Section4: De nombreux obstacles
à surmonter
Un élément remarquable est le nombre de
contraintes à surmonter en matière d'habitat insalubre au Maroc.
En effet, la stratégie de résorption de l'habitat insalubre butte
sur de nombreux obstacles fondamentaux, notamment :
- Une mauvaise programmation des projets en amont et une
gestion inopérante en cours de réalisation.
- L'insuffisance de la maîtrise du foncier au
préalable du lancement du programme a engendré des retards, voire
l'abandon de certaines opérations.
- Le mode de fixation de la subvention du BGE à 25% du
coût global de l'opération a entraîné une
programmation et des montages technico-financiers "cadrés".
- Les problèmes de financement de l'auto-construction
de logements et l'absence de crédits acquéreurs au profit des
ménages bidonvillois ont retardé l'achèvement de la
valorisation de ces opérations dans les délais prévus.
- La faiblesse de l'intervention des pouvoirs locaux pour le
transfert de la population et les difficultés de recouvrement des
recettes auprès des bénéficiaires ont également
constitué un handicap certain.
- Les ONG et les associations locales sont peu ou pas
préparées à accompagner les interventions de
résorption de l'habitat insalubre;
- Les comportements du bidonvillois vis-à-vis du projet
allant parfois à un rejet total des solutions suggérées,
notamment sur le type d'intervention, sur les prix de cession, sur la
localisation et sur les équipements d'accompagnement qui sont rarement
réalisés parallèlement à l'opération.
Dans ce contexte, il est devenu indispensable pour le
Ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme d'opter pour un renouvellement
de l'approche de la question du logement en général et des
produits destinés aux plus démunis des habitants des bidonvilles
en particulier.
Section5: Quelles leçons
tirer d'un an d'activités ?
Une volonté politique forte, une démarche de
coordination indispensable
La décision de création, la
concrétisation et la capitalisation de l'action du programme Villes sans
bidonvilles reposent sur la forte volonté politique royale de SM le Roi
Mohamed VI. (cf. le discours royal du Discours prononcé au Parlement le
11 octobre 2002 à l'ouverture de la Première année de la
7ème législature). Leur réussite dépend de la mise
en oeuvre d'une démarche pragmatique d'animation et de coordination
institutionnelle du programme Villes sans bidonvilles.
La communication avec les habitants des bidonvilles est
aujourd'hui indispensable pour réussir la résorption de l'habitat
insalubre ; leur participation à la recherche de solutions viables,
notamment financière, est la clé de réussite de toute
action d'amélioration des conditions de vie des habitants des
bidonvilles. L'association des habitants aux solutions donnera donc plus de
cohérence aux interventions à conduire dans les bidonvilles.
Mobiliser les principaux acteurs sur une problématique
identifiée ensemble
A l'opposé des pratiques coercitives de lutte contre
l'habitat insalubre, l'action du programme Villes sans bidonvilles doit
s'inscrire dans l'expression de trois formes de volontés relayées
par des acteurs différents : i) la volonté politique des
élus des collectivités et des autorités locales
concernées par la résorption de l'habitat insalubre;
ii) la volonté pragmatique des techniciens du MHU
d'intervenir au plus prêt des réalités locales en
recherchant des solutions originales et adaptées en réponse aux
problèmes identifiés ;
iii) la volonté des autres acteurs sociaux (ONG,
associations locales, secteur privé, etc.) d'accompagner la mise en
oeuvre les activités du programme Villes sans bidonvilles.
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