Dynamiques et pertinences du moteur franco-allemand dans la construction de la Politique Européenne de sécurité et de Défense.par Pascal BRU Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr - Master de Relations Internationales/Diplome de l'Ecole Spéciale Militaire 2004 |
2-4 Le Conseil Franco-Allemand de Défense et de Sécurité :Il s'agit d'un organisme créé en 1988 entre la France et l'Allemagne afin :
Il est composé en premier lieu du Président de la République Française et du Chancelier de la République fédérale d'Allemagne, directement conseillés chacun par un comité composé de trois membres : · le ministre des Affaires Étrangères, · le ministre de la Défense, · le Chef d'État-Major des Armées. Le Secrétariat du CFADS est quand à lui composé de quatre militaires, deux Allemands et deux Français, ainsi que de deux diplomates représentant de chaque partie. Il se réunit au moins deux fois par an, alternativement en France et en Allemagne. Conclusion de la deuxième partie :La Bundeswehr, comme l'Armée Française actuelle sont récentes dans leurs structures actuelles. Les bouleversements politiques et stratégiques des dernières années ont amené la France et l'Allemagne à revoir leur outil de défense radicalement. En abandonnant la conscription, la France s'assure de disposer le cas échéant, de forces projetables dans les meilleurs délais. De son côté, l'Allemagne a dû repenser sa doctrine d'emploi des forces, privilégiant désormais elle aussi des forces plus souples, plus orienté vers la projection que vers la défense opérationnelle du territoire. Grâce à leur héritage commun en matière de défense, la France et l'Allemagne savent travailler ensemble. Mais, le plus fondamental n'est pas cette capacité, encore renforcée par les standards OTAN, mais bien la volonté de le faire. Pour cela, il convient de s'entendre sur les domaines d'action de la PESD. Or, un des motifs premiers de blocage, et c'est encore plus vrai entre la France et l'Allemagne, était précisément ce point. En effet, il semblait totalement inutile pour l'Allemagne de se doter d'un outil militaire européen alors même que l'OTAN assurait la sécurité de cette zone. Bien plus, les deux États n'étaient pas d'accord sur les zones d'action d'une Europe de la défense : l'Allemagne refusait toute intervention en Afrique tandis que la France y voyait la région privilégiée de ses opérations extérieures. Désormais, et probablement d'abord grâce au succès de l'opération Artémis, l'Allemagne est prête à intervenir sur le sol africain. D'autre part, la prise de conscience, très récente en Allemagne de la nécessité d'avoir une politique de défense ne passant pas par le leadership américain pour se faire entendre, l'a amenée à promouvoir l'idée de la PESD.
* 52 Cf. Protocole du 22 janvier 1988 sur le Conseil franco-allemand de défense et de sécurité en annexe. |
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