Maria Alejandra TOVAR
PROBLEMATIQUE TERMINOLOGIQUE DANS LE DOMAINE DE
L'AGROECOLOGIE AU VENEZUELA
Mémoire pour le DEA en Langues et Cultures
étrangères (LTMT)
Présentée devant l'Université
Lumière Lyon 2
Directeur de recherche : M. le professeur
François MANIEZ INTRODUCTION
Le travail qui sera présenté ci-dessous
constitue la partie préliminaire d'une recherche terminologique dans le
domaine de l'agroécologie. Cette recherche a comme objectif la
réalisation d'un glossaire bilingue anglais-espagnol qui servira d'aide
terminologique pour les traducteurs, spécialistes et étudiants du
domaine d'étude.
L'agroécologie est une science qui étudie le
maniement des techniques agricoles adaptées au contexte
écologique des communautés où elles sont utilisées.
Cette science travaille de manière conjointe avec les
éléments biotiques et abiotiques de l'environnement pour
augmenter la productivité sans endommager les sols. Au Venezuela, pays
dans lequel aura lieu la recherche, l'usage des techniques agricoles a eu en
général un impact négatif sur les sols, étant
donné que ces techniques sont adaptées aux
caractéristiques des sols des régions tempérées.
C'est pourquoi les spécialistes de l'agrologie et de l'écologie
ont cherché des techniques alternatives à partir des
caractéristiques des sols tropicaux.
L'essor de cette discipline a produit une grande
quantité de bibliographie presque uniquement en anglais parce que la
plupart de recherches dans le domaine ont été faites dans cette
langue. Dans les pays de langue espagnole, les spécialistes utilisent
beaucoup de termes en espagnol selon leurs critères personnels et
parfois les termes en anglais, ce qui explique le besoin de réaliser une
recherche terminologique profonde sur ce plan. De plus, l'idée des
spécialistes concernant les notions et les termes n'est pas toujours la
même, ce qui implique généralement des problèmes de
communication entre eux.
La recherche terminologique sur la fertilité des sols
tropicaux aura comme but la réalisation d'un glossaire pour
établir finalement et avec clarté les notions et les termes en
espagnol et leurs équivalents en anglais. De cette façon les
utilisateurs du glossaire pourront consulter aussi les abondantes sources en
anglais dans la matière.
Le travail terminologique bilingue sera réalisé
à partir des postulats des divers auteurs en terminologie. Selon Maria
Teresa Cabré la terminologie est une discipline construite à
partir de trois théories : une théorie cognitive, une
théorie communicative et une théorie linguistique. Ses objets
d'étude sont les unités terminologiques (les termes), qui font
partie du langage spécialisé et de la grammaire que chaque langue
décrit. Les termes sont des unités possédant une forme et
un contenu, l'une indivisible de l'autre. Le contenu des termes constitue le
concept qui s'encadre dans une structure conceptuelle dans laquelle il a une
place déterminée et garde des relations avec tous les autres
concepts de la structure.
Dans ce sens, l'objectif de la terminologie est de
décrire formellement, sémantiquement et fonctionnellement les
unités de valeur terminologique, expliquer leur activation dans le
langage et leurs rapports avec les signes du même système ou d'un
autre, pour faire progresser la communication spécialisée et les
unités en question. La compilation et l'analyse des unités
à valeur terminologique ont diverses applications: dictionnaires,
glossaires, listes de termes...
L'agroécologie est dérivée de deux
sciences qui ont été liées pendant le XXe
siècle : l'agrologie et l'écologie. L'agrologie
étudie l'application des méthodes agricoles écologiques
à l'agriculture. L'écologie étudie le fonctionnement et
les rapports entre les éléments des systèmes naturels.
Autrefois, ces deux disciplines étaient assez
séparées l'une de l'autre, mais elles ont commencé
à se développer conjointement à partir de la naissance de
l'agriculture écologique dans les années vingt. Le terme
agroécologie est apparu dans les années trente pour
désigner l'écologie appliquée à l'agriculture. A
partir de ce moment, les agronomes ont été chargés de
l'analyse des conditions écologiques qui permettent une meilleure
production des cultures.
Maintenant, les études sur le plan agricole envisagent
l'optimisation de la production agricole avec le moindre impact
écologique possible. Pour atteindre ce but, il faut créer un
système de production durable par le biais d'une pratique agricole
alternative conçue en tenant compte des processus écologiques
dans les champs agricoles et de leur contexte.
Même si l'agriculture traditionnelle peut offrir des
modèles et des pratiques importantes pour le développement d'un
système durable, elle ne peut pas répondre aux besoins
alimentaires des centres urbains parce qu'elle ne comprend que les besoins
locaux et à petite échelle. L'augmentation de la population
suppose une agriculture durable et hautement productive pour satisfaire les
besoins humains et conserver l'environnement qui répond à ces
besoins.
L'agroécologie offre les connaissances et les
méthodologies nécessaires pour développer ce type
d'agriculture qui, de plus, a de très bons bénéfices
économiques pour la communauté dans laquelle elle est
appliquée.
CHAPITRE 1
1.1. BASES THEORIQUES DE LA TERMINOLOGIE
Pour les effets de ce travail, il faut signaler qu'à
cause de la métalangue (variée et rarement consensuelle)
utilisée dans la pratique terminologique on a décidé de
considérer l'unité lexicale comme une entité
composée d'un élément formel, le terme, et d'un
élément sémantique, la définition,
laquelle exprime des traits constitutionnels correspondant à une
abstraction des référents réels, le concept.
Il faut d'abord tenir compte des postulats théoriques
de plusieurs auteurs sur la discipline terminologique. Pour Sapir (1970) la
langue est référentielle et systématique, elle est une
création volontaire et un produit social. Selon le discours
utilisé en fonction de communication, les traits sémantiques des
termes seront plus ou moins importantes. La terminologie représente un
complément à la langue naturelle, elle est née comme un
correctif destiné à compenser le caractère flou et
imprécis de la langue générale1(*).
Pour les terminologues traditionnels, l'unité de base
de la terminologie est le terme, qui pour eux comporte des différences
suffisantes pour être considéré comme une unité
indépendante du mot, unité de base de la linguistique. En
général, ils affirment que la coïncidence entre les
éléments composant les termes, une forme et un contenu, avec les
éléments constitutifs des mots est seulement apparente. Le
signifié du terme est préexistant à la dénomination
et sa forme est contrôlée tandis que celle des mots ne l'est
pas2(*).
Néanmoins, dans une perspective plus ouverte, le mot
n'est pas radicalement différent du terme, il correspond à la
même unité abstraite susceptible de se manifester dans le discours
à travers des unités superficielles de caractère
différent. Les changements des conditions d'exercice des terminologues
les ont amenés à remettre en doute les idéaux primaires de
la terminologie wüstérienne et les ont poussés à
envisager une perspective plus descriptive et linguistique des
phénomènes communicatifs réels3(*).
Les termes servent à distinguer des expériences
et des éléments de connaissance et à les organiser.
L'organisation que le locuteur impose à la réalité
dépend de ses objectifs fixés et de la structure
préexistante de la langue de la communauté linguistique, laquelle
ordonne aussi la réalité concernée4(*).
Parfois, les unités lexicales peuvent fonctionner comme
des mots et comme des termes selon le choix d'interprétation du
locuteur. L'existence de ces deux types d'unités permet de nouer le
dialogue entre les spécialistes et le grand public, ainsi qu'une
expression spécialisée à plusieurs niveaux. Ce dynamisme
entre les termes et les mots est nécessaire parce que les connaissances
humaines, organisées par la terminologie, évoluent constamment et
les éléments lexicaux disponibles sont limités5(*).
Pour les besoins de la recherche, des termes nouveaux sont
créés pour désigner les éléments
nouvellement apparus dans une structure de connaissance. Ces termes
spécialisés, lorsque les innovations scientifiques commencent
à faire partie du domaine public, peuvent ainsi devenir des mots de la
langue générale, par exemple le cas du terme engrais,
lequel était originellement entièrement du domaine technique. Ce
phénomène est appelé lexicalisation en
terminologie6(*).
Même si la lexicalisation a lieu, il est possible de
fixer le lien entre le concept et le terme pour un domaine donné, ce qui
peut arriver jusqu'à la normalisation du terme et du concept. Dans ce
cas là, il se produit une procédure inverse à la
dénomination, dans laquelle un terme est donné à un
concept déjà existant, parce que la définition part du
terme pour établir sa signification.
La méthodologie proposée par María Teresa
Cabré expose plusieurs aspects de la théorie de la terminologie,
ses fondements et sa méthodologie. Pour la réalisation de ce type
de recherche pratique, elle établit trois grandes compétences
dans le travail terminologique : la compétence cognitive, la
compétence linguistique et la compétence
socio-fonctionnelle7(*).
La compétence cognitive se présente dans une
situation de communication quand le locuteur utilise un terme et
présuppose que son interlocuteur dispose des connaissances
nécessaires pour reconnaître et comprendre cette unité
lexicale8(*). L'absence de
ce type de compétence explique les malentendus qui se produisent dans le
discours quand les locuteurs n'ont pas la même connaissance du
domaine.
Quant à la compétence linguistique, elle a
à voir avec le partage par les participants de la situation
communicative du même code linguistique, ce qui permet la
compréhension du message.
La compétence socio-fonctionnelle du travail
terminologique comporte le caractère pragmatique des termes comme
unités lexicales. Nommer ou désigner l'abstraction d'une
entité, un fait, etc., est une activité métalinguistique
qui permet d'établir un lien entre l'expérience et le besoin de
communication linguistique9(*).
Les conditions minimales qui indépendamment du type de
travail, contexte et situation doivent être respectées dans le
travail terminologique sont les suivantes:
a) Une méthodologie spécifique pour
détecter et compiler les termes de spécialité est
nécessaire.
b) Le terme est l'association d'une forme et d'un contenu qui
correspond aux traits d'un noeud cognitif d'une structure conceptuelle
donnée.
c) La forme et le contenu fonctionnent dans un double
système, dans la langue générale et la langue de
spécialité, et ils obéissent à deux tendances, la
structuration et l'économie.
d) Les termes sont thématiquement spécifiques,
de sorte qu'il n'y a ni terme sans domaine qui le contienne ni domaine sans
terminologie.
e) Les termes de tout domaine gardent différents types
de rapports.
f) Tout travail terminologique est descriptif.
g) Les termes compilés ont une source
réelle : textes spécialisés, discours oraux ou
enquêtes terminologiques.
h) Tous les termes sont associés à une grammaire
unique.
i) Tous les termes ont une seule définition qui se
détermine avec précision dans le domaine spécifique.
j) Les termes peuvent avoir des valeurs pragmatiques
différentes.
k) Un terme peut avoir des variantes dénominatives en
relation de synonymie.
l) Le travail terminologique conduit toujours à une
application : Une liste de termes, un glossaire, un dictionnaire, la
résolution d'une consultation ou une liste normalisée10(*).
Pour aboutir à une application du travail
terminologique, il faut appliquer diverses procédures et
méthodes. La première démarche proposée par
Rey11(*) consiste à
déterminer un domaine pour en définir et en décrire la
terminologie12(*). Dans
la pratique documentaire et bibliographique, il est préférable de
présenter le classement conceptuel en arbre, ce qui permet de
clarifier la hiérarchie des concepts. Pour déterminer le domaine
terminologique, il existe deux possibilités : soit le travail
comprend des structures notionnelles et terminologiques repérables par
un corpus, soit le travail s'inscrit dans un type d'activité
spécifié en général par des paramètres
socio-professionnels. Pour le travail proposé ici en
agroécologie, il s'agit de la première démarche, dans
laquelle la détermination du corpus requiert la définition
empirique des besoins. La présentation d'un arbre du domaine suppose une
analyse des concepts. Cette analyse permet de construire un modèle
notionnel et de déterminer comment la terminologie existante s'articule
avec lui.
Deuxièmement, les unités linguistiques
utilisées comme termes et leur valeur sont repérées dans
un ensemble de textes faisant partie du corpus choisi. Cette analyse
documentaire prétend viser des contenus universels exprimables. Pour ce
faire, la procédure la plus souhaitable est le dépouillement
terminologique plurilingue et comparé13(*), ce qui permet de dépasser le plan formel des
unités de travail, en les comparant dans différentes langues, et
d'établir de cette façon les concepts qu'elles expriment. Dans un
travail bilingue, il est possible de concevoir un triangle composé des
termes de chaque langue, et où le concept auquel ils renvoient se trouve
dans l'angle supérieur du triangle.
Le choix des unités dans le corpus peut comprendre les
unités non décrites ou mal décrites dans une partie du
domaine ou la totalité des termes du domaine. Dans le premier cas la
sélection des unités est délicate et il est difficile
d'établir leur affectation au domaine étudié. Dans le
deuxième, la sélection est moins hasardeuse à condition
que le corpus soit cohérent et d'une taille conséquente14(*). Dans ce travail, qui essaye
de montrer une problématique terminologique, les termes choisis seront
ceux qui sont mal décrits, mais il est possible de les encadrer dans un
domaine spécifique parce que la plupart des problèmes qu'ils
présentent sont de nature formelle et non conceptuelle, et même
s'il y a des cas où le rapport terme-concept n'est pas bien
défini, les termes en question sont facilement établis comme
appartenant au domaine.
Les informations sur les termes choisis peuvent être
présentées sous la forme d'une fiche terminologique, dans
laquelle le terme constitue l'entrée ou vedette, qui prend en
considération les différentes dimensions des termes :
linguistique, notionnelle et documentaire. Au niveau linguistique, les
informations concernent la forme du terme, sa phonétique, ses
caractéristiques morphosyntaxiques, etc. Au niveau notionnel, il y aura
le domaine d'affectation, l'analyse du concept par une définition,
l'analyse des traits caractéristiques de la définition, la mise
en relation avec d'autres termes et les unités terminologiques d'autres
langues correspondant au même concept quant il s'agit d'un travail
plurilingue. Finalement, le niveau documentaire est constitué par les
contextes où les termes ont été trouvés, les
auteurs et la date de l'élaboration de la fiche, et le codage de
l'entrée dans un ensemble15(*).
En ce qui concerne la définition, elle doit être
distinguée de la description, ce qui n'est pas toujours facile. C'est la
constitution du système notionnel qui permet de choisir le ou les traits
indispensables et définitoires du concept. De plus, les
définitions doivent suivre des critères d'économie, de
non-circularité et d'homogénéité.
CHAPITRE 2
2.1 DESCRIPTION DE LA PROBLEMATIQUE
Dans la plupart des sciences nouvelles, par exemple
l'informatique, en évolution constante et riche en termes nouveaux qui
naissent conjointement aux innovations techniques, il existe toujours une
langue de base dans laquelle le principe d'une terminologie appliquée
aux concepts nouveaux qui n'ont pas de signifié dans la langue est
envisageable.
Cependant, pour les autres communautés de langue qui
n'ont pas participé à la découverte scientifique,
où même pas au baptême terminologique, la situation est loin
d'être idéale. Dans le cas de l'informatique, il existe des
communautés où les termes en anglais sont utilisés pour
des concepts qui parfois n'ont pas d'équivalents dans leur langue.
En général, la création dans ces langues
de termes faisant référence à des innovations suit un
chemin différent. Au lieu de se baser sur l'application d'une forme
linguistique aux concepts nouveaux, les termes de la langue
étrangère sont souvent la traduction des termes de la langue
d'origine. Parfois la traduction de ces termes est faite dans un cadre
contrôlé, avec des terminologues qui travaillent avec les
spécialistes de la science en question pour arriver à la solution
la plus adéquate. Par contre, dans de nombreux cas, c'est la
communauté parlante qui arbitrairement trouve des solutions
particulières au vide terminologique, solutions qui parfois se limitent
à une quantité restreinte de locuteurs et qui ne suivent aucun
principe terminologique.
L'agroécologie est une discipline nouvelle : la
terminologie d'origine vient donc de la langue anglaise. Dans les
facultés où cette science est enseignée, les textes
utilisés sont souvent rédigés en anglais, situation qui
évidemment ne cause pas de problèmes dans les pays anglophones.
Le besoin d'une terminologie de l'agroécologie en
espagnol se pose lorsque cette science commence à prendre son essor dans
des pays tropicaux, qui en Amérique latine possèdent en
général l'espagnol comme langue maternelle. Comme il a
été expliqué plus haut, les spécialistes, les
professeurs et, par conséquent, les étudiants en
agroécologie ou en sciences connexes communiquent entre eux avec une
terminologie issue de leur propre interprétation des sources en anglais.
Parfois cette interprétation se trouve mélangée avec les
opinions personnelles de chaque spécialiste, sans qu'aucun consensus ou
aucune convention ne soit appliquée.
Dans le cas spécifique du Venezuela, les
spécialistes arrivent à bien se comprendre entre eux,
étant donné que par la pratique professionnelle il existe une
espèce de terminologie extra-officielle mais qui convient à tous.
En revanche, dans le cadre pédagogique, chaque enseignant travaille avec
sa propre perspective laquelle, doit de plus être assimilée par
les étudiants au même titre que la terminologie en anglais des
textes d'étude.
Le manque de textes en agroécologie
rédigés originellement en espagnol ne fait qu'aggraver le
problème, parce que les traductions des textes ne partagent pas tout le
temps la même terminologie. Et même si la terminologie ne varie que
légèrement entre les traductions, les lecteurs de ces textes se
trouvent souvent dans une situation où ils comprennent ce qu'ils lisent
mais où ils hésitent entre les possibilités non
normalisées données par ces documents au moment de choisir les
termes pour s'exprimer.
Le problème s'étend même jusqu'a
l'instance conceptuelle car les unités lexicales sont bien
définies en anglais et, par conséquent, les concepts
correspondent au cadre agroécologique des pays à climat
tempéré. Les pays d'Amérique latine, et
particulièrement les pays équatoriaux, ont un climat tropical aux
caractéristiques naturelles spécifiques et ponctuelles qui
souvent ne sont pas les mêmes que celles des pays tempérés.
Par exemple, au début et à la fin de la saison des pluies, la
culture des espèces végétales hautes peut contribuer au
profit de l'humidité résiduelle pendant la saison de
sécheresse. De plus, un système de polycultures de maïs et
de cacahuètes donne aux sols des nutriments en abondance à la fin
de la saison des pluies qui peuvent être utilisables pour la culture
d'autres espèces16(*).
Les techniques agroécologiques dans les régions
tropicales doivent préparer le sol pour la saison de sécheresse
et profiter au maximum de la saison des pluies, démarche qui n'est pas
du tout appliquée dans les zones tempérées où il
existe un système annuel de quatre saisons.
Dans le contexte régional, les variantes
terminologiques entre les pays latino-américains où
l'agroécologie est étudiée et appliquée sont encore
plus diverses, ce qui supposerait un problème potentiellement plus grave
si l'on envisage une conception du développement international de cette
discipline.
Même si Internet constitue un outil pour toute la
communauté parlante et, en quelque sorte, une entité
régulatrice de la terminologie, il souffre de la même maladie que
les textes pédagogiques, c'est-à-dire que les sites qui offrent
des informations agroécologiques sont souvent des traductions de textes
ou d'autres sites présentés originellement en anglais.
L'agroécologie constitue un terrain vierge pour la
recherche terminologique, au moins dans les pays d'Amérique latine et
cette situation se reflète aussi dans l'absence de produits
terminologiques, par exemple un glossaire, contenant les notions et les termes
du domaine agroécologique qui serait le résultat d'une recherche
sérieuse et profonde.
C'est pour cette raison que le but ce travail est de
délimiter ponctuellement le domaine et la problématique que pose
la terminologie de l'agroécologie spécifiquement au Venezuela,
ainsi que de proposer une perspective d'action méthodologique
abordée d'après plusieurs auteurs et adaptée aux
caractéristiques particulières de la situation exposée.
Il faut préciser que, pour les effets de ce travail
préliminaire, les sources à utiliser pour illustrer la
problématique seront les documents trouvés sur Internet car la
plupart des sources en anglais et le peu de bibliographie en espagnol qui
servent de base à la description du problème se trouvent au
Venezuela, endroit où la suite de la recherche aura lieu. Mais,
même si les documents utilisés dans ce travail soient des
documents en ligne, ils montrent la plupart des caractéristiques des
textes imprimés, ce qui suppose que les conclusions achevées
à la fin du travail peuvent être également
appliquées à ces derniers.
CHAPITRE 3
3.1 L'AGROECOLOGIE
L'agroécologie est une discipline scientifique qui
emploie la théorie écologique pour étudier, concevoir,
contrôler et évaluer les systèmes agricoles qui sont
productifs, ainsi que la conservation des ressources. La recherche
agroécologique considère l'importance des interactions
biophysiques et des composants socio-économiques pour l'agriculture. Les
systèmes agroécologiques sont les unités fondamentales
d'étude, où les cycles minéraux, les transformations
d'énergie, les processus biologiques et les rapports
socio-économiques sont analysés dans leur globalité.
Cette science est concernée par l'entretien d'une
agriculture productive qui optimise l'utilisation des ressources locales tout
en réduisant au minimum les impacts environnementaux et
socio-économiques négatifs des technologies modernes. Dans les
pays industrialisés, l'agriculture moderne et l'utilisation des
technologies de production intensive qui provoquent des problèmes
environnementaux et de santé et qui souvent ne servent pas aux besoins
des producteurs et des consommateurs. Dans les pays en voie de
développement, outre qu'elles favorisent la dégradation
environnementale, les technologies agricoles modernes ont modifié la
situation socio-économique d'un grand nombre de petits fermiers.
Les défis contemporains de l'agriculture ont
évolué et, maintenant, ils comprennent également les
facteurs sociaux, culturels, économiques et, en particulier,
environnementaux. Les problèmes de production agricole ne peuvent pas
être considérés séparément des
problèmes de l'environnement. A la lumière de ces faits, une
nouvelle approche technologique et de développement est
nécessaire pour prévoir les besoins agricoles des
générations présentes et futures sans épuiser notre
base de ressources naturelles.
C'est justement ce que propose l'approche
agroécologique, parce qu'elle est plus sensible aux complexités
de l'agriculture locale et présente de larges critères d'une
exécution qui inclut des propriétés de viabilité
écologique, sécurité alimentaire, viabilité
économique, conservation de ressources et de capitaux, aussi bien que
l'accroissement de la production agricole.
Mettre des technologies agroécologiques en pratique
exige des innovations techniques, des modifications des politiques agricoles et
des changements socio-économiques, parallèlement à une
compréhension plus profonde des interactions complexes à long
terme parmi les ressources, les personnes et leur environnement. Ce type
d'agriculture doit être conçu comme un système
écologique aussi bien qu'un système socio-économique
dominé par l'homme. C'est indispensable de créer un nouveau cadre
interdisciplinaire pour intégrer les sciences biophysiques,
l'écologie et d'autres sciences sociales. L'agroécologie fournit
un cadre en appliquant la théorie écologique selon la gestion des
agroécosystèmes, des ressources spécifiques et des
réalités socio-économiques et en proposant une
méthodologie définie pour établir les rapports
interdisciplinaires exigés17(*).
3.2 PRINCIPES AGROECOLOGIQUES ET STRATEGIES POUR
CONCEVOIR DES SYSTEMES AGRICOLES SOUTENABLES
Le concept de l'agriculture soutenable est relativement
récent et dû au déclin de la qualité de la base de
ressources naturelles lié à l'agriculture moderne. Aujourd'hui,
la question de la production agricole a évolué : autrefois
purement technique, elle favorise désormais ses dimensions sociales,
culturelles, politiques et économiques. Le concept de la
soutenabilité, bien que diffus des définitions et des
interprétations contradictoires existantes de sa signification, est
utile parce qu'il capture un ensemble de soucis concernant l'agriculture,
conçue comme résultat de l'évolution conjointe des
systèmes socio-économiques et agricoles. Une compréhension
plus large du contexte agricole exige l'étude de l'agriculture,
l'environnement global et des systèmes sociaux étant donné
que le développement agricole résulte de l'interaction complexe
entre plusieurs facteurs. Grâce à cette compréhension plus
profonde de l'écologie des systèmes agricoles, de nouvelles
options de gestion permettront d'achever les objectifs d'une agriculture
véritablement soutenable.
Le concept de soutenabilité a incité beaucoup de
discussions qui ont montré la nécessité de proposer des
ajustements de l'agriculture conventionnelle pour la rendre plus
environnementale, sociale et économiquement viable et compatible. On a
proposé plusieurs solutions aux problèmes écologiques
créés par les systèmes agricoles intensifs et la recherche
est actuellement en marche pour évaluer des systèmes
alternatifs18(*).
Bien que certains projets de recherche et des tentatives de
développement technologique aient été conçus dans
le cadre écologique, la poussée est toujours fortement
technologique, soulignant la suppression des facteurs limitants et des
symptômes qui masquent un agroécosystème producteur malade.
La philosophie répandue est que les parasites, les insuffisances
nutritives ou d'autres facteurs sont la cause d'une productivité faible,
par opposition à la vue que les parasites ou les aliments deviennent
seulement limitants si les conditions dans l'agroécosystème ne
sont pas en équilibre. Evidemment, il existe encore une perspective
étroite sur les causes spécifiques affectant la
productivité, dans laquelle surmonter le facteur limitant par
l'intermédiaire de nouvelles technologies est le but principal. Cette
vue a amené certains agronomes à se rendre compte que la
limitation des facteurs représente seulement les symptômes d'une
maladie plus systémique inhérente aux déséquilibres
de l'agroécosystème. Ils se sont aperçus aussi qu'une
appréciation du contexte et de la complexité des processus
agroécologiques exprime les causes des limitations agricoles19(*).
D'autre part, la science de l'agroécologie, qui est
définie comme application des concepts et des principes
écologiques à la conception et à la gestion des
agroécosystèmes soutenables, fournit un cadre pour évaluer
la complexité des agroécosystèmes. L'idée de
l'agroécologie est d'aller au-delà de l'utilisation des pratiques
alternatives et de développer d'agroécosystèmes ayant une
dépendance minimale aux absorptions agrochimiques et
énergétiques externes, soulignant les interactions et la synergie
écologique entre les composants biologiques qui rendent aux
systèmes agricoles leur propre fertilité, productivité et
protection des cultures.20(*)
3.3 PINCIPES AGROECOLOGIQUES
Dans la recherche pour rétablir un raisonnement plus
écologique dans la production agricole, les scientifiques ont
négligé un point clé dans le développement d'une
agriculture plus autosuffisante et plus soutenable: une compréhension
profonde de la nature des agroécosystèmes et des principes par
lesquels ils fonctionnent. Devant cette limitation, l'agroécologie a
émergé comme discipline qui fournit les principes
écologiques de base pour étudier, concevoir et contrôler
les agroécosystèmes qui sont, à la fois, l'ensemble des
ressources naturelles productives et des entités culturellement
sensibles, socialement justes et économiquement viables.20(*)
L'agroécologie dépasse la perspective
unidimensionnelle des agroécosystèmes (leur
génétique, agronomie, édaphologie, etc.) pour embrasser
une compréhension des niveaux écologiques et sociaux et de leur
interaction, leur structure et leur fonction. Au lieu de se concentrer sur un
composant particulier de l'agroécosystème, l'agroécologie
souligne l'interdépendance de tous les composants d'un
agroécosystème et de la dynamique complexe des processus
écologiques.
Les agroécosystèmes sont des communautés
de plantes et d'animaux agissant les uns sur les autres dont les environnements
physiques et chimiques ont été modifiés par des personnes
pour produire la nourriture, la fibre, le carburant et d'autres produits pour
la consommation et le traitement humain. L'agroécologie étudie
d'une façon holistique les agroécosystèmes, y compris tous
leurs éléments environnementaux et humains. Elle se concentre sur
la forme, la dynamique et les fonctions de leurs corrélations et des
processus dans lesquels ils sont impliqués.
En comprenant ces rapports et processus écologiques,
les agroécosystèmes peuvent être arrangés pour
améliorer la production et assurer la soutenance, avec peu de
conséquences environnementales ou sociales négatives et peu
d'entrées externes.
La conception de tels systèmes est basée sur
l'application des principes écologiques suivants:
1. Augmenter la réutilisation de la biomasse et
l'écoulement nutritif.
2. Etablir des conditions favorables à la
fertilité du sol pour la croissance de plantes, en particulier en
contrôlant la matière organique et en augmentant l'activité
biotique du sol.
3. Minimiser les pertes énergétiques en
profitant des sources naturelles comme le soleil, l'air et l'eau dans une
gestion de microclimat.
4. Respecter la biodiversité des espèces de
l'agroécosystème.
5. Augmenter les interactions et la synergie biologiques parmi
des composants de l'agroécosystème, ce qui assure les processus
écologiques principaux.
Ces principes peuvent être appliqués à
l'aide de diverses techniques et stratégies, qui auront
différents effets sur la productivité, la stabilité et
l'élasticité du système agricole, selon les conditions
locales, les contraintes de ressources et, dans la plupart des cas, le
marché. Le but final de la conception agroécologique est
d'intégrer les composants de sorte que l'efficacité biologique
globale soit améliorée, la biodiversité soit
préservée, et la productivité de
l'agroécosystème et sa capacité d'auto-entretien soit
maintenue. L'objectif est également de concevoir un édredon
d'agroécosystèmes dans une unité de paysage, chacun
imitant la structure et la fonction des écosystèmes naturels.
3.4 PROCESSUS ECOLOGIQUES
En générale, les principes écologiques
se basent sur l'existence de certains processus et cycles naturels et c'est
à partir de ceux-là que les plans et les stratégies
agroécologiques sont conçus.
Cycle du carbone
Le cycle du carbone est généralement
résumé par le cycle du dioxyde de carbone (CO2) sur les
continents. On apprend donc que le CO2 présent dans l'air est
capturé pendant la photosynthèse des plantes, transformé
en matière, consommé par des herbivores, consommé à
leurs tours par des carnivores, qui sont décomposés après
leur mort et retransformé en CO2. Sachant que toutes ces
créatures respirent pendant tout leur cycle de vie. Malheureusement ce
cycle est tellement réducteur qu'il en devient faux : d'abord parce que
le carbone ne circule pas uniquement via le CO2 et ensuite parce que les
continents ne représentent qu'un petit tiers de la surface de la
planète et que le reste comporte aussi des échanges.
La planète Terre contient autant de carbone
proportionnellement à sa taille que Vénus et Mars mais, au
contraire de ces deux planètes, le carbone terrestre ne se trouve pas
uniquement dans l'atmosphère. Le carbone peut être stocké
dans notre environnement comme gaz carbonique dissous dans l'océan,
comme composant de molécules organiques des êtres vivants et de
leurs cadavres, comme gaz carbonique présent dans l'atmosphère ou
comme composant de minéraux des sols.
Le carbone donc se trouve réparti dans la
planète de la manière suivante : -l'atmosphère
renferme actuellement 750 gigatonnes (Gt.) de carbone, -l'océan
intermédiaire (moyen et profond) renferme 50 fois plus de carbone, 38
100Gt., -les sols renferment 3770 Gt., alors que la végétation
et les animaux qui les recouvrent renferment seulement 610 Gt.
On appelle toutes les zones qui stockent d'une manière
plus ou moins durable le carbone, sous une forme ou une autre, puits de
carbone. Il y a trois puits absorbant de carbone de l'atmosphère sous
forme de CO2, les écosystèmes continentaux, l'océan et les
stocks fossiles ou minéraux.
Le sol contient l'essentiel du carbone des
écosystèmes terrestres, y compris forestiers. Il s'agit à
la fois de parties de plantes ou détritus de plantes et d'organismes
vivants.
Or si la température monte, l'activité
microbienne du sol va probablement augmenter. Dans un écosystème
à maturité, c'est à dire à l'état de climax,
les plantes absorbent autant de CO2 que le milieu en produit et produisent
autant d'oxygène que le milieu en consomme : le bilan total est stable,
il est donc faux de considérer l'Amazonie comme le "poumon de la
planète", cette région étant à l'origine recouverte
par une forêt primaire mature, d'un point de vue global elle ne produit
ni ne consomme de CO2 ou d'oxygène. Les forêts ne fixent plus de
carbone qu'elles n'en produisent uniquement pendant leur croissance (en moyenne
un siècle), après le carbone est fixé dans le sol et les
divers éléments de l'écosystème mais l'absorption
globale devient nulle.
Cycle de l'eau
Le cycle de l'eau est constitué par l'ensemble de
toutes les étapes de la circulation de l'eau sur la planète. Ce
cycle est d'abord provoqué par l'énergie solaire, mais tout au
long du processus la biosphère intervient et conditionne le
résultat.
Le cycle commence dans la réserve d'eau de l'exutoire :
l'océan, la mer ou une autre grande réserve d'eau. Sous l'action
du Soleil, l'eau s'échauffe et s'évapore, les molécules
d'eau pure se dispersent dans l'atmosphère jusqu'à ce qu'elles se
soient suffisamment refroidies pour que l'air ne suffise plus à les
porter donc elles tombent, soit sous forme de neige en altitude soit sous forme
d'eau. En retombant, l'eau dissout une partie des gaz de l'atmosphère,
notamment le CO2, et s'acidifie légèrement. Une fois au sol, elle
coule le long des pentes du bassin versant pour retourner à son point de
départ. Pendant le processus, l'eau s'est progressivement chargée
en sels minéraux d'où la salinité croissante des eaux
jusqu'à l'exutoire, très salé car l'eau y abandonne ses
minéraux en s'évaporant.
Mais l'eau ne glisse en surface que si le terrain est
saturé ou imperméable, en fonction des roches et des terrains
qu'elle rencontre, elle peut s'infiltrer et créer une nappe d'eau
souterraine qui coulera vers l'exutoire d'une manière beaucoup plus
lente que les eaux de surface.
L'eau participe grandement à l'érosion, elle
sculpte les paysages et les régions, influe sur la présence ou
l'absence de vie et sur la forme qu'elle prendra. Le cycle de l'eau est la
mécanique à mouvement perpétuel qui fait vivre la
planète.
Cycle de l'azote
Trois phases successives composent ce cycle :
l'ammonification, la nitrification, et enfin la nitratation.
1. L'ammonification :
Il s'agit de la destruction des chaînes carbonées
par des bactéries aérobies et anaérobies, les sels
ammoniacaux issus de cette première phase peuvent être
assimilés par les végétaux mais pas par la faune.
2. La nitrification :
Il s'agit de l'oxydation de l'ammoniaque par des
bactéries nitreuses pour arriver au stade des nitrites. Les nitrites
peuvent également être assimilés par les
végétaux, mais en ce qui concerne les animaux la tolérance
varie selon les espèces.
3. La nitratation :
Il s'agit de l'oxydation des nitrites en nitrates par des
bactéries aérobies. Les nitrates sont à la base de
nombreux engrais pour plantes car il s'agit de la meilleure présentation
moléculaire de l'azote pour l'assimilation par les plantes. Mais en
général la formation des nitrates étant supérieure
à sa consommation par les plantes, il en résulte une
accumulation. Si une dose de 100mg/l reste acceptable cette valeur devient
critique aux alentours de 200 mg/l. Cette valeur différant d'une
espèce à l'autre. En eau de mer notamment pour les
invertébrés les nitrates présentent de véritables
dangers.
L'azote est un élément essentiel de la
photosynthèse qui permet la transformation de la matière
minérale en tissu végétal. Il est présent dans
l'air mais les plantes, à l'exception des légumineuses (luzerne,
trèfle, pois...), ne peuvent pas l'absorber sous forme gazeuse. Dans le
sol, l'azote est sous forme organique ou minérale (ammonium NH4+,
nitrate NO3-.) L'azote organique (résidus des récoltes
précédentes, engrais organiques...) doit être
transformé par les micro-organismes présents dans le sol en
nitrates pour être utilisable par les plantes ; c'est la
minéralisation. Ce sont essentiellement les nitrates qui assurent la
nutrition azotée des plantes.
Le cycle de l'azote dépend des conditions climatiques
et de la microbiologie du sol. Les nitrates sont peu retenus par le sol, il
faut donc les apporter quand la plante est prête à les absorber
afin d'éviter le lessivage vers les nappes phréatiques. L'azote
est un facteur de croissance et un facteur de qualité qui influe sur le
taux de protéines des végétaux.
Cycle du phosphore
Le phosphore est nécessaire à la croissance des
plantes. Il est présent dans le sol sous la forme de phosphates, soit
dissous dans l'eau, soit fixés sur les particules du sol, soit dans les
minéraux ou encore sous forme organique.
Au fur et à mesure que les racines
prélèvent le phosphate dissous dans l'eau, les molécules
fixées sont progressivement libérées. Le phosphore sous
forme organique est lentement minéralisé. Mais ces
échanges sont très lents. Le cycle du phosphore est
dépendant des caractéristiques physiques et chimiques du sol. Ce
sont les cultures de pommes de terre, de légumes et de betteraves qui
ont les plus grands besoins en phosphore.
Cycle de potassium
Le potassium joue un rôle primordial
dans la formation et le stockage des sucres, il aide également la plante
à résister au froid, à la sécheresse et aux
maladies.
Le potassium de la solution du sol est retenu
par l'humus ou l'argile ; celui contenu dans les minéraux ne sera
libéré que très lentement. Comme pour le phosphore, le
cycle du potassium est dépendant des caractéristiques physiques
et chimiques du sol.
Toutes les cultures n'ont pas les mêmes
besoins en potassium : les pommes de terre, les légumes en
général et les betteraves sont plus exigeants que les
céréales par exemple. Généralement l'apport en
potassium est réalisé avant la plantation.
3.5 BIODIVERSIFICATION DES AGROECOSYSTEMES
Selon une perspective agroécologique, l'objectif est
d'équilibrer les environnements, maintenir les rendements, augmenter la
fertilité du sol, l'équilibre naturel des parasites, diversifier
la conception des agroécosystèmes et utiliser les technologies de
bas impact. Les agroécologistes identifient maintenant des
méthodes, comme la méthode de culture intercalaire et
l'agroforesterie, qui imitent les processus écologiques naturels pour
garantir la soutenance des agroécosystèmes complexes. Dans ce
type de systèmes agricoles imitant la nature, l'énergie solaire,
les nutriments du sol et les précipitations constituent des
éléments essentiels21(*).
Ce type de gestion doit mener à la réutilisation
optimale des nutriments, de la matière organique, des cycles
d'énergie, de l'eau et du sol, ainsi qu'à l'équilibre des
populations de parasites ennemies. La stratégie exploite les
complémentarités et la synergie qui résultent des diverses
combinaisons de récoltes, de végétation et d`animaux dans
des arrangements spatiaux et temporels.
Essentiellement, le comportement optimal des
agroécosystèmes dépend du niveau des interactions entre
les divers composants biotiques et abiotiques du système agricole. Il
existe aujourd'hui une grande variété de pratiques et de
technologies disponibles, qui varient en efficacité et en valeur
stratégique. Les pratiques fondamentales sont celles à
caractère préventif qui agissent en renforçant
l'immunité de l'agroécosystème par différents
mécanismes.
Parmi les diverses stratégies pour reconstituer la
diversité agricole, on peut distinguer :
1. La rotation des cultures : La succession
végétale incorporée aux systèmes de cultures
fournit des nutriments à ces cultures et casse les cycles de vie de
plusieurs parasites, maladies, et les cycles de vie des mauvaises herbes.
2. Polycultures : les systèmes complexes de
cultures dans lesquels plusieurs espèces végétales sont
plantées dans la proximité spatiale permettent que le sol
augmente ses nutriments et sa productivité.
3. Systèmes d'agroforesterie : Système
agricole où des espèces d'arbres et d'animaux sont
développées conjointement aux cultures pour augmenter les
relations de complémentarité entre les composants de
l'agroécosystème.
4. Cultures de couverture : Utilisation d'espèces
légumineuses ou d'autres espèces annuelles sous des arbres
fruitiers afin d'améliorer la fertilité du sol, augmenter la
maîtrise biologique des parasites et modifier le microclimat du
système.
5. Vermiculture : Incorporation de vers de terre pour
aider l'agroécosystème à recycler ses nutriments et
à utiliser d'une façon optimale sa biomasse.
Tous ces mécanismes ont différents avantages
pour l'agroécosystème, particulièrement :
a. Maintenir la couverture végétale du sol et sa
conservation.
b. Proportionner une addition constante de matière
organique, sous forme d'engrais, compost ou produits résultants de
l'activité biotique du sol.
c. Promouvoir les mécanismes de recyclage de nutriments
par le biais de l'usage des systèmes de légumineuses,
espèces animales, etc.
d. Réguler la présence des parasites et des
mauvaise herbes en augmentant les agents de contrôle de l'activité
biologique constitués par les ennemis naturels de ces
espèces.22(*)
3.6 LA GESTION AGROECOLOGIQUE EN AMERIQUE LATINE
L'agriculture est un processus d'artificialisation de la
nature. En général, l'agriculture moderne a impliqué la
simplification de la structure de vastes secteurs naturels, remplaçant
la diversité de la nature par un nombre restreint de plantes
cultivées et d'animaux domestiques. En fait, les paysages agricoles du
monde sont plantés de seulement environ 12 espèces de
récoltes de grain, 23 espèces végétales de
récolte et 35 fruits, qui ne représente pas plus de 70
espèces d'usine réparties sur approximativement 1440 millions
d'hectares de terre. Ce type d'agriculture constitue un contraste important
avec la diversité d'espèces trouvées à moins d'un
hectare de la forêt tropicale, qui contient typiquement plus de 100
espèces d'arbres.
Mais toutes les formes d'agriculture n'ont pas suivi ce
processus classique d'artificialisation et d'intensification. En
Amérique latine, les systèmes s'étendent de la
jachère en basse intensité à la culture permanente
d'intensité élevée, où de grands secteurs ont
été considérablement modifiés par rapport à
leur état naturel et sont dominés par des monocultures. Dans les
zones agricoles commerciales, les habitats naturels sont perdus à cause
de l'expansion de la production agricole, particulièrement celle du
bétail, de la canne à sucre, du coton, du soja, du café
et, plus récemment, des récoltes d'exportation non
traditionnelles. Les fermes profitent fortement des terres de haute
qualité où la rentabilité est assurée par les bas
salaires des travailleurs et un système de latifundia. En revanche, les
fermes des paysans tendent à s'installer sur des terres
écologiquement marginales ou sur des terres récemment ouvertes
à l'agriculture. Ainsi, les fermiers de basses ressources manquent
d'accès à de bons champs et de capital de production et sont
forcés de cultiver des zones écologiquement fragiles,
généralement sur des pentes raides, le long des fleuves ou dans
la forêt.
Au milieu des systèmes agricoles intensifs modernes, en
Méso-Amérique, dans la région andine, et dans le bassin
amazonien, il existe des régions cultivées qui suivent les
paramètres agricoles traditionnels. En utilisant l'indépendance
inventive, la connaissance empirique et les ressources disponibles, les
fermiers indigènes ont souvent développé des
systèmes de cultures à rendements soutenus. Ces
agroécosystèmes ont été utilisés pendant des
siècles et sont basés sur les ressources disponibles et les
coutumes locales. La diversité des cultures et leur variation dans le
temps et l'espace ont permis aux fermiers de maximiser la
sécurité des moissons et l'utilisation optimale du paysage avec
des incidences limitées sur l'environnement.
De plus en plus, les résultats provenant de l'analyse
de l'agriculture traditionnelle et des projets agroécologiques
menés par les O.N.G. prouvent que la biodiversité des
agroécosystèmes représente une stratégie qui assure
des régimes et des sources diverses de revenu, production stable,
conservation, utilisation efficace des ressources de la terre et augmentation
de l'activité écologique. Ces legs d'agriculture traditionnelle
démontrent que la combinaison d`une production stable et diverse, des
rapports favorables entre les cycles d'entrée et de sortie de
l'énergie et leur articulation avec les besoins de subsistance et de
marché comporte une approche efficace pour assurer les
nécessités alimentaires, les revenus et la conservation
environnementale. Les approches écologiques représentent de
multiples stratégies d'utilisation qui augmentent la nature
multifonctionnelle de l'agriculture comme dispositif important pour la
santé des régions rurales à l'avenir.
3.7 L'AGRICULTURE TRADITIONNELLE : EN VOIE DE
DISPARITION
En dépit de l'industrialisation croissante de
l'agriculture, la grande majorité des fermiers dans le monde en voie de
développement sont des paysans ou de petits producteurs, qui cultivent
toujours les vallées et les pentes des paysages ruraux avec des
méthodes traditionnelles et de subsistance. En Amérique latine,
il y a environ 16 millions d'unités rurales qui occupent près de
160 millions d'hectares et font participer 75 millions de personnes,
représentant deux tiers de la population rurale.
Cependant, produit des nouvelles technologies, l'expulsion des
paysans latino-américains vers la ville, qui avait commencé
pendant les années cinquante et soixante, s'accélère. En
1990, 70 % des 450 millions d'habitants du sous-continent habitaient
déjà dans des espaces urbains et, d'après les derniers
recensements, qui estiment sa population à 480 millions d'habitants,
cette tendance s'approfondit.
La rapide croissance des exportations agricoles va trouver
ainsi un complément dans le marché intérieur, mais cette
même vitesse de croissance urbaine, unie à une extrême
polarisation de la structure de consommation et à l'absence d'une
réglementation tributaire efficace, va multiplier les problèmes
environnementaux et même urbains.
3.8 ARBRE NOTIONNEL
SOUTENABILITE
BIODIVERSITE
BIOFERTILITE
AGROECOLOGIE
AGRONOMIE
ECOLOGIE
CHAPITRE 4
4.1METHODOLOGIE APPLIQUEE
Dans ce travail préliminaire, plusieurs termes du
domaine agroécologique seront décrits pour montrer la
problématique terminologique. Dans la mesure où cette
première partie de la recherche a lieu en France, même si la
situation exposée ci-dessus concerne le Venezuela, les termes
problématiques seront présentés avec leurs
équivalents en espagnol, en anglais et en français.
Les termes en anglais seront d'abord extraits de plusieurs
sites sur Internet traitant de l'agroécologie. Il faut signaler qu'il
existe une grande quantité de sites en anglais sur l'agroécologie
en comparaison des ouvrages écrits. En revanche, la plupart des sites en
espagnol ont été traduits à partir des sites en anglais,
ce qui prouve que même sous forme informatique il y a plus d'information
publiée en anglais qu'en espagnol, situation similaire à celle
qui a été décrite à propos des sources
bibliographiques. Il y a certains sites en espagnol qui proposent des
glossaires en agroécologie mais, en fait, on ne trouve dans ces
glossaires que les termes les plus généraux et, la plupart des
temps, la définition est traduite à partir d'une source en
anglais. Il y d'autres sites où les glossaires proposés ne
suivent pas une démarche terminologique rigoureuse, et ils ne sont donc
pas considérés comme des sources fiables. Les paramètres
utilisés pour choisir les candidats termes seront, premièrement,
l'opinion des spécialistes interrogés sur place, qui a permis
d'établir une liste préliminaire de termes problématiques,
et, deuxièmement, l'intuition.
Ensuite, les termes choisis en anglais seront comparés
aux termes trouvés sur les pages en espagnol, afin d'établir des
équivalents et de localiser les termes qui posent des problèmes.
Certains termes choisis au début peuvent ne pas être
utilisés pour montrer la problématique si, à la suite du
travail comparatif avec les termes en espagnol, l'on constate que ces termes ne
posent pas trop de difficultés. Par ailleurs, des pages sur
l'agroécologie en français et des bases de données seront
consultées pour trouver d'autres équivalents. Il faut remarquer
que ces équivalents français seront repérés
spécifiquement à titre démonstratif et
référentiel dans la mesure où ce travail se réalise
en France. La problématique sur laquelle se base ce travail s'applique
particulièrement au Venezuela et, peut-être, à d'autres
pays tropicaux d'Amérique, et les langues principales qui
relèvent du problème terminologique à traiter dans la
recherche sont l'anglais et l'espagnol.
Finalement, les termes choisis, leurs équivalents et
leurs définitions dans chaque langue seront montrés avec une
explication des problèmes rencontrés lors de la recherche des
équivalents et de l'établissement des définitions. Si l'on
ne trouve pas d'équivalents pour certains termes choisis, un
équivalent sera proposé à partir d'une traduction du terme
d'origine. Pour établir les notions qui permettront de reconnaître
aussi les équivalents, les contextes dans lesquels les termes ont
été trouvés seront analysés, et, également,
on essayera de trouver des glossaires en agroécologie, au moins en
anglais. Les définitions des termes en anglais seront comparées
avec les contextes des termes en espagnol afin d'établir et de
vérifier les définitions et les équivalents.
En outre, il peut arriver que certaines unités
lexicales en anglais semblent avoir des équivalents espagnols qui en
réalité ne correspondent pas totalement aux mêmes concepts
dans chaque langue. Dans ce cas-là, et si l'on ne trouve pas
d'équivalent, les termes seront utilisés comme ils ont
été extraits, mais il y aura une explication dans les
définitions et un autre équivalent sera proposé.
L'obtention des contextes sera réalisée par
biais d'un logiciel appelé Monoconc. Ce logiciel permet de
trouver et afficher les occurrences d'un terme donné dans un corpus de
textes. Il est possible de déterminer, par nombre de mots, la taille du
contexte, tant à gauche qu'à droite. De plus, la fréquence
d'usage des termes est également affichée par le logiciel. Les
contextes des termes contribueront à déterminer des
équivalents et des définitions, de même que la
fréquence d'usage permettra d'établir des équivalents
réels et de repérer les traductions incorrectes et les
anglicismes. Evidemment, étant donné la perspective descriptive
de ce travail, l'usage le plus fréquent d'un terme est ici
considéré comme une indication du fait que le terme a
été déjà introduit avec succès dans la
langue.
Pour ce logiciel un mot est toute chaîne de
caractères précédée et suivie par un espace. Cela
veut dire que dans le cas de come, comes et came,
par exemple, le logiciel va considérer qu'il s'agit de mots
différents. Pour représenter la fréquence des termes dans
ce travail, le mot générique ou lemme sera
considéré comme l'unité principale à laquelle les
autres formes seront assimilées. Come contiendrait donc
comes et came23(*).
La présentation de ce petit échantillon de
termes, équivalents et définitions a pour but de démontrer
la problématique décrite et de signaler le schéma que le
travail terminologique suivra.
Dans ce travail on a décidé de prêter la
même attention aux définitions qu'aux termes, parce qu'une forme
linguistique désigne un concept déterminé par une
définition et appartenant à un domaine, dans ce cas
l'agroécologie. L'élément central de la terminologie
traditionnelle est le terme, les autres éléments étant
souvent négligés24(*). Egalement, l'on considère que le principe
d'équivalence est fondé sur une confrontation des langues dans
une perspective descriptive25(*), ce qui explique la position méthodologique
adoptée.
4.2 ECHANTILLON PRELIMINAIRE DE TERMES
1. 1. sustainability.
2. manure
3. organic manure
4. green manure
5. compost
6. standing crop
7. mulch
8. cover cropping
9. organic farming
10. stress
11. tillage
12. no-tillage system
13. conservation tillage
14. conventional tillage
15. minimum tillage
16. primary tillage
17. secondary tillage
18. rotary tillage
19. shallow tillage
20. worm culture
21. mulch
22. limiting nutrient
23. disturbance
24. stubble burn
25. limiting resource
26. agroforestry system
27. vermicomposting
28. rainfed agroecosystem
29. polycultures
30. crop rotation
4.3 DESCRIPTION DU CORPUS DE TEXTES
Le corpus de textes utilisé pour ce
travail comprend 33 fichiers texte en espagnol, qui contiennent 33 965
mots, et 34 en anglais, contenant un total de 192 816 mots, trouvés sur
plusieurs sites électroniques spécialisés en
agroécologie, écologie et agriculture écologique.
Pour accéder aux sites électroniques, on a
utilisé le moteur de recherche Google, sur lequel les mots
clés employés pour trouver les textes électroniques ont
été les termes problématiques de la recherche, par exemple
Sustainability. Une fois que le moteur a donné la liste des
sites traitant le terme, les textes ont été triés d'une
manière manuelle, c'est-à-dire, on a sélectionné
les premiers sites proposés par le moteur et ceux qui étaient
consacrés principalement à l'agriculture et l'écologie.
Le corpus de textes a été traité avec le
concordancier Monopro, qui a permis de compter les mots de tous les
textes, trouver les termes faisant partie du travail terminologique et extraire
leurs contextes.
4.4 DESCRIPTION DE LA FICHE TERMINOLOGIQUE
Dans le cadre de la méthodologie proposée pour
le travail, un modèle de fiche terminologique est présenté
ci-dessous. Le champ 1 indique le numéro de la fiche correspondant
à chaque terme en anglais, ce qui permettra de trouver facilement des
fiches au cas où elles feraient référence à
d'autres fiches. Les champs 2 et 3 indiquent le domaine et le sous-domaine
auxquels le terme appartient. Le champ 4 est destiné à
l'entrée qui représente la forme lexématique du terme en
anglais. En 5, il y aura la catégorie grammaticale du terme
indiquée par les lettres n, pour les noms, et
éventuellement par v. ou adj. quand il s'agit de
verbes ou d'adjectifs. Le champ 6 représente la ou les sources où
les termes et les définitions ont été trouvés. Le
champ 7 indique l'équivalent en espagnol du terme et le champ 8 sa
catégorie grammaticale et son genre, m. pour masculin et
f. pour féminin. Dans le champ 9, on trouvera la
définition en espagnol du terme. Le champ 10 indique les initiales de
l'auteur de la fiche, dans ce cas MT pour Maria Tovar. Le champ 11
représente le contexte définitoire du terme complémentant
la définition. Le champ 12 est destiné aux synonymes
éventuels du terme et le champ 13 à l'équivalent en
français, sa catégorie grammaticale, son genre, et la source
où il a été trouvé. Le champ 14 indique les
observations expliquant les phénomènes comme la synonymie ou
toute information supplémentaire importante pouvant concourir à
la compréhension des termes et des définitions. Finalement, en 15
il y aura la date de l'élaboration de la fiche ou de la dernière
révision.
4.5 MODELE DE FICHE TERMINOLOGIQUE
Sous-domaine
domaine
No.
entrée
sources
équivalent
(4) (5)
définition
(9)
contexte
(11)
auteur
synonyme
(12)
Eq. français
(13)
date
observations
4.6 ECHANTILLON FINAL DE TERMES PROBLEMATIQUES
1. Sustainability : Ce terme a trois
équivalents apparents en espagnol : sustentabilidad,
sostenibilidad, et perdurabilidad. La fréquence de
sustentabilidad dans le corpus de textes est de 6 occurrences, deux
exemples de ce terme en contexte sont : « Mantener y mejorar la
calidad del suelo es uno de los factores más importantes para asegurar
la sustentabilidad a largo plazo de la agricultura. », /
Préserver et améliorer la qualité du sol est un des
facteurs les plus importants pour assurer la soutenabilité à long
terme de l'agriculture./, «...el programa obvia de forma inconcebible
la sustentabilidad ecológica, en los planes de desarrollo
nacional... », / le programme néglige d'une manière
inconcevable la soutenabilité écologique dans les projets de
développement national.../ Dans ce travail, le terme desarrollo
sustentable, avec 11 occurrences dans le corpus, est
considéré comme une rétrodérivation de
sustentabilidad.
Quant au terme perdurabilidad, il apparaît 5
fois dans le corpus, par exemple : « Esta ultima palabra
(perdurabilidad) encierra lo que creo intuimos todos al hablar de la
"sostenibilidad,"... », / Ce dernier mot (perdurabilité)
contient ce que, à mon avis, nous imaginons tous lors qu'on parle de
soutenabilité.../. Le terme desarrollo perdurable, avec 11
occurrences, est ici considéré comme une
rétrodérivation de perdurabilidad.
Le terme le plus utilisé est sostenibilidad,
qui compte 20 occurrences dans le corpus, par exemple : « Es por
esto que se propuso la elaboración de este estudio que responde al
siguiente objetivo general: Medir la sostenibilidad de los sistemas de
producción... », / Pour cette raison la réalisation
d'une étude qui réponde à l'objectif suivant a
été proposée : Mesurer la soutenabilité des
systèmes de production./. Le terme desarrollo sostenible, avec
9 occurrences, est ici considéré comme une
rétrodérivation de sostenibilidad.
Evidemment, en termes de fréquence, sostenibilidad
est la forme la plus acceptée pour exprimer le concept de
sustainability en anglais. Cependant, un des textes du corpus signale
l'interférence idiomatique entre l'anglais, le français et
l'espagnol qui a fait introduire les termes sostenibilidad et
sustentabilidad comme des calques pour un concept qui peut être
bien représenté par le terme perdurabilidad. Etant
donné que ce travail a une perspective descriptive, l'on a
décidé de prendre le terme le plus fréquent,
sostenibilidad, d'abord parce que l'idée de longue durée
est aussi exprimée par ce terme et qu'il donne, de surcroît, une
idée d'appui externe qui peut activer un autre trait conceptuel, celui
qui comprend les techniques permettant un développement à long
terme.
Cependant, le choix entre sostenibilidad et
sustentabilidad dans la réalité est plus délicat.
Certains spécialistes rejettent sostenibilidad parce que c'est
un terme qui vient du verbe sostener, lequel exprime l'intervention
d'un agent. Sur le plan politique, cet élément peut faire
référence à l'intervention d'une puissance externe dans le
développement agricole, ce qui s'éloigne du principe
auto-performant de l'agroécologie. De sorte qu'il existe une tendance
à préférer un terme plus proche de l'anglais
débarrassé de ce trait, sustentabilidad. Dans ce cas,
l'on considère que l'idée d'intervention peut être
interprétée aussi par un agent interne, par exemple, les paysans
du pays, ce qui donne à sostenibilidad un élément
positif de plus.
Pour le terme anglais sustainability, il y a 47
occurrences dans le corpus qui expriment souvent l'idée de
développement à long terme: « improving the match
between cropping patterns and the productivity potential and environmental
constraints of climate and landscape to ensure long-term
sustainability of current production levels... »,
« Environmental sustainability involves keeping the four
ecosystem processes...». Sustainable dévelopment,
considéré ici comme dérivé de
sustainability, apparaît 1 fois dans le corpus. Par contre,
sustainability ne fait pas allusion à la participation d'un
agent externe comme sostenibilidad.
2. Green manure : ce terme a deux
équivalents en espagnol, abono verde et abono vegetal.
Abono verde compte 11 occurrences dans le corpus, par exemple :
« El mayor rendimiento se obtuvo con la labranza convencional
utilizando frijol como abono verde. », / La meilleure performance a
été obtenue au moyen du labour conventionnel en employant le
haricot comme engrais vert./
Quant à abono vegetal, il n'apparaît
que deux fois dans le corpus : « Abono vegetal :
Una mezcla de partes de plantas y tierra que se ha acumulado y mezclado con
agua, ... », / Engrais végétal : Mélange
des parties de plantes et terre qui ont été compilées et
mélangées avec de l'eau.../, « Algunos jardineros usan
abono vegetal para mejorar el suelo donde crecen las
plantas. », / Certains jardiniers utilisent l'engrais
végétal pour améliorer le sol où poussent les
plantes./. Au vu de la fréquence de chaque terme, l'on peut conclure que
le terme le plus accepté est abono verde. Les occurrences de
abono vegetal sont trop peu nombreuses pour considérer que ces
deux termes sont en concurrence. Dans le logiciel, l'on a introduit la forme
vegetal manure, pour vérifier son existence, mais il n'y a eu
aucune occurrence de ce terme.
3. Polycultures : ce terme a deux
équivalents en espagnol, policultivos et cultivos
multiples. Le premier a 6 occurrences dans le corpus, par exemple :
« Las ventajas del diseño correcto de los
policultivos son varias. », / Les avantages d'une
planification correcte des polycultures sont nombreux./. Le terme cultivos
multiples a 5 occurrences dans le corpus, par exemple : «Son los
pequeños productores quienes en su mayoría plantan cultivos
múltiples, tanto para la venta como para su propio
consumo... », /Ce sont plutôt les petits producteurs qui
emploient les cultures multiples, tant pour la vente que pour leur propre
consommation.../.
L'on peut considérer, à partir des
données, que les deux termes sont en concurrence parce qu'ils sont
utilisés presque à la même fréquence. Cependant, le
concept de policultivo o cultivo multiple est opposé
au concept de monocultivo (17 occurrences en corpus), terme
bien introduit en espagnol et qui ne pose aucun problème. Le fait de
choisir policultivo au lieu de cultivo multiple permet de
mettre en relation deux concepts du domaine et, par conséquent, de mieux
les classer : la notion de policultivo peut être acquise et
comprise d'après la notion de monocultivo et vice- versa.
4. Crop rotation ou shifting
cultivation : Ces deux termes en anglais correspondent à
rotación de cultivos en espagnol. Crop rotation a 29
occurrences dans le corpus de textes. Quelques exemples de ces occurrences
sont: « Tactics employed to control pests include delayed
planting dates, crop rotation, altered harvest dates, ... »,
« Other nematode pests commonly controlled with crop rotation
methods include the golden nematode of potato...».
Par contre, il n'y a aucune occurrence de shifting
cultivation dans le corpus. Ce terme a été proposé
par les spécialistes au Venezuela mais ils ont signalé que ce
terme est un peu démodé et que la plupart des publications
récentes contiennent le terme crop rotation. Le fait qu'ils
travaillent avec des livres un peu anciens explique que shifting
cultivation suscite encore des problèmes. Etant donné que
ces deux termes ne sont que des synonymes diachroniques, shifting
cultivation ne sera pas pris en compte.
5. Rainfed agroecosystem : Apparemment ce terme
n'a pas d'équivalent établi en espagnol. Dans le logiciel
Monoconc, nous avons essayé différentes formes en espagnol pour
rainfed agroecosystem mais aucune forme n'apparaît dans le
corpus : agroecosistema alimentado por agua de lluvia,
agroecosistema alimentado por precipitaciones, agroecosistema
lluvioso, etc., Ce terme a également été
recherché dans des bases de données multilingues, comme
Eurodicautom, mais il n'y a aucune proposition d'équivalent en espagnol.
Pour ce travail, l'on considère pertinent de proposer un
équivalent du terme. La traduction littérale des lexèmes
composant rainfed agroecosystem est agroecosistema alimentado por
agua de lluvia. Ce terme est tout à fait compréhensible en
espagnol et englobe tous les traits du terme en anglais, le seul
problème étant sa longueur. Il est préférable de
perdre un peu en clarté et de gagner en économie pour
vendre ce type de termes pour lesquels l'on propose un
équivalent. Pour ce faire, agroecosistema lluvioso semble la
meilleure option, puisqu'il n'est pas trop long et qu'il maintient le trait
principal du concept, la présence de la pluie dans
l'agroécosystème.
6. Vermicompost : ce terme anglais a deux
équivalents apparents en espagnol, vermicompost et
lombricompost. Le premier compte 4 occurrences dans le corpus, par
exemple : « Para la separación de las lombrices del
vermicompost se vierte nuevo residuo orgánico sobre la
geomembrana que cubre las pilas... », / Pour séparer les
lombrics du vermicompost, du résidu organique nouveau est ajouté
sur la géomembrane recouvrant les piles.../.
D'un autre côté, lombricompost n'a que
deux occurrences dans le corpus : «...otras actividades en
agricultura orgánica incluyen la certificación, el
lombricompost, el compost,... », /...d'autres
activités dans l'agriculture organique incluent la certification, le
lombricompost, le compost,.../. Il est possible que le corpus ne soit pas
d'une taille suffisante pour permettre de tirer des conclusions
déterminantes sur ces termes en particulier. Cependant, le terme
lombricompost semble plus définitoire en espagnol que
vermicompost, car il s'agit d'un mélange de terre et de
lombrics de terre appliquée au sol pour augmenter sa matière
organique et sa productivité. L'équivalent de lombric en
espagnol est lombriz, trait constitutif du terme
lombricompost, lequel renvoie immédiatement à l'image de
lombric. Par contre, vermicompost, même s'il contient
vermis, qui en latin signifie lombric ou ver de terre, exige une
compétence cognitive plus vaste pour associer vermis et
lombric. Pour cette raison, quoique vermicompost soit plus
fréquent dans le corpus, l'on a décidé de prendre
lombricompost comme terme principal et vermicompost comme
synonyme.
7. Worm culture : Pour ce terme il existe deux
équivalents en espagnol qui présentent un problème
similaire à celui décrit ci-dessus. Vermicultura compte
8 occurrences dans le corpus, par exemple : « La
vermicultura, dentro de un sistema de producción porcina, se
convierte en un subsistema que responde totalmente a la necesidad de tratar el
suelo de cultivo... », / La vermiculture, dans un système de
production porcine, devient un sous-système qui répond totalement
au besoin de traiter le sol de culture.../.
Le deuxième terme équivalent de worm
culture est lombricultura qui a 9 occurrences dans le corpus.
Apparemment ces deux termes sont synonymes, mais pour les mêmes raisons
que l'on a choisies lombricompost au lieu de vermicompost, il
semble plus clair prendre lombricultura comme terme principal et de
signaler vermicultura comme un synonyme. Worm culture est une
technique agroécologique qui utilise les lombrics de terre pour
améliorer l'état du sol. Même en anglais le terme worm
culture contient d'une manière transparente le trait worm,
lombric, dans sa composition. De la même manière, une fois choisi
lombricompost, il semble logique de choisir par conséquent
lombricultura, pour mieux montrer la place de ces concepts dans la
structure conceptuelle.
8. Mulch : Il existe deux équivalents en
espagnol pour ce terme, cobertura vegetal et cubierta
vegetal. Le premier terme, indiqué par les spécialistes,
n'a aucune occurrence dans le corpus. Cependant, lorsque les textes
électroniques ont été trouvés, les moteurs de
recherche suggéraient parfois des pages en langue portugaise. Dans ces
sites en portugais, l'on a pu constater que le terme cobertura est
utilisé en portugais dans le domaine agroécologique. Il est
possible qu'il s'agisse d'une interférence entre l'espagnol et le
portugais lorsque le terme cobertura est utilisé au Venezuela.
Lexicologiquement, le terme cobertura est acceptable en espagnol, ce
qui favorise l'interférence.
En revanche, le terme cubierta vegetal
apparaît une fois dans le corpus : « ... a medida que
avanza el período de cultivo, los suelos con cubierta vegetal
tienen mayor infiltración que el mismo suelo cultivado en forma
convencional... », /... au fur et à mesure que la
période de culture avance, les sols ayant du paillage profitent d'une
meilleure infiltration que les mêmes sols traités de façon
conventionnelle.../ . Dans ce travail, et étant donné que
cobertura vegetal n'apparaît pas dans le corpus, l'on a
décidé de considérer cubierta vegetal comme
équivalent de mulch et de ne pas signaler cobertura
vegetal comme synonyme.
9. No-tillage system ou zero tillage system:
ces deux termes ont pour équivalent en espagnol sistema de labranza
cero. Dans le corpus de textes zero tillage a une seule
occurrence: « Yields will be equivalent or better under zero
tillage systems than with conventional tillage ... ».
Néanmoins, il y a 23 occurrences de zero tillage
seeding ou zero tillage seeding system, par exemple:
« Zero tillage seeding offers you the benefits of retained
surface residues and reduced soil water losses.»
Par contre, pour no-tillage system il y a 11
occurrences: « The researchers looked at the effects of the
no-tillage system on yield and earliness of fresh market 'Sunny'
tomato. ». Parfois, ce terme se trouve avec d'autres
éléments comme collocation: « This article describes a
no-tillage vegetable production system that uses winter annual legumes
as both cover crop and plant mulch. ».
Il semble que le terme zero tillage corresponde
plutôt à une technique appliquée à l'ensemencement
(seeding) qu'à un type de labour (tillage.) De sorte
qu'il y a, en réalité, deux équivalents en espagnol pour
ces termes qui étaient apparemment des synonymes. Le terme zero
tillage seeding en anglais correspondrait à siembra
directa25(*), qui ne
fait référence qu'à la première partie du
système de culture, et no-tillage system correpondrait à
sistema de labranza cero, lequel décrit tout le système
de culture caractérisé par l'absence de labour et qui comprend
l'ensemencement.
4.7 PRESENTATION DES RESULTATS
CONCLUSIONS ET RECOMMENDATIONS
L'agroécologie est une science relativement nouvelle si
bien que sa terminologie, du moins en espagnol, n'est pas clairement
établie. Divers éléments montrent cette situation, par
exemple, les problèmes de communication entre les spécialistes ou
l'ambiguïté de plusieurs termes. Dans le cas spécifique du
Venezuela, ces problèmes s'expliquent surtout par le manque de
références bibliographiques originellement écrites en
espagnol.
La pratique terminologique moderne rend possible la
résolution de ce type de problématique. Car la plupart des
auteurs modernes remarquent le rôle descriptif de la terminologie, ainsi
que la logique d'une démarche sémasiologique. Pour la
problématique terminologique ponctuelle de l'agroécologie au
Venezuela, le processus idéal dans lequel le terminologue travaille de
concert avec les scientifiques et met des étiquettes sur les concepts
n'est pas viable. Les termes et les concepts sont déjà là,
mais il existe une espèce d'entropie entre leurs rapports.
Durant l'éboration de ce travail,
plusieurs points de la théorie de la terminologie ont été
particulièrement remarqués: les termes présentent une
systématicité double, celle de la langue générale
et celle de la langue de spécialité, ce qui explique la raison
pour laquelle certains termes font partie du langage qui est normalement
utilisé par le grand public. Pour établir le sens pragmatique de
ces termes dans le domaine de spécialité, il faut établir
une structure conceptuelle constituant la matrice du travail terminologique.
Les termes sont également des unités lexicales
dont la valeur est déterminée par les conditions d'usage dans
lesquelles ils sont employés. Or, la démarche terminologique doit
être descriptive, montrant les termes tels qu'ils sont utilisés
dans la communication réelle spécialisée et accomplissant
une vraie fonction cognitive, linguistique et socio-fonctionnelle.
Il faut noter que dans ce travail une partie infime de la
problématique terminologique de l'agroécologie a
été montrée. Pendant la recherche des textes, les
problèmes terminologiques se manifestaient constamment.
L'Internet est un outil essentiel dans la pratique
scientifique actuelle. Il permet de trouver rapidement des informations sur
presque tous les sujets et dans toutes les langues. Cependant, au moment de
choisir du matériel électronique il faut être attentif
à la source, car les sites en ligne peuvent n'être pas
forcément rédigés par un spécialiste de la
matière en question. En outre et même si au début la
problématique décrite faisait principalement
référence à la bibliographie, il est intéressant de
constater que les pages électroniques consultées
présentaient les mêmes caractéristiques que les sources
bibliographiques (la plupart qui ont été trouvées en
espagnol sont la traduction des pages en anglais), ce qui a permis de les
utiliser ici comme exemples.
Dans le domaine de la terminologie moderne il existe des
innovations techniques importantes qui permettent d'optimiser le travail
terminologique. C'est le cas des concordanciers. Dans ce travail, l'utilisation
du logiciel Monoconc a été essentielle pour l'obtention rapide et
efficace des contextes ainsi que des fréquences d'usage des termes.
Le domaine de l'agroécologie est très vaste et
représente de très nombreux sous-domaines. La recherche
terminologique dans ces sous-domaines a été très peu
développée, en particulier dans les champs de la
soutenabilité et de la biodiversité, qui constituent un terrain
presque vierge pour le travail terminologique.
Quant au travail terminologique, la meilleure démarche
pour aborder les problématiques, même monolingues, demeure
l'approche multilingue, qui permet incontestablement de mieux saisir la
structure conceptuelle d'un domaine donné et de comprendre les
modèles de conceptualisation différents que chaque langue propose
pour la représentation des concepts.
BIBLIOGRAPHIE
· ALTIERI, M. Agroecology. The Scientific Basis of
Alternative Agriculture. London: IT Publications. 1987.
· BEJOINT, Henri et THOIRON, Philippe. « Le
sens des termes », in Le sens en terminologie. Lyon :
Philippe THOIRON et Henri BEJOINT, dir. Presses Universitaires de Lyon. 2000.
280 p.
· BESSE, Bruno de. « Le domaine », in
Le sens en terminologie. Lyon : Philippe THOIRON et Henri
BEJOINT, dir. Presses Universitaires de Lyon. 2000. 280 p.
· BRADY, N. Nature and Properties of soils.
11e éd. Nueva Jersey: Prentice Hall. 1974.
· CABRE, M. Teresa. La Terminología.
Teoría, metodología y aplicaciones. Barcelona,
España: Empúries, S. A. 1993.
· ETHERINGTON, J. Environment and Plant Ecology.
2e. éd. London: John Mile & Sons Ltd. 1990.
· GLIESSMAN, S. Agroecology. Ecological Processes in
Sustainable Agriculture. USA: Sleeping Bear Press. 1998.
· PICOCHE, J. Dictionnaire étymologique du
français. Paris : Les usuels du Robert. 1990.
· REY, Alain. « La terminologie. Noms et
notions », Que sais-je ? 2e éd.
Paris : Press Universitaire de France. 1992. 127 p.
· SAGER, J.C. « Pour une approche fonctionnelle
de la terminologie », in Le sens en terminologie.
Lyon : Philippe THOIRON et Henri BEJOINT, dir. Presses Universitaires de
Lyon. 2000. 280 p.
· SINCLAIR, John. Corpus, concordance,
collocation. Oxford: Oxford University Press. 1991. 179 p.
SITES WEB CONSULTÉS
· www.agr.gr.ca
· www.agroecologia.net
· www.agroécologie.cirad.fr
· www.agroecology.org
· www.attra.ncat.org
· www.cnr.berkeley.edu
· www.corpocaldas.gov.co
· www.cote-azur.com.fr
· www.e-campo.com
· www.ecoportal.net
· www.europe.eu.int
· www.fao.com
· www.inforganic.com
· www.lainsignia.org
· www.u-bourogne.fr
· www.vady.mx
· www.wocat.org/ftp/glosster.pdf
ANNEXESFICHES TERMINOLOGIQUES
1
|
|
Agroécologie
|
Biofertilité
|
Crop rotation n.
|
Rotación de cultivos n. f.
|
BN
|
Técnica agroecológica para mejorar la fertilidad
del suelo en la que se alternan las especies cultivadas en un terreno con
especies que dejen el terreno más fértil, para evitar que
éste se agote con respecto a un cultivo.
|
« La rotación de cultivos puede ser vista como
una sucesión metódica en una misma parcela. »
|
|
Culture alternée n. f. (Wocat)
|
MT
|
|
10 /05
|
2
|
|
Agroécologie
|
Biofertilité
|
Green manure n.
|
Abono verde n. m.
|
GL
|
Abono obtenido normalmente al enterrar leguminosas en estado
verde, con el que se enriquece el terreno con sustancias orgánicas y
nitrógeno asimilado por micorrizas.
|
« El abono verde es especialmente efectivo en cultivos
polianuales, por su acción lenta. »
|
|
Engrais vert n. m. (Eurodicautom)
|
MT
|
|
10 /05
|
3
|
|
Agroécologie
|
Biofertilité
|
Mulch n.
|
Cubierta vegetal n. f.
|
BN
|
Manto de residuos vegetales, paja, hierba, etc., con el que se
cubre la superficie del suelo para protegerlo contra la acción directa
de la luz solar y los efectos mecánicos de la lluvia.
|
« La cubierta vegetal incrementa la penetración
de las raíces en las capas superiores del suelo y el aprovechamiento de
los nutrientes. »
|
|
Paillage n. m. (Wocat)
|
MT
|
|
10 /05
|
4
|
|
Agroécologie
|
Biofertilité
|
No- tillage system n.
|
Sistema de labranza cero n. m.
|
BN
|
Tipo de labranza en la que se conserva la condición del
suelo tal como se encuentra al momento de sembrar y durante todo el proceso
agrícola.
|
« La labranza cero tiene gran importancia
conservacionista porque evita el impacto del arado en el suelo. »
|
|
Système de labour zéro n. m. (FAO)
|
MT
|
|
10 /05
|
5
|
|
Agroécologie
|
Biofertilité
|
Polycultures n.
|
Policultivos n. m.
|
AG
|
Sistema de cultivo en el que especies vegetales diferentes son
sembradas conjuntamente para que cada especie aproveche los nutrientes que
proporciona la otra al suelo.
|
« Las ventajas del diseño correcto de los
policultivos son
diversas. »
|
|
Polycultures n. f. (Eurodicautom)
|
MT
|
|
10 /05
|
6
|
|
Agroécologie
|
Biofertilité
|
Rainfed agroecosystem n.
|
Agroecosistema lluvioso n. m.
|
AG
|
Sistema de cultivo en el que la demanda de agua de la cosecha es
satisfecha por las precipitaciones.
|
« Los agroecosistemas lluviosos son
característicos del trópico. »
|
|
Agroécosystème pluvial n. m. (Wocat)
|
MT
|
|
10 /05
|
7
|
|
Agroécologie
|
Soutenabilité
|
Sustainability n.
|
Sostenibilidad n. f.
|
CC
|
Equilibrio que pueden alcanzar la sociedad y la naturaleza, en
sus mutuas relaciones, si la acción social sobre los recursos naturales
garantiza la continuidad de dichos recursos y la superviviencia de los seres
humanos y del planeta.
|
« La sostenibilidad de la producción
agrícola es una preocupación constante, pues la necesidad de
proporcionar alimentos sanos a una población creciente sin degradar la
base de los recursos naturales es un dilema no resuelto. »
|
|
Soutenabilité n. f. (Eurodicautom)
|
MT
|
|
10 /05
|
8
|
|
Agroécologie
|
Biofertilité
|
Vermicompost n.
|
Lombricompost n. m.
|
AG
|
Sustancia fertilizante rica en nutrientes gracias a la
aplicación intensiva de lombrices de tierra en su composición.
|
« El proyecto sobre abonos orgánicos de la finca
didáctica, se ha enfocado en la producción de lombricompost, que
es una buena opción para el tratamiento de los desechos orgánicos
no tóxicos,... »
|
Syn. : Vermicompost
|
Lombricompost n. m. (www.cote-azur.com.fr)
|
MT
|
|
10 /05
|
9
|
|
Agroécologie
|
Biofertilité
|
Worm culture n.
|
Lombricultura n. f.
|
ETH
|
Técnica agoecológica basadaen la aplicación
de lombrices de tierra al suelo para mejorar su fertilidad.
|
« La lombricultura aumenta la aereación y el
drenaje, mezcla y granula el suelo por arrastre de la materia orgánica
no descompuesta y facilita el intercambio catiónico y la
asimilación de P y K a través de las funciones enzimáticas
de las lombrices. »
|
Sin. : Vermicultura
|
Lombriculture n. f. (www.cote-azur.com.fr)
|
MT
|
|
10 /05
|
10
|
|
Agroécologie
|
Biofertilité
|
Zero tillage seeding n.
|
Siembra directa n. f.
|
AGR
|
Técnica que forma parte del sistema de labranza cero en la
que las semillas y eventualmente los fertilizantes son colocados en un lecho
que no ha sido perturbado desde la última cosecha.
|
« En los sistemas de siembra directa, la resistencia
mecánica del suelo y la densidad aparente son altas en
comparación con los métodos de labranza
convencional. »
|
|
Ensemencement direct n. m. (www.u-bourogne.fr)
|
MT
|
|
10 /05
|
REFERENCES DES FICHES TERMINOLOGIQUES
Brady Nyle = BN
Etherington = ETH
Glosario Corporación Caldas = CC
Gliessman = GL
Site www.agroecology.org = AG
Site www.agr.gr.ca = AGR
MINI-GLOSSAIRE TERMINOLOGIQUE
Crop rotation n.: Técnica agroecológica para
mejorar la fertilidad del suelo en la que se alternan las especies cultivadas
en un terreno con especies que dejen el terreno más fértil, para
evitar que éste se agote con respecto a un cultivo. Esp :
Rotación de cultivos
Green manure n. : Abono obtenido normalmente al enterrar
leguminosas en estado verde, con el que se enriquece el terreno con sustancias
orgánicas y nitrógeno asimilado por micorrizas. Esp : Abono
verde.
Mulch n.: Manto de residuos vegetales, paja, hierba, etc., con el
que se cubre la superficie del suelo para protegerlo contra la acción
directa de la luz solar y los efectos mecánicos de la lluvia. Esp :
Cubierta vegetal.
No-tillage system n.: Tipo de labranza en la que se conserva la
condición del suelo tal como se encuentra al momento de sembrar y
durante todo el proceso agrícola. Esp : Sistema de labranza
cero.
Polycultures n.: Sistema de cultivo en el que especies vegetales
diferentes son sembradas conjuntamente para que cada especie aproveche los
nutrientes que proporciona la otra al suelo. Esp : Policultivos.
Rainfed agroecosistem n.: Sistema de cultivo en el que la demanda
de agua de la cosecha es satisfecha por las precipitaciones. Esp :
Agroecosistema lluvioso.
Sustainability n.: Equilibrio que pueden alcanzar la sociedad y
la naturaleza, en sus mutuas relaciones, si la acción social sobre los
recursos naturales garantiza la continuidad de dichos recursos y la
superviviencia de los seres humanos y del planeta. Esp :
Sostenibilidad.
Vermicompost n.: Sustancia fertilizante rica en nutrientes
gracias a la aplicación intensiva de lombrices de tierra en su
composición. Esp : Lombricompost.
Worm culture n.: Técnica agoecológica basadaen la
aplicación de lombrices de tierra al suelo para mejorar su fertilidad.
Esp : Lombricultura.
Zero tillage seeding n.: Técnica que forma parte del
sistema de labranza cero en la que las semillas y eventualmente los
fertilizantes son colocados en un lecho que no ha sido perturbado desde la
última cosecha. Esp : Siembre directa.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION ...........................................................................
2
1. CHAPITRE 1
1.1BASES THEORIQUES DE LA
TERMINOLOGIE.......................... 6
2. CHAPITRE 2
2.1DESCRIPTION DE LA
PROBLEMATIQUE................................ 15
3. CHAPITRE 3
3.1L'AGROECOLOGIE...............................................................20
3.2 PRINCIPES AGROECOLOGIQUES ET STRATEGIES POUR
CONCEVOIR DES SYSTEMES AGRICOLES
SOUTENABLES........................................................................
22
3.3 PRINCIPES
AGROECOLOGIQUES.........................................24
3.4 PROCESSUS
ECOLOGIQUES............................................... 27
· Cycle du
carbone..............................................................
27
· Cycle de
l'eau...................................................................
30
· Cycle de
l'azote................................................................. 31
· Cycle du
phosphore...........................................................33
· Cycle du
potassium............................................................33
3.5 BIODIVERSIFICATION DES
AGROECOSYSTEMES..................34
3.6 LA GESTION AGROECOLOGIQUE EN AMERIQUE
LATINE...................................................................................
37
3.7 L'AGRICULTURE TRADITIONNELLE : EN VOIE DE
DISPARITION.........................................................................
39
3.8 ARBRE
NOTIONNEL...............................................................40
4. CHAPITRE 4
4.1METHODOLOGIE
APPLIQUEE................................................41
4.2 ECHANTILLON PRELIMINAIRE DE
TERMES........................... 45
4.3 DESCRIPTION DU CORPUS DE
TEXTES............................... 46
4.4 DESCRIPTION DE LA FICHE
TERMINOLOGIQUE................... 47
4.5 MODELE DE FICHE
TERMINOLOGIQUE................................ 48
4.6 ECHANTILLON FINAL DE TERMES
PROBLEMATIQUES.......... 49
4.7 PRESENTATION DES
RESULTATS....................................... 59
5. CONCLUSIONS ET
RECOMMENDATIONS.................................. 60
6.
BIBLIOGRAPHIE.....................................................................
63
7.
ANNEXES...............................................................................
65
§ FICHES
TERMINOLOGIQUES.......................................................66
§ REFERENCES DES FICHES
TERMINOLOGIQUES..................................................................
76
§ MINI-GLOSSAIRE
TERMINOLOGIQUE.......................................... 77
8. TABLE DES
MATIERES..............................................................80
* 1 Sager, J. C.
« Pour une approche fonctionnelle de la terminologie ».
Le sens en terminologie.
* 2 Cabré. T. La
Terminología. Teoría, metodología y aplicaciones
* 3 Béjoint, H. et
Thoiron, Ph. « Le sens des termes », Le sens en
terminologie
* 4 Ibid.
* 5 Ibid.
* 6 Ibid.
* 7 Cabré, T., La
Terminología. Teoría, metodología y aplicaciones.
* 8 Sager, J. C. «
Pour une approche fonctionnelle de la terminologie», Le sens en
terminologie.
* 9 Ibid.
* 10 Ibid.
* 11 Rey, A. La
terminologie. Noms et notions.
* 12 Parfois la
détermination du domaine pose des problèmes parce que les
connaissances humaines ne sont pas toujours réparties selon les
mêmes critères. La présentation d'un arbre du domaine est
moins utilisée aujourd'hui en terminologie q'avant et son
efficacité pour la détermination de l'appartenance des termes au
domaine a été mise en cause. Il existe aussi un problème
structurel, puisqu'une terminologie est censée correspondre à un
système notionnel, ce qui n'est pas toujours le cas. Cependant, pour ce
travail en particulier il semble facile d'encadrer la terminologie dans un
arbre de domaine spécifique qui peut aider à décrire le
caractère interdisciplinaire de l'agroécologie et à mieux
comprendre les notions agroécologiques et leur hiérarchie.
* 13 Rey. A. La
terminologie. Noms et notions.
* 14 Ibid.
* 15 Ibid.
* 16 Altieri, M.,
Agroecology. The Scientific Basis of Alternative Agriculture.
* 17 Altieri, M.,
Agroecology. The Scientific Basis of Alternative Agriculture.
* 18 Gliessman, S.,
Agroecology. Ecological Processes in Sustainable Agriculture.
* 19 Altieri, M.,
Agroecology. The Scientific Basis of Alternative Agriculture.
20 Ibid
* 20 Ibid
* 21 Gliessman, S.,
Agroecology. Ecological Processes in Sustainable Agriculture.
* 22 Altieri, M.,
Agroecology. The Scientific Basis of Alternative Agriculture.
* 23 Sinclair, Corpus,
Concordance, Collocation.
* 24 Besse, B, « Le
domaine », Le sens en terminologie.
26 Ibid.
* 25 Terme trouvé
dans le site Internet de la FAO.
|