L'Union européenne et Chypre: autopsie d'un succès inachevé( Télécharger le fichier original )par Meriem JAMMALI Université Paris IV Sorbonne - Master Enjeux, conflits, systèmes internatinaux à l'époque moderne et contemporaine 2006 |
2. La Communauté européenne et la crise de 1974Suite à l'intervention turque, une réunion s'est tenue le 16 juillet 1974 à la demande du ministre des Affaires étrangères français. Les ministres des Neuf ont exprimé leur intérêt à la crise tout en soulignant leur attachement à l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'île et leur opposition à toute intervention militaire138(*). Une autre réunion s'est tenue à Paris le 16 septembre de la même année pour discuter l'affaire des réfugiés Chypriotes grecs. Les ministres décident d'apporter leur aide financière et alimentaire aux camps de réfugiés139(*). L'aide s'élève à 945.000 écus140(*). Cependant, les Européens ont jugé utile que la seule chance d'un règlement est les Nations unies. Les tentatives de règlement du problème se poursuivent par intermittence sous les auspices de l'ONU141(*). La Communauté européenne évite toujours de s'occuper plus activement de la question chypriote142(*). Dès lors, la Communauté européenne choisit de soutenir et de financer les efforts du secrétaire général de l'ONU en vue de trouver une solution. De ce fait, durant la Guerre froide, l'influence de la Communauté européenne dans la Méditerranée orientale est restée modeste voire minime143(*). En contrepartie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis sont très actifs144(*). Certains pays européens jouent le rôle de préfectures américaines en Europe. Même les institutions comme la CEE crées pour contribuer à unir l'Europe, doivent être mises au service de Washington. »145(*). A cet égard, il serait inopportun de nier le rôle décisif des deux puissances complices dans les évènements qui ont secoué l'île (tentative de renverser Makarios et l'invasion turque en juillet 1974)146(*). L'accord d'association entre la république de Chypre et la CEE147(*) n'avait pas d'implications politiques de la part de la Communauté européenne dans les affaires internes de l'île. Il émane surtout d'un choix pragmatique et stratégique des Européens dans le bassin méditerranéen148(*). La position européenne dans le contexte de l'invasion turque constitue un prolongement de cette politique passive. Le débat s'est en effet limité à des réunions et à des discussions formelles. Cette politique démontre la faiblesse flagrante de la Communauté européenne à trouver une solution à une crise militaire au sein de la Méditerranée.149(*). A propos de la Tragédie chypriote dans les médias européens Dimitri T. Analis rapporte que la presse européenne déjà traumatisée par les images chocs de la guerre du Vietnam, a utilisé un langage prudent jouant le jeu de la classe politique européenne.150(*). * 138 Selon Reuter, le 16 juillet 1974. * 139 BREWIN (Ch), p. 43. * 140 Ibid., p.43. * 141 SAPOUNA (S), L'adhésion de Chypre à l'Union européenne, mémoire de DEA, Paris II, 1999, p.1. * 142 Ibid., p. 31. * 143 Ibid., p.21. * 144 THEOPHANOUS( A), op. cit. , p.32. * 145 ANALIS (D), op. cit., p. 11. * 146 THEOPHANOUS, op. cit., p. 34. * 147 Cf la deuxième partie : l'accord d'Association, p. * 148 BREWIN (Ch), op. cit., p. 40. * 149 Ibid., p.42. * 150 ANALIS (D), op. cit. , p. 34. |
|