Les déterminants de l'épargne des ménages au Cameroun( Télécharger le fichier original )par Pierre Alain YOUMBI Université de Douala - DESS en Gestion Financière et Bancaire 2003 |
II - Les variables socio - politiquesLe comportement d'épargne peut être influencé à la fois par des forces externes (décisions des autorités publiques) et des forces internes à caractère personnel (habitudes, sélectivité, besoins d'existence, de sécurité, physiologiques, de croissance...) ou à caractère social (conformité, mimétisme, culture, traditions, besoins de sociabilité, d'appartenance...). Nous allons dans un premier temps analyser les conséquences avantageuses du libéralisme financier et dans un second temps évaluer la contribution du secteur financier informel à la mobilisation de l'épargne des ménages. 1- LA LIBÉRALISATION DU PAYSAGE FINANCIER Elle est matérialisée par la libéralisation : - des conditions d'exercice et d'exploitation des activités de collecte de l'épargne et / ou de distribution du crédit. Elle passe par la simplification des procédures pour l'octroi de l'agrément, la fixation du capital minimum à un niveau raisonnable, l'existence de plusieurs types et formes d'institutions financières. La libéralisation à travers la reforme financière enrichit le système financier. Ainsi, les institutions de microfinance95(*) vont cohabiter avec les institutions de macrofinance (banques et autres institutions financières) et avec celles de mégafinance96(*) (bourse de valeurs); - des taux. Les taux de l'intérêt sont ainsi déterminés de façon concurrentielle par le marché (confrontation de l'offre d'épargne et de la demande de crédit, absence de taux administrés ou plafonnés). WATCHEL97(*) (1987) indique que les structures économiques doivent contribuer à canaliser l'épargne des ménages vers la formation du capital productif plutôt que vers l'acquisition d'actifs improductifs ou étrangers. C'est au regard de cet impératif qu'un ensemble développé d'institutions et d'intermédiaires financiers est indispensable pour inciter les ménages à détenir des actifs financiers et pour canaliser les ressources collectées vers le secteur productif. Dans le rapport de LONG98(*) (1983) sur l'activité de recherche de la Banque Mondiale, il souligne que le développement de l'intermédiation financière peut stimuler l'épargne. Il permet une diversification des risques et offre aux épargnants des actifs plus liquides, plus faciles à détenir et moins risqués que les actifs réels. LONG reconnaît cependant que la vérification empirique de la relation présumée entre l'intensification de l'intermédiation financière et la diversité des instruments de placement d'une part et le taux de l'épargne d'autre part, est difficile à tester. La réaction de l'épargne à une modification de l'environnement institutionnel n'est perceptible que graduellement. Une autre étude réalisée par GIOVANNINI99(*) (1983) débouche sur la conclusion selon laquelle l'épargne augmente quand la reforme financière induit une certaine stabilité et accroît le nombre d'institutions financières performantes. D'après ADAMS100(*) (1985), seul un système financier parfaitement intégré peut mettre en relation des agents excédentaires et déficitaires sur des zones géographiques étendues et sur de longues périodes temporelles. Quand les marchés financiers sont faiblement développés, de nombreux ménages sont contraints de consommer davantage ou d'utiliser leurs excédents dans des activités à faible rendement marginal. Parallèlement, les agents déficitaires peuvent être obligés de renoncer à des investissements marginalement rentables ou de refuser des consommations qui pourraient leur procurer une satisfaction marginale substantielle. Selon KRAHNEN et SCHMIDT (1994) cités par BOMDA101(*), la dérégulation du système financier est un déterminant important du développement d'un pays. Elle favorise l'émergence d'institutions financières efficients et durables, en quantité et en qualité.
Les implications politiques des arguments en faveur de la dérégulation se situent sur deux plans : ü Sur le plan macro-économique, ses principaux promoteurs Edward SHAW , Ronald MCKINNON102(*), pensent que la libéralisation des taux de l'intérêt amène les banques à jouer leurs vrais rôles économiques, accroît le flux de capitaux dans le système financier, améliore l'efficacité de l'allocation des fonds et favorise la croissance. Ils démontrent en outre que les intermédiaires financiers ont un rôle très important dans la promotion de l'épargne dans le PVD. Il convient toutefois de noter que dans de nombreux pays, la libéralisation financière n'a pas donné les résultats escomptés. Dans certains cas, elle a eu un effet significatif sur le volume et l'allocation de l'épargne et sur la croissance économique (ARYEETEY103(*), 1994, Gonzalez ARRIERA104(*) 1988). ü Sur le plan micro-économique, les implications de la dérégulation du système financier sont, selon les tenants de cette thèse (J.D VON PISCHKE, Dale W. ADAMS) nombreuses : - La demande en services financiers existe dans les segments de populations défavorisées (populations pauvres ou rurales). - Les populations pauvres des villes et villages des PVD épargnent et expriment une demande en institutions financières offrant des facilités d'épargne à des coûts de transactions bas et payant des taux d'intérêts raisonnables. - les banques qui s'efforcent de mobiliser l'épargne sont plus disposées à allouer efficacement leurs ressources tout en maintenant les coûts administratifs et les pertes à des niveaux acceptables. - l'intermédiation financière dans un large segment de la population est viable et commercialement réalisable dans PVD. Cependant, cela suppose l'existence d'un environnement économique et d'un cadre légal favorable à une intervention limitée des gouvernements.
Le degré de libéralisation financière peut également s'apprécier à travers le concept d'approfondissement financier. Ce terme fait référence à la densification et à l'élargissement des circuits financiers. La densification a pour objectif d'affecter le nombre ou le volume des dépôts, des opérations de bourse, des polices d'assurance souscrites et des avoirs de caisse de pension des ménages. Le champ visé par l'élargissement est l'accroissement du nombre des banques, des compagnies d'assurance, d'agences ou de guichets annexes, d'épargnants, d'actions cotées ou d'obligations souscrites... L'intensification de la concurrence entre les intermédiaires financiers induit par la libéralisation conduit à la multiplication des agences et au développement de la proximité bancaire. L'emprise étatique crée des rigidités multiples. Elle diminue la concurrence et favorise les monopoles de toute nature. La pratique pendant de longues périodes de taux d'intérêts contrôlés par le bas par les autorités monétaires a eu comme conséquences de limiter l'expansion de l'intermédiation financière et des marchés de capitaux et par conséquent, le volume de fonds prêtables alloués à l'investissement. Les tenants du libéralisme pensent que le dualisme financier est l'une des conséquences de ces politiques financières contraignantes. 2- LE DUALISME FINANCIER Le dualisme est la coexistence d'un secteur moderne formel (marché institutionnel) et d'un secteur traditionnel informel (marché non institutionnel) dans un même pays.
Le dualisme est caractérisé par : - L'absence de liens systématiques entre les différents secteurs du marché. - Une grande variation des taux d'intérêts. - Un faible flux de fonds entre les segments. - Un accès limité des ménages aux revenus modestes et des micro et petites entreprises à une large gamme des services financiers et d'institutions formelles. Au-delà de l'inadaptation des institutions et produits du secteur formel aux besoins financiers d'une partie non négligeable des ménages, il témoigne également de la vivacité de certaines traditions communautaires. Les secteurs financiers non formels sont constitués d'institutions qui n'opèrent pas sur la surveillance et le contrôle de la banque centrale. Le marché non institutionnel de l'épargne se compose de la tontine, des caisses de solidarité, des mutuelles d'assistance, des associations ou des personnes de confiance, des usuriers, des parents ou amis. Ces circuits financiers traditionnels forment un ensemble d'institutions mal connues et complexes. Ils peuvent s'analyser comme une série de marchés spécifiques socialement et économiquement très sélectifs et comportant à la fois des facteurs incitatifs à l'épargne financière et des facteurs limitatifs. Dans le secteur financier informel, le comportement d'épargne est d'une part, plus collectif qu'individuel et d'autre part, il répond plus à une logique sociale qu'économique, à la logique des amis, des gens très proches et très sûrs. Comme le signale Alain HENRY et al105(*) (1991), « on ne donne son dos qu'à une personne qu'on connaît et se connaître c'est se faire confiance ». Autant les pauvres à faibles revenus et les exclus du système bancaire classique, résidant aussi bien en zone urbaine qu'en zone rurale et exerçant plusieurs types d'activités trouvent leurs comptes, autant les personnes à revenus élevés y adhèrent. Le dualisme financier selon une approche en terme de distorsions liées à l'économie administrée s'explique principalement par : - Des mesures discriminatoires en matière de prix (les bas taux d'intérêts pratiqués par le système financier officiel va favoriser l'émergence des marchés parallèles financiers où les taux d'intérêts élevés traduisent le rationnement du crédit officiel). - Des politiques financières contraignantes. - La lourdeur de la gestion administrative. - Les coûts élevés des opérations des institutions officielles. - Les délais de décaissement qui interdisent aux grandes organisations d'atteindre les acteurs produisant à petite échelle. Les petits prêts ou dépôts ont des coûts de gestion qui ne sont pas compatibles avec les règles et les pratiques de la finance officielle. La forme la plus élaborée de la finance informelle est la tontine. BEKOLO EBE106(*) (1987) définit la tontine comme `'un système d'épargne et de crédit dont les membres acceptent de verser suivant une périodicité préalablement déterminée, une partie de leurs revenus dans un fonds commun d'épargne, le produit d'une période étant reprêté en tout ou en partie à un des membres suivant un ordre préétabli ou non, à titre onéreux ou non`'. Dans une démarche complémentaire. NZEMEN107(*) (1988) définit les tontines comme `'une association informelle fondée sur le respect de la parole donnée et des critères homogènes dont le but est de promouvoir toute action de solidarité ou de constituer périodiquement un marché financier informel et fermé permettant à ses membres de placer leur épargne pour les uns et d'accéder au crédit pour les autres'' Elles sont organisées dans le cadre du village, de la tribu, de l'ethnie, des catégories socioprofessionnelles, des générations d'élèves du lycée, de l'université ou des grandes écoles, de l'entreprise, des classes d'âge, de la profession, du secteur d'activité, du parti politique ou du lieu de résidence. Bref dans toutes les couches sociales. En terme de types de tontines, NZEMEN108(*) (1993) en distingue deux : - Les tontines de solidarité qui ne portent pas d'intérêts. Elles fonctionnent selon le principe du jeu à somme nulle en théorie des jeux et prennent plusieurs formes (tontine des champs, tontine d'argent, tontine de projet, tontine de troc,...). - Les tontines économiques. Elles sont de véritables marchés financiers informels fermés qui peuvent prendre la forme soit de modèle à enchères libres, soit de modèle à prix fixe. En ce qui concerne les motivations qui poussent les gens à adhérer aux tontines, Moïse NZEMEN109(*) (1993) a recensé un nombre important : -L'appartenance à un groupe. Celui-ci est lieu de socialisation. On mange, boit, cause, prend des engagements ensemble et échange des idées ensemble. - La solidarité. Elle est morale, matérielle et financière et elle permet de mettre en valeur les relations sociales et humaines. - La participation aux activités collectives. - L'assistance sociale en cas d'évènements imprévisibles, heureux ou malheureux. La participation physique et individuelle aux événements est généralement obligatoire. - L'incitation à l'effort. La tontine est une épargne forcée qui ne doit souffrir ni de la pluie, ni du soleil, ni de la maladie, ni du voyage, ni de la mort. Qu'on soit chef ou sujet, dès qu'on est membre d'une tontine, il est indispensable de respecter les différentes échéances. La défaillance est considérée comme le plus grand déshonneur. Elle fait perdre sa valeur sociale dans le groupe. - Le placement de l'épargne en vue d'une meilleure rémunération. - La sécurité sociale gérée par un fonds de solidarité. - L'esprit d'organisation. Les engagements financiers à la tontine amènent l'adhérant à maîtriser ses dépenses et à sécuriser ses revenus. - La conservation des valeurs culturelles à travers la constitution de groupes de danses folkloriques, l'apprentissage des chants traditionnels, de l'histoire des rites et modes d'organisation de la tribu. - La faculté de mobilisation des masses à travers la formation des lobbies, l'exercice des responsabilités de direction des réunions, de conception et de respect d'un plan d'action. - L'accès au crédit. - L'esprit d'entreprise. La réussite de certains membres dans les affaires constitue un exemple. Ces motivations prennent à la fois une dimension psychologique, sociale et culturelle. De l'analyse sus développée, il ressort que les principales raisons du succès des circuits informels tiennent à la conjonction de plusieurs facteurs : - Une meilleure rémunération de l'épargne. Les tontines économiques atteignent souvent 20 à 30 % d'intérêt créditeurs annuel (NZEMEN, 1993) dans la mesure où dans un contexte de rareté de l'offre et de l'abondance de la demande de prêt, les épargnants sont à mesure d'exiger un rendement appréciable. - Un faible risque de non remboursement des crédits dû à la connaissance réciproque des membres, au jeu des pressions sociales et à la garantie collective. - Une liquidité parfaite des crédits tontinaux. - Un accès des services financiers aux ménages illettrés. - Les pratiques tontinières ne sont pas soumises à des obligations déclaratives fiscales ou sociales. - Les faibles coûts de gestion. - La flexibilité et la simplicité (l'absence de nombreuses formalités et autres garanties). - Le mode d'attribution des tours se fait sur la base d'un tirage au sort ou d'un ordre déterminé soit en fonction de la programmation des problèmes sociaux, soit en raison du niveau de rentabilité du projet présenté par les membres. - La mise en place du crédit est immédiate. Il est rarement lié. Il n'y a généralement pas de critères sophistiqués comme ceux utilisés dans banques pour l'octroi du crédit. - Ils sont totalement libres de fixer le niveau de taux débiteurs et créditeurs ou les conditions d'emploi des fonds collectés. Ils ne sont pas assujettis aux réglementations sur les taux d'intérêt, aux directives d'encadrement du crédit ou à l'obligation de maintenir un ratio de liquidité quelconque. Par ailleurs, les limites des tontines peuvent se réduire aux points suivants : - Le faible montant et l'aspect court des crédits. L'horizon économique des circuits traditionnels n'est pas long, il dépasse rarement la durée d'un cycle. Par conséquent, elles devraient favoriser davantage la consommation que l'investissement. - Le niveau élevé des taux débiteurs limite le financement des opérations de production. - Elles freinent la monétarisation de l'économie (les cotisations sont faites en monnaie fiduciaire). - C'est un marché financier très morcelé, étroit et fermé, réduit à une mosaïque très diversifiée de filières cloisonnées géographiquement et socialement. Son échelle est très limitée. - L'épargne tontinière est une épargne sans contrat écrit, sans garantie, sans possibilité de choix concernant les échéanciers. La protection juridique des épargnants n'est pas totale. - De sa mission primitive qui est celle de promouvoir l'épargne, la tontine peut aussi favoriser le gaspillage (réception, fêtes). La juxtaposition du secteur financier formel et informel ne signifie pas nécessairement indépendance. Il y a interdépendance entre les deux secteurs via l'usage de la monnaie centrale. Il existe dans certains cas, une forte articulation en dépit d'activités différentes. BEKOLO EBE110(*)(1987) a mis en évidence les interrelations suivantes : - Dans la perspective de la mise en place d'un marché financier, les tontines pourraient être mise à contribution dans la création des fonds d'investissement. - Les tontines pourraient constituer un relais de souscription des titres d'emprunts d'Etat ou de titres émis par les sociétés publiques agissant alors comme de véritables investisseurs institutionnels. - Le développement par le système bancaire de produits dont l'objectif serait d'attirer la part des ressources des tontines non immédiatement utilisées. - L'établissement par la banque d'un livret collectif contenant les dépôts des tontines qui pourrait donner, en contrepartie à ses membres, la possibilité de bénéficier des concours bancaires dont la tontine servirait de garantie. NZEMEN, pour conclure, pense que la tontine permet aux banques de développer leurs ressources. Ainsi, le montant reçu à la tontine permet dans certains cas de réunir le minimum nécessaire pour ouvrir un compte d'épargne à la banque et dans d'autre cas, d'alimenter un compte d'épargne existant en attendant son affectation définitive. S'il est vrai que l'idéal à terme serait de réaliser l'unification du marché de l'épargne, il est aussi vrai que ces deux types de circuits financiers sont inconciliables sur plusieurs points. En effet, ce dualisme cloisonné des systèmes d'intermédiation financiers constitue un important obstacle à la mobilisation de l'épargne111(*). Il vient en dernier ressort qu'il faudra, pour canaliser l'épargne du secteur informel vers le secteur productif réaliser une synthèse. J. SOLE112(*) (1984) propose un système hybride qui « emprunte à la tontine sa flexibilité et son potentiel d'adaptation au contexte socioéconomique et à la banque son pouvoir d'intermédiation financière, de création monétaire et de contrôle efficace du crédit». D'autres recherches dans le domaine des stratégies d'intégration des différents segments du marché suivant leurs avantages comparatifs ont été menées (ADAMS et FITCHET113(*), 1982; GHATE114(*) 1992). Avec l'étude de l' influence du dualisme financier, nous clôturons l'analyse des déterminants économiques et extra économiques de l'épargne des ménages. Ce cadre conceptuel va servir de soubassement à l'analyse empirique qui permettra de dégager, parmi les variables retenues, celles qui expliquent le mieux la fonction d'épargne des ménages au Cameroun. Tableau n°2 : OPERATIONNALISATION DES VARIABLES INDEPENDANTES DE L' ANALYSE EXTRA ECONOMIQUE DU COMPORTEMENT D' EPARGNE DES MENAGES
«Toute théorie n'est bonne qu'à condition de s'en servir pour passer outre». André GIDE * 95 L'activité de la microfinance a été organisée par le Règlement n°02/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions d'exercice et de contrôle de l`activité de microfinance dans la CEMAC du 13 Avril 2002. * 96 Distinction faite par EBE EVINA expert financier. Coordinateur PPMF, lors des Journées Banque Finance Entreprise tenues le 13 et 14 avril 2004 à l'Hôtel SAWA organisées par l'AE-GESFIBA dans rapport final p.15 * 97 WATCHTEL P. Quelques observations sur l'épargne des manages dans les PVD in épargne et développement op cit. p 17-26 * 98 LONG M. Review of financial sector work industry department, World Bank, 1983. * 99 GIOVANNINI. Saving and the real interest rate in LDC, Graduate School of business, Columbia University, 1983. * 100 ADAMS DW. L'épargne financière rurale a-t-elle un rôle à jouer dans le développement ? in Epargne et développement op cit. p15 * 101 BOMBA Justin. "Déterminants de l'épargne et du crédit, et leurs implications pour le développement du système financier rural. Ed. Peter Lang, 1938. pp 8-11 * 102 MCKINNON R. SHAW, E (1973) op cit * 103 ARYEETEY, E. Financial integration and development in subsaharian Africa. A study of informal finance in Ghana. ODI working paper, 1994, 78 * 104 GONZALEZ, Arriera. Interest rate, saving and growth. In LDC, An assessment of recent empirical research, world development, vol 16, n°5, 1988. * 105 HENRY, Alain, TCHENTE Guy, ... Tontines et banques au Cameroun Paris: Karthala, 1991, p.56 * 106 BEKOLO EBE, Bruno : l'épargne parallèle : des liaisons possibles entre le système des tontines et le système financier officiel in l'épargne et sa collecte en Afrique, op-cit. p. 90. * 107 NZEMEN Moïse Théorie de la pratique des tontines au Cameroun, Ydé, SOPECAM, 1988 p. 30. * 108 NZEMEN Moïse Tontines et développement ou le défi financier de l'Afrique, Ydé PUC 1993 234p. * 109 NZEMEN Moïse : op-cit p.109. * 110 BEKOLO EBE B. op-cit pp 95-98. * 111 GOURVEZ J. Y. Intermédiation financière et les circuits traditionnels : les conditions de la mobilisation de l'épargne financière in Epargne et développement op-cit. p. 109 * 112 SOLE J. : Techniques et pratique populaire et de crédit : les origines de la tontine en Afrique noire : thèse de 3ème cycle, lyon 1984. * 113 ADAMS D.W. FITCHETT, D.A. Informal finance in Low income countries, Boulder: Westview press 1982. * 114GHATE P.B. Interrelation between the formal and informal sector! The Asian experiences, World development, vol 20 n°6 pp. 859-872. |
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