, le vendeur doit obligatoirement informer le consommateur de certaines informations qui doivent être de qualité suffisante à fin que les renseignements obtenus lui permettent de connaître la valeur ajouté du bien ou du service offert et la correspondance entre sa demande et la prestation fournit.

La loi 2000/83 du 9 août 2000 relative aux échanges et au commerce électronique prévoit dans son article 25 ce qui suit : 

« Avant la conclusion du contrat, le vendeur est tenu lors des transactions commerciales électroniques de fournir au consommateur de manière claire et compréhensible les informations suivantes :

- L'identité, l'adresse et le téléphone du vendeur ou du prestataire des services,

- Une description complète des différents étapes d'exécution de la transaction,

- La nature, les caractéristiques et le prix du produit,

- Le coût de livraison, les tarifes d'assurance du produit et les taxes exigées,

- La duré de l'offre du produit au prix fixé,

- Les conditions de garanties commerciales et du service après-vente,

- Les modalités et les procédures de paiement et, le cas échéant les conditions de crédit proposées,

- Les modalités et les délais de livraison, l'exécution du contrat et les résultats de l'inexécution des engagements.

- La possibilité de rétractation et son délai,

- Le mode de confirmation de la commande,

- Le mode de retour du produit d'échange ou de remboursement,

- Le coût d'utilisation des moyens de télécommunication lorsqu'ils sont calculés sur une autre base que les tarifes en vigueur,

- Les conditions de résiliation du contrat lorsque celui-ci est conclu à durée indéterminée ou à une durée supérieure à un an,

- La durée minimale du contrat, pour les contrats portant sur la fourniture à long terme ou périodiquement, d'un produit ou d'un service ».

Ces informations peuvent être décisives quant à la conclusion du contrat électronique ou le refus de le faire.

Une fois les informations préalables sont présentées les deux internautes, qui peuvent présenter soit une relation commerçant à commerçant ou commerçant à consommateur, peuvent passer à la deuxième étape qui consiste en la conclusion du contrat en ligne.

Certaines entreprises préfèrent aujourd'hui une fois arrivé à ce stade utiliser des méthodes plus classiques comme (le fax, le courrier ou même les rencontres ).

En effet, ils pensent que ce choix offre une sécurité meilleure et évite l'entrée dans un espace plein de problèmes d'ordre juridique.

Les parties n'étant pas physiquement présentées lors de la conclusion du contrat vont se trouver face à certains problèmes spécifiques aux contrats électroniques appelés aussi « Cyber-contrats » du fait qu'ils sont passés sur le cyber-espace c'est à dire ceux qui ont pour support le réseau Internet.

Sur ce sujet O.Iteanu a ajouté : « qu'il ne s'aurait y avoir contrat sans la mise en relation d'au moins deux personnes disposants chacun d'une personnalité juridique.

Le commerce électronique est une mécanique qui s'exprime par l'intermédiaire de système d'information.

La personne physique ou morale est juridiquement omni présente »(O.Iteanu, 1996)

3 - Les problèmes face au contrat électronique :

a - Identification du cocontractant :

Le réseau Internet est un réseau ouvert, l'accès est libre pour tous ce qui explique le nombre très important d'internautes qui surfent sur le web.

De part sa nature l'identification des parties au contrat est primordiale dans la formation d'une relation contractuelle.

Comme nous avons déjà expliqué dans la partie de la sécurité des transactions faites sur Internet, les données transmises sur le réseau des réseaux utilisent le même support qu'un réseau téléphonique mais la différence consiste dans le mode de connexion.

En effet, en utilisant le téléphone nous pouvons identifier notre interlocuteur par la composition du numéro de téléphone ce qui n'est pas le cas sur le réseau Internet.

Lors d'une transaction commerciale électronique, l'identification des parties se révèle indispensable pour garantir la bonne fin de l'opération.

Le problème qui se pose est le fait que la personne qui va contracter est apte pour le faire ou non.

La capacité juridique est l'une des conditions de validité du contrat, si un enfant s'amuse à faire des contrats l'intégrité du commerce électronique va être touchée et le contrat sera sans doute nul.

La personne contractante doit avoir le pouvoir de faire des contrats. En effet, une secrétaire n'est pas habilité d'accepter une offre d'achat pour le compte de la société.

Enfin l'avantage de connaître son cocontractant réside dans le fait qu'on peut avoir une idée sur la situation économique en terme de solvabilité du partenaire.

b - La localisation du contrat :

? localisation dans le temps :

La localisation dans le temps du contrat est très importante, surtout en cas de litige.

Le moment de la transaction fixe la date de transfert de la propriété et la charge des risques en cas de perte de la chose vendue.

En plus, la question de révocation de l'offre est directement liée à la date de l'acceptation : tant que le contrat n'est pas formé, l'offrant peut retirer son offre qui n'avait jusque là qu'un caractère unilatéral sans conséquence juridique.

La révocation du contrat peut être le résultat de plusieurs incidents tel que la délivrance d'un produit non commandé par le consommateur ou le nom respect des délais de livraison.

En ce qui concerne la localisation du contrat dans le temps il existe deux théories :

- la théorie de l'émission : dans ce cas le contrat est formé lors de l'expédition de la lettre d'acceptation de l'acheteur.

- la théorie de réception : dans ce cas le contrat est formé à la réception de la lettre d'acceptation de l'acheteur.

? la détermination du lieu du contrat :

Le lieu du contrat revêt une importance plus intense lorsqu'il s'agit d'un contrat entre deux parties de pays différents.

En effet la détermination du lieu du contrat est nécessaire, voir même indispensable pour designer la loi applicable ainsi que la juridiction compétente en cas de litige.

Selon le droit international privé la localisation du contrat présente un intérêt majeur. En l'absence de mention par les parties de la loi compétente pour régir le contrat, et en vertu de la règle « Locus régit actum », le contrat quant à ces conditions de formes sera soumit à la loi du lieu où il a été passé.

Mais si on revient à la définition du contrat électronique, on remarque qu'il a pour support le réseau Internet et la localisation dans ce cas va être un problème.

L'article 28 de la loi n° : 2000-83 du 9 août 2000 relative aux échanges et au commerce électronique à régit le problème du lieu et de la date du contrat.

Cet article dispose que :

«  Sauf accord contraire entre les parties, le contrat est conclut à l'adresse du vendeur et à la date de l'acceptation de la commande par ce dernier par un document signé et adressé au consommateur ».

II - La preuve :

Le commerce électronique présente comme déjà mentionné des particularité qui lui sont propre. La principale, au sens juridique réside dans le fait que les documents transmis n'ont pas la forme écrite.

Cet élément pose donc la délicate question de la preuve puisque l'on doit prouver en générale par écrit.

En effet, la plus part des droits nationaux considèrent que seul les contrats constatés par écrit ont une valeur juridique. Ce qui va à l'encontre du développement du commerce électronique puisque tous les échanges sont dématérialisés.

Voici un exemple donné par LORENTZ : « pour les transactions immobilières en Allemagne, les entreprises ont souvent résolu la question, par le passé, en envoyant des documents papiers (par courrier postal ) parallèlement à l'emploi d'instruments du commerce électronique ». (F.LORENTZ, 1996)

1 - Le consentement :

Le consentement est l'une des conditions essentielles de validité du contrat.

Dans le commerce électronique la manifestation de la volonté est automatique, dans le sens que l'ordre de commande ou son acceptation peut être transmis automatiquement sans qu'une personne physique confirme à chaque fois manuellement la volonté d'être lié contractuellement en visualisant les commandes à l'écran.

Tout le problème réside donc, en cas de contestation d'une commande, à rapporter la preuve que le consentement s'est réaliser lors de la formation du contrat.

En droit tunisien les moyens de preuves sont énoncés par l'article 427 du code des obligations et des contrats, parmi ces preuves il y'a les «  preuves littérales ou écrites ». 

Ces preuves sont normalement écrites sur un support de papier, le législateur tunisien n'a pas prévu, dans le temps quand la loi a été faite, qu'un nouveau mode de commerce va apparaître et que le contrat pourra être électronique. De ce fait, vu le nouveau contexte que vit le monde entier, le législateur tunisien a prévu dans l'article 1 de la loi n° : 2000-83 du 9 août 2000 relative aux échanges et aux commerce électronique ce qui suit :

 « Le régime des contrats écrits s'applique aux contrats électroniques quant à l'expression de la volonté, à leur effet légal, à leurs validité et à leur exécution dans la mesure ou il n'y est pas dérogé par la présente loi ».

Donc la Tunisie a trouvé une solution au problème de la preuve par le document électronique.

2- La signature électronique :

La signature électronique est l'équivalent fonctionnel de la signature manuscrite.

Elle fait en sorte que l'information ne puisse être répudiée en liant la communication à la personne qui l'a signé.

En outre, toute modification de l'information, une fois la signature numérique apposée peut être décelée.

Une autre définition a été donnée par Mohsen Achour, Directeur à la Société tunisienne de Banque qui voit que la signature électronique ou la signature informatique est un moyen de preuve permettant l'identification au niveau d'un terminal, du titulaire des instruments d'accès dans le cadre d'une opération électronique dématérialisée.

La signature électronique est prévue par le chapitre II de la loi n 2000-83 du 9 août 2000 relative aux échanges et au commerce électronique.

Avant l'intervention de cette loi, les contrats conclus devraient avoir une signature manuscrite pour qu'ils soient valides de point de vue juridique.

Les différents intervenants impliqués dans l'opération commerciale doivent pouvoir s'assurer que les messages qu'ils reçoivent proviennent effectivement de l'auteur présumé, donc l'utilisation de la signature électronique s'est imposée comme moyen efficace de l'identification du cocontractant et elle constitue désormais un aspect essentiel de la réalité du contrat virtuel.

En Tunisie, la signature électronique doit respecter des caractéristiques techniques fixés par arrêté du ministre des télécommunications.

3 - Le tiers certificateur :

L'article 2 de la loi n° 2000/83 du 9 août 2000 relative aux échanges et au commerce électronique défini le tiers certificateur ou de même le fournisseur de services de certification électronique comme toute personne physique ou morale qui émet, délivre, gère les certificats et fournit d'autres services associés à la signature électronique.

Le rôle du tiers certificateur est primordial pour le développement des transactions commerciales via Internet.

En effet, il a pour rôle de sécuriser le contenu des messages et de vérifier l'identité des correspondants, en outre, il est un témoin de la transaction.

Donc il s'assure de la sécurité de transmission des messages sur les réseaux utilisant l'Internet et fournit des preuves irréfutables qui peuvent être acceptés par les parties en cas de litige.

Le tiers certificateur peut permettre à l'Etat d'accéder aux données ou aux textes en clair en cas de litige.

Les tiers certificateurs simplifient aussi énormément le problème de preuve puisqu'ils garantissent la bonne exécution des transactions électroniques et la conservation de leurs traces.

En Tunisie, la profession de tiers certificateur est devenu réglementée par la loi n° 2000/83 du 09/08/2000 relative aux échanges et au commerce électronique, c'est un avantage certes pour le développement du commerce électronique en Tunisie.

Le tiers certificateur a pour mission en général :

? L'authentification visant à garantir que les parties à la transaction sont bien celles qu'elles prétendent être.

? La certification de la signature électronique, c'est à dire l'assurance que les représentations électroniques de l'identité sont authentiques.

? La certification des payements, c'est à dire la garantie de la sécurité des systèmes de payements, fournissant au vendeur l'assurance qu'il sera payé et à l'acheteur celle qu'il sera bien débite du montant convenu.

L'autorité de certification doit à ce titre posséder un accord avec un établissement bancaire.

III -Le droit applicable aux contrats électroniques :

La question du droit applicable aux contrats électroniques est de loin la plus importante.

Le commerce électronique est par essence transfrontalier et il est impossible de limiter les transactions commerciales dans une frontière d'un pays.

Cette caractéristique a changé l'idée des entreprises et des producteurs car ils ont aujourd'hui la possibilité de gagner de nouveaux marchés mondiaux et d'augmenter leurs part de marché.

En effet un entrepreneur tunisien qui produisait seulement pour le marché tunisien, peut aujourd'hui avoir des clients au Japon, aux Etats Unis d'Amérique et même en Australie.

Avant l'avènement du commerce électronique cet entrepreneur n'avait pas de chances réelles de réaliser des contrats au-delà de l'Europe.

De même si on se place de l'autre côté, un consommateur qui cherche un produit, peut trouver aujourd'hui des centaines d'offres à des prix, des qualités et des délais meilleurs.

Mais le problème qui se pose est celui du droit applicable. En effet, si par exemple un Français achète d'un Américain des biens ou des services, en cas de litige on va se demander sur la nature de la loi applicable car chacun des deux parties au contrat vont choisir le droit de son pays.

Dans notre analyse, nous allons s'intéresser aux contrats électroniques internationaux qui retiennent le plus notre attention, et qui peuvent poser des problèmes plus que les contrats entre deux personnes du même pays.

Contrairement aux idées reçues le commerce électronique sur Internet ne souffre pas d'un vide juridique. Bien au contraire, il souffre de l'abondance des lois à un tel point qu'il est parfois très difficile de définir le droit applicable.

La difficulté pour les juristes n'est pas de savoir s'il existe une loi qui s'applique aux problèmes qu'ils rencontrent mais de trouver laquelle qui sera applicable.

Pour déterminer le cadre juridique applicable il y a plusieurs moyens existants :

? Le recours au principe de l'autonomie de volonté.

? Le recours aux conventions internationales.

1 - Le recours au principe de l'autonomie de volonté :

Le réseau Internet est un réseau décentralisé et universel qui échappe à l'emprise de toute souveraineté législative.

« C'est grâce au principe de l'autonomie de volonté que les parties à un contrat international sont libres de désigner, d'un commun accord, le droit auquel seront soumises la formation et l'exécution de ce contrat... ».13(*)

Le principe de l'autonomie de volonté, ainsi présenté par Noureddine Terki, est universellement reconnu. Il permet aux parties liées par un contrat international de faire un choix libre de la loi applicable en cas de litige.

En effet, elles peuvent placer leur relation conventionnelle internationale sous l'empire du droit qu'elles choisissent.

Le principe de l'autonomie de volonté est appliqué partiellement pour les contrats

réalisés sur le web.

L'entreprise vendeuse de biens ou de services sur Internet choisit unilatéralement le droit applicable au contrat et ne laisse pas le choix à l'éventuel acheteur.

Procédons par un exemple pour mieux comprendre :

Un vendeur de services touristiques résidant en Tunisie peut choisir d'appliquer en cas de litige le droit tunisien, le droit français ou le droit de n'importe quel autre pays.

L'acheteur de ces services n'exerce donc aucune influence dans la désignation de ce droit. Dés qu'il donne son consentement pour contracter, il n'y a pas d'alternative que celle d'adhérer au choix effectué par le vendeur quant au droit applicable.

Les parties au contrat international peuvent toutefois faire le choix du droit applicable ensemble. Ils ont la possibilité de faire recours à un droit d'origine nationale ou étrangère.

a - Droit d'origine nationale :

La liberté du choix du droit applicable offert par le principe de l'autonomie de volonté permet aux parties de choisir le droit applicable aux contrats.

Chaque partie va choisir le droit du pays dont elle est ressortissante.

Dans plusieurs cas, et vu le milieu économique qui est de plus en plus concurrentiel le vendeur va être incité à écarter son choix pour ne pas perdre son client.

Toutefois, lorsque le contrat est qualifié de national ; c'est à dire que les parties sont du même pays, la question du conflit de loi ne se pose plus car en fait, il n'y a pas d'éléments d'extranéité qui se posent pour qualifier le contrat d'international.

b -Droit étranger :

Les cocontractants peuvent choisir dans ce cas une loi étrangère. Par exemple, un vendeur allemand fait un contrat avec un Français en indiquant que la loi applicable est la loi américaine.

Ce choix peut paraître à certains illogique puisque normalement chaque personne a intérêt de choisir la loi applicable de son pays vu qu'il connaît tous ses détails.

Dans certains cas, il est préférable que la relation contractuelle soit sous l'empire d'une loi d'un pays étranger pour que la sauvegarde des intérêts des cocontractants soit d'avantage assurée notamment par le fait que le droit étranger serait probablement plus développé et que l'environnement juridique du web serait plus développé.

2 - Les conventions internationales :

Il existe plusieurs conventions internationales qui régissent les échanges commerciales entre pays.

La majorité des conventions internationales existantes dans le domaine des contrats internationaux semblent se pencher en faveur de l'application de la loi du vendeur.

On va s'intéresser aux conventions les plus importantes :

? La convention de Rome sur la loi applicable aux obligations contractuelles : Cette convention date du 19/06/1980, elle milite pour sa part en faveur de la protection du consommateur et considère que ce dernier a droit à la protection de sa loi nationale.

Selon cette convention, la loi d'un Etat peut être désignée bien que cet Etat ne soit pas signataire, il n'y a pas d'obligation de réciprocité.

La convention de Rome est donc très générale, elle s'applique dans les situations comportant un conflit de loi aux obligations contractuelles, c'est à dire à tous les contrats quel que soit leur objet ou leur forme hormis quelques exceptions comme le contrat d'assurances.

La convention de Rome privilégie dans son article 3 le principe de l'autonomie de volonté en matière de droit international privé des contrats. Cet article stipule : 

«  Le contrat est régi par la loi choisie par les parties, ce choix doit être exprès ou résulter de façon certaine des dispositions du contrat ou des circonstances de la cause.. ».

A défaut de choix par les parties d'une loi ayant vocation à régir leurs relations contractuelles, l'article 4 de la convention de Rome prévoit que le contrat est régi par la loi du pays avec lequel il présente les liens les plus étroits.

? La convention de La Haye :

Elle date du 15/06/1955 et elle traite de la loi applicable aux ventes à caractère international d'objets mobiliers corporels.

Cette convention est plus restreinte quant à son objet.

Elle ne s'applique qu'aux contrats dont les deux parties sont situées sur le territoire de l'un des pays signataires.

? La convention deVienne :

La convention des nations unis sur la vente internationale des marchandises de Vienne du 11 avril 1987, s'applique aux contrats de vente de marchandises entre les parties ayant leur établissement dans les Etats différents lorsque :

- Ces Etats sont des Etats contractants.

- Les règles de droit international privé mènent à l'application de la loi d'un pays contractant.

La convention de Vienne régit également la formation et l'exécution des obligations nées du contrat de vente à l'exception notamment de la question de la validité du contrat, c'est à dire des questions relatives à la capacité, aux vices de consentement et à la nullité du contrat.

En cas de litige chaque partie au contrat va chercher la loi qui est applicable, mais une fois trouvée il faudra répondre à la question aussi importante sur la juridiction compétente pour régler le conflit.

3 - Conflit de juridictions :

Le problème de juridiction compétente se pose mais il est moins important que le problème du conflit des lois.

En droit tunisien la compétence internationale des tribunaux est fondée sur deux principes :

? La résidence du défendeur.

? La nationalité du défendeur.

a - Compétence ordinaire :

Le droit tunisien consacre le principe de la compétence fondé sur la résidence du défendeur.

En vertu de l'article 2 alinéa 1 du code des procédures civiles et commerciales (CPCC), les juridictions tunisiennes connaissent toutes les contestations civiles entre toute personne résidant en Tunisie quel que soit sa nationalité.

En vertu de l'article 2 Alinéa 2 du CPCC les juridictions tunisiennes sont également compétentes lorsque l'action est intentée contre un tunisien résidant à l'étranger.

b -La compétence extraordinaire :

En matière d'obligation contractuelle, les tribunaux tunisiens sont compétents lorsqu'il y a un lieu sérieux entre le contrat et l'ordre juridique tunisien.

L'article 2 Alinéa 4 du CPCC énonce : 

« - Elles connaissent de toutes les contestations visées à l'article précédent entre toute personne résidant en Tunisie, quelque soit sa nationalité.

- Elles connaissent également les actions dirigées contre le Tunisien résidant à l'étranger.

- Elles ne connaissent les actions contre un étranger résidant hors du territoire tunisien que dans les cas ci-après :

1) Si cet étranger accepte d'être jugé par elles et que l'action ne porte pas sur un immeuble situé à l'étranger.

2) S'il a en Tunisie, un domicile élu, ou s'il y'a un représentant.

3) Si l'action porte sur des immeubles situés en Tunisie ou sur des meubles s'y trouvant.

4) Si elle est relative à un accident survenu en Tunisie ou à un contrat conclu exécuté ou devant être exécuté en Tunisie.

5) Si elle est relative à la succession d'un Tunisien ou à une succession ouverte en Tunisie.

6) Si elle est connexe à une action perdante devant les tribunaux tunisiens, si elle est relative à des mesures conservatoires exécutoires en Tunisie ou si elle porte sur une matière de la compétence exclusive des tribunaux tunisiens.

7) Dans tous les cas ou les tribunaux du pays de cet étranger se déclarent compétents pour statuer sur les actions dirigées contre des Tunisiens, et ce, à titre de réciprocité. »

4 - La loi type sur le commerce électronique (CNUDCI)14(*) :

La loi type sur le commerce électronique a été adoptée en 1996, elle est destinée à rendre

plus clair l'utilisation des nouvelles technologies d'information.

Cette loi type fournit des normes de référence qui doivent être respectés pour que des messages électroniques aient une valeur juridique appréciable.

Donc la loi type sur le commerce électronique a été promulgué pour promouvoir l'utilisation de la communication sans papiers et pour remédier au problème de vide juridique que connaissaient à l'époque les opérations de commerce électronique.

Pour les pays qui n'ont pas jusqu'à maintenant un cadre juridique qui régit les opérations commerciales électroniques, la loi type est une solution efficace pour palier a cette insuffisance.

IV - Les usages :

Le commerce électronique par Internet est un phénomène nouveau qui ne cesse de gagner de l'espace de plus en plus avec le temps, mais contrairement au commerce traditionnel, il n'y a pas d'usage vraiment abondant en matière de e-commerce.

Toutefois, il existe la « Lex electronica » qui correspond à l'ensemble de règles juridiques informelles applicables dans le cadre du commerce électronique.

Le nom de « Lex electronica » est inspiré de la « Lex mercatoria ».

La Lex electronica n'a pas trouvé un grand succès vu qu'il n'existe pas une définition précise de ce concept et vu qu'elle est généralement élaborée par les vendeurs plutôt que les consommateurs ou les Etats, donc il n'est pas évident que se soit la meilleure manière de sauvegarder les intérêts des consommateurs.

V - l'arbitrage :

Comme nous avons vu « le contrat électronique présente une spécificité notamment au plan de ses conditions de formation et de sa preuve. Mais il ne semble pas, par contre, se distinguer d'une manière significative des conventions internationales traditionnelles en ce qui concerne le choix et la mise en oeuvre par l'arbitre du droit au quel il sera soumis ».

( Nouridine Terki, 2000 ).

La jurisprudence arbitrale joue un rôle fondamentale en l'absence de manifestation expresse de volonté des parties. En effet, l'arbitre peut déterminer le droit applicable par jugement objectif.

Depuis des années, des entreprises spécialisées proposent des services d'arbitrage en ligne : « le tribunal virtuel » publie ses sentences sur le réseau qui n'ont d'effet qu'après l'acceptation de la décision par les parties.

L'arbitrage est très important sur Internet, vu que les transactions électroniques se nouent d'une façon très rapide. Il offre l'opportunité d'avoir pour juge ou arbitre une personne experte dans le domaine d'activité en question et permet d'éviter l'encombrement des tribunaux. En outre, dans l'arbitrage on a la possibilité de choisir le droit applicable.

Le cyberarbitrage peut être définit par :

« C'est un processus au cours duquel deux parties présentent à un tiers, l'arbitre, les visions respectives du conflit. L'arbitre qui détient son pouvoir du consentement des parties entendra les prétentions des parties conformément aux règles du cyber tribunal et rendra, après délibération une décision contraignante pour celle ci »15(*).

La décision rendue est finale et sans appel que ce soit par un compromis ou une clause compromissoire.

Parmi les expériences existantes on peut citer :

- Cyber tribunal,

- Online Ombuds Office,

- Le centre de médiation d'arbitrage de l'OMPI16(*),

- Le Virtual Magistrate.

VI - Droit d'auteur et propriété intellectuelle :

Le droit d'auteur correspond à l'ensemble des prérogatives dont dispose une personne sur les oeuvres de l'esprit qu'elle a crée.

La loi n° 2000/83 du 9 août 2000 relative aux échanges et au commerce électronique est restée muette sur ce sujet.

En pratique, l'oeuvre peut revêtir de nombreuses formes, dès lors qu'elle est originale et qu'elle reflète la personnalité de son auteur.

Une oeuvre protégée peut être une oeuvre littéraire, dramatique, musical ou artistique. Chaque type d'oeuvre doit être inclus dans l'une ou plusieurs de ces catégories, bien qu'il existe aussi certaines sous catégories telles que les oeuvres architecturales et cinématographique.

Les programmes d'ordinateur par exemple sont classés comme des oeuvres littéraires.

Concernant la musique, on parle beaucoup de format de compression musicale mp3 qui permet de télécharger les morceaux de musique sur Internet.

Le simple fait de détenir de tels fichiers sans avoir acquis le support original (CD, cassette..) est un délit.

Les photographies sont également protégées : la reproduction suppose une autorisation de l'auteur ou de l'agence de presse titulaire des droits. En pratique, il est obligatoire de mentionner le nom du photographe sous la photo.

Pour les oeuvres littéraires, le régime des droits d'auteur s'applique sans particularisme. En revanche, dans le cas de la presse, de nombreux sites offrent de l'information à leur visiteurs sans qu'il y'a existence d'un droit d'auteur.

Il faut noter que le droit des auteurs est limité dans le temps, la période de la protection varie toutefois d'un cadre juridique à un autre et aussi selon la nature de l'oeuvre.

Section 2 - Problèmes d'ordre fiscal :

Le commerce électronique pose des problèmes de sécurité et d'ordre juridique très variés Les organisations mondiales ainsi que les différents pays ont toujours essayé de trouver des solutions efficaces pour palier aux insuffisances.

Le problème qui attire aujourd'hui le plus d'attention et qui provoque de grands débats entre les représentants des pays, est sans doute celui de la fiscalité en matière de perception des taxes.

En effet, une transaction commerciale faite sur Internet, plus particulièrement les services, peut ne laisser aucune trace, et les gouvernements ne peuvent alors exercer aucun contrôle.

Plusieurs propositions ont été présentés à ce sujet pour une possibilité de perception des taxes sur ce type de transactions.

L'organisation qui s'intéresse sur ce sujet est l'organisation de coopération et de développement au sein de la quel existe le comité des affaires fiscales qui nous intéresse le plus.

En effet, la CAF (comité des affaires fiscales) de l'OCDE, énonce les principes fiscaux devant s'appliquer au commerce électronique a savoir la neutralité, la certitude, la simplicité, l'efficacité, l'équité et la souplesse.

Le commerce électronique a mis en cause plusieurs principes généralement reconnus à l'échelle internationale. La compétence fiscale qui a le droit d'imposer une opération internationale électronique ne serait pas la même si l'opération était traditionnelle.

Il est difficile de déterminer avec exactitude le moment de réalisation d'une opération électronique. Ceci rend incertain l'application des règles en matière de source de revenus, d'établissement stable et de résidence d'où le risque de double imposition.

1 - La notion de résidence :

Les opérations internationales électroniques sont imposées en fonction du lieu de résidence d'une entreprise.

Les concepts traditionnels du statut de résidence sont fondés sur des critères tels la présence physique, l'endroit où se trouve la direction et l'administration centrale c'est à dire l'endroit où le conseil d'administration se réunit et où l'entreprise est réellement gérée.

2 - La notion d'établissement stable :

La Tunisie impose le revenu de source tunisienne d'un non résidant seulement dans le cas où ce dernier aurait un établissement stable en tunisie. 

Ceci vient en accord avec les conventions fiscales signées par la Tunisie notamment celle de l'OCDE.

Un établissement stable est définit comme étant soit un lieu fixe d'affaires ou de gestion, soit un représentant permanent ayant le pouvoir de conclure des contrats.

Sont généralement exclus les lieux utilisés uniquement pour faire de la publicité, entreposer des marchandises ou pour certaines autres fins.

Pour le commerce électronique la notion d'établissement stable se pose pour déterminer par exemple si un serveur de fichier ou un ordinateur central peut être considéré comme un établissement stable.

Certains économistes ont suggéré de taxer les flux de données circulant sur Internet plutôt que la transaction elle même, c'est la taxe à l'octet.

Toutefois, cette idée présente certains inconvénients qui laissent à penser que ce type ne serait pas un instrument idéal en la matière :

- Premièrement, il est difficile de mesurer avec précision le volume des flux des données.

- Deuxièmement, il est difficile d'attribuer une valeur aux différentes données et de déterminer ce qui est impossible et ce qui ne l'est pas.

Une taxe à l'octet serait donc un instrument rudimentaire incapable de traduire les subtilités des politiques publiques.

Conclusion :

Après avoir évoqué les problèmes les plus importants qui militent contre le développement du commerce électronique, on peut conclure que les solutions existantes peuvent palier aux insuffisances constatées.

Par exemple à l'échelle nationale, les actions menées par les autorités publiques, à savoir la promulgation d'une loi sur le commerce électronique et l'instauration d'une monnaie virtuelle

( e-dinar ), ont permit diminuer d'une façon notable les problèmes liés au commerce électronique.

Chapitre III - Le commerce électronique en Tunisie 

Introduction :

Conscients de l'importance des enjeux économiques et juridiques et des défis du commerce en ligne et des multiples avantages et bénéfices que pourrait tirer notre pays de son adoption et utilisation par les opérateurs économiques, les pouvoirs publics ont, en novembre 1997, confié à une commission nationale la tâche de définir une stratégie nationale en la matière s'articulant principalement sur la nécessité d'assurer, par la mise en place d'un cadre juridique adéquat, la confiance des utilisateurs et sur les actions à entreprendre pour améliorer l'infrastructure des communications afin qu'elle garantisse une expansion rapide et sans heurts du commerce électronique.

Dans la suite, nous allons essayer de rappeler manière sommaire les actions menées par les autorités publics pour promouvoir le commerce électronique, avant d'attaquer en premier lieu les conditions de réussite pour les entreprises dans un tel domaine. La 2éme partie de cette section fera l'objet des avantages que peut attendre une entreprise par sa présence sur la toile.

Dans une deuxième section on mettra l'accent sur les progrès en matière de commerce électronique en Tunisie. On va s'intéresser principalement au nouveau cadre juridique, le lancement du e-dinar, la réduction des tarifs d'Internet et l'ordinateur à mille dinars.

Dans la dernière partie de ce chapitre on étudiera l'évolution de l'infrastructure de telecom en Tunisie.

Depuis novembre 1997, date de création de la Commission Nationale pour le Commerce Electronique et l'EDI (CNCE), les actions menées par le gouvernement tunisien se multiplient et ce dans un seul but celui de réaliser l'expansion du commerce électronique.

A l'aide de quelques dates clés, on essayera de retracer les grands moments qu'à vécu le secteur depuis :

Novembre 1997 : Création de la CNCE

26 Novembre 1997 : Premier séminaire sur les technologies de l'information et la communication organisé par le CEPEX en collaboration avec le secrétariat d'Etat à l'informatique.

28 Novembre 1997 : Première réunion de la CNCE.

Janvier 1998 : Le premier rapport de la CNCE.

19 Mai 1999 : Conseil ministériel présidé par le chef de l'Etat, suite auquel une série de dispositions ont été prises :

- Lancer des projets pilote.

- Mettre en oeuvre une stratégie de sensibilisation et de formation.

- Poursuivre le développement du réseau national des communications.

- Parachever le cadre juridique.

30 juin 2000 : Promulgation de la loi relative à la signature électronique.

9 Août 2000 : Promulgation de la loi relative au commerce et aux échanges électroniques.

Section 1 : les préalables du commerce électronique

Le commerce électronique en Tunisie s'achemine en priorité vers l'encouragement de l'exportation à travers l'Internet. Cette option est pleinement justifiée. C'est une étape décisive et fondatrice du commerce électronique dans notre pays.

Toutefois, tôt ou tard les questions du marché intérieur et de l'importation se poseront. Il convient que tous les acteurs concernés s'y préparent. Car dans ce cas, la quantité de transactions réalisées grâce au commerce électronique suivra naturellement l'évolution de la population connectée à lnternet en tant que population d'acheteurs potentiels dont le nombre dépend de plusieurs facteurs (prix de l'abonnement, qualité du réseau, prix des équipements...). Il ne faut pas penser seulement en termes de commerce électronique, mais voir l'ensemble de la nouvelle économie digitale.

1 - la qualité des produits :

les entreprises qui ne pourront pas s'imposer sur le territoire tunisien ils ne pourront pas le faire dans un espace non seulement plus grand mais aussi plus concurrentiel.

Si les entreprises tunisiennes ont des problèmes pour exporter à l'extérieur, le commerce électronique ne va pas leur apporter grand chose. Si leur produit n'est pas conforme aux normes européennes ou internationales, le commerce électronique ne va pas transformer leur produit.

C'est ainsi que les entreprises, ayant déjà fait leur mise à niveau, vont avoir des produits capables de concurencier les produits des autres entreprises existantes sur le net. Elles pourront conquérir de nouveaux marchés, voire même de nouveaux clients, qui leurs étaient jusque-là inaccessibles.

2 - La logistique :

Vendre efficacement des produits en ligne suppose la résolution de tous les problèmes liés à la gestion des commandes, l'emballage individuel, l'expédition, le transport et la livraison rapide des colis à des centaines ou des milliers clients sur une base quotidienne.

Ceci dit, les entreprises tunisiennes doivent être capable de répondre aux commandes dans 24 heures.

Si elles ne sont pas équipées, les entreprises doivent le faire puisque, la résolution de ce problème de logistique suppose une réorganisation totale des règles de gestion de la distribution des produits, réorganisation qui doit tenir compte de l'augmentation prévisible des volumes traités.

3 - La promotion du site :

Compte tenue de l'ouverture quotidienne de milliers de nouveaux sites Web dans le monde entier, la visibilité spontanée de chaque site n'est désormais plus assurée, sauf pour les sociétés reconnues internationalement ou portées par des marques de grande notoriété.

Ce facteur est parmi les facteurs les plus importants, sinon le plus important, dans la réussite dans sa stratégie commerce électronique.

Mais du fait qu'il demande des investissements énormes, les sommes dépensées dans la promotion d'un site ont été estimées à 50% des coûts relatifs à la création et au lancement d'un site, il s'est fait oublier par les entreprises qui avaient l'occasion d'exister sur le Web.

En fait, nos PME ne doivent plus négliger ce facteur. En revanche, elles doivent, dés la réservation de l'adresse URL du site, progressivement ou immédiatement, renouveler toute la papeterie destinée à la clientèle en mentionnant cette adresse URL.

Elles doivent, en parallèle insérer des bannières publicitaires sur les pages des annuaires Internet et moteurs de recherche les plus fréquentés (soit souvent plusieurs de millions de visiteurs par jours !)

A savoir, les annuaires et répertoires de type « Yahoo.com «, « Excite.com «, « Voilà.fr « font payer le droit d'afficher une publicité soit sur leur page d'accueil, soit sur les pages à thèmes, le tout pour un coût proportionnel à l'emplacement sur la page, au nombre de visiteurs moyen par mois et à la durée de la présence. Les recettes publicitaires de ces annuaires font partie de leur fond de commerce, comme les vrais annuaires « papier « de type pages jaunes. Plus l'annuaire sera utilisé par les internautes, plus le prix d'une bannière publicitaire sera élevée.17(*)(Max Henri DESCHAMPS, 1999)

L'indexation du site Web dans des moteurs de recherche et annuaires peut, aussi, faire l'affaire. Les annuaires, ou répertoires thématiques qui sont l'équivalent sur Internet des pages jaunes du téléphone et dans les quels l'entreprise s'enregistre volontairement en indiquant son URL et son secteur d'activité. Les moteurs de recherche sont des bases de données gigantesques mises à jour en permanence grâce à des robots qui parcourent 24/24 heures les sites web du réseau Internet, en référençant de façon exhaustive et non hiérarchique l'ensemble des pages visitées par l'analyse de leur contenu, c'est à dire les mots qui les composent à les quels les entreprises peuvent s'enregistrer.

En définitif, le succès d'un site commercial passe en grande partie par son indexation réussie dans les principaux annuaires et moteurs de recherche.

Section II - Les avantages du commerce électronique pour les entreprises tunisiennes :

Chaque jour, de plus en plus d'entreprises se tournent vers Internet dans l'intention d'accroître leur clientèle et de prospecter des marchés inexplorés. Internet offre la possibilité d'établir de nouveaux canaux pour la commercialisation et la distribution des produits et services, de personnaliser les services à destination des clients tout en les fidélisant, et de réduire notablement les coûts de certains maillons de la chaîne de valeur de l'entreprise.

Depuis l'ouverture des premiers sites Web en 1996, on dénombre en Tunisie déjà plus de 300 sites à vocation commerciale accessibles par le public. Mais la question qui se pose ; quels intérêts pour les entreprises tunisiennes en se lançant sur le net ?

1 - Etre parmi les premiers :

Dans n'importe quel domaine, la règle du premier venu est toujours prévalente. En effet, les entreprises qui se sont lancées les premiers dans le domaine du commerce électronique, se retrouvent aujourd'hui avec une marge rassurante. Ce phénomène, bien connu par les économistes de la nouvelle génération, est appelé `effet de lock-in'.

Les nouveaux arrivants trouveront des difficultés énormes pour rattraper leur retard, puisque les premiers occupants ont déjà verrouillé le secteur.

Si les entreprises tunisiennes veulent continuer à exporter, elles ne doivent plus perdre du temps, en se lançant dés aujourd'hui sur le net.

2 - Exporter :

Vu que la Tunisie est un pays en voie de développement, l'adoption de la stratégie commerce électronique par les entreprises tunisiennes ne peut avoir qu'un apport bénéfique pour tous les opérateurs économiques.

L'occasion, qu'offre le commerce en ligne, est l'opportunité ou jamais pour nos PME d'exporter et de conquérir de nouveaux marchés. Elles peuvent ainsi, espérer augmenter leur chiffre d'affaire dans un laps de temps très court, vu l'effet multiplicateur du réseau des réseaux.

Les entreprises tunisiennes vont ce voyer bénéficier de nouvelles occasions en élargissant leur base de données de clients pour y inclure la planète entière.

Elles pourront accéder aux meilleures compétences mondiales et à une meilleure analyse en temps réel des besoins de marché.

La vente sur lnternet ouvre des perspectives inattendues mais fructueuses, puisque outre les marchés traditionnels, elle peut susciter de nouvelles demandes dans des régions où la prospection exige des investissements et un effort particulier.

Elles auront aussi la possibilité de développer un marketing personnalisé, appelé aussi one to one, à l'aide de données collectées auprès de leurs clients et d'établir une diffusion en fonction de leurs intérêts ; en diffusant les informations concernant leurs produits et leurs services sur leurs sites.

3 - Réduire les coûts :

Une réalité du réseaux des réseaux est qu'il permet de faire des économies. En effet les coûts d'exploitation ( marketing, production, inventaire, etc.), de distribution et de livraison peuvent être réduit significativement grâce au commerce électronique.

La présence sur le réseau des réseaux permet aussi, de se faire connaître et de montrer ses produits à moindre frais, puisque les promouvoir à travers des supports papier ou audiovisuel, nécessite des sommes énormes. Bien entendu, il s'agit de programmer le référencement pour que le site Web ou marchand bénéficie de l'intérêt des internautes.

Toutes ces raisons et bien d'autres doivent inciter nos entreprises à ne plus hésiter, à ne plus perdre de temps et à se lancer dans cette aventure où les risques sont calculés et où les pouvoirs publics et les organismes d'appui et d'encadrement sont activement présents pour assurer les conditions favorables au développement du commerce électronique.

Section 3 - Les progrès en commerce électronique en Tunisie :

Depuis le 28 novembre 1997, date de la première réunion de la commission nationale pour le commerce électronique et l'EDI, les décision prises par le gouvernement tunisien se succèdent et se ressemblent dans la mesure ou elles mènent vers un objectif commun à savoir le développement du commerce en ligne et ce en lui fournissant l'infrastructure nécessaire.

Dans la suite on s'intéressera principalement au nouveau cadre juridique, le lancement de la monnaie virtuelle tunisienne : le e-dinar, la réduction des tarifs de connexion à Internet et les ordinateurs à mille dinars ou encore l'ordinateur familial.

1 - Le nouveau cadre juridique :

La Tunisie a été parmi les premiers pays arabes et africains à avoir promulgué une loi sur le commerce électronique.

En effet, la nouvelle loi sur le commerce électronique 18(*)adoptée par la chambre des députés le 27 juillet 2000 et promulguée par le Président de la République le 9 août 2000 est le résultat d'une volonté de tout un pays d'acquérir et maîtriser les nouvelles technologies.

Cette loi fixe les règles juridiques qui vont organiser les transactions commerciales électroniques et vient combler le vide juridique ressenti suite à l'apparition de nouveaux modes de commercialisation.

C'est le fruit de trois années d'études sur le commerce électronique faite par la commission nationale sur le commerce électronique et l'EDI depuis novembre 1997.

Elle a mis à jour la législation nationale avec le commerce électronique, principalement au niveau des moyens d'identification juridique, des structures d'approbation de ces opérations et de certification de la confiance entre les intervenants

Nous allons essayer de présenter de manière sommaire les différents volets de cette loi.

Cette loi régie 5 domaines:

- Définition du cadre juridique relatif aux transactions électroniques ;

- Reconnaissance de la signature électronique comme moyen de preuve ;

- L'agence nationale de certification électronique et ses compétences ;

- Les transactions commerciales électroniques ;

- La protection des données personnelles.

Comme toutes les autres, la loi n° 2000/83 comprend le volet infractions et sanctions.

a - La définition du cadre juridique relatif aux transactions électroniques :

La loi fixe les règles générales régissant les échanges et le commerce électronique.

Le premier chapitre prévoit l'application du régime des contrats écrits aux contrats électroniques. Il donne aussi, les définitions juridiques des termes qui vont être utilisées dans la présente loi.

b - Document et signature électroniques :

La loi fait foi au document électronique au même titre que le document écrit. En effet, le document électronique doit être conservé sur un support électronique. L'émetteur et le récepteur s'engagent à conserver le document dans sa forme originale.

Le deuxième chapitre fixe les procédures d'octroi de la signature électronique ainsi que les obligations mises à la charge de son titulaire.

La loi prévoit que le titulaire de la signature électronique est responsable de tout préjudice causé à autrui. En effet, il doit informer le fournisseur des services de certification électronique de toute utilisation illégitime de sa signature et veiller à la véracité des informations déclarées à ce fournisseur.

c - L'agence nationale de certification électronique et ses compétences :

Dans ce chapitre, la loi présente l'agence tunisienne de certification électronique qui aura pour missions principales, l'octroi de l'autorisation d'exercice pour les fournisseurs de services de certification, le contrôle du respect des dispositions de la présente loi et la fixation des caractéristiques de création et de vérification de la signature électronique.

d - Les services de certification électronique :

Dans cette partie, la loi fixe les conditions qui doivent être respectées par toute personne qui désire obtenir l'autorisation d'exercice du métier de fournisseur de services de certification électronique.

Les mentions que doit comporter un certificat électronique sont :

- L'identité du titulaire du certificat ;

- L'identité de la personne qui l'a émis et sa signature électronique ;

- Les éléments de vérification de la signature du titulaire du certificat ;

- Les domaines d'utilisation du certificat ;

- La durée de validité du certificat.

La loi indique les cas dans les quels le fournisseur de services de certification électronique peut suspendre ou annuler un certificat.

Il y a aussi mention des responsabilités respectives du fournisseur de services de certification et du titulaire du certificat électronique.

Enfin, au cas où la continuité du fournisseur de certification serait impossible, certaines conditions doivent être respecté pour se retirer.

e - Les transactions commerciales électroniques :

Elle émet les obligations des deux parties.

Le vendeur doit indiquer toutes les informations relatives à son identité, la nature et le prix du produit, durée de l'offre, les modalités de paiement, etc.

Le législateur tunisien a insisté sur la nécessité d'indiquer les modalités et les délais de livraison, la possibilité de rétraction et le retour de la marchandise, parce qu'ils représentent les principaux sources de conflits.

Le consommateur doit notifier la perte ou le vol de son moyen de paiement électronique, il peut dans certains cas résilier sa demande ou restituer le produit et recevoir son argent.

f - La protection des données personnelles :

Le fournisseur de service de certification électronique doit garder les données personnelles secrètes et ne doit pas les divulguer à aucune personne ou même les utiliser, sauf dans l'élaboration du certificat.

g - Les infractions et des sanctions :

En cas d'effraction des dispositions de la présente loi, le législateur a émis un ensemble de sanctions. Les infractions sont constatées par les services de la police judiciaire, les agents assermentés du ministère chargé de télécommunications et de l'agence nationale de certification électronique ainsi que les agents de contrôle économique.

Sont concernées, les fournisseurs de certificats qui n'ont pas respecté les dispositions du cahier de charge ( article 12 de la présente loi) ou qui ont divulgué, incité ou participé à divulguer les informations qui leur sont confiées, les personnes exerçant la profession de fournisseur de services de certification électronique sans autorisation préalable, ainsi que toute personne utilisant illégalement le certificat d'autrui.

Les peines encourues varient des peines d'amendes ( de 500 à 20000 dinars ) à des peines d'emprisonnement ( de 6 mois à 2 ans ) selon la gravité de la faute.

2 - Lancement de la monnaie virtuelle tunisienne : le  e-dinar

Peu de temps après la promulgation n° 2000/83 relative au commerce et aux échanges électroniques, et exactement le 9 août 2000, un autre pas a été franchi pour faciliter l'installation du commerce électronique, après le projet pilote, la galerie marchande et la loi, vient le lancement de la monnaie virtuelle le e-dinar. 19(*)

Cette étape vient concrétiser la décision prise par le conseil ministériel présidé par le Président Zine El Abidine Ben Ali le 9 juin 2000 concernant l'économie immatérielle et appelant au lancement de projets pilote d'inscription universitaire à distance.

Semblable aux cartes bancaires classiques, la carte e- dinar présente l'avantage d'être rechargeable. Elle se vent dans les de poste et elle est livrée avec un code confidentiel sous enveloppe scellée.

Le e-dinar est donc est monnaie électronique simple, mais qui permet à son porteur d'effectuer les micro-paiements puisque la valeur la plus grande d'une carte e-dinar est de 50 dinars.

Le déploiement de ce projet a nécessité l'intervention de deux agents :

- L'Office National des Postes qui s'est occupé du module de paiement sécurisé en e-dinar.

- L'Agence tunisienne d'Internet qui a fourni sa passerelle de paiement sécurisé e-Tijara (passerelle qui assure depuis mai 1999 les transactions sécurisées de galerie e-com.tn20(*) ).

Pour l'instant seuls les étudiants ont profité de ce moyen. En effet, les étudiants de l'Ecole Supérieure des Communications (Sup Com) et ceux de l'Institut Supérieur des Communications de Tunis (ISET Com), ont eu la chance d'utiliser ce nouveau mode de paiement à deux reprises ; la première pendant les inscriptions pour le premier semestre, soit au mois de septembre 2000 et la deuxième pendant les inscriptions du deuxième semestre, soit au mois de février 2001.

Mais les perspectives s'avèrent bonnes, puisque beaucoup de sites tunisiens ont contacté la poste pour intégrer la plate de paiement sécurisé de la poste.

Par exemple Aster21(*) vient de conclure un accord avec l'office national de la poste pour démarrer le premier site marchand privé où l'on peut régler ses achats par le e-dinar ou le dinar électronique. Sur ce site, on peut acheter tout ce qui est informatique, qu'il s'agisse de logiciels ou de matériel, à condition que le prix ne dépasse pas les 50 dinars tunisiens, le montant actuel maximal d'une carte e-dinar. Au-delà de ce montant, c'est-à-dire si on veut acheter du matériel plus lourd (ordinateur, scanner ou autre), le e-dinar peut toujours servir pour un acompte en ligne. C'est en sorte une confirmation d'achat par paiement d'une avance. Cependant, en attendant que la poste tunisienne édite des cartes e-dinar d'un montant plus important, l'utilisateur a la possibilité d'acheter plusieurs cartes de recharge pour créditer son compte virtuel d'un solde supérieur à 50 dinars.

Cette initiative prise par une société privée grand public vient combler une lacune de taille: après les inscriptions universitaires, le risque était que le e-dinar constitue un projet mort-né faute d'utilisateurs... et de services.22(*)

3 - Réduction des tarifs Internet :

En application de la décision du Président Zine El Abidine Ben Ali dans son discours du

7 novembre 2000 relative au renforcement de l'accès au réseau Internet, il a été décidé dans un communiqué de presse du Ministère des Communications une réduction des tarifs des abonnements à Internet. Cette décision a pris effet dés le 2 janvier 2001.

La réduction des tarifs a touché aussi bien les abonnements professionnels que les abonnements familiaux. Les étudiants, les journalistes ainsi que les personnes handicapées pourront, moyennant une justification, bénéficier d'une réduction supplémentaire de 25%.En outre, le taux de TVA a été ramené à 10% après avoir été 18%.

L`abonnement familial au réseau Internet a été réduit du moitié. En effet, il a passé à 10 dinars mensuellement, contre 21 dinars au paravent.

L'abonnement professionnel a passé de 46 dinars à 20 dinars, soit une réduction de plus de 55%.

En fait, le coût de l'abonnement professionnel a subit durant les 4 dernières années une baisse remarquable. Après 200 dinars en septembre 1996, 125 dinars en janvier 1997, 50 dinars en mai 1997 et 46 dinars en mai 1999, il a passé à 20 dinars en janvier 2001, Soit une réduction de 90% dans 4 années.

Les réductions ont touché également la tarification téléphonique. En effet, le tarif normal

(du lundi au samedi, de 7h00 à 20h00 et tout le dimanche ) a passé de 0.03 dinars la minute à 0.02 dinars, soit une baisse de 33%. Le tarif réduit ( du lundi au samedi, de 20h00 à 7h00), quant à lui, a passé de 0.02 dinars à .014 dinars la minute.
Ces mesures ont contribuées davantage dans l'augmentation du nombre d'internautes tunisiens, évalué à 300000 fin décembre 2000.

III - Développement de l'infrastructure des Télécoms :

I - Dans le domaine des télécommunications :

La Tunisie a connu pendant cette dernière décennie une croissance considérable dans le secteur des télécommunications. En effet les mesures prises par le gouvernement tunisien avaient pour objectif de mettre en phase l'infrastructure des télécoms avec les exigences des nouvelles technologies.

Parmi plusieurs réalisations dans ce domaine on peut citer :

Tableau n° 4 : Développement de l'infrastructure des télécoms

 

1987

1999

2000

Objectif 2001

Densité téléphonique globale

( ligne/100 habitants)

3%

9,60%

11,70%

14%

Parc d'abonnées au réseau fixe

( en millier )

220

850

955

1200

Taux de numérisation du réseau

10%

100%

100%

100%

Source : Site du gouvernement tunisien : www.Tunisie.com

- la mise en service, à partir de 1998, du réseau de téléphone mobile cellulaire numérique (GSM) avec une capacité initiale de 50.000 lignes en cours d'extension pour atteindre 500.000 lignes en l'an 2001,

- l'extension de la capacité du réseau de téléphone mobile cellulaire analogique( RTM) à 20.000 lignes,

- la mise en place d'un réseau de téléphonie rurale d'une capacité de près de 12.000 lignes pour couvrir initialement 1056 zones,

- la mise en place en 1999 d'un réseau national de transmission de données à haut débit (Backbone national) constitué de noeuds de transit répartis dans les différentes régions du pays et reliés par des câbles en fibres optiques et permettant l'exploitation de nouvelles technologies telles que les technologies SDH et ATM,

- la mise en service d'un réseau de télécommunications internationales reliant la Tunisie à l'Afrique, à l'Europe, au Moyen Orient, à l'Amérique et à l'Asie du sud-est et exploitant des systèmes de communications par satellites via Intelsat et Arabsat, et des liaisons de transmission par câbles sous-marins en fibres optiques,

- la participation du secteur privé dans l'exploitation des services de téléphonie publique par l'ouverture de 5.748 Publitels à fin décembre 2000,

- L'ouverture de quatre guichets uniques pour la prestation directe des services liés à l'admission sur le territoire d'équipements de télécommunications aux aéroports de Tunis Carthage, Monastir, Djerba et au port de la Goulette.23(*)

II - Les services Internet :

La création de l'agence tunisienne de l'Internet en 1996 était la première étape d'un vaste programme d'action visant la généralisation progressive de la connexion au réseau Internet de l'ensemble du tissu économique et social.

Le fait marquant des services Internet en Tunisie est la réduction continue qui vit les tarifs d'abonnement au réseau. En effet, ils ont passé au 1/10 au bout de 4 années.

L'accès à Internet a été banalisé également par la création des centres publiques d'Internet (PUBLINET) dont l'exploitation est assuré par les jeunes diplômés de l'université.

Ces espaces ont eu un succès considérable, puisque le nombre des internautes a passé d'une centaine en 1996 à plus de 300000 utilisateurs en décembre dernier, selon les chiffres officiels.

Cas pratique 

Le commerce électronique en Tunisie est en pleine expansion depuis quelques années. En effet, le gouvernement tunisien a préparé le terrain par la mise en place de l'infrastructure nécessaire et du cadre juridique adéquat.

Suite aux encouragements de l'Etat, les entreprises tunisiennes n'ont pas hésité à se lancer sur le net.

Le nombre de sites tunisiens n'a cessé d'augmenter. En effet, il a passé de 3 sites en decembre1996 à 169 en juillet 1999 avant d'atteindre 300 en décembre 2000.

De nos jours on a passé l'étape d'encourager les entreprises pour leur présence sur le net pour arriver à l'étape de les inciter à être réactifs : C'est à dire faire des transactions électroniques et arracher de nouveaux parts de marchés.

Le problème qui se pose concerne la manière avec laquelle on peut évaluer la réussite d'un site Internet.

I- Présentation de l'étude :

Il s'agit d'envoyer un message par e-mail à un ensemble d'entreprises tunisiennes disposant d'un site web.

Le message contient deux questions auxquelles les entreprises doivent répondre.

Si aucune réponse n'est renvoyée après une semaine une relance sera faite.

II- But de l'étude :

Le but de cette étude est d'évaluer la réussite de quelques sites tunisiens selon le critère du délai de réponse aux questions des clients.

L'idée de base étant la réussite d'un site Internet passe dans une grande partie par le suivie et la mise à jour continue du site.

Il est important de noter qu'il existe bien évidemment d'autres critères qui n'ont pas été retenues comme par exemple le montant du chiffre d'affaires et le nombre des transactions réalisées.

III - Questions de l'étude :

Les questions adoptés dans cette étude de cas ont été condensées pour atteindre seulement le nombre de deux.

Le but d'avoir choisi ce nombre limité de questions est de ne pas alourdir la tache de répondre pour les entreprises et d'avoir le maximum de réponses dans les meilleurs délais.

Ces deux questions étaient formulées comme suit :

- Qu'elle est la date de création du site ?

- Est-ce que vous avez déjà réalisé des transactions électroniques ? Si oui quel est le chiffre d'affaires ou le nombre de commandes reçues ?

IV - L'échantillon de l'étude :

L'échantillon comporte 52 entreprises tunisiennes finalistes de l'OSCAR WEB 2000, organisé en novembre 2000. Ces entreprises sont classées dans deux catégories :

- Site d'entreprises.

- Site de commerce ou d'échange électronique.

V - Résultat de l'étude :

1 - Taux de réponse :

Parmi les 52 entreprises contactées seulement 10 ont répondu ; 8 d'entre elles ont répondu dés le premier message quant aux entreprises restantes elles ont répondu après la relance. Le dernier délai de réception des réponses étant fixé pour le 25 mai 2001.

Légende:

1 - Entreprises qui ont répondu.

2 - Entreprises qui n'ont pas répondu.

D'après ce graphique, on peut remarquer que le nombre des entreprises qui ont

répondu reste faible puisqu'il est de l'ordre de 19%.

Le nombre important des entreprises qui n'ont pas répondu peut être expliquer par

le fait que les sites ces dernières manquent de suivi et de mise à jour continue.

Parmi toutes les entreprises qui ont répondu, seulement l'entreprise RAKEN, spécialisée dans l'art de décorations, appartenait à la catégorie « site de commerce et d'échange électronique » dans sites finalistes de l'Oscar Web 2000.

En focalisant l'étude sur les entreprises qui ont répondu, on peut remarquer que la plupart d'entre elles ont réagit dés le premier message.

Le fait de répondre dans un laps de temps relativement court ( inférieur ou égale à 24 heures) suppose que ces entreprises disposent d'un service qui s'occupe des questions de la clientèle. En effet, la majorité des réponses ont évoqué ce volet important, puisque ces entreprises espèrent en accordant plus de temps soit, fidéliser davantage ses clients soit d'avoir de nouveaux clients qui visité le site veulent d'amples informations sur les produits ou les services de l'entreprise.

Le graphique suivant illustre le pourcentage des entreprises qui ont réagit dés le premier contact ainsi que celui des entreprises qui ont attendu le second pour répondre.

Légende :

1- Entreprises qui ont répondu dés le premier message.

2- Entreprises qui ont répondu après la relance.

Les deux entreprises qui ont répondu après la relance avaient un comportement contradictoire. Tandis que, l`entreprise Le Logement Immobilier n'a même pas pris le temps d'écrire le mot `' non `', puisqu'elle se contenter de renvoyer le message, l'entreprise Spade S.A, spécialisée dans la fabrication des ancres, a consacré 3 pages entières pour nous répondre.

Les dix entreprises qui ont répondu n'ont pas toutes la vocation de faire de transactions électroniques. En effet, une bonne partie ont pour but la simple présentation des produits ou des services aux clients afin de leurs éviter le déplacement. Par contre d'autres entreprises ont pour objectif principal de faire des affaires via Internet.

Le tableau suivant résume les résultats obtenus auprès des entreprises :

Entreprises

Date de création

du site

Nature du site

e-Transactions

Nombre de commandes

Raken

1997

Marchand

Oui

Non signalé

Belmakett

12/10/2000

De présentation

Non

-

Socopa Artisan

1999

Marchand

Oui

2

Medifood Ruspina

1998

Marketing

Oui

2

Spade S.A

1998

Marchand

Oui

Non signalé

Tricomode

 

De présentation

Non

-

Electro Kallel

 

De présentation

Non

-

Ctv Films

1998

De présentation

Non

-

Le logemment

 

De présentation

Non

-

Mamo

 

De présentation

Non

-

2 - Délais de réponse :

Maintenant on va s'intéresser au temps mis par chaque entreprise pour répondre aux messages. Le graphique illustre les réponses obtenues dans les premières 24 heures.

Les entreprises Raken, Medifood, Belmakett et CTV Films ont été les plus rapides à répondre aux messages envoyés.

L'entreprise Raken a répondu dans une heure et trente minutes.

L'entreprise Medifood a répondu dans 3 heures.

L'entreprise Belmakett a répondu dans 12 heures.

L'entreprise CTV Films a répondu dans 13 heures.

On peut conclure que ces entreprises possèdent un bon service de suivi. Avec un tel service elles peuvent augmenter leurs chances d'avoir de nouveaux clients et par suite conquérir de nouveaux marchés.

Les autres ont pris plus que 24 heures pour répondre. Le graphique suivant présente les résultats obtenus :

Ces entreprises ont mis plus que 24 heures pour répondre :

- Tricomode a mis 25 heures pour répondre.

- Electro Kallel a mis 26 heures pour répondre.

- Socopa a mis 36 heures pour répondre.

- Le logement immobilier a mis 40 heures pour répondre.

On peut conclure que ces entreprises possèdent un service de suivi moyen, puisqu'elles répondent à leurs clients après 24 heurs, ceci peut encourager le client à chercher un autre fournisseur qui peut l'entendre en moins de temps.

Les deux entreprises restantes qui sont Spade Anchor et Mamo ont répondu après plus qu'une semaine.

Après avoir présenté les statistiques concernant l'étude qui nous parait importante est celle du nombre élevé des entreprises qui n'ont pas répondu ( 42 entreprises ).

Ceci peut être expliqué de deux manières :

- Soit par le manque d'intérêt au site de l'entreprise.

- Soit par le manque de temps : c'est à dire que l'entreprise a beaucoup de travail à faire, beaucoup de commandes à satisfaire et elle n'a probablement pas le temps de répondre à une demande d'informations émises par des étudiants.

Dans la suite on s'intéressera d'une manière détaillée aux réponses des dix entreprises :

- Raken :

Cette entreprise suisse à l'origine a choisit Tunis comme base opérationnelle. Son a été crée le 19/7/1999. Elle a pour activité les arts plastiques et les arts de décoration. Elle dispose d'un service aux clients très efficace puisqu'elle n'a mis que une heure et trente minutes pour répondre à notre message. De plus elle a mis à la disposition de ses clients un système de dialogue en direct ce qui peut être comme une innovation puisque le client peut poser des questions et savoir les réponses instantanément.

Cette entreprise réalise des transactions électroniques régulières exclusivement à l'export depuis Mai 2000 et ce grâce au serveur sécurisé de l'ATI e-tijara.

Son but est de devenir le premier site marchand pour arts et décorations méditerranéens, arabes et africains.

Il est à signaler que le site Web de Raken a obtenu la médaille d'or dans sa catégorie « site de commerce et d'échange électronique » pendant l'oscar Web 2000 organisé en novembre 2000.

Selon le critère fixé dés le départ, le délais mis pour répondre, Raken est considérée comme l`entreprise qui a le plus de réussite.

- Medifood :

Le site de Medifood a été crée en 1998. Selon le service commercial de l `entreprise, il n'est pas un site marchand, mais seulement un site marketing qui permet de faire des contacts avec de nouveaux clients.

Ce site a permis à la société de réaliser des exportations sur les Etats Unis d'un montant de 40000 dollars soit à peu prés 60000 dinars et sur le Japon d'un montant de 30000 dollars soit à peu prés 45000 dinars.

L'enthousiasme de cette entreprise peut paraître claire en lisant la phrase contenu dans son message «  ...nous avons réalisé des exportations sur les Etats Unis et dernièrement sur le Japon et ce n'est qu'un début... ».

Le site de Medifood a obtenu la médaille de bronze dans sa catégorie « site d'entreprise » pendant l'oscar Web 2000.

- Belamkett :

Belmakett est une entreprise de conception de sites Web. Son site (nouvelle version ) a été crée le 12/10/2000. Il n'est pas un site marchand, mais plutôt un simple site de présentation des services mettant en valeur le savoir faire de Belmakett.

Selon Nadim GUELBI, graphiste et concepteur de sites, le fait d'avoir un tel site va éviter aux clients les déplacements et va contribuer à améliorer l'image de l'entreprise.

Le site de Belmakett a obtenu la médaille d'argent dans sa catégorie « site d'entreprise » pendant l'oscar Web 2000.

- CTV Films :

CTV Films est une entreprise de production de films cinématographiques. Son site, crée il y a 3 ans, soit en 1998, a pour but de faire connaître l'entreprise auprès des clients étrangers.

Il est à signaler que le site de CTV Films a obtenu la médaille d'or dans sa catégorie « site d'entreprise » pendant l'oscar Web 2000.

- Tricomode :

Cette entreprise est spécialisée dans le tricotage.

Le message renvoyé par cette entreprise était très court , il n'y avait pas de mention concernant la date de la création du site de l'entreprise.

Toutefois elle a indiqué qu'elle n'a pas réalisé de transactions électroniques jusqu'à la date du contact.

- Electro kallel :

Cette entreprise est spécialisée dans la vente d'électroménager elle n'a pas indiqué la date de création de son site web mais elle a mentionné qu'elle n'a pas réalisé de transactions électroniques.

- Socopa :

Socopa est une entreprise artisanale de vente de tapis, son site a été mis en place fin 1999.

Elle a réussi à obtenir seulement deux commandes sur Internet ce qui est négligeable selon madame Hasna AMIR , responsable au service commercial. En effet elle a évoqué dans son message « nous avons reçu depuis la fin de 1999 deux commandes qui n'ont pas fait la fortune de la So.Co.Pa » .

- Le logement  immobilier :

Cette agence immobilière a répondu par un seul mot : (non).

- Mamo :

Cette entreprise n'a pas mentionné la date de création de son site mais elle a indiqué qu'elle n'avait pas fait de transactions électroniques.

Le site de Mamo a pour but de présenter l'entreprise et faire de la publicité.

- Spade Anchor :

C'est une entreprise qui fabrique depuis la Tunisie des ancres marines. Son site a été crée en 1998.

Selon le responsable du service commercial le site a pour vocation de présenter la gamme des produits et de livrer un maximum d'informations sur les problèmes d'ancrage, de fournir des résultats de tests, de présenter les prix des produits et également de centraliser les commandes.

Cette entreprise a des marchés en Europe, Etats Unis d'Amériques, Australie, Japon, etc.

Cette entreprise répond en général dans 95% des cas dans la demi-journéee qui suit, les 5% restantes dans les deux jours ( pour les questions qui demandent une réflexion ).

IL faut signaler que les messages renvoyés par l'entreprise sont personnalisés.

Consciente de l'importance du commerce électronique, Spade Anchor a abordé ce thème depuis 3 ans déjà, c'est ainsi que le responsable du service commercial a ajouté que « ... l `Internet est un merveilleux moyen d'aborder le commerce international, mais il ne suffit pas à lui même. Sans publicité, il est difficile de faire connaître. De plus, cela demande beaucoup de travail, de fond et de remise en question permanente.

C'est de loin le meilleur message qu'on a reçu, de point de vue forme.

Le schéma suivant récapitule toutes les réponses que nous avons reçu :

VI - Critiques de l'étude :

Au moins trois critiques peuvent être adressées à cette étude :

- L'échantillon choisi peut ne pas être représentatif de la population des sites Web tunisiens. En effet, il peut avoir des sites plus intéressants, mais qui n'ont pas participé à l'oscar Web 2000.

- Le critère retenu pour évaluer la réussite des sites Web tunisiens était ` le délais de réponse aux questions '. en fait, il existe plusieurs autres critères comme par exemple, le chiffre d'affaire réalisé, le nombre de transactions réalisées, etc.

- Cette étude ne manque pas de subjectivité. En effet, il est possible qu'une entreprise qui a répondu dans un laps de temps très court n'a autre chose à faire que de rester en face de l'écran de l'ordinateur et attendre des commandes qui ne viennent jamais. En contrepartie, une entreprise qui a mis une semaine pour répondre ou qui n'a pas répondu peut être débordée par une masse importante de travail.

VII - Conclusion :

D'après les résultats obtenues tout au long de cette étude, on peut conclure que les entreprises tunisiennes, à part quelques-unes unes, n'accordent pas à leurs sites l'importance nécessaire.

Ce manque d'intérêt peut s'avérer très grave vu qu'aujourd'hui il n'y a plus de place aux sites qui n'apportent pas grandes choses aux clients, les véritables gagnants seront les sites qui ont réellement quelque chose à vendre.

Ces entreprises doivent sortir de l'ombre pour adhérer à la nouvelle économie basée sur la mondialisation et les nouvelles technologies.

Conclusion générale

Les transactions commerciales électroniques prennent chaque jour de plus en plus d'ampleur, malgré les obstacles causés par la nature ouverte du réseaux des réseaux.

La Tunisie a montré un intérêt considérable au phénomène du commerce électronique, les données actuelles et les perspectives d'avenir montrent que la volonté est bien présente chez la majorité des opérateurs économiques.

En effet, les pouvoirs publiques ont préparé le terrain adéquat pour exercer le commerce électronique et ce par la prise d'un ensemble de mesures :

- La promulgation d'une sur les échanges et le commerce électronique qui vient combler le vide juridique ;

- L'institution de la monnaie virtuelle (e-dinar) qui vient palier au problème de la sécurité des paiements ;

- La réduction des tarifs d'abonnement à Internet qui vient encourager davantage les opérateurs à se connecter au réseau des réseaux.

Malgré que l'Internet commence à susciter l'intérêt des entreprises tunisiennes, 300 sites Web fin décembre 2000, le suivi et la mise à jour continue des sites restent des facteurs oubliés.

En définitive, il faut sensibiliser davantage aussi bien les professionnels que le grand publique par l'opportunité qu'offrent l'Internet et le commerce électronique.

* 1 Source : www.dataquest.com

* 2 Source : www.ati.tn

* 3 ARPANETest un projet américain conçu dans les années soixante à une vocation purement militaire.

* 4 Le rapport sur le commerce électronique ( Francis LORENTZ, 1998 )

* 5 Voir annexe n°1

* 6 www.Dataquest.com

* 7 8www.amazon.com

* 9 www.BCG.com

* 10 www.cisco.com

* 11 Commission des Nations Unies pour le Droit Commercial International

* 12 www.lesechos.fr/dossiers/télécommerce/abc/lexique.htlm

* 13 Noureddine Terki : Le droit applicable aux contrats électroniques, avril 2000.

* 14 CNUCDI : Commission des Nations Unis pour le Droit Commercial International.

* 15 www.cybertribunal.org

* 16 OMPI : Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle.

* 17 www.cyberenergie.com

* 18 voir la loi complète en annexe n°2

* 19 Voir annexe 3 : exemple de e-dinar

* 20http:// www.ecom.tn

* 21 http://aster.tn

* 22 http://tic.editthispage.com/discuss/msgReader$59

* 23 www.tunisie.com






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