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Alternance codique swahili/français dans le journal swahil et débats politiques radiodiffusés à  la radio le messager du peuple à  Uvira (juillet 2023). Contribution à  une étude sociolinguistique appliquée aux médias.


par Antoine AKILI Kirongomera
Institut Supérieur Pédagogique d'Uvira (ISP-UVIRA) - Licence 2023
  

Disponible en mode multipage

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République Démocratique du Congo

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

INSTITUT SUPERIEUR PEDAGOGIQUE

ISP-UVIRA

B.P:2316 Bujumbura/Burundi E- mail: .ispuvira@g-mail.com

SECTION DE LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DE FRANÇAIS-LANGUES AFRICAINES

ALTERNANCE CODIQUE SWAHILI/FRANÇAIS DANS LES
INTERVENTIONS AU JOURNAL SWAHILI ET DEBATS POLITIQUES
RADIODIFFUSES A LA RADIO LE MESSAGER DU PEUPLE A UVIRA
(JUILLET 2023)

Contribution à une étude sociolinguistique appliquée aux médias.

0703-2023 AU 8-04-2023

Par Antoine AKILI KIRONGOMERA

Mémoire présenté et soutenu publiquement en vue de l'obtention

du Diplôme de licence en pédagogie appliquée

Option : Français

Directeur : ALUMA KABIKA JEAN YVES

Professeur Associé

Co-directeur : KIJINDIRE TUNDWA ARTHUR Chef de Travaux

ANNEE ACADEMIQUE 2022-2023

1

EPIGRAPHE

« Le pas le plus difficile dans l'étude du langage est le premier » (Leonard Bloomfield)

« Pour ceux qui étudient la langue ainsi qu'il faut l'étudier, c'est-à-dire comme les géologues étudient la terre E...] » (Victor Hugo)

2

A Christelle TULIZO SADA, mon épouse et à nos futurs enfants. Je dédie ce travail.

3

IN MEMORIUM

A notre feue maman DORCAS TABITHA morte le 4-11-2017, que la terre des ancêtres te soit toujours douce.

4

REMERCIEMENTS

Nous exprimons notre sincère gratitude :

Au professeur Associé ALUMA KABIKA JEAN YVES et le Chef de Travaux KIJINDIRE TUNDWA ARTHUR pour avoir sacrifié leur sommeil, occupations et loisirs en vue de l'aboutissement heureux du présent travail. Leurs conseils et corrections ont donné la forme et le fond acceptable au présent travail.

A tous les enseignants de l'ISP-UVIRA, et particulièrement à ceux qui enseignent au département de français pour leur bravoure qui a fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui ; nous ne nous sentirons pas satisfait si nous ne citons pas le C.T MAVUDIKO BASHOMBERWA François pour s'être disponibilisé en nous servant des ouvrages pour notre recherche. Le C.T. NAMUNE MUGANGUZI Joël pour ses multiples conseils et encouragements de depuis longtemps mérite d'être cité également.

A notre père MAGOTE KIRONGOMERA Ezéchiel pour sa décision. Il sait pourquoi. A mon oncle et ami intime Paul MAGOTE KIRONGOMERA, qui lors de sa soutenance m'avait poussé d'étudier.

Je ne peux pas clore cette page sans citer mes camarades de promotion pour plusieurs raisons qui ne peuvent pas contenir cette page : BYAMUNGU SHAMAMBA, HURUMA RUSAKANA, OMBENI MAURIDI, BUTOTO MANENGA, TEACHER MERCI MAENDELEO, KALUMBI ALIMASI, NGALO MUPENDA, KAZEGE ESPOIR ...

Aux camarades TIMBA MUGOZI, LUSHULI BYAMUNGU et AMANI KASALI pour leur soutien. Aux uns et aux autres, nous demandons de recevoir l'expression de ma profonde gratitude.

Antoine AKILI KIRONGOMERA

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SIGLES ET ABREVIATIONS

AL-RDC : Atlas Linguistique de la République Démocratique du Congo

AIA : Alphabet International Africain

AFDL ; Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération

ASBL : Association Sans But Lucratif

FBI : Bureau Fédéral d'Investigation (en français)

FCC : Fronc commun pour le Congo

ISP : Institut Supérieur Pédagogique

RMP : Radio le Messager du Peuple

RCM : Radio Communautaire Mitumba

RTNC : Radio Télévision Nationale Congolaise

O.N.G : Organisation Non Gouvernementale

Op.cit. : Ouvrage cité

TFC : Travail de Fin de Cycle

L1. Première langue apprise

L2. Deuxième langue apprise

p.e. Par exemple

PUF : Presse Universitaire Française

PPRD : Parti Politique pour la Reconstruction et la Démocratie

UDPS : Unions des Démocrates pour le Progrès Social

NSCC : Nouvelle Société Civile Congolaise

e.a./ et ali : et les autres

C.f : Se referer à

TN : Thème Nominal

PN : Préfixe Nominal

PV : Préfixe Verbal

CORDAID: Catholic Orgnisation for Relief and Development Aid, en Anglais

MIJAS : Mission de Jacobins Sages

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0. INTRODUCTION GENRALE

O.1. Nature, intérêt et choix du sujet

Notre étude cadre avec l'analyse conversationnelle des interventions radiodiffusées.

Ces interventions radiodiffusées en général et en particulier celles se rapportant au journal swahili et aux débats politiques paraissent comme des touts conflictuels et hétéroclites à cause de mélange des langues qui les caractérisent. De même que l'influence de l'anglicisme envahit la langue française, de même le contact du français avec les langues africaines a eu des impacts sur les pratiques linguistiques dans toutes les sphères des activités sociales. C'est ainsi que les parlers des intervenants aux émissions radiodiffusées n'ont pas échappé au phénomène de métissage langagier ; celles-ci comme lieu où se confondent le français et les langues congolaises.

Très souvent les approches thématique, stylistique, sémantique et socioculturelles sont envisagées pour comprendre les conversations. La sociolinguistique est une approche moins exploitée alors qu'elle présente beaucoup d'avantages. En effet, étant une pratique d'élucidation et d'interprétation des énoncés effectivement produits par des locuteurs réels dans des situations concrètes de la vie, la sociolinguistique peut aider à comprendre les différents aspects du métissage langagier dans les interventions radiodiffusées et leur lien avec les structures sociales des auditeurs. De ce fait, elle s'accorde un intérêt particulier à l'étude de l'alternance codique, objet de cette recherche.

De par sa nature, la sociolinguistique ne s'enferme pas dans l'homogénéisation d'une variété dite standard, elle prend par contre les variétés qu'elle en liaison avec la variation des situations des locuteurs. En étudiant les alternances codiques swahili/français dans les interventions au journal swahili et débats politiques radiodiffusées à la RMP, nous voulons combler le vide du manque d'études en sociolinguistique appliquée aux médias.

Cette recherche aura l'estime de comprendre les raisons et les mobiles qui président au choix des codes dans les émissions radiodiffusées.

Pour ce qui concerne le choix de notre sujet, nous partons du postulat selon lequel les médias sont des industries de langues.

En ce qui concerne ce travail, des auditeurs finissent par imiter la façon dont parlent les intervenants. Pour nous, la Radio constitue la véritable industrie linguistique en ce sens qu'elle contribue à l'évolution de langue vu que la langue est un mystère qui n'existe que dans les sujets parlants.

Ferdinand de Saussure a reconnu que c'est la parole qui fait évoluer la langue. Ce sont les impressions reçues en entendant les autres qui modifient nos habitudes linguistiques.

0.2. Etat de la question et problématique

Résultant des faits de contact de langues, l'alternance codique n'a fait l'objet d'aucune étude à l'ISP-Uvira mais à l'ISP-Bukavu nous avons répertorié plusieurs travaux dans différentes approches linguistiques et sociolinguistiques.

Deux travaux sur l'alternance codique nous ont fort inspirés. Il s'agit des mémoires de :

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John LUSHULI BYAMUNGU, (2016) intitulé « L'alternance codique lingala/français dans quelques albums de Koffi Olomide (1990-2015). Dans ce travail, l'auteur s'est appesanti sur huit albums des chansons à caractère bilingue ou multilingue où il a montré par quelle alchimie l'artiste musicien Koffi Olomide parvenait à allier dans un même discours, deux langues en dépit de leur différence manifeste. Après ses analyses, l'auteur a confirmé l'hypothèse selon laquelle, Koffi Olomide recoure à deux types d'alternances : des alternances interphrastiques et des alternances extraphrastiques. Ce recours à l'alternance extraphrastique s'explique par le souci de Koffi Olomide de rendre la sagesse des anciens qui constitue l'argument d'autorité par excellence dans leur forme originale.

Quant au second mémoire de PALUKU Mwira wa Vangi (1990) intitulé « A study of code switching et ISP/Bukavu ». Dans ce travail, l'auteur a montré pourquoi les étudiants de l'ISP/Bukavu recourent à l'alternance codique pendant leurs échanges. Après ses analyses, l'auteur a confirmé l'hypothèse selon laquelle, le recours à l'usage alterné des codes est fonction du degré d'intimité entre interlocuteurs.

Toutefois, le mémoire d'Olivier BYAMUNGU FATAKI, (2014) intitulé « Enseignement du français en situation du bilinguisme franco-Kifuliiru. Cas des élèves de 5ème et 6ème années de l'Institut Taraja à Kiliba » souligne quelques paragraphes sur le métissage linguistique français/fuliiru des élèves de Taraja.

Citons les deux recherches en sociolinguistique à l'ISP-Uvira :

LWAKIHUGO SHANDE Lin Holm, (2018) intitulé « Analyse sociolinguistique de quelques enseignes inscrites sur les automobiles de la Cité d'Uvira » (Mémoire).

LWABOSHI KUNGUTA John, (2012) intitulé « Le multilinguisme dans les marchés de la Cité d'Uvira : Etude socio-linguistique » (TFC).

Après plusieurs auditions des émissions radiodiffusées, nous nous sommes étonné de voir dans une émission swahili le recours aux métissages linguistiques swahili/français ou français/swahili et par les journalistes et par les intervenants voire les co-débatteurs. Ce constat de la transformation du kiswahili a suscité en nous cette curiosité que vous allez découvrir en lisant ce travail.

En fait, le choix des langues dans les interventions radiodiffusées fonctionnant comme stratégies communicatives, les choix linguistiques ou langagiers dans un contexte d'hétérogénéité ethnolinguistique comme celui de la République Démocratique du Congo (RDC), correspondent à des stratégies de communications. Les personnes qui parlent, parlent dans l'intention d'accomplir des actes. En d'autres termes les langues sont ce qu'en font les communautés qui les emploient. Paraphrasons-nous Pierre Bourdieu dans son article sur L'économie des échanges linguistiques : « La langue vaut ce que valent ceux qui la parlent. »

La RDC a un paysage linguistique divers, on y dénombre plus de 250 langues, parmi lesquelles quatre langues nationales dont le kiswahili devenu prédominant dans la partie Est après son adoption comme langue de l'armée lors de l'AFDL et des guerres dites de « Libérations ».

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A côté du Kiswahili, langue nationale, sont venues se greffer des langues d'importance coloniale, à savoir le français et l'anglais. C'est ainsi que les interventions radiodiffusées en général et en particulier celles de la Radio le Messager du Peuple sont marquées par la diversité linguistique.

Tout en se fixant comme objectif d'examiner comment le plurilinguisme se déploie dans les interventions radiodiffusées et d'étudier les mobiles qui président au choix du français, notre problématique se résume en questionnement suivant1 :

- Quels sont les moments importants qui favorisent le choix d'alternance codique ?

- Pourquoi les discours swahili produit par les intervenants au journal swahili et aux débats politiques sont-ils ornés d'expression en français ?

- Quelle fonction en terme d'intentionnalité, de but et donc de stratégies remplissent l'alternance linguistique des interventions radiodiffusées ?

- Quels usages et quelle distribution les intervenants à la Radio font-ils des langues dans leurs interventions ?

0.3. Object et Objectifs du travail

0.3.1. Object

En jetant notre dévolu sur l'étude de l'alternance codique dans les interventions au journal swahili et aux débats politiques radiodiffusés à la RMP, nous voulons examiner les types d'alternance codique qui sont convoqués dans le journal swahili du 20,22, 24, 26 juillet 2023 et dans les débats politiques du 23 et 30 juillet 2023. C'est-à-dire dans quatre émissions journal swahili et 2 débats politiques ainsi que les différentes stratégies discursives du choix des langues dans les interventions.

0.3.2. Objectif global

Il nous sera question de fournir une explication permettant de rendre intelligible tous les faits linguistiques voire sociolinguistiques de notre corpus.

0.3.3. Objectifs spécifiques

Nos objectifs spécifiques sont :

? Circonscrire la notion d'alternance codique et tous les termes qui lui sont parents : bilinguisme, prulinguisme et multilinguisme ;

? Déterminer les types d'alternances qui sont utilisés dans les six (6) interventions radiodiffusées à la RMP ;

? Déterminer les fonctions sociales ou communicatives de l'alternance codiques ;

? Déterminer les motifs et les raisons des choix des langues dans les interventions radiodiffusées

à la RMP.

0.4. Hypothèse de recherche

L'hypothèse est une explication anticipée et rationnelle d'un fait-problème. Selon Anne-Sophie CONSTANT et ali, « L'hypothèse est une proposition relative à l'explication d'un phénomène, qui est admise avant d'être soumise au contrôle de l'expérience » (Op.cit. :58).

1 Nous suivons le schéma de base d'Anne-Sophie CONSTANT et d'Aldo LEVY, Réussir mémoires et thèses 4e édition, Gualino, 2012 p.51

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Suite aux questions soulevées par notre problématique, nous avons essayé d'émettre une série de réponses provisoires en nous appuyant sur les données théoriques et empiriques de l'alternance codique :

- Les intervenants feraient appel à l'alternance codique swahili/français à cause d'une faiblesse en langue swahili. C'est-à-dire que leurs interventions seraient compensées de leurs carences linguistiques par l'incursion (insertion) d'unités linguistiques françaises étant donné que l'évolution dans l'apprentissage d'une langue pourrait amener à oublier ou à abandonner le vocabulaire de la L1 en faveur de la L2. (Slotes)

- Les discours swahili produit par les intervenants au journal swahili et par les co-débatteurs seraient ornés d'expression en français parce que ces derniers voudraient se démarquer socialement par rapport aux autres communautés linguistiques ou pour montrer leur véritable identité ou par souci de prestige.

- Nous pourrions penser que l'alternance codique (swahili/français) indiquerait plutôt l'attachement des locuteurs à une sphère civilisationelle, surtout que le français reste dans notre pays « le symbole de l'identité » et de l'ouverture sur l'Europe, son utilisation viserait à intégrer ou à identifier l'individu à un certain type de société.

- Les alternances codiques constitueraient des stratégies des communications et exerceraient
donc une fonction pragmatique.

Telles sont les réponses anticipées qui vont guider notre réflexion tout au long de nos analyses.

0.5. Limites du sujet

Notre sujet se limite aux quatre émissions journal swahili du 20, 22, 24, 26 juillet 2023 et aux deux débats politiques du 23 et 30 juillet 2023 radiodiffusés à la Radio le Messager du Peuple.

Avec les contraintes d'ordre temporel et institutionnel dans lequel le présent travail sera présenté, nous n'avons pas pu envisager faire des analyses systématiques couvrant tous les aspects des interventions radiodiffusées. Nos analyses se limitent dans la perspective descriptive de la sociolinguistique et se propose d'examiner les usages, la distribution des langues ainsi qu'aux motivations pragmatiques qui président aux différents choix linguistiques relevés dans les interventions radiodiffusées.

0.6. Présentation du milieu

0.6.1. La situation sociolinguistique et médiatique de la ville d'Uvira

Il nous semble évident de situer historiquement Uvira avant de brosser sa situation sociolinguistique de pluralisme et de multilinguisme et terminer par l'aspect médiatique ainsi que les langues médiatisées dans cette ville.

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A. Situation historique

Le Territoire d'Uvira a été créé par l'Ordonnance n°21/91 du 28 février 1938, modifié par Ordonnance-loi n°67-221 du 03 mars 1967. Ce territoire fait partie de huit (8) territoires ruraux de la Province du Sud-Kivu2.

A la première subdivision administrative de l'Etat Indépendant du Congo, le 1er août 1888, le Kivu est baptisé Territoire de la Ruzizi-Kivu et fait partie du district de Stanleyfails. Le chef-lieu de ce Territoire est fixé à Uvira. En 1897, ce district est subdivisé en deux Zones, dont celle de Tanganyika, Chef-Lieu Uvira. Un arrêté royal du 7 mars 1910 subdivise le Congo en 12 districts dont, celui de Stanley Ville qui compte parmi les cinq zones, celle du Kivu. Uvira demeura jusqu'en 1926 le chef-lieu du Secteur du Tanganyika, avant de devenir à partir du 1927, celui du Territoire de Bafuliiru. Avec la réforme administrative de 1933, elle subdivise le pays en six provinces, Constermansville en devient une, subdivisée en deux districts :

- Le Kivu, Chef-lieu Constermansville (Bukavu) - Le Maniema, Chef-lieu Kasongo.

Le Kivu compte alors sept Territoire dont celui des « Bafuliiru » que le Belge, pour une prononciation plus commode, écrit et prononce « Bafuliiru ». Le chef-lieu est à Uvira. L'ordonnance de Mars 1935 accorde les noms des chefs-lieux aux territoires à la place des noms des tribus ; le Territoire devient ainsi Territoire d'Uvira3.

Selon Passy WALUMBUKA KIGOGO, le territoire d'Uvira comprend en son sein les chefferies des Bafuliiru, des Bavira et de la Plaine de la Ruzizi et trois cités dont la cité d'Uvira, la cité de Kiliba/Kagando et la cité de Sange. Administrativement, la cité d'Uvira était dirigée par un chef de cité secondé par un adjoint.4 (Uvira est devenue ville en 2013. Elle sera effective à l'installation du Maire de la ville et de son adjoint en 2019.

B. Uvira, une ville multilingue et plurilingue

Divers auteurs ont donné la distinction entre ces deux termes. (Multilinguisme et plurilinguisme). D'après Chaudenson « La diversité linguistique au sein d'un Etat serait ainsi appelée plurilinguisme tandis que la présence des mêmes langues dans plusieurs pays serait appelée multilinguisme »5.

Nous appuyant sur cette définition, nous nous rendrons compte que la RDC en général est un pays plurilingue étant donné les différentes langues qui y sont parlées. C'est dans ce même angle qu'Uvira est une ville dans laquelle ce phénomène est pratiqué. C'est une ville où l'on parle

2 TIMBA MUGOZI, (2015), Quelques enseignes sur les maisons commerciales y compris les pharmacies du quartier Mulongwe/ Territoire d'Uvira : Analyse socio linguistique, mémoire inédit ISP-Bukavu, p12

3 MAHANO, G. L'évolution administrative de la zone d'Uvira 1885-1960 In Revue Culturelle « Buguma » (cf. CASE culturelle Fuliiru/Uvira) p. 17.

4 Passy WALUMBUKA KIGOGO, (2009), Analyse d'impact qu'ont les médias de proximité sur l'éducation des jeunes en cité d'Uvira, ISDR-Uvira (mémoire online)

5 CHAUNDENSON, R. (2000), Mondialisation, la langue française a-t-elle encore un avenir ? Paris, l'Harmattan p.25

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plusieurs langues. En d'autres termes, Uvira est occupé par plusieurs communautés linguistiques, ce qui fait que les habitants soient plurilingues.

Le multilinguisme désigne exclusivement la présence de plusieurs langues dans un milieu donné indépendamment de ceux qui les parlent. Par exemple, le fait que deux langues soit présentées dans un territoire ne permet pas de savoir si les habitants connaissent l'une et l'autre ou s'ils ne connaissent que l'une d'entre elles. TIMBA M. (2015 :20).

Il sied de savoir ici que par rapport à toutes les provinces congolaises, le Sud-Kivu est plus précisément la Ville d'Uvira est parmi les villes où l'on pratique le multilinguisme, car il est difficile de savoir si réellement les habitants de cette ville s'expriment mieux dans telle ou telle autre langue. Presque tout le monde s'exprime mieux en Kifuliiru comme en kiswahili. Si pas ces deux langues, ils s'expriment mieux en ébembe comme en Kivila et en Kinyarwanda pour ceux qui vivent dans le haut-plateau. Le caractère multilingue de certaines de nos sociétés doit être admis comme un fait qui ne disparaît pas de la face de la terre quelles que soient les opinions chauvines que nous pourrions nourrir à l'égard de la place et du rôle des langues non africaines dans nos sociétés 6. Un sujet parlant est plurilingue quand il utilise à l'intérieur d'une même communauté plusieurs langues selon le type de communication (dans sa famille, dans ses relations sociales, dans ses relations avec l'administration, etc.)7.

On observe aujourd'hui dans plusieurs familles le système de multilinguisme à Uvira. Par exemple, le Mufuliiru qui n'avait que la langue maternelle parle le français, le kiswahili, l'ebembe, l'amashi et d'autres langues vernaculaires d'autres communautés. Une communauté est plurilingue lorsqu'elle utilise plusieurs langues dans divers types de communication8.

Nous ne pouvons-nous éloigner de ce que DUBOIS appelle communauté plurilingue. C'est une communauté dans laquelle on parle plusieurs langues. C'est le cas de la RDC qui, à l'échelle du continent africain occupe une place considérable parmi d'autres pays parlant plusieurs langues. Uvira est l'une de ses villes où sont parlées au moins cinq langues vernaculaires en plus du français et de l'anglais.

Le plurilinguisme est considéré comme un principe visant à accroître l'offre en langues des systèmes éducatifs (nombre d'apprenant ayant accès aux enseignements d'un certain nombre des variétés linguistiques que l'on peut étudier...). Le plurilinguisme réfère à un nombre d'apprenants qui se fixent comme but d'apprendre d'autres langues à part la langue maternelle. Parmi les moyens nécessaires pour accroître ce phénomène linguistique, DUBOIS et les autres ont cité par exemple les décideurs politiques, c'est-à-dire l'école et d'autres milieux éducatifs. Nous pouvons aussi citer les voyageurs, et les soldats étrangers : par exemple les militaires de l'ONU déployés partout au monde en général et en RDC en particulier sont à la base du plurilinguisme constaté aujourd'hui à Uvira. Mais on sait que le fait qu'un Etat soit officiellement multilingue ne garantit pas automatiquement le caractère pluriel des compétences en langues des citoyens. De même, l'offre accrue en langue des systèmes éducatifs ne conduit pas les langues. TIMBA M. (2015 :21).

6 UNESCO, (1981), Langues africaines, Paris, Unesco p.149

7 DUBOIS, J.e.a. (2007), Dictionnaire de la linguistique, Paris, Larousse, p.368

8 DUBOIS,J., (1973), Dictionnaire de linguistique, Paris, éd. Librairie Larousse p.381

12

On note le fait qu'Uvira soit multilingue, mais cela ne signifie guère que tous les Uvirois parlent plusieurs langues. C'est plutôt un phénomène qui engage une partie d'Uvirois. C'est ainsi que par exemple à Uvira, où il y a le kiswahili comme langue véhiculaire, plus de cinq langues vernaculaires ou ethniques et le français comme langue officielle ; on ajoute l'anglais qui ne jouisse d'aucun statut au pays, ceci ne signifie pas que l'hypothèse selon laquelle, tout Uvirois doit être locuteur de plusieurs langues soit confirmée. Il est vrai que qu'il peut y avoir quelques Uvirois qui peuvent avoir la compétence d'actualiser plusieurs langues mais pas tout le monde.

0.6.2. Aspect médiatique (radiodiffusique) de la ville d'Uvira

La ville d'Uvira dispose de 7 stations de radiodiffusions dont une officielle, 4 communautaires et 2 privées. Nous pouvons citer la RTNC Uvira, la Radio le Messager du Peuple (qui nous a fourni les données de notre corpus), la RNDT, RTCM, la RCUF (qui relie la Radio Top Congo), la Radio Methononia FM et la Radio Ngoma ya Uvira installée récemment. La sous-station de la RTNC prend régulièrement en relais les émissions diffusées par Kinshasa.

Toutes ces radios sont de moins en moins servies en fourniture électrique. Outre la Radio Okapi, plusieurs chaînes étrangères sont suivies à Uvira.

Localement, il n'y a qu'une seule chaîne de télévision, celle de SHAHIDI TV (une sous-branche de la Radio le Messager du Peuple), mais les images de la RTNC, Digital Congo et celles en provenance du Burundi sont captées à Uvira.

Le média audio-visuel n'est pas à la portée de tout le monde pour raison de pauvreté, d'insécurité et d'instabilité de la fourniture en courant éléctrique.

La presse écrite n'est guère abondante, on signale déjà la disparition de l'hebdomadaire LesLundi, et Uvira News Home Magazine qui ne sont plus opérationnels.

Le bulletin de l'Agence congolaise de presse éditée en français à Kinshasa parvient en territoire d'Uvira via sa représentation locale. La viabilité de ces médias est misée par un contexte économique délétère dans une région sinistrée par de conflits et la pauvreté. Hormis la RTNC, et les chaînes de CANAL+, les médias communautaires sont asphyxiés par les coûts de production élevés et diverses taxes auxquels ils sont assujettis. Ils doivent leur survie à des subventions extérieures qui permettent difficilement de couvrir de frais de fonctionnement de ce fait ne permettent pas de rentabiliser ces radios qui sont obligée de fonctionner avec un effectif réduit et peu professionnel.

A. La Radio le Messager du Peuple

La radio « le Messager du Peuple » est apparue suite aux besoins en informations exprimés par les populations de la ville d'Uvira lors de la célébration de la décennie de la MIJAS asbl. Les participants avaient soumis une recommandation de la création d'une radio communautaire à Uvira pour remédier à la crise en information au quotidien car la RTNC/Uvira, de tendance du pouvoir, ne parvenait pas à donner des informations non partisanes.

Comme le besoin en information se faisait sentir de plus en plus au sein de la population locale et qu'aucun effort n'était fourni par des organisations tant de la société civile qu'internationale en

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vue de pallier à ce problème qui était à la base de l'ignorance, l'ONG MIJAS, asbl a jugé bon de mettre en place une radio de proximité pour mieux informer le public Uvirois.

C'est dans ce contexte qu'est née la Radio le Messager du Peuple en date du 15 juin 2005 dans la Cité d'Uvira, sur avenue Kakungwe% n°4.

Cette radio communautaire émet en onde courte sur la bande FM au 88.0 Mhz, 94.4 Mhz, au 93,5 Mhz et 105.4 Mhz avec comme ligne éditoriale de combattre l'ignorance, promouvoir la culture de la non-violence, épargner la personne humaine de toute forme de la violence.

La Radio le Messager du Peuple émet à Uvira sur un rayon de 10 km2 avec des ondes rebelles sur la cité urbaine de Kiliba au Nord soit à 25 km et à Makobola à 25 km au Sud de la ville d'Uvira, Gatumba (au Burundi) à 25 km du côté de l'Est.

Eu égard de la diversité culturelle et linguistique de la ville d'Uvira ; les langues de diffusion à la RMP sont ainsi réparties : Swahili 35 %, français 50%, dialecte locale 15%. Le français dispose de 50% car il est à la fois mélangé ou superposé dans les divers communiqués et animations en swahili. La RMP émet tous les jours dès O5H00 à 22H00.

Dans ses stratégies d'intervention, la RMP sert comme un véritable messager, c'est-à-dire de servir comme courroie de transmission entre la base et le pouvoir local. Sur ce fait, la RMP donne plus la possibilité aux sans voix (paysans, démunis, victimes, ...) de s'exprimer librement dans le cadre de la promotion de la liberté d'expression.

La RMP offre les services suivants à son public :

- Animations : chaque jour, il y a un thème d'animation à produire par les différents animateurs. Les sujets sont choisis au niveau de service de production par rapport aux circonstances d'actualité dans le but de sensibiliser et d'éduquer le public.

- Les émissions : il y a trois catégories d'émissions, des émissions patronnées, des émissions propres à la radio qui sont en majorité en direct où les producteurs laissent parfois le téléphone ouvert aux auditeurs et des émissions de la communauté pour la promotion et l'échange interculturel (Bavira, Bafuliiru, Babembe, Barega, Bashi et Banyarwanda,...)

- Le journal en swahili et en français

- La musique pour apaiser les émotions surchauffées dont 40% sont de la musique à caractère éducatif, 35% de la musique ordinaire, 10% chants religieux, 5% de la musique instrumentale et le 10% des chants en langues locales.

Les musiques swahiliphones prennent le dessus suivies de celles francophones et vernaculaires.

A travers les émissions et les dédicaces, les auditeurs se sont organisés autour des radios clubs. (Un radio club peut se définir comme un groupe des personnes qui écoutent les émissions et mettent en pratique les conseils, et bonnes choses puisés dans ces émissions avec la volonté et la détermination de changer ou d'améliorer leur condition de vie.

Il s'agit donc d'écoute en commun, suivi d'un débat en vue d'amorcer des actions concrètes de développement en mettant en pratique, la trilogie (Voir-juger-agir). Il est question ici des amateurs de l'émission des dédicaces. C'est ainsi que la MIJAS, asbl a décroché un financement de CORDAID pour distribuer 4.000 petits postes radios et 8.000 piles crayons à des auditeurs dont les

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retournés de la Tanzanie, projet qui est parvenu à la mise sur pied de 9 radio-clubs dans 9 quartiers sur 14 qui constituent la ville d'Uvira.

Actuellement, 2 seulement de ces 9 radio-clubs sont actifs et organisent régulièrement des actions des travaux communautaires et de solidarité. Tous les jours de 05H. O5' à 05H.55' se passe l'émission « Amka tujenge » qui veut dire « Réveillons-nous pour la reconstruction ». A ce moment les auditeurs trouvent une occasion pour se communiquer sur la situation socio-sécuritaire, c'est aussi une occasion pour les marginalisés et les opprimés de présenter leurs problèmes.

0.6.3. Les langues des médias à Uvira

Toutes les radios de la ville d'Uvira sont à 60% swahiliphones et à 25% francophones et seulement 15% de leurs services peuvent englober toutes les langues vernaculaires actualisées dans la ville.Tous les journaux matinaux et vespéraux sont diffusés en kiswahili dit « Bora et tukufu » et en français standard. Aucun journal en langues vernaculaires. Tous les débats politiques sont diffusés en swahili même si l'alternance codique swahili/français ou français/swahili se fait écouter.La RMP n'en fait pas l'exception

6.3.1. Présentation des langues de radiodiffusion à la RMP

Comme nous l'avons évoqué précédemment, les médias d'Uvira sont à la fois bilingues, plurilingues et multilingues. Les langues de radiodiffusions à la RMP sont présentées comme suite selon leur fréquence méditative.

1. Le swahili

Le mot « swahili », vient de la racine arabe « sahil » (sahil : côte, littoral). C'est la langue des habitants de la côte orientale de l'Afrique. Le swahili (ou kiswahili) s'étend sur une aire géographique très vaste qui comprend, du Nord au Sud, toute la zone côtière située entre la ville de Brava (au Sud de Mogadiscio en Somalie) et la côte Nord du Mozambique, et rejoint vers l'intérieur des terres les lacs de la Rift Valley.

Le swahili couvre ainsi une large part de l'Afrique Orientale, et plus précisément : la Tanzanie, le Kenya, l'Ouganda, le Nord du Mozambique, le Rwanda, le Burundi, l'Est de la République Démocratique du Congo, le Nord de la Zambie et du Malawi.

Selon A. CROZON et A. POLOMACK : « on estime à 30 à 40 millions le nombre de personnes parlant swahili. Leur niveau de connaissance de la langue est cependant très variable, compte tenu de l'origine et des cultures diverses de ces populations »9.

Qu'est-ce que le swahili ?

Le swahili appartient au groupe linguistique bantou. Ce groupe comprend la majorité des langues parlées en Afrique dans la zone située entre le 5e parallèle, au Nord de l'équateur, et l'Afrique du Sud. Les langues bantoues sont caractérisées par des structures grammaticales, des formes lexicales et syntaxiques communes. Dans ces langues qui ne connaissent ni articles, ni

9 A. CROZON et alii, (1992), Parlons swahili. Langue et Culture, Paris l'Harmattan p. 11

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marque de genre féminin ou masculin, les noms sont rangés dans des classes nominales qui se distinguent les unes des autres par des préfixes. Le swahili participe à ce fonds bantou commun mais présenté la particularité d'avoir assimilé un grand nombre de mots arabes, persans, indiens, ainsi que des mots provenant de langues européennes. Les mots d'emprunt sont surtout nombreux dans les domaines de la religion du droit, et du commerce.

Ces différents apports n'ont pas influencés la structure générale de la langue, qui reste spécifiquement bantou.

D'une part, les formes nominales sont rangées en une quinzaine de classes dont les règles régissent l'accord des verbes, des adjectifs et des pronoms.

D'autre part, les verbes sont construits à partir d'une racine sur laquelle viennent se greffer toute une série de préfixes et de suffixes destinés à en préciser le sens, la forme, l'aspect ou le temps, ainsi qu'à marquer l'accord au sujet et la référence à des compléments. Diffusée sur un espace très large, la langue swahilie est multiple : elle regroupe plusieurs dialectes qui sont des variétés régionales du swahili. Le terme « swahili » est donc un terme générique pour l'ensemble de ces dialectes dont les principaux sont les suivants :

- Le bajun, parlé de la cité somalie à Lamu

- L'amu, parlé sur l'île de Lamu

- Le mvita, parlé à Mombasa et ses environs

- Le mrima, parlé sur la côte tanzanienne

- L'unguja, parlé à Zanzibar

- et le mgao, parlé dans la partie sud de la Tanzanie. A. CROZON et ali (1992:12 et 13)

Les dialectes swahilis se distinguent les uns des autres par, entre autres, des accords différents. Cependant la structure de ces dialectes reste même et leur intercompréhension est immédiate.

Exemples :

Amu unguja

Ndoo njoo : viens

En amu, « nj » devient systématiquement « nd ».

Mrima unguja

Balua barua : lettre

Mgao unguja

Chichwa kichwa : tête
A. CROZON et ali (1992:14.)

Les distinctions entre dialectes swahilis sont plus marquées sur la côte kenyane que sur la côte tanzanienne. Le mrima par exemple, parlé à Tanga, Bagamoyo et Dar esSalaam, est très proche de l'unguja parlé à Zanzibar. La langue comorienne (ngazija, maore, nzuwani et mwali, selon les îles) est apparentée au swahili. Cependant, la compréhension entre le swahili est le comorien n'est pas immédiate.

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Historique du kiswahili

L'origine géographique du swahili est, aujourd'hui encore, sujette à controverse. Néanmoins, tous s'accordent à la localiser sur la côte orientale de l'Afrique aux environs su Xe siècle. Le swahili serait le fruit d'une acculturation entre les peuples côtiers de la langue bantoue et les marchands arabes et persans établis sur les îles côtières. La côte est-africaine fut en effet très tôt en contact avec les peuples de navigateurs et de commerçants ; arabes, persans, indiens, chinois... certains, principalement les persans et les arabes, s'y sont installés durablement, créant des villes-Etats sur la côte et sur les îles proches. C'est dans ce contexte d'influences multiples qu'il faut imaginer la naissance du swahili.

Le swahili fut diffusé sur le continent par l'intermédiaire des commerçants arabes, qui, depuis la côte sillonnaient le pays. C'est principalement au XIXe siècle que le swahili pénétra l'intérieur des terres. D'une part, le développement du commerce des esclaves reliant la côte et l'intérieur des terres. D'autre part, attiré par les potentialités de la côte et surtout celles de Zanzibar, le sultan d'Oman, Sayyid Saïd, qui n'avait jusqu'alors exercé qu'une domination nominale sur les régions côtières, décida de transférer sa capitale à Zanzibar : ce fut le point de départ d'un commerce plus actif entre la côte et l'arrière-pays. Zanzibar devint la plaque tournante de ce commerce.

Zanzibar étant situé face à l'actuelle Tanzanie continentale, les routes commerciales furent plus nombreuses dans cette région qu'au Kenya. Le swahili et l'islam devaient pour ces raisons se diffuser bien plus profondément au Sud qu'au Nord. Des villes, où les caravanes faisaient halte, furent créées le long des pistes caravanières. Ilots swahiliphones et musulmans, ces villes-relais ont permis la diffusion du swahili parmi des populations jusqu'alors sans contact avec la côte. Les villes de Tabora et Ujiji en sont des exemples.

Le swahili lingua-franca

ALUMA K.J. Yves définit la lingua franca comme une langue généralement utilisée pour la communication intergroupe par de nombreux locuteurs dont ce n'est pas la langue maternelle. Il s'agit d'une langue véhiculaire qui, si elle n'est pas un pidgin, finit par devenir la langue maternelle de certains locuteurs qui peuvent former la majorité des habitants, d'un pays, ou être dominants dans une région donnée, ou encore avoir un prestige socio-économique10. La plupart des langues en Afrique servent largement et exclusivement dans la communication intre-groupe. Pour la communication intergroupe, d'autres langues sont apprises et utilisées ; la plupart d'entre elles ne se révèlent pas être rattachées à une communauté linguistique précise. C'est le cas du kiswahili (Est-RD Congo, Kenya, Tanzanie), du lingala, du monokutuba, etc. (ALUMA K.J.Yves, op. cit.)

Le swahili était la langue du négoce, un moyen de communication entre les populations de la bande côtière de l'Afrique orientale et de l'intérieur des terres. Les premiers Européens à s'y être intéressés sont les missionnaires. Ces derniers transcrirent le swahili en caractères latins. Jusqu'alors le swahili était écrit en caractères arabes (transcription appelée « ajémi »).

La colonisation allemande (1882-1914) contribua à renforcer la position de lingua-franca du swahili poursuivant une politique semblable à l' « Indirect rule » britannique au Kenya, les colonisateurs allemands recrutèrent des cadres indigènes, choisis parmi les populations côtières. Très vite le swahili s'imposa comme la langue locale la plus apte à fonctionner dans l'enseignement

10 ALUMA KABIKA JEAN Yves, (2023), Cours de sociolinguistique, ISP-Uvira, inédit p.49

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et dans l'administration locale. Pour les populations de l'intérieur, la connaissance du swahili représentait le seul moyen d'accéder et de participer, à un faible niveau hiérarchique à l'administration du pays.

Après la première Guerre mondiale, le Kenya, le Tanganyika et le Sultanat de Zanzibar furent placés sous autorité britannique. L'anglais devint alors la langue de l'élite permettant une promotion sociale, ce qui laissait au swahili un statut de langue de seconde classe.

La standardisation du swahili

Très tôt émergea le besoin de standardiser le swahili en fixant une orthographe unique, et en uniformisant ses règles grammaticales et lexicales. Il faut préciser que l'enseignement du swahili et sa standardisation, répondaient plus à des intérêts pratiques et administratifs, qu'à des considérations morales animées de la volonté de respecter une langue et les cultures africaines. Il s'agissait en effet de faciliter les communications entre le gouvernement et les populations africaines. En juin 1928, une conférence à laquelle participèrent le Kenya, le Tanganyika, l'Ouganda et Zanzibar eut lieu à Mombasa (Kenya). L'objectif de cette conférence était de sélectionner une langue qui serait la langue du système éducatif de ces territoires. Le swahili de Zanzibar fut choisi. Un comité fut chargé de promouvoir la littérature swahilie et les publications tout en surveillant leur conformité au swahili standard.

L'événement notable de cette période fut la publication d'un dictionnaire qui aujourd'hui encore sert de référence aux swahilisants : le « Standard Swahili-English dictionary » de Frederick Johnson11, premier secrétaire du comité. La swahilisation de l'ensemble du territoire était en marche.

En Tanzanie, le swahili a été promu langue nationale en 1967. Utilisé dans l'enseignement et l'administration, le swahili est aussi la langue dans laquelle s'exprime la politique. Grâce à une diffusion efficace par les médias (radio et presse), le swahili a contribué à forger une identité nationale. Pour Nyerere, premier président de la Tanzanie, le swahili a les mêmes possibilités littéraires et conceptuelles que les langues européennes. Il a d'ailleurs formulé son idéologie (l'Ujamaa ou socialisme en swahili et traduit le marchand de Venisse de Shakespeare dans cette langue.

Au Kenya, ce n'est qu'en 1974 que le swahili a été reconnu comme une des langues nationales du pays, au même titre que le kikuyu, le luo etc. Mais à la différence de la Tanzanie, le swahili reste la langue des côtiers et est peu diffusé à l'intérieur des terres, à l'exception des villes où il a gardé son rôle de langue véhiculaire. La langue officielle du pays est l'anglais. Au Rwanda et au Burundi, tout comme en Ouganda, le swahili est essentiellement la langue des commerçants et des musulmans, car dans ces pays existent d'autres langues nationales : kinyarwanda au Rwanda et kirundi au Burundi.

Parlé en République Démocratique du Congo, dans le Katanga, le Maniema, le Sud et Nord-Kivu voire le Kisangani, le swahili est l'une des quatre langues nationales de notre pays, aux côtés du lingala, du kikongo et du ciluba.

11Cité par Ariel CROZON et ali, Parlons swahili. Langue et culture, Ed. L'Harmattan, Paris, 1992 p 19

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Le swahili a été accepté comme langue de travail de l'organisation de l'Unité africaine et des Nations-Unies. Actuellement, c'est la langue africaine la plus étudiée dans le monde, enseignée entre autres à l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales à Paris, ainsi qu'à Londres, Los Angeles, New York, Pologne, Moscou etc.

Selon l'AL-RDC (2008 :56), le swahili est parlé dans les provinces du Katanga et du Kivu ainsi que dans la Province orientale où il cohabite avec le lingala. Il est aussi utilisé de plus en plus à Mbuji-Mayi, Katanga et Ilebo où le gros des locuteurs de cette langue est constitué des populations kasaiennes expulsées du Katanga en 1991/199212. Selon le cours de swahili en ligne13, le swahili est au 7eme rang des langues les plus parlées dans le monde avec entre 45 et 100 millions de personnes qui l'utilisent comme langue première ou seconde.

Dans la langue swahilie.1ère partie. Cours méthodique, Ernest NATALIS intervient en ces sens : « le swahili serait compris ou parlé, avec plus ou moins de perfection, par quarante millions d'Africains. En tout état de cause, on peut affirmer qu'il est l'une des douze langues les plus répandue dans le monde. » (1965 :14).

2. Le français

Le français est une langue européenne issue du latin vulgaire ou populaire et non du latin classique. Ce latin a été introduit en Gaule par les Romains conquérants (soldats, marchands, colons, ouvriers, ...) des premiers siècles avant Jésus-Christ14. Le français est une langue romane, c'est-à-dire qui tire son origine du latin vulgaire. C'est une langue de la grande famille indo-européenne, du groupe italo-celtique, de la branche italique dans laquelle se situe le latin, langue ayant donné naissance au roman.

En effet, le roman était scindé en langues d'Oïl, au nord de la France, et en langues d'Oc, au Sud. Le francien, l'un des parlers d'Oïl, a donné naissance au français (Cf.14e siècle).Le français contemporain a le triple statut de langue officielle, de langue de travail et de langue internationale dans l'espace francophone et dans les organisations internationales (p.ex., ONU).

Les origines

Au 1er siècle de notre ère, après 800 ans de guerre, l'Empire romain s'étendait de l'Egypte à l'Angleterre, de l'Asie mineure à l'Espagne et de la Germanie à l'Afrique du nord. Le latin de César et de Cicéron était la langue officielle de tous les moyens logistiques et humains étaient utilisés pour les porter jusqu'au fins fonds de l'empire.

Après une longue période de bilinguisme, les nations vaincues adoptèrent la langue latine ; mais ce latin parlé par les fonctionnaires, les soldats, les colons romains au contact des autochtones assimilés, se différencia peu à peu du latin classique du 1er siècle.

Progressivement, ce latin populaire dont les colorations régionales étaient très importantes fut employé pour la rédaction des actes publics et d'une foule de documents religieux ou civils. Il allait

12 Romain KASORO Tumbwe et ali, (2016), Apprendre le français et le swahili. Dictionnaire élémentaire illustré, Cecotel, Kinshasa p.3

13 Consulté le samedi 20-octobre 2023 sur http://mwanasimba.online.fr/F-chap02. html,

14 JALUMA KABIKA J. Y. (2023), Notes de cours d'Histoire de la langue française, ISP-Uvira

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triompher définitivement du latin classique qui restait réservé à l'aristocratie et aux écoles. Au cours de siècles, le mixage des langues continua d'évoluer et pendant que le latin écrit restait intact, les langues parlées qui allaient devenir le français, l'Italien, l'Espagnol, le Catalan, etc., se formaient lentement. C'est en ce sens qu'on parle des langues romanes.

Au fil du temps, ces langues romanes se sont distinguées de plus en plus pour devenir réellement distinctes tout en conservant de nombreux éléments communs. La langue française n'existait pas encore. Elle ne fut attestée qu'au 9e siècle et portait alors le nom de « Langue rustique » (ou langue vulgaire, de « Vulgus » qui signifiait « peuple ». C'est ainsi qu'elle était appelée lors du Concile de Tours en 813. On peut affirmer que les Serments de Strasbourg (en 842) relatent l'histoire de Louis le Germanique et Charles le Chauve s'alliant contre Lothaire, leur frère, constituent l'acte de naissance du français (Francien) parce que tous les documents écrits antérieurement étaient rédigés uniquement en latin.

Au 10e siècle, pour des raisons politiques, Hugues Capet, roi de France impose son dialecte, le français, comme la langue nationale mais la langue administrative et religieuse reste toujours le latin. En 1539, François I impose le français comme langue juridique et administrative. Le latin restera pour la langue religieuse. En 1634, au 17e siècle, le Cardinal de Richelieu fonda l'Académie française qui donnera naissance au premier dictionnaire de la langue française ainsi qu'à des livres de grammaire. ( fr.wikipédia.org/wik/Histoire-de-la langue française).

Comme on peut le constater, il est difficile de déterminer avec exactitude la date de naissance du français. A part les Serments de Strasbourg, on peut également citer Séquence de Sainte Eulalie, une suite de 29 vers qui raconte la vie d'une jeune fille martyrisée au 4e siècle. Le français est devenu moderne quand les patois ont disparu, grâce au rapport de l'Abbé Grégoire sur l'abolition des patois.

A partir de 1880, Jules Ferry instaure l'école laïque, gratuite et obligatoire, dans laquelle l'enseignement se fait naturellement en français. C'est ainsi que l'usage des patois commença à se raréfier. Au 20 siècle, le français bénéficiera de nouvelles techniques permettant une plus large diffusion (la TFS, la radio, la télévision, ...). Ceci a nettement constitué à l'uniformisation de la prononciation délaissant peu à peu les parlers régionaux. Le français devient ainsi la langue commune. Notons en passant que le français est la plus germanique des langues romanes.

En outre, les spécialistes de la linguistique historique et comparée retiennent que parmi les neufs familles (selon la classification génétique des langues du monde) l'Indo-européenne donne naissance au groupe italique, sous - groupe latin, langues romaines et parmi lesquelles se trouvent le français.

Selon la fragmentation linguistique évoquant par Jacques Leclerc, on constate qu'une langue ancienne peut évoluer sous des formes très diversifiées dans certaines régions, au point où elle donne naissance à des nouvelles langues. C'est ce qui est arrivé au latin après la chute de l'Empire romain. Le latin s'est diversifié à un point tel qu'il a donné naissance aux différentes langues romanes que nous connaissons aujourd'hui :portugais, galicien, espagnol, catalan, français, occitan, franco-provençal, italien, silicien, sarde, corse, roumain, etc. (1989 :231).

En gaule, les invasions germaniques ont occasionné des morcellements et la faiblesse du pouvoir politique. Les dialectes français comprennent deux groupes : les groupes du Nord de la Loire ou groupes d'oil et les groupes du Sud de la Loire ou groupes d'oc.L'ancien français est né

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après les serments de Strasbourg en 842. Cette année est considérée comme celle de la naissance d'une langue romane dont le latin est la mère.

2.2. Statuts constitutionnels du français et de langues nationales

Le français est la langue officielle et administrative de la RDC ; il occupe le haut de la pyramide. Il assume les fonctions sociales les plus prestigieuses et les plus valorisantes de la langue littéraire et scientifique, de la langue d'enseignement, de la justice, de la presse, de la langue des intellectuels et s'impose comme seule langue acceptable dans les discours officiels des situations officielles (H.E.MANDUKU 2004 :546) cité par John Lushuli Byamungu (2015 :20). NYEMBWE Ntita, e.a (1992 :29) cités par H.E. MANDUKU (op.cit. :549) ajoutent que « le français, langue officielle, est également employée dans la ville, non seulement par ses locuteurs légitimes (francophones lettrés, étrangers) mais aussi par tous ceux qui font semblant d'en être ou qui se trouve (*) dans l'obligation professionnelle de l'utiliser [...]. ».

Le lingala jouit du contexte politique de l'époque qui a fait de cette langue la langue de l'armée et principale langue indigène de communication. Dans les régions où cette langue est la plus actualisée, à Kinshasa ou dans les régions du Moyen-Congo, cette langue est la plus utilisée malgré le prestige dont jouit le français dans les différentes sphères de la vie (administration, médias, affaires...)

Le lingala est même la langue de la musique qui favorise son expansion dans tous les coins et recoins de la RDC. Le kiswahili quant à lui est associé à la partie Est de la RDC. Comme le lingala et les autres langues véhiculaires du pays, il a une orthographe et une grammaire relativement standardisé même si les écrits se font rares et consistent principalement en textes religieux. Le ciluba et le kikongo ne dérogent pas à la règle. On compte plus de 6 millions de locuteurs cilubaphones au travers le pays. Cette langue se parle surtout au centre de la RDC dans les deux Kasaï. Alors que le Kikongo est actualisé au Bas-Congo et au Bandundu et dans les pays limitrophes comme le Congo-Brazzaville et l'Angola. (Ekyoci Rex, S., 2014 :103-104 citant Kilosho, S.). Cités par John Lushuli B. (2016 :21).

La constitution adoptée à Sun City en 2006 reconnaît à ces langues le statut de langues nationales. Le Professeur Bashi Constantin reprenant en sa faveur les propos de Ngalasso, soutient que : « seul le français bénéficie d'un statut juridique clairement défini par la constitution qui le désigne comme langue officielle. Il n'existe rien de semblable en ce qui concerne les langues nationales [...] » (Ngalasso, politique Afrique n°23 :20 cité par Bashi Constantin 2008 :19).

La réalité des faits est que le français se trouve en situation diglossique ou glottophagique avec les langues congolaises aux statuts de langues véhiculaires dans les grandes agglomérations. Il reste tout à fait évident que le plurilinguisme caractérisant les médias d'Uvira en général, en particulier la Radio le Messager du Peuple, caractérise aussi les pratiques langagières des uvirois et enrichissent les productions des écrits comme pour marquer une certaine ascension sociale ou pour marquer son appartenance à un groupe donné étant donné que les médias demeurent des véritables industries de la langue.

Ainsi, comme il est difficile de trouver une langue pure après tous les contacts linguistiques que les langues d'héritage colonial, et dont la maîtrise prévaut un certain prestige à celui ou celle qui parle la (les) langue (s) étrangère (s) ; les alternances ainsi que les discours alternatifs dans les débats politiques radiodiffusés à la RMP relèvent de plusieurs fonctions sociales alliant la fonction

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identitaire à la fonction persuasive et les deux à la fois à des fonctions à des fonctions langagières diversifiées.

0.7. Méthodologie du travail

Dans toute recherche scientifique, il est indispensable que le chercheur précise sa méthode et ses approches de recherche, car c'est à travers celles-ci qu'il montre le cheminement de sa démarche par rapport à ce qu'il vise dans sa recherche.

Nous aurons recours à une seule méthode appuyée par trois à quatre approches. Il s'agit de la méthode sociolinguistique et des approches linguistiques ou structurales, fonctionnelles, lexicologiques, pragmatiques et distributionnelles

0.8. Articulation du travail

Ce mémoire s'articule sur trois chapitres :

Le premier s'intitule cadrage théorique et méthodologique où l'on a essayé de circonscrire les concepts clés de l'intitulé de notre travail et tous les termes qui lui sont proches. C'est ainsi qu'en plus de la notion d'alternance, nous allons clarifier les termes de bilinguisme et d'interlangue.

Après le cadre théorique, nous aborderons les techniques et les méthodes utilisées dans la récolte et l'analyses des données. Enfin, la question relative au corpus et au système de notation y seront examinés.

Le deuxième chapitre, intitulé alternance phrastique et interlexicale dans les interventions au journal swahili et aux débats politiques radiodiffusés à la Radio le Messager du Peuple. Ce chapitre s'intéressera à l'analyse des alternances phrastiques et interlexicales dans l'angle distributionnelle et structurale.

Le troisième quant à lui examine « Les fonctions communicatives et pragmatiques des alternances codiques swahili/français » et se limitera à la fonction identitaire et persuasive.

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CHAPITRE I. : CADRAGE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

Le premier chapitre s'inscrit autour des concepts clés qui sous-tendent notre recherche. Ce chapitre est donc consacré au « concept de l'interlangue » y compris certaines de ses appellations qui permettent de construire notre modèle d'analyse. Ceci servira à comprendre le fonctionnement de l'alternance codique ou de code Switching sous l'angle syntaxique, morphosyntaxique, morphologique et morphophonologie d'une part ; et de l'autre part d'expliquer et comprendre leur aspect pragmatique, lexicologique, stylistique et sémantique. Notre exposé sera basé sur les travaux menés par POPLACK et J. GUMPERZ.

1.1. CADRAGE THEORIQUE

Cette partie nous mènera d'inscrire notre analyse dans le contour des recherches sociolinguistiques des interventions radiodiffusées et d'aborder les notions qui faciliteront d'appréhender les specifiquo-socio-langagière qui caractérisent les aspects de variation linguistique ou de mélange de langues dans un seul et même discours contextualisé.

I.1.1 Concept d'interlangue ou alternance codique

John LUSHULI définit l'interlangue comme une sorte de transition linguistique où l'apprenant se trouve entre deux intermèdes, à savoir celui d'avant la maîtrise de la langue seconde et celui d'après sa maîtrise. Selon lui, le fait que l'apprenant de la seconde langue s'exprime approximativement conduit à la transformation de la langue-cible, qui, à son tour, aboutit à ces états de langue appelé interlangue.

Daniel Baggioni, cité par John Lushuli, fait le contour de la notion d'interlangue en écrivant que : « Certains linguistes travaillant sur l'acquisition des langues ont émis au tournant des années 197070 f...] l'hypothèse de la construction par les apprenants de la langue seconde d'interlangues, c'est-à-dire d'états de langue par lesquels passe l'apprenant (le plus souvent adulte) au cours du processus d'apprentissage, lorsqu'il construit dans l'interaction, des hypothèses de plus en plus adéquates sur le fonctionnement de la langue-cible »(2016 :18).

Alors, pour ce cas précis de notre corpus, peut-on parler d'interlangue étant donné que la plupart d'intervenants au journal ou au débat politique ne sont pas dans la situation d'apprentissage ni de Kiswahili, ni du français ? Et même si nous nous centrons sur le problème des mélanges de langues ; nous serons toujours en difficulté, et surtout que le domaine d'interlangue limiterait nos analyses pourquoi parce que l'obstacle se trouverait au niveau où les intervenants au journal et au débat politique sont à la fois locuteurs du français et du kiswahili et le kiswahili ne pourrait jamais être pris pour un état de langue par lequel ils passent pour apprendre le français et vice versa.

Toutes ces questions donnent l'opportunité de considérer l'interlangue et l'alternance codique dans un même domaine qui est de varier les langues dans un discours censé monolingue ; ceci nous permet si bien même de remplacer l'interlangue avec l'alternance codique.

1.1.2. Bilinguisme et alternance codique

L'alternance codique, se référant à l'analyse de John Lushuli, comme le va et vient de langues dans les situations de communication du locuteur, est une pratique inhérente au Bilinguisme. Avant de définir ce concept d'alternance codique, nous préférons d'abord clarifier celle du Bilinguisme.

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La notion de « bilinguisme » doit être précisée, car l'alternance codique ou l'interlangue est un phénomène lié au bilinguisme.

1.1. Bilinguisme/Diglossie :

Le terme de diglossie n'est pas le simple équivalent d'origine grecque du terme bilinguisme, d'origine latine. Il a été forgé pour nommer une situation sociolinguistique où deux langues sont bien parlées, mais chacune selon des modalités très particulières. C'est sur la nature de ces modalités, leur acceptation et leur permanence que les avis divergent : où certains ne reconnaissent qu'un simple partage des statuts et des usages parfaitement codifié, d'autres dénoncent un leurre : celui de la présence d'une langue sur une autre qui, dans la plupart des situations concernées, ne manque pas d'être conflictuelle.

a) La diglossie selon Psichari

Le terme de diglossie apparait pour la première fois dans le champ d'études linguistiques en France, sous la plume d'un helléniste français d'origine grecque, Jean Pischari (1854-1929), dès la fin du 19ème siècle (Jardel, 1982). Néanmoins ce n'est que dans un article écrit peu de temps avant sa mort dans Le Mercure de France, « Un pays qui ne veut pas sa langue » (1928), que Psichari définira ce qu'il entend par diglossie : le fait pour la Grèce de vivre une concurrence sociolinguistique (néfaste pour le pays et sa modernité culturelle) entre deux variétés de grec : Le Katharevoussa, variété savante imposée par les puristes comme seule langue écrite et le demotiki, variété usuelle utilisée par la majorité des Grecs. Sur la base de la situation sociolinguistique vécue en Grèce, Psichari définit ainsi la diglossie comme une configuration linguistique dans laquelle deux variétés d'une même langue sont en usage, mais un usage décalé parce que l'une des variétés est valorisée par rapport à l'autre. Pischari fait oeuvre de sociolinguistique car « il introduit dans la signification du concept, à côté de faits purement linguistiques, l'aspect idéologique et conflictuel qui s'attache au phénomène. Il montre clairement en effet que le problème de diglossie [...] est lié à une situation de domination[...] d'une variété sur une autre, créée par pression d'un groupe de locuteurs numériquement minoritaires mais politiquement et culturellement en position de force » (Jardel, 1982, p.9, cité par Constantin Bashi Murhi-Orhakube15).

b) La diglossie selon la sociolinguistique nord-américaine : Ferguson

Le concept de diglossie va réapparaître aux Etats-Unis en 1959 dans un article célèbre de Ch. A. Ferguson, « Diglossia » (1959, P ; 325-340), (cité par Constantin B. Murhi-Orhakube où l'auteur, tout en reconnaissant qu'il emprunte le terme, va lui donner une teneur conceptuelle sensiblement différente de celle de Psichari.

A partir d'un certain nombre de situations sociolinguistiques (comme celles des pays arabe, de la Suisse alémanique, de Haïti ou de la Grèce...), Ferguson va considérer qu'il y a diglossie lorsque deux variétés de la même langue sont en usage dans une société avec des fonctions socioculturelles certes différentes mais parfaitement complémentaires.L'une de ces variétés est considérée « haute » (high) donc valorisée, investie de prestige par la communauté ; elle est essentiellement utilisée à l'écrit (dans la littérature en particulier) ou dans des situations d'oralité formelle, et elle est enseignée. L'autre, considérée comme « basse » (low), est celle des communications ordinaires, de

15 Constatin Bashi M.O., (2015), Cous de sociolinguistique, inédit ISP-Bukavu P30

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la vie quotidienne, et réservée à l'oral. Cette distribution sociolinguistique des usages des deux variétés est, dans le modèle de Ferguson, stable et parfaitement acceptée par la communauté.

c) La diglossie selon la sociolinguistique nord-américaine : Fishman

J. Fishman propose, à la suite de Ferguson, une extension du modèle diglossique à des situations sociolinguistiques où deux langues (et non plus seulement deux variété de la même langue) sont en distribution fonctionnelle complémentaire (une langue distinguée, si l'on peut dire, et une langue commune) : il en allait ainsi de la situation du Paraguay d'avant 1992, avec la coexistence (inégalitaire) de l'espagnol et du guarani (cette situation est en train de changer depuis la mise en place d'une politique linguistique nouvelle en 1992). Son modèle articule diglossie (comme fait social) et bilinguisme (fait individuel) selon les quatre cas de figures suivants (Fishman, 1971) (cité par ALUMA K. Jean Yves16) :

- il peut y avoir diglossie et bilinguisme : les usages de deux langues selon leur distribution fonctionnelle sont, dans ce cas de figure, partagés par la totalité (ou presque) de la population.

Ce serait le cas de la Suisse alémanique où le Standard allemand (la langue de l'écrit et de l'école) et le (s) dialecte (s) suisse(s) alémanique (s) (SchwyzertÜtsch : essentiellement pour tous les échanges ordinaires) et se partagent le champ de la communication sociale :

- Il peut y avoir bilinguisme sans diglossie : ce serait les cas dans les situations de migration

(comme aux Etats-Unis). Les migrants vivent un état de transition : ils doivent s'intégrer dans la communauté d'accueil avec la langue d'accueil même s'ils conservent (pour une génération ?) La connaissance et une certaine pratique de la langue d'origine. Pour LÜdi et py, cependant les choses sont un peu plus complexes :

[Si] le bilinguisme des migrants est d'une manière générale une affaire langagière, il est clair qu'il ne s'agit pas d'une sorte de maladie passagère, mais d'une situation dans laquelle ils auront à vivre pendant des décennies. Pour que la migration concerne tout le groupe, ils devront l'assumer non comme un phénomène individuel, mais comme un phénomène social. De fait les contacts linguistiques résultant d'une migration peuvent prendre toutes sortes des formes qui comportent un large spectre de tous phénomènes reliés au bilinguisme et à la diglossie. (Ludi et Py, 1986, P. 25-26 cité par C. Bashi M-O, op cit : 31).

- Il peut y avoir diglossie sans bilinguisme : c'est un cas de figure qu'on rencontrerait dans les pays en développement comme les pays africains où les populations rurales sont essentiellement monolingues, même si sur le plan macrosociétal, il y a diglossie (avec l'une des langues de la colonisation comme langue officielle, le plus souvent ;

- Ni diglossie ni bilinguisme : le dernier cas de figure envisagée par Fishman est plutôt théorique. Il ne pourrait concerner que de petites communautés linguistiques, restées isolées ; car d'une manière générale, dans la réalité, toute communauté tend à diversifier ses usages.

1.2. Les phénomènes liés au contact de langues

Le contact de langues, source de conflit ou vecteur de coopération, est donc la chose du monde la mieux partagée (environ cinq mille langues seraient parlées sur la planète pour un nombre limité d'Etats).

16 ALUMA K. Jean Yves16, (2022), Cours de Grands Courants de la linguistique, Isp-Uvira p88

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L'hybridation peut être plus ou moins abondante et plus ou moins stable. Cependant on peut considérer qu'elle relève de deux considérations : l'une macro sociolinguistique qui intéresse le système et dans ce cas-là, on peut parler d'hybridation interlectale, l'autre micro sociolinguistique, de l'ordre du bricolage qui n'est qu'un métissage fondamentalement conversationnel du répertoire de locuteurs en transit ethno sociolinguistique (mais qui peut aller jusqu'à concerner une génération de migrants).

Dans les deux cas, on parle de marques transcodiques que sont les emprunts, les calques, les alternances et mélanges de langues qui témoignent soit de la « présence de deux ou plusieurs langues dans le répertoire des interlocuteurs » (dans tel ou tel échange) soit d'une rencontre inter linguistique prolongée au sein d'une même société. On parle aussi de néocodage lorsqu'on a affaire à des formes qui ont été « bricolées » et « qui appartiennent ni à la langue A ni à la langue B et qui peuvent avoir une durée de vie réduite au temps d'une seule conversation ou devenir habituelle pour les interlocuteurs. Ces formes constituent des créations réellement interlinguistiques [Par exemple : un hispanophone aura tendance en contexte francophone à désigner la porte par la posta au lieu de Correo en espagnol] » (Matthey et De Pietro, 1997, p. 150-151) (cité par C.Bashi M.O op. cit. 37).

a) Le partage de deux ou plusieurs langues dans les interactions verbales et le « parler bilingue » :

La sociolinguistique suisse s'est donc intéressée prioritairement à la communication en contexte plurilingue et à ses diverses modalités. Elle nomme « parler bilingue » un mode d'exploitation d'un répertoire bilingue dans les conversations entre membres d'un même groupe migrant (par exemple) qui se traduit par la présence intentionnelle de marques transcodiques : J-F. de Pietro propose deux exemples.

Les deux fragments (non cités ici), extraits l'un d'une interview dans une famille napolitaine vivant en Suisse francophone depuis quelques années et l'autre d'une conversation spontanée entre deux femmes d'origine espagnole vivant à Newchâtel, présentent des exemples de ce que Grosjean (Life withTwolanguages : An introduction to Bilingualism, Cambridge/Londres, Havard University Press, 1982) et Ludi/Py (Etre bilingue, Berne-Francfort, New York, long, 1986) ont dénommé le « parler bilingue ». Il s'agit d'activités communicatives impliquant un contact de langues, comme le montre la présence de marques transcodiques (Code-Switching, calques, etc.) et de changements de langues. Ici, pourtant, ces procédés ne servent pas, en priorité du moins, à assurer l'intercompréhension comme ce serait le cas dans une conversation exolingue [entre membres de deux groupes linguistiques différents] ; ils remplissent des fonctions diverses telles que la synchronisation interactionnelle, la structuration du discours, l'ancrage référentiel dans la région d'origine et/ou d'accueil, l'implication conversationnelle, etc. A travers eux, les interlocuteurs exploitent, à des fins communicatives diverses, les ressources qui leur sont fournies, en raison de leur bilinguisme, par les langues en présence. Il s'agit ainsi d'un procédé linguistique qui appartient pleinement à leur compétence communicative mais un procédé dont ils ne profitent réellement que lorsqu'ils peuvent actualiser la totalité de leur compétence bilingue et biculturelle, c'est-à-dire lorsque la situation ne l'interdit pas, qu'ils communiquent avec un interlocuteur lui-même bilingue et qu'ils considèrent comme faisant partie du même groupe (bi-) culturel qu'eux.

Autrement dit, lorsqu'ils catégorisent la situation comme « endogène ». C'est donc la connivence, réelle ou postulée, des interlocuteurs qui fonde ici l'utilisation des deux codes et les passages de l'un à l'autre. (De Pietro, 1988. P.74-75) (cité par C. Bashi M-O op cit. p.38)

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b) L'interlangue des migrants

Comme on l'a dit, le « bricolage » interlinguistique qui survient dans la migration peut être partagé assez uniformément par les membres du groupe de migrants.

C'est ce qu'a étudié Ch. Lagarde Sous la dénomination de « melandjoo » (littéralement « mélange ». parler d'interlangue des migrants, c'est parler d'un entre-deux langues, d'un système approximatif. Le terme d'interlangue, utilisé dans les théories d'apprentissage des langues, désigne l'un des systèmes intermédiaires que se forge l'apprenant dans le processus d'appropriation de la compétence en langue étrangère. Il s'agit d'un système provisoire, appelé à être remplacé par un autre système tout aussi provisoire, et qui a la particularité de ne pas être présenter que des formes venues de l'un ou de l'autre des systèmes en présence mais aussi des formes créés dans le processus d'acquisition (Cf. R. Pourquier, « Remarques sur les interlangues et leurs descriptions », Etudes de linguistique appliquée, n° 63, 1981).

C'est le même type de phénomène langagier qu'on observe dans une situation d'acquisition, non « captive » donc, comme celle que vit le migrant. Le terme de melandjao, désignant de l'interlangue des migrants espagnols en Roussillon (Catalogne française) (forgé du reste par ses propres usagers) est en lui-même une forme hybride réalisée à partir d'une unité lexicale française « mélange »-« mélanger ») et d'une marque grammaticale espagnole : celle du participe passé, désinence verbale oralisée « à l'andalouse » (Lagarde, 1996, p9).

Ainsi, les migrants espagnols auprès desquels Ch. Lagarde a enquêté, produisent des énoncés à base d'interférence du type : « on s'est fait Français » (Nous sommes devenus Français ») ; « il domine bien le Catalan » (« il maîtrise bien le catalan ») ; « plus jamais, il m'a dirigé la parole », « plus jamais, il m'a adressé la parole ») etc. (ibid., p324).

Le melandjao qui a été « le véhicule par lequel [s'est exprimé] une génération d'immigrants devenus immigrés » est un « parler transitoire, périssable » mais qui est « riche d'enseignement sur la question de l'intégration sociale des étrangers ». Là encore le sociolinguiste ne se prive pas de contribuer à l'intelligence collective de phénomènes circonscrits mais porteurs de sens pour l'ensemble de la communauté et son devenir.

Parler de bilinguisme ne veut pas dire que le sujet parlant a une parfaite maîtrise et équivalente de deux langues, comme l'a affirmé GROSJEAN « est bilingue, la personne qui se sert régulièrement de deux langues dans la vie de tous les jours, et non qui possède une maîtrise parfaite de deux langues ».

Bernard PY et Georges LÜDI partagent également ce point de vue et déclarent :

« Nous ne considérons pas le bilinguisme comme une maîtrise parfaite et égale de deux langues, mais comme la faculté de recourir à deux ou plusieurs langues dans des circonstances variables et selon des modalités diverses ».

De ce fait, il demeure important de préciser que la personne devient bilingue parce qu'elle a besoin de communiquer avec son milieu environnant en investissant plus de deux langues. Les bilingues sont donc des locuteurs individuels qui, dans l'acte de parole, passe plus ou moins habilement d'un système à l'autre ou en les mélangeant. Alors ce mélange prouve soit l'ignorance

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de la langue première ou soit le locuteur détient de connaissances peu étendues dans la deuxième langue.

Bernard PY et Georges LÜDI (2003) distinguent 3 catégories de bilingues :

? Les bilingues actifs : ce sont ceux qui non seulement connaissent la langue d'origine, mais la parlent de façon intense dans leurs interventions, c'est surtout dans les échanges familiaux que les interventions se font en langue d'origine, mais en dehors de ce cadre, les échanges se font essentiellement en français. Ils utilisent la stratégie « une personne-une langue ». Ils témoignent de ce fait d'un bilinguisme « équilibré » au niveau verbal où des compétences linguistiques équivalentes sont atteintes sans domination manifeste d'une langue sur l'autre, on y observe un usage coordonné des deux langues ;

? Les bilingues semi-actifs : ce sont les locuteurs qui, lors des échanges communicatifs, emploient une langue plus que l'autre. Généralement, ils interviennent dans la langue qu'ils maîtrisent le plus.

? Les bilingues non actifs : ce sont ceux qui comprennent le kiswahili par exemple, mais dont la compétence dans l'usage est minime. Sa pratique se restreint à quelques mots, pour avoir volé la place au français, langue qui domine largement leur répertoire linguistique.

Pour les Codébatteurs et intervenants à la Radio le Messager du Peuple, il est question des compétences linguistiques inégalement réparties entre le kiswahili et le français.

Parlons maintenant de la notion de l'alternance codique pour laquelle nous optons pour ce présent travail.

1.1.3. La notion d'alternance codique

La variation de code ayant lieu dans un discours ou un énoncé a été désignée par une série de termes proposés par des linguistes. Certains auteurs anglophones utilisent le terme de code « Switching », terme inventé par E. HAUGEN dès 1956 ; d'autres auteurs notamment francophones recourent au concept d' « alternance codique », terme que nous optons dans ce mémoire et qu'il importe de définir.

De nombreux travaux traitant du phénomène d'alternance codique proposent des définitions variées dont nous passons en revue certaines d'entre elles.

3.1. Définitions de l'alternance codique

L'alternance codique dans la conversation peut se définir comme « la juxtaposition à l'intérieur d'un même échange verbal de passages où le discours appartient à deux systèmes ou sous-systèmes grammaticaux différents » (J. GUMPERZ 1989 :57).

Ce procédé linguistique « consiste à faire relayer deux langues sur des unités linguistiques de longueur variable (un mot, une expression, un syntagme, une phrase, une prise de parole) » (HAUTER, J. F. et BLANC, 1983).

Des énoncés tirés de notre corpus peuvent illustrer cette définition :

(1) « [...] Kuuzaamakuuzishaparcelle yakoinakuombakuwamakini [...], Kazimbalimbali, hotel, na restaurant na kazalika [...] »

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(2) «Tuoneingine i irregularitéyenyeikoliée na proposition avant projets de lois sur la répartition des sièges, ile avant-projetikoen conflits na décretyenyeiliwezakarégir Uvira kuwaville, na Baraka kuwaville [...] »

Ces énoncés supportent la définition de J.GUMPERZ, lorsque deux systèmes grammaticaux différents, celui du Kiswahili et celui du français se confrontent. On peut facilement observer que l'agglutination du morphème « i » dans « i irregularité » commande l'accord du verbe « iko » collé à l'épithète « liée » avec le reste de la phrase : [-i] dans « ile, iko, iliwezaka » et que « Kuuzisha » ayant pour complément d'objet « parcelle » garde son identité lexicale et grammaticale. En dépit de cette variation de code, chaque langue essaie de conserver son système grammatical.

En effet, s'il est nécessaire de remonter aux travaux des spécialistes, notamment J.GUMPERZ (1972, 1982 et 1989), Shana POPLACK (1988) ? Carol METRSCOTTON (1993) qui ont étudié ce phénomène, c'est précisément pour chercher une définition englobant un certain nombre de traits et de critères qu l'on doit mettre en exergue avec la réalité de notre corpus tiré de la communication médiatique des interventions aux débats et au journal d'information en kiswahili.

Dans une perspective linguistique et structurelle, Shana POPLACK définit l'alternance codique comme « la juxtaposition de phrases ou de fragments de phrases, chacun d'entre eux est en accord avec les règles morphologiques et syntaxiques (et éventuellement phonologique) de sa langue de provenance. L'alternance de code peut se produire à différents niveaux de la structure linguistique (phrastique, intraphrastique, interjective, etc.) (S. POPLACK, 1980, cité par ALI-BENCHART, F17, idem : 48).

LÜDI et PY affirment que « L'alternance codique est un passage d'une langue à l'autre dans une situation de communication définie comme bilingue par les participants.» (LÜDI et PY. 2003 : 146, cités par KOURAS18, 2008 :33).

Toutes ces définitions présentent des traits communs, qu'il s'agisse de GUMPERZ, de POPLACK ou de LÜDI et PY, tous s'accordent que l'alternance codique et un phénomène lié au bilinguisme. Shana POPLACK va très loin en montrant que l'alternance codique peut toucher tous les éléments linguistiques même dans leur moindre détail. Les points de vues émis par ces auteurs rejoignent les données linguistiques recueillies pour notre étude comme en illustrent les quelques exemples ci-haut, tel que ces exemples le démontrent, il s'agit sans doute d'une communication où deux langues sont en présence.

3.2. Les types d'alternance codique

Il n'est pas dans notre intention de passer à la classification typologique de toutes les alternances codiques qui existent, mais nous nous limitons aux deux typologies qui semblent converger vers l'objet poursuivi par notre travail, il s'agit précisément de la typologie de Shana POPLACK et de celle de J. GUMPERZ.

17ALI BENCHART, F (2009) : L'alternance codique arabe dialectal/français dans des conversations bilingues de locuteurs algériens immigrés/non immigrés, htps:// tel.Archives-ouvertes.fr, Université Abou Bakr BELKAID Tlencel Algérie (Thèse de doctorat)

18 KOURAS Sihem, (2008), Le français dans la chanson rap algérienne : une analyse socio-pragmatique, Constantine, Université Mentouri

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3.1. La typologie de POPLACK

ALI-BENCHARIF citant Shana POPLACK (1988: 23) distingue trois sortes d'alternance codique :

a) L'alternance codique interphrastique ou phrastique renvoie à l'usage alternatif de segments longs de phrases ou de discours où les énoncés sont juxtaposés à l'intérieur d'un tour de parole.

a) L'alternance codique intraphrastique, quand les éléments grammaticaux de deux langues

doivent se plier aux positions qu'ils occupent à l'intérieur des structures syntaxiques.

Ndiassé THIAM, dans un ouvrage collectif intitulé sociolinguistique sous la direction de Marie-Louisse MOREAU donne la définition suivante à l'alternance intraphrastique : « lorsque des structures syntaxiques appartenant à deux langues coexistent à l'intérieur d'une même phrase, c'est-à-dire lorsque les éléments caractéristiques des langues en cause sont utilisés dans un rapport syntaxique étroit, du type thème-commentaire, nom-complément, verbe-complément » (1977 : 33).

Ce même auteur parle d'alternance extraphrastique et dit : « on a une alternance extraphrastique lorsque les segments alternés sont des expressions idiomatiques, des proverbes (on parle aussi pour ce cas, d'étiquettes). » (ibidem).

c) L'alternance codique interlexicale

Il existe aussi l'alternance dite interlexicale, celle-ci « consiste à mettre ensemble ensemble deux matérialistes linguistiques de deux langues objet de l'alternance » (www.publifarum. Farum.it/ezine...)

Cette sorte d'alternance affecte la morphologie. Pour le cas qui concerne, on trouvera par exemple un préfixe ou un suffixe du français lié à un lexème du Kiswahili.

Quand nous interrogerons notre corpus nous nous rendrons compte que le kiswahili offre des unités lexicales pendant que le français fournit des unités grammaticales.

3.2. La typologie de GUMPERZ

J. GUMPERZ (1989 : 73-83) parle de l'alternance codique situationnelle et de l'alternance codique conversationnelle ou métaphorique.

L'alternance codique situationnelle est liée aux différentes situations de communication. Elle dépend des activités et des réseaux distincts mais également de l'appartenance sociale du locuteur. Les ressources langagières sont mobilisées d'une manière séparée selon le thème abordé et le changement d'interlocuteurs.

3.3. Différences approches de l'alternance codique

Dans le Dictionnaire de sociolinguistique, Ndiassé THIAM (1997 :33-35) distingue plusieurs approches d'alternance codique, dont deux paraissent utiles dans le cadre de ce travail, il s'agit de :

1) L'approche fonctionnelle ou situationnelle, relative aux travaux de J. GUMPERZ dont l'objet était d'analyser les effets de contact de langues et d'étudier les fonctions conversationnelles et pragmatiques des alternances codiques comme éléments modulateurs du discours.

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Il s'agit d'une approche qui prend en compte le statut du locuteur et de l'interlocuteur, le contexte de communication et le thème abordé ainsi que l'aspect pragmatique des alternances codiques. C'est dans cette approche qui consiste à expliquer les données linguistiques par des facteurs extralinguistiques où la pragmatique a droit de cité et vaut son pesant d'or dans le cadre de nos analyses.

2) L'approche linguistique ou structurale s'inscrit principalement dans la lignée de la sociolinguistique variationniste de Willian LABOV, elle privilégie de dégager les règles formelles régulières dans les segments mixtes et de déceler les contraintes qui régissent l'alternance codique (POPLACK, SANKOFF, etc.).

Nous comprenons, selon cette définition, l'approche linguistique ou structurale privilégie l'analyse structurale de segments mixtes. Ces approches affirment le caractère holistique de l'analyse sociolinguistique (elle est conversationnelle, pragmatique et structurale).

Dans le cadre de ce travail, ces deux approches (fonctionnelle et linguistique) sont complémentaires, car l'une nous facilitera l'analyse du fond pendant que l'autre nous aidera à analyser la forme.

1. 2.CADRAGE METHODOLOGIQUE

La présente recherche s'inscrit dans le domaine des recherches de la sociolinguistico-pragmatique et dans un contexte médiatique plurilingue congolais.

Après avoir présenté le cadre théorique de notre recherche, nous présentons la méthodologie que nous avons utilisée pour récolter, décrire, analyser et expliquer les données. Nous proposons de parler du corpus avant de présenter les instruments de collecte et d'analyse des données de ce corpus.

2.1. Le corpus

Dubois définit le corpus comme : « L'ensemble des productions langagières régies par les mesures prises »19

Notre corpus est constitué des paroles collectées en direct après audition et écoute. Elles ont été enregistrées directement dans une carte mémoire pour nous servir ultérieurement comme il a été recommandé par l'administration de la Radio le Messager du Peuple.

Tableau de répertoire des énoncés auditionnés, recueillis transcrits contenant des
alternances codiques pour analyse

A.

JOURNAL SWAHILI

1.

JOURNAL SWAHILI DU 20-07-2023

... Walimu tano wa chuo kikuu cha walimu mujini Uvira ISP wamekubaliwa rasmi na wizara ya elimu ya vyuo vikuu kuwa walimu bora katika bodi la wasomi watafiti inchini DR Congo nikupitiya wazi nambari uliyo sainiwa tariki 14-07 kumi na inne mwezi huu wa saba. Walimu

hao wamepanda ngazi na viwangu formu na faili za walimu hao tano wa ISP-Uvira
zilikanguliwa na Baraza kuu ya uongozi wa vyuo vikuu vya walimu inchini Congo munamo tariki ishirini na inne na tariki ishirini na saba ya januari ya mwaka huu pa Kinshasa.

19 Jean Dubois et alii, (2002), Dictionnaire de la linguistique, Larousse, Paris p424

2.

31

Walimu wa ISP ambao wameingiya katika ulimwengu wana siyansa wajaa ni pamoja naye Buhirwa Karunbandika Daniel, Abeli Mutunda Charly, Sumaili Byadunia Virgile, Emile Kapinga Rukuse Dieudonné naye Makala Mirindi Bienfait. Radio Le Messager du peuple imewatafuta waliotunukiwa cheo cha walimu Mutafiti Abeli Mutunda Charly ni mmoja wao anaeleza anavyopokeya tarifa hiyo : « Kwa kweli nimepokeya na furaha kubwa sana kwakuona ya kwamba niko miongoni mwa wale watu watano. Ni muda murefu sana nilikuwa nimedeposer iyi candidature yangu kwa ile poste alakini wakuu viongozi wa ISP wa mwanzo walikuwa wameiacha pembeni sijuwi nikwasababu ngani lakini kwa leo tunamushukuru mwenyezi mungu asa na bodi ya ISP-Uvira ambayo iliona umuhimu kwa kazi tuliyo fanya na kuipeleka dossier yetu kwenye conseil d'administration ya Isp na leo tuko wa chef de travaux ijapokuwapo saivi arreté iliypo ajawa na nottification ya secrétaire général mais najuwa kesho mwezi kutwa itakuwepo ila kwa kweli tuna ambiya wengine waji usiche na utafiti kwa kuwa chuo kikuu kinaomba watafiti tuu na muna kingine kya kufanya ila tunajuwa saa ivi tutakuwa sisi ni xa mwuisho kwa kupeleka dossier zetu kinshasa nazipitiye njia hii kwa saaivi kama haujakuwa na DEA na Master hauwezi ukawe tena chef de travaux nawaomba waende shule ne sisi wenyewe tutakwenda shule ili tuwe watafiti wakubwa kwa inchi yetu ya RD congo « [...]

Norbert Bashengezi, Katintima mwenye kit iwa chamaa cha ANCE ametuma musaada wa dolla elfu moja na mia tano kwa raiya wa Sange waliyo muomba mchango wa kujenga jukwa la heshima ndani ya uwanja wa mupira wa miguu mujini humo [...] Big Marthe Bashomberwa [...] ameleeza raiya wa sange kuwa : « kwa watu wa sange tunawaomba ile franka inafika waitumikishe sawa vile wazazi bajenge tribune tribune itabakiya hapa ni yao, na itabakiya na bailinde vizuri na bakiihariribisha, wala kama habajenje, batakuwa nibopeke na batakuwa bame shimamisha maendeleo ya stade yetu. Donc tunabaomba sagesse na bonne gestion ya zile pesa.

Hekima Ngosheni William ni mkubwa ya Shirikisho la Soka mujini Sange, wewe umeokeyaje msaada huo :« Eeh tunashukuru sana na vraiment ni furaha tuu kwa sababu tunakosa bya kusema juu ya furaha Excellence eeh Kantintima wakati alipita hapa tulimupatiya ile ombi na wakati tulimupa ile ombi kabisa leo amefikiliya kujibu kwa maombi yetu na ile ni furaha tuu, ni sentiment ya kufurahiya byote byenye bilipitika. Ombi zingaliki mingi eeh tuliwayi mupatiya ingine documente ya kwamba atusaidiye kwa ujenzi ataikuwe mur moya ya iyi stade, kwa sababu wepeke unaona ngisi inachakaa ingaliki inatusumbuwa sana eeh kwa kwa nguvu yake na ile upendo amabayo anakuwa nao tunayuwa ya kwamba atatusaidiya ». [...]

JOURNAL DU 22-07-2023

Hujambo na karibu kusikiliza tarifa ya habari ya kiswahili. Msomaji ni Uji Batagala William. Na kwanza ni mtasari wake.

Baada ya Umoja wa Ulaya kutaka vyombo vya sheria vya jamuhuri ya kidemocratia ya congo kumusikiliza Justin Bitakwira kisheria kufatana na kile walilo kitaja : alitamuka maneno ya chuki zidi ya kabila la watusti, chama chake Bitakwira ARCN, leo hiyi kimejibu umoja wau laya kutupiliya mbali tuhuma zote zidi ya kinara wao.

32

Yameendeshwa rasmi alahimisi julay hii ishiri magabiliano ya madaraka kati ya Andrée Byadunia Mashaka na Mafikiri Mashimango kwenye kiti cha uratibu wa shirika jipya la kirahiya kusini mwa kivu kusini.

Nao muungano wa FCC wa sema kutokuwa tayari kushiriki uchanguzi mwaka huu ikiwa daftari ya mupiga kura haijafanyiwa marekebisho, hayo wameyataja walikuwa mujini Baraka. Karibu kwa tarifa hii E...]

Habari kamili, Uvira,

Chama cha siasa ARCN kyake waziri wazamani wa maendeleo vijijini. Bitakwira Justin kimetupiliya mbali alahamisi hii julayi madayi ya wajumbe wa umoja wau laya zidi ya kinara wao ARCN, imeendesha mazungumuzo na waandishi wa habari mujini Uvira kwenye ofisi yao katika mazungumuzo hayo wamesema kuitwa mahakamani kwa Bitakwira ni jama za umoya wau laya kutaka kuipasuwa Diara Congo kutumiya silaha ya kuwanyamazisha walio na uzalendo wa damu. Bwana Basimise Makangara ni musemaji wa ARCN, anasema : « hili swala ni uzushi kwa sababu hawa wajama wazungu wau laya wanakuja kutokomeza raiya wa congo, sasa hiyi raiya ina muteteyaji mmoja ambaye ni Justin Bitakwira, ambaye wamuweka kwa kinara mbele ili kwamba apate kuwateteya, leo sasa imeelelewekwa waazi kwamba ni wazungu wa Ulaya ndio wanatumana hawa watutsi kuya kutunyanyasa ambao tunarudiliye zaidi Général wa Rwanda ambaye ni James Kabarebe, amesema ya kwamba wao sio wakongomani lakini amesema ni wa nywaranda ambao wamekuja congo wamekibiya unyanyasaji. Yeye kama Munyarwanda ndgugu yao anayewafahamu. Sasa ukweli unapo toka inje kupitiya kinywa kya mtetezi wa Raiya Justin Bitakwira sasa wa nyarwanda na wazungu ambao wametuma wanyarwanda kuja kitu kumeza, wameona wakimuikalisha kimya mara moja raiya wa congo na ususani raiya wa Uvira, Fizi na Mwenga watakuwa wamepoteza na watakaa kimya, watakuwa wame kubali kuchijwa kama kondoo ambaye ambaye hana mutetezi ».

Kumefanyikwa magabiliano ya madaraka hii alamisi julay tarehe ishiri kati muratibu mpya wa shirika jipya lakirahiya na mutangulizi wake. Mafikiri Mashimango amemugombowa André Byadunia Mashaka. Sherehe zimefanyika kwenye offisi ya shirika hilo la raiya pa Kakungwe mbele ya wanamemba wengine wengi washirika la raiya ukanda wa kusini mkoo wa Kivu ya kusini.

Katiba, vitu na vikaratasi vingine vingicvimegabiziwa naye André Mashaka kwa mrizi wake. Kwake muratibu aliye stafu, amealika kamati nyipya kujitoleya kwa kutumika kwa faida ya raiya ilikufanya teamu kuwa borazaidi. Kwake muratibu mpya wa shirika la kirahiya ametaja kuwa atakuwa tayari kuhudumiya wakaaji wote waishiye kwenye ukanda wa kivu ya kusini jimboni mwa Kivu Kusini.

Mafikiri Mashimango, alipoojiwa wa mwandishi wetu Heritier Bindo kuhusu swala hilo naye kujibu : « Nikusema kwamba leo tumekutanana hapo ni kwa sababu, kulikuwa remise-reprise na équipe yenye inatoka, na njoo maana tunashukuru watu wote walioweza kituchaguwa pendant maelections yetu le onze (11) ya hiyi mwezi, tunashukuru André Byadunia, l'équipe sortant, kumuuda aliangoza structure na kana ni leçon, parce que benye alitumika il y a de l'expérience tutaattirer kupitiya yeye, mais aussi tunalomba raia kututiliya confiance, kwangisi ilitutiliya confiance kwakutuchaguwa courage balikuwa nayo, na kulomba, kwenda kwa coordo André Byadunia, par rapport na ma problème, tunabalomba baendeleye kuwa kubyangambo yetu kwa sababu tuko pale kwajuu ya kutumika ma intérêts yote inatoucher ville ne territoire ya Uvira comme Fizi, na basikuwe na boga kwa sababu nilitaka kubarassurer kwamba chaque

33

problème itakuwa inafika Uvira, itakuwa inafika Fizi, itakuwa inafika Walungu, Mwenga, nous comme l'équipe mainant entrant tutatumika,non pas pour leurs propres intérêts na hatuta badecevoir. Vraiment bakuwe sûr na bakuwe soudés na batutiliye confiance ». Ni sauti ya kiongozi mupya wa shirika jipya la kirahiya kusini mwa kivu ya kusini ; ni Mafikiri Mashimango kama aliyeojiwa na mwandishi wetu Heritier Bindu Pierre angulaire.

Tarafa ya kiswahili inaendeleya kutokaRMP Radio kupitiya vipimo vya FM 105.2 Mghz. Wanafunzi wa shule za secondari kutoka Luvungi na bondeni mwa mto Ruzizi wapokeya msaada wa chakula ya alamisi julayi ishirini,msaada huo watoka kwa tarisisi Mauridi Mukerwa Jean Claude, msaada huo ni wa mifuko miwili ya mchele, mifuko miwili ya maraharangwe, mufuko mmoja wa mkaa pia mafuta, kwake kiongozi wa tarisisi hiyo tendo hilo linakuja kujibu maombi ya wanafunzi hao wakati olipokuwa katika ziyara ya kikazi maheneyo hayo, Mauridi Mukerwa, anatowa wito kwa raiya wa Uvira kuishi kwa kusaidiyana bila kujali rangi haiza (either) kabila, hayo anayataja kwenye maike (micro) yake mwandishi wetu Celestin Kassigwa Hondwa.

« Kwanza nilivyokuwa napita nikitokeya huku upande wa Munanira ni kaona, ni kasema acha niwasemeshe ili niwaulize wako nafanya kitendo ngani. Mkaona niba banafunzi benye balitokeya Luvungi banakuya kufanya stage bamoya ku Mairie na bengine Croix-Rouge na sehemu mbali mbali, alakini sasa ya kuongeongeya wakasema wako na shida, bengine abayaanza kufanya hata stage na kwanza habana chakula ya kukula. Basi nikajisikiya siwezi tuu kuendeleya lazima nisaidiye, msaada tuliyowapitiya kitu kidogo kidogo na katika ibyo vitu ni mchele, marahangi, mkaa na tukabapatiya vile vile na mafuta, tumendeleya kuzungumuza hata awana usafiri wa kutoka kwa ile nafasi wako juu waende kwenye batafanyiya stage. Tutaendeleya kubasaidiya na transport, kadi na ngisi tunaweza kuweza. Tutawapatiya transport na bingine. Tupendane na tusaidiyane [...] hiyi mugini iko muhali mubaya watu hawapendani unapo ona mtu iko katika hali ambayo, we unaweza kusaidiya, umusaidiye bila kuangaliya yeye niwa kabila ngani usihangaliye yeye ametoka wapi. Njoo maana miye na Fondation yangu, miye Jean Claude Mukerwa Mauridi [...]

Mwandishi wetu [...] anawasogeleya wanafunzi hao kuwauliza ikiwa wamupokeaje [...] « Neno la kuzungumuza saa ni shukrani sana kwa yeye honorable Jean Claude Mauridi kuona vraiment alisikiya kama wanafunzi wako hapo kutoka Luvungi, akakuwa na ile moyo yakusema kweli tutazame hali yabo yakweli alifika akatukuta muhali tukamuonesha magumu yetu ya chakula akafaa muchango msaada kidogo kusema itusaidiye ku chakula. Natuna shukuru sana. Iyi chakula itatusaidiya sana. Tunasema mungu amubariki kwa hiyi moyo ambayo iko nayo, naendeleya kuwa anasaidiya watu wakati wako na besoin, na iyi jambo tunasikiya tunasema tutaenda kuipasha kila watu sababu mtu akikutendeya mema unapashwa uambiye mwengine kama kuko mtu alifika hapa kukuona. Juu badéputés niba mingi apa Uvira, hatukuona hata mumoya mwenye alifika kututazama lakini yeye akasema voilà nasikiya kuko batu biko pale acha niende nibaone [...] »

« Tunashukuru sana kwa papa Mauridi Mukerwa kutuleteya chakula, mungu amubariki sana alituleteya maharagi, mchele, makala, mungu amubariki sana aendeleye na ile roho ya upendo. » [...]

Muungano wa vyama vya siasa FCC wasema kamwe hutoshiriki uchanguzi wa mwaka elfu mbili ishirini na tatu ikiwa hayajafanyika marekebisho ya daftari ya mupiga kura ameyosema hii, leo Bwana Mukonge Wachambu Microbe, msemaji professa daktari Nehemie Mwilanya

3.

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Wilondja ambaye ni mratibu wa FCC inchini DRCongo (Diar Kongo) Microbe akiwa tena msemaji wa FCC mashariki ya muhuri wa kidemocratiya ya congo ametowa sababu inne zakutoshiriki kwao uchanguzi huo :

[...] Tuone ingine i irregularité yenye iko liée na proposition avant projets de lois la répartition des sièges, ile avant- projet iko en conflits na décret yenye iliwezaka réagir Uvira kuwa ville, na Baraka kuwa ville [...] ».

JOURNAL SWAHILI DU 24-07-2023 (SUMIALO)

Musikilijazi aksanti kwa kuweza kuchagua Radio le Messager du Peuple [...]

Musikilizaji mpendwa mara tena hujambo, na iyi ndio maelezo, kamili ya taifa hii ya habari waamini wa shirika la makanisa ya ki injili ya marafiki inchini congo CEACO wamejuwa tayari mwakilishi wao mupya ni tangu iyi siku ya mungu wakati wa mkutano wa injili uliyoandaliwa katika uwanja wa shule LABELLE ambako waamini walikusanyika kutoka kona mbalimbali za mujini Uvira, Fizi, Goma, Mwenga na maeneyo mengine. [...] Muchungaji Moleka Monewa Machimu ndiye anachukuwa nafasi ya mchungaji Biochinda ili kuongoza shirika hilo. Na ni baada ya uchanguzi ulioendeshwa na wanamemba wa kamati ya uchanguzi na kuhakikishwa na kongomanu la mwaka. Kwake kiongozi aliyacha madaraka ataja kuheshimu katiba ya shirika hilo na kuacha nafasi kwa yule aliye mukobowa baada ya kutumika miaka miwili. Baada ya kumuonesha yule aliye mungombowa, mbele ya mkutano ametowa mashauri hayo kwa viongozi wapya : « Kuwapendekeza ni kwamba wawe washuja na wenye nguvu katika neno la mungu kama vile msaada wa karibu pamoja na kuomba. Hiyo itawasaidiya. Mimi kama kiongozi mustafu, chakutumaniya kwangu ni kwamba nitakuwa mshauri wa karibu kabisa kwa wale walienda kupewa madaraka kwa siku ya leo, kwa waamini wengine, na enda kuwaambiya ya kwamba kama vile walivyo nipatiya muda na nafasi ya kuwatumikiya wa wapokeye vile hawa viongozi wapya watumikiye benga kwa bega. »

Kwa upande wake aliyepewa madaraka anahahidi kutimika kwa umoja kwa kutangaza injili. Muchungaji Yamonewa Machimu amenenewa hayo : « Na jaribu kuangaliya namna ya kuangaliya watu, na kufundisha watu [...] Mungu akisaidiya tufanye équipe ya wa missionnaire pamoya na kuformer wainjilisti wenye wako na nguvu kwa ajili ya kufunguwa makanisa balimbali mueneyo ambazo hakujafika injili. Kwa waamini wa CEACO ninakuwa na tegemeyo la kusema ya kwamba ya watakapo ni unga mkono mzuri, wanisukume ili nipate kuwatumikiya kwa moyo moja. »

Tujulishe kwamba ni tangu siku ya tatu hadi siku ya mungu [...] la CEACO iliendesa kongamano la mwaka pia mkutano wa injili amabako umemalizika kwa kuonesha viongozi wa shirika hilo.

Tukisaliya hapo mjini Uvira, wakaaji wa Uvira waambiwa kuchaguwa vizuri wakati wa uchaguzi ujao munamo mwezi wa dicemba (en mot anglais) ya mwaka wa elfu kumi na mbili makumi mbili na tatu [...] Kiongozi wa tarisisi, Mauridi Mukerwa Jean Claude wakati akitembeleya sehemu za Sange bondeni mwa mto Ruzizi pia mta wa kayaja kata la Mulongwe, kwake Mauridi Mukerwa Jean-Claude, matembezi haya, ilikuwa na lengo la kuamusha raiya kutokuzubaha tena wakati wa uchanguzi ujao, kwani umuhimu ni kuchaguwa vizuri ili kupata maendeleo ya kudumu Uvira. Yuko hapa kwenye microphone ya Radio le Messager du Peuple : « Kwanza nilikuwa na kwenda kuwakumbusha kuwafunguwa akili kuhusu uchanguzi unakuya wasifanye tena makosa zenye balitokeya kufanya na mpaka leo tukonaendeleya kusouffrir na

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batu benye balivoter juu ya polo, balibavoter juu ya sac ya chumvi, kuonekana kubaconscientiser cette fois-ci baangaliye ngisi ya kuchaguwa ilituchanger maisha, ilitulete maendeleo mu territoire yetu ya Uvira. » Kwa fursa hiyo Mauridi Mukerwa Jean- Claude amefanya uzindusi wa bomba alilo wapa wakaaji wa Kayaja, itakayo wasaidiya kwa maji safi. Tena hapa tumusikilize : « [...] Kitu limetufanya tupatiye watu wakayaja maji, kwa sababu tumeenda tukitembeya tukaona kwamba kuko shida ya maji, watu wako wanatembeya ma kilomettre za mingi juu washote maji na wakonaenda naitafuta na wanailipiya pesa. Nikusema kama tunavyo uwezo yakufanya hiyi tunaweza tukawafanyiye kitu kidogo tukawaleteye maji [...] tukaamuwa ilitupunguze ile mateso ya kutembeya muda murefu, ama kuchunga ma saa , trois heures, quatre heures du matin muda ya ya maji. Tuangaliye uwezo tunayo kwa kuweka ile borne fontaine iliwatu wawe wanapata maji Tunashukuru mungu kwa sababu tulifikiya kwa kupata ile uwezo kufungulia ile borne fontaine. Na haiko pale njoo tutaishiya, tulikuwa tulishafaya kwa avenue du stade, Songo, na maitaji ya maji kama haki ya binadamu, maji iko mingi sana na pale kote tunaweza, tutaendeleya kupatiya watu maji. Ntutaendeleya kufanya mengi zaidi. » wakaaji walionufaika msaada huyo, hawakubaki kimya kwa kutenda hicho, hapa wakijieleza : « Nashukuru sana, juu tulikuwanaenda mu shishi kuleta majiwe, tunashota maji, tunabeba cent francs tunashota maji lakini kwa leo tunaanza shota maji ya honorable Mauridi Mukerwa, tunashukuru sana. Mungu amuongezeye nguvu nazidi kumuongezeya kabisa aiachiye pale. Shukrani kwa Mauridi Jean-Claude mungu akubariki sana tena sana juu tunahangaika sana na maji hapa mukayaja yote, tulihangahika na maji tena sana. Mtu iko nalamuka na quatre heure iliaende shota maji ilikuwa shida sana. Tunashukuru mungu baba yetu anatuleteya robinet hapa karibu, tuko tunashota ngisi tunajisikiya, mchana na busiku » [...] Tukitoka hapa mjini Uvira tujielekeze katika mji wa Bukavu muji mkuu wa jimbo la Kivu ya Kusini, watoto tano wanne wakiwa wa jamaa moja wameweza kupoteza maisha yao kwa muripuko uliyojitokeza siku ya posho tariki makumi mbili na mbili ijulayi mujini Bukavu katika jimbo la Kivu ya kusini majira ya sa moya, saa saba ya Usiku, mkosa huyo umeweza kujitokeza eneo la chai katika kata linalotembelewa sana la mtaa wa Bagira. Sauti kutoka katika mji zaeleza kwamba kumekuwa na hali ya upungufu wa nizamu kwa wale na wale ili kuweza kuzimisha muripuko huo ambao waendeleya siku babada ya siku. Watoto waliofariki katika muripuko huyo waweza kukadiriwa chini ya miaka kumi kwa mjibu wa bourgmestre ataja kwamba yote yatokana katika jamaa moja ambayo lilisahau kuzimisha moto baada ya kuweza kupiga chakula kwa kutumiya kuni za porini kwa namna nyingine nyumba makumi mbili na sita za mbao ziliweza kuteketezwa moja baada ya zingine katika kata ambako nyumba za mbao zilimekuwa zimejengwa moja kando kando na zingine. Tujulishe kwamba haipite wiki moja kabla haujatokeya muripuko wa moto katika kata tatu za Bukavu kama vile ilivyotaja Radio Okapi. Tujulishe kwamba wiki iliyopita, nyumba zingine mbili ziliwezwa kupatwa na mkosa huyo kwa maeneyo ya muji wa Bukavu. Majengo ya kiolela, ambayo kila siku ndio imekuwa chanzo ya mikosa hiyo yaonekana kupotea maisha ya raia.

Patience Bengeya ambaye ni Bourgmestre wa Commune ya Bagira anaonesha kwamba ni lazima serikali kuweza kuchukuwa majukumu ili iweze kusimamisha hali hiyo ya mikasa ambayo yaendeleya siku baada ya siku. Tubaki tuu katika jimbo ya Kivu ya Kusini ni kwamba waziri waujenzi Alexis Gisaro amezinduwa iyi siku ya posho tariki makumi mbili na mbili julayi kazi za ujenzi wa barabara yataifa namba tano (number, mot anglais) ambayo yapatikana kati ya Bukavu kuelekeya katika jiji la Kamanyola ni karibuni kilometa inne ama tano, ndizo

4.

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zitaweza kukarabatiwa, kuwa kume kuuwa na mita ambayo ngari zitapitiya na mita ingine itakuwa fasi ya watu wakutembeleya miguu kama ilivyo katika mapatano yalivyo sahiniwa kati ya Chaina na Congo ya kidemocraticia za kuboresha barabara hiyo. Barabara hiyo ambayo linapitiya katika eneo la Ngomo yaonekana kuwa na hali [...] Na hilo ndilo [...] waaziri kupanga mupango wakuweza kuboresha barabara hiyo [...]

JOURNAL SWAHILI DU 26 -07-2023

Amani na baraka ziwe nanyi kwa kuchaguwa Radio le Messager du peuple. [...] (Nous nous sommes épargnés de grandes lignes introductives).

Habari kamili, Uvira, Nduka, soko, kazi zimezorota pia gari na pikipiki hazikuweza kuonekana barabarani siku ya pili jijini Uvira hayo nikutokana na mugomo baridi mujini Uvira uliyoitishwa na shirika jipya la kirahiya katika hali la kuomba serikali kujenga barabara la taifa namba tano ambayo yapatikana katika hali mbovu Uvira. Mida ya saa saba, maadamano ya watu wachache katika Kamvimvira imejielekeza kwenye ofisi ya Meya, ambayo waisoma risala yao mbele ya Meya wa jiji ya Uvira. Wakati wa maandamano hayo kumeripotewa baazi ya kesi za ugeukaji wa haki ya kibinadamu maeneyo ya Kasenga, Mulongwe, ni pamoya na ile ajulikanaye kwa jina la Yakupita Joseph ambaye ataja kuvamiwa na vijana ku daraa la Mulongwe. Anajieleza : « Nafika kukilalo ya Mulongwe wa ndugu waliokuwa pale, wananisimamisha, wananiita, napita naenda nautaritibu, wanapita wanasema watowe pepo mu kinga yangu, nikakataa watowe pepo, kwa mushituko nikakuya shituka wamenipiga fimbo, wakati wamenipiga fimbo, nikakuwa saa vile napoteza équilibre wakakamata kinga wakati walikamata ile kinga, tukakuwa tunakogotana, umpya akafika anaanza irapiditer akaikamata akaitupa mumayi, na hiyi sakoshi yangu ingepoteya mais, heureusement mama mumoya na baba mumoya walikuwa pale wakapita wanakamata ile sakoshi. Miye najuwa kama mtu iko huru, mtu anaweza kusapoti (sapoti, support) au mtu hawezi kusapoti. Kumbe ombi langu naomba kubaorganisateur bakuye bakamate ile kinga baitengeneze. » Yakupita Joseph aliyenyanyasiwa aliyekuwa akirikodiwa na Radio le Messager du peuple. Na lakini tulipohojiana naye mratibu wa shirika jipya la kirahiya kuligana na kesi hiyo ambaye ametupiliya mbali mashitaka hayo. Mafikiri Mashimango Martin ataja kuwa hizo zawezekana kufanyika na baazi ya watu wa nyia mbaya ambao walikuwa na lengo la kuharibu jina la shirika lao. Huyu ahakikisha kwamba timu (team) ilikuwa ikichunguza vizuri na hakuna kesi yoyote uliyoripotiwa kwa wakati wa mgomo huwo kwa faida ya wakaaji wa Uvira kwa upande wake [...]

Viongozi wa inchi hawapashwi kuchunga vitendo vyarahiya vifanyike ili watende kazi kwa faida ya wanainchi. Matamushi hayo yake mratibu wa shirika la kirahiya socico RDC magaribi iyi siku ya pili mbele ya wapasha habari wa mahali. Kwake Kelvin Bwija, vitendo vya raiya vinaruhusiwa na sheria ya inchi ya DRCongo kuepukana nah ali hiyo ni kwa wajibu wa serikali kuheshimu mapaswa yake kwa wana inchi. Tumusikilize hapa Kelvin Bwija akijieleza hapa kuhusu jambo hilo : « Jambo ambalo tumefanya leo, limefanyika leo mu ville ya Uvira et ses environs, ukisoma constitution article 26 (vingt -six) inaprevoir ma marches pacifiques na ma villes mortes, ma revendications fulani fulani njoo maana tumeshirikiana na wenzetu wa UNSCC kukuwa pamoja mu barabara ku observer kwa sababu kuna watu wenye wanaweza waka haribisha bya batu, njoo maana tulikuwa tuko tunamaîtriser wakaaji. Non aussi wa autorité wanapashwa kuwa na esprit patriotique na habitudes, comportement ya mzuri kuwa na angaliye, wasikuwe wanachunga mashirika za kirahiya tukuwe tunaorganiser maactions citoyennes, villes

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mortes, ma marche pacifique pourque bapane solutions ku bitu fulani fulani. Banaâshakuwa na réagir mbele ya ma shirika haziya organiser maactions citoyennes [...] ziko tellement constitutionnelles parce que depuis longtemps tuko tunaomba Route Mwami, Rn5 ijijengewe, Route Espoir, Route Mwami zinjengewe mupaka hivi hatujaona ata kitu. Wa autorités wanapashwa kurudiya ku mu sitari kuwa na tenda, kufanya kazi mbele ya wakati ma sociétés civiles haziya organiser maactions citoyennes [...]

Kijana mumoja apandishwa kwenye ngazi ya kiprofessa kitaifa katika inchi ya jamuhuri ya kidemocratiya ya Congo. Ni daktari Trésor Makunya Muhindo mwanafunzi wazamani wa Institut Muhe atajwa kuwa professa akiwa na miaka thalathini na moja kupitiwa muswada wa sheria uliyosahiniwa na waziri wa elimu ya juu na maunivasite ya tariki ishirini mwezi wa saba mwaka elfu mbili ishirini na tatu. Docteur Trésor Makunya Muhindo ambaye kazaliwa na kukomaa pa Uvira alimaliza pa Goma mwaka wa elfu mbili kumi na inne mbele ya kupata uzamini kwenye universite ya Prétoria huko Afrika ya kusini na ambako kamaliza akiwa mwalimu wa sheria mwaka elfu mbili ishirini na moja akiwa na miaka ishirini na kenda. Mutangazaji wa zamani pa Uvira Docteur Trésor Makunya Muhindo atajwa kuwa mtu aliye tumika sana ili afike pale anapokuwa leo wanasema hivyo waliomujuwa hapo zamani, hawa wataja kuwa professa Trésor Makunya Muhindo ametoka mbali. Mwezetu Clovis Kamanya clova atupatiya ramani ya mwandishi huyu wa zamani kupitiya ripoti hii : « Mwanafunzi kwenye shule la Muhe pia mwanachuo huko kwenye Universiti Catholique Bukavu, tawi la Uvira, mbele ya kuenda kuendelesha University pale Bukavu, Trésor Makunya Muhindo alikuwa mwanachuo ambaye alijituma zaidi na na mufano wa kuing kama ngisi anatuambiya moja ambaye walisoma naye apo Bukavu, ni Maître Franck Malilo : « alikuwa ni mwanafunzi ambaye alikuwa anajitafuta sana, hakukuwa anaikaliya ile ambayo tunafunzwa, ambayo tumeambiwa, alikuwa na haja ya kuenda kujuwa zaidi ya kile ambacho tumeambiwa, kwa shule na ile ilikuwa nafanya kwamba tukija kwa siku nyingine kwa darasa, anakuwa na changa moto kabisa katika ile ambayo walimu wanafundisha. Mwanafunzi ambaye alitufuza vitu vikubwa wakati tungali tunasoma unajuwa kuna ma concours zenye walikuwa wanaorganiser, eh CPI ilikuwa naorganiser ma concours sur les droits de l'homme, droit humanitaire na aliyeenda kufanya hizo ma concours na aliremporter ma victoires na aliremporter trophée. »

Pofessa Trésor Makunya Muhindo alikuwa pia Mutangazaji wa habari miaka elfu mbili natisa na kumi na mbili kwenye radio ya kijamii Mitumba, Jean[...] Mutambala aliye usika na mipango kwenye radio hiyo wakati ule anatowa ushuhuda wake : Tuliweza kumuita Treze Mak, nakumbuka ni mimi binafsi ndiye nimeweza kuwapokeya eh, walikuwa vijana wawili pamoja na rafiki yake Clovis, na walikuja kujifuza kazi kwenye Radio Mitumba katika kipindi kile cha miaka tangu elfu mbili na sita hadi elfu mbili kumi natano. Ni kijana ambaye nimemuona alipenda kazi yake na hakuogopa mtu wakati aliamuwa kukuambiya kitu na wakati kama kiongozi wa chumba cha habari eh kwenye Radio hiyo wakati wa mikutano yetu kila mara alikuwa anaambiya kila mtu kosa lake, anakuambiya nakumbuka mimi alisahihi karatasi niliandika za habari na wakati mimi njoo alinikuta mukazi. »

Kwa upande wake Trésor Makunya Muhindo kuteuliwa Professa kwenye inchi ya Diarici (DRC) ni ndoto inayo ngeuka kuwa kweli : « Nasikiya kurizika kwa sababu nimitimiza imoja yapo ya ndoto zangu muhimu zaidi nanilipoanza masomo yangu ya chuo kikuuu hapa Uvira, walimu wote walitoka sehemu zingine zaidi ya Uvira, na ulikuwa nafika kipindi ambacho mtu anafanya wiki mbili, tatu amusomi sababu hakuna walimu ambawo wanakuja. Na kiukweli

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kulikuwa professa ambao walikuwa wa professa ambao wamekuwa wamezaliwa apa Uvira na wamesomeya fasi nyingine ila wengi wao hawakukuwa wanarudi kufundisha wanafunzi ».

Katika ushuhuda wake, Franck Malilo anataja kwamba kiwango ambacho anafikiya Trésor Makunya siyo kya kubahatisha kwa sababu Trésor Makunya alitumika nguvu sana iliafikiye pale ambako anapokuwa kwa sasa. Tusikiye hapa mfano ambao anatutatijiya apa Franck Malilo : « Kwanza inanichekesha kwa sababu na kumbuka wakati fulani Trésor alifikiya kuuzisha pétrole, aliuzisha petrol, kunywa ayo. C'était Trésor Makunya, alors ile inanifurahisha kuona kwenye anafikiya na kuona kwenye anatoka, donc ce n'est pas un fait du hasard. Leo Trésor akikuambiya vile kama aliuzishaka petrole, aliuzishaka majojo mu stade de l'unité, ayo hiyo jojo ayo iyo bonbons na hana franka zakulipa billet aingiye mu stade, anapenda adevier, saa anapenda adévier polici anamupiga fimbo jojo zinaanguka, alors c'était des défits bien évidemment zenye, nikazi lakini leo ninafurahi kuona Trésor Makunya anawezakuwa déjà professeur associé na mwenye anasaidiya iyi inchi [...]

Tume huru ya uchanguzi yaani CENI itaanza augausti tariki mbili operesheni ya utowaji wa kadi rudufu za kadi za wapiga kura katika tarifa yake kwa vyombo vya habari, ilichapishwa juma inne julayi ishirini na tano CENI inaonesha kuwa operesheni hiyi inawahusu wapiga kura ambao wamepoteza kadi zao, pamoya na waliyo na kadi za wapiga kura ambazo maandishi imefutwa kwa siku kazaa kwa sababu utowaji wa nakala ni bure alakini kulingana na CENI kuligana na utaratibu uliyowekwa kwa kusudi hili kwa mupiga kura ambaye amepoteza kadi yake ya mupiga kura, ni lazima hasara hii izibitishwe na offisa wa polici wa mahakama ya kumupa ripoti ya mupiga kura kisha anajiwakilisha kwa Antenne ya Ceni ndani ya mamulaka ya kituo chake cha usajili na ripoti hiyo, kwa hiyo anaitwa kwa kujaza nakala ya form (fomu) ya ombi ikiwa mufumu wa tawi ya ceni ao mujumbe wake atazibishwa kuhakikisha kwamba alijijisajiliwa katika mmoja wapo wa vituo vya usajili vilivyo chini ya mmalaka ya tawi hilo. Kadi isiyoweza kusomeka kuisiyana na wapiga kura ambao maandishi yao kwenye kadi yamefutwa nayo hayasomeki wanaomba kuripoti kwenye matawi ya ceni ndani ya mamulaka ya kituo cha uandishijazi wakiwa na kadi yenye kasoro ilikupewa kadi ya usajili. Ceni inakarabisha huduma za uma na za kibnafsi ambazo zina kadi za wapiga kura ambazo zimeshauliwa ao kutekelezwa wa miliki wao [...] kwa tarifa hiyi ya ceni ndio tunaweka nukta kwa tarifa hii. Aksanti kwa kututega sikio.

B.

DEBATS POLITIQUES

1.

BARAZA DU PEUPLE DU 23-07-2023

[...] Leo tuko nanyi katika kipindi [...] tutazungumuziya hali ambayo inaleta chaga moto ama vuta ni ku vute katika siasa ya congo kuhusu kifo kya bwana Cherubin Okende ambaye ni mnenaji ama bwana mtu wa karibu wa bwana Moise Katumbi [...] tumekuya naye Maître Assumani Kangeta wa Ensemble pour la République, tumekuwa na coordo na nouvelle société civile , Bwana Mafikiri Mashingo mbaye tunasema karibu kama Mratibu mupya wa shirika jipya hilo la kirahiya [...] Baazi ya wa ligaliste wengi wanakuwa kando ya radio zao [...] ligala Lamuka ambayo inakuwa mu avenue de l'authenticité, ligala Limete ikiwa route mwami, ligala Quarante-cinq minutes uko kigongo [...] ligala Rond Point Kamvimvira ambao wanatutega sikio wakati huu [...] katika wiki iliyopita kumetokeya mafa ambayo yaweza kuleta vuta ni kuvute katika wana siasa wa Diharici Congo, huku ikiwa ni kifo cha mwanamemba wa

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Ensemble pour la République yeye akiwa mukon wa kuume, mnenaji wa mungombeya kwa gazi ya uraisi, Moise Katumbi Chapwe [...], lakini basi tumusikilize Maître Assumani Kangeta [...]

Asante bwana Mutangazaji, kwanza nitaenda kupana pole kwa wanamemba wote wa Ensemble pour la République kwa yote ilitokeya kwa Moise Katumbi kwa upekee na Ladisi Djuma Matonda kwa sababu Cherubin alikuwa mtu wake wakaribu zaidi nitapana pole pia kwa dada yangu Eulalie Kangeta na kwa beaufré yangu Konga kwa mupoteza mtoto, pia na kwa Kisanola [...] ni mungu anapana na ni mungu anabeba [...] kwas asa kunakuwa ingine ligala banaita G7 pale Kabindula, kwa saizi wanakufata ikiongozewa na bwana Lolo Simitondo. Donc kwa saizi wanakufata kwa makini. [...] Sisi tuko muhali ya uzuni na kilio kubwa kwa sababu, ni mambo ya kuhuzunisha zaidi sijuwi kama kuna mtu yeyote ule ambaye ataeza akafurahiya kifo kya mwengine et surtout que aliyekufa aiko tuu porte parole wa ensemble pour la République mais plus tôt un député national na député national anareprésenter njoo nation. Donc ni uzuni kwetu sisi wote sauf kwa wale ambao wana roho za kutu ambao wanaona wanatakaa shidwa wanaanza maliza maliza wamoya.

Asante sana kwa Maître Assumani Kangeta kwa kuwa trop bref kabisa [...] siyo kusema tuu bwana Cherubin Okende alikuwa porte-parole wa Ensemble pour la République mais pia ni mwaakilishi wa raiya kwani yeye alikuwa député national. Bwana Mafikiri jambo kwanza [...] Ninyi kama raiya munakuwa na usomi gani par rapport ya kifo cha uyu ambaye [...]

Nashukuru mzee par rapport na swali [...] acha nisalimiye Assumani Kangeta que je respecte en passant [...] najuwa que ni watu wengi Uvira ville kama territoire. Na par rapport na swali bwana muhariri nikusema kwamba mambo ilifika [...] ni maisha ya mtu yenye ilipoteya même si leo ukiangaliya leo watu wako nakamata avec legereté mais nikukuwa na comprendre que ni maisha ya mtu njoo tuko nasema. Na wakati Cherubin alikufa quand même nawaza kama sisi shirika la kirahiya, iliuma sana, même, kama mtu wa vile avec personnalité yenye alikuwa nayo, na le matin vous vous reveiller le matin eti fulani alikufa [...] et que nous comme shirika la kirahiya tulidéplorer sana ile situation natuwezi pendeleya biendeleye vile parce que pako watu wana shimama juu ya kuteteya iyi inchi na le matin kuwa na shimama eti mtu fulani alikufa, inauma zaidi sana [...] ile hali ileta boga même mu République Démocratique du Congo kusema est-ce que vraiment tutakuwa na watu wanaweza shimama na wa saidiye iyi mugini, kwangu donc, bref nikusema kwamba ile habari saa ilifika ya kifo cha ancien ministre wa transport Okende kukufa sisi comme Shirika la Kirahiya tulicondamner sana tena sana parce que quand même alikuwa parmi les grandes personnalités wa iyi congo[...] Donc voilà de manière bref par rapport na regret tuliona kifo cha ancien ministre wa transport.

Asante acha tupane namba[...] unaweza ku réagir [...] ni 0997132065 (zero neuf neuf septante et un trois-cent vingt soixante cinq) [...] kwa kweli tunadéplorer kabisa absence ya chama cha Udps kwani [...] tulipatana kama sujet tuna irenvoyer ku journée ya leo [...] pi tumewaandikiya message ya kuweza kuwa kumbusha kama sujet iko maintenu, na wao kama invité wa chama tawala, lakini mupaka sasa wakilishi wa chama icho cha UDPS alors que ni dakika kumi na inne [...] na mupaka sasa hawajafika [...] Quatorze minutes [...] hajawasili [...] Merci kwa iyi ligala G7 ambayo inakuwa apa Kabindula, félicitation kwa raiya ya Uvira ambao wanaendeleya ku créer ma ligala pour l'émission Barza du peuple ni zero neuf neuf treize deux cent et six cinq (0997132065) [...]Alionesha uzuni yake kwa kifo cha Cherubin Okende na yeye ku qualifier kuwa ni assassinat politique. Est-ce que vraiment [...] ni kwa alama ngani ambao munaweza

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kusema kwamba ni assassinant politique ama ilikuwa ni juu ya ile tu emotion ambayo alikuwa nayo baada ya kuona ule mnenaji wake kufariki hivyo ?

Asante Bwana mutangazaji nitakuambiya kama Moise Katumbi n'a jamais eu d'émotion. Hayakuwaka na maémotions. Donc il est toujours raisonable ku byote benye anasema na maneno yote anakuwaka anaitiya nafasi inastahili. Et donc Moise Katumbi comme [...] wakati walisikiya ule utata, kifo ya honorable Cherubin ili zusha ma swali mengi na kuleta sisi kwa Ensemble pour la République tulikamata décision fulani na njoo kwa maana tulisema kama iko crime d'état. Et donc ile yenye walifanya ni assassinat kwanza kwa sababu tutakuya kuirudiliya. Nini tunaita assassinat ? [...] mimi kama juriste. Tunaanza wakati Moise Katumbi anapata sollicitation comme une personnalité aingiye mu union sacrée juu ya kusaidiya inchi[...] wezetu ambao tulizani kama wataelewa, ku mwisho hawakuelewa[...] Moise Katumbi Chapwe na directoire national ya Ensemble pour la République ilidéicider kusema tutoke mu union sacrée na pale tukapana opportunité mwenye anajisikiya kuendeleya kutumika na Feliz mwa iyi gouvernement ya Sama Lukonde ataweza kurudiya na akiwa membre ya Ensemble pour la République [...]Donc anaifanya individuel [...] Christian Mwando alitoka na wengine walitoka na souci ya kusaidiya raiya, siku kidogo tukasikiya de père et de mère, loi de père et de mère ikaanguka kwa sababu walitafuta wa mudestabiliser Moise Katumbi[...] na kwa leo ile tulikuwaka tukiimba. Tukingaliki watoto ebo na ile na ma campagne yao [...] ile loi de père et de mère haikuongelewa ata [...] Tuliona apa [...] mu mwezi wa tano Moise Katumbi ana prévoir kuenda kuikala mu Kinshasa pendant trois mois comme tout congolais, blocage zikaanza paka saa anatafuta a voyager Kikwit banamukataliya asifike Kikwit comme [...] ni congolais mwenye asitahili kuzunguruka mu inchi aende Congo Central bana mukataliya et puis le 20 mai baka proclamer vraiment etat dictatorial sanguinaire kwa ku empêcher Salomon arbitrairement na kusambalisha watu wasifanye manifestation pacifique. Iyo ni ma indice, wakati waliona kama Salomon anakamatika mbele ya watu akuna gisi wamutendeye kinyama ikabidi waende utiliser wa Demiap, na ma service zingine mais ile tukasema tutaifatiliya kama kawaida alakini neno iliyotoka mule wanasema bwana Salomon alikuwa anataka ba remplacer Président mwenye iko watiye mtu wa Katanga. Et que walikutana mumatéléphones zake ma numéro za M23, anaongeyaka na Rwanda tout ça. [...] pendant que ma enquête ziko en cours, le Président de la République akajidéplacer alifika faismoya akasema ya kwamba yeyote ule atapatikana mwa ile mambo wala atasikilika mwa ile mambo ya M23 wasimuulize de droit de l'homme[...] sijuwi kama munanielewa kwa hiyo niveau unasentir kama banatafuta kuvalisha Ensemble pour la République dowa ya M23 et pourtant benye banaongeyaka na M23 biko, benye bali baloger mu 2019 à Kinshasa biko na kula ku Fleuve Congo ku Mmeling ku hotel za nguvu, kuma frais zabo[...] mais pardon nifikiye pale, alors Cherubin, ministre ana démissionner, alors crime d'etat inatokeya wapi, alikuwa naitwa na Parquet Près Cour Constitutionnelle[...] inamwuita aende afike a répondre ajibiye nini apana aliuwa apana, aliiba, ama nini, akuye a déclarer bavérifier mali yenye alikuwa nayo yenye aliwezaka déclarer avant akuwe ministre, alors mwa ile circonstance tutakumbuka kama mu Congo akingali ministre wa kwanza depuis Congo inakuwa mwenye anakuwa interpeller après ku déclarer avant mandat mali yake [...] ama mandat fulani yenye ilikuwa lancer kusema waitishe mtu fulani na mwa ile circonstance njoo alikamatika escorte wake anaingiya ku déposer lettre juu ya kulomba repos, banakuya banaingiya, banatiya arme, bana forcer mupaka kwenye balienda

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muuwa... wapi ?Devant la cours constitutionnelle na haute instance za République zenye ziko hypersécurisé et donc mtu kuko ma caméras mais zile caméras zote azikufonctionner ile siku, kuko bapoliciers benye banachugaka pale, kwa ile moment abakukuwa donc est-ce que vous pouvez comprendre ça ? Leo ukifika ku parquet utakutana watu banayala pale mais ile siku sa Cherubin anafika on a évacué tout le monde. C'est un crime d'état. Assassinat parce que baliiplanifier très bien bamuite afike bamuenlever kisha baende bamuachever.

Voilà iyo ni maoni ya bwana Assumani [...] yeye anasema iko aibu sana kuona député anauwawa [...] yeye kwa upande wake anasema avant Kabila égale pire, après Kabila, raiya iangaliye nani anastahili kuchanguliwa. Serikali intenda ivyo kwa kuogopesha opposition [...]

Yeye anasema hivi mambo hayo yanatokeya sana mu inchi yetu sababu notre pays n'est pas informatisé [...]

Bwana coordo Mafikiri [...] Assumani a analyser ma faits zimoya ambao wao wanaonesha kama ilikuwa assassinat politique [...] Est-ce que serikali inaweza uwa député sababu alidémissionner tu mu union sacrée ? [...]Est-ce que munaweza ku kubali kama inaweza kuwa assassinat politique, ama baa aventurier bamoya ivi benye baliviser tu ule mtetezi wetu ?

Miye nawaza kama que tunapashwa tukuwe sérieux kama tuko na débattre vraiment de situations purement politique mais aussi ziko sensible kwa sababu kifo cha Cherubin ni kitu kenye kiliumiza kila mtu na sisi kama shirika la kirahiya tunaendeleya ku déplorer [...] il faut ku reconnaître vraiment na appuyer wazo ya kaka Maître Kangeta kwamba il y a eu déjà tension entre le pouvoir en place avec mainant l'ensemble, avec Moise Katumbi par rapport na gestion ya inchi, par rapport na mawazo tofauti [...] mambo ilikufa ni conséquence ya tension entre les deux partis. Na Cherubin quant même hali yenye alikufa ndani ce n'est pas une affaire de bandits c'est quelque chose si vous analyser utacomprendre qu'il y a eu une organisation bien planifiée kwa juu ya kujuwa ngisi batamueliminer na sisi comme shirika la kirahiya nawaza kwamba à notre niveau tunaendeleya kulomba à ce que pakuwe ma enquêtes sérieuses bien sûr Katumbi analomba que pakuwe ma enquêtes na des experts internationaux na mener ma enquêtes que pakuwe des enquêteurs indépendants pour que bajuwe réellement nini comment ngisi alikufa [...] wazo muzuri na isi kawiye malheureusement pako shida, le pouvoir en place question ya maisha ya batu bako banaikamata avec ma legereté et pourtant la constitution iko claire, la vie ya mtu, la vie humaine est sacrée mais ukiangiliya façon même pouvoir kisi inakamata maisha ya mtu, inakamata maisha ya mtu avec négligence na inatuma chaque fois les enquêtes ingelifanyika de manière sérieuse kwa juu itupe ma résultat muzuri haiko inafanyika. Donc pour moi nawaza kwamba pourque quand même batu bakuwe soulager par rapport na bitu bilifika par rapport na ministre, par rapport na wengine, nawaza des enquêtes sérieuses inaweza tusaidiya tujuwe ngisi ya kufanya natukamate position parce que ukiangaliya il faut que pakuwe maenquêtes pour que bajuwe alikufa mu circonstances gani. Deuxième élément alikufa à quelle heure, troisième élement, il faut que quand même bafanye kitu ba déterminer qui est nani alipiga na kujuwa benye baliweza participer par rapport na ile assassinat. Donc pour nous comme shirika la kirahiya [...] le gouvernement anapashwa akuuwe tellement sérieux dans cette affaire parce que tuko naogopa ile tension itaendeleya entre le parti de Moise Katumbi de l'Ensemble et avec le gouvernement inaweza tuma inaleta bingine na

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haitakuwa intérêt ya ba congomani bote[...] Pour nous tunaproposer [...] pour éclairer ce dossier [...] vraiment des enquêtes sérieuses inaweza tusaidiya kwa hiyo.

Jacques [...] mu avenue Fizi anasema hivi [...] hiyo ni banditisme politique [...]

Mimi ni le Mwalimu Néhémie La Penzi paa Kamvimvira tunafata vizuri upande wetu ni kwamba salle de classe yenye haina chef de classe wakufaa kila bêtise awe désordre inafanyika mu classe, habieleweki Cherubin kuuwawa mu macho ya serikali le congolais tuone mbali inchi iko pabaya tukuwe na maturité ya kufaa muma elections.

Asante [...] siye kwetu mu droit banasema kama mu cours ya criminologie, les criminels reviennent toujours sur le lieu de crime [...] Katika asili yetu juu niko hybride kama vile unajuwa. Munazoweya kusema kama mulozi njoo anakuwaka wa kwanza kukuya kuliya mu nyumba. [...] anakuja juu aji assurer est-ce que Kabisa Sumialo alikufa [...] na yeye njoo anakuwaka na machozi ya mingi [...] benye banakamatika, chauffeur wake uko aux arrêts, policiers mwenye anamuchungaka iko aux arrêts na arme yake vile. Unaona déjà kama ni ba proche. Mtu wa kwanza mwenye alifanya sortie médiatique kusema kwamba Moise Katumbi njoo alimuuwa haiko inquiéter et pourtant ule mwenye ashapata indice kama ni fulani njoo aliuwa angepashwa kwanza kuwa pour raison d'enquête [...]de deux mule mu Kinshasa quand un député passe wa taille ya Cherubin ni foule mais unajiimaginer comment batu yote balidisparaître comme dans un film yenye iko informatisé bakaeffacer batu yote kulimoya pourque Cherubin ajikutane iko yepeke. Ça ne peut pas passer. Habisikiliki. Donc pour nous, le gouvernement tulishukuru kwakupatiya ile pole mais tuko na déclarer kukuwe maenquêtes yenye itakuwa approfondies [...] unakutana déjà procureur général yepeke anaanza sema non non c'est prouver que balle yenye ilimupata Cherubin ilitoka mu arme ya escorte wake. Unajiimaginer kwenye escorte wa mtu kwenye ataacha arme ku cours constitutionnelle, cela veux dire surveillance iko ya nguvu. Est-ce que vous comprenez ile aspect ? Escorte wa député anaacha arme juu aende apeleke document à l'intérieur parce que à l'intérieur hautapit na ile arme. Sasa ile sécurité ilikuwa tu ndani ikakosa kuwa inje ? Et quand le véhicule iliwaka, personne hakukuwa ku mulango, ata garde ata nani wakusema miye niko apa wakuangaliya, est-ce que ile ma véhicule za ba kubwa zenye zinakuyaka ku parquet pale, hakuna mtu wakuzichunga juu ya kujuwa uyu banabeba ama apana. Non, il y a un coup monté. C'était très bien planifié de telle façon kusikuwe ata mtu mumoya mwenye atasoupçonner. D'ailleurs je presume que ce jour-là Cherubin alikuwa yepeke mwenye alikuwa invite mwaile saa pourque basikutanane na mwengine. En tout cas l'on ne saurait pas comprendre ile situation et donc siye kwetu paka saaizi kama gouvernement inasema itupatiye ma preuves parce que eyo njoo iko na mainstrument zote mais aussi Moise alirassurer si il faudrait que FBI njoo ikuye enquêter juu ya mort ya Cherubin. Le vrai commenditeur ya bale ba tueur à gages baonekane, il est prêt pour donner de l'argent kupana franga ju bale bakuye.

[...] D'ailleurs inatupatiya nguvu[...] haiko Gumino tout comme haiko ba Bishambuke [...] Mwaakilishi wa udps hawezi kufika kwa sababu kwa iyi sujet abana la kusema [...]habari zenye aziko verifier zinasema kama bako Bukavu lakini wangetuandikiya kutueleza kwamba wako Bukavu. Kila Kifo yote [...] Umu Congo gouvernement njoo iko responsable [...]

Kuko wakati moya nilivivre scène ya ndugu yangu [...] kufatana ngisi horable Cherubin aliuwawa [...] est-ce que aiwezi kuwa garde alikuwa un peu distrait na aliacha canon au seve ya bunduki iko ouvert kisha akaenda na mwisho labda mukubwa alitaka kuigusa

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kisha ikamuuwa [...] kama wanasema gouvernement, alama ngani nyinyi kama raiya munaweza kusema [...] kwa nini aliuwawa kisiasa ?

Sisi shirika la kirahiya hatuya sema kama aliuwawa kisiasa kwa sababu tuko na ngoya enquête i prouver [...] il faut comprendre politiquement batu ya Ensemble banaweza tenir discours kufatana [...] sis kama shirika la kirahiya tunajuwa d'abord action ya kuuwa Cherubin ilikuwa bien planifier et que les enquêtes itatuambiya mengi zaidi. Mais aussi nilikuwa nataka watu wote wa Uvira mwenye iko natafuta a comprendre kwa sababu niko nawaza Uvira ama mu Congo bako nataka bavalishe batu bazoweye maisha ya matatizo or c'est ce qui est inconcevable. Raiya inapashwa kuelewa kwamba kila kifo kwanza na heureusement Maître alishaisema même si ulimukata, kila kifo ikifika mu Congo kyakuuwa mtu, il faut kujuwa que le gouvernement iko responsable kwa sababu iko na mandat ya kuprotéger maisha ya kila mtu et que miye niko na sema kwamba est-ce que sisi raiya tuko na ile capacité ya kuelewa kwamba serikali mambo iko nafanya iko aussi inacontribuer ku kifo kyetu. Comment expliquer [...] une autorité pareille, simple déplacement yake et que le matin tunakuya kutana kama mtu anakufa. Donc c'est inconcevable. Il faut que batu baelewe kwamba haiko njoo benye mtu angelimeriter bile. [...] Au contraire serikali iko pale kwa juu ya ku protéger maisha yetu à tous les moyens. Parce que je prends un exemple [...] niko naangaliya que mara mingi mambo iko nafikiya batu mu Congo même kufikiliya kufa, iko na kamatiwa avec legereté [...] Recemment juzi [...] mais il faut voire est -ce palikuwa déclaration de la part du gouvernement ku honorer même bale batu benye balituacha ? Unacomprendre que la vie politique, politique yenye iko mu inchi aipermettre aimupe mtu utu avec valeur parce que c'est normal, na njoo benye biko na tokeya [...] ile kusema kwamba non, ilifika, Cherubin aljiiuwa ye peke peut-être izi exemple ulipana, apana. Ukiangaliya ngisi Cherubin alikufa Allez-y comprendre ata mtoto wa chini wakimuonesha maimages avec ce qui s'est passé basi atakuambiya kwamba Ça étéit une organisation ya kabambi pourque ba éliminer ile maisha ya ule mtu. Pour terminer sis Shirika la Kirahiya, la situation yenye ilifika pour Cherubin c'est déplorable [...] et que moi je crois, nawaza kwamba même watu wako mumajorité mu Union Sacrée aiko ba prendre zamiri, aiko ile hali yenye tunawezaendeleya emo, aiko kwa juu ya poste fulani njoo unaweza sema non, il n'y a rien mais il faut comprendre aiko maisha, aiko hali yenye batu banaweza kufwa emo mu vintgième siècle.

Voilà, [...] anasema pole kwa Ensemble état de droit haifanye kazi yake njoo maana mualikwa watakoma mu 2023 na watapata carton rouge.

Watu wa Udps waache yasho juu byote binawashinda, économie, tribalisme, [...] Cherubin Okende walimutumainiya wakati alikuwa ministre wa transport na communication [...] Mupaka iyi saa vraiment kuko quand même hali ya sitofahamu [...] Famille ya Cherubin ili déposer plainte contre un inconnu [...] kinyume ya casquette yenye uko nayo ya Ensemble pour la République, ninyi kama wa juriste, ile plainte contre un inconnu inamaana ngani na kwa nini ile famille ilifanya plainte contre un inconnu ? Est-ce que iliogopa kujiplaindre contre le gouvernement ou contre Moise Katumbi ?

Mimi bwana Mutangazaji, ya kwanza nitasema ile question ya arme inawezakana ikuwe honorable, le porte-parole wa Ensemble pour la République aiikamata na njoo lisasi ikatoka iyo hypothèse haiwezi kuwa. Ba garde bote banajuwa quand est-ce que banaweza tiya balle mu chambre sur ordre de qui banajuwa, il y a de consigne, sawa ule

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rafiki yako vile en tout cas alikuwa naenda pour violation de consigne parce que hawezi de n'importe quelle manière donc, manque ya vigiligance na prévoyance ilikuwa namukamata parce que haiwezi pita inaperçu. Bwana mutangazaji, eh una ona kusema kama kuna giza tafauti ama nini apana bwana mutangazaji. Unasema plainte contre inconnu, oui, plainte contre l'inconnu, parce que la famille paka saizi famille yake haiya juwa réellement nani aliiuwa nani anapashwa onesha kama fulani anauwa ? Ni serikali njoo aliuwa na kwaku sema anatuleteya uyu na anatuleteya maélément ya preuve na zile zenye zita tuconvaincre. Nakumbusha kama ni apa ku studio njoo nilioneshaka kwamba wakati bwana le feu Etienne alikuwa na Mobutu balikuwa na ile ma pratique ya kumaliza ba opposant nilisema apa kwa iyi plateau wakati tuko nazungumuza na njoo ile maabattoir ya Bakwanga ngisi Père Mulele alikuwa eliminer tout ça. Ilikuwa mwa ile règne et ici nous nous disons hatupointer fulani tunasema gouvernement i diligenter pour que ipate le véritable criminel. Pourquoi siye tunasema gouvernement ? Parce que constitutionnellement eyo njoo iko garant ya sécurité ya kila mtu. Nitakuambiya ya kwamba wakati Katongo na Kigongo kulikuwa majeshi walikuwa wanauzi ilinibidi pka ni ka kamata téléphone. J'ai appelé le ministre de l'intérieur. Nilimuita ministre wa intérieur nikamuambiya ça ne va pas. Basi juu ya nini miye sikusema ministre Moise Katumbi. Non nilimuita Ministre wa intérieur pour que a intervenir juu haiwezi wezekana bile biendeleye et donc kama plainte iko contre inconnu c'est-à-dire banapatiya gouvenement toute indépendance, kwa uhuru wote gouvernement fanya maenquête zenye zitakuwa fondé utupatiye ule mwenye aliuwa. Imaginez kama banaanza uwa mu kinshasa un député, miye nyamu nyamu batanifanya aye ? Sibatani kula kula sawa kauzu ya Uvira ? Utaniambiya apa Mafikiri sasa yeye atakuwa nini ? Un député, un ex ministre ya transport [...] autant de bus. Na elewa kama kuko batu benye ukitumika nabo unafanya bya mubaya au bya muzuri, hali yao niku kuangamiza tuu. [...]

Asante [...] parce que vraiment naona kama Ensemble pour la République iko mu logique ngisi sheria inasema, yaani inaacha indépendance kwa gouvernement congolais. Gouvernement congolais ibaleteye mtu mwenye aliendesha mauwaji hayo. [...] ukifata leo ngisi bako nataka organiser maenquête kuko tena vuta ni kuvute hawa banapenda hawa wawe mubaenquêteur, mwengine ba fulani basikuye [...] Tunaweza kuwa na matumaini ya maenquête yenye iko crédible ?

Miye nawaza kwamba ce sont des oppositions politiques [...] camp ya Ensemble ina proposer que kama patakuwa ma enquête ba ingize ba experts internationaux, benye batafanya ma enquête de manière indépendante même si gouvernement inasema que il faut nabo baparticiper, miye nawaza kwamba ce qui est important ni ma résultat batapata lors des enquêtes [...] tatizo yenye iko mu ma pays plus ya Africa, wanaenda na mawazo ya Nicolas Machiaval mwenye il faut kufanya tout moyen pour conserver pouvoir na njoo inatuleta mwa iyo mambo yote. Na kwangu miye nawaza kwamba pour l'intérêt [...] ya kuheshimiya si vous voulez bien kifo ya mwenye alituacha Honorable Cherubin miye nawaza kama les deux partis banaweza jimettre ensemble bapate consensus na kujuwa ba enquêteur gani batakuwa. Na mimi comme Shirika jipya la kirahiya nawaza kwamba si le gouvernement anaweza fikiliya kusikiya d'une parti ya Ensemble par rapport na presence ya ba experts internationaux par rapport ya ces enquêtes [...] je ne vois pas un inconvénient. Tuko na besoin que résultat tupate zikuwe za muzuri pour que quand même population ijuwe kweli itakuwa wapi. [...] Bien sûr niko d'accord na weye

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kama abasikilizane par rapport ya ba enquêteurs bien sûr haitatowa matunda mazuri même si resultats zinaweza toka panaweza toka tena fuyo or aita profiter kwa sisi raiya njoo maana sisi kama shirika la kirahiya tuko na lomba bajimettre ensemble bapate consensus par rapport ya ba enquêteurs batafanya maétudes kwa juu ya iyo shida.

Gouvernement yetu inaonekana kutokulinda raiya comment tout un député anaweza kuuwawa ? Gouvernement inakuwa ya ba criminels, [...]

[...] gouvernement njoo iko à la base kwa kifo hiyo [...]

Nafikiri utawala unaanza ku intimidé opposition kwa kuanza kuuwa wenzake [...] Usidéfendre gouvernement. Yee uyo garde wake haligonja siku chef wake ataenda samba njo akaacha cano ya arme yake iwe wazi ?

Ule mwenye akiacha vile, [...] kuko imprudence kama ataonekana ata kuwa sanctionné. [...] Tutasema [...] kama Ensemble iko inalomba kukuwe ingine expertise ya wengine kwa sababu Ensemble nayo iko victime. Musisahu ya kwamba Cherubin Okende alikuwa porte voix wa Ensemble pour la République. Donc kama dossier inakuwa nayo vile vile itajiconstituer parti civile kama vile famille ya Cherubin na muma enquêtes, mu procédure c'est tout à fait normal mu procédure pénale ou civile que mtu mwenye anajisentir leser na iko sûr na résultat zenye enquêteur fulani ataweza pana alombe kukuwe contre expertise yenye itapana ma conclusion zenye ziko sawa. Kwa mwisho ninaenda kuambiya watu wa Ensemble pole sana [...] musidanganyike na mambo ase kutakuwa nomination, hakuna nomination iyi turu ngisi echec ilitokeya ku loi de père et de mère na ivo ivo kumaelections itakuwa. Kumbe inatubidi sisi wote kwa ku honorer mémoire, kwakuheshimisha mémoire ya hawa wote wanauwawa kwa ajili ya inchi yetu na uongozi bora tujuwe ngisi tutajipanga sisi sote tukuwe nyuma ya Moise Katumbi na tunaambiya watu ambao wanafanya vile vitendo hatuwaogopi. Na tuko tayari kwa yote [...] Tukutanane mu décembre 2023.

[...] Serikali anapashwa heshimiya maisha ya kila mtu kwa sababu constitutionnellement maisha ya mtu iko sacrée. Il faut vraiment kuiprotéger.

BARAZA DU PEUPLE DU 30-07-2023

[...] Kuanjisha kipindi hiki cha Barza du Peuple nikijuwa ya kwamba na mwalika amabaye [...] waalikwa wa moja waaza kusisiya kuwa kwenye microphone (maikrphonne) [...] Muratibu Mashimango [...] aliona vema aendeshe kitendo cha kwanza yaani première action yake [...] ni lengo gani limekupelekeya ku poser iyo première action kabisa ? [...]

« Nashukuru muhariri par rapport na swali, [...] acha tu profiter kusalimiya watu wote [...] watu wengi walijjiuliza comment juste tunakamata madaraka [...] tulienda fikiliya ku créer ku déclarer ville morte [...] watu walikuwa wakiliya sana par rapport na barabara [...] atunge acha watu waliye et pourtant que watu wako pale na il faut kufanya kazi kwa malengo ya raiya [...] na njoo maana après kuliya sana tulifikiliya à ce que vraiment tufanye ville morte pour que batu ba comprendre kwamba serikali iyielewe kwamba batu bashachoka [...] tulingiya mbio mbio kufikiliya ville morte [...] mais na taka kukuambiya kama njoo ilikuwa njia ya mbio mbio [...] [Mafikiri Mashimango]

Bwana Mafikiri anaonesha kwamba waliitisha ville morte ilikwamba watoe wapaze sauti [...]

Tumemupokeya munenaji wa chama cha UDPS, Maître jambo kwanza [...] est -ce que ilikuwa moment opportun yakuweza ku décréter journée ville morte ?

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[...] Nasalimu wa co-débatteurs, codébatteur mmoja tuu na ni Bwana Mafikiri Président wa mpya wa Nouvellle société civile [...] sisi kuhusu iyo swali ya ville morte ilifanyika tariki ya siku ya pili yaiyi i,ga inamalizika [...] siye kama chama tawala hatuoni umuhimu wa iyo ville morte par ce que wanasema walifanya ile ville morte kuhusu mambo ya barabara [...] tunafanya na sisi plaidoyer [...] tunaenda mwaiyo délégation pale Bukavu kuenda kuona Excellence Alexis Gisaro, ministre wa infrastructures [...] tulizungumza parce que amepokeya tuu chama, na tukazungumuza kuhusu tena mambo ya barabara na haiko tuu iyi yetu apa Route Nationale numero 5. Amefanya lancement Nyatende mupaka Kamanyola [...] atakuya apa Uvira kuja ku lancer ya frontière mupaka Kivovo [...] Wenzetu wa société civile nini ime wa piquer [...] mais wanafanya ville morte [...] akugusa Uvira or sisi tumeongeya mambo ingine na Excellence kuhusu mambo ya barabara ya Uvira -Kivovo [...] Alipana ma instruction mingi sana [...] wenzetu waache kuwa na bloquer watu vile haiko muzuri sis wote tuko na souci [...] na haiko tuu mupaka Sud-Kivu au ville ya Uvira ao territoire ya Uvira fasi nyingi saana il faut bara bara zijengwe [...] ilewakatati uko unadanganya raiya, unawaingiza muma ville morte,unabloquer watu sur tous les plans [...] kesho tunakuta bwana Mafikiri politicien kama mimi hapa [...] wamoya wanakuwa wa candidat [...] ni confusion tuko tunadangagnya [...]hatukatae watu kufanya plaidoyer [...] munaweza kufanya marche pacifique, munadéposer mémo à qui de droit, le maire de la ville, administrateur est là, munadéposer pour l'intérêt supérieur de la nation na sisi tuna fanya vile kama plaidoyer sisi watu wa UDPS » (Meître Valentin Hangy)

[...] Maître Chako Changu jambo kwanza, bwana Maître Chako Changu unajuwa jeunesse miongoni mwa watu wanaoshiriki barabara na wale wanaotowa malalamiko [...] yaani journée ville morte [...] ilikuwa wakati kabisa sababu leo tuko katika muchakato wa uchanguzi [...] ile ville morte iliitishwa kwa wakati wake ?

« Nashukuru kwa swali nzuri na kwatena thématique ya leo, ninaprésenter ma excuses kufika nyuma [...] nasalimu xa codébatteurn ndugu yetu Mâitre Valentin Hangi communicateur wa UDPS [...] na coordinateur Provincial natumuambiye karibu na akaribiye kwa iyo cheo haiko cheo ya mchezo. Ni kweli mutangazaji utaelewa kwamba ba jeunes bako mu chomage, nani chomage amabayo iko déguisé nani ambayo inafichikiwa. Bajeunes njoo ba bajajiste, njoo ba motards, nikuambiye kama mu barabara muko à peine trois mille bajajes kama ni moto ziko plus ya deux mille, bahati mubaya ni juu hatuna statistique, tungekuleteya nayo hapa juu uisome. Na bale ba jeunes banalamuka [...] quatre heures, balisha ingiya mu barabara na bengine banajipiga, mule muko ba victimes inabidi uangaliye maisha yenye banapitiya emo njoo uelewe kama inabidi wa pewe pole. Na balebale ba jeunes ama sisi tena raiya njo tuko tena ba victimes, ba mingi bana avorter mwa iyi barabara bengine bako na problèmes mingi du toujours na état ya barabara. Etat Ya barabara iharibike, ni kweli kwamba est- ce que ville morte ilikuwa opportune ? [...] ville morte ilikuwa opportune, ndio juu ya état ya barabara, lakini bangungu yetu ba nouvelle société civile abaku saisir opportunité, opportunité gani ? kama ministre amesema kama hatakuya Uvira, kwa nini wasinge mufata Bukavu ? walombe audience baonane naye ? banamuzungumuziye juu ya barabara. C'était une occasion, est ce que kupata ticket ya kwenda Kinshasa, bote haiko raisi, sawa délégation haikukuwa raisi, est ce que habange kosa transport ya apa sababu ebo njoo banagérer ma agence [...] ange baambiya [...] au lieu ya ville morte yenye munatayarisha, ivi nisha ba recevoir, programme yangu [...] programme ya gouvernement ni hiyi, après Nyatende kama ni Uvira bangeleta habari [...] mais shiye ba jeunes wakati tulisikiya ya kwamba ministre hatakuya apa Uvira, tukasema, hatuna ma

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moyens, e donc tubakiliye tuu apa. Heureusement délégation yenye alipokeya ya ba jeunes bamoya, je me reserve vraiment kutiya qualificatif, benye alipokeya balikuya tuambiya kama ministre amesema atakuja mwezi wa munane apa Uvira, tukasema [...] c'est une occasion [...] kil akitu kenye watu wanawezafanya juu ya ku défendr intérêt général, kile kitu ni kizuri mais kikuwe tuu kwa wakati unaofaa. [...] njoo maana wakati nilisikiya wenzetu wana sema juu ya ville morte, miye nikasema au lieu ya ville morte, tungepata basi mtu wa kutuparuriya barabara en attendant siju yenye watakuya njenga [...] mais ville morte ilikuwa opportune lakini wali rater opportunité ya kimuona ministre penye alifikitiya ku province. [...] Tunakumbuka [...] directement maligala zote, tunaona ma réactions zinatirimuka ila tutakuomba uandike réactions par rapport na madayenye tuko emo. [...]

Turudiye kwa Bwana Mafikiri [...] siyo kipindi njoo itasema kama ville morte ili reussir ama haiku réussir [...]

[...] Ninasalimiya Président wa ba jeunes Maître Chako Changu na Valentin Hangi [...] vraiment que na félicitaka wakati tunakuwa tunakutanana naye [...] mais nazani par rapport na swali yenye tuko naongeleya na waza tunaweza kuwa tuko na upendo kwa bitu benye biko na pitikina inchini Congo [...] kama tulifikiya ku déclarer ville morte avant que ni répondre ku swali yako ni kuelewe kwamba tulikuwa tumesha epuiser maétape yote. Etape aye kwamba watu wanajuwa kwamba barabara il faut itengenezewe. C'est un droit ya peuple congolais ku déclaré barabara. Nani hajuwe combien de fois pako ma frappes mwa iyi barabara ? Tulienda Corridor central ilikuya fanya utafiti kwa iyi barababra na bakapromettre batajenga barabara. Batu balichunga sans suite sogeas Atome ilikiya ikapima iyi barabara na zingine na zingine sans résultats. Sans parler de lancements ya pouvoir yenye iliîtaka, et ça ku raiya ya Uvira ina observaka iyi ma frappes ya kukuya pima ma barabara kusema ma promesse batajenga barabara wakati tuko mumapériodes éléctorales. Nawaza tushaenda ona bakubwa tushaka andikiwa pour la question ya barababra [...] serikali il faut kufanya kazi et cela ça tuli apprendr que ministre atakuwa Bukavu, comme obligation kufatana na matatizo aussi ya uvira, Fizi, tulikuwa tuna ji attendre que atakuwa apa. Malheureusement hakutukumbuka nous, tulifanya ville morte comme un droit pour un congolais kurevendiquer na ma njia yoye. Nikisema kama tulifika ville morte ni maétape ya mwisho yenye acteur wa société civile anafikiriyaka eko. [...] nilikuwa napenda kuambiliya Maître Hangi comme représentant communicateur wa UDPS, batu bako na besoin ya ma réalisation za muzuri. Bien sûr alisoulever question batakuwa ba polititiciens mais peut -être nataka ku éclairicir, ku eclairer batu Uvir bakuwe banajuwa kwamba kukuwa un acteur wa société civile haimanishi kama hauwezi kuwa policiticien kesho, c'est tout à fait normal, ni droit, mais aussi ni kama ngisi président wa bajeunes iko hapa, usione ya ajabu kesho Chako Changu anapostuler haiamanishi kwamba tuache kuteteya matatizo ya Uvira kwa juu ya kusema kesho utakuwa député. Ile haina rapport. Para rapport na question, heureusement que tuliongeya na Fiston Ngoma, message ilipita après notre ville morte, Fiston Ngoma akafaire passer message ku radio Okapi kusema kwamba ile ville morte ilikuwa, s'il voulait bien ku contrecarrer arrivée ya Gisaro, nili muambiya vraiment c'est grave, heureusement tuko na ubebeleya, natuko na besoin ba corriger mu site yabo par rapport na ile déclaration. Kwa juu ya nini sisi comme nouvelle société civile tuliandikiyaka Mairie ya Uvira kuiambiya kwamba kama tel jour patakuwa ville na itakuwa accompagner na marche na saa ilifika mardi tulifanya ville morte, arriver à 13h, 14H tulifanya marche tukaenda déposer notre mémo. Na mémo yetu ilikuwa clair, tulisema kwamba atuko saiyi question ya Uvira, s'il s'agit kuongeya na shetani

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pour que tupate barabara il faut que tuongeye naye. Na nous comme société civile hatuko société civile ya makabila, tuko na besoin que ministre akuye apa na akuye tengeneza barabara. Na barabara kama ministre anakuya tengeneza na peut-être nilitaka ku éclaircir, barabara kukuya kuitengeneza Uvira aimanishi kama Gisaro, ministre wa infrastructures njoo anakuya tengeneza barabara, c'est le gouvernement congolais, franka ya mukongomani njoo inakuya tengeneza barabara et que nous population ya Uvira, shiye population ya Fizi tuko na droit ya ku profiter ile barabara. Et là je félicite président Chako Changu kusema kwamba mbo, vraiment ilikuwa wakati ya muzuri kufanya vile mais tugelienda au-dela ya kusema kwamba il fallait kupanda Bukavu, mais nawaza kama la bonne politique, raiya il faut ku comprendre kwamba haifai kila saa kuenda tunakimbiliya ku ba kubwa kuenda na balomba. Bakubwa banajuwa kwamba raiya iko pale, il faut bakubwa bakuwe banaona, banakamata ile courage parce que muhariri kama vraiment ministre alikuwa na besoin ya watu wa Uvira, alikuwa na besoin ya jeunesse alikuwa na besoin si vous voulez bien ya société civile, pourquoi yeye à son niveau là na anajuwa kama ataishiya Bukavu pourquoi hakukamata courage ya kusema non , anatumiya président wa comité ya jeunesse ya Uvira ?,niko na besoin ya kuonana na ma société civile, [...] ma lubunga, twende tukuye tuongeye par rapport na problème , na problème ya Uvira ngisi tuko bloquer nani niko na bitu ya urgence. Comme miye kwangu niliona que apatakuwa considération ya kabambi par rapport na Uvira-Fizi, na njo maana ilituma anabakiliya Bukavu saa unafika déjà Nyangezi, nini ingeempêcher kufika Uvira kwa juu ya kukuya sikiya matatizo réel ya batu ya Uvira ?

Aksanti sana, [...] Salumu intervenant wa kwanza anasema [...] tunachoka na bongo ya wa politiciens congolais. RDC njoo inchi ya kwanza mu dunia yenye inangoyaka tuu ma propagande mu fin mandat njoo walete ma projet. Mwenye atatutengenezeya RDC yuko wapi ? [...]

Mwengine [...] Président wa bajeunes ya Mugaja [...] turudiye kabla hatuyasoma zingine ma messages [...] kamatutafanya analyse za information ya Okapi [...] ninyi kama parti au pouvoir, est -ce que kwa kweli munaweza kuwa munahuhakika kwamba ile marche, est -ce que na mweye mulifikiri kwamba ile marche ilikuwa yaku contrecarrer ministre asifike apa ama ilikuwa ya barabara ? [...]

Mimi nilikuwa mu délégation iyo [...] sis tuko na différence kabisa, [...] Francophonie iko inapitikana hapo Kinshasa, watu wanapata kipelekesi [...] stade ilifunguka sawa za jeux olympiques za ulaya [...] sis kwa iyo marche ya wezetu, wanasema kwamba walirespecter [...] il fallait wafanye marche na wakabeba mémo [...] uko na lomba kitu na contraire yake [...]Tunajuwa kama [...] ni droit ya mukongomani[...] ninani njoo commandant ? [...] hakupokeya watu wengine apart Udps [...] kwake hataki mambo ya ma farce [...] parce que banatiya neuf mettres [...] itakuwa bien rétapé na goudrons [...] Sogeas ilikuya fanya enquête juu ya barabara. [...] agenda iko nayo, atakuya ku lancé apa Uvira mwezi wa munane. [...] na sisi tuko na ile souci [...] na zero cinq anapiganisha na gouvernement yake ya warriors, iyi barabara itaisha [...] itakuwa na mengine ma motifs [...] ile wakati walifanya ile mambo haikukuwa au moment opportun ya kufanya vile. Basi wagefanya ata marche wanadéposer mémo, malalamiko ingelifika [...] wanatuma malalamiko yao inafika kwa à qui de droit, [...] siye una ona kama ilikuwa ku bloquer waziri wa mambo ya barabara asiingiye Uvira na ni mtoto wa apa Uvira na ile yote ni ma mauvais comportement maactes za mubaya sana.

[...] est -ce que hawezi kuwa imani imepunguka ? [...] wajuwe ivi izi ma promessesazikuanza tuu wakati wa UDPS, zilianza wakati ya PPRD, gouvernement ya PPRD, tulikuwa apa, miye

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aiko tuu président wa jeunesse apa tuko mu ville [...] Mafikiri ni collegue yangu alikuwa Président wa jeunesse ya Kamvimvira, tulifanya mandat ya 5 ans, ya 6 ans, 2013-2019, tulipokelewa na ba politiciens ba mingi na bakutuambiya na kuya na franga mu mufuko ndo izi, bengine balikuya ku Munanira na balituambiya muko na deni nilisha malizana na mweye munivoter sasa. Niko nakumbusha, à cette époque là, nilikuwa nilishakuwa Président wa jeunesse wa quartier Mulongwe et Mafikiri mwenzangu hapa alikuwa Président wa jeunesse wa quartier Kamvimvira, [...] Muheshimiwa leo député Claude Misare alikuwa anakuya sasa ku société civile, ma villes mortes zilitusumbuwa apa za mingi sana [...] na promesses nazo zilikuya mingi na kuona ma études na ma études zilikuya [...] Tulipata ma promesse bila kukuwa réaliser zile ma promesse, [...]itatuma batu bakuwe na ma inquiétude, à plus forte raison njia ilishakuwa mrefu[...] tuliishi ma promesses[...] heureusement na miye nikasoma ile contrat yenye ile société ya nyuma hapa ilikuya kupima iyi barabara. Na miye nilisoma ile contrat.tulikuwa mu réunion na ingénieur mwenye alikuya pima iyi barabara aliyuambiya mwezi fulani kazi zinaanza. Amka Tujenje ilifanya ma démarches zake, aba ba fulani ma démarches zabo mais fin de fin [...] tuko na besoin ya barabara. Devoir kwa serikali représenté par bwana muheshimiwa Maître Hangi [...] iko devoir kwa serikali kutujengeya, na iko haki kwa société civile kuomba ile haki [...]

Professeur Martin alisema hivi kama société civile, parti politique, jeunesse, ma confessions religueuses, club, ma association de droit de l'homme zinaweza zikajiunga pour une cause [...] s'il y a des critiques kuma actions za Nouvelle société civile, c'est pour que iyo peke iyapparaître et non pas ku faire part manake société civile njoo iko tuu na défendre ma haki za barabara et nous on est là akuna kutu inviter muma actions zenye ziko zina fanya. Cause ya kwamba yenye tuko na décrier nous comme jeunesse ya ville ya Uvira, lorsque on dit seulement ba motard bakuye mais Chako Changu asikuye, aiko bien. Na yengine yenye nilitaka sema nigusiye kwa iyi question yako, inaweza kuwa horrible kusikiya bitu bya haya, kusikiya société civile ifanye ville morte juu Muheshimiwa Gisaro asikuye alors que mwenye anapaswa kuya lancer barabara ni Muheshimiwa Gisaro. Donc pour moi kama ninbya kweli, c'est défendre, c'est demander une chose et son contraire. Ni kama ni bya bongo, j'aimerais à ce que Mafikiri mwenye anaendeleya ku démentir vraiment azidi ku démentir parce que miye kwangu ni kama vile bitu bya aibu mtu u bloquer muheshimiwa muzima, actuel ministre d'état, ministre national asifike pendant que tuko na souffrir ndomaana nakuambiya kama ikiwa ni bya kweli Mafikiri atakuwa anenda contraire na ma intérêts na siye ba jeunes na pale ata créer vita entre siye ba jeunes benuye tuna souffrir mwa iyi barabara, ba mama benyewe banateseka, na cause yenye iko anadéfendre nikurudiliya Valentin Hangi nimuambiye kama ha, ha, asijichanganye on ne demeure pas acteur wa société civile, nimukumbushe le premier animateur wa société civile mu Uvira ni Muheshimiwa Pierre Numbi mwenye Bahari Beach mwenye aliacha mouvement social ya parti politique, ni mukumbushe kama AFDCE, Bwana muheshimiwa Bahati Lukwebo un grand acteur wa société civile, bref nikuambiye ndungu mutangazaji, shiye, acha nikumaliziye apa Uvira, Maire de la ville wetu Pasteur Kiza Muhato, grand acteur wa société civile aujourd'hui Maire de la ville poste politique iko pale , bref[...] uanze mu société civile, uanze mu jeunesse, uanze mu Amka Tujenge, uanze sijuwi unanze kuwa journaliste utaaboutir tuu kukuwa acteur wa parti politique. [...]

Useni wa Maître Hangi ni usemi ya politique [...] Ni Maîtresse pa Songo [...] barabara haitanjengwa mu myenzi mbili ni ma promesses tuu [...] Shirika moja ya kirahiya ilikuwa

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contre ile marche. Kilikuwa baazi ya bapoliticiens bali déclarer kama habapendi ile mambo ya mugomo baridi. Niliwezaka kijiuliza wakati munaorganiser, wakati moya tulikuwa mu débat na bwana André Byadunia ambaye anakuwa politicien leo, ni kumuambiya kama kuko ma société civile, akaniambiya apana, société civile ni moya, est -ce que wewe kama kiongozi mupya, société civile moja, ile ile moja, est -ce que inaweza kujicontredire, hatuwezi kupana raison wakati tunasema kwamba société civile ziko za mingi wakati nouvelle inasema vile inakatala, citoyenne inakatala. Munafikiriya mutafikiya ma lengo wakati nyinyi wenyewe mukingali vipande ?

Nakushukuru [...] nawaza kama malengo tutaye fikiya [...] Et la nilipenda ni éclaircir batu la société civile iko pale ni kwa juu, comme kilalo entre serikali na raiya. Tuko pale ni kwa juu ya ku influencer décision za gouvernement. Na wakati watu wanateseka, société civile iko, iko inarappeler gouvernement banapashwa kufanya kazi. Na njoo objectif principal la shirika la kirahiya. Nataka kukuambiya kwamba ingine njia [...] sisi ba acteur wa société civile tunakuwaka ba pole kufatana na matatizo ya Uvira, je prend, nakamata tu exemple est-ce que unajuwa kwamba Port Kalundu yenye ilikuwa franka yenye ilikuwa financer na union europenne, port Kalundu, ile kujenga port Kalundu ingeishaka depuis mu 2022 mwezi wa inne, est -ce que maître Hangi anajuwa kwamba un acteur politique de la société civile, ni kuambiya tuu, [...] tuliona même ministre , wakati niko coordo chargé na activités tuliona ministre na kumuambiya comment ce retard mais il faut voir[...] est-ce que raiya il faut kuikala kimya [...] nilisema mwanzo kama tunafikiliya kufikiliya na ville morte, na raiya, il faut kukuwa inatuvumiliya kabisa, tunakuwaka tushapita muma njia yote hatusikiliki kwa juu ya nini imaginez-vous que franka mwezi wa inne 2022, port Kalundu, franga ya Union europeenne en parternariat avec le gouvernement congolais ku faciliter mais paka saiyi wazo la kumaliza port haiishe. Il faut mainent, comme, voilà mushaona ba kubwa, musha wa andikiya mais solution inashidwa kupatikana, mais kama société civile ingelamukaka. Nouvelle société civile inalamuka kusema kama il faut tuitike kwenda mu barabara, ni kusema tena baliprofiter, noon et au contraire balitaka bajuwe kama [...] nouvelle société civile anafanyaka ma actions, ni kwa sababu effectivement bako kina ya serikali, serikali ingekuwa anafanyaka ma actions, ni kwa sababu effectivement bako kina ya serikali, serikali ingekuwa inafanya bitu benye raiya ina chunga kama [...] est -ce que Maître Hangi anajuwa kwamba wakati Président de la République Excellence Thisekedi ali lancer gratuité ya enseignement, la seule société civile, Uvira, ilimarchaka kuenda kuappuyer, tulifanya marche apa kusema tunasaluer décision ya gouvernement congolais, est-ce que ce n'était pasque tout simplement tunachukiya le Président Thisekedi parce que nous reconnaissons, tunajuwa paka ma actions yenye alifanya leo yenye inaonesha un peu espoir mais haikatazi comme shirika la kirahiya ku remettre mainant en cause kupinga mambo fulani. Narudiya par rapport na swali ya [...] Président Chako Changu [...] anaona kwamba il fallait que les sociétés civiles, ma couche zinginz zote parce que anajuwa kwamba yeye comme président ya ba jeunes wa ville ya Uvira, ce sont les associations membres de la société civile njoo balimuchagula, indirectement iko membre wa société civile. Anasema kwamba ma résultats zimoya hatuzipataki muzuri kwa sababu tunakuwaka disperser [...] il faut aussi se poser la question. Na njo watu wanapashwa kuelewa hapo. [...] comment chaque fois problème ya Uvira seule structure inakuwaka na lamuka [...] c'est la même société civile kwa juu ya nini kwa juu [...] Nouvelle société civile iko pale kwa juu ya kusikiya malalamiko ya raiya naku réagir. Munaona tulishimama problème [...] gratuité tulishimama [...] batu ba

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comprendre [...] wakati mwenzako ana fanya pas, wende nyuma yake pourque mu avancer. Nawaza à chaque fois tunafanyaka maactivités tunaitakka batu bote bakuye mu réunion pourque tudiscuter mainant gisi batu bamoya bako na maintérêts yabo sijuwi bako naitafutiya wapi, au contraire un acteur de la société civile, besoin principal yake ya action yake nikungaliya kama itatoucher ku intérêt ya raiya.

Voilà, merci beaucoup Merci Mashimango, tukumbuke wa ligaliste, ligala Fizi, ligala Limete, ligala 45 minutes Kikongo, ligala Rond point Kamvimvira, [...] ligala Lamuka [...] wakati son excellence, le Ministre des infrastructures alifika mukakutana naye hakugusiya barabara Kamanyola Uvira [...], est - ce que aliigusiya ? Na kama aliigusiya unawaza kutupa mwangaza ? [...] Napenda raiya wa sikiye, wa moya wako na confusion [...] il a dit. [...]

Nasema hivi miye njoo nilikuwa mu délégation, kisha ku exposer ya différentes autorités [...] Nyangezi njoo kulikuwa cérémonie, kulikuwa lancement pale [...] Ministre alikuja mu agenda ya lancement ya bara bara Nyatende, iko 45 kilometres, de Nyantende pale ku Paroisse mupaka Kamanyola [...] passant par Ngomo, 45 kilometres [...] alipana rapport, pale kulikuwa wa experts, bote balikuwa ba chinois [...] Alikuja kulancer ile 55 kilometres, [...] sisi tulipromettre barabara itajengwa na lancement, Alexis Gisaro akaianza pale Nyantende [...] sis chama tawala [...] tulipokelewa na 10 heures, ku Hotel [...] Bas iule ni combattant, tulisentir ata[...] Itajengwa avec impulsion ya chef de l'Etat [...] Felix Thisekedi Tshilombo [...] wakati alikuwa napana ma instructions mukiswahili na kifaransa mbele ya wale wazungu [...] il faut mutiye ma protection [...] wasidanganyiwe na watu wa société civile [...] Hatuta jenga juu ya campagne electorale, apana [...]

Merci beaucoup Bwana Maître, [...] Bienfait M [...] yeye hawezi kutishiwa na ma promesses [...] Bakatungoleya hikakubulimbo yenye Mobutu aliacha [...] Tatizo la mkongomani ni vile akingali anaenda tu kuji incliner mbele ya mtu fulani [...]

Turudiye kwa M Chako Changu [...] kwaku sikiya M. Valentin Hangi anasema ile programme aliona [...] kwas asa hivi mtu anaweza kupenda siku moya ikuwe inakatika amo siku kumi [...] tuuwe na barabara zuri [...]

Kama kuko batu benye habawezi kuchezewa mu inchi zote, ni raiya juu ya nini, constitution ambayo raisi wetu anaitembeleya, ama viongozi yote, inasema wazi le pouvoir appartient au peuple. Le peuple est souverain, iyo français haiko Maître Hangi njoo ataikatala, haiko ndugu yangu wa nouvelle société civile njoo ataikatala, minasema kwamba sisi vijana ya ville ya Uvira, [...] utupatiye ma promesses, tutazipokeya na mikono sana. Ukituambiya dans deux mois, tunachunga deux mois hatukatale, conseil urbain ya jeunesse iko structure ya l'Etat congolais, autorité akikuambiya ndakuya mwezi wa munane tunasubiri akuye mwezi wa munane [...] akuye tulancer barabara. Bajeunes bote biko tayari tutaenda tunakamata ma bêche [...] Nouvelle imefanya kazi zuri mais pourquoi habakuenda ona ministre pale Bukavu ? [...]Mwenye anahahidi anazaniya siku hazitafika, apana, siku zitafika [...] watu wamekuja pima hapa société ilitumiwa na l'Etat congolais [...] vijana [...] tupatiye serikali yetu confiance. [...]

Bwana Mafikiri promesses ziko za mingi na njoo zinatuma watu leo hawana confiance. [...] munasemaka bic rouge, est-ce que raiya siwauze bic rouge, sasa wangoje zile promesse hazitafika njoo ba corriger. Kila mara miye na ambayika wanafunzi, attention, bic rouge njoo itakuya sema kama ulijibiya apana kusema wepeke j'ai très bien répondu. [...] stylo rouge yangu njoo itasema kama ulirepondre muzuri. [...] attendons voir.

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[...] Il faut tuelewe kama tuko naongeya maisha ya batu[...] pako batu bako na ngonjwa kwa juu ya iyi barabara, bako batu biko na avorter kila siku kwa ajili ya iyi barabara, c'est un droit, ni droit ya mukongomani na njoo maana nilisema kwamba ma actions zenye tunafanzaka zimoya tuko polepole kufatana na matatizo iko mu Uvira, matatizo iko mu congo, tutaenda au-delà mais njoo benye nilitaka ambiy Maître Hangi kama siye tutaenda au-delà[...] tutaomba que ule mwenye iko na besoin yakutumikiya raiya batuunge pourque tu avancer. Par rapport na swali mulisema ako, [...] shirika jipya la Kiraiya haikufanya mgomo baridi kwa juu ya ku contrecarrer arrivée ya Gisaro. La lettre tuliandika ku informer Maire de la ville kuna tuta fanya ville morte ilikuwa claire, na memo[...] tuliadresser kwa ministre Gisaro kumuambiya kwamba hatuwazi kwa présence yako, il faut kusoma mémo, heureusement nilikuwa nazaniya kama Maître iko nayo, Maître Hangi [...] kama itakuwa réalité ya kutengeneza[...] kwetu itakuwa tu es le bienvenu, voilà le message ya nani, nikusema [...] tulienda au-delà [...] Nouvelle société civile haiyandanya raiya au contraire inakuwa inapiganisha kwa juu malengo la raiya ikuwe bien reconnu[...] Tulimuambiya kama à partir ya mercredi, franga yote iko liée na circulation ya barabara hatulipi na njoo maana nashukuru, il y a 4 jours,watu wako natembeya mu barabara N°5 habako na lipa kwa sababu tulisema wakati [...] itafika mwezi wa munane [...] raiya yote [...] itapiga [...] parce que itakuwa [...] ilirépondre ku besoin ya raiya[...] kama leo [...] c'est parce que tuko muma périodes électorales na compte ni siye ku raiya mainant ku profiter par rapport na ile période électorale. [...] barabara iko mubaya watu wako na avorter, wengine wanangonjwa migongo, bengine hemorroide, [...] wakati watu walikuwa naliya tena goudron à l'époque [...] Barabara ikuye mais haiko njoo itaempêcher maaccidents zitatukuwa tuu, accident mu barabara c'est une erreur ya régulation ya ba agents routiers [...] Neno la mwisho Naambiya raiya [...] sisi hatukuye kwambiya kufanya aventure [...] Tuko mu état de droit fanya angalisho [...] wamoya wanaenda lipa taxes, [...] wakati wata mutaxer DGI nab engine, hautamulipiya [...] Ministre anasema mwezi wa munane ne mwezi wa munane uko dédié ku jeunesse dunia muzima. Voilà. Sisi hatuna shida na serikali sababu tunalipa ma documents ya serikali [...]

[...] hakuna frais franga yote italipiwa kwa juu ya barabara [...] peut être njoo nilipenda ku éclaircir, hautaexiger raiya ya Uvira, Fizi ilipe franga ya circulation ya barabara yenye hakuna barabara [...]

En effet, les données collectées sur support audio ont été transcrites après écoute.

Les différentes émissions auditionnées et mises sur support écrit ont été réécrites en vue de les adapter à la notation scientifiquement acceptable.

Nous adoptons pour la notation du kiswahili, l'Alphabet International Africain (A.I.A.) proposé à Londres en 1927 par l'Institut des Langues et Civilisations Africaines.

Cependant, pour les alternances interlexicales, l'italique sera utilisé pour noter les lexèmes du français formant un bloc monolithique avec les morphèmes du swahili que nous noterons en écriture normale.

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Mais la question qui reste à se poser est celle de savoir quelles sont les approches que nous utiliserons pour décrire, analyser et expliquer les données du corpus et comprendre effectivement les raisons ainsi que les motivations du plurilinguisme dans les interventions radiodiffusiques à la RMP.

12. Méthode d'analyse des données

Il est question dans ce point d'envisager aussi bien la méthode que les approches qui nous permettrons d'aboutir aux résultats scientifiquement plausibles. Dans l'analyse des données linguistiques recueillies, nous aurons recours à une seule méthode appuyées par deux à trois approches. Il s'agit de la méthode sociolinguistique qui sera appliquée soutenue par des approches linguistiques structurales, lexico-sémantique, pragmatique et nous appliquerons l'approche distributionnelle.

2.2.1. La sociolinguistique

Les définitions qui classent la sociolinguistique parmi les branches de la linguistique suscitent souvent une flambée de polémiques opposant les linguistes qui font de la sociolinguistique une science autonome à ceux qui soutiennent qu'elle est une branche de la linguistique.

Pour prendre une position claire et ainsi éviter la suspension du jugement face à cette guerre de point de vue que se livrent les spécialistes linguistes, nous interrogeons le Dictionnaire de linguistique de DUBOIS en vue de donner notre position sur cette question. Ledit dictionnaire considère que la sociolinguistique est une branche de la linguistique, et lui donne la définition suivante :

« La sociolinguistique est une partie de la linguistique dont le domaine se recoupe avec ceux de l'ethnolinguistique, de la sociologie du langage, de la géographie linguistique et de la dialectologie. La sociolinguistique se fixe comme tâche de faire apparaître dans la mesure du possible la covariance des phénomènes linguistiques et sociaux et éventuellement établir une relation de cause à effet. » (2007 :436).

Il nous paraît utile de signaler que nous nous alignons sur la position des scientifiques qui soutiennent que la sociolinguistique est une branche de la linguistique.

Nous estimons que la sociolinguistique, la psycholinguistique...proviennent des points de vue divergents des linguistes dissidents du courant saussurien qui ne font qu'analyser la langue dans une optique donnée. D'ailleurs, Saussure avait déjà parlé de la valeur sociale du langage. Il a explicitement reconnu quand même que la langue est un phénomène qui n'existe qu'au sein de la société.

Joshua Fishman20 abordant la même question relative à la définition de la sociolinguistique, affirme ce qui suit :

« La sociolinguistique essaie de déterminer l'influence linguistique d'une variété sur l'autre. Elle étudie aussi de quelle manière les changements dans le processus et l'influence

20 FISHMAN, J. A., (1971), Sociolinguistique, Bruxelles, Labor, Paris, Nathan

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réciproque des réseaux de locuteurs peuvent modifier l'extension, la complexité,-de leurs répertoires verbaux » (1971 :19).

Quoi qu'il en soit, mener une étude sociolinguistique pour Joshua FISHMAN, c'est arriver à se poser les questions fondamentales suivantes : « qui parle, quelle langue, à qui et quand ? (Fisherman cité par E. Ebongue, 2015:36). Ajoutons aussi comment ? et pourquoi ?

Dans ses analyses, la sociolinguistique entretient des relations avec des disciplines linguistiques. FISHMAN, J. A. de déclarer que :

« Puisqu'une partie de la sociolinguistique comporte « l'étude des caractéristiques des variétés linguistiques, nous devons nous adresser à la science dont l'objet est de décrire systématiquement la langue, et cette science est la linguistique. A notre époque, essayer d'analyser et décrire des données linguistiques sans connaître les concepts et les méthodes de la linguistique, serait aussi primitif que d'essayer de décrire et d'analyser le comportement humain en général ou les fonctions de variétés linguistiques et les caractéristiques de ceux qui les utilisent-sans avoir des concepts et des méthodes de la sociologie et de la psychologie. » (1971 :21).

Selon ALUMA K.J. Yves, Saussure concevait la linguistique comme partie d'une science (sémiologie) qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale. Il est donc curieux de constater que les linguistes qui suivent la tradition saussurienne, dans leur grande majorité, ne s'occupent nullement de la vie sociale des faits linguistiques. Ils refusent toute explication fondée sur des données « extérieures », tirées du comportement social. En effet, selon lui, un examen approfondi des écrits de Saussure montre que, chez lui, le terme « social » signifie tout simplement « pluri-individuel » et ne suggère rien de l'interaction sociale sous ses aspects plus étendus. Cette évolution de la conception saussurienne est dûe à un étrange paradoxe, le paradoxe saussurien : l'aspect social de la langue s'étudie sur n'importe quel individu, mais l'aspect individuel ne s'observe que dans le contexte social. Les faits de la parole ne peuvent s'observer qu'en examinant le comportement des individus au moment où ils emploient la langue (cours de sociolinguistique 2023 :7).

La sociolinguistique, dont William LABOV est le fondateur, est née du contexte de crise de l'incapacité de la linguistique (générale) à s'occuper des mécanismes de changements, de variations des parlers. Elle émerge dans les années 1960 et s'affirme dans les années 1970. I ; n'y a pas de société sans langue, ni de langue sans société qui parle. L'universalité de cette coïncidence de fait suggère une parente profonde, une implication réciproque entre le linguistique et le social. Une société ne peut subsister sans un moyen de communication entre ses membres ; la langue ne peut se constituer en dehors du processus de communication qu'il est possible d'identifier à la vie sociale elle-même. De cette double implication est née la sociolinguistique, étude de la covariance des phénomènes linguistiques et sociaux.

Il existe plusieurs manières de corréler le rapport entre le social et la langue et qui fondent les trois courant de cette discipline s'inspirant de la sociologie traditionnelle, est née la sociolinguistique variationniste (où entre directement notre étude) qui tente de corréler des manières de parler avec les catégories sociales traditionnelles : profession, âge, lieu de résidence, origine, niveau d'instruction, religion, etc. S'inspirant des travaux menés sur l'interaction estnée la sociolinguistique interactionniste.

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Selon GUMPERZ, cité par ALUMA K.J.Yves21, cours de sociolinguistique (2023 :8), les catégories extralinguistiques et les comportements linguistiques sont des instruments de catégorisation sociale dont le sujet peut se jouer. Pour l'étudier convenablement, il faut observer le sujet lors des interactions et noter tout ce qui peut influencer les productions.

La sociolinguistique interactionniste s'occupe de contact des langues, mélange des codes, alternance codique, alternance transcodique (transcodage), emprunts linguistiques ou dialectaux, etc., tous ces phénomènes réfèrent aux fonctionnements psycholinguistiques de l'individu qui maîtrise plus d'une langue, d'un individu bilingue (bilinguisme). Il se démarque de celui d'un bilinguisme et de multilinguisme qui référent davantage à un état de la société qu'à un état individuel. Deux ou plus de deux langues sont dites en contact si elles sont alternativement utilisées par les mêmes personnes.

Ce qui intéresse notre étude est de montrer que les éléments linguistiques de notre corpus ne peuvent que se prêter à des analyses qui font appel à l'approche structurale, psycholinguistique, lexicologique et pragmatique.

a) L'approche dit linguistique ou structurale s'inscrit principalement dans le droit fil de la sociolinguistique variationniste de William LABOV. Cette approche nous aidera à décrire la morphologie et la syntaxe des segments alternés ou mixtes en vue d'émettre un avis sur les règles (morphologiques, morphophonologiques, syntaxiques, etc.) qui les régissent. Cette approche qui se complétera par le distributionnalisme de Leornard Bloomfield, servira de relever les ressemblances et les différences en cas de besoin.

b) L'approche psycholinguistique stipule que le langage habituel renseigne sur la personnalité du locuteur. La psycholinguistique, telle qu'inaugurée, sous ce nom, en 1954 par Charles Osgood et Thomas Sbeok, étudie les rapports entre le langage et le comportement verbal de l'individu, c'est-à-dire les relations entre les faits linguistiques et les facteurs psychiques du processus de communication. Selon Jacques Leclerc, si la langue relève de la linguistique, les phénomènes de la parole, acte individuel, relèvent de la psycholinguistique.

De façon générale, la psycholinguistique étudie le langage comme outil de développement et de fonctionnement intellectuels. De façon particulière, la psycholinguistique s'intéresse à la création des habitudes verbales, aux mécanismes mentaux par lesquels un enfant acquiert des structures nouvelles, aux processus généraux de la communication, à l'apprentissage des langues et aux aspects cognitifs du langage. Les problèmes posés par les situations de bilinguisme préoccupent aussi les psycholinguistes. Ceux-ci ont constaté l'interaction des conditions sociales et de l'apprentissage d'une langue seconde.

Jacques Leclerc le montre : « on sait aujourd'hui que le bilinguisme n'a pas les mêmes effets selon qu»il est pratiqué par la majorité ou la minorité, par l'élite ou la masse, dans un contexte unilingue ou multilingue, en milieu hostile ou non, etc. [...] le bilinguisme devient alors une source de troubles affectifs, de crises d'identités, d'érosion linguistique, parce qu'il est un

21 ALUMA KABIKA J.Y. (2023), Cours de sociolinguistique, op cit. p8

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instrument d'acculturation et d'assimilation. Il s'agit là de problèmes qui intéressent beaucoup de psycholinguistes. » (1989 10).

c) L'approche lexicologique est centrée sur les unités lexicales. Elle permet de bien saisir le sens et la valeur des termes et expressions utilisées dans un discours. Cette approche va nous aider à bien comprendre les termes utilisés dans les interventions au journal swahili et dans les débats politiques. Nous allons choisir des items formels qui sont dans les interventions radiodiffusées pour les élucider. Il nous arrivera de les insérer dans un système de réseau pour examiner leurs associations ou leurs oppositions. Nous considérons les discours alternés comme les centres de réseau lexical, car l'alternance dont il est question dans ce présent travail tourne autour d'eux. Nous tiendrons compte des qualifications, des épithètes, des attributs, des préfixes, des suffixes, ... pour expliquer et comprendre les mécanismes de fonctionnement des alternances codiques.

d) L'approche fonctionnelle ou pragmatique qui se définit par Charles William Morris comme l'étude de la relation des signes à leurs interprétants. (Garric, 2007 :6, cité par KIJINDIRE Tundwa Arthur22.

La pragmatique est une branche de la linguistique spécialisée dans l'étude de l'usage du langage. Issue principalement des travaux de J.L. Austin et de J.R. Searle en philosophie du langage, la pragmatique est le domaine le plus récent de la recherche linguistique. On regroupe par le terme pragmatique une discipline imposant des théories et des approches qui ont pour point commun l'étude de l'usage du langage, par opposition à l'étude du système linguistique. Autrement dit, alors que la linguistique envisage l'étude du système en lui-même, la pragmatique se propose d'étudier, dans les énoncés, tout ce qui implique la situation de communication. La pragmatique s'intéresse donc au langage en situation. Mais elle s'en distingue par le fait qu'elle met l'accent sur les liens qu'entretiennent le langage et l'action. (KIJINDIRE T. Arthur (2023) :7)

Prenons ALUMA K.J. Yves23 qui explique que la pragmatique tire son nom du grec « praxis », qui signifie « action de l'homme sur les autres hommes »[...]de création récente-tout comme est récente la réhabilitation de la parole contre l'exclusion prononcée par Saussure, cette science du langage étudie les effets du discours de chacun sur autrui et, à partir de là, ce que chaque interlocuteur peut attendre partager et maîtriser de la communication verbale.

C'est donc un domaine des sciences du langage qui peut être décrit à la fois comme un carrefour de disciplines, où se croisent notamment les linguistes énonciatives, la sociolinguistique, la psycholinguistique, la sémantique, l'analyse conversationnelle, les sciences de la communication ou les sciences cognitives. Elle fait porter son étude, non sur le système de la langue, mais sur son usage, et particulièrement sur les questions liées au sens et à l'interprétation des énoncés.

Dans leur Dictionnaire encyclopédique de pragmatique (cité par ALUMA K.J.Yves, Cours de sociolinguistique 2023 :14), Jacques Moeschler et Anne Reboul proposent la définition suivante :

« D'une manière tout à fait générale, la pragmatique [est] l'étude de l'usage du langage, par opposition à l'étude du système linguistique, qui concerne à proprement parler la linguistique. Si

22 KIJINDIRE TUNDWA ARTHUR, (2023), Cours de pragmatique inédit, Isp-Uvira p.6

23 ALUMA KABIKA J.Y., (2023), Cours de sociolinguistique, op cit p14

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l'on parle de l'usage du langage, c'est que cet usage n'est neutre, dans ses effets, ni sur le processus de communication, ni sur le système linguistique lui-même ».

La pragmatique s'intéresse aux signes qui ne peuvent recevoir d'interprétation qu'en contexte, aux aspects non vériconditionnels de l'énoncé, aux stratégies interprétatives de l'allocutaire, et à la fonction actionnelle du langage, par l'étude de ce que la philosophie analytique a appelé les actes de langage. Autrement dit, elle rend compte de ce qui est signifié par le langage verbal au-delà de ce que les mots signifient littéralement.

La pragmatique, cette approche fonctionnelle relative aux travaux de J. GUMPERZ nous permettra d'étudier les fonctions conversationnelles et pragmatiques des alternances codiques. Il sera donc possible avec cette approche de chercher les causes implicites des alternances codiques qui constituent les non-dits dans les énoncés. Il sied de signaler que cette approche ne sera pas appliquée dans le cadre d'analyser le contenu psycho-humaniste des énoncés bilingues, mais plutôt pour justifier le recours à l'alternance codique.

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CONCLUSION PARTIELLE

Au terme de ce chapitre dont l'objectif consistait à circonscrire la théorie et la méthode de notre travail, nous avons présenté le corpus, la méthode d'analyses de données ainsi que les différentes approches pour mener à bon port notre recherche. Nous sommes arrivés à decouvrir que la ville d'Uvira aiinsi que les médias sont plurilingue et ou multilingue. Le choix des interventions au journal swahili et débats politiques auditionnés à travers les ondes 105.5 Mhz et enregistrés sous un support audio puis transcrits ou notés en respectant le système de notation standardisé pour les langues africaines en général et en particulier pour les lexèmes français. Pour examiner tout ce qui est usage, distribution des langues qui président aux différents choix linguistiques relevés de ces interventions radiodiffusées, nous avons opté pour la sociolinguistique dans ses approches structurales, fonctionnelles, lexicologiques, psycholinguistiques et pragmatiques. Au chapitre suivant nous analyserons les données du corpus.

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CHAPITRE II. ALTERNANCE PHRASTIQUE ET INTERLEXICALE DANS LES INTERVENTIONS AU JOURNAL SWAHILI ET AUX DEBATS POLITIQUES RADIODIFFUSSES A LA RADIO LE MESSAGER DU PEUPLE A UVIRA

Dans le chapitre précédent nous avons défini les concepts clés utilisés dans notre travail comme soubassement qui sous-tend le cadrage théorique et méthodologique. Le présent chapitre vise à décrire les analyses que nous avons effectuées afin de traiter les données recueillies à l'aide de notre corpus. Nous avons cherché à choisir des méthodes appropriées pour répondre à nos questions de la problématique.

Force est de nous pencher sur l'analyse des alternaces phrastiques et des alternances interlexicales dans les paroles des interventions au journal swahili et aux débats politiques radiodiffusés.

2.1. Alternances interphrastiques ou phrastiques

Cette alternance concerne les phrases, les propositions ou les segments longs dans un énoncé.

L'alternance interphrastique-dite aussi phrastique est une alternance de langues au niveau d'unités plus longues, des phrases ou de fragments de discours, dans la production d'un même locuteur ou intervenants ou dans les prises de paroles entre interlocuteurs (Ndiassé THIAM, op.cit. :32).

Nous examinons dans le présent point la syntaxe de la phrase, c'est-à-dire les rapports qui s'établissent au niveau des propositions de deux langues en présence.

2.1.1 Des alternances dans les différentes sortes des phrases

Jean COUILLARD définit la phrase comme un assemblage de mots délimités par la ponctuaction et formé d'au moins un groupe nominal et un groupe verbale auxquels peuvent s'ajouter des groupes facultatifs, tous ces éléments étant disposés dans un certain ordre24. Nous sommes d'accord avec lui que la phrase forme un tout et communique une ou des idées.

Nous optons la définition proposée par Martin Riegel : « Une phrase est d'abord une séquence de mots que tout sujet parlant non seulement est capable de produire et d'interpréter, mais dont il sent aussi intuitivement l'unité et les limites. Les définitions usuelles de la phrase s'appuient sur cette connaissance implicite qui n'est pas incompatible avec la rigueur d'une analyse méthodique »25. Pour la simple raison qu'elle intègre la production d'une séquence de mots par un sujet parlant.

Considérés indépendamment du reste de texte, les séquences du français apparaissent dans des phrases simples, composées ou complexes.

24 Jean COUILLARD, (1999), Ma grammaire française, Jean Couillard, Québec, p51.

25 Martin Riegel et ali, (2009), Grammaire méthodique du français, 4e édition, Quadroge, Paris p.201

Nous avons trouvé beaucoup de cas illustratifs, des exemples ci-dessus sont éloquents ; pouvons-nous les compléter :

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Nous appelons phrases simple, une phrase qui n'a qu'un seul verbe conjugué comme dans l'exemple suivant :

/`' Ni muda murefu sana nilikuwa nimedéposer iyi candidature yangu kwa ile poste.» `Courage balikuwa nayo'/

`Tutawapatiya transport na bingine'/

/`Balivoter juu ya sac ya chumvi'/

Dans une phrase simple combiné français et swahili, l'intervenant à la Radio fait mixer en position initiale un syntagme nominal et dans l'autre, en position médiane un autre syntagme nominal.

Les intervenants ne mélangent pas de codes uniquement quand ils construisent des phrases simples, on trouve le même phénomène dans des phrases composées. En effet, nous considérons dans notre étude comme phrase composée, une phrase qui réunit deux ou plusieurs propositions indépendantes coordonnées ou juxtaposées quand bien même il y a bien sûr des grammairiens pour qui deux verbes conjugués dans une phrase suffisent pour considérer une phrase comme étant complexe.

Le recours aux phrases composées à propositions d'une grande étendue a une valeur émotive de vouloir exprimer avec trop de lourdeur ce que l'on ressent pour lui-même et pour les auditeurs surtout quand les intervenants mettent en exergue la mauvaise gouvernance et qu'ils cherchent à convaincre les auditeurs.

/` Donc tunabamba sagesse na bonne gestion ya zile pesa'/

/`Kulikuwa remise-reprise na équipe yenye inatoka na njoo maana tunashukuru watu wote walioweza kutuchaguwa pendant maélections yetu le onze ya hiyi mwezi.'/

/`Tunashukuru André Byadunia, l'équipe sortant kumuda aliongoza structure na kana ni leçon parce que benye alitumika il y a de l'expérience tutaattirer kupitiya yeye, mais aussi tunalomba yaiya kututiliya confiance kwangisi ilitutiliya confiance kwakutuchaguwa'/

/`Kwenda kwa coordo André Byadunia par rapport na na problème, tunabalomba baendeleye kuwa gambo yetu kwa sababu nilitaka kubarassurer kwamba chaque problème itakuwa inafika Uvira, itakuwa inafika Fizi, itakuwa inafika Walungu, Mwenga'/

`Nous, comme l'équipe mainant entrant tutatumika non pas pour leurs propres intérêts na hatuta badecevoir.'/

Certains grammairiens du côté desquels nous nous sommes rangé, définissent la phrase complexe comme étant une phrase enchâssée, c'est-à-dire avec subordination.

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/`Banapashakuwa na réagir mbele ya mashirika haziya organiser maactions citoyennes ziko tellement constitutionnelles parce que depuis longtemps tuko tunaomba Route Mwami, RN5 ijigengewe, Route Espoir, Route Mwami zijengewe mupaka hivi hatujaona ata kitu.'/

La coordination des propositions cadrent avec cet exemple : `Na hiyi sakoshi yangu ingepoteya mais, heureusement mama mumoya na baba mumoya walikuwa pale wakapita wanakamata ile sakoshi.'

Nous observons que les propositions en Kiswahili-français sont mises en rapport avec les propositions en français par parataxe. Lorsqu'une ou plusieurs propositions en français sont entrecoupées par une ou plusieurs propositions en swahili, aucun connecteur explicite n'établit la relation entre elles.

`Tutaendeleya kubasaidiya na transport kadi na ngisi tunaweza kuweza'

`Juu badéputés niba mingi apa Uvira hatukuona hata mumoya mwenye alifika kututazama lakini yeye akasema voilà nasikiya kuko batu biko pale acha niende nibaone.'

`Kwanza nilikuwa na kwenda kuwakumbusha kuwafunguwa akili kuhusu uchaguzi unakuya wasifanye tena makosa zenye balitokeya kufanya na mpaka leo tukonaendeleya kusouffrir na batu benye balivoter juu ya polo.'

`Kuonekana kubaconscientiser cette fois-ci baangaliye ngisi ya kuchaguwa ilituchanger maisha ilitulete maendeleyo muterritoire yetu ya Uvira.'

La parataxe explique donc la présence des phrases simples, des phrases minimales. Elle relève du registre oral et apparaît le plus souvent dans des paroles qui reproduisent le langage de la conversation comme dans les interventions au journal swahili et aux débats politiques :

`Ni Maître Franck Malilo.'

`Kuna maconcours zenye walikuwa wanaorganiser'

`CPI ilikuwa naorganiser maconcours sur les droits de l'homme, droit humanitaire. Na alienda kufanya hizo maconcours na aliremporter mavictoires na aliremporter trophée.'

`Félicitation kwa raiya ya Uvira.'

`Waautorités wanapashwa kurudiya kumu sitari kuwa natenda, kufanya kazi mbele ya wakati ma sociétés civiles haziya organiser maactions citoyennes.'

`Iyo ni maindices'

Dans la phrase « Félicitation kwa raiya ya Uvira », il se fait remarquer l'absence du verbe et dans « mimi kama juriste' »

2.1. Les phrases interrogatives dans le contexte d'alternance codique

Le système interrogatif du français s'emploie dans un discours swahili.

/`Est-ce que vraiment tutakuwa na watu wanaweza shimama na waisaidiye iyi mugini ?/

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/`Est-ce que vraiment ni kwa alama ngani ambao munaweza kusema kwamba ni assassinat politique ama ilikuwa ni juu ya ile tu émotion ambayo alikuwa nayo baada ya kuona ule munenaji wale kufariki hivyo ? `/

/`Nini tunaita assassinat ?'/

Nous remarquons que les questions sont toujours posées selon les normes et les lexiques du français or, il existe en kiswahili de multiples façons de formuler des questions :

- La plus simple se limite à l'utilisation d'un ton interrogatif : `umeona ?

/Walombe audience baonane naye ?/

/Na kama aliigusiya unaweza kutupa mwangaza ?/

/ Sasa ile sécurité ilikuwa tu ndani ikakosa kuwa inje ?/

- Avec la particule « je » placé en tout début de phrase « je » corresponds à l'expression « est-

ce que » : je umekwenda sokoni ?, « je » peux aussi être suffixé au verbe. Dans ce cas il

correspond plutôt à l'expression « qu'est-ce que » : utafanyaje ?

/Est -ce que vraiment tutakuwa na watu wanaweza shimama na wasaisidiye iyi inchi ?/

/Est-ce que ni kwa alama gani ambao munaweza kusema kwamba ni assassinat politique

ama ilikuwa ni juu ya ile tu émotions ambayo alikuwa nayo baada ya kuona ule munenaji

wake kufariki hivyo ?/

/Est-ce que munaweza ku kubali kama inaweza kuwa assassinat politique, ama baaventurier

bamoya ivi benye baliviser tu ule mtetezi wetu ?/

/Est- ce que vous comprenez ile aspect ?/

/Est-ce que aiwezi kuwa garde alikuwa un peu distrait na aliacha canon au sève ya bunduki

iko ouvert ?/

/Mais il faut voir est-ce que palikuwa déclaration de la part du gouvernement ku honorer

même bale batu benye balituacha ?/

/Est-ce que iliogopa kujiplaindre contre le gouvernement ou contre Moise Katumbi ?/

/Pourquoi siye tunasema gouvernement ?/

/Tunaweza kuwa na matumaini ya maenquêtes yenye iko crédible ?/

- Avec « nini » qui signifie « quoi » : unasema nini ?

/Ajibiye nini ? Apana, aliiba ?/

/Wenzetu wa société civile nini imewapiquer ?/

/Saa unafika déjà Nyangezi, nini ingeempêcher kufika Uvira kwa juu ya kukuya sikiya

matatizo réel ya batu ya Uvira ?/

- Avec « nani » qui signifie « qui » : umeita nani ?

/Ninani njoo commandat ?/

- Avec « gani » qui signifie « quel » ou « lequel ». Le mot « gani » est toujours placé après le

nom auquel il s'applique mais il ne s'accorde pas avec celui-ci : chakula gani ? mti gani ?

/Ninyi kama wajuriste, ile plainte contre un inconnu inamaana ngani ?/

/Ni lengo gani limekupelekeya kuposer iyo première action kabisa ?/

/opportunité gani ?/

- Avec la forme interrogative en-pi, qui signifie « quel » ou « lequel » la forme en « pi » est

précédée de la marque de classe. Elle se place après le nom de la personne ou de l'adjectif

concerné. Mtu yupi ? Viazi vipi ? Mikate ipi ? Kitabu kipi ?

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- Avec le locatif « wapi » qui signifie « où » : umekwenda wapi ?

/Alors crime d'état inatokeya wapi ?/

/Mwenye atatutengenezeya RDC yuko wapi? /

- Avec « lini » qui signifie « quand » utaruidi lini ?

- Avec « vipi » et namna gani qui signifient « comment » : nitalipa vipi ?, namna gani ? /Comment expliquer une autorité pareille, simple déplacement yake et que le matin tunakuya kutana kama mtu anakufa ?/

/Gouvernement yetu inaonekana kutokulinda raiya comment tout un député anaweza kuuwawa ? /

- Avec kwanini et mbona qui signifie « pourquoi » : mbona amekasirika ? Kwanini hajaja ? /Na kwanini ile famille ilifanya plainte contre un inconnu ?

/Kama ministre amesema Kama hatakuya Uvira, kwanini wasige mufata Bukavu? / /Pourquoi yeye à son niveau-là anajuwa kama ataishiya Bukavu, pourquoi hakukamata courage yakusema non, anatumiya président wa comité ya jeunesse ya Uvira ?/

/Mais pourquoi habakuenda ona Ministre pale Bukavu ?/

- Avec « ngapi » qui signifie « combien ». « Ngapi » se place après l'objet et s'accorde avec celui-ci : una watoto wangapi ? Shilingi ngapi ?

/Nani hajuwi combien de fois pako ma frappes mwa iyi barabara ?/ (C'est aussi une interrogation oratoire).

- Avec les négations si, si ndiyo et siyo qui correspondent à l'expression « n'est-ce pas » et sont une façon détournée d'exprimer une affirmation, une certitude ou d'appeler une confirmation : Si utafanya kazi ? Si ndiyo nimemwuliza ?

2.2. Les phrases déclaratives

/`Nitakuambiya kama Moise Katumbi n'a jamais eu d'émotions.'

`Hayakuwaka na maémotions.'/

/`Donc il est toujours raisonable kubyote benye anasema na maneno yote anakuwaka anaitiya nafasi inastahili.'/

/`Katumbi anapata sollicitations comme une personnalité aingiye mu union sacrée juu ya kusaidiya inchi'/

`Moise Katumbi Chapwe na directoire national ya Ensemble pour la République ilidécider kusema tutoke mu union sacrée na pale tukapona opportunité mwenye anajisikiya kuendeleya kutumika na Félix mwa iyi gouvernement ya Sama Lukonde ataweza kurudiya na akiwa membre ya Ensemble pour la République. /

/Ile loi de père et mère haikuongelewa ata/

2.3. Les phrases négatives dans le contexte d'alternance codique

/Na nous comme société civile hatuko société civile ya makabila/

/Usidéfendre gouvernement/

/Moise Katumbi n'a jamais eu d'émotions. Hayakuwaka na maémotions/

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/ Nikurudiliya Valentin Hangi nimuambiye kama ha, ha, asijichanganye on ne demeure pas acteur wa société civile, /

2.4. Phrases impérative et exclamative

/Allez y comprendre ile phénomène//

/Usidéfendre gouvernement/

/ Parce que à l'intérieur hautapita na ile arme/

/ Non, il y a un coup monté. /

2.1.2. Les propositions subordonnées dans le contexte d'alternance codique 2.1. Propositions coordonnées

/ Sisi tuko muhali ya uzuni na kilio kubwa kwa sababu, ni mambo ya kuhuzunisha zaidi sijuwi kama kuna mtu yeyote ule ambaye ataeza akafurahiya kifo kya mwengine et surtout que aliyekufa aiko tuu porteparole wa ensemble pour la République mais plus tôt un député national na député national anareprésenter njoo nation. Donc ni uzuni kwetu sisi wote sauf kwa wale ambao wana roho za kutu ambao wanaona wanatakaa shidwa wanaanza maliza maliza wamoya. /

/ Siyo kusema tuu bwana Cherubin Okende alikuwa porte-parole wa Ensemble pour la République mais pia ni mwaakilishi wa raiya kwani yeye alikuwa député national. /

/ En tout cas l'on ne saurait pas comprendre ile situation et donc siye kwetu paka saaizi kama gouvernement inasema itupatiye ma preuves parce que eyo njoo iko na mainstrument zote mais aussi Moise alirassurer si il faudrait que FBI njoo ikuye enquêter juu ya mort ya Cherubin. /

2.2. Propositions subordonnées de but

/Na Cherubin quand même hali yenye alikufa ndani ce n'est pas une affaire de bandits c'est quelque chose si vous analyser utacomprendre qu'il y a eu une organisation bien planifiée kwa juu ya kujuwa ngisi batamueliminer na sisi comme shirika la kirahiya nawaza kwamba à notre niveau tunaendeleya kulomba à ce que pakuwe ma enquêtes sérieuses bien sûr Katumbi analomba que pakuwe ma enquêtes na des experts internationaux na mener ma enquêtes que pakuwe des enquêteurs indépendants pour que bajuwe réellement nini comment ngisi alikufa/

/ D'ailleurs je presume que ce jour-là Cherubin alikuwa yepeke mwenye alikuwa invite mwaile saa pourque basikutanane na mwengine. /

2.3. Subordonné de cause

/ Escorte wa député anaacha arme juu aende apeleke document à l'intérieur parce que à l'intérieur hautapita na ile arme/

/ C'était très bien planifié de telle façon kusikuwe ata mtu mumoya mwenye atasoupçonner. /

/ En tout cas l'on ne saurait pas comprendre ile situation et donc siye kwetu paka saaizi kama gouvernement inasema itupatiye ma preuves parce que eyo njoo iko na mainstrument zote mais aussi Moise alirassurer si il faudrait que FBI njoo ikuye enquêter juu ya mort ya Cherubin./

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2.4. Subordonnée interrogative directe

/ Unajiimaginer kwenye escorte wa mtu kwenye ataacha arme ku cours constitutionnelle, cela veut dire surveillance iko ya nguvu. Est-ce que vous comprenez ile aspect ?/

/ Et quand le véhicule iliwaka, personne hakukuwa ku mulango, ata garde ata nani wakusema miye niko apa wakuangaliya, est-ce que ile ma véhicule za bakubwa zenye zinakuyaka ku parquet pale, hakuna mtu wakuzichunga juu ya kujuwa uyu banabeba ama apana ? /

Le vrai commenditeur ya bale batueur à gages baonekane, il est prêt pour donner de l'argent kupana franga juu bale bakuye. /

3.1.2. Distribution des éléments alternés sur la chaîne parlée

La distribution d'un élément linguistique est l'ensemble de contextes dans lesquels cette unité linguistique est susceptible d'apparaître.

Dans le premier tiers du XXe siècle, le descriptivisme prend la forme de ce que l'on a appelé ultérieurement le distributionnalisme, dont les figures principales sont Bloomfield, puis Harris et Pike, auxquels il faut ajouter le Français Gross, introducteur des méthodes harrissiennes en France. Leonard Bloomfield (1887-1949) publie en 1933 Language (le langage), qui constitue une théorie générale du langage qui sera développé et approfondie par ses élèves sous l'étiquette de distributionnalisme, courant qui dominera la linguistique américaine jusqu'en 1950.

Selon Marie-Anneau Paveau et ali, dans son ouvrage26, Bloomfield qui, son distributionnalisme qui est une conception mécanique ; pour lui, esprit, volonté, conscience ne sont que des « configurations de successions du monde matériel », des mouvements corporels. Son approche tire son origine dans la psychologie behavioriste (sous l'influence du psychologue Wundt). Pour le behaviorisme, le comportement humain est explicable à partir de données externes, sans recours à des données internes qui ne seraient que des illusions. Pour Bloomfield, le langage est un comportement et peut être étudié de manière externe ; il ne s'agit pas pour lui d'une doctrine psychologique mais d'une méthodologie.

Marie-Anneau Paveau évoque le primat de la description en ce terme : « A partir de ce schéma, Bloomfield a un programme descriptif : il considère en effet que l'explication des phénomènes du langage n'est pas encore possible. Son descrpitivisme est donc un choix méthodologique, qui a pu être considéré comme étroit par ses détracteurs. Ce choix l'amène à refuser tout historicisme et tout fonctionnalisme (ce qui le distingue de Sapir par exemple qui articule ensemble forme et fonction) : les formes du langage seront observées de l'extérieur, sans prise en compte de leur évolution linguistique ni de la fonction qu'elles remplissent dans le système. Le descriptivisme de Bloomfield implique également une mise à l'écart de la signification : il refuse la conception mentaliste du signifié (la solution saussurienne du signifié comme concept).

Pour lui, le signifié est l'ensemble des événements pratiques auxquels est lié un énoncé ; sa description est donc considérée comme impossible car la saisie de cet ensemble est impossible :

26 Marie-Anneau Paveau et ali, (2003), Les grandes théories de la linguistique. De la grammaire comparée à la pragmatique, Armand Colin, France, p142

27 ALUMA K.J.Yves, (2022), Cours de Grands courants de la linguistique, inédit, ISP-Uvira p56

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« Pour donner une définition scientifiquement exacte de la signification de chaque forme d'une langue, il nous faudrait posséder un savoir scientifiquement exact de tout ce qui forme l'univers du locuteur » (Leonard Bloomfield, Language : 1933 :132, cité par Marie-Anne Paveau, op cit) p144.

Selon Marie-Anne Paveau, étudier une langue, ce sera donc réunir un corpus, (c'est-à-dire un ensemble d'énoncés effectivement émis, dans le but de faire apparaître des régularités formelles), sans prise en compte de l'aspect sémantique. Le seul concept qui sera considéré comme valide dans l'analyse sera celui du contexte linéaire ou d'environnement.

Si nous prenons Jacques Leclerc, dans Qu'est-ce que la langue ?, nous ne serons pas contredit : « Aux Etats unis, Leonard Bloomfield (1887-1949) lance la linguistique américaine en 1926, en publiant language, qui présente aussi le structuralisme américain. Cette description linguistique s'en tient au recensement des unités formelles de la langue et à l'étude de leur distribution, c'est-à-dire au relevé de leurs différents environnements dans la chaîne parlée. » (Op cit p.7).

Intéressons-nous également à ALUMA K.J.Yves qui affirme que l'analyse distributionnelle consiste à étudier les unités de la langue dans une perspective combinatoire en fonction de l'environnement.27

Pour ce qui nous concerne, nous serons en train d'expliquer les faits de langage des interventions au journal swahili et aux débats politiques à partir de la fréquence d'apparition des mots.

Dans ce point, les unités linguistiques dont il est question ici, sont les phrases, les fragments de phrase ou les propositions. Dans la logique distributionnaliste, il y a trois positions possibles qui peuvent être occupées par les unités linguistiques dans une description : la position initiale, la position initiale, la position médiane et la position finale.

a) Alternance interphrastique en position initiale

Rappelons que l'alternance interphrastique c'est lorsque dans le discours d'un locuteur à une phrase française succède une phrase en kiswahili. Nous avons trouvé dans les interventions à la Radio des cas où la (les) proposition (s) du français sont en début de l'énoncé swahili.

/`Assassinat parce que baliiplanifier tres bien bamuite afike bamuenlever kisha baende

bamuachever. `/

`Voilà iyo ni maoni ya bwana Assumani'/

`Pour éclairer ce dossier, vraiment des enquêtes serieuses inaweza tusaidiya kwa hiyo'/ (problème

de syntaxe, il devrait accorder au plurier).

/ `Ça ne peut pas passer' habisikiliki/

/`Donc pour nous, le gouvernement tulishukuru kwakutupatiya ile pole.'

/`Cela veut dire surveillance iko ya nguvu'/

/`C'était très bien planifier de telle façon kusikuwe ata mtu mumoya mwenye atasoupçonner'/

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/`D'ailleurs je présume que ce jour-là Cherubin alikuwa yepeke mwenye alikuwa invité mwa ile saa pourque hasikutanane na mwengine'

/`En tout cas, l'on ne saurait pas comprendre ile situation et donc siye kwetu paka saaizi kama gouvernement inasema itupatiye ma preuves parce que eyo njoo iko na mainstrument zote mais aussi Moise alirassurer s'il il faudrait que FBI njoo ikuye enquêter juu ya mort ya Cherubin ; il est prêt pour donner de l'argent kupana franga ju bale bakuye/ (proposition juxtaposées).

b) Alternance interphrastique en position médiane

Nous avons trouvé dans les interventions radiodiffusées des cas où le la (les) proposition (s), les phrases ou éléments du français est/sont au milieu des énoncés swahili ou des discours mixtes.

/`Sisi kama shirika lakirahiya tunajuwa d'abord action ya kuuwa Cherubin ilikuwa bien planifier et que les enquêtes itatuambiya mengi zaidi.'/

/`Kwa sababu iko na mandat ya ku protéger maisha ya kila mtu. /'

/`Non, ilifika, Cherubin alijiuwa yepeke peut-être izi exemple ulipana, apana. /

/`Ukiangaliya ngisi Cherubin alikufa allez y comprendre ata mtoto wa chini wakimuonesha maimages avec ce qui s'est passé basi atakuambiya kwamba ça était une organisation ya kabambi pour que baéliminer ile maisha ya ule mtu.'/

Des fragments de phrases françaises apposées au milieu de fragments de phrases en kiswahili sont laudatifs chez les intervenants aux interventions radiodiffusés. Comme cela est courant dans les parlers uvirois, ce phénomène non encore approfondie par les linguistes prouve que les uvirois ont difficile de terminer une phrase swahili sans recourir au mélanges du français qu'elle soit dans les dialogues, conversations sportives ou politiques. Cette pratique de recourir à l'alternance codique serait approfondie dans les analyses pragmatiques où les fonctions identitaires et persuasives seront expliquées.

c) L'alternance interphrastique en position finale

Il s'agit ici des cas où la phrase française est placée à la fin du discours mixte.

/`Famille ya Cherubin ili déposer plainte contre un inconnu'/

`Kwa nini ile famille ilifanya plainte contre un inconnu ?/ (phrase interrogative)/

/`Kulikuwa majeshi walikuwa wanauzi ilinibidi paka ni kamata téléphone ; j'ai appelé le ministre de l'intérieur'/

`Nilimuita ministre wa intérieur nikamuambiya ça ne va pas./ /`Yaani inaacha indépendance kwa gouvernement conglais/ /`Miye nawaza kwamba ce sont des oppositions politiques'./

/ `Na mimi comme shirika jipya la kirahiya nawaza kwamba si le gouvernement anaweza kusikiya d'une part ya Ensembe par rapport na présence ya ba experts internationaux par rapport ya ces enquêtes ; je ne vois pas un inconvénients'./

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d) L'alternance interphrastique en position initiale, médiane et finale

C'est un cas où les séquences du français se trouvent entrecoupées deux fois ou plus de trois fois par des séquences en swahili :

/`Et quand le véhicule iliwaka, personne hakukuwa ku mulango, ata garde, ata nani wakusema miye niko apa wakuangaliya, est-ce que ile ma véhicule zabakubwa zenye zinakuyaka ku parquet pale, hakuna mtu waku zichunga juu ya kujuwa uyu banabeba ama apana ? Non, il y a un coup monté./

Les intervenants et les co-débatteurs mélangent régulièrement le français au kiswahili dans toutes leurs interventions. Le mélange de code peut se placer au début, au milieu ou à la fin de la phrase ou soit au milieu et à la fin ou soit au début et à la fin.

e) L'alternance en position initiale et médiane

/Mais tuko na déplorer kukuwe maenquêtes yenye itakuwa approfondies (problème d'accord)./ /Le vrai commenditeur ya bale batueurs à gages baonekane/

C'est-à-dire banapatiya gouvernement toute indépendance/

Imaginez kama banaanza uwa mu Kinshasa un député, miye nyamu nyamu batanifanya ayé ?/ /Il faut comprendre politiquement batu ya Ensemble banaweza tenir discours kufatana .../

f) L'alternance en position médiane et finale

/camp ya Ensemble inapropser que kama patakuwa maenquêtes ba ingize ba experts internationaux benye batafanya maenquêtes de manière indépendante même si gouvernement inasema que il faut nabo baparticiper miye nawaza kwamba ce qui est important ni ma résultat batapata lors des enquêtes.

/Tatizo yenye iko mu mapays plus ya Afrika, wanaenda na mawazo ya Nicolas Machiavel mwenye il faut kufanya tout moyen pour conserver pouvoir na njoo inatuleta mwa iyo mambo yote. /

/Unajiimaginer kwenye esorte wa mtu kwenye ataacha arme ku cour constitutionnelle/

/Escorte wa député anaacha arme juu aende apeleke document à l'intérieur hautapita na ile arme./ /Tunaweza kuwa na matumaini ya maenquêtes yenye iko crédible ?/

/Unakutana déjà procureur général yepeke anaanzasema non non c'est prouver que bale yenye ilimupata chérubin ilitoka mu arme ya escorte wake. /

g) L'alternance en position initiale et finale

/Mais aussi nilikuwa nataka watu wote wa Uvira mwenye iko natafuta acomprendre kwa sababu niko nawaza Uvira ama mu Congo bako nataka bawalishe batu bazoweye maisha ya matatizo or c'est ce qui est inconcevable. /

/Il faut kujuwa que le gouvernement iko responsable/

/Comment expliquer une autorité pareille, simple déplacement yake et que le matin tunakuya kutana mtu anakufa ; donc c'est inconcevable. /

/Au contraire serikali iku pale kwa juu ya kuprotéger Maisha yetu à tous les moyens. /

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/Pour terminer sisi shirika la kirahiya la situation yenye ilifika pour Cherubin c'est déplorable. / /Est-ce que iliogopa kujiplaindre contre le gouvernement ou contre Moise Katumbi ?/

Tous ces mélanges participent à créer des transformations et parfois de confusions. L'alternance joue dans la phrase le rôle de la valorisation de la langue française ou ça implique le fait de prestige. Les intervenants au journal et les codébatteurs veulent se passer pour des personnes illustres qui savent actualiser à la fois le français et le kiswahili. Que les auditeurs ne puissent sous-entendre qu'ils n'ont pas étudiés.

Dans notre corpus, il n'y a pas que des alternances phrastiques ou interphrastiques, on trouve dans les débats politiques et dans le journal swahili d'autres types d'alternance que nous qualifions d'intraphrastique.

2.2. L'alternance intraphrastique

On parle de métissage linguistique intraphrastique lorsque les syntagmes constitutifs présentent une partie de la langue française et l'autre une langue congolaise.

L'alternance codique « est dite intraphrastique lorsque des structures syntaxiques des segments alternés coexistent à l'intérieur d'une même phrase, c'est-à-dire lorsque les éléments caractéristiques des langues en cause sont utilisés dans un rapport étroit [...] » (Ndiasse THIAM, 1997 :32). Concrètement, la phrase commence en français et se termine en langue swahili ou vice-versa ».

1. Syntagme nominal sujet, épithète, attribut et complément 1. 1. Syntagme nominal sujet,

a) Sujet en français

/Gouvernement yetu inaonekana kutokukulinda raiya/

/ Comment tout un député anaweza kuuwawa ?/

/Donc kama Dossier inakuwa nayo vile vile itajiconstituer partie civile. /

/Nani chômage ambayo ikodéguisé

/Mu procédure c'est tout à fait normal mu procédure pénale ou civile/

/Munadéposer mémo à qui de droit, le Maire de la ville est là/

/Musisahu ya kwamba Cherubin Okende alikuwa porte-voix ya Ensemble pour la République/

b) Sujet en swahili alterné par un SN en français

/Yeye uyo garde wake haligonja siku chef wake ataenda samba njoo akaacha canon ya arme yake iwe wazi ?/

c) Sujet français alterné par un PN de cl1b. du swahili

/Ni kweli mutangazaji utaelewa kwamba bajeunes bako muchomage. /Bajeunes bote biko tayari tutaenda tunakamata mabêches.

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2.2. Syntagme nominal epithète

a) Epithète postposé en swahili

L'épithète se défini comme l'adjectif qualificatif se joignant étroitement à un nom et qui exprime, sans l'intermerdiaire d'un verbe, une qualité de l'être ou de l'objet28

/Kama abasikilizane par rapport ya baenquêteurs bien sûr haitatowa matunda mazuri/

b) Epithète antéposée en français /Kisha kuexposer ya différentes autorités/

c) Epithète antéposée associé par le Préfixe mu- et ma-

Et ça ku raiya ya Uvira inaobservaka iyi mafrappes ya kukuya pima ma barabara kusema ma promesse batajenga barabara wakati tuko mumapériodes électorales.

c) Epithète postposée en français

Ni kweli kwamba est-ce que ville morte ilikuwa opportune ?

Kama Ensemble ikonalomba kukuwe ingineexpertise ya wengine kwa sababu Ensemble nayo iko victime.

d) Epithète en swahili en position médiane et épithète en français en position finale Siye kama chama tawala hatuoni umuhimu wa iyo ville morte

e) Epithète détachée postposée en français associé par PNcl2« wa »

/Tulienda mwaiyo délégation pale Bukavu kuenda kuona Excellence Alexis Gisaro, ministre wa infrastructures

2. 3. Syntagme nominal attribut a) Attribut en français

Na iko sûr

/Kwa sababu constitutionnellement maisha ya mtu iko sacrée/

/Musidanganyike na mambo ase kutakuwa nomination/

/Kesho tunakuta bwana Mafikiri politician kama mimi hapa/

/Nani chômage ambayo iko déguisé/

/Ni kweli kwamba est-ce que ville morte ilikuwa opportune ?/

/La lettre tuliandika kuinformer Maire de la ville kama tutafanya ville morte ilikuwa claire/

/Kwetu itakuwa tu es le bienvenu/

/Kwa juu malengo la raiya iko bien reconnu/

28 MAURICE GREVISSE, (1961), Cours d'analyse grammaticale, Duculot, Paris p39

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/Kama Ensemble ikonalomba kukuwe ingineexpertise ya wengine kwa sababu Ensemble nayo iko

victime. /

b) Deux attributs en français dans une même phrase

c) Deux attributs l'un en français l'autre en swahili associé par / na / /Bien sûr niko d'accord na weye/

/Kuko imprudence kama ataonekana atakuwa sanctionné/

b) Attribut en Swahili

/Wenzetu waache kuwa na bloquer watu vile haiku muzuri sisi wote tuko na souci. /

/Yeye uyo garde wake haligonja siku chef wake ataenda samba njoo akaacha canon ya arme yake

iwe wazi ?/

c) Attribut en français alternés par le PNcl2 du swahili /Bajeunes njoo babajajistes, njoo bamotards. /

d) Attribut en français associées par/ -ya-/ /C'est un droit ya peuples congolais/

e) Attribut en français associé par /-ya/ et SN composés par le PNcl1b2 /ba-/ /C'est une erreur ya régulation ya baagents routiers/

4. Syntagme nominal complément

1. Syntagme nominal complément d'objet

a) Complément d'objet en français

/Bien sûr niko d'accord na weye/

/Kama abasikilizane par rapport ya baenqueteurs/

/Usidefendre gouvernement /

/ Bajeunes bako muchomâge /

/ Il faut vraiment kuiiprotéger /

/ Tutafanya na sisi plaidoyer/

/ Nasalimu wa co-débatteurs/

b) Syntagme verbal et syntagme nominal épithète en français et complément d'objet français associé par « na »

Wenzetu waache kuwa na boquer watu vile haiko muzuri sisi wote tuko na souci

/Njoo maana sisi kama shirika la kirahiya tuko nalomba bajimettre ensemble bapate consensus/

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c) Syntagme Verbal Compélement

/ Njoo maana sisi kama shirika la kirahiya tuko nalomba bajimettre ensemble bapate consensus/ /Nafikiri Utawala unaanza kuintimider opposition /

/ Yeye uyo garde wake haligonja siku chef wake ataenda samba njoo akaacha canon ya arme yake iwe wazi ?/

2. Syntagme nominal complément déterminantif

/Musisahahu ya kwamba Cherubin Okende alikuwa portevoix wa Ensemble pour la République/

/Tunaenda mwaiyo délégation pale Bukavu Kuenda kuona Excellence Alexis Gisaro ministre wa infrastructures /

Nous avons constaté que le prédicat ou le sujet, l'épithète, l'attribut et le complément s'adaptent à l'environnement où ils se trouvent placés dans les segments mixtes sans déroger à la règle grammaticale française régissant le rapport entre l'attribut et l'épithète dans leur environnement.

2.2.1. Les calques syntaxiques

Certaines structures syntaxiques évoquées ci-haut présentant l'alternance codique est une sorte d'adaptation du swahili aux règles syntaxiques du français. Rappelons avec Jacques Leclerc (Op. Cit : 43) que la langue est un système parce qu'elle est constituée d'éléments qui sont en relation les uns avec les autres. Il est possible d'isoler les éléments constitutifs de la langue. Selon Jacques Leclerc, les langues du monde sont classées selon deux méthodes :

la méthode génétique de classification de langues qui considèrent les langues les langues comme des êtres humains dont on peut suivre la naissance, la vie et la mort et la méthode typologique de classification de langues comprenant trois critères : les critères phonétiques ou phonologiques, les critères morphologiques ainsi que les critères syntaxiques ; dans le deuxième critère, on distingue ainsi trois types de langues principaux : langues isolantes lorsque les mots sont ou tendent à être invariables (le chinois, le cantonais, le vietnamien, le laotien et le cambodgien), langues agglutinante, au contraire, on juxtapose au radical une série de morphèmes distincts servant à exprimer les rapports grammaticaux. Dans ce type de langue, chacun des affixes (préfixes, infixes ou suffixes) est clairement analysable et identifie précisément une fonction grammaticale ou syntaxique. Dans ce classement, citons le turc, le quechua, le swahili et le créole haïtien. En fin, dans une langue flexionnelle comme le latin, les radicaux sont pourvus d'affixes grammaticaux variables et exprimant plus ou moins à la fois, par exemple, le genre, le nombre et le cas, ou la personne, le temps, le mode, la voix, etc. (Jacques Leclerc, Op. Cit : 239-249). Le français et le swahili présentent des différences sur ce plan car les distinctions émanant de ces critères nous poussent à découvrir que le français est parfois de type flexionnel (cheval/chevaux), parfois de type isolant (je suis/ tu es), parfois de type agglutinant (épais/épaisse). Un syntagme comme portemanteau est isolant alors qu'une opposition du genre pomme/pommier est flexionnelle.

Si nous prenons les critères syntaxiques qui consiste à recourir à l'ordre des mots dans la phrase. Autrement dit, il s'agit du critère syntaxique. On compare alors l'ordre dans lequel se présentent le sujet, le verbe et le complément dans la phrase. Nous comprendrons que seulement à

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ce stade, le swahili est différent du français étant donné que l'ordre syntaxique le plus courant en français est l'ordre sujet+verbe+complément (SVC). Or en kiswahili tantôt le sujet et le verbe et complément s'agglutinent (se collent) dans un même mot tantôt ils sont séparés.

Disons que ces calques constituent un cas de transfert étant donné qu'ils n'entravent pas l'apprentissage du français.

a) La formation de la voix passive

En français, il est courant de mettre un verbe à la voix passive en le faisant précéder de l'auxiliaire « être », le verbe principal se mettant alors au participe passé. On obtient le même résultat en kiswahili en remplaçant la terminaison /-a /du verbe par le suffixe-WA (ou - EWA,- -IWA,-LEWA, -LIWA).

/Wenzetu wa société civile nini imewapiqué ?/

Imewapiqué I : PN sujet

me : Morphème suffixal et verbal formatif d'une action accomplie et plutôt utilisé pour les actes qui ont été réalisé de façon ponctuelle.

wa : Morphème suffixal passif montrant que le sujet I- subit l'action exprimée par le verbe alterné « être piquer ».

Piqu : Radical Verbal

er : Désinence de l'infinitif /Anakuwainterpeller/

b) Interférences dues au problème des éléments linguistiques alternés

Les cas liés à ce point sont susceptibles de créer des interférences syntaxiques si on s'en inspire pour la formation des phrases françaises dans le processus d'enseignement apprentissage. La plupart d'énoncés évoqués représentent le prototype d'interférences linguistiques fréquentes chez les apprenants du français ayant le kiswahili comme L1. On constate que les pronoms personnels compléments d'objets se mettent en swahili après et avant le verbe en formant un même mot, ce qui est contraire à la relation syntagmatique en français où les pronoms personnels compléments d'objets se placent souvent avant le verbe sans former un seul mot.

Citons Ariel Crozon et ali : « En swahili, le complément d'objet suit le verbe. Dans certains cas, il est aussi inséré dans le verbe.il apparaît ainsi sous forme d'un infixe placé entre la marque de temps et le radical. Les pronoms personnels objets sont insérés dans le verbe » (Op.Cit :69).

Je te le donne / Ninaikupatiya, unaona : je vois, unaniona : tu me vois.

Dans la phrase « je te le donne » Nous observons que deux compléments précedent le verbe « donner » or en kiswahili il est rarement ou impossible de trouver deux compléments précédant le verbe. Ceci est un cas d'interférences.

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c) Problèmes relatifs à la distribution des éléments linguistiques alternés

Dans ce cas, la transposition de la structure SVC du français sur le swahili aboutirait à des phrases agrammaticales suite au problème d'accord lié à la complexité d'alternance codique car le locuteur veut combiner les deux syntaxes à la fois dans un même énoncé. Ceci amène pour lui à commettre des fautes d'accord en rapport avec le swahili ou le français.

/Wenzetu waache kuwa nabloquer watu vile haiko muzuri. Sisi wote tuko na souci. /

Dans cet énoncé « sisi » impliquerait l'accord de l'adjectif « wote » en « sote ».

/Pour éclairer ce dossier [...] vraiment des enquêtes sérieuses inaweza tusaidiya kwa hiyo. /

/ Napenda raiya wa sikiye, wa moya wako na confusion /

/ na kuelewa kwamba tulikuwa tumeshaépuiser maétapes yote/

b) Expression des temps dans l'alternance codique

1) expression du présent actuel ou progressif

Le présent actuel du swahili sert essentiellement à décrire des actions qui ont lieu au moment où l'on parle. Il est ancré dans le moment présent et a la même valeur que le present continuous de l'anglais. Il se traduit par un présent en français.

/Député anareprésenter njoo nation/ /Sujet tunairenvoyer ku journée ya leo/ /tuko nadébattre/

2) Le présent indéfini

En plus du présent en -na-, il existe un autre présent en -a- beaucoup moins usité. C'est un présent indéfini qui exprime une action faite périodiquement mais qui n'est pas nécessairement en cous. Il sert à énoncer des vérités « scientifiques » ou « permanentes » qui ne se déroulent pas nécessairement au moment où l'on parle. L'emploi de ce temps correspond à celui du Simple present en anglais. On le traduira en français par un présent.

/Moise Katumbi anataka avoyager/ Abakusaisir opportunité

C'est pourque iyo peke iyapparaître

/Unacomprendre que la vie politique, politique yenye iko mu inchi aipermettre aimupe mtu utu avec valeur parce que c'est normal na njoo benye biko natokeya/

/ Non, il y a un coup monté. C'était très bien planifié de telle façon kusikuwe ata mtu mumoya mwenye atasoupçonner. /

3) Expression du présent narratif /Ministre anadémissionné/

/Afike arépondre/ /anakuwainterpeller/

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!Bavérifier/ /Banaforcer!

4) Expression du passé simple de l'indicatif /Wenzetu wa société civile nini imewapiqué /

5) Expression du passé perfectif29

Selon Frederick Iragi Kang' Ethe30 considère que le morphème! -li-! est présenté comme le contraire de! -me!. Et Contini-Morava (1989) cité par lui, le considère comme le seul temps absolu en swahili, alors que-me- est un temps relatif dont l'interprétation (i.e. la référence temporelle) dépend du contexte. Le morphème !-li-! indique que l'éventualité a eu lieu à un moment antérieur au moment de la parole. Wilson (1997) cité par Frederick compare -li- au Simple Tense de l'anglais. Ariel Crozon quant à lui, affirme que -li- introduit une idée de durée dans le temps. Selon lui, il correspond plus ou moins, à l'imparfait en français ou encore au prétérit en anglais (A. CROZON et ali, Op. Cit. : 46). Adhérons à toutes ces propositions avec les éléments de notre corpus :

!Tulidéplorer, tulicondamner, alimuuwa haiko inquiété, ilidécidér, balibaloger, aliwezaka déclarer, baliviser, ilikuwalancer, baliiplanifier, balidisparaître, nilivivre, alirassurer, tuliapprendre, alisoulever, azikufonctionner, nishabarecevoir/

! Assassinat parce que baliiplanifier très bien bamuite afike bamuenlever kisha baende bamuachever. /

6) Expression du passé narratif

Le passé narratif n'existe en propre qu'à la forme affirmative avec l'infixe -ka- se plaçant entre le sujet affirmatif et le radical verbal. Ce temps accepte les infixes complément d'objet, mais pas les infixes relatifs.

!Ninasalimiya président wa bajeunes Maître Chako Changu na Valentin Hangi vraiment que nafélicitaka wakati tuna kuwa tuna kutanana naye. /

/Et ça ku raiya ya Uvira inaobservaka iyi mafrappes ya kukuya pima ma barabara kusema mapromesses batajenga barabara wakati tuko mumapériodes électorales/

Bakaproclammer Bakaeffacer Bakapromettre

7) Expression d'une action habituelle ou répétitive au passé

!Ninasalimiya président wa bajeunes Maître Chako Changu na Valentin Hangi vraiment que nafélicitaka wakati tuna kuwa tuna kutanana naye. /

29 Denis Barhishi Luhiriri et Mavudiko Bashomberwa (2017), Notes d'Analyse contrastive du français et du kiswahili inédit p73

30 Frederick Iragi Kang' Ethe, Lecture pragmatique des morphèmes temporels du kiswahili, Université de Genève 2002. Français. NNT : tel -01261463 p58

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/Et ça ku raiya ya Uvira inaobservaka iyi mafrappes ya kukuya pima ma barabara kusema mapromesses batajenga barabara wakati tuko mumapériodes électorales/

/Wenzetu waache kuwa nabloquer watu vile haiko muzuri/

8) Expression du futur

La marque du futur est -ta-. Elle est placée entre la marque du sujet et la racine du verbe.

/ [...] au contraire un acteur de la société civile, besoin principal yake ya action yake nikuangaliya kama itatoucher ku intérêt ya raiya/

/ Non, il y a un coup monté. C'était très bien planifié de telle façon kusikuwe ata mtu mumoya mwenye atasoupçonner. /

c)Expression des modes dans l'alternance codique

1) Expression de l'ordre par le mode impératif, temps présent /Usidéfendre gouvernement/

/Akuye adéclarer/

2) Expression du conditionnel temps passé /Nini ingeempêcher/

Remarquons que le swahili influe sur la conjugaison du français et pèse de tout son poids pour entraîner le français dans la logique d'inclusion distributionnelle, phénomène propre au swahili où la distribution d'une unité linguistique inclut celles des autres sans qu'il y ait équivalence. On peut alors observer dans les énoncés ci-haut que seuls le PV en swahili varient et le verbe en français reste à l'infinitif ou au participe passé pour toutes les personnes.

2.3. L'alternance extraphrastique

On a une alternance extraphrastique lorsque les segments alternés sont des expressions idiomatiques, des proverbes (on parle d'étiquettes) (Ndiassé THIAM, op. cit. 1997 :33-35).

/Siye kwetu mu droit banasema kama mucours ya criminologie, les criminels reviennent toujours sur le lieu de crime, / /Munazoweya kusema kama mulozi njoo anakuwaka wa kwanza kukuya kuliya mu nyumba ku kilio, anakuya juu ajiassurer est-ce que kabisa Sumialo alikufa ? Na yeye njoo anakuwaka na machozi ya mingi/

/ Donc pour nous, le gouvernement tulishukuru kwakupatiya ile pole / Ces condoléances de la part du gouvernement relève selon le porte-parole de l'Ensemble pour la République de la pire hypocrisie. Ici c'est le calque de l'expression « Les larmes de crocodile »31

/Uko nalomba kitu na contraire yake// Donc pour moi kama ni bya kweli, c'est défendre c'est demander une chose et son contraire/

31 Isabelle CHOLLET et Jean-Michel Robert, Précis. Les expressions idiomatiques, CLE international, 2008, p171

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En français, demander une chose et son contraire est une expression ironique et contradictoire où on ne saurait pas comprendre que cherche quelqu'un.

!Na zéro cinq anapiganisha na gouvernement yake ya warriors!

!Constitution ambayo raïsi wetu anaitembeleya, ama viongozi yote, inasema wazi, le pouvoir appartient au peuple. Le peuple est souverain. !

!yeye anasema iko aibu sana kuona député anauwawa [...] yeye kwa upande wake anasema avant Kabila égale pire, après Kabila, raiya iangaliye nani anastahili kuchanguliwa. Serikali inatenda ivyo kwa kuogopesha opposition!

Calque du célèbre citation de Janssens : « Avant l'indépendance est égale après l'indépendance »

L'intervenant à la radio, en disant « avant Kabila égale pire après Kabila » critique de manière satirique le gouvernement en place.

!Tuko muétat de droit, fanya angalisho!

Valentin Hangi actuel Président de l'UDPS à Uvira avertit son interlocuteur que nous sommes dans l'état de droit. Principe directeur du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo lors qu'il venait à peine de prêter serment en voulant que tout citoyen congolais en conflit avec la justice devra être poursuivi juridiquement importe peu son rang ou statut social voire politique.

! Na mimi comme Shirika jipya la kirahiya nawaza kwamba si le gouvernement anaweza fikiliya kusikiya d'une partie ya Ensemble par rapport na présence ya ba experts internationaux par rapport ya ces enquêtes [...] je ne vois pas un inconvénient. !

Ne pas voir un inconvénient signifie ne pas y voir une conséquence fâcheuse, ne pas être dérangé de la situation qui en découlerait.

! Moise alirassurer si il faudrait que FBI njoo ikuye enquêter juu ya mort ya Cherubin. Le vrai commanditaire ya bale ba tueur à gages baonekane, il est prêt pour donner de l'argent kupana franga juu bale bakuye. /

Un tueur à gages ou sicaire est une personne qui se fait rémunérer pour assassiner d'autres personnes. Comme il n'a ou non aucun lien avec ses victimes, un tueur à gages est beaucoup plus difficile à identifier ainsi que de remonter à son commanditaire.32Il demande généralement une grosse somme d'argent en contrepartie de son crime.

! Abakusaisir opportunité !

Cette expression française signifie « ne pas laisser passer l'occasion ».

3.3. L'alternance interlexicale

Cette alternance concerne la fusion d'un morphème à un lexème ; ce qui produit alors un mot hybride résultant de la combinaison de deux langues en usage alterné. Le morphème de la langue X peut donc s'ajouter à la langue Y par préfixation ou par suffixation. Ce type d'alternance affecte non seulement les verbes mais aussi d'autres catégories grammaticales telles que les noms et les

32 WWW. fr.m.wikipedia.org, consulté dimanche 3 décembre 2023 à 12h01

33 Louis-Jean CALVET (1987), La Guerre des langues et les politiques linguistiques, Payot, Paris pp146-147

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adjectifs. Par ce procédé, les intervenants et les codébatteurs versent dans un même moule les unités linguistiques de deux langues. Jean-Calvet nous avertit en ce sens : « Car une langue comporte trois composantes, une syntaxe, une phonologie et un lexique. Or le lexique a toujours beaucoup plus soumis au changement que les deux autres composantes : variations sémantiques et, surtout, emprunts. [...] Par contre, lorsqu'une langue voit son système de sons se fondre dans le système d'une autre langue, elle est alors en danger d'absortion. La phonologie et la syntaxe sont la charpente même de la langue, le lexique n'en est que la peinture. » 33 Nous remarquerons que le swahiil a tendance à être remplacé par des termes français au sein même de ce que Jean-Calvet appelle le « noyau dur « de la langue.

Dans ce cas, le français offre la structure lexicale et le swahili fournit les items grammaticaux. Un cas sera signalé où un préfixe du swahili est plaqué sur le lexème français.

Dans le cadre de ce travail, nous remarquerons que l'alternance lexicale touche plus particulièrement la partie finale des mots. Nous limiterons à deux systèmes morphologiques : les morphèmes verbaux du swahili alternés aux morphèmes lexicaux du français, les morphèmes affixaux du swahili alternés aux morphèmes nominaux du français.

3.1. Les morphèmes verbaux du swahili alternés aux morphèmes lexicaux du français

Les morphèmes verbaux du swahili se combinant aux verbes français formant un mot hybride sont :

a) le morphème -li-

/Tulidéplorer, tulicondamner, alimuuwa haiko inquiéter, ilidécider, balibaloger, aliwezaka déclarer, baliviser, ilikuwalancer, baliiplanifier, balidisparaître, nilivivre, tuliapprendre, alisoulever azikufonctionner nishabarecevoir/

b) le morphème -ta-

/ anatakabaremplacer, utacomprendre, batamuenlever, itatoucher,

c) le morphème -na-

/Député anareprésenter njoo nation, nilikuwa nacomprendre que, tunadéplorer, sujet tunairenvoyer ku journée ya leo anaprévoir, anataka avoyager, anatakabaremplacer, anadémissionner, anakuwa interpeller, banaforcer, , tukonadébattre, naappuyer, tunaproposer, unajiimaginer, mtu anajisentir léser, banagérer, bamingi banaavorter, vraiment nafélicitaka, et ça raiya ya Uvira inaobservaka iyi mafrappes, tulikuwa tunajiattendre, Chako Changu anapostuler ninareprésenter maexcuses kufika nyuma, unabloquer watu sur tous les plans/

d) le morphème -a-

/anataka avoyager, abakusaisir opportunité, aanalyser /

e) le morphème -me-

/nini imewapiquer, na kuelewa kwamba tulikuwa tumeshaépuiser maétapes yote/

f) le morphème -ak- préfinal indiquant l'habitude

/Vraiment nafélicitaka, Et ça raiya ya Uvira inaobservaka/

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g) infixe réfléchi -ji-

/akajidéplacer, unajiimaginer, mtu anajisentir léser, tulikuwa tunajiattendre, kujicontredire, kujiplaindre/

h) Le suffixe causatif -ish-

/Nishabarecevoir, tumeshaépuiser maétapes yote/

i) l'infixe -ka- marquant la consécutivité d'une action par rapport à une autre /bakaproclamer, anataka baremplacer, bakaeffacer, bakapromettre, akafaire passer message/

j) le préfixe ku- de l'infinitif Abakusaisir opportunité

k) PN de classes + Ka- ou ku- de l'infinitif en français

/wamudéstabiliser, abakusaisir opportunité, bakaproclamer, waendeutiliser, anatakabaremplacer, bavérifier, banaforcer, azikufonctionner, baliiplanifier, bamuenlever, baende bamuachever, baliviser, batamueliminer, comment batu bote yote balidisparaître, bakaeffacer, bamingi banaavorter, banagérer, bakapromettre, munivoter sasa/

Nous remarquons que les verbes de tous les groupes (1er, 2e et 3e) acceptent ce genre de greffage qui n'existe pas entre les langues bantu et les langues européennes.

l) le connectif ou la particule relative prépositionnelle kwa- s'insérant dans la construction verbale /Kwakuempêcher/

2. les morphèmes nominaux de classes ma-, ba- du swahili se collant aux noms du français

/macaméras, maenquêtes sérieuses, maémotions, maétapes, mafaits, bapoliciers, baaventurier bamoya ivi/

Nous remarquons ici le cas de double pluriel. En français, le nombre s'exprime par des suffixes, néanmoins en kiswahili, il s'exprime par des préfixes nominaux de classes. De manière génère, le pluriel s'exprime en français par le morphème s avec ses allomorphes (ø, e, x, i, a...)

Exemples : chances nez cieux gentlemen graffiti maxima

?° chance- s ?° nez -ø ?° ciel -s ?° gentlem-e-n ?° graffit-i ?° maxim-a

En Swahili, le pluriel se forme par appariement de classe de PN qui atteste aussi d'allomorphes, c'est le cas de ma, mi dans jiwe/mawe et muto/mito.

Bapoliciers ?° ba-policier-s (les policiers)

Le ba- prothétique plaqué sur le radical du nom français dans une sorte de flexion synthétique par agglutination externe est un morphème du pluriel en swahili d'Uvira. Il y a donc, ici une double mise au pluriel d'autant plus que la marque du pluriel en français ne s'est pas effacée au profit de celle du swahili. Pour un locuteur dont le français constitue la L1, il pourrait avoir une perception globale de ce mot et se croirait en face d'un nouveau mo bapoliciers dont le sens lui est

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encore inconnu. Par contre, un Muswahili non locuteur actif ou passif du français pourrait distinguer le PN du TN, mais avec l'altération de la phonation du mot à la palatalisation. Il se croirait, lui aussi face d'un nouveau vocable du swahili dont le sens lui est inconnu.

- Ma- précédé du Préfixe locatif mu- dans l'exemple : /mumatéléphones /

- Ba- suivi d'un TN du kiswahili+ le suffixe -iste formateur d'un nom correspondant à un métier ou à un adepte d'une activité. Les éléments tirés du corpus le témoignent: bajajes, wengi ni wa bajajistes, ligala, wa ligalistes

La double mise à l'infinitif en français

Abakusaisir opportunité, kujicontredire, kujiplaindre, azikufonctionner, Kwakuempêcher Kujicontredire ?° ku-(ji) contredi-re

Le PN de cl. 15 qui exprime l'infinitif en linguistique bantu soude avec le RV du français -° contredi- (Dire des choses contradictoires successivement), ce qui entraine une double mise à l'infinitif de la forme verbale pronominale. Le RV est entouré de deux morphèmes marquant tous que la forme verbale est non infléchie. En français, le morphème de l'infinitif se place en positiion finale, une caractéristique dont les langues romane ont hérité du latin.

Ex : français latin

Contredire contradicere

Aimer amare

La situation du swahili est analogue à celle de l'anglais, langue germanique. En swahili ku signifie infinitif et en anglais to marque l'infinitif, mais la différence entre le swahili et l'anglais réside à deux niveaux : « to -» ne forme pas un groupe monolithique avec le RV en anglais, certains verbes en anglais dits « modals » n'attestent pas ce morphème de l'infinitif, tandis qu'en swahili ku- soude avec le RV et il n'existe aucun verbe non infléchi en swahili n'attestant pas le morphème ku-pour marquer l'infinitif ou Kw-lorsque la première lettre est une voyelle : kuenda devient kwenda, kuisha devient kwisha.

Français anglais

Ex : Kuenda ?° Kwenda ?° ku-end-a : aller, partir to go ?° to-go : aller, partir

Kuweza ?° Ku-wez-a : pouvoir can ?° Ø -can : pouvoir

Si le cas de l'anglais était celui du français, il n'y aurait pas la double mise à l'infinitif où le swahili marque l'infinitif par le PN ku- et le français par le suffixe (-er ; ir ; er, oir), la cacophonie que produirait la succession de deux occlusives sourdes suivies de deux voyelles similaires sur tous les plans exigerait l'amuïssement de to de la L2. Pour to laugh en cas d'usage alterné avec le swahili, on aurait kolaugh [kola : f] au lieu de kotolaugh [kotula : f]. En ce qui concerne le français, l'environnement a favorisé l'emploi du préfixe de la langue A et d'un suffixe de la langue B pour exprimer l'infinitif.

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Ce phénomène qui a consisté à fondre dans un même moule les éléments d'un mot (radicaux et affixes) n'affecte que la morphologie, mais chaque langue garde ses traits phonologiques, c'est-à-dire que chaque partie du mot selon qu'elle est du swahili ou du français, obéit à la phonologie de la langue à laquelle elle appartient.

2.4. Alternance interlexicale marquée par le morphème zéro

Nous appelons « alternance interlexicale marquée par le morphème zéro », un cas découvert à l'issue des analyses où le français fournit le verbe, et le swahili donne le morphème qui n'est ni marqué à l'oral, ni à l'écrit pour exprimer le mode, l'aspect et le temps.

/Usidéfendre gouvernement/

En swahili la désinence -V' non précédée d'un PV exprime l'impératif à la deuxième personne du singulier. Cette alternance interlexicale constitué par un une forme associé à un signifiant vide trouve son fondement dans l'inclusion distributionnelle imposée par le swahili. En d'autres termes, l'impératif en swahili correspond à la racine du verbe (kufanya, fanya !, kutafuta, tafuta !, etc.,) mais au pluriel, on ajoute -ni à la fin du verbe, tandisque la finale « a » de la racine verbale est remplacée par la voyelle « e » (fanyeni !, tafuteni ! etc.). Les verbes monosyllabiques gardent le Ku-à l'impératif au singulier comme au pluriel (la : manger, kula ! mange, kuleni ! mangez, nywa : boire (-nywa est en effet monosyllabique et se prononce d'un seul tenant kunywa ! bois, kunyweni !). A la forme négative, le préfixe sujet reste identique. La négation est exprimée par « si » placé entre le préfixe sujet et la racine verbale comme dans l'exemple tiré de notre corpus : /Usidéfendre gouvernement/

U : préfixe sujet de cl1

Si : suffixe formatif de l'impératif

Défend : radical verbal

Re : désinence verbale du troisième groupe.

En dépit de cette différence « défendre », verbe français à l'infinitif exprime l'impératif en swahili. Cette inclusion distributionnelle est à la base de certaines interférences constatées chez les locuteurs du swahili apprenant le français.

Après analyse des données, nous avons trouvé que certains segments mixtes sont touojours en accord avec les règles syntaxiques, morphologiques de la langue de provenance, c'est le cas par exemple de l'accord participe passé commandé par un élément (...ni kweli kwamba est-ce que ville morte ilikuwa opportune ? ...), en rapport avec les règles morphologique, c'est le fait que le radical garde sa phonologie et son caractère indivisible dans une alternance interlexicale (ina-observ-ak-a) et que d'autres subiraient l'influence de l'une des langues en présence,nous avons relevé de cas distributionnelle ayant affecté le français (munivoter sasa, baliiplanifier, abakusaisir opportunité, mafaits). Cette approche a également permis d'identifier : les calques syntaxiques que nous avons considérés comme cas de transfert (Nini imewapiqué), plusieurs possibilités de combinaisons sujet-attribut-épithète dont un élément ou deux sont en swahili ou en français, (Musisahu ya kwamba Cherubin Okende alikuwa porte-voix ya Ensemble pour la République/ /Ni kweli kwamba est-ce que ville morte ilikuwa opportune ?/) qui constituent des cas de transfert. Structurellement, il a été

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aussie prouvé que les intervenants à la RMP recourent à l'alternance interlexicale, intraphrastique voire extraphrastique.

Il est tout à fait normal en sociolinguistique de corréler les manières de parler avec les catégories sociales comme l'âge, le sexe, la profession, le lieu de résidence, etc. La situation sociolinguistique de la ville d'Uvira en particulier et de la RDC en général justifie de manière générale l'alternance interlexicale chez les intervenants à la Radio.

Ces intervenants étant convaincus que le fait de plaquer les items grammaticaux du swahili sur les lexèmes du français ne générait pas le sens du message, ils partent du postulat selon lequel les mots de la langue française sont souvent utilisés en combinaisons avec les langues congolaises dans ls villes de la RDC. Quand on veut par exemple s'enquérir du prix d'un article dans des marchés des villes congolaises, à la question « combien coûte ceci ou cela » posée en swahili, en kikongo, en ciluba ou en lingala, la réponse sera donnée en français associée à l'une des langues nationales selon la zone où l'on se trouve.

Paraphrasons Louis Jean Calvet34 qui affirme que les langues changent tous les jours, elles évoluent. Toutefois, la politique linguistique ou l'aménagement doit redéfinir le statut des langues africaines menacées par les langues occidentales sinon le swahili se transformera en une autre langue.

Selon Louis-Jean Calvet35 dans son ouvrage, il existe trois façons pour une langue de « disparaître » :

- La disparition par transformation, - La disparition par extinction,

- La disparition par remplacement.

Dans nos échanges de tous les jours, le français remplace les lexiques du kiswahili. Pourquoi et quelle conséquence pour notre Kiswahili de demain ?

34 Louis Jean Calvet (1993), La sociolinguistique, PUF, Paris, P.59

35 Louis-Jean Calvet, (), La Guerre des langues et les politiques linguistiques p141

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CONCLUSION PARTIELLE

Ce chapitre s'est consacré à l'analyse des alternances phrastiques, extraphrastiques, interphrastiques et interlexicales. A l'issue des analyses, nous pouvons retenir les éléments ci-après :

Les morphèmes grammaticaux du kiswahili se greffent par adjonction sur les morphèmes lexicaux du français. L'existence du double mise au pluriel attestée par la présence de deux morphèmes du pluriel pour les deux langues dans un même mot (maémotions, bapoliciers) et la double présence du morphème marquant l'infinitif pour un même lexème (Kwakuempêcher, abakusaisir etc.) Le fait que le swahili entraîne le français dans la logique de l'inclusion distributionnelle via l'alternance, cela pourrait être à la base des interférences et des fautes d'accord étant donné l'intervenant combine deux systèmes linguistiques différents.

L'alternance interphrastique caractérisée par la juxtaposition des phrases ou des fragments de phrases visant à provoquer l'appétit des auditeurs francophones non-locuteurs du swahili. C'est le cas de recours aux séquences très longues du français. Par rapport à l'alternance interphrastique, certains éléments ont attiré notre attention, il s'agit des calques syntaxiques dans la formation de la voix passive où les mots de deux langues en présence entretiennent une relation syntaxique réciproque.

En ce qui concerne les alternances extraphrastiques où il a été question des expressions idiomatiques, des slogans ou des dictons etc. disons que leur usage est de nature à éviter la moindre transformation des idées nées en marge de l'imaginaire collectif, d'où le souci de le reproduire dans leur forme originale.

36 P. CHARAUDEAU : langage et discours. Eléments de sémiolingusitique, 1983, Paris, Hachette

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CHAPITRE III. FONCTIONS COMMUNICATIVES ET PRAGMATIQUES DES
ALTERNANCES CODIQUES SWAHILI/ FRANÇAIS

Ce point nous permet d'analyser l'alternance comme stratégies de communications. Il nous permettra donc de situer et connaître les causes du bilinguisme dans les interventions radiodiffusées à la Radio le Messager du Peuple dans toutes les intentions de communication qui les accompagnent. Citons Jean CALVET qui montre que à chaque fois, pour les besoins de communiquer les locuteurs trouvent peu importe les moyens à combler ou à satisfaire ou à répondre à ces besoins communicatifs. Nous partons du principe selon lequel « l'alternance linguistique constitue une stratégie communicative » (Zongo, 2001 :98, cité par John Lushuli, op cit : 74).

C'est ainsi que même des choix de langues correspondent aussi aux interventions à des stratégies communicatives. C'est ainsi que la pragmatique reconnaît différentes fonctions sociales reconnues à l'alternance linguistique. Il s'agit de la fonction de manifester son appartenance ou son identité au groupe dont on fait usage de la langue : la fonction identitaire et la fonction persuasive de montrer aux auditeurs qu'on parle plusieurs langues.

Les interventions radiodiffusées attirent l'attention des auditeurs et peuvent par leur structure les pousser à l'action. Ceci pour montrer que ses formes condensées, les alternances codiques swahili/français renferment suffisamment d'éléments (stratégies) qui sont de nature à susciter l'acte de conviction chez l'auditeur c'est-à-dire dans l'optique de la pragmatique de la communication le passage du « faire croire » au « faire adhérer celui-ci à ses pensées ».

L'analyse du discours radiodiffusés serait dans ce cas un mécanisme complexe qui nécessite une pluralité de compétence linguistique, logique et encyclopédique, mais aussi des « savoirs » culturels ou sociaux partagés que nous pouvons appeler à la suite de P. Charaudeau « La compétence sémiolinguistique », elle intègre bien plus la présence d'une norme acceptée et partagée.

En effet, le problème de confrontation des langues36 dans une même communicative linguistique ou de plurilinguistique donne naissance à des productions passionnantes à étudier. En fait, dans une même communauté linguistique nous pouvons parler de langues identitaires, de langues étrangères et aussi de nouvelles langues du type « code mixing » ou l'alternance codique.

Voilà pourquoi ce chapitre s'inscrit dans le cadre de la sociolinguistique où la langue se définit comme un produit de la vie en société.

Les situations de bilinguisme ou de plurilinguisme offrent la possibilité d'étudier le passage d'une langue à une autre en fonction de la situation de communication.

La sémiologie s'avère importante dans le cadre où elle nous servira à déceler l'intention de l'émetteur.

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Jean CALVET : « L'alternance codique ou le mélange de langues peuvent répondre à des stratégies conversationnelles, faire du sens. »37 Selon lui, le mélange de langues peuvent dire à des fonctions diverses.

De ce fait, nous nous intéresserons de la fonction identitaire premièrement et de la fonction persuasive dernièrement.

3.1. Fonction identitaire

Dans son article, Sylvie ROBERT38dit que les individus s'identifient à une collectivité unique, grâce au miroir d'une langue commune que chacun tendrait à l'autre et dans laquelle tous se reconnaîtraient. C'est une idée qui remonte au temps où les langues commencent à être codifiées sous forme de dictionnaires et surtout de grammaires.

Selon elle, la langue est un ciment vers l'identité. La langue entretient étroit avec le sentiment d'identité pour deux raisons :: tout d'abord, parce que la faculté de parler est une propriété essentielle (et donc non accidentelle) de l'homme, puisqu'il est le seul être doué de langage ; ensuite, parce que l'homme est un animal grégaire, politique, dépendant affectivement, si bien qu'il a besoin de pouvoir parler la même langue que ses congénères pour mener à bien ses actions et se sentir membre d'une communauté. A cet égard la perspective judéo-chrétienne sur les langues, telle qu'elle est exposée dans l'épisode de la tour de Babel (Genèse, XI), mérite qu'on s'y arrête. On y retrouve en effet l'idée que les hommes, contrairement aux animaux, ont été dès la création du monde dotés par Dieu de la propriété de parler et que cette langue unique (« Toute la terre était une seule langue et une seule parole »), transmise par Adam aux autres hommes, les a conduits à forger un projet commun : celui d'ériger une tour qui irait jusqu'aux cieux et qui leur permettrait, en regard de Dieu dont l'identité est incontestable, de se « faire un nom » , c'est-à-dire d'établir - par le biais de cette nomination - les prémices de leur propre identité. La punition qui s'en suivit est également intéressante en ce qu'elle révèle que le châtiment divin ne consista pas à priver les hommes de leurs capacités linguistiques (Rosier-Catach 2016, p. 79 cité par elle), mais à « brouiller leur langage de sorte qu'ils n'entendent plus le langage les uns des autres » (Genèse, 7) et qu'ils se « dispersent à la surface de toute la terre » (ibid, 9). La perte de la langue adamique mit donc fin à la concorde humaine pour donner lieu à une multiplicité de peuples ne se différenciant identitairement les uns des autres que par la spécificité de leur langue. Quelle que soit l'incidence que l'on accorde au mythe bien connu de Babel sur nos mentalités occidentales, la première réponse envisagée (lien intrinsèque au vu du caractère inné du langage et de sa capacité à satisfaire une fonction identitaire) n'est pas sans soulever deux questions qui vont permettre d'appréhender la problématique de la relation langue-identité sous un autre jour. On peut tout d'abord se demander, en s'adossant sur les travaux en éthologie, si le langage est véritablement une caractéristique purement humaine, puisque les animaux ont aussi la capacité de communiquer. Sans revenir en détails sur les travaux de Benveniste (1966, Chap. 2 et 5 cité par elle) qui soulignent certaines différences linguistiques majeures entre la communication animale et le langage humain, cette question conduit toutefois à prendre conscience que ce qui différencie fondamentalement pour notre propos l'homme de

37 Jean CALVET (2009), La sociolingusitique, Paris, PUF P.19

38 Sylvie ROBERT (2009), Rôle des langues dans la construction de l'identité des immigrés italiens et de leurs descendants, Université Stendhal Grenoble 3 - Master 1 Français Langue Etrangère consulté en ligne jeudi 23 novembre 2023, 22:50:33

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l'animal, ce n'est pas que la capacité de parler lui soit innée, mais que son apprentissage du langage le conduise à savoir adopter une attitude réflexive ou méta vis-à-vis de sa propre langue. En effet, on ne peut dire « nous sommes Français parce que la langue nous unit » que si l'on a acquis la capacité de formuler des jugements à propos de sa propre pratique langagière et de celle des autres. Ainsi deux paramètres doivent être mis en jeu pour qu'il y ait sentiment d'identité : la prise de conscience d'une altérité (la multiplicité des « je » à laquelle réfère le « nous » s'inscrit en contre d'autres ensembles de « nous » vécus de ce fait comme étrangers) et l'aptitude à savoir émettre des propositions qui statuent (à tort ou à raison) sur les implications de nos usages linguistiques (usage réflexif ou méta). La seconde question induite par la réponse immédiate consiste à s'interroger sur l'identité de quoi (une ethnie, un peuple, une nation ?) une langue pourrait-elle être la dépositaire. C'est en quelque sorte le principe loquor ergo sum, `je parle donc je suis', ou plutôt `je dis qui je suis' » (Calvet 2013, p. 9). Bien évidemment, ce modèle ne tient pas, puisque la Suisse, pour ne prendre qu'un exemple proche, reconnaît quatre langues nationales dont aucune ne s'appelle le suisse... Plus généralement, on dénombre actuellement au moins 7.000 langues dans le monde pour 200 pays ; soit une moyenne de 35 langues par pays. De ce constat et des études qui ont été menées sur la répartition des langues dans le monde, quatre conséquences peuvent être tirées : - l'Europe n'est pas représentative de la diversité des langues existantes (seul 4% des langues y sont parlées ; cf. Calvet 2017, p. 120), si bien qu'elle ne constitue - en regard de l'Asie (32% des langues) ou de l'Afrique (30%) - qu'un cas particulier ne permettant aucune généralisation. - il est illusoire de vouloir faire coïncider ne serait-ce qu'une ethnie ou un peuple avec une langue unique, car cela reviendrait à ignorer que les langues ne connaissent pas les frontières (d'un village, d'une région ou d'un pays), puisque les hommes qui les utilisent se déplacent soit pour réaliser des transactions (d'où les langues dites « véhiculaires » - telles que le lingala, le swahili ou le quichua - que l'on retrouve le long des fleuves, des routes maritimes ou des pistes), soit pour migrer vers une contrée économiquement plus favorable (nombreux sont les foyers pour travailleurs africains en France où le Bambara est parlé, alors que cette langue ne correspond pas à la langue première de ceux qui l'utilisent). - contrairement à une idée reçue, particulièrement bien ancrée en France, le monolinguisme fait figure d'exception, car la grande majorité des habitants de la planète sont plurilingues de par le fait que les langues remplissent différentes fonctions (Aux Comores, on peut parler comorien dans le cadre familial, français au travail et anglais pour les relations commerciales). - Toutes les langues ne jouissent pas du même prestige, comme en témoigne le fait que les 5% des langues les plus parlées « trustent littéralement 95% des habitants du monde » (Calvet 2013 p. 122 et cf. également le chapitre 7 de Calvet 2017). L'anglais fait ici figure d'emblème, même si, de par les déformations qu'il subit, certains linguistes considèrent qu'il faudrait le rebaptiser le globish. Ce tableau met donc à mal l'idée que la langue serait un ciment vers l'identité... Et pourtant, nombre de pays (récemment institués comme la Serbie et la Croatie ou les excolonies) et de régions (la Corse, la Bretagne, ...) revendiquent par le biais de leur langue leur identité. Mais ces revendications peuvent émaner de deux sources très différentes : une volonté de l'Etat qui impose une langue unique ou le désir des locuteurs de s'exprimer dans leur langue pour conserver la culture qui y est attachée. Une langue, un peuple, une nation L'examen de l'histoire des langues conduit à souligner que les langues servent à asseoir le pouvoir politique, si bien que ce dernier joue un rôle déterminant dans leur constitution. Le cas du français en offre un exemple remarquable dont nous allons à grands traits retracer l'histoire, car celle-ci - en cumulant les principaux paramètres en jeu dans l'incidence du pouvoir sur la langue - peut être pensée comme une sorte de patron permettant d'effectuer en

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négatif des diagnostics vis-à-vis du rapport que les autres langues entretiennent avec leur pouvoir politique (cf. Sériot 1996 pour faire une telle comparaison avec les pays d'Europe centrale et orientale). Pour les linguistes, la naissance du français coïncide avec les Serments de Strasbourg prononcés en 842 par les deux petits-fils de Charlemagne, Charles le Chauve et Louis le Germanique, désireux de marquer leur victoire sur leur frère Lothaire en se répartissant à leur avantage l'empire carolingien. Le principe d'attribution des terres s'effectuera sur la base de la langue : les contrées où la population parle la langue romane, qui par modifications successives donnera le français, reviendront à Charles, tandis que celles qui pratiquent le vieux haut allemand seront attribuées à Louis. Bien que Charles et Louis soient de langue germanique, chacun jurera devant leurs armées respectives dans la langue de l'autre ; accomplissant ainsi un acte symbolique éminemment politique, puisqu'il signifie une « nouvelle répartition des pouvoirs et des terres » (Cerquiglini, 1991, p. 80 cité par Sylvie ROBERT). Ainsi, se dégage le premier paramètre d'utilisation du politique sur les langues : l'invention d'un pays, d'un Etat ou d'une nation par le biais de la différenciation des langues. Les désordres connus par la France aux XIVe et XVe siècles (peste noire, famine, guerre de Cent Ans) ayant contribué à affaiblir l'autorité royale, le pouvoir monarchique prendra la mesure - ainsi que l'explique Claude Hagège (1996, p. 43cité toujours par Sylvie ROBERT) - du rôle que peut jouer la langue en tant qu'« instrument de pouvoir » susceptible non seulement d'imposer à la population l'autorité du roi, mais également de renforcer ses conquêtes militaires. Pour cela, la royauté apportera son soutien aux écrivains de la Pléiade, favorisera les traductions en français d'ouvrages grecs et latins et bénéficiera de l'invention de l'imprimerie. Ce faisant, le pouvoir utilisera l'emploi de la langue pour poser les prémices d'une culture où l'écrit (et sa possibilité de diffusion rapide) joue un rôle prépondérant (l'appui politique vis-à-vis des auteurs de langue française sera récurrent au cours des siècles suivants). Un second paramètre se dégage donc : la mainmise que le politique s'octroie sur l'emploi de la langue pour façonner par le biais de la littérature (ou de nos jours les médias) un ensemble de représentations communes. Le rôle de l'écrit est ici essentiel en ce qu'il permet aussi de fédérer un territoire en y diffusant les décisions gouvernementales (le choix de Madagascar, après la décolonisation française, d'inscrire comme langue nationale dans sa constitution la seule langue à écriture (le malagasy) que compte cette île sur les dix-huit langues qui y sont parlées, n'est donc en soi guère surprenant).

Car c'est bien dans le domaine du droit que la langue comme instrument de pouvoir s'exerce en premier, comme en témoigne de nouveau le cas de la France où François 1 er édicte l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) cité également par ALUMA K.J.Y39 qui stipule - afin de proscrire l'utilisation du latin et des dialectes locaux largement dominant dans son royaume - que tous les écrits de justice (y compris ceux portant sur la vie quotidienne) devront être « prononcez, enregistrez et delivrez aux parties en langage français et non autrement » (cf. Hagège, p. 52 cité par Sylvie Robert). A ce processus de codification des droits régissant le pays, et qui a pour corollaire que l'administration parlera en français, s'ajoute un troisième paramètre : l'intervention du pouvoir dans la normalisation de la langue qui se traduira concrètement par la création au XVIIe siècle d'instances (l'Académie française en 1634) ayant pour fonction de fixer son orthographe et d'établir sa première grammaire. Dans le cas du français, cette pression est très forte et peut donner à concevoir le français comme une langue artificielle, puisque celle-ci fut établie à partir de l'usage « de la plus saine partie

39 Aluma Kabika Jean Yves, (2023) Notes de Cours d'Histoire de la langue français, inédit, Isp-Uvira

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de la cour et des écrivains du temps » (Vaugelas 1647/1981, p. 28 cité par Sylvie R.). La volonté politique d'instaurer des institutions dédiées à la constitution ou à la préservation d'une langue, telles que la France n'aura de cesse d'en créer (la plus connue de nos jours étant l'Organisation Mondiale de la Francophonie qui a, entre autres, pour fonction de défendre la langue française vis-à-vis de l'hégémonie de l'anglais), est également un bon indicateur de l'exercice du pouvoir sur l'image que la langue doit véhiculer du pays dont elle émane. La révolution française, avec la loi du 2 Thermidor (1794) qui interdit les langues régionales, témoigne du projet politique qui peut être conféré à une langue (instituer un Etat-Nation où chaque citoyen parlerait la langue de la liberté). Dans ce combat politique où le patriotisme se fait synonyme de « parler français », le rôle de l'école - qui sera entériné au XIXe siècle par Jules Ferry - se dessine comme un vecteur de la propagation et de l'apprentissage du français comme langue unique. L'école, régie bien évidemment par l'Etat et par ses lois, et qui n'assouplira sa politique linguistique qu'en 1951 avec la loi Deixonne. Au terme de cette esquisse certes trop sommaire, le célèbre slogan du XIXe siècle « une langue, un peuple, une nation » si bien intégré à nos représentations perd de sa naturalité en exhibant son caractère historiquement construit sous-tendu par l'oppression des langues dites minoritaires. Ma langue, reflet de ma culture et de mes valeurs. Le principal argument mis en avant par les populations et les minorités qui soutiennent que leur langue fait partie intégrante de leur identité consiste à faire valoir que chaque langue découpe non seulement différemment notre façon de voir le monde, mais qu'elle est également dépositaire - de par son caractère historique - de la culture et des valeurs de ceux qui la parlent. Si cette position, déjà défendue en partie dans la Grammaire générale et raisonnée de Port-Royal (1660 cité par Aluma K.J.Y.), recevra une assise plus documentée empiriquement au XIXe siècle grâce aux travaux de Humboldt (2000) qui soutiennent que la langue exprime et façonne l'âme nationale dans ce qu'elle a de plus spécifique, cette position prendra sa forme la plus achevée dans l'hypothèse de Sapir-Whorf qui pose que la structure d'une langue détermine la structure de la pensée et de la perception des locuteurs tout en conditionnant leur culture. Ce principe de relativité linguistique est justifié par Sapir en ces termes : « Il est assez illusoire d'imaginer qu'on s'ajuste à la réalité essentiellement en dehors de l'usage de la langue, et que la langue est juste un moyen quelconque de résoudre des problèmes de communication ou de réflexion spécifiques. Le fait est que le `monde réel' est, dans une large mesure, construit inconsciemment sur les habitudes linguistiques du groupe. Il n'existe pas deux langues qui soient suffisamment similaires entre elles pour être considérées comme représentant la même réalité sociale. Les mondes dans lesquels vivent différentes sociétés sont des mondes distincts, et non pas le même monde avec juste des étiquettes différentes attachées aux choses... Nous voyons, entendons et faisons autrement l'expérience des choses de la manière dont nous le faisons car les habitudes langagières de notre communauté nous prédisposent à certains choix d'interprétation » (1958, p. 59).

Il suffit, par exemple, de penser aux rituels langagiers (les condoléances, les excuses, les remerciements, etc.), aux tabous verbaux (relatifs au corps, au genre, etc.) ou encore aux implicites qui donnent sens aux slogans politiques ou publicitaires pour mesurer les différences qui séparent les langues dans leur façon de proposer une appréhension du monde. Dans ce cadre, on comprend également que le XVIIIe siècle ait pu parler du « génie des langues » en tant qu'elles nous feraient dépositaires de l'héritage d'un passé transmis naturellement ; comme en témoigne d'ailleurs le fait que l'on puisse encore dénommer le français, l'allemand ou l'anglais, par les termes de « langue de

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Molière », de « Goethe » et de « Shakespeare ». Par contre, comme l'objecte Charaudeau (1990), cette perspective, qui subordonne la culture à la langue, pêche à expliquer pourquoi les cultures française, québécoise, belge, suisse, maghrébine, voire africaine, ne sont pas identiques ... ; révélant également la situation paradoxale des locuteurs vivant dans un pays d'immigration (par exemple, le Canada ou le Brésil) et se retrouvant obligés « de vivre entre une langue, dont l'identité renvoie à un là-bas-autrefois, et un usage, un discours qui, lui, exprime l'identité du ici-maintenant » (ibid. p. 2). Les problèmes ici soulevés font ressortir deux points importants : i) l'identité gagne à être pensée de façon plurielle en distinguant notamment `l'identité de base' des communautés linguistiques forgée à partir de leur histoire et de leur culture (religion y comprise), de celle correspondant à leur `identité courante' et qui est endossée par les locuteurs pour gérer quotidiennement leur vie sociale, politique et économique.

Le sentiment d'identité n'intervient pas seulement au niveau de la langue (pensée comme un trésor abstrait que nous possèderions tous), mais également dans l'usage que les locuteurs font de celle-ci. Une conséquence attendue du relativisme linguistique sera de soutenir ce que Quine (1960) appellera la thèse de l'indétermination de la traduction, à savoir que tout processus de traduction revient à projeter sur la langue que l'on traduit les catégories de pensées héritées de sa propre langue. De fait, la difficulté à traiter du lien que la langue (ou l'usage de celle-ci) entretient avec la notion d'identité provient d'une impossibilité d'opérer des généralisations, car chaque situation linguistique correspond à un cas particulier. La raison de cet état de fait provient de l'hétérogénéité et du grand nombre de facteurs qui influent sur ce lien et des possibilités combinatoires qui en résultent. Ainsi, entrent en jeu le nombre de locuteurs qui parlent la langue, le degré de transmission de celle-ci, la politique étatique, la nature véhiculaire ou non de la langue, son statut d'ex-langue coloniale, le taux d'urbanisation du pays, la fréquence d'utilisation de la langue dans les nouvelles technologies, ... (Calvet 2017, p. 187-203). Sans donc vouloir dresser un tableau objectif de tous les cas de figure, certains paramètres semblent néanmoins être de très bons déclencheurs pour une revendication identitaire de la langue. Ainsi, la présence d'une diglossie entre langues constitue un facteur assez déterminant.

Nous considérons que la fonction identitaire est la fonction de manifester son appartenance ou son amitié au groupe. C'est une fonction d'identification au groupe, aux différentes fonctions ou statut dans la société.

Comme le témoigne Martin Riegel : « Les langues contribuent à assurer l'identité et l'unité à lintérieur des communautés humaines, mais aussi car ce qui réunit peut aussi exclure la différence et la ségrégation. Sensibles aux divers facteurs de différenciation qui traversent et travaillent le tissu social, elles reflètent les clivages internes qui tiennent à la localisation géographique et l'appartenance à une classe sociale, à un milieu culturel, à un groupe professionnel ou à une classe d'âge. » (Martin Riegel et ali, op cit : 18,19).

La familiarité et le degré d'intimité entre les acteurs de la communication déterminent aussi la nature de conversation, et partant l'alternance codique. Le recours à l'alternance codique peut s'opérer selon que les acteurs de la communication sont intimes ou pas. Un étudiant par exemple, en s'adressant à son professeur ne peut en aucun cas recourir à l'alternance codique. Il n'est pas totalement exclu qu'une communication officielle ou formelle fasse recours à l'usage alterné des codes.

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Qu'il suffise de rappeler le cas du président Joseph Kabila qui, dans sa communication en Kiswahili recourt à l'alternance codique swahili/français pour se conformer à la pratique langagière du pays, la RDC où les langues congolaises ne sont pas parlées dans leur état pur.

En résumé, l'alternance codique peut permettre au locuteur de combler une difficulté d'ordre lexical, affirmer son propre statut ou exclure quelqu'un de la conversation.

Exemples : / Radio Le Messager du peuple imewatafuta waliotunukiwa cheo cha walimu Mutafiti Abeli Mutunda Charly ni mmoja wao anaeleza anavyopokeya tarifa hiyo : « Kwa kweli nimepokeya na furaha kubwa sana kwakuona ya kwamba niko miongoni mwa wale watu watano. Ni muda murefu sana nilikuwa nimedeposer iyi candidature yangu kwa ile poste alakini wakuu viongozi wa ISP wa mwanzo walikuwa wameiacha pembeni sijuwi nikwasababu ngani lakini kwa leo tunamushukuru mwenyezi mungu asa na bodi ya ISP-Uvira ambayo iliona umuhimu kwa kazi tuliyo fanya na kuipeleka dossier yetu kwenye conseil d'administration ya Isp na leo tuko wa chef de travaux ijapokuwapo saivi arreté iliypo ajawa na nottification ya secrétaire général mais najuwa kesho mwezi kutwa itakuwepo ila kwa kweli tuna ambiya wengine waji usiche na utafiti kwa kuwa chuo kikuu kinaomba watafiti tuu na muna kingine kya kufanya ila tunajuwa saa ivi tutakuwa sisi ni xa mwuisho kwa kupeleka dossier zetu kinshasa nazipitiye njia hii kwa saaivi kama haujakuwa na DEA na Master hauwezi ukawe tena chef de travaux nawaomba waende shule ne sisi wenyewe tutakwenda shule ili tuwe watafiti wakubwa kwa inchi yetu ya RD congo « f...]

Norbert Bashengezi, Katintima mwenye kit iwa chamaa cha ANCE ametuma musaada wa dolla elfu moja na mia tano kwa raiya wa Sange waliyo muomba mchango wa kujenga jukwa la heshima ndani ya uwanja wa mupira wa miguu mujini humo f...]

Big Marthe Bashomberwa [...] ameleeza raiya wa sange kuwa : « kwa watu wa sange tunawaomba ile franka inafika waitumikishe sawa vile wazazi bajenge tribune tribune itabakiya hapa ni yao, na itabakiya na bailinde vizuri na bakiihariribisha, wala kama habajenje, batakuwa nibopeke na batakuwa bame shimamisha maendeleo ya stade yetu. Donc tunabaomba sagesse na bonne gestion ya zile pesa. »/

Combler un vide dévrait penser à l'emprunt or dans le cadre de l'alternance codique, l'emprunt n'a pas raison d'être comme le signale Marie-Eva de Villers 40 « L'emprunt, s'il n'existe pas de mot dans une langue pour désigner une réalité, l'emprunt se justifie ; il est inutile s'il vient concurrencer un mot existant. »L'alternance codique ne peut se justifier ici comme il n'est pas question d'emprunt.

L'usage du français dans une période donnée de l'histoire du Congo permettait à l'usager de faire partie d'un groupe social considéré comme celui des « évolués ».

40 Marie-Eva de Villers (2003), Multidictionnaire de la langue française, Québec, Montréal, p538

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Etant donné que ce sont les évolués qui doivent être hissé à des hautes fonctions politques du pays. Ceci se justifie également par les propos de MUDIMBE V.Y. Cité par KADIMA-TSHIMANGA 41qui nous donne le métalangage suivant du terme évolué :

« On appelle « évolué » au Congo-Belge, des congolais détenteurs d'une carte spéciale, pouvant qu'ils ont rompu avec les moeurs primitives et ont fait un certain progrès vers la civilisation européenne.» (1983 : 13).

Ce sont ces intellectuels dits évolués qui publient quelques réflexions dans le journal La voix du congolais. Ils ne pouvaient le faire qu'en français selon la volonté du Blanc.

L'usage alterné des codes (langues africaines/langues occidentales) est un indice d'appartenance à l'élite intellectuelle ou un témoignage qu'on est civilisé et que l'on mérite d'être élu aux élections prochaines. A ce sujet, F. de SAUSSURE affirme que :

« L'unité d'une langue peut-être détruite quand un idiome naturelle suit l'influence d'une langue littéraire. Cela se produit infailliblement toutes les fois qu'un peuple arrive à un certain niveau de civilisation. » (SAUSSURE op. Cit : 267)

Exemples :

/ Kiongozi wa tarisisi, Mauridi Mukerwa Jean Claude wakati akitembeleya sehemu za Sange bondeni mwa mto Ruzizi pia mta wa kayaja kata la Mulongwe, kwake Mauridi Mukerwa Jean-Claude, matembezi haya, ilikuwa na lengo la kuamusha raiya kutokuzubaha tena wakati wa uchanguzi ujao, kwani umuhimu ni kuchaguwa vizuri ili kupata maendeleo ya kudumu Uvira. Yuko hapa kwenye microphone ya Radio le Messager du Peuple : « Kwanza nilikuwa na kwenda kuwakumbusha kuwafunguwa akili kuhusu uchanguzi unakuya wasifanye tena makosa zenye balitokeya kufanya na mpaka leo tukonaendeleya kusouffrir n/a batu benye balivoter juu ya polo, balibavoter juu ya sac ya chumvi, kuonekana kubaconscientiser cette fois-ci baangaliye ngisi ya kuchaguwa ilituchanger maisha, ilitulete maendeleo mu territoire yetu ya Uvira. » Kwa fursa hiyo Mauridi Mukerwa Jean- Claude amefanya uzindusi wa bomba alilo wapa wakaaji wa Kayaja, itakayo wasaidiya kwa maji safi. Tena hapa tumusikilize : « [...] Kitu limetufanya tupatiye watu wakayaja maji, kwa sababu tumeenda tukitembeya tukaona kwamba kuko shida ya maji, watu wako wanatembeya ma kilomettre za mingi juu washote maji na wakonaenda naitafuta na wanailipiya pesa. Nikusema kama tunavyo uwezo yakufanya hiyi tunaweza tukawafanyiye kitu kidogo tukawaleteye maji [...] tukaamuwa ilitupunguze ile mateso ya kutembeya muda murefu, ama kuchunga ma saa, trois heures, quatre heures du matin muda ya ya maji. Tuangaliye uwezo tunayo kwa kuweka ile borne fontaine iliwatu wawe wanapata maji Tunashukuru mungu kwa sababu tulifikiya kwa kupata ile uwezo kufungulia ile borne fontaine. Na haiko pale njoo tutaishiya, tulikuwa tulishafaya kwa avenue du stade, Songo, na maitaji ya maji kama haki ya binadamu, maji

41 KADIMA-TSHIMANGA (1983) : Le sociale et le politique dans le vocabulaire de l'évolué congolais. Une étude lexicographique de la Voix du Congolais (1955-1959) Vrije Université Brussel (Thèse de doctorat).

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iko mingi sana na pale kote tunaweza, tutaendeleya kupatiya watu maji. Ntutaendeleya kufanya mengi zaidi. »/

/. Kwake Kelvin Bwija, vitendo vya raiya vinaruhusiwa na sheria ya inchi ya DRCongo kuepukana nah ali hiyo ni kwa wajibu wa serikali kuheshimu mapaswa yake kwa wana inchi. Tumusikilize hapa Kelvin Bwija akijieleza hapa kuhusu jambo hilo : « Jambo ambalo tumefanya leo, limefanyika leo mu ville ya Uvira et ses environs, ukisoma constitution article 26 (vingt -six) inaprevoir ma marches pacifiques na ma villes mortes, ma revendications fulani fulani njoo maana tumeshirikiana na wenzetu wa UNSCC kukuwa pamoja mu barabara ku observer kwa sababu kuna watu wenye wanaweza waka haribisha bya batu, njoo maana tulikuwa tuko tunamaîtriser wakaaji. Non aussi wa autorité wanapashwa kuwa na esprit patriotique na habitudes, comportement ya mzuri kuwa na angaliye, wasikuwe wanachunga mashirika za kirahiya tukuwe tunaorganiser maactions citoyennes, villes mortes, ma marche pacifique pourque bapane solutions ku bitu fulani fulani. Banaâshakuwa na réagir mbele ya ma shirika haziya organiser maactions citoyennes [...] ziko tellement constitutionnelles parce que depuis longtemps tuko tunaomba Route Mwami, Rn5 ijijengewe, Route Espoir, Route Mwami zinjengewe mupaka hivi hatujaona ata kitu. Wa autorités wanapashwa kurudiya ku mu sitari kuwa na tenda, kufanya kazi mbele ya wakati ma sociétés civiles haziya organiser maactions citoyennes [...]/

/ Muungano wa vyama vya siasa FCC wasema kamwe hutoshiriki uchanguzi wa mwaka elfu mbili ishirini na tatu ikiwa hayajafanyika marekebisho ya daftari ya mupiga kura ameyosema hii, leo Bwana Mukonge Wachambu Microbe, msemaji professa daktari Nehemie Mwilanya Wilondja ambaye ni mratibu wa FCC inchini DRCongo (Diar Kongo) Microbe akiwa tena msemaji wa FCC mashariki ya muhuri wa kidemocratiya ya congo ametowa sababu inne zakutoshiriki kwao uchanguzi huo :

[...] Tuone ingine i irregularité yenye iko liée na proposition avant projets de lois la répartition des sièges, ile avant- projet iko en conflits na décret yenye iliwezaka réagir Uvira kuwa ville, na Baraka kuwa ville [...] ». /

Jean Calvet souligne : « mais dans tous les cas, le contact de langues produit des situations dans lesquelles le passage d'une langue à l'autre revêt une signification sociale »42. Il précisa que le bilinguisme social n'est pas toujours aussi harmonieux, il peut également être conflictuel : « L'un des reproches que l'on peut faire aux définitions de la langue qui la ramènent à un « instrument de communication » et qu'elles risquent de laisser croire à un rapport neutre entre le locuteur et sa langue. Un instrument, en effet est un outil que l'on prend lorsqu'on en a besoin, que l'on remise ensuite. Or, les rapports que nous avons à nos langues et celles des autres ne sont pas tout à fait de ce type : nous ne sortons pas l'instrument langue de son étui lorsque nous avons besoins de communiquer pour l'y ranger ensuite, comme nous prenons un marteau lorsque nous avons besoin de planter un clou. Il existe en effet tout un ensemble d'attitudes, de sentiments des locuteurs face aux langues, aux variétés de langues et à ceux qui les utilisent, qui rendent superficielle l'analyse de la langue comme un simple instrument. On peut aimer ou ne pas aimer un marteau, mais cela ne

42 Jean Calvet, (2009), La sociolinguistique, Paris, PUF p25

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change rien à la façon dont on plante un clou, alors que les attitudes linguistiques ont des retombées sur le comportement linguistique. » (Jean CALVET Op.Cit :39).

Il reviendra sur les retombées sur le comportement linguistique à la page41 en disant : «Si les usages varient géographiquement, socialement et historiquement, la norme spontanée varie de la même façon : on n'a pas les mêmes attitudes linguistiques dans la bourgeoisie et dans la classe ouvrière, à Londres ou en Ecosse, aujourd'hui et il y a un siècle. Ce qui intéresse ici la sociolinguistique, c'est le comportement social que cette norme peut entraîner. Elle peut en fait avoir deux types de retombées sur les comportements linguistiques : les unes concernent la façon dont les locuteurs considèrent leur propre parler, les autres concernent les réactions des locuteurs au parler d'autrui. Dans un cas on valorisera sa pratique linguistique ou on tentera au contraire de la qualifier pour se conformer à un modèle prestigieux, dans l'autre cas on jugera les gens sur leur façon de parler. ». (Jean Calvet op. cit.41).

Identité politique

/Asante bwana Mutangazaji, kwanza nitaenda kupana pole kwa wanamemba wote wa Ensemble pour la République kwa yote ilitokeya kwa Moise Katumbi kwa upekee na Ladisi Djuma Matonda kwa sababu Cherubin alikuwa mtu wake wakaribu zaidi nitapana pole pia kwa dada yangu Eulalie Kangeta na kwa beaufré yangu Konga kwa mupoteza mtoto, pia na kwa Kisanola [...] ni mungu anapana na ni mungu anabeba [...] kwas asa kunakuwa ingine ligala banaita G7 pale Kabindula, kwa saizi wanakufata ikiongozewa na bwana Lolo Simitondo. Donc kwa saizi wanakufata kwa makini. [...] Sisi tuko muhali ya uzuni na kilio kubwa kwa sababu, ni mambo ya kuhuzunisha zaidi sijuwi kama kuna mtu yeyote ule ambaye ataeza akafurahiya kifo kya mwengine et surtout que aliyekufa aiko tuu porte parole wa ensemble pour la République mais plus tôt un député national na député national anareprésenter njoo nation. Donc ni uzuni kwetu sisi wote sauf kwa wale ambao wana roho za kutu ambao wanaona wanatakaa shidwa wanaanza maliza maliza wamoya. /

Henri Boyer a reconnu que l'identité tient compte des circonstances de l'acte de communication : « Un autre facteur, tout aussi important que les précédents, à prendre en compte dans l'analyse de la diversité des usages, au sein d'une communauté linguistique, est la situation de parole/écriture, les circonstances de l'acte de communication (écrite/orale) : lieu, moments, objectifs communicatifs, statuts/positions des interlocuteurs... »43

/ Asante Bwana mutangazaji nitakuambiya kama Moise Katumbi n'a jamais eu d'émotion. Hayakuwaka na maémotions. Donc il est toujours raisonable ku byote benye anasema na maneno yote anakuwaka anaitiya nafasi inastahili. Et donc Moise Katumbi comme [...] wakati walisikiya ule utata, kifo ya honorable Cherubin ili zusha ma swali mengi na kuleta sisi kwa Ensemble pour la République tulikamata décision fulani na njoo kwa maana tulisema kama iko crime d'état. Et donc ile yenye walifanya ni assassinat kwanza kwa sababu tutakuya kuirudiliya. Nini tunaita assassinat ? [...] mimi kama juriste. Tunaanza wakati Moise Katumbi anapata sollicitation comme une personnalité aingiye mu union sacrée juu ya kusaidiya inchi[...] wezetu ambao tulizani kama wataelewa, ku mwisho hawakuelewa[...] Moise Katumbi Chapwe na directoire national ya Ensemble pour la République ilidéicider kusema tutoke mu union sacrée na pale tukapana

43 Henri Boyer, (2017), introduction à la sociolinguistique, Dunod, Paris, P45

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opportunité mwenye anajisikiya kuendeleya kutumika na Feliz mwa iyi gouvernement ya Sama Lukonde ataweza kurudiya na akiwa membre ya Ensemble pour la République [...]Donc anaifanya individuel [...] Christian Mwando alitoka na wengine walitoka na souci ya kusaidiya raiya, siku kidogo tukasikiya de père et de mère, loi de père et de mère ikaanguka kwa sababu walitafuta wa mudestabiliser Moise Katumbi[...] na kwa leo ile tulikuwaka tukiimba. Tukingaliki watoto ebo na ile na ma campagne yao [...] ile loi de père et de mère haikuongelewa ata [...] Tuliona apa [...] mu mwezi wa tano Moise Katumbi ana prévoir kuenda kuikala mu Kinshasa pendant trois mois comme tout congolais, blocage zikaanza paka saa anatafuta a voyager Kikwit banamukataliya asifike Kikwit comme [...] ni congolais mwenye asitahili kuzunguruka mu inchi aende Congo Central bana mukataliya et puis le 20 mai baka proclamer vraiment etat dictatorial sanguinaire kwa ku empêcher Salomon arbitrairement na kusambalisha watu wasifanye manifestation pacifique. Iyo ni maindice, wakati waliona kama Salomon anakamatika mbele ya watu akuna gisi wamutendeye kinyama ikabidi waende utiliser wa Demiap, na ma service zingine mais ile tukasema tutaifatiliya kama kawaida alakini neno iliyotoka mule wanasema bwana Salomon alikuwa anataka ba remplacer Président mwenye iko watiye mtu wa Katanga. Et que walikutana mumatéléphones zake ma numéro za M23, anaongeyaka na Rwanda tout ça. [...] pendant que ma enquête ziko en cours, le Président de la République akajidéplacer alifika faismoya akasema ya kwamba yeyote ule atapatikana mwa ile mambo wala atasikilika mwa ile mambo ya M23 wasimuulize de droit de l'homme[...] sijuwi kama munanielewa kwa hiyo niveau unasentir kama banatafuta kuvalisha Ensemble pour la République dowa ya M23 et pourtant benye banaongeyaka na M23 biko, benye bali baloger mu 2019 à Kinshasa biko na kula ku Fleuve Congo ku Mmeling ku hotel za nguvu, kuma frais zabo[...] mais pardon nifikiye pale, alors Cherubin, ministre ana démissionner, alors crime d'etat inatokeya wapi, alikuwa naitwa na Parquet Près Cour Constitutionnelle[...] inamwuita aende afike a répondre ajibiye nini apana aliuwa apana, aliiba, ama nini, akuye a déclarer bavérifier mali yenye alikuwa nayo yenye aliwezaka déclarer avant akuwe ministre, alors mwa ile circonstance tutakumbuka kama mu Congo akingali ministre wa kwanza depuis Congo inakuwa mwenye anakuwa interpeller après ku déclarer avant mandat mali yake [...] ama mandat fulani yenye ilikuwa lancer kusema waitishe mtu fulani na mwa ile circonstance njoo alikamatika escorte wake anaingiya ku déposer lettre juu ya kulomba repos, banakuya banaingiya, banatiya arme, bana forcer mupaka kwenye balienda muuwa... wapi ?Devant la cours constitutionnelle na haute instance za République zenye ziko hypersécurisé et donc mtu kuko ma caméras mais zile caméras zote azikufonctionner ile siku, kuko bapoliciers benye banachugaka pale, kwa ile moment abakukuwa donc est-ce que vous pouvez comprendre ça ? Leo ukifika ku parquet utakutana watu banayala pale mais ile siku sa Cherubin anafika on a évacué tout le monde. C'est un crime d'état. Assassinat parce que baliiplanifier très bien bamuite afike bamuenlever kisha baende bamuachever. /

/ Tumemupokeya munenaji wa chama cha UDPS, Maître jambo kwanza [...] est -ce que ilikuwa moment opportun yakuweza ku décréter journée ville morte ?

[...] Nasalimu wa co-débatteurs, codébatteur mmoja tuu na ni Bwana Mafikiri Président wa mpya wa Nouvellle société civile [...] sisi kuhusu iyo swali ya ville morte ilifanyika tariki ya siku ya pili yaiyi i,ga inamalizika [...] siye kama chama tawala hatuoni umuhimu wa iyo ville morte par ce que wanasema walifanya ile ville morte kuhusu mambo ya barabara [...] tunafanya na sisi plaidoyer [...] tunaenda mwaiyo délégation pale Bukavu kuenda kuona Excellence Alexis Gisaro, ministre wa

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infrastructures f...] tulizungumza parce que amepokeya tuu chama, na tukazungumuza kuhusu tena mambo ya barabara na haiko tuu iyi yetu apa Route Nationale numero 5. Amefanya lancement Nyatende mupaka Kamanyola f...] atakuya apa Uvira kuja ku lancer ya frontière mupaka Kivovo f...] Wenzetu wa société civile nini ime wa piquer f...] mais wanafanya ville morte f...] /

Les interventions ici mis en exergue relèvent des idiolectes étant donné qu'elles resortent des constances individuelles. Martin Riegel en dit autant : « L'idiolecte d'un locuteur appartenant à une communauté linguistique est l'ensemble des constances de son parler tel qu'il s'actualise dans les usages langagiers qui lui sont propres. Il se présente généralement comme la conjoction de plusieurs variétés p.ex., d'une variété régionale et d'une variété sociale, toutes deux fixes, et de plusieurs variétes situationnelles adaptées à deux types d'échanges verbaux .» (Martin Riegel et ali, op cit : 19).

Identité société civile

/Sisi shirika la kirahiya hatuya sema kama aliuwawa kisiasa kwa sababu tuko na ngoya enquête i prouver f...] il faut comprendre politiquement batu ya Ensemble banaweza tenir discours kufatana f...] sis kama shirika la kirahiya tunajuwa d'abord action ya kuuwa Cherubin ilikuwa bien planifier et que les enquêtes itatuambiya mengi zaidi. Mais aussi nilikuwa nataka watu wote wa Uvira mwenye iko natafuta acomprendre kwa sababu niko nawaza Uvira ama mu Congo bako nataka bavalishe batu bazoweye maisha ya matatizo or c'est ce qui est inconcevable. Raiya inapashwa kuelewa kwamba kila kifo kwanza na heureusement Maître alishaisema même si ulimukata, kila kifo ikifika mu Congo kyakuuwa mtu, il faut kujuwa que le gouvernement iko responsable kwa sababu iko na mandat ya kuprotéger maisha ya kila mtu et que miye niko na sema kwamba est-ce que sisi raiya tuko na ile capacité ya kuelewa kwamba serikali mambo iko nafanya iko aussi inacontribuer ku kifo kyetu. Comment expliquer f...] une autorité pareille, simple déplacement yake et que le matin tunakuya kutana kama mtu anakufa. Donc c'est inconcevable. Il faut que batu baelewe kwamba haiko njoo benye mtu angelimeriter bile. f...] Au contraire serikali iko pale kwa juu ya ku protéger maisha yetu à tous les moyens. Parce que je prends un exemple f...] niko naangaliya que mara mingi mambo iko nafikiya batu mu Congo même kufikiliya kufa, iko na kamatiwa avec legereté f...] Recemment juzi f...] mais il faut voire est -ce palikuwa déclaration de la part du gouvernement ku honorer même bale batu benye balituacha ? Unacomprendre que la vie politique, politique yenye iko mu inchi aipermettre aimupe mtu utu avec valeur parce que c'est normal, na njoo benye biko na tokeya f...] ile kusema kwamba non, ilifika, Cherubin aljiiuwa ye peke peut-être izi exemple ulipana, apana. Ukiangaliya ngisi Cherubin alikufa Allez-y comprendre ata mtoto wa chini wakimuonesha maimages avec ce qui s'est passé basi atakuambiya kwamba Ça étéit une organisation ya kabambi pourque ba éliminer ile maisha ya ule mtu. Pour terminer sis Shirika la Kirahiya, la situation yenye ilifika pour Cherubin c'est déplorable f...] et que moi je crois, nawaza kwamba même watu wako mumajorité mu Union Sacrée aiko ba prendre zamiri, aiko ile hali yenye tunawezaendeleya emo, aiko kwa juu ya poste fulani njoo unaweza sema non, il n'y a rien mais il faut comprendre aiko maisha, aiko hali yenye batu banaweza kufwa emo mu vintgième siècle. /

Les intervenants à la Radio, en alternant les codes, dans un discours swahili, recourent au français par snobisme étant donné qu'ils cherchent à se distinguer du commun des mortels ; ils désirent à appartenir à une élite. Voilà pourquoi ils tendent à réproduire le comportement d'une classe sociale ou intellectuelle qu'ils éstiment supérieure.

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Henri Boyer a reconnu que l'appartenance à un milieu socioculturel est en cause et également l'origine géographique et sûrement parmi les mieux répérés, souvent matière à stéréotypage44. A Uvira, le locuteur du français est implicitement considéré élevé, lettré, ayant étudié et par conséquet cultivé.

2. Fonction persuasive

Au-delà du schéma de la communication saussurienne ou Jakobsonienne, la communication médiatisée s'établit non plus entre un émetteur et un récepteur, mais entre le locuteur et l'auditeur, la chose dont on parle (le message), et le récepteur (l'auditeur) visé.

Elle est baissée sur une stratégie de persuasion/ séduction. L'approche pragmatique est essentiellement orientée vers le pôle destinataire (l'auditeur/lecteur).

Le contact de deux langues en rapport avec la pratique langagière du sujet sera caractérisée donc par un emploie en alternance de divers codes linguistiques basée sur une stratégie liée essentiellement à ses intentions, aux buts qu'il assigne à travers l'échange. Il faudrait laisser la parole aux spécialistes pour définir ce qu'on entend par le bilinguisme.

Pour A. Martinet « Il est nécessaire de redéfinir le terme de bilinguisme : (emploie concurrent de deux idiomes par un même individu ou à l'intérieur d'une même communauté) ne serait-ce que pour exclure l'implication très répandue qu'il n'y a bilinguisme que dans le cas d'une maîtrise parfaite et identique des deux langues en cause45 ».

La société uviroise de médias est bilingue puisque deux langues différentes le swahili et le français sont en contact permanent. Le swahili étant toujours une langue agglutinante or le français est à la fois une langue isolante et agglutinante.

Pour Uriel Weinreich, le bilinguisme étant un phénomène individuel : « Les bilingues ont tendance à spécialiser l'emploi de chaque langue selon un sujet déterminé ou selon l'interlocuteur »46

André Tabouret Keller explique ce qu'il faut entendre par la notion de bilinguisme ou plurilinguisme : « Le fait général de toutes les situations qui entrainent un usage généralement parlé et dans certains cas écrit de deux ou plusieurs langues par un même individu ou groupe ».47

Exemples :

/ Hekima Ngosheni William ni mkubwa ya Shirikisho la Soka mujini Sange, wewe umeokeyaje msaada huo : « Eeh tunashukuru sana na vraiment ni furaha tuu kwa sababu tunakosa bya kusema juu ya furaha Excellence eeh Kantintima wakati alipita hapa tulimupatiya ile ombi na wakati

44 Henri Boyer, (2017), Introduction à la sociolinguistique, Dunod, Paris P33

45 A. Martinet. Eléments de linguistique générale (Langue maternelle, bilingue et unilingue. Ed. A Collin Paris 70. P167

46 U. Weinreich « Unilinguisme et multilinguisme » in langage sous la direction d'André Martinet, Encyclopie de la Pléiade, ed. Gallimard p671

47 André Tabouret Keller : Plurilinguisme et interférence in linguistique, guide alphabétique, sous la direction d'André Martinet ed. Denoel p305

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tulimupa ile ombi kabisa leo amefikiliya kujibu kwa maombi yetu na ile ni furaha tuu, ni sentiment ya kufurahiya byote byenye bilipitika. Ombi zingaliki mingi eeh tuliwayi mupatiya ingine documente ya kwamba atusaidiye kwa ujenzi ataikuwe mur moya ya iyi stade, kwa sababu wepeke unaona ngisi inachakaa ingaliki inatusumbuwa sana eeh kwa kwa nguvu yake na ile upendo amabayo anakuwa nao tunayuwa ya kwamba atatusaidiya ». f...]/

Ici, le locuteur est en train de convaincre les gens à voter implicitement pour Kantintima sans le signifier.

/ Mafikiri Mashimango, alipoojiwa wa mwandishi wetu Heritier Bindo kuhusu swala hilo naye kujibu : « Nikusema kwamba leo tumekutanana hapo ni kwa sababu, kulikuwa remise-reprise na équipe yenye inatoka, na njoo maana tunashukuru watu wote walioweza kituchaguwa pendant maelections yetu le onze (11) ya hiyi mwezi, tunashukuru André Byadunia, l'équipe sortant, kumuuda aliangoza structure na kana ni leçon, parce que benye alitumika il y a de l'expérience tutaattirer kupitiya yeye, mais aussi tunalomba raia kututiliya confiance, kwangisi ilitutiliya confiance kwakutuchaguwa courage balikuwa nayo, na kulomba, kwenda kwa coordo André Byadunia, par rapport na ma problème, tunabalomba baendeleye kuwa kubyangambo yetu kwa sababu tuko pale kwajuu ya kutumika ma intérêts yote inatoucher ville ne territoire ya Uvira comme Fizi, na basikuwe na boga kwa sababu nilitaka kubarassurer kwamba chaque problème itakuwa inafika Uvira, itakuwa inafika Fizi, itakuwa inafika Walungu, Mwenga, nous comme l'équipe mainant entrant tutatumika,non pas pour leurs propres intérêts na hatuta badecevoir. Vraiment bakuwe sûr na bakuwe soudés na batutiliye confiance »/

Dans cet énoncé ci-haut, le nouveau président de la Nouvelle société civile est en train d'alterner les codes en vue de convaincre les auditeurs de lui faire confiance et de l'emboiter le pas dans ses différentes décisions. Cette fonction identitaire se caractérise par un emploi des pronoms qui marquent la subjectivité soit « nous », « on » et « eux » ou des pronoms possessifs.

/ Wanafunzi wa shule za secondari kutoka Luvungi na bondeni mwa mto Ruzizi wapokeya msaada wa chakula ya alamisi julayi ishirini,msaada huo watoka kwa tarisisi Mauridi Mukerwa Jean Claude, msaada huo ni wa mifuko miwili ya mchele, mifuko miwili ya maraharangwe, mufuko mmoja wa mkaa pia mafuta, kwake kiongozi wa tarisisi hiyo tendo hilo linakuja kujibu maombi ya wanafunzi hao wakati olipokuwa katika ziyara ya kikazi maheneyo hayo, Mauridi Mukerwa, anatowa wito kwa raiya wa Uvira kuishi kwa kusaidiyana bila kujali rangi haiza (either) kabila, hayo anayataja kwenye maike (micro) yake mwandishi wetu Celestin Kassigwa Hondwa.

« Kwanza nilivyokuwa napita nikitokeya huku upande wa Munanira ni kaona, ni kasema acha niwasemeshe ili niwaulize wako nafanya kitendo ngani. Mkaona niba banafunzi benye balitokeya Luvungi banakuya kufanya stage bamoya ku Mairie na bengine Croix-Rouge na sehemu mbali mbali, alakini sasa ya kuongeongeya wakasema wako na shida, bengine abayaanza kufanya hata stage na kwanza habana chakula ya kukula. Basi nikajisikiya siwezi tuu kuendeleya lazima nisaidiye, msaada tuliyowapitiya kitu kidogo kidogo na katika ibyo vitu ni mchele, marahangi, mkaa na tukabapatiya vile vile na mafuta, tumendeleya kuzungumuza hata awana usafiri wa kutoka kwa ile nafasi wako juu waende kwenye batafanyiya stage. Tutaendeleya kubasaidiya na transport, kadi na ngisi tunaweza kuweza. Tutawapatiya transport na bingine. Tupendane na tusaidiyane [...] hiyi mugini iko muhali mubaya watu hawapendani unapo ona mtu iko katika hali ambayo, we unaweza

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kusaidiya, umusaidiye bila kuangaliya yeye niwa kabila ngani usihangaliye yeye ametoka wapi. Njoo maana miye na Fondation yangu, miye Jean Claude Mukerwa Mauridi [...]

Jean Claude Mauridi candidant aux elections est en train d'alterner les codes en vue de persuader ses probables électeurs.

Jean Calvet note : « Les langues, faut-il le rappeler, ont entre autres fonctions celle d'assurer la communication. Et cette évidence est lourde de conséquences. En effet, plus la communication est problématique (lorsque l'on parle avec un étranger par exemple) et plus le locuteur aura tendance à rechercher des formes simples, courantes. »48

/ Kwa upande wake aliyepewa madaraka anahahidi kutimika kwa umoja kwa kutangaza injili. Muchungaji Yamonewa Machimu amenenewa hayo : « Na jaribu kuangaliya namna ya kuangaliya watu, na kufundisha watu [...] Mungu akisaidiya tufanye équipe ya wa missionnaire pamoya na kuformer wainjilisti wenye wako na nguvu kwa ajili ya kufunguwa makanisa balimbali mueneyo ambazo hakujafika injili. Kwa waamini wa CEACO ninakuwa na tegemeyo la kusema ya kwamba ya watakapo ni unga mkono mzuri, wanisukume ili nipate kuwatumikiya kwa moyo moja. /

Le Révérend Yamonewa Machimu, nouvellement élu au sein de la communauté ecclésiastique, recours à l'intervention divine pour atteindre ses propres intentions et en montrant que il se mettra pleinement au ministère aussi longtemps que ses fidèles seront avec lui.

Si nous analysons l'implicite ici, nous pensons qu'il estime que l'echec de son ministère ne dépendra pas de lui.

/ Nashukuru mzee par rapport na swali [...] acha nisalimiye Assumani Kangeta que je respecte en passant [...] najuwa que ni watu wengi Uvira ville kama territoire. Na par rapport na swali bwana muhariri nikusema kwamba mambo ilifika [...] ni maisha ya mtu yenye ilipoteya même si leo ukiangaliya leo watu wako nakamata avec legereté mais nikukuwa na comprendre que ni maisha ya mtu njoo tuko nasema. Na wakati Cherubin alikufa quand même nawaza kama sisi shirika la kirahiya, iliuma sana, même, kama mtu wa vile avec personnalité yenye alikuwa nayo, na le matin vous vous reveiller le matin eti fulani alikufa [...] et que nous comme shirika la kirahiya tulidéplorer sana ile situation natuwezi pendeleya biendeleye vile parce que pako watu wana shimama juu ya kuteteya iyi inchi na le matin kuwa na shimama eti mtu fulani alikufa, inauma zaidi sana [...] ile hali ileta boga même mu République Démocratique du Congo kusema est-ce que vraiment tutakuwa na watu wanaweza shimama na wa saidiye iyi mugini, kwangu donc, bref nikusema kwamba ile habari saa ilifika ya kifo cha ancien ministre wa transport Okende kukufa sisi comme Shirika la Kirahiya tulicondamner sana tena sana parce que quand même alikuwa parmi les grandes personnalités wa iyi congo[...] Donc voilà de manière bref par rapport na regret tuliona kifo cha ancien ministre wa transport./

Le nouveau président dela NSCC, Mafikiri Mashimango, par un ton pathétique, en alternant les codes, passe par la pitié pour afficher qu'il est un président de la société civile très sympathisant.

Dans les exemples tirés de notre corpus, nous montrons que la fonction persuasive passe par le crédit, l'autorité et le rang du sujet parlant, ou même, enfin, sans l'aide de la voix, par le seul

48 Jean-Louis Calvet, (2007), L'argot, PUF, Paris p5

99

aspect, lorsque par exemple, le rappel des mérites de quelqu'un, ou un visage qui inspire la pitié, ou la beauté physique, dicte le verdict ou le comportement de l'auditeur.

a) Fonction de considérer implicitement que le français est une langue de prestige

Comme nous venons de le constater dans les différents exemples tirés de notre corpus, avec une longue séquence du français au début ou à la fin de l'énoncé, les codébatteurs ou les intervenants visent à provoquer l'appétit des auditeurs ou locuteurs du français en vue de les pousser à s'intéresser à tout le message.

Dans cette condition, les alternances codiques participent à la conviction des auditeurs.

En République Démocratique du Congo, le plus souvent, l'expression de chiffre (mesure de longueur, de capacité, la monnaie, le numéro de téléphone) constitue les segments en français est la langue d'intercompréhension entre congolais.

Dans les énoncés suivants, les numéros, les nombres sont toujours en français. Exemples : /Tarifa ya habari kupitiya vipimo vya 105.Mghz (Cent et cinq),

/ Nikusema kwamba leo tumekutanaa hapo ni kwa sababu kulikuwa remise-reprise na équipe yenye inatoka, na njoo maana tunashukuru watu wote walioweza kutuchaguwa pendant maélections yetu le onze (11) ya hiyi mwezi.../

/ Asante acha tupane namba f...] ni 099711322065 (Zero neuf neuf septante et u trois-cent vingt soixante cinq). /

/Banamukataliya et puis le 20 mai (vingt) bakaproclamer vraiment état dictatorial f...]/

/Et pourtant benye banaongeya na M23 biko benye balibaloger mu 2019 (deux mille dix-neuf). Route Nationale numéro 5 (cinq)

/ [...] Nikuambiye kama mu barabara muko à peine trois mille bajajes kama ni moto ziko plus ya deux mille, bahati mubaya ni juu hatuna statistique. /

/ Na bale bajeunes banalamuka quatre heures f...] /

Saa ilifika mardi tulifanya ville morte, arriver à 13h, 14h tulifanya marche tukaenda déposer notre mémo.

Mafikiri ni collègue yangu alikuwa président wa jeunesse ya Kamvimvira, tulifanya mandat ya 5 ans, ya 6 ans, 2013-2019, tulipokelewa na bapoliticiens bamingi

Port Kalundu ingeisha depuis mu 2022 mwazi wa inne Tukutanane mu décembre 2023.

Tous les intervenants à la Radio disposent (dans le contexte de ce présent) disposent des casquettes politiques qui les poussent à bien parler pour convaincre les auditeurs à les choisir ou choisir leurs parrains aux échéances électorales. Voilà pourquoi, le recours à des pratiques

100

langagières, communicatives liées à l'alternance codique constitue une façon de prouver aux auditeurs qu'ils sont des hommes cultivés et qu'ils peuvent contribuer au développement du pays.

Nous pensons que le choix du français se justifie dans la mesure où ils impriment chez le lecteur le sentiment ou la conviction qu'ils maîtrisent et le swahili et le français et qu'ils ne seront pas muets pendant les plénières. Ils savent qu'ils sont suivis et par les analphabètes et par les lettrés par conséquent ils doivent alterner le code pour satisfaire les deux camps.

Exemples :

/Recemment juzi/

/hiyo ni banditisme politique/

/ca ne peut pas passer. Habisikiliki/

/ [...] Mais aussi Moise alirassurer si'il faudrait que FBI njoo ikuye enquêter juu ya mort ya Cherubin. Le vrai commenditeur ya bale batuers à gages baonekane, il est prêt pour donner de l'argent. Kupana franga juu bale bakuye/.

Les séquences du français sont utilisées pour résumer l'essentiel du message aux locuteurs du français.

Exemples :

/Recemment juzi/

/hiyo ni banditisme politique/

/ca ne peut pas passer. Habisikiliki/

/Nitakuambiya kama Moise Katumbi n'a jamais eu d'émotions. Hayakuwaka na maémotions/

/ [...] Mais aussi Moise alirassurer si'il faudrait que FBI njoo ikuye enquêter juu ya mort ya Cherubin. Le vrai commenditeur ya bale batuers à gages baonekane, il est prêt pour donner de l'argent. Kupana franga juu bale bakuye/.

b) Fonction de montrer aux auditeurs qu'ils actualisent plusieurs langues

Le souci d'adhérer les auditeurs à ses convictions passent par la fonction de leur montrer qu'ils actualisent plusieurs langues.

Le plurilinguisme serait considérer comme l'une de causes principales de l'alternance codique, puisqu'il ne peut jamais y avoir alternance des codes sans contact des langues. Nous estimons que cet aspect de multilinguisme se considère comme cause principale de l'alternance codique revient explicitement ou implicitement sous plusieurs formes dans les différentes définitions proposées par les auteurs que nous avons déjà évoqués dans le cadre de ce travail.

Disons que l'utilisation de plusieurs langues par un locuteur peut être considérée comme un signe d'élévation sociale (prestige) pour se démarquer des autres membres de la société.

101

Dans l'emploi de l'anglicisme [maike] aulieu de [micro] par le journaliste pour imprimer chez les auditeurs qu'il est capable d'actualiser plusieurs langues et cela a comme intention de les maintenir à l'écoute.

b) Ignorance du terme approprié à utiliser

L'ambiguité de la fonction persuasive peut renvoyer à l'ignorance du terme approprié à utiliser. Tout en montrant qu'ils savent manier plusieurs langues, ils affichent également leur ignorance de L1.

La pénétration européenne en Afrique avait crée un besoin linguistique pour résoudre le problème de communication entre le colonisateur et le colonisé. Plus tard le colonisateur imposera sa langue, c'est ainsi qu'il aura en Afrique des zones dites françaises, anglaises, lusophones voire espagnoles.

Un bel exemple pour illustrer cette affirmation est donné par F.de SAUSSURE dans son oeuvre intitulée Cours de linguistique générale :

« Il peut arriver d'abord que la langue d'une nouvelle population vienne se superposer à celle de la population indigène. Ainsi dans l'Afrique du sud à coté de plusieurs dialectes nègres, on constate la présence du hollandais et de l'anglais, résultat de deux colonisateurs successives ,
· c'est de la même façon que l'espagnol s'est implanté au Mexique
[...] De tout temps on a vu des nations se mélanger sans confondre leurs idiomes. Il suffit, pour s'en rendre compte, de jeter les yeux sur la carte de l'Europe actuelle : en Irlande, on parle le celtique et l'anglais ,
· beaucoup d'irlandais possèdent les deux langues. En Brétagne, on pratique le breton et le français ; dans la région basque, on se sert du français ou de l'espagnol en même temps que le basque » (1978 : 265-266).

De ce qui précède, l'utilisation des langues étrangères en Afrique est inhérente à certains faits historiques du XIXème siècle.

La situation ci-haut décrite est celle des pays africains en général et de la RDC en particulier. Ainsi donc, les Africains ont dû recourir aux langues européennes en usage dans leurs milieux respectifs pour désigner des outils, des objets ou des appareils introduits par la colonisation.

Qu'il suffise de s'appuyer encore sur la réflexion de F. de SAUSSURE pour trouver un soubassement à notre affirmation :

« Un mot peut passer après coup dans une langue en même temps qu'une chose introduite chez le peuple qui la parle, ainsi le chanvre n'a été connu que très tard dans le bassin de la Méditerranée, plus tard encore dans les pays du Nord ; à chaque fois le nom du chanvre passait avec la plante » (Op. Cit. : 308).

De ce fait, l'ignorance du terme approprié pour désigner une réalité peut justifier la plupart des alternances codiques. Comme dans plusieurs exemples ci-dessous où les intervenants ou co-débatteurs ont connu des difficultés de termes équivalents pour exprimer certaines réalités.

Exemples :

/ [...] Katika asili yetu juu niko hybride kama vile unajuwa. Munazoweya kusema kama mulozi njoo anakuwaka wa kwanza kukuya kuliya mu nyumba. [...] anakuja juu aji assurer est-ce que Kabisa

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Sumialo alikufa [...] na yeye njoo anakuwaka na machozi ya mingi [...] benye banakamatika, chauffeur wake uko aux arrêts, policiers mwenye anamuchungaka iko aux arrêts na arme yake vile. Unaona déjà kama ni ba proche. Mtu wa kwanza mwenye alifanya sortie médiatique kusema kwamba Moise Katumbi njoo alimuuwa haiko inquiéter et pourtant ule mwenye ashapata indice kama ni fulani njoo aliuwa angepashwa kwanza kuwa pour raison d'enquête [...] de deux mule mu Kinshasa quand un député passe wa taille ya Cherubin ni foule mais unajiimaginer comment batu yote balidisparaître comme dans un film yenye iko informatisé bakaeffacer batu yote kulimoya pourque Cherubin ajikutane iko yepeke. Ça ne peut pas passer. Habisikiliki. Donc pour nous, le gouvernement tulishukuru kwakupatiya ile pole mais tuko na déclarer kukuwe maenquêtes yenye itakuwa approfondies [...] unakutana déjà procureur général yepeke anaanza sema non non c'est prouver que balle yenye ilimupata Cherubin ilitoka mu arme ya escorte wake. Unajiimaginer kwenye escorte wa mtu kwenye ataacha arme ku cours constitutionnelle, cela veux dire surveillance iko ya nguvu. Est-ce que vous comprenez ile aspect ? Escorte wa député anaacha arme juu aende apeleke document à l'intérieur parce que à l'intérieur hautapit na ile arme. Sasa ile sécurité ilikuwa tu ndani ikakosa kuwa inje ? Et quand le véhicule iliwaka, personne hakukuwa ku mulango, ata garde ata nani wakusema miye niko apa wakuangaliya, est-ce que ile ma véhicule za ba kubwa zenye zinakuyaka ku parquet pale, hakuna mtu wakuzichunga juu ya kujuwa uyu banabeba ama apana. Non, il y a un coup monté. C'était très bien planifié de telle façon kusikuwe ata mtu mumoya mwenye atasoupçonner. D'ailleurs je presume que ce jour-là Cherubin alikuwa yepeke mwenye alikuwa invite mwaile saa pourque basikutanane na mwengine. En tout cas l'on ne saurait pas comprendre ile situation et donc siye kwetu paka saaizi kama gouvernement inasema itupatiye ma preuves parce que eyo njoo iko na mainstrument zote mais aussi Moise alirassurer si il faudrait que FBI njoo ikuye enquêter juu ya mort ya Cherubin. Le vrai commenditeur ya bale ba tueur à gages baonekane, il est prêt pour donner de l'argent kupana franga ju bale bakuye.

[...] D'ailleurs inatupatiya nguvu [...] haiko Gumino tout comme haiko ba Bishambuke [...] Mwaakilishi wa udps hawezi kufika kwa sababu kwa iyi sujet abana la kusema [...]/

Clôturons ce point par la fonction économique du langage.

d) Fonction économique de langage

Cette fonction passe par le procédé stylistique de troncation dans :

/ Tumekuwa na coordo wa nouvelle société civile/ et /Nitapana pole pia kwa dada yangu Eulalie Kangeta na kwa beaufré yangu Konga kwaku mupoteza mtoto/

La troncation étant un procédé consistant à abrèger les mots polysyllabiques pour les raccourcir nous a amener à consulter Pierre Bourdieu qui utilise dans son ouvrage pour démontrer son hypothèse deux approches croisées. D'une part, il emprunte à la théorie économique les définitions du marché pour l'appliquer à la langue et aux échanges linguistiques. Il étaye sa démonstration de nombreux exemples historiques de production de la langue ou institutionnels de reproduction ou d'utilisation de la langue. D'autre part, il mobilise l'ensemble des concepts fondateurs de sa théorie sociologique, fortement marquée par le culturalisme, pour montrer les jeux et les enjeux du marché linguistique. Ainsi, ce marché fonctionne-t-il comme un champ, c'est-à-dire

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comme un monde social doté de ses propres lois et règles qui sont appropriées par les individus et deviennent des habitus assurant par là-même aux agents les moyens de jouer au sein du champ.49 Pour nous, les intervenants à la Radio recourent à ce procédé dans le but d'économiser les mots en suivant la loi de moindre effort de la même façon que Pierre Bourdieu le démontre dans son ouvrage.

/ Dans cet exemple, /...Président Fatshi.../ Fatshi, un racourcissement nominal du nom de notre président Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo prend en compte l'économie de mot.

Jean Calvet l'explique : « La troncation, principe économie (raccourcir les mots) propre au langage populaire (prof, ciné, métro...) et qui, parce qu'il n'aboutit pas à des formes assez opaques, se prête le plus souvent ensuite à une ressufixation »50

Bref, les alternances fonctionnent aussi comme des actes de parole. Lorsque les intervenant à la Radio le Messager du Peuple les exploitent dans leurs discours, celles-ci couvrent plusieurs fonctions sociales liées soit à l'appartenance du milieu soit au fait qu'on veut convaincre un public auquel on est ou pas forcément habitué et auquel on veut aussi s'identifier. On peut également parler d'une rhétorique de l'énonciation, introvertie, centrée sur le locuteur et son for intérieur, orientée vers la justesse de la pensée et de l'expression. La rhétorique de l'interaction, extrovertie, est focalisée sur l'interlocuteur, elle est communicationnelle et parfois éloquente. Le but de toute argumentation, avons-nous dit, est de provoquer ou d'accroître l'adhésion des esprits aux thèses qu'on présente à leur assentiment : une argumentation efficace est celle qui réussit à accroître cette intensité d'adhésion de façon à déclencher chez les auditeurs l'action envisagée (action positive ou abstention), ou du moins à créer, chez eux, une disposition à l'action, qui se manifeste au moment opportun.

Nous sommes d'accord avec Alain Pagès51 qui montre que nous sommes tous, dans la vie quotidienne, amenés à argumenter presque spontanément. Selon lui, une argumentation efficace, c'est-à-dire réellement convaincante, implique une véritable démarche intellectuelle, une organisation réfléchie du discours.

49 Pierre BOURDIEU, (1982), Ce que parler veut dire. L'économie des échanges linguistiques Fayard p3

50 Jean-Louis CALVET, (2007), L'argot, PUF, Paris p10

51 Alain PAGES et ali, (1995), Lettres. Textes.Méthodes. Histoire littéraire, Nathan, Paris P.441

104

CONCLUSION PARTIELLE

Il a été question dans le présent chapitre d'examiner les usages et la distribution des alternances codiques dans ses aspects communicatifs et pragmatiques. En d'autres termes, nous nous sommes interessé particulièrement aux fonctions identitaires et persuasives et aux actes du langage dans les interventions au journal swahili et aux débats politiques à la Radio le Messager du peuple. C'est grâce à la méthode fonctionnelle que nous avons expliqué ces deux fonctions mais qui peuvent varier selon des analyses car les interventions à la Radio regorgent d'importantes fonctions. C'est dans la fonction persuasive que nous avons relevé l'ambiguité de s'identifier et de montrer aux auditeurs qu'ils actualisent plusieurs langues.

Le choix des intervenants des alternances codiques comme nous l'avons remarqué à l'issue de l'analyse est dicté par le souci d'affirmer ou de manifester son appartenance, son intimité à une communauté linguistique sociale ou par souci de prestige, soit pour souligner sa capacité à parler plusieurs langues ou soit par snobisme. Ils choisissent de parler dans une langue autre que celle du discours ou alors ils convoquent plusieurs langues dans une même parole pour imprimer aux auditeurs l'estime qu'ils jouissent non seulement d'un statut social élévé mais aussi qu'ils sont lettrés et parc conséquent qu'ils sont cultivés. La finalité de telles alternances linguistiques étant de conquérir un large marché des électeurs aux élections à l'échelle territoriale ou provinciale.

105

CONCLUSION GENERALE

C'est ainsi que nous sommes au terme de notre travail intitulé « L'alternance codique swahili/français dans les interventions au journal swahili et aux débats politiques radiodiffusés à la Radio le Messager du Peuple à Uvira. (juillet 2023). Contribution à une étude sociolinguistique appliquée aux médias. » Nous nous sommes appesanti aux types d'alternance codique convoqués dans le journal swahili du 20,22, 24, 26 juillet 2023 et dans les débats politiques du 23 et 30 juillet 2023. C'est-à-dire dans quatre émissions journal swahili et 2 débats politiques. Comme « de rien ne vient de rien » selon Epicure, notre sujet vient du constat de l'existence d'un phénomène linguistique lié au bilinguisme dans les interventions à la RMP. Notre reflexion sur le plurilinguisme dans les interventions au journal swahili et aux débats politiques de l'émission barza du peuple cherchait à examiner les pratiques langagières liées à la distribution du français et du swahili ainsi que les mobiles présidant aux différentes fonctions cadrant à la performance linguistique des codébatteurs où nous avons analyser le phénomène des langues en contact.Nous sommes parti du postulat selon lequel les médias sont des industries de langues dans la mesure où les auditeurs finissent par imiter la façon de parler des intervenants étant donné qu'ils se représentent dans l'imaginaire collectif des auditeurs étant des élites. Ferdinand de SAUSSURE a reconnu que c'est la parole qui fait évoluer la langue. Ce sont les impressions reçues en entendant les autres qui modifient nos habitudes linguistiques. La parole est la somme de ce que les gens disent. La Radio contribue efficacement à l'évolution des langues.

Notre projet de recherche a été énoncé sous forme d'une question de départ par laquele nous avons exprimé ce que nous cherchons à savoir. La question principale était de savoir comment le plurilinguisme se déploie dans les interventions radiodiffusées et d'étudier les mobiles qui président au choix du français. A cette question principale, nous y avons joint des questions secondaires pour déterminer les types d'alternance codique employés et leurs fonctions sociales.

Nous sommes arrivés aux résultats suivants d'après l'analyse des 6 enregistrements :

- Les intervenants à la Radio le Messager du Peuple recourent à l'alternance codique pour répondre au besoin lexical. En choisissant le contexte radiodiffusique, nous voulons mettre l'accent sur les systèmes linguistiques des médias étant donné les médias, surtout les radios constituent des véritables industries linguistiques.

- Le recours au code-switching par les intervenants est conscient et voulu. Ils combinent le français et le swahili pour mieux exprimer leurs idées et faire passer leurs messages. Le code-switching, stratégie de bilingue, offre aux langues en présence la possibiité de se mêler afin de circonscrire un espace de discussion qui englobe tous les auditeurs bilingues ou supposés comme tels.

- L'analyse formelle de l'alternance codique dans notre corpus nous a amené à constater

d'abord que la forme intraphrastique est très répandue, alors que l'alternance codique extra-phrastique est très rare. Ensuite, à attester que lors du recours à l'alternance codique par les parttcipants, le français se manisfeste sous différentes formes dont les principales catégories sont les groupes nominaux, les groupes verbaux et les adverbes.

- Le passage du swahili au français ou l'inverse par les codébatteurs à l'émission est régi par des facteurs linguistiques entre autres une insuffisance lexicale en swahili obligeant les locuteurs de passer au français pour combler cette déficience lexicale mais aussi par des facteurs

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extralinguistiques tels que le recours aux proverbes, citations, dictons ou la recherche de convergence.

Bref, les calques syntaxiques et morphologiques pour les segments courts, la juxtaposition, lorsqu'il s'agit des propositions ou des segments longs ont permis aux intervenant de verser dans un même moule le discours appartenant aux deux langues différentes.

Sur le plan fonctionnel, il a été démontré que certains usages d'alternance codique sont motivés par des raisons d'ordre stylistique et de snobisme.

Le recours à l'alternance extraphrastique s'explique par le souci des intervenants de donner fidèlement dans leur forme originale la sagesse des anciens qui constituent pour eux l'argument d'autortité par excellence. La variation de codes en swahili par les intervenants à la radio intervient lorsqu'ils veulent élargir la communication pour les auditeurs monolingues du kiswahili et la variation en français intervient pour réduire cette même communication à des intellectuels en considérant que l'émission serait suivie par plus d'intellectuels que les analphabètes. Le recours à la méthode sociolinguistique que nous avons utilisée a permis de mettre en évidence les aspects implicites de l'aternance codique dans les interventions médiatisées. Mises à part les alternances reposant sur les discours alternatifs qui sont attestés dans les six interventions auditionnées et analysées, le bilan de la recherche confirme le reste des hypothèses de départ.

Ce sujet étant une ouverture vers d'autres perspectives qui montrent que le poblème posé peut être intégré à une réflexion plus générale. Affirmons avec F. de Saussure que les problèmes fondamentaux de la linguistique générale attendent une solution. Notre sujet étant complexe, nous souhaiterons rappeler que les résultats obtenus ne peuvent être exhaustifs et que nous n'avons pas la prétention d'avoir épuisé tous les aspects de ce travail. Nous encourageons d'autres chercheurs de poursuivre la recherche avec l'usage alterné des codes des langues nationales avec le swahili.

C. ARTICLES

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Table des matières

Epigraphe .I

Dédicace .II

In Memorium III

Remerciements IV

Sigles et abréviations V

O.1. Nature, intérêt et choix du sujet 6

0.2. Etat de la question et problématique 6

0.3. Objectifs du travail 8

0.3.1. Objectif global 8

0.3.2. Objectifs spécifiques 8

0.4. Hypothèse de recherche 8

0.5. Limites du sujet 9

0.6. Présentation du milieu 9

0.6.1. La situation sociolinguistique et médiatique de la ville d'Uvira 9

0.6.2. Aspect médiatique (radiodiffusique) de la ville d'Uvira 12

0.6.3. Les langues des médias à Uvira 14

6.3.1. Présentation des langues de radiodiffusion à la RMP 14

2.2. Statuts constitutionnels du français et de langues nationales 20

0.7. Méthodologie du travail 21

0.8. Articulation du travail 21

CHAPITRE I. : CADRAGE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE 22

1.1. CADRAGE THEORIQUE 22

I.1.1 Concept d'interlangue ou alternance codique 22

1.1.2. Bilinguisme et alternance codique 22

1.1. Bilinguisme/Diglossie : 23

a) La diglossie selon Psichari 23

b) La diglossie selon la sociolinguistique nord-américaine : Ferguson 23

c) La diglossie selon la sociolinguistique nord-américaine : Fishman 24

1.2. Les phénomènes liés au contact de langues 24

1.1.2. La notion d'alternance codique 27

2.1. Définitions de l'alternance codique 27

2.2. Les types d'alternance codique 28

2.1. La typologie de POPLACK 29

2.2. La typologie de GUMPERZ 29

2.3. Différences approches de l'alternance codique 29

1. 2.CADRAGE METHODOLOGIQUE 30

111

2.1. Le corpus 30

12. Méthode d'analyse des données 53

2.2.1. La sociolinguistique 53

CONCLUSION PARTIELLE 58

CHAPITRE II. ALTERNANCE PHRASTIQUE ET INTERLEXICALE DANS LES INTERVENTIONS AU JOURNAL SWAHILI ET AUX DEBATS POLITIQUES

RADIODIFFUSSES A LA RADIO LE MESSAGER DU PEUPLE A UVIRA 59

2.1. Alternances interphrastiques ou phrastiques 59

2.1.1 Des alternances dans les différentes sortes des phrases 59

2.2. Les phrases déclaratives 63

2.3. Les phrases négatives dans le contexte d'alternance codique 63

2.4. Phrases impérative et exclamative 64

2.1.2. Les propositions subordonnées dans le contexte d'alternance codique 64

3.1.2. Distribution des éléments alternés sur la chaîne parlée 65

b) Alternance interphrastique en position médiane 67

c) L'alternance interphrastique en position finale 67

d) L'alternance interphrastique en position initiale, médiane et finale 68

f) L'alternance en position médiane et finale 68

g) L'alternance en position initiale et finale 68

2.2. L'alternance intraphrastique 69

3.3. L'alternance interlexicale 77

CONCLUSION PARTIELLE 83

CHAPITRE III. FONCTIONS COMMUNICATIVES ET PRAGMATIQUES DES

ALTERNANCES CODIQUES SWAHIHILI/ FRANÇAIS 84

3.1. Fonction identitaire 85

2. Fonction persuasive 96

a) Fonction de considérer implicitement que le français est une langue de prestige 99

b) Fonction de montrer aux auditeurs qu'ils actualisent plusieurs langues 100

CONCLUSION PARTIELLE 104

CONCLUSION GENERALE 105

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 107

112






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